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Transcription

ا - EPAU
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ECOLE POLYTECHNIQUE D'ARCHITECTURE ET D'URBANISME / ALGER
EPAU
MEMOIRE DE MAGISTERE
ARCHITECTURE ET ENVIRONNEMENT (LAE)
Présenté par : Mlle Souhila BOUTAFENOUCHET
Composition du jury :
Présidente :
Mme Nadia DJELLAL (Maître de conférence – EPAU)
Examinateurs :
Mme Aicha BOUSSOUALIM (Maître de conférence – EPAU)
M. Ali HADJIEDJ (Professeur – USTHB)
Encadreur :
M. Youcef KEHILA (Professeur- EPAU)
-Décembre 2011-
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Remerciements
Je tiens à remercier M. Youcef KEHILA en sa qualité d’encadreur
surtout pour son soutien moral et ses encouragements.
Je tiens à remercier également toutes les personnes qui
ont contribué de près ou de loin à la réalisation et à l'aboutissement
de ce travail, et particulièrement :
- Mes amis, mes collègues et mes responsables du Ministère
du Tourisme et de l’Artisanat.
- Mes amis du Ministère de l’Aménagement du Territoire et
de l’Environnement.
- Toute l’équipe de l’EPAU.
Merci à tous ceux qui m’ont aidé.
SOMMAIRE
Page
INTRODUCTION GENERALE
1
CHOIX DE L’AIRE D’ETUDE
2
PROBLEMATIQUE
3
4
5
HYPOTHESES
METHODOLOGIE ET OBJECTIFS
PREMIERE PARTIE : TOURISME ET ENVIRONNEMENT ET
POLITIQUES DU DEVELOPPEMENT DURABLE
7
CHAPITRE 1 : Dimensions du Tourisme
8
1 .1.Définitions
8
1.2. Aperçu Historique
8
1.3. Types et Formes du Tourisme
9
1.4. Conclusion
11
CHAPITRE 2 : Tourisme et Environnement en Relation avec
La Politique du Développement Durable
12
2.1. Introduction
12
2.2. Concept du Développement Durable
2.2.1. Définition
2.2.2. La Marche vers le Développement Durable
2.2.3. Conclusion
13
13
14
18
2.3. Développement Durable du Tourisme
2.3.1. Définition
2.3.2. Différentes Formes du Tourisme Durable
2.3.3. Aspects du Tourisme Durable
2.3.3.1. Aspect Environnemental
2.3.3.2. Aspect Social
2.3.3.3. Aspect Economique
18
18
19
21
21
22
24
25
2.3.4. Conclusion
2.4. Impact du Tourisme sur l’environnement
2.4.1. Introduction
2.4.2. Pressions sociales et culturelles
2.4.3. Surexploitation de ressources naturelles
2.4.4. Dégradation de la flore et faune
2.4.5. Pollution et déchets
2.4.6. Seuil de tolérance
2.4.7. Conclusion
27
27
28
28
29
29
30
31
CHAPITRE 3 :
Perspective du Tourisme en Algérie
32
3.1. Introduction
32
3.2. Historique
3.2.1. Introduction
3.2.2. Charte du tourisme promulguée en 1966
3.2.3. Premier plan quadriennal 1970-73
3.2.4. Deuxième plan quadriennal 1974-77
3.2.5. Chartes nationales de 1976 et de 1986
3.2.6. Les plans quinquennaux 1980-84, 1985-89
34
34
34
34
34
34
35
3.3. Etat Général du Tourisme en Algérie
3.3.1. Introduction
3.3.2. Potentiel Touristique Algérien
3.3.2.1. Gisement Naturel
3.3.2.2. Gisement Culturel
3.3.2.3. Infrastructures du Transport
3.3.2.4. Infrastructures d’Accueil Touristiques
3.3.3. Marché du Tourisme en Algérie
3.3.3.1. Flux Touristique
3.3.3.2. Contexte Socio- économique
3.3.4. Conclusion
36
36
36
36
39
41
43
46
46
48
50
3.4. Politiques et stratégie adoptées pour un développement durable du tourisme
3.4.1. Introduction
3.4.2. Les onze Faiblesses du Tourisme en Algérie
3.4.3. Schéma Directeur d’Aménagement du Tourisme (SDAT 2030)
3.4.4. La mise en route du (SDAT 2030)
51
51
52
52
54
3.5. Conclusion
56
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE CAS : WILAYA DE JIJEL
57
CHAPITRE 1 : Constat et Analyse
58
1.1. Introduction
58
1.2. Evolution Historique de la Région
61
1.3. Géographie et Environnement Naturel
63
1.4. Aspect Démographique
66
1.5. Potentialités et Atouts Economiques
1.5.1. Activités Liées à la Terre
1.5.2. Activités Liées à la Mer
67
67
68
1.6. Potentialités Touristiques
1.6.1. Potentialités Naturelles
1.6.2. Potentialités Historiques et Culturelles
70
63
77
80
1.7 Conclusion
CHAPITRE 2 : Impact du Tourisme sur le Littoral Jijélien
81
2.1. Introduction.
81
2.2. Caractéristiques du Tourisme à Jijel
2.2.1. Infrastructures Touristiques
2.2.2. Zones et Sites d’Expansion Touristiques (ZEST)
2.2.3. Fréquentation Touristique
82
82
84
85
2.3. Impact du Tourisme sur la côte Jijélienne
2.3.1. Utilisation Massive des ressources.
2.3.2. Pollution
87
87
88
2.4. Conclusion
89
CHAPITRE 3 :
Pollution du Littoral Jijélien par les Déchets
Solides Produits par les Estivants
91
3.1. Introduction
91
3.2. Déchets Solides de la Wilaya de Jijel.
3.2.1. Définition
3.2.2. Quantité
3.2.3. Composition
3.2.4. Classement
92
92
92
93
93
3.3. Pollution des Plages par les Estivants
3.3.1. Introduction
3.3.2. Quantité et Composition des Déchets Solides Produits par les Estivants
3.3.3. Nettoyage et ramassage des déchets
94
94
94
3.4. Traitement et Valorisation des Déchets Solides
3.4.1. Collecte
3.4.2. Elimination
3.4.3. Valorisation
3.4.4. Cadre Réglementaire
98
98
98
100
100
3.5. Conclusion
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMATIONS
101
103
BIBLIOGRAPHIE
109
Ouvrages
Périodiques, documents administratifs et techniques
Mémoires et Thèses
Sites internet visités
Textes législatifs
109
110
112
112
113
TABLE DES ILLUSTRATIONS
ILLUSTRATION
TITRE
AUTEUR ou SOURCE
PAGE
Carte 1
Gisement Naturel
SDAT 2030
38
Carte 2
Gisement Culturel
SDAT 2030
40
Carte 3
Infrastructures de Transport
SDAT 2030
42
Carte 4
Répartition géographique des capacités
d’hébergement
SDAT 2030
44
Carte 5
Situation de la Wilaya de Jijel
Encadra 2003
58
Carte 6
Découpage administratif de la Wilaya de
Jijel
Encadra 2003
58
Carte 7
Carte d’accessibilité de la wilaya de Jijel
ANDT
60
Carte 8
Carte hydrologique de la wilaya de Jijel
ANDT
65
Carte 9
Carte des potentialités touristiques de la
wilaya de Jijel
ANDT
69
LISTE DES PHOTOS
Photo
TITRE
PAGE
Ph 1
Vue Aérienne du Littoral Jijelien
70
Ph 2
Plage Du Grand Phare à Jijel
71
Ph 3
Plage de Ouled Bounar
71
Ph 4
L’Ile d’El Aouana
72
Ph 5
La Corniche (RN n°43)
72
Ph 6
La Corniche
72
Ph 7
L’entrée des Grottes Merveilleuses
73
Ph 8
Les Grottes Merveilleuses
73
Ph 9
Le Relief Accidenté de la Wilaya
74
Ph 10
La Forêt de Guerrouche
74
Ph 11
Le Parc National de Taza
75
Ph 12
Le Singe Macaque
76
Ph 13
Oued Kissir
77
Ph 14
Bateau en Bronze des Frères Barbarous
78
Ph 15
Le Grand Phare de Ras El-Afia
78
Ph 16
Le Vieux Port de Jijel
78
Ph 17
Vue Panoramique du Centre Ville de Jijel
79
Ph 18
Artisanat traditionnel
79
Ph 19
Environnement fortement pollué par le déversement des eaux usées
directement sur la plage
88
Ph 20
Environnement fortement pollué par les déchets solides produits par les
estivants
88
Ph 21
Ph 22
Plage du Grand Phare Polluée par les Déchets Solides Produits
les Estivants
l’inexistence de poubelles sur la plage du grand phare
par
94
97
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU
TITRE
SOURCE
PAGE
Tableau 1
Répartition du parc hôtelier et sa capacité d’accueil par
secteur en Algérie
MTA
43
Tableau 2
Répartition du parc hôtelier et sa capacité d’accueil par
catégorie de classement en Algérie
MTA
43
Tableau 3
Etat des projets d’investissement touristique en
Algérie
MTA
44
Tableau 4
Récapitulatif des projets d’investissement touristiques
initiés depuis 2008 en Algérie
MTA
44
Tableau 5
Evaluation des Flux Touristiques Algériens
MTA
46
Tableau 6
Evolution des sorties des algériens à l’étranger
MTA
46
Tableau 7
Evolution du Nombre des Nuitées en Algérie
MTA
47
Tableau 8
Evolution de la Balance de Paiement en Algérie
MTA
48
Tableau 9
Evolution Démographique de Jijel
DTA Jijel
66
Tableau 10
Parc Hôtelier et sa Capacité d’Accueil dans la Wilaya
de Jijel
DTA Jijel
82
Tableau 11
Evolution de la Capacité d’Accueil depuis 2001 à Jijel
DTA Jijel
83
Tableau 12
Les Zones d’Expansion Touristiques de Jijel
DTA Jijel
84
Tableau 13
Evolution du volume des arrivés et nuitées à Jijel
DTA Jijel
85
Tableau 14
Composition des Déchets Solides Urbains da la wilaya
de Jijel
DTA Jijel
93
Tableau 15
Quantité de Déchets Solides Produites par les
Estivants sur l’Ensemble des Plages jijeliennes
DTA Jijel
95
Tableau 16
Evolution de la Quantité de déchets produite par les
estivants sur les plages jijeliennes
DTA Jijel
95
TABLE DES GRAPHES ET FIGURE
GRAPHE
TITRE
PAGE
Fig 1
Objectifs stratégiques du développement durable
26
Graphe 1
Arrivée aux frontières selon le moyen de transport en Algérie
41
Graphe 2
Répartition de la capacité du parc hôtelier par type en Algérie
43
Graphe 3
Evolution de la capacité d’accueil dans la wilaya de Jijel
83
Graphe 4
Evolution du Flux des estivants dans la wilaya de Jijel
86
Graphe 5
Evolution des déchets solides produits par les estivants
96
dans la wilaya de Jijel
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LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
RESUME
Le tourisme est un phénomène moderne très complexe qui tend à devenir l’une des activités
humaine les plus importantes dans le Monde. Son poids est de plus en plus important
puisqu’il a été recensé, en 2010, plus de 935 millions de touristes dans le monde, générant
des recettes de plus de 850 milliards de dollars et assurant l’emploi de plus de 240 millions
de personnes, ce qui représente plus de 8% de l’emploi mondial et 12% du PIB1.
L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) prévoit que le nombre d’arrivées de touristes
internationaux passera à 1,6 milliards en 2020.
Sur le plan environnemental la mise en tourisme peut avoir, en même temps, des effets
positifs ainsi que négatifs. Car en empruntant le vocabulaire de l’écologie, on pourrait dire
que le tourisme est une espèce économique de conquête : l’extraordinaire vitalité
qu’il a déployée au cours de ces quarante dernières années, lui a permis de se nourrir
d’espaces, de pays et de continents, de civilisations et de cultures, de musées,
de monuments, de fêtes, de sites historiques, de festivals, de mers et montagnes…
Autrement dit, l’expansion du tourisme a fait apparaître toute une série de phénomènes
sociaux et environnementaux préoccupants : altérations des cultures autochtones, pollution
de zones naturelles sensibles, surconsommation des ressources en énergie et en eau.
Donc, même si le tourisme joue un rôle important dans le développement de l’économie,
il ne peut être considéré isolément de son contexte. Son impact social et environnemental
doit être pris en compte dans toute politique de développement. Ceci dit : la recherche
d’un équilibre entre les trois conditions: préservation de l’environnement, développement
économique et la justice sociale devient l’objectif principal à atteindre2.
Aujourd’hui, l’Algérie qui recèle des potentialités importantes et diversifiées, est appelée
à mettre en place une politique qui doit permettre la relance du tourisme (se positionner
comme une destination alternative et d’avenir au niveau du bassin méditerranéen,
en rattrapant le grand déficit en capacités d’hébergement, œuvre à la mise à niveau
des infrastructures hôtelières et à l’amélioration des prestations de services pour les adapter
aux normes internationales), tout en garantissant la préservation de son patrimoine naturel et
socioculturel. Elle est d’avantage concerné par une forme de tourisme qui soit en rapport
avec ses spécificités socioculturelles, ses possibilités économiques et son potentiel naturel.
Cela suppose que lors de la mise en œuvre des politiques de développement du secteur
du tourisme et notamment à travers la réalisation du Schéma Directeur du Développement
du Tourisme (SDAT 2030), il est impératif de reconsidérer les démarches en intégrant
la dimension environnementale dans les processus de décision.
A la lumière des constats et analyses menés sur le littoral Jijélien, nous pouvons dire que
l’attractivité de cette wilaya repose notamment sur la qualité et l’originalité de son potentiel
naturel qui attire de plus en plus de touristes et d’estivants à la recherche des espaces
naturels et originaux, malgré sa pauvreté en infrastructures touristiques. En 2010, il a été
enregistré plus de 7 millions d’estivants. Cette importante concentration d'estivants sur
une période trop courte a enclenché une dégradation des plages.
1
2
Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) : Annuaire des Statistiques, Espagne, 2010.
Article 1 de la Charte du tourisme durable de l’OMT, adoptée en 1995.
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
En effet, cette surfréquentation temporelle et spatiale génère des impacts négatifs,
notamment, la pollution des plages par les déchets solides générés principalement par
les estivants.
Comment trouver un compromis entre la protection de l’environnement et le développement
du tourisme pour l’orienter vers la durabilité ? Par quels moyens les acteurs du tourisme
essaient- ils d’intégrer l’environnement dans leurs politiques? Comment ouvrir les espaces
naturels Jijéliens devant le flux des estivants sans mettre en péril ses paysages naturels ?
Quelles sont les principales pressions qu’exerce le tourisme sur le littoral? Et comment
gérer le problème des déchets solides générés par les estivants sur les plages Jijeliennes ?
Pour répondre à ces questions nous tenterons de démontrer et d’analyser l’impact
du tourisme sur l’environnement, afin de pouvoir orienter son développement vers
la durabilité. Sachant que le tourisme peut être un élément perturbateur fort et peut conduire
à dégrader et parfois à détruire les paysages naturels.
Mots clés : Tourisme, environnement, préservation, protection, développement durable,
impact, littoral Jijélien, pollution des plages, déchets solides.
JIJEL COASTS BETWEEN DEVELOPMENT REQUIREMENTS OF TOURISM
AND ENVIRONMENTAL C0NCERNS
SUMMARY
Tourism is a modern and very compound phenomenon which is leading to become one of
the most important human activities in the world. His weight is more and more important
since it was registered, in 2010, more than 935 millions of tourists in the world, generating
earnings of 850 billion Dollars and insuring employment of 240 millions of persons, which
represents more than 8% of world employment and 12% of GDP1. The World Tourism
Organization (WTO) expects that the number of international tourists arrivals will be
1,6 billion in 2020.
Environmentally, tourism development may have, at the same time, positive and negative
effects. Because by borrowing ecological vocabulary, we can say that tourism is a kind of
economic conquest: the extraordinary vitality deployed during the last forty years, allowed to
entertain spaces, countries and continents, civilizations and cultures, museums, monuments,
feasts, historical sites, festivals, seas and mountains… that is, expansion of tourism showed
a number of worrying social and environmental phenomena: changing of native cultures,
pollution of sensitive natural areas, overconsumption of energy and water resources.
Therefore, even if tourism is playing an important role in development of economy, it cannot
be considered without its context. Its social and environmental impact must be taken into
account in any development policy. Though, research for a balance between the three
conditions: protection of environment, economic development and social justice is the main
purpose to be reached2.
Today, Algeria which conceals important and diversified potentialities is called to set up a
policy which has to allow boosting of tourism (To be positioned as alternative destination in
the Mediterranean basin by catching up the big deficit in accommodation capacity, work to
upgrade hotel infrastructures and improvement of services in order to be adapted with
international standards), while insuring the preservation of its natural and sociocultural
patrimony. It is more concerned by a form of tourism that is related to its sociocultural
specifications, its economic possibilities and its natural capacity.
That supposes that setting up of development policies in the field of tourism and particularly
through achievement of Master Development Plan of Tourism (SDAT), it is necessary to
reconsider the measures by integrating environmental dimension into decision making.
In the light of reports and analysis performed on Jijel coast, we can say that attractiveness of
this wilaya is based on the quality and originality of its natural potential which is attracting
more and more tourists and summer residents looking for natural and original spaces, in
spite of its deficiency of touristic infrastructures. In 2010, we have registered more than 7
millions of summer residents.
This important concentration of summer residents on a very short period produced
degradation of beaches. Indeed, this temporal and spatial over frequentation generates
negative impacts, particularly pollution of beaches with solid wastes produced mainly by
summer residents.
1
2
World Tourism Organization (UNWTO) : Yearbook of Statistics, Spain, 2010.
Article 1 of the Charter for Sustainable Tourism of the WTO, adopted in 1995.
JIJEL COASTS BETWEEN DEVELOPMENT REQUIREMENTS OF TOURISM
AND ENVIRONMENTAL C0NCERNS
How to find a compromise between the protection of environment and development of
tourism in order to orientate it towards durability? By which means actors of tourism are
trying to integrate environment in their policies? How to open jijel’s natural spaces in front of
summer residents flow without put in danger its natural landscapes? What are the main
pressures exercised by tourism on coasts? And how to manage solid wastes produced by
summer residents on Jijel beaches?
To answer these questions we will try to demonstrate and analyze the impact of tourism on
environment, in order to orientate it towards durability. Knowing that, tourism can be a strong
disturbing element and can lead to degrade and sometimes to destroy natural landscapes.
Key words: Tourism, environment, preservation, protection, sustainable development,
impact, Jijel coasts, pollution of beaches, solid wastes.
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
INTRODUCTION GENERALE
Le tourisme est un phénomène moderne très complexe qui tend à devenir
l’une des activités humaines les plus importantes dans le monde. Son poids est de plus
en plus important puisqu’il a été recensé, en 2010, prés de 935 millions de touristes
dans le monde, générant des recettes de prés de 850 milliards de dollars et assurant
l’emploi de plus de 240 millions de personnes, ce qui représente plus de 8% de
l’emploi mondial et 12% du produit intérieur brut (PIB)1. L’Organisation Mondiale du
Tourisme (OMT) prévoit une évolution remarquable du nombre d’arrivées de touristes
internationaux qui passera à 1,6 milliards en 2020.
Parallèlement, la mise en tourisme peut représenter une menace considérable pour
l’environnement au sens large, c’est-à-dire pour l’environnement naturel, social
et construit. En effet, de par son échelle et son envergure mondiale, le tourisme
a inévitablement un gros impact sur l’environnement. Les activités touristiques
consomment une part non négligeable des ressources, polluent et produisent
des déchets. Autrement dit, le tourisme peut nuire à l’environnement parce
qu’il surexploite les ressources naturelles, porte atteinte à la faune, à la flore et à
leurs habitats (affaiblissant ainsi la diversité biologique), pollue, produit des déchets et
pose des problèmes sociaux et culturels.
À l’inverse, les plages, les massifs montagneux, les cours d’eau, les forêts et
la diversité biologique font de l’environnement la ressource de base dont dépendent
la prospérité et le développement du secteur touristique. En effet, le tourisme vit ainsi
plus que toute autre activité économique, des beautés de la nature et de l’hospitalité
des habitants dans les pays d’accueil. Cette simple constatation devrait faire de lui
le pionnier du développement durable, en développant une compétitivité économique à
long terme associant justice sociale, qualité de vie et d’environnement et préservation
des ressources.
Dans ce cadre, le développement du tourisme doit être, planifié et géré de façon
beaucoup plus intégrée qu’il ne l’a été jusqu’à aujourd’hui, en impliquant dès le départ
toutes les personnes et les parties concernées, de façon à renforcer les capacités
d’accueil au niveau local. Ceci suppose à l’évidence un travail méthodique et
des interventions bien articulés des différents acteurs, si l’on veut relever les défis de
l’avenir du tourisme en tant qu’activité motrice du développement local et de la réduction
de la pauvreté. Il doit intégrer les aspects socioculturels, environnementaux et
économiques de façon beaucoup plus ciblée que d’habitude en adoptant une approche
rigoureuse visant à générer le triple bénéfice connu sous la désignation SEE (Socio
culturellement enrichissant, Écologiquement durable et Économiquement viable)2, une
approche conceptuelle durable du tourisme, générant des bénéfices multiples.
En Algérie, nous assistons actuellement à une reprise du développement du tourisme
interne. Il s’agit d’un tourisme touchant les populations locales ayant choisi et pour
des raisons diverses, de passer leurs vacances dans les différentes contrées du pays.
1
2
Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) : Annuaire des Statistiques, Espagne, 2010.
Article 1 de la Charte du tourisme durable de l’OMT, adoptée en 1995.
1
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Ce nouveau contexte de regain d’intérêt pour le tourisme national nécessite
au préalable une protection durable des milieux naturels et plus particulièrement des
milieux littoraux et des zones désertiques. Cela suppose que lors de la mise en œuvre
des politiques de développement du secteur du tourisme et notamment à travers
la réalisation du Schéma Directeur du Développement du Tourisme (SDAT 2030),
il est impératif de reconsidérer les démarches en intégrant la dimension
environnementale dans les processus de décision.
Donc, l’Algérie qui recèle des potentialités importantes et diversifiées, est appelée
désormais, à adopter des politiques à même de permettre une relance durable de
toutes les formes de son tourisme, tout en garantissant une préservation de son
patrimoine naturel et socioculturel.
CHOIX DE L’AIRE D’ETUDE
Afin d’opérer au meilleur choix de milieu à étudier, il a fallut prospecter les espaces
jouissant des qualités intrinsèquement naturels avec des particularités liées à
la fragilité et au potentiel touristique.
C’est ainsi que l’option pour la wilaya de Jijel a été privilégiée en tant que zone d’étude,
compte tenu de son vaste potentiel touristique et naturel. L’attractivité de cette région
repose particulièrement sur la qualité et l’originalité de ses milieux naturels et de
sa position géographique, drainant ainsi de plus en plus de touristes et d’estivants à
la recherche d’espaces à haute valeur naturelle et touristique, et cela en dépit
du manque d’infrastructure de base et de structures d’hébergement touristique.
Le caractère hautement touristique de cette wilaya, lui permet d’enregistrer
annuellement plus de 7 millions d’estivants3. Cette importante concentration humaine
sur une période trop courte, a généré des dégradations de plus en plus visibles au
niveau des espaces naturels et plus particulièrement ceux côtiers.
En effet, cette sur fréquentation temporelle et spatiale, a produit des impacts négatifs
sur les plages, à travers notamment une pollution par des déchets solides abandonnés
par les estivants particulièrement.
3
Bilan d’Activité de la Direction du Tourisme et de l’Artisanat de Jijel pour 2010.
2
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
PROBLEMATIQUE
Un site touristique bien situé et riche naturellement, est toujours sujet à une
submersion touristique, considéré comme un bien de consommation et une source
d’enrichissement, sa valeur économique voit son exploitation poussée à l’extrême et
les préjudices qui lui sont portés ne peuvent être rattrapés. Dans ce cas le prix à payer
est difficilement quantifiable non pas en terme économique mais surtout en terme
environnemental ou écologique.
L’impact du tourisme sur l’environnement est donc très lourd, surtout que le tourisme
se concentre généralement sur des zones écologiquement fragiles. Car malgré tous
les bénéfices économiques que représente le développement du tourisme, cette
croissance souvent incontrôlée a également été une source importante de menaces
et de conflits. Les impacts du tourisme sont aggravés par la concentration des activités
touristiques sur une courte saison de vacances et sur des zones relativement petites.
La plupart des dommages sont dus au trop grand nombre de visiteurs qui se pressent
vers des destinations non préparées à accueillir autant de personnes.
Eu égard à ces menaces en ce qui concerne la préservation de la qualité et de
l’originalité des espaces naturels ainsi que les équilibres des écosystèmes locaux,
il devient impératif de mettre en place les outils de diagnostic et d’intervention pour
une meilleure prise en charge de la dimension environnementale dans l’exfoliation
des potentiels naturels à des fins touristiques et récréatives.
De ce fait, les interrogations suivantes sont de nature à nous permettre de
nous positionner de façon adéquate vis-à-vis du défi de la durabilité dans un processus
de prolifération et de développement des activités touristiques dans des milieux aussi
bien fragiles que pittoresques :
•
Comment trouver un compromis entre la protection de l’environnement et
le développement du tourisme pour l’orienter vers la durabilité ?
•
Par quels moyens les acteurs du tourisme essaient- ils d’intégrer
l’environnement dans leurs politiques?
•
comment assurer une gestion intégrée du littoral afin de maintenir
l'attractivité touristique et de préserver l'environnement ?
•
Comment ouvrir les espaces naturels Jijéliens devant le flux des estivants
sans mettre en péril ses paysages naturels ?
•
Quelles sont les principales pressions qu'exerce
l’environnement et notamment sur la côte Jijélienne ?
•
Comment gérer le problème des déchets solides générés par les estivants
sur les plages Jijeliennes ?
le
tourisme
sur
Telles sont quelques-unes des questions qui trouvent une première réponse dans
notre travail de recherche. L’environnement support du tourisme, le tourisme pression
sur l’environnement et les territoires : éclairer et quantifier ces liens complexes
a conduit à approfondir ce travail en espérant avoir contribué au débat relatif à
la dualité « tourisme et environnement ».
3
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
HYPOTHESES
La politique nationale de développement du tourisme s’appuie sur une forte volonté de
l’Etat d’organiser le territoire dans le cadre du développement durable. Elle est traduite
à travers la mise en place d’un important dispositif législatif et réglementaire qui définit
les instruments d’aménagement du territoire. C’est à la faveur de ce cadre institutionnel
et organisationnel que la Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT)
a été élaboré, ainsi que les schémas directeurs sectoriels des grandes infrastructures
et des services collectifs d’intérêt national pour l’horizon 2030.
Dans ce cadre, l’état Algérien réaffirme à travers le Schéma d’Aménagement
Touristique (SDAT 2030) sa volonté non seulement, de valoriser et de pérenniser notre
capital touristique, culturel et historique, d’améliorer le cadre de vie, mais aussi de
protéger et de préserver l’environnement dans le cadre d’un développement durable.
Hypothèse1 :
Le développement des activités touristiques repose sur les principes et les modalités
du schéma directeur d’aménagement touristique (SDAT) et obéit aux règles
et principes de protection des ressources naturelles et culturelles et historiques, et ce à
l’effet de sauvegarder leur originalité et garantir la compétitivité et la durabilité de l’offre
touristique4.
Hypothèse 2:
Anticiper la croissance touristique extérieure ainsi que le développement du tourisme
interne, en tenant compte de la capacité du territoire à supporter et à gérer ces flux
supplémentaires. La durabilité doit mettre en évidence les capacités de charge
des lieux de fréquentation touristique, l’analyse des risques majeurs pour prévenir
contre tous les risques qui menacent les sites touristiques fréquentés.
Hypothèse 3 :
Conformité de l’exploitation des plages à la protection de l’environnement et
préservation du littoral contre toutes les formes de pollution de l’environnement et de
la dégradation des ressources naturelles et culturelles. .
4
Art.5-6-12 de la loi 03-01 du 17 février 2003 relative au développement durable du tourisme.
4
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
METHODOLOGIE ET OBJECTIFS
Afin de répondre à la problématique posée, nous nous sommes imposés
une méthodologie afin d’atteindre l’objectif de promouvoir le tourisme en Algérie,
et précisément dans la Wilaya de Jijel en garantissant la préservation de
son patrimoine naturel, social et culturel, tout en opérant aux meilleures actions de
nature à réduire les impacts négatifs sur le littoral, et donc préserver son originalité
ainsi que , la beauté et la propreté de ses plages.
Notre thème de recherche « Littoral Jijelien entre les impératifs du développement
touristique et les préoccupations environnementales », s’articule autour de deux
parties :
•
La première partie intitulée « tourisme, environnement en relation avec
la politique du développement durable » se compose de 3 chapitres :
- Le 1er chapitre, porte sur l’étude et l’analyse du phénomène du tourisme
et de ses formes.
- Le 2ème chapitre, définit le concept du développement durable ainsi que
celui du tourisme durable qui doit être fondé sur un développement qui
répondait aux besoins de la population actuelle sans compromettre
l’avenir des générations futures5. En outre, il a été constaté que le
phénomène du tourisme est devenu une des premières activités
économiques de la planète dont, la croissance colossale a généré
d’énormes bénéfices, et qu’en contre partie, il représente une menace
considérable sur l’environnement.
- Le3ème chapitre, aborde la politique du développement du tourisme en
Algérie, à travers l’analyse de la situation du tourisme dans notre pays,
tout en démontrant comment l’Algérie tente de tirer profit des
mauvaises expériences touristiques des autres pays pour élaborer une
stratégie adoptée pour le développement durable du tourisme et prévoir
l’augmentation des capacités d’accueil, tout en limitant l’exploitation de
certains sites, afin de mieux conserver leur caractère original et assurer
ainsi la pérennité économique du territoire, tels que préconisés par le
SDAT 2030.
•
La deuxième partie traite le cas de la wilaya de Jijel en référence au contenu et
aux préconisations consignées dans la première partie, et en rapport avec les
potentialités touristiques de cette région, à travers une bonne lecture et
analyse. Cette partie est composée aussi de trois chapitres :
-
Le 1er chapitre, porte sur l’étude et l’analyse de la wilaya de Jijel qui
présente de grandes potentialités qui méritent d’être valorisées : une
richesse naturelle inestimable (plages et mer le long de sa côte, plaines
5
Rapport de Mme Brundtland, ancien Premier ministre norvégien. Commission
Mondiale sur
l’Environnement et Développement, dite Commission Brundtland, Notre Avenir à Tous, Les Editions du
fleuve, 1987, p 51.
5
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
et montagnes, paysages climatiques, …), un réseau d’infrastructures
multiformes et complémentaires (port, aéroport, liaisons routières
transversale et pénétrante nord-sud, liaison ferroviaire), une situation
stratégique (ouverture sur le bassin Méditerranéen),….
-
Le 2ème chapitre, détermine les caractéristiques du tourisme à Jijel et
ses conséquences sur les espaces naturels et particulièrement sur
son littoral. Ce chapitre nous rappelle qu’il faut penser le tourisme de
cette région en faisant valoir ses spécificités à travers des actions
d’intervention en vue de favoriser l’émergence de modes
d’aménagement spécifiques de nature à jeter les bases d’un
développement durable soucieux de la préservation des ressources et
de l’environnement.
-
Le 3ème chapitre, identifie l’impact majeur produit par l’activité touristique
sur une côte quasiment vierge de toute infrastructure touristique. Il s’agit
de la pollution des plages par les déchets solides, produits par plus de
7 millions d’estivants pendant une courte durée concentrée sur
90 jours, c'est-à-dire les trois mois de l’été sur un segment côtier de
120 Km. Ce volume de détritus pose invariablement la question de leur
collecte et de leur traitement, ce qui nécessite une gestion appropriée
en vue de garantir un environnement propre sain et durable.
Une synthèse de ces deux niveaux d’analyse nous a permis d’identifier quelques
éléments de réponses aux questions majeures de notre problématique. Nos
investigations ont abouti à la nécessité de l’adoption d’une stratégie de développement
durable pour l’expansion des activités touristiques. Un développement qui garantit une
exploitation rationnelle et équilibrée du potentiel touristique et la préservation d’un
environnement propice.
6
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
PREMIERE PARTIE
TOURISME ET ENVIRONNEMENT
ET
POLITIQUES DU DEVELOPPEMENT DURABLE
7
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
CHAPITRE I :
DIMENSIONS DU TOURISME
1. DEFINITIONS :
«Le tourisme, est L’ensemble des activités liées au déplacement des personnes sur
une certaine distance dans le cadre d’une activité de loisir. Sur le plan statistique,
la définition inclut les déplacements de plus de vingt-quatre heures et par extension
les voyages d’affaires. Par contre, les migrations, les mouvements de militaires ou de
professionnels du transport (chauffeurs, marins, etc.) ne font pas partie
des mouvements touristiques. Pour les voyages de moins de vingt-quatre heures, les
statistiques utilisent les termes d’excursions et d’excursionnistes »6.
Tel que défini par l’Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T.), le tourisme est
« l'ensemble des activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et
de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour
une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour
affaires et autres motifs non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu
visité7. L'utilisation de ce concept, suffisamment large, permet d'identifier aussi bien
le tourisme entre différents pays qu'à l'intérieur d'un même pays».
Par ailleurs, nous décrirons le phénomène touristique comme l’ensemble
des interactions entre un milieu émetteur défini par « l’environnement habituel du
touriste » et un milieu récepteur que nous définissons comme « l’environnement local
ou localisé ». La connaissance des deux environnements et de leurs interactions devra
nous permettre de mieux situer les influences de l’un par rapport à l’autre et aussi
le degré d’importance de chacun d’eux par rapport à l’activité touristique.
Le tourisme est perçu par la grande masse comme un simple voyage que l’on effectue
vers un lieu ou un pays et dans lequel on exerce des activités de loisirs et de détente.
Seuls les acteurs impliqués, directement ou indirectement, dans son mode
d’organisation peuvent apprécier ses effets, tant négatifs que positifs, que le tourisme
peut entraîner sur l’homme et son environnement. En outre, son caractère complexe
et ses effets multiples, suscitent l’intérêt des scientifiques et intellectuels qui perçoivent
en lui un sujet d’actualité et une partie prenante du phénomène de mondialisation.
2. APERÇU HISTORIQUE :
Dans toutes les civilisations anciennes, le voyage était l’apanage de quelques
minorités (pèlerins, soldats, étudiants, commerçants, émissaires et diplomates) et avait
des raisons pratiques ou utilitaires. C’est à partir du XIIIe siècle que le voyage prit
un autre sens. A cette époque, le voyage a donc pris comme autre motif les vacances
et le repos. Depuis, il a connu des développements : d’abord social, lié à l’exploration
des sociétés voisines, culturel, ou récréatif, concernant donc beaucoup plus la curiosité
environnementale et le besoin de loisirs.
6
Encyclopédie Microsoft, Encarta, Collection 2003, industrie du tourisme.
Selon l’OMT le terme " tourisme " couvre toutes les activités des visiteurs incluant à la fois les
" touristes (visiteurs qui passent la nuit) " et les " visiteurs de la journée (excursionnistes) ".
7
8
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Le tourisme est apparu à une époque précise, en Europe, au tournant du XVIIIe et
du XIXe siècle. D’origine anglaise (tourism), le mot s’appliquait à l’origine au « grand
tour » que les jeunes Anglais de la haute société réalisaient en Europe continentale et
parfois jusqu’au Moyen-Orient. Ce voyage avait au départ une valeur d’initiation et
de découverte des peuples européens et des civilisations du passé (Rome, la Grèce,
la Terre Sainte), la curiosité pour les mœurs locales et les plaisirs exotiques y étaient
associés.
Très tôt, une certaine commercialisation de l’entreprise touristique est intervenue,
en particulier sous la forme des voyages organisés. Le développement du tourisme
a été favorisé par les progrès en matière de transport (chemins de fer, paquebots,
et plus tard le voyage aérien) et aussi par des innovations dans la grande hôtellerie
et dans les systèmes de commercialisation des voyages. Le tourisme qui était au début
l’apanage des milieux aristocratiques, des rentiers ou de retraités fortunés a conquis
dans le courant du XXe siècle de nouvelles catégories sociales qui ont pu à leur tour
profiter des plaisirs du voyage.
La démocratisation du tourisme est un phénomène fondamental qui explique
l’accroissement rapide de cette activité dans des régions du monde toujours plus
nombreuses et aussi une certaine banalisation de la consommation touristique sous
la forme de ce que l’on appelle le tourisme de masse.
3. TYPES ET FORMES DU TOURISME :
Le désir de changer d’ambiance et de multiplier les distractions en réaction à la grisaille
et à la monotonie de la vie quotidienne deviennent des motivations nouvelles qui font
apparaître de nouveaux types et formes de tourisme. Le tourisme d’été, autour des
activités balnéaires, et d’hiver, à partir des sports de montagne, en sont des exemples.
Les principales activités sont reconnues comme activité touristique à part entière sont :
8
•
Tourisme balnéaire qui constitue le type le plus répandu dans le monde.
Il est lié à la mer et c’est le type le plus populaire et le plus accessible.
•
Tourisme culturel et cultuel, très élitiste. Il privilégie d’un coté les valeurs
socioculturelles des lieux visités, à travers leur patrimoine, leurs traditions et leur
mode de vie. De l’autre coté, il bénéficie d’un fait religieux qui est l’acte de
pèlerinage sur des lieux sacrés.
•
Tourisme de congrès et d’affaire : Le développement du réseau de
communication, la libéralisation de l’économie, sont de nature à accroître
les déplacements, qu’ils soient individuels, ou dans le cadre de manifestations
telles que les conférences, séminaires, foires, expositions etc. Ce type a connu
un développement quasi mondial et bénéficie des effets de la mondialisation
des échanges (il croit au rythme de 10 à 15% par an8 ). Pour cela, de grands
hôtels ou centres de congrès ont été érigés spécialement pour les réunions
d’affaires, les séminaires et les congrès.
Gabriel WACKERMAN : TOURISME, Encyclopédie UNIVERSALIS, 1999.
9
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
•
Tourisme de santé et de bien être: Ce type de tourisme a été destiné aux
individus souffrant de maladies chroniques, mais par la suite, il s’est trouvé une
nouvelle clientèle parmi les employés du secteur tertiaire qui soufrent de plus en
plus du stress, de la lassitude,... Ce type englobe notamment le thermalisme
(tout déplacement en vue de subir un traitement naturel à base d’eau de source
thermale), le climatisme, la thalassothérapie, etc.
•
Tourisme de loisirs qui prend de plus en plus place dans l’activité touristique,
grâce notamment au nouveau concept des parcs à thèmes où les équipements
d’hébergement, de distraction, de détente et de sport, sont intégrés dans un
vaste parc paysager et de loisirs.
•
Tourisme sportif : Ce type de tourisme qui intéresse surtout les jeunes sportifs,
s’organise périodiquement dans des zones qui offrent une infrastructure
adéquate et/ ou un environnement naturel permettant aux amateurs de pratiquer
un sport selon leurs choix et en fonction de la spécificité de la région : ski,
alpinisme, randonnée équestre et pédestre……
•
Tourisme urbain : qui est considéré comme un tourisme de week-end et de
proximité, est essentiellement tourné vers le tourisme culturel. L’étendue du
pays et le développement des moyens de transport et de communication
justifient une infrastructure hôtelière plus importante.
•
Tourisme climatique ou rural : la promotion du tourisme climatique ou rural
sous des formes adaptées (randonnées, chasse, visites religieuses,….) mérite
également que l’on s’y attarde. Renouer avec ce type de tourisme qui n’est
d’ailleurs pas étranger aux pratiques de la population algérienne, peut
contribuer à revaloriser les potentialités locales telles que l’artisanat,
l’agriculture, les activités folkloriques, l’art culinaire…, autant d’activités
génératrices d’emplois et susceptibles de ralentir l’exode rural.
•
Tourisme saharien : pour ce qui concerne l’Algérie, hormis ces types auxquels
peut s’apprêter le développement du tourisme, le tourisme saharien constitue
une spécificité et un atout supplémentaire du patrimoine touristique, c’est un
atout économique à court terme. Les avantages sécuritaires par rapport au nord
et les attraits touristiques divers qu’elles recèlent peuvent transformer les
régions du sud en véritables pôles d’attraction pour le tourisme international.
D’autre part, il constitue une source non négligeable de création d’emploi dans
des régions où les possibilités de développer les activités dans d’autres
secteurs sont réduites.
Pour ce qui est des formes du tourisme, nous distinguons trois formes élémentaires
du tourisme par rapport à une zone donnée (région, pays, groupes de pays, etc.)9.
–
9
Le tourisme interne : Activité des résidents d’une zone donnée qui voyagent
uniquement à l’intérieur de cette zone, mais en dehors de leur
environnement habituel.
Méthodologie communautaire des statistiques sur le tourisme, Eurostat, 1998.
10
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
–
Le tourisme récepteur : Activités des non-résidents qui voyagent dans
une zone donnée située en dehors de leur environnement habituel.
–
Le tourisme émetteur : Activités des résidents d’une zone donnée qui
voyagent et séjournent en dehors de celle-ci et de leur environnement
habituel.
Lorsque la zone de référence est un pays, les trois formes élémentaires de tourisme
peuvent être combinées de plusieurs façons pour obtenir les catégories de tourisme
suivantes :
–
Le ‘’tourisme intérieur ‘’ : ‘tourisme interne’ et ‘tourisme récepteur’ ;
–
Le ‘’tourisme national’’ : ‘tourisme interne’ et ‘tourisme émetteur’ ;
–
Le ‘’tourisme international’’ : ‘tourisme émetteur’ et ‘tourisme récepteur’.
Afin d’éviter tout malentendu, il est recommandé de réserver ces termes au tourisme
relatif à un pays comme unité de référence. Dans les autres cas, il convient de préciser
à quel niveau géographique ou administratif les termes se réfèrent (par exemple
‘’tourisme récepteur régional’’ ou ‘’tourisme intérieur de l’Union Européenne’’).
Enfin, il est à noter que, face au nouvel état d’esprit engendré par l’évolution
technologique, le «prêt-à-voyager» est en train de s'effacer au profit de programmes
plus personnalisés dans lesquels le consommateur compose lui-même son séjour en
vertu de ses priorités10. Cette nouvelle façon de gérer ses propres vacances a donné
naissance à de nouvelles formules qui associent différents types et différentes formes
du tourisme. En outre, ce même état d’esprit a fait et continue de faire évoluer
le tourisme vers de nouveaux horizons et de nouvelles formes qu’on avait du mal à
imaginer, il y a quelques années. Il s’agit, notamment, du tourisme en milieu polaire et
du tourisme spatial. Ceci pour rappeler que le tourisme est un phénomène social qui
se développe constamment en fonction de l’évolution humaine.
4. CONCLUSION :
Le tourisme, avec 12% du PIB mondial11, est une des premières activités économiques
de la planète, pratiquement tous les pays s’appuient sur lui pour diversifier leurs
sources de revenus et améliorer le niveau socio- culturel de leur population. Il est
devenu une activité de masse, internationalisée, fortement ouverte à la concurrence et
à une abondance de l'offre qui rend aléatoires la rentabilité à long terme
des investissements. Mais en parallèle, il est confronté à de nouveaux défis. Il est
également confronté à des exigences accrues en matière de respect de
l'environnement qui limitent son développement dans les zones les plus convoitées
(montagne et littoral). Le tourisme et l’environnement sont donc des concepts anodins
pour le spécialiste mais complexes pour celui qui y pense pour la première fois.
10
11
Gabriel WACKERMANN : TOURISME, Encyclopédie UNIVERSALIS, 1999
Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) : Annuaire des Statistiques, Espagne, 2010.
11
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
CHAPITRE II : TOURISME ET ENVIRONNEMENT EN RELATION
AVEC LA POLITIQUE DU DEVELOPEMENT DURABLE
1. INTRODUCTION :
Le tourisme est l’activité humaine qui s’est sans doute développée le plus depuis la fin
de la Deuxième Guerre mondiale. Il est devenu l’une des industries mondiales les plus
importantes. Sa croissance colossale a généré des bénéfices énormes mais
représente également une menace considérable pour l’environnement au sens large,
c’est-à-dire pour l’environnement naturel, social et construit.
En effet, des liens complexes unissent le tourisme et l’environnement. De par son
échelle et son envergure mondiale, le tourisme a inévitablement un gros impact sur
l’environnement parce que les activités touristiques consomment une part non
négligeable des ressources, polluent et produisent des déchets, sans compter
les répercussions des services de transport qu’exige l’industrie du voyage. Autrement
dit, le tourisme peut nuire à l’environnement parce qu’il surexploite les ressources
naturelles, porte atteinte à la faune, à la flore et à leurs habitats (affaiblissant ainsi la
diversité biologique), pollue, produit des déchets et pose des problèmes sociaux et
culturels liés à la préservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique.
À l’inverse, les plages, les massifs montagneux, les cours d’eau, les forêts et
la diversité biologique font de l’environnement la ressource de base dont dépendent
la prospérité et le développement du secteur touristique, de sorte que toute
dégradation de l’environnement compromet la viabilité de l’industrie touristique.
Cela étant, dans certaines conditions, le tourisme peut contribuer pour beaucoup à
la protection de l’environnement.
Dans ce chapitre nous nous intéressons aux liens qui unissent l’environnement et
le tourisme. La connaissance précise de ces liens permet de diminuer les impacts
négatifs de ce dernier sur l’environnement, et surtout d’orienter son développement
vers la durabilité. Donc la première question qui se pose est ’’comment définir
le concept du développement durable ?’’
12
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
2. CONCEPT DU DEVELOPPEMENT DURABLE :
2.1. DEFINITIONS :
Depuis sa démocratisation par les média et les politiques, l’expression
« Développement Durable » est utilisée bien souvent à tort et à travers, pour tout et
rien. Ce faisant, tout le monde entend parler de «Développement Durable» sans
pouvoir lui donner un véritable sens. Le concept a reçu tant d’apports, qu’il s’avère bien
délicat d’en proposer une définition synthétique et originale.
D’après le Rapport Brundtland12 « le développement durable est un développement qui
répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures
à répondre aux leurs »13. Ce qui implique qu’on ne doit pas mettre en danger
les systèmes naturels qui nous font vivre : l’atmosphère, l’eau, les sols et les êtres
vivants. Cette définition cherche à concilier le souci, cher au Nord, de conservation de
la nature et le désir de développement propre au Sud, constituant ainsi une forme de
compromis diplomatique.
On attribue traditionnellement au développement durable trois dimensions :
la première, la protection de l’environnement, est explicitement contenue dans
la seconde partie de la définition que nous venons de reproduire; elle est par ailleurs
inséparable du souci des générations futures. Les deux autres dimensions, l’efficacité
économique et l’équité sociale, découlent directement du premier objectif du
développement durable : la satisfaction des besoins. En effet, ces trois dimensions
sont les piliers du développement durable, auxquels s'ajoutent une dimension culturelle
et une exigence éthique.
Le développement durable peut aussi se définir par une série de grands principes qui
constituent sa charte :
• La gestion intégrée : gestion globale qui tient compte de toutes les relations et
interactions existant entre les systèmes. Elle se traduit par l’adoption d’une
démarche
transversale
(plutôt
que
sectorielle),
multi-partenariale
et interdisciplinaire.
• La gouvernance : elle implique des approches rationnelles de la décision, basées
sur des indicateurs et des évaluations.
• Le long terme : réflexion des actions et projets sur une échéance supérieure à
4 ou 5 ans ;
• La précaution : maintien d’un certain nombre d’options possibles ouvertes lorsque
subsiste un doute ou une incertitude.
• La prévention : choix des solutions limitant au minimum les impacts, afin de
réduire les actions correctives après la mise en œuvre des projets.
12
Mme Brundtland, ancien Premier ministre norvégien. Commission Mondiale sur l’Environnement et
Développement, dite Commission Brundtland, Notre Avenir à Tous, Les Editions du fleuve, 1987, p 51.
13
Commissariat Général du Plan, L’économie face à l’écologie, Ed. La Découverte/La documentation
française, Paris, 1993, p 32.
13
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
• La responsabilité : engagement global et universel qui renvoie à la responsabilité
individuelle et locale. Elle débouche sur le principe de pollueur-payeur qui stipule
que les responsables des pollutions et nuisances sont ceux qui doivent assumer
les coûts.
• La subsidiarité : principe de travail à l’échelon de décision le mieux approprié pour
agir efficacement en faveur de l’intérêt général.
• La solidarité : notion de reconnaissance d’intérêts communs entre personnes,
entreprises, États, etc., impliquant pour les uns l’obligation morale de ne pas
desservir les autres et de leur porter assistance.
Le Développement Durable est donc un projet de civilisation qui engage l’humanité
vers un processus évolutif et lent de changements culturels dans le but de faire
converger dans un même sens positif, le social, l’environnement et l’économique.
2.2. LA MARCHE VERS LE DEVELOPPEMENT DURABLE :
Après avoir donné une définition pour le développement durable, nous allons essayer
de voir d’où vient cette notion et depuis quand on s’y intéresse. Pour cela, nous allons
brosser historiquement les principaux événements qui ont fait émerger le projet de
développement durable.
1968/ Rapport Mead (Halte à la Croissance) :
Un petit groupe informel de décideurs politiques et économiques se forma à l’initiative
de l’économiste Italien Aurelio Peccei. Il se donna le nom de club de Rome. Il essaya
de comprendre la nature des interactions entre cinq paramètres : qualité de vie,
population, ressources naturelles, pollution et investissement de capitaux. Il en déduit
une remise en cause du dogme de la croissance économique et démographique.
Le rapport “The limits to growths” est publié à la suite de leurs travaux. Il fit l’effet
d’un électrochoc car il annonçait l’effondrement du système mondial au plus tard, au
cours du XXe siècle et pour remédier à cela, il préconisait « une croissance à zéro, et
de la population et de la consommation des ressources ».
1971/ Man and Biosphère (MAB) :
Lancement par l’UNESCO du programme « MAB ». Ses objectifs sont : « de préciser
les bases nécessaires à l’utilisation rationnelle et à la conservation des ressources de
la biosphère et à l’amélioration des relations entre l’homme et l’environnement,
de prévoir la répercussion des actions présentes sur le monde de demain et, par- là,
de mettre l’homme à même de mieux gérer efficacement les ressources de
la biosphère ». Il est à noter qu’à la différence des parcs nationaux traditionnels, les
réserves MAB n’excluent pas la présence de l’homme, à condition que les populations
concernées soient préalablement sensibilisées et éduquées.
1972/ Conférence de Stockholm :
C’est à la conférence de Stockholm en 1972 que sont adoptés, au niveau international,
les principes de base du développement durable : c’est à l’homme qu’incombe
la responsabilité de la protection et de l’amélioration de l’environnement pour
14
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
les générations présentes et futures ; la sauvegarde des ressources naturelles de
la Terre doit faire l’objet d’une programmation et d’une gestion appropriées et
vigilantes, tandis que la capacité de la Terre à produire des ressources vitales
renouvelables doit être conservée et améliorée. La mise en œuvre et l’application de
ces principes sont confiées au Programme des Nations Unies pour l’Environnement
(PNUE), qui est créé à cette occasion.
1983 - 1987/ Commission et rapport Brundtland :
En 1983, l’Assemblée Générale des Nations Unies a décidé d’instituer une commission
mondiale sur l’environnement et le développement (également appelée Commission
Brundtland, du nom de sa présidente Madame Gro Harlem Brundtland) chargée de
trouver une solution au problème de la satisfaction des besoins primaires d’une
population mondiale en accroissement constant. Pendant trois ans, cette commission
(composée de ministres, de scientifiques, de diplomates et de législateurs) a procédé à
une série de consultations sur tous les continents.
En 1987, cette commission rendait un rapport intitulé « Notre avenir à tous », plus
connu sous l’appellation de « rapport Brundtland ». La notion de « développement
durable » a été officiellement introduite dans ce rapport, pour les Nations Unies, lequel
définit que, pour être durable, le développement doit répondre ‘’aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres
besoins’’. Cette définition sous-entend qu’un environnement dégradé et appauvri de
ses ressources n’est pas capable de garantir un développement économiquement
viable et socialement acceptable. La protection de l’environnement n’était donc plus
considérée comme un obstacle au développement, mais au contraire comme une
condition nécessaire à un développement durable.
1992/ Conférence de Rio et Agenda 21 :
En 1992, se tient à Rio de Janeiro (Brésil) la Conférence des Nations Unies sur
l’environnement et le développement (CNUED), plus généralement appelée Sommet
de la Terre ou encore Conférence de Rio, qui réunit les représentants de 172 pays,
diverses organisations gouvernementales et quelques 2 400 représentants
d’organisations non gouvernementales (ONG). L’objectif de la conférence de Rio est
de définir des stratégies efficaces pour concilier les exigences des pays en voie de
développement et celles des pays industrialisés. Outre une série de conventions sur
des questions environnementales spécifiques (changement climatique, biodiversité et
protection des forêts), la conférence de Rio établit une « Charte de la Terre », dans
laquelle sont énoncées des directives pour la mise en place de politiques économiques
plus équilibrées. Cette charte s’accompagne d’un programme d’actions, baptisé
Agenda 21 (ou Action 21), qui doit servir de référence pour comprendre et identifier
les initiatives qu’il est nécessaire d’entreprendre pour un développement durable au
XXIe siècle.
Le succès de la Conférence de Rio est toutefois compromis par le refus de certains
gouvernements de respecter les échéances et les objectifs proposés par l’Assemblée
Générale des Nations Unies (notamment la réduction des émissions des gaz à effet de
serre), de souscrire à certaines conventions importantes (telles que celle sur la
15
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
biodiversité) et d’aboutir à un accord pour la mise en place d’un plan d’action
contraignant (notamment pour la protection du patrimoine forestier mondial). La
conférence de Rio permet néanmoins de sensibiliser la société civile et les autorités
politiques aux questions environnementales.
1992/ Commission du développement durable :
Créée en 1992 selon les recommandations de la conférence de Rio, une Commission
du Développement Durable (CDD) est chargée, dans le cadre du Conseil Economique
et Social des Nations Unies, de suivre l’état d’avancement de l’application des
engagements figurant dans l’Agenda 21, d’évaluer la pertinence des financements et
d’analyser la contribution des organisations non gouvernementales compétentes.
1997/ Conférence et Protocole de Kyoto :
Cinq ans après la conférence de Rio, la communauté internationale se réunit de
nouveau à l’occasion de la troisième Conférence des parties à la Convention-cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tient à Kyoto (Japon) en
décembre 1997. Alors que la conférence de Rio a fixé des critères généraux, auxquels
les différents États sont invités, mais non contraints, à se conformer, celle de Kyoto
définit un protocole avec des objectifs précis et contraignants, qui témoignent d’une
véritable prise de conscience de la nécessité de mettre en œuvre un modèle de
développement durable. Ce protocole engage les pays industrialisés et les pays en
transition (les pays d’Europe de l’Est) à réduire, à l’horizon 2008-2012, de 5,2 %,
les émissions des principaux gaz à effet de serre. Mais les objectifs fixés par le
protocole de Kyoto soulèvent de nombreux problèmes, que les conférences sur le
réchauffement global qui se tiennent à Buenos Aires (Argentine) en 1998 ne
parviennent pas à résoudre.
1997/ Bilan et Perspectives :
À New York, en juin 1997, l’Assemblée Générale des Nations Unies tirant le bilan de la
mise en œuvre de l’Agenda 21, fait un constat d’échec. Les chefs d’États ne
s’entendent pas sur une déclaration politique commune. Par ailleurs, en dépit des
gains d’efficacité obtenus grâce aux nouvelles technologies, les modèles de
consommation actuels demeurent en conflit avec la capacité de l’écosystème terrestre
à supporter les atteintes portées à l’environnement et à la dilapidation des ressources
disponibles. Condition nécessaire mais non suffisante, l’objectif d’efficacité devrait par
conséquent s’accompagner de mesures incitatives en faveur du développement
durable, aussi bien sur le plan économique (introduction de taxes environnementales
par exemple) que social (éducation environnementale dans les écoles).
1998/ Conférence de Buenos Aires :
En décembre 1997 a été adopté un protocole où les pays développés s’étaient
engagés à diminuer de 5,2% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2010 par
rapport à leur niveau de 1990. La conférence des Nations Unies sur les changements
climatiques à Buenos Aires réunit 161 pays pour ratifier le protocole de Kyoto. Les
Américains, premiers émetteurs de CO2 de la planète refusèrent tout compromis et le
texte adopté ne recensa aucune mesure pratique de réduction des émissions de gaz
16
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
polluant. Après cet échec, la conférence de la Haye (2000) en fut aussi un, causé entre
autres par les divergences entre l’Europe et les Etats –Unis sur « les puits de
carbone ».
2002/ Sommet de Johannesburg:
Le Sommet Mondial du Développement Durable qui a lieu du 26 août au 4 septembre
2002 à Johannesburg en Afrique du Sud, marquant le dixième anniversaire du Sommet
de la Terre tenu à Rio, devait permettre d’insuffler une nouvelle dynamique à
l’engagement mondial en faveur du développement durable. Et il a permis de remettre
« le développement durable sur le devant de la scène »14. Durant Rio+ 10 ont été
approuvées 70 pages d’action :
-Le principe de précaution : réaffirmé.
-Le commerce : volonté de mettre progressivement un terme aux aides à
l’agriculture et aux entraves aux commerces.
-L’énergie : aucun objectif n’a été fixé concernant le recours aux énergies
renouvelables d’ici à 2015. Les USA, l’Australie et les pays de l’OPEP ont
obtenu que ce terme recouvre les barrages hydroélectriques et certaines
utilisations des énergies fossiles.
-L’eau et l’assainissement : deux milliards de personnes n’ont pas accès aux
réseaux d’eau potables et d’assainissement. Le plan prévoit de réduire ce
nombre de 50% avant 2015.
-La biodiversité : les participants se sont engagés à réduire fortement le nombre
d’espèces menacées d’ici à 2015.
-La bonne gouvernance : la résolution insiste sur la nécessité de réduire,
de combattre la corruption et de promouvoir la gouvernance de droit.
-Le changement climatique : la Russie, le Canada et la Chine ont promis de
ratifier le protocole de Kyoto avant la fin 2002.
Cette chronologie représente les événement majeurs qui ont fait naître non seulement
une conscience mondiale, mais aussi les engagements pour œuvrer en faveur du
développement durable. Il semble que même si dans un premier temps, ces
rencontres n’étaient pas ou peu médiatisées, il en va tout autrement depuis la
conférence de Rio.
Bien sur, il existe d’autres rencontres qui ont permis cette construction qui progresse
pas à pas. Les rencontres comme leurs applications (protocole, plan d’action, etc.)
sont assimilables à des poupées gigognes. Elles sont pensées et préparées à
différentes échelles territoriales : de l’échelle locale, régionale, nationale pour être
planétaire. Il en va de même pour leurs applications. Cette nouvelle donnée vient
compléter la définition du développement durable, mais un autre est en association
directe avec elle : l’Homme. En effet, ce dernier vit pour les 4/5ème dans un écosystème
identique : la ville.
14
Déclaration de Monsieur Kofi Annan.
17
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
2.3. CONCLUSION :
Pour conclure ce sous chapitre, nous pouvons dire que le développement durable est
la traduction d’un projet de civilisation qui engage l’humanité vers des processus de
changements globaux. Il a comme objectif de rendre compatible, à long terme, les
exigences de l’environnement de l’homme, la biosphère, avec les siennes (ses
activités, son expansion démographique et sa qualité de vie). Ce projet pose trois
perspectives, celle de la durée (évolution pas à pas), celle du nombre de personnes
concernés (collectif) et celle du spatial (penser global, agir local). Elles sont associées
à l’efficacité économique, la justice sociale et la durabilité environnementale, ce qui en
fait un projet universel et collectif.
Partant des constats de ce sous chapitre et de la définition synthétique que nous avons
donné ci-dessus, la question qui se pose est comment orienter le tourisme vers la
durabilité ? Une durabilité qui respecte l’homme et la nature, en offrant diverses
possibilités pour un développement socio-économique, ainsi que la préservation et la
mise en valeur de l’environnement.
3. LE DEVELOPPEMENT DURABLE DU TOURISME :
3.1. DEFINITION :
Le terme du tourisme durable est relativement récent et n’apparaît qu’au début
des années 90 dans la foulée du sommet de Rio et de l’Agenda 21, mais
les préoccupations qu’il intègre sont parfois presque aussi vieilles que le tourisme.
Il est devenu maintenant familier du développement durable : il consiste, selon l'OMT
(l’Organisation Mondiale du Tourisme), « à répondre aux besoins des touristes et
à ceux des communautés d'accueil tout en protégeant l'environnement et en
développant des opportunités pour le futur ».
Par ailleurs, d’après la charte du tourisme durable de l’O.M.T " le tourisme doit être
supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique, et
équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales "15. Pour garantir
sur le long terme sa durabilité, il faut parvenir au bon équilibre entre ces trois aspects.
Autrement dit, il faut exploiter de façon optimale les ressources de l'environnement,
respecter l'authenticité socioculturelle des communautés d'accueil, conserver leurs
atouts culturels et leurs valeurs traditionnelles et contribuer à l'entente et à la tolérance
interculturelle, assurer une activité économique viable sur le long terme en offrant à
toutes les parties prenantes des avantages socioéconomiques équitablement répartis,
notamment des emplois stables, des possibilités de bénéfices et des services sociaux
pour les communautés d'accueil, et contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté.
Aujourd’hui, le tourisme durable est le résultat d’une convergence entre la recherche
moderne d’une dynamique de développement durable appliquées aux différents
secteurs de l’économie et d’une histoire du tourisme où les acteurs se sont toujours
15
Article 1 de la Charte du tourisme durable de l’OMT, adoptée en 1995
18
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
interrogés, mais dans des termes différents, sur la meilleure façon de préserver ou de
mettre en valeur durablement un territoire.
Après avoir donné une définition au développement durable du tourisme, nous allons
essayer de voir maintenant d’autres terminologies du tourisme durable.
3.2
DIFFERENTES FORMES DU TOURISME DURABLE :
Ecotourisme : c’est un concept créé pour décrire un voyage de découverte
dans une nature préservée, il est « une forme de voyage responsable dans
les espaces naturels qui contribue à la protection de l'environnement et au bien
être des populations locales ».
L’intérêt que suscite actuellement le développement de l’écotourisme tient
notamment au rôle potentiel que peut jouer le tourisme en faveur de
la protection de l’environnement. Toutefois, la viabilité du tourisme passe par
une meilleure compréhension aussi bien des retombées positives que
des conséquences négatives des activités touristiques. Il convient également
de procéder à une étude plus systématique des coûts et des bénéfices directs
et indirects du tourisme et appliquer des méthodes comptables.
Tourisme Equitable : c’est un concept récent qui se réfère à celui
du commerce équitable. Il propose une rémunération correcte de l'hôte du pays
d'accueil et réduit les aléas du commerce entre régions consommatrices riches
et les régions productrices pauvres.
D’après la Plateforme Française pour le commerce équitable, c'est
"un ensemble d'activités de services, proposé par des opérateurs touristiques à
des voyageurs responsables, et élaboré par les communautés d'accueil,
autochtones (ou tout au moins en grande partie avec elles). Ces communautés
participent de façon prépondérante à l'évolution de la définition de ces activités
(possibilité de les modifier, de les réorienter, de les arrêter). Elles participent
aussi à leur gestion continue de façon significative (en limitant au maximum
les intermédiaires n'adhérant pas à ces principes du tourisme équitable).
Les bénéfices sociaux, culturels et financiers de ces activités doivent être
perçus en grande partie localement, et équitablement partagés entre
les membres de la population autochtone".
Tourisme Communautaire : désigne les formes touristiques proposées et
gérées par les populations locales elles-mêmes, formes qui s’intègrent de façon
harmonieuse dans les diverses dynamiques collectives du lieu d’accueil. En
respectant l’environnement naturel et social de ces communautés, le tourisme
communautaire est sans doute l’héritier le plus fidèle du tourisme intégré.
Tourisme Solidaire : D’après l’UNAT (Union Nationale des Associations de
Tourisme), il regroupe les formes de tourisme « alternatif » qui mettent au
centre du voyage l'homme et la rencontre et qui s'inscrivent dans une logique
de développement des territoires. L'implication des populations locales dans les
différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures
19
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées sont
les fondements de ces types de tourisme.
Tourisme Soutenable : n’est pas un terme très utilisé, mais il l’est néanmoins
par le projet Ulixes 21 du réseau Med Forum (Réseau d'ONG de la
Méditerranée pour l'Écologie et le développement durable).
D'après Ulixes 21, le tourisme soutenable est "un tourisme durable
(économiquement viable à long terme, planifié et bien géré, ce qui implique
la non-massification et un faible impact), respectueux de l'environnement
(adapté à la capacité de charge des espaces naturels et culturels, minimisant
les effets du caractère saisonnier), intégré et diversifié (en relation avec
l'arrière-pays, adapté aux spécificités locales, basé sur des entreprises locales
et dans lequel il n'existe pas de monoculture touristique), participatif (avec la
participation des populations locales)".
Tourisme Ethique : propose de reverser une part des bénéfices engrangés
par l’industrie du tourisme à des actions de développement durable dans
les pays pauvres. C’est l’association Tourism For Development qui a mis en
place un label, repris par les groupes de l’industrie touristique tels qu’AFAT
voyage, FNAC voyage, Avis, Galiléo France…
Ce type de tourisme éthique est parfois critiqué par les associations de
« tourisme durable » qui jugent cette démarche comme « trompeuses ».
Le tourisme éthique peut aussi faire référence au code mondial d'éthique du
tourisme qui est également critiqué dans la mesure où ce sont les plus gros
tours opérateurs mondiaux qui ont signé ce code.
Tourisme en Faveur des Pauvres (Pro-Poor Tourism) : Depuis peu, le
tourisme n’est plus seulement un vecteur de conservation du patrimoine
naturel, mais aussi un outil pour lutter contre la pauvreté. Les organisations
internationales telles que le Programme des Nations Unies pour le
Développement ou l’Organisation Mondiale du Tourisme mettent en place des
programmes qui cherchent à augmenter les bénéfices du tourisme pour les
populations les plus pauvres.
Tourisme Social : favorise l’accès aux vacances du plus grand nombre, en
particulier les familles modestes, les handicapés, les personnes âgées... Le
tourisme social doit être organisé par des structures à but non lucratif et
proposer des activités à caractère humaniste, pédagogique ou culturel. Autres
critères : la transparence, des prix compatibles avec les objectifs sociaux visés,
etc. Le tourisme social intègre de plus en plus les exigences du tourisme
solidaire.
Tourisme Responsable : Il n’y a pas de définition officielle du tourisme
responsable, et pourtant on le considère un peu comme une terminologie
regroupant ces différentes formes de tourisme. La responsabilité fait allusion à
la nécessaire responsabilisation de toutes les parties prenantes (collectivités
territoriales, acteurs privés et touristes).
20
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3.3. ASPECTS DU TOURISME DURABLE :
3.3.1. Aspect Environnemental :
L’environnement est la matière première du tourisme, mais une exploitation irréfléchie
d’un site naturel, peut entraîner sa dégradation. En raison de l’incidence directe sur
ce dernier, l’épuisement des ressources naturelles et la dégradation du milieu
environnant sont des paramètres qui nécessitent l’attention. Cette exploitation aura
pour effet direct, une perte de l’attractivité touristique, et par conséquent, une perte
de sa valeur économique et commerciale.
L'environnement est devenu aujourd'hui un enjeu majeur pour l'ensemble
des collectivités publiques : qui se trouvent quotidiennement confrontées
à des problèmes de gestion de leurs territoires, de leurs ressources, de leurs milieux...
ainsi que pour les entreprises qui intègrent désormais la dimension environnementale
dans leur stratégie de développement.
La prise en compte de l'impératif de protection de l'environnement dans les politiques
publiques a engendré un accroissement considérable des réglementations
internationales communautaires, nationales, mais l'effectivité de la réglementation
environnementale doit être appréciée à la lumière d'autres politiques publiques telles
que l'aménagement et le développement durable du territoire, l'urbanisme,
l'agriculture...
Le critère environnemental devient donc partie prenante de l’analyse spatiale et
la notion de protection de l’environnement devra conditionner toute étude
d’aménagement, c’est d’ailleurs cette notion qui
véhicule les démarches et
les méthodes scientifiques d’appréciation
du cadre de vie et de la qualité
d‘environnement.
L’essentiel étant de lutter contre la dégradation du milieu par une gestion rationnelle et
équitable. Cette lutte devra prendre en compte certains facteurs déterminants dans
la gestion et l’utilisation de l’espace et notamment :
-
l'action des acteurs qui l’occupent, le transforment et le gèrent;
-
les modes locaux d'exploitation des ressources, leurs fondements et leur
efficacité;
-
les règles et les moyens d'accès aux ressources naturelles;
-
la régulation de l’exploitation des ressources naturelles, particulièrement les
ressources fragiles.
Parallèlement, le tourisme peut contribuer à la protection de l’environnement,
la préservation de la diversité biologique et l’exploitation durable des ressources
naturelles. Aussi, il peut fournir des ressources très utiles et faire prendre conscience
de la valeur du patrimoine écologique et culturel. Certaines zones, en particulier
les parcs, les aires protégées et les sites culturels et naturels sont des atouts
essentiels pour l’essor de l’industrie touristique et celle-ci peut contribuer à leur
conservation en apportant des ressources financières, en fournissant des
21
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
infrastructures au service de l’environnement et en assurant une meilleure gestion de
l’environnement.
Il faut rappeler que, l’intégration du tourisme dans l’environnement et vers
le développement durable dépend d’abord de la croissement de la sensibilisation
environnementale de l’ensemble des personnes concernées : population locales,
touristes, professionnels, responsable public. Et ceci nécessite des actions fortes et
persistantes de formation, d’information et de sensibilisation :
-
Réunir en réseau les principaux professionnels et responsables du tourisme
(tours opérateurs, agences de voyage, hôteliers,….) pour qu’ils engagent
une action forte et coordonnée de réflexion et de sensibilisation.
-
Elaborer et diffuser des guides et manuels de bonne pratique
environnementale dans le secteur touristique, à partir des expériences
existantes.
-
Organiser et développer des réseaux d’observation de l’impact du tourisme
sur l’économie, la société, l’environnement et le patrimoine culturel, à partir
de bases d’information harmonisées et en diffuser périodiquement, en
collaboration avec les services concernés.
Nous concluons par cette définition du tourisme acceptable qui pourrait être
«un processus qui permet le développement sans la dégradation ou l'épuisement
des ressources qui ont permis ce développement». On parle ainsi d'«écotourisme» ou
de «tourisme responsable». Quelle que soit l'expression employée, elle est
l'expression de la prise de conscience que la Terre a des ressources limitées et que
dans le tourisme, comme dans d'autres secteurs, il existe des limites au
développement, quels que soient ses bénéfices économiques. La notion de tourisme
responsable ne s'applique pas seulement aux projets touristiques à petite échelle, mais
aussi, sinon plus, dans des régions où le tourisme occupe une place
prépondérante.16 ».
3.3.2. Aspect Social :
Le tourisme est par excellence une relation sociale, une relation entre une population
touristique « accueillie » et une communauté locale « accueillante ». C’est une
rencontre entre deux types de sociétés : Urbaine - Rurale, Nationale - Etrangère et
parfois même entre deux civilisations : occidentale – orientale, asiatique – européenne.
Pierre Lainé souligne que « le tourisme est une relation formée de milliers de réseaux
et de millions d’agents qui tracent un lien visible ou invisible entre les lieux d’où partent
les touristes (zones d’émission) et ceux où ils font étape où séjournent (zone
d’accueil). Ces relations ne sont pas neutres, ni pour les zones émettrices, ni pour
les zones d’accueil. Elles véhiculent depuis l’émission de multiples influences
16
INDUSTRIE DU TOURISME, Encyclopédie Microsoft Encarta 1999
22
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
économiques, commerciales, techniques et culturelles qui vont déclencher ensuite
dans l’autre sens, des effets de retour17».
Le tourisme donc, est un puissant agent de transformation sociale. Il constitue une
des principales occasions de rencontres entre cultures, rencontres qui s’accompagnent
de phénomènes d’acculturation, de modernisation, de transfert de pratiques (par
exemple, la pratique des bains de mer). Idéalement, il peut être un facteur d’ouverture,
de mise en valeur des cultures locales et d’amélioration des conditions de vie
des sociétés locales (créations d’infrastructures de transports, amélioration
des services collectifs et du cadre de vie, animation des zones rurales…).
Il est à noter aussi, que la relation entre la population touristique et la communauté
locale est suivie en principe par un effet d’interaction, mais dans la majeure partie
des cas, c’est une action d’influence à sens unique qui est exercée par la population
touristique sur la population locale. De plus, elle bouleverse nécessairement
les relations sociales existantes et aboutit à une forme de tourisme dévastateur18 en
particulier dans les états sous-développés.
Le tourisme contribue à mieux faire comprendre à la population locale la valeur
financière des sites naturels et culturels; il la rend fière de son patrimoine et l’associe
aux travaux de conservation. De manière plus générale, la participation
des collectivités locales au développement du tourisme et à ses activités est l’une
des conditions préalables à la conservation et à l’exploitation durable de la diversité
biologique.
Pour cela, nous devons souligner qu’en premier lieu, la promotion sociale et
économique de la communauté locale doit être un impératif majeur dans toute action
d’aménagement touristique l’implication de toute la communauté passe d’abord par
l’information et ensuite par la participation active dans la prise de décision. Aussi,
une orientation de la formation des jeunes de la région vers l’activité et l’animation
touristique est une des actions qu’il faut entreprendre en urgence. Ceci permet, à coup
sûr une amélioration de la relation entre les deux communautés à travers le contact
direct des idées (échange culturel). Toutefois, pour assurer le devenir du tourisme
dans la région, la communauté d’accueil doit prendre part à la gestion et à l’animation
des lieux touristiques et par conséquent elle participe au maintien de l’emploi et
du revenu touristique.
En second lieu, le tourisme dans une région doit avoir un effet positif sur le touriste
avec des bienfaits sur sa santé et son moral, parce qu’en rentrant chez lui il emporte
avec lui un souvenir et une image positive qui lui donnera envie de retrouver les lieux
de ces vacances ou, du moins, il subira un effet qu’il transmettra vers son milieu
habituel, ce sera donc une forme de publicité bénéfique à la région.
17
Pierre Lainé (spécialiste de l’aménagement touristique): TOURISME ET DEVELLOPEMENT DES
COLLECTIVITES, les éditions ouvrières, Collection Nord-Sud, Paris, 1981,
18
La côte brésilienne ou les îles du Philippines où un type de tourisme « sexuel » est pratiqué sur les
populations locales sont des exemples parmi tant d’autres de ce tourisme dévastateur
23
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
En fin de compte, l’on doit chercher « à promouvoir, partout dans le monde,
un tourisme responsable et durable, au bénéfice de tous : les états, les opérateurs
touristiques, les touristes mais aussi et surtout les populations locales19 ».
3.3.3. Aspect Economique :
Le tourisme est devenu un élément prépondérant dans les équilibres économiques de
certains pays ou régions et un facteur de croissance essentiel, notamment pour
la création d’emploi, la relance de l’investissement et l’équilibre dans les échanges
extérieurs. C’est donc pour ces raisons que l’aspect économique est devenu le plus
puissant et le plus apparent par rapport aux autres aspects.
Il faut noter que les avantages dont la région ou le pays d’accueil peuvent tirer de
l’implantation touristique sont multiples et se résument à :
-
L’augmentation de la demande en bien de consommation et prestation de
services,
-
L’émergence et entraînement des activités commerciales, industrielles, et
artisanales.
-
La création d’emplois directs ou indirects,
-
L’augmentation des rentrées fiscales et parafiscales,
-
L’amélioration des conditions de vie à travers la création ou l’amélioration
des infrastructures et des réseaux (V.R.D).
Il faut rappeler que l’importance des échanges économiques va de pair avec
l’importance de flux touristique arrivant dans la zone d’accueil. Evidemment,
l’adéquation entre l’importance du flux et l’importance du bénéfice est étroitement liée
aux conditions d’accueil et de séjour des vacanciers. C’est à dire que pour relever
le flux et le maintenir à un certain seuil, l’offre doit être égale ou supérieure à
la demande en quantité et en qualité.
Il est à noter qu’à l’échelle nationale ou locale, il n’est pas évident qu’une relance du
tourisme « international » pourra apporter un développement économique, si
les conditions nécessaires à sa réussite ne sont remplies. Nous entendons par là
les conditions politiques, les conditions sociales et les capacités économiques.
Il est à signaler que la condition de réussite économique d’un plan d’aménagement
touristique est justement liée à l’implication et la complémentarité entre les deux
partenaires économiques (d’un coté les investisseurs ou propriétaires et de l’autre coté
les pouvoirs publics ou collectivités locales); Ils doivent collaborer et participer à
l’aboutissement des objectifs économiques, au préalable fixés conjointement. Aussi
nous constatons que le jeu d’influence entre les deux parties s’avère parfois difficile et
déséquilibré. Ceci s’explique par le fait que l’intérêt des investisseurs porte
essentiellement sur la rentabilité financière, alors que l’intérêt des pouvoirs publics
porte sur le développement social et économique de leurs communautés.
19
Le Code mondial d'éthique du tourisme, adopté lors de l’assemblée générale de l'Organisation
Mondiale du Tourisme (OMT) à Santiago du Chili, sept 1999
24
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Par rapport à cela, le tourisme peut être considéré comme un facteur
de développement ou au contraire un facteur de sous développement d’une région,
il est aussi un facteur d’équilibre ou au contraire un facteur de déséquilibre régional.
Nous concluons par cet écrit de G. Wackermann qui décrit l’équilibre économique
comme un équilibre entre la satisfaction des besoins touristiques et les intérêts
socioéconomiques des populations des régions touristiques :
«Les ressources touristiques dont disposent les pays sont faites à la fois d’espace,
de biens et de valeurs. Il s’agit là de ressources dont l’emploi ne peut être laissé à
une utilisation incontrôlée sans courir le risque de leur dégradation, voire de
leur destruction. La satisfaction des besoins touristiques ne doit pas porter atteinte aux
intérêts sociaux et économiques des populations des régions touristiques,
à l’environnement, particulièrement aux ressources naturelles, attrait essentiel du
tourisme, ni aux sites historiques et culturels. Toutes les ressources touristiques
appartiennent au patrimoine de l’humanité...».20
3.4. CONCLUSION :
Le développement durable du tourisme requiert la participation de tous les acteurs
concernés, ainsi qu'une forte direction politique pour assurer une large participation et
l'existence d'un consensus. Il est aussi le fruit d'efforts permanents et il exige
le contrôle constant des effets de cette activité, ce qui suppose l'adoption, chaque fois
qu'il y a lieu, des mesures préventives et/ou correctrices nécessaires. Il devrait aussi
satisfaire, au plus haut niveau possible, les touristes, et représenter pour eux
une expérience utile en leur faisant prendre davantage conscience des problèmes de
durabilité et en encourageant parmi eux les pratiques adaptées.
L’enjeu d’un tourisme durable est donc d’arriver à concilier l’essor de cette activité avec
le maintien des ressources naturelles dont il dépend. Si l’on n’y prend garde,
le manque de gestion de la fréquentation touristique pourrait causer la perte d’une
partie de la clientèle, attirée par le caractère sauvage et préservé des espaces
naturels. Le tourisme donc, doit être considéré, planifié et géré de façon beaucoup plus
intégrée qu’il ne l’a été jusqu’à aujourd’hui, en impliquant dès le départ toutes les
personnes concernées, et ce afin de renforcer les capacités d’accueil (au niveau local).
Il faut donc, un travail en profondeur et non une mise en scène artificielle. Les alliances
stratégiques entre les différentes personnes impliquées sont nécessaires si l’on veut
relever les défis que représente l’avenir du tourisme. Il est évident, qu’il faut mettre en
place un nouveau partenariat entre tourisme, populations locales et environnement, et
modifier les attitudes, les comportements et les méthodes de gestion. Le tourisme doit
intégrer les aspects socioculturels, environnementaux et économiques de façon
beaucoup plus globale que d’habitude. Il s’agit d’une véritable approche de fond visant
à générer un triple bénéfice SEE (Socio culturellement enrichissant, Écologiquement
durable et Économiquement viable), une approche conceptuelle durable du tourisme,
générant des bénéfices multiples.
20
Gabriel WACKERMANN : TOURISME, Encyclopédie UNIVERSALIS, 1999
25
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
A la fin, nous schématisons le concept de
domaine traditionnel de l'économie
développement durable du tourisme comme
Société
économie
un
système
complexe
constitué
principalement
par
quatre
éléments:
les politiques, la population, les écosystèmes
ressources
pollutions
et l’économie, liés entre eux par deux
Nature
fonctions
fondamentales: la croissance
économique et sociale, et la conservation et
n°1:Objectifs stratégiques du développement durable
l’amélioration de la nature. La figure n°1 Figure
source: (C.Brodhag, site web :www.agora21.org)
résume cette notion.
Nous retenons six composantes principales comme base pour le concept du
développement durable, pouvant être des objectifs de la stratégie à mettre en place en
vue d’un aménagement touristique durable:
•
•
•
•
•
•
gérer globalement,
gérer durablement,
préserver la santé,
préserver l’environnement,
préserver, économiser et valoriser chacune des ressources,
Mettre l’homme au centre des politiques de développement économique et
social.21
Après avoir défini et schématisé le concept du développement durable du tourisme,
nous allons aborder dans le prochain chapitre, l’impact du tourisme sur
l’environnement, et voir comment le tourisme et l’environnement sont liés par
le principe de l’action et de la réaction.
21
Commission Française du Développement Durable ; 1998.
26
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
4. IMPACT DU TOURISME SUR L’ENVIRONNEMENT :
4.1
INTRODUCTION :
Selon Mc Loughlin22, comme tout phénomène socio-économique, le tourisme a
des motivations vis-à-vis de son environnement, des rapports avec lui et certaines
manières dont il peut agir pour améliorer ces rapports23.
L’impact du tourisme sur l’environnement est très lourd, surtout que le tourisme se
concentre sur des zones écologiquement fragiles (littoral, montagne..). Car malgré tous
les bénéfices que représente le développement du tourisme en termes de création
d’emplois et de revenus, cette croissance souvent incontrôlée a également été
une source importante de menaces et de conflits. Le tourisme a d’abord été considéré
comme une activité économique propre, peu demandeuse en ressources, n’ayant pas
d’impact sur l’environnement, contrairement à l’industrie, à l’extraction minière et à
l’agriculture intensive. Depuis les années 70, cette prétendue bénignité du tourisme est
de plus en plus remise en question. Vue que, dés son apparition, il a fait courir
le risque d’une colonisation du site naturel par l’accaparement des sols, aux dépens du
milieu existant, et va jusqu’à porter préjudice à l’intégrité naturelle et humaine du
milieu, ensuite c’est une mobilisation concurrentielle des possibilités d’investissement
au profit du tourisme et de ces acteurs, qui finira par marginaliser la couverture des
besoins fondamentaux des populations locales.
Selon G. WACKERMANN la disparition de la cohésion sociale traditionnelle,
l’affaiblissement des valeurs locales rendent le territoire vulnérable aux influences
extérieures. La fragilisation est renforcée par une banalisation culturelle appuyée sur
des structures de dépendance exogène très fortes24. En somme c’est d’abord une
perte d’identité du milieu socioculturel suivie d’une dénaturation du milieu physique.
Nous constatons, qu’un site touristique bien situé et riche naturellement, est toujours
sujet à une submersion touristique, considéré comme un bien de consommation et
une source d’enrichissement, sa valeur économique voit son exploitation poussée à
l’extrême et les préjudices qui lui sont portés ne peuvent être rattrapés. Dans ce cas
le prix à payer est difficilement quantifiable non pas en termes économiques mais
surtout en termes environnementaux ou écologiques.
Les impacts du tourisme sont aggravés par la concentration des activités touristiques
sur une courte saison de vacances et sur des zones relativement petites. La plupart
des dommages causés à l’environnement par le tourisme sont dus au trop grand
nombre de visiteurs qui se pressent vers des destinations non préparées à accueillir
autant de personnes. La croissance du nombre des visiteurs fait également peser de
sérieuses contraintes sur la capacité d’accueil de certaines zones géographiques,
notamment le littoral, les montagnes et les îles. Ces dernières, par exemples, font
partie des habitats les plus exploités, donc menacés, au monde. Leur destruction a été
22
Mc Loughlin J.B, « planification urbaine et régionale », Dunod, GAP 1978.
« La source ultime de tous les bienfaits de la vie réside dans la terre elle-même et dans les rapports que
l’homme entretient avec la vie et les ressources terrestres » McLoughlin. P : 4.
24
Gabriel WACKERMANN : TOURISME, Encyclopédie UNIVERSALIS, 1999.
23
27
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
très rapide dans les 40 dernières années, notamment dans le bassin méditerranéen et
dans les régions côtières.
Dans ce contexte, les conséquences négatives d’un tourisme à grande échelle se
résument à deux effets principaux:
-
Une utilisation massive des ressources (eau, énergie, sol, paysages, etc.).
Des émissions massives (déchets, eaux usées, bruit, pollution de l’air, etc.)
4.2. PRESSIONS SOCIALES ET CULTURELLES :
Le tourisme peut exercer des pressions sur les habitudes sociales et culturelles pour
ce qui est de la préservation de la diversité biologique et de l’exploitation durable
des ressources biologiques.
Un boom touristique peut avoir un impact important sur les populations locales car si
celles-ci recherchent généralement les bénéfices du tourisme, elles manquent souvent
de réalisme dans leur façon d’envisager les enjeux du développement touristique et
les impacts possibles. L’afflux des touristes sur le littoral, par exemple, est souvent très
saisonnier, atteignant des pics très élevés en été. Pendant cette période, les visiteurs
en arrivent souvent à être plus nombreux que la population locale, ce qui se traduit par
des contraintes indéniables sur la culture et les ressources locales.
L’impact social et culturel du tourisme est tel qu’il peut contribuer à bouleverser
les structures sociales et le mode de vie des populations locales et nuire aux pratiques
traditionnelles en matière de protection de la diversité biologique et d’exploitation
durable des ressources. Le tourisme peut aussi compromettre les moyens d’existence
de la population locale sans pour autant que celle-ci, qui pâtit de ses incidences sur
l’environnement humain et le milieu naturel, ne soit associée au partage des profits
tirés des activités touristiques. Il peut créer des conflits autour de l’utilisation
des ressources, le secteur touristique et les populations locales rivalisant pour
s’approprier les modestes ressources disponibles en eau, énergie et assainissement,
il peut aussi y avoir conflit avec les modes traditionnels d’occupation des sols, surtout
lorsqu’il y a pénurie d’espace, comme dans les zones côtières.
4.3.
SUREXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES :
Les principales ressources naturelles menacées par le tourisme sont l’eau douce, les
sols et les paysages, les ressources marines, l’atmosphère et les ressources locales :
Eau douce : Les ressources en eau douce, déjà limitées, sont surexploitées par
l’industrie du tourisme pour les hôtels, les piscines et les terrains de golf. Cela
est particulièrement inquiétant dans des régions comme la Méditerranée, où les
ressources en eau sont peu abondantes et où chaque touriste consomme plus
de 200 litres par jour;
Sols et paysages : Le développement du tourisme peut entraîner une
extraction abusive du sable, l’érosion des plages et des dunes, l’érosion des
sols et l’urbanisation des sites. La construction de routes et d’aéroports peut
provoquer la détérioration des sols, la destruction d’habitats naturels et la
dégradation des paysages;
28
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Ressources marines : Le tourisme et les activités de loisirs (plongée sousmarine, tuba, pêche sportive) contribuent à détériorer les récifs coralliens et
influent ainsi sur la protection du littoral et la pêche;
Atmosphère : Les niveaux élevés d’énergie consommés par les infrastructures
touristiques et par les transports constituent une menace pour l’atmosphère;
Ressources locales : Le tourisme peut surexploiter les ressources locales
telles que l’énergie, les produits alimentaires, l’eau et les matières premières
qui sont peu abondantes dans certaines régions.
4.4
DEGRADATION DE FLORE ET FAUNE :
La flore, la faune et leurs habitats pâtissent surtout du tourisme lorsque les activités
touristiques mettent en cause les ressources biologiques ou sont menées dans
des zones écologiquement fragiles :
Ressources biologiques : Le tourisme peut perturber les habitats sauvages,
entraîner la destruction de la végétation au profit des aménagements
touristiques, accélérer la destruction d’espèces menacées par le commerce et
la chasse, accroître la demande de bois de chauffage et augmenter les risques
d’incendies de forêt;
Les zones écologiquement fragiles : Il s’agit notamment des forêts tropicales
humides, des terrains marécageux, des mangroves, des récifs coralliens et des
bancs d’algues. Si le tourisme vert n’est pas correctement planifié et géré, il
peut menacer les régions du monde les plus vulnérables sur le plan écologique,
y compris les parcs naturels et les sites du patrimoine naturel mondial.
4.5
POLLUTION ET DECHETS :
La pollution et les déchets produits par le secteur du tourisme contribuent de diverses
manières à la dégradation de l’environnement :
-
Pollution des sols par les déchets solides et les détritus (un touriste produit
en moyenne un kilogramme environ de déchets par jour);
-
Contamination de l’eau douce par les eaux usées;
-
Contamination des eaux marines et des zones côtières à cause des
écoulements de sédiments, de la pollution venant des hôtels construits sur
le littoral et des marinas, et des déchets et détritus générés par les sports
nautiques et les croisières.
-
Contamination de l’air par les moyens de transport utilisés pour les touristes
au niveau local et au niveau mondial, compte tenu de l’impact des
émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées, entre autres, à
la consommation d’énergie dans les transports, à la climatisation et au
chauffage des installations touristiques;
-
Bruit dû au transport terrestre et aérien.
29
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
4.6. SEUIL DE TOLERANCE :
Pour minimiser les impacts négatifs du tourisme sur l’environnement naturel, préserver
l’environnement naturel et l’originalité d’une destination touristique, ainsi que de
garantir la compétitivité et la durabilité de l’offre touristique, il faut mettre en place
une approche anticipée, préventive et prévoyante de planification, de gestion et
de contrôle. Pour débattre de l’importance du maintien d’un environnement de qualité
dans le soutien de l’activité touristique, il convient de considérer les "seuils" ou
"niveaux critiques" de l’activité économique. Un impact environnemental donné (ou
une combinaison d’impacts) peut être toléré jusqu’à un certain point au-delà duquel
la ressource naturelle est abîmée et perd son caractère attractif, l’activité touristique
qui repose sur cette ressource doit alors trouver d’autres ressources ou disparaître
progressivement. Le seuil de tolérance définit par l’étude d’impact doit servir comme
charge admissible lors de l’étude d’aménagement. Dans tous les cas il faut qu’il soit
inférieur au seuil critique25.
D’après Wackermane, trois types de seuils apparaissent ainsi pour définir des aires où
le risque est plus ou moins apparent :
Celles que le tourisme ne perturbe guère ou pas encore; Elles facilitent
la définition des conditions «idéales», dès lors qu’elles sont protégées par
des mesures appropriées ou laissées à l’écart par un manque d’intérêt
économique momentané. Dans ce dernier cas, leur fragilité n’est que plus
apparente; il faut alors détecter les éléments les plus sensibles à
une intervention exogène et prendre les mesures de prévention indispensables
pour éviter leur dégradation ;
Celles dont l’environnement est déjà «atteint» par l’industrie touristique, mais
dont les modifications structurelles ne constituent pas un préjudice grave; aussi
permettent-elles de remédier aux excès ou d’endiguer ceux-ci; une analyse fine
de l’évolution des processus d’occupation du sol contribue à la connaissance
des effets perturbateurs de l’espace;
Celles sur lesquelles les dégradations écologiques de toute nature ont atteint
un degré de saturation tel que les nuisances demeurent quasi définitives; elles
témoignent d’une surconsommation touristique qui a conduit à des points de
non-retour paysager ou biologique. L’observation approfondie de leur
façonnement permet de mieux comprendre les mécanismes de formation des
seuils critiques.
Il est à noter, qu’il existe divers niveaux critiques ou "capacités de charge" à prendre
en compte:
La "capacité de charge physique", c’est-à-dire la limite absolue du nombre de
touristes qu’une ressource peut supporter,
25
Pierre Flori : UNE ANALYSE GENERALE DE L’IMPACT TOURISTIQUE, revue Espaces N°31,
1978, pages 15 à23
30
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
La "capacité de charge écologique", c’est à dire le niveau d’affluence au-delà
duquel des impacts écologiques inacceptables sont constatés, soit à cause
des touristes eux-mêmes, soit en raison des aménagements requis,
La "capacité de charge sociale", c’est à dire la limite au-delà de laquelle des
changements inacceptables commenceront à affecter le mode de vie social
des autochtones,
La "capacité de charge socio-touristique", c’est à dire la limite au delà de
laquelle la satisfaction du visiteur ne sera plus suffisante en raison d’une trop
forte affluence.
Rappelons que la question de l’exploitation touristique est une question d’usage que
peut supporter un espace quelconque en fonction des aléas de la vie quotidienne.
La forme d’usage quant à elle doit s’inscrire dans des limites minimales qui permettent
la durabilité de l’usage et dans des limites maximales dans lesquels l’espace peut être
considéré comme stable. Si l’on considère ces limites dans le cadre
d’un aménagement touristique, elles deviennent des seuils entre lesquelles l’espace ne
peut être modifié de façon irréversible et dans lesquels le milieu peut être considéré
comme naturellement stable.
4.7. CONCLUSION :
La concentration extrême est de toute évidence la cause majeure de la dégradation du
milieu, tant physique que social. Ceci nous amène à dire qu’en tout état de cause il faut
réguler l’exploitation d’un site touristique.
Heureusement qu’après une phase de mise en évidence de l'importance économique
du tourisme, la reconnaissance de l'environnement comme "matière première" de cette
activité a été un des leitmotive de l'industrie touristique dans les années 1990. Pour
que le tourisme continue de prospérer, les ressources qu’il utilise de manière intensive
doivent rester disponibles (des paysages et des côtes préservés, des mers non
polluées, etc.). Ceci met en évidence la valeur que représente la nature pour
le tourisme – au delà de sa valeur intrinsèque.
Aujourd’hui, la compatibilité avec l’environnement est en tête de liste des priorités
essentielles à l’heure du choix d’un lieu de villégiature. On attend des tour-opérateurs
qu’ils offrent des paysages et une nature non contaminés. En dépassant ses propres
capacités d’accueil, sur un plan à la fois physique, social et écologique, le tourisme
sape ses propres fondations et met en danger son avenir à long terme.
La question de l’exploitation d’un site touristique est un sujet délicat auquel il faut
donner toute l’importante requise. Surtout qu’il est rapidement soumis à de fortes
pressions, son exploitation sous toutes les formes et en toute circonstance engendre
un fort rythme d’exploitation lui faisant courir le risque d’une dégradation fatidique et
irréversible.
31
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
CHAPITRE III :
TOURISME EN ALGERIE : CONSTAT ET PERSPECTIVES
1. INTRODUCTION :
Le tourisme est devenu, à travers le monde, une véritable industrie dont les revenus
sont loin d’être négligeables. Il est aujourd’hui de plus en plus considéré comme
le moteur du développement durable par ses effets d’entraînement sur les autres
secteurs (Agriculture, Artisanat, Culture, Transport, Industrie,…..). Il a connu au cours
des dernières années une progression significative des arrivées et des recettes,
dépassant le taux de croissance économique général. Il constitue donc un soutien à
la croissance et une source de création de richesses, d’emplois et de revenus
durables. En effet, son poids est de plus en plus important puisqu’il a été recensé, en
2010, prés de 935 millions de touristes dans le monde, générant des recettes de prés
de 850 milliards de dollars et assurant l’emploi de plus de 240 millions de personnes,
ce qui représente plus de 8% de l’emploi mondial et 12% du produit intérieur brut
(PIB)26. L’Organisation Mondiale du Tourisme(OMT) prévoit une évolution remarquable
du nombre d’arrivées de touristes internationaux qui passera à 1,6 milliards en 2020.
En ce qui concerne le bassin Méditerranéen, plus de 279 millions de touristes ont été
enregistrés, représentant 32% de flux mondial. Pour cette même région, les projections
de l’OMT sont de l’ordre de 400 millions à l’horizon 202526. Par ailleurs, le tourisme
représente 13% des exportations des produits Méditerranéens et contribue à hauteur
de 23% dans la constitution de la valeur ajoutée au secteur.
D’après les prévisions des experts, l’industrie touristique va connaître un
développement considérable, au cours de la décennie à venir. Celle - ci dépassera tant
en emplois qu’en recettes devises, les performances des secteurs traditionnels telles
l’agriculture ou la fabrication de produits manufacturés.
Le tourisme est confronté aujourd'hui à de nouveaux défis. Il est devenu une activité
de masse, internationalisée, fortement ouverte à la concurrence et à une abondance
de l'offre qui rend aléatoires la rentabilité à long terme des investissements.
Des pays méditerranéens comme la Tunisie et le Maroc, qui ont respectivement
enregistré 7.000.000 et 8.000.000 de touristes en 2008 parviennent à faire du tourisme
une source vitale pour leur développement économique. Contrairement
à l’Algérie
qui ne profite en rien de toutes ses richesses, et ses beautés naturelles reconnues
pour être d’une grande originalité, aussi bien en Afrique, qu’au sein du bassin
méditerranéen. Son climat et la diversité de ses sites font d’elle une destination tout
à fait indiquée pour la pratique du tourisme sous ses différentes formes, le balnéaire, le
saharien, le climatique et le thermal, et ce tout au long de l’année.
Pourquoi l’Algérie, qui a une vocation touristique reconnue mondialement grâce
à ses nombreux sites remarquables et ses atouts naturels hautement importants
(des sites littoraux, historiques et culturels, montagneux et sahariens, naturels
26
Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) : Annuaire des Statistiques, Espagne, 2010.
32
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
et paysagers, etc.), ne profite en rien de toute cette richesse qui reste encore inconnue
par de nombreux nationaux et encore moins par les touristes internationaux ?
La réponse à cette question se situe dans l’absence d’une politique touristique
d’envergure comparativement aux autres pays. En effet jusqu’à la fin des années
soixante dix, le tourisme n’apparaissait pas comme un secteur économique vital,
il a été considéré comme un secteur secondaire par rapport aux préoccupations
de l’époque. Ce n’est donc qu’à partir de la crise pétrolière des années quatre vingt
que les pouvoirs politiques ont eus recours à ce secteur pour diversifier les rentrées en
devises jusque là entièrement puisées dans les exportations d’hydrocarbures.
A la fin des années quatre vingt, et malheureusement au moment où une prise
de conscience s’est fait sentir pour relancer le secteur, la crise sociale suivie
d’une crise politique et économique a mis un terme aux ambitions de relance du
secteur du tourisme. A partir de l’année 1990, l’état du secteur du tourisme s’est
encore aggravé par la dégradation de la situation sécuritaire qui a pratiquement
paralysé tout le secteur et effacer toute présence du tourisme international.
Aujourd’hui, attentive aux expériences des pays voisins et de ceux considérés comme
ayant enregistré des succès en matière d’activités touristiques, s’inspirant de leurs
réussites mais aussi de leurs déconvenues, l’Algérie a décidé de donner au tourisme
une dimension à la mesure de ses potentialités et de ses atouts en impliquant tous
les secteurs concernés pour que celui-ci devienne compétitif, sur un marché mondial
où l’exigence de la demande est de plus en plus élevée, et la concurrence de plus
en plus rude et d’insérer le tourisme national dans les circuits commerciaux
du tourisme mondial par l’émergence de la destination Algérie comme destination
touristique de référence au plan international.
Aussi, la nécessité de sauvegarder le patrimoine culturel, naturel, de préserver les
ressources en eau et d’en assurer une distribution équitable, l’attente des populations
locales des retombées des recettes touristiques sur l’amélioration de leurs conditions
de vie, constituent autant d’éléments de l’autre facette du développement touristique et
qui s’imposent dans la définition d’une politique du tourisme. Et ce à fin de rendre au
tourisme la place qui lui incombe dans le développement économique et social, à
l’instar des autres pays du pourtour méditerranéen, tout en tenant compte des enjeux
et des défis internes qui sont non seulement d’ordre économique mais également à
caractère social, culturel et environnemental.
33
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
2. HISTORIQUE :
2.1
INTRODUCTION :
L’activité touristique en Algérie n’a jamais été considérée comme un atout réel au
développement économique. Depuis l’indépendance, notre pays n’a jamais accordé au
secteur du tourisme un rôle conséquent dans ses différentes politiques de
développement.
Le modèle de développement choisi n’a pas accordé à la promotion de ce secteur
la place qu’il mérite, bien que les orientations contenues dans les différents textes
réglementaires lui attribuent des missions en matière de création d’emploi, et
d’économie.
2.2
CHARTE DU TOURISME PROMULGUEE EN 1966 :
Cette charte a défini les bases de l’activité touristique dans une perspective de
long terme, et fixé trois objectifs :
• L’apport en devises,
• La création d’emploi,
• L’intégration de l’Algérie dans le marché international du tourisme.
2.3
PREMIER PLAN QUADRIENNAL 1970-73 :
Ce plan a repris cette orientation et donné la priorité à la promotion du tourisme
international, au détriment du tourisme interne, considéré comme un besoin
secondaire.
Les motivations essentielles dans cette phase de développement reposaient sur deux
éléments fondamentaux, les recettes en devises et la création d’emplois susceptibles
d’être générées par ce secteur. C’est en fait durant cette période que font lancés les
premiers grands projets et complexes touristiques.
2.4 DEUXIEME PLAN QUADRIENNAL 1974-77 :
Ce plan a amorcé les premières initiatives vers un tourisme interne, justifié par
l’amélioration du niveau de vie des Algériens en relation avec la conjoncture favorable
des hydrocarbures.
2.5
CHARTES NATIONALES DE 1976 ET DE 1986 :
Cette nouvelle orientation fut confirmée dans la charte nationale de 1976, et de celle
de 1986 où il a été clairement affirmé : « le tourisme est orienté et développé pour
répondre à un besoin national », le tourisme international quand à lui, a un « caractère
secondaire et complémentaire par apport au tourisme interne ».
34
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
2.6
PLANS QUINQUENNAUX 1980-84, 1985-89 :
La volonté de restreindre le tourisme international apparaît dans le souci
de : « préserver la société algérienne des inconvénients consécutifs à l’irruption
des grands flux de touristes étrangers dans les pays en voie de développement »
Les deux derniers plans quinquennaux 1980-84, 1985-89, se sont inscrits dans cette
nouvelle orientation.
Il est à signaler que, dans les faits, et quel que soit le contexte dans lequel s’inscrit
une politique touristique, les résultats ont été bien en deçà des objectifs fixés. En effet
le premier plan quadriennal 1970-73 avait déjà fixé l’objectif de réaliser 70.000
à 90.000 lits avant la fin de la décennie, pour plus d’un million de touristes attendus.
Or, les dernières données de 2003 indiquent que 30 ans après, le nombre de lits
s’élève seulement à 72 000 lits, malgré l’implication accrue du secteur privé depuis
1990, et le nombre de touristes non-résidents, n’a jamais atteint les 30% des objectifs
fixés.
En comparaison avec la Tunisie et le Maroc, les objectifs fixés au cours de la
même période (1970-1973) étaient de même ordre, mais leurs prévisions ont été
réalisées et le rythme de croissance maintenu et le flux touristique en hausse 27.
Les reformes économiques introduites à la fin des années 80 et dont la mise en œuvre
a coïncidé avec le rétrécissement des avoirs extérieurs du pays et les contraintes liées
à la dette extérieure, n’ont pas été de nature à favoriser une croissance soutenue
du secteur du tourisme. Celui-ci a été fortement affecté suite au désengagement de
l’Etat de l’investissement dans les secteurs concurrentiels et particulièrement le secteur
du tourisme. Concomitamment, les fondements de ces reformes consacraient
l’ouverture de ce secteur à la contribution du secteur privé, à travers l’investissement
dans les différents créneaux et les multiples activités.
27
Le flux touristique avait atteint 4.8 millions pour la Tunisie et 3.2 millions pour le Maroc. En 1988,
la Tunisie disposait de 184.616 lits.
35
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3. ETAT GENERAL DU TOURISME EN ALGERIE :
3.1. INTRODUCTION :
Le tourisme s’inscrit à titre d’axe privilégié de la politique de développement
économique en Algérie, pour les prochaines années, en raison des valeurs ajoutées
et des emplois qu’il permet de créer, mais également en raison de son impact
important sur le développement des autres activités économiques et sociales et de
sa dimension culturelle.
Inscrit au programme de relance économique initié par les pouvoirs publics, le marché
du tourisme en Algérie reste encore embryonnaire. La crise politique qu’à connu
le pays durant les années 90 a différé toute programmation dans la branche
du tourisme, qui souffre aujourd’hui d’un manque évident de ressources humaines
qualifiées et d’infrastructures.
Mais la normalisation de la situation sécuritaire et la réémergence sur la scène
internationale de l’Algérie d’une part, les aides à l’investissement accordés, le potentiel
touristique diversifié du pays et l’attention particulière accordée par les pouvoirs publics
sur le marché du tourisme et l’embellie économique que connaît le pays en raison
de l’amélioration de ses revenus pétroliers d’autres part, devraient favoriser
le développement d’investissements nationaux et internationaux dans le secteur
touristique à moyen et long termes. L’essor du tourisme dans le sud du pays, le retour
de compagnies aériennes internationales (Air France, Aigle Azur, British Airways,
Alitalia, Lufthansa ou encore Qatar Airways), l’ouverture d’un nouvel aéroport
international à Alger en 2006 et les projets d’investissements annoncés par les géants
du secteur de l’hôtellerie sont des signes forts d’un décollage prochain de cette activité
en Algérie.
3.2 POTENTIEL TOURISTIQUE ALGERIEN :
3.2.1. Gisement naturel :
L’Algérie, pays de contrastes, située au Nord de l’Afrique, s’étend sur une superficie
de 2.381.741 km2, des frontières longues de 6000 Km, la séparent du Maroc,
du Sahara Occidental, de la Mauritanie, du Niger, du Mali, de la Tunisie et de la Libye.
Son relief est composé de quatre ensembles : les chaînes côtières du Tell, une suite
de plateaux et de hautes pleines, une bande montagneuse méridionale, Atlas Tellien et
Saharien et la région du Sahara avec ses massifs montagneux.
Au Nord, la Méditerranée baigne le pays sur 1200 Km de côte, dotée de sites
exceptionnels. Sa position géographique à l’échelle de la Méditerranée et
leur diversités climatiques, font qu’elle comprenne de nombreux sites d’intérêts
stratégiques, reconnus d’un point de vue écologique : espèces rares, tracé des fly-way
Europe Afrique,..etc, son espace côtier comprenant des écosystèmes maritimes
dunaires et des écosystèmes littoraux pré- forestiers, d’Est en Ouest : La zone côtière
marine d’El Kala, le parc de Taza, le parc de Gouraya, les îles Aguellis au large de
Réghaia, le ban des Kabiles, l’aire marine de Tigzirt, les îles de Rachgoun, le parc
national du Chenoua, la réserve naturelle des îles Habibas…..
36
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Au Sud, le Sahara, continent immuable, qui s’étend sur près de deux millions de
kilomètres carrés soit prés de 80% du territoire, et qui présente la partie la plus vaste
des territoires sahariens parmi tous les pays sahariens, répartie sur 4 régions du grand
sud :
-
Adrar au sud ouest qui est connue pour le brassage de différentes cultures,
ses foggaras et ses forteresses séculaires.
-
Illizi à l’extrême sud, Djanet étant la daïra la plus importante, cette région
est connue pour le parc national du Tassili qui a été classé depuis 1982
patrimoine mondial de l’UNESCO et qui constitue un véritable creuset où
les éléments naturels, culturels, et historiques vivent en symbiose.
-
La vallée de M’ZAB , son classement sur la liste du patrimoine mondial
concerne tout autant l’ensemble historique, urbanistique et architectural que
sont les villes de Beni Izguen, Bou Noura et Melika, que la palmeraie et
l’économie du système de captage des eaux (foggaras).
-
Tamanrasset, le parc national du Hoggar crée en 1987, est caractérisé par
son relief, sa faune, sa flore et ses gravures rupestres, en constituent
le principal attrait touristique.
Il est à noter que ce potentiel touristique est peu mis en valeur.
Le Thermalisme :
L’Algérie dispose de 202 sources thermalo-minérales dont une très forte proportion
se trouve dans la partie septentrionale. Les analyses physico-chimiques et
hydrogéologiques ont permis de préciser les caractéristiques de chaque source au
double plan, celui de la minéralisation et des indications thérapeutiques. Sur le plan
physico- chimique, les analyses font ressortir plus de 7 catégories d’eau et sur le plan
de la thermalité, on rencontre quatre types de sources : sources hypothermales,
sources mésothermes, sources orthothermes, sources hyperthermes.
Il est à noter, qu’en application de l’article 15 de la loi 03-01 relative au développement
durable du tourisme, l’Etat veille à l’élaboration d’un bilan thermal et à son actualisation
permanente.
37
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Carte n°1: Gisement Naturel (source: SDAT 2030)
38
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3.2.2. Gisement Culturel :
L’Algérie dispose d’un patrimoine archéologique des plus riches et plus diversifiés du
bassin méditerranéen. Cette richesse se traduit, entre autre, par le classement par
l’UNESCO de sept sites sur la liste du patrimoine de l’humanité: Tassili N’Ajjer, Tipaza,
Djamila, Timgad, Kalaa Béni Hammad, Vallée du M’Zab, Casbah d’Alger.
Le patrimoine culturel peut être défini comme étant l’ensemble des éléments qui
témoignent de notre histoire dans toute sa dimension, de nos richesses et de notre
culture. Il constitue notre mémoire collective et il représente un gisement inestimable
pour le développement du tourisme, à travers sa diversité (sites préhistoriques,
vestiges et monuments historiques, symboles de l’art et architectures traditionnelles
contemporaine…) et sa distribution à travers le territoire.
Par ailleurs, il ressort que le tourisme culturel combiné au tourisme de loisirs est une
demande de plus en plus importante dans le choix des destinations touristiques.
A ce niveau, l’Algérie dispose d’atouts à même de satisfaire les demandes les plus
exigeantes, grâce à la localisation des sites historiques de la côte au Sahara.
Cette dispersion, permet aussi à l’Algérie d’offrir un tourisme étalé sur toute l’année :
tourisme d’automne, d’hiver et de printemps dans le Sahara et les hauts plateaux,
tourisme d’été sur la bande côtière.
A la fin, il est à noter que la valorisation du patrimoine historique et culturel à travers
le tourisme doit donc embrasser toutes ces dimensions et envisager la restauration,
la protection et la valorisation de tous les éléments constitutifs de ce patrimoine à
savoir : le patrimoine préhistorique et archéologique, le patrimoine architectural et
historique, le patrimoine traditionnel éparpillais dans de multiples pôles.
L’Artisanat :
Au plan des ressources humaines, il est à noter que l’amélioration du niveau
d’instruction des jeunes, l’attrait du travail de «bureau» synonyme de promotion
sociale, ont contribué à dévaloriser les artisans de travail manuels et donc ceux de
l’artisanat qui sont restés le lot des personnes âgées, car on en compte180 000
artisans seulement. Par ailleurs, les métiers et les produits de l’artisanat n’ont été
valorisés, ni par le système de formation, ni par le système des prix, aboutissant ainsi,
à un recul de ce secteur, voir même à la disparition de certains métiers et/ou certains
produits.
Nous rappelons que le rôle de l’artisanat dans la promotion du tourisme, est tout aussi
important que celui du tourisme dans le développement et la valorisation de l’économie
artisanale. Cette inter- action apparaît particulièrement dans certaines régions côtières,
où les périodes estivales, donnent lieu à un regain d’activité des entreprises artisanales
et du travail à domicile. La promotion des produits de l’artisanat en direction du
tourisme international et donc de l’exportation peut apparaître une opportunité, pour
sensibiliser les jeunes à l’acquisition de qualification dans ce domaine.
39
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Carte n°2: Gisement Culturel (source: SDAT 2030)
40
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3.2.3. Infrastructures de Transport :
Les infrastructures de transport ont bénéficié d’un effort conséquent depuis
l’indépendance, les chois initiaux du pays ont certes privilégiés la route, mais
les réalisations d’aéroports et de ports sont appréciables. Il faut rappeler que le réseau
routier national est le meilleur du Maghreb, il représente un linéaire de plus de 100.000
Km, dans le lequel les autoroutes dont le programme a été lancé dans les années 80,
représentent un potentiel remarquable.
Arrivées aux frontières selon le moyen de transport
1 000 000
800 000
600 000
400 000
200 000
Air
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
0
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
L’histogramme, illustre le déclin
du mode de transport terrestre,
le doublement de l’aérien en 12
ans et la forte augmentation du
mode de transport maritime.
terre
Mer
Graphe n°1:Arrivée aux frontières selon le moyen de
transport (Source SDAT 2030)
Le réseau actuel d’infrastructures de transport est constitué de :
- 96.000 Km de routes.
- 1140 Km de voies étroites (pénétrantes Nord/Sud) et 300 Km de voie
électrifiée (ligne minière Est).
- 4200 Km de voies- ferrées réparties en 3060 Km en voie normale
(essentiellement la rocade Nord), avec environ 200 gares.
- 30 Aéroports classés.
- 13 ports polyvalents.
- 02 ports spécialisés dans les hydrocarbures.
- 17 ports de pêches.
- 02 ports de plaisances.
Aussi, il est à signaler le lancement de pas mal de projets à Alger, ainsi que dans
certaines villes : la réalisation de Métro, Tramways, élargissement et réalisation de
plusieurs vois rapides (autoroute Est-Ouest, autoroute de haut plateaux,…..).
41
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Carte n°3: Infrastructures de Transport (source: SDAT 2030)
42
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3.2.4. Infrastructures d’accueil touristiques:
Selon le bilan du Ministère de du
Tourisme et de l’Artisanat, le nombre des
hôtels et d’établissements assimilés a été
multiplié par 2 entre 1993 et 2010 de 537
à 1120
établissements
avec une
capacité d’accueil de 89 332 lits. Ce parc
est caractérisé par une prédominance de
l’hôtellerie urbaine,
89332 lits
3 U (0,5%)
332 lits
166 U (15%)
10635 lits
17 U ( 1,5%)
3757 lits
841 U (75%)
58057 lits
93 U (8%)
16551 lits
Urbain
De soins et de bien etre
Balnéaire
Climatique
Graphe n° 2 : Répartition de la capacité du parc
hôtelier par type
Tableau n° 1 : Répartition du parc hôtelier et sa capacité d’accueil par secteur
Désignation du Secteur
Nombre d’établissement
%
Nombre de lits
%
Public
60
5%
17 955
20%
Mixte (Public/ chaines
hôtelières)
Privé
06
1%
3 768
4%
1054
94%
67 609
76%
Total
1 120
100%
89 332
100%
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
L’analyse des chiffres du tableau n°1, nous permet de relever la prédominance
des d’établissements privés s’élève à 1054 établissements hôteliers, avec une capacité
de 67.609 lits, et qui représente 76% du nombre de lits total.
Tableau n°2:Répartition du parc hôtelier et sa capacité d’accueil par catégorie de
classement
Catégories
1étoile
2étoiles
3étoiles
4étoiles
5étoiles
Non classés
Total
Nbre d’hôtels
%
Nbre de lits
64
06%
3 967
92
08%
12 660
97
08%
16 128
08
01%
2 531
08
01%
4 506
851
76%
49 540
1 120
100
89 332
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
%
04%
14%
18%
03%
05%
56%
100
L’analyse des chiffres figurant sur le tableau n°2 nous permet de relever
la prédominance des hôtels non classés (76% du nombre total), qui a engendré
une baisse de la qualité de l’offre 49 540 lits sur un total de 89 332 lits, soit 56%).
43
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Tableau n° 3 : Etat des projets d’investissement touristique
Situation
En cours
A l’arrêt
Nombre
Capacité/ lits
Emplois
Coût /DA
28 237
10 845
19 231
5 529
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
299
217
72 milliards
27 milliards
L’analyse des chiffres figurant sur le tableau n°3 nous permet de soulever 217 projets à
l’arrêt, soit une capacité de 19 231 lits essentiellement pour des raisons de
financement.
Tableau n° 4: Récapitulatif des projets d’investissement touristiques initiés depuis 2008
Pôle
Urbain
Pôle N-E
114 projets
9 661 lits
20 projets
3 430 lits
112 projets
12 576 lits
92 projets
8 775 lits
45 projets
3 153 lits
08 projets
406 lits
42 projets
5 483 lits
39 projets
3 532 lits
Pôle N-C
Pôle N-O
Pôle Oasien
Pôle
Touat-Gourara
Pôle
Tassili- N’Adjer
Pôle
Ahaggar
TOTAL
Balnéaire
De soins,
de santé et
de bien être
06 projets
608 lits
Climatique
Saharien
TOTAL
04 projets
400 lits
-
144 projets
(14 099 lits)
08 projets
388 lits
-
-
01 projet
430 lits
02 projets
420 lits
01projet
120 lits
-
-
-
-
-
-
-
371 projets
34 571 lits
101projets
12 445 lits
10 projets
1 578 lits
12 projets
788 lits
-
02 projets
126 lits
22 projets
1010 lits
03 projets
74 lits
02 projets
88 lits
29 projets
1 298 lits
163 projets
(18 877 lits)
133 projets
(12 727 lits)
48 projets
(3 399 lits)
30 projets
(1 416 lits)
03 projets
(74 lits)
02 projets
(88 lits)
523 projets
(50 680 lits)
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
Il est à signaler, que dans le cadre
de la mise en œuvre du SDAT2030,
le Ministère du et du Tourisme et
de l’Artisanat a initiés depuis janvier
2008, 523 projets d’investissement
touristiques émanant d’investisseurs
nationaux, pour la création de plus
de 50 680 lits dont le coût total de
réalisation est de 152,04 Milliards
de DA et le chiffres d’affaire
avoisinant 27,74 Milliards de DA,
avec la création de 76020 emplois
directs et indirects.
POLE NORD OUEST:
Nombre de projets: 133
Capacité : 12 727 lits
POLE NORD CENTRE:
Nombre de projets: 163
Capacité : 18 877 lits
POLE TOUAT-GOURARA:
Nombre de projets: 30
Capacité : 1 416 lits
POLE AHAGGAR:
Nombre de projets: 02
Capacité : 88 lits
MATET – Le Schéma National d’Aménagement Touristique « SDAT »
POLE NORD EST:
Nombre de projets: 144
Capacité : 14 099 lits
POLE OASIEN:
Nombre de projets: 48
Capacité : 3 399 lits
POLE TASSILI
N’ADJER:
Nombre de projets: 03
Capacité : 74 lits
Septembre 2009
9
Carte n°4: Répartition géographique des capacités
d’hébergement par filière (source: MTA)
44
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
En ce qui concerne les investisseurs étrangers, il est à noter qu’il y aurait déjà
des intentions d’investissement notamment en villages touristiques :
-
-
Emirates international investment company ‘EIIC’, qui devait réaliser un village
touristique, d’une capacité d’accueil de 732 lits, dans la ZET de Moscarda,
Wilaya de Tlemcen, un deuxième village touristique dans la ZET Messida,
El Tarf, pour une capacité de 2 440 lits, un troisième village touristique dans
la ZET Hennaya, El Taref, pour une capacité de 7 500lits, le quatrième village
touristique à Sahel, Alger, pour une capacité d’hébergement de 460 lits et
un village touristique dans la ZET Ain Chorb, Alger, pour une capacité totale
de 5 985 lits, avec Kuwaitian Invest Group.
Le groupe Sud Investissement Développement, qui devrait réaliser un village
‘Ksar Massine’ à Timimoune, Adrar, pour une capacité d’accueil de 92 lits.
La société Emiratie ‘EMIRAL’, qui devrait réaliser un village touristique ‘Forum
El Djazair’, à Moretti, Alger, pour une capacité d’accueil de 2 004 lits.
La société Emiratie ‘El Qudra’, qui devrait réaliser un village touristique, à Sidi
Fredj, Alger, pour une capacité d’accueil de 360 lits.
45
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3.3. MARCHE DU TOURISME EN ALGERIE
3.3.1 Le Flux Touristique :
L’Algérie enregistrait en moyenne 250 000 visiteurs durant les années 7028, et a connu
une progression remarquable dans les années 80 jusqu’ à atteindre en 1990 le chiffre
de 685 815 visiteurs dont une grande part représentait le tourisme international, et il
est passé de 519 576 de visiteurs en 1995 à 748 537 de visiteurs en 199928.
L’analyse des chiffres du tableau n°5, nous permet de constater une évolution en nette
croissance, continue, très accentuée du flux touristique depuis 2001, en 2010, l’Algérie
a accueilli 2 070 496 touristes dont 654 987 étrangers et 1 415 509 nationaux résidants
à l’étranger, soit une progression de près de 8,32 % par rapport à 2009 pour le total
des arrivées, et de 12,73% pour les étrangers 28.
Cette évolution donne un taux global moyen de croissance 2001/2010 de 9,32%
par an, dont 14,36% pour les étrangers, et 7,64% pour les nationaux résidents à
l’étranger.
Tableau n° 5 : Evaluation des Flux Touristiques Algériens
Année
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
368 662
441 206
478 358
511 000
557 000
655 810
654987
20,87
19,71
8,42
6,82
9.01
17,74
-0.13
865 157
1 001 884
1159224
1230000
1215000
0,44
15,80
15,70
6,1
- 1.2
1443090
1637582
1740000
16,97
13,48
6,25
Etrangers
196 229
Taux de
croissance 11,79
%
Algériens
résidants à 705 187
l’étranger
Taux de
croissances
2,13
%
Flux
global
901446
Taux de
croissance
%
4,09
251 145 304 914
27,99
21,41
736 915 861 373
4,50
16,89
988 000
9,61
1166287
18,04
233 819
5,78
1255696 1415509
3,35
1772000
1911506
1.84
7,87
12.73
2070496
8, 32
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
Tableau n° 6 : Evolution des sorties des algériens à l’étranger.
Année
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Sorties des
algériens
1253901
1416861
1513491
1349113
1500000
1539000
1621877
1757471
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
A la fin 2010, 1 757 471 algériens ont voyagé à l’étranger, soit une progression de
4.82 % par rapport à la même période de l’année 2009.
L’analyse des deux tableaux précédents nous permet de constater que le nombre
d’entrées des touristes a dépassé le nombre de sorties des nationaux. Cette donnée,
fait introduire l’année 2010, parmi les années de référence, dans l’évolution des flux
touristiques en Algérie.
28
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
46
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Tableau n°7 : Evolution du Nombre de Nuitée en Algérie
Année
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Nombre 3748135 4028286 4119630 4306621 4543057 4705637 4905216 5119940 5346543 5645828 5939334
de Nuitée
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
A la fin 2010, il a été enregistré 3 527 977 arrivées et 5 939 334 nuitées dans
l’ensemble des établissements hôteliers à travers le territoire national.
Il est à noter que le nombre de nuitées est plus significatif sur la proportion réel du
tourisme international, puisque la plus grande partie de ces visiteurs comptabilisés est
composée d’algériens résidents à l’étranger, dont la plupart passent leur séjour en
milieu familial et n’entrent pas dans le décompte du nombre de nuitées ; cela explique
la faible proportion entre le nombre de nuitées et le nombre de visiteurs (21.92% des
visiteurs se rendent dans un établissement hôtelier)29.
L’analyse des chiffres figurant sur les tableaux ci-dessus nous permet de soulever
plusieurs aspects importants qui illustrent la fragilité du secteur du tourisme dans notre
pays. La stagnation du nombre de nuitées est d’une part, due à la situation sécuritaire
et d’autre au rapport qualité/prix qui n’a guère évolué et reste non concurrentiel et non
attractif.
Au vue des possibilités liées à la demande nationale et internationale, nous pouvons
avancer que la capacité globale est totalement décalée, et ne répond nullement aux
exigences de qualité de la demande. Cette situation traduit un état critique de l’offre
algérienne, sinon comment expliquer le fait que l’Algérie offre 1 lit pour 10 visiteurs,
que la Tunisie offre 1 lit pour 25 visiteurs et le Maroc offre 1 lit pour 45 visiteurs alors
que le taux d’occupation est complètement à l’inverse avec 11.8% en Algérie, 38.9%
au Maroc et 50% en Tunisie30.
En dernier lieu, nous constatons que le secteur du tourisme est assez loin de rivaliser
avec les marchés internationaux, et d’atteindre leur standard, l’opportunité avait de
promouvoir le tourisme interne tout en espérant qu’il relancera dans le futur, le
tourisme international.
Dans ce cadre, il faut reconnaître nos limites actuelles en matière d’offre touristique de
qualité internationale (du moins en région méditerranéenne). En d’autres termes il faut
reconsidérer l’offre touristique, non seulement en termes de richesses naturelles
seulement mais aussi en termes de capacité d’accueil et de qualité de services.
29
30
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) : Annuaire des Statistiques, Espagne.
47
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3.3.2. Contexte Socio- Economique :
A. Les Recettes du Tourisme en Algérie :
Sur le plan économique le tourisme présente un bilan contrasté et tout aussi
insignifiant, en effet en l’an 2000 il n’a engendré que 40 millions de dollars de recettes
alors que la Tunisie et le Maroc enregistrent respectivement 1.4 milliards et 1.9
milliards de dollars de recettes.
Les chiffres indiqués sur le tableau n°8, démontren t une évolution des recettes mais
qui reste toujours insuffisante.
Tableau n°8 : Evolution de la Balance de Paiement
Année
Recettes du
tourisme récepteur
(106 Dollars)
Dépenses du
tourisme émetteur
(106 Dollars)
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
80
102
100
111
112
178.5
184.3
215.3
218.9
300
330
194
248
255
340.9
370
380.7
376.7
394
470
250
193
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
L’analyse des chiffres figurant sur le tableau n°8 nous permet de soulever une
progression régulière du tourisme émetteur sur la période de 1999 à 2009, ainsi qu’une
évolution réceptrice sur la période de 1999 à 2009.
B. Emploi dans le Tourisme :
Le tourisme est un secteur créateur d’emplois, directs ou indirects, permanents ou
saisonniers. A travers toutes ces possibilités d’emplois, le tourisme participe au
maintien de la vie sociale et économique des régions dans lesquels il est établi,
il constitue une dynamique d’appoint au développement de ces mêmes régions.
Pour le cas de l’Algérie à la fin 2008, 320 000 emplois directs et indirects ont été
recensés, soit un taux de croissance de 56,5% par rapport à 2007(204 400 emplois)31.
Il faut signaler ici que relativement à la capacité d’hébergement, le rapport (ratio)
emploi/nombre de lits est un indicateur de la performance de gestion du secteur
touristique.
Nous citons à titre d’exemple :
La France comme premier pays touristique à l’échelle mondiale, avec prés de
2 millions d’emplois pour une capacité de globale de 18.5 millions de lits touristiques,
soit un rapport de 1 emploi pour 9.25 lits.
La Tunisie avec près de 79 000 emplois (salariés) sur une capacité de 179 000 lits,
soit un emploi pour 2.26 lits.
Et enfin l’Algérie avec 320 000 emplois (en 2008) pour une capacité de 84 000 lits,
soit un rapport de 2.3 emplois pour un seul lit31.
31
Source Ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
48
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Donc, on note l’écart important entre la France et la Tunisie, et en suite l’écart encore
plus important entre la Tunisie et l’Algérie. Cela nous permet de conclure que
la gestion de l’emploi est en soi même un paramètre à prendre en considération pour
atteindre un haut niveau de rentabilité et de performance économique.
Pour terminer nous devons signaler que la situation actuelle est caractérisée par
une certaine indifférence pour les métiers du tourisme. Aux yeux des jeunes, l’emploi
touristique est précaire et peu valorisant, ils ont sans doute raison en référence à
certains hôteliers qui accordent peu d’intérêt à leur personnel et encore moins à
la qualité de service qu’ils sont censés offrir. Ce problème récurrent pose la question
de savoir comment devra-t-on accompagner la stratégie de développement du
tourisme par des actions en faveur de l’emploi. Aussi il devient urgent de :
- Restaurer le droit des employés du secteur privé : assurance sociale, congé,
etc. ;
- Instaurer un statut de l’emploi touristique : classification qualification des emplois
- Restaurer une formation adaptée aux exigences du marché et élever le niveau de
qualification ;
- Reconnaître et promouvoir l’emploi touristique saisonnier.
Donc, en somme il faut entreprendre des réformes sur l’emploi et améliorer
les conditions de travail pour arriver à éliminer la précarité de l’emploi touristique.
*
49
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3.4. CONCLUSION :
Le tourisme et particulièrement l’hôtellerie, se trouvent plongé dans un marasme total. Ils
ont subi les affres de la libération incontrôlée de la fonction touristique et hôtelière. Ceci
dit la vocation internationale tant espérée est loin d’être assurée tant que le tourisme
ne sera pas géré par de vrais professionnels qui peuvent assurer une gestion efficiente
où la rentabilité économique doit constituer la toile de fond d’une prestation de qualité,
dont le contexte sociopolitique en Algérie et le faible rapport qualité/prix de l’offre
algérienne ont fait chuter d’une manière conséquente les arrivés internationales.
Par ailleurs, il faut noter que certains facteurs socioculturels apparus ces dernières
années aggravent la situation du secteur par le fait d’une dégénérescence sociale due
à l’insécurité, la délinquance, l’instabilité de l’emploi et l’inflation.
Par rapport à cela, il faut d’un coté assainir la situation sociale et sécuritaire avant
d’entamer toute action de promotion du tourisme, et de l’autre côté, toute approche du
développement touristique devra se faire en prenant en considération la spécificité
socioculturelle algérienne, ainsi que les traditions et cultures des populations locales
les plus concernées.
Il est donc nécessaire que le processus de développement touristique doit
s’accompagner par une évolution culturelle et surtout par l’émergence d’une culture du
tourisme chez les nationaux. Quand à l’offre touristique, il faut adopter différentes
configurations pour répondre à toutes les demandes, quelle qu’en soit sa nature,
nationale ou internationale. La réinsertion de ce secteur n’à d’effet que si elle est
perçue dans un contexte de croissance économique et sociale globale qui obéit à
une stratégie de développement à moyen et long terme.
Nous allons voir maintenant dans le prochain sous chapitre à travers quelle politique
touristique compte l’Algérie répondre aux exigences préétablies du tourisme national
et international?
50
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
4.
POLITIQUE ET STRATEGIE ADOPTEES POUR
UN DEVELOPPEMENT DURABLE DU TOURISME :
4.1. INTRODUCTION:
En quarante ans d’existence, le tourisme en Algérie éprouve d’énormes difficultés pour
se structurer. Il tarde à émerger à cause des conditions historiques ayant caractérisé
les politiques suivies pour son développement.
Comparativement à plusieurs pays limitrophes et ceux du bassin méditerranéen,
l’Algérie est restée à la marge d’une croissance continue du secteurs du tourisme,
faute de l’adoption et la mise en œuvre d’une politique volontariste et d’envergure
ouvrant le champs à l’investissement dans les infrastructures touristiques et ce l’instar
de qui avait réalisé dans les années 60 et 70, une période considérée comme
glorieuse pour un secteur en réelle progression, ayant marqué les temps de
ses empreintes aussi bien techniques que culturelles.
L’image actuelle du tourisme dans notre pays, est celle d’un tourisme éphémère sans
grand intérêt ni pour l’économie nationale ni pour l’évolution de la société algérienne.
Cet état de fait est atypique si l’on considère les atouts dont elle dispose et qui font
du tourisme en Algérie un secteur fortement prometteur pour tous investisseurs.
Attentive aux expériences des pays voisins et à ceux considérés comme ayant
enregistré des succès en matière d’activités touristiques, s’inspirant de leurs réussites
mais aussi de leurs déconvenues, l’Algérie entend donner au secteur du tourisme
une dimension à la mesure de ses potentialités et de ses atouts. Il s’agit désormais
de développer la montée en puissance du tourisme national et de l’insérer dans
les circuits commerciaux du tourisme mondial grâce à l’émergence de la destination
Algérie comme destination touristique de référence au plan international.
La construction d’une destination nationale labellisée requiert la définition
d’une démarche organisée et durable permettant de doter l’activité touristique de
la lisibilité et de la visibilité nécessaires à la consécration d’une économie touristique
alternative aux ressources tarissables et non renouvelables que sont
les hydrocarbures.
C’est en tenant compte des promesses de ce secteur et des larges besoins en
infrastructures touristiques d’une part, et de la nécessité de faire jouer au secteur du
tourisme son rôle dans l’effort du développement national, qu’une stratégie de
développement a été élaborée et adoptée en 2008 par le gouvernement, en la forme
d’un Schéma Directeur de Développement du Tourisme (SDAT) sur le long terme et
plus précisément à l’horizon 2030.
Cette stratégie est devenue d’autant plus nécessaire et urgente, en considérant le
secteur du tourisme comme un secteur alternatif à celui des hydrocarbures à
ressources tarissables.
L’adoption d’une stratégie de développement du secteur du tourisme est venu
s’intégrer dans le mouvement d’ensemble, animé par les différents secteurs
économiques et sociaux, et dont le développement a été façonné également par
des schémas directeurs (sectoriels), tel que consacré par le Schéma Nationale
51
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
d’Aménagement du Territoire (SNAT), prévu par la loi 02-01 du 12 décembre 2001
relative à l’aménagement du territoire et du développement durable et constitue
l’expression de la stratégie nationale du développement durable du territoire.
Dans ce cadre, nous commençons d’abord par citer les onze faiblesses du tourisme
algérien qui ont été identifiées par les experts du secteur, avant de décrire et de
donner les objectifs de cette nouvelle politique traduite par le SDAT 2030.
4.2. ONZE FAIBLESSES DU TOURISME ALGERIEN:
Le produit touristique national demeure remarquable par des atouts indéniables mais
insuffisants pour le développement touristique du pays. Onze faiblesses ont été
recensées et confortées par les visites d’imprégnation effectuées sur le terrain par
les cadres et spécialistes du secteur, elles ont trait à :
Une absence de lisibilité des produits du tourisme algérien,
Un hébergement et une hôtellerie très insuffisants et de mauvaise qualité,
Un manque de maîtrise de nouvelles techniques de prospection du marché
par les voyagistes,
- Un manque de qualification et de performance des personnels,
- Une faible qualité du produit et des prestations du tourisme algérien,
- Une faible pénétration des technologies de l’information et de
la communication dans le tourisme,
- Un mode de transport et d’accessibilité de faible qualité,
- Des banques et des services financiers inadaptés au tourisme moderne,
- Une sécurité sanitaire et alimentaire insuffisante,
- Une gouvernance, une organisation et une culture inadaptées au tourisme
moderne,
- Un grand déficit du marketing de l’image et de la destination Algérie.
Il faut ajouter à ces faiblesses l’obsolescence des infrastructures d’hébergement et
des équipements. En matière d’organisation touristique et de marketing, la principale
faiblesse se résume :
- Dans la lente évolution de l’organisation institutionnelle en débit
des améliorations apportées,
- Dans un mode de gestion inadapté au tourisme moderne : ce mode est plus
formaliste que professionnel, il résulte d’une très faible communication interne
et d’une insuffisance de coopération entre les structures en charge du fait
touristique.
-
4. 3. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE :
La prise de conscience nationale de l’enjeu du développement touristique en tant que
vecteur de développement économique et social a imposé la nécessité de se doter
d’un cadre stratégique de référence et d’une vision à l’horizon 2030, appuyée sur
des objectifs contenus dans le nouveau cadre de renouveau du tourisme algérien,
le Schéma Directeur d’Aménagement Touristique, « le SDAT 2030».
En effet, le SDAT 2030 est un instrument qui traduit la volonté de l’Etat de valoriser
le potentiel naturel, culturel et historique du pays et de le mettre au service, de la mise
52
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
en tourisme de l’Algérie afin de la hisser au rang de destination d’excellence dans
la région méditerranéenne. Il donne de ce fait pour l’ensemble du pays ainsi que pour
chacune de partie du territoire national, les orientations stratégiques d’aménagement
touristique dans le cadre d’un développement durable.
Le SDAT a établi un diagnostic sans complaisance du secteur du tourisme en Algérie,
avec ses acquis et ses problèmes. Il a été établi à partir des analyses documentaires,
des informations transmises par les partenaires, et des échanges intervenus lors des
assisses régionales:
-
Dans une première partie, les données clés du tourisme sont rappelées à
la fois sous l’angle des enjeux d’aménagement et d’environnement,
des caractéristiques de la fréquentation touristique, et de l’impact socioéconomique du tourisme sur les autres secteurs d’activités.
-
La deuxième partie présente les différentes composantes de l’offre, en
hébergement, produits touristiques, …….
-
La troisième partie dresse le bilan des politiques touristiques au niveau de la
promotion et de la commercialisation du produit, de la formation, de l’aide
aux entreprises, du financement des projets publics, et de l’organisation
territoriale.
En effet, le SDAT 2030 s’est fixé cinq objectifs :
-
Promouvoir une économie alternative et de substitution aux hydrocarbures
épuisables à la fin de siècle,
-
Promouvoir la croissance par des effets dynamisant sur
équilibres et ses effets d’entrainement des autres secteurs,
-
Combiner durablement la promotion du tourisme et la protection de
l’environnement dans le cadre du développement durable,
-
Promouvoir le patrimoine naturel, historique, culturel et cultuel,
-
Valoriser l’image de l’Algérie partout dans le monde.
les grands
Ce nouveau positionnement du tourisme algérien à travers le Schéma SDAT, s’appuie sur
cinq (5) dynamiques :
-
La valorisation de la destination Algérie pour accroître l’attractivité et la
compétitivité,
-
Le développement des pôles et villages touristiques d’excellence par la
rationalisation de l’investissement : 7pôles (Nord-Est, Nord-Centre, NordOuest, Sud-Est, Sud-Ouest, Tassili-N’adjer, Ahagar)
-
Le déploiement d’un plan qualité tourisme pour le développement de la
qualité de l’offre touristique nationale intégrant la formation et l’éducation à
l’excellence et aux Technologies de l’Information et de la Communication en
cohérence avec l’évolution du produit touristique dans le monde,
53
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
-
La promotion de la transversalité et de la cohérence dans l’action par
l’articulation de la chaîne touristique et la mise en place d’un partenariat
public-privé,
-
La définition et la mise d’un plan du financement opérationnel pour soutenir
les activités touristiques et les promoteurs - développeurs et attirer les
grands investisseurs nationaux et internationaux.
Le SDAT 2030 donc, est l’acte par lequel l’Etat Algérien affiche pour tous les acteurs,
pour tous les secteurs, pour toutes les régions, son projet touristique territorial à
l’horizon 2030. Que se soit en terme d’objectifs, physiques(nombres de touristes,
nombres de lits, contribution ai PIB, recettes, emplois, formations….) ou monétaires
(balance devises, investissements publics.…), et au-delà des aspirations à contenu
essentiellement économique, l’Etat Algérien réaffirme à travers le SDAT 2030, sa
volonté non seulement, de valoriser et de pérenniser notre capital touristique, culturel
et historique, d’améliorer le cadre de vie, mais aussi de protéger et de préserver
l’environnement dans le cadre du développement durable.
4.4. MISE EN ROUTE DU (SDAT 2030) :
La nouvelle stratégie de développement du tourisme vise à jeter les fondements
nécessaires à l’émergence de la Destination Algérie, une destination touristique
originale et compétitive, capable de positionner durablement notre pays au niveau
des marchés internationaux des voyages d’une part et de satisfaire les besoins
des nationaux en vacances, loisirs et détentes d’autre part. Cet objectif
de positionnement du tourisme découle d’une démarche méthodologique reposant sur
un état exhaustif des lieux tant quantitatif que qualitatif , mettant en relief aussi bien
nos importantes et diverses potentialités naturelles, historiques et culturelles que
nos handicapes en matière d’infrastructures d’hébergement , de qualité de services et
de prestations, de qualification des ressources humaines, de cherté des prestations
relativement à la concurrence internationale, d’absence de communication et d’outils
modernes de promotion touristique, enfin et surtout de non implication du citoyen
algérien dans le déclenchement de comportements favorables au développement
du tourisme.
Cette stratégie permettra la transformation progressive du gisement touristique
existant, en une offre touristique portant le label de l’Excellence et de l’originalité et
fondée sur l’authenticité et la durabilité des ressources. Son élaboration part avant
tout des attentes du marché et des clientèles tant nationales qu’internationales ce qui
a permis la définition d’un nouveau concept du tourisme algérien et de
son positionnement offensif sur le segment méditerranéen avec le tourisme de littoral
ou balnéaire, en s’étendant aussi bien au tourisme de ville ou d’affaires, au tourisme
saharien, au tourisme de soins et de santé, au tourisme culturel et cultuel ou
événementiel qu’au tourisme de niche.
En effet, la mise en route de cette stratégie, s’appuiera sur une approche systémique,
qui intègre l’ensemble des facteurs concourant à un aménagement touristique
cohérent, ce qui requiert la mise en place au niveau national d’organes de pilotage
54
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
regroupant les principaux acteurs et partenaires publics et privés et de bureaux
de management de dimension internationale en tant qu’organe de médiation, a fin de
faire du tourisme un des leviers du développement. Il appartient à chacun des
opérateurs et à chaque citoyen de se considérer comme un acteur touristique afin de
gagner le pari à la hauteur des ambitions légitimes du pays, chacun doit s’atteler à
la consécration de la
culture d’une nouvelle politique touristique participant
à une meilleure exploitation des potentialités du produit touristique national.
Autrement dit, la conjugaison des efforts de tous est un gage de réussite de
la concrétisation
de ce
projet ambitieux à même d’impulser durablement
le développement du tourisme
pour faire de l’Algérie un nouvel entrant et
une destination nationale et internationale privilégiée, la réponse gagnante ne peut
venir que de :
-
La qualité : garantie des prestations.
Un accueil soigné.
Une présentation visible tant sur le marché intérieur qu’a l’extérieur.
La diversité des nouvelles filières et des nouvelles niches des produits.
La sécurité : des biens et des personnes, alimentaire et sanitaire.
55
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
5. CONCLUSION
Aujourd’hui, la volonté politique, les atouts et la stratégie sont là, seule l’inaction serait
condamnable. Nous rappelons que les propositions de promotion du tourisme en
Algérie doivent obéir au souci de protection et de préservation de la nature en plus
du caractère socio-économique qu’elles procurent, elles doivent renforcer les
conditions d’accueil des touristes, ainsi qu’améliorer et diversifier le produit touristique,
dans le cadre d’une politique en faveur d’un développement durable, c'est-à-dire,
des aspects ambiants, de la tutelle de conservation des ressources sans excéder à
la capacité de charge des écosystèmes naturels , de la conservation des espèces
animales et végétales, de la promotion sociale, économique et culturelle de
la population locale car l’espace touristique est un gage de réussite, qui n’est pas
seulement la résurgence d’un facteur économique dont la condition de réussite est
extrêmement liée aux conditions de son utilisation que ce soit à l’échelle régionale ou
à l’échelle du site. Dans ce sens le préalable étant de ne pas gaspiller les sites, de ne
pas uniformiser par exemple les espaces littoraux par un rideau urbain et de donner
une chance a l’arrière pays afin qu’il intègre l’organisation générale de l’espace
touristique. Ceci signifie qu’il faut penser le tourisme de notre pays autrement qu’avec
des équipements standards, en améliorant vraiment la fonction d’accueil et en
aménageant l’espace dans ce qu’il a d’unique et sans le banaliser dont
un développement du tourisme mal planifié pourrait détruire sa beauté. C’est- à - dire,
il faut laisser à l’espace, ce qui fait son identité et sa qualité naturelle et à la société qui
le gère et l’entretien la plénitude de son destin, elle a le droit à l’épanouissement au
même titre que les touristes et les vacanciers.
En dernier lieu, nous rappelons que le tourisme durable constitue le nouveau moteur
de la croissance et un des éléments clé de la politique nationale d’aménagement
du territoire par les emplois et les revenus qu’il génère. Il est l’un des premiers
facteurs structurants des espaces à vocation récréative, de sports et de loisirs, il est
aussi le vecteur de sensibilisation et de diffusion pédagogique des principes liés à
l’environnement, il contribue au développement dans une logique de préservation des
ressources territoriales et s’oppose à toute forme d’exploitation pouvant constituer une
menace pour l’équilibre des écosystèmes. Autrement dit, La mise en œuvre
du développement durable dans le domaine du tourisme vise à conforter ses bienfaits
sociaux (à travers la découverte d'autres cultures, la pratique d'activités de loisirs, ...)
et économiques (maintien et développement des emplois, création de richesses pour
les territoires réceptifs, ...), tout en s'efforçant de réduire, voire neutraliser,
les nuisances environnementales qu'il peut occasionner et parvenir à une utilisation
économe des ressources, notamment des plus rares. A ce titre, nous proposons pour
avoir un développement durable du tourisme de :
-
Augmenter la capacité d’hébergement, tout en fixant les limites de
l’aménagement et du développement et les capacités de charges territoriales et
écologiques,
-
Veiller à l’aménagement en profondeur surtout dans les espaces littoraux,
-
Veiller au caractère véritablement intégré des aménagements.
56
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
DEUXIEME PARTIE
ETUDE DE CAS : WILAYA DE JIJEL
57
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
CHAPITRE I :
1.
CONSTAT ET ANALYSE
INTRODUCTION
La wilaya de JIJEL qui constitue
la région d’étude du présent
travail de recherche est une ville
côtière,
ville
de
tourisme,
d’affaires et de développement
économique, qui est cependant
mal exploitée et non encore
orientée vers le développement
durable.
Elle est située au nord-est du
pays et distante d’environ 350 Km
de la capitale Alger, 96 Km de
Bejaia et 146 Km de Constantine.
Elle est à 30 mn de vol d’Alger, à
1 heure de vol de Naples (Italie),
à 1 heure de vol de Barcelone et
1 heure de vol de Marseille.
Jijel est limitée au nord par la mer
méditerranéenne, à l’est par
la wilaya de Skikda, à l’ouest par la
wilaya de Bejaia et au sud par la
wilaya
de
Mila
et
Sétif.
Administrativement,
elle
est
composée de 11 Daïra et 28
communes dont neuf côtières.
Carte n°5: Situation de la Wilaya de Jijel
(source: Encyclopédie, Microsoft, Encadra, 2003)
N
Elle est comprise entre les
méridiens 5° 25 et 6° 30 est de
Greenwich et entre les parallèles
36°10 et 36°50 hémisphère nord.
Elle appartient au domaine oriental
nord atlasique, et elle fait partie de
Carte n°6: Découpage administratif de la Wilaya de Jijel
l’impressionnante
chaîne
des
(source: Encyclopédie, Microsoft, Encadra, 2003)
Babors dans la Petite Kabylie,
58
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Elle s’étend sur une côte de 120 Km et couvre une superficie de 2 398 Km2, dont la
zone montagneuse constitue l’essentiel du territoire de la wilaya, soit 80% de sa
superficie totale. Malgré la présence d’un relief montagneux accidenté à l’origine de la
difficile accessibilité de la région, Jijel est forte de sa situation géographique au nord du
pays, jouit d’une position stratégique, à travers un réseau fort d’infrastructures
multiformes et complémentaires (port, aéroport, liaisons routières transversales et
pénétrantes) :
Elle est riche d’un réseau routier relativement dense et bien structuré, estimé à
223,8 Km de route nationale et 373,6 Km de chemin de wilaya.
-
La RN 43 qui traverse la zone dans sa partie littorale, constitue le support
pour le développement économique et la promotion touristique de la wilaya,
cet axe est le principal organisateur de tout le flux.
- La RN 77 qui traverse perpendiculairement la wilaya de Jijel, constitue un axe
structurant de développement économique et de désenclavement pour la
wilaya.
La liaison aérienne avec notre wilaya se fait à partir de l’aéroport Ferhat Abbés de
Taher, situé à 15 km de la ville de Jijel. Cet aéroport offre toutes les commodités pour
un transport aérien performant, assurant des liaisons long courrier, que ce soit dans un
cadre national ou international , ayant une capacité de 200.000 voyageurs/an et une
piste principale de 2.400x45 M2.
La liaison maritime avec la wilaya se fait essentiellement par le port de Djen Djen qui
répond aux nouvelles techniques du transport maritime, ayant une capacité de 4,4
millions de tonnes/an qui le classe au premier rang à l’échelle de l’Afrique.
La ligne de chemin de fer reliant Jijel au réseau ferroviaire national est riche d’une
longueur de 137Km et de 05 Gares.
La wilaya dispose de 04 gares routières, dont la gare intermodale permet la liaison du
chef-lieu de wilaya avec les destinations Est, elle accueille quotidiennement environ
370 moyens de transport engendrant de flux de transport avoisinant 1.000.000
voyageurs/an.
59
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Carte n°7 : Cart e d’accessibilité de la wilaya de JIJEL. (Source : ANDT)
60
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
2.
EVOLUTION HISTORIQUE DE LA REGION :
Jijel a été le carrefour de plusieurs civilisations dont les traces se trouvent ici et là sur
son territoire. L'histoire de la région est très mouvementée et riche en événements, à
commencer par :
• Occupation Phénicienne (10ème siècle AV JC) :
Les Phéniciens fondèrent la ville et lui offrent un port.
• Occupation Romaine (75ans AV JC) :
Les Romains envahirent IGILGILI et s’emparèrent de son port, ensuite ils dotent la ville
de :
- Rempart, pour la sécurité.
- Des portes ; pour mieux la contrôler.
• Occupation Byzantine (533ans AP JC) :
Les Byzantins ont été le prolongement de l’occupation Romains, et ils ont élargi et
fortifié la ville vers le sud, ils dotèrent la ville de nouvelles murailles et des tourelles.
• Civilisation Musulmane (720ans AR JC) :
D’après l’historien IBN KHALDOUN 32, en 720 l’armée musulmane (les kharighites) fait
sa révolte et déménage de KAIROUAN, vers une petite ville paisible au nord de
l’Afrique ,Gigel (Jijel), où les KOUTAMISTE 33 leurs prêtaient alliance. Ensemble, ils
fondèrent la base de la dynastie des FATIMIDES, au nord Africain.
A cette période il y a eu :
- La conservation du rempart romain/byzantin.
- L’apparition de quelques édifices de culte, mosquées et palais.
• Occupation Normande (1143- 1283) :
Après le retour des Fatimides vers l’Egypte, la région s’affaiblit et se voit occupée et
dominée par les Normands34 qui détruisent et transforment tous les édifices de cultes.
• Occupation Génoise (1283- 1512) :
Les Génois35occupèrent la ville en 1283, ce qui renforce la présence chrétienne dans
la région, et il y a eu la reconversion des mosquées en églises.
• Occupation Turque (1512- 1830) :
Les Turcs marquent leur présence avec l’intervention des deux frères turcs ; AROUDJ
et KHEIREDDINE BARBAROUS, pour libérer Jijel et chasser les Génois et pour la
protéger aussi des pirates Espagnols. Les Turcs développèrent la ville :
- Ils la dotent d’un grand port sur les traces de l’ancien.
- Restaurent la ville, favorisent l’échange et la rencontre avec le système :
places, marchés et port.
32
Historien Arabe.
Koutama : une tribu qui occupait la région de Jijel en 720 AV J-C.
34
Originaires du sud de la France.
35
Originaires d’Italie.
33
61
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
• Occupation Française (1839- 1962)
L’occupation des Français se traduit par l’occupation des points les plus stratégiques :
- Le port de la ville d’où l’implantation du fort DUQUESNES.
- La crête d’où l’implantation du fort SAINT- FERDINARD.
- Le camp des chevaliers d’où l’implantation du fort ST- EUGEUNE.
Après le violent tremblement de terre de 1856 DJILDJILI est réduite en miettes,
et une nouvelle histoire commence en 1861-1885 :
- Formation et extension de la ville hors de la presqu’île.
- Reconstruction de la citadelle, et sa transformation en caserne militaire.
La reconstruction du port en 1885, sur les traces de l’ancien, ainsi fut construit aussi le
marché couvert, le palais de justice, l’hôpital militaire, la mairie et l’église
• Période après l’indépendance (1970- 1990) :
La période des années 70 coïncide avec la promotion de la ville au rang du chef lieu
de la wilaya en 1984 :
- Densifications des anciens quartiers.
- Apparition des nouveaux quartiers.
- Apparition des Z.H.U.N.
• A partir de 1990.
La croissance urbaine de la ville s’est accentuée sur le plateau AYOUF, qui est devenu
un pôle. La croissance de la ville de Jijel a suivi un mode polaire répandant au schéma
de la tache d’huile, et pour des raisons géographique, un nouveau mode est apparut :
du polaire au linéaire le long de la R.N 43.
62
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3. GEOGRAPHIE ET ENVIRONNEMENT NATUREL :
Si le territoire de la wilaya de JIJEL est le cadre général du présent travail, l’espace
touristique et environnemental représente son objet principal. Dans ce cas précis, cela
nous impose une lecture détaillée et une analyse orientée dans le sens esthétique et
paysager et la perception physique et mentale de cet espace qui devient le corollaire
de notre analyse.
C’est sur cette base que nous nous efforcerons de mettre en évidence l’aspect
paysager et la valeur environnementale de la région. L’interaction des facteurs
humains (qui seront traités par la suite) et leur implication sur l’espace naturel nous
permettra d’appréhender les problèmes de dysfonctionnement de cet espace, et de
cibler les différents impacts du tourisme sur l’environnement.
Jijel est constituée essentiellement d’une zone montagneuse, qui recouvre 4/5 du
territoire de la région, elle possède un ensemble de reliefs continus très variés,
un grand plan incliné depuis le littoral au nord jusqu’au sud, à la crête qui domine le
versant nord de l’oued Djen-djen, cette crête culminant à 1543 m est séparée de la
chaîne de Koutama par le seuil de Texena, elle est formée essentiellement de grés et
d’argile. Arqué, ce relief dans sa partie centrale est dominé par l’existence de la plaine
Jijel – Taher. Bien que l’altitude moyenne soit de 600 à 1000 m, on retrouve des
sommets qui dépassent 1800 m pour culminer à 2004 m au Djebel Babors à
la frontière avec la wilaya de Bejaia. Les traits les plus importants du relief de la
montagne de Jijel sont dus à une succession de périodes d’activités tectoniques, le
séisme le plus violent enregistré dans la région de Jijel a eu lieu en 1856 qui détruit le
site de la citadelle « ancienne ville ». De ce fait l’application des normes parasismiques
s’avère nécessaire pour d’éventuelles constructions sur le site.
L’importance de la pluviométrie dans la wilaya de Jijel a permis l’existence d’un réseau
hydrographique dense sur le relief montagneux de la région. Les potentialités en eau
reconnues pour l’année 2001 sont de 704 millions m3 dont 74 millions m3 sous
terraines.
Les infrastructures hydrauliques de la wilaya sont constituées de : 03 barrages d’une
capacité globale de 139 millions m3, 29 retenues collinaires d’une capacité globale de
3 millions m3, 60 forages exploités d’un débit de l’ordre de 2058 litres/s et 189
châteaux d’eau et réservoirs d’une capacité de 93.182 m3. La longueur du réseau d’eau
potable est de 868 665 m/l représentant un taux de raccordement de l’ordre de 67%, et
la dotation moyenne à l’échelle de la wilaya est de 117 litres/hab/jour.
Jijel possède un climat typiquement méditerranéen, doux : pluvieux et froid en hiver,
chaud et sec en été. Elle est très sollicitée par les précipitations des pluies, elle est
l’une des plus arrosées en Algérie, avec une pluviométrie moyenne annuelle qui varie
entre 800 et 1200mm/ an. La moyenne annuelle de température de la région s’établit
autour de 18,2°c, elle varie entre 11°c en hiver, 2 6°c en été, avec deux valeurs
moyennes : 30°c maximale, 08°c minimale.
Jijel est sollicitée par deux vents qui dominent dans cette région : les premiers sont
plus fréquents pendant la saison balnéaire sont ceux de l’est et qui s’étalent avec une
période moyenne de 78j/an de juin au septembre. Ces vents sont de faible intensité et
63
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
donc peu nuisibles à l’activité touristique. Le deuxième type est les vents dominants
d’ouest, leur fréquence est de 116J/an, répartis essentiellement durant la mauvaise
saison entre octobre et avril. Autre vent peu fréquent ; le sirocco, vent du désert du sud
qui souffle en moyenne 50 jours/an.
64
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Carte n°8: Carte hydrologique de la wilaya de Jijel (source : ANDI)
65
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
4.
ASPECT DEMOGRAPHIQUE :
Selon les dernières statistiques de l’année 2008, la population totale de la wilaya de
Jijel est de 632.621 habitants représentant une densité moyenne de 265 ha/Km²,
le taux moyen de croissance naturelle est de 1,2% par an et le taux d’urbanisation
dépasse les 48%.(ci-joint tableau de l’évolution démographique).
La population de la wilaya de Jijel se caractérise par une extrême jeunesse puisque
45,5% à moins 20 ans et les moins de 30 ans représentent 67,45% du volume totale.
Cette population se concentre dans sa majorité au niveau des communes du littoral,
celle-ci est due à une forte dispersion de la population des communes montagneuses
en raison des forêts, contraintes imposées par le milieu physique.
Tableau n°09 : Evolution Démographique de Jijel
Désignation
Population
Population
Population
de la zone
en 2000
en 2008
Prévision 2010
Total
602.400
632.621
765.334
Taux
d’accroissement
1,013 %
(Source DPAT - Service Statistiques)
La situation de l’emploi est assez critique et n’échappe pas à la situation sociale et
économique qui caractérise le pays tout entier, en effet, nous en citons que sur une
population active de l’ordre de 164.457, il en ressort l’existence d’une population en
chômage de l’ordre 61.709 soit un taux de chômage de l’ordre de 37,5 %.
Du point de vue migration, la wilaya de Jijel est caractérisée par un important flux
migratoire vers les wilayas limitrophes et la Capitale. Selon les données (RGPH 1998),
il en ressort que la population résidante dans la wilaya entre 1987 et 1998 est passée
de 432.606 à 413.480 résidants induisant un solde migratoire de 19.126 résidants,
représentant 6,6% de la population résidante36. Ceci est dû à la situation géographique
enclavée de la wilaya constituée essentiellement d’une zone montagneuse, ainsi que
l’absence d’une politique d’industrialisation, obligeant la population à chercher de
l’emploi en dehors de la wilaya de Jijel.
36
Source Direction de Planification et d’Aménagement du Territoire (DPAT) - Jijel (Service
Statistiques)
66
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
5. POTENTIALITES ET ATOUTS ECONOMIQUES :
La wilaya de Jijel n’a pas connu de développement économique avant les années 80,
et malgré la réalisation de plusieurs infrastructures lourdes de grandes envergures,
durant les trente dernières années, la wilaya de Jijel ne connaît pas encore
un développement économique réel.
5.1. ACTIVITES LIEES A LA TERRE :
5.1.1. L’agriculture :
Du point de vue du potentiel agricole, la région se caractérise par la faiblesse de ses
ressources en sols cultivables notamment dans les espaces montagneux. La zone
montagneuse se caractérise par des problèmes d’érosion, ses pentes sévères,
l’importance du
couvert forestier et l’enclavement par rapport aux voies de
communication. L’activité en cette zone fait partie d’une économie assez fragile.
Les sols cultivables de la wilaya sont situés dans les plaines littorales (El-Aouana,
Oued-Zhor, Oued-El-Kebir, Oued-Enil), et couvrent une superficie totale de
98.860 ha37. L’agriculture dans cette zone est caractérisée par des systèmes agro
économiques qui varient selon le mode de production, selon la relation entre main
d’œuvre et investissement (agriculture intensive, semi intensive, extensive, irriguée ou
en pluvial) et selon les zones physiques. Les problèmes liés aux moyens techniques
et à la main d’œuvre non qualifiée ont longtemps freiné le développement de ce
secteur.
5.1.2. La forêt :
Le secteur forestier occupe près de 48% du territoire de la wilaya de Jijel, confiné
essentiellement sur les versants nord du chêne côtier. Ces massifs forestiers sont
constitués essentiellement de chêne liège (soit 38% de la superficie forestière), ce qui
lui relègue une place importante dans la production nationale et qui a fait l’objet d’un
enjeu politico économique majeur dans l’histoire de la ville et son arrière pays.
En outre, les conditions climatique de la région de Jijel offrent de réelles opportunités
pour réhabiliter les essences à feuillus, qui fournissent l’essentiel de la production
forestière. En plus du chêne liège, espèce dominante, d’autre espèce peuplent le
territoire du littoral Jijélien notamment le chêne zen, le pin maritime, le merisier, le
peuplier blanc, l’olivier, le noyer, le châtaignier, et la bruyère arborescente.
5.1.3. L’élevage :
L’élevage bovin et ovin était très développé, néanmoins cette activité s’est
considérablement rétrécit pendant la dernière décennie en raison des conditions
sécuritaires défavorables qui ont prévalut dans la région. Le plan d’aménagement de
Wilaya (PAW) prévoit le développement de l’élevage de bovins laitiers modernes.
37
Source : Direction de Planification et d’Aménagement du Territoire (DPAT) - Jijel.
67
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
5.1.4. Le commerce :
L’activité commerciale se concentre principalement au niveau de Jijel, Taher et El Milia
et emploi environ 60% de la population active.
5.1.5. L’industrie :
Le secteur de l’industrie se limite dans la région de Jijel à quelque unités de
transformations (transformation de liège, de produits de mer actuellement à l’arrêt,
ECOTEX/ chemiserie, unité de construction navale, unité d’aggloméré et produits
d’étanchéité). Ce secteur ne contribue que faiblement au développement de la région
malgré que les conditions nécessaires à son essor et à son expansion (infrastructures,
énergie, eau, matière première…..). Globalement, la région enregistre un faible
dynamisme en matière d’investissement privés (tous secteurs confondus). Les
principales contraintes au développement industriel sont dues principalement à
l’absence d’une politique d’industrialisation cohérente et intégrante l’ensemble de
l’espace de la région est susceptible de rentabiliser les grands équipements et
infrastructures nouvellement réalisées.
5.2. ACTIVITES LIEES A LA MER :
5.2.1. La pêche :
De part sa façade maritime sur prés de 120Km de côte, sa superficie maritime de
6510Km², la présence des deux ports de pêche opérationnelles (Port de Jijel et port de
Ziama) et une disponibilité de moyens de production (flottille de pêche, population de
marins pêcheurs), la wilaya de Jijel confirme sa vocation en matière de pêche.
Cependant, la production actuelle évaluée à environ 4500 Tonnes/an, reste en deçà du
potentiel halieutique, estimé à environ 7000 tonnes/an qui pourra être atteint avec le
projet des nouveaux ports de pêches dans le cadre du schéma directeur des
infrastructures de base à l’horizon 2020 qui prévoit la réalisation de :
- Port de pêche et plaisance El-Aouana
- Port de Pêche Sidi Abdelaziz
- Port de pêche Beni Belaid
- Port de pêche Oued Zhor
-
Phase étude.
Projeté.
Projeté.
Phase étude.
En outre, la zone offre de larges possibilités pour le développement de l’aquaculture
dans les zones de Jijel, El-Aouana, Ziama et du barrage Erraguène.
L’activité portuaire :
Le port de Jijel –autrefois abri naturel pour les phéniciens- a été aménagé durant
l’occupation française pour devenir un port de commerce et de pêche. Avec la
construction du port de Djen Djen qui permet l’accostage de grands navires, étant
le seul port à l’échelle nationale apte à recevoir des navires de 150000 t, l’activité du
port de la ville s’est considérablement rétrécit pour s’anéantir, ainsi le port devient
domaine militaire, tandis que la rade longeant le fort de Duquesne fut aménagée en
port de pêche.
68
LITTORAL JIJELIEN ENTRE IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Carte n°9: Carte des potentialités touristiques de la wilaya de Jijel (source (ANDT)
69
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
6. LES POTENTIALITES TOURISTIQUES :
6.1 POTENTIALITES NATURELLES :
Nous rappelons que les richesses paysagères de la wilaya sont incomparables et sans
équivalent à l’échelle national, elle compte parmi les plus beaux paysages du bassin
méditerranéen. Cette richesse s’explique par la diversité des éléments naturels (mer,
dunes, lacs, forêts, plaines et montagnes) qui donnent à la région son plus bel atout :
Une grande variété de paysages et d’écosystèmes qui sont encore enrichis par
la variété de la faune et de la flore, qui caractérise les régions chaudes du bassin
méditerranéen.
Ceci dit, le parcours du territoire de la wilaya constitue, à lui seul, une sorte de
découverte touristique, puisqu’il nous a permis de recenser beaucoup d’autres
éléments qui seraient susceptible de participer à l’activité touristique sous une nouvelle
forme. Ainsi en pénétrant à l’intérieur du pays, il nous a été permis de saisir des
paysages tous aussi remarquables :
• Le littoral
La wilaya de Jijel contient en son territoire un
littoral irrégulier et accidenté, composé d’une
splendide corniche avec une trentaine de
plages de tout caractère et de toute taille.
Elles sont en grande partie constituées de
sable fin doré et sont réparties régulièrement le
long des 120 Km de côtes (soit 1/10 de la côte
Algérienne). Par ailleurs leurs formes sont
assez variables et plus ou moins particulières.
Les caps avancés (Boublatène à Ziama et ElAouana) et les îlots en mer (Petit Cavallo et
Grand Cavallo) donnent un cachet de
pittoresque sans égal à la partie Ziama–Jijel,
où une succession de petites anses aux plages
de qualité moyenne mais particulièrement
originales grâce au relief brutal et verdoyant qui
les surplombe entre Ziama et El-Aouana.
Photo n°1 : Vue Aérienne du Littoral Jijelien
70
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Une immense plage de 30Km
environ entre Jijel et Sidi Abdelaziz,
dont la monotonie est rompue par
un cordon dunaire.
Photo n° 2 La Plage Du Grand Phare à Jijel
Il est à noter que le littoral Jijélien
se caractérise par la présence de
très belles plages, ses différentes
plages
sont des éléments
importants de l’espace touristique
pour deux raisons essentielles :
- elles représentent l’espace le
plus fréquenté en période
estivale
-
elles sont de très bonne qualité
(qualité esthétique, qualité du
sable, qualité des eaux de
baignade)
Il faut donc savoir les gérer et
surtout les protéger de toute sorte
de dégradation et surtout de
pollution
Photo n°3 La Plage de Ouled Bounar
71
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
L’Ile d’El- Aouana :
Eloignée de quelques dizaines de
mètres seulement de la plage, elle
est accessible soit à la nage soit
par le biais de barques.
Cette île, constituée de deux îles de
superficies inégales.
Photo n°4 L’Ile d’El Aouana
Des falaises rocheuses :
Célèbres dans la région et connues
sous le nom de la fameuse ‘’Corniche
Jijelienne’’, situées à l’est de Jijel, entre
Ziama el Mansouria et El-Aouana.
Photo n°5 La Corniche (RN n°43)
Ces pentes vertigineuses denses et
drapées de forêts de chênes lièges
et chênes verts laissent apparaître
dans leurs discontinuités petites
anses entre Ziama et El-Aouana,
elles sont particulièrement d’une
beauté exceptionnelle.
Photo n°6 La Corniche
72
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Les Grottes Merveilleuses :
Sont situées à 35Km à l’Ouest de
Jijel sur la RN 43, d’une rare
splendeur. Découvertes lors de
l’ouverture de la RN 43 en 1917,
et situées sur les falaises
rocheuses entre les localités de
Ziama Mansouriah et El-Aouana
et
représentent
une
vraie
merveille de part les formes
qu’elles englobent.
Photo n°7 L’entrée des Grottes Merveilleuses
En période estivale, le nombre de
visiteurs en quête de connaissances,
est
considérable,
les
visiteurs
peuvent y entrer pour découvrir et
admirer les stalactites et stalagmites
formés durant des milliers d’années
et apparaissant
dans toute leur
splendeur comme des pièces de
diamant.
Photo n°8 Les Grottes Merveilleuses
Une étude récente du milieu naturel de la grotte merveilleuse, élaborée par le bureau
d’étude HYDROG - Alger pour le compte de la direction du Parc National de Taza, a
fait ressortir l’existence d’une dizaine de grottes inconnues du grand public, dont Ghar
El-Baz qui devrait justement connaître un aménagement dans un futur proche.
73
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
•
L’arrière Pays
Un arrière pays pittoresque dont les forêts et les hautes chaînes montagneuses
traversées de gorges, dominent partout la mer.
Les Djebels :
Ils occupent principalement la
partie Ouest dont le plus
important
est
djebel
Mazghitane, présentent 80% de
la surface totale de la wilaya.
Son relief accidenté a permis
l’existence
de
routes
panoramiques dont les
plus
importantes sont celles de :
Oued-Zhor, Ziama-Erraguène et
El-Aouana –Texenna.
Photo n°9 Le Relief Accidenté de la Wilaya
Le Patrimoine forestier :
De part son taux de boisement qui est de 47%, Jijel est considérée comme forestière
par rapport aux taux de boisement de l’Algérie du nord, qui est de 11%, grâce à la
présence de plus d’une trentaine de forêt dont deux d’une beauté exceptionnelle, sont
inéluctablement des attractions naturelles et un potentiel certain pour la promotion du
tourisme climatique, à coté de son rôle primordiale de protection des soles contre les
différents types d’érosion.
-La forêt de Guerrouche située en
partie dans la zone de la corniche de
Ziama possède des arbres de chêneslièges, de chênes-Afares et de chênezeens, elle descend jusqu’à la mer
dans le secteur El-Aouana, elle est
pour son site pittoresque et son
accessibilité un facteur certain de
développement des loisirs.
-La forêt de Tamentout est la plus
grande de la wilaya, elle est située
entre l’Oued Kebir et l’Oued Djen Djen,
elle offre de belles vues sur le lac
d’Erraguène
et
l’impressionnant
Babors.
Photo n°10 La Forêt de Guerrouche
74
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Le Parc National de Taza :
Le parc national de Taza a été créé par décret présidentiel n° 84-328 du 03 novembre
1984 sur 3807 ha, situé sur la Méditerranée par ses 9 Km de côtes (Plages et
corniches). Il est à 30 Km au Sud-ouest de Jijel et à 60Km à l’Est de Bejaia, il s’étend
sur deux daïras (El-Aouana et Ziama-Mansouriah) et se situe principalement dans le
massif forestier de Guerrouche.
Le parc national de Taza par ses
ressources
naturelles
et
ses
paysages montagnards porteurs de
valeurs symboliques, présente une
richesse et une diversité de sites
naturels (végétations spontanées,
formations
géologiques…)
et
humanisés
(agricoles, forestiers,
architecturaux, …).
Photo n°11 Le Parc National de Taza
La Flore :
La wilaya de Jijel est un exemple de richesse floristique. Entre végétaux supérieurs
(435 espèces), plantes médicinales (147 espèces) et champignons (135 espèces), les
forêts de la wilaya comptent pas moins de 413 plantes utiles dont deux sont
endémiques à savoir : le cyclamen des Babors et le sapin de Numidie ainsi qu’une
bonne centaine d’espèces rares, qui sont protégées pace qu’elles constituent des
biotopes pour des espèces animales menacées comme le chêne liège, les chênes zen
et afarès, le pin maritime, le cèdre, l’eucalyptus, le chêne vert, le pin d’Alep et
peupliers.
La flore maritime est, elle aussi, richement représentée dans la wilaya par des espèces
phanérogames (posidonia océanica), chlorophycées et phéophycées.38
La Faune :
La région de JIJEL recèle un important patrimoine cynégétique, il est surtout dominé
par la présence du sanglier, et d’autres types de gibiers tel que la perdrix, le lièvre, le
renard, la tourterelle, ….etc. Ainsi que plusieurs espèces rare tel que le mammifère,
passereaux, rapaces,…..
38
Données recueillies auprès de la direction du tourisme et de l’artisanat du Jijel.
75
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Il a été recensé au niveau du Parc de Taza, pas moins de 146 espèces faunistiques
parmi les mammifères et les oiseaux, ce qui représente une richesse remarquable :
15 espèces de mammifères dont le singe Magot ou Maccaca Sylvanus
espèce endémique en Algérie et au Maroc, cette espèce est menacée de
disparition.
- 131 types d’oiseaux (rapaces, passe trous, etc.…)
- 18 types d’oiseaux d’eau.
-
La sittelle kabyle (Une particularité de Taza) : découverte à travers les étendues du
parc national de Taza, la sittelle kabyle s’avère exister d’abord dans la forêt des
Babors en 1975 puis à travers le parc national de Taza. Ce passereau appelé en latin
Sitta ledanti est reconnu endémique à l’Algérie et apparenté aux deux autres espèces
méditerranéennes : la sittelle corse et la Sittelle turque.
Le Singe Macaque habite dans
les massifs creusés des grottes, il
descend dans les vallées et il
provoque des attroupements de
touristes sur les abords de routes.
Photo n°12 Le Singe Macaque
La faune marine est, elle aussi, très diversifiée et certaines espèces pêchées au
niveau des ports de Jijel ont une notoriété régionale. Les gisements de poisson sont
nombreux dans le large et les eaux sont réputées pour leur propreté et la richesse du
plancton des fonds marins. Outre les poissons, les fonds marins Jijeliens contiennent
un gisement exceptionnel de corail rouge, très apprécié du reste par les touristes, et se
trouvant à une faible profondeur par rapport à la surface de la mer.
76
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Les cours d’Eau :
Dont
certains
sont
permanents
traversant le massif pour se jeter dans
la mer avec des débits appréciables en
hiver et au printemps, les plus
importants Oueds sont d’ouest en est :
Gelil, Taza, Bourchaid, Kissir, Mencha,
Djen Djen, Nil, Kebir et Zhour.
Les cours d’eau constituent des
parcours de promenade grâce à la
fraîcheur qu’ils procurent avec une
végétation abondante.
Photo n°13 Oued Kissir
Les Lacs :
Il existe au niveau de la wilaya deux lacs naturels :
El Kennar ; couvre une surface d’environ 36Ha, fréquenté par pas mois de 32 types
d’oiseaux39.
Beni Blaid ; reconnu patrimoine international, et il couvre une surface de 120Ha,
fréquenté par pas mois de 23 types d’oiseaux.
6.2. POTENTIALITES HISTORIQUES ET CULTURELLES :
La wilaya de Jijel compte 25 sites archéologiques et monuments historiques classés, et
d’autres non classés dont la plupart sont délaissés et seulement quelques-uns
subsistent encore dans un état délabré :
•
3 Monuments qui datent de la période préhistorique : les restes d’outils de
pierres et de poteries qui se trouvent dans les grottes merveilleuses de Ziama,
le site de Tamila qui se trouve à la commune d’Emir Abd el Kader, djebel
Mazghitane à la commune de Jijel.
•
4 Monuments qui datent de la période des Phéniciens : une tombe encore
intacte au lieu dit Djebel Sidi Ahmed Amoukrane, vestiges d’un port dans les
environs de Jijel, cimetière Phénicienne à Rabta. etc.
•
•
15 Monuments qui datent de la période romaine : stèle à Choubac, antique cité
romaine à Ziama …etc.
•
Des monuments qui datent de la période Turque : essentiellement la tombe du
bey Osman à Ouled Aouat, sur les lieux mêmes où il est tombé dans la bataille.
•
39
1 Monument qui date de la période des Numides à Ouled askar.
4 Monuments inconnus.
Données recueillies auprès de la direction du tourisme et de l’artisanat de Jijel.
77
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Il est à souligner que ces sites ne
bénéficient d’aucune prise en charge :
protection et valorisation. Ils sont
menacés de ruines et risquent de
disparaître à jamais.
Appart quelques rares monuments qui
dates de la période turque qui ont été
mis en valeur.
Photo n°14 Bateau en Bronze des Frères Barbarous
Le grand phare :
Construit par« Charles Salva »,
un tailleur de pierres aux environs
de 1865. le phare Ras El-Afia, a
été édifié pour signaler à
l’ensemble de la navigation, les
abords du port de djildjelli d’une
part, et d’autre part deux écueils
particulièrement dangereux :
L’un « la Salamandre » au nord
du phare, l’autre « le ban des
Kabyles » beaucoup plus au large
et à l’ouest.
Photo n°15 le Grand Phare de Ras El-Afia
Le vieux port :
Le port de Jijel représente l’identité de
la ville, mais il ne présente aucun
centre d’intérêt, (il est là présent et
oublier), actuellement il occupe un
statut de pêche,
La proposition à l’est de ce dernier d’un
port de plaisance a aidé à affirmer un
deuxième caché touristique, qui pourra
également renforcer la vocation
touristique de la ville, et pourquoi ne
pas reprendre la place qu’il a toujours
occupé au paravent.
Photo n°16 Le Vieux Port de Jijel
78
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Le centre ville :
vu sa situation foncière, l’état de son
cadre bâti, son fonctionnement
(structure
et
activités),
son
environnement social et économique
en plus de ses capacités, marquent
un grand potentiel pour la ville pour
imposer son image d’une ville du
type universel (fonctionnelle) au
niveau
national
et
même
international.
A coté de la beauté du centre ville,
chaque commune du Jijel a son
propre
style
architectural
qui
participe à la promotion de l’image
de la ville comme destination
touristique.
Photo n°17 Vue Panoramique du Centre Ville de Jijel
Artisanat traditionnel :
Le secteur de l’artisanat est loin de
constituer
une
activité
touristique
importante dans la région, malgré la
disponibilité de la matière première qui
alimente ce secteur. Les 4 /5 de la région
sont couverts de forêts denses dont le
chêne liège constitue la plus grande
partie au grand bonheur de quelques
artisans encore vivants et fabricants
d’ustensiles et d’articles traditionnels,
ou des véritables articles dont le savoir
faire et le goût fournissent de jolis
tableaux
sculptés.
D’importants
gisements d’argile existent aussi dans la
région, faisant de la poterie et de la
céramique traditionnelle.
photo n°18 Artisanat traditionnel
79
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
7. CONCLUSION :
En conclusion, et après cette analyse de notre région d’étude, nous constatons que
la wilaya de Jijel présente des grandes potentialités diversifiées et qui méritent d’être
valorisées, des ressources touristiques exceptionnelles qui revêtent un intérêt capital
aussi bien pour la région que pour le pays, matérialisées par des produits
complémentaires, tels que les sites balnéaires (plages et mer tout le long de
la côte, corniche d’une beauté exceptionnelle entre El-aouana et Ziama El Mansouria)
et d’innombrables sites climatiques (zones forestières de Guerrouche, de Tamentout,
parc national de Taza). Autrement dit, Jijel compte parmi les plus belles régions
d’Algérie, elle est dotée d’une richesse naturelle inestimable, mer, plaines et
montagnes qui font partie des paysages naturels d’une rare beauté, l’isolement
géographique de la wilaya de Jijel et son relief montagneux ont sans doute aidé à
assurer une meilleure protection de cette biodiversité. C’est donc cette variété
d’éléments naturels qui lui donne son cachet de sanctuaire naturel où l’on trouve
encore une biodiversité assez rare dans notre pays et dans la région méditerranéenne.
Aussi, Jijel est forte de sa situation géographique au nord du pays (ouverture sur le
bassin Méditerranéen), et à travers un réseau fort d’infrastructures multiformes et
complémentaires (port, aéroport, liaisons routières transversale et pénétrante
nord-sud, liaison ferroviaire). Mais, elle n’a pas bénéficié d’un programme satisfaisant
par rapport à ces potentialités naturelles, économiques et sociales. Il apparaît même
que sa situation stratégique ne lui apporte aucun avantage.
80
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
CHAPITRE II :
IMPACT DU TOURISME SUR LE LITTORAL JIJELIEN
1. INTRODUCTION :
En Algérie comme ailleurs dans le monde, le tourisme est une source de devises
et une industrie capitale pour l’économie nationale. Et comme le tourisme est
un facteur de développement, il est primordial de réconcilier, au-delà de
leurs divergences, l’écologie, l’économie et le social, tel est l’objectif du concept de
développement durable du tourisme. Il importe de souligner que sur dix emplois créés
à l’échelle mondiale, un poste revient aux activités touristiques. Le développement des
activités touristiques dans la plupart des pays méditerranéens est une composante-clé
de l’urbanisme côtier.
Nous avons pu constater à travers le premier chapitre que, de par l’alliance de la mer
et la terre, mariage de la nature et de l’histoire, Jijel dispose de grandes potentialités,
lui permettant de promouvoir un développement du tourisme durable, elle possède
un espace naturel très riche et très varié avec des ressources naturelles très
importantes et inestimables : un littoral qui s’étend sur prés de 120Km avec des plages
à l’état vierge, un massif montagneux couvert de forets offrant des panoramas
exceptionnels, des nombreuses étendues d’eaux (lacs, oueds…. ). Mais, en matière
de tourisme, la région reste encore sous-développée, sous- aménagée et souséquipée, à part quelques aménagements et installations des infrastructures légères,
surtout pendant la saison estivale. Jijel donc, est une région qui n’arrive pas à profiter
de son potentiel, malgré le nombre de vacanciers qui augmente d’année en année,
surtout ces dernières années et en particulier chez les nationaux. Les tentatives
d’aménagement, et les quelques investissements privés restent très restreints, et ne
répondent que ponctuellement aux besoins des vacanciers. Elles sont loin de
constituer un apport pour les collectivités locales et les populations d’accueil : peu
d’emplois créés, charges en plus pour les communes en matière d’infrastructure,
charges d’entretien, spéculation foncière, etc.
Les plans d’aménagement qui tentent d’organiser les espaces touristiques ne sont que
légèrement suivis en raison du manque d’encadrement et du coût de mise en œuvre :
lourdeur administrative, absence de moyens humains et matériels, manque
de confiance entre les investisseurs et les collectivités locales, population locale peu
informée et désintéressée.
Cette situation a fait que l’offre touristique reste très limitée en quantité et en qualité,
malgré la bonne volonté de l’état pour le développement du tourisme dans la région,
traduite d’ailleurs par le lancement, récemment, du Schéma Directeur d’Aménagement
Touristique de Wilaya (SDATW 2030). Nous saisissons donc cette réalité régionale
pour tenter de mettre en relief l’intérêt d’un développement touristique orienté vers le
développement durable de la région, à travers une action planifiée dans l’espace de
sorte que tous les intérêts se croisent : communes, populations locales, des vacanciers
-nationaux -, des touristes -étrangers-, et des investisseurs. Avec toutefois une
condition essentielle et primordiale : ne pas porter préjudice à l’environnement naturel
et à son originalité qui reste toujours la matière première du tourisme.
81
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
2.
CARACTERISTIQUES DU TOURISME :
2.1. INTRODUCTION :
Le tourisme pratiqué à Jijel a toujours été en grande partie balnéaire et la majorité
des infrastructures touristiques sont implantées en bord de mer. Il est à noter qu’il est
devenu le secteur économique le plus important et il représente actuellement près de
80% des recettes de la wilaya.
Jijel est une ville attractive pour les rushs touristes nationaux et internationaux qui
marquèrent les décennies passées catalysés par la politique du tourisme de masse sans
que les infrastructures n’ont accompagné ces mouvements saisonniers. Les estivants
dressaient leurs propres tentes en bordure de mer ou dans les rares campings
réglementés. Les colonies de vacances trouvaient refuge dans des structures scolaires,
le conservatisme séculaire et le calme ambiant de la ville attirait de plus en plus
d’étrangers.
Pour mieux comprendre la potentialité de notre aire d’étude et pour déterminer la réelle
demande de tourisme qu’on peut leur requérir, il a été nécessaire d’analyser
le phénomène touristique.
2.2. INFRASTRUCTURES TOURISTIQUES :
2.2.1. Offre en Hébergement à Vocation touristique :
Infrastructure Hôtelière :
La wilaya de Jijel possède une infrastructure hôtelière composée de 24 hôtels
non classés dont la majorité est urbains d’une capacité de 2018 lits, ces hôtels
ne
40
reçoivent qu’une clientèle passagère ou d’affaires. Il est à noter que le manque
d’hôtel classé a engendré à coté de la faible capacité d’accueil une baisse de qualité.
Tableau n°10: Parc Hôtelier et sa Capacité d’Accueil dans la Wilaya de Jijel
Commune
Nombre d’établissement
Nombre de lits
Jijel
Taher
Emir Abd El Kader
Sidi Abd El Aziz
El Milia
Oued Ajoul
El Aouana
Ziama El Mansouria
TOTAL
14
1
1
2
1
1
3
1
24
1010
77
160
284
35
40
360
52
2018
Source : Direction du Tourisme et de l’Artisanat de Jijel.
L’analyse des chiffres du tableau ci-dessus, montre le manque de la région en
infrastructure hôtelière, ainsi que sa faible capacité d’accueil.
40
Bilan d’activité de la direction du tourisme et de l’Artisanat de Jijel, 2010.
82
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Pour ce qui est des infrastructures hôtelières en cours de réalisation ou celles qui sont
projetées, on note 15 projets d’une capacité d’accueil de 1385 lits à l’arrêt, et
seulement 5 projets d’une capacité de 480 lits en cours de réalisation et 02 projets non
encore lancés, 1 Hôtel de type Ibis de 248 lits et 1 hôtel de type Novotel de 310 lits.41
Il est à noter que le nombre de projet est très minime, la plupart se limitent à la
construction d’hôtels de faible capacité, et ne comportent que le strict minimum des
installations nécessaire à leur fonctionnement, dont la plus part ne sont d’ailleurs
même pas aptes à une quelconque classification.
Centres de Vacances et Camping :
Il existe au niveau de la wilaya de Jijel 04 camps de jeunes et 02 auberges de jeunes
d’une capacité de 1200 lits, et 21 camping d’une capacité de 5 145 lits. Il est à noter
que la capacité d’accueil des centres de vacances et les camping représente 75%
de la capacité d’accueil des infrastructures d’hébergement de la wilaya.
Capacité d’Accueil
Tableau n°11 : Evolution de la Capacité d’Accueil depuis 2001
Année
2001
Capacité d’accueil
1099
des Hôtels
Capacité d’accueil
4174
des campings
Total
5293
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
1215
1552
1897
1885
1955
2053
2084
2018
2050
3456
2504
3974
3974
4539
4815
5109
5145
5145
4671
3056
5871
5859
6494
6868
7193
7163
7165
Source : Direction du Tourisme et de l’Artisanat de Jijel.
L’analyse des chiffres donnés dans
le tableau ci-dessus, montre que la
capacité
des
campings
est
beaucoup plus importante que celle
des hôtels.
Nous
constatons
aussi,
une
augmentation
de
la
capacité
d’accueil ces dernières années sur,
mais cette capacité reste toujours
minime si on la compare avec la
fréquentation touristique de la
région.
Graphe n° 3 : Evolution de la capacité d’accueil
41
Données recueillies auprès de la direction du tourisme et l’artisanat de Jijel.
83
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
En fin, nous constatons que la wilaya de Jijel enregistre un manque d’établissement
hôtelier, dont aucun n’est classé, et la grande majorité des vacanciers loue chez
les particuliers ou dans des établissements assimilés (écoles, camping familiaux, etc.),
car une part importante de la demande en hébergement est absorbée par la formule
qui consiste en la location des logements meublés auprès des particuliers, soit dans
les cités d’habitat collectif ou dans des maisons à étages. Cette formule fait l’affaire
des deux parties et semble prendre de l’ampleur, sauf que celle-ci échappe à tout
contrôle et devient difficile à quantifier. En outre, et en raison des paramètres inhérents
au tourisme national, l’offre hôtelière est loin de satisfaire la demande, d’une part à
cause des tarifs pratiqués et d’autre part à cause du rapport qualité prix. Le client,
disposé à payer le prix, ne trouve pas le confort nécessaire et le client, limité
financièrement, ne trouve pas le prix intéressant. Ce dernier point explique notamment
la multitude des camps de toiles qui, non seulement sont facile à réaliser, mais en plus
ils répondent à une demande croissante de la part d’une frange de vacanciers qui n’ont
pas les moyens d’aller ni dans les hôtels, ni louer un appartement chez l’habitant.
2.2.2. Restaurants Touristiques :
L’activité de restauration ne connaît pas une affluence importante au niveau de la
wilaya de Jijel, on enregistre seulement une dizaines de restaurants, concentrés
essentiellement au centre ville. Ainsi que, l’aménagement récemment du front de mer
de la ville en terrasse avec des installations préfabriqués en bois, qui aident à
améliorer l’activité de restauration et participer à la satisfaction des consommateurs.
2.3. ZONES ET SITES D’EXPANSION TOURISTIQUES (ZEST) :
La Wilaya de Jijel dispose théoriquement de 19 zones d’expansions et sites
touristiques (ZEST), initialement crées par le décret exécutif 88/232 du 5-11-1988, d’une
superficie globale de 4828 ha, ces 19 ZEST sont actuellement pratiquement vierges.
Mais partiellement menacées par l’urbanisation illicite.
Tableau n°12 : Les Zones d’Expansion et Sites Touristiques
SECTEUR
La corniche
5 ZET
Jijel Ouest
6 ZET
Jijel Est
8 ZET
NON DE LA ZET
1- Boublatane ;
2- EI-Oueldja (Ziama Mansouriah)
3- Dar El Oued (Grottes Merveilleuses) ;
4- Taza ;
5- Les Aftis ;
6- EI-Aouana ;
7- Arbid Ali ;
8- Blida ;
9- Ras Afia ;
10- Ouled Bounar ;
11- Beni-Caid ;
12-Casino ;
13-Adouane Ali ;
14-Tassoust ;
15-EI-Achaouet ;
16-EI-Kennar ;
17-SidiAbdelaziz ;
18-Beni Belaid ;
19-OuedZ'hour ;
Source : Direction du Tourisme et de l’Artisanat de Jijel.
SUPERFICIE
67 ha.
141 ha.
88 ha.
62 ha.
67 ha.
167 ha.
140 ha.
122 ha.
55 ha.
26 ha.
116 ha
73 ha.
166 ha.
391 ha.
704 ha.
480 ha.
203 ha.
482 ha.
1327 ha.
84
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Il est utile de préciser que sur les 19 ZEST sus-citées, seules 10 Zones ont gardé leur
vocation touristique et sont susceptibles d'être aménagées, à savoir les Zones de Oued
Z'Hour, Beni-Belaid, Blida ,Ras El-Afia, Taza, Tassoust, Aftis, Arbid Ali et Dar El-Oued et
El-Aouana, totalisant une superficie globale aménageable de ( 2901ha ) , les 09 autres
Zones ont été utilisées pour des impératifs économiques et sociaux comme sites
d'implantation d'équipements publics tels que le port de Djen Djen, le chemin de fer,
l'université, logements, projets industriels…etc. Toutefois ces ZEST recèlent encore des
poches de terrain susceptibles d'être destinées à des fins touristiques.
Il a été enregistré la programmation de six ZEST pour l'étude (ZEST El-Aouana,
Tassoust, Dar-el-Oued, Beni-Belaid et Ras-Afia), Dont l’étude d’aménagement de
la ZEST d’ El-Aouna, faite par Agence Nationale du Développement Touristique
(ANDT), a été finalisée, et le plan d’aménagement de cette zone prévoit la création
de 2500 lits sera orienté vers un tourisme de haut standing (premier objectif de la
stratégie du développement durable du tourisme préconisé par le conseil supérieur du
tourisme.
2.4. FREQUENTATION TOURISTIQUE
Le nombre des arrivés et nuitées comptabilisées depuis 2001
Tableau n° 13 : Evolution du volume des arrivés et nuitées
Année
2001
Arrivés
32 102 33 681 35 662 39 934 45 009
892
Dont
Etrangers
Nuitées
2002
507
2003
537
2004
720
2005
933
56 919 57 817 66 746 93 068 105 033
2006
2007
44 439
36 880 35 990 38 805 43 630
1 101
73 142
911
2008
1 326
2009
1 511
2010
1 642
69 452 58 683 60 166 73 249
Source : Direction du Tourisme et de l’Artisanat de Jijel.
Nous notons une augmentation du volume de nuitées ainsi que les arrivés
comptabilisées du 2001 au 2010. Cette tendance est liée à des phénomènes socio culturels (ex l’insécurité qu’elle a connue la région dans les années précédentes,….)
85
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Le nombre d’estivants comptabilisés depuis 1999
La saison estivale reste la période privilégiée par la clientèle qui fréquente la wilaya de
JIJEL, que se soit par la clientèle nationale (locale, régions voisines) ou étrangère.
Depuis 1999 à 2010 on note une augmentation du nombre d’estivants, dont 7 296 000
estivants sont comptabilisés en 2010. Cette tendance est liée à des phénomènes
socio- culturels, surtout à l’amélioration du plus en mois de la sécurité dans la région.
EVOLUTION DU FLUX DES ESTIVANTS
14 000 000
13 294 978
12 254 940
11 611 795 11 431 770
Nombre des éstivents
12 000 000
10 887 235
10 498 000
10 000 000
8 116 500
7 647 000
8 000 000
6 000 000
6 431 930
6 378 900
2006
2007
7 296 000
5 236 610
4 000 000
2 000 000
0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2008
2009
2010
Année
Graphe n° 4: Evolution du Flux des estivants
En analysant le graphe de l’évolution du flux des estivants, nous pouvons faire
ressortir le pic (flux des estivants) qu’elle a connu la région en 2003, dont elle
a enregistré 13 294 970 estivants42, pour une population d’environ 115 000 habitants.
Parmi ceux-ci, 9 900 000 ont séjourné sur les plages de la corniche Jijélienne entre
le 1er juin et le 17 août 200343.
Ces chiffres sont significatifs quand on connaît la capacité de charge des différents
sites touristiques et notamment les plages nettement en deçà du nombre d’arrivées et
tout l’impact négatif qui en découle.
42
43
Données de la protection civile recueillies par la direction de tourisme et de l’artisanat de Jijel.
Données de la protection civile recueillies par le quotidien d’Oran du 21 août 2003.
86
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3. IMPACT DU TOURISME SUR LA CÔTE JIJELIENNE
Le tourisme représente une menace considérable pour l’environnement naturel,
social et construit de la wilaya de Jijel. Nous rappelons qu’en 2010, il a été enregistré
plus de 7 millions d’estivants. En effet, cette surfréquentation temporelle et spatiale
génère des impacts négatifs et le prix à payer est difficilement quantifiable non pas en
terme économique mais en terme environnementaux ou écologiques : Il surexploite
les ressources naturelles ; porte atteinte à la faune et la flore (affaiblissant ainsi la
diversité biologique) ; pose des problèmes sociaux et culturels ; pollue et produit des
déchets. L’essor du tourisme donc, a entraîné de profonds bouleversements dans la
société Jijélienne qui est passée très rapidement d’une économie agraire à une
économie de services incluant la rencontre avec des mentalités nouvelles.
Dans ce contexte, les conséquences négatives du tourisme se résument à deux effets
principaux:
3.1 UTILISATION MASSIVE DES RESSOURCES :
Nous rappelons que l’arrivée massive des estivants en période d’été, fait peser de
sérieuses contraintes sur la capacité d’accueil de la côte jijélienne, et exerce un impact
négatif sur l’état de l’environnement touristique et contribue davantage
la dégradation de ce dernier au sens large du terme. Aussi, nous constatons que le
tourisme surexploite les ressources locales telles que l’énergie, les produits
alimentaires, l’eau et les matières premières.
En outre, la mutation ne s’est pas faite sans dégâts pour les richesses naturelles et à
sa tête celle du foncier littoral qui a connu un gaspillage inouï en faveur d’intérêts
privés et d’occupants illégaux. D’emblée la lecture de l’espace touristique confirme
tout ce que l’on vient de dire, c'est-à-dire, la prédominance à tous les niveaux du
tourisme balnéaire à Jijel et la fréquentation agressive de ses plages par un nombre
considérable d’estivants qui nous a permis de soulever plusieurs problèmes inhérents
à la gestion des espaces littoraux et la manière dont ils sont utilisés.
En fin, l’état global de l’environnement touristique dans la wilaya de Jijel a de quoi attirer
l’attention des spécialistes en écologie et en protection de la nature pour la simple raison
qu’il y’a atteinte à l’équilibre naturel, caractérisé par une agression contre les éléments
naturels.
87
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3.2 POLLUTION:
3.2.1. Déchets liquides :
Pendant la saison estivale, nous constatons une augmentation de la pollution des eaux
marines, due à l’arrivée massive des touristes et le déversement des eaux usées dans
la mer : manque de réseaux d’eaux usées et manque de stations d’épuration ayant
pour effets:
-
La pollution des eaux marines.
La dégradation des récifs.
La diminution des ressources marines.
- La pollution des nappes phréatiques.
- La dégradation du paysage.
Photo19 : Environnement fortement pollué par
le déversement des eaux usées directement sur la
plage.
•
La pollution par les bateaux (déversement de pétrole)
-
Pollution marine et côtière.
Diminution des ressources marines.
3.2.2. Déchets solides:
La production massive des déchets solides pendant la saison estivale contribue de
diverses manières à la dégradation de l’environnement :
Ce dernier point représente une
des contraintes qu’on ne doit pas
négliger. D’ailleurs, il représente
l’impact majeur causé par le flux
des estivants, surtout qu’en ce
moment la wilaya est pratiquement
vierge en termes d’infrastructures
et d’équipements touristiques qui
contaminent les eaux marines.
Photo20 : Environnement fortement pollué par
les déchets solides produits par les estivants
88
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
4. CONCLUSION :
A travers ce chapitre, nous avons pu constater que la wilaya de Jijel en dépit de sa
beauté naturelle et son attrait irrésistible pour les touristes, celle-ci demeure presque
vierge en matière d'infrastructures hôtelières. Le retour de la sécurité à Jijel, qui est
facteur encourageant, devrait permettre l’arrivée d’investisseurs en quête d’un marché
prometteur, pour l’implantation des sites d’accueil ou pour le développement des
autres types de tourisme : rural ou autres à coté du balnéaire. Il suffit pour cela qu’il
y’ait une réflexion de fond sur les formules et les actions à mettre en place et de
raisonner en termes qualitatifs au lieu de quantitatifs (nombre d’hôtel, nombre de lit,
etc.), en s’appuyant sur la diversité des activités touristiques et leur diffusion sur un
espace plus élargi.
D’autre part l’espace touristique est un gage de réussite, qui n’est pas seulement la
résurgence d’un facteur économique. La condition de réussite est extrêmement liée
aux conditions de son utilisation que ce soit à l’échelle régionale ou à l’échelle du site.
Dans ce sens le préalable étant de ne pas gaspiller les sites, de ne pas uniformiser les
espaces littoraux par un rideau urbain et surtout de donner une chance à l’arrière pays
afin qu’il intègre l’organisation générale de l’espace touristique. En somme, il faut
laisser à l’espace, ce qui fait son identité et sa qualité naturelle et à la société qui le
gère et l’entretien la plénitude de son destin. Elle a le droit à l’épanouissement au
même titre que les touristes et les vacanciers.
Aussi, les analyses convergent pour dire qu'il faut accepter de montrer la ville telle
qu'elle est, dans son extrême diversité, sa bigarrure et son authenticité, même si ces
dernières ne sont pas très médiatiques. Cette ville, telle qu'elle est, peut être rendue
désirable dans l'imaginaire des gens qu'on veut y attirer. Ceci signifie qu'il faut penser
le tourisme de cette ville autrement qu'avec des équipements standards en améliorant
vraiment la fonction d'accueil et en aménageant le littoral dans ce qu'il a d'unique et
sans le banaliser.
Un autre facteur non moins motivant pour le tourisme reste le fort taux de
fréquentation de la côte Jijelienne durant la saison estivale, et qui cause d’ailleurs, de
multiples désagréments sur le plan environnemental. Car la plupart des dommages
causés à l’environnement par le tourisme sont dus au grand nombre d’estivants qui se
pressent vers un littoral non préparé à accueillir autant de monde sur une période trop
courte.
Dans ce contexte, Il faut donc anticiper une nouvelle politique pour espérer régler les
nombreux problèmes de la région et permettre de réduire les inégalités spatiales qui
sont encore présentes entre la zone nord et la zone sud, et essayer de promouvoir les
deux zones dans l’esprit d’établir un équilibre global. En parallèle, il faut être très
attentif à toute action que l’on entreprend sur les espaces sensibles et leurs
implications sur les écosystèmes en présence. D’une façon générale, les moyens et
les instruments à mettre en place doivent couvrir tous les risques et doivent permettre
un contrôle très strict des zones sensibles (les zones écologiques, les écosystèmes,
les réserves naturelles, parc naturel).
89
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
« Anticiper et prévenir les causes de la réduction ou de la perte sensible de la diversité
biologique à la source et s'y attaquer, en raison de sa valeur intrinsèque et de la valeur
de ses éléments constitutifs sur le plan environnemental, génétique, social,
économique, scientifique, éducatif, culturel, récréatif et esthétique44 »
Pour résumer, nous devons rappeler que le principal avantage de la wilaya de Jijel se
trouve dans le fait que la plus grande part de son patrimoine naturel et de son potentiel
touristique est encore à l’état vierge, ceci nous laisse espérer que ces ressources vont
être exploitées d’une manière réfléchie et vont permettre une meilleure vision de
l’avenir du secteur dans la wilaya. Donc il faut orienter son développement touristique
vers une forme plus durable en se fondant sur la valorisation de ses richesses
naturelles et culturelles pour éviter le maximum d’impact sur son littoral.
Nous allons voir donc dans le prochain et dernier chapitre un des impacts du tourisme
sur la côte Jijélienne, et qui est considéré parmi les plus grands problèmes causés
par ce dernier, Dont on ne doit pas le négliger, qui est le problème de pollution des
plages par les déchets solides générés principalement par les estivants pendant la
saison estivale.
44
Convention de Rio de Janeiro sur la diversité biologique (conférence des Nations unies sur
l'environnement et le développement, tenue à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992)
90
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
CHAPITREIII : POLLUTION DU LITTORAL JIJELIEN
PAR LES DECHETS SOLIDES
1. INTRODUCTION :
Le littoral Jijélien se considère parmi les régions côtières les plus fréquentées en été
en reçoit annuellement des millions d’estivants. Cette sur fréquentation temporelle et
spatiale sur ses plages pose un grave problème écologique, est principalement celui
des déchets solides.
Il est à noter que la mauvaise gestion de ces déchets mène à la dégradation de la
biodiversité ainsi qu’à une diminution de la qualité de vie et de la valeur esthétique de
ces plages, causant ainsi une baisse de fréquentation. En effet, le problème des
déchets solides a l'avantage et l'inconvénient d'apparaître comme un problème banal,
perceptible quotidiennement par chacun et pour lequel chacun croit avoir une solution
simple à proposer. Pourtant, le problème est loin d'être totalement résolu. Ce
phénomène devrait être sérieusement pris en compte par les autorités locales de la
wilaya pour minimiser son impact écologique et de sauvegarder la beauté et la
propreté des plages.
Dans ce chapitre, nous avons ciblé un des problèmes écologiques majeurs causé par
le tourisme dans la wilaya de Jijel qui est celui de la pollution des plages par les
déchets solides pendant la saison estivale , et nous avons constaté un manque de
gestion de ces déchets solides (ramassage et élimination), que se soit pour les
déchets solides générés par les estivants ou bien tous les déchets solides produits par
la population. En effet, nous avons commencé par donner un constat sur les déchets
solides de la wilaya de Jijel en général, puis poser le problème des déchets solides
générés par les estivants, et la fin nous avons cité et proposé quelques solutions
envisagées pour l’élimination de ces déchets solides
91
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
2. DECHETS SOLIDES DE LA WILAYA DE JIJEL :
2.1. DEFINITION :
Un Déchet est « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou
d’utilisation, et plus généralement, toute substance, ou produit et tout bien meuble dont
le détenteur se défait, projette de se défaire, ou dont il a l’obligation de se défaire ou de
l’éliminer. »45 , donc nous constatons d’après cette définition, qu’un déchet est un
produit que l’on n’utilise pas ou plus.
Les déchets solides urbains comportent :
• Les ordures ménagères qui sont des résidus issus de l’activité des
ménages.
• Les résidus provenant du nettoiement des voies et des places publiques et
des plages, des marchés, des établissements industriels, commerciaux
assimilables aux déches ménagers.
• Les résidus des collectivités tels que les cantines, écoles, casernes,
prisons, ainsi que les résidus des hôpitaux à caractères ménager.
• Tous les objets abandonnés sur la voie publique (encombrants) qui ne
peuvent être collectés en même titre que les ordures ménagères, ainsi que
les cadavres d’animaux.
• Les boues pelletables (teneur en eau inférieure à 75%) non toxiques, en
provenance de stations d’épuration d’eaux usées urbaines et les matières
de vidange d’origine domestique.
• Les déchets industriels banals pouvant être traités dans les mêmes
conditions et conjointement avec les ordures ménagères. Il s’agit par
exemple des familles de déchets suivants : bois, textiles divers, papiercarton, verres, boues pelletables de curage d’égouts.
Certains déchets industriels sont susceptibles d’améliorer la qualité de la décharge où
même de servir directement à son exploitation dont les déblais et gravats, les cendres
et mâchefers, utilisés comme matériaux de recouvrement.
2.2. QUANTITE :
La quantité de déchets solides collectés par l’ensemble des communes Jijéliennes est
de l’ordre de près de 500 Tonnes / jour, soit 182 500 Tonnes/an46 pour l’ensemble
de la population, ce qui revient à une production moyenne d'ordures ménagères de
0.79 kg par habitant et par jour.
Concernant, les déchets solides produits par les estivants sont estimés pour l’année
2010 à 2010 à 4 377 600 kg/90 jours, soit une production de 0.6 kg/j/estivant46.
45
46
Loi n°01-19 du 12 Décembre 2001 relative à la Gestion, au contrôle et à l’Elimination des déchets.
Données recueillies auprès de la direction de l’aménagement du territoire et de l’environnement de la
wilaya de Jijel.
92
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
2.3. COMPOSITIONS :
La connaissance de la composition des déchets nous permettra de choisir le mode de
valorisation ou d’élimination de ces déchets pour arriver à une bonne gestion.
D’après le plan directeur de collecte et de gestion des déchets solides urbains de la
ville de Jijel, les résultats du tri manuel effectué au niveau de la décharge de
Mezghitane de la commune de Jijel sont illustrés dans le tableau ci-dessous :
Tableau n°14 :
Type de déchet
Matière Organique
Papier carton
Plastiques
Métaux
Textiles
Verres
Cuir
Bois
Os et déchets d’animaux
Autres (pierres,…..)
Total
Composition des Déchets Solides Urbains
Année 2000
(%)
65 ,1
9,6
8,3
1,9
4,2
0,9
2 ,4
7,5
100%
Année
(%)
70,2
9,2
9,8
1,7
4,2
0,6
0,5
0,4
0,8
2,6
100%
2002
Poids (kg)
94 ,77
12,42
13,23
2,29
5,67
0,13
1,35
0,54
1,08
3,51
135 kg
Source Ministère de l’Aménagement du Territoire de l’Environnement
Il ressort de ce tableau que le taux de matières organiques reste toujours nettement
plus élevé que les autres composants de déchet. Elle est passée de 65% en 2000 à
70% en 2002 pour une masse totale triée de 135 kg. Par contre la variation est faible
pour les autres composants comme le plastique, papier, carton et métaux.
2.4.
CLASSEMENT :
Les déchets solides peuvent être classés en 4 catégories :
-
Les Recyclables secs ;
-
Les Biodégradables ;
-
Les Incinérables ;
-
Les Non Classables.
2.5. CARACTERISTIQUE :
Les déchets solides sont caractérisés par :
-Leur densité; qui dépend de la composition des déchets et leur teneurs en eau.
D’après la direction de l’aménagement du territoire et de l’environnement de la wilaya
de Jijel, la densité des ordures ménagères dans la wilaya est de l’ordre de 0.33 T/M3
93
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3. POLLUTION DES PLAGES PAR LES DECHETS SOLIDES :
3.1. INTRODUCTION :
Jijel connaît, en période estivale une sur fréquentation de ses plages, et ses
populations côtières augmentent et abandonnent plus de déchets sur les plages.
Dans ce contexte, Jijel doit faire face
aux problèmes de pointe saisonnière de
la production des déchets, qui sont de
plus en plus nombreux pendant la
saison estivale, et posent un véritable
problème de gestion pour les autorités
locales
surtout
dans
les
sites
touristiques qui sont éloignés ou isolés
comme par exemple l’Ile d’Aouana, qui
est devenue un dépotoir pour les
estivants et les visiteurs.
Photo21 : Plage du Grand Phare Polluée par
les Déchets Solides Produits par les Estivants
Donc, ces déchets solides, qu'ils soient de papier, de carton ou du plastique, souillent
ses plages. Il y en a partout et sont la preuve d'un manquement grave de la part de
nombreux estivants au respect de l’environnement. Aussi, à côté de ces déchets
solides, s’ajoutent les macrodéchets qui peuvent faire l'objet de luttes importantes mais
peuvent aussi faire progressivement partie du paysage sans qu'ils ne soient traités
(zones difficiles d'accès, fonds marins). Les pluies abondantes et les crues sur les
bassins versants peuvent également participer à l'arrivage des déchets en milieu marin.
3.2. QUANTITE
ET COMPOSITION DES DECHETS SOLIDES
PRODUITS PAR LES ESTIVANTS :
La quantité de déchets solides produite par les estivants est variable en fonction de
plusieurs éléments, car elle dépend essentiellement ; du niveau de vie de la
population, de la saison, du mouvement des populations pendant la période de
vacances, les fins de semaines et les jours fériés, de mode de vie de la population, et
du climat. Mais il est à signale, que toujours par manques de donnés, la quantité
estimée de déchets solides provenant des estivant est théorique. Cette quantité a été
estimée en 2010 à 4 377 600 kg/90 jours, soit une production de 0.6 kg/j/estivant.
94
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Tableau n°15 : Quantité de Déchets Solides Produites par jour sur l’Ensemble
des Plages en 2010
Nom de la plage
Koutama
Terre Rouge
Petit Golf
Grand Fard
Ouled Bounar
Bordj Blida
Rocher Noir
Merigha
Aouana Centre
Aftiss
Grottes Merveilleuses
EL-oualja
Plage Rouge
Belmache
Taza
Bazoul
El- mazaîr
Settara
Tassouste
Sidi- abdelaziz
Rocher Elbalh
Bni-balaîd Est
Bni-balaîd Ouest
TOTAL
Nombre d’estivants
492 030
258 751
114 260
250 381
207 754
281 517
379 966
244 117
118 710
129 392
116 355
89 079
83 816
39 803
18 941
420 910
856 433
182 299
462 629
1 149 647
685 009
412 522
301 679
7 296 000
Quantité de déchets Kg/90 jours
295 218
155 250.6
68 556
150 228.6
124652.4
168910.2
227 979.6
146 470.2
71 226
77 635.2
69 813
53 447.4
50 289.6
23 881.8
11 364.6
252 546
513 859.8
109 379.4
277 577.4
689 788.2
411 005.4
247 513.2
181 007.4
4 377 600
Source : Direction du Tourisme et de l’Artisanat de Jijel.
Tableau n° 16 : Evolution de la Quantité de déchets produite par les estivants
Année
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Nombre d’estivants
Quantité de déchets Kg/90jours
5.236.610
3.141.966
12.254.940
7.352.964
11.611.795
6.967.077
11.431.770
6.859.062
13.294.970
7.976.982
10.887.235
6.532.341
10.498.000
6.298.800
6.341.930
3.805.158
6.378.900
3.827 340
8 116 500
4 869 900
7 647 000
4 588 200
7 296 000
4 377 600
Source : Direction du Tourisme et de l’Artisanat de Jijel.
95
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Histogramme n°5 : Evolution des déchets solides produits par les estivants
EVOLUTION DE LA QUANTITE DES DECHETS SOLIDES GENERES AUX NIVEAUX DES
PLAGES
Quantité des déchets(Kg)
9 000 000
7976982
8 000 000
7352964
6967077
7 000 000
6859062
6532341
6298800
6 000 000
4869900
5 000 000
4588200
4377600
3805158
4 000 000
3827340
3 141 966
3 000 000
2 000 000
1 000 000
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
0
Année
L’histogramme ci-dessus, illustre l’évaluation de la quantité de déchets produite par les
estivants pendant la saison estivale depuis 1999, nous constatons que cette quantité
est assez importante, dont on a enregistré en 2003 là où il y avait plus de 13 millions
d’estivants, plus de 7.976.982 Kg de déchets solides sur les plages pendant la saison
estivale, c’est une quantité assez importante, et elle participe à la pollution des plages
et à la dégradation de l’environnement naturel en général, si elle n’est pas bien prise
en charge.
COMPOSITION :
Les déchets solides produits par les estivants sur les plages, peuvent être n’importe
quel objet que nous jetons dans notre vie quotidienne : des contenants de repas
rapides, des canettes de boisson, des bouteilles d’eau minérale, des sacs en plastique,
des gobelets et autres.
En ce qui concerne leur composition, nous constatons que les plastiques constituent
le plus grand pourcentage
de la masse de ces déchets. Leur présence a
des conséquences néfastes pour l'écosystème. Les sacs plastiques sont responsables
de l'étouffement ou de l'étranglement d'animaux marins.
96
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
3.3.
NETTOYAGE ET RAMASSAGE DES DECHETS
Malgré la volonté des collectivités
locales pour assurer un bon nettoyage
des plages, une simple ballade le long
de la côte suffit pour percevoir la
mauvaise gestion de nettoyage de ces
déchets produits par les estivants.
Même dans des zones où il existe un
système de collecte municipal,
comme dans la plage de koutama par
exemple, nous constatons que malgré
les nettoyages quotidiens de cette
plage, les déchets entassent de
nouveau rapidement, ceci est due en
grande partie à l’inconscience des
estivants vis-à-vis de l’environnement.
Photo n°22 l’inexistence de poubelles sur la plage du grand
phare
Cette problématique des déchets solides sur nos plages, entraîne chacun d'entre nous
à reconnaître son rôle personnel dans la dégradation de l'environnement. En effet,
le traitement des déchets solides provenant du tourisme est devenu un nouvel enjeu
pour lequel, nous avons besoin d'aide et de conseils, pour arriver à une bonne gestion.
Il est à noter que les déchets ramassés et collectés seront transportés avec les autres
déchets solides urbains vers les décharges sauvages existantes pour les éliminer.
En fin, nous rappelons que JIJEL doit trouver des solutions à fin de résoudre ce
phénomène de pollution pour ne pas hypothéquer, cette saison estivale. Et nous
passons maintenant au dernier sous chapitre, pour voir comment JIJEL prendrait en
charge ces déchets à coté bien sur des autres déchets ménagers et comment se fait
leur traitement et élimination actuellement ? Et est ce qu’il répond aux normes sociales
et environnementales ? Et comment elle compte Jijel les traiter et si elle essaye de les
valoriser ?
97
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
4. TRAITEMENT ET VALORISATION DES DECHETS SOLIDES:
4.1. INTRODUCTION :
Les déchets solides constituent un des problèmes majeurs de gestion de
l'environnement, aussi bien au niveau du ramassage et la collecte qu'au niveau de la
mise en décharge vu leur croissance continue, notamment pendant la saison estivale.
Le traitement des déchets solides de la wilaya de Jijel nécessite une connaissance des
caractéristiques des ordures collectées, leur tonnage et les moyens misent à
disposition par les autorités locales afin de bien gérer cette collecte et le transport vers
les décharges publiques actuelles ou bien, prochainement, les nouveaux centres
d’enfouissements techniques.
Comme nous l’avons déjà cité en haut, la quantité de déchets solides collectés par
l’ensemble des communes de la wilaya de Jijel est de l’ordre de 605 Tonnes / jour, soit
220.484 Tonnes/an pour l’ensemble de la population47. Mais, en fait, ce ne sont pas
tant ces chiffres qui sont inquiétants que la situation du traitement de ces déchets.
4.2. COLLECTE :
Selon plusieurs enquêtes réalisées, la présentation des déchets à la collecte
(précollecte) est tout à fait insatisfaisante. Il est à noter que pour avoir une bonne
collecte de déchets, il faut prévoir une collecte mixte c'est-à-dire l’utilisation du sac
plastique, ainsi que l’emploi de bacs roulants en métal ou en plastique. En effet,
il n’existe actuellement aucun exemple de la collecte sélective et du tri au niveau de la
wilaya.
4.3.
ELIMINATION:
À l’heure actuelle, la manipulation des déchets fait l’objet d’un traitement plus
spécifique qu’auparavant. Une nouvelle législation a été introduite dans le but de
réduire la pollution pour une gestion durable des déchets solides. Un plan directeur de
collecte et de gestion des déchets solides urbains de plusieurs communes a été établi,
conformément à la loi 01/19 du 2001 (qui fixe à travers les différents chapitres, les
conditions de nettoiement, d’enlèvement et du traitement des déchets solides urbains
et l’établissement d’un schéma communal de collecte et de gestion).
Nous constatons que, malgré l’élaboration des schémas directeurs de gestion des
déchets solides urbains pour les communes, la programmation de 4 CET dont celui de
Jijel est opérationnel depuis 2008 et les CET de Taher et El-Milia sont en cours de
réalisation, toutes les décharges existantes sont à l’état sauvage et chaque commune
est responsable du traitement de ses déchets. Il est à noter que, le mode de
ce traitement utilisé à nos jours est la mise en décharge publique brute, qui n’obéit à
aucune règle d’hygiène et de protection de l’environnement.
47
Données recueillies auprès de la direction de l’aménagement du territoire et de l’environnement de la
wilaya de Jijel.
98
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Tous les sites de décharge existants actuellement dans la wilaya sont de véritables
sources de danger, ils sont mal contrôlés et mal gérés, n'obéissant à aucun système
de tri des déchets. De plus, il n'existait aucun contrôle sur la production de ces
déchets, malgré les efforts entrepris pour améliorer le ramassage et la collecte des
déchets ménagers et assimilés par le renforcement des capacités des communes.
Dans ce contexte, et pour l’amélioration du traitement des déchets solides de la wilaya
de Jijel, quatre décharges publiques sont installées dans quatre endroits différents de
la wilaya de Jijel pour remplacer les décharges sauvages actuelles , ces centre
d’enfouissement technique CET, sont composés de bacs de sélection qui faciliteront la
tâche aux éventuels spécialistes de l’industrie de la récupération pour ramasser les
produits désirés, Ces déchetteries dont leur capacité totale est de plus de 478.864 M3,
ne sont pas tous encore opérationnels, il ya que celui de Jijel ville qui est mis en
exploitation depuis novembre 2008 :
- Le premier CET situé dans la commune de Jijel, d’une capacité totale de
198.864 M3, pour une durée de vie de 10 ans, il se compose de 02 casiers,
la quantité des déchets qui sera enfouis annuellement est de 31.183,73 T/an, et
la commune qui sera desservie est celle de Jijel dont son nombre d’habitant est
de 133.492 habitants. Il a été mis en exploitation le 14/11/2008.
-
Le deuxième CET situé dans la commune de Taher, d’une capacité totale de
120.000 M3, pour une durée de vie de 05 ans, il se compose d’un seul casier,
la quantité des déchets qui sera enfouis annuellement est de 30 200,70 T/an, et
les communes qui seront desservies sont Taher, Emir Abdel kader, Ouadjana
et Chahna dont leur nombre d’habitant est de 133.288 habitants, (achevé à
95%).
-
Le troisième CET situé dans la commune d’El Milia, d’une capacité totale de
160.000 M3, pour une durée de vie de 05 ans, il se compose d’un seul casier,
la quantité des déchets qui sera enfouis annuellement est de 31.944,45 T/an, et
les communes qui seront desservies sont El Milia, Sidi Maarouf, Settara, El
Ancer, Djamaa, Beni Hbibi et Kheiri Ouled Adjoul dont leur nombre d’habitant
est de 167.844 habitants, (achevé à 95%).
-
Le quatrième CET situé dans la commune de Chakfa, dont l’opération a été
inscrite cette année (2011).
La gestion de la décharge sera effectuée à l’aide de matériel adéquat aux opérations
liées à la mise en décharge, (camions gros, tonnage, chargeurs, niveleuses, et
compacteur à pied de mouton). Les déchets devront être traités le jour même de leur
arrivées sur site et au plus tard le lendemain en cas d’indisponibilité temporaire de
Matériel (panne). Ils seront déposés en couches horizontales successives de façon à
remplir le casier préalablement préparé pour les recevoir. A la fin, les déchets qui
arrivent au fond du casier seront épandus et compactés à l’aide du chargeur et du
compacteur à pied de mouton. Ces CET doivent répondre aux normes strictes qui
garantissent une non pollution des nappes phréatiques et une limitation des
dégagements gazeux. Mais leur niveau de nuisance olfactive dépend essentiellement de
la quantité de matières fermentescibles qu’on y introduit.
99
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
4.4. VALORISATION :
Toutefois, vu la composition de ces déchets (avec 70% de matière organique et des
proportions non négligeables de papier/carton, plastique, verre et métaux), leur gestion
rationnelle exige de développer les options de leur valorisation. Mais malheureusement,
nous n’enregistrons aucune opération de valorisation des déchets collectés à Jijel, que
se soit la récupération ou bien le recyclage de ces déchets.
4.5. CADRE STRATEGIQUE ET REGLEMENTAIRE :
Et en ce qui concerne la gestion de l’environnement et des déchets solides, l’Algérie a
élaboré son plan national d’action pour l’environnement et le développement durable
(PNAEDD), qui s’inscrit dans un cadre stratégique décennal, pour atténuer les efforts
négatifs de la dégradation de l’environnement sur les différent milieux, faire converger
"transition économique" et "transition environnementale" et ancrer l’Algérie dans la voie
du développement durable, dont la promotion d’une gestion saine et intégrée des
déchets municipaux est une nécessité. Dans ce contexte, un programme national de
gestion intégrée des déchets municipaux PROGDEM a été élaboré en 2002, avec la
promulgation d’un dispositif législatif approprié, la définition de programmes de
renforcement institutionnel pertinent et l’introduction de la fiscalité environnementale.
Aussi la législation a été révisée, avec la promulgation de la loi n°01-19 du 12
décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets, dont
ses principaux points forts sont :
- Des municipalités responsabilisées ;
- Une planification rigoureuse des activités : le schéma directeur de gestion et
consacré ;
- L’introduction de la gestion déléguée ;
- La mise sur pied de cellules de sensibilisation généralisées à toutes les
communes.
Le renforcement du dispositif institutionnel avec la création et la mise en place de
l’Agence Nationale des Déchets qui permet de disposer désormais d’un instrument
pour apporter aux municipalités l’assistance technique nécessaire à la mise en œuvre
de plans de gestion des déchets, Ainsi que l’institution de système national de reprise,
de recyclage et de valorisation de déchets d’emballage "ECOJEM" qui permet la prise
en charge d’une partie importante des déchets recyclables.
Et en ce qui concerne le renforcement de réglementation afin de résoudre ce
problème, divers textes ont été promulgués afin de mieux prendre en compte la
protection des plages, nous citons :
*La loi 89-21 du 22 février 1989 relative aux épaves maritimes, qui contribuent à
prévenir l'abandon de déchets dans l'environnement en responsabilisant leur
producteur ou détenteur.
*La loi 96-41 du 10 juin 1996 relative aux déchets solides.
* Loi n° 01-19 du 27 Ramadhan 1422 correspondant au 12 décembre 2001 relative à la
gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets. Elle vise également à limiter
100
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
les pollutions du milieu dues à une mauvaise gestion des déchets (infiltration des
lixiviats, émanations de gaz, odeurs, etc.).
*La loi 03/02 du 17 février 2003 fixant les règles générales d’utilisation et d’exploitation
des plages, notamment l’article 12 qui interdit de jeter les déchets domestiques et/ou
agricoles au niveau des plages et à leur proximité.
* La loi 03/10 du 19 Juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans
le cadre du développement durable.
5. CONCLUSION
Nous constatons en ce qui concerne la pollution des plages, que malgré la volonté des
autorités et la population locale pour assurer le nettoyage de ses plages, le
comportement inconscient des estivants, le manque de moyens et surtout d'expérience
dans la gestion de ces déchets, révèle des faiblesses dans les processus mis en place
pour une gestion efficace et satisfaisante de ces problèmes d'environnement. En effet,
nous rappelons que pour assurer la propreté de nos plages, il faut :
-
Assurer un nettoyage quotidien avec un personnel qualifié surtout pendant la
saison estivale ;
-
Doter toutes les plages autorisées à la baignade de poubelles ;
-
Mettre en place une signalétique anti-pollution sur les plages ;
-
Sensibiliser les estivants au respect et à la protection de leur environnement et
motiver les collectivités locales à la prise des dispositions nécessaires pour
garantir la propreté des plages et mettre en place les infrastructures
nécessaires;
En ce qui concerne les déchets solides en général de la wilaya de Jijel, nous
enregistrons des faiblesses en matière d'organisation, de fonctionnement et de gestion
de ces déchets. Souvent les organisations communautaires sont trop petites pour se
doter d'une gestion professionnelle. Les activités sont souvent réduites aux seules
activités de collecte et de transfert vers les décharges publiques.
La gestion des déchets dans la wilaya de Jijel nécessite donc, une meilleure
planification stratégique. Les priorités comprennent l'amélioration de la gestion des
déchets municipaux grâce à un meilleur tri des déchets et à une amélioration de la
gestion des décharges, ainsi que l'introduction d'initiatives de recyclage au niveau
local.
En parallèle, la limitation de production des déchets peut être obtenue par un effort de
sensibilisation auprès du public et les touristes.
101
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
En ce qui concerne les mesures que doit prendre la wilaya au titre de valorisation ou
de l’élimination des déchets pour assurer une bonne gestion de ces derniers, nous
citons :
-
Tout d’abord, il faut accélérer les travaux de réalisation des trios CET et
mettre en fonction le CET réalisé à jijel.
-
Proposer la réalisation des centres de tri et de transfert, pour faciliter le
traitement de ces déchets ;
-
Mettre en œuvre des techniques novatrices pour le ramassage,
-
Eradication et réhabilitation des décharges sauvages existantes ;
-
Mettre en place un programme de recyclage ;
-
Renforcement des moyens humains, et matériels ;
-
Sensibilisation à la collecte sélective et augmentation de la part des déchets
recyclé ;
-
Sensibiliser et responsabiliser les citoyens et les touristes sur la protection de
leur environnement et encourager les initiatives personnelles ;
-
Formation du personnel affecté aux systèmes de traitement des déchets,
préparation des textes de support avec application de la réglementation;
-
Créer un lieu d’échanges mis à la disposition des associations et des
citoyens.
Pour conclure, il est à noter que le problème des déchets est un sujet complexe à
traiter avec de nombreux interlocuteurs, mais ne pas l’aborder, c'est en fin de compte
se rendre complice d’un des grands gaspillages de ce siècle.
102
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
A la lumière des éléments de connaissances accumulés à travers ce travail.
Nous avons établis deux niveaux principaux d’analyse :
Le premier définit le tourisme et ses diverses formes, ainsi que le tourisme durable qui
doit être fondé sur un développement qui répondrait aux besoins de la population
actuelle sans compromettre l’avenir des générations futures48. Aussi ce niveau,
nous a permis de constater que pour minimiser les impacts négatifs du tourisme sur
l’environnement, préserver l’espace naturel et l’originalité d’une destination touristique,
il faut mettre en place une approche anticipée, préventive et prévoyante de
planification, de gestion et de contrôle. Dans ce cadre, l’Algérie qui a l’avantage d’avoir
un territoire pratiquement vierge en infrastructures touristiques, essaye à tirer profit
des expériences des autres pays en s’inspirant de leurs réussites et aussi
leurs déconvenues, et décide de donner au tourisme une dimension à la mesure de
ses potentialités et de ses atouts en impliquant tous les secteurs concernés pour que
celui-ci devienne compétitif, sur un marché mondial où l’exigence de la demande est
de plus en plus élevée, et la concurrence de plus en plus rude et d’insérer le tourisme
national dans les circuits commerciaux du tourisme mondial par l’émergence de
la destination Algérie comme destination touristique de référence au plan international.
Et le SDAT 2030 donc, est l’acte par lequel l’Etat Algérien affiche pour tous
les acteurs, pour tous les secteurs, pour toutes les régions, son projet touristique
territorial à l’horizon 2030. Que se soit en terme d’objectifs, physiques(nombres de
touristes, nombres de lits, contribution au PIB, recettes, emplois, formations….) ou
monétaires (balance devises, investissements publics.…), et au-delà des aspirations à
contenu essentiellement économique, l’Etat Algérien réaffirme à travers le SDAT 2030,
sa volonté non seulement, de valoriser et de pérenniser notre capital touristique,
culturel et historique, d’améliorer le cadre de vie, mais aussi de protéger et de
préserver l’environnement dans le cadre du développement durable.
Le Deuxième niveau de réflexion a permis, à travers l’analyse de la wilaya de Jijel qui
est une région très riche en potentialités naturelles, d’observer l’impact du tourisme sur
une côte pratiquement vierge en infrastructures touristiques , et qui accueille
annuellement pendant la saison estivale plus de sept millions d’estivants, cet impact
majeur est le problème de pollution des plages par les déchets solides produits par les
estivants, due à la sur fréquentation temporelle et spatiale de ces plages, au
comportement inconscient de ces estivants, ainsi que le manque de moyens et surtout
d’expérience dans la gestion des déchets solides, malgré la volonté des autorités et
de la population locale pour assurer la propreté de ces plages .
Une synthèse de ces deux niveaux d’analyse nous a permis de constater que l’espace
touristique est un gage de réussite, qui n’est pas seulement la résurgence d’un facteur
économique. La condition de réussite est extrêmement liée aux conditions de
48
Rapport de Mme Brundtland, ancien Premier ministre norvégien. Commission Mondiale sur
l’Environnement et Développement, dite Commission Brundtland, Notre Avenir à Tous, Les Editions du
fleuve, 1987, p 51.
103
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
son utilisation que ce soit à l’échelle régionale ou à l’échelle du site. Dans ce sens
le préalable étant de ne pas gaspiller les sites, de ne pas uniformiser les espaces
littoraux par un rideau urbain et surtout de donner une chance à l’arrière pays afin
qu’il intègre l’organisation générale de l’espace touristique. Il faut laisser à l’espace,
ce qui fait son identité et sa qualité naturelle et à la société qui le gère et l’entretien
la plénitude de son destin. Elle a le droit à l’épanouissement au même titre que
les touristes et les vacanciers. Autrement dit, le développement des zones côtières de
la région de Jijel pour les besoins du tourisme doit constituer une source
de préoccupation particulière pour la wilaya. Ceci signifie qu’il faut penser le tourisme
de cette ville autrement qu’avec des équipements standards, en améliorant vraiment
la fonction d’accueil et en aménageant le littoral dans ce qu’il a d’unique et sans
le banaliser dont un développement du tourisme mal planifié pourrait détruire la beauté
naturelle de la ville, et en premier lieu son littoral.
RECOMMANDATIONS: Certaines recommandations peuvent être faites :
Veiller à un aménagement en profondeur :
Il est impératif de corriger les déséquilibres constatés dans l’occupation de l’espace et
la répartition démographique du littoral et de l’arrière pays de la wilaya de Jijel, ainsi
que l’épanouissement des populations locales et le développement de l’arrière pays,
à travers l’amélioration des infrastructures et la construction des équipements de
service qui vont servir conjointement aux habitants locaux et aux visiteurs.
L’aménagement en profondeur doit s’astreindre à un mode d’organisation global et
à un développement durable et harmonieux, il faut donc poser les conditions
de l’aménagement en profondeur en termes globaux, c’est à dire :
–
Préserver de l’urbanisation les espaces littoraux en évitant une implantation
massive des équipements touristiques et autres aménagements qui
transforment les rivages marins : digue, dessablement, route, etc.
–
Favoriser par des mesures réglementaires ou incitatives, le logement de
la population dans les sites touristiques.
–
Conserver, sinon accorder aux villages de l’arrière pays un rôle et
une vocation privilégiée d’accueil et de service.
–
Faire
évoluer
la
demande
vers
de
nouveaux
types
de
tourismes (Ecotourisme, tourisme rural, climatique ou de montagne) et
varier l’utilisation des diverses zones, en particulier celles dont le potentiel
n’est pas encore exploité,
–
Inciter les investisseurs et propriétaires ruraux à s’engager dans
la promotion d’un tourisme varié et l’orienté vers l’arrière pays
(Ex : l’exonération d’impôt pour l’hébergement touristique, notamment en
montagne ou en milieu rural),
–
Protéger les sites et les paysages qui font l’image de marque de la région et
valoriser la symbiose qui existe entre la côte et l’arrière-pays.
104
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
Veiller à un aménagement global et intégral :
L’harmonie de l’ensemble des sites touristiques et les autres sites d’intérêt touristique
entre eux est plus importante que la valeur intrinsèque de chacun des éléments.
Chaque aménagement d’un site quelconque ne prendra sa pleine signification qu’à
partir du moment où il se trouvera intégré parmi les autres qu’il valorisera et par
lesquels il sera valorisé.
Si le principe d’aménagement retenu garantie la diversité des sites touristiques, il reste
que ces sites sont relativement indépendants les uns des autres. Leur intégration dans
un espace touristique global et cohérent dépend d’une part des liaisons entre
les différents sites et d’autre part des complémentarités qui s’établissent entre eux.
Pour garantir une continuité d’intérêt il faut procéder par des phases d’aménagement
étalées dans le temps et dans l’espace :
–
La création d’un site touristique au niveau de la bande littorale, conjuguée
avec la création des installations touristiques et des équipements de
services à l’intérieur du pays contribuera dans un premier temps à épaissir
la zone d’intérêt touristique, dans un deuxième temps à créer une
dynamique de développement vers la zone des montagnes qui rappelons le,
dispose elle aussi de beaucoup de potentialités touristiques et paysagères.
–
Assurer la continuité entre le littoral et l’arrière pays en adaptant
les infrastructures de liaison, transport etc.…, qui favorisent le mouvement
et le contact social et servir à instaurer un mouvement entre la mer et
l’arrière pays.
A la fin, nous rappelons que, le développement du tourisme en bord de mer associé au
développement des villages de l’intérieur, permettrait de créer un mouvement composé
et une complémentarité fonctionnelle tout en préservant les continuités paysagères.
Autrement dit, un aménagement touristique global et intégral fait l’objet d’un seul et
unique plan de mise en valeur touristique à l’échelle régionale.
Fixer les limites de l’aménagement et du développement et
les capacités de charges territorial et écologique :
L’aménagement touristique doit être prospectif et circonscrit de manière à donner
toutes leurs chances aux formes d’évolutions et de développement futurs.
En première phase, il faut contenir son développement dans des limites spatiotemporelles acceptables. Par rapport à ces limites, on peut recenser et délimiter trois
catégories de sites parmi ceux qui constituent l’espace touristique :
–
Les sites touristiques sont ceux qui se prêtent à l’implantation touristique
sans présenter de risque sur l’environnement social et naturel, ceux-ci
englobe : les sites d’accueil (hébergements, restauration, animation et
toutes autres activités de service). Et les sites de loisirs (espaces naturels
ou aménagés destiné à la détente
et aux loisirs : Plages, centre de
loisirs, centre nautique, parcs naturel ou zoologique, etc.)
105
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
–
Les sites d’intérêt touristique à protéger doivent être intégrés dans un
périmètre sensible afin de préserver leur caractère, il s’agit d’une part, des
sites naturels où l’implantation touristique sera peu probable (collines,
marais, forets, rivière, etc.) et d’autre part les sites dont l’activité touristique
ne sera pas prioritaire (plaines et toute terre à potentiel agricole, etc.)
–
Les attractions touristiques destinées à être visitée (monuments, parcs
protégés, cascade, belvédère, col de montagne etc.) doivent être
sauvegardés pour la postérité du lieu et du paysage. Le degré de protection
et le degré d’équipement varieront selon le caractère plus ou moins
exceptionnel de chaque site.
En seconde phase il s’agit de localiser les actions d’aménagements et leur programme
d’une part, en fonction du potentiel attractif et de ces caractéristiques (monuments et
sites archéologiques, paysages et sites naturels, plages et sites montagneux, etc.)
et d’autre part en fonction de l’impact sur l’environnement social et physique de
la région ou du moins l’impact sur le site lui même et son environnement immédiat
(structure sociale, structure spatiale, activités sectorielles, etc.)
Pour finir, Nous rappelons que les propositions d’aménagement touristique de la wilaya
de Jijel doivent obéir au souci de protection et de préservation de la nature en plus
du caractère socio-économique qu’elles procurent. Autrement dit, elles doivent
renforcer les conditions d’accueil des touristes, ainsi qu’améliorer et diversifier
le produit touristique, dans le cadre d’une politique en faveur d’un développement
durable, c'est-à-dire, des aspects ambiants, de la tutelle de conservation des
ressources sans excéder à la capacité de charge des écosystèmes naturels , de la
conservation des espèces animales et végétales (en particulier de celles
endémiques), de la promotion sociale, économique et culturelle de la population locale.
Donc, les actions à entreprendre dans le cadre d’un aménagement touristique peuvent
être définies comme suit :
1. Amélioration de l’accessibilité et du réseau de communication
-
Développer et renforcer le réseau routier d’importance nationale et régionale
(l’aménagement et l’élargissement de la RN 43 et la RN 77, création de
plusieurs voies perpendiculaires qui permettront la liaison de la zone littorale
avec l’arrière pays et le désenclavement de la wilaya,…) ;
-
L’aménagement et l’élargissement de l’aéroport « ferhat abbas » ;
-
L’aménagement des ports existants, avec la création des navettes maritimes
de loisirs et de transports ;
-
La création d’un réseau de pistes cyclables et voies vertes pour les
randonnées ;
-
Amélioration de la signalisation routière et touristique surtout au niveau des
chemins de wilaya ;
106
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
2. Amélioration et diversification du produit touristique :
-
Le développement du tourisme balnéaire, en aménageant le littoral dans ce
qu’il a d’unique et sans le banaliser avec la création de plusieurs espaces
de détente et de loisirs, l’aménagement des plages avec l’augmentation
des facteurs d’attraction en intervenant sur les conditions d’accessibilité,
de stationnement, les possibilités de baignade, et sur le confort général.
L’autorisation des aménagements destinés à l’accueil du public dans
le respect de la loi du littoral, le respect des paysages et des caractéristiques
propres au site, avec la proposition des infrastructures touristiques
d’hébergement en retrait par rapport à la frange littorale.
-
Faire participer l’espace marin dans la valorisation du tourisme balnéaire par
l’aménagement des ports existants (Jijel et Ziama) avec la préservation
de l’activité de la pêche traditionnelle qui représente l’identité de la ville.
La création d’autres ports de plaisances (Jijel et à Aouana), avec la pratique
de la plaisance régulière selon trois dominantes : la pêche promenade,
la balade en mer, la voile loisir. La création d’un petit circuit maritime locale
vers les îles (la petite île d’El-aouana et la presque île de boublatane.)
Le développement du sport nautique et de la plongée sous-marine le long de
la côte.
-
Développement du tourisme dans l’arrière pays : la côte Jijelienne a besoin
de son arrière-pays pour enrichir son offre touristique comme l’arrière-pays a
besoin de la côte pour tirer bénéfice du passage des touristes. Dans ce
contexte, le développement touristique qui est potentiellement créateur
d'emplois constituerait un facteur de stabilisation pour l’arrière pays Jijelien
qui a connu un dépeuplement massif, dû à l’exode rural, donc il faut mettre
en valeur ce patrimoine, pour développer un tourisme itinérant et créer de
nouvelles activités dans la région, exemple : mise en place d’un réseau de
sentiers pédestre de découverte: (découverte de la faune et la flore, du
patrimoine historique et culturel, de l’architecture traditionnelle spécifique à
la région ,les différents produits artisanaux, …) et la pratique de nouvelles
disciplines sportives pour la région tel que le ski, …
-
Préserver le patrimoine naturel, les activités traditionnelles, et intégrer
le projet touristique dans l’environnement naturel et humain, la valorisation
des forêts de Guerrrouch et Tamentout, le parc national de Taza avec son
aménagement et la préservation de sa faune et flore, la restauration des
grottes merveilleuses.
-
Augmentation de la capacité d’accueil touristique avec le renforcement de
l’accueil ainsi que l'amélioration des infrastructures touristiques existantes et
la création de nouveaux établissements touristiques intégrés qui respectent
la fragilité de notre site avec l’encouragement
pour développer
des infrastructures touristiques à l’intérieur des centres urbains, ainsi que des
gîtes ruraux dans l’arrières pays Jijélien.
107
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
-
Orienter l’aménagement des 19 ZET vers la vision d’un développement
durable, à même de contribuer aux grands équilibres économiques, sociaux
et écologiques de la Wilaya de JIJEL et inscrire le projet touristique dans
la continuité de la ville, l’adapter au milieu humain d’accueil et à l’animation
urbaine soucieuse de l’environnement, afin de retrouver en cela ce « goût de
connaissance ».
-
Développement du tourisme culturel et historique, qui privilégie les valeurs
socioculturelles des lieux visités, à travers leur patrimoine, leurs traditions et
leur mode de vie.
3.
4.
La lutte contre la pollution :
-
Des investissements seront nécessaires pour doter la région des
infrastructures adéquates en termes de raccordements de conduites d'eau,
l'évacuation des déchets et l’épuration des eaux usées avant leur rejet en
mer.
-
Finaliser les travaux de réalisation des CET intercommunaux et les mettre en
fonction pour assurer un bon traitement des déchets solide.
-
Proposer la réalisation des centres de tri et de transfert, pour faciliter
le traitement des déchets.
-
Mettre en œuvre des techniques novatrices pour le ramassage.
Sensibilisation et éducation de la population :
-
Faire connaître les enjeux et le fonctionnement du tourisme dans l’économie
de la vie avec son intégration dans la Wilaya de Jijel.
-
Faire comprendre au grand public ce qu’est le tourisme écologiquement
viable.
-
Encourager les touristes à avoir des comportements responsables.
-
Responsabiliser les citoyens et les touristes sur la protection et la propreté de
leur environnement et encourager les initiatives personnelles.
108
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
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111
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
TEXTES LEGISLATIFS
Lois :
1. Loi n° 84-09 du 4 février 1984 relative à l'organisation territoriale.
2. Loi n° 87-03 du 27 janvier 1987 relative à l’aménagement du territoire.
3. Loi n° 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et à l'urbanisme.
4. Loi n° 99.01 du 06 Janvier 1999 fixant les règles relatives à l’hôtellerie.
5. Loi n° 01-20 du 12 décembre 2001 relative à l’aménagement et au
développement durable du territoire.
6. Loi n° 01-19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à
l’élimination des déchets.
7. Loi n° 02-02 du 5 février 2002 relative à la protection et à la valorisation du
littoral.
8. Loi n° 03-01 du 17 Février 2003 relative au développement durable du
tourisme.
9. Loi n° 03-02 du 17 Février 2003 fixant les règles générales d’utilisation et
d’exploitation touristiques des plages.
10. Loi n° 03-03 du 17 Février 2003 relative au ZEST (Zones d’expansion et Sites
Touristiques).
11. Loi n° 03-10 du 19 Juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans
le cadre du développement durable.
12. Loi n° 04-03 du 23 Juin 2004 relative à la protection des zones de montagnes
dans le cadre du développement durable.
13. Loi n° 04-20 du 25 Décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs
et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable.
14. Loi n° 07-06 du 13 Mai 2007 relative à la gestion, à la protection et au
développement des espaces verts.
15. Loi n°11-02 du 17 Février 2011 relative aux aires protégées dans le cadre du
développement durable.
Décrets :
1.
Décret exécutif n°66-75 du 4 avril 1966, portant application de l’ordonnance
n°66-62 du 26 mars 1966 relative aux zones et sites touristiques.
2. Décret exécutif n°80-277 du 22 novembre 1980, portant création de l ’Agence
Nationale pour l’Aménagement du Territoire, A.N.A.T.
3. Décret exécutif n°81-298 du 31 octobre 1981 relatif aux zones et s ites
touristiques, complétant le décret 66-75 du 4 avril 1966.
112
LITTORAL JIJELIEN ENTRE LES IMPERATIFS DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
ET LES PREOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES
4. Décret exécutif n°88-232 du 5 novembre 1988 portant déclaration de s zones
d'expansion touristiques.
5. Décret présidentiel n°94- 465 du 25 décembre 1994 portant création du Haut
conseil de l’environnement et de développement durable et fixant ses
attributions, son organisation et son fonctionnement.
6. Décret exécutif n°2-115 du 3 avril 2002 portant création de l’Observatoire
national de l’environnement et du développement durable.
7. Décret exécutif n°02- 175 du 20 mai 2002, portant création, organisation et
fonctionnement de l’agence nationale des déchets.
8. Décret exécutif n°07-145 du 19 mai 2007 déterminant le champ d’application,
le contenu et les modalités d’approbation des études et des notices d’impact
sur l’environnement.
9. Décret exécutif n°07-144 du 19 mai 2007 fixant la nomenclature des
installations classées pour la protection de l’environnement
10. Décret exécutif n°07-205 du 30 juin 2007 fixant les modalités et procédures
d’élaboration, de publication et de révision du schéma communal de gestion
des déchets ménagers et assimilés.
11. Décret exécutif n°07-206 du 30 juin 2007 fixant les conditions et les modalités
de construction et d’occupation du sol sur la bande littorale, de l’occupation des
parties naturelles bordant les plages et de l’extension de la zone objet non
aedificandi.
113