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ven (1770-1827) Ludwig Van Beetho 5 2 Symphonie n°9 op.1 veau monde. La symphonie d’un nou s, cette formelles plutôt classique s nce are Malgré des app por tions (un pro ses par ent em symphonie innovait tell chœurs plexe), ses effectifs (les finale aussi long que com ssage universel me son et ) res aut re et les solistes, ent paralysa ime Ode à la joie, qu’elle résumé dans la célébriss iques ant rom rs de compositeu plusieurs générations attaché à st s’e e egh rrew He e après Beethoven. Philipp prit de possible la forme et l’es retrouver au plus près a pu être créée elle qu’ e tell re, nai cette œuvre vision notamment 24. Sa réflexion por te cer tain jour de mai 18 ue) et les poq d’é aux instruments sur les timbres (grâce point… ce sur cis pré très it tempi – Beethoven éta HMA 1951687 Soprano Mezzo-soprano Ténor Basse SOLISTES Melanie Diener Petra Lang Endrik Wottrich Dietrich Henschel Sopranos CHŒUR (préparation Daniel Reuss) Fadhila Chebab, Roxanne Comiotto, Goedele Debelder, Cécile Dibon, Nicole Dubrovitch Marie Louise Duthoit, Cassandra Harvey, Cécile Kempenaers, Simone Manders, Sabine Puhlmann Corinne Talibart, Sarah Turvey, Gyslaine Waelchli Altos Dominique Favat, Joanna Gamble, Karine Godefroy, Anne Gotkovsky, Brigitte Le Baron, Cécile Pilorger Sandra Raoulx, Lotte Visser, Mieke Wouters Ténors Pierre Evreux, Andreas Gisler, Paul Hörmann, Samuel Husser, Christophe Poncet, Hugues Primard Maurizio Rossano, Markus Schuck, Warren Trevelyan Jones, René Veen Basses Pieter Coene, Gregor Finke, François Lagrange, James Mustard, Christophe Sam, Sébastien Soules Paul Van Den Berghe, Martin Van Der Zeijst, Bart Vandewege, Frits Vanhulle, Menno Van Slooten Violons 1 Violons 2 Altos Violoncelles Contrebasses Piccolo Flûtes Hautbois Clarinettes Bassons Contrebasson Cors Trompettes Trombones Timbales Percussions ORCHESTRE Alessandro Moccia Adrian Chamorro, Assim Delibegovic, Virginie Descharmes, Philippe Jegoux Thérèse Kipfer, Marion Larigaudrie, Anton Martynov, Marie Viaud, Richard Vikström Bénédicte Trotereau Roberto Anedda, Isabelle Claudet, Jean Marc Haddad, Corrado Lepore, Corrado Masoni Giorgio Oppo, Andreas Preuss, Christophe Robert, Enrico Tedde Jean-Philippe Vasseur Agathe Blondel, Laurent Bruni, Nadine Davin, Jean Charles Ferreira, Catherine Puig-Vasseur, Benoît Weeger Ageet Zweistra Hager Hanana, Vincent Malgrange, Hilary Metzger, Gesine Meyer, Andrea Pettinau, Harm Jan Schwitters Michel Maldonado Axel Bouchaux, Joseph Carver, Damien Guffroy, James Munro, Miriam Shalinsky Takashi Ogawa Mathias Von Brenndorff, Jan De Winne Marcel Ponseele, Taka Kitazato Jane Booth, Guy Van Waas Jean Louis Fiat, Margreet Bongers Philippe Miqueu Luc Berge, Petrus Dombrecht, Claude Maury, Rafaël Vosseler Per Olov Lindeke, Leif Bengtsson, Andreas Bengtsson Harry Ries, Charles Toet, Wim Becu Trombone Marie-Ange Petit Bernard Heulin, Marc Dumazert, Aline Potin Direction Philippe Herreweghe 1 Neuvième Symphonie En composant sa neuvième Symphonie opus 125, Beethoven accomplissait “son monument”. En elle, il déversa sa pensée “la plus intime, la plus profonde” avec “une volonté d’agir héroïque et révolutionnaire, dans l’esprit du temps de sa jeunesse”, le maître de Bonn étant resté toute sa vie fidèle à ses anciennes amours pour Schiller et Kant (Romain Rolland). La Neuvième est à la fois un voyage rétrospectif et nostalgique vers un passé à jamais révolu et un regard porté vers l’avenir. Et quel regard ! Il paralysa plusieurs générations de compositeurs allemands jusqu’à Mahler ! L’œuvre connut une genèse fort complexe que l’on ne peut résumer ici. Dès 1792, le jeune musicien caresse l’idée de mettre en musique l’Ode à la joie que Schiller vient à peine de publier. Trois ans plus tard, une mélodie germe en son esprit et le hantera jusqu’à l’accouchement ultime (elle est reconnaissable dans différents lieder et dans la fantaisie-chorale opus 80). En 1807, il envisage une œuvre orchestrale dont la conclusion combinerait voix et instruments. Enfin en 1812, il conçoit une symphonie en ré mineur, dont les premiers mouvements seront esquissés dès 1815 et achevés entre 1822 et 1823, mais projette un final instrumental. Ce n’est qu’au mois d’octobre 1823 que Beethoven procède à la fusion de tous ces éléments : la Neuvième est née. Complétée au cours du mois de février suivant, elle est dédiée au roi de Prusse, Friedrich Wilhem III, et créée le 7 mai 1824. De prime abord, la Neuvième paraît conventionnelle, tant sur le plan harmonique que sur le plan formel : un allegro ma non troppo de forme sonate (avec une libre réexposition), un scherzo traditionnel (au cadre élargi et aux jeux rythmiques extrêmement subtils) et un mouvement lent combinant deux thèmes tour à tour variés à l’imitation de Haydn. Le finale est, par sa longueur, plus novateur. Il mêle l’idée du concerto (le tutti initial est immédiatement repris par le baryton solo) et du genre thème-et-variations, tout en se divisant lui-même en quatre parties rappelant les quatre mouvements d’une symphonie : un allegro, un scherzo (avec la musique turque), un mouvement lent et un finale fugué allegro-presto. Le rappel des mouvements antérieurs au début du final – abondamment commenté – relève de l’anecdote, la symphonie étant souterrainement unifiée par l’arpège de ré mineur et de Si bémol majeur. Quant au style proprement dit, il reprend les innovations de la troisième Symphonie (1803-04) pour réaliser ce que Martin Cooper appelle un “croisement entre la Sinfonia eroica et l’Hymne de la République”. Beethoven adhérait aux principes républicains, étant, pour reprendre les termes de Schindler, “grand partisan de la liberté illimitée et de l’indépendance nationale”, données essentielles au “bonheur universel du genre humain”. Il croyait aussi – peut-être suite aux leçons prises auprès d’Euloge Schneider à l’Université de Bonn en 1789 – aux courants utopistes du xviiie siècle fondés sur l’idée du “bon prince” qui se devait d’estomper, sinon de supprimer, le clivage maître/esclave. De fait, c’est avec zèle et conviction que le jeune maître de Bonn pleura la mort de Joseph II – L’Empereur de l’Aufklärung – et qu’il salua l’avènement de Léopold II dans ses cantates WoO 88 et 89 de 1790. Cette foi en la Trinité Républicaine (“liberté, égalité, fraternité”, le tout teinté de franc-maçonnerie) se rencontre encore dans Egmont (1809-10), Fidélio (1805-14), qui n’est rien d’autre qu’un grand hymne à l’humanité, et Der Glorreiche Augenblick (1814), cantate écrite pour le Congrès de Vienne en 1814 dans laquelle Beethoven chante la fraternité pan-européenne. C’est encore au nom de cet idéal qu’il entra en une fureur massacrante à l’annonce de l’autoproclamation de Bonaparte empereur des français, déchirant la dédicace de l’Eroica. Toutes ces partitions préfigurent, tant que le plan mélodique, harmonique, rythmique qu’instrumental, certaines pages de la Neuvième – même si celle-ci demeure bien plus richement orchestrée. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le compositeur ait eu le désir de s’attaquer à l’Ode à la Joie si tôt, d’autant plus que le poème aurait été, avant même que Beethoven s’en empare, une Ode à la liberté, la crainte de la censure ayant poussé Schiller à substituer “Freude” (joie) à “Freiheit” (liberté). Cette rumeur, dorénavant controversée, était fort répandue à l’époque ; vraie ou fausse, elle ne put qu’influencer le compositeur. Une fois les strophes sélectionnées – puisque Beethoven en immola quelques-unes à l’autel de la censure – il restait à trouver un modèle musical ad hoc. L’admiration du musicien pour les compositeurs de la Révolution française y pourvut. Le Chant national du 14 Juillet 1800 en Ré majeur d’Etienne-Nicolas Méhul fut, entre autres, un exemple séminal : à une introduction instrumentale fait suite un soliste (coryphée) exhortant le peuple qui lui répond par une simple mélodie de choral variée à chacune de ses répétitions. Ce cadre, suivi par nombre des productions révolutionnaires, n’est-il pas celui que Beethoven choisit pour son final ? L’Hymne à la Joie n’est-il pas un choral fédérateur à la portée de tous (au point d’avoir été retenue de nos jours par la Communauté Européenne) ? La mise au point de la Neuvième intervint au moment où le démiurge achevait sa Missa Solemnis. Celle-ci ne put lui apporter cette paix intérieure qu’il poursuivait depuis 1803. Dans un monde agité par des guerres incessantes, il lui fallait – après Dieu – exalter ce “lieber Vater”, seul garant de la vraie fraternité (franc-maçonne là encore ?) : “Alle Menschen werden Brüder” ! Telle est la portée philosophique et esthétique de cette symphonie. Par elle, Beethoven répond à Schiller qui pensait que “pour résoudre dans la pratique le problème politique, on doit emprunter le chemin de l’esthétique parce que c’est par la beauté qu’on parvient à la liberté”. De fait, la Neuvième servit l’idéal politico-social de Wagner – il la dirigea à Dresde en 1846 – pour qui l’opus 125 constitue “la dernière prouesse” du génie beethovénien et marque la naissance d’une nouvelle forme d’art qui sera copiée “avec une stupide naïveté” (L’Œuvre d’art de l’avenir). JEAN-PAUL MONTAGNIER 2 ODE „AN DIE FREUDE“ Friedrich von Schiller ODE “À LA JOIE” Traduction d’Hector Berlioz O Freunde, nicht diese Töne! Sondern laßt uns angenehmere anstimmen und freudenvollere! Ô amis, pas ces sons ! Entonnons plutôt quelque chose d’agréable et de joyeux ! Freude, schöner Götterfunken, Tochter aus Elysium, Wir betreten feuertrunken, Himmlische, dein Heiligtum! Deine Zauber binden wieder, Was die Mode streng geteilt; Alle Menschen werden Brüder, Wo dein sanfter Flügel weilt. Ô Joie ! belle étincelle des Dieux, fille de l’Élysée, nous entrons tout brûlants du feu divin dans ton sanctuaire ! Un pouvoir magique réunit ceux que le monde et le rang séparent ; tous les hommes deviennent frères à l’ombre de ton aile si douce. Wem der große Wurf gelungen, Eines Freundes Freund zu sein, Wer ein holdes Weib errungen, Mische seinen Jubel ein! Ja, wer auch nur eine Seele Sein nennt auf dem Erdenrund! Und wer‘s nie gekonnt, der stehle Weinend sich aus diesem Bund. Celui qui a le bonheur d’être devenu l’ami d’un ami ; celui qui possède une femme aimable ; oui, celui qui peut nommer sienne une âme sur cette terre, que sa joie se mêle à la nôtre ! Mais que l’homme à qui cette félicité ne fut pas accordée se glisse en pleurant hors du lieu qui nous rassemble ! Freude trinken alle Wesen An den Brüsten der Natur; Alle Guten, alle Bösen Folgen ihrer Rosenspur. Küsse gab sie uns und Reben, Einen Freund, geprüft im Tod; Wollust ward dem Wurm gegeben, Und der Cherub steht vor Gott! Tous les êtres boivent la joie au sein de la nature ; les bons et les méchants suivent des chemins de fleurs. La nature nous a donné l’amour, le vin et la mort, cette épreuve de l’amitié. Elle a donné volupté au ver : le chérubin est debout devant Dieu. Froh, wie seine Sonnen fliegen Durch des Himmels prächt‘gen Plan, Laufet, Brüder, eure Bahn, Freudig, wie ein Held zum Siegen. Gai ! Gai ! comme les soleils roulent sur le plan magnifique du Ciel, de même, frères, courez fournir votre carrière, pleins de joie comme le héros qui marche à la victoire. Seid umschlungen, Millionen. Diesen Kuß der ganzen Welt! Brüder! Über‘m Sternenzelt Muß ein lieber Vater wohnen. Ihr stürzt nieder, Millionen? Ahnest du den Schöpfer, Welt? Such‘ ihn über‘m Sternenzelt! Über Sternen muß er wohnen. Que des millions d’êtres, que le monde entier se confondent en un même embrasement ! Frères, au-delà des sphères doit habiter un père bien-aimé. Millions, vous vous prosternez ? Reconnaissez-vous l’uvre du Créateur ? Cherchez l’auteur de ces merveilles au-dessus des astres, car c’est là qu’il réside. 3
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