contact production - A la table de l`Eternité

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contact production - A la table de l`Eternité
A la table
de l'Eternité
-
auteur :
Mohamed Kacimi
metteur en scène :
Isabelle Starkier
contact production
Elsa Brès
06 21 05 19 81
[email protected]
A la table de l'Eternité
De Mohamed Kacimi
Mise en scène Isabelle Starkier
Avec
Francine Bergé
Sam Karmann
Frédéric Andrau
Angélique Zaini
Décors Jean-Pierre Benzekri
Costumes Anne Bothuon
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› Création juillet 2014
Festival Off d’Avignon
› En tournée à partir de la saison 2014/2015
-
Production Cie Isabelle Starkier
Coproduction
Théâtre de Saint Maur,
Espace Jacques Prévert
d'Aulnay-sous-Bois,
Les Théâtres de Charenton Saint Maurice,
Théâtre Gérard Philipe de
Saint Cyr l'Ecole
› La Cie Isabelle Starkier, en
résidence au Théâtre Gérard
Philipe de Saint Cyr l'Ecole,
est soutenue par la Région
Ile-de-France.
2
Je ne pourrais croire qu’en un Dieu qui saurait danser.
Nietzsche
Job et sa femme Dalia ont tout quitté pour acheter un restaurant dans
une ville balnéaire d’un improbable Sud. Le couple rêvait de soleil, de
mer, de senteur de jasmin et de rosé bien frais : « A la table de l’Eternité
– gastronomie d’antan »
À peine installés, leur ville est déchirée par un conflit religieux entre
deux communautés qui s’arment et s'entretuent, pour des raisons autant
absurdes qu’insolites. Depuis la terrasse de leur restaurant vide, Job et
Dalia suivent les tirs de snipers et jouent à compter les pertes des uns et
des autres.
Un soir de Noël, Dalia et Job sombrent dans le désespoir et décident d'en
finir. A ce moment précis, l’ascenseur en panne depuis plusieurs mois
se remet en marche pour laisser entrer un étrange personnage, Akan,
maniaque et obsessionnel de la propreté. Ce dernier réserve tout le
restaurant pour dîner en tête-à-tête avec une personne mystérieuse qu'il
n'a jamais rencontré. Job y voit un signe de Dieu…
Arrive une dame fantasque qui réclame pour le repas de Noël des sardines
vivantes à gober crues. C'est la mère d’Akan. S’agit-il de Dieu ? Et son fils
inquiétant serait-il… le Diable ?
A minuit, les quatre font la fête, la ville est en feu, mais les personnages
ont oublié leurs différents. Akan invite Job à une séance de tir. Sans
s'en rendre compte, Job se laisse entraîner dans ce jeu de massacre, il
commence par viser les rats et fini par tirer sur des inconnus.
Pour faire durer la fête, Eden, la mère, propose de jouer à la roulette. Job,
toujours confiant en dieu, joue toute sa fortune, et finit par tout perdre :
sa femme qui part avec Akan, ses filles tuées par Akan sur le toit de leur
propre restaurant, son argent, son âme et… l'amour de Dieu ?
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Note de l'auteur
J’avais écrit il y’a quelques années «La Confession d’Abraham», un récit
inspiré de la Bible et qui tente d’éclairer, à la lumière du présent, la vie
et les péripéties du Père de l’humanité. Ce récit a fait l’objet de plusieurs
mises en scène et de représentations à travers le Monde. Il vient d’être
repris par les Editions Gallimard dans la collection Folio.
Aujourd’hui, je voudrais revisiter de la même manière l’histoire de Job.
Pourquoi ? Parce que le Livre de Job, c’est le livre du scandale, c’est le
livre d’un homme qui intente un procès à Dieu. Job affirme et défend,
envers et contre tout, une thèse diabolique qu’il revendique contre tous
ceux qui l’accusent d’avoir péché, blâmé, maudit ou blasphémé.
La justice de Dieu, dit Job, la justice dont parle la Bible, celle qui repose
sur la Loi et dépend d’une souveraineté de toute-puissance, n’aura rien
été d’autre qu’une «justification», qu’un discours de falsification ou de
dénégation, qui justifie le mal, la violence, l’injustice donc, et qui invente
le pire. La justice justifie. C’est la thèse de Job. C’est l’hypothèse qui
s’ouvre à l’horizon des voix multiples de Job.
Mais il y a plus encore. Dès lors que la justice se dit de Dieu, du Tout
Puissant, du Souverain, dès lors qu’elle relève de la souveraineté, et
quelle qu’en soit l’autorité, qu’il s’agisse de Dieu lui-même, du Roi ou
de l’État, la justice toujours justifie l’injustice. Et là, Job ajoute encore un
argument. L’injustice que justifie la justice est un produit de la justice, un
effet ou un symptôme qui force la justice à jouer le jeu de l’injustice, à en
jouir.
Le Livre de Job met par ailleurs l'accent sur la révolte de l'homme éprouvé
par Dieu. D'un côté le procès de Dieu, et de l'autre le procès de l'homme.
Ici la référence à un Dieu de justice à qui on peut demander des comptes,
et là une conception de l'homme subissant le joug d'un Dieu tout-puissant
dont on ne questionne jamais les intentions.
Livre sur la foi, le récit de l'histoire de Job est aussi un livre sur le doute.
Car la foi sans aucun doute, sans aucune question, sans aucun mystère
est une foi inhumaine qui loin d’élever l’homme vers le divin le plonge au
plus profond de la barbarie.
Mohamed Kacimi
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Note de mise en scène
J’ai demandé à Mohammed Kacimi d’écrire pour nous cette pièce qu’il rêvait de coucher
sur papier autour de Job car nous croyons ensemble qu’il est urgent que le théâtre, sous
sa forme la plus ludique et la plus comique, témoigne de l’état des lieux de notre société
et, hélas, de notre barbarie.
Il est urgent que la question du religieux ne soit pas laissée aux religieux.
Il est urgent que la grande question métaphysique du pourquoi d’un monde violent et
désaxé soit posée dans un grand éclat de rire théâtral.
Il est urgent que la question de la justice ne soit pas laissée et déformée par les politiques
qui la dévorent vivante, comme les sardines du Bon Dieu.
Il est urgent que le théâtre soit ce lieu de la cruauté joyeuse où tout peut arriver, où Dieu
accouche du Diable (rejoignant par là les grands mythes et légendes talmudiques) et où
l’on parie sur les limites de l’endurance humaine et de sa responsabilité.
A la table de l’Eternité nous plonge, au travers d’une lecture contemporaine du mythe
de Job, dans l’univers impitoyable de ces conflits incompréhensibles qui frappent à nos
portes. Je reviens ainsi aux thèmes qui me sont chers et que je développe, de spectacle en
spectacle, autour de l’engagement (ou du désengagement), du terrible basculement des
hommes dans l’in-humanité (notamment avec L’homme dans le plafond); croisant sur ma
route la commémoration de la grande barbarie de 14-18 qui fonde ces conflits, où l’identité
se replie sur elle-même pour tourner en rond, dans le vide assourdissant des armes et que
nous aborderons de façon plus directe dans La danse du soldat.
La pièce de Mohamed est drôle, très drôle. A travers des répliques percutantes et rapides, on
voit apparaître des personnages bien en chair qui se doublent de leurs allégories : Job, sa
femme, Dieu, le Diable… C’est pourquoi la mise en scène travaillera sans cesse sur les deux
plans : le plan vaudevillesque hilarant, incarné, fort en gueule, décapant, riche en jeux de et
sur les mots, où les personnages existent ici et maintenant, dans leurs contradictions, leurs
danses, leurs rires, leurs défis, leur sexualité, leur transgression et le plan métaphysique,
métaphorique, allégorique où Dieu et le Diable s’affrontent amoureusement sur le champ
de bataille de l’humanité.
Pour interpréter les personnages, j'ai tout d'abord songé avec Mohamed à faire interpréter
le rôle de Dieu par une femme, mais une très belle femme, dont la maturité, la classe et
la perversité innocente puissent laisser place à toutes les ambigüités, tous les compromis,
tous les choix... J'avais rencontré Francine Bergé il y a fort longtemps autour du Collège
International de Philosophie et de Jean-Pierre Faye. Je l'avais vue et admirée dans de
nombreux rôles. Il m'a semblé que sa grâce et sa puissance convenaient à ce terrible
personnage séduisant qu'est Dieu dans la pièce. Pour son fils, c’est Frederic Andrau, ancien
étudiant de la Comédie de St Etienne où j’ai enseigné, grand ami et merveilleux comédien
qu’on a pu voir tant sous la direction de Diastème que de Philippe Calvario ou Nicolas
Vaude, qui me semblait s’imposer dans sa beauté inquiétante, oscillant entre tendresse et
perversité. Pour Job, j’ai proposé le rôle à Sam Karmann dont j’admire autant la force et
la subtilité de son jeu d’acteur que l’intelligente humanité de tous ses films. Enfin,l’actrice
qui fut notre Alice, cette brillante jeune comédienne qui a joué récemment dans la Tempête
de Philippe Awat et avec qui la Compagnie chemine régulièrement, jouera une Dalia plus
jeune que son mari, provocante et sensée.
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Le décor sera fait en «trompe l’œil» puisque toute la pièce parle de ces
illusions politiques et théologiques sur lesquelles nous asseyons nos
certitudes.
Au premier plan le restaurant «A la table de l’éternité (Gastronomie d’Antan)»
: un décor «réaliste», un peu kitsch même, mais kitsch à la façon d’un tableau
d’Edouard Hopper, avec ces couleurs contrastées qui se répondent dans
l’harmonie d’une grande solitude de fond. Le décor sera dans la diagonale
qui nous présente au premier plan la terrasse du restaurant et son balcon
qui s’avance vers le public.
Au fond du restaurant, un tulle peint de façon “figurative” (fenêtre, tableau,
porte etc...) qui ouvrira, en transparence, sur un immense ciel étoilé,
cosmique qui explose, ouvre, libère les murs du restaurant, et nous laisse
entrevoir derrière, sur des praticables, comme suspendus, les personnages
de cette fable biblique.
Notre costumière/plasticienne Anne Bothuon inventera des costumes à la
fois plausibles et décalés, pour témoigner de l’ambiguïté étrange qui nimbe
la pièce.
Job et Dalia seront en couleurs assorties à leur restaurant, dans la veine
toujours de E.Hopper, des costumes très contemporains.
Eden, la “Mère” d’Akan, dont on soupçonne qu’elle n’est autre que Dieu en
personne, sera en robe de soirée, à la façon d’une star Hollywoodienne, un
fourreau rouge clinquant et pourquoi pas un tantinet vulgaire. Elle circulera
dans une chaise roulante qui la diminue et l’exalte : une version dégradée
(trop humaine?) du trône majestueux du Juge Suprême.
Akan, l’inquiétant ange démoniaque, sera bien entendu en costume chic,
noir doublé de rouge, un costume au col Mao sur un pull en col roulé qui en
fait à la fois un artiste et un...clergyman.
Le jeu des acteurs ancrera la forte incarnation des personnages dessinés
par Mohamed : Akan l’obsessionnel colérique, Eden la mater mattuta
excentrique et rusée, Job le Woody Allen de service dépassé et roublard,
Dalia la femme séductrice et peu soumise… Leurs répliques oscilleront entre
le comique vaudevillesque et le rythme saccadé d’une symphonie tragique.
Isabelle STARKIER
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Extraits du texte
Scène 3 – extraits
JOB - Il y a une heure, nous avons fait les comptes, nous étions en faillite, tu m’as demandé de vendre
la maison, le restau pour rien, de tout laisser tomber et de rentrer, et jusqu’au moment où tu as appuyé
sur la gâchette, j’y croyais, quelque chose me disait que Dieu n’allait pas nous laisser tomber, j’étais
persuadé qu’à la dernière minute quelqu’un allait frapper à notre porte pour nous sauver, et tu l’as vu
de tes propres yeux, au moment voulu un inconnu est venu vers nous, il a essuyé tous nos verres et il
nous a laissé de quoi tenir durant une année, c’est peut être un ange...
DALIA - Tu penses vraiment que c’est un ange ?
JOB - Il a une lumière étrange dans les yeux.
DALIA - Tu crois aux anges ?
JOB - Je n’ai rien contre. Ça ne mange pas de pain, les anges.
DALIA - Dommage, il lui manque les ailes.
JOB - Mais il a des mains, des mains, tellement…on dirait des ailes de colibri.
DALIA - Job, faut que t’arrêtes ou les putes ou le bon dieu.
JOB - Je t’emmerde.
DALIA - Tu t’es demandé quand même d’où il sortait ce type ?
JOB - Non, pourquoi ? Je ne me suis pas posé la question.
DALIA - Au moment où je décide de te mettre une balle dans la tête, ne fais pas cette gueule là, je
pensais te suivre dans la seconde qui suivait, je t'aime trop pour te laisser crever tout seul… À ce
moment l’ascenseur en panne se remet à marcher, par miracle, la porte s’ouvre, entre ce jeune homme
qui fait très mort à Venise, il fait briller tous les verres de la maison, ajuste les couverts au millimètre
près, nous jette un sac de dollars et promet de revenir remplir le restaurant. Pour toi tout ça est normal
?
JOB - Je dis que c’est un signe de Dieu…
DALIA - Et pourquoi Dieu paye ses fans en coupures de 100 dollars? Il bosse à Wall Street ?
JOB - Dalia, je n’aime pas quand tu rigoles avec les choses sacrées.
DALIA - Je ne rigole pas, je pose des questions.
JOB - Je t’écoute…
DALIA - Ce n’est pas une mise en scène ?
JOB - Je ne comprends pas.
DALIA - Ce n’est pas de l’argent que tu aurais emprunté à je ne sais qui ?
JOB - Tu sais qu’on ne peut plus emprunter un seul kopeck.
DALIA - Tu as peut-être proposé tes services aux miliciens ?
JOB - Ils n’ont pas besoin de moi. Ils ont des indics partout.
DALIA - Quand tu descends vers le port, tu ne fais pas sortir des choses ?
JOB - À part les sardines, je ne vois pas.
DALIA - Je parle des choses qu’on appelle des substances un peu louches.
JOB - Une fois, j’ai pris deux mérous, c’est interdit et ça coûte la peau du cul.
DALIA - Tu sniffes du mérou, toi ?
JOB - Mais j’ai jamais touché à ces trucs.
DALIA - Je disais ça comme ça.
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Scène 10 – extraits
EDEN - Ca sent le cramé.
JOB - C'est le poulet.
EDEN - Ca commence bien.
JOB - Ma femme est un peu tête en l'air.
EDEN - Ouvrez moi tout ça.
JOB - Il fait froid.
EDEN - Je m’en fous. Ouvrez, ouvrez, ouvrez tout.
JOB - Comme ça, ca va ?
EDEN - J’ai dit tout, ouvrez tout.
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
JOB - Même la porte ?
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
EDEN - Surtout la porte.
Texte
Texte au
Texte
Texte Texte Texte
JOB - Attachez vos ceintures, Madame,
attention
décollage.
Textel’air
Texte
Texte
Texteà Texte
EDEN - Enfin, je respire. Ça me manquait
de la
mer,Texte
mélangé
de la
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
poudre j'aime sentir l'odeur du vieux port.
JOB - Vous voulez quelque chose ? Texte Texte Texte Texte Texte Texte.
Titre
EDEN - Rien... je veux revoir les marins bourrés qui croquent des poissons
vivants, je veux sentir le mazout des chalutiers
crevés qui gicle sur le phare
Sous-Titre
qui n’éclaire plus personne, tous les bateaux
ont
je veux
entendre
Texte Texte coulé,
Texte Texte
Texte
Texte
les balles traçantes qui crèvent le cielTexte
sansTexte
arrêt,Texte
j’en ai
vu
sur
la Texte
route
Texte Texte
de l’aéroport, c’était tellement beau que
cela
m’a
fait
penser
aux
perles
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
rouges qui cachent le sexe des danseuses
ventre
duTexte
Caire,
je neTexte
sais
Texte du
Texte
Texte
Texte
pas si vous connaissez la rue des pyramides
au
Caire,
j'ai
jamais
touché
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
à ce truc, la chicha, mais rien qu’à voir les yeux blancs de ces hommes
si bruns, si bronzés, si étrangers qui s’enfoncent le bec de la chicha dans
Sous-Titre
la gueule je me sens dans la peau d’un nuage, d’un cumulonimbus, vous
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
voyez? vous ne savez pas si c’est toujours ouvert le Baromètre ? Vous
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
voyez le petit rade juste à côté de la pêcherie, il faisait les meilleures ailes
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
de poulet au monde, elles étaient marinées dans de l’ail et du citron, je
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
mangeais même les os à la fin, mais qu’est ce que j’ai dansé sur les tables
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
du Baromètre, je vous emmènerais toute à l’heure, je vous montrerai sur
les tables les traces des mes escarpins, ça a fait des trous et des sillons,
et tout le monde vous dira ça, je vousSous-Titre
jure... tout le monde vous dira, ces
Texte
Texte Texte
Texte
traces, c’est la danse d’Eden, ces trousTexte
c’est Texte
les talons
d’Eden.
Vous savez
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
danser?
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
JOB - Pas sur les tables.
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
EDEN - Dommage.
Texte Texte Texte Texte Texte Texte
Scène 12 – extraits
Sous-Titre
EDEN - Ils ont l'air heureux.
Texte
Textequi
Texte
Texte
AKAN - Y a de quoi... Je vois de loin une
femme
metTexte
en joue
un Texte
Texte
Texte
Texte
Texte
Texte
homme... Au même moment une famille est abattue sous mes yeux.Texte
Le
Texte Texte
Texte
Texte
Texte Texte
père a un paquet de dollars dans la poche...
Je cours
vers
ce restaurant...
Texte
Texte Texte
J'arrive au moment où la patronne vaTexte
tirer...Texte
Je neTexte
sais pas
si c'était
Texte
Texte
Texte
Texte
Texte
Texte
un jeu ou si c'était pour de vrai. J'ai voulu crier... J'ai vu le regard de
la femme... Je comprends que je ne peux pas crier, ça ne sert à rien de
crier, je jette le paquet d'argent à leurs pieds...
EDEN - Ils doivent penser que c'est un signe du ciel.
AKAN - Le mari en est convaincu.
EDEN - Et sa femme ?
AKAN - Elle doit être sceptique.
EDEN - Comme toutes les femmes.
AKAN - Lui, est très croyant.
EDEN - C'est touchant.
AKAN - Il est comme tous les hommes, tant qu'il pense qu'il fait son
beurre avec Dieu il y croit.EDEN - Et s'il n'a plus de beurre ?
AKAN - Il criera que Dieu est mort sur tous les toits.
EDEN - Mais ce Job m'a l'air d'être un bon croyant.
AKAN - C'est ce qu'on va voir...
EDEN - Je suis sûre qu'il m'aime.
AKAN - Il suffit de le mettre au pied du mur
EDEN - Tu me ressembles beaucoup.
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L’équipe artistique
Mohamed Kacimi // l’auteur
Après des études de littérature
française à l’Université d’Alger,
Mohamed Kacimi s’installe à Paris
en 1982. En 1987, il publie son premier roman Le Mouchoir (l’Harmattan). Deux années plus tard,
il cosigne avec Chantal Dagron,
Arabe vous avez dit arabe ? (Balland). En 1991, au premier jour de
la guerre du Golfe, il est envoyé
spécial par le journal Actuel. Passionné par la Bible, il entreprend
avec Chantal Dagron l’écriture d’un
essai sur l’imaginaire religieux du
désert, Naissance du désert (Balland-1992). Il est alors l’un des
initiateurs du projet de la Maison
Rimbaud à Aden et effectue de
nombreux séjours au Yémen. Il publie Le Jour dernier son second roman (Stock–1995). Il décide ensuite
de se tourner vers le théâtre. Il écrit
1962 une évocation des utopies et
des rêves de l’enfance algérienne.
La pièce, publiée chez Actes Sud,
est mise en scène par Valérie Grail
est accueillie au Théâtre du Soleil
(prix Lugano du Théâtre). Il publie
pour le jeune public, un roman Le
Secret de la reine de Sabah (Dapper). Une version théâtrale en est
tirée, et primée par le Ministère de
la Culture en 1999. Lauréat du prix
Afaa-Beaumarchais, il écrit, lors
d’un séjour au Sinaï, La Confession
d’Abraham (Gallimard). Le spectacle fait en 2002 l'ouverture dea
saison 2002 du Théâtre du RondPoint.. Sa pièce, Terre Sainte, a été
traduite dans plusieurs langues et
mise en scène à Vienne, Prague,
Londres, Milan, Jérusalem, Rio de
Janeiro, Stockholm et Hambourg.
Il est actuellement Délégué Général de l'association Ecritures du
Monde qui organise notamment
des résidences d'écriture internationales.
IsabelleStarkier//lemetteurenscène Jean-Pierre Benzekri // décors
Ancienne élève de l’ENS, Isabelle
Starkier est maître de conférences
à l’Université d’Evry en Etudes
Théâtrales.
Côté scène, elle a suivi les cours de
Daniel Mesguich et ceux des Quartiers d’Ivry sous Antoine Vitez puis
Philippe Adrien. En 1985, elle crée
une compagnie, le Star Théâtre,
qui compte aujourd’hui une quinzaine d’acteurs, un scénographe,
une costumière, un compositeur et
deux auteurs. Elle a mis en scène
notamment La Dernière Nuit d’Otto
Weininger de J.Sobol (1991), Le Cabaret de la grand’peur de Brecht et
Weill (1992), Molly chante Bloom de
J.Joyce (1993) Molly des sables de
F. Gallaire (1994), En pièces de Marivaux-Feydeau-Pirandello (2000),
Le Marchand de Venise (2003),
Têtes rondes et têtes pointues de
Brecht (2004). Et plus récemment :
Scrooge d’après Dickens (2005), Le
Bal de Kafka (2006) de T.Daly, Monsieur de Pourceaugnac de Molière
(2008), Résister, c’est exister d’A.
Guyard (2008), Quichotte d’après
Cervantès (2009), L’oiseau Bleu
de Maeterlinck (2009), Un fil à la
patte de Feydeau (2010), Richard
III (ou presque) de T. Daly (2010),
L’Homme dans le plafond de T.Daly,
Du côté d’Alice d’après Lewis Carroll
(2012), La croisade des cochons de
P.Cleitman (2013). Elle a également
été l’assistante de Daniel Mesguich
et, outre nombre d’évènements et
mises en espace, elle a mis en scène
cinq spectacles en Israël et un en
Suisse (La croisade des cochons de
Pierre Cleitman) et récemment une
mise en espace en Pologne avec
Judith Magre. Elle a publié de nombreux articles dans diverses revues
et colloques sur le théâtre.
Après une formation aux BeauxArts en Israël et une carrière d’illustrateur caricaturiste de presse,
Jean-Pierre Benzekri a travaillé
comme décorateur en Israël pour
les Festivals d’Akko, du Teatr’Oneto, puis en France avec Isabelle
Starkier, Jules-Benjamin Rosette,
Alain Blanchard, Daniel Mesguich,
William Mesguisch, Frédérique
Smetana, Jean-Francis Maurel,
Karine Saporta... Il est aussi photographe et réalise tous les clichés
des spectacles du Star Théâtre - Cie
I. Starkier.
Anne Bothuon // costumes
Formée aux Arts et Techniques du
Théâtre à la Rue Blanche (ENSATT),
Anne Bothuon a créé les costumes
pour Werther, de Massenet, mis en
scène par Mireille Laroche au Grand
Théâtre de Tours (2001); Gianni
Schicchi de Puccini et Amfiparnaso
d’Orazio Vecchi, mise en scène de
Laurent Serrano, à l’Atelier Lyrique
de Tourcoing (Février 2002); Le Dragon de E.Schwartz, mise en scène
de Laurent Serrano au Théâtre de
l’Ouest Parisien (2003) ; Ya Basta de
Jean-Pierre Siméon, mise en scène
de Kristian Frédric au Théâtre National du Luxembourg (2003); Les Cocasseries mise en scène de Jacques
Kraemer au Théâtre de Chartres
(janvier 2004). Sa dernière création
: Kvetch de Steven Berkoff, mise en
scène de Laurent Serrano au Théâtre
Mouffetard (2004). Elle a également
créé des marionnettes pour Maria de
Buenos Aeres de Piazola au Festival
de Bregenz (2000) et pour La Belle
Lurette à la Péniche Opéra (2000).
Elle travaille depuis plusieurs années
avec Isabelle Starkier.
9
Francine Bergé // Eden
Francine Bergé se forme au Conservatoire où elle obtient le premier
prix de tragédie. Elle intègre ensuite
pour un la Comédie-Française.
Tout au long de sa carrière, cette
tragédienne joue dans des pièces
d’auteurs du théâtre classique tels
que Jean Anouilh (Antigone, L’Hurluberlu, Cher Antoine, Le Voyageur sans bagage), Shakespeare
(Othello, Richard II, Péricles, prince
de Tyr, Hamlet, Roméo et Juliette )
Jean Giraudoux (Électre). Elle travaille notamment avec Jean-Louis
Barrault dans Le Soulier de satin
de Paul Claudel, Jean Meyer sur
des pièces de Molière, Roger Planchon dans Bérénice de Jean Racine
(Prix du syndicat de la critique en
tant que meilleure comédienne en
1970), Richard III (festival d’Avignon, 1966). Elle joue à plusieurs
reprises au festival d’Avignon : en
1974, sous la direction de Marcel
Maréchal et Bernard Ballet (La Poupée de Jacques Audiberti, Hölderlin de Peter Weiss), en 1983, sous
la direction d’Anne Delbée (Entre la
raison et le désir... Trois tragédies
de Jean Racine) et en 1990, sous la
direction d’Alain Timar (Rencontre
de Peter Nadas). En 2003, elle est
nommée pour le Molière de la meilleure comédienne pour Jeux de
scène de Victor Haïm, mis en scène
par Marcel Bluwal. Elle débute sa
carrière au cinéma en 1956, avec
Elena et les Hommes réalisé par
Jean Renoir. Parallèlement à sa carrière à la télévision, elle continue de
travailler pour le cinéma avec des
réalistaeurs tels que Roger Vadim,
Jacques Rivette, Joseph Losey,
Claude Sautet, Alain Resnais...
Récemment, au théâtre, Francine
Bergé a joué dans Phèdre de Racine, mis en scène par Renaud Marie Leblanc, dans Gertrude (Le Cri)
de Howard Barker, mise en scène
par Giorgio Barberio Corsetti à
l’Odéon-Théâtre de l'Europe.
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Francine Bergé était sur la scène du
Théâtre de l'Athénée en 2013 pour
Le prix des boîtes de Frédéric Pommier, mise en scène Jorge Lavelli et
est actuellement en tournée avec
Le malentendu de Albert Camus,
mise en scène Olivier Desbordes.
Sam Karmann // Job
Il se forme à l'Ensatt où il rencontre
Jean-Pierre Bouvier. Commencent
alors dix ans de compagnonnage
avec le Théâtre d'Action Populaire et des recréations classiques
(Lorenzaccio, Ruy Blas, Dom Juan)
ou des créations contemporaines
(Good, Ceux qui font les clowns,
etc). Dans son chemin, ont également compté Robert Hossein, La
Compagnie Renaud-Barrault, Maurice Béjart, Gildas Bourdet dans
Raison de famille de Gérald Aubert,
Didier Long... Entre-temps, il côtoie
Patrick Chesnais pour la reprise
de Love de Murray Schisgall et le
retrouve en 2011 dans Toutou de
Daniel et Agnès Besse. La saison
dernière il a partagé l'affiche au
théâtre Marigny avec Marie-Anne
Chazel dans Le Bonheur d'Eric
Assous. Il a également travaillé au
cinéma et la télévision. Il a débuté
avec Alexandre Arcady, puis avec
Denis Amar, Gérard Jugnot en passant par Alain Berbérian (La cité
de la peur) et même Prince. Son
premier court-métrage Omnibus,
lui vaut en 1992 les honneurs de
Cannes, un Bafta à Londres et un
Oscar à Hollywood en 1993. En
1999 il joue dans Kennedy et moi
qui rafle partout des prix, suivi en
2003 par A la petite semaine et La
Vérité ou presque en 2007. Il a dirigé la série décapante Les Bougon
sur M6, joué récemment à la télévision dans 1788 et demi et Jeux
dangereux ou au cinéma dans Les
lendemains qui chantent et les Gazelles dont il termine le tournage.
Frédéric Andrau // Akan
Formé à la Comédie de Saint Etienne,
Frédéric Andrau met en scène Les
Euménides d'après Eschyle, Au P'tit
Gibus de R. Le Bas et F. Andrau, Je
suis né dans 10 jours de Jeanne Mathis, Texte Sans Sépulture d'après
des écrits d'auteurs anonymes (18501930) retrouvés à l'hôpital SainteAnne et recueillis par Laurent Danon Boileau, Le Chant du Cygne de
Tchékhov, Qu 'est ce que le racisme
d'après Le Racisme expliqué à ma
fille de Tahar Ben Jelloun. Il a joué
dans La Religieuse mise en scène
par N. Vaude, Lettre d'une inconnue m.e.s. par C. Lidon, Quelques
conseils utiles aux élèves huissiers
m.e.s de L. Salvayre. Il a également
travaillé dans les mises en scène
de Diastème pour les spectacles
L'amour de l'art, Les Justes, 107 ans,
la Nuit du thermomètre et au cinéma
avec le film Le Bruit des gens autour.
Il a aussi joué dans Electre m.e.s par
P. Calvario, Vienne 1913 m.e.s de J-L
Palliès, Inconnu à cette adresse m.e.s
de M. Benichou et J-C. Barbaud et
également le Cabaret Reconnu de C.
Guichet.
Angélique Zaini // Alice
Formée à l’Ecole Supérieure d’Art
Dramatique de Paris (ESAD), Angélique Zaini joue sous la direction de David Goldzahl (L’Epine
d’Ispahan d’après Bourlinguer
de Blaise Cendrars), Laurent Gutmann (Pornographie de Simon
Stephens au Théâtre de l’Epée
de Bois), Sophie Loucachevsky
(Cancrelat de Sam Holcroft, au
Festival In d’Avignon en 2010),
Jean-Claude Cotillard (Joyeuses
Plaintes), Adrien Béal (Pina B.
vue par... [Montre-moi ta Pina]).
En 2011 elle est Miranda dans La
Tempête de Philippe Awat (à la
MAC de Créteil et en tournée).
La compagnie
Depuis vingt cinq ans, la Compagnie Isabelle
Starkier se veut une troupe : un metteur-en-scène,
une quinzaine de comédiens, deux auteurs, un
compositeur, une costumière plasticienne, un
peintre scénographe, un directeur technique et une
équipe administrative permanente (administration,
diffusion
et
communication).
Dotée
d’un
rayonnement national en France comme en DOMTOM, elle propose un répertoire de 7 spectacles
en salle ainsi que de nombreuses formes hors les
murs, et crée une nouvelle pièce chaque année. En
moyenne, ses créations tournent entre 6 et 10 ans
et sont représentées 130 fois. Ce travail de diffusion
s’appuie sur des exploitations parisiennes fréquentes
et une présence annuelle au Festival d’Avignon. En
création, elle collabore à l’international avec des
auteurs australiens, canadiens et suisses.
Autour de problématiques sociétales, Isabelle
Starkier alterne création de textes contemporains
et de classiques revisités ainsi que des spectacles
s’adressant à un tout public qui associe le jeune
public au public adulte. La responsabilité, l’identité,
le pouvoir, l’exclusion et la folie sont toujours des
axes de décryptage du monde que modulent le rêve
et le rire. Les spectacles de la compagnie sont des
territoires où le théâtre va à la rencontre d’autres
disciplines : musique, marionnette, vidéo….
La compagnie mène en parallèle autour de ses
spectacles un important travail d’action culturelle
et de sensibilisation des publics, en particulier avec
les habitants des villes où elle est en résidence. Elle
défend le projet d’un théâtre élitaire partout et pour
tous.
La table
de l'Eternité
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auteur :
Mohamed Kacimi
metteur en scène :
Isabelle Starkier
Ci
e
Isabelle
Starkier
contact
-
Cie Isabelle Starkier //
63 place du Dr Félix Lobligeois
75017 Paris
www.cieisabellestarkier.fr
Elsa Brès // administration
06 21 05 19 81
[email protected]
Christine Beauvallet // diffusion
06 82 09 33 04
[email protected]
Crédits : DR page 1 et 3, Edward Hopper pages 4 et 6, Gregory
Crewdson pages 2 et 8
Anaïs Edon //
Com & relations publiques
01 53 11 08 63
[email protected]