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MASTER 1 BIODIVERSITE VEGETALE TROPICALE RAPPORT DE STAGE BASE DE DONNEES FLORISTIQUES ET CARTOGRAPHIE DES PLANTES D’EAU DOUCE DE LA REGION DE KRIBI (CAMEROUN) Présence de Nymphea Lotus dans un cours d’eau de Dombe (Localité de KRIBI) Présenté par : BEN ANTHOY Moussa MBAMBA MBAMBA Jean-Paul Kevin CAMIER Barbara DOSSOU Egnomby Lidwine CORADIN Clélia SANOGO Kapoury Encadrant : Dr. Jean-Paul GHOGUE Botaniste à l’Herbier National du Cameroun Juin 2010 REMERCIEMENTS Arrivé au terme de la conduite de nos travaux pratiques de terrain et de la rédaction de ce mémoire, nous tenons à remercier toute l’équipe pédagogique du CRESA-Forêts-Bois et les intervenants professionnels responsables de l’école de terrain, pour avoir assuré la partie théorique et pratique de celle-ci. Nous tenons à remercier tout particulièrement et à témoigner toute notre reconnaissance aux personnes suivantes, pour l’expérience enrichissante et pleine d’intérêt qu’elles nous ont fait vivre durant ces six jours sur le terrain et la semaine de cours théoriques qui les a précédés : Monsieur Jean-Paul GHOGUE, botaniste et phytogéographe à l’Herbier National du Cameroun, notre encadrant sur le terrain, pour nous avoir transmis en si peu de temps tant de connaissances et techniques concernant la systématique des plantes tropicales d’eau douce et le traitement de données phytogéographiques ; pour le temps qu’il nous a consacré tout au long de cette école de terrain et même après, sachant répondre à toutes nos interrogations ; sans oublier sa participation au cheminement de ce rapport. Monsieur Jules ROMAIN, de l’IRAD de Kribi, ainsi que l’ensemble des intervenants de la semaine de conférence de cette école de terrain et des professionnels et professeurs encadrants du stage de terrain proprement dit, pour leur disponibilité et leur écoute. Monsieur Barthélémy TCHENGUE, de l’Herbier National du Cameroun pour son aide précieuse concernant la détermination de certaines espèces ainsi que pour sa disponibilité et son écoute. Messieurs Bernard RIERA et Mesmin TCHINDJANG, pour l’organisation de cette école de terrain et l’assurance de son bon déroulement tant au niveau logistique, sécurité et pratique. Monsieur Thierry MUTEKA, ainsi que l’ensemble du personnel du CRESA-ForêtsBois pour leur contribution. 1 LISTE DES FIGURES Figure 1 : Carte de distribution géographique générale des espèces récoltées Figure 2 : Carte de distribution géographique de Cyrtosperma Senegalense Engl. Figure 3 : Carte de distribution géographique de Rhektophyllum mirabile N.E.Br Figure 4 : Carte de distribution géographique de Hallea stipulosa (DC) Leroy Figure 5 : Carte de distribution géographique de Alchornea cordifolia Muell. Arg Figure 6 : Carte de distribution géographique de Bacopa crenata (Beauv.) Hepper Figure 7 : Carte de distribution géographique de Brillantesia lamium Benth. Figure 8 : Carte de distribution géographique de Cynodon dactylon Pers. Figure 9 : Carte de distribution d’Avicennia sp. LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : liste des plantes aquatiques d’eau douce inventoriées Tableau 2 : Cumul des occurrences par famille Tableau 3 : Fréquence des espèces par famille LISTE DES ANNEXES Annexe 1 : Principaux matériels utilisés pour la collecte des données Annexe 2 : Quelques photos des échantillons collectés sur le terrain Annexe 3 : Base de données floristique Annexe 4 : Fréquence de présence des familles par sites Annexe 5 : Répartition des échantillons en fonction de leur type biologique 2 LISTE DES SIGLES ET ACCRONYMES A AA Ab CBD E Fl. GPS H IGN JJ JPEG Lat_DegN Lat_minN Lat_secN Lat_DD Long_degE Long_minE Long_secE Long_DD ECOFAC MM N N° Nbre Num St. Arbre Année Arbuste Convention sur la Diversité Biologique Est Floraison Global Positionning System Herbe Institut Géographique National Jours Joint Photographics Experts Group Latitude en Degré Nord Latitude en Minute Nord Latitude en Seconde Nord Latitude en Degrés Décimaux Longitude en Degré Est Longitude en Minute Est Longitude en Seconde EST Longitude en Degrés Décimaux Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale Mois Nord Numéro Nombre Numéro Stérile UICN IRAD Union Internationale pour la Conservation de la Nature Institut de Recherche Agricole pour le Développement 3 RESUME L’école de terrain a été réalisée dans la région de Kribi sur l’étude des plantes d’eau douce. L’objectif global a été de mettre en place un outil d’aide à la gestion durable des plantes aquatiques d’eau douce. L’étude a eu pour objectifs spécifiques de faire un inventaire botanique, de constituer une base de données et d’établir une carte de distribution spécifique. Située dans la zone de forêt dense équatoriale du littoral sud-ouest du Cameroun, le milieu d’étude s’étend sur une superficie de 100 Km2 (10 km x 10 km). La collecte des données d’inventaire a été faite sur les cours d’eau, les chutes et les marécages rencontrés le long des axes routiers suivis comme transects. Le logiciel Excel a permis de construire la base de données des plantes ayant été identifiées, décrites et géo référencées. Finalement des cartes de distributions spécifiques ont été produites au moyen du logiciel MapInfo. Il ressort que 17 familles comprenant 33 genres et 39 espèces ont été rencontrés parmi les 124 spécimens échantillonnés. La famille des Araceae, la plus occurrente (17 sites sur18) de toutes, est en outre la plus diversifiée avec 7 espèces. Cyrtosperma senegalense Engl.et Rhektophyllum mirabile N.E.Br. sont les espèces les plus rencontrées au sein de cette famille. Une base de données a été construite à partir des échantillons collectés. Les entrées retenues pour cette base de données sont entre autres, le type biologique, la phénologie, la description du spécimen, l’écologie du milieu, l’altitude et les coordonnées GPS. Il y ressort que 53,84% des espèces se rencontrent majoritairement dans la vase des berges des cours d’eau, 28,20 % dans les marécages et 7,69 % dans le tumulte des chutes d’embouchure de la Lobé. 10,25% des espèces se retrouvent communément dans les cours d’eau vive et les marécages. Parmi les 17 familles rencontrées, 3 familles sont des hydrophytes strictes : les Nympheaceae (du genre Lotus), les Cabombaceae (du genre Brasenia) et les Podostemaceae (du genre Ledermanniella). Les cartes produites confirment que les herbacées, Cyrtosperma et Rhektophyllum sont les genres les plus rencontrés alors que les genres Hallea et Alchornea sont les ligneux les plus présents dans les sites. Bacopa crenata (Beauv.) Hepper, Cynodon dactylon Pers., Brillantesia lamium Benth. et Avicennia sp sont quatre des 18 espèces rencontrés dans un site uniquement. La base de données réalisée permettra d’avoir des informations directement exploitables. Elle pourra ainsi être considérée comme un outil d’appui à la recherche et au développement dans le cadre de la gestion durable des ressources. 4 SOMMAIRE REMERCIEMENTS ........................................................................................... 1 RESUME .............................................................................................................. 4 1. INTRODUCTION ......................................................................................... 6 2. MATERIELS ET METHODES .................................................................. 7 2-1 Présentation du milieu .......................................................................................................... 7 2-2 Matériels ................................................................................................................................. 7 2-3 Méthodes ................................................................................................................................. 7 3. RESULTATS ................................................................................................. 9 3-1 Liste des plantes d’eau douce inventoriées.............................................................................. 9 3-2 Base de données floristique ................................................................................................... 11 3-3 Cartes de distribution spécifique ............................................................................................ 12 4. DISCUSSION .............................................................................................. 17 5. CONCLUSION............................................................................................ 18 6. BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................... 19 7. ANNEXES .................................................................................................... 21 5 1. INTRODUCTION Les biens et services obtenus à travers les eaux douces continentales, tels l’approvisionnement en nourriture, le contrôle des inondations et l’eau de boisson sont d’une grande importance économique pour des millions de personnes à travers le monde (UICN, 2009). Cependant, en dépit de ces profits indéniables, ces importants écosystèmes ainsi que leurs espèces ont connu une dégradation alarmante ces dernières années (CBD, 1992). En effet, Ranarijoana (2000) précise à ce sujet que parmi les nombreux problèmes qui affectent les milieux lentiques (ou eaux stagnantes) et lothiques (eaux courantes) d’eaux douces, on peut citer la pollution d’origine agricole ou industrielle, les terrassements routiers et miniers, la pêche locale intensive, le dessèchement lié aux changements climatiques, l’envasement dû au déboisement des bassins versants et la prolifération des espèces envahissantes. Les plantes, de par leurs regroupements phyto-sociologiques et leurs exigences nutritives spécifiques sont de véritables bio indicateurs de l’état de santé de l’environnement dans lequel elles se développent (White et Edwards, 2001). C’est dans ce contexte général, que l’étude phytogéographique des espèces aquatiques a été commandée par l’UICN à l’échelle mondiale, et une étude conduite dans ce sillage à l’échelle de la sous-région Afrique centrale (Programme pour l’Afrique Centrale et Occidentale, 2009). Au Cameroun, la flore tributaire des 3960 km2 de cours d’eau douce recensés commence tout juste à devenir l’objet d’inventaires et force est de constater qu’en dépit de ces efforts, les données sur le statut de conservation des plantes d’eau douce demeurent paradoxalement peu disponibles à l’échelle locale (UICN, 2009). Pour une gestion durable de ces ressources, il importe de disposer d’instruments pouvant assurer le stockage, le traitement, la modélisation et la restitution des données sous des formes variées. Car si le stockage de l’information garantit l’accessibilité aux données, il permet surtout de procéder au suivi des ressources biologiques. C’est ainsi que la présente étude se propose de mettre sur pieds un système de gestion durable des données sur les plantes aquatiques d’eau douce dans la région de Kribi. Pour y arriver, il sera question de : Faire l’inventaire botanique des plantes d’eau douce de la région de Kribi. Mettre en place une base de données floristique des plantes d’eau douce de la zone de Kribi. Etablir la carte de distribution des plantes d’eau douce de la région de Kribi. 6 2. MATERIELS ET METHODES 2-1 Présentation du milieu Kribi est une ville du littoral Sud-ouest du Cameroun, située à environ 2°N de latitude et à 10°E de longitude caractérisée par une forêt dense équatoriale. Le climat, de type équatorial guinéen, est caractérisé par quatre saisons et présente des températures élevées et constantes. Les maxima pluviométriques correspondent aux deux saisons de pluies. Les précipitations annuelles varient entre 1600 et 3300 mm (Atlas of Cameroon, 2007). Le milieu est caractérisé par un relief de basses altitudes (0 à 200 mètres) et un fort réseau hydrographique se situant dans le bassin atlantique. Ce dernier est le plus important du Cameroun avec un débit annuel de plus de 66 milliards de mètres cube (Atlas of Cameroon, 2007). 2-2 Matériels Pour atteindre nos objectifs, nous avons utilisé le matériel ci-après : Une Carte IGN de Kribi au 1/200 000, un GPS Garmin map60Cx, un appareil photo numérique Sony model NO DSLR-A350, des jumelles Freehel Expert 10X28 FOV 91M, un altimètre Suunto E203 Scape, une boussole simple Silva, une loupe à grossissement 15X, une machette, un grattoir, un sécateur, de l’alcool, des papiers journaux, une presse en bois pour échantillons botaniques (Voir Annexe N°1). 2-3 Méthodes Collection des données L’inventaire des plantes aquatiques d’eau douce aux alentours de Kribi a été fait à l’intérieur d’une surface de 100km2 (10 Km X 10 Km), surface restreinte choisie en fonction du peu de temps qui nous était imparti. Cet inventaire qualitatif est basé sur les observations directes, et la méthode consiste à noter la présence ou l’absence d’une espèce dans un milieu aquatique d’eau douce. C’est la méthode dite de présence-absence. L’exploration du milieu s’est faite suivant quatre transects, concrètement les grands axes que sont : Kribi-Campo, Kribi-Ebolowa, Kribi-Edéa et Kribi-Lolodorf. Les arrêts correspondant aux lieux de collectes, se sont effectués à chaque reconnaissance des milieux aquatiques d’eau douce (marécage, cour d’eau, fleuve) et de part et d’autre des transects utilisés sur une profondeur de 100 à 150m. Sur le terrain, chaque échantillon collecté a été identifié, géoréférencé, étiqueté, pressé et enregistré. Pour chaque échantillon, le type biologique, la phénologie, la description du 7 spécimen, l’écologie du milieu, l’altitude et les coordonnées GPS ont été déterminés. Ces données ont été collectées sur une durée de quatre jours. L’identification proprement dite (Famille, Genre, Espèce) de ces espèces s’est faite grâce aux flores des principales familles des plantes d’eau douce du Cameroun et avec l’appui d’un systématicien de l’Herbier National du Cameroun. Par la suite, les échantillons d’herbier ont été déposés à l’Herbier National du Cameroun. Mise en place d’une base de données floristique Les notes de terrain constituant les données ont été rentrées dans un tableur EXCEL le soir de chaque jour de collecte. Elles ont ainsi constituées la base de données des plantes d’eau douce de la région de Kribi dans le cadre de cette étude. Cartographie des plantes collectées La réalisation des cartes de distributions spécifiques des plantes d’eau douce s’est faite en plusieurs étapes : - Scannage de la carte au 1/200000 de la région d’étude qui a été importée et calée dans MapInfo pour obtenir un fond de carte ; - Création d’une table spécifique générale sur EXCEL à partir de la base de données ; - Création de huit (08) autres tables spécifiques à partir de la table générale ; - Exportation des tables spécifiques de la base de données Excel vers le logiciel MapInfo ; - Superposition des points (Coordonnées GPS des échantillons) sur le fond de carte raster vert pour obtenir les cartes de distributions spécifiques ; - Exportation des cartes spécifiques obtenues sous un format JPEG avec une résolution de 300 ppp (Pixels Par Pouce). 8 3. RESULTATS 3-1 Liste des plantes d’eau douce inventoriées Le tableau 1 répertorie l’ensemble des espèces d’eau douce collectées dans la localité de Kribi (Voir Annexe 2). Tableau 4 : liste des plantes aquatiques d’eau douce inventoriées Famille Araceae Araceae Rubiaceae Araceae Euphorbiaceae Cyperaceae Nympheaceae Acanthaceae Araceae Arecaceae Cabombaceae Cyperaceae Amaryllidaceae Cyperaceae Gramineae Maranthaceae Onagraceae Araceae Cyperaceae Euphorbiaceae Maranthaceae Acanthaceae Araceae Araceae Avicenniaceae Cyperaceae Cyperaceae Euphorbiaceae Euphorbiaceae Gramineae Gramineae Maranthaceae Melastomaceae Onagraceae Pandanaceae Podostemaceae Podostemaceae Podostemaceae Scrophulariaceae Espèce Cyrtosperma senegalense Engl. Rhektophyllum mirabile N.E.Br. Hallea stipulosa (DC) Leroy Anubias hastifolia Engl. Alchornea cordifolia Muell. Arg. Scleria sp. Nymphaea lotus Aubl. Acanthus montanus T. Anders Anubias barteri Schott Raphia hookeri G. Mann & H. Wendl. Brasenia schreberi J.F. Gmel. Cyperus sp. Crinum zeylanicum Linn. Fuirena umbellata Rottb. Echinochloa aff. Pyramidalis Hitchcock & Chase Marantochloa purpurea (Ridley) Milne-Redhead Ludwigia abyssica A. Rich. Rhektophyllum camerunense C. Ntépé Mapania sp. Uapaca guineensis Muell. Arg. Marantochloa sp. Brillantesia lamium Benth. Dieffenbachia seguine Baill. Nephthytis poissonii N.E.Br. var. poissonii Avicennia sp. Inconnu Rhynchospora corymbosa Domin Trachyphrynium braunianium Baker Uapaca sp. Cynodon dactylon Pers. Inconnu Sarcophrinium sp. Tristemma sp. Ludwigia sp. Pandanus sp. Ledermanniella anithomae C. Cusset Ledermanniella ledermannii (Engl.) C. Cusset Ledermanniella linearifolia Engl. Bacopa crenata (Beauv.) Hepper Occurrence 18 11 10 7 7 5 5 4 4 4 4 4 3 3 3 3 3 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 9 Sur les 18 sites étudiés, 17 familles comprenant 33 genres et 39 espèces ont été rencontrées (tableau 1). Synthèse des occurrences et des fréquences des espèces par famille Les occurrences cumulées des familles dans les différents sites et les fréquences des espèces par famille sont respectivement illustrées dans les tableaux 2 et 3. Tableau 5 : Cumul des occurrences par famille Famille Occurrence par famille Pourcentage Tableau 6 : Fréquence des espèces par famille Nbre Famille d’espèces par Pourcentage famille Araceae 44 35,48 Cyperaceae 16 12,90 Araceae 7 17,95 Euphorbiaceae 11 8,87 Cyperaceae 6 15,38 Rubiaceae 10 8,06 Euphorbiaceae 4 10,26 Maranthaceae 6 4,84 Maranthaceae 3 7,69 Acanthaceae 5 4,03 Gramineae 3 7,69 Gramineae 5 4,03 Podostemaceae 3 7,69 Nympheaceae 5 4,03 Acanthaceae 2 5,13 Arecaceae 4 3,23 Onagraceae 2 5,13 Cabombaceae 4 3,23 Rubiaceae 1 2,56 Onagraceae 4 3,23 Nympheaceae 1 2,56 Amaryllidaceae 3 2,42 Arecaceae 1 2,56 Podostemaceae 3 2,42 Cabombaceae 1 2,56 Avicenniaceae 1 0,81 Amaryllidaceae 1 2,56 Melastomaceae 1 0,81 Avicenniaceae 1 2,56 Pandanaceae 1 0,81 Melastomaceae 1 2,56 Scrophulariaceae 1 0,81 Pandanaceae 1 2,56 Scrophulariaceae 1 2,56 Total 39 100 Total 124 100 Le tableau 2 indique que sur les 124 spécimens inventoriés, la famille des Araceae est largement représentée avec 44 spécimens soit 35,48% des occurrences. Les autres familles les plus rencontrées sont les Cyperaceae, les Euphorbiaceae et les Rubiaceae. Les familles les moins rencontrées sont les Avicenniaceae, les Melastomaceae, les Pandanaceae et les Scrophulariaceae. 10 Parmi les 17 familles rencontrées, celle des Araceae est la plus diversifiée avec 7 espèces soit 17,95%. Viennent ensuite respectivement les Cyperaceae, les Euphorbiaceae et les Maranthaceae. Par ailleurs, 9 familles ne sont représentées que par une seule espèce (tableau3). Parmi elles on peut citer : les Rubiaceae, les Arecaceae, les Pandanaceae et les Scrophulariaceae. 3-2 Base de données floristique La base de données obtenue existe sous forme de fichier Excel (Voir annexe 3). Relevés phytoécologiques Suivant les types de milieux écologiques, 21 espèces soit 53,84% se rencontrent majoritairement dans les cours d’eau, 11 espèces (28,20 %) se trouvent dans les marécages, 3 espèces (7,69 %) dans les chutes et 4 espèces (10,25%) se retrouvent communément dans les cours d’eau vive et les marécages. Parmi les 17 familles rencontrées, 3 familles sont des hydrophytes strictes : les Nympheaceae, les Cabombaceae et les Podostemaceae. Cinq espèces correspondent à ces familles : Brasenia schreberi J.F. Gmel., Ledermanniella anithomae C. Cusset, Ledermanniella ledermannii (Engl.) C. Cusset, Ledermanniella linearifolia Engl. et Nymphaea lotus Aubl.. Les autres espèces sont des aquatiques facultatives plus ou moins tolérantes à l’immersion de tout ou de certaines parties de leurs organismes. De même parmi les 124 spécimens recensés, 115 soit 92,75% sont des herbacées, 4,03% sont des arbustes et enfin 3,22% sont des arbres (Voir Annexe 4). 11 3-3 Cartes de distribution spécifique Cette carte présente la distribution géographique spécifique de l’ensemble des échantillons inventoriés. Chaque point sur la carte correspond à la position géographique de chaque échantillon collecté. Figure 10 : Carte de distribution géographique générale des espèces récoltées 12 Figure 12 : Carte de distribution géographique de Rhektophylum Figure 11 : Carte de distribution géographique de Cyrtosperma Senegalense mirabile 13 Figure 13 : Carte de distribution géographique de Hallea stipulosa Figure 14 : Carte de distribution géographique de Alchornea cordifolia 14 Figure 15 : Carte de distribution géographique de Bacopa crenata Figure 16 : Carte de distribution géographique de Brillantesia lamium 15 Figure 17 : Carte de distribution géographique de Cynodon dactylon Figure 18 : Carte de distribution d’Avicennia sp. 16 Parmi les 39 espèces recensées, 4 se retrouvent très fréquemment sur plus de 50% des sites (Cyrtosperma senegalense Engl., Rhektophylum mirabile. N.E.Br., Alchornea cordifolia Muell. Arg. et Hallea stipulosa (DC) Leroy (tableau5). Après analyse de la figure 2 et du tableau 5, suivant les axes qui ont été explorés lors de la présente étude, il ressort que Cyrtosperma senegalense Engl., et Hallea stipulosa (DC) Leroy se retrouvent dans la majeure partie des sites (respectivement 94,44% et 55,56% du nombre total de sites) et ce sur l’ensemble de la zone d’étude (Voir Annexe 5). Alors que le Rhektophyllum mirabile se rencontre avec une forte fréquence (61,11%) mais se localise principalement (75%) sur l’axe Sud-Est (cf. tableau 5 et figure 3) ; Alchornea cordifolia est présente sur 38,89% des sites mais reste absente de l’axe Nord. Les espèces les moins fréquentes sont celles qui ont été rencontrées une seule fois. Parmi elles on peut citer : Bacopa crenata (Beauv.) Hepper, Cynodon dactylon Pers., Brillantesia lamium Benth. et Avicennia sp (Fig.6 – 9). 4. DISCUSSION La grande représentativité des Araceae dans les divers milieux écologiques d’eau douce pourrait s’expliquer par leur biologie. En effet, ce sont des plantes qui nécessitent physiologiquement beaucoup d’eau, notamment à cause de leurs tiges crassulessantes, molles et gorgée d’eau. Ainsi, elles colonisent fortement les milieux aquatiques tels que ceux inventoriés. Les Araceae Cyrtosperma senegalense Engl. et Rhektophyllum mirabile N.E.Br. sont les deux espèces les plus rencontrées au cours de cette étude. La forte compétitivité de Cyrtosperma senegalense Engl est liée à son mode de reproduction à la fois végétatif et sexué. D’autre part, l’abondance de Hallea stipulosa (DC) Leroy, seule représentante de la famille des Rubiaceae sur l’ensemble des sites inventoriés, serait due au fait qu’elle soit tributaire des milieux aquatiques ceci malgré son port arborescent. Cette espèce caractéristique des zones marécageuses (http://www.ecofac.org/) a été effectivement rencontrée huit fois sur dix dans des marécages. A l’opposé, les espèces les moins rencontrées sont pour la plupart des aquatiques facultatives ou des espèces spécifiques à des milieux plus particuliers. Ainsi la faible représentativité de Avicennia sp. et des trois espèces de Podostemaceae s’expliquerait par le fait qu’elles soient spécifiques, respectivement aux mangroves et aux chutes ou aux cours d’eau rapide. Notons que le site où à été récolté Avicennia sp. est une zone de balancement 17 des marées et celui des Podostemaceae, est le site des chutes de la Lobe. De même, Cynodon dactylon Pers.et Brillantesia lamium Benth. sont toutes deux des espèces aquatiques facultatives. Pour ce qui est de Dieffenbachia seguine Baill., cette espèce a été introduite et n’est donc pas dans son milieu naturel. Elle est par conséquent peu répandue dans la zone d’étude. La prédominance des herbacées (92,75% des espèces inventoriées) dans la collection d’échantillons est due au type d’inventaire réalisé (inventaire de sous-bois). Pour les besoins de l’étude, les espèces comme Raphia hookeri et Pandanus sp ayant des ports arborescents ont été considérées comme des arbres dans la caractérisation des types biologiques des échantillons. Au niveau de l’écologie, notons que l’abondance des milieux aquatiques d’eau douce dans la région de Kribi est due à l’appartenance du réseau hydrographique au Bassin Atlantique, le plus important du Cameroun (Atlas of Cameroon, 2007). Les contraintes temporelles n’ont pas permis d’explorer une grande partie de notre zone d’étude. Précisons également que la collecte des données s’est faite en un seul passage pendant la petite saison des pluies. Néanmoins, les cartes de distributions spécifiques obtenues peuvent permettre d’établir des polygones comme aires d’occurrences des espèces inventoriées. 5. CONCLUSION Les cartes de distribution des plantes d’eau douces ont permis de tirer des informations concernant la répartition spatiale de certaines espèces aquatiques et de leur milieu écologique de prédilection aux alentours de Kribi. La base de données réalisée permettra d’avoir des informations directement exploitables et pourra ainsi être considérée comme un outil d’appui à la recherche et au développement dans le cadre de la gestion durable des ressources. Toutefois, l’étude de paramètres complémentaires tels que l’analyse physico-chimique de l’eau des lieux de récoltes, le calcul de l’indice d’abondance ou encore de l’indice de diversité spécifiques seraient fortement recommandés dans le cadre d’une étude de recherche plus poussée sur les plantes aquatiques d’eau douce. Ainsi la base de données floristique ci-établit serait plus complète, facilitant l’interprétation de certains résultats. Dans l’ensemble, ce travail aura été avant tout une initiation aux méthodes de collecte des données sur le terrain et à la réalisation d’une base de données floristique, valorisée ensuite sous forme de cartes de distribution. 18 6. BIBLIOGRAPHIE BRENAN, J.P.M. 1953. Onagraceae. In: W.B. TURRILL & E. MILNE-REDHEAD (eds), Flora of Tropical East Africa. BUSSON, F. 1965. Plantes alimentaires de l'Ouest Africain - Etude Botanique, Biologique et chimique. CABLE S. & CHEEK., M. 1998. The Plants of Mount Cameroon. A conservation checklist. COOK, C.D.K. 2004. Aquatic and wetland plants of southern Africa. CONVENTION SUR LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE. 1992. Convention sur la Diversité Biologique : préambule. ONUONU. CUSSET, C. 1987. Podostemacees-Tristichacees. In: B. SATABIE & PH. MORAT (eds). Flore du Cameroun, Vol. 30. pp. 51-99. GBIF. 2008. GBIF: Global Biodiversity Information Service. HAUMAN, L. 1951. Nymphaeaceae. In: I.N.E.A.C. 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Rhektophyllum mirabile N.E.Br. Rubiaceae Hallea stipulosa (DC) Leroy Avicenniaceae Avicennia sp. 22 8. Annexe 5 : Répartition des échantillons en fonction de leur type biologique Type biologique effectif pourcentage Arbre 4 3,22 Arbuste 5 4,03 Herbe 115 92,75 23