2014, Année Internationale de la Cristallographie
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2014, Année Internationale de la Cristallographie
2014 Année Internationale de la Cristallographie Pascale Launois Journées du LPS, 11-12/02/2013 ONU – Union Internationale de Cristallographie Association Française de Cristallographie Comité de pilotage pour coordonner et promouvoir des évènements en 2014 [email protected] 20 janvier 2014 Journée inaugurale au siège de l’UNESCO à Paris CE DONT JE VAIS VOUS PARLER ● Le cristal : qu’est-ce que c’est ? De l’antiquité au début du 20ème siècle… ● La diffraction des rayons X : les avancées majeures de 1912 et 1913 ! Qu’est-ce que la diffraction ? Et l’espace réciproque ?? ● La cristallographie au 20ème siècle, au présent et au futur Quelques grandes découvertes ● Diffraction au LPS et dans le groupe « Rayons X » ● La cristallographie dans notre vie quotidienne REMERCIEMENTS ● Jean-Louis Hodeau, Voyage dans le cristal… et stylo « magique » ! ● René Guinebretierre, Histoire de la découverte de diffraction par les cristaux ● Tous les membres du groupe « Rayons X » Le cristal Qu’est-ce que c’est ? De l’antiquité au début du 20ème siècle… LE CRISTAL Les cristaux géants de la grotte de Naïca, au Mexique Découverte en 1999 LE CRISTAL Krystallos désigne la glace en grec Strabon (64 av JC- ca 24, géographe grec) nomme « krystallos » (glace) le quartz, minéral transparent. Le nom de quartz a été donné à la gangue accompagnant les filons métalliques, par les mineurs saxons, à la fin du moyen-âge. Cristallographie : terme introduit en 1723, par le savant Maurice-Antoine Capeller (1685-1769). Au cours du 18ème siècle le terme de cristal remplace celui de pierre angulaire. LE CRISTAL et l’antiquité Les 5 solides platoniciens Platon (philosophe grec, 428-348 av. J.-C.) Tétraèdre Octaèdre Scheelite Feu Air Diamant Icosaèdre Eau Fluorite Cube Terre Dodécaèdre Quintescence Les solides platoniciens auraient été imaginés grâce aux cristaux des mines du Laurion près d'Athènes… Grenat LE CRISTAL … objet symbolique Le diamant (d’après « Voyage dans le cristal ») Son nom vient du grec « adamas » : indomptable. Pierre extrêment dure, difficile à tailler. Le Cullinan Pierre symbole d’invincibilité Pierre symbole d’amour éternel Les diamants de Charles le Téméraire LE CRISTAL … médicament au moyen-âge Dans « De lapidibus », l'évèque Marbode de Rennes (1035-1123) expose « la vertu » propre à chaque pierre et un supposé usage médical. l’agate trompe la soif et est bonne pour la vue - le jaspe est souverain contre la fièvre - le saphir rajeunit le corps, met à l’abri de l’erreur, rassure les âmes craintives et apaise les colères du ciel - l’émeraude est utile aux devins et rend la raison aux insensés - le béryl est utilisé contre les troubles du foie et pour éviter les rots - l’améthyste évite l’ébriété - l’hématite est un bon remède pour la diarrhée - le corail fait fuir les monstres De Gemmarum Lapidumque, copie de 1539 D’après « Voyage dans le Cristal » LE CRISTAL … à la renaissance ● A partir de la fin 16ème siècle : découvertes de grands gisements miniers, développement de l’industrie minière ● « Cabinets de curiosités » : collections d’objets insolites : antiquités, objets d’histoire naturelle (animaux empaillés, insectes mais aussi minéraux et cristaux taillés), œuvres d’art. → « Base de données » pour comprendre la forme des cristaux ! LE CRISTAL : sa forme Deux écoles de pensées aux 16ème et 17ème siècles : - L’école aristotélienne : La forme du cristal (cause matérielle) est définie par une cause extérieure (cause efficiente) Aristote : philosophe Grec (384-322 avant J.-C.) 4 causes : cause matérielle, cause efficiente, cause formelle et cause finale - Nouvelle école : cause interne au cristal LE CRISTAL : mesure des angles Goniomètre de Carangeot (1780) Romé de l’Isle angle Loi de constance des angles (1783) « il est une chose qui ne varie point, et qui reste constamment la même dans chaque espèce ; c'est l'angle d'incidence ou l'inclinaison respective des faces entre elles » LE CRISTAL : mesure des angles LE CRISTAL : formé de « molécules intégrantes » René-Just Haüy (1743-1822) La cristallographie : « une Science qui ait des principes fixes, d'où l'on puisse tirer des conséquences propres à répandre du jour sur une matière jusqu'ici enveloppée de tant d'obscurités » Haüy définit en 1781 « l’espèce minéralogique comme une collection de corps dont les molécules intégrantes sont semblables par leurs formes et composés des mêmes principes unis entre eux dans le même rapport ». Il aurait fait cette découverte en cassant accidentellement l’un des spécimens en calcite de la collection du naturaliste Jacques Defrance. LE CRISTAL : formé de « molécules intégrantes » LE CRISTAL : un réseau et son motif Auguste Bravais (1811-1863) Cristal : constitué par la répétition, par translation (périodicité), dans trois directions de base, d'un motif élémentaire. 14 réseaux de Bravais à trois dimensions. M. C. Escher (1898-1972) LE CRISTAL : notion de symétrie Seconde moitié du 19ème siècle : mathématiciens tels que Camille Jordan (français) , Leonard Sohncke (allemand), Arthur Schoenflies (allemand) et Evgraf Stepanovitc Fedorov (russe) → description de la structure cristalline (maille+motif) basée sur ses SYMETRIES Symétries compatibles avec la périodicité : rotations d’ordre 2 (rotation de 180°), d’ordre 3 (rotation de 120°), d’ordre 4 (rotation de 90°) et d’ordre 6 (rotation de 60°) LE CRISTAL : un réseau Georges FRIEDEL (1865-1933), cristallographe de renom Fils de Charles Friedel (minéralogiste et chimiste) et grand-père de Jacques Friedel Loi de Bravais-Friedel Une face se développe plus préférentiellement dans un cristal si elle croise un nombre important de points du réseau. LE CRISTAL : les macles Pyrite Georges Friedel : classification géométrique des macles (1904-1919) Deux cristaux de même nature, jointifs, forment une macle s’il y a concordance (entre les réseaux de chacun de ces cristaux. LE CRISTAL 18ème et 19ème siècle, début du 20ème siècle : A partir d’observations géométriques, on décrit les cristaux en terme d’un réseau + son motif : description « microscopique » à partir d’observations macroscopiques ! Pas de « preuve » de cette déduction… Scientifiques français surtout (+ allemands et russes pour les mathématiciens) Début 20ème siècle : une avancée spectaculaire : la diffraction des rayons X ! Scientifiques allemands et anglais. Ensuite : science « internationale ». La diffraction des rayons X Les avancées majeures de 1912 et 1913 ! Qu’est-ce que la diffraction ? Et l’espace réciproque ?? LA DIFFRACTION : qu’est-ce que c’est ? Lampadaire au loin Avec un rideau devant la fenêtre ! Démo ! + pointeur laser La diffraction : c’est joli et amusant ! LA DIFFRACTION DES RAYONS X : les rayons X Wilhelm Conrad Röntgen (1845-1923) Découverte en 1895 par Röntgen, physicien allemand, d’un rayonnement inconnu, d’où le nom de « Rayons X » Rayonnements cathodiques ? Expliqués par Thomson en 1897 électrons Prix Nobel de Physique en 1901 «en reconnaissance des services extraordinaires qu'il a rendus en découvrant les remarquables rayons » X. Rayonnement produit par l’impact des « rayons cathodiques » sur la matière. Fait fluorescer un carton couvert de baryum platino-cyanide. Radiographie de la main d’Anna Bertha Ludwig Roentgen prise le 22 décembre 1895 LA DIFFRACTION DES RAYONS X : la découverte Munich en 1912 - Institut de Minéralogie et de Cristallographie - Institut de Physique Expérimentale dirigé par W. C. Röntgen (a rejoint Munich en 1900) Rayons X - Institut de Physique Théorique dirigé par A. Sommerfield (a rejoint Munich en 1909). Propagation des ondes électromagnétiques. + Sommerfield a tenu à y créer un petit laboratoire expérimental. Le café Lutz Cristaux et connaissance des cristaux LA DIFFRACTION DES RAYONS X : la découverte Thèse de Paul Ewald, sous la direction d’Arnold Sommerfield : « déterminer les propriétés optiques d’un arrangement anisotropes de résonnateurs isotropes » (1910) Suivant la suggestion de P. Roth, Ewald réalise ces calculs en utiIIsant comme modèle cristallin l’anhydride. Paul Peter Ewald (1888-1985) Début 1912, Ewald qui a obtenu des résultats surprenants demande conseil à Max von Laue → Idée de Laue (fausse ! Réfutée par Sommerfield !) : les rayons X (de fluorescence) émis par les atomes d’un cristal irradié pourraient interférer et on pourrait mesurer ces interférences. LA DIFFRACTION DES RAYONS X : la découverte Les protagonistes de la découverte de la diffraction des rayons X par les cristaux M. Laue, théoricien (1879-1960) Rejoint Munich en 1909, assistant de Sommerfield. Prix Nobel de Physique en 1914 « pour sa découverte de la diffraction des rayons X par les cristaux » W. Friedrich, expérimentateur (1883-1968) Etudiant en thèse dans le laboratoire de Röntgen jusque 1911, assistant de Sommerfield en 1912. Paul Karl Moritz Knipping, expérimentateur (1883-1935) Etudiant en thèse dans le laboratoire de Röntgen en 1912. LA DIFFRACTION DES RAYONS X : la découverte L’expérience (avril-juin 1912) Cristal de zinc blende (ZnS) LA DIFFRACTION DES RAYONS X : les Bragg Les Bragg, père et fils En Angleterre William Henry Bragg (1862-1942) William Laurence Bragg (1890-1971) Reçoivent le prix Nobel de Physique « pour leurs travaux d'analyse des structures cristallines à l'aide des rayons X » en 1915 LA DIFFRACTION DES RAYONS X : loi de W.L. Bragg Octobre 1912, article de W.H. Bragg : les rayons X sont des particules qui passent dans des canaux définis par les atomes du cristal. Diamant Novembre 1912, W.L. Bragg publie, à 22 ans, un article fondateur “The diffraction of short electromagnetic waves by a crystal” qui ré-interprète correctement les données de Friedrich et Knipping … sans mentionner les rayons X pour ne pas s’opposer à son père ! Loi de Bragg : 2 d sin(q)=nl LA DIFFRACTION DES RAYONS X : la loi de Bragg Loi de Bragg : 2 d sin(q)=nl LA DIFFRACTION X : structure atomique des cristaux W.H. Bragg et W.L. Bragg, 1913 De “X-ray crystallography”, W. L. Bragg Sci. Am. 1968 Diamant (C) Zinc blende (ZnS) Chlorure de sodium (NaCl) La diffraction X permet d’accèder à la structure des cristaux (distances < 1 nm=10-9 m) LA DIFFRACTION X : montages expérimentaux Les expériences actuelles : monochromateurs, flux des rayons X bien plus important (anodes tournantes* en labo. et synchrotrons), bien meilleurs détecteurs mais … les principes demeurent ! * Exposé de P. Joly : http://chercheurs.lps.u-psud.fr/srix/spip.php?article2412 Pièce 286g Friedrich et Knipping Pièce 279 Bragg http://chercheurs.lps.u-psud.fr/srix/spip.php?article198 LA DIFFRACTION X : André Guinier André Guinier (1911-2000) Chambre de Guinier Diffusion aux petits angles : des alliages métalliques à la matière molle Chambre de Guinier Pièce 217 LA DIFFRACTION X : André Guinier Diffusion diffuse Les zones de Guinier-Preston dans les alliages 1938 « Parallèlement à ses travaux de recherche, André Guinier eut le très grand mérite de rédiger des livres et traités qui font date dans l’enseignement de la cristallographie. Son ouvrage sur la "Théorie et technique de la Radiocristallographie", paru en première édition en 1956, réédité et traduit en quatre langues, fut une bible pour les cristallographes. » Hubert Curien Durcissement structural : duralumin, etc DIFFUSION DIFFUSE : les écarts à l’ordre… Couleur rouge du rubis : présence d’ions chrome dans le cristal d’oxyde d’aluminium Larousse, CRISTALLOGRAPHIE : Science de la matière cristallisée, des lois qui président à sa formation, de sa structure, de ses propriétés géométriques, physiques et chimiques. Plus largement : relation structure (y compris désordonnée, avec défauts) - propriétés LA DIFFRACTION X : Transformée de Fourier Joseph Fourier, savant français 1768-1830 q q A partir d’une représentation de V. Favre-Nicolin La somme de ces sinusoïdes : une transformée de Fourier () ( ) A Q ( R ) exp i QR dR Un détecteur mesure une énergie : le « module carré » de la transformée de Fourier et … on perd l’information sur la phase I (Q ) A(Q ) 2 LA DIFFRACTION X : on a perdu la phase ! Jerome Karle Herbert Aaron Hauptman (né en 1918) (1917-2011) Physico-chimiste américain Mathématicien américain AK, jK AH, jH AK, jH AH, jK D’après R. J. Read, dans Methods in Enzymology, 1997 Prix Nobel de Chimie en 1985 pour « leurs réalisations remarquables dans la mise au point de méthodes directes de détermination des structures cristallines». LA DIFFRACTION X : Transformée de Fourier La somme de ces sinusoïdes : une transformée de Fourier iQR A Q ( R )e dR () q q A partir d’une représentation de V. Favre-Nicolin I (Q ) A(Q ) Loi de Bragg : 2 d sin(q)=nl Q=4p sin(q)/l Q est l’inverse d’une distance : avec la diffraction, on travaille dans … l’ESPACE RECIPROQUE ! Q=2p/d 2 LA DIFFRACTION : espace réciproque Ce qui est loin devient proche ! Gwyddion Ordre : points dans l’espace réciproque Désordre : intensité plus « étalée » LA DIFFRACTION : espace réciproque Les symétries sont préservées… Diamant Paracétamol Mais la molécule et le cristal peuvent être peu symétriques… LA DIFFRACTION : espace réciproque Les symétries sont préservées… Diamant Paracétamol Mais la molécule et le cristal peuvent être peu symétriques… LA DIFFRACTION : espace réciproque Les symétries sont préservées… Diamant Paracétamol « Interrogations couplées » Sculpture de Roger Moret Mais la molécule et le cristal peuvent être peu symétriques… LA DIFFRACTION : espace réciproque Sur youtube ! La cristallographie au 20ème siècle, au présent et au futur Quelques grandes découvertes LA CRISTALLOGRAPHIE : au 20ème siècle, au présent et au futur http://www.iucr.org/people/nobel-prize 1901 Physics 1914 Physics 1915 Physics 1917 Physics 1929 Physics 1936 Chemistry W. C. Röntgen, Discovery of X-rays M. Von Laue, Diffraction of X-rays by crystals W. H. Bragg and W. L. Bragg, Use of X-rays to determine crystal structure C. G. Barkla, Discovery of the characteristic Röntgen radiation of the elements L.-V. de Broglie, The wave nature of the electron P. J. W. Debye, For his contributions to our knowledge of molecular structure through his investigations on dipole moments and on the diffraction of X-rays and electrons in gases 1937 Physics C. J. Davisson and G. Thompson, Diffraction of electrons by crystals 1946 Chemistry J. B. Sumner, For his discovery that enzymes can be crystallised 1954 Chemistry L. C. Pauling, For his research into the nature of the chemical bond and its application to the elucidation of the structure of complex substances 1962 Chemistry J. C. Kendrew and M. Perutz, For their studies of the structures of globular proteins 1962 Physiology or Medicine F. Crick, J. Watson and M. Wilkins, The helical structure of DNA 1964 Chemistry D. Hodgkin, Structure of many biochemical substances including Vitamin B12 1972 Chemistry C. B. Anfinsen, Folding of protein chains 1976 Chemistry W. N. Lipscomb, Structure of boranes 1982 Chemistry A. Klug, Development of crystallographic electron microscopy and discovery of the structure of biologically important nucleic acid-protein complexes 1985 Chemistry H. Hauptman and J. Karle, Development of direct methods for the determination of crystal structures LA CRISTALLOGRAPHIE : au 20ème siècle, au présent et au futur 1988 Chemistry 1991 Physics 1992 Physics 1994 Physics 1996 Chemistry 1997 Chemistry 2003 Chemistry 2006 Chemistry 2009 Chemistry 2010 Physics 2011 Chemistry 2012 Chemistry J. Deisenhofer, R. Huber and H. Michel, For the determination of the threedimensional structure of a photosynthetic reaction centre P.-G. de Gennes, Methods of discovering order in simple systems can be applied to polymers and liquid crystals G. Charpak, Discovery of the multi wire proportional chamber C. Shull and N. Brockhouse, Neutron diffraction R.Curl, H. Kroto and R. Smalley, Discovery of the fullerene form of carbon P. D. Boyer, J. E. Walker and J. C. Skou, Elucidation of the enzymatic mechanism underlying the synthesis of adenosine triphosphate (ATP) and discovery of an iontransporting enzyme R. MacKinnon, Potassium channels R. D. Kornberg, Studies of the molecular basis of eukaryotic transcription V. Ramakrishnan, T. A. Steitz and A. E. Yonath, Studies of the structure and function of the ribosome A. Geim and K. Novoselov, For groundbreaking experiments regarding the twodimensional material graphene D. Shechtman, For the discovery of quasicrystals R. J. Lefkowitz and B. K. Kobilka, For studies of G-protein-coupled receptors DES CRISTAUX A LA STRUCTURE DES PROTEINES Robert J. Lefkowitz Né en 1943 Brian K. Kobilka Né en 1955 Lauréats du prix Nobel de Chimie en 2012 pour leurs travaux sur les récepteurs couplés aux protéines G. Nous permettent de détecter la lumière, de reconnaître les odeurs ou de réagir à des hormones ou à des neurotransmetteurs. Réalisation par Brian Kobilka, biochimiste, de la structure cristallographique du tandem récepteur-protéine G, qu’il a publiée en 2011 dans la revue Nature. → Comment une protéine de la famille des récepteurs « GPCR », qui se logent dans la membrane entourant les cellules et reçoivent des signaux venus de l’extérieur, transmet l’information vers l’intérieur de la cellule en s’associant à des protéines de la famille des protéines G. STRUCTURE DES PROTEINES Du tube de Crookes (Röntgen) aux anodes tournantes, aux synchrotrons, jusqu’au laser à électrons libres : toujours plus de rayons X ! → résoudre la structure des protéines à partir des molécules individuelles ou de microcristaux. Cliché obtenu en 40 fs sur un microcristal Science 337, 362 (2012) Structure de la lysozyme à une résolution de 1,9 Å LA STRUCTURE DE l’ADN Rosalind Elsie Franklin (1920-1958) Maurice Hugh Frederick Wilkins (1916-2004) Linus Carl Pauling (1901-1994) Début des années 1950 King’s College, Londres King’s College, Londres USA A manqué de peu la résolution de la structure de l’ADN. Prix Nobel de Chimie en 1954. Prix Nobel de la paix en 1962. James Dewey Watson Né en 1928 Cavendish Laboratory, Cambridge Cambridge Londres Francis Harry Compton Crick (1916-2004) Cavendish Laboratory, Cambridge LA STRUCTURE DE l’ADN Et Rosalind Franklin… Doctorat en Angleterre sur la microstructure des charbons en 1945. 1947-1950 : Laboratoire Central des Services Chimiques de l’Etat à Paris. Cristallographie et diffraction des rayons X avec Jacques Mehring. Travaux sur les phases amorphes du carbone. Lettre de J.T. Randall, directeur de King’s College, à Rosalind Franklin, le 4 décembre 1950 LA STRUCTURE DE l’ADN 1951-1953: Rosalind Franklin travaille à King’s College (UK), avec Raymond Gosling (thèse). Contexte - Institution très masculine. Les femmes chercheurs n’étaient pas admises au restaurant « club » du Collège et devaient utiliser la cafétéria des étudiants. - Situation de conflit avec Maurice Willkins. R. Franklin et R. Gosling mettent en évidence, pour la première fois, l’existence de deux formes d’ADN (formes A et B). Article soumis en mars 1953 et publié en septembre. Cliché de diffraction X par des fibres d’ADN (forme B) Cahier de laboratoire : en mars 1953, R. Franklin étudie la modélisation de la forme B de l’ADN et penche pour une structure en double-hélice. LA STRUCTURE DE l’ADN Au Cavendish Laboratory à Cambridge, Francis Crick et James Watson, cherchent aussi à comprendre la structure de l’ADN… Max Petruz, qui recevra le prix de chimie en 1962, membre d’un comité d’experts chargé par le Conseil de la Recherche Médicale d’examiner les travaux de King’s College, a transmis à Crick une copie du rapport interne de 1952 de R. Franklin ! En février 1953, M. Wilkins aurait aussi montré les clichés de Franklin, à son insu, à Watson ! Watson et Crick publient la structure en double hélice de l’ADN dans la revue Nature en avril 1953. LA STRUCTURE DE l’ADN Rosalind Franklin meure d’un cancer en 1958 LA STRUCTURE DE l’ADN UNE DECOUVERTE MAJEURE Cliché de diffraction X par une fibre d’ADN Rosalind Franklin et Raymond Gosling Structure de l’ADN James Watson et Francis Crick LES QUASICRISTAUX Daniel Shehtman Né en 1941 John Cahn, Ilan Blech, Daniel Shechtman, Denis Gratias en 1995 Prix Nobel de Chimie en 2011 pour le découverte des quasicristaux LES QUASICRISTAUX Ordre à longue distance (points dans l’espace réciproque) et symétrie interdite en cristallographie ! Diagramme de diffraction électronique LES QUASICRISTAUX Utiliser au moins deux mailles et des règles ad-hoc… Pavage de Penrose M. De Boissieu, 2012 Ordre à longue distance sans répétition par translation ! Diffraction au LPS et dans le groupe « Rayons X » Au LPS et dans le groupe « Rayons X » Aperçu, liste non exhaustive ! Croissance philotactique Facettage : toujours d’actualité ! Cristaux liquides, P. Pieranski, LPS J.-F. Sadoc, LPS Au LPS et dans le groupe « Rayons X » Diffraction électronique, M. Kociak, M. Kobylko (thèse), LPS Structure des nanotubes de carbone Au LPS et dans le groupe « Rayons X » Molécules dans les nanotubes de carbone : fullerènes, eau – Filtration de l’eau de mer ? E. Paineau (post-doc), C. Bousige (thèse), S. Rouzière, P.-A. Albouy, P. Launois Nanotubes d’imogolite – Stockage de l’eau ? M.S. Amara (thèse), S. Rouzière, E. Paineau, P. Launois Au LPS et dans le groupe « Rayons X » Formation de matériaux mésoporeux J. Schmitt (thèse), M. Impéror, LPS Mésoporeux : catalyse, biomatériaux Autoassemblage et propriétés optiques de nanoparticules de CdSe B. Abecassis, P. Davidson Vers des cellules photovoltaïques ? Au LPS et dans le groupe « Rayons X » Nanoparticules dans des phases lamellaires – Matériaux hybrides ? Protéines membranaires ? Nanoparticules d’or S. Hajiw (thèse), B. Pansu, A. Lecchi, D. Constantin, M. Impéror, M. Veber, I. Dozov, Nanoparticules d’ étain D. Constantin B. Pansu, M. Impéror, P. Davidson Au LPS et dans le groupe « Rayons X » Encapsulation de polymères dans des virus de plantes par auto-assemblage. Utilisation des virus comme nano-capsules contenant un médicament ou des gènes ? Plaques de Randall Maladies rénales D. Bazin, S. Rouzière, P.-A. Albouy Plaque de Randall G. Tresset, M. Zeghal, D. Constantin Calcul rénal Au LPS et dans le groupe « Rayons X » Boucle de dislocation dans le silicium Diffraction cohérente E. Pinsolle (thèse), V. Jacques, D. Le Bolloc’h Multiferroïques Spintronique, stockage de l’information P. Foury, C. Doubrovsky (thèse), V. Baledent (post-doc), P. Auban-Senzier, C. Pasquier Diffraction des neutrons PrMn2O5 Modification du réseau cristallin après impulsion laser Diffraction résolue en temps G. Lantz (thèse), M. Marsi V2 O 3 dopé Cr Au LPS et dans le groupe « Rayons X » Caoutchouc : cristallisation sous traction P.-A. Albouy, D. Petermann, G. Guillier La cristallographie dans notre vie quotidienne LA CRISTALLOGRAPHIE DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE Quelques exemples… Et d’abord, le quartz : Piézo-électricité Pierre et Jacques Curie, 1880 Du sonar (SOund Navigation And Ranging, Paul Langevin, 1ère guerre mondiale) … aux montres à quartz LA CRISTALLOGRAPHIE DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE Des cristaux pour les lasers … Laser à rubis aux cristaux liquides Ecran LCD : Liquid Crystal Device LA CRISTALLOGRAPHIE DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE Micro-électronique. Silicium LA CRISTALLOGRAPHIE DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE Transformer l’énergie solaire en énergie électrique. Cellules photovoltaïques à base de silicium. LA CRISTALLOGRAPHIE DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE Métallurgie : automobile, aéronautique, nucléaire Les propriétés mécaniques des métaux et alliages sont souvent déterminées par leurs défauts. LA CRISTALLOGRAPHIE DANS NOTRE VIE QUOTIDIENNE Etudier la structure des molécules actives et "voir" les sites cibles mis en jeu lors de leurs actions → réaliser de nouveaux médicaments. IYUcr journals