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LE MOT DU MAIRE
C
ette année notre exposition estivale au sein de la chapelle des Récollets s’inscrit dans la nouveauté en
présentant les oeuvres d’artistes contemporains.
Ce parcours artistique vous permettra de découvrir une pluralité de techniques picturales et de styles
différents. Figuratifs ou abstraits, ces peintres proposent des oeuvres très éclectiques conférant ainsi à
cette manifestation une grande richesse artistique.
Cette exposition est également le moment d’apprécier la rencontre de ces oeuvres contemporaines avec
ce lieu historique. Ainsi, du XVIIème siècle à nos jours, les arts et la culture résonnent encore au sein de
ce site d’exception.
Ce catalogue est aussi l’occasion de dresser le portrait de ces artistes à travers un même questionnaire.
De leurs débuts artistiques, en passant par les peintres qui les inspirent, ils s’expriment sur leurs projets
et la place du Pays basque dans leurs oeuvres.
Nous remercions l’ensemble des personnes qui se sont investies au sein de ce projet et plus particulièrement les peintres qui ont accepté de participer à cette manifestation collégiale.
Guy POULOU,
Maire de Ciboure
En couverture, L’accostage de Michel Hacala
Mairie de Ciboure
14, Place Camille Jullian - BP 321
64503 CIBOURE CEDEX
Tél. 05 59 47 26 06 - Fax 05 59 47 64 59
www.mairie-ciboure.com
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Les Peintres de la Nivelle
Directeur de la publication : Guy POULOU
Directeur artistique : Robert POULOU
Conception : Service Communication - Mairie de Ciboure
Impression :
Toute reproduction interdite.
LES PEINTRES DE LA NIVELLE
Préparation de l’exposition
à la mairie de Ciboure avec
les peintres
Assis, de gauche à droite :
Albert Proux, Marc Claerbout,
Christine Etchevers,
Mme Susperregui,
Françoise Etchevers
Debout, de gauche à droite :
Guy Lalanne, Adjoint à la Culture,
Robert Poulou, M. Lauga,
Mikel Dalbret, Hizelaya, Jean Pattou,
Mme Dospital, Adjointe au Maire,
Mme Gélos
La Nivelle, entre « Guerre et Paix »
En cette année 2013, la commémoration du bicentenaire de « La bataille de la Nivelle » - le 10 novembre 1813
- sera l’occasion de manifestations culturelles variées, de conférences, de reconstitutions transfrontalières pour
évoquer le souvenir des troupes anglaises et françaises des maréchaux Wellington et Soult. Des dizaines de
milliers de morts et de blessés pour « La guerre d’indépendance espagnole » !
Pour la cinquième exposition organisée par la ville de Ciboure à la Chapelle des Récollets, il nous a paru opportun de présenter « Les peintres de la Nivelle » mais pas seulement comme un clin d’œil facile à l’histoire belliqueuse de ce petit territoire, de Xareta-Urdax à l’embouchure luzienne et cibourienne du Golfe de Gascogne.
Déjà, au siècle dernier, le Groupe des Neuf s’était constitué autour de Ciboure, « Repaire d’artistes » pour
reprendre le titre du livre de J.P. Goikoetxea, référence en la matière. Les expositions précédentes nous ont
permis ainsi de vous les présenter : Arrué, Bergés, Choquet, Colin, Domergue, Godbarge, Labrouche, Masson,
Ribéra, Veyrin, Virac…
Le choix des peintres retenus cette année, tous contemporains cette fois, a été dicté, outre leur notoriété déjà
acquise, par cette communauté d’appartenance géographique et un sentiment identitaire marqué, même si les
thèmes d’inspiration n’ont pas nécessairement de lien avec notre Pays basque et que la diversité des styles, du
figuratif à l’abstrait, témoigne de sensibilités fort différentes.
Ils ont répondu à notre questionnaire, certains avec réserve, d’autres plus diserts, tous se prêtant au jeu, parfois avec humour. Ils vous invitent à mieux les connaître ! Allez donc à leur rencontre dans leur atelier ou leur
galerie !
Les peintres de la Nivelle participent grandement de l’identité de notre territoire : ils l’illustrent pour mieux la
pérenniser. Attachés à leurs racines, leur qualité d’artiste les conduit à s’enrichir sans cesse de leurs différences,
la peinture en étant le liant.
Existe-t-il une École de la Nivelle ? La réponse, nécessairement nuancée, vous appartient ! A vous de juger, sur
pièces !
Robert Poulou
(2 peintres seront présents, tous les jours de l’exposition, à 17 heures, pour présenter et commenter leurs tableaux)
Les Peintres de la Nivelle
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ANDRÉ
CARTAYRADE
CONTACT
Résidence Les Tilleuls
6, rue de la République
64500 Ciboure
05 59 47 49 19
Qui ? Quand ? Où ? Comment ?
Né à Agen en 1921, je suis arrivé à Saint Martin
d’Arrossa en 1928 où mon père, cheminot, était
nommé. Cinq ans d’EPS à Orthez puis au gré des
nominations successives en Gironde, à Moissac.
En 1957 retour au Pays Basque : je suis nommé à
Saint-Jean-de-Luz. Premier Noël : ma femme m’offre
une boîte de peintures à l’huile connaissant mon
goût pour le dessin. Déniché par P. Etchevers, c’est
le départ : Ortz Adarra, la Foire « aux croûtes » (20
ans), Le Boucau, Bordeaux, Paris et toute la France
avec les cheminots.
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la
Nivelle ou les océans ?
Il n’est pas contemporain ! Je pense à un peintre
qui a tant influencé les impressionnistes : Eugène
Boudin (1824/1898) ami de Corot, Millet, Courbet,
Jongkind, Whistler, chanté par Baudelaire. Il a peint
la mer, les ciels chiffonnés de couleurs, l’indécision
des horizons marins et ses vents…
Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ?
La découverte à l’aube, de la ferme « Daï Baïta »
sur fond de Rhune, avant que Renault ne saccage
le paysage … C’était encore la campagne, le chevalet était planté dans un champ de maïs.
La place du Pays basque dans votre inspiration et
vos lieux de prédilection ?
Le bonheur ? J’avais des axes et une 4L : Ascain,
Iholdy, Sare et l’Espagne, Bidarray, Banca, Les Aldudes. Toutes les fermes m’attirent.
Un projet artistique qui vous tient à cœur ?
Peindre la vierge de Muskoa à Ciboure, à la manière de Dali, de bas en haut, la tête de la vierge
dans les nuages ! Ce n’est pas sérieux …mais quand
même !
Une question à laquelle vous auriez répondu volontiers ?
Continuez-vous à peindre ? Oui si l’oeil qui me
reste tient le coup, je voudrais tant faire plaisir à
de bons amis…
Ciboure, Port la Nivelle
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Les Peintres de la Nivelle
MARC
CLAERBOUT
Qui ? Quand ? Comment ? Où ?
A 16 ans, j’entre aux Beaux-Arts de Bayonne puis de Paris.
En 1969, je crée le collage palette dit «le collart ». Huiles
sur toiles, sculptures par la suite - «figuration, abstraction », puis je rassemble ces deux tendances dans ce que
l’on peut nommer «abstrafiguration» Je travaille dans
mon atelier de Ciboure. L’année 2013 est celle de mes 44
ans de peinture.
Création des décors ombres chinoises de « L’enfant et
les sortilèges », de «L’heure espagnole » de Maurice Ravel, joués à Ciboure, Montfort L’Amaury, Levallois Perret,
Deauville, St Sernin du Plain.
Quel est votre souvenir
de création et/ou de
rencontre le plus marquant?
De nombreuses rencontres sont indissociables à
ma mémoire ! Mes rencontres avec le sculpteur
César et son épouse Rosine. Il semblait sortir de
mes livres d’art. C’était
un peu surnaturel.
C’est aussi la création
d’une œuvre sur l’Europe et les pays émergents, pour l’association Fin de journée
de Danielle Mitterrand
«France Libertés ».
Ma rencontre avec Etienne Vatelot maitre luthier dans
son atelier rue Portalis à Paris.
La place du Pays Basque dans votre inspiration et vos
lieux de prédilection ?
Né sur le quai, à trois maisons de celle de Maurice Ravel, mon inspiration était prénatale, si je puis dire, devant
cette féerie de couleurs qui s’offrait à mes yeux, chaque
jour. Je m’en suis nourri pour les glisser progressivement
au fil du temps, de mes envies, sur mes toiles. Mais si
le sujet pour moi reste un prétexte, le jeu des couleurs
reste lui un défi, une conversation constante, une relation
vitale. Il y avait aussi Dante Antonini, à qui je veux rendre
hommage qui habitait aussi sur le quai, il n’hésitait pas
à me donner quelques remarques lorsque, timidement,
je lui montrais ma vision enfantine. Il est vrai qu’habiter
CONTACT
3, rue Saint Jacques
64500 Saint-Jean-de-Luz
05 59 47 15 43
www.marc-claerbout.fr
[email protected]
cette région est un mets visuel de chaque instant, même
si ma progression vers d’autres écritures picturales reste
nécessaire. Mes lieux de prédilection (pour imager) sont
toujours en lien avec le ressenti, le filtre de ma vie où
tout est bon à prendre et, mieux, à déguster. Même une
conversation peut en être le fruit.
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle
ou les océans?
J’ai visité d’innombrables expositions dans plusieurs musées en Europe... Difficile de trier, tant chaque artiste a
sa parcelle d’intérêt. Mais je reste toujours fasciné par la
modernité, le colorisme
de Van Gogh. Regardez au Musée d’Orsay :
son exposition est très
visitée. J’aime l’œuvre
de César. Il a su créer
un nouveau langage du
matériau, autant par ses
compressions, ses fers
soudés, son bestiaire,
son œuvre abstraite.
Il était un homme très
travailleur, d’une grande
simplicité, comme l’était
Etienne Vatelot, maître
luthier, lors de notre
rencontre... Le violon,
restant pour moi, l’instrument
inspirateur,
aux formes féminines, doté d’une âme, d’une vibration.
Plusieurs de mes toiles, en portent la trace, autant traitée pour l’Académie Maurice Ravel ou Musique en Côte
Basque.
Un projet qui vous tient à cœur?
Ma prochaine rétrospective, avec l’exposition, que je
prépare pour 2014 au musée de Guéthary en juillet et
août.
Projet de nouveaux décors d’opéra...
Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers?
A celle qui n’existe pas? Comme « Êtes-vous sensible au
picturalopomme ?... »
Les Peintres de la Nivelle
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CONTACT
http://mikel.dalbret.free.fr
[email protected]
06 20 90 83 96
Qui ? Quand ? Où ? Comment ?
Dans les années soixante, peu après l’obtention des diplômes
d’officier mécanicien de la Marine Marchande, j’ai quitté tangages et roulis en raison d’opportunités professionnelles. Depuis
toujours passionné d’art et plus particulièrement de peinture,
installé en région parisienne, parallèlement à des activités dans
l’ingénierie en informatique industrielle, je bénéficiais alors
d’un contexte favorable pour me perfectionner aussi bien dans
la pratique picturale que dans la connaissance de l’histoire de
l’art. J’ouvrais une galerie de peintures anciennes(1973) à Saint
Germain en Laye, place Maurice Berteaux, face au Musée des
Antiquités Nationales et du Musée Vera. Je me formais alors à
la restauration d’œuvres anciennes auprès d’un maître, ce qui,
à mes yeux constitua un solide
bagage dans ma connaissance et
dans la maitrise des différentes
techniques picturales. J’obtenais
des commandes d’antiquaires
ainsi que d’institutions telle la
Mairie de Saint Germain en Laye
pour la restauration de tableaux
de différentes écoles allant du
16ème au 19ème siècle. Cependant mon objectif était de développer ma propre peinture et
depuis la fin des années soixantedix, je me consacre au développement et à la construction de mon
œuvre artistique.
MIKEL
DALBRET
La place du Pays basque dans votre inspiration et vos lieux de
prédilection ?
Ainsi formulée, la question semble procéder du concept selon lequel une peinture « basque »ne peut trouver son mode
d’expression que dans les écoles paysagistes et/ou ethnicotraditionnelles. En ce qui me concerne, l’approche voire l’inspiration sont différentes. Lorsque je me suis installé au Pays
Basque, d’abord à Biarritz en 1985, mon art n’avait alors aucun
rapport avec la culture de ce dernier. Je pratiquais alors une
peinture figurative, héritée du surréalisme, ayant évolué vers
une imagerie à connotation sociale et urbaine.
La découverte et le contact d’une société traversée par des
courants de revendication identitaire très éloignés des clichés
alors en vigueur fut pour moi
un véritable choc culturel. Locuteur bascophone cela me
permit (et me permet) d’explorer tous les interstices de cette
société aussi complexe que
parfois déroutante. Je trouvais
surtout chez les sculpteurs basques en particulier chez Jorge
Oteiza et Nestor Basterretchea
les fondements théoriques et
graphiques qui vont peu à peu
le structurer. Cette proximité
peut surprendre si l’on sait qu’à
l’inverse du processus créatif
lent et réfléchi du sculpteur je
privilégie la construction/créaQuel est votre souvenir de création spontanée et ex nihilo des
Nature
vivante.
Izadi
bizirik
tion et /ou de rencontre le plus
œuvres, une sorte d’improvisamarquant ?
tion sur le principe d’une sorte
Assurément celui lié à l’exposition personnelle qui me fut
de « réaction en chaîne ».
consacrée à Beyrouth au Liban en 1998. Je rencontrais alors
Pour répondre à la question des lieux de prédilection, probaM.Alexis Moukarzel, architecte en chef conservateur du patriblement s’agit-il de la fréquentation des espaces des stèles anmoine de l’Eglise Maronite, qui réussit à me convaincre de réaciennes conservées dans les cimetières (hilherriak).
liser pour son compte un tableau ayant pour thème la Cène,
destiné à un salon-salle à manger de sa résidence de Beyrouth.
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les
Loin de mon atelier, arrivé au Liban sans matériel, ajouté au
océans ?
fait que le sujet était absolument étranger à mes thèmes habiJe serai probablement plus attiré par les sculpteurs que par les
tuels, permettent de comprendre mes hésitations.
peintres. Il me vient en premier à l’esprit le Christ de Mathias
Pour réaliser ce travail d’assez grande dimension (2,20x1,20 m)
Grünewald du retable d’Issenheim revisité par Abdel Abdesseje bénéficiais de conditions tout à fait originales. Une maison
med, œuvre qui doit se trouver actuellement au Palais Grassi à
traditionnelle, rustique mais confortable, fut mise à ma dispoVenise. Double opportunité en perspective…
sition dans la montagne du nord Liban, je me consacrais à ma
tâche du lever au coucher du soleil, l’éclairage électrique était
Un projet artistique qui vous tient à cœur ?
intermittent et aléatoire.
Plus qu’un projet il s’agirait d’un vœu. Se profile le 40ème anniversaire de ma première exposition et une rétrospective ne
serait pas pour me déplaire.
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Les Peintres de la Nivelle
CHRISTINE
ETCHEVERS
CONTACT
05 59 93 35 18
ou Galerie à Urdax
Cloître d’Urdax
00 34 948 59 90 31
[email protected]
Qui ? Quand? Où? Comment?
Je suis née à Bayonne en 1953 .Formation initiale Beaux-arts
Pau , Bordeaux 1970- 1975. Présente à la galerie du cloître
d’Urdax. Expose depuis 1978 en France et à l’étranger.
Principaux prix : Médaille d’argent ville de Bordeaux 1980-Prix jeune peinture française 1983-Médaille salon Toulouse
Hispania etc ...
Dernières expositions : 2007 Musée Basque Bayonne - 2012
La Rotonde Saint Jean de Luz - 2012-2013 GMAC Paris
Salons : Paris Salon Comparaison et Salon d’Automne - Angoulême Salon Rives Charente , Bilbao Gure Artea 1990.
J’ai commencé par une période figurative, un peu surréaliste
pour évoluer ensuite vers l’abstraction et des recherches des
plus contemporaines.
La place du Pays Basque dans votre inspiration et vos lieux
de prédilection?
La trace de l’homme est primordiale dans ma démarche artistique et le Pays Basque m’inspire donc par sa culture ancestrale, ses stèles discoïdales, sa particularité que l’on retrouve
aussi dans la langue Basque.
La musique (Txalaparta) - Le chant et les poèmes de José
Artze. Je suis également sensible aux paysages. Mes lieux de
prédilection sont: le Mondarain, la Rhune, Iraty, Arnaga et le
cloître d’Urdax.
Quel est votre souvenir de création ou de rencontre le plus
marquant ?
Oteiza, qui est venu avec Nestor Basterretxea voir mon exposition à Ostabat. Il avait 92 ans et était émerveillé comme un
enfant, me posant 1000 questions. Il était d’une fraîcheur
et d’une curiosité incroyable
pour son âge.
A Collioure, à la suite d’une
exposition au château, un
collectionneur, M. Pous, m’a
demandé si je pouvais lui dédicacer son livre d’or. Et il a
sorti de son coffre ce précieux
livre. Il y avait des dessins de
Picasso, Matisse, Derain, Dufy,
Cocteau, Combas Di Rosa,
Les vagues
un texte d’Edith Piaf et plein
d’autres merveilles.
Le tout petit dessin de Dufy qui est un peintre que j’aime
bien, mais qui n’est pas mon peintre préféré m’a énormément émue. Je ne comprends pas encore pourquoi.C’était
une petite aquarelle très simple ( un voilier ), traitée avec une
grande sensibilité. Mais mon émotion était un peu de l’ordre
de l’irrationnel et cela m’interpelle encore.
Mon ami Claude Viseux pour sa gentillesse et son talent.
A Cambo, je voyais Pablo Tillac lorsque j’étais petite. Il montrait ses œuvres régulièrement à ma mère ; J’ai connu aussi
Jesus Echeverria, ami de la famille, qui était passionnant.
Je n’oublie pas non plus deux grands scientifiques Hubert
Reeves et Yves Coppens. Invitée en tant que peintre à participer à leur conférence, j’ai donc passé une journée entière
avec eux. Un très beau souvenir…A l’occasion d’une exposition à Cannes, j’ai rencontré Marina Picasso. Nous avons
parlé du Pays Basque, de Pablo Picasso et de mes peintures.
J’ai aimé sa grande humilité et sa générosité.
Un projet artistique qui vous tient à cœur ?
Je souhaite évoluer dans ma démarche artistique, notamment par le travail du signe et de sa symbolique, comme
la spirale, la croix etc... A cette fin, je dois poursuivre mes
recherches sur l’écriture et
la trace de l’homme en général. Le temps passant un
projet non encore défini peut
bien sûr germer, et prendre
forme .
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle où
les océans?
Chaissac, de Kooning, Odilon Redon, Bonnard.
Une question à laquelle vous
auriez répondu bien volontiers ?
« Qu’est-ce que pour vous
une bonne peinture ? »
Vaste débat ! A mon sens,
une œuvre doit être le reflet
de son époque. Aujourd’hui
un jeune créateur devrait logiquement être attiré par les
nouveaux outils et nouvelles technologies à sa disposition
(vidéo, art numérique et autres.)
L’art doit être aussi une création. Le plagiat ne représente
pas d’intérêt artistique, car il ne nécessite que de la technique. L’œuvre doit refléter la personnalité de l’artiste. Le
public pourra à la vue d’une œuvre reconnaître l’auteur, sans
voir sa signature.
Les Peintres de la Nivelle
7
CONTACT
Atelier Selarua à Urrugne
05 59 54 09 76
Qui ? Quand ? Comment ? Où ?
Née en 1952 à Ciboure, peintre autodidacte, je
commence l’apprentissage de la peinture en 2004,
auprès de René Paul Gélos, dit Zézé, qui animait
l’atelier de peinture Selarua d’Urrugne. Je débute
en copiant quelques tableaux d’artistes locaux, avec
une préférence pour Ramiro Arrué. En 2005, l’arrivée d’Antoine de Gorostarzu à l’atelier Selarua d’Urrugne me permet de découvrir et de m’intéresser
à d’autres techniques. Mes ami(e)s peintres m’ont
portée à la présidence de l’atelier en 2009.
Actuellement, je peins essentiellement à l’huile
d’après mes photos prises en parcourant mes villes
de cœur - Ciboure, Saint Jean-de-Luz…- ou au cours
de mes voyages. Coloriste dans l’âme, j’attache
beaucoup d’importance à la subtilité des nuances
lors de la réalisation de mes tableaux.
Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ?
Pas de souvenirs précis, mais j’aurais tellement aimé
vivre à l’époque de mon grand-père qui côtoyait Périco Ribéra, Diego de Garcia, Jean Moussempés.
La place du Pays basque dans votre inspiration et
vos lieux de prédilection ?
Native de Ciboure, «expatriée» à Saint Jean-de-Luz,
tout m’inspire : la baie de Saint -Jean-de-Luz, les
FRANÇOISE
ETCHEVERS
réalisations art déco de Pavlosky notamment ses
phares, les façades des belles demeures à colombages. J’en oublie forcément !
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la
Nivelle ou les océans ?...
Pablo Picasso que j’ai copié quelques fois pour la
diversité des couleurs employées, pour ses dessins
destructurés, ou Rothko pour sa peinture que je
qualifierais d’énigmatique.
Un projet artistique qui vous tient à cœur ?
En attente ! Un sujet peint sur une toile aux grandes
dimensions qui me trotte dans la tête depuis très
longtemps…
Une question à laquelle vous auriez répondu bien
volontiers ?
Peut-être sur mon parcours et mon évolution personnelle. Adolescente, j’ai suivi pendant une année scolaire les cours de peinture de Roger Berné.
Après avoir passé de nombreuses années dans l’art
créatif textile, mon amour pour la subtilité des couleurs m’a ramenée tout naturellement vers la peinture qui m’offre plus de liberté, plus de possibilités
d’évasion et de création.
Massaï
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Les Peintres de la Nivelle
RENÉ PAUL
GELOS
CONTACT
Michelle Gelos
05 59 23 70 13
[email protected]
(1920-2006)
Né à Ciboure « Zézé » comme l’appelaient ses amis,
est un peintre, sculpteur, poète, écrivain.
Jeune il se destinait au sport, mais à 18 ans en raison de problèmes de santé il dut y renoncer. Depuis l’enfance, il obtenait le premier prix de dessin
et pendant sa convalescence, il rencontra Charles
COLIN, célèbre peintre basque qui l’initia à la peinture. Sa vocation était née.
Il entre aux Beaux-Arts de Toulouse où il obtiendra
en 1945 le premier grand prix de Gravure et est
lauréat du prix « Peinture des Beaux-Arts »
En 1956, pour des raisons professionnelles, il s’installe à Bayonne et n’arrêtera jamais de s’adonner
à sa passion, la peinture mais aussi la sculpture. Il
ne reviendra à Saint Jean de Luz que pour y finir
sa vie.
Dans les années 1960, il intègre le Grenier d’Ustaritz et expose souvent avec ses amis, Marixa, Paul
Rambié, Casama, Mallet, peintres dont la renommée est établie.
Tout au long de sa vie, il expose dans plusieurs
galeries de la région, exposition personnelle ou de
groupe, mais aussi à Paris, Pau, Tarbes, Bordeaux,
Toulouse à l’étranger en Pologne et à Kyoto au Japon. Il participe à de nombreuses manifestations
culturelles en Euskadi.
A la retraite, il s’adonne totalement à son art, peinture et dessin mais à la sculpture. Il sera pendant
de nombreuses années, « le professeur de peinture » de l’atelier Selarua à Urrugne fréquenté par
des adultes assidus et de nombreux enfants.
Certaines de ses créations sont visibles : la fresque de la Chapelle du Funérarium de Bayonne, la
fresque marine de la Coopérative La Basquaise à
Ciboure, celle de l’école Saint François Xavier à Urrugne ainsi qu’à la mairie.
Après les Beaux-Arts, Henri Bourdet lui conseilla
d’oublier l’appris pour trouver son expression
personnelle. Le conseil fut largement suivi. Laissant libre cours à son imagination sans faire de
concessions, « son credo sera celui de la recherche
permanente, du renouvellement, des remises en
question fracassantes ». Il aborde les thèmes qui
l’intéressent du Pierrot lunaire aux scènes de la vie
quotidienne basque, figuratif, abstrait quelquefois
même surréaliste selon l’inspiration du moment.
Sa peinture, à ses débuts empreinte de nostalgie
où la tonalité sombre côtoie la lumière, a évolué
au fil des années, influencée par les événements
mondiaux jusqu’à devenir flamboyante et fleurie
à la fin de sa vie.
Le joueur d’accordéon
Les Peintres de la Nivelle
9
CONTACT
Atelier à Sare
05 59 54 28 52
hacala-art.com
MICHEL
HACALA
Qui ? Quand ? Où ? Comment ?...
Authentique Cibourien, il a récemment installé son
atelier dans le village de Sare.Peintre de la mer et
des activités marines, ses tableaux de pêcheurs,
souvent de grandes dimensions et aux couleurs
vives, séduisent tout à la fois par leur réalisme et
la poésie qui s’en dégage ! Les visages émaciés des
pêcheurs basques renvoient à Modigliani.
Il pratique également avec succès l’art de la mosaïque et la sculpture, ne négligeant aucun matériau,
toujours à la recherche d’une nouvelle approche.
son esthétique noble Ce pays m’a trempé comme
l’acier de sa mer aux nuances chromatiques infinies. Marqué serait réducteur, enchaîné serait plus
juste ! Grandir dans le bois peint des bateaux basques m’a permis de formaliser la couleur.
Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ?
L’art africain et son impact incontournable sur l’art
moderne m’a toujours impressionné artistiquement et socialement. Fusse-t-’il possible d’en parler en termes de rencontre ou mieux d’apparition,
le plafond de La Chapelle Sixtine à ce jour est sans
aucun doute une extase artistique et peut témoigner du possible humaniste et génial de l’homme.
Un projet artistique qui vous tient à cœur ?
Des tas de projets artistiques me tiennent à cœur
mais sachant qu’il ne faut pas vendre la peau de
l’ours avant de l’avoir tué, je m’en tiens à dire que
ce ne sont encore que des jardins secrets.
La place du Pays basque dans votre inspiration et
vos lieux de prédilection ?
Le Pays basque m’a couvé, nourri et construit de
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la
Nivelle ou les océans ?
Ma culture limitée ne me permet pas une réponse
objective en terme d’artiste contemporain qui me
ferait traverser les océans ...
Une question à laquelle vous auriez répondu bien
volontiers ?
En toute modestie : est-ce que l’art est amour ? Ma
réponse est catégorique : oui !
Le coffre
10
Les Peintres de la Nivelle
HIZELAYA
CONTACT
Catherine Monnoyeur
www.hizelaya.fr
Et sur rendez-vous à mon atelier
Chemin d’Ascain Urrugne
au 06 09 87 20 65.
Qui ? Quand ? Comment ? Où ?
Comment ne pas être inspirée ici ? L’atmosphère et la luHizelaya est née à Roubaix en 1956. Son père, Philippe
mière sont empreintes de poésie. J’aime l’idée de peindre
Derville, artiste peintre expressionniste de l’école de Rou- le Pays basque tel qu’il m’apparaît dans la tradition des
baix (lepeintrederville.com), l’a initiée à la peinture et à
peintres basques qui me sont chers Aurelio Arteta, Angel
la couleur. Elle étudie la peinture et le dessin aux BeauxCabanas Oteiza. Je chéris l’idée de cette continuité de la
Arts de Roubaix. Ses études terminées, elle part pour Papeinture basque classique avec ses thèmes de paysages
ris et se lance dans la vie professionnelle. Elle choisit la de montagne, de joueurs de pelote, de pêcheurs.
communication et la création publicitaire, un domaine où
elle va évoluer pendant vingt ans.
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle
Depuis de nombreuses années, Hiou les océans ?...
zelaya est tombée sous le charme My blue Comics’trip
Dali est pour moi le génie espagnol
de la Côte basque. En 2000, elle y
du siècle dernier. J’apprécie son monplante sa boîte de couleurs et troude imaginaire qui est sans limite et
ve son « écriture » dans ce paysage
peuplé d’êtres hybrides. Il a détourné
magnifique. C’est un ami, le peintre,
sur la toile tous les problèmes qui
Philippe Réal del Sarte, qui l’incite à
l’obsédaient.
exposer. En 2004, ils exposent enMon tableau préféré : « La persissemble dans ce lieu mythique qu’est
tance de la mémoire », exposé acla Maison de l’Infante à Saint-Jeantuellement à Beaubourg. Son musée
de-Luz. Désormais, elle partage son
à Figueras me fascine.
temps entre son atelier au pied de
la Rhune et son atelier parisien.
Un projet artistique qui vous tient à
cœur ?
Quel est votre souvenir de création
Mon projet est lié à la place de l’Art
et/ou de rencontre le plus marquant ?
dans notre vie quotidienne. ComTout a commencé par un choc émoment mélanger l’Art, la mode, la
tionnel lors d’un rejon (corrida à
décoration. J’aime depuis toujours
cheval) aux Arènes de Bayonne, le 5
la toile basque en lin, celle qui recouAoût 2006. « Je frissonnais d’émovrait les bœufs pour les protéger de
tion. Pablo Hermoso de Mendosa
la chaleur. J’en fais des supports pour
était en communion avec son chemes tableaux.
val blanc. Tout était là : le combat, le
mouvement, la tension. Je m’y suis engouffrée avec exci- Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontation. Le cavalier et sa monture ne faisaient plus qu’un ;
tiers ?
la fusion était totale. Mes mains ont pris le pouvoir, elles
Et la mission de l’Artiste dans tout çà ? Sans vraiment
ont bataillé avec mes couteaux, mes pigments. La série
répondre à cette vaste question, ouvrir une piste de ré« Les Centaures » est née : vingt toiles brutes, instincflexion : « Un tableau sera bon s’il a un contenu mystique,
tives, grand format, peintes sur du sable qui leur donne
s’il est animé d’un souffle spirituel et de ce fait participe
profondeur et relief. Cette première rencontre avec Pablo
à la formation de l’atmosphère spirituelle. L’œuvre d’art
Hermoso de Mendosa m’a marquée. Ce combat face au
a une fonction bien précise qui est de provoquer dans
taureau symbolise pour moi le combat pour la vie.
l’âme des vibrations d’une résonnance pure. Or, pour
mettre l’âme humaine en vibration, l’artiste peut utiliser
La place du Pays basque dans votre inspiration et vos
n’importe quelle forme pour s’exprimer ». (Kandinsky)
lieux de prédilection ?
Une chapelle est l’endroit idéal pour en débattre... ?
J’ai choisi mon nom d’artiste en arpentant les chemins
qui mènent vers la Rhune. « Hizelaya » est le nom d’une
petite crête sauvage proche de mon atelier.
Les Peintres de la Nivelle
11
CONTACT
Philippe Lauga Garro
Iguzki alde
64210 Bidart
www.henri-lauga.com
HENRI
LAUGA
(1918 - 2010)
Henri Lauga est une figure importante de l’art
naïf du XX° siècle.
Entrer dans la peinture de Lauga, c’est découvrir la fascination de la sérénité associée à la virtuosité de la couleur. La palette est chaude, riche en valeurs et la lumière
baigne cet univers rude et tendre, jardin secret de la mémoire aux décors minutieusement construits, habités de
petits personnages truculents. (Jean-Michel Barate)
Né en 1918 à Billère près de Pau dans une famille d’agriculteurs, Henri Lauga après avoir participé aux travaux
des champs dans la ferme familiale est nommé, dès son
retour de captivité, gardien de la paix à Bayonne puis secrétaire administratif. Il s’installe à Bidart où il meurt en
2010.
Peintre autodidacte il fréquente néanmoins les BeauxArts de Bayonne.
C’est en captivité lors de la deuxième guerre mondiale,
que nait son désir de créer. Il commence par le dessin
et c’est à l’Ecole des Beaux-Arts de Bayonne qu’en 1962
Louis-Frédéric Dupuis et Pierre Mallet l’encouragent à
peindre. Ils ont su discerner son talent, respecter et encourager la liberté et la spontanéité de son expression
en dehors de toute technique et de tout académisme. A
l’instar du Douanier Rousseau, Lauga aurait pu dire: «Ce
n’est pas moi qui peins, c’est quelque chose au bout de
ma main.»
Henri Lauga expose à partir de 1964 dans les salons régionaux puis à Paris et à l’étranger. Ses rencontres, d’abord
avec Louis-Frédéric Dupuis, peintre, professeur et directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Bayonne puis avec
Anatole Jakovsky, critique d’art et collectionneur ont influencé de façon déterminante sa carrière artistique.
Il participe dans notre région à de nombreuses expositions
collectives: Expressions (Salon organisé jusqu’en1978
dans le cadre des Entretiens de Bayonne ) Le Patio (Anglet), Musée Saraleguinéa (Guéthary). Fin 1992 il fête à
Anglet (Galerie Pompidou) par une importante rétrospective ses 30 années de peinture.
L’œuvre de Lauga est exposée de façon permanente au
Musée international d’Art Naïf Anatole Jakovsky de Nice,
au MAN de Béraut dans le Gers ainsi qu’au MIDAN de
12
Les Peintres de la Nivelle
Vicq dans les Yvelines (après la récupération de la collection en 2002 du Musée de Bages dans l’Aude). Défendue
par la célèbre Galerie Antoinette à Paris, l’œuvre de Lauga
est présente dans de nombreuses collections tant privées
que publiques en France et à l’étranger : Ministère de la
Culture (Paris), Villes d’Anglet et d’Ansbach (Allemagne)
Sa naissance dans la campagne béarnaise, son éducation
religieuse (il compte un prêtre dans sa famille), son attachement au Pays Basque et à ses traditions découverts
grâce à son épouse, son atelier adossé à l’Océan sont
pour lui une inépuisable source d’inspiration....Son langage, celui du terroir, clair, imagé, d’une fraîcheur inégalable s’exprime donc à travers des thèmes simples : scènes
champêtres et de tradition locale, ports, gitans, cirques,
animaux dans la nature ... sans oublier les escapades en
terres étrangères créées pour répondre sur la toile au désir de voyages de son épouse.
Il peignait uniquement en atelier, une pièce de la maison lui était consacrée. Parfois il lui arrivait de tracer une
esquisse sur une feuille de dessin, mais le plus souvent,
la scène évoluait progressivement sur la toile, au grè de
son imaginaire.
Port de Ciboure
NIK
Qui ? Quand ? Où ? Comment ?
Tout jeune, je rencontrais souvent à Saint Jean de Luz
du côté de la «sardinerie» le peintre expressionniste
Caillaux : la technique et les couleurs qu’il employait
me fascinaient. Ma mère devait me tirer par le bras
pour que je la suive jusqu’à la plage à Socoa.
Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre
le plus marquant ?
En 1971, je commence à m’exprimer par la photographie et le film 8mm en
noir et blanc. Je fixais sur
la pellicule « l’histoire
» d’un banc, d’un arrêt
de bus... Plus tard j’ai
commencé à m’intéresser aux réactions comportementales d’après
des situations que je
provoquais. J’ai fait mon
service militaire à Tübingen en Allemagne et j’ai
pratiqué les beaux-arts
à Berlin de 1972 à 1975.
Ayant pris des cours de Nouvelles du jour
calligraphie, je me suis
essayé dans le lettrisme
et me suis lancé dans la peinture gestuelle durant une
dizaine d’années. Puis j’ai choisi de revenir au Pays
Basque. En 1980 je retourne vers la «figuration» en
autodidacte, peignant le plus souvent des marines,
des rues, des détails de maison, en recherchant dans
l’élaboration de mes «travaux» le minimalisme : m’exprimer en utilisant des formes épurées avec le minimum
de couleur.
La place du Pays basque dans votre inspiration et vos
lieux de prédilection ?
Je vais souvent seul ou avec ma compagne me ressourcer sur la digue après le phare de Saint-Jean-de-Luz. Je
ne m’essouffle pas de peindre le phare comme décor
de «mise en scène». Avec une assurance technique
que j’ai acquise au fil des années, les personnages
apparaissent dans mes peintures. Pendant plus de 13
CONTACT
Maison Louis XIV - Place Louis XIV
Saint Jean de Luz
09 75 95 17 54
Rdv par téléphone au 09 75 95 17 54
www.nik64.com
ans de pratique de l’aquarelle, du lavis, de l’huile, de la
tempéra traités avec de grands aplats de couleurs.
Ayant travaillé le bois pour réaliser des meubles ou en
restaurer, je l’utilise très souvent comme support. Les
pigments sont à la base de toutes peintures et je les
utilise en les agglutinant avec différents liants suivant
l’effet désiré. Très souvent je compose un tableau en
pensant au personnage puis je le mets en situation.
J’aime le côté rituel, la préparation des supports, l’élaboration en choisissant une technique et la finition
souvent en vernis cire. En
1999, je m’intéresse au numérique, un dessin préparatoire et réalisation de la
composition. J’ai fait moimême des tests d’impression, même en remplaçant
les encres standards. Actuellement je fais imprimer
sur toiles que je monte sur
châssis et les protèges par
un vernis. Les numériques
sont «tirés» en 20 ou 30
exemplaires
numéroté
et signés avec certificat
d’authenticité.
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ?
Goya et Jackson Pollock (l’expressionnisme)
Un projet artistique qui vous tient à cœur ?
Ce serait d’immortaliser, si je puis dire, des personnages grandeur nature et de sortir ainsi du format de
l’imagerie !
Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ?...
Oui il y a une retraite pour les artistes peintres !
Les Peintres de la Nivelle
13
CONTACT
Galerie Hordago
3, rue Saint Jacques
64500 Saint-Jean-de-Luz
05 59 26 35 77
www.galerie-hordago.com
Qui ? Quand ? Où ? Comment ?
Né à Hasparren, en plein cœur du Pays Basque où les
traditions et les sports basques ont toujours une grande place, tout jeune j’ai suivi mon père à Paris qui travaillait dans l’imprimerie. De là sans doute mon goût
pour l’illustration et le dessin. Dès mon arrivée dans
la capitale, j’ai suivi les cours de la ville de Paris, tout
en apprenant la gravure dans l’atelier d’André Vergeaux, puis la lithographie aux ateliers Champleury et
la peinture à la Grande Chaumière.
Une bonne part de mon inspiration a été puisée dans
les bars parisiens, lieux de rencontre des « convivialistes » et avoir eu le privilège d’y rencontrer et côtoyer
des hommes comme Robert Doisneau, de nombreux
peintres et écrivains plus
ou moins connus.
Sans pour autant m’éloigner de mes racines « Euskaldun », ces scènes qui
nous étaient si familières,
la vie dans nos villages,
l’animation des sorties
d’usines, les jours de marché… ces instants agréables
de la vie que je regardais
avec mes yeux d’enfant et
que j’essaie modestement
aujourd’hui de reproduire
sur mes toiles. Passé pas si
lointain et toujours présent Chez Pantxoa
dans ma mémoire.
Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre
le plus marquant ?
Beaucoup de souvenirs ! Peut-être le plus marquant
est celui d’un concours d’art enfantin à Paris. J’avais
6 ans. Colette et Montherlant avaient demandé à me
voir. Ils faisaient partie du jury et voulaient me poser
des questions sur mon dessin qui était sélectionné.
Chose surprenante, je m’en souviens comme si c’était
hier… mais je ne fus jamais présenté à ce jury prestigieux…
14
Les Peintres de la Nivelle
MATTIN
PARTARRIEU
La place du Pays Basque dans votre inspiration et vos
lieux de prédilection ?
Bien sûr, très importante. Peintre de la vie quotidienne, mes sujets préférés sont les scènes de vie, tous
ces lieux de convivialité, étant témoin, ayant vécu
cette période de transition, qui passe des attelages de
bœufs de mon enfance aux tracteurs des plus sophistiqués d’aujourd’hui.
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ?...
Il m’est difficile de parler de «peintres contemporains». En peinture, mes préférences vont naturellement vers les «figuratifs» dans la continuité des
Lautrec, Degas, Forain, qui
ont privilégié leur travail
par le dessin...Assez hétéroclite dans mes goûts généraux, ayant exposé avec
des peintres de toutes
tendances dans différents
salons
internationaux,
j’aime aussi beaucoup en
sculpture l’école des artistes du Pays basque sud.
Je suis très sensible à ces
œuvres symboliques, monumentales, à cette communion du bois et du fer.
Je veux nommer Chillida,
Basteretxea, Oteiza.
Un projet artistique qui vous tient à cœur ?
Continuer à réaliser ce qui me vient à l’esprit… Exposer suivant les demandes à travers le monde.
Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ?
A quand un musée de notre histoire, des gens de la
mer, des artistes basques ? A quand le département
basque ?
JEAN
PATTOU
CONTACT
06 13 48 43 51
www.jeanpattou.com
Qui ? Quand ? Où ? Comment ?
Je suis né en 1940 dans le Nord et je suis diplômé
architecte à Paris, où je rencontre Martine Elissalt,
luzienne bon teint. Nous nous installons en 1968
à Lille comme architectes. De 1970 à 1991, je suis
professeur à l’Ecole d’architecture et à partir de
1980, je peins et j’expose mes visions de nombreuses villes du monde : Paris, Barcelone, Stockholm,
Gand, Hong Kong…
positions sur Saint-Jean-de-Luz, Ciboure, Bayonne,
San Sébastian et de nombreuses villes basques.
Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre le plus marquant ?
La réalisation d’une fresque de 2500 m2 dans la
station de métro TGV Lille-Europe représentant les
villes du monde. La réalisation de ces agrandissements numériques sur bâches en 2002 a succédé
à la réalisation aux fêtes de la Seine en 2000 de 32
images des ponts de Paris sur des bâches de 4 m x
3 m, sous le pont de Bir- Hakeim.
Un projet artistique qui vous tient actuellement à
cœur ?
La réalisation par les éditions Atlantica d’un livre
représentant 60 aquarelles sur Saint-Jean-de-Luz
et Ciboure (juin 2013)
La place du Pays basque dans votre inspiration et
vos lieux de prédilection ?
Depuis mon mariage avec Martine, le Pays basque
est devenu une partie importante de ma vie : depuis
mon atelier à Sainte-Barbe j’y ai préparé des ex-
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la
Nivelle ou les océans ?
Ne voyant pas quel artiste contemporain me ferait
traverser les océans, j’ai fini… par aller exposer
mon travail en 1997 à l’Alliance Française de NewYork…
Une question à laquelle vous auriez répondu volontiers ?
Si on me demandait « Où va la peinture contemporaine ? », je répondrais que je ne vois pas du
tout….
La descente Saint Vincent
Les Peintres de la Nivelle
15
CONTACT
Ciboure-Socoa
05 59 47 95 02
[email protected]
Qui ? Quand ? Où ? Comment ?...
Je suis un peintre totalement autodidacte mais je ne
suis pas venu à la peinture par hasard. Durant toute
mon enfance, j’ai sillonné Bayonne et Bidarray… Sur
les remparts de Lachepaillet, j’admirais les peintres
amateurs qui parfois me confiaient le pinceau ; sur les
hauteurs de Bidarray, le village de ma mère, issue de
la famille Arretche, j’ai souvent croisé le peintre bordelais Albert Bégaud : ces rencontres ont été décisives
puisque je n’ai depuis lors jamais cessé de peindre.
D’abord technicien dans l’aéronautique, à l’usine Bréguet, puis fonctionnaire de police, tous mes loisirs
étaient consacrés à l’art pictural, jusqu’à mettre volontairement un terme à ma carrière professionnelle
et me consacrer depuis plus de vingt ans maintenant
exclusivement à la peinture et au dessin.
Mon affiliation à la Maison des Artistes de Paris a été
la seule reconnaissance officielle, loin des structures
plus académiques et traditionnelles du monde de
l’art.
Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre
le plus marquant ?
Ma première création picturale dès l’âge de 15-16
ans s’inscrit donc sur les remparts Lachepaillet de
Bayonne. Plus tard, à l’occasion d’expositions nationales et internationales – Grand Palais et Salon des
Indépendants à Paris, Etats-Unis, Allemagne, Japon…je me souviens de belles rencontres : Carzou, Buffet,
Léopold Senghor, Claude Tabet, Mick Michel, Gaston
Larrieu…
La place du Pays basque dans votre inspiration et vos
lieux de prédilection ?
Les thèmes du Pays basque sont privilégiés dans ma
peinture : paysages, bords de mer, scènes de pelote,
fêtes, villages de la Nive, Socoa, Ascain, Bidarray. La
tauromachie et l’art équestre sont également une
grande source d’inspiration.
Je suis fasciné par les variations de la lumière, du
mouvement et de la vigueur.
16
Les Peintres de la Nivelle
ALBERT
PROUX
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ?
Je me méfie de la connotation qui s’attache à l’artiste
qualifié de « contemporain »…A mes yeux, Rembrandt,
Van Gogh, Turner, Dali, Zao Wou-Ki, ce dernier décédé
en avril de cette année, sont des contemporains car je
me réfère souvent à leur approche artistique.
Un projet artistique qui vous tient à cœur ?
Depuis quelques années, je me suis attaché à peindre
de grandes fresques comme “La chapelle aux icônes »
à Cambo-les-Bains, « Joueurs de pelote » au Trinquet
Laduche à Ascain, « Bayonne » à la Poste centrale de
Bayonne ou encore au centre Leclerc d’Urrugne. Je
suis toujours partant pour de tels projets !
Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ?...
Je vous réponds dans le même esprit : je vous laisse le
soin de l’imaginer !
Joaldunak
XABI
SOUBELET
Qui ? Quand ? Où ? Comment ?
Xabi Soubelet, né le 20 mai 1953 à Ciboure. Professeur
d’arts plastiques et de basque au lycée Saint Thomas
d’Aquin de St Jean-de-Luz. Ses débuts artistiques se situent en 1975, date à laquelle il intègre le collectif des
peintres du Baztan et Euskal Artistak.
Son atelier et son exposition permanente sont à Arizkun,
dans la vallée du Baztan en Navarre. En 38 ans de travail, son style est passé de l’impressionnisme, à ses
débuts, à un post impressionnisme cézannien, puis,
gagné par la lumière et la couleur, l’expressionnisme
et le fauvisme ont envahi son esprit jusqu’à arriver
à un expressionnisme abstrait inspiré
par de nombreux
peintres modernes.
Néanmoins, les racines de Xabi Soubelet sont toujours
présentes sur ses
toiles, même abstraites. Elles surgissent
spontanément
de
son geste vif et de
sa palette colorée
et très personnelle,
sous la forme de simples tâches blanches Bateaux
représentant
des
maisons (symbole de
l’identité basque), des formes verticales, que ce soient
des arbres ou des barrières, ou encore des formes arrondies suggérant des coques de bateaux. Ces racines
basques ramènent l’abstrait à une figuration où le désordre devient en quelque sorte ordonné.
Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre
le plus marquant ?
Tout artiste digne de ce nom prétend atteindre l’abstraction. C’est alors que la synthèse et la simplification
deviennent la seule raison d’être de la peinture et que
l’artiste atteint son apogée. Le début du XXIème siècle
l’a été pour moi.
CONTACT
Galerie à Arizkun (Navarre)
www.soubeletxabier.com
06 08 87 93 13
La place du Pays basque dans votre inspiration et vos
lieux de prédilection ?
Même si le sujet représenté importe peu lors de l’exaltation artistique, l’amour acharné que je porte au Pays
Basque dans sa globalité, est toujours présent dans
mon inspiration et il me serait difficile d’être artiste en
dehors d’ici. Le Pays basque est omniprésent dans toute mon œuvre, quel qu’en soit le domaine, littéraire,
musical ou plastique.
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ?
Tous les expressionnistes, qu’ils soient
allemands, fauves ou
abstraits. En définitive,
tous ceux qui prônent
la lumière et la couleur
comme éléments essentiels de leur œuvre
ainsi que les artistes
qui montrent une capacité certaine à obtenir la synthèse dans les
formes et couleurs.
Un projet artistique qui
vous tient à cœur ?
Le livre anthologique
de mon œuvre illustré
de mes poèmes et de mes musiques. La création d’un
centre culturel à Saint-Jean-de-Luz - Ciboure voué à
des expositions artistiques, à des conférences et des
concerts ainsi qu’à du théâtre. Pour cela, il faut absolument une salle de spectacle et une salle d’exposition.
Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ?...
En tant que Cibourien, quel projet artistique envisageriez-vous pour les Récollets ? Je répète ainsi mon vœu
de création d’un centre culturel.
Les Peintres de la Nivelle
17
CONTACT
Atelier Expo
3, impasse Okineta
64500 Ciboure
05 59 47 98 47
06 72 64 58 40
Qui ? Quand ? Où ? Comment ?
Je suis né en 1940 à Irun, issu d’une famille labourdine, guipuzkoane et navarraise. A 14 ans, après l’apprentissage du métier de peintre décorateur en bâtiment et à lettres, j’ai suivi des cours de dessin à l’École
d’Arts et Métiers d’Irun avec Gaspar Montes Iturrioz
puis, par correspondance, avec l’École ABC de Paris,
pendant mon engagement militaire en Algérie et Madagascar (1958 – 1964). J’ai fréquenté plus tard l’Ecole
des Beaux-Arts de Bayonne.
Devenu artisan peintre en 1967, dans la variété de
mes interventions picturales j’ai restauré des peintures murales en trompe l’œil dans des maisons historiques. Ce fut le cas pour « Granga Baïta » où passèrent
successivement Napoléon et Wellington.
Après avoir restauré une maison typiquement cibourienne à la rue Evariste Baignol, j’y installe mon atelier
en 1976 et à partir des années 80, je me suis consacré
exclusivement à la peinture artistique.
Mon travail est exposé en permanence avec la collaboration de mon épouse qui accueille visiteurs, amateurs, collectionneurs d’œuvres de style traditionnel
mais aussi d’inspiration surréaliste.
Mes dernières expositions ? « Jeux et fêtes en Pays
Basque » à la Chapelle des Récollets à Ciboure, à la
galerie Yves Mugnier à Paris ainsi qu’au Ministère de
la Culture avec la vente aux enchères au profit d’Action –Artistes – Haïti en 2010 à Paris. J’ai réalisé des
commandes pour la plateforme logistique Aquitaine
Euskadi en 2010 et 2011.
MANUEL
SUSPERREGUI
Quel est votre souvenir de création et/ou de rencontre
le plus marquant ?
Ils sont nombreux ! Vivant à Ciboure, je citerai plus
spécialement ma rencontre avec René-Paul Gélos, dit
« Zézé », à qui je veux rendre hommage.
La place du Pays basque dans votre inspiration et vos
lieux de prédilection ?
Le Pays basque étant la terre de mes ancêtres, il est
ma principale source d’inspiration et mes lieux de
prédilection sont depuis toujours la Bidassoa et la
Nivelle.
Quel artiste contemporain vous ferait franchir la Nivelle ou les océans ?
Parmi quelques autres, je citerai ici le sculpteur Nestor Basterretxea.
Un projet artistique qui vous tient à cœur ?
A l’approche de mes 60 années de peinture, en vue
d’une rétrospective, ce serait de compléter ma création dans ses différentes facettes.
Une question à laquelle vous auriez répondu bien volontiers ?
« Qu’est-ce que la peinture pour vous ? » Je répondrais que c’est un moyen artistique fondé sur un solide métier d’artisan !
Vue sur Fontarrabie
18
Les Peintres de la Nivelle
LA CHAPELLE DES RÉCOLLETS
Par Guy Lalanne, Adjoint à la Culture
La chapelle du couvent des Récollets a été
inaugurée en 1613 par l’évêque de Bayonne .
Il y a exactement 400 ans, Les Récollets représentent une branche de l’ordre des Franciscains qui n’est apparue en France qu’en 1597.
La chapelle, construite sur une île au milieu
de la Nivelle, représente la toute première
partie d’un couvent : lui furent ajoutés, un
cloitre et des habitations en 1643, le puits-citerne offert par le cardinal Mazarin en 1662 et
la maison dite des évêques en 1675.
Elle est longue de 38,50 m, large de 10,50 m
et haute de 12 m et possède une surface de
400 m2 libre de tout support. Son acoustique
est excellente.
La construction du couvent avait été décidée
par les autorités religieuses pour faire taire
les querelles entre les habitants de Ciboure et
de Saint-Jean-de-Luz.
L’activité cultuelle et culturelle du couvent
était très importante jusqu’au milieu du
XVIIIe siècle et des personnalités religieuses
ou publiques venaient y méditer ou bien travailler dans sa bibliothèque ornée de fresques
datant de 1643 et possédant plus de 1200
ouvrages.
C’est dans la chapelle des Récollets que le roi
Louis XIV et l’infante Marie-Thérèse assistèrent à une messe la veille de leur mariage en
1660.
La douzaine de religieux qui occupaient le
couvent furent chassés à la Révolution et
la chapelle fut pillée par les militaires qui la
transformèrent en caserne et en magasin de
fourrage. Elle servit même d’antichambre de
l’échafaud qui se trouvait à Saint-Jean-deLuz.
Le retable dédié à Notre-Dame-de-la-Paix a
pu être restauré mais a été installé dans l’église Saint-Vincent de Ciboure qui avait subi le
même sort.
Les biens des religieux ayant été saisis par les
Révolutionnaires, ils furent revendus à des
privés et divisés en lots. C’est ainsi que la chapelle changea plusieurs fois de propriétaire
tout en gardant une affectation industrielle
liée à l’activité du port.
En 2007, les descendants de la famille Elissalt
l’ont revendue à la commune de Ciboure à
qui les terres du couvent furent, en 1804, officiellement rattachées administrativement.
Les Peintres de la Nivelle
19
Les poteries de Ciboure - Artistes-Peintres et Décorateurs
par Guy Lalanne, Adjoint à la Culture
En 1919, Étienne Vilotte, Louis Benjamin Floutier et Lukas se sont associés pour créer une
entreprise céramiste sur les bords de la Nivelle
à Ciboure. Ce n’est qu’à partir de 1922, qu’Élise Vilotte mentionna les noms des employés
de la poterie sur ses registres. On retrouve
ainsi des prénoms comme Adrien (Adrian Esteban), le tourneur. Des noms de décorateurs
dont certains venus d’Europe de l’Est apparaissent également sur les livres de compte
jusqu’en 1924 : Granowsky, Franquel, Volovitch, Labath, René, Citrinovytz, Indenbaum,
Préau, Cogan, Smirnoff et la première femme
décoratrice Mlle Morisson. Puis viennent des
noms qui nous sont plus familiers : P. Almès,
Pedro Garcia de Diego, Richard Le Corrone de
1928 à 1930 et Charles André Floucault. Pendant toute l’ère « Vilotte » (marque V.E.), les
poteries ne sont pas signées par leurs auteurs.
Rodolphe Fischer racheta la poterie en 1945
et les décorateurs signèrent alors toutes leurs
oeuvres avec la marque V.E. (Vilotte Etienne)
jusqu’en 1951, puis R.F. (Rodolphe Fischer),
R.S.F. (Rodolphe, Suzanne Fischer) ou M.F.C.
(Max et Carmen Fischer).
Les décorateurs - Les décors des poteries
sont des plus variés : les plus anciens, thèmes
néogrecs et scènes de la vie au Pays basque
(les plus nombreuses) et quelques paysages
landais, publicitaires (pour l’Alsace) ou religieux (Lourdes) enfin plus modernes : Arroka,
Jorraila, « Chic, très Chic », animaliers ou floraux.
De 1919 à 1945, il est difficile d’attribuer les
poteries à des décorateurs sans risque d’erreur car elles ne sont pas signées à l’exception
des toutes premières portant la griffe FLV,
celle de Louis Floutier. Faisant exception, un
modèle « grand cratère » porte l’inscription
« peint par Jean Léon » et quelques décors
néo-basques portent celle de Paul Almès, décorateur d’origine grecque.