Qu`est ce que l`hortithérapie
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Qu`est ce que l`hortithérapie
Les Serres de Clara Centre d’intervention en hortithérapie Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Par Simiane Grégoire Valentini, agr. M.Sc. Agente de développement en hortithérapie Mise à jour janvier 2014 Saint-Jérôme, Québec janvier 2009 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Table des matières Les définitions et les fondements théoriques de l’hortithérapie ......................................... 1 1.1. Un peu d’histoire ........................................................................................................ 1 1.2. Différentes terminologies utilisées ............................................................................. 1 1.3. Fondements théoriques ............................................................................................... 2 2. L’hortithérapie, une profession reconnue en Amérique du Nord....................................... 3 2.1. Deux associations professionnelles ............................................................................ 3 2.2. Institutions et programmes d’enseignement en hortithérapie .................................... 4 2.3. Types de services offerts en hortithérapie .................................................................. 4 2.3.1. L’exemple du Homewood Health Centre........................................................... 5 2.3.2. L’exemple du Chicago Botanic Garden ............................................................ 6 3. Le jardin thérapeutique....................................................................................................... 7 3.1. Définition et théories .................................................................................................. 7 3.2. Design du jardin thérapeutique .................................................................................. 8 3.3. Environnement et équipements adaptés ..................................................................... 9 4. Les bénéfices associés à l’hortithérapie ........................................................................... 10 5. L’intervention en hortithérapie......................................................................................... 11 5.1. Types de programmes rencontrés en hortithérapie .................................................. 11 5.1.1. Programme vocationnel.................................................................................... 11 5.1.2. Programme thérapeutique ................................................................................ 11 5.1.3. Programme social ............................................................................................. 12 5.2. Processus de traitement structuré ............................................................................. 12 5.3. Habiletés de l’hortithérapeute .................................................................................. 15 5.4. Implication bénévole ................................................................................................ 16 6. Les clientèles pouvant bénéficier de l’hortithérapie ........................................................ 16 6.1. Santé mentale ........................................................................................................... 16 6.1.1. Schizophrénie ................................................................................................... 16 6.1.2. Dépression et troubles affectifs ........................................................................ 17 6.1.3. Alzheimer ......................................................................................................... 18 6.1.4. Troubles alimentaires ....................................................................................... 19 6.1.5. Trouble de stress post-traumatique .................................................................. 20 6.2. Dépendance alcool et drogues .................................................................................. 20 6.3. Personnes âgées ........................................................................................................ 20 6.4. Enfants malades........................................................................................................ 21 6.5. Handicapés physiques et intellectuels ...................................................................... 21 6.6. Prisonniers ................................................................................................................ 21 7. Les besoins de recherche dans le domaine de l’hortithérapie .......................................... 22 8. Références bibliographiques ............................................................................................ 23 1. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org ii Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Liste des annexes Annexe 1. Critères du CHTA pour l’enregistrement professionnel volontaire des hortithérapeutes ........................................................................................................................ 27 Annexe 2. Liste des compétences de l’hortithérapeute ............................................................ 29 Annexe 3. Liste non exhaustive des institutions et des programmes d’enseignement en hortithérapie en Amérique du Nord ......................................................................................... 32 Annexe 4. Liste non exhaustive des services d’hortithérapie offerts en Amérique du Nord ... 35 Annexe 5. Quelques plantes ayant du succès dans les programmes d’hortithérapie ............... 39 ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org iii Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature 1. Les définitions et les fondements théoriques de l’hortithérapie 1.1. Un peu d’histoire Bien que l’hortithérapie soit relativement une jeune profession, l’utilisation de la pratique de l’horticulture dans la guérison des hommes ne date pas d’hier. Les plus anciennes traces de cette pratique remontent à l’ancienne Égypte où les médecins de la cour prescrivaient à la royauté souffrant de problèmes mentaux des marches dans les jardins du palais. Ils observaient que l’environnement naturel, non menaçant et paisible des jardins avait un effet relaxant sur les personnes. (Davis, 1998) Il faudra par contre attendre les 17e et 18e siècles avant que les médecins n’établissent un réel lien clinique entre les plantes et le bien être des individus, et en arrivent à développer une approche de traitement. En 1798, Benjamin Rush, considéré comme l’un des pères de la psychiatrie américaine, est un des premiers à avoir reconnu les effets curatifs des plantes et à les avoir utilisées activement dans le traitement des maladies mentales. L’utilisation du jardinage dans les hôpitaux psychiatriques s’est ensuite répandue aux États-Unis et en Europe. (AHTA, 2008; Davis, 1998) Au travers des années 1900, l’utilisation de l’horticulture pour la guérison s’est répandue aux personnes vivants des handicapes physiques et intellectuels. La réhabilitation de vétérans de guerre hospitalisés dans les années 1940 et 1950 a été le dernier grand coup où cette nouvelle approche a été largement disséminée (AHTA, 2008). Depuis, d’autres clientèles sont rejointes, comme les personnes âgées, les enfants autistes, les prisonniers. Aujourd’hui, l’hortithérapie est en voie de devenir un domaine professionnel reconnu, principalement dans le monde anglo-saxon (Canada anglais, États-Unis, Grande-Bretagne, Australie) et au Japon. (Davis, 1998) 1.2. Différentes terminologies utilisées Il est important de comprendre que l’hortithérapie a longtemps été une discipline aux frontières et aux méthodologies mal définies. De nombreuses variations du terme sont utilisées et les études sur le sujet sont dispersées dans des journaux et des revues aux thèmes très différents : sciences des plantes, médecine, psychologie, administration publique, etc. (Elings, 2006; Haller, 2006a; Johnson, 1999; Refl, 2006) L’hortithérapie, au sens très général, est un moyen de venir en aide à une clientèle en difficulté physique, intellectuelle ou psychologique en utilisant l’horticulture comme médium de travail (Gagné, 1999). L’Association canadienne d’hortithérapie la définie comme «la discipline qui emploi des activités horticoles, et d'autres activités connexes, afin de permettre aux personnes de participer à leur propre processus de guérison. Elle est plus correctement administrée par des professionnels tels que les hortithérapeutes mais peut être pratiquée de façon informelle par beaucoup d'autres personnes» (CHTA, 2008). ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 1 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Sempik et al. (2003) restreignent cependant cette définition à l’utilisation des plantes, par un professionnel formé, comme moyen pour atteindre des objectifs cliniques préétablis. Cette distinction marque la différence entre l’hortithérapie et l’horticulture utilisée pour améliorer le bien-être des personnes au sens large (Elings, 2006). Il faut comprendre que cette définition plus précise est relativement récente puisqu’en 2005 l’American Horticultural Therapy Association (AHTA) présentait encore l’hortithérapie dans son sens le plus large afin d’inclure toutes les personnes ayant un intérêt dans la profession (Relf, 2006). En 2008, la définition de l’AHTA suit maintenant celle de Sempik et al. en incluant la notion de thérapeute formé et l’atteinte d’objectifs de traitement spécifiques (AHTA, 2008). Il est important de noter que l’hortithérapie n’est pas une psychothérapie, on n’y parle pas des problèmes intérieurs de la personne, mais une thérapie par l’action. L’action peut être extérieure (semer, désherber, récolter, etc.) et/ou intérieure (observer, écouter, ressentir, etc.) L’objectif général de l’hortithérapie est d’amener l’individu à se responsabiliser, à prendre en charge son chemin de croissance, à retrouver son autonomie, sa santé et sa dignité. (Gagné, 1999) 1.3. Fondements théoriques Les principaux fondements théoriques de la pratique de l’hortithérapie sont basés sur la théorie de Carl Rogers (1902-1987), l’Approche Centrée sur la Personne (Hewson, 1994). Cet influent psychologue humaniste américain a développé une méthode de psychothérapie qui repose sur la confiance fondamentale que l’être humain «possède en lui une capacité de s’auto-actualiser qui, une fois libérée, lui permet de résoudre ses propres problèmes. Ainsi, plutôt qu’agir en expert qui comprend le problème et décide de la façon dont il doit être résolu, le thérapeute doit libérer le potentiel que possède le patient (que Rogers préfère appeler «client» pour signifier qu’il est un acteur de sa thérapie et non seulement passif comme dans le terme «patient») pour résoudre par lui-même ses problèmes personnels.» (Zimring, 1994) La pratique thérapeutique qui découle de cette conception de l’individu met la relation au cœur du processus. C’est cette relation qui est transformatrice, qui aide au changement. Le thérapeute doit donc instaurer un climat de confiance, sécurisant et authentique qui facilite l’expression de la personne aidée, qui ouvre la voie à l’expérience, pour le client, de relations où chacun peut être lui-même sans risque de jugement et de rejet. Rogers énonce trois conditions ou attitudes qui facilitent la mise en place d’une telle relation, soit, l’authenticité (ou la congruence), l’acceptation inconditionnelle (ou le non-jugement) et l’empathie. (Groupe d’étude Carl Rogers, 2008) La première condition stipule que le thérapeute doit bien vivre sa relation avec son client et y être parfaitement intégré. Il doit être véritablement lui-même, il doit être en accord avec luimême, c’est ce qu’il appelle la sincérité ou l’authenticité. Dans la seconde condition, le thérapeute doit faire preuve d’un respect inconditionnel à l’égard du client, soit le nonjugement. La dernière condition énonce que le thérapeute doit faire preuve de considération ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 2 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature empathique à l’égard de son client, c’est-à-dire une compréhension avec la personne, et s’efforcer de lui communiquer ce sentiment. Il doit essayer de comprendre l’univers et les sentiments de son client selon le cadre de référence de ce dernier, c'est-à-dire de les voir comme s’il était à sa place. «Hormis les conditions précitées, rien d’autre importe vraiment aux yeux de Carl Rogers. Le thérapeute n’a pas à comprendre la personnalité ni les problèmes de son client, pas plus qu’il ne doit le guider dans la recherche de la solution à ses problèmes. Il suffit qu’il soit sincère et accepte le client sans réserves, en faisant preuve de compréhension et de sensibilité à son égard. » (Zimring, 1994) Cette approche est donc réellement centrée sur la personne et non sur le problème ou la maladie. Selon le Groupe d’Étude Carl Rogers (2008), la relation bienveillante et structurée établie entre le thérapeute et le client permet à ce dernier de découvrir ses propres ressources, de s’approprier et d’utiliser sa capacité intrinsèque d’organiser et d’orienter sa vie. La pratique de l’hortithérapie s’est donc fortement inspirée de cette approche non directive basée sur l’établissement d’une relation de confiance et de respect, en utilisant comme médium non invasif les plantes. Elle capitalise sur le potentiel de croissance présent dans tous les êtres humains. (Hewson, 1994) 2. L’hortithérapie, une profession reconnue en Amérique du Nord 2.1. Deux associations professionnelles On retrouve en Amérique du Nord deux associations professionnelles d’hortithérapeutes. La première à avoir été fondée, en 1973 aux États-Unis, est l’American Horticultural Therapy Association (AHTA). Elle vise à faire avancer et reconnaître cette profession tout en diffusant de l’information à la population. Une autre activité importante de l’AHTA est la création et la gestion d’un système d’enregistrement volontaire professionnel pour les hortithérapeutes. (AHTA, 2008; Haller, 2006a) Le Canadian Horticultural Therapy Association (CHTA), ressemble sensiblement dans sa mission et dans son organisation à l’AHTA. Pour être enregistré professionnellement, l’hortithérapeute doit satisfaire à des critères de formation académique théorique et à des critères d’expérience pratique (stage, bénévolat, travail, etc.) (voir l’Annexe 1 pour une description complète des critères d’enregistrement). Le CHTA exige que le candidat possède certaines compétences bien précises. Ces compétences peuvent se résumer ainsi : (CHTA, 2008) - L’hortithérapeute possède des compétences dans les processus thérapeutiques, ce qui inclue : l'évaluation initiale de la personne, la planification du traitement, sa mise en œuvre et son évaluation finale. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 3 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature - L’hortithérapeute connaît et se soumet au Code d'éthique du CHTA (en cours de rédaction au CHTA). L’hortithérapeute connaît le processus d'accréditation du CHTA applicable aux services d’hortithérapie. L’hortithérapeute connaît les fondements historiques et l'évolution de la profession d’hortithérapeute. L’hortithérapeute est au fait des réflexions et des influences futures qui toucheront la profession d’hortithérapeute. (voir l’Annexe 2 pour une liste détaillée des compétences recommandées par le CHTA) 2.2. Institutions et programmes d’enseignement en hortithérapie L’hortithérapie est enseignée depuis déjà de nombreuses années aux États-Unis. L’Université du Kansas a été la première à offrir un diplôme de 1e cycle spécialisé en hortithérapie (8 sessions pour un total de 130 crédits). Elle a aussi rapidement offert des diplômes de 2e et de 3e cycle dans cette discipline. Depuis, l’enseignement de l’hortithérapie s’est répandu au Canada et ailleurs dans le monde, au Japon et en Grande-Bretagne par exemple. Certains programmes de formation ont été développés par le milieu universitaire alors que d’autres ont été mis sur pied par des hortithérapeutes rattachés à des établissements offrants des services d’hortithérapie (voir l’Annexe 3 pour une liste non exhaustive des institutions et des programmes d’enseignement en hortithérapie en Amérique du Nord). Ces derniers programmes prennent la forme de certificats constitués d’une série de 4 ou 5 cours abordant les grands thèmes de l’hortithérapie. Pour être valables au Canada, ces certificats doivent être reconnus par le CHTA. Voici par exemple les 5 cours d’une durée de 4 jours chacun du Home Farm Horticultural Therapy Certificate donné par l’hortithérapeute Christine Pollard de Providence Farm en Colombie-Britannique : introduction à l’hortithérapie, planification de programmes, techniques en hortithérapie, clientèles bénéficiaires (special populations) et l’hortithérapie dans la communauté (Pollard, 2008). La majorité des programmes d’enseignement universitaire en hortithérapie sont rattachés aux départements d’horticulture et de sciences des plantes. Seulement quelques uns sont associés aux sciences humaines et aux départements de santé. Selon Haller (2006a) les curriculums pédagogiques devraient comprendre une plus grande proportion de cours relevant des sciences sociales (travail social, psychologie, éducation, santé, etc.) afin de mieux refléter les compétences interdisciplinaires requises chez l’hortithérapeute. L’évolution semble être amorcée puisque, par exemple, le programme de 2 ans en hortithérapie offert par l’Université de Vancouver depuis 2005 est constitué de 18 cours d’horticulture, 9 cours de sciences sociales et 3 cours d’hortithérapie (Vancouver Island University, 2008). 2.3. Types de services offerts en hortithérapie On retrouve principalement l’offre de service en hortithérapie dans les jardins botaniques et dans les institutions de santé, comme les hôpitaux, les centres de réadaptation, et les centres pour personnes âgées. Elle est aussi offerte dans les centres correctionnels et, dans de rares ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 4 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature occasions, dans des jardins communautaires. (voir l’Annexe 4 pour une liste non exhaustive des services d’hortithérapie offerts en Amérique du Nord) Dans tous ces lieux, les activités hortithérapeutiques peuvent être réalisées dans des jardins extérieurs (directement en terre ou dans des bacs lorsque qu’un terrain cultivable n’est pas disponible – balcon, toit, terrasses, etc.) et à l’intérieur dans des solariums, des conservatoires et des serres. Lorsqu’aucun espace physique d’une dimension raisonnable n’est disponible, certains hortithérapeutes vont utiliser pour offrir leurs ateliers les bords de fenêtres ou des tables éclairées par des lumières adaptées. (Hewson, 1994) 2.3.1. L’exemple du Homewood Health Centre Le Homewood Health Centre, situé à Guelph en Ontario, offre depuis 1883 des services spécialisés en psychiatrie pour le traitement de maladies mentales et des problèmes de dépendance. Il héberge le plus important et le plus ancien programme d’hortithérapie au Canada. Ce département emploie trois hortithérapeutes et compte sur le soutien de plus de 35 bénévoles. Le programme d’hortithérapie traite les personnes souffrant des maladies suivantes : trouble de stress post-traumatique, dépendances aux drogues et alcool, désordres alimentaires, désordres affectifs, démence, schizophrénie et autres troubles mentaux. (Homewood Health Centre, 2008) Dans cette institution de santé, l’hortithérapeute fait partie intégrante de l’équipe multidisciplinaire de traitement du patient. Cette équipe est composée d’un psychiatre et/ou autres médecins, d’un travailleur social, d’une infirmière, d’un psychologue, d’un thérapeute occupationnel ou récréationnel et d’un hortithérapeute. Ils analysent ensemble l’historique du malade et font une évaluation physique et psychologique de ce dernier (habiletés cognitives, comportementales, sociales et physiques). Le patient et l’équipe de traitement établissent ensuite conjointement un plan d’action, constitué de programmes et de sessions thérapeutiques. Ainsi, lors des ateliers en hortithérapie, les patients travaillent au travers d’objectifs cliniques individuels. Ces ateliers prennent place soit dans le conservatoire ou dans des salles de classe, ou sur les 47 acres de jardins, boisées, terrasses et jardins surélevés du Centre (Hewson, 1994) Les objectifs généraux du programme d’hortithérapie sont les suivants (Homewood Health Centre, 2008) : - - Offrir un environnement horticole qui procure des conditions non menaçantes permettant d’altérer positivement l’humeur du patient et d’augmenter ou de réhabiliter son bien-être émotionnel et physique. Promouvoir l’estime de soi à travers des activités signifiantes utilisant une variété de médium horticoles. Promouvoir la stimulation intellectuelle à travers la culture et le soin de plantes, l’étude de la nature, l’herbologie et la psycho-aromathérapie. Développer des habiletés de loisirs positifs afin d’aider les processus de guérison, de rétablissement. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 5 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature - Promouvoir la socialisation et l’interaction entre les membres du groupe, le personnel et les bénévoles. Offrir un débouché pour l’anxiété et le stress, ou la créativité et l’imagination. Promouvoir l’intérêt et la stimulation des patients à travers leurs sens (odorat, vision, goût, ouïe, toucher). 2.3.2. L’exemple du Chicago Botanic Garden Le Chicago Botanic Garden est un jardin public sans but lucratif situé à 40 km au nord de Chicago aux États-Unis. Depuis 1977, le programme d’hortithérapie, au sein du département d’éducation, offre deux types de services. Le premier consiste en un jardin, le Buehler Enabling Garden, de 11 000 pieds qui comprend entres autres des jardins surélevés, des jardins verticaux et des paniers suspendus. Ce jardin sert à démontrer les stratégies, les designs et les équipements utilisés en hortithérapie. Il profite aux personnes de tous âges et de toutes habiletés (physiques, mentales, cognitives et sociales). Le deuxième service offert est la réalisation de programmes d’hortithérapie dans des institutions de santé, des centres pour personnes âgées, des écoles ou toute autre agence de services sociaux (Horticultural Therapy Contract Services Program). Le Chicago Botanic Garden agit alors comme consultant qui offre son expertise pour mettre sur pied ces programmes dans le but d’atteindre les objectifs physiques, psychologiques, cognitifs ou récréationnels de l’institution. Plus de 150 agences ont fait appel à ce service depuis 30 ans. L’institution définit ses besoins, ses objectifs thérapeutiques et son niveau d’implication dans le projet. L’équipe du Chicago Botanic Garden, constituée d’au moins un hortithérapeute, planifie alors ensuite le programme et se rend directement sur place pour offrir des ateliers d’hortithérapie aux participants et former les employés de l’institution (si cela est le souhait de cette dernière). Tel que le démontre le Tableau 1, plusieurs types de contrat sont possibles. (Chicago Botanic Garden, 2008) Tableau 1. Description des divers types de contrat offert aux service d’hortithérapie du Chicago Botanic Garden Nombre Option Description du programme d’ateliers Option I Programme de jardinage extérieur 20 ateliers Option II Programme de jardinage intérieur 20 ateliers Option III Programme de jardinage sur une année 40 ateliers institutions de santé par le Période couverte Mai à septembre Octobre à avril 1 an Prix 4000$ 3500$ 7500$ Ces coûts comprennent tout le matériel nécessaire pour des ateliers de 15 participants. La moitié des ateliers est animée par l’équipe du Chicago Botanic Garden et l’autre par les employés de l’institution (qui ont été préalablement formés pour le faire). Si l’agence désire que tous les ateliers soient sous la gouverne de l’équipe du Chicago Botanic Garden, des frais supplémentaires sont exigés (1500$ pour les options 1 et 2, et 3000$ pour l’option 3). Les ateliers ont lieu une fois par semaine et durent environ 45 minutes. Les activités retrouvées dans les programmes hortithérapeutiques sont généralement les suivantes (elles sont sensiblement les mêmes dans de nombreux services d’hortithérapie (Hewson, 1994)) : ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 6 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature - Jardinage extérieur de légumes, fines herbes et fleurs (comestibles ou non) Entretien de plantes d’intérieur Propagation de plantes Forçage de bulbes ou de branches d’arbre (pour induire la floraison) Création de terrariums Mélange de sols pour empotage Ateliers de cuisine avec les produits du jardin (ex. salsa, vinaigre aromatisés, etc.) Artisanat avec du matériel végétal Création de cartes de souhaits en utilisant du matériel végétal Réalisation de potpourris Arrangement de fleurs (fraîches ou séchées) Réalisation de décorations reliées aux différentes fêtes de l’année Production de mélanges de graines pour les oiseaux l’hiver Réalisation de décorations de citrouilles 3. Le jardin thérapeutique 3.1. Définition et théories Tous les jardins ne sont pas nécessairement des jardins thérapeutiques (healing garden). Pour être thérapeutique, un jardin doit être accessible à une clientèle donnée et viser directement des objectifs de traitement ou de soin de cette même clientèle (Cooper Marcus, 2008). S’il est bien conçu, il doit donner l’impression au visiteur d’être en dehors de la vie publique et offrir un sentiment de sécurité, de calme. Il doit envoyer un message de vie, de changement, de beauté et de force. La majorité des jardins hortithérapeutiques occidentaux sont composés de matériel vivant. Les plantes sont souvent de nature ornementale avec une forte présence d’herbes aromatiques (exemple du Homewood Health Centre). Les jardins potagers, bien qu’utilisés, sont toutefois moins fréquents. (Strigsdotter et Grahn, 2002) Selon Strigsdotter et Grahn (2002), il existe trois écoles de pensées sur les théories des pouvoirs de guérison des jardins. La première, appelée le jardin guérisseur ou le Healing Garden School, stipule que l’effet guérisseur provient du jardin lui-même, du contact avec la nature elle-même. Cette approche a été développée dans les disciplines de la psychologie environnementale et de l’aménagement paysager. Trois théories sous-tendent cette école de pensée : 1) Les effets sur la santé sont dus à l’influence restauratrice sur les centres émotionnels du cerveau de l’environnement naturel. Dans la nature, il est possible pour l’humain de réagir et de faire confiance à ses réflexes inconscients puisqu’il se retrouve dans son environnement originel. Dans les environnements ouverts de type savane, le corps humain se détend spontanément. L’effet est plus facilement observable lorsque la personne se remet d’un stress considérable. On appelle aussi cette théorie le modèle psycho-évolutionnaire d’Ulrich. (Ulrich et al., 1991) ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 7 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature 2) Les effets sur la santé sont dus à l’influence restauratrice de la nature sur les fonctions cognitives. Le contact avec la nature permet un relâchement de l’attention directe (celle qui nous permet de conduire par exemple) et l’émergence plus importante de l’attention spontanée ou l’attention involontaire (soft fascination). Cette dernière nous permet de percevoir des choses, de les analyser mais sans fatiguer les centres supérieurs de la conscience. Aussi, le contact avec la nature nous offre l’opportunité de prendre une distance avec nos activités et nos pensées quotidiennes (being away). On appelle aussi cette théorie la théorie de la restauration de l’attention de Kaplan et Kaplan. (Elings, 2006; Kaplan et Kaplan, 1989; Tennesen et Cimprich, 1995) 3) Le jardin et la nature ont des demandes moindres qui contrebalancent celles des personnes malades. La seconde école de pensée, l’hortithérapie ou l’Horticultural Therapy School, suppose que l’effet guérisseur provient principalement des activités réalisées dans le jardin. Ce type de travail est évident, utile, signifiant et agréable. Le jardinage permet, d’une façon simple, de stimuler un grand nombre de processus cognitifs et de faire des exercices physiques tout en vivant une expérience gratifiante. Cette idée est généralement soutenue par les médecins et les hortithérapeutes. La troisième école de pensée, la Cognitive School, est un mélange des deux premières et inclut l’historique et la personnalité du participant. Elle soutient que les effets sur la santé sont dus au fait que le jardin avec ses formes, ses couleurs et ses odeurs, en plus des activités qui peuvent y être réalisées, peut restaurer une personne vers une vision plus positive d’elle-même et de ses capacités. (Strigsdotter et Grahn, 2002) 3.2. Design du jardin thérapeutique Lorsque l’on fait la conception d’un jardin thérapeutique, il est fondamental de garder à l’esprit le type de clientèle qui utilisera le lieu. Selon Strigsdotter et Grahn (2002), il serait aussi important de trouver un équilibre entre les deux écoles de pensées (voir section 3.1) qui se trouvent aux extrémités d’une échelle entre l’expérience uniquement passive (Healing Garden School) et l’expérience uniquement active (Horticultural Therapy School). Aussi, les divers degrés de force mentale que posséderons les participants doivent être pris en considération. Quelqu’un faible mentalement a besoin de se retrouver seul avec lui-même tandis que quelqu’un très fort mentalement peut diriger un groupe, prendre des initiatives et réaliser sa créativité. Le jardin thérapeutique doit être conçu pour accueillir des personnes avec des degrés de force mentale variés. Finalement, le jardin doit être capable de communiquer diverses atmosphères pour répondre aux besoins variés des visiteurs. Des souslieux doivent donc être créés sur différents thèmes : sérénité, nature sauvage, échanges communautaires, plaisir, culture, etc. Ainsi, selon Hewson (1994), voici les composantes techniques que devraient comprendre un jardin thérapeutique : - Grand espace ensoleillé dans un milieu naturel, protégé du monde extérieur. Parties ombragées pour se protéger du soleil (surtout pour les participants qui prennent des médicaments). Bancs pour se reposer, relaxer et/ou méditer. Cultures diversifiées (types de culture, odeurs, textures, saveurs, sons, etc.). ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 8 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature - Bassins d’eau. Textures différentes de sentiers (gravier, gazon, paillis, etc.). Sentiers dans le milieu naturel entourant le jardin pour favoriser les promenades méditatives. Équipements adaptés à la clientèle (voir section suivante). 3.3. Environnement et équipements adaptés Tel que mentionné précédemment, il est primordial de prendre en considération le type de clientèle qui sera accueilli sur le site. Si des personnes en chaises roulantes ou à mobilité réduite viendront au jardin, il faut penser à faire des allées plus larges et à offrir des surface plus planes où ces personnes pourront circuler facilement. Aussi, de nombreuses personnes qui participent aux programmes d’hortithérapie éprouvent de la difficulté à rester accroupis durant de longues périodes. Pour pallier cette limitation courante, la plupart des jardins thérapeutiques ont inclus sur leur site des jardins ou des tables surélevés (raised bed gardening). Il en existe de plusieurs formes et de plusieurs hauteurs, certains sont transportables et d’autres permanents, et ils peuvent être achetés ou fabriqués soi-même. Ils permettent aux personnes de travailler assis ou debout selon la hauteur du jardin surélevé (voir les Images 1 et 2). (Hewson, 1994). Image 1. Jardin surélevé permanent Image 2. Jardin surélevé transportable Source : http://www.raisedbedgardeningtips.com/ ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 9 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Il est important d’adapter le matériel et les équipements utilisés en jardinage pour les personnes qui vivent des limitations physiques ou qui n’ont pas une force suffisante. Par exemple, lorsque l’on travaille avec des jardins surélevés, les manches des divers outils, comme les râteaux, doivent êtres raccourcis afin de faciliter les mouvements. Par contre, si on travaille avec des jardins au sol seulement, il est important d’allonger le manche de certains outils à petits manches (ex. truelle) pour que les personnes puissent travailler debout ou assises, sans avoir à toujours se pencher. Si certains participants font de l’arthrite, des éponges peuvent être enroulées et fixées autour des manches pour une meilleure préhension. Afin d’augmenter la force des personnes, on peut leur attacher les manches des outils aux avantbras à l’aide de bandes de velcros ou de sangles en cuir. Aussi, certains outils en métal peuvent être remplacés par d’autres en plastique (plus légers). De plus, il est important d’avoir différentes tailles d’arrosoirs lors des projets hortithérapeutique afin d’améliorer graduellement la force physique des personnes. Finalement, de nombreux outils déjà adaptés sont disponibles sur le marché. (Hewson, 1994) 4. Les bénéfices associés à l’hortithérapie Ce qui rend l’hortithérapie unique réside dans le fait qu’elle utilise dans ces programmes du matériel vivant, qui requiert des soins et de l’attention. Selon Mitchell L. Hewson (1994), chef du département d’hortithérapie au Homewood Health Centre, «le cycle de vie des plantes offre une multitude de tâches horticoles et d’activités reliées pour stimuler l’esprit, activer le corps et encourager la prise de conscience de notre environnement extérieur vivant». Vous trouverez dans le Tableau 2, une liste non exhaustive des effets de l’hortithérapie sur la santé rapportés par divers auteurs. Les aspects de la santé qui sont touchés sont la santé physique, la santé psychologique, mentale ou émotionnelle, la santé sociale, la santé intellectuelle et les habiletés liées à l’employabilité. Il est tout de même important de noter que la majorité des études qui ont été réalisées sur le sujet sont seulement de nature descriptive et aucune recherche épidémiologique à long terme n’a encore été effectuée (voir la section 7 sur les besoins en recherches scientifiques). Tableau 2. Aspects de la santé touchés par l’hortithérapie Aspect de la santé Habiletés développées ou stimulées par l’hortithérapie qui est touché Diminution du stress Contact avec la nature Diminution de la fatigue mentale Accélération de la vitesse de rétablissement Diminution du risque de certaines maladies Santé physique Diminution de l’anxiété Diminution de l’état de dépression Exercice physique Vitalité, endurance Force physique Coordination globale et fine, équilibre Santé psychologique Perception du temps et des saisons ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 10 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Santé sociale Santé intellectuelle Sens à la vie Estime de soi, confiance en soi, respect de soi, acceptation de soi Accomplissement, fierté Stabilité émotionnelle, altération des sentiments négatifs Sentiment de tranquillité, de jouissance, d’autonomie Relaxation, réflexion Diminution du stress Cohésion sociale, enrichissement du réseau social, amitié Développement d’habiletés sociales et de communication Coopération par le travail Diminution du sentiment de solitude Apprentissage de nouvelles connaissances Capacité d’observation, de concentration Curiosité Créativité, imagination Employabilité Adapté de Elings, 2006; Hewson, 1994; Sempik et al., 2003; Ulrich et al., 1991. 5. L’intervention en hortithérapie 5.1. Types de programmes rencontrés en hortithérapie 5.1.1. Programme vocationnel Les programmes de type vocationnel visent les personnes qui désirent retourner, dans un avenir proche ou plus lointain, sur le marché du travail, connaître un nouveau domaine de travail et/ou développer des habiletés liées au monde du travail. C’est ce qu’on appelle aussi l’employabilité. Ces programmes se basent sur un modèle de réadaptation ou de réinsertion. Des listes d’objectifs liés à l’emploi, sous forme de questionnaires, sont souvent utilisées comme outils de suivi (voir le questionnaire utilisé par le Centre du Florès lors du suivi socioprofessionnel de leurs participants à l’Annexe 5). On retrouve les programmes vocationnels dans de nombreux lieux tels que les écoles, les plates-formes de travail supervisées, les centres correctionnels et les entreprises privées. (Haller, 1998) 5.1.2. Programme thérapeutique Les programmes thérapeutiques sont quant à eux orientés sur le rétablissement d’une personne suite à une maladie ou à une blessure physique ou mentale. Ils visent à soigner, restaurer ou préserver la santé du participant. Une approche de traitement standardisé basée sur le modèle médical est utilisée. On observe donc généralement ces programmes dans les hôpitaux psychiatriques, les hôpitaux de réadaptation (ex. centres de désintoxication, traitement des grands brûlés, etc.) et les établissements de soins de longue durée. (Haller, 1998) ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 11 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature 5.1.3. Programme social Le programme social, ou le programme de bien-être, vise à améliorer la santé en général et/ou la qualité de vie des participants. Il se concentre sur la personne plutôt que sur le traitement d’une maladie ou d’une blessure en particulier. On retrouve souvent ce type de programme dans les maisons de retraites, les centres hospitaliers pour personnes âgées, les résidences pour personnes vivants des handicaps et les jardins communautaires. Contrairement aux programmes vocationnel et thérapeutique, les objectifs dans le programme social peuvent ne pas être orientés sur l’individu mais plutôt sur le groupe. Ces objectifs peuvent être d’augmenter les interactions entre les participants, réduire leur stress, améliorer leur alimentation, développer un passe-temps, faire de l’exercice ou entretenir un sentiment d’appartenance. Finalement, bien que le programme social ait été présenté ici séparément pour les fins de la discussion, on le retrouve dans bien des cas associé à des programmes vocationnel ou thérapeutique. (Haller, 1998) 5.2. Processus de traitement structuré Avant d’offrir un service d’hortithérapie, il est important que les décideurs répondent à certaines questions d’ordre général : type de clientèle qui sera desservie, la présence d’objectifs mesurables, les ressources disponibles, etc. L’hortithérapeute Charles Sourby propose un court formulaire afin de guider les personnes dans leur mise en place d’un programme hortithérapeutique. Vous trouverez à l’Annexe 6 ce bref document. Lorsque le service est mis en place, un processus de traitement structuré doit être suivi pour chaque participant. Cette planification suit une séquence logique constituée de l’évaluation du participant, l’identification des buts du participant, la réalisation du plan d’intervention, l’exécution des interventions proprement dites, la documentation du suivi, la révision du traitement et la fin du traitement. (Haller, 2006b) 1) Évaluation L’évaluation est la phase de rassemblement d’informations. Son importance est fondamentale puisqu’elle permet de construire un programme solide, basé sur les besoins, les désirs et les habiletés des participants. L’évaluation du participant comprend la priorisation de ses problèmes mais aussi de ses rêves. L’information peut être recueillie à l’aide d’outils d’évaluation standardisés, d’entrevues, d’observations et/ou de registres médicaux. (Haller, 2006b) Par exemple, au Homewood Health Centre, les habiletés cognitives, physiques, comportementales et sociales du patient sont évaluées lors de la première rencontre avec l’hortithérapeute en utilisant comme outils la réalisation d’une activité horticole (voir l’Annexe 7 pour une description des points qui sont observés par l’hortithérapeute). L’activité généralement choisie est la transplantation. Cette dernière est alors divisée en une série ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 12 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature d’étape, ce qui permet de déterminer combien d’étape le participant est capable de réaliser, avec et sans l’aide de l’hortithérapeute. Des évaluations semblables sont réalisées au Hanna University Geropsychiatric Center (voir l’Annexe 8 pour une évaluation initiale en session individuelle) et au Deaconess Hospital of Cleveland (voir l’Annexe 9 pour une évaluation initiale en session de groupe). (Hewson, 1994; Sieradzki, 2006) 2) Identification de buts La détermination des buts qui seront poursuivis dans le programme se fait selon le type de programme auquel participe le client, selon l’aspect ou les aspects de santé que l’on veut toucher (physique, psychologique, sociale et intellectuelle), selon le type de clientèle et selon les besoins et les objectifs individuels du participant. Selon Haller (2006b), pour augmenter ses chances de réussite, une personne ne devrait pas se fixer plus de trois buts à la fois. Ces derniers doivent être énoncés de façon claire et être réalisable au travers de diverses étapes ou séries d’efforts. 3) Plan d’intervention La rédaction du plan d’intervention permet de présenter les objectifs à court-terme qui permettront d’atteindre les buts, les actions qui seront prises et comment seront mesurés les résultats. Ce plan explique aussi aux parties impliquées les comportements qui seront attendus de chacun. Voici les grandes composantes d’un plan d’intervention : - Objectifs (décrie ce qui doit être accompli dans un horizon proche). Méthode (décrie qui fait quoi, comment, dans quelles circonstances, où, quand, combien de fois). Critères (quantifie la réalisation, l’atteinte des objectifs). Documentation (décrie qui fait les mesures, ce qui sera mesuré, combien de fois, où et comment). La détermination des objectifs est une étape très importante du plan d’intervention. La réalisation des objectifs permet d’atteindre une ou plusieurs étapes vers l’accomplissement du ou des buts du participant. Par exemple, un participant qui a comme but de maintenir des liens d’amitié dans un cadre dirigé pourrait identifier comme objectif d’engager une conversation avec un autre participant à chaque séance d’hortithérapie durant un mois. Voici les caractéristiques d’un bon objectif : (Haller, 2006b) - L’objectif permet d’atteindre logiquement le but énoncé par le participant (le but ayant une portée plus générale); L’objectif doit être réalisable et réaliste dans les circonstances présentes; L’objectif doit être énoncé clairement pour éviter toute confusion et désaccord; L’objectif doit être mesurable afin de documenter avec précision les résultats. Pour ce faire, Il doit énoncer un comportement souhaité ou une performance (Indiquer ce que le participant fera et quels comportements sont attendus. Inclure un verbe d’action. Se concentrer sur un comportement par objectif seulement.). Il doit identifier les conditions dans lesquelles le comportement doit être exécuté (Cela doit comprendre où et/ou avec quel support l’action sera réalisée). ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 13 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Il doit inclure un critère ou un standard afin de mesurer la performance (Identifier un critère pour une performance acceptable comme «combien de temps», «avec quelle précision», «combien», etc. Le critère peut être inclu dans la définition de l’objectif ou énoncé séparément dans le plan d’intervention). 4) Interventions Les interventions sont la réalisation du plan d’intervention par les activités hortithérapeutiques. Ces activités, ou projets, peuvent être de nature directement horticole : semer, transplanter, arroser, soigner et récolter. Elles peuvent aussi être reliées à l’horticulture : stimuler les sens par le contact avec des plantes (sentir, goûter, toucher), couper des fleurs, les faire sécher, les arranger en bouquet ou en faire des pots-pourris, etc. Vous trouverez à l’Annexe 10, une liste de plantes intéressantes à utiliser dans un projet en hortithérapie. (Hewson, 1994). Il ne faut jamais oublier que lors d’activités hortithérapeutiques, le participant vient en premier et les plantes et le jardin en deuxième. Les activités sont un outil de traitement et non une fin en soi. Avant de réaliser une activité, il est important de bien la planifier. Vous trouverez à l’Annexe 11 un formulaire rassemblant les divers points qui doivent se retrouver dans un plan d’activité. Aussi, le choix des activités est influencé par de nombreuses considérations : (Catlin, 2006). - sa valeur thérapeutique, le type de programme hortithérapeutique (voir section 5.1), les objectifs de traitement, le background, les habiletés et les intérêts du participant, l’évolution du participant, le souci de continuité dans le programme, les ressources disponibles, le nombre ainsi que le type d’employés et/ou de bénévoles disponibles, la gestion du risque (plantes toxiques, outils contondants, sensibilité au soleil, etc.), son adaptabilité, son efficacité reconnue par d’autres hortithérapeutes et/ou d’autres instances spécialisées dans le domaine (ex. AHTA, CHTA, etc.). 5) Documentation Conjointement aux interventions, les comportements mentionnés dans le plan d’action doivent être documentés. Cela signifie que des registres sont tenus afin de suivre les progrès (ou le manque de progrès) vers l’atteinte des objectifs préalablement définis. L’évolution peut être mesurée en termes quantitatifs ou qualitatifs selon ce qui a été décidé dans le plan d’intervention. Il est toutefois préférable que les informations documentées reflètent des comportements objectifs et mesurables plutôt que des impressions subjectives. Les notes peuvent être prises à la fin de chaque séance d’hortithérapie ou à une autre fréquence (ex.une fois par semaine). Les informations contenues dans les registres sont confidentielles et ne doivent être partagées qu’avec les parties autorisées. Une documentation rigoureuse fait bien souvent la différence entre un programme professionnel et un programme non professionnel. (Haller, 2006b; Sieradzki, 2006) ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 14 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature 6) Révision La phase de révision permet de vérifier la pertinence ou le besoin de modifier les échéanciers, les critères, les méthodes et même les objectifs définis dans le plan d’intervention. Elle permet par exemple de s’ajuster à un participant qui progresse plus rapidement ou plus lentement que prévu ou qui vie de nouvelles choses pouvant l’affecter dans l’atteinte de ses objectifs. La révision offre aussi l’occasion de modifier les activités qui sont proposées en fonction de l’évolution du participant : durée, difficulté, etc. (Haller, 2006b) 7) Fin du traitement La fin d’un programme d’hortithérapie peut survenir pour plusieurs raisons : fin du traitement du patient dans l’établissement de soins, fin du programme saisonnier d’hortithérapie (dans le cas d’installations extérieures), participation du client à un nouveau programme, atteinte des objectifs, désir du client, etc. Dans tous les cas, il est souhaitable que l’hortithérapeute prépare son client à la transition qu’il vivra et qu’il lui remette un rapport résumant le programme auquel il a participé, les objectifs (atteints ou non), les activités réalisées, les accomplissements et les recommandations. (Haller, 2006b) 5.3. Habiletés de l’hortithérapeute Selon Hewson (1994), les habiletés de l’hortithérapeute et les points importants à respecter pour qu’un programme ait du succès sont les suivants : 1) Toujours parler clairement et simplement pour être bien compris. 2) Écouter attentivement et être sincère (aide à construire une relation de confiance). 3) Garder à l’esprit que le toucher est important dans la création du lien (haptonomie : toucher respectueux et affectueux). 4) Offrir son sens de l’humour et son optimisme. 5) Être vigilant des changements physiques et psychologiques qui peuvent survenir chez le participant (l’aspect horticulture est secondaire à l’aspect thérapeutique). 6) Être informé des médicaments que les participants prennent (ex. intolérance au soleil comme réaction secondaire) et des évènements signifiants qui sont survenus récemment dans leur vie. 7) Apprendre les préférences du participant ainsi que les choses qu’il apprécie moins. Trouver une tâche qui a du sens (et non seulement busywork), un défi pour augmenter le niveau d’accomplissement de la personne. 8) Être ouvert aux suggestions des participants qui désirent faire quelque chose de différent de ce qui est proposé. 9) Être attentif aux personnes plus silencieuses et calmes, elles ont besoin de sentir qu’elles font parties du groupe. 10) Être organisé, avoir tout le matériel et les plantes prêts pour les séances d’hortithérapie. 11) Toujours féliciter la personne qui a bien accompli une tâche. 12) Documenter les activités et les interactions des participants. La confidentialité est impérative dans toutes les interactions avec les participants. 13) Ne pas assumer que les personnes veulent être appelées par leur prénom. Leur demander. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 15 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature 14) Ne jamais prendre de décision pour les clients mais les laisser plutôt arriver à une conclusion guidée. 15) Ne pas laisser nos jugements personnels et nos préjugés interférer dans notre travail avec les participants. 16) Ne pas mélanger des groupes qui ont des profils très différents (ex. handicapés physiques et maladies mentales). 17) Ne pas laisser les participants prisonniers du «Je ne suis pas capable de faire ça». 5.4. Implication bénévole Depuis les années 1950, les bénévoles ont permis d’introduire l’horticulture dans la vie de résidents d’hôpitaux, d’établissement de soins de longue durée, de prisons, etc. Pour de nombreux professionnels, la clé du succès d’un programme d’hortithérapie réside dans l’implication de bénévoles. Ces derniers permettent de maintenir un haut niveau de qualité en prenant part aux activités horticoles et en servant de support à l’hortithérapeute. Ils accompagnent les participants lors des travaux horticoles et peuvent aussi réaliser des tâches horticoles en préparation des ateliers hortithérapeutiques. Les bénévoles doivent être recrutés, interviewés, formés et gérés par le personnel du service d’hortithérapie. (Haller, 2006a; Hewson, 1994) 6. Les clientèles pouvant bénéficier de l’hortithérapie 6.1. Santé mentale 6.1.1. Schizophrénie La schizophrénie est une perturbation grave du fonctionnement du cerveau. Elle a pour effet de fausser la perception de la réalité de la personne atteinte. Cette maladie «se manifeste par des épisodes aigus de psychose, suivis de divers symptômes chroniques constituant un handicap. Les symptômes aigus sont les hallucinations, le délire et la perturbation de la logique de la pensée. Après contrôle de la phase de psychose aiguë, 80 % des schizophrènes souffrent de symptômes chroniques, qui constituent en fait l’absence d’un comportement adapté aux circonstances : - Manque d’expression des émotions, visage fixe, discours monotone. Difficulté à maintenir une conversation, réponses brèves. Manque d’intérêt, d’énergie, de persistance à effectuer une activité. Perte de plaisir dans les loisirs, perte d’intérêt pour des activités sociales ou sexuelles, difficulté à nouer des relations intimes. Difficulté à se concentrer, à écouter un long film, à maintenir une lecture.» (Société québécoise de la schizophrénie, 2008) ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 16 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Les programmes d’hortithérapie avec ce type de clientèle visent globalement à maintenir ou à maximiser un niveau optimum de fonctionnement chez la personne malade. Au travers un environnement non menaçant et structuré, ces personnes arrivent graduellement à construire leur estime de soi et des sentiments d’indépendance (en comparaison avec ce qu’ils vivent dans les milieux hospitaliers). Aussi, l’effet de travail en groupe et l’aspect sensoriel des activités est très important pour cette clientèle (Perrins-Margalis et al., 2000). Vous trouverez au Tableau 3 une suggestion d’activités hortithérapeutiques orientées pour les personnes atteintes de schizophrénie. Tableau 3. Effets visés par les activités des programmes d’hortithérapie sur les personnes atteintes de schizophrénie Activités Effets visés sur la personne hortithérapeutiques Stimuler les sens Utiliser des plantes très Altérer les pensées perturbantes colorées, odorantes, Prendre contact avec la réalité texturées et non toxiques Valider ce qui est en train d’arriver dans le présent Avoir une sensation de sécurité Offrir des ateliers où l’environnement de travail Avoir une sensation de structure est très bien organisé Avoir une sensation de contrôle de son environnement Augmenter les expériences de relations interpersonnelles positives Travailler en groupe Développer des comportements sociaux adéquats Augmenter la capacité de concentration, d’attention Développer l’estime de soi Augmenter le niveau de fonctionnement général Réaliser des activités horticoles diverses Apprendre de nouvelles connaissances et de nouvelles habiletés Améliorer la forme physique Prendre conscience du temps qui passe (les saisons, la réalité) Adapté de Hewson, 1994 6.1.2. Dépression et troubles affectifs Selon le Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec (2008), «la dépression se caractérise par une humeur profondément triste et certains symptômes psychomoteurs (ralentissement général, baisse de concentration) ou neurovégétatifs (perte d’appétit ou de sommeil) prédominant. On peut citer comme autre trouble de l’humeur, la maladie affective bipolaire, communément appelée maniaco-dépression. Dans ce cas, les périodes de dépression alternent avec des périodes de grande excitation, énergie, euphorie ou irritabilité qu’on nomme manie. Ces changements d'humeur sont incontrôlables et parfois fréquents.» L’environnement horticole offre des conditions non menaçantes qui peuvent altérer l’humeur et augmenter ou réhabiliter le bien-être émotif des personnes atteintes de troubles affectifs (Hewson, 1994; Sempik et al., 2003). Le Tableau 4 présente une liste non exhaustive d’activités hortithérapeutiques orientées pour ce type de clientèle. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 17 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Tableau 4. Effets visés par les activités des programmes d’hortithérapie sur les personnes atteintes de troubles affectifs Activités hortithérapeutiques Effets visés sur la personne Construire une relation telle que l’hortihérapeute Altérer les comportements négatifs peut ensuite structurer ses activités en fonction de l’humeur de la personne Offrir un environnement qui promeut des Décourager les pensées négatives attitudes saines et optimistes Comprendre ce qui rend la plante malade Travailler avec des plantes malades et faire une introspection sur sa propre vie Socialiser et interagir avec les personnes Sortir de son isolement Stimuler la créativité Offrir des ateliers horticoles aux multiples dimensions, tels que des ateliers floraux Stimuler l’imagination Développer l’intérêt dans quelque chose Offrir des ateliers stimulants et intéressants Développer la concentration Vivre une gratification instantanée Augmenter la confiance en soi Offrir des ateliers qui donnent des résultats et Augmenter l’estime de soi font vivre des réussites rapidement Augmenter la sensation que l’on vaut quelque chose Pour les personnes qui ont des difficultés à Faire travailler le corps afin de l’aider à dormir (souvent dans la bi-polarité), offrir des mieux se reposer le soir activités physiques Pour les personnes qui ont des symptômes Avoir un espace pour vivre ses émotions d’irritabilité, offrir des activités telles que la Avoir un sentiment d’indépendance récolte, l’arrosage ou la marche dans le jardin Adapté de Hewson, 1994 6.1.3. Alzheimer «La maladie d'Alzheimer est une maladie évolutive du cerveau, qui porte gravement atteinte à la faculté de penser et à la mémoire. Il s'agit de la forme de démence la plus courante. La maladie d'Alzheimer est un syndrome dont les symptômes comprennent la perte de mémoire, de jugement et de raisonnement, des sautes d'humeur ainsi que des changements de comportement et dans la manière de communiquer. » (Société Alzheimer, 2008) Plusieurs études ont démontré que la stimulation des sens par les odeurs, les couleurs et les textures peuvent stimuler des émotions, des sentiments positifs et des souvenirs chez ce type de clientèle (Elings, 2006). L’hortithérapie offre donc une approche très intéressante pour les personnes souffrant d’Alzheimer. Selon le niveau de développement de la maladie, les tâches horticoles offertes dans le cadre d’un programme sont adaptées. L’environnement doit toujours être sécuritaire (clôtures, plantes non toxiques, etc.) et l’équipement modifié pour les personnes qui ont perdu leur mobilité (Hewson, 2001b). Le Tableau 5 présente une liste non exhaustive d’activités hortithérapeutiques orientées pour ce type de clientèle. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 18 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Tableau 5. Effets visés par les activités des programmes d’hortithérapie sur les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer Activités hortithérapeutiques Offrir un environnement paisible composé de plantes Proposer comme activité des marches dans le jardin Travailler avec des plantes et des herbes particulières (goût, toucher, vue, odeur) Réaliser des activités simples et courtes Réaliser des tâches horticoles diverses Offrir des ateliers sur le thème des saisons S’identifier lorsque l’on prend la parole, parler lentement, donner de courtes instructions Adapté de Hewson, 1994; Hewson, 2001b Effets visés sur la personne Réduire l’agitation Réduire l’agitation Altérer le processus de pensées négatives Stimuler les sens Stimuler la mémoire Vivre des succès rapides Augmenter le niveau de concentration Développer de nouvelles habiletés Se souvenir d’habiletés oubliées Réaliser la notion du temps Diminuer la confusion 6.1.4. Troubles alimentaires Les troubles alimentaires sont des «maladies complexes caractérisées par des préoccupations intenses à propos de l'alimentation, du poids et de l'image corporelle, par des comportements alimentaires anormaux et souvent dangereux (refus systématique de s'alimenter, ou vomissements provoqués)» (Fondation des maladies mentales, 2008) Un environnement composé de plantes, tel que des serres, offre un sanctuaire pour les personnes souffrant de troubles alimentaires (en comparaison à l’hôpital où ils doivent souvent séjourner). Le Tableau 6 présente une liste non exhaustive d’activités hortithérapeutiques orientées pour ce type de clientèle. Tableau 6. Effets visés par les activités des programmes d’hortithérapie sur les personnes atteintes de troubles alimentaires Activités hortithérapeutiques Réaliser des activités horticoles stimulantes et structurées Réaliser des expériences positives Effets visés sur la personne Stimuler l’esprit Diminuer les pensées obsessives Diminuer des préoccupations pour la nourriture Augmenter la concentration Apprendre à faire de l’exercice physique «normal» Réaliser que sa vie vaut quelque chose Augmenter la confiance en soi Vivre des sentiments d’accomplissement ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 19 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Réaliser des projets de groupe Cultiver des légumes Développer des comportements sains Développer des relations interpersonnelles saines Apprendre les valeurs nutritives des légumes et comment combler les carences alimentaires développées Adapté de Hewson, 1994 6.1.5. Trouble de stress post-traumatique Selon l’Association canadienne pour la santé mentale (2008), le trouble de stress posttraumatique est un type de trouble anxieux «qui résulte d’un événement psychologique traumatisant causant la mort ou des blessures graves ou tout au moins un grave risque pour la vie de la personne ou celle des autres». Cet événement provoque de la peur intense, de la détresse (sentiment d’impuissance) ou de l’horreur chez l’individu qui le vit. Le trouble se manifeste ensuite par la réexpérience persistante de l’événement traumatisant et un état de réactivité générale augmentée chez le malade. Avec les personnes qui souffrent du trouble de stress post-traumatique, il est donc primordial d’instaurer au préalable un climat de sécurité. Le jardin et les serres peuvent offrir un tel environnement. Par diverses activités horticoles, le participant apprend à évoluer de l’état de victime à l’état de survivant. Par exemple, au Homewood Health Centre, le programme spécialement conçu pour les personnes vivant un trouble de stress post-traumatique vise à créer une sécurité physique et émotionnelle au niveau de l’individu mais aussi de ses relations interpersonnelles. Il permet de développer un sens de la communauté qu’on ne retrouve pas dans les thérapies traditionnelles. Aussi, des jardins spéciaux sont réalisés afin de permettre aux participants de «célébrer» des enterrements psychologiques. Ces cérémonies sont l’occasion de se souvenir de personnes aimées mais aussi de clore l’emprise d’un événement traumatisant. (Hewson, 2001a) 6.2. Dépendance alcool et drogues L’hortithérapie offre aux personnes qui vivent des dépendances à l’alcool et aux drogues une opportunité pour découvrir des loisirs positifs (non destructeurs) et développer des habiletés les aidant dans leur processus de rétablissement (estime de soi, sentiment d’avoir une valeur, apprentissage de nouvelles connaissances, reprise de la forme physique, relaxation, alimentation saine, etc.). Il faut les amener à découvrir les merveilles de la nature et apprendre à avoir des sentiments positifs face à eux-mêmes (pour contrer les sentiments de culpabilité). En prenant soin des plantes et en développant une conscience de leur environnement, ils deviennent capables de retourner leurs habiletés nouvellement acquises à leur famille et leur communauté qu’ils ont auparavant rejeté. (Hewson, 1994) 6.3. Personnes âgées Les personnes âgées peuvent retrouver par le biais de l’horticulture un sens à leur vie, un désir de vivre et de réaliser quelque chose ayant du sens. Sempik et al. (2003) ont observé que le ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 20 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature fait de redonner des responsabilités et le contrôle à des personnes âgées leur permettait de ralentir la détérioration de leurs conditions physiques et psychologiques. Dans ce sens, la pratique de l’horticulture en groupe leur offre l’opportunité de prendre des décisions tout en diminuant leur sentiment de solitude. 6.4. Enfants malades La pratique de l’horticulture avec des enfants malades leur permet de vivre des sentiments d’accomplissement, d’apprendre des notions de base en biologie, de développer des activités de groupe, d’améliorer leur concentration et de faire de l’activité physique (Elings, 2006). L’hortithérapie peut être pratiquée par exemple avec des enfants qui ont des déficiences intellectuelles ou des troubles de comportement (Haller, 2006a). Aussi, avec les enfants autistes, l’hortithérapie permet d’entrer en lien avec eux dans un mode non invasif. C’est le même principe qui est utilisé avec la zoothérapie (Gagné, 1999). 6.5. Handicapés physiques et intellectuels Selon Elings (2006) et Hewson (1994), l’hortithérapie est un outil formidable pour réaliser le niveau d’accomplissement optimum des personnes vivants des handicaps physiques et/ou intellectuels. Elle permet de leur faire ressentir leur valeur et influence positivement leur estime de soi. Les projets qui utilisent l’horticulture pour améliorer le bien-être de personnes handicapées intellectuellement sont relativement nombreux et bien implantés. Au Québec, la Bioferme Laval, offre aux adultes autistes et ceux ayant des troubles envahissants du développement un lieu où ils peuvent se réaliser grâce à une méthode de travail alternative. La vocation principale de cette ferme, où sont produits des légumes et des animaux de façon biologique, est l’insertion sociale de ces personnes différentes en milieu de travail (Bioferme Laval, 2008). On ne parle donc pas ici d’hortithérapie au sens où Sempik et al. (2003) l’attendent, mais plutôt de thérapie occupationnelle et de réinsertion sociale. On retrouve sensiblement le même service offert aux Jardins de l’Amitient (2008), à Saint-Jovite, avec les personnes présentant une déficience intellectuelle. 6.6. Prisonniers Le travail agricole était considéré traditionnellement comme une punition dans le milieu carcéral. Cependant, quelques initiatives, comme celle du Greenhouse Project à la prison de Riker’s Island à New York (voir Annexe 4), veulent renverser la tendance et utiliser plutôt l’horticulture comme un levier pour développer des habiletés et des connaissances, et ainsi faciliter la réadaptation des prisonniers. Ces types de projets sont souvent de nature vocationnelle et impliquent l’accompagnement d’un hortithérapeute formé. Il a été démontré que lorsque des prisonniers ont bénéficié de tel programmes éducationnels ou ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 21 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature d’employabilité, le pourcentage de récidive à la sortie de prison chutait à 28% comparativement à 67% pour ceux qui n’en avaient pas bénéficiés. (Jiler, 2006) Lors de la réalisation de projets avec ce type de clientèle, il est important d’établir des objectifs réalistes et à leur portée. Beaucoup de ces personnes ont un historique d’échec dans leur vie, il faut donc leur faire réaliser des succès dans une série de petits projets. Ces réussites les aideront à ressentir des sentiments d’estime de soi et ultimement d’accomplissement et de réalisation. (Gagné, 1999; Jiler, 2006) 7. Les besoins de recherche dans le domaine de l’hortithérapie Les bénéfices associés à l’hortithérapie ont été rapportés depuis les cinquante dernières années de façon anecdotière dans de nombreux articles. Le premier rapport scientifique sur les effets mesurables de la nature sur la santé des humains est relativement récent, soit en 1984 (Ulrich, 1984). La multiplication de recherches scientifiques approfondies sur les processus et les résultats liés à l’approche de l’hortithérapie, permettront d’asseoir les bases de cette profession encore innovatrice. (Elings, 2006; Haller, 2006a) Les besoins en recherche concernent premièrement l’obtention de données sur l’évolution de la pratique de l’hortithérapie par le biais d’études nationales exhaustives : informations sur les programmes offerts, sur le développement de la profession et sur les critères de succès des programmes. Le deuxième besoin se situe au niveau du manque de données de recherche quantitatives et qualitatives pour supporter l’hortithérapie comme outils médical basé sur des évidences : essais randomisés et contrôlés, nombre statistiquement suffisant de sujet étudiés, interventions clairement définies, sources d’erreur (biais) contrôlées et collaboration avec des scientifiques de la santé comme des épidémiologistes. (Relf, 2006) ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 22 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature 8. Références bibliographiques American Horticultural Therapy Association, 2008. http://www.ahta.org/information/ (page consultée le 2 juillet 2008). Association canadienne pour la santé mentale, 2008. Le trouble de stress post-traumatique. http://www.cmha.ca/bins/content_page.asp?cid=3-94-97&lang=2 (page consultée le 14 octobre 2008). Bioferme Laval, 2008. http://www.autismelaval.org/bioferme/index.html (page consultée le 9 octobre 2008). Canadian Horticultural Therapy Association, 2008. http://www.chta.ca/ (page consultée le 2 juillet 2008). Catlin, P.A., 2006. Activity planning: developing horticultural therapy sessions. In « Horticultural therapy methods: making connections in health care, human service, and community programs », Editors Haller, R.L. and Kramer, C.L., The Haworth Press, New York, USA, Chapter 3, p. 33-57. Centre du Florès, 2008. 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Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 25 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Ulrich, R.S., 1984. View through a window may influence recovery from surgery. Science, Vol. 224, Issue 4647, p. 420-421. Ulrich, R.S, Simons, R.F., Losito, B.D, Fiorito, E., Miles, M.A. et Zelson, M., 1991. Stress recovery during exposure to natural and urban environments. Journal of Environmental Psychology ,Vol. 11, p. 201-230. Vancouver Island University, 2008. Horticultural Therapy Diploma Program. http://www.viu.ca/calendar/HumanServices/horticulturaltherapy.asp (page consultée le 16 décembre 2008). Zimring, F., 1994. Carl Rogers (1902-1987). Perspectives: revue trimestrielle d’éducation comparée, Paris, France, vol XXIV, n˚ 3/4 (91/92), p. 429-442. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 26 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Annexe 1. Critères du CHTA pour l’enregistrement professionnel volontaire des hortithérapeutes (Adapté du CHTA, 2008) Le Canadian Horticultural Therapy Association (CHTA) enregistre des hortithérapeutes par le biais d’un système d’enregistrement professionnel volontaire. Il existe actuellement deux niveaux d’enregistrement : l’hortithérapeute technicien (HTT ou horticultural therapist technician) et l’hortithérapeute enregistré (HTR ou horticultural therapist registered). Les personnes qui désirent obtenir le titre de HTT doivent posséder 7 points au total, avec un minimum de 2 points dans chacune des grandes catégories «Éducation» et «Expérience pratique». (voir Tableau 1). Les personnes désirant obtenir le titre de HTR doivent posséder 10 points au total, dont 5 points dans la catégorie «Éducation» et 5 points dans la catégorie «Expérience pratique». Tableau 1. Pointage alloué aux différentes activités des deux critères d’enregistrement du CHTA, soit l’éducation et l’expérience pratique ÉDUCATION EXPÉRIENCE PRATIQUE (points maximums) (points maximum) A) B) C) D) 4 points 3 points 2 points 2 points Diplôme relié Diplôme non relié DEC Certificat en HT A) B) C) D) E) F) 3 points 2 points 3 points 2 points 2 points 2 points Stage supervisé en HT Travail bénévole Travail en HT rémunéré Travail relié rémunéré Développement de projet Développement professionnel ÉDUCATION A) Diplôme en hortithérapie, en psychologie ou en horticulture. B) Diplôme en sociologie, thérapie occupationnelle, thérapie récréationnelle, travail social, sciences infirmières, gérontologie, études en enfance et famille, aménagement paysagé, etc. C) Diplôme de deux ans au collège (ou l’équivalent d’un DEC) relié à l’horticulture, soins de la santé et thérapie récréationnelle. D) Certificat de cours en hortithérapie accrédité par le CHTA (ex. Home Farm Horticultural Therapy Certificate – voir l’Annexe 3). Des crédits d’éducation continue seront aussi reconnus à raison de 0,2 points par 30 heures de cours pour un maximum de 2 points. Ces formations doivent toucher les soins de santé et/ou l’horticulture. EXPÉRIENCE PRATIQUE A) Stage supervisé par un hortithérapeute enregistré (HTR). Le lieu ainsi que le superviseur doivent être approuvés par le CHTA. 3 points pour 1000 heures de stage. B) Pour du travail bénévole en hortithérapie (HT), les points accordés sont de 0,3 points par 1000 heures. Pour du travail bénévole relié à l’HT (soins de santé ou horticulture), les points accordés sont de 0,2 points par 1000 heures. C) 0,5 points par 1000 heures. D) 0,3 points par 1000 heures. E) Planification et mise en place d’un programme d’hortithérapie pour une clientèle donnée, le tout supervisé par un HTR ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 27 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature F) Publications d’articles ou de livres, présentations ou conférences, coordination d’ateliers accrédités par le CHTA, implication au sein du CHTA. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 28 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Annexe 2. Liste des compétences de l’hortithérapeute (Adapté du CHTA, 2008) Les compétences de l’hortithérapeute concernent principalement l’évaluation du client, la planification, l’application et l’évaluation du traitement et du programme d’intervention. Ce professionnel doit aussi posséder des connaissances en soins de la santé (conditions limitatives des personnes), en gestion de groupe et en horticulture. Vous trouverez ci-dessous une liste détaillée des compétences dans chacune des catégories mentionnées : Évaluation du client L’hortithérapeute possède les compétences nécessaires pour : - Réaliser des entretiens d’évaluation des clients. - Rédiger des documents sur les résultats des évaluations. - Résumer les conclusions et les implications pour le traitement au client, à sa famille, aux autres personnes importantes et aux membres de l'équipe de travail. - Intégrer les résultats des évaluations afin de compléter le plan individualisé de soins de santé. - Utiliser les outils d'évaluation de d'autres disciplines pertinentes ou en lien avec les processus de traitement de l’hortithérapie. - Comprendre et interpréter les tests et mesures psychologiques. Planification du traitement L’hortithérapeute possède les capacités et les compétences pour : - Observer et reconnaître la culture, les compétences et les capacités des clients. - Rédiger des outils qui permettront de mesurer l’atteinte de résultats (buts, objectifs, notes d'évolution et de progression et autres formes de documentation relative à la conception et à la prestation des services). - Choisir des traitements et des programmes d’interventions (type, fréquence, durée) appropriés en fonction des buts et des objectifs préalablement définis. - Mettre sur pied des plans de traitement qui intègrent les forces et les compétences des individus. - Utiliser des techniques de leadership appliquées de façon individuelle ou en groupe. - Communiquer efficacement par écrit et oralement. - Documenter les réponses et les réactions des clients aux interventions. - Posséder des connaissances techniques en horticulture qui permettront ou faciliteront une variété d'interventions : Propagation des plantes Jardinage écologique (ex : compostage, polyculture, etc.) Gestion intégrée des ravageurs Floriculture Taxonomie Botanique Aménagement paysager thérapeutique Artisanat botanique Production en serre et en pépinière Science du sol Entomologie ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 29 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Phytopathologie / physiologie Cuisine / nutrition Plantation en pots (intérieur, extérieur) Suite Annexe 2 Application et évaluation du traitement L’hortithérapeute possède des compétences et/ou des connaissances dans : - La pratique de l'amélioration continue de la qualité. - Les méthodes d'interprétation des progrès individuels et des résultats, utilisées comme base pour le programme d’évaluation final du traitement. - Les procédures de documentation pour la planification des programmes d’intervention, la responsabilité de l’hortithérapeute et les services de paiement. - L'interprétation des données servant à la modification des programmes d’intervention. - La formulation de recommandations pour le suivi. - Les procédures de sécurité, d'urgence, de lutte contre les infections et de gestion des risques. - La recherche documentaire pour fins d’amélioration et/ou de formation continue. - L'application dans la pratique hortithérapeutique de normes éthiques et professionnelles. - La planification, la gestion du temps, la priorisation des tâches et des décisions et la gestion de la productivité. - Le processus de planification stratégique. - La gestion des ressources humaines, la classification, le recrutement, l'orientation et la formation, la supervision et la gestion du rendement du personnel et des bénévoles. - Les techniques de financement, de budgétisation, de comptabilisation des coûts, de fixation des taux et de fiscalité. Conditions limitatives des personnes L’hortithérapeute possède des compétences et/ou des connaissances dans : - Les concepts de base, les théories et les principes relatifs aux conditions limitatives (handicapes physiques, mentaux et sociaux). - L'identification des besoins individuels primaires appropriés pour les services d’hortithérapie (HT). - Les objectifs et les interventions appropriées pour les services d’HT. - Les précautions pour les programmes d’intervention et les contre-indications individuelles pour les services d’HT. - Le vocabulaire et les acronymes médicaux et psychiatriques. - La connaissance des implications pharmacologiques pour l'évaluation et les traitements en HT. - La connaissance du comportement moteur dans la conception des interventions d’HT. - La connaissance de base de l’anatomie et de la physiologie humaine. - L’utilisation de la santé et de la sécurité pour les individus et les groupes. - Les premiers soins de base et les procédures de réanimation cardio-pulmonaire. - La lutte contre les maladies infectieuses. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 30 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Suite Annexe 2 Suivi, psychologie et dynamique de groupe L’hortithérapeute démontre des compétences dans : - Le leadership de groupe. - Les dynamiques et les processus de groupe (étapes de développement d’un groupe, la fonction d’un groupe, la formation des groupes, les besoins des groupes, les contreindications à la participation d’un groupe, etc.). - L’utilisation de manière efficace des interventions auprès des individus ciblés et du groupe (ex. les techniques d'écoute active, les interventions liées aux théories psychodynamiques, comportementalistes, et humaniste). - La connaissance des thérapies complémentaires. - L’accompagnement des individus dans le traitement et l'application des connaissances et des compétences acquises pour satisfaire leurs besoins individuels. Horticulture L’hortithérapeute : - Connaît les concepts de base, les théories et les principes liés à l'horticulture. - Connaît les effets physiologiques, psychologiques et sociologiques des plantes sur les individus. - Est en mesure d'intégrer les connaissances en l'horticulture et les ressources avec les besoins des clients. - Est en mesure d'intégrer les connaissances en adaptation physique et les ressources avec les besoins individuels. - Est en mesure d'intégrer les connaissances en adaptation des équipements et les ressources avec les besoins individuels. - Est en mesure de référer les individus aux autres services liés à l’horticulture. - À une connaissance de base des grands enjeux environnementaux. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 31 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Annexe 3. Liste non exhaustive des institutions et des programmes d’enseignement en hortithérapie en Amérique du Nord CANADA Homewood Health Centre Guelph, Ontario Série de 5 cours d’une durée d’une journée chacun 2 points vers l’enregistrement au CHTA (certificat reconnu) Cours offerts sur place, dans un lieu extérieur sur invitation ou à distance (online) Lieu de stage reconnu par le CHTA Professeur : Mitchell Hewson http://www.horticultureastherapy.com/ Providence Farm Duncan, Colombie-Britannique Série de 5 cours de 4 jours chacun appelé Home Farm Horticultural Therapy Certificate 2 points vers l’enregistrement au CHTA (certificat reconnu) Lieu de stage reconnu par le CHTA Professeur : Christine Pollard http://www.christinepollard.org/ ou http://www.providence.bc.ca/ Exemple de lieu où est offerte la série de cours : - Calgary Zoo Calgary, Alberta www.calgaryzoo.org/index.php?option=com_content&task=view&id=240&Itemid=308 - Glendale Gardens and Woodlands Victoria, Colombie-Britannique http://www.hcp.bc.ca/eventscalendar.html Royal Botanical Garden Burlington, Ontario Cours certifiés et ateliers Professeurs : Christine Pollard et Nancy Lee-Colibaba http://www.rbg.ca/pages/edu_hort.html Vancouver Island University Malaspina University-College Nanaimo, Colombie-Britannique Diplôme de 1e cycle en hortithérapie (2 ans, 5 sessions, 76 crédits) 2 points vers l’enregistrement au CHTA http://www.viu.ca/calendar/HumanServices/horticulturaltherapy.asp VanDusen Botanical Garden Vancouver, Colombie-Britannique ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 32 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Série de 4 cours d’une durée de 5 jours chacun (certificat de 160 heures) Professeur : Ann Kent http://ftp.vancouver.ca/parks/parks/vandusen/website/adultEducation/hortTherapy.htm Suite Annexe 3 ÉTATS-UNIS Chicago Botanic Garden Glencoe, Illinois Certificat en hortithérapie (durée de 11 mois) Certificat en conception de jardin pour les établissements de soins de santé (durée de 8 jours) http://www.chicagobotanic.org/school/certificate/hort http://www.chicagobotanic.org/school/certificate/hgd Horticultural Therapy Institute Colorado State University Denver, Colorado Certificat en hortithérapie (constitué de 5 cours de 4 jours chacun, reconnu par le AHTA) Directrice et professeur: Rebecca Haller http://www.htinstitute.org/ http://www.hla.colostate.edu/undergrad/horticultural_therapy.htm Kansas State University Manhattan, Kansas Diplôme de 1e cycle en hortithérapie (8 sessions, 130 crédits) Diplôme de 2e et 3e cycles en hortithérapie Formation à distance (4 cours) http://www.oznet.ksu.edu/horttherapy/ Rutgers University Cook College State University of New Jersey New Brunswick, New Jersey Certificat en hortithérapie (2 ans, 29 crédits) Diplôme de 1e cycle en biologie végétale avec une option en hortithérapie (4 ans) http://aesop.rutgers.edu/~horttherapy/ Texas A & M University College Station, Texas Diplôme de 1e cycle en horticulture avec une emphase en hortithérapie http://hortsciences.tamu.edu/student/emphasisba.html University of Maine Orono, Maine Diplôme de 1e cycle en landscape horticulture avec une concentration en hortithérapie (4 ans) http://www.umaine.edu/lhc/ugrad_therapy.htm ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 33 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature University of Rhode Island Kingston, Rhode Island Majeur en Urban Horticulture & Turfgrass Management avec une composante en hortithérapie (130 crédits) http://cels.uri.edu/pls/PLS_Academicprograms.aspx#ugmajors ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 34 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Annexe 4. Liste non exhaustive des services d’hortithérapie offerts en Amérique du Nord CANADA Alberta Children’s Hospital Calgary, Alberta Cet hôpital s’est doté de plusieurs jardins thérapeutiques (healing gardens) sur son site afin d’offrir aux enfants et à leur famille des endroits de réflexion et de découverte. Il n’y a pas de programme d’hortithérapie en soi. http://www.calgaryhealthregion.ca/ACH/programs_services/services.html Bioferme Laval Laval, Québec Cette ferme offre un lieu d’intégration social pour des personnes vivants des déficiences intellectuelles et des troubles envahissants du développement (comme l’autisme), grâce à une méthode de travail alternatif. Ce projet vise la thérapie l’occupationnel et l’employabilité. http://www.autismelaval.org/bioferme/ Guelph Enabling Garden Guelph, Ontario Ce jardin publique multi-usage a été conçu pour les enfants, les personnes âgées, les familles, mais surtout pour les membres de la communauté qui présentent divers degrés d’habiletés physiques et cognitives. Durant chaque saison, des ateliers d’hortithérapie sont offerts gratuitement. Ce jardin, composé essentiellement de fleurs, est entretenu par des bénévoles. http://www.enablinggarden.org/index.htm Homewood Health Centre Guelph, Ontario Cette institution offre depuis 1883 des services spécialisés en psychiatrie pour le traitement de maladies mentales et des problèmes de dépendance. Il héberge le plus important et le plus ancien programme d’hortithérapie au Canada. Les hortithérapeutes du Homewood Health Centre font partis d’une équipe multidisciplinaire de traitement. http://www.homewood.org/healthcentre/main.php?tID=1&sID=1&lID=10 Hôpital Douglas, Institut universitaire en santé mentale Douglas Montréal, Québec L’hôpital offre aux personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et qui ont réintégré la société, un moyen de poursuivre leur réadaptation et leur insertion sociale au travers le suivi d’ateliers en horticulture. http://www.douglas.qc.ca/UserFiles/File/spectrum.pdf Providence Farm Duncan, Colombie-Britannique ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 35 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Offrant l'un des rares programmes d’hortithérapie au Canada, cette exploitation agricole fonctionne comme une communauté qui soigne et nourrit la terre, où par conséquent chaque individu est à son tour guéri. http://www.providence.bc.ca/ Suite Annexe 4 ÉTATS-UNIS Chicago Botanic Garden Glencoe, Illinois Ce jardin public sans but lucratif comprend le Buehler Enabling Garden, un jardin de 11 000 pieds carrés. Il sert à démontrer les stratégies, les designs, les matériaux et les équipements utilisés en hortithérapie et profite aux personnes de tous âges et de toutes habiletés. Le Chicago Botanic Garden offre aussi comme service la réalisation de programmes d’hortithérapie dans des institutions et dans des agences de santé et de services sociaux situées dans la région. http://www.chicagobotanic.org/explore/enabling http://www.chicagobotanic.org/therapy/offsiteprograms Ebenezer Minneapolis, Minnesota Ebenezer fournit des services de santé et de logement principalement aux personnes âgées de la région de Minneapolis. Elle offre un programme d’hortithérapie à l’année longue dans chacun de ses trois édifices qu’elle gère sur le territoire. Les résidents participent sur une base hebdomadaire à des ateliers donnés par un hortithérapeute enregistré. Les personnes âgées qui vivent à l’extérieur des résidences et qui sont membres du Garden Club peuvent assister deux fois par mois aux ateliers. http://www.fairviewebenezer.org/Programs_and_Services/c_115993.asp The Growing Center Frederick, Pennsylvanie Le Growing Center est un centre d’hortithérapie sans but lucratif développé par et pour la communauté. Il est composé de huit serres, de jardins démonstratifs (volet éducatif), de jardins communautaires (10 acres au total) et d’un healing garden (4 acres). Ce dernier comprend des aires de méditation et de réflexion, des jardins thématiques et un étang avec une cascade et des poissons. Il est accessible aux personnes en chaises roulantes. Les ateliers d’hortithérapie sont offerts gratuitement à la communauté en général mais visent plus particulièrement les jeunes à risques, les personnes âgées et les personnes vivants des limitations ou des handicapes physiques et mentaux. Le travail au centre est réalisé par quelques employés payés et surtout par de nombreux bénévoles. http://www.growingcenter.org/ The Holden Arboretum Kirtland, Ohio Le programme d’hortithérapie du Holden Arboretum est sous la direction de Karen L. Kennedy HTR depuis 1986. Ce jardin botanique spécialisé dispense des ateliers ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 36 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature d’hortithérapie sur son site et offre le développement de programmes d’hortithérapie dans des institutions de santé de la région. Il est aussi un lieu de stage reconnu. http://www.holdenarb.org/education/wellness.asp Legacy Health System Portland, Oregon Le Legacy Health System est une organisation de santé qui regroupe plusieurs hôpitaux et cliniques dans l’état de l’Oregon. Son service d’hortithérapie, dirigé par l’hortithérapeute Teresia Hazen, met sur pied des jardins thérapeutiques dans diverses institutions de santé appartenant à son réseau (Legacy Healing Gardens). Trois d’entre eux ont même reçu un prix d’excellence décerné par l’AHTA. http://www.legacyhealth.org/body.cfm?id=694 Riker’s Island Prison The Horticultural Society of New York Greenhouse Project New York City, New York Le projet Greenhouse, créé en 1997, est géré par la Société d’horticulture de New York (SHNW) en collaboration avec la prison de Riker’s Island (Département des services correctionnels). Ce programme a été mis sur pied afin d’améliorer la réhabilitation des prisonniers. Il consiste à utiliser l’horticulture comme outil pour rediriger les vies dans une direction positive et constructive. Dans le cadre du projet, les prisonniers sont considérés comme des étudiants qui viennent apprendre des connaissances et développer des habiletés (horticoles, employabilité, personnelles, etc.). Ils ont à leur disposition des professeurs, un hortithérapeute, des salles de classe, des jardins et une serre. Ensuite, à leur sortie de prison, la SHNY leur offre du support en employabilité et les aide à mettre en application ce qu’ils ont appris dans le cadre du projet Greenhouse. Ils se voient offrir des emplois rémunérés dans ce domaine, ce qui les aide grandement à réintégrer la société (cette partie du projet s’appelle Greenteam). Environ 125 prisonniers par année bénéficient de ce programme. http://hsny.org/html/greenhouse.htm Rusk Institute of Rehabilitation Medicine NYU Medical Center Glass Gardens New York City, New York Le Rusk Institue offre des services de réhabilitation à des adultes et à des enfants souffrants de diverses conditions médicales. Au milieu des années 1970, le Glass Garden (ouvert depuis déjà 1958) a mis sur pied un des premiers programmes d’hortithérapie aux États-Unis. Les patients y travaillent avec un hortithérapeute enregistré pour atteindre des objectifs de réadaptation physique et de fonctionnement cognitif. http://www.med.nyu.edu/rusk/glassgardens/therapy/adults.html ANGLETERRE Thrive ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 37 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Beech Hill, Reading, United Kingdom Organisme caritatif, fondé en 1978, qui utilise le jardinage (social & therapeutic horticulture) pour changer la vie de personnes vivants divers handicapes. http://www.thrive.org.uk/ ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 38 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Annexe 5. Quelques plantes ayant du succès dans les programmes d’hortithérapie Selon Hewson (2001b), voici quelques critères généraux qui facilitent le choix des plantes qui seront utilisées dans un programme hortithérapeutique (surtout lorsque l’espace est limité) : 1) Elles ne doivent pas être toxiques. 2) Elles doivent être multidimensionnelles, c’est-à-dire avoir plus de deux utilisations (ex. culinaire, artisanat, etc.). 3) Elles doivent avoir des couleurs, des formes et des textures distinctes. 4) Elles doivent être faciles à multiplier et à cultiver sous diverses conditions. 5) Elles doivent stimuler les sens. 6) Elles doivent stimuler la mémoire. 7) Elles doivent stimuler la créativité. 8) Elles doivent offrir une activité signifiante aux participants. Voici quelques listes de plantes à succès dans les programmes d’hortithérapie (Hewson, 1994) : Liste de fines herbes bonnes à cultiver dans un programme d’hortithérapie Nom commun Menthe Sauge Persil Lavande Ciboulette Mélisse officinale Basilic Ail Géranium rosat vivace Thym commun Nom latin Mentha sp. Salvia officinalis Petroselinum crispum Lavandula sp. Allium schoenoprasum Melissa officinalis Ocimum basilicum Allium sativum Pelargonium graveolens Thymus vulgaris Liste de fleurs bonnes à cultiver dans un programme d’hortithérapie (surtout en prévision d’ateliers d’artisanat) Nom commun Immortelle à bractées Statice Pied d’alouette Gypsophile paniculée Rose Pensée sauvage Achillée eupatoire Monnaie du Pape Nom latin Helichrysum bracteatum Limonium sinuatum Delphinium ajacis Gypsophila paniculata Rosa sp. Viola tri-colour var. hortense Achillea filipendula Lunaria sp. ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 39 Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature Nigelle de Damas Hydrangée Nigella damascena Hydrangea sp. Liste des plantes facilement multipliées dans des serres et adaptées aux programmes d’hortithérapie Nom commun Nom latin Méthode de multiplication Tradescantia Géranium Coléus Impatience Bégonia Jelly Bean Plant Volette africaine Plante araignée Saxifrage (Strawberry Begonia) Lierre grimpant Séneçon (German Ivy) Aloès Broméliacées Tradescantia sp. Pelargonium sp. Coleus sp. Impatiens sp. Begonia sp. Sedum pachyphyllum Saintpaulia sp. Chlorophytum comosum Saxifraga sarmentosa Hedera helix Senecio mikanioides Aloe vera Broméliacées Bouturage tiges Bouturage tiges Bouturage tiges Bouturage tiges Bouturage feuilles Bouturage feuilles Bouturage feuilles, division Stolons Stolons Stolons Stolons Division Division ______________________________________ Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara 181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7. Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org 40