dossier pédagogique - enseignant lycée
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DOSSIER PÉDAGOGIQUE - ENSEIGNANT LYCÉE sommaire ➊P it e p é r d e la n o i t a vi s ar A. Présentation du site...................... p.3 B. Les carrières, le spectacle et les programmes scolaires................... p.4 C. Les objectifs d’apprentissage...... p.5 D. Méthode du dossier : de la préparation au réinvestissement en classe..... p.7 E. Biographies des peintres.............. p.8 F. C hronologie autour des peintres... p.11 G. Petit lexique des Carrières............ p.12 H. L’Histoire des arts et la Renaissance p.13 ➌ Pen J. Informations et réservation........... p.16 da I. Plan repère des carrières................ p.15 A la vi sit e s è pr 1-Piste d'approfondissement p.29 2 - Initiation à l'histoire de l'art .p.30 3 - Reconnaissance d'une oeuvre et d'un artiste....................p.32 4 - Quiz/bilan..........................p.35 © Courtesy National Gallery of Washington - Widener Collection ; © 2015, photo Scala, Florence/ (C) BPK, Berlin, Dist RMN - Grand PAlais / Elke Estel /Hans-Peter Kluth / Archives Alinari , Florence, Dist. RMN Grand Palais / Alessandro Angeli nt it e s i v la 1- La visite des Carrières de Lumières..................................... p.17 2- Le Spectacle audiovisuel MichelAnge, Léonard de Vinci, Raphaël, les géants de la Renaissance .p.21 3- Découverte des tableaux de Michel-Ange, Léonard de Vinci et Raphaël.................................. p.22 ite ➊ Prépa v is r on de la i t a A. Présentation du site Les Carrières de Lumières occupent aux Baux-de-Provence, au cœur du Val d’Enfer, le site de très anciennes carrières de calcaire, utilisées depuis deux millénaires pour bâtir les maisons et monuments du célèbre village. Ce calcaire de qualité servit même à bâtir les cités antiques de Glanum et d’Arles. Les parois de ces carrières abandonnées composent un paysage étonnant, marqué par les traces des blocs rectangulaires prélevés sur des parois impressionnantes… à flanc de colline, le visiteur découvre des grottes de plusieurs milliers de mètres carrés, des voûtes de dix à douze mètres de haut. © Boudereaux Avec le spectacle audiovisuel Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël, Les Géants de la Renaissance, vous vous laisserez imprégner par la peinture de ces grands maîtres dans un parcours audiovisuel en immersion totale. A travers les plus belles œuvres de Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange, projetées sur les parois des salles des carrières, vous serez portés dans la couleur et la lumière. 3 é r a ti o n d e la ➊ Pr pa v is it e B. L es Carrières, le spectacle et les programmes scolaires Dans le cadre de la visite des publics scolaires, Carrières de Lumières propose une découverte aussi riche qu’originale aux élèves du lycée, tant dans le domaine artistique et culturel que par la découverte du site, un patrimoine architectural étonnant. Le spectacle de Carrières de Lumières est une source pédagogique pour l’initiation à l’art et à la culture, adaptée à une initiation artistique des élèves. Immergé dans l’image et le son, l’élève peut se plonger dans l’œuvre d’un peintre… Au lycée, le spectacle s’adresse aux domaines de l’éducation humaine et artistique, dans le cadre de la grande compétence humaniste. Histoire et Histoire des arts : • Aux XVe et XVIe siècles : la vision d’un artiste en rupture avec l’expression picturale traditionnelle, source de l’art de la Renaissance (l’artiste visionnaire revendique son point de vue humaniste centré sur l’homme et son génie propre). • Michel-Ange, Léonard de Vinci et Raphaël restituent bien l’expression d’une époque où, en parallèle de la remise à l’honneur des apports de l’Antiquité, de l’essor des sciences, ils ébauchent une recherche fructueuse qui participent à l’émergence de la modernité (la restitution des formes et des couleurs au plus près du réel s’impose). Arts visuels : • L’image est utilisée ici à toutes les échelles et représente une étude en elle-même. • Etude d’images d’œuvres, de leurs composantes, de leur mode d’expression annonçant l’art classique européen. • Approche d’une expression artistique personnelle, celle de l’artiste et de sa vision humaniste du monde. Histoire des arts : L’histoire des arts est un enseignement de culture artistique, concernant tous les arts. Ce dossier concerne parmi les six domaines prévus au programme : • les “arts de l’espace” : architecture des carrières, • les “arts du visuel” : arts plastiques à travers les œuvres des peintres. 4 é r a ti o n d e la ➊ Pr pa v is it e C. Les objectifs d'apprentissage Acquisition de capacités • Les fiches de travaux à réaliser à partir des différentes œuvres, observées dans le spectacle et fournies ensuite sur les fiches des élèves, proposent une démarche progressive et divers apprentissages. • Les questionnements s’y réfèrent avec une démarche fondée sur la progression de difficultés. L’histoire des arts est au carrefour de diverses disciplines et s’appuie sur les compétences communes mises en jeu dans les apprentissages : • Formes d’expression, matériaux, techniques et outils avec leur vocabulaire spécifique. • Découverte de diverses œuvres d’art appartenant aux différents domaines étudiés. • Repères spatiaux et temporels dans les ères historiques abordées. L’histoire des arts suggère une étude de diverses œuvres, reliées dans un contexte donné, c’est pourquoi ce dossier réunit des œuvres complémentaires pour le site et les peintres étudiés. • Le questionnement de chacune de ces petites fiches coordonne l’échange entre ces œuvres, et développe leur compréhension réciproque. • La démarche sollicite les apports de diverses disciplines et de leurs acquis. • L’étude se fonde d’abord sur une identification, précédant l’analyse et enfin l’interprétation plus libre d’une œuvre appartenant au même espace culturel ou au même type d’expression. Quatre critères au moins guident ce travail : • Les formes : il s’agit de les identifier, de les comprendre et de les situer dans un ensemble. • Les techniques : comment ces œuvres ont-elles été créées, par qui, avec quels outils, sur quels supports ? • Les significations : que signifient ces œuvres, quel a été le message du créateur, pour quels destinataires ? Que disent ces œuvres d’une époque, des mentalités ? • Les usages : à quoi servaient ces objets et à qui ? Dans quelles circonstances ? 5 é r a ti o n d e Activités de l’élève et compétences de difficulté progressives mises en œuvre au lycée : • Pour percevoir le support de l’œuvre, le contexte de sa création pprocher le sujet de l’œuvre à l’aide de son titre. A Trouver l’auteur et l’époque de création s’ils sont mentionnés. Comprendre à quelle présentation l’œuvre était destinée (Presse, tableau officiel, témoignage privé etc…) • Pour réfléchir à la nature des éléments de l’œuvre. aire la différence entre les éléments des différents plans. F Trouver l’élément essentiel dans chaque plan, sans tenir compte de sa taille (près ou loin). Faire des liens entre des éléments de même nature quelle que soit leur situation dans l’œuvre. Donner un nom à chaque renseignement prélevé pour pouvoir le citer en le localisant précisément. • Pour établir des liens entre les différents éléments. Regrouper les éléments par thème, en tenant compte de la consigne. Etablir des liens entre des éléments d’un même thème, résumé par un aspect précis de l’œuvre. Comprendre quel est le thème le plus important ou celui à sélectionner par la consigne. • Pour analyser l’œuvre par rapport à son contexte et l’intention de l’artiste. Quel est l’élément principal définissant l’œuvre et son genre, en rapport avec l’art de cette époque ? Quelle était l’intention de l’artiste, par rapport au contexte de création de l’œuvre (commande, éléments culturels de cette époque) ? Quel est l’élément principal définissant l’œuvre et son genre, en rapport avec l’art de cette époque ? Quelle était l’intention de l’artiste, par rapport au contexte de création de l’œuvre (commande, éléments culturels de cette époque) ? v is it e C. Les objectifs d'apprentissage la ➊ Pr pa é r a ti o n d e la v is it e ➊ Pr pa D. M éthode du dossier : de la préparation au réinvestissement en classe Deux modes de découverte (le site et le spectacle)… et trois étapes pour organiser le travail de l’élève : Parcours de l’élève du lycée : Présentation du site, de l’itinéraire de la visite, avant de faire observer le cadre environnant par l’élève au moyen des exercices suivants : Étape 1 : la visite des Carrières • Fiche illustrée du questionnaire de description de la photo de paysage reliée au plan des Carrières. • Fiche illustrée du questionnaire de description d’un élément en gros plan du paysage des Carrières. Après le parcours dans le site des Carrières de Lumières, les élèves vont être conviés dans les grandes salles au spectacle “Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël, Les Géants de la Renaissance”. Les projections multiples et en très grand format, avec une ambiance musicale suggestive, sensibilisent les élèves à l’expression artistique. Les murs animés de visions colorées et changeantes provoquent une initiation aussi intuitive que variée à l’œuvre des peintres. Les questionnaires suivants leur seront proposés à la sortie du spectacle pour un premier travail pédagogique : Étape 2 : Le spectacle et son réinvestissement immédiat *Fiche de description détaillée d’un tableau de Léonard de Vinci présenté pendant le spectacle. *Fiche de description détaillée d’un tableau de Raphaël présenté pendant le spectacle. *Fiche de description détaillée d’une fresque de Michel-Ange présentée pendant le spectacle. * Fiche de juxtaposition et de comparaison questionnée de deux tableaux des peintres présentés. Étape 3 : Pour prolonger le travail en classe *Fiche de réinvestissement en classe sur une œuvre de Léonard de Vinci *Fiche d’interprétation de fresques de Raphaël (exercice d’histoire des arts) *Fiche du jeu de reconnaissance de tableaux et de fresque (Léonard de Vinci et Michel-Ange) Étape 4 : Quiz bilan. 7 é r a ti o n d e v is it e E. Biographies de Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange. la ➊ Pr pa et Léonard de Vinci ( 1452-1519) Le 15 avril 1452 naît le fils illégitime d'un riche notaire florentin et d'une paysanne dans un petit village de Toscane (qui porte aujourd'hui son nom), à l'ouest de Florence : Léonard Di Ser Piero Da Vinci, appelé aussi Léonard de Vinci. En 1472, il est accepté dans la compagnie de Saint Luc, la célèbre guilde des peintres Florentins, mais il reste pourtant l'assistant de Verrochio pendant 4 ans encore. Il accumule à force de travail et de lecture, une somme considérable de connaissances dans divers domaines comme l'hydraulique, l'architecture, l'anatomie et assiste de manière régulière à des réunions de mathématiciens. Sa devise : "l'art n'est qu'une manière de découvrir le monde et de soumettre le savoir à l'expérience". Il consigne les résultats de beaucoup de ses recherches. De retour à Florence, César Borgia, duc de Rome et Général des armées du pape Alexandre VI le prend sous sa protection en 1502. Léonard devint peu à peu célèbre dans tout l'occident. C'est au cours de cette période qu'il peint La Joconde et les esquisses de Léda et le Cygne. En 1514, à la demande de Julien de Médicis, Léonard de Vinci part pour Rome et entre au service du pape Léon X. Il vit au palais du Belvédère du Vatican et avec la bénédiction du pape "humaniste", se consacre principalement à ses expériences scientifiques. Il s'en suit une période où il voyage à travers le pays, de ville en ville, proposant ses services à tout notable ou seigneur voulant bien l'entretenir. Cette condition précaire, que partage la plupart des artistes de son époque, lui permet de continuer ses recherches. François Ier, fasciné et séduit par Léonard de Vinci, l'engage comme "Premier peintre, architecte, et ingénieur du roi" et lui achète plusieurs de ses tableaux pour une somme considérable (dont La Joconde). Le roi installe Léonard au château de Clos Lucé près d'Amboise. Il y mourra le 2 mai 1519 à l'âge de 67 ans. Ce n'est que quatre siècles plus tard que le génie de Léonard éclatera au grand jour. Autoportrait de Leonard de Vinci : Self-Portrait n° 15741. Turin, Biblioteca Reale (Royal Library) © 2015 Photo Scala, Florence courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali 8 é r a ti o n d e v is it e E. Biographies de Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange. la ➊ Pr pa et Raphaël (1483-1520) Raffaello Sanzio est né en 1483 à Urbino (Ombrie) : il est plus connu sous le nom de Raphaël. Fils de Giovanni Santi, un artiste de la cour de sa ville natale, il est éduqué au coeur d’une ville ouverte aux influences de la Renaissance. Formé dans l’atelier de son père, il quitte Urbino après la mort de celui-ci et devient l’élève du Pérugin, à Pérouse. Dès 1500 il est un artiste reconnu et produit de nombreuses œuvres, dont le célèbre Mariage de la Vierge . En 1504, Raphaël rejoint la prestigieuse ville ce Florence et va côtoyer Léonard de Vinci et Michel-Ange : il étudie leurs techniques et s’inspire notamment du sfumato de Léonard de Vinci, ce flou qui masque les contours et donne une profondeur sans égale. Raphaël est appelé à Rome par le pape Jules II, un grand mécène, en 1508. Dès cette époque, Raphaël est considéré comme le plus grand peintre de son temps : il réussit aussi bien dans le genre du portrait que de la scène religieuse ou les fresques des palais (celui de la Villa Farnesina par exemple à Rome). La qualité du trait de ses dessins est inégalée, les couleurs ne masquent pas le réalisme du trait. La réputation du peintre n’est plus à faire après 1508 et il décore avec son atelier les appartements du pape, les célèbres chambres dites de Raphaël. Le successeur de Jules II, le pape Léon X, lui fait superviser le chantier de la basilique Saint-Pierre, en pleine construction et le talent du peintre se double de celui de l’architecte. Mais la maladie ne l’épargne pas, épuisé il s’éteint à Rome, en 1520. La Vierge à la Chaise (1513-1514) ©Raffaelo Sanzio - Madonna della Seggiola - 1516 - Galeria Palatina 9 é r a ti o n d e v is it e E. Biographies de Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange. la ➊ Pr pa et Michel-Ange (1475-1564) Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni est appelé Michel-Ange ; né près d’Arezzo, il fut un artiste complet, peintre, sculpteur très célèbre mais aussi architecte. L’enfant est le fils d’un magistrat, mais élevé à la campagne ; très tôt intéressé par l’art il devient l’élève de Ghirlandaio, puis sa réputation naissante le conduit à Florence, sous la protection de Laurent le Magnifique, le prince de la famille Médicis. Dans une cour ouverte à tous les savants de son temps, Michel-Ange se passionne pour l’anatomie, les sciences. Il réalise de nombreuses sculptures, quitte la ville, mais reviendra y sculpter son fameux David. Il a rencontré Raphaël à Florence et le retrouve à Rome, où Jules II lui commande son tombeau. De 1508 à 1512 MichelAnge s’attaque au chantier gigantesque du plafond de la chapelle Sixtine, illustrant les scènes bibliques. Après 1519, la période faste des papes mécènes s’achève et Michel-Ange revient à Florence, travaillant à la chapelle des Médicis et d’autres monuments. Dès 1532 sa brouille avec la papauté s’estompe et Michel-Ange reprend les fresques des murs de la Sixtine. En 1541 il réalise la magnifique fresque du Jugement dernier, sur le mur derrière l’autel de la chapelle Sixtine. Ses talents d’architecte lui permettent de continuer après 1546 l’édification de la basilique Saint-Pierre, dont il avait été évincé. Il meurt en 1564, entouré de la considération de tous, reconnu de son vivant comme un artiste de génie, comme Raphaël. Tombeau de Julien de Médicis : Michel-Ange (Buonarroti Michelangelo 1475-1564) : Tomb og Giuliano, Duke of Nemours. Florence, Medici Chapels - ©2015. Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att.clturali 10 é r a ti o n d e v is it e F. Chronologie autour de Michel-Ange, Léonard Vinci et Raphaël la ➊ Pr pa de 1452 : naissance de Léonard le 15 avril à Vinci, il est le fils naturel d'un riche notaire Ser Piero et d'une paysanne Caterina. 1460 : Léonard de Vinci va vivre chez son père à Florence, où il est élevé par son grand-père. Son père le fait entrer à l'atelier d'Andrea del Verrocchio un des grands artistes de Florence. 1470-73 : Léonard de Vinci peint L'Annonciation. 1472 : Léonard de Vinci devient membre de la corporation des peintres de Florence 1473 : premier dessin daté de Léonard de Vinci : le paysage de Sainte-Marie-des-Neiges. 1475 : naissance de Michel-Ange, près d’Arezzo. 1478 : première commande personnelle de Léonard de Vinci. 1481-82 : Léonard de Vinci peint L'Adoration des Mages (commande des frères de San Donato) 1482 : Léonard de Vinci vient à Milan et fait des études d'anatomie et d'architecture. 1483 : naissance de Raphaël à Urbino. 1488 : Michel-Ange devient l’élève de Ghirlandaio. 1490 : La Dame à l'hermine de Léonard de Vinci. Michel-Ange devient le protégé de Laurent le Magnifique de découvre Florence, qui restera sa ville d’adoption. 1494 : début des guerres d'Italie. Invasion de l’Italie par le roi de France Charles VIII. 1494-1498 : La Cène de Léonard de Vinci, à Milan. 1499 : Michel-Ange sculpte la Pietà pour la basilique Saint-Pierre 1500 : retour à Florence de Léonard de Vinci, où il peint un carton de La Vierge, l'Enfant Jésus et SainteAnne. A cette date Raphaël rejoint le Pérugin à Pérouse et devient son élève. 1501 : Michel-Ange sculpte le David de Florence. 1503-1505 : Léonard de Vinci peint La Joconde. 1505 : échec d'une machine volante de Léonard de Vinci ; Raphaël le rencontre à florence et étudie ses techniques. 1508 : Raphaël est à Rome, pour la fin de sa carrière et de sa vie. Il décore les appartements de Jules II au Vatican. Michel-Ange achève les fresques du plafond de la chapelle Sixtine. 1511 : La France quitte le Milanais après la bataille de Ravenne 1516-1517 : Léonard de Vinci se rend à Amboise à dos de mulet avec La Joconde, à l’invitation de François Ier. 1519 : mort de Léonard de Vinci au Clos Lucé. 1520 : mort de Raphaël à Rome. 1546 : Michel-Ange est architecte de la basilique Saint-Pierre. 1564 : mort de Michel-Ange à Rome. 11 é r a ti o n d e la ➊ Pr pa v is it e G. Petit lexique des Carrières de Lumières Baux-de-Provence : ce village situé sur un éperon rocheux a été occupé depuis des millénaires. Son nom vient du provençal « baou » qui signifie escarpement rocheux. Village médiéval, les Baux abritèrent une famille seigneuriale puissante en Provence, puis sous la couronne de France. Le village a récemment prit le nom de Baux-deProvence. Bauxite : roche silicatée contenant de l’alumine, du fer qui lui donne sa coloration rouge. Elle est la base minérale de la production de l’alumine, qui donne elle-même depuis le XIXe siècle par procédé électrochimique l’aluminium, un des métaux les plus recherchés par l’industrie. Calcaire : roche sédimentaire formée par dépôt au fond des mers et océans à l’ère secondaire. Disposée en strates, cette roche solide contient surtout du carbonate de calcium, que l’eau chargée de gaz carbonique peut dissoudre. Carrières : connues depuis l’Antiquité, les carrières des Baux ont fourni aux hommes de cette région de la Provence les beaux blocs de calcaire dont ils avaient besoin pour les maisons et le château du village. Les carriers ont de tout temps extrait les blocs de calcaire en enfonçant leurs coins de bois ou de métal dans les fissures des strates de calcaires, pour en détacher plus aisément les blocs. Roche sédimentaire : cette famille de roches s’est formée au fond des océans à l’ère secondaire, parfois par le dépôt d’organismes marins. Selon les conditions de dépôt et leur nature, les roches sédimentaires ont donné des grès ou des calcaires, disposés en strates qui révèlent les dates de dépôt géologique. Troglodyte : un habitat ou une activité souterraine, dans une grotte ou une cavité. Des reliefs s’y prêtent comme les escarpements rocheux, ou des types de roches faciles à creuser comme les tuffeaux du Val de Loire, la roche volcanique de Cappadoce. Val d’Enfer : nom donné à l’ensemble de ravines et de grottes, de roches érodées situé près des Baux-deProvence. L’érosion du calcaire par l’eau de ruissellement a produit au fil des millénaires cet ensemble qui inspira légendes et frayeurs aux hommes de la région. 12 é r a ti o n d e la ➊ Pr pa v is it e H. L'Histoire des arts et la Renaissance A la fin du XVe siècle, le mouvement humaniste prend forme, s’appuyant sur une curiosité scientifique dépassant les tabous religieux médiévaux et cherchant à placer l’Homme au cœur des préoccupations aussi bien scientifiques qu’artistiques. Si Léonard de Vinci ou Erasme demeurent des grandes figures de l’humanisme, ils sont les emblèmes de toute une génération de savants, cumulant des savoirs dans diverses disciplines, de même que les artistes sont à la fois peintres et architectes, sculpteurs ou urbanistes. Copernic révolutionne la vision de l’univers, Vésale explore les secrets du corps humain, autant d’approches qui marqueront les grands peintres dans leur conception picturale. La tradition antique (sciences, philosophie, sculpture et peinture) est remise à l’honneur. Ce mouvement se dessine d’abord en Italie, au contact des vestiges antiques, de l’apport des cultures méditerranéennes, byzantine et musulmane, qui ont reçu en héritage les textes antiques grecs. L’Italie est divisée, avec autant de cours princières et de mécènes que de principautés et de cités-états prospères; la papauté règne sur ses propres territoires. Tous les princes favorisent les arts et les intellectuels. Les savants et les artistes voyagent et bientôt l’invention de l’imprimerie favorisera la diffusion des œuvres et des idées nouvelles. L’art médiéval avait mis en avant une expression essentiellement religieuse, afin de délivrer un message édifiant aux communautés chrétiennes. L’élite intellectuelle et artistique était d’ailleurs en majorité cléricale, à travers les ateliers des monastères. Les tableaux et les fresques couvraient les murs des églises, les palais épiscopaux. Avec la Renaissance au XVe siècle, le mouvement initié en Italie et ailleurs dès le XIVe siècle va introduire divers changements, tous marqués par l’humanisme. L’homme revient au centre des attentions et des recherches sur une approche à son échelle (anatomie, médecine) mais également macroscopique (sciences, astronomie) : la philosophie néo-platonicienne influence les artistes, comme Michel-Ange. Cela met en relief des innovations techniques, comme l’utilisation courante de la perspective, l’application aux canons esthétiques de l’étude anatomique, l’intégration de motifs antiques récurrents (architecture, mythologie, costumes). Désormais l’art échappe à la seule édification religieuse, il intègre plus qu’avant des commanditaires laïcs. Sa fonction de représentation du réel, ou d’un imaginaire réaliste, devient prioritaire et l’artiste devient une célébrité et non plus un simple artisan au service d’une commande : cette transformation illustre la figure de l’individu et de sa liberté, clé de voûte de l’humanisme. 13 é r a ti o n d e la ➊ Pr pa v is it e H. L'Histoire des arts et la Renaissance Sol Villa Farnesina 09-502810 (C) Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais / Alessandro Angeli La Villa Farnesina a été édifiée à Rome pour un proche du pape Jules II, et reprise par le cardinal Farnèse en 1580, d’où son nom actuel. Construite entre 1508 et 1511, elle correspond à la grande époque créatrice des maîtres de la Renaissance et Raphaël put s’illustrer dans ses murs avec les artistes de son atelier. 14 é r a ti o n d e la ➊ Pr pa v is it e I. Plan repères des carrieres 15 é r a ti o n d e la ➊ Pr pa v is it e J. Informations et réservation Carrières de Lumières Propriété de la commune des Baux-de-Provence Route de Maillane 13520 Les Baux-de-Provence Tél. : +33 (0) 4 90 54 47 37 Fax : +33 0) 4 90 54 55 00 E-mail : [email protected] www.carrieres-lumieres.com Accès • Autoroutes : A7, A9, A54. Parking cars gratuit sur présentation du contrat de réservation • Aéroports : Nîmes, Marseille, Avignon • Gares TGV : Arles, Aix-en-Provence, Avignon Les Carrières sont fraîches, il est conseillé de prévoir de quoi se couvrir. Horaires • Tous les jours du 6 au 31 mars de 10h à 18h Du 1er avril au 30 septembre de 9h30 à 19h30 Du 1er octobre 2015 au 3 janvier 2016 de 10h à 18h • Librairie-boutique : horaires d’ouverture des Carrières • Salon de thé : horaires d’ouverture des Carrières Tarifs Groupe scolaire minimum 20 personnes : 5 € Ateliers pédagogiques : 16 € Pass Provence (Carrières de Lumières + Château des Baux) : 7,5 € 16 n ➋ Pe t la visite n da 1- La visite des Carrières de Lumières Introduction : Le paysage des Carrières de Lumières est un ensemble complexe, qui se révèle d’un coup au regard mais demande un effort de compréhension. Il est en effet le résultat d’une évolution à des échelles temporelles très différentes : le temps géologique s’étendant sur des millions d’années qui, hors de l’océan, ont vu la naissance des reliefs calcaires de cette région. Le temps du travail de l’homme, qui s’étend sur les deux derniers millénaires. Ces carrières se situent dans le Val d’Enfer, un lieu dont le nom indique tout l’effroi qu’il sut inspirer avec ses grottes et ravines aux hommes à travers l’histoire. Les eaux de ruissellement ont attaqué la surface calcaire, l’ont dissoute et ont continué à modeler la roche fragilisée en la détruisant aussi bien chimiquement avec le gaz carbonique que mécaniquement, ce qui explique les formes torturées et fantasmagoriques du Val d’Enfer. L’homme a aussi transformé profondément le paysage, par ses activités variées, l’établissement de son habitat et les carrières de pierres qu’il utilise. L’exploitation des carrières de calcaire blanc des Grands-Fonds à permis le creusement de vastes et hautes salles de 4 000 m2, où se déroulent les spectacles. 17 d visite ➋ Pen t la an 1- La visite des Carrières de Lumières A la découverte des Carrières de Lumières… ou comment décrire cette photo par le paysage que l’on a sous les yeux. Questionnaire de description de la photo de paysage pour l’élève Décrivez la photo du paysage : 1) C omment a été prise cette photo ? D’une hauteur, au point le plus bas du paysage, en avion ? Au niveau du sol, dans les carrières. 2) Q ue voit-on au premier plan de la photo, à l’arrière-plan? Au premier plan l’entrée du site, à l’arrière-plan au sommet des arbres et des rochers modelés par l’érosion, en dessous les galeries des carrières souterraines. Une cavité creusée dans la roche. 3) Q uel est le point le plus haut ? Quelle est la forme du relief à cet endroit ? L’entrée des carrières avec ces grandes salles souterraines. La photo 2 est un gros plan dans une zone qui ouvre sur les salles souterraines. 4) O ù se trouve cet endroit dans l’ensemble du site ? Repérez-vous sur le plan figurant dans le dossier. Il s’agit de l’entrée du site des grandes salles des Carrières de Lumières. 5) Q ue voit-on en dessous ? L’homme a aussi transformé profondément le paysage, par ses activités variées, l’établissement de son habitat et les carrières de pierres qu’il utilise par exemple 6) C omment et pourquoi cet endroit a-t-il été transformé par l’homme ? Si le sommet de la colline ne semble pas avoir été modelé par l’homme, le site des carrières est complètement l’œuvre des carriers et présente un aspect géométrique particulier. 18 d visite ➋ Pen t la an 1- La visite des Carrières de Lumières Comprendre les travaux des hommes… en expliquant la photo du paysage des Carrières de Lumières à l’aide du texte et du plan : Depuis l’Antiquité les hommes des Baux ont voulu exploiter ces bancs de calcaire aussi solide que de belle apparence. Les carriers ont planté leurs coins dans les strates calcaires afin de détacher de grands blocs géométriques qui permirent, entre autre, la construction du village et du château. Les Baux ne signifient-ils pas en provençal « l’escarpement rocheux », le Baou. Au Moyen Âge, les carriers étaient à l’œuvre dans ce Val d’Enfer dont, paraît-il, Dante s’inspira pour son Enfer de la Divine Comédie. D’autres grands artistes poursuivirent sur cette voie, avec Frédéric Mistral qui y fit venir son héroïne Mireille, tandis que Cocteau tourna Le Testament d’Orphée dans les Carrières de Lumières. La fortune de ce sous-sol ne se limita pas à l’inspiration des artistes puisque Pierre Berthier, un savant géologue, découvrit les propriétés d’une pierre rouge, qui allait être la base de la transformation en alumine du minerai, matière première de l’aluminium. Dès 1822, il sut que cette roche serait de première importance et il lui donna tout naturellement le nom du village ! Il venait de découvrir la bauxite… Questionnaire de description de la photo de paysage pour l’élève 1. Que voit-on sur le plan ? Un ensemble de salles souterraines artificielles, reliées entre elles par le plan établi par les carriers, au fur et à mesure d’une exploitation très ancienne, donc un plan compliqué et irrégulier. 2. Quelle est la forme du relief à cet endroit ? C’est un plateau calcaire raviné par l’érosion, aux formes modelées et parsemées d’arbres : son sous-sol a été creusé par les carriers. d visite ➋ Pen t la an 1- La visite des Carrières de Lumières 3. Comment ce site a-t-il été techniquement transformé par l’homme ? Les carriers ont creusé le sous-sol fait de calcaire et ont prélevé des blocs de façon géométrique (on en voit les traces sur les parois) : ces prélèvements de blocs ont peu à peu aménagés des grands vides souterrains, aux formes plus ou moins régulières. 4. Pouvez-vous expliquer les raisons de cette transformation ? C’est un dédale d’allées et de grandes salles souterraines, restes de l’exploitation des blocs de calcaire depuis deux mille ans pour tous les monuments de la région. 5. L’homme fait-il encore ces travaux ? Non, les carrières ont té abandonnées au début du siècle. 6. À quoi sert ce lieu maintenant ? Pourquoi favorise-t-il cette utilisation ? À des spectacles audiovisuels, en raison de l’obscurité naturelle qui règne dans ces salles souterraines et de leur immensité propice à un grand spectacle où les spectateurs sont plongés. 20 d visite ➋ Pen 2- Le Spectacle audiovisuel : Michel-Ange, Leonard de Vinci, Raphaël, Les Géants de la Renaissance t la an Réalisation: Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto e Massimiliano Siccardi Nous allons découvrir la Renaissance italienne en s’appuyant sur l’œuvre de ses plus grands artistes : Michel-Ange, Léonard de Vinci et Raphaël. C’est avec un envol d’oiseaux au-dessus de monuments emblématiques de Rome que débute ce spectacle. Le spectateur voit s’esquisser ensuite sur la pierre des Carrières les mains emblématiques de la Création d’Adam (1512, Rome, Cité du Vatican, Chapelle Sixtine) réalisée au début du XVIe siècle par Michel-Ange sur la voûte de la Chapelle Sixtine à la demande du Pape Jules II. Ce sont ensuite les portraits des Madones qui illuminent les murs des Carrières. On y reconnaît entre autre SainteAnne, la Vierge et l'Enfant Jésus de Léonard de Vinci. La deuxième séquence s’ouvre sur un vaste et paisible paysage rythmé par les cimes de montagnes et de cyprès qui s’élèvent. Ils offrent un arrière-plan empreint de spiritualité à l’Annonciation de Léonard de Vinci. Le paysage laisse place ensuite à La Cène de Léonard de Vinci. La narration du spectacle met en relief la dramaturgie de ce dernier repas à travers la mise en scène des regards, des relations entre les personnages, valorisés par les jeux de perspective. Ce sont ensuite les nombreux dessins de Léonard de Vinci qui s’esquissent sur les murs comme des carnets que l’on feuillette. La séquence suivante s’ouvre sur l’intérieur d’un palais de la Renaissance italienne richement décoré, celui de la Salle des Lys du Palazzo Vecchio à Florence. Le temps du spectacle, Il va servir de décor aux plus fameux portraits réalisés par Raphaël et Léonard de Vinci. On y retrouve La Dame à l’hermine sans oublier La Joconde. Les Carrières de Lumières nous immergent ensuite dans l’atmosphère des carrières de Carrare dans lesquelles Michel-Ange pouvait passer des jours et des jours à observer les blocs de marbre sous tous les angles avant de choisir ceux qu’il sculpterait. Sur les murs des Carrières de Lumières se forment aujourd’hui ses plus belles réalisations, comme la tombe de Laurent de Médicis, la tombe du pape Jules II ou encore l’émouvante Pietà de la basilique Saint Pierre de Rome, qui semble s’extraire de la pierre sous nos yeux. Nous pénétrons ensuite au cours du spectacle dans la Chapelle Sixtine au Vatican, construite sous le pontificat du Sixte IV. Nombreux sont les grands maîtres tels Le Pérugin, Botticelli, Rosselli et Ghirlandaio qui ont contribué à faire de la chapelle Sixtine le chef-d’œuvre que l’on connaît, avec leurs fresques ornant ses murs latéraux. Mais c’est à Michel-Ange que le pape Jules II demande en 1505 de réaliser une fresque magistrale sur la voûte, qui remplacerait le ciel étoilé qui s’y trouvait peint jusque-là. Laissant momentanément la chapelle Sixtine derrière nous, le spectacle nous conduit à travers les loges décorées par Raphaël en direction des appartements pontificaux. C’est sur des fleurs, fruits, légumes et oiseaux déployés à profusion par Raphaël sur les murs du palais pontifical que s’attarde le spectacle des Carrières de Lumières. Le spectacle nous mène ensuite dans les Chambres du Vatican, le pape Jules II ayant demandé à Raphaël de repeindre entièrement ses appartements, entre 1508 et 1524. Avec l’Ecole d’Athènes dans la Chambre de la Signature, le jeune peintre rend hommage à ces deux grands maîtres plus anciens que sont Michel-Ange et Léonard, en les incarnant dans les personnages grecs et savants de Platon et Héraclite. A présent dans la Villa Farnésine où Raphaël pour le compte d’un riche banquier romain exécuta de célèbres fresques comme le Triomphe de Galatée (1513). Le finale du spectacle nous ramène dans la Chapelle Sixtine pour une ultime ascension vers Le Jugement Dernier de Michel-Ange Plus d’un quart de siècle a passé lorsqu’il se remet à l’ouvrage dans la Chapelle Sixtine, pour peindre sur le mur de l’autel cette fresque monumentale, commandée par le Pape Clément VII. 21 d visite ➋ Pen 3- Découverte des tableaux de Léonard de Vinci et de Michel-Ange t la an Ces commentaires peuvent produire une synthèse orale du spectacle ou un premier réinvestissement ultérieur. Pour cette première description des tableaux de Léonard de Vinci, découvrons son tableau nommé Sainte-Anne, la Vierge et l'Enfant Jésus, 1502 Dans Sainte-Anne (mère de Marie), La Vierge et l’Enfant Jésus, la composition se centre sur le thème de personnages assis sur un promontoire, dans un paysage montagneux, que le procédé du sfumato rend à la fois proche et lointain en organisant l’espace. La complexité de la construction rend Sainte-Anne, La Vierge et l’Enfant Jésus rare par la présence de deux ensembles dans une perspective différente tout en se superposant. Marie est assise sur les genoux de sa mère, Sainte-Anne. La Vierge se penche pour prendre dans ses bras l'enfant Jésus qui joue avec un agneau, symbole de son propre sacrifice pour racheter les péchés de l’humanité. Ce tableau audacieux non par le thème mais par la rigueur mathématique de la composition a influencé bon nombre de grands maîtres et illustre l’application de la réflexion scientifique de Léonard de Vinci à la peinture, véritable mise en pratique d’une démarche intellectuelle. Leonard de Vinci (1452-1519), Sainte-Anne, la Vierge et l'Enfant Jésus ©RMN-Grand palais (musée du Louvre) /René-Gabriel Ojéda 22 d visite ➋ Pen 3- Découverte des tableaux de Léonard de Vinci et de Michel-Ange t la an Que voyez-vous comme scène? Où se passe-t-elle ? Un paysage en arrière-plan et trois personnages, deux femmes et un enfant. Qui sont les personnages du tableau ? Que voit-on à gauche, au centre, au fond de la scène ? La Vierge marie, mère de Jésus et sainte Anne (mère de Marie) : nous sommes dans un paysage de montagnes, au bord d’un gouffre. L’Enfant Jésus se penche vers un agneau. De quelle manière le peintre a-t-il dessiné les personnages? Avec réalisme et expression (visage, gestes, attitude). C’est une scène familiale qui rassemble trois générations. Cette scène donne t’elle l’impression d’être proche de la réalité ? Pourquoi ? Les personnages divins ou sacrés se comportent comme des humains ; leur sourire, leurs gestes font penser à une scène familiale courante, humaine. Quel symbole religieux se cache derrière cette scène, avec l’agneau ? D’après la religion chrétienne c’est l’agneau représentant le sacrifice, que fera plus tard Jésus sur la croix, en mourant pour racheter les péchés des hommes : c’est le signe du destin. Comment Léonard de Vinci organise-t-il son tableau avec rigueur ? Au premier plan, les traits sont clairs, les couleurs vives, cela donne la vie au tableau, sa netteté, au second plan le paysage est flou, donc lointain grâce au procédé du sfumato. Décrivez le procédé du sfumato et son intérêt dans ce tableau. L’art du sfumato repose sur la réalisation en de nombreuses couches translucides d’une impression de flou, ce flou qui fait reculer le paysage à l’arrière-plan du modèle. En quoi ce tableau est-il un bon exemple d’une œuvre de la Renaissance ? Ce tableau audacieux par la rigueur mathématique de la composition illustre l’application de la réflexion scientifique de Léonard de Vinci à la peinture (il a été aussi un ingénieur, un savant, un homme compétent dans de nombreux domaines comme tous les savants humanistes de son temps). 23 d visite ➋ Pen 3- Découverte des tableaux de Léonard de Vinci, de Raphaël et de Michel-Ange t la an Pour cette première description des tableaux de Raphaël, découvrons un tableau au motif religieux, La Madone Sixtine. Cette œuvre date de 1513, elle est l’une des plus tardives de Raphaël, avant qu’il ne fasse surtout travailler les peintres de son atelier. Le tableau devait orner le monastère Saint-Sixte, d’où son motif et son nom. On remarquera le manteau bleu de la Vierge, couleur qui lui fut classiquement attribuée (le lapis-lazuli était une matière première très coûteuse) : la Vierge et l’enfant Jésus occupent le centre du tableau et dominent saint Sixte et sainte Barbe, à leurs pieds. Les deux angelots peints au bas du tableau donnent une touche moins pompeuse à la scène. La tiare papale (le pape a commandé ce tableau) est visible en bas à gauche du tableau la composition du tableau, les rideaux ouverts comme ceux d’une scène organisent la rencontre du divin et des humains, représentés par les saints personnages. Que voyez-vous comme scène? Où se passe-t-elle ? Un ensemble de 4 personnages, sans véritable arrière-plan, dans une sorte de scène (rideaux ouverts). Au bas du tableau des angelots semblent sortir de cette scène presque théâtrale et irréelle (le tapis de nuages). Qui sont les personnages du tableau ? Que voit-on à gauche, au centre, au fond de la scène ? La Vierge est reconnaissable à son manteau bleu, elle porte l’Enfant Jésus. A ses pieds saint Sixte, protecteur du pape de l’époque et saint Barbe, martyre de l’église primitive : la Vierge semble entrer dans le tableau, arriver sur la scène, accueillie par les saints qui montrent son arrivée au spectateur. Pourquoi le peintre a-t-il réparti ainsi les personnages? Construction pyramidale avec les personnages sacrés au-dessus, les saints endessous, les angelots tout en bas : construction logique entre le monde divin qui domine le monde terrestre. Cette scène donne-t-elle l’impression d’être religieuse ? Pourquoi ? Oui, la Vierge fait l’objet d’un culte important depuis le Moyen Âge. Il s’agit de placer le spectateur en adoration devant la Vierge et l’Enfant, comme le suggèrent les saints et leurs gestes (sainte Barbe regarde le spectateur, saint Sixte le désigne de la main). Quel est le détail révélateur de la commande religieuse, en bas à gauche ? C’est le pape qui a commandé ce tableau (tiare papale en bas à gauche). Comment Raphaël donne-t-il à ses personnages un air aussi vivant? Exactitude du dessin, rigueur du trait, naturel des gestes et des attitudes (notamment l’expression rieuse des angelots). Pourquoi cette œuvre s’intègre-t-elle dans le courant de la Renaissance ? C’est tout l’art réaliste des tableaux de la Renaissance, avec une étude parfaite de la morphologie (influence gréco-romaine). Nous sommes à la fois dans une influence religieuse dominante (le christianisme) et une valorisation de l’humain, par la qualité de la représentation qui le place au centre des regards et des préoccupations. 24 d visite ➋ Pen 3- Découverte des tableaux de Léonard de Vinci, de Raphaël et de Michel-Ange t la an Pour cette première description des œuvres de Michel-Ange, découvrons un détail de la voûte de la célèbre chapelle Sixtine, au Vatican. Détail de la voûte de la chapelle Sixtine (saint Jérémie) La fresque appartient au cycle des peintures de Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine du Vatican (1508-1512) ; parmi d’autres figures bibliques de la Genèse, Michel-Ange a choisi d’illustrer la légende de ce prophète, qui apparaît dans le Livre de Jérémie. Le peintre traduit ici la vie solitaire du prophète, attaché à stigmatiser le manque de religiosité des Hébreux de son époque (VIe siècle avant notre ère) ; il annoncera les invasions de peuples ennemis, la destruction de la ville sainte, Jérusalem. On retrouve dans le style de Michel-Ange la vigueur du trait, la qualité du dessin et le résultat de ses études anatomiques, même si le réalisme du corps figuré laisse place à l’interprétation du caractère du sage vivant reclus. La difficile technique de la fresque, qui doit être appliquée rapidement sur un fond préparé, exige à la fois la rapidité de l’exécution, la précision du trait et les grands aplats de peinture. Les études anatomiques de Michel-Ange, la présence de thèmes liés également à la pensée grecque font de cette chapelle un exemple de la Renaissance, qui sut mêler l’héritage chrétien et la sagesse antique, les connaissances scientifiques et antiques et le modèle de sculptures gréco-romaines. A ce titre les corps athlétiques, peints ou sculptés par Michel-Ange, sont de parfaits héritiers de la sculpture gréco-romaine et témoignent d’un humanisme où l’homme, même placé dans la contemplation de Dieu et de ses œuvres, est finalement au centre de l’univers. Que voyez-vous comme scène? Quel est le sujet principal ? C’est un fragment de fresque du plafond de la chapelle Sixtine, au Vatican, avec un homme âgé, pensif et seul, devant des personnages féminins en arrière-plan. Quels sont les détails de la fresque ? A gauche, au centre, au fond de la scène Deux personnages encadrent le vieillard, peints avec des couleurs vives, comme celle de la tunique de Jérémie, le prophète. Sa longue barbe blanche tranche sur le reste du décor. De quelle manière le peintre a-t-il dessiné le personnage central? Si la technique de la fresque ne permet pas autant de précision dans la pose des couleurs, le visage grave, pensif, douloureux de Jérémie est très bien rendu. Pourquoi Michel-Ange a-t-il peint avec beaucoup de réalisme? Le peintre traduit ici la vie solitaire du prophète, attaché à critiquer le manque de religiosité des Hébreux de son époque (VI e siècle avant notre ère) ; il annoncera les invasions de peuples ennemis, la destruction de la ville sainte, Jérusalem. Quel est le lien de cette réalisation avec l’héritage gréco-romain ? On a l’impression de voir une statue grecque : copie parfaite et sensible de la réalité d’un visage, d’une main. Anatomie bien observée, sens du détail, ce sont les traits de l’art antique. Comment voit-on l’intérêt de Michel-Ange pour l’Homme, malgré le sujet religieux ? Derrière le prétexte religieux, Michel-Ange peint l’humanité avec ses sentiments, ses problèmes, sans cacher la réalité (le vieillissement) : l’homme peint ici est montré dans tout son réalisme. En quoi ce portrait est-il représentatif de l’art de la Renaissance? La Renaissance est inséparable de l’humanisme, ce courant philosophique qui place l’homme et l’étude de ce qui l’entoure au centre des préoccupations, en revalorisant les apports de l’Antiquité (sciences et savoir-faire artistique) et en améliorant les techniques picturales. 25 d visite ➋ Pen 3- Découverte des tableaux de Léonard de Vinci, de Raphaël et de Michel-Ange t la an Ces trois tableaux ou fresque permettent une première synthèse de l’œuvre de ces grands maîtres de la Renaissance. 1)Quel est le pays d’origine de la Renaissance ? Quelles influences y rencontre-t-on ? L’Italie, divisée, avec autant de cours princières et de mécènes que de principautés et de cités-états prospères. Tous les princes favorisent les arts et les intellectuels qui retrouvent l’influence antique (Rome, la Grande Grèce). 2)De quand datent ces trois tableaux ? À quelle période de la vie des artistes les rattachez-vous ? Du début du XVIe siècle, à la fin de la carrière de ces trois illustres peintres, au sommet de leur art. 3)Que cherchaient ces peintres en créant une forme nouvelle de peinture ? L’homme revient au centre des attentions et des recherches sur une approche à son échelle (anatomie, médecine) mais également macroscopique (sciences, astronomie) : la philosophie néo-platonicienne influence les artistes, comme Michel-Ange. 4)Pourquoi cette façon de peindre est-elle si nouvelle ? Désormais l’art échappe à la seule édification religieuse, il intègre plus qu’avant des commanditaires laïcs. Sa fonction de représentation du réel, ou d’un imaginaire réaliste, devient prioritaire. 5)Quelles sont les innovations picturales visibles dans cette manière de peindre ? Cela met en relief des innovations techniques, comme l’utilisation courante de la perspective, l’application aux canons esthétiques de l’étude anatomique, l’intégration de motifs antiques récurrents (architecture, mythologie, costumes). 6)Quelle impression laisse cette peinture ? L’artiste illustre la figure de l’individu et de sa liberté, clé de voûte de l’humanisme. Il a un style particulier, est apprécié pour cela et construit une œuvre. 7)En quoi participe-t-il au nouveau courant humaniste de son époque ? Copernic révolutionne la vision de l’univers, Vésale explore les secrets du corps humain, autant d’approches qui marqueront les grands peintres dans leur conception picturale. La tradition antique (sciences, philosophie, sculpture et peinture) est remise à l’honneur. 8)Quelle est cependant l’originalité de Léonard de Vinci pour créer de la profondeur dans ses tableaux? Le procédé du sfumato rend à la fois proche et lointain en organisant l’espace. Pour cela il faut appliquer de nombreuses couches délicates et translucides de couleurs. 26 d visite ➋ Pen 3- Découverte des tableaux de Léonard de Vinci, de Raphaël et de Michel-Ange t la an L’Annonciation (1475) Les premiers travaux de Léonard de Vinci commencent notamment avec les deux Annonciations. L'un est petit, large de cinquante-neuf centimètres, l'autre est un travail beaucoup plus important. Léonard a dépeint la Vierge Marie assise à la droite de l'image, et un ange de profil s'approchant d'elle par la gauche. Un gros travail est réalisé sur l’anatomie, application des recherches biologiques du peintre. Marie est interrompue dans sa lecture par le messager, l'ange, et lève la main dans un geste de salutation. Elle accepte son rôle de mère de Dieu avec confiance. Léonard présente le visage humaniste de la Vierge Marie, identifiée à une jeune femme, reconnaissant le rôle de l'humanité. On retrouve ici les qualités des innovations de la Renaissance avec une perspective fortement marquée, la qualité de la reproduction anatomiste et Léonard de Vinci ajoute la profondeur de son sfumato qui éloigne le paysage. Le Mariage de la Vierge (1504) Raphaël a peint ce tableau de commande en s’inspirant directement de son maître Le Pérugin. Fidèle aux conceptions de la Renaissance, le peintre développe avec l’art de la perspective une profondeur du tableau, marquée par le bâtiment et le dallage. La scène présente le mariage de la Vierge Marie et de Joseph, entourés de divers personnages ; la végétation accroit encore l’effet de profondeur, la qualité de la représentation des gestes, des visages, des expressions est typique de la Renaissance à son apogée. Le temple antiquisant, les costumes des personnages évoquent l’Antiquité et pas seulement le sujet religieux. 27 d visite ➋ Pen 3- Découverte des tableaux de Léonard de Vinci, de Raphaël et de Michel-Ange t la an Et maintenant essayons de retrouver chez Léonard de Vinci et Raphaël une vision commune dans deux tableaux. 1) De quand datent ces tableaux ? A quel courant de peinture les rattache-t-on ? L’Annonciation (1475), Le Mariage de la Vierge (1504), ce sont deux tableaux de la Renaissance à son apogée. 2) Quels sont les points communs (traitement des personnages, construction du tableau) ? On retrouve ici les qualités des innovations de la Renaissance avec une perspective fortement marquée, la qualité de la reproduction anatomiste : le Moyen Âge n’ignorait rien des techniques picturales mais la peinture était plus symbolique, donc moins réaliste, et surtout la représentation du corps était peu recherchée. Le nu, sujet antique, était proscrit et les études anatomiques interdites. L’héritage gréco-romain, donc païen, ne devait pas être mis en avant par des sujets mythologiques. 3) Comment peignent-ils ? Comparez les détails des tableaux. Une perspective fortement marquée, la qualité de la reproduction anatomiste ; Léonard de Vinci ajoute la profondeur de son sfumato qui éloigne le paysage. Raphaël développe avec l’art de la perspective une profondeur du tableau, marquée par le bâtiment et le dallage. La scène présente le mariage de la Vierge Marie et de Joseph, entourés de divers personnages ; la végétation accroit encore l’effet de profondeur, la qualité de la représentation des gestes, des visages, des expressions est typique de la Renaissance 4) Quelle impression laisse cette peinture ? Elle nous place à la fois dans une scène réaliste, tout en décrivant une scène forcément imaginaire, tenant au religieux. Cependant l’expression des personnages se rattache à approche très humaine du sujet. 5) Que représente chaque tableau ? Léonard de Vinci a dépeint la Vierge Marie assise à la droite de l'image, et un ange de profil s'approchant d'elle par la gauche. La scène de Raphaël présente le mariage de la Vierge Marie et de Joseph, entourés de divers personnages. 28 è ➌ Apr a visite l s 1 - Pistes d'approfondissement : Racontez un tableau de Léonard de Vinci… La Dame à l’hermine Le tableau a été peint vers 1490, il représente la favorite du duc de Milan ; un tel tableau offre le résumé de l’art de Léonard de Vinci : naturel de l’expression, gestes reproduits à la perfection, qualité des couleurs et des détails. La présence d’une hermine a donné lieu à plusieurs interprétations (pureté symbolique, étymologie du nom en correspondance avec le commanditaire ducal ou la personne peinte). Léonard de Vinci, La Dame à l’hermine, 1490. Cracow, Czartorysky Museum. © 2015. Photo Scala, Florence Que voyez-vous sur ce tableau ? Portrait de femme accoudée portant un animal, une hermine. Quels sont les détails du tableau ? A gauche, au centre, à quoi le voit-on ? On distingue les traits, les cheveux de la femme, ses vêtements et l’animal. Comment le peintre les a-t-il dessinés? Avec beaucoup de précision, de netteté et une ressemblance totale avec la réalité. Cette scène donne-t-elle l’impression d’être réaliste ? Le visage, la main, l’animal se reconnaissent parfaitement avec le jeu de la lumière on voit même très bien le tissu du vêtement. Que veut peindre Léonard de Vinci à la façon de la Renaissance? Il peint ce qu’il sent de son modèle, pas seulement l’apparence : il crée un portrait réaliste mais en même temps vu à sa manière. Le portrait est une nouvelle manière de peindre, de donner de l’importance à l’humain, plus qu’au religieux. La technique, la composition du tableau accentuent la qualité du portrait. En quoi cette façon de peindre est-elle nouvelle à cette époque de la Renaissance? Qualité de l’étude de l’anatomie, des détails, des techniques de peinture mais également on peint des hommes et des femmes de ce temps et plus seulement des sujets religieux. Cette époque a été influencée par l ’Antiquité et les nouvelles recherches scientifiques. 29 o ➌ Pr me nge nts o l 2 - Une initiation à l’histoire des arts pour le thème Les fresques de l’école de Raphaël à la Villa Farnesina (Rome) Sol Villa Farnesina (C) Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais / Alessandro Angeli La Villa Farnesina a été créée pour un proche du pape Jules II, et reprise par le cardinal Farnèse en 1580, d’où son nom actuel. Edifiée entre 1508 et 1511, elle correspond à la grande époque créatrice des maîtres de la Renaissance et Raphaël put s’illustrer dans ses murs avec les artistes de son atelier. Les fresques décorent les murs, usant largement du trompe-l’œil pour créer un semblant de relief dans les pièces. Les thèmes appartiennent à la mythologie antique, évoquant la légende d’Amour et de Psyché repris dans les Métamorphoses de l’écrivain Apulée (second siècle de notre ère). On remarquera les figures antiques, mythologiques, les costumes antiques des protagonistes des scènes figurées. Le décor lui-même rappelle l’Antiquité (colonnes, décoration) avec ce lien entre la culture antique et celle de la Renaissance. 30 o ➌ Pr me nge nts o l 2 - Une initiation à l’histoire des arts pour le thème Correspondance des domaines de l’histoire des arts à aborder avec ce thème x Arts de l’espace Arts du spectacle vivant Arts du langage Arts du son Arts du quotidien x Arts du visuel DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE INTERDISCIPLINAIRE Progression de la démarche méthodologique pour l’étude des œuvres de la fiche TÂCHES DE L’ÉLÈVE DÉMARCHE DE DÉCOUVERTE DE L’ŒUVRE • Approcher le sujet de l’œuvre à l’aide de son titre. • Trouver l’époque de création. • Comprendre à quelle présentation l’œuvre était destinée. • Types de matériaux utilisés • Faire la différence entre les éléments des différents plans. • Trouver l’élément essentiel dans chaque plan, sans tenir compte de sa taille (près ou loin). • Faire des liens entre des éléments de même nature quelle que soit leur situation dans l’œuvre. • Donner un nom à chaque renseignement prélevé pour pouvoir le citer en le localisant précisément. • Trouver un argument pour expliquer chacune des observations avec des connaissances extérieures : citer l’élément puis l’explication. 31 o ➌ Pr me nge nts lo 3 - Reconnaissance d’une œuvre et d’un artiste Qui a peint le tableau ? Quelques éléments pour vous aider à proposer un nom de peintre : Parmi les œuvres créées dans les années 1500 se trouve un petit portrait connu sous le nom de Mona Lisa. Le tableau est connu l’étrange sourire sur le visage de la femme, Lisa Gherardini. La qualité de la peinture est liée à la perfection de la représentation du corps, des traits du visage, du jeu de la lumière sur le personnage et ses précieux vêtements. Le travail est également réputé pour le dégradé du paysage brumeux, le « sfumato ». Le tableau résume l’époque de la Renaissance et le génie du peintre savant. Il a été acquis par François Ier et est aujourd’hui au musée du Louvre : le roi avait accueilli le vieux savant, célèbre pour ses machines futuristes. Léonard de Vinci, Mona Lisa, 1503-6. Paris, Louvre. Oil on poplar panel, 77 x 53 cm. © 2015. Photo Scala, Florence Maintenant que ce texte et le tableau vous ont permis de reconnaître l’auteur de cette œuvre, décrivezla… Voici quelques questions pour vous aider : - Que représente ce tableau ? Portrait de Léonard de Vinci connu sous le nom de Mona Lisa ou La Joconde - Est-il très connu ? Oui, c’est l’œuvre d’art la plus visitée et admirée au monde. - Voyez-vous comment la scène a été peinte, avec quels grands ensembles? Quelle est l’expression du personnage, devenue célèbre ? Portrait en gros plan, avec un paysage imaginaire en arrière-plan pour donner de la profondeur. Le tableau est connu aussi pour l’étrange sourire sur le visage de la femme, Lisa Gherardini. - Racontez cette scène, avec l’aide du texte. C’est un portrait classique, cette jeune femme pose et le peintre agrémente le portrait d’un décor pour mieux faire ressortir les traits du modèle. - Quelle impression domine dans ce tableau ? Comment le peintre la suggère-t-il ? Un mystère enveloppe cette femme distante, aux gestes mesurés, au sourire énigmatique. - À quoi reconnaît-on le style d’une œuvre de la Renaissance ? La qualité de la peinture est liée à la perfection de la représentation du corps, des traits du visage, du jeu de la lumière sur le personnage et ses précieux vêtements. - En quoi le peintre est-il fidèle à sa façon de peindre ? Léonard de Vinci a toujours peint avec beaucoup d’exigence, les plis des vêtements, la couleur de la chair sont rendus avec beaucoup de soin : c’est un artiste accompli, un maître de la Renaissance qui maîtrise toutes les techniques (perspective, qualité du rendu anatomique), il ajoute son art du sfumato, ce flou qui fait reculer le paysage à l’arrière-plan de la loggia ou pose son modèle. - Où peut-on admirer ce tableau aujourd’hui ? Au musée du Louvre, à Paris. 32 o ➌ Pr me nge nts lo 3 - Reconnaissance d’une œuvre et d’un artiste Qui a peint cette immense fresque ? Quelques éléments pour vous aider à proposer un nom de peintre : La fresque appartient au cycle des peintures de Michel-Ange au plafond de la Chapelle Sixtine du Vatican (15081512) ; cette chapelle de 40 mètres de long avait été construite sur ordre du pape Sixte IV, de 1477 à 1483. Plusieurs peintres ont été conviés peindre les murs et le plafond de fresques devenus très célèbres, mais c’est Michel-Ange qui fut le dernier invité, pour prendre en charge les fresques de la voûte, endommagée peu après sa construction. Michel-Ange se devait d’illustrer la légende des prophètes, dont Jérémie déjà présent dans ce dossier, mais il obtint d’ajouter des scènes de la Genèse. Cette voûte compte donc le récit de la Création au centre, bordé des portraits des prophètes et des sibylles prophétesses. Le peintre traduit ici la croyance religieuse mais les portraits tendent aussi à rejoindre la tradition des philosophes grecs. Enfin le Jugement dernier emplit le mur derrière l’autel. On retrouve dans le style de Michel-Ange, la vigueur du trait, la qualité du dessin et le résultat de ses études anatomiques, même si le réalisme du corps figuré laisse place à l’interprétation du caractère du sage vivant reclus. La difficile technique de la fresque, qui doit être appliquée rapidement sur un fond préparé, exige à la fois la rapidité de l’exécution, la précision du trait et les grands aplats de peinture. Les études anatomiques de Michel-Ange, la présence de thèmes liés également à la pensée grecque font de cette chapelle un exemple de la Renaissance, qui sut mêler l’héritage chrétien et la sagesse antique, les connaissances scientifiques et antiques et le modèle de sculptures gréco-romaines. A ce titre les corps athlétiques, peints ou sculptés par Michel-Ange sont de parfaits héritiers de la sculpture gréco-romaine et témoignent d’un humanisme où l’homme est au cœur de la création. Plafond de la chapelle Sixtine (1508-1512) Michel-Ange (Buonarroti, Michelangelo 14751564): General view of the ceiling [before restoration]. Vatican, Sistine Chapel. © 2015. Photo Scala, Florence 33 o ➌ Pr me nge nts lo 3 - Reconnaissance d’une œuvre et d’un artiste Voûte de la chapelle Sixtine (1508-1512) Maintenant que ce texte et le tableau vous ont permis de reconnaître l’auteur de cette œuvre, décrivezla… Voici quelques questions pour vous aider : - Que représente ce plafond ? Michel-Ange se devait d’illustrer la légende des prophètes, mais il obtint d’ajouter des scènes de la Genèse. Cette voûte compte donc le récit de la Création, des portraits des prophètes et des sibylles prophétesses. - Voyez-vous comment la scène a été peinte, avec quels grands ensembles ? Cette voûte conte le récit de la Création au centre, bordé des portraits des prophètes et des sibylles prophétesses. - Avez-vous déjà vu ces personnages, ou l’un d’entre eux ? Les prophètes, dont Jérémie déjà présent dans ce dossier. - Quelle impression domine ? Comment le peintre la suggère-t-il ? Cette voûte peinte est devenue dès sa création très célèbre, d’abord par la force de la création (la Création d’Adam), l’aspect très monumental, la complexité de la composition entre les scènes centrales et les portraits des angles. - À quoi reconnaît-on le style d’une œuvre de la Renaissance ? Les études anatomiques de Michel-Ange, la présence de thèmes liés également à la pensée grecque font de cette chapelle un exemple de la Renaissance, qui sut mêler l’héritage chrétien et la sagesse antique, les connaissances scientifiques et antiques et le modèle de sculptures gréco-romaines. - En quoi le peintre est-il fidèle à sa façon de peindre ? Les corps athlétiques, peints ou sculptés par MichelAnge sont de parfaits héritiers de la sculpture gréco-romaine et témoignent d’un humanisme où l’homme est au cœur de la création. 34 o ➌ Pr me nge nts lo 4 - Quiz bilan. 1) Quand vécurent ces grands maîtres de la Renaissance, en quels siècles ? XVe et XVIe siècles 2) Lequel des trois peintres étudiés est l’aîné ? Léonard de Vinci 3) Lequel des trois peintres étudiés est né bien après les autres ? Raphaël 4) Quel artiste était également un ingénieur militaire de renom ? Léonard de Vinci 5) François Ier fut le protecteur d’un de ces génies de la Renaissance, lequel ? Léonard de Vinci 6) Qui fut le premier maître de Raphaël, à Pérouse ? Le Pérugin 7) François Ier acheta un tableau à Léonard de Vinci, le connaissez-vous ? La Joconde 8) Qui peignit les fresques de la chapelle Sixtine ? Michel-Ange 9) Qui décora les appartements du pape Jules II, au Vatican ? Raphaël 10) Comment nomme-t-on le procédé de Léonard de Vinci qui permet de fondre le fond du paysage dans une brume créant la profondeur ? Le sfumato 11) Comment nomme-ton l’effet géométrique de profondeur créé par les peintres de la Renaissance dans leurs tableaux ? La perspective 12) Quelle civilisation, aux vestiges très présents en Italie, influença la Renaissance, en rupture avec le Moyen Âge ? L’Antiquité gréco-romaine 13) Quelle est la grande villa romaine décorée notamment par l’atelier de Raphaël ? La Farnesina 14) Comment nomme-t-on la grande scène peinte derrière l’autel de la chapelle Sixtine ? Le Jugement dernier 15) Dans quelle ville peut-on admirer la célèbre Cène de Léonard de Vinci ? Milan 16) Dans un tableau de Léonard de Vinci, la favorite du duc de Milan tient un animal dans ses mains, lequel ? La Dame à l’hermine 17) Où situez-vous les deux capitales artistiques et italiennes de la Renaissance ? Rome et Florence 18) A quel courant philosophique peut-on directement rattacher la Renaissance artistique, qu’il inspira ? L’humanisme 19) Connaissez-vous les deux savants qui révolutionnèrent la conception de l’univers et de l’astronomie ? Galilée et Copernic 20) Quelle science médicale nouvellement pratiquée influença la qualité des portraits des peintres de la Renaissance ? L’anatomie 21) Tout en continuant à peindre des sujets religieux, sur quels sujet les peintres centrèrent-ils leur attention, influencés par l’humanisme ? L’Homme 22) Quel est le grand monument religieux, dont Michel-Ange suivit les travaux à la fin de sa vie ? La basilique Saint-Pierre de Rome 23) D’où vient le nom de chapelle Sixtine ? Du pape Sixte IV qui la fit édifier 24) Quel thème biblique inspira les fresques du plafond de la chapelle Sixtine ? La Genèse 25) Qui est particulièrement honoré dans les tableaux religieux de Raphaël ou de Léonard de Vinci, en dehors du Christ ? La Vierge Marie 35 Les groupes scolaires peuvent également choisir le billet combiné offrant la visite du Château des Baux-de-Provence et des Carrières de Lumières à un tarif spécial. Faites découvrir à vos élèves cette ancienne forteresse médiévale campée sur un éperon rocheux et profitez d’ateliers pédagogiques originaux. Création -01 41 17 03 16 - Culturespaces, Nuit de Chine Les Carrières de Lumières sont ouvertes tous les jours du 6 au 31 mars de 10h à 18h Du 1er avril au 30 septembre de 9h30 à 19h30 Du 1er octobre 2015 au 3 janvier 2016 de 10h à 18h Carrières de Lumières - Propriété de la commune des Baux-de-Provence - Route de Maillane 13520 Les Baux de Provence - Tél. : 04 90 54 48 68 www.carrieres-lumieres.com 36