10 techniques avec l`ondulante
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10 techniques avec l`ondulante
Mouchetée : 10 techniques avec l’ondulante Par Daniel Robitaille Ah! la fameuse cuillère ondulante… Certainement le leurre le plus utilisé par les pêcheurs de truite mouchetée. Pas étonnant, car une cuillère judicieusement choisie et bien présentée est souvent presque irrésistible pour une belle truite à l’affût. Au fait, connaissez-vous vraiment ce leurre? Connaissez-vous toutes les astuces et techniques redoutables que l’on peut mettre à profit avec ces cuillères? Hum, je sens une hésitation dans votre réponse… Suivez-moi donc pour quelques pages… Y d’être décortiqué, analysé et… raffiné. D’abord, dans la façon la plus courante de faire les choses, la cuillère a un rôle d’attracteur. Les éclats lumineux et les vibrations qu’elle émet ont la faculté d’attirer les truites de loin, Denis Lapointe a-t-il au Québec un pêcheur de truite mouchetée qui n’a pas déjà pêché ce poisson avec une cuillère ondulante suivie d’un bas de ligne et d’un ver de terre? Je risque une réponse… Non! C’est le classique des classiques, mais il mérite tout de même 236 AUTOMNE 2013 WWW.AVENTURE-CHASSE-PECHE.COM ce qui fait de cette présentation une bonne technique pour couvrir une structure de grande dimension ou encore pour travailler sur un long rivage propice. Une fois plus près, la truite aperçoit le leurre ou l’appât et s’en empare (enfin, nous l’espérons!). Cuillère ondulante large utilisée comme attracteur Premier constat, et il est important, ce type de cuillère est conçu pour être utilisé lentement. C’est sa lente oscillation gauche – droite qui est à la base de son succès. Cette lente pulsation, on doit la sentir sur la canne à pêche. Le fin bout de la canne oscille alors de façon régulière comme un métronome. La cuillère ne doit pas tourner sur ellemême. Si cela se produit, c’est souvent une indication que la vitesse de traîne ou de récupération est trop rapide. Pour faciliter le travail de la cuillère et obtenir la bonne action, certains fabricants astucieux ont conçu des cuillères ondulantes avec une bande stabilisatrice au milieu de la cuillère. C’est notamment le cas de l’une de mes favorites, la Flasher de Williams. La bonne vitesse de traîne est donc visuellement repérable en observant le mouvement de va-et-vient du bout de la canne. Certains hors-bord ne permettent pas à l’embarcation d’aller suffisamment lentement pour obtenir la bonne action. L’usage d’un moteur électrique pour aller plus lentement ou encore pour simplement se laisser dériver avec un petit vent est souvent préférable. Je trouve que cette approche excelle quand l’eau commence à se réchauffer, disons environ trois semaines après la fonte des glaces jusqu’au moment où les truites seront repoussées en eau plus profonde et plus froide par les chaleurs de la fin du printemps et le début de l’été. Quelques questions demeurent cependant… Quelle longueur de bas de ligne devrait-on utiliser? Quelle est la meilleure grosseur d’hameçon? Quel leurre ou appât devrait-on accrocher au bout du montage? Bien, la réponse aux deux premières questions, vous les connaissez… enfin, si vous êtes un lecteur assidu de ce magazine. Dans le cadre d’enquêtes sur le terrain, il a été démontré dans la revue Été 2009 (vol. 17 nº 2) que la longueur de bas de ligne la plus productive est 24 pouces. On a aussi démontré dans le magazine Printemps 2010 (vol. 18 nº 1) que la grosseur d’hameçon idéale est le nº 8 pour les mouchetées. WWW.AVENTURE-CHASSE-PECHE.COM AUTOMNE 2013 237 Reste donc la dernière question et non la moindre : quelle est l’offrande qui devra séduire la truite attirée par notre ondulante? J’en entends plusieurs répondre : « Trop facile… un bon vieux ver de terre! » Et si je vous disais qu’au cours des cinq dernières années, j’ai utilisé très exactement zéro fois des vers de terre pour pêcher l’omble de fontaine? Détrompez-vous, je n’ai pas un petit côté masochiste qui expliquerait cette situation. Bien au contraire, malgré que j’apprécie beaucoup la quiétude d’un petit lac et toutes les beautés de la nature qui l’entoure, quand je suis à la pêche, je veux capturer des poissons et je m’organise pour le faire! Croyez-moi, si l’usage de vers de terre était nécessaire pour faire de belles pêches, j’en aurais avec moi à chaque sortie de pêche à la truite. Or, ce n’est absolument pas le cas. Bien honnêtement, j’ai de la difficulté à comprendre l’entêtement de nombreux pêcheurs de mouchetée à vouloir pêcher absolument avec des vers de terre. Dans les faits, je ne vois que des inconvénients à utiliser ces bestioles : qualité des vers variable, nécessité de les garder au frais, transport compliqué, et ça, c’est sans compter les manipulations pas particulièrement agréables et toujours… salissantes. Bien alors, on les remplace par quoi? C’est là tout le plaisir! J’ai bien sûr mon leurre fétiche pour ce montage, mais avant de procéder au grand dévoilement, je vous propose d’autres options qui m’ont aussi valu du succès. D’abord, il y a les « atomics » dans la gamme Powerbait, particulièrement l’Atomic Teaser et l’Atomic Tube. Je les choisis prémontés. Ces leurres en remplacement du ver de terre vous feront récolter votre part de truites. Deux autres très bons choix sont dans un autre registre complètement différent, soit Berkley PUB 1/3 PAGE ACP Voici la fameuse Power Nymph. Pour l’auteur, ce leurre souple est son favori pour capturer de la truite mouchetée. Tout comme le ver de terre, cette bestiole peut être accrochée derrière une cuillère ondulante. 238 AUTOMNE 2013 WWW.AVENTURE-CHASSE-PECHE.COM celui des plumes et des poils. Je fais référence ici aux Woolly Bugger et aux Mudller Minnow de ce monde. Finalement, mon leurre de prédilection pour remplacer un rampant derrière une cuillère : la Power Nymph que l’on rencontre aussi sous l’appellation de Micro Power Nymph. La Beetle Critter de Johnson est sensiblement le même leurre aussi. Un des avantages des trois derniers leurres mentionnés est leur légèreté. Les oscillations de la cuillère induisent un mouvement à ces petits leurres qui rend la présentation encore plus irrésistible. Revenons à la Power Nymph; regardez-la évoluer sous l’eau près de l’embarcation. Ses pattes et ses antennes s’agitent sous la pression de l’eau, donnant pratiquement vie à la petite bestiole artificielle. Son action est incroyable! Ce leurre ressemble à s’y méprendre à un vrai petit insecte aquatique comme la truite est habituée d’en voir très régulièrement sous l’eau. Au fait, les truites rencontrent-elles souvent des vers de terre dans leur environnement? Euh, non. Pas étonnant alors que cette petite merveille soit supérieure au ver de terre la majorité du temps. Et vous savez quoi? Tout ce dont j’ai besoin, c’est un petit sachet de Power Nymph que je peux glisser dans la poche de ma chemise. Une dernière petite chose : la Power Nymph est à son meilleur montée sur un petit hameçon no10 à hampe courte. J’entre la pointe de l’hameçon dans la tête du leurre, je l’enfile sur un petit bout et je ressors ensuite la pointe de l’hameçon sur le dos. Cuillère ondulante intermédiaire utilisée comme attracteur La vitesse de traîne ou de récupération est un élément très important dans la recette à succès pour un jour donné et des conditions X. Avec le réchauffement de l’eau, il vient un temps où une cuillère que l’on peut faire évoluer un peu plus rapidement sera plus productive. Il faut alors délaisser les cuillères ondulantes larges pour des modèles un peu plus étroits, dans une catégorie que je qualifierais d’intermédiaire. Je réfère ici à des modèles comme l’Indienne Spécial chez MAJIK ainsi que les deux petites cousines Williams, soit la Wabler W50 et la Wabler Lite W55. Par ailleurs, si un petit malin me demandait quelle cuillère ondulante m’a fait prendre le plus de truites mouchetées à ce jour avec notre fameux montage classique, et bien ma réponse serait justement la Williams Wabler W50. J’ai plusieurs fois vécu des journées où les ondulantes larges et les ondulantes intermédiaires fonctionnaient bien toutes les deux. Dans ces situations, je préfère le modèle intermédiaire, car il me permet une vitesse plus grande. Je couvre donc plus de terrain de telle sorte que je croise plus de truites et, par conséquent, j’en capture plus. Au fur et à la mesure que la saison avance, les truites descendent graduellement dans la colonne d’eau. Observez les échos sur votre sonar pour savoir à quel niveau évoluent les truites. Il vaut clairement la peine de mettre des efforts pour faire passer votre offrande à la bonne profondeur. On peut jouer avec le poids de la cuillère. Par exemple, la Wabler W50 pèse ½ once alors que sa cousine en version « Lite » pèse ¼ once. On doit parfois ajouter un peu de lest à ce montage. On peut ajouter, par exemple, un plomb à bande caoutchoutée immédiatement en avant de la cuillère, donc collé sur l’émerillon à bille. C’est très commode pour les lancers lorsque le montage est lesté de cette façon. Si je dois ajouter plus de poids, je vais placer mon poids 24 à 30 pouces en avant de la cuillère pour ne pas nuire à son action. Avec ce montage, je travaille à la traîne et non au lancer. Lorsque je peux m’en tirer sans lest ou avec un lest collé à l’émerillon, j’aime bien accrocher une imitation de nymphe à poils et à plumes 15 à 20 pouces en avant de la cuillère. Ma préférence va pour la 13A ou la Hare’ear. Ce montage, certains jours, rapporte plus de captures avec cet ajout en avant de la cuillère. Je vous ai déjà dit que j’avais un problème d’allergie? En fait, je suis allergique au fait de promener un leurre sous l’eau à vitesse constante! En fait, je devrais dire que je suis allergique… 90 % du temps. Oui, il y a bien quelques techniques de pêche ou des situations particulières qui commandent une vitesse constante, mais ce sont des exceptions. La majorité du temps, il est payant d’apporter des variations. Ici, le spectre est large et n’est limité que par votre imagination. Voici quelques « feintes » que j’utilise pour varier la vitesse et l’action de ma cuillère : pêcher à la traîne avec un parcours en « S », accélérer et décélérer en jouant avec les gaz, passer l’embrayage au neutre pour un nombre variable de secondes, pomper la canne, activer légèrement la pointe de la canne, libérer le fil du moulinet un certain nombre de secondes puis cesser, mouliner plus rapidement ou moins rapidement, cesser de mouliner, etc. Et bien… voilà de quoi vous amuser! PUB 1/3 PAGE CAMPING GADGETS Cuillère ondulante étroite utilisée à la fois comme attracteur et comme leurre La situation suivante sera du déjà-vu pour plusieurs d’entre vous. Vous pêchez à la traîne avec une cuillère ondulante étroite à laquelle vous avez retiré l’hameçon triple à la faveur d’un bas de ligne et d’un leurre artificiel ou d’un ver. Tout à coup, vous avez une attaque foudroyante, le genre qui vous arrache presque la canne des mains. Votre réponse est immédiate avec un ferrage tout aussi puissant puis… plus rien. Vous êtes là, stupéfaits, avec le cœur qui débat et vous vous époumonez à expliquer à votre partenaire que vous venez sans doute de manquer une très grosse pièce. Le pire, c’est que vous avez très probablement raison, vous venez de manquer un trophée! Ça vous dit quelque chose? Hé, hé. Comment expliquer ce phénomène? Très simple : cette grosse truite de 3, 4 ou 5 livres (peut-être même plus!) n’en avait rien à cirer de la petite offrande derrière la cuillère, c’est la cuillère elle-même qui l’intéressait. Ce gros omble a confondu votre cuillère ondulante étroite avec un petit poisson comme le font régulièrement les truites brunes, grises, arc-en-ciel ou la ouananiche. Bref, on n’enlève jamais l’hameçon triple sur ce genre de cuillère. Cela pourrait vous coûter la plus grosse truite de votre vie! D’abord, clarifions ce que j’entends par cuillère ondulante étroite. J’inclus dans cette gamme des cuillères artisanales comme la K-7 et la A-48, mais aussi des classiques comme la Williams Dartee et bien sûr la Mooselook Wobbler. J’entends plusieurs d’entre vous me dire : « Oui, oui, la Mooselook argent-bleu! » En effet, cette cuillère excelle particulièrement pour les belles mouchetées. Elle est d’autant plus intéressante qu’elle est disponible dans de petites tailles qui conviennent parfaitement à la pêche du poisson qui nous intéresse, soit 1 ½, 1 7/8 et 2 ½ pouces. En ce qui concerne la taille, on peut se permettre d’aller jusqu’à 3 ½ pouces. Une cuillère plus grosse que cette taille réduira considérablement le nombre d’attaques. D’entrée de jeu, j’aimerais spécifier que si je vise spécifiquement la capture WWW.AVENTURE-CHASSE-PECHE.COM AUTOMNE 2013 239 en fait aussi et surtout une cuillère capable de prendre une vitesse de traîne passablement plus grande que les autres types de cuillères dont nous avons discuté jusqu’à maintenant. En juillet et en août, c’est mon type de cuillère favori justement parce que je peux l’utiliser à des vitesses aussi rapides que de 2,2 à 2,6 mi/h; des vitesses qui interpellent l’instinct de compétition de ce poisson et le provoquent jusqu’à l’amener à partir aux trousses de ce petit poisson impertinent qui pense s’échapper. Lors de printemps particulièrement chauds, ce type de cuillère pourra être efficace dès la mi-juin. Si aucun lest n’est utilisé, une telle cuillère ne descendra souvent pas assez en profondeur. Dans 15 pieds de profondeur ou moins, je me contente de pincer sur le fil quelques plombs 36 pouces en avant de la cuillère. Placer le lest plus près de ce type de cuillère risque de handicaper son action. Si je dois aller encore plus en profondeur, je travaille avec des plombs à pince (Snap Weight de Off Shore Tackle). Très simples d’utilisation, ces plombs sont pas mal fantastiques à la traîne pour amener un leurre léger en profondeur, le tout avec un équipement léger. Je vous explique. Ces plombs sont vendus dans un petit coffret qui comprend généralement des plombs de ½ à 3 onces et quelques petites pinces. Dans le cas qui nous intéresse, alors que l’embarcation avance, vous sortez 50 pieds de fil et vous pincez simplement votre pince sur laquelle est accroché votre plomb. Vous sortez ensuite à nouveau 50 pieds de fil (méthode 50/50). Le poids du plomb est choisi avec l’aide d’un petit tableau fourni. Il a été conçu en fonction de la vitesse à laquelle vous prévoyez traîner et bien sûr de la pro- Pascal Blais d’une truite trophée, je n’ajoute pas de bas de ligne derrière la cuillère. Je l’accroche tout simplement derrière mon émerillon et je l’utilise à la traîne seule. La majorité du temps, je devrai lester ma présentation pour atteindre la profondeur souhaitée. Par contre, si je veux de l’action et faire plusieurs captures tout en conservant mes chances si une grosse truite attaque directement la cuillère, j’attache mon bas de ligne à la courbure d’un des trois hameçons. Ma cuillère joue alors le double rôle d’attracteur et de leurre imitatif d’un petit poisson. Je me permets une petite anecdote pour illustrer un autre avantage de cette façon de faire. Lors du tournage de mon DVD de techniques de pêche à la truite mouchetée, j’ai pêché sur le lac Walker (le plus beau lac du Québec à mon avis!) en compagnie du directeur de la réserve faunique Port-Cartier/ Sept-Îles, Dany Bacon. Lors de discussions, j’ai partagé avec Dany cette petite astuce qui consiste à conserver l’hameçon triple et à y attacher un bas de ligne. Dany m’a envoyé quelques jours plus tard une vidéo où on le voit capturer deux belles truites de 14-15 pouces d’un seul coup. L’une a attaqué la cuillère et s’est accrochée sur l’hameçon triple et l’autre a attaqué l’appât au bout du bas de ligne. Cool… et très révélateur! Vous pourrez d’ailleurs voir cette capture sur le site Internet d’Aventure Chasse & Pêche à la section Magazine en cours. La vidéo s’intitule Mouchetée : connaissez-vous vraiment le leurre favori des Québécois? Si l’on s’attarde un peu à ce type de cuillère, on réalise que sa faible largeur l’aide à descendre plus facilement en profondeur que ne le ferait une cuillère de même poids, mais conçue plus en largeur. Sa physionomie Lorsqu’on pêche sur un lac qui contient toutes les catégories de truites, il vaut mieux laisser l’hameçon trépied sur la cuillère et attacher le bas de ligne à la courbure d’un des hameçons. De cette façon, les petites et les moyennes truites pourront s’attaquer à l’appât qui suit la cuillère. Les plus grosses qui oseront se ruer directement sur l’attracteur pourront également être capturées. 240 AUTOMNE 2013 WWW.AVENTURE-CHASSE-PECHE.COM fondeur que vous souhaitez atteindre. Lors d’une touche, vous ferrez normalement et commencez la rentrée du poisson. Quand la pince va apparaître, vous ou votre partenaire enlevez simplement la pince et continuez le combat. C’est aussi simple que ça. Cette approche fonctionne à merveille en été quand les truites se retrouvent en suspension plus en profondeur. Un downrigger pourrait aussi être utilisé pour amener une telle cuillère à la bonne profondeur. Peu importe la façon choisie pour faire couler cette cuillère, j’aime faire passer l’embrayage du moteur au neutre pour quelques secondes. La chute de la cuillère ressemble à s’y méprendre à un petit poisson en perdition qui tombe vers le fond. Soyez sur vos gardes quand vous allez embrayer à nouveau le moteur, ça pourrait cogner solide! Cuillère ondulante… au lancer! Il est fréquent de retrouver les mouchetées près des berges pour se nourrir. La pêche au lancer peut alors être la meilleure façon de croiser le fer avec celles-ci. Dans ces situations, je n’aime pas utiliser une cuillère trop grosse. Le fracas qu’elle fait en tombant à l’eau a souvent pour effet d’effrayer les truites se trouvant à proximité. Je préconise donc l’emploi de cuillères de petite taille. Quand je chasse les grosses pièces, je me tourne vers les cuillères courtes et trapues comme la EGB ou encore la Little Cleo utilisée sans bas de ligne ni appât. Si je suis moins patient et que je veux avoir de l’action, j’accroche une Williams Wabler W40 derrière laquelle j’aurai mon bas de ligne de 24 pouces et ma petite Power Nymph. Pour faciliter les lancers, on peut réduire un peu la longueur du bas de ligne. Une stratégie que j’apprécie particulièrement est une approche hybride qui consiste à placer à l’avant de l’embarcation un pêcheur qui pêche au lancer vers le rivage et un ou deux pêcheurs qui pêchent à la traîne derrière l’embarcation. Puisque l’embarcation avance, le pêcheur à l’avant doit récupérer son leurre lentement, parfois même très lentement, car il bénéficie de la vitesse de l’embarcation. Si celui-ci rentre son leurre à la vitesse habituelle, la récupération risque fort d’être beaucoup trop rapide. Cuillère ondulante… en rivière! Votre portefeuille sera heureux d’apprendre que pour la pêche en rivière à gué ou je me trouve, mon lancer est alors terminé et je rentre ma cuillère pour procéder à un nouveau lancer. En rivière, à moins d’être dans un secteur protégé du courant, les truites sont presque toujours près du fond. Si l’on doit pêcher dans une zone plus profonde (par exemple 12 à 30 pieds) comme une fosse, il est parfois complexe de rejoindre et de bien travailler ces truites. J’ai une technique qui excelle dans ce genre de situation lorsqu’on se trouve en embarcation. J’utilise un montage avec un émerillon triple et un plomb No-Snagg de Lindy suffisamment lourd pour garder contact avec le fond. Le plomb sera 30 à 36 pouces sous l’émerillon triple. La cuillère sera quant à elle 18 à 24 pouces derrière ledit émerillon. La cuillère parfaite pour ce montage, compte tenu de son extrême légèreté et de son efficacité, est la Thin Fish de Mooselook. Ici aussi, j’utilise l’astuce d’attacher un bas de ligne à l’hameçon triple de la cuillère. La Power Nymph demeure excellente, mais (petit secret ici, chut!) en rivière les petits Crickets de Gulp sont souvent encore meilleurs! Il s’agit ensuite de traîner le montage très très lente- Pascal Blais encore en embarcation dans une zone de moins de 10 pieds de profondeur, j’utilise les mêmes cuillères que pour la pêche au lancer en lac (Williams Wabler W40, EGB et Little Cleo). En raison de la présence de courant (à moins qu’il soit vraiment très lent), les cuillères trop volumineuses auront souvent trop d’action, ce qui suscitera la méfiance des truites. Je lance ma cuillère presque perpendiculairement au courant, mais légèrement vers l’amont. Je la laisse caler un court instant (selon la profondeur) et je la récupère lentement. Plus la cuillère descend vers l’aval et plus je ralentis la récupération, car l’emprise du courant sur la cuillère s’accentue et l’action, encore là, pourrait s’avérer être exagérée. Un poste de chasse que les truites affectionnent en rivière est la queue ou, si vous préférez, la partie en aval d’une fosse, là où le fond se rapproche de la surface. Ces endroits sont aussi marqués par une accélération du courant. Cette fois-ci, je vais plutôt lancer ma cuillère vers l’aval à 45° et la laisser travailler dans le courant en la récupérant à peine ou pas du tout. La cuillère finira par s’approcher de la rive où Le plomb à pince est un outil qui permet d’amener un leurre à la profondeur voulue. Grâce à sa charte, le pêcheur n’a qu’à choisir le poids de son plomb et à le pincer sur son fil à pêche. PUB 1/2 PAGE POURVOIRIE AUBERGE LABARIÈRE WWW.AVENTURE-CHASSE-PECHE.COM AUTOMNE 2013 241 ment en remontant le courant et en y allant aussi de déplacements latéraux. En général, l’action ne tarde pas… Équipements et autres considérations non moins importantes Daniel Robitaille Pour la pêche avec notre fameux montage classique, la combinaison canne versus fil peut s’avérer cruciale. Un mauvais jumelage peut réduire grandement votre efficacité de ferrage. L’idéal à mon avis est d’utiliser une canne de puissance moyenne-légère (ML) et d’action moyenne-rapide de 6 pieds 6 pouces de longueur. Une canne de cette longueur permet une bonne précision de lancer et peut aussi être utilisée à la traîne. Le pêcheur qui compte pêcher presque exclusivement à la traîne pourra la choisir un peu plus longue. Je combine cette canne à un fil fusionné de 4 ou 6 livres de résistance. Ce fil allie un petit diamètre, permettant plus de distance de lancer, une meilleure En employant judicieusement les différents types de cuillères ondulantes, l’auteur Daniel Robitaille augmente considérablement son taux de succès à la truite mouchetée. Gardez toujours en tête que ce n’est toujours pas la même cuillère qui prend le plus de poissons. PUB 1/4 PAGE ANDRÉ GERVAIS ENFLAMME action et une course plus profonde des leurres. Il est aussi très sensible et peu visible. Finalement, pour mes bas de ligne, j’utilise le fluorocarbone pour sa quasi-invisibilité Une erreur fréquente est de choisir un fil fusionné ou tressé (donc à peu près sans élongation) qui sera utilisé avec une canne de puissance moyenne un peu trop rigide. Pour les mêmes spécifications, la rigidité d’une canne peut varier d’une marque à l’autre. Dans une telle situation, la détection de la touche sera instantanée et le ferrage également très rapide; la truite n’a alors pas le temps de prendre l’appât suffisamment profondément en gueule et il en résulte souvent un ferrage manqué. Si vous possédez une canne de puissance moyenne, optez plutôt pour un monofilament, mais de grâce un monofilament de bonne qualité. Un monofilament de mauvaise qualité acheté pour sauver quelques sous peut tellement vous rendre la vie misérable. Allez-y avec des valeurs sûres comme le Trilene TransOptic, le Trilene XL ou encore le Maxima Chameleon. Les plus beaux spécimens ne doivent pas pouvoir apercevoir votre fil à pêche, sinon ils ne mordront pas. Vous ne capturerez alors que des truites de petite taille et très rarement des grosses. J’aime capturer des grosses truites! C’est pourquoi j’utilise des fils de petit diamètre et peu visibles. Parlant de fil, je place de chaque côté de la cuillère un émerillon à bille de qualité, noir et de petite taille pour assurer la meilleure action possible à la cuillère sans endommager ou vriller le fil. Vous remarquerez que je n’ai pas abordé la question des couleurs de cuillères. Un excellent article à cet effet a été publié dans l’édition Printemps 2013 (vol. 21 nº1) d’Aventure Chasse & Pêche. Conclusion Cet article vous a peut-être surpris. Il y a plus à savoir sur l’utilisation optimale de la cuillère ondulante que le croient généralement les pêcheurs. Une chose est absolument certaine : il n’y a pas un modèle de cuillère qui est toujours la meilleure cuillère du moment, peu importe les conditions… même pas votre favorite! Si on lit cet article avec un peu de recul, on peut en tirer une règle générale pour l’utilisation des ondulantes. Mis à part le tout début de saison, j’aime commencer avec une ondulante large et plus la saison avance, plus je tends à choisir des modèles de plus en plus étroits. Sur ce, chers amis pêcheurs, amusez-vous bien… avec vos ondulantes! 242 AUTOMNE 2013 WWW.AVENTURE-CHASSE-PECHE.COM