L`ASIE ORIENTALE : UNE AIRE DE PUISSANCE
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L`ASIE ORIENTALE : UNE AIRE DE PUISSANCE
L’ASIE ORIENTALE : UNE AIRE DE PUISSANCE EN EXPANSION I/ Une aire en expansion 1) Les caractéristiques de cet espace un espace éclaté en zones littorales, archipels et presqu’îles s’ouvrant largement sur l’Océan Pacifique et ses mers bordières comprend le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, la Chine littorale et Singapour sa puissance tient à son poids démog (ancien foyer de pop, forte concentration humaine de 700 millions d’hab) mais le dénominateur commun de cet ensemble tient surtout à son dynamisme éco trois pôles majeurs : le pôle japonais, les NPI (Corée du Nord, Taïwan et Singapour) et les régions littorales de l’ « Empire du Milieu » (= la Chine) 2) Un foyer de population majeur ancien et principal foyer de peuplement mondial (1/4 de la pop mond) => poids démog bcp + imp que celui des autres aires de la Triade => csq en terme de main d’œuvre et de marché de consommation potentiel Le poids démog des pays étudiés est très différent Chine = pays le plus peuplé du monde, 1.3 milliard d’hab, dont 520 millions vivent dans les provinces littorales dynamiques Japon = 128 millions d’hab Corée du Sud = 48 millions Taïwan : 23 millions d’hab Hong Kong : 7 millions d’hab (redevenue chinoise en 1997, mais gardant une autonomie éco) Singapour : cité-Etat de 4, 5 millions d’hab mais le point commun est dans les fortes densités, cette forte pop a pu être un frein au dvpt (forte croissance démog), mais représente aujourd ‘hui un atout grâce à la natalité contrôlée : pol de planning familial rigoureuses (Japon depuis l’après-guerre, Chine depuis 1980 ) => fécondité basse, inférieure à celle des EU, et proche de celle de l’UE (<2 enfants par femme), ce qui entraîne déjà des pbs de vieillissement ; et à la valorisation de la main d’oeuvre : communautarisme asiatique souvent opposé à l’individualisme occidental 3) Une forte croissance urbaine La croissance éco en Asie Orientale s’est accompagné d’une forte croissance urbaine : les taux d’urbanisation sont très élevés (plus de 80% et 100% dans les cités-Etats de Singapour et de Hong Kong), sauf en Chine (35 %, mais le chiffre est plus élevé dans les régions littorales) Cette croissance profite avant tout aux plus grandes villes, qui sont devenues des mégapoles de rang mondial : l’agglo de Tokyo est la plus grande du monde avec plus de 30 millions d’hab. Avec Osaka-Kyoto-Kobé (17 millions d’hab) et Nagoya (8 millions d’hab), elles forment les piliers de la plus imp mégalopole mondiale (voir le cours suivant) qui regroupe 100 millions d’hab (4/5 des japonais) les villes chinoises (Shanghaï, Pékin, Guangdong = Canton) connaissent un essor rapide ; face au centre historique de Shanghaï s’est développée la nouvelle zone de Pudong, des villes nouvelles poussent comme des champignons (ex : Shenzen, 4 millions d’hab entre Canton et Hong Kong, à cause de la ZES) : elles voient naître de nouveaux comportements et de nouveaux modes de vie, ces villes, qui manquent souvent de place, poussent en hauteur, elles concentrent le plus souvent les activités industrielles, portuaires, mais aussi les activités du tertiaire supérieur (aéroports, commerce, finances, recherche) II/ Les raisons de cette expansion Comment expliquer ce dvpt accéléré et cette intégration rapide au système-monde? 1) Les stratégies de dvpt Ces pays appartenaient au « Tiers-Monde » dans les années 50. Or, ils sont aujourd’hui classés dans les pays développés et ils représentent la principale zone de croissance éco mondiale. rôle important de l’Etat : rôle des Etats-Unis puis du Japon (investissements dans les NPI) rôle des grands groupes : au Japon (les keiretsu, Zaibatsu) et en Corée du Sud (les chaebols ) schéma de dvpt en « vol d’oies sauvages » sur le modèle japonais : importation – production domestique se substituant aux importations – exportation – abandon d’un groupe de produits 2) Des économies extraverties et de plus en plus intégrées l’Asie orientale repr auj ¼ de la richesse mondiale, elle génère 20% des échanges internat de biens et de services, elle est la 3ème destination mondiale d’IDE Causes ? un dvpt basé sur l’industrie : le Japon dans les années 50, puis les NPI dans les années 60 – 70, enfin la Chine depuis les années 80 ont profité de leurs bas coûts de main d’œuvre pour assembler des produits de conso courante qui étaient ensuite réexportés (textile, petite mécanique : montres) ; puis ils ont utilisé les recettes des exportations pour développer une industrie lourde (sidérurgie, constructions navales, pétrochimie) : lorsque le pays s’est dvpé, le niveau de vie et les salaires ont augmenté : les pays se tournent vers des prod à haute valeur ajoutée et à technologie avancée (automobiles, motos, appareils photos, électronique, robotique, informatique) un pôle majeur du commerce mondial : un rôle financier croissant Les investisseurs sont attirés par le statut de zone franche: territoire situé le plus souvent dans une ville ou dans un port, où les entr qui s’installent bénéficient d’avantages fiscaux et/ou douaniers. La Chine est ainsi devenue le premier destinataire mond d’invest étrangers les flux intrarégionaux sont de + en + imp : la moitié du comm ext asiatique est interne à la région (par exemple : le Japon est devenu le partenaire comm principal de la Chine). Pourquoi ? Le niveau de vie des pays d’Asie orientale a bcp augmenté et les marchés de conso locaux se sont donc élargis la DIT est très poussée : le Japon, par manque de place, pour des raisons salariales ou pour pénétrer des marchés, a multiplié les délocalisations, fait appel à la sous-traitance => des flux intra-firmes : les éco sont complémentaires: le Japon conçoit, fabrique les composants complexes et les exporte dans toute l’Asie ; la Chine occupe une place de + en + centrale en devenant l’atelier d’assemblage final ; Singapour se veut un centre technique ; Corée et Taïwan abandonnent l’assemblage pour monter en gamme les flux d’invest se font également de + en + dans la zone : le Japon réalise ¼ de ses invest en Asie 3) La maritimisation des économies L’Asie orientale compte aujourd’hui 8 des 10 premiers ports mondiaux ; Singapour=1er port mondial devant Rotterdam Maritimisation : processus par lequel une région se développe en fonction du littoral, du fait des échanges maritimes, de la présence d’industries porteuses et du dynamisme des villes côtières Causes ? Economies tournées vers la mer du fait de leur situation géo et du fait de leurs choix de dvpt éco (éco d’exportation en Corée du Sud ; dvpt littoral en Chine) La « révolution du conteneur » : (conteneur=caisse métallique, en forme de parallélépipède, conçue pour le transport de marchandises par différents modes de transport. Ses dimensions ont été normalisées au niveau international) a fait décoller le commerce maritime asiatique () : les pays d’Asie orientale repr 43% du trafic conteneurisé de la planète, Singapour et Hong Kong sont les plus grands ports de conteneurs mondiaux III/ Une puissance articulée autour de trois pôles majeurs L’Asie orientale forme un ensemble géo disparate : en fonction de leur puissance éco, de leur niveau de dvpt, de leur évolution récente, on peut distinguer 3 situations. 1) Le Japon, puissance mondiale et centre d’impulsion régional Le Japon reste la première puissance éco de l’Asie orientale : 2ème puissance éco mond, ème 3 puiss comm, premier créancier de la planète et premier excédent comm. Sa puissance repose sur son appareil industriel (ex : Toyota), sa capacité d’innovation (grâce à la recherche, par exemple pour les robots), son influence culturelle, son rôle financier. Son dvpt s’est fait pendant les années de « haute croissance » (années 55 – 73) : on a parlé de « miracle japonais » car le pays s’est reconstruit et a connu les taux de croissance les plus élevés des pays développés durant les « trente glorieuses ». Le Japon a mieux résisté à la crise éco que les EU ou les pays européens : les années 70 – 80 lui ont permis de conquérir des marchés, de multiplier les investissements. Depuis les années 90, après l’éclatement de la bulle spéculative de la fin des années 80, le Japon est entré dans une période de crise et de remise en cause du système éco et soc, qui marque en fait une adaptation à la mondialisation (ex : l’emploi à vie a disparu, le chômage a augmenté, l’éco commence à s’ouvrir aux capitaux étrangers : ex : Renault / Nissan). Le Japon a été le « modèle » de dvpt mais son rôle a un peu diminué depuis l’éclatement de la bulle financière : l’effritement de son influence laissent la place à l’émergence de la Chine. 2) Les NPIA (ou petits dragons) Ce nom a été donné dans les années 70 à Singapour, Hong-Kong, Taïwan et la Corée du Sud, par référence au « dragon »japonais : ces pays ont en effet suivi le mode de dvpt jap, fondé sur l’interventionnisme d’Etat, une main d’œuvre abondante et bon marché et une industrialisation rapide tournée vers l’exportation ; ils ont bénéficié des investissements jap. La Corée du Sud et Taïwan ont été au début des « pays-ateliers (prod ind à faible valeur ajoutée), ils ont aujourd’hui remonté les filières (remplacement progressif de prod trad à faible valeur ajoutée par des prod à valeur ajoutée plus imp). Singapour est une cité-Etat, née en 1919, ancienne colonie GB devenue indép en 1965, elle tire parti de sa position avantageuse au débouché du détroit de Malacca => imp de la fonction portuaire : statut de port franc, plateforme régionale: réexportation vers les autres pays d’Asie orientale, équipements modernes; Singapour mise auj sur l’innovation technologique ainsi que sur les activités financ (Bourse). Le niveau de vie des « petits dragons » a augmenté, l’éco s’est tertiarisée et ils font désormais partie des pays du « Nord » (Singapour est encore plus prospère que les deux autres) 3) La Chine littorale Paradoxe de l’un des derniers pays communistes du monde, qui est devenu l’un des centres du commerce mondial depuis l’adoption de « l’économie socialiste de marché », croissance récente : la pol d’ouverture progressive des régions littorales entamée en 1980 a créé des pôles de dvpt encore mal reliées entre eux, mais qui repr1/2 du PIB national et attirent les invest étrangers : en particulier le delta du Yangzi (région de Shanghaï) et le delta de la rivière des Perles (région de Guangzhou = Canton, dynamisée par le retour de Hong Kong ). La Chine est devenue « l’atelier du monde » : ses taux de croissance sont très élevés (entre 7 et 10% depuis plusieurs années), elle a multiplié par 5 le montant de ses exportations en 10 ans, elle est devenue le premier fournisseur du Japon, le 3ème fournisseur des EU et de l’UE. A la différence des petits dragons, elle peut s’appuyer sur un immense territoire bien doté en ressources naturelles et sur un immense réservoir de population (main d’oeuvre et marché de consommation en plein dvpt), elle est une puissance aérospatiale et militaire mais elle est encore très dépendante des investissements étrangers, son dvpt est encore très limité (pop encore à majorité rurale et pauvre) et sa puissance est souvent perçue comme une menace par les autres pays asiatiques Conclusion : Une aire de puissance en devenir Une aire de puissance éco mondiale, qui concurrence de + en + les deux autres membres de la Triade Une aire de puissance en expansion (Japon, puis NPIA, puis Chine et aujourd’hui « bébéstigres » : nouveaux pays-ateliers comme l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam) Mais c’est une aire de puissance vulnérable Maintien de certaines tensions héritées de la guerre froide la Corée du Nord communiste représente un danger potentiel (puissance atomique ?) et la frontière entre les deux Corée reste un espace de tension Taïwan s’est séparée de la Chine en 1949, mais la situation n’est toujours pas régularisée Tension récentes entre la Chine et le Japon sur la passé militariste du Japon Problème de dépendance énergétique (Chine et Japon surtout)
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