Qu`est ce que l`hortithérapie

Transcription

Qu`est ce que l`hortithérapie
Les Serres de Clara
Centre d’intervention en hortithérapie
Qu’est-ce que
l’hortithérapie ?
Revue de littérature
Par Simiane Grégoire Valentini, agr. M.Sc.
Agente de développement en hortithérapie
Mise à jour janvier 2014
Saint-Jérôme, Québec
janvier 2009
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Table des matières
Les définitions et les fondements théoriques de l’hortithérapie ......................................... 1
1.1. Un peu d’histoire ........................................................................................................ 1
1.2. Différentes terminologies utilisées ............................................................................. 1
1.3. Fondements théoriques ............................................................................................... 2
2. L’hortithérapie, une profession reconnue en Amérique du Nord....................................... 3
2.1. Deux associations professionnelles ............................................................................ 3
2.2. Institutions et programmes d’enseignement en hortithérapie .................................... 4
2.3. Types de services offerts en hortithérapie .................................................................. 4
2.3.1.
L’exemple du Homewood Health Centre........................................................... 5
2.3.2.
L’exemple du Chicago Botanic Garden ............................................................ 6
3. Le jardin thérapeutique....................................................................................................... 7
3.1. Définition et théories .................................................................................................. 7
3.2. Design du jardin thérapeutique .................................................................................. 8
3.3. Environnement et équipements adaptés ..................................................................... 9
4. Les bénéfices associés à l’hortithérapie ........................................................................... 10
5. L’intervention en hortithérapie......................................................................................... 11
5.1. Types de programmes rencontrés en hortithérapie .................................................. 11
5.1.1.
Programme vocationnel.................................................................................... 11
5.1.2.
Programme thérapeutique ................................................................................ 11
5.1.3.
Programme social ............................................................................................. 12
5.2. Processus de traitement structuré ............................................................................. 12
5.3. Habiletés de l’hortithérapeute .................................................................................. 15
5.4. Implication bénévole ................................................................................................ 16
6. Les clientèles pouvant bénéficier de l’hortithérapie ........................................................ 16
6.1. Santé mentale ........................................................................................................... 16
6.1.1.
Schizophrénie ................................................................................................... 16
6.1.2.
Dépression et troubles affectifs ........................................................................ 17
6.1.3.
Alzheimer ......................................................................................................... 18
6.1.4.
Troubles alimentaires ....................................................................................... 19
6.1.5.
Trouble de stress post-traumatique .................................................................. 20
6.2. Dépendance alcool et drogues .................................................................................. 20
6.3. Personnes âgées ........................................................................................................ 20
6.4. Enfants malades........................................................................................................ 21
6.5. Handicapés physiques et intellectuels ...................................................................... 21
6.6. Prisonniers ................................................................................................................ 21
7. Les besoins de recherche dans le domaine de l’hortithérapie .......................................... 22
8. Références bibliographiques ............................................................................................ 23
1.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
ii
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Liste des annexes
Annexe 1. Critères du CHTA pour l’enregistrement professionnel volontaire des
hortithérapeutes ........................................................................................................................ 27
Annexe 2. Liste des compétences de l’hortithérapeute ............................................................ 29
Annexe 3. Liste non exhaustive des institutions et des programmes d’enseignement en
hortithérapie en Amérique du Nord ......................................................................................... 32
Annexe 4. Liste non exhaustive des services d’hortithérapie offerts en Amérique du Nord ... 35
Annexe 5. Quelques plantes ayant du succès dans les programmes d’hortithérapie ............... 39
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
iii
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
1. Les définitions et les fondements théoriques de l’hortithérapie
1.1. Un peu d’histoire
Bien que l’hortithérapie soit relativement une jeune profession, l’utilisation de la pratique de
l’horticulture dans la guérison des hommes ne date pas d’hier. Les plus anciennes traces de
cette pratique remontent à l’ancienne Égypte où les médecins de la cour prescrivaient à la
royauté souffrant de problèmes mentaux des marches dans les jardins du palais. Ils
observaient que l’environnement naturel, non menaçant et paisible des jardins avait un effet
relaxant sur les personnes. (Davis, 1998)
Il faudra par contre attendre les 17e et 18e siècles avant que les médecins n’établissent un réel
lien clinique entre les plantes et le bien être des individus, et en arrivent à développer une
approche de traitement. En 1798, Benjamin Rush, considéré comme l’un des pères de la
psychiatrie américaine, est un des premiers à avoir reconnu les effets curatifs des plantes et à
les avoir utilisées activement dans le traitement des maladies mentales. L’utilisation du
jardinage dans les hôpitaux psychiatriques s’est ensuite répandue aux États-Unis et en Europe.
(AHTA, 2008; Davis, 1998)
Au travers des années 1900, l’utilisation de l’horticulture pour la guérison s’est répandue aux
personnes vivants des handicapes physiques et intellectuels. La réhabilitation de vétérans de
guerre hospitalisés dans les années 1940 et 1950 a été le dernier grand coup où cette nouvelle
approche a été largement disséminée (AHTA, 2008). Depuis, d’autres clientèles sont
rejointes, comme les personnes âgées, les enfants autistes, les prisonniers. Aujourd’hui,
l’hortithérapie est en voie de devenir un domaine professionnel reconnu, principalement dans
le monde anglo-saxon (Canada anglais, États-Unis, Grande-Bretagne, Australie) et au Japon.
(Davis, 1998)
1.2. Différentes terminologies utilisées
Il est important de comprendre que l’hortithérapie a longtemps été une discipline aux
frontières et aux méthodologies mal définies. De nombreuses variations du terme sont
utilisées et les études sur le sujet sont dispersées dans des journaux et des revues aux thèmes
très différents : sciences des plantes, médecine, psychologie, administration publique, etc.
(Elings, 2006; Haller, 2006a; Johnson, 1999; Refl, 2006)
L’hortithérapie, au sens très général, est un moyen de venir en aide à une clientèle en
difficulté physique, intellectuelle ou psychologique en utilisant l’horticulture comme médium
de travail (Gagné, 1999). L’Association canadienne d’hortithérapie la définie comme «la
discipline qui emploi des activités horticoles, et d'autres activités connexes, afin de permettre
aux personnes de participer à leur propre processus de guérison. Elle est plus correctement
administrée par des professionnels tels que les hortithérapeutes mais peut être pratiquée de
façon informelle par beaucoup d'autres personnes» (CHTA, 2008).
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
1
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Sempik et al. (2003) restreignent cependant cette définition à l’utilisation des plantes, par
un professionnel formé, comme moyen pour atteindre des objectifs cliniques préétablis.
Cette distinction marque la différence entre l’hortithérapie et l’horticulture utilisée pour
améliorer le bien-être des personnes au sens large (Elings, 2006). Il faut comprendre que cette
définition plus précise est relativement récente puisqu’en 2005 l’American Horticultural
Therapy Association (AHTA) présentait encore l’hortithérapie dans son sens le plus large afin
d’inclure toutes les personnes ayant un intérêt dans la profession (Relf, 2006). En 2008, la
définition de l’AHTA suit maintenant celle de Sempik et al. en incluant la notion de
thérapeute formé et l’atteinte d’objectifs de traitement spécifiques (AHTA, 2008).
Il est important de noter que l’hortithérapie n’est pas une psychothérapie, on n’y parle pas des
problèmes intérieurs de la personne, mais une thérapie par l’action. L’action peut être
extérieure (semer, désherber, récolter, etc.) et/ou intérieure (observer, écouter, ressentir, etc.)
L’objectif général de l’hortithérapie est d’amener l’individu à se responsabiliser, à prendre en
charge son chemin de croissance, à retrouver son autonomie, sa santé et sa dignité. (Gagné,
1999)
1.3. Fondements théoriques
Les principaux fondements théoriques de la pratique de l’hortithérapie sont basés sur la
théorie de Carl Rogers (1902-1987), l’Approche Centrée sur la Personne (Hewson, 1994).
Cet influent psychologue humaniste américain a développé une méthode de psychothérapie
qui repose sur la confiance fondamentale que l’être humain
«possède en lui une capacité de s’auto-actualiser qui, une fois libérée, lui permet
de résoudre ses propres problèmes. Ainsi, plutôt qu’agir en expert qui comprend
le problème et décide de la façon dont il doit être résolu, le thérapeute doit libérer
le potentiel que possède le patient (que Rogers préfère appeler «client» pour
signifier qu’il est un acteur de sa thérapie et non seulement passif comme dans le
terme «patient») pour résoudre par lui-même ses problèmes personnels.»
(Zimring, 1994)
La pratique thérapeutique qui découle de cette conception de l’individu met la relation au
cœur du processus. C’est cette relation qui est transformatrice, qui aide au changement. Le
thérapeute doit donc instaurer un climat de confiance, sécurisant et authentique qui facilite
l’expression de la personne aidée, qui ouvre la voie à l’expérience, pour le client, de relations
où chacun peut être lui-même sans risque de jugement et de rejet. Rogers énonce trois
conditions ou attitudes qui facilitent la mise en place d’une telle relation, soit, l’authenticité
(ou la congruence), l’acceptation inconditionnelle (ou le non-jugement) et l’empathie.
(Groupe d’étude Carl Rogers, 2008)
La première condition stipule que le thérapeute doit bien vivre sa relation avec son client et y
être parfaitement intégré. Il doit être véritablement lui-même, il doit être en accord avec luimême, c’est ce qu’il appelle la sincérité ou l’authenticité. Dans la seconde condition, le
thérapeute doit faire preuve d’un respect inconditionnel à l’égard du client, soit le nonjugement. La dernière condition énonce que le thérapeute doit faire preuve de considération
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
2
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
empathique à l’égard de son client, c’est-à-dire une compréhension avec la personne, et
s’efforcer de lui communiquer ce sentiment. Il doit essayer de comprendre l’univers et les
sentiments de son client selon le cadre de référence de ce dernier, c'est-à-dire de les voir
comme s’il était à sa place.
«Hormis les conditions précitées, rien d’autre importe vraiment aux yeux de Carl
Rogers. Le thérapeute n’a pas à comprendre la personnalité ni les problèmes de
son client, pas plus qu’il ne doit le guider dans la recherche de la solution à ses
problèmes. Il suffit qu’il soit sincère et accepte le client sans réserves, en faisant
preuve de compréhension et de sensibilité à son égard. » (Zimring, 1994)
Cette approche est donc réellement centrée sur la personne et non sur le problème ou la
maladie. Selon le Groupe d’Étude Carl Rogers (2008), la relation bienveillante et structurée
établie entre le thérapeute et le client permet à ce dernier de découvrir ses propres ressources,
de s’approprier et d’utiliser sa capacité intrinsèque d’organiser et d’orienter sa vie.
La pratique de l’hortithérapie s’est donc fortement inspirée de cette approche non directive
basée sur l’établissement d’une relation de confiance et de respect, en utilisant comme
médium non invasif les plantes. Elle capitalise sur le potentiel de croissance présent dans tous
les êtres humains. (Hewson, 1994)
2. L’hortithérapie, une profession reconnue en Amérique du Nord
2.1. Deux associations professionnelles
On retrouve en Amérique du Nord deux associations professionnelles d’hortithérapeutes. La
première à avoir été fondée, en 1973 aux États-Unis, est l’American Horticultural Therapy
Association (AHTA). Elle vise à faire avancer et reconnaître cette profession tout en diffusant
de l’information à la population. Une autre activité importante de l’AHTA est la création et la
gestion d’un système d’enregistrement volontaire professionnel pour les hortithérapeutes.
(AHTA, 2008; Haller, 2006a)
Le Canadian Horticultural Therapy Association (CHTA), ressemble sensiblement dans sa
mission et dans son organisation à l’AHTA. Pour être enregistré professionnellement,
l’hortithérapeute doit satisfaire à des critères de formation académique théorique et à des
critères d’expérience pratique (stage, bénévolat, travail, etc.) (voir l’Annexe 1 pour une
description complète des critères d’enregistrement). Le CHTA exige que le candidat possède
certaines compétences bien précises. Ces compétences peuvent se résumer ainsi : (CHTA,
2008)
-
L’hortithérapeute possède des compétences dans les processus thérapeutiques, ce qui
inclue : l'évaluation initiale de la personne, la planification du traitement, sa mise en
œuvre et son évaluation finale.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
3
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
-
L’hortithérapeute connaît et se soumet au Code d'éthique du CHTA (en cours de
rédaction au CHTA).
L’hortithérapeute connaît le processus d'accréditation du CHTA applicable aux
services d’hortithérapie.
L’hortithérapeute connaît les fondements historiques et l'évolution de la profession
d’hortithérapeute.
L’hortithérapeute est au fait des réflexions et des influences futures qui toucheront la
profession d’hortithérapeute.
(voir l’Annexe 2 pour une liste détaillée des compétences recommandées par le
CHTA)
2.2. Institutions et programmes d’enseignement en hortithérapie
L’hortithérapie est enseignée depuis déjà de nombreuses années aux États-Unis. L’Université
du Kansas a été la première à offrir un diplôme de 1e cycle spécialisé en hortithérapie (8
sessions pour un total de 130 crédits). Elle a aussi rapidement offert des diplômes de 2e et de
3e cycle dans cette discipline. Depuis, l’enseignement de l’hortithérapie s’est répandu au
Canada et ailleurs dans le monde, au Japon et en Grande-Bretagne par exemple.
Certains programmes de formation ont été développés par le milieu universitaire alors que
d’autres ont été mis sur pied par des hortithérapeutes rattachés à des établissements offrants
des services d’hortithérapie (voir l’Annexe 3 pour une liste non exhaustive des institutions et
des programmes d’enseignement en hortithérapie en Amérique du Nord). Ces derniers
programmes prennent la forme de certificats constitués d’une série de 4 ou 5 cours abordant
les grands thèmes de l’hortithérapie. Pour être valables au Canada, ces certificats doivent être
reconnus par le CHTA. Voici par exemple les 5 cours d’une durée de 4 jours chacun du Home
Farm Horticultural Therapy Certificate donné par l’hortithérapeute Christine Pollard de
Providence Farm en Colombie-Britannique : introduction à l’hortithérapie, planification de
programmes, techniques en hortithérapie, clientèles bénéficiaires (special populations) et
l’hortithérapie dans la communauté (Pollard, 2008).
La majorité des programmes d’enseignement universitaire en hortithérapie sont rattachés aux
départements d’horticulture et de sciences des plantes. Seulement quelques uns sont associés
aux sciences humaines et aux départements de santé. Selon Haller (2006a) les curriculums
pédagogiques devraient comprendre une plus grande proportion de cours relevant des
sciences sociales (travail social, psychologie, éducation, santé, etc.) afin de mieux refléter les
compétences interdisciplinaires requises chez l’hortithérapeute. L’évolution semble être
amorcée puisque, par exemple, le programme de 2 ans en hortithérapie offert par l’Université
de Vancouver depuis 2005 est constitué de 18 cours d’horticulture, 9 cours de sciences
sociales et 3 cours d’hortithérapie (Vancouver Island University, 2008).
2.3. Types de services offerts en hortithérapie
On retrouve principalement l’offre de service en hortithérapie dans les jardins botaniques et
dans les institutions de santé, comme les hôpitaux, les centres de réadaptation, et les centres
pour personnes âgées. Elle est aussi offerte dans les centres correctionnels et, dans de rares
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
4
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
occasions, dans des jardins communautaires. (voir l’Annexe 4 pour une liste non exhaustive
des services d’hortithérapie offerts en Amérique du Nord)
Dans tous ces lieux, les activités hortithérapeutiques peuvent être réalisées dans des jardins
extérieurs (directement en terre ou dans des bacs lorsque qu’un terrain cultivable n’est pas
disponible – balcon, toit, terrasses, etc.) et à l’intérieur dans des solariums, des conservatoires
et des serres. Lorsqu’aucun espace physique d’une dimension raisonnable n’est disponible,
certains hortithérapeutes vont utiliser pour offrir leurs ateliers les bords de fenêtres ou des
tables éclairées par des lumières adaptées. (Hewson, 1994)
2.3.1. L’exemple du Homewood Health Centre
Le Homewood Health Centre, situé à Guelph en Ontario, offre depuis 1883 des services
spécialisés en psychiatrie pour le traitement de maladies mentales et des problèmes de
dépendance. Il héberge le plus important et le plus ancien programme d’hortithérapie au
Canada. Ce département emploie trois hortithérapeutes et compte sur le soutien de plus de 35
bénévoles. Le programme d’hortithérapie traite les personnes souffrant des maladies
suivantes : trouble de stress post-traumatique, dépendances aux drogues et alcool, désordres
alimentaires, désordres affectifs, démence, schizophrénie et autres troubles mentaux.
(Homewood Health Centre, 2008)
Dans cette institution de santé, l’hortithérapeute fait partie intégrante de l’équipe
multidisciplinaire de traitement du patient. Cette équipe est composée d’un psychiatre et/ou
autres médecins, d’un travailleur social, d’une infirmière, d’un psychologue, d’un thérapeute
occupationnel ou récréationnel et d’un hortithérapeute. Ils analysent ensemble l’historique du
malade et font une évaluation physique et psychologique de ce dernier (habiletés cognitives,
comportementales, sociales et physiques). Le patient et l’équipe de traitement établissent
ensuite conjointement un plan d’action, constitué de programmes et de sessions
thérapeutiques. Ainsi, lors des ateliers en hortithérapie, les patients travaillent au travers
d’objectifs cliniques individuels. Ces ateliers prennent place soit dans le conservatoire ou
dans des salles de classe, ou sur les 47 acres de jardins, boisées, terrasses et jardins surélevés
du Centre (Hewson, 1994)
Les objectifs généraux du programme d’hortithérapie sont les suivants (Homewood Health
Centre, 2008) :
-
-
Offrir un environnement horticole qui procure des conditions non menaçantes
permettant d’altérer positivement l’humeur du patient et d’augmenter ou de réhabiliter
son bien-être émotionnel et physique.
Promouvoir l’estime de soi à travers des activités signifiantes utilisant une variété de
médium horticoles.
Promouvoir la stimulation intellectuelle à travers la culture et le soin de plantes,
l’étude de la nature, l’herbologie et la psycho-aromathérapie.
Développer des habiletés de loisirs positifs afin d’aider les processus de guérison, de
rétablissement.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
5
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
-
Promouvoir la socialisation et l’interaction entre les membres du groupe, le personnel
et les bénévoles.
Offrir un débouché pour l’anxiété et le stress, ou la créativité et l’imagination.
Promouvoir l’intérêt et la stimulation des patients à travers leurs sens (odorat, vision,
goût, ouïe, toucher).
2.3.2. L’exemple du Chicago Botanic Garden
Le Chicago Botanic Garden est un jardin public sans but lucratif situé à 40 km au nord de
Chicago aux États-Unis. Depuis 1977, le programme d’hortithérapie, au sein du département
d’éducation, offre deux types de services. Le premier consiste en un jardin, le Buehler
Enabling Garden, de 11 000 pieds qui comprend entres autres des jardins surélevés, des
jardins verticaux et des paniers suspendus. Ce jardin sert à démontrer les stratégies, les
designs et les équipements utilisés en hortithérapie. Il profite aux personnes de tous âges et de
toutes habiletés (physiques, mentales, cognitives et sociales).
Le deuxième service offert est la réalisation de programmes d’hortithérapie dans des
institutions de santé, des centres pour personnes âgées, des écoles ou toute autre agence de
services sociaux (Horticultural Therapy Contract Services Program). Le Chicago Botanic
Garden agit alors comme consultant qui offre son expertise pour mettre sur pied ces
programmes dans le but d’atteindre les objectifs physiques, psychologiques, cognitifs ou
récréationnels de l’institution. Plus de 150 agences ont fait appel à ce service depuis 30 ans.
L’institution définit ses besoins, ses objectifs thérapeutiques et son niveau d’implication dans
le projet. L’équipe du Chicago Botanic Garden, constituée d’au moins un hortithérapeute,
planifie alors ensuite le programme et se rend directement sur place pour offrir des ateliers
d’hortithérapie aux participants et former les employés de l’institution (si cela est le souhait
de cette dernière). Tel que le démontre le Tableau 1, plusieurs types de contrat sont possibles.
(Chicago Botanic Garden, 2008)
Tableau 1. Description des divers types de contrat offert aux
service d’hortithérapie du Chicago Botanic Garden
Nombre
Option
Description du programme
d’ateliers
Option I
Programme de jardinage extérieur
20 ateliers
Option II Programme de jardinage intérieur
20 ateliers
Option III Programme de jardinage sur une année 40 ateliers
institutions de santé par le
Période couverte
Mai à septembre
Octobre à avril
1 an
Prix
4000$
3500$
7500$
Ces coûts comprennent tout le matériel nécessaire pour des ateliers de 15 participants. La
moitié des ateliers est animée par l’équipe du Chicago Botanic Garden et l’autre par les
employés de l’institution (qui ont été préalablement formés pour le faire). Si l’agence désire
que tous les ateliers soient sous la gouverne de l’équipe du Chicago Botanic Garden, des frais
supplémentaires sont exigés (1500$ pour les options 1 et 2, et 3000$ pour l’option 3). Les
ateliers ont lieu une fois par semaine et durent environ 45 minutes. Les activités retrouvées
dans les programmes hortithérapeutiques sont généralement les suivantes (elles sont
sensiblement les mêmes dans de nombreux services d’hortithérapie (Hewson, 1994)) :
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
6
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
-
Jardinage extérieur de légumes, fines herbes et fleurs (comestibles ou non)
Entretien de plantes d’intérieur
Propagation de plantes
Forçage de bulbes ou de branches d’arbre (pour induire la floraison)
Création de terrariums
Mélange de sols pour empotage
Ateliers de cuisine avec les produits du jardin (ex. salsa, vinaigre aromatisés, etc.)
Artisanat avec du matériel végétal
Création de cartes de souhaits en utilisant du matériel végétal
Réalisation de potpourris
Arrangement de fleurs (fraîches ou séchées)
Réalisation de décorations reliées aux différentes fêtes de l’année
Production de mélanges de graines pour les oiseaux l’hiver
Réalisation de décorations de citrouilles
3. Le jardin thérapeutique
3.1. Définition et théories
Tous les jardins ne sont pas nécessairement des jardins thérapeutiques (healing garden). Pour
être thérapeutique, un jardin doit être accessible à une clientèle donnée et viser directement
des objectifs de traitement ou de soin de cette même clientèle (Cooper Marcus, 2008). S’il est
bien conçu, il doit donner l’impression au visiteur d’être en dehors de la vie publique et offrir
un sentiment de sécurité, de calme. Il doit envoyer un message de vie, de changement, de
beauté et de force. La majorité des jardins hortithérapeutiques occidentaux sont composés de
matériel vivant. Les plantes sont souvent de nature ornementale avec une forte présence
d’herbes aromatiques (exemple du Homewood Health Centre). Les jardins potagers, bien
qu’utilisés, sont toutefois moins fréquents. (Strigsdotter et Grahn, 2002)
Selon Strigsdotter et Grahn (2002), il existe trois écoles de pensées sur les théories des
pouvoirs de guérison des jardins. La première, appelée le jardin guérisseur ou le Healing
Garden School, stipule que l’effet guérisseur provient du jardin lui-même, du contact avec la
nature elle-même. Cette approche a été développée dans les disciplines de la psychologie
environnementale et de l’aménagement paysager. Trois théories sous-tendent cette école de
pensée :
1) Les effets sur la santé sont dus à l’influence restauratrice sur les centres émotionnels
du cerveau de l’environnement naturel. Dans la nature, il est possible pour l’humain
de réagir et de faire confiance à ses réflexes inconscients puisqu’il se retrouve dans
son environnement originel. Dans les environnements ouverts de type savane, le corps
humain se détend spontanément. L’effet est plus facilement observable lorsque la
personne se remet d’un stress considérable. On appelle aussi cette théorie le modèle
psycho-évolutionnaire d’Ulrich. (Ulrich et al., 1991)
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
7
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
2) Les effets sur la santé sont dus à l’influence restauratrice de la nature sur les fonctions
cognitives. Le contact avec la nature permet un relâchement de l’attention directe
(celle qui nous permet de conduire par exemple) et l’émergence plus importante de
l’attention spontanée ou l’attention involontaire (soft fascination). Cette dernière nous
permet de percevoir des choses, de les analyser mais sans fatiguer les centres
supérieurs de la conscience. Aussi, le contact avec la nature nous offre l’opportunité
de prendre une distance avec nos activités et nos pensées quotidiennes (being away).
On appelle aussi cette théorie la théorie de la restauration de l’attention de Kaplan et
Kaplan. (Elings, 2006; Kaplan et Kaplan, 1989; Tennesen et Cimprich, 1995)
3) Le jardin et la nature ont des demandes moindres qui contrebalancent celles des
personnes malades.
La seconde école de pensée, l’hortithérapie ou l’Horticultural Therapy School, suppose que
l’effet guérisseur provient principalement des activités réalisées dans le jardin. Ce type de
travail est évident, utile, signifiant et agréable. Le jardinage permet, d’une façon simple, de
stimuler un grand nombre de processus cognitifs et de faire des exercices physiques tout en
vivant une expérience gratifiante. Cette idée est généralement soutenue par les médecins et les
hortithérapeutes. La troisième école de pensée, la Cognitive School, est un mélange des deux
premières et inclut l’historique et la personnalité du participant. Elle soutient que les effets sur
la santé sont dus au fait que le jardin avec ses formes, ses couleurs et ses odeurs, en plus des
activités qui peuvent y être réalisées, peut restaurer une personne vers une vision plus positive
d’elle-même et de ses capacités. (Strigsdotter et Grahn, 2002)
3.2. Design du jardin thérapeutique
Lorsque l’on fait la conception d’un jardin thérapeutique, il est fondamental de garder à
l’esprit le type de clientèle qui utilisera le lieu. Selon Strigsdotter et Grahn (2002), il serait
aussi important de trouver un équilibre entre les deux écoles de pensées (voir section 3.1) qui
se trouvent aux extrémités d’une échelle entre l’expérience uniquement passive (Healing
Garden School) et l’expérience uniquement active (Horticultural Therapy School). Aussi, les
divers degrés de force mentale que posséderons les participants doivent être pris en
considération. Quelqu’un faible mentalement a besoin de se retrouver seul avec lui-même
tandis que quelqu’un très fort mentalement peut diriger un groupe, prendre des initiatives et
réaliser sa créativité. Le jardin thérapeutique doit être conçu pour accueillir des personnes
avec des degrés de force mentale variés. Finalement, le jardin doit être capable de
communiquer diverses atmosphères pour répondre aux besoins variés des visiteurs. Des souslieux doivent donc être créés sur différents thèmes : sérénité, nature sauvage, échanges
communautaires, plaisir, culture, etc. Ainsi, selon Hewson (1994), voici les composantes
techniques que devraient comprendre un jardin thérapeutique :
-
Grand espace ensoleillé dans un milieu naturel, protégé du monde extérieur.
Parties ombragées pour se protéger du soleil (surtout pour les participants qui prennent
des médicaments).
Bancs pour se reposer, relaxer et/ou méditer.
Cultures diversifiées (types de culture, odeurs, textures, saveurs, sons, etc.).
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
8
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
-
Bassins d’eau.
Textures différentes de sentiers (gravier, gazon, paillis, etc.).
Sentiers dans le milieu naturel entourant le jardin pour favoriser les promenades
méditatives.
Équipements adaptés à la clientèle (voir section suivante).
3.3. Environnement et équipements adaptés
Tel que mentionné précédemment, il est primordial de prendre en considération le type de
clientèle qui sera accueilli sur le site. Si des personnes en chaises roulantes ou à mobilité
réduite viendront au jardin, il faut penser à faire des allées plus larges et à offrir des surface
plus planes où ces personnes pourront circuler facilement.
Aussi, de nombreuses personnes qui participent aux programmes d’hortithérapie éprouvent de
la difficulté à rester accroupis durant de longues périodes. Pour pallier cette limitation
courante, la plupart des jardins thérapeutiques ont inclus sur leur site des jardins ou des tables
surélevés (raised bed gardening). Il en existe de plusieurs formes et de plusieurs hauteurs,
certains sont transportables et d’autres permanents, et ils peuvent être achetés ou fabriqués
soi-même. Ils permettent aux personnes de travailler assis ou debout selon la hauteur du jardin
surélevé (voir les Images 1 et 2). (Hewson, 1994).
Image 1. Jardin surélevé permanent
Image 2. Jardin surélevé transportable
Source : http://www.raisedbedgardeningtips.com/
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
9
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Il est important d’adapter le matériel et les équipements utilisés en jardinage pour les
personnes qui vivent des limitations physiques ou qui n’ont pas une force suffisante. Par
exemple, lorsque l’on travaille avec des jardins surélevés, les manches des divers outils,
comme les râteaux, doivent êtres raccourcis afin de faciliter les mouvements. Par contre, si on
travaille avec des jardins au sol seulement, il est important d’allonger le manche de certains
outils à petits manches (ex. truelle) pour que les personnes puissent travailler debout ou
assises, sans avoir à toujours se pencher. Si certains participants font de l’arthrite, des éponges
peuvent être enroulées et fixées autour des manches pour une meilleure préhension. Afin
d’augmenter la force des personnes, on peut leur attacher les manches des outils aux avantbras à l’aide de bandes de velcros ou de sangles en cuir. Aussi, certains outils en métal
peuvent être remplacés par d’autres en plastique (plus légers). De plus, il est important d’avoir
différentes tailles d’arrosoirs lors des projets hortithérapeutique afin d’améliorer
graduellement la force physique des personnes. Finalement, de nombreux outils déjà adaptés
sont disponibles sur le marché. (Hewson, 1994)
4. Les bénéfices associés à l’hortithérapie
Ce qui rend l’hortithérapie unique réside dans le fait qu’elle utilise dans ces programmes du
matériel vivant, qui requiert des soins et de l’attention. Selon Mitchell L. Hewson (1994), chef
du département d’hortithérapie au Homewood Health Centre, «le cycle de vie des plantes
offre une multitude de tâches horticoles et d’activités reliées pour stimuler l’esprit, activer le
corps et encourager la prise de conscience de notre environnement extérieur vivant».
Vous trouverez dans le Tableau 2, une liste non exhaustive des effets de l’hortithérapie sur la
santé rapportés par divers auteurs. Les aspects de la santé qui sont touchés sont la santé
physique, la santé psychologique, mentale ou émotionnelle, la santé sociale, la santé
intellectuelle et les habiletés liées à l’employabilité. Il est tout de même important de noter
que la majorité des études qui ont été réalisées sur le sujet sont seulement de nature
descriptive et aucune recherche épidémiologique à long terme n’a encore été effectuée (voir la
section 7 sur les besoins en recherches scientifiques).
Tableau 2. Aspects de la santé touchés par l’hortithérapie
Aspect de la santé
Habiletés développées ou stimulées par l’hortithérapie
qui est touché
Diminution du stress
Contact avec la nature Diminution de la fatigue mentale
Accélération de la vitesse de rétablissement
Diminution du risque de certaines maladies
Santé physique
Diminution de l’anxiété
Diminution de l’état de dépression
Exercice physique
Vitalité, endurance
Force physique
Coordination globale et fine, équilibre
Santé psychologique Perception du temps et des saisons
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
10
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Santé sociale
Santé intellectuelle
Sens à la vie
Estime de soi, confiance en soi, respect de soi, acceptation de soi
Accomplissement, fierté
Stabilité émotionnelle, altération des sentiments négatifs
Sentiment de tranquillité, de jouissance, d’autonomie
Relaxation, réflexion
Diminution du stress
Cohésion sociale, enrichissement du réseau social, amitié
Développement d’habiletés sociales et de communication
Coopération par le travail
Diminution du sentiment de solitude
Apprentissage de nouvelles connaissances
Capacité d’observation, de concentration
Curiosité
Créativité, imagination
Employabilité
Adapté de Elings, 2006; Hewson, 1994; Sempik et al., 2003; Ulrich et al., 1991.
5. L’intervention en hortithérapie
5.1. Types de programmes rencontrés en hortithérapie
5.1.1. Programme vocationnel
Les programmes de type vocationnel visent les personnes qui désirent retourner, dans un
avenir proche ou plus lointain, sur le marché du travail, connaître un nouveau domaine de
travail et/ou développer des habiletés liées au monde du travail. C’est ce qu’on appelle aussi
l’employabilité. Ces programmes se basent sur un modèle de réadaptation ou de réinsertion.
Des listes d’objectifs liés à l’emploi, sous forme de questionnaires, sont souvent utilisées
comme outils de suivi (voir le questionnaire utilisé par le Centre du Florès lors du suivi
socioprofessionnel de leurs participants à l’Annexe 5). On retrouve les programmes
vocationnels dans de nombreux lieux tels que les écoles, les plates-formes de travail
supervisées, les centres correctionnels et les entreprises privées. (Haller, 1998)
5.1.2. Programme thérapeutique
Les programmes thérapeutiques sont quant à eux orientés sur le rétablissement d’une
personne suite à une maladie ou à une blessure physique ou mentale. Ils visent à soigner,
restaurer ou préserver la santé du participant. Une approche de traitement standardisé basée
sur le modèle médical est utilisée. On observe donc généralement ces programmes dans les
hôpitaux psychiatriques, les hôpitaux de réadaptation (ex. centres de désintoxication,
traitement des grands brûlés, etc.) et les établissements de soins de longue durée. (Haller,
1998)
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
11
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
5.1.3. Programme social
Le programme social, ou le programme de bien-être, vise à améliorer la santé en général et/ou
la qualité de vie des participants. Il se concentre sur la personne plutôt que sur le traitement
d’une maladie ou d’une blessure en particulier. On retrouve souvent ce type de programme
dans les maisons de retraites, les centres hospitaliers pour personnes âgées, les résidences
pour personnes vivants des handicaps et les jardins communautaires.
Contrairement aux programmes vocationnel et thérapeutique, les objectifs dans le programme
social peuvent ne pas être orientés sur l’individu mais plutôt sur le groupe. Ces objectifs
peuvent être d’augmenter les interactions entre les participants, réduire leur stress, améliorer
leur alimentation, développer un passe-temps, faire de l’exercice ou entretenir un sentiment
d’appartenance.
Finalement, bien que le programme social ait été présenté ici séparément pour les fins de la
discussion, on le retrouve dans bien des cas associé à des programmes vocationnel ou
thérapeutique. (Haller, 1998)
5.2. Processus de traitement structuré
Avant d’offrir un service d’hortithérapie, il est important que les décideurs répondent à
certaines questions d’ordre général : type de clientèle qui sera desservie, la présence
d’objectifs mesurables, les ressources disponibles, etc. L’hortithérapeute Charles Sourby
propose un court formulaire afin de guider les personnes dans leur mise en place d’un
programme hortithérapeutique. Vous trouverez à l’Annexe 6 ce bref document.
Lorsque le service est mis en place, un processus de traitement structuré doit être suivi pour
chaque participant. Cette planification suit une séquence logique constituée de l’évaluation du
participant, l’identification des buts du participant, la réalisation du plan d’intervention,
l’exécution des interventions proprement dites, la documentation du suivi, la révision du
traitement et la fin du traitement. (Haller, 2006b)
1) Évaluation
L’évaluation est la phase de rassemblement d’informations. Son importance est fondamentale
puisqu’elle permet de construire un programme solide, basé sur les besoins, les désirs et les
habiletés des participants. L’évaluation du participant comprend la priorisation de ses
problèmes mais aussi de ses rêves. L’information peut être recueillie à l’aide d’outils
d’évaluation standardisés, d’entrevues, d’observations et/ou de registres médicaux. (Haller,
2006b)
Par exemple, au Homewood Health Centre, les habiletés cognitives, physiques,
comportementales et sociales du patient sont évaluées lors de la première rencontre avec
l’hortithérapeute en utilisant comme outils la réalisation d’une activité horticole (voir
l’Annexe 7 pour une description des points qui sont observés par l’hortithérapeute). L’activité
généralement choisie est la transplantation. Cette dernière est alors divisée en une série
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
12
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
d’étape, ce qui permet de déterminer combien d’étape le participant est capable de réaliser,
avec et sans l’aide de l’hortithérapeute. Des évaluations semblables sont réalisées au Hanna
University Geropsychiatric Center (voir l’Annexe 8 pour une évaluation initiale en session
individuelle) et au Deaconess Hospital of Cleveland (voir l’Annexe 9 pour une évaluation
initiale en session de groupe). (Hewson, 1994; Sieradzki, 2006)
2) Identification de buts
La détermination des buts qui seront poursuivis dans le programme se fait selon le type de
programme auquel participe le client, selon l’aspect ou les aspects de santé que l’on veut
toucher (physique, psychologique, sociale et intellectuelle), selon le type de clientèle et selon
les besoins et les objectifs individuels du participant. Selon Haller (2006b), pour augmenter
ses chances de réussite, une personne ne devrait pas se fixer plus de trois buts à la fois. Ces
derniers doivent être énoncés de façon claire et être réalisable au travers de diverses étapes ou
séries d’efforts.
3) Plan d’intervention
La rédaction du plan d’intervention permet de présenter les objectifs à court-terme qui
permettront d’atteindre les buts, les actions qui seront prises et comment seront mesurés les
résultats. Ce plan explique aussi aux parties impliquées les comportements qui seront attendus
de chacun. Voici les grandes composantes d’un plan d’intervention :
-
Objectifs (décrie ce qui doit être accompli dans un horizon proche).
Méthode (décrie qui fait quoi, comment, dans quelles circonstances, où, quand,
combien de fois).
Critères (quantifie la réalisation, l’atteinte des objectifs).
Documentation (décrie qui fait les mesures, ce qui sera mesuré, combien de fois, où et
comment).
La détermination des objectifs est une étape très importante du plan d’intervention. La
réalisation des objectifs permet d’atteindre une ou plusieurs étapes vers l’accomplissement du
ou des buts du participant. Par exemple, un participant qui a comme but de maintenir des liens
d’amitié dans un cadre dirigé pourrait identifier comme objectif d’engager une conversation
avec un autre participant à chaque séance d’hortithérapie durant un mois. Voici les
caractéristiques d’un bon objectif : (Haller, 2006b)
-
L’objectif permet d’atteindre logiquement le but énoncé par le participant (le but ayant
une portée plus générale);
L’objectif doit être réalisable et réaliste dans les circonstances présentes;
L’objectif doit être énoncé clairement pour éviter toute confusion et désaccord;
L’objectif doit être mesurable afin de documenter avec précision les résultats. Pour ce
faire,


Il doit énoncer un comportement souhaité ou une performance (Indiquer ce que
le participant fera et quels comportements sont attendus. Inclure un verbe
d’action. Se concentrer sur un comportement par objectif seulement.).
Il doit identifier les conditions dans lesquelles le comportement doit être exécuté
(Cela doit comprendre où et/ou avec quel support l’action sera réalisée).
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
13
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature

Il doit inclure un critère ou un standard afin de mesurer la performance
(Identifier un critère pour une performance acceptable comme «combien de
temps», «avec quelle précision», «combien», etc. Le critère peut être inclu dans
la définition de l’objectif ou énoncé séparément dans le plan d’intervention).
4) Interventions
Les interventions sont la réalisation du plan d’intervention par les activités
hortithérapeutiques. Ces activités, ou projets, peuvent être de nature directement horticole :
semer, transplanter, arroser, soigner et récolter. Elles peuvent aussi être reliées à
l’horticulture : stimuler les sens par le contact avec des plantes (sentir, goûter, toucher),
couper des fleurs, les faire sécher, les arranger en bouquet ou en faire des pots-pourris, etc.
Vous trouverez à l’Annexe 10, une liste de plantes intéressantes à utiliser dans un projet en
hortithérapie. (Hewson, 1994).
Il ne faut jamais oublier que lors d’activités hortithérapeutiques, le participant vient en
premier et les plantes et le jardin en deuxième. Les activités sont un outil de traitement et non
une fin en soi. Avant de réaliser une activité, il est important de bien la planifier. Vous
trouverez à l’Annexe 11 un formulaire rassemblant les divers points qui doivent se retrouver
dans un plan d’activité. Aussi, le choix des activités est influencé par de nombreuses
considérations : (Catlin, 2006).
-
sa valeur thérapeutique,
le type de programme hortithérapeutique (voir section 5.1),
les objectifs de traitement,
le background, les habiletés et les intérêts du participant,
l’évolution du participant,
le souci de continuité dans le programme,
les ressources disponibles,
le nombre ainsi que le type d’employés et/ou de bénévoles disponibles,
la gestion du risque (plantes toxiques, outils contondants, sensibilité au soleil, etc.),
son adaptabilité,
son efficacité reconnue par d’autres hortithérapeutes et/ou d’autres instances
spécialisées dans le domaine (ex. AHTA, CHTA, etc.).
5) Documentation
Conjointement aux interventions, les comportements mentionnés dans le plan d’action
doivent être documentés. Cela signifie que des registres sont tenus afin de suivre les progrès
(ou le manque de progrès) vers l’atteinte des objectifs préalablement définis. L’évolution peut
être mesurée en termes quantitatifs ou qualitatifs selon ce qui a été décidé dans le plan
d’intervention. Il est toutefois préférable que les informations documentées reflètent des
comportements objectifs et mesurables plutôt que des impressions subjectives. Les notes
peuvent être prises à la fin de chaque séance d’hortithérapie ou à une autre fréquence (ex.une
fois par semaine). Les informations contenues dans les registres sont confidentielles et ne
doivent être partagées qu’avec les parties autorisées. Une documentation rigoureuse fait bien
souvent la différence entre un programme professionnel et un programme non professionnel.
(Haller, 2006b; Sieradzki, 2006)
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
14
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
6) Révision
La phase de révision permet de vérifier la pertinence ou le besoin de modifier les échéanciers,
les critères, les méthodes et même les objectifs définis dans le plan d’intervention. Elle permet
par exemple de s’ajuster à un participant qui progresse plus rapidement ou plus lentement que
prévu ou qui vie de nouvelles choses pouvant l’affecter dans l’atteinte de ses objectifs. La
révision offre aussi l’occasion de modifier les activités qui sont proposées en fonction de
l’évolution du participant : durée, difficulté, etc. (Haller, 2006b)
7) Fin du traitement
La fin d’un programme d’hortithérapie peut survenir pour plusieurs raisons : fin du traitement
du patient dans l’établissement de soins, fin du programme saisonnier d’hortithérapie (dans le
cas d’installations extérieures), participation du client à un nouveau programme, atteinte des
objectifs, désir du client, etc. Dans tous les cas, il est souhaitable que l’hortithérapeute prépare
son client à la transition qu’il vivra et qu’il lui remette un rapport résumant le programme
auquel il a participé, les objectifs (atteints ou non), les activités réalisées, les
accomplissements et les recommandations. (Haller, 2006b)
5.3. Habiletés de l’hortithérapeute
Selon Hewson (1994), les habiletés de l’hortithérapeute et les points importants à respecter
pour qu’un programme ait du succès sont les suivants :
1) Toujours parler clairement et simplement pour être bien compris.
2) Écouter attentivement et être sincère (aide à construire une relation de confiance).
3) Garder à l’esprit que le toucher est important dans la création du lien (haptonomie :
toucher respectueux et affectueux).
4) Offrir son sens de l’humour et son optimisme.
5) Être vigilant des changements physiques et psychologiques qui peuvent survenir chez
le participant (l’aspect horticulture est secondaire à l’aspect thérapeutique).
6) Être informé des médicaments que les participants prennent (ex. intolérance au soleil
comme réaction secondaire) et des évènements signifiants qui sont survenus
récemment dans leur vie.
7) Apprendre les préférences du participant ainsi que les choses qu’il apprécie moins.
Trouver une tâche qui a du sens (et non seulement busywork), un défi pour augmenter
le niveau d’accomplissement de la personne.
8) Être ouvert aux suggestions des participants qui désirent faire quelque chose de
différent de ce qui est proposé.
9) Être attentif aux personnes plus silencieuses et calmes, elles ont besoin de sentir
qu’elles font parties du groupe.
10) Être organisé, avoir tout le matériel et les plantes prêts pour les séances
d’hortithérapie.
11) Toujours féliciter la personne qui a bien accompli une tâche.
12) Documenter les activités et les interactions des participants. La confidentialité est
impérative dans toutes les interactions avec les participants.
13) Ne pas assumer que les personnes veulent être appelées par leur prénom. Leur
demander.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
15
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
14) Ne jamais prendre de décision pour les clients mais les laisser plutôt arriver à une
conclusion guidée.
15) Ne pas laisser nos jugements personnels et nos préjugés interférer dans notre travail
avec les participants.
16) Ne pas mélanger des groupes qui ont des profils très différents (ex. handicapés
physiques et maladies mentales).
17) Ne pas laisser les participants prisonniers du «Je ne suis pas capable de faire ça».
5.4. Implication bénévole
Depuis les années 1950, les bénévoles ont permis d’introduire l’horticulture dans la vie de
résidents d’hôpitaux, d’établissement de soins de longue durée, de prisons, etc. Pour de
nombreux professionnels, la clé du succès d’un programme d’hortithérapie réside dans
l’implication de bénévoles. Ces derniers permettent de maintenir un haut niveau de qualité en
prenant part aux activités horticoles et en servant de support à l’hortithérapeute. Ils
accompagnent les participants lors des travaux horticoles et peuvent aussi réaliser des tâches
horticoles en préparation des ateliers hortithérapeutiques. Les bénévoles doivent être recrutés,
interviewés, formés et gérés par le personnel du service d’hortithérapie. (Haller, 2006a;
Hewson, 1994)
6. Les clientèles pouvant bénéficier de l’hortithérapie
6.1. Santé mentale
6.1.1. Schizophrénie
La schizophrénie est une perturbation grave du fonctionnement du cerveau. Elle a pour effet
de fausser la perception de la réalité de la personne atteinte. Cette maladie «se manifeste par
des épisodes aigus de psychose, suivis de divers symptômes chroniques constituant un
handicap. Les symptômes aigus sont les hallucinations, le délire et la perturbation de la
logique de la pensée. Après contrôle de la phase de psychose aiguë, 80 % des schizophrènes
souffrent de symptômes chroniques, qui constituent en fait l’absence d’un comportement
adapté aux circonstances :
-
Manque d’expression des émotions, visage fixe, discours monotone.
Difficulté à maintenir une conversation, réponses brèves.
Manque d’intérêt, d’énergie, de persistance à effectuer une activité.
Perte de plaisir dans les loisirs, perte d’intérêt pour des activités sociales ou sexuelles,
difficulté à nouer des relations intimes.
Difficulté à se concentrer, à écouter un long film, à maintenir une lecture.» (Société
québécoise de la schizophrénie, 2008)
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
16
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Les programmes d’hortithérapie avec ce type de clientèle visent globalement à maintenir ou à
maximiser un niveau optimum de fonctionnement chez la personne malade. Au travers un
environnement non menaçant et structuré, ces personnes arrivent graduellement à construire
leur estime de soi et des sentiments d’indépendance (en comparaison avec ce qu’ils vivent
dans les milieux hospitaliers). Aussi, l’effet de travail en groupe et l’aspect sensoriel des
activités est très important pour cette clientèle (Perrins-Margalis et al., 2000). Vous trouverez
au Tableau 3 une suggestion d’activités hortithérapeutiques orientées pour les personnes
atteintes de schizophrénie.
Tableau 3. Effets visés par les activités des programmes d’hortithérapie sur les personnes
atteintes de schizophrénie
Activités
Effets visés sur la personne
hortithérapeutiques
Stimuler les sens
Utiliser des plantes très
Altérer les pensées perturbantes
colorées, odorantes,
Prendre contact avec la réalité
texturées et non toxiques
Valider ce qui est en train d’arriver dans le présent
Avoir une sensation de sécurité
Offrir des ateliers où
l’environnement de travail Avoir une sensation de structure
est très bien organisé
Avoir une sensation de contrôle de son environnement
Augmenter les expériences de relations interpersonnelles
positives
Travailler en groupe
Développer des comportements sociaux adéquats
Augmenter la capacité de concentration, d’attention
Développer l’estime de soi
Augmenter le niveau de fonctionnement général
Réaliser des activités
horticoles diverses
Apprendre de nouvelles connaissances et de nouvelles habiletés
Améliorer la forme physique
Prendre conscience du temps qui passe (les saisons, la réalité)
Adapté de Hewson, 1994
6.1.2. Dépression et troubles affectifs
Selon le Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec (2008), «la dépression se
caractérise par une humeur profondément triste et certains symptômes psychomoteurs
(ralentissement général, baisse de concentration) ou neurovégétatifs (perte d’appétit ou de
sommeil) prédominant. On peut citer comme autre trouble de l’humeur, la maladie affective
bipolaire, communément appelée maniaco-dépression. Dans ce cas, les périodes de dépression
alternent avec des périodes de grande excitation, énergie, euphorie ou irritabilité qu’on
nomme manie. Ces changements d'humeur sont incontrôlables et parfois fréquents.»
L’environnement horticole offre des conditions non menaçantes qui peuvent altérer l’humeur
et augmenter ou réhabiliter le bien-être émotif des personnes atteintes de troubles affectifs
(Hewson, 1994; Sempik et al., 2003). Le Tableau 4 présente une liste non exhaustive
d’activités hortithérapeutiques orientées pour ce type de clientèle.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
17
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Tableau 4. Effets visés par les activités des programmes d’hortithérapie sur les personnes
atteintes de troubles affectifs
Activités hortithérapeutiques
Effets visés sur la personne
Construire une relation telle que l’hortihérapeute Altérer les comportements négatifs
peut ensuite structurer ses activités en fonction
de l’humeur de la personne
Offrir un environnement qui promeut des
Décourager les pensées négatives
attitudes saines et optimistes
Comprendre ce qui rend la plante malade
Travailler avec des plantes malades
et faire une introspection sur sa propre vie
Socialiser et interagir avec les personnes
Sortir de son isolement
Stimuler la créativité
Offrir des ateliers horticoles aux multiples
dimensions, tels que des ateliers floraux
Stimuler l’imagination
Développer l’intérêt dans quelque chose
Offrir des ateliers stimulants et intéressants
Développer la concentration
Vivre une gratification instantanée
Augmenter la confiance en soi
Offrir des ateliers qui donnent des résultats et
Augmenter l’estime de soi
font vivre des réussites rapidement
Augmenter la sensation que l’on vaut
quelque chose
Pour les personnes qui ont des difficultés à
Faire travailler le corps afin de l’aider à
dormir (souvent dans la bi-polarité), offrir des
mieux se reposer le soir
activités physiques
Pour les personnes qui ont des symptômes
Avoir un espace pour vivre ses émotions
d’irritabilité, offrir des activités telles que la
Avoir un sentiment d’indépendance
récolte, l’arrosage ou la marche dans le jardin
Adapté de Hewson, 1994
6.1.3. Alzheimer
«La maladie d'Alzheimer est une maladie évolutive du cerveau, qui porte gravement atteinte à
la faculté de penser et à la mémoire. Il s'agit de la forme de démence la plus courante. La
maladie d'Alzheimer est un syndrome dont les symptômes comprennent la perte de mémoire,
de jugement et de raisonnement, des sautes d'humeur ainsi que des changements de
comportement et dans la manière de communiquer. » (Société Alzheimer, 2008)
Plusieurs études ont démontré que la stimulation des sens par les odeurs, les couleurs et les
textures peuvent stimuler des émotions, des sentiments positifs et des souvenirs chez ce type
de clientèle (Elings, 2006). L’hortithérapie offre donc une approche très intéressante pour les
personnes souffrant d’Alzheimer. Selon le niveau de développement de la maladie, les tâches
horticoles offertes dans le cadre d’un programme sont adaptées. L’environnement doit
toujours être sécuritaire (clôtures, plantes non toxiques, etc.) et l’équipement modifié pour les
personnes qui ont perdu leur mobilité (Hewson, 2001b). Le Tableau 5 présente une liste non
exhaustive d’activités hortithérapeutiques orientées pour ce type de clientèle.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
18
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Tableau 5. Effets visés par les activités des programmes d’hortithérapie sur les personnes
atteintes de la maladie d’Alzheimer
Activités hortithérapeutiques
Offrir un environnement paisible composé de
plantes
Proposer comme activité des marches dans le
jardin
Travailler avec des plantes et des herbes
particulières (goût, toucher, vue, odeur)
Réaliser des activités simples et courtes
Réaliser des tâches horticoles diverses
Offrir des ateliers sur le thème des saisons
S’identifier lorsque l’on prend la parole, parler
lentement, donner de courtes instructions
Adapté de Hewson, 1994; Hewson, 2001b
Effets visés sur la personne
Réduire l’agitation
Réduire l’agitation
Altérer le processus de pensées négatives
Stimuler les sens
Stimuler la mémoire
Vivre des succès rapides
Augmenter le niveau de concentration
Développer de nouvelles habiletés
Se souvenir d’habiletés oubliées
Réaliser la notion du temps
Diminuer la confusion
6.1.4. Troubles alimentaires
Les troubles alimentaires sont des «maladies complexes caractérisées par des préoccupations
intenses à propos de l'alimentation, du poids et de l'image corporelle, par des comportements
alimentaires anormaux et souvent dangereux (refus systématique de s'alimenter, ou
vomissements provoqués)» (Fondation des maladies mentales, 2008)
Un environnement composé de plantes, tel que des serres, offre un sanctuaire pour les
personnes souffrant de troubles alimentaires (en comparaison à l’hôpital où ils doivent
souvent séjourner). Le Tableau 6 présente une liste non exhaustive d’activités
hortithérapeutiques orientées pour ce type de clientèle.
Tableau 6. Effets visés par les activités des programmes d’hortithérapie sur les personnes
atteintes de troubles alimentaires
Activités hortithérapeutiques
Réaliser des activités horticoles
stimulantes et structurées
Réaliser des expériences positives
Effets visés sur la personne
Stimuler l’esprit
Diminuer les pensées obsessives
Diminuer des préoccupations pour la nourriture
Augmenter la concentration
Apprendre à faire de l’exercice physique «normal»
Réaliser que sa vie vaut quelque chose
Augmenter la confiance en soi
Vivre des sentiments d’accomplissement
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
19
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Réaliser des projets de groupe
Cultiver des légumes
Développer des comportements sains
Développer des relations interpersonnelles saines
Apprendre les valeurs nutritives des légumes et
comment combler les carences alimentaires développées
Adapté de Hewson, 1994
6.1.5. Trouble de stress post-traumatique
Selon l’Association canadienne pour la santé mentale (2008), le trouble de stress posttraumatique est un type de trouble anxieux «qui résulte d’un événement psychologique
traumatisant causant la mort ou des blessures graves ou tout au moins un grave risque pour la
vie de la personne ou celle des autres». Cet événement provoque de la peur intense, de la
détresse (sentiment d’impuissance) ou de l’horreur chez l’individu qui le vit. Le trouble se
manifeste ensuite par la réexpérience persistante de l’événement traumatisant et un état de
réactivité générale augmentée chez le malade.
Avec les personnes qui souffrent du trouble de stress post-traumatique, il est donc primordial
d’instaurer au préalable un climat de sécurité. Le jardin et les serres peuvent offrir un tel
environnement. Par diverses activités horticoles, le participant apprend à évoluer de l’état de
victime à l’état de survivant.
Par exemple, au Homewood Health Centre, le programme spécialement conçu pour les
personnes vivant un trouble de stress post-traumatique vise à créer une sécurité physique et
émotionnelle au niveau de l’individu mais aussi de ses relations interpersonnelles. Il permet
de développer un sens de la communauté qu’on ne retrouve pas dans les thérapies
traditionnelles. Aussi, des jardins spéciaux sont réalisés afin de permettre aux participants de
«célébrer» des enterrements psychologiques. Ces cérémonies sont l’occasion de se souvenir
de personnes aimées mais aussi de clore l’emprise d’un événement traumatisant. (Hewson,
2001a)
6.2. Dépendance alcool et drogues
L’hortithérapie offre aux personnes qui vivent des dépendances à l’alcool et aux drogues une
opportunité pour découvrir des loisirs positifs (non destructeurs) et développer des habiletés
les aidant dans leur processus de rétablissement (estime de soi, sentiment d’avoir une valeur,
apprentissage de nouvelles connaissances, reprise de la forme physique, relaxation,
alimentation saine, etc.). Il faut les amener à découvrir les merveilles de la nature et apprendre
à avoir des sentiments positifs face à eux-mêmes (pour contrer les sentiments de culpabilité).
En prenant soin des plantes et en développant une conscience de leur environnement, ils
deviennent capables de retourner leurs habiletés nouvellement acquises à leur famille et leur
communauté qu’ils ont auparavant rejeté. (Hewson, 1994)
6.3. Personnes âgées
Les personnes âgées peuvent retrouver par le biais de l’horticulture un sens à leur vie, un désir
de vivre et de réaliser quelque chose ayant du sens. Sempik et al. (2003) ont observé que le
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
20
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
fait de redonner des responsabilités et le contrôle à des personnes âgées leur permettait de
ralentir la détérioration de leurs conditions physiques et psychologiques. Dans ce sens, la
pratique de l’horticulture en groupe leur offre l’opportunité de prendre des décisions tout en
diminuant leur sentiment de solitude.
6.4. Enfants malades
La pratique de l’horticulture avec des enfants malades leur permet de vivre des sentiments
d’accomplissement, d’apprendre des notions de base en biologie, de développer des activités
de groupe, d’améliorer leur concentration et de faire de l’activité physique (Elings, 2006).
L’hortithérapie peut être pratiquée par exemple avec des enfants qui ont des déficiences
intellectuelles ou des troubles de comportement (Haller, 2006a). Aussi, avec les enfants
autistes, l’hortithérapie permet d’entrer en lien avec eux dans un mode non invasif. C’est le
même principe qui est utilisé avec la zoothérapie (Gagné, 1999).
6.5. Handicapés physiques et intellectuels
Selon Elings (2006) et Hewson (1994), l’hortithérapie est un outil formidable pour réaliser le
niveau d’accomplissement optimum des personnes vivants des handicaps physiques et/ou
intellectuels. Elle permet de leur faire ressentir leur valeur et influence positivement leur
estime de soi.
Les projets qui utilisent l’horticulture pour améliorer le bien-être de personnes handicapées
intellectuellement sont relativement nombreux et bien implantés. Au Québec, la Bioferme
Laval, offre aux adultes autistes et ceux ayant des troubles envahissants du développement un
lieu où ils peuvent se réaliser grâce à une méthode de travail alternative. La vocation
principale de cette ferme, où sont produits des légumes et des animaux de façon biologique,
est l’insertion sociale de ces personnes différentes en milieu de travail (Bioferme Laval,
2008). On ne parle donc pas ici d’hortithérapie au sens où Sempik et al. (2003) l’attendent,
mais plutôt de thérapie occupationnelle et de réinsertion sociale. On retrouve sensiblement le
même service offert aux Jardins de l’Amitient (2008), à Saint-Jovite, avec les personnes
présentant une déficience intellectuelle.
6.6. Prisonniers
Le travail agricole était considéré traditionnellement comme une punition dans le milieu
carcéral. Cependant, quelques initiatives, comme celle du Greenhouse Project à la prison de
Riker’s Island à New York (voir Annexe 4), veulent renverser la tendance et utiliser plutôt
l’horticulture comme un levier pour développer des habiletés et des connaissances, et ainsi
faciliter la réadaptation des prisonniers. Ces types de projets sont souvent de nature
vocationnelle et impliquent l’accompagnement d’un hortithérapeute formé. Il a été démontré
que lorsque des prisonniers ont bénéficié de tel programmes éducationnels ou
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
21
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
d’employabilité, le pourcentage de récidive à la sortie de prison chutait à 28%
comparativement à 67% pour ceux qui n’en avaient pas bénéficiés. (Jiler, 2006)
Lors de la réalisation de projets avec ce type de clientèle, il est important d’établir des
objectifs réalistes et à leur portée. Beaucoup de ces personnes ont un historique d’échec dans
leur vie, il faut donc leur faire réaliser des succès dans une série de petits projets. Ces
réussites les aideront à ressentir des sentiments d’estime de soi et ultimement
d’accomplissement et de réalisation. (Gagné, 1999; Jiler, 2006)
7. Les besoins de recherche dans le domaine de l’hortithérapie
Les bénéfices associés à l’hortithérapie ont été rapportés depuis les cinquante dernières
années de façon anecdotière dans de nombreux articles. Le premier rapport scientifique sur les
effets mesurables de la nature sur la santé des humains est relativement récent, soit en 1984
(Ulrich, 1984). La multiplication de recherches scientifiques approfondies sur les processus et
les résultats liés à l’approche de l’hortithérapie, permettront d’asseoir les bases de cette
profession encore innovatrice. (Elings, 2006; Haller, 2006a)
Les besoins en recherche concernent premièrement l’obtention de données sur l’évolution de
la pratique de l’hortithérapie par le biais d’études nationales exhaustives : informations sur les
programmes offerts, sur le développement de la profession et sur les critères de succès des
programmes. Le deuxième besoin se situe au niveau du manque de données de recherche
quantitatives et qualitatives pour supporter l’hortithérapie comme outils médical basé sur des
évidences : essais randomisés et contrôlés, nombre statistiquement suffisant de sujet étudiés,
interventions clairement définies, sources d’erreur (biais) contrôlées et collaboration avec des
scientifiques de la santé comme des épidémiologistes. (Relf, 2006)
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
22
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
8. Références bibliographiques
American Horticultural Therapy Association, 2008. http://www.ahta.org/information/ (page
consultée le 2 juillet 2008).
Association canadienne pour la santé mentale, 2008. Le trouble de stress post-traumatique.
http://www.cmha.ca/bins/content_page.asp?cid=3-94-97&lang=2 (page consultée le 14
octobre 2008).
Bioferme Laval, 2008. http://www.autismelaval.org/bioferme/index.html (page consultée le 9
octobre 2008).
Canadian Horticultural Therapy Association, 2008. http://www.chta.ca/ (page consultée le 2
juillet 2008).
Catlin, P.A., 2006. Activity planning: developing horticultural therapy sessions. In
« Horticultural therapy methods: making connections in health care, human service, and
community programs », Editors Haller, R.L. and Kramer, C.L., The Haworth Press,
New York, USA, Chapter 3, p. 33-57.
Centre du Florès, 2008. Questionnaire utilisé lors du suivi socio-professionnel.
Communication personnelle (29 octobre 2008).
Chicago Botanic Garden, 2008. Horticultural Therapy Contract Services Program.
http://www.chicagobotanic.org/downloads/therapy/HT_offsiteprograms.pdf (page
consultée le 2 juillet 2008).
Cooper Marcus, C., 2008. Healing gardens for burn patients, a placeto heal. Landscape
Architecture, 8 p.
Davis, S., 1998. Development of the profession of horticultural therapy. In «Horticulture as
therapy: principles and practice», Editors Simson, S.P. and Straus, M.C. Food Products
Press, The Haworth Press, New York, USA, Chapter 1, p. 3-18.
Elings, M., 2006. People-plant interaction. The physiological, psychological and sociological
effects of plants on people. In « Farming for health », Editors Hassik, J. and Van Dijk,
M., Netherlands, Chapter 4, p. 43-55.
Fondation des maladies mentales, 2008. Troubles de l’alimentation.
http://www.fondationdesmaladiesmentales.org/fr/p/aider-une-personne/les-maladiesmentales/troubles-de-lalimentation (page consultée le 11 décembre 2008).
Gagné, F., 1999. Faire pousser des fleurs et des Hommes. Hortithérapie appliquée à
l’insertion sociale. Les Serres de Clara, Saint-Jérôme, Canada, 18 p.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
23
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Groupe d’Études Carl Rogers, 2008. L’approche centre sur la personne. http://www.groupeetude-carl-rogers.com/ (page consultée le 23 juillet 2008).
Kaplan, R. et Kaplan, S., 1989. The experience of nature: a psychological perspective.
Cambridge University Press, Cambridge.
Haller, R.L., 1998. Vocational, social and therapeutic programs in horticulture. In :
«Horticulture as therapy: principles and practice», Editors Simson, S.P. and Strauss,
M.C., Food Products Press, The Haworth Press, New York, USA, Chapter 3, p. 43-68.
Haller, R.L., 2006a. The framework. In « Horticultural therapy methods: making connections
in health care, human service, and community programs », Editors Haller, R.L. and
Kramer, C.L., The Haworth Press, New York, USA, Chapter 1, p. 1-22.
Haller, R.L., 2006b. Goals and treatment planning: the process. In « Horticultural therapy
methods: making connections in health care, human service, and community
programs », Editors Haller, R.L. and Kramer, C.L., The Haworth Press, New York,
USA, Chapter 2, p. 23-31.
Hewson, M.L., 1994. Horticulture as therapy. A practical guide to using horticulture as a
therapeutic tool. Homewood Health Centre, Guelph, Ontario, Canada, 135 p.
Hewson, M.L., 2001a. Horticultural therapy and post traumatic stress recovery. Journal of
Therapeutic Horticulture, American Horticultural Therapy Association, Volume XII, p.
44-47.
Hewson, M.L., 2001b. Using horticultural therapy to improve quality of life for people with
Alzheimer’s disease. Presented at Designs for dementia: integrating systems of care
conference by the Alzheimer Society of Ontario, Murray Alzheimer Research and
Education Project, the Ontario Seniors’ Secretariat and the Ministry of Health and
Long-Term Care, Toronto Colony Hotel, May 24, 25, 2001, Toronto, Ontario, 7 p.
Homewood Health Centre, 2008. Horticulture therapy program.
http://www.homewood.org/healthcentre/main.php?tID=1&sID=1&lID=10 (page
consultée le 14 juillet 2008).
Jiler, J., 2006. Doing time in the garden : life lessons through prison horticulture. Oakland,
CA, New Village Press, 176 p.
Johnson, W.T., 1999. Horticultural therapy: a bibliographic essay for today’s health care
practitioner. Complementary Health Practice Review, vol. 5, no. 3, p. 225-232.
Les Jardins de l’Amitient, 2008. http://www.amitient.org/jardin_web/jardins.html (page
consultée le 9 octobre 2008).
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
24
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec, 2008. Les troubles de l’humeur.
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/sante_mentale/index.php?Troubles_de_l
__humeur (page consultée le 9 décembre 2008).
Perrins-Margalis, N.M., Rugletic, J., Schepis, N.M., Stepanski, H.R. et Walsh, M.A., 2000.
The immediate effects of a group-based horticulture experience on a quality of life of
persons with chronic mental illness. Occupational Therapy in Mental Health, 16(1), p.
15-32.
Pollard, C., 2008. Home Farm Horticultural Therapy Certificate.
http://www.christinepollard.org/ (page consultée le 16 décembre 2008).
Relf, D., 1981. Dynamics of horticultural therapy. Rehabilitation Literature, 42(5/6), p. 147150.
Relf, D.P., 2006. Theorical models for research and program development in agriculture and
health care. In « Farming for health », Editors Hassik, J. and Van Dijk, M.,
Netherlands, Chapter 1, p. 1-20.
Sempik, J., Aldridge, J and Becker, S., 2003. Social and therapeutic horticulture: evidence
and messages from research. Thrive with the Center for Child and Family Research,
Department of Social Science, Loughborough University, Leicestershire, UK.
Sieradzki, S., 2006. Documentation: the professional process of recording outcomes. In
« Horticultural therapy methods: making connections in health care, human service, and
community programs », Editors Haller, R.L. and Kramer, C.L., The Haworth Press,
New York, USA, Chapter 5, p. 87-103.
Société Alzheimer, 2008. Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?
http://www.alzheimer.ca/french/disease/whatisit-intro.htm (page consultée le 8
décembre 2008).
Société québécoise de la schizophrénie, 2008. Qu’est-ce que la schizophrénie ?
http://www.schizophrenie.qc.ca/FR/Infos/index.html (page consultée le 9 décembre
2008).
Sourby, C., 2008. Formulaire pour la mise en œuvre d’un programme d’hortithérapie.
http://www.horticulturaltherapy.info/calender.htm (page consultée le 22 décembre
2008).
Stigsdotter, U.A. et Grahn, P., 2002. What makes a garden a healing garden ? Journal of
Therapeutic Horticulture, American Horticultural Therapy Association, Volume XIII,
p. 60-69.
Tennesen, C.M. et Cimprich, B., 1995. Views to nature : effects on attention. Journal of
Environmental Psychology, Vol. 15, p. 77-85.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
25
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Ulrich, R.S., 1984. View through a window may influence recovery from surgery. Science,
Vol. 224, Issue 4647, p. 420-421.
Ulrich, R.S, Simons, R.F., Losito, B.D, Fiorito, E., Miles, M.A. et Zelson, M., 1991. Stress
recovery during exposure to natural and urban environments. Journal of Environmental
Psychology ,Vol. 11, p. 201-230.
Vancouver Island University, 2008. Horticultural Therapy Diploma Program.
http://www.viu.ca/calendar/HumanServices/horticulturaltherapy.asp (page consultée le
16 décembre 2008).
Zimring, F., 1994. Carl Rogers (1902-1987). Perspectives: revue trimestrielle d’éducation
comparée, Paris, France, vol XXIV, n˚ 3/4 (91/92), p. 429-442.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
26
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Annexe 1. Critères du CHTA pour l’enregistrement professionnel
volontaire des hortithérapeutes
(Adapté du CHTA, 2008)
Le Canadian Horticultural Therapy Association (CHTA) enregistre des hortithérapeutes par
le biais d’un système d’enregistrement professionnel volontaire. Il existe actuellement deux
niveaux d’enregistrement : l’hortithérapeute technicien (HTT ou horticultural therapist
technician) et l’hortithérapeute enregistré (HTR ou horticultural therapist registered). Les
personnes qui désirent obtenir le titre de HTT doivent posséder 7 points au total, avec un
minimum de 2 points dans chacune des grandes catégories «Éducation» et «Expérience
pratique». (voir Tableau 1). Les personnes désirant obtenir le titre de HTR doivent posséder
10 points au total, dont 5 points dans la catégorie «Éducation» et 5 points dans la catégorie
«Expérience pratique».
Tableau 1. Pointage alloué aux différentes activités des deux critères d’enregistrement du
CHTA, soit l’éducation et l’expérience pratique
ÉDUCATION
EXPÉRIENCE PRATIQUE
(points maximums)
(points maximum)
A)
B)
C)
D)
4 points
3 points
2 points
2 points
Diplôme relié
Diplôme non relié
DEC
Certificat en HT
A)
B)
C)
D)
E)
F)
3 points
2 points
3 points
2 points
2 points
2 points
Stage supervisé en HT
Travail bénévole
Travail en HT rémunéré
Travail relié rémunéré
Développement de projet
Développement professionnel
ÉDUCATION
A) Diplôme en hortithérapie, en psychologie ou en horticulture.
B) Diplôme en sociologie, thérapie occupationnelle, thérapie récréationnelle, travail social,
sciences infirmières, gérontologie, études en enfance et famille, aménagement paysagé, etc.
C) Diplôme de deux ans au collège (ou l’équivalent d’un DEC) relié à l’horticulture, soins de
la santé et thérapie récréationnelle.
D) Certificat de cours en hortithérapie accrédité par le CHTA (ex. Home Farm Horticultural
Therapy Certificate – voir l’Annexe 3). Des crédits d’éducation continue seront aussi
reconnus à raison de 0,2 points par 30 heures de cours pour un maximum de 2 points. Ces
formations doivent toucher les soins de santé et/ou l’horticulture.
EXPÉRIENCE PRATIQUE
A) Stage supervisé par un hortithérapeute enregistré (HTR). Le lieu ainsi que le superviseur
doivent être approuvés par le CHTA. 3 points pour 1000 heures de stage.
B) Pour du travail bénévole en hortithérapie (HT), les points accordés sont de 0,3 points par
1000 heures. Pour du travail bénévole relié à l’HT (soins de santé ou horticulture), les points
accordés sont de 0,2 points par 1000 heures.
C) 0,5 points par 1000 heures.
D) 0,3 points par 1000 heures.
E) Planification et mise en place d’un programme d’hortithérapie pour une clientèle donnée,
le tout supervisé par un HTR
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
27
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
F) Publications d’articles ou de livres, présentations ou conférences, coordination d’ateliers
accrédités par le CHTA, implication au sein du CHTA.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
28
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Annexe 2. Liste des compétences de l’hortithérapeute
(Adapté du CHTA, 2008)
Les compétences de l’hortithérapeute concernent principalement l’évaluation du client, la
planification, l’application et l’évaluation du traitement et du programme d’intervention. Ce
professionnel doit aussi posséder des connaissances en soins de la santé (conditions
limitatives des personnes), en gestion de groupe et en horticulture. Vous trouverez ci-dessous
une liste détaillée des compétences dans chacune des catégories mentionnées :
Évaluation du client
L’hortithérapeute possède les compétences nécessaires pour :
- Réaliser des entretiens d’évaluation des clients.
- Rédiger des documents sur les résultats des évaluations.
- Résumer les conclusions et les implications pour le traitement au client, à sa famille, aux
autres personnes importantes et aux membres de l'équipe de travail.
- Intégrer les résultats des évaluations afin de compléter le plan individualisé de soins de
santé.
- Utiliser les outils d'évaluation de d'autres disciplines pertinentes ou en lien avec les
processus de traitement de l’hortithérapie.
- Comprendre et interpréter les tests et mesures psychologiques.
Planification du traitement
L’hortithérapeute possède les capacités et les compétences pour :
- Observer et reconnaître la culture, les compétences et les capacités des clients.
- Rédiger des outils qui permettront de mesurer l’atteinte de résultats (buts, objectifs, notes
d'évolution et de progression et autres formes de documentation relative à la conception et à
la prestation des services).
- Choisir des traitements et des programmes d’interventions (type, fréquence, durée)
appropriés en fonction des buts et des objectifs préalablement définis.
- Mettre sur pied des plans de traitement qui intègrent les forces et les compétences des
individus.
- Utiliser des techniques de leadership appliquées de façon individuelle ou en groupe.
- Communiquer efficacement par écrit et oralement.
- Documenter les réponses et les réactions des clients aux interventions.
- Posséder des connaissances techniques en horticulture qui permettront ou faciliteront une
variété d'interventions :
 Propagation des plantes
 Jardinage écologique (ex : compostage, polyculture, etc.)
 Gestion intégrée des ravageurs
 Floriculture
 Taxonomie
 Botanique
 Aménagement paysager thérapeutique
 Artisanat botanique
 Production en serre et en pépinière
 Science du sol
 Entomologie
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
29
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
 Phytopathologie / physiologie
 Cuisine / nutrition
 Plantation en pots (intérieur, extérieur)
Suite Annexe 2
Application et évaluation du traitement
L’hortithérapeute possède des compétences et/ou des connaissances dans :
- La pratique de l'amélioration continue de la qualité.
- Les méthodes d'interprétation des progrès individuels et des résultats, utilisées comme base
pour le programme d’évaluation final du traitement.
- Les procédures de documentation pour la planification des programmes d’intervention, la
responsabilité de l’hortithérapeute et les services de paiement.
- L'interprétation des données servant à la modification des programmes d’intervention.
- La formulation de recommandations pour le suivi.
- Les procédures de sécurité, d'urgence, de lutte contre les infections et de gestion des
risques.
- La recherche documentaire pour fins d’amélioration et/ou de formation continue.
- L'application dans la pratique hortithérapeutique de normes éthiques et professionnelles.
- La planification, la gestion du temps, la priorisation des tâches et des décisions et la gestion
de la productivité.
- Le processus de planification stratégique.
- La gestion des ressources humaines, la classification, le recrutement, l'orientation et la
formation, la supervision et la gestion du rendement du personnel et des bénévoles.
- Les techniques de financement, de budgétisation, de comptabilisation des coûts, de fixation
des taux et de fiscalité.
Conditions limitatives des personnes
L’hortithérapeute possède des compétences et/ou des connaissances dans :
- Les concepts de base, les théories et les principes relatifs aux conditions limitatives
(handicapes physiques, mentaux et sociaux).
- L'identification des besoins individuels primaires appropriés pour les services
d’hortithérapie (HT).
- Les objectifs et les interventions appropriées pour les services d’HT.
- Les précautions pour les programmes d’intervention et les contre-indications individuelles
pour les services d’HT.
- Le vocabulaire et les acronymes médicaux et psychiatriques.
- La connaissance des implications pharmacologiques pour l'évaluation et les traitements en
HT.
- La connaissance du comportement moteur dans la conception des interventions d’HT.
- La connaissance de base de l’anatomie et de la physiologie humaine.
- L’utilisation de la santé et de la sécurité pour les individus et les groupes.
- Les premiers soins de base et les procédures de réanimation cardio-pulmonaire.
- La lutte contre les maladies infectieuses.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
30
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Suite Annexe 2
Suivi, psychologie et dynamique de groupe
L’hortithérapeute démontre des compétences dans :
- Le leadership de groupe.
- Les dynamiques et les processus de groupe (étapes de développement d’un groupe, la
fonction d’un groupe, la formation des groupes, les besoins des groupes, les contreindications à la participation d’un groupe, etc.).
- L’utilisation de manière efficace des interventions auprès des individus ciblés et du groupe
(ex. les techniques d'écoute active, les interventions liées aux théories psychodynamiques,
comportementalistes, et humaniste).
- La connaissance des thérapies complémentaires.
- L’accompagnement des individus dans le traitement et l'application des connaissances et
des compétences acquises pour satisfaire leurs besoins individuels.
Horticulture
L’hortithérapeute :
- Connaît les concepts de base, les théories et les principes liés à l'horticulture.
- Connaît les effets physiologiques, psychologiques et sociologiques des plantes sur les
individus.
- Est en mesure d'intégrer les connaissances en l'horticulture et les ressources avec les
besoins des clients.
- Est en mesure d'intégrer les connaissances en adaptation physique et les ressources avec les
besoins individuels.
- Est en mesure d'intégrer les connaissances en adaptation des équipements et les ressources
avec les besoins individuels.
- Est en mesure de référer les individus aux autres services liés à l’horticulture.
- À une connaissance de base des grands enjeux environnementaux.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
31
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Annexe 3. Liste non exhaustive des institutions et des programmes
d’enseignement en hortithérapie en Amérique du Nord
CANADA
Homewood Health Centre
Guelph, Ontario
Série de 5 cours d’une durée d’une journée chacun
2 points vers l’enregistrement au CHTA (certificat reconnu)
Cours offerts sur place, dans un lieu extérieur sur invitation ou à distance (online)
Lieu de stage reconnu par le CHTA
Professeur : Mitchell Hewson
http://www.horticultureastherapy.com/
Providence Farm
Duncan, Colombie-Britannique
Série de 5 cours de 4 jours chacun appelé Home Farm Horticultural Therapy Certificate
2 points vers l’enregistrement au CHTA (certificat reconnu)
Lieu de stage reconnu par le CHTA
Professeur : Christine Pollard
http://www.christinepollard.org/ ou http://www.providence.bc.ca/
Exemple de lieu où est offerte la série de cours :
- Calgary Zoo
Calgary, Alberta
www.calgaryzoo.org/index.php?option=com_content&task=view&id=240&Itemid=308
- Glendale Gardens and Woodlands
Victoria, Colombie-Britannique
http://www.hcp.bc.ca/eventscalendar.html
Royal Botanical Garden
Burlington, Ontario
Cours certifiés et ateliers
Professeurs : Christine Pollard et Nancy Lee-Colibaba
http://www.rbg.ca/pages/edu_hort.html
Vancouver Island University
Malaspina University-College
Nanaimo, Colombie-Britannique
Diplôme de 1e cycle en hortithérapie (2 ans, 5 sessions, 76 crédits)
2 points vers l’enregistrement au CHTA
http://www.viu.ca/calendar/HumanServices/horticulturaltherapy.asp
VanDusen Botanical Garden
Vancouver, Colombie-Britannique
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
32
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Série de 4 cours d’une durée de 5 jours chacun (certificat de 160 heures)
Professeur : Ann Kent
http://ftp.vancouver.ca/parks/parks/vandusen/website/adultEducation/hortTherapy.htm
Suite Annexe 3
ÉTATS-UNIS
Chicago Botanic Garden
Glencoe, Illinois
Certificat en hortithérapie (durée de 11 mois)
Certificat en conception de jardin pour les établissements de soins de santé (durée de 8 jours)
http://www.chicagobotanic.org/school/certificate/hort
http://www.chicagobotanic.org/school/certificate/hgd
Horticultural Therapy Institute
Colorado State University
Denver, Colorado
Certificat en hortithérapie (constitué de 5 cours de 4 jours chacun, reconnu par le AHTA)
Directrice et professeur: Rebecca Haller
http://www.htinstitute.org/
http://www.hla.colostate.edu/undergrad/horticultural_therapy.htm
Kansas State University
Manhattan, Kansas
Diplôme de 1e cycle en hortithérapie (8 sessions, 130 crédits)
Diplôme de 2e et 3e cycles en hortithérapie
Formation à distance (4 cours)
http://www.oznet.ksu.edu/horttherapy/
Rutgers University
Cook College
State University of New Jersey
New Brunswick, New Jersey
Certificat en hortithérapie (2 ans, 29 crédits)
Diplôme de 1e cycle en biologie végétale avec une option en hortithérapie (4 ans)
http://aesop.rutgers.edu/~horttherapy/
Texas A & M University
College Station, Texas
Diplôme de 1e cycle en horticulture avec une emphase en hortithérapie
http://hortsciences.tamu.edu/student/emphasisba.html
University of Maine
Orono, Maine
Diplôme de 1e cycle en landscape horticulture avec une concentration en hortithérapie (4 ans)
http://www.umaine.edu/lhc/ugrad_therapy.htm
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
33
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
University of Rhode Island
Kingston, Rhode Island
Majeur en Urban Horticulture & Turfgrass Management avec une composante en
hortithérapie (130 crédits)
http://cels.uri.edu/pls/PLS_Academicprograms.aspx#ugmajors
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
34
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Annexe 4. Liste non exhaustive des services d’hortithérapie offerts
en Amérique du Nord
CANADA
Alberta Children’s Hospital
Calgary, Alberta
Cet hôpital s’est doté de plusieurs jardins thérapeutiques (healing gardens) sur son site afin
d’offrir aux enfants et à leur famille des endroits de réflexion et de découverte. Il n’y a pas de
programme d’hortithérapie en soi.
http://www.calgaryhealthregion.ca/ACH/programs_services/services.html
Bioferme Laval
Laval, Québec
Cette ferme offre un lieu d’intégration social pour des personnes vivants des déficiences
intellectuelles et des troubles envahissants du développement (comme l’autisme), grâce à une
méthode de travail alternatif. Ce projet vise la thérapie l’occupationnel et l’employabilité.
http://www.autismelaval.org/bioferme/
Guelph Enabling Garden
Guelph, Ontario
Ce jardin publique multi-usage a été conçu pour les enfants, les personnes âgées, les familles,
mais surtout pour les membres de la communauté qui présentent divers degrés d’habiletés
physiques et cognitives. Durant chaque saison, des ateliers d’hortithérapie sont offerts
gratuitement. Ce jardin, composé essentiellement de fleurs, est entretenu par des bénévoles.
http://www.enablinggarden.org/index.htm
Homewood Health Centre
Guelph, Ontario
Cette institution offre depuis 1883 des services spécialisés en psychiatrie pour le traitement de
maladies mentales et des problèmes de dépendance. Il héberge le plus important et le plus
ancien programme d’hortithérapie au Canada. Les hortithérapeutes du Homewood Health
Centre font partis d’une équipe multidisciplinaire de traitement.
http://www.homewood.org/healthcentre/main.php?tID=1&sID=1&lID=10
Hôpital Douglas, Institut universitaire en santé mentale Douglas
Montréal, Québec
L’hôpital offre aux personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et qui ont
réintégré la société, un moyen de poursuivre leur réadaptation et leur insertion sociale au
travers le suivi d’ateliers en horticulture.
http://www.douglas.qc.ca/UserFiles/File/spectrum.pdf
Providence Farm
Duncan, Colombie-Britannique
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
35
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Offrant l'un des rares programmes d’hortithérapie au Canada, cette exploitation agricole
fonctionne comme une communauté qui soigne et nourrit la terre, où par conséquent chaque
individu est à son tour guéri.
http://www.providence.bc.ca/
Suite Annexe 4
ÉTATS-UNIS
Chicago Botanic Garden
Glencoe, Illinois
Ce jardin public sans but lucratif comprend le Buehler Enabling Garden, un jardin de 11 000
pieds carrés. Il sert à démontrer les stratégies, les designs, les matériaux et les équipements
utilisés en hortithérapie et profite aux personnes de tous âges et de toutes habiletés. Le
Chicago Botanic Garden offre aussi comme service la réalisation de programmes
d’hortithérapie dans des institutions et dans des agences de santé et de services sociaux situées
dans la région.
http://www.chicagobotanic.org/explore/enabling
http://www.chicagobotanic.org/therapy/offsiteprograms
Ebenezer
Minneapolis, Minnesota
Ebenezer fournit des services de santé et de logement principalement aux personnes âgées de
la région de Minneapolis. Elle offre un programme d’hortithérapie à l’année longue dans
chacun de ses trois édifices qu’elle gère sur le territoire. Les résidents participent sur une base
hebdomadaire à des ateliers donnés par un hortithérapeute enregistré. Les personnes âgées qui
vivent à l’extérieur des résidences et qui sont membres du Garden Club peuvent assister deux
fois par mois aux ateliers.
http://www.fairviewebenezer.org/Programs_and_Services/c_115993.asp
The Growing Center
Frederick, Pennsylvanie
Le Growing Center est un centre d’hortithérapie sans but lucratif développé par et pour la
communauté. Il est composé de huit serres, de jardins démonstratifs (volet éducatif), de
jardins communautaires (10 acres au total) et d’un healing garden (4 acres). Ce dernier
comprend des aires de méditation et de réflexion, des jardins thématiques et un étang avec une
cascade et des poissons. Il est accessible aux personnes en chaises roulantes. Les ateliers
d’hortithérapie sont offerts gratuitement à la communauté en général mais visent plus
particulièrement les jeunes à risques, les personnes âgées et les personnes vivants des
limitations ou des handicapes physiques et mentaux. Le travail au centre est réalisé par
quelques employés payés et surtout par de nombreux bénévoles.
http://www.growingcenter.org/
The Holden Arboretum
Kirtland, Ohio
Le programme d’hortithérapie du Holden Arboretum est sous la direction de Karen L.
Kennedy HTR depuis 1986. Ce jardin botanique spécialisé dispense des ateliers
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
36
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
d’hortithérapie sur son site et offre le développement de programmes d’hortithérapie dans des
institutions de santé de la région. Il est aussi un lieu de stage reconnu.
http://www.holdenarb.org/education/wellness.asp
Legacy Health System
Portland, Oregon
Le Legacy Health System est une organisation de santé qui regroupe plusieurs hôpitaux et
cliniques dans l’état de l’Oregon. Son service d’hortithérapie, dirigé par l’hortithérapeute
Teresia Hazen, met sur pied des jardins thérapeutiques dans diverses institutions de santé
appartenant à son réseau (Legacy Healing Gardens). Trois d’entre eux ont même reçu un prix
d’excellence décerné par l’AHTA.
http://www.legacyhealth.org/body.cfm?id=694
Riker’s Island Prison
The Horticultural Society of New York
Greenhouse Project
New York City, New York
Le projet Greenhouse, créé en 1997, est géré par la Société d’horticulture de New York
(SHNW) en collaboration avec la prison de Riker’s Island (Département des services
correctionnels). Ce programme a été mis sur pied afin d’améliorer la réhabilitation des
prisonniers. Il consiste à utiliser l’horticulture comme outil pour rediriger les vies dans une
direction positive et constructive. Dans le cadre du projet, les prisonniers sont considérés
comme des étudiants qui viennent apprendre des connaissances et développer des habiletés
(horticoles, employabilité, personnelles, etc.). Ils ont à leur disposition des professeurs, un
hortithérapeute, des salles de classe, des jardins et une serre. Ensuite, à leur sortie de prison, la
SHNY leur offre du support en employabilité et les aide à mettre en application ce qu’ils ont
appris dans le cadre du projet Greenhouse. Ils se voient offrir des emplois rémunérés dans ce
domaine, ce qui les aide grandement à réintégrer la société (cette partie du projet s’appelle
Greenteam). Environ 125 prisonniers par année bénéficient de ce programme.
http://hsny.org/html/greenhouse.htm
Rusk Institute of Rehabilitation Medicine
NYU Medical Center
Glass Gardens
New York City, New York
Le Rusk Institue offre des services de réhabilitation à des adultes et à des enfants souffrants de
diverses conditions médicales. Au milieu des années 1970, le Glass Garden (ouvert depuis
déjà 1958) a mis sur pied un des premiers programmes d’hortithérapie aux États-Unis. Les
patients y travaillent avec un hortithérapeute enregistré pour atteindre des objectifs de
réadaptation physique et de fonctionnement cognitif.
http://www.med.nyu.edu/rusk/glassgardens/therapy/adults.html
ANGLETERRE
Thrive
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
37
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Beech Hill, Reading, United Kingdom
Organisme caritatif, fondé en 1978, qui utilise le jardinage (social & therapeutic horticulture)
pour changer la vie de personnes vivants divers handicapes.
http://www.thrive.org.uk/
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
38
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Annexe 5. Quelques plantes ayant du succès dans les programmes
d’hortithérapie
Selon Hewson (2001b), voici quelques critères généraux qui facilitent le choix des plantes qui
seront utilisées dans un programme hortithérapeutique (surtout lorsque l’espace est limité) :
1) Elles ne doivent pas être toxiques.
2) Elles doivent être multidimensionnelles, c’est-à-dire avoir plus de deux utilisations
(ex. culinaire, artisanat, etc.).
3) Elles doivent avoir des couleurs, des formes et des textures distinctes.
4) Elles doivent être faciles à multiplier et à cultiver sous diverses conditions.
5) Elles doivent stimuler les sens.
6) Elles doivent stimuler la mémoire.
7) Elles doivent stimuler la créativité.
8) Elles doivent offrir une activité signifiante aux participants.
Voici quelques listes de plantes à succès dans les programmes d’hortithérapie (Hewson,
1994) :
Liste de fines herbes bonnes à cultiver dans un programme d’hortithérapie
Nom commun
Menthe
Sauge
Persil
Lavande
Ciboulette
Mélisse officinale
Basilic
Ail
Géranium rosat vivace
Thym commun
Nom latin
Mentha sp.
Salvia officinalis
Petroselinum crispum
Lavandula sp.
Allium schoenoprasum
Melissa officinalis
Ocimum basilicum
Allium sativum
Pelargonium graveolens
Thymus vulgaris
Liste de fleurs bonnes à cultiver dans un programme d’hortithérapie (surtout
en prévision d’ateliers d’artisanat)
Nom commun
Immortelle à bractées
Statice
Pied d’alouette
Gypsophile paniculée
Rose
Pensée sauvage
Achillée eupatoire
Monnaie du Pape
Nom latin
Helichrysum bracteatum
Limonium sinuatum
Delphinium ajacis
Gypsophila paniculata
Rosa sp.
Viola tri-colour var. hortense
Achillea filipendula
Lunaria sp.
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
39
Qu’est-ce que l’hortithérapie ? Revue de littérature
Nigelle de Damas
Hydrangée
Nigella damascena
Hydrangea sp.
Liste des plantes facilement multipliées dans des serres et adaptées aux programmes
d’hortithérapie
Nom commun
Nom latin
Méthode de multiplication
Tradescantia
Géranium
Coléus
Impatience
Bégonia
Jelly Bean Plant
Volette africaine
Plante araignée
Saxifrage (Strawberry Begonia)
Lierre grimpant
Séneçon (German Ivy)
Aloès
Broméliacées
Tradescantia sp.
Pelargonium sp.
Coleus sp.
Impatiens sp.
Begonia sp.
Sedum pachyphyllum
Saintpaulia sp.
Chlorophytum comosum
Saxifraga sarmentosa
Hedera helix
Senecio mikanioides
Aloe vera
Broméliacées
Bouturage tiges
Bouturage tiges
Bouturage tiges
Bouturage tiges
Bouturage feuilles
Bouturage feuilles
Bouturage feuilles, division
Stolons
Stolons
Stolons
Stolons
Division
Division
______________________________________
Centre d’intervention en hortithérapie les serres de Clara
181 rue Brière. Saint-Jérôme, Québec, J7Y 3A7.
Tél : 450-565-2998 – Télécopieur : 450-565-3577 Site Web : serresdeclara.org
40