L` énergIe éoLIenne

Transcription

L` énergIe éoLIenne
Chambre de Commerce et d'Industrie
de la Meuse
L’ énergie
éolienne
2012
CHAMBRE
CHAMBRE DE
DE COMMERCE
COMMERCE ET
ET D’INDUSTRIE
D’INDUSTRIE
DE LA
LA MEUSE
MEUSE
TERRITORIALE DE
ÉDITO
Moulins modernes majestueux pour les uns, hélices de métal défigurant les
paysages pour les autres, quoi qu’on en pense, les éoliennes font aujourd’hui
partie intégrante de nos territoires. Au-delà de ces considérations esthétiques,
elles sont surtout devenues le symbole du développement d’une production
d’énergie renouvelable et d’un aménagement nouveau des territoires ruraux.
Au travers de leur développement, c’est un véritable enjeu qui se dessine et
contrairement aux idées reçues, la filière éolienne est loin d’avoir atteint sa
maturité. Elle représente un marché potentiel qui laisse augurer des perspectives
très intéressantes pour les entreprises qui, à défaut de savoir profiter de la
manne qu’elle représente, risquent de laisser passer une réelle chance de
développement industriel dans un secteur en plein essor.
Si les objectifs du Grenelle Environnement sont tenus (23% d’énergies
renouvelables à l’horizon 2020), si un cadre réglementaire et économique stable
est mis en place et si une dynamique industrielle collective est promue par les
pouvoirs publics en partenariat avec les professionnels, le nombre d’emplois
dans la filière pourrait être multiplié par six dans les 10 prochaines années pour
représenter un total de 60 000 emplois en 2020.
Indéniablement les entreprises françaises disposent d’atouts importants. Leurs
compétences historiques dans l’industrie lourde (métallurgie, aéronautique,
chantiers navals, etc.) combinées à une politique d’innovation doit permettre
l’émergence d’une véritable filière éolienne française qui irait de la conception,
la fabrication jusqu’à l’installation sur notre territoire. Non seulement elle peut
permettre de relancer une politique industrielle plutôt en déclin, mais elle est
susceptible d'entraîner simultanément le développement d’un ensemble de
métiers de services associés (maintenance, démantèlement …).
Ce guide a ainsi été conçu pour permettre à chacun de comprendre de manière
synthétique, non seulement les enjeux, mais aussi les techniques développées
par la filière. Il explore les différentes applications, leur potentialité et il brosse les
grands contours du marché. Il est le premier volume d’une étude plus complète
sur les nouvelles énergies menée par la Chambre de Commerce et d’Industrie
de la Meuse avec l’appui financier du Conseil général et du GIP objectif
Meuse. Cette action s’inscrit dans le schéma départemental de développement
économique et de l’emploi.
Michel JUBERT
Président de la Chambre de Commerce
et d'Industrie de la Meuse
L’énergie éolienne
Juillet 2012
Sommaire
I. Historique .............................................................................................................................page 5
II. Panorama de l'énergie éolienne ........................................................................................page 7
• Énergie éolienne dans le monde
• Énergie éolienne en Europe
• Énergie éolienne en France
III. Objectifs de développement et échéances ...................................................................page 10
IV. L'éolien en France ........................................................................................................... page 11
• Cadre juridique et réglementaire
• Aspects économiques
• Gisement éolien français
• Chiffres clés
• Aspects techniques
• Cycle de vie d'une éolienne
V. Métiers et formations .......................................................................................................page 31
• Métiers de l'éolien
• Formations initiales / formations continues
VI. Perspectives d'avenir .....................................................................................................page 35
• Éolien offshore
• Le petit éolien
• Recherche et innovation
• Perspectives de l'éolien
Annuaire des entreprises ....................................................................................................page 39
Annexes .................................................................................................................................page 41
Bibliographie / Webographie / Rapports utilisés ..............................................................page 50
Glossaire ...............................................................................................................................page 51
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L’énergie éolienne
Juillet 2012
table des illustrations
Évolution de la puissance installée dans le monde................................................................... page 7
Les principaux pays en termes de puissance éolienne installée (MW) en 2011........................ page 8
Évolution de la puissance nominale installée en Europe.......................................................... page 8
Évolution de la puissance nominale installée en France........................................................... page 9
Comparaison du coût de l'éolien avec celui des autres moyens de production
d'électricité (€/MWh)................................................................................................................ page 13
La ressource française en vent............................................................................................... page 14
Évolution de la puissance installée et cumulée en France...................................................... page 15
Puissances éoliennes installées par région française en 2011............................................... page 16
Évolution du nombre d'éoliennes installées en Meuse........................................................... page 17
Schémas d'ensemble d'une éolienne...................................................................................... page 18
Schéma type d'une architecture de nacelle............................................................................... page 19
Éléments d'une éolienne et leurs matériaux............................................................................ page 20
Logigramme des procédures applicables aux parcs éoliens en France................................. page 24
Scénarii de valorisation des matériaux issus du démantèlement d'une éolienne....................... page 28
Évolution de la puissance des parcs éoliens............................................................................. page 29
Mix énergétique français 2011.................................................................................................. page 29
Analyse du cycle de vie des moyens de production de l'électricité............................................ page 30
Équivalence des émissions de CO2 du secteur éolien............................................................... page 30
Répartition par constructeur du nombre d'éoliennes installées en Meuse.............................. page 33
Établissements meusiens proposant des formations techniques........................................... page 34
Établissements lorrains proposant des formations techniques............................................... page 34
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L’énergie éolienne
Juillet 2012
I. HISTORIQUE
L’énergie éolienne, qui tire son nom d’Éole (dieu du vent dans la Grèce antique) est l’énergie produite
par le vent.
Depuis des siècles, l’homme utilise l’énergie du vent pour faire avancer les bateaux, moudre du
grain ou pomper de l’eau. Cette ressource nous sert désormais à produire de l'électricité.
Les moulins à vent ont connu leur plein essor en Europe aux XIIe et XIIIe siècles et étaient la
principale source d’énergie pour moudre le grain et pour pomper de l’eau. Cette situation privilégiée
des moulins à vent perdurera jusqu’à l’ère industrielle, époque où la machine à vapeur, et plus tard
le moteur électrique, les remplaceront : ils étaient peu dépendants du vent et la nouvelle société
industrielle avait besoin d’une énergie constante. Des tentatives ont été faites pour adapter le
moulin à vent traditionnel à la production d’électricité. En association avec des batteries, alors en
plein développement, cette formule permettait de faire face à l’intermittence des vents et donc de
la production. Mais elle restera cantonnée à quelques sites isolés et à la satisfaction des besoins
domestiques.
Toutefois on ne renonça pas pour autant à utiliser la force du vent. Les recherches se sont poursuivies
et ont permis peu à peu d’aboutir à ces moulins à vent des temps modernes que sont les éoliennes.
Ainsi, dans les années 1950-1960, des machines d’une puissance approchant le mégawatt sont
apparues en France au titre d’essais ; mais elles ne donnèrent lieu à aucune percée industrielle.
Il faudra attendre les années 1970 et le premier choc pétrolier pour que la technique connaisse
un brusque réveil. L’étincelle vint du Danemark, pays particulièrement venteux et favorisé par la
proximité de la mer, qui se spécialisa dans cette technologie. Puis l’éolien s’est propagé vers le pays
voisin, l’Allemagne, où il s’est amplifié notamment avec le choix politique de sortie nucléaire.
Le changement climatique et la raréfaction des ressources sont des réalités auxquelles il convient
de faire face. Il est nécessaire de changer nos habitudes et de mettre en avant toutes les démarches
vertueuses pour inverser les tendances.
Dans le domaine de l’énergie, les économies sont bien entendu indispensables, mais les sources
d’énergies renouvelables devront également connaître un développement sans précédent dans les
prochaines décennies afin de pallier à la raréfaction identifiée.
En particulier, parmi toutes les ressources possibles (biomasse, soleil, vent, houle, etc.), l’énergie
éolienne est aujourd’hui la plus accessible en termes de technologie et de coût. Elle est donc tout
naturellement appelée à prendre une place importante dans le « mix énergétique » mondial.
Comparaison des puissances potentielles d'outils de production d'électricité :
• éolienne (aérogénérateur) : de 0,05 MW à quelques MW
• centrale solaire photovoltaïque et thermodynamique : de 0,1 à quelques dizaines de MW
• centrale hydroélectrique : de quelques MW à 3 000 MW
• réacteur nucléaire : de 900 à 1 300 MW
• centrale thermique à flamme : de 120 à 720 MW
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L’énergie éolienne
Juillet 2012
Aujourd’hui, l’énergie éolienne se développe à un rythme soutenu dans presque tous les pays
du monde, avec une croissance de 30% par an. Ce fort développement est dû aux qualités
environnementales de cette forme d’énergie mais également à d’autres facteurs économiques :
rapidité d’installation, prévisibilité du coût sur le long terme, indépendance énergétique, aides
financières, etc.
"Six raisons principales expliquent ce succès rapide : l’énergie éolienne est abondante, bon marché,
inépuisable, disponible presque partout, propre et sans impact sur le climat. Aucune autre source
d’énergie ne possède toutes ces qualités." Le plan B, Lester R. Brown
Propre, renouvelable, mature et compétitive, c’est une énergie d’avenir qui a un rôle majeur à
jouer pour répondre aux défis climatiques actuels et futurs. En effet, elle peut être utilisée de trois
manières : la conservation de l’énergie mécanique, la transformation en force motrice et la production
d’énergie électrique.
Bien au point techniquement, la production électrique éolienne est en plein essor. Que ce soit à
l’échelle individuelle avec le petit éolien ou à l'échelle nationale avec le grand éolien, l’énergie du
vent peut contribuer à diversifier la production électrique de façon décentralisée, en ne produisant
directement ni polluants ni CO2 et sans crainte d’épuisement de la ressource.
C’est surtout grâce à des tarifs liés aux fortes subventions, à son image vertueuse et à l’espoir que
son développement industriel réussisse à en faire baisser les coûts, que l’énergie éolienne s’est
développée.
Mais les étapes à franchir pour passer d’un site potentiel d'implantation aux premiers électrons
produits sont nombreuses.
Ce guide a pour objectif de dresser un portrait sommaire et non exhaustif de l'éolien. Il présente la
technologie et les principales étapes nécessaires à la réalisation d'un projet mais aussi les métiers
et corps d'état qui interviennent tout au long du projet pour transformer une idée et du vent en
électricité renouvelable.
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Juillet 2012
L’énergie éolienne
II. panorama de l'énergie éolienne
Chiffres clés :
• 1 à 3 MW, c'est la puissance d'une éolienne terrestre
• 3 à 6 MW, c'est la puissance d'une éolienne en mer
• 15 km/h, c'est la vitesse de vent à partir de laquelle une éolienne peut produire de
l'énergie
• 2 000, c'est le nombre de personnes alimentées en énergie grâce à une éolienne
terrestre (2 MW)
L’énergie éolienne, productrice d’électricité, est la source d’énergie qui a le plus progressé dans le
monde ces dernières années. Sa production et sa puissance ont été multipliées par 10 en 10 ans.
L’éolien représente fin 2011, 238 500 MW de puissance installée dans le monde et connaît une
croissance très importante (+ 21% de capacité en 2011). Les experts du conseil mondial de l’énergie
éolienne (GWEC) prévoient le maintien d’une croissance soutenue de l’éolien dans le monde,
notamment dans les pays émergents tels que le Brésil, l’Inde ou encore le Mexique.
L’Allemagne, leader européen de l’éolien, a derrière elle un parcours exemplaire dans ce domaine
grâce à une politique d’investissement et un soutien sans faille de l’État aux entreprises.
La France ne totalise quant à elle que 6 800 MW et accuse un certain retard sur ses voisins
européens, notamment dans le domaine de l'éolien offshore.
1. Énergie éolienne dans le monde
• 238 500 MW de puissance installée fin 2011
• 40 500 MW de nouvelles capacités éoliennes installées dans le monde en 2011
• 68 milliards d'euros d'investissement dans l'éolien en 2011
Évolution de la puissance nominale installée dans le monde
300 000
238 492
250 000
197 947
200 000
Mégawatts
158 920
150 000
121 003
93 908
100 000
50 000
0
17 684
2000
24 544
2001
31 412
2002
39 363
2003
47 489
2004
59 467
2005
74 390
2006
2007
2008
2009
2010
2011 *
Année
Source : Observ'ER 2012
* Estimation
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Juillet 2012
L’énergie éolienne
Actuellement, les leaders dans le domaine éolien sont la Chine avec 62 364 MW de puissance
installée, qui devance les États-Unis avec 46 919 MW et l’Allemagne avec 29 060 MW. Les dix
premiers pays comptent une capacité éolienne totale de 205 748 MW, soit 86,4% de la puissance
éolienne totale dans le monde fin 2011.
10 principaux
en termes de capacité
éolienne
(MW)
Les principaux pays en
termes pays
de puissance
éolienne
installée
(MW) en 2011
France
6 800
Italie
6 737
Royaume-Uni
6 540
Canada
5 265
Portugal
4 291
Chine
62 364
Inde
16 084
Espagne
21 673
Etats-Unis
46 919
Allemagne
29 075
Source : GWEC
Annexe 1 : État des lieux de l'éolien dans le monde fin 2011
2. Énergie éolienne en Europe
• 204 millions de MWh de production annuelle, soit 6,3% de la consommation européenne
d'électricité
• 96 606 MW de puissance installée fin 2011
• 10 281 MW de nouvelles capacités éoliennes installées en Europe en 2011
Évolution de la puissance nominale installée en Europe
120 000
96 606
100 000
84 958
75 090
Mégawatts
80 000
64 719
56 517
60 000
48 031
34 372
40 000
20 000
0
17 315
2001
40 500
23 098 24 491
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011 *
Année
Source : EurObserv'ER 2012
* Estimation
Annexe 2 : État des lieux de l'éolien dans l'Europe fin 2011
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Juillet 2012
L’énergie éolienne
3. Énergie éolienne en France
• 11,9 millions de MWh de production annuelle, soit 2,5 % de la consommation française d'électricité
• 6 800 MW de puissance installée fin 2011
• 830 MW de nouvelles capacités éoliennes installées en France en 2011
Évolution de la puissance nominale installée en France
8 000
6 800
7 000
5 970
6 000
Mégawatts
5 000
4 383
4 000
3 404
3 000
2 454
1 566
2 000
1 000
389
90
142
242
2001
2002
2003 2004
0
756
24
56
2005
2006
207,1
2007
249
310
342
354
2008
2009
2010
2011
Année
France
Source : EWEA 2012 - DDT 55
Meuse
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L’énergie éolienne
Juillet 2012
III. objectifs de développement
et échéances
Au niveau mondial, les prévisions donnent une puissance éolienne installée de 300 000 MW et une
production énergétique de 600 millions de MWh en 2015. A cette échéance, la production éolienne
ne sera plus marginale puisqu’elle devrait représenter 3% de la production mondiale d’électricité.
Au niveau européen, l’Union Européenne a pris une longueur d’avance en matière d’énergies
renouvelables en affirmant son ambition d’atteindre l’objectif de 20% d’énergies renouvelables dans
sa consommation finale d’énergie en 2020. L’éolien contribuera à l’essentiel de cet objectif, en ce
qui concerne la production d’électricité. Plusieurs pays ont annoncé des plans de développement
massif : outre le Danemark (3 180 MW), l’Allemagne (23 903 MW) et l’Espagne (16 740 MW),
le Royaume-Uni a récemment annoncé un programme d’investissement dans les énergies
renouvelables de 100 milliards de livres d’ici 2020, dont une importante partie consacrée à
l’énergie éolienne qui devra totaliser 28 000 MW en 2020. De son côté la Norvège a dévoilé un
programme d’investissement à grande échelle visant à créer entre 5 000 et 8 000 MW de capacités
supplémentaires.
Au niveau national, l’énergie éolienne est indispensable pour atteindre les objectifs du Grenelle
Environnement pour 2020. Il réunit pour la première fois, l’État et les représentants de la société civile
afin de définir une feuille de route en faveur de l’écologie, du développement et de l’aménagement
durables. Une des thématiques est la production énergétique équilibrée et décarbonée.
L’objectif fixé est que 23% de la consommation énergétique française provienne de ressources
renouvelables en 2020. Cela suppose d’augmenter de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (tep)
la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique à l’horizon 2020 en suivant deux
lignes stratégiques : autonomisation et décentralisation. Cet objectif de la France a été confirmé
par les deux "lois Grenelle" : la loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle
Environnement promulguée le 3 août 2009 et la seconde loi portant engagement national pour
l’environnement promulguée le 12 juillet 2010.
L’énergie éolienne contribuera à cet objectif avec 25 000 MW installés en 2020 : 19 000 MW terrestres
(soit 8 000 éoliennes) et 6 000 MW maritimes. Selon ces projections, le parc éolien français produira
55 millions de MWh, soit 10% de la consommation électrique dans notre pays. Pour atteindre les
objectifs fixés par le Grenelle Environnement (puissance installée fin 2012 : 11 500 MW), il faudra
installer environ 1 800 MW en moyenne annuelle alors qu’environ 830 MW ont été installés en 2011.
Il faut donc sensiblement accélérer le rythme des installations.
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L’énergie éolienne
Juillet 2012
IV. L'éolien en france
1. Cadre juridique et réglementaire
Pour parvenir à atteindre les objectifs du Grenelle Environnement, les pouvoirs publics français ont
mis en place un cadre réglementaire spécifique favorable au développement des éoliennes.
Ce cadre touche aussi bien au code de l’environnement qu’à celui de l’urbanisme en raison de
la spécificité de la construction éolienne et diffère selon la nature de l’éolienne installée (hauteur,
puissance …). Il évolue et se modernise continuellement, prenant en compte les retours d’expérience,
les procédures rallongées mais aussi les contentieux locaux, avec toujours pour objectif de favoriser le
développement respectueux de l’environnement de l’éolien terrestre. L’entrée récente des éoliennes
dans le champ des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et la parution
du décret relatif au démantèlement des parcs éoliens attestent de cette constante évolution. Ce
cadre impose une série d’études et de démarches à effectuer préalablement à l’installation d’un
parc éolien et encadre la durée de vie de ces installations.
Au titre du code de l’urbanisme, l’installation d’un parc éolien ou d’une éolienne dont la hauteur du
mât est supérieure à 12 mètres est soumise à la procédure de permis de construire conforme aux
documents d’urbanisme.
Au titre du code de l’environnement, les éoliennes dont la hauteur du mât est supérieure à 50
mètres sont soumises à étude d’impact et enquête publique.
Au titre de la loi électrique, les demandes d’autorisation d’exploiter, de raccordement au réseau
électrique et d’obligation d’achat doivent être formulées parallèlement à la demande de permis de
construire.
A travers le régime d’obligation d’achat, la loi impose au gestionnaire de réseau d’acheter pendant
15 ans aux exploitants d’une installation éolienne, leur production à un tarif déterminé.
La création d’une zone de développement éolien (ZDE) est une condition nécessaire pour bénéficier
des tarifs de l’obligation d’achat. La ZDE a pour vocation de définir des secteurs où l’implantation d’un
parc éolien est possible (en termes de potentiel éolien et de raccordement au réseau électrique) avec
l’impact le plus limité sur son environnement alentour (protection des paysages, des monuments,
des sites et de l’environnement). La ZDE définit également la puissance minimale et maximale
autorisée.
Une fois la ZDE accordée par le Préfet, il est nécessaire d’obtenir un permis de construire qui ne
peut être délivré qu’après enquête publique. Chaque permis de construire nécessite la réalisation
d’études d’impact sur l’environnement et le paysage. Dans le cadre de l’enquête publique, la
population peut consulter toutes les pièces du dossier, demander des informations complémentaires
et donner son avis sur le projet avant la fin de l’instruction de demande de permis de construire.
L’affichage de l’avis de l’enquête publique ainsi que la tenue des registres ont lieu dans la ou les
commune(s) concernée(s) par la ZDE.
La loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 a inscrit la production d’énergie éolienne comme une activité
soumise à la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement
(ICPE). Ces textes réglementaires organisent les régimes administratifs (régime d'autorisation
ou de déclaration) applicables aux parcs éoliens. Ils mettent également en place un système de
11
L’énergie éolienne
Juillet 2012
garanties financières préalables à l’exploitation d’un parc éolien, en définissant les conditions de
constitution et de mobilisation de ces garanties financières et les modalités de cessation d’activité.
Il est notamment précisé que l’exploitant du parc éolien est responsable du démantèlement et de la
remise en état du site, dès qu’il a mis fin à son exploitation.
Le cadre réglementaire et juridique évolue donc constamment afin de répondre aux attentes et
inquiétudes des professionnels et des riverains. Une modernisation est en cours notamment dans
la mise en œuvre de simplifications de procédure ce qui permettrait de faciliter certaines démarches
et éviter des contentieux.
2. Aspects économiques
Combustible gratuit, peu de dépenses d’entretien, l’essentiel du coût de l’éolien repose sur
l’investissement.
• Coût d'investissement
Le prix de l’investissement ramené à la puissance unitaire a fortement baissé entre 1990 et 2000.
Pour les installations terrestres, il a été divisé par 2 et se situe aux alentours de 1 million €/MW. Le
développement industriel de la filière étant acquis et celle-ci devenant mature, les prix semblaient
se stabiliser à ce niveau. Mais ils ont depuis fortement augmenté pour atteindre 1,5 million €/MW.
Cette augmentation est en partie imputable à l’augmentation généralisée du prix des matières
premières. Elle est aussi liée à un effet de marché suite au déséquilibre entre l'offre et la demande.
Les demandes ont en effet explosé du fait de l’effet d’aubaine que représente l’éolien pour certains
investisseurs, compte tenu des conditions de rachat de l’électricité. Le coût d’investissement constaté
en 2008 se situait entre 1,3 et 1,6 million €/MW installé. Il englobe le coût des études, des matériels,
du raccordement, de l’installation, des frais de mise en route et de démantèlement. La rentabilité
d’un investissement dans un projet éolien dépend des prix de revient et de vente du MWh. Ce prix
de revient va continuer à baisser dans les années qui viennent (progrès techniques, diminution
régulière du coût du MW installé consécutive aux volumes installés, effet d’apprentissage, etc.).
• Coût de fonctionnement
Le coût du combustible étant nul, le prix de revient du MWh ne prend en compte que l’investissement,
les coûts d’exploitation, d’entretien et de maintenance, estimés à 2,5 - 3% de l’investissement total
par an pour l’éolien terrestre. Pour ce dernier, les coûts annoncés pour la maintenance vont de
6 à 8 €/MWh.
• Tarif de rachat de l’électricité
Comme pour toutes les filières énergétiques en développement, les pouvoirs publics français ont
décidé d’apporter un soutien économique à l’énergie éolienne afin de faciliter son essor. L'État a
mis en place depuis 2000 un dispositif incitatif : l'obligation d'achat. Les distributeurs doivent acheter
l'électricité produite à partir de l'énergie éolienne aux exploitants qui en font la demande, à un tarif
d'achat fixé par arrêté. Ce tarif permet de sécuriser les investissements et donner une visibilité à
long terme aux acteurs de la filière. Ce soutien garantit également sur 15 ans, un prix indépendant
de toute augmentation du coût des matières premières. Le coût de rachat est de 82 €/MWh les 10
premières années, puis suit un tarif dégressif pendant 5 ans de 82 à 68 €/MWh (la dégressivité étant
basée sur un nombre d’heures équivalent pleine puissance de 2 400 à 2 800 h/an).
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Juillet 2012
L’énergie éolienne
Comme toutes les nouvelles techniques de production d’électricité à leurs débuts, le mégawattheure
éolien est supérieur à celui produit par les centrales classiques dont tous les coûts environnementaux
ne sont pas pris en compte.
Comparaison du coût de l'éolien avec celui
des autres moyens de production d'électricité (€ / MWh)
120
100
80
60
Coût des émissions CO
²
Coût de producon
40
20
0
Nucléaire
Eolien
terrestre
Centrale
gaz
Centrale
charbon
Source : Emerging Energy Research 2008
Ce "surcoût" temporaire est pris en charge par tous les consommateurs d’électricité, au même
titre que les autres charges du service public de l’électricité (CSPE). Le montant de la CSPE 2012
s'élève à 9 €/MWh jusqu'au 30 juin 2012, puis à 10,5 €/MWh jusqu'au 31 décembre 2012. L'énergie
éolienne représente 11,5% de ce montant, soit un coût annuel moyen d'environ 2,75 € pour un
ménage français consommant 2 500 kWh par an. La commission de régulation de l'énergie estime
le surcoût en 2020 sur la facture d'un client type (hors chauffage électrique) à 24 € TTC par an à
partir d'une hypothèse d'un prix de marché moyen de 0,082 €/kWh (le prix de marché en 2011 était
de 0,07 €/kWh).
3. Gisement éolien
La France bénéficie d’un gisement éolien important, le deuxième en Europe, après le Royaume-Uni.
Les zones régulièrement et fortement ventées se situent sur la façade ouest du pays, de la Vendée
au Pas-de-Calais, en vallée du Rhône et sur la côte languedocienne. Les régimes des vents sont
différents dans ces trois secteurs, ce qui les rend complémentaires les uns des autres.
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Juillet 2012
L’énergie éolienne
La ressource française en vent
Source : Ademe
Les sites éoliens sont sélectionnés à partir d’études approfondies (habituellement après l’évaluation
du potentiel éolien du site à partir de mâts de mesure de vent) permettant de déterminer les
caractéristiques de la ressource éolienne disponible, notamment sa puissance potentielle ainsi que
son orientation à différentes périodes de la journée et de l’année. Ceci permet d’établir des prévisions
du rendement exploitable, une information qui pourra être mise à disposition des gestionnaires du
réseau d’électricité.
La production d’électricité par les éoliennes dépend de la force du vent à un instant donné. Elle
est par conséquent variable mais pas imprévisible. Le vent, variable localement, peut être nul, trop
faible ou trop fort et dans ce cas les éoliennes ne peuvent produire de l’électricité. Ainsi le réseau
électrique doit pouvoir accepter ces intermittences de production. Pour garantir la disponibilité de
l’électricité, ce sont aux autres moyens de production d’ajuster leur puissance pour assurer l’équilibre
entre l’offre et la demande et corriger l’absence de vent ou s’adapter au contraire à son trop-plein.
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Juillet 2012
L’énergie éolienne
4. Chiffres clés
L’éolien est considéré en France comme l’énergie renouvelable ayant le meilleur potentiel de
développement à court terme. En dehors de l’énergie d’origine hydraulique, il est largement majoritaire
pour la production d’électricité d’origine renouvelable. Il devrait produire autant d’électricité que
l’hydraulique en 2020.
National
La puissance éolienne raccordée au réseau au 31 décembre 2011 est de 6 800 MW en France.
Avec 830 MW raccordés pendant l’année 2011, la France est au 6ème rang mondial en termes de
capacités éoliennes. La France est aussi le deuxième potentiel de développement éolien européen
après le Royaume-Uni.
En 2011, le parc éolien français est constitué de 4 000 éoliennes réparties sur près de 600 parcs. Il a
ainsi produit plus de 11,9 millions de MWh d’électricité, soit 2,5% de notre consommation intérieure
d’électricité (consommation domestique chauffage compris). L’évolution du parc éolien français et
de ses capacités de production électrique est croissante depuis les années 2000.
Évolution de la puissance installée et cumulée en France
Énergie
Estimations de personnes
produite
alimentées (conso domestique +
(milliers MWh)
chauffage électrique)
Année
Puissance annuelle
installée (MW)
Puissance
cumulée (MW)
2000
40
61
70
29 000
2001
31
92
131
54 000
2002
52
144
245
100 600
2003
100
244
363
150 000
2004
146
390
577
237 000
2005
367
757
963
395 000
2006
810
1 567
2 169
890 000
2007
888
2 455
4 140
1 725 000
2008
1 030
3 486
5 653
2 500 000
2009
1 088
4 754
7 800
3 492 000
2010
1 086
5 970
9 600
3 954 000
2011
830
6 800
11 900
Source : SER
15
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Régional
Fin 2011, la puissance éolienne installée dépasse 500 MW dans cinq régions françaises : ChampagneArdenne, Picardie, Bretagne, Centre et Lorraine. Ces régions totalisent à elles seules 57% du parc
éolien français. A l'inverse, sept régions métropolitaines et les quatre DOM totalisent moins de 3%
du parc total. Trois régions : Alsace, Aquitaine et Guyane, ne possèdent aucun parc en 2011.
Puissances éoliennes installées par région française en 2011
400,2
MW
875,4 MW
216,9
MW
214,7 MW
18,5 MW
677,9 MW
415,9 MW
500 MW
250 MW
100 MW
10 MW
277,2 MW
672,1 MW
636,7 MW
0 MW
979,7 MW
91,7 MW
30 MW
21 MW
165,3 MW
168,8 MW
0 MW
384,5 MW
46,6 MW
438,7 MW
18 MW
Source : RTE
Chiffres clés lorrains au 31/12/2011 :
• 637 MW de puissance installée dont 70 MW raccordés durant l'année 2011
• 68 parcs éoliens
Annexe 3 : Atlas du parc éolien lorrain - mai 2011
Départemental
Fin 2011, la Meuse est le 4ème département français en puissance éolienne installée, après la Somme,
le Pas-de-Calais et l'Eure-et-Loir. La Meuse représente près de 54% de la puissance installée du
parc éolien lorrain.
16
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Chiffres clés meusiens au 30/04/2012 :
• 354 MW de puissance installée
• 192 éoliennes construites sur 225 autorisées
• 171 éoliennes en service
• 30 parcs
Annexe 4 : Atlas du parc éolien meusien - avril 2012
Au niveau départemental, la première éolienne a été installée sur le territoire en 2005. Depuis, ce
nombre ne cesse d’augmenter. Le boom des installations s’est produit en 2007 comme le montre
l'histogramme ci-après et le développement n’est pas terminé puisque 33 éoliennes sont encore
autorisées en construction et de nouveaux projets de parcs éoliens sont à l’étude.
Évolution du nombre d'éoliennes installées en Meuse
2011
10
2010
12
2009
24
2008
17
2007
80
2006
16
2005
12
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Source : DDT 55
5. Aspects techniques
Composants et systèmes
La puissance d’une éolienne variant comme le cube de la vitesse du vent. Il est important sur un site
donné, d’aller chercher le vent là où la vitesse sera la plus élevée, et donc de s’éloigner du sol. En
effet, le sol ralentit le vent, d’où l’image classique de ces installations de pales en hauteur portées
par un mât.
Une éolienne est un assemblage de plusieurs sous-systèmes sophistiqués qui fonctionnent ensemble
en vue de transformer l’énergie mécanique du vent en énergie électrique. Chaque système est
conçu séparément mais une fois assemblé aux autres, il forme un seul élément final destiné à
produire de l’électricité.
17
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Schémas d'ensemble d'une éolienne
Source : www.20degres.fr
Une éolienne est constituée des principaux éléments suivants :
• Fondations
Pour les éoliennes terrestres, la fondation est une assise en béton sur laquelle est fixé
l’ensemble de la structure devant être capable de résister aux tempêtes et aux vents extrêmes
(environ 500 tonnes de béton pour les fondations d’une éolienne de 3 MW).
• Mât ou tour
Le mât est plus ou moins imposant selon la puissance de l’éolienne, permettant ainsi de
remonter l’hélice dans une zone de vent plus fort et plus régulier que près du sol. La hauteur
varie entre 65 et 80 mètres, certaines tours pouvant dépasser 100 mètres. Généralement le
mât est fabriqué à partir de tubes d’acier coniques. Le diamètre de la base d’une tour est de
5 mètres et diminue progressivement pour atteindre environ 3 mètres au sommet. Ainsi les
tours comportent 3 ou 4 sections. Certains constructeurs d’éoliennes utilisent des mâts en
béton précontraint. Le mât peut également contenir une partie des composants électriques et
électroniques, en association avec la nacelle.
• Nacelle
La nacelle est l’habitacle situé au sommet du mât. Elle est composée d’un châssis, d’un
multiplicateur et d’une génératrice. Elle contient toute la machinerie transformant la rotation
lente des pales en électricité. Cette machinerie permet de superviser l’éolienne : diriger les
pales en fonction de la force du vent, arrêter l’éolienne. Pour les grandes puissances, la nacelle
ressemble à un container de transport maritime ou routier.
18
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Schéma type d'une architecture de nacelle
Source : Vestas
• Rotor
Le rotor est composé d’une hélice et d'un moyeu. L’hélice est généralement composée de trois
pales qui sont placées devant la nacelle et reliées par l’intermédiaire du moyeu. Ces éléments
constituent le nez de l’éolienne.
• Les pales
Les pales (en général trois, parfois deux) des unités les plus puissantes peuvent atteindre 60
mètres de long (diamètre 120 mètres) et peser au total plus de 1 200 tonnes. Ces pales sont
fabriquées à partir de matériaux composites et leur profil est optimisé pour réduire le bruit à
leur extrémité.
Pourquoi la plupart des éoliennes ont-elles trois pales ?
Le vent étant freiné par les obstacles au sol, la vitesse du vent augmente avec l’altitude.
De ce fait, le vent en haut d’une éolienne soufflera plus fort qu’en bas du rotor. Dans le
cas d’une éolienne à une ou deux pales, la variation de la force sur le moyeu est alors
importante car lorsqu’une pale est au plus haut (captant davantage le vent), l’autre pale
est au plus bas (peu de vent), obligeant alors la mise en place de systèmes spécifiques.
En revanche, l’installation de trois pales permet une compensation de ces différences et
une moindre variation de puissance à chaque rotation du rotor.
• Cabine de dispersion
Elle est installée au sol et permet l'injection du courant produit au niveau de la nacelle dans le
réseau électrique.
19
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Le tableau ci-dessous regroupe de manière synthétique les éléments constituant une éolienne,
les différents composants associés ainsi que les matériaux dans lesquels ils sont fabriqués.
Éléments d'une éolienne et leurs matériaux
Éléments
Composants
Fondations
Béton
Sections coniques
Mât
Matériaux
Acier ou béton précontraint
Cabine de dispersion
Système de commandes électriques
Coque
Matériau composite
Châssis
Pièces de fonderie
Arbre principal
Multiplicateur
Nacelle
Alternateur
Pièces mécaniques
Frein
Brides et couronnes d'orientation
Huiles
Composants électroniques
Rotor
Moyeu
Pièces de fonderie
Pales
Matériau composite
Ces différents éléments sont assemblés lors du montage de l’éolienne sur le chantier de construction
dont le déroulement est le suivant :
•Travaux
de terrassement,
en béton : ferraillage de la fondation, installation du système d'ancrage,
• Raccordements électriques,
• Montage des éoliennes : mise en place des armoires de contrôle et de commandes, installation
des tronçons du mât, pose de la nacelle, assemblage des pales, levage et fixation du rotor,
• Essais de mise en service,
• Démarrage de la production.
• Fondations
Fonctionnement d'une éolienne
La fabrication d’électricité par une éolienne est réalisée par la transformation de l’énergie cinétique
du vent en énergie électrique. Cette transformation se fait au cours de différentes étapes, qui font
appel à des technologies très diverses.
20
L’énergie éolienne
Juillet 2012
• La transformation de l'énergie par les pales
Les pales fonctionnent sur le principe d’une aile d’avion : la différence de pression entre les deux
faces de la pale crée une force aérodynamique, mettant en mouvement le rotor par la transformation
de l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique.
• L'accélération du mouvement de rotation grâce au multiplicateur
Les pales tournent à une vitesse relativement lente, de l’ordre de 5 à 15 tours par minute, d’autant
plus lente que l’éolienne est grande. La plupart des générateurs ont besoin de tourner à très grande
vitesse (de 1 000 à 2 000 tours par minute) pour produire de l’électricité. C’est pourquoi le mouvement
lent du rotor est accéléré par un multiplicateur.
• La production d'électricité par le générateur
L’énergie mécanique transmise par le multiplicateur est transformée en énergie électrique par
le générateur. En tournant à grande vitesse, le générateur produit de l’électricité à une tension
d’environ 690 volts.
• Le traitement de l'électricité par le convertisseur et le transformateur
L'électricité produite ne peut pas être utilisée directement : elle est traitée grâce à un convertisseur,
puis sa tension est élevée à 20 000 volts par un transformateur. L’électricité est alors acheminée à
travers un câble enterré jusqu’à un poste de transformation pour être injectée sur le réseau électrique.
La production d'électricité et son stockage
Le caractère intermittent de la production éolienne conduit à se poser la question du stockage de
l’électricité. Il est possible d’utiliser des accumulateurs dans le cas des installations isolées et de
petite taille : les batteries au plomb, bien qu’encombrantes et lourdes sont bien adaptées. Ce type
de stockage est limité par l’investissement représenté par des batteries de grande capacité et par
la pollution engendrée par leur recyclage.
Pour des puissances plus importantes, seul le stockage hydraulique répond pour le moment aux
besoins notamment avec les centrales de lacs et avec les stations de transfert d’énergie par pompage.
La méthode utilisée pour exploiter et stocker les productions excédentaires des éoliennes consiste
à les coupler avec des techniques de pompage-turbinage au sein des centrales hydro-éoliennes.
Cette technique est à la fois la plus simple et la plus prometteuse.
Mais ces moyens sont déjà largement utilisés pour faire face aux variations de consommation.
En conséquence, les marges de manœuvre pour lisser les variations supplémentaires liées à la
production des éoliennes sont limitées.
A terme, un programme massif de l’éolien nécessiterait donc le développement de nouvelles
technologies de stockage n'existant pas aujourd’hui à grande échelle. L’hydrogène est très souvent
évoqué. Le mixte éolien-hydrogène est ainsi proposé, notamment pour des réseaux autonomes de
type îles.
21
L’énergie éolienne
Juillet 2012
Cette voie hydrogène passe par :
• Électrolyse de l’eau, qui devrait s’effectuer lorsque la production électrique peut être largement
supérieure à la consommation (heures creuses de consommation comme la nuit et périodes de
vent fort),
• Stockage de l’hydrogène gazeux comprimé ou sous forme liquéfiée,
• Production finale d’électricité via une pile à combustible, en prélevant sur le stock d’hydrogène
lorsque les besoins dépassent la production des éoliennes.
Chacune de ces phases de la filière hydrogène se traduit par des pertes d’énergie. De nombreuses
avancées technologiques sont en cours, mais globalement, pour l’ensemble du processus, le
rendement (qui mesure le rapport entre la quantité d’électricité reproduite en aval des piles à
combustibles et l’électricité d’origine en amont de l’électrolyse) semble plafonner à 30%. Compte
tenu des pertes, il faudra produire beaucoup plus d’énergie électrique que celle consommée (un
facteur 2 est avancé) d’où un surcoût de l’électricité éolienne. Ce surcoût sera encore augmenté
par la prise en compte des investissements liés à l’hydrogène. Cette filière hydrogène sera-t-elle un
jour opérationnelle ?
6. Cycle de vie de l'éolienne
Un projet éolien peut se décomposer en 8 phases distinctes. L’ensemble des étapes d’élaboration
du projet (phases 1 à 6) dure en moyenne entre 32 et 60 mois.
• Phase 1 : Étude de pré-faisabilité / 3 à 6 mois
Cette première phase permet d’identifier des sites favorables à l’implantation d’un parc éolien,
d’un point de vue ressource en vent et caractéristiques du site. Une analyse de l’état initial
du site et de son environnement est nécessaire pour déterminer si des obstacles majeurs
(protection faune-flore, site classé, éloignement du réseau électrique, etc.) n’empêchent pas
la faisabilité d’un parc.
De plus, les premiers contacts avec les élus doivent être initiés afin de recueillir l’avis des
décideurs locaux et relayer l’information auprès des citoyens. A chaque étape d’avancement
du projet, les différents publics doivent être informés de manière transparente afin de favoriser
le sentiment d’adhésion.
• Phase 2 : Étude de faisabilité / 12 à 24 mois
Une campagne de mesure de vent est mise en place pour déterminer la pertinence de la ressource
éolienne. Les premiers résultats sont mis en relation avec les mesures météorologiques
établies sur le long terme pour définir si les mesures effectuées sont représentatives.
D’autre part, une analyse économique est réalisée afin d’évaluer la viabilité financière du projet.
• Phase 3 : Études / 12 à 24 mois
Les études paysagère (respect du code de l’urbanisme), patrimoniale, acoustique, faunistique
et floristique sont réalisées.
Les phases 2 et 3 peuvent être menées en simultanée.
22
L’énergie éolienne
Juillet 2012
• Phase 4 : Élaboration du projet final / 6 mois
Le projet est considéré comme final lorsque le choix du site et des machines (marque et
modèle d’éoliennes) est opéré.
L’étude d’impacts doit également être rédigée. Elle présente les impacts sur l’environnement de
l’installation en fonctionnement normal et regroupe l’ensemble des analyses environnementales
effectuées en phase 3.
La création d’une zone de développement éolien (ZDE) se fait à cette étape. Cette zone
est définie à partir de trois critères : la ressource éolienne, les possibilités de raccordement
au réseau électrique et les sensibilités paysagères et patrimoniales. L’appartenance d’un
parc éolien à une zone de développement éolien, dans les limites de puissance minimum et
maximum, est impérative pour bénéficier du tarif de rachat obligatoire en vigueur.
• Phase 5 : Procédures administratives / 6 à 24 mois
Concernant les procédures d’urbanisme applicables au parc éolien, elles varient en fonction de
la puissance et de la hauteur des éoliennes. Ainsi pour des éoliennes de grandes puissances
dont la hauteur du mât est supérieure à 50 mètres, le développeur doit déposer une demande
de permis de construire accompagnée d’une étude d’impacts sur l'environnement. Pour
l’instruction de ce dossier, 27 administrations et la commission départementale de la nature,
des paysages et des sites sont consultées. Le dossier est également mis à disposition du
public lors de l’enquête publique.
Parallèlement à la procédure de demande de permis de construire, le développeur effectue
une demande d'autorisation d'exploiter ICPE puis une demande de raccordement auprès du
gestionnaire du réseau électrique.
D’autres démarches pour installer un nouveau dispositif de production d’électricité doivent
être accomplies : l’autorisation d’exploiter, la demande de certificat ouvrant droit à l’obligation
d’achat et la demande de contrat d’achat auprès d’un distributeur d’électricité.
• Phase 6 : Chantier de construction / 6 à 9 mois
Après l’obtention du permis de construire et de l’autorisation d’exploiter, le chantier de
construction peut débuter.
• Phase 7 : Exploitation / 20 ans
Une éolienne est exploitée pendant une vingtaine d’années soit environ 120 000 heures.
• Phase 8 : Démantèlement
En fin d’exploitation, le parc éolien doit être démantelé.
23
Juillet 2012
L’énergie éolienne
L’ensemble des étapes et leurs durées indicatives sont récapitulées dans ce logigramme.
Logigramme des procédures applicables aux parcs éoliens en France
Phase 1 : étude de pré-faisabilité
Identification de sites favorables
Analyse de l'état initial du site et de son
environnement
Premiers contacts avec les élus
3 à 6 mois
Phase 2 : étude de faisabilité
Campagne de mesure
Analyse économique du projet
Contacts avec les élus
Phase 3 : études
12 à 24 mois
Accoustique
Faune et flore
Patrimoine
Paysage
12 à 24 mois
Phase 4 : élaboration du projet final
Choix du site
Choix des machines (marque et modèle)
Rédaction de l'étude d'impacts
Création d'une ZDE
6 mois
Phase 5 : Procédures administratives
Demande de permis de construire
Demande d'autorisation d'exploiter ICPE
Demande de raccordement
Autorisation d'exploiter, demande de
certificat ouvrant droit à l'obligation
d'achat, signature du contrat d'achat
Phase 6 : Chantier de construction
Phase 7 : Exploitation
6 à 24 mois
6 à 9 mois
20 ans
Phase 8 : Démantèlement
Maintenance
La maintenance des parcs éoliens doit permettre aux investisseurs et aux exploitants de ces parcs
de réduire au maximum les pannes mécaniques ou les pannes électriques des aérogénérateurs
qui peuvent impacter fortement sur la rentabilité des installations. Ainsi l’ingénierie de maintenance
pour les parcs éoliens consiste à définir ou à optimiser le plan de maintenance afin de maximiser la
24
L’énergie éolienne
Juillet 2012
production électrique des éoliennes en minimisant les arrêts de production. Cette méthode permet
d’établir la liste des tâches de maintenance à effectuer et d’y associer les moyens nécessaires
(ressources humaines et matérielles).
• Maintenance préventive
Elle est destinée à réduire la probabilité de défaillance ou de dégradation du fonctionnement d’un
équipement. Elle a pour but de réduire les coûts d’intervention et d’immobilisation des éoliennes. En
effet, grâce à la maintenance préventive, les arrêts de maintenance sont programmés et optimisés
afin d’intervenir sur les pièces d’usure avant l’apparition d’une panne. Les arrêts de production
d’énergie éolienne sont anticipés pour réduire leur durée et leur coût.
Les opérations de maintenance préventive sont effectuées tous les 6 mois (40 à 60 heures de travail
par machine) et consistent en un check-up complet de l’éolienne :
• Inspection visuelle de l’ensemble des éléments de l’éolienne,
• Analyse vibratoire des machines tournantes,
• Analyse des huiles (600 à 800 litres d’huile par éolienne),
• Graissage,
• Changement des filtres (4 filtres hydrauliques),
• Nettoyage,
• Serrage des boulons (pales, mât et fondations),
• Vérification du réseau basse et haute tension.
Parfois, des opérations appelées retrofit sont réalisées et permettent l’amélioration de la machine
grâce à des modifications de logiciels ou à des changements de composants électroniques
notamment. De plus, tous les 5 ans une vérification complète de l’éolienne est effectuée.
• Maintenance curative
Elle intervient lorsqu’un défaut a été identifié ou lorsque survient une panne. Elle porte sur la
réparation des pales, le changement de pièces mécaniques sur les machines tournantes et
l’intervention sur le réseau électrique. D’autre part, des travaux d’inspection et de contrôle des
pales peuvent être programmés ou réalisés à la demande, suite à des événements climatiques tels
que l’orage (foudroiement). Cette inspection peut se faire soit en travail sur corde, soit à partir d’une
plate-forme suspendue motorisée qui permet l’accès à 360 degrés autour de la pale.
Dans le cadre des contrats de maintenance, les opérateurs de maintenance ont en stock la plupart des
consommables et pièces détachées nécessaires à la maintenance et aux réparations d’éoliennes.
Ainsi la tenue en stock des pièces d’usure normale, des composants électriques et mécaniques et
des huiles permet de réduire considérablement le temps d’immobilisation de l’éolienne en cas de
défaillance.
En France, le marché éolien est encore jeune et il reste essentiellement tenu par les turbiniers qui
en vendant leur machine, propose une garantie constructeur. Celle-ci s’étend généralement sur les
3 à 7 premières années d’exploitation du parc éolien. Elle peut comprendre :
• La maintenance préventive,
• Le bris interne : remplacement de pièces anormalement usées lors de visite de maintenance
préventive avec indemnisation en cas de manque à gagner dû à un arrêt de la machine,
• Le bris externe : remplacement de pièces anormalement usées détectées par l’exploitant avec
indemnisation de la perte de production,
25
L’énergie éolienne
Juillet 2012
• La garantie sur la performance : si la production de l’éolienne est inférieure à la courbe de
performance établie par le turbinier, alors la garantie sur la disponibilité couvre la perte de bénéfice
correspondante.
La maintenance des parcs éoliens peut ainsi être gérée soit par les turbiniers, soit par l’exploitant.
Ensuite les opérations de maintenance préventive et curative sont réalisées par les maintenanciers
qui sont soit une équipe interne du turbinier soit indépendants. Certaines opérations peuvent aussi
être sous-traitées.
Ainsi sur le département de la Meuse, la plupart des turbiniers et/ou des exploitants réalisent euxmêmes la maintenance du parc éolien qu’ils ont en gérance.
Démantèlement
La durée de vie d’un parc éolien est estimée à 20 ans. Une fois l’exploitation achevée la
réglementation précise, dans l’article L 553-3 du Code de l’environnement, que l’exploitant d’une
éolienne est responsable de son démantèlement et de la remise en état du site : "L’exploitant d’une
installation produisant de l’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent est responsable de
son démantèlement et de la remise en état du site à la fin de l’exploitation. Au cours de celle-ci, il
constitue les garanties financières nécessaires.".
C’est l’article R. 553-6 qui établit la marche à suivre pour le démantèlement. "Les opérations de
démantèlement et de remise en état d’un site après exploitation comprennent :
a) Le démantèlement des installations de production ;
b) L’excavation d’une partie des fondations ;
c) La remise en état des terrains sauf si leur propriétaire souhaite leur maintien en l’état ;
d) La valorisation ou l’élimination des déchets de démolition ou de démantèlement dans les
filières dûment autorisées à cet effet."
Puis un arrêté du ministre chargé de l’environnement fixe les conditions techniques de remise en
état, qui sont les suivantes :
"Les opérations de démantèlement et de remise en état des installations de production d’électricité
utilisant l’énergie mécanique du vent prévues à l’article R. 553-6 du code de l’environnement
comprennent :
1. Le démantèlement des installations de production d’électricité, y compris le "système de
raccordement au réseau",
2. L’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables
aux terres en place à proximité de l’installation :
- sur une profondeur minimale de 30 centimètres lorsque les terrains ne sont pas utilisés pour un
usage agricole au titre du document d’urbanisme opposable et que la présence de roche massive
ne permet pas une excavation plus importante ;
- sur une profondeur minimale de 2 mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document
d’urbanisme opposable ;
- sur une profondeur minimale de 1 mètre dans les autres cas.
3. La remise en état qui consiste en le décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès
sur une profondeur de 40 centimètres et le remplacement par des terres de caractéristiques
comparables aux terres à proximité de l’installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est
26
L’énergie éolienne
Juillet 2012
sise l’installation souhaite leur maintien en l’état.
Les déchets de démolition et de démantèlement sont valorisés ou éliminés dans les filières dûment
autorisées à cet effet."
D’après ces textes, le démantèlement nécessite le démontage et l’évacuation des superstructures
et machines, y compris les fondations et le poste de livraison. Quant à la remise en état, cette
opération consiste à rendre le site éolien apte à retrouver sa fonction antérieure. De plus la remise
en état des accès et des emplacements des fondations doit faire l’objet d’une analyse détaillée en
termes de végétalisation du site. Finalement les opérations de démantèlement et de remise en état
doivent prendre en compte l’ensemble des équipements qui ont été nécessaires à la mise en place
et au fonctionnement des éoliennes, notamment :
• Les voies d'accès, les pistes et aires de stationnement et de travaux,
• Les ouvrages et équipements de sécurité,
• Les fondations de l'éolienne,
• Les lignes et câbles, enterrés ou aériens,
• Le démantèlement du poste de livraison,
• Les fondations de l'éolienne,
• Le démontage de l'éolienne.
Les opérations de démantèlement peuvent se décomposer de la manière suivante :
• Démontage des éoliennes et des équipements électriques,
• Tri et transport des déchets,
• Prise en charge des déchets par des prestataires habilités pour chaque filière de valorisation.
Pour mener à bien ces opérations, les compétences nécessaires sont quasiment identiques à celles
du montage d’une éolienne, à savoir :
• Levage, manutention,
• Bâtiment et travaux publics,
• Voirie et réseaux divers,
• Transporteur,
• Récupération de déchets triés.
Le temps pour démonter une éolienne est estimé à 2 jours par machine. Pour le désempierrement
et le remblai avec de la terre végétale des voies d'accès et des aires de stationnement, le temps de
travaux est d'environ une semaine pour un parc de 5-7 éoliennes. S'ajoute également le temps de
démantèlement des différentes installations électriques.
Au niveau environnemental, la phase de démantèlement induit les mêmes types d’impacts que
la phase de construction avec la présence d’engins de chantier. Cependant, ils pourraient être
moindres pour plusieurs raisons :
• Le site éolien présente une sensibilité environnementale réduite par rapport à l’état initial avant
l’implantation de l’éolienne,
• La durée du chantier de démantèlement est logiquement plus courte que celle de montage.
27
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Valorisation des matériaux
Les éléments constituants une éolienne peuvent être triés en quatre catégories principales de
déchets :
• Les métaux ferreux,
• Les déchets industriels banals,
• Les déchets électriques et électroniques,
• Les déchets inertes.
La valorisation de ces déchets peut être faite ainsi :
Scénarii de valorisation des matériaux issus du démantèlement d'une éolienne
Matériau
Scénario
Acier
100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge)
Fonte
100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge)
Acier inoxydable
100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge)
Acier à haute résistance
100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge)
Cuivre
100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge)
Aluminium
100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge)
Plomb
100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge)
Composants de fibre de verre
100% incinération des matériaux composites avec récupération de chaleur,
les résidus sont mis en décharge
PVC-plastiques
Mise en dépôt des parties pouvant être démontées et incinération du reste
Autres plastiques
100% incinération des déchets avec récupération de chaleur
Caoutchouc
100% incinération des déchets avec récupération de chaleur
Béton
100% recyclé (100% récupéré)
Source : Vestas
Analyse du cycle de vie
La puissance d’une éolienne a été multipliée par 10 en 10 ans. Dans les années 1980, une éolienne
permettait d’alimenter environ 10 personnes en électricité. Aujourd’hui, une seule éolienne de
2 MW fournit de l’électricité pour 2 000 personnes, chauffage compris. La puissance moyenne
d’une éolienne était de 0,5 MW en 2000, de 1,7 MW en 2007, pour atteindre 2,1 MW en 2010. Un
parc éolien de 12 MW, composé de quatre à six éoliennes, couvre les besoins en consommation
d’électricité de près de 12 000 personnes, chauffage inclus, et permet d’éviter l’émission de 8 000
tonnes de CO2.
28
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Évolution de la puissance des parcs éoliens
Source : SER-FEE
Chaque moyen de production présente avantages et inconvénients. L’objectif est d’optimiser le mix
énergétique pour concilier les enjeux et coûts : de production, de maîtrise des risques et du respect
de l’environnement. L’enjeu est de conserver notre indépendance énergétique tout en répondant
aux objectifs du Grenelle Environnement de 23% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020.
Mix énergétique français en 2011
Puissance
installée (MW)
Production
(Millions MWh)
Part (%) dans la
production 2011
Production nette
126 460
541,9
100
Nucléaire
63 130
421,1
77,7
Thermique à combustible fossile
27 790
51,2
9,5
dont charbon
7 940
13,4
2,5
dont fioul
10 360
8,1
1,5
dont gaz
9 490
29,7
5,5
Hydraulique
25 400
50,3
9,3
Éolien
6 640
11,9
2,2
Photovoltaïque
2 230
1,8
0,3
Autres énergies renouvelables
(biomasse essentiellement)
1 270
5,6
1
Source : RTE
L'accroissement des productions éolienne et photovoltaïque ont permis de réduire le recours aux
centrales thermiques à combustible fossile. Il en résulte une diminution des émissions de CO2.
Ainsi, la quantité estimée de CO2 émise par le parc de production d'électricité français est en baisse
de 19,8% et représente 27,4 millions de tonnes en 2011.
29
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Analyse du cycle de vie des moyens de production de l'électricité
Source
Puissance nominale (MW)
Nucléaire
tranche : 900 à 1 450
centrale : 1 800 à 5 400
Centrale à flamme
gaz / charbon / fioul
100 à 1 000
Parcs éoliens
unité terrestre : 1 à 3
unité offshore : 5
Centrale photovoltaïque
1 à 60
Hydraulique
1 à 1 800
Émission CO²
(kg/MWh)
6
880 à 980
3 à 22
60 à 150
4
Source : Ademe
En 2020, un parc de 25 000 MW devrait permettre d’éviter l’émission par le secteur énergétique de
16 millions de tonnes de CO2 par an, selon une note publiée par le Ministère en charge de l’énergie
et de l’environnement. Ainsi cet objectif en 2020 représente l’équivalent des émissions annuelles de
CO2 de près de 8 millions de voitures. En 2011, le parc éolien français avec 6 800 MW installés a
permis d’éviter l’émission de près de 3,13 millions de tonnes de CO2.
Équivalence émissions CO2 du secteur éolien
Source : SER
30
L’énergie éolienne
Juillet 2012
V. métiers et formations
1. Métiers de l'éolien
Il est nécessaire de bien comprendre le vocabulaire liés aux métiers de l’éolien, en particulier dans
ce domaine déjà mature mais encore en évolution. On peut ainsi distinguer 8 acteurs différents :
• Le développeur
C’est la personne ou l’entreprise qui fait les études projets : les études de gisement du vent, du
productible, les études d’impacts environnementaux (acoustique, faunistique, floristique, etc.) et
les définitions techniques. Le développeur réalise également les études nécessaires (démarches
administrative, financière et foncière) pour acquérir des droits : compromis de location, permis de
construire et droit de produire et de vendre de l’électricité.
• Le promoteur
Comme dans le domaine de l’immobilier, ce terme évoque la personne ou l’entreprise qui porte le
projet et/ou investit dans l’étude jusqu’à la construction afin, soit d’en devenir exploitant propriétaire,
soit de revendre le projet et/ou l’installation par la suite.
• L'investisseur
Il achète les droits au développeur et finance le projet de construction. Vu les montants considérables,
dans le cas d’un parc éolien connecté au réseau électrique, on parle plus souvent de "groupement
d’investissement". L’investisseur peut aussi être l’une des grandes sociétés de production d’électricité,
ce qui tend à être de plus en plus le cas.
• Le propriétaire
Définir le propriétaire permet de mieux le différencier de l’exploitant. Le propriétaire est la personne,
le groupement de personnes, la collectivité, l’entreprise, etc., à qui appartiennent les installations
une fois construites.
• L'exploitant
C’est la société chargée d’assurer la rentabilité maximale du parc éolien. Elle s’occupe de la
surveillance des comptes, assure la vigilance technique, l’entretien, la maintenance et les relations
avec le réseau électrique. Ce métier nécessite des compétences professionnelles et techniques
dans le secteur éolien.
• La société de projet
La société de projet est créée de manière officielle au registre du commerce et des sociétés en
vue de l’exploitation du parc éolien. Elle est souvent établie très en amont afin de porter dès que
possible les contrats, les engagements fonciers, les réservations ou certificats administratifs, les
accords, les permis, et bien sûr, les dépenses.
31
L’énergie éolienne
Juillet 2012
• Le turbinier
C’est le fabricant des éoliennes (marque et modèle).
• Le maintenancier
Société chargée de réaliser toutes les opérations techniques nécessaires au bon fonctionnement
du parc éolien.
Les métiers de l’éolien sont donc multiples et peuvent s'y ajouter : chef de projet, responsable
d'études environnementales, ingénieur technique, juriste, responsable HSE/QSE, chef de chantier,
technicien de maintenance…
En particulier, le technicien de maintenance éolien effectue la maintenance préventive et la
maintenance curative et ses missions consistent à :
• Accéder à l'éolienne,
• Effectuer la mise sous tension et la mise en service de l'éolienne ainsi que son arrêt,
• Planifier et réaliser les activités de maintenance préventive,
• Effectuer les interventions de maintenance curative,
• Respecter les consignes en matière de qualité, d'hygiène, de sécurité et d'environnement,
• Rédiger des comptes rendus.
La rémunération d’un technicien de maintenance s’échelonne de 19 000 à 25 000 euros brut par an.
Son poste peut ensuite évoluer en tant que responsable maintenance et chef d’équipe.
Les compétences (habilitations, certifications) requises pour ce métier sont :
• Maîtrise de l'anglais,
• Aptitude au travail en hauteur,
• Évacuation d'urgence,
• Travaux électriques basse et haute tension (20 000 V),
• Sécurité incendie,
• Brevet de Sauveteur Secouriste au Travail.
Source d'emplois et de richesses au niveau local
La filière éolienne est créatrice d’emplois, pour la fabrication et pour l’installation. Elle employait,
fin 2007, 350 000 personnes dans le monde et environ 150 000 personnes en Europe. En 2011, la
filière représente un marché de plus de 68 milliards d’euro et 670 000 emplois dans le monde.
D'ici 2020, la filière européenne pourrait employer 462 000 salariés dont 169 500 emplois dans
l'offshore. Et en 2030, 300 000 emplois dans l'offshore sur un total de 480 000.
Aujourd’hui en France, le montant des investissements et le nombre d’emplois ne cessent
d’augmenter : 11 000 personnes pour un marché de 2,4 milliards d’euro en 2009, qui pourrait
atteindre 3,7 milliards d’euro en 2012 selon les prévisions de l’Ademe. Les perspectives pour l’emploi
dans ces conditions sont prometteuses : la filière éolienne pourrait en 2012 générer 16 000 emplois
directs (plus de 20 000 si l’on compte les emplois indirects) dont 2 150 environ dans la gestion et la
maintenance des parcs.
32
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Avec un marché de 25 000 MW, plusieurs unités de construction de mâts, de pales et autres gros
composants d’éoliennes devront s’implanter en France. En 2020, l’énergie éolienne sera en mesure
d’employer 60 000 personnes. L’installation et la maintenance des parcs nécessitent de faire appel à
des entreprises locales ; des emplois sont ainsi créés directement dans les zones où sont implantées
les éoliennes.
Actuellement, plus de 80% du marché des éoliennes est contrôlé par les constructeurs européens
(Allemagne, Danemark, Espagne). Historiquement, l’industrie éolienne française s’est spécialisée
dans la fabrication de composants (mât, pale, générateur, etc.). Aujourd’hui Areva, Alstom et Vergnet
se positionnent sur le marché de la fabrication et de l’assemblage des composantes de l’éolienne.
En Meuse, 5 constructeurs éoliens se partagent le marché : Enercon, Gamesa, Nordex, Repower
et Vestas.
Répartition par constructeur du nombre d'éoliennes installées en Meuse
Vestas
Enercon
10%
4%
Repower
35%
Gamesa
38%
Nordex
13%
Source : Suivi éolien Décembre 2011
2. Formations initiales / Formations continues
La croissance de l’énergie éolienne est telle que les professionnels rencontrent d’importantes
difficultés à recruter le personnel qualifié nécessaire au développement et à l’exploitation. Pour
cette raison, de nombreuses formations ont été mises en place, notamment pour la maintenance de
ces nouvelles installations de production d’électricité.
Ainsi pour être technicien de maintenance, une formation initiale d’électricien, de mécanicien et/ou
d’hydraulicien est requise. Les formations dispensées correspondantes sont :
• Bac Pro Électrotechnique,
• Bac Pro Maintenance Industrielle,
• BTS Électrotechnique,
• BTS Maintenance Industrielle.
33
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Au niveau départemental, ces 4 formations sont dispensées dans divers établissements :
Établissements meusiens proposant des formations techniques
Baccalauréat Professionnel
Électrotechnique, énergie,
Équipements et communiquants
Brevet de Technicien Supérieur
électrotechnique
Baccalauréat Professionnel
Maintenance des équipements
Industriels
Brevet de Technicien
Supérieur
Maintenance Industrielle
CFAI de Maxéville (54)
Antenne de Bar le Duc
CFAI de Maxéville (54)
Antenne de Bar le Duc
Lycée Professionnel Ligier Richier
bar le duc
Lycée Professionnel Ligier Richier
bar le duc
Lycée Polyvalent Henri Vogt
Commercy
Section d'enseignement professionnel
du lycée polyvalent Henri Vogt
Commercy
Section d'enseignement professionnel
du lycée polyvalent Alfred Kastler
Stenay
Section d'enseignement professionnel
du lycée polyvalent Margueritte
Verdun
3 établissements dispensent cette
formation en Meuse
Aucun établissement ne dispense
cette formation en Meuse
Modalités
Modalités
Durée : 3 ans après la classe de 3ème
Niveau terminal d'études :
Bac ou équivalent
Durée : 2 ans
Niveau terminal d'études : Bac +2
3 établissements dispensent cette
formation en Meuse
2 établissements dispensent
cette formation en Meuse
Modalités
Modalités
Durée : 3 ans après la classe de 3ème
Niveau terminal d'études :
Bac ou équivalent
Durée : 2 ans
Niveau terminal d'études :
Bac +2
Au niveau régional, de nombreuses formations sont également dispensées.
Établissements lorrains proposant des formations techniques
Baccalauréat Professionnel
Électrotechnique, énergie,
Équipements et communiquants
Brevet de Technicien
Supérieur électrotechnique
Baccalauréat Professionnel
Maintenance des équipements
industriels
Brevet de Technicien
Supérieur
Maintenance Industrielle
Meurthe et Moselle : 10 établissements
Meurthe et Moselle : 5 établissements Meurthe et Moselle : 6 établissements Meurthe et Moselle : 4 établissements
Moselle : 12 établissements
Moselle : 5 établissements
Moselle : 10 établissements
Moselle : 3 établissements
Vosges : 4 établissements
Vosges : 2 établissements
Vosges : 4 établissements
Vosges : 2 établissements
Source : ONISEP 2012
De très nombreuses formations en énergies renouvelables abordent également les sujets éoliens,
allant du baccalauréat technologique au master en passant par les licences professionnelles ou les
Instituts Universitaires de Technologie. Quelques exemples de formations dispensées par le CNAM
et le GRETA :
• Conservatoire Nationale des arts et Métiers en partenariat avec le lycée Jean Auguste Margueritte
à Verdun [licence générale GEME option énergies éolienne et photovoltaïque]
Annexe 5 : CNAM – Licence énergies éolienne et photovoltaïque
• Lycée François Bazin à Charleville Mézières [formation complémentaire Maintenance en technique
de parc éolien]
• GRETA à Besançon, Nîmes [formation de Technicien en énergies renouvelables photovoltaïque
et éolien]
Un plus dans son cursus est l’obtention d’un certificat allemand BZEE (Bildungszentrum für
Emeuerbare Energien). En effet, ce "certificat de compétence professionnelle" est reconnu par
l’ensemble des professionnels de l’éolien. Le BZEE – centre d’éducation sur l’énergie renouvelable
à Husum en Allemagne – a créé des programmes de formation en étroite collaboration avec les
acteurs du marché, fort d’une expérience de plus de vingt ans dans le domaine éolien.
34
L’énergie éolienne
Juillet 2012
VI. perspectives d'avenir
1. Éolien offshore
L’éolien offshore offre des perspectives de développement important, notamment en Europe qui est
l'une des zones les plus adaptées. Elle dispose en effet d’un vaste espace maritime et bénéficie de
zones très ventées et peu profondes, propices à l’implantation de parcs éoliens en mer. Éloigné des
terres, l’éolien offshore permet d’implanter des aérogénérateurs plus puissants tout en bénéficiant
d’un vent plus fort, plus fréquent et plus régulier. Un parc à quelques kilomètres au large peut ainsi
produire 50% d’énergie de plus qu’un parc éolien terrestre.
La réalisation d’un parc éolien offshore est plus délicate que sur terre : les conditions météorologiques
sont plus rigoureuses, les éoliennes sont soumises à des vents violents, aux embruns salés… Les
constructeurs développent désormais des matériels adaptés. Le parc en mer s’installe à moins de
30 kilomètres des côtes et moins de 30 mètres de profondeur.
La partie "marine" du parc comprend :
• Les aérogénérateurs (fondations + mâts + rotor).
La fondation, structure de haute taille dépassant la surface de la mer, repose sur le fond marin.
Cette structure peut être essentiellement en béton ou constituée de béton et de tubes d’acier,
du type tripode par exemple. Ceci ne s’applique que pour des fonds de quelques dizaines de
mètres. Pour des fonds plus importants, des projets s’orientent vers des mâts flottants lestés (qui
s’inclineront légèrement sous la force du vent) ou des barges pouvant être amarrées par des
câbles. Les mâts quant à eux peuvent atteindre une centaine de mètres au-dessus du niveau de
la mer et chaque pale dépasser 50 mètres de long,
• Un module pour les équipes d’intervention,
• Un transformateur,
• Les câbles sous-marins assurant la collecte et le transport de l’énergie jusqu’à la côte.
Les annexes à terre comprennent :
• Un transformateur et un poste de raccordement au réseau terrestre,
• Des lignes électriques enterrées.
Pour se développer, les parcs éoliens offshores ont besoin de ports proches de leur implantation, ce
qui pourrait y apporter de nouvelles activités industrielles et économiques :
• Le pré-assemblage des éoliennes,
• Le transport des composants du parc.
Dans l’avenir, l’éolien dit "flottant" permettra d’installer des parcs ancrés à une profondeur maximum
de 150 mètres, ce qui pourrait augmenter les zones potentiellement exploitables.
Pour l’éolien en mer, en comparaison avec le terrestre, l’augmentation de la production ne
compense pas celle du coût d’investissement, d’autant que les coûts de maintenance sont plus
élevés. Ces derniers peuvent monter à 4% de l’investissement par an et ainsi, sur la base d’un
taux d’actualisation de 4% sur 20 ans, la partie exploitation peut représenter 35% du coût total du
mégawattheure produit. A ce jour, les conditions de rachat de l’éolien en mer sont fixés à 130 €/MWh
est maintenu pour moins de 2 800 h/an ; au-delà ce tarif est dégressif, de 130 à 90 €/MWh entre
2 800 à 3 200 h/an.
35
L’énergie éolienne
Juillet 2012
Fin 2011, la puissance éolienne offshore de l’Union Européenne atteignait 3 820 MW. Le RoyaumeUni était le leader de l’éolien offshore avec 2 094 MW devant le Danemark avec 871 MW et les
Pays-Bas avec 228 MW.
D'ici 2020, 40 000 MW de puissance éolienne offshore seront installés. Cette puissance permettra
de répondre à 4% de la demande d'électricité de l'Union Européenne et évitera l'émissions de 87
millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère (équivalent aux rejets de 44 millions de véhicules).
A l’heure actuelle la France ne dispose pas de capacités éoliennes installées en mer. Le Grenelle
Environnement a fixé l’objectif d’atteindre 6 000 MW en 2020, ce qui permettra une production de
18 millions de MWh, soit la consommation électrique annuelle de 8 millions de personnes pour un
investissement d’environ 201 milliards d’euro.
L’État a ainsi lancé un appel d’offres … Avec la publication en juillet 2011, par la Commission
de régulation de l’énergie (CRE) du cahier des charges de l’appel d’offres "Éoliennes en mer",
la France vient de franchir une nouvelle étape pour atteindre cet objectif. L’énergie éolienne en
mer, et plus généralement les énergies marines contribueront à produire 3,5% de la consommation
d’électricité pour alimenter plus de 4,5 millions de foyers. Le premier appel d’offres portant sur des
installations éoliennes de production d’électricité en mer en France métropolitaine doit permettre
d’ériger 500 à 600 éoliennes au large des côtes françaises, pour une production de 3 000 MW,
soit la consommation de 1,75% de la population. Il porte sur la construction et l’exploitation de cinq
parcs éoliens de production d’électricité implantés en mer.
Le 6 avril 2012, le Gouvernement a annoncé les lauréats du 1er appel d'offres. La sélection de
ces lauréats permet dès à présent le déploiement d'une puissance totale de près de 2 000 MW,
un investissement de 7 milliards d'euros et la création de 10 000 emplois industriels directs dans
les régions Pays-de-la-Loire, Bretagne, Basse-Normandie et Haute-Normandie. Des usines de
fabrication d'éoliennes (turbines et pâles) et des usines d'assemblage et de fondations seront créées
et implantées. Un grand nombre d'industriels déjà présents sur la façade maritime bénéficieront
d'importants contrats de sous-traitance. Des centres d'exploitation et de maintenance seront
localisés dans 4 ports.
Annexe 6 : Appel d’offres français d’éolien offshore
2. Le petit éolien
La France compterait en 2011 279 installations pour une puissance de 2,5 MW.
Le petit éolien, ou éolien domestique, désigne toutes les éoliennes d'une puissance nominale
inférieure ou égale à 30 kW (en Europe) ou 100 kW (aux États-Unis), raccordées au réseau ou
bien autonomes en site isolé. Le petit éolien est utilisé pour produire de l'électricité et alimenter des
appareils électriques de manière durable, principalement en milieu rural. Ces petites éoliennes sont
généralement à axe horizontal et comprennent le plus souvent deux à trois pales pour développer
une puissance électrique de 100 W à 30 kW. Il existe toutefois des éoliennes à axe vertical.
La force, la fréquence et la régularité des vents sont des facteurs essentiels pour que l’exploitation
de la ressource éolienne soit intéressante, et cela quelle que soit la taille de l’éolienne.
36
L’énergie éolienne
Juillet 2012
3. Recherche et innovation
Aux États-Unis, une entreprise conçoit de nouvelles éoliennes qui produisent de l’air comprimé
au lieu de l’électricité. Dans la nacelle des éoliennes, au lieu d’un alternateur se trouve donc un
compresseur d’air. L’air comprimé est stocké et permet de faire tourner un alternateur aux moments
où les besoins se font le plus sentir. Du point de vue du stockage de l’énergie, cette façon impose
une conversion d’énergie (de l’air comprimé vers l’électricité, avec un rendement réduit), mais
permet de positionner la production électrique sur le pic de consommation, où l’électricité est payée
plus cher, avec une conversion de moins que par le processus classique (électricité vers stockage
puis stockage vers électricité). Certains pensent même que l’on pourrait utiliser directement l’air
comprimé ainsi produit pour alimenter des voitures automobiles propulsées avec ce fluide.
En 2009, les Néerlandais de Dutch Rainmaker ont réalisé une éolienne dont l’énergie est utilisée
pour condenser la vapeur d’eau présente dans l’air ambiant. Le premier prototype a ainsi condensé
500 litres d’eau douce en 24 heures. Eole Water, une entreprise implantée dans le sud de la France
est devenue le leader mondial dans le domaine des systèmes éoliens de production d’eau par
condensation. Après dix années de recherche, les ingénieurs ont mis au point un système breveté
composé d'une éolienne capable de produire de l'eau à partir de la condensation de l'air.
En 2010, l’institut allemand Fraunhofer explique dans un communiqué avoir réussi à mettre au point
un processus de production de méthane à partir de la production en excès des éoliennes. L’électricité
est utilisée pour faire une électrolyse d’eau, produisant de l’oxygène (rejeté) et de l’hydrogène. Cet
hydrogène est recombiné à du CO2 pour produire du méthane qui est réintroduit dans le circuit de
distribution public du gaz naturel.
Des applications plus singulières concernent le lampadaire éolien. La société française Expansion
et Développement commercialise un lampadaire éolien autonome, combinaison d'une éolienne à
axe vertical et d'une source d'éclairage public. Ce réverbère autonome est hybride car il dispose
également d'un panneau photovoltaïque qui permet dans certains cas d'améliorer l'autonomie du
système. En effet le lampadaire n'est pas raccordé au réseau et l'autonomie est assurée pour 4 à 5
jours grâce à des batteries enchâssées au mât.
Éclairer routes et autoroutes est un autre débouché possible. Aujourd'hui les panneaux de
signalisation et les caméras vidéos sont pratiquement tous équipés de panneaux solaires. Mais
l'éolien ouvre de nouvelles perspectives, jugées intéressantes par les exploitants autoroutiers.
4. Perspectives de l'éolien
L’éolien a connu en 20 ans un développement considérable et la technique, par l’importance du
nombre de machines construites et par la diversité des constructeurs, a atteint sa pleine maturité
industrielle au niveau mondial. Bien que désormais il ne semble pas que l’on puisse attendre encore
dans ce domaine de nombreux progrès et évolutions, l’éolien, sur sa seule lancée, a toujours devant
lui un avenir prometteur. Cependant, en plus de l’incertitude technique de la tenue dans le temps
des installations en mer, il lui reste deux handicaps majeurs : son intermittence et son coût.
L’intermittence de l’énergie éolienne laisse prévoir une limite supérieure absolue de la production
énergétique. Cette limite serait égale à environ 30 % de la production énergétique totale de l’électricité
37
L’énergie éolienne
Juillet 2012
issue des sources modulables. Dans le monde, sur ces bases et avec les données actuelles, la
limite absolue devrait être de 5 000 millions de MWh, soit plus de 8 fois les prévisions mondiales
pour 2015. Cela laisse de la marge, d’autant que les besoins mondiaux en électricité ne peuvent
que fortement croître dans les dizaines d’années à venir.
En France, la limite serait d’environ 140 millions de MWh sur la base de la production actuelle totale,
ce qui n’est accessible que si l’adaptabilité de la production aux variations de charge est accrue.
Elle peut en partie être assurée par le nucléaire, mais reposerait très vite surtout sur des centrales
à combustibles fossiles comme le gaz. Au-delà d’un certain seuil, plus d’éolien peut conduire à plus
de centrales fossiles et donc à plus de rejets de gaz carbonique. Ce seuil pourrait se situer vers 60
millions de MWh, correspondant à l’énergie que pourraient produire les 25 000 MW prévus dans le
PPI (Programme Pluriannuel d’Investissements) 2006, suite au Grenelle Environnement.
Le coût de l’éolien va, pour sa part, freiner ou bloquer l’approche de cet objectif limite. A ce jour,
l’éolien est en général relativement cher et rarement compétitif au niveau du prix du mégawattheure,
surtout si l’on se réfère au coût du combustible non consommé des autres sources maintenues en
réserve de puissance. La majorité des installations éoliennes actuelles ne fonctionne que grâce
aux subventions indirectes que représentent les obligations de rachat de l’électricité. Pour lever ce
blocage de coût, il faudrait que les prix des combustibles fossiles augmentent fortement, et que soit
instaurée une pénalité financière significative pour les rejets de gaz carbonique (sous forme de taxe
ou via des quotas payants). Dans les pays où l’essentiel de la structure énergétique ne repose pas
sur les fossiles, mais par exemple sur l’hydraulique et/ou le nucléaire, le coût de l’éolien peut devenir
une barrière dissuasive susceptible de limiter son extension. En France, par exemple, l’importance
du surcoût que représenteraient déjà les 25 000 MW d’éoliens prévus pour répondre à la directive
européenne pourrait constituer une buté financière ne permettant pas d’aller bien au-delà dans les
équipements en énergie éolienne.
38
Juillet 2012
L’énergie éolienne
annuaire des entreprises
En 2010, la France a constitué le troisième marché européen de l’éolien derrière l’Allemagne et
l’Espagne. Encouragés par cette dynamique, les professionnels de l’éolien se renforcent en France
et poursuivent l’objectif de développer leurs positions sur des marchés en pleine croissance dans le
monde. De manière générale, les entreprises du secteur poursuivent un rythme de croissance fort,
notamment les constructeurs, leurs fournisseurs et sous-traitants. Des composants de toute sorte
sont fournis par des sous-traitants français : Aerocomposite Occitane, Rollix-Defontaine, Mersen,
AREVA T&D, CDE SA, SIAG, SPIE, Laurent SA, Céole, Baund-Chateauneuf, etc. De nombreux
bureaux d’études, entreprises de génie civil, construction ou transport profitent de cette croissance.
Plus de 170 entreprises ont déjà été identifiées comme sous-traitants actifs de l’industrie éolienne,
travaillant pour les grands constructeurs. Ces entreprises sont notamment répertoriées dans
Annuaire des fabricants et fournisseurs de l'industrie éolienne, 2010-2011, établi par le Syndicat
des énergies renouvelables.
L’industrie éolienne représente donc une véritable opportunité de diversification pour le tissu industriel
français, qui possède toutes les compétences pour répondre aux exigences de cette industrie.
En Meuse, ce sont 495 entreprises qui sont susceptibles d'obtenir un marché dans l'éolien. Ces
entreprises peuvent intervenir au moment de la construction de l'ouvrage, pour la fourniture de
composants et de consommables mais aussi lors de la maintenance et du démantèlement.
Code APE
Libellé Code APE
Nombre
entreprises
PRESTATAIRES
Fondations et terrassements
4120B
Construction d'autres bâtiments
4213A
Construction d'ouvrages d'art
1
4312A
Travaux de terrassement courants et travaux préparatoires
45
4312B
Travaux de terrassement spécialisés ou de grande masse
4
4399C
Travaux de maçonnerie générale et gros oeuvre de bâtiment
89
4673A
Commerce de gros (commerce interentreprises) de bois et de matériaux de construction
33
2223Z
Fabrication d'éléments en matière plastique pour la construction
3
2442Z
Métallurgie de l'aluminium
0
2451Z
Fonderie de fonte
3
2511Z
Fabrication de structures métalliques et de parties de structure
8
2529Z
Fabrication d'autres réservoirs, citernes et conteneurs métalliques
0
2593Z
Fabrication d'articles en fils métalliques, de chaines et de ressorts
3
2812Z
Fabrication d'équipements hydrauliques et pneumatiques
2
2815Z
Fabrication d'engrenages et d'organes mécaniques de transmission
2
3311Z
Réparation d'ouvrages en métaux
0
2712Z
Fabrication de matériel de distribution et de commande électrique
1
3314Z
Réparation d'équipements électriques
2
4222Z
Construction de réseaux électriques et de télécommunications
2
4321A
Travaux d'installation électrique dans tous locaux
49
6203Z
Gestion d'installations informatiques
2
11
Composants
Électrique
39
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Code APE
Nombre
entreprises
Libellé Code APE
PRESTATAIRES (suite)
Transport, manutention et levage
4941B
Transports routiers de frêt et de proximité
53
7712Z
Location et location-bail de camions
2
7729Z
Location et location-bail d'autres biens personnels et domestiques
8
7732Z
Location et location-bail de machines et équipements pour la construction
14
7739Z
Location et location-bail d'autres machines, équipements et biens matériels,n.c.a
6
4313Z
Forages et sondages
0
6201Z
Programmation informatique
15
7112B
Ingénierie, études techniques
41
7120B
Analyses, essais et inspections techniques
21
7490A
Activités des économistes de la construction
4
7490B
Activités spécialisées, scientifiques et techniques diverses
5
Autres activités spécialisées
MAINTENANCE
4399D
Autres travaux spécialisés de construction
6
4669A
Commerce de gros (commerce interentreprises) de matériel électrique
5
4669B
Commerce de gros (commerce interentreprises) de fournitures et équipements industriels divers
19
DEMANTELEMENT
0811Z
Extraction de pierres ornementales et de construction, de calcaire industriel, de gypse, de craie et d'ardoise
7
2550B
Découpage, emboutissage
2
3831Z
Démantèlement d'épaves
4
3832Z
Récupération de déchets triés
23
TOTAL
495
Source : Fichier Consulaire / CCI de la Meuse (05/04/2012)
40
L’énergie éolienne
Juillet 2012
annexes
Annexe 1 : État des lieux de l'éolien dans le monde fin 2011 . ...............................................page 42
Annexe 2 : État des lieux de l'éolien dans l'Europe fin 2011 ..................................................page 43
Annexe 3 : Atlas du parc éolien lorrain - Mai 2011 .................................................................page 45
Annexe 4 : Atlas du parc éolien meusien - Avril 2012 ............................................................page 46
Annexe 5 : CNAM - Licence énergies éolienne et photovoltaïque .........................................page 48
Annexe 6 : Appel d'offres français d'éolien offshore ...............................................................page 49
41
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Annexe 1 : État des lieux de l'éolien dans le monde fin 2011
Puissance totale installée
en MW fin 2011
Puissance installée
en MW en 2011
Union Européenne
93 957
9 616
Reste de l'Europe
2 649
665
Total Europe
96 606
10 281
États-Unis
46 919
6 810
Canada
5 265
1 267
Total Amérique du Nord
52 753
8 127
Chine
62 365
17 631
Inde
16 084
3 019
Japon
2 501
168
Autres pays asiatiques
1 080
111
Total Asie
82 030
20 929
7 111
1 227
238 500
40 564
Reste du monde
Total mondial
Source : GWEC
Répartition de la puissance éolienne mondiale fin 2011
Reste du monde
3%
Asie
34,4%
Europe
40,5%
Amérique du Nord
22,1%
Source : GWEC
42
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Annexe 2 : État des lieux de l'éolien dans l'Europe fin 2011
Puissance totale installée
en MW fin 2011
Puissance installée
en MW en 2011
Allemagne
29 060
2 086
Espagne
21 674
1 050
France
6 800
830
Italie
6 747
950
Royaume-Uni
6 540
1 293
Portugal
4 083
377
Danemark
3 871
178
Suède
2 907
763
Pays-Bas
2 328
68
Irlande
1 631
239
Grèce
1 629
311
Pologne
1 616
436
Autriche
1 084
73
Belgique
1 078
192
Roumanie
982
520
Bulgarie
612
112
Hongrie
329
34
République Tchèque
217
2
Finlande
197
0
Lituanie
179
16
Estonie
184
35
Chypre
134
52
Luxembourg
44
0
Lettonie
31
1
Slovaquie
3
0
Slovénie
0
0
Malte
0
0
Total UE-27
93 957
9 616
Reste de l'Europe
2 649
665
Total Europe
96 607
10 281
Source : GWEC
43
L’énergie éolienne
Juillet 2012
Source : EurObserv'ER 2012
44
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Annexe 3 : Atlas du parc éolien lorrain - Mai 2011
Source : EurObserv'ER 2011
45
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Annexe 4 : Atlas du parc éolien meusien - Avril 2012
Nom
Nombre
éoliennes
Communes
Parc Baudignécourt
6
Baudignécourt
Parc Beauregard
6
Rumont, Vavincourt
Parc Chanteraine
1
Chanteraine
Parc Courcelles-sur-Aire
5
Courcelles-sur-Aire
Parc Erize-Saint-Dizier
5
Erize-Saint-Dizier, Rosière
Parc Géry
5
Géry, Erize-Saint-Dizier
Parc Haut de Bâne
6
Rumont, Erize-Saint-Dizier
Parc Haut de Vausse
6
Reffroy
Parc l'Epine - Amanty site 2 (sud)
6
Amanty
Parc La Haie au Vent
5
Stenay
Parc La Haie Joly
13
Souhesmes-Rampont, Vadelaincourt, Osches
Parc La Haute Borne
4
Vaudeville-le-Haut
Parc La Monjoie
5
Vouthon-Haut
Site de la Voie Sacrée :
• Parc la Valette
6
• Parc de La Voie Sacrée
6
• Parc Maurechamp
6
• Parc Raival
6
• Parc Viller
3
Parc Laneuville
5
Laneuville-au-Rupt
Parc Le Boutonnier
6
Reffroy, Meligny-le-Petit, Marson-sur-Barboure
Parc Les Vallottes
6
Bovée-sur-Barboure, Broussey-en-Blois
Parc Méligny le Grand
4
Méligny-le-Grand
Parc Ménil la Horgne
7
Ménil-la-Horgne, Saulvaux
Parc Mulsonnier
6
Souhesmes-Rampont, Nixeville-Blercourt
Parc Nançois le Grand
2
Nançois-le-Grand
Parc Nelausa Bane
4
Lavallée, Levoncourt
Parc Plainchamp - La Renardière
6
Menaucourt, Chanteraine (8 autorisées)
Parc Saint Aubin 2
3
Saint-Aubin-sur-Aire
Parc Saint Aubin sur Aire
4
Saint-Aubin-sur-Aire
Parc Trois Sources
18
Houdelaincourt, Bonnet Nord, Bonnet Sud
30 parcs éoliens
171
Raival, Erize-la-Brûlée, Beausite, Erize-la-Petite, Courcelles-sur-Aire
Source : DDT 55
46
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Les implantations d'éoliennes
et des ZDE sur le département de la Meuse
BELGIQUE
Breux
Moulis
Saint Hubert
Thonne
le Thil
Autréville
St Lambert
Pouilly
sur
Meuse
Luzy
St Martin
Laneuville sur Meuse
Olizy
sur Chiers
Inor
Cesse
Doulcon
Cunel
Liny
devant
Dun
Sivry sur Meuse
Forges
sur
Meuse
Béthincourt
Cumières
Le-Mort
Homme
Malancourt
Cheppy
Lachalade
Esnes
en
Argonne
Avocourt
Vauquois
Montzéville
Aubreville
Dombasle
en
Argonne
Récicourt
Brabant
en Argonne
Le Neufour
Les
Islettes
Clermont en Argonne
Froidos
Landrecourt
Lempire
St André
en Barrois
Les Trois Domaines
Beausite
Brabant
le Roi
Rancourt
sur
Ornain
Revigny
sur Ornain
Contrisson
Remennecourt
Andernay
Rembercourt
Sommaisne
Lisle en Barrois
Villotte
Dvt Louppy
Seigneulles
Val
d'Ornain
Vassincourt
Sommelonne
A construire
Refusées
(19)
Beney
en Woëvre
Chaillon
Nonsard
Lamarche
Heudicourt
sous
les Côtes
Buxières
sous les Côtes
Richecourt
Varnéville
Bislée
Koeur
la Grande
Xivray
et Marvoisin
Loupmont
Han
sur Meuse
Lahayville
Montsec
Saint Mihiel
Chauvoncourt
Bouconville
sur Madt
Apremont
la Forêt
Lignières
sur
Aire
Haironville
Bazincourt
sur
Saulx
Rupt
aux Nonains
Rambucourt
Aulnois
en
Perthois
Cousances
les Forges
Savonnières
en
Perthois Juvigny
en Perthois
Brauvilliers
Commercy
Euville
Erneville
aux
Bois
Willeroncourt
Nançois
le Grand
Saint Aubin
sur Aire
Saulvaux
Menaucourt
Givrauval
Fouchères
aux Bois
Ménil
sur Saulx
Le Bouchon
sur Saulx
Dammarie
sur Saulx
Longeaux
Villers
le Sec
Nantois
Boviolles
Naix
Marson
aux
sur
ForgesSt Amand
Barboure
sur
Ornain
Tréveray
Hévilliers
Couverpuis
Morley
Méligny
le
Grand
Chanteraine
Ligny
en Barrois
Biencourt
sur
Orge
Méligny
le
Petit
Bovée
sur
Barboure
Delouze
Rosières
ZDE en études
ZDE : Zone de Développement Eolien
Réalisation : D. D. T. 55 / S. E. / E. D.D. _ avri l_2012
Chalaines
Montigny
les
Vaucouleurs
Neuville
les
Vaucouleurs
Burey
en Vaux
Mandres
en
Barrois
Maxey
sur
Vaise
Amanty
Taillancourt
Vouthon
Bas
Horville
en
Ornois
Vouthon
Haut
Chassey
Beaupré
Dainville
Bertheléville
Vaudeville
le Haut
Sepvigny
Champougny
Epiez
sur Meuse
Badonvilliers
Gérauvilliers
Gondrecourt
le
Château
Bure
HAUTE
MARNE
Vaucouleurs
Abainville
Bonnet
St Germain
sur Meuse
Rigny la Salle
Rigny Saint Martin
Villeroy
sur
meholle
Saint
Joire
Montiers
sur Saulx
ZDE refusées
Ugny
sur
Meuse
Sauvoy
Mauvages
Houdelaincourt
ZDE accordées
Pagny
sur
Meuse
Ourches
sur
Meuse
Broussey
en
Blois
Demange
aux Eaux
Ribeaucourt
Troussey
Void Vacon
Naives
en
Blois
Reffroy
Baudignécourt
Sorcy
Saint Martin
Laneuville
au
Rupt
Ménil
la
Horgne
Velaines
Nant
le Petit
Géville
Vignot
Lérouville
Chonville
Malaumont
Maulan
Stainville
Vadonville
Grimaucourt
près
Sampigny
Broussey
Raulecourt
ZDE de la CODECOM DU CANTON DE VOID
Salmagne
Guerpont
Tronville en Barrois
Nant
le Grand
St Julien
sous les Côtes
Boncourt
Pont
sur
GirauvoisinFrémeréville
sur Meuse
Sous
Meuse
les Côtes
Sampigny
Cousances
les Triconvilles
Silmont
Montplonne
Lavincourt
Ménil
aux
Bois
Dagonville
Loisey
Culey
Tannois
Mécrin
Courcelles
en Barrois
Lavallée
Nançois
sur Ornain
Brillon
en Barrois
Ancerville
En cours d'intruction (19)
Savonnières
Dvt Bar
Longeville
en
Barrois
Combles
en Barrois
Ville
sur Saulx
Baudonvilliers
(192)
(33)
Resson
Bar
le Duc
Trémont
sur Saulx
Saudrupt
Construites
Erize
Saint Dizier
Naives
Rosières
Behonne
Fains
Veel
Couvonges
Eoliennes (nombre)
Vigneulles
les Hattonchâtel
Valbois
Koeur
la
Petite
Gimécourt
Géry
Mognéville
Lisle
en
Rigault
Fresnes
au Mont
Levoncourt
Rumont
Vavincourt
Chardogne
Neuville
sur Ornain
Beurey
sur Saulx
Villotte
sur Aire
Erize
la brulée
Lachaussée
Lamorville
Dompcevrin
Rupt
Dvt Saint Mihiel
Woël
Baudremont
Laimont
Robert
Espagne
LGV
Maizey
Ville
Dvt Belrain
Belrain
Les Hauts de Chée
St Maurice
sous
les Côtes
Dompierre
aux Bois
Lacroix
sur Meuse
Latour
en
Woëvre
Thillot
Les Paroches
Pierrefitte
sur
Nicey
Aire
sur Aire
Raival
Louppy
le Château
Villers
aux Vents
Hannonville
sous
les Côtes Avillers
Ste Croix
Seuzey
Bannoncourt Rouvrois
sur Meuse
Lahaymeix
Courouvre
Longchamps
sur
Aire
Herbeuville
Labeuville
Jonville
en
Woëvre
Doncourt
aux
Templiers
Combres
sous
les Côtes
Dommartin
la Montagne
Vaux
les Palameix
Woimbey
Chaumont
sur Aire
Erize
la Petite
Les Eparges
Troyon
Thillombois
Neuville
en Verdunois
Courcelles
sur Aire
Vaubécourt
Nettancourt
Tilly
sur Meuse
Bouquemont
Pretz
en Argonne
Sommeilles
Recourt
le Creux
Rambluzin
et
Benoite Vaux
Heippes
Moulotte
Maizeray
Riaville
Harville
Marcheville
en
Saint Hilaire
Woëvre
en
Trésauvaux
Woëvre
Saulx les Champlon
Saint Rémy
la Calonne
Ambly
sur Meuse
Villers
sur Meuse
Pintheville
Fresnes
en
Woëvre
Mouilly
Ranzières
Villers
sous
Pareid
Pareid
Les Monthairons Génicourt
sur Meuse
Souilly
Nubécourt
Parfondrupt
Manheulles
Bonzée
Rupt
en Woëvre
MEURTHE
ET
MOSELLE
Saint Jean
les Buzy
Hennemont
Ville en Woëvre
ZDE de la HAIE JOLIE
Evres
Seuil d'Argonne
Noyers
Auzécourt
Sommedieue
Senoncourt
les Maujouy
Osches
Foucaucourt
sur
Thabas
Braquis
Watronville
Dieue
Ancemont sur meuse
Ippécourt
Buzy
d'Armont
Gussainville
Ronvaux
Waly
Brizeaux
Châtillon
sous
les Côtes
Grimaucourt
en
Blanzée
Woëvre
Haudiomont
Dugny
sur Meuse
Lemmes
Vadelaincourt
Lanhère
Boinville
Warcq
Hermeville
en
Woëvre
Moranville
Moulaiville
Rouvres
en
Woëvre
Etain
Fromezey
Abaucourt Hautecourt
Eix
Belrupt
en Verdunois
Les Souhesmes
Rampont
Lavoye
Laheycourt
Belleville
sur
Meuse
Damloup
Eton
Amel
sur l'Etang
Foameix
Ornel
Morgemoulin
Dieppe
sous
Douaumont
Belleray
Julvécourt
Autrecourt
sur Aire
Beaulieu
en
Argonne
Vaux
Dvt
Damloup
Fleury
Dvt
Douaumont
Verdun
Nixéville
Blercourt
Ville
sur Cousances
Rarécourt
Futeau
Bezonvaux
Bouligny
Dommary
Baroncourt
Gincrey
Haudainville
Brocourt
en Argonne
Domremy
Gouraincourtla Canne
Senon
Maucourt
sur
Orne Mogeville
Ornes
Douaumont
Bras
sur Meuse
Sivry
la
Perche
Jouy
en
Argonne
Loison
Azannes
et
Soumazanne
Gremilly
Vacherauville
Thierville
sur
Meuse
Fromeréville
les
Vallons
Béthelainville
Neuvilly
en
Argonne
Le Claon
Chaumont
Dvt Damvillers
Beaumont
en
Verdunois
Spincourt
Billy
sous
Mangiennes
Vaudoncourt
Louvemont
Côte du Poivre
Charny
sur
Meuse
Marre
Muzeray
Wavrille
Haumont
près
Samogneux
Champneuville
Chattancourt
Nouillonpont
Duzey
Romagne
sous les côtes
Samogneux
Régneville
sur
Meuse
Saint
Pierrevillers
Pillon
Villers
les
Mangiennes
Damvillers
Moirey
Flabas
Crépion
Brabant
sur
Meuse
Cuisy
Montfaucon
d'Argonne
Boureuilles
Etraye
Rouvrois
sur
Othain
Mangiennes
Reville aux Bois
Gercourt
et
Drillancourt
Septsarges
Merles
sur
Loison
Ecurey en Verdunois
Consenvoye
Véry
Varennes
en
Argonnes
MARNE
Fontaines
St Clair
Sivry
sur Meuse
Vilosnes
Haraumont
Epinonville
Dombras
Vittarville
Arrancy
sur
Crusnes
Sorbey
Saint Laurent
sur Othain
Lissey
Nantillois
Charpentry
Montblainville
Bréhéville
Murvaux
Dannevoux
Cierge
sous
Montfaucon
Rupt
sur
Othain
Delut
Murvaux
Brandeville
Milly
sur Bradon
Brieulles
sur
Meuse
Marville
Jametz
Dun
sur Meuse
Cléry
le
Petit
Cléry
le Grand
Bantheville
Remoiville
Louppy
sur
Loison
Lion
devant Dun
Velosne
Flassigny
Iré le Sec
Juvigny
sur
Loison
Mouzay
Sassey
sur
Mont
devant SasseyMeuse
Aincreville
Baulny
Han
lès Juvigny
Saulmory
et
Villefranche
ARDENNES
Villécloye
Bazeilles
sur Othain
Quincy
Landzécourt
Montigny
devant
Sassey
Villers
devant Dun
Ecouviez
Verneuil
Grand
Montmédy
Wiseppe
Halles
sous les
Côtes
Gesnes
en
Argonne
Chauvency
le Château
Stenay
Verneuil
Petit
Thonne
les Près
Baâlon
Beauclair
Romagne
sous
Montfaucon
Chauvency
Saint Hubert
Brouennes
Beaufort
en
Argonne
Thonne
la Long
Thonnelle
Lamouilly
Nepvant
Martincourt
sur
Meuse
Avioth
Pagny
la Blanche Côte
Montbras
Sauvigny
Burey
la Côte
Goussaincourt
Brixey
aux
Chanoines
Les
Roises
VOSGES
© IGN-BDCARTO ®
47
L’énergie éolienne
Annexe 5 : CNAM - Licence énergies éolienne et photovoltaïque
48
Juillet 2012
Juillet 2012
L’énergie éolienne
Annexe 6 : Appel d'offres français d'éolien offshore
Source : Ministère du Développement Durable
49
L’énergie éolienne
Juillet 2012
bibliographie
Le guide de l'éolien, techniques et pratiques
Corinne DUBOIS
Éditions Eyrolles / Février 2009
Les énergies renouvelables, état des lieux et perspectives
Claude ACKET & Jacques VAILLANT
Éditions Technip / Mars 2011
Hors série Le journal de l'éolien n°10 - Baromètre éolien
EurObserv'ER / Février 2012
webographie
Ademe : www.ademe.fr
France énergie éolienne : http://fee.asso.fr
Gouvernement : www.developpement-durable.gouv.fr ; www.legifrance.gouv.fr
ONISEP : www.onisep.fr
Sites Internet des constructeurs éoliens : www.enercon.com
www.gamesa.es/en
www.nordex-online.com
www.repower.de
www.vestas.com
Suivi de production de l'éolien en France : www.suivi-eolien.com
Syndicat des énergies renouvelables : www.enr.fr
RAPPORTS UTILISÉS
Global wind report, Annual Market update 2011 - GWEC
Wind in power 2011, European statistics - EWEA / February 2012
Bilan électrique 2011 - RTE
50
L’énergie éolienne
Juillet 2012
glossaire
ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
L'ADEME participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environnement,
de l'énergie et du développement durable.
Aérogénérateur : Générateur qui produit du courant électrique à partir de l’énergie cinétique du
vent.
Analyse vibratoire des machines tournantes : À partir des vibrations régulièrement recueillies
sur une machine tournante, l’analyse vibratoire consiste à détecter d’éventuels dysfonctionnements
et à suivre leur évolution.
Anémomètre : Appareil permettant de mesurer la vitesse ou la pression du vent.
CNAM : Conservatoire National des Arts et Métiers
Placé sous la tutelle du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, le Cnam remplit
trois missions principales : la formation professionnelle supérieure tout au long de la vie, la recherche
technologique et l'innovation, la diffusion de la culture scientifique et technique.
CSPE : La Contribution au Service Public de l’Électricité est une contribution française au titre
du service public de l’électricité acquittée par le consommateur final d’électricité directement sur sa
facture. Elle permet de rétribuer les distributeurs d’électricité pour les éventuels surcoûts liés à la
mission de service public qui leur incombe.
Démantèlement : Phase finale d’un projet : l’éolienne est démontée, le site est débarrassé de
tous les équipements liés au projet et le terrain restitué à son usage initial ou à un autre usage
approuvé.
Énergie cinétique : Énergie que possède un corps du fait de son mouvement réel.
Énergie mécanique : Quantité conservée lorsqu’aucune force extérieure ou force non conservative
(frottement ou choc) n’intervient dans le système considéré.
Grenelle Environnement : Son organisation vise à créer les conditions favorables pour l’écologie,
le développement et l’aménagement durables et a pour objectif de réunir l’ensemble des responsables
des secteurs concernés par les questions environnementales afin de prendre des décisions à long
terme.
GRETA : GRoupements d’ÉTAblissements publics
C’est le dispositif de Formation tout au long de la vie de l'Éducation Nationale. Le réseau assure sa
mission de service public au bénéfice des demandeurs d'emploi et en parallèle, il accompagne les
PME -PMI et les grandes entreprises dans la formation de leurs salariés.
ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement
Toute exploitation industrielle ou agricole susceptible de créer des risques ou de provoquer des
pollutions ou nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains est une installation
classée.
51
L’énergie éolienne
Juillet 2012
kWh : Le kilowattheure est une unité de mesure d'énergie correspondant à l'énergie consommée
par un appareil de 1 000 watts (1 kW) de puissance pendant une durée d'une heure.
MW (mégawatt) : Unité de puissance électrique égale à un million de watt. Pour le secteur éolien,
cette unité correspond à la puissance nominale d'un aérogénérateur.
MWh : Le mégawattheure est une unité de mesure de l'énergie produite.
Moyeu : Pièce généralement en acier qui reçoit les pales.
Multiplicateur : Convertisseur de puissance situé entre le moyeu et le générateur d’électricité.
Offshore : (Terme anglais) L'éolienne offshore est une éolienne placée dans l’eau exploitant le
vent marin.
Pale : Élément de l’hélice.
Poste de livraison : Point de raccordement du parc éolien au réseau électrique.
Poste source : La livraison du courant électrique produite par le parc éolien se fait au poste
source ; courant ensuite distribué sur le réseau électrique national.
Retrofit : Échanger des pièces usées et des composants d'équipements obsolètes tout en
maintenant la configuration des équipements et de l'unité de production d'origine.
ZDE : Zone de Développement Éolien est un outil d’orientation du développement éolien du
territoire initiés par les collectivités et dont la cohérence est assurée par le préfet de département.
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Photos : Guillaume RAMON / www.grpress.fr - CCI de la Meuse
Contact : CCI de la Meuse
Isaline FOSSAERT / Chargée de mission Nouvelles Énergies
Parc Bradfer - 6 rue Antoine Durenne
55014 BAR LE DUC Cedex
Téléphone : 03 29 76 83 19
[email protected]
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