Jésus nourrit la foule (Matt. 14.13-21)

Transcription

Jésus nourrit la foule (Matt. 14.13-21)
Jésus nourrit la foule (Matt. 14.13-21)
Introduction
Motivation
Lors d’un salon aéronautique, j’ai admiré les passes spectaculaires, les figures acrobatiques des
pilotes et me suis posé la question
qu’est-ce qui motive ces hommes à prendre de tels
risques jour après jour ?
Le fantôme de l’opéra… une pièce que j’ai vue à l’étranger. Quelques effets spéciaux et j’ai appris
que le même spectacle se déroulait depuis deux ans avec une salle comble. Et nous, lorsque
nous avons fait le spectacle de Noël, après quatre représentations, les acteurs étaient épuisés
qu’est-ce qui motive ces hommes à tant s’engager ?
Lors d’un match de baseball… Je découvre ce jeu… et observe les coups et les douleurs que
supportent les joueurs qu’est-ce qui motive ces joueurs ?
Jésus accomplit un ministère infatigable… Des foules le suivent, et il sait très bien qu’elles ne sont
intéressées que par le confort qu’il donne, et non par une vie de disciple. Mais Jésus continue — il
persévère. Qu’est-ce qui le motive ?
Au travers du texte qui suit, nous relevons trois motivations splendides de Jésus, qui nous enseignent
sur sa personne, nous donnent un modèle, et nous donnent une meilleure compréhension de la
nature de Dieu.
Lecture : Matt. 14.13-21
13 ¶ A cette nouvelle, Jésus se retira de là dans une barque, à l’écart dans un lieu désert ; la foule l’apprit, quitta les villes et
le suivit à pied.
14 Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, en eut compassion et guérit les infirmes qui s’y trouvaient.
15 Le soir venu, les disciples s’approchèrent de lui et dirent : Ce lieu est désert, et l’heure est déjà passée ; renvoie les
foules afin qu’elles aillent dans les villages s’acheter des vivres.
16 Jésus leur répondit : Elles n’ont pas besoin de s’en aller : donnez–leur vous–mêmes à manger.
17 Mais ils lui dirent : Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons.
18 Et il dit : Apportez–les–moi ici.
19 Il ordonna à la foule de s’asseoir sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et dit la
bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples, et les disciples (les distribuèrent) à la foule.
20 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.
21 Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants.
22
Motivé par la compassion (14.13-14)
« 13 A cette nouvelle, Jésus se retira de là dans une barque, à l’écart dans un lieu désert ; la foule l’apprit, quitta les villes et
le suivit à pied. 14 Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, en eut compassion et guérit les infirmes qui s’y
trouvaient. »
« A cette nouvelle » se réfère non à la mort de Jean-Baptiste, mais plutôt à l’information qui vient de
lui parvenir :qu’Hérode voulait le voir et croyait qu’il était Jean Baptiste ressuscité (14.1). Il était déjà
parti de Nazareth, et voulait éviter la confrontation avec ce monarque avant que ce ne soit l’heure
déterminée par le Seigneur.
Le long du récit du ministère de Jésus en Galilée, on voit de plus en plus Jésus se retirer en vue
d’éviter la pression de la foule et des dirigeants.
Le récit de Luc nous apprend que Jésus était proche de Bethsaïda, au-delà de la pointe nord de
la mer de Galilée. Ce n’est pas un désert à proprement parler ; (le verset 19 parle d’herbe, et le
15 de villages pas trop loin). Mais c’était un endroit éloigné de là où était Jésus, un endroit éloigné
de la pression que l’équipe avait vécue en Galilée.
© Un poisson dans le net/Florent Varak
http://www.unpoissondansle.net/mat
Évangile selon Matthieu
Matthieu 14.13-21
Page 2
Jésus a dû aussi protéger ses disciples de l’impact psychologique prématuré de la violence
d’Hérode. On sait par la fin des Evangiles, que tous les disciples ont abandonné Jésus et qu’ils
avaient peur d’être arrêtés. Jésus est en phase intense de formation des douze, et il tient à
consacrer du temps avec eux, loin de l’activité incessante qui avait caractérisé leur marche.
Jésus se retire, mais voilà. Le bouche-à-oreille est un moyen de communication si efficace, qu’une
foule énorme a décidé de quitter les villes pour le rejoindre.
Le verset 21 nous apprend qu’ils étaient 5000 hommes, sans compter femmes et enfants. Au
minimum, il devait y avoir 30 000 personnes !
Le verset 13 nous dit que la foule venait des villes avoisinantes. Capernaüm est à 7 km à pied,
Chorazin est un petit peu plus loin. Ces personnes ont dû marcher plusieurs heures pour parvenir
à ce lieu isolé — et sans GPS, peut-être ont-elles tourné quelque peu en rond.
Et observez la 1ère motivation de Jésus : la compassion. Littéralement, le mot veut dire ‘être touché
dans ses entrailles’ car on disait alors que les intestins étaient le siège de l’amour et de la pitié. A
plusieurs reprises, nous voyons le Christ saisi de compassion pour les hommes et les femmes de son
entourage.
En passant par le village de Naïn, il vit une veuve qui enterrait son fils unique. Luc nous apprend
« il fut ému par elle et lui dit : Ne pleure pas ! » (Luc 7.13) et il ressuscita son fils — dont sans
doute, elle dépendait pour vivre, au-delà de la tristesse de la perte de son fils.
Devant les aveugles de Jéricho qui criaient plus fortement que la foule, Jésus est saisi de
compassion (Matt 20.29ss), et leur ouvre les yeux.
Dans la synagogue, un jour de sabbat, Jésus a compassion de cet homme à la main sèche et l’a
guéri (Marc 1.41)
Jésus, saisi de compassion, guérit dans ce lieu désert tous les infirmes qui s’y trouvaient. Eux
particulièrement, avaient dû faire d’énormes efforts pour rejoindre ce lieu. Peut-être qu’ils avaient
été transportés par leurs amis. Peut-être avaient-il été aidés. Jésus les guérit.
Et ce ne sont pas des pseudo miracles tels que ceux dont on entend parler aujourd’hui mais qui
sont invérifiables ou falsifiés. Ces miracles là étaient authentifiés même par les ennemis du Christ.
Mais tous étaient motivés par la compassion de Dieu.
La compassion de Dieu s’est manifestée avec le Christ. Ici, c’est par des miracles. Marc nous dit que
sa compassion s’est manifestée par l’enseignement, et Luc évoque les deux aspects : guérison et
enseignement.
Cette compassion du Christ rappelle un passage célèbre d’Ezéchiel, où Dieu se présente comme celui
qui a compassion d’Israël. Le peuple est comparé à un troupeau sans berger, ou plutôt à un troupeau
dont les bergers sont des loups, et Dieu a compassion de son peuple.
On raconte l’histoire d’un homme qui avait deux fils. L’un d’entre eux voulut un héritage avant
l’heure, et partit à Amsterdam, dilapidant sa fortune avec les prostituées, la drogue, et l’alcool.
Mais sa réserve monétaire s’épuisait vite, et voilà qu’avec la crise économique, il en était arrivé à
vivre de petits boulots si mal payés qu’il avait faim.
Il se souvint alors du foyer qu’il avait quitté. Il se souvint de la chaleur de son pays d’origine, de sa
famille. Des bougies qu’on allumait chaque sabbat, des chants, de la bénédiction que son père
prononçait sur sa femme et sur ses filles. Il se souvenait des jeux de boules avant que la nuit
n’obscurcisse les sols… Il pensait aussi à la manière dont les employés étaient traités, là-bas,
chez son père, et il se dit que même en tant qu’employé bas de gamme, il vivrait mieux qu’à
Amsterdam.
Le voilà donc revenant chez lui. Et cette histoire adaptée de celle du fils prodigue, se termine
ainsi :
Évangile selon Matthieu
Matthieu 14.13-21
Page 3
20 Il se leva et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut touché de compassion, il courut se
jeter à son cou et l’embrassa. 21 Le fils lui dit : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d’être
appelé ton fils. 22 Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la plus belle robe et mettez–la lui ; mettez–lui une
bague au doigt, et des sandales pour ses pieds. 23 Amenez le veau gras, et tuez–le. Mangeons et réjouissons–nous ;
24 car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se
réjouir.
La motivation intérieure de Christ, c’est la compassion. Il ressentait (il ressent) dans ses tripes la
condition humaine. Il en était bouleversé. Intérieurement bouleversé. Lorsque son ami Lazare est
mort, il était si choqué de l’effet dévastateur du péché et de la mort, avec son cortège de désespoir,
qu’il s’est mis à pleurer.
Dans la maison de ma grand-mère, peu après sa mort, nous étions en famille et ma mère m’a fait
cette remarque : « c’est surprenant la vie, on rassemble des objets, et à la mort elles sont
dispersées » …Il y a tant de tristesse dans ce rien de la vie passée.
Jésus a pleuré devant Jérusalem…
Jésus devant nous aujourd’hui est le même, plein de compassion
A placer dans le contexte des vérités exprimées par les paraboles :
Jésus savait que de tous ceux qui bénéficiaient de son ministère, seuls 50% répondraient par une
adhésion immédiate, mais peu profonde.
Et nous avons ici l’un des exemples les plus touchants. Car cette foule qui suit Jésus, ne la suivra
que le temps des miracles et de la multiplication des pains.
C’est ce que nous montre Jean 6, un passage parallèle. Jésus prolonge par un discours où il se
présente comme le pain de vie. Après cela, la Bible nous dit que « plusieurs se retirèrent en
arrière et cessèrent d’aller avec lui » (Jean 6.66).
Jésus d’ailleurs demande à ses proches : « et vous ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » et
c’est à ce moment là que Pierre répond : « où irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ? »
C’est troublant. Jésus donne en abondance de sa personne, et de ses bienfaits. Il guérit les malades,
manifeste la compassion de Dieu. Multiplie les pains. Et les gens se retirent de lui, une fois rassasiés
ou guéris. Ils sont peu nombreux ceux qui suivent Jésus parce qu’il a les paroles de la vie éternelle…
Ce qu’il faut retenir de cette section, c’est que Jésus est touché de compassion, même s’il sait qu’il
sera rejeté par ceux-là même à qui il fait du bien. Il sait qu’une « grande foule le suivait, parce qu’elle
voyait les signes qu’il produisait sur les malades » (Jean 6.2)
Motivé par l’instruction (14.15-17)
« 15 Le soir venu, les disciples s’approchèrent de lui et dirent : Ce lieu est désert, et l’heure est déjà passée ; renvoie les
foules afin qu’elles aillent dans les villages s’acheter des vivres. 16 Jésus leur répondit : Elles n’ont pas besoin de s’en aller :
donnez–leur vous–mêmes à manger. 17 Mais ils lui dirent : Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. »
Le verset 15 nous montre que l’heure du souper avait déjà été dépassé. Manquer un repas n’est
jamais catastrophique — surtout dans les pays où les disettes pouvaient être fréquentes. Je me
souviens d’un cher collègue africain qui me rapportait combien il avait été heureux de passer son
doctorat aux Etats-Unis avec femme et enfant, parce que au moins, ils ne manquaient jamais un
repas.
Pendant toute la journée, Jésus avait circulé, entouré des apôtres, faisant du bien, guérissant les
malades. 25 000 à 30 000 personnes, enseignant, répondant aux questions, rétablissant les infirmes.
Mais dans l’équipe des apôtres, il y en avait un qui avait un sens du concret : Philippe. Jean rapporte
cette conversation :
Évangile selon Matthieu
Matthieu 14.13-21
Page 4
5 Jésus leva les yeux, vit qu’une foule nombreuse venait à lui et dit à Philippe : Où achèterons–nous des pains pour que
ces gens aient à manger ? 6 Il disait cela pour l’éprouver, car il savait ce qu’il allait faire. 7 Philippe lui répondit : Les
pains qu’on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive un peu.
Voyez-vous, Jésus commence avec un ministère public. Puis il se concentre sur la formation des 12,
avant de disparaître abandonné de tous, avant qu’il ne ressuscite.
Dans toutes les listes des 4 évangiles, les apôtres sont toujours regroupés en 3 groupes de 4
personnes. Leur position au sein de ces sous-groupes de 4 est différente d’une liste à l’autre,
mais ils font toujours partie de ces groupes.
Chaque groupe est mentionné par ordre d’intimité avec Christ. Cela va de Pierre le ‘premier’ à
Judas le traître. Du premier groupe dont au connaît bien le parcours, au dernier groupe dont on
ne connaît pas grand-chose.
Philippe est le premier du second groupe (comme dans les autres listes (Marc 3.18 ; Luc 6.14 ;
Actes 1.13.) Puisqu’il vient de la même région que Pierre et André, et qu’il était également un
pêcheur, il est probable qu’ils se connaissaient bien.
Jésus dit à Philippe de le suivre, et il le fait. C’est Philippe qui présentera Jésus à Nathanaël (Jean
1.45), ce qui montre que c’était aussi un évangéliste soucieux de répandre la connaissance du
Christ. On peut supposer qu’il s’occupait de l’intendance parce que peu avant la multiplication des
pains, c’est à lui que Jésus demande où on pouvait acheter de la nourriture (Jean 6.5). Et Philippe
fait les calculs du coût que représenterait un repas pour tant de milliers de personnes (Jean 6.7).
Il semble avoir une personnalité hésitante : Lorsque des grecs veulent voir Jésus, ils s’adressent
d’abord à Philippe — c’est le seul des 12 dont ne connaisse que le nom grec, et peut-être qu’il
était connu ainsi — mais Philippe ne prend pas la décision de les mener à Jésus. Il en parle
d’abord à André, qui s’en charge (Jean 12.20-22).
Après tant de miracles, tant de sagesse, c’est lui qui montre une grande ignorance spirituelle. Il dit
à Jésus : « montre-nous le Père et cela nous suffit. » A quoi Jésus répond que celui qui l’a vu a vu
le Père…
Philippe était plus à l’aise avec les chiffres, les choses de la terre, qu’avec les informations
spirituelles.
La tradition nous dit que Philippe serait mort martyr. Dévêtu, il aurait été pendu par les pieds puis
percés de pieux aiguisés dans ses chevilles et ses cuisses, en sorte qu’il serait mort exsangue.
Et donc, nous voilà devant un dilemme bien humain, bien terrestre :
Il y a 30 000 personnes
Et Philippe fait un calcul rapide : même 200 deniers (c’est-à-dire le salaire d’un ouvrier pendant 7
mois de travail) ne suffiraient pas à les nourrir (Jean 6.7).
Matthieu nous rapporte qu’il n’y avait que 5 pains et deux poissons
Il faut bien comprendre que Jésus est en train de piéger ses disciples ici. Il les place dans une
situation inextricable.
C’est souvent comme ceci qu’on apprend, non ?
La spiritualité d’un homme n’est jamais plus aiguisée que lorsqu’il est confronté à l’impossible.
Dieu nous y rencontre.
Cela rappelle le contexte du désert d’Exode 16 : pas de nourriture, pas de pâturage, pas
d’élément de support de vie. Les hommes crient à Dieu, et Dieu leur envoie la manne.
Cela rappelle les espions qui parlent d’une terre imprenable — mais qu’il faut conquérir par la foi.
Cela rappelle le marteau perdu au fond de l’eau, que le prophète Elisée refait flotter.
Cela rappelle :
Moïse devant le buisson ardent : je bafouille !
Israël face à Goliath : il est trop grand
Évangile selon Matthieu
Matthieu 14.13-21
Page 5
Esaïe face à son péché : ma bouche est sale
Gédéon face au doute
Jonas, face à la honte d’apporter la grâce aux méchants Assyriens
Parfois je regarde la ville de Lyon, et je me dis : comment les atteindre. Comment toucher ce monde,
comment les nourrir de quelque chose qui rassasie ? On a souvent l’impression qu’on est incapable
d’atteindre la foule. On a l’impression qu’avec « cinq pains et deux poissons » on va pas aller très loin.
Si peu pour une foule si grande.
Et Jésus joue avec cette tension. Il leur dit « Elles n’ont pas besoin de s’en aller : donnez–leur vous–
mêmes à manger » (14.16)
Puisque vous êtes tous ici d’excellents théologiens… vous savez que Dieu a un plan. Ephésiens
nous apprend que Dieu « nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le dessein bienveillant
qu’il s’était proposé en lui… selon le plan de celui qui opère tout selon la décision de sa volonté »
(Eph 1.6, 11)
Dieu se présente comme un souverain, qui accomplira son plan, et son dessein… Il est Seigneur
et Maître, et aucune autorité démoniaque ou terrestre ne viendra freiner cette volonté de Dieu. Et
dans l’œuvre missionnaire, Dieu va appeler ceux qu’il voudra appeler de toute éternité…
Et cette image véridique de la souveraineté de Dieu pourrait s’accompagner chez nous d’une
certaine nonchalance. A quoi bon agir, si Dieu règne ?
A quoi bon ? Précisément à cause de versets comme celui-ci : Donnez leur vous-même à manger !
Dieu veut nous utiliser ! Mat 28.18 et « allez »
Nous sommes le corps du Christ — ses bras, ses doigts, etc.
Nous avons reçu des dons spirituels pour participer à l’œuvre de Dieu :
Certains n’ont pas de temps, mais beaucoup d’argent — et ils sont les muscles de l’épaule qui
tiennent les doigts que sont les missionnaires.
D’autres ont vraiment une capacité d’enseigner — et ils passent du temps avec des plus
jeunes dans la foi pour les affermir.
D’autres ont un cœur gros comme l’univers, et ils vont pleurer avec ceux qui pleurent — juste
pleurer !
D’autres sont des évangélistes, et il faut simplement les mettre en contact avec des gens qui
n’ont pas la foi, et ils aiment tellement profondément ces gens qu’ils leur parlent de l’amour du
Christ…
« Donnez leur à manger, dit Jésus » Faites quelque chose vous-mêmes ! N’attendez pas !
Intervenez ! Osez ! Agissez ! faites une démarche de foi
Permettez moi de vous poser une question : auprès de qui vous investissez-vous aujourd’hui ?
2 Tim 2.22 : « Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie–le à
des gens dignes de confiance qui seront capables, à leur tour, de l’enseigner à d’autres. »
Priscille et Aquilas étaient artisans / propriétaires d’une entreprise familiale.
24 Un Juif du nom d’Apollos, originaire d’Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, était arrivé à Éphèse.
25 Il était instruit dans la voie du Seigneur et, fervent d’esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui
concernait Jésus, tout en ne connaissant que le baptême de Jean. 26 Il se mit à parler ouvertement dans la synagogue.
Priscille et Aquilas après l’avoir entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu.
Je remercie Dieu pour cette assemblée :
L’esprit d’engagement de l’équipe de musique, et de la sono
L’esprit d’engagement de l’équipe de ménage
L’esprit d’engagement de l’équipe des moniteurs des écoles du dimanche
L’esprit d’engagement de ceux qui ont ouvert leurs foyers pour un club de Noël
Évangile selon Matthieu
Matthieu 14.13-21
Page 6
L’esprit d’engagement de ceux et celles qui conseillent d’autres, préparent des couples au
mariage, conduisent des points de lumière / groupes de maison…
L’esprit d’engagement de ceux qui s’occupent des lycéens, des collégiens
Etc.
Mais voilà ce à quoi je vous encourage : investissez dans une personne. Jésus, lui, en a prit 12 —
mais c’est Jésus ! Prenez une ou deux personne affamées, et passez du temps (si cette personne
le désire) pour la mener plus loin.
Vous vous dites, c’est impossible ? C’est exactement ce que les disciples ont dit. Mais parce qu’ils
s’appuyaient sur eux-mêmes, et non sur le Christ. Vous pensez n’avoir que quelques pains et
quelques poissons ? C’est suffisant.
L’histoire de l’Eglise est faite d’hommes qui ont su aller de l’avant par de petites choses, par
petites étapes, en se confiant dans la puissance du Christ.
Il y a beaucoup de talents dans cette assemblée — foncez ! Parfois les gens viennent en disant :
il faudrait qu’on fasse des distributions de traités dans les rues — foncez ! Il faudrait qu’on refasse
un spectacle de Noël — foncez !
Motivé par la gloire du Père (14.18-21)
« 18 Et il dit : Apportez–les–moi ici. 19 Il ordonna à la foule de s’asseoir sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons,
leva les yeux vers le ciel et dit la bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples, et les disciples (les
distribuèrent) à la foule. 20 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui
restaient. 21 Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants. »
Le pain et le poisson constituaient la nourriture de base du Galiléen moyen — le lac de Tibériade
fournissait l’essentiel de l’alimentation. Si ce miracle avait été fait aux Etats-Unis, il y aurait eu cinq
cheeseburgers et deux brownies. Si ce miracle avait été fait en France, il y aurait eu cinq baguettes et
deux saucissons. En Belgique par contre, cela aurait été cinq moules et deux frites — il reste
quelques pays dans la liste de l’ONU, on continue ?
Marc 6.40 nous apprend qu’ils « s’assirent par rangées de cent et de cinquante. » Cela facilitait la
distribution, en créant des passages entre les groupes. Il y avait donc entre 3000 groupes de 100, et
6000 groupes de 50. Le terme grec évoque des ‘plates-bandes’, comme pour signifier que ces 30 000
individus ressemblaient à des « plates bandes aux couleurs vives sur un fond de verdure » (NCB).
La coutume juive voulait qu’avant chaque repas, on exprime sa reconnaissance à Dieu. Le maître de
maison récitait « Béni sois-tu Eternel, qui extrais le pain de la terre. » D’ailleurs, le Talmud « interdit à
quiconque de se réjouir des bonnes choses de ce monde sans prononcer de bénédiction »
(Dictionnaire Encyclopédique du Judaïsme, Cerf / Lafont, 18). Dieu est source de toutes bonnes
choses, et c’est bien de rendre grâce pour ces bienfaits, pour tous les plaisirs légitimes qui rendent la
vie plus agréable. Nous avons offert à Lori pour Noël le droit de retrouver ces parents quelque temps.
Je suis donc pendant quelques jours papa, maman, cuisinier et surtout directeur militaire d’un camp
où chacun travaille dur pour la survie du clan ! Et l’une des tâches qui est la mienne, c’est la cuisine.
Je m’éclate . Je mets différentes herbes, je fais différents essais (plus ou moins heureux, selon mes
enfants), mais je rends grâce pour la diversité des goûts et des plaisirs qu’ils suscitent…
Ce qui impressionne ici, c’est la sobriété du récit. Christ est d’une simplicité époustouflante. Il ne se
met pas en avant. Il cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, la gloire du Père (Jean 7:18).
C’est l’une des choses qui me montrent combien les récits de la Bible sont vrais, et racontés par
des gens qui en ont été les témoins.
Évangile selon Matthieu
Matthieu 14.13-21
Page 7
Si moi j’avais fabriqué ce miracle, j’aurais fait un ‘arrêt sur l’image’, parlant des excroissances sur
les pains, des têtes qui poussaient sur les poissons pour se déchirer en deux… avec les plaies de
leur séparation se renouant… J’aurais…
J’étais dans l’église à l’origine de ce que l’on a faussement nommé la bénédiction de Toronto. Un
homme évoquait les 7 résurrections qu’il prétendait avoir accompli au nom de Jésus dans les
forêts d’Amazonie. Si le 1er récit pouvait passer, les autres devenaient de plus en plus scabreux,
avec des détails sordides qui ne faisaient que contraster avec la puissance réelle rapportée dans
l’Ecriture.
On ne sait pas à quel moment le miracle a eu lieu. Mais le verset 20 dit : « tous mangèrent et furent
rassasiés… »
Le verbe évoque les animaux qu’on a nourri et qui ne peuvent plus s’alimenter encore.
Vraisemblablement, le miracle avait un aspect continu : on imagine mal les 12 apôtres porter les
tonnes de nourriture nécessaires pour ces 30 000 — leurs forces seraient un autre miracle.
C’est le seul miracle qui est mentionné dans les 4 évangiles — comme pour souligner son
importance.
Extraordinaire. Jésus rend grâce au Père. Il ne capte pas la gloire pour lui-même. Cette gloire, nous
dit Philippiens, il l’a mise en veilleuse, il l’a cachée, pour un temps, le temps de l’incarnation. Nous
lisons, en Jean 17:5, qu’il pria ainsi : « Et maintenant, toi, Père, glorifie–moi auprès de toi–même de la
gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût. » Mais tout au long de son parcours terrestre,
Jésus a porté gloire à son Père. Et il est maintenant de nouveau glorifié, depuis sa résurrection.
Conclusion
Pour terminer, trois remarques :
Christ en tant qu’exemple : Jésus a compassion, même de ceux qui ne deviendrons pas des
disciples, il est large de cœur. De même, nous n’annonçons pas Christ pour faire des membres
d’une église, mais par amour, par compassion. Christ est notre exemple également dans son
désir d’ instruction. Ceux qui sont engagés dans un ministère ont aussi le devoir de former
d’autres personnes, afin de leur mettre également le pied à l’étrier pour le ministère. Et enfin, ce
service n’est pas pour notre propre gloire, mais pour la glorification du Père
Le parallèle avec Jean 6 nous apprend que la foule a voulu introniser Christ. Les gens auraient
bien voulu d’un Roi qui guérisse tous les malades, et qui les délivre de la faim ! Vous parlez d’une
monarchie !!! (C’était d’ailleurs une attente messianique : 2 Baruch 29.7 // Ap 2.17). Mais lorsque
Christ a précisé ses intentions, en disant qu’il fallait que les gens mangent sa chair — c’est-à-dire
intègrent à l’intérieur de leur cœur tout ce que Jésus était, disait, faisait — alors tous
l’abandonnèrent.
Beaucoup veulent suivre Jésus parce qu’il rassasie. Mais… jusqu’à digérer sa personne et
son règne ?
C’est un banquet qui est organisé ici. Les hommes et les femmes sont accueillis, et reçoivent du
Christ une part de ce qui lui a été confié. Quelle image du banquet final, dont le prophète Esaïe
parle :
6 Le SEIGNEUR (YHWH) des Armées fera pour tous les peuples, dans cette montagne, un banquet de mets
succulents, un banquet de vins vieux, de mets succulents, pleins de moelle, de vins vieux, clarifiés. 7 Dans cette
montagne, il anéantira le voile qui voile tous les peuples, la couverture qui couvre toutes les nations ; 8 il anéantira la
mort pour toujours ; le Seigneur DIEU essuiera les larmes de tous les visages ; il fera disparaître de toute la terre le
déshonneur de son peuple –– c’est le SEIGNEUR qui parle (Esaïe 25.6-8).
Évangile selon Matthieu
Matthieu 14.13-21
Page 8
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons
(http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/). Vous êtes libres de
reproduire, distribuer et communiquer cette création au public, de modifier cette
création. Selon les conditions suivantes : - Paternité. Vous devez citer le nom de l’auteur original. - Pas
d’Utilisation Commerciale. Vous n’avez pas le droit d’utiliser cette création à des fins commerciales. Partage des Conditions Initiales à l’Identique. Si vous modifiez, transformez ou adaptez cette création,
vous n’avez le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un contrat identique à celui-ci. A
chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions
contractuelles de mise à disposition de cette création. Chacune de ces conditions peut être levée si vous
obtenez l’autorisation du titulaire des droits. Ce qui précède n’affecte en rien vos droits en tant
qu’utilisateur (exceptions au droit d’auteur : copies réservées à l’usage privé du copiste, courtes
citations, parodie...). 2006 Florent Varak