ovide - Notes du mont Royal
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Notes du mont Royal www.notesdumontroyal.com 쐰 Cette œuvre est hébergée sur « No tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres COLLECTION DES AUTEURS LATINS AVEC LA TRADUCTION EN FRANÇAIS PUBLIE! SOUS LA DIRECTION DE M. NISARD un nanan": rauqua marnera" crâneur. DE L’INDNGNEIENI DUPÉIIIJDI i VIDE ŒUVRES COMPLÈTES Pulls. 7 anHnl’lIII- M iliHiiN-[vllnl’l l! n". ml Hum. î", VIDE ŒUVRES COMPLÈTES AVEC LA TRADUCTION EN FRANÇAIS PUBLIEES SOUS LA DIRECTION DE M. NISARD ne Emmène rnuçus: isspnmsun antan a: L’ENSEIGNBIENY SUPÉRIEUR PARIS CHEZ FIBMlN-DIDOT ET C", LIBRAIRES IMPRIMEURS DE L’INSTITUT DE FRANCE au: naos, 56 M DCCC LXXVI Wàomcmcœaoœ accccmœsctœcancsœ 1 TABLE DES MATIÈRES. une. [du de! Mucha .......... -. . . z ............. [Il LE REMÈDE D’AMOUR , Induction nouvelle Notice sur la vie et les ouvrages d’Ovide. ......... VII par le même ............................. "en. 22! 210 LES HEROIDES p Traduction "Nulle P" m. Nolee du Remède dlAmour .................. i Théophile hurlement ..................... I LES COSMÉTIQUES , fragment ; traduction Fpître I. - Pénéloch UIyue ............... . mit]. nouvelle parle même ...................... 2 35 Épine Il. - Phyllie ’a Démophoon ............. l Notes des Connétiquea ....................... 246 Erin: III. -- Briaéie ’a Achille ......... -. ..... 7 I A tanna - Phèdre a Hippolyte ............. no "mu" "°"’ [pi re V. - (2.00"! h Pâris ................. I4 ................ t’a!" n. - lupin-k à 1mn. l . . il lllllllll js LES MÉTAMORPHOSEÊ , traduction nouvelle Épine vu. -. Bidon a Énée ................. 22 P" Il! - 1m" l’un", ’1 il. mimi» Cimier! et hi"! "il - Hamme i Oran. ........... 26 Fouquler ........ . ....................... 254 [un 1x - Déjanire i Hercule . ............. 29 UV" L - A"er -L 5° chu" du"? en in". x. .- Amar... a Thésée ................ sa tint" fun?" thym-".1; là Summum" du ................ :2 a. w. È . I -- "à à Maures .............. que re au o mon e. -- . rime et punition æmxl". - Lambmiei maths." .......... jj déluge. - V. Deucalion et Pyrrha repeuplent la Épine XIV. - Ilyprnnnenrc à Lyncéc ........ 47 œrn’ - YI’ Apollon tu le «Hum Python’ [in xv. - sarho a "mon ........... . u n . 50 - HI. Mctamorphoae de Daphno en hurler. Ennemi.- l’irilâ une.» ............ . sa - ""- "él’ml’l’lmu du m seime» et 6° Épine xvu. - Hélène à par. ............. .. M sirli" °" ""4" 5 m" ainsi": "hum d’ilibid. ËpichVllI. -Léandrc’allèro. ........... 69 upplmh"; ”””” . - . . ...... vu mon un. - IGUIBIT- - . téton g.- Aïeïelilaâï;; ...... . demande pour unjonr la conduite du char du So- Eflm HI. p (haine à Mona ............. u leu; Il en frappe de la foudre et preclplle du Remrkdléroîdee .................. . ....... 94 (ÉM- - 11- Un"! chance en cygne. - m. c.- . lino changée en Ourse. - 1V. Le corbeau. de [IFS AlOURS mdnfllon "Nivelle P" le même- dm blanc qulil cuit, devient noir. V. Ocyroé tranc---------------------- ° ’ ’ ’ ’ formée en cavale.-VI. Battue meumorplioeé en un! Mo pierre.-VII.AgIanrechangéeonmellah-VIH. M.damnai;.I..IËIIÉ.ÎÏÏÏ.... .... un :::;i°”’°"”’[°’"’""" """’"’°’"è"° a" 269 L’ART D’AIHEB , traduction nouvelle par M. [un moulina-Aucune". -I. Agénor ordonne Chariot Huard. . . .......... -. ............. 463 à (1:de de chercher on fille qu’il a perdue. Du Chant 1.. . . . . . . . . ........................ ibid. Ioldau naiuentdee denta du dragon tué par CaliŒaox Il. . . . . . ............................ 480 mon. -- Il. Acléon métamorphosé en cerf.-- HI. ml! Il! ................................. I97 Naissance du Bacchue. - 1V. Tirésial aveugle Nota de l’Art d’Ainer .................... 2l 6 et devin - V. Écho changée en son; flamine en a TABLE il IL ur.- VI. Parthée, après la métamorphe. des"FV. Alcmène raconte à lole son enfantant labonnatelota en dauphins, charge Acétta de chailles : ’ rien: et la métamorphose deGalanthis belette. ’a anse de ce crime, il est mis en lambels: par l --VI. Dryope est changée en lotos. - VIL lolos, les bacchantes ........... . . .............. 389 en jeune homme: -- VIII. ijlis, en fontaine. l Lina QUATllixl.-Âlcl7ln1’. - I. Alcithoé et ’ses - 1X. lphis devient homme ............ . . . sœurs s’obstinent à mépriser le culte de Bacchus: l’ Livre malt-z. -Aanvlrrr.--I. Dante d’Orb P yrame et ’l’hishé. - Amours de Mars et de phée aux enfers. -- Il. Métamorphose d’Alain en Vénus , d’ApolIon et de Lencothoé , de Salauds i pin ; de Cyparisse en cyprès. - m. Ganymède et d’Hermaphrodite. Les filles de Minée changées enlevé dans l’olympe. - IV. Métamorphose en chauves-souris, et leurs toiles en vignes et en Hyacinthe en fleur. -- V. Da Cémtes en tau- pampres. - Il. Ino et Mélioerte métamorphosés raux; des Propètidu en pierres. - Yl. De la en dieux marins. et leurs compagnons rochers statue de Pygmalion en femme. -- VIl.de "pre-ha et en oiuaux. - III. Métamorphoses de Cadmus en arbre. - VIII. D’Adonis en anémone: d’Au- et d’Hrrmione en serpents. - 1V. d’Atlaa en tante en lionne . et d’IIippomeoe en lion ....... HI montagne. - V. Persée délivre Andromède. - À Line oniina.- Aaccncar. - l. Mort d’Orphée. V1. Il l’épouse ............ . ............ 506 g - n, neume..pr de. muge. en "5m. .. lava: encourt". - Amusant-I. Persée change l m. D" une du punk en on- Il ne. "fines Phinée et la œmP’Em’" °° MIN"- - "v Il l de Midas en oreilles d’âne. -- V. Fondation de "têt-mormon nui la"! et Polydefla- Chn- 1 Troie. - v1 Naissance d’Achille. - vu. Crime fientent d’un enfant en lézard , de Lyncus en 1 et culimem de Pelée. -. Yl". Nnhse a mon lynx; d’Athhe en hum" i lu Cime a ŒÂ’ à de (Jéya; description du palais du Sommeil; retinsse en fontaines , et des Piérides pics. - ’ métamorphose de Céyx et d’Alcyone en alcyons. lhl" de Pro"l’l’im- - W338" de Cela et -IX.D Ésaqne en plongeon ................ 435 deTripto’ème ....... . .................... 525 la": muni-l. -. Anna". - l. sœüfio. Livre matisse. - Amusant. - I. Métamorphose L dvlphifiénie. - Il. Pdaî. de la Ben m E ; m6d’Anc’m” en "flafla - n’ REM le me: W" i tamorphose de Cycoas en cygne. - Ill. Récit hm" de hmm a en du?” en ml)". - l de Nestor: métamorphose de la vierge Cénis en I". Hétum’"l”’°’° d" "Pu" [lehm c" 8"- l homme. puis en oiseau. Combat des Centaures nouilles. -IV. Marsyas converti en fleuve. - l a du hphhu’ ,- Iv. Méhmorphoœ de périv- lzébi" PIN" mimé; la me"! lui amine!" clymène en sigle. - V. Mort d’Aclnille ....... 152 une épaule d’ivoire. - VI. Métamorphose de : Lu" "pub". m Alan-"T. g L Le, m Téréc en huppe, de Pliilomèle en rossignol, de aman", rechmlu pu. Ai" a m’a; men- amené en hirondelles - vu. 30”56 enlève Ori r morphose d’Ajax en hyacinthe. - Il. Mort de aile; il en du" la” CIlIÎ! et lités . qui furent I Polysènc; métamorphose d’Hécnhe en chienne. au nombre des Argonautes .................. 5H l - III. Dc Memnon en llcmnonides. - 1V. Fuite Livre sanièlr.-Aacunar.- I..lason s’empare d’Ënée ç métamorphose des filles d’Anins en de la toison d’or. par le secours de Médée. - colombes. - V. Mort de Galatée et d’Acis; Ilé- II. Rajeunissement d’Éson. - Il]. La jeunesse tamorphoœ de Glaucus en dieu marin ....... 466 «(rendue aux nourrices deBacchus. -IV. Médée len QÙA’I’OIZIÈIE. - Amusant. - I. Métamor- l’aittnerPéliasparIa main desesfilles.-V.Médée phose de Scylla en monstre. - Il. Voyage massacre ses enfanta. - Yl. Médée s’enfuit ’a initiée; mëllmorphoae des Cercopes en singes. Athènes. où elle est accueillie par Égée. - - Il. Des WmPISMM d’Uli’ue tu pourtant: VII. Métamorphose d’Arnê en chouette ; peste du I’OÎ mais en Pl"?!- -- 1V. De! compagnons d’Égine; métamorphose des fourmis en Myrml- de Diomède en oiseau. -- V. D’Appulo’s en ’ dans: que les envoie au secours d’Égée. -- alisier sauvage. - V1. Des vaisseaux dînée vm. Céphlle etProcris ................... une en Naîadu-- VIL D’Ardée. ville des natales . Live: nominal. - Aaconarr. -- I. Métamor- l en bêron--- VIH- d’Ënéecn dieu-- lx- D’AM- phose de Niasse en aigle de mer . et de Scylla , a l xarrte en statue; amours de Pomone et de Verlille, enalonetle.- Il. La couronne d’Ariane placée tumne. -- X. Romulus devient le dieu Quirions, parmi les astres. - llI. Dédale s’envole sur des et Hersilic la déesse IIora .................. 487 ailes; Icare, volant auprès de son père , est sub- Livre gouailla. -- Ascenseur. - l. Fondation mené; métamorphose de Perdix. - IV. Mélu- de Crotone. - ll. Système des transformations: 5re tue le sanglier de Calydon: Alibi-c . mi-re du Pythagore l’enseigne ’a Numa. -- lll. Hippolyte héros. accélère sa mon. - V. Naiadns changées devient le dieu Virbius; la nymphe Égérie chant-n êtres appelés Échinades. - VI. Philémon et. fiée en fontaine. --- IV. Tagès né d’une motte Baueis. - Vll. Protée et Métra : impiété et clil- de terre. -- V. La lance de Romulus changée liment d’Érisîchlllon. ...................... 378 en arbre. - VI. Cipus se voit des cornes. -Liv" nantira. - Ascenseur. - I. Ache’lolls Vll. Peste du Latium: Esculape accompagne le vaincu parHercule;cerned’abondance.---ll.Mort Romains nous la forme d’un serpent. - VIH. de Nessus. - III. Tourments d’llcrcule sur le Jules-César changé en étoile; éloge d’homme. 506 m0"! Œla. T 1V. Apotlwosc tl’ Hercule. - Notes des Métamorphoses. . . . . . . . ............ 535 k. à. DES MATIÈRES. LB 1m13. manitou manne par H. J. un 54! 657 lbid. . . 7H laml.................................. lbid. hml.................................. 558 un]! ..... ................ ...... out-00. 578 Mu"............"un".............. 599 lm:V.................................. 62! Inn" ..................... ............. 658 786 Laval,il!!œf................-......--.. un LeureXlJEnfin........................... 787 788 lenzlll ......... ................... Lame’l".ànfemm...... anno.nn...ooaoo-.n 79? Lettrell.iCom............................ 794 heurem,iFnbinslIulmu.......... ....... Lento". illufin.......................... 791 799 LettreVJMnxlmeCom..................... Letlrch.i un LettreVlll.iMnlmo... ..... LettreVllJmunin ......... ............... Leltrch,iBrutul ......... ................ 802 805 Ibld. Mu".................... ..... ..... ... 679 ....... brun! ..... . ............ ...... . 692 LettrePJScntu-Pompée Lettrell.356vèn.......................... LIVIIY .......... ..................... .. 727 Lettrclll,lunnmiincomtant ..... 807 803 809 mm, traduction manuel»: M. Char- leIlIi-fll.......... ..... 664 806 lennlv... ............ ma. laudanum ..... 744 [surclVJScxlus-anpe’e ..... Lettrevmuméme hlanl,iBrulns ........... . ........ ...... ........ uval ........... ........ ........ .. ...... lbld. hiver,iBrutal...................... .. Ibid. WEilaxille........... ........... .... 755 MiamiRIGn..................... ..... 756 [multilalemme"...................... 758 LettreVlll,i Buillhu.................. ..... LettrcÏX,i Gracimu.................. ..... 84 4 LcllreXllJTullcanul ..... ................. 822 825 l..eltreXlV,àTulicanun ............ . ......... 824 826 827 829 DE! PONTIQUES, traduction nouvelle par le ranch..." ............... ............ 754 LeureVll, àVuhlil.... ..... ... ............ hvaluim ....... .. ...... .......... 760 hum Ü. à Græcînlu ..... . ........ . ........ 762 LettreX,ùAIbinovanm....L................. Lettre XI. i Gallion ............ . ............ Lettre Xlll. iCarus ......... . ........ ....... lmreYllJHaallimu.... ..... . ..... . ...... 763 LettreXV, àSexlus-Pompée ................. . WeVIIIJSévère ...... .. ........... . ..... 765 Lettre XVl. à un envieux ............ . ........ hure 1X, i Haine ........... . ............ 766 Notes des l’antique: ................... . ..... . lamLSFlaeclu ............... . ......... 768 La]!!! ................ .......... ........ 710 CONSOLATION A LlVlE-AUGUSTA . sur Il mon de Brutus-Néron , son fils; traduction nouvelle Un: Il. i flanchions ............. . ........ 77! un: Il. lluime ...... . . ........ . ....... . 774 Nom de ln Consolation à Livie ................ hum!"JÇamnicuCènra. .............. . [bit]. par le même ............................ . Mn".iAttlcns........ .............. .... 777 L’lBlS . traduction nouvrlle par le même ......... UreV. ESahnul ....... . .......... un... nid. Note; de l’lbis ............. . ............... lamVlJGr-æcinlu..." ...... . ........ 779 LE NOYER . traduction nouvelle par le même" . . unevlljhticu ................ . ........ 780 NotuduNoyer ...... . ............ 1mn Will. Sil-lime Coin ................... 73! hmm,auroiCotyl ......... ...... ........ 784 8l 0 812 8l 5 8l 6 819 824 853 854 845 860 865 870 ËPIGBAMMES sur les Amours et les Mât-mor- phom. ........... . ............... . . . . . . 7 - wælw- B14 AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS. La publication de ce volume peut être aussi justement qualifiée de nouveauté raphique que notre Sénèque en un volume. Les OEuvres complètes d’Ovide, nl le texte seul remtplit quatre volumes au moins dans les éditions ordinaires, a qui, accompagnées ’une traduction, dépassent neuf volumes, sont contenues tout entières , texte , traduction , notice très-développée , notes à tous les endroits qui en exigent, dans un volume de cinquante-cinq feuilles. Venus les derniers, nous avons, entre autres avantages attachés à cette position , celui d’avoir pu profiter d’un excellent travail philologique récemment publié en Allemagne sur une partie des ouvrages d’Ovide. ll s’agit du texte des Héroîdes, des Amours, de l’Arl d’aimer et du Remède d’amour, que les lettres latines doivent à la sagacité de M. lahn, l’un des plus habiles philologues de l’Allemagne. Les différences assez nombreuses que présente ce texte, comparé avec celui des éditions ordinaires, sont toutes autorisées par les manuscrits, et. ce qui ne vaut pas moins, profondément marquées du génie particulier d’Ovide. Un de nos autres avantages de derniers venus est d’avoir pu donner une traduction non-seulement plus exacte , perfectionnement où nos devanciers nous ont - été d’un secours que nous aimons à reconnaître , mais plus strictement fidèle au tour d’esprit du oëte. Ce tour d’esprit, qu’on n’a (peut-être pas assez remarqué, est un mélange e familiarité presque vulgaire et ’élégance presque précieuse, qui distingue Ovide, non-seulement d’Horace et de Virgile, ce qui est dire une chose banale, mais des poëles érotiques ses contemporains, de Tibulle son ami , de Properce, de Gallus, si ce qui nous est donné comme œuvre de ce dernier poète est bien réellement de lui. [tien n’a été négligé pour que la traduction que nous publions reproduisît ce mélange caractéristique, en demeurant toutefois dans les conditions de toute traduction française , c’est-àodire en ne poussant pas la familiarité jusqu’à la bassesse ni le précieux jusqu’à la pointe. L’identité de l’original et de la traduction est une chimère; sacrifier le génie de la langue qui traduit à celui de la langue traduite, c’est prouver qu’on ne sait ni l’une m autre. Enfin, il est encore un dernier pointde détail où nous croyons avoir perfectionné cette édition. ll s’agit de la suppression des notes qui font double emploi z l’inconvénient en est sensible , surtout dansles OEuvres d’Ovide, ou reviennent souvent les mêmes noms et les mêmes allusions. Avoir évité cet inconvénient n’est, nousle sentons bien , qu’un mérite négatif z mais ce sont le plus souvent des mérites de ce genre qui font la perfection relative des travaux où les qualités éclatantes ne sont pas nécessaires ni peut-être possibles. NOTICE SUR OVIDE. Ovide tPublius Ovidius Naso l, naquit à SulIloue, dans l’Abruzze citérieure, le 45des calendes d’avril,ou lem mars de l’an 744 de Rome, 45 ans avant l’ère chrétienne. Le surnom de Nuso qu’il hérita de sa famille avait, dit-on, été donné à un l’époque, au jugement de Quintilien , Arellius Eus eus, rhéteur à la diction élégante et fleurie , et Portius Latro , dont notre poète mit plus tard en vers la plupart des sentences. Sénèque le rhéteur nous apprend qu’il composa, dans sa jeunesse, des dé- le ouateux, à causede la proéminence de son Il, canuse celui de Giono, illustré par le grand mateur de ce nom, lui était venu de l’un de tu pères, remarquable aussi par une petite ex- clamations qui eurent un grand succès; il se rappelle surtout lui avoir entendu déclamer a la controverse sur le serment du mari et de la femme, n croissance placée a l’extrémité du nez , et resImblant a un pois chiche. Ovide fut élevé à Rome Il y biquenta les écoles des maltres les plus célèbres, pouvait traiter avec une sorte d’autorité , ayant me son frère Lucius , plus âgé que lui d’une année, datai mourut a vingt ans. Un penchant irrésistible cuisinait Ovide vers la poésie; il consentit toutefois à étudier pour le barreau , pour obéir à l’ex- pert: volonté de son père, qui appelait les vers ne usurpation stérile et Homère un indigent. Il ruait de renoncera la poésie, qui étaitdéjàcomme sujet souvent proposé dans les écoles , et qu’Ovitlo déjà épousé ou plutôt répudié deux femmes. Il alla ensuite se perfectionner à Athènes dans l’étude des belles-lettres et de la philosophie, et visita. avec le poêle Macer, son parent, les principales villes de la Sicile, de la Grèce et de l’Asie-Mineure. Une biographie, qui se voit en tète d’un ancien manuscrit de ses œuvres , le fait servir en Asie sous Varan; mais cette assertion est contredite par plu- lGIËIl d’eux-mémés se plier a la mesure et lisaient des vers de tout ce que j’écrivais. n Une li aspérieuse vocation, au lieu de désarmer son sieurs passages de ses poésies, où il parle et se vante presque de [son inexpérience militaire. C’est du moinscotnme poète qu’il signala son entrée dans le monde. il nous dit lui-meme que lorsqu’on coupa sa première barbe, cérémonie importante chez les Romains, il lut des vers au peuple assemblé , pent- pète, ne fit que l’irriter davantage; et l’on prétend qu’il ne s’en tint pas toujours aux remontran- géants, une (la productions, aujourd’hui perdue; , ce; mais, poète en dépit de lui-même, Ovide, desa jeunesse. n langue naturelle, et de n’écrire désormais qu’en Vous; il l’essaya: a Mais les mots, nous dit.il, tandisqu’on lechâtiait, demandait grâce dans la ètre un épisode de son poème sur la guerre des Un passage de Sénèque le rhéteur ferait croire languettes muses, et c’était en vers qu’il s’engagait qu’ayant surmonté son dégoût pour l’étude aride des in’cn plus faire. lois romaines , Ovide était entré dans la carrière du barreau et qu’il plaida plusieurs causes avec succès. Presque tous les biographes d’Ovide s’accordent lluidomer pourmattres, dans l’art de l’éloquence, Ce qui est certain c’est que les premières charges Plotin: Grippus, le plus habile grammairien de dont il fut révéla appartenaientà la magistrature, ou un NOTICE il exerça massivement les fonctions d’arbitre , de mais non pu a inconnu avant lui, e mnrme il l’a juge et de triumvir. En mite mon du tribunal . prétendu , car Propane aurait donné les premiers suprême des centumvirs, il ledevint bientôt du modèles dans deux de sa plus belles élégies. Il est decauvirat, dignité qui fut la dernière qu’on lui vrai que Properce, ainsi attaqué dans sa gloirepar codera. L’auteur de l’Art d’aimer, s’il faut s’en Ovide , avait lni-rnéme. en se disant a l’inventeur de l éléaie romaine. n attaque celle de Catulle , qui rapporter a son propre témoignage, déploya dans l’exercice de ces charges des vertus et des talents l’avait me dans cette carrière. Plus tard , Ovide quilelirent distinguer des Romains. Il se montra voudra s’illustrer dans la poésie dramatique, et meute si pénétré (le l’importance de ses devoirs s’érriea (bus une’hn de vanité poétique : c Que la publics , qu’il refusa , dans la seule crainte de ne la pouvoir soutenir avecassezd’éclat, la dignité de tragédie romaineme doivetout son éclat! s Au reste sénateur , déjà bien déchue cependant, et à laquelle mieres irrésolutîons; une élégie de ses Amours le l’appelaieuta la fois sa naissance et ses satines. montre hâtant enue les muses de la Tragédiect de l’El gie, qui se le disputent avec une chaleur a J’étais d’ailleurs sans ambition , nous dit-il, et je n’écoutai que la voix des Muses, qui me conseillaicnt les doux loisirs. r il l’écouta si bien que le charme des doux loisirs faillit l’enlever métueau culte des Muses; mais l’amour l’y rendit. a Mes jours,dit-il, s’écouhientdans la parme; le lit et l’oisiveté avaient déjà énervé mon aine, lorsquele désir de plaire à une jeune beauté vint mettre un terme a ma honteuse apathie. a tluousamis lui-mame dans le secretde sapre- proportionnée au prix de la victoire. Cette dernière l’emportemfin;maislatragediele "clamera un jour. Pour le moment, Ovide se livre donc à la po’œic elégiaqne, et, quoiqu’il ait pris soin de dé- clarer lui-menue qu’elle ne lui doit pas moins que la poésie épique àVirgile, sa place est après Properce et’l’ibulle. Ce rang lui st assigné par Quintilien, par tousles critiques , par la voix de ton les siècles; d’entre eus, il la brigua comme la plushaute faveur, ce quivaut bien l’opinion du seul Vossius , à qui il plalt d’appeler Ovide le prince de l’elegie, elegiæ princeps. Ovide a commencé la déœdenre chez les slesvénérant, selonses expressions, à l’égal des dieux, Latins, et si, dam ses Amours par exemple , on Des qu’Ovide eut pris rang parmi les poètes, et qu’il se crut des titres à l’amitié des plus célébra lesaimantal’égal délai-même. n Mais il était destiné admire une rare facilité, une foule d’idées ingénieu- a leur survivre et à les pleurer. il ne fit, pour ainsi ses et une inépuisable variété d’expressions, le dire, qu’entrevoir Virgile ( Virgilium sidi tamtam l; Horace [reput applaudir qu’aux débuts de sa muse; goûty relève suai des tours forcés, la profusion da ornements , de froids jeux de mots et l’abus de il ne fut pas donné à Properce et à Gallus, les pruniers membres, avec Tibulle, d’une petite so- l’esprit, si opposé au simple langage .tu cœur. Dans les Héroldes, mêmes qualités, mêmes de? ciété littéraire formée par Ovide, et les premiers fauts: Ovide ne pouvait d’ai;leurs échapper a la confidents de sesvers, de voir sa gloire et ses mal- mo:totonie résultant d’un fond toujours le même, beurs. Liés par la conformité de leurs goûts et de les regrets d’un amour malheureux , les repro- leurs talents, aussi bien que par le singulier rap- ches d’amautes abandonnées. (En: ne ne pouvait prochement de leur age (ils étalait nés tous deus laméme année elle mémejour),0vide et Tibulle devinrent inséparables ; et quand la mort du dernier vint briser une union si tendre, Ovide composa devant le bûcher de son ami une de ses plus tou- chantes élégies. l ’ Ses parents et ses amis, presque tous courtisans d’Auguste, le désignèrent bientôt a sa faveur, et se plaindre à Paris autrement que Déjanire a lièrcule, qu’AÀrane a Thésée, eux, quoique le poète ait déployé. dans l’expression de cet amour, un art infini, et l’ait quelquefois variée avec bonheur par l’emploi des plus riches fictions de la fable. Mais de la même,il nalt souvent un autre dolant, l’abus d’une érudition intempestive qui refroidit le senti- le p-emier témoignage de distinction publique que ment. Les "mon: n’offrent pasd aussi nombreuses traces d’affectation que les Amour, mais le style le poète reçut du prince futle don d’un beau cheval, en est moins pur et moins élégant , et le lan- lejour d’une des revues quinquennales des cheva- gage parfois trop familier qu’il prête à ses persannages sied malà leur dignité. il semble qu’Ovide, liers romains. Issu d’aleux qui l’avaient tous été, il s’était lui-même trouvé dans les rangs des chevaliers, avec une intention dironie qui rappelle "celle du dans deus circonstances solennelles , c’est-à-dire quand cet ordre salua Octave du nom d’Auguste , et, plus tard, de celui de Père de la patrie. Ovide s’essaya d’abord dans plusieurs genres. Il avait commencé une épopée sur la guerre des chantre de la Pucelle, ait voulu réduire à la mesure commune des petites passions l’amour des géants; mais Virgile venait de s’emparer du sceptt e de l’épopée, etOvide abandonna la sienne. Il com- préludait , comtre on l’a remarqué, à l’histoire des "gses Hercules, genre, ilest irai, tout nouveau, des Métamorphoses. hémines de l’antiquité, dont les malheurs nous apparaissent si grands à travrrs le voile des temps fabuleux. Par la peinture des autours des héros, il faiblesses des dieux , et les "druides sont un entai SUR OVIDE. S Ovide ne créa pas ce genre, il le mît du moins a h mode; et Aulus Sabinus, un de ses amis , répnzîit, au nom des héros infidèles , aux épîtres des hémines délaissées; mais il laissa à ces dernières, sa: doute par un raffinement de galanterie, tous les avantages de l’esprit qu’Ovide leur avait donné. A38 avoir chanté les amours des héros, Ovide Il de cette maltresse mystérieuse, et se donna publiquement pour l’héroïne des chants du poète? Du soin même qu’il a mis à taire lenom de la véritable, on a induit qu’elle appartenait a la famille des Césars. On a nommé Livie, femme de l’empereur; mais la maltresse eût été bien vieille et l’amant bien jeune: on a nommé Julie , fille de Tibère; mais chanta la siennes, qui lui avaient acquis une alors , au contraire , la mattresse eût été bien jeune rigidifie crie’brilé. Il n’était bruit dans Rome et l’amant bien vieux; ce que ne permettent de supposer ni la dateni aucun passage des Amours. que de ses exploits amoureux; ils faisaient l’entret’rn des riche dans leurs festins, du peuple, dans la capteurs , et partout on se le montrait quand il venait à passer. Attirées plutôt qu’éloignées par On a nommé Julie, fille d’Auguste, et cette opinion. consacrée par l’autorité d’une tradition dont Sidoine Apollinaire s’est fait l’écho , n’est pas aussi dépour- vue de toute vraisemblance , quoiqu’on ne l’ait ap- (ethniputation, toutes les belles sollicitaient son lamanage, se disputaient le renom que donnaient puyée que sur de bien futiles raisons. J ulie , veuve murmure! ses vers; et il se vante d’avoir , en les bisant connaître, doté d’une foule d’adorateurs leurs charmes jusqu’alors ignorés. "avoue d’ailleurs ingénument qu’il n’rst point en lui de ne pas aimer de Marcellus, avait épousé Marcus Agrippa; or, dit-on, les élégies parlent du mari de Corinne, de ses suivantes, d’un eunuque. Ailleurs, il la compare à Sémiramis; ailleurs encore, il lui cite, pour l’en- tontes les femmes, même à la fois, et les raisons courager à aimer en lui un simple chevalier romain, quîl en donne , quoique peu édifiantes, font de cette l’exemple de Calypso qui brûla d’amour pour un mortel, et celui de la nymphe. Égérie, rendue sensi- unitarien une de ses plus charmantes élégies. Le un] était surtout que ses maîtresses avaient quel- ble parle juste Numa. Corinne ayant, pour conser- caletois des rivales jusque parmi leurs suivantes. ver sa beauté, détruit dans son sein le fruit de leur Gouine raccusa un jour d’une intrigue avec Cypsis sa coiffaise; Ovide, indigné d’un tel soup- amour , Ovide indigné lui adresse ces mots , le triomphe et la joie du commentateur: a Si Vénus, çrm , se répandent plaintes pathétiques , prend tous avant de donner le jour à Entie, eût attenté a sa vie, le; dieux à témoin de son innocence. renouvelle la terre n’eût point vu les Césars l n Enfin , s’écrie- les protestations d’un amour sans partage et d’une t-on victorieusement, le tableau qu’Ovide a tracé, dans une des dernières élégies de ses Amours, des tu; lité sanshornes. Corinne dut être entièrement rassurée. Mais l’épltre suivante ( et ce rapprochenmtat déjà très-piquant ) est adressée à cette Cy- mœurs dissolues de sa maîtresse n’est que celui des pssis; il la gronde doucement d’avoir , par quelque public des troupes d’amants éhontés, qui affichait prostitutions de cette Julie, qu’accompagnaient en jusque dans le Forum, dit Sénèque, le scandaleux spectacle de ses orgies nocturnes , et que ses déborregards jaloux de sa maltresse, d’avoir peut-être rougi devant elle comme un enfant; il lui enseigne dements firent exiler par Auguste lui-nième dans l’île déserte on elle mourut de faim. Mais toutes ces a mentir désormais avec le même sang-froid que lui, indiscrétion, livré le secret de leur amour aux a finit par lui demander un rendez-vous. Le remeil de ses élégies fut d’abord publié en cinq phrases d’Ovide à sa Corinne peuvent n’être que des hyperboles poétiques , assez ordinaires aux amants, livres , qu’il réduisit ensuite atruis , a ayant corrigé, etapplicables à d’autres femmes que Julie , et n’avoir it-il, en les brûlant,n celles qu’il jugea indignes des point le sens caché qu’on n cru y découvrir. Il en regads de la postérité. ’A l’exemple (le Gallus, de est qui ont pensé mettre fin à tontes les conjectures Propane et de Tibulle qui avaient chanté leurs en disant qu’Ovide n’avait , en réalité, chanté aucune belles nous les noms empruntés de Lycoris, de Cynthie et de Némésis, Ovide célébra sous celui de Corinne lamaîtresse qu’il aima le plus.Tel est du femme . et que ses amours, comme celles de Tibulle et de Properce, n’existèrent jamais que dans son lutins le nom que plusieurs manuscrits ont donné pour titre aux livres des Amours. Mais quelle était (file Corlnne? Cette question, qii n’est un peu qui n’est qu’une manière expéditive de trancher une importante que si on la rattache à la cause de l’exil d’Oiide, alongtemps exercé, sans la satisfaire , la parant: curiosité des siècles; et comment eût-ou pénétré un secret si bien caché même au siècle d’0 vide,queses amis lui en demandaient la révélation imagination et dans celle des commentateurs; ce difiiculté insoluble. Les plaisirs ne détournaient pas Ovide de sa passion pour la gloire: a Je cours, disait-il , après une renommée éternelle, et je veux que mon nom soit connu de l’univers. n L’œuvre qui nourrissait en lui cette immense espérance était une tragédie ; et le témoignage qu’il se rend à lui-même , en termes , il anime une faveur . etqne plus d’une femme, profitant. pour se faire valoir, de la discrétion de l’a- est vrai, peu modestes, d’avoir me la tragédie yant deCorinne, usurpa le nom, devenu célébré, juger par les efforts plus louables qu’lieureux des romaine, peut avoir un grand fond de vérité , à en x N01 lClü écrivains qui s’étaient déjà essayes dans ce genre, à l’exemple du prince. lequel, au rapport de Suétone, l’art de tromper sans cesse. Il fut au reste, et c é- avait composé une tragédie d’Ajax. connue seule nicieuse; car sa meilleure élève fut sa maîtresse elle-même , laquelle, un jour, le trahit urf-me en sa ment par le trait (l’esprit dont elle fut pour lui tait justice, la première victime de sa science. per- l’occasion quand il la détruisit. présence, et tandis qu’il feignait de dormir après un La postérité ne peut prononcer sur le talent dont Ovide [il preuve dans Cette nouvelle carrière, puisque joyeux souper. sa Médée est aujourd’hui perdue. On a nié qu’il eût pu on ne se contenta pas de le lire, on le mit en ballet , et il fut pendant longtemps le sujet de représentations être un bon auteur dramatique , en ce qu’il est tr0p L’AI-t d’aimer obtint un grand succès à Rome; souvent, dans ses autres ouvrages, hors du sentiment mimiques, ou l’on en déclamait des passages toujours et de la vérité. Un fait qu’on n’a pas remarqué donne applaudis. Ovide continua dejouir dela faveur d’A uguste, bien qu’il se bornât a le flatter dans ses vers et fréquentât peu le palais des Césars; car, malgré à cette assertion quelque vraisemblance;c’est que Lucain, peu de temps après, composa une tragédie surie mème sujet; il ne l’aurait point osé , si celle d’Ovide eût été réputée un chef-d’œuvre. Toutefois elle jouit longtemps d’une grande renommée: a Médée , la licence de ses écrits, ses goûts étaient restés sim- dit Quintilien, me parait montrer de quoi Ovide à greffer ses arbres, à arroser ses fleurs. ll n’aimait entêté capable, s’il eût maîtrisé son génie au lieu point le jeu. A table, il mangeait peu et ne buvait de s’y abandonner; n et l’auteur, inconnu mais guère que de l’eau, et il est presque le seul des an- fameux , du Dialogue sur les orateurs, met cette cieus qui, à l’occasion de l’amour, n’en ait pas, comme on l’a dit, chanté le plus déplorable égare- pièce ail-dessus de celles de Messala et de l’ollîon, ql.’ m a surnommé le Sophocle romain, et à côte du ples et ses mœurs devenues presque austères. ll se plaisait à cultiver lui-môme la terre de ses jardins , ment. ll ne connut point l’envie; aussi (et il se plalt latine. à le rappeler souvent) la satire respecta-belle et ses ouvrages et ses mœurs. Deux vers, voilà ce qui reste de la mon» d’Ovide, parce qu’on les trouve cités , l’un, dans Quintilien : Ovide, connue pour en expier le tort, et se faire ’l’byeste de Varius , le chef-d’œuvre de la scène Après avoir donné des leçons de l’art d’aimer, pardonner un ouvrage u écrit dans la fougue des Servare pelai. perdcre au possim reçus .’ l’autre, dans Sénèque le rhéteur: passzous,» voulut enseigner l’art contraire, celui de ne plus aimer, et il composa le Remède (l’amour, «ouvrage de sa raison, n dit-il; mais il oublia parFeror hue illuc, u! plana deo. fois son nouveau rôle, et le lecteur étonné retrouve dans ce poème les inspirations de la muse l cencieuse Ovide, après avoir chanté l’amour, voulut en donner des leçons , fruit d’une heureuse expérience, et composer, pour ainsi dire, le code de la tendresse qui avait souillé l’autre; d’où l’on n’a pas manqué de dire que le remède était pire que le mal. Plaire était toute une science aux yeux d’0vide ; ou plutôt de la galanterie : il écrivit l’Art d’aimer. il a voulu l’épuiser et en donner comme un traité On l’a souvent accusé d’avoir, par cet ouvrage, ajouté à la dépravation des mœurs romaines ; mais rien n’y approche de la licence obscène de plusieurs pièces de Catulle et de quelques odes d’llorace. Eut- complet. Une des parties (le ce traité est un petit il osé, s’il se fût cru Iui-méme aussi coupable, s’é- crier devant ses contemporains : u Jeunes beautés, prêtez l’oreille à mes leçons; les lois de la pudeur vous le permettent :je chanterai les ruses d’un amour poème, en vers élégiaques, sur l’art (le soigner son visage (de Medicamiue ravier), ou il donne la formule des diverses pommades qui enlèveront les taches du visage et les bourgeons dela peau, etc., ou, après les secrets de la composition, il révèle ceux de la manipulation, et indique, avec une exactitude rigoureuse, la dose de chaque ingrédient. une secrète ironie on un piége adroit tendu a l’in- Ovide, après ces ouvrages frivoles. en composa de plus graves, et commença les Métamorphoses et les Postes, ses véritables titres. ll avait perdu son père nocence curieuse des jeunes tilles, ils montrent en et sa mère , morts tous deux dans un age avancé. lui, ainsi qu’on l’a remarqué, une singulière illusion. Sa famille, aprés eux, se composait d’une femme ado- Martial lui-mémo, il est vrai, dit aussi de ses vers que les jeunes filles pourront les lire sans danger; mais ces exemples semblent au moins prouver que qu’ilépousa;d’une fille nommée Pérille, dont il vante beaucoup d’expressions dont l’impurelé nous blesse a Comélius Fidus, dont Sénèque raconte qu’il eut exempt de crime, et mes vers n’offriront rien que l’on puisse condamner! n Si ces mots ne sont pas rée, issue du sang illustre des Fabius, et la troisième les succès dans la poésie lyrique, et qu’il avait mariée n’avaient pas chez les anciens ce caractère et cette un jour la faiblesse de pleurer en plein sénat, parce portée. Le véritable tort (l’Ovide est d’avoir enseigné non pas l’amour, mais à s’en faire nu jeu , à en qu’un certain Corbulou l’y avait appelé autruche pelée. Seul héritier du bien (le ses pères, Ovide placer le plaisir dans l’inconstance et la gloire dans possédait à Sulmone d’assez beaux «lointaines; a SUR ONDE. be, mmfiflIIthnùpitoie; dans les fauhugs, de vastes jardins situés sur une colline, mhvoieClaudienneetla voie Flaminienne.La barrissonœmmerceu l’agrémentdeson esIi’asiavaientfaitnngrand nombre d’amis); liste d longue des personnages distingués qui faiùtaa satiété habituelle; il suffira de nommes- mais relégué a l’extrémité de l’empire, et cette der- nière peine laissait à ceux qui la subissaient leur titre de citoyen et la jouissance de leurs biens. Toutefois un de ses amis, dans la crainte que l’empereur, achevant de violer les lois, nedépouillat le condamné, lui fit l’offre généreuse de la moitié de sa fortune. Le proscription dont le poète fut l’objet s’étendit Ym, le plus savant des Romains; Hygin, le jusque sur ses ouvrages, qu’on enleva des trois hibliothèques publiques de Rome. Maxime . absent Malebibliothéœiredupalaisde l’emm; Celse, qu’on a nommé l’Hippocrate des à l’époque de son départ, le rejoignit a Brindes et latin; Carus, précepteur des jeunes Césars; lui lit ses derniers adieux. I. (2m, consul à l’époqueoù parut l’Art d’aimer.- Blûl,quiavaitétéqumteurenAsie; Suillius,ami à Gcmaniens; Sextus Pompée; Brutus, le fils, Canin meurtrier deCésar,etc. Mais detous mais, leplusancienet le plus cherétait Maxime, Çi ducendait (la Fabins. Maxime avait épousé larda, parente à la fois de la femme d’Ovide et de Tanneur, dont il fut longtemps l’ami et le confishnt. Ovide, ainsi entouré des amis d’Auguste, m a jmais assuré de la faveur du prince. il Ovide nous a laissé l’itinéraire de son voyage, qui ne fut pas sans périls. Le vaisseau qui le portait flotta longtemps sur l’Adriatique, battu par d’horribles tempêtes. Le poète mit pied à terre dans la Grèce. traversa l’isthme de Corinthe , et monta sur un se- cond vaisseau au port de Cenchrée , dans le golfe Saronique. il fit voile sur l’Hellespont et passa à pied par le pays des Bistoniens, peuple féroce de la Thrace, dont iléprouva la cruauté. Sur. un troisième sait riche; il n’avait point d’ennemis; ses vers fai- vaisseau , il traversa la Propontide et le Bosphore de Thrace ; et, après une longue navigation , il parvint, saient la délices de Rome ; il vivait enfin dans la sur la rive gauche du Pout-Euxin, au lieu de son passion de tous les biens dont il pouvait être. exil , à la ville de Tomes, située vers les bouches du aile, lorsqu’un coup terrible, imprévu, vint le Danube, et sans cesse attaquée par les Daces, les Gètes , les Jazyges et les autres peuples armés frippe. Un ordre d’Auguste relégua sur les bords du Pont-Enfin, aux dernières frontières de l’em- pire, chu les Barbares, sur uneterre inculte et fluidement glacée , ce poète, naguère son ami, a: déjà âgé de cinquante-deux ans. Ovide a tracé, dam la plus touchante de ses élégies, letableaudes moments qui précédèrentson dé- part : c’était la nuit du t9 novembre 763 de Rome; nmaisonretmtissaitdœgémissements deoeux de uniateste’sfideiesàsafortunenafllleétait alors contre la domination romaine , qui s’arrêtait la. Il nous faut maintenant dire quelques mots du problème proposé depuis des siècles a la sagacité des savants de tous les pays, c’est-à-dire de la véritable cause de l’exil d’Ovide. On ferait de gros volumes de toutes les conjectures hasardées sur cette quesp lion, qui, seule, a été le sujet de livres entiers ; et l’on peut aujourd’hui élever jusqu’à douze le nombre des systèmes qu’a fait imaginer l’examen de ce point curieux d’histoire littéraire. nAniqueavecsonnnri, quiyexerçaitonnesait Ovide attribue son exil à deux causes, a la publiallah dingo. Satanmeinvoquaitle ciel en sancation de Un d’aimer, qui n’en fut certainement m; agenoux,les ehevenxépars, ellesetralnait .1 piedsde ses dia: domestiques et baisait quele prétexte, et a une erreur, à une faute qu’il a commise, mais sur laquelle il a partout gardé le sibbpséteints.01idevonlaitsedonna lamart; lence : nhe,sesamisl’en détournèrentafomede pitaudelarmea, et (En, lepressantsurson ont, hitltapùrdestanpspiusheureux.l.e Psi-dilata! gamma du mm, car-men et errer; ’ 11W [un est" attende mut est. peu, maudissataon génie, brûla avec plusieurs des. ouvrages celui des Métamorphoses, qui n’é- Et cette fauta dut être surtout celle de ses yeux : aitpsencore termine, mais dont heureusement Cerf alignai sidi f au noria lamina [cet P il s’était déjà répandu plusieurs copies dans Rome. Enfinlejonrcommmçaitaparaltre; un des gardes lm chargé del’accompagner, hâte le départ: sa mentit le suivre dans son exil; mais il la mederesteraltomepour tacherdefiéchir An- Enfinsesamis et sa maiso’ n lapartagèrent avec lui: Quid refera!!! eomüumque «fa: [amulosque noctules P gnste :dleoède,œjetteépioréedanssesbras,l’é- Telles sont les discrètes révélations qui ont en partie tien made-mère fois et tombe bientôt évanouie , servi de texte à toutes les conjectures des érudits. Le champ était vaste, et ils ont largement usé du droit que semblait leur donner le vague même de la a aléa on avait me Ovide. Cen’était ni un arrêt du sénatni laseutence d’un ramai qui avait condamné Ovide, mais un simple question d’en faire sortir les explications les plus hi- évade l’anpereur; il n’était ni exilé ni exporté, zarres. Quelques-uns, au contraire, ont voulu, mal- NOTICE Il! gré Ovide lui-même, qui assigne deux causes à son ingénieuse, plus neuve, sinon plus solide. que toutes exil, n’en admettre qu’une, l’Art d’aimer; et ils ont ces conjectures, et consacrée depuis par l’assentiment représenté ce poète comme une des victimes de la réaction morale qui eut lieu sous Auguste, quand ce prince, qu’on a comparé à Louis XlV , entreprit, après avoir scandalisé le monde, de lui donner, dans des critiques. Cette disgrâce eut, suivant lui, une sa vieillesse, l’exemple d’une grande sévérité pour dominé par Livie, était dans son palais faible et malheureux. L’empire, après lui, appartenait à Agrippa son petit-fils; mais Livie voulait le donner ce qui touchait les mœurs; sévérité tardive, qu’at- testent l’exil de Julie et plusieurs passages des écri- cause toute politique: maître d’un secret d’état, Ovide paya de l’exil la dangereuse initiation aux affaires de l’empire. Puissant dans l’univers, Auguste, vains de ce siècle. L’A rt d’aimer. ouvrage innocent à’I’ibère, qu’elle avait eu de son premier époux; pendant dix ans, devint donc tout à coup une œuvre elle rendit Agrippa suspect à l’empereur, et le fit criminelle aux yeux du prince qui avait naguère bannir. C’est vers la même époque que fut exilée protégé les poètes les plus licencieux, et composé luiméme des vers que l’auteur de l’Art d’aimer eût, Julie, sœur d’Agrippa, et qu’Ovide fut relégué s comme on l’a dit, rougi d’insérer dans ses chants. née peut être attribuée à la même cause; ou bien le D’autres veulent qu’il ait été exilé pour avoir lu a poète avait cherché à réveiller en faveur d’Agrippa la tendresse d’Auguste, que Tibère effrayait déjà; ou Julie les derniers vers dece poème; mais Ovide parle d’une erreur, d’un crime de ses yeux. Il fut donc , a-t-on affirmé, le témoin des débauches impériales, et ilaurait surpris le secret des adultères ou des incestes d’Auguste; mais Ovide, qui rappelle si sou- Tomes, et cette proscription commune et simulta- bien le hasard l’avait rendu témoin de quelque scène honteuse entre Auguste,Tibère et Livie, et il dut expier par l’exil ses vœux pour Agrippa ou le crime de ses yeux. On sait en effet, Tacite et Plu- vent sa faute, n’eût-il pas craint, si elle avait en quel- tarque l’attestent, qu’Auguste songea un moment que chOse d’offensant pour l’honneur d’Auguste , a rappeler son petit-fils. Accompagné du seul d’irriter , par ce souvenir, plutôt que de désarmer sa colère? Ovide, suivant d’autres, fut non seulement le témoin, mais le complice des débauches de la famille impériale, soit avec Livie, que son âge eût du mettre à l’abri de ce soupçon, et pour laquelle on Maxime, son confident et l’ami le plus cher d’Ovide, il visita dans l’lle de Planasie l’infortuné Agrippa. a aussi prétendu qu’il avait composé l’Art d’aimer ; soit avec Julie, tille d’Augnste, qui était cependant reléguée depuis dix années dans l’lle Pandataire quand Ovide le fut a Tomes; soit enfin avec la Julie La il pleura, dit-on, avec lui et lui fit peut-être espérer l’pire. Maxime eut l’imprudence de confier ce secret important à Marcia, sa femme, et celle-ci de le révéler a Livie. Maxime se tua pour échapperai Tibère, et Ovide s’accusa toujours de la mort de son amr. Cependant Auguste allait pardonner a Ovide, petite-fille de l’empereur, laquelle n’était pas née lorsque le poète écrivait les Amours. A ces opinions Copeau [mais me igname alpe. l’on peut objecter encore qu’Ovide n’eût pas ajouté à sa faute celle de rappeler sans cesse a Auguste son déshonneur dans celui de sa femme, de sa fille on de sapetitefille. D’ailleurs, être le complice de l’une ou de l’autre, ce n’était pas voir, mais commettre une quand il mourut subitementa Nue. Tibère lui suc- a cédé; Agrippa tombe sous le glaive d’un centurion; sa mère et sa sœur périssait dans l’exil : celui d’0- vide ne pouvait plus avoir d’autre terme que la mort. Ses plus implacables ennemis n’étaient-ils pas Tiv faute; ce n’était pas simplement une erreur, mais un crime. Le poéte, en comparant quelque part son hère et Livie, qui, après l’avoir fait reléguer à Touts erreur a celle d’Actéon, a semblé, aux yeux de quel- par Auguste, devaient vouloir qu’il y mourût? ques-uns, vouloir en indiquer la nature; il ne s’agissait plus que de nommer la pudique divinité qu’avait pu blesser l’indiscrétion d’Ovide, et l’on n’a rien On peut se figurer le désespoir d’Ovide lorsqu’il se vit enfin dans cette ville. Il n’entendait pas la lait gué de ce peuple sauvage, et, pour ne pas désappren- imaginé de mieux que de le montrer contemplant au bain, d’un œil furtif, les charmes sexagénaires de dre la sienne, il en répétait tout basles mots qu’ilcral- Livie. Enfin, il aurait surpris la seconde Julie avec au regard féroce, aux habitudes sanguinaires, tels gnait le plus d’oublier. Des hommes à la voix rude, un de ses amants, et aurait livré à ses serviteurs et à ses amis cesccret, qui, grâce à eux, serait bientô étaient désomiais les concitoyens du poète galant de la Rome impériale. Sans cesse menacés, attaqués devenu celui d e Rome z I sans cesse par les hordes voisines, les Tomitains Vivaient armés, ne quittaient jamais leurs traits empoisonnés du fiel des vipères. Les toits des maint! Quid referons comitumque urfar famulorqus amines .’ étaient hérissés de flèches lancées par les Barbares: Chacun a cherché le mot de cette énigme; qui l’a trouvé? De nos jours, cependant, un traducteur d’0- souvent les sentinelles jetaient le cri d’alarme, car vidca donné, de ’a disgrâce du poctc, une explication cherchant a surprendre et à piller la ville; les Itabr zen des escadrons d’ennemis avaient paru dans la Will?» SUR OVIDE. Il" un courraient tous aux remparts, et il fallut plus l cet ami perfide , et ne le voue à l’exécration de la (me fois qu’Ovidecouvrtt d’un casque sa téte blan- l postérité que sous le nom d’lbis. Callimaque, ou- rlienne, et armât d’un glaive pesant son ,bras af- I khi! tragé par Apollonius de Rhodes, l’avait, dans une satire violente, immolé a sa vengeance sous le nom du même oiseau, dont l’on ne saurait préciser l’aLe climat était digne des habitants; le poêle latin j 1!an des descriptions si affreuses que les Tomitains, î nalogie avec les ennemis de ces deux poètes, à moins me de ces invectiva, l’en reprirent durement 1 ; de penser que, comme cet oiseau, selon la croyance a «me ru; obljgé de leur faire des excuses et ’ des anciens, faisait sa nourriture habituelle des ser- d’ attester qu’il n’avait peint voulu médire d’eux. Il pents et de tous les reptiles, il devait renfermer en g vanna. dm que des campagnes sans verdure, g lui tout leur venin. Dans ce poème de plus de six h "blaps sans fleurs, des neiges et des glaces E cents vers , Ovide énumère tous les 0éeteurlhs Les Sarmates conduisaient sur le Danube dmlePont-Euxindes chariots attelés debœufs. Les lèbres dans l’histoire et dans la fable , pour les souhaiter à son ennemi. On les a comptés; il en cite 259, longs W et la barbe qui cachaient leur visage qu’un professeur de belles-lettres de l’université de Paris, dans le seizième siècle , imagina de distribuer minimt du cliquetis des glaçons. Le vin, euduru’parlefroid, nese versait pas, maisse coupait avec le fer. lee était la tare d’exil du poète qui venait de (piaule palaisdes Césarsetlesdélices deRome. les muses furent sa seille consolation. Déjà il avait en quarante-deux espèces, dans un ouvrage divise en autant de chapitres. avoyé allume le premier livre des Tristes. composé jamais écrit les six derniers, ou bien sont-ils perdus? Ces deux opinions ontété soutenues, et, ce qui peut paillant son voyage,et, a peine arrivé dans le P0ut, décrivitpour Auguste le second livre, où il demande n lieu d’exil plus rapproché et dans un climat plus bu. Sa muse attristée scapin encore quelques destinéesàceux de ses amis qui étirait ratés fidèles a sa fortune, qui avaient chez un son portrait qu’une main pieuse avait couronilé ùliaredes poètes, et qui, a leur doigt, portaient gravée sur des pierres précieuses la tète du proscrit. Ovide, dans son exil, travailla au poêmedes Fortes. commencé avant sadisgrace. Cet ouvrage, qui devait avoir douze livres, n’en a que six : l’auteur n’a-t-il étonner, chacune a invoqué pour elle l’autorité du même vers des Tristes, le seul qui fasse mention des Fortes. Heinsius conjecture que les derniers livres , s’ils furent composés, étaient déjà perdus au com- mencement du quatrième siècle, parce qpe Lactance, dans ses Institutions divines , n’a tiré que des six premiers livres les citations qu’il emprunte a ce poème. Les Fautes, malgré cette lacune. sont les au. Toutefo’ui, de peur de les compromettre, il s’abstint, nales les plus pleines de l’antiquité, dont l’auteur nous hpremieru année, de lesnommerdans sesvers: fait connaître , dans sa poésie riche et brillante, les cérémonies religieuses, les institutions, les fêtes, les traditions sacrées, les croyances populaires. a Ovide, a-t-on dit, possède la science de l’aruspice et du in: l’os: queplns tard, dans les longues épltres dont se compose le recueil intitulé les Pontiques. lais le poète a perdu l’inspiration de ses jeunes nées, et sa malheurs, il nous le dit luiomeme, ont grand-prêtre , et c’est avec raison qu’un écrivain du éteint songénie. Lapureté de sa langue s’est même quelque peu altérée sur cette terre lointaine, et il moyen age appelle les Fortes un martyrologe (martyrologium Ovidii de Pastis); c’est en effet comme le un presquelui donner raison quand il seplaiut, en Livre des Saints de l’antiquité . et pour ainsi dire sa phisantant, d’être devenu Samate jusque dans son styb. Malheureux, il a, comme aux jours des plaisirs, couru après l’esprit pour nous exprimer les senti- le plus parfait des ouvrages d’Ovide. ments de son âme, et il n’a souvent rencontré que le le poème des Métamorphoses . auquel l’auteur lui- mm goût. Rarement il a su varier, au moins par même, dans les vers plus vrais que modestes qui le l’expression, le sujet, toujours le même, deses plaintes terminent. a promis une glorieuse immortalité. Sa disgrâce subite ne lui avait pas permis d’y mettre la der- fastidieuses, et ses vers ne sont plus, si l’on peut parlerainsi, que la monotone et pale modulation d’une douleur qu’on dirait factice. De Rome, il lui venait encore des chagrins, au lieu de consolations; il apprenait qu’on s’y répandait en déclamations contre lui, qu’on y appelait sa hume du nom injurieux de a femme d’exilé,.o , et qu’un de ses plus anciens amis (on croit que c’est légende.» Quelques modernes ont pensé que c’est Mais l’opinion proclame comme son chef-d’œuvre nière main , et il le retoucha . ainsi que les Postes, dans les longs loisirs de son exil. Où ne se trouve pas l’éloge, maintenant épuisé, de ce poème , la Bible des poètes , comme on l’appelait dans le quinzième siècle? Les uns en ont admiré leplan, aussi vaste que bien rempli, dans lequel se déroule à nos yeux l’his- toire la plus complète et la plus attachante des ursin) osait demander a Auguste laconfiscation de croyances et des divinisations philosophiques de ses biens. Ce dernier coup lui fut le plus sensible; il l l’antiquité païenne; les autres, l’unité, si dimeile s’arrne alors du fouet de la satire; mais, généreux à maintenir au milieu de l’inconcevable variété d’é- jusque dans sa colère . il frappe, sans le nommer vénements, de personnages et d’idées qui s’y pres- [W Nonce sent, l’ordre et l’harmonie qui y règnent, dans ce désordre apparent, et avec cette liberté d’une imagi- nation inquiete et mobile; la solidite de cette trame si longue. ou se tiennent, sans se confondre, les fils délies qui la composent; ceux-ci, l’érudition prodi- gieuse qu’atteste un tel ouvrage, et ils ont cité, faisant grâce du nom des autres, jusqu’à quarante- huit auteurs comme étant les sources pIiIlClpUiCs auxquelles a puisé Ovide; ceux-la euliu, les grâces infinies de la diction, la richesse du style et l’iuépuisable variété d’expressions, si nécessaire dans un poème de douze mille vers. Tous ces mérites ont fait justement l’admiration des critiques, et feront à jamais celle des siècles futurs. C’est revenir de loin que de parler ,après les Me- parle dans les Poutiques; d’un autre sur labataillc d’Actium. enfin d’un ouvrage sur la science de: augures, hommages de sa muse à T ibère. qu’ils ne devaient pas plus lléchir que ses basses adulations n’avaient fléchi Auguste. Car on doit dire qu’il ne montra dans l"exil aucune dignité : il n’envoyait rien à Rome ou la louange la plus outrée ne fût prodiguée a Auguste, ou ne fussent épuisés toutes les formes et tous les termes de la plus lâche flatterie; il composa en langue gétique un long pot-me consacré à l’éloge de ce prince et aujourd’hui perdu; il poussa euliu la démence , quand il apprit sa mort. jusqu’à lui consacrer une petite chapelle, où il allait tous les matins l’adorer sous le nom de dieu et de Ju- piter,et , seul ministre de ce culte nouveau, offrirlui- tamnrphoses, d’un poème généralement attribue à même l’encens à a sa divinité. n [’n des biographes Ovide, sur la pèche ou les ruses des poissons, (Malienu’con) ouvrage loué par Pline , et dont il ne reste que d’Ovidea essayé de lui faire pardonner cette honteuse idolâtrie, en montrant que tous les poètes ses contem- des fragments que les copistes etles commentateurs porains s’y associaient, et qu’elle était consacrée par ont cependant trouvé le moyen de défigurer. 1l faut encore lui restituer, outre une élégie sur le noyer les statues, les autels, les temples , que Rome et les (de Nuce) , la Consolation à Lime sur la mort de vivant. En vain voudrait-on excuser Ovide; il œt Drusus Néron, son fils, pièce de vers écrite dix.huit et restera inexcusable. a Ces éloges, a dit Voltaire, ans avant son exil, et qu’on lui a contestee pour en faire honneur à Pedo Albiuovanus , son contemporain et son ami. Mais c’est à tort que plusieurs sa- sont si outres quiils exciteraient encore aujour- vants ont attribué à la plume élégante d’Ovide des (ouvres tout-à-fait indignes d’elle c le l’anégyrique en provinces avaient érigés à Auguste , déifie de son d’hui l’indignation, s’il les eût donnes à des princes légitimes ses bienfaiteurs; mais il les donnait à des tyrans, et à ses tyrans. On pardonne de louer un peu trop un prince qui vous caresse , mais non vers adressé à Calpurnius Pisou. et (mon a diun pas de traiter eu dieu un prince qui vous perse- autre côté réclamé , soit pour Lucain, soit pour Bassins; des vers sur un songe, sur l’aurore, sur la voix (lésoiseaux , sur les quatre humeurs. sur le jeu cute. n d’échecs, sur la puce, sur le limaçon , sur le coucou; apprendre la langue de ces peuplades barbares, enfin les arguments des livres de l’heure , comme on a longtemps mis sous le nom de Florins les sornmaires de la grande histoire de Tite-Live. On a sur- langue approchante de l’ancien slavon; et ce poële, tout insiste pour un même en trois chants sur une façon aux ’l’omitains assemblés, et correspondit dans petite vieille (de Vet alu"). et ion a tenté de le faire pas- cet idiome avec un petit roi d’une partie de la ser pour l’œuvre d’Ovide, à laide d’un agréable petit Thrace, aussi bon poêle, au jugement d’Ovide, qu’habile capitaine. Transportes diadmiration, les Sarmates voulurent celébrer une fête publique en conté de commentateur, artistement imagine. Ovide, selon l’auteur de cette ingénieuse histoire , désespé- Ovide, afin de retrouver , même à Tomes, un auditoire et des applaudissements , s’était mis à a qui, selon la remarque de Voltaire, ne semblait pas destiné à faire des vers tartares, n en lut desa rant de voir tinir son exil, composa ce poème et ordonna qu’on renfermât avec lui dans sa tombe. Longtemps après, on le trouva dans un cimetière public qui faisait partie des faubourgs de la ville de Dioscuras. Porté solennellemnet à Constantinople par un ordre expresdu roi de Colchide, il fut publié son honneur, et lui décernèrent la couronne de lierre depuis par Léon. protonotaire du sacré palais, lequel en lit la préface et petit-être aussi les trois chants. Le temps a considérablement réduit les œuvres son apothéose d’Auguste, un Barbare, se levant, s’é- d’Ovide, que les savants ont à l’euvi voulu grossir; il nous a ravi une traduction des Phénomènes d’A- consacrée aux poètes élégiaques. a Des décrets solen- nels, écrivaitsil à Rome, me comblent d’éloges; et desactes publics m’exemptent de tout impôt, privilége que m’ont accordé toutes les villes. n Un jour qu’il venait de lire, au milieu des applaudissements, cria: c Ce que tu as écrit de César aurait du te rétablir dans l’empire de César. n Et cependant Ovide, en rapportant cette anecdote, la dernière que l’on connaisse de sa vie , écrivait: «Voilà le sixième ratus , dont lactame a cité les trois derniers vers ; hiver qui me voit relégué au milieu des glaces du un assez grand uotubre d’épigrmnmes , et un livre pôle. n contre les mauvais poètes. mentionné par Quinti- L’air de ces climats, l’eau salée des marais, qui était son unique boisson, le chagrin , l’ennui, avaient détruit sa santé, et il était devenu d’une maigreur lien. Mais nous devons surtout regretter la perte d’un poème sur les triomphes de Tibère, dont Ovide SUR OVlDE.’ alfreuse. Il mourut enfin à Tomes. à l’âge d’environ KV soixante ans, vers l’an 7’71 de Rome, dans la hui- d’argent d’0vide, stylet trouvé dans les ruines de .Taurunum , aujourd’hui Belgrade, à l’embouchure tième année de son exil et la quatrième du règne de Tibère. Il avait, dans une lettre ’a sa femme, demandé que son corps fût transporté a Rome; ce der- de la Save, et que la reine de Hongrie, Isabelle, qui le conservait comme une chose sacrée . lit nier vœu ne fut pas exaucé, et il fut, selon toute vraisemblance, enseveli à Tomes. Un commentateur moignage d’llercule Ciofano. auteur d’une longue dit qu’à cause de ses talents. et bien qu’il fut étran- geret proscrit, on lui éleva, aux frais du public, un magnifique tombeau devant la porte de la ville.Le lieu ou fut ce tombeau, qui n’a peut-élre jamais existé, a été pour les érudits l’occasion de recherches et de conjectures aussi incertaines que les causes de son voir, en 1540, à Pierre-Ange Bargée, selon le té. description de Sulmone, patrie du poète. On ne pouvait en rester la dans la voie de ces inventions. De nos jours, en 1802, le Moniteur et d’autres journaux de Paris annoncèrent qu’en creusant les fondations d’une forteresse à l’embouchure du Da- nuhe, des paysans russes avaient découvert un exil et que la situation même de Tomes, ville tombeau qu’on croyait être celui d’Ovide, parce que c’était la qu’était la ville de Tomes, et que qu’on a voulu retrouver, soit dans celle de Tomi, ces lieux étaient depuis longtemps connus sous le Tomiswaria ou Tomiswar, dans la Bulgarie; soit dans celle de Kiew, sur le Borysthène; soit dans Sa. latrie ou Stainen, sur la Save en Autriche; soit enfin, une n’est pas l’opinion la moins étrange. sur le rivage de la mer Noire du côté de l’Europe, dans deux vieilles tours en ruine , appelées les tours de Léandre, et dont l’on fait même la prison d’0vide, qui n’eut pas de prison. Quant à son tombeau, on l’a re- trouvé partout. Bruschius écrivit, en 1508, qu’on l’avait, cette année-là, découvert à Sabarie, avec cette inscription gravée sur la partie extérieure de la voûte: nom de Laculi Ovidolt’. ou lacs d’Ovide. On ajoutait qu’il avait été trouvé dans ce tombeau un buste parfaitementressemblant à ceux que nous avons de Julie, fille d’Augnste, et que les Russes, pour consacrer la mémoire de cette découverte, avaient donné à cette forteresse le nom d’Om’dnpol. Mais, malheureusement pour le. succès de ce petit roman, un Allemand , ancien colonel au service de Russie, fit insérer dans la Décade, en 1803, une réfutation complète de cet article, où il comptait autant d’er- reurs ou d’impostures que de lignes. Les Russes n’avaient jamais élevé de forteresse à l’embouchure Un?" RIME"! Lu. me me: au Mm qui. dini (curie fra Auguste pali-in codera jouit hune. Sapa amer caleil pali-ü: oecumbers terri: ,- Sed frustra: banc fui [au datera loeum. Un commentateur, qui ne confond pas Tomes du Danube.De plus le lieu que les Moldaves nomment Lagoul Ovidolouni, et non Laculi Ovidoli, est a plus de quarante lieues de la bouche méridionale de ce fleuve, non loin de laquelle était Tomes; et, pour dernier démenti, le nom que donnent les Mol- avec Saharic, s’est chargé d’expliquer comment daves a cc lac, situé sur la rive du Dniester. vis-a-vii Ovide. exilé dans la première de ces villes , fut enseveli dans la seconde. Le poète, si on l’en croit, qui y ressemble peu, le lac du brebis. était allé dans les Pannonies, où était située Sabarie, pour se distraire des ennuis de l’exil par le commerce des savants qui y venaient de l’ltalie en grand nombre, et la monte surprit la. Un autre a imaginé qu’Ovide, ayant obtenu sa grâce, revenait du Pont, lorsqu’il mourut a Sabarie; et il lui fut raconté parue vieillard digne de foi que. du temps de d’Akirman, ne signifie pas le lac d’Ovide, mais, ce Le défaut le plus saillant d’Ovide est de trop aimer son tour d’esprit, ct c’est ce que lui reproche Quintilien. Notre poète en fait l’aveu quand il dit qu’un signe sur un joli visage le fait paraître encore plus joli; et Sénèque le rhéteur nous a transmis une anecdote qui montre qu’Ovide connaissait mais aimait ses défauts. Quelques-uns de ses amis lui l’empereur Frédéric lll, on y déterra les ossements conseillèrent un jour de retrancher d’un de ses ou- et le tombeau de l’exilé; mais, par malheur, le vieillard. qui sans doute n’avait pas lu Bruschius, vrages trois vers qui le défiguraient; Ovide y consentit, mais a la condition qu’il aurait, de son côté, citait une autre épitaphe que lui : P. Ovidit’Natom’a. le choix de trois vers qu’il y faudrait laisser. La Voilà donc deux tombeaux d’Ovide découverts à Saharie. La même année , l508, qu’on y retrouvait condition acceptée, ses amis et lui écrivirent sépa- celui dont parle Bruschius, on en découvrait un "in ’a Samar, ville de la Basse-llangrie , sur le Rial). et, ce qui est plus merveilleux encore, sur que celui-la voulait conserver. Ovide commence rément les vers que ceux-ci désiraient supprimer, par lire ceux qu’il a écrits : Semiboncmqua cirant, "affinant boum. Egelt’dum Bonnet, cyclidumque Notant. le tombeau de Sarwar on lisait l’épitaphe du tombeau de Sabarie. Ce n’est pas tout: Boxhom , qui la rapporte aussi , la place sur un tombeau qui n’est n; On ne connaît pas le troisième; or les trois vers choisis par Ovide et soustraits par lui a la critique de celui de Sabarie, ni celui de Sarwar. il en est de ses juges étaient précisément ceux qu’ils avaient œsépitaphea et de ces tombeaux comme du stylet n écrits de leur côté, pour en exiger la suppression. NOTICE 8L il OVlDl-l. h’v’l Malgré ses défauts, sur lesquels nousnous sommes interdit de nous étendre, pour rester fidèles au plan (le ces notices, qui est d’éviter les morceaux de critique, ct les Contestations qui en résultent, Ovide n’a pas été tnt’diocrement admiré, médio- crament loué. Un critique môme a dit delui a qu’il Renouard (nettfétlitinm l, par du liter (neuf), par l’abbé hunier t sept j, par (Ilctncnt Marot et par Thomas Corneille; celle des Amours, par l’abbé tarin. etc. Ovide a été,dans notre largue, traduit plus de fois en vers qu’en prose, et, ce qui pourrait étonner, si on n’était pas seulement ingénieux , mais le génie per- oubliait que le clergé fut longtemps en France le sonnifie; qu’il n’ctait pas seulement le ministre des Muses , mais qu’il en était la divinité; u et l’on rapporte d’un roi de Naples qu’étant avec son ar- seul corps savant, c’est que nous devons à l’église presque tous les traducteurs de ce poële érotique, un cardinal, plusieurs évêques , beaucoup (labbes. mée dans le voisinage de Sulmone , il salua solén- Dans la liste de ces traducteurs, on ne peut plus nellement cette ville, et dit, au front de la ba- désormais omettre, à cause du mérite de leurs ver- taille, ce qui était choisir étrangement son temps et son auditoire u qu’il renoncerait volontiers à une partie de ses états pour faire revivre ce poële , dont la mémoire lui était plus chère que la possession sions, les noms du P. Kervillurs, de Masson de Saint-Amand, de lloisgclin, de Saint- Ange, de "de VillL-navc, qui ont, en quelque sorte, attaché leur modeste renommée à la grande renommée (l’Ovide. de l’Abruzze. n Pendant longtemps, en effet , les traductions de ce Ovide, et presque tous les critiques l’ont remarqué, est surtout, parmi les anciens, le poële de la France. Son esprit enjoué , sa riante imagination, son bon sens ingénieux , son scepticisme railleur , poète ne furent remarquables que par la singularité lire a: le grand Olympe (les histoires poétiques du le tour lin et ingénieux qu’il sait. donner à ses pen- prince dt la poésie Ovide M150, en sa Métamorphose. sées, ont avec le génie français de merveilleuses œuvre authentique et de haut artifice. pleine d’hon- du titre ou des ornements dont on les chargeait, et la France a commencé, pour connaître Ovide , par ressemblances ç on le dirait ne au milieu de nous, nete recréation n ; ou bien a (cslirrcs de la Méta- et il a été appelé le l’affaire du, siècle (I’Auguste. morphose (l’Oridc , mythologisés par allégories na- Le nombre des éditions d’Ovide est immense , et tureilcs et morales: illustres de figures et images le détail qu’on en donnerait exigerait seul l’étendue convenablrs.» Frédéric il , roi de Prusse, fit tirent d’un volume. Ce nombre, dans lequel il faut, il est vrai, comprendre les réimpressions et les commentaires, s’élève à sept cent soixante-dix-lutit jusqu’en 4820. Le commencement du dix-neuvième douze exemplaires seulement une traduction d’0vide dont il était l’auteur ; ouvrage a orné de siècle n’a ajouté que vingt-quatre éditions à celles des quatre siècles antérieurs. Ovide a aussi trouvé de nombreux traducteurs ; mais il en est peu qui aient osé aborder toutes ses uvres ; on ne peut citer qu’Algay de Martignac et l’abbé de Marolles, le traducteur infatigable de presque toute la latinité. Un connaît des traductions d’Ovitlc en douze langues , et le nmnbre en peut figurer dignement à coté de celui des éditions du poète, puisqu’il est, jusqu’en 4820, de six cent soixante-quatre , si l’on fait entrer dans ce total énorme celui des réimpres- sions , lesquelles skièrent, en français, à quatre- vingt-lrois , en italien à soixante-onze, en anglais a trente-trois, etc. les traductions qu’on a figures assorties au.r (lifterions sujets n et précédé d’un médaillon du poële latin soutenu par trois Amours et (Inn colombes. lînlin nos poëles burlesques se sont disputé la petite gloire de l’approprier à leur genre d’esprit , et l’on vit se succéder l’Oride bouffon. l’tlridc amoureux , l’Oridc en belle humeur de d’Assouci , El thSqn’àd’Assunci tout trouva des lecteurs. f’cut-élre aussi faut-il ranger parmi les traductions burlesques les .llétaittorfltosrs mises en rendront par Renserade, et longtemps cclèbrcs par les tailles(llHICCS auxquelles furent collsncrcs les mille louis qu’il reçut un jour de S. 3l. Louis 31V pour avoir, pendant quelque temps , écrit les lettres (le M lt’ de la l’allicrea son royal amant. Quanta Introduction le plus souvent réimprimées sont particulièrement, elle. est t’estécjugée par le rondeau attribué à Cita en anglais, celle dcl’rlrt (Pointer. par Dritlcn et pelle , et qui finit par ces vers: Congreve; des .llr’tumorpltoscs, par Dur-don , Ad(lison, Gay , etc. ç en français , celle des "croûtes, par Mélin de Sainthlais, appelé dans son temps l’Oritlcde la France, lesquelles eurent jusqu’adonze éditions ; celle des Nt’itlllltn’pliOtf’S, par Nicolas "xis qmnl à moi . j’cn (nunc tout full beau , P qui: r dm ure . itn tgl’â . canotera . Hormis les vers, qu’tl tillait l tisser faire A La l’Ültt-liuc- Notes du mont Royal www.notesdumontroyal.com 쐰 Une ou plusieurs pages sont omises ici volontairement. c .s.s-.-eoeoe-eososoepo ofiuoooogoloooo-xovçmt- o censée. LES PONTIQUES. LIVRE PREMIER. lieu où était l’Art d’ aimer, et qui est libre aujourd’hui. Surpris de l’arrivée de ces nou- LETTRE PREMIÈRE. veaux hôtes, peut-être voudras-tu en savoir la A BBUTU& cause. Reçois-les tels qu’ils sont , pourvu qu’ils Ovide, déjà vieil habitant de Tomes (t), t’en- ne soientpas l’Amour. Si leur titre éveille moins voie cet ouvrage des bords gétiques (2).Accorde, de souvenirs lugubres, ils ne sont pas moins tristes, tu le verras, que leurs devanciers. Le fond en est le même, le titre seul diffère, et ô Brutus(5), si tu en asle temps,l’hospitalité à ces p livres étrangers; ouvre-leur un asile, n’importe t lequel , pourvu qu’ils en aientun. Ils n’osent se r présenter à la porte des monuments publics (4), chaque lettre indique, sans nul déguisement, le ’ mOn de celui à qui elle s’adresse. Le procédé de crainte que le nom de leur auteur ne leur en vous déplait, à vous, sans doute;mais vous n’y ferme l’entrée. Ah l combien de fois , pourtant, me suis-je écrié: s Non, assurément. vous n’en- pouvez que faire, et, maigre vous, ma muse courtoise veut vous visiter. Quels que soient seignez rien de honteux; allez, les chastes vers ces vers, joinsles à mes œuvres; fils d’un ont accès en ces lieux. D Cependant ils n’osent exilé . rien ne les empêche, s’ils ne blessent en approcher; et comme tu le vois toi-même, t pas les lois, de jouir du droit de cité. Tu n’as rien àcraindre: on Iitles écrits d’Antoine (à), et toutes ils croient leur retraite plus sûre sous quelque toit domestique. Mais où les placer , me diras- les bibliothèques renferment ceux du savant (6) tu , sans que leur vue u’offusque personne? Au . BrutusJe ne suis pas assez leu pour me coui- EPlSTOLA PRIMA. BRUTO. Nana , Tomitsnæ jam non novus ineols terre , floc tibi de Getico litore mitlit opus: Si vues! , bospitio peregrinos, Brute, libellas Excipe, dumque cliqua, quolibet sbde loco. ’ublica non sudeut inter monuments venin, Ne sans hoc illis rieuses-il euctnr iter. ,1. 1 quoties dixi : Cette nil turpe doeetisl ne 5 peut cutis versibus ille locus. [on tunes! eccednut: sed, ut sdspicis ipse, latere 3.1. La" [rivale tutius esse putsnt. «’ Que-rie , tibi bos possis nullo componere leur? l Que stetersnt srtrs , purs sont illa tibi. Q veninnt , novitste roges fartasse sub ipse : lt nid 1 Aeripe, quodcumqne est, dummodo non sil un". , lnvenies , quumvis non est miser-bills indes , Non minus hoc ille triste, quod ante dedi: Reims idem , titnlo diffrrt ; et epistole oui sil Non oceultsto nomine misse, ducat. Net: vos hoc vultis, sed nec prohibere potestis; Manque cd invilos officines venit. Quicqnid id est, sdjunge meis: nihil impedit orles Essuie, servatis legibus, urbe inti. Quod melons non est: Anton! scripts lequutor; Doetns et in premtu serinis Brutus babel. 24 755 ONDE. parer à de si grands noms; et pourtant je n’ai trop ressenti sa colère, ne croyez pas qu’il point porté les armes contre les dieux. il refuse aujourd’hui mes hommages. Aprèsavoir n’est pas un de mes livres dans lequel j’aie outragé la déesse lsis, j’ai vu plus d’un sacri- manqué d’honorer César , bien que César ne le lège repentant s’asseoir au pied de suantes, demande pas. Si l’auteur te semble suspect, recoisau moins les louanges des dieux: efface et un autre, privé de la vue (8) pour la tous faute, parcourir les rues et crier que conclu- mon nom, et ne prends que mes vers. Une liment était mérité. Les dieux entendeutavec branche d’olivier, symbole de la paix, suffit pour nous protéger au milieu du combat; ne serait-ce donc rien pour mes livres d’invoquer joie de pareils aveux; ils les regardent comme des preuves manifestes de la puissancediviue. Souvent ils adoucissent les peines, souvent il: le nom de l’auteur même de la paix? Énée, rendent la lumière aux aveugles, lorsqu’ils ont témoigné un sincère repentir. Hélasl moi portant son vieux père, vit, dit-ou, s’ouvrir les flammes devant lui ; mon livre porte le nom aussi , je me repens; si l’ondoit ajouter toisas du petit-lib d’Énée, et tous les chemins ne lui paroles d’un malheureux, je me repais, et seraient pas ouverts? Auguste est le père de la patrie, Anchise n’était que le père d’ née. Qui mon cœur se déchire au souvenir de ma faute. J’en suis puni par l’exil, mais je souffre plus oserait chasser du seuil de sa maison l’Égyp- de cette faute que de mou exil. Il estmoint tien armé du sistre bruyant? Qui pourrait refuser quelques deniers à celui qui joue du pénible de subir sa peine que de l’avoir fifre ou du clairon devant la mère des dieux? qui est visible aux yeux des morteB, vos- Nous savons que Diane n’exige pas de pareils égards pourses prêtres (7); cependant le devin draient-ils m’absoudre, ils peuvent abréger a toujours de quoi vivre. Ce sontles dieux eux- méritée. En vain les dieux , et, parmi eux, celui mon supplice , mais le souvenir de menuisa sera éternel. Oui, la mort, en me frappant. mémes qui touchent nos cœurs ; et il n’y a pas de honte à céder à cette pieuse crédulité. Pour mettra un terme à mon exil , mais la mort elle- moi, au lieu du fifre et de la flûte de Phrygie, je porte le grand nom du descendantd’lule. pable. Il n’est donc pas étonnant que mon tue. pareille à l’eau produite par lafontedes migra. même ne pourra faire que je n’aie paséte’eol. Je prédis l’avenir et j’instruis les mortels; s’amollisse et se fonde elle-même de dorien. place donc à celui qui porte les choses saintes l Comme les flancs d’un vieux navire sont misé! Je le demande, non pour moi, mais pour un sourdement par les vers, comme lamellation! dieu puissant; et parce que j’ai mérité ou creusés par l’eau salée de l’Océan, commets Nos me nominilrus furiosos conforta tantis: Non mihi, sed magne post-Star ille Deo. Nec , quia vel merui, vel sensl principis tram, A uobis ipsum nulle putate coli. Vidi ego linigern numcu violasse latents]! lsidis , lsiscos ante sedere focus : Alter, oh hulc eimileln privatus lumine mlpsl, Clamabat media, se meruisse, via. Talia embates fieri præconis gaudent, Ut, sus quid valsant numina , teste probant. Sæpe levant panas, ereptaque lamina «un, Quum bene peccali pœnituisse vident. Pianilet, o l si quid miserorurn creditur ulli, Sun Deos contra non tamen arma tuli. Denique Genres), quod non desiderat ipse , Non caret e nostris ullus honore liber. St dubitas de me , laudes edmitte Deorum; Et carmeu demto nomine aume meum. Adjuvet in hello pante ramas olive : Proderit auctorern peeis habere nihil? Quum foret Æneœ eervix subjecta parenti , Dieitur ipsa vire flamme dedisse viam. Fert liber Æneaden t et non iter omne "au? At patriu pater bic; ipsius ille fuit. Eequis il: est sudax, ut limine cogat sbire Isolement Pharia linnula sislra manu? Ante Detlrn lustrera cornu tibiren aduneo Quum sanit , exigus quis stipis sera negct? Scimus ab imperio lleri nil tale Dianm; [Inde lamera vivat vaticinator habet. lpsa movent animes Superorum numina nostros; Turpe nec est tali tredulitate api. En ego , pro sistre, Phrygiique fontaine huai, Gentis lulem nomina ranch faro: fluor moneoque; locnm date sacra krenti: l’œnitet,et facto torqueor ipse meol Quumque sit milium , mugis est mihi eulps dolai: Estque poli punas , quam meruisse, minus. Uttmhi Dt faveant , quibus est mauifestioripst, Pœna potest demi, culpa pereunis erit. Mors faciet cette , ne sim , qunm venerit , essai; Ne non peccsrirn , mon quoque non facirt. Nil igitur mirum , si mens mihi tabida fada De nive manantis more liquescit aqu. Estur ut occulta vitiata tendine nuis; Æquorei scopulos ut cavet unda salis; LES PONTlQUES. rouille mordante ronge le fer abandonné, 7:15 je t’ai écrit, et que j’ai versé bien des larmæ i sur mon infortune? Qu’on les voie donc! Oui. mame un livre renfermé est mangé par la ije l’oserai, j’avouerai que je t’ai écrit, pour dans; ainsi, moncœur est dévoré par des chagrins inflexibles et dont il ne verra jamais la Ët’apprendre de quelle manière j’expie mat lin. Oui, je mourrai avant mes remords, et faute. Je méritais, sans doute , un grand chames maux ne cessant qu’après celui qui les timent; je ne pouvais, toutefois, en souffrir un plus rigoureux. dure. Si les divinités, arbitres de mon sort,daipeut croire a mes paroles, peut-être ne seraijepssjugé indigne de quelque soulagement , airai-je en d’autres lieux subir mon exil à l’abri de l’arc des Scythes. Il y aurait de l’im- patience son danauder davantage. Je vis entouré d’ennemis et au sein des dan- gers, commesi , en perdant ma patrie. j’avais aussi perdu la tranquillité. Les peuples chez lesquels j’habite, pour rendre leurs blessures doublement mortelles, trempent leurs flèches dans du fiel de vipère. Ainsi armés, les cavaliers rôdent autour des remparts épouvantés, com- me les loups autour des bergeries. Une fois LETTRE Il. a sans. qu’ils ont bandé leurs arcs, dont les cordes sont faites avec les nerfs du cheval , ces arcs demeu- rent ainsi tendusssns sereiâcher jamais. Les maisons sont hérisséescomme d’une palissadede laitue (l), 6 toi qui es digne d’un si grand son, et dont la grandeur d’âme ajoute encore a l’illustration de ta naissance; toi pour flèches; les portes solidement verrouillées peu- qui le sort voulut que, le jour ou tombèrent ni verdure, où l’hiver succède a l’hiver sans interruption. Voilà le quatrième que j’y passe. troisœnts Fabius, un seul leur survécût et de- vent a peine résister aux assauts. Ajoute à cela le sombre aspect d’un pays sans arbres vlnt la souche de la famille dont tu devais être plustard un rejeton ; Maxime, peut-être demanderas-tu d’où vient cette lettre; tu voudras luttant contre le froid, contre les flèches. et lavoir qui s’adresse à toi. Que ferai-je , hélas! pendre le cours, et que mon cœur est plongé lecraius qu’ala vue de mon nom , tu uefronces dans un état léthargique, semblable à la mort. Heureuse N iobé , qui , témoin de tant de morts. le lourd! et ne lises le reste avec répugnance; et si l’on voyait ces vers, oserai-je avouer que laditur utseabra positum rubigine lorrain, Min ut tine- carpitur orsJiber; BitIl!" papettsoseurarum pestera morses, "ne quibus nulle eonleisntur, habent. N08 Plus hi mentem stimuli, quam vita, ralinguent; Quinte dolet , citius , quam dolor, ipse cadet. "ce mihi si Super-i, quorum sumns omuia , «adent, Forum: exigus disons babebor ope; in" [ouin Scythes vacuum mutabor ab aren z Plus isto, duri, si putter, oris en. unissons Il. IÀXIIO. "filme, qui tanti mensurera nominls impies , El gaminas animi nobilitate gens; qui Nid ut pusses, quamvis acides! m6, "on omn- l’abios sbstulit uns dies; Forum lice a que mittatur epistola quaraa, *Qlllqtle loqusr tscum , esrtior esse relis. "si mibil quid faciam î verser, ne nomine leclo "un, et avens cetera mente legas. Nuit bec si quia; au me seripsisse (steri Î. W. contre ma destinée. Meslarmes ne tarissentqus lorsqu’une sorte d’insensibilité vient en sus. perdit le sentiment de sa douleur, et fut char Audebo, et propriis ingemnisas malin. Yidsrit; audebo tibi me seripaisas fates-i , Atqus modum eupo notifies» men. Qui , qunm me pana dignum graviers fuisse Confits", possum vix graviora pati. Hostibus in mediis, intrique perieula verser; Tannam cum patria pu ait ademta mihi: Qui, mortis se") gemiuent ut ralliera causas, Omnia vipereo spisula fallu linunt: Bis que! instruetus perterrita mania lustrst. More lupi clausus eireueuntis oves. At semai intentas nerve levis nous equino , Vineuls semper habens irrésoluta , manet. Testa rigent llxis valuti vallats agitas , Portaque vis ilrma submovet arma sera. Acide lori [adam , ses fronde, nec arbore IntiI Et quad incas byemi continuatur hyems. Bis mspugnantem sont (ligots , manque sagittis, Cumquc mec isto, quarta latigat layeras. Fine tarent laqua, nisi qunm stupor obstitit allia, Et similis marli pecten lorpor babet. Felicem Nioben, quamvis lot luttera vidit, Que posttit scutum, saxes l’acte, mali! 48 ONDE. 754 couvons de frimas, mon âme, soumise à l’ingéeen rocher! Heureuses aussi , vous dont la voix plaintive redemandait un frère, et qui fluence délétère d’un chagrin incessant, se fond fûtes métamorphosées en peupliers. Et moi .je comme la cire nouvelle au contact du fea.Sou- ne puis ainsi revêtir la forme d’un arbre; je vent j’appelle la mort; puis, au même instant, je la supplie de m’épargner, afin que le sol voudrais en vain devenir un bloc de pierre; Méduse viendrait s’offrir à mes regards, bien duse elleméme serait sans pouvoir. des Sarmates ne soit pas le dépositaiiedauu es. Quand je songe a la clémence infinie du Je ne vis que pour alimenter une douleur guste, je pense obtenir un jour, après mon éternelle, etje sens qu’à la longue elle devient naufrage, un port plus tranquille; mais quand plus pénétrante : ainsi le foie vivace et toujours renaissant de Tityus ne périt jamais, afin je considère l’acharnement de la fortune qui qu’il puisse être toujours dévoré. timides espérances , vaincues par une. forcen- Mais lorsque l’heure du reposa senné, lorsqu’arrive le sommeil, ce remède ordinaire de pe’rieure, s’évanouissatt. Cependant je n’espère nes inquiétudes, la nuit, je pense, donnera changer d’exil, quelque rigoureux qu’il dût quelque relâche à mes maux habituels; vain espoir! des songes épouvantables m’offrent l’i- mage de mes infortunes réelles, et mes sens Veillent pour me tourmenter. Tantôt je rêve me persécute, tout mon être se brise,etmu et je ne sollicite rien de plus que de pouvoir être encore. Telle est la faveur, ou bien il n’en est plus pour moi, que j’attends de ton crédit, etque tu peux essayer de m’obtenir sans compromettre ta discrétion: toi, la gloire de l’élu que j’esquive les flèches des Sarmates, ou que j’abandonne à leurs chaînes mes mains capti- queues romaine (2), ô Maxime, prêtai me ves; tantôt, lorsqu’un songe plus heureux vient m’abuser,jecrois voir à Rome mes foyers cause difficile tan bienveillant patronage. Oui. je l’avoue, ma muse est mauvaise; mais, si w solitaires! Je m’entretiens tantôt avec vous, t’en fais l’avocat, elle deviendra bonne; dis teu- mes amis, que j’ai tant aimés, tantôt avec mon épouse adorée; ainsi, après avoir passé quel- lemeut quelques paroles de pitié en faveur du ques courts instants d’un bonheur imaginaire, sache tout) quelle existence ou mène dans ce pauvreexilé. Césarne sait pas (bien qu’un dieu le souvenir de cette jouissance fugitive ag- coin reculé du monde; de plus graves tous: préoccupent ses hautes pensées, et l’imam! grave encore la vivacité de mes maux, et. soit que je voudrais lui inspirer est au-dessousdr quele jour se lève sur cette terre malheureuse, sait que la nuit pousse devant elle ses chevaux l son âme céleste. ll n’a pas le loisirdes’infur- Vas quoque feliaes,"quarum clamantis intrant Curtiae velavit papotas ors nova. me ego sans, liguum qui non sdmittar in allant: llla ego sum frustra qui lapis esse veliiu. lpsa Modus sentis veniat licet obvia nostris , Amittst viras ipsa Medusa suas. Vivimns, ut sensu nunquam csreamus aman; Et gravier longs lit mes pians mon. Sic incensumtum Tityi , semperque rousseau , Non perit, ut posait sape perire, jecur. At, pute , qunm requise , medirinaque publics sur. Somnus adest, solitis nox venit orba malis z Somnis me terrent veros imitantia mais; Et vigila tseusus in mes damna mei. Aut age Sarmaticas videor vitare sagittas, Aut dara captivas ad fera vinda unanus: l Aut , tibi decipior melieris imagine semai, . Adspicio patrie tacts reliets me! : r Et mode vebiscum , quos sum venet-ales , amici , Et mode cum cars renjuge, Inulta loquer. Un, tibi percepts est brens et non vau voluptas, r 4 Pejar ab admonitu lit status iste boni. a v L v Sive diesigitur caputboc misenbile ocrait , Sive pruinosi uectis agneler equi; Sic mes perpetuis liquefiunt pecten-a euri, lgnibus admalis ut nova ocra liquet. Sapa precar moflent; merlans quoque depmarilslt, Ne Inca Barmaticum cantegst assa saluts. Quum subit Augusti qua ait alementia , credo Mollia naufrsgiis litera pesse dari. Quum video quam sint mes fats tenacia , franger; Spesque levis, magne victa limera, cadit. Nec tsmen ulterius quidquam sperme, prenons, Quam male mutato pesse carere loco. Aut hoc, sut nihil est, pro. me tenure modeste Gratia quad salve vestra putiers quant. Suscipe , Romane facundis , Maxime , lingtII, Difficilis causa mite patmrinium. Est mais , confiteor; sed te houa lietagente: Lenis pro misera fac mode verba legs. Nescit enim Cœur, quamvis Dent omnia cotit, Ultimus hic qua sil conditions locus : Magna lattent illud rerum malimina nomes; lice est cœlesti pecten un miner. il LES PONTlQUES. mer dans quelle région se trouve Tomes; a peine ce lieu est-il connu des Gètes, ses voisins. Il ne s’inquiète pasde ce que font les Sar- 755 point mon offense. Passent doucles dieux. dont il est le plus clément, que la terre bienfaisante ne produise rien de plus grand que César. que mates et les belliqueux James, et les habitants de cette Chersonese-Taurique, si chére a la les destinées de l’empire reposent encore long- déesse enlevée parOreste (3). et ces autres nations qui. tandis que l’lster est embatue par les froidsde l’hiver. lancent leurs coursiers rapides dans celles de sa postérité l Quant ’a toi, Maxi- sur le dosghcé des fleuves. La plupart de ces douceur; ne demande pas que je sois bien. peuples,6 Rome, ô ma belle patrie, ne s’occu- mais mal et plus en sûreté; que mon exil soit pot pas davantage de toi; ils ne redoutent temps sur lui. et qu’elles passent de ses mains me, implore, en faveur de tues larmes, la pitié d’un juge dont j’ai connu moi-méme toute la. éloigné d’un ennemi cruel, et que l’épée du Géte sauvage ne m’arrache pas une vie que m’a pas les armes des fils de l’Ansonie; ils sont pleins de confiance dans leurs arcs, dans leurs laissée la clémence des dieux; qu’enfin. si je arquois bien fournis, dans leurs chevaux sep meurs. mes restes soient confies à une terre coutumes aux courses les plus longues; ils ont plus paisible, et ne soient pas presses par la appris a supporter longtemps la soif et la faim; terre de Scythie; que ma cendre, mal inhuils savent que l’eau manquerait, pour se désal- mée (comme est digne de l’être celle d’un pro. téra, a l’ennemi qui les poursuivrait. Non, surit), ne soit pas foulée aux pieds des chevaux César. ce dieu dément. ne n’eût jamais, dans de Thrace; et si. après la mon. il reste quel- sa colère. relégué au fond de cette terremau- que sentiment, que l’ombre d’un Sarmate ne vienne pas épouvanter mes mânes. Ces raisons, dite s’il l’eût bimvconnue; il ne peut se réjouir qu’un Romain. que moi surtout, a qui il a fait. groin de la vie, soit opprimé par l’ennemi; ô Maxime. pourraient. en passant par ta bou- d’un signe il pouvait me perdre, il ne l’a pas che, attendrir le cœur de César. si d’abord tu en étais touché toi-même. Que ta voix donc. je voulu; est-il besoin qu’un ou. soit plus impi- t’en supplie, que cette voix toujours consa- wyable? crée à la défense des accusés tremblants, calme Dl reste. je n’avais rien fait pour mériter la mon, et Auguste peut être maintenant moins coutre moi qu’il ne le fut d’abord; alors [inflexibilité d’Auguste; que ta parole. ordinairement si douce et si éloquente. fléchisse le même, ce qu’il a fait, je l’ai contraint de le cœur d’un prince égal aux dieux. Ce n’est pas Thémmédon, ce n’est pas le sanglant Atrée. faire. elle résultat de sa colère ne surpassa ni ce roi qui nourrit ses chevaux de chair hu- louvant, tuque suit positi refilons Tomitu, Quatre, fluitimo vix lues nota Gala; Aut quid Salami. fadant , quid lssyges acres, Alun nihil major Genre terra tent. thue dia subeo sil publics sereins rerum , Perque maous bujus tradita gentil est. At tu tain placide, quam nos quoque «usinant iul- Cullaqua Orale. Taurin terra Da; Quumque alin gentes , obi frisure roustitit later, Durs rusant oeleri targe par amnis equo. Intime pars hominum nec le , puleherrima ,xzurant , nous , nes Antonii militis arma liment. Dent animes areua illis plenaque phantrn, Quumque libet cursihus spins equus -. Quodqua sitiru didieero diu tolerare famemque, Quodque seqneua nullas hostie bahehit aquu. Ira Deimitis nonmenisisset’inistam, Si satis Inc illi nota lutant , humant. flocule, me quemquam Romano!!! putiet ab hasts, laque minus , vitam oui (ledit ipso , premi. Noluit, ut potes-st , minime ms perdere nuls. Nil opusestullia inules fats Salis. 8d poque, sur W, quidquaru mihi comperitactuul; lice minus infestas, quam fuit, eue peut. Tutu quoque nil fait, niai quod lacera ipss w, Plus etiam merite pareior in mon. Dl fadant igitur, quorum lithiums ipse est, Judice, pro lacrymis ora moire mais. . Non petite, ut bene ait, sed uti male tutus; nahua. Enilium suvo (listel ab buste meum: Quamque dedere mihi pmentia numina vilain, Non adimat stricto squallidus euse Getes. Baltique, si moriar, subeant pantins anum Ossa, nos a Sqtbica nostra pnmantur hume: Nee mais composites, ut scilicet mule dignum , Biaionii cineres ungula pulset qui r Et ne, si superest aliquid post fanera unaus, Terreat hie manas Sarmatia ombra mecs. Curie bue animum potamot audits mon," , Maxime , movisseut si taman ante tuum. vox , pneu, Augusta pro me tua mollis! sures , Auxilio tupidis qu. solet me nia: Adsoetaque tibi doct- dulcedius lingue Æquaudi Superis pecten lesta viri. Non tibi Theromedon, erudusve rogabilur Amos, Quique suis boulina palais l’ecilequia: 48. 48 756 ONDE. mains que tu vas implorer, mais un prince lent Et moi aussi j’avais passé dans l’innocence à punir, prompt à récompenser, qui gémit mes premières années; les dernières seuchaque fois qu’il est obligé d’user de rigueur, qui ne vainquit jamais qu’afiu de pou- les demandent qu’on les oublie. Mais aspar- lons pasde moi : ma femme doit faire toute la voir pardonner aux vaincus, qui ferma pour sollicitude. et tu ne peux, sans manquai toujours les portes de la guerre civile , qui l’honneur. la lui refuser; elle a recours à toi; réprima les fautes plutôt par la crainte du châliment que par le châtiment lui-même, et. dont elle embrasse tu auteLs, car il est bien juste de se recommander aux dieux qu’on a toujours la main, peu prodiguede vengeances, ne lance honorés; elle te conjure, en pleurant. d’inter- qu’à regret la foudre. Toi donc, que je charge de plaider ma cause devant un juge si clément, céder pour son époux. de fléchir César. etd’ob- demande lui qu’il rapproche de ma patrie le lieu de mon exil. Je suis cet ami fidèle qui ve- d’elle. naît, aux jours de’féte, s’asseoir à ta table. parmi tes convives; qui chanta ton hymenodevant les torches nuptiales. et le célébra par des vers dignes de ta couche fortunée; dont tu avais. il m’en souvient, l’habitude de louer les tenir de lui que mes cendres reposerai près LETTRE lll. A noms. Enfin. Ovide ton ami, si toutefoisn na!- écrits. excepté, toutefois . ceux qui furent si heureux peut être l’ami de quelqu’un . 0nd: funestes à leur auteur; que tu prenais quelque te salue. Les consolations que j’ai reçues de fois pour juge des tiens. et qui les admirait; toi dernièrement. au milieu de mes chagrins. je suis. enfin, celuiqui épousa une femme de la famille. Cette femme. Marcia (4) en fait l’é- ont ranimé mon courageet mon espérance. De même que le héros fils de Péan sentit, après que Machaon l’eut guéri de sa blessure. la loge; elle l’a aimée des sa plus tendre enfance. et l’a toujours comptée au nombre de ses com- puissance de la médecine : ainsi moi dont l’âne pagnes. Auparavant. elle avait joui du même pri- était abattue, qui souffrais d’une blessure mon vilége près d’une tante maternelle de César (5); telle, j’ai recouvré quelques forces en lisant la femme , ainsi j ugée par de pareilles femmes. les conseils. J’allais mourir , et tes paroles m’est est vraiment vertueuse; Claudia elle-même. rendu à la vie, comme le vin rend au pouls le qui valait mieux que sa réputation. louée par mouvement. Toutefois. malgré ton éloquence. elles, n’eût pas en besoin du secours des dieux. je ne me sens pointassez compléteumnt reliai Sed piger ad pœnas princeps, ad præmia velot , Quiqrte dolet , quoties cogitur esse ferox : Sed de me ut aliam , conjux mes ssreina m d: Qui viril sernper, viclis ut parure panet, (limait et clams civics belle sera; Ilth metu pou: , prune qui pausa correct; Et jsdt invita fulmina rare manu. [me , tsrn plaidas orator minus ad sures , Ut prOpior palriæ sil fugn nostra , page. "le ego surit , qui le celui; quem lesta solebat Inter convives mensa videre tune : ille ego, qui dusi vestros llymruœon ad ignss , Et ceciui fausto carmina digne (ON) : Cujus le solilum nrernini laudsre lionnes, Exceptis domino qui nouure un). Cui tua noununqusm rniranli scripta Iegchas , ille ego . de veslra cui data nuptn douro. llano probst, et primo dileclam sempcr ab en) Est inter comites Marcia œnsn suas; lnque suis balzllil mufliers Cæssris ante , Qusrum judicio si qua probata , prulm est. lpsa sua rnelior lama , lsudaulilnus intis, Claudie divins non i-guissrl ope. Nos quoque pra-leritos une labo: parcgimus annos: Proxima pars vitre lransilienda mec. Non potes liane salve dissimulera fide. Confugit [me ad vos ç veatras amplretilur au : Jure venil cultes ad sibi quisque Becs. Flensque regel, preuibus lerrito Carton vatrù, Buats sui fiant ut propiora viri. EPlSTOLA III. nvrrso. flanc tibi N350 luus mittit. Rufine, saluera . Qui miser est, ulli si sans esse potesl. Reddila mnfusœ nuper sulatia menti Auxilium nostria apemque tulerv malts Ulqur Machnoniis I’reaulius artibus berna erlo llletilcalll vulnere. sensit «peut : Sic ego meutejacrns , et &er saucins rem Adincnilu cmpi fortinr esse tue; Et jam deliriens, sic ad tua verbe nriri, [Ïl saisi infuse venu redire rnero. Non lamr-u exhibuil tanisa fat-surfis rires, LES pommons. pour queje mecroie guéri. Quelque chose que môles de cet abîme de chagrins dans lequel je suis plongé , tu n’en diminueras pas le nom. lire. Peut-être qu’a la longue le temps cicatri- 7H i meilleur que Rome 2 quoi de pire que les rivages de Scythie? et cependant le barbare quitta Rome en toute hâte, pour revenir ici. Si bien qu’elle soit dans une cage , la fille de Pan- sera ma blessure; mais la plaie qui saigne dion , aspire toujours à revoir ses forets. encore frémit sous la main qui la touche. il n’est pas toujours au pouvoir du médecin de Malgré leur instinct sauvage, le taureau cheri che les vallons boisés ou il a coutume de paltre. et le lion , l’antre qui lui sert de retraite. fort que la science. Tu sais que le sang que Et tu espères que les muois qui me rongent guéir son malade; le mal est quelquefois plus rejette un poumon délicat est l’avantocoureur de la mort. Le dieu d’Èpidanre lui-mémo apporteraitses végétaux sacrés, que leurssucs ne le cœur dans l’exil seront dissipés par tes guériraient pas les blessures du cœur. La peut-être moins affligé de vous avoir perdus. Sans doute que, banni de la terre qui m’a vu médecine est impuissante contre les maux de consolations! 0 vous, mes amis. soyez donc moins dignes de ma tendresse, et je serai la goutte. impuissante contre l’horreur qu’é- naître, j’ai trouvé une retraite dans quelque prouvent certains malades à la vue de l’eau. pays habité par des hommes. Mais non : ro- Quelquefois aussi le chagrin est incurable, si- légué aux extremités du monde, je languis sur non, il ne perd de son intensité qu’avec le temps. Quand tes avis eurent fortifie mon courage , et communiqué à mon âme toute l’éner- gie de la tienne, l’amour de la patrie , plus fort que toutes les raisons. détruisit l’œuvre de tes comeils. Quece soit piété. que ce soit faiblesse, j’avoue que le malheur éveille en moi une seu- une plage abandonnée, dans une contrée ense- velie sous des neiges éternelles. ici, dans les campagnes, ne croissent ni la vigne ni aucun arbre fruitier; le saule n’y verdit point sur le bord des fleuves, ni le chêne sur les montagnes. La mer ne mérite pas plus d’éloges que la ter- re : toujours privés du soleil ettoujours irrités. désir du roi d’lthaque était d’apercevoir la les flots y sont le jouet de tempêtes furieuses. De quelque coté que vous portiez les regards. vous ne voyez que des plaines sans culture, et fumée du foyer paternel. Je ne sais quels charmes possède le sol natal pour nous captiver, et de vastes terrains sans mitres. A droite et a gauche nous presse un ennemi redoutable, sibilité excessive. La froide raison d’Ulysse n’est pasdouteuse, et cependant le plus grand nous empocher de foublier jamais. Quoi de Mont le voisinage est une cause de terreurs conUt mes siut dietis peetors sans luis. Ut multum nostra damas de gurgite cura, Non minus exhauato , quod superahit, arit. Tempo" duœtur longo forban cicatrix : Entrent admoïas vulnsra cruda menus. Non est in medico semper, relevetur ut nager z Intordnm docte plus valet srle malum. Certain ut e molli unguis pulmoue remiasus Ml Stygiaa certo limite ducat tiquas. Aclferst ipse liret sacras Epidauriua herbas, Sanabit nulla vulners nordis ope. Tollerc nodosam neseit niedicina podagrsm , Net: formidatia auxilistur squis. Cals-a quoque inlardnm nulla medicshilia site; Attt , ut ait, longs est niennanda mon. Q usant bene lirmarttnt animum præcepta jasement , Sumlaqus sont nohis pectoris arma lui; [lorans amor patria , rations valentior omni , Quod tua tesueruut scripta , reluit opus. 851e pians vis hoc, live hoc muliebre vocari , Gonfleur misero molle cor esse mihi. Non duhiaest llhaci pmdeutia; sed tarsien optai tintin de pstriis pesse videra louis. Neseio qua natale salant duleedine aptes Ducit , et immemores non sinit esse sui. Quid malins nous? Sevlhieo quid litote peins? Hue tamen en illa harbsrns urhe fugit. - Quum bene ait clous. caves Papillons net: , Nititur in silves illa redite suas. Arbustes tauri saltus, adaueta houas , Net: feritas illos impedit, antan petant. Tu tamen, anilii moi-sua e pecten nostra Fumeutis spens sadere pesse tuia. Billes, vos ipsi ne tant mihi sitis smandi, Talihns ut leviua ait raruisse malus. Al , pnto, qua fueram gruitua , tellure csrenti , ln (amen Immune sontigit esse loco. Orbis in entrerai jases duettos amis , Fert obi perprtuas obruta terra cives . Non ager hic pomma, non dolera ducat une; Non salien ripa . robots monte virent. Nue fatum terra laudes magie; quota saupes Ventornm rubis, solibus orin , toment. Quocumque adspicias , sampi culte" enroules . Vsstaque, qu! orme vindicrl . srvs jasent. "catis ailait , drain huque a parte timrndlts; 6’. 7.38 OVIDE. tinuelles. D’une part, on est exposé aux piques l de Tibur. Quand je compterais tonalesbanaia, des Bistonieus il); de l’autre, aux flèches des Sarmates. Viens maintenant me citer l’exemple de ces grands hommes de l’antiquité qui ont supporté avec courage les revers de la fortune. l je n’en trouverais aucun, et a aucune époque, I qu’on ait relégué aussi loin et dans un payai Admire l’héroîque fermeté de Rutilius (2) , qui * conseils. J’avoue œpendaut quesi l’on pouvait  affreux. Que ta sagesse pardonne donc à la i douleur d’un infortuné qui profitesipen de tu refuse la permission de rentrer dans sa patrie. guérir mes blessures, tes conseils en set-aient et continue de rester à Smyrne, et non dans le f seuls capables; mais, hélas! je trains bien que Pont, ni sur une terre ennemie; a Smyrne, i tes nobles efforts ne soient inutiles , et que ton préférable peut-être à tout autre séjour. Le 4 art n’échoue coutre un malade décapée. la Cynique de Sinope ne s’affligea pas de vivre lnedis pascelapourélever mangemen- loin de sa patrie; oui c’est toi, terre de l’Atti- t dessus de la sagesse des son, mais patoeqst que, qu’il avait choisie pour sa retraite. Le fils l je me connais moi-méme mieux que les méde- de Néoclès. dont l’épée repoussa l’armée des 5 cins. Quoi qu’il en soit, je regardecouuue sa don inappréciable tes avis bienveillants, etj’apl plaudis avec reconnaissance a l’intuition qm’ te et alorsou ne pouvait dire laquelle de ces deux les a dictés. villes l’emportait sur l’autre. Patrocle, après Perses, subit son premier exil à Argos. Chassé d’Athenes, Aristide se refugia à lacédémone; un meurtre commis dans son enfance , quitta Oponte, alla en Thessalie, et y devint l’hôte LETTRE 1V. d’Achille. Exilé de l’llémonie, le héros qui guida le vaisseau sacré sur les mers de Colchi- de se retira près des bords de la fontaine de A sa sans. donna les murs de Sidon, pour fonder une ville sous un ciel plusheureux. Tydée, banni de Ca- Déjà au déclin de Page, je vois ma tête qcommence à blanchir; déjà les ridesdela vidlesse sillonnent mon visage ; déjà ma vigueur et lydon, se rendit à la cour d’Adraste, et Teucer trouva un asile sur une terre chérie de Vénus. et les jeux qui jadis firent le charme de un ja- Pourquoi citerai-je encorelesanciens Romains? nrsse me déplaisent aujourd’hui. Si j’apparais- Alors l’exil n’allait jamais tin-delà des limites sais tout-à-coup devant toi, tu ne pourrais ne Vicinoque matu terret utrnmque lattis. Allera Bistoniss pan est sensura sarissaa, Allons Sarmelim spicule misse manu. Ennlibus tellua ultima Tibar crut? Persequsr ut eunctos , nulli datus omnibus mil Tarn procul a patria est, horridiorve leur. Quo magie ignosrat sapientia vestra dolenti, Qui facit ex dictis non ils multa luis. Net: tamen inlicior, si possint nostra coite Vulnera, prœcsptis pesse soirs tais. Sed vereor ne me frustra servsre Iabores; Neu jurer admets perditus agar ope. Pyrène (5). Le fils d’Agénor, Cadmus, aban- l nunc, et retrrum nohis esempla virorum , Qui l’urti casum mente tulere , refer: Et grave magnanimi rohur mirare Rutili, Non usi reditus conditione deti. A Suiv-na virum tenoit, non Pontus et hosties telles; Prune minus nulle Smyrna petenda loco. Non doloit patrie Cynirus procul esse Sinopeus; Legil enim stades, Allies terra , tuas : Arma Neoclides qui Persirs couludit armis , Argolira primant sensit in urbe lugam: Pulses Aristides patrin Lacedæmona fugit; luter quas dubinm, qui! prier esset, erat: (lu-de puer farta Palroclus Opunla reliquil, Thessalistnque adiit, hospes Achillis, humum : Essul ab Hmmonia Pirenids cessil. ad undam , Quo duce tubs Colrhes sacra cururrit aquas: Liquil Agenorides Sidonia mœnia Cadmns, Ponerel ut muros in meliore loco.Vrnit ad Adraslum Tydeus, Colydone fugntus; El ’l’eucrum Veneri grata recepil humus. Quid referont relues Romans! gentils, apud quns mes forces languissseut dans mon corpsépu’sé. Net: loquer hac, quin ait major isolais; Sed sim, quam medico, notior ipse Ut tatnen hoc ils ait , muons tua grande volantAd me perveuit, consuliturque boni. EPISTOLA l7. U105]. hm mihi deterior canis adspergitnretu, Jamque mens vultus rugs senilis arat: Jan! vigor, et quam languent in empote vira; Nos , juveni lusus qui piscnere , placent: Nos, si me subito rideas , sgnoscere passas; Ætatis [acta est tsnta ruina ml LES PON’l’lQ U ES. masure, tant est profonde l’empreinte des l 7.39 dont le nom fait trembler l’univers du cotte, ravages que le temps m’a fait subir. c’est sans chant à l’aurore (3). L’Hémonie est plus près doute l’effet des.années , aussi bien que le ré- que Rome de l’affreux pays du Pont; Jason eut sultat des fatigues de l’esprit et d’un travail a donc une route moins longue ’a parcourir que continuel. Si l’on calculait mes années sur le moi. Il eut pour compagnons les premiers de la Grèce; et tous mes amis m’abandonnèrentà mon nombre des maux que j’ai soufferts, crois-moi, le serais plus vieux que Nestor de Pylos. Vois départ pour l’exil. J’ai franchisur un fragile es- comme les travaux pénibles des champs brisent quif l’immensité des mers; et lui voguait sur un excellent navire. Je n’avais pas Tiphys peut le corps robuste des bœufs; et pourtant, quoi de plus fort que le bœuf? La terre, dont leseia i est majeurs fécond, s’épuise fatiguée de pro- duire sans cesse; il périra, le coursier qu’on pilote; le fils d’Agénor n’était pas la pour m’indiquer la route que je devais prendre ni celle que je devais éviter. Jason marchait sous l’égide de Pallas et de l’auguste Junon; nulle fait lutter sans relâche dans les combats du divinité n’a protégé ma tète. Il fut secondé par cirque; et le vaisseau dont les flancs toujours les ressourcesingenieuses de l’amour, par cette humides ne se seront jamais séchés sur la grève , quelque solide qu’il soit d’ailleurs, science que je voudrais n’avoir jamais enseignée. s’entr’ouvrira au milieu des flots. C’est ainsi Il revint dans sa patrie , et moi je mourrai sur cette terre, si la terrible colèr d’un dieu que finis , je me sens vieilli avant le temps. Si le le j’ai offensé reste inflexible. insi donc, ô la plus fidèle des épouses. mon fardeau est en efpas nourrit le corps, il est aussi l’aliment de qu’effaibli moi-même par une suite de maux in- i l’âme; mais un travail immodéré les consume fet plus lourd à porter que celui du fils d’Éson. l’un et l’autre. Vois combien la posterité Toi aussi, qu’à mon départ de Rome je lais- est prodigue d’éloges envers le fils d’Eson (l), sai jeune encore. l’idée de mes malheurs t’aura parce qu’il est venu dans ces contrées. Maisses sans doute vieillie. Oh! fassent les dieux que je puisse te voir telle que tu es! que je puisse travaux, comparés aux miens, furent bien peu de chose, si toutefois le grand nom du héros n’étouffe pas la vérité. Il vient dans ce Pont , envoyé par Pélias (2;, dont le peuvoir s’étendait à peine jusqu’aux limites de la Thessalie; cequi m’a perdu moi, c’est le courroux de Çésar , Confites» lacera hac unaus: sed et allers causa est, Autistes snimi , continuusque labor. Nana mes pet longos si quia male (figent aunes, (inde mihi Pylio Nestore major ero. Ccruis, ut in «huis, et quid hon firmius? ervis Fortin tsaroram corpora frugal upas. Que nauqaam vecao solita est cessa": uovali, Fractihus sdsiduia lsssa seaescit humus : Ocddet, ad Cirei si qais certamius semper Non iatermissis cursibus ibit equus: Firme ait illa licet , solvetar in æquore navis , Quc nunqusm liquidis sises earebit equis. le quoque debilitet series immense malorum , Ante meum tempos oogit et esse senem. Otia corpus slaut; animas quoque paacitur illis: Immodieus contra csrpit utrumqae lshor. Adapies, in lias partes quad venerit Æsoae natus , Quam leudem a sera posteritsle lent. At lebor illius nostro leviorque minorque , Si mode non verum nomina magna premunt. Ille est in Pontum , Polie mittente, profectae, Qui vix finassait. lac timendua crut; Gueris ira mihi aconit, quem Solis ab ortu déposer sur tes joues flétries de tendres bai- sers, presser dans mes bras ton corps maigri, et dire : a C’est son inquiète sollicitude pour moi qui l’a rendue si frélel a te raconter en- suite mes souffrances, en mêlant mes larmes Solis ad occasus utraque terra tremit. lunetior Hæmonie est l’onto, quem Rome sinistre; Et bruina , quam nos, ille peregit iter. llle hebuîl comites primes telluris Achive: A! nostrsm cuncti destituere lugsm; Nos lragili vastum ligno sulcsvimus quot: Que tulit Æsonidea , firma carias fait; Nec Tiphys mihi rester ont; nec Agent»! actas Quss arquer", docuit, quss fugeremqae, vies; Illum tulate est cum Pallsde renie Jane : Del’endere meam numine nulle cepat; Illum furtive juvere cupidinis ertee , Quas s me velleln non didicisset Amer llle domum rediit; nos hie moriemur in une, Pentiterit læsi si gravis in Dsi. Darius est igitur nostrum , Minime canins, lllo , quad sabiit Æsone nstua , nous. Te quoque , quam juveuem discedeas arias reliqai, Credibile est nostris insenuiese mslis. 0 ego, Dt fuient, islam le carnets passim, Careqae mutatis oscule ferre geais; Amplectique mais corpus non pinças Isatis; Et, gracile bos (soit, «liesse , cars me: : à: 300 dus tiennes; jouir encore d’un entretien queje OVIDE. composés; armoi, qui sableur Mien n’œpérais plus, et, d’une main reconnaissante, juge et je vois que presque tous mériteraient offrir aux Césars, a une épouse digne de César, à ces dieux véritables , un encens mérité. Puisse la colère du prince s’apaise!" bien- d’être effacés. Cependant je ne les mosellane; tôt, et la mère de Memnon. de sa bouche de rose, m’annoncer enfin cette heureuse nouvellel rien de pénible. Est-ce donc le moment de B- œ serait pour moi un travail plus fatigant que celui d’écrire, et mon esprit malade nesuppous mer mes vers, de contrôler chacune de au expressions? La fortune sans douteme tourmente trop peu : faut.il encore que le Mlle mêle aux eaux del’Hèbre, et que l’Athosconins- LETTRE V. de ses forets a celles qui œuvrent les Alpes? Non, le cœur déchiré par sa airelle blasais a besoin de répit. Le bœuf soustrait sa la: sa A lutas. Cet Oiide, qui autrefois n’occupait pointla joug qui l’a blessé. dernière place dans ton amitié, te prie, Maxime, Maissans doute qu’il est pour moi des fruits à recueillir. juste dédommagement de mes un. vaux. Sans doute que le champ me rend la sa» de lire ces vers : ne cherche point a y retrouver mes inspirations premières, entretuant tu me semblerais avoir oublié mon exil. Tu vois comme l’inaction énerve le corps engourdi, comme l’eau condamnée à croupir finit par s’altérer. Ainsi le peu d’habitude que je pon- mense avec usure; mais, hélas! rappelle-toi l tous mes ouvrages, et tu verras que, jusqu’à et jour. aucun d’eux ne m’a servi; plûtes éd qu’aucun ne m’eût été funeste l Alors, pourqu vais avoir acquise dans l’art de la poésie. je l’ai donc écrire? tu t’en étonnes? cet étonnassent, presque perdue, faute d’exercice assidu. Cu vers même que tu lis, crois-moi, o Maxime, je les écris avec regret et d’une main presque rebelle; un tel soin n’est plus possible a mon esprit, et ma muse, effrayée par le Crète farouche, ne répond plus a mon appel. Et œpen- je le partage, et souvent je me demande: a Qui m’en reviendra-kil? a Le peuple a-t-il du: raison de nier le bon sens des poétesietsera’s- je moi-même destiné a être la preuve la ph éclatante de cette croyance, moi qui,tronpé si souvent par un champ stérile, persisteàœr daut , tu le vois, je m’efforce d’enfanter quel- fier la semence à une terre ingrate? C’est que ques vers; mais ils sont aussi durs que mon chacun est l’esclave de ses goûts; c’est qu’on destin ; en les relisant, j’ai honte de les avoir aime à consacrer son temps à son art favori: Il narrare mecs lienti ficus ipse lsbores; Sperstouunquam colloquieque frai; Taraque Causeribus cum coujuge Cours digne , Sed non fit isto mollior ille mon. Quum relego, scripsises padet; quia plurims sans, Me quoque qui [coi judici- , digne liai. Nec lames: entendu: labos bic quem scriban major, Manque pali duram sustiaet cgrs nihil. Scilieet incipiam liure mordache ati , Dis veris , memori debite femteaul Memnouis banc, utinem, lenito principe, mater Qllllll primum roses provooet on dieml EPISTOLA V. IAXIIOllle taos quondam non altimns inter emioos , Ut sue verbe legss , Maxime, Naao roget : ln quibus ingenium deaiste requirent aostrutu , Nescius essilii ne vidure mei. Cerais ut igaavum onrrumpent otie corpus; Ut cepiant vitium, ni movesntur, equn. Et mihi , si quia erst , dueeudi canulois usas Defiril, calque minor- fadas inerte situ. "ce quoque, que legitis , si quid mihi, Maxime, M, Soribimns invita, vixque coeota , mena. Non libet in tales animum contendere ourse, Nu: venil ad duras Musa vocats Gelas. la tente. ipse vides , Iuctor deducerc versant; Et sub jadicium singuls verbe mon? Torquet enim fortune parum , nisi Nilua in liettConfiust? et frondes Alpibus sddet Mina? Parcendnm est anime miserabile valnus bah-ni: Sabdumnt aussi colle penne bavas. At, puto, tractus adest, justissima canas labarum; Et sale cum malte [nous uddit agar. Tempas ad hoc nabis , repelee Iieat mais, nullsn Profuit, atque utinam son aunaient! opus. Car igitur scriban i mirsrie : mirer et ipse; Et mecam qsmro sape, quid inde fersm. An populua vers sauce negal esse postes, Sumque fides bujus maxima vocis ego! Qui, sterili loties quam aim domptas eb am. Damnosa pentu coudera semen huma. 8ciliret est cupidua etadiornm quisqae mon; Tempus et admets poum in arts javel. I LES PONTIQUES. 76! le gladiateur blessé jure de renoncer aux com- effort, et je novois pas de raison de s’appliquer bats; mais bientôt, oubliant ses cicatrices, il reprend ses armes; le naufragé dit qu’il n’aura a un travail trop soutenu. Pourquoi mettraisje tant de soin à polir mes vers? craindrais-je plus rien de commun avec la mer, et bientôt il qu’ils n’aient point l’approbation des Gars? I agite la rame sur ces Bots d’où naguère il se sauvait à la nage. Ainsi je maudis constamment Peut-être trouverez-vous cet aven peu mo- mes études inutiles, et je reviens sans cesse deste; mais j’ai l’orgueil de me croire le plus beau génie des pays baignés par l’lster. u où courtiser la déesse que je voudrais n’avoir ja- je suis condamné à vine, il doit me suffire d’é- mais honorée. Que ferai-je de mieux? je ne suis pu né pour languir dans une lâcheoisivetél tre poète au milieu des Gètes inhumains. A quoi me servirait de poursuivre la gloire dans le temps sans emploi est pour moi l’imagedela mort. Je n’aime pas non plus à passer les nuits jeté soient Rome pour moi: ma muse infortunée jusqu’au jour, plongé dans une ivresse dégoû- se contente de ce théâtre! Ainsi je l’ai mérité; tante , et les douces séductions du jeu n’ont sur moi aucune prise. Quand j’ai donné au sommeil ainsi l’ont ordonné les dieux tout-puissants! Je ne crois pas, d’ailleurs, que mes écrits par- le temps que réclament les fatigues du corps, viennent de si loinjusqu’aux lieux où Borée lui- comment employer les longues heures de la un autre monde? Que ces lieux ou le sort m’a méme n’arrive que d’une aile fatiguée. Le ciel entier nous sépare, et l’Ourse, si eloignée de la journée? [rai-je, oubliant les usages de ma paville de Quirinus , voit de près les Gètes barbatrie, apprendre à bander l’arc du Sarmate, et me livrerai-je aux exercices de ce puys? Mes res. Non; à peine puis-je croire que les fruits forces elles-mêmes s’y opposent: mon âme a de mes veilles aient franchi un si grand espace de terres et de mers; supposons, d’ailleurs, plus de vigueur que mon corps débile. Cherche alors ce que je puis faire; rien de plus utile qu’on les lise, et, ce qui serait étonnant, supque ces occupations, qui ne le sont nullement posons qu’ils plaisent, ce fait. assurément, ne en effet. C’est ainsi que je m’étourdis sur mes servirait en rien a leur auteur. Quel avantage malheurs, et c’est assez pour moi que mon champ me rende cette moisson. Que la gloire recueillerais-tu d’être loué par les habitants de la chaude Syène, ou de l’île de Taprobane, baignée par les flots indiens? Montons’enœre plus vous aiguillonne, vous autres! consacrez vos veilles à cultiver les muses. pour qu’on applaudisse ensuite à la lecture de vos vers. Je m’en tiens, moi, aux productions qui naissent sans Saueius ejural pugnam gladiator; al idem, lmmsmor antiqui vulnsris, arma capit: Nil subi cum pelagi dicit fore naufragus undis; la: dueitremos, qua modo nuit, aqua. Bit. ego constantes studium non utile carpe; Et "peut, nollsm quaa coluisse , Deas. Quid potins [sciant T non sont , qui segnia dunes Otia : mors nabis tempos habetur inters. Net: jurat in Incsm nimio marcescerc vine; Nu: tent inccrlas ales blaude maous. Quum dedimus somno, que corpus postulat, boras, Quo panant vigilans tampon longs modo? Man’s au oblilus patrii, coulenders discuta Sarmaticos arcus , et trahar art: loci? lice quoque me studium prohibent adsumere vires; Manque magis gracili col-pore nostra valet. Quum bene quasieris quid spam , magie utile nil est Artihus his, quai nil utililatis hahent. Conscquor ex illis ossus oblivia nostri; Banc, astis est , messem si mes reddit humus: Gloria vos annal; vos , ut recilata prohentur Carmina , Pieriis invigilate choris. M mail a: Iaeili : satis est componere nohis , haut: si tes louanges étaient chantées par les Pléiades lointaines,que t’en reviendrait-il? Mais le poète, escorté par de si médiocres écrits, ne El nimis intenti causa laboris abat Cur ego sollicita poliatn nies carmina cura! An veresr ne non adprobet illa Gelas Y Foraitan audacter faciam , sed glorior Istrtnn lugeoit) nullum majus habere mec. floc, obi rivendum , satis est si cousequor, ano, luter inhumauos esse poeta Getas. Quo mihi diversum lama contendere in crissas? Quem fortune dedit , Rama ait ille locus. licornes contenta est infelix Musa thestro: Sic merui; magni sic volons Dei. Net: reor hinc istuc nostris itor esas libellis, Quo Borcss penna delicienta seuil. Dividimur calo; quoque est procul urbe Quirili , Adspicit hirsutes cominus Ursa Galas. Per tantum terra , lot aquas , via mdere passim lndicium studii transiluisss mai. Finge legi , quodqua est mirabile, linge placera; Juclorem cette res juvet isla nihil. Quo tibi , si calida posilus laudere Syeue , Aut tibi Taprcbancn Indien cingit que T Altius ire libet? si le distantia longe l’leiadutn laudcnt signa , quid inde feras? m OVIDE. 763 vait m’être d’une immense utilité! Avec toi se saurait parvenirjusqua vous; sa gloire a quitté Rome avec lui. Et vous, pour qui j’ai cessé d’é- tre, du jour où ma renommée alla s’ensevelir au loin avec moi, aujourd’hui sans doute, vous ne parles même plus de ma mort. perdaient les consolations que réclamaitmoa esprit malade. Je perdais la moitié de ma vis etde ma raison. Maintenant je te fais medernière prière : c’est de venir, d’aussi loin quota sois, secourir ma misère et aider ma faiblesse par tes conseils. Que si tu as quelque confiance LETTRE v1. A cancans. Quand la nouvelle de ma disgrâce arriva jusqu’à toi, alors que tu étais retenu sur une terre étrangère, ton cœur en fut-il affligé? En vain tu le dissimulerais; en vain tu craindrais d’en faire l’aveu, si je teconnais bien,Græcinus. tu fus certainement affligé. Une insensibilité odieuse n’est pas dans ton caractère; elle est d’ailleurs incompatible avec tes études: les beaux-arts, qui sont l’objet exclusif de tes dans la véracité d’un ami, tu diras qu’il futilit- prudent plutôt que criminel. ll n’est si lacile, ni sur d’écrire quelle fut l’origine de un faute : mes blessures craignent qu’on n’en ap- proche la main. Dispense-toi de recbetcher pourquoi jelesai reçues; ne les excite pas, a tu veux qu’elles se cicatr’nent. Quoi qu’il en soit, ce que j’ai fait ne mérite p8 le nom decrime; ce n’est qu’une faute, et toute faute contre les dieux est-elle donc un crime? Aussi, Grœcinus, ai-jeencorequelqueespérance de voir adoucir mon supplice; l’Espév rance! cette déesse restée sur la terre maudits, soins , corrigent la rudesse des cœurs, et quand les autres dieux eurent quitté ce anode les adoucissent; et personne, Græcinus, ne s’y livre avec plus d’ardeur que toi, lorsque les de- corrompu. C’est elle qui attache à la vie l’es- clave chargé de fers,etqui lui fait croire qu’as voirs de ta charge et les travaux de la guerre jour ses pieds seront libres d’entraves; c’est elle qui fait que le naufragé, bien qu’il novois t’en laissent le loisir. la terre nulle part autour de lui, lutte de sa de mon malheur (car pendant longtemps je bras contre la fureur des vagues; souvenue Pour moi, des que je connus toute l’étendue n’eus pas le sentiment de ma position). je com- malade, abandonné par les médecins les plus pris que le coup le plus foudroyant dont me frappait la fortune, c’était de me priver d’un habiles, espère encore, alors même que son pouls a cessé de battre; le prisonnier sans la ami tel que toi, d’un ami dont la protection de- verrous rêve, dit-on, sa liberté, et le «imitai Scd aequo pervenio seriptis medioeribus isluc , Tecum tune aberant mgr. solatia mentis , Magnaque pars anima cousiliiquc mei. At nunc, quod supercst, fer opem, procor, enlions un; Adloquioque juva pecten nostra tuo: Que, non mendaci ai quidquam credis amine, Stulta magis dici, quam scelerata , decet. Nec Ieve, nec tutum , pet-ati que ait origc Scribere; tractari vulnera nostra timent. Qualicumque modo mihi sint ea tacts, rogue Desine; non agites, si qua coire velil. Quicquid id est, ut non facinus , sic culpa voandllli Omnis an in magnes eulpa Deos socius est? Spes igitur menti pana , Grecine, levantin Non est ex toto nulle relicta mon. Bec Des , qunm lugeront sceleratas numina terres, in Dis invisa sols remariait homo: Panique cum domino fugit ab urbe suo. Vosque, quibus perii , tune qunm mes fuma scpulta est, Nunc qutque de nostra morte latere ner. EPISTOLA Yl. GRÆCINO. Ecquid , ut andisti, nam te diversa tenebat Terra, moos rams, cor tibi triste fuit? V Dissimules, "remarque licet, Grœcine, l’ateri; Si bene le novi, triste fuisse liquet. Non redit in mores feritss insmnbilis istos; Nec minus a studiis diasidet illa luis. Artibus ingenuis , quarum tibi maxima cura est, Pecten mollescunt , asperitasque fugit. Née quisquam meliore lido compleetitur illas, Qua sinit silicium, militiæque labor. Certe ego, qunm primum potui sentira quid essem , Nain fait sdtonito mens mihi nulla diu, floc quoque fortune semi, quod amicus abcsses , Qui mihi prusidium grande futurus aras. Ilæc l’acit ut vivat vinctus quoque compede fesser, Liberaque a ferre crura futura palet: Bec facit ut, videat qunm terras undique nullas, Naufragus in mediis bradais jactet sqnis. Snpe aliquem solers medicorum cura reliquîl; Nec spes huis vena deliciente csdit. Garons dimtur clausi spenre ululent ; LES murmuras. 763 sur le unifiait secondes vœux ; elle empocha connais-tu, au lien d’où elle vient. celui qui l’a biendesmalheureux qui déjà s’étaimt passe au écrite? ou bien faut-il que tu lises le nom de con le lacet fatal de consonmer le suicide l’euteur,poursavoir enfin que cesearactères qu’ils avaient prémédité. Elle m’arreta moi- ont été tracés par la main d’Ovide? Quel autre Inétne lorsque je tenais le glaive prêt à finir mes souffrances; elle suspendit mon bras déjà levé. c Que fais-tu? me dit-elle; il fautdes lar- detesamissetrouveainsirelegueaux bornes de l’univers, sine n’est moi. moi qui te conjure de me regarder toujours comme des tiens? mes,etnondusang:leslarmesapeisent son- Passent les dieux que ceux qui t’aiment et qui vent la colère du prince. e nuai, quoique tlhonorent uecouuaisseutjemais ce psys! C’est j’en sois indigne, j’espère encore dansla clemence du dieu que j’implore. Supplie-le, Grie- doue. de n’en-e plus inexorable, et, par tes bien assa que moi seul j’y vive au milieu des glaces et des flèches des Scythes , si toutefois ou peut appeler vie ce qui est une espèce de prières éloquentes, aide à l’aocompl’usement mort;qne cette terre réserve pour moi seul de mes ma. Puisse-je être enseveli dans les les périls de la guerre; le ciel,sa température sables de Tomes, sije doutejamaisde la sincé- glaciale; le Gète, ses armes mensçantes, et rité de ceux que toi-môme tu formes pour l’hiver, ses frimas; que j’habite une contrée moi! Les colombes commun! à sÎéloigner des tours, les bêtes fauves de leurs autres, les troupeaux de leurs pâturages et les plongeons où l’ennemi ne cesse de nous inquiéter de toua qui ne produit ni fruit ni raisin, une contres les parts; pourvu que le reste de mes nomdes eaux, avant que crochus abandonne le breux amie, parmi lesquels j’occnpais, comme cause d’un ancien ami. Non, il n’est pesdens me destinée que tout soit change ses point! dans la foule, une petite place, soient àl’abri de tout danger. Ialheurà moi si mes paroles t’offensent, si tu nies que j’aie jamais possédé le titre que je réclame! Cela fût-il , tu LETTRE VIL A muance. Cette lettre, Messallinus, est l’expression des vœux que je t’adresse du pays des GèteS, devrais me pardonner ce mensonge, cor ce titre, dont je me glorifie, n’ôte rien à ta renommee. Qui ne prétend être rami des Césars. nuiquement parce qu’il les sonnait? Aie la mémo indulgence, après mon aveu, et, pour moi, tu seras César. Cependant, je ne force pas l’en- et que je (adressais autrefois de vive voix. Be- trée des lieux qui me sont interdits; conviens Atque eliquis pendent in crues vota faeit. "ce Des quem molles leqneo sua colla ligules Non est proposita pesse perii! necel Ils quoque consolera gladio llnire dolmen Art-cit , injecta continuitque manu. Quidque l’acte? lacrymis opus est, non sanguine , (liait: Smpe per lies llaeti principis ire solet. Quemvis est igitur meritis indeliite nostris, Magna lumen spes est in bonitale Dei. Qui ne difflcilis mihi rit , Grec-âne, precsre; Couler et in voturn tu quoque verbe menm : loque Tomitanajecessn tumulstus arena , Si te non vobieieta vovere liqnet. Nain peins indpisnt tunes vitare 001an , Antre fer-s , pesades gamine , Insigne squat, Quam male se pastel veleri Gratins arnica: Plus in nant Mis entois versa meis. EPlSTOM Vil. Immune. Lilrre pro ver-bis tibi , Messalline , saloir-m, Quam legis , a suivis sdtulit osque Ostie. lndicat auctoretp locus? an , nisi nomine koto, lice me Nasonem scribere verbe , bien Requis in eatremo positus jacot orbe tnoruru , le tamen excepte, qui preoor en: tous? Dl procul s cunctis, qui le vensnntur manique , Hujus notitisrn gratis abesse velint. Nos , satis est, inter gisoient Scythicasque sagittal Vivent, si vite est mortis habends gurus. Nos premat ont belle tellus , eut frisera calcin; Truxque Getes amis, anodine pulsst lupus : Nos Italien repic, nec porno liste , nes uvis, Et cujus nullum ossset Il) son. letus. Casiers sit sapes enltorntn turbe mot-nm; ln quibus , ut populo, pars ego parva fui. Me miserum , si tu verbis olfeedcris istis; Nosque tressa nlls parte fuisse tnosl ldqne sit ut vernm , mentilo ignusoeru delta : Nil demit landi gloria nostra tue. Quie se Cmribus nous non flugit amieum? Da veulent lasso, tu mihi (leur eris. Ne: lemen irrumpo que non lied Ire; setieqns est, Atria si noble non patoises urges. 764 ONDE. seulement que la maison me fut jadis ouverte, et mon orgueil sera satisfait, quand il n’y aurait pas en d’autres rapports entre nous. Cependant les hommages dont tu es l’objet aujourd’hui comptent un organe de moins qu’autrefois. Ton père lui-même n’a pas désavoué mon Il s’est servi avec modération des feux de u foudre: il ne m’a ôté ni la vie, ni les bien. ni l’espérance du retour, si vos prières parties- nent un jour à désarmer sa colère. Mains chutea été terrible ; et qu’y a-t-il d’étonnant! l’homme frappé par Jupiter n’en reçoit pas dt amitié, lui qui m’encourager dans mes études, médiocres blessures. Achille voulait en vair qui fut ma lumière et mon guide, à quij’ai of- comprimer ses forces ; les coups de sa la: fert à sa mort, et comme un dernier honneur, étaient désastreux; ainsi, la sentence me mes larmes et des vers qui f urent récités dans mon juge m’étant favorable, il n’y a pas de le forum. Je sais aussi que ton frère me porte raison pour que ta porte refuse aujourd’hui de une amitié aussi vive que celle des fils d’Atrée me reconnaitre. Mes hommages, je l’anse, et des fils de Tyndare; lui aussi n’avait pas dé- n’ont pas été aussi assidus qu’ils devaient te tre; mais cela, sans doute, était encore un effet daigné de me choisir pour son compagnon, de ma destinée. Il n’est personne cependant pour son ami, et tu.ne crois pas, j’imagine, que cetaveu puisse lui faire du tort; autrement, qui j’aie témoigné plus de respect, et, suitées jeconsensà reconnaitreque, surce point làencore,je n’aipasditlavérité,dûtvotremaisonentière m’étreà jamais fermée! Mais il n’en sera point l’un, soit chez l’autre, je sentis toujours le bienfaits de votre protection. Telle est les i’ faction pour ton frère que l’ami de ce fière, ainsi; car enfin il n’est pas de puissance hu- en admettant même qu’il ait négligé de le rendre maine capable d’empêcher qu’un ami ne s’é- hommage, a sur toi quelques droits. De plus. gare quelquefois; cependant , comme personne n’ignore que je ne fus jamais criminel, ainsi bienfaits, n’est-il pas dans ta destinée de la ne si la reconnaissance doit toujours suivre le puisse-t-il être reconnu que je n’ai pas même été coupable! Si la faute était tourd-fait inex- riter encore? Si tu me permets de le dire a cusable, l’exil serait pour moi une peine trop donner plutôt que de vendre. C’ est ce que u tégère; mais celui à qui rien n’échappe, César, fais; et, autant qu’il m’en souvient, tu avais la a bien vu lui-même que mon crime n’était en effet qu’une imprudence: aussi m’a-t-il épar- noble coutume d’obliger le plus que tu postai. gné, autant que ma conduite le lui permettait, autant que mon erreur lui en laissait la faCuIté. quelle qu’elle soit, dans la maison, poanlqle je n’y paraisse point comme un intrus; et, a" ta thrre tibi luerit merum nihil amplius, une Nempe salutaris, quam prias , ore minus. Nec vitam , nec opes, nec ademit pesse levai, Si sua per vestras riels sit ira protes. Net: tous est genitor nos inliciatus amicos, Hortator studii rausaque fuxque mei : Cui nos et lacrymas, suprrmum in tuners munus , Et dedimus media scripta cancnda fore. Adde quod est frater tsnto tibi junctus amore , Quantus in Atridis Tyndaridisque fuit. la me nec cornitem , nec dedignatus amicum est; Si tamen broc illi non noritura putes. Si minus, hac quoque me mendacem parte fatebor : Clause mihi potius tota ait ista damne. Sed neque claudenda est; et nulle poteutia vires Prœstandi, ne quid perut smicus , babel. Et tamen ut cuperem , culpem quoque pusse negari , Sic lacions nerno nescit abesse mihi. Quod nisi delicti pars excusabilis esset , At graviter cecidi : quid enim mirabile, si l’ami relegari porno future fuit. lpae sed hoc vidit, qui pervidet omuia , Cœur, Stultitiarn dtci criunna poste mes : Qunque ego perrnisi , quaque est res passa , peperrit; Usus et est nrodice lulminis igue sui que tu dois désirer, demande aux dieux de Donne-moi, Messalinus, donne-moi une plu. A love percutent non levs volons ballet 1 lpse suas ut jam vires inhibent Achilles , Mises graves ictus Pelias basta tulit. Jedicium nabis igitur qunm vindicis actait, Non est sur tua me jaune none neget. Culte quidem , lettrer, nitra quem debult, ilh : Sed fuit in fatis hoc quoque, credo, mais. Net: tamen officium sentit magie eltrra natrum: Hic, illic , vestro sub Luc semper crans. t Quæque tua est pictas , ut le non esculat in Jus aliquod tecnrn fratris amictss babet. Quid, quod", ut emeritis refends est grati self. Sic est fortune promeruises (un? Quod si pernrittia nobis sondera, quid optes : Ut des, quam reddas, plurs, precsre Becs. ldque lacis, quantumque licet uranini- , euh Officii causarn plurilius esse deti. Quolibet in uruuero me, Iessalliue , "par; Simmodopenmtrznonalienadomu: 5 LES PONTIQUES. ne plainspas Ovide parce qu’il est malheureux, plants-le du moins d’avoir mérite de l’être. 765 attaques contre le roi. Celui-ci , dans le souvenirde sa grande origine, redoublant decourage, se présenta aussitôt entouré d’une armée nombreuse. et ne se retira qu’après s’être baigné dans le sang des coupables. et s’être rendu cou- LETTRE VIH. a BÉVÈRB. O Sévère, ô toi, la moitié de moi-même, reçois ce témoignage de souyenir que t’adresse pable lui-môme, en poussant uop loin sa vengeance. O roi le plus vaillant de notre siècle, puissent tes mains glorieuses tenir à jamais le sceptre! Puisses-tn (et mes souhaits pour toi ne sauraients’élever plus haut) obtenir les élo- ton cher Ovide. Ne me demande pas ce que je ges de Rome, tille de Mars, etde grand César. Hais, revenantà mon sujet . je me plains. a fais ici; tu verseraisdes larmes si je te raconmon aimable ami, de ce que les horreurs de la tais en détail touts mes souffrances; il suffit que je t’en donne ici l’abrégé. guerre viennent encore se joindrai mes maux. Nous voyous chaque jour s’écouler sans un moment de repos, et au milieu de guerres continuelles; le carquois du Gete y est l’aliment ine- puisable des combats. Seul. de tant de bannis, je suis a la fois exilé et soldat. Les autres vi- Déjà quatre fois l’automne a vu se lever la Pléiade depuis que je vous perdis, et que je fus jeté sur ces rives infernales. Ne crois pas qu’Ovide regrette les commodités de la vie de vent en sûreté, je n’en suis pas jaloux, et afin Rome; et œpendaut il les regrette aussi; car tantôt je me rappelle votre doux souvenir, ô que tu juges mes vers avec plus d’indulgence , mes amis . tantôt je songe à ma tendre épouse songe. en les lisant, que je lesîifaits dans les et à ma tille. Puis je sors de ma maison ; je me dirige vers les plus beaux endroits de Rome; je les parcours tous des yeux de la pensée: est une ville ancienne que ses murs et sa posi- tantôtje vois ses places, tantôt ses palais. ses théltres revêtus de marbre , ses portiques, un tion rendent prœqu’iuaccessible. Le supin Ægipsns, si nous en croyons ce peuple sur sol aplani, le gazon du champ de Mars, d’où la préparatifs du combat. Près des rives de l’Ister au double nom , il sa propre histoire, fut le fondateur de cette vue s’étend sur de beaux jardins, et les ma- ville et lui donna son nom. Les sans farouches l’enleverent par surprise aux Odrysiens, qu’ils rais de l’Euripe. et la fontaine de la Vierge (l). Mais sans doute que si j’ai le malheur d’être massacreront; et poursuivirent ensuite leurs privédes plaisirs de la ville, je puis du moins Et male NasoIeut , quouiam meruisse videtur, lllo memor langui generis, virtute quad auget, Protinus innutnero milite cinotus adest: fies prias abusait, merita quam cade nocentum Si son fans doles, et meruisse dols. EP18TOLA Vlll. savane. A tibi dileeto missent Rame salutsm Accipe, pars suint. msgua, Sema, mon. Nove regs quidam; si parssqusromnisflehia: But-mamie nostrisi tibinota mali. Vivimus adsiduis expertes paris in amis, Dura pharetnto bella moveute Geta. Dogue tut expulais sum mile in essule solus: Tuta , nec imides, entera turba jaeet. Quoque magie nostrcs venin digeste libelles, [les in procinetu carmina tacts legas. Stat velus urina, ripa vieina biuomiuis [stri , Minibus et positu vix adeunds loti. Caspius Ægypsos; de se si crodimus ipsis, Goudidit, et proprio nomins dixit opus. tisse ferus Odrysiis inopino Marte nantis, Cepit, et in regain austulit arma Cotes. Se nimis uleisceus, enütit ipse tancent. At tibi, res, au, detur, fortissimo , unau-o , Sanper honorais soaptra tenon manu. ’lque , quod et prestat , quid enim tibi plenius optera 1 Martin un magno (iman [toma probet. 8d memor unda abii , queror , o juruude sodalia, Accedant nostris sans quod arma mslis. Ut csreo vohis Stygias dolmans in ont , Quatuor automnes Plein orta facit. Net: tu candidats urbain oommoda vit. (lunure Nannem : quærit et illa tamen. Nam mode vos animo dulcea reminiseor, amiei ; Nuno mihi cum ra conjuge nats subit: Bque doms runes pulcltr: loca vertor ad urhia , Cunetaque meus coulis pervidet illa suis. None fora, nunc «les, nunc marmors loch thsstra , Nulle subit aquata portions omuia hume g Gamins nunc sampi pulohroa speetantis in hortos , sumac et Euripi , Virgineusque liquor. At, pute , aie arbis miseroesterepta voluptss, 50. 766 ONDE. jouir de ceux de la campagne. Je ne regrette l’ennemi et moi qu’un faible mur, qu’uneumjti pas les champs que j’ai perdus, ni les plaisirs admirables du territoire de Péligne (2), ni ces jardins situés sur descollines couvertes de pins, porte fermée? Pour toi, lorsque tu naquis, les Parques, et je m’en réjou de toment âme, filèrent des jours fortunés. Tantôt.c’est et que l’on découvre à la jonction de la voie le champ de Mars qui te retient; tantôt, un: Clodia et de la voie Flaminia (5). Ces jardins, errer à l’ombre épaisse d’un portique. ou je les cultivai, hélas! je ne sais pour qui, et j’y passer quelques rares instants au Forum; ta- puisai moi»mème , je ne rougis pas de le dire, l’eau de la source , pour en arroser les plantes. On peut y voir, s’ils existent encore, ces arbres greffés par mes mains, et dont mes mains ne tôt l’Ombrie te rappelle, ou, porté sur unda: devaient plus cueillir les fruits. Voilà ce que j’ai perdu, et plût aux dieux qu’en échange. le pauvre exilé eut du moins un petit champ à cultiver! Que ne puis-je seulement voir paraître ici la chèvre suspendue aux rochersl Que ne puis-je, appuyé sur ma houlette, moi-même être le berger de mon troupeau, et, pour dis- qui brûle le pavé de la voie Appieune, tale diriges vers ta maison d’Albe. La peulven formes-tu le vœu que César dépose enlia sa juste colère et que tu campagne messine d’1sile. Oh! mon ami , c’est demander trop pour moi! sois plus modeste dans les désirs; je tu conjure, mets un frein à leur entrainemeatuw rapide. Je demande seulement qu’on fixe mon exil dans un lieu plus rapproché de home Il perser les chagrins qui m’obsedent, conduire à l’abri de toutes les calamités de la peut Alors je serai soulagé de la plus graudeptfli les bœufs labourant la terre, le front com- de mes maux. primé SOUS le joug recourbe! J’apprendrais celangageintelligible aux taureaux des Gètes, etj’y ajouteraisles mots menaçants dont on sti- mule ordinairement leur paresse. Moi-même, LETTRE 1X. a sans. après avoir guidé, avec des efforts mesurés, le manche de la charrue , et l’avoir enfoncé dans le sillon , j’appreudrais à jeter la semence sur cette terre retournée, et je n’hésiterais pas à sarcler le sol , armé d’un long hoyau, ni à don- de mes larmes. Mais, ce qui est affreux me et ce que je croyais impossible, cette lem. je ner à mon jardin altéré une eau qui l’abreuve. Maiscomment le pourrais-je,lorsqu’il n’ya entre l’ai lue malgré moi. Depuis que je suis (lui! Pont, il ne m’est pas arrivé de plus trident Quolibet ut saltem rure frui Iicest. Non mous omisses animus desiderat agros, liuraque Peligno conapicienda solo; Discrimen muros clauaaque ports hait? At tibi nasesnti , quod toto pecten leur , Nerunt fatales tortis fils Des. Te modo campus babel , dents mode portions mini None , in que pensa tempera rare , forum. Umhria nunc revooat; nec non Alhana potentat! Appis ferventi disoit in arvs rota. Foraitsn hic optes , ut juatstn supprimst in! Omar, et hospitium ait tus villa me... Née quot piniferia positoa in collibus hortos Spectst Flamiuiæ Clodia jouets vie. . Quos ego nescio oui œlui , quibus ipse solebatn Ad sala fontanas , nec pudet , addere sqnsa. Sunt ibi , si vivant , nostra quoque «mails quondam , Sed non et nostra puma Iegenda manu. Pro quibus amissis utinam cnntingere posait Hic saltem profugo glebs culenda mihi! lpse ego pendentea , liceat modo , rnpe espellsa, lpse velim baculo paume nixus oves : lpse ego , ne solitis insistant pectcra curie, Durant ruriœlss sub juge panda boves: Et disram Getici quin norint verba juvenci; Adsuetas illis sdjiciumqus minas : lpae, manu capulum pressi moderstus entai, Esperiar mols spargere semen homo: Née dubitetn longis purgsre ligonihus arvs, Et date , quas sitiens combibat hortus, aquss. Unde, sed hoc nabis, minimum que: inter et hostetn A peine ai-je reçu la lettre dans laquellell m’annonces la mort de Celse (l), que je fumai Ahl nimium est quod, amies , patio! mollah-fi Et voti , que», contralto rets lui. Terra velim propior, nulliqua chionis halls Detur; erit nostris para houa dents mslis. EPISTOLA lx. auxine. Que mihi de rapto tua votait epidola Calao, Protinua est lscrymis humide tacts mais : Quodque nefss dictu , fieri nec posas putavi , lnvitis coulis litera lecta tua est. LES PONTIQUES. 7M velte, et puisse-belle être la seule que j’y re- d’Augnste qu’il n’éternise pas sa colère. Il çoive désormais! L’image de Celse est aussi appuiera ses efforts de ceux de son Frère, et présente à mes yeux que si je le voyais luimême . et mon amitié pour lui me fait croire n’épargnent rien pour adoucir ton sort. s ce; paroles m’ont rendu supportables les ennuis de qu’il vit encore. Souvent je le vois déposant ma malheureuse vie; fais en sorte. Maxime, sa gravité, se livrer au plaisir avec abandon; qu’elles n’aient point été prononcées en souvent je me le rappelle accomplissant les rvain. Souvent il me jurait de venir me voir à actes les plus sérieux avec la probité la plus Rome, pourvu que tu lui permisses un si pure. ’ Cependant. de toutes les époques de ma vie , aucune ne me revient plus souvent à l’esprit que celle que j’aurais voulu appeler la dernière, et ou ma maison, ébranlée tout à coup, s’écroula sur la tété de son maître; alors que tant d’autres m’abandonnaient, lui seul resta, Mexi- long voyage; car, l’espèce de culte qu’il avait pour ta maison était leméme que celui dont tu honores les dieux, ces maîtres du monde. Crois-moi, tu as beaucoup d’amis et tu eues digne; mais lui ne le cède à aucun d’eux par son mérite.si toutefois ce ne sont ni les richesses, ni l’illustration des aïeux, mais bien me, lui seul, ne suivit pas la fortune quine la vertu et les qualités de l’esprit, qui distintournait le dos; je le vis pleurer ma perte, guent-les hommes. C’est donc avec raison que comme s’il eût pleuré la mort d’un frère prét je rendsà la tombe de Celse ces larmes qu’il à devenir la proie du bûcher. Il me tenaitétroi- versa surmobméme, au moment de mon départ pour l’exil. Oui , c’est avec raison , Cdse , que tentent embrassé, il me consolait dans mon abattement, et ne cessait de mêler ses larmes . je te consacre ces vers, comme un témoignage aux miennes. 0h! combien de fois, surveillant de tes rares qualités, et pour que la postérité incommode d’une vie qui m’était odieuse, il y lise ton nom. C’est tout ce que je peux arrêta mon bras déjà levé pour finir mon des- t’envoyer des campagnes :gétiques; c’est la tin! Que de fois il me dit: s Les dieux sont selle chose. dont je puisse dire avec certitude pitoyables; vis encore, et ne désespère pas qu’elle est la mienne. , Je n’ai pu ni embaumer ton corps ni assistadu pardon! s Mais voici les paroles qui me ù tes funérailles; un monde entier me sépare frappèrent le plus: s Songe de quel secours Maxime doit être pour toi; Maxime s’emploiera tout entier. il mettra dans ses prières tout le zèle dont l’amitié est capable, pour obtenir, Nue quidquam ad matras pervenit aces-bina auna, Ut snmus in Ponte , perveniatque prenne. Ante meus oculus tanquam præsentis imago Hæret, et exotiuctum vivere fluait amer. Sæpe refert animus lisses gravitant carentsa , Sais cum liquida sape permis lido. Nulle tamen sabrent mihi tampon denim tilts, Que vellem vit. somma fuisse mon. Quum domus ingenti subito mes lapon ruina Cent-Mit , in domini prucubuitque «put , Adl’uit ille mihi, qunm pars me magna reliquit. Maxime , fortran: nec fuit comas. Illum ego non aliter fleutem rusa fuuera vidi , Ponendua quam si frater in igue foret : Huit in amplexu, consolatusqne jaseutem est, Cumquc meis lacrymis misait tuque suas. 0 quoties , vit. custoa inviaus aman , Continuit pmmtaa in mes fats maous! 0 quoties dixit : Placabilis ira Deorum est; Vive, nec ignosei tu tibi pusse nega. Vos tamen illa fuit œleberrima : reapiœ quantum Debout auxilii Maximux esse tibi : llasimus ineumlvet; quaque est pic-tale, rogabit , v deton bûcher; mais celui qui le pouvait, celui que, pendant ta vie, tu honoraiscomme undieu, Maxime enfin. s’est acquitté envois toi dans: Ne sit ad sabemum Cela-ta in tous: Cumquc suis fratrie vinas adhibshit ,et «immun-v Quo levius dolas, esperietur open. v . Bec mihi verbe mal. minuteront tndia vitn : Que tu , us fuariat, Iasime,vaua, ava. Hue quoque venturum mihi asjuuase sotch-t, Non nisi te longe jus sibi dams vie : Nain tua non alio coluit palets-ah ritu, Terrarum dominos quam colis ipse Becs. Credo mihi; multoa habeas qunm dipus amines, Non fait e multisqnolilset immine. v Si modoueeoansua, ascalsrum monnaierai, . Sed probitas magnes inanition-e fait. u -. Jure igitur lacrymas Celse libamaa adonne, j Quum façonna , vivo qua dudit ille mihi : Carmina jure damusnros tatamis nous, Ut tua venturi nomiua, Celse, logent. floc est, quad poaaum (infinis tibi mittere ab anis; floc solum est istio , quod quuet esse natrum. Funers nec potui comitare , nec nuque corpus; Aque luis toto dividor orbe rugis. Qui potuit, quem tu pro numiue vivus habitas , Prmtitit omnium Maxitnus omne tibi. 50 ONDE. 768 raient, substances lourdes et Indigestes, mon tristes devoirs, à tes funérailles; il a offert à tes j restes de pompeux honneurs; il a versé l’amorne (2) odorant sur ton sein glacé, et, dans sa douleur, ila mêlé aux parfums des larmes abondantes ; enfin il a confié à la terre, et tout près je n’oserais l’écrire à tout autre, de peut qu’on de lui , l’urne où reposenttes cendres.S’il rend dans l’état actuel de ma fortune, les besoin estomac sans ressort. Quelque vraiquecela son, n’attribuat mes plaintes à un besoin de tcsse recherchée. En effet, dans ma ainsi aux amis qui ne sont plus les devoirs de cette nature seraient bien venus! islamiqu’il doit à leurs mânes, il peut me compter haite, aux mêmes conditions, à celui qui trou- aussi parmi les morts. verait que la colère de César fut trop tout: pour moi. Le sommeil lui-même. cet aliment LETTR E X. A rLtccus. d’un corps délicat, refuse sa vertu bienfaisante à mon corps exténué. Je veille.ettvet moi veille incessamment la doulour,qu’entrt- Ovide, du fond de son exil, envoie le salut tient encore la tristesse du jour. A peine mut voyant pourrais-tu me reconnaîue; t Quesoil à son ami Flaccus, si toutefois on peut envoyer ce que l’on n’a pas; car, depuis long- temps, le chagrin ne permet pas à mon corps, miné par les soucis rongeurs, de recouvrer des ’ forces; et pourtant je n’éprouve aucune douleur; je ne sens pas les ardentes suffocations de la fièvre, et mon pouls bat comme de coutume. devenues , dirais-tu , ces couleurs que tu mit jadis?» Un sang rare coule paisiblementdtfl mes veines presque desséchées, et mon corps est plus pâle que la cire nouvelle. [actoit dl vin n’ont point causé chez moi de tels range. car tu sais que je ne bois guère que de l’eath Mais mon palais est émoussé; les mets placés ne charge point de mets mon estomsc,di devant moi me donnent des nausées, et je vois j’aimais la bonne chère, il n’y aurait pas" pays des Gètes de quoi satisfaire mes goûts . avec dégoût arriver l’heure des repas. Qu’on mette à contribution, pourme servir, la mer, la Les plaisirs si pernicieux de l’amour n’épu- terre et l’air, on n’y trouvera rien qui puisse sent point mes forces; la volupté n’habitepts réveiller mon appétit. L’admite llébé , deses dans la couche du malheureux. l’audit mains charmantes, me présenterait le nectar et l’ambroisie, breuvage et nourriture des dieux, climat me sont funestes, et, par-muent! que leur divine saveur ne rendrait pas la sensi- moment. Si vous ne les soulagiez, mi du bilité à mon palais engourdi, et qu’ils écrase- frère qui te ressemble , mon âme shilling? llle tibi exsequias , et magni funus honoris Fecit, et in gelidoa verait smoms sinus: Diluit et lacrymis mœrens ungueuta profusis; Ossaque vicina condita texit homo. Qui quoniam eutinctis , que debet , præstat amicis , Et nos sutinctis annumerare potest. EPiSTOLA x. rascco. Naao sue profugus mittit tibi , Places , anlutem; Mithra rem si quia , qua caret ipse, potest. Longus enim curis vitia tum corpus amaris Non patitur vires languor babere suas. Née dolor ullus sdest , nec febribus uror aubelis; Et peragit soliti vena tenoris iter : Os hebes est, positæque inovent fastidia mense , Et queror, invisi qunm vernit hors cibi. Quod mare, quod tellus, adpone , quod educal ner, Nil ibi, quod nobis esuriatur, eril. Nectar et ambrosism, latices epulasque Deorum , Dot mihi formosa nova Juventa manu : Non tamen axacuet torpens sapor ille palnlum ; inquiétudes d’esprit, qui ne me labial PI!" Stabit et in stomacho pondus inerte dia. l Haro ego non ausim , qunm sint verissima , au"! Scribere , delicias ne mala nostra vouent- Scilicel is status est, en rerum forma murant. Dellciis etiam possit ut esse locus. Delicias illi precor bas contingen, si quit, Ne mihi ait levier Cmris ira , timet. la quoque, qui gracili cibus est in emport, 90mm Non alit officio corpus inane suc. Sed vigile, vigilantque mei sine fine dolines. Quorum materiam dst locus ipse mihi. Vix igitur pesais vises agnoscere ruilas; Quoque icrit, querss , qui fuit ante, ml"l’arvus in exiles succus mihi pervenitarttu, Membraque sunt ocra pallidiora nota. Non hm immodico contraxi damna Lyre: Sois mihi quam sole pane bibantur que. Non epulis oneror; quorum si tangar amures Est tamen in Geliris copia un": loris. Net: vires adimit Veneria damnosa voluptas . Non solet in montes illa venire toros. Unda locusque nocent; causaque nocentior omni. Ansielas unimi, qua.l mihi semper adut. 3’ LES PONTIQUES. 769 porterai à peine le poids de ma tristesse. Vous aurai besoin, tant que le divin César sera êtes pour ma barque fragile un rivage hos- irrité contre moi. Que chacun de vous adresse pitalier, et je reçois de vous les secours que à ses dieux d’hnmbles prières. non pour que tant d’autres merefusent; donnez-les-moi tou- César étouffe un courroux dont je suis la vicjonrs, je vous en conjure, car toujours j’en l lime méritée, mais pour qu’il le modère. Banc nisi tu paritai- simili cum traire levures, Paris, preeor , semper, qui. semper egebimuu illa . Vix mens tristiliæ mais luliuel ont". Canaris offensum dam mihi numen erit. Vos catis fragili telline non durs phanie; Qui meritam nobis minuai, non fini-t iram , Quumque nagent multi, vos mihi fertis open). Suppliciter natron quinqua ros-le Dm. M r. 1v. b9 ONDE. 710 ccœœœmmœcmccmœmmmcœœ LIVRE DEUXIÈME. L E T T R E l. A GERIANICL’S cÉssn. bardane tenace croît mêlée à la mousson. Moi. aussi, herbe inutile, je me ressens de liniments des dieux, etsouvent , malgré eux. leuisbienfaits me soulagent. Oui, la joie de César, autant Le bruit du triomphe de César a retenti jusque sur ces plages ou le Noms n’arrive que d’une aile fatiguée; je pensais que rien d’agréa- ble ne pouvait m’arriver au pays des Scythes; mais enfin cette contrée commence à miétrc moins odieuse qu’auparavant. Quelques reflets d’un jour pur ont dissipé le nuage de douleurs que je le puis, est aussi la mienne; cette famille n’a rien reçu qui soit à elle seule. Je le rends grâce, o Renommée!à toi qui as permis au prisonnier des Gètes de voir par la pensée lepour peux triomphe deCésar!C’esttoiquimiasappris qui m’environne; j’ai mis en défaut ma fortune. que des peuples innombrables se sont assemblés pour venir contempler les traits de leur jeune chef. et que Home, dont les vastesmurail- César voulût-il me priver de tout sentiment de joie, celui-là du moins, il ne peut empêcher que les embrassent l’univers entier, ne fut pas W1 grande pour leur donner à tous l’hospitalile. tout le monde ne le partage. Les dieux eux- C’est toi qui m’as raconté quiaprès plusieurs mémes veulentlirela gaieté sur le frontde leurs jours dione pluie continuelle, chassée du son adorateurs, et ne souffrent pas la tristesse aux des nuages par l’orageux vent du midi, le soleil jours qui leur sontconsacrés. Enfin, et c’est brilla diun éclat céleste , comme si la sérénilé du jour eût répondu à la sérénité qui appariti- être fou que d’oser l’avouer, malgré César lui- même,je me réjouirai. Toutes les fois que Jupiter arrose nos plaines d’une pluie salutaire , la El’lSTOLA l. GERMANICO CÆSARI- "tu: quoque Cœurei pervenit fuma triumphi , Languida quo lessi vix venit aura Noti. Nil fore duite mihi Scythica regione putavi. Jnm minus hic odio est, quant fuit ante, locus. Tandem aliquid, pulsa curarum nube, sereuuut Vidi; fortune.- verba dcdique meut. Nolit ut ulla mihi contingere gandin Cœsar, Velle potest suivis liœc tamen una dari. Dl quoque, ut a cunetis hilari pietate colantur, Tristitism poni pet- sua lesta juin-ut. Deuique, quod certus furor est audere fateri , "se ego lirtitia, si vetet ipse , futur. Jupiter utilibus quotics jurat imbribus ogres , sait sur tous les visages. Alors, on vit le ninqueur distribuer à ses guerriers des récompenMista tenu segeli creseere Isppa tolet. Nos quoque frugilerum lentimua, inutilis berk Numen , et invita wpe juvamur ope. Gaudia Cæsnrem mentis pro parte virili Sun! inca : privali nil liabet illa dormis. Gratin, Fuma, tibi; per quam spectata triumpbi Incluse mediis est mihi pompa Getis. Indice te didiri, nuper risendu cotise lnnuineras gentes ad durit ora sui : Quæque upit vastis immeusum mœuibls orin", llospitiis Romam vix habuisse locum. Tu mihi nurrasti, qunm multis lucibus ante Fuderil adsiduas nubilus Auster aquu, Lumine wlesti Solem fulsisse serenuut , Cum populi vultu convenienle die. Atque ila victorem, cum maguo roda honore, Bellicu laudalis dona cit-disse viris z il LES pommons. au militaires , qu’il accompagnait d’éloges puionnés; brûler l’encens sur les saints autels, avant de revêtir la robe brodée , éclatants insignes du triomphateur, et apaiser par cet acte religieux la Justice , à qui son père éleva des autels, et qui a toujours un temple dans 771 t°e donnent les années! le reste, tu le trouveras en toi-même, pourvu qu’une longue carrièreaide au développement de la vertu. Mes vœux seront accomplis : les oracles (les poëles ont quelque valeur; car unilieu a répondu à mes vœux par des présages favorables. Rome. ivre son cœur. Partout où il passait, des applaudissements et des vœux de bonheur accueillaient de bonheur, te verra aussi monter vainqueur sa présence; et les roses jonchaient les chemins vaux conronnés, et, témoin des honneurs pré- au Capitole sur un char traîné par des che- auxquels elles donnaient leur couleur. On por- maturés de son jeune fils, ton père éprouvera tait devant lui les images , en argent, des villes tison tour cette joie qu’il donna luiumème aux i barbares, avec leurs murailles renversées, et auteurs de ses jours. Jeune homme, déjà le leurs habitants subjugués; puis encore des fleuves, des montagnes, des prairies entourées de hautesforéts, des glaives et des traits grou- plus illustre de tous, soit dans la paix, soit dans la guerre, n’oublie pas ce que je te prédis dès aujourd’hui. Peut-être ma muse chan- pés en trophées. Le char de triomphe étince- tera-t-elle un jource triomphe, si toutefois ma lait d’or, et le soleil, y reflétant ses rayons, donnait la teinte de ce métal aux maisons qui vie résiste aux souffrances qui m’accablcnt; avoisinent le forum. Les chefs captifs et le cou sang la flèche d’un Scythe, et si ma tète ne tombe pas sous le glaive d’un Gète farouche. enchaîné étaient si nombreux qu’on en aurait, si , auparavant, je n’abreuve pas de mon de ce nombre fut Bato, l’âme et l’instigateur Que je vive assez pour voir le jour ou tu recevras dans nos temples une couronne de lauriers. et tu diras que deux fois mes prédictions se de cette guerre. Lorsque les dieux sont si clé. sont vérifiées. pourainsidire, composé une armée. La plupart d’entre eux obtinrent leur pardon et la vie, et ments envers des ennemis, pourquoi ne pourrais-je espérer qu’ils s’apaiseront en ma faveur? La même renommée,Germanicus,aaussi publié, jusque dans ces climats, que des villes avaient été vues à ce triomphe, inscrites sous ton nom, et que l’épaisseur de leurs murs, la force de v leurs armes , leur situation avantageuse, n’avaient pu les protéger contre toi. Que les dieux flanque aumturum pictas inaignia venta , Ton priul lanctis impœuiua l’oeil : Juatitiamque lui caste placaue parentia , lllo que tomplnm pestera ramper habet. Quoque ierit , felix adjectum plausihus omen; Sanque rentia embuions rosis. Prolinus argente versos imitantia muros , Barbara cum victia oppida lata viria: Fluminaque, et montes , et in allia paseos ailvia; Armaquo cum telia in aime mista suis. Deque trinmphato, quot! Sol incenderit , aure Aura Romani teck fuisse lori. Toupie tuliue duces captivia addita collis Vincula , puna hontes quot satin me luit. Maxima para borum vitam veniamque tulerunl; ln quibus et helli rumina caputque Bato. Cur ego posas negem minui mihi numinis iram , Quum videam mites hostihnn este Dom? l’ertulit hue idem nabis , Germaniee , rumor , Oppida sub titulo nominis une tui ; Atque en te contra, nec mari mole , nec amis , Nos satis ingénie tuta fuisse loci. LETTRE Il. A "assumes. Cet ami qui, dès son jeune âge , honora ta famille , aujourd’hui exilé sur les tristes bords Dt tibi dent aunes! a te nom cætera sumac; Sint modo virtuti tempera longa tune. Quod proeor eveniet : sont quiddam encula velum; Nain Dette optanti proapera signa dedit. Te quoque victoretn Tarpeias mandore in arecs Læta corouatis Rama videbit equis; Maturosque pater nati spectabit honores , Gaudia percipiena, que dédit ipse suis. Jam nunc lime a me, juveuum belloquo togaque Maxime, dicta tibi, vaticinante, nota. Huns quoque carminibua referam fartasse triomphant, Suffirjet nostria si mode vils malis; lmhuero Scythicaa sinon prias ipse sagittal, Abstuleritque ferox hoc capot euse Getes. Quod si, me salvo , dabitur tibi laurea templis, 0min: hie «lices vers fuisse mes. EPISTOLA Il. useuuno. me douane vestrœ primia vannier ah mais , Pulsue ad Euxini, Nm, sinistre l’reti, à b9. OVIDE. 77:! du Pont-Euxin , Ovide t’envoie, ô Messallinus, sacrilège vient chercher un refuge au pied du pays des Gèles indomptés, les hommages de ces autels qu’il a profanés, et ne craint pas qu’il avait coutume de t’offrir lui-même lorsqu’il était àRome. Malheurà moi si , à la vue d’implorer l’assistance de la divinité qu’il a on [le mon nom , tu changes de visage! si tu hésites à lire cette lettre jusqu’au bout. Lis-la donc toute entière; ne proscris pas mes paroles, comme je suis proscrit moi-même, et que Rome ne soit pas interdite à mes vers. Je n’ai jamais eu la pensée d’entasser Pélion sur Ossa, tragée. Cette confiance, dira-t-on , n’est pas sans danger; j’en conviens, mais mon vaisseau ne vogue pas sur des eaux paisibles. Que d’antres songent a leur sûreté: l’extrême misère est aussi un gage de sûreté, car elle ne redoute rien depire qu’elle-même. Quand on est entraîné par le destin , de qui si ce n’est du destin ni l’espoir de toucher de ma main les astres doit-on attendre du secours? Souvent la rude éclatants. Je n’ai point suivi la bannière insen- épine produit la douce rose. Emporté par la sée d’lfincélade , ni déclaré la guerre aux dieux vague écumante, le naufragé tend ses bras vers maîtres du monde , et, semblable à l’audacieux Diomède . je n’ai point lancé mes traits contre une divinité. Ma faute est grave, sans doute, mais elle n’a osé compromettre que moi seul, et c’est le plus grand mal qu’elle ait fait! On ne peut m’accuser que d’imprudence et de témérité, seuls reproches légitimes que j’aie mérités. Mais , je l’avoue , après la juste indignation d’Auguste, tu as le droit de te montrer difficile à mes prières. Telle est ta vénération pour tout ce qui porte le nom d’lule, que tu regardes commepersonnelles les offenses dont il est le but. Mais en vain tu serais armé et prêt à porter les coups les plus les récifs; il s’attache aux ronces et aux rochers aigus. Fuyant l’épervier d’une aile tremblante, l’oiseau fatigué se réfugie dans le scinde ’l’homme, et la biche effrayée, poursuivie par la mente qui s’acharne après elle, n’hésite point à venir chercher un asile dans la maison voisine. O loi. Messallinus, siaccessibleà la pitié, laissetoi , je t’en conjure, laissetoi toucher par mes larmes; que ta porte ne reste pas obstinément fermée à ma timide voix. Dépose avec bonté mes prières aux pieds des divinités de Rome, deces dieux que tu n’honores pas nous que le dieu du Capitole, que le dieu du tonnerre. Sois le mandataire, le défenseur dent terribles, que tu ne parviendrais point à te cause, quoique toute cause plaidée eumon faire craindre de moi. Un vaisseau troyen nom soit une cause perdue. Déjà un pied dans reçut le Grec Achéménide, et la lance u’Acnnle la tombe , déjà glacé par le froid de la mon. guérit le roi de Mysie. Souvent le mortel si je puis être sauvé , je le serai par Ini- Miltit ab indomitis banc, Messalline , ulutem, Quam solitus præsens est tibi ferre , Getis. Heu mihi , si lecto vultus tibi nomine non est , Confugit interdum templi violator ad arum, Qui fuit, et dubitas cœtera perlcgere I Perlege, nec meenm pariler mes verba relega: Urbe liset vestra versibus esse meis. Non ego concepi, si Pelion Ossa tulisset , Dixerit hoc aliquis tutum non esse; fatemur, Sed non per placides il mes puppis squat. Tuta pétant alii : fortune miserrima luta est: Nain timor eventua deterioris abat. Clara mes tangisidera pusse manu: Net: nos , Enœladi dementia castra secuti , In reruln dominos movimus arma Deos : Nos, quod Tydidm, temcrsria dextera fait, Numina sunt telis ulla petits meis. Est mes culpa gravis . sed quia me perdus solum Anse ait , et nullum majus ndorta notas. Nil, nisi non sapiens pussum timidusque vocari : "me duo snnt animi uominu vers mei. Esse quidem l’ateor, meritam post Canaris irnm , Difficilem preeibns te quoque jure meis. Quœque tua est pietas in totnm nomen luli, Te ledi, qunm quia lœdilur inde, putes. Sed licet arma feras, et vulnern sua mineris, Non tamen elflcies ut timeure mihi. Puppia Achæmeniden Graium ijnna rem-[vit ; K Prol’uit et Myso Pelias basta duci. Née petere oflenai numinis horret opem. Qui rapitur intis , quid pre-ter l’ala requint? Sæpe crut molles sapera apina rosas. Qui rapitur sputnaute salo, sus bradais cauti Porrigit, et spinas duraque saxe capit. Accipitrem meluens permis trepidantibus ales Audet ad humanos fessa veuire sinus: Net. se vicino dubitat committere tecto , Qua fugitinfestoa territa nerva canes. Du, precor, aœessnm lacrymis, mitissime , notifia, Nec rigidam timidis vocibus obde farcin; Verbaque nostra l’aveu Romano ad numina perler, Non tibi Tsrpeio cuits touante minus: Mandatique mei legatus suscipe causatn; Nulla mec qusmvis nominé causa bons est. Jeun prope dépositus, certe jam frigidus, egre Servatus par te , si modo serrer, en. a LES PONTIQUES. 775 Quelecrédit que tu dois-a l’amitié d’un prince l maladie, garde la chasteté dans sa couche, immortel sedéploie pour ma fortune abattue; que cette éloquence particulière à tous les et son fils recule les bornes de l’empire de l’Ausonie. Germanicus lui-mémé devance les membres de ta famille, et dont tu prêtais le années par son courage; le bras de Drusus est secours aux accusés tremblants, se révèle en- aussi redoutable que son cœur est plein de noblesse; ses brus aussi, ses tendres petitesfilles, les enfants de ses petits-fils, enfin tous coreeu ma faveur; car la voix éloquente de votre pèrerevit dansson fila; c’est un bien qui a trouvé un digne héritier. Je ne l’implore point ici pour qu’elle cherche amejustifier; l’accusé qui avoue sa faute ne doit pas être défendu. Cousidère cependant si tu peux pallier cette faute du nom d’erreur, ou s’il canviendrait mieux de ne pas aborder les membres de la famille d’Auguste sont dans l’étatle plus florissant. Ajoute a cela les dernières victoires sur les Péoniens , les bras des Dalmates condamnés au repos dans leurs montagnes, et enfin l’Illyrie, qui, après avoir déposé les armes, s’est glorifiée de porter sur son front une semblable question. Ma blessure est de l’empreinte du pied de César. Lui-même, recala qu’il est, selon moi, imprudent de toucher, puisqu’elle est incurable. Arrête-toi , ma langue , tu ne dois pas en dire davantage: marquable par la sérénité de son visage, paraissait sur son char, la tète couronnée de laurier; avec vous marchaieutà sa suite des fils que ne puis-je ensevelir avec mes cendres ce pieux (l), dignes d’un tel père et des honneurs lugubre souvenir! Ainsi donc, parle de moi qu’ils en ont reçus (2); semblables à ces frècomme si je n’avais pas été le jouet d’une res (5) dont le divin lule aperçoit le temple du erreur, afin que je puisse jouir de la vie telle haut désademeure sacrée qui l’avoisine. Mes- que César me l’a laissée. Quand tu lui verras un visage serein , quand il aura déridé ce front place, au milieu de l’allégresse générale, ne leur sallinus ne disconviendra pas que la première sévère qui ébranle le monde et l’empire, deman- appartienne, à eux, devant qui tout doit céder; de-lui alors qu’il ne permette pas que moi, après eux, il n’est personne à qui Messallinus ne le dispute en dévouement. Non, sur ce point, tu ne le céderas à personne ; celui qui récomv pensa ton mérite avant Page ceignit ton front de faible victime,je devienne la pmiedes Gètes , et qu’il accordeà mon exil un plus doux climat. Le moment est propice pour solliciter des grâces. Heureux lui-même , Auguste voit s’ac- croître, o Rome, la grandeur de la puissance lauriers bien acquis (4). Heureux ceux qui ont pu assister à ces triomphes, et jouir de la vue qu’il t’a faite. Sa femme. respectée par la d’un prince qui porte sur ses traits la majesté Nulle tua pro lapais uitatur gratis rébus, Principia mmnam quam tibi præstet amer : None tibi et eloquii nitor ille domasticus adsit, Quo poteras trepidis utilis esse reis. Vivit enim in vobis facundi lingue pareutis , Et res heredem repperit illa suum. Banc ego non, ut me défendu-e teutst , adore; Promovet Ausonium filins imperium. Præterit ipse suos anime Gertnauicus anuos , Nec vigor est Drusi uobilitate miner. Acide nurus lieptesque pina, natosque nepotum , Cmteraque Augusta: membra valere domus : Acide triumpliatos modo Pæonaa, adde quieti . Subdita montanm brachia Dalmatin. j K Née dedignata est abjectis lllyris amis I Non et couinai causa tuenda rei. Hum tamen excuses erroris imagine factum, An nihil expediat tale movere, vide. Vallauris id genus est, quod qunm sauabile non ait , Non contrechri tutius esse putem. lingue, silo; non est ultra narrabile quidquam : Pesse velim cineres obruere ipse ineos. Sic igitur , quasi me nullqs deceperit errer , Verbe lace , ut vite, quam dédit ipse , fruar. Quumque menus tarit, vultusque remiseril illos , Qui secoua terras imperiumque murent; [daignant ne me jar-dam sinat esse Getarum, Detquesolum mises-m mite, preure,4l’ug,ai. T-pns «lest aptum procibus : valet ipse , videtque Quasl’ecit vires, Rome , valere tuas. halena mojux ses pulvinaria scrvqt : Cœursum l’amulo vertice ferre pedem. ipse super currum, placido spectabilis on, p Tempo" l’bœbea virgine "en tulit : Quem pie vobiscunt proles cotuitsvit euntt-m , Digne parente suc, nominibusque datis; Fratribus adsiniilis, quca proxilua templa trin-nies Divus ab excelsa Julius arde vidct. llis Messalliuus, quibus cumin cédera debout, Primum lietitiæ non negat esse locum. Quicquid ab bis superest, venit in cérumen auxoris ; Hac honnissons nulli parte secundus eris. "une colis, ante dicni par quem decreta mon-nu Veuit honoratis laures digne comis. Polis-es, quibus bos licuit apeclare triumphos ,4 Ettlucis 0re Deos asquiparanlc lrui. 774 ovms. i des dieux! Et moi,au lieu de l’image de César, gence, qui souvent fait gronder la bien" j’avais devant les yeux de grossiers Sarmates, sans la lancer; qui s’affiige de prendre ne un pays où la paix est inconnue, et une mer décision trop pénible, et qui semblese punir enchaînée par la glace. Si pourtant tu m’en- en punissantles autres; eependantms faute tends, si ma voix arrive jusqu’à toi , emploie avaincu sa douceur, et forcé sa colères»prunter contre moi les armes de sa puisasses. tout ton crédit, toute ta complaisance, a faire changer mon exil. L’ombre éloquente de votre Puisque, séparé dema patriepartout un monde, père, s’il lui reste encore quelque sentiment, te le demande pour moi, qui l’honorai dès ma je ne puis me jeter aux pieds du dieux eux- plus tendre enfance. Ton frère aussi le de mémes, ministre (5) de ces dieux, que une vères, porte-leur ma requête, et appuyela de mande , quoiqu’il craigne peut-être que ton empressement à m’obliger ne te soit nuisible; toute ta familleenfin le demande, et toi-même tu ne pourrais pas nier que j’ai toujours fait partie moyen que si tu n’y entrevois aucun danger; pardonne-moi enfin, car, après mon naufrage, il n’est plus de mer qui ne m’inspire date!- de tes amis; à l’exception de mes leçons d’a- froi! tes ardentes prières. Cependant ne tente ce mour, tu applaudissais souvent aux productions d’un talentdont je reconnais que j’ai mal usé, Efface les dernières fautes de ma vie, et ta maison n’aura point à rougir de moi. Puisse le bonheur être toujours fidèle à ta famille! Puissent les dieux et les Césars ne point l’ou- blier dans leurs faveurs. lmplore ce dieu plein de douceur, mais justement irrité, et prie-le de m’arracher aux régions sauvages de la Scytbie. La tâche est difficile, je l’avoue; mais le LETTRE lll. A Ulm. Maxime, toi dont les qualités distingueesré pondent à la grandeur de ton nom, et qui ne permets pas que l’éclat de ton esprit soit éclipsé par ta noblesse , toi que j’ai honore’jw sance de ce bienfait en sera d’autant plus vive. Et cependant, ce n’est point Polyphème re- qu’au dernier moment de ma vie, car en quoi l’état ou je suis diffère-HI de la mon? tu montres, en ne méconnaissant point un ami nul- tranché dans son antre de l’Etna , ce n’est point heureux, une constance bien rare de uosjours. Antipbate, qui doivent entendre les prières. J’ai honte de le dire, et œpendaut marennes de la vérité du fait, le commun des hommes courage aime les obstacles, et ma reconnais- C’est un père bonet traitable, disposé à l’indul- At mihi Saurematæ pro Canaris ore videntli , Terreque pscis inops , undsque vincta gela. Si tamen lame audis , et vos mes pervertit istue, Sit tua mutando gratis blende loco. floc pater ille tuus, primo mihi cultus ab ave, Si quid hsbet sensus umbrs diserte, petit : Bot petit et frater; qusmvis ferlasse veretur, Servandi nocent ne tibi cura mei : Mots domus petit hoc; nec tu potes ipse peut", Et nos in turbin parte fuisse tue. Ingenii carte , que nos male sonsimus uses, Artilms esœptis, sœpe probator cru. Nec mon, si tantum peceats novissima damas Esse poth domui vils pudendn lute. Sic igitur vestrœ figeant penetralia gentia; Curnque sil Superis Cmsnribusque lui z Mite , sed iratum merito mihi mimi-n , adora, Eximat ut Scythiri me feritntr loci. Difficile est, fatrnr; sed tendit in ardus virtus , lit talis meriti gratin major erit. Ncc’lamen Ælnmus vaste Pnlyphcmus in anlro Aceipiet voeu Antiphslesve tuas : Sed placidus facilisque parens , veuiœque pentus; Et qui fulmines supe sine igue tout. Qui , qunm triste sliquid statuit, llt tristis et ipse; Cuique fers painsm sumere pans sua est. Vieta tamen vitio est laujus demeutis nostm; Veuit et sil vires ira coleta suas. Qui quonism patrie toto sumus orbe moti, Net: lieet ante ipsos proeubuisse Becs; Quos colis , ad Superbe lice fer mandats mais" Adde sed et propriss in mes verbe pneu. Sic tamen hl: tenta , si non nocitura putsbis: lgnoscas : timeo naufrages me fœtum. EPlSTOLA lll. llAXlllO. Maxime , qui claris nomen virtutibus fluas, Nec sinis ingenium nobilitste premi; Culte mihi , (quid enim status laie a funere diffa!" Suprrmum vitæ tempes ad usque mec: Rem lacis, sdllictum non arcmtus smieum, Que non est une rerinr lllll tue. Turpe quidam dit-tu, «il, si mode vers [stemm LES PONTIQUES. n’approuvequeles amitiés fondées sur l’intérêt. l’autorité de ton nom; donne l’exemple au lieu Ou s’occupe bien plus de ce qui est utile que de ce qui est honnête, et la fidélitéreste ou d’une action est le sentiment de l’avoir bien 715 de le recevoir. L’unique profil que tu retires disparalt avec la fortune; à peine en est-il un faite; cai- alors la probité, la conscience du sur mille qui trouve dans la vertu sa propre devoir ont été ton seul guide. La vertu, dénuée récompense. L’honneur même ne touche pas s’il est sans profit, et la probité gratuite laisse de tout le cortége des biens étrangers a la des remords. L’intérêt seul nous est cher; nature. n’a point, selon toi, de récompenses attendre, et ne doit être recherchée que pour ôtez à l’âme cupide l’espérance du profil, et elle-même. C’est une honte, à tes yeux, qu’un après cela ne demandez à personne qu’il pratique la vertu. Aujourd’hui , chacun aime à se bien pourvoir, et compte avec anxiété sur ses doigts ce qui lui rapportera le plus. L’amitié , ami soit repoussé parce qu’il est digne de oommiséntion, et qu’il cesse d’être un ami parce qu’on vienne l’acheter. Je t’en admire d’au- qu’il est malheureux. Il est plus humain de soutenir la tête fatiguée du nageur que de la replonger dans les flots! Voisce que lit Achille apresla mort de son ami , et crois-moi , ma vie est aussi une sorte de mort. tant plus , 6 toi qui fus rebelle un torrent, et te tins a l’abri de la contagion de ce décuire vage du Styx; et quelle distance me sépare cette divinité autrefois si respectable, est a vendre, et, comme une propriété, attend général. On n’aime que celui que la fortune Thésée accompagna Pirithoûs jusqu’au ri- de ce fleuve ! Le jeune Pylade ne quitta fuite les plus intrépides. Autrefois, tant qu’un jamais Oreste livré à sa folie; et la folie est pour beaucoup dans ma faute. Accepte aussi la vent favorable enfla mes voiles, je vis autour part des éloges qu’ont méritéscesgrands hom- favorise; l’orage gronde, et soudain met en de moi un cortége nombreux d’amis; des que mes, et continue, après ma chute, à me se- la tempete eut soulevé les flots, je fus abandonné au milieu des vagues sur mon vaisseau courir de tout ton pouvoir. Si j’ai bien connu déchiré. Quand la plupart ne voulaient même fois, si elle n’a rien perdu de sa grandeur, plus pas paraltre m’avoir connu , a peine fûtesvous deux ou trois qui me secourûtes dans ma la fortune est rigoureuse, plus tu lui résistes; tu prends les mesures que l’honneur exige détresse. Tu fus le premier, Maxime, et en pour n’être pas vaincu par elle, et les attaques effet tu étais bien digne, non pas de suivre les incessantes de ton ennemi rendent plus opio ton âme, si elle est encore cequ’elle était autre-- autres, mais au contraire de les attirer par niâtre ta résistance. Ainsi la même cause me Vulgus amieitiss utilitate probal. Cura quid espediat prias est, quam quid sil honestum z Et cum fortuna atatque raditque tidea. Nec facile inveniss multis in millihus unum Virtutem pretium qui putet esse sui. lpae deeor, recta facti si prmmia desint , Non moral , et gratis pœnitet esse probum. Nil, nisiqund prudest, carum est: i, detrslae menti Spem fruclus avide, nemo petendus erit. Al "dilua jam quisque sucs amat , et aibi quid ait Utile, aollieitis subputat articulis. lllud amicitie quondam venerabile numen Prustst , et in qunstu pro monitrice sedet. Quo magie admirer, non, nt torrenlibns undis , Communie vitii le quoque labo trahi. Diligitur nome, nisi oui fortune secunda est : Que simul intonuit, proxima quatque fugat. En ego, non panois quondam munitus amicts , Dum Iavit velis aura secunda meis ; Ut fera nimboso tumuerunt æquora vente, ln mediis lacera puppe relinquor aquis. Quumque alii nolint etiam me nasse videri , Via duo projecto tresva tulistis open]. Quorum tu princeps : nec enim contes me; sed suetor. Nos petere exemplum , sed dure dignes erra. Te, nihil es acta, nisi non peccaue , ferentem , Sponte sua probitas officiumque juvsnt. ludion te mercede caret , par aequo petcndaest Externis virtus incomitata bonis. Turpe pulsa ahigi , quia sil miserandua , amicutn; Quodque ait infelix , drainera esse luum. Mithra est lasso digitum subponere mente, Mergere quam liquidis ora nalantis aquis. Cerue quid Æacides post mortem pruntet amieo : lnstar et hune vitam mords habrre puta. l’irilhoum Thessua Stygiss comilavit ad undas : A Stygiia quantum son mes distal aquisl Adfuit insane juvenis Phooæus 0mm : El mes non minimum eulpa furoris babel. Tu quoque maguorum laudes admitte viroruin; thue lacis, lapso, quam potes, aller open". Si bene le novi; si , quad priua esse solebas , None quoque es , alque animi non cecidere lui; Quo fortune mugis sævit, mugis ipse resistis, thue deoet, ne le vicerit illa , caves : Et bene uti pugucs , bene pugnans effiait hostie. OVIDE. 776 public et qui fut le guide de ma muse. legs. nuit et me sert en même temps. Sans doute, illustre jeune homme, tu regardes comme un gérais aussi que ton frère ne peurratt direa déshonneur de marcher à la suite d’une déesse quelle époque commença mon amitié pour lui: toujours debout sur une roue.Ta fidélitéestiné- il est vrai pourtant que je I’aimai au-dœsusds branlable; et comme les voiles de mon vaisseau tous et que, dans mes fortunes diverses, tu fus battu par la tempête n’ont plus cette solidité l’unique objet de toute ma tendresse. Les (lœnières côte de l’ltalie me virent avec toi (2), et reçurent les larmes qui coulaient à flotsur mon que tu voudrais qu’elles eussent. telles qu’elles sont, la main les dirige. Ces ruines ébranlées par des commotions violentes, et dont la chute visage. Quand tu me demandas alors aile récit qu’on t’avait fait de ma faute était véritable, parait inévitable, se soutiennent encore, appuyées sur œsépaules. Ta colère contremoi fut juste d’abord, et tu ne fus pas moinsirrité que celui-là même que j’offensai; l’outrage qui avait frappé au cœur le grand César , tu juras je restai embarrassé, n’osant ni avenu ni coa- aussth que tu le partageais; œpendaut, larmes qui baignaient ma figure interdite. A ce souvenir, tu dois voir que mon crimepsut mieux éclairé sur la source de ma disgrâce , tredire; la mime ne me dictaitque detilnidrs réponses. Commela neige qui se fondau souille de l’Auster pluvieux, mes yeux se fondaimtct tu déploras, dit-on, ma funeste erreur. Alors, mériter l’excuse qu’on accorde à une première pour première consolation, tu m’écrivis, et me erreur; tu ne détournes plus les yeux d’un an- donnas l’espoir qu’on pourrait fléchir la colère cien ami tombé dans l’adversité , et tu répands du dieu offensé. Tu te sentis ému par cette amitié si constante et si longue qui, pour moi- sur mes blessures un baume salutaire. Pour meme, avait commencé avantta naissance (1), et si, plus tard, tu devins l’ami des autres, tu naquis le mien; c’est moi qui te donnai les pre- tant de bienfaits , s’il m’est encore permis de formerdes vœux , j’appellerai sur ta téta toutes les faveurs du ciel; ou s’il me faut seulement régler mes désirs sur les tiens , je lui demain miers baisers dans ton berceau. qui, des ma plus derai de conserver à ton amour et César et a: teudreenfance, honorai ta famille, et qui mainte mère; c’est là, je m’en souviens, laprière qu’a nant te force à subir le poids de cette vieille ami- vant tout tu adressais aux dieux , lorsque tu offrais l’encens sur leurs autels. ’ tié. Ton père, le modèle de l’éloquence romaine, et dent le talent égalait la noblesse , fut le premier qui m’engagea à livrer quelques vers au Sic eadem prodeat causa , nocelque mihi. Scilicet indignum , juvenis rarissime , duels Te fieri enmitem stantis in orbe Des. Firmua es; et, quoniam non sont ea qualia vellea , Vela regis quassæ qualiacumque ratil. Quæque ila concussa est , ut jam (assura puletur, [lestai adhue humeris fulta ruina luis. Ira quidam primo fuerat tua justa, nec ipso Lenior, offensas qui mihi jure fuit : Quique dolor pectus letigisset Cæsaris ulti , Illum jurahas protinus esse tuum : Ut tamen audits est nostra! tibi cladis origo, Diceria erratis ingemuisse meis. Tum tua me primum solari litera œpit, El læsum flecti spem dure pusse Doum, Morit amicitiæ tum le constantis longs! , Ante tues ortus quin mihi eœpla fuit : Et quod eras aliis l’actus, mihi nstns smicus; Quodqus tibi in cuuis oscula prima dedi; Quod, qunm vestra domus teneris mihi semper ab annis Culte sil, esse vetus nunc tibi eogor onus. ’ Me tuus ille pater, Latine facundia lingue , Que non inferior nobilitate fuit, hiatus , ut auderem commitlere carmine (une: , Impulit : ingenii du: fuit ille mei. Nee, que ait primum nobia a tampon aillas , Contendo fratrem posse referre tunm. Te tamen ante omuea ila sum oomplexua , ut anus. Quolibet in clan gratia nostra fores. Ultime me tecum vidit, mœsüsque adents! Excepît lacrymas [talla on genis. Quum tibi querçnti, num vernis nuueius «sel, Adtulerat cnlpæ quem mais fuma mec; Inter confessum (lubie, dubieque neguntern Herehun , pavidas dante timore nous : Exemplotwe nivis, quam solvit aquatiens Austcr, Gutla per sdtonilas ihst oborta senau. ’ Heu igitur referons , et quod mes crimina prisai Erreris venin pesse latere vides; Respicis antiquum lapsis in rebus amieum, Fomentisqne juvas ruinera nostra tuis Pro quibus optandi si nabis copia fiat , Tarn bene promerilo commoda mille FM". Sed si sols mihi dontur tua vota, preubor, Ut tibi ait, salvo Genre , salve pneus. Haie ego, qunm latere: altaria pinguia lure, Te solitum memini prima rogue Dent. n. LES PONTlQUES. LETTRE 1V. A AT’I’lCUS. 777 mon mdllenr ami, notre attachement était tel qu’il rappelait celui d’Achille et de Patrocle. Non , quand tu aurais bu à pleine coupe les eaux du léthé, fleuve d’oubli, je ne croirais. Atticus, ô toi dont l’attachement ne saurait m’être suspect, reçoisce billet qu’Ovide l’écrit des bords glacés de l’lster. As-tu gardé quel- que souvenir de ton malheureux ami? Ta sol- pas que tant de souvenirs soient morts dans ton cœur. Les jours d’été seront plus courts que ceux d’hiver, et les nuits d’hiver plus courtes que celles d’été; Babylone n’aura plus je ne le puis croire : les dieux ne me sont pas tellement contraires qu’ils aient permis que de chaleurs, et le Pont plus de frimats ; l’odeur du souci l’emportera sur le parfum de la rose de Pœstum , avant que mon souvenir s’ef- tu m’oubliasses si vite! Ton image est toujours présente à mes yeux ; je vois toujours tes traits tinée de subir un désenchantement si cruel. licitude ne s’est-elle pas un peu ralentie? Non, gravés dans mon cœur. Je me rappelle nos entretiens fréquents et sérieux et ces longues heures passées en joyeux divertissements. Sou- vt, dans le charme de nos conversations, ces instants nous parurent trop’ courts; souvent les œuseries’se prolongèrent au delà du jour. face de ta mémoire. Il n’est pas dans ma des- Prends garde œpendaut de faire dire que me" confiance m’abuse, et qu’elle ne passe pour une sotte crédulité. Défends ton vieil ami avec une fidélité constante; protégé-le entantque tu le peux, et autant que je ne te serai pas à charge. Souvent tu m’entendis lire les vers que je venais d’achever, et ma muse , encore novice, se soumettre à ton jugement. Loué par toi, je croyais l’être par le public, et c’était là le prix le plus doux de mes récentes veilles. Pour que LETTRE V. A SALARIE. mon livre portât l’empreinte de la lime d’un ami, j’ai, suivant tes conseils , effacé bien des choses. Souvent on nous voyait ensemble dans le forum, sous les portiques, et dansles rues; aux Ovide te salue d’abord , ô Salanus, et t’en- voie ces vers au rhythme inégal. Puissentmes vœux s’accomplir et leur accomplissement confirmer mes présages! Je souhaite, ami, qu’en théâtres, nous étions souvent réunis. Enfin, o me lisant. tu sois dal!8 un élût dé santé’Pl’mr EPISTOLA 1V. AmCO. Accipe colloquium gelido Nesonia ab Istro, Attioe, judicio non dubitande mec. Ecquid adhue romanes memor infelicis amici 1 Descrit en pertes languide cure eues? Non ita Dt tristes mihi aunt, ut credere posstm , Vasque putem jam le non meminisse mei. Ante mens coules tue sial, tue semper imago est; Et rideor vultus meute videra tuoa. ’ Saris multa mihi teenm collata recorder, Net: data jucundis tempors pence jocis. Sepe site Iongis visa sermcnihus borna ; Sæpe fuit hrevior, quem men verbe , dies. Sæpe tuas factum venit modo carmen ad sures, Et nova judicio aubdits Musa tue est. Quod tu laudaras, populo plaeuisse putaham . floc pretium cure dolce recentis ont. thue meus lima rams liber esset amici , Non semel sdmonitn farte Iiture tuo est. la fora viderunt paritcr, nos portions omni , Mes via , nos lundis curva theetra loris. Deniqne tanins amer nohis , cariasims , semper, Quentus in Æscidis Actoridisque fuit. Non ego, securæ biheres si pocula Lethea , w Excidere haro credam pectore pesse tue Longe dies citius brumeli eiders, noxque Terdior hiberna solstitielis erit; Nos Babylon æstum , nec frison Foutue hebehît, Calthaqne Pœstanas vinœt odore rosas; Quam tibi nostrarum reniant oblivie rerum , Non ile pers fati candide nulle mei. Ne tamen htec dici possit fiducie mendex , Stultaque credulitas nostra fuisse, cave: Constantique (ide veterem tutere sodalem , Que licet , et quantum non onerosus ero. EPISTOLA V. SALANO. Condita dieparihus numeria ego Neso Saine Præposita misi verbe saluts mon. Quœ rata sit cupio, rebusqne ut eomprohel mon , Te prccor e salvo posait , amies, leur. 4 178 OVIDE. père. Ta candeur, cette vertu presque éteinte de nos jours, m’oblige ’a former pour toi de semblables vœux. Quoique je fusse peu connu de toi, tu as, dit-on, pleuré sur mon exil; et quand tu lus ces vers envoyés des rivages du Pont, quelque médiocres qu’ils soient, Ion mais la splendeur du sujet et son immensité anenntirent mon audace; j’ai dû summum sous le poids de l’entreprise. Le désir que j’a- vais de bien faire est la seule chose que tu pourrais louer; quant à l’exécution. elle languit écrasée par la grandeur de la matière. Si, enfilage leur a donné du prix. Tu souhaitas par hasard , mon livre est tombé dans les que César mit enfin un terme a sa colère contre moi; et César, s’il les connaissait, permettrait de pareils désirs. C’est ta bienveillance naturelle qui te les a inspirés, et ce n’est pas ce qui me les rend moins précieux. mains, je te prie, qu’il se ressente de ta protes. Ce qui te touche le plus dans mes mal- tion; tu la lui accorderais sans que je le ladsmandasses; que du moins ma recommandation ajoute quelque peuà ta bonne volonté. Sans doute je suis indigne de louanges; mais ton cœur est plus pur que le lait, plus pur que heurs, c’est sans doute. docte Salanus, desonger la neige fraîchement tombée. Tu admires les au lieu quej’hubite. Tandis qn’Anguste faitjouir autres quand c’est toi qui mérites qu’ont’admire, le monde entier des bienfaits de la paix, tu ne quand ton éloquence et tes talents ne sontigno- trouveras pas un pays ou elle soit moins connue qu’ici ; cependant tu lisces vers faits au milieu res de personne. Leprince des jeunesllomaias, César,i qui la Germaniea donné son son. descombats sanglants et tu y applaudis ensuite; s’associe ordinairement ’a tes études. Tu esle tu donnes des éloges à mon génie , produit in- plus ancien de ses compagnons, son ami d’enfance; tu lui plais par ton génie qui sympathie complet d’une veine peu féconde; et d’un faible ruisseau tu fais un grand fleuve. Oui, tes éloges sont chersàmoncœur; quoique tu puisses pen- avec son caractère. Tu parles, et bientôt il se ser de l’impuissance des malheureux a éprou- sentinspiré; ton éloquence estconunela source force d’écrire des vers sur un sujet de peu de la sienne. Quand tu as cessé de parler, que toutes les bouches se taisent et que le silence: régné un instant, alors le prince si dignedu d’importance, ma muse suffit a ce travail facile. nom d’lule se lève; semblable à l’étoile du Naguère, lorsque le bruit du triomphe écla- matin sortant des mers de l’Orient. Tandis qu’il est encore muet, son visage, sa conte nance, révèlent déjà le grand orateur; et. ver un plaisir quelconque , quand je m’ef- tant de César parvint jusqu’à moi (l), j’osai entreprendre la tache imposante de le célébrer. Gantier, in hoc me res intermortna pas: , Exigit, ut faciam talia vota, luua. Nain l’usrim quamvis modico tibi cognitus uau , Diœris essiliis ingotnuisse meis : Iliaque ab «homo logera qunm carmina Ponte , llla lutta juvit qualiacumque l’avor; Opiaaliqus bravent salvi mihi Cœuria iram; Quod tamen ophri si sciat, ipse ainsi. Horibus ista luis tam.mitia vota dedisti : Nee minus idea’rcu suai sa grata mihi. magie moreau: malis , doctisaime, nostris , Credibila est fieri conditions loci. Vis bac inveniss totum , mihi credo, per orbem Que minus Augusta pare fruatur, humum. Tu tamen hie structos inter fera pralin versus Et logis , et leclos ora favenle probas ; lngenioque mec , vena quad paupere manat, Plaudis , et a rive flumina magna lacis. Grata quidam sunt bec animo aul’l’ragia nostro, Vis sihî qunm miseros posas placera putes. Dam tamen in rebut tentamus rmina parvis , Malterie! gracili aulflcit ingcnium: Nuper ut hue magni pervenit lama triumplii, Ausus sont tantæ lumens molis opus. Obruit audentam rerum gravitasque nitorqus; Nec potui empli pontiers ferre mei. lllic, quam laudes, erit officias volunlas: (la-tara malaria debilitata jacent. Quod si forte liber vestras pervertit ad sans, Tutelam mando sentiat ille tuera. floc tibi facture , val si non ipse rognent, Accedat cumulus gratia nostra levis. Non ego laudandus, sed sont tua pestera lads, Et non lesta candidiora-nive: Iirarisqua alios, qunm sis mirabilis ipaa, Nm lateanl arias , cloquiuruqla tuuiu. Te juvenum princeps, oui dat Germania natal, l’articipem studii (leur habere solet: Tu cames antiquus , tu primis junctns ab suais, lngenio mores quiparante, places: Te discute priua, fit protinus itnpetus illi; Teque habet , eliciaa qui sua verba luis. Quum tu deslsti , mortaliaqus ora quierunl, Clausaqne non longs contienne mon, Surgit Iuleo juvenia cognomine dignus, Qualis ab liois Lucifer ortus aquis. LES vomiques. jusque dans sa toge habilement disposée, on devine une voix éloquente (2). Enfin, après une légère pause, cette bouche céleste se fait en- 179 norable, et pour qu’un jour, maître du monde. il tienne lui-mémo les roues de l’empire; ces vœux, tout le peuple lesforme avec moi. tendre, et vous jureriez alors que son langage est celui des dieux; «C’est u , diriez-vous , une éloquence digne d’un prince, tant il y a de no- LETTRE V1. blesse dans ses paroles! a Et toi, qu’il aime, toi dontle front touche les astres , tu veux avoir cependant les ouvrages du poète proscrit! Sans doute il est un lien sympathique qui unit deux esprits l’un à l’autre, et chacun d’eux reste fi- dèleàcette alliance. Le paysan s’attache au la- souscrites. Ovide, qui jadis offrait de vive voix ses vœux à Grècinns. les lui offre aujourd’hui avec tristesse des bords du Pont-Euxin. C’est ainsi que l’exilé communique sa pensée : boureur; le soldat, a celui qui fait la guerre; le nautonnia, au pilote qui gouverne la marche mes lettres sont ma langue, et le jour où incertaine du vaisseau. Ainsi toi,qui aimes l’é- il ne me sera plus permis d’écrire, je serai tude , tu te voues au culte des Muses; et mon muet. Tu as raison de blâmer la faute d’un génie tmuve en toi un génie qui le protégé. ami insensé, et tu m’apprends à souffrir Nos genres diffèrent, il est vrai, mais ils sor- des malheurs que j’ai mérités plus grands en- tent des mémos sources, etc’est un art libéral core. Ces reproches sont justes, mais ils viennent trop tard. Epargne les paroles amères au coupable qui avoue ses torts. Quand je pouvais que nous cultivons l’un et l’autre. A toi le thyrse , à moi le laurier; mais le même enthousiasme doit nous animer tous les deux. Si encore voguer en droite ligne au delà des ton éloquence communiqueà mes vers cequ’ils monts Cérauniens , c’est alors qu’il fallait m’ab ont de nerveux, c’est ma use qui donne leur vertir de prendre garde aux perfides écueilsl. éclat ’a tes paroles. Tu penses donc avec raison Aujourd’hui naufragé, que me sert-il de connaître la route que j’aurais du suivre? Il vaut que la poésie se rattache intimement à tes etudes, et que nous devons défendre les pré- rogatives de cette union sacrée. Aussi je fais des vœux pour que , jusqu’à la lin de ta vie, tu conserves l’ami dont la faveur est pour toi si ho- mieux tendrela main au nageur fatigué, et s’empresser de lui soutenir la tété: c’est ainsi que tu fais toi-même; fais-le toujours, je t’en prie, et que ta mère et ton épouse, les frères et a Dumque silens adslat , status est vultuaque diserti , Spemque dessus doetm vocis amictus habet. les, ubi pulsa mon est , nique os cœlesle solulum , floc Superos jura more solers loqni: Alque , bec est , dieu , incendia principe digna ; Eloqnio tanlum nobilitatis inestl Baie tu qunm place» , et vertioe aidera tangas , Scripts tamen pnfugi vatis babenda pulaa. 8eilieet ingeniia aliqua est conoordia junotis, Et servat atudii iodera quisque sui. Radians agrieolsni , miles fera belle gueulent, Reetorem dubiai navita puppis amat: . Tu quoque Pieridum studio, atudiose, (mais, lngenioque tues, ingeniose, mec. Distat opus nostrum; sed fontibus exit ab lsdem : Artia et ingenue cuiter uterque sumus. Thyraus enim vobis , gestata est laures nabis; Sed tamen ambobus deth inasse caler. thue meis numeris tua dut faeundia nerves , Sic venit a nobis in tua verba nihir. du" igilur studio confinia carmina vrslro, El rommilitii sacra tuenda pulsa. ho quibus ut menuet, de que causerie, aniicus, Compteur ad ville tampon somma tu; Suoeedatque luis orbis moderator babenis: Quod mecmn populi vota preantur idem. EPlSTOLA Yl. 684811150. Carmine Gracinuln, qui prenne rocs solebat, Tristia ab Euxinis Nue salutat aquis. Ennlis hac vox est : probet mihi litera flinguant; Et, si non lices! scribere, mutus cru. Corripis, ut (lebel , stnlti peccata sodalta , Et mais me meritis ferre minora duces. Vers lacis , and sera, mes: conviois rulpæ: Aapera contenu verbe remitte reo. Quum poternm recto transira Corauuia velu , Ut fera vitarem sua , monendus orant. None mihi naufragio quid prudest diantre l’acte , Quam men debuerit carrure cymba viam Y llraehia da lasso potins prendenda natanti; Ner. pigeat mente suliposuisse mannm. l ldque lacis, lacinsque procor: sic mater situer. là m. OVIDE. tonte ta famille soient sains et saufs. Puissestu, suivant les vœux que forme ton cœur, et rame: u est bon de faire sentir l’éperoa as coursier dans l’arène. que ta bouche ne dément jamais, rendre toutes tes actions agréables aux Césars! ll serait hon- teux pour toi de refuser toute espèce de secours à un ancien ami dans l’adversité, hon- teux de reculer et de ne pas rester ferme à ton poste, honteux d’abandonner le vaisseau battu par la tempête, honteux enfin de suivre les ca- prices du sort, de faire des concessions à la fortune, et de renier un ami quand il n’est plus heureux. Ce n’est pas ainsi que vécurent les fils de Strophius et d’Agamemnon; ce n’est pas ainsi que fut profanée la fidélité de Thésée etde Pirithoüs ; ils ont obtenu des siècles passés l’admiration que les siècles postérieurs ont ratifiée; et nos théâtres retentissent d’applaudissemenls en leur honneur. Toi aussi, quî’n’as pas désavoué un ami en butte aux persécutions des destins, tu mérites de prendre place parmi ces grands hommes; tu le mérites sans doute, et, lorsque ton pieux attachement est si digne d’éloges, ma reconnaissance ne taira point tes bienfaits. Crois-moi, si mes veis ne sont pas condamnés à périr. la postérité prononcera ton nom plus d’une fois! Seulement, Grècinus, je demande une chose, c’est que tu me restes fi- LETTRE VIL A arums. Cette lettre que je t’écris, Attieus,dn psys des Getesj indomptés, doit être, a son début, l’expression des vœux que je forme pour toi; ensuite, mon plus grand plaisir sera d’appren- dre ce que tu fais, et si, quelles que soienttet occupations, tu asencoreleloisirdesongerànoi. Déjà je n’en doute pas moi-même; mais la peur du mal me porte souvent à concevoirdesn’sisv les imaginaires. Pardonnè, je te prie, pardom à cette défiance exagérée: le naufragé redoute les eaux même les plus tranquilles; laminai. une fois blessé par l’hameçon trompeur, unit que chaque proie qu’il va saisir recèle le en chet d’acier; souvent la brebis s’enfuita [une d’un chien que de loin elle a pris pour un loup, et évite ainsi, sans le savoir, l’ami qui veillei sa défense; un membre malade craint le plus léger contact; une ombre vaine fait trembla dèle dans ma disgrâce, et que ton ardeur à m’être utile ne se refroidisse point. Pendant l’homme inquiet. Ainsi, percé des traits une. mis de la fortune, mon cœur n’est platanes:sible qu’à des pensées lugubres. Il faut que si: que tu agiras, de mon côté, quoique secondé destinée suive son cours, et peuisteàjum par le vent, je saurai me servir encore de la dans ses voies accoutumées. Je crois, ami, qu Sic tibi tint fratres, touque salve damna. Nil nocet admisso subdere calen æquo. Quodque soles animo , quod semper voce précari, Omuis Cmribus sic tus [acta probes. Turpe erit in miseris veteri tibi rehus smico Ausilinm nulle parte tulisse tuum. Turpe mime pedem, nec peau stars tensci: Turpe laboraan desernisse ratem. Turps sequi essum , et fortune: cedere , smicum Et, nisi sit l’olix, esse négus suum. Non ila vixerunt Strupbio atque Agamemnons nali: Non bure Ægidaa Pirithoiquc fides. .Quos prier est mirais, sequens mirabitur mm; in quorum plausus tota theatra sonant. Tu quoque , per durum servato lempus amino , Digital es in tantis nomen habere viril. Dignus es: et quoniam laudem pieute mereris, Non erit officii gratis surda tui. Craie mihi, natrum si non morula futurum Carmen, in ose frequens posterilalis cris. Fat: modo permanent lapso, Græcine, fidclis; Duret et in longes impetus isto moral. Que: tu qunm puantes, rcmo tamen ntor in surs: El’lSTOLA VIL urina . Esse salutatnm vult te mutilera primum A male pas-ati: , Allies, misse Getis. Proxima subsoquitur, quid agas, andin "lulu", Et si, quicquid agas, ait tibi cura mei. Nec dubito quin lit; sed me timor ipse malouin! Sœpe supervacuos cogit babel! motus. Da veninm , qnæso, uimioque igname timori: Tranquillas etiam naufngus horret squat. Qui semel est Issus fallaci piscis ab haine, Omnibus unes cibis un subesse publ- Sæpe unem longe visnm [agit que , IIIMIIF Credit, et ipsa suam nuois vital «pelu. Membrs reformidant mollem quoque and! 1mm?" Vannque sollicitis incutit timbra metqu t Sic ego fortune telis continus iniquis, Pectore concipio nil nisi triste mon. hm mihi fats liquet empli» servantia cama fi LES PONTIQUES. 78! les dieux veillentà ce que rien ne meréussisse, et qu’il est impossible de mettre en défautla fortune :elle s’applique à me perdre; divinité voir de nouvelles : le soc de la charrue est moins usé par un exercice continuel, la voieAppienne moins broyée par les roues des chars, que mon d’ailleurs inconstante et légère, elle n’est fer- cœur n’est déchiré par la longue série de mu mement résolue qu’à me persécuter. Crois- malheurs; etpourtant je n’ai rien trouvé qui me moi, si tu me connais pour un homme sincère, soulageât. Plusieurs ont conquis la gloire dans et si des infortunes telles que les miennes ne l’étude des lettres, et moi, malheureux, j’ai étéla pouvaient être imaginées à plaisir, tu seras plus habile à compter les épis des champs de Ciny- victime immolée à mon propre talent! Mes premières années sont exemptes de reproches; elles plus, les thyms qui fleurissent sur le mont Hy- s’écoulèrent sans imprimer de souillures à mon front; mais , depuis mes malheurs, elles ne dans les airs sur leurs ailes rapides; tu sauras m’ont été d’aucun secours. Souvent, à la prière des amis, une faute grave est pardonnée: l’a. plutôt le nombre des poissons qui nagent au sein des eaux, que tu ne calculeras la somme mitié pour moi est restée silencieuse. D’autres tirent parti de leur présence contre l’adversité des maux que j’ai endurés et sur terre et qui les atteint, et moi j’étais absent de Rome sur mer. Il n’est point au monde de nation bla , les innombrables oiseaux qui s’élèvent plus féroce que les Scythes, et œpendaut ils se sont attendris sur mes infortunes; je ferais une nouvelle Iliade sur mes tristes aventures, si quand la tempête est venue m’assaillir. Qui ne redouterait la colère d’Auguste, même lorsqu’elle se tait? Ses cruels reproches ont été j’essayais, dans mes vers, de les retracer avec pour moi un supplice de plus. Une saison pro- exactitude. Je ne crains donc pas que ton ami- pice adoucit la perspective de l’exil; mei, jeté sur une mer orageuse, j’ai subi les vicissitudes tié, cette amitié dont tu m’as donné tant de preuves, ne me devienne suspecte; mais le mal- de l’Arcture et des Pléiades menaçantes. L’hiheur rend timide, et, depuis longtemps, ma ver est quelquefois inoffensif pour la navigation; le vaisseau d’Ulysse ne fut pas plus le porte est fermée à toute joie; je me suis fait jouet des flots que le mien; la fidelité de mes une habitude de la douleur. Commel’eau creuse compagnons pouvait tempérer la rigueur de le rocher qu’elle frappe incessamment dans sa mes maux , une troupe perfide s’enrichit de chute, ainsi les blessures que m’a faites la fortune ont étésiobstinément réitéréesqu’elle trou- mes dépouilles (l); la beauté du pays peut ren- verait à peine sur moi une place propreàen rece- dre l’exil moins amer, il n’est pas, sonates deux Per sibi censuetas semper itura vies. Oie-orna Deos, ne quid mihi cedet amies; Verbsque fortune vis pute pesse deri. En. illi sur: me perdere, queque solebat Esse levis, constant et bene serte aussi. Grade mihi, si sum veri tibi cognitua cris, Net: iraus in nostris casibus esse peut; Chyphin segetis citius numerabis aristae , Altaque quam moitis dorent H vbls thymie , Et. quot aves motta nitantur in sera penuie , Quotque latent places æquore certus cris , Quam tibi nostroruin atatualur somma laberum , Quos ego stem terra , quos ego passus aquis. N sella Getis toto gens est trueulentier orbe : Sed ameutai nostris ingemuere mslis. Que tibi si memori cutter prescribere verso, llias est intis longs futurs meis. Non igitur vereor, qued te ruer esse verendnm , cuj us amer nobis pignon mille dédit; ses] quia res timide est omuis miser, et quia longe Tampon letitisa jaune clause me: est. 1.... doler in monm venit meus : utque durais l’arceau crebro assa cavenlur aquis , a: ego contenue fortune vulueror ictu; Visque babet in uobis jam nova plage lm. Nec magis adsiduo vomer tenustur eh un: , Net: magie est curvis Appia trita rotin , Pecten quam mes sunt serin ouata laborum : Et nihil inveni quod mihi ferret open: Artibus ingenuie qunita est gloria multis: lnl’elis perii dotibus ipse meis. Vite prier vitio caret, et sine Iabe peracta t Auxilii misere nil tulit illa mihi. Culpa gravis précibus donatur sæpc suerum : 0mois pro nobis gratis muta luit. Adjnvet in doris alios pris-sentie robas : Obruit hoc sbsena vaste procella reput. Quai non herruerint lat-item quoque (Insane ira-1 Addita sunt pesois sapera verbe meis. Fit luge-temporihua levier : projectua in :quer Arctui’um subii Pleiadumque minas. Scpe soient hyemem placidam sentira carinœ : Non lthac. puppi aævior unda fuit. Beets fides comitum patent mala’uostra levure : Ditata est spoliis perfida turbe meis. Mitius essilium fadant Ioca : tristior ista Terra sub embobus non jseet ulla polis. Est sliquid patriis vicinutn finibus esse . 782 OVIDE. pôles, de contrée plus triste que celle que j’habite; c’est quelque chose d’être près des frontières de sa patrie, je suis relégué a l’extrémité de la terre’, aux bornes du monde. César, tes conquêtes assurent la paix aux exilés , le Pont LETTRE VIH. A IAXIIB 00111. Les deux Césars (l), ces dieux dont tu vlan est sans cesse exposé aux attaques de voisins de m’envoyer les images, Cotta, m’ont été ren- armés contre lui; il est doux d’employer son dus ; et , pourcompléter comme il convenait ce précieux cadeau, tu as joint Livie aux Césars. Heureux argent, plus heureux que tout l’or du monde! métal informe naguère, il est un dieu maintenant! Tu ne m’ens pas donné plus en temps à la culture des champs, ici un ennemi barbare ne nous permet pas de labourer la terre;l’esprit et le corps se retrempent sous une température salutaire, un froid éternel glace les rivages de la Sarmatie; boire une eau douce est un plaisir qui ne trouve pas d’envieux, ici je ne bois que d’une eau marécageuse m’offrantdes trésors, qu’en m’envoyant ici ces trois divinités. C’est quelque chose de voir des dieux, de croire à leur présence, de les entre mêlée a l’eau salée de la mer. Tout me manque, tenir comme s’ils étaient là en effet. Quel don et cependant mon courage se montre supérieur a tant de privations, et même il réveille mes inestimable que des dieux! Non, je ne suis plus relégué au bout du monde , et, comme jadis. forces physiques: pour soutenir un fardeau, citoyen de Rome, j’y vis en toute sécurité. Je vois l’image des Césars, comme je les voyais il faut se raidir énergiquement contre sa pesan- teur; mais il tombera, pour peu que les nerfs alors; mes espérances, mes vœux osaient à fléchissent. Ainsi, l’espérance de voir avec le peine aller jusque-là. La divinité queje saluais, temps s’adoucir la colère du prince soutient mon courage et m’aide à supporter la vie. Et je la salue encore! non, tu n’as rien à m’offrir vous, amis, maintenant si peu nombreux, mais t-il de César, si ce n’est de voir son palais? mais, sans César, ce palais ne serait rien (2]. d’une Edelité à l’épreuve de mes malheurs, de plus grand à mon retour! Que me manque- vous me donnez des consolations qui ont aussi leur prix. Continue, ôAtticus, je t’en fais la Pour moi, quand je contemple César. il me prière; n’abandonne pas mon navire à la merci des flots, et sois à la fois le défenseur de ma ses traits toute la majesté desa patrie. Est-ce personne et celui de ton propre jugement. semble que je vois Rome; car il porte dans une erreur, ou ce portrait n’est-il pas l’expansion d’un visage irrité? N’y a-t-il pas dans ce regard quelque chose de menaçant? Pardonne, Ultime me telles, nltimus arbis babet. Proust et essuiibus pacem tus laures, Cœur : Pontie- flnitisno terra sub buste jseet. Tempus in sgrorum cultu consumere dulee est: Non patitur verti berbsrus hostis humurn. Temperie cœli corpusque snimusque juvsntur : Frigore perpetuo Sarmetis ora riget. Estin squs dulci non invidioss voluptss: Æquoreo bibilnr cum sale miels palus. Omnis delirium; animus tamen ornois vincit : llle etiam vires corpus babere farcit. Sustineas ut onus, nitendum vertice plane est ; At flerti nerves si palisre , cadet. Spa quoque, passe mon mitesœre principis irsm , Vivere ne nolim defleismque , cavet. Net: vos par" datis pauci solatia nabis , Quorum spectata est per male nostra (ides. ùpta une , que»; nec in que" (loure navem : Malus simul sans ,jndieiumque tuum. unissons VIH. lustra cons. Redditns est nobis (leur cum Cœur! nuper, Quos mihi misisti , Maxime Colts, Dm: thne suum munus numerum, quem deltet, hiatal. Est ibi Cmübus Livia junets suis. Argentum felix, omnique bestial sure, Quod , fuerst pretium qunm rude , numrn erîl. Non mihi divitias dando majors dedisses, Calitibus misais nostra sub ors tribus. Est eliquid spectsre Deos , et adesse potsre, Et quasi cum vero numine pusse quui. l Pre-nia quanta, Deil nec me tend ultims telles: thue prias , media sospes in urbe murer. Cœureos video vultus , relut ante videbsm: Vix bujus voti spes fuit ulla mihi. thue salutsbsm , numen cœleste uluto: Quod reduci tribuns, nil, puto, mains babel. Quid nostris ornlis, nisi sols palatis dans" Qui locus, sblato Cœssre, vilis en’t. u "une ego qunm speetem, videor mihi «mon En. Ï LES PONTIQUES. 783 o toi que les vertus élèvent au-dessus du monde avec les filles qui leur doivent le jour! Que entier, et arrête les effets de ta juste vengeance! Drusus, enlevé à ta tendresse par la barbare pardonne, je t’en conjure, toi l’immortel honneur de notre âge, toi qu’on reconnalt à ta sollicitude pour se maître de la terre, par le nom de ta pa- Germanie, soit, de tous tes enfants, laseule victime tombée sous les coups du sort! Que bientôt ton fils, revêtu de la pourpre triom- trie. que tu aimes plus que toi-même, par les dieux qui ne furent jamais sourds a tes vœux, phale, et, porté sur un char attelé de chevaux jugée digne de toi, qui seule put supporter l’é- prières, mes vœux! que votre présence ne me soit pas inutile! Dès que César parait, le gladiateur rassuré quitte l’arène, et la vue du prince est pour lui d’un grand secours. Que blancs, soit le courageux vengeur de la mort par la compagne de ta couche, qui seule fut de son frère! Dieux cléments, exaucez mes clat de ta majesté, par ce fils dont la vertu est l’image de la tienne, et que ses mœurs font re- connaitre pour le digne produit de ton sang, puces petits-filssi dignes encore de leuraieul et de leur père, etqui s’avancentà grands pas dans la route que ta volonté leur a tracée ; adoucis la rigueur de mon supplice, et accorde-moi la faveur légère de transporter loin du Scythe ennemi le séjour de mon exil. Et toi, le premier j’aie donc le même avantage, moi à qui il est permis de contempler ses traits et d’avoir pour hôtes trois divinités. Heureux ceux qui les voient elles-mêmes au lieu de leurs images! heureux ceux à qui elles se manifestent ostensiblementl Puisque ma triste destinée m’envie après César, que ta divinité, s’il se peut, ne cebonheur, j’adore du moins ces portraits que soit, point inexorable à mes prières! et puisse bientôt la fière Germanie marcher. esclave et humiliée, devant ton char de triomphe! Puisse ton père vivre autant que le vieillard de Pylos, et ta mère que la prêtresse de Cumœ! Puissestu longtemps encore être leur fils! Toi aussi, l’art a donnés à mes vœux. C’est ainsi que l’homme connaît les dieux cachés à ses regards dans les profondeurs du ciel; c’est ainsi qu’au digne épouse d’un si illustre époux, entends avec bonté la prière d’un suppliant; que les dieux conservent ton époux! qu’ils conservent restent dans un séjour odieux. Ma tête se dé- ton fils et tes petits-fils, tes vertueuses brus que vous me soyez ravis! O dieux, chers àtous Nain patries fuient suslinet ille site. Fallor? an irati mihi mut in imagine vultua , Touque nescio quid forma minantis babel? Paru , vir immense major virtutibus orbe , Justaque vindictæ supprima lors tu. Parce , precor, secli decus indelebile nostri; Tararum dominum quem sua cura tarit. Accipe non dura supplicia aure preees. Sic tibi vir sospes, sic aint cum prole nepotes, Cumquc bonis nuribus , quss peperere, nurus: Sic, quem dira tibi rapuit Germauia , Bruns Pars luerit partus sols caduca titi : Sic tibi Marte sue, lntarui luneris ultor, Purpureus niveis filins instat aquis. Adnuite o timidia, mitissims numins, volis! Presentes aliquid prosit babere Deos l Cæsaris adventu tutu gladiator areau Exit; et auxilium non leva vultus hsbst. Nos quoque vestra juvet quod , que lieet , ora videmus; lntrats est Superis quod doums une tribus. Felires illi , qui non simulacre, sed ipsos , l’er patries nomen , que te tibi carier ipso est, Pes- nunquam surdos in tua vota Deos; l’es-que lori miam , que par tibi sols reperla est , Et oui majeslas non oueross tua est; Parque tibi similern virtutis imagine naturn , Moribus agnosci qui tous esse potest; Persane tuos vel svo, vel clignas patre nepotes , Qui veniunt magna par tua vota grsdu ; Parts levas minima nostras et eontrshe pœnas; Daque, procul Scytbico qui sit ab hoste , locurn. Et tua ;si les est, a Genre prosime Cœur, Numins sint precibus non inimica meis. Sic fera quamprimum pavido Germanie vultu Ante triumpbantes serva fentur equos. Sic Paterin Pylios , Cumeos mater in snnos Vivant, et posais filins esse dia. la quoçe , eouvsniens ingénu nupta marito, lieu de Jupiter il adore son image. Enfin, ne souffrez pas, ô vous mes divinités, que vos ima-’ ges , qui sont et qui seront toujours avec moi, tachera de mon corps; mes yeux, volontairement mutilés, seront privésde la lumière, avant Quique Deûm coran: con-pore vers vident. Quod quoniam nobis invidit inutile fatum , Quos dedit ars volis, effigiemque colo. Sic bomines novera Deos , quos arduus ætbsr Oeculit : et colitur pro love forma Joris. Denique , que meeum est, et erit sine bue , carets , Ne ait in inviso vestra figura loco. Nain «put e nostra citins service recedet, Et patin louis lumen sbire geais , Quam carcans raptis, o publics numins, vobis; 61 OVIDE. 784 les mortels, vous serez le port, l’autel de l’exi- flots. Crois-moi , il est digne d’un roi de ve- lé! Si les armes des Gètes se lèvent sur moi, menaçantes, je vous embrasserai; vous serez nir au secours des malheureux : cela sied turtout à un prince aussi grand que toi; œlasisd mes aigles, vous serez le drapeau que je a ta fortune, qui, tout illustre qu’elle est, psst suivrai. Ou je m’abuse, et suis le jouet de mes vains désirs, ou j’ai tout lieu d’espérer un plus à peine égaler ta magnanimité. Jamais la puissance ne brille d’un éclat plus favorable que moinsen moins sévères, je crois les voirconsentir lorsqu’elle exauce les prières. La splendeur de ton origine t’impose ce noble rôle; iles! à ma demande. Puissent, je vous en supplie, se l’apanage d’une race qui descend des dieux, il vérifier ces présages , auxquels je n’ose encore est aussi l’exemple que t’offrent Eumolpus, doux exil; oui, ces images me semblent de me fier! Puisse la colère, quoique juste, d’un l’illustre auteur de ta famille, et le bisaient dieu, s’apaiser en ma faveur! ’ d’Eumolpus, Erichthonius. Tu as cela de commun avec les dieux , qu’invoque comme eux. LETTRE 1X. AU ROI COTYS. Fils des rois, toi dont la noble origine remonte jusqu’à Eumolpus, Cotys (l), si la voix de la renommée t’a fait connaître que je suis exilé dans un pays voisin de ton empire , écoute, ô le plus clément des princes , la prière d’un sup- pliant, et secours autant que tu le peux, et tu le peux en effet, le proscrit qui t’implore. La fortune, en me livrant à toi, ne m’aura point pour la première fois traité en ennemi; je ne l’accuserai donc point. Reçois avec bonté sur tesrivages mon vaisseau brisé; que la terre où tu régnas ne me soit pas plus cruelle que les Vos eritis nostra portas et ara logo: Vos ego compleetar , Geticis si cingar ab amis; Vasque mess aquilas , vos mes signa sequsr. Aut ego me kilo, nimiaque cupidine ludor; Aut spes commodioris adest. Nam minus et minus est facies in imagine tristis; Visaque sunt dictis adnuere ora meis. Vera, preeor , liant timidm pressgia mentis; J ustaque quamvis est, ait minor ira Dei. EPlSTOLA IX. COI" BIBI. Regls progenies, oui nobilitatis origo Nomen in Eumolpi pervenit usque, Coty; Fuma loqusx vestrss si jam pervenit ad sures, le tibi finitimi parte jaœre soli; Supplisis candi , juvenum mitisaime, vouent : Quumque potes profugo, nam potes, adl’er opem. Me fortune tibi , de qua ne conquerar, hoc est, Tradidit; hoc uno non inimica mihi. Exeipe naufraginm non dure litore uostrum , Ne fuerit lem tutior unda tus. comme eux aussi tu secours les suppliants.A quoi nous servirait de continuer à honorer le dieux, si on leur dénie la volonté de nolisse- œurir? Si Jupiter reste sourd a la voix qui l’implore, pourquoi immolerait-on des victimes dans le temple de Jupiter? Si la mer refluera moment de calme à mon navire, pourquoi offrirais-je à Neptune un encens inutile? Si ces trompe l’attente du laborieux cultivateur, pourquoi Cérès recevrait-elle en holocauste les entrailles d’une truie prête à mettre bas? Jamais on n’égorgera le bélier sur l’autdde Bacchus , si le jus de la grappe ne jaillit me pied qui la presse. Si nous prions les dieux de laissera César le gouvernementdu monde, c’est que César veille avec soin aux intérêts dels patrie. C’est donc leur utilité qui fait la gram Regia , erede mihi , res est subcurrere lapais: Convenit et tanto, quantus es ipse , vin. Fortunam decet hoc istam : que maxima qunm sil, Esse potest anime vix tamen laqua tao. Conspicitur nunquam meliore potentis causa, Quam quoties vanas non ainit esse plus. lice nitor ille tui generis desiderat: hoc est A Superis orin nobilitatis opus. floc tibi et Eumolpus, generis clarissimus Ildnl’, Et prier Enmolpo suadet Ericbthonius. [Joe tecum rommune Deo : quod ulerque repli Supplictbus vestris ferre soletis opem. Numquid erit , quare solito dignemur honore Numina , si demas velle juvsre Becs? Juppiter orsnti surdss si præbeat sures , Victima pro templo curcadat iota Jovisi Si pscem nullam Pontus mihi prestetennti, lrrita Neptuno sur ego tara feram Y Vana laborantis si l’allat vota eoloni, Accipiat gravide cur suis exts Cette? Nec dabit intouso jugulum espar bottin Bscdio, Musta sub adducto si pede nolis fluant. Casser ut imperii moderetur fretta , precsmnr Tarn bene quo patrin consubtills me. u LES pommons. ’ deur des dieux et des hommes, car chacun de nous exalte celui dont il obtient l’appui. Toi aussi, Cotys, digne fils d’un illustre père, 183 même, quand tu as donné aux exercices familiers à ta race le temps nécessaire, et soulagé les épaules d’un fardeau pénible, tu soustrais tes loisirs à l’influence oppressive du sommeil, protège un exilé qui languit dans l’enceinte de ton vaste camp. Il n’est pas de plaisir plus grand et te fraies, en cultivant les Muses, un che- pour l’homme que celui de sauver son semblable, c’est le moyen le plus sur de se concilier et moi une sorte d’alliance. Tous les deux min jusqu’aux astres. Ainsi se noue entre toi gon? Qui n’admire la grandeur du généreux alors nous sommesinitiés aux meutes mystères. Poète, c’est vers un poète que je tends mes Alcinoüs P Tu n’es point le fils d’un Cassandre, mains suppliantes; je demande sur tes bords ni du tyran de Phères, ni de cet autre qui fit protection pour mon exil. Je ne suis point subir à l’inventeur d’un horrible supplice ce venu aux rivages du Pont après avoir commis supplice même; mais autant ta valeur brille dans les combats, et s’y montre invincible, autant le sang te répugne quand la paix est briqué de poisons; je n’ai pas été convaincu les cœurs. Qui ne maudit Antiphate le Leslri- conclue. J’ajoute à cela que l’étude des lettres un meurtre; ma main criminelle n’a point. fad’avoir appliqué un sceau imposteur sur un écrit supposé : je n’ai rien fait de contraire adoucit les mœurs et en prévient la rudesse: or, nul prinœ plus que toi n’a cultivé ces aux lois, et pourtant, je l’avoue, ma faute est douces études, nul n’y a consacré plus de temps. J’en atteste les vers: je nierais qu’ils fussent d’un Thrace, s’ils ne portaient ton nom. Orphée ne sera plus le seul poète de ces climats, la terre des Gètœ s’enorgueillit aussi quelle elle est. J’ai écrit les leçons d’un art plus grave que tout cela. Ne me demande pas insensé! voilà ce qui a souillé mes mains. Si j’ai fait plus, ne cherche pas à le savoir; que l’Art d’aimer seul soit tout mon crime. Quoi de ton génie. De même que ton courage, qu’il en soit, la vengeance de celui qui m’a puni a été douce : il ne m’a privé que du bonheur de quand lacirconstance l’exige, t’excite à pren- vivre dans ma patrie. Puisque je n’en jouis dre les armes et a teindre les mains dans plus, que près de toi du moins j’habite en sûreté dans cet odieux pays. le sang ennemi, de même tu sais lancer le javelot d’un bras vigoureux, et diriger avec art les mouvements de ton agile coursier; de Utilitss igitur magnes hominasque Deosque EfIieit, suxiliis quoque tuante suis. Tu quoque fac prosis inti-a tus castra jacenti , 0 Coty, progenies (ligna parente tua. Conveniens homini est, hominem serrure , voluptas; Et melius nulle qunritur arts favor. Quis non Autiphateu Lustrigona devovet? sut quia llunitici mores improbat Alcinoi? Non tibi Cassandreas pater est , gentisvs Plasma, Quive repertorem tonnit arts sua : Sed quam Marte feras, et vinai neseius amis , Tarn nunquam l’acta pace mais amans. Adde, quod ingenuas didirisse fideliter artss , Emollit mores , nes sinitesse lem. ’ Net: regum quisquam magis est instruetus ab illis, Mitihus sut studiis tampon plura dedit. Gamins tastantur; qu. , si tua nomina damas , Tampon sic data sunt studiis ubi juste palettais , thus suis humeris forte quievit opus ; Ne tua marcascaut per inertes clin somnos, Lucida Pieds tendis in astra vis. "ce quoque res sliquid tocum mihi fadais adfert: Ejusdem sacri cultor uterque sumus. Ad vatem rates orantia brachia tendo, Terra ait aniliis ut tus Ida meis. Non ego rade uocens in Pontiea Iitora rani; Mistave sunt nostra dira «nous manu : Net: mes Iubjscta convicts est gemma tabelle Mendacsm linis imposoisse notam. flac quidquam , quod legs venir committere , leci : Et tamen hie gravier non fatenda mihi est. Nue luges quid ait; stultam cousu’ipsimus Artetn : lnnoeuas nohis hac vetat esse malus. Eequid pralines peœarim , quam noli; Threicium juvenem enmposuisse negem. Nove sub hoc tractu rates foret unicus Orphena . Bistonis ingrnio terra superbe tuo est. Ut pateat sols culpa sub Arts mes. Quidqnid id est, hahui moderatsm vindieis iront: thue tibi est animus, qunm res ita postulat, arma [lac quoniam arec, tua nunc viciois prostat Sumere , et hostili lingers cade manum g Atque , ut es, maso jaculum torquere lacerto, Colloque velocis nectars dodus qui; T. "- » Qui, nisi natalem, nil mihi doucit, hum... lnviso tutus ut esse loco. .- 0V IDE. 1M LETTRE X. A NAGER- encore lorsque la Sicile apparut tous yeux. Nous vîmes tous deux le ciel briller des fait de l’Etna , de ces feux que vomit la bonde du géant enseveli sous la montagne; les A la figure empreinte sur le cachet decette let- lacs d’Henna et les marais fétides de Pa- tre, ne reconnais-tu pas. Macer, que c’est Ovide qui t’écrit? Si mon cachet ne suffitpas pour te l’apprendre, reconnais-tu au moins cetteécriture licus, où l’Anape mêle ses flots aux flots de tracée de ma main? Se pourrait-il que le temps tribut de ses eaux invisibles à son amant. en eût détruit en toi le souvenir, et que tes yeux eussent oublié ces caractères qu’ils ont C’est la que je passai une bonne partie de l’année qui s’écoulait : mais hélas! que ces lieux vus tant de fois? Mais permis à toi d’avoir oublié et le cachet et la main . pourvu que tes sont peu de chose comparativement à tant sentiments pour moi n’aient rien perdu de leur vivacité. Tu le dois à notre amitié dès longtemps éprouvée; à ma femme, qui ne t’est pas Cyane, et près de la nymphe qui, fuyant le fleuve de l’Élide. porte jusqu’à lamer le ressemblent peu au pays des Gètes, et qu’ils d’autres que nous vîmes ensemble, alors que tu me rendais nos voyages si agréables,soit que notre barque aux mille couleurs sillonntt étrangère; a nos études enfin, dont tu as fait l’onde azurée, soit qu’un choc nous emportlt un meilleur usage que moi. ’l’u n’as pas commis sur ses terres brûlantes! Souvent la route fut abrégée par nos entretiens; et nos parola.si tu comptes bien , étaient plus nombreusesqse la faute d’enseigner aucun art. Tu chantes ce qui reste à chanter après Homère (l) , c’est-à- L’imprudent Ovide, pour avoir chanté l’art nos pas. Souvent, pendant nos causeries,la nuit venait nous surprendre, et les longues d’aimer. reçoit aujourd’hui la triste récompense journées de l’été ne pouvaient nous suffire. Un dire le dénoûment de la guerre de Troie. de ses leçons. Cependant il est des liens sacrés quelque chose d’avoir couru l’un et l’autre la qui unissent les poètes, quoique chacun de nous suive une route différente. Je suppose mêmes dangers sur mer, et adressé simulie que, malgré notre éloignement. tu le les rap- cément nos vœux aux divinités de l’Oceaa; d’avoir traité en commun des affaires aérien pelles encore, et que tu souhaites de soulager mes maux. Tu étais mon guide quand je par- ses, et de pouvoir rappeler sans rougir les distractions qui venaient après elles. Si ce courus les superbes villes de l’Asie, tu le fus souvenirs te sont encore présents, tes yen, ËPlSTOLA X. NACRO. Ecqnid ab impresse engouai-il imagina gemma: Hue tibi Nasouem scribere verba , Mac"! Auclorisque sui si non est annulas index , Cognitane rat nostra litera farta manu? An tibi notitiam mon temporis eripit borum? Non rrpetunl oruli signa vetusta tui? Sis licet oblitus pariter gemmnque mauusque, Excidcrit tanlum ne tibi ch-a mei. Quam tu vel longi dcbes convicllbus cri , Vrl mes quod conjux non aliéna tibi; Val studiis , quibus es , quam nos , sapientius mus; thus decet, nulla tactus sa Arte coccus. Tu canis alune quidquid restabat Homero, Ne canant summa Troica fats manu. Naso parum prudens, Arum dum trahit amandi , Doctrina pntium triste magister babet. Sun! tamen inter «communia sacra poetis, Diversum quamvis quisque sequamur itt-r. Quorum te momon-un , quauquam procul absumus, rase Suspieor, et rasus velte levare mecs. Te duce, magnifias Asie perspeximus tubs; Trinacris est coulis le duce nota mais. Vidimus Emma cœlum splendescere lamas, Subpositus monti quam vomit 0re gigu; Heunæosque lacus, et olentia stagna Palid , Quaque suis Cyauen miscet Lupus aquis. Net: procul bine Nympben, qul,dum [agit Elidinmoal. Teck sub saquons nunc quoque curril que. "le mihi Iabentis pars anni magna panda est. Ebeu ! quam dirpar est locus ille Getisl Et quota pars bec sunt remua , que vidimus alain, Ta mihi juetmdas efficiente vins! Sen rats curule. picta solariums sodas; Essais nos sgili sire tuions rota , Sæpe brevis nabis vicibls via visa loquendi; Pluraque , si numerus , verbe [un gradu. . Sæpe dies sermooe mince fait, itague loqué"! Tarda per estivas deluit bora dies. Est aliquid cases pariter limeuse marinas; J unctaque ad æquoreos vota tulise Dans: Et modo res egissesimul; Mm ab illis, Quorum non pudeat , pusse relent llær tibi si subeant, obtins En, militas baril Ante tues oculus, ut mcdo vins, en. fl LES PONTIQUES. 7’17 en dépit de mon absence, me verront a toute heure, comme ils me voyaient jadis. Pour moi, bien que relégué aux dernières limites du desairs,avant queje paie d’un ingratoubli les in- monde, sous cette étoile du pôle qui demeure leur avait tari les miennes; j’appelle ainsi ces appréciables bienfaits. J’appelle ainsi ces larmes quicoulaient detesyeux quand l’excès de la dou- immobile au-dessus de la plaine liquide, je te consolations par lesquelles tu combattais à la contemple des yeux de mon esprit, les seuls fois la tristesse de mon cœur et du tien. Sans dom je puisse te voir, et je m’entretiens soudoute ma femme est vertueuse par sa nature et comme d’elle-même; toutefois elle ne peut que vent avec toi sous l’axe glacé du ciel. Tu gagner encore à recevoir tes conseils. Je me ré os ici, et tu l’ignores; quoique absent, tu jouis de penser que tu es pourelle ce que Castor es souvent près de moi, et tu sors de Rome, était pour Hermione, et Hector pour lule (l). évoqué par moi, pour venir chez les Gètes. Elle cherchai égaler tes vertus, et montre par la (tends-moi la pareille; et puisque ton séjour sagessede savie que ton sang coule danssesveiest plus heureux que le mien , fais en sorte de t’y souvenir toujours de moi. nes. Aussi ce qu’elle eût fait sans y être encoura- gée,elle le fait mieux encore, aidée de tes conseils. L’actif coursier qui s’élance dans l’arène LETTRE XI. a noms. pourydisputer l’honneurdela victoire redouble d’ardeur s’il entend une voix qui l’anime. Dirai- Ovide, l’auteur d’un Art qui lui fut si fatal, t’envoie, Rufus , cet ouvrage fait à la hâte. je ta fidélité scrupuleuse à suivre les recommandations de ton ami absent , et cette discrétion à laquelle nul fardeau n’arrache de plain- Ainsi, quoique le monde entier nous sépare, tu sauras que je me souviens de toi. Oui, le sou- tes? Que les dieux t’en récompensent, puisque je ne le peux moi-même! Ils le feront, si ta piété venir de mon nom s’effacera de ma mémoire, avant que mon cœur ne perde celui de la pieuse n’échappe pas à leurs regards. Puissent tes forces répondre à de si nobles efforts, Rufus , amitié, etmon âme prendra son essor dans le vide toi la gloire du pays de Fundi! Ipse quidam estremi qunm sim sub sardine mundi , Qui semper liquidia sltior castat squia, Te tamen intueor, quo solo, pectore, poum , Et tecmn gelido sape sub axe loquor. Bic es , et ignoras, et ados caleberrimus absent; Inque Getas media visu! ab orbe venin. Redde vicem ; et, quoniam regio felicior ista est, lllie me memori pectens semper tube. Grande voco lacrymas meritum, quibus ora rigabas, Quum mea concreto sich dolore forent. Grande voco meritum , musts Iolatia mentis, Quum pariter uohis illa tibiqlue dures. Sponte quidem, per seque mes est laudabilis user; Admonitu melior fit tamen illÎtuo. Namque quod Hermiones Castor fuit, Hector Iuli , Hou ego te leur ronjugis esse mess. Quai , ne disaimilis tibi ait probitate, labont; Seque tui vite sanguinis esse probat. Ergo, quod fuerat stimulis factura sine ullis, Plenius auctotem te quoque nacta faeit. Acer, et ad palmez par se cul-suros honores, Si tamen borteris, fortins ibit equus. EPIS’I’OLA XI. euro. floc tibi , Rufe , brevi propentum tempore mittit Naso, parum [anale conditor Artis, opus: (il , qoanquam longe toto sumus orbe remoti , Srire tamen posais nos meminisse lui. Nominis ante mei venient oblivta nobis , l’adore quam pistas ait tua pulsa mec : Et prius banc animum vacuas reddemus in auras, Quant lat meritt gratis vans tui. Adde , quod absenüs rura mandats fldeli Perficis, et nullam ferre gravsris onus. 0 referant grates , quoniam non posstunus ipsi , Dl tibi! qui referent, si pis facta vident. Sulliciatque diu corpus quoque moribus istis, Maxima Fusilsni gloria , Buis, soli. 78R (W1 DE. ’ 338633338338338333339383383333833836838333833: LIVRE TROISIÈME LETTRE l. l’automne ne t’otlre pas de pampre chargé de raisins, mais un froid excessif est la tein- A sa FEMME. pérature dans toutes les saisons. La glace O nier sillonnée pour la première fois par enchaîne les mers qui te baignent, et les poissons nagent prisonniers sous cette voûte Solide qui couvre les flots. Tu n’as point de t’on- le vaisseau de Jason; et toi, contrée que se disputent touriitour un ennemi barbare et les frimas, quand viendra le jour ou Ovide vousquittera, pour aller, dut-ile aux ordres de taines, si ce n’est d’eau salée, boisson aussi propre peut-être à irriter la soif qu’à l’apaiser. Çà et la, dans les vaSIes plaines. s’élèvent César, subir ailleurs un exil moins dangereux! quelques arbres rares et inféconds, et les Me faudra-t-il toujours vivre dans ce pays plaines elles-mêmes semblent être une autre barbare, et dois-je être inhumé dans la terre mer. Le chant des oiseaux y est inconnu, mais de ’l’omes’.’ l’ermets que je dise, sans troubler on y entend les cris rauques de ceux quise la paix.( s’il en peut être aucune avec toi ) qui règne entre nous, terre du l’ont, toi que foule sans Cesse le coursier rapide de l’ennemi qui désaltèrent. au fond des forêts éloignées, à t’environne; permets que je le dise: c’est et bien digne du sol qui la produit. Parleraije de ces frayeurs continuelles, de ces attaques incessantes dirigées contre tes villes, par un toi qui l’ais le plus cruel tourment de mon exil, c’vsttoi qui rends mes malheurs plus lourds à supporter. Jamais tu ne respires le souille du printemps couronné de fleurs; jamais tu ne vois le moissonneur titi-pouillé de ses vêtements; lil’lS’l’UIA PRIMA. [ÏXORL Æquor Insouio pnls-itnm routine primum, Quieque nec liosle l’en), nec nive terra (tares ; Erquod erit lempus, quo vos ego Naso relinquam , lu minus bostilem jussus abire lueur"? Au mihi Barbarie! vivendum semper in isto? quelque flaque d’eau marine. Tes champs stériles sont hérissés d’absinthe, moisson amène. ennemi dontles flèches sont trempées dans un poison mortel; de l’éloignement de ce pays isolé, inaccessible, où la terre n’olfre rués Noc tibi pampineas enlumnus porrigit nm . Cuurta sed immodicum tempo" frigus habcnl. Tu glacis: [rota vincta tenes; et in æquore piscis Inelusus tecta turpe munit aqua. Ncc tibi sur)! fontes, latins nisi prenne mariai; Qui palus dubinm sislat daine sitim. [tara , neque [me l’elix , in apertis aminci. unis Finiliuius rapido quam terit lmstis equo; Pare tua dixisse vclim; tu pessima duro Arbor; et in terra est litera forma maris. Non avis obloquitur, silvis nisi si que remoti: Æquorens rauco gulture peut squat. Tristia prr vacuos borrent absinthil campos, Conveniensque suo menin aman loco. Aclde motus, et quad murus pulsatur a]: baste, l’nrs es in exsilio; tu mala n0slra gravas. Z’u asque ver sentis cinctum florcutc rom-n; Quod procul [une regio est, et si: omni devin cum; Inque ’l’omilana rondar oportet huma? Puce lut! , si pax ulla est tibi , l’ontira tellus, Tu nequc massoruni rorporu unda vides: ’l’iuctaque morfilera lobe sagilta made-l; Nm: poile que quisquam, nec rate tutus est. a LES PONTIQUES. plus de sûreté aux piétonsque la mer aux navigateurs? Il n’est donc pasétonnant que, cher- chant un terme à tant de maux, je demande avec instance un autre exil. Ce quiest étonnant, chère épouse, c’est que tu n’obtiennes pascette faveur , c’est que tes» larmes ne coulent pas au 789 frappé de la foudre, en acquit plus de célébrité; Amphiaraiis , englouti avec seschevaux dansle sein de la terre, n’est inconnu à personne. Le nom d’Ulysse serait moins répandu si œ héros eût erré moins longtemps sur les mers; Philoctète enfin doit à sa blessure une récit de mon infortune. Tu me demandes ce grande partie de sa gloire. Et moi-aussi,si toutefois mon modeste nom n’est pas. déplacé que tu dois faire? demande-le plutôt à toiIneme; tu le saurassi tu veux en effet le savoir. parmi de si grands noms, mes malheurs ont fait nia célebrité. Mes vers ne permettront pas Mais c’est peu de vouloir, il faut pour cela désirer avec ardeur; il faut que de tels soucis non plus que tu restes ignorée , et déjà tu leur abrègent ton sommeil. La volonté, heaudois une renommée qui ne le cède en rien à coup d’autres l’ont sans doute, car est-il un celle de Battis de Cos. Ainsi toutes tes actions homme assez cruel pour regretter que je goûte seront livrées au contrôle du public saron vaste un peu de repos dans mon exil? Mais toi, théâtre , et une multitude de spectateurs attosc’est de tout ton cœur,de toutes tes forces que tera ta piété conjugale. Crois-moi, toutes les tu dois travailler à me servir. Si d’autres m’ac- fois que ton éloge revient dans mes vers, la cordent leur appui , ton zèle doit l’emporter sur femme qui les lit s’informe si tu les mérites celui même de mes amis; toi, ma femme, tu réellement: et s’il en est plusieurs , comme je le pense , qui sont disposées à rendre justice à les dois en tout leur donner l’exemple. Mes écrits t’imposent un grand rôle; tu y es citée comme le modèle des tendres épouses; ci-aiua de compromettre ce titre, si tu veux qu’on arnica la vérité-de meséloges et au courage avec lequel tu soutiens l’œuvre de ta renommée. Quand j’ensevelirais mes, plaintes dans le silence, la renommée se plaindrait à-ma place, vertus, il en est plus d’une aussi qui ne manquera pas de cherchera critiquer les actions; fais donc en sorte que l’envie ne puisse dire de toi: c Cette femme est bien lente à servir son malheureux époux! » et puisque les forces me manquent, que je suis incapable de conduire le char, tache de soutenir seule le joug chan- si je ne recevais de toi tous les soins que je celant. Malade, épuisé, je tourne les yeux vers dois en attendre. Ma nouvelle fortune m’a le médecin; viens à mon aide, pendant qu’il exposé aux regards du peuple; elle m’a rendu me reste encore un souffle de vie; ce que je plus célèbre que je ne l’étais jadis. Capanée, ferais pour toi si j’étais le plus fort, toi qui pos- Ron igitur mirum , fluent quænntibua liurum Altera si nobia tuque rogatur humus. Ta mugir est mirum non hoc evincere, conjux; Notior est factus Capancus a fulminia irtu ; Notua bumo mercis Ampbiaraua equis; Si minus errasset, notus minus caret Ulyssea; Magna Philoetetæ vulnere fuma suc est. Si locus ont aliquis tanta inter Domina parvis, Nos quoque conspicuoa nostra ruina facit. Nec te nesciri putitur men pagina ; qua non Inferius Cou Battide nomen baba. Quicquid ages igitur, grena spectabere magna ; El pia non parvis testibus uxor cria. Inque mais lacrymal ponce touera malin. Quid facial, quæris? quam: hoc aciliœt ipsum; lnveniea , vers si reperire voles. Velle parum est : copias, ut ra potiaris , oportet; Et faciat aomnoa busc tibi cura braves. Velle rect- multoa : quia enim mihi tant ait iniquua, Optet ut utilium pace curera meum ? Pactore to toto, cunctiaquo incumbere nervis , Et niti pro me nocle iliaque datant. thue juvent alii , tu (lebel vinoere anion: , Uxor, et ad partes prima venire tuai. Magna tibi impositaoat nmtria persona libellia : Conjugis examplum diceris eue boue. llano cava degenerea : ut oint præoonia nostra Vera fida , fume quo tuearia opus. Ut nihil ipae quarar, tacito me fuma querctur, in débet, fuerit ni tibi cura mei. Expoauit mon me populo fortuna videndum , lit plus notifiai, quam fuit ante, (ledit. Credo mihi; quotiea Iaudaril carmine nant" Quai legit bas laudes un mercure rogat. thue favere reor plum virtutibus istil, Sic tua non panes.- rarpere farta volent. QuareIu prœsta, ne Iivor diners posait z Hœc est pro miseri lenta ulule viri. Quumque ego deficiam , nec passim douro aurrutn Fac tu Instinct" debile cola jugum . Ad mrdicum specto, venis fugientibua loger z Ultima para animæ dum mihi restat, odes. Qundque ego præatarcm , si le magia ipse valerem , Id mihi , qunm volcan fortins , ipsa "far. 12 790 ONDE. aèdes cet heureux avantage, fais-le aujourd’hui. ! de la hache des Amazones, nidepomrd’aas Tout l’exige, notre amour commun , les liens i qui nous unissent , ton propre caractère. De plus, tu le dois à la famille dont tu fais partie; sache l’honOrer par les vertus de ton main légère le bouclier échancré; il s’agitd’im. I plurer un dieu, non pourm’obteuirses faveurs, mais l’adoucissement de saœlère. Si tu n’as pas de crédit, les larmes y supplées-animi sexe autant que par tes services. Quoi que tu les larmes, ou jamais, on fléchit les dieux. fasses , si tu conduite n’est pas entièrement digne d’admiration , on ne pourra croire que Mes malheurs pourvoient amplement à ce que tu sois l’amie de Marcia. Du reste, cessoins que l’époux n’a que trop de sujets de pleurs. Telle je demande, je crois les mériter , et si tu veux est ma destinée, pour toi sans doute a jamais en convenir, j’ai mérité aussi de toi quelque reconnaissance. Il est vrai que j’ai déjà reçu lamentable; telles sont les richesses dont au fortune te fait hommage. avec usure tout ce que j’étais en droit d’atten- les tiennes ne tarissent pas; celle dont je sais S’il fallait, ce qu’auxdieux ne phise! racheter dre, etl’envie, quand elle le voudrait, ne pour- ma vie aux dépens de la tienne, l’épouaed’Ad rait trouver prise sur toi. Mais à tes services mète serait la femme que tu imiterais. Ta deviendrais rivale de Pénélope, si tachercluis, passés , il en est un pourtant qu’il faut ajouter encore : que l’idée de mes malheurs le porte à oser davantage; obtiens que je sois relégué dans un paysmoins horrible, ettous les devoirs seront accomplis. Je demande beaucoup, mais tes prières pour moi n’auront rien d’odieux; et quand elles seraient vaines, ta défaite serait sans danger. Ne t’irrite pas si tant de fois, dans mes vers. j’insiste pour que tu fasses ce quetu fais réellement,etque tu sois semblable à fidèle a tes serments d’épouse, à tromperpsr une ruse innocente des adorateurs trop pisssants. Si tu devais suivre au tombeau les minis de ton époux, Laodamie serait ton guide l’a te rappellerais la fille d’lphias, si tu voulait le jeter vivante dans les flammes d’un bûcher. Mais tu n’as besoin ni de mourir ni d’entreprendre la tâche de Pénélope: il ne faut que prier l’épouse de César, cette femme dontla toi-même. Le son de la trompette anime au vertu et la pudeur donnent à notre tiède au combat les plus braves, et la voix du général excite les meilleurs soldats. Ta sagesse est con- éclat que n’efface pas celui dessièclesantiqueset nue; a toutes les époques de ta vie, tu en as Junon , fut seule trouvée digne de partath donné des preuves ; que ton courage égale donc tu sagesse. Il ne s’agit pas de t’armer pour moi i couche d’un dieu. Pourquoi tremblera sa me? qui, unissant les grâces de Vénus à lachasteté ile Pourquoi craindre de l’aborder? Tes pains I Exigit lice socialia amor, fœdusque Instituts): Moribus hoc, conjux, cuisis ipaa luis. Iloc doutai dettes , de qua «inscris, ut illam Non magis omciis , qunm probitate , colas. Cuncta lit-ct incisa, niai sis laudabilia naos, Non poterit csedi Marcia cuits tibi. Nos. sumus indigni; nec, si vis vers faleri , llebetur meritis gratis nulla meis. Redditur illa quidem grandi cum [ancre nabis ç, Nec te , si cupiatlmdcrc, Iivor bahut. Sed tamen hoc lactis adjuge prioribus unum , Pro nostris ut sis ambition mslis. Ut minus infesta jacum regina , tabors : Clauda nec officii pars erit nlla lui. Magna pelu, aed non tamen invidiosa roganti: thue sa non tannas , luta npnlaa tua est. Nos mihi suceuse, loties si carmine nostro, Quod (scia , ut (scias, taque imitera, rogo. Portibus adauevit tubicen prodeue , moque [lux bene pugnautes incitat ora viros. Nota tua est probitas, testalaquc tempus in omue : Sit virtus etiam non probitate minor. Nul tibi Antasonia est pro me minauda sauris , Aut excisa levi pelu gerenda manu. Numen adorandutn est; non ut mihi fiat smicnm, Sed ait ut iratum , quam fuit ante , minus. Gratia si unlla est, lacrymn tibi gratis lient: Hac potes , sut titilla , parte monta Deos. Quas tibi ne desint , bene per mais nostra cartier; Maquis viro flcndi copia dives adest. Utilise men ras sunt, omni, pute, tampon Habit: 1 lias forums tibi nostra ministrst opes. I Si inca mors redimcuda tua, quad abominer, and, l Admcti conjua , quam saquerais, eut. 5 Æulula Penelopes fiera, si fraude pudica Instantes velles [allers nupla protes. v Si contes cutincti manas saqueront mariti , i liant dus facti Laodamia lui. 5 lphias ante oculus tibi erat ponenda, volenti. i Corpus in aucusoa milieu forte toges. l Nil opus est loin, nil Icariotide tels; Canaris at conjua ora precanda tuo; Ï Quai præstat rirtute sua , ne prises vélums Lande pudicitiœ meula nostra preuiat; Quo: Vclicris lon-mam , mores Junonis inattendu, Sala est i-œlcsti (ligna reperta tout. LES PONTIQUES. 79! ne doivent s’adresser ni à l’impie Procné, ni plus a attendre qu’elle soit entièrement libre; à la fille d’Æétès, ni aux brus d’Égyptus, ni à àpeine a-t-elle le loisir de songer à sa parure. l’odieuse épeuse d’Agamemnon. ni a Scylla, Le palais fût-il entouré du majestueux cortège dont les flancs épouvantent les flots du détroit de Sicile; ni à la mère de Télégonus, habile à des sénateurs, il faut que tu pénètres jusqu’à serpents. Celle que tu dois fléchir est la elle, en dépit des obstacles. Arrivée en pré sence de cette nouvelle Junon , n’oublie pas le rôle que tu as à remplir. N’excuse pas ma faute; le silence est œ qui première des femmes. celle que la Fortune convient le mieux à une mauvaise cause; que a choisie pour prouverqu’elle n’est pas toujours aveugle , et qu’on l’en accuse à tort; celle enfin les paroles ne soient que d’ardentes prières. Laisse alors couler les larmes, et, prosternée aux pieds de l’immortelle, tends vers elle les donner aux hommes de nouvelles formes; ni à Méduse, dont la chevelure est entrelacée de qui, dans le monde entier, du couchant à l’aurore, ne trouve personne de plus illustre qu’elle, exœpté César. Cherche avec discernement et saisis aussitôt l’occasion de l’implorer, de peur mains suppliantes; puis demande seulement qu’on m’éloigne de mes cruels ennemis; qu’il me suffise d’avoir contre moi la Fortune. J’ai que ton navire , en quittant le port, ne lutte bien d’autres recommandations à te faire; mais contre une mer orageuse. Les oracles ne déjà troublée par la crainte, tu pourras à rendent pas toujours leurs arrêts sacrés, les peine , d’une voix tremblante, prononcer ce temples eux-mémés ne sont pas toujours ouverts. Quand Rome sera dans l’état où je sup- que je viens de le dire. Le trouble, si je ne me trompe , ne saurait te nuire : qu’elle sente pose qu’elle est maintenant, lorsqu’aucune que tu redoutes sa majesté. Tes paroles entre- douleur ne viendra attrister le visage du peu- coupées de sanglots n’en serviront que mieux ple, quand la maison d’Auguste, digne d’être ma cause: parfois les larmesne sont pas moins honorée comme le Capitole, sera , comme au- puissantes que les paroles. l’ais encore que cette jourd’hui ( et puisse-belle l’être toujours! ), au milieu de l’allégresse et de la paix , alors fassent tentative soit favorisée par un jour heureux , les dieux que tu trouves un libre accès ! alors bons présages. Mais avant tout, allume le feu espère dans l’heureuse issue de tes prières. sur les saints autels, offre aux grands dieux une heure convenable, et inaugurée par de Si elle est occupée d’intérêts plus graves, diffère l’encens et le vin pur, et que ces honneurs encore, et crains , par trop de hâte, de ren- s’adressent surtout àAuguste, àson fils pieux, verser mes espérances. Je ne t’engage pas non à Celle qui partage sa couche. Puissent-ils te Quid trepidas? quid adire timon? non impia l’rocne, Filiavc Æetæ voeu movenda tua est z Net: nurus Ægypti , nec sans Agamemnonis taxor, Corporis ad collum vix vacat illa sui. Curia quum patribua fucrit stipala verendis , Par rerum turbam tu quoque oportet en. Quum tibi oontigerit vultum Junonis adire, Fat: sis personæ, quam tuearo , memor. Sryllaquc , quin Siculas inguius terret squat, Telegonivc parent vertendis nata figuris , Neuve nodosas augite Méduse comas. Femina sed princeps , in qua Fortuna videra Se probat, et œcœ crimina l’alsa tulit : Qua nihil in terris, ad finem solin ab ortu Clarius, exceplo Canne, mnndus habet. Eligito tempos , captatutn seps rogandi , Exeat adverse ne tua nuis aqua. Non aemper sacras reddunt oracula sortes; [psoque non omni tampon fana patent. Quum status urbis erit , qualem nunc auguror esse, Et nullus populi contraint ora dolor; Quum domua Augusti, Capitoll more colenda , Lasta , quad est, et sil, plenaquc pacis erit; Tutu tibi Dl facisnl ndeundi copia flat; Profectura sliquid turn tua verba pala. Si quid aget majus, dinar tua cœpta ; avequc Spem festinaudo pmcipitare meam. Ne: ruraus julien, dum lit vacuissima , quarras : Nec factum dcl’ende meum ; mala causa silcnda est : Nil nisi sollicita aint tua verba preees. Tum lacrymis demanda mon est, submissaque terrai Ad non mortales hachis tende pedcs. Tous pets nil alind, sevo nisi ab hotte recedatn: llostem Fortunam sit satis esse mihi. Plut-a quidem aubinant; sed jam turbata timons Hinc quoque vix potaris ors trémolite loqni. Suspicor hoc damne tibi non fore; sentiat illa Te majestatetn pertirnuisse suant. Net tua si fletu scindautur verba , nocebit : lnterdum lacrymæ pontiers vocis habent. Lux etiam emplis facile bons talibus adsit, Horaque cottveuiens , auspiciumqua (avensSed prias, imposito sanctis altarihus igni , Tura fer ad magnes vinaque purs Duos. E quibus ante omncs Angustutn nomen adora , l’rogeniemque piam , participetnque lori. "il 793 OVIDE. témoigner encore leur bienveillance habituelle, et voir d’un œil attendri couler tes larmes! téréts ne leur a manqué; ils ont redouté la colère des dieux. S’ils peuvent sembler trop circonspects et trop timides, ils ne méritent pas qu’on les flétrisse du nom de méchants. Ainsi, dans ma caudeur,j’excnse les amis qui LETTRE Il. me sont chers; ainsi je les justifie de tout A 6011A. de mon indulgence , et puissent dire que mon reproche a mon égard. Qu’ils s’applaudissent propre témoignage est la preuve éclatante de Plaise aux dieux, Cotta, que cette lettre et leur innocence. Quant à toi et au petit nombre les vœux que j’y fais pour toi te trouvent en aussi bonne santé que je le désire! Mon assu- d’amis qui auraient cru se déshonorerenme couragés, abandonnent mes voiles déchirées trompe; ce souvenir durera plus que ma vie, si refusant toute espèce de secours dans mon rance sur ce point diminue mes souffrances, et adversité, le souvenir de leurs bienfaits ne périra que lorsque de mon corps consné ta santé fait celle de la meilleure partie de moi-meme. Lorsque mes autres amis , déil ne restera plus que des cendres. le me par la tempête, tu restes comme la dernière toutefois la postérité lit mes écrits. Un corps ancre de mon navire fracassé; ton amitié m’est est le tribut que réclame le bûcher; mais un donc bien douce, et je pardonneà ceux qui nom, mais la gloire échappent aux ravages m’ont tourné le dos avec la fortune. La foudre des flammes. Thésée est mort, le compagnon d’Oreste l’est aussi; œpendaut ils vivenlptr les éloges qui consacrent leurs belles actions. qui n’atteint qu’un seul homme en épouvante bien d’autres, et la foule éperdue tremble d’ef- froi près de la victime. Quand un mur menace Nos descendants rediront aussi vos louanges, ruine , Inquiétude rend bientôt désert l’espace et mes vers assureront votre gloire. Ici, déjà, qui l’euvironue. Quel est l’homme un peu les Sumates et les Gètes vous connaissent, timide qui, de peur de gagner un mal contagieux , ne se hale de quitter son voisin malade? et ce peuple de barbares est lui-même sensible à votre généreux attachement. Gommejela Ainsi quelques-uns de mes amis m’ontdélaissé, entretenais de la fidélité que vous m’avez gar- non par haine pour moi, mais par excès de dée(car j’ai appris à parler le gète ellessr- crainte. Nil’affection ni lezèle pour mes in- mate ), un vieillard qui se trouvait par basai !ist utinam mites solito tibi mon, touque Deluit : adverses estimons Dm. thue magis cauti possunt timidique vidai, Sic adpellari non memere mali. Non duris lacrymas vultibus «lapidant. EPISTOLA Il. cor-rus. Quam hais a nabis missam tibi , Cella , saluions , Miss- sit ut vers , perveniatque , prrcor. Nalnque meis nopes multum cruciatibus aufers, thue lit e nobis pars bons salva , fuis. Quumque luisent alii, jactataque vela reliuqnant , Tu lacer. romanes snobera sols nti. Grsta tua est igitur pictas : ignoscimus illis, Qui cum fortune tergs dedere luge. Quum feriant unum , non unum fulmina terrent, Junetaque perco-se turbe pavere solet : Quumque dudit paries venture signa ruine , Sollicite vacuus Et locus ille metu. Quis non e timidis api contagia vital, Vieinurn metuens ne trshat inde malum? le quoque amicornm nimic terrera metuque , Non odio, quidam destitue" mei. la. illi! piétas , non officines roluntas At meus excusat taros il. caudat- arnicas, thue lichant de me erimina nous , lavet. Siut hac contenti venia , signentque Iicebit Purgari factum , me quoque teste , suum. Pars estis panai petiot, qui rebus in anti! Ferre mihi nullam turpe puma. opem. Tune igitur merili morietur gratis votri, Quum cinis absumto corpus [sans en). Fallu , et illa meæ superabit tempors vitæ, Si tamen a memori posteritate Iegar. Corpora debentur mœstis emnguia boutis i Elhgiuut strumes nomen honorquc m306(lceidit et Theseus , et qui comitavit. Omtrn: Sed tamen in laudes vivit marque suas. Vos etiam seri Iaudabuut sape nepotes , Clanque erit scriptis gloria vestra mais. Hic quoque Sauromatæjam vos novera, fichait") Et tales animal barbare lurba probat. Quumque ego de vestra [super probitats «lem: Nam didiri getiee sarmaticeque 101105 , LES PONTIQUES. dans l’assemblée, répondant à cequ’il venait d’ entendre , nous raconta ce qui suit: a Étrangers, habitants des rives du Danube, 795 et sur les ailes des vents, et qu’elle la déposa en ces lieux. Depuis plusieurs années elle présidait, selon les rites , au culte de la déesse , prêtant, et loin de vos climats , nous aussi nous malgré elle, sa main à ces devoirs sanglants, connaissons bien le nom de l’amitié. ll est quand deux jeunes hommes, portés sur un dans la Scythie un pays que nos ancêtres ont navire aux voiles rapides, abordèrent à notre nommé Tauride et qui n’est pas très-éloigné rivage. Tous deux de même âge, leur amitié de celui des Gelas. C’est la que je suis ne, et je n’en rougis pas. Mes compatriotes adorent était aussi la même. 0reste était l’un, et l’autre la déesse sœur d’Apollon. Son temple, soutenu Pylade : la renommée a conservé leurs noms. Ils furent aussitôt conduits à l’autel redoutable par de gigantesques colonnes, y existe encore de Diane, les mains liées derrière le dos. La aujourd’hui, et l’on y monte par un escalier prêtresse grecque arrosa d’eau lustrale les de quarante degrés. La renommée rapporte deux prisonniers, puis ceignit leur chevelure d’une longue bandelette. Pendant qu’elle préqu’autrefois il y avait dans ce temple une statue de la divinité, venue du ciel; et ce qui ne permet pas d’en douter , c’est que pare le sacrifice, qu’elle couvre lentement leur front du bandeau sacré, qu’elle imagine tous la base en est encore debout. Un autel dont les moyens possibles de retard : a Pardonla pierre, à son origine, était blanche a changé nez, dit-elle, ôjeunes gens: ce n’est point moi de couleur; il est devenu rouge du sang qui qui suis cruelle; les sacrifices que j’accomplis l’arrosa. Une femme pour qui ne brilla jamais sont plus barbares que ce pays même, mais le flambeau d’hyméne’e, et qui surpasse en notelle est la religion de ce peuple. Cependant sacrifices. Tout étranger doit tomber sous le de quelle ville venez-vous? quelle route cherchiez-vous sur votre navire aux tristes présa- le fer sacré de la prêtresse : tel est le genre de sacrifices institués par nos aïeux. La régna ges P» Elle dit, et la pieuse prêtresse, en entendant nommer leur patrie, apprend qu’elle est Thoas, prince célèbre dans les Palus-Méotides, et plus célèbre encore dans tous les pays bai- aussi la sienne. c Que l’un de vous, dit-elle alors, soit immolé au pied de l’autel, et que l’autre gnés par les eaux de l’Euxin. Sous son règne, aille l’annoncer au séjour de vos pères.» Pylade, je ne sais quelle Iphigénie y vint, dit-ou. à travers ies airs. On prétend même que Diane la décidé à mourir, exige de son cher 0reste blesse toutes les filles de la Scythie, préside aux qu’il soit le porteur du message. 0reste s’y transporta, dans un nuage, au-dessus des mers refuse; tous deux se disputent ainsi la gloire Porta senex quidam , oœln qunm atarel in illa, Reddidit ad noslroa talin verba sonos : Nos quoque amicitiœ nomen bene novimus , hospes , Quos procul a vobia frigidus lsler babel. Est locus in Scythia , Tsurosque dixere priai-es , Qui Gelica longe non ila distal homo. [lac ego Ium terra , palrim nec pœnitel , ortus. Consorlem Phœbi gens colit illa Deum. Teuipla manenl hodie vustis innixa columnis, Porque quater drues ilur in illa gradus. Fama relut, illic signum cœleste fuisse z Quoque minus dubites, stat basia orba Des. Arsque , qua: lueral naturs candida sui, Decolor adI’uso lincla cruore rubel. Femina sacra lacit, lœdæ non nota jugali , Quai aupersl Scylhicas nobilitnte nurus. Sarrilict gcnus est, sic instituere priori-s , Advena virgiueo cæsus ut euse cadal. Regna Thon hahuit, Mæolide clarus in ora : Nec fuit Euxinis nolior alter aquis. Sceptra tenante illo , liquidas [caisse pet auras Nescio quam dicunt lphigenisn ilur; Quam levibus ventis sub aube prr trquora rectum Crcditur bis Phœbe deposuisse locis. Præluerat temple multos es rite per anuoa, Invite peragens lrislia sacra manu; Quum duo velil’era juveuea venere cariua , Presserutuque suc litera nostra pede. Par fuit bis ælas, et amer : quorum alter Croates, Alll’l’ ont l’ylades : nomina lama tcnel. Proliuus immitem Triviæ ducunlur ad arum , Evincti geminas ad sua terga mauus. Spargit aqtta captes lustrali (irais encordes, Ambial ut iulvas infule longs comas. Dumque parst sacrum , dum velsl tempera villis, Dum tardæ causas inveuil usquc morse: Non ego crudelis ; juvenes, ignoscite , dixit; Sacra suo facio barbariors loco. Rilus in est genlia : qua vos tamen "PIN: venilis? Quove parum fausta puppo peltetis iter ? Dixit z et, audito patrie pis nomine , virgu, Consortes ttrhis comperit esse site. Alter al e vobis, inquit, cadet hostia suri; Ad patrias "des nuntius aller cal. Ire juhel Pylades arum, periturua, 0reslcu ; Hic «gal; laque vicem pugnat ulcrque mori. 795 ONDE. de mourir l’un pour l’autre. Ce fut la seule laquelle sans lOl allait s’éteindre! Digne bai. fois qu’ils ne furent point d’accord; jusqu’alors aucun différend n’avait altéré leur union. Pen- sied aux vertus de la famille de secourir u dant que les jeunes étrangers font assaut de ami tombé dans la disgrâce. tier de cette longue suite d’aîeux, songe qu’il dévouement, la prêtresse trace quelques ligues qu’elle adresse à son frère : elle lui donnait des ordres, et, admirez les hasards de la vie hu- LETTRE Il]. maine, celui qu’elle charge de les transmettre était son frère luimeme. Aussitôt ils enlèvent du temple une statue de la déesse, s’embarquent, et fuient secrètement à travers les vastes mers. L’amitié admirable de ces jeunes gens, si tu peux donner quelques instants ànn ami quoique bien des années se soient écoulées depuis,a encore une immense célébrité dansjtoute exilé, accorde-moi cette faveur, tandis que je vais te raconter ce que j’ai vu, et ce qui est la Scythie. a Lorsque le vieillard eut achevé cette histoire, ou l’ombre d’un corps, ou un être réel, ou simplement l’illusion d’un songe. déjà fort répandue dans cette contrée, tous les auditeurs applaudirent à cette conduite, a cette a nains sinuas. Maxime, toi la gloire de la maison des Fabius, Il faisait nuit : à travers les doubles battants des mes fenêtres, la lune pénétrait brillantes pieuse fidélité. C’est que sur ces bords, les plus tellequ’elle est à peu près vers le milieu damois. sauvages du monde, le nom de l’amitié atten- J’étais plongé dans le sommeil, le remède ordi- drit aussi œa cœurs farouches. Que ne devaveus pas faire, vous, enfants de la capitale de naire de tous les soucis, et une molle langueur enchaînait mes membres sur mon lit, quand 1’ Ausonie, lorsque de telles actions adoucissent l’insensibilité même des Gètes, toi surtout, Cella, dont le cœur fut toujours tendre, et dont le caractère est un si noble indice de ta haute naissance? Ces qualités ne seraient tout à coap l’air frémit, agité par des ailes. et ma fenêtre, légèrement secouée, lit entendre comme un faible gémissement. Saisi d’effroi. je me lève appuyé sur le bras gauche, et le sommeil s’enfuit, chassé par mes alarmes. L’A- désavouées ni par Volésus, qui a donné son mour était devant moi, non pas avec ce visage nom à ta famille, ni par Numa, ton ancêtre maternel : ils applaudiraientà ce surnom de que je lui connaissais jadis, mais triste , abattu Cotta, ajouté au nom d’une antique maison, Entitit hoc nnum , quo non convenerit luis : (bien par concors et aine lite fuit. Dum peragunt pulcbri juvenes certamen amoris , Ad fratrem scriptes osant illa notas : Ail fratrem mandata dabat , cuique illa dabanlur, Humanos castra adapice, frater ont. Nec mon; de temple rapiunt simulacrs Dianœ , Clamque per immensas puppe feruntnr aquaa. Mirua amor juvenum , quamvis abiere lot anui , In Scytbia magnum nunc quoque nomen babel. Fabula narrata est postquam vulgaris ab illo , Lsudarunt omnes faeta piamqne fidem. Seilicet bas etiam , que nous ferocior, ora Nounou amicitie barbera corda movet. Quid facare Antonia geuiti debatia in urbe , Quum tangant diros talis facta Gelas ? Adde , quad est animus semper tibi milis , ct site: lndicium mores nobilitatis babet; Quo: Volcans palrii cognoscat numinis auctor; Duos Numa maternus non neget case suas : Adjectique probent genitiva ad nominal (lutta: . Si tu non esses , interitura domus. 1, et la main gauche armée d’un bâton d’érable. ’ Il n’avait ni collier au cou , ni réseau sur la tète; Digne vir bac mie, lapso auccurrera amieo Conveniens istis moribus esse pots. EPlSTOLA lll. FABIO MAXIIO. Si vacat niguum profugo (lare tempos arnica, 0 sidus Fabia.l , Maxime , gaulis , Ides: Daim tibi que! vidi referam ; aeu corporis ombra, Sen vert species, ses: fuit ille sopor. Nos ent: et bifores intrabat Luna fenestras, Meuse fers mediequanta uitare aolet. Publics me requin curarum sommas babebst, Fusaque orant toto languida membra loto : Quum subito pennis agitatus inhorruit Ier, Et gemuit parvo mots fenestra sono. Territus in cubitum relevo mes membra sinislrumi Pulsns et e trepido pectore somnus sbit. Stabat Amor vultu non quo prius esse solebat, Fulcra tenena læva tristia accrus manu; Nec torqnem collo, nec habens crinsle cspillis, Nec bene disposilas comlus, ut ante , m- LES PONl’lQUES. 798 sanhevel’ure, dans un désordre qu’elle n’a- compense, l’exil aux extrémités du. monde, vait point autrefois, tombait avec négligence dans un pays ou lesdouct-urs de la paix sont inconnues. Tel ne futpas Eumolpus, fils de Chionée, envers Orphée; tel ne fut pas Olympus sur sa ligure horriblement altérée. Il me sembla même que ses ailes étaient hérissées , ainsi que l’est le plumage d’une colombe que plusieurs mains ont froissée. Aussitôt que je envers le satyre Marsyas; telle ne fut pas la l’eus reconnu, car nul n’est plus connu de moi, ne dit pas que Numa ait jamais nui à Pytha- récompense que Chiron reçut d’Acliille,et l’on Ï osai lui parler en ces termes :s Enfant, toi qui gore; enfin, pour ne pasrappeler tous ces trompas ton mattre, etqui causas son exil, toi noms empruntés aux siècles passés, je suis le seul qu’ait perdu un disciple ingrat. Je te donnais, folâtre enfant, des armes et des leçons; et que je n’aurais jamais dû instruire des secrets de ta puissance, te voila donc venu dans un pays d’où la paix est à jamais bannie , voilà le prix que le maître reçoit de son élève! danscea contrées sauvages ou l’lster est tou- Cependant, tu le sais, et tu pourrais hardiment jours enchaîné par les glaces! Quel motif t’y amène, si ce n’est pour être témoin de mes maux? Ces maux, si tu l’ignores, t’ont rendu le jurer, je n’ai jamais conspiré dans mes vers odieux. C’est toi qui le premier me dictas des vers badins. C’est pour t’obéir que je lis alterner l’hexamèue et le pentamètre. Tu ne m’as pas permis de m’élever jusqu’au rhythme d’Homére, ni de chanter les hauts-faits des guerriers fameux. Peul-être que ton arcet ton flambeau ont diminué la vigueur peu éten- contre des nœuds légitimes. J’ai écrit pour ces femmes dont la chevelure ne porte point du bandelette, symbole de la pudeur; dont les pieds ne sont pas, à la faveur d’une robe trai- nante, invisibles aux regards. Dis encore, je te prie, quand ai-je appris à séduire les épouses et à jeter de l’incertitude sur la naissance des enfants P N’ai-je pas, censeur rigide , interdit la due, mais cependant réelle, de mon génie; car, lecture de mes livres à toutes les femmes que la loi empêche de lier des intrigues galantes? occupé que j’étais à célébrer ton empire et A quoi m’ont servi tous ces ménagements , celui de ta mère, mon esprit ne pouvait songer a une œuvre plus sérieuse. Ce ne fut pas puisque je suis accusé d’avoir favorisé l’adul- assez : j’ai fait, insensé! d’autres vers encore, tère , cecrime réprouvé par une loi rigoureuse? Mais, je t’en supplie , et si tu m’exauces , que afin de te rendre , par mes leçons, plus habile, tes flèches soient partout triomphantes! que et, malheureux que je suis! l’exil a été me ré- ton flambeau brûle d’un feu actif et éternel! Horrida pendehaut molles super ora capilli; Et visa est coulis horrida penne mais. Qualis in serin targe aolet esse columbæ , Tractantum maltai quam letigere menus. H une, simul agnovi , tuque enim mihi notior alter Talibus adfata est libers lingue aonis : O puer , euilii decepto causa magistro, Quem fuit utilisas non docuisse mihi l Il sac quoque veniati , pas est ubi tempo": nullo, Et cuit adatrictis barbarus lster squis? Qua- tibi causa visa , nisi uti male nostra videra? Quo saut , si neseis , invidiosa tibi. Tas mihi dictssti juvenilia carmina priions : Adposui senis, te duce, quinqua pedes. Nos: me Mmio cousurgere carmine , nec me Diacre magnorum pansus ce acta ducutn. For-Etna exigus, aliquaa tamen, nous et ignis lapilli vires œmminuere mei. N.mqne ego dnm canto tua rogna, turque pareulis, I n nullum mes mena grande vacavit opus. se; satis id foetal; stultus quoque carmina feci , A rlibus ut pesses non rudis esse mais; pro quibus essilium nisero mihi reddita merces z Id quoque in extremis , et sine pace , loeia. At non Chionides Eumolpus in Orphea talis; ln Phryga nec Satyrum talis Olympus crut : Premia nec Chiron ab Achilli talia cepit, Pythagorœque ferunt non nocuisse Nntnam. Nomina nru referam longum collecta per savons , Discipulo perii tolus ab ipse mec. Dum damna arma tibi , dum le , lascive, docemus, [in te discipulo doua magister habet. . , Scia tamen, ut liquido juratus diacre posais , Non me legitimos sollicitasse toros. Scripsimus hac intis , quarum nec villa pudioos Contingit crinea, nec sicle longs pedes. Die, precor, etquando didicisti fallere nuptas, Et facere ineertum per mes juan genus? An ait ab his ornois rigide submota libellis , Quam les furtives arcet habere viros? Quid tamen hoc prodest, vetiti si lege levers Credcr adultérii mmpoanisse notas? At tu , sic habeas ferientes cuneta sagittal; Sic nunquam rapido lampades igne vacant; Sic regel imperium , terrasque carmel. omnes Cœur, ab Ænes qui tibi frette nepos; 02 m ONDE. que César, ton neveu, puisque Enée est ton frère, gouverne l’empire, et tienne soumis à son sceptre tout l’univers! Fais en sorte que sa colère ne soit pas implacable, et que nous désirons approche. Le triomphe de Tibère a répandu la joie dans tous les «son. Quand la famille d’Auguste, ses fils et Livie leur mère , sont dans l’allégresse; quandtoi- j’aille, s’il le veut bien, expier ma faute dans un lieu moins affreux! a C’œt ainsi qu’il me même, père de la patrie et dujeune triom- semblait parler à l’enfant ailé, et voilà la ré- le peuple te félicite, et que, dans toutela ville, phateur, tu t’associes à cette allégresse; quand ponse que je crus entendre : c Je jure par mon l’encens brûle sur les autels; quand le temple le plus vénéré offre un accès facile, espérons flambeau et par mes flèches, par ces armes que nos prières ne resteront pas sans pouvoir.» égalemt redoutables, par ma mère, parla tête sacrée de César, que tes leçons ne m’ont Il dit, et le dieu s’évanouit dans les airs,ou rien appris d’illicite, et que, dans ton Art d’ai- moi-même je cessai de rêver. Si je doutais, mer, il n’est rien de coupable. Plut au ciel que Maxime , que tu approuvasses ces paroles, tu justifiasses aussi bien tout le reste! Mais une j’aimerais mieux croire que les cygnes sont autre chose, tu le sais, te nuisit bien davantage. de la couleur de Memnon. Mais le lait nedevient jamais noir comme la poix, et l’ivoire éclatant Quel que soit œ grief (car c’est une blessure que je ne veux pas rouvrir), tu ne peux te dire de Inlancheur ne se change pas en térébinthe. Ta naissance est digne de ton caractère,car innocent. Quand je donneraisà ta faute le nom spécieux d’erreur, la colère de ton juge n’alla tu as le noble cœur et la loyauté d’Hercule. De pas au delà de ce que tu méritais. Cependant, pourte voir et te consolerdans ton accablement, j’ai fatigué mes ailes à franchir d’incommensu- tels sentiments sont inaccessibles a l’envie,œ vice des lâches, qui rampe comme la vipère. et se dérobe aux regards. La noblesse même de a rables espaces. J’ai visité ces lieux pour la naissance est effacée parl’élévation de ton âme. première fois lorsque, à la prière de ma mère , et ton œractère ne dément pas le nom que tu la vierge du Phase fut percée de mes traits; si portes. Que d’autres donc persécutent les mal- je les revois aujourd’hui, après tant de siècles, heureux ; qu’ils aiment à se faire craindre; c’est pour toi, le soldat le plus cher de toute m milice. Sois donc rassuré: le courroux de qu’ils s’arment de traits imprégnés d’un fiel corrosif; toi, tu sors d’une famille accoutu- César s’apaisera; tes vœux ardents seront sa- mée à venir au secours des infortunés qui l’im- tisfaits, et tu verras briller un jour plus heu- plorent. C’est parmi ces derniers que je le reux. Ne crains pas les retards; l’instant que prie de vouloir bien me compter. [illico , ait nobis non implicabilis ira , Meque loco plecti eommodiore velit. Dum doums, et nati , dum mater Livia putiet; "ce ego virus cum puera dixiue volucri; Hoe virus nobia ille dedisee sonos : Per, lues tels , faces , et per , mes tels, «giflas, l’or matrem jura , Cœureumque caput; Nil, nisi concessum , nos le didicisse magistro, Arlibus et nullum crimen inesse tuis. thue hoc, sic utinam defendere cætera possesl Scie aliud, quad te lserit , esse magis. Quicquid id. est, neque enim debet doler ille referri; Non potes a eulpa dicere abuse tua. Tu licet erroris sub imagine crimen obumbres , Non gravior merito vindicis ira fuit. Ut tamen ndspicerem , oonsolarerque jacentem , Lapsa par immenses est mihi penne vies. "ce loea tnm primum vidî, quum, rustre rogante, l’huile est telia fixa puella meis. Qun nunc cur itemm post meula longs revisam , Tu lacis , o cauris miles amies mais. Pane metus igitur: miteaœt Cænris ira , Et veniet volis mollior bora luis. Nove menin fitness, tempus quod quœrimus instat; Cunctsqne lætitiæ plens triomphas babel. Dum gaudes, patriœ magne ducisque pater; Dum tibi gratatur populus , totamque per urlmn 0mois odoratis ignibus ara cale! ; Dom facileuditus præbet veneralnile lemplum; Sperandnm nostra: posse value preœs. Dixit; et sut ille est tenues dilapsus in sur", Cœperunt sensus sut vigilare mei. Si dubitcm quin bis l’aveu, o Maxime, diclis, Memnonio cycuos esse colore pintent. Sed neque mutatur nigra pice lacteus humer; Nm, quod erat candens , fit terebinlbus, ebur. Conveniens animo genus est tibi; nubile minque Pcclua efHerculeæ simplicitalis babcs. Livor, iners vitiuln , mores non exitin altos, Ùtque halons ims vipera serpil hume. Mens tua sublimis supra genus eminet ipsum, Grondin: ingeuio nec tibi nomen inest. Ergo alii nocesnt miseris, optenlque limeri, Tinctuque mordaci spicule felle geraut. At tua supplicibul domus est admets j’ai-andins ln quorum numero me precor esse relis. m LES pommons. LETTRE lV. A RUFIN. Ovide, ton ami, t’adresse, o Rufinus, de son 797 et je n’ai vu que par les yeux de la renomméePeut-on avoir les mémes inspirations, le même enthousiasme, que celui qui a tout vu, qui a tout entendu? Cet argent, cet or, cette pourpre, confondant leurs couleurs éclatantes, ce exil de Tomes , l’hommage de ses vœux sincères, et te prie en même temps d’accueillir avec spectacle pompeux dont vous avez joui, ce n’est point la ce que mes yeux regrettent; mais l’as- faveur son Triomphe, au déjà ce poème est pect des lieux, mais ces nations aux mille for- tombé entre tes mains. C’est un ouvrage bien mes diverses , mais l’image des combats, au- modeste, bien tau-dessous de la grandeur du raient fécondé ma muse; j’aurais puisé des iu- sujet; mais, tel qu’il est, je te prie de le protéger. Un corps sain puise en lui-même sa spirations jusque sur le. visage des rois captifs, ce miroir de leurs pensées. Aux applaudisse- force, et n’a nul besoin d’un Machaon; mais ’e malade, inquiet sur son état, a recours aux conseils du médecin. Les grands poëles se pas- ments du peuple, a ses transports de joie , le sent bien d’un lecteur indulgent; ils savent captiver le plus difficile et le plus rebelle. Pour ardeur s’éveiller, comme le soldat novice aux moi, dont les longues souffrances ont émoussé le génie, ou qui peut-être n’en eus jamais, je que la neige et la glace, plus froid que le pays sens que mes forces sont affaiblies, et je n’at- plus froid génie pouvait s’échauffer, et j’au- rais senti, à ces acclamations bruyantes, mon accents du clairon. Mon cœur fût-il plus froid où je languis exilé, la figure du triomphateur debout sur son char d’ivoire aurait arraché tends de salut que de ton indulgence; si tu mes sens à l’engourdissemeut. Privé de tels me la refuses, tout est perdu pour moi; et si secours, n’ayant pour guide que des bruits intous mes ouvrages réclament l’appui d’une fa- veur bienveillante, c’est surtout a l’indulgence certains, ce n’eSt pas sans motif que je fais un appel à ta bienveillance. Je ne connaissais ni les que ce nouveau livre a des droits. D’autres noms des chefs ni les noms des lieux; a peine poètes ont chanté les triomphes dont ils ont été les témoins; c’est quelque chose alors d’appeler sa mémoire au secours de sa main, et d’é- avaissje sous ma main les premiers matériaux. crire ce qu’on a vu; moi, ce que je raconte. m’écrire un ami? Je n’en ai que plus dedroit, ô mon oreille avideen a à peine saisi le bruit, lecteur, à ton indulgence, s’il est vrai quej’ai EPlSTOLA lV. RUFINO. "me tibi non vansm portantia verba salutem , Nue Tomitsus Inittit ab orbe tuus; thue suo favus mandat, Ruline, triompha; In vestras venit si tamen ille manne. Est opus exiguuin, vastisque pantibus impat- , Qusle tamen cumque est, ut tueare rogo. Firme valent pet se, nullumque Maehaona quœrunt t Ad medicam dubius mufttgit urger opem. Non opus est magnis placido lecture poetis: Qunmlibet invitum difflcilemque tenant. Nos, quibus ingenium lougi minuere labores , Aut etiam nullum tonifia ante fuit , Viribus Infirmi , ventru candore valemus : Quem mihi si dental , ornois rapts putain. Cunctaque qunm mes siut propenso nixe lavure, Precipuum veniæ jus babel. ille liber. Speetatum nies alii scripsere triumphum. Est aliquid memori visa polars manu. Nos ea vix svidsm vulgo captais par surent Senpsimus T stque oculi hm: lucre mei. Quelle partie de ce grand événement la renommée pouvait-elle m’apprendre? que pouvait Salieet sdfectus similes , sut impetus idem , Reims ab auditis conspieuisque venil? Net: nitor argenti , quem vos vidistis, et suri , Quod mihi defuerit, purpuraque illa, queror: Sed lm [and gentes formata mille tignris Nutriment carmel) , proliaque ipse , menin. Et rognon vultus, certissima pignon mentis , Juvisseut aliqua forsitsn illud opus. Plausibus os ipsis populi, lœtoque lavera, lugenium quodvis incaluisse potest. Tsmque ego sumsissem tali dangers vigorem , Quam radis audits miles ad arma tuba. Pecten sint nobis nivibus glacieque limbit , Atque hoc, quem patior, frigidiora loco : "la ducis facies , in eurru stands elmrno , Excuteret frigos sensibus omne meis. Hic ego deleetus , dubiisque suchribus une , Ail vestri venio jure favoris opem. Net: mihi nota dueum, nec sunt mihi nota loueront Nomina : materions vix habuore menus. Pars quota de tantis rebus , quam lama "lem, Aut sliquis nobis scribere posset, ent? Quo inagis , o lector , debes ignames, si quid Erratum est illic , pratterituntve mihi. I u 798 OVIDE. commis quelque erreur, ou négligé quelque fait! mon héros? Que nul poète, je te prie, ne m’ac. D’ailleurs, ma lyre, éternel écho des plaintes de euse ici de venir faire le procès à ses vena; un muse n’a parlé que pour elle. Poètes, votre sainte mission m’est commune. si toutefois les malheureux ont encore accès dans vos chœurs. son maître, s’est prêtée difficilement à des chants d’allégresse; après une si longue désuétude, à peine si quelques mots heureux naissaient sous ma plume. Il me semblait étrange que je Amis, vous eûtes toujours une grande part me réjouisse de quelque chose. Comme les dans ma vie , et je n’ai pas cessé de vous être yeux redoutent l’éclat du soleil dont ils ont perdu l’habitude, ainsi mon esprit ne pouvait recommande mes vers; puisque moi-même s’animerà des pensées joyeuses. La nouveauté je ne puis les défendre. Un écrivain n’a est aussi, de toutes la choses, celle qui nous plait le plus : un service qui s’est fait attendre guère de succès qu’après sa mort; car l’envie s’attaque aux vivants, et les déchire misérable. pend tout son prix; les écrits publiés à l’envi ment. Si une triste existence est déjà presquels présent et fidèle. Souffœz donc que jetons sur ce glorieux triomphe sont lus sans doute, mort, la terre attend ma dépouille, et il ne depuis longtemps, par le peuple romain ; c’é- manque plus à ma destinée , pour être accom- tait alors un breuvage offert à des lutteurs plie, que le séjour de la tombe. Enfin, quand chacun critiquerait mon œuvre, personne, de moins, ne blâmera mon zèle; si mes forcesoot failli, mes intentions ont toujours été dignes altérés, et la coupe que je leur présente les trouverarassasiés; c’était une eau fraiche qu’ils buvaient, et la mienne est tiède maintenant. Cependant je ne suis pas resté oisif; ce n’est pas à la paresse qu’il faut attribuer mon retard; mais j’habite les rivages les plus reculés du d’éloges, et cela, je l’espère , suffit aux dieux. vaste Océan, et, pendant que la nouvelle arrive en ces lieux, que mes vers se font à la hâte, jeune brebis leur est aussi agréable queœlui et que l’œuvre, achevée, s’achemine vers vous, une année peut s’écouler. En outre, il n’est point indifférent que ta main cueille la première rose, intacte encore, ou qu’elle ne trouve plus que quelques roses oubliées. Est-il donc étOnnant, lorsque le jardin est épuisé de ses fleurs, que je n’aie pu tresser une couronne digne de Adde, quad , adsiduam domiai meditata quel-dan, Ad lmtum esrmen vix mes versa lyre est. Vix bons post tante qumenti verbe subibant, Et gantiers aliquid, res mihi visa nova et. thue reformidant insuetum lumina solsm , Sic ad Intitiam mens mes segnis ont. Est quoque cunctarnm novitas earissima remua: Gratiaque officio, quod mors tardat, abat. (bien œrtstim de magne scripta triomphe Jam pridem populi suspicor ors legi. llla bibit sitiens , lester mes pocula plenus: llla reeens pots est, nostra tepescit squa. Non ego cesssvi, me fecit inertia sérum: Ultima me vasti Institut ors freti. Dum venit bue rumor, propentaque carmins fluant, Factsque eunt ad vos , aunas sbisse potest. Net: minimum refert intada rosaria primus , An sera carpes plane relieta manu. Quid minant, Ieetis exhausto floribus horto , Si duce non (acta est cligna corons suc ’.’ Deprecor bec vatum contra sua carmina ne quis mais putet : pro se Musa loculs mes est. C’est pour cela que le pauvre est bienvenu au pied de leurs autels, et que le sacrifice d’une d’un taureau. Au reste. le sujet était si grand que même le chantre immortel de l’lliade eût fléchi sous le poids; et puis, le char trop faible de l’élégie n’aurait pu, sur ses roues inéga- les, soutenir le poids énorme d’un tel triomphe. Quelle mesure emploierai-je désormais? je l’ignore. Ta conquête, fleuve du Rhin, nous présage un nouveau triomphe, et les présages Sont mihi vobisculn communia sacra, posta) , ln ventre miseris si lioet esse choro. Magnsque pars anima maculas vixistis , amici: lise ego non abacas vos quoque parte solo. Sint igitur vestro mes enmmendsta favori Carmina , non possum pro quibus ipse loqui. Scripts placenta morte let-e : quia lœdere rives Livor, et injuste carpere dents solet. Si gsnus est mortis male vives-e, terra mentor, Et desunt fatis sols Ispulcrs meis. Denique opus nostra culpetur ut nndiqns cure, Olficium nemo qui reprsbeasdat erit. Ut desint vires, tamen est laudsnda voluntss: l-lac ego contenta augurer esse Doua. lice lacit ut veniat pauper quoque gratus ad aras, Et plsoeat case non minusagna bave. [les quoque tants luit, quanta subsistera summo lliados vati grande fuisset onus. Ferre etiam molles elegi tam vasts triumpbi Ponders disparibus non potuere lotis. Quo pede nunc utar, dubia est sententia nobil’ Aller enim de te Rhene, triumpbus «lest a LES PONTIQUES. 799 des poètes ne sont point menteurs. Donnons à dont la valeur des tiens a si souVent exigé le Jupiter un second laurier, quand le premierest vert encore. Relégué sur les bords du Danube et des fleuves où le Gète, ennemi de la core. Dieux qui m’ordonndtes de dévoiler l’avenir, faites que bientôt l’événement justifie paix, sedésaltère, ce n’est pas moi qui le parle; mes paroles! tribut, et qu’elle exigera plus d’une fois en- ma voix est la voix d’un dieu. d’un dieu qui m’inspire et qui m’ordonne de rendre ses ora- cles. Que tardes -tu , Livie, à préparer la LETTRE V. pompe et le chardes triomphes ? Déjà la guerre engagée ne te permet plus de différer. La perfide Germanie jette les armes qu’elle maudit. A luxure cons. Bientôt tu connaîtras la vérité de mes présages ; bientôt, crois-moi, ils se réaliseront. Pour la seconde fois, ton fils recevra les honneurs du triomphe, et reparaîtra sur le char qui le porta naguère; prépare le manteau de pourpre dont tu couvriras ses épaules glorieuses; et la cou- Tu te demandes d’où vient la lettre que tu lis; elle vient du pays où l’lster se jette dans les flots azurés des mers. A cet indice. tu dois te rappeler l’auteur de la lettre, Ovide, le poète victime de son génie. Ces vœux, qu’il aimerait mieux t’apporter lui-mémé, il te les envoie, Colts, de chez les Gètes farouches. J’ai lu, di- ronne peut déjà reconnaître cette tète dont elle gne héritier de l’éloquence de ton frère, j’ai lu est l’habituel ornement. Que les boucliers et les casques étincellent d’or et de pierreries; qu’au- le brillant discours que tu as prononcé dans le forum. Quoique, même pour le lire assez vite , dessus des guerriers enchaînés s’élèvent des ar- j’aie passé bien des heures, je me plains de sa mesen trophées; que les images des villes.sculptées d’ivoire, y apparaissent ceintes de leurs multipliées, qui toutes m’ont causé le même brièvetés mais j’y ai suppléé par des lectures remparts, et qu’à la vue de cesimages nous plaisir. Un écrit qui ne perd rien de son croyions voir la réalité; que le Rhin , en deuil charme à être lu tant de fois a son mérite et les cheveux souillés par la fange de ses roseaux brisés , roule ses eaux ensanglantées. dans sa valeur propre, et non dans sa nouveauté. Heureux ceux qui ont pu assister Déjà les rois captifs réclament leurs insignes à ton débit, et entendre ta voix éloquente! barbares et leurs tissus, plus riches que leur En effet, quelque délicieuse que soit l’eau qu’on fortune présente. Prépare enfin cette pompe nous sert, il est plus agréable de la boire lrrita verorum non sunt præssgia vatum : Banda Jovi laurus , dum prier illa viret. Nec mes verba logis, qui sum suhmotus ad lstrum , Non bene pscatis flumina pots Getis : lsta Dei vox est: Deus est in pecten nostro : Hue duce prcdieo vsticinorque Deo. Quid cessas eurrum pompamque parare triumpbis, Livia ? jam nullas dant tibi bells muras. Dl, quorum monitu sumus aventura locuti, Verba, precor, eeleri nostra probata flde. l’erflds damant» Germauia projicit bastas : hm pondus dices omen habere meum. Credo , brevique lidos aderit , geminsbit honorem Filius, et junetis, ut prius , ibit aquis. Prome, quod injieias humeris victoribue, ostrum ; lpss potest solitum nous corons caput. Seuls, sed et gales! gemmis rsdientur et sure, Stentque super vinctoa trunea tropes vires. Oppida turritis cingantur eburnes muris ; Fietaque res vero more putetur agi. Squallidns immissos fraeta sub arundinserinas Rbenus , et infectas sanguine portet aqnss. Barbara jam capti poscunt insignia regel, Testaque fortune divitiora sus. Et que præterea virtus invieta (notum Sope parats tibi , seps parands (soit. EPISTOLA v. unxruo coma. Quam logis, unda tibi mittatur epislola, qngris ? Hinc, ubi cæruleis jungilur later aquis. Ut regio dicta est , succurrere debet et auctor , Lesus ab ingenio Naso posta suc ; Qui tibi, quam mallet pressens sdl’erre ulutem , Mittit ab hirsutis, Maxime Cotts, Getis. Legimus,o juvenis patrii non degener cris, Dieta tibi pleno verba diserts fore. Que, quanqusm lingna mihi sunt propennte per boras Leeta satis maltas, panes fuisse querer. Plura and bec fet-j relegendo seps; nes unqusm Plus mihi, quam primo, grata lucre Quumque nihil toties lects e duleedine perdant, Viribus illa suis , non novitste, placent. Feliess, quibus ble ipso coguosesre in aetu, Et tsm faconde coutigit ors frui l Nain , quanuam saper est adlats dnleis in unda, Il OVIDE. à sa source même ; il est aussi plus agréable de cueillir un fruit en attirant à soi la branche qui le porte que de le prendre sur un plat ciselé; et pourtant, sans la faute que j’ai faite. sans cet exil que je subis à cause de mes vers, œ discours que j’ai ln, je l’aurais entendu de ta bou- Sans doute il sent un vide qu’il ne peut définir. Toi qui parlais beaucoupde moi quand j’éIaÏi à Rome , le nom d’Ovide vient-il encore quel- quefois sur tes lèvres? Que je meure perce du flèches des Gètes (et ce chaument, tu louis. pourrait suivre de près mon parjure) si, mal- che. Peut-«âtre même, comme cela m’est arrivé gré mon absence, je ne te vois presqu’à clique souvent, choisi parmi les centeniers, aurais-je instant du jour. Grâces aux dieux, lapensée été l’un de tes juges. Ce plaisir eût été bien va où elle vent; quand, parlapensée,j’arrive.ia- plus vif à mon cœur, quand, entraîné par la visible, au milieu de Rome, souventjeparleavec véhémence de tes paroles, je t’aurais donné toi, souvent je t’entends parler; il me seraitdifficile de te peindre la joie que j’en épmave,et mon suffrage. Mais puisque le sort a voulu que. loin de vous, loin de ma patrie, je vécusse au milieu des Gètes inhumains, je t’en conjure, du combien cette heure fugitive m’offre de charmes. Alors, tu peux m’en croire, je m’imagine. moins, pour tromper ma douleur, envoientoi nouvel habitant du ciel, jouir, dans la souvent le fruit de tes études, afin qu’en te li- des dieux, du céleste bonheur: puis, quand je me retrouve ici, j’ai quitté le ciel etladieax, saut je me croie près de toi. Suis mon exemet la terre du Pont est bien voisine du Styx. ple, si j’en suis digne; imitemoi, toi qui deQue si c’était malgré la volonté du destin que vrais être mon modèle. Je tache, moi qui depuis longtemps ne vis plus pour vous, de me j’essa yasse d’en sortir, délivre-moi, laxime,de faire revivre dans mes œuvres. Rends-moi la cet inutileespoir. pareille, et que je reçoive moins rarement ces monuments de ton génie, qui doivent toujours m’être si précieux. Dis-moi cependant, ô mon jeune ami, toi dont les goûts sont restés les mômes, ces goûts ne me rappellent-ils pas à ton souvenir? Quand tu lis à tes amis les vers que tu viens d’achever, ou quand, suivant la coutome, tu les leur fais lire, ton cœur se plaint-il LETTRE Vl. A UN AIL Des rives du Pont-Enfin , Ovide envoie cette courteépître à son ami, qu’il a presquenomne’. quelquefois, ne sachant ce qui lui manque! Mais s’il eut été assez imprudent pour édite Gratiusex ipso fonte bibnnturaqna : Et msgis adducto poinum deearperersmo, Nudo quid carte sentit abessesni: thue loqui de me multum pracrits soldas, Quam de cœlata surnere lance , juvat. Nunc quoque Nssonis nomen in on tuo est? lpse quidem Gatien parum violstus ab avec , At nisi peccamm, nisi me mes Hun fugssset , Quod Iegi , tus vox esbibuisset opus. thue fui solitus, sedissem forsilan unus De centum judex in tua verba viris. Major et implessct præsordia nostra voluptas , Quum traberer dictis adnueremque luis. Quem quoniam fatum, vobis patrisque relictis, Inter inhumsnos msluit esse Gelas ; Quod lioet, ut videur tecum magis esse, legendo, Selle, pneu, studii pignon mitte tui : Exeinploque mon , nisi dedignsris id ipsum , Ulere: qnod nobis rectius ipso dans. Namqua ego, qui perii jam pridem, Maxima, vobis, lugenio nitor non periisse men. Redda vioem ; nec un tui monuments laboris Accipisnt nostrœ, grata futurs , maous. Die tamen, o jnvenis atudiorum plene meorum , Enquid ab bis ipsis admoneare mei T Enquid, ubi sut recitas factum modo «mon amieis, Aut, quad sape soles, exigis ut mitent , Interdum quenilur tua mens, oblita quid absit T Et , sil perjuri quam prope pana, vides, Te niai momenlis video peut: omnibus absent: Gratis Dis, menti quolibet ire licet. Haut: ubi perveni, nulli œrnendus, in urinal, Scpe quuor tecum; sape loquente friser. Tom, mihi difficile est, quam ait bene, dictas; qui"!!! Candida judiciis bora ait illa meis. Tum me, si qua fldes, cœlesti sede «septum , Cum forlunatis suspioor ne Deis. Ruraus, ut bue Mit , cœlum Superosqne relÂWi A Styge une longe Poulies distal humas. [inde ego si isto nitor prohibent: menti , Spem sine profectu, Maxime, tolle mihi. EPlS’I’OLA Yl. AIICOROI connu. Nm suc, nomen posnit oui plus, soda" Mittit ab Businis lice bren «mon aquis. LES t’ONTlQlIlîS. soi ce nom, cette préoccupation de l’amitié eût ceux qu’elles atteignent ne sont pas tous égale peut-être excité tes plaintes. Et pourtant, mentcoupables. De tous les infortunés précii lorsque d’autres amis n’y voient aucun danger, pilés par le roi des mers dans les flots impi- pourquoi seul demandes-tu queje ne te nomme toyables , combien peu ont mérité (l’y être pas dans mes vers. Si tu ignores combien César met de clémence jusque dans son ressentiment, engloutis! Quand les plus braves guerriers prissent dans les combats, Mars lui-même , je c’est moi qui te l’apprendrai. Forcé d’être le l’en atteste, est souvent injuste dans le choix de ses victimes. Mais si tu veux interroger cha- proprejuge du châtiment que je méritais, je n’aurais pu rien ôter à celui qui m’est infligé. cun de nous, chacun avouera qu’il a mérité sa César ne défend à personne de se rappeler un ami, il me permet de t’écrire comme il te le sible à la vie pour les victimes du naufrage, permetà toi-même. Ce ne serait pas un crime pour toi de consoler un ami, d’adoucir par de de la guerre, et dela foudre: et Césars accorde le soulagementde leurs peines, ou fait grâce en- peine;je dirai plus : il n’est plus de retour pos- tendres paroles la rigueur de sa destinée. tière à plusieurs d’entre nous. Puisse-bi], fie Pourquoi, redoutant des périls chimériques , l’en conjure, m’admettre dans le nombre de ces évoquer, à force de les craindre, la haine derniers! Quand nous vivons sous le sceptre sur d’angustes divinités? Nous avons vu plus d’une fois des hommes frappés de la foudre se ranimèr et revivre, sans que Jupiter s’y opposât. Neptune, après avoir mis en pièces le vais- d’un tel prince, tuerois t’exposerrn entretenant seau d’Ulysse, ne défendit point à Leucothoé de secourir le héros naufragé. Crois-moi, les dieux immortels ont pitié des malheureux; leur vengeance ne poursuit point sans relâche. Or, il n’est point de divinité plus clémente. qu’Auguste, lequel tempère sa puissance par sa justice. Il vientd’élever à celle-ci un temple de des rapports avec un proscrit? Je te permettrais de pareils scrupules sous la domination d’un Busiris ou du monstre qui brûlait des hommes dans un taureau d’airain. Cesse de calomnier, par les vaines terreurs, une âme compatissante : pourquoi craindre, au milieu d’une mer tranquille , les perfides écueils? Peu s’en faut que je ne m’estime moi-mêmeinexcusable pour t’avoir écrit le premier sans signer mon nom ; mais la frayoit r et l’étonnement m’a- marbre; mais depuis longtemps elle on avait vaient ôté l’usage (le ma raison , et, dans ma un dans son cœur. Jupiter lance inconsidéré- nouvelle disgrâce. je ne pouvais prendre conscil de mon jugement. lladoutant ma mauvaise ment ses foudres sur plus d’un mortel, et At , si muta parum scripsisset dextrn , quia esses, Foraitan officie parts querela foret. Cor tamen, hoc aliis lutumcredcntihus, nous, Adpellent ne te carmins nostra , rogna? Quanta sitin media clementia Cœnris in, Ex me ,si nouais, certior esse potes. Huit: ego, quam palier, nil possem demere punie, Si judcx merili cogérer esse mei. Non vetat ille sui quemquam meminisse sodalis, Net: prohibet tibi me scribere, toque mihi. Non scelus admittas , si eonsolerjs amicum, Mollibus et verbis supers fats levés. Cur, dttm luta limes, furia ut reverentia talis Fiat in Augustos invidiosa Deos T Ftlminis adtlatos interdum vivnre telis Vidimus, et refit-j , non prohibente Jove: Nec, quin Neptunus harem lacerarat Ulyssis, Lcticotbce nanti ferre negavit opem. Credo mihi, miseris cmlestia numins parcunt , Nos sempcrlznsos et sine fine prcinunt. Principe nec nostra nous est moderatior ullus : Justitia vires temporal ille suas. aner com Cmsar, facto de marinera templo, T. 1V. Jampridem posuit mentis in inde suœ. Juppiter in multos lemerariu fulmina torquet, Qui pœnam culpa non meruere pari. Obruerit særis quum lot Doua trquoris undis , Ex illis mergi pars quota digns fuit? Quum percanl scie fortissitna quæque, suh ipso Judiee , deleclus Martis iniquus erit. At, si forte relis in nos inquirere, ncmo est Qui a: quod patitur, commeruisse neget. Adde, quad exsttnctosvel aqua, vol Marte, vol igni, Nulla poleslilerutn restituisse dies. Restituit multos, au! pœnœ partelevavit Cmsar; et, in Inullis me velil esse , proror. An tu, qunm lnli populus sub principe simus, Adloquio profugi crcdis incuse metum? Forsitan lime domino Busiride jure timeres. Aul sniilo clausus urere in une virus. Desinc mitem animum vano infamare timore ; Sœva quid in placidis sans vereris nquia ? ipse ego , quod primo scripsi sine nomine vohis, Vix excusari pesse mihi videor. Sed paver adtonilo rationis ademernt usnm g Cesseratomne novis consiliutnque mslis. 51 803 OVlDE. étoile et non le courroux du prince, mon nom longtemps contre le courant du fleuve. Pardonnez, mes amis, sij’ai trop compté sur vous; en tête de mes lettres était pour moi-même un sujet d’effroi. Maintenant que tu es rassuré, c’est une faute dont je veux enfin me corriger. permets au poète reconnaissant de nommer dans ses tablettes un ami qui lui est si cher. Ce On ne dira plus que je suis à charge au): femme , qui me fait expier sa fidélité par .son inexpérience et son peu d’empresseserait une honte pour tous deux si, malgré notre longue intimité, ton nom ne paraissait ment a venir à mon secours. Tu suporteras point dans mes ouvrages. Cependant de peur encore ce malheur , Ovide, toi qui en as sup- que cette appréhension ne vienne à troubler porté de plus grands: maintenant il n’est plus ton sommeil, mon affection n’ira pas au delà pour toi de fardeau trop pesant. Le taureau des bornes que tu me prescriras. Je tairai tou- qu’on enlève au troupeau refuse de tirer la jours qui tu es, tant que je n’aurai pas reçu charrue, et soustrait sa tète novice aux dures l’ordre contraire. Mon amitié ne doit étreà épreuves du joug. Moi, qui suis habitué aux chargea personne; ainsi toi, qui pourrais m’ai- rigueurs du destin , depuis longtemps tontes mer ouverlement et en toute sûreté , si ce les adversités me sont familières. Je suiavmn sur les rives du Gète , il faut que j’y maire. rôle désormais te semble dangereux, aime-moi et que mon sort, tel qu’il a commencé, s’animplisse jusqu’au bout. Qu’ils espèrent, ceux qui ne furent pas toujours déçus par l’espérance; qu’ils fassent des vœux, ceux qui croient encore à l’avenir. Le mieux, après cela, c’est de savoir désespérerà propos; c’est de se croire,nne [on du moins en secret. --- LETTRE Vil. A ses sans. pour toutes, irrévocablement perdu. Plus d’une blessure s’enveuime par les soins qu’on y ap- Les paroles me manquent pour vousrenouveler tantde fois les mêmes prières ;j’ai honte enfin d’y recourir sans cesse inutilement. Et vous, porte; il eût mieux valu ne pas y toucher. On sans doute que ces requêtes uniformes vous souffre moins à périr englouti tout à coup dans nuient , et que chacun de vous sait d’avance ce que je vais lui demander; oui, vous connais- les ragues en courroux. Pourquoi me suis-je les flots, qu’a lutter d’un bras impuissanlcontre sez le contenu de ma lettre avant même d’avoir figuré que je parviendrais à quitter les fron- rompu les liens qui l’entourent. Je vais donc tières de la SCythie, et à jouir d’un exil plus changer de discours pour ne pas lutter plus t supportable ?... Pourquoi ai-je espéré un Na lotie! contra , quam rapit alunie , un. Quod bene de vobis apenvi , ignouite , amici: Talia peccandi jam mihi finia erit. Porlunamque meam metnena, non vindicisiram, Terrebar titulo nominia ipse mei. Haetenua admonitus memori coucede peut, Nec gravis nxori dinar : quæ acilinet in me Quam proha , tsm timide est , experienaqua panna. Panel ut in ehartin nomina cara suis. v Turpe erit nmbobus, longo mihi proximua tian , Si nulla libri parts legare mei. Ne tamen ille malus somnos tibi rumpere posait, "me quoque , New, ferra; etcnim pejora tuliati: lem tibi aenliri sereine nulla peut. Dualua ab ameute huma detteetat natrum; Subtraliit et dure colla novella juge. Nos, quibus admevil. fatum endenter uti , Ad mala jam pridem non sumus ulla ruiles. Non ultra, qunm vis, ol’liciosus ero: A’eque tegatn , qui aie, nisi qunm permiurîs ipse. Cogetur nemo muons habere menin. Tu modo, quem poterne vel aperte tutus aman , Si ne. est anceps ista , latenter orna. Venimus in Geticoa fines; moriamur in illia , l’arnaque ad entretuant , qua mes œpil, ont. EPISTOLA Vil. amers. Verbe mihi desunt eadem tsm sæpe roganti , intrique pudet vanaa flue carere pures. Tndia oonsimili fieri de carmina volais, Quidque "un, cunctoa edidicisse reor. Nain quid adportet jam noatis epiatola , quamvis Charta ait a vinclia non Iabefacta anis. Bran mulelur ecrîpli untentia nostri , l Spem jurat amplecti; qu. non juvat irrita aernper; Et, fieri supin si qua , fntnra putes. Proximal huit: gradua est , bene dupeurs Illum, Seque semol un noire pet-tue Ide. Curando fieri quidam majora videmua Vuluera , que melius non tetigiasa fait. Milice ille perii, sulfita qui mergitur unda, Quam sua qui tumidia bradais [mat aquis. Cur ego concepi Scythinia me posa. un" Finibus , et terra proaperiore frai? LES pommons. adoucissement à mes peines? La Fortune m’a- 803 La toison de leurs troupeaux est grossière, et vait-elle donc livré ses secrets? Je n’ai fait les filles de Tomes n’ont jamais appris l’art de qu’aggraver mes tourments, et l’image de ces Pallas. Ici les femmes, au lieu de filer, broient lieux , qui se représente sans cesse. à mon es. sous la meule les présents de Cérès, et portent prit, renouvelle mes douleurs et me reporte sur leur tète le vase où elles ont puisé Peau. aux premiers jours de mon exil. Je préfère ceparadant que mes amis cessent de s’occuper de moi, que de fatiguer leur zèle à des sollicitations inutiles. Elle est difficile à aborder sans doute, ô mes amis , l’affaire dont vous n’osez vous charger , et cependant, si quelqu’un osait parler, il trouverait des oreilles disposées à l’eutendre. Pourvu que la colère de César-ne vous ait point répondu par un refus, je mourrai avec courage sur les rives de l’Euxin. Ici point d’orme que la vigne couvre de ses pampres comme d’un manteau de verdure. ici point d’arbre dont les branches plient sous le poids de ses fruits; des plaines affreuses ne produisent que la triste absinthe; la terre aunonce par ses fruits son amertume. Ainsi, sur toute la rive gauche du Pont-Euxin, ton ami, malgré son zèle à découvrir quelque chose, n’a pu rien trouver qui fut digne de toi. Je t’envoie cependant des flèches scythes et le carquois qui les renferme ; puissent-elles être teintes du LETTRE Vil]. A KAKI!!- Je cherchais ce que, du territoire de Tomes, je pourrais t’envoyer comme un gage de mon tendre souvenir. De l’argent serait digne de toi, de l’or plus digne encore; mais ton plaisir est de faire, non de recevoir de tels dans. D’ailleurs on ne trouve ici aucun métal précieux. A peine l’ennemi permet-il au laboureur de remuer le sang de Les ennemis! Voilà les plumes de cette contrée; voilà ses livres; voilà, Maxime, la muse qui règne en ces lieux. Je rougis presque de t’envoyer un présent d’aussi modeste appa- rence, reçois-le œpendaut avec bienveillance. LETTRE 1X. A sumus. Tu me mandes, Brutus, que, suivant je ne sein de la terre. La pourpre éclatante a plus sais quelcritique, mes vers expriment toujours d’une fois brillé sur tes vêtements; mais les mains sarmates n’apprirent jamais à la teindre. d’obtenir un exil moins éloigné; mon unique Cor aliquid de me sperIvi lenius unquam r An fortune mibisic mes nota fait? Torqueor en gravita; repstitaqus forma losernm Enilium rouent triste, recensque facit. Est tamen utilins , studium cessasse meorum , Quam , que admorint, non valuisae proses. Magna quidam res est, quam non audetia , amici : Sed si quia patent, qui du: vellet, ont. Dummodo non vobis hoc Canaris ira negari’t; Portiter Eninis immoriemur aquis. EPISTOLA VIH. MAXIMO. Que tibi , quatrebam , memorem testantin curam , Dons Tomitanus initters posset ager. Dignus es argenta, fulvo quoque dignior aura : Sed te , qunm doms, ista juvnre soient. Nec tamen [me Ions surit ullo pretiosa mctallo : llostis ab agricols vix siuit illa fodi. Purpura stops tuos fulgens prœtexit nmiclus; Sed non Sarmatica tingitur illa manu. la même pensée; que mon unique demande est Vellera dura ferunt pecudes , et Palladis uti Arts Tomitanai non didiœre nurus. Femina pro lsna Cemlia munera frangit , Subpoaitoque gravem vertice portal aqnam. Non bic pampiueis amicitur vitibus ulmus z Nulls premunt ramos pondere poma sno. Tristia deiorrnes pariunt absintbia campi , Terraque de fructu quam ait amura docet. Nil agiter tota Ponti regione ainistri, Quod mes sedulitas mittere panet, erst. Clausa tamen misi Scythica tibi tels pharetra : Buste, precor, fiantilla cruenta tuo. Boa babel bien calamos , lins bien baliet ora libellas : Hinc viget in nostris, Maxime, M usa Iocis. Quai qunnquain misisse putiet , quia paru videntur, Tu tamen bec, quam, consule mina boni. EPlSTOLA 1x. nnuro. Quod sit in bis eadem sententia , Brute, libellis , Carmina nescio quem carpere nostra refera : Nil, nisi, me, terra fruar ut propiore, rogue; ô 5! . 804 OVIDE. (plainte, d’être entouré d’ennemis nombreux. Eh quoi! de tant de défauts quej’ai d’ailleurs, voilà le seul qu’on me reproche! Si c’est la en effet le seul défaut de ma muse, je m’en applaudis ; je suis le premier à voir le côté faible de mes ouvrages, quoiqu’un poète s’aveugle souvent sur le mérite de ses vers. Tout auteur s’admire dans son œuvre; ainsi jadis Agrius apaisais colère de César; puissent mm reposer dans une terre plus tranquille, comme il est vrai que tontes les fois que je tente d’ap- pliquer mon esprit , l’image de ma fouine vient paralyser mes efforts l J’ai peine à nepn me croire fou de faire des vers et de la vouloir corriger au milieu des Gelas har- chappe , et pourquoi en souffrir dans mes bares. Après tout, rien n’est plus excusable dans mes écrits que ce retour presque continuel de la même pensée. Lorsque mon cœur connaissait la joie, mes chants étaient joyeux; ils se ressentent aujourd’hui de ma tristesse; cliscune de mes œuvres porte l’empreinte de son temps. De quoi parlerais-je, si ce n’est dami- écrits? mais sentir sa maladie et la guérir sères de cet odieux pays? Que demanderai-je, sont deux choses bien différentes: chacun a le je le laisse, la puissance d’exécution ne répon- si ce n’estde mourir dans un pays plus heureux? En vain je le répète sans cesse; à peinesi l’on m’écoute, et mes paroles, qu’on feint de ne pas comprendre, restent sans effet. D’ailleurs, dant pas a mon goût. Souvent (car pourquoi si mes lettres sont toutes les mêmes , diane n’avouerais-je pas la vérité ?) j’ai peine à corri- sont pas toutes adressées aux mentes person- trouvait peut-être que les traits de Thersite n’étaient pas sans beauté. Pour moi je n’ai point ce travers; je ne suis pas père tendre pour tous mes enfants. Pourquoi donc, me dirastu, faire des fautes, puisque aucune ne m’é- sentiment de la douleur; l’art seul y remédie. souvent je voudrais changer un mot, et pourtant ger, et a supporter le poids d’un long travail; nes; et si ma prière est la même, elle s’adresse l’enthousiasme soutient; le poète qui écrit y à des intercesseurs différents. Quoi donc! prend goût; l’écrivain oublie la fatigue , et son Brutus, fallait-il, pour éviter au lecteur ledésl- cœur s’échauffe à mesure que son poème gran- grément de revenir sur la même pensée. dit. Mais la difficulté de corriger est à l’inven- n’invoquer qu’un seul ami? Je n’ai pasjugéle tion ce qu’était l’esprit d’Aristarque au génie d’Homère. Par les soins pénibles qu’elle exige, fait d’une si haute importance: doctes esprits. la correction déprime les facultés de l’esprit ; J’estime ma réputation d’écrivain au-deœous c’est comme le cavalier qui serre la bride a son de mon propre salut. Le dirai-je enfin , le ardent coursier. Puissent les dieux cléments poète, une fois maître de son sujet, peut le fa- Et, quam sim dense cinetua ab honte, queri. 0 quam de multia vitium repnbenditur unnml Ut cupidi cursor franc retentst qui. Atque ita Dl mites miuuant mihi fleuris inm, Ossaquo pacata nostra tegantur hume; Ut mihi , conanti nonnunquam intenders curas, Fortune apeciea obstat acerba mec. floc pascal soluin si men Musa , bene est. lpse ego lihrorum video delicta meorum , Quum sua plus juato carmina quinqua prohat. Auctor opus landat : aie fonitan Agrius olim Thersiten facis dixerit esse houa. Judicium tamen bic noatrum non decipit errer; Nec , quidquid genui , protinua illud amo. Cur igitur, si me videam delinquers, pensum? Et putier scripta crimen inesae’l rogna. Non eadem ratio est, sentire et deinere morboa: Sensus inest ennetis; tollitur orle malum. Sæpe aliquod cupieiis verbum mutare, relinquo; J udicium vires destituuntque meam. Stape piget, quid enim dubitem tibi vers fateri? Corrigere, et Iongi ferre laboris onus. Scribentem juvat ipse favor, minuitque laborem, Cumquc suc crescens pectore ferret opus. Corrigere st res est tanto magie ardus , quanta Magnus Aristarcho major Homerua crut. Sic animum lento curarnm frigorc lædit, pardonnez à un coupable qui avoue sa faute. Vixque mihi videor, faciaux quod carmina, nantis , Inque feria curent corrigera illa Getis : Nil tamen s scriptis magis excusahile noslril . Quam remua cunctis plane quod unus ineat. Laita fare [tutus cecini; une tristia triatis: Conveuiena operi temptis utrumque sua est. Quid , nisi de vitio scribam reginnia amant? thus solo moriar commodiore , pneu? Quum loties esdem dicom , vix audior ulli; Verbaque profeclu dissimulata carent. Et tamen [me esdein qunm sint, non acribimus Mal: [Jusque per plurea vox inca tentat opem. An , ne bis senaum lector reperiret enndcin , Unua amioorum, Brute, rogandua eut? Non fuit hoc tanti; confesse ignoscite , docti: Vilior est operis lama saluts mes. Deniqus materiez , quam quia tibi [inscrit ipse, il LES pommons. couiner à son gré et de mille manières; mais 805 lettreset les ai rassemblées au hasard, afin qu’on un muse n’est que l’écho, hélas! trop fidèle de ne vit pas dans ce recueil, fait sans méthode, un mes malheurs, etsa voix a toute l’autorité d’un témoin incorruptible. Je n’ai eu ni l’intention choix prémédité. Ainsi grâce pour des vers qui ne m’ont point été dictés par l’amour de la ni le souci de composer un livre , mais d’écrire gloire, mais par le sentiment de mes intérêts à chacun de mes amis. Puis j’ai recueilli mes et le devoir de l’amitié. Arbitrio varia! malta pect! rue. Poolmodo collectas , utcumque sine ordine , junni , la. me. et index nimimn quoque un malouin , tique inonnuptn pondu-I lutin huhel. floculer ut lient, sa! utimcniquo «luctulflnn , propocitum caraque nostrn fuit. floc opus electum ne mihi fortepulol. Da veniam scriplin , quorum non Causa , la! utilitu officîumque, fuit. 56 ..------).---- Ol’lDE. M .. 935 ccsccszczscszcsœmmœmzomœ LIVRE QUATRIÈME. LE’l’l’Rlî PREMIÈRE A Si-lXTlJS poulina. Reçois, Semis l’ompoc, ces vers composés je rougis de n’avoir pas plus tôt mérité ses re- proches. n Donne-moi, s’il en existe, decette eau du Létlié qui tue la mémoire du «un? ne t’en oublierai pas davantage. Ne t’y oppose par celui qui tc doit la vie. Si tu ne me défends pas, je te prie; ne repousse pas mes paroles pasd’v écrire ton nom, tu auras mis le comble avec dédain, et ne vois point un crime dans mon zèle; après tant de bienfaits, laisse-met à les bienfaits; si au contraire tu fronces le sourcil, je reconnaîtrai quej’ai eu tort. Cependant, le motif qui m’a rendu coupable est digne ma stérile gratitude; sinon, je serai reconna’sa sant malgré toi. Tu fus toujours actif à m’ap- (le ton approbation: mon cœur n’a pu s’empêcher (l’etrc reconnaissant. Ne t’irritcpas, je t’en puyer de ton crédit; tu m’ouvris toujours ta bourse avec le plus généreux empressement; conjure, de mon empressement à remplir un devoir. Uh! roniliicntlt- lois, en relisantmcslivres, me suis-je l’ait un crimcdc passer toujours ton nomsoumilrncc!combiendel’ois,quandina main aujourd’hui même, ta bonté pour moi, loin de voulant-ntravertinautre,a-t-(-llc,às0ninsu,gravc le tion sur nies tablettes! (les distractions, ces ma confiance en l’avenir: c’est que chacun défend l’œuvre dont il est le père. Comme la l’é- s’el’i’rayer de ce revers inattendu de ma fortune. vient et viendra encore à mon secours. Pentètre me demanderas-tu d’où vient la cause de nus qui presse sa chevelure ruisselante des flots moprist’s, je les aimais. et nia main n’el’façait qu’a regret ce qu’elle venait (l’écrire. c Après de la mer est l’œuvre glorieuse de l’artiste de tout, me disais-jc,il se plaindra, s’il veut; mais (les (l ); comme les statues d’airain ou d’ivoire de liPlSTOLA PRIMA. SEXTO Pl HIPEIO. Arripe , Pompe-l, ileiliicllttn carmen ab ille, IJi-I-itor est vite qui tibi . Scxlc, sum. Qui si non prohihcs a me tua noinina puni, Acredct inerilis hmm quoth suinnia luis. Sivc trahis vultus, cllttitlctn poivrasse l’atelier: llclicli [miton est rama probantla mei. Non pontil mon mens, quin esse! grata , lencri: Sil . preror, oflirio non "ravis ira pin. 0 quolivs ont» sont Iihris mihi visus in islis linpiul, in nullo quot] lent-rem loco! 0 quolit-s , aliud velleui qunm scribere, nomen IiPlllliil in curas inscin th-vtra luninl lpso mihi Itiilt’llll "tendis in lulihus errer, Il rit imita farta hmm manu est. Videril ad summum , dixi , licet ipse qumtur; "une pudel ofleusam non munisse priusl Da mihi , si quid en est, hebetanlem pecten Lethel; Oblitus potero non tamen esse lui. ldque sinas on»; nec fasüdils repeilas Verba ; nec olficio crimen inesse putes. Et levis 115.08 merilis referalur gratis tautis : Sin minus . invite le quoque grains en. Nunquntn pigra luit nostris tua gratin rebut , N00 mihi Inuuificas area negavit opes. Nunc quoque nil subitis clemeutia ler-rit: latin Auxiliuni vitæ lerlque , ferelque mes). [’nde , roges forsan , lidttcia tanin lulurt Sil mihi? quad l’oeil, quinqua tuetnr opus. Ut Venus artificis ichor est et gloria Coi , Æquoreo madidas quœ promit imbu on!!!" .lrcis ut :lclææ vol eburna , vel tout: cuslol LES PONTIQUES. 807 .a divinité protectrice de la citadelle d’Athèues tait ajouter du feuillage aux forets. Telle fut. sont sortiesdes mains de Phidias (2); comme aussi Sévère, la cause de mon retard; d’ailleurs, mm esprit ne répond pluscomme autrefois à mon ap- Calamis (5) revendique ses coursiers, la gloire desonciseau; comme, enfin, cette génissequi pa- pel, et mon soclaboure inutilement un rivage ralt animée est l’œuvre de Myron (4); ainsi, Sex- aride. Comme le limon obstrue les voies des ca- tus, je ne suis pas le moindre de tes ouvrages, et naux d’où l’eau s’échappe, ou que celle-ci, com- je regarde mon existence comme un don de la primée a sa source par quelque obstacle, est retenue captive. ainsi le limon du malheur a étouffé les élans de mon esprit, et mes vers ne coulent plus que d’une veine appauvrie. Homère lui-même, condamné à vivre sur la terre que générosité, comme le résultat de ta protection. LETTRE il. I j’habite, Homère, n’en doute pas, fût devenu Gète. Pardonne-moi cet aveu : j’ai mis du re- A slavisas. lâchement dans mes études, et je n’écris même Ces vers que tu lis te sont adressés du pays des Gètes à la longue chevelure, à toi; Sévère ( l ) , que rarement des lettres. Ce feu sacré qui alimente le cœur du poète, et qui m’embrasait le poète le plus grand des plus grands rois, a autrefois, s’est éteint en moi; ma muse est re- toi que j’ai honte, s’il faut l’avouer, de n’avoir belle à sa mission, et quand j’ai pris mes ta- point encore nommé dans mes livres. Si cependant je ne t’ai jamais adressé de vers , de sim- blettes, c’est par force, pour ainsi dire, qu’elle ples lettres n’ont du moins jamais cessé d’en- j’éprouve à écrire est maintenant peu de chose, tretenir, de part et d’autre, des rapports (le ou plutôt il est nul; et je ne trouve plus de. bonne amitié. Oui, seuls mes vers ne sont point charme à soumettre ma pensée aux lois de la mesure; soit parce que, loin d’en avoir retiré vus rendre témoignage de mon souvenir. Et y porte une main paresseuse. Le plaisir que pourquoi t’offrir ce que tu fais toi-même? Qui donnerait du miel à Aristée. du vin au dieu du Falerne , du blé à Triptolème, des fruits à Alcinoüs? La nature de ton génie est la fé- aucun fruit, cette occupation fut la source de mes malheurs, soit parce que je ne trouve au- condité, et de tous ceux qui cultivent l’Hélicon, l’espoir d’être entendu anime l’écrivain; les il n’en est point dont la moisson soit plus abondante. Envoyer des vers à un tel homme, c’é- éloges excitent le courage, et la gloire est un Bellica Phidiacs sial Des l’acte manu; Vendicat ut Calsmis laudem , quos l’ecit, oquorum a Nec tamen ingeuium nobis respondet , ut ente: Sed siccum sterili vomore litus en). Seilicet ut limus venu excavent in undis , Lmsaque sub presto fonte miam aqua : Pecten sic mon sunt lime vitiala malorum , Et carmen vena pauperiore fluit. Si quis in hac ipsum terra posuisset Homerum , fiant, credo mihi , factus etille Gelas. Da veniam lasso; studiis quoque fretta remisi; Ducitur et digitis litera rare mais. lmpetus ille sucer, qui vatum pecten nutrit , Qui priul in nobis esse solsbst, abat. Vix vonit ad partes, vix sumus Musa tabellImponit pigns plane coach manus. Parvaque , ne dieam scribendi nulle voluptas Est mihi; nec numeris nectar: verba juvat. Sive quad bine fructus adeo non eepimus ullos , Principium nostri res sil ut iata mali: Sive quod in tenobris numerosol poum grenus , Quodque legas nulli , seriberexarmen , idem est. Excitat auditor studium ; laudataque virtus tintoit 3 et immensum gloria calcar babel. Ut similis ver. vaoca Myrouis opus; Sic ego pars mon! non ultima , Sorte , tuarum , Tutelgque feror munus opusque tua. b EPISTOLA Il. mule. Quod logis , o "les magnorum maxime regum , Venit ab intonsis usque, Sucre, Getis. Cajun adhuc nomen nostros tacuiue libelles , Si mode permittis dione vers , pudet. Orbe tamen numeris cessavit epistola nunquam Ire pet alternas officines vices. Carmina sola tibi memor-cm testantia curant Non data sunt : quid enim, que: lacis ipse , dorent? Qui! le! Aristmo, quia Baccho vina Paterne, Triphlemo fruges , poma dot Alcinoo? l’utile pectus haltes, interqus Helicona colentes Uberius nulli provenit ista «gos. Ninon carmel: ad hune , frondes erat addere silvis: En: mihi cunetandi causa, Sucre , fait. Ia cune différence entre danser dans les ténèbres et composer des vers qu’on ne lit à personne; puissant aiguillon ! A qui pourrais-je ici réciter flic mon oui recitem , nisi finis scripta Goums, B 608 OVIDE. premier à vouloir voguer avec moi; maintiechevelure (2) et aux autres peuples barbares, nant que la fortune aride son front, tu te res riverains de lister? Et pourtant, que faire seul lires au moment où tu n’iggnores pas quejlai beici?comment employer mes malheureux loi- soin de ton secours; tu dissimules même, tu sirs?.comment tromper la monotonie des jours? veux faire croire que tu ne me connais pas, et, Je n’aime ni le vin, ni le jeu, deux choses lorsque tu entends mon nom, tu demandes: t Quel est cet Ovide? a Je suis, tu fentendras qui font passer le temps inaperçu. Je ne puis, comme je le voudrais, car la guerre y malgré toi, celui dont l’enfance fut la campa. met obstacle , voir la terre renouvulée dans sa gne inséparable de ton enfance; celui qui fut culture, et me distraire de ce spectacle. Que le premier confident de tes pensées sérieuses, me reste-t-il donc, sinon les muses? triste con- comme il partagea le premier tes plaisirs; celui solation, car les muses ont bien peu mérité de qui fut ton commensal, ton ami le plus assidu; moi! Mais toi qui, plus heureux, bois à la celui que tu appelais ta seule muse; celui, enfontaine d’Aonie, aime une étude qui t’a toufin, perfide, dont tu ne saurais dire slil est enma vers, si ce n’est aux (Zorallcs à la blonde jours si bien réussi. Rends aux muses le culte core vivant, et dont tu ne pensas jamais à t’in- que tu leur dois, et envoie-moi quelque nou- former le moins du monde. Jamais je ne te fus cher, et alors, tu l’avoueras, tu me trompais, veauté, production de les veilles, que je lise dans mon exil. ou, si tu étais de bonne foi, ton inconstance est démontrée. Dis-moi donc quel motif de colère LETTRE lll. A UN AI! INCONSTANT. a pu te changer? car si tes plaintes sont injus- tes, les miennes ne le seront pas. Qui donc t’empêche diétre aujourd’hui ce que tu étais jadis? me trouverais-tu criminel par cela seul Dois-je me plaindre ou me taire? aire ton que je suis devenu malheureux? Si tu ne m’as- crime sans te nommer, ou te montrer aux sistais ni de ta fortune ni de tes démarches, je yeux de tous telque tu es? Ton nom, je le pas- devrais du moins attendre de toi quelques mots serai sons silence; mes plaintes, tu pourrais de souvenir. En vérité , j’ai peine à le croire, t’en glorifier, et mes vers pourraient t’offrir un moyen de célébrité. Tant que mon vaisseau mais on dit que tu insultes à ma disgrâce, et que tu ne mlépargnes pas les commentaires injurieux. Que fais-tu, insensé? pourquoi te resta ferme sur sa carène solide, tu étais le. Quasqne alias gentes barbu-us leur babet? Sed quid soins agent? quaque infelicia perdam Otis materis, subripiamque diem? Nom quia nec vinum , nec me tenet ales fallu , Per que clam tacitum tempus sbire solet; Net: me, quod cuporem , si perfora bells liceret, Oblectst cultu lem noula suo : Quid , nisi l’ierides , solstis frigide , restat , Non bene de nobis que) meruere Dans? At tu , oui bibitur felicius Aonius fous, Utiliter studium quot! tibi œdit, une : Sacraque Mussrum nierito colo; quodque legamus, Hue aliquod cure mitte recentis opus. EPlS’l’OLA HI. unco lNSTABlLl. Conqnersr, en boum? ponam sine nomine crimen? An notum, qui sis, omnibus esse velim ? Nomine non utar, ne commendere quart-la, Quæralurque tibi carmine fama mec. Dom mes puppis erat valida fundata (tarins Qui menin vous son!" , primas cru. Nnnc quia contrait vultum fortune, rendis, Ausilio postquam scia opus une tuo. Dissimulas etiam , nec me vis nasse videri , Quique lit, audits) nomine, Nue, rogar. "le ego sum , quanusm non vis sudire , vetusta Pœne puer puero junctus smicitis : ille ego, qui primus tua serin nasse solebam , Qui tibi jueundis primus adesse jouis ; "le «go convictor, densoque domesticus uku ; "le egojudiciis unica Muse titis. Idem ego sutn, qui nunc un virum, perfide, nescis; Cura tibi de que quœrere nulla fuit. Sire fui nunquam carus, simulasse fateris : Sou non flugebss , invenicre levis. Dic, age, die aliquam , que: te mutaverit , iram : Nain nisi justa tua est , justa querela me: est. Que: le consitnilem res nunc veut esse priori ? An crimen , cœpi quad miser esse, vous? Si mihi rebut; opem nullam fartisque fenbas , Venisset verbis chuta notata tribus. Vis equidcm cru-Jo. ml et insultnru- jacenfi Te mihi , nec verbis parcere , fatma refert. Quid fuis , ah demens? cur, si fortum mandat, 23 809 LES PONTIQUES. rendre d’avance indigne des larmes de ceux qui craindre les atteintes de l’arc des Gètcs, -Va, pleureraient ton naufrage, si tu étais un jour eussé-je répondu, bois ces breuvages qui gué- abandonné de la fortune? La fortune, montée pied mal assuré; indique combien elle est in- rissent les maladies de la raison ; bois le suc de toutes les plantes qui croissent à Anticyre. a Et pourtant j’ai souffert tous ces maux , et constante : une feuille est moins légère, le vent quand même j’aurais pu échapper aux traits moins sujet à varier; toi seul, ami sans foi, es des mortels, je ne pourrais éviter ceux du plus aussi léger qu’elle. La destinée des hommes est grand des dieux. Tremble donc aussi, et sache suspendue à un fil fragile; survienne un acci- que le sujet de ta joie d’à présent peut devenir dent, et l’édifice le plus solide s’écroule tout à plus tard un sujet de tristesse. sur cette roue qui taurne sans cesse sous son coup. Qui n’a entendu parler de l’opulence de Crésus? et cependant, captif, il dut la vie à son ennemi; ce tyran si redouté naguère à Syracuse trouve à peine, dans le métier le plus humble, les moyens de prévenir la faim. Qui fut plus grand que Pompée? et pourtant, dans sa fuite, on l’entendit implorer, d’une voix suppliante, l’assistance de son client. Celui à qui l’univers entier avait obéi devint luiméme le plus pauvre des hommes; ce guerrier LETTRE 1V. A serres port pas. Il n’est point de jour où l’Auster charge le Nil d’assez de nuages pour que la pluie tombe sans interruption; il n’est pas de lieu tellement stérile qu’il ne s’y mêle quelque plante utile aux fameux par son triomphe sur Jugurtha et sur buissons épineux. La Fortune irritée n’est pas les Cimbres, celui qui, étant consul, rendit tellement rigoureuse qu’elle n’adoucisse, par Rome tant de fois victorieuse, Marius, fut con- quelque joie , l’amertume du malheur; ainsi traint de se cacher dans la fange des marais, moi, privé de ma famille, de ma patrie, de mes au milieu des roseaux, et la, de souffrir des amis, et jeté par le naufrage sur les rives de la outrages indignes d’un si grand capitaine. La mer Gélique , j’ai pourtant trouvé là une occa- puissance divine se joue des choses humaines, sion de dérider mon front, et d’oublier mon in- et c’est à peine si l’instant où nous parlons nous appartient. Si quelqu’un m’eût dit: a Tu fortune. Je me promenais triste sur la grève jaunissante , quand je crus entendre derrière seras exilé dans le Pont-Euxin, ou tu auras à moi le frémissementd’une aile; je me retourne Naufragio lacrymas eripia ipse tue T Haro Des non stabili , quam sit levis , orbe fatetur, Quam summum dubio sub pede semper habet. Qualibet est folio, quavis incertior aura, Par illi levitas, improbe, sols tua est. Omnia aunt hominum tenui pendentia fila, Et subito ossu , quin valuere , ruunt. Divitia audita est oui non opulentia (irisai? Nempe tamen vitam captua ab hoste tulit. llle Syracusia modo formidatus in urbe , Vis humili durum rappulit arte famem. Quid fuerat.Magno majua? tamen ille rogavit Submissa fugiens voce clientis opem : Cuique viro totus temrum paruit orbis , lndigua effectua omnibus ipse mugis. ille Jugurthino clams , Cimbroque triumpho, Quo victrix loties consule Rems fuit, In eœno laluit Marius , cannaque palustri, l’t-rtulit et lento multa pudenda vire. Ludit in humanis divins potentia rébus, Et certam prœsens vix babel bora fidem. Litas ad Euxinnm , ai quia mihi diccrct , ibis, Et Indus arcu ne feriare Gelas; l, bibe , dixissem, purgantas pestera sucoos , Quioquid et in tata nascitur Anticyra. Sum tamen hais passus : nec, si mortalia possem , Et summi potenm tela cavent Dei. Tu quoque fac timeas; et , qua: tibi latta videntur, Dom loqueria , fieri tristia posae, puta. EPISTOLA 1V. snxro murera. Nulla dies adeo est australibua humida nimbia, I Non intermissis ut fluat imber aquis. Nec sterilia locus ullus ita est , ut non ait in ille Mista fers duris utilis herba rubis. Nil adeo fortuna gravis miserabile fecit , Ut minuant nulle gaudis parte malum. Ecee domo, patriaque caréna , oculiaque meorum, Naufragus in Gelici litoria actus aquaa ; Que , tamen invent , vnllum diffundere , causant , Pomm, fortunaa nec meminiue meut. Nam mihi , qunm fulva tristis apatiarar avens , Visa est a tergo panna dedisse soutint. f! 810 Ot’lDE. et ne vois personne; seulement les paroles t déridé leurs fronts, quandcejour aura ramené suivantes viennent frapper mon oreille : a Je 5 les vœux de bonheur par lesquels le peuple te suis la Renommée; j’ai traversé les vastes plaines de l’air pour t’apporter de joyeuses nouvel- les: Pompée est consul, Pompée, le plus cher Ç salue chaque année , quand tu auras rendu (le justes actions de grâces aux dieux et à Cesar, qui te donnera souvent l’occasion de les renou- de les amis; l’année va s’ouvrir heureuse et veler, alors tu regagneras la demeure, suivi du brillante. r Elle dit, et après avoir semé dans le Pont cette agréable nouvelle, la déesse se dirige vers d’autres nations. Mais cette nou. sénat tout entier; et la foule, empressée à t’ho- velle inattendue atténua la violence de mes chagrins , et ce lieu perdit à mes yeux son aspect sauvage. Ainsi donc, Janus, dieu au dou- point dans cette foule, et mes yeux seront pri- norer, aura peine à trouver place dans ta mai- son. Et moi, malheureux, on ne me verra vés d’un si grand spectacle. Mais, quoique ab- sent, je pourrai le voir du moins des yeux de ble visage, dès que tu auras ouvert cette année l’esprit, et contempler les traits d’un consul si si longueàvenir, et que décembre aura fait place au mois qui t’est consacre, Pompée revé- cher à mon cœur. Fassent les dieux qu’alors mon nom se présente un instant à tapensée, et tira la pourpre du rang suprême, afin qu’il ne que tu dises : c Hélas! maintenant que fait ce manque désormais aucun titre à sa gloire. malheureux? n Si en effet tu prononces ces Déjà je crois voir s’affaisser nos édifices pu- paroles, et que je vienne à l’apprendre, j’avoue- blics, envahis par la foule, et le peuplese frois- rai aussitôt que mon exil est moins rigoureux. ser dans leurs enceintes trop étroites. Je crois te voir d’abord monter au Capitole,et les dieux accueillir les vœux avec faveur. Des taureaux blancs, nourris dans les pâturages des Falisques, offrent leurs tètes aux coups assurés de la hache. Après avoir sacrifié à tous les dieux, à ceux surtout que tu voudras te rendre propices, à Jupiter et à César, le sénat t’ouvrira ses portes, et les pères, convoqués d’après l’usage, prêteront l’oreille à tes paroles. Quand ta voix, pleine d’une douce éloquence, aura Respicio : nec corpus crut quod cernera pollen) : Verbe tamen lunt hæc aure recepla mea : En ego lœtarum venio tibi uuutia retrum , Fuma per immenses 3ere Input vins. Consule Pompeio, quo non tibi rarior alter, Candidat et felix proximus annus erit. Dixit z et, ut læto Pontum rumore replevit, Ad gentes alias hinc Dea vertit iter. At mihi , dilapsiu inter nova gaudis curis, Excidit asperitas hujus inique loei. Ergo ubi , Jane biceps , longum resemveris annum, Pullun et a euro mense derember erit ; Purpura Pompeium summi velabit honoris , Ne titulis quicquam debeat ille suis. Cernere jam vidror rumpi penetralia turbe , Et populum lœdi, deticienlc loco : Templaque Tarpeiæ primum tibi redis adiri; Et fieri faciles in tua vota Deo: : Colle bores niveos cerne præbere securi, Quo: aluit campin herba Falisca suis. Quumque Deo: naines, tutn quot! impensius æquo: Esse tibi cupiu , cum love Cœur erit. Cttria le cmipict , palrcsquc e more vucati LETTRE V. au IÊIB. Allez, distiques légers, arrivez aux oreilles d’un docte consul; portez mes paroles au magistrat récemment honoré de sa dignité. la route est longue, vous marchez d’un pied inégal; la terre disparaît ensevelie sous la neige Intendent aure: ad tua verba suas. lias ubi facundo tua vox hilararerit on , Ulque tolet, tulerit pronpera verba dies; Egeris et meritas Superis cum Genre grata , Qui Quum, facial cur in "apte, dubit: Inde domum "pelu toto mutilante tenuto, Officiutn populi vix «pieute domo. Me Initerum , tuer quod non ego cernoi- in in: . Nec poterunt intis lamina nostra frai l Quamlibet nbsentem , que ponant , mente videlle : Adspiciet vultus oonsuli: illa nui. Dl (sciant, aliquo tubent tibi tempo» natrum Nomen ; et, heu! dieu , quid miser ille hait? Hinc tua pertulerit si qui: mihi verba , [stabat Protinus enilium molliul eue menin. EPISTOLA V. s. POIPBIO J’AI CONSUL]. lte, laves elegi, doctes Id comuli: une: , Verblquc honorato ferle logenda vira Longa via est; nec vos proceditu 11.-; LES PONTIQUES. des hivers; quand vous aurez franchi les plai- 81! nes glacées de la Thrace, l’Hémus couvert de pendant, lorsqu’il aura clos enfin cette longue série d’affaires, il vous tendre une main bien- nuages, et la mer d’lonie, sans bâter votre veillante, et vous interrogera peut-être sur le marche, vous atteindrez, en moins de dix destinée actuelle de votre père. Je veux donc jours, Rome, la souveraine du monde. De que telle soit votre réponse: c Il existe encore, u dirigez-vous aussitôt vers la maison de et sa vie, il reconnalt qu’il te la doit; mais il la Pompée, la plus voisine du forum d’Auguste. doit avant tout à le clémence de César. Il aime Si quelque curieux, comme il en est dans la à répéter, dans sa reconnaissance, que, prosfoule, vous demande qui vous étés, et d’où crit et fugitif, il apprit de toi la route la plus vous venez, dites à son oreille abusée quelque sûre pour parcourir sans danger tant de con- nom pris au hasard. Quoique vous puissiez, je trées barbares; que si l’épée des Sarmates ne pense, avouer sans danger la vérité, œpen- s’est pas encore abreuvée de son sang, ce fut daut un nom supposé sera moins effrayant. un effet de ta sollicitude pour lui; que, pour N’espérez pas, des que vous serez sur le seuil épargner ses ressources, tu lui procuras toi- de le maison, de pénétrer sans obstacle jusqu’au méme généreusement les moyens de pourvoir consul : ou il sera occupé à rendre la justice à son existence. En reconnaissance de tant de du haut de la chaise d’ivoire, enrichie de diverses figures, ou bien il mettra à l’enchère la perception des revenus publics , attentifà conserver intactes les richesses de la grande cité; bienfaits, il jure qu’il sera toute sa vie ton serviteur dévoué. Les arbres cesseront de cou- vrir de leur ombre le sommet des montagnes; les vaisseaux aux voiles rapides ne sillonne- ou bien, en présence des sénateurs convoqués ront plus les flots de la mer; les fleuves rétro- dans le temple que Jules a fondé (1) , il traitera graderontet remonterontversleursource,avant d’intérêts dignes d’un si grand consul; ou bien qu’il perde le souvenir de tes bienfaits. l Quand il portera, suivant sa coutume, ses hommages vous aurez ainsi perlé, priez-le de conserver son propre ouvrage, et le but de votre mission à Auguste et à son fils, et leur demandera consera rempli. seil sur une charge dont il ne connaît encore qu’imparfaitement les devoirs. Le peu de temps que lui laisseront ces occupations sera consacré à César Germanicus (2); c’est lui qu’a- près les dieux puissants il honore le plus. Ce- Techque brumali sub nive terre letet. Quum gelidam Tbrecen , et apertum nubibus Hœmon , Et maris Ionii transiaritis equas ; Lune minus decirna dominam venietis in tubent , Ut festinatum non faciatis ilur. Protinus inde doums robin Foin peia pehtnr; Non est Augusta junctior ulla faro : Si quia, ut in populo, qui sitis , et unde , requit-et , Nomme decepte quolibet aure foret. Ü! lit enim tutum , aient reor esse, faleri, Verbe minus certe flets timoris habent. Copi- nes vobis ullo prohibentc videndi Consulis , ut limon oontigeritis , erit. La! regrat ille suce diœndojura Quirites , Conspicuum signis qunm promet nltus ebur r An! populi reditus positam componet ad hastam , El. minui magna non sinet urbie opes : Aut , est «ont patres in Julia temple vocati , De (auto dignin consule rebus aget : Aul foret Auguste solitum natoque suintera , Deque parum note consulat officia. Tempo. ab bis vacuum Cœur Gennenicus «mue Anfent . a unguis hune colit ille Deis. Quum tamen a turbe rerurn roquieverit hennin , Ad vos mansuetas poniget ille menus; Quidque pareils ego water agam , forasse "quint : Talia vos illi reddero verba velim. Vivit adbuc, vitamque tibi debere fatetur , Quam prins a miti (leur: munus habet. Te sibi ,quutn lugent, memori solot on raies-ra, Barberin tous exhibuisse vies. Sanguine Bistouium quod non tepafecerit encens , Effectum cure pectoris case lui. Addite pretem vites quoque inuite tuent!Munera , ne proprin atténuant opes. Pro quibus ut meritis refentur gratia , jurat, Se fore mencipium , tempos in 0mm , tuum. Nain prins umbroaa urituros arbore montes , Et frein velivolas non babiture rates , Fluminaque in foules cureta reditura supino, Gratie quam meriti posait sbire toi. Bec tibi dixeritis , servet sue dona , rogete: Sic fuerit ventru! causa pende vin. -w 812 OVIDE. LETTRE V1. A navres. la famille d’Augusteapaiser sa colère! Toi aussi, Brutus, dont l’amitié sincère m’est connue. toi aussi, je. le jure sans crainte, tu fais les mêmes vœux z et cette amitié, que tu m’as pays où tu voudrais bien qu’Ovide ne fût pas. toujours témoignée avec tant de franchise,a puisé des forces nouvelles dans mon malheur même. A voir nos larmes couler ensemble , on Mais ce que tu voudrais, l’implacable destin eût dit que nous étions condamnés à souffrir ne le veut pas, hélas! et cette volonté est plus puissante que la tienne! Une olympiade la même peine. Tu dois à la nature un cœur bon et sensible : elle n’accorda à nul autre Cette lettre que tu lis, Brutus, vient d’un de cinq ans s’est écoulée depuis mon exil en une âme plus compatissante; à tel point que, si Scythie; et déjà un nouveau lustre va bientôt l’on ignorait quelle est ta puissance dans la débats du Forum, on croirait difficilement que succéder au premier. La fortune s’opiniâtreà me persécuter, et la perfide déesse vient toujours se jeter méchamment ati-devant de tous mes vœux. Tu avais résolu, Maxime, ô toi l’honneur de la famille des Fabius, de parler ta bouche demandât la condamnation d’un cou- au divin Auguste, et de le supplier en ma fa- Chargé de la vengeance que réclame la sévé- pable. Cependant, le même homme peut être. nonobstant une contradiction apparente, facile aux suppliants et terrible aux coupables. veur, et tu meurs avant d’avoir fait entendre tes prières; et je crois être , Maxime, la cause de la mort, moi qui étais loin de valoir un si rité des lois, chacune de les paroles semble haut prix. Maintenant je n’ose plus confier ma défense a personne; en te perdant, j’ai perdu tout appui. Auguste était presque disposé à redoutables , et combien sont acérés les traits lancés par ton éloquence! Tu les aiguises avec pardonner à ma faute, à mon erreur; il a dis- rien de commun entre ton génie et ton extérieur. Mais qu’une victime des injustices de la paru de ce monde , et avec lui mes espérances. Cependant, Brutus, du fond de mon exil,je t’ai envoyé des vers dédiés au nouvel habitant du ciel, des vers tels qu’il m’a été possible de les imprégnée d’un venin mortel. Que les enne- mis seuls apprennent combien tes armes sont tant d’art, qu’on en conclut aussitôt qu’il n’y a fortune s’offre a tes regards, ton cœur devient plus tendre que celui d’une femme. J’ai écrire. Puisse cet acte religieux m’être favora- pu m’en convaincre, moi surtout, quand la plupart de mes amis affectèrent de ne plus me ble! puissent mes maux avoir un terme! puisse connaître. Ceux-ci, je les oublie; mais je ne vous EPISTOLA V1. Te quoque idem , liquido possutn junre, prend , O mihi non dubia acquits, Brute , nota! Nain , qunm præstiteris verum mihi semper 1mm; navra. Quam legis , ex illi: tibi venit Epistola , Brute , anonem nollcs in quibus case, lacis. l Sed , tu quod noues , voluit uriserabile fatum : Heu mihi, plus illud, quam tua vota, valet! ln Scytbiu nabis quinquennis Olympien acta est : Jam tempus lustri transit in alterius. Perstat enim fortuits tenax , votisque malignum Opponit noslris insidiosa pedem. Certus eras pro me, Fabiœ laits, Maxime , gémis , Numen ad Augustum supplice voce loqui. Occidis ante preces ; causamque ego, Maxime , marlis , Net: fucram tanti, me reor esse tute. Jam timeo nostram cuiquam mandare salulem ; ipsum morte tua concidit auxilium. Cœpent Augustun deceptœ ignosccre culpæ; Spem nostrnm terras déseruitquc simul. Quale tamen potui, de cœlite, Brute, recenti Vestra procul positus carmen tu ora dcdi. Quæ prosit pictas utinam mibil sitque Inalorum Jan! modus, et sacra: mitior ira doums! Hic tamen advenu tampon crevit autor. Quiquc tuas pariter lacrymal matraque vident , Passuros pœnam crederet «se duos. Lenem te miseris génuit nature , nec ulli Mitius ingéniant, quam tibi , Brute,dedit: Ut, qui quid "les: ignoret Marte [omni , Bosse tuo peragi vix putet ora reos. Scilicet ejusdem est, quamvis pognera ridetur, Supplicibus facilem , sontibus esse trucum; Quum tibi suscepta est legis vindieta mon , Verbe velut tinctum singula virus lichent. iloslibns eveniat, quam sis violentas in amis Sentire , et lingue: tels subite tua; Quai tibi tsm tenui cura limantur , ut omises lstius ingenium corporis esse negent. At, si quem lædi fortune ocrais inique , Mollior est anima femina nulle tuo. lloc ego præcipue sensi , qunm magna meorum Notitiam pars est infidata mei. lmmcmor illorum , vestri non [memor maquant. a LES PONTIQUES. oublierai jamais, vous dont la sollicitude à soulagé mes souffrances. L’lster ( hélas! trop 8t3 tateur de cette partie de mes maux, tu n’en eusses pas fait toi-même l’expérience s les voisin de moi) remontera du Pont-Euxin vers combats. C’est à travers mille dangers qu’on sa source, et, comme si nous revenions aux arrive au grade de primipilaire , honneur que jours du festin de Thyeste , le char du soleil t’a valu récemment ta bravoure. Mais quoireculera vers l’orient, avant qu’aucun de vous, que ce titre soit la source de mille avantages, qui avec déploré mon malheur puisse m’accuser d’ingratitude et d’oubli. cependant il était encore au-dessous de ton mérite. Témoin l’ister qui, sous ta main puissante, vit ses rivages teints du sang sarmate. Témoin Ægypsos que tu pris une seconde fois et qui LETTRE Vil. A VBSTALIS. reconnut que son heureuse position n’était plus une sauvegarde pour elle. Citadelle élevée au sommet d’une montagne qui touche aux nues, on n’aurait pu dire si elle trouvait Vestalis, puisque Rome vientde t’envoyer vers les rives de l’Enxin pour rendre la justice plus de garantie dans la nature de sa position que dans le courage de ses défenseurs. Un aux peuples qui habitent sous le pôle, tu peux ennemi féroce l’avait enlevée au roi de Sithonie, et le vainqueur s’était emparé des trésors du juger par toi-mente du pays où je passe ma vie languissante, et attester que mes plaintes vaincu. Mais Vitellius, descendant le courant continuelles ne sont que trop légitimes. Ton témoignage, o jeune descendant des rois des Alpes, confirmera leur douloureuse réalité. du fleuve, et rangeant sesbataülons, déploya ses étendards coutre les Gètes. Et toi, digne petit-fils de l’antique Daunus, ton ardeur t’entraine au Tu vois toi-même que le Pont est enchaîné par les glaces; et que le vin , cédant lui-même l’éclat de tes armes, tu t’élances, dominé par la aux lois d’une température rigoureuse, perd sa crainte que tes hauts faits ne restent ensevelis milieu des ennemis. Soudain, remarquable par dans l’obscurité. Tu cours affrontant le fer, la fluidité. Tu vois comme le Jazyge, bouvier farouche, conduit ses chariots pesants sur les flots difficulté des lieux , et les pierres qui tombent plus nombreuses que la grêle des hivers. Rien de l’lster; tu voisaussi la pointe de leurs flèches empoisonnées, et dont l’atteinte est deux fois ne t’arrête : ni la nuée de traits lancés contre mortelle. Et plût aux dieux que , simple spec- toi, ni ces traits eux-mêmes infectés du sang Qui mele solliciti nostra levertis, ero. Et prins, ben nabis nimium contermiuus l Inter ln «put Euxino de mue vertet iter; Atque ntinem pare bine lentum epectete fuient-t, Non etiam proprio cognite Marte tibi! Tenditis ad primum per dense pericule pilum; Coutigit ex merito qui tibi nuper boucs. Sit lient bic titulus plenis tibi fructibus ingens , lpee tamen vit-tus ordine major ont. Non negst hoc lsler , cujus tua dextere quondam Paniceem Getiœ sanguine fecit square. Non neget Ægypsos , qua, te subeunte, recepa Sensit in ingenio nil opis esse loci. Nsm dubium, positu melius défense menuve , Urbs erat in somme nubibus arque juge. Sithonio regi terne interceperat illam llostis , et ereptes Victor hebebat opes. Douce lluminee devecte Vitelliue unda lntulit, exposito milite, signe Getis. At tibi, progenies elti fortissime Banni , Venit in adverses impetusire vires. Net: mon; conspicuus longe fulgentibns ermie , Fortin ne possint faste latere, caves : lugentiqne gredu contre ferrumque locnmque , Sexsque brumeli greudine plura, subis. Nec le misse super jeculorutn turbe moretur, Nue qua: riperco tels cruore titadcut. thue Thym redent si tampon mense , Solis ed Eoel currus egetur eques; Quam quisquem vestrum , qui me dulnistis edemptum, Arguet, ingratum non meminisee sui. EPISTOLA vu. vss’rxu. Mienne ce Bottines quoniam , Vestelis, ad unda! , Ut positis reddes jure sub exe lacis, Adspicis en , prusco: , quin jeeeemns in une : Nec me tutie cris l’else solen queri. Accedet mei per te non irrite nostra: , Alpinis juvenis regibus orte, fides. Ipse vides carte gleeie. concrescere Pontum ; lpse vides rigide nantie vine gelu. ipse vides , ouerete ferox ut ducat lnzyx Par medias lstri placets-e bubulcus equss. Adsplcis et mitti sub ednnco toxice ferro , Et telum causes mortis hebers dues. 8M des vipères. Ton casque est hérissé de flèches ONDE. ’ peu tard ; mais elle ne m’enapascansé millade aux plumes peintes; et ton bouclier n’offre plus de place à de nouveaux coups. Malheureusement il ne préserva point ta poitrine de joie. Tu m’y fais la promesse, si une tendre amitié peut fléchir le courroux des dieux, de tous ceux qui étaient dirigés contre elle; mais l’amour de la gloire étouffe le sentiment de la superflus, je te suis déjà reconnaissantde ta bonne volonté; et je regarde comme le service venirà mon aide; quand tes efforts seraient douleur; tel on vit, dit-on, sous les murs de lui-même l’intention de le rendre. Puisse seule Troie, Ajax, pour sauver les vaisseaux des ment ce noble enthousiasme être de longue Grecs. repousser les torches incendiaires d’Hec- durée! puisse ton attachement ne point être ter. Bientôt on atteignit l’ennemi; l’épée croisa l’épée et le fer put décider de près de l’issue lassé par mon infortune! Les liens de parenté qui nous unissent me donnent quelques droits du combat. ll serait difficile de raconter tes à ton amitié; et je demande au ciel que ces actes de courage, le nombre de tes victimes; liens ne se relâchent jamais. Ta femme est pour ainsi dire ma fille, et celle qui te nomme quelles furent ces victimes elles- mêmes, et comment elles succombèrent. Tu amoncelais son gendre m’appelle, moi, son époux. lal- les cadavres sons les coups de ton épée, et tu foulais d’un pied vainqueur cet amas de Gètes heur sur moi , si. à la lecture deces vers,ton front se rembrunit , et si tu rougis de ma pa- immolés. Le second rang combat à l’exemple renté! Mais tu n’y trouveras rien qui doivete faire rougir, si ce n’est la fortune qui fut blessures: mais tu les effaces tous par ta bra- aveugle pour moi. Si tu considères me naissance , tu verras que depuis l’origine de ma voure , autant que Pégase surpassait en vitesse les coursiers les plus rapides. Ægypsos est famille, mes nombreux aïeux furent tous chevaliers; si d’ailleurs il te plait de faire l’exavaincu, et mes chants, ô Vestalis, conserveront men de ma vie, elle est, à l’exception d’une à jamais le souvenir de tes exploits. erreur malheureuse, irréprochable et pure. du premier; chaque soldat porte et reçoit mille Si tu as l’espoir d’obtenir, par tes prières, quel- LETTRE VIH. A SUILLIUS. Ta lettre, docte Suillius, m’est arrivée ici un Spicule cum pietis burent in canitie pertuis; Parsqua fera senti vulnere nulle vacal. Née corpus cunctoe folieiter effugit ictus; Sed miner est acri laudis amure doler. Talia epud Trojem Demis pro navibus Ajax Dicitur [lectorat enstinuiase faces. Ut propius ventum est, commiseeque dealers dextre, [tuque l’ero peloit comiuus euse geri ; Jioere difficile est, quid Mars tuus egerit illie, Quotque neci dederie , quoaque , quibusque media. Eure tuo l’actos ealcebes victor acervoe; lmpoailoque Gelas sub pedc multus cret. Pognat ad excmplum Primi minor ordine Pili; Multaque l’art miles vulnera, molle fecit. Sed teutum virtus alios tua præteril omnes,’ Ante cites quantum l’agent ibat equos. Vincitur Ægypsos : tesletaque tempus in omne Sunt tua , Veslelis carmine l’acte mec. EPlS’l’OLA Vlll. SUILLIO. Xe son quidem , etudiis exculte Suilli , I que chose des dieux . objets de ton culte, fais- leur entendre ta voix suppliante. Tes dieuxt toi, c’est le jeune César: apaise cette divinité; il n’en est pas dont les autels soient plus con- nus de toi : elle ne souffre pas que les vœux Hue tue pensoit , eed mihi grata tamen: Que , pie si posait Superos [cuire "gaude Gratin , leturum le mihi dicis opem. Ut jam nil prestes , animi sont factor emiei Debitor, et meritum , velte juvare, voeu. lmpetus isto tune longum mode duret in arum; Neve mali; pictas ait tue lassa meis. Jus aliquod laciunt adllnia vincula nabis , QUI! tremper maneant illabefecta , précor. Nam tibi que conjux, eadem mihi fille peut est: Et qua le geucrum , me vocal illa virnm. Heu mihi l si lectis vultum tu vrnibus intis Duels , et edlinem le pudet esse menin! At nihil bic diguum poterie reperire pudoru, Frater fortunam, que: mihi cæc- fuit. Sen genou excutias; équilles , ab origine prima, [laque per innumeros inveniemur avec : Sive velte, qui sint , mores inquirere neutres; Errorem misero detrahe, labo curent. Tu modo, si quid agi spenbis pesse patauds, Quos colis , axera supplice vous Deos. Dl tibi sunt Cœur jaunis; tua numina plus: llac certe nulle est notior ara tibi. il LES pommons. de son ministre soient des vœux stériles. C’est l’a qu’il faut aller chercher un remède à ma fortune; quelque faible que puisse être le vent favorable qui soufflera de ce côté, mon vaisseau englouti surgiradu milieu des flots. Alors je prescuterai a la flamme dévorante l’encens solennel, 815 tombeau, la font connaître à la dernière’poaté rité. - Le temps destructeur ronge le fer et la pierre; rien ne résiste a son action puissante; mais les écrits bravent les siècles. C’est par les écrits que vous connaissez Agamemnon et tous et je serai la pour attester la clémence des dieux. les guerriers de son temps, ses alliés ou ses adversaires. Sans la poésie, qui connaîtrait Je ne relèverai pas. 0 Germanicus, un temple des marbres de Paros; ma ruine a atteint Thèbes et les sept chefs, et tous les événejusqu’à mes richesses. Que les villes heureuses, queta famille t’érigent des temples; Ovide, reconnaissant, donnera toutce qu’il possède, ses verszc’est un bien faible don , je l’avoue, pour l’importance du service, que d’offrir des paroles en éebangede la vie; mais en donnant le plus qu’on peut donner, on témoigne suffisamment de sa reconnaissance, et rien n’est à exiger au delà. L’encens offert dans un vase sans prix par ments qui précédèrent et tous ceux qui suivirent? Les dieux mémos, s’il est permis de le dire. sont l’ouvrage du poële : leur majestueuse grandeur a besoin d’une voix qui la chante. Ainsi nous savons que du chaos, cette masse informe de la nature à son origine, sortirent les éléments divers; que les géants , aspirant a l’empire de l’Olympe, furent précipités dans le le pauvre à la divinité n’est pas moins méri- Styx par les feux vengeurs, enfants des nuées: toire que celui qui fume sur un riche coussin; ainsi Bacchus, vainqueur des Indes. et Alcide, l’agneau ne d’hier, aussi bien que la victime conquérant d’Œchalie, furent immortalisés; et naguère , César , les vers ont consacré en quel- engraissée dans les pâturages des Falisques, teint de son sang les autels du capitole. Ce- que sortel’apothe’ose de ton aïeul, qui s’était d’apendant, l’offrande sans contredit la plus vance, par ses vertus, ouvert un chemin jusà agréable aux héros est l’hommage que le poète leur rend dans ses vers. Les vers ratifient les éloges que vous aves mérités, et veillent à la garde d’une gloire qui deviendra par eux im- qu’au ciel. Si donc mon génie a conaervéquelque étincelle du feu sacré, ô Germanicus, c’est à toi que j’en veux faire hommage: poète toi-mémo, tu ne peux dédaigner les hommages d’un poète; périssable : les vers assurent à la vertu une tu sais trop bien en apprécier la valeur. Si le perpétuelle durée, et après l’avoir sauvée du grand nom que tu portes ne t’avait imposé un Non ainit illa sui nuas antiatitia unquam En: proues : nostria laine pets rebua opem. Quamliltet exigus si nos ea juverit aura , ("mais de mediis cymba resurget aquis. Tune ego tura feram rapidia aolemnia flammia; Et , valut quantum numina , testia cru. Nue tibi de Pario atatuam , Germanira, templum Maman : carpait opes illa ruina meaa. Templa domua vobia faciaut urbeaque bectai : Naso suis opibua , carmine, gratus erit. Pana quidam fateor pro magma munera midi , Quum pro concassa verba aalute damna. » Sed qui, quam potuit, du maxima, gratua abunde es Et fluent pictas contigit illa auum. Nee, que de pana Dla pauper libat acerra , Tara minus, grandi quam data lance , valent: Aguaque tant lactena, quam gamine paata Falisco Victima , Tarpeioa inficit icta fuma. Nee tamen , officie vatum per carmina facto , Principibua res est gratior ulla viria. Carmina ventrarum paragunt pmouia laudum : have ait aetorum fama «(inca cavent. Certaine fit vivax virtua; expersque sepulcri , Nolitiam son posteritatia haha-t. Tabida consumit ferrum lapidemqua vetuataa g Nullaque res maqu lamparo robur babel. Scripte feront aunes : aeriptia Agamemnoua Itosti ; Et quiaquia contra , val simul, arma tulit. Quia Thebaa aeptemque dures sine carmine nosset , Et quicquid post hæc, quicquid et ante fuit? Dl quoque carminibua , si l’as est diacre , liant , Tantaque majestas 0re canentis eget. Sic Chaos, u illa nature: mole prioria , Digeatum partes admise habere auaa: Sic adfectantea cœlestia regna Gigantaa , Ml Styga nimbifcro vindicia igue dates. Sic vietor laudem aupentia Liber ab ludis , Alcides capta traxit ab OEchalia. Et mode, Cœur, avum , quem virtus addidit asti-la, Sacrarunt aliqua carmina parte tuum. Si quid abhuc igitur vivi, Germanicr , nostra Restat in ingenio , aerviet omne tibi. Non potes officium vatis cnntemnere vatea: Judicio pretium res babel iata tue. Quod niai te numen tantum ad majora vorasaet, 70 Gloria Pieridum aumma futurua cru. OVIDE. MG rôle plus illustre, tu promettais d’être un jour l’honneur de la poésie. Mais il était plus digne de toi d’inspirer des vers que d’en écrire, et cepen- dant tu nesaurais abandonner le culte des Muses. Car tantôt tu livres des batailles, tantôt tu soumets tes paroles aux lois de la mesure, et ce qui est un ouvrage pour les autres est un jeu pour toi. De même qu’Apollon savait manier la lyre et l’arc, de mêmeque ce double exercice occupait ses mains tour à tour , ainsi tu n’ignores ni la science de l’érudit. ni la science du prince, LE’l’TRE 1X. A GBÆCINUS. Des bords du Pont-Euxin , triste exil ou la sort le retient, et non sa propre volonté. Ovide t’adresse ses vœux, ô Græcinua. Je souhaite que cette lettre te parvienne lepremier jour où tu marcheras précédé de douze faisceaux. Puisque tu monteras au Capitole sans moi. puisque je ue pourrai pas me mêler à Ion cortège, et ton esprit se partage entre Jupiter et les que cette lettre du moins me remplace. et le Muses. Puisque ces déesses ne m’ont point encore repoussé de la source sacrée que fit jaillir le pied de Pégase, qu’elles fassent tourner à présente, au jour fixé , les hommagead’un ami. Si j’étais sous un astre meilleur, si mon char ne s’était brisé sur son perfide essieu, je t’au- mon profit cet art qui nous est commun , ces rais rendu de vive voix ces devoirs dont je m’acquîtte aujourd’hui par l’intermédiairede études que nous cultivions Germanicus et moi, pour qu’enfin je puisse fuir les Gètes, et cet écrit. Je pourrais et t’adresser mes félicita. leurs rivages trop voisins des Coralles aux tiens et (embrasser; les honneurs que tu revêtements de peaux. Mais si. dans mon mal- çois, j’en jouirais directement autant que toi. heur, la patrie m’est irrévocablement fermée, même. J’aurais été . je l’avoue, si fier deus beau que du moins je sois envoyé dans un pays jour, que mon orgueil n’eût trouvé aucun palais moins éloigné de la ville de l’Ausonie; dans un lieu où je puisse célébrer tu gloire toute récen- assez vaste pour le contenir. Pendant que tu te, et chanter sans retard tes brillants exploits. sénateurs. moi chevalier je précéderais le consul; marcherais escorté de la troupe auguste des Pour que ces vœux touchent le ciel, im- et quelque joyeux que je fusse d’être rapproplore-le, cher Suillius, en faveur de celui qui ché de ta personne , je m’applaudirais pourtant est presque ton beau-père. de ne pouvoir trouver place à les côtés. Quand la foule m’écraserait, je ne m’en plain- à Sed dan materiam nobis , quam carmina , maqu : Non tamen ex toto descrere illa potes. Nain mode hella geris, numeris modo verba coerces , Quodque aliis opus est , hoc tibi Indus erit. thue me ad citharam , nec ad arcum seghia Apollo est; Sed venit ad sacras nervas uterque menus; Sir. tibi nec docti , nec deaunt principis artas : Mista aed est anime cum love Musa tue. les: quoniam nec nus unda auhmovit ah illa , Ungnla Gorgonei quam cava fecit equi , Prosit , opemque farat communia sacra tuerl , Atque ladetn aludiis impoauiaae manum. Litora pellitis nimîum subjecla Corallia, Ut tandem sœvos effugiamque (lattis, Clauaaque si misero patria est, ut punar in ullo , Qui minus Ausonia diatet ah urhe, loco; Unde tuas passim laudes celehrare recrutes , Maguaque quam minima fada referre mors. Tangat ut hoc velum cœlestis , cars Suilli, Ntunina, pro sorero prune [trocarts tue. K drais pas; mais alors, il me serait doux de me EPISTOLA 1x. consume. Unde licet , non onde juvat , Græciue , ululent Mittit ah Euxinia banc tibi Nue vsdis. Misaaque Dl facianl auroram occumt ad illam, Bis senne fasces que: tibi prima dahit. Ut, quouiam sine me langea Capitolia consul, Et liam turbe para ego nulla tute, ln domiui subcat partes , et præstel amici Officium jusao litera nostra die. Atquo ego si fatis genitus meliorihua mon, Et mes sinuera currcret axe rota , Quo nunc nostra manda per acriptum fongiltlr, ml Lingot: salutandi "muon funeta lui. Gratatusque darem cum dulcibus oscula «sa: Nec minus ille meus, quam tuus,,essct houer. llla , souffleur, sic meut luce superbus, Ut caperet fastus vix damna ulla mecs. Dumque lattis sancli cingit tibi turha tenailla, Consulia ante pedes ire videra-r eques. Et quanquam cuperem semper tibi proximale-e, Gaudcretn lateri non hahuisae locuml NEC anrulus , lurba quamvia eliderer, «un: il LES pommons. sentir pressé par la foule. Je contemplerais tout joyeux la longue filedu cortége et l’espace immense occupé par cette épaisse multitude; et, pour te témoigner combien j’attache de prix en mer avec une probité scrupuleuse ; tantôt faire entendre au sein du sénat des paroles éloquentes , et discuter des matières (l’utilité publique, tantôt décerner des actions de grâces aux dieux même aux choses les plus simples, je ferais pour les Césars, et frapper les blanches tètes attention jusqu’à la poupredom tu serais revêtu. des taureaux engraisses dans les meilleurs pt. tarages. Je traduiraisles emblèmes gravés sur ta chaise curule, et les sculptures de l’ivoire de N umidie. banqueta serais arrivé au Capitale, et quelavictinte immolée par ton ordre tomberait au pied des autels, alors ce dieu puissant, ce dieu dont la demeure est dans cette enceinte, m’entendrait , Qu’alors une flamme pure s’élève et se détache del’autel chargé d’offramles et favorise ta prière moi aussi, lui adresser en secret des actions de d’un heureux présage! Cependant je ferai taire grâces; et mille fais heureux de tan élévation mes plaintes, et je célébrerai en ces lieux, et du mieux qu’il me sera possible, la gloire de aux honneurs suprêmes, je lui offrirais du fond de mon cœur plus d’encens que n’en brûlent les Fasse le ciel qu’après avoir prié pour les grandes nécessités de l’état , tu demandes aussi que la colère divine s’apaise en ma faveur! cassolettes sacrées. Je serais la, enfin, présent au ton consulat. Mais un autre motif de bonheur pour moi. et qui ne le cède en rien au premier, milieu de tes amis, si la fortune mains cruelle c’estque l’héritier de ton éminente dignité doit ne m’avait pas enlevé ledroit de rester à Rome; être ton frère; car ton pouvoir , Græcinus , et ce plaisir, dont la vivacité se communique expire à la fin de décembre, le sien commence seulement à ma pensée , serait alors partagé par mes yeux. Les dieux ne l’ont pas voulu! et peut-être est-ce avec justice, car à quoi me ser- au premier jour de janvier. Fidèle a cette amitié qui vous unit, tu partageras avec lui la joie virait-il de nier la justice de mon châtiment? rieurs; tu seras fier de ses faisceaux comme il d’avoir possédé tour-à-tour les mêmes hon: Man esprit, du moins, qui n’est pas exilé de le sera des tiens : tu auras été deux fais consul, Rame, suppléera a mon absence. Par lui , je comme lui-môme le sera deux fois. La même contemplerai ta robe prétexte et tes faisceaux; dignité sera restée deux fois dans la même fa- je te verrai rendre la justice au peuple, et je mille. Quelque grand que soit cet honneur, croirai assister moi-môme à tes conseils secrets. quoique la ville de Mars ne connaisse pas de di- Je te verrai tantôt mettre aux enchères (t) les gnité plus élevée que celle de consul (2), cepen- revenus de l’état pendautun lustre, et les affer- dant la main qui la décerne en rehausse encore Sed foret a populo lnm mihi dulce premi. Prospieerem gaudens , quantus foret agminis ordo , Denseque quam longum turbe tenetel iter. Quoque magie noria quam me vulgana tangant , Speclarem , qualia purpura le logent. Signa quoque in sella nassem formata curuli; Et totum Numidaa sculptile dentia opus. At qunm Tarpeiaa esses dedudus in arecs, Dam adent juasu victime sacra tua; u e quoque sacrale gratea aibi magnes agenlem Audtuet, media qui todet aide, Dans. rauque meute mugis plana quam lance , dediasem Ter quater imperii lutes honora lui. flic ego preaenlea inter unmerarer amical; Nids jus urbia si mode fats darent. (29.un mihi aola capitur nunc mente voluptaa, Tous oculia etiam percipienda foret. Non ila Calitibus visurn eat, et foraitan requis: Nain quid me pinne causa negata juvet? un le tamen, que sala loco non exsulat , nlar: Protestant, fasces adspiciamque tuas. g. ce souda le populo reddentent jura videbit, En sa ascretia Hugo! adesse lacis. ra [73 None langi redilus hasts: supporters lustri Cornet , et exacts annela loure lido. Nunc lacera in media facuudum verba annela , Publics quereutem quid peut militas t Nunc, pro Casarihua, Superia daterons grata , Albava opimorum cella faire boum. Atque utiuam, qunm jam fueria potion prorata! , Ut mihi placetur numinis ira , rageai Surgat ad banc vocero plana pina ignia ab ara , a Detquo boutant vote lucidua oman apex. lutons ,qua parte lieet, ne enneta quararnur, Hic quoque le fatum consule tsmpua agam. Altera lattitiæ , nec cedena causa priori , Succaaaor tanti frater honoris erit. Nain tibi llnitum aummo, Graine, deœmbri lmperium , Jani auscipit ille die. Quequa est in vobia pintas, alterna ferelia Gaudia , tu fratrie fascibua, ille luis. Sic tu bis fueria consul , bis cnuaul et ille , Inque dama hiatus compieietur houer. Qui quanquam est ingena, et nullam Martia somma Altius imperium consule Home videt: Mulliplicat tamen hune gravitas sucions honorons, G] 813 OVIDE. l’éclat , et l’excellence du don participe de la pas :en changeant de fortune , je n’ai pelu: majesté du danateur. Puissiez-vous donc ainsi, toi et Flacons, jouir toute votre vie de la faveur d’Auguste! mais aussi, quand les affaires de changé d’humeur. J’ai conservé cette tranquil- autrefois, et cette pudeur inaltérable qui se ré- l’état lui laisseront quelqueloisir, joignez alors. fléchissait sur mon visage. Tel je sub loin de lité d’esprit que tu avais coutume d’admirer je vous en conjure, vos prièresaux miennes ; et, vous , au milieu d’un peuple farouche, et pour peu qu’un ventfavoralile vienneà souffler de mon côté. déployez toutes les voiles, afin de relever sur l’eau ma barque enfoncée dans les dans ces lieux où la violence brutale des armes a plus de pouvoirque les lois. Cependant, Graa- flots du Styx. Naguère Flaccus commandaitsur cette côte, et sous son gouvernement, Græcinus, les rives sauvagesde l’Ister étaient tran- cinus, depuis tant d’années que ce pays. ni homme, ni femme ni enfant ne peuvent se plaindre de moi. Aussi lesTomites. touchés de mes malheurs, viennent-ils à mon se- quilles. ll sut constamment maintenir en paix les nations de Mysie , et son épée fit trem- cours; oui, et j’en prends à témoin , puisqu’il bler les Gètes si confiants dans la puissance de leurs arcs. Par sa valeurimpétueuse, il a repris qui me voient faire des vœux pour en sortir, voudraient bien que je partisse: mais poureux le faut, cette contrée elle-même , ses habitant: Trosmis (3) tombée au pouvoir de l’ennemi . et mêmes ils souhaitent queje reste. SI tu ne m’es: a rougi l’lster du sang des barbares. Demande-lui quel est l’aspect de ces lieux, quels sont les incommodités du climat de la Scythie , et de les décrets solennels où l’on me prodigue combien d’ennemisdangereux je suis environné; demande-lui si leurs flèches légères ne sont pas quels je suis exempté de tout impôt. Et quoiqu’il ne convienne pas aux malheu- trempées dans du fiel de serpent et s’ils n’immo- reux de se vanter , sache encore que les lent pas surleurs autelsdes victimes humaines; qu’il te dise si j’en impose, ou, si en effet, le Pont-Enxin est bien enchaîné par le froid, et villes voisines m’accordent les mêmes privilèges. Ma piété est connue de tous : tous, sur cette terre étrangère, savent que dans ma mai- si la glace couvre une étenduetde plusieurs ar- son j’ai dédié un sanctuaire a César; qu’on y putts dans la mer. Lorsqu’il t’aura donné tous trouve aussi les images de son fils si pieux , et ces détails, informe-toi quelle est ma réputation dans ce pays; demande-lui comment s’y passent mes longs joursde malheurs. On nem’y de son épouse, souveraine prêtresse, deux divinités non moins augustes que notre nouveau hait point, sans doute, et d’ailleurs je ne lemérite Et majestatem res dota dantishabet. Judieiis igitur liceat Flaccoq ne tihiqus Talibus Augusti tempos in omne frni. Il! tamen a remm cura propiore vscabit, Vote, pneor, votis sddite ventru meis. Et, si quem dsbit aura sinum , lente rudentes, Exut a Stygiis ut mon navis aquis. Promu hie , Graine , locis modo Flaccua; et ille Ripa faros lstri sub duce tutu fuit. flic tenuit Mysss gentes in pace Mali; Hic art-u flans terroit euse Getss. flic uptsm Trosmin celeri virtute recepit , lnl’ecitque fun) sanguine Danubium. Quære lori faciem, Scytliiciquc incommoda cœli; El quam vicino terreur hosto regs. Sinlne littr tenues serpentin [elle sagitlæ, Fiat au humanttm victima dira râpai. Mentisr , au coentduratus [figure Pontus , Et touent glas-ici jugera mullu freti. floc tibi narrant , qui!) sil mes fauta requin; Quoque mode pengstn tempera durs, rosa. crois pas sur ma parole, crois-en du moins des éloges, et les actes publics en vertu des- dieu. Afin qu’il ne manque a ce sanctuaire aucun membre de la famille, on y voit encore Née sumus hic odio , nec milice! esse mmmur , Nos cum fortune mens quoque versa mes est. "la quies shinto, quam tu laudsre seiches , "le velus solito persist in on pudor. Sic ego sum longe; sic hic, ahi barbants hostie Ut fera plus valsent Iegibus arme fecit; Rem , queat ut nullam tot jam , Graine , pet aunes Femina de nabis , vine , puerve queri. floc fecit ut misero fanant sdsiutque Tomitsa 5 Hæc quoniam tellus testificanda mihi est. llli me , quia velle vident, discedsre mslunt: Respeetu cupiunt bic tamen esse sui. Neemihi credideris : entant decrets , quibus nos Laudat, et immunes publics cors fecit. Conveniens miseris bec quanqusm gloria non est, Proxima dant nobis oppids munus idem. Nec pictas ignota men est : vide! hospita tellus In nostra sacrum Cmsarisesss domo. Stant pariter natusque pins, conjuxque sacerdos, Numina jam facto non leviora Deo. Nen desit pan ulla dentus, sial nul-que uepotum , (ü LES PONTIQUES. les images des deux petits-fils, l’une auprès de son aïeule. et l’antre à côté de, son père. Bill dieux parviendront-ils jusqu’à toi, j’en si la pressentiment :ils apaiseront ta divinité , et ce n’est pas sans raison que tu pattes le nom si doux de père des Romains. Tous la matins, au lever du jour, je leur offre avec mon encens des paroles suppliantes. lnterroge tout le Pont, témoin du culte que je leur rends , il te dira que je n’avance rien ici qui ne soit exactement vrai. La terre du Pont LETTRE X. sait encore queje célèbre par des jeux la nais- sance de notre dieu avec tonte la magnificence A ALBINOYANUS. que comporte ce pays; a cet égard, ma piété n’est pas moins célèbre parmi les étrangers qui viennent ici de la vaste Propontide et d’ailleurs. que dans le pays même. Ton frère, lui aussi, quand il commandait sur la rive gauche du Pont, t Voici le sixième été que je passe sur les ri- vages cimmériens, au milieu des Gèles aux vêtementsde peau! Quel est le marbre, cher Albinovanus , (l)quel est le fer dont la résistance en aura peut-eue entendu parler. Ma fortune soit comparable à la mienne? L’eau, en toma ne répond pas toujours à mon zèle. mais, dans mon indigence, je consacre volontiers à uneparcille œuvre le peu que je possède. Au reste, loin de Rome, je ne prétends point faire parade haut goutte à goutte, creuse la pierre; l’anneau s’use par le frottement, et le soc de la charrue s’émousse à force de sillonner la terre; ainsi l’action corrosive dutemps détruit tout, excepté d’une piété fastueuse; je m’en tiens à une piété moi et la mort! Elle-même est vaincue par modeste et sans éclat. Il en viendra sans doute l’opiniâtreté de mes souffrances. Ulysse, qui quelque bruit aux oreilles de César , lui qui erra dix ans sur des mers orageuses , est cité n’ignore rien de ce qui se passe dans le monde. pour exemple d’une patience inébranlable; Tu la connais du moins, toi qui occupes main- mais Ulysse u’éprouva pas toujours les ritenant une place parmi les dieux ; tu vois, César, gueurs du destin; il eut souvent, dans son intoutce que je fais, toi dont les regards embus fortune,des intervalles de repos. Fut-ildouc sent, au-dessons de toi, la surface de la terre: bien à plaindre d’avoir. pendant six ans, répontu entends, du haut de la voûte étoilée où tu es placé, les vœux inquiets que je t’adresse; peutétre mêmecea vers que j’ai envoyés à Rome pour célébrer ton admission dans le séjour des du s l’amour de la belle Calypso , et partagé la couche d’une déesse de la mer? Le fils d’Hip- polas (2)1e reçut ensuite et lui confia la gardedoa vents, afin que celui-là seul qui lui était favo- Hic avis: Ialeri proximua, ille patria. Hia ego do loties cum turc precautis verba , En quoties surgit ah orbe dies. Tels , lient qunm , hoc me non lingers dieet , Officii lestis Poulies terra mei. Pantin me tellus , quantia hac posaumna ora , Natalem ludis sait celohrarc Dei. Nos minus hospitibua pictas est cognila lalis , liait in has si quos longs Propontis aquas. la quoque , quo levus fueral. sub prairie Poutus , Audierit frater fonitsn iata tous. Fortune est imper anima , lalique libenler Exiguas carpo munere pauper opes. Nec veatris damna hue coulis, procul orbe remoti; Contenu tacite sed pieute sumus. El tamen hac tangent aliqusndo Canaris sures : Nil illum loto quod lit in orbe , latet. Tu cette scia hoc Superis adacile , vidcsque , Cœur, ut est ooulis subdila terra luis l Tu nostras sudis , inter convexe locatus Sidon , sollicilo qnas damus ore , preces. Auguror hie igitur llecti tua numiua; nec tu lmrnerito nomen mite pareutis Illbfl. l’en-entant ialuc et carmins foraitan illa , Excipit Hippotadea, qui dal pro munere ventes, Curvet ut impulses utilis aura sinua. Q!!! de te miai colite l’acta nox-o. EPISTOLA X. ALBINOVANO. Hic mihi Cimmerio bis lertia ducitur mus Liloro, pellilns inter agenda Gelas. Ecquos tu silices, cequod , cariaaime, ferrant Duritin coulera , Albinovsne . mess? Gutta uval lapidem; consumitur annulus uau , Et leritur pressa vomer aduncus homo. Tempus edax igitur, prœtsr nos, omnia perdot? Cessat duritis mors quoque virta mes. Exemplnm estaniuti nimium palicntis Ulysaes, Jactalue dubio per duo lustra mari. Tempora solliciti and non tamen omnia l’ati Pertulit , et placide: sape l’une moral. Au grave ses sonie pulcbratn [ovine Calypso, Æqnorcœqtte fuit courubuisse Date? UVIDE. 8’20 rable enflât ses voiles et les dirigeât. Il ne fut pas non plus si malheureux d’entendre les chants harmonieux des syrènes, et le suc du lotos n’eut pour lui rien d’amer. Ah! j’achèternis volontiers, s’il en existait encore, au prix d’une partie de mes jours , des sucs qui pour être croyables! Crois-moi, cepmdant; et je ne veux pas te laisser ignorer pourquoi la mer des Sarmates est ainsi chaque hiver. Tout près de nous est une constellation qui a la ligure d’un chariot, et dont l’influence amendes plus grands froids. C’est de u que souille Bo- me feraient oublier ma patrie. Tu ne compa- rée, l’hôte ordinaire de ces rivages, etd’autant reras pas la ville des Lestrigons aux peuples plus violent qu’il naît plus près de nous. LeNotus, au contraire, dont la tiède haleine souille de ces pays que baigne l’lster au cours sinueux. Le cyclope ne sera pas plus cruel que du pôle opposé, n’arrive ici. d’aussi loin, queræ dans les alarmes qui m’assiégent à tous mo- rement et d’une aile toujours fatiguée. Ajoutes à cela les fleuves qui viennent sedéehargerdans ments? Si. des flancs monstrueux de Scylla, cette mer sans issue, et qui, par le mélange, le féroce Phyacès; et encore quelle part a-tril s’échappent des aboiements sauvages, les vais- font perdre à l’eau salée une grande partie de seaux heniochiens sont autrement funestes aux nautonniers et tu ne dois pasdavantage sa force. La se jettent le Lycus , le Sagaris , la mettre en parallèle avec les terribles Achéens pides tourbillons. La aussi se rendent le violait Penius, l’Hypanis, le Crates et l’Halys aux ra- le gouffre de Charybde, vomissant trois fois Parthénius et le Cynapis, qui roule avec laides les flots qu’elle a trois fois engloutis. Ces bar- bares, sans doute, promènent plus audacieuse- ment leur existence vagabonde sur la rive droite du fleuve, mais l’autre rive que j’habite n’en est pas pour cela plus sûre. Ici la campa- gne est une, et les flèches sont empoisonnées; lei, l’hiver rend la mer accessible au piéton; rochers; et le Tyras, le plus rapide tous; et toi aussi, Thermodon, si connu des belliqueuses Amazones; et toi, Phase , visitéjadis par les héros de la Grèce; et le Borysthène. et le Dyraspe, aux eaux limpides; et le Mélanthe. qui poursuit jusque-la et sans bruitson nous cours ; et cet autre qui sépare l’Asie de la sœur et , sur cos ondes , ou naguère la rame ouvrait de Cadmus , et coule entre elles deux; et cette un passage, le voyageur, laissant la son vais- foule d’autres enfin, parmi lesquels le Danube. seau, poursuit sa route à piedsec. Les Romains qui viennent ici disent que vous avez peine à le plus grand de tous, refuse, a Nil, de reconnaitre ta suprématie. Cette quantité d’affluents qui viennent grossir le Pont-Euxin en altercatles celui dont les souffrances sont trop cruelles eaux et en diminuent la force. Bien plus, semcroire cet état de choses. Qu’il est malheureux Net: hem coulantes labor est andine puellas; Née degustunti lotos aman luit. lins ego . qui patrie [sciant ohlivis , surcot Parte me: vitæ, si mode dentor, emam. Nos tu contuleris urbem Læstrygonir unquam Genliiius , obliqua quas obit lster tiqua. Nec vinret sævum Cyclops feritste Phyarrn , Qui quota terroris 1ms salol esse l.’t’i l Seylla taris trunco quod latrat ah inguine monstris, lieniorlm naulis plus nocuers rates. Net: potes inleslis coulerre Charybdin Admis, Ter livet epotum ter vomal illa fretum. Qui quanuam dextre regione lit-entius errant, Soeuruni lattis hoc non lumen esse sinunt. Hic agri infrondes, hic spicula tinrta venenis; Ilir frets val pediti punis reddit hyems : Ut , qua remus iter pulsis modo fecerat undis, Sireus contenus nave viator est. Qui veuiunt islinc, vix vos es credere dicunt: Quum miser est qui fort nsperiura fide l Credo tamen r nov le causas nescirc sinemus , lion-niai Suriunlicum sur mure duvet hyems. Proxiuia suut nabis plaustri proheulia formam , Et quin præsipuum aidera frigos habent. Hinc oritur Boreu , craque domsticus huit est, Et sumit viras a pmpiose loco. A! Notus , adverse tepidum qui spiral abuse, Est procul , et rarus languidiorque veuit. Adde quod hic cluuso miscentur fltamina Ponta, Vimque fretum mullo perdit ab amne matu. "ne Lycus, hue Sagaris, Peniusque, Hypauisque, CM8. Intluit , et rrebro vortice tortus Halys : [1" Partheniusque rapax, et volveus sans Cynspes Labitur , et uullo tardior sinus Tym. El tu , femme: Thermodon cognile turml; Et quondam Graiis , Phasi , petite viris ; Cumquc Borysthenio liquidiuiinus smne Dynspn, Et tacite persgens Ieue Melsnthus il"; Quique durs terras Asism Cadmiqufi scrotum Sepurat, et cursus inter utramque fuit. lnnumerique ahi , quos inter maximisa amusa Cedere Dauuhius se tibi , Nile, ueget. Copia lot laticum , quas auget , sdolterat undas, Nec patitur vires u.-qunr habere ruas. Quin etiam stagno similis, pigquue paludi Crruleus vix est, diluiturque colon s LES mangues. blableà un étang aux eaux dormantes d’un ma- rais, il perd beaucoup de sa couleur, laquelle n’est presque plus azurée. L’eau douce, plus 925 LETTRE XI. A GALLION. légère que celle de la mer, surnage; car le sel qui domine en celle-ci la rend plus pesante. Si l’on me demande pourquoi je donne tous ces Je ne pourrai qu’à peine me disculper, Galliou (1), de n’avoir pas jusqu’à ce jour cité ton détails à Pédo , pourquoi je me suis amuséà nom dans mes vers; car je ne t’ai point oublié les écrire en vers; j’ai passé le temps , répon- lorsqu’un trait parti de la main d’un dieu m’attei- drai-je , j’ai trompé mes ennuis; voilà le fruit gnit. Toi aussi. tu calmas la blessure en l’arrosaut de tes larmes; et plût au ciel que, déjà malheureux de la perte d’un ami, tu n’eusses point eu depuis d’autres sujets de plaintes! Mais d’une heure ainsi écoulée. Pendant que j’écri- vais, j’oubliais quej’etais toujours malheureux et toujours au milieu des Gètes. Pour toi, qui de Thésée (5), je ne doute pas que tu n’éprou- les dieux ne l’ont pas permis. Impitoyables, ils ont cru pouvoir sans crime te ravir ves les beaux sentiments qu’inspire un si grand ta chaste épouse! Une lettre est venue dernière- sujet, et que tu n’imites le héros que tu chantes. Or Thésée ne veut pas que la fidélité soit la compagne du bonheur. Si gland qu’il ait été j’ai pleuré en lisant la cause de lot! affliction. composes maintenant un poème en l’honneur ment m’annoncer ton malheur et ton deuil, et par ses actions, et que le représentent tes vers, Cependantje n’ose entreprendre, si peu sage que je suis moi-même, de consoler un homme dignes de sa renommée, on peut toutefois l’i- aussi sage que toi, ni te citer toutes les sen- miter en un point; chacun, par sa fidélité, tences des philosophes qui te sont familières. peut être un Thésée. Tu n’as pas à dompter, Si la raison n’a pas triomphé de la douleur , je présume que le temps l’aura beaucoup adoucie. Pendant que la lettre m’arrive etque la mienne armé du glaive ou de la massue, les hordes ennemies qui rendaient l’isthme de Corinthe pres- z que inabordable; mais il faut montrer icx que te porte ma réponse, à travers tant de terres tu m’aimes , hase tcoujours facileà qui la veut bien. Est-il si pénible de conserver pur le senti- et de mers, taule une année s’écoule. Il n’est ment de l’amitié? Mais toi , dont l’amitié me qu’une occasion favorable pour offrir des consolations , c’est lorsque la douleur est encore reste tout entière, ne crois pas que les plaintes dans toute sa force , et que le malade a besoin qui s’exhalent de ma bout-hé s’adressent à toi. de secours; mais si la plaie du cœur commence à se cicatriser avec le temps, celui-là la réveille [nuant unda freto dulcis, leviorque marina est , Quo proprium misto de sala pondus habet. Si ragot lise aliquis sur sint narrata Pedoui, Quidve loqui certis juverit ista modia; Detinui , dicam , tempus , canaque fefelli : Gallio, crimen erit vix excusabile nabis , Hum: fructum promeus adtulit bora mihi. Abfuirnus aolito , dom scribimus ista , dolera , ln mediis nec nos sensimus esse Getis. At tu , non dubito , qunm carmine Thesea laudes , Tu quoque enim , memini , cœlesti cuapida faste Fovisti lacrymia vulnera nostra luis. Atque utinam, rapti jactura læaus amici , historie tituloa quin tueare tutu; Quemque refera , imitera virum : veut ille profacto Tranquilli comitem temporis esse fldem. Qui quanquam est factis ingena , et conditur a te Vir tanto, quanta debuit ors caui ; Est tamen ex illa nabis imitabile quiddam , Inque fide Theseua quilibet esse potest. t Non tibi sont hastes ferra clavaque domaudi , l’er quas vix ulli pervius lsthmoa eut : Sed prestandua amor, res non opérera volenti. Quia labor est pnnm non temerasse fldam î "le tibi , qui pentu indedinatus arnica , Non est quad lingue dicta quarante putes. EPlSTOLA XI. GALLIONI. Carmine’te nomen non habuiase meo. Sensissea , ultra quad quererare, nihil l Non ita Dia placuit, qui te apoliare pudica Conjuge crudeles non hahuere nefss. Nuntia nain inclus mihi nuper epistola unit, Lectoque cum lacryinis sunt tua damna mais. Sed neque prudentcm solari stultior auaim , Verliaque doctorum nota referre tibi : Finitumque tuum , si non rations , dolorem lpaa jam pridem suspicor esse mon. Dum tua pervertit, dum litera nostra reconnus Tot maria ac terras permeat , annus shit. Temporis officinal solatia dit-are rerli est ; Duin dolar in cursu est, dum polit ntlgvr up. in. Al qunm longs dies sedavit ruinera llli"lu’.- . OVlDE. 822 qui y touche mal à propos. D’ailleurs (et puis- sont mes conjectures se vérifier!) tu as peut- pourquoi mon amitié ne t’a point core payé sa dette; mais enfin je m’acquitte aujourd’hui etre déjà heureusement réparé par un nouvel envers toi avec usure. Je te chanterai sur quel- hymen la perte que tu as essuyée. que mesure que ce soit; je t’enverrai des vers) toi que j’ai connu enfant. enfant moi-méme,à toi que; pendantceslonguesannéesqui nousvieillis- LETTRE Xi]. sent également l’un et l’autre.j’aimai de tout l’attachement d’un frère pour son frère. Tu me donnas d’excellents conseils; tu fus mon guideet A TUTICAN (Il. S’il n’est point fait mention de toi dans mes livres, ton nom seul, o mon ami, en est la mon compagnon lorsque ma main, débile encore , dirigeait mon char dans des routes pour moi toutes nouvelles; plus d’une fois, docile à la censure, je corrigeai mes ouvrages: plus d’une fois, suivant mon avis, tu retouchas toi-ménades tiens,quand,inspiré par les Muses, tucomposais cause. Personne plus que toi ne me parait digne de cet honneur, si toutefois c’est un honneur cette Phéacide, digne du chantre de lésais. que d’avoir place en mes écrits. Les lois du rhythme et la contexture de ton nom me gê- Cette amitié constante , cette uniformité de leut, et je ne trouve aucun moyen de faire en- goûts , qui nous ont liés dès notre plus tendre jeunesse. se sont continués sans altération justrer ce dernier dans mes vers. Car j’aurais honte de le scinder en deux parties, l’une finissant le premier vers, et l’autre commençant le second; j’aurais honte d’abréger une syllaheque qu’à l’âge où nos cheveux ont blanchi. Si tu étais insensible à ces souvenirs, je te croirais un cœur aussi dur que le fer recouvert d’une la prononciation allonge. et dote nommer Tu- enveloppe de diamants impénétrables. Mais la ticama; je ne puis non plus t’admettre dansmes vers en l’appelant Tuticanus, et changer ainsi de longue en brève la première syllabe; enfin je guerre et les frimas, ces deux fléaux qui me reident le séjour du Pont si odieux , auront plus un ne puis ôler la brièveté à la seconde syllabe, et ter le froid; les rigueurs même de ma destinée luidonner une quantité qui n’est pas dans sa nature. On se m0querait de moi si j’osais de- s’adouciront, avantque tu n’aies plnsd’entrailies leur terme; Borée soufflera la chaleur. et l’Aus- pour un ami disgracié. Loin de moi la crainted’nn figurer ton nom par de telles licences; on dirait mal qui serait le comble de mes malheurs! Ce mal n’est point, et il ne sera jamais. Seulement avec justice que j’ai perdu la raison. Voilà intempestive qui fovet illa , novat. Adde quod , aulne utinam verum tibi venerit omeu ! Conjugio l’elis jam potes esse nove. EPISTOLA Il]. TUTICANO. qui) minus in uoslris panaris, amies, libellis , Nominis clficilur conditione lui. Art ego non slium prins hoc (lignant honore; Est aliquis nostrum si mode urmen houes. Les pedis officie , naturaque numinis ululant, Qusqne mecs sdeas , est via nulls , modus. Nam pndet in gomines ila nomen findere versus , Desinsl ul prior hoc, ineipiatque minot : Et pudeat, si te, qua ayllaba parte moratur, Aretius sdpelltm , Tuticaunmque vocem. Nec potes in renom Tulicani more nuire, Fiat ut e longs syllaha prima brevis. Ant producatnr, que nunc coneptius exit , Et sit porrecta longs secunda mors. lits ego si vitiis ausim corrumpere nomen l Ridesr, et merito pesetas habere nager. Hinc mihi causa fuit dilati niaiserie hujus , Quod meus sdjecto [minore reddet ager. Teque canam quacumque nota: tibi carmina initiale, Pane mihi puera oognite pane puer; Perque lot annorum seriem , que! lubemus nique, Non mihi , quam fratri frater, annale minus. Tu bonus hortator, tu cloaque comqu Mali, Quum regerem touera fretta novella msnn. Sapa ego cormi sub le censure libellas; Sapa tibi admonitu fauta litote mon est, Diguam Masculin Plis-nids condom chartis Quum te l’isrides perdocuere tua. Hic tenor, hac viridi concordia capta juveala Venit ad slhentss illabelacta comas. Quæ nisi le moreant , dure tibi pecten lem Esse, vel inviclo clause adamsnta pulem. Sed prins [mie desint et bellum et figera terra, Invisus nobis quia duo Pontes label; El. lepidus Bonn, et lit pralrigidus Amis; Et poslil. fatum mollius esse menu: , Quam tua sint lapso prosodia dura sodali: llic cumulus nostria aheit, almtque, mslil- 53 LES PONTlQUES. emploie p0ur moi toute la faveur dont tu jouis près des dieux et surtout près de celui sur lequel tu dois le plus compter, et qui t’a élevé aux plus hauts honneurs; fais qu’en défendant l’exilé par ton zèle persévérant mes voiles n’attendent 823 ressemblent pas à ceux de tout le monda, si , quels qu’ils soient , on voit de suite que je suis leur père. Toi aussi, quand même tu effacerais les titres de les écrits, il me semble que j’en reconnaîtrais toujours l’auteur au milieu de pas en vain un souffle favorable. ’l’u me demandes quelle recommandation j’ai à t’adresser? Que je meure si j’en sais rien moi-même : mille autres ; je les distinguerais à des signes certains. mais que dis-je? ce qui est déjà mort peut-il mourir encore? Je ne sais niceque je dois faire. Crois-moi, la sagesse est la première à fuir les d’Hercule, digue du héros que tu chantes. Ainsi ma muse se trahit par une certaine allure qui lui est propre, et peut-être même par ses défauts. Si Nirée était remarquable par sa beauté, Thersite frappait aussi les regards par malheureux; le sens commun la suit aussi bien sa laideur. Au reste, tu ne devrais pas t’éton- ni œ que je veux, ni ce que je ne veux pas ; j’ignore moi-même ce qui peut m’être utile. L’auteur s’y décèle par une vigueur digne que les conseils de la fortune. Cherche toi- ner de trouver des défauts dans des vers qui meme, je t’en prie, quels services tu peux me rendre, et s’il est quelques chemins pour parvenir à réaliser mes vœux. sontpresque l’œuvre d’un Gète (l). Hélas !j’en’ rougis! j’ai écrit un poème en langue gétique; j’ai adapté nos mesures à des paroles barbares. Cependant félicite-moi , j’ai su plaire aux Gètes , et déjà ces peuples grossiers commen- cent à m’appeler leur poële. Vous me de- LETTRE XI". mandez de quel sujet j’ai fait choix. J’ai chanté les louanges de César; et sans doute le dieu A CHUS. m’a secondé dans cette tentative nouvelle; j’ai Toi qui mérites de compter parmi mes plus fidèles amis, toi qui es si bien nommé Carus, reçois mes vœux. La couleur de ces tablettes, appris à mes hôtes que le corps d’Auguste , le père de la patrie , était mortel, mais que l’essence divine était retournée au ciel; que le fils qui, après bien des résistances , et malgré lui, le rhythme de ces vers , t’indiqueront sur’le- a pris en main les rênes de l’empire,égalaitdéja champ d’où te vient cette lettre. Ces vers n’ont les vertus de son père (2); que tu es, ô Livie, sans doute rien de merveilleux ; œpendaut ils ne la Vesta de nos chastes Romaines, toi qui tu Tu modo per Superos, quorum certissimus ille est, Quo tune adsidue principe crevit houor; lpso quoque ut charte titulum de fronts revellss Quod sit opus, videor dicere passe, tuum. Quamlibet in multis positua nucere libellis , Perque observons invenisre notas. Produnt auctorem vires, quas Hercule (lignas Novimus, etque illi, quem cania, esse pares. Et mes Musa potest, proprio deprensa colore, lnsignis vitiis foi-situ: esse suis. Tsm male Thersilen prohibeliat forma latere , Quam pulchra Nireus conspit-iendus crut. Nec le mirari, si sint vitiosa, decehit Effice , couatauti prolugum piétais tuendo , Ne spersta menu deseral aura ratem. Quid mandem, quæru : peresm , nisidicere vix est, Si mode qui periit, ille perire potest. Net: quid agam invenio, nec quid nolim’ve, velimvs; Née satis utilitas est mes nota mihi. Crede mihi, miseroa prudentia prima relinquit, Et sensus cum re consiliumque fugit. lpse, procor, queue, que sim tibi parte juvandus , Quoque vism [scias ad mes vota vado. EPlS’l’OLA Il". CARO. Carmina, quæ laciam pæne poeta Getes. Ait pudet l et Gatien scripsi sermone libellum , Strnclaque mut nostris barbus verba modis. Et placni, graine mihi, cœpique poetm Inter inhumanos nomen babere Gelas. Materiam quœris ? laudes de Cæsare dixi : 0 mihi non dubios inter memorande sodales, Quiqtle, quod es vers, Cure, vocsris, ave. 0nde saluteris, color hic tibi protinus index, Et structura mei carminis esse potest ; Non quia mirifica est, set! quod nec publics ente; Qualis enim cun-lue est, non lait-l esse meam. Adjutn est novitas nuntius nostra Dei. Nana patris Augttsli docui mortale fuisse Corpus ; in ælherias numen ablsse doums - Esse parera virtule patri, qui [nous contus Sæpe rerusati ceprrit imperii : Esse pudirarnm le Vestnm, Livia , multum OVIDE. montrenussi digne de ton fils que de ton époux; qu’il existe en outre deuxjeunes princes (5) , les LETTRE X". fermes appuis du trône de leur père , et qui A TUTICANUI. ont déjà donné des preuves certaines de leur noble caractère. Après avoir lu ce poème , enfant d’une muse étrangère , et lorsque j’en Je t’envoie ces vers, a toi dont naguère!» eusais le nom de ne pou voir s’ajuster a la ine- étais arrivé à la dernière page, tous ces barbares agitèrent leurs tétés, et leurs carquois chargés de flèches , et leurs bouches firent entend: e un long murmure d’approbation. a Puisque Iu écris de telles choses sur César, me dit sure. l’un d’eux , tu devrais être déjà rendu à l’em- jourd’hui que d’en sortir. Mon unique souci est de changer d’exil; toute autre contrée me sera délicieuse au prix de celle que j’ai acad- pire de César. s Il l’a dit, Carus, et voilà pourtantle sixième hiver que je suis relégué sous le pôle glacé. Les vers ne sont bons à rien; les miens ne m’ont été que trop funestes autrefois; ils fu- rent la cause première de mon malheureux exil. Je t’en conjure, ô Carus, par cette union que le culte divin des Muses a fait naître entre nous , parles droits d’une amitié respectable à tes yeux, (et si tu entends ma prière, puisse Germanium, imposant à sesennemis leschalnes du Latium, préparer aux poètes de Rome une matière féconde! Puissent se fortifier de jour Tu ne trouveras ici rien qui t’intéresse, si ce n’est que ma santé se soutient comme elle peut; mais la santé même m’est odieuse dans cet affreux pays, et je ne souhaiterien tant au- lement sous les yeux. Lancez mon vaisseauan milieu des Syrtes, à travers ces gouffres de Charybde , pourvu que je sois délivré de ce pays, dont la vue m’est insupportable; le Styx lui-même, s’il existe, je le préférerais a "au; et s’il est un abîme plus profond que le Styx, je le préférerais encore. Le champ cultivé est moins ennemi dallerbes stériles , l’hirondelle est moins emmielles hivers qu’Ovide du voisinage des Gelas beL liqueux. A ces paroles, les habitants de Tomes en jour ces enfants si chers à nos dieux, et s’indignent contre moi, et mes vers ont soulevé dont, pour ta plus grande gloire , tu surveilles la colèrepublique. Ainsi donc, je neceueni par l’éducation! ) Je t’en conjure , dis-je, emploie tout ton crédit à me sauver un reste de vie déjà près de s’éteindre si l’on ne change le lieu de mon exil l s Ambiguum auto dizain, aune vire : Esse duos juveuea, firme adjuments pareutis, Qui dederint animi pignon cal-ta sui. [les ubi non palria perlegi scripta Camcsna, Venil. et ad dignes ultima chuta mecs; Et cspnt, et pleuas omues movere pharetras; Et Iongum Getico murmur in ore fuit. Atquc aliquis : Scribas hase quum de (issue, dixit, Cæsaris imperio restituendus erse. "le quidem dixit, sed mejam, Care, nivali Sexta relu-gatum bruma sub axe videt. Carmina nil proaunt : nocuerunt carmina quondam, himaque tain misera: causa fuere fugua. At tu par studii communia lœdera suri, Par non vile tibi nomen amicitiæ; Sic capte Laliis Garmanieua honte calenis , Dlaîerism vestris adferal ingeniis ; Sic valsant put-ri, volum commune Deorum , Quos laits formondos est tibi magna dates ; Quanta potes, præba nostra: moments saluti, Qui! nisi mulatn nulle futurs loco est. mes vers d’attirer sur moi le malheur, et mon esprit peu sage me sera donc une sourced’éternels châtiments ? Mais d’où vientquej’hésite meure à me couper les doigts pour ne plus écrire, et I que. dans ma folie , je continue ’a mania-centEPISTOLA XlV TU’HCANO- H00 tibi mithntur, quem aussi mode esrmiueqsfllfl Non sptum numeris nomen baisers mais. ln quibus, exceploquod sdbue utcunque valant, N il te præterea quod juvet, inveuies. lpsa quoque est invisa salua; suntque ultima vola, Quolibel ex iatis scilieet in loch. Nulla mihi cura est, terra quam muter ut iata, flac quia, qunm video, gratins omnia erit. in medias Syrles, mediam mes vela Charybdin Mittîte, præsenli dum careamus humo. Styx quoque, si quid es est, bene œmmulabitur latte, Si quid et inferius, quam Sima, mundusbIMGramina cullus ager, frigus minus odil hiruudo, Proxima lllartieolis quam lues Nue Getis, Talia sucement propter mihi verba Tomitn, lraque carminibus publies mots meis. Ergo ego cessabo nunquam per carmina ledÎ; Nectar et incante scalper ab ingenio T limas-go, ne scribam, digiloa incidem cunelor. LES PONTIQUES. mes qui m’ontétésiiatales? Mes regarda cher- de Tomes, et appelle sur mamose un nouvel chent de nouveau ces écueils ou je touchai orage. Plut au ciel que mon bonheur fut égal à mon innocence! Le fiel de ma bouche n’a jadis, ces ondes perfides où vint échouer mon vaisseau. Mais je n’ai rien fait, habitants de Tomes , qui doive vous offenser. encore blessé personne ; et quand j’aurais l’âme plus noire que la poix d’lllyrie, ma critique Si je hais votre pays, je nevous en aime ne s’adresserait jamais a un peuple si constant pas moins. Parcourez tous ces ouvrages que dans l’amitié qu’il me porte. Habitants de To- j’ai produits dans mes veilles, vous n’y trou- mes , la douce hospitalité queje reçois de vous verez pas un mot de plainte contre vous. Je me et votre humanité dénotent suffisamment vo- plains du froid , des incursions qui nous me- tre origine grecque. Les Péligniens, mes cotunacentdstoutes parts, et d’un ennemi qui vient sans case assiéger vos remparts. J’ai souvt déclamé, et avec raison, contre le pays, mais patriotes, et Sulmone, où je suis né, n’auraient pas été plus sensibles que vous a mes malheurs: vous venez encore de m’accorder un honneur non contre les hommes; et vous-mêmes , vous que vous accorderiéz a peine a celui que la avez plus d’une fois accusé le sol que vous ha- fortune aurait respecté; et encore à présentjc bites. suis le seul qui, sur ces bords, ait été jusqu’à ce jour exempt d’impôts; le seul, dis-je , à l’exception de ceux a qui la loi confère ce privilége. La muse du poète antique qui chanta la culture osa bien dire qu’Ascra était un séjour insupportable toute saison; et pourtant celui Vous avez ceint mon front d’une couronne saqui écrivait ainsi était né à Ascra (l ), et Ascrane crée , hommage que j’ai été contraint de rece- s’irrita point contre son poète. Quel homme eut voir de la bienveillance publique. Autant Latone pour sa patrie plus de tdresse que le sage aime Délos, qui seule lui offrit une retraite Ulysse? et œpendaut c’est de lui qu’on sait que lorsqu’elle était errante, autant j’aime Tomes, sa patrie n’était qu’un rocher stérile. Scepsius, dans ses écrits pleins d’amertume, n’attaque pas où, depuis mon bannissement j usqu’i cejour, le pays, mais bien les mœurs de l’Ausonie (2) ; j’ai trouvé une hospitalité inviolable. Plut aux dieux seulement qu’on pût espérer d’y vivre il mit en cause Rome elle-mémé, et toutefois en paix. et qu’elle fût située dans un climat Rome souffrit avec patience ces invectives et ces mensonges, et sa langue insolente ne lui plus éloigné du pôle glacé! attira rien de fâcheux. Mais un interprète mal- tiroit excite contre moi la colère du peupla Telaque adhue écrasas, quo mon, saquer 1 Ad veteres scopulos iterum devertor, adillas, ln quibus offendit naufrage puppia, «pas. Sed nihil admisi ; pulls est mes enlpa, Tanit. , Quoa ego, qunm loca sim vestra perosus, amc. Quilibet exeutiat nostri monuments Iaboria, Lili-ra de volais est mu quanta nihil. Frigos, et inrursus omni de parte limendos , Et qnod pulsetur nturus ab honte, qucror. ln lot-a , non hominea , rerissima erimins (liai : Culpatis vestrum vosquoque sape solum. finet perpetuo sua quam vitabilis Ascra , Aura est agricole Musa doeere senis. At tuent terra genitus, qui «ripait, in illa ; lntumuit vati nec tamen Ancre suc. Quis palriam sollerta magie dilexit Ulysse? floc tamen asperitas indice nota loci est. Non lors, scd mores dictis vexavit amaris Scepsius Alumina, actaqle noms rca est. l’aise tamen passa est æqua convieia mente, Obruit anetori nec fera lingue suc. At malus interpm, populi mihi concitat tram, laque certain crimen carmina nostra rosat. Tain telix utinam , quam pecten candidus, casant! Entat adhuc ncmo astreins ora mec. Adde, quod "lyrics sijam pica nigrior sans , Non mordends mihi turba fidelis crut. Mollitera rubis mes sors excepta, Tomitæ, Tain mites Grains indicat esse virus. Gens mes Peligni , regioque domesties Sulmo, Non potuit nostris lenior esse mslis. Quern vix incolumi euiquam salvoque daretis , la datas a vobia estmihi nuper houer. Soins adhue ego sum vestris immunia in cris , Exceptis , si qui munsra hahcut. Tampon sacrale mes saut relata corons , Publicus invita quam l’avor imputait. Quam grata est initur [atoca Delia tellua , Erranta tutum qua dudit uns Ioenan , Tain mihi cars Tamis; patrie qui! sede (nastie Tempus ad hoc nabis hospita flda manet. Dl anode fecissent , placid- spam puant Italien Pacis , et a gelido longitss axe foret l ONDE 826 te donne au moins le droit de dire que tu possèdes quelque chose dans le Pont. Plaise aux LETTRE KV. moi. Ovide, je fais dans mon exil, qu’il sacheque dieux que tu le puisses dire un jour! Que j’obtieune un lieu d’exil plus favorable, et que, par conséquent, tu aies ton bien mieux place! Mais puisque telle est la volonté des dieux, tâche d’apaiser par tes prières ces divinités aut- je dois la vie aux Césars , et la conservation de quelles tu rends chaque jour tes pieux hom- cette vie a Sextus; à Sextns, qui, après les mages , car ton amitié prouve mon innocence autant qu’elle aime a me consoler dansmon in- a sassas marcs. S’il est encore au monde un homme qui se souvienne de moi, et qui s’informe de ce que dieux, est le premier dans mon affecüon. Si, en effet. je passe en revue les différentes phases de ma déplorable existence, il n’en est pas une seule qui ne soit marquée par ses bienfaits: ils sont tout aussi nombreux que les graines vermeilles enfermées sous l’enveloppe flexible de la fortune. Je t’implore d’ailleurs avec pleine confiance; mais tu sais que,lorsméme qu’on descend le fil de l’eau, le secours des rames secondemcore la rapidité du courant. Je rougis-tels faire toujours la méme prière, et jecrainsde tocantes grenade dans un jardin fertile, que les épis des moissons de l’Afrique . que les raisins de la de trop justes ennuis; mais qu’y faire? le terre dumiole, que les oliviers de Sicyou et pardonne , tendre ami, à mes importunités tu. gantes; souvent je voudrais bien t’écrire sur les rayons de miel de l’llybla. J’en fais l’aveu, désir est une chose qu’on ne peut modérer; tu peux invoquer mon témoignage; Romains, tout autre sujet, mais toujours je retombe sur signes tous, il n’est pas besoin de l’autorité des le même , et ma plume elle-même me ramène lois :ma parole suffit; tu peux , quelque mince à ce triste lieu commun. Cependant, soit que que soit ma valeur, me compter dans ton patri- ton crédit ait pour moi d’heureux résultats. soit que la Parque inflexible me condamnai moine ;je veux être une partie, si faible qu’elle soit, de ta fortune. Comme ta terre de Sicile est mourir sous ce pôle glacé, mon cœur remncelle où Philippe régna jadis , comme ta maison naissant se rappellera toujours tesbonsoffiœs; qui s’étend jusqu’au forum d’Auguste, et ton toujours cette terre où je pane ma vie m’entendra répéter que je suis à toi, et non-seule- domaine de Campanie, les délices de son maître, comme enfin tous les biens que tu possèdes par ment cette terre, mais encore toutes celles qui droit d’héritage ou d’achat t’appartiennent sont sous le ciel, si ma muse peut jamais s’ou- sans contredit, 6 Sextns, ainsi je t’appartiens vrir un passage a travers le barbare pays des moiméme: triste propriété, sans doute, maisqui Gètes; oui, l’univers saura que tu m’as sauvé EPISTOLA xv. Non potes in Ponte diners haha" nihil. ssxro romano. Atque utinam pastis , et detur amiciua arvutn l Remque tuam poissa in meliore local Si quia milice caquant nostri non immémor sastat’, Quidve relegatus Naso , requirit , agam : Cæuribus vilain, Sexto debrra ululent Me sciat : a Superis hie mihi primus erit. Tempora nain misera complertnr ut omnia vil. , A meritis hujus pars mihi nulla «est; Quai numéro lot auut, quot in borts fertilia arvi Punica sub lento cortine gram ruinent; Afriea quot cagotes , quot Tmolia terra racemos , Quot Sieyon bectas , quot parit Hyl.la favus. Coufileor , testera licol; signala , Quiriles : Nil opus est legum viribus; ipse loquer. Inter opes et me , rem parrain , porte paternas : Para ego sim remua quantulacumque lui. Quam tua Trinacria est, regnataqus terra Philippe Quam dentus Augusto continuels loro; Quam tua , rus coulis domini , Campania , gratum , î Qulqus relicta tibi , Sexle , vel emta tenu, Tain tuus en ego sum ; cujus le munera triait Quod quoniam in Dis est, tenta lenire prenais Nutnina , perpetua que pieute colis. Erroris nain tu vix est discernera nostri Sis argumeutum majus , au auxilium. Ner dubitans oro : sed ilumine sape secundo Augetur remis cursus euntis aquis. Et pudet , et metuo, setnperqne cadrait]!!! 13mm Ne subeant anime todia justa tuo. Verum quid faciam? res immoderata cupide «Il Da veniam vitio, mitis amies, mec. Scribere sape aliud cupiens delabor codent: Ipsa loeum per se litera nostra rogat. Seu tamen effectua habitua est gratis ; sru me Dura jubet gelido Parcs sub axe mari; Scmper inoblita repetam tua mottera mente, Et tnea me tellus audictesse luutn. Audietet cœlo posila est qumcunquc sub ille, Transit nostra feras si ntcdo Musa Gelas. Toque mon causam servatonmque salons, LES PONTIQUES. 811 la vie, etquejesuis plusàtoi quesi tum’avais la Gaule le vidllard phrygien (8); et (lamerions, acheté a prix d’argent. quia chanté Troie, conquise par Hercule; etTuscus (9), qui s’est rendu célèbre par sa Phgllia, etle poète de la mer, dont les chants semblent LETTRE XVl. A UN maux. Pourquoi donc , envieux, déchires-tu les vers d’Ovide, qui n’est plus? La mort n’étend pas sudroits destructeurs jusque sur legénie; la renommée grandit après elle, et j’avais déjà quelque réputation quand je compta’u encore parmi les vivants. Tels florissaient alors, et Marcus, et l’éIOquentRabirius (t ),et Macer, le chan- tre d’llion, et le divin Pédo (2), et Carus (5), qui, dans son poème d’Hercule, n’aurait pas épargné Junon, si déjà Hercule n’eût été le gen- dre de lsdéesse;et Sévère (4), qui a donné au Latium de sublimes tragédies; et les deux Prisons, avec l’ingénieux Numa (5); et toi, Monts-I nus (6). qui n’excelles pas moins dans lesvers héroïquesquedanslesversinégaux, et quiasex- étre l’œuvre des dieux mômes de lamer; etcet autre qui décrivit les armées lybieunes et leurs combats contre les Romains (10); et Marius, cet heureux génie qui se prétait a tous les genres; et Trinacrius, l’auteur de la Perséide; et Lupus (il), le chantre du retour de Ménélas et d’Hélènedansleurpatrie; et le traducteur dela Phénicie (12), inspirée par Homère; toi ami, [infus (la), qui tiras des accords de la lyre de Pindare; et la musedeTurrauus(l4), chaussée du cothurne tragique; et la tienne, Mélissns (t5), plus légère et chaussée du brodequin. Alors, pendant que Varus et Gracchus (16) faisaient parler les tyrans inhumains, que Proculus (l7) suivait la pente sidouce tracée par Callimaque; queTityre (t8) conduisait ses troupeauxdans les champsdesespères, et Gratins (i 9) donnait des armes au chassenr;que Fontanus (20) chantait ploitélesdeux genresauprotitdeta gloire;etSa. lituus qui lit écrire a Ulysse a), errant depuis les Naiades aimées des Satyres;que Capella(21) modulait des strophes inégales; que beaucoup d’autres, qu’il serait trop long de nommer, et deux lustres sur une mer irritée, des lettres .dont les vers sont entre les mains de tout le adressées à Pénélope, mais qu’une mort pré- monde, s’exerçaieut alors dans la poésie;qu’en- maturée a enlevé à la terre, avant qu’il ait mis tin s’élevaient de jeunes poètes dont je ne dois la dernière main a sa Trésène et àses Fana ,-et Largus, qui doit ce surnom à la fécondité de point citer les noms , puisque leurs œuvres son génie , et qui conduisit dans les plaines de je ne puis tepasser sous silence, o Cons (se), toi "que tunm libra norit et un magie. EPISTOLA XVI. au tannois. luvide , quid laceras Nasonis carmina rapii? Non solet ingéniis somma nocere dies. Pamaque post eineres major veuit : et mihi nomen Tune quoque, qnum vivis adnumersrer , crat; Quum foret et Llanos, magique Babirius cria , lliaeusque lacer , sidenusquc Pedo ; Et, qui Junonem lestent in Hercule, Carus, Junonis si geuer ille foret; Quique dedit Latin numen régale Sent-us; Et cum subtili Prisons utssque Numa; nasique vol imparibus numeris, Montaue, vei aquis Suilcis , et gomine carmine nomen haines; Et qui Pastelopa rescribere jussit Ulyssem, Emutem me per duo lustra mari; Quique tuam Trœœna , imperiectnmque dierum nueroit celui morte Sabinus opus ; Mue sui dictas rognomine Largo: , ÛaIIica qui Phrygium duxit in arvs miam ; n’ont pas vu le jour; et parmi eux, œpendaut, Quique canit domitam (lamerions ab Hercule Trojatu; Quique sua nomen Phyllide Tuscns babel ; Velivolique maris vatea , cui credere posais Carmina carillons coinposuisse Dm; Quique scies Libyen, [tomanaque prulia dixit; Et Marius, scripti dater in omne sentis; Trimcrinsqne son l’ensidos auctor; et enclot Tantalidn leducis Tyndaridosque, Lupus ; Et qui Mmuiam thacids vertit; et une l’indarica lldicrn tu quoque , Buis , lyre; Insaqne Turnni , tragicis inuits cothuruis; Et tus mm accon Musa , Malins , levis: Quum Varus Gracchnsque datent [en dicta tyrannis; Gallimacbi Proeulus molle tenant itsr; Tityrns antiques et ont qui pascsret herbas; Aptaque venanti Gratins arma dant; Naldas a Satyris canent Pontanus amatas; Claudelet imparibus verba Capelle modis. Quumque forent alii, quorum mihi cuncta "(une Nomina longe mors est, carmina vulgus babel; lissent et juvenes , quorum quod incdita cura est, Appellandorum nil mihi juris adest ; Te tamen in turba non ausim , Cotte , silere , 88 OVlDE. l’honneur des muses et l’une des colonnes du cesse, cruelle, de dispermmescendres. in barreau; toiqui,descendant des Compara tout perdu, hors un souffle de vie qu’on ne m’a mère,etdes Messala par ton père,représeutes -i la fois les deux plus nobles familles de Rome. Alors, au;milieu de ces grands noms, ma muse, si je l’ose dire, occupait glorieusement la renommée , et mes poésies trouvaient des lecteurs. Cesse donc, Envie, de déchirer un exilé; Pieridum lumen , præsidinmque lori; latentes Cottes oui M’esallasqne paternes Maxima nobilitas ingemiuata dsdit. Dicere si l’as est, clerc mes nominé Musa, Atque inter tantes, qua leqeretur , crut. Elle submotum patria proscindere ,livor, laissé sans doute que pour servir dialimmti mes malheurs, et pour m’en faire sentir tonte l’amertume. A quoi bon enfoncer le fet-dans un corps inanimé? Il ne reste plus d’ailleursen moi de place à de nouvelles blessures. Desine; neu cherra sparge , queute, mecs. Omnia perdidimua : tantnmmodo vita reliois est, Pœbeat ut seusum mater-iamque malin. - Quid juvat exstiuctoa lerrum dimitten in "tu? Non babel in nolis jam nova plage locum. nçcu-Çqo- e ce... os--.-.s-s-s- n-.. J -t- nocent- o oscsoeceoeçooa ssssssssssssss a ........ NOTES DES PONTIQUES. mais PREMIER. et appartenait i l’une des familles les plus anciennes de Rome. mais rallumas. (t) Il v avait déjà quatre ans qu’Ovide était exilé; le poste avait alors 56 ans. On peut voir la neuvième élégie du troisième livre des Tristes, sur l’origine du nous et de la ville de Tomes, dont, en géuénl, il ne parle jamais que d’une manière un peu vague. (2) Nous suivons ici latexte de Lemalrc , qui réunit avec raison cette seconde partie l le première , pour n’en faire qu’une seule et mense lettre , contrairement à plusieurs autres éditions qui commencent h ce mot une autre lettre. (5) L’expression deo Ourlet: pourrait faire autre qu’il s’agit icid’lphigénie, mrfld’Oreete; maiail s’agit (S) Ovide place lesGhtusnr la rive droite du Danube. Suivant Hérodote (liv. 1V, eh. 95 ), ils habitaient les deux rives; Tomes est donc située dans le pays des Bêtes. (3) Ou croit que a Brutus auquel Ovide adresse sa première lettre des Pontiques était Ils de celui qui poignarda Jules-César dans le sénat, et se tua lui: mémo après la bataille de Philippes, qu’il perdit contre Auguste. de Diane adorée en Tauride , et dont Iphigénie était la prétreese. Ovide appelle encore cette déesse (Mét. liv. KV, v. 489) Diana Grasse, parce qu’Oraste pria d’être immolé par sa saur, fut reconnu par elle , et tous deux quittèrent secrètement la’l’auride Il emportant la statue de Diane. Il) [farcis était la femme de Maximum Voy. Tas. eun liv. l, ch. 5. (a) Auguste était file d’Accia; le sœur d’Aca’a est la (4) il s’agit ici des bibliothèques publiques. Ovide, dans la première élégie du liv. [il des Tristes , se plaint tante d’Auguets, dont parle ici le poste. déjà qu’un de ses ouvrages n’ait pas trouvé de place L811" Il]. dans la bibliothèque du mont Palatin , et dans celle qui (t) Longues piques macédoniennes. était dans le vestibule du temple de la Liberté. (5) Marc-Antoine était l’ennemi déclaré d’Auguste, qui souffrit et dédaigna ses injures. (Tacite, Ann., liv. 4, ch. 54.) (6) Cicéron. nous apprend (Acad. Il, liv. l, eh. 5) que Brutus n’était pas seulement un grand capitaine, mais aussi un des philosophes les plus célèbres de son (i) Rutilius , personnage aussi savant que probe , fut condamné à l’exil, par suite de le haine que lui portaient les chevaliers. Rappelé h Rome par Scylla , il refusa cette faveur d’un homme dont on n’osait alors rien refuser. (Val. Max. liv. V1, ch. l.) (5) La source de Pirene est près de Corinthe, on se retira Jason après le meurtre de Félin. temps. (7) Il s’agit ici de Diane Aricine, du nom d’Aricie, ville d’itelie , près de laquelle elle avait un temple, et oh elle avait été transportée , dit-on, par 0reste , de la LETTRE lY. (l) Le Danube seul séparait Tomes de la Colchide, on Jason , fils d’Æson, pénétra pour enleverla toison d’or. l’auride. (2) Péliaa , oncle paternel de Jason, qui régnait dans (8) Ou croyait qu’lsis privait de la vue nous qui, après avoirjuré par son nom , violaient leur serment. la Thessalie , craignant d’être détroué par son neveu , l’envoya dans la Colchide pour v enlever la toison. d’or. DE"!!! Il. (l) CeFabius Maximes était u des favoris d’Augusts, (5) Les deux parties du monde, orientale et occidentale. OVIDE. 830 LETTRE Vil]. Il) On appelait ainai i Rome une eau qui y était LITRE! V". (l) Nous nepeosona pas, commeqnelqnea traducteurs, amenée par un’ aqueduc; son nom lui venait de ce qu’Ovide parle ici de certains compagnons de a. qu’elle avait été découverte , dit-on , par une jeune fille. voyage , qui l’auraient pille :si cela était Ovide ne maquerait par de s’en plaindre pina d’une fois. Or, ille Voyez lea notes du Triste], liv. lll, élég. XI], note 2. (î) Sulmone, patrie d’Ovide, est dans le paya des Pélignea. (5) La voie Flaminia allait jusqu’à Ariminium. en traversant l’Ombrie, et se joignait h lavoir: Clodia h enfeu dis milles de Borne. l’en est jamais plaint. Il est probable au contraire qa’ü a’agit ici de quelques-uns de ses amis de Borne, de la façon de cet ennemi auquel ( Ibis, vers 29) il reproche de vouloir s’emparer de ses dépouilles; ce qui mit arrive , ai Auguste n’eut par conservé au pour son patri- moine. LETTRE Vin. LETTIB rx. (l) Aulne Cornélius Gelaua, au rapport de Quintilien, était un homme d’une vaste érudition. ll- a écrit aur la rhétorique, aur l’art militaire et sur la médecine. (I) La portraits d’Auguste et de César. (S) Le palais de César. LETTRE l!- (2) Arbre de la hauteur du palmier, dont les fruita sont Iernblablea à ceux de la vigne. On en tire un parfum très-précieux. (Pline, liv. XII, ch. la.) (l) Cotya estIenom de plusieurs noir deThrm. urne X. LIVRE DEUXIÈME. (l) Emiliua lacer, de Vérone, vonlntetre le fontinalteur de l’Iliade , qui a’arrûte , comme on rait, aux funé- LEURS Il . railles d’ileetor. un" Il. (t) Tibère était accgmpagne de Drnsna, non fila , et de Germanium Gérer, Ion neveu, qu’il avait adopü. (a) Leapetits-ûlr d’Auguste avaient reçu le nom de César. (5) Sana doute Castor et Pollux. (l) Castor était l’oncle d’flermione, et Hector celui de lulu ; Ovide veut donc dire que , comme eux, lluiunst l’oncle de sa femme; rapprochement peu juste, mir daim. (4) Meaaallinua , un des lieutenanta de Tibère, dans LIVRE [7. la guerre d’Illyrio , partageait avec lui les honneura du triomphe. nm: Will. (5) Il appelle merdas son interceueur auprès du (lésera , parce qu’il appelle ceux-ci arqueras. m1! Il]. (l) Cetartiate est Apelles , née Goa, et cette l’ion. son chef-d’œuvre , la Vénus laminent , c’est-MIN sortant des flots. (2) Cette statue était d’or et d’ivoire ; ce pauma (I) Ovide avait été l’ami du père deMaximua. de sa hanteur par la dimenaion de la Victoire qui M (2) Il désigne ici le port de Brindea, ou il s’est me. sur l’égide de la déesae; cette égide élut d’environ quatre coudées. Phidias osa graver Il M- embarqué pour son exil. aurle piédeatal , quoique-nia fut interdit au unifia, LETTRE V . (I) Le triomphe de Tibère. Voy. lettre l , liv. Il. (2) On voit que les anciens ne dédaignaient pu de recommander à l’orateur de prendre des attitudes et de disposer sa robe d’une manière propre à prévenir son son: peine de mort. i5) VOL lur Calamia et ses chenus, Pline, liv. mW, ch. 8. (A!) Myron , statuaire célèbre, surtout par une mil dont Pline vante la perfection. auditoire. LETTRE Il, (3) Lethyne était une pique entourée de pamprea de vigne et de feuilles de lierre que les bacchantea agitant dune les fêtes de Bacchus. Suivant le commenlatent Myrillua, le thyrse eat ici considéré par Ovide comme l’emblème de l’éloquence ; la couronne de lau- rier, au contraire, eut l’emblème de la poésie. Nous partageons ce sentiment. (l) Le Sévère dont il s’agit ici est apparemmeul Coméliua Séverns, dont parle Quintilien (lut. ont liv. 40.) (2) Le! Coralles étaient un peupla habitant labri! de l’l-Ïuxin. LES PONTIQUES. - NOTES. 83! , que Pline dit avoir été un philosopha et non un potto 2 (liv. XXXIV, ch. 1X). LETTRE Y. (l) Il s’agit ici du temple élevé par Jules César à Vénus, dont il prétendait descendre par son fils Énée. LETTRE KV]. (2) Ce Germanicus était appela le jeune, à cause de son père , Drusus Néron Germanicus. C’est celui-là qui vengea la défaite de Varus et dont Tacite fait un si grand éloge. Il fut père de Caligula et grand-père de Néron. (l) Domitius Muses fut un poète célèbre , au temps d’Anguste. - Rabirius Fabius le range parmi les I poètes épiques. (2) Emilius Macer a écrit sur la guerre de Troie, d’où l’épith’ete lituus que lui donne Ovide. - C’estb LETTRE 1X. Perle Albinovanus qu’est adressée la lettre X de ce qua- (l) Lorsqu’on faisait une vente ou une adjudication publique, on plantait une pique qui était le signe ou l’annonce de cette adjudication. -- Les revenus publics s’affermaient pour un lustre ou cinq ans. (2) Le dictateur avait vingt-quatre licteurs , tandis trième livre. Ovide lui donna le nom de aideras, à causa d’un poème qu’il composa, dit-on, sur les astres. (3) C’est i Cam qu’est adressée ,l’épltra Xlll ci- dessus. Il avait fait une Héracléide, ou poemo en l’honneur d’Hercule. que le consul n’en avait que doura. C’est que la dictature n’était qu’une magistrature extraordinaire et en dehors carmen ragote, parce que les crimes et les passions de la constitution, tandis que le consulat était et demeu- d rois faisaient le sujet des tragédies. rait toujours , nonobstant les circonstances , la plus haute charge de l’état. (5) Ce mot varie dans les manuscrits de huit ou dis manières; le véritable nom est en effet Trosmin, en (é) Cornelius cherus, poète tragique. - Ovide dit (5) Trois poetes inconnus. . (6) Jules Montanus, poète ami dcTibere. (7) Sabinus est célèbre par une bérolde, en réponse grec Tpauaptç ou Tpôaluç . C’était une ville de la basse i la lettre qu’Ovide adressait i Ulysse au nom de N’aie. Pénélope. (8) Anténor, vieillard troyen, vint en Italie après la prise de Troie , et fonda Padoue. LETTRE X. (l) Celui-ci se nomme Cales Fado Albinovanus, ri l’autre, auquel Horace adresse aussi une épure , se nomme Cclsus Albinovanus. (2) Éole , fils d’Hippotas, remit à Ulysse des outres qui enfermaient les vents, pour la commodité ds son voyage. (Met, liv. XIV, v. 229.) (3) On voit ici qu’Albinovanus était poète , et que Thésée était le sujet de ses chants. (9) Tuscus est inconnuo; Heinsiua croit qu’il faut lire Fuseau. (t 0) On ne sait pas non plus quel est ce poète. (H) Trois poètes inconnus. (12) Voy. let. Il! de ce livra , v. 27. (il!) Peut.étre Pomponins Raina. (H) Auteur inconnu. LETTRE X1. (15) Melissus est auteur de comédies appelées Twa’œ, (l) Junius Gallio fut le père adoptif d’Annarus Novatus , frère de Sénèque le philosophe,et qui fut pro- consul d’Arhale au temps de la prédication de saint Paul, i Corinthe. (Voy. Actes des Apôtres, ch. XVllI.) LETTRE X111. (i) Ovide avait fait un poème en langue gétique, i suivant la scoliaste d’ilorace. (la) Quinctilins Varua , de Crémone , ami de Virgile et d’Horace, poète particulièrement fort vanté par celui-ci.--Graccbus, poète du méme temps, lit, comme Varus, une tragédie de Thyflte. ’ (t1) Fabins parle d’un Proculus qu’il met au promit rang des poètes élégiaques ; c’est tout ce qu’on en sait. la louange d’Angustc. (t8) Virgile est ici désigné par le titre de sa première 2) Tibère, fila d’Auguste par adoption. églogue. (5) Germanicns le jeune , fila de Drusus, et adopté par Tibère; et Drusus, tils naturel de Tibère. LETTRE MW. (20) Auteur inconnu. (l) Hésiode, le chantre de. travaux et a." jours, et arum unie. nant d’Ascrs’ en Béotie. 03 a (I9) Gratins est auteur d’un poème sur latinisas, qui est venu jusqu’à nous. (2]) Capella est auteur d’élégîes qui ne nous au! point parvenues. (2) C’est Metrodonta Sceptius dont il s’agit ici et (in) Voy. la lettreV du liv. Il]. «A --.-.I.-r -- -