Cephalees et algies faciales recommandations
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Cephalees et algies faciales recommandations
Schweizerische Kopfwehgesellschaft Société Suisse pour l’étude des céphalées Società Svizzera per lo studio delle cefalee Societad svizra per il studi del mal il tgau Révision 2008, 6e édition CEPHALEES ET ALGIES FACIALES RECOMMANDATIONS THERAPEUTIQUES avec traitement des céphalées par le médecin de famille www.headache.ch SOMMAIRE Introduction 2 Différence fondamentale 3 Quelles sont les limites du diagnostic ? 4 Critères décisionnels 4 But du traitement des céphalées 5 Aspects généraux 5 Migraine - traitement de crise - prévention à long terme 7 10 Céphalée en grappe - traitement de crise - prévention à long terme 14 15 Céphalée tensionnelle épisodique - traitement de crise 15 Céphalée tensionnelle chronique - prévention 16 Céphalées mixtes 16 Céphalées médicamenteuses 17 Grossesse, menstruation et contraception 18 Céphalées de l’enfant 20 Algies faciales 22 Traitement chirurgical 24 Liste des médicaments 25 INTRODUCTION Cette brochure constitue une révision et une actualisation des recommandations thérapeutiques de la Société Suisse pour l’étude des céphalées, recommandations qui ont fait leur preuve depuis de nombreuses années dans la pratique médicale en Suisse. En plus de certaines adaptations du contenu, nous avons intégré dans cette nouvelle édition le dépliant qui résume la classification des céphalées et les traitements médicamenteux. Nous avons également complété les recommandations par un chapitre sur les algies faciales. Cette édition aussi est basée sur les connaissances scientifiques prouvées par les résultats d’études contrôlées, ainsi que sur l’expérience personnelle des membres de notre commission thérapeutique pluridisciplinaire. Ces recommandations sont indépendantes de directives administratives, telles que l’enregistrement par Swissmedic, les limitations et la prise en charge par les caisses-maladie. Afin de préserver la lisibilité et le caractère pratique des recommandations, les informations ont été consciemment limitées aux aspects essentiels du traitement des céphalées, et les détails peu importants ont été omis. Ainsi elles présentent une base que chaque médecin qui traite des patients souffrant de céphalées sera à même de compléter en fonction de sa propre expérience clinique. Baden, avril 2008 Dr Christian Meyer Président de la SSC DIFFERENCE FONDAMENTALE Dans un souci pratique, nous faisons la distinction entre céphalées primaires et céphalées secondaires. CEPHALEES PRIMAIRES (IDIOPATHIQUES) • Leur origine est actuellement inconnue ; ces céphalées ont des caractéristiques propres, notamment temporelles • Pas de lésion organique identifiable • Céphalées primaires : migraines, céphalées en grappe, céphalées tensionnelles • Diagnostic selon les critères actuels de l‘International Headache Society (classification IHS 2003/2004, www.i-h-s.org) CEPHALEES SECONDAIRES (SYMPTOMATIQUES) • Céphalées liées à une cause organique qui doit être détectée et traitée ; une transition vers une céphalée primaire est toujours possible QUELLES SONT LES LIMITES DU DIAGNOSTIC ? • Anamnèse détaillée ainsi qu‘examen clinique et neurologique général • Recours au spécialiste en cas de suspicion d‘une affection neurologique ou d‘une forme inhabituelle • Diagnostic à recontrôler en cours de traitement, en particulier en cas de résistance thérapeutique • Le diagnostic permet aussi de diminuer l‘angoisse • Le diagnostic est déjà souvent un traitement CRITERES DECISIONNELS FAUT-IL OU NON TRAITER ? • Il n‘est pas nécessaire de traiter dans chaque cas ; un examen médical et des explications sont parfois suffisants • Etablir un plan de traitement en accord avec le patient en tenant compte de certains aspects individuels (souffrance psychique, angoisses, convictions) • Expliquer au patient que les céphalées constituent généralement des problèmes à long terme BUT DU TRAITEMENT DES CEPHALEES AMELIORER LA QUALITE DE VIE • Chercher et mobiliser les ressources qui permettent au patient de diminuer sa souffrance psychique • Le but est non pas de guérir, mais d‘obtenir une amélioration et une réintégration dans la vie quotidienne ASPECTS GENERAUX • Traitement en premier lieu par le médecin de famille • En cas de résistance au traitement, adresser au spécialiste des céphalées • Attention : risque d‘abus médicamenteux et de « tourisme médical » IMPORTANCE DES CIRCONSTANCES DE LA VIE ... en tant que facteurs influant sur les problèmes de céphalées • Biographie avec arbre généalogique détaillé • Rechercher – et si possible éliminer – les facteurs nocifs ASPECTS GENERAUX • Certains facteurs ne sont pas « influençables » (menstruation, hormones, météo, circonstances de la vie, situations bloquées, etc.), mais ne doivent pas être considérés comme étant sans issue : les modifications de la personnalité modifient également ces facteurs VEILLER AU COMPORTEMENT DU PATIENT • La prise en charge personnelle adéquate doit être encouragée • Attention : l‘automédication non-contrôlée est problématique D‘OU : AVANT LE DEBUT D‘UN TRAITEMENT • Stopper les médicaments inutiles ou qui entraînent des effets indésirables • Eliminer certains facteurs comme l‘excès d‘alcool ou de stress • Discuter du mode de vie (limitation des performances, importance du temps libre, rythme quotidien, autodétermination) • Faire établir un calendrier des céphalées (au moins 1 mois avant le début du traitement) • Déterminer la stratégie à suivre : traitement des crises ou traitement intermittent versus prévention à long terme ou les deux MIGRAINE TRAITEMENT DE CRISE ANTIEMETIQUES L‘absorption des médicaments administrés doit être garantie. Etant donné que l‘effet gastrocinétique est souvent notablement limité, il faut éventuellement recourir à un antiémétique en prémédication. Ce dernier peut aussi avoir un effet antimigraineux. Cyclizine cp (enfants dès 6 ans) Dompéridone cp ling., supp. Métoclopramide p.o., supp., i.m., i.v. 25-150mg 20-60mg 10-20mg CRISES DE MIGRAINE DE FAIBLE INTENSITE ET SANS HANDICAP AU QUOTIDIEN Ici, les AINS et d‘autres analgésiques peuvent suffire. Tous sont en principe utilisables, de préférence sous forme « rapide » ou en granulés. Acétylsalicylate cp efferv., sachet AAS+métoclopramide sachet 1000mg 3 par 24h (acétylsalicylate de lysine) Diclofénac dragées 100-150mg Ibuprofène granulés 600-1200mg Acide méfénamique cp 500-1500mg Naproxène supp., cp 500mg Paracétamol cp efferv. 1000mg MIGRAINE TRAITEMENT DE CRISE CRISES DE MIGRAINE D‘INTENSITE MOYENNE A FORTE ET HANDICAP AU QUOTIDIEN Traitement par les triptans : Ceux-ci ont une action spécifique en cas de migraine, sont les plus efficaces et doivent être utilisés à un stade précoce. De ce fait il est important que le patient connaisse avec précision le cours de son épisode migraineux. Les triptans ci-après actuellement disponibles sont mentionnés dans l‘ordre de leur introduction sur le marché : Dose unitaire Dose max. par 24h Sumatriptan s.c. 6mg 12mg cp 50mg supp. 25mg 50mg spray nasal 20mg 40mg Naratriptan cp 2.5mg 10mg Zolmitriptan cp 2.5mg 10mg cp ling. 2.5mg 10mg spray nasal 200mg 5mg 10mg Rizatriptan cp 5/10mg 30mg cp ling. 5/10mg 30mg Elétriptan cp40/80mg 160mg Almotriptan cp 12.5mg 25mg Frovatriptan cp 2.5mg 5mg Le délai avant l’apparition d’un effet bénéfique et la durée de l’efficacité analgésique varient d’un triptan à l’autre. En cas d’efficacité insuffisante d’une substance ou d’une forme galénique, il est opportun de changer de produit. TRAITEMENT DE CRISE EN CAS D‘URGENCE En cas de contre-indications et d‘inefficacité des triptans, on peut utiliser parallèlement des AINS : Acétylsalicylate i.v. 1000mg Diclofénac i.m. Métamizol i.v. 1000mg 75mg Paracétamol i.v. 1000mg Nota bene : les doses faibles agissent nettement moins bien. Cave : pas d‘opiacés TRAITEMENT SPECIFIQUE DE LA MIGRAINE AVEC AURA Cinnarizine sublingual 50-75 gouttes (75mg/ml) L’expérience montre que la Cinnarizine est capable de réduire la durée de l’aura. Lamotrigine 25-300mg SPECIALEMENT EN CAS DE STATUS MIGRAINEUX (céphalées de plus de 72 heures) Adresser immédiatement au spécialiste des céphalées ou faire hospitaliser. DERIVES DE L‘ERGOT En raison de leurs inconvénients (profil d‘effets indésirables, mauvaise tolérance), les dérivés de l‘ergot ont perdu de leur importance. On utilise tout au plus encore la dihydroergotamine en spray nasal. MIGRAINE PREVENTION A LONG TERME On recourt également à des mesures non-médicamenteuses pour le traitement préventif à long terme : MESURES SUPPLEMENTAIRES NONMEDICAMENTEUSES Méthodes psychothérapiques pour les patients suffisamment motivés : 1ère intention : techniques d‘autoperception centrées sur le corps (focusing, par exemple) 2e intention : mesures de thérapie comportementale Pour l‘instant, les thérapeutes appropriés restent rares. Méthodes de médecine alternative : qu‘elles soient pratiquées par des médecins ou des non-médecins, ces méthodes sont controversées. Les résultats obtenus dans la pratique sont contradictoires. On manque en outre d‘observations à long terme. QUAND INSTAURER UN TRAITEMENT PREVENTIF A LONG TERME ? • Plus de 3 crises ou épisodes par mois • Episodes intenses ou de longue durée insensibles aux médicaments • Auras prolongées ou plus fréquentes • Intolérance aux traitements des crises • Considérer la comorbidité • Risque de céphalées induites par les médicaments 10 PREVENTION A LONG TERME TRAITEMENT PREVENTIF A LONG TERME : PENDANT COMBIEN DE TEMPS LE POURSUIVRE ? • En cas d’effet bénéfique (se manifestant après 8 semaines au plus tard), traitement préventif à long terme, pendant 6-12 mois • En cas de succès subjectif net, tentative de sevrage progressif et pause de 3-6 mois • En cas de récidive en l‘espace de 6-12 mois, traitement de base prolongé, éventuellement avec un autre médicament ; ne prescrire le même médicament que si le patient manifeste une attitude positive envers cette substance ; une augmentation de la dose est souvent nécessaire • Réviser constamment d‘autres mesures concomitantes • En cas de résistance thérapeutique prolongée, associer éventuellement des médicaments à titre préventif et prolonger la durée du traitement QUELS MEDICAMENTS ? Les médicaments de la crise ne sont pas valables pour les traitements de longue durée. Il convient de viser une monothérapie. En cas d‘effet insuffisant, les associations entrent aussi en ligne de compte. 11 MIGRAINE PREVENTION A LONG TERME Nous ne sommes malheureusement pas en mesure de prédire l‘efficacité d‘un médicament pour un cas particulier. Nous privilégions cependant d‘abord les bêtabloquants chez les sujets sympathicotoniques, et les antagonistes du calcium chez ceux qui manifestent une hypersensibilité au froid ou une tendance à avoir des extrémités froides. Il nous faut également « cibler en fonction des effets indésirables ». Du fait d‘une prise de poids fréquente, il faut éviter de prescrire la flunarizine, le pizotifène, l‘amitriptyline et la doxépine chez les personnes présentant un risque d‘excès pondéral, ainsi que les bêta-bloquants chez les asthmatiques, les sujets souffrant de psoriasis et les diabétiques. On peut toutefois tirer parti de certains effets secondaires, comme la sédation par l‘amitriptyline ou l‘effet laxatif du magnésium. BETA-BLOQUANTS (Sélection) par jour Métoprolol 100-200mg Propranolol 80-160mg ANTAGONISTES DU CALCIUM (Sélection) par jour Cyclandélate 1200-1600mg Flunarizine le soir à 18 heures Vérapamil 12 5-10mg 120-240mg PREVENTION A LONG TERME ANTIDEPRESSEURS Efficacité très limitée dans le cadre de la prévention de la migraine ; ils sont surtout indiqués dans les céphalées mixtes (migraine et céphalée tensionnelle) ainsi qu‘en présence d‘une composante dépressive ; dose efficace généralement plus faible que celle nécessaire pour obtenir un effet antidépressif (10-50%). Début : petites doses (attention : sédation, effet anticholinergique) ; augmentation lentement progressive de la dose ; antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, trimipramine, doxépine) : le soir, en cas de troubles du sommeil ; antidépresseurs stimulants (fluoxétine, clomipramine, nortriptyline) : le matin et à midi en cas de trouble de l‘élan vital et de fatigue ; viser une dose suffisamment élevée (selon la tolérance) ; début de l‘effet au bout de seulement 6-8 semaines. Tricycliques : Amitriptyline, imipramine, nortriptyline 10-200mg Clomipramine, doxépine, trimipramine 10-150mg ISRS : Efficacité moindre/incertaine ; nettement moins d’effets indésirables (peu d’études) : Fluoxétine (prise de distance envers la douleur) Fluvoxamine 13 MIGRAINE PREVENTION A LONG TERME ANTICONVULSIVANTS Gabapentine posologie progressive jusqu‘à 900-2400mg Attention : action sédative Lamotrigine, en particulier pour la migraine avec aura Prescription uniquement par des neurologues 25-300mg Topiramate 25-200mg Valproate, en cas de résistance prononcée au traitement, après contrôle de la fonction hépatique 500-1500mg Attention : exclure une grossesse, traitement anticonceptionnel, prescription uniquement par des neurologues DIVERS Magnésium 24mmol Riboflavine (vitamine B2) posologie rapidement progressive 2x200mg Médecine complémentaire selon expérience du médecin CEPHALEE EN GRAPPE TRAITEMENT DE CRISE Prendre les patients en charge conjointement avec le neurologue. TRAITEMENT D‘ATTAQUE Dihydroergotamine spray nasal 2mg (jusqu‘à 2x par 24h) Sumatriptan s.c. 6mg (jusqu‘à 3x par 24h) spray nasal20mg (jusqu‘à 3x par 24h) Inhalation d‘oxygène à 100% 14 10-12l pendant 15min CEPHALEE EN GRAPPE TRAITEMENT DE CRISE RACOURCISSEMENT DES EPISODES Dose pulsée de prednisone p.o. (100)/75/50/25mg par jour chaque fois durant 5 jours, le matin Infiltration du grand nerf occipital par le neurologue CEPHALEE EN GRAPPE PREVENTION A LONG TERME Prendre les patients en charge conjointement avec le neurologue. Vérapamil 240-600mg Lithium seulement après concertation avec le neurologue CEPHALEE TENSIONNELLE EPISODIQUE TRAITEMENT DE CRISE • Eviter les médicaments dans toute la mesure du possible • Prescrire tout au plus des analgésiques simples et des AINS 10 jours par mois au maximum • Exercices de relaxation 15 CEPHALEE TENSIONNELLE CHRONIQUE PREVENTION • Exercices de relaxation quotidiens • • • • Léger entraînement d‘endurance quotidien « Carnet de route » des céphalées Antidépresseurs Magnésium, comme dans la prévention de la migraine CEPHALEES MIXTES En cas de céphalées mixtes se pose la question de savoir s‘il est indiqué de prescrire un traitement de crise et/ou un traitement de longue durée. PRIORITES • Très individuelles • Redéfinir les priorités en cours de traitement • Ne pas oublier : un traitement des crises trop fréquent rend une prévention à long terme inefficace 16 CEPHALEES MEDICAMENTEUSES • Attention : risque de céphalées dues à l’abus de médicaments après la prise régulière et prolongée d’analgésiques ; limites supérieures selon les directives de l‘IHS (International Headache Society) : 10 jours par mois au maximum • Mesure la plus importante : sevrage complet des analgésiques (souvent uniquement réalisable en milieu hospitalier) • Pour une brève durée, on peut aussi essayer de diminuer les analgésiques « en douceur », c‘est-à-dire progressivement, en ambulatoire, et sous la couverture de la prévention à long terme • En cas d‘échec ou si l‘échec est prévisible : sevrage complet en milieu hospitalier, sous la couverture de la prévention à long terme ; durée du séjour : 10 jours, puis poursuite du traitement préventif • Nota bene : un traitement préventif est inefficace en cas de surconsommation persistante de médicaments 17 GROSSESSE, MENSTRUATION ET CONTRACEPTION GROSSESSE En principe aucun traitement symptomatique des crises migraineuses ni traitement préventif ne devrait être fait au cours d’une grossesse. Une indication vitale n’existe guère. Par ailleurs, l’innocuité des substances neurotropes utilisées doit être remise en question malgré les résultats rassurants des études faites chez l’animal, car toutes ces substances interfèrent avec le développement rapide du système nerveux du fœtus. En cas de nécessité absolue : Traitement de la crise • Acide acétylsalicylique pendant le premier et deuxième trimestre de la grossesse • Paracétamol, traitement le plus bref possible Prévention • Exercices de relaxation • Magnésium MENSTRUATION La migraine dite « cataméniale » survient avec le cycle menstruel, dans la période qui va de deux jours avant jusqu’à trois jours après le début des règles. Elle est caractérisée par l’absence d’une aura et par le peu d’efficacité des traitements symptomatiques habituels. Elle est attribuée à la chute du taux des oestrogènes vers la fin du cycle. 18 Prévention • Progestatifs inhibant l’ovulation (désogestrel) • Oestrogènes transdermiques 50-100μg, 4 jours avant et jusqu’à 2 jours après le début des règles, réduction progressive afin d’éviter les céphalées liées à l’arrêt CONTRACEPTION EN CAS DE MIGRAINE Migraine sans aura • Désogestrel, étonogestrel, medroxyprogestérone, spirale intrautérine • Contre-indication relative (absolue en cas de présence de facteurs de risque cardiovasculaires) pour les préparations à base d’éthinylestradiol (pilule, patch transdermique, anneau vaginal) Migraine avec aura • Esogestrel, étonogestrel, medroxyprogestérone, spirale intrautérine • Contre-indication absolue des préparations à base d’éthinylestradiol (pilules, patch transdermique, anneau vaginal) Migraine cataméniale • Désogestrel (traitement anticonceptionnel et traitement préventif des migraines) • Gestagènes à durée d’action prolongée, si bien tolérés ; spirale intrautérine permise, de préférence en cuivre • Contre-indication voir « Migraine sans aura » 19 CEPHALEES DE L’ENFANT Chez l’enfant également, l’anamnèse détaillée ainsi que l’examen clinique et neurologique fournissent les éléments essentiels du diagnostic. L’imagerie cérébrale est rarement indiquée. Il est important d’évaluer la situation scolaire, l’organisation des loisirs, un éventuel surmenage par l’activité sportive, les cours de danse et de musique, les habitudes alimentaires et les heures de sommeil. Il faut également désamorcer chez les parents la crainte d’une tumeur cérébrale. Le traitement doit prendre en compte les différents types de migraines et les particularités des migraines chez l’enfant. La tenue d’un journal et d’un calendrier des crises est très utile. CEPHALEES DE TENSION • Eviter autant que possible les médicaments • Exercices de relaxation TRAITEMENT DE LA CRISE MIGRAINEUSE Etant donné que la majorité des enfants souhaitent se coucher rapidement et « éliminer » la crise par le sommeil, les traitements symptomatiques ne sont en général pas indiqués. Analgésiques/AINS : Acide acétylsalicylique 10mg/kg max. toutes les 4h Ibuprofène (sirop) 5-10mg/kg max. toutes les 6h Acide méfénamique 5-10mg/kg max. toutes les 8h Paracétamol 10mg/kg max. toutes les 4h 20 Antiémétiques (rarement indiqués) : Cyclizine (cp) 25mg max. toutes les 6h suspension 0.25mg/kg max. toutes les 6h suppositoires 1mg/kg max. toutes les 6h Dompéridon Triptans : Sumatriptan (à partir de 12 ans) spray nasal 20mg max. 40mg/24h TRAITEMENT PREVENTIF A LONG TERME DE LA MIGRAINE L’expérience montre que la riboflavine et le magnésium sont mieux tolérés que la flunarizine, qui n’est que rarement indiquée chez les enfants de moins de 12 ans. Pour les enfants et les adolescents les doses recommandées sont : Flunarizine (dès 12 ans) 2 cp de 5mg/jour Attention : Le surdosage peut provoquer un état dépressif. Magnésium 9mg/kg/jour = 0,37mmol/kg/jour, en 3 doses Riboflavine (vitamine B2) jusqu’à 200mg/jour 21 ALGIES FACIALES NEVRALGIE DU TRIJUMEAU Premier choix Carbamazépine Dose initiale 200-400mg/jour (personnes âgées 100200mg/jour), à augmenter de 50mg/jour jusqu’à 800mg/jour, répartis en 3 à 4 doses Attention : contrôle des fonctions hépatiques et du taux sanguin Oxcarbazépine Dose initiale 150-300mg/jour, à augmenter tous les 3 à 5 jours de 150-300mg jusqu’à 900-1800mg/jour Attention : hyponatrémie Deuxième choix Clonazépame Dose initiale 0.25-0.5mg, dose maximale 6-8mg/jour Gabapentine Dose initiale 100-300mg/jour, à augmenter tous les 2 jours de 100-300mg jusqu’à la dose maximale tolérée (dose maximale 3600mg/jour, répartie en 3 doses de 1200mg au maximum) Lamotrigine Dose initiale 12.5mg/jour, à augmenter toutes les 2 semaines de 25mg jusqu’à la dose maximale de 200mg/jour Attention : réactions cutanées potentiellement graves 22 Prégabaline Dose initiale 75mg/jour, à augmenter tous les 3 jours de 75mg jusqu’à 150-600mg/jour, répartis en 2 prises Valproate Dose initiale 300mg/jour, à augmenter tous les 2 à 5 jours de 300mg jusqu’à la dose maximale de 20-30mg/ kg/jour Troisième choix Association d’antiépileptiques et de tricycliques. Antidépresseur tricyclique, par exemple la clomipramine ou l’amitryptiline, à la dose initiale de 25mg/jour, à augmenter tous les 3-5 jours jusqu’à 150mg/jour Quatrième choix Traitement chirurgical Evaluation pluridisciplinaire de l’indication. 23 TRAITEMENT CHIRURGICAL Les traitements chirurgicaux de la migraine et des céphalées de tension doivent être évités, aussi longtemps que leur efficacité n’a pas pu être prouvée (indépendamment du chirurgien). Pour les algies faciales atypiques, les douleurs mandibulaires et dentaires, ainsi que les céphalées en grappe chroniques, une intervention chirurgicale n’est qu’exceptionnellement indiquée. Pour le traitement de la névralgie du trijumeau idiopathique ne répondant pas au traitement médicamenteux, une intervention neurochirurgicale est indiquée. 24 LISTE DES MEDICAMENTS NOM GENERIQUE Acétylsalicylate NOM DE MARQUE Aspégic, Aspirine, Aspro Acétylsalicylate de lysine + métoclopramide Almotriptan Acide méfénamique Migpriv Almogran Mefenacid, Ponstan, Spiralgin Amitriptyline Saroten Retard, Tryptizol Cyclandélate Cyclandelat Tripharma Cinnarizine Stugeron Clomipramine Anafranil Cyclizine Diclofénac Dihydroergotamine Dompéridone Marzine Voltarène, Inflamac Dihydergot Motilium Doxépine Sinquane Elétriptan Relpax Estradiol transdermique Flunarizine Fluoxétine Fluvoxamine Flurbiprofène retard Estraderm TTS Sibelium Fluctine, Fluctine liquide Floxyfral Froben 25 LISTE DES MEDICAMENTS NOM GENERIQUE NOM DE MARQUE Frovatriptan Menamig Gabapentine Neurontin Ibuprofène Algifor, Brufen, Dolocyl, Spedifen Imipramine Tofranil Lamotrigine Lamictal Lithium Lithiofor, Quilonorm Magnésium (divers sels) Magnesiocard, Magnesium Diasporal, Mag2 sachets (tenir compte de la dose élevée) Métamizole Minalgin, Novalgine Métoclopramide Paspertin, Primpéran Métoprolol Beloc Zoc, Loprésor Naproxène Apranax Naratriptan Naramig Nortriptyline Nortrilen Oxygène, O2 Paracétamol Oxygène médical, bouteilles de gaz Ben-u-ron, Dafalgan, Panadol, Tylenol, Perfalgan i. v. Pizotifène 26 Moségor NOM GENERIQUE NOM DE MARQUE Prednisone Prednison Galepharm, Prednison Streuli Propranolol Betaprol, Inderal Riboflavine Allsan vitamine B2 (tenir compte de la dose élevée) Rizatriptan Maxalt Sumatriptan Imigran T, Imigran, Topiramate Topamax Trimipramin Surmontil (gouttes) Valproate, acide valproïque Vérapamil Zolmitriptan Depakine, Orfiril Flamon, Isoptin, Verasifar Zomig, Zomig oro, Zomig nasal La liste donne un aperçu des médicaments utilisés en Suisse contre les céphalées. Elle n‘a pas la prétention d‘être exhaustive. Bien entendu, les génériques peuvent aussi être utilisés. 27 NOTES 28 29 Avec l‘aimable soutien des entreprises partenaires SSC suivantes : ADRESSE DE CORRESPONDENCE Société Suisse pour l‘étude des céphalées c/o IMK Institut pour la médecine et la communication SA Münsterberg 1 4001 Bâle www.headache.ch
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Céphalées et algies faciales Recommandations thérapeutiques
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• Réviser régulièrement les mesures accompagnantes
• En cas de résistance thérapeutique prolongée, associer éventuellement...