Utilisation des verres bioactifs dans les "dispositifs

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Utilisation des verres bioactifs dans les "dispositifs
Utilisation des verres bioactifs
dans les "dispositifs médicaux
implantables"
I- Introduction : Qu’est ce que c’est un biomatériau ?
1.1. Définition ....................................................................................................................2
1.2. Les différents types de biomatériaux............................................................................2
1.3. La bioactivité...............................................................................................................3
1.4. Domaine d’application des différents types de biomatériaux ........................................5
II- Les verres Bioactifs
III- Le bioverre 45S5
3.1. Définition ....................................................................................................................8
3.2. Propriété du bioverre 45S5 : Bioactivité.......................................................................8
3.3. Propriété biologique : Biocompatibilité......................................................................10
3.4. Propriété structurale : Les phases cristallines .............................................................11
IV- Elaboration des bio- verres poreux à visée orthopédique
4.1. Microstructure des Blocs poreux : Effet du traitement thermique sur la macro et la
microporosité ...................................................................................................................13
4.2. Étude in vitro de la bioactivité ...................................................................................14
4.2.1. Évolution structurale dans SBF ...........................................................................14
4.2.2 Évolution structurale dans SBF ............................................................................15
4.3. Adhésion de cellule à la surface et biocompatibilité ...................................................16
V- Applications cliniques
5.1. Prothèse d’oreille moyenne........................................................................................17
5.2. Comblement dentaire.................................................................................................17
5.3. Le Comblement osseux du rachis...............................................................................18
5.4. La substitution osseuse en orthopédie ........................................................................18
VI- Conclusion ......................................................................................... 19
Bibliographies .......................................................................................... 20
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I- Introduction : Qu’est ce que c’est un biomatériau ?
1.1. Définition
Selon la définition du consensus de chester (1991), un biomatériau est un matériau destiné a
être en contact avec les tissus vivants et / ou les fluides biologiques pour évaluer, traiter,
modifier les formes ou remplacer tout tissu, organe ou fonction du corps.
Ces matériaux doivent, d’une part satisfaire à des caractéristiques physico-chimiques
appropriées au site d’implantation et à la fonction à remplir et d’autre part être
biocompatibles. Historiquement la biocompatibilité, a d’abord été appréhendée de manière
passive, avec le développement de matériaux les plus inertes possibles vis-à-vis des tissus.
Aujourd’hui, une interaction positive est clairement visée, dans le but d’une intégration plus
rapide et durable des implants et une guérison des tissus. On cherche alors des matériaux dits
‘bio-actifs’, qui présentent une affinité avec les tissus environnant et permettent une
intégration plus rapide des biomatériaux [1].
1.2. Les différents types de biomatériaux
La nature (métaux, greffes d’origine biologique, céramiques,…), les applications
biomédicales (prothèses, revêtement prothétiques, comblement de défauts osseux,…), et les
propriétés des biomatériaux (stabilité à long terme de l’implant, dégradation contrôlée,…)
sont très diverses. Il existe donc une grande diversité de biomatériaux que l’on peut classer en
quatre grandes catégories suivant leur nature [1, 2].
Biomatériaux métalliques
-
Composées intermétalliques
-
Métaux purs (Au, Pt, Ti, Ta, Co,….)
-
Alliages métalliques (acier inoxydable,…)
Biomatériaux en céramiques
-
Céramiques bio-inertes (oxydes, carbures, carbone,...)
-
Céramiques bioactives (hydroxyapatite, verres bioactifs, β-TCP, vitrocéramiques)
Biomatériaux à base de polymères de synthèse
-
Elastomères (silicones, polyuréthanes,…)
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-
Plastiques (thermodurcissables, thermoplastiques,…)
-
Biorésorbables (acides polylactique et polyglycolique,…)
Biomatériaux d’origine naturelle
-
Origine animale (collagène, chitine)
-
Origine naturelle (cellulose,…)
1.3. La bioactivité
La bioactivité est définie comme la propriété de créer des liens chimiques étroits à l’interface
implant / tissu receveur. Elle dépend directement des propriétés physico-chimiques du
matériau et elle s’oppose à la bioinertie (matériaux biocompatible mais inerte). Dans le cas
d’implants bioactifs, l’attache interfaciale est assurée par un ensemble de réactions physicochimiques an niveau de l’interface implant / tissu receveur. Ce type d’attache est appelé
« Fixation bioactive ». Les céramiques bioactives sont intermédiaires entre celle résorbable et
celle inertes.
Un matériau bioactif crée donc un environnement compatible à la croissance de l’os
(ostéogenèse) avec le développement d’une interface minérale qui joue le rôle d’un lien
naturel entre les matériaux vivant et non vivant. Ce concept a été maintenant étendu pour
inclure un grand nombre de matériaux bioactifs avec une large gamme de vitesse de liaison et
d’épaisseur de la couche de liaison interfacial. Ils incluent des verres bioactifs tels que
Bioglass®, des vitro céramiques bioactives, des vitro céramiques apatite/wallastonite A/W et
des vitro céramiques usinables, des céramiques denses en phosphate de calcium tels que
l’hydroxyapatite synthétique (HA), des composites bioactifs comme un mélange PE-HA, et
une série de matériaux bioactif de revêtement.
Tous les résultats des tests in vivo et in vitro montre que la seule caractéristique commune au
matériau d’implants bioactifs est la couche biologiquement active d’hydroxyapatite
carbonatée qui se forme à la surface de l’implant.
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Figure 1 : Spectre bioactif pour divers implants en biocéramiques ; A : 45S5 ; B : KGS
Ceravital ; C : 55S4.3 ; D : A/W glass-ceramic ; E : Hydroxyapatite ; F : KGX Ceravital ; G :
Alumina [3,4]
Cependant, les larges différences des vitesses de liaison de l’os aux implants bioactifs
indiquent que différents facteurs biochimiques sont mis en œuvre à l’interface implant tissu.
En 1994, une nouvelle hypothèse fut proposée, dans laquelle les matériaux bioactifs sont
classés en deux types (Figure 1) :
1. Classe A, matériaux osteoproducteur. L’osteoproduction à été défini par Wilson
comme le procédé par lequel une surface bio active est colonisée par des cellules
souches ostéogénique librement dans un environnement défectueux après une
intervention chirurgical. La bio activité de classe A intervient lorsque le matériau
implique à la fois des réponses intracellulaire et extracellulaire à son interface. Des
verres bioactifs de classe A peuvent se lier avec l’os et le tissu mou.
2. Classe B, matériau osteoconducteur. Les implants osteoconducteurs apportent
simplement une interface biocompatible a travers laquelle l’os migre.
La bio activité osteoconductrice apparaît lorsqu’un matériau induit uniquement une
réponse extracellulaire à son interface.
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Sur toute la gamme de matériaux bioactifs qui existe, seul quelques verres bioactifs d’indice
de bioactivité élevé présentent une bioactivité osteoproductrice. Les implants
d’hydroxyapatite synthétique sont osteoconducteurs ; c'est-à-dire qu’il ont une bio activité de
classe B. 45S5 Bioglass, un matériau bioactif de classe A, est à la fois osteoproducteur et
osteoconducteur.
1.4. Domaine d’application des différents types de biomatériaux
Les domaines d’application des différents types de biomatériaux sont très variés comme
indiqués ci-dessous.
-
Biomatériaux métalliques
Stomatologie (Implants dentaires) ; Chirurgie Orthopédie (Implants, prothèses de hanche…) ;
Cardiologie vasculaire (Simulateur cardiaque, pompe implantable ) ;
-
Biomatériaux en céramiques
Stomatologie (Implants dentaire) ; Chirurgie Orthopédie (Têtes de prothèse de hanche,
Comblement et implants)
-
Biomatériaux à base de polymères
Ophtalmologie ; Odontologie –Stomatologie ; Chirurgie Orthopédie ; Cardiologie vasculaire ;
Urologie Néphrologie ; Dermatologie - Chirurgie esthétique
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II- Les verres Bioactifs
Les verres bioactifs sont de nature et de composition variés, le tableau ci-dessous résume les
différents verres bioactifs cliniquement implantés.
Tableau 1 : composition des verres bioactifs cliniquement implanté [3,4]
Une série de verres furent étudiés dans un système de ces quatre composés avec une
concentration en P2O5 constante et égale à 6%. L’influence de la composition sur la liaison
biologique dans ce système est montrée sur la figure suivante.
Figure 2 : Influence de la composition sur l’indice de bioactivité [3,4]
Les lignes Iso IB montrant des compositions d’indice de bio activité équivalent sont montrés
sur la figure 2. Dans la région A, les verres sont bioactif et se lient à l’os. Les verres situés en
B sont quasi inerte et donne lieu à une capsule fibreuse à l’interface implant-tissu. Les verres
en C sont totalement résorbés en 10-30 jours dans le corps. Les compositions situées en
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région D ne sont pas techniquement praticable et n’ont jamais été implantés. Au centre de la
région A, une plus petite région (en pointillés), dans laquelle les constituants du collagène du
tissu mou peuvent adhérer fortement aux verres bioactifs.
Une caractéristique commune des matériaux bioactifs est une modification cinétique de la
surface de l’implant dépendante du temps qui se produit après implantation. La figure 6
résume la séquence des 11 réactions qui se déroulent à la surface du verre bioactif lorsqu’un
lien avec l’os se forme.
Figure 3 : Réactions se produisant à la surface des verres bioactif en fonction du temps
d’implantation d’après L.L. Hench [3, 4].
Les cinq premières réactions se déroulent à la surface du verre bioactif et ne dépendent pas de
la présence de tissus. Elles peuvent se dérouler dans de l’eau distillée, des solutions
tamponnées ou dans le Simulated Body Fluid (SBF). Ces réactions permettent de former une
couche d’hydroxyapatite carbonatée (HCA) cristallisée à la surface de l’implant. Les étapes 611 sont nécessaires pour que l’implant se lie aux tissus.
Deux procédés d’élaboration sont utilisés pour la préparation des verres bioactifs. La première
dite classique correspond à un traitement thermique (1200-1500°C) des poudres comprenant
une phase de décarbonatation, de fusion puis de trempe dans l’eau ou l’air (Figure 3). Le
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matériau peut ensuite être broyé afin d’obtenir des granules. Le second procédé dit sol-gel
permet de fabriquer un polymère inorganique sans recourir à la fusion par des réactions
chimiques simples (hydrolyse puis condensation) et à une température proche de la
température ambiante (20 à 150°C).
MELANGE DES
POUDRES
DECARBONATATION
900°C
FUSION
1200-1500°C
TREMPE
Figure 4 : Procédé de synthèse des verres bioactifs par la méthode Classique.
III- Le bioverre 45S5
3.1. Définition
Les verres bioactifs les plus étudiés et utilisés sont composés principalement d’oxydes de
silicium (SiO2), de sodium (Na2O), de calcium (CaO) et de Phosphore (P2O5).
Le verre le plus utilisé et le plus bioactif est le verre noté bioverre 45S5 de L.L. Hench
(composé en % massique de 45% de SiO2, 24,5% de NaO2, 24,5% de CaO et 6% de P2O5). Ce
bioverre est classé sur toute la gamme des matériaux bioactifs dans la classe A, qui
correspond à l’indice de bioactivité le plus élevé. Cette bioactivité est due à la capacité du
bioverre lorsqu’il est immergé dans le milieu physiologique, de former de l’hydroxyapatite
carbonatée (HAC). Cette couche HAC permet un accrochage chimique en environ 12 heures
de l’implant à l’os. La bioactivité du bioverre 45S5 lui confère des propriétés
d’ostéoconduction, d’ostéostimulation et de résorption.
3.2. Propriété du bioverre 45S5 : Bioactivité
Le mécanisme de bioactivité du bioverre résulte d’interactions physico chimiques.
L’immersion du bioverre en milieu aqueux déclenche des échanges ioniques entre la surface
du biomatériau et la solution. Cette réaction produit un environnement alcalin ce qui entraîne
une élimination progressive de la silice en surface. La coupure des liaisons Si-O-Si induit la
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formation de groupes silanol (agents de nucléation). Cette dissolution se déroule en surface et
est suivie par la condensation et la repolymérisation d’une couche riche en silice. Ceci aboutit
à la formation en surface d’une fine couche riche en calcium et en phosphore, amorphe dans
un premier temps et cristallisant dans un second temps sous la forme d’une couche d’apatite.
La couche en silice augmente en épaisseur jusqu’à une certaine limite déterminée par la
composition du verre. Le processus de dissolution cesse, bloqué par la formation d’une
couche riche en silice se situant sous la couche d’apatite.
La bioactivité a été mise en évidence par analyse du spectre infrarouge du bioverre après
immersion de la poudre en milieu physiologique tel que le Simulated Body Fluid (SBF)
comme représenté ci-dessous (Figure 5) :
Absorbance
0,095 A
b
0,085 s
o
0,075 r
b
0,065 e
1400
900
400
Nombre d’onde (cm-1)
Wave number
(cm -1)
Figure 5 : Spectre IR rouge
Le spectre de la poudre de bioverre traité dans le SBF indique la présence de deux pics sur le
spectre à 600 et 560 cm-1 représentatifs des vibrations des groupements phosphores O-P-O
cristallisés attribué à la présence d’hydroxyapatite.
La spectroscopie IR a permis de confirmer la formation d’hydroxyapatite à partir
d’échantillon de bioverre traité par du SBF. La poudre de bioverre 45S5 est bioactive.
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3.3. Propriété biologique : Biocompatibilité
On dit qu’un matériau est biocompatible lorsque celui-ci est bien toléré par un organisme
vivant et qui ne provoque pas de réaction de rejet, de réaction toxique, de lésion ou d'effet
nocif sur les fonctions biologiques de ce dernier. La biocompatibilité d’un matériau peut être,
dans un premier temps, mise en évidence par un test de cytotoxicité comme défini dans la
norme ISO10993-5. Ces méthodes spécifient l'incubation de cellules en culture soit
directement, soit par diffusion avec des extraits du dispositif, et/ou en contact direct avec le
dispositif.
La technique de diffusion a été choisi (Figure 6) pour tester la cytotoxicité de la poudre de
bioverre et consiste à solubiliser cette poudre dans un milieu biologique, afin d'extraire les
principes actifs. Cette technique consiste à dissoudre sous agitation la poudre dans un milieu
physiologique et de récupérer le milieu de relargage comme milieu de culture pour les
Nombre de cellule
cellules.
500000
400000
300000
200000
100000
0
0
5
10
15
20
25
30
Jours
Figure 6 : Test de cytotoxicité du bioverre 45S5 :
Bioverre 45S5 (⊥) ;
HA/β-TCP : Hydroxyapatite / phosphate tricalcique (⊥) ;
Contrôle : plastique inerte (⊥)
Cette série d'essais ne montre aucun effet toxique de ces matériaux sur les cellules. Les trois
séries sont biocompatibles vis-à-vis des cellules (Figure 6). Cependant, il est intéressant de
noter que le bioverre semble avoir une interaction plus positive avec les cellules que les autres
matériaux testés.
La poudre de bioverre est biocompatible vis-à-vis des cellules.
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3.4. Propriété structurale : Les phases cristallines
La cristallographie des bioverres joue un rôle important sur leur bioactivité et leur résistance
mécanique. Le bioverre a été traité thermiquement à différente température puis analysé par
diffraction des rayons X afin d’identifier les phases cristallines en fonction de la température
comme représenté sur la figure ci-dessous :
Source : Noraker
1600
1400
1000 °C
1200
700 °C
Intensité
1000
650 °C
800
600 °C
600
550 °C
400
Brut
200
0
20
30
40
50
Figure 7 : Diagrammes de diffraction X
?
2du
60
70
80
bioverre 45S5 en fonction de la température du
traitement thermique.
L’analyse des diagrammes de diffraction X (Figure 7) indique que le bioverre présente une
structure amorphe jusqu’à 550°C. Au delà de cette température, le traitement thermique
provoque l’apparition de deux phases cristallines, la première, majoritaires apparaît à partir de
600°C : Na2Ca2(SiO3) 3 et la seconde à partir de 700°C : Na2CaSi3O8.
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IV- Elaboration des bio- verres poreux à visée orthopédique
Les substituts osseux biphasés en hydroxyapatite et phosphate tricalcique sont considérés
comme l’alternative majeure aux greffes autologues. Contrairement à l’os autologue, ces
matériaux ont plusieurs inconvénients. D’une part, ils sont partiellement résorbables, d’autre
part, ils sont ostéoconducteurs mais pas ostéoinducteurs. De plus, le comportement mécanique
de ces matériaux reste très fragile.
Le développement d’une nouvelle structure poreuse d’implants à partir de bio-verre pour
application de substitution osseuse permet de remédier à ces inconvénients. Une alternative
prometteuse est alors la réalisation de bio- verres poreux, plus facilement résorbables en
surface, et qui permettent alors les processus de dissolution de Calcium et Phosphore, puis de
re- précipitation en surface d’hydroxyapatite de composition plus proche de la partie minérale
de l’os. Ces verres bios- actifs, sont déjà utilisés dans le domaine dentaire comme granulés et
dans le revêtement de prothèses métalliques. Ils ne sont cependant pas encore utilisés en
orthopédie pour la réalisation de substituts poreux, à cause de verrous technologiques à leur
fabrication. La société NORAKER développe un procédé de fabrication permettant de réaliser
des bio-verres poreux, dans des gammes de porosités identiques aux substituts osseux en
hydroxyapatite. Ce procédé permet de réaliser des substituts osseux avec une porosité
contrôlée, à l’échelle nanométrique, micrométrique et macroscopique. Les résultats montrent
des propriétés mécaniques supérieures à celles des hydroxyapatites poreuses pour un même
taux de porosité, ainsi que des propriétés biologiques plus intéressantes, de part la formation
d’hydroxyapatite naturelle à leur surface.
Figure 8 : Exemple de substituts osseux développé par la société NORAKER.
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4.1. Microstructure des Blocs poreux : Effet du traitement thermique
sur la macro et la microporosité
La surface des blocs de verre bioactif poreux après différent traitement thermique a été
analysée par microscopie électronique à balayage comme illustré dans les figures ci-dessous :
B
A
C
Traitement haute température
Source : Noraker
E
D
F
Source : Noraker
Source : Noraker
Traitement basse température
Figure 9 : Micrographie de blocs de Bioverre 45S5 poreux obtenus après ajout de porogène et
après traitement thermique à basse et haute température.
Les observations effectuées en microscope électronique à balayage des blocs de bioverre
poreux traités à différente température a confirmé la présence de macroporosité quelques
soient le traitement thermique (Figure 9 : A et D) car la taille moyenne des pores est de
l’ordre de 500 micron. Par contre, l’analyse de la microporosité a montré quelques différences
entre les deux traitements notamment après analyses des parois d’interconnexions. Ces parois
sont poreuses pour les blocs traités à basse températures (Figure 9 : E), cependant bien que
celle-ci soit plus dense pour les blocs traités à haute températures la présence de micropores
est observable à plus fort grossissement des microsturctures (Figure 9 : C).
L’analyse des blocs de Bioverre 45S5 poreux obtenus après ajout de porogène et après
traitement thermique à basse et haute température met en évidence la présence de macropores
et de micropores.
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4.2. Étude in vitro de la bioactivité
4.2.1. Évolution structurale dans SBF
La bioactivité a été mise en évidence par analyse de diffraction des Rayons X après
immersion des blocs de bioverre poreux en milieu physiologique tel que le Simulated Body
Fluid (SBF) comme représenté ci-dessous (Figure 10) :
160
Source : Noraker
140
120
Après immersion dans SBF
100
80
60
40
Avant immersion
20
0
0
10
20
30
40
50
60
70
Source : Noraker
HAP
Na2Ca2(SiO3)3
Figure 10 : diagramme de diffraction X d’un bloc de bioverre 45S5 poreux préalablement
traité en milieu physiologique (SBF : Simulated Body Fluid).
La phase cristalline majoritaires identifiées pour les échantillons bruts, avant immersion dans
le SBF, est : Na2Ca2(SiO3)3. Après immersion dans le SBF, un pic caractéristique de la phase
hydroxyapatite apparaît (Figure 10) représentative de la bioactivité de l’échantillon.
Les blocs de bioverre poreux traités thermiquement présentent, également, une bonne capacité
à former une couche de HAP après immersion dans un milieu physiologique.
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4.2.2 Évolution structurale dans SBF
La surface des blocs de verre bioactif poreux a été analysée par microscopie électronique à
balayage comme illustré dans les figures ci-dessous :
A
B
Source : Noraker
Source : Noraker
C
Source : Noraker
Figure 12 : Micrographies d’un bloc de bioverre 45S5 poreux après traitement thermique.
A : avant immersion dans un milieu physiologique (SBF)
B et C : après immersion dans un milieu physiologique (SBF)
Les micrographies des blocs de bioverre montre que la microstructure en surface des blocs de
bioverre est modifiée après immersion dans un milieu dans un milieu physiologique (SBF)
comme représenté sur la Figure 12 :A et B. La présence de cristaux caractéristiques de
l’hydroxyapatite a été observé à la surface des grains de bioverre après immersion en milieu
physiologique (Figure 12 : C).
La bioactivité des blocs de bioverre 45S5 peut être, également, mise en évidence par
microscopie électronique à balayage.
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4.3. Adhésion de cellule à la surface et biocompatibilité
Des cellules osseuses ont été mises en culture directement à surface des matériaux pour tester
la cytotoxicité des blocs de Bioverre comme représenté dans la figure suivante :
Figure 13 : Micrographie d’un bloc de bioverre 45S5 après culture cellulaire directe
La micrographie de microscopie électronique à balayage d’un bloc de bioverre 45S5 poreux
démontre que les cellules osseuses adhèrent et prolifèrent à la surface (Figure 13). Les blocs
ne sont pas cytotoxique vis-à-vis des cellules et permettent ainsi l’accrochage et la
prolifération cellulaire.
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V- Applications cliniques
Depuis les années 1980, les verres bioactifs ont été utilisés dans de nombreuses applications
cliniques et sont décrites pour les implants d’oreilles [5, 3], la chirurgie dentaire [3, 6], le
rachis [3, 7], l’orthopédie [7], la chirurgie maxillo-faciale [7], et les revêtements bioactifs [4,
8].
5.1. Prothèse d’oreille moyenne
La première application clinique des bioverres débuta en 1984 en tant que prothèse de
l’oreille moyenne [5].
Source : HENCH L.L. Journal of the American Ceramic Society, Volume 81, 1998
Figure 14 : Implant d’oreille moyenne en bioverre 45S5 [5, 3].
Les verres bioactifs forment un lien avec le collagène du tympan et se lie fortement à l’os, la
durée de vie des implants est alors équivalent à la durée de vie des patients, inversement, un
implant bi-inerte ne se lient pas a tympan et se retrouve expulsé au bout de 2 à 3 ans.
5.2. Comblement dentaire
Gatti et al [6] ont mis évidence le comblement d’un défaut osseux avec des particules de
bioverre 45S5 (Périoglass) et de l’os autologue comme représenté sur le Figure 15 cidessous :
Figure 15 : Comblement dentaire par du en bioverre 45S5 [6].
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5.3. Le Comblement osseux du rachis
Le bioverre 45S5 a été testé également en comblement osseux pour le rachis. Le bioverre a été
mélangé avec de l’os autologue et placé entre les vertèbres, afin de traiter une arthrose en L2L5 (Figure 16 : A).
Source : Novabone
Source : Novabone
Figure 16: Comblement osseux du rachis par du en bioverre 45S5 et de l’os autologue [7].
Le cliché radiographique obtenu après 1 an de l’opération (Figure 16 : B) montre que les
matériaux implantés ont permis une fusion bilatérale entre les vertèbres L2-L5, de plus
aucune différence entre le bioverre et l’os autologue n’est observable.
5.4. La substitution osseuse en orthopédie
Le bioverre 45S5 a été testé en orthopédie afin de traiter une fracture de l’humérus. (Figure 17
: B)
Source :
Novabone
avant opération
4 semaines après 6 semaines après
opération
opération
Figure 17: Comblement osseux du rachis par du en bioverre 45S5 et de l’os autologue [7].
Après six semaines de traitement, le cliché radiographique montre une régénération du tissu
osseux au niveau d’une fracture de l’humérus (Figure 17 : C).
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VI- Conclusion
Le bioverre 45S5 est un Matériau bioactif qui permet l’Ostéointégration (ostéoproduction) et
l’ostéoconduction. Il est biocompatible, 100 % Synthétique et entièrement Biorésorbable.
Cependant malgré les nombreuses propriétés de ce matériau, des limites technologiques sont
identifiable et notamment au niveau de niveau de sa fragilité et de sa mise en forme. Afin de
lever le verrou technologique, la tendance est d’associer une phase polymère résorbable à une
phase minérale.
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Bibliographies
[1]. Ministère de la Recherche, “Biomatériaux et suppléance fonctionnelle”. Les
technologies pour la santé. (2005)
[2]. Cambier, “Les céramiques, biomatériaux de choix pour la réalisation d’implants”.
Euroceram News, [5] (2001)
[3]. Hench et al, “Bioactive Materials”. Ceramic International, [22] 493-507. (1996)
[4]. Hench, “Bioceramics”. Journal of the American Ceramic Society, 81 [7] 1705-28. (1998)
[5]. Merwin, “Bioglass middle ear prosthesis: long-term results”. The American journal of
Otology, 17 [3] 371-374. (1996)
[6]. Gatti et al, “Bone augmentation with bioactive glass in three cases of dental implant
placement”. Journal of biomaterials applications, 20 [4] 325-339. (2006)
[7]. http://www.novabone.com/
[8]. Vanderstreten et al, “Glasses and Bioglasses: Synthesis and Coatings”. Journal of the
European Ceramic Society, [17] 147-152. (1997)
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