10 techniques avec l`ondulante

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10 techniques avec l`ondulante
Mouchetée :
10 techniques avec l’ondulante
Par Daniel Robitaille
Ah! la fameuse cuillère ondulante… Certainement le leurre le plus utilisé par les pêcheurs de
truite mouchetée. Pas étonnant, car une cuillère judicieusement choisie et bien présentée est
souvent presque irrésistible pour une belle truite à l’affût. Au fait, connaissez-vous vraiment
ce leurre? Connaissez-vous toutes les astuces et techniques redoutables que l’on peut mettre à
profit avec ces cuillères? Hum, je sens une hésitation dans votre réponse… Suivez-moi donc
pour quelques pages…
Y
d’être décortiqué, analysé et… raffiné.
D’abord, dans la façon la plus courante de
faire les choses, la cuillère a un rôle d’attracteur. Les éclats lumineux et les
vibrations qu’elle émet ont
la faculté d’attirer les
truites de loin,
Denis Lapointe
a-t-il au Québec un pêcheur de
truite mouchetée qui n’a pas
déjà pêché ce poisson avec une
cuillère ondulante suivie d’un
bas de ligne et d’un ver de terre? Je risque
une réponse… Non! C’est le classique des
classiques, mais il mérite tout de même
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ce qui fait de cette présentation une bonne
technique pour couvrir une structure de
grande dimension ou encore pour travailler
sur un long rivage propice. Une fois plus
près, la truite aperçoit le leurre ou l’appât et
s’en empare (enfin, nous l’espérons!).
Cuillère ondulante large utilisée comme attracteur
Premier constat, et il est important, ce type
de cuillère est conçu pour être utilisé lentement. C’est sa lente oscillation gauche –
droite qui est à la base de son succès. Cette
lente pulsation, on doit la sentir sur la canne
à pêche. Le fin bout de la canne oscille alors
de façon régulière comme un métronome. La
cuillère ne doit pas tourner sur ellemême. Si cela se produit, c’est
souvent une indication que la
vitesse de traîne ou de récupération est trop
rapide. Pour faciliter le travail de la cuillère et
obtenir la bonne action, certains fabricants
astucieux ont conçu des cuillères ondulantes
avec une bande stabilisatrice au milieu de la
cuillère. C’est notamment le cas de l’une de
mes favorites, la Flasher de Williams.
La bonne vitesse de traîne est donc visuellement repérable en observant le mouvement de va-et-vient du bout de la canne.
Certains hors-bord ne permettent pas à
l’embarcation d’aller suffisamment lentement pour obtenir la bonne action. L’usage
d’un moteur électrique pour aller plus lentement ou encore pour simplement se laisser
dériver avec un petit vent est souvent préférable. Je trouve que cette approche excelle
quand l’eau commence à se réchauffer,
disons environ trois semaines après la fonte
des glaces jusqu’au moment où les truites
seront repoussées en eau plus profonde et
plus froide par les chaleurs de la fin du
printemps et le début de l’été. Quelques
questions demeurent cependant… Quelle
longueur de bas de ligne devrait-on utiliser?
Quelle est la meilleure grosseur d’hameçon?
Quel leurre ou appât devrait-on accrocher
au bout du montage? Bien, la réponse aux
deux premières questions, vous les connaissez… enfin, si vous êtes un lecteur assidu de
ce magazine. Dans le cadre d’enquêtes sur
le terrain, il a été démontré dans la revue
Été 2009 (vol. 17 nº 2) que la longueur de
bas de ligne la plus productive est 24 pouces.
On a aussi démontré dans le magazine Printemps 2010 (vol. 18 nº 1) que la grosseur
d’hameçon idéale est le nº 8
pour les mouchetées.
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Reste donc la dernière question et non la
moindre : quelle est l’offrande qui devra
séduire la truite attirée par notre ondulante?
J’en entends plusieurs répondre : « Trop
facile… un bon vieux ver de terre! » Et si je
vous disais qu’au cours des cinq dernières
années, j’ai utilisé très exactement zéro fois
des vers de terre pour pêcher l’omble de
fontaine? Détrompez-vous, je n’ai pas un
petit côté masochiste qui expliquerait cette
situation. Bien au contraire, malgré que
j’apprécie beaucoup la quiétude d’un petit
lac et toutes les beautés de la nature qui
l’entoure, quand je suis à la pêche, je veux
capturer des poissons et je m’organise pour
le faire! Croyez-moi, si l’usage de vers de
terre était nécessaire pour faire de belles
pêches, j’en aurais avec moi à chaque sortie
de pêche à la truite. Or, ce n’est absolument
pas le cas. Bien honnêtement, j’ai de la difficulté à comprendre l’entêtement de nombreux pêcheurs de mouchetée à vouloir
pêcher absolument avec des vers de terre.
Dans les faits, je ne vois que des inconvénients à utiliser ces bestioles : qualité des
vers variable, nécessité de les garder au frais,
transport compliqué, et ça, c’est sans compter les manipulations pas particulièrement
agréables et toujours… salissantes. Bien
alors, on les remplace par quoi? C’est là tout
le plaisir! J’ai bien sûr mon leurre fétiche
pour ce montage, mais avant de procéder au
grand dévoilement, je vous propose d’autres
options qui m’ont aussi valu du succès.
D’abord, il y a les « atomics » dans la gamme
Powerbait, particulièrement l’Atomic Teaser
et l’Atomic Tube. Je les choisis prémontés.
Ces leurres en remplacement du ver de terre
vous feront récolter votre part de truites.
Deux autres très bons choix sont dans un
autre registre complètement différent, soit
Berkley
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ACP
Voici la fameuse Power Nymph. Pour l’auteur,
ce leurre souple est son favori pour capturer
de la truite mouchetée. Tout comme le ver de
terre, cette bestiole peut être accrochée derrière
une cuillère ondulante.
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celui des plumes et des poils. Je fais référence
ici aux Woolly Bugger et aux Mudller Minnow
de ce monde. Finalement, mon leurre de
prédilection pour remplacer un rampant
derrière une cuillère : la Power Nymph que
l’on rencontre aussi sous l’appellation de
Micro Power Nymph. La Beetle Critter de
Johnson est sensiblement le même leurre
aussi. Un des avantages des trois derniers
leurres mentionnés est leur légèreté. Les
oscillations de la cuillère induisent un mouvement à ces petits leurres qui rend la présentation encore plus irrésistible. Revenons
à la Power Nymph; regardez-la évoluer sous
l’eau près de l’embarcation. Ses pattes et ses
antennes s’agitent sous la pression de l’eau,
donnant pratiquement vie à la petite bestiole
artificielle. Son action est incroyable! Ce
leurre ressemble à s’y méprendre à un vrai
petit insecte aquatique comme la truite est
habituée d’en voir très régulièrement sous
l’eau. Au fait, les truites rencontrent-elles
souvent des vers de terre dans leur environnement? Euh, non. Pas étonnant alors que
cette petite merveille soit supérieure au ver
de terre la majorité du temps. Et vous savez
quoi? Tout ce dont j’ai besoin, c’est un petit
sachet de Power Nymph que je peux glisser
dans la poche de ma chemise. Une dernière
petite chose : la Power Nymph est à son meilleur montée sur un petit hameçon no10 à
hampe courte. J’entre la pointe de l’hameçon dans la tête du leurre, je l’enfile sur un
petit bout et je ressors ensuite la pointe de
l’hameçon sur le dos.
Cuillère ondulante intermédiaire utilisée comme
attracteur
La vitesse de traîne ou de récupération est un
élément très important dans la recette à
succès pour un jour donné et des conditions
X. Avec le réchauffement de l’eau, il vient un
temps où une cuillère que l’on peut faire
évoluer un peu plus rapidement sera plus
productive. Il faut alors délaisser les cuillères
ondulantes larges pour des modèles un peu
plus étroits, dans une catégorie que je qualifierais d’intermédiaire. Je réfère ici à des
modèles comme l’Indienne Spécial chez
MAJIK ainsi que les deux petites cousines
Williams, soit la Wabler W50 et la Wabler
Lite W55. Par ailleurs, si un petit malin me
demandait quelle cuillère ondulante m’a fait
prendre le plus de truites mouchetées à ce
jour avec notre fameux montage classique,
et bien ma réponse serait justement la Williams Wabler W50.
J’ai plusieurs fois vécu des journées où les
ondulantes larges et les ondulantes intermédiaires fonctionnaient bien toutes les deux.
Dans ces situations, je préfère le modèle
intermédiaire, car il me permet une vitesse
plus grande. Je couvre donc plus de terrain
de telle sorte que je croise plus de truites et,
par conséquent, j’en capture plus. Au fur et
à la mesure que la saison avance, les truites
descendent graduellement dans la colonne
d’eau. Observez les échos sur votre sonar
pour savoir à quel niveau évoluent les truites.
Il vaut clairement la peine de mettre des
efforts pour faire passer votre offrande à la
bonne profondeur. On peut jouer avec le
poids de la cuillère. Par exemple, la Wabler
W50 pèse ½ once alors que sa cousine en
version « Lite » pèse ¼ once. On doit parfois
ajouter un peu de lest à ce montage. On peut
ajouter, par exemple, un plomb à bande
caoutchoutée immédiatement en avant de la
cuillère, donc collé sur l’émerillon à bille.
C’est très commode pour les lancers lorsque
le montage est lesté de cette façon. Si je dois
ajouter plus de poids, je vais placer mon
poids 24 à 30 pouces en avant de la cuillère
pour ne pas nuire à son action. Avec ce
montage, je travaille à la traîne et non au
lancer. Lorsque je peux m’en tirer sans lest
ou avec un lest collé à l’émerillon, j’aime
bien accrocher une imitation de nymphe à
poils et à plumes 15 à 20 pouces en avant de
la cuillère. Ma préférence va pour la 13A ou
la Hare’ear. Ce montage, certains jours, rapporte plus de captures avec cet ajout en avant
de la cuillère.
Je vous ai déjà dit que j’avais un problème
d’allergie? En fait, je suis allergique au fait
de promener un leurre sous l’eau à vitesse
constante! En fait, je devrais dire que je suis
allergique… 90 % du temps. Oui, il y a bien
quelques techniques de pêche ou des situations particulières qui commandent une
vitesse constante, mais ce sont des exceptions. La majorité du temps, il est payant
d’apporter des variations. Ici, le spectre est
large et n’est limité que par votre imagination. Voici quelques « feintes » que j’utilise
pour varier la vitesse et l’action de ma cuillère : pêcher à la traîne avec un parcours en
« S », accélérer et décélérer en jouant avec les
gaz, passer l’embrayage au neutre pour un
nombre variable de secondes, pomper la
canne, activer légèrement la pointe de la
canne, libérer le fil du moulinet un certain
nombre de secondes puis cesser, mouliner
plus rapidement ou moins rapidement,
cesser de mouliner, etc. Et bien… voilà de
quoi vous amuser!
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CAMPING GADGETS
Cuillère ondulante étroite
utilisée à la fois comme attracteur et comme leurre
La situation suivante sera du déjà-vu pour
plusieurs d’entre vous. Vous pêchez à la
traîne avec une cuillère ondulante étroite à
laquelle vous avez retiré l’hameçon triple à la
faveur d’un bas de ligne et d’un leurre artificiel ou d’un ver. Tout à coup, vous avez une
attaque foudroyante, le genre qui vous
arrache presque la canne des mains. Votre
réponse est immédiate avec un ferrage tout
aussi puissant puis… plus rien. Vous êtes là,
stupéfaits, avec le cœur qui débat et vous
vous époumonez à expliquer à votre partenaire que vous venez sans doute de manquer
une très grosse pièce. Le pire, c’est que vous
avez très probablement raison, vous venez de
manquer un trophée! Ça vous dit quelque
chose? Hé, hé. Comment expliquer ce phénomène? Très simple : cette grosse truite de
3, 4 ou 5 livres (peut-être même plus!) n’en
avait rien à cirer de la petite offrande derrière
la cuillère, c’est la cuillère elle-même qui
l’intéressait. Ce gros omble a confondu votre
cuillère ondulante étroite avec un petit poisson comme le font régulièrement les truites
brunes, grises, arc-en-ciel ou la ouananiche.
Bref, on n’enlève jamais l’hameçon triple sur
ce genre de cuillère. Cela pourrait vous coûter la plus grosse truite de votre vie!
D’abord, clarifions ce que j’entends par
cuillère ondulante étroite. J’inclus dans cette
gamme des cuillères artisanales comme la
K-7 et la A-48, mais aussi des classiques
comme la Williams Dartee et bien sûr la
Mooselook Wobbler. J’entends plusieurs
d’entre vous me dire : « Oui, oui, la Mooselook argent-bleu! » En effet, cette cuillère
excelle particulièrement pour les belles mouchetées. Elle est d’autant plus intéressante
qu’elle est disponible dans de petites tailles
qui conviennent parfaitement à la pêche du
poisson qui nous intéresse, soit 1 ½, 1 7/8
et 2 ½ pouces. En ce qui concerne la taille,
on peut se permettre d’aller jusqu’à 3 ½
pouces. Une cuillère plus grosse que cette
taille réduira considérablement le nombre
d’attaques. D’entrée de jeu, j’aimerais spécifier que si je vise spécifiquement la capture
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en fait aussi et surtout une cuillère capable
de prendre une vitesse de traîne passablement plus grande que les autres types de
cuillères dont nous avons discuté jusqu’à
maintenant. En juillet et en août, c’est mon
type de cuillère favori justement parce que
je peux l’utiliser à des vitesses aussi rapides
que de 2,2 à 2,6 mi/h; des vitesses qui interpellent l’instinct de compétition de ce poisson et le provoquent jusqu’à l’amener à
partir aux trousses de ce petit poisson impertinent qui pense s’échapper. Lors de printemps particulièrement chauds, ce type de
cuillère pourra être efficace dès la mi-juin.
Si aucun lest n’est utilisé, une telle cuillère
ne descendra souvent pas assez en profondeur. Dans 15 pieds de profondeur ou
moins, je me contente de pincer sur le fil
quelques plombs 36 pouces en avant de la
cuillère. Placer le lest plus près de ce type de
cuillère risque de handicaper son action. Si
je dois aller encore plus en profondeur, je
travaille avec des plombs à pince (Snap
Weight de Off Shore Tackle). Très simples
d’utilisation, ces plombs sont pas mal fantastiques à la traîne pour amener un leurre
léger en profondeur, le tout avec un équipement léger. Je vous explique. Ces plombs
sont vendus dans un petit coffret qui comprend généralement des plombs de ½ à 3
onces et quelques petites pinces. Dans le cas
qui nous intéresse, alors que l’embarcation
avance, vous sortez 50 pieds de fil et vous
pincez simplement votre pince sur laquelle
est accroché votre plomb. Vous sortez
ensuite à nouveau 50 pieds de fil (méthode
50/50). Le poids du plomb est choisi avec
l’aide d’un petit tableau fourni. Il a été
conçu en fonction de la vitesse à laquelle
vous prévoyez traîner et bien sûr de la pro-
Pascal Blais
d’une truite trophée, je n’ajoute pas de bas
de ligne derrière la cuillère. Je l’accroche tout
simplement derrière mon émerillon et je
l’utilise à la traîne seule. La majorité du
temps, je devrai lester ma présentation pour
atteindre la profondeur souhaitée. Par
contre, si je veux de l’action et faire plusieurs
captures tout en conservant mes chances si
une grosse truite attaque directement la
cuillère, j’attache mon bas de ligne à la courbure d’un des trois hameçons. Ma cuillère
joue alors le double rôle d’attracteur et de
leurre imitatif d’un petit poisson. Je me
permets une petite anecdote pour illustrer
un autre avantage de cette façon de faire.
Lors du tournage de mon DVD de techniques de pêche à la truite mouchetée, j’ai
pêché sur le lac Walker (le plus beau lac du
Québec à mon avis!) en compagnie du directeur de la réserve faunique Port-Cartier/
Sept-Îles, Dany Bacon. Lors de discussions,
j’ai partagé avec Dany cette petite astuce qui
consiste à conserver l’hameçon triple et à y
attacher un bas de ligne. Dany m’a envoyé
quelques jours plus tard une vidéo où on le
voit capturer deux belles truites de 14-15
pouces d’un seul coup. L’une a attaqué la
cuillère et s’est accrochée sur l’hameçon
triple et l’autre a attaqué l’appât au bout du
bas de ligne. Cool… et très révélateur! Vous
pourrez d’ailleurs voir cette capture sur le
site Internet d’Aventure Chasse & Pêche à la
section Magazine en cours. La vidéo s’intitule Mouchetée : connaissez-vous vraiment le
leurre favori des Québécois?
Si l’on s’attarde un peu à ce type de cuillère, on réalise que sa faible largeur l’aide à
descendre plus facilement en profondeur
que ne le ferait une cuillère de même poids,
mais conçue plus en largeur. Sa physionomie
Lorsqu’on pêche sur un lac qui contient toutes les catégories de truites, il vaut mieux laisser l’hameçon trépied sur la cuillère et attacher le bas de ligne à la courbure d’un des hameçons. De cette
façon, les petites et les moyennes truites pourront s’attaquer à l’appât qui suit la cuillère. Les plus
grosses qui oseront se ruer directement sur l’attracteur pourront également être capturées.
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fondeur que vous souhaitez atteindre. Lors
d’une touche, vous ferrez normalement et
commencez la rentrée du poisson. Quand la
pince va apparaître, vous ou votre partenaire
enlevez simplement la pince et continuez le
combat. C’est aussi simple que ça. Cette
approche fonctionne à merveille en été
quand les truites se retrouvent en suspension
plus en profondeur. Un downrigger pourrait
aussi être utilisé pour amener une telle cuillère à la bonne profondeur. Peu importe la
façon choisie pour faire couler cette cuillère,
j’aime faire passer l’embrayage du moteur au
neutre pour quelques secondes. La chute de
la cuillère ressemble à s’y méprendre à un
petit poisson en perdition qui tombe vers le
fond. Soyez sur vos gardes quand vous allez
embrayer à nouveau le moteur, ça pourrait
cogner solide!
Cuillère ondulante… au lancer!
Il est fréquent de retrouver les mouchetées
près des berges pour se nourrir. La pêche au
lancer peut alors être la meilleure façon de
croiser le fer avec celles-ci. Dans ces situations, je n’aime pas utiliser une cuillère trop
grosse. Le fracas qu’elle fait en tombant à
l’eau a souvent pour effet d’effrayer les
truites se trouvant à proximité. Je préconise
donc l’emploi de cuillères de petite taille.
Quand je chasse les grosses pièces, je me
tourne vers les cuillères courtes et trapues
comme la EGB ou encore la Little Cleo utilisée sans bas de ligne ni appât. Si je suis
moins patient et que je veux avoir de l’action, j’accroche une Williams Wabler W40
derrière laquelle j’aurai mon bas de ligne de
24 pouces et ma petite Power Nymph. Pour
faciliter les lancers, on peut réduire un peu
la longueur du bas de ligne.
Une stratégie que j’apprécie particulièrement est une approche hybride qui consiste
à placer à l’avant de l’embarcation un
pêcheur qui pêche au lancer vers le rivage et
un ou deux pêcheurs qui pêchent à la traîne
derrière l’embarcation. Puisque l’embarcation avance, le pêcheur à l’avant doit récupérer son leurre lentement, parfois même
très lentement, car il bénéficie de la vitesse
de l’embarcation. Si celui-ci rentre son leurre
à la vitesse habituelle, la récupération risque
fort d’être beaucoup trop rapide.
Cuillère ondulante… en rivière!
Votre portefeuille sera heureux d’apprendre
que pour la pêche en rivière à gué ou
je me trouve, mon lancer est alors terminé
et je rentre ma cuillère pour procéder à un
nouveau lancer.
En rivière, à moins d’être dans un secteur
protégé du courant, les truites sont presque
toujours près du fond. Si l’on doit pêcher
dans une zone plus profonde (par exemple
12 à 30 pieds) comme une fosse, il est parfois complexe de rejoindre et de bien travailler ces truites. J’ai une technique qui excelle
dans ce genre de situation lorsqu’on se
trouve en embarcation. J’utilise un montage
avec un émerillon triple et un plomb
No-Snagg de Lindy suffisamment lourd
pour garder contact avec le fond. Le plomb
sera 30 à 36 pouces sous l’émerillon triple.
La cuillère sera quant à elle 18 à 24 pouces
derrière ledit émerillon. La cuillère parfaite
pour ce montage, compte tenu de son
extrême légèreté et de son efficacité, est la
Thin Fish de Mooselook. Ici aussi, j’utilise
l’astuce d’attacher un bas de ligne à l’hameçon triple de la cuillère. La Power Nymph
demeure excellente, mais (petit secret ici,
chut!) en rivière les petits Crickets de Gulp
sont souvent encore meilleurs! Il s’agit
ensuite de traîner le montage très très lente-
Pascal Blais
encore en embarcation dans une zone de
moins de 10 pieds de profondeur, j’utilise
les mêmes cuillères que pour la pêche au
lancer en lac (Williams Wabler W40, EGB
et Little Cleo). En raison de la présence de
courant (à moins qu’il soit vraiment très
lent), les cuillères trop volumineuses
auront souvent trop d’action, ce qui suscitera la méfiance des truites. Je lance ma
cuillère presque perpendiculairement au
courant, mais légèrement vers l’amont. Je
la laisse caler un court instant (selon la
profondeur) et je la récupère lentement.
Plus la cuillère descend vers l’aval et plus
je ralentis la récupération, car l’emprise du
courant sur la cuillère s’accentue et l’action, encore là, pourrait s’avérer être exagérée. Un poste de chasse que les truites
affectionnent en rivière est la queue ou, si
vous préférez, la partie en aval d’une fosse,
là où le fond se rapproche de la surface.
Ces endroits sont aussi marqués par une
accélération du courant. Cette fois-ci, je
vais plutôt lancer ma cuillère vers l’aval à
45° et la laisser travailler dans le courant en
la récupérant à peine ou pas du tout. La
cuillère finira par s’approcher de la rive où
Le plomb à pince est un outil qui permet
d’amener un leurre à la profondeur voulue.
Grâce à sa charte, le pêcheur n’a qu’à choisir
le poids de son plomb et à le pincer sur son fil
à pêche.
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POURVOIRIE AUBERGE LABARIÈRE
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ment en remontant le courant et en y allant
aussi de déplacements latéraux. En général,
l’action ne tarde pas…
Équipements et autres considérations non moins importantes
Daniel Robitaille
Pour la pêche avec notre fameux montage
classique, la combinaison canne versus fil
peut s’avérer cruciale. Un mauvais jumelage
peut réduire grandement votre efficacité de
ferrage. L’idéal à mon avis est d’utiliser une
canne de puissance moyenne-légère (ML) et
d’action moyenne-rapide de 6 pieds 6
pouces de longueur. Une canne de cette
longueur permet une bonne précision de
lancer et peut aussi être utilisée à la traîne.
Le pêcheur qui compte pêcher presque
exclusivement à la traîne pourra la choisir un
peu plus longue. Je combine cette canne à
un fil fusionné de 4 ou 6 livres de résistance.
Ce fil allie un petit diamètre, permettant
plus de distance de lancer, une meilleure
En employant judicieusement les différents types de cuillères ondulantes, l’auteur Daniel Robitaille augmente considérablement son taux de succès à la truite mouchetée. Gardez toujours en
tête que ce n’est toujours pas la même cuillère qui prend le plus de poissons.
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ANDRÉ GERVAIS ENFLAMME
action et une course plus profonde des
leurres. Il est aussi très sensible et peu visible.
Finalement, pour mes bas de ligne, j’utilise
le fluorocarbone pour sa quasi-invisibilité
Une erreur fréquente est de choisir un fil
fusionné ou tressé (donc à peu près sans élongation) qui sera utilisé avec une canne de
puissance moyenne un peu trop rigide. Pour
les mêmes spécifications, la rigidité d’une
canne peut varier d’une marque à l’autre.
Dans une telle situation, la détection de la
touche sera instantanée et le ferrage également très rapide; la truite n’a alors pas le
temps de prendre l’appât suffisamment profondément en gueule et il en résulte souvent
un ferrage manqué. Si vous possédez une
canne de puissance moyenne, optez plutôt
pour un monofilament, mais de grâce un
monofilament de bonne qualité. Un monofilament de mauvaise qualité acheté pour sauver quelques sous peut tellement vous rendre
la vie misérable. Allez-y avec des valeurs sûres
comme le Trilene TransOptic, le Trilene XL
ou encore le Maxima Chameleon.
Les plus beaux spécimens ne doivent pas
pouvoir apercevoir votre fil à pêche, sinon ils
ne mordront pas. Vous ne capturerez alors que
des truites de petite taille et très rarement des
grosses. J’aime capturer des grosses truites!
C’est pourquoi j’utilise des fils de petit diamètre et peu visibles. Parlant de fil, je place de
chaque côté de la cuillère un émerillon à bille
de qualité, noir et de petite taille pour assurer
la meilleure action possible à la cuillère sans
endommager ou vriller le fil. Vous remarquerez que je n’ai pas abordé la question des
couleurs de cuillères. Un excellent article à cet
effet a été publié dans l’édition Printemps
2013 (vol. 21 nº1) d’Aventure Chasse & Pêche.
Conclusion
Cet article vous a peut-être surpris. Il y a plus
à savoir sur l’utilisation optimale de la cuillère
ondulante que le croient généralement les
pêcheurs. Une chose est absolument certaine :
il n’y a pas un modèle de cuillère qui est toujours la meilleure cuillère du moment, peu
importe les conditions… même pas votre
favorite! Si on lit cet article avec un peu de
recul, on peut en tirer une règle générale pour
l’utilisation des ondulantes. Mis à part le tout
début de saison, j’aime commencer avec une
ondulante large et plus la saison avance, plus
je tends à choisir des modèles de plus en plus
étroits. Sur ce, chers amis pêcheurs, amusez-vous bien… avec vos ondulantes!
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