contraception et ivg
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La prolifération du VIH / SIDA dans le Pacifique Calédonien & Polynésien CONTRACEPTION ET IVG Association ÉPIGONES: les grossesses peu ou pas suivies en NC N° 23 - NOVEMBRE 2001 A.D.I.M-N.C. - BP 14 999 98 803 NOUMEA Cédex Tel: ( 687 ) 26.46.47. Fax: ( 687 ) 25.92.62. Email: [email protected] http:// www.bmc.nc A.D.I.M-P.F. Email: [email protected] - Papeete - TAHITI 4 ème année Bimestriel Prix au numéro : 500 cfp C ontraception et IVG, un sujet qui arrive à point avec la campagne entreprise par la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales de Nouvelle-Calédonie. Nous en avons repris les personnages pour l’illustration de la couverture. Un sujet aux implications politico-religieuses (nous privant de l’éditorial attendu), mettant en porte-à-faux le professionnel de santé aux prises avec de réels drames qu’il lui faut négocier. Le chiffre du nombre d’IVG, cité par le Dr Caillard (25 000), mesure l’ampleur du besoin de la population. Certes ce chiffre est à pondérer avec le nombre d’années qu’il couvre (28 ans), et la récente modernisation des réglementations (ici précisée), devrait répondre aux attentes. Nous travaillons déjà sur le numéro suivant couvrant l’exercice en pharmacie, un secteur qui lui aussi évolue ; démarche qualité et nouvelles technologies obligent. En parlant de technologie, vous avez dû recevoir par E-mail, la proposition d’un laboratoire vous offrant les outils pour créer votre site Internet professionnel, si vous ne l’avez pas encore…De nouveaux horizons faits pour nous faire rêver, ou nous inquiéter ? La fin d’année est dans quelques semaines, notre contrat 2001 sera rempli avec la parution du dernier numéro en janvier. Pour 2002 nous vous accompagnerons en vous souhaitant les meilleurs vœux de réussite professionnelle, avec de nouveaux sujets (dans le désordre), comme le Laser, les dépendances, le rôles des associations dans le domaine de la santé, pathologie thyroïdienne dans le Pacifique, correspondants spécialistes hors Territoire… Et bien sûr vos suggestions tellement attendues ! JM Tivollier RÉACTIONS A VIF Alcoologie: mise en place d’une action de santé publique par la Nouvelle Calédonie Christian Michel: « Mon parcours professionnel m'a en effet amené à travailler dans le champ du curatif en milieu hospitalier et extra hospitalier, mais également dans le champ du préventif et de l'éducatif avec de nombreux partenaires. Les missions du poste proposé corres- 02 2 3 4 5 7 7 8 10 11 12 13 14 17 19 22 24 25 28 28 29 30 L’Association Prévention Santé est susceptible de recruter pour le Centre d’ Éducation Diabétique et Diététique, courant 01/2002: Une diététicienne DE à plein temps - Une secrétaire à mi-temps Les profils de poste, les renseignements complémentaires et les candidatures peuvent être obtenus ou adressés auprès du Dr B Rouchon – DASS-NC BP 3278 - 98846 tel : 243713. Directeur de la publication : J. M. Tivollier. Secrétaire de Rédaction : P. Nicot. Conception, Maquette, Mise en page : J. Nicot *** Comité de Rédaction de Nouméa pour le B.M. n° 23: S. Barny, E. Lancrenon, G. Lefebvre, Y. M. Page, F. Regnier, B. Rouchon, J. L. Tabaste, F. Vangheluwe. *** Comité de Rédaction de Papeete pour le B.M. n° 23: E Beaugendre, Ph Costes, Ph-E Dupire, A. Fournier, F. Marjou, E Parrat, J-F Roche, G Soubiran, A Valence. *** Les articles signés sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs. *** Tiré à 2 100 exemplaires par ARTYPO. Distribué à 1500 exemplaires en Nouvelle Calédonie + Wallis et Futuna, et à 500 exemplaires en Polynésie Française. Arrivé très récemment à Nouméa, le Dr Christian Michel est interviewé par Bernard Rouchon BM :Vous avez 54 ans, après 25 ans d'exercice libéral en médecine générale et de nombreuses années consacrées à l'alcoologie tant en secteur associatif qu'hospitalier, quelles sont les motivations qui vous ont poussé à proposer votre candidature au poste d'alcoologue en Nouvelle Calédonie? RÉACTIONS A VIF Alcoologie Une première année de médecine à Nouméa DOSSIER Édito: Temps, tant de contraception (s) La contraception du 21ème siècle An II La contraception d’urgence Les implants progestatifs Que penser de ces « nouvelles contraception » ? 25 000 IVG pour la liberté de conscience des femmes Stérilisation tubaire: pratiques calédoniennes Contraceptifs oraux et problèmes cardio-vasculaires Le mot du Centre de Conseil Familial LA VIE DES ASSOCIATIONS Étude sur les grossesses peu ou pas suivies en NC FICHE TECHNIQUE n° 9 Réglementation en matière d’IVG, applicable en Nouvelle Calédonie et en Polynésie Française COMITE DE PRÉVENTION Le Bon Usage du Médicament : Questions – Réponses. ASSOCIATION MÉDICALE Dermatologie au quotidien CONSEIL DE L’ ORDRE Quelques rappels du Code de Déontologie Médicale EXERCER AUJOURD’HUI Les résistances bactériennes aux antibiotiques Bacillus Anthracis & la maladie du charbon La prévention du dopage GTV – GROUPEMENT TECHNIQUE VÉTÉRINAIRE La kératite floconneuse de Nouvelle Calédonie... PACIFIQUE La prolifération du VIH/SIDA dans le Pacifique -pondaient tout à fait à ma façon de prévention, même si l'équipe est concevoir l'alcoologie et la prévention rattachée structurellement au CHS du risque alcool ». Albert BOUSQUET. Cette équipe est donc chargée : BM : Quelles est la vocation - de mettre en œuvre un programme principale de l'équipe dont vous de prévention et de lutte contre les allez être responsable ? abus d'alcool, dont elle assurera la finalisation et le suivi pour l'ensemble C M: « Je crois qu'il est utile de de la Nouvelle Calédonie. rappeler que la création de cette - de définir, structurer et évaluer le équipe est la conséquence des réseau de prévention et de soins en nombreux travaux menés sur la alcoologie. problématique de l'alcool en - de former des partenaires, spécialisés Nouvelle Calédonie, notamment ou non, afin de leur permettre de ceux du groupe "lutte contre les abus proposer des réponses précoces, d'alcool" du comité de prévention. coordonnées et de proximité devant Cette action a pu être mise en place des situations diverses. grâce à des budgets spécifiques de - d'animer et accompagner les actions Novembre 2001 - N° 23 de communication du programme, notamment les campagnes d'information. - de participer à l’évolution de l’élaboration du programme de prévention en BM : Quelle est la composition de cette équipe ? C M: « Un infirmier, un animateur de prévention en alcoologie et moimême, pour un budget annuel estimé à 35 millions de CFP. Ceci est une bonne base de démarrage pour une action aussi nouvelle. Des évolutions pourront sûrement être envisagées à la suite de l'évaluation de celle-ci ». RÉACTIONS A VIF Une première année de médecine à Nouméa Mme Catherine Bucherer-Guillermin interviewée par F Vangheluwe* 3 places réservées au CHU de la Pitié – Salpetrière, si le niveau est respecté! BM : Madame, vous êtes universitaire, spécialisée en biophysique. Vous avez été détachée par le CNRS à l’ Université de Nouvelle Calédonie pour coordonner la mise en place de la première année de médecine (PCEM1). Avec quelles autorités administratives cette création a t-elle été possible ? MmeCatherine BuchererGuillermin, coordinatrice de la 1ère année des études médicales (PCEM1) Catherine Bucherer-Guillermin : « Pour favoriser l’émergence de médecins calédoniens, le Ministre de l’ Éducation Nationale a décidé avec le Secrétaire d’ État à l’ Outre Mer de créer une première année de médecine à l’ Université de Nouvelle Calédonie (UNC) à Nouméa. L’idée de création d’un PCEM1 à Nouméa revient à Mme le Dr LACOMBE, médecin et biophysicienne à la Pitié-Salpêtrière ainsi qu’à M. PUZENAT, Directeur Adjoint des Affaires Économiques, Sociales et Culturelles au Secrétariat d’État à l’ Outre Mer. Les autorités politiques du Territoire ont bien évidemment été consultées et ont donné leur accord sur le principe. L’idée maîtresse est de donner une chance à des étudiants qui n’auraient pas pu partir en métropole tenter le PCEM1 ». BM : Quels seront les critères d’inscription Centre Hospitalier Territorial, les 30 % restants seront partagés entre les enseignements filmés au en PCEM 1 ? CHUPS et visionnés en cours à l’UNC et ceux C B-G : « Nous pensons retenir trois critères effectués par les missionnaires qui viendront du ouvrant droit à l’inscription : CHUPS ». Tout d’abord, comme partout en métropole, l’ Académie d’origine : ne pourront s’inscrire que BM : Combien y aura t-il de places au les étudiants disposant d’un baccalauréat calédonien. concours pour les étudiants de l’UNC ? Ensuite le niveau scolaire: une copie du carnet scolaire devra être fournie ainsi que l’avis, notamment C B-G : « Il a été créé un Numerus Clausus de sur la motivation, du professeur principal. Les 3 places maximum pour le concours 2002-2003. dossiers de candidature seront étudiés par un Ces places ne seront pourvues que si les lauréats comité d’inscription dont le rôle est essentiellement ont un niveau équivalent à celui exigé pour les d’éviter que ne s’inscrivent des jeunes qui à priori étudiants de Paris VI. Les sujets de concours n’auraient pas un niveau suffisant ». seront posés et corrigés par les enseignants BM : En deuxième année, à quelle faculté les parisiens et le dernier reçu en Calédonie ne étudiants de Nouméa seront ils rattachés ? BM : Qui composera ce comité ? pourra avoir des notes inférieures au dernier reçu de l’année précédente au CHU de la PitiéC B-G : « Les étudiants de Nouméa seront C B-G : « Ce comité sera formé d’universitaires et Salpêtrière ». rattachés en deuxième année au CHU de la Pitié- d’un enseignant du secondaire ». Salpêtrière (CHUPS) de l’Université Paris VI ». BM : Est –il prévu une porte de sortie en BM : En pratique comment s’inscrire ? cas d’échec ? BM : Quand pensez vous faire démarrer la C B-G : « Il faut retirer un dossier d’inscription C B-G : « Oui, nous proposons aux étudiants première promotion ? à l’Université, au Service de la Scolarité à dès la rentrée prochaine une double inscription C B-G : « En février 2002. Afin d’utiliser au Magenta, à partir du 15 janvier et le retourner le PCEM1 – DEUG Sciences, qui permettra, d’une mieux le décalage existant entre le calendrier austral 25 janvier à midi au plus tard. Ensuite le comité part, une meilleure préparation des jeunes au et métropolitain, il est proposé aux étudiants de se réunira et donnera son avis avant la rentrée uni- concours, et d’autre part, pour les bons étudiants s’inscrire préalablement à un semestre préparatoire versitaire. La capacité d’accueil est estimée à une non recrutés au concours, l’obtention d’un DEUG au PCEM, ce semestre se déroulant de février à vingtaine de places ». en deux ou trois années. Pour cela, les étudiants juin 2002 et portant sur des enseignements du devront suivre, à l’issue de le l’année PCEM1, un BM : Comment se dérouleront les cours ? DEUG Sciences, mention Sciences de la Vie. semestre complémentaire du DEUG Sciences L’année universitaire sera calquée sur celle de C B-G : « Le nombre total d’heures de cours est mention Sciences de la Vie ». métropole mais décalée par rapport à celle-ci. Le bien sûr le même que celui de Paris VI. Les enpremier semestre se déroulera de juin à octobre seignements seront effectués à 50 % par les en- BM : Le niveau sera le même qu’en métropole ? et le deuxième semestre de février à mai ». seignants de l’UNC, à 20 % par des médecins du C B-G : « Bien sûr, tout est mis en oeuvre pour ORGANISATION DU PCEM1 Échec au concours: redoublement possible et cela. Nous aurons recours aux nouvelles technoloFev 02 -Juin 02 : suivi des enseignements du semestre réinscription en Juin 2003 au 1er semestre du gies (visioconférence, vidéo, informatique) et préparatoire, correspondant au 1er semestre de la PCEM1 (la réussite du concours pour un redoublant mettons en place un système de tutorat qui apparaît indispensable si l’on veut donner aux étudiants du 1ère année de DEUG. nécessitera 2 ans et demi). Juin 02 - Oct. 02: suivi des enseignements du 1er Si échec au concours et note > 10: possibilité territoire les mêmes chances qu’aux étudiants mésemestre du PCEM1. d’inscription au 2ème semestre de la 2ème tropolitains de réussir ce concours si difficile. EnFev 03 – Mai 03: suivi des enseignements du 2nd année de DEUG en vue d’obtenir le DEUG fin, nous avons l’assurance par Mr le Doyen, M. semestre du PCEM1. Mention Sciences de la Vie. SAILLANT, du soutien de toute l’équipe enseiALTERNATIVES RÉPARTITION DES ENSEIGNEMENTS gnante du CHUPS ». Réussite au concours: inscription en PCEM2 à UNC (280h): 52 %, UNC/CHT (98h): 18 %, l’Université Paris VI en septembre 2003. CHUPS/films (80h): 15 %, CHUPS/missions (78h): 15 % * NDLR: une première interview sur ce sujets a été publiée dans le BM N° 18 de Nov / Dec 2000. Novembre 2001 - N° 23 03 DOSSIER CONTRACEPTION & IVG TO I D É Temps, tant de contraception (s) N ous vivons une époque formidable ! 35 ans après avoir travaillé dans les premiers centres de « planning », un regard circulaire et surtout rétrospectif peut donner l’impression d’avoir parlé dans le désert. Certes, pas scientifique : que de progrès dans les molécules et la galénique des différents contraceptifs ! Toutes nos patientes peuvent bénéficier d’une méthode à la carte et à moindre risque. Que de certitudes acquises : - Les oestro-progestatifs régulièrement utilisés ont un effet protecteur à terme vis à vis du cancer de l’endomètre et du bien plus redoutable cancer de l’ovaire. Pour ce dernier, la ligature des trompes joue le même rôle ( à quand son autorisation sur le territoire comme dans la loi du 4 juillet 2001 ?). Que dire alors de la stagnation d’un nombre élevé d’IVG en France ? Du non-remboursement des pilules de 3ème génération existant depuis 1983. Quelle frilosité des décideurs ! Qu’en conclure ? Que ces grossesses indésirées correspondent à l’absence de la couverture contraceptive la plus « basique », le préservatif masculin et son volumineux, onéreux et peu attractif homologue féminin, quoiqu’on veuille démontrer à ce sujet. Elles correspondent aussi, dans une vie La contraception pour choisir le bon moment Certains courants de pensée estiment que contraception et IVG se résument au même acte. Pourtant ce sont deux actions aux implications psychologiques bien éloignées. A l'instar du dossier de ce BM, ces deux pôles extrêmes de la planification des naissances sont trop souvent associés. Il est vrai que l'IVG est la plupart du temps la conséquence d'un échec de la contraception. Mais stigmatiser ainsi cet échec par une cohabitation quelque peu ambivalente n'est probablement pas la meilleure approche de communication auprès du public. Chaque s ituation d'échec se caractérise par une association complexe de nombreux facteurs dont la part respective de responsabilité est variable selon la situation. En Nouvelle Calédonie, les différentes études réalisées et les constats des équipes de terrain ont permis de mettre en év idence un bes oin r éel de dédramatisation du concept même de contraception. 04 Novembre 2001 - N° 23 rythmée par des P.O.M. ( Partenaires Occasionnels Multiples, et non Pays d’ Outre-Mer), à des risques de MST ruineuses en matière de fertilité, encore plus ruineuses en traitements et potentiellement mortelles par certains virus. Ce ne sont pas les dernières Journées Mondiales sur le SIDA qui prouveront l’inverse. Q’en déduire ? - Que toute consultation médicale d’une femme en âge de procréer devrait intégrer ces notions et non les négliger ? - Que la notion de double protection vis à vis de la grossesse et des MST est un message qui passe mal ou qui lasse ? - Qu’à tout point de vue nous avons baissé la garde trop tôt, car ce n’est pas en 1/4 de siècle qu’on fait disparaître trois siècles de tradition religieuse monothéiste. Car ce n’est pas en rendant au quotidien la plus discrète possible, la plus grave des épidémies mondiale (c’est l’ONU et l’OMS qui le disent) que nous protègerons nos partenaires et nos descendants. Le mal est insidieux, il doit être dénoncé très fermement. Il est plus universel que l’anthrax ou la vache folle. La campagne inter-collectivité 2001 de promotion de la contraception s'est terminée à la fin du mois de novembre, après deux mois de diffusion télévisuelle et radiophonique associées à de nombreux encarts dans la presse écrite. JL Tabaste Ces actions de communication permettent d'apporter un éclairage particulier sur un thème spécifique pendant une courte durée, potentialisant ainsi l'action de terrain effectuée au quotidien depuis de longues années. Dans cette optique, une brochure a été éditée, afin d'aider les professionnels de santé dans la promotion de la contraception. Elle permet, grâce à l'apport de notions de base sur les appareils génitaux des deux sexes, et une revue des différents moyens de contraception, d'engager un dialogue permettant de comprendre la femme et son environnement avant la prescription d'un contraceptif. Elle est disponible ainsi que les affiches de la campagne, sur demande : Cette campagne avait pour but de poursuivre l'action engagée par celle de 1998, à savoir, favoriser l'évolution des représentations sociales vers un contexte plus favorable à la contraception. - au bureau d'éducation sanitaire et de promotion de la santé de la province Sud au 24 25 98, - à la DPASS PS Nord, 47 72 30, - à la DACAS Îles Loyauté, 24 27 40. Cette campagne ainsi que la précédente ont été réalisées par l'agence CONCEPT. CONTRACEPTION & IVG La contraception du 21ème siècle AN II: Le règne des progestatifs JL Tabaste Ce constat n’est pas une révolution mais une confirmation du rôle éminent des progestatifs de dernière génération. En revanche font florès certains progrès toujours annoncés comme : le vaccin anti grossesse, la contragestion par le R.U. 486, la pilule mensuelle ou celle intégrant du 17 bêta estradiol (pour demain ou après demain ?). Enfin persistent de fausses bonnes idées dont la persistance ne favorise guère l’acceptabilité de ces méthodes : - L’absence d’A.M.M. pour contraception de l’association ethinyl estradiol (E.E)—acétate de cyprotérone (Diane®) - La «sécurité » des micro Les nouveaux progestatifs Ils sont largement utilisés.. pilules progestatives qui ne contiennent que des produits fortement androgéniques à faible dose avec leurs risques connus depuis 40 ans ; - Enfin, pour nous limiter, l’onéreux préservatif féminin qui donne bonne conscience à ceux qui acceptent l’abus sexuel «sans risques…». Surtout n’oublions pas que toutes les pilules oestroprogestatives (E.P.) contiennent de l’E.E, même à très faible dosage, dont le risque cardio vasculaire est dose dépendant. Celles de dernière génération (3 G) comme les autres, ont donc les mêmes contre indications. Cette constatation confirme que nous ne disposons, à l’heure actuelle, d’aucun marqueur biologique fiable et peu onéreux du risque vasculaire en dehors d’un interrogatoire très soigneux et d’une clinique exemplaire. particulièrement adaptée aux terrains acnéiques avec hypertrichose en association avec le traitement dermatologique. Mais tous les progestatifs récents jouent positivement sur cette disgrâce et la légende des boutons de la pilule a bien vécu avec les 3G. mais le message passe lentement ; - Pourquoi continuer à prescrire une 1 G à 50 gammas d’E.E. pour traiter les kystes fonctionnels de l’ovaire alors qu’on dispose de produits à composante très antigonadotrope ? ? - Pour la même raison la nonassociation avec certains anti épileptiques semble peu logique. Une CERTITUDE: la prise prolongée d’E.P fait chuter très nettement le risque de survenue des cancers ovariens et de l’endomètre post-ménopausiques. tolérance ils n’ont pas l’A.M.M. en contraception sur des schémas de 20 à 25 jours/mois (plus simple 2 boîtes ½ par mois). Leurs horaires de prise doivent être plus rigoureux que pour les E.P. et les aménorrhées ou le bleeding sont plus fréquents. Comme les précédents leur risque thrombo embolique ou cardio vasculaire est évoqué et pourtant ce sont ces produits qui sont la partie progestative du traitement hormonal substitutif ? ? ? Les oestro-progestatifs Problèmes cependant : La première pilule E.P 3 G* date de 1983 (Varnoline®) et comme les autres elle associe la dose d’E.E. inférieure à 50 gammas (maintenant jusqu’à 15) des 2 G précédentes à de nouveaux progestatifs peu androgèniques mais fortement anti gonadotropes (norgestimate, desogestrel, gestodène). Ils assurent ainsi l’essentiel de l’action contraceptive, l’E.E. jouant surtout sur l’équilibre du cycle ainsi obtenu. Les plus faiblement dosées semblent les mieux adaptées aux âges extrêmes de la contraception. Diane 35® sans A.M.M. (gênant pour une patiente sous rétinoïdes) reste contraceptive et - La controverse sur les risques vasculaires induits qui seraient supérieurs à ceux des 2G. Sans «bibliographier » à outrance constatons que selon les statistiques les E.P. seraient d’autant plus à risques qu’elles sont récentes et qu’on a trop souvent tendance à les prescrire lorsque les 2G sont contre indiquées la vigilance doit rester la même ! ! ! ! [NDLR: La commission transparence (cf Vidal) vient de retenir le risque thromboembolique veineux supérieur pour les 3 G (x 1,7)] - De plus en plus elles sont utilisables, après évaluation poly disciplinaire dans certaines formes de diabète et de cardiopathie, Les progestatifs retard Les progestatifs seuls Dérivés de la nor-progestérone, généralement à noyau prégnane, ils sont peu androgéniques, très antigonadotropes et limitent entre autre le risques de kystes ovariens fonctionnels de leurs prédécesseurs. Ils s’appellent : promogestone (à 0,250 ou 0,500 mg), chlormadinone à 5 mg, nomegestrol à 5 mg, médrogestone à 5 mg. Mais malgré efficacité et 1 - L’utilisation de la médroxy-progestérone (à 150 ou 500 mg), par voie intra musculaire est ancienne en contraception de masse Comme tous les progestatifs utilisés en continu elle favorise : aménorrhée et / ou bleeding, kystes ovariens, inconfort physique / psychologique. *: pilules contraceptives 3G = Pilule contenant un progestatif de 3éme génération (désogestrel ou gestodéne ou norgestimate) dont les effets androgéniques sont réduits. Novembre 2001 - N° 23 05 CONTRACEPTION & IVG 2 - Les implants progestatifs, avec la mise sur le marché français de l’Implanon®, comportant un meilleur profil progestatif, est appelé à se développer car cette dernière présentation, moins volumineuse est mieux tolérée si ce n’est plus facile à enlever (montre-moi ton pli du coude et je te dirai ce qui te protège). Leur durée est de 5 ans et leur retentissement sur le cycle est « classique » de ces produits. Les progestatifs locaux Si nous attendons depuis longtemps les efficaces et discrets anneaux à la progestérone, actifs par coagulation de la glaire et sans effets systémiques, le stérilet à la progestérone est une vieille connaissance, remis à la mode par sa présentation active 5 ans (Mirèna 52® levonorgestrel). Atrophie endométriale et coagulation de la glaire lui donnent une efficacité digne des meilleures E.P. bien prises. Le retentissement systémique n’est que théorique. Il apporte une réduction du volume et de la durée des règles (pertes en fer), des classiques manifestations douloureuses des D.I.U. classiques et dans un 5 ème des cas une aménorrhée quasi totale. Le stérilet, les DIU Toujours d’actualité les D.I.U. au cuivre doivent comporter au moins 325 mm2 de cuivre à leur surface pour garder leur efficacité entre 3 et 4 ans. Certains modèles possèdent des branches horizontales moins agressives pour la muqueuse et le myomètre et nous entrons dans l’ère des D.I.U. génériques. Le débat sur la sécurité contraceptive, les G.E.U. où le risque infectieux persiste mais n’est-il pas plus celui de la qualité de la pose et de la surveillance et ne vaut-il mieux pas un D.I.U. qu’une pilule mal prise ? Parmi les C.I. très nombreuses, n’oublions pas la nulli gestité / parité, ni la ou les césariennes antérieures qui sont des C.I. relatives. De même le diabétologue n’exclut pas le DIU, s’entourant de strictes conditions d’insertion. SURTOUT l’infection génitale ascendante n’est pas le fait du D.I.U mais du vagabondage sexuel de l’un ou l’autre ou des deux membres d’un couple en l’absence de l’utilisation du condom. La contraception locale Les 3 à 4 premiers mois de A : à tout seigneur…Qu’il port peuvent comporter la même soit parfumé à la fraise ou à la gène sur le cycle que les mêmes vanille, japonais ou prolétaire produits par voie générale. son efficacité est indéniable Il est maintenant démontré mais, finalement, plus contre une action contre les infections les M.S.T. bactériennes locales génitales ascendantes qui le rend ou virales que contre la intéressant en cas de cardiopathie grossesse. En ces temps de SIDA il est ou de diabète, d’hyperplasie non seulement le compagnon des muqueuse, d’utilisation d’anticoagulant et sur les métrorragies rapports imprévus mais aussi le complément d’une contraception des dialysées chroniques. par ailleurs efficace. Enfin plus récemment on sait qu’il lutte contre les hyperplasies endométriales induites par le Nolvadex® chez les femmes non ménopausées traitées pour cancer du sein par cette molécule. 06 B : les spermicides doivent accompagner capes et diaphragmes mais sont aussi efficaces seuls, moins sur la grossesse que le condom, possiblement fortement antimicrobiens. Quant à leur Novembre 2001 - N° 23 action anti-virale supposée sur le V.I.H, personne n’a jamais raisonnablement voulu en faire la preuve par une étude clinique. Attention aux savons qui font l’amour propre mais annulent leur couverture, sauf celui adapté à ces molécules. La crème est adaptée aux faibles imprégnations hormonales des muqueuses, le tampon aux assauts itératifs. Cas particuliers On peut y classer toutes les méthodes dites physiologiques qui ont tant fait pour le babyboom des années 50 mais il existe des circonstances physiologiques particulières avec leurs contraceptions adaptées. Le post-partum le retour de couches. Le post-abortum Ne réclame pas l’utilisation des vieilles pilules séquentielles, les E.P. en l’absence de C.I. peuvent être débutées le jour même, la pose du D.I.U. per I.V.G. a une valeur de « sauvetage » pour l’avenir plus que de rigueur sur la qualité de la pose. L’adolescence Il faut chez ces toutes jeunes femmes tout faire pour que le premier rapport ait sa contraception, favoriser l’utilisation des 3 G les plus pauvres en E.E et insister sur l’adhésion prolongée à la méthode choisie sans oublier la fréquente nécessité d’une assurance locale. Quelques principes simples : Enfin les conseils anti- Fertilité faible/nulle dans tabagiques ne doivent pas tous les cas dans le premier mois passer à la trappe… qui suit l’accouchement. - Fertilité faible/nulle tant que persistent au moins 5 tétées par jour d’au moins 5 minutes chacune. - En dehors de ces critères la prudence s’impose même si les risques sont relatifs après la fin du premier mois. On peut alors proposer : les E.P. 3 G en l’absence de C.I., les progestatifs récents seuls et non les micro progestatifs, enfin les crèmes spermicides. Ces dernières sont appropriées à la faible fertilité du moment et à l’atrophie de la muqueuse vaginale. - Le D.I.U. peut être posé immédiatement après la délivrance ou lors de la sortie de la maternité quand on n’est pas sûr de revoir la patiente (de petites astuces limitent le risque d’expulsion lors du retour de couches). Le moment de pose idéal reste le premier épisode de règles après La femme de plus de 40 ans Aux U.S.A. elle a pu continuer à prendre la pilule grâce aux 3 G, c’est bien mais : - Attention au tabagisme aux veines des membres inférieurs etc…. - Il est illogique chez ces patientes, et même dangereux de la prescrire quand le B.M.I est supérieur à 27 et ça existe avant 40 ans ; - Les 3 G à 15 gamma y trouvent une excellente indication. Il est vrai que l’on trouve dans cette tranche d’âge beaucoup plus d’adeptes du D.I.U. ou de « ça ne peut plus m’arriver, j’arrête tout ». CONTRACEPTION & IVG La contraception d’urgence A.M. Mestre La contraception d’urgence (dénomination reconnue par l’OMS) ou post-coïtale ou du lendemain, est une méthode contraceptive à utiliser après tout rapport non protégé ou mal Contraception hormonale Utilisée depuis longtemps, la CPC a connu une nouvelle jeunesse avec la mise sur le marché de nouvelles spécialités et le débat qu’ a suscité la mise en vente libre, sans prescription médicale, du Norlevo® dont les dernières dispositions législatives autorisent l’administration en cas de besoin par les infirmières des collèges et lycées. Le mode d’action de la CPC hormonale est : - soit de perturber le déroulement de l’ovulation, - soit d’altérer la qualité de l’endomètre qui devient alors impropre à la nidation. Les pilules disponibles - Tetragynon® 50 mg d’éthinylestradiol et 0,50 mg de norgestrel. Prendre deux fois deux comprimés à 12 heures d’intervalle. Sur prescription médicale (remboursée). - Norlevo® 0,75 mg de levonorgestrel. Prendre deux fois un comprimé à 12 heures d’intervalle. Vente libre ou sur prescription médicale (remboursée). Administration possible par les infirmières d’établissements scolaires. Dans tous les cas, la prise d’une CPC hormonale doit être effectuée L’efficacité de la méthode est au plus tard dans les 72 heures de 75 % à 85 % selon les études qui suivent la relation à risque. et elle est d’autant plus élevée qu’elle a été prise tôt par rapport au rapport à risque. La CPC hormonale - N’interrompt pas une grossesse déjà implantée. - Doit être prise quel que soit le moment du cycle où a lieu le rapport non protégé, l’ovulation pouvant se décaler. - Ne protège pas les rapports suivants, des précautions locales doivent être prises jusqu’aux règles suivantes. - Ne remplace pas une contraception habituelle. Les règles pourront survenir plus tôt ou plus tard qu’habituellement et leur abondance sera variable. L’absence de règles dans les trois semaines qui suivent le recours d’une CPC doit faire pratiquer un test de grossesse. Le stérilet L’insertion d’un stérilet peut Il pourra rester en place et être faite dans les 5 jours qui fournir une contraception suivent une relation non protégée. efficace ultérieure ou être retiré lors des règles suivantes. risques de MST non plus que L’insertion d’un stérilet n’est chez les nullipares. L’efficacité pas conseillée chez une femme à de cette méthode est de 99 %. Conclusion La contraception d’urgence doit être facile d’accès si l’on souhaite que cette méthode soit utilisée. Elle peut éviter nombre de grossesses indésirées qui dans la moitié des cas se terminent par une IVG. Les implants progestatifs J.L. Tabaste L’IMPLANON®, contraceptif progestatif contenu dans une gaine plastique « poreuse » en sous cutané est disponible en Nouvelle Calédonie. C’est la première fois que ce dispositif est accessible à nos patientes. Il contient de l’Etonorgestrel (68 mg) et est efficace trois ans. Il a l’A.M.M. chez les femmes de 18 à 40 ans. Son efficacité est comparable à celle des autres, vrais, contraceptifs. Il est particulièrement adapté aux patientes ayant une contre indication aux E.P et aux D.I.U., sans contre indication aux progestatifs prégnanes. Il pourra être recommandé aux femmes qui ne souhaitent pas de D.I.U. et ont du mal à s’adapter à la prise régulière des formes orales et oublient les réinjections des progestatifs retards. Il conserve néanmoins les éventuelle repose ; inconvénients possibles des contra- S’il y a désir de grossesse avec ceptions progestatives (bleeding et reprise très rapide de la fertilité ; aménorrhée). - En cas d’incident. Remboursé comme tout médicaSa pose se fait sous A.L grâce à ment, ses mentions légales sont celun impressionnant applicateur : les de ce type de produit : - En début de cycle en l’absence - Il ne semble pas favoriser l’H.T.A. de contraception. - ni une maladie thromboemboli- A tout moment quand une que. ( mais dans ces deux cas une contraception est en cours, que l’on pathologie connue demande exploraarrête le jour même. tion). - En per I.V.G. - Son retentissement métabolique - Ou encore trois semaines après semble sans risque en l’absence de un accouchement. facteurs préexistants. L’ablation du tube est faite sous anesthésie locale : - Soit au bout des trois ans, avec ALORS UNE CORDE DE PLUS À L’ ARSENAL CONTRACEPTIF. À SUIVRE. Novembre 2001 - N° 23 07 CONTRACEPTION & IVG Que penser des « nouvelles contraceptions »? V Goulon Le stérilet MIRENA® C’est un DIU standard sur lequel est inséré une capsule de progestatifs à libération prolongée pendant 5 ans. A apporté un réel « plus » pour les femmes qui ne toléraient pas le DIU en raison de ménorragies et qui ne supportaient pas les oestroprogestatifs. Principaux avantages - Entraîne une hypoménorrhée voire une aménorrhée. - Sécurité contraceptive équivalente à celle des OP. - Peut convenir en cas d’antécédent de GEU du fait de l’effet du progestatif sur la glaire. Principaux inconvénients - Entraîne assez volontiers, par le biais du passage sanguin de la progestérone, une hyperoestrogénie réactionnelle avec kyste de l’ovaire fonctionnel et mastodynies. (D’après le laboratoire 5 % seulement des patientes ont des effets systémiques secondaires, en pratique ces signes sont assez fréquents et imposent parfois le retrait du DIU). - Entraîne des petites métrorragies quotidiennes ou spotting qui peuvent durer pendant 3 mois avant l’aménorrhée. La patiente doit donc être dûment prévenue car ces effets secondaires sont souvent bruyants et mal tolérés. L’IMPLANON ® Les pilules de dernière génération (Minesse®, Mélodia®) oestroprogestatifs (OP) faiblement dosés à 15 d’Ethynil Oestradiol prescrites 28j/mois et les quatre derniers jours correspondent à quatre comprimés placebo pour éviter les erreurs de prise. Le progestatif (Gestodène) est le même pour les deux spécialités. Principaux avantages - Peuvent répondre aux intolérances aux OP minidosés à 30 ou 20 essentiellement dans le cas de nausée, de troubles de l’humeur ou de céphalées et de migraines cataméniales, ainsi que pour une insuffisance veineuse symptomatique. A tester pour évaluer leur efficacité sur ces symptômes. Résultats variables suivant les patientes. Principaux inconvénients - Au même titre que les 20 donnent volontiers des spotting et n’offrent pas pour autant une disparition des signes classiques d’intolérance aux OP. - Restent chères. - Sont remboursables après accord préalable auprès des médecins conseils de la CAFAT en cas d’intolérance aux OP remboursés. Implant de progestatif (Etonogestrel) sous cutané à libération prolongée pendant 3 ans. Pour celles qui détestent les cachets, détestent les OP, détestent les DIU, ont moins de 40 ans. En réalité créneau relativement limité car : - C’est un progestatif donc métrorragies ou spotting toujours possibles. - Mise en place un peu lourde nécessitant une anesthésie locale et une incision. - L’AMM n’a pas été accordé après 40 ans ce qui aurait été le plus utile. - Le retrait impose une nouvelle incision. En conclusion - Aucune nouvelle contraception miracle. - Toujours à tester après un bon interrogatoire sur les antécédents de la patiente et ce qu’elle souhaite vraiment afin de déterminer le choix le plus adapté. - Toujours prévenir des inconvénients afin que ceux-ci soient tolérés au mieux et éviter de se trouver dans une "impasse" contraceptive. MEDI - SERVICES —Médical-Laboratoire-Dialyse— En conclusion Tel: 27. 20. 00 Fax: 27. 66. 54 Le MIRENA répond à un créneau contraceptif intéressant dans la mesure où il n’était pas comblé précédemment. Les effets secondaires les trois premiers mois sont suffisamment gênant et fréquents pour en faire une contraception de deuxième intention et nécessite une bonne information préalable des patientes. Il peut toutefois être proposé d'emblée si la patiente souhaite bénéficier d’une hypoménorrhée ou qu’elle souhaite l’efficacité contraceptive supérieure à celle du DIU standard. 08 Novembre 2001 - N° 23 Médicaments et produits pharmaceutiques Matériel et instruments médicaux Réparation et entretien de matériel DC V médico-chirurgical eMatériel pour hospitalisation à rc domicile e v Appareils et fournitures Re e pour laboratoire u Traitement des eaux ,r 8 éa m u o -N Tel: 26. 18. 40 VENTE LOCATION ENTRETIEN DE MATERIEL POUR KINÉSITHÉRAPIE PERSONNES HANDICAPÉES HOSPITALISATION À DOMICILE CONTRACEPTION & IVG 25 000 IVG pour la liberté de conscience de la femme Interview du Dr Jean-Paul Caillard par JM Tivollier BM : Dr Caillard, vous êtes connu pour pratiquer des IVG depuis de nombreuses années, expliquez-nous votre parcours ? Jean-Paul Caillard : « Je me suis installé à Nouméa en 1973 à la suite de mon père après l’avoir remplacé deux fois. J’avais constaté l’étendue du problème sur place. Le besoin était criant. Je vous rappelle qu’en 1972 – 73, en métropole, on était en plein forcing pour la loi Veil. J’étais alors interne à Paris et je pratiquais ce geste selon la toute nouvelle «méthode Kerman». Je sortais de nombreuses années de stages en réanimation (1963 – 72) pendant lesquelles j’avais été choqué par les suites catastrophiques d’IVG « sauvages » envo yant de no mbreuses femmes à la mort. J’avais aussi le souvenir douloureux, lors d’un remplacement de mon père, du décès d’une jeune femme des suites d’un avortement pratiqué par son mari médecin avec des moyens artisanaux ». Aussi, tout naturellement, quand je suis revenu sur le Territoire, connaissant la technique, j’ai commencé à pratiquer quelques IVG en clinique. La demande a rapidement augmenté : de 30 par mois en 1975, on est passé au chiffre impressionnant de 110 par mois en 1978 (1340 pour l’année). Je n’étais plus seul mais en association avec un médecin à qui cette situation a d’ailleurs inspiré un livre plus ou moins autobiographique ». BM : Vous faisiez le geste à la clinique ? JPC : « Oui. La prise en charge se faisait sous l’intitulé «fausse – couche, curetage». Les considérations politicoreligieuses faisaient obstacle à la légalisation de la loi Veil. Je pratiquais aussi en cabinet car ce n’était pas toujours nécessaire d’hospitaliser ». BM : Une position bien inconfortable somme toute ? BM : Racontez-nous comment JPC : « Bien sûr, jusqu’en se déroulaient les IVG en 1973 ? 1995, alors que l’IVG était strictement interdite, on s’est reposé JPC : « Une sonde était posée sur moi pour réaliser 80 à 90 % à la vallée du Tir par des personnes des IVG ! J’étais taillable et sans formation médicale, corvéable à merci. Il fallait moyennant une somme de s’occuper des cas sociaux. Il 30000 CFP (à l’époque une fallait parfois intervenir dans consultation médicale coûtait l’urgence, au dernier moment 800 CFP, soit 3 fois 1/2 de avant les 12 semaines, et c’était moins qu’aujourd’hui en francs d’autant plus délicat. Cependant constants). Quelques jours après, les gynécologues du privé et du les complications infectieuses public me soutenaient en cas de et/ou hémorragiques étaient la difficulté ». règle et la femme était hospitalisée plusieurs jours avec prise en BM : Et les gynécologues, charge par les caisses d’assurance quelle était leur action ? maladie, à qui cela coûtait encore 50 à 60 000 F (toujours de l’éJPC : « Ils pratiquaient aussi poque). Il y avait environ 10 dédes IVG, mais seulement pour cès par an et une centaine d’hysleur clientèle. En septembre térectomies. 1974, j’ai eu un mo ment de 10 Novembre 2001 - N° 23 ras-le-bol et j’ai arrêté trois mois. Je me disais qu’il y aurait une pression qui ferait changer les choses. Le résultat le plus net a été qu’un nouveau gynécologue a été appelé en renfort dans le privé et que les dégâts liés aux manœuvres sauvages sont réapparus pire qu’avant. Finalement en janvier 1995, j’ai recommencé avec le soutien de la plupart des médecins. Avec certains d’entre eux, de 1975 à 1980, nous avons tenté d’alerter l’opinion et de mettre en place un planning familial. Les relations étaient donc bonnes avec les gynécologues, qui m’envoyaient aussi des cas, de même les sages-femmes et surtout les médecins généralistes qui m’adressaient la moitié des patientes. À partir de 1993, après les évènements, avec la multiplication des médecins en général et des spécialistes en particulier, l’ambiance a changé. Ils étaient plus choqués que les anciens par la situation et ils n’avaient pas tort. Personnellement, depuis 15 ans, 2 ou 3 fois par an, j’avais l’occasion de demander dans les journaux, à la radio ou à la télé, la création d’un centre d’orthogénie, mais, à l’époque, je ne pouvais pas trop me répéter sans être taxé de faire de la publicité pour l’avortement et donc pour moi. Cependant, grâce à l’action discrète mais efficace du Dr K…, gynécologue qui a pu avoir les bons appuis administratifs, un Centre de Conseil Familial a été créé en 1995. Un bon début mais sans unité de lieu et avec trop de freins divers et variés. Le 1 er janvier 2001 un texte réglementaire reprenant la loi Veil a été adopté obligeant, en contrepartie de la gratuité des soins, à un contrôle administratif (qui n’existe plus en Métropole) et au passage en clinique (qui n’existera bientôt plus en France). Cette procédure résout la plupart des cas mais pas tous : il s’agit d’une « liberté conditionnelle » encore gênante pour la femme dans beaucoup de cas. Il faut une procédure et un contrôle simples et préservant l’anonymat ». BM : Comment a évolué le geste sur ces 25 ans ? JPC : « Un tournant important a été pris en 1990 avec l’échographie et l’hypnovel. Avant c’était l’époque «héroïque», douloureux pour la femme et pénible pour moi, avec le risque d’une erreur de terme, d’une GEU, d’un cloisonnement, d’une rétention, etc.… Avec l’échographie, les choses sont devenues beaucoup plus sûres. L’hypnovel a rajouté le confort de la narcose. La conjonction des deux a légèrement raugmenté la demande d’IVG sans hospitalisation, en rendant l’acte carrément bénin et CONTRACEPTION & IVG facile, du moins avant 8 semaines (elle l’a fait dans la voiture). Je de grossesse ». n’ai jamais utilisé d’oxygène, pourtant à portée de main ». BM : Quelle est votre attitude BM : Y a-t-il eu surconsomdevant la patiente qui vous mation parfois ? consulte pour une IVG ? JPC : « Ma ligne de conduite est de culpabiliser certaines trop désinvoltes, et de déculpabiliser celles qui le sont trop. Il m’arrive, après discussion et examen, de faire changer d’avis la patiente, (6 à 7 % ressortent avec une d éclar atio n d e grossesse). Toutes repartent avec une contraception ». JPC : « Quelques femmes ont fait plus de 10 IVG en 20 ans mais j’ai relevé que c’était toutes des grandes multipares. En 28 ans, pas seulement par moi, près de 25 000 IVG ont été pratiquées sur 13 800 femmes soit une moyenne de 1,8 IVG par femme ». BM : Vous avez persisté à faire des IVG après 1995, date de la mise en place du centre de BM : Devant un tel nombre planning familial, pour quelles de gestes, vous devez avoir eu raisons ? des complications ? JPC : « Non, pratiquement pas : aucune stérilité connue et moins de 1 % d’infection en 20 ans. Il y a souvent un syndrome douloureux dans les jours suivants, parfois intense mais sans gravité. Aucune femme, sur près de 14 000, n’est venue se plaindre, bien qu’ayant parfois souffert, et la moitié est revenue. Si j’ai été accepté si longtemps c’est probablement grâce à une pratique compétente. Il a fallu des années pour cela. Les perforations utérines sont du passé. Sous échographie, il n’y a plus de fausse route, plus d’erreur de terme et un meilleur suivi, ce qui permet le geste en ambulatoire sans aucun vrai risque. En 28 ans, je n’ai pas appelé une seule fois une ambulance, sauf pour une femme en train d’accoucher JPC : « La demande restait supérieure à l’offre et, bien que moins forte qu’auparavant et avec moins de stress. J’étais donc toujours sollicité, d’autant que le Centre donnait parfois l’impression plutôt de dissuader que d’aider, et que la clinique n’était pas encore gratuite. C’est à partir de 2001, avec la mise en place d’une réglementation locale complète et la gratuité, que cette demande a fortement baissé ». BM : Où en est-on en NouvelleCalédonie actuellement ? JPC : « Je crois qu’un quart des actes ont lieu au CHT et le reste dans le privé, dont les 3/4 en clinique. Le problème de discrétion rend nécessaire plusieurs intervenants. Ce qui n’exclut pas un centre d’orthogénie pour lequel je me suis toujours battu en tant qu’unité de lieu pratique pour les femmes et moins coûteux pour la collectivité. La procédure ne doit pas compliquer la vie de la femme et rester discrète pour des raisons surtout familiales, car le pays est petit ». BM : 25000 IVG, devant ce chiffre colossal, que vous dit votre conscience ? JPC : « Ce chiffre accumulé sur plus d’un quart de siècle est une réalité dont personne ne peut être fier. Il y a longtemps que je me suis posé ce problème de conscience. J’ai été catholique pratiquant jusqu’à l’âge de 20 ans et je suis toujours croyant. Les Églises ont raison de condamner moralement l’IVG. Il ne manquerait plus qu’elles l’approuvent ! Quelle honte ce serait pour elles et pour tous ceux, dont je fais partie, qui pensent que c’est une mauvaise chose, très négative. On doit lutter en permanence contre l’IVG. Mais il faut respecter la liberté de conscience et donc pour moi développer la contraception qui doit être bien enseignée et souvent répétée. C’est là que je ne suis pas d’accord avec les religieux qui l’empêchent ou la freinent. Si la société veut davantage d’enfants, il faut, du moins en ville, davantage de logements décents et d’emplois durables, donc de sens du partage, ce que les églises ont le mérite d’essayer de développer mais c’est plus difficile que d’interdire. Quand on voit l’état de la solidarité, c’est triste. L’avortement a existé de tout temps, avec les mêmes dégâts et les mêmes chiffres partout en fonction de l’éducation et du développement. Les chiffres calédoniens ne sont pas aberrants, avec une estimation de 33 avortements pour 100 naissances en 1995, (plus de 50 % en 1975) en diminution progressive, espérons-le, vers un taux de 20 % qui paraît actuellement incompressible dans les pays les plus évolués. Pour mémoire en France : 31 % en 1995 , 50 % en 1970. Nous, médecins et soignants, nous devons écouter et examiner le patient, l’éclairer voire le guider si la demande s’en fait sentir, pour toujours faire en sorte qu’il ait un libre choix et donc aussi une responsabilité dans ce qui lui arrive. C’est ce que j’ai essayé de faire ». BM : D’autres réflexions ? JPC : « Sans doute le sujet est inépuisable, et la route est longue… Je voudrais juste dire que la campagne actuelle sur la contraception est une bonne campagne et que c’est en la répétant, avec des actions dans toutes les classes terminales, que le nombre d’IVG diminuera. Pas par les interdits, les remontrances et la culpabilisation excessive. Et si on veut davantage d’enfants, agrandissons les logements et augmentons les revenus des ménages ». Stérilisation tubaire: pratiques calédoniennes C Merger La stérilisation humaine d’indication médicale à visée contraceptive, est pratiquée de longue date en Nouvelle Calédonie. Réglementairement seules les stérilisations d’indication médicale étaient autorisées avant la modification de la loi et des règles ordinales. En conformité avec les demandes légitimes des femmes et les recommandations de l’OMS, la grande majorité des gynécologues obstétriciens pratiquent régulièrement la ligature des trompes (LDT). Selon un processus fréquent, c’est la loi qui s’est adaptée, par nécessité, à cette pratique médicale courante et nécessaire. Et pour cause, l’ordre judiciaire, l’ordre médical, et l’autorité administrative ne prennent aucune mesure répressive à l’égard des contrevenants. En Nouvelle-Calédonie, la stérilisation tubaire existe depuis le début de l’exercice chirurgical. Novembre 2001 - N° 23 11 CONTRACEPTION & IVG Les anciens médecins, généralistes-chirurgiens, comme les Drs Duron, Ferrand, Pierson,Tiburzio, stérilisaient par laparotomie. Il existait à cette époque une pratique en usage : l’exécution d’une césarienne, non obstétricalement indiquée, mais remboursée par les caisses permettait la prise charge de la ligature ! Cet exemple est démonstratif de l’excès auquel peut conduire une inadéquation entre une pratique médicale justifiée et une réglementation rétrograde. Puis le Dr P.Bourgoin, premier gynécologue moderne du territoire a introduit la stérilisation tubaire endoscopique vers les années 1978. Plus de laparotomie, une hospitalisation de jour ou de 24 heures. Les calédoniennes lasses de la pilule et du stérilet se précipitèrent. Les générations suivantes de gynécologue pratiquèrent tous la stérilisation tubaire endoscopique. Les stérilisations à visée contraceptives étaient théoriquement à la charge des demandeuses. Mais quelques algies pelviennes pour suspicion d’endométriose justifiaient l’indication médicale d’endoscopie, permettant ainsi la prise en charge de la stérilisation. Au CHT dès 1983 un constat s’imposait, celui de la carence d’éducation contraceptive et du difficile accès à la contraception. Cet état était responsable de familles pléthoriques, de grossesses non désirées, rapprochées, et mal ou non suivies, qui généreraient de mauvais indicateurs sanitaires pour la périnatalité. En accord avec les associations de femmes, nous avons entrepris une politique d’acceptation facile des ligatures de trompes des accouchées. Cette politique allait dans le sens d’une meilleure maîtrise de la fécondité. Elle devait obéir à certains critères de faisabilité, conditionnant sa continuité. Aussi avons-nous mis au point, avec les Drs Marchand et Perdu une technique de stérilisation tubaire du post-partum sous anesthésie locale. Elles furent faites du 3eme au 4eme jour du post-partum, sans aucune incidence pour les caisses. En effet, cet ac te n ’a llo n g e p as la durée d’hospitalisation, de plus elle n’oblige pas le médecin anesthésiste à participer à cet acte illégal. La mère pouvait é g a le me nt poursuivre l’allait e m e n t et les soins de son enfant. L’opérateur entraîné réalise ce geste en 6 minutes. Avec cette technique au CHT de magenta plus de 2000 LDT ont été faites. Plus tard, avec la venue des « nouveaux médecins » aux habitudes plus métropolitaines, et la nouvelle loi, le nombre de LDT sous anesthésie locale régresse au profit de l’anesthésie générale. De ce changement résultent médicalisation et risque supplémentaire, sacrifiant aux tendances médicales actuelles: compliquer le simple au nom du principe de précaution ! En 15 ans, et surtout depuis 5 ans, l’éducation et l’accès à la contraception ont progressé. Cette avancée liée à l’évolution générale de la société, fait reculer à juste titre la stérilisation tubaire, méthode définitive, au profit des contraceptions temporaires. Ce phénomène sociologique évolutif traduit l’émancipation des femmes qui augure des changement sociaux à venir importants. Contraceptifs oraux et problèmes cardio-vasculaires G Lefebvre Les contraceptifs oraux (CO) sont disponibles depuis 1960 et de nos jours sont utilisés par plus de 100 M de femmes dans le monde. Les complications cardiovasculaires ne furent connues qu’après leur mise sur le marché. (thromboses veineuses et artérielles). En 1997 l’OMS a organisé une conférence de consensus sur le sujet à Genève. La conclusion générale en était que pour les contraceptifs oraux, l’incidence et la létalité secondaires aux accidents cardiovasculaires chez les femmes en âge de procréation est très bas. Base biologique des effets cardio-vasculaires Interférences multiples et complexes avec ; le métabolisme des lipoprotéines, les régulateurs humoraux tel l’insuline, les facteurs de coagulation, les mécanismes de la fibrinolyse, le système rénine angiotensine et les fonctions de l’endothélium (augmentation des triglycérides, de la lipoprotéine A, du cholestérol total, modification de nombreux facteurs de coagulation et de la fibrinolyse). La mutation du facteur 5 de Leiden et un déficit en antithrombine III prédisposent aux thromboses veineuses. Cependant avec les pilules contraceptives associant progestatif et œstrogènes à faible dose, les modifications sont actuellement très peu marquées. Thromboses veineuses ère risque est plus important la 1 année, il augmente avec l’âge, l’obésité, une chirurgie récente, et certaines anomalies de la coagulation d’origine héréditaire. Par exemple, les porteurs de la mutation du facteur 5 de Leiden ont un risque 35 fois supérieur, mais même avec l’augmentation de ce risque relatif le risque absolu reste faible (de 3 cas pour 1000 patiente par an). Infarctus du myocarde Les femmes qui ne fument pas, qui n’ont pas d’hypertension n’ont pas de risque accru sous CO. En cas d’hypertension le risque est x 3. Chez les fumeurs, il est x 10. En cas de diabète, d’anomalie lipidique et d’hérédité coronarienne, les données actuelles ne permettent pas de conclure à une majoration du risque. Hémorragies cérébrales Risque absolu très faible, mais Le risque en est x 10 chez les malgré tout 3 à 6 fois supérieur, le hypertendues, x 3 chez les fumeurs 12 Novembre 2001 - N° 23 plus grand risque de mort par accident cardiovasculaire que celle qui utilise la CO et ne fume pas. En conclusion et il augmente progressivement avec Les précautions usuelles pour l’âge. Pour les autres, le risque n’est choisir les candidates aux CO doivent pas augmenté. être appliquées (OMS, 1996). Les fumeuses, les femmes obèses, les Au total hypertendues, les diabétiques ou celles Le nombre d’évènements cardio- qui ont des antécédents personnels vasculaires est très faible. Surtout ou familiaux de thrombose, devront chez les non fumeurs et même chez faire l’objet d’une évaluation indiviles jeunes qui fument. Toute duelle des risques cardiovasculaires. augmentation relative du risque doit C’est après cette évaluation qu’elles être évaluée avec l’efficacité pourront prendre les décisions incontestée des CO. contraceptives en connaissance de L’absence de contraception orale cause et modifier les facteurs de ou les méthodes moins fiables, ex- risque si cela est possible. Un examen posent au risque de maternité qui spécialisé de la coagulation ne doit est, elle, un facteur de risque majeur être envisagé que s’il y a des antécéde thrombose veineuse bien supérieur dents personnels ou familiaux de à la CO. thromboses veineuse idiopathique. Le risque pour les non fumeurs La contraception avec la et celles qui n’ont pas de facteur de nouvelle génération de stérilet est risque cardiovasculaire est de 2 possible en cas de pathologie morts par Million de 20 à 24 ans, 2 à cardiovasculaire, de valvulopathie, 5 / M de 30 à 34 ans, de 20 à 25 / M si le suivi et la compliance des de 40 à 44 ans. malades en cas de suspicion d’inA tout âge une femme qui fume fection pelvienne est possible. mais qui n’utilise pas de CO est à CONTRACEPTION & IVG Le mot du Centre de Conseil Familial L Sarte, H Huyard Le centre de Conseil Familial est une structure crée en 1992 à l’initiative de la Mission aux Droits des Femmes et rattachée à la DPASS SUD. Une des missions de cette structure est d’accueillir les femmes en situation de demande d’IVG sur le plan médical et pour l’entretien social pré-IVG. 209 femmes ont été reçues en consultation médicale pré-IVG du 1er janvier 2001 au 31 octobre 2001. De son côté l’assistante sociale assure entre 40 à 60 entretiens sociaux pré-IVG par mois. La consultation médicale Lorsqu’une femme s’adresse à son médecin habituel (secteur privé ou dispensaire) en vue d’un avortement, cette première consultation médicale est primordiale dans la mesure où elle permet d’informer la personne sur l’ensemble de la procédure. C’est le rôle du médecin de préciser les conditions de l’IVG (terme légal, semaine de réflexion, entretien social) mais également d’expliquer le déroulement des consultations suivantes, la méthode utilisée et l’hospitalisation. Il est indispensable de remettre le dossier guide qui reprend et complète les éléments de base donnés par le médecin. Toutes ces informations évitent aux patientes de se retrouver désorientées et angoissées face à l’inconnu. " Informer et convaincre" peut être jamais osé poser auparavant. C’est dès cette première consultation médicale qu’il est important de la convaincre de la nécessité de se protéger elle-même à l’avenir. Le projet de contraception élaboré à ce moment là sera mis en route dès la réalisation de l’IVG et revu lors de la consultation de contrôle prévue 15 jours après. Cette consultation médicale comprend aussi un temps clinique qui permet de vérifier le terme de la grossesse ainsi que de réaliser le Frottis Cervico Vaginal tout en expliquant sa nécessité. C’est l’occasion d’inciter à un suivi gynécologique des personnes habituellement peu ou mal prises en charge sur ce plan. La procédure IVG prévoit une semaine de réflexion qu’il est important de respecter quelles Une partie de l’équipe du CCF. De gauche à droite sur la photo: Mirna Wongsodikromo, Lauretta Sarte et Myriam Reault. que soient les raisons invoquées par la patiente. Seule la constatation d’un terme avancé proche du délai légal peut faire raccourcir ce temps de réflexion. L’entretien social Durant ce laps de temps a lieu l’entretien social, étape également obligatoire. Cet entretien peut être effectué par l’assistante sociale du lieu de résidence ou par l’assistante sociale du Centre de Conseil Familial. La personne y fait le point sur sa décision d’IVG. L’assistante sociale assure une écoute dans un esprit de stricte neutralité et de non jugement. Quelle que soit la décision de la patiente, celle-ci est respectée. Cet entretien donne aussi lieu à un échange où la femme peut s’exprimer sur sa situation tant conjugale, familiale que sociale ou professionnelle. Il peut représenter l’amorce d’une prise en charge ultérieure lorsqu’ émergent d’autres problématiques (alcoolisme, violences, précarité...). Par ailleurs la réflexion sur une contraception dans le futur peut être continuée. Dans un contexte non médical, au-delà de l’aspect technique, c’est le respect de son corps et la prise en charge de sa propre vie qui sont valorisés. L’action de l’assistante sociale vient ici renforcer l’action du médecin. Dans le souci d’éviter une redondance la deuxième consultation médicale (réalisée 8 jours après la 1ère consultation médicale et 2 jours après l’entretien social, et confirmant la décision d’IVG) aura lieu de préférence auprès du praticien qui réalisera l’IVG. INTERMED 89, route de l’Anse Vata Motor Pool BP 7811 – 98 801 NOUMÉA Cedex Tel: 24.61.50. / Fax: 28.82.96 VOTRE ESPACE SANTÉ AU QUOTIDIEN Un autre temps important de la consultation médicale est l’information en matière de contraception. Il est essentiel de comprendre d’où vient l’échec de l’utilisation de la contraception, de lever toutes les peurs relatives à la pilule ou au stérilet, d’amener la patiente à poser les questions qu’elle n’avait Novembre 2001 - N° 23 13 L A V I E D E S A S S O C IAT I O N S Étude sur les grossesses peu ou pas suivies en Nlle Calédonie S. Barny De nombreuses études ont montré le rôle important que pouvait jouer une surveillance insuffisante de la grossesse sur la prématurité et le poids de naissance des enfants. La Nouvelle Calédonie ne disposant d’aucune donnée épidémiologique fiable sur ce problème aux conséquences humaines, médicales et sociales lourdes, il est apparu indispensable et urgent de réaliser une première étude sur ce sujet afin d’en confirmer ou non l’importance et d’en identifier les facteurs étiologiques. C’est dans ce contexte que l’association ÉPIGONES et son groupe de travail ont été constitués. Les données métropolitaines En métropole, une réflexion a été menée au niveau des maternités pour identifier les facteurs de risque de ces grossesses peu ou pas suivies et une étude a été réalisée en 1993 par l’INSERM (Unité 149)* dans 21 départements. Les résultats de ce travail ont permis d’estimer la fréquence des grossesses peu ou pas suivies à 1,1 %, avec un risque de prématurité multiplié par 4 et un risque de petit poids de naissance multiplié par 3 par rapport aux femmes mieux suivies. Une autre étude, descriptive, menée en 1997 en Hte-Normandie a permis d’estimer à 3,5 % la fréquence des grossesses peu ou pas suivies selon les mêmes critères (à savoir : 3 consultations ou moins au cours de la grossesse et/ou la première consultation au cours du 3ème trimestre, quel que soit le terme de l’accouchement). Les résultats de cette dernière étude mettaient en évidence que la surveillance insuffisante de la grossesse était liée à des obstacles lors l’accès aux soins, ainsi qu’à certaines caractéristiques personnelles des femmes enceintes (caractéristiques sociales, déni de la grossesse…). Les données existantes en NC Depuis plus de 10 ans, des mesures de santé publique ont été prises en Nouvelle-Calédonie afin d’améliorer le suivi des grossesses et la sécurité des naissances. Parallèlement, on a pu observer une nette amélioration des indicateurs de périnatalité avec une baisse de la mortalité néonatale (9,1 pour 1000 en 1981, 5 pour 1000 en 1990 et 2,4 pour 1000 en 2000). A la maternité du centre hospitalier de Magenta, qui accueille des grossesses provenant de l'ensemble de la NouvelleCalédonie, les équipes médicales ont observé une augmentation relativement sensible du nombre de grossesses peu ou pas suivies et du nombre d’hospitalisations dans le service de néonatalogie d’enfants prématurés ou de petit poids de naissance. L’association ÉPIGONES a été créée a la suite de toutes ces constatations. Une pré-enquête a permis d’estimer cette fréquence à 19,2 %, soit près de 20 fois la fréquence nationale et a confirmé la nécessité de poursuivre par une étude plus détaillée (résumé des résultats page ci-contre). Les objectifs de l’étude En 2000, les demandes de subventions pour réaliser ce second travail, ont été adressées à la Nouvelle-Calédonie et aux 3 provinces. Dans la mesure où les premiers fonds ont été reçus plus tardivement que prévu, il a été décidé de ne démarrer cette étude qu’à partir du premier trimestre 2002. Les objectifs principaux seront donc de décrire le suivi et le vécu des grossesses, de confirmer l’estimation de la fréquence des grossesses peu ou pas suivies obtenue en 1999, d’en déterminer les facteurs de r isq u e a f i n d ’o p ti mi s er l es * - INSERM: Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale. - Unité 149: Santé de la mère et de l’enfant 14 Novembre 2001 - N° 23 politiques sanitaires et sociales en Nouvelle-Calédonie, de comparer ces résultats à d’autres études avec une méthode standardisée (mêmes critères de définition**, standardisation des questions). Les objectifs secondaires seront de sensibiliser la population, en particulier les femmes en âge de procréer à l’utilité d’un suivi médical de la grossesse, de se n sib il i ser le s p art e nai r es sociaux, administratifs et politiques aux difficultés rencontrées par les femmes pour avoir un suivi normal, promouvoir la planification des grossesses. ** : à savoir toute grossesse ayant eu 3 consultations ou moins, ou une première consultation à p a rti r d e la 2 8 è m e semaine d’aménorrhée. L’association ÉPIGONES L’association a été créée en 1999 Ses objectifs sont les suivants : - Constitution d’un groupe d’étude sur les grossesses peu ou pas suivies - Réalisation d’une pré-enquête sur les grossesses peu ou pas suivies afin d’obtenir une première estimation de cette fréquence - Mise en place d’une étude détaillée sur les grossesses peu ou pas suivies visant à en identifier tous les facteurs de risque, ainsi que ceux plus spécifiques en Nouvelle-Calédonie - Élaboration du protocole et du questionnaire de cette étude, réunir les fonds nécessaires à sa mise en place - Suivi et coordination de l’étude - Exploitation des données et communication des résultats aux différents partenaires (rapport, colloque). Le tout en partenariat avec l’unité 149 de l’INSERM Bureau de l’association : J-E. Demory, P. Coueron, S. Barny Membres d’honneur : M. Germain, F. Luc, J.L. Tabaste Composition du groupe d’étude : J-E. Demory, P. Coueron, S. Barny, J. Nicot, E. Genty, J. Pauwels. De Gauche à droite: JE Demory, J Nicot et S Barny préparent l’enquête qui débutera au premier trimetre 2002... L A V I E D E S A S S O C IAT I O N S A l’issue de cette étude, dès publication des résultats, l’association Épigones prévoit de mettre en place une formation continue sur ce sujet et d’organiser un colloque sur la périnatalité (Naître en Nouvelle-Calédonie). Méthodologie de l’enquête La méthodologie de l’étude est basée sur celle mise au point par l’INSERM en métropole et dans les DOM. Les données seront recueillies à l’aide de d eux q uestio n naires ( un questionnaire et un questionnaire social). Le questionnaire social a été établi à partir du questionnaire de l’INSERM et a été adapté par le groupe d’étude en tenant compte des spécificités de la Nouvelle-calédonie. Il comporte des questions sur la surveillance prénatale, le déroulement de la grossesse, les difficultés rencontrées au cours de la grossesse, ainsi que des q uestio ns d ’ordre so cio démographiques. Il sera rempli au cours d’un entretien avec la femme, après son accouchement par une enquêtrice ou la sage femme, dans la structure médicale d’accueil. Le questionnaire médical, établi également à partir du questionnaire de l’INSERM et adapté par le groupe d’étude porte sur le suivi médical de la grossesse, l’accouchement, l’enfant à la naissance. Il sera rempli à partir du dossier médical par le médecin ou la sagefemme du lieu d’accouchement. La durée de l’étude La durée de l’étude a été initialement prévue sur une période de 12 mois au cours de laquelle seront étudiées toutes les grossesses peu ou pas suivies. Un échantillon représentatif des grossesses normalement suivies sera constitué par tirage au sort de plusieurs périodes où seront étudiées toutes les grossesses, quel que soit leur suivi. La coordination de l’étude sera effectuée par le groupe d’étude, auprès des équipes relais dans chaque structure ou province (A Nouméa, 1 médecin et une sage-femme par maternité ; en province Nord, 1 sagefemme par centre hospitalier: pour les 3 provinces, une sage femme coordinatrice par DPASS). Cette étude fera l’objet d’une déclaration à la CNIL et respectera les règles éthiques de toute étude épidémiologique. Le financement sera essentiellement supporté par la Nouvellecalédonie et les 3 provinces. L’exploitation des données sera réalisée en partenariat avec l’unité 149 de l’INSERM et fera l’objet d’un rapport qui sera adressé aux principaux partenaires et personnes concernées par ce problème. Il est prévu ensuite de diffuser ces résultats d’une manière plus large au cours d’un colloque qui portera sur la périnatalité, et sera l’occasion de réunir les différents secteurs ayant un rôle à jouer dans l’amélioration du suivi des grossesses, et de mettre en place des sessions de formation. Quelques indicateurs périnataux en Nouvelle Calédonie Année 1980 1981 1985 1990 1991 1992 1993 1995 1996 1997 1998 1999 Mortalité Mortalité Poids de Terme de Naissance néonatale périnatale naissance naissance < (/1 000) (/1 000) < 2 500 g 37 semaines 4012 3651 4419 4538 4460 4375 4284 4445 4524 4393 4344 13,9 9,1 5,0 5,0 4,7 3,9 5,5 4,5 3,4 3,3 2,3 3,0 31,7 22,9 12,3 13,4 11,9 15,0 13,7 12,6 13,0 9,5 11,4 8,7 Résumé de la pré-enquête L’objectif était d’obtenir une première estimation de la fréquence des grossesses peu ou pas suivie en Nouvelle Calédonie afin de confirmer ou non l’importance de ce problème de santé publique. En 1999, au cours d’une période de 2 mois, un questionnaire relativement simple a été rempli dans chaque structure où avaient eu lieu les accouchements (maternités, dispensaires). Les informations suivantes ont été recueillies après chaque accouchement pour tous les accouchements, quelle qu’en ait été l’issue : date de l’accouchement, lieu d’accouchement, âge de la mère, province de résidence (plus de 6 mois par an), communauté d’appartenance, terme de la 1ère consultation, nombre total de consultations, type de grossesse, issue de la grossesse. Toutes les maternités et centres médicaux ont renvoyé Variables qualitatives N % de GNS (n) Population concernée 656 19.2 (126) Lieu accouchement 2 Centres hospitalier Nord Cliniques privées Dispensaires Magenta 79 159 26 392 38.0 (30) 5.0 (8) 34.6 (9) 20.2 (79) S *** Secteur Privé Public 159 497 5.0 (8) 23.7 (118) S *** Communauté Asiatique Divers Européenne Mélanésienne Polynésienne 23 20 135 354 118 4.3 (1) 20.0 (4) 4.4 (6) 25.7 (91) 19.5 (23) S *** Province de résidence Hors Territoire Iles Loyautés Nord Sud 2 80 129 445 0.0 (0) 17.5 (14) 27.9 (36) 17.1 (76) S* Age de la mère Moins de 20 ou 40 et + 21 ans à 39 ans 73 582 27.4 (20) 18.2 (106) NS 6,0 % 8,3 % 8,5 % 7,3 % 7,9 % 8,6 % Test N Moyenne (écart-type) Test Age Grossesses peu ou pas suivies (GNS) Grossesses suivies 126 529 25.9 (5.8) 27.5 (5.6) S ** Nombre de consultations GNS G suivie 125 524 2.2 (1.7) 7.9 (2.5) S *** Variables quantitatives 6,7 % 7,0 % 6,2 % 7,1 % 8,2 % 7,8 % 7,9 % 7,4 % le questionnaire, le taux de réponses calculé par le rapport entre le nombre d’accouchements renseignés et le nombre de naissances déclarées à l’état civil, auxquels ont été ajoutés les enfants morts in utero, était tout à fait satisfaisant (91,9 %). Ainsi, nous avons obtenu des informations sur 691 accouchements. 84,2 % ont eu lieu dans les maternités de la province Sud, 11,4 % dans les hôpitaux de la province Nord et 4,4 % dans les centres médicaux de brousse ou hors structure médicale. Lorsque la province de résidence était indiquée, 68,4 % des femmes résidaient dans la province sud, contre 19,3 % dans la province Nord et 12 % dans la province des Iles loyautés. 54,7 % des femmes étaient d’origine mélanésienne, 21,2 % d’origine européenne, 17,5 % d’origine polynésienne. Il s’agissait d’une grossesse gémellaire dans 1,3 % (suite au verso) Résultat du test statistique NS: S *: non significatif significatif avec p < 0,05 S **: significatif avec p < 0,01 S ***: significatif avec p < 0,001 Novembre 2001 - N° 23 15 L A V I E D E S A S S O C IAT I O N S des cas et l’issue de la grossesse a été une enfant vivant pour 98,4 % des accouchements. Ces femmes étaient âgées en moyenne de 27 ans, 8,7 % avaient moins de 20 ans et 2,2 % au moins 40 ans. La grossesse peu ou pas suivie a donc été définie selon les mêmes critères que ceux retenus par l’unité 149 de l’INSERM (*B. Blondel, risques des grossesses peu ou pas suivies, Ed Masson, Paris, La presse médicale, 17/06/95-24, n°22, pages 10151016), à savoir toute grossesse ayant eu 3 consultations ou moins, ou une première consultation à partir de la 28ème semaine d’aménorrhée. Le terme de la première consultation a été enregistré de 2 manières différentes: soit le terme était indiqué en clair, soit les dates de la première consultation et des dernières règles étaient inscrites. Le terme calculé à partir de ces deux dates a été privilégié pour estimer la fréquence de grossesses peu ou pas suivies (GNS) à 19,2 Cette fréquence était plus élevée dans les établissements publics (23,7 % versus 5 %), ainsi que dans les centres médicaux de brousse (34,6 %) et les maternités de la province Nord (38 %). On a observé des différences selon les communautés, avec une fréquence de GNS plus (importante dans la communauté d’origine mélanésienne (25,7 %), puis dans la communauté d’origine polynésienne (19,5 %). Les femmes ayant eu une GNS étaient en moyenne plus jeunes (25,9 ans) que celles dont la grossesse avait été suivie normalement (27,5 ans). Ce travail, même s’il ne s’agissait que d’une pré-enquête, a rempli son objectif principal qui était d’obtenir une 1ère estimation de la prévalence des GNS en Nlle-Calédonie et a confirmé le sentiment des médecins sur la fréquence de ce problème de santé publique. Cette fréquence semble relativement élevée: 19,2 % (IC à 95 % : 16,2 - 22,2), alors qu’elle n’est que de l’ordre de 3 % en métropole (selon les mêmes critères). Ces résultats confirment donc l’importance de ce problème de santé publique, malgré les moyens mis à disposition et justifient sans aucun doute la nécessité d’une étude cas-témoin, sur un échantillon plus grand, qui permettra de dégager les facteurs de risque de suivi insuffisant des grossesses en nouvelle-Calédonie ÉPIGONES: l’étude débutera au premier trimestre 2002... Le président de l’association ÉPIGONES, JE Demory précise les objectifs de cette étude. La pré-enquête montre que 19 % des grossesses sont mal suivies. Une interview de JM Tivollier. BM : Quelles sont les origines territoriale montrant que 19 % de l’association ÉPIGONES ? des grossesses ont été mal suivies, alors que le taux reconnu en Jean Etienne Demory : « La métropole est de 3 % ». constatation au sein du service des suites de couche de l’hôpital BM : Qu’ entendez-vous par de Magenta, que de nombreuses grossesses mal suivies ? grossesses n’étaient pas suivies, J E D : « On a repris la définous a conduit naturellement à nition de INSERM 149 (étude vouloir préciser le problème, similaire aux Antilles): 3 consulpour mieux le contrer ». tations ou moins pendant la grossesse ou première consultation ème semaine ». BM : Qui sont les acteurs de au-delà de la 28 l’Association ? J E D : « Nous sommes trois, Sylvie BARNY comme épidémiologiste et représentante de la DASS – NC, un pédiatre, le Dr Pierre COUERON et moi-même en tant que gynécologue». BM : Quels sont vos moyens ? J E D : « Les subventions de la Nouvelle-Calédonie principalement, mais aussi les 3 provinces avec un effort particulier de la Province Sud, sans oublier les laboratoires pharmaceutiques ». BM : Par quelle action avezvous débuté ? J E D : « Par une pré-enquête 16 BM : Parlez-nous de cette étude. J E D : « Cette étude épidémiologique débutera en mars 2002, prospective sur 6 mois, prenant en compte toutes les grossesses non ou mal suivies. Un groupe de grossesse suivie servira de témoin. Son budget sera de 4 millions, le questionnaire aura 2 volets, un volet social et un volet médical. Ainsi, nous pourrons explorer l’impact médical, social et économique. Le questionnaire social sera rempli par un organisme de sondage dans les structures où les accouchements sont nombreux, ailleurs nous comptons sur la bonne volonté des sages-femmes et des médecins gynécologues, qui Novembre 2001 - N° 23 remp liro nt égale me nt le questionnaire médical ». BM : Pensez-vous que les résultats dévoileront des surprises ? J E D : « On ne sait pas : d’où cette étude. Mais aux Antilles, ils avaient mis en évidence une augmentation du taux de prématurité chez les grossesses mal suivies. Il serait surprenant pour la communauté médicale, et le bon sens commun, que cette enquête ne montre aucun avantage à suivre les grossesses ! L’enquête sociale explorera plutôt les causes, l’enquête médicale plutôt les conséquences. Autant d’arguments pour améliorer la situation ». BM : Les quand ? résultats pour J E D : « Fin 2002, plus probablement début 2003 ». BM : Vous théâtre pour contraception grossesses non mal suivies ? avez pensé au promouvoir la et éviter des désirées et donc J E D : « En effet, je souhaitais utiliser le théâtre pour communiquer sur ce sujet. Ce souhait a pu être réalisé grâce au Dr Genty et Isabelle de Haas. La pièce a pu être écrite par Anne Bihan. Elle est construite sur des témoignages, c’est du vécu ! Les gens peuvent retrouver leur histoire. C’est un moyen efficace de toucher toutes les communautés ». BM : D’autres projets ? J E D : « S’appuyer sur les conclusions de l’étude épidémiologique pour proposer et peutêtre mettre en œuvre des solutions en coopération avec les différents partenaires. Réaliser une bande dessinée adaptée localement pour toucher le public jeune sur la contraception. Et nous verrons pour d’autres études épidémiologiques ». Fiche technique N° 9 RÉGLEMENTATION APPLICABLE en matière d’interruption volontaire de grossesse en Nouvelle Calédonie et en Polynésie Française Depuis le 1er janvier 2001, la filière I.V.G. antérieurement légalisée en Polynésie Française a été légalisée et rendue plus accessible en Nouvelle-Calédonie. Elle s’accompagne parallèlement de mesures visant à faciliter la contraception avec remboursement sans avance de frais : - des contraceptifs hormonaux et des dispositifs intra-utérins à un taux de 80 %, - de la consultation suivant l’interruption volontaire de grossesse à un taux de 100 %. Rappel de la procédure réglementaire L’I.V.G. pratiquée par un médecin doit avoir lieu exclusivement dans un établissement d’hospitalisation remplissant les conditions réglementaires prévues. Elle doit faire l’objet d’une déclaration anonyme adressée à la direction des affaires sanitaires et sociales de Nouvelle-Calédonie ou aux services de santé de Polynésie. Cette réglementation a évolué en 2001 Avec des modifications portant sur les points suivant : ► Report du délai légal de l’I.V.G. qui doit être réalisée avant la fin de la douzième semaine de grossesse. ► Possibilité d’effectuer une I.V.G. chez une mineure non émancipée sans autorisation parentale sous réserve : - que le médecin se soit efforcé d’obtenir son consentement pour que le ou les titulaires de l’autorité parentale, soient consultés, - d’un entretien social préalable permettant de la conseiller sur la personne majeure pouvant l’accompagner, - d’un accompagnement de la mineure, dans sa démarche, par la personne majeure de son choix, - qu’après l’intervention, une 2ème consultation médicale à visée contraceptive lui soit proposée. ► Le consentement des titulaires de l’autorité parentale n’est plus requis pour la prescription, la délivrance ou l’administration de produits contraceptifs aux mineures. ► Dans les établissements d’enseignement du second degré, si un médecin n’est pas immédiatement accessible, les infirmiers peuvent, à titre exceptionnel, administrer aux élèves majeures et mineures une contraception d’urgence en application d’un protocole précis. ► La délivrance aux mineures des contraceptifs d’urgence soumis à prescription médicale obligatoire pourra s’effectuer à titre gracieux dans les pharmacies selon des conditions qui seront définies par voie réglementaire. Chantal Donnet, Médecin Inspecteur de Santé Publique – DASS-NC IVG : attention aux délais La réalisation d’une IVG à 14 SA pose des problèmes techniques en rapport avec la taille du fœtus. La dilatation du col et le passage d’une canule d’aspiration ne suffisent pas toujours à obtenir une bonne vacuité utérine. Préalablement à l’IVG, des prostaglandines qui font mûrir le col dans un délai de 24 à 48 h sont nécessaires avec des conséquences variables, l’expulsion se fait alors spontanément ou nécessite une révision utérine. Au vu des complications plus fréquentes il est important que la prise en charge des patientes demandant une IVG soit le plus rapide possible en respectant les délais légaux et en prévenant les patientes que la précocité du geste est le meilleur garant d’un moindre risque. L’IVG entre 12 et 14 SA est autorisée par les nouveaux textes, elle ne doit pas être considérée comme un dû. Le rôle du généraliste est capital dans l’information et dans l’orientation de ses patientes pour privilégier une prise en charge avant 12 semaines d’aménorrhée. V Goulon, C Donnet Novembre 2001 - N° 23 17 Fiche technique N° 9 Tarifs publics (en fcfp) des contraceptifs hormonaux remboursables & la part restant à la charge des patientes (communiqués par la CAFAT) Désignation du produit (1 plaquette = 1 mois) PRIX UNITAIRE (Nouméa)* Restant à la charge de la patiente (20 %) ADEPAL® 1 plaquette ADEPAL® 3 plaquettes 485 1 166 97 233 DEPOPROVERA® 541 108 MICROVAL® 1 plaquette MICROVAL® 3 plaquettes 272 615 54 123 MILLI ANOVLAR® 1 plaquette MILLI ANOVLAR® 3 plaquettes 203 299 40 60 MINIDRIL® 1 plaquette MINIDRIL® 3 plaquettes 485 1166 97 233 MINIPHASE® 1 plaquette MINIPHASE® 3 plaquettes 277 509 55 102 MINIPHASE DOM TOM® 1 plaquette MINIPHASE DOM TOM® 3 plaquettes 304 121 568 113 NORISTERAT® 686 137 STEDIRIL® 1 plaquette STEDIRIL® 3 plaquettes 272 615 54 123 TETRAGYNON® 637 127 TRENTOVLANE® 1 plaquette TRENTOVLANE® 3 plaquettes 181 304 36 61 TRIELLA® 1 plaquette TRIELLA® 3 plaquettes 267 1166 53 232 Tarifs (en fcfp) des dispositifs intra-utérins & leurs coûts restant à la charge de la population DIU Tarif public (Nouméa)* CAFAT (80 %)** CAFAT + Mutuelle (100 %)** CAFAT + AMB (90 %)** GINE-T 380 ® 6680 3500 2704 3101 GYNELLE 375 ® 4760 1579 784 1181 MULTILOAD CU STD ® 6190 3009 2214 2611 MULTILOAD 250 SHORT ® 6190 3009 2214 2611 MULTILOAD 375 CU STD ® 5770 2589 1794 2191 MULTILOAD 375 SL ® 6190 3009 2214 2611 NOVA-T ® 6190 3009 2214 2611 SERTALIA CUIVRE ® 7010 3829 3034 3431 UT 380 SHORT ® 6100 2919 2124 2521 UT 380 STANDARD ® 5770 2589 1794 2191 MIRENA ® 20162 4032 0 2016 *: pour l’intérieur, + 10 %. **: Taux de remboursement par rapport à la base de remboursement (3976 fcfp) 18 Novembre 2001 - N° 23 LE BON USAGE DU MÉDICAMENT Comité de Prévention De Nouvelle-Calédonie EDITO J e profite de ce numéro « contraception » pour rappeler l’une des devises de la revue Precrire : « Pas de précipitation » (quand ce n’est pas : « Gare à la précipitation ! »). Dans la première moitié des années 80 sont apparues les pilules oestro-progestatives dites de « 3ème génération ». Il s’agit de pilules dans lesquelles la molécule progestative de l’association contraceptive a été remplacée par un progestatif de « dernière génération », jusqu’ici le gestodène ou le désogestrel. Tous les contraceptifs oestroprogestatifs augmentent le risque thromboembolique veineux des patientes utilisant ces produits. Cependant, la majoration de ce risque apparaît sensible (1,5 à 2 fois plus élevé) avec les associations comportant un progestatif de 3 ème génération par rapport à celles basées « classiquement » sur le lévonorgestrel. Les premiers doutes, évoqués au milieu des années 90, sont désormais largement confirmés. Il n’est pas prouvé que les dosages en éthinylestradiol inférieurs à 20 µg des pilules contraceptives de 3ème génération les plus récentes minorent ce risque (il apparaît identique pour des dosages de 20 et 30 µg). Selon l’Agence Européenne du Médicament, cette augmentation de risque, bien que certaine, demeure cependant acceptable en regard du bénéfice apporté par la contraception. Cependant, sachant que le risque thromboembolique veineux sera plus important chez la femme recevant une pilule de « 3ème génération », que leur efficacité n’est pas meilleure, de sorte que leur rapport bénéfice/risque est moins bon que celui des pilules de « 2ème génération » et qu’en outre, elles ne sont pas remboursables, quel peut bien être l’intérêt de prescrire « une 3ème génération » ? Le pilote de la commission BUM Pascal PICHON QUESTIONS Question N° 1 : Depuis les mesures prises en 1997 pour mieux assurer l’information sur le risque tératogène de l’isotrétinoïne par voie orale (Roaccutane ®) auprès des patientes, des expositions à ce médicament en cours de grossesse existent-elles encore en France ? Questions n° 2 : Chez l’enfant, les spécialités par voie orale à visée immunostimulante, composées d’un mélange de différentes fractions bactériennes, ont -elles démontré une activité spécifique dans la prévention des infections respiratoires ? Question N°3 : L’intérêt de la réhydratation orale dans le traitement de la diarrhée aiguë a -t-il été démontré ailleurs que dans les pays pauvres et chez les enfants malnutris ? Question N°4 : Hors allaitement, les contraceptifs progestatifs microdosés, exposent-ils à un risque de grossesse non désiré supérieur à celui des contraceptifs estroprogestatifs ? Question N°5 : En cas d’oubli de prise d’un contraceptif estroprogestatif combiné en fin de plaquette (un des 7 derniers comprimés sur les 21 contenant l’association hormonale), faut-il débuter une plaquette aussitôt après le 21ème comprimé, sans marquer l’interruption habituelle entre les deux plaquettes ? Question N°6 : Le traitement d’un abcès dentaire localisé nécessite-t-il toujours une antibiothérapie par voie générale ? Réponses au verso Novembre 2001 - N° 23 19 Comité de Prévention LE BON USAGE DU MÉDICAMENT De Nouvelle-Calédonie REPONSES RÉPONSE N° 1 L ’isotrétinoïne par voie orale (Roaccutane®) est tératogène. En mars 1997, son autorisation de mise sur le marché a imposé information des patients, test de grossesse et contraception efficace. Une étude du centre de pharmacovigilance de Tours a retrouvé en France, après cette date, 37 grossesses exposées à l’isotrétinoïne par voie orale du fait d’un échec de contraception (28 %), d’une contraception incorrectement suivie (52 %) ou non prescrite (20 %). L’incidence des grossesses exposées à l’isotrétinoïne pendant la durée à risque a été évaluée à environ 0,6/1 000 femmes en âge de procréer, incidence très proche de celle qui avait conduit en 1997 aux modifications des conditions de prescription. Sur 169 ordonnances comportant cette spécialité, tirées au sort dans 105 pharmacies, 34 % ne portaient pas les mentions requises. 18 % des femmes seulement avaient reçu une prescription conforme, c'est-à-dire avec une contraception recommandée par le RCP et une information correcte. 12 % des femmes prenaient de l’isotrétinoïne sans contraception et 16 % avec une contraception non recommandée par le RCP. Les effets tératogènes de l’isotrétinoïne sont pourtant formellement établis. Rev Prescr 2000, 20 (208) 517-518 RÉPONSE N° 2 E n France (et en Nouvelle-Calédonie), trois spécialités destinées à la voie orale composées d’un mélange de différentes fractions bactériennes sont commercialisées pour la « prévention des infections récidivantes de la sphère respiratoire haute ». Il s’agit de Biostim®, Imocur® et Ribomunyl®. Les essais cliniques relatifs à ces spécialités sont de qualité méthodologique discutable, leur interprétation repose parfois plutôt sur des extrapolations ; les conclusions sont contradictoires. Tout ce que l’on peut dire est qu’elles semblent exposer à peu de risques d’effets indésirables. En résumé, on est encore dans l’attente d’une évaluation clinique probante pour ces médicaments, utilisés surtout par habitude et avec un objectif placebothérapeutique qui n’est pas forcément toujours inutile. RÉPONSE N° 4 P our la contraception orale hormonale, un estroprogestatif constitue la référence. Mais l’éthinylestradiol est déconseillé durant l’allaitement et contre-indiqué dans certaines circonstances. Les femmes pour lesquelles un estrogène n’est pas indiqué et qui souhaitent néanmoins une contraception orale peuvent envisager un contraceptif progestatif microdosé non associé. Selon les résultats des essais cliniques, hors allaitement, l’efficacité contraceptive des progestatifs microdosés est globalement plus faible que celle des estroprogestatifs dans les mêmes conditions (0,5 grossesses pour 100 femmes traitées un an, versus moins de 0,1). Dans les conditions habituelles d’utilisation, le pourcentage d’échecs contraceptifs peut être plus important, notamment en cas de mauvaise observance. Rev Prescr 2001, 21 (216) : 249-251 RÉPONSE N° 5 E n cas d’oubli de pilule estroprogestative, 12 heures ou plus après l’heure normale de la prise, la sécurité contraceptive n’est plus assurée, surtout s’il s’agit des premières pilules de la tablette. Il faut alors utiliser un moyen contraceptif local supplémentaire (préservatif ou autre) durant 7 jours, tout en poursuivant la prise quotidienne normale de la pilule. Si l’oubli concerne un des 7 derniers comprimés, il faut débuter une nouvelle plaquette, sans marquer l’interruption habituelle entre deux plaquettes. Dans le cas de Varnoline continu®, présentée en plaquettes de 28 comprimés, il faut débuter une nouvelle plaquette dès la fin des comprimés blancs ; les 7 derniers comprimés verts étant des placebos, ils sont à rejeter dans cette situation. En pratique, une contraception postcoïtale est à conseiller en cas de rapport non protégé survenu dans les 7 jours suivants un oubli de pilule d’estroprogestatif combiné. S’il s’agit de pilules dosées à 15 µg d’éthinylestradiol, la prudence est de proposer une contraception postcoïtale suite à tout rapport non protégé survenu après un oubli de pilule. Quoi qu’il en soit, toute femme prenant la pilule doit être bien informée lors de la prescription et de la dispensation, afin qu’elle prenne conscience des situations à risques de grossesse non désirée. Rev Prescr 2001, 21 (217) : 394-395 Rev Prescr 2000, 20 (207) : 424 RÉPONSE N° 6 RÉPONSE N° 3 L a déshydratation est la complication la plus immédiate d’un épisode de diarrhée aiguë. En France, chaque année, des nourrissons décèdent par déshydratation, ou souffrent de séquelles graves. En cas de déshydratation cliniquement patente, la réhydratation est essentielle et prioritaire. La plupart des études ont eu lieu dans les pays de fortes endémicité de maladies diarrhéiques. Plusieurs études pratiquées dans des pays industrialisés ont également montré que la réhydratation orale par solution glycoélectrolytique était efficace. Ce moyen de réhydratation est aussi efficace que la voie intraveineuse. Les sachets de poudre pour réhydratation orale doivent être présents à domicile. Leur prescription et leur dispensation doivent s’accompagner de consignes écrites pour guider les parents et l’entourage d’un nourrisson diarrhéique. Rev Prescr 2000, 20 (207) : 448-458 20 Novembre 2001 - N° 23 E n l’absence d’étude clinique comparative pertinente, on ne connaît pas avec précision la place de l’antibiothérapie dans le traitement des abcès d’origine dentaire. En cas d’abcès dentaire aigu localisé, un traitement dentaire local est généralement suffisant, sans antibiothérapie. Le traitement chirurgical des abcès d’origine dentaire est bien codifié. Le traitement comprend un drainage de la collection purulente éventuelle, et la « désinfection » de la dent causale, voire son extraction si un traitement conservateur est impossible. L’adjonction d’un antibiotique à l’acte dentaire approprié peut s’envisager pour traiter les complications cellulaires d’un abcès dento-osseux aigu qui s’accompagne de signes généraux (fièvre, adénopathies satellites, etc.) ; il faut alors considérer la prescription antibiotique comme le traitement d’accompagnement de l’acte dentaire, lequel est primordial au succès thérapeutique. Rev Prescr 2001, 21 (219) : 521-530 A S S O C I AT I O N M É D I C A L E LES MARDIS DE L’ ASSOCIATION Dermatologie au quotidien Soirée du 03 juillet 2001. E. Lancrenon Les lésions dermatologiques du quotidien sont fréquentes chez nos patients. La pathologie de la peau est très variée et nombreuses sont les maladies rares ou de diagnostic difficile, impliquant soit la réalisation d’examens complémentaires, ou d’une biopsie pour histologie. Malgré les progrès tant dans le diagnostic que dans les traitements proposés, les patients sont parfois déçus d’une thérapeutique inadaptée par méconnaissance ou erreur, alors qu’un simple intérêt de base dans ce domaine est gage de leur confiance et de leur reconnaissance. C’est donc le but des 130 diapositives qui ont été présentées, au fond afin d’éviter au maximum la consultation spécialisée du quotidien. Actuellement avec les progrès des immunomarquages de nombreuses lésions peuvent être diagnostiquées plus spécifiquement (sarcomes, lymphomes, différence entre tumeurs bénignes ou malignes…). La médecine interne aussi est souvent confrontée à des signes cutanés et il n’est pas rare que la peau permette le diagnostic d’une maladie plus générale. De nombreuses thérapeutiques locales (même si la « Cortisone » reste notre égérie première…) existent (vitamine D, rétinoïdes, immunomodulateurs / Aldara®….) et vont continuer d’apparaître surtout dans le domaine de l’immunomodulation (tacrolimus). Par voie générale de nombreuses familles se côtoient ou reviennent en force (thalidomide, sulfones, anti-paludéens de synthèse, immunosuppresseurs…). Néanmoins au quotidien toutes ces belles idées sont assez loin de la réalité et l’atteinte cutanée fréquente dans une consultation de base, surtout en pays chaud et humide. Quelques idées simples peuvent guider le regard à la peau Il faut analyser la lésion, son contour, sa limite avec la peau adjacente Un grain de beauté atypique est mal limité souvent. Un eczéma est aussi souvent accompagné de lésions satellites, ou de lésions folliculaires périphériques, au contraire d’une mycose plus limitée comme un « herpes circiné » caractéristique par sa bordure active et son centre qui se « bistre ». Les classiques dartres des joues qui gênent tant les parents sont mal limitées et seulement dues à la sécheresse cutanée si fréquente ici, alors que le Pytiriasis Versicolor est en confettis si caractéristiques et plutôt sur le tronc. Eczéma nummulaire. La lésion est bien limitée et s’étend à toute la surface. Herpès circiné (épidermomycose). La bordure est active, squameuse, papuleuse ou vésiculaire. Le centre guérit. * : La lèpre, traitée en première partie de la soirée par le Dr Crouzat, fera l’objet d’un article dans le numéro 24. 22 Novembre 2001 - N° 23 A S S O C I AT I O N M É D I C A L E La topographie est essentielle Caractéristique est l’eczéma atopique de l’enfant avec ses lésions des plis (coudes, genoux, oreilles…), le lupus cutané du visage, ou le psoriasis aux coudes, genoux et cuir chevelu. Mais le psoriasis existe « inversé » avec l’atteinte des plis (nombril, fesses, inguinaux…). Il faut savoir déshabiller son patient pour dé- l’atteinte extérieure d’un prurigo, l’atteinte des zones photoexposées pour une toxidermie aux diurétiques ou anti inflammatoires, contrastant avec un tronc sain. Une atteinte de 10 ou 20 ongles a toute chance d’être un psoriasis ou un lichen plus qu’un champignon n’en touchant habituellement que quelques-uns. Psoriasis unguéal et non onychomycose Le nombre et l’évolution des lésions tranchent souvent Une éruption en deux jours de dizaines d’éléments qui ressemblent à des champignons est un Pityriasis Rosé de Gibert, soit une simple maladie virale, qu’il est inutile de traiter 2 mois avec des anti-mycosiques. Une lésion qui ne guérit pas après plusieurs semaines de traitement anti-mycosique peut-être un lymphome, un carcinome épidermoïde in situ (« Bowen »), une maladie auto immune… ainsi les lésions chroniques doivent faire discuter l’imputabilité des médicaments du patient ou une maladie plus compliquée. Enfin quelques mots pour insister sur la nécessité d’un diagnostic et d’une prise en charge précoce des cancers cutanés (carcinomes)... ...Trop souvent vus à un stade obligeant à des actes de reconstruction lourds à tout niveau (financier, rançon cicatricielle, invalidité, séquelles…). Environ un Calédonien blanc sur quatre va faire un cancer cutané dans sa vie (un sur trois pour les Australiens) et laisser ses patients attendre en regardant grandir leur tumeur, n’est jamais une bonne idée. Les carcinomes épidermoïdes (font environ 10 % de métastases ganglionnaires) sont extrêmement fréquents au contraire de la France ou 6 y ont été dépistés lors de la journée « cancers cutanés 2001 » pour 37 000 patients examinés, alors que plus de 150 sont opérés chaque année ici, pour environ 30 000 consultations spécialisées annuelles. Quant au mélanome... ...Le cancer dont la croissance est la plus forte sur la planète terre, le diagnostic n’est pas toujours facile, mais des idées simples doivent nous guider : - «l’ABCD », on n’aime pas l’asymétrie (A), la bordure pas nette (B), les couleurs multiples, qui se mélangent et le noir (C), et on surveille les taches de plus de 6 mm (D). - et bien sûr toute évolution d’une tache pigmentaire doit inquiéter sans délai. L’incidence annuelle calédonienne est environ 30 / 100 000 pour les phototypes clairs, contre en France 8 / 100 000, et en Australie 30 / 100 000 à 60 / 100 000 (Queensland), et la mortalité d’environ 25 %, mais 0 % pour un mélanome « in situ », c’est-à-dire dépisté tôt. Carcinome épidermoïde (spino cellulaire) 10 % de métastases ganglionaires. Les risques d’un épithélioma basocellulaire que l’on a laissé évoluer... On n’aime pas: A = Asymétrie, B = Bordure irrégulière, C = Couleurs multiples ou foncées, D = Diamètre > 6 mm. Novembre 2001 - N° 23 23 CONSEIL DE L’ORDRE INFORMATION INFORMATION Quelques rappels du Code de Déontologie Médicale : L’article 56 Les médecins doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité. Un médecin qui a un différend avec un confrère doit rechercher une conciliation, au besoin par l’intermédiaire du conseil départemental de l’Ordre. Les médecins se doivent assistance dans l’adversité. Confraternité et adversité Si l’exercice de la médecine est pour le praticien éminemment personnel (art. 5, 69), le malade ou le patient ne peut être toujours suivi, ni accompagné, ni traité par le médecin de façon individualiste. Le médecin est au regard de la médecine l’élément d’un corps qui le rend dépendant des autres membres auxquels le rattachent des liens indispensables, confraternels. Ainsi le corps médical doit vivre dans la confraternité. Il est uni profondément par un état d’esprit commun, celui d’une profession de responsabilité et d’action, par une formation intellectuelle particulière, alliant science et humanisme, par une communauté d’idéal. Il ne s’agit pas d’une manifestation de corporatisme mais d’une solidarité et d’une entraide nécessaire à l’accomplissement de la mission médicale. Les médecins ont besoin les uns des autres, en complémentarité, non seulement au chevet des malades, mais aussi dans le domaine de la prévention, dans l’accès aux avantages sociaux, dans le reconnaissance des droits de leurs patients. Les médecins doivent donc se connaître et savoir travailler ensemble, sans qu’une bonne entente entre eux devienne jamais une connivence au détriment du malade. L’expérience a montré que lorsque des différends existent entre les praticiens qui s’occupent d’un même malade, celui-ci risque d’en pâtir. L’entraide se manifeste aussi dans le domaine matériel (aussi bien vis à vis du médecin que de sa famille en cas de difficultés : maladie, accident, décès) et sous l’égide de l’Ordre (art. L. 382 du Code de la santé publique). Parfois, cette solidarité se manifeste sous la forme d’une tontine, participation financière individuelle de principe des membres d’un groupe en faveur de l’un des leurs confronté à des difficultés. Les rapports de bonne confraternité permettent aussi de garantir que les intérêts des patients seront assurés. Comment l’efficacité d’une équipe médicale pourrait-elle se manifester en dehors de ces principes ? Il faut que les médecins se connaissent. Au moment de son installation – ou d’une réinstallation - le médecin a intérêt à se présenter à ses confrères voisins, généralistes et spécialistes. Il lui est conseillé de nouer des relations avec les établissements d’hospitalisation de la région. Les rencontres entre médecins, dans les réunions scientifiques ou amicales, sont toujours bénéfiques. Cette confraternité de principe doit être explicite par des attitudes, des comportements qui soient clairs, en particulier, vis-à-vis des patients ; lorsqu’un médecin croit découvrir une erreur commise par un confrère, la meilleure conduite consiste à entrer en rapport avec lui. Il en est de même en bien d’autres circonstances. Le patient ne doit jamais être ni l’objet ni même le témoin d’affrontement entre praticiens qui se disent confrères. Le médecin ne doit jamais se faire l’écho de propos de nature à nuire à un confrère dans l’exercice de sa profession, mais plutôt prendre sa défense, s’il est injustement attaqué. Malgré les difficultés - en particulier économiques - qui atteignent un grand nombre de médecins, la dignité et la retenue restent aux yeux des patients des sources de considération, de confiance qui valent mieux que quelques blessures d’amour propre. Commentaires du Code de Déontologie Médicale, édité par le Conseil National de l’ Ordre des Médecins – 1996 Création de la Chambre de Discipline de l’ Ordre des médecins. Le 30 octobre 2001 s’est tenu au siège de l’ Organe de l’ Ordre des Médecins de Nouvelle Calédonie l’élection du Bureau de la Chambre de Discipline. Inscrits 524 Votants 201 Suffrages exprimés 190 Bulletins nuls 11 Après la mise en place d’une délibération par le congrès de la Nouvelle Calédonie il comportera, en outre, une Section des Assurances Sociales compétente quant « aux autres fautes, abus, fraudes et tout fait intéressant l’exercice de la profession relevée à l’encontre des médecins à l’occasion des soins dispensés aux assurés sociaux ». 24 Novembre 2001 - N° 23 Ont été élus comme : Membres TITULAIRES : Dr DOTTE Jean-Paul (121voix), Dr LALLEMAND François (118 voix), Dr ARMAND Paul (116 voix), Dr ROUVREAU Philippe (112 voix) et Dr LEVEQUE Jean-Michel (107 voix). Membres SUPPLEANTS :: Dr POUGET Bertrand (106 voix), Dr GOULON Renaud (102 voix), Dr CALANDREAU Bruno (97 voix), Dr PAUL Bernard (88 voix) et GUILLAUME Philippe (87 voix). Le 20 novembre 2001 ont été élus Président de ce bureau le Dr ARMAND Paul, Vice-président le Dr DOTTE, Secrétaire le Dr ROUVREAU, Trésorier LE Dr LALLEMAND. Le Dr ARMAND est membre du conseil départemental depuis 1968, il en a été vice-président à plusieurs reprises et le président pendant plus de 7 ans. Son expérience en matière disciplinaire sera essentielle à la mise en place de cette nouvelle structure. EXERCER AUJOURD’HUI Les résistances bactériennes aux antibiotiques B Garin – Institut Pasteur NC Une histoire ancienne... Les mécanismes d’action des antibiotiques Ère pré-antibiotique Bien avant que l’homme ne les découvre et s’en serve comme réservoir de nouvelles molécules, les bactéries et d’autres microorganismes, comme par exemple Streptomyces ou Penicillium, synthétisaient des antibiotiques et les diffusaient dans l’environnement. En réponse à cette présence naturelle d’antibiotiques, des gènes de résistance sont apparus dans de nombreux genres bactériens. L’existence de bactéries résistantes aux antibiotiques n’est donc pas une situation nouvelle. Développement de l’antibiothérapie La découverte de substances naturelles d’activité antibactérienne, leur synthèse, leur commercialisation et leur utilisation à large échelle a entraîné un accroissement des souches résistantes par sélection de clones résistants préalablement présents. Cette sélection est la conséquence de diverses attitudes inappropriées des prescripteurs et des malades. Ce n’est pas l’antibiotique qui crée la résistance mais il la sélectionne et permet ainsi son émergence. Deux écosystèmes parmi d’autres sont propices à la sélection de bactéries résistantes:les établissements de soins et les filières agro-alimentaires. Dans les hôpitaux, d’une part la pression sélective des antibiotiques (du fait de l’intensité de leur utilisation) entraîne l’émergence de souches résistantes et d’autre part, le personnel soignant assure leur dissémination. Des mesures d’isolement des malades et des procédures d’hygiène sont indispensables pour prévenir ces transmissions internes à l’hôpital. Dans les filières agro-alimentaires, les antibiotiques sont prescrits pour améliorer la croissance des animaux. Ces antibiotiques sont des molécules proches de celles utilisées en médecine humaine et les bactéries résistantes ainsi sélectionnées, peuvent être transmises, par la suite, de l’animal à l’homme. Les cibles des antibiotiques sont situées soit dans la paroi soit dans le cytoplasme bactérien. Paroi Minimale Inhibitrice (CMI), qui est un résultat quantitatif en un résultat qualitatif : Sensible, Intermédiaire, ou Résistant, plus facilement interprétable par le clinicien. Les mécanismes de résistances Définitions La paroi des bactéries est en perpétuel renouvellement. Les deux principales familles qui agissent sur la paroi sont les bêta-lactamines et les glycopeptides. Les bêta-lactamines ont pour cible les Protéines Liant la Pénicilline (PLP). Ce sont des enzymes liées à la paroi et impliquées dans la synthèse d’un de ces constituant, le peptidoglycane. On dit qu’une bactérie est résistante à un antibiotique lorsque la concentration de l’antibiotique in vivo ne peut pas atteindre la concentration capable d’inhiber la croissance bactérienne. Les résistances bactériennes se définissent par leur caractère naturel ou acquis, leur mécanisme et leur type de support génétique. Cytoplasme Types de résistances Les cibles intra-cytoplasmiques sont soit l’ADN pour les Fluoroquinolones et les Sulfamides, soit les ribosomes pour les Aminosides (sousunité 30s) et les Macrolides, Lincosamines, Synergistines (sous-unité 50s). L’antibiogramme Les bactéries ont développé des résistances en miroir des modes d’actions des antibiotiques. Ceux-ci, afin de pouvoir lyser la bactérie, doivent passer à travers la membrane, se concentrer au voisinage de leur cible, intra ou extra-cytoplasmique et conserver une bonne affinité pour elle de façon à pouvoir s’y fixer. Objectifs Imperméabilité membranaire Sur un plan individuel, il permet au médecin de débuter un traitement antibiotique ou de le poursuivre, après éventuelle modification. Sur un plan collectif, il évalue la prévalence des résistances des germes aux antibiotiques ce qui permet un ajustement ultérieur des attitudes thérapeutiques. Il ne doit pas être réalisé de façon systématique mais seulement en fonction du germe, de sa densité, du site infectieux et de l’état du patient. La membrane externe des bactéries gram négatif est une barrière hydrophobe (lipidique) qui s’oppose partiellement à la diffusion des antibiotiques hydrophiles (bêta-lactamines, aminosides, quinolones) qui cependant peuvent aussi utiliser les porines (canaux transmembranaires) pour leur passage. Par contre, elle est imperméable aux antibiotiques hydrophobes (macrolides, glycopeptides). Principes Efflux actif L’antibiotique pénètre dans un premier Que ce soit par la méthode des disques ou temps dans la bactérie mais en est , par une technique en galerie API dans un second temps, rejeté par un système (bioMérieux), le principe est le même. enzymatique. Il consiste à transformer une Concentration Novembre 2001 - N° 23 25 EXERCER AUJOURD’HUI Sécrétion enzymatique Évolution des résistances de 1995 à 2000 La bactérie synthétise des enzymes qui inactivent la molécule d’antibiotique par altération de sa structure. Par exemple, les bêta-lactamases et les bêta-lactamines ou les aminosides-transférases et les aminosides. % de souches bactériennes sensibles aux antibiotiques Bactéries à gram négatif Le recrutement du laboratoire de bactériologie de l’Institut Pasteur est principalement Modification de la cible hospitalier. En l’an 2000, nous avons cependant distingué les souches d’origine hospitalière La bactérie modifie qualitativement ou des souches d’origine communautaire pour quantitativement la cible de l’antibiotique qui ne la reconnaissant plus, perd son activité. GERME Molécule Par exemple les PLP et les bêta-lactamines, antibiotique les ribosomes et les aminosides. Il peut être chromosomique ou extrachromosomique et alors porté par un plasmide ou un transposon. Un plasmide est un ADN circulaire bicaténaire situé soit en dehors du chromosome, soit inséré dans ce dernier, mais autonome pour sa réplication. Un transposon est une séquence d’ADN qui s’intègre dans un plasmide ou un chromosome et qui n’est pas autonome pour sa réplication. Il est le support des résistances naturelles ou acquises. Une résistance est dite naturelle lorsque le gène de résistance est présent dans le patrimoine génétique de la souche « sauvage ». Une résistance est dite acquise lorsque le gène responsable de cette résistance est un gène muté. Ces mutations apparaissent spontanément lors de la multiplication bactérienne, environ toutes les 106 à 109 divisions. Les résistances chromosomiques sont stables et se transmettent verticalement à leur descendance. (extra- Vecteurs de résistances acquises uniquement. La transmission verticale est moindre que pour les résistances chromosomiques, mais une transmission horizontale est possible, d’une espèce à une autre, d’une bactérie à une autre, entre gram + et gram -, uniquement dans le sens gram + vers gram -. Novembre 2001 - N° 23 2000 Hospitalière Non Hospitalière N=963 N=271 Amoxicilline 46% 49% 49% Amox + ac. Clav. 55% 59% 59% N=279 N=68 Proteus mirabilis Amoxicilline 58% 65% 50% Amox + ac. Clav. 76% 82% 82% Cefotaxime 96% 100% 100% N=303 N=61 Cefalotine 73% 82% 93,4% Cefotaxime 93% 94% 98% N=311 N=66 Klebsiella pneumoniae Le chromosome 26 1995 Escherichia coli Support génétique de la résistance Plasmide, transposon chromosomique) observer des différences éventuelles de sensibilité aux antibiotiques, ce distinguo n’avait pas été réalisé en 1995. Nous ne donnerons que les résultats des principaux couples bactérie / antibiotique. Enterobacter cloacae Piperacilline 76% 69% 74% Cefotaxime 77% 79% 86% Pefloxacine 95% 93% 92% N=202 N=84 Haemophilus influenzae Amoxicilline 72% 68% 70% Amox + ac. Clav. 92% 91% 94% Cefotaxime 95% 100% 100% Correspondance des molécules et des noms pharmaceutiques : Amoxicilline : Clamoxyl Amoxicilline – acide clavulanique : Augmentin Piperacilline : Piperacilline Cefalotine : Keflin Cefotaxime : Claforan Pefloxacine : Péflacine Nous pouvons remarquer l’absence générale d’aggravation de la sensibilité des bactéries gram négatif aux antibiotiques depuis 1995. La différence de sensibilité entre les germes d’origine communautaire et hospitalière est faible, le plus souvent non significative. Pour Proteus mirabilis et l’amoxicilline, la différence significative de sensibilité (p < 0,001) pourrait s’expliquer par un plus grand usage en pratique de ville de cet antibiotique. La sensibilité de Escherichia coli à l’association amoxicilline + acide clavulanique reste faible en dessous de 60 %. Les céphalosporines de troisième génération restent très actives sur les bactéries à gram négatif. EXERCER AUJOURD’HUI GERME Molécule antibiotique 1995 Staphylococcus aureus 2000 Hospitalière Non Hospitalière Oxacilline Acide fusidique 76 % 79 % N = 885 79 % 78 % Pénicilline Oxacilline Acide fusidique 14 % 58 % 59 % N = 527 18 % 60 % 55 % N = 101 30 % 81,2 % 44 % 84 % 97 % N = 182 92 % 89 % N = 33 94 % 97 % N = 148 80 % 78,4 % 82,4 % N = 73 90 % 89 % 91,8 % Staphylococcus non aureus Enterococcus faecalis Ampicilline Gentamicine Streptococcus pneumoniae Pénicilline Erythromycine Sulfamides 93,1% N = 358 85 % 75 % Bactéries à gram positif Comme pour les bactéries à gram négatif, nous pouvons dire que les sensibilités sont statistiquement inchangées depuis 5 ans. Les différences de sensibilité entre souches hospitalières et communautaires n’apparaissent que pour l‘oxacilline vis à vis des staphylocoques, qu’ils soient aureus ou non aureus (p < 0,05). Il faut noter que les staphylocoques en Nouvelle Calédonie sont très résistants à l’acide fusidique, environ dix fois plus qu’en métropole. Il se pourrait que ce soit secondaire à une trop large utilisation de cet antibiotique sous la forme de pommade. L’association amipicilline + gentamicine reste efficace sur les entérocoques. En ce qui concerne le pneumocoque, les souches non sensibles à la pénicilline sont dites intermédiaires (Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) entre 0,1 et 1 µg/ml). Pour ce germe la différence entre souches hospitalières et communautaires est à la limite de la signification (p = 0,058). Correspondance des molécules et des noms pharmaceutiques : Oxacilline ou Méticilline : Bristopen Acide fusidique : Fucidine Résistances associées L’exemple le plus connu et celui de Staphylococcus aureus dont la résistance à l’oxacilline (méticilline R) influe sur sa sensibilité à deux autres familles d’antibiotiques que sont les aminosides et les macrolides. Sensibilité à la gentamicine en fonction de l’origine et de la résistance à la méticilline de Staphylococcus aureus. Hospitalisés (n=885) Non Hospitalisés (n=358) OXA S 98% 99% OXA R 81% 86% Sensibilité aux macrolides en fonction de l’origine et de la résistance à la méticilline de Staphylococcus aureus. Le caractère OXA R des souches est Hospitalisés OXA R (n=186) associé à la résistance aux macrolides de (n=885) OXA S (n = 699) façon significative (p < 0,001) quelle que Non Hospitalisés OXA R (n=51) soit l’origine de la souche. (n=358) OXA S (n=307) Érythromycine Lincomycine Pristinamycine 83 % 76 % > 99 % 94 % 94 % > 99 % 76 % 65 % 100 % 94 % 94 % > 99 % Correspondance des molécules et des noms pharmaceutiques : Pristinamycine : Pyostacine Conclusion Pour les bactéries gram négatif, les céphalosporines de troisième génération restent actives. Pour les staphylocoques, la résistance à la méticilline est de l’ordre de 20 % exceptée pour les staphylocoques non aureus hospitaliers pour lesquels la résistance est de 40 %. La pristinamycine est parfaitement active même pour les souches résistantes à la méticilline, par contre en ce qui concerne l’acide fusidique une limitation de son usage sous forme de pommade est impératif si nous voulons qu’il retrouve une activité vis à vis de ce germe et une place en traitement per os ou parentéral. Les entérocoques restent tout à fait sensibles à l’association ampicilline – aminosides. La pénicilline et l’amoxicilline sont toujours efficaces sur le pneumocoque. Finalement, que ce soit en ville ou dans le cadre hospitalier, les résistances des bactéries aux antibiotiques n’ont pas globalement changé depuis 5 ans. Novembre 2001 - N° 23 27 EXERCER AUJOURD’HUI Bacillus Anthracis & la maladie du charbon B Garin – IPNC Dénommée anthrax en anglais la maladie du charbon est une anthropozoonose due à Bacillus anthracis, en français, ce terme signifie infection staphylococcique. Ce bacille gram positif est sous forme sporulée dans l’environnement et sous forme végétative chez son hôte, il est virulent par le biais de secrétions de toxines. La contamination des animaux se fait par ingestion de spores présentes dans le sol des pâturages. L’homme se contamine par voie cutanée, par inhalation ou par ingestion de spores au contact d’animaux malades ou de produits d’animaux contaminés (vétérinaires, agriculteurs, tanneurs). Il n’existe pas de transmission inter humaine. Les formes cliniques Trois formes cliniques sont décrites, d’inhalation, cutanée et gastro-intestinale. La forme «pulmonaire», d’incubation variable de 1 à 40 jours, présente un syndrome infectieux initial suivi d’une défaillance respiratoire avec syndrome septicémique. La radiographie pulmonaire montre un élargissement du médiastin avec des adénopathies. Des hémoptysies et une hémorragie méningée peuvent compléter le tableau. La létalité varie de 80 à 100 % et le délai moyen entre le début des symptômes et le décès est de 3 jours. La forme gastro-intestinale, d’incubation de 1 à 7 jours, débute par une gastro-entérite aiguë qui peut évoluer vers une diarrhée sanglante et un syndrome septicémique. La létalité varie de 25 à 60 % et peut survenir en quelques heures. La forme cutanée, la plus fréquente, d’incubation de 1 à 12 jours, débute par une papule prurigineuse suivi de vésicules qui s’ulcèrent puis la lésion évolue vers une escarre noire, non douloureuse avec un œdème local. Un syndrome septicémique peut apparaître et la létalité atteindre 20 %. Le traitement prophylactique des personnes exposées et le traitement des malades durent 8 semaines et s’administrent selon le protocole suivant : Au laboratoire En première intention, ciprofloxacine 1g / jour en 2 prises ou ofloxacine 800 mg / jour en 2 prises. En deuxième intention, doxycycline 200 mg / jour en 2 prises ou amoxicilline 3 g / jour en 3 prises. Les prélèvements sont manipulés sous hotte bactériologique, cultures et antibiogramme sont réalisés à partir de prélèvements humains (nasal, cutané, LCR, hémocultures) ou à partir du produit incriminé (lettre, aliment, eau, surface) et les résultats obtenus en 48 heures. Il existe une technique de diagnostic par PCR qui n’est pas disponible en Nouvelle Calédonie. Les traitements Adulte Enfants (moins de 15 ans) En première intention, ciprofoxacine 25 mg / kg / j en 2 prises sans dépasser 1 g / jour. En deuxième intention, doxycycline 4 mg / kg / j en 2 prises (contre indiqué en dessous de 8 ans) sans dépasser 200 mg / jour ou amoxicilline 80 mg / kg / j en 3 prises sans dépasser 3 g / jour. Sites internet : Ministère de la Santé : http://www.sante.gouv.fr/ La prévention du dopage F Lallemand Les cas de dopage involontaire sont malheureusement assez courants dans le sport actuel. Manque d’informations ? Volonté délibérée ? Des athlètes ? Des médecins ? du médicament, en particulier la rubrique «mise en garde» pour éviter l’utilisation des médicaments de «l’armoire à pharmacie familiale».. Il convient que les praticiens se sans information. renseignent lors de l’interrogatoire du niveau de pratique de leurs patients sportifs, tout sportif licencié étant susceptible d’être contrôlé, inopi- Les produits... nément, à l’entraînement ou en compétition. Certains produits sont soumis à Il appartient à chaque médecin certaines restrictions qui nécessitent d’éviter, dans la mesure du possible, une « justification thérapeutique ». la prescription de produits interdits - Le Salbutamol ou autres Béta-2(la pharmacopée est assez imposante mimétiques, nécessite la présentation pour éviter cette pratique) et de mettre par le sportif, lors du contrôle en garde les sportifs contre l’usage antidopage, d’un certificat du abusif de certaines molécules. pneumologue. Ce document doit avoir Il doit également attirer l’attention été réalisé dans l’année en cours. du patient sur la lecture de la notice - Les corticoïdes, que beaucoup Les rôles du médecin 28 Novembre 2001 - N° 23 de sportifs utilisent «larga manu» ne peuvent être prescrits, avec justificatif (l’ordonnance du médecin) que lorsqu’ils sont administrés par voie locale (inhalation buccale ou nasale, instillation oculaire et auriculaire ou topique cutané, ainsi que les infiltrations et la mésothérapie) mais sont interdits par injections (IM ou IV), par voie orale ou rectale. Dans le cas de prescription qu’il jugerait vraiment incontournable, le médecin doit renseigner son ordonnance en précisant la durée de l’exemption sportive (en fonction de la persistance supposée du produit dans l’organisme). Un nombre de plus en plus important de compétiteurs profitent de certaines ambiguïtés de la loi concernant les corticoïdes «justifiés» pour utiliser volontairement des produits interdits et préjudiciables à leur santé future. Il est clair que certains praticiens se rendent complices d’un tel détournement de la loi et de l’éthique; ils risquent d’être inquiétés comme toute personne qui favorise ou encourage le dopage et peuvent être passible de condamnation. Le bureau de la SMSPS Pour tous renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l e D r D O N N A D IE U R i c h a r d M é d e c i n d u C M S (2 5 2 6 6 8 ) e t / o u l e Dr LALLEMAND François Médecin Inspecteur Régional JS (27 27 89). GTV - GROUP EMEN T TECH N IQUE VÉTÉRIN AIRE GROUPEMENT TECHNIQUE VÉTÉRINAIRE TERRITORIAL AFFILIE A LA S.N.G.T.V. La kératite floconneuse de Nouvelle-Calédonie ne serait pas due aux fourmis électriques … J-Ch Vivier et F Régnier, vétérinaires En Nouvelle-Calédonie, les vétérinaires sont confrontés à cette kératite fréquente chez le chien et le chat, attribuée jusqu’ici à des piqûres de fourmis électriques (Wasmania auropunctata), faute d’étiologie connue. Cette théorie, accréditée par une prévalence supérieure chez les animaux vivants en brousse et à l’extérieur, est largement diffusée par le grand public, qui ne connaît que trop bien les cuisantes agressions de cette fourmi. Cependant, même si la lésion revêt l’aspect d’une zone cicatricielle stable posttraumatique, comment expliquer que l’on n’observe jamais le stade initial inflammatoire ? D’autre part, certains anciens disent avoir déjà observé cette lésion avant l’apparition de la fourmi électrique sur le territoire… Le docteur vétérinaire Maurice Roze, spécialisé en ophtalmologie, exerçant à Marseille, nous a fait part de ses observations sur le sujet, à l’occasion de sa venue en novembre en Nouvelle-Calédonie, pour animer le séminaire d’ophtalmologie. Seul le stroma cornéen est atteint, l’épithélium étant quant à lui intact. Cette absence de lésion de l’épithélium cornéen élimine les causes traumatiques par un agent extérieur du type fourmi électrique. L’aspect de la lésion serait plus en faveur d’une origine mycosique, avec stabilisation secondaire de la progression de l’agent pathogène, chaque lésion ne semblant pas dépasser les 6 mm de diamètre. Le Dr Roze n’a observé des lésions identiques qu’aux Antilles (indemnes de fourmis électriques) ou sur des animaux provenant des Antilles. Dans la littérature, un seul cas similaire est décrit : la kératite cotonneuse de Floride, dont les prélèvements cornéens n’ont pas permis d’identifier l’agent pathogène en cause, les dernières hypothèses étant en faveur d’une mycobactérie. On observe bien, en bas à droite, les lésions rondes encore bien distinctes. Les lésions La coalescence des lésions rend la vision difficile... La lésion typique est ronde, blanchâtre, de taille variable (0,5 – 3 mm de rayon), avec une opacité décroissant de façon centrifuge. Plusieurs lésions proches peuvent devenir coalescentes jusqu’à former une taie cornéenne complète. L’évolution est strictement non inflammatoire, l’œil n’est jamais réactif. Le stroma cornéen est atteint sur une profondeur n’excédant pas 0,3 mm soit la moitié environ de l’épaisseur de la cornée des carnivores domestiques. L’épithélium cornéen est par contre intact. Des analyses histologiques sont en cours. La vision ne semble affectée que dans les cas les plus importants. Le traitement et de recouvrer une cornée parfaitement translucide. Mais cela n’empêche Une kératectomie lamellaire superficielle pas la récidive, pas obligatoirement sur (profondeur d’environ 0,3 mm) pratiquée la zone initiale. Le faible nombre sous microscopie opératoire permet de d’animaux opérés ne permet pas faire disparaître totalement les lésions d’établir de statistiques. Un appel est lancé : Mais alors pourquoi les animaux vivant en plein air sont-ils plus sujets à cette affection ? Comment se fait-il que cette pathologie soit si peu connue dans le monde et n’ait été décrite que sous certaines latitudes ? Le mystère reste entier. C’est pourquoi le Groupement Technique Vétérinaire de Nouvelle-Calédonie (GTV-NC), en collaboration avec le Dr Roze, lance un appel à tous les vétérinaires ayant observé des cas similaires, afin de mieux connaître la répartition de cette pathologie dans le Pacifique Sud et d’en élucider l’étiologie. Le GTV-NC reste à votre disposition pour récolter toutes vos informations (commémoratifs, statistiques, photos, prélèvements en vue d’analyses de cornées complètes conservées dans du liquide de Bouin ou du glutaraldéhyde …) et les transmettre au Dr Roze, aux coordonnées suivantes : GTV-NC, BP 4249 - 98 847 Nouméa - Nouvelle Calédonie. Tel / fax : (687) 24. 07. 82 e.mail : [email protected] ou [email protected] Novembre 2001 - N° 23 29 ACTUALITÉS DU COTE DE L A CPS PACIFIQUE Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique La prolifération du VIH/SIDA dans le Pacifique Ch. Lepers Devant la croissance du nombre de cas de VIH/SIDA dans la région, les États et territoires océaniens doivent agir collectivement pour combattre la pandémie. La région est parvenue à un stade alarmant de la pandémie du VIH/SIDA. Le nombre de cas peut être relativement faible si on le compare à d'autres régions et continents du monde, notamment l'Afrique, mais il est très élevé par rapport à l'exiguïté des pays insulaires, et le nombre de cas signalés est en hausse. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le nombre de cas signalés de VIH a doublé en deux ans, passant de 1 541 cas en mai 1999 à 3 901 cas en juin 20011. La NouvelleCalédonie et la Polynésie française sont également touchées par la pandémie. Certains États et territoires océaniens n'ont pas encore enregistré de cas de VIH (voir le tableau), mais cela ne signifie pas qu'ils ne sont pas atteints. Des problèmes de confidentialité et les difficultés à obtenir les trousses d'analyse peuvent être en partie responsables de la déclaration incomplète du nombre de cas de VIH/SIDA. Nombre cumulé de cas de SIDA et de séropositivité signalés dans les États et territoires du Pacifique Total HIV États & Territoires Estimation de la population à mi - 2001 Date Incidence cumulée SIDA Nbre de cas notifiés (y compris le SIDA) Iles Cook 19 303 13/05/01 0 0 États fédérés de Micronésie 119 834 25/01/00 7 5 Iles Fidji 824 281 12/09/01 77 15 Guam 157 630 24/04/01 144 68 Kiribati 88 490 14/09/01 38 17 Iles Mariannes du nord 72 000 13/03/01 38 11 Iles Marshall 52 476 31/08/00 9 2 Nauru 12 725 24/09/99 1 0 Niue 1 877 26/06/01 0 0 Nouvelle Calédonie 216 860 01/10/01 237 86 Palau 20 007 04/07/01 4 2 Papouasie Nouvelle Guinée 5 236 878 06/01 3 901 1 336 Pitcairn 40 31/10/00 0 0 Polynésie Française 239 674 31/10/01 216 77 Iles Salomon 421 966 21/12/00 1 0 Samoa 170 919 03/01 12 9 Vous y trouverez : Samoa américaines 58 752 15/05/01 0 0 Tokelau 1 500 15/11/00 0 0 - les derniers chiffres concernant le VIH/SIDA en Océanie, Tonga 99 303 03/01 12 9 Tuvalu 9 989 25/06/99 2 0 Vanuatu 194 632 15/02/99 0 0 Wallis & Futuna 14 702 16/10/00 2 1 Source : Site Web du projet CPS de lutte contre le VIH/SIDA et des MST, page Web de statistiques sur le VIH/SIDA <http://www.spc.int/aids/General_Info/hivcases.htm>, 31 octobre 2001. Programme Démographie/Population de la CPS, pour l'estimation de la population mi-2001. http://www.spc.int/aids/ Visitez le site Web du projet CPS de lutte contre le VIH/SIDA et les MST. - des supports éducatifs sur le SIDA et les MST, - des informations sur les préservatifs, - des publications, etc… 1 L'augmentation du nombre de cas déclarés peut être imputable à l'amélioration du système de surveillance en Papouasie-Nouvelle-Guinée au cours des dernières années. 30 Novembre 2001 - N° 23 ACTUALITÉS DU COTE DE L A CPS PACIFIQUE Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique Le moment est venu de se concerter... Un atelier de consultation, juin 2001. Une action généralisée et concertée de la région revêt une importance particulière pour la lutte contre la pandémie . Réunions et ateliers de consultation, 2001. U Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) sur le VIH/SIDA, juin 2001. U ne délégation océanienne a assisté à la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) sur le VIH/SIDA à New York, du 25 au 27 juin 2001. Les trois sousrégions, la Mélanésie, la Micronésie et la Polynésie, étaient représentées. L'AusAID, la NZODA et divers organismes de l'ONU ont apporté leur concours financier et administratif. L'équipe de la CPS était composée du Dr Jimmie Rodgers, premier directeur général adjoint (Suva) et d'Andrew Peteru, coordonnateur/chargé de la formation du projet de lutte contre le VIH/SIDA et les MST. Le principal objectif que poursuivaient les délégués à l'UNGASS était de faire ressortir les problèmes particuliers auxquels doivent faire face les îles du Pacifique confrontées à la prolifération du VIH/SIDA; en effet, les travaux de la conférence étaient en grande partie consacrés à d'autres régions, notamment l'Afrique. Les délégués océaniens ont dû convaincre le reste du monde que leurs problèmes étaient suffisamment importants pour ne pas être négligés. Les délégués ont profité de l'occasion pour se réunir et convenir d'une approche commune à la lutte contre le VIH/SIDA. n atelier de consultation pour l'élaboration d'un programme régional de lutte contre le VIH/SIDA/IST, parrainé par l'Agence australienne pour le développement international (AusAID), avec la participation directe de la CPS, s'est déroulé à Nadi (Îles Fidji), du 13 au 15 août 2001. Il réunissait des secrétaires d'État et des hauts-fonctionnaires des ministères de la Santé, du Plan et des Finances, ainsi que des représentants des ONG de dix États et territoires océaniens. Sixième Congrès International sur le SIDA en Asie et dans le Pacifique (ICAAP), octobre 2001. L e Sixième Congrès International sur le SIDA en Asie et dans le Pacifique s'est déroulé à Melbourne (Australie), du 5 au 10 octobre 2001. Le thème de ce sixième Congrès était ‘Faire tomber les barrières’. La CPS a coparrainé et participé à l'organisation du Congrès avec d'autres organismes régionaux et des organismes bailleurs de fonds. Toutes ces réunions ont été très utiles. Elles ont permis une mise au point sur la situation du VIH/SIDA dans le Pacifique. Une nouvelle stratégie régionale de lutte contre le VIH/SIDA et les MST est en cours de production et la deuxième conférence régionale sur le SIDA et les MST est prévue pour l'année 2002. PUBLICATIONS A l'occasion de la journée mondiale du SIDA (1er décembre), "BISES", le Bulletin d'Informations Sanitaires et Epidémiologiques de Polynésie française a publié un numéro Contact: Bureau d'Épidémiologie et de Statistiques Sanitaires - Direction de la Santé Ministère de la Santé de la Fonction Publique et de la Rénovation Administrative BP 611 - 98713 PAPEETE - TAHITI - Polynésie Française Tél.: (689) 46 00 56 - Télécopie: (689) 46-00-59 ou 43-00-74 La dernière lettre d'information du projet de lutte contre le VIH/SIDA et les MST de la CPS contient des informations sur l'Assemblée Générale des Nations Unies. Elle contient également, entre autres, un article sur l'allaite- Novembre 2001 - N° 23 31 EXPEDITEUR: A.D.I.M.- N.C., EXPEDITEUR: ZOMIGOROTM 2,5 MG. Comprimé orodispersible. COMPOSITION: Zolmitriptan. 2,5 mg par comprimé orodispersible. FORME PHARMACEUTIQUE: Comprimé orodispersible. DONNEES CLINIQUES: INDICATIONS THERAPEUTIQUES: traitement de la phase céphalalgique de la crise de migraine. POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION: Le zolmitriptan ne devra pas être utilisé à visée prophylactique. Il est recommandé de prendre le comprimé le plus tôt possible dès l'apparition de la céphalée migraineuse. Cependant, le zolmitriptan est aussi efficace lorsqu'il est administré plus tard. Le zolmitriptan est inefficace lorsqu'il est administré au moment de l'aura. Il est déconseillé de l'administré au moment de l'aura. Adulte: dose recommandée pour le traitement de la crise de migraine : un comprimé à 2,5 mg. Le comprimé orodispersible se dissout rapidement dans la bouche et peut être avalé sans eau, permettant une administration précoce. Le comprimé orodispersible peut être utilisé lorsqu’une boisson n’est pas disponible, ou pour éviter les nausées et les vomissements qui peuvent accompagner la prise de comprimé avec du liquide. Efficacité significative dans l’heure suivant la prise du comprimé. Apparition retardée de l’effet pour certains patients en raison de l’absorption plus lente du zolmitriptan sous forme de comprimé orodispersible comparativement au comprimé pelliculé. Autres détails. Cf Vidal. Enfants : Cf Vidal. Sujet âgé : Cf Vidal. Insuffisant hépatique, insuffisant rénal : Cf Vidal. CONTRE-INDICATIONS : Ce médicament NE DOIT JAMAIS ETRE utilisé dans les cas suivant : Hypersensibilité à l’un des constituants.. Antécédents d’infarctus du myocarde ou pathologie cardiaque ischémique, vasospasme coronarien (Angor de Prinzmetal), pathologie artérielle périphérique ou symptômes de pathologie cardiaque ischémique ou signes compatibles avec pathologie cardiaque ischémique. Antécédents d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’accident ischémique transitoire (AIT). Syndrome de Wolf Parkinson White ou troubles du rythme liés à une voie de conduction accessoire, connus. Hypertension modérée ou sévère et hypertension légère non contrôlée. Association à l’ergotamine ou au dérivé de l’ergotamine (y compris méthysergide) et association aux autres agonistes des récepteurs 5HT1D. En cas de phénylcétonurie (présence d’aspartam). Association aux inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO). MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS PARTICULIERES D’EMPLOI : Le zolmitriptan ne doit être utilisé qu’après un diagnostic certain de migraine. Le zolmitriptan n’est pas indiqué dans le traitement des migraines hémiplégiques, basilaires ou ophtalmoplégiques. Autres détails : cf Vidal. INTERACTIONS AVEC D’AUTRES MEDICAMENTS ET AUTRES FORMES D’INTERACTIONS : L’association du zolmitriptan au propranolol est à l’origine d’une légère augmentation des paramètres pharmacocinétiques (concentration maximale, aire sous la courbe) du zolmitriptan sans retentissement au plan hémodynamique ou en ce qui concerne la tolérance. Autres détails : Cf Vidal. GROSSESSE ET ALLAITEMENT : CF Vidal. EFFET SUR L’APTITUDE A CONDUIRE ET A UTILISER DES MACHINES : L’attention des conducteurs de véhicules et des utilisateurs de machines sera attirée sur les risques de somnolence ou de vertiges dus à la migraine ou au traitement par le zolmitriptan. EFFETS INDESIRABLES : Cf Vidal. SUDOSAGE : Cf Vidal. PROPRIETES PHARMACODYNAMIQUES : ANALGESIQUES / AUTRES MEDICAMENTS ANTIMIGRAINEUX. Cf Vidal. PROPRIETES PHARMACOCINETIQUES : Absorption : Cf Vidal. Distribution : Cf Vidal. Métabolisme : Cf Vidal. Elimination : Cf Vidal. Forme comprimé orodispersible : Cf Vidal. Populations particulières : Cf Vidal. DONNEES DE SECURITE PRECLINIQUES : Cf Vidal. DONNEES PHARMACEUTIQUES : Durée de conservation : Cf Vidal. Précautions particulières de conservation : Cf Vidal. Instructions pour l’utilisation, la manipulation et l’élimination : Cf Vidal. PRESENTATION ET NUMERO D’IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE - CLASSIFICATION EN MATIERE DE DELIVRANCE. Liste I. Pour un comprimé pelliculé : 347 344-3. 2 comprimés sous plaquette thermoformée. 344 539-8. 6 comprimés sous plaquette thermoformée. 353 3636. 2 comprimés sous plaquette thermoformée. 353 364-2. 6 comprimés sous plaquette thermoformée. 353 366-5. 12 comprimés sous plaquette thermoformée. EXPLOITANT : ASTRAZENECA 1, Place Renault – 92 844 Rueil Malmaison Cedex – Tel : 01 41 29 40 00 DATE DE REVISION : Août 20005 ZOMIGpelliculé & orodispersible/MLC/1000.1 BP 14 999 - 98 803 NOUMEA Cedex LAURÉAT DU CHALLENGE QUALITÉ 1999 3ème prix – catégorie entreprise de moins de 10 personnes. PHARMACAL, DÉPARTEMENT DENTAIRE: L’EXPÉRIENCE, LA COMPÉTENCE, LE SERVICE. Show room et accueil: 210 rue de Gervolino, Tel: 35 23 23 Fax: 35 49 51 Contact: Éric Pelé: 79 27 61 COMMUNIQUÉ Certificat d’ Université DROIT MÉDICAL ET DE LA SANTÉ. Année 2002. Entre le 25 Février et le 02 mars 2002 sera organisé dans les locaux de l’ Université de Nouville, en coopération avec l’université d’Aix Marseille, un diplôme d’université du DROIT MÉDICAL ET DE LA SANTÉ (*). Il est ouvert aux médecins mais aussi aux autres professions médicales de Nouvelle Calédonie et de Tahiti. L’inscription sera de 15 000 F CFP. La semaine suivante (du 4 au 9 mars) auront lieu des conférences ouvertes à tous. La confirmation des dates et les modalités d’inscription vous seront communiquées ultérieurement. PROGRAMME PRÉVISIONNEL Du Certificat d’ Université (analyse historique, positive et prospective, examen séparé de deux thèmes: la responsabilité médicale et le secret médical). MERCREDI L'ordre des médecins (Histoire de l'institution, organisation actuelle de l'ordre, rôle et compétences des juridictions ordinales). JEUDI Le médecin et les institutions sanitaires et sociales (le système hospitalier public et privé, la sécurité sociale). VENDREDI La profession pharmaceutique (Le monopole pharmaceutique, la responsabilité des pharmaciens au titre de l'exécution des prescriptions médicales). SAMEDI Les associations de médecins. La médecine libérale et le droit fiscal. LUNDI Programme des Les droits du médecin (le monopole de l'exercice de la médecine, la liberté d'installation, la liberté de prescrip- SOIRÉES CONFÉRENCES DROIT DE LA SANTÉ, qui suivront la formation DU. tion et la protection contre l'exercice illégal de la médecine). - La responsabilité médicale. MARDI - Le secret médical. - Les ordres professionnels dans le domaine de la santé publique . - Le droit face à l'altération des capacités mentales. - D'Hippocrate à la bioéthiques: vingt-quatre siècles de controverses médicales et juridiques à propos de la procréation. (*): Le Professeur Antoine Leca ( de la Faculté de Aix Marseille ) sera le principal intervenant. Les cinq premières demi-journées lui seront confiées tandis que le droit local sera traité par des enseignants de notre université ( Monsieur Thierry Granier pour le droit des sociétés et Madame Nicole Bossa pour le droit fiscal ). Monsieur Thierry Granier est maître de conférences de droit privé, Madame Bossa est une fiscaliste qui intervient dans notre établissement en temps que vacataire. Elle est inspectrice des impôts. Les modalités d’inscription vous seront communiquées ultérieurement. Contact: [email protected] NOUVEAU dans les douleurs de l’adulte EFFERALGAN PARACÉTAMOL 1 g / prise, Jusqu’à 4 g / jour... 1G LA DOSE ANTALGIQUE OPTIMALE EN 1 SEUL COMPRIME Pour tous renseignements complémentaires, se reporter au dictionnaire VIDAL 32 Novembre 2001 - N° 23