La boutique multigestion à Genève
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La boutique multigestion à Genève
PAGE 4 mercredi 30 septembre 2015 L’accent sur le marché de la numérisation PWC. Honoraires en hausse de 2% en 2014/15. Marges stables mais sous pression. «Pour l’exercice en cours, nous nous attendons à une croissance équivalente voire légèrement supérieure à celle de l’exercice écoulé» anticipe Urs Honegger, le CEO du cabinet de révision et de conseils PwC Suisse, numéro un du pays dans l’audit et dans le conseil fiscal. PwC a fait état mardi d’un produit d’honoraires (chiffre d’affaires) brut en progression de 2% à 821 millions de francs au titre de l’exercice 201415 (à fin juin). Dans son métier principal de l’audit, les affaires ont cependant fléchi de 2% à 387 millions de francs. Elles ont stagné dans le conseil juridique et fiscal (276 millions) et bondi de 17% dans le conseil économique, porté par les activités de consulting et liées à des transactions (deals). Les effectifs du groupe se sont d’ailleurs étoffés d’une centaine d’employés en l’espace d’un an (à plus de 2760). “A la faveur de ce renfort, nous nous attendons à une augmentation de la demande en particulier dans le domaine du tournant technologique ou de la numérisation qui, à notre sens, recèle un grand potentiel pour nous. Tous secteurs confondus, les entreprises demandent des données fiables pour prendre leurs décisions commerciales” explique encore le CEO. En clair: le boom des données numériques révolutionne le monde des affaires. En termes de segments de clientèles, PwC a enregistré une croissance soutenue des honoraires (+11% en 2014/15) dans le segment du commerce de détail, pharma, énergie et industrie alors qu’un recul de 7% a été essuyé dans le segment de la finance et de l’immobilier. Explication du CEO: “le secteur bancaire compte quelques établissements en moins mais le secteur financier recèle encore pour nous beaucoup de potentiel”. A son gré, ce recul s’explique surtout par un effet de base lié aux échéances variables des grands projets. A l’instar de nombre de ses concurrents, le cabinet PwC ne publie pas ses chiffres de rentabilité. Mais “les marges tendent à se trouver sous pression. Car nos clients font l’objet d’une pression sur les marges qu’ils répercutent. Il faut être innovatif pour les conserver” commente à ce sujet le CEO. Au chapitre des défis, Urs Honegger mentionne en premier lieu le maintien d’un cadre réglementaire et légal propice au développement économique de la Suisse. D’où l’importance de la réforme en cours de l’imposition des entreprises III (RIEIII) qui doit contribuer à renforcer la compétitivité de la Suisse et sa fiabilité en tant que partenaire pour les entreprises domestiques et étrangères, mais aussi pour les PME du pays. – (PK) SUISSE La boutique multigestion à Genève ALEXANDRE COL. L’ex-responsable de l’alternatif chez Rothschild explique pourquoi il s’est mis à son compte. Et quel type de gestion il propose. Alexandre Col a officiellement présenté sa nouvelle société d’asset management, hier à Genève. L’ancien responsable de la multigestion chez Rothschild lance IterAM, avec ses anciens collaborateurs Alexandre Pini, Marc Sbeghen et Jaume Sabater, qui avaient quitté la banque en même temps que lui, mi-2014 (L’Agefi du 2 juin 2014). Claude Messulam, l’ancien directeur général de la banque genevoise, est par ailleurs le chairman du groupe de quatorze collaborateurs, qui est présent à Genève et au Luxembourg. Après neuf mois d’existence, IterAM (iter signifiant chemin ou voyage en latin) gère 600 millions de dollars d’actifs à l’issue d’un premier tour de table restreint. La présentation d’hier, qui a réuni une centaine de personnes pour ce qui était l’événement du jour à Genève, marque le lancement d’un road show en Suisse et en Europe qui est destiné à promouvoir le premier produit du groupe, Nova Absolute Return. Ce fonds de hedge funds dans une enveloppe SICAV affiche 200 millions de dollars d’actifs et son représentant en Suisse est la société Carnegie. Positionné à 15% dans du long/short equities, à 20% dans des stratégies macro et à 65% dans des stratégies non corrélées, le fonds à liquidité mensuelle compte parmi ses principales positions le Children Investment Fund, Davidson Kempner, Millenium ou le fonds Eureka de Marshall Wace. Pourquoi avez-vous décidé de lancer votre propre société? Cette décision s’est déroulée en deux étapes. J’ai d’abord décidé de quitter Rothschild car je n’y étais plus heureux. Je suis un homme qui quitte sa femme car il n’est plus heureux, pas parce qu’il en a trouvé une autre. Pour quelles raisons? Rothschild a été l’unique employeur de ma carrière. Pendant 18 ans, il y a régné un vrai esprit d’entreprise qui permettait de porter haut la bannière d’un nom dont nous étions fiers. Puis j’ai eu le sentiment, durant les deux années qui ont précédé mon départ, que cet esprit d’entreprise n’était plus à l’ordre du jour. En outre, le déplacement de la multigestion dirigée depuis Genève dans le giron du métier de gestion traditionnelle a donné lieu à une opposition structurelle entre les collaborateurs. J’ai quand même défendu le nouveau projet pendant deux ans. Puis vous avez reçu une offre d’un concurrent? Cela ne s’est pas passé de cette façon. Après avoir annoncé mon départ, j’ai effectivement reçu des offres et j’ai mené la réflexion jusqu’au bout concernant l’une d’elles. Mais, à l’âge de 50 ans, j’ai ressenti davantage d’envie pour une aventure avec les «family & friends» que pour un poste d’employé. Après avoir été en partie entrepreneur pour Rothschild, il était temps de le devenir pour moi-même. Puis les trois autres dirigeants de l’asset management dans la banque ont décidé de me rejoindre. rie financière. Nous nous occupons du statut d’un fonds, de sa vie sociale, de la bonne rédaction du prospectus ou du rapport d’audit, etc. Ces actifs proviennent de gens proches, qui nous connaissent et nous ont fait confiance dans cette aventure dès le premier jour. A part deux mandats, il s’agit exclusivement d’anciens clients. Dans votre nouvelle société, effectuez-vous la même gestion que celle pratiquée au sein de la banque? Pour attirer de nouveaux clients, en particulier institutionnels, vous devrez montrer un track record d’au moins cinq ans. Exactement la même, par la même équipe et avec la même offre. Nous identifions les meilleurs gérants où qu’ils se trouvent dans le monde et nous nous appuyons sur le réseau que nous avons constitué lors de notre quinzaine d’années d’expérience commune. C’est un «people business». La presse financière anglo-saxonne a récemment mentionné le retrait de 70 milliards des marchés actions par des fondations du Moyen-orient. C’est un thème que nous suivons depuis mai, grâce à notre réseau. Comme nous avions shorté les subprimes suite à une visite de Paulson en 2007. Mon track record remonte à 2006, avec la même stratégie, la même équipe, et nous gérons déjà 600 millions d’actifs. On pourrait presque dire qu’il ne s’agit pas vraiment du lancement d’un nouveau produit, mais de la poursuite d’une approche qui existait depuis longtemps. D’où proviennent les 600 millions que vous gérez? Je précise que nous gérons 600 millions de dollars et que 200 millions supplémentaires nous ont été confiés pour de l’ingénie- La concrétisation de la nouvelle approche des gérants indépendants PIGUET GALLAND. Yves Von der Mühll (ex-Credit Suisse) prend la direction de ce segment. Yves Von der Mühll prend la direction du pôle Gérants indépendants de Piguet Galland. Il sera principalement chargé de dynamiser l’offre existante et de la mettre en adéquation avec les nouvelles orientations stratégiques de la banque. Jusque récemment, les services aux gérants indépendants de Piguet Galland ont porté pour l’essentiel sur le service dépositaire, l’exécution d’ordres, le financement tant hypothécaire que lombard et les solutions d’investissements. Avec le repositionnement de Piguet Galland sur une gestion du patrimoine plus globale, la gamme va désormais se développer sur les services advisory sur mesure, la prévoyance et la planification financière. En redéfinissant ainsi les contours de sa proposition, Piguet Galland entend permettre aux gérants indépendants avec lesquels elle travaille de générer une valeur ajoutée plus substantielle auprès de leurs clients et d’accroître leur volume d’activités, selon un communiqué hier. Yves Von der Mühll a entamé son YVES VON DER MÜHLL. Depuis 2012, il dirigeait le desk clientèle premium de Credit Suisse Genève. parcours professionnel chez Citibank, où il s’est retrouvé en poste à Genève, à New York puis à Zurich. Pour Citibank, il s’est essentiellement consacré au marketing de crédit et de services transactionnels pour de grandes banques et à la promotion de solutions d’investissement en marque blanche. Il a ensuite rejoint en 2001 le Credit Suisse où il s’est tourné vers le métier de banquier privé, exercé sur la zone EMEA puis sur le marché suisse. Depuis 2012, il dirigeait le desk clientèle premium de Credit Suisse Genève avec une offre pouvant aller jusqu’aux transactions corporate. «Nous sommes ravis que Yves Von der Mühll puisse redimensionner ces services qui sont pour nous un axe de développement très important», souligne Olivier Calloud, CEO de Piguet Galland dans le communiqué. «Nous avons toujours considéré les gérants indépendants avec lesquels nous travaillons comme des partenaires à part entière. Maintenant que l’offre globale de Piguet Galland s’étoffe de manière solide, il est temps que nous les fassions profiter de nos avancées dans ces domaines clés que sont la prévoyance ou la planification financière, à plus forte raison s’ils opèrent sur une clientèle suisse.»n Dans votre emploi précédent, vous avez pu éviter d’instaurer des gates dans vos fonds pendant la crise financière, et vos clients en avaient été reconnaissants. Ce sera peut-être plus difficile maintenant que vous ne pouvez plus vous appuyer sur une structure de la taille du groupe Rothschild? Une précision, tout d’abord: nous avons pu éviter les gates car les portefeuilles permettaient de faire face aux remboursements et car les clients avaient confiance en nous, donc ils n’ont pas voulu sortir. Nous sommes dans la même situation aujourd’hui, car nous effectuons la même gestion, qui assure la liquidité, et nos clients nous font confiance. Même si votre fonds Nova assure une liquidité mensuelle alors que certaines de vos plus importantes positions ont des échéances plus longues? C’est le principe de l’assurance : si tous les clients subissent un dommage en même temps, il y a un problème. Mais notre portefeuille contient des fonds à liquidité mensuelle, d’autres à liquidité trimestrielle et nous conservons suffisamment de cash pour compenser. INTERVIEW: SÉBASTIEN RUCHE SI TOUS LES CLIENTS SUBISSENT UN DOMMAGE EN MÊME TEMPS, IL Y A UN PROBLÈME. MAIS NOTRE PORTEFEUILLE CONTIENT DES FONDS À LIQUIDITÉ MENSUELLE, D’AUTRES À LIQUIDITÉ TRIMESTRIELLE ET NOUS CONSERVONS SUFFISAMMENT DE CASH POUR COMPENSER. CREDIT SUISSE: amende de 4,3 millions de dollars Credit Suisse a été condamné à payer une nouvelle amende aux EtatsUnis. Sa filiale américaine Credit Suisse Securities (USA) LLC devra payer une amende de 4,3 millions de dollars à cause de la transmission de données incomplètes de clients (données «Blue Sheet»), a indiqué l’autorité de surveillance SEC, hier dans un communiqué. Les irrégularités se sont étendues sur deux ans. Credit Suisse a accepté de payer 4,3 millions de dollars pour régler cette affaire, selon la SEC. La banque a aussi admis avoir violé des délais et des prescriptions de la SEC. Il n’a pas été possible d’obtenir un commentaire de Credit Suisse hier soir. TRAJECTOIRES SOCIÉTÉ GÉNÉRALE PRIVATE BANKING: comité exécutif renforcé. Société Générale Private Banking (Suisse) renforce son comité exécutif avec trois nominations. Olivier Lecler a été nommé directeur général adjoint au 1er septembre 2015. Il occupait précédemment la fonction de directeur général adjoint de Société Générale Bank & Trust à Luxembourg. Julien Duniague a été nommé directeur commercial et marketing fin 2014. Il était précédemment directeur commercial adjoint. Nicole Favre a été nommée chief operating officer en juin 2015. Elle était précédemment chief operating officer adjoint. Sous la direction d’Yves Thieffry, directeur général de Société Générale Private Banking (Suisse), ces nominations s’inscrivent dans une dynamique de renforcement de la qualité des services proposés par la banque privée à sa clientèle, selon un communiqué. MAZARS (SUISSE): nouvelle responsable du secteur assurances LA GAMME VA DÉSORMAIS SE DÉVELOPPER SUR LES SERVICES ADVISORY SUR MESURE, LA PRÉVOYANCE ET LA PLANIFICATION FINANCIÈRE. Denise Wipf a été nommée responsable du secteur des assurances de Mazars Suisse au 1er septembre 2015. Elle avait rejoint Mazars en 2009. Elle est responsable des mandats d’audit et de conseil pour le secteur des assurances. Denise Wipf est expert-réviseur agréé par l’Autorité fédérale de surveillance en matière de révision (ASR). Elle est spécialisée dans les audits financiers, opérationnels et prudentiels. Elle est également membre de la commission «assurances» d’ExpertSuisse.