Les Satsuki
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Les Satsuki
Les Satsuki Quelques notions de botanique : Au Japon, c’est la plante à fleur par excellence au même titre que le Prunus Mume. Une fédération lui est même dédiée ainsi qu’une exposition nationale en mai à Tokyo. C’est une plante très bien adaptée à la culture en pot (Satsuki) contrairement aux azalées de jardin (Tsutsuji). C’est une culture longue de tradition développée depuis plus de 500 ans. Le terme SATSUKI peut se traduire de la façon suivante : SA+TSUKI = 5ième + lune, fleurit à la cinquième lune du calendrier lunaire oriental, soit vers juin chez nous. Les hybrides de Satsuki (plusieurs milliers) sont dérivés de deux plantes sauvages, Rhododendron Indicum rouge orangé ( ou Lateritum ou Macrantha ) et le Rhododendron Tamuraé à feuilles rondes, rouge, rouge-violet, rose pâle, blanc ( ou Eriocarpum). Les feuilles sont plutôt longues, fines et pointues et les fleurs ont normalement 5 pétales et 5 étamines. Tous les vieux Satsuki Bonsaï exposés aujourd’hui au Japon avec de très larges troncs ont tous passé beaucoup d’années en pleine terre. Du coté de Kanuma les champs en sont pleins ! Il existe une grande variété de formes, de tailles et de couleurs des fleurs. De la petite fleur rose de Kakuo, à la grande fleur aux multiples mélanges de blanc, rose, rouge de Kahou, à la fleur rouge délicatement découpée de Kinsaï, à la fleur rose et double de Wakaebisu, à la grande fleur blanche de Azuma-no-yuki, à la petite fleur rouge mauve foncé de Korin le choix est immense. Malheureusement il est difficile, en Europe, de se les procurer à bon compte. Les couleurs de base sont le rouge, le blanc et le pourpre. La couleur rose est considérée comme une combinaison de rouge et de blanc. La fleur rose de Gyoten (le blanc pur a disparu) est issue de la fleur de base rouge-mauve de Kahou. Les fleurs blanches ont des taches vertes alors que les fleurs à base rose ont des taches cramoisies sur de nombreuses variétés multicolores. Les différentes couleurs et la distribution des couleurs sont parfaitement définies et les connaître est une affaire de spécialiste japonais (car le vocabulaire est japonais !). Le problème est l’évolution des couleurs dans le temps. Sur une base de dix années de culture il est très visible que le blanc pur de Kahou devient rose et même rouge, ce qui modifie profondément l’équilibre des couleurs. Il faudrait conserver les branches qui fleurissent blanc et ne couper que des branches qui fleurissent rouge. En fait, il est facile sur Kahou de faire la différence : les boutons des fleurs blanches sont bien verts alors que les boutons des fleurs rouges sont verts teintés de rouge. Les japonais greffent des branches à fleurs blanches pour régler ce problème. La beauté du Satsuki est surtout au niveau des fleurs (plus de 1000 variétés). Les différentes variétés sont produites par croisement entre des variétés différentes et chaque époque a ses tendances, ses formes. _ Les branches sont formées comme celles du pin. _ Si la tête est devenue toute rouge, il faut la couper et la refaire avec une branche portant des fleurs de plusieurs couleurs. _ Si la tête est toute blanche, la garder, le rouge viendra avec le temps. Le bas de l’arbre conserve facilement les différentes couleurs et il faut privilégier le mélange des couleurs. En principe, on ne pratique pas de shari, mais on voit maintenant des formes battues par les vents avec des shari. Le rempotage se fait un mois après la floraison au Japon, dans un substrat composé de terre de Kanuma pure.Attention aux fines granulométries (trop grande rétention en eau), rempoter tous les 2-3 ans, il faut bien couper les racines chaque fois (revenir à la fine motte racinaire d’origine). Lors de la formation, on peut rempoter en mars (je le fais systématiquement pour éviter à la plante le stress du rempotage en juillet dû à la chaleur ambiante). On choisira un pot émaillé bleu ou couleur terre, un pot émaillé comme pour tous les feuillus. L’apport en engrais après rempotage se fera 15 jour après. Il ne faut garder que 50% de la floraison, couper le reste des fleurs, ne garder que 2 pousses, et couper à 2 feuilles. On peut garder plus de feuilles sur la tête. Calendrier des Travaux : JANVIER Hivernage sous tunnel, chauffer si la température descend au dessous de –8°C. Ventiler, peu d’eau, un arrosage une fois par semaine suffit. Enlever les feuilles jaunies. Un traitement fongique peut s’avérer prudent. FÉVRIER Idem. MARS Pas d’engrais jusqu’à la floraison, aérer, protéger du gel les jeunes pousses, arroser tous les deux ou trois jours. Rempotage recommandé tous les 3 ans dans de la Kanuma pure, évite le stress de juillet dû à la chaleur. La floraison n’en est pas affectée. Revenir au pain de racines d’origine. Il m’a semblé qu’il ne fallait pas ’serrer’ de trop prés le pain de racines dans la poterie, laisser 2 à 3cm sur le pourtour pour les futures radicelles. Tamiser la Kanuma pour enlever la poussière. Préférer une grosse granulométrie (7 à 10mm), de la fine pour surfacer. Engrais organique un mois après. Eclaircir les bourgeons inutiles. C’est le bon moment pour les tailles drastiques et la mise en forme. Attention, il n’y a pas de pousse apicale forte. Mastiquer les coupes. Marcotter. Ne pas rempoter en même temps que les gros travaux. AVRIL Pincer les pousses robustes qui compromettraient la floraison. Eclaircir les bourgeons de fleurs (1/3 au plus pour les expositions), trop de fleurs épuisent la plante. Arroser tous les jours, surveiller même les jours de pluie. Attention aux gelées matinales dés que les arbres sont dehors ! MAI Les premières fleurs arrivent, ne pas les arroser, bien arroser le sol, une eau au Ph acide est bien meilleure qu’une eau au Ph basique ! (En clair, préférer l’eau de pluie). Arroser tous les jours. JUIN Enlever les fleurs fanées, couper les pistils au fur et à mesure. Arroser deux fois par jour. Il faut savoir sacrifier le dernier quart des fleurs pour ne pas trop épuiser l’arbre. Rempotage possible, taille, ligature, formation. Penser aux boutures. Engrais organique dés la fin de la floraison et une taille d’entretien. J’utilise aussi de l’engrais chimique liquide (très efficace). JUILLET Arroser tous les jours, bassiner si nécessaire, c’est la seule solution pour humidifier les zones sous les larges nébari. Arrêter la ligatures. floraison, rempotage possible, vérifier les Plein soleil jusqu’à midi, mi-ombre après, utiliser un voile de protection solaire. Je complète l’action de l’engrais organique par du chimique liquide dilué aux doses indiquées. Ne pas poser sur un substrat sec. Un feuillage vert foncé indique que c’est très apprécié ! Bien nourries ces plantes fleurissent abondamment, pas de maladies, pas de parasites. Un traitement fongique peut s’avérer prudent en cas d’été humide. Ces plantes sont sensibles au manque de lumière. AOÛT Pincer les pousses vigoureuses. Arroser tous les jours, bassiner si nécessaire. Engrais : idem. SEPTEMBRE Engrais : idem. Pincer les pousses vigoureuses, surtout en bas de l’arbre. OCTOBRE Peu d’engrais avant d’arrêter. Diminuer l’arrosage. NOVEMBRE Surveiller le gel, entrer sous tunnel. Arroser une fois par semaine, attention au mildiou, un traitement fongique est recommandé. Beaucoup de feuilles jaunissent, pas de panique, c’est normal. DÉCEMBRE Idem. Auteur : Jacques Marty
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