FRANCK LLOYD WRIGHT : LA MAISON SUR LA CASCADE
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FRANCK LLOYD WRIGHT : LA MAISON SUR LA CASCADE
FRANCK LLOYD WRIGHT : LA MAISON SUR LA CASCADE, PENNSYLVANIE, USA, 1935-1939 Thématiques proposées : - Rupture et continuité : tradition et modernité (la cabane et la villa contemporaine) - Art, techniques, expression : les découvertes techniques au service d’un rapprochement avec la nature F.L. Wright : Robie House Plan de la Maison sur la cascade INTRODUCTION / IDENTIFIER : La Maison sur la cascade (Fallingwater House) ou Maison Kaufmann a été construite par l’architecte américain Frank Lloyd WRIGHT pour l'homme d'affaire Edgar Kaufmann entre 1935 et 1939. Elle se situe en Pennsylvanie aux États-Unis à 80 kilomètres de Pittsburgh dans les Allegheny Mountains. Il s’agit d’une vaste habitation de pierres, béton, acier et verre, qui allie les techniques de construction les plus modernes à une situation unique : elle enjambe une cascade naturelle de la rivière Bear Run et s’intègre harmonieusement à un paysage de forêt et de rochers. En 1964, la maison devient un musée. SITUER / CONTEXTE HISTORIQUE Contexte historique et technique : Les Etats-Unis sont un pays de pionniers, dans lequel la nature souvent encore sauvage occupe au début du XXème siècle une grande partie du territoire. La seconde moitié du XIXe siècle est la période de la reconstruction après la guerre de Sécession et du développement économique des États-Unis. La révolution industrielle fait naître de nouveaux matériaux de construction (acier, béton). L'urbanisation, la croissance démographique et le capitalisme suscitent des bouleversements profonds dans l'architecture américaine (gare, bureaux...), qui connaît son âge d'or. Les architectes obtiennent une reconnaissance officielle et travaillent aussi bien pour l'État que pour une clientèle bourgeoise en quête de confort. La fin de cette période est marquée par l'apparition du cinéma qui exige de nouvelles constructions. Au milieu du XIXe siècle, de nouvelles méthodes de fabrication directe de l'acier apparaissent avec les cast-iron buildings et le premier ascenseur à vapeur Otis. Les premiers gratte-ciel naissent vers 1875. Contexte artistique : L’école de Chicago à la fin du XIXème siècle, aux Etats-Unis, est un mouvement architectural et urbaniste majeur qui regroupe les architectes les plus novateurs : utilisation de matériaux modernes (acier, ciment, fer forgé, verre armé…), généralisation de l’acier, construction utilitaire de bureaux, grands magasins, gares… Frank Lloyd Wright (1867-1959) débute sa carrière d’architecte en 1887 à Chicago dans le cabinet de Louis SULLIVAN (célèbre architecte américain). En 1893 il ouvre son propre cabinet d’architecture et réalise des maisons dans la prairie du Midwest (autour de Chicago et sa banlieue) : les fameuses « Prairie Houses». La première grande maison de la Prairie est celle de Highland Park dans l'Illinois, terminée en1902 . Wright prend le parti d'un plan centré et asymétrique, organisé autour de la cheminée. La maison est représentative de l'idée d'ouverture sur la nature et d'horizontalité. L'exemple le plus abouti de la Prairie School est certainement la maison Robie située à Chicago (1906-1909) qui fait penser à un paquebot élancé. Après un séjour au Japon, Frank Lloyd Wright revient aux États-Unis et met au point la technique dite des textile blocks, c'est-à-dire qu'il a recours à des blocs de béton standardisés. Il est marqué par ses multiples voyages au Japon et collectionne des estampes japonaises (Hiroshige), dont il s’inspire pour les lignes simples et pures de ses maisons et l’ouverture vers la nature, source de sérénité et de contemplation. En 1916 il ouvre d’ailleurs un cabinet d’architecture à Tokyo. Il dit que ses bâtiments sont des « architectures organiques ». - L’architecture organique est un concept développé par WRIGHT. Le but de cette architecture est de permettre à l’être humain d’éprouver et de participer aux joies et à l’émerveillement de la beauté de la nature. L'architecture organique s'intéresse à l'harmonie entre l'habitat humain et le monde naturel. DECRIRE et ANALYSER Vue en coupe Intérieur : salon La maison que Wright construit pour Kaufmann occupe une superficie de 490 m2 sur un terrain de 240 000m2. Une maison organique qui respecte le site : Adossée sur les rochers, elle est construite sur une cascade, comme son nom l’indique. L’architecte Frank Lloyd Wright a choisi de préserver au maximum le caractère naturel et sauvage du lieu. Il n’a pratiqué aucun travail de terrassement, pour laisser une empreinte humaine minimale. La maison est construite tel un arbre avec un tronc et des branches qui rayonnent. Elle est structurée autour d’une tour centrale avec des pièces qui gravitent en porte-à-faux. Les parties verticales en pierre naturelle de la région contrastent avec les plateaux horizontaux en béton. La base est un plan cruciforme (en forme de croix) sur trois étages, construit sur un plateau en béton armé posé sur les rochers, au-dessus de la cascade. Les quatre chambres de l'étage sont prolongées par d'immenses balcons en porte-à-faux. Une maison qui s’ouvre sur la nature : les volumes simples et géométriques, basés sur les lignes verticales et horizontales, sont caractéristiques du style moderniste. Mais Frank Lloyd Wright détruit l’idée de « caisse » pleine et crée les bases d’une nouvelle plasticité. Les masses éclatent dans tous les sens, en avant, vers la droite et vers la gauche. Il emprunte au Japon la pureté des lignes, les espaces intérieurs fluides, les murs paravents, les terrasses en surplomb. L’ensemble évoque une cascade de terrasses. C’est un espace de fluidité et de circulations : La lumière est omniprésente grâce aux baies vitrées, l’eau grâce au torrent qui coule sous la maison et dont on entend le bruit. L'espace est fluide et ouvert, propice à une promenade architecturale. Ses vérandas et terrasses s’avancent sur le vide et la nature sauvage. Le rez-de-chaussée évoque l'image de la caverne. Le tour de force technique, c’est l’utilisation du béton armé faisant contrepoids entre le pilier et les balcons en porte à faux ou encorbellement. Porte-à-faux : partie d’une construction qui n’est pas à l’aplomb de son point d’appui (surplomb sur le vide, source de déséquilibre). Encorbellement : toute saillie qui porte à faux au nu d’un mur. L’intérieur : L’espace intérieur, grâce au choix des matériaux utilisés : bois (noyer), pierre pour le sol et les murs, les couleurs et les textures, est dans la continuité de l’espace extérieur. La roche y est omniprésente. Au rez-dechaussée, la cheminée est l’objet central. Un parti-pris de décloisonnement offre un espace ouvert, sans portes, qui dessine des plateaux avec vue directe sur l’extérieur. La nature entre partout par les larges baies vitrées qui cadrent des vues sur la végétation et l’eau. Construite sur trois niveaux, la distribution de la maison, caractérisée par une circulation très fluide, dessine un premier étage accueillant un salon et une salle à manger en continuité. Les deux étages supérieurs sont occupés par le bureau et les chambres. Le mobilier a été conçu par Wright dans un souci de continuité et de globalité. Très célèbre et appréciée lors de sa construction, considérée comme l’une des plus belles architectures de tous les temps, la Maison sur la cascade a inspiré Alfred Hitchcock dans son film La mort aux trousses. COMPARAISONS La maison sur la cascade est devenue le modèle de l’ « architecture organique ». Influencé par les idées de Wright, cette théorie architecturale s'est développée dans le monde entier. En Europe, le finlandais Alvar Aalto Antoni Gaudí et Hundertwasser. D'une façon générale, l'architecture organique est considérée comme un contrepoint (une réaction) à l'architecture rationnelle influencée par le style international originaire d'Europe (avec le Corbusier et son architecture « brutaliste » qui s’impose dans le paysage). Elle est devenue, avec l’intérêt pour l’écologie et la protection de la planète, mais aussi en résonnance avec l’idée que l’harmonie de l’homme et de la nature concourt au bonheur individuel et collectif, le style architectural le plus représentatif de ces dernières décennies. En 1992, le théoricien David Pearson proposa un ensemble de règles pour dessiner une architecture organique, la charte de Gaïa pour une architecture organique : « Laissons l'architecture : - être inspirée par la nature et être durable, bonne pour la santé, protectrice et diverse. - dépliée, comme un organisme se déplierait depuis l'intérieur d'une graine. - exister à l'instant présent et renaissant toujours et encore. - suivre le mouvement et rester flexible et adaptable. - satisfaire des besoins sociaux, physiques et spirituels. - se développer à partir du site et être unique. - célébrer l'esprit de la jeunesse, du jeu et de la surprise. - exprimer le rythme de la musique et la puissance de la danse. » Le centre culturel Jean-Marie Djibaou proposé par Renzo Piano (l’architecte du Centre Pompidou à Beaubourg en 1977) est un symbole de l’architecture verte par le choix des matériaux, son intégration au milieu (inspiration d’un village de cases kanak) ainsi que son système de climatisation naturelle . Franck Lloyd Wright Musée Guggenheim de New York, 1959 Peter VETSCH « maisons entérrées»,1996, Suisse Renzo PIANO,Centre Culturel JeanMarie Tjibaou,1998, Nouvelle Calédonie. CONCLUSION Œuvre majeure du grand architecte américain Franck Lloyd Wright, la Maison sur la cascade est souvent présentée comme un exemple d'intégration de l'architecture dans la nature. Répondant à des préoccupations contemporaines de protection de l’environnement et de bien-être, elle est aujourd’hui encore d’une immense modernité. SOURCES - lg-pierre-auguste-renoir-ferrieres-en-gatinais.tice.ac-orleanstours.fr/IMG/pdf/3a_nature_fallingwater_maison_sur_la_cascade__fiche_trous_completes.pdf - http://www.maison.com/architecture/histoire/maison-iconique-fallingwater-house-manifeste-arch-8061/
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