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A la table de l'Eternité - auteur : Mohamed Kacimi metteur en scène : Isabelle Starkier contact production Elsa Brès 06 21 05 19 81 [email protected] A la table de l'Eternité De Mohamed Kacimi Mise en scène Isabelle Starkier Avec Francine Bergé Sam Karmann Frédéric Andrau Angélique Zaini Décors Jean-Pierre Benzekri Costumes Anne Bothuon - › Création juillet 2014 Festival Off d’Avignon › En tournée à partir de la saison 2014/2015 - Production Cie Isabelle Starkier Coproduction Théâtre de Saint Maur, Espace Jacques Prévert d'Aulnay-sous-Bois, Les Théâtres de Charenton Saint Maurice, Théâtre Gérard Philipe de Saint Cyr l'Ecole › La Cie Isabelle Starkier, en résidence au Théâtre Gérard Philipe de Saint Cyr l'Ecole, est soutenue par la Région Ile-de-France. 2 Je ne pourrais croire qu’en un Dieu qui saurait danser. Nietzsche Job et sa femme Dalia ont tout quitté pour acheter un restaurant dans une ville balnéaire d’un improbable Sud. Le couple rêvait de soleil, de mer, de senteur de jasmin et de rosé bien frais : « A la table de l’Eternité – gastronomie d’antan » À peine installés, leur ville est déchirée par un conflit religieux entre deux communautés qui s’arment et s'entretuent, pour des raisons autant absurdes qu’insolites. Depuis la terrasse de leur restaurant vide, Job et Dalia suivent les tirs de snipers et jouent à compter les pertes des uns et des autres. Un soir de Noël, Dalia et Job sombrent dans le désespoir et décident d'en finir. A ce moment précis, l’ascenseur en panne depuis plusieurs mois se remet en marche pour laisser entrer un étrange personnage, Akan, maniaque et obsessionnel de la propreté. Ce dernier réserve tout le restaurant pour dîner en tête-à-tête avec une personne mystérieuse qu'il n'a jamais rencontré. Job y voit un signe de Dieu… Arrive une dame fantasque qui réclame pour le repas de Noël des sardines vivantes à gober crues. C'est la mère d’Akan. S’agit-il de Dieu ? Et son fils inquiétant serait-il… le Diable ? A minuit, les quatre font la fête, la ville est en feu, mais les personnages ont oublié leurs différents. Akan invite Job à une séance de tir. Sans s'en rendre compte, Job se laisse entraîner dans ce jeu de massacre, il commence par viser les rats et fini par tirer sur des inconnus. Pour faire durer la fête, Eden, la mère, propose de jouer à la roulette. Job, toujours confiant en dieu, joue toute sa fortune, et finit par tout perdre : sa femme qui part avec Akan, ses filles tuées par Akan sur le toit de leur propre restaurant, son argent, son âme et… l'amour de Dieu ? 3 Note de l'auteur J’avais écrit il y’a quelques années «La Confession d’Abraham», un récit inspiré de la Bible et qui tente d’éclairer, à la lumière du présent, la vie et les péripéties du Père de l’humanité. Ce récit a fait l’objet de plusieurs mises en scène et de représentations à travers le Monde. Il vient d’être repris par les Editions Gallimard dans la collection Folio. Aujourd’hui, je voudrais revisiter de la même manière l’histoire de Job. Pourquoi ? Parce que le Livre de Job, c’est le livre du scandale, c’est le livre d’un homme qui intente un procès à Dieu. Job affirme et défend, envers et contre tout, une thèse diabolique qu’il revendique contre tous ceux qui l’accusent d’avoir péché, blâmé, maudit ou blasphémé. La justice de Dieu, dit Job, la justice dont parle la Bible, celle qui repose sur la Loi et dépend d’une souveraineté de toute-puissance, n’aura rien été d’autre qu’une «justification», qu’un discours de falsification ou de dénégation, qui justifie le mal, la violence, l’injustice donc, et qui invente le pire. La justice justifie. C’est la thèse de Job. C’est l’hypothèse qui s’ouvre à l’horizon des voix multiples de Job. Mais il y a plus encore. Dès lors que la justice se dit de Dieu, du Tout Puissant, du Souverain, dès lors qu’elle relève de la souveraineté, et quelle qu’en soit l’autorité, qu’il s’agisse de Dieu lui-même, du Roi ou de l’État, la justice toujours justifie l’injustice. Et là, Job ajoute encore un argument. L’injustice que justifie la justice est un produit de la justice, un effet ou un symptôme qui force la justice à jouer le jeu de l’injustice, à en jouir. Le Livre de Job met par ailleurs l'accent sur la révolte de l'homme éprouvé par Dieu. D'un côté le procès de Dieu, et de l'autre le procès de l'homme. Ici la référence à un Dieu de justice à qui on peut demander des comptes, et là une conception de l'homme subissant le joug d'un Dieu tout-puissant dont on ne questionne jamais les intentions. Livre sur la foi, le récit de l'histoire de Job est aussi un livre sur le doute. Car la foi sans aucun doute, sans aucune question, sans aucun mystère est une foi inhumaine qui loin d’élever l’homme vers le divin le plonge au plus profond de la barbarie. Mohamed Kacimi 4 Note de mise en scène J’ai demandé à Mohammed Kacimi d’écrire pour nous cette pièce qu’il rêvait de coucher sur papier autour de Job car nous croyons ensemble qu’il est urgent que le théâtre, sous sa forme la plus ludique et la plus comique, témoigne de l’état des lieux de notre société et, hélas, de notre barbarie. Il est urgent que la question du religieux ne soit pas laissée aux religieux. Il est urgent que la grande question métaphysique du pourquoi d’un monde violent et désaxé soit posée dans un grand éclat de rire théâtral. Il est urgent que la question de la justice ne soit pas laissée et déformée par les politiques qui la dévorent vivante, comme les sardines du Bon Dieu. Il est urgent que le théâtre soit ce lieu de la cruauté joyeuse où tout peut arriver, où Dieu accouche du Diable (rejoignant par là les grands mythes et légendes talmudiques) et où l’on parie sur les limites de l’endurance humaine et de sa responsabilité. A la table de l’Eternité nous plonge, au travers d’une lecture contemporaine du mythe de Job, dans l’univers impitoyable de ces conflits incompréhensibles qui frappent à nos portes. Je reviens ainsi aux thèmes qui me sont chers et que je développe, de spectacle en spectacle, autour de l’engagement (ou du désengagement), du terrible basculement des hommes dans l’in-humanité (notamment avec L’homme dans le plafond); croisant sur ma route la commémoration de la grande barbarie de 14-18 qui fonde ces conflits, où l’identité se replie sur elle-même pour tourner en rond, dans le vide assourdissant des armes et que nous aborderons de façon plus directe dans La danse du soldat. La pièce de Mohamed est drôle, très drôle. A travers des répliques percutantes et rapides, on voit apparaître des personnages bien en chair qui se doublent de leurs allégories : Job, sa femme, Dieu, le Diable… C’est pourquoi la mise en scène travaillera sans cesse sur les deux plans : le plan vaudevillesque hilarant, incarné, fort en gueule, décapant, riche en jeux de et sur les mots, où les personnages existent ici et maintenant, dans leurs contradictions, leurs danses, leurs rires, leurs défis, leur sexualité, leur transgression et le plan métaphysique, métaphorique, allégorique où Dieu et le Diable s’affrontent amoureusement sur le champ de bataille de l’humanité. Pour interpréter les personnages, j'ai tout d'abord songé avec Mohamed à faire interpréter le rôle de Dieu par une femme, mais une très belle femme, dont la maturité, la classe et la perversité innocente puissent laisser place à toutes les ambigüités, tous les compromis, tous les choix... J'avais rencontré Francine Bergé il y a fort longtemps autour du Collège International de Philosophie et de Jean-Pierre Faye. Je l'avais vue et admirée dans de nombreux rôles. Il m'a semblé que sa grâce et sa puissance convenaient à ce terrible personnage séduisant qu'est Dieu dans la pièce. Pour son fils, c’est Frederic Andrau, ancien étudiant de la Comédie de St Etienne où j’ai enseigné, grand ami et merveilleux comédien qu’on a pu voir tant sous la direction de Diastème que de Philippe Calvario ou Nicolas Vaude, qui me semblait s’imposer dans sa beauté inquiétante, oscillant entre tendresse et perversité. Pour Job, j’ai proposé le rôle à Sam Karmann dont j’admire autant la force et la subtilité de son jeu d’acteur que l’intelligente humanité de tous ses films. Enfin,l’actrice qui fut notre Alice, cette brillante jeune comédienne qui a joué récemment dans la Tempête de Philippe Awat et avec qui la Compagnie chemine régulièrement, jouera une Dalia plus jeune que son mari, provocante et sensée. 5 Le décor sera fait en «trompe l’œil» puisque toute la pièce parle de ces illusions politiques et théologiques sur lesquelles nous asseyons nos certitudes. Au premier plan le restaurant «A la table de l’éternité (Gastronomie d’Antan)» : un décor «réaliste», un peu kitsch même, mais kitsch à la façon d’un tableau d’Edouard Hopper, avec ces couleurs contrastées qui se répondent dans l’harmonie d’une grande solitude de fond. Le décor sera dans la diagonale qui nous présente au premier plan la terrasse du restaurant et son balcon qui s’avance vers le public. Au fond du restaurant, un tulle peint de façon “figurative” (fenêtre, tableau, porte etc...) qui ouvrira, en transparence, sur un immense ciel étoilé, cosmique qui explose, ouvre, libère les murs du restaurant, et nous laisse entrevoir derrière, sur des praticables, comme suspendus, les personnages de cette fable biblique. Notre costumière/plasticienne Anne Bothuon inventera des costumes à la fois plausibles et décalés, pour témoigner de l’ambiguïté étrange qui nimbe la pièce. Job et Dalia seront en couleurs assorties à leur restaurant, dans la veine toujours de E.Hopper, des costumes très contemporains. Eden, la “Mère” d’Akan, dont on soupçonne qu’elle n’est autre que Dieu en personne, sera en robe de soirée, à la façon d’une star Hollywoodienne, un fourreau rouge clinquant et pourquoi pas un tantinet vulgaire. Elle circulera dans une chaise roulante qui la diminue et l’exalte : une version dégradée (trop humaine?) du trône majestueux du Juge Suprême. Akan, l’inquiétant ange démoniaque, sera bien entendu en costume chic, noir doublé de rouge, un costume au col Mao sur un pull en col roulé qui en fait à la fois un artiste et un...clergyman. Le jeu des acteurs ancrera la forte incarnation des personnages dessinés par Mohamed : Akan l’obsessionnel colérique, Eden la mater mattuta excentrique et rusée, Job le Woody Allen de service dépassé et roublard, Dalia la femme séductrice et peu soumise… Leurs répliques oscilleront entre le comique vaudevillesque et le rythme saccadé d’une symphonie tragique. Isabelle STARKIER 6 Extraits du texte Scène 3 – extraits JOB - Il y a une heure, nous avons fait les comptes, nous étions en faillite, tu m’as demandé de vendre la maison, le restau pour rien, de tout laisser tomber et de rentrer, et jusqu’au moment où tu as appuyé sur la gâchette, j’y croyais, quelque chose me disait que Dieu n’allait pas nous laisser tomber, j’étais persuadé qu’à la dernière minute quelqu’un allait frapper à notre porte pour nous sauver, et tu l’as vu de tes propres yeux, au moment voulu un inconnu est venu vers nous, il a essuyé tous nos verres et il nous a laissé de quoi tenir durant une année, c’est peut être un ange... DALIA - Tu penses vraiment que c’est un ange ? JOB - Il a une lumière étrange dans les yeux. DALIA - Tu crois aux anges ? JOB - Je n’ai rien contre. Ça ne mange pas de pain, les anges. DALIA - Dommage, il lui manque les ailes. JOB - Mais il a des mains, des mains, tellement…on dirait des ailes de colibri. DALIA - Job, faut que t’arrêtes ou les putes ou le bon dieu. JOB - Je t’emmerde. DALIA - Tu t’es demandé quand même d’où il sortait ce type ? JOB - Non, pourquoi ? Je ne me suis pas posé la question. DALIA - Au moment où je décide de te mettre une balle dans la tête, ne fais pas cette gueule là, je pensais te suivre dans la seconde qui suivait, je t'aime trop pour te laisser crever tout seul… À ce moment l’ascenseur en panne se remet à marcher, par miracle, la porte s’ouvre, entre ce jeune homme qui fait très mort à Venise, il fait briller tous les verres de la maison, ajuste les couverts au millimètre près, nous jette un sac de dollars et promet de revenir remplir le restaurant. Pour toi tout ça est normal ? JOB - Je dis que c’est un signe de Dieu… DALIA - Et pourquoi Dieu paye ses fans en coupures de 100 dollars? Il bosse à Wall Street ? JOB - Dalia, je n’aime pas quand tu rigoles avec les choses sacrées. DALIA - Je ne rigole pas, je pose des questions. JOB - Je t’écoute… DALIA - Ce n’est pas une mise en scène ? JOB - Je ne comprends pas. DALIA - Ce n’est pas de l’argent que tu aurais emprunté à je ne sais qui ? JOB - Tu sais qu’on ne peut plus emprunter un seul kopeck. DALIA - Tu as peut-être proposé tes services aux miliciens ? JOB - Ils n’ont pas besoin de moi. Ils ont des indics partout. DALIA - Quand tu descends vers le port, tu ne fais pas sortir des choses ? JOB - À part les sardines, je ne vois pas. DALIA - Je parle des choses qu’on appelle des substances un peu louches. JOB - Une fois, j’ai pris deux mérous, c’est interdit et ça coûte la peau du cul. DALIA - Tu sniffes du mérou, toi ? JOB - Mais j’ai jamais touché à ces trucs. DALIA - Je disais ça comme ça. 7 Scène 10 – extraits EDEN - Ca sent le cramé. JOB - C'est le poulet. EDEN - Ca commence bien. JOB - Ma femme est un peu tête en l'air. EDEN - Ouvrez moi tout ça. JOB - Il fait froid. EDEN - Je m’en fous. Ouvrez, ouvrez, ouvrez tout. JOB - Comme ça, ca va ? EDEN - J’ai dit tout, ouvrez tout. Texte Texte Texte Texte Texte Texte JOB - Même la porte ? Texte Texte Texte Texte Texte Texte EDEN - Surtout la porte. Texte Texte au Texte Texte Texte Texte JOB - Attachez vos ceintures, Madame, attention décollage. Textel’air Texte Texte Texteà Texte EDEN - Enfin, je respire. Ça me manquait de la mer,Texte mélangé de la Texte Texte Texte Texte Texte Texte poudre j'aime sentir l'odeur du vieux port. JOB - Vous voulez quelque chose ? Texte Texte Texte Texte Texte Texte. Titre EDEN - Rien... je veux revoir les marins bourrés qui croquent des poissons vivants, je veux sentir le mazout des chalutiers crevés qui gicle sur le phare Sous-Titre qui n’éclaire plus personne, tous les bateaux ont je veux entendre Texte Texte coulé, Texte Texte Texte Texte les balles traçantes qui crèvent le cielTexte sansTexte arrêt,Texte j’en ai vu sur la Texte route Texte Texte de l’aéroport, c’était tellement beau que cela m’a fait penser aux perles Texte Texte Texte Texte Texte Texte rouges qui cachent le sexe des danseuses ventre duTexte Caire, je neTexte sais Texte du Texte Texte Texte pas si vous connaissez la rue des pyramides au Caire, j'ai jamais touché Texte Texte Texte Texte Texte Texte à ce truc, la chicha, mais rien qu’à voir les yeux blancs de ces hommes si bruns, si bronzés, si étrangers qui s’enfoncent le bec de la chicha dans Sous-Titre la gueule je me sens dans la peau d’un nuage, d’un cumulonimbus, vous Texte Texte Texte Texte Texte Texte voyez? vous ne savez pas si c’est toujours ouvert le Baromètre ? Vous Texte Texte Texte Texte Texte Texte voyez le petit rade juste à côté de la pêcherie, il faisait les meilleures ailes Texte Texte Texte Texte Texte Texte de poulet au monde, elles étaient marinées dans de l’ail et du citron, je Texte Texte Texte Texte Texte Texte mangeais même les os à la fin, mais qu’est ce que j’ai dansé sur les tables Texte Texte Texte Texte Texte Texte du Baromètre, je vous emmènerais toute à l’heure, je vous montrerai sur les tables les traces des mes escarpins, ça a fait des trous et des sillons, et tout le monde vous dira ça, je vousSous-Titre jure... tout le monde vous dira, ces Texte Texte Texte Texte traces, c’est la danse d’Eden, ces trousTexte c’est Texte les talons d’Eden. Vous savez Texte Texte Texte Texte Texte Texte danser? Texte Texte Texte Texte Texte Texte JOB - Pas sur les tables. Texte Texte Texte Texte Texte Texte EDEN - Dommage. Texte Texte Texte Texte Texte Texte Scène 12 – extraits Sous-Titre EDEN - Ils ont l'air heureux. Texte Textequi Texte Texte AKAN - Y a de quoi... Je vois de loin une femme metTexte en joue un Texte Texte Texte Texte Texte Texte homme... Au même moment une famille est abattue sous mes yeux.Texte Le Texte Texte Texte Texte Texte Texte père a un paquet de dollars dans la poche... Je cours vers ce restaurant... Texte Texte Texte J'arrive au moment où la patronne vaTexte tirer...Texte Je neTexte sais pas si c'était Texte Texte Texte Texte Texte Texte un jeu ou si c'était pour de vrai. J'ai voulu crier... J'ai vu le regard de la femme... Je comprends que je ne peux pas crier, ça ne sert à rien de crier, je jette le paquet d'argent à leurs pieds... EDEN - Ils doivent penser que c'est un signe du ciel. AKAN - Le mari en est convaincu. EDEN - Et sa femme ? AKAN - Elle doit être sceptique. EDEN - Comme toutes les femmes. AKAN - Lui, est très croyant. EDEN - C'est touchant. AKAN - Il est comme tous les hommes, tant qu'il pense qu'il fait son beurre avec Dieu il y croit.EDEN - Et s'il n'a plus de beurre ? AKAN - Il criera que Dieu est mort sur tous les toits. EDEN - Mais ce Job m'a l'air d'être un bon croyant. AKAN - C'est ce qu'on va voir... EDEN - Je suis sûre qu'il m'aime. AKAN - Il suffit de le mettre au pied du mur EDEN - Tu me ressembles beaucoup. 8 L’équipe artistique Mohamed Kacimi // l’auteur Après des études de littérature française à l’Université d’Alger, Mohamed Kacimi s’installe à Paris en 1982. En 1987, il publie son premier roman Le Mouchoir (l’Harmattan). Deux années plus tard, il cosigne avec Chantal Dagron, Arabe vous avez dit arabe ? (Balland). En 1991, au premier jour de la guerre du Golfe, il est envoyé spécial par le journal Actuel. Passionné par la Bible, il entreprend avec Chantal Dagron l’écriture d’un essai sur l’imaginaire religieux du désert, Naissance du désert (Balland-1992). Il est alors l’un des initiateurs du projet de la Maison Rimbaud à Aden et effectue de nombreux séjours au Yémen. Il publie Le Jour dernier son second roman (Stock–1995). Il décide ensuite de se tourner vers le théâtre. Il écrit 1962 une évocation des utopies et des rêves de l’enfance algérienne. La pièce, publiée chez Actes Sud, est mise en scène par Valérie Grail est accueillie au Théâtre du Soleil (prix Lugano du Théâtre). Il publie pour le jeune public, un roman Le Secret de la reine de Sabah (Dapper). Une version théâtrale en est tirée, et primée par le Ministère de la Culture en 1999. Lauréat du prix Afaa-Beaumarchais, il écrit, lors d’un séjour au Sinaï, La Confession d’Abraham (Gallimard). Le spectacle fait en 2002 l'ouverture dea saison 2002 du Théâtre du RondPoint.. Sa pièce, Terre Sainte, a été traduite dans plusieurs langues et mise en scène à Vienne, Prague, Londres, Milan, Jérusalem, Rio de Janeiro, Stockholm et Hambourg. Il est actuellement Délégué Général de l'association Ecritures du Monde qui organise notamment des résidences d'écriture internationales. IsabelleStarkier//lemetteurenscène Jean-Pierre Benzekri // décors Ancienne élève de l’ENS, Isabelle Starkier est maître de conférences à l’Université d’Evry en Etudes Théâtrales. Côté scène, elle a suivi les cours de Daniel Mesguich et ceux des Quartiers d’Ivry sous Antoine Vitez puis Philippe Adrien. En 1985, elle crée une compagnie, le Star Théâtre, qui compte aujourd’hui une quinzaine d’acteurs, un scénographe, une costumière, un compositeur et deux auteurs. Elle a mis en scène notamment La Dernière Nuit d’Otto Weininger de J.Sobol (1991), Le Cabaret de la grand’peur de Brecht et Weill (1992), Molly chante Bloom de J.Joyce (1993) Molly des sables de F. Gallaire (1994), En pièces de Marivaux-Feydeau-Pirandello (2000), Le Marchand de Venise (2003), Têtes rondes et têtes pointues de Brecht (2004). Et plus récemment : Scrooge d’après Dickens (2005), Le Bal de Kafka (2006) de T.Daly, Monsieur de Pourceaugnac de Molière (2008), Résister, c’est exister d’A. Guyard (2008), Quichotte d’après Cervantès (2009), L’oiseau Bleu de Maeterlinck (2009), Un fil à la patte de Feydeau (2010), Richard III (ou presque) de T. Daly (2010), L’Homme dans le plafond de T.Daly, Du côté d’Alice d’après Lewis Carroll (2012), La croisade des cochons de P.Cleitman (2013). Elle a également été l’assistante de Daniel Mesguich et, outre nombre d’évènements et mises en espace, elle a mis en scène cinq spectacles en Israël et un en Suisse (La croisade des cochons de Pierre Cleitman) et récemment une mise en espace en Pologne avec Judith Magre. Elle a publié de nombreux articles dans diverses revues et colloques sur le théâtre. Après une formation aux BeauxArts en Israël et une carrière d’illustrateur caricaturiste de presse, Jean-Pierre Benzekri a travaillé comme décorateur en Israël pour les Festivals d’Akko, du Teatr’Oneto, puis en France avec Isabelle Starkier, Jules-Benjamin Rosette, Alain Blanchard, Daniel Mesguich, William Mesguisch, Frédérique Smetana, Jean-Francis Maurel, Karine Saporta... Il est aussi photographe et réalise tous les clichés des spectacles du Star Théâtre - Cie I. Starkier. Anne Bothuon // costumes Formée aux Arts et Techniques du Théâtre à la Rue Blanche (ENSATT), Anne Bothuon a créé les costumes pour Werther, de Massenet, mis en scène par Mireille Laroche au Grand Théâtre de Tours (2001); Gianni Schicchi de Puccini et Amfiparnaso d’Orazio Vecchi, mise en scène de Laurent Serrano, à l’Atelier Lyrique de Tourcoing (Février 2002); Le Dragon de E.Schwartz, mise en scène de Laurent Serrano au Théâtre de l’Ouest Parisien (2003) ; Ya Basta de Jean-Pierre Siméon, mise en scène de Kristian Frédric au Théâtre National du Luxembourg (2003); Les Cocasseries mise en scène de Jacques Kraemer au Théâtre de Chartres (janvier 2004). Sa dernière création : Kvetch de Steven Berkoff, mise en scène de Laurent Serrano au Théâtre Mouffetard (2004). Elle a également créé des marionnettes pour Maria de Buenos Aeres de Piazola au Festival de Bregenz (2000) et pour La Belle Lurette à la Péniche Opéra (2000). Elle travaille depuis plusieurs années avec Isabelle Starkier. 9 Francine Bergé // Eden Francine Bergé se forme au Conservatoire où elle obtient le premier prix de tragédie. Elle intègre ensuite pour un la Comédie-Française. Tout au long de sa carrière, cette tragédienne joue dans des pièces d’auteurs du théâtre classique tels que Jean Anouilh (Antigone, L’Hurluberlu, Cher Antoine, Le Voyageur sans bagage), Shakespeare (Othello, Richard II, Péricles, prince de Tyr, Hamlet, Roméo et Juliette ) Jean Giraudoux (Électre). Elle travaille notamment avec Jean-Louis Barrault dans Le Soulier de satin de Paul Claudel, Jean Meyer sur des pièces de Molière, Roger Planchon dans Bérénice de Jean Racine (Prix du syndicat de la critique en tant que meilleure comédienne en 1970), Richard III (festival d’Avignon, 1966). Elle joue à plusieurs reprises au festival d’Avignon : en 1974, sous la direction de Marcel Maréchal et Bernard Ballet (La Poupée de Jacques Audiberti, Hölderlin de Peter Weiss), en 1983, sous la direction d’Anne Delbée (Entre la raison et le désir... Trois tragédies de Jean Racine) et en 1990, sous la direction d’Alain Timar (Rencontre de Peter Nadas). En 2003, elle est nommée pour le Molière de la meilleure comédienne pour Jeux de scène de Victor Haïm, mis en scène par Marcel Bluwal. Elle débute sa carrière au cinéma en 1956, avec Elena et les Hommes réalisé par Jean Renoir. Parallèlement à sa carrière à la télévision, elle continue de travailler pour le cinéma avec des réalistaeurs tels que Roger Vadim, Jacques Rivette, Joseph Losey, Claude Sautet, Alain Resnais... Récemment, au théâtre, Francine Bergé a joué dans Phèdre de Racine, mis en scène par Renaud Marie Leblanc, dans Gertrude (Le Cri) de Howard Barker, mise en scène par Giorgio Barberio Corsetti à l’Odéon-Théâtre de l'Europe. 10 Francine Bergé était sur la scène du Théâtre de l'Athénée en 2013 pour Le prix des boîtes de Frédéric Pommier, mise en scène Jorge Lavelli et est actuellement en tournée avec Le malentendu de Albert Camus, mise en scène Olivier Desbordes. Sam Karmann // Job Il se forme à l'Ensatt où il rencontre Jean-Pierre Bouvier. Commencent alors dix ans de compagnonnage avec le Théâtre d'Action Populaire et des recréations classiques (Lorenzaccio, Ruy Blas, Dom Juan) ou des créations contemporaines (Good, Ceux qui font les clowns, etc). Dans son chemin, ont également compté Robert Hossein, La Compagnie Renaud-Barrault, Maurice Béjart, Gildas Bourdet dans Raison de famille de Gérald Aubert, Didier Long... Entre-temps, il côtoie Patrick Chesnais pour la reprise de Love de Murray Schisgall et le retrouve en 2011 dans Toutou de Daniel et Agnès Besse. La saison dernière il a partagé l'affiche au théâtre Marigny avec Marie-Anne Chazel dans Le Bonheur d'Eric Assous. Il a également travaillé au cinéma et la télévision. Il a débuté avec Alexandre Arcady, puis avec Denis Amar, Gérard Jugnot en passant par Alain Berbérian (La cité de la peur) et même Prince. Son premier court-métrage Omnibus, lui vaut en 1992 les honneurs de Cannes, un Bafta à Londres et un Oscar à Hollywood en 1993. En 1999 il joue dans Kennedy et moi qui rafle partout des prix, suivi en 2003 par A la petite semaine et La Vérité ou presque en 2007. Il a dirigé la série décapante Les Bougon sur M6, joué récemment à la télévision dans 1788 et demi et Jeux dangereux ou au cinéma dans Les lendemains qui chantent et les Gazelles dont il termine le tournage. Frédéric Andrau // Akan Formé à la Comédie de Saint Etienne, Frédéric Andrau met en scène Les Euménides d'après Eschyle, Au P'tit Gibus de R. Le Bas et F. Andrau, Je suis né dans 10 jours de Jeanne Mathis, Texte Sans Sépulture d'après des écrits d'auteurs anonymes (18501930) retrouvés à l'hôpital SainteAnne et recueillis par Laurent Danon Boileau, Le Chant du Cygne de Tchékhov, Qu 'est ce que le racisme d'après Le Racisme expliqué à ma fille de Tahar Ben Jelloun. Il a joué dans La Religieuse mise en scène par N. Vaude, Lettre d'une inconnue m.e.s. par C. Lidon, Quelques conseils utiles aux élèves huissiers m.e.s de L. Salvayre. Il a également travaillé dans les mises en scène de Diastème pour les spectacles L'amour de l'art, Les Justes, 107 ans, la Nuit du thermomètre et au cinéma avec le film Le Bruit des gens autour. Il a aussi joué dans Electre m.e.s par P. Calvario, Vienne 1913 m.e.s de J-L Palliès, Inconnu à cette adresse m.e.s de M. Benichou et J-C. Barbaud et également le Cabaret Reconnu de C. Guichet. Angélique Zaini // Alice Formée à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Paris (ESAD), Angélique Zaini joue sous la direction de David Goldzahl (L’Epine d’Ispahan d’après Bourlinguer de Blaise Cendrars), Laurent Gutmann (Pornographie de Simon Stephens au Théâtre de l’Epée de Bois), Sophie Loucachevsky (Cancrelat de Sam Holcroft, au Festival In d’Avignon en 2010), Jean-Claude Cotillard (Joyeuses Plaintes), Adrien Béal (Pina B. vue par... [Montre-moi ta Pina]). En 2011 elle est Miranda dans La Tempête de Philippe Awat (à la MAC de Créteil et en tournée). La compagnie Depuis vingt cinq ans, la Compagnie Isabelle Starkier se veut une troupe : un metteur-en-scène, une quinzaine de comédiens, deux auteurs, un compositeur, une costumière plasticienne, un peintre scénographe, un directeur technique et une équipe administrative permanente (administration, diffusion et communication). Dotée d’un rayonnement national en France comme en DOMTOM, elle propose un répertoire de 7 spectacles en salle ainsi que de nombreuses formes hors les murs, et crée une nouvelle pièce chaque année. En moyenne, ses créations tournent entre 6 et 10 ans et sont représentées 130 fois. Ce travail de diffusion s’appuie sur des exploitations parisiennes fréquentes et une présence annuelle au Festival d’Avignon. En création, elle collabore à l’international avec des auteurs australiens, canadiens et suisses. Autour de problématiques sociétales, Isabelle Starkier alterne création de textes contemporains et de classiques revisités ainsi que des spectacles s’adressant à un tout public qui associe le jeune public au public adulte. La responsabilité, l’identité, le pouvoir, l’exclusion et la folie sont toujours des axes de décryptage du monde que modulent le rêve et le rire. Les spectacles de la compagnie sont des territoires où le théâtre va à la rencontre d’autres disciplines : musique, marionnette, vidéo…. La compagnie mène en parallèle autour de ses spectacles un important travail d’action culturelle et de sensibilisation des publics, en particulier avec les habitants des villes où elle est en résidence. Elle défend le projet d’un théâtre élitaire partout et pour tous. La table de l'Eternité - auteur : Mohamed Kacimi metteur en scène : Isabelle Starkier Ci e Isabelle Starkier contact - Cie Isabelle Starkier // 63 place du Dr Félix Lobligeois 75017 Paris www.cieisabellestarkier.fr Elsa Brès // administration 06 21 05 19 81 [email protected] Christine Beauvallet // diffusion 06 82 09 33 04 [email protected] Crédits : DR page 1 et 3, Edward Hopper pages 4 et 6, Gregory Crewdson pages 2 et 8 Anaïs Edon // Com & relations publiques 01 53 11 08 63 [email protected]