Sculpture de l`île de Pâques Fragment de statue moai Usage de l`objet
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Sculpture de l`île de Pâques Fragment de statue moai Usage de l`objet
Sculpture de l'île de Pâques Fragment de statue moai Usage de l'objet Taillé dans les roches tendres du volcan Rano Raraku, ce moai, découvert sur le site cérémoniel d'Anakena, au nord-est de l'île de Pâques, date certainement de la période dite des ahu moai (plates-formes portant des statues), située entre l'an mil et la fin du XVe siècle. Le moai représente vraisemblablement un dieu ou l'ancêtre d'un groupe familial élevé au rang de divinité. Il était érigé sur une plate-forme cérémonielle appelée ahu, sanctuaire du clan et réceptacle des ossements des ancêtres. Sur le ahu, lieu éminemment sacré, étaient dressées une ou plusieurs statues, selon l'importance sociale du groupe occupant les lieux. Les moai tournaient le dos à la mer et contemplaient la place de réunion, les maisons et les jardins du lignage qu'ils protégeaient de leur regard. Sculpture de l'île de Pâques Fragment de statue moai Société d'origine En 1722, Jacob Roggeveen découvrit, à l'est du Pacifique, une île habitée qu'il baptisa "île de Pâques". Le Chili en prit possession en 1888 sous le nom d'Isla de Pascua. Les "Pascuans", qui ne donnèrent jamais de nom à leur île, adoptèrent celui de Rapa Nui (Grande Rapa), formé sur le nom de Rapa, une des îles Australes de Polynésie française ; ils se désignent actuellement comme des Rapanui . Rapa Nui, terre minuscule (165 km2), est très isolée (3 800 km des côtes chiliennes, 2 500 km de l'archipel des Gambier) ; son peuplement se situe entre l'an 500 et l'an 1000 de notre ère. Les caractéristiques culturelles de cet isolat humain le rattachent aux Polynésiens orientaux. La langue pascuane est issue du proto-polynésien oriental, comme le sont le protomarquisien et le proto-tahitien. Au XVI-XVIIe siècle, l'économie des Pascuans, basée sur la pêche et sur l'horticulture, dut s'adapter au climat frais de l'île et à la disparition des arbres. Comme ailleurs en Polynésie, l'ariki mau, d'ascendance divine, personnage éminent de la société, transmettait son titre et ses droits à son fils aîné. L'aristocratie héréditaire était à la tête des multiples unités territoriales (mata) groupées en deux confédérations opposées. Les lignages de chaque mata disposaient d'un territoire (kainga) s'étendant en bande étroite depuis les zones de pêche situées au large jusqu'à l'intérieur des terres. Avant le XVIIe siècle, les lignages signifiaient leur puissance en édifiant un monument (ahu) surmonté de statues géantes (moai). A partir de la fin du XVIIe siècle, le rôle essentiel de l'ariki mau était d'assurer l'abondance des produits de la terre et de la mer. Le pouvoir temporel était entre les mains de chefs guerriers, les matatoa. Ces derniers s'affrontaient lors de la "compétition de l'homme-oiseau" qui conférait au vainqueur, pour une année, les mêmes pouvoirs sur la nature que l'ariki. Etaient également issus de la noblesse les prêtres ivi atua, sorciers jeteurs de sorts ou guérisseurs, et les maori ou tahonga, prêtresexperts en toutes choses, en particulier dans la sculpture et dans l'écriture rongorongo. Les tâches ingrates incombaient aux gens du commun, les hurumanu, et aux kio, prisonniers corvéables à merci, éventuelles victimes de sacrifices cannibales. Au XVIIIe siècle, l'arrivée des Européens bouleversa la cosmogonie et la démographie des Pascuans. Les premières œuvres pascuanes arrivèrent en Europe après le voyage de James Cook (1774). Au cours du XIXe siècle, les contacts se multiplièrent, principalement avec des chasseurs de cétacés. En 1863, plusieurs centaines de Pascuans furent déportés vers le Pérou. Entre 1864 et 1868, la conversion au christianisme s’effectua. Dans le même temps se développèrent des épidémies. En 1871, des conflits entre un colon et les missionnaires chassèrent ces derniers et une grande partie des habitants. En 1882, la population ne comptait plus que 150 individus. Actuellement, son nombre actuel est d'environ 3 000 personnes, dont 2 500 d'origine pascuane.
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