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LE MOT DU MAIRE C ette année notre exposition estivale au sein de la chapelle des Récollets s’inscrit dans la nouveauté en présentant les oeuvres d’artistes contemporains. Ce parcours artistique vous permettra de découvrir une pluralité de techniques picturales et de styles différents. Figuratifs ou abstraits, ces peintres proposent des oeuvres très éclectiques conférant ainsi à cette manifestation une grande richesse artistique. Cette exposition est également le moment d’apprécier la rencontre de ces oeuvres contemporaines avec ce lieu historique. Ainsi, du XVIIème siècle à nos jours, les arts et la culture résonnent encore au sein de ce site d’exception. Ce catalogue est aussi l’occasion de dresser le portrait de ces artistes à travers un même questionnaire. De leurs débuts artistiques, en passant par les peintres qui les inspirent, ils s’expriment sur leurs projets et la place du Pays basque dans leurs oeuvres. Nous remercions l’ensemble des personnes qui se sont investies au sein de ce projet et plus particulièrement les peintres qui ont accepté de participer à cette manifestation collégiale. Guy POULOU, Maire de Ciboure En couverture, L’accostage de Michel Hacala Mairie de Ciboure 14, Place Camille Jullian - BP 321 64503 CIBOURE CEDEX Tél. 05 59 47 26 06 - Fax 05 59 47 64 59 www.mairie-ciboure.com 2 Les Peintres de la Nivelle Directeur de la publication : Guy POULOU Directeur artistique : Robert POULOU Conception : Service Communication - Mairie de Ciboure Impression : Toute reproduction interdite. LES PEINTRES DE LA NIVELLE Préparation de l’exposition à la mairie de Ciboure avec les peintres Assis, de gauche à droite : Albert Proux, Marc Claerbout, Christine Etchevers, Mme Susperregui, Françoise Etchevers Debout, de gauche à droite : Guy Lalanne, Adjoint à la Culture, Robert Poulou, M. Lauga, Mikel Dalbret, Hizelaya, Jean Pattou, Mme Dospital, Adjointe au Maire, Mme Gélos La Nivelle, entre « Guerre et Paix » En cette année 2013, la commémoration du bicentenaire de « La bataille de la Nivelle » - le 10 novembre 1813 - sera l’occasion de manifestations culturelles variées, de conférences, de reconstitutions transfrontalières pour évoquer le souvenir des troupes anglaises et françaises des maréchaux Wellington et Soult. Des dizaines de milliers de morts et de blessés pour « La guerre d’indépendance espagnole » ! Pour la cinquième exposition organisée par la ville de Ciboure à la Chapelle des Récollets, il nous a paru opportun de présenter « Les peintres de la Nivelle » mais pas seulement comme un clin d’œil facile à l’histoire belliqueuse de ce petit territoire, de Xareta-Urdax à l’embouchure luzienne et cibourienne du Golfe de Gascogne. Déjà, au siècle dernier, le Groupe des Neuf s’était constitué autour de Ciboure, « Repaire d’artistes » pour reprendre le titre du livre de J.P. Goikoetxea, référence en la matière. Les expositions précédentes nous ont permis ainsi de vous les présenter : Arrué, Bergés, Choquet, Colin, Domergue, Godbarge, Labrouche, Masson, Ribéra, Veyrin, Virac… Le choix des peintres retenus cette année, tous contemporains cette fois, a été dicté, outre leur notoriété déjà acquise, par cette communauté d’appartenance géographique et un sentiment identitaire marqué, même si les thèmes d’inspiration n’ont pas nécessairement de lien avec notre Pays basque et que la diversité des styles, du figuratif à l’abstrait, témoigne de sensibilités fort différentes. Ils ont répondu à notre questionnaire, certains avec réserve, d’autres plus diserts, tous se prêtant au jeu, parfois avec humour. Ils vous invitent à mieux les connaître ! Allez donc à leur rencontre dans leur atelier ou leur galerie ! Les peintres de la Nivelle participent grandement de l’identité de notre territoire : ils l’illustrent pour mieux la pérenniser. Attachés à leurs racines, leur qualité d’artiste les conduit à s’enrichir sans cesse de leurs différences, la peinture en étant le liant. Existe-t-il une École de la Nivelle ? La réponse, nécessairement nuancée, vous appartient ! A vous de juger, sur pièces ! Robert Poulou (2 peintres seront présents, tous les jours de l’exposition, à 17 heures, pour présenter et commenter leurs tableaux) Les Peintres de la Nivelle 3 ANDRÉ CARTAYRADE CONTACT Résidence Les Tilleuls 6, rue de la République 64500 Ciboure 05 59 47 49 19 Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Né à Agen en 1921, je suis arrivé à Saint Martin d’Arrossa en 1928 où mon père, cheminot, était nommé. Cinq ans d’EPS à Orthez puis au gré des nominations successives en Gironde, à Moissac. En 1957 retour au Pays Basque : je suis nommé à Saint-Jean-de-Luz. Premier Noël : ma femme m’offre une boîte de peintures à l’huile connaissant mon goût pour le dessin. Déniché par P. Etchevers, c’est le départ : Ortz Adarra, la Foire « aux croûtes » (20 ans), Le Boucau, Bordeaux, Paris et toute la France avec les cheminots. Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ? Il n’est pas contemporain ! Je pense à un peintre qui a tant influencé les impressionnistes : Eugène Boudin (1824/1898) ami de Corot, Millet, Courbet, Jongkind, Whistler, chanté par Baudelaire. Il a peint la mer, les ciels chiffonnés de couleurs, l’indécision des horizons marins et ses vents… Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ? La découverte à l’aube, de la ferme « Daï Baïta » sur fond de Rhune, avant que Renault ne saccage le paysage … C’était encore la campagne, le chevalet était planté dans un champ de maïs. La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Le bonheur ? J’avais des axes et une 4L : Ascain, Iholdy, Sare et l’Espagne, Bidarray, Banca, Les Aldudes. Toutes les fermes m’attirent. Un projet artistique qui vous tient à cœur ? Peindre la vierge de Muskoa à Ciboure, à la manière de Dali, de bas en haut, la tête de la vierge dans les nuages ! Ce n’est pas sérieux …mais quand même ! Une question à laquelle vous auriez répondu volontiers ? Continuez-vous à peindre ? Oui si l’oeil qui me reste tient le coup, je voudrais tant faire plaisir à de bons amis… Ciboure, Port la Nivelle 4 Les Peintres de la Nivelle MARC CLAERBOUT Qui ? Quand ? Comment ? Où ? A 16 ans, j’entre aux Beaux-Arts de Bayonne puis de Paris. En 1969, je crée le collage palette dit «le collart ». Huiles sur toiles, sculptures par la suite - «figuration, abstraction », puis je rassemble ces deux tendances dans ce que l’on peut nommer «abstrafiguration» Je travaille dans mon atelier de Ciboure. L’année 2013 est celle de mes 44 ans de peinture. Création des décors ombres chinoises de « L’enfant et les sortilèges », de «L’heure espagnole » de Maurice Ravel, joués à Ciboure, Montfort L’Amaury, Levallois Perret, Deauville, St Sernin du Plain. Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant? De nombreuses rencontres sont indissociables à ma mémoire ! Mes rencontres avec le sculpteur César et son épouse Rosine. Il semblait sortir de mes livres d’art. C’était un peu surnaturel. C’est aussi la création d’une œuvre sur l’Europe et les pays émergents, pour l’association Fin de journée de Danielle Mitterrand «France Libertés ». Ma rencontre avec Etienne Vatelot maitre luthier dans son atelier rue Portalis à Paris. La place du Pays Basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Né sur le quai, à trois maisons de celle de Maurice Ravel, mon inspiration était prénatale, si je puis dire, devant cette féerie de couleurs qui s’offrait à mes yeux, chaque jour. Je m’en suis nourri pour les glisser progressivement au fil du temps, de mes envies, sur mes toiles. Mais si le sujet pour moi reste un prétexte, le jeu des couleurs reste lui un défi, une conversation constante, une relation vitale. Il y avait aussi Dante Antonini, à qui je veux rendre hommage qui habitait aussi sur le quai, il n’hésitait pas à me donner quelques remarques lorsque, timidement, je lui montrais ma vision enfantine. Il est vrai qu’habiter CONTACT 3, rue Saint Jacques 64500 Saint-Jean-de-Luz 05 59 47 15 43 www.marc-claerbout.fr [email protected] cette région est un mets visuel de chaque instant, même si ma progression vers d’autres écritures picturales reste nécessaire. Mes lieux de prédilection (pour imager) sont toujours en lien avec le ressenti, le filtre de ma vie où tout est bon à prendre et, mieux, à déguster. Même une conversation peut en être le fruit. Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans? J’ai visité d’innombrables expositions dans plusieurs musées en Europe... Difficile de trier, tant chaque artiste a sa parcelle d’intérêt. Mais je reste toujours fasciné par la modernité, le colorisme de Van Gogh. Regardez au Musée d’Orsay : son exposition est très visitée. J’aime l’œuvre de César. Il a su créer un nouveau langage du matériau, autant par ses compressions, ses fers soudés, son bestiaire, son œuvre abstraite. Il était un homme très travailleur, d’une grande simplicité, comme l’était Etienne Vatelot, maître luthier, lors de notre rencontre... Le violon, restant pour moi, l’instrument inspirateur, aux formes féminines, doté d’une âme, d’une vibration. Plusieurs de mes toiles, en portent la trace, autant traitée pour l’Académie Maurice Ravel ou Musique en Côte Basque. Un projet qui vous tient à cœur? Ma prochaine rétrospective, avec l’exposition, que je prépare pour 2014 au musée de Guéthary en juillet et août. Projet de nouveaux décors d’opéra... Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers? A celle qui n’existe pas? Comme « Êtes-vous sensible au picturalopomme ?... » Les Peintres de la Nivelle 5 CONTACT http://mikel.dalbret.free.fr [email protected] 06 20 90 83 96 Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Dans les années soixante, peu après l’obtention des diplômes d’officier mécanicien de la Marine Marchande, j’ai quitté tangages et roulis en raison d’opportunités professionnelles. Depuis toujours passionné d’art et plus particulièrement de peinture, installé en région parisienne, parallèlement à des activités dans l’ingénierie en informatique industrielle, je bénéficiais alors d’un contexte favorable pour me perfectionner aussi bien dans la pratique picturale que dans la connaissance de l’histoire de l’art. J’ouvrais une galerie de peintures anciennes(1973) à Saint Germain en Laye, place Maurice Berteaux, face au Musée des Antiquités Nationales et du Musée Vera. Je me formais alors à la restauration d’œuvres anciennes auprès d’un maître, ce qui, à mes yeux constitua un solide bagage dans ma connaissance et dans la maitrise des différentes techniques picturales. J’obtenais des commandes d’antiquaires ainsi que d’institutions telle la Mairie de Saint Germain en Laye pour la restauration de tableaux de différentes écoles allant du 16ème au 19ème siècle. Cependant mon objectif était de développer ma propre peinture et depuis la fin des années soixantedix, je me consacre au développement et à la construction de mon œuvre artistique. MIKEL DALBRET La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Ainsi formulée, la question semble procéder du concept selon lequel une peinture « basque »ne peut trouver son mode d’expression que dans les écoles paysagistes et/ou ethnicotraditionnelles. En ce qui me concerne, l’approche voire l’inspiration sont différentes. Lorsque je me suis installé au Pays Basque, d’abord à Biarritz en 1985, mon art n’avait alors aucun rapport avec la culture de ce dernier. Je pratiquais alors une peinture figurative, héritée du surréalisme, ayant évolué vers une imagerie à connotation sociale et urbaine. La découverte et le contact d’une société traversée par des courants de revendication identitaire très éloignés des clichés alors en vigueur fut pour moi un véritable choc culturel. Locuteur bascophone cela me permit (et me permet) d’explorer tous les interstices de cette société aussi complexe que parfois déroutante. Je trouvais surtout chez les sculpteurs basques en particulier chez Jorge Oteiza et Nestor Basterretchea les fondements théoriques et graphiques qui vont peu à peu le structurer. Cette proximité peut surprendre si l’on sait qu’à l’inverse du processus créatif lent et réfléchi du sculpteur je privilégie la construction/créaQuel est votre souvenir de création spontanée et ex nihilo des Nature vivante. Izadi bizirik tion et /ou de rencontre le plus œuvres, une sorte d’improvisamarquant ? tion sur le principe d’une sorte Assurément celui lié à l’exposition personnelle qui me fut de « réaction en chaîne ». consacrée à Beyrouth au Liban en 1998. Je rencontrais alors Pour répondre à la question des lieux de prédilection, probaM.Alexis Moukarzel, architecte en chef conservateur du patriblement s’agit-il de la fréquentation des espaces des stèles anmoine de l’Eglise Maronite, qui réussit à me convaincre de réaciennes conservées dans les cimetières (hilherriak). liser pour son compte un tableau ayant pour thème la Cène, destiné à un salon-salle à manger de sa résidence de Beyrouth. Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les Loin de mon atelier, arrivé au Liban sans matériel, ajouté au océans ? fait que le sujet était absolument étranger à mes thèmes habiJe serai probablement plus attiré par les sculpteurs que par les tuels, permettent de comprendre mes hésitations. peintres. Il me vient en premier à l’esprit le Christ de Mathias Pour réaliser ce travail d’assez grande dimension (2,20x1,20 m) Grünewald du retable d’Issenheim revisité par Abdel Abdesseje bénéficiais de conditions tout à fait originales. Une maison med, œuvre qui doit se trouver actuellement au Palais Grassi à traditionnelle, rustique mais confortable, fut mise à ma dispoVenise. Double opportunité en perspective… sition dans la montagne du nord Liban, je me consacrais à ma tâche du lever au coucher du soleil, l’éclairage électrique était Un projet artistique qui vous tient à cœur ? intermittent et aléatoire. Plus qu’un projet il s’agirait d’un vœu. Se profile le 40ème anniversaire de ma première exposition et une rétrospective ne serait pas pour me déplaire. 6 Les Peintres de la Nivelle CHRISTINE ETCHEVERS CONTACT 05 59 93 35 18 ou Galerie à Urdax Cloître d’Urdax 00 34 948 59 90 31 [email protected] Qui ? Quand? Où? Comment? Je suis née à Bayonne en 1953 .Formation initiale Beaux-arts Pau , Bordeaux 1970- 1975. Présente à la galerie du cloître d’Urdax. Expose depuis 1978 en France et à l’étranger. Principaux prix : Médaille d’argent ville de Bordeaux 1980-Prix jeune peinture française 1983-Médaille salon Toulouse Hispania etc ... Dernières expositions : 2007 Musée Basque Bayonne - 2012 La Rotonde Saint Jean de Luz - 2012-2013 GMAC Paris Salons : Paris Salon Comparaison et Salon d’Automne - Angoulême Salon Rives Charente , Bilbao Gure Artea 1990. J’ai commencé par une période figurative, un peu surréaliste pour évoluer ensuite vers l’abstraction et des recherches des plus contemporaines. La place du Pays Basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection? La trace de l’homme est primordiale dans ma démarche artistique et le Pays Basque m’inspire donc par sa culture ancestrale, ses stèles discoïdales, sa particularité que l’on retrouve aussi dans la langue Basque. La musique (Txalaparta) - Le chant et les poèmes de José Artze. Je suis également sensible aux paysages. Mes lieux de prédilection sont: le Mondarain, la Rhune, Iraty, Arnaga et le cloître d’Urdax. Quel est votre souvenir de création ou de rencontre le plus marquant ? Oteiza, qui est venu avec Nestor Basterretxea voir mon exposition à Ostabat. Il avait 92 ans et était émerveillé comme un enfant, me posant 1000 questions. Il était d’une fraîcheur et d’une curiosité incroyable pour son âge. A Collioure, à la suite d’une exposition au château, un collectionneur, M. Pous, m’a demandé si je pouvais lui dédicacer son livre d’or. Et il a sorti de son coffre ce précieux livre. Il y avait des dessins de Picasso, Matisse, Derain, Dufy, Cocteau, Combas Di Rosa, Les vagues un texte d’Edith Piaf et plein d’autres merveilles. Le tout petit dessin de Dufy qui est un peintre que j’aime bien, mais qui n’est pas mon peintre préféré m’a énormément émue. Je ne comprends pas encore pourquoi.C’était une petite aquarelle très simple ( un voilier ), traitée avec une grande sensibilité. Mais mon émotion était un peu de l’ordre de l’irrationnel et cela m’interpelle encore. Mon ami Claude Viseux pour sa gentillesse et son talent. A Cambo, je voyais Pablo Tillac lorsque j’étais petite. Il montrait ses œuvres régulièrement à ma mère ; J’ai connu aussi Jesus Echeverria, ami de la famille, qui était passionnant. Je n’oublie pas non plus deux grands scientifiques Hubert Reeves et Yves Coppens. Invitée en tant que peintre à participer à leur conférence, j’ai donc passé une journée entière avec eux. Un très beau souvenir…A l’occasion d’une exposition à Cannes, j’ai rencontré Marina Picasso. Nous avons parlé du Pays Basque, de Pablo Picasso et de mes peintures. J’ai aimé sa grande humilité et sa générosité. Un projet artistique qui vous tient à cœur ? Je souhaite évoluer dans ma démarche artistique, notamment par le travail du signe et de sa symbolique, comme la spirale, la croix etc... A cette fin, je dois poursuivre mes recherches sur l’écriture et la trace de l’homme en général. Le temps passant un projet non encore défini peut bien sûr germer, et prendre forme . Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle où les océans? Chaissac, de Kooning, Odilon Redon, Bonnard. Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ? « Qu’est-ce que pour vous une bonne peinture ? » Vaste débat ! A mon sens, une œuvre doit être le reflet de son époque. Aujourd’hui un jeune créateur devrait logiquement être attiré par les nouveaux outils et nouvelles technologies à sa disposition (vidéo, art numérique et autres.) L’art doit être aussi une création. Le plagiat ne représente pas d’intérêt artistique, car il ne nécessite que de la technique. L’œuvre doit refléter la personnalité de l’artiste. Le public pourra à la vue d’une œuvre reconnaître l’auteur, sans voir sa signature. Les Peintres de la Nivelle 7 CONTACT Atelier Selarua à Urrugne 05 59 54 09 76 Qui ? Quand ? Comment ? Où ? Née en 1952 à Ciboure, peintre autodidacte, je commence l’apprentissage de la peinture en 2004, auprès de René Paul Gélos, dit Zézé, qui animait l’atelier de peinture Selarua d’Urrugne. Je débute en copiant quelques tableaux d’artistes locaux, avec une préférence pour Ramiro Arrué. En 2005, l’arrivée d’Antoine de Gorostarzu à l’atelier Selarua d’Urrugne me permet de découvrir et de m’intéresser à d’autres techniques. Mes ami(e)s peintres m’ont portée à la présidence de l’atelier en 2009. Actuellement, je peins essentiellement à l’huile d’après mes photos prises en parcourant mes villes de cœur - Ciboure, Saint Jean-de-Luz…- ou au cours de mes voyages. Coloriste dans l’âme, j’attache beaucoup d’importance à la subtilité des nuances lors de la réalisation de mes tableaux. Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ? Pas de souvenirs précis, mais j’aurais tellement aimé vivre à l’époque de mon grand-père qui côtoyait Périco Ribéra, Diego de Garcia, Jean Moussempés. La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Native de Ciboure, «expatriée» à Saint Jean-de-Luz, tout m’inspire : la baie de Saint -Jean-de-Luz, les FRANÇOISE ETCHEVERS réalisations art déco de Pavlosky notamment ses phares, les façades des belles demeures à colombages. J’en oublie forcément ! Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ?... Pablo Picasso que j’ai copié quelques fois pour la diversité des couleurs employées, pour ses dessins destructurés, ou Rothko pour sa peinture que je qualifierais d’énigmatique. Un projet artistique qui vous tient à cœur ? En attente ! Un sujet peint sur une toile aux grandes dimensions qui me trotte dans la tête depuis très longtemps… Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ? Peut-être sur mon parcours et mon évolution personnelle. Adolescente, j’ai suivi pendant une année scolaire les cours de peinture de Roger Berné. Après avoir passé de nombreuses années dans l’art créatif textile, mon amour pour la subtilité des couleurs m’a ramenée tout naturellement vers la peinture qui m’offre plus de liberté, plus de possibilités d’évasion et de création. Massaï 8 Les Peintres de la Nivelle RENÉ PAUL GELOS CONTACT Michelle Gelos 05 59 23 70 13 [email protected] (1920-2006) Né à Ciboure « Zézé » comme l’appelaient ses amis, est un peintre, sculpteur, poète, écrivain. Jeune il se destinait au sport, mais à 18 ans en raison de problèmes de santé il dut y renoncer. Depuis l’enfance, il obtenait le premier prix de dessin et pendant sa convalescence, il rencontra Charles COLIN, célèbre peintre basque qui l’initia à la peinture. Sa vocation était née. Il entre aux Beaux-Arts de Toulouse où il obtiendra en 1945 le premier grand prix de Gravure et est lauréat du prix « Peinture des Beaux-Arts » En 1956, pour des raisons professionnelles, il s’installe à Bayonne et n’arrêtera jamais de s’adonner à sa passion, la peinture mais aussi la sculpture. Il ne reviendra à Saint Jean de Luz que pour y finir sa vie. Dans les années 1960, il intègre le Grenier d’Ustaritz et expose souvent avec ses amis, Marixa, Paul Rambié, Casama, Mallet, peintres dont la renommée est établie. Tout au long de sa vie, il expose dans plusieurs galeries de la région, exposition personnelle ou de groupe, mais aussi à Paris, Pau, Tarbes, Bordeaux, Toulouse à l’étranger en Pologne et à Kyoto au Japon. Il participe à de nombreuses manifestations culturelles en Euskadi. A la retraite, il s’adonne totalement à son art, peinture et dessin mais à la sculpture. Il sera pendant de nombreuses années, « le professeur de peinture » de l’atelier Selarua à Urrugne fréquenté par des adultes assidus et de nombreux enfants. Certaines de ses créations sont visibles : la fresque de la Chapelle du Funérarium de Bayonne, la fresque marine de la Coopérative La Basquaise à Ciboure, celle de l’école Saint François Xavier à Urrugne ainsi qu’à la mairie. Après les Beaux-Arts, Henri Bourdet lui conseilla d’oublier l’appris pour trouver son expression personnelle. Le conseil fut largement suivi. Laissant libre cours à son imagination sans faire de concessions, « son credo sera celui de la recherche permanente, du renouvellement, des remises en question fracassantes ». Il aborde les thèmes qui l’intéressent du Pierrot lunaire aux scènes de la vie quotidienne basque, figuratif, abstrait quelquefois même surréaliste selon l’inspiration du moment. Sa peinture, à ses débuts empreinte de nostalgie où la tonalité sombre côtoie la lumière, a évolué au fil des années, influencée par les événements mondiaux jusqu’à devenir flamboyante et fleurie à la fin de sa vie. Le joueur d’accordéon Les Peintres de la Nivelle 9 CONTACT Atelier à Sare 05 59 54 28 52 hacala-art.com MICHEL HACALA Qui ? Quand ? Où ? Comment ?... Authentique Cibourien, il a récemment installé son atelier dans le village de Sare.Peintre de la mer et des activités marines, ses tableaux de pêcheurs, souvent de grandes dimensions et aux couleurs vives, séduisent tout à la fois par leur réalisme et la poésie qui s’en dégage ! Les visages émaciés des pêcheurs basques renvoient à Modigliani. Il pratique également avec succès l’art de la mosaïque et la sculpture, ne négligeant aucun matériau, toujours à la recherche d’une nouvelle approche. son esthétique noble Ce pays m’a trempé comme l’acier de sa mer aux nuances chromatiques infinies. Marqué serait réducteur, enchaîné serait plus juste ! Grandir dans le bois peint des bateaux basques m’a permis de formaliser la couleur. Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ? L’art africain et son impact incontournable sur l’art moderne m’a toujours impressionné artistiquement et socialement. Fusse-t-’il possible d’en parler en termes de rencontre ou mieux d’apparition, le plafond de La Chapelle Sixtine à ce jour est sans aucun doute une extase artistique et peut témoigner du possible humaniste et génial de l’homme. Un projet artistique qui vous tient à cœur ? Des tas de projets artistiques me tiennent à cœur mais sachant qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, je m’en tiens à dire que ce ne sont encore que des jardins secrets. La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Le Pays basque m’a couvé, nourri et construit de Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ? Ma culture limitée ne me permet pas une réponse objective en terme d’artiste contemporain qui me ferait traverser les océans ... Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ? En toute modestie : est-ce que l’art est amour ? Ma réponse est catégorique : oui ! Le coffre 10 Les Peintres de la Nivelle HIZELAYA CONTACT Catherine Monnoyeur www.hizelaya.fr Et sur rendez-vous à mon atelier Chemin d’Ascain Urrugne au 06 09 87 20 65. Qui ? Quand ? Comment ? Où ? Comment ne pas être inspirée ici ? L’atmosphère et la luHizelaya est née à Roubaix en 1956. Son père, Philippe mière sont empreintes de poésie. J’aime l’idée de peindre Derville, artiste peintre expressionniste de l’école de Rou- le Pays basque tel qu’il m’apparaît dans la tradition des baix (lepeintrederville.com), l’a initiée à la peinture et à peintres basques qui me sont chers Aurelio Arteta, Angel la couleur. Elle étudie la peinture et le dessin aux BeauxCabanas Oteiza. Je chéris l’idée de cette continuité de la Arts de Roubaix. Ses études terminées, elle part pour Papeinture basque classique avec ses thèmes de paysages ris et se lance dans la vie professionnelle. Elle choisit la de montagne, de joueurs de pelote, de pêcheurs. communication et la création publicitaire, un domaine où elle va évoluer pendant vingt ans. Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle Depuis de nombreuses années, Hiou les océans ?... zelaya est tombée sous le charme My blue Comics’trip Dali est pour moi le génie espagnol de la Côte basque. En 2000, elle y du siècle dernier. J’apprécie son monplante sa boîte de couleurs et troude imaginaire qui est sans limite et ve son « écriture » dans ce paysage peuplé d’êtres hybrides. Il a détourné magnifique. C’est un ami, le peintre, sur la toile tous les problèmes qui Philippe Réal del Sarte, qui l’incite à l’obsédaient. exposer. En 2004, ils exposent enMon tableau préféré : « La persissemble dans ce lieu mythique qu’est tance de la mémoire », exposé acla Maison de l’Infante à Saint-Jeantuellement à Beaubourg. Son musée de-Luz. Désormais, elle partage son à Figueras me fascine. temps entre son atelier au pied de la Rhune et son atelier parisien. Un projet artistique qui vous tient à cœur ? Quel est votre souvenir de création Mon projet est lié à la place de l’Art et/ou de rencontre le plus marquant ? dans notre vie quotidienne. ComTout a commencé par un choc émoment mélanger l’Art, la mode, la tionnel lors d’un rejon (corrida à décoration. J’aime depuis toujours cheval) aux Arènes de Bayonne, le 5 la toile basque en lin, celle qui recouAoût 2006. « Je frissonnais d’émovrait les bœufs pour les protéger de tion. Pablo Hermoso de Mendosa la chaleur. J’en fais des supports pour était en communion avec son chemes tableaux. val blanc. Tout était là : le combat, le mouvement, la tension. Je m’y suis engouffrée avec exci- Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontation. Le cavalier et sa monture ne faisaient plus qu’un ; tiers ? la fusion était totale. Mes mains ont pris le pouvoir, elles Et la mission de l’Artiste dans tout çà ? Sans vraiment ont bataillé avec mes couteaux, mes pigments. La série répondre à cette vaste question, ouvrir une piste de ré« Les Centaures » est née : vingt toiles brutes, instincflexion : « Un tableau sera bon s’il a un contenu mystique, tives, grand format, peintes sur du sable qui leur donne s’il est animé d’un souffle spirituel et de ce fait participe profondeur et relief. Cette première rencontre avec Pablo à la formation de l’atmosphère spirituelle. L’œuvre d’art Hermoso de Mendosa m’a marquée. Ce combat face au a une fonction bien précise qui est de provoquer dans taureau symbolise pour moi le combat pour la vie. l’âme des vibrations d’une résonnance pure. Or, pour mettre l’âme humaine en vibration, l’artiste peut utiliser La place du Pays basque dans votre inspiration et vos n’importe quelle forme pour s’exprimer ». (Kandinsky) lieux de prédilection ? Une chapelle est l’endroit idéal pour en débattre... ? J’ai choisi mon nom d’artiste en arpentant les chemins qui mènent vers la Rhune. « Hizelaya » est le nom d’une petite crête sauvage proche de mon atelier. Les Peintres de la Nivelle 11 CONTACT Philippe Lauga Garro Iguzki alde 64210 Bidart www.henri-lauga.com HENRI LAUGA (1918 - 2010) Henri Lauga est une figure importante de l’art naïf du XX° siècle. Entrer dans la peinture de Lauga, c’est découvrir la fascination de la sérénité associée à la virtuosité de la couleur. La palette est chaude, riche en valeurs et la lumière baigne cet univers rude et tendre, jardin secret de la mémoire aux décors minutieusement construits, habités de petits personnages truculents. (Jean-Michel Barate) Né en 1918 à Billère près de Pau dans une famille d’agriculteurs, Henri Lauga après avoir participé aux travaux des champs dans la ferme familiale est nommé, dès son retour de captivité, gardien de la paix à Bayonne puis secrétaire administratif. Il s’installe à Bidart où il meurt en 2010. Peintre autodidacte il fréquente néanmoins les BeauxArts de Bayonne. C’est en captivité lors de la deuxième guerre mondiale, que nait son désir de créer. Il commence par le dessin et c’est à l’Ecole des Beaux-Arts de Bayonne qu’en 1962 Louis-Frédéric Dupuis et Pierre Mallet l’encouragent à peindre. Ils ont su discerner son talent, respecter et encourager la liberté et la spontanéité de son expression en dehors de toute technique et de tout académisme. A l’instar du Douanier Rousseau, Lauga aurait pu dire: «Ce n’est pas moi qui peins, c’est quelque chose au bout de ma main.» Henri Lauga expose à partir de 1964 dans les salons régionaux puis à Paris et à l’étranger. Ses rencontres, d’abord avec Louis-Frédéric Dupuis, peintre, professeur et directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Bayonne puis avec Anatole Jakovsky, critique d’art et collectionneur ont influencé de façon déterminante sa carrière artistique. Il participe dans notre région à de nombreuses expositions collectives: Expressions (Salon organisé jusqu’en1978 dans le cadre des Entretiens de Bayonne ) Le Patio (Anglet), Musée Saraleguinéa (Guéthary). Fin 1992 il fête à Anglet (Galerie Pompidou) par une importante rétrospective ses 30 années de peinture. L’œuvre de Lauga est exposée de façon permanente au Musée international d’Art Naïf Anatole Jakovsky de Nice, au MAN de Béraut dans le Gers ainsi qu’au MIDAN de 12 Les Peintres de la Nivelle Vicq dans les Yvelines (après la récupération de la collection en 2002 du Musée de Bages dans l’Aude). Défendue par la célèbre Galerie Antoinette à Paris, l’œuvre de Lauga est présente dans de nombreuses collections tant privées que publiques en France et à l’étranger : Ministère de la Culture (Paris), Villes d’Anglet et d’Ansbach (Allemagne) Sa naissance dans la campagne béarnaise, son éducation religieuse (il compte un prêtre dans sa famille), son attachement au Pays Basque et à ses traditions découverts grâce à son épouse, son atelier adossé à l’Océan sont pour lui une inépuisable source d’inspiration....Son langage, celui du terroir, clair, imagé, d’une fraîcheur inégalable s’exprime donc à travers des thèmes simples : scènes champêtres et de tradition locale, ports, gitans, cirques, animaux dans la nature ... sans oublier les escapades en terres étrangères créées pour répondre sur la toile au désir de voyages de son épouse. Il peignait uniquement en atelier, une pièce de la maison lui était consacrée. Parfois il lui arrivait de tracer une esquisse sur une feuille de dessin, mais le plus souvent, la scène évoluait progressivement sur la toile, au grè de son imaginaire. Port de Ciboure NIK Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Tout jeune, je rencontrais souvent à Saint Jean de Luz du côté de la «sardinerie» le peintre expressionniste Caillaux : la technique et les couleurs qu’il employait me fascinaient. Ma mère devait me tirer par le bras pour que je la suive jusqu’à la plage à Socoa. Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ? En 1971, je commence à m’exprimer par la photographie et le film 8mm en noir et blanc. Je fixais sur la pellicule « l’histoire » d’un banc, d’un arrêt de bus... Plus tard j’ai commencé à m’intéresser aux réactions comportementales d’après des situations que je provoquais. J’ai fait mon service militaire à Tübingen en Allemagne et j’ai pratiqué les beaux-arts à Berlin de 1972 à 1975. Ayant pris des cours de Nouvelles du jour calligraphie, je me suis essayé dans le lettrisme et me suis lancé dans la peinture gestuelle durant une dizaine d’années. Puis j’ai choisi de revenir au Pays Basque. En 1980 je retourne vers la «figuration» en autodidacte, peignant le plus souvent des marines, des rues, des détails de maison, en recherchant dans l’élaboration de mes «travaux» le minimalisme : m’exprimer en utilisant des formes épurées avec le minimum de couleur. La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Je vais souvent seul ou avec ma compagne me ressourcer sur la digue après le phare de Saint-Jean-de-Luz. Je ne m’essouffle pas de peindre le phare comme décor de «mise en scène». Avec une assurance technique que j’ai acquise au fil des années, les personnages apparaissent dans mes peintures. Pendant plus de 13 CONTACT Maison Louis XIV - Place Louis XIV Saint Jean de Luz 09 75 95 17 54 Rdv par téléphone au 09 75 95 17 54 www.nik64.com ans de pratique de l’aquarelle, du lavis, de l’huile, de la tempéra traités avec de grands aplats de couleurs. Ayant travaillé le bois pour réaliser des meubles ou en restaurer, je l’utilise très souvent comme support. Les pigments sont à la base de toutes peintures et je les utilise en les agglutinant avec différents liants suivant l’effet désiré. Très souvent je compose un tableau en pensant au personnage puis je le mets en situation. J’aime le côté rituel, la préparation des supports, l’élaboration en choisissant une technique et la finition souvent en vernis cire. En 1999, je m’intéresse au numérique, un dessin préparatoire et réalisation de la composition. J’ai fait moimême des tests d’impression, même en remplaçant les encres standards. Actuellement je fais imprimer sur toiles que je monte sur châssis et les protèges par un vernis. Les numériques sont «tirés» en 20 ou 30 exemplaires numéroté et signés avec certificat d’authenticité. Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ? Goya et Jackson Pollock (l’expressionnisme) Un projet artistique qui vous tient à cœur ? Ce serait d’immortaliser, si je puis dire, des personnages grandeur nature et de sortir ainsi du format de l’imagerie ! Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ?... Oui il y a une retraite pour les artistes peintres ! Les Peintres de la Nivelle 13 CONTACT Galerie Hordago 3, rue Saint Jacques 64500 Saint-Jean-de-Luz 05 59 26 35 77 www.galerie-hordago.com Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Né à Hasparren, en plein cœur du Pays Basque où les traditions et les sports basques ont toujours une grande place, tout jeune j’ai suivi mon père à Paris qui travaillait dans l’imprimerie. De là sans doute mon goût pour l’illustration et le dessin. Dès mon arrivée dans la capitale, j’ai suivi les cours de la ville de Paris, tout en apprenant la gravure dans l’atelier d’André Vergeaux, puis la lithographie aux ateliers Champleury et la peinture à la Grande Chaumière. Une bonne part de mon inspiration a été puisée dans les bars parisiens, lieux de rencontre des « convivialistes » et avoir eu le privilège d’y rencontrer et côtoyer des hommes comme Robert Doisneau, de nombreux peintres et écrivains plus ou moins connus. Sans pour autant m’éloigner de mes racines « Euskaldun », ces scènes qui nous étaient si familières, la vie dans nos villages, l’animation des sorties d’usines, les jours de marché… ces instants agréables de la vie que je regardais avec mes yeux d’enfant et que j’essaie modestement aujourd’hui de reproduire sur mes toiles. Passé pas si lointain et toujours présent Chez Pantxoa dans ma mémoire. Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ? Beaucoup de souvenirs ! Peut-être le plus marquant est celui d’un concours d’art enfantin à Paris. J’avais 6 ans. Colette et Montherlant avaient demandé à me voir. Ils faisaient partie du jury et voulaient me poser des questions sur mon dessin qui était sélectionné. Chose surprenante, je m’en souviens comme si c’était hier… mais je ne fus jamais présenté à ce jury prestigieux… 14 Les Peintres de la Nivelle MATTIN PARTARRIEU La place du Pays Basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Bien sûr, très importante. Peintre de la vie quotidienne, mes sujets préférés sont les scènes de vie, tous ces lieux de convivialité, étant témoin, ayant vécu cette période de transition, qui passe des attelages de bœufs de mon enfance aux tracteurs des plus sophistiqués d’aujourd’hui. Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ?... Il m’est difficile de parler de «peintres contemporains». En peinture, mes préférences vont naturellement vers les «figuratifs» dans la continuité des Lautrec, Degas, Forain, qui ont privilégié leur travail par le dessin...Assez hétéroclite dans mes goûts généraux, ayant exposé avec des peintres de toutes tendances dans différents salons internationaux, j’aime aussi beaucoup en sculpture l’école des artistes du Pays basque sud. Je suis très sensible à ces œuvres symboliques, monumentales, à cette communion du bois et du fer. Je veux nommer Chillida, Basteretxea, Oteiza. Un projet artistique qui vous tient à cœur ? Continuer à réaliser ce qui me vient à l’esprit… Exposer suivant les demandes à travers le monde. Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ? A quand un musée de notre histoire, des gens de la mer, des artistes basques ? A quand le département basque ? JEAN PATTOU CONTACT 06 13 48 43 51 www.jeanpattou.com Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Je suis né en 1940 dans le Nord et je suis diplômé architecte à Paris, où je rencontre Martine Elissalt, luzienne bon teint. Nous nous installons en 1968 à Lille comme architectes. De 1970 à 1991, je suis professeur à l’Ecole d’architecture et à partir de 1980, je peins et j’expose mes visions de nombreuses villes du monde : Paris, Barcelone, Stockholm, Gand, Hong Kong… positions sur Saint-Jean-de-Luz, Ciboure, Bayonne, San Sébastian et de nombreuses villes basques. Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ? La réalisation d’une fresque de 2500 m2 dans la station de métro TGV Lille-Europe représentant les villes du monde. La réalisation de ces agrandissements numériques sur bâches en 2002 a succédé à la réalisation aux fêtes de la Seine en 2000 de 32 images des ponts de Paris sur des bâches de 4 m x 3 m, sous le pont de Bir- Hakeim. Un projet artistique qui vous tient actuellement à cœur ? La réalisation par les éditions Atlantica d’un livre représentant 60 aquarelles sur Saint-Jean-de-Luz et Ciboure (juin 2013) La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Depuis mon mariage avec Martine, le Pays basque est devenu une partie importante de ma vie : depuis mon atelier à Sainte-Barbe j’y ai préparé des ex- Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ? Ne voyant pas quel artiste contemporain me ferait traverser les océans, j’ai fini… par aller exposer mon travail en 1997 à l’Alliance Française de NewYork… Une question à laquelle vous auriez répondu volontiers ? Si on me demandait « Où va la peinture contemporaine ? », je répondrais que je ne vois pas du tout…. La descente Saint Vincent Les Peintres de la Nivelle 15 CONTACT Ciboure-Socoa 05 59 47 95 02 [email protected] Qui ? Quand ? Où ? Comment ?... Je suis un peintre totalement autodidacte mais je ne suis pas venu à la peinture par hasard. Durant toute mon enfance, j’ai sillonné Bayonne et Bidarray… Sur les remparts de Lachepaillet, j’admirais les peintres amateurs qui parfois me confiaient le pinceau ; sur les hauteurs de Bidarray, le village de ma mère, issue de la famille Arretche, j’ai souvent croisé le peintre bordelais Albert Bégaud : ces rencontres ont été décisives puisque je n’ai depuis lors jamais cessé de peindre. D’abord technicien dans l’aéronautique, à l’usine Bréguet, puis fonctionnaire de police, tous mes loisirs étaient consacrés à l’art pictural, jusqu’à mettre volontairement un terme à ma carrière professionnelle et me consacrer depuis plus de vingt ans maintenant exclusivement à la peinture et au dessin. Mon affiliation à la Maison des Artistes de Paris a été la seule reconnaissance officielle, loin des structures plus académiques et traditionnelles du monde de l’art. Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ? Ma première création picturale dès l’âge de 15-16 ans s’inscrit donc sur les remparts Lachepaillet de Bayonne. Plus tard, à l’occasion d’expositions nationales et internationales – Grand Palais et Salon des Indépendants à Paris, Etats-Unis, Allemagne, Japon…je me souviens de belles rencontres : Carzou, Buffet, Léopold Senghor, Claude Tabet, Mick Michel, Gaston Larrieu… La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Les thèmes du Pays basque sont privilégiés dans ma peinture : paysages, bords de mer, scènes de pelote, fêtes, villages de la Nive, Socoa, Ascain, Bidarray. La tauromachie et l’art équestre sont également une grande source d’inspiration. Je suis fasciné par les variations de la lumière, du mouvement et de la vigueur. 16 Les Peintres de la Nivelle ALBERT PROUX Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ? Je me méfie de la connotation qui s’attache à l’artiste qualifié de « contemporain »…A mes yeux, Rembrandt, Van Gogh, Turner, Dali, Zao Wou-Ki, ce dernier décédé en avril de cette année, sont des contemporains car je me réfère souvent à leur approche artistique. Un projet artistique qui vous tient à cœur ? Depuis quelques années, je me suis attaché à peindre de grandes fresques comme “La chapelle aux icônes » à Cambo-les-Bains, « Joueurs de pelote » au Trinquet Laduche à Ascain, « Bayonne » à la Poste centrale de Bayonne ou encore au centre Leclerc d’Urrugne. Je suis toujours partant pour de tels projets ! Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ?... Je vous réponds dans le même esprit : je vous laisse le soin de l’imaginer ! Joaldunak XABI SOUBELET Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Xabi Soubelet, né le 20 mai 1953 à Ciboure. Professeur d’arts plastiques et de basque au lycée Saint Thomas d’Aquin de St Jean-de-Luz. Ses débuts artistiques se situent en 1975, date à laquelle il intègre le collectif des peintres du Baztan et Euskal Artistak. Son atelier et son exposition permanente sont à Arizkun, dans la vallée du Baztan en Navarre. En 38 ans de travail, son style est passé de l’impressionnisme, à ses débuts, à un post impressionnisme cézannien, puis, gagné par la lumière et la couleur, l’expressionnisme et le fauvisme ont envahi son esprit jusqu’à arriver à un expressionnisme abstrait inspiré par de nombreux peintres modernes. Néanmoins, les racines de Xabi Soubelet sont toujours présentes sur ses toiles, même abstraites. Elles surgissent spontanément de son geste vif et de sa palette colorée et très personnelle, sous la forme de simples tâches blanches Bateaux représentant des maisons (symbole de l’identité basque), des formes verticales, que ce soient des arbres ou des barrières, ou encore des formes arrondies suggérant des coques de bateaux. Ces racines basques ramènent l’abstrait à une figuration où le désordre devient en quelque sorte ordonné. Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ? Tout artiste digne de ce nom prétend atteindre l’abstraction. C’est alors que la synthèse et la simplification deviennent la seule raison d’être de la peinture et que l’artiste atteint son apogée. Le début du XXIème siècle l’a été pour moi. CONTACT Galerie à Arizkun (Navarre) www.soubeletxabier.com 06 08 87 93 13 La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Même si le sujet représenté importe peu lors de l’exaltation artistique, l’amour acharné que je porte au Pays Basque dans sa globalité, est toujours présent dans mon inspiration et il me serait difficile d’être artiste en dehors d’ici. Le Pays basque est omniprésent dans toute mon œuvre, quel qu’en soit le domaine, littéraire, musical ou plastique. Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ? Tous les expressionnistes, qu’ils soient allemands, fauves ou abstraits. En définitive, tous ceux qui prônent la lumière et la couleur comme éléments essentiels de leur œuvre ainsi que les artistes qui montrent une capacité certaine à obtenir la synthèse dans les formes et couleurs. Un projet artistique qui vous tient à cœur ? Le livre anthologique de mon œuvre illustré de mes poèmes et de mes musiques. La création d’un centre culturel à Saint-Jean-de-Luz - Ciboure voué à des expositions artistiques, à des conférences et des concerts ainsi qu’à du théâtre. Pour cela, il faut absolument une salle de spectacle et une salle d’exposition. Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ?... En tant que Cibourien, quel projet artistique envisageriez-vous pour les Récollets ? Je répète ainsi mon vœu de création d’un centre culturel. Les Peintres de la Nivelle 17 CONTACT Atelier Expo 3, impasse Okineta 64500 Ciboure 05 59 47 98 47 06 72 64 58 40 Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Je suis né en 1940 à Irun, issu d’une famille labourdine, guipuzkoane et navarraise. A 14 ans, après l’apprentissage du métier de peintre décorateur en bâtiment et à lettres, j’ai suivi des cours de dessin à l’École d’Arts et Métiers d’Irun avec Gaspar Montes Iturrioz puis, par correspondance, avec l’École ABC de Paris, pendant mon engagement militaire en Algérie et Madagascar (1958 – 1964). J’ai fréquenté plus tard l’Ecole des Beaux-Arts de Bayonne. Devenu artisan peintre en 1967, dans la variété de mes interventions picturales j’ai restauré des peintures murales en trompe l’œil dans des maisons historiques. Ce fut le cas pour « Granga Baïta » où passèrent successivement Napoléon et Wellington. Après avoir restauré une maison typiquement cibourienne à la rue Evariste Baignol, j’y installe mon atelier en 1976 et à partir des années 80, je me suis consacré exclusivement à la peinture artistique. Mon travail est exposé en permanence avec la collaboration de mon épouse qui accueille visiteurs, amateurs, collectionneurs d’œuvres de style traditionnel mais aussi d’inspiration surréaliste. Mes dernières expositions ? « Jeux et fêtes en Pays Basque » à la Chapelle des Récollets à Ciboure, à la galerie Yves Mugnier à Paris ainsi qu’au Ministère de la Culture avec la vente aux enchères au profit d’Action –Artistes – Haïti en 2010 à Paris. J’ai réalisé des commandes pour la plateforme logistique Aquitaine Euskadi en 2010 et 2011. MANUEL SUSPERREGUI Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ? Ils sont nombreux ! Vivant à Ciboure, je citerai plus spécialement ma rencontre avec René-Paul Gélos, dit « Zézé », à qui je veux rendre hommage. La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de prédilection ? Le Pays basque étant la terre de mes ancêtres, il est ma principale source d’inspiration et mes lieux de prédilection sont depuis toujours la Bidassoa et la Nivelle. Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ? Parmi quelques autres, je citerai ici le sculpteur Nestor Basterretxea. Un projet artistique qui vous tient à cœur ? A l’approche de mes 60 années de peinture, en vue d’une rétrospective, ce serait de compléter ma création dans ses différentes facettes. Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ? « Qu’est-ce que la peinture pour vous ? » Je répondrais que c’est un moyen artistique fondé sur un solide métier d’artisan ! Vue sur Fontarrabie 18 Les Peintres de la Nivelle LA CHAPELLE DES RÉCOLLETS Par Guy Lalanne, Adjoint à la Culture La chapelle du couvent des Récollets a été inaugurée en 1613 par l’évêque de Bayonne . Il y a exactement 400 ans, Les Récollets représentent une branche de l’ordre des Franciscains qui n’est apparue en France qu’en 1597. La chapelle, construite sur une île au milieu de la Nivelle, représente la toute première partie d’un couvent : lui furent ajoutés, un cloitre et des habitations en 1643, le puits-citerne offert par le cardinal Mazarin en 1662 et la maison dite des évêques en 1675. Elle est longue de 38,50 m, large de 10,50 m et haute de 12 m et possède une surface de 400 m2 libre de tout support. Son acoustique est excellente. La construction du couvent avait été décidée par les autorités religieuses pour faire taire les querelles entre les habitants de Ciboure et de Saint-Jean-de-Luz. L’activité cultuelle et culturelle du couvent était très importante jusqu’au milieu du XVIIIe siècle et des personnalités religieuses ou publiques venaient y méditer ou bien travailler dans sa bibliothèque ornée de fresques datant de 1643 et possédant plus de 1200 ouvrages. C’est dans la chapelle des Récollets que le roi Louis XIV et l’infante Marie-Thérèse assistèrent à une messe la veille de leur mariage en 1660. La douzaine de religieux qui occupaient le couvent furent chassés à la Révolution et la chapelle fut pillée par les militaires qui la transformèrent en caserne et en magasin de fourrage. Elle servit même d’antichambre de l’échafaud qui se trouvait à Saint-Jean-deLuz. Le retable dédié à Notre-Dame-de-la-Paix a pu être restauré mais a été installé dans l’église Saint-Vincent de Ciboure qui avait subi le même sort. Les biens des religieux ayant été saisis par les Révolutionnaires, ils furent revendus à des privés et divisés en lots. C’est ainsi que la chapelle changea plusieurs fois de propriétaire tout en gardant une affectation industrielle liée à l’activité du port. En 2007, les descendants de la famille Elissalt l’ont revendue à la commune de Ciboure à qui les terres du couvent furent, en 1804, officiellement rattachées administrativement. Les Peintres de la Nivelle 19 Les poteries de Ciboure - Artistes-Peintres et Décorateurs par Guy Lalanne, Adjoint à la Culture En 1919, Étienne Vilotte, Louis Benjamin Floutier et Lukas se sont associés pour créer une entreprise céramiste sur les bords de la Nivelle à Ciboure. Ce n’est qu’à partir de 1922, qu’Élise Vilotte mentionna les noms des employés de la poterie sur ses registres. On retrouve ainsi des prénoms comme Adrien (Adrian Esteban), le tourneur. Des noms de décorateurs dont certains venus d’Europe de l’Est apparaissent également sur les livres de compte jusqu’en 1924 : Granowsky, Franquel, Volovitch, Labath, René, Citrinovytz, Indenbaum, Préau, Cogan, Smirnoff et la première femme décoratrice Mlle Morisson. Puis viennent des noms qui nous sont plus familiers : P. Almès, Pedro Garcia de Diego, Richard Le Corrone de 1928 à 1930 et Charles André Floucault. Pendant toute l’ère « Vilotte » (marque V.E.), les poteries ne sont pas signées par leurs auteurs. Rodolphe Fischer racheta la poterie en 1945 et les décorateurs signèrent alors toutes leurs oeuvres avec la marque V.E. (Vilotte Etienne) jusqu’en 1951, puis R.F. (Rodolphe Fischer), R.S.F. (Rodolphe, Suzanne Fischer) ou M.F.C. (Max et Carmen Fischer). Les décorateurs - Les décors des poteries sont des plus variés : les plus anciens, thèmes néogrecs et scènes de la vie au Pays basque (les plus nombreuses) et quelques paysages landais, publicitaires (pour l’Alsace) ou religieux (Lourdes) enfin plus modernes : Arroka, Jorraila, « Chic, très Chic », animaliers ou floraux. De 1919 à 1945, il est difficile d’attribuer les poteries à des décorateurs sans risque d’erreur car elles ne sont pas signées à l’exception des toutes premières portant la griffe FLV, celle de Louis Floutier. Faisant exception, un modèle « grand cratère » porte l’inscription « peint par Jean Léon » et quelques décors néo-basques portent celle de Paul Almès, décorateur d’origine grecque.