África y las dinámicas de la globalización

Transcription

África y las dinámicas de la globalización
L´Afrique et ses difficultés de s´adapter a la mondialisation
Auteur:
Gisela da Silva Guevara, Ph.D en Sciences Politiques et
Relations Internationales
Universidad del Norte
Email : [email protected]
Cette communication a pour sujet l´analyse des conditions de l´Afrique,
surtout la sub-saharienne, pour s´adapter a la mondialisation. Des 49 pays
plus pauvres du monde, 33 appartiennent au continent africain. Le continent
prend part seulement au 2% du commerce mondial, sachant que en 1948
elle était de 7%. L´espérance de vie (en moyenne) des africains est de 46
ans. 30 millions d´africains ont le SIDA, le 70% de la populacion mondial. Au
contraire de l´Asie, l´adaptation de l´Afrique a la mondialisation s´annonce
bien difficile. Cette communication mettra en evidence comment le Brain
Drain, les mauvais indicateurs conjoncturaux et l´instabilité politique de la
plupart des pays de l´Afrique sub-saharienne, l´haut pourcentage
d´analphabétisme des populations, l´économie de marché (ou ses
difficultés), les problèmes ambientaux et d´accès a l´eau potable, parmi
d´autres facteurs, rendent plus difficile l´adaptation à une mondialisation
chaque jour plus féroce.. Pourront les alliances avec les puissances
emergentes (Chine, l´Inde, le Brésil) redonner a l´Afrique une esperance de
s´intégrer a la mondialisation ¿
Permanence de stéréotypes au sujet de l’Afrique
L’Afrique est le berceau de l’humanité. Les fossiles d’hominidés les plus anciens
y ont été retrouvés, l’immigration s’étant ensuite effectuée à partir de là vers
d’autres parties du monde. Avant et après Jésus Christ, de grands empires
africains ont surgi dans ce continent pour y atteindre un niveau élevé de
civilisation. Rappelons plus particulièrement, l’Egypte des pharaons, une
civilisation installée dans la vallée du Nil, se développant durant des milliers
d’années ou encore le Great Zimbabwe (Empire de Monomotapa), un empire
riche en or au sud du Zimbabwe actuel, arrivant à son apogée entre le XIVe
siècle et le XVIe siècle après Jésus Christ.
Des études ont démontré que les colonisateurs européens, associés à quelques
archéologues, ont voulu à plusieurs reprises nier, durant le XIXe et le XXe
siècle, l’importance des civilisations des empires africains. Un des cas les plus
clairs est celui de l’anglais Cecil Rhodes, qui devint un grand financier grâce à
1
l’or et les diamants trouvés sur les terres africaines. Rhodes finança de
nombreuses activités afin de démontrer que le Great Zimbabwe avait pour
origine un peuple non européen 1. En 1909, R.N. Hall affirmait: “Kaffir chiefs
cannot create culture.” (“Les chefs cafres ne peuvent être créateurs de
culture”) 2. De fait, le non de “cafre” à commencé à s’appliquer dès le XIXe
siècle à tout ce qui pouvait représenter l’opposé de la civilisation et de la
culture.
Tous ces efforts voulant nier l’évidence échouèrent en 1929 quand le Rhodes
Trustees, reprenant des excavations archéologiques, fit connaître de façon non
équivoque les origines africaines du Great Zimbabwe. Toutefois, dans les
années 1970, le gouvernement rhodésien de Ian Smith interdit tout programme
radio, exposition de musées ou publication qui pourrait faire connaître les
racines africaines de cet empire.
Si nous nous référons aux tentatives de manipulation du passé historique de
l’Afrique par Rhodes ou Ian Smith, c’est parce que, d’une certaine façon, ces
dernières sont arrivées à maintenir jusqu’à nos jours des stéréotypes qui
malheureusement ont fait et font encore souffrir le continent africain. Nous en
présenterons ci-dessous quelques exemples.
L’académicien nord-américain William Easterly, spécialiste en thèmes de
développement, auteur du célèbre livre The White Man´s Burden et professeur
d’économie à l’université de New York, a fréquemment critiqué Jeffrey Sachs,
coordinateur du projet “Milenium” de l’ONU dont l’objectif est de faire baisser
de moitié la pauvreté en 2015, parce que Sachs part d’une prémisse erronée en
soutenant que la pauvreté est un problème “scientifique théorique”. Selon
Easterly, il n’y a pas d’évidence empirique démontrant que les “aides”
occidentales pour le développement sont en rapport avec la croissance
économique.
Easterly a fait observer à travers de nombreux livres et articles que le monde
garde une vision beaucoup trop négative du continent africain et qu’il n’en
montre jamais les améliorations. Il reconnaît un certain scepticisme quant aux
“mesures charitables” occidentales et pose la question “Could it be that we
don´t know as much as we think. 3” (“Serait-ce que nous ne savons pas tout ce
que nous supposions”).
Easterly considère que, dans le monde, les populations doivent avoir plus de
liberté pour trouver leurs propres solutions. En d’autres mots, les solutions
imposées aboutissent à un échec. De son côté, Joseph Stiglitz, prix Nobel
1
Voir BÖHMER-BAUER, Great Zimbabwe, Cologne, 2000, p. 234 et suivantes. Dans l’intention ferme
de démontrer les origines non africaines du Great Zimbabwe, Rhodes engagea l’archéologue Theodor
Bent et garantit le soutien de la Royal Geographic Society à ce sujet.
2
Apud ibid., p. 238. En 1871 l’allemand Carl Mauch avait déjà défendu une idée semblable : ces
“grandes ruines n’auraient jamais pu être construites par des noirs.”
3
Los Angeles Times, 10.07.2007. Voir aussi “The Ideology of Development” dans Foreign Policy,
juillet/août, 2007.
2
d’économie 2001, donne l’exemple suivant sur ce point : à la fin des années
1990 le premier ministre d'Éthiopie présenta une série de propositions au Fond
Monétaire International (FMI) pour donner une solution aux problèmes de son
pays. Les hauts fonctionnaires de cette institution ne prirent en compte aucune
de ces propositions. Selon cet économiste, il est incompréhensible de ne pas
prendre en considération les analystes locaux lorsqu'il s'agit de définir des
politiques d’ajustement aux nécessités des pays 4.
Le passé colonial est aussi sans doute un autre facteur dont il faut tenir compte
dans cette problématique. Analysant les implications du droit européen dans les
sociétés africaines, John Powelson affirme : “les prérogatives des juges locaux
et tribaux ont subi des mutilations sous le colonialisme et la concentration du
pouvoir dans la ville centrale s'est poursuivie jusqu'à l'indépendance. 5”
Pour von Petersdorff, expert allemand en mondialisation, “beaucoup d'argent
apporte très peu d’aide”. Il observe que les “aides excessives” accordées,
surtout dans les pays de l'Afrique subsaharienne, ne sont pas une collaboration
au développement. Ainsi le Burundi et le Liberia, deux États ayant reçu en 2004
une aide économique des pays de l'Organisation pour la Coopération et le
Développement Économique (OECD) correspondant à la moitié de leur Produit
Sociale Brut, n'ont pas amélioré leur croissance 6. Il faut ajouter à tout ceci,
d'après cet expert, toute l'aide des ONG, qui normalement n'entrent pas dans
les statistiques officielles. De nombreux faits et indicateurs montrent
effectivement que les modèles occidentaux ne sont pas très efficaces quand ils
sont appliqués au continent africain.
Comment sortir alors de la pauvreté? En libéralisant les économies africaines?
Mais comment libéraliser l'économie si les bases structurelles pour le faire
n'existent pas ? Si nous sommes en face d'une instabilité politique, d’un
manque de ressources humaines qualifiées, d’une infrastructure déficiente?
Pour l'économiste Tunde Obadina il serait irréel de tenter de sortir l'Afrique de
la pauvreté en libéralisant l'économie7. Par contre, pour le chercheur sudafricain Peter Draper c'est justement par le biais de la libéralisation que l'Afrique
pourra mieux s'intégrer dans les dynamiques de la mondialisation. Mais
l'obstacle à une meilleure intégration du continent et à son internationalisation
se trouve-t-il seulement sur ce point?
4
Plusieurs auteurs, Stiglitz en Colombia, 2007, p.289.
POWELSON, Una Historia de Riqueza y Pobreza (Une histoire de Richesse et de Pauvreté) dans The
Quaker Economist, 2006.
6
Von PETERSDORFF, Winand, “Tüchtige Unternehmer entwickeln Afrika” dans FAZ, 8.08.2008.
7
Voir GRILL, G., Zeit, 2005/05.
5
3
Sur les acquis et les échecs en Afrique Sub-Saharienne
Graphique 1
L'Afrique Subsaharienne perd du terrain : indicateurs en comparaison
avec la moyenne mondiale
Graphique 2 : l'ONU échoue
Accèsdansà ses objectifs pour l'Afrique
Espoir de
vie
De vidai
Source: Duden Politik,
2005.
l'eau
potable
Taux de
scolarisation
Nombre
d'ordinate
urs/ 1 000
habitants
Électricité/
habitant/
année
4
PIB per
capita
Graphique 2 Les objectifs de l´ONU pour l´Afrique Subsaharienne
scolarisation
scolarisation
Pas de scolarisation
Mortalité enfantine
No hay acceso a agua potable
Pas d'accès à l'eau
potable : noir
Pas
de
scolarisation : vert
Mortalité
enfantine :
turquoise
vert
Source: Duden Politik, 2005
able
scolarisation
scolarisation
Comme le démontre le tableau ci-dessus, entre 1990 et 2000, la mortalité
scolarisation
enfantine s’est maintenue
à 16%. Pour 2015, si la tendancescolarisation
persiste, ce taux ne
pourra diminuer pour 5%. Pour cette même période, le taux d’enfants non
scolarisation
scolarisation
scolarisés
a seulement baissé
de 46% á 40%, autre objectif non atteint. Durant
cette décade, le manque d’accès à l’eau potable a seulement diminué de 51% à
scolarisation
Pasavec une grande
de probabilité
Pas
de le 26%
scolarisation
45%,
qu’en 2015,
ne soit pas atteint.
scolarisation
scolarisation
Pas
de
Mortalité
enfantine
Mortalité enfantine
Pas de scolarisation
scolarisation
No hay acceso
a
No hay acceso a
Mortalité
enfantine
Mortalité enfantine
agua
potable
agua
potable
No hay acceso a agua
No hay acceso a
potable
agua potable
5
Sur les ressources énergétiques
Graphique 3
Ressources Énergétiques
Réserves de
gaz
Réserves de
pétrole
Source: Duden, Politik, 2005
Comme le montre le graphique 3, après le Moyen Orient et la Fédération Russe,
l’Afrique possède d’importantes réserves de pétrole et de gaz.
6
Distribution des réserves de pétrole au niveau mondial
Graphique 4
AFRIQUE,
112 billons
9,4
%
Le graphique 4 montre qu’en 2004, en termes de distribution mondiale des
réserves mondiales de pétrole, le continent détient quasi 10% de ces réserves
contre 5% en Amérique du Nord et 8,5% en Amérique Latine. En comparaison
avec 1984, les réserves du continent ont augmenté de façon significative, alors
qu’en Amérique du Nord elles ont baissé de 13,4% à 5,1% et en Europe et
Eurasie de 12,7% à 11,7%, en 2004.
Malgré tout ceci associé à d’autres avantages naturels comparatifs face aux
autres continents, les indicateurs socioéconomiques de l’Afrique n’ont pas
augmenté, comme il faudrait s’y attendre.
Obstacles à l’intégration de l’Afrique dans le commerce mondial
Pour donner des exemples plus concrets des obstacles à l’intégration de
l’Afrique dans les dynamiques de mondialisation, nous avons choisi le cas des
logiques du Commerce mondial.
Si nous analysons la participation du continent dans le commerce mondial, nous
observons des données préoccupantes. L’Afrique participe seulement au 2% du
commerce mondial actuel contre 7% de participation en 1948.
Depuis 1985 le volume du commerce mondial a augmenté 2,5 fois plus
rapidement que la production. Mais il faut distinguer certains aspects
importants de cette croissance. Il est vrai que les pays industrialisés détiennent
7
70% du commerce mondial, mais l’Afrique et le Moyen Orient ont dû souffrir
un recul de ce commerce. Par contre les pays sud asiatiques ont suivi un
progrès significatif, arrivant, depuis les années 1990, à une participation dans le
commerce mondial de 27% contre 20% auparavant 8.
Le cas de la Corée du Sud prouve qu’une politique d’État orientée vers
l’exportation peut avoir d’excellents résultats. Le pays est passé d’une situation
de nation pauvre de 1960 à une nation moderne et industrialisée quelques
décades plus tard. Ses exportations se sont orientées vers les ordinateurs, les
automobiles, les bateaux et d’autres produits. La solution se trouve dans A)
L’aide de l’État aux industries d’exportation; B) La motivation intensive et
permanente à la formation et l’éducation de ressources humaines; C)
L’investissement en haute technologie et capital, développé pour un haut
niveau d’amélioration des structures de production.
Plus récemment encore, les régions côtières de la Chine, la Malaisie, l’Indonésie
et la Thaïlande ont augmenté particulièrement leur potentiel d’exportation. Les
“petits tigres” (Taiwan, la Corée du sud, Singapour et Hong Kong) ont réussi à
remplacer une grande partie de leur exportation de matières premières par des
produits semi élaborés ou entièrement élaborés, et pour cette raison
l’exportation de matières premières, de moindre valeur sur le marché mondial,
a baissé à moins de 30%9. Les nations africaines pourront-elles mettre en
application certains modèles asiatiques pour obtenir ce même succès sur le
marché mondial ?
À partir de 1990, certaines nations africaines ont tenté de se spécialiser dans le
textile, les industries européennes et nord-américaines ont réagi pour former
une mesure de protection de leurs industries dans ce même secteur. Environ un
tiers des importations textiles des pays membres de l’OCDE sont soumises à
des tarifs douaniers supérieurs à 15%10.
Il est important de souligner que ces mesures protectionnistes des nations
industrialisées ne sont pas seulement de nature de tarifs douaniers. Les
obstacles non douaniers se réfèrent aux subventions importantes que ces États
accordent à leurs industries ainsi qu’au respect de normes de qualité qui
impliquent pour les pays en développement une impossibilité d'exportation de
leurs produits, ces derniers ne remplissant pas, en général, les exigences de
qualité ou d’hygiène de l’Union Européenne, du Canada ou des États-Unis.
Selon les estimations de l’UNCTAD, les pays en voie de développement
pourraient avoir obtenu des bénéfices d'une valeur de 700 mil millions de dolars
par an, si les nations industrialisées ne s'étaient pas opposées à leur accès libre
sur leurs marchés.
8
NOHLEN (ed.), Lexikon Dritte Welt, Hamburgo, 2002, pp. 332 y ss.
Duden Politik, pp. 442-443
10
Ibid.
9
8
Les subventions et autres mesures protectionnistes pour la production agricole
des nations industrialisées sont cinq fois plus élevées que la valeur de l'aide
accordée aux pays en voie de développement 11. En d'autres termes, ce qui est
accordé en aide au développement par les pays industrialisés est récupéré sous
forme d’un chiffre cinq fois supérieur de tarifs douaniers imposés aux produits
agricoles importés des pays en voie de développement.
Il est nécessaire de souligner un autre phénomène essentiel pour mieux
comprendre la structure du commerce mondial. Les grands blocs économiques
régionaux qui forment la triade Europe - Amérique du Nord – Asie Pacifique,
exportaient au niveau mondial en 1980, 17,4% de produits. En 2004 cette
“triade” commerciale mondiale était montée jusqu'à 23,5%12. Durant cette
même époque, il y eut un approfondissement de l'intégration intra- et
interrégionale de ces 3 blocs. Cependant, pour les autres blocs mondiaux et en
particulier pour l'Afrique ce processus s'accompagnait d'une augmentation des
obstacles à l'accès aux marchés des nations industrialisées, celles-ci ayant
augmenté leurs barrières pour les non membres de la triade
Stiglitz attire l'attention sur le fait que le seul accès au marché n'est pas
suffisant pour élever les bénéfices du commerce pour les pays en
développement. Les études de Borrell au sujet des discussions pour la
production de bananes démontrent que les accords préférentiels sont nuisibles
pour les pays qui n’y sont pas inclus. Cet auteur est arrivé à la conclusion que,
pour chaque dollar reçu par les producteurs de bananes dans les pays ACP
(Afrique, Caraïbe et Pacifique), d'autres pays moins avancés étaient affectés
dans la même proportion, mais de façon inverse. Pour les consommateurs de
l’UE ils devraient, en outre, payer en moyenne, à cause de ce régime, plus de
13 dollars13. Il est donc possible de conclure que le système n'est pas très
efficace et que, s'il bénéficie à un groupe de pays, il en menace d’autres ainsi
que les consommateurs.
Les restrictions de l'offre passent aussi selon Stiglitz par “une interprétation plus
grande des responsabilités couvertes par l'assistance technique (..)”. L’auteur
souligne aussi les obstacles d'un entourage politique peu stimulant pour le
commerce d'exportation; les déficiences d'infrastructures, l'accès restreint à la
technologie, les marchés financiers imparfaits, entre autres 14.
Le résultat est, entre autres, des prix peu concurrentiels sur le marché
international, une structure de produits de base d'exportation basée sur des
manufactures d'un niveau de spécialisation peu élevé et, par conséquent, à bas
prix, le manque de diversification, surtout dans les pays africains, entraîne une
dépendance d’une petite quantité de produits avec une valeur ajoutée peu
élevée et une soumission à la grande volatilité des prix du marché, comme c’est
le cas du cacao ou du sucre. Rappelons aussi que le bloc européen et nord11
Globalisierung, BPD, 2007, p.25.
Ibid., p. 13.
13
STIGLITZ, Comércio Justo, Bogotá, 2007, p. 295.
14
STIGLITZ, p. 273 y ss.
12
9
américain jouit de subventions élevées pour ses produits, ce qui, parallèlement
aux tarifs douaniers élevés pour les importations en agriculture, ne favorise pas
les exportations de produits d'Afrique.
Le manque d'investissement, problème chronique dans la plupart des pays
africains est, sans doute, une entrave pour les exportations, bien que nous
trouvions aussi des exemples plus positifs, comme celui de la Banque pour le
Développement de l’île Maurice. L’île Maurice, plus connue en tant que centre
touristique de l'Afrique Orientale, a été sélectionnée par Doing Business 2009,
comme l'un des pays les plus réformateurs en termes de mesures économiques.
La Banque pour le Développement de l’île Maurice a rempli une fonction
déterminante comme facilitateur de l’établissement de nouvelles firmes et pour
le financement de l'expansion des entreprises, préexistantes. Cette institution
publique a favorisé, entre autres, le développement de zones de franchises
pour les produits d'exportation 15.
Commerce, technologie et investissement : les cas de l’Afrique du Sud
et du Mozambique
Pour les chercheurs Peter Draper et Andreas Freytag, l’Afrique du Sud pouvait
contenir son déficit croissant dans la balance commerciale si elle effectuait un
investissement important en technologie, en éducation et dans l’amélioration
de son infrastructure. Ces auteurs considèrent que l’État sud-africain doit
impulser les investissements en technologie pour pouvoir développer les
industries locales et créer ainsi les emplois tant désirés para les sud-africains.
Le taux de chômage dans le pays est élevé, il arrive aux environs de 22,7% 16,
et provoque un sentiment de xénophobie envers les émigrants arrivant des
autres Etats africains voisins. L’Afrique du Sud se trouve dans une période de
grande convulsion sociale, avec un niveau élevé d’insécurité et de violence.
Draper et Freytag considèrent que la position de l’État sud-africain intervenant
directement dans la structure industrielle du pays n’arrivera pas à de bons
résultats en économie, mais ils considèrent qu’une politique commerciale exige
sans doute une aide de l’Etat dans certains domaines. Ils remarquent que, dans
le commerce international, les potentialités de la division du travail ne sont pas
encore complètement exploitées.
Ces mêmes auteurs soulignent qu’étant donné que l’économie de l’Afrique du
Sud révèle une certaine faiblesse, il est important d’établir des politiques
flexibles qui contournent les “ajustements structurels” dans l’éventualité de
chocs externes (comme dans le cas de la crise financière actuelle des USA).
Draper et Freytag proposent, pour fomenter la création d’industries orientées
vers l’exportation, que le gouvernement impulse A) une modernisation
technologique; B) l’éducation à tous les niveaux et C) qu’il libéralise les secteurs
15
16
Ibid., 274
http://www.statssa.gov.za/publications/P0210/P0210September2007.pdf.
10
de l’électricité, des transports et des communications, ces derniers étant
caractérisés jusqu’à présent par des coûts élevés qui sont nuisibles pour les
exportations et les rendent peu concurrentielles.
Pour ces auteurs, l’Afrique du Sud doit, à court terme, impulser l’investissement
de capitaux étrangers. Le gouvernement doit, à long terme, fomenter la
compétitivité des firmes sud-africaines, libéralisant et supprimant les monopoles
du plus grand nombre de secteurs économiques.
Les auteurs sont absolument opposés à une politique gouvernementale de
subsides, qui, selon eux, réduirait la compétitivité des firmes sud-africaines
dans le monde globalisé 17.
Le cas du Mozambique est aussi représentatif des problématiques exposées
antérieurement, et plus spécialement pour le cas de la production
agroindustrielle du sucre. Comme le montre Gilberto Biacuana, un pays ne doit
pas seulement avoir confiance dans ses avantages comparatifs naturels. En
2003 le sucre est devenu le deuxième produit agricole d’exportation. Dans les
années 1990, le pays ayant souffert d’une longue guerre civile, commença à
attirer les investissements directs étranger d’Afrique du Sud et de l’Ile Maurice.
Des entreprises d’exploitation du sucre furent réhabilitées dans les provinces de
Maputo et de Sofala. Une intégration industrielle verticale fut établie comme
responsable de la plupart de la production en sucre du pays.
En 2006, cette production agroindustrielle attira une nouvelle vague d’
investissements directs de l’étranger et les associations sucrières d’Afrique du
Sud, du Mozambique, du Swaziland et du Zimbabwe s’associèrent sur un pied
d’égalité pour l’exportation du produit à partir du nouveau port terminal de
Maputo, qui avait reçu un investissement de 10,4 millions de dollars pour sa
modernisation.
En dépit de certains avantages comparatifs de compétitivité, le sucre du
Mozambique est quelque peu menacé. L’Union Européenne a effectué des
réformes dans le secteur du sucre incluant l’implantation d’un système de cotas,
et accordant à 20 pays africains, des Caraïbes et du Pacifique des cotas
d’importation en duty-free. D’autres accords déterminent un système de
préférence aux 50 pays les moins développés du monde.
Toutefois tous ces schémas préférentiels ont été mis en questions par certains
pays comme le Brésil et la Thaïlande qui ont mis en cause la Commission
Européenne devant l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) considérant
que la politique de subside du sucre de l’UE violait les obligations pour
lesquelles elle s’était engagée avec l’OMC. En 2005, l’OMC déclara qu’une
grande partie du sucre exporté par l’UE violait réellement les accords qu’elle
avait signés auparavant. L’UE décida alors de réviser son système préférentiel
17
DRAPER/FREYTAG, “South Africa: Government focus on technology, education and infrastructure”,
17 septembre 2008, dans www.allafrica.com/stories.
11
et choisit de réduire le prix du sucre commercialisé à l’intérieur de l’UE de 36%
pour une période de 4 ans 18.
De toute façon, pour le sucre du Mozambique, le point important est sa
compétitivité dans le monde et non seulement sur le marché de l’UE. Sur ce
marché, le sucre du Mozambique pourra profiter d’un certain traitement
d’exception, mais des auteurs comme Chaplin et Mathews 19 mentionnent que
cette préférence peut justement ne pas stimuler la productivité et la
compétitivité de pays démontrant un investissement technologique moindre,
comme c’est le cas du Mozambique.
Il s’agirait peut-être de se demander si la politique de préférences face aux
pays ACP (Afrique-Caraïbe-Pacifique) n’est pas un peu imprégnée de cette
mentalité paternaliste qui nous reste du XIX siècle et dont nous avons parlé au
début de notre exposé. En d’autres mots, tant de protection ne pourrait-elle
pas devenir nocive ?
Une autre perspective de cette même thématique est exposée par Malzbender,
argumentant que si d’un coté l’UE donne préférence a des produits issus des
pays les moins développés, d’un autre coté, elle compense cette protection par
une exigence de prix plus bas, ce qui pratiquement signifierait que ces pays
souffriraient de pertes importantes dans leurs exportations pour les pays de
l’UE20. Ainsi, le Mozambique ne doit pas, selon Biacuana, orienter sa politique
d’exportation sucrière d’après les préférences externes, mais bien plutôt choisir
la voie de la diversification de produits dérivés du sucre (par exemple,
l’éthanol), investir plus dans cette industrie, améliorer l’infrastructure des
transports pour faire baisser les coûts d’exportation et réhabiliter d’autres ports
pour exporter avec facilité ces produits.
L’Afrique et le supplice du “Brain Drain”
L’Afrique souffre sans aucun doute d'autres supplices qui ne permettent pas son
intégration dans les dynamiques de la mondialisation. Il s’agit, entre autres, de
l'augmentation du flux de migrants et de réfugiés, des épidémies et des
maladies comme l’AIDS, qui font des millions de victimes chaque année et
marquent la croissance démographique de certains pays, du népotisme, des
luttes ethniques politiques ou du Brain Drain, qui enlève au continent les
experts qui pourraient être si nécessaires pour sa récupération. Nous
insisterons sur ce dernier phénomène.
L'Afrique peut sortir gagnante du processus de mondialisation si elle choisit la
voie du changement technologique et de l'investissement externe ou interne.
De la même façon, si elle choisit les politiques d'État favorisant un Brain Gain,
elle pourra peut-être profiter des forces de la mondialisation. Rappelons que,
18
BIACUANA, G., “Are natural advantages ever enough? Mozambique sugar´s uncertain future in a
changing European policy Environment”, en Trade Policy Briefing, 17 août 2007.
19
Ibid.
20
Ibid., p.5
12
depuis la moitié des années 1990, les pays à conflits ethniques ou politiques
comme le Soudan ou la Démocratie du Congo ont souffert une émigration
massive de professeurs universitaires, qui, souvent, ont choisi comme
destination les États-Unis, le Canada ou l'Australie. L'Afrique du Sud a perdu un
tiers de ses docteurs pour des pays comme l'Australie, le Canada et le
Royaume-Uni. Le chercheur El-Khawas en donne un exemple: 20% des 1530
docteurs de la province de Canada Saskatchewan proviennent de l'Afrique du
Sud21.
Paradoxalement l'Afrique perd en faveur de l'Europe ou de l'Amérique du Nord
sa force de travail qualifiée qui pourrait être si nécessaire pour sa récupération.
Toutefois, certains gouvernants africains commencent à se sensibiliser à cette
problématique du “Brain Drain” et à préférer un “Brain Gain”comme le
Mozambique.
En 2004, le président Joaquim Chissano a fait remarquer dans un forum à Pékin
le besoin chronique de l'Afrique de personnel qualifié comme des économistes,
des ingénieurs et autres professionnels. Ce même leader politique a souligné à
une autre occasion la nécessité d'une stratégie pour permettre le retour de ces
ressources. De son côté, Brian Khumalo, membre d'une société sud-africaine, a
souligné la « nécessité urgente » pour l'Afrique de disposer d'un personnel
qualifié et de faire revenir sur le continent les ressources humaines formées à
l'extérieur 22.
Pour El-Khawas, l’Afrique pourrait arriver à de bons résultats en “Brain Gain”,
tout en suivant l'expérience de Taiwan et de la Corée du Nord, exemples de
pays ayant traité ce phénomène avec succès. Taiwan a créé une Commission
Nationale pour la Jeunesse qui concentre toute l'information sur l'emploi et
assure que les ressources humaines qualifiées formées à l'étranger reviennent
au pays, qu'elles soient bien conseillées et orientées rapidement vers des
postes de travail nécessitant un personnel de formation hautement qualifiée. La
Corée du Nord est arrivée, grâce à une politique déterminée dans les années
80, à rapatrier 75% de citoyens formés aux États-Unis ayant obtenu un
doctorat en Sciences exactes ou en Ingénieries. Le pays a également créé des
instituts de recherche et a accordé des bénéfices à tout ceux qui désiraient
revenir pour continuer leurs recherches 23.
Le cas de l’Inde est aussi un bon exemple sur ce point. Un personnel qualifié
originaire de ce pays qui avait obtenu une expérience professionnelle à Silicon
Valley, est revenu quand l'Inde, au milieu des années 90, a commencé un
processus de libéralisation de son économie accompagné d'une forte demande
de personnel qualifié. Ces hommes et ces femmes de Silicon Valley sont
devenus le moteur de l'industrie indienne d'exportation de software24.
21
EL KHAWAS, Politics in Today´s Africa, New York, 2005, p. 99.
Ibid.
23
Ibid., p.103.
24
NOHLEN (ed), op. Cit., p.126.
22
13
Dans la plupart des pays africains, les gouvernements peuvent et doivent suivre
une politique de stimulation du retour du personnel qualifié. Seulement ainsi
l'Afrique pourra procéder à une meilleure intégration dans les logiques de la
mondialisation. Cette même mondialisation deviendra dès lors une source
d'opportunités pour le continent et non un obstacle.
Les puissances émergentes et l’Afrique
Nous considérons que l'Afrique arrivera à une meilleure intégration dans les
processus de mondialisation si elle se joint aux puissances émergentes qui
aident le continent à faire écouter sa voix en politique internationale. Selon
notre perspective, les puissances émergentes seront les meilleurs associés
stratégiques des pays africains, étant donné qu'elles connaissent mieux (et
s'identifient mieux avec) les problèmes de l'Afrique.
Si les pays africains font une alliance stratégique avec les puissances
émergentes, le futur du continent pourrait changer, du moins c'est ce que nous
pensons. En fait, certaines puissances émergentes sont très intéressées à
l'Afrique. Nous commencerons par souligner le rôle du Brésil en Afrique
Le Brésil a des plans ambitieux pour l'Afrique. Parmi ceux-ci se trouve le projet
de créer un espace d'intégration entre MERCOSUR, et des blocs comme la
Communauté de Pays de Langue Portugaise (PALOP) et la Communauté pour le
Développement de l’Afrique Australe (SADC, Southern Africa Development
Community). Le Brésil trouve dans ce continent un excellent champ d'expansion
pour ses investissements et, comme puissance émergente, il désire s'étendre
dans des domaines à explorer. Pour le chercheur brésilien Claudio Oliveira
Ribeiro les pays africains pourraient bénéficier d'une croissance et d'une
demande élevée tout comme dans les économies émergentes actuelles de la
Chine, de l’Inde et du Brésil 25.
Durant les cinq dernières années, le Brésil a noué des relations commerciales
avec des pays africains, surtout avec le Nigeria, l'Angola et l'Afrique du Sud. Ces
trois pays représentent une moyenne de 48% des exportations brésiliennes
pour l'Afrique et 53% des importations africaines pour le Brésil 26. L'Afrique du
Sud et l'Angola ont effectué à partir des années 1990 de profondes
transformations économiques et politiques qui les rendent attractifs pour
l'investissement étranger. Un des exemples en fut la décision du gouvernement
brésilien d'augmenter ses crédits pour l'Angola afin de permettre de conclure
les travaux de la centrale hydroélectrique de Capanda, au nord du pays27. De
nouveaux projets d'infrastructures sont en gestion et Petrobás augmente ses
investissements en Afrique.
25
RIBEIRO, Claudio Oliveira, “União Africana: possibilidades e desafios”, août 2007, dans
www.relnet.br.com.
26
Ibid.
27
RIBEIRO, Claudio O., “Política africana do Governo Lula: un ponto de reflexão (e reflexão), in:
Meridiano 47, 30.06,.2007.
14
Le Brésil peut aussi être un allié stratégique pour les pays africains en ce qui
concerne la restructuration des institutions financières internationales. À la fin
2007 Lula da Silva a défendu à l’ONU une réforme structurelle de la Banque
Mondiale et du Font Monétaire International (FMI) qui pourrait aussi apporter
des avantages aux pays africains.
Lula da Silva a avisé l’ONU que les économies émergentes pourraient arrêter de
produire des ressources pour ces institutions si une réforme de structure de ces
dernières ne s'effectuait pas. Le Brésil désire que l'architecture de Gouvernance
globale soit restructurée en faveur des pays émergeants, en effet, pour le
président brésilien, les institutions internationales doivent avoir des politiques
plus intégrantes et plus efficientes 28. Cette opinion est partagée par la plupart
des pays africains.
Une coopération Sud-Sud fortifierait ainsi un bloc brésilien-africain pour une
nouvelle gouvernance globale. La difficulté réside dans le fait que la plupart de
ces institutions internationales ont pour épicentre de leur activité les pays en
voie de développement, mais leurs structures de décision sont absolument
déterminées par les pays industrialisés. Un besoin se fait sentir de plus en plus
fort, la « voix » des pays en voie de développement. Selon notre perspective, le
Brésil aurait ainsi un rôle important en tant que leader d'un bloc conformé de
puissances émergentes et de pays africains.
Dans leur politique pour diversifier les associations stratégiques, certains pays
africains ont commencé à accorder aussi une importance à la Chine, une autre
puissance émergente. Pendant la Guerre Froide les relations de la Chine avec
certains pays africains étaient d’avantage guidées par des considérations de
nature idéologique. Selon Mao Tse Toung, le système international était divisé
en États Réactionnaires et États progressistes et la Chine avait le devoir d'aider
ces derniers contre les premiers. Actuellement la Chine a des intérêts
commerciaux importants sur le continent. C'est le troisième partenaire
commercial de l'Afrique après les États-Unis et l'Union Européenne 29.
De par son manque de ressources pétrolières, la Chine a aussi un très grand
intérêt pour le continent africain. De grandes firmes pétrolières chinoises,
comme SINOPEC, sont présentes au Gabon ou au Soudan et démontrent aussi
un grand intérêt pour les ressources de l'Angola. La nation asiatique a été
critiquée pour son approche à des régimes africains réprouvés comme celui de
Robert Mugabe où le gouvernement soudanais.
Cependant, selon le chercheur Chris Alden, ayant analysé la présence des
intérêts chinois sur le continent, les chefs d’État et de gouvernement africains
reconnaissent que la Chine est une puissance émergente et pensent que la
28
29
Voir www.saiia.org
“China y África: Amores sin interés” dans www. BBC.co.uk/spanish.
15
coopération avec ce pays leur fournira des avantages en investissements de
capitaux, en technologie et en appui politique sur le plan international 30.
Selon Alden, les Africains seraient plus tranquille car, bien que la Chine ait un
statut de puissance émergente, elle serait plus vigilante et tiendrait compte des
intérêts africains, étant un pays en voie de développement. La coopération SudSud fonctionnerait bien pour l'identité des intérêts. Le Ghana, la Namibie et le
Zimbabwe ont déjà montré un grand intérêt pour une coopération chinoiseafricaine.
Finalement, nous ferons encore quelques observations sur les intérêts de la
Turquie en Afrique. Ce pays a hérité une tradition d'expansion en Afrique
depuis l'Empire Ottoman. Après la fin de la Guerre Froide, la Turquie a repris
ses rêves d'expansion en Asie contre la Fédération Russe. Elle désire également
être membre de l'Union Européenne. Ce désir d'expansion est en croissance.
En août 2008 un sommet turco africain eut lieu à Istanbul. 50 chefs d’État et de
gouvernement y furent présents, invités par le président de Turquie Abdullah
Gül. Pour Tom Wheeler, chercheur de l’Institut sud-africain pour les Affaires
Internationales, la Turquie désire, par ce sommet, souligner ses intérêts
économiques, commerciaux et politiques sur le continent, sur le même pied que
la Chine, le Japon, l'Inde et l'Union Européenne. Pour les Africains, ce pays
détient un grand intérêt, car ils considèrent que la structure familiale des firmes
turques leur permettra de prendre plus facilement un risque d'investissements
en Afrique que les multinationales qui sont plus conservatrices sur cet aspect 31.
CONCLUSIONS
Nous avons vu que l'Afrique trouve beaucoup d'obstacles à son insertion dans le
processus de mondialisation mais ce sont précisément ces dynamiques qui la
confrontent à des défis importants pour la modernisation de ses structures
économiques, politiques, sociales et institutionnelles. Le continent possède
d'immenses ressources qui peuvent s'utiliser de façon efficiente si les
gouvernements suivent des politiques adéquates aux nécessités de leurs
populations. L'Afrique doit surpasser beaucoup de tragédies et de conflits
ethniques, sociaux et politiques.
Toutefois, à notre point de vue, sa potentialité et son talent humain, associés à
une politique internationale de coopération avec les puissances émergentes,
pourront lui faire découvrir cette voie africaine surprenante qui, loin des
paternalismes externes, et sans imiter les modèles occidentaux, produira des
paradigmes originaux pour ainsi pouvoir s'intégrer dans les logiques de la
mondialisation et permettre le bien-être de sa population.
30
ALDEN, Chris, “Is Africa changing China?”22.08.2008, en www.saiia.org. Alden est l’auteur du livre
La Chine en Afrique, 2007.
31
WHEELER, Tom, “Turkey´s outreach to Africa” 28.08.2008 dans www.saiia.org.za.
16
17