Grande - Chambre de Métiers d`Alsace
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Grande - Chambre de Métiers d`Alsace
JOURNAL DE LA CHAMBRE DE MÉTIERS D’ALSACE JUIN 2014 PRIX : 3,30 E Grande e t ê u enq i o l p em dans t a n a s i t r a ’ l DOSSIER > p.15 Cycles et motocycles Mobilisation des professionnels INVITATION 28 août Jacques ATTALI aux Universités de l’Artisanat > p.5 UNE RÉPONSE ADAPTÉE OÙ QUE VOUS SOYEZ ! POUR ASSURER L’AVENIR DE MON ENTREPRISE MICKAEL PAUTLER 06 27 33 42 70 CHRISTIAN CASIN 06 77 46 82 84 JEAN-MARIE LETT 06 80 07 76 59 STEPHANE KAYSER 06 63 69 46 35 CARINE COURTEIL 06 22 00 12 35 DELPHINE METZ 06 78 03 59 65 STEPHANIE LING 06 82 78 69 25 CHANTAL MATTER 06 67 89 52 53 OLIVIA KUNTZMANN 06 07 89 94 52 MATHIEU SCHNELL 06 25 79 53 22 FREDERIC REBSTOCK 06 29 84 05 20 VOS CONSEILLERS LAURENT THOUIN 06 78 26 25 54 FREDERIQUE BADIN 06 78 03 23 75 SPÉCIALISÉS ET PROCHES DE CHEZ VOUS ! Entreprise régie par le Code des Assuranes - Crédit photo Shutterstock - 04/2014 L’univers Professionnel à retrouver sur groupama-pro.fr ENQUÊTE Retournez l’enquête jointe à votre gazette ou répondez aux questions en ligne à cette adresse : www.cmatic.info/emploi/ Parlons emplois ! Le Président Bernard STALTER l’a déclaré à la presse au tout début du mois d’avril : « la Chambre de Métiers d’Alsace mobilise ses équipes pour participer à la lutte contre le chômage et trouver des solutions pour les artisans confrontés aux difficultés de recrutement de collaborateurs et d’apprentis. » ❐ Vous cherchez à recruter ? ❐ Vous ne trouvez pas les profils adaptés à vos besoins ? À l’heure où le taux de chômage atteint des records, beaucoup d’entreprises sont paradoxalement confrontées à la difficulté de trouver la main-d’œuvre dont elles ont besoin : les candidatures qu’elles reçoivent présentant très souvent des profils qui ne sont pas en adéquation avec les postes à pourvoir. Face à cette situation absurde, la Chambre de Métiers d’Alsace a choisi de réagir et de vous aider. Faire un état des lieux Tout d’abord, la CMA réalisera auprès de ses quelques 27 000 ressortissants une grande enquête dont les résultats permettront de déterminer la nature des problèmes auxquels vous êtes confrontés. Il s’agit de recenser vos offres d’emplois et d’apprentissage actuelles ou à venir, et d’identifier vos besoins, métier par métier, entreprise par entreprise. Accompagner les entreprises Pour répondre concrètement et le plus précisément possible aux besoins exprimés, la CMA dépêchera sur le terrain des chargés de mission qui vous accompagneront pour faire correspondre au mieux l’offre à la réalité du marché de l’emploi. La CMA travaillera également avec les services de Pôle Emploi pour trouver rapidement des solutions concrètes à vos problématiques de recrutement. Votre mobilisation est indispensable : sans votre contribution, rien ne sera possible. Nous vous proposons d’aborder vos difficultés de manière personnalisée, profitez-en ! La CMA travaillera également avec les services de Pôle Emploi, de la Préfecture, des CFA, des organisations professionnelles et des corporations pour trouver rapidement des solutions concrètes à vos problématiques de recrutement. G azette des M étiers | Juin 2014 3 SOMMAIRE >3 PARLONS EMPLOIS ! À NE PAS MANQUER Trophées de la Création/Reprise d’Entreprise >6 L’artisanat d’Alsace à la Foire Européenne : 50e participation > 6 ENTRE NOUS Jacques ATTALI, une personnalité hors normes Tout savoir sur les Universités de l’artisanat d’Alsace >5 Fête du pain et balade gourmande du boulanger « Au gré des bières » une première réussie Bernard STALTER, élu président de l’UNEC >7 Proposition de loi d’André Reichardt >8 Rencontre franco-américaine de ramoneurs >9 Zoom sur les espoirs de l’artisanat alsacien > 14 Association des Artisans Retraités d’Alsace L’Outil en Main recrute > 20 L’INVITÉ DU MOIS > 10 Philippe RICHERT, Président du Conseil Régional d’Alsace UN JOUR AVEC... > 11 Étienne HENRY, Président de l’ordre des experts-comptables d’Alsace > 12 GALERIE Remise des Brevets de Maîtrise Coupe d’Alsace des Fleuristes 6e Championnat Régional des mini-entreprises Signature de la Convention avec la Fondation du Patrimoine Inauguration de l’Espace Artisan à la Foir’Expo de Mulhouse LE DOSSIER > 15 Vente et réparation de cycles et motocycles TALENT D’ARTISAN > 21 Laboratoire Delecaut à Wettolsheim ENTREPRISE CENTENAIRE > 22 Électricité Rémond à Wingersheim COLLOQUE «Femme(s) et Artisane(s) » > 23 ÉDITO L’artisanat pourvoyeur d’emplois L’artisanat est un secteur dynamique, fortement consommateur de maind’œuvre. La question des collaborateurs des entreprises artisanales, de leur recrutement et de leur qualification est donc essentielle. Les besoins de l’artisanat sont donc un atout pour notre société, confrontée à un chômage massif. Or, force est de constater que les choses ne sont pas si simples. Nous savons que, malgré une conjoncture qui reste globalement morose, malgré le nombre élevé de demandeurs d’emploi, de nombreux artisans ne trouvent pas les collaborateurs qu’ils recherchent. Cette situation est évidemment inacceptable tant pour le fonctionnement des entreprises que pour l’ensemble de la société française dans le contexte qui est le nôtre. C’est pourquoi nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes. Il faut dépasser les impressions et les statistiques ! Il faut considérer chaque situation pour ce qu’elle est et la traiter individuellement pour trouver des solutions concrètes, au cas par cas. C’est ce que nous vous proposons à travers le questionnaire encarté dans ce numéro. N’hésitez pas à le compléter et à nous transmettre vos besoins et vos attentes. Il en va de même bien sûr pour le volet apprentissage de notre questionnaire. Il s’agit d’abord de vous aider autant que faire se peut à régler votre problème. C’est ce qui nous importe au premier chef. Si, en plus, nous pouvons à cette occasion faire valoir l’artisanat en démontrant concrètement son rôle de pourvoyeur de vrais emplois ce sera un bénéfice supplémentaire de notre démarche. Bernard Stalter FORMATION > 24 CARSAT / BTM pâtissier, confiseur, glacier, traiteur / Le contrat de génération ACTUS JURIDIQUES > 26 IMPRIM’VERT est une garantie de qualité qui renforce les valeurs éco-citoyennes, et implique les imprimeurs dans une démarche de production où le respect de l’environnement est une donnée majeure. 4 Président de la Chambre de Métiers d’Alsace G azette des M étiers | Juin 2014 Bulletin officiel de la Chambre de Métiers d’Alsace Juin 2014 - 108e année Chambre de Métiers d’Alsace - BP 10011 Schiltigheim 67013 - Strasbourg Cedex - Tél. 03 88 19 79 79 Directeur de la publication : Claude Gassmann Publicité au journal : Caroline Hermen Tél. 03 88 19 79 39 Impression : Valblor - Groupe Graphique F-67 Illkirch Tirage : 27 800 exemplaires Photos : Studio F40, sauf indications contraires ISSN 1765-0283 Par respect pour l’environnement, cette Gazette a été imprimée sur papier sans chlore et avec des encres à bases végétales. VOUS ÊTES INVITÉS aux Universités de l’artisanat d’Alsace Inscrivez-vous en ligne sur : www.cmatic.info/uni © Jean-Marc Gourdon Jacques Attali : une personnalité hors normes Fin 2013, Jacques Attali était la personnalité française sans mandat électif la plus suivie sur les trois principaux réseaux sociaux. C ette notoriété, il la doit à une carrière brillante déroulée non seulement dans l’économie et la finance, mais encore dans des domaines aussi variés que l’écriture (65 essais et romans), la musique, le théâtre, la chanson (parolier de Barbara) et même des contes pour enfants. Personnalité éclectique, il a consacré une biographie à Diderot, le père de l’Encyclopédie. Major de promotion de l’École Polytechnique, ingénieur du Corps des Mines, diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris et de l’ENA, il a été le « sherpa », conseiller spécial du Président François Mitterrand. Omniprésent sur de multiples fronts, Jacques Attali est aujourd’hui le dirigeant de deux sociétés à vocation internationale qu’il a créées : PlaNet Finance et Attali & Associés. Il est aussi éditorialiste de l’hebdomadaire l’Express et donne des conférences dans le monde entier. C’est effectivement une personnalité « hors normes » que les artisans alsaciens rencontreront le 28 août prochain. « L’artisanat dans l’économie et la société d’aujourd’hui et de demain » Pour les artisans, Jacques Attali est d’abord celui qui a donné son nom au rapport éponyme de 2008 qui prônait la dérèglementation tous azimuts pour lutter contre les situations de monopoles. Plus récemment il a publié « Urgences Françaises » qui, dans le même esprit, dresse de l’état de la France un sombre tableau et appelle à « faire une révolution, pour éviter la révolution ». Enfin, en 2013 il a présidé un groupe de réflexion « pour une économie positive » qui présente les conditions d’une économie où l’humain et le moyen/long terme prennent le pas sur la finance et le court-termisme tous puissants. L’artisanat se retrouvera à bien des égards dans ce concept. INVITATION TOUT SAVOIR SUR LES UNIVERSITÉS DE L’ARTISANAT D’ALSACE Elles se tiendront le 28 août 2014 à Sélestat (salle du Tanzmatten). ◗ De 14 h 30 à 16 h 30, présentation de la restitution de l’étude du cabinet Katalyse, consacrée à la réorganisation des corporations après la suppression de leur caractère obligatoire et aux nouvelles pistes d’actions à entreprendre pour les dynamiser et les rendre encore plus attractives. ◗ À 17h, tous les artisans alsaciens sont conviés à participer, avec la présence de Jacques Attali, aux 2 tables rondes consacrées à : - la qualification professionnelle et à la règlementation des professions - et à l’artisanat de demain. En 2013, les 6e Universités de l’Artisanat d’Alsace avaient pour thème le développement transfrontalier. G azette des M étiers | Juin 2014 5 À NE PAS MANQUER CONCOURS VOUS AVEZ CRÉÉ OU REPRIS UNE ENTREPRISE ARTISANALE OU COMMERCIALE L’artisanat d’Alsace à la Foire Européenne de Strasbourg : la 50 participation ! e CE CONCOURS S’ADRESSE À VOUS ! Les Chambres de Commerce et d’Industrie d’Alsace et la Chambre de Métiers d’Alsace organisent, dans le cadre de la Semaine de l’Entrepreneur Européen, les Trophées de la Création et de la Reprise d’entreprise, édition 2014. Ce concours destiné à promouvoir l’entreprenariat d’entreprise en Alsace, met en avant de jeunes entreprises à la réussite exemplaire et révèle de nouvelles activités qui porteront l’économie de demain. Vous pouvez participer au concours si votre entreprise est inscrite au Registre du Commerce et des Sociétés ou au Registre des Entreprises tenu par la Chambre de Métiers, et si la date de création ou de reprise de l’entreprise est comprise entre le 30/06/2012 et le 30/06/2013. Plus de 35 000 e de prix et 10 Trophées seront remis. • 4 entreprises seront récompensées dans le Haut-Rhin dans le cadre du salon Créer sa Boite ; • 6 entreprises seront récompensées dans le Bas-Rhin à l’occasion de la soirée événementielle les « Odyssées des Entrepreneurs». N’ATTENDEZ PAS ET ADRESSEZ VOTRE CANDIDATURE ➘ du 16 juin au 14 septembre 2014 pour le Bas-Rhin à : Nathalie WEISER [email protected] - 03 88 19 79 28 ➘ du 1er juillet au 15 septembre 2014 pour le Haut-Rhin à : Véronique VETTER [email protected] - 03 89 46 89 21 / 6 / G azette des M étiers | Juin 2014 La Place des Artisans, épicentre du hall de l’artisanat. La 82e édition de la Foire Européenne de Strasbourg se déroulera du vendredi 5 au lundi 15 septembre prochains, avec l’Algérie comme pays invité d’honneur. L’artisanat d’Alsace investira une nouvelle fois le Pavillon K avec de nombreux exposants et un programme d’animations attrayant sur la Scène des Métiers. Dans un espace dédié de 2 200 m², 57 exposants répartis sur 55 stands proposeront une vitrine de leurs savoir-faire. Parmi eux, 13 nouveaux exposants : un diamantaire, un puisatier, un vitrailliste et « l’Union de la Mode ». La Place des Artisans pavoisera aux couleurs de l’Algérie et mettra en scène de nouveaux métiers (bois et plasturgie) associés à ceux qui décorent habituellement cet espace (paysagiste, sculpteur sur pierre, métallier, décorateur, carrière). Ça bouge sur la Scène des Métiers ! Pour célébrer comme il se doit la 50e participation de l’artisanat alsacien à la Foire, la Chambre de Métiers d’Alsace et les organisations professionnelles ont concocté une belle palette d’animations. Le point d’orgue pourrait être une rétrospective de la mode des années 60, 70, 80 et 90 et une anticipation de la tenue vestimentaire en 2050 (le samedi 6 septembre). La corporation des Fleuristes ouvrira la Scène des Métiers le vendredi 5 septembre, jour de l’inauguration. Le dimanche 7, à l’occasion de la Journée de l’Artisanat, les métiers d’exception seront mis en exergue. Le lundi 8, la Fédération Départementale de la Coiffure fera son show. Le mardi 9, Journée de la Femme et intervention de la corporation des Bijoutiers, Horlogers, Joailliers, Orfèvres et Sertisseurs du Bas-Rhin. Le mercredi 10 viendra le tour de la Fédération des corporations d’entreprises de Peinture et Finitions d’Alsace. Le jeudi 11, Journée des Jeunes avec l’association l’Outil en Main et le CFA d’Eschau. Le vendredi 12 sera consacré à la corporation des Sculpteurs sur Bois du Bas-Rhin. Le samedi 13, la corporation des patrons Ferblantiers Installateurs du Bas-Rhin (Copfi) et la corporation des Métiers du Plâtre se partageront la vedette. Le dimanche 14 sera réservé à la corporation des Professions et Métiers de l’Automobile (Copma). Enfin, le lundi 15, une journée MOF achèvera cette décade promotionnelle des métiers. Quant à la Journée Interconsulaire, le « talk-show » de la rentrée des trois Présidents des CCI, Chambre d’Agriculture et CMA, elle se déroulera le jeudi 11 septembre au matin, autour de 2 tables rondes sur les thèmes de « l’orientation, la formation et l’emploi » d’une part, et sur « l’Alsace de demain » d’autre part. ENTRE NOUS FÊTE DU PAIN ET BALADE GOURMANDE DU BOULANGER Du 12 au 18 mai derniers, la boulangerie alsacienne a vibré au rythme de la Fête du Pain, multipliant les animations dans toute la région et attirant l’attention des médias sur un métier autant à l’aise dans le faire savoir que le savoir-faire. Cette année, le thème de la Fête du Pain - désormais bien inscrite dans le calendrier - était la baguette de tradition française. Partout étaient organisés des événements mobilisant les gars et les filles de la « boulange », prompts à monter au créneau quand il s’agit de promouvoir leur beau métier. Mais l’événement le plus innovant a été la première « Balade Gourmande du Boulanger » organisée le 18 mai par la corporation des Patrons Boulangers de Strasbourg et environs. Tout au long d’un parcours de 9 kilomètres, déroulé à partir de la Maison de la Boulangerie à Schiltigheim - avec pour difficulté majeure l’ascension de la colline d’Oberhausbergen - les randonneurs n’ont pas été privés de ravitaillement et d’animations diverses (dégustation painvin-fromage, pâtisseries variées, musique country, jeux pour les enfants etc.). Une première réussie, avec de nombreux participants et une furieuse envie de récidiver en 2015. BERNARD STALTER, ÉLU PRÉSIDENT DE L’UNION NATIONALE DES ENTREPRISES DE COIFFURE (UNEC) À l’issue d’un congrès fédérateur organisé en mai dernier, les deux organisations professionnelles de la coiffure (le Conseil National des Entreprises de Coiffure et la Fédération Nationale de la Coiffure) ont choisi de s’unir au sein de la toute nouvelle UNEC, qui a choisi pour premier Président Bernard Stalter. La coiffure en France ce sont 82 000 entreprises, 170 000 actifs (dont 9 950 salariés et 22 000 apprentis) et un chiffre d’affaires de 6,27 milliards d’euros. Jusqu’au congrès d’Auxerre, la CNEC présidée par Franck Provost et la FNC présidée par Pierre Martin, n’étaient pas parvenues à se fondre dans une organisation unique. C’est à présent chose faite. Que Bernard Stalter préside cette jeune Union n’est pas anodin quand on sait la persévérance qu’il déploie pour réunir ce qui est épars, comme il l’a démontré dans ses activités consulaires, professionnelles ou financières. Ce grand fédérateur a présenté un programme que le communiqué de presse de l’UNEC a qualifié « d’ambitieux ». Le premier grand rendez-vous de Bernard Stalter, Président de l’UNEC, aura pour cadre le Mondial Coiffure Beauté, en septembre 2014. « AU GRÉ DES BIÈRES » UNE PREMIÈRE RÉUSSIE À l’initiative du Syndicat des Brasseurs d’Alsace (SBA), la bière a investi en mai dernier la place du Château à Strasbourg pour l’événement « Au gré des bières » auquel participaient également 7 brasseries artisanales. L’Alsace est le seul terroir français où se côtoient les cultures viticole et brassicole. Mais, entre les deux, la balance médiatique penche sérieusement du côté du vin jugé plus élitiste. Tirer l’image de la bière vers le haut est une préoccupation constante du SBA, et c’est dans ce but qu’il a organisé l’opération « Au gré des bières », pour le grand public. S’intégrer dans une manifestation a priori réservée à la brasserie industrielle n’était pas évident de prime abord. Pourtant une jeune équipe d’artisans brasseurs a saisi l’occasion par une démarche collective de confrères plutôt que de concurrents, de se faire connaître d’un public curieux et conquis. Sous l’égide de la corporation des artisans brasseurs d’Alsace, les brasseries de la Lanterne, du Pays Welche, de la Mercière, Petrazoller, Bendorf, Saint-Louis et Lauth se sont taillé un franc succès en proposant une riche palette de bières originales et finement aromatisées. Une expérience réussie qui appellera certainement une suite ! 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Proposition de loi d’André Reichardt sur le financement des corporations et le repos dominical retoquée au Sénat La proposition de loi du sénateur André Reichardt tendant à moderniser différentes dispositions de la législation applicable © Louis-Arthenon / Région Alsace en Alsace-Moselle, telles que le financement des corporations et le repos dominical, a été rejetée par le Sénat le 19 juin dernier. Un nouveau coup dur pour les corporations qui misaient beaucoup sur un dispositif qu’André Reichardt a défendu bec et ongles. L e 30 novembre 2012, le Conseil Constitutionnel supprimait le caractère obligatoire des corporations en Alsace-Moselle. Cette décision a remis en cause la pérennité même des corporations et le rôle qui leur est dévolu depuis plus de 110 ans. Certaines ont été contraintes de procéder à des licenciements et/ou de céder des locaux où s’est écrit une partie de leur histoire. Face à cette situation exceptionnelle, il leur a fallu se remettre en question et faire preuve d’imagination, ce qu’elles ont fait avec le soutien actif de la Chambre de Métiers d’Alsace et des collectivités territoriales locales. Dans cet esprit, le Sénateur André Reichardt a déposé au Sénat une proposition de loi en 5 titres et huit articles, fruit d’un travail minutieux mené avec l’Institut de Droit Local alsacien-mosellan et de la commission d’harmonisation du code local, validé par les organisations professionnelles. Le financement des corporations par les Chambres de Métiers de droit local Cette disposition se serait traduite par une augmentation spécifique de la taxe pour frais de chambre de métiers. Cette recette aurait été collectée pour financer des missions d’intérêt général mises en œuvre par les corporations. Le financement des corporations par le produit de redevances pour services rendus Les corporations exercent des missions gratuites relevant d’intérêt général dont bénéficient sans distinction leurs membres et ceux qui ne le sont pas. La proposition de loi prévoyait dans son article 2 que le financement des corporations puisse être assuré par le produit de redevances pour services rendus, dans les domaines fixés par l’article 88 du code professionnel local 8 G azette des M étiers | Juin 2014 (écoles profes-sionnelles, foyers, bureaux de placement...) Ces deux dispositions pouvaient être cumulatives ou pas. Le repos dominical La proposition de loi impliquait de préciser la consultation préalable à l’adoption ou à la modification des statuts locaux par « des organisations représentatives des salariés et des employeurs ». Si elles n’étaient pas consultées directement, les corporations auraient eu leur mot à dire compte tenu de leurs liens avec les organisations professionnelles. La proposition de loi fixait aussi le nombre de dimanches travaillés avant Noël (soit 3) et un nombre d’heures travaillées maximal de 6 heures. Le régime dérogatoire pour les activités tendant à satisfaire les besoins de la population les dimanches et jours fériés était maintenu en proposant d’y introduire la possibilité pour le Préfet (autorité compétence) de l’assortir d’une obligation de fermeture hebdomadaire. Cette disposition, très importante, aurait évité les distorsions de concurrence entre les grandes et petites entreprises, ces dernières n’ayant pas les ressources humaines et financières pour ouvrir 7 jours sur 7. Aprement combattue par Jean-Pierre Michel (PS), rapporteur de la commission des lois au Sénat, la proposition d’André Reichardt n’aura été retenue que pour deux articles techniques sans incidence sur l’artisanat… Contacté par téléphone dans le train qui le ramenait de Paris, André Reichardt a dit son « écœurement » et son inquiétude quant à l’avenir des corporations, n’hésitant pas à parler de « catastrophe ». LA LOI RELATIVE À L’ARTISANAT, AU COMMERCE ET AUX TPE EST ADOPTÉE Cette loi va dans le sens des préconisations de la Chambre de Métiers d’Alsace et des organisations professionnelles. Bien qu’il ne soit pas membre de la commission de l’économie au Sénat (il siège à la commission des lois), André Reichardt a été fortement sollicité par son groupe politique pour émettre des avis sur la pertinence du projet, dont deux points correspondent à des demandes constantes de l’artisanat. Sur la qualification professionnelle à l’installation, la loi prévoit de la déterminer par métier et non par groupe d’activités. Son contrôle effectif sera de la compétence des Chambres de Métiers. Si une entreprise ne justifie pas l’existence de la qualification nécessaire dans les 3 mois suivant sa création, elle sera radiée. Les entreprises auront l’obligation de mentionner sur leurs devis et factures des informations relatives aux assurances obligatoires et pour avoir la qualité d’artisan, il faudra posséder un diplôme dans le métier ou justifier d’une expérience professionnelle effective. Quant à l’auto-entrepreneur, la nouvelle loi crée un statut unique de la micro-entreprise associé à un régime micro-fiscal et micro-social selon un taux fixé par décret qui devra être équivalent de celui des travailleurs indépendants. L’immatriculation sera obligatoire, tout comme le Stage Préparatoire à l’Installation. Ils seront assujettis à la taxe pour frais de Chambres de Métiers et l’ouverture du droit à la formation continue sera maintenant conditionnée par le chiffre d’affaires déclaré sur les 12 derniers mois. En revanche, regrette André Reichardt, « la loi ne prévoit pas d’assujettir les auto-entrepreneurs à la TVA». Il ajoute qu’« Il faut espérer que les décrets d’application soient rapidement promulgués, pour que cette nouvelle loi soit réellement opérative ». ENTRE NOUS Rencontre franco-américaine de ramoneurs Michel Martin, Olivier Dorn et Bruno Zimmermann (sur la photo de gauche à droite) sont trois maîtres ramoneurs, co-gérants de la Sàrl Hérisson 67. En mars dernier, ils ont traversé l’Atlantique pour rencontrer leurs collègues américains. PROS une convention nationale réunissant plus de 400 participants. Répondant à l’invitation de John Pilger, les trois associés alsaciens se sont rendus à Colombus, dans l’Ohio, où se déroulait la convention 2014 (signalons qu’il existe dans l’Ohio une communauté d’origine alsacienne aussi importante que celle de Castroville au Texas). Riche en échanges techniques et humains, cette rencontre entre ramoneurs américains et alsaciens ne restera pas sans lendemain car, en bons ambassadeurs, nos trois maîtres ramoneurs avaient apporté dans leurs bagages, non seulement quelques hérissons « made in France », mais aussi un diaporama vantant les atouts touristiques de l’Alsace, à ce point séduisants que leurs hôtes envisagent d’organiser leur convention 2015 entre Rhin et Vosges. C’est la première fois que des ramoneurs français participaient à cette convention, de quoi justifier la légitime fierté des trois associés d’Hérisson 67. carreblanc.fr • Photo : Christophe Urbain • ÉS Énergies Strasbourg • SA au capital de 6 472 800 € • Siège social : 37, rue du Marais Vert - 67953 Strasbourg cedex 9 501 193 171 RCS Strasbourg • Offre soumise à conditions, valable jusqu’au 31/12/2014 sur le territoire de concessions d’ÉS Énergies Strasbourg, réservée aux professionnels. E n 2009, à l’occasion d’une rencontre internationale de ramoneurs en Italie, Michel Martin fait la connaissance d’un collègue américain, John Pilger. Ce dernier a présidé un temps l’organisation professionnelle « National Chimney Sweep Guild », qui travaille en parallèle avec un autre organisme américain orienté vers la technique, le « Chimmey Safety Institute of America ». Il y a 6 000 entreprises de ramonage aux États-Unis où est organisée chaque année ÉCO-EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE Pour mieux connaître et maîtriser vos consommations ! “Qui mieux qu’ÉS pouvait m’aider à optimiser l’utilisation de mes équipements et mon contrat d’énergie ?” UE Jean-Luc Erb, Le Cerf d’Or à Strasbourg L’énergie est notre avenir, économisons-la ! Votre conseiller pro ÉS 03 88 206 220 www.es-energies.fr G azette des M étiers | Juin 2014 9 L’INVITÉ DU MOIS Philippe Richert Président du Conseil Régional d’Alsace En 2013, la Région Alsace a consacré plus de 67 M€ à l’apprentissage tant pour le financement des Centres de Formation d’Apprentis, © Stadler / Région Alsace que l’accompagnement des employeurs et les aides directes aux jeunes. Philippe RICHERT, Président du Conseil Régional d’Alsace. INTE RV I E W Président, quel regard portez-vous sur l’année scolaire qui se termine ? Le nombre d’apprentis a-t-il évolué ? Philippe Richert : Je tiens avant tout à souli- gner que la campagne de recrutement pour l’année scolaire 2013/2014 a démarré dans une conjoncture très peu favorable à l’apprentissage. Parmi les principaux freins, je veux mentionner les annonces hésitantes du gouvernement concernant la prime aux employeurs en juillet 2013, les incertitudes sur l’accueil en apprentissage des jeunes de moins de quinze ans sans oublier une certaine forme de concurrence que peuvent constituer les emplois d’avenir. Cette conjoncture a bien évidemment eu comme conséquence une baisse du nombre de contrats signés en 2013/2014 (- 8 % au niveau national selon la DARES1). Concernant les effectifs en Alsace pour la rentrée 2013, je note avec inquiétude, qu’après une augmentation régulière de 2003 à 2012 les chiffres font apparaître une diminution des effectifs apprentis de -1,6 % (15 257). Cette baisse est particulièrement significative sur les niveaux V (- 5 %) alors que les niveaux supérieurs II et I augmentent de 10,6 %. GM : Comment la Région va-t-elle soutenir les entreprises avec le nouveau dispositif de prime à l’apprentissage ? PR : Dès la mi-juillet 2013, j’ai alerté le Ministre du Travail sur l’effet désastreux de supprimer la prime aux employeurs d’apprentis, en particulier pour les petites structures. Cette aide constitue une légitime reconnaissance pour les entreprises formatrices en particulier dans le secteur artisanal et elle représente surtout une juste compensation des efforts d’accompagnement qu’elles consacrent à leurs apprentis. 10 G azette des M étiers | Juin 2014 Je suis profondément convaincu que l’apprentissage représente une voie d’excellence pour former nos jeunes et leur donner les qualifications nécessaires pour trouver un emploi. Il est donc fondamental que les entreprises qui s’investissent dans l’accompagnement d’un jeune soient soutenues. Voilà pourquoi un nouveau dispositif de soutien aux employeurs d’apprentis a été mis en place par la Région Alsace dans le respect des exigences fixées par la Loi. Ainsi depuis le 1er janvier 2014, toute entreprise de moins de 11 salariés peut bénéficier d’une prime à l’apprentissage de 1 000 € pour chaque année du cycle de formation. Une grande majorité des entreprises artisanales peuvent y prétendre. Par mesure de simplification, l’employeur n’a aucune démarche à accomplir, c’est la Région qui l’informera de ses droits. GM : Comment évolue l’offre de formation dans les CFA ? Y aura-t-il des nouveautés en 2014 ? PR : En Alsace il y a actuellement plus de 670 sections de formation ouvertes à l’apprentissage, qui sont dispensées par 33 Centres de Formation d’Apprentis (CFA). En moyenne, la Région décide chaque année de l’ouverture d’une trentaine de sections. En effet, c’est à la Région que revient la compétence de piloter l’offre de formation professionnelle initiale. Pour ce faire, en Alsace, nous nous appuyons sur des priorités définies grâce aux contrats d’objectifs avec les professionnels, sur les analyses réalisées par l’Observatoire Emploi Formation Régional et sur les spécificités des territoires recensées par nos agents responsables territoriaux de l’offre de formation. Ainsi, notre but est bien de s’assurer de la pertinence d’une formation par rapport aux besoins sociaux économiques. GM : Quelles relations entretient la Région avec les CFA ? PR : En Alsace, on peut dire qu’il existe un véritable partenariat entre la Région et les CFA. Nos relations ne se limitent pas à des accords contractuels sur le pilotage de l’appareil de formation et elles vont bien au-delà du simple financement structurel de l’apprentissage par des subventions de fonctionnement et d’équipement pour les CFA. La Région a notamment mis en place des Contrats d’Initiative et de Progrès avec les CFA et leurs organismes gestionnaires, comme la Chambre de Métiers afin d’accompagner leurs projets et de favoriser le développement et la modernisation de l’apprentissage. Ainsi, les CIP permettent aux CFA de proposer chaque année un projet qualitatif global, articulé autour de plusieurs thématiques : liaison avec l’entreprise formatrice, ingénierie-innovation pédagogique, mobilité internationale, animation de la vie apprentie, accompagnement des apprentis en difficulté. GM : Les Olympiades des Métiers qui se dérouleront en janvier 2015, mobilisentelles les CFA ? Comment ? PR : Les Olympiades des Métiers constituent une magnifique opportunité pour promouvoir les métiers et la formation professionnelle. Tout jeune de moins de 23 ans peut y concourir. Il est donc fondamental que les CFA y soient pleinement associés. La mobilisation des CFA peut s’illustrer de façon très diversifiée. Certains se chargent de l’entraînement technique et de l’encadrement des jeunes candidats qui représenteront l’Alsace, d’autres contribuent à la mise en place des ateliers en recherchant le matériel nécessaire et enfin les CFA participent aux Olympiades à travers des projets pédagogiques qu’ils élaborent avec leurs apprentis. GM : Un dernier mot : la démarche Alsace 2030 aborde-t-elle l’apprentissage de demain ? PR : L’emploi, l’orientation et la formation constituent l’une des 8 thématiques de la démarche Alsace 2030. Les travaux et réflexions de cette thématique se répartissent en 4 ateliers qui réfléchissent notamment sur l’anticipation des besoins en compétences et sur l’innovation en matière de formation et d’accès à la formation. Les échanges font ressortir notamment la nécessité de poursuivre les efforts en direction de l’individualisation des parcours et de l’adaptation accrue de l’offre aux besoin du monde économique. 1. DARES : Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques. UN JOUR AVEC... Depuis décembre 2012, Étienne Henry préside l’Ordre des Experts Comptables d’Alsace qui regroupe plus de 600 professionnels du chiffre. Souvent désigné comme « le médecin généraliste de l’entreprise », l’expert-comptable conseille et accompagne le chef d’entreprise dans la plupart des décisions importantes qu’il est amené à prendre. Étienne Henry, Président de l’ordre des experts-comptables d’Alsace C omme beaucoup de professions, celui d’expert-comptable a beaucoup évolué. S’il demeure un spécialiste du chiffre, il exerce également ses compétences dans le droit (des sociétés, fiscal et social), la gestion quotidienne de l’entreprise et son développement, la créationreprise et la transmission d’entreprise. Sur ces deux derniers points en particulier, l’Ordre travaille étroitement avec la CMA. Avenue de la Forêt Noire à Strasbourg, au siège de l’Ordre, Étienne Henry est présent tous les lundis et chaque fois que nécessaire. La journée débute par un entretien avec ses différents collaborateurs pour s’informer de l’actualité professionnelle et prendre les décisions qui s’imposent ou préparer celles qui exigent un examen plus approfondi, voire une enquête. Il peut s’agir d’un litige entre un expertcomptable et un client, ou d’un litige déontologique entre deux confrères. La Cour de Justice de l’Union européenne ayant jugé illégale l’interdiction faite aux experts-comptables en France de recourir aux communications commerciales, ils peuvent à présent fournir au public une information utile, mais empreinte de retenue. « C’est ce qui nous a permis de lancer une opération comme Allo Impôts, du 2 au 16 mai derniers, avec une permanence téléphonique et un accueil physique au siège de l’Ordre pour répondre aux questions des contribuables, car nous pouvons aussi bien conseiller le particulier que le chef d’entreprise », explique Étienne Henry. Des compétences bien établies Étienne Henry insiste beaucoup sur la formation de l’expert-comptable qui comporte un cursus post-bac de 5 ans et un stage pratique de 3 ans sanctionné par un diplôme reconnu à l’international, soit un niveau bac +8. En outre, dans les domaines fiscal et social, les règles du jeu changent d’une année sur l’autre, de sorte que les professionnels sont tenus de réactualiser leurs connaissances en permanence, et ont l’obligation de suivre 30 heures de formation par an. « Lié par le secret professionnel et soumis à un code de déontologie exigeant, l’expert-comptable a un rôle de courroie de transmission des mesures gouvernementales et règlementaires vis-à-vis de ceux, entreprises et particuliers qui sont dans l’obligation de les appliquer » précise Étienne Henry. Corporations, les experts-comptables jouent le jeu ! La suppression du caractère obligatoire des corporations le 30 novembre 2012 a conduit Bernard Stalter, Président de la CMA, à saisir le Conseil de l’Ordre pour que les expertscomptables soutiennent les corporations en ne conseillant pas à leurs clients artisans de faire l’économie d’une cotisation devenue facultative. Message bien reçu par Étienne Henry, dans la mesure où entre les experts comptables et les corporations les informations circulent dans les deux sens. Les contraintes et règlementations de toutes natures sont de plus en plus complexes et, pour les comprendre et les mettre en œuvre, le recours à un conseil extérieur, avec l’apport d’un éclairage objectif, est d’une utilité précieuse, plus encore pour les chefs d’entreprises artisanales (très souvent des TPE) qui n’ont pas la possibilité financière de s’entourer de conseillers salariés. La fameuse formule maintes fois entendue dans les ateliers, les laboratoires ou les chantiers « c’est mon comptable qui me l’a dit », sur un ton aussi assuré que rassuré, traduit bien la qualité de la relation entre l’artisan et son principal conseiller. G azette des M étiers | Juin 2014 11 ?????????? GALERIE Remise des Brevets de Maîtrise 14 mars : remise solennelle, à la section de Colmar de la CMA, de 34 Brevets de Maîtrise récemment certifiés au niveau national. Trois métiers concernés : peintre en bâtiment, installateur en génie climatique et installateur en équipements électriques. Coupe d’Alsace des Fleuristes 7 avril 2014 : la CMA accueille dans ses locaux les sélections régionales pour la Coupe d’Alsace des Fleuristes 2014 et pour le concours Meilleur Apprenti de France 2014. 6e Championnat Régional des mini-entreprises 20 mai 2014 : 900 entrepreneurs en herbe, représentant 49 équipes, étaient présents au Dôme de Mutzig pour la promulgation des résultats du championnat régional de la mini-entreprise. Partenaire d’Entreprendre pour Apprendre, la CMA, représentée par le Président Jean-Louis FREYD, a remis 2 chèques d’une valeur de 500 € aux lauréats du prix de l’artisanat innovant. Catégorie lycée : « Nature & Flots » de l’EREA Henri-Ebel d’Illkirch. Catégorie collège : « Pull Shoes » du collège du Rhin de Drusenheim. 12 G azette des M étiers | Juin 2014 GALERIE Signature de la Convention avec la Fondation du Patrimoine 14 mars 2014 : Bernard Stalter et Pierre Goetz, président de la Fondation du Patrimoine en Alsace, signent une convention cadre en faveur du Centre de Formation de la Facture d’Orgues au CFA d’Eschau. Objectif : soutenir et favoriser la transmission des savoirs pour sauvegarder le patrimoine. Portes Ouvertes des 3 CFA Eschau, Colmar et Mulhouse 23 mars : pour la 2e année consécutive, les 3 CFA d’Eschau, de Colmar et de Mulhouse ont ouvert leurs portes en même temps au grand public pour une opération séduction qui, cette année encore, a remporté un franc succès. Inauguration de l’Espace Artisan à la Foir’Expo de Mulhouse Inaugurée par Bernard Stalter et Christian Keller, « La Cité des Artisans » à la Foir’Expo de Mulhouse (23 mai au 1er juin) a rassemblé dans un espace dédié 39 exposants, représentant 20 métiers de l’artisanat. Jean Rottner, Maire de Mulhouse a annoncé un renforcement du partenariat entre sa ville et la CMA et Bernard Stalter a évoqué l’étude d’un nouveau projet pour la Cité des Artisans 2015. G azette des M étiers | Juin 2014 13 ENTRE NOUS Zoom sur les espoirs de l’artisanat alsacien Ce mois-ci, nous poursuivons notre découverte des membres de l’équipe des Olympiades des Métiers avec Stéphane Schlupp (peinture et décoration) et Romain Kauffmann (ébénisterie). Deux passionnés, motivés et plus conquérants que jamais. Le Brésil en ligne de mire. STÉPHANE SCHLUPP, des couleurs nationales après celles régionales Lauréat des sélections régionales en peinture et décoration, Stéphane Schlupp se prépare aux finales nationales de janvier prochain à Strasbourg. Fils d’un compagnon peintre, Stéphane Schlupp a obtenu son CAP en 2013. Ses résultats, parmi les meilleurs, attirent l’attention des dirigeants de sa corporation qui lui proposent de tenter sa chance aux éliminatoires régionales des Olympiades des Métiers. Il relève le défi et, le soir de la proclamation des résultats à Mutzig, il monte sur la plus haute marche du podium. À 18 ans à peine, Stéphane achève sa 1re année du Brevet Technique des Métiers dans l’entreprise Armand Boehm à Dettwiller. Rencontré sur le chantier d’un immeuble à Gresswiller où il travaille actuellement, Stéphane n’est pas du genre causant. Sa langue se délie tout juste quand il parle de son métier. Une fois la confiance instaurée, il se livre un peu plus. Content d’avoir franchi la première étape, il ne se prend pas la tête et s’apprête à vivre l’exigeante période de préparation avec sérénité. Une première rencontre avec l’ensemble de la sélection Alsace a déjà eu lieu et Stéphane, comme ses collègues, a fait la connaissance des deux coachs qui les accompagneront aux plans sportif et mental. Pour la partie professionnelle, c’est son père, Gérard Schlupp, qui assure l’accompagnement. Au CREPS, Stéphane a appris à gérer le stress. Il écoute attentivement les conseils et les met en œuvre pour être au meilleur de sa condition en janvier prochain. Au Wacken, où se dérouleront les finales nationales, il sera en terrain connu, ayant déjà découvert le site lors des sélections régionales. Être présent au niveau national est déjà pour Stéphane une grande satisfaction. Pour le reste, « on verra bien » concède cet économe en mots qui rêve pourtant d’ajouter une couche de bleu au drapeau « rot-wis » alsacien avec, en perspective, le Brésil et Saô Paulo. ROMAIN KAUFFMANN, un ébéniste bien entouré À 17 ans, Romain Kauffmann est déjà Meilleur Apprenti de France et lauréat des sélections régionales des Olympiades des Métiers, en ébénisterie. Sa jeune carrière, Romain l’a intégralement effectuée à l’Arche du Bois à Niederhaslach, une entreprise d’ébénisterie spécialisée dans les agencements intérieurs, dirigée par Denis Clément. Après le CAP menuiserie et le titre de MAF, Romain s’est spontanément présenté aux éliminatoires régionales des Olympiades des Métiers « pour voir de quoi j’étais capable, et me situer par rapport à mes confrères», explique ce compétiteur dans l’âme qui se revendique « du dépassement de soi et de l’appétit de la gagne ». À l’Arche du Bois, il est coaché par deux collaborateurs de l’entreprise, Patrick Alleman et Nicolas Entzmann, (qui avait terminé deuxième d’une finale nationale des Olympiades, catégorie ébénisterie) et, au CFA d’Eschau, il est suivi par le responsable ébénisterie, Jean-Paul Simon. Bien encadré, Romain consacre d’ores et déjà 15 heures par semaine à sa préparation, le soir après le travail et le week-end. Il anticipe autant que possible les différents cas de figure qui risquent de se présenter et il surveille de près le temps de réalisation. « Aucun détail n’est négligé» confesse Romain, focalisé sur les épreuves qui l’attendent et stimulé par le fait « de jouer à domicile, une pression supplémentaire mais aussi un regain de motivation », pour ce jeune homme volontaire animé d’un mental de guerrier, avec un podium déjà bien rivé dans la tête. 14 G azette des M étiers | Juin 2014 De gauche à droite Nicolas Entzmann (coach) , Denis Clément (dirigeant de l’Arche du bois), Patrick Alleman (coach) et Romain Kauffmann LE DOSSIER Vente et réparation de cycles et motocycles : Mobiliser les professionnels et recréer une filière de formation ! La vente de vélos a résisté à la crise et s’est même accrue avec le vélo à assistance électrique et le vélo tout chemin. Celle des motos et scooters souffre de la conjoncture économique et des contraintes règlementaires. Le secteur a grand besoin de se faire mieux connaître du grand public et développer des innovations - il sait le faire - pour accroître son marché. Il lui appartient aussi d’assurer son avenir en recréant une filière de formation. Autant de dossiers auxquels se sont attelées les corporations. GGazette azette des des M Métiers étiers || Juin Juin 2014 15 LE DOSSIER E n 2013, les ventes de cycles, d’équipements et d’accessoires ont progressé de 3,1 % alors que celles de motos et scooters enregistraient, selon les types de véhicules et les constructeurs, des baisses de 5 à 20 %. L’an passé, malgré un printemps pluvieux, il s’est vendu en France 2 800 000 vélos. Autant dire que le marché demeure porteur malgré la crise. L’engouement pour la « petite reine » est encore plus marqué en Alsace qu’ailleurs, encouragé il est vrai par les collectivités territoriales et locales. Du côté des artisans de la vente et de la réparation des cycles et motocycles alsaciens, l’optimisme est mitigé car, selon eux, une grande part de ce marché leur échappe, accaparée par la grande distribution et les grandes surfaces de l’équipement sportif. Faîtes du vélo ! Avec 780 km d’itinéraires, dont 360 sur espaces protégés (pistes cyclables), le BasRhin est le premier département cyclable de France. Tout au long du mois de juin, le slogan « Fêtes du vélo » s’est traduit en événements à succès dans plusieurs villes alsaciennes. Le slow-up organisé en mai dernier sur la Route du Vin a attiré des milliers de cyclistes, ravis d’emprunter des routes pour l’occasion interdites aux automobiles. Dans les rues de Strasbourg, on croise plus de vélos que de voitures et le Vel’Hop fait toujours plus d’adeptes. Mieux encore, certaines entreprises incitent leurs collaborateurs à venir au travail à vélo, en leur versant une indemnité kilométrique. Très apprécié pour les déplacements domicile-travail, le VAE est prisé de toutes les catégories socio-professionnelles car il permet d’arriver sur son lieu de travail sans traces d’efforts et en Des bicyclettes, il y en a évitant les empour tout le monde : vélo b o u t e i l l a g e s . de ville, de randonnée, Pour les artisans de compétition, VTT, VTC du cycle, le VAE (vélo tout chemin), est actuellement bike-trail, dragsters. le produit qui La mode est au pédalage et, tire l’activité. pour ceux que l’effort Les ventes sont rebute, une nouvelle en hausse conticoqueluche est arrivée nuelle et les prosur le marché : priétaires le vélo à assistance prennent généélectrique (VAE). ralement soin de leur machine et veillent à son entretien, ce qui est bénéfique pour les professionnels. Le service après-vente du parc vélos est en quelque sorte le fonds de commerce des artisans du cycle qui sont en mesure, dans ce domaine, d’apporter une plus-value par rapport à la grande distribution. 16 G azette des M étiers | Juin 2014 Martin Schmitt, Président de la Corporation de la Moto et du Cycle de Haute-Alsace. Deux roues motorisées, activité en baisse Les ventes de mobylettes (en voie de disparition), de motos et scooters sont en baisse depuis 2008, et 2013 n’a fait que confirmer une régression qui inquiète les professionnels. Martin Schmitt, Président de la corporation de la Moto et du Cycle de HauteAlsace, pointe du doigt la crise économique mais aussi la pression écologique et l’obligation pour les propriétaires de motos de 125 cm³ de suivre une formation pour obtenir un permis de rouler (voir encadré sur Richard Stey). « Les acheteurs de motos et de scooters sont souvent des jeunes et, dans la conjoncture actuelle, ils peinent à trouver un prêt pour l’acquisition d’un véhicule neuf » relève Martin Schmitt. Lui-même effectue peu de ventes et concentre l’essentiel de son activité sur la réparation, souvent de motos anciennes, de collection, que leurs propriétaires bichonnent. Spécialiste du quad, il observe que la mode de ce véhicule toutterrain (initialement conçu pour l’agriculture) est revenue à sa vocation initiale, l’effet de mode s’étant dilué dans les critiques portant sur la dangerosité de l’engin (il y a des précautions à prendre, comme pour tout véhicule à moteur), sa fiabilité (les accidents sont souvent le fait de véhicules bas de gamme) et son impact sur l’environnement. Mais ce qui préoccupe le plus Martin Schmitt, c’est le peu d’adhésions à sa corporation (une quinzaine seulement), une inquiétude partagée par Zoltan Huber, Président de la corporation des patrons Mécaniciens de Vélos et Motos des arrondissements de Colmar, Guebwiller et Ribeauvillé, et JeanJacques Moscato, récemment élu Président de la Cadocymo (corporation artisanale départementale du Cycle, du Motocycle et activités annexes). Remobiliser les professionnels La Question Prioritaire de Constitutionna- lité a fait des dégâts dans les rangs des artisans du cycle et du motocycle, mais les dirigeants des corporations ne baissent pas les bras et s’emploient à faire connaître leurs activités et services auprès du grand public et à entreprendre des actions susceptibles de remobiliser leur base en se positionnant sur des dossiers sensibles. Nouvellement élu, Jean-Jacques Moscato, concessionnaire Peugeot Scooters à Schiltigheim, ne fait que dans les deux roues à moteur. Mais il vient du cycle, et c’est dans ce domaine qu’il veut s’activer le plus. « Passe encore que la ville de Strasbourg commande les Vélhop auprès d’un fabricant vendéen, mais ce qui est incompréhensible c’est que l’entretien de ce parc de 14 000 vélos échappe entièrement aux artisans du cycle, puisqu’il est réservé à des associations subventionnées contre lesquelles nous ne pouvons pas lutter » morigène-t-il, en regrettant aussi de ne pas être associé à la Fête du Vélo. Avec le soutien de la CMA et de l’UCA Bas-Rhin, la Cadocymo s’est rapprochée de la Ville de Strasbourg, des courriers ont été envoyés, des entretiens ont suivi, mais rien de réellement concret au bout, alors Jean-Jacques Moscato est bien décidé à faire bouger les lignes, avec l’objectif de devenir un partenaire actif et écouté de la Ville de Strasbourg. Ce volontarisme se retrouve aussi à la corporation de Colmar où Zoltan Huber s’active auprès de la mairie pour associer l’organisation professionnelle qu’il préside à l’étude sur les pistes cyclables. Occuper le terrain, être un interlocuteur et, par-dessus tout, se faire connaître par tous les moyens, sont des objectifs primordiaux pour ces dirigeants professionnels. L’essor du vélo n’est pas prêt de s’arrêter. Il est plébiscité à tous les échelons décisionnaires comme un moyen de déplacement non polluant et auréolé par la faculté de médecine en tant qu’activité sportive non traumatisante, aux vertus cardio-vasculaires reconnues. Ce qui fait incontestablement défaut aux trois corporations alsaciennes, c’est le faire-savoir. Or, certains de leurs ressortissants LE DOSSIER ont parfaitement su innover, comme Serge Manheim des cycles éponymes à VieuxThann qui fabrique des vélos sur mesure pour la compétition, mais aussi pour des amateurs passionnés disposés à investir dans un vélo de qualité. Innover, c’est aussi ce qu’a fait Bruno Feldis à Gambsheim, en proposant à ses clients une étude posturale assurant un positionnement confortable sur le vélo, et Auguste Soares qui a su profiter d’un environnement de pistes cyclables (voir encadrés). Se rapprocher, travailler ensemble est pour les trois corporations plus qu’un vœu, c’est une nécessité. Elles auraient tout à gagner à se fédérer pour avoir plus de moyens, plus d’écoute aussi. Les véhicules deux roues, motorisés ou non, ont la faveur du public. Ils sont positionnés sur les créneaux utilitaires et ludiques, alternative peu ou pas polluante dans les déplacements professionnels et formidable moyen d’évasion et de découverte. L’embellie actuelle du vélo tout chemin (VTC), celle galopante du vélo à assistance électrique (VAE) et, à un degré moindre, Jean-Jacques Moscato, Président de la Cadocymo (à droite) : « objectif faire de la corpo un partenaire de l’embellie vélo ». celle du scooter à trois roues sont pour les artisans du cycle et du motocycle des évolutions technologiques qu’ils ont su s’approprier alors qu’elles sont de plus en plus pointues et nécessitent une formation pour ainsi dire permanente. Régulièrement, ils accueillent dans leurs ateliers et magasins des clients qui ont acheté leurs vélos dans la grande distribution et qui retrouvent le chemin de l’artisan quand il y a une réparation à faire. Cette activité, loin d’être anodine, est le premier pas que franchi un nouveau client. Autre préoccupation des artisans du cycle et du motocycle, la difficulté de trouver du BRUNO FELDIS, CYCLES FELDIS À GAMBSHEIM : Haute technologie sur deux roues « Quand je regarde un vélo, je tourne autour et je réfléchis à ce que je pourrais lui apporter de plus que la concurrence et, en général, je trouve ». Cette phrase résume bien la philosophie professionnelle d’un mécanicien du cycle qui a étendu son activité bien au-delà de la vente-réparation. Bruno Feldis a effectué son apprentissage chez Paul Henner, alors Président de la corporation des Cycles et Motocycles du Bas-Rhin. À 20 ans seulement, il se met à son compte et s’installe dans le sous-sol de la maison familiale. En 2001, il a l’opportunité d’acheter une maison au bord de la Route Nationale à Gambsheim et, sans hésiter, il se lance dans la construction d’un magasinatelier de 450 m² et réserve le premier étage de la maison à un local administratif et un autre destiné à l’étude posturale à bicyclette, la plus-value innovante de son activité. Un bon réglage vélo Ancien compétiteur, Bruno est un adepte accompli de la « petite reine ». Souvent, il organise le dimanche des sorties avec des clients, sensibles au fait que le vélo qu’ils ont acheté est aussi celui que chevauche le vendeur. Partager la sueur sur les rampes vosgiennes ou dans les lacets de la Forêt Noire crée des liens, et ce partage d’émotions permet à Bruno de recueillir une foule d’informations sur la manière de rouler de ses clients et les effets qui en résultent. Alors, il a innové avec un concept inédit au nom évocateur de « Retül », une étude posturale pour obtenir une efficacité maximale sur son engin et prévenir d’éventuelles blessures. Une position optimale sur le vélo doit refléter la biomécanique de tout un chacun et convenir à sa morphologie. Le système Retül 3 D capture les mouvements de pédalage à partir de 8 capteurs positionnés sur les articulations, qui recueillent les informations et les transmettent à un logiciel. L’analyse des données recueillies permet à Bruno Feldis de définir la position optimale sur le vélo. Amateurs éclairés ou graines de champions, les clients de Cycles Feltis s’en remettent à Bruno et lui sont gré du confort qu’il apporte à leurs loisirs ou sport favoris. Tout cela prend du temps - de 3 à 4 heures pour une étude complète - mais Bruno, à contre courant de son époque, sait donner du temps au temps. « On a tué un métier ! » … réplique Bruno quand on le questionne sur la formation. Titulaire du Brevet de Maîtrise, il ne comprend pas pourquoi son métier n’est pas doté comme les autres d’une filière complète de formation. « Pour les cycles, plus de CAP ni de Brevet de Maîtrise, juste un CQP obtenu en six mois alors que la technologie a beaucoup évolué. L’absence de diplômes dévalorise le métier et n’est pas engageante pour susciter des vocations ». Difficile dans ces conditions de trouver du Bruno Feldis (à droite) et son collaborateur Thomas Ennesser en étude posturale. personnel qualifié et plus encore de transmettre. Dans son atelier, Bruno continue pourtant de former et emploie un apprenti ayant obtenu un CAP motocycles. « Il est plein de bonne volonté, mais pour la partie cycles il faut qu’il acquiert les bases du métier ». Il emploie aussi un salarié, Thomas Ennesser, issu d’un apprentissage maison et de l’ultime promotion du CAP cycles. Sur lui, il fonde de grands espoirs : le garçon est capable, passionné de vélo et à bonne école pour lui succéder quand le moment viendra. G azette des M étiers | Juin 2014 17 LE DOSSIER personnel qualifié, laquelle devrait les inciter à former des apprentis. Or, ceux-ci sont juste une trentaine pour toute l’Alsace alors que le secteur compte près de 200 entreprises (dont 9 auto-entrepreneurs), une cinquantaine d’entre elles étant habilitées à former des apprentis. Pour les motos et scooters, la demande existe : les jeunes sont attirés par les bécanes rutilantes qu’ils rêvent de chevaucher autant que de percer leurs mystères vrombissants, et la formation débouche sur un CAP. Il en est tout autrement du vélo. Recréer une filière de formation Richard Stey (à gauche ) et Bertrand Stey, « trop de règlementations pour la moto ». STEY MOTOS À COLMAR : Halte aux interdits ! Installée à Colmar, l’entreprise Stey Motos est spécialisée dans la vente et la réparation de motos de la marque Honda. Pénétrer chez Stey Motos, route de Rouffach à Colmar, c’est un peu comme rentrer dans un sanctuaire des deux roues motorisées. Dans le vaste et lumineux magasin d’exposition sont alignées, comme à la parade, de magnifiques bécanes que l’on imagine sans peine prêtes à bondir sur le bitume et à épouser voluptueusement la courbe d’un virage. Autour des motos, sur des étagères bien ordonnées, sont disposés tous les accessoires indispensables aux motards : casques rutilants, bottes de sept lieues, gants ainsi qu’une multitude de pièces et de gadgets. Si Bertrand Stey dirige l’entreprise depuis une douzaine d’années, son fondateur et père, Richard Stey, est toujours présent. Le fils comme le père ne se contentent pas de vendre et réparer des motos, ils sont aussi des passionnés, habitués de « l’anneau du Rhin » où les pointes de vitesse ne sont pas sanctionnées et où la circulation des motos ne soulève pas de réprobation. Interdits et crise Pour avoir été Président 29 ans durant de la corporation des patrons Mécaniciens de Vélos et Motos des arrondissements de Colmar, Guebwiller et Ribeauvillé, Richard 18 G azette des M étiers | Juin 2014 Stey connaît son secteur et s’inquiète des menaces qui planent sur lui. « La crise, on l’a ressentie au niveau des ventes avec une baisse de l’ordre de 15 %, mais ce qui me préoccupe le plus ce sont les mesures déjà prises et celles qui doivent encore venir, bien plus préjudiciables à notre activité. Je veux parler de l’obligation de formation pour piloter une 125 cm³ et, au-delà, l’interdiction de circuler à moto dans le massif vosgien, préconisée par les écologistes ». La décision n’est pas prise, mais à chaque incident le débat reprend, et ce d’autant plus que, les week-ends et jours fériés, les motards allemands interdits de circuler en Forêt Noire s’en donnent à cœur joie dans les Vosges. Richard Stey estime que les routes appartiennent à tout le monde et que les incivilités des motards sont moins nombreuses que celles des automobilistes, car en cas de choc c’est leur vie qui est en jeu. La moto loisir a connu une forte expansion, qui s’est stabilisée mais ne baisse pas. Elle a besoin pour perdurer d’espace et de liberté, « ce qui a fait son succès » rappelle Richard Stey, un brin nostalgique. Sur la formation de mécanicien-réparateur de cycles, les avis sont unanimes. Pour Bruno Feldis, la suppression du CAP « a tué le métier » (voir encadré). Martin Schmitt, titulaire du Brevet de Maîtrise, considère que sa disparition « est une hérésie ». Le CAP cycle a été remplacé par un CQP en six mois, qui met sur le marché du travail des jeunes insuffisamment qualifiés, qui peinent à trouver un emploi. Auguste Soares a entrepris une démarche auprès du CFAA de Mulhouse (voir encadré) en vue d’ouvrir une section cycle dans un établissement où les mécaniques autos, motos et la carrosserie ont pignon sur rue. Jean-Jacques Moscato veut solliciter la Chambre de Métiers d’Alsace avec le même objectif, « recréer une véritable filière de formation, car quel jeune et quels parents sont disposés à choisir un métier sans formation diplômante digne de ce nom ? ». Zoltan Huber s’inquiète à raison de la transmission des entreprises actuelles : « beaucoup ont déjà disparu et dans le secteur les créations sont nombreuses et les reprises rares ». Dans le monde des deux roues il est des espérances concrètes qui s’affirment chaque jour, mais pour les transformer en réalité les artisans du cycle et motocycle ont l’obligation de se mobiliser davantage, d’aller au-devant du grand public et de se donner une image et une identité positives. Ils devront se réunir et construire ensemble pour assurer leur pérennité. Zoltan Huber (à droite), Président de la Corporation des Mécaniciens de Vélos et Motos des arrondissements de Colmar, Guebwiller et Ribeauvillé et au centre son épouse Nadine. LE DOSSIER Auguste Soares en selle sur un vélo à assistance électrique avec son épouse Francine. AUGUSTE SOARES, SAB 2 ROUES, À VILLAGE-NEUF : « Redonner de la visibilité au métier du cycle » Concessionnaire Peugeot, agent Piaggio et MBK, Auguste Soares et son épouse Francine dirigent SAB 2 Roues, entreprise de vente et de réparation de cycles et motocycles, employant deux salariés. Ventes stables pour les vélos Supplanté par le vélo tout chemin (VTC), plus accessible et polyvalent (routes et chemins), le VTT a gagné en élévation de gamme ce qu’il a perdu en volume. « Ses adeptes ciblent des engins plus performants et sont à l’affût des évolutions techniques les plus récentes ». Bien desservi en pistes cyclables, le Pays des Trois Frontières se prête bien au VTC : « les ventes sont en progrès » relève Auguste et « génèrent une nouvelle clientèle qui découvre, ou redécouvre, le vélo sous une forme plus ludique ». Côté réparation, l’activité est satisfaisante. « Les gens qui ont investi dans un bon vélo en prennent soin et l’entretiennent régulièrement » se satisfait Auguste, qui voit arriver chez lui des clients ayant acheté un vélo dans la grande distribution. Comme ses confrères, il met en cause l’insuffisance de la formation. Ancien jury aux examens, il prône un rapprochement avec le CFA de l’Artisanat pour développer, en complément de la formation motocycle, une formation consacrée au cycle, « pour redonner au métier la visibilité qui lui manque et donner aux jeunes le goût de s’y engager ». ARTISANS COMMERÇANTS mut’est vous propose des garanties dédiées en Complémentaire Santé Prévoyance Epargne Retraite mut’est gère également le RÉGIME OBLIGATOIRE Crédit photo : © Yuri Arcurs - Fotolia Le CAP en poche, Auguste Soares est embauché en 1991 chez le mécano Weiss à Village-Neuf, qu’il secondera jusqu’à sa retraite, prenant même sa succession en 2008. Présent dans le cycle et le motocycle, il note une évolution différente de ces deux activités, la deuxième étant la plus affectée par la crise. Un constat qu’il s’empresse d’expliquer, imputant « la baisse des ventes aux contraintes réglementaires, telles que l’effort à faire de posséder désormais un permis pour les véhicules de 50 à 125 cm³. Ce permis (en fait une formation de quelques heures) est souvent pris en charge au niveau du coût par les constructeurs, mais l’obligation est tout de même dissuasive » regrette Auguste. Heureusement que le vélo à assistance électrique, en essor constant, n’est pas soumis à cette obligation. « Beaucoup de clients en ont acheté pour aller travailler en Suisse ». Ou encore pour leurs loisirs. 1 ère mutuelle en Alsac e [email protected] - www.mutest.fr 11, Boulevard du Président WILSON - CS 60019 - 67082 STRASBOURG CEDEX G azette des M étiers | Juin 2014 19 ENTRE NOUS Association des Artisans Retraités d’Alsace : s’entraider et continuer d’être ensemble Sortir les retraités de l’isolement, les accompagner dans les démarches administratives, relayer leurs souhaits et revendications sont les principales missions de l’ARAA. P Érica Delacote, Présidente de l’ARAA. artir en retraite est un nouveau départ dans l’existence. Même préparée au niveau de l’entreprise, elle demeure un virage complexe à négocier au plan humain. L’artisan est logé à la même enseigne que les autres retraités, c’est même plus dur puisque l’entreprise cédée à un tiers, ou familialement, il l’a créée et fait prospérer durant une vie de travail. Ce cap psychologiquement difficile sera mieux franchi si la retraite s’accompagne de nouvelles activités, de nouvelles relations et, pourquoi pas, de nouveaux combats. L’ARAA est la représentation alsacienne de la Fédération Nationale des Associations des Retraités de l’Artisanat, présidée par Érica Delacote. Elle compte 420 adhérents en région, dont 80 % d’artisans (des commerçants et même des particuliers peuvent y adhérer). Elle défend les intérêts des retraités de l’artisanat auprès des pouvoirs publics pour améliorer leur protection sociale, leur pouvoir d’achat et leur place dans la société. À travers son volet social, elle vient en aide aux artisans malades ou en difficulté et tout au long de l’année, elle organise des formations, des conférences, des rencontres conviviales, des voyages… Comme on peut être à la fois retraité et actif, Erica Delacote lance un appel aux bonnes volontés : « venez rejoindre les rangs de l’AARA. Apportez-nous votre savoir-faire et vos idées. Nous sommes preneurs de toute initiative permettant de rendre encore plus douce la retraite des artisans ». Les personnes intéressées peuvent s’adresser à : Érica Delacote 03 89 77 36 29 ou [email protected] L’OUTIL EN MAIN RECRUTE En Allemagne, les jeunes peuvent s’initier aux métiers manuels dès la sixième. L’Outil en Main fait tout aussi bien en France, en permettant aux enfants âgés de 9 à 14 ans de découvrir les métiers de l’artisanat grâce à l’engagement d’hommes et de femmes de métier, retraités pour la plupart. Cela ressemble un peu au contrat de génération sauf que cela ne se passe pas en entreprise. L’Outil en Main est une association originale, animée par des bénévoles qui consacrent du temps à accompagner les premiers pas de scolaires dans les métiers manuels et du patrimoine. Particulièrement dynamique, la branche alsacienne de l’Outil en Main est présente à Strasbourg, Mulhouse, Molsheim et Aspach-le-Haut. Michel Oberon, délégué régional pour le Grand Est, indique que « 30 à 40 % des jeunes qui suivent les activités de l’association s’orientent ensuite vers des métiers manuels ». C’est la raison pour laquelle la Chambre de Métiers d’Alsace a décidé de soutenir l’Outil en Main. Actuellement en Alsace, ils sont 80 enfants (dont 20 % de filles) encadrés par une cinquantaine de professionnels retraités, issus de 11 métiers différents (carreleurs, boulangers, fleuristes, mécaniciens auto, menuisiers, etc.). Michel Oberon prépare une convention avec l’Éducation Nationale afin que l’Outil en Main puisse se promouvoir dans les établissements scolaires. L’association a par ailleurs des projets d’installation à Haguenau, Masevaux, Sélestat et Colmar. Pour ce faire, elle recrute des artisans ou ouvriers qualifiés retraités, bénévoles, disposés à donner de leur temps pour apporter aux enfants un avant-goût d’un futur métier. Avis aux intéressés ! Pour plus d’informations : www.loutilenmain.fr 20 G azette des M étiers | Juin 2014 Découverte des métiers pour les enfants de 9 à 14 ans. TALENT D’ARTISAN Fabrication totalement maison, utilisation des matériaux les plus sains, rapidité d’exécution et production avant-gardiste, tel est le credo du laboratoire Delecaut, entreprise familiale de prothèse dentaire. De gauche à droite Benjamin Rudloff, Sabine et Charlotte Delecaut, Pierre Delecaut et leur équipe. Laboratoire Delecaut à Wettolsheim, une production de prothèses dentaires de qualité assistée par ordinateur D ans la zone artisanale de Wettolsheim, un grand cube de béton brossé résolument contemporain abrite le laboratoire de prothèse dentaire de Pierre Delecaut. Prothésiste de métier, il a travaillé au début de sa carrière comme salarié chez différents dentistes. Ce sont eux, convaincus de son habileté, qui le poussent à s’installer, ce qu’il fait en 1988 dans un local de sa maison d’habitation, avec ses anciens patrons comme premiers clients. En 2007, alors qu’il emploie déjà 9 salariés, il transfère son activité dans son local de production actuel et poursuit un développement exclusivement boosté « par le bouche-à-oreille » ! Ce publiphobe déclaré mise sur d’autres atouts que le « faire savoir », et ceux qu’il met en œuvre lui ont plutôt bien réussi. La prothèse dentaire numérique Avec une équipe de 15 collaborateurs qualifiés et polyvalents, « très solidaires entre eux » souligne Pierre Delecaut, l’entreprise au demeurant familiale est déjà assurée, le moment venu, d’une transmission bien préparée. Sabine, l’épouse de Pierre, occupe la fonction administrative et accueille les clients. Charlotte, sa fille, chaînon incontour- nable titulaire d’un BTM Prothésiste, est chargée de la procédure qualité ISO et sa sœur, Jennifer, vient elle aussi d’intégrer l’entreprise. Quant au mari de Charlotte, Benjamin Rudolf, aussi familier des techniques informatiques que de celles de la prothèse dentaire, il conduit le mode de production CFAO (conception et fabrication assistées par ordiUne vraie stratégie nateur). C’est la marque de fa- axée sur la qualité, brique du labora- revendiquée toire qui privilégie par Pierre Delecaut « exclusivement le comme une réplique fait maison », uti- à la concurrence lise des compo- asiatique. sants respectueux de la biocompatibilité, raccourcit les délais de réalisation et innove aussi bien dans le choix et la cuisson des matériaux, la compression de l’air, que dans la gestion des résidus. Ces arguments interdépendants mis bout à bout ont fait la réputation de Delecaut et lui ont permis de développer et de fidéliser sa clientèle. Une importante clientèle locale En installant son laboratoire à Wettolsheim, Pierre Delecaut a emboîté le pas à ses clients dentistes qui, pour beaucoup, ont déserté le centre de Colmar pour une périphérie plus accessible et moins encombrée. « Cela nous fait gagner beaucoup de temps » reconnaît Pierre dont la zone de chalandise se situe essentiellement entre Colmar et Rouffach. Jouant pleinement la proximité, le laboratoire s’est aussi organisé pour effectuer des réparations dans la journée. « Travailler vite et bien » est un autre leitmotiv de la maison connue de la plupart des dentistes de Colmar et environs, qui lui font confiance, l’entreprise étant en mesure de réaliser tous travaux de prothèse dentaire. Les particuliers sont également accueillis, venus pour un choix de couleur ou s’informer des avantages des différents appareils mis à leur disposition. Occupé dans son laboratoire de 7 h à 20 h, Pierre Delecaut ne peut consacrer le temps qu’il voudrait à ses deux autres passions, celle des chevaux moteurs (prêts à vrombir sous le capot de ses deux voitures de collection) et un penchant revendiqué à l’encouragement de la race chevaline, dont quelques représentants s’ébrouent dans un enclos jouxtant l’entreprise. Les loisirs aussi sont à proximité ! G azette des M étiers | Juin 2014 21 ENTREPRISE CENTENAIRE Au service de la fée électricité depuis plus d’un siècle, cette entreprise installée dans le Kochersberg a toujours su intégrer les évolutions de son secteur d’activité pour demeurer compétitive. Mieux, ses dirigeants successifs n’ont pas ménagé leurs efforts pour proposer à leur clientèle des prestations marquées du sceau de l’excellence. De gauche à droite : Richard Rémond, Marie-Christine Girtz et Xavier Rémond avec la pièce qui lui a permis d’obtenir un titre de MOF.. Électricité Rémond à Wingersheim, une culture d’entreprise aussi discrète qu’efficace À la sortie de Wingersheim, direction Mittelhausen, on distingue aisément l’enseigne Électricité Rémond. Les bureaux en rez-de-jardin s’ouvrent sur un espace vert, conférant au lieu un aspect plus bucolique qu’entrepreneurial. Il y a là Richard qui a dirigé l’entreprise jusqu’en 2002, son fils Xavier – le dirigeant actuel – et sa sœur Marie-Christine Girtz. La découverte de l’entreprise a pour cadre un petit salon aux murs recouverts de diplômes et distinctions soigneusement encadrés. D’un Xavier à l’autre ! Premier du nom, Xavier Rémond a créé l’entreprise en 1910 à Hohatzenheim. Son papier à lettre, dont un exemplaire est précieusement conservé par ses descendants, mentionne « installateur für Licht », démontrant que sous l’occupation prussienne le bilinguisme était toléré. À cette époque, l’électricité commence à se répandre dans les villages et Xavier y installe conduites et moteurs. Son fils Alfred prend le relais, décroche le Brevet de Maîtrise en 1938 et déplace le siège social à Wingersheim. Il réalise des installations électriques dans des fermes et habitations et ouvre un magasin d’électro-ménager. En 1960, Richard succède à son père, s’empresse de passer le Brevet de Maîtrise, construit les locaux actuels et transforme l’entreprise familiale en Sàrl. 22 G azette des M étiers | Juin 2014 Spécialisé dans le changement de tension en milieu rural, il interviendra dans 80 villes et villages bas-rhinois. Une fois tous les villages reliés au réseau, Richard commence à travailler pour la ville de Strasbourg, la CUS, d’autres collectivités locales et des industries du tertiaire. Le fils de Richard, Xavier deuxième du prénom, intègre l’entreprise en 1990 avec en poche un BTS en électrotechnique et – puisque c’est une tradition familiale – le Brevet de Maîtrise. Il succède à son père en 2002, auréolé d’un titre de « Meilleur Ouvrier de France » en équipements et installations électriques, seul alsacien à détenir le précieux parchemin dans ce métier. Depuis 1997, Xavier est secondé par sa sœur Marie-Christine, qui n’était pas a priori destinée à mettre son savoir-faire spécifique au service de l’entreprise. Titulaire d’une maîtrise en allemand, elle a officié comme guide au Haut-Kœnigsbourg, a traduit les archives de la restauration du château au XXe siècle, a enseigné l’allemand en milieu scolaire, et a finalement intégré l’entreprise familiale. Elle s’occupe à présent de la gestion, de l’administration, des ressources humaines (15 salariés) et ne dédaigne pas l’aspect commercial. Soucieuse d’asseoir sa légitimité dans ses fonctions, elle a obtenu en 2013 le diplôme d’Assistante de Dirigeant d’Entreprise Artisanale. En attentant Lépine ! Ses autres clients sont de grandes entreprises générales comme Vinci et Urban. Pour la construction de la LGV, l’entreprise a réalisé l’équipement électrique d’une base de vie pour les Rémond Électricité quelques 400 ouvriers du réalise plus de 50 % chantier. Elle intervient de son chiffre aussi dans les musées ou l’hôtellerie. La crise, l’en- d’affaires avec treprise l’a d’avantage des collectivités ressentie au niveau de la territoriales locales. chute de ses prix que d’une baisse du volume d’activité. Actuellement, Xavier se consacre à la préparation du concours Lépine. Avec le chauffagiste Charles Herrmann et le serrurier Philippe Durhammer, ils présenteront un granulateur mobile au concours Lépine en septembre, à la Foire Européenne de Strasbourg. Avec trois diplômes du Brevet de Maîtrise et trois titres de MOF à leur actif, les trois associés ont créé H. Énergies et ont trouvé des partenaires industriels pour donner une seconde vie – utile – à des sarments de vignes et des rafles de maïs. Leur invention sera présentée publiquement le 4 juillet prochain. Entreprise formatrice (Richard et Xavier ont formé plus de 30 apprentis et accueillent des stagiaires), Rémond Électricité est en quelque sorte l’archétype de l’entreprise artisanale, une illustration concrète de cette « économie positive » qui remet l’humain au cœur de l’économie. COLLOQUE Au cours de la deuxième table ronde, de gauche à droite Sylvia Pierson, Dominique Dannel, Jacqueline Riedinger-Balzer et Virginie Jeltsch. Organisé par l’UPA et la CFE/CGG le 5 juin dernier à l’ENA, ce colloque avait pour objectif de mettre en lumière les femmes artisanes et chefs d’entreprises, la féminisation des métiers et des fonctions. Colloque femme(s) et artisane(s) : quelle place dans la première entreprise de France en Alsace ? C e colloque faisait appel à des intervenantes de qualité, venues là pour relater leur expérience de chef d’entreprise et évoquer les obstacles qu’elles ont dû surmonter eu égard à leur condition de femme. Parmi les idées reçues qui entourent l’entrepreneuriat au féminin, il faudrait tordre le cou à celle qui établit que le parcours professionnel d’une femme est semé de plus d’embûches que celui de son homologue masculin. C’est souvent le cas, mais ce n’est pas systématique. Les débats l’ont illustré. Éloge de l’ADEA Une première table ronde portait sur le statut de conjoint d’artisan, « avantages et limites », avec pour témoins Véronique Klingler (salariée dans le garage automobile de son mari), Hamida Benetaieb (conjointe collaboratrice dans l’entreprise d’installation sanitaire et chauffage de son mari) et Estelle Hattermann (cogérante avec son mari de deux entreprises de carrosserie et de réparation automobile). Véronique Klingler, venant de l’hôtellerierestauration, et Hamida Benetaieb, passée par la fonction publique, avaient tout à apprendre de leur nouveau métier. Toutes les deux ont suivi la formation ADEA (Assistant de Direction d’Entreprise Artisanale) et ont obtenu leur diplôme (niveau IV). Elles ont souligné combien cet investissement leur a été bénéfique. La valeur ajoutée des femmes dans l’entreprise La deuxième table ronde avait pour thème « la mixité et la féminisation des métiers : enjeux et solutions ». Un échange intéressant au niveau des retours d’expérience avec : Jacqueline Riedinger-Balzer (Présidente de la corporation des Bouchers-Charcutiers-Traiteurs du Bas-Rhin, à la tête d’une entreprise de 30 salariés), Dominique Dannel (Présidente de la corporation des Esthéticiennes du Haut-Rhin, gérante d’un institut) et Sylvia Pierson (Présidente de la Féfica et co-gérante d’une entreprise d’installation sanitaire). Autrement dit, trois femmes cumulant des responsabilités majeures dans des organisations professionnelles, dirigeant une entreprise et assumant de surcroît une vie familiale. Des difficultés, elles en ont rencontrées mais elles les ont surmontées et ne se sentent pas pour autant des « sur-femmes ». Dans l’entreprise, qu’elle soit dirigeante ou salariée, la femme est dans son rôle et à partir du moment où elle est compétente. « Elle apporte une valeur ajoutée à l’entreprise » a dit Jacqueline Riedinger-Balzer. Créer et développer son entreprise, les femmes aussi … … était le thème de la 3e table ronde avec : Sophie Killing (assistance de direction dans une entreprise d’électricité), Claire Bollinger (photographe) et un deuxième tour pour Jacqueline RiedingerBalzer et Estelle Hattermann. Claire Bollinger a fait sourire en relatant son premier contact avec un banquier : « une femme jeune, blonde de surcroît, qui demande 300 000 € de prêt, ça c’est très mal passé », mais la deuxième tentative fut la bonne ! Pour sa part, Bruno Kwast, vice-Président de la Confédération de l’Artisanat d’Alsace et dirigeant d’une entreprise de peinture qui emploie plusieurs femmes dans un métier pourtant réputé masculin, a dit toute sa satisfaction : « surpris au départ, les clients en redemandent après une première expérience ». Participaient également aux différentes tables rondes Virginie Jeltsch (chargée de la mixité au Rectorat), Françoise Hemmendinger (déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité) et Sophie-Anne Dirringer (chargée de mission aux droits des femmes et à l’égalité dans le Bas-Rhin). L’après-midi a permis des échanges sur les bonnes pratiques, les difficultés, l’accès à la formation et les passerelles, et surtout sur le souhait des femmes artisanes d’être reconnues à leur juste valeur. Votre nouveau véhicule d’occasion est chez TruckStore ! Let‘s talk about trucks.* www.truckstore.com *Ensemble, parlons camion. 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Née de la fusion des CRAV et CRAM régionales, la Carsat est un assureur qui perçoit des cotisations à partir de barèmes forfaitaires calculés en fonction du type d’entreprise. Elle a aussi une mission de contrôle qu’elle exerce en entreprise et sur les chantiers où elle effectue des constats, suivis de recommandations et assortis de délais de mise en œuvre. Si l’entreprise visée n’en tient pas compte, son taux de cotisation accident du travail est susceptible d’être relevé. La Carsat, et ce n’est pas son moindre rôle, propose aussi une offre très large de formations à la prévention des risques professionnels. Offre de formations et aides financières de la Carsat En Alsace-Moselle, l’offre de formation régionale s’appuie sur des référentiels régionaux et nationaux définissant les compétences visées et les modalités pédagogiques pour les atteindre. Les stages sont animés par des experts du domaine concerné. Un de leurs objectif : apporter aux décideurs et aux opérationnels, sur une courte période (1 jour) les éléments clés pour mettre en œuvre une bonne pratique de prévention ou des solutions simples. Par ailleurs, des formations spécifiques permettent d’apporter une réponse individualisée à la problématique de la santé et sécurité au travail. Dans l’artisanat, la Carsat intervient dans le stage de Formation des Formateurs de Jeunes en entreprise (FOFOJE). Pour les futurs maîtres d’apprentissage, connaître les risques professionnels et les moyens de les prévenir 24 G azette des M étiers | Juin 2014 sont des arguments pédagogiques forts et utiles qui contribuent aussi à la qualité de l’accueil et de la formation des jeunes. Dans cet esprit, la Carsat a mis en place dans le secteur du bâtiment, en partenariat avec les organisations professionnelles (CAPEB, FFB, Fédération des Travaux Publics d’Alsace) et les organismes de formation professionnelle, une convention cadre régionale mentionnant une rubrique intitulée « SynergieAccueil » qui permet au tuteur et au jeune d’échanger sur les risques rencontrés dans l’entreprise et les mesures de prévention à prendre. En intégrant un module sur la prévention des risques professionnels dans le stage FOFOJE, la Chambre de Métiers d’Alsace a pu mesurer l’efficacité de la démarche, bien perçue des formateurs en puissance. À tel point qu’elle envisage de l’organiser à l’intention des anciens stagiaires qui n’ont pas eu l’occasion de le suivre. Pour la formation du « tuteur accueillant », la Carsat consent une aide financière de 1 500 €. Largement promu dans le bâtiment, ce dispositif est également proposé à d’autres activités. L’aide de la Carsat peut aussi porter sur des investissements dans des équipements et matériels de prévention (échafaudages, aide coiffure Preciseo, réparation automobile, etc.). Cette aide est réservée aux entreprises de moins de 50 salariés, majoritaires dans le secteur artisanal. « Accueil d’un nouveau » Dans le cadre des finales nationales des Olympiades des Métiers qui se dérouleront à Strasbourg du 28 au 31 janvier prochain, la Carsat organise un concours intitulé « Accueil d’un nouveau » portant sur les aspects santé et sécurité au travail, concours réservé aux entreprises du bâtiment et des travaux publics. Par la qualité et la diversité des formations proposées, les soutiens pédagogiques et financiers accordés, la Carsat assume parfaitement son rôle dans la prévention des risques professionnels. Elle met ses moyens à la disposition des artisans, qui ont tout intérêt à la solliciter. Contacts : Aide financière : Jacques NAU Tél. 03 88 14 33 49 - [email protected] Formation : Jean-Jacques NIERENGARTEN Tél. 03 88 14 33 67 RSI PRÉVENTION PRO : LES RISQUES PROFESSIONNELS EN BOULANGERIE - PÂTISSERIE Le RSI a adressé aux boulangers-pâtissiers une brochure contenant des conseils de prévention en lien avec leur activité, un questionnaire leur permettant d’évaluer l’exposition aux risques et un bon de prise en charge pour bénéficier, sans avance de frais, d’une consultation chez le médecin-traitant. Cette prise en charge est valable jusqu’au 30 novembre 2014. Pour participer à ce programme testé et efficace, il suffit de prendre rendez-vous avec le médecin traitant en précisant qu’il s’agit de la consultation de prévention des risques professionnels proposée par le RSI, et de lui présenter l’ensemble des documents reçus avec l’invitation (dont l’auto-questionnaire à compléter avant la consultation). Pour tout renseignement complémentaire, contacter la Caisse RSI Alsace : 03 88 56 21 27 - e.mail : [email protected] FORMATION BTM pâtissier, confiseur, glacier, traiteur « Mention Europe » Encourager la mobilité européenne des jeunes en formation dans l’artisanat est l’objectif de l’option «Europe» du Brevet Technique des Métiers (BTM) de la pâtisserie. L’ option «Europe» s’adresse à toute personne ayant fait ce choix au moment de son inscription, choix mentionné dans le contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Elle implique pour le stagiaire de séjourner à l’étranger 3 semaines (consécutives ou non) dans le cadre de sa formation. Il devra également suivre un enseignement supplémentaire en langue étrangère d’une durée de 21 heures, une préparation au séjour de la même durée et une sensibilisation à la dimension européenne sur certains points de formation, d’une durée de 28 heures. Ces heures de cours n’alourdissent pas le volume horaire du stagiaire car elles sont prises sur le contingent d’heures consacré aux enseignements généraux. Épreuve Europe Le mémoire de soutenance du BTM pâtissier prévoit d’évaluer les connaissances du candidat sur les aspects juridiques et réglementaires de son métier et sa compréhension de l’environnement professionnel de son activité. Le stage à l’étranger donne lieu à une évaluation selon des critères restant à déterminer. La partie «Europe» sera intégrée au mémoire de soutenance et constituera certes un module supplémentaire, mais pas une épreuve de plus. LE CONTRAT DE GÉNÉRATION, C’EST QUOI ? Donner leur place à tous les âges dans gouvernement. Il contribue aussi à la repreneur. Le Contrat de Génération est l’entreprise est la finalité du Contrat compétitivité et à la performance des une alternative aux difficultés de Génération instauré par une loi entreprises en France, en assurant la d’embauche et de transmission. La du 1er mars 2013. transmission des savoir-faire des anciens Chambre de Métiers d’Alsace accompagne Pour y parvenir, trois objectifs : l’emploi aux jeunes et, pour l’entreprise, une aide depuis quelques années déjà d’une part des jeunes en CDI ; le maintien dans à l’intégration de nouvelles compétences. les entreprises qui souhaitent transmettre l’emploi (ou le recrutement) des séniors ; la Il permet aussi d’anticiper les nombreux et, d’autre part, les repreneurs intéressés. transmission des compétences et des départs sur le marché du travail. D’ici A cet égard, le contrat de génération savoir-faire. Sont concernées toutes les à 2020, on prévoit 600 000 départs par an réservé aux jeunes de moins de 30 ans entreprises de droit privé. La mise en en moyenne, et l’entrée de plus est un nouvel outil pour aboutir à une œuvre du contrat de génération est de 700 000 jeunes par an sur le marché transmission. différenciée selon la taille des entreprises du travail. (moins de 300 ou plus de 300 salariés). concernant principalement l’artisanat, une Une solution pour transmettre son entreprise à un jeune repreneur aide annuelle de 4 000 € est allouée sur De nombreuses entreprises artisanales une période de 3 ans, ainsi qu’un appui voient leur développement freiné faute conseil. de pouvoir disposer d’une main-d’œuvre Le contrat de génération s’inscrit dans la qualifiée, et elles sont nombreuses à bataille pour l’emploi, priorité du disparaître pour ne pas avoir trouvé de Pour celles de moins de 300 salariés, Pour plus d’informations : DIRECCTE Mme Chantal HEDDE - 03 88 15 43 15 G azette des M étiers | Juin 2014 25 ACTUS JURIDIQUES TAXE D’APPRENTISSAGE 2014 ACTUS JURIDIQUES SOCIAL A R N AQ U E La Cour de Cassation a pris position dans un arrêt du 30 avril dernier. Les faits étaient les suivants : Une salariée exclusivement rémunérée à la commission avait été licenciée pour faute grave pour des faits concernant le calcul des commissions. La salariée avait saisi le Conseil de Prud’hommes puis la Cour d’Appel pour obtenir le paiement de dommages et intérêts suite à la remise tardive par l’employeur de l’attestation destinée à Pôle Emploi. La Cour d ‘Appel rejetait la demande de la salariée pour deux raisons : • Les parties sont en désaccord sur les montants des commissions. • La salariée ne prouve pas que la délivrance tardive de l’attestation Pôle Emploi constitue une faute de l’employeur. La Cour de Cassation considère, au contraire, que « le défaut de remise ou la remise tardive à un salarié des documents nécessaires à la détermination exacte de ses droits entraîne nécessairement un préjudice qui doit être réparé ». Source : Cass. soc 30 avril 2014 n°12-2815 D Immatriculation aux registres légaux : des arnaques en recrudescence © Illustration : Hugo Mairelle Conséquences de la remise tardive de l’attestation employeur destinée à Pôle Emploi Depuis quelques mois, une augmentation des arnaques au registre légal a été constatée. Certaines sociétés sollicitent en effet des chefs d’entreprise lors de leur immatriculation ou en cas d’ouverture d’une procédure collective. Ces sociétés « parasites », à l’origine des arnaques, jouent sur la confusion dans leur dénomination et la présentation des courriers, semblables à ceux des tribunaux tenant le Registre du Commerce et des Sociétés ou d’un autre registre légal. Il est notamment habituel pour ces entreprises de réclamer le paiement d’une redevance pour une inscription à un « registre » privé généralement présenté comme étant officiel et obligatoire (ex : Info-Siret, info-Kbis, Répertoire des Entreprises et des Sociétés, Répertoire APE...). Ces propositions ne sont pas obligatoires et sont en réalité des offres facultatives et privées, auxquelles les chefs d’entreprise ne sont pas tenus de donner suite. Au moindre doute, n’hésitez pas à contacter le service juridique de la Chambre de Métiers d’Alsace ou le Registre du Commerce et des Sociétés dont vous dépendez. Source : infogreffe actualité du 14 mai 2014. D R O I T D E S A F FA I R E S Déclaration d’insaisissabilité et cessation de paiement L’article L526-1 du code de commerce permet aux personnes physiques immatriculées à un registre de publicité légale (registre des entreprises, registre du commerce et des sociétés) de déclarer insaisissables leur résidence principale et tout bien foncier (bâti ou non bâti) à condition d‘en être propriétaire. Actuellement, une personne physique qui rencontre des difficultés dans son activité professionnelle peut, le cas échéant, quelques jours avant l’ouverture d’une procédure collective, déclarer ses biens insaisissables. L’ordonnance du 12 mars 2014 est venue modifier l’article L632-1 du code de commerce. À partir du 1er juillet prochain : • Les déclarations d’insaisissabilité intervenues depuis la date de cessation de paiement seront nulles de plein droit. • Les déclarations d’insaisissabilité faites dans les 6 mois qui précèdent la cessation de paiement pourront être annulées par les tribunaux (nullité facultative). Source : ordonnance n°2014-326 du 12 mars 2014 et article L632-1 modifié du code de commerce SOCIAL Les conséquences pour l’employeur d’une clause de non-concurrence sans contrepartie financière La Cour de Cassation est venue apporter des précisions en la matière dans un arrêt de la Chambre Sociale du 2 avril 2014. Les faits étaient les suivants : Une salariée avait été embauchée en CDI avec une période d’essai de trois mois. Le contrat comportait une clause de non-concurrence de 12 mois à partir de la cessation effective des fonctions du salarié. L’employeur a mis fin à la période d’essai de la salariée et celle-ci quittait alors l’entreprise. La salariée saisissait les tribunaux d’une demande de dommages et intérêts au motif que la clause de non-concurrence n’était pas licite. 26 G azette des M étiers | Juin 2014 Ses arguments étaient les suivants : • Pour être licite, une clause de non-concurrence stipulée dans un contrat de travail doit prévoir une contrepartie financière au profit du salarié. En l’espèce, aucune contrepartie financière n’étant prévue au contrat, la clause de non-concurrence était donc nulle. • Prévoir une clause de non-concurrence nulle dans un contrat de travail cause un préjudice au salarié lui ouvrant droit à des dommages et intérêts. La Cour d’Appel n’avait pas fait droit à la demande de la salariée. Mais la Cour de Cassation prend le contre-pied de la position des juges d‘appel : la Cour de Cassation considère que la clause de non-concurrence est nulle et donne droit à des dommages et intérêts au salarié. Les conséquences pour l’employeur d’une clause de non-concurrence sans contreparties financières sont donc doubles : • La clause est nulle et le salarié peut, après la rupture de son contrat de travail, prendre contact avec une société concurrente. • L’employeur peut être condamné à indemniser son ancien salarié. Source : Cass.soc 2 avril 2014 n°12-29693 D ACTUS JURIDIQUES CONTRAT D’APPRENTISSAGE Accident du travail en début de contrat : suspension de la faculté de résiliation unilatérale Dans un arrêt en date du 6 mai 2014, la Cour de Cassation s’est prononcée sur l’interdiction de rompre le contrat d’apprentissage pendant une période de suspension consécutive à un accident du travail y compris si cet accident du travail intervient pendant les deux premiers mois d’exécution dudit contrat. Dans cette affaire, les faits étaient les suivants : Un apprenti avait été embauché en contrat d’apprentissage le 12 novembre 2008. Cet apprenti avait été placé en arrêt de travail du 4 décembre 2008 au 20 décembre 2009, suite à un accident du travail. Au cours de cette période de suspension, l’employeur avait mis un terme au contrat d’apprentissage, le 5 janvier 2009. Mais la Cour de Cassation a considéré comme nulle la rupture unilatérale du contrat d’apprentissage intervenue alors que l’apprenti était en arrêt de travail suite à un accident de travail. En clair, il est impossible de rompre un contrat d’apprentissage pendant les deux premiers mois d’exécution de ce contrat lorsque celui-ci est suspendu suite à un accident du travail (sauf faute grave de l’apprenti ou cas de force majeure) D I F F I C U LT É S D E S E N T R E P R I S E S Instauration d’une nouvelle procédure : le rétablissement professionnel Une ordonnance du 12 mars 2014 vient instaurer une nouvelle procédure de rétablissement professionnel pour éviter la liquidation judiciaire et permettre d’effacer très rapidement certaines dettes du débiteur. Les entrepreneurs individuels pourront demander un rétablissement professionnel s’ils en respectent les critères. Cette procédure concerne uniquement les entrepreneurs individuels (à l’exception des EIRL) sans salarié au cours des six derniers mois et ayant un actif très faible dont le montant maximum sera précisé par décret. L’ouverture de cette procédure protège le débiteur des poursuites des créanciers. La procédure de rétablissement professionnel doit être clôturée à l’expiration du délai de 4 mois. La décision de clôture entraîne l’effacement des dettes. Peuvent être effacées les créances suivantes : • Les créances nées avant le jugement d’ouverture de la procédure. • Si elles ont été portées à la connaissance du juge saisi par le débiteur. • Et si le créancier en a informé le mandataire judiciaire. Les créances des salariés, les créances alimentaires, les créances consécutives à une infraction pénale et les créances des cautions et garants ayant payé à la place du débiteur, ne sont pas effacées. Cette procédure de rétablissement professionnel sera applicable à compter du 1er juillet 2014 sous réserve de la publication du décret d’application qui doit venir préciser le dispositif. Pour en savoir plus, vous pouvez prendre contact avec le service juridique de la Chambre de Métiers d’Alsace. MAAF ASSURANCES S.A. – RCS NIORT 542 073 580 – 10/13 Source : Cass.soc 6 mai 2014 n°12-22.881 F-D Contactez votre Conseiller MAAF PRO au 30 15 du lundi au vendredi de 8h30 à 20h et le samedi de 8h30 à 17h Connectez-vous sur Pour P our en sa savoi savoir voi plus sur les BONUS des contr contrats ntrats ntr ats Assura Ass urance ura nce Mu Multi ltiris lti ris C onstru ons tructi tru ction cti Assurance Multirisque Professionnelle ett Cons Construction maafpro.fr MAAF POWER = La Force MAAF. *Valable uniquement pour les nouveaux contrats AUTO 2014. Offre soumise à conditions. Conditions détaillées en agence, sur maaf.fr et au 30 15. 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