Historique Kilimandjaro
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Historique Kilimandjaro
Terra Ultima & Explotrateur Voyages présente: Exp KILIMANDJARO lora te TER ur Voy 3 2 8 R A U LT a g e s & Mon Ontari IMA o tréa l, Q Est TEL uéb ec (514 EPHON ) 94 E 0-12 F 23 AC (514 SIMIL E ) 84 7-53 23 Saison 2012-2013 Récit historique Par Pierre-Paul Bleau Histoire de l’ascension du Kilimandjaro. Il était près de 11 h 00, le 6 octobre 1889. Avec prestance, Hans Meyer planta un petit drapeau allemand sur le sommet du Kibo alors qu’au même moment Ludwig Purtscheller, son compagnon autrichien, poussa trois hourras d’enthousiasme. Après s’être félicités de leur exploit, Meyer ne perdit pas une seconde pour baptiser ce point culminant de l’Afrique et de l’Empire germanique du nom de ‘’Pic de l’Empereur Guillaume’’. Il remercia, par ailleurs, Njaro, l’esprit protecteur de cette montagne, pour sa grâce d’avoir empêché que la neige et la tempête ne mettent fin à leur ascension. Enfin, Meyer sortit de ses poches deux gâteaux au chocolat qu’ils mangèrent rapidement, bien assis comme des écoliers sur ce volcan éteint. Il ne faut pas se surprendre de l’étroite collaboration entre les alpinistes autrichiens et allemands puisqu’il y avait eu un moment fort, en juillet 1800, lorsque le point culminant de l’Autriche, le mont Grossglockner, fut gravi par une expédition d’une soixantaine de personnes incluant des dignitaires des deux côtés, cela sous la gouverne du prince autrichien Franz Xaver Graf von Salm. Campement dans les caves sur le Kilimandjaro. Ludwig Purtscheller Hans Meyer Première ascension du Kilimandjaro en 1889. TERRA ULTIMA, 328 Ontario Est, Montréal, QC | 514-940-1223 | www.terraultima.ca LE KILIMANDJARO - HISTOIRE! Village chagga au pied du massif du Kilimandjaro, 19e siècle Des comtes, des aristocrates et, majoritairement, des hommes de science reliés à la géographie, la géodésie et la glaciologie ont pu profité des largesses du prince. En effet, du champagne et du Tokay alsacien, agrémentés de figues et d’ananas, constituaient un des menus de haute altitude. C’est plus tard, en 1862, que les clubs autrichien et allemand furent mis sur pied suivant le modèle britannique du célèbre Alpine Club de Londres fondé en 1857. 2 PAGE Carte du Kili, 19e siècle L Hans Meyer était un géographe de la bourgeoisie allemande qui avait voyagé en Inde, en Amérique du Nord et du Sud de même qu’en Afrique du Sud. La première tentative de Meyer du Kilimandjaro en 1887 le poussa jusqu’à la base du Kibo où la présence de la neige et de la glace dépassa largement les capacités de son équipement alpin insuffisant. Même barrière, l’année suivante, cette fois accompagné d’un jeune cartographe autrichien de 24 ans sans expérience tangible de la haute montagne, Oscar Baumann. Face à ces revers, Meyer décida, pour sa troisième tentative, d’être accompagné d’un professeur de gymnastique émergeant des écoles d’escalade dans les Alpes autrichiennes; un escaladeur de parois de calcaire dans des massifs de peu d’altitude n’ayant pas recours au guide. L’élu, Ludwig Purtscheller, était de la lignée des premiers alpinistes autonomes ne reculant ni devant les efforts ni face aux dangers; de ceux qui affirmaient haut et fort que les gestes de l’escalade se rapprochent de la pratique gymnique, que ce soit le transfert du poids du corps de l’athlète dans le mouvement de ses jambes, les tractions qu’exerce le gymnaste sur ses bras et ultimement le point d’équilibre toujours recherché, surtout par un alpiniste. TERRA ULTIMA, 328 Ontario Est, Montréal, QC | 514-940-1223 | www.terraultima.ca LE KILIMANDJARO - HISTOIRE! PAGE 3 De plus, Meyer ne voulait plus rien laisser au hasard en retenant un grimpeur exceptionnel qui avait non seulement gravi plus de 1 500 sommets jusqu’à leur tentative d’octobre 1889, mais avait été de la première cordée traversant les trois pics de la Meije en 1885 avec les frères Zsigmondy également d’illustres alpinistes autrichiens. C’est dire que la bourgeoisie prussienne, dont était Hans Meyer, projetait très certainement en la personne de Purtscheller le prototype d’une nouvelle noblesse, soit la figure de l’alpiniste comme chevalier conquérant de nouveaux espaces, donc de nouveaux sommets. Il faut rappeler que la première vision du Kilimandjaro par un Européen se passa dans un contexte pastoral puisque ce fut un missionnaire allemand luthérien, Johann Ludwig Krapf, qui, en 1848, aperçut la montagne légendaire sa bible à la main. Il fut informé par le sultan de Zanzibar que ce haut lieu était couvert d’une matière blanche et habité par des djinns ainsi que des esprits diaboliques. Une manière de faire peur car les marchands arabes, confortés dans le trafic des esclaves et de l’ivoire, ne tenaient pas à ce que les Européens les concurrencent. L’année suivante, un collègue missionnaire de Krapf, Johannes Rebmann, s’aventura avec son guide à grimper jusqu’à ce qu’ils aient vu de la neige. Cette découverte inopportune d’un regard étranger remit en cause les croyances de la tribu locale Chagga voulant que la couleur blanche du sommet ait été de l’or ou même de l’argent. Ainsi, les missionnaires interprétaient les mots ‘’Kilima’’ et ‘’Njaro’’, en langue chagga, comme signifiant respectivement ‘’montagne’’ et ‘’neige’’. Représentation masaì du Kilimandjaro Johannes Rebmann TERRA ULTIMA, 328 Ontario Est, Montréal, QC | 514-940-1223 | www.terraultima.ca LE KILIMANDJARO - HISTOIRE 4 PAGE Entre la colonie allemande et britannique: La présence inattendue de la neige, sous l’équateur, annoncée par Rebmann dans ses carnets de notes, fit bondir le grand géographe anglais William Wooley qui se représentait la montagne recouverte de corail rouge et dont le nom était ‘’Kirimanjara’’. Il accusa le missionnaire allemand de 29 ans d’avoir eu une vue affaiblie par une trop grande imagination. Or, cet accrochage, entre un missionnaire convaincu de son observation, d’autant plus qu’il connaissait grandement les Alpes enneigées, et un spécialiste de la cartographie d’Afrique sceptique, fit en sorte que d’autres explorateurs voulurent confirmer la possibilité scientifique de la présence de cet élément, habituellement nordique, qu’est la neige. En 1861, un baron allemand et un botaniste britannique ont attesté, à un peu moins de 3 000 m, de cette présence unique. Le jeune missionnaire n’était donc pas un hurluberlu. Ces explorateurs ont également établi une topographie des cours d’eau environnants et des cônes volcaniques en grand nombre. Grâce à cet épisode marquant de la recherche savante en ce milieu de 19e siècle, soutenue par les pays colonisateurs, l’Afrique orientale et particulièrement la région du Kilima-Njaro étaient devenues de nouveaux points de repère sur toutes les cartes topographiques. Timbre poste d’Afrique de l’est, vers 1930 Si l’on s’attarde à la langue taita, pratiquée aussi dans la région du Kilima-Njaro, il serait plus à propos alors de traduire les deux particules du nom de la montagne de la manière suivante : ‘’kilima’’ voudrait dire ‘’la petite montagne’’ - le qualificatif de ‘’petite’’ exprimant l’affection des autochtones pour ce massif - et ‘’njaro’’ correspondrait à ‘’caravane’’ considérant l’attrait majeur de cette région pour les trafics de toutes sortes. En effet, ces trafics ont évidemment nécessité l’organisation d’innombrables caravanes, lesquelles ont intégré diverses populations, diverses religions, diverses langues et ainsi une variété de cultures à travers l’histoire du continent africain. TERRA ULTIMA, 328 Ontario Est, Montréal, QC | 514-940-1223 | www.terraultima.ca THE COLLECTOR! Julius Nyerere, 1er président de la Tanzanie, en compagnie d’Alexander Nyirenda. Bien avant la colonisation du 19e siècle par l’Europe et surtout pendant celle-ci, les caravanes étaient hiérarchisées avec en haut les guides, les interprètes, les porteurs d’armes, les cuisiniers et en bas les porteurs et les serviteurs. Aussi, la majorité des guides et des porteurs avaient été d’abord des enfants volés par les marchands d’esclaves dans les villes côtières de l’Océan indien. Ce grand nombre trouvait dans les caravanes une possibilité – souvent l’unique - de gagner des sous afin de vivre. Presque tous d’anciens esclaves, guides et porteurs ont dû se forger une nouvelle identité au contact de tous ces marchands échangeant des produits de luxe, tels que l’ivoire, la corne de rhinocéros, les carapaces de tortue et la cire d’abeilles, vers la Chine et l’Inde en retour d’épices, de soie et de porcelaine qui seront revendus en Europe pour des armes, des tissus de qualité et des perles. PAGE 5 Ascension de 1961. La photo ci-haut représente l’ascension symbolique du Kilimandjaro par Alexander Nyirenda et son équipe. L’objectif était de monter un flambeau au sommet en l’honneur de l’indépendance de la Tanzanie en 1961. Il porte depuis le nom de pic Uhuru, signifiant “Liberté” en swahili. The Collector, 1234 Main Street, Any Town, State ZIP | 123-456-7890 | www.apple.com/iwork LE KILIMANDJARO - HISTOIRE! PAGE 6 Le Kili et ses richesses S’il est une identité particulièrement riche que renferme la plus haute montagne d’Afrique, au-delà de ses neiges, de la faune majestueuse de la plaine, des Maasaï ou de son tourisme mondialisé, c’est celle du peuple Chagga, à forte population, sur des pentes aux sols volcaniques fertiles propices aux bananiers et aux caféiers, entre 1 200 et 1 800 m, soit l’étagement moyen avec d’autres plantes constituant un paysage verdoyant et souvent humidifié. L’étagement supérieur, de 1 800 à 2 000 m, est la forêt de montagne avec ses pâturages d’élevage. Enfin, les basses terres avec des céréales, des légumineuses et des plantes à tubercule. Une agriculture verticale en quelque sorte. Or, les missionnaires britanniques, français ou allemands ont été les premiers occidentaux à proclamer l’inventivité du peuple Chagga pour sa réalisation d’un système de canaux d’irrigation faisant du Kilimandjaro un immense réservoir d’eau; d’autant plus que les plaines et les bas plateaux, du sud de la Tanzanie à l’Éthiopie, sont peu arrosés par la pluie. L’aridité y est constante, préoccupante surtout pour les peuples Maasaï, Turkana ou Somali. Le Kilimandjaro n’a jamais été une montagne ordinaire de sorte que tous ceux qui en ont fait l’ascension et tous ceux qui la feront dans le futur peuvent prétendre accéder, le temps d’une mise à l’épreuve de soi, à un rang supérieur. En effet, faire l’expérience du Kilimandjaro peut très bien correspondre à l’idée de ce qu’a été le romantisme au 18e siècle, à savoir l’état d’excitation inhabituelle que ressent le randonneur à mesure que le sommet approche. Voilà que le randonneur va concrétiser sa ‘’vision’’ personnelle de cette montagne exceptionnelle en devenant le héros de son propre accomplissement. Bon voyage! Ascension du Kili avec Terra Ultima en 2011! TERRA ULTIMA, 328 Ontario Est, Montréal, QC | 514-940-1223 | www.terraultima.ca
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