Expliquer aux enfants

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Expliquer aux enfants
DOSSIER TRANSMETTRE N°11
Expliquer
Marie
aux enfants
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Sommaire
Découvrir Marie
Marie, Mère de Dieu..................................................................... 3
Pourquoi et comment honorer la Sainte Vierge............................ 4
Marie, modèle de vie.................................................................... 5
Marie de l'Ascension à la Pentecôte............................................. 8
Les fêtes de Marie
Les solennités.............................................................................. 9
Les fêtes....................................................................................... 14
Les autres fêtes (dites mémores)................................................. 16
Prier Marie avec les enfants
Conseils pratiques pour honorer Notre Dame.............................. 21
La crypte de Notre Dame............................................................. 23
Questions d'enfants
Marie, notre mère......................................................................... 25
Le mois de Marie.......................................................................... 27
Qu'est-ce que l'Immaculée Conception?...................................... 29
Marie et le caté............................................................................ 31
Marie est importante !................................................................. 33
Coloriage
Je vous salue Marie...................................................................... 34
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Découvrir Marie
Marie, mère de Dieu
Abbé Pierre Rineau
Le Fils éternel de Dieu, vrai Dieu né du vrai Dieu, s’est fait homme dans le sein de
Marie. La maternité divine est la clef du mystère de la Sainte Vierge.
Le mystère de
l’Incarnation
La Sainte Vierge est la maman d’une personne,
la maman d’un homme qui est Dieu, elle doit
donc être appelée Mère de Dieu.
La maternité divine est la clef du mystère de
la Sainte Vierge.
La dignité véritable se prenant de la
proximité d’avec Dieu, nulle créature n’est plus
proche de Dieu que la Sainte Vierge, du fait de
sa maternité divine. Elle est pleine de grâce,
bénie entre toutes les femmes, et sainte plus
que tous les anges ; elle est le chef d’œuvre de
Dieu le Père qui l’a choisie comme maman pour
son Fils. Sa beauté comme sa dignité dépassent
celles de toute la création.
En résumé : il n’y a pas de titre plus beau pour
la Sainte Vierge que celui de Mère de Dieu
parce qu’il n’y a pas pour elle de dignité plus
haute que la maternité divine.
Et ainsi, tous les autres privilèges de la Sainte
Vierge sont ordonnés et inférieurs à cette
dignité première. L’Immaculée Conception par
exemple est une préparation à la maternité
divine ; l’Assomption en est une conséquence,
de même que son incomparable puissance
d’intercession auprès de Dieu. Tous les titres,
toutes les fêtes, tous les privilèges de la Sainte
Vierge doivent être finalement rapportés à sa
maternité pour être bien compris.
Dans le Credo, à peine avons-nous affirmé
que Jésus est la deuxième personne de la Sainte
Trinité en proclamant que nous croyons en Jésus
Christ son Fils unique Notre Seigneur, que nous
confessons son Incarnation en disant Qui a été
conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie.
La première partie de cet article du Credo est
célébrée le 25 mars à l’Annonciation et la
seconde à Noël ; d’abord la conception et
ensuite la naissance.
Le Fils éternel de Dieu, vrai Dieu né du vrai
Dieu, s’est fait homme dans le sein de la Vierge
Marie, assumant ainsi, sans rien perdre de sa
nature divine, la nature humaine. L’unique
personne du Fils possède donc deux natures : de
toute éternité, la nature divine, et, depuis le
jour de l’Annonciation, la nature humaine.
La maternité divine
Il résulte logiquement de cette affirmation
touchant le Fils une conséquence touchant la
mère : puisque la Sainte Vierge est mère, selon
la nature humaine, d’un Fils qui est réellement
Dieu, elle est proprement Mère de Dieu.
Nulle femme n’est maman d’une nature ! Une
femme ne peut être mère que d’une personne,
d’un être vivant, d’un être humain, de quelqu’un.
Notre prière mariale
On comprend dès lors que l’Eglise, pour
forger la plus belle prière à la Sainte Vierge
Marie, toucher plus sûrement son cœur et
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obtenir sa puissante intercession auprès de son
Fils, ait souhaité ajouter aux paroles de l’ange
prononcées à l’Annonciation, les paroles qui
suivent : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour
nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure
de notre mort. On comprend aussi que
l’Angelus, qui rappelle le mystère de
l’Incarnation et donc celui de la maternité
divine de la Sainte Vierge sonne joyeusement
trois fois le jour. On comprend de plus pourquoi
tant de Pères de l’Eglise ont combattu pour que
le titre de Mère de Dieu soit donné à Marie.
Pourquoi et comment honorer la Sainte Vierge
Abbé Pierre Rineau
La Sainte Vierge doit être honorée d’un culte spécial. Mais pour être bien comprise et
pratiquée, la piété mariale doit être replacée dans le contexte général de la religion
chrétienne.
Tu adoreras Dieu seul et tu L'aimeras plus que
Tout. Puisque le mot adorer signifie proprement
reconnaître comme créateur, il est clair que seul
Dieu peut être adoré. Mais si le culte
d'adoration ne convient qu'à Dieu, cela ne veut
pas dire que nous n'ayons aucun culte à rendre
aux saints. Simplement, ce culte n'est pas
l'adoration. Il est un honneur rendu aux amis de
Dieu. Ce culte des saints culmine dans le culte
marial qui honore la Sainte Vierge non pas
seulement comme amie, mais bien comme Mère
de Dieu.
Nous réservons des honneurs à la Sainte
Vierge Marie, nous lui vouons un culte, nous lui
rendons hommage parce qu'elle est la plus
parfaite des créatures de Dieu, parce qu'elle
seule a été jugée digne de concevoir, de porter,
d'enfanter, d'élever le Fils de Dieu lui-même,
parce qu'elle est pleine de la grâce de Dieu.
L'honorant, nous honorons très réellement Dieu,
puisque c'est son oeuvre à Lui qui fonde notre
vénération pour elle.
Finalement, il est plus juste de dire que la
Sainte Vierge doit être honorée d'un culte
spécial que de dire qu'elle peut être honorée
d'un tel culte. Car s'il est vrai que les Saints sont
des miroirs de Dieu, des évangiles vivants en
quelque sorte, ou bien encore des voies vers
Dieu, la Vierge Marie est par excellence le
miroir de son Fils Jésus, sa plus parfaite imitation
et la voie la plus sûre vers Lui.
Prier et imiter Marie
Le culte marial, pour être bien compris, doit
être replacé dans le contexte général de la
religion chrétienne. Il s'agit de parvenir à la Vie
éternelle. Or, deux choses y sont nécessaires : la
grâce de Dieu d'abord, et notre collaboration
ensuite.
A) Dieu nous donne ses grâces en abondance,
gratuitement, car Il est infiniment bon. Mais Il
veut bien aussi nous donner de ses grâces à
notre demande : aussi Le prions-nous. Nous
pouvons en particulier Le prier par l'intercession
des Saints. Cette expression ne signifie pas que
les saints soient de simples intermédiaires ; elle
va plus loin. Elle souligne que les saints ont, par
leur vie exemplaire toute donnée à Dieu, acquis
des mérites qu'ils peuvent faire valoir auprès de
Dieu. C'est précisément ce qu'ils font en
intercédant pour nous à notre demande. C'est
un aspect de ce que nous appelons la
Communion des saints.
La prière mariale, première forme de
l'honneur dû à la Mère de Dieu, trouve ici son
fondement : les mérites acquis par la Sainte
Vierge sont immenses. Comment Dieu pourraitIl lui refuser ce qu'elle Lui demande au nom des
mérites qu'elle a acquis en demeurant toujours
fidèle à son Fils ? Comme Jésus a opéré à Cana
son premier miracle suite à la discrète
intervention de sa Mère et est ainsi venu en aide
à des personnes en mauvaise posture, de même,
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en Fils aimant est-Il tout prêt à répondre aux
sollicitations que sa Mère Lui présente pour
nous, pauvres pécheurs.
Il n'en reste pas moins que dans l'Ave Maria, il
convient de bien comprendre ; Sainte Marie,
Mère de Dieu, priez (Dieu) pour nous, pauvres
pécheurs. Toutes les prières, même celles qui
sont faites « aux saints », et en particulier les
prières mariales, s'adressent en définitive à Dieu
comme à l'unique dispensateur de la grâce.
Mais l'intercession mariale embellit notre
prière, la rend agréable à Dieu et, en raison des
mérites immenses de la Très Sainte Vierge, lui
donne une grande efficacité. Elle nous rend
donc puissants devant Dieu et nous fonde à
espérer grandement que nous serons exaucés.
culte rendu par notre propre vie. Il n'y a pas de
route plus sûre vers l'imitation de Jésus que
l'imitation de sa propre Mère. Pratiquer les
vertus de la Mère, c'est déjà imiter le Fils. Aussi
devons-nous avoir à coeur de méditer les
mystères de la vie de la Sainte Vierge pour, petit
à petit, nous en imprégnant, les faire passer en
acte dans notre propre vie.
Quelques suggestions
Toute notre dévotion mariale peut donc se
résumer à ceci : prier et imiter la Très Sainte
Vierge Marie. Mais plus un mystère est riche, et
plus ses expressions sont multiples et variées.
Parmi toutes les suggestions possibles pour un
bon mois de mai, en voici donc quelques-unes,
qui ne sont certainement pas exhaustives :
- raconter les épisodes mariaux de l'Evangile ;
- raconter des apparitions mariales reconnues
par l'Eglise ;
- prier le chapelet, le Souvenez-vous ou
chanter l'antienne du temps liturgique (le
Regina Caeli au Temps Pascal, le Salve Regina
au temps ordinaire ) ;
- honorer spécialement le samedi ;
- visiter un sanctuaire marial, ou, tout
simplement, la chapelle de la Vierge à l'église.
B) Aux grâces de Dieu, il faut répondre : il
faut vivre en chrétiens. C'est la part de
l'homme : soyez parfaits comme votre Père
céleste est parfait, nous prévient Jésus. Mais
comment imiter le Père que nous ne voyons
pas ? En regardant Jésus : Qui M'a vu, a vu le
Père. C'est tout l'objet de l'imitation de JésusChrist. Imiter Jésus, Lui ressembler, voilà toute la
vie chrétienne.
Seulement, la tâche peut paraître
surhumaine ! Imiter le Christ, le Verbe éternel
de Dieu, Dieu le Fils lui-même ! Il faut pourtant
y tendre, par sa grâce. Et c'est précisément pour
nous ménager des exemples, des modèles moins
inaccessibles à nos faibles forces que Jésus
suscite des Saints et les propose à notre
imitation. Voilà la seconde forme du culte
marial : l'imitation de la Sainte Vierge Marie, le
Que Dieu nous accorde à tous une vraie
dévotion mariale. C'est Lui-même en effet qui
nous a donné pour Mère sa propre Mère et qui,
par elle, veut nous combler de grâces.
Marie, modèle de vie
Catherine Culot
La Sainte Vierge peut être considérée comme un modèle de vie, particulièrement
pour les mères de famille.
Marie est, depuis ce jour, la mère de l’Eglise,
la mère de tous les hommes, mais bien plus
encore : elle est un modèle. En effet, un enfant
imite toujours sa mère ; ainsi devons-nous
prendre notre Mère du Ciel en exemple pour
ses vertus, vertus qu’Elle a acquises grâce à
Jésus.
« L’Eglise voit en Marie la plus haute
expression du génie féminin et trouve en Elle
une source d’inspiration constante. Marie s’est
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définie elle-même servante du Seigneur (Lc
1,38). C’est par obéissance à la parole de Dieu
qu’elle a accueilli sa vocation privilégiée, mais
pas du tout facile, d’épouse et de mère de la
famille de Nazareth » (Jean Paul II, Lettre aux
femmes, 1995, n° 10).
Modèle
de
simplicité,
d’humilité,
d’obéissance, modèle pour notre vie intérieure,
Marie doit être notre Etoile du matin et nous
guider quotidiennement dans notre tâche de
parents, d’éducateur ou tout simplement, de
chrétien.
Penchons-nous sur les scènes de l’Evangile où
Marie est présente. Elle a en effet accompagné
le Seigneur de la crèche de Bethléem jusqu’au
lieu de sa Passion. Figurons-nous certaines
représentations artistiques de la Mère de Jésus
et voyons quelles sont précisément ces vertus
exemplaires.
Marie et la vertu
d’humilité
Plus que la simplicité, Marie nous montre la
valeur de l’humilité. Dès la naissance de Jésus,
Marie accepte de se rabaisser en mettant au
monde son fils dans une crèche et ne
s’enorgueillit pas de sa divine maternité.
Lorsque Jésus grandit, Marie remplit pleinement
son rôle de mère et ne se dérobe pas, bien que
Jésus soit Dieu. Nous le constatons lors du
recouvrement au Temple : Marie et Joseph
cherchent leur fils comme le feraient tous les
parents qui ne retrouvent pas un de leurs
enfants. Lorsqu’ils le retrouvent, la parole de
Jésus force leur humilité : « Pourquoi me
cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je me
dois aux affaires de mon Père ? Mais eux ne
comprirent pas la parole qu’il venait de leur
dire » (Lc, 2, 49).
Nous le voyons aussi lors des noces de Cana :
Marie va trouver Jésus. Elle sait s’effacer et
laisser sa place à Jésus en acceptant d’être mise
à l’écart. « Que me veux-tu, femme ? Mon heure
n’est pas encore venue » (Jn, 2, 4). Jésus appelle
sa mère « femme », ce qui peut nous
surprendre, mais l’humble Marie acceptait. Cela
nous amène à nous poser la question suivante :
comment prenons-nous une remarque de la
part de notre conjoint, d’un supérieur ou de l’un
de nos aînés ? Marie ne cède pas à l’orgueil mais
reste la servante du Seigneur et accepte que sa
volonté soit faite avec une grande humilité.
Marie modèle de
simplicité
Contemplons la scène de l’Annonciation. Elle
est très simple : une jeune fille est en prière dans
sa petite maison de Nazareth, bourgade du
nord de la Palestine sans importance, et la
maison où vit la jeune fille est toute modeste.
Marie ne s’encombrait certainement pas du
superflu ni ne s’embarrassait du tracas de la vie
quotidienne. En effet, l’œuvre divine se réalise
dans le silence et la solitude, loin des bruits de
ce monde.
De même, la naissance de Jésus a lieu dans
l’abandon complet : abandon des richesses (la
crèche), abandon humain (personne ne veut les
accueillir). Le fils de Dieu et sa mère auraient pu
prétendre à plus d’égards et de confort mais
Marie vit ce dénuement en méditant tout cela
dans son cœur (Lc, 2,19).
Puissions-nous prendre la sainte Vierge en
exemple dans l’accomplissement de notre
devoir d’état ; ne nous embarrassons pas du
superflu, ne cédons pas facilement aux modes et
tentations diverses, acceptons les difficultés
passagères, un peu d’inconfort, le mauvais
temps mais sachons rester simples et prions
Notre-Dame de nous donner un peu de cette
simplicité des enfants de Dieu.
Marie modèle de vie
intérieure
Nous imaginons sans difficulté la Vierge
Marie très souvent en prière. Il nous suffit de
penser aux différentes représentations de
Marie, à son personnage dans la crèche : la
Vierge est, la plupart du temps, représentée à
genoux. Certes, la Vierge Marie a connu les
occupations et soucis de toute vie familiale mais
cela ne l’a pas empêchée d’avoir une vie de
prière intense et une confiance absolue en Dieu.
Tout en exécutant les tâches familiales par
amour pour Dieu, Marie a su trouver un
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équilibre entre sa vie intérieure et sa famille.
Savons-nous de notre côté mettre notre
confiance en Dieu même pour des choses très
matérielles ou bien nous référons-nous plus
souvent aux jugements humains ? Arrivons-nous
à trouver des moments de recueillement
nécessaires même si nous ne sommes pas des
consacrés ? Demandons à la Sainte Vierge cet
équilibre nécessaire à toute famille chrétienne
entre le devoir d’état et la vie de chrétien
baptisé. Nous pouvons reprendre les paroles de
la Vierge de la Visitation : Le Puissant a fait pour
moi de grandes choses. Et son nom est saint (Lc,
1, 49). Certes la vie moderne n’est pas adaptée à
la vie intérieure mais prenons chez notre Mère
du Ciel ce regard en permanence tourné vers
Dieu. La paix et la stabilité de notre foyer
tiennent à la vie intérieure de chacun de ses
membres. La prière de la mère de famille revêt
une grande importance. Apprenons de Marie
ces petites prières que l’on appelle oraisons
jaculatoires et que l’on peut faire tout au long
de la journée. La Vierge Marie ne devait
s’occuper que de l’essentiel, sachons aussi
supprimer le superflu, ne pas se jeter dans
l’activisme et cela produira la paix dans le foyer.
La Vierge Marie doit être notre « arme » dans
notre vie et à l’égard du démon.
« Si l’on veut progresser dans la voie du bien,
on apprendra de Marie la foi héroïque, l’espoir
contre toute espérance, l’amour de Dieu et des
hommes ; on se pénètrera de sa sagesse, de son
amour de la vérité, de sa vaillance » (cardinal J.
Mindszenty, La mère, miroir de Dieu).
assiste à la mort de Jésus sur la croix. Sa
souffrance culmine à ce moment là et encore
elle accepte ses peines et offre ses souffrances à
Dieu. Que Marie nous aide à accepter nos
souffrances, à les offrir à Dieu en réparation de
nos offenses. « Seul l’amour peut mesurer la
souffrance de Marie. Si je pouvais comprendre
la grandeur sublime de Marie, je pourrais peutêtre aussi parler de sa peine ! Car le martyre de
Marie a sa raison dans le fait qu’elle a été
choisie : avec la coupe de l’élection, il lui a fallu,
en même temps, boire le calice de l’amertume»
(ibid.).
Enfin lors de l’Ascension dernière souffrance
pour la Mère de Jésus : elle le voit partir une
seconde fois, et avant elle, au Ciel.
Marie modèle imitable
Marie n’a pas, contrairement à son fils, de
nature divine. C’est en cela que nous pouvons la
prendre en exemple car elle a vécu de la même
façon que nous. « Priez Marie de Nazareth dont
l’existence pendant trente ans fut, comme la
vôtre, semée de toutes sortes de joies et
d’inquiétudes familiales. Elle avait pour mission
unique de tenir chaque jour une maison qui
abritait le trésor infiniment précieux du Fils de
Dieu ; vous avez pour mission unique, au milieu
d’un monde redevenu païen, de tenir une
maison qui abrite le trésor infiniment précieux
d’une famille chrétienne » (Dom Gérard, Mères
de famille, ayez confiance).
La Vierge Marie est en effet l’image la plus
magnifique de l’amour maternel. D’illustres
mères ont suivi cet exemple ; citons sainte
Monique, patronne des mères de famille, qui a
beaucoup prié pour son fils, avec persévérance.
« Considérez la Très Sainte Vierge comme votre
grande amie, elle, le modèle par excellence de
toutes les mères chrétiennes : puisez à pleines
mains dans les mystères de sa vie à Nazareth les
grâces nécessaires à l’accomplissement
journalier de votre devoir d’état, au sein d’une
existence laborieuse, enjouée et vigilante, où
vous maintiendrez en paix votre petit royaume.
Vous remplissez alors, à l’exemple de Marie,
votre mission d’éducatrice, faite d’exigence et
de ferme bonté » (ibid.).
Marie exemple
d’obéissance
Toute la vie de la Sainte Vierge a été faite de
oui, d’acceptation. Dès l’Annonciation, Marie dit
« oui » immédiatement à Dieu et obéit sans
condition. Je suis la servante du Seigneur ; qu’il
me soit fait selon ta parole (Lc, 1, 38) De même,
lors de la présentation de Jésus au temple,
Marie entrevoit déjà ce qu’elle devra souffrir :
un glaive te transpercera le cœur (Lc, 2, 35) et
l’accepte. Puis, c’est la fuite en Egypte et la
douleur intérieure. Enfin, sacrifice ultime Marie
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Marie de l'Ascension et la Pentecôte
Abbé Louis-Marie Rineau
Faisons le chemin qui nous conduit de l’Ascension à la Pentecôte en compagnie de
Marie, mère de Jésus, et notre Mère.
« Comme il parlait, une femme élevant la
voix du milieu de la foule lui dit : ‘heureux le
ventre qui t’a porté et les seins qui t’nt allaité !’
Mais il dit : ‘heureux plutôt ceux qui écoutent la
parole de Dieu et l’observent’ » (Lc 11, 27-28).
Cet épisode de l’évangile de saint Luc (dont
on pourrait rapprocher un autre passage : cf. Lc
8, 19-21) est très suggestif. Qui en effet a été
plus proche de Jésus, au plan de la présence
corporelle, que Marie ? Certes, les Apôtres ont
mangé et bu avec Lui, et saint Jean a même
reposé sa tête sur sa poitrine. Mais la Vierge,
elle, l’a porté dans son sein durant neuf mois ! Et
pourtant, dit Jésus, ce bonheur ne vaut pas celui
de croire à la Parole de Dieu et de l’observer,
autrement dit d’avoir la foi, l’espérance et la
charité. Car c’est ainsi que le Père, le Fils et
l’Esprit-Saint habitent en nous spirituellement,
bien plus profondément que dans la plus intime
présence corporelle.
Ce disant donc, il semblerait que Jésus veuille
« maintenir [Marie] dans l’ombre de la
discrétion qu’elle a elle-même choisie », mais il
n’en en rien. « Marie n’est-elle pas la première
de ‘ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la
mettent en pratique’ ? Dans ces conditions, la
bénédiction prononcée par Jésus en réponse
aux paroles de la femme anonyme ne la
concernent-elle pas avant tout ? Assurément
Marie est digne d’être bénie, du fait qu’elle est
devenue la Mère de Jésus selon la chair (…),
mais aussi et surtout parce dès le moment de
l’Annonciation elle a accueilli la Parole de Dieu,
parce qu’elle a cru, parce qu’elle a obéi à Dieu,
parce qu’elle ‘conservait’ la Parole et la
‘méditait dans son cœur’ (…) et l’accomplissait
par toute sa vie » (Jean Paul II, Redemptoris
Mater, n°20).
Il faut même dire que « ce Fils, comme
l’enseignent les Pères, elle l’a conçu en son
esprit avant de le concevoir en son sein,
précisément par la foi » (ibid., n°13), puisque,
comme l’enseigne Jésus, lui-même, « ma mère
et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la
Parole de Dieu et la mettent en pratique » (Lc 8,
21).
Marie est donc par excellence celle qui est «
bienheureuse parce qu’elle a cru ». Ceci
explique peut-être pourquoi la Sainte Ecriture
ne dit jamais que le Christ soit apparu à sa Mère
après sa Résurrection. Saint Marc écrit même
que c’est à Marie-Madeleine qu’il se montra
«d’abord » (cf. Mc16, 9). Peut-être parce que la
foi de Marie était trop parfaite, trop pure pour
avoir besoin, comme les Apôtres, de ce soutien ?
Ce qui ne fait aucun doute en revanche, c’est
sa présence lors de la Pentecôte : « tous, d’un
même cœur, étaient assidus à la prière avec
quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus, et
avec ses frères » (Ac 1, 14). Comme cela se
comprend bien ! Nul n’était mieux préparé à
recevoir le Saint-Esprit que Marie, celle qui fut
«bienheureuse d’avoir cru à l’accomplissement
de la parole du Seigneur » (cf. Lc 1, 45), celle qui
conservait cette Parole dans son cœur pour la
méditer, celle enfin qui, au pied de la croix, fit
preuve d’une « héroïque (…) obéissance de la
foi (…) face aux ‘décrets insondables’ de Dieu »
(Jean Paul II, ibid., n°18).
Et en même temps, « sa présence discrète,
mais essentielle, montre la voie de la ‘naissance
par l’Esprit’ » (ibid., n°24) : le chemin qui nous
conduit de l’Ascension à la Pentecôte doit être
fait, comme le sien propre, de foi, de « prière
assidue », de méditation de la Parole de Dieu et
d’obéissance confiante aux desseins de Dieu sur
nous. Le tout en compagnie de « Marie, mère de
Jésus » et notre Mère.
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Les fêtes de Marie
Francine Bay
Toute l'année liturgique est constellée de fêtes en l'honneur de Marie. Chacune d'elles nous fait
entrevoir un aspect de la Mère de Dieu. «Si tu te vois ballotté dans le courant de ce siècle, écrit saint
Bernard, au milieu des orages et des tempêtes, si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres
les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie !» Les fêtes de la Sainte Vierge sont comme
des lumières, des phares éclairant la nuit. Ces jours-là, il y a grande joie dans le Ciel mais il y a
surabondance de grâces sur la terre ; alors ouvrons nos cœurs pour les recevoir, nous laisser combler de
bienfaits. Nous les connaissons d’avance : c’est comme l’horoscope des âmes mariales... L’Église les
classe en quatre catégories : les solennités, les fêtes, les mémoires obligatoires et les mémoires
facultatives.
Les solennités
L’Immaculée Conception (8 décembre)
La tradition nous rapporte qu’après de
longues années de stérilité, sainte Anne
retrouva son époux saint Joachim, qui s’était
retiré sur la montagne depuis quelques mois.
Leur rencontre, pleine de joie, eut lieu à la Porte
Dorée à Jérusalem. L’un et l’autre avaient été
avertis par un ange qu’en réponse à leurs
instantes prières une enfant leur serait donnée «
qui serait honorée sur toute la terre jusqu’à la
fin des siècles».
Cette Conception de Marie était déjà fêtée
dans les débuts de l’Église puisqu’on en trouve
mention sur un calendrier de marbre du IX e
siècle découvert à Naples.
Dès les premiers siècles du christianisme, les
Pères de l’Église ont enseigné que Marie fut
conçue immaculée, c’est-à-dire avec le privilège
exceptionnel d’être préservée du péché
originel. «Il fallait que la mère du Christ fut le
plus possible digne de Lui, et elle ne l’aurait pas
été si elle avait un seul instant été sujette à
l’emprise du péché».
Au XIIe siècle, sous l’influence de saint
Anselme, abbé du Bec Hellouin, on fêtait déjà
en Normandie l’Immaculée Conception de la
Vierge Marie. Ce courant s’étendit bientôt à
d’autres régions de France, puis à Rome, où
cette fête fut instituée officiellement en 1477.
Le 8 décembre 1854, le pape Pie IX proclama
solennellement comme vérité de la foi
catholique le dogme de l’Immaculée
Conception. Le curé d’Ars en fut si heureux que
les cloches de son église sonnèrent à toute
volée ce jour-là, si longtemps et si
vigoureusement que tous crurent à un incendie !
Il est remarquable que ce soit sous ce nom
(«Je suis l’Immaculée Conception») que la
Vierge Marie ait choisi de se présenter, quatre
ans plus tard, à Bernadette de Lourdes, en 1858.
«Cette solennité nous remplit de joie en
célébrant la grandeur de la seule créature de
notre race qui a retrouvé par avance la
perfection primitive.» En effet, par son
immaculée conception, la Vierge Marie nous
rappelle notre vocation à la sainteté, notre
dignité, et ravive notre désir d’imiter sa pureté
qui lui a permis de donner Jésus au monde.
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Marie, mère de Dieu (1er janvier)
L’Octave de Noël se conclut chaque année
par la solennité de Marie Mère de Dieu,
célébrée le 1er janvier. Or, trop souvent, cette
fête est négligée, éclipsée sans doute par le
réveillon ! Pourtant, le calendrier civil, qui fait
du premier jour de l’an un jour férié, facilite sa
célébration ; de plus, cette solennité dépasse en
importance bien d’autres fêtes de la Sainte
Vierge, ce qui paraît échapper à la plupart des
catholiques et les conduit à omettre de placer
leur année sous la garde de leur Mère du ciel.
En ce matin du 1er janvier, même si la nuit a
été courte, bravons le froid et peut-être la neige
pour aller honorer Notre Dame en cette belle
solennité qui inaugure l’année nouvelle : Sainte
Marie, Mère de Dieu. Ce titre, que nous
répétons dans l’Ave Maria, nous paraît évident
et presque banal. Il n’en a pourtant pas toujours
été ainsi.
En effet, au Vème siècle, un prêtre
d’Antioche, Nestorius, devenu évêquepatriarche de Constantinople en 428, niait que
Jésus soit à la fois homme et Dieu ; pour lui,
Jésus Dieu et Jésus homme étaient deux
personnes distinctes, et Marie, ne pouvant être
que la mère de l’homme Jésus, n’était en aucun
cas mère de Dieu. Comme le fait remarquer
Dom Guéranger : « Selon Nestorius, Jésus n’eut
été qu’un homme ; sa mère n’était donc que la
mère d’un homme : le mystère de l’Incarnation
était anéanti. »
Le scandale éclata par la faute d’un disciple
de Nestorius qui, en pleine chaire, parlant de la
Vierge Marie, affirma qu’on n’avait pas le droit
de l’appeler Mère de Dieu mais seulement mère
de Jésus. Cela fit un beau désordre; en pleine
église, des fidèles protestèrent, une bagarre
éclata, car l’habitude de nommer la Sainte
Vierge Mère de Dieu était chère à la piété
chrétienne et le terme de « Théotokos » était
usuel.
esprits et engendrait même des troubles graves.
Mais, comme il arrive quand une hérésie
menace l’Eglise, il se trouva en son sein un
homme capable de défendre vigoureusement la
vérité : saint Cyrille, évêque d’Alexandrie en
Egypte, en qui Nestorius trouva son adversaire
le plus résolu.
Saint Cyrille commença par écrire aux moines
d’Egypte une lettre pour les prémunir contre la
nouvelle hérésie : « Je trouve très surprenant
qu’il y ait des gens pour se demander vraiment si
la Sainte Vierge doit être appelée Mère de
Dieu. Car si notre Seigneur Jésus est Dieu,
comment la Vierge qui l’a engendré ne seraitelle pas la mère de Dieu ? »
Par toutes sortes de manières, avec larmes et
douceur, avec force et raisonnements, saint
Cyrille essaya de convaincre l’hérétique. Il
admonesta Nestorius dans des lettres
émouvantes où il parlait admirablement de la
Mère de Dieu. Nestorius répondit d’une
manière insolente et hautaine, ne négligeant
aucun moyen, même les accusations
mensongères pour tenter d’accabler son
adversaire. Mais saint Cyrille lui répliqua
courageusement qu’il n’accorderait ni le
sommeil à ses yeux ni le repos à ses membres
jusqu’à ce qu’il eut rétabli dans sa totalité la foi
véritable.
Le concile d’Ephèse
Pape à cette époque, saint Célestin réunit un
concile qui, à l’unanimité, condamna Nestorius.
Un peu plus tard, à la demande de l’empereur
Théodose qui soutenait Nestorius, un nouveau
concile se réunit encore, à Ephèse cette fois, à la
Pentecôte 431; saint Cyrille le présida en qualité
de légat du pape.
Les pressions étaient très fortes, l’empereur
cherchant à protéger Nestorius ; les sessions de
ce concile d’Ephèse s’étalèrent sur plusieurs
semaines. Enfin, les soixante évêques groupés
autour de Cyrille condamnèrent l’hérésie de
Nestorius et proclamèrent que « Marie est
vraiment Mère de Dieu ». La lumière triomphait
donc enfin des ténèbres et cette victoire était
Saint Cyrille d’Alexandrie
Nestorius avait suffisamment de disciples
pour que ses idées commencent à se répandre.
Le nestorianisme devint une véritable hérésie,
qui induisait les âmes en erreur, divisait les
10
due surtout au zèle inébranlable de saint Cyrille,
qui raconte ainsi dans un de ses écrits la fin de
cette journée fameuse : « La grande séance où
fut condamnée l’hérésie nouvelle avait duré
depuis le matin jusqu’au coucher du soleil. La
nuit était venue lorsque les membres de
l’assemblée purent quitter la basilique de Sainte
Marie. Depuis le point du jour, le peuple
d’Ephèse n’avait cessé d’entourer l’édifice sacré,
attendant le jugement du concile. Aussitôt
qu’on eut appris la condamnation de Nestorius,
des acclamations unanimes éclatèrent au milieu
de la foule en liesse :”Gloire à Dieu, honneur au
saint concile ! L’ennemi du Christ est renversé !”
criaient toutes les voix. Au sortir de l’église, on
entoura les évêques et on les escorta jusqu’à
leurs demeures avec des flambeaux et des
torches; l’allégresse éclatait partout ; les rues
étaient illuminées ; les dames chrétiennes,
portant à la main des cassolettes, nous
précédaient et brûlaient des parfums devant les
images de la Vierge Marie ».
C’était, en effet, par ce qu’elle contenait
d’injurieux contre l’honneur de la Sainte Vierge
que la doctrine de Nestorius avait surtout
soulevé l’indignation populaire. D’une seule
voix, l’Orient et l’Occident proclamèrent le
Verbe fait chair dans l’unité de personne et
Marie véritablement Mère de Dieu, « Deipara,
Theotokos ».
autres, comme l’illustrent bien les Litanies de la
Sainte Vierge qui ont pour première invocation
« Sainte Mère de Dieu ».
La neige au mois d’août
Mais il n’y a pas que dans les prières que
Marie Mère de Dieu fut honorée. La
merveilleuse histoire de la basilique SainteMarie-Majeure, à Rome, est encore là pour nous
rappeler, dans l’art et dans la pierre, la louange
rendue à Marie Mère de Dieu. La primauté que
cette église prit dès l’origine et qu’elle conserve
sur toutes les églises du monde consacrées à
Marie lui fut acquise par les circonstances
vraiment prodigieuses de sa construction.
En plein été, le 5 août 352, la Sainte Vierge
indiqua à un riche et pieux romain comment il
devait employer sa fortune : alors que cette
période est plutôt à Rome celle des grandes
chaleurs, une partie du mont Esquilin fut
couverte de neige pendant la nuit. En même
temps, une vision avertissait le romain et sa
femme (ainsi que, de son côté, le pape Libère)
que la Vierge Marie désirait voir construire une
église à cet emplacement. Ainsi naquit NotreDame-des-Neiges (dont on continue à fêter la
dédicace le 5 août) appelée aussi basilique
libérienne, du nom du pape Libère qui consacra
cette église en 358.c’est surtout le pape saint
Sixte III qui, en 432, un an donc après le concile
d’Ephèse, consacra cette église à Marie Mère de
Dieu. Il l’embellit et l’enrichit d’objets de culte
d’un luxe exceptionnel et de splendides
mosaïques. Les trésors continuèrent à affluer
vers elle au cours des siècles, avec une relique
de la crèche, offerte par Théodore 1er et
conservée sous le maître-autel, avec aussi le
premier or venu du Pérou et offert par les
souverains d’Espagne Ferdinand et Isabelle pour
orner le magnifique plafond à caissons de la nef.
La première fête mariale
La liturgie byzantine institua le 26 décembre,
lendemain de Noël, une fête célébrant Marie
Mère de Dieu, tandis que la liturgie romaine,
elle, fixait cette première fête mariale de son
calendrier au 1er janvier, octave de Noël. Les
jours choisis furent différents mais le désir était
bien le même de célébrer la maternité divine de
Marie, et l’éclatante proclamation du concile
d’Ephèse face à l’hérésie nestorienne.
Le pape saint Célestin, recevant le décret
définitif du concile d’Ephèse, composa la
deuxième partie du Je vous salue Marie : Sainte
Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres
pécheurs... C’était vraiment la consécration du
dogme de la maternité divine de la Vierge
Marie. Et il s’agit bien là, en effet, de son titre le
plus éminent, celui dont découlent tous les
La basilique Sainte-Marie-Majeure est
vraiment considérée comme l’église-mère de
toutes les églises du monde dédiées à la Sainte
Vierge, sans doute parce qu’elle en fut la
première dans le temps, mais surtout parce
qu’elle symbolise la proclamation à Ephèse de
Marie Mère de Dieu et que ce titre est le plus
éminent de la Vierge Marie.
11
La fête de
Marie Mère de Dieu
véritable amour filial pour celle qui est devenue
notre propre mère, car la maternité spirituelle
(sur nos âmes) de la Sainte Vierge est la
conséquence de sa maternité divine. En même
temps que la maternité divine, l’Eglise
« confesse une maternité spirituelle de Marie
envers nous, envers le corps mystique du Christ
qui est l’Eglise, ce qui nous autorise à recourir à
l’intercession de Marie comme à celle d’une
mère aussi bonne qu’elle est puissante près de
la source de toute grâce, c’est à dire du Christ,
son Fils notre Sauveur » (Paul VI, audience
générale, 11 octobre 1967).
Le 1er janvier, une porte s’ouvre sur la
nouvelle année, comme l’indique d’ailleurs le
mot « janvier » (janua = la porte, l’entrée des
maisons et sanctuaires). Qu’en fêtant Sainte
Marie Mère de Dieu ce jour-là , unis à tous ceux
qui l’ont vénérée par ces mots dès les premiers
siècles, nous approchions avec confiance de
cette « porte du Ciel », sûrs de l’amour très doux
et miséricordieux de celle qui est aussi notre
mère !
En 1931, le pape Pie XI, à l’occasion du
1500ème anniversaire du concile d’Ephèse, tint
à sortir de l’oubli l’antique fête romaine de
Marie Mère de Dieu qui, au cours des siècles,
avait été éclipsée par d’autres grandes fêtes
mariales. Il l’étendit à l’Eglise universelle et fixa
la fête de la Maternité de la Sainte Vierge au 11
octobre, qui correspondait sans doute à peu
près à la fin des différentes sessions du concile
d’Ephèse (la nuit d’allégresse racontée par saint
Cyrille). Le pape Paul VI éleva cette fête au rang
de solennité (rang le plus élevé pour une fête
liturgique, même si, en l’occurrence, il ne s’agit
pas d’une fête d’obligation), lui rendit son
premier nom (« Sainte Marie Mère de Dieu ») et
la rétablit à la date de l’antique fête romaine, le
1er janvier.
En nous faisant vénérer ainsi la Mère du
Sauveur, l’Eglise veut susciter en nos âmes un
L’Annonciation (25 mars)
On pourrait presque dire que cette fête est
pour nous le commencement de tout. Par le
«Fiat» de la Vierge Marie, le salut est entré dans
le monde, Jésus vient «habiter parmi nous» pour
nous sauver, l’obéissance de Marie vient réparer
la désobéissance d’Ève.
L’ange Gabriel entre chez la Sainte Vierge et
lui dit : «Je vous salue Marie, pleine de grâce, le
Seigneur est avec vous.» C’était le premier «Je
vous salue Marie» du monde.
L’Annonciation est l’annonce faite à la Vierge
Marie qu’elle a été choisie par Dieu, mais c’est
aussi, en conséquence de son «Fiat», la
conception virginale de Jésus (Jésus conçu en
une vierge), à ne pas confondre avec
l’Immaculée Conception (Marie conçue sans le
péché originel).
Cette grande fête veut faire ressortir la gloire
qui revient à la Vierge Marie d’avoir été choisie
pour être la mère du Sauveur. La fête de
l’Annonciation, célébrée dès les premiers temps,
peut être vraiment considérée comme d’origine
apostolique. Les premiers chrétiens eux-mêmes
avaient aussi une grande vénération pour cette
visite de l’ange Gabriel à Marie, comme on le
voit dans les catacombes de Priscille, à Rome, où
on en trouve déjà une représentation.
Au début du IVe siècle, sainte Hélène, mère
de l’empereur Constantin, fit construire une
basilique à l’endroit supposé de la maison de la
Vierge Marie à Nazareth, où l’on fêtait
l’Annonciation.
De là, cette grande fête de la Sainte Vierge,
célébrée d’abord pendant le temps de l’Avent,
se répandit bientôt dans toute la chrétienté.
C’est à Éphèse au VIe siècle qu’elle fut transférée
au 25 mars, neuf mois avant la naissance de
Jésus.
Lorsqu’elle tombe pendant la Semaine sainte,
ce qui arrive de temps à autre, elle est reportée
au lundi suivant l’octave de Pâques. Au grand
sanctuaire marial du Puy-en-Velay, la
coïncidence du 25 mars avec le Vendredi saint
marque le début d’ un grand Jubilé.
12
L’Assomption (15 août)
Abbé Pierre Rineau
Nous sommes peu renseignés sur les détails
de la vie de la Sainte Vierge, car la discrétion a
imprégné toute cette vie. Cependant, nous
savons et nous croyons en toute certitude qu'il y
a environ 2000 ans, au terme de sa course
terrestre, la Mère de Dieu a été emmenée,
conduite au Ciel, en corps et en âme. C'est ce
mystère glorieux, l'Assomption, que nous
célébrons avec toute l'Eglise au jour du 15 août.
Pour dire quelque chose de ce mystère, il
convient de se rappeler que le Seigneur Jésus a
voulu s'associer sa Mère en toutes choses d'une
manière unique. Il est vrai Dieu et vrai homme ;
Sa maman n'est pas divine, elle est de la race
des hommes, mais de toutes les créatures de
Dieu, elle est la plus proche du Créateur car elle
seule a été choisie pour être la Mère d'un fils qui
est vraiment Dieu, elle seule est proprement
Mère de Dieu. Si, comme Dieu, le Fils n'a qu'un
seul Père, comme homme, il n'a qu'une seule
Mère, la Sainte Vierge.
Le jour de l'Ascension, quarante jours après sa
Résurrection, Jésus est monté aux cieux en corps
et en âme, par ses propres forces. Le jour de
l'Assomption, Il a chargé ses anges d’emporter
sa mère au Ciel pour la placer près de Lui en
Paradis et la faire couronner Reine du Ciel. Au
privilège du Fils répond donc le privilège de la
Mère : désormais tous deux sont unis dans la
gloire, et en particulier, tous deux règnent aux
cieux avec leur corps déjà ressuscité, déjà
glorifié. Tous deux jouissent déjà de la plénitude
des récompenses éternelles, tous deux
bénéficient déjà des fruits complets de la
Rédemption accomplie par le Fils ; ils
n'attendent pas, comme les autres saints du
Paradis, la Résurrection finale.
La proximité de la Mère et du Fils explique le
fait que le corps de la Sainte Vierge n'ait subi
absolument aucune corruption après sa mort :
parce que son Fils lui-même avait connu la mort,
il convenait qu'elle la connût ; mais son Fils ne
pouvait tolérer que ce corps paré de la plus pure
virginité, que ce corps qui L'avait enfanté, Lui, le
Fils éternel de Dieu, fût soumis à la corruption
du tombeau ; Il ne pouvait tolérer que ces
entrailles dont il était le fruit béni, fussent
livrées à la moindre décomposition. Un
théologien médiéval a pu écrire : la chair de
Jésus, c'est la chair de Marie. Non, Dieu ne
pouvait tolérer que la mort continuât son œuvre
sur cette chair si pure, vrai Temple du TrèsHaut. Dans l'Ancien Testament, l'Arche,
destinée à contenir le texte des dix
commandements de l'Alliance, avait été
fabriquée en bois imputrescible ; les Pères de
l'Eglise y voient la figure du corps de la Sainte
Vierge qui devait abriter l’auteur de l'Alliance
en personne.
C'est l'avis le plus commun des théologiens
qu'il était convenable que la Mère de Dieu
passât comme son Fils par la mort corporelle ;
mais c'est un point de notre foi, défini par le
pape Pie XII, qu'elle fut absolument exempte
des suites de la mort. Après sa mort, donc, elle
fut immédiatement emportée aux cieux,
ressuscitée et glorifiée, ce pourquoi on a pu
parler pour elle seule, plutôt que de mort, de
passage ou de Dormition. On voulait exprimer
ainsi, par un terme particulier, puisque la mort
corporelle est la conséquence du péché et de la
victoire du démon, combien précisément la
Sainte Vierge avait échappé à cette loi générale
: si elle connaissait la mort - et encore, si peu c'était uniquement par conformité à l'exemple
de son Fils. Elle avait été, par son Immaculée
Conception, préservée du péché originel ;
jamais non plus elle n’avait commis de péché. En
droit la mort, c'est-à-dire en définitive Satan,
n'avait sur elle aucun pouvoir. En quelque sorte,
elle pouvait dire avec son Fils : « ma vie, nul ne
la prend, mais c'est moi qui la donne ».
Non seulement donc, le corps de la Sainte
Vierge n'a subi aucune corruption, mais il a été
glorifié comme celui de son Fils. La Mère du
Sauveur est entrée triomphalement, avec son
corps et son âme, dans la gloire du Ciel. Cette
glorification, comment Dieu ne l'aurait-il pas
accordée immédiatement, sans attendre la fin
des temps ainsi qu'Il le fait pour les élus, à celle
qui avait participé de si près à l’œuvre de la
Rédemption ? Préservée comme on l’a dit du
péché originel, exempte de quelque péché que
ce soit, elle seule avait gardé la foi pendant la
13
Passion de son Fils ; elle seule avait compati
comme il convenait aux souffrances du Sauveur ;
elle seule avait eu son cœur transpercé d'un
glaive de douleur ; elle seule avait offert au Père
éternel avec un amour toujours fidèle les
terribles souffrances de son Fils ; elle seule avait
attendu avec confiance sa Résurrection : elle
avait participé d'une manière unique, il était
juste qu'elle fût récompensée, glorifiée, d'une
manière unique. Cette glorification culmine
dans la Royauté de Marie : par son Fils en effet,
par le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs,
elle a été établie Reine du Ciel, couronnée
Reine des Anges et des Apôtres. Elle règne avec
puissance pour l'éternité, aux cieux, tout près de
son Fils.
- sa Maternité divine ;
- sa Virginité ;
- la participation de la Mère de Dieu au
mystère de la Rédemption.
En présentant l'Assomption comme la suite
logique ou le couronnement des autres
privilèges de la Bienheureuse Vierge Marie, on
fera une bonne leçon de catéchisme marial. A
travers la Mère on ne pourra manquer d'aimer
et de faire aimer le Fils.
2- L'Assomption fournit aussi la matière d'une
conversation sur l'éternité et d'un acte
d'espérance : c'est aux cieux que règne la Mère
de Jésus, c'est là qu'elle nous attend, c'est là
qu'elle intercède pour nous auprès de son Fils,
c'est là que la servent les anges et les saints.
Conclusion
3- Le 15 août est enfin l'occasion de souligner
l'importance du salut corporel auquel nous
sommes également appelés : notre corps est
promis à la Résurrection et à une gloire
magnifique comme l'âme dont il est le temple ;
en aucun cas nous ne pouvons mépriser notre
propre corps ou nous en mal servir.
1- On le voit par les quelques lignes qui
précèdent, la solennité de l'Assomption offre la
possibilité d'une belle catéchèse sur la Sainte
Vierge ; elle permet d'évoquer en effet :
- l'Immaculée Conception et l'exemption de
tout péché personnel de Marie ;
Les fêtes
La Présentation de Jésus au Temple (2 février)
Dans le calendrier dit de saint Pie V, l’intitulé
de cette fête ajoute : «et la Purification de la
Sainte Vierge». En effet, la loi juive avait deux
exigences : d’une part, elle considérait que
comme tout enfant premier-né appartenait au
Seigneur, il devait être présenté au sanctuaire
quarante jours après sa naissance, et racheté par
une offrande. D’autre part, une femme ayant
accouché d’un garçon n’avait pas le droit de se
présenter au sanctuaire avant quarante jours,
temps nécessaire à sa purification. Elle devait en
outre offrir un agneau en sacrifice (ou deux
tourterelles pour les moins riches).
La Sainte Vierge et l’Enfant Jésus n’avaient
évidemment nul besoin de satisfaire à ces
obligations. Cependant, par humilité et
obéissance, et peut-être pour rappeler que
toute vie est un don de Dieu, la Vierge Marie se
soumet à cette loi et c’est ainsi qu’en ce jour la
Sainte Famille se dirige vers le Temple de
Jérusalem pour accomplir ces préceptes de la
loi de Moïse.
Poussé par l’Esprit Saint, le vieillard Siméon
vient aussitôt vers l’Enfant Jésus en qui il
14
reconnait «la lumière pour éclairer les nations».
En Orient, on donne à cette fête le beau nom de
« Rencontre». Chez nous, la tradition populaire
l’appelle souvent «Chandeleur» à cause de cette
belle et si ancienne coutume de la procession
des chandelles (cierges), en écho aux mots du
vieillard Siméon : «lumière du monde». Jésus est
bien, en effet, notre lumière et lorsque nous
avançons avec ces cierges à la main, il dissipe
devant nous les ténèbres. Comme Siméon, et
comme toute l’Église qui depuis des siècles
répète à Complies ses paroles, nous pouvons
dire : «Maintenant, Seigneur, tu peux laisser ton
serviteur s’en aller dans la paix car nos yeux ont
vu ton salut.»
On conserve les cierges bénis à la Chandeleur
pour les allumer en cas de danger, de maladie et
au chevet des mourants. Le Bienheureux pape
Jean Paul II a choisi cette fête du 2 février pour
en faire la Journée mondiale de la vie
consacrée.
La Visitation (31 mai)
Comme beaucoup d’autres fêtes de la Sainte
Vierge, on peut dire que celle-ci en est aussi
une de l’Enfant Jésus, puisque nous assistons ici
à sa première manifestation, décelée par le
futur Jean-Baptiste.
La Vierge Marie vient retrouver à Aïn-Karim
sa cousine Elisabeth. Elle s’ y rend «en hâte»,
nous dit saint Luc, car la charité est empressée !
Elle veut l’aider avant la naissance de Jean
Baptiste. Celui-ci tressaille d’allégresse dans le
sein maternel à l’approche du Sauveur, lui aussi
caché dans le sein virginal de Marie.
Élisabeth et Jean Baptiste, chacun à leur
manière, ne cachent pas leur joie à l’arrivée de
Marie qui porte le Sauveur du monde. La
promesse de Dieu est maintenant sensible :
celui que les hommes attendaient depuis des
siècles est enfin parmi nous !
La Vierge Marie laisse éclater sa joie et son
action de grâces, qui est celle de tout un
peuple, dans ce beau chant du Magnificat que
l’Église reprend chaque jour à l’office des
Vêpres.
Contrairement aux fêtes précédentes qui
avaient souvent leur origine dès les premiers
siècles de l’Église, la Visitation n’est entrée qu’à
la fin du moyen-âge dans le calendrier
liturgique.
C’est aux franciscains, et à saint Bonaventure
en particulier, qu’on la doit, qui avaient inscrit
dans leur bréviaire, dès la fin du XIIIe siècle, une
fête pour la rencontre de la Vierge Marie et
d’Élisabeth. Ils la propagèrent dans toute
l’Europe, en en fixant la date au 2 juillet, mais ce
n’est qu’en 1389 que le pape Urbain IV
proclama solennellement cette fête de la Vierge
et la rendit universelle.
Le concile Vatican II en a déplacé la date au
31 mai, afin qu’elle se trouve, suivant en cela les
textes évangéliques, entre l’Annonciation et la
naissance de saint Jean Baptiste, le 24 juin.
Peut-être aussi est-ce pour combler le vide
de ce mois de mai, un des rares mois de l’année,
pourtant traditionnellement dédié à Marie, où il
n’y avait pas de fête mariale !
La Nativité de la Vierge Marie (8 septembre)
A Jérusalem,dans la maison d’Anne et
Joachim, naît enfin, après la si longue attente de
ses parents, cette petite fille promise comme
«l’aurore du salut».
A l’emplacement de cette maison natale de la
Sainte Vierge, on construisit au début du Ve
15
Joachim, réjouissons nous ce 8 septembre, et
remercions Dieu d’avoir donné au monde celle
qui devait être la mère du Sauveur ! A cette
nouvelle-née que pouvons-nous apporter ? »
«Comment nous présenter à elle ? demande
Aelred de Rievaulx. Quels présents lui offrir? Si
au moins nous étions capables de lui rendre
l’hommage qui lui est dû en stricte justice !
Nous devons l’honorer, nous mettre à son
service ; nous devons l’aimer et lui offrir nos
louanges. Nous sommes tenus de lui rendre
honneur, puisqu’elle sera la mère de notre Dieu
et Seigneur !»
Avec Dom Guéranger, demandons à sainte
Anne de nous permettre, dans sa maison, de
«baiser à genoux sa petite main bénie, toute
prête déjà aux divines largesses dont elle est la
dispensatrice prédestinée.»
siècle une église (aujourd’hui basilique sainte
Anne) dédiée à la naissance de la Mère du
Sauveur : «Basilica Sancta Maria ubi nata est»,
et la fête en mémoire de cette naissance devint
bientôt obligatoire dans l’Église d’Orient. Elle
mit plus de temps à s’imposer en Occident où
elle n’apparut qu’un peu plus tard. Cependant
saint Fulbert, le célèbre évêque de Chartres, au
début du XIe siècle, parle de cette fête qu’on
célèbre avec beaucoup de solennité dans son
diocèse. De même, à Angers, c’est depuis des
siècles qu’on fête le 8 septembre Notre Dame
Angevine, grâce à l’évêque saint Maurille.
«Toutes les nations, soyez présentes, s’écrie
saint Jean Damascène : toute race, toute
langue, tout âge, toute dignité, célébrons
joyeusement le jour natal de l’allégresse du
monde ! Célébrons avec faste l’anniversaire de
Notre Dame ! Avec sainte Anne et saint
Les autres fêtes (dites mémoires)
Notre Dame de Lourdes
(11 février)
Notre Dame de Fatima
(13 mai)
«Les saints et les anges, en chœurs glorieux,
chantent vos louanges, ô Reine des cieux...»
Cette fête nous transporte dès le chant
d’entrée dans la grotte de Massabielle, au
milieu des pèlerins. C’est le 11 février 1858 que
la Sainte Vierge apparut à Bernadette pour la
première fois. Au cours de ses visites, elle
l’exhorta à réciter son chapelet et à faire
pénitence pour les pécheurs.
Il y eut tant de guérisons miraculeuses, du
corps et de l’âme, avec l’eau de la source
indiquée par la Sainte Vierge que ce 11 février
est devenu la Journée mondiale de prière pour
les malades. Le pape Benoît XVI nous invite «à
prier Notre Dame de Lourdes avec ferveur pour
les malades du monde entier et pour le
personnel soignant qui les assiste.»
C’est sous le titre de Notre Dame du Rosaire
que la Sainte Vierge s’est présentée aux enfants
de Fatima, Lucia, Jacinta et Francisco, le 13
octobre 1917. Elle leur apparaissait chaque mois
depuis le 13 mai et c’est cette date qui a été
choisie par le Bienheureux pape Jean-Paul II
pour la fêter.
Le 13 octobre eut lieu l’extraordinaire miracle
du soleil, auquel assistèrent 50 000 à 70 000
témoins.
A chaque apparition, la Sainte Vierge
demandait qu’on récite le chapelet chaque jour.
Elle exhorta avec insistance à prier pour les
pécheurs, montra un jour l’enfer aux trois
enfants, annonçant des guerres et des
persécutions contre l’Église (c’est le 13 mai 1981
qu’eut lieu à Rome l’attentat qui faillit coûter la
vie au Bienheureux Jean Paul II), mais aussi la
conversion de la Russie.
16
Le Cœur Immaculé de
Marie
Dédicace de
Sainte-Marie-Majeure à
Rome (5 août)
(samedi de la troisième semaine après la
Pentecôte)
Cette fête portait encore récemment le titre
de « Sainte Marie des Neiges», en raison de son
origine : la Vierge Marie était apparue en songe
à un riche romain ainsi que, la même nuit, au
pape Libère, en leur demandant un édifice en
son honneur, dont l’emplacement leur serait
indiqué le lendemain par une chute de neige.
Tous deux se rencontrèrent et, stupéfaits,
constatèrent qu’en effet, bien qu’on fut au mois
d’août, époque de fortes chaleurs à Rome, la
neige était tombée sur la colline de l’Esquilin.
C’est donc là que fut construite la basilique
Sainte-Marie-Majeure, l'une des quatre grandes
basiliques romaines. On la considère aussi
comme la mère des églises d’Occident dédiées
à la Sainte Vierge. On y conserve une relique de
la crèche.
La dévotion au Cœur Immaculé de Marie
remonte au XVIIe siècle, quand saint Jean Eudes
la propagea en l’unissant à celle du Sacré Cœur
de Jésus.
En 1917, la Sainte Vierge à Fatima déclarait
que Dieu voulait établir la dévotion à son Cœur
Immaculé pour le salut du monde. Le 8
décembre 1942, en pleine guerre, le pape Pie
XII consacra le genre humain au Cœur Immaculé
de Marie, pour obtenir, par son intercession «la
paix des nations, la liberté de l’Église, la
conversion des pécheurs, l’amour de la pureté et
la pratique des vertus». Il en fixa la fête au 22
août, à l’octave de l’Assomption.
Pour mieux marquer son lien avec le Sacré
Cœur de Jésus, on la célèbre maintenant le
lendemain de la solennité du Sacré Cœur de
Jésus.
Sainte Marie Reine
(22 août)
Notre Dame du Mont
Carmel (16 juillet)
Dès les premiers siècles, des Pères de l’Église
comme saint Athanase ou saint Jean Damascène
saluaient la Vierge Marie du titre de Reine. De
même les Litanies de la Sainte Vierge chantent
les louanges de la « Reine des anges, Reine des
patriarches, Reine des Apôtres...» Le
couronnement de la Sainte Vierge au Ciel, que
nous méditons dans le dernier mystère du
Rosaire, vient dans le sillage de l’Assomption.
C’est le pape Pie XII qui a institué cette fête, la
fixant au 31 mai. Le pape Benoît XVI, lui, a
rappelé que le concile Vatican II l’a placée au 22
août «en complément de la solennité de
l’Assomption, car les deux privilèges forment un
unique mystère.»
Inclinons nous donc avec ferveur et amour
devant notre Reine, appelée dans la gloire du
Ciel pour y être couronnée !
Le mont Carmel, en Israël, domine la mer audessus d’Haïfa ;« karmel», en hébreu, signifie
jardin, verger. C’est sur cette montagne à la
végétation luxuriante que s’était retiré, dans
une grotte, le prophète Élie, puis des ermites
qui, en venant se réfugier en Europe au XIIIe
siècle, prirent le nom de «carmes». Le 16 juillet
1251, la Sainte Vierge apparut à saint Simon
Stock, général des Carmes, et lui donna comme
habit pour son ordre le scapulaire, signe de sa
protection particulière.
En 1726, le pape Benoît XIII étendit à toute
l’Église la fête qui commémore cette apparition,
afin de réveiller dans le cœur de tous les fidèles
un véritable esprit d’amour et de dépendance à
l’égard de notre Mère.
C’est le 16 juillet 1858 qu’eut lieu la dernière
apparition de la Sainte Vierge à Bernadette :
«Jamais je ne l’ai vue plus belle que ce jour-là.
Quand on a vu la Sainte Vierge une fois, on
voudrait mourir pour la revoir...»
17
Notre Dame des Douleurs
(15 septembre)
de cinq nouveaux mystères «lumineux» par le
Bienheureux pape Jean Paul II.
Cette fête a donné son nom à tout le mois
d’octobre, appelé mois du Rosaire.
Au lendemain de la fête de la Croix glorieuse,
l’Église veut honorer toutes les souffrances
éprouvées par Marie sur le chemin de la Croix et
au Calvaire. Elles lui avaient déjà été annoncées
par le vieillard Siméon lorsque Jésus fut
présenté au Temple. « Qui pourrait dire quelle
douleur et quel amour exprimèrent ses regards
lorsqu’ils rencontrèrent ceux de Jésus chargé de
la croix ?» demande Dom Guéranger.
Devant cet océan de souffrances, la plus
tendre des mères a été tellement associée aux
douleurs de Jésus, elle a tellement participé à
cette Passion, qu’elle a vécu un véritable
martyre de com-passion qui l’a rendue corédemptrice de tous les hommes, dans le sillage
de son Fils bien-aimé.
Cette fête fut instaurée au XVe siècle dans un
concile provincial de Cologne, en esprit de
réparation et en réponse aux Hussites qui
profanaient les images représentant cette Mère
de douleur. C’est le pape Benoît XIII qui
l’inscrivit au calendrier en 1725.
En ce jour, nous nous rappelons que la Vierge
Marie est particulièrement à nos côtés lorsque
nous sommes éprouvés. Qui peut mieux qu’elle
nous comprendre et consoler ?
La Présentation de la
Sainte Vierge au Temple
(21 novembre)
La tradition nous rapporte que la Vierge
Marie, vers l’âge de trois ans, fut présentée au
Temple par ses parents, Anne et Joachim, qui la
virent monter seule les marches de l’imposant
escalier menant vers le grand prêtre.
Elle resta sans doute au Temple quelques
années pour y parfaire son éducation.
«Transplantée dans le saint lieu dès sa plus
tendre enfance, elle y crût comme l’olivier
fertile sous les yeux du Seigneur.»
Par cette fête, Marie enseigne à tous le
devoir de se consacrer de bonne heure à Dieu,
de fuir l’esprit du monde et d’aimer la maison de
Dieu.
En ce jour, beaucoup de séminaristes et de
religieux(ses) renouvellent les vœux qui les ont
consacrés au Seigneur.
Notre Dame de la
Médaille miraculeuse
(27 novembre)
Notre Dame du Rosaire
(7 octobre)
Cette fête fut instituée en souvenir de la
protection de la Sainte Vierge, le 7 octobre
1571, à l’occasion de la célèbre bataille navale
de Lépante, à l’ouest de la Grèce. Le pape saint
Pie V avait demandé à toute la chrétienté de
s’unir par la prière du Rosaire pour obtenir de
Marie la victoire sur les Turcs.
La récitation du chapelet remonte encore à
quelques siècles plus tôt et fut surtout propagée
par l’ordre dominicain. La fête du 7 octobre
porta d’abord le nom de Notre Dame de la
Victoire puis, avec le pape Grégoire XIII, prit
celui de Notre Dame du Rosaire. Cette prière si
populaire qui nous fait méditer sur chaque
dizaine un épisode évangélique, a été enrichie
C’est au cours de sa deuxième apparition à
sainte Catherine Labouré, le 27 novembre 1830,
que la Sainte Vierge donna le modèle de la
médaille miraculeuse, avec la fameuse
inscription «O Marie conçue sans péché, priez
pour nous qui avons recours à vous».
Elle ajouta : « Faites frapper une médaille sur
ce modèle ; toutes les personnes qui la
porteront au cou recevront de grandes grâces.
Les grâces seront abondantes pour tous ceux
qui la porteront avec confiance.»
La diffusion extrêmement rapide de la
médaille dans le monde entier fut accompagnée
de tant de prodiges, conversions et guérisons
qu’on l’appela très vite«miraculeuse»
18
«Venez au pied de cet autel, avait dit la
Sainte Vierge; là, les grâces seront répandues
sur tous.» Cette fête n’a pas rang de «mémoire»,
mais attire d’innombrables pèlerins à la chapelle
de la rue du Bac à Paris.
recour.à.vous, sans faire entendre le s. En effet,
la règle des liaisons indique que dans les mots
terminés par plusieurs consonnes, la dernière ne
fait pas liaison, si l’avant-dernière se fait
entendre. Par exemple : un regar(d) inquiet, un
discour(s) absurde, for(t) intéressant, à tor(t) et à
travers, un secour(s) immédiat. Ayons recour(s !)
avec confiance à Notre Dame pour qu’elle nous
aide à la prier en parlant une belle langue...
Signalons ici une liaison «mal-t’-à-propos»
trop répandue : «...priez pour nous qui avons
recours à vous » doit se prononcer
Les fêtes au fil de l'année liturgique
Voici les fêtes mariales dans l’ordre de l’année liturgique :
- 8 décembre : Immaculée Conception de la Vierge Marie.
- 1er janvier : Sainte Marie Mère de Dieu.
- 2 février : Purification de la Vierge Marie (ou Présentation de Jésus).
- 11 février : Notre Dame de Lourdes.
- 25 mars : Annonciation.
- 13 mai : Notre Dame de Fatima.
- 31 mai : Visitation (2 juillet dans le calendrier dit de saint Pie V).
- 3e samedi après la Pentecôte : Cœur Immaculé de Marie.
- 16 juillet : Notre Dame du Mont Carmel.
- 5 août : Dédicace de la basilique Sainte-Marie-Majeure.
- 15 août : Assomption de la Vierge Marie.
- 22 août : La Vierge Marie Reine.
- 8 septembre : Nativité de la Vierge Marie.
- 15 septembre : Notre Dame des Douleurs.
- 7 octobre : Notre Dame du Rosaire.
- 21 novembre : Présentation de la Vierge Marie.
- 27 novembre : Notre Dame de la Médaille miraculeuse.
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Prier Marie avec les enfants
Conseils pratiques pour honorer Notre Dame
Francine Bay
Voici des conseils pour honorer Marie, spécialement pendant le mois de mai.
Toutes celles (et ceux) qui portent le beau
nom de Marie - et toutes les âmes mariales savent que les fêtes de Notre Dame, plus ou
moins grandes, sont très nombreuses, et qu'il y
en a même souvent plusieurs par mois. Pourtant
le mois de mai, considéré depuis des siècles
comme le mois de Marie, est l’un des rares mois
de l'année qui, jusqu'à une date encore récente ,
ne comportait... aucune fête de Notre Dame !
(C'est en 1954 que le pape Pie XII institua la fête
de Marie Reine le 31 mai. Depuis la réforme du
calendrier liturgique, cette fête a été déplacée
au 22 Août, dans l'octave de l'Assomption et le
31 mai est devenu la fête de la Visitation, un
mois environ avant la Nativité de saint JeanBaptiste, le 24 Juin). C'était, bien sûr, pour la
fêter chacun des jours de ce mois ! Tout atteste
en effet que, depuis des temps très anciens, la
Sainte Vierge a toujours été particulièrement
honorée pendant ce si beau mois de l'année où
toute la nature , comme pour la fêter, se couvre
de fleurs.
Ainsi, dans de nombreuses villes, dès les
temps anciens, une grande procession - la
procession verte - clergé en tête, allait décorer
les églises dédiées à Notre Dame d'arbustes et
de branches fleuries. Les corporations (orfèvres,
brodeuses, tisserands... ) rivalisaient entre elles
de zèle et de talent pour honorer Marie comme
elle doit l'être.
On sait même qu'encore au début du XVII e
siècle le Chapitre de Notre Dame de Paris
commandait chaque année au mois de mai un
tableau à un peintre en renom. Ce beau tableau,
appelé may de Notre Dame, était suspendu
entre les grandes arcades de la nef ou du
choeur. Au cours des âges, que d'amour
manifesté à Notre Dame, notre Reine, notre
Mère bien aimée !
Pavoisons, décorons !
Et nous, en cette fin du XXe siècle, allons-nous
être en reste, et laisser ce monde sans idéal qui
a perdu ses racines, oublier qui est la Reine de
France ? N’avons-nous pas le devoir de
perpétuer cette belle tradition de notre pays où
pauvres et riches honoraient Notre Dame de
tout leur cœur ? Nous trouvons normal de voir
les Champs-Elysées décorés pour la venue d'un
chef d'état. En ce mois de mai, Notre Dame
Reine de France sillonne notre pays pour y
répandre ses grâces : honorons la elle aussi
comme une reine, pas seulement dans nos
coeurs mais aussi visiblement : pavoisons,
décorons, fleurissons ses statues et ses images !
Que ses couleurs, le bleu de la fidélité, le blanc
de la pureté, de l'humilité, de la joie,
l'emportent sur les ténèbres de notre monde en
détresse et viennent ranimer l'espérance !
Dès le 1er mai, décorons avec un vrai amour
marial le coin prière de la famille, que le
printemps qui explose partout vienne honorer
Notre Dame et qu'ainsi toute la maison soit en
fête ! C'est le moment de faire découvrir à nos
enfants (et même à d'autres....) les belles
musiques, les beaux chants dédiés à Notre
20
Dame. C'est le moment de mettre en valeur
notre statue ou notre icône de la Sainte Vierge
par un joli bouquet et quelques bougies, ou un
petit projecteur dirigé vers elle. Les architectes,
de nos jours, ne prévoient plus de niche sur les
façades des maisons pour y mettre sa statue,
mais pourquoi ne pas afficher son image à une
fenêtre pour rappeler à tous qu'elle est bien
notre Mère, et redonner peut-être ainsi
espérance et réconfort à un passant
découragé ?
n’est-il pas l'occasion de mettre en pratique ce
message si important de Notre Dame ? Que de
grâces sont obtenues par cette simple prière !
Prenons cette résolution pour ce mois de dire
vraiment notre chapelet chaque jour si nous ne
le faisons pas encore, et comme les bonnes
habitudes viennent souvent au secours de notre
désir de fidélité, fixons nous une heure régulière
pour le commencer (par exemple au début de
l'après-midi pour les jeunes mamans, quand les
enfants sont à l'école et que les bébés dorment,
ou le soir en famille quand les enfants sont plus
grands, ou même dans les transports en
commun... ). Décrochons le téléphone pendant
vingt minutes, et comme il est souvent plus
facile de tenir une résolution à plusieurs (parce
que l'Adversaire va essayer de nous dissuader),
invitons des proches (famille, amis, voisins,
voisines, mamans de l'école...) à venir à heure
fixe pour cette belle prière si puissante sur le
coeur de Notre Dame, qui a promis au
Bienheureux Alain de la Roche : « Tout ce que
l'on me demandera en récitant le rosaire on
l'obtiendra ». Prions donc de tout notre coeur et
avec toute confiance !
On peut se retrouver à l'église ou à la maison
(les chapelets de quartier sont de plus en plus
nombreux), devant un beau décor préparé pour
Notre Dame en ce mois qui lui est consacré. Si
c'est possible, annonçons le dans le feuillet
paroissial ou, à défaut, par de petits papiers à
distribuer largement autour de nous ! Que de
grâces sont contenues dans le Coeur de Notre
Dame , qui ne demandent qu'à être déversées
sur nous et sur nos familles pour peu que nous
les exprimions dans la prière !
Prions notre Mère, notre Reine, de nous
inspirer tout ce qui pourra contribuer à la faire
connaître et aimer : pendant ce beau mois de
mai, manifestons lui joyeusement notre amour !
Faisons collaborer nos
enfants
Les enfants ont souvent de si bonnes idées :
comme ce petit bonhomme de dix ans à peine
qui avait recopié de son écriture appliquée
quelques belles citations ou messages de Notre
Dame (à Pontmain, Lourdes, Fatima...) et avait
disposé ces petits papiers soigneusement pliés
dans une grosse boite où chacun venait puiser
discrètement comme un secret avec le Ciel.
Voilà un vrai trésor familial, à mettre en bonne
place dans la maison ou (pourquoi pas, si notre
situation le permet ?) à la porte de
l'appartement ou la grille de la maison...
La force du rosaire
Au cours de sa dernière apparition à Fatima,
le 13 octobre 1917, la Sainte Vierge a
redemandé (comme elle l'avait fait chaque fois
depuis le 13 mai) la prière du Chapelet : « Je
viens vous demander de dire tous les jours le
chapelet et de changer de vie ». Le mois de mai
21
La crypte de Notre Dame
Prions Marie dans la crypte intérieure de notre âme.
Francine Bay
L'imitation de Marie
Dans nos plus belles églises, nos magnifiques
cathédrales, il y a toujours un lieu de prière
sinon secret, du moins caché : ce sont les
fondations du sanctuaire, le lieu le plus ancien
mais aussi celui qui résiste à tout, tempêtes,
incendies, révolutions : la crypte.
Il est important pour nous aussi, après avoir
enrichi notre coin-prière de multiples fleurs et
dessins, l'avoir joyeusement éclairé de quelques
bougies, après avoir construit avec amour notre
petite «cathédrale» familiale, il est important
de rappeler à nos enfants que doit lui
correspondre un lieu caché où sont les
fondations de notre amour pour la Vierge
Marie, un lieu silencieux où nous pouvons la
retrouver dans la prière : notre crypte intérieure.
Et si les plus beaux décors nous aident à
élever notre âme et sont vraiment nécessaires,
aussi, pour le culte extérieur dont, à l'image de
la nature, nous devons spécialement honorer la
Vierge Marie pendant ce mois de mai, il faut
aussi habituer nos enfants à descendre souvent
l'escalier de la crypte intérieure de notre âme,
pour retrouver Notre Dame dans une belle
prière, qui peut être courte (un instant, pendant
la récréation, par exemple) mais doit être
fervente, un vraie prière avec le cœur
C'est pourquoi décorons aussi la crypte :
confession dès le début du mois pour nous
approcher de l'Immaculée avec une âme pure,
petits sacrifices secrets pour accroître notre
intimité avec Elle, et puis, si c'est possible,
descendons tous ensemble le soir à la "crypte"
pour dire le chapelet en famille (ou au moins
une dizaine, selon l'âge des enfants).
Louange extérieure, mais aussi prière
intérieure : voici la très belle, et très
indispensable, manière d'honorer Notre Dame.
Les deux sont nécessaires et, loin de s'opposer,
s'enrichissent l'une l'autre. Efforçons-nous,
pendant ce mois de mai, d'encourager nos
enfants à honorer notre Mère, notre Reine, non
pas seulement extérieurement mais aussi
vraiment intérieurement.
Cherchons avec eux comment nous
rapprocher d’elle ; elle est notre Reine, mais elle
n’est pas inaccessible ; au contraire, elle est
même toute proche de nous, «plus mère que
reine» disait sainte Thérèse, et le mois de mai
est l’occasion d’en faire l’expérience. Elle veut
nous faire faire des progrès en sainteté, nous
combler de ses grâces pendant ces quelques
semaines où, comme saint Jean, nous la
«prenons chez nous». Comment mieux nous
rapprocher d’elle qu’en essayant de l’imiter ?
Et puis elle aussi eut l’âge de nos enfants !
Cette petite fille qui grandit dans le Temple de
Jérusalem, puis à Nazareth, essayons d’imaginer
avec eux comment elle vivait... Comme les
autres petites filles de son époque, bien sûr,
mais en même temps tellement différente !
Avec nos enfants, cherchons en quoi elle se
distinguait des autres, quelles étaient ses
qualités particulières, ses «vertus» .
Saint Alphonse de Liguori en remarque au
moins dix, que nous pouvons essayer de leur
faire découvrir, et puis surtout tenter de mettre
en pratique, nous aussi, pour lui ressembler un
peu ...
La première, c’est sans aucun doute
l’humilité, le fondement de toutes les vertus :
nous ne sommes rien (humus, en latin, désigne
la terre), Dieu est tout, tout vient de Lui, même
les dons qu’Il nous a faits dans sa bonté, et que
nous devons mettre au service des autres.
Bien sûr, il y a aussi dans le cœur de la Sainte
Vierge un si grand amour de Dieu ! Sans cesse
elle tourne son cœur vers Lui, mais elle garde
«les pieds sur terre» : cela ne l’empêche pas de
faire soigneusement son travail, et d’être
attentive aux autres.
Cet amour de Dieu entraîne tout
naturellement la charité envers le prochain :
essayer de l’aimer autant que Dieu l’aime! Elle
voit tout de suite ceux qui ont besoin d’être
22
aidés, elle devine, avant même qu’ils ne le
demandent ; elle est prévenante, elle fait des
surprises !
La foi est ce qui lui permet de voir au-delà
des apparences : Jésus naît dans une étable mais
elle croit quand même qu’il est le créateur du
monde, le Roi des rois, il meurt sur la croix, mais
elle continue à croire qu’il est Dieu. Elle sait que
la vérité est souvent cachée, et n’est pas
forcément ce que l’on voit.
Son cœur est rempli d’espérance, car elle ne
met sa confiance qu’en Dieu, qui jamais ne peut
la décevoir. Elle s’abandonne complètement à
Lui, sachant qu’Il l’aime et l’aidera toujours.
Elle est la très pure, vit dans la lumière et
détourne ses yeux de tout ce qui est mal, laid,
sale et conduit au péché.
Elle aime la pauvreté, vivant du travail de ses
mains, qui la rendait si proche de Dieu et
mettant en garde son cœur contre les attraits de
la richesse, pour toujours garder cette union au
Ciel.
Elle était bien sûr très obéissante, ne
cherchant toujours à faire que ce qui plaisait à
Dieu, en oubliant ses préférences ou plutôt en
ne préférant que ce que Dieu veut.
Elle a montré souvent sa patience, dans
toutes ses peines et ses épreuves, qu’elle a
supportées avec courage en les offrant à Dieu.
Son amour pour la prière devait inonder son
cœur de joie ! Dans le silence, en pensant à Dieu
qui nous aime et en lui disant notre amour, que
de secrets avec Lui ! On est déjà au Paradis !
Toutes ces vertus de la Vierge Marie, toutes
ces qualités qui brillaient en elle dès son
enfance, essayons de les imiter, d’en vivre à
notre tour ! Serait-ce si difficile d’essayer d’en
vivre, au moins un peu ? Est-ce que cela ne va
pas, justement, nous rendre très heureux ?
Pourquoi, à la prière du soir, ne pas tirer au
sort un petit message qui indiquerait une de ces
qualités, de ces vertus, à pratiquer le
lendemain ?
Quel beau mois de Marie ce serait si, dans le
sillage de la Sainte Vierge, nous avions fait
quelques progrès et comme Notre Dame serait
contente et nous couvrirait de grâces !
23
Questions d'enfants
Marie, notre mère
- Maman, pourquoi aime-t-on tant la Sainte
Vierge ?
- Elodie, elle est notre maman du ciel.
- Oui, mais une maman que l'on ne voit pas...
- Pourtant, lorsque nous pensons à elle, lorsque nous la prions ou lui
mettons un cierge, nous sentons bien qu'elle est auprès de nous.
- Moi, je l'aime surtout parce qu'elle est la maman de Jésus !
- Et qu'est-ce que cela signifie pour toi ?
- Qu'elle a donné naissance à Jésus le jour de Noël.
- Et qu'ainsi elle a participé avec Dieu à son projet sur le monde.
- Quel projet ?
- La venue sur terre de Son Fils en vue de la Résurrection et du salut
des hommes.
- Je ne pensais pas à tout ça.
- Tu sais, c'est parce qu'elle a toujours médité la Parole de Dieu, que
Marie a pu accueillir avec calme le message de l'Ange Gabriel.
- Sans doute.
- C’est encore grâce à sa confiance totale en Dieu et à sa grande
capacité d'amour qu'elle a pu, toute sa vie, accepter ce qu'elle ne
comprenait pas, qu'elle a pu vivre les terribles événements de la
Semaine sainte et la mort de son Fils sur la Croix.
- C’est bien à ce moment-là que Jésus l'a confiée à saint Jean ?
- Oui, mais en même temps il lui confiait, à elle son disciple préféré... ce
qui veut dire que le Christ a fait don de sa mère à ses disciples, jusqu'à
la fin des temps, pour qu'elle les aide et qu'ils l'aiment.
- Alors, elle ne nous quitte jamais ?
- Non, puisque sa mission est de nous conduire vers Dieu et de nous
faire entrer dans son intimité.
- Tu en es certaine ?
- Bien sûr et saint Luc nous le montre dès le début de son évangile. Si tu
le lis attentivement, tu découvres que Marie s’efface toujours pour
laisser les hommes adorer son Fils, qu'il s'agisse des bergers, des
mages ou du vieillard Siméon.
- Tu sais, le jour de la Fête des mères, j'ai bien envie de lui porter des
24
fleurs à l'église.
- C’est une bonne idée, mais cela ne suffit pas...
- Ah bon ?
- Elodie, puisque Marie est ta maman du ciel, tu dois lui parler comme tu
le fais avec moi. Mais en face d'elle, tu dois aussi apprendre à te taire.
- Ca, c'est plus difficile, et je préfère lui réciter des Je vous salue
Marie.
- D’accord, mais dans cette prière, ne lui demandes-tu pas de prier pour
toi, maintenant et à l'heure de ta mort ?
- Oui.
- Alors il est normal que tu fasses silence en toi, pour entrer avec elle
dans la prière qu'elle adresse à Jésus pour toi.
- J'ai compris et je vais essayer…
- Elodie, si grand que soit ton amour pour la Sainte Vierge, il doit
toujours passer après celui que tu as pour son Fils. C'est lui seul que
nous adorons parce qu'il est Dieu et notre seul Sauveur.
- Je sais.
- Seulement, dans sa grande bonté, il nous permet de nous appuyer sur
sa mère pour nous unir à Lui toujours plus profondément.
- Quel beau cadeau, il nous fait là !
- Ma chérie, c'est par amour pour nous que Jésus a apporté le visage de
Dieu sur la terre. Et, c'est ce même amour qui l'a poussé à nous offrir
en même temps le visage réconfortant de sa maman. On ne lui dira
jamais assez merci.
25
Le mois de Marie
- Dis maman, pourquoi le mois de mai est-il le
mois de Marie ?
- Tout simplement parce que nous voulons honorer la Sainte Vierge et
lui montrer la place qu'elle tient dans nos vies.
- Tant que cela ?
- Oui ma chérie, Marie est sans cesse auprès de nous , et surtout
auprès de ceux qui ont besoin d'elle. Regarde les Apôtres, elle ne les a
jamais quittés, ni après la mort de Jésus alors qu'ils étaient tristes et
sans forces, ni à la Pentecôte, ni dans les tous premiers temps de
l'Eglise.
- Je n'y avais pas pensé...
- Et l'Eglise qui, pour cela, la considère comme sa mère, a décidé, il y a
bien longtemps, de lui consacrer un mois tout entier, pendant lequel elle
peut tranquillement la prier, la fêter et la remercier.
- Et c'est le mois de mai qui a été choisi pour fêter la maman de Jésus.
- Oh Elodie, fais bien attention à ces trois mots et à ce qu'ils signifient
pour nous. En acceptant d'être la mère du Christ, Marie permet à Dieu
de venir sur la terre, de se faire connaître et de se faire aimer. De
plus, elle est la première au monde à avoir vu son visage, la seule à
l'avoir tenu dans ses bras.
- Elle est aussi notre mère à tous...
- Comme Jésus le lui a demandé sur la Croix. Et depuis cet instant, elle
est toujours prête à nous prendre par la main pour nous conduire vers
Lui.
- Comment fait-elle ?
- Puisqu'elle est un lien entre Dieu et nous, elle facilite notre rencontre
avec Lui et rend plus facile notre entrée dans la prière. D’ailleurs quand
tu te mets à genoux pour prier Dieu, tu peux toujours demander à sa
maman de rester près de toi...
- Pour m'aider à ne pas penser à autre chose !
- Par exemple. Mais son intercession va plus loin. Elle présente sans
cesse tous ses enfants au Père : ceux qui souffrent ou qui vont mourir,
ceux qui l'ont oublié ou ne le connaissent pas encore, et aussi tous ceux
qui ne lui disent jamais merci... Tu sais maintenant tout ce que la Sainte
Vierge fait pour nous, alors dis-moi un peu ce que, toi, tu fais pour elle ?
- Je lui parle dans ma prière et je lui mets parfois un cierge à l'église.
- Je crois surtout que tu pourrais la prendre comme modèle.
- Comme modèle ?
- Oui Elodie, comme modèle, en ayant comme elle une totale confiance
en Dieu. Tu sais, cette confiance qu'elle a montrée à l'Annonciation et
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qui a duré toute sa vie, alors que tout paraissait s'écrouler.
- Je sais... C’est pour cela qu'elle ne pleure pas devant la Croix !
- C’est vrai. Forte et discrète, Marie ne s'effondre jamais, ni lorsque
son Fils va mourir, ni lorsque les Apôtres ont peur et abandonnent.
- Mais moi, ce n'est pas pareil.
- Si ma chérie. Par exemple, tu es forte comme elle chaque fois que tu
ne te plains pas, alors que quelque chose ne va pas comme tu veux !
Pense un peu à la Sainte Vierge qui, sans un mot, a su accepter la
naissance de son Fils loin de chez elle, la fuite en Egypte et bien
d'autres choses, comme ses réponses qu'elle ne comprenait pas, sa
condamnation, sa mort...
- Arrête maman, tout cela suffit pour que ce mois-ci, J'allume ma
bougie tous les soirs rien que pour elle.
- Cela fera certainement très chaud à son coeur de maman, comme a dû
la faire sourire le choix d'un dimanche de mai pour la Fête des Mères !
- Je n’y avais pas pensé.
- Tu vois Elodie, je suis certaine que la Sainte Vierge est heureuse
chaque fois que, ce jour-là, une famille lui offre quelques fleurs en la
remerciant d'être notre mère à tous.
- Ca c'est une idée, j'en parlerai avec papa !
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Qu'est-ce que
l'Immaculée Conception ?
- Dis maman, quand elle est apparue, pourquoi
Marie a dit à Bernadette qu'elle était
l'Immaculée Conception ?
- Lorsque l’on parle de la conception d’un être humain, il s’agit en quelque
sorte de sa « création » dans le sein de sa mère. Et nous sommes tous
conçus, c’est-à-dire créés, avec la trace du péché d’Adam et Ève, nos
premiers parents. Or, la sainte Vierge Marie a été conçue, elle, sans la
trace du péché ; elle en a au contraire été préservée. Dieu lui a accordé
cette faveur. C’est pour cela que l’on dit qu’elle est « immaculée », c’està-dire sans tâche, sans souillure, toute pure. Et t’es-tu demandé
pourquoi, Élodie, la sainte Vierge a eu ce privilège ?
- Peut-être parce qu’elle est la maman de Jésus.
- C’est en effet parce qu’elle a de tout temps été destinée à être la
mère du Christ, qu’elle a connu cette faveur. C’est en vue de sa
maternité divine que Dieu l’a privilégiée. Tu comprends bien, Élodie, que
Jésus n’aurait pas pu avoir une mère avec une âme salie ! Cela lui a été
reconnu depuis longtemps. Déjà l’ange Gabriel a salué Marie au jour de
l’Annonciation comme étant « Pleine de grâce ». Et sa cousine Élisabeth
lui a dit : « Tu es bénie entre toutes les femmes ».
- La sainte Vierge est donc différente de nous ?
- Elle est certes la seule au monde à avoir été préservée de la sorte et
tu sais maintenant pourquoi. Mais cela n’a pas empêché Marie de vivre
comme nous. Elle a eu des parents, sainte Anne et saint Joachim. Elle a
connu la joie et la tristesse, la douleur et le réconfort. Elle est notre
mère du Ciel et tu peux bien sûr la prier de la même manière que ta
sainte patronne ou que les autres saints. L’Immaculée Conception de
Marie a été érigée en dogme par le pape Pie IX, en 1854, il y a donc un
peu plus de 150 ans. C’était très exactement le 8 décembre.
- Qu’est ce que c’est qu’un dogme ?
- C’est une vérité de foi définie par l'Église, que l’on doit croire et sur
laquelle on ne peut revenir. Et lorsque, 4 ans plus tard, en 1858, la
petite Bernadette prononce ces mêmes mots : « La dame a dit : je suis
l’Immaculée Conception », monsieur le curé ne pouvait que la croire car
elle n’aurait pu les inventer ! Depuis, tous les 8 décembre nous
commémorons cette fête.
- Est-ce que tu connais une prière à l’Immaculée Conception, Maman ?
- Nous pouvons réciter la neuvaine qui commence le 30 novembre. Tu
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peux aussi réciter souvent : « O Marie, conçue sans péché, priez pour
nous qui avons recours à vous ». Enfin, dans les litanies de la sainte
Vierge, nous disons : « Mère très pure, Mère sans tâche, reine conçue
sans le péché originel, priez pour nous ! ».
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Marie et le caté
- Maman, je me demande qui je vais avoir comme
catéchiste cette année.
- Je ne sais pas, Elodie, mais je connais déjà le nom de la personne qui,
tout au long de l'année va vous aider à aller vers Jésus.
- Qui donc ?
- La Sainte Vierge. D'ailleurs, elle vous le rappelle à tous, au début du
mois de septembre.
- Elle nous le rappelle ?
- Oui, le 8 septembre, le jour où l'on fête sa naissance. Et c'est une
bien belle coïncidence de pouvoir commencer l'année de catéchisme en
fêtant la Nativité de Celle qui a été choisie pour amener le Fils de Dieu
sur terre.
- On dirait que le Bon Dieu nous fait un signe !
- Sans doute pour vous faire prendre conscience qu'on ne peut pas
progresser dans la connaissance du Christ sans s'appuyer sur ce que
Marie a dit ou vécu.
- Tu crois ?
- Oui ma chérie. En catéchèse, Marie est un modèle pour tout le monde,
les enfants, les parents et les catéchistes.
- Pour tout le monde ?
- Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à voir le déroulement de sa vie.
- Dis-moi...
- Petite fille, Marie apprend avec Anne et Joachim, ses parents, à
chanter les louanges de Dieu à travers les psaumes Elle prie en même
temps pour que le Messie promis vienne vite sauver son peuple... Il en
est de même pour toi, tu apprends à louer le Seigneur par des chants,
et tu le pries pour qu'il demeure en toi et te protège de tout mal.
- Tu sais, l'année dernière, on récitait un "Je vous salue Marie" au
début de chaque séance, et parfois même, on chantait un chant à la
Sainte Vierge.
- Continuons. Regarde son comportement lors de l'Annonciation. Elle est
face au Messager de Dieu, et que fait-elle ? Elle écoute, dit oui et
retient tout dans son coeur... N'est-ce pas un beau modèle pour des
élèves ?
- Sûrement !
- A partir de la naissance de Jésus, Marie se fait discrète. Elle passe au
second plan pour laisser toute la place à son fils. Elle est alors un
modèle pour les parents et les éducateurs.
- Je ne comprends pas.
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- Que ce soit à la crèche ou lors de la Présentation au Temple, ce n'est
pas vers elle que se précipitent les bergers ou le vieillard Siméon, mais
vers Jésus. Elle, elle n'est là que pour le présenter et le faire
connaître. C'est aussi ce que font les dames qui s'occupent de vous.
- Et aux Noces de Cana, c'est pareil ?
- C'est la même chose. Quand Marie dit aux serviteurs "faîtes tout ce
qu'il vous dira", c'est à nous qu'elle s'adresse. Elle nous dit d'écouter
son Fils et de lui faire confiance. N'est-ce pas ce qu'on vous rappelle au
"caté" ?
- On nous dit qu'il faut écouter la Parole de Dieu et la mettre en
pratique.
- Enfin nous retrouvons Marie au pied de la Croix. Et là, que fait-elle ?
- Elle reste courageusement auprès de Jésus qui va mourir.
- Et que lui dit-il à propos de saint Jean, qui est là lui aussi ?
- Je ne sais pas.
- Il lui dit "Femme, voici ton fils", c'est à dire qu'Il confie son apôtre
bien-aimé à sa Mère, et à travers lui, tous les hommes.
- C'est pour cela qu'elle est notre Mère du Ciel !
- Oui Elodie. Sur la Croix, Jésus a demandé à la Sainte Vierge de
devenir la mère de l'Eglise. Et elle est tout particulièrement auprès de
ceux qui, après leur baptême, veulent continuer à connaître son Fils,
pour le recevoir de mieux en mieux dans leur coeur.
- Alors, elle est vraiment la maman de tous les groupes de catéchèse et
on a bien raison de la prier au début de chaque séance.
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Marie est importante !
- Maman, j'ai eu de la peine hier lorsque Nadia
m'a dit que la Sainte Vierge n'était pas aussi
importante que je le croyais.
- Elodie, elle ne voit sans doute pas la place -privilégiée que Marie tient
dans l'histoire de la Révélation. Tu devrais peut-être lui en parler !
- Mais comment ?
-Tout simplement en lui disant ce que tu sais.
- Et c'est quoi ?
- D'abord que Marie était une jeune fille d'Israël très pieuse et très
proche de Dieu. Avec ses parents, Anne et Joachim, et comme tout son
peuple, elle attendait fortement la venue du Messie.
- Et alors ?
- Un jour, l'Ange Gabriel entre chez elle, la salue et lui annonce qu'elle
sera la mère du Messie-Fils-de-Dieu, et que celui-ci s'appellera Jésus.
- Et comment a-t-elle réagi ?
- Elle est d'abord bouleversée, puis, après les éclaircissements de
l'Ange, elle exprime sa totale disponibilité au Seigneur en acceptant
d'entrer dans son plan d'amour.
- Je vois.
- Dieu a donc placé Marie au sommet de l'aventure humaine Jusqu'à
elle, il restait éloigné des hommes, et par elle, il est au milieu d'eux en
la personne même de son Fils.
- C’est vrai !
- C’est donc la Sainte Vierge qui a permis à l'humanité d'accéder au
Père par le Fils et grâce à l'Esprit Saint. De plus, par l'action du SaintEsprit en elle, elle laisse entrevoir toute la réalité de la Trinité.
- Je n'y avais pas pensé !
- Tu pourras aussi dire à Nadia que pendant toutes les semaines qui ont
précédé la Nativité, Marie a réellement porté Dieu en elle afin de le
donner au monde.
- Elle devait surtout être impatiente de tenir Jésus dans ses bras !
- Sans doute Elodie, mais dans la crèche c'est toute la tendresse de
Dieu qu'elle a rendue visible. Tu sais, cette tendresse qui ouvre tout
grand nos coeurs et dont nous avons tant besoin.
- Maman, Marie est merveilleuse, pense aussi que grâce à elle, Dieu est
venu jusqu'à nous au point d'habiter maintenant dans nos coeurs, comme
il a habité dans le sien.
- Nadia n'a sans doute pas vu tout cela !
- Elle sait quand même que c'est Jésus lui-même qui a demandé à sa
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mère d'être la maman de tous les hommes
- Ah ça oui !
- Pour cette raison, Marie est toujours présente et disponible à ceux
qui lui font confiance pour les conduire à son Fils et intercéder pour eux
auprès du Père.
- Je sais.
- Ma chérie, tu rappelleras enfin à Nadia que la présence de la Sainte
Vierge dans nos vies a été voulue par Dieu et qu'il a fait de sa maternité
le lien obligé entre lui et nous.
- Elle est donc très importante.
- Je dirais même « incontournable » !
- Maman, j'ai tout compris ; écoute bien. Lorsque devant la crèche nous
récitons un Je vous salue Marie, nous nous rapprochons de Jésus, son
fils, et pouvons plus facilement le contempler. Mais Jésus qui est aussi
le Fils de Dieu nous a appris à dire le Notre Père. Donc sans Marie, nous
n'aurions pas nos deux plus belles prières !
- Alors demande-lui de t'aider, lorsque tu parleras avec Nadia !
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Je vous salue Marie
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