L` énergIe éoLIenne
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L` énergIe éoLIenne
Chambre de Commerce et d'Industrie de la Meuse L’ énergie éolienne 2012 CHAMBRE CHAMBRE DE DE COMMERCE COMMERCE ET ET D’INDUSTRIE D’INDUSTRIE DE LA LA MEUSE MEUSE TERRITORIALE DE ÉDITO Moulins modernes majestueux pour les uns, hélices de métal défigurant les paysages pour les autres, quoi qu’on en pense, les éoliennes font aujourd’hui partie intégrante de nos territoires. Au-delà de ces considérations esthétiques, elles sont surtout devenues le symbole du développement d’une production d’énergie renouvelable et d’un aménagement nouveau des territoires ruraux. Au travers de leur développement, c’est un véritable enjeu qui se dessine et contrairement aux idées reçues, la filière éolienne est loin d’avoir atteint sa maturité. Elle représente un marché potentiel qui laisse augurer des perspectives très intéressantes pour les entreprises qui, à défaut de savoir profiter de la manne qu’elle représente, risquent de laisser passer une réelle chance de développement industriel dans un secteur en plein essor. Si les objectifs du Grenelle Environnement sont tenus (23% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020), si un cadre réglementaire et économique stable est mis en place et si une dynamique industrielle collective est promue par les pouvoirs publics en partenariat avec les professionnels, le nombre d’emplois dans la filière pourrait être multiplié par six dans les 10 prochaines années pour représenter un total de 60 000 emplois en 2020. Indéniablement les entreprises françaises disposent d’atouts importants. Leurs compétences historiques dans l’industrie lourde (métallurgie, aéronautique, chantiers navals, etc.) combinées à une politique d’innovation doit permettre l’émergence d’une véritable filière éolienne française qui irait de la conception, la fabrication jusqu’à l’installation sur notre territoire. Non seulement elle peut permettre de relancer une politique industrielle plutôt en déclin, mais elle est susceptible d'entraîner simultanément le développement d’un ensemble de métiers de services associés (maintenance, démantèlement …). Ce guide a ainsi été conçu pour permettre à chacun de comprendre de manière synthétique, non seulement les enjeux, mais aussi les techniques développées par la filière. Il explore les différentes applications, leur potentialité et il brosse les grands contours du marché. Il est le premier volume d’une étude plus complète sur les nouvelles énergies menée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Meuse avec l’appui financier du Conseil général et du GIP objectif Meuse. Cette action s’inscrit dans le schéma départemental de développement économique et de l’emploi. Michel JUBERT Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Meuse L’énergie éolienne Juillet 2012 Sommaire I. Historique .............................................................................................................................page 5 II. Panorama de l'énergie éolienne ........................................................................................page 7 • Énergie éolienne dans le monde • Énergie éolienne en Europe • Énergie éolienne en France III. Objectifs de développement et échéances ...................................................................page 10 IV. L'éolien en France ........................................................................................................... page 11 • Cadre juridique et réglementaire • Aspects économiques • Gisement éolien français • Chiffres clés • Aspects techniques • Cycle de vie d'une éolienne V. Métiers et formations .......................................................................................................page 31 • Métiers de l'éolien • Formations initiales / formations continues VI. Perspectives d'avenir .....................................................................................................page 35 • Éolien offshore • Le petit éolien • Recherche et innovation • Perspectives de l'éolien Annuaire des entreprises ....................................................................................................page 39 Annexes .................................................................................................................................page 41 Bibliographie / Webographie / Rapports utilisés ..............................................................page 50 Glossaire ...............................................................................................................................page 51 3 L’énergie éolienne Juillet 2012 table des illustrations Évolution de la puissance installée dans le monde................................................................... page 7 Les principaux pays en termes de puissance éolienne installée (MW) en 2011........................ page 8 Évolution de la puissance nominale installée en Europe.......................................................... page 8 Évolution de la puissance nominale installée en France........................................................... page 9 Comparaison du coût de l'éolien avec celui des autres moyens de production d'électricité (€/MWh)................................................................................................................ page 13 La ressource française en vent............................................................................................... page 14 Évolution de la puissance installée et cumulée en France...................................................... page 15 Puissances éoliennes installées par région française en 2011............................................... page 16 Évolution du nombre d'éoliennes installées en Meuse........................................................... page 17 Schémas d'ensemble d'une éolienne...................................................................................... page 18 Schéma type d'une architecture de nacelle............................................................................... page 19 Éléments d'une éolienne et leurs matériaux............................................................................ page 20 Logigramme des procédures applicables aux parcs éoliens en France................................. page 24 Scénarii de valorisation des matériaux issus du démantèlement d'une éolienne....................... page 28 Évolution de la puissance des parcs éoliens............................................................................. page 29 Mix énergétique français 2011.................................................................................................. page 29 Analyse du cycle de vie des moyens de production de l'électricité............................................ page 30 Équivalence des émissions de CO2 du secteur éolien............................................................... page 30 Répartition par constructeur du nombre d'éoliennes installées en Meuse.............................. page 33 Établissements meusiens proposant des formations techniques........................................... page 34 Établissements lorrains proposant des formations techniques............................................... page 34 4 L’énergie éolienne Juillet 2012 I. HISTORIQUE L’énergie éolienne, qui tire son nom d’Éole (dieu du vent dans la Grèce antique) est l’énergie produite par le vent. Depuis des siècles, l’homme utilise l’énergie du vent pour faire avancer les bateaux, moudre du grain ou pomper de l’eau. Cette ressource nous sert désormais à produire de l'électricité. Les moulins à vent ont connu leur plein essor en Europe aux XIIe et XIIIe siècles et étaient la principale source d’énergie pour moudre le grain et pour pomper de l’eau. Cette situation privilégiée des moulins à vent perdurera jusqu’à l’ère industrielle, époque où la machine à vapeur, et plus tard le moteur électrique, les remplaceront : ils étaient peu dépendants du vent et la nouvelle société industrielle avait besoin d’une énergie constante. Des tentatives ont été faites pour adapter le moulin à vent traditionnel à la production d’électricité. En association avec des batteries, alors en plein développement, cette formule permettait de faire face à l’intermittence des vents et donc de la production. Mais elle restera cantonnée à quelques sites isolés et à la satisfaction des besoins domestiques. Toutefois on ne renonça pas pour autant à utiliser la force du vent. Les recherches se sont poursuivies et ont permis peu à peu d’aboutir à ces moulins à vent des temps modernes que sont les éoliennes. Ainsi, dans les années 1950-1960, des machines d’une puissance approchant le mégawatt sont apparues en France au titre d’essais ; mais elles ne donnèrent lieu à aucune percée industrielle. Il faudra attendre les années 1970 et le premier choc pétrolier pour que la technique connaisse un brusque réveil. L’étincelle vint du Danemark, pays particulièrement venteux et favorisé par la proximité de la mer, qui se spécialisa dans cette technologie. Puis l’éolien s’est propagé vers le pays voisin, l’Allemagne, où il s’est amplifié notamment avec le choix politique de sortie nucléaire. Le changement climatique et la raréfaction des ressources sont des réalités auxquelles il convient de faire face. Il est nécessaire de changer nos habitudes et de mettre en avant toutes les démarches vertueuses pour inverser les tendances. Dans le domaine de l’énergie, les économies sont bien entendu indispensables, mais les sources d’énergies renouvelables devront également connaître un développement sans précédent dans les prochaines décennies afin de pallier à la raréfaction identifiée. En particulier, parmi toutes les ressources possibles (biomasse, soleil, vent, houle, etc.), l’énergie éolienne est aujourd’hui la plus accessible en termes de technologie et de coût. Elle est donc tout naturellement appelée à prendre une place importante dans le « mix énergétique » mondial. Comparaison des puissances potentielles d'outils de production d'électricité : • éolienne (aérogénérateur) : de 0,05 MW à quelques MW • centrale solaire photovoltaïque et thermodynamique : de 0,1 à quelques dizaines de MW • centrale hydroélectrique : de quelques MW à 3 000 MW • réacteur nucléaire : de 900 à 1 300 MW • centrale thermique à flamme : de 120 à 720 MW 5 L’énergie éolienne Juillet 2012 Aujourd’hui, l’énergie éolienne se développe à un rythme soutenu dans presque tous les pays du monde, avec une croissance de 30% par an. Ce fort développement est dû aux qualités environnementales de cette forme d’énergie mais également à d’autres facteurs économiques : rapidité d’installation, prévisibilité du coût sur le long terme, indépendance énergétique, aides financières, etc. "Six raisons principales expliquent ce succès rapide : l’énergie éolienne est abondante, bon marché, inépuisable, disponible presque partout, propre et sans impact sur le climat. Aucune autre source d’énergie ne possède toutes ces qualités." Le plan B, Lester R. Brown Propre, renouvelable, mature et compétitive, c’est une énergie d’avenir qui a un rôle majeur à jouer pour répondre aux défis climatiques actuels et futurs. En effet, elle peut être utilisée de trois manières : la conservation de l’énergie mécanique, la transformation en force motrice et la production d’énergie électrique. Bien au point techniquement, la production électrique éolienne est en plein essor. Que ce soit à l’échelle individuelle avec le petit éolien ou à l'échelle nationale avec le grand éolien, l’énergie du vent peut contribuer à diversifier la production électrique de façon décentralisée, en ne produisant directement ni polluants ni CO2 et sans crainte d’épuisement de la ressource. C’est surtout grâce à des tarifs liés aux fortes subventions, à son image vertueuse et à l’espoir que son développement industriel réussisse à en faire baisser les coûts, que l’énergie éolienne s’est développée. Mais les étapes à franchir pour passer d’un site potentiel d'implantation aux premiers électrons produits sont nombreuses. Ce guide a pour objectif de dresser un portrait sommaire et non exhaustif de l'éolien. Il présente la technologie et les principales étapes nécessaires à la réalisation d'un projet mais aussi les métiers et corps d'état qui interviennent tout au long du projet pour transformer une idée et du vent en électricité renouvelable. 6 Juillet 2012 L’énergie éolienne II. panorama de l'énergie éolienne Chiffres clés : • 1 à 3 MW, c'est la puissance d'une éolienne terrestre • 3 à 6 MW, c'est la puissance d'une éolienne en mer • 15 km/h, c'est la vitesse de vent à partir de laquelle une éolienne peut produire de l'énergie • 2 000, c'est le nombre de personnes alimentées en énergie grâce à une éolienne terrestre (2 MW) L’énergie éolienne, productrice d’électricité, est la source d’énergie qui a le plus progressé dans le monde ces dernières années. Sa production et sa puissance ont été multipliées par 10 en 10 ans. L’éolien représente fin 2011, 238 500 MW de puissance installée dans le monde et connaît une croissance très importante (+ 21% de capacité en 2011). Les experts du conseil mondial de l’énergie éolienne (GWEC) prévoient le maintien d’une croissance soutenue de l’éolien dans le monde, notamment dans les pays émergents tels que le Brésil, l’Inde ou encore le Mexique. L’Allemagne, leader européen de l’éolien, a derrière elle un parcours exemplaire dans ce domaine grâce à une politique d’investissement et un soutien sans faille de l’État aux entreprises. La France ne totalise quant à elle que 6 800 MW et accuse un certain retard sur ses voisins européens, notamment dans le domaine de l'éolien offshore. 1. Énergie éolienne dans le monde • 238 500 MW de puissance installée fin 2011 • 40 500 MW de nouvelles capacités éoliennes installées dans le monde en 2011 • 68 milliards d'euros d'investissement dans l'éolien en 2011 Évolution de la puissance nominale installée dans le monde 300 000 238 492 250 000 197 947 200 000 Mégawatts 158 920 150 000 121 003 93 908 100 000 50 000 0 17 684 2000 24 544 2001 31 412 2002 39 363 2003 47 489 2004 59 467 2005 74 390 2006 2007 2008 2009 2010 2011 * Année Source : Observ'ER 2012 * Estimation 7 Juillet 2012 L’énergie éolienne Actuellement, les leaders dans le domaine éolien sont la Chine avec 62 364 MW de puissance installée, qui devance les États-Unis avec 46 919 MW et l’Allemagne avec 29 060 MW. Les dix premiers pays comptent une capacité éolienne totale de 205 748 MW, soit 86,4% de la puissance éolienne totale dans le monde fin 2011. 10 principaux en termes de capacité éolienne (MW) Les principaux pays en termes pays de puissance éolienne installée (MW) en 2011 France 6 800 Italie 6 737 Royaume-Uni 6 540 Canada 5 265 Portugal 4 291 Chine 62 364 Inde 16 084 Espagne 21 673 Etats-Unis 46 919 Allemagne 29 075 Source : GWEC Annexe 1 : État des lieux de l'éolien dans le monde fin 2011 2. Énergie éolienne en Europe • 204 millions de MWh de production annuelle, soit 6,3% de la consommation européenne d'électricité • 96 606 MW de puissance installée fin 2011 • 10 281 MW de nouvelles capacités éoliennes installées en Europe en 2011 Évolution de la puissance nominale installée en Europe 120 000 96 606 100 000 84 958 75 090 Mégawatts 80 000 64 719 56 517 60 000 48 031 34 372 40 000 20 000 0 17 315 2001 40 500 23 098 24 491 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 * Année Source : EurObserv'ER 2012 * Estimation Annexe 2 : État des lieux de l'éolien dans l'Europe fin 2011 8 Juillet 2012 L’énergie éolienne 3. Énergie éolienne en France • 11,9 millions de MWh de production annuelle, soit 2,5 % de la consommation française d'électricité • 6 800 MW de puissance installée fin 2011 • 830 MW de nouvelles capacités éoliennes installées en France en 2011 Évolution de la puissance nominale installée en France 8 000 6 800 7 000 5 970 6 000 Mégawatts 5 000 4 383 4 000 3 404 3 000 2 454 1 566 2 000 1 000 389 90 142 242 2001 2002 2003 2004 0 756 24 56 2005 2006 207,1 2007 249 310 342 354 2008 2009 2010 2011 Année France Source : EWEA 2012 - DDT 55 Meuse 9 L’énergie éolienne Juillet 2012 III. objectifs de développement et échéances Au niveau mondial, les prévisions donnent une puissance éolienne installée de 300 000 MW et une production énergétique de 600 millions de MWh en 2015. A cette échéance, la production éolienne ne sera plus marginale puisqu’elle devrait représenter 3% de la production mondiale d’électricité. Au niveau européen, l’Union Européenne a pris une longueur d’avance en matière d’énergies renouvelables en affirmant son ambition d’atteindre l’objectif de 20% d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie en 2020. L’éolien contribuera à l’essentiel de cet objectif, en ce qui concerne la production d’électricité. Plusieurs pays ont annoncé des plans de développement massif : outre le Danemark (3 180 MW), l’Allemagne (23 903 MW) et l’Espagne (16 740 MW), le Royaume-Uni a récemment annoncé un programme d’investissement dans les énergies renouvelables de 100 milliards de livres d’ici 2020, dont une importante partie consacrée à l’énergie éolienne qui devra totaliser 28 000 MW en 2020. De son côté la Norvège a dévoilé un programme d’investissement à grande échelle visant à créer entre 5 000 et 8 000 MW de capacités supplémentaires. Au niveau national, l’énergie éolienne est indispensable pour atteindre les objectifs du Grenelle Environnement pour 2020. Il réunit pour la première fois, l’État et les représentants de la société civile afin de définir une feuille de route en faveur de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables. Une des thématiques est la production énergétique équilibrée et décarbonée. L’objectif fixé est que 23% de la consommation énergétique française provienne de ressources renouvelables en 2020. Cela suppose d’augmenter de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique à l’horizon 2020 en suivant deux lignes stratégiques : autonomisation et décentralisation. Cet objectif de la France a été confirmé par les deux "lois Grenelle" : la loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle Environnement promulguée le 3 août 2009 et la seconde loi portant engagement national pour l’environnement promulguée le 12 juillet 2010. L’énergie éolienne contribuera à cet objectif avec 25 000 MW installés en 2020 : 19 000 MW terrestres (soit 8 000 éoliennes) et 6 000 MW maritimes. Selon ces projections, le parc éolien français produira 55 millions de MWh, soit 10% de la consommation électrique dans notre pays. Pour atteindre les objectifs fixés par le Grenelle Environnement (puissance installée fin 2012 : 11 500 MW), il faudra installer environ 1 800 MW en moyenne annuelle alors qu’environ 830 MW ont été installés en 2011. Il faut donc sensiblement accélérer le rythme des installations. 10 L’énergie éolienne Juillet 2012 IV. L'éolien en france 1. Cadre juridique et réglementaire Pour parvenir à atteindre les objectifs du Grenelle Environnement, les pouvoirs publics français ont mis en place un cadre réglementaire spécifique favorable au développement des éoliennes. Ce cadre touche aussi bien au code de l’environnement qu’à celui de l’urbanisme en raison de la spécificité de la construction éolienne et diffère selon la nature de l’éolienne installée (hauteur, puissance …). Il évolue et se modernise continuellement, prenant en compte les retours d’expérience, les procédures rallongées mais aussi les contentieux locaux, avec toujours pour objectif de favoriser le développement respectueux de l’environnement de l’éolien terrestre. L’entrée récente des éoliennes dans le champ des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et la parution du décret relatif au démantèlement des parcs éoliens attestent de cette constante évolution. Ce cadre impose une série d’études et de démarches à effectuer préalablement à l’installation d’un parc éolien et encadre la durée de vie de ces installations. Au titre du code de l’urbanisme, l’installation d’un parc éolien ou d’une éolienne dont la hauteur du mât est supérieure à 12 mètres est soumise à la procédure de permis de construire conforme aux documents d’urbanisme. Au titre du code de l’environnement, les éoliennes dont la hauteur du mât est supérieure à 50 mètres sont soumises à étude d’impact et enquête publique. Au titre de la loi électrique, les demandes d’autorisation d’exploiter, de raccordement au réseau électrique et d’obligation d’achat doivent être formulées parallèlement à la demande de permis de construire. A travers le régime d’obligation d’achat, la loi impose au gestionnaire de réseau d’acheter pendant 15 ans aux exploitants d’une installation éolienne, leur production à un tarif déterminé. La création d’une zone de développement éolien (ZDE) est une condition nécessaire pour bénéficier des tarifs de l’obligation d’achat. La ZDE a pour vocation de définir des secteurs où l’implantation d’un parc éolien est possible (en termes de potentiel éolien et de raccordement au réseau électrique) avec l’impact le plus limité sur son environnement alentour (protection des paysages, des monuments, des sites et de l’environnement). La ZDE définit également la puissance minimale et maximale autorisée. Une fois la ZDE accordée par le Préfet, il est nécessaire d’obtenir un permis de construire qui ne peut être délivré qu’après enquête publique. Chaque permis de construire nécessite la réalisation d’études d’impact sur l’environnement et le paysage. Dans le cadre de l’enquête publique, la population peut consulter toutes les pièces du dossier, demander des informations complémentaires et donner son avis sur le projet avant la fin de l’instruction de demande de permis de construire. L’affichage de l’avis de l’enquête publique ainsi que la tenue des registres ont lieu dans la ou les commune(s) concernée(s) par la ZDE. La loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 a inscrit la production d’énergie éolienne comme une activité soumise à la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Ces textes réglementaires organisent les régimes administratifs (régime d'autorisation ou de déclaration) applicables aux parcs éoliens. Ils mettent également en place un système de 11 L’énergie éolienne Juillet 2012 garanties financières préalables à l’exploitation d’un parc éolien, en définissant les conditions de constitution et de mobilisation de ces garanties financières et les modalités de cessation d’activité. Il est notamment précisé que l’exploitant du parc éolien est responsable du démantèlement et de la remise en état du site, dès qu’il a mis fin à son exploitation. Le cadre réglementaire et juridique évolue donc constamment afin de répondre aux attentes et inquiétudes des professionnels et des riverains. Une modernisation est en cours notamment dans la mise en œuvre de simplifications de procédure ce qui permettrait de faciliter certaines démarches et éviter des contentieux. 2. Aspects économiques Combustible gratuit, peu de dépenses d’entretien, l’essentiel du coût de l’éolien repose sur l’investissement. • Coût d'investissement Le prix de l’investissement ramené à la puissance unitaire a fortement baissé entre 1990 et 2000. Pour les installations terrestres, il a été divisé par 2 et se situe aux alentours de 1 million €/MW. Le développement industriel de la filière étant acquis et celle-ci devenant mature, les prix semblaient se stabiliser à ce niveau. Mais ils ont depuis fortement augmenté pour atteindre 1,5 million €/MW. Cette augmentation est en partie imputable à l’augmentation généralisée du prix des matières premières. Elle est aussi liée à un effet de marché suite au déséquilibre entre l'offre et la demande. Les demandes ont en effet explosé du fait de l’effet d’aubaine que représente l’éolien pour certains investisseurs, compte tenu des conditions de rachat de l’électricité. Le coût d’investissement constaté en 2008 se situait entre 1,3 et 1,6 million €/MW installé. Il englobe le coût des études, des matériels, du raccordement, de l’installation, des frais de mise en route et de démantèlement. La rentabilité d’un investissement dans un projet éolien dépend des prix de revient et de vente du MWh. Ce prix de revient va continuer à baisser dans les années qui viennent (progrès techniques, diminution régulière du coût du MW installé consécutive aux volumes installés, effet d’apprentissage, etc.). • Coût de fonctionnement Le coût du combustible étant nul, le prix de revient du MWh ne prend en compte que l’investissement, les coûts d’exploitation, d’entretien et de maintenance, estimés à 2,5 - 3% de l’investissement total par an pour l’éolien terrestre. Pour ce dernier, les coûts annoncés pour la maintenance vont de 6 à 8 €/MWh. • Tarif de rachat de l’électricité Comme pour toutes les filières énergétiques en développement, les pouvoirs publics français ont décidé d’apporter un soutien économique à l’énergie éolienne afin de faciliter son essor. L'État a mis en place depuis 2000 un dispositif incitatif : l'obligation d'achat. Les distributeurs doivent acheter l'électricité produite à partir de l'énergie éolienne aux exploitants qui en font la demande, à un tarif d'achat fixé par arrêté. Ce tarif permet de sécuriser les investissements et donner une visibilité à long terme aux acteurs de la filière. Ce soutien garantit également sur 15 ans, un prix indépendant de toute augmentation du coût des matières premières. Le coût de rachat est de 82 €/MWh les 10 premières années, puis suit un tarif dégressif pendant 5 ans de 82 à 68 €/MWh (la dégressivité étant basée sur un nombre d’heures équivalent pleine puissance de 2 400 à 2 800 h/an). 12 Juillet 2012 L’énergie éolienne Comme toutes les nouvelles techniques de production d’électricité à leurs débuts, le mégawattheure éolien est supérieur à celui produit par les centrales classiques dont tous les coûts environnementaux ne sont pas pris en compte. Comparaison du coût de l'éolien avec celui des autres moyens de production d'électricité (€ / MWh) 120 100 80 60 Coût des émissions CO ² Coût de producon 40 20 0 Nucléaire Eolien terrestre Centrale gaz Centrale charbon Source : Emerging Energy Research 2008 Ce "surcoût" temporaire est pris en charge par tous les consommateurs d’électricité, au même titre que les autres charges du service public de l’électricité (CSPE). Le montant de la CSPE 2012 s'élève à 9 €/MWh jusqu'au 30 juin 2012, puis à 10,5 €/MWh jusqu'au 31 décembre 2012. L'énergie éolienne représente 11,5% de ce montant, soit un coût annuel moyen d'environ 2,75 € pour un ménage français consommant 2 500 kWh par an. La commission de régulation de l'énergie estime le surcoût en 2020 sur la facture d'un client type (hors chauffage électrique) à 24 € TTC par an à partir d'une hypothèse d'un prix de marché moyen de 0,082 €/kWh (le prix de marché en 2011 était de 0,07 €/kWh). 3. Gisement éolien La France bénéficie d’un gisement éolien important, le deuxième en Europe, après le Royaume-Uni. Les zones régulièrement et fortement ventées se situent sur la façade ouest du pays, de la Vendée au Pas-de-Calais, en vallée du Rhône et sur la côte languedocienne. Les régimes des vents sont différents dans ces trois secteurs, ce qui les rend complémentaires les uns des autres. 13 Juillet 2012 L’énergie éolienne La ressource française en vent Source : Ademe Les sites éoliens sont sélectionnés à partir d’études approfondies (habituellement après l’évaluation du potentiel éolien du site à partir de mâts de mesure de vent) permettant de déterminer les caractéristiques de la ressource éolienne disponible, notamment sa puissance potentielle ainsi que son orientation à différentes périodes de la journée et de l’année. Ceci permet d’établir des prévisions du rendement exploitable, une information qui pourra être mise à disposition des gestionnaires du réseau d’électricité. La production d’électricité par les éoliennes dépend de la force du vent à un instant donné. Elle est par conséquent variable mais pas imprévisible. Le vent, variable localement, peut être nul, trop faible ou trop fort et dans ce cas les éoliennes ne peuvent produire de l’électricité. Ainsi le réseau électrique doit pouvoir accepter ces intermittences de production. Pour garantir la disponibilité de l’électricité, ce sont aux autres moyens de production d’ajuster leur puissance pour assurer l’équilibre entre l’offre et la demande et corriger l’absence de vent ou s’adapter au contraire à son trop-plein. 14 Juillet 2012 L’énergie éolienne 4. Chiffres clés L’éolien est considéré en France comme l’énergie renouvelable ayant le meilleur potentiel de développement à court terme. En dehors de l’énergie d’origine hydraulique, il est largement majoritaire pour la production d’électricité d’origine renouvelable. Il devrait produire autant d’électricité que l’hydraulique en 2020. National La puissance éolienne raccordée au réseau au 31 décembre 2011 est de 6 800 MW en France. Avec 830 MW raccordés pendant l’année 2011, la France est au 6ème rang mondial en termes de capacités éoliennes. La France est aussi le deuxième potentiel de développement éolien européen après le Royaume-Uni. En 2011, le parc éolien français est constitué de 4 000 éoliennes réparties sur près de 600 parcs. Il a ainsi produit plus de 11,9 millions de MWh d’électricité, soit 2,5% de notre consommation intérieure d’électricité (consommation domestique chauffage compris). L’évolution du parc éolien français et de ses capacités de production électrique est croissante depuis les années 2000. Évolution de la puissance installée et cumulée en France Énergie Estimations de personnes produite alimentées (conso domestique + (milliers MWh) chauffage électrique) Année Puissance annuelle installée (MW) Puissance cumulée (MW) 2000 40 61 70 29 000 2001 31 92 131 54 000 2002 52 144 245 100 600 2003 100 244 363 150 000 2004 146 390 577 237 000 2005 367 757 963 395 000 2006 810 1 567 2 169 890 000 2007 888 2 455 4 140 1 725 000 2008 1 030 3 486 5 653 2 500 000 2009 1 088 4 754 7 800 3 492 000 2010 1 086 5 970 9 600 3 954 000 2011 830 6 800 11 900 Source : SER 15 Juillet 2012 L’énergie éolienne Régional Fin 2011, la puissance éolienne installée dépasse 500 MW dans cinq régions françaises : ChampagneArdenne, Picardie, Bretagne, Centre et Lorraine. Ces régions totalisent à elles seules 57% du parc éolien français. A l'inverse, sept régions métropolitaines et les quatre DOM totalisent moins de 3% du parc total. Trois régions : Alsace, Aquitaine et Guyane, ne possèdent aucun parc en 2011. Puissances éoliennes installées par région française en 2011 400,2 MW 875,4 MW 216,9 MW 214,7 MW 18,5 MW 677,9 MW 415,9 MW 500 MW 250 MW 100 MW 10 MW 277,2 MW 672,1 MW 636,7 MW 0 MW 979,7 MW 91,7 MW 30 MW 21 MW 165,3 MW 168,8 MW 0 MW 384,5 MW 46,6 MW 438,7 MW 18 MW Source : RTE Chiffres clés lorrains au 31/12/2011 : • 637 MW de puissance installée dont 70 MW raccordés durant l'année 2011 • 68 parcs éoliens Annexe 3 : Atlas du parc éolien lorrain - mai 2011 Départemental Fin 2011, la Meuse est le 4ème département français en puissance éolienne installée, après la Somme, le Pas-de-Calais et l'Eure-et-Loir. La Meuse représente près de 54% de la puissance installée du parc éolien lorrain. 16 Juillet 2012 L’énergie éolienne Chiffres clés meusiens au 30/04/2012 : • 354 MW de puissance installée • 192 éoliennes construites sur 225 autorisées • 171 éoliennes en service • 30 parcs Annexe 4 : Atlas du parc éolien meusien - avril 2012 Au niveau départemental, la première éolienne a été installée sur le territoire en 2005. Depuis, ce nombre ne cesse d’augmenter. Le boom des installations s’est produit en 2007 comme le montre l'histogramme ci-après et le développement n’est pas terminé puisque 33 éoliennes sont encore autorisées en construction et de nouveaux projets de parcs éoliens sont à l’étude. Évolution du nombre d'éoliennes installées en Meuse 2011 10 2010 12 2009 24 2008 17 2007 80 2006 16 2005 12 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Source : DDT 55 5. Aspects techniques Composants et systèmes La puissance d’une éolienne variant comme le cube de la vitesse du vent. Il est important sur un site donné, d’aller chercher le vent là où la vitesse sera la plus élevée, et donc de s’éloigner du sol. En effet, le sol ralentit le vent, d’où l’image classique de ces installations de pales en hauteur portées par un mât. Une éolienne est un assemblage de plusieurs sous-systèmes sophistiqués qui fonctionnent ensemble en vue de transformer l’énergie mécanique du vent en énergie électrique. Chaque système est conçu séparément mais une fois assemblé aux autres, il forme un seul élément final destiné à produire de l’électricité. 17 Juillet 2012 L’énergie éolienne Schémas d'ensemble d'une éolienne Source : www.20degres.fr Une éolienne est constituée des principaux éléments suivants : • Fondations Pour les éoliennes terrestres, la fondation est une assise en béton sur laquelle est fixé l’ensemble de la structure devant être capable de résister aux tempêtes et aux vents extrêmes (environ 500 tonnes de béton pour les fondations d’une éolienne de 3 MW). • Mât ou tour Le mât est plus ou moins imposant selon la puissance de l’éolienne, permettant ainsi de remonter l’hélice dans une zone de vent plus fort et plus régulier que près du sol. La hauteur varie entre 65 et 80 mètres, certaines tours pouvant dépasser 100 mètres. Généralement le mât est fabriqué à partir de tubes d’acier coniques. Le diamètre de la base d’une tour est de 5 mètres et diminue progressivement pour atteindre environ 3 mètres au sommet. Ainsi les tours comportent 3 ou 4 sections. Certains constructeurs d’éoliennes utilisent des mâts en béton précontraint. Le mât peut également contenir une partie des composants électriques et électroniques, en association avec la nacelle. • Nacelle La nacelle est l’habitacle situé au sommet du mât. Elle est composée d’un châssis, d’un multiplicateur et d’une génératrice. Elle contient toute la machinerie transformant la rotation lente des pales en électricité. Cette machinerie permet de superviser l’éolienne : diriger les pales en fonction de la force du vent, arrêter l’éolienne. Pour les grandes puissances, la nacelle ressemble à un container de transport maritime ou routier. 18 Juillet 2012 L’énergie éolienne Schéma type d'une architecture de nacelle Source : Vestas • Rotor Le rotor est composé d’une hélice et d'un moyeu. L’hélice est généralement composée de trois pales qui sont placées devant la nacelle et reliées par l’intermédiaire du moyeu. Ces éléments constituent le nez de l’éolienne. • Les pales Les pales (en général trois, parfois deux) des unités les plus puissantes peuvent atteindre 60 mètres de long (diamètre 120 mètres) et peser au total plus de 1 200 tonnes. Ces pales sont fabriquées à partir de matériaux composites et leur profil est optimisé pour réduire le bruit à leur extrémité. Pourquoi la plupart des éoliennes ont-elles trois pales ? Le vent étant freiné par les obstacles au sol, la vitesse du vent augmente avec l’altitude. De ce fait, le vent en haut d’une éolienne soufflera plus fort qu’en bas du rotor. Dans le cas d’une éolienne à une ou deux pales, la variation de la force sur le moyeu est alors importante car lorsqu’une pale est au plus haut (captant davantage le vent), l’autre pale est au plus bas (peu de vent), obligeant alors la mise en place de systèmes spécifiques. En revanche, l’installation de trois pales permet une compensation de ces différences et une moindre variation de puissance à chaque rotation du rotor. • Cabine de dispersion Elle est installée au sol et permet l'injection du courant produit au niveau de la nacelle dans le réseau électrique. 19 Juillet 2012 L’énergie éolienne Le tableau ci-dessous regroupe de manière synthétique les éléments constituant une éolienne, les différents composants associés ainsi que les matériaux dans lesquels ils sont fabriqués. Éléments d'une éolienne et leurs matériaux Éléments Composants Fondations Béton Sections coniques Mât Matériaux Acier ou béton précontraint Cabine de dispersion Système de commandes électriques Coque Matériau composite Châssis Pièces de fonderie Arbre principal Multiplicateur Nacelle Alternateur Pièces mécaniques Frein Brides et couronnes d'orientation Huiles Composants électroniques Rotor Moyeu Pièces de fonderie Pales Matériau composite Ces différents éléments sont assemblés lors du montage de l’éolienne sur le chantier de construction dont le déroulement est le suivant : •Travaux de terrassement, en béton : ferraillage de la fondation, installation du système d'ancrage, • Raccordements électriques, • Montage des éoliennes : mise en place des armoires de contrôle et de commandes, installation des tronçons du mât, pose de la nacelle, assemblage des pales, levage et fixation du rotor, • Essais de mise en service, • Démarrage de la production. • Fondations Fonctionnement d'une éolienne La fabrication d’électricité par une éolienne est réalisée par la transformation de l’énergie cinétique du vent en énergie électrique. Cette transformation se fait au cours de différentes étapes, qui font appel à des technologies très diverses. 20 L’énergie éolienne Juillet 2012 • La transformation de l'énergie par les pales Les pales fonctionnent sur le principe d’une aile d’avion : la différence de pression entre les deux faces de la pale crée une force aérodynamique, mettant en mouvement le rotor par la transformation de l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique. • L'accélération du mouvement de rotation grâce au multiplicateur Les pales tournent à une vitesse relativement lente, de l’ordre de 5 à 15 tours par minute, d’autant plus lente que l’éolienne est grande. La plupart des générateurs ont besoin de tourner à très grande vitesse (de 1 000 à 2 000 tours par minute) pour produire de l’électricité. C’est pourquoi le mouvement lent du rotor est accéléré par un multiplicateur. • La production d'électricité par le générateur L’énergie mécanique transmise par le multiplicateur est transformée en énergie électrique par le générateur. En tournant à grande vitesse, le générateur produit de l’électricité à une tension d’environ 690 volts. • Le traitement de l'électricité par le convertisseur et le transformateur L'électricité produite ne peut pas être utilisée directement : elle est traitée grâce à un convertisseur, puis sa tension est élevée à 20 000 volts par un transformateur. L’électricité est alors acheminée à travers un câble enterré jusqu’à un poste de transformation pour être injectée sur le réseau électrique. La production d'électricité et son stockage Le caractère intermittent de la production éolienne conduit à se poser la question du stockage de l’électricité. Il est possible d’utiliser des accumulateurs dans le cas des installations isolées et de petite taille : les batteries au plomb, bien qu’encombrantes et lourdes sont bien adaptées. Ce type de stockage est limité par l’investissement représenté par des batteries de grande capacité et par la pollution engendrée par leur recyclage. Pour des puissances plus importantes, seul le stockage hydraulique répond pour le moment aux besoins notamment avec les centrales de lacs et avec les stations de transfert d’énergie par pompage. La méthode utilisée pour exploiter et stocker les productions excédentaires des éoliennes consiste à les coupler avec des techniques de pompage-turbinage au sein des centrales hydro-éoliennes. Cette technique est à la fois la plus simple et la plus prometteuse. Mais ces moyens sont déjà largement utilisés pour faire face aux variations de consommation. En conséquence, les marges de manœuvre pour lisser les variations supplémentaires liées à la production des éoliennes sont limitées. A terme, un programme massif de l’éolien nécessiterait donc le développement de nouvelles technologies de stockage n'existant pas aujourd’hui à grande échelle. L’hydrogène est très souvent évoqué. Le mixte éolien-hydrogène est ainsi proposé, notamment pour des réseaux autonomes de type îles. 21 L’énergie éolienne Juillet 2012 Cette voie hydrogène passe par : • Électrolyse de l’eau, qui devrait s’effectuer lorsque la production électrique peut être largement supérieure à la consommation (heures creuses de consommation comme la nuit et périodes de vent fort), • Stockage de l’hydrogène gazeux comprimé ou sous forme liquéfiée, • Production finale d’électricité via une pile à combustible, en prélevant sur le stock d’hydrogène lorsque les besoins dépassent la production des éoliennes. Chacune de ces phases de la filière hydrogène se traduit par des pertes d’énergie. De nombreuses avancées technologiques sont en cours, mais globalement, pour l’ensemble du processus, le rendement (qui mesure le rapport entre la quantité d’électricité reproduite en aval des piles à combustibles et l’électricité d’origine en amont de l’électrolyse) semble plafonner à 30%. Compte tenu des pertes, il faudra produire beaucoup plus d’énergie électrique que celle consommée (un facteur 2 est avancé) d’où un surcoût de l’électricité éolienne. Ce surcoût sera encore augmenté par la prise en compte des investissements liés à l’hydrogène. Cette filière hydrogène sera-t-elle un jour opérationnelle ? 6. Cycle de vie de l'éolienne Un projet éolien peut se décomposer en 8 phases distinctes. L’ensemble des étapes d’élaboration du projet (phases 1 à 6) dure en moyenne entre 32 et 60 mois. • Phase 1 : Étude de pré-faisabilité / 3 à 6 mois Cette première phase permet d’identifier des sites favorables à l’implantation d’un parc éolien, d’un point de vue ressource en vent et caractéristiques du site. Une analyse de l’état initial du site et de son environnement est nécessaire pour déterminer si des obstacles majeurs (protection faune-flore, site classé, éloignement du réseau électrique, etc.) n’empêchent pas la faisabilité d’un parc. De plus, les premiers contacts avec les élus doivent être initiés afin de recueillir l’avis des décideurs locaux et relayer l’information auprès des citoyens. A chaque étape d’avancement du projet, les différents publics doivent être informés de manière transparente afin de favoriser le sentiment d’adhésion. • Phase 2 : Étude de faisabilité / 12 à 24 mois Une campagne de mesure de vent est mise en place pour déterminer la pertinence de la ressource éolienne. Les premiers résultats sont mis en relation avec les mesures météorologiques établies sur le long terme pour définir si les mesures effectuées sont représentatives. D’autre part, une analyse économique est réalisée afin d’évaluer la viabilité financière du projet. • Phase 3 : Études / 12 à 24 mois Les études paysagère (respect du code de l’urbanisme), patrimoniale, acoustique, faunistique et floristique sont réalisées. Les phases 2 et 3 peuvent être menées en simultanée. 22 L’énergie éolienne Juillet 2012 • Phase 4 : Élaboration du projet final / 6 mois Le projet est considéré comme final lorsque le choix du site et des machines (marque et modèle d’éoliennes) est opéré. L’étude d’impacts doit également être rédigée. Elle présente les impacts sur l’environnement de l’installation en fonctionnement normal et regroupe l’ensemble des analyses environnementales effectuées en phase 3. La création d’une zone de développement éolien (ZDE) se fait à cette étape. Cette zone est définie à partir de trois critères : la ressource éolienne, les possibilités de raccordement au réseau électrique et les sensibilités paysagères et patrimoniales. L’appartenance d’un parc éolien à une zone de développement éolien, dans les limites de puissance minimum et maximum, est impérative pour bénéficier du tarif de rachat obligatoire en vigueur. • Phase 5 : Procédures administratives / 6 à 24 mois Concernant les procédures d’urbanisme applicables au parc éolien, elles varient en fonction de la puissance et de la hauteur des éoliennes. Ainsi pour des éoliennes de grandes puissances dont la hauteur du mât est supérieure à 50 mètres, le développeur doit déposer une demande de permis de construire accompagnée d’une étude d’impacts sur l'environnement. Pour l’instruction de ce dossier, 27 administrations et la commission départementale de la nature, des paysages et des sites sont consultées. Le dossier est également mis à disposition du public lors de l’enquête publique. Parallèlement à la procédure de demande de permis de construire, le développeur effectue une demande d'autorisation d'exploiter ICPE puis une demande de raccordement auprès du gestionnaire du réseau électrique. D’autres démarches pour installer un nouveau dispositif de production d’électricité doivent être accomplies : l’autorisation d’exploiter, la demande de certificat ouvrant droit à l’obligation d’achat et la demande de contrat d’achat auprès d’un distributeur d’électricité. • Phase 6 : Chantier de construction / 6 à 9 mois Après l’obtention du permis de construire et de l’autorisation d’exploiter, le chantier de construction peut débuter. • Phase 7 : Exploitation / 20 ans Une éolienne est exploitée pendant une vingtaine d’années soit environ 120 000 heures. • Phase 8 : Démantèlement En fin d’exploitation, le parc éolien doit être démantelé. 23 Juillet 2012 L’énergie éolienne L’ensemble des étapes et leurs durées indicatives sont récapitulées dans ce logigramme. Logigramme des procédures applicables aux parcs éoliens en France Phase 1 : étude de pré-faisabilité Identification de sites favorables Analyse de l'état initial du site et de son environnement Premiers contacts avec les élus 3 à 6 mois Phase 2 : étude de faisabilité Campagne de mesure Analyse économique du projet Contacts avec les élus Phase 3 : études 12 à 24 mois Accoustique Faune et flore Patrimoine Paysage 12 à 24 mois Phase 4 : élaboration du projet final Choix du site Choix des machines (marque et modèle) Rédaction de l'étude d'impacts Création d'une ZDE 6 mois Phase 5 : Procédures administratives Demande de permis de construire Demande d'autorisation d'exploiter ICPE Demande de raccordement Autorisation d'exploiter, demande de certificat ouvrant droit à l'obligation d'achat, signature du contrat d'achat Phase 6 : Chantier de construction Phase 7 : Exploitation 6 à 24 mois 6 à 9 mois 20 ans Phase 8 : Démantèlement Maintenance La maintenance des parcs éoliens doit permettre aux investisseurs et aux exploitants de ces parcs de réduire au maximum les pannes mécaniques ou les pannes électriques des aérogénérateurs qui peuvent impacter fortement sur la rentabilité des installations. Ainsi l’ingénierie de maintenance pour les parcs éoliens consiste à définir ou à optimiser le plan de maintenance afin de maximiser la 24 L’énergie éolienne Juillet 2012 production électrique des éoliennes en minimisant les arrêts de production. Cette méthode permet d’établir la liste des tâches de maintenance à effectuer et d’y associer les moyens nécessaires (ressources humaines et matérielles). • Maintenance préventive Elle est destinée à réduire la probabilité de défaillance ou de dégradation du fonctionnement d’un équipement. Elle a pour but de réduire les coûts d’intervention et d’immobilisation des éoliennes. En effet, grâce à la maintenance préventive, les arrêts de maintenance sont programmés et optimisés afin d’intervenir sur les pièces d’usure avant l’apparition d’une panne. Les arrêts de production d’énergie éolienne sont anticipés pour réduire leur durée et leur coût. Les opérations de maintenance préventive sont effectuées tous les 6 mois (40 à 60 heures de travail par machine) et consistent en un check-up complet de l’éolienne : • Inspection visuelle de l’ensemble des éléments de l’éolienne, • Analyse vibratoire des machines tournantes, • Analyse des huiles (600 à 800 litres d’huile par éolienne), • Graissage, • Changement des filtres (4 filtres hydrauliques), • Nettoyage, • Serrage des boulons (pales, mât et fondations), • Vérification du réseau basse et haute tension. Parfois, des opérations appelées retrofit sont réalisées et permettent l’amélioration de la machine grâce à des modifications de logiciels ou à des changements de composants électroniques notamment. De plus, tous les 5 ans une vérification complète de l’éolienne est effectuée. • Maintenance curative Elle intervient lorsqu’un défaut a été identifié ou lorsque survient une panne. Elle porte sur la réparation des pales, le changement de pièces mécaniques sur les machines tournantes et l’intervention sur le réseau électrique. D’autre part, des travaux d’inspection et de contrôle des pales peuvent être programmés ou réalisés à la demande, suite à des événements climatiques tels que l’orage (foudroiement). Cette inspection peut se faire soit en travail sur corde, soit à partir d’une plate-forme suspendue motorisée qui permet l’accès à 360 degrés autour de la pale. Dans le cadre des contrats de maintenance, les opérateurs de maintenance ont en stock la plupart des consommables et pièces détachées nécessaires à la maintenance et aux réparations d’éoliennes. Ainsi la tenue en stock des pièces d’usure normale, des composants électriques et mécaniques et des huiles permet de réduire considérablement le temps d’immobilisation de l’éolienne en cas de défaillance. En France, le marché éolien est encore jeune et il reste essentiellement tenu par les turbiniers qui en vendant leur machine, propose une garantie constructeur. Celle-ci s’étend généralement sur les 3 à 7 premières années d’exploitation du parc éolien. Elle peut comprendre : • La maintenance préventive, • Le bris interne : remplacement de pièces anormalement usées lors de visite de maintenance préventive avec indemnisation en cas de manque à gagner dû à un arrêt de la machine, • Le bris externe : remplacement de pièces anormalement usées détectées par l’exploitant avec indemnisation de la perte de production, 25 L’énergie éolienne Juillet 2012 • La garantie sur la performance : si la production de l’éolienne est inférieure à la courbe de performance établie par le turbinier, alors la garantie sur la disponibilité couvre la perte de bénéfice correspondante. La maintenance des parcs éoliens peut ainsi être gérée soit par les turbiniers, soit par l’exploitant. Ensuite les opérations de maintenance préventive et curative sont réalisées par les maintenanciers qui sont soit une équipe interne du turbinier soit indépendants. Certaines opérations peuvent aussi être sous-traitées. Ainsi sur le département de la Meuse, la plupart des turbiniers et/ou des exploitants réalisent euxmêmes la maintenance du parc éolien qu’ils ont en gérance. Démantèlement La durée de vie d’un parc éolien est estimée à 20 ans. Une fois l’exploitation achevée la réglementation précise, dans l’article L 553-3 du Code de l’environnement, que l’exploitant d’une éolienne est responsable de son démantèlement et de la remise en état du site : "L’exploitant d’une installation produisant de l’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent est responsable de son démantèlement et de la remise en état du site à la fin de l’exploitation. Au cours de celle-ci, il constitue les garanties financières nécessaires.". C’est l’article R. 553-6 qui établit la marche à suivre pour le démantèlement. "Les opérations de démantèlement et de remise en état d’un site après exploitation comprennent : a) Le démantèlement des installations de production ; b) L’excavation d’une partie des fondations ; c) La remise en état des terrains sauf si leur propriétaire souhaite leur maintien en l’état ; d) La valorisation ou l’élimination des déchets de démolition ou de démantèlement dans les filières dûment autorisées à cet effet." Puis un arrêté du ministre chargé de l’environnement fixe les conditions techniques de remise en état, qui sont les suivantes : "Les opérations de démantèlement et de remise en état des installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent prévues à l’article R. 553-6 du code de l’environnement comprennent : 1. Le démantèlement des installations de production d’électricité, y compris le "système de raccordement au réseau", 2. L’excavation des fondations et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité de l’installation : - sur une profondeur minimale de 30 centimètres lorsque les terrains ne sont pas utilisés pour un usage agricole au titre du document d’urbanisme opposable et que la présence de roche massive ne permet pas une excavation plus importante ; - sur une profondeur minimale de 2 mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document d’urbanisme opposable ; - sur une profondeur minimale de 1 mètre dans les autres cas. 3. La remise en état qui consiste en le décaissement des aires de grutage et des chemins d’accès sur une profondeur de 40 centimètres et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation, sauf si le propriétaire du terrain sur lequel est 26 L’énergie éolienne Juillet 2012 sise l’installation souhaite leur maintien en l’état. Les déchets de démolition et de démantèlement sont valorisés ou éliminés dans les filières dûment autorisées à cet effet." D’après ces textes, le démantèlement nécessite le démontage et l’évacuation des superstructures et machines, y compris les fondations et le poste de livraison. Quant à la remise en état, cette opération consiste à rendre le site éolien apte à retrouver sa fonction antérieure. De plus la remise en état des accès et des emplacements des fondations doit faire l’objet d’une analyse détaillée en termes de végétalisation du site. Finalement les opérations de démantèlement et de remise en état doivent prendre en compte l’ensemble des équipements qui ont été nécessaires à la mise en place et au fonctionnement des éoliennes, notamment : • Les voies d'accès, les pistes et aires de stationnement et de travaux, • Les ouvrages et équipements de sécurité, • Les fondations de l'éolienne, • Les lignes et câbles, enterrés ou aériens, • Le démantèlement du poste de livraison, • Les fondations de l'éolienne, • Le démontage de l'éolienne. Les opérations de démantèlement peuvent se décomposer de la manière suivante : • Démontage des éoliennes et des équipements électriques, • Tri et transport des déchets, • Prise en charge des déchets par des prestataires habilités pour chaque filière de valorisation. Pour mener à bien ces opérations, les compétences nécessaires sont quasiment identiques à celles du montage d’une éolienne, à savoir : • Levage, manutention, • Bâtiment et travaux publics, • Voirie et réseaux divers, • Transporteur, • Récupération de déchets triés. Le temps pour démonter une éolienne est estimé à 2 jours par machine. Pour le désempierrement et le remblai avec de la terre végétale des voies d'accès et des aires de stationnement, le temps de travaux est d'environ une semaine pour un parc de 5-7 éoliennes. S'ajoute également le temps de démantèlement des différentes installations électriques. Au niveau environnemental, la phase de démantèlement induit les mêmes types d’impacts que la phase de construction avec la présence d’engins de chantier. Cependant, ils pourraient être moindres pour plusieurs raisons : • Le site éolien présente une sensibilité environnementale réduite par rapport à l’état initial avant l’implantation de l’éolienne, • La durée du chantier de démantèlement est logiquement plus courte que celle de montage. 27 Juillet 2012 L’énergie éolienne Valorisation des matériaux Les éléments constituants une éolienne peuvent être triés en quatre catégories principales de déchets : • Les métaux ferreux, • Les déchets industriels banals, • Les déchets électriques et électroniques, • Les déchets inertes. La valorisation de ces déchets peut être faite ainsi : Scénarii de valorisation des matériaux issus du démantèlement d'une éolienne Matériau Scénario Acier 100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge) Fonte 100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge) Acier inoxydable 100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge) Acier à haute résistance 100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge) Cuivre 100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge) Aluminium 100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge) Plomb 100% recyclé (90% récupéré et 10% mise en décharge) Composants de fibre de verre 100% incinération des matériaux composites avec récupération de chaleur, les résidus sont mis en décharge PVC-plastiques Mise en dépôt des parties pouvant être démontées et incinération du reste Autres plastiques 100% incinération des déchets avec récupération de chaleur Caoutchouc 100% incinération des déchets avec récupération de chaleur Béton 100% recyclé (100% récupéré) Source : Vestas Analyse du cycle de vie La puissance d’une éolienne a été multipliée par 10 en 10 ans. Dans les années 1980, une éolienne permettait d’alimenter environ 10 personnes en électricité. Aujourd’hui, une seule éolienne de 2 MW fournit de l’électricité pour 2 000 personnes, chauffage compris. La puissance moyenne d’une éolienne était de 0,5 MW en 2000, de 1,7 MW en 2007, pour atteindre 2,1 MW en 2010. Un parc éolien de 12 MW, composé de quatre à six éoliennes, couvre les besoins en consommation d’électricité de près de 12 000 personnes, chauffage inclus, et permet d’éviter l’émission de 8 000 tonnes de CO2. 28 Juillet 2012 L’énergie éolienne Évolution de la puissance des parcs éoliens Source : SER-FEE Chaque moyen de production présente avantages et inconvénients. L’objectif est d’optimiser le mix énergétique pour concilier les enjeux et coûts : de production, de maîtrise des risques et du respect de l’environnement. L’enjeu est de conserver notre indépendance énergétique tout en répondant aux objectifs du Grenelle Environnement de 23% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020. Mix énergétique français en 2011 Puissance installée (MW) Production (Millions MWh) Part (%) dans la production 2011 Production nette 126 460 541,9 100 Nucléaire 63 130 421,1 77,7 Thermique à combustible fossile 27 790 51,2 9,5 dont charbon 7 940 13,4 2,5 dont fioul 10 360 8,1 1,5 dont gaz 9 490 29,7 5,5 Hydraulique 25 400 50,3 9,3 Éolien 6 640 11,9 2,2 Photovoltaïque 2 230 1,8 0,3 Autres énergies renouvelables (biomasse essentiellement) 1 270 5,6 1 Source : RTE L'accroissement des productions éolienne et photovoltaïque ont permis de réduire le recours aux centrales thermiques à combustible fossile. Il en résulte une diminution des émissions de CO2. Ainsi, la quantité estimée de CO2 émise par le parc de production d'électricité français est en baisse de 19,8% et représente 27,4 millions de tonnes en 2011. 29 Juillet 2012 L’énergie éolienne Analyse du cycle de vie des moyens de production de l'électricité Source Puissance nominale (MW) Nucléaire tranche : 900 à 1 450 centrale : 1 800 à 5 400 Centrale à flamme gaz / charbon / fioul 100 à 1 000 Parcs éoliens unité terrestre : 1 à 3 unité offshore : 5 Centrale photovoltaïque 1 à 60 Hydraulique 1 à 1 800 Émission CO² (kg/MWh) 6 880 à 980 3 à 22 60 à 150 4 Source : Ademe En 2020, un parc de 25 000 MW devrait permettre d’éviter l’émission par le secteur énergétique de 16 millions de tonnes de CO2 par an, selon une note publiée par le Ministère en charge de l’énergie et de l’environnement. Ainsi cet objectif en 2020 représente l’équivalent des émissions annuelles de CO2 de près de 8 millions de voitures. En 2011, le parc éolien français avec 6 800 MW installés a permis d’éviter l’émission de près de 3,13 millions de tonnes de CO2. Équivalence émissions CO2 du secteur éolien Source : SER 30 L’énergie éolienne Juillet 2012 V. métiers et formations 1. Métiers de l'éolien Il est nécessaire de bien comprendre le vocabulaire liés aux métiers de l’éolien, en particulier dans ce domaine déjà mature mais encore en évolution. On peut ainsi distinguer 8 acteurs différents : • Le développeur C’est la personne ou l’entreprise qui fait les études projets : les études de gisement du vent, du productible, les études d’impacts environnementaux (acoustique, faunistique, floristique, etc.) et les définitions techniques. Le développeur réalise également les études nécessaires (démarches administrative, financière et foncière) pour acquérir des droits : compromis de location, permis de construire et droit de produire et de vendre de l’électricité. • Le promoteur Comme dans le domaine de l’immobilier, ce terme évoque la personne ou l’entreprise qui porte le projet et/ou investit dans l’étude jusqu’à la construction afin, soit d’en devenir exploitant propriétaire, soit de revendre le projet et/ou l’installation par la suite. • L'investisseur Il achète les droits au développeur et finance le projet de construction. Vu les montants considérables, dans le cas d’un parc éolien connecté au réseau électrique, on parle plus souvent de "groupement d’investissement". L’investisseur peut aussi être l’une des grandes sociétés de production d’électricité, ce qui tend à être de plus en plus le cas. • Le propriétaire Définir le propriétaire permet de mieux le différencier de l’exploitant. Le propriétaire est la personne, le groupement de personnes, la collectivité, l’entreprise, etc., à qui appartiennent les installations une fois construites. • L'exploitant C’est la société chargée d’assurer la rentabilité maximale du parc éolien. Elle s’occupe de la surveillance des comptes, assure la vigilance technique, l’entretien, la maintenance et les relations avec le réseau électrique. Ce métier nécessite des compétences professionnelles et techniques dans le secteur éolien. • La société de projet La société de projet est créée de manière officielle au registre du commerce et des sociétés en vue de l’exploitation du parc éolien. Elle est souvent établie très en amont afin de porter dès que possible les contrats, les engagements fonciers, les réservations ou certificats administratifs, les accords, les permis, et bien sûr, les dépenses. 31 L’énergie éolienne Juillet 2012 • Le turbinier C’est le fabricant des éoliennes (marque et modèle). • Le maintenancier Société chargée de réaliser toutes les opérations techniques nécessaires au bon fonctionnement du parc éolien. Les métiers de l’éolien sont donc multiples et peuvent s'y ajouter : chef de projet, responsable d'études environnementales, ingénieur technique, juriste, responsable HSE/QSE, chef de chantier, technicien de maintenance… En particulier, le technicien de maintenance éolien effectue la maintenance préventive et la maintenance curative et ses missions consistent à : • Accéder à l'éolienne, • Effectuer la mise sous tension et la mise en service de l'éolienne ainsi que son arrêt, • Planifier et réaliser les activités de maintenance préventive, • Effectuer les interventions de maintenance curative, • Respecter les consignes en matière de qualité, d'hygiène, de sécurité et d'environnement, • Rédiger des comptes rendus. La rémunération d’un technicien de maintenance s’échelonne de 19 000 à 25 000 euros brut par an. Son poste peut ensuite évoluer en tant que responsable maintenance et chef d’équipe. Les compétences (habilitations, certifications) requises pour ce métier sont : • Maîtrise de l'anglais, • Aptitude au travail en hauteur, • Évacuation d'urgence, • Travaux électriques basse et haute tension (20 000 V), • Sécurité incendie, • Brevet de Sauveteur Secouriste au Travail. Source d'emplois et de richesses au niveau local La filière éolienne est créatrice d’emplois, pour la fabrication et pour l’installation. Elle employait, fin 2007, 350 000 personnes dans le monde et environ 150 000 personnes en Europe. En 2011, la filière représente un marché de plus de 68 milliards d’euro et 670 000 emplois dans le monde. D'ici 2020, la filière européenne pourrait employer 462 000 salariés dont 169 500 emplois dans l'offshore. Et en 2030, 300 000 emplois dans l'offshore sur un total de 480 000. Aujourd’hui en France, le montant des investissements et le nombre d’emplois ne cessent d’augmenter : 11 000 personnes pour un marché de 2,4 milliards d’euro en 2009, qui pourrait atteindre 3,7 milliards d’euro en 2012 selon les prévisions de l’Ademe. Les perspectives pour l’emploi dans ces conditions sont prometteuses : la filière éolienne pourrait en 2012 générer 16 000 emplois directs (plus de 20 000 si l’on compte les emplois indirects) dont 2 150 environ dans la gestion et la maintenance des parcs. 32 Juillet 2012 L’énergie éolienne Avec un marché de 25 000 MW, plusieurs unités de construction de mâts, de pales et autres gros composants d’éoliennes devront s’implanter en France. En 2020, l’énergie éolienne sera en mesure d’employer 60 000 personnes. L’installation et la maintenance des parcs nécessitent de faire appel à des entreprises locales ; des emplois sont ainsi créés directement dans les zones où sont implantées les éoliennes. Actuellement, plus de 80% du marché des éoliennes est contrôlé par les constructeurs européens (Allemagne, Danemark, Espagne). Historiquement, l’industrie éolienne française s’est spécialisée dans la fabrication de composants (mât, pale, générateur, etc.). Aujourd’hui Areva, Alstom et Vergnet se positionnent sur le marché de la fabrication et de l’assemblage des composantes de l’éolienne. En Meuse, 5 constructeurs éoliens se partagent le marché : Enercon, Gamesa, Nordex, Repower et Vestas. Répartition par constructeur du nombre d'éoliennes installées en Meuse Vestas Enercon 10% 4% Repower 35% Gamesa 38% Nordex 13% Source : Suivi éolien Décembre 2011 2. Formations initiales / Formations continues La croissance de l’énergie éolienne est telle que les professionnels rencontrent d’importantes difficultés à recruter le personnel qualifié nécessaire au développement et à l’exploitation. Pour cette raison, de nombreuses formations ont été mises en place, notamment pour la maintenance de ces nouvelles installations de production d’électricité. Ainsi pour être technicien de maintenance, une formation initiale d’électricien, de mécanicien et/ou d’hydraulicien est requise. Les formations dispensées correspondantes sont : • Bac Pro Électrotechnique, • Bac Pro Maintenance Industrielle, • BTS Électrotechnique, • BTS Maintenance Industrielle. 33 Juillet 2012 L’énergie éolienne Au niveau départemental, ces 4 formations sont dispensées dans divers établissements : Établissements meusiens proposant des formations techniques Baccalauréat Professionnel Électrotechnique, énergie, Équipements et communiquants Brevet de Technicien Supérieur électrotechnique Baccalauréat Professionnel Maintenance des équipements Industriels Brevet de Technicien Supérieur Maintenance Industrielle CFAI de Maxéville (54) Antenne de Bar le Duc CFAI de Maxéville (54) Antenne de Bar le Duc Lycée Professionnel Ligier Richier bar le duc Lycée Professionnel Ligier Richier bar le duc Lycée Polyvalent Henri Vogt Commercy Section d'enseignement professionnel du lycée polyvalent Henri Vogt Commercy Section d'enseignement professionnel du lycée polyvalent Alfred Kastler Stenay Section d'enseignement professionnel du lycée polyvalent Margueritte Verdun 3 établissements dispensent cette formation en Meuse Aucun établissement ne dispense cette formation en Meuse Modalités Modalités Durée : 3 ans après la classe de 3ème Niveau terminal d'études : Bac ou équivalent Durée : 2 ans Niveau terminal d'études : Bac +2 3 établissements dispensent cette formation en Meuse 2 établissements dispensent cette formation en Meuse Modalités Modalités Durée : 3 ans après la classe de 3ème Niveau terminal d'études : Bac ou équivalent Durée : 2 ans Niveau terminal d'études : Bac +2 Au niveau régional, de nombreuses formations sont également dispensées. Établissements lorrains proposant des formations techniques Baccalauréat Professionnel Électrotechnique, énergie, Équipements et communiquants Brevet de Technicien Supérieur électrotechnique Baccalauréat Professionnel Maintenance des équipements industriels Brevet de Technicien Supérieur Maintenance Industrielle Meurthe et Moselle : 10 établissements Meurthe et Moselle : 5 établissements Meurthe et Moselle : 6 établissements Meurthe et Moselle : 4 établissements Moselle : 12 établissements Moselle : 5 établissements Moselle : 10 établissements Moselle : 3 établissements Vosges : 4 établissements Vosges : 2 établissements Vosges : 4 établissements Vosges : 2 établissements Source : ONISEP 2012 De très nombreuses formations en énergies renouvelables abordent également les sujets éoliens, allant du baccalauréat technologique au master en passant par les licences professionnelles ou les Instituts Universitaires de Technologie. Quelques exemples de formations dispensées par le CNAM et le GRETA : • Conservatoire Nationale des arts et Métiers en partenariat avec le lycée Jean Auguste Margueritte à Verdun [licence générale GEME option énergies éolienne et photovoltaïque] Annexe 5 : CNAM – Licence énergies éolienne et photovoltaïque • Lycée François Bazin à Charleville Mézières [formation complémentaire Maintenance en technique de parc éolien] • GRETA à Besançon, Nîmes [formation de Technicien en énergies renouvelables photovoltaïque et éolien] Un plus dans son cursus est l’obtention d’un certificat allemand BZEE (Bildungszentrum für Emeuerbare Energien). En effet, ce "certificat de compétence professionnelle" est reconnu par l’ensemble des professionnels de l’éolien. Le BZEE – centre d’éducation sur l’énergie renouvelable à Husum en Allemagne – a créé des programmes de formation en étroite collaboration avec les acteurs du marché, fort d’une expérience de plus de vingt ans dans le domaine éolien. 34 L’énergie éolienne Juillet 2012 VI. perspectives d'avenir 1. Éolien offshore L’éolien offshore offre des perspectives de développement important, notamment en Europe qui est l'une des zones les plus adaptées. Elle dispose en effet d’un vaste espace maritime et bénéficie de zones très ventées et peu profondes, propices à l’implantation de parcs éoliens en mer. Éloigné des terres, l’éolien offshore permet d’implanter des aérogénérateurs plus puissants tout en bénéficiant d’un vent plus fort, plus fréquent et plus régulier. Un parc à quelques kilomètres au large peut ainsi produire 50% d’énergie de plus qu’un parc éolien terrestre. La réalisation d’un parc éolien offshore est plus délicate que sur terre : les conditions météorologiques sont plus rigoureuses, les éoliennes sont soumises à des vents violents, aux embruns salés… Les constructeurs développent désormais des matériels adaptés. Le parc en mer s’installe à moins de 30 kilomètres des côtes et moins de 30 mètres de profondeur. La partie "marine" du parc comprend : • Les aérogénérateurs (fondations + mâts + rotor). La fondation, structure de haute taille dépassant la surface de la mer, repose sur le fond marin. Cette structure peut être essentiellement en béton ou constituée de béton et de tubes d’acier, du type tripode par exemple. Ceci ne s’applique que pour des fonds de quelques dizaines de mètres. Pour des fonds plus importants, des projets s’orientent vers des mâts flottants lestés (qui s’inclineront légèrement sous la force du vent) ou des barges pouvant être amarrées par des câbles. Les mâts quant à eux peuvent atteindre une centaine de mètres au-dessus du niveau de la mer et chaque pale dépasser 50 mètres de long, • Un module pour les équipes d’intervention, • Un transformateur, • Les câbles sous-marins assurant la collecte et le transport de l’énergie jusqu’à la côte. Les annexes à terre comprennent : • Un transformateur et un poste de raccordement au réseau terrestre, • Des lignes électriques enterrées. Pour se développer, les parcs éoliens offshores ont besoin de ports proches de leur implantation, ce qui pourrait y apporter de nouvelles activités industrielles et économiques : • Le pré-assemblage des éoliennes, • Le transport des composants du parc. Dans l’avenir, l’éolien dit "flottant" permettra d’installer des parcs ancrés à une profondeur maximum de 150 mètres, ce qui pourrait augmenter les zones potentiellement exploitables. Pour l’éolien en mer, en comparaison avec le terrestre, l’augmentation de la production ne compense pas celle du coût d’investissement, d’autant que les coûts de maintenance sont plus élevés. Ces derniers peuvent monter à 4% de l’investissement par an et ainsi, sur la base d’un taux d’actualisation de 4% sur 20 ans, la partie exploitation peut représenter 35% du coût total du mégawattheure produit. A ce jour, les conditions de rachat de l’éolien en mer sont fixés à 130 €/MWh est maintenu pour moins de 2 800 h/an ; au-delà ce tarif est dégressif, de 130 à 90 €/MWh entre 2 800 à 3 200 h/an. 35 L’énergie éolienne Juillet 2012 Fin 2011, la puissance éolienne offshore de l’Union Européenne atteignait 3 820 MW. Le RoyaumeUni était le leader de l’éolien offshore avec 2 094 MW devant le Danemark avec 871 MW et les Pays-Bas avec 228 MW. D'ici 2020, 40 000 MW de puissance éolienne offshore seront installés. Cette puissance permettra de répondre à 4% de la demande d'électricité de l'Union Européenne et évitera l'émissions de 87 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère (équivalent aux rejets de 44 millions de véhicules). A l’heure actuelle la France ne dispose pas de capacités éoliennes installées en mer. Le Grenelle Environnement a fixé l’objectif d’atteindre 6 000 MW en 2020, ce qui permettra une production de 18 millions de MWh, soit la consommation électrique annuelle de 8 millions de personnes pour un investissement d’environ 201 milliards d’euro. L’État a ainsi lancé un appel d’offres … Avec la publication en juillet 2011, par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) du cahier des charges de l’appel d’offres "Éoliennes en mer", la France vient de franchir une nouvelle étape pour atteindre cet objectif. L’énergie éolienne en mer, et plus généralement les énergies marines contribueront à produire 3,5% de la consommation d’électricité pour alimenter plus de 4,5 millions de foyers. Le premier appel d’offres portant sur des installations éoliennes de production d’électricité en mer en France métropolitaine doit permettre d’ériger 500 à 600 éoliennes au large des côtes françaises, pour une production de 3 000 MW, soit la consommation de 1,75% de la population. Il porte sur la construction et l’exploitation de cinq parcs éoliens de production d’électricité implantés en mer. Le 6 avril 2012, le Gouvernement a annoncé les lauréats du 1er appel d'offres. La sélection de ces lauréats permet dès à présent le déploiement d'une puissance totale de près de 2 000 MW, un investissement de 7 milliards d'euros et la création de 10 000 emplois industriels directs dans les régions Pays-de-la-Loire, Bretagne, Basse-Normandie et Haute-Normandie. Des usines de fabrication d'éoliennes (turbines et pâles) et des usines d'assemblage et de fondations seront créées et implantées. Un grand nombre d'industriels déjà présents sur la façade maritime bénéficieront d'importants contrats de sous-traitance. Des centres d'exploitation et de maintenance seront localisés dans 4 ports. Annexe 6 : Appel d’offres français d’éolien offshore 2. Le petit éolien La France compterait en 2011 279 installations pour une puissance de 2,5 MW. Le petit éolien, ou éolien domestique, désigne toutes les éoliennes d'une puissance nominale inférieure ou égale à 30 kW (en Europe) ou 100 kW (aux États-Unis), raccordées au réseau ou bien autonomes en site isolé. Le petit éolien est utilisé pour produire de l'électricité et alimenter des appareils électriques de manière durable, principalement en milieu rural. Ces petites éoliennes sont généralement à axe horizontal et comprennent le plus souvent deux à trois pales pour développer une puissance électrique de 100 W à 30 kW. Il existe toutefois des éoliennes à axe vertical. La force, la fréquence et la régularité des vents sont des facteurs essentiels pour que l’exploitation de la ressource éolienne soit intéressante, et cela quelle que soit la taille de l’éolienne. 36 L’énergie éolienne Juillet 2012 3. Recherche et innovation Aux États-Unis, une entreprise conçoit de nouvelles éoliennes qui produisent de l’air comprimé au lieu de l’électricité. Dans la nacelle des éoliennes, au lieu d’un alternateur se trouve donc un compresseur d’air. L’air comprimé est stocké et permet de faire tourner un alternateur aux moments où les besoins se font le plus sentir. Du point de vue du stockage de l’énergie, cette façon impose une conversion d’énergie (de l’air comprimé vers l’électricité, avec un rendement réduit), mais permet de positionner la production électrique sur le pic de consommation, où l’électricité est payée plus cher, avec une conversion de moins que par le processus classique (électricité vers stockage puis stockage vers électricité). Certains pensent même que l’on pourrait utiliser directement l’air comprimé ainsi produit pour alimenter des voitures automobiles propulsées avec ce fluide. En 2009, les Néerlandais de Dutch Rainmaker ont réalisé une éolienne dont l’énergie est utilisée pour condenser la vapeur d’eau présente dans l’air ambiant. Le premier prototype a ainsi condensé 500 litres d’eau douce en 24 heures. Eole Water, une entreprise implantée dans le sud de la France est devenue le leader mondial dans le domaine des systèmes éoliens de production d’eau par condensation. Après dix années de recherche, les ingénieurs ont mis au point un système breveté composé d'une éolienne capable de produire de l'eau à partir de la condensation de l'air. En 2010, l’institut allemand Fraunhofer explique dans un communiqué avoir réussi à mettre au point un processus de production de méthane à partir de la production en excès des éoliennes. L’électricité est utilisée pour faire une électrolyse d’eau, produisant de l’oxygène (rejeté) et de l’hydrogène. Cet hydrogène est recombiné à du CO2 pour produire du méthane qui est réintroduit dans le circuit de distribution public du gaz naturel. Des applications plus singulières concernent le lampadaire éolien. La société française Expansion et Développement commercialise un lampadaire éolien autonome, combinaison d'une éolienne à axe vertical et d'une source d'éclairage public. Ce réverbère autonome est hybride car il dispose également d'un panneau photovoltaïque qui permet dans certains cas d'améliorer l'autonomie du système. En effet le lampadaire n'est pas raccordé au réseau et l'autonomie est assurée pour 4 à 5 jours grâce à des batteries enchâssées au mât. Éclairer routes et autoroutes est un autre débouché possible. Aujourd'hui les panneaux de signalisation et les caméras vidéos sont pratiquement tous équipés de panneaux solaires. Mais l'éolien ouvre de nouvelles perspectives, jugées intéressantes par les exploitants autoroutiers. 4. Perspectives de l'éolien L’éolien a connu en 20 ans un développement considérable et la technique, par l’importance du nombre de machines construites et par la diversité des constructeurs, a atteint sa pleine maturité industrielle au niveau mondial. Bien que désormais il ne semble pas que l’on puisse attendre encore dans ce domaine de nombreux progrès et évolutions, l’éolien, sur sa seule lancée, a toujours devant lui un avenir prometteur. Cependant, en plus de l’incertitude technique de la tenue dans le temps des installations en mer, il lui reste deux handicaps majeurs : son intermittence et son coût. L’intermittence de l’énergie éolienne laisse prévoir une limite supérieure absolue de la production énergétique. Cette limite serait égale à environ 30 % de la production énergétique totale de l’électricité 37 L’énergie éolienne Juillet 2012 issue des sources modulables. Dans le monde, sur ces bases et avec les données actuelles, la limite absolue devrait être de 5 000 millions de MWh, soit plus de 8 fois les prévisions mondiales pour 2015. Cela laisse de la marge, d’autant que les besoins mondiaux en électricité ne peuvent que fortement croître dans les dizaines d’années à venir. En France, la limite serait d’environ 140 millions de MWh sur la base de la production actuelle totale, ce qui n’est accessible que si l’adaptabilité de la production aux variations de charge est accrue. Elle peut en partie être assurée par le nucléaire, mais reposerait très vite surtout sur des centrales à combustibles fossiles comme le gaz. Au-delà d’un certain seuil, plus d’éolien peut conduire à plus de centrales fossiles et donc à plus de rejets de gaz carbonique. Ce seuil pourrait se situer vers 60 millions de MWh, correspondant à l’énergie que pourraient produire les 25 000 MW prévus dans le PPI (Programme Pluriannuel d’Investissements) 2006, suite au Grenelle Environnement. Le coût de l’éolien va, pour sa part, freiner ou bloquer l’approche de cet objectif limite. A ce jour, l’éolien est en général relativement cher et rarement compétitif au niveau du prix du mégawattheure, surtout si l’on se réfère au coût du combustible non consommé des autres sources maintenues en réserve de puissance. La majorité des installations éoliennes actuelles ne fonctionne que grâce aux subventions indirectes que représentent les obligations de rachat de l’électricité. Pour lever ce blocage de coût, il faudrait que les prix des combustibles fossiles augmentent fortement, et que soit instaurée une pénalité financière significative pour les rejets de gaz carbonique (sous forme de taxe ou via des quotas payants). Dans les pays où l’essentiel de la structure énergétique ne repose pas sur les fossiles, mais par exemple sur l’hydraulique et/ou le nucléaire, le coût de l’éolien peut devenir une barrière dissuasive susceptible de limiter son extension. En France, par exemple, l’importance du surcoût que représenteraient déjà les 25 000 MW d’éoliens prévus pour répondre à la directive européenne pourrait constituer une buté financière ne permettant pas d’aller bien au-delà dans les équipements en énergie éolienne. 38 Juillet 2012 L’énergie éolienne annuaire des entreprises En 2010, la France a constitué le troisième marché européen de l’éolien derrière l’Allemagne et l’Espagne. Encouragés par cette dynamique, les professionnels de l’éolien se renforcent en France et poursuivent l’objectif de développer leurs positions sur des marchés en pleine croissance dans le monde. De manière générale, les entreprises du secteur poursuivent un rythme de croissance fort, notamment les constructeurs, leurs fournisseurs et sous-traitants. Des composants de toute sorte sont fournis par des sous-traitants français : Aerocomposite Occitane, Rollix-Defontaine, Mersen, AREVA T&D, CDE SA, SIAG, SPIE, Laurent SA, Céole, Baund-Chateauneuf, etc. De nombreux bureaux d’études, entreprises de génie civil, construction ou transport profitent de cette croissance. Plus de 170 entreprises ont déjà été identifiées comme sous-traitants actifs de l’industrie éolienne, travaillant pour les grands constructeurs. Ces entreprises sont notamment répertoriées dans Annuaire des fabricants et fournisseurs de l'industrie éolienne, 2010-2011, établi par le Syndicat des énergies renouvelables. L’industrie éolienne représente donc une véritable opportunité de diversification pour le tissu industriel français, qui possède toutes les compétences pour répondre aux exigences de cette industrie. En Meuse, ce sont 495 entreprises qui sont susceptibles d'obtenir un marché dans l'éolien. Ces entreprises peuvent intervenir au moment de la construction de l'ouvrage, pour la fourniture de composants et de consommables mais aussi lors de la maintenance et du démantèlement. Code APE Libellé Code APE Nombre entreprises PRESTATAIRES Fondations et terrassements 4120B Construction d'autres bâtiments 4213A Construction d'ouvrages d'art 1 4312A Travaux de terrassement courants et travaux préparatoires 45 4312B Travaux de terrassement spécialisés ou de grande masse 4 4399C Travaux de maçonnerie générale et gros oeuvre de bâtiment 89 4673A Commerce de gros (commerce interentreprises) de bois et de matériaux de construction 33 2223Z Fabrication d'éléments en matière plastique pour la construction 3 2442Z Métallurgie de l'aluminium 0 2451Z Fonderie de fonte 3 2511Z Fabrication de structures métalliques et de parties de structure 8 2529Z Fabrication d'autres réservoirs, citernes et conteneurs métalliques 0 2593Z Fabrication d'articles en fils métalliques, de chaines et de ressorts 3 2812Z Fabrication d'équipements hydrauliques et pneumatiques 2 2815Z Fabrication d'engrenages et d'organes mécaniques de transmission 2 3311Z Réparation d'ouvrages en métaux 0 2712Z Fabrication de matériel de distribution et de commande électrique 1 3314Z Réparation d'équipements électriques 2 4222Z Construction de réseaux électriques et de télécommunications 2 4321A Travaux d'installation électrique dans tous locaux 49 6203Z Gestion d'installations informatiques 2 11 Composants Électrique 39 Juillet 2012 L’énergie éolienne Code APE Nombre entreprises Libellé Code APE PRESTATAIRES (suite) Transport, manutention et levage 4941B Transports routiers de frêt et de proximité 53 7712Z Location et location-bail de camions 2 7729Z Location et location-bail d'autres biens personnels et domestiques 8 7732Z Location et location-bail de machines et équipements pour la construction 14 7739Z Location et location-bail d'autres machines, équipements et biens matériels,n.c.a 6 4313Z Forages et sondages 0 6201Z Programmation informatique 15 7112B Ingénierie, études techniques 41 7120B Analyses, essais et inspections techniques 21 7490A Activités des économistes de la construction 4 7490B Activités spécialisées, scientifiques et techniques diverses 5 Autres activités spécialisées MAINTENANCE 4399D Autres travaux spécialisés de construction 6 4669A Commerce de gros (commerce interentreprises) de matériel électrique 5 4669B Commerce de gros (commerce interentreprises) de fournitures et équipements industriels divers 19 DEMANTELEMENT 0811Z Extraction de pierres ornementales et de construction, de calcaire industriel, de gypse, de craie et d'ardoise 7 2550B Découpage, emboutissage 2 3831Z Démantèlement d'épaves 4 3832Z Récupération de déchets triés 23 TOTAL 495 Source : Fichier Consulaire / CCI de la Meuse (05/04/2012) 40 L’énergie éolienne Juillet 2012 annexes Annexe 1 : État des lieux de l'éolien dans le monde fin 2011 . ...............................................page 42 Annexe 2 : État des lieux de l'éolien dans l'Europe fin 2011 ..................................................page 43 Annexe 3 : Atlas du parc éolien lorrain - Mai 2011 .................................................................page 45 Annexe 4 : Atlas du parc éolien meusien - Avril 2012 ............................................................page 46 Annexe 5 : CNAM - Licence énergies éolienne et photovoltaïque .........................................page 48 Annexe 6 : Appel d'offres français d'éolien offshore ...............................................................page 49 41 Juillet 2012 L’énergie éolienne Annexe 1 : État des lieux de l'éolien dans le monde fin 2011 Puissance totale installée en MW fin 2011 Puissance installée en MW en 2011 Union Européenne 93 957 9 616 Reste de l'Europe 2 649 665 Total Europe 96 606 10 281 États-Unis 46 919 6 810 Canada 5 265 1 267 Total Amérique du Nord 52 753 8 127 Chine 62 365 17 631 Inde 16 084 3 019 Japon 2 501 168 Autres pays asiatiques 1 080 111 Total Asie 82 030 20 929 7 111 1 227 238 500 40 564 Reste du monde Total mondial Source : GWEC Répartition de la puissance éolienne mondiale fin 2011 Reste du monde 3% Asie 34,4% Europe 40,5% Amérique du Nord 22,1% Source : GWEC 42 Juillet 2012 L’énergie éolienne Annexe 2 : État des lieux de l'éolien dans l'Europe fin 2011 Puissance totale installée en MW fin 2011 Puissance installée en MW en 2011 Allemagne 29 060 2 086 Espagne 21 674 1 050 France 6 800 830 Italie 6 747 950 Royaume-Uni 6 540 1 293 Portugal 4 083 377 Danemark 3 871 178 Suède 2 907 763 Pays-Bas 2 328 68 Irlande 1 631 239 Grèce 1 629 311 Pologne 1 616 436 Autriche 1 084 73 Belgique 1 078 192 Roumanie 982 520 Bulgarie 612 112 Hongrie 329 34 République Tchèque 217 2 Finlande 197 0 Lituanie 179 16 Estonie 184 35 Chypre 134 52 Luxembourg 44 0 Lettonie 31 1 Slovaquie 3 0 Slovénie 0 0 Malte 0 0 Total UE-27 93 957 9 616 Reste de l'Europe 2 649 665 Total Europe 96 607 10 281 Source : GWEC 43 L’énergie éolienne Juillet 2012 Source : EurObserv'ER 2012 44 Juillet 2012 L’énergie éolienne Annexe 3 : Atlas du parc éolien lorrain - Mai 2011 Source : EurObserv'ER 2011 45 Juillet 2012 L’énergie éolienne Annexe 4 : Atlas du parc éolien meusien - Avril 2012 Nom Nombre éoliennes Communes Parc Baudignécourt 6 Baudignécourt Parc Beauregard 6 Rumont, Vavincourt Parc Chanteraine 1 Chanteraine Parc Courcelles-sur-Aire 5 Courcelles-sur-Aire Parc Erize-Saint-Dizier 5 Erize-Saint-Dizier, Rosière Parc Géry 5 Géry, Erize-Saint-Dizier Parc Haut de Bâne 6 Rumont, Erize-Saint-Dizier Parc Haut de Vausse 6 Reffroy Parc l'Epine - Amanty site 2 (sud) 6 Amanty Parc La Haie au Vent 5 Stenay Parc La Haie Joly 13 Souhesmes-Rampont, Vadelaincourt, Osches Parc La Haute Borne 4 Vaudeville-le-Haut Parc La Monjoie 5 Vouthon-Haut Site de la Voie Sacrée : • Parc la Valette 6 • Parc de La Voie Sacrée 6 • Parc Maurechamp 6 • Parc Raival 6 • Parc Viller 3 Parc Laneuville 5 Laneuville-au-Rupt Parc Le Boutonnier 6 Reffroy, Meligny-le-Petit, Marson-sur-Barboure Parc Les Vallottes 6 Bovée-sur-Barboure, Broussey-en-Blois Parc Méligny le Grand 4 Méligny-le-Grand Parc Ménil la Horgne 7 Ménil-la-Horgne, Saulvaux Parc Mulsonnier 6 Souhesmes-Rampont, Nixeville-Blercourt Parc Nançois le Grand 2 Nançois-le-Grand Parc Nelausa Bane 4 Lavallée, Levoncourt Parc Plainchamp - La Renardière 6 Menaucourt, Chanteraine (8 autorisées) Parc Saint Aubin 2 3 Saint-Aubin-sur-Aire Parc Saint Aubin sur Aire 4 Saint-Aubin-sur-Aire Parc Trois Sources 18 Houdelaincourt, Bonnet Nord, Bonnet Sud 30 parcs éoliens 171 Raival, Erize-la-Brûlée, Beausite, Erize-la-Petite, Courcelles-sur-Aire Source : DDT 55 46 Juillet 2012 L’énergie éolienne Les implantations d'éoliennes et des ZDE sur le département de la Meuse BELGIQUE Breux Moulis Saint Hubert Thonne le Thil Autréville St Lambert Pouilly sur Meuse Luzy St Martin Laneuville sur Meuse Olizy sur Chiers Inor Cesse Doulcon Cunel Liny devant Dun Sivry sur Meuse Forges sur Meuse Béthincourt Cumières Le-Mort Homme Malancourt Cheppy Lachalade Esnes en Argonne Avocourt Vauquois Montzéville Aubreville Dombasle en Argonne Récicourt Brabant en Argonne Le Neufour Les Islettes Clermont en Argonne Froidos Landrecourt Lempire St André en Barrois Les Trois Domaines Beausite Brabant le Roi Rancourt sur Ornain Revigny sur Ornain Contrisson Remennecourt Andernay Rembercourt Sommaisne Lisle en Barrois Villotte Dvt Louppy Seigneulles Val d'Ornain Vassincourt Sommelonne A construire Refusées (19) Beney en Woëvre Chaillon Nonsard Lamarche Heudicourt sous les Côtes Buxières sous les Côtes Richecourt Varnéville Bislée Koeur la Grande Xivray et Marvoisin Loupmont Han sur Meuse Lahayville Montsec Saint Mihiel Chauvoncourt Bouconville sur Madt Apremont la Forêt Lignières sur Aire Haironville Bazincourt sur Saulx Rupt aux Nonains Rambucourt Aulnois en Perthois Cousances les Forges Savonnières en Perthois Juvigny en Perthois Brauvilliers Commercy Euville Erneville aux Bois Willeroncourt Nançois le Grand Saint Aubin sur Aire Saulvaux Menaucourt Givrauval Fouchères aux Bois Ménil sur Saulx Le Bouchon sur Saulx Dammarie sur Saulx Longeaux Villers le Sec Nantois Boviolles Naix Marson aux sur ForgesSt Amand Barboure sur Ornain Tréveray Hévilliers Couverpuis Morley Méligny le Grand Chanteraine Ligny en Barrois Biencourt sur Orge Méligny le Petit Bovée sur Barboure Delouze Rosières ZDE en études ZDE : Zone de Développement Eolien Réalisation : D. D. T. 55 / S. E. / E. D.D. _ avri l_2012 Chalaines Montigny les Vaucouleurs Neuville les Vaucouleurs Burey en Vaux Mandres en Barrois Maxey sur Vaise Amanty Taillancourt Vouthon Bas Horville en Ornois Vouthon Haut Chassey Beaupré Dainville Bertheléville Vaudeville le Haut Sepvigny Champougny Epiez sur Meuse Badonvilliers Gérauvilliers Gondrecourt le Château Bure HAUTE MARNE Vaucouleurs Abainville Bonnet St Germain sur Meuse Rigny la Salle Rigny Saint Martin Villeroy sur meholle Saint Joire Montiers sur Saulx ZDE refusées Ugny sur Meuse Sauvoy Mauvages Houdelaincourt ZDE accordées Pagny sur Meuse Ourches sur Meuse Broussey en Blois Demange aux Eaux Ribeaucourt Troussey Void Vacon Naives en Blois Reffroy Baudignécourt Sorcy Saint Martin Laneuville au Rupt Ménil la Horgne Velaines Nant le Petit Géville Vignot Lérouville Chonville Malaumont Maulan Stainville Vadonville Grimaucourt près Sampigny Broussey Raulecourt ZDE de la CODECOM DU CANTON DE VOID Salmagne Guerpont Tronville en Barrois Nant le Grand St Julien sous les Côtes Boncourt Pont sur GirauvoisinFrémeréville sur Meuse Sous Meuse les Côtes Sampigny Cousances les Triconvilles Silmont Montplonne Lavincourt Ménil aux Bois Dagonville Loisey Culey Tannois Mécrin Courcelles en Barrois Lavallée Nançois sur Ornain Brillon en Barrois Ancerville En cours d'intruction (19) Savonnières Dvt Bar Longeville en Barrois Combles en Barrois Ville sur Saulx Baudonvilliers (192) (33) Resson Bar le Duc Trémont sur Saulx Saudrupt Construites Erize Saint Dizier Naives Rosières Behonne Fains Veel Couvonges Eoliennes (nombre) Vigneulles les Hattonchâtel Valbois Koeur la Petite Gimécourt Géry Mognéville Lisle en Rigault Fresnes au Mont Levoncourt Rumont Vavincourt Chardogne Neuville sur Ornain Beurey sur Saulx Villotte sur Aire Erize la brulée Lachaussée Lamorville Dompcevrin Rupt Dvt Saint Mihiel Woël Baudremont Laimont Robert Espagne LGV Maizey Ville Dvt Belrain Belrain Les Hauts de Chée St Maurice sous les Côtes Dompierre aux Bois Lacroix sur Meuse Latour en Woëvre Thillot Les Paroches Pierrefitte sur Nicey Aire sur Aire Raival Louppy le Château Villers aux Vents Hannonville sous les Côtes Avillers Ste Croix Seuzey Bannoncourt Rouvrois sur Meuse Lahaymeix Courouvre Longchamps sur Aire Herbeuville Labeuville Jonville en Woëvre Doncourt aux Templiers Combres sous les Côtes Dommartin la Montagne Vaux les Palameix Woimbey Chaumont sur Aire Erize la Petite Les Eparges Troyon Thillombois Neuville en Verdunois Courcelles sur Aire Vaubécourt Nettancourt Tilly sur Meuse Bouquemont Pretz en Argonne Sommeilles Recourt le Creux Rambluzin et Benoite Vaux Heippes Moulotte Maizeray Riaville Harville Marcheville en Saint Hilaire Woëvre en Trésauvaux Woëvre Saulx les Champlon Saint Rémy la Calonne Ambly sur Meuse Villers sur Meuse Pintheville Fresnes en Woëvre Mouilly Ranzières Villers sous Pareid Pareid Les Monthairons Génicourt sur Meuse Souilly Nubécourt Parfondrupt Manheulles Bonzée Rupt en Woëvre MEURTHE ET MOSELLE Saint Jean les Buzy Hennemont Ville en Woëvre ZDE de la HAIE JOLIE Evres Seuil d'Argonne Noyers Auzécourt Sommedieue Senoncourt les Maujouy Osches Foucaucourt sur Thabas Braquis Watronville Dieue Ancemont sur meuse Ippécourt Buzy d'Armont Gussainville Ronvaux Waly Brizeaux Châtillon sous les Côtes Grimaucourt en Blanzée Woëvre Haudiomont Dugny sur Meuse Lemmes Vadelaincourt Lanhère Boinville Warcq Hermeville en Woëvre Moranville Moulaiville Rouvres en Woëvre Etain Fromezey Abaucourt Hautecourt Eix Belrupt en Verdunois Les Souhesmes Rampont Lavoye Laheycourt Belleville sur Meuse Damloup Eton Amel sur l'Etang Foameix Ornel Morgemoulin Dieppe sous Douaumont Belleray Julvécourt Autrecourt sur Aire Beaulieu en Argonne Vaux Dvt Damloup Fleury Dvt Douaumont Verdun Nixéville Blercourt Ville sur Cousances Rarécourt Futeau Bezonvaux Bouligny Dommary Baroncourt Gincrey Haudainville Brocourt en Argonne Domremy Gouraincourtla Canne Senon Maucourt sur Orne Mogeville Ornes Douaumont Bras sur Meuse Sivry la Perche Jouy en Argonne Loison Azannes et Soumazanne Gremilly Vacherauville Thierville sur Meuse Fromeréville les Vallons Béthelainville Neuvilly en Argonne Le Claon Chaumont Dvt Damvillers Beaumont en Verdunois Spincourt Billy sous Mangiennes Vaudoncourt Louvemont Côte du Poivre Charny sur Meuse Marre Muzeray Wavrille Haumont près Samogneux Champneuville Chattancourt Nouillonpont Duzey Romagne sous les côtes Samogneux Régneville sur Meuse Saint Pierrevillers Pillon Villers les Mangiennes Damvillers Moirey Flabas Crépion Brabant sur Meuse Cuisy Montfaucon d'Argonne Boureuilles Etraye Rouvrois sur Othain Mangiennes Reville aux Bois Gercourt et Drillancourt Septsarges Merles sur Loison Ecurey en Verdunois Consenvoye Véry Varennes en Argonnes MARNE Fontaines St Clair Sivry sur Meuse Vilosnes Haraumont Epinonville Dombras Vittarville Arrancy sur Crusnes Sorbey Saint Laurent sur Othain Lissey Nantillois Charpentry Montblainville Bréhéville Murvaux Dannevoux Cierge sous Montfaucon Rupt sur Othain Delut Murvaux Brandeville Milly sur Bradon Brieulles sur Meuse Marville Jametz Dun sur Meuse Cléry le Petit Cléry le Grand Bantheville Remoiville Louppy sur Loison Lion devant Dun Velosne Flassigny Iré le Sec Juvigny sur Loison Mouzay Sassey sur Mont devant SasseyMeuse Aincreville Baulny Han lès Juvigny Saulmory et Villefranche ARDENNES Villécloye Bazeilles sur Othain Quincy Landzécourt Montigny devant Sassey Villers devant Dun Ecouviez Verneuil Grand Montmédy Wiseppe Halles sous les Côtes Gesnes en Argonne Chauvency le Château Stenay Verneuil Petit Thonne les Près Baâlon Beauclair Romagne sous Montfaucon Chauvency Saint Hubert Brouennes Beaufort en Argonne Thonne la Long Thonnelle Lamouilly Nepvant Martincourt sur Meuse Avioth Pagny la Blanche Côte Montbras Sauvigny Burey la Côte Goussaincourt Brixey aux Chanoines Les Roises VOSGES © IGN-BDCARTO ® 47 L’énergie éolienne Annexe 5 : CNAM - Licence énergies éolienne et photovoltaïque 48 Juillet 2012 Juillet 2012 L’énergie éolienne Annexe 6 : Appel d'offres français d'éolien offshore Source : Ministère du Développement Durable 49 L’énergie éolienne Juillet 2012 bibliographie Le guide de l'éolien, techniques et pratiques Corinne DUBOIS Éditions Eyrolles / Février 2009 Les énergies renouvelables, état des lieux et perspectives Claude ACKET & Jacques VAILLANT Éditions Technip / Mars 2011 Hors série Le journal de l'éolien n°10 - Baromètre éolien EurObserv'ER / Février 2012 webographie Ademe : www.ademe.fr France énergie éolienne : http://fee.asso.fr Gouvernement : www.developpement-durable.gouv.fr ; www.legifrance.gouv.fr ONISEP : www.onisep.fr Sites Internet des constructeurs éoliens : www.enercon.com www.gamesa.es/en www.nordex-online.com www.repower.de www.vestas.com Suivi de production de l'éolien en France : www.suivi-eolien.com Syndicat des énergies renouvelables : www.enr.fr RAPPORTS UTILISÉS Global wind report, Annual Market update 2011 - GWEC Wind in power 2011, European statistics - EWEA / February 2012 Bilan électrique 2011 - RTE 50 L’énergie éolienne Juillet 2012 glossaire ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie L'ADEME participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement durable. Aérogénérateur : Générateur qui produit du courant électrique à partir de l’énergie cinétique du vent. Analyse vibratoire des machines tournantes : À partir des vibrations régulièrement recueillies sur une machine tournante, l’analyse vibratoire consiste à détecter d’éventuels dysfonctionnements et à suivre leur évolution. Anémomètre : Appareil permettant de mesurer la vitesse ou la pression du vent. CNAM : Conservatoire National des Arts et Métiers Placé sous la tutelle du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, le Cnam remplit trois missions principales : la formation professionnelle supérieure tout au long de la vie, la recherche technologique et l'innovation, la diffusion de la culture scientifique et technique. CSPE : La Contribution au Service Public de l’Électricité est une contribution française au titre du service public de l’électricité acquittée par le consommateur final d’électricité directement sur sa facture. Elle permet de rétribuer les distributeurs d’électricité pour les éventuels surcoûts liés à la mission de service public qui leur incombe. Démantèlement : Phase finale d’un projet : l’éolienne est démontée, le site est débarrassé de tous les équipements liés au projet et le terrain restitué à son usage initial ou à un autre usage approuvé. Énergie cinétique : Énergie que possède un corps du fait de son mouvement réel. Énergie mécanique : Quantité conservée lorsqu’aucune force extérieure ou force non conservative (frottement ou choc) n’intervient dans le système considéré. Grenelle Environnement : Son organisation vise à créer les conditions favorables pour l’écologie, le développement et l’aménagement durables et a pour objectif de réunir l’ensemble des responsables des secteurs concernés par les questions environnementales afin de prendre des décisions à long terme. GRETA : GRoupements d’ÉTAblissements publics C’est le dispositif de Formation tout au long de la vie de l'Éducation Nationale. Le réseau assure sa mission de service public au bénéfice des demandeurs d'emploi et en parallèle, il accompagne les PME -PMI et les grandes entreprises dans la formation de leurs salariés. ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement Toute exploitation industrielle ou agricole susceptible de créer des risques ou de provoquer des pollutions ou nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains est une installation classée. 51 L’énergie éolienne Juillet 2012 kWh : Le kilowattheure est une unité de mesure d'énergie correspondant à l'énergie consommée par un appareil de 1 000 watts (1 kW) de puissance pendant une durée d'une heure. MW (mégawatt) : Unité de puissance électrique égale à un million de watt. Pour le secteur éolien, cette unité correspond à la puissance nominale d'un aérogénérateur. MWh : Le mégawattheure est une unité de mesure de l'énergie produite. Moyeu : Pièce généralement en acier qui reçoit les pales. Multiplicateur : Convertisseur de puissance situé entre le moyeu et le générateur d’électricité. Offshore : (Terme anglais) L'éolienne offshore est une éolienne placée dans l’eau exploitant le vent marin. Pale : Élément de l’hélice. Poste de livraison : Point de raccordement du parc éolien au réseau électrique. Poste source : La livraison du courant électrique produite par le parc éolien se fait au poste source ; courant ensuite distribué sur le réseau électrique national. Retrofit : Échanger des pièces usées et des composants d'équipements obsolètes tout en maintenant la configuration des équipements et de l'unité de production d'origine. ZDE : Zone de Développement Éolien est un outil d’orientation du développement éolien du territoire initiés par les collectivités et dont la cohérence est assurée par le préfet de département. 52 L’énergie éolienne Juillet 2012 NOTES 53 L’énergie éolienne NOTES 54 Juillet 2012 L’énergie éolienne Juillet 2012 NOTES 55 Photos : Guillaume RAMON / www.grpress.fr - CCI de la Meuse Contact : CCI de la Meuse Isaline FOSSAERT / Chargée de mission Nouvelles Énergies Parc Bradfer - 6 rue Antoine Durenne 55014 BAR LE DUC Cedex Téléphone : 03 29 76 83 19 [email protected] conseil général ON DR AT O A U OR meuse EMENT ÉCO LAB CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE TERRITORIALE DE LA MEUSE N AG UE MIQ NO ACCOM P Retrouvez l'ensemble des publications de la CCI de la Meuse sur www.meuse.cci.fr IRE BU RE-S