ALICE DE LEWIS CARROLL - Automne en Normandie 2012
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ALICE DE LEWIS CARROLL - Automne en Normandie 2012
DOSSIER PÉDAGOGIQUE ALICE AU PAYS DES MERVEILLES DE LEWIS CARROLL Du 22 au 25 novembre 2012 Séances scolaires le jeudi 22 et vendredi 23 novembre à 14h30 Au Cirque-Théâtre d’Elbeuf – Grande salle Contacts au Cirque-Théâtre d’Elbeuf Actions culturelles et programmation jeune public : Anne Flore de Guyenro Éducation artistique et relations avec les publics scolaires : Julia Suzzi Contacts au Festival Automne en Normandie Relations avec le secteur éducatif : Anaïs Fabrègue Sommaire La charte du jeune public Le projet : note d’intention La communication : des entrées multiples pour l’approche d’un spectacle La Fiche technique : une autre entrée possible En savoir plus… des origines au nouveau cirque Le langage du cirque Alice : une œuvre majeure de la littérature Bibliographie LA CHARTE DU JEUNE PUBLIC Un petit mot à vos élèves avant le spectacle • • • • • • • Parce qu’il permet à chacun de vivre des émotions, Parce qu’il aiguise les perceptions et nourrit l’imaginaire, Parce qu’il aide à élaborer un jugement personnel, Parce qu’il rassemble et suscite l’échange, Parce qu’il est un moment de plaisir et de partage, Parce qu’il nous offre un regard décalé sur le monde et sur nous-mêmes, Parce qu’il est à la fois voyage individuel et vécu collectif. Pour que les jeunes spectateurs profitent un maximum de la représentation, il est important de leur apprendre à se conduire en spectateurs avertis, en respectant les règles d’une salle de théâtre. Voici quelques conseils pour mieux en profiter. Avant la représentation : • Je prépare mon plaisir en pensant au titre du spectacle, au lieu de la représentation qui n’est pas un lieu comme les autres. • En arrivant devant la salle, je reste calme et j’écoute attentivement les indications des adultes qui m’accompagnent et qui m’accueillent. Pendant la représentation : • Lorsque la lumière s’éteint, je reste silencieux et prêt à accueillir le spectacle qui va être joué. • Je ne parle pas avec mes voisins et ne fais pas de bruit avec mon fauteuil pendant le spectacle. Ce que j’ai envie de dire, je le garde dans ma tête pour le dire après le spectacle à mes amis, mon enseignant ou aux comédiens lorsqu’ils m’invitent à parler. • Je n’oublie pas d’applaudir les artistes à la fin de la représentation, pour les remercier du spectacle qu’ils viennent de nous offrir. Après la représentation : • Je pense à tout ce que j’ai vu, entendu, compris et ressentis, • Je peux en parler avec mes camarades et mon enseignant • Je peux garder une trace de ce moment en particulier en écrivant ou dessinant. Le projet : note d’intention En 2012, nous fêterons les 150 ans de la genèse d’Alice au pays des Merveilles. En effet, le 4 juillet 1862, l’écrivain anglais Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Dogson, propose aux trois sœurs Liddell une promenade en barque sur la rivière. Lewis Carroll est fasciné par la petite Alice alors âgée de sept ans, pour laquelle il va improviser une histoire au fil de l’eau. Dans la fable imaginée par Lewis Carroll, Alice tombe dans le sommeil, symbolisé par le terrier du Lapin blanc, qui la conduit jusqu’au centre de la terre. Le voyage d’Alice est donc un rêve et un parcours initiatique. La fable est composée en épisodes. Lewis Carroll a raconté son histoire avant de l’écrire, à la demande d’Alice Liddell. Il s’agit donc d’épisodes de rêves qui se succèdent, et grâce auxquels Alice, entrée dans le rêve en enfant, va en sortir en adolescente. Il ne s’agit pas de raconter l’histoire, mais de composer un poème visuel sur l’Alice de Lewis Carroll. Ici, le cirque doit nous parler d’imagination, avec la plus grande liberté qui soit : celle qui nous est accordée par les rêves. Alice au pays des merveilles suscite souvent chez les metteurs en scène de théâtre le désir d’une adaptation scénique. Davantage que la fable d’Alice au fond décousue, morcelée, née au fil de l’eau du récit à voix haute de Lewis Carroll à la petite Alice Liddell, lors de promenades en barque ce sont sans doute ses personnages, les relations qu’ils entretiennent, et le langage qui fonde ces relations qui intéressent le théâtre. Ici, chaque personnage est un monde en soi. Ici, la langue est un spectacle, avec ses mystères, ses labyrinthes où petits et grands ont plaisir à se perdre, emportés par la polysémie des propositions carrolliennes. Tout le monde connaît Alice. Tout le monde possède ses propres clichés d’Alice. Tout le monde en a au moins une représentation, une « idée». Alice existe en nous comme un conte, complexe, impossible à résumer, impossible à raconter. Chacun a une impression d’Alice. Une empreinte. C’est à partir de ces impressions, ces empreintes, que nous souhaitons élaborer notre projet. Moins raconter l’histoire d’Alice que donner à voir l’Alice que nous partageons, au temps présent, presque hors du livre. Alice, aujourd’hui. Alice, en Chine, aujourd’hui. Alice, dans une ville chinoise, aujourd’hui. Qui serait-elle, cette petite fille chinoise qu’on nomme Alice ? Qui serait le Lapin blanc dans une ville chinoise aujourd’hui ? Que représenterait cet animal mondain, vissé à sa montre, toujours pressé, qui cherche la prochaine soirée où faire le beau ? Qui seraient le Lièvre de Mars, le Loir, le Chapelier fou, ces trois clochards célestes qui se tiennent chaud dans la boisson ? Qui serait la Reine de Coeur, qui veut trancher la tête du premier venu ? Et comment le cirque peut-il traduire en corps et en mouvements, dans la grâce, la magie circassienne de leur rencontre, le langage de Carroll ? Qu’est-ce que cette Alice muette, qui ne parle qu’en prenant l’espace, pour y inventer une autre poétique ? C’est une Alice urbaine, contemporaine, une Alice des grandes villes chinoises, qui nous intéresse. Car la ville est devenue le centre de la terre, nombril du monde, lieu de tous les possibles. Alors oui à ses grands murs, si nombreux qu’on les dirait mobiles ; Dans la scénographie que nous avons imaginée, ils le seront, multipliant les rues et les impasses, réduisant les espaces ou les agrandissant. Oui aux enseignes, aux néons (stylisées), base de lumière, empreintes du livre, traces écrites en idéogrammes et mots en anglais pourront s’y mêler (pour indiquer la direc8on du Lièvre de Mars, de la maison du Lapin, les noms de certains personnages, une ou deux répliques emblématiques). Oui aux espaces étranges, indéfinis, qui deviennent bar de nuit, discothèque ou casino. Oui aux valets qui jonglent avec de la peinture et taguent les murs. Ainsi espérons-nous nous éloigner de l’imagerie carrollienne, u s é e p a r l e s r e p r é s e n t a ti o n s t h é â t r a l e s e t cinématographiques existantes, comme d’une forme de folklore chinois, qui nous intéressent moins que la capacité du cirque à concentrer le flux littéraire en images ; Nous sommes convaincus que le talent des acrobates chinois doit leur permettre de raconter, à travers Alice, quelque chose de chacun dans la Chine d’aujourd’hui. Le thé… ALICE AU PAYS DES MERVEILLES DE LEWIS CARROLL Un cirque-poème Dramaturgie Fabrice MELQUIOT Mise en scène Renaud COHEN Sur une idée de Brigitte GRUBER REALISATION NOUVEAU CIRQUE NATIONAL DE CHINE Troupe acrobatique de Tianjin Directeur HOU Qian Gen En collaboration avec GRUBER BALLET OPÉRA CRÉATEURS Musique Christian BOISSEL enregistrée par l’Orchestre d’instruments traditionnels de Tianjin Son Nicolas LESPAGNOL-RIZZI Lumière Pascale BONGIOVANNI Jeu de l’acteur Julie VILMONT Costumes Laëtitia OGGIANO Eléments scénographiques Réalisés par les Ateliers de la Troupe acrobatique de Tianjin Coordinateurs du projet LIU Shen, Brigitte GRUBER Travail acrobatique GUO Xiao et les professeurs de la Troupe acrobatique de Tianjin Artistes 25 Distribution Acrobates : GONG Qingcheng, HE Han, JIA Xiukun, LIU Tenglong, SHI Wei, YOU Yichuan, YU Hai, ZHANG Guosheng, ZHAO Dianxin, WEI Xun, WANG Lei, WANG Peng, WANG Song, BI Jingyi, CHEN Jiangyun, SHAO Xiya, SUN Shu Ling, YANG Yaming, WANG Na, WANG Shaoman, Magie : LIU Miao Miao, LIU Fang La communication visuelle : des entrées multiples pour l’approche d’un spectacle OBJECTIFS ET ENJEUX Au Cirque et au théâtre, l’affiche est un élément essentiel du spectacle. Elle représente à la fois un support de communication pour la diffusion, permet aux spectateurs de pénétrer dans l’univers du spectacle et son analyse, avec les élèves, avant la représentation est un moyen de les sensibiliser aux thématiques de du spectacle. Le sens de l’affiche peut être construit collectivement par les élèves, avec le soutien et l’accompagnement de l’enseignant qui reste présent pour les guider. Ainsi, les élèves sont amenés à développer leur esprit critique vis-à-vis de l’affiche (comme outil de communication), et à terme du spectacle qu’ils auront vu. Par son aspect graphique et textuel en effet, l’affiche relève de plusieurs disciplines scolaires. Une approche pluridisciplinaire peut donc être initiée mêlant la technologie (formats papiers, format PSD d’un document Photoshop…), le français (organisation du texte, synthèse des informations, développement de l’esprit critique…), les arts plastiques (esprit créatif pour réaliser une affiche, choix des outils comme la peinture, la photographie, le dessin…) L’analyse de l’affiche est alors un projet pluridisciplinaire qui impliquera la coopération des enseignants, et permettra aux élèves de percevoir les ponts qui existent entre les différents cours qui leur sont dispensés. LA MISE EN OEUVRE DU PROJET : LES PISTES d Que voyez-vous ? Jeu des associations ou brainstorming ? L’affiche est un support visuel qui permet un premier contact entre le public et le spectacle. Pour que cette rencontre soit effective, l’enseignant invite ses élèves à prendre la parole pour s’exprimer librement à propos de l’affiche. L’enseignant suscite les associations d’idées, récolte les mots, les impressions, les couleurs, les sentiments, qui peuvent aider l’ensemble de la classe à s’imprégner de l’univers du spectacle. On peut organiser cet échange un peu à la mode de l’exercice du portrait chinois : à la vue de cette affiche quel mots associezvous au spectacle que vous allez voir ? Quelle(s) couleur(s) (au sens propre ou figuré d’atmosphère ou de tonalité du propos), quel(s) son(s) ou quelle(s) musique(s), quel(s) sentiment(s), quel pays, quelle époque ou moment de la journée... les possibilités sont infinies et à nuancer en fonction de l’affiche étudiée. Ensuite, le professeur fera émerger avec ses élèves un classement qui permette d’organiser les différents mots afin de dégager des thématiques associées au spectacle et de synthétiser avec eux les hypothèses sur le spectacle et les choix de mise en scène. Comparer des affiches Afin de déterminer l’ensemble des thèmes qui régissent l’affiche d’un spectacle, il est possible de travailler en la comparant avec plusieurs affiches différentes. Par l’élaboration d’un tableau réunissant les caractéristiques de ces affiches, les élèves vont pouvoir observer les différences qui existent entre celles-ci, selon les spectacles présentés. De cette manière, on peut faire prendre conscience aux élèves qu’il existe une charte graphique propre à chaque lieu d’accueil du spectacle vivant, ou souligner des choix esthétiques revendiqués dans une création donnée, liés souvent au choix de décor ou de scénographie. A partir d’une affiche on peut imaginer un décor, ses couleurs et par exemple le faire dessiner ou demander à des élèves de réaliser une maquette. On pourra aussi souligner les références à certains mouvements artistiques qui auront pu influencer la scénographie d’un texte antique ou classique. Cela permettra de faire des liens entre histoire littéraire et histoire de la peinture ou de l’architecture et bien sûr de la scénographie. On pourra aussi dans cet exercice de comparaison repérer les éléments récurrents (nom de la compagnie, de l’auteur, du metteur en scène) ou s’interroger sur le sens de l’absence d’un de ces items : l’absence du nom du metteur en scène indique-t-elle une mise en scène collective? Si les deux sont cités quelle différence faire entre décorateur et scénographe? Que signifie le terme « environnement sonore » ? On pourra commencer grâce à ce repérage à faire un inventaire des professions liées au théâtre et au spectacle vivant. L’exercice de lecture de l’affiche est d’autant plus intéressant si on décide de comparer plusieurs affiches d’un même spectacle monté par des metteurs en scène différents. Il permettra de comprendre que le spectacle est l’affirmation d’un choix, d’un point de vue d’une interprétation singulière d’un texte ou d’un thème. À propos des logos Les logos font partie intégrante de l’affiche. Leur analyse permettra d’aborder l’économie du théâtre, les règles de production d’un spectacle, son financement ; un retour sur les époques antérieures permettra de souligner ainsi les rapports entre pouvoir et création, du mécénat antique aux dures lois du marché et de la consommation. Dans un premier temps, l’enseignant peut demander aux élèves de repérer tous les logos visibles sur l’affiche. Puis, il peut les questionner sur l’intérêt de la présence des logos sur les supports de communication. Il est important de distinguer ces logos. D’une part on remarque ceux qui dépendent du lieu qui accueille le spectacle et sont associés à l’identité visuelle de la structure. D’autre part, on observe plusieurs sigles qui représentent les partenariats noués pour cette création avec le Ministère de la culture et de la communication, les collectivités locales, des entreprises, des associations (etc.). Aborder la thématique des logos, c’est aborder l’aspect marchand et commercial du spectacle vivant. Une pièce de théâtre, un spectacle de cirque représente un coût. Par conséquent, il est nécessaire, pour une équipe de création, d’établir des partenariats financiers, comme par exemple une coproduction qui implique la collaboration entre plusieurs structures culturelles. Réflexion sur le titre L’analyse du titre du spectacle permettra aussi de formuler les premières hypothèses de sens... Dans tous les cas, il est évident que le titre du spectacle donne des indications sur son contenu, permet parfois de dater l’œuvre ou de la typer .Il faut donc amener l’élève à formuler des hypothèses de situations, de personnages, de lieux (etc.), de genre, de tonalité à partir du titre. L’écriture du spectacle : auteur, dramaturge, metteur en scène, compagnie ? On peut observer que la présence ou non de noms d’auteurs, de metteurs en scène, de dramaturges et de compagnies varie d’une affiche à l’autre. Il serait intéressant de faire remarquer ce fait aux élèves en les guidant dans des recherches bibliographiques sur le rôle de ces différents « créateurs » dans le spectacle vivant. Il faut absolument que les élèves comprennent qu’un auteur de théâtre possède sa propre écriture et un univers singulier. Ensuite, il faut insister sur le rôle du metteur en scène qui par l’intermédiaire de la mise en espace d’une œuvre dramatique, va proposer son interprétation qui elle aussi est singulière. Il faudra aussi montrer que sa collaboration avec un dramaturge, si elle est présente, peut prendre divers chemins, de la caution historique et littéraire à la collaboration artistique dans les choix de mise en scène. La présence d’un nom de compagnie assure l’existence d’un collectif, d’une vision du cirque partagée par un ensemble de professionnels. Dans tous les cas, un spectacle est une « interprétation » artistique et au-delà, une « interprétation » du monde. L’enseignant devra donc guider ses élèves dans une recherche sur les metteurs en scène, les compagnies en utilisant en utilisant toutes les ressources dont les sites personnels des auteurs et des compagnies, ceux des théâtres ou des festivals, des revues ou de la presse en ligne, des captations (totales ou partielles) d’anciens spectacles. Toutes ces recherches permettront aux élèves de mieux entrer dans une histoire, une démarche individuelle de metteur en scène ou collective de compagnie. Projet de réalisation d’affiche Après avoir exploité une partie des thèmes présentés auparavant, il est possible d’envisager la réalisation d’une affiche par les élèves. Cette action leur permet de hiérarchiser les informations sur une affiche, de développer leurs sens artistique, et de prendre connaissance des contraintes graphiques qu’il faut prendre en compte pour la réaliser. Créée avant le spectacle, c’est un travail d’imagination et d’appropriation du spectacle. Créée après le spectacle, c’est pour l’élève l’occasion de définir les éléments importants du spectacle qui doivent figurer ou non sur l’affiche. Il est important de préciser à l’élève que c’est une question d’interprétation, de sensibilité et que son affiche peut être très différente de celles des autres, suivant sa réception personnelle du spectacle. Si c’est un travail de groupe au contraire on cherchera à produire l’image la plus « représentative » du spectacle. La présentation du projet (individuel ou de groupe) de l’affiche devant le groupe peut aussi prendre la forme d’un petit oral où le(s) concepteur(s) du projet auront à se justifier et répondre de leurs choix devant leurs camarades qui leur poseront des questions comme cela peut se passer dans un agence de communication . L a Fiche technique : une entrée possible dans le spectacle Tous les spectacles ont une fiche technique plus ou moins détaillée ; elle est d’abord destinée au lieu d’accueil du spectacle et doit donner des renseignements très concrets aux techniciens lumière et son, ainsi que des renseignements pratiques concernant les comédiens et toute l’équipe du spectacle. Mis à la lecture de ces fiches on peut voir se dessiner déjà le type de spectacle, les choix d’espace et de jeu, bref on peut déjà y lire des choix de mise en scène et faire des hypothèses sur le spectacle à venir. C’est en cela que la fiche technique peut être un bon outil pour dessiner des horizons d’attente avec les élèves et les préparer ainsi à la réception de l’œuvre. La fiche technique d'un spectacle : Au moment de la signature d'un contrat les artistes remettent à l'organisateur un document qui décrit les conditions techniques d'accueil du spectacle : la fiche technique. Ses indications doivent être suivies le plus précisément possible. Que trouve-t-on exactement dans une fiche technique ? A quoi se rapportent les termes qui y figurent ? La fiche technique d'un spectacle fait partie intégrante du contrat et doit être signée en même temps que ce dernier. Cette fiche définit les dimensions minimales de la cage de scène, les équipements et la machinerie nécessaires au spectacle. Elle indique également le matériel requis (draperie, matériel son et lumière) ainsi qu'un planning de montage et toutes informations relatives au spectacle : durée du spectacle, nombre de comédiens. La fiche technique doit comporter au minimum les quatre rubriques suivantes : • • • • Machinerie : porteuses (nombre, longueur, charge) ; cadre de scène ; etc. L’équipe de tournée : comédiens ; régisseurs ; techniciens ; administrateur ; etc. Loges : confort ; nombre. Sonorisation : retours de scène ; microphones ; enceintes ; etc. La fiche technique gagne à être la plus complète possible pour faciliter la préparation par la structure d'accueil. A partir de la fiche technique on peut découvrir : • la durée du spectacle (à relativiser et souligner au regard de celle des représentations dans l’antiquité, de celle des actes liée à la durée des chandelles,), • le nombre d’acteurs sur scène et de techniciens travaillant pour le spectacle, en insistant aussi sur le nombre de corps de métier nécessaires à la création du spectacle, dont beaucoup ne participent pas aux tournées, • l’espace de jeu que l’on peut faire comparer à celui de la classe, en soulignant l’importance de la hauteur sous plafond pour les éclairages, des dégagements ou coulisses pour les entrées des comédiens et/ou éléments de décor, • les différentes composantes du spectacle (son, lumière, projections ou vidéos …) et donc les choix de mise en scène, • les choix de scénographie (éléments de décor, présence ou non de pendrillons, tapis de danse, cyclo …) Grâce à ce travail sur la fiche technique d’Alice vous allez pouvoir ainsi mettre en place les premières hypothèses sur la forme que les élèves vont découvrir, familiariser les élèves avec le vocabulaire technique du cirque et du théâtre. Travailler la compréhension du vocabulaire suivant présent dans la fiche : • • • • • • • • • • Pendillon Gélatine Plan de feu Directeur technique Régisseur plateau Régisseur lumière Technicien Habilleuse Costumière Catering FICHE TECHNIQUE ALICE de LEWIS CARROLL Au 10 septembre 2012 DURÉE DE LA REPRÉSENTATION Environ 1h30 PLATEAU La scène doit être vide et propre à l'arrivée de l’équipe technique -Scène idéale : ouverture 13/14 m et profondeur 12 m -1 cyclorama de rétroprojection gris -4 plans de pendrillon velours noir -Coulisses de 2,50m -4/5 frises velours noir -1 tapis de danse noir - 2 loges de changement rapide près du plateau -1 Machine à fumée + fluide, pilotable par DMX -Accessoires, éléments de décors, etc... - 3 points d’accroches 500KG (Précisions en fonction de votre grill technique) - Utilisation de feu : Papier flamme + 1 bougie LUMIÈRE Le matériel et le câblage utilisés doivent être en parfait état de fonctionnement Voir plan lumière ci-joint. Fournir les gélatines. (Détail sur légende plan) Fournir du gaffeur aluminium noir. Pour toute adaptation, merci de joindre notre directeur technique. Matériel demandé : 32 PC 1KW 10 PARS 64 CP62 1 PC 1KW sans lentille 7 PAR 64 CP61 7 Fresnel 2KW 48 Cycloïdes Asymétriques type ADB 12 PC 2KW 6 rampes dicroïdes 1 Découpe 2KW type Juliat 714SX 8 Booms 14 Découpes 1KW type Juliat 614SX 1 Poursuite 1200W HMI SONORISATION Le matériel et le câblage utilisés doivent être en parfait état de fonctionnement Matériel demandé : -1 console Yamaha DM1000 ou DM2000 avec minimum 13 IN, 19 OUT OU 15 OUT + 1 processeur numérique 2 IN, 6 OUT(bss, xta ...) -3 EQ stéréo 31 bandes K&T DN360, ou équivalent -1 platine CD Autopause professionnelle (Denon, Tascam, Sony …, pas de platine de Dj type technics) -4 enceintes L.Acoustic MTD 115 + amplis + processeurs + 2 lyres -2 sub L.Acoustic SB218 + amplis + processurs (Sub sur canal séparé) -2 enceintes L.Acoustic MTD 108 + amplis + processeurs + 2 lyres OU FACADE STEREO ADAPTEE à LA SALLE + 2 MTD108 + amplis + processeurs 2 enceintes L.Acoustic MTD 112 + amplis + processeurs + 2 lyres (1 cluster façade et 1 cluster plateau) 2 enceintes L.Acoustic MTD 112 + amplis + processeurs + 2 lyres (plan cyclo) 2 enceintes L.Acoustic MTD 108 + amplis + processeurs (retours plateau) 6 enceintes L.Acoustic MTD 108 + amplis + processeurs (« surround ») Enceintes L.Acoustic ou équivalent (Meyer sound, Amadeus, dnb, …) - 5 postes intercoms - 1 micro en salle pour les répétitions - La régie est impérativement placée en salle. Matériel apporté par la compagnie : 1 ordinateur 1 carte son 1 multi carte son-console 2 surfaces de contrôle MIDI PERSONNEL DEMANDE Veille du spectacle: -3 régisseurs : L + P + S + techniciens: environ 4 électriciens et 4 machinistes Pour le spectacle et répétition: - 1 régisseur plateau -2 machinistes -2 Electriciens (1 Poursuiteur) -1 régisseur lumière -1 régisseur son - 2 habilleuses/repasseuses (nécessaire à partir de 14h le jour du spectacle si spectacle en soirée - 1 habilleuse pendant et après la représentation. Chargement et déchargement du camion : 4 Personnes − Déchargement: à 9h le jour du spectacle − rechargement: dès la fin du spectacle (Prévoir chariots) PLANNING -La veille du spectacle : montage plateau + lumière + réglage + son. Pré-montage assuré par les techniciens du théâtre. -le directeur technique et le régisseur lumière de la Production arrivera au plus tard en début d’après-midi la veille du spectacle. -Le jour du spectacle : Matin : - Déchargement du camion + matériel (Cie) - A l’arrivée de la Troupe, dernières accroches, raccords, répétition. - Entre 12h30 et 14h: le plateau doit être disponible pour la Troupe avec lumière de service pour l'entraînement des artistes. 1 personne du théâtre doit être présente pour son accueil. Après-midi : - Balance son, finition lumière, etc... LOGES - 2 grandes loges minimum: 12 artistes femmes et 13 artistes hommes -1 grande loge costumes avec portants et cintres -1 loge production - 1 loge direction Toutes les loges équipées de miroirs, éclairages, chaises, tables, prises de courant, douches, serviettes de toilette (eau chaude et froide). COSTUMES Le Théâtre doit fournir: - 8 portants - 40 cintres - 2 tables à repasser avec fer à vapeur et nécessaire à couture (pour les habilleuses, voir planning) - machines à laver et à sécher CATERING (pour 36 personnes) -Bouteilles d’eau minérale, non glacée, non gazeuse (1 litre par personne minimum) -Thermos d’eau chaude, thé vert, thé au jasmin -Lait, coca-cola, jus de fruits -Fruits frais en quantité dont bananes, fruits secs. - Chocolat, gâteaux secs - Si 2 représentations le même jour, prévoir sandwiches faits au pain de mie entre les 2 représentations. PARKING Le théâtre doit veiller à fournir un espace de parking pour: - 1 grand bus - 1 semi-remorque de 80 m3 Le parking de la semi-remorque doit être disponible à partir de la veille du spectacle. Le parking du bus doit être disponible le jour du spectacle de 8 heures du matin jusqu'à la fin du chargement du spectacle. Merci de prendre les dispositions nécessaires auprès des services municipaux concernés afin qu'aucun obstacle ne gêne pour le parking ou pour l'accès décor pendant les chargement/déchargement. CUISINE La troupe vient avec son matériel de cuisine et il faut donc un espace équipé d'un évier et d'un réfrigérateur. Ce lieu devra être accessible à la Troupe entre 10h30 et 16h, puis entre 18h et 20h. A fournir par le Théâtre: - Tables et chaises pour 32 personnes ou 16 personnes en 2 services. - Alimentation électrique 4 x 16 Ampères COMPOSITION DE LA TROUPE 36 personnes, soit: 25 artistes et 11 personnes pour encadrement et technique: Equipe chinoise - 2 directeurs - 1 régisseur général - 1 technicien plateau - 1 interprète chinois/anglais - 1 professeur Equipe française Gruber Ballet Opéra - 1 directeur technique/son - 1 régisseur lumière - 1 administrateur de tournée/traducteur français/chinois - 1 chauffeur de bus - 1 chauffeur de camion En savoir plus… des origines au nouveau cirque Texte issu du livre de Pascal Jacob : Le Cirque : Un art à la croisée des chemins, collection «Découvertes Gallimard » Les origines du cirque Il est couramment admis de dater la naissance du cirque de la fin du XVIIIe siècle, et d’identifier comme géniteur Philip Astley qui choisit le cercle comme espace de représentation. D’autres contestent volontiers cette paternité en portant leur regard vers des formes de spectacles antiques en usage aujourd’hui sur la piste. Mais quelle que soit celle qu’on adopte, ces deux versions font partie du discours constitutif autour du cirque : art ancestral et populaire, celui-ci est pluriel. On parle aujourd’hui volontiers des arts du cirque. Admettons que les origines du cirque puisent à plusieurs sources, on peut considérer alors que cinq mille ans avant J.-C., la Chine est le berceau de l’acrobatie. On y manie déjà objets usuels et guerriers comme des drapeaux et des bâtons. Puis viennent les acrobates d’Asie Mineure, les contorsionnistes hindous, les équilibristes japonais sur bambous, et vers deux mille avant J.-C., les jongleurs à trois balles de Basse-Egypte. Le cirque est également incontestablement lié au cheval, une de ses origines est certainement liée à la domestication de cet animal quatre mille ans avant notre ère, selon Pascal Jacob, historien. L’acrobatie ensuite, vient enrichir le répertoire des écuyers et des voltigeurs tout en offrant un éventail d’exercices millénaires. Il y a enfin la complicité elle aussi très ancienne, qui lie l’homme à l’animal en général. Ainsi, deux siècles avant J.-C., les prêtres errants de Cybèle et les Agyrtes par exemple, passeurs des cultes de Dionysos et de Sérapis, parcourent la Grèce avec leurs bêtes (singes, ours, loups ou lynx) et se produisent sur les places publiques en mêlant aux prouesses de l’animal leurs propres exploits de jonglage et d’acrobatie. Dans le même temps, de petites ménageries ambulantes sillonnent les routes d’Italie, avec leurs lions, ours, singes et serpents : elles sont indirectement les précurseurs de ménageries itinérantes du XIXe siècle. Cette passion de l’exotisme trouve sa pleine mesure sur le sable des arènes romaines où se côtoient des spectacles cruels et le travail notamment des “mansuétaires”, des dresseurs qui font accomplir des exercices extraordinaires à leurs bêtes en utilisant la douceur plutôt que la brutalité. Coûteux et sanglants, les jeux du cirque, qui n’ont finalement qu’un lien éloigné avec le cirque classique, ne résistent pas à la chute de l’Empire romain et à l’expansion du christianisme. Le mot “cirque” disparaît jusqu’au XVIIIe siècle. Désormais dans l’Europe médiévale, les foires accueillent les saltimbanques et leur offrent de nouveaux territoires pour le développement de leurs activités. Montreurs d’animaux, jongleurs et acrobates adoptent l’itinérance. Ils participent aux fêtes populaires et profanes, aux foires marchandes qui deviennent le fief des errants. Les banquistes, autre nom des saltimbanques, y gagnent difficilement leur vie. Leur habilité est même parfois suspectée de sorcellerie et conduit certains au bûcher. La renaissance favorise le renouveau des collections royales ou princières de coûteuses créatures exotiques. Dans le même temps, le banc originel, précurseur de l’estrade ou de la scène, sert alternativement au banquier pour faire ses affaires ou au bateleur pour faire ses tours, et s’impose comme la source des digressions sémantiques les plus significatives. Ainsi le saltimbanco ou sauteur l’utilise pour se produire. XIXe siècle : Naissance du cirque moderne La seconde moitié du XVIIIe siècle voit des compagnies de danseurs et de funambules se multiplier. Elles concourent au succès d’un nouveau genre dramatique, le théâtre de foire. Le jeu des alliances entre banquistes et écuyers, nouées par nécessité commerciale, en fait de véritables entreprises de spectacles. Attentif à la vogue des jeux équestres, un sergent-major anglais du 15e régiment décide de présenter des voltiges à cheval. Philip Astley impose le cercle comme la composante fondamentale du spectacle. Cette figure géométrique, symbole d’une architecture, instaure un rapport inédit entre un espace scénique et le public. Dans sa dimension immuable de treize mètres - la longueur de la chambrière en représente le rayon, la piste devient un point de repère unique à travers le monde. Pour séduire son public, il ajoute au programme des écuyers, des danseurs de corde, des acrobates et des personnages à cheval qui introduisent en tombant une note comique. Son amphithéâtre devient le royaume des enfants. Le cercle et la variété des numéros, sans rapport entre eux sinon celui de cultiver la prouesse ou les situations comiques, sont les codes originels de représentation du cirque moderne. L’ancien officier, à qui l’on attribue son invention, n’a jamais utilisé le terme de “cirque”, inauguré par un concurrent, Charles Hugues. Il l’utilise pour nommer le Royal Circus and Equestrian Philarmonic Academy (1780). En France, il faut attendre 1807 pour qu’un bâtiment soit ainsi qualifié : le Cirque Olympique d’Antonio Franconi, fondateur d’une magnifique dynastie d’écuyers et de circassiens, présente, dans le même esprit que Philip Astley, des exercices équestres ; il y ajoute plus tard la haute école, art basé sur la confiance et l’obéissance du cheval. Ambitieuse, la famille Franconi ouvre en 1845 un hippodrome pour que Paris ait son Circus Maximus. La province n’est pas en reste. Plus de cinq cents troupes la parcourent. Souvent d’origine équestre, elles sont de type familial et travaillent en palc (de l’italien palco, signifiant plancher de bois), sous chapiteau ou dans les cirques stables disséminés sur le territoire. Il n’en reste que sept aujourd’hui, dont celui d’Elbeuf-sur-Seine. Après 1880, les numéros équestres ne font plus recette. Les programmes sont recentrés sur les numéros aériens, les acrobates au tapis et les numéros équestres comiques. Au début du XXe siècle, les circassiens investissent les scènes des music-halls et des cabarets. Même si de nombreux écrivains, peintres et cinéastes trouvent dans le cirque, dans ce qu’il a d’authentique et d’artisanal, dans son effort à transfigurer le réel, une résonance à leur propre création, rien n’y fait : le cirque, engourdi par la convention, s’enlise dans la crise identitaire amorcée au XIXe siècle. Plus tard, la télévision qui banalise l’exploit, et la nouvelle urbanisation des villes sont des facteurs de son déclin, mais la crise dynastique et la guerre des enseignes en sont les premières responsables. Cirque classique : définition Le cirque classique répond à un certain nombre de critères : le spectacle est formé d’une succession de numéros (une douzaine, durant environ huit minutes). L’ordre dans lequel ils sont présentés obéit à la fois à des contraintes techniques (l’installation de la cage des fauves, par exemple, ne peut être effectuée qu’au début du spectacle ou à l’entracte) et à ce que l’on pourrait appeler la hiérarchie des émotions (on n’entame pas un spectacle par un numéro de trapèze volant, on ne le termine pas par du dressage). Des “reprises clownesques” et l’intervention d’un Monsieur Loyal ponctuent régulièrement le spectacle : elles détournent en partie l’attention du spectateur de l’installation des agrès nécessaires au numéro suivant, et le soulage, par le verbe et le rire, de la tension émotionnelle provoquée par le numéro précédent. Globalement un spectacle de cirque classique peut être comme l’entrelacs de trois types d’émotions : le rire, l’émerveillement et la peur (de tomber, d’être englouti, d’être lâché...) dont la récurrence a pour effet de placer le spectateur dans un état comparable à celui d’un nageur en apnée, qui doit sans cesse reprendre son souffle entre deux plongées. La logique d’enchaînement, non narrative, est celle du collage d’éléments variés. Un spectacle doit obligatoirement comporter ce qu’on appelle des “fondamentaux” : une entrée clownesque, un numéro équestre, le dressage de fauves (félins, ours...) et si possible un numéro d’éléphant, un numéro d’art aérien - trapèze, fixe, ballant, volant ou Washington, corde aérienne ou volante, tissus, etc. -, un numéro de jonglerie, et de l’acrobatie et/ou de l’équilibre (sur fil, sur objet mobile, au sol...). Quoique les numéros de “grande illusion” soient désormais rares en piste, les enfants en raffolent. Le spectacle se termine généralement par une grande parade de tous les artistes, et souvent par un “charivari”, série de sauts acrobatiques enchaînés très rapidement. La “musique de cirque” aussi (cuivres et percussions) est indispensable; les puristes estiment qu’elle doit être jouée en direct par un orchestre. La structure dramatique d’un numéro évoque une architecture en tour de Babel : par paliers de difficulté technique croissante - chaque étape étant marquée par une pose et l’appel aux applaudissements -, l’artiste s’efforce d’installer dans l’esprit du public l’idée d’une limite infranchissable, pour évidemment mieux la franchir. Lorsqu’un artiste rate son numéro, on l’aime ainsi de révéler sa profonde humanité. Le ratage intentionnel, le “chiqué”, est même une technique de construction dramatique couramment utilisée. Non moins importante que la virtuosité technique, la présentation de l’artiste, son aptitude à dramatiser son jeu, la grâce des mouvements (acquise par une indispensable formation en danse) sont des critères essentiels de la qualité d’un numéro : le cirque n’est pas un sport en paillettes. Notons que pour les puristes, le danger doit être réel : les trapézistes, par exemple, ne sauraient être longés. Le spectacle doit se donner dans une piste circulaire. Cette sacro-sainte condition renvoie à l’histoire du genre (théâtre équestre présenté dans des manèges), à l’idéologie sociale (le cercle de la piste est une métaphore du cercle de famille et plus généralement de la communauté) et à la symbolique immémoriale et universelle du cercle et de la sphère (espace de communication rituel avec l’au-delà). En outre, le cirque peut être vu comme un conservatoire du jeu théâtral “en rond”. Le chapiteau n’est pas une condition nécessaire (les cirques étaient au XIXe siècle des bâtiments en dur), mais les spectateurs sont très attachés à sa magie et au symbole du nomadisme qu’il incarne : il est courant qu’avant de partir pour une nouvelle ville, les cirques laissent un rond de sciure comme trace de leur éblouissant et fulgurant passage. Les couleurs, les formes, les odeurs, les sons du cirque sont également très standardisés : omniprésence du rouge et du brillant, des étoiles, des objets ronds ou coniques, des roulements de tambour, des odeurs de crottin... et de la barbe à papa ! Il y a une “esthétique-cirque”, aisément identifiable, qui rappelle à la fois la corrida, les parades militaires et Noël (sans parler de Walt Disney). Elle s’exprime aussi par sa très riche imagerie : nez rouges et savates de l’Auguste, sac pailleté et cône du clown blanc, tabouret des fauves, balle en équilibre sur museau d’otarie, brandebourgs de Monsieur Loyal... Les artistes de cirque, à l’exception des clowns et de Monsieur Loyal, ne parlent pas. Ils ne jouent pas un personnage. Le cirque contemporain ou « nouveau cirque » Si les arts de la piste se conjugue au pluriel, c’est parce qu’ils sont à la croisée de tous les autres : le théâtre, la danse, les arts plastiques, la musique, le théâtre d’objets… bien difficile dans ces conditions de donner une seule définition du cirque contemporain d’autant qu’il s’est libéré de la plupart des contraintes formelles dit cirque de tradition : la transmission familiale, l’enchaînement des numéros, le dressage des animaux, voire la prouesse. C’est dans les années 1970, qu’apparaît une génération de jeunes artistes contestataires, bien décidés à en découdre avec le théâtre de salle et son public dit « d’élite ». Descendant dans la rue, les trublions entendent se frotter à la réalité des « vrais gens », ils veulent pouvoir explorer de nouvelles expressions des corps et inventent des spectacles itinérants qui mêlent musique, danse, théâtre et acrobatie, au mépris de toutes les conventions. Souvent fascinés par le cirque, symbole de liberté de mouvement et de proximité avec le public, mais aussi très attirés par son mode de vie communautaire, nombre d’entre ces rebelles vont en adopter l’enseigne. Les cirques ont pour nom Aligre ou bien Le Puits aux images, Bonjour ou Amour. La génération émergente va multiplier les « sacrilèges » : adieu paillettes et musique de fanfares militaires, animaux dressés et autres numéros de simple prouesse, voire oubli pur et simple de la piste parfois au profit d’un jeu en frontal. La rupture est alors consommée avec le cirque traditionnel qui pâtie déjà depuis les années 60 de l’essor de la télévision, des querelles commerciales et familiales qui amèneront nombres d’enseignes à disparaître. Pour combattre cette mort annoncée, Pierre Etaix et Annie Fratellini d’un coté, Alexis Gruss et Sylvie Monfort de l’autre vont créer les premières vrais écoles françaises de cirque et surtout ouvrir, enfin, l’enseignement à des artistes qui ne sont pas nés dans le cirque. Nous sommes en 1974. Cette révolution dans la formation s’accompagne d’une réflexion politique, en 1979, le cirque qui dépendait du ministère de l’agriculture, animaux oblige, rejoint le giron de la culture. Les temps héroïques... Les grandes compagnies du nouveau cirque émergent durant les années 80, en France, en Belgique et au Québec. Trois des plus emblématiques, le Cirque Plume, Zingaro et le Cirque du Soleil sont crées en 1984. Archaos en 1986. Les débuts sont épiques : “Nous achetions un matériel à faire cauchemarder une commission de sécurité” écrivent les Plumes sur leur site Internet, dix-huit ans après les faits. Mais le succès vient assez vite. En France, le Ministère de la culture soutient activement les arts du cirque : soutien financier aux compagnies (aides aux frais de création, d’investissement, de fonctionnement) et au Centre National des Arts du Cirque crée en 1984 à Châlon en Champagne. Partout, les spectateurs retrouvent le chemin des cirques, des nouveaux et des anciens. Au Québec, le Cirque du Soleil dispose d’un chapiteau de 1 500 places dès 1986. En France, c’est la consécration pour le Cirque Plume avec “No animo, mas anima”, joué en 1991, à Paris, au Parc de la Villette. La presse nationale y voit un manifeste : celui d’un cirque rajeuni et renouvelé. Les Plume confirment dans leurs interviews en insistant sur la rupture qu’ils souhaitent opérer. Bartabas (Zingaro) refuse même la dénomination cirque : sa compagnie fait du théâtre équestre. Aujourd’hui, les écoles de cirque et les compagnies se sont multipliées. Celles-ci forment amateurs et futurs professionnels. Le nouveau cirque est désormais adulte. Et dans les collèges ou en primaire, les professeurs voient dans les arts de la piste de merveilleux outils pour une pédagogie active. Le cirque contemporain : définition Le nouveau cirque a systématiquement battu en brèche tous ces codes : l’unité élémentaire n’est plus le numéro mais un format plus petit, le geste. La combinaison des gestes forme des tableaux qui n’ont aucune durée standard. La succession de gestes et de tableaux n’est plus le seul principe constructif : plusieurs tableaux peuvent avoir lieu simultanément, peuvent être mis sur le même plan, d’autres rester en arrière. Parfois le spectateur est dans l’impossibilité de tout voir; il est alors contraint de choisir son point de vue. Les tableaux peuvent être liés selon divers principes comme celui du récit ou de la trame poétique, et par différents procédés : le tuilage qui fait commencer un tableau avant l’achèvement du précèdent, le couperet qui interrompt un tableau comme prématurément, la préfiguration qui installe au cœur d’un tableau des signes développés dans un tableau ultérieur. D’une certaine manière, la composition de cirque s’apparente à la fois à la musique et au théâtre. L’enchaînement ne va plus crescendo dans la difficulté. La virtuosité se présente comme une fonction dramatique parmi d’autres. L’applaudissement n’est jamais sollicité, la mise en scène tentant même de l’interdire. Les artistes incarnent des personnages. Il peut s’agir de simples silhouettes demeurant égales à elles-mêmes durant toute la représentation, et auxquelles n’arrive nulle histoire, comme de véritables personnages de théâtre affectés par le déroulement de l’action, par le jeu des autres protagonistes. La piste n’est plus la configuration naturelle. Le cirque investit non seulement d’autres espaces de représentation conventionnels (les scènes de théâtre), mais invente des dispositifs scéniques originaux (comme la nef de Metal Clown du cirque Archaos, les spectateurs étant installés de part et d’autre d’une route asphaltée). Les chapiteaux sont parfois conçus comme des éléments scénographiques en soi, et non comme de simples abris : immense bulle “soucoupe volante” des Arts-Sauts, volière orientalisante de Dromesko, “bonbonnière” en bois des Colporteurs... Il n’y a évidemment plus de “fondamentaux”, et il est possible de construire un spectacle autour d’une seule technique (par exemple le jonglage), ou de deux. La danse, le texte peuvent être ouvertement convoqués. Les numéros animaliers sont rares ou inexistants. Souvent, s’il y a des animaux, ils ne font que rappeler leur indépassable animalité. Mais ils sont aussi, comme chez Zingaro ou au Théâtre du Centaure, mis au service d’un propos théâtral qui n’a rien à voir avec l’exhibition animalière. Les émotions recherchées par le nouveau cirque sont subtiles. Différentes formes d’humour (du burlesque au grotesque, en passant par l’absurde) sont mises à l’honneur, l’émerveillement fait place à l’impression de poésie (et il en est de mille sortes), la peur n’est jamais magnifiée. Au danger de mort, l’artiste de cirque contemporain substitue le risque artistique de l’engagement. Mais c’est la diversité des esthétiques qui distingue le plus le nouveau cirque. Chaque compagnie tente de construire un univers singulier en mettant en cohérence des options plastiques et sonores, acrobatiques, chorégraphiques et théâtrales. Les techniques de cirque sont souvent utilisées comme “éléments de langage” propres à signifier, par métaphore, autre chose qu’elles-mêmes : la projection d’un acrobate à la bascule peut symboliser l’envol mystique, la flèche meurtrière... L’artiste ne présente pas un numéro, il représente. Le cirque aborde donc des thèmes variés : la guerre, l’amour, la religion, l’incommunicabilité. Roue allemande, balançoire russe, mât chinois… Parlez-vous acrobate ? Article de Floriane Gaber paru dans Arts de la piste, mars 2004 « (…) Selon la définition générique, serait acrobate celui dont le rapport au sol consiste précisément à tâcher par tous les moyens de s’en éloigner. Coller au plus près de cette explication permet de se rapprocher d’une réalité physique essentielle. L’acrobatie au sol ou au tapis, se distingue des exercices qui utilisent un agrès mais, dans tous les cas, les termes clés définissant les acrobates sont sauteur, porteur et voltigeur. Comme on s’en doute, le porteur porte (sur les épaules, les mains, les pieds, la tête, etc.…) un ou plusieurs voltigeurs qui réalisent des équilibres ou tournent des sauts. Parmi les agrès les plus courants, balançoire est le nom donné à la planche à bascule ou bascule, grande planche matelassée aux extrémités et pivotant sur un socle. Lorsque le frappeur (ou tapeur ou pousseur) saute de son piédestal sur le bord le plus élevé de la planche, le voltigeur est envoyé en l’air. Appartenant sensiblement à la même famille, car il s’agit d’un exercice de propulsion, la balançoire russe est une variation allongée de la balançoire traditionnelle qui permet au voltigeur de multiplier les sauts et d’accomplir des bonds planés à plusieurs mètres de hauteurs, réceptionnés à l’aide d’un épais matelas. Principe similaire à celui du trampoline, ou tremplin élastique, sur lequel le voltigeur fait plusieurs bonds et rebonds qui lui permettent de prendre la hauteur suffisante aux sauts qu’il tourne en l’air. Autre forme de tremplin, un peu tombée en désuétude, la batoude est un long chemin de Planches d’où les acrobates prennent leur élan avant de tourner plusieurs sauts, le plus souvent au-dessus d’obstacles accumulés. Sur la barre russe ou barre portée, sorte de perche flexible posée sur les épaules des porteurs ou à bout de bras, le voltigeur peut soit tenir des équilibres, soit tourner des sauts. Autres agrès courants : la roue allemande et la perche. La première se compose de deux cercles métalliques reliés par des petites barres de traverses. L’acrobate s’y tient debout, jambes et bras écartés, et ses mouvements font décrire à la roue diverses figures dans l’espace. La perche est un tube en métal ou en fibre synthétique flexible, que l’acrobate porte sur l’épaule, sur le front, à bout de bras ou à la ceinture, dans un « carquois », et au bout de laquelle son partenaire enchaîne les figures. Sur la perche aérienne (ou bambou aérien), le porteur s’accroche par un pied à l’aide de la boucle de staff et, l’autre pied posé sur la perche, il fait évoluer son voltigeur. La perche haubanée, pourvue à son sommet d’une plate forme, permet d’effectuer des exercices d’équilibres souvent impressionnants. On l’appelle aujourd’hui plus volontiers mâts chinois. L’acrobatie au tapis se divise elle-même en travail au sol et enchaînement de sauts. Le plus connu, le saut périlleux, consiste à s’élever en l’air, à tourner sur soi-même en arrière et à retomber sur ses pieds. Le saut de banquine revient à ce que deux porteurs, les poignets croisés et les mains serrées, donnent l’impulsion nécessaire au voltigeur qui atterrit dans leurs mains ou sur les épaules d’un autre porteur. Dans les jeux icariens, le porteur allongé sur la trinka (à l’origine, un simple coussin) fait bondir dans l’espace à l’aide de ses pieds le voltigeur qui effectuera des sauts aussi bien que des équilibres. Enfin, le main à main combine des exercices d’élévation et d’équilibre avec des poses plastiques ; la voltige main à main consiste, pour un porteur, à recevoir le voltigeur non pas sur les épaules mais dans ses mains, pour faire ensuite un développé à bout de bras (on parle dans ce cas plus volontiers de portés dynamiques – ou portées, voire même porters (l’orthographe n’est pas stabilisée). La colonne revient à tenir le voltigeur sur ses épaules, tandis que dans la pyramide, plusieurs personnes viennent se disposer sur le porteur. En trampoline, il existe une méthode d’apprentissage nommée le Barani out système, qui permet de décomposer toutes les figures. Le Barani est un salto avant, demi-tour qui permet à l’acrobate de finir toujours ses figures face au sol et d’enchaîner, car il voit où il pose les pieds. Les figures sont ensuite décomposées selon le nombre de rotations et de vrilles ; elles s’intitulent : half in half out, back in full out (ou bifo), Rudolf, Miller, full full full. » Une œuvre majeure de la littérature Les Aventures d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll / collection Folio plus Fiche pédagogique réalisée par Kim-Lan Appéré, professeure certifiée de lettres modernes exerçant dans les Hauts-de-Seine. Le récit des Aventures d’Alice au pays des merveilles, classique de la littérature pour enfants a su défier les années. Nombre d’élèves ont déjà suivi les pérégrinations surprenantes de la fillette curieuse et audacieuse sous des formes diverses et variées. Pour autant, le retour au texte original peut apparaître comme un véritable défi, celui de transmettre toute l’originalité de cette œuvre aux élèves. Cette fiche pédagogique, basée sur l’édition Folioplus classiques de l’œuvre de Lewis Carroll, permettra ainsi de découvrir les caractéristiques générales du conte, tout en étudiant la spécificité de ce récit. Elle offre non seulement une analyse globale de l’histoire, mais aussi une étude détaillée de l’un des chapitres. Elle contient également des éléments de grammaire, et propose enfin la mise en place d’un projet d’écriture. Un conte atypique, entre tradition et modernité Objectifs : • Maîtriser les éléments constitutifs d’un conte • Analyser les choix spécifiques de l’auteur Travail préalable à faire pour cette fiche : lecture intégrale de l’œuvre. Les éléments traditionnels du conte La découverte d’un univers familier : • Observez le titre du livre. Quels indices amènent à penser qu’il s’agit d’un conte ? • Qui est l’héroïne de ce récit ? En quoi ce personnage permet-il aux enfants de s’identifier ? • Citez quelques animaux présents dans le livre. Pourquoi ne sont-ils pas des animaux comme les autres ? • Citez des contes que vous connaissez dans lesquels des animaux surprenants apparaissent. Les marques de la tradition : • Cherchez la définition du mot « merveilleux ». Vous semble-t-il convenir à l’univers d’Alice ? • Quels éléments du récit relèvent de la magie ? • Alice vit des aventures surprenantes et se retrouve souvent dans des situations compliquées. Retrouvez des épreuves que la petite fille doit surmonter. • Un conte se termine toujours par une morale. Selon vous, est-ce le cas pour ce récit ? La touche personnelle de Lewis Carroll Une structure originale : • Observez la structure de l’œuvre. Vous paraît-elle correspondre à l’organisation habituelle d’un conte ? • Relevez les titres des douze chapitres. Que pouvez-vous dire sur le choix de ces titres ? • Comment les différentes aventures vécues par Alice s’enchaînent-elles au fil du récit ? Une quête de nouveauté : • Au début et la fin du récit, comment les étranges aventures d’Alice sont-elles justifiées ? • Lorsque vous lisez un conte de fées, avez-vous besoin de vous interroger sur la réalité des événements ? Est-ce le cas pour Alice au pays des merveilles ? • Des faits bizarres et inexplicables se produisent souvent au cours du récit. En quoi les situations extraordinaires auxquelles Alice est confrontée se distinguent-elles des événements habituellement présents dans un conte ? Une parodie de la réalité : • Cherchez le sens du mot « parodie ». Connaissez-vous des parodies de conte (vous pouvez citer des dessins animés ou des bandes dessinées) ? • À la fin du chapitre 9, la Simili-Tortue parle de l’éducation qu’elle a reçue. Pourquoi peut-on dire qu’il s’agit d’une parodie de l’école ? • Selon vous, qu’est-ce qui est parodié dans les chapitres 11 et 12 ? Des personnages surprenants Objectifs : • Repérer les différents personnages du récit • Observer les caractéristiques des personnages de conte • Cerner le rôle de chaque personnage dans l’évolution de l’intrigue Une multitude de personnages : • Faites la liste des différents personnages qui apparaissent dans l’œuvre en distinguant les animaux des êtres humains. • Comment les personnages interviennent-ils dans l’histoire ? Ont-ils tous la même place dans le récit ? Justifiez votre réponse. • Indiquez le rôle des principaux personnages. Aident-ils Alice, ou au contraire présentent-ils une menace à son égard ? Des animaux étranges : • Cherchez le sens de « personnification ». Pourquoi ce mot convient-il aux animaux présents dans le récit ? • Trouvez d’autres exemples d’animaux qui apparaissent dans les contes. • Observez les noms suivants : le Chat du comté de Chester, le Lièvre de Mars, le Valet de pied Poisson, le Valet de pied-Grenouille, la Simili-Tortue. Que pouvez-vous dire sur la construction de ces noms ? Une parodie de la cour : • Quels sont les personnages du récit qui renvoient à la réalité de la société anglaise de l’époque ? • Quelles sont toutefois les caractéristiques de ces personnages qui les rendent irréels ? Dressez un bref portrait moral de ces personnages. Travail d’écriture : • Faites le portrait d’un animal imaginaire, comme le Griffon évoqué dans le chapitre 9. Vous lui attribuerez l’apparence de différents animaux et vous lui inventerez un nom sur le modèle de ceux cités dans la question 3 de la partie II. La parole sous toutes ses formes Objectifs : • • • • Repérer des paroles retranscrites au discours direct Maîtriser les marques du discours direct Maîtriser les types de phrases Être capable de rédiger un dialogue en exploitant ses connaissances Cette fiche portera sur le début du chapitre 5 « Conseils d’une Chenille » (p. 47-48, du début du chapitre jusqu’à « … répliqua la Chenille. »). Retranscrire des paroles : • Dans le dialogue entre Alice et la Chenille : distinguez les paroles des deux personnages du récit fait par le narrateur. • Quels sont les signes qui vous permettent de repérer les propos des personnages ? • Certaines répliques s’enchaînent directement alors que d’autres sont introduites par des verbes de parole. Relevez-les. • Observez la place de ces verbes. Que remarquez-vous ? • Quelles informations fournissent-ils sur les propos des personnages ? Donner le ton : « Que veux-tu dire ? » « Explique-toi ! » « Je crains de ne pas pouvoir m’expliquer, madame, parce que je ne suis pas moi, voyez-vous ! » « Non, je ne vois pas… » • • • • Observez ces répliques et dites quelle ponctuation est employée dans chaque phrase ? Quelles informations la ponctuation nous donne-t-elle sur les propos des personnages ? Essayez de nommer chaque type de phrase en vous aidant du ton et de la ponctuation. À votre tour, inventez quatre phrases sur le modèle de celles de l’exercice. Mettre en pratique ses connaissances : • Rédigez un dialogue entre Alice et le personnage de votre choix. • Imaginez leur rencontre. • Vous emploierez les marques du dialogue et vous utiliserez des verbes variés pour introduire les propos des personnages. Étude du chapitre « Un thé extravagant » Objectifs : • Analyser le fonctionnement d’un chapitre • Définir son rôle dans la structure et l’évolution du récit • Comprendre le jeu sur le langage Travail préalable : relecture du chapitre 7. Le cadre du récit : • Cherchez la définition du mot « extravagant ». À quoi le lecteur peut-il s’attendre dans ce chapitre ? • Quels sont les personnages présents dans cet extrait ? Quelle information nous est donnée sur eux dans le chapitre précédent ? • Pourquoi la situation paraît-elle tout de suite surprenante aux yeux d’Alice ? La conversation : • Observez les verbes qui introduisent les propos des personnages en page 69. Pourquoi peut-on dire qu’ils semblent se disputer ? Cette attitude vous paraît-elle normale lors d’une première rencontre ? • Pourquoi Alice pense-t-elle que la question du chapelier (« Pourquoi est-ce qu’un corbeau ressemble à un bureau ? ») est une devinette ? • Le dialogue entre les personnages vous semble-t-il logique ? Pourquoi ? • Relevez une phrase qui met en avant le caractère absurde de la conversation en page 72. • Pourquoi Alice pose-t-elle de nombreuses questions au Lièvre de Mars, au Chapelier et au Loir ? Peut-on dire qu’elle obtient des réponses satisfaisantes ? • Finalement cette rencontre a-t-elle aidé Alice dans la poursuite de ses aventures ? • À quel moment du récit retrouverons-nous les personnages présents dans ce chapitre ? • Quel sera leur rôle ? Le dénouement : • Pourquoi Alice finit-elle par s’en aller ? Comment réagissent les autres personnages ? • À la fin de ce chapitre, Alice va partir vers d’autres aventures. Quel objet représente cette nouvelle étape ? À quel moment du récit l’avons-nous déjà rencontré ? • Dans le dernier paragraphe, quels sont les deux éléments caractéristiques d’un conte qu’Alice va utiliser ? • Observez la dernière phrase du chapitre et comparez-la à la première phrase de l’extrait. Que remarquez-vous ? Un conte à la manière de Lewis Carroll Objectifs : • • • • Effectuer un travail de groupes Réaliser un projet d’écriture Exploiter les éléments narratifs étudiés en classe Respecter des consignes précises Ce travail correspond à un projet d’écriture qui doit donc être développé en plusieurs séances. Les personnages : • Chaque membre du groupe (qui ne doit pas excéder quatre élèves) fait le portrait d’un animal étrange. • Les groupes d’élèves mettent ensuite en commun leurs personnages. • Puis, ils élaborent l’identité du protagoniste avec pour seul impératif qu’il s’agisse d’un enfant. La structure du récit : La situation initiale et la situation finale doivent reprendre le schéma d’Alice au pays des merveilles. Le rêve doit donc être présent au début et à la fin du récit. Le choix des péripéties sera guidé de la façon suivante : • Les élèves déterminent trois péripéties ; • Le lieu de l’action doit être réel ; • Tous les personnages choisis interviennent dans le récit ; • L’action doit comporter plusieurs éléments appartenant au merveilleux ; • Le récit comportera un dialogue entre le héros et l’un des animaux ; • Le héros est confronté à une situation étrange et dangereuse. 6 L’élaboration du récit : Chaque groupe passe à la rédaction de son travail en suivant le schéma qui a été précédemment établi. Le récit doit être rédigé au passé simple et à l’imparfait. Pour aller plus loin : Les élèves qui le souhaitent peuvent proposer une illustration pour leur conte, qu’ils auront réalisée euxmêmes. Bilan de l’étude des Aventures d’Alice au pays des merveilles Objectifs : • Faire le point sur les connaissances acquises • Vérifier l’acquisition des savoir-faire • Élargir la réflexion des élèves À propos du conte : • Citez quelques éléments que l’on retrouve fréquemment dans les contes et qui sont présents dans Les Aventures d’Alice au pays des merveilles. • Expliquez ce qu’est le merveilleux et donnez un exemple tiré du récit. • En quoi consiste le parcours du héros dans un conte ? L’univers de Lewis Carroll : • Le récit ne commence pas comme les autres contes par « Il était une fois… ». Comment l’auteur introduit-il ces événements étranges ? • Quels sont les éléments parodiques présents dans le récit ? • Quelle est la morale de l’histoire ? La parole dans le récit : • Comment peut-on retranscrire les propos d’un personnage dans un récit ? • Quels sont les signes qui permettent alors de repérer les paroles des personnages ? • Citez des verbes qui peuvent introduire des paroles et expliquez les informations qu’ils peuvent donner aux lecteurs. • Quels sont les différents types de phrases. Donnez des exemples tirés du livre. Pour aller plus loin… • • • • • Dites si le récit vous a plu et expliquez pourquoi. Connaissiez-vous déjà le personnage d’Alice à travers d’autres supports comme le dessin animé ? Est-ce que la lecture du livre a modifié votre perception de l’histoire ? Pourquoi ? Selon-vous, quel message ce livre peut-il transmettre aux enfants ? La tradition des contes est ancienne, et pourtant ce sont des récits qui de nos jours plaisent encore aux plus jeunes. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Pour faire le point : Le conte est un récit d’aventures qui fait apparaître des éléments merveilleux (personnages ou objets). Le héros est confronté à des épreuves qu’il doit surmonter. Le dénouement de l’histoire permet d’énoncer une morale. Dans l’œuvre de Lewis Carroll, on retrouve des caractéristiques du conte comme les animaux personnifiés, mais l’auteur affirme aussi son originalité en créant un univers onirique. Il insère dans son récit des parodies, il joue sur le langage et ses limites. On peut dire ainsi en conclusion que Les aventures d’Alice au pays des merveilles se démarquent de la tradition du conte classique. Bibliographie-filmographie Bibliographie Panorama des arts du cirque d’aujourd’hui, Pierre Hivernat et Véronique Klein, éditions textuels 2010 Apollinaire G., Alcools , Gallimard, « NRF », 1966 Les Arts du cirque, Apogée, 2001 Auguet R., Histoire et légende du cirque, Flammarion, 1974 Aurand S., « La Grande Parade, portrait de L’artiste en clown », Le Petit Journal des grandes expositions n°362, RMN, 2004 Bouglione F., Le Cirque est mon royaume, Presses de la Cité, 1962 Bouvet M., Parade, La Foire du Trône 1936-1947, Couleur cirque, 2006 « Le cirque », TDC n°819, CNDP, 2001 Les Arts du cirque. Logiques et enjeux économiques / DAVID-GIBERT, Gwénola ; GUY, Jean-Michel ; SAGOTDUVAUROUX, Dominique. – Paris : La Documentation française, 2006 Le Cirque et les Arts, Beaux-arts Magazine, hors série, 2002 « Cirques aujourd’hui, année des arts du cirque 2001-2002 », Les Arts de la piste, numéro spécial, 2001 David-Gibert G., Guy J.-M. et Sagot-Duvauroux D. (dir.), Les Arts du cirque, logiques et enjeux économiques, La Documentation française, 2006 Dupavillon C., Architectures du cirque, des origines à nos jours, Le Moniteur, 2001 Les Mots du cirque / ZAVATTA, , Catherine. – Paris : Belin, 2001 Fratellini A., Un cirque pour l’avenir, Le Centurion, 1977 Fratellini A., Nous les Fratellini, Grasset, 1955 Gastou F.-R., L’Affiche aux étoiles, Centre de l’affiche/Mairie de Toulouse, 1999 Guy J.-M. (dir.), « Avant-garde, cirque ! Les arts de la piste en révolution », Mutations n°209, Autrement, 2001 Images du cirque dans la littérature de jeunesse, actes du colloque des 28 et 29 janvier 2004, CRDP de l’académie de Créteil, 2005 Jacob P., Le Cirque, du théâtre équestre aux arts de la piste, Larousse, 2002 Jacob P., Le Cirque, un art à la croisée des chemins, Gallimard, « Découvertes », 2001 Jando D., Histoire mondiale du cirque, J.-P. Delarge, 1977 Jeux de piste, Des entrées de clowns au livret de piste, L’avant-scène Théâtre, hors-série, 2002 Laurendon L. & G., Nouveau Cirque la grande aventure, Centre National des Arts du Cirque, Le Cherche Midi, 2001 Le Men S., Seurat, Chéret, le peintre, le cirque et l’affiche, CNRS, 1994 Médrano J., Une vie de cirque, Arthaud, 1983 Quentin A., Johann Le Guillerm, Magellan & Cie, 2007 Ramuz C.F., Le Cirque, Séquences, 1995 Rémy T., Entrées clownesques, L’Arche, (rééd.) 1997 Romanès A., Paroles perdues, Gallimard, « NRF », 2004 Romanès A., Un peuple de promeneurs, Le temps qu’il fait, 2000 Sagne J., Toulouse-Lautrec au cirque, Flammarion / Arthaud, 1991 Starobinski J., Portrait de l’artiste en saltimbanque, Gallimard, 2004 « Le Cirque contemporain, la piste et la scène» Théâtre aujourd’hui n°7, CNDP, 1998 Thétard H ., La Merveilleuse Histoire du cirque, Julliard, (rééd.) 1978 Velter A., Zingaro suite équestre, Folio, 1998 Wallon E . (dir), Le Cirque au risque de l’Art, Acte Sud-Papiers, 2002 Zavatta C., Les Mots du cirque, B elin, 2001 Filmographie Charlie Chaplin, Le Cirque, 1928 Tod Browning, Freaks, 1932 Cecil B. de Mille, Sous le plus grand chapiteau du monde, 1952 Ingmar Bergman, La Nuit des forains, 1953 Max Ophuls, Lola Montès, 1954 Federico Fellini, La Strada, 1954 Carol Reed, Trapèze, 1955 Henry Hathaway, Le plus Grand Cirque du monde, 1964 Federico Fellini, Les Clowns, 1970 Jacques Tati, Parade, 1974 Wim Wenders, Les Ailes du désir, 1987 Jean-Jacques Beineix, Roselyne et les lions, 1989 Robinson Savary, Bye bye black bird, 2006 Dossier pédagogique réalisé par le Cirque-Théâtre d’Elbeuf à partir de la note d’intention de Fabrice Melquiot, de la collection Arts de la piste, de documents du CNDP, des œuvres de Pascal Jacob, du service éducatif du Grand T – scène conventionnée Loire Atlantique et du site www.cercle-enseignement.com.