Janvier - Février - Mars
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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’UNOR Janvier - Février - Mars 2012 - 91e année – n° 1/4 CONSTRUIRE NOTRE AVENIR ENTRETIEN EXCLUSIF Le GA Bertrand Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de terre SOUS LA LOUPE Les 30 ans de la médaille de la Défense nationale HOMMAGE Pierre Schœndœrffer, le "soldat-caméra" www.toutlequipement.com Radio Chaussures bateau Short Bouteille isotherme ue ctiq a pe t Lam Pince multi fonctions Préparez votre été ! Chaussures de trecking Gilet multi poches Chemisette Trousse de toilette OPS Rangers camouflées Tee-shirt Coolmax® Blouson cuir pilote Projecteur rechargeable s vert Cou Chapeau jungle avec moustiquaire Lunettes de soleil balistiques Sac à dos hydratation Jumelles Chacun de vos achats contribue à soutenir notre action : verse 5% de vos achats à l’ Contactez la boutique en écrivant à [email protected] C’est aux civils [ Georges Clemenceau ] de défendre la guerre Comité de parrainage M. Gérard LONGUET Ministre de la Défense et des Anciens combattants M. Marc LAFFINEUR Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense et des Anciens combattants M. Francis DELON, Secrétaire général de la Défense nationale M. Laurent COLLET-BILLON Délégué général pour l’Armement M. l’amiral Edouard GUILLAUD Chef d’état-major des Armées M. le général d’armée Bertrand RACT-MADOUX Chef d’état-major de l’armée de Terre M. l’amiral Bernard ROGEL Chef d’état-major de la Marine M. le général d’armée aérienne Jean-Paul PALOMÉROS Chef d’état-major de l’armée de l’Air M. le général d’armée Jacques MIGNAUX Directeur général de la Gendarmerie nationale M. le médecin général des armées Gérard NÉDELLEC Directeur central du Service de santé des armées M. l’ingénieur général Vincent GAUTHIER Directeur central du Service des essences des armées M. le commissaire général de corps aérien Jean-Marc COFFIN Directeur central du Service du commissariat des armées M. le général de corps d’armée Bruno DARY Gouverneur militaire de Paris, Commandant la région Terre Ile-de-France M. le général de division aérienne Jean-Luc JARRY Coordinateur interarmées des réserves M. le contre-amiral Antoine de ROQUEFEUIL Secrétaire général du CSRM M. le général de brigade Pierre VUILLAUME Délégué aux réserves de l’armée de Terre M. le capitaine de vaisseau Benoît LUGAN Délégué aux réserves de la Marine M. le colonel Guislain PARSY Délégué aux réserves de l’armée de l’Air M. le médecin en chef Serge CUEFF Délégué aux réserves du Service de santé des armées M. le général de division Jean DANÈDE Délégué aux réserves de la Gendarmerie nationale M. le colonel Michel RENAUT Délégué aux réserves de la DGA M. l’ingénieur en chef de 1re classe Alban HEULHARD de MONTIGNY Délégué aux réserves du Service des Essences des Armées C’est aux militaires [ Maréchal Alphonse Juin ] de défendre la paix En couverture Photo de la couverture : © Lionel Pétillon et © SIRPA Terre (CEMAT). 5 Editorial Par le colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’UNOR 6 Actualité z Repenser le rôle des conseillers réserve z Les archives des officiers z Le régime d’habillement harmonisé z Notation et avancement z In memoriam 10 Actualités internationales z CIOR et CIOMR : le rapprochement 12 Entretien Le GA Bertrand Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de terre 16 Sous la loupe z Les 30 ans de la Déf-nat z Le futur corps des spécialistes de l’armée de terre 31 Associations territoriales z Éditorial du médecin en chef (R) Jean-Yves Gourvil, premier vice-président de l’UNOR z Inscrivez-vous au Congrès national de l’UNOR à Mulhouse z AOR 84 : Hommage au 2e REG z AOR 75 : Instruction sur le système d’armes Tigre z UORRM : retour sur l’AG z AOSOR Calais : 26e Raid Commando z AOR 74 : 38e Biathlon national z UNOR Centre : l’adieu au COL (H) Alain Martini 40Hommage z Pierre Schœndœrffer 41 Lu pour vous z Entretien avec Pierre Pellissier z Notre sélection 46Patrimoine 19 Sur le terrain z L’instruction des officiers de presse z Villaret-Joyeuse, jeune officier de la marine de Louis XVI 22 La vie de l’UNOR 47Calendrier Les vœux de notre Union et retour sur l’AG de novembre 2011 z Les activités 2012 de l’UNOR 30 Associations nationales z ANOLIR : 10 de publication 48 Publications officielles 50 Courriers des lecteurs REVUE D’INFORMATION ET DE LIAISON DE L’UNION NATIONALE DES OFFICIERS DE RÉSERVE ET DES ORGANISATIONS DE RÉSERVISTES (4 numéros/an) | | | | Administration-rédaction : 12, rue Marie-Laurencin, 75012 Paris - Tél. : 01 43 47 40 16 – Télécopie : 01 49 28 02 87 - Courriel : [email protected] | Site internet : www.unor.org | Directeur de la publication : colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’Union nationale des officiers de réserve et des organisations de réservistes | Rédacteur en chef : capitaine (R) Lionel Pétillon | Photographe : Denys Chappey | Dépôt légal : 1 er trimestre 2012 | N° Commission paritaire : 0514 G 84894 | (1) Ancien titre : L’Officier de Réserve Conception, réalisation et impression : Imprimerie Decombat, 63360 Gerzat | Publicité : siège de la rédaction | I.S.S.N. n° 004.2242. La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés et n’est en aucun cas tenue de les retourner. Si l’auteur souhaite être publié (texte et photos), il est impératif qu’il inscrive à la main la mention « bon pour publication ». Les textes sélectionnés ne donnent pas lieu à rétribution, et peuvent subir des modifications en vue d’une parution. Les textes publiés n’engagent que leurs auteurs. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x3 (1) Activités [ 1er trimestre 2012 ] L’agenda du Président de l’UNOR Janvier 11 janvier 13 janvier 24 janvier 27 janvier Assemblée plénière du CSRM Vœux de l’UNOR à l’École militaire (Paris) Journée préparatoire CIOR à l’EMA Réunion préparatoire CIOR Février 3 février 8-11 février Réunion de bureau Session d’hiver de la CIOR à Bruxelles Mars 2 mars 6 mars 15 mars Réunion de bureau Entretien avec le CA de Roquefeuil, SG du CSRM, et le sénateur Michel Boutant JNR à Satory (78) Colloque IHEDN sur la résilience Ravivage de la Flamme Rencontre franco-suisse à Mulhouse Nuit des officiers à Mulhouse Entretien avec le président élu de la CIOR Conseil d’administration de l’UNOR Assemblée générale de l’UNOR Ravivage de la Flamme Nuit des officiers à Mulhouse (représenté par le COL (H) Lhermitte) 17 mars 23 mars 24 mars Avril résentation de la réserve au élèves officiers à Coëtquidan P (représenté par le COL (R) Mourot) Session intermédiaire CIOR à Gardermoen (Norvège) 4 avril 19-21 avril Mai 3 mai Réunion de bureau Juin- juillet Fin juin 28 juillet-5 août 4 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 Réunion CIOR à l’EMA Congrès CIOR à Copenhague (Danemark) Editorial [ Colonel (R) Jacques Vitrolles ] Président de l’UNOR Chers camarades, chers amis, © Lionel Pétillon L' année 2012 a commencée avec les vœux de l’UNOR. Je voudrais tout particulièrement souligner la qualité de cette opération de communication externe. Elle a encore été, cette année, une très belle réussite due à l’implication de nos permanents, à la participation de nos membres, et surtout, à la présence de hautes autorités militaires. Qu’il me soit ici permis de remercier l’un des tous premiers d’entre eux, le chef d’état-major de l’armée de terre qui nous a fait l’honneur d’être parmi nous ce soir-là. Ce fut une occasion pour lui de rencontrer nos jeunes camarades qui étaient nombreux. Je suis certain que cette longue soirée lui a permis de prendre la mesure de nos attentes, de nos espoirs et de nos ambitions partagées pour la réserve. Des sujets ont été abordés, des questions posées. Nous sommes à l’écoute des réponses. Courant février a eu lieu la session d’hiver de la CIOR à Bruxelles. Là encore, l’image de l’UNOR a été portée haute par les représentants de notre délégation. Tous, dans leurs comités respectifs, ont su défendre nos intérêts et mettre en relief la qualité de notre participation. L’équipe de la future présidence française, retenue par le bureau national de février, a commencé à s’affirmer et, grâce aux contacts pris dans tous les domaines, la prise de fonction au mois de juillet prochain se fera dans les meilleures conditions. Que les nouveaux membres de cette présidence soient les bienvenus. Ils sont d’ores et déjà assurés de toute ma confiance avec notre soutien total. L’EMA n’est pas absent de cette affaire et sachez que sans son concours rien n’aurait pu être fait dans de bonnes conditions. La fin de ce trimestre a été marquée par le retour aux affaires nationales. Le CSRM tout d’abord au sein duquel les nouveaux membres du conseil restreint ont été désignés. La nouvelle représentation est « interarmées » et devrait permettre une réflexion approfondie sur les évolutions nécessaires. Certains se sont déjà vu attribuer la responsabilité de groupes de travail. Je sais qu’ils sauront mener à bien les tâches qui leur sont confiées. Cette participation est, à mes yeux, essentielle car elle conditionne le contenu des textes qui seront proposés dans les mois qui viennent. Nous ne pouvons pas, et nous ne devons, pas être absents de ces débats. Ils sont importants pour notre avenir et la dernière assemblée plénière a fait preuve de sa parfaite indépendance en refusant certaines propositions jugées inadéquates. La JNR du 15 mars dernier a, quelque part, marqué la fin de ce trimestre d’activités. Certes, les actions ont été nombreuses sur l’ensemble du territoire, mais des enseignements devront être tirés. Si nos associations et nos membres, quel que soit leur statut, ont beaucoup donné, je ne suis pas certain du résultat. La lisibilité extérieure ne me semble pas assurée malgré les efforts de tous, et de l’ANORGEND en particulier en Ile-deFrance. Il nous faudra réfléchir au contenu. S’agit-il d’une journée du réserviste ou d’une opération nationale de communication ? Dans les deux hypothèses, les modes opératoires ne sont pas les mêmes et les moyens à mettre en œuvre diffèrent largement. Mes prédécesseurs ont souhaité et obtenu cette journée nationale pour valoriser notre rôle dans la défense de la France. Plus de dix après, les choses ont évolué. Le réserviste opérationnel est pris en compte, le réserviste citoyen se cherche faute de mission clairement identifiée et nos honoraires continuent sans cesse leur travail de communication dans nos déserts militaires grandissants. La situation est donc complètement différente, les objectifs ne sont plus les mêmes et une communication sans moyens reste inefficace. Ce sont là mes première réflexions personnelles mais laissons le temps au comité de pilotage mis en place pour faire son Retex. Les mois qui viennent seront encore plus difficiles pour nous tous. Il nous faudra convaincre, assurer notre avenir et forger notre destin. C’est là notre responsabilité commune, c’est là notre devoir. Nous devrons tous y participer avec la foi qui est la nôtre, sans faillir, sans renoncer, sur un chemin semé d’obstacles. Soyons fiers de nos engagements et portons haut les couleurs de la réserve et de l’UNOR. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x5 Actualités [ Gestion des réservistes ] Repenser le rôle des conseillers réserve Dans le cadre de la commission consultative des réserves de l'AdT (CCRAT) du 3 décembre, l’ANRAT avaient préparé 46 questions. La réorganisation des conseillers réserve fut à l’ordre du jour. Q uestion : En raison de la réorganisation des forces, notamment la forte « interarméisation » dans le soutien, le réseau des conseillers réserve doit être repensé, avec sans doute une redistribution des responsabilités (notamment pour les ex-CR des régions terre). Quelle est votre vision à cet égard et si vous envisagez des changements, à quelle échéance ? Réponse fournie par le DIAR Parmi les principes qui ont prévalu dans le cadre de la création d’un poste de délégué interarmées des réserves (DIAR) auprès du chef d’état-major des armées, figure le respect des prérogatives propres à chaque armée, direction ou service, notamment en matière d’organisation de la réserve et de gestion des réservistes. Dès lors, les éventuelles évolutions structurelles relatives à la chaîne des conseillers réserve mise en place par l’armée de terre relève de sa compétence. Dans le domaine interarmées, le DIAR met en place une organisation structurée autour de conseillers placés auprès des autorités commandant les organismes et services relevant du CEMA qui Dernière minute ne disposent pas d’un délégué aux réserves en titre (ex. CPCS, SCA, DIRISI, DRM, COS…) Désignation « référent réserve » Question : Il y a parfois chez les réservistes un sentiment que la gestion a été dégradée depuis la mise en place des GSBdD. Que peut-on leur dire pour les rassurer ? Réponse fournie par le B.RES : Effectivement, avec l’embasement, les DRH des régiments ont disparu et avec elles les « reliquats » des cellules « réserve » qui subsistaient encore parfois malgré les mesures prises antérieurement (2008). Aujourd’hui, un protocole doit être établi entre la FE et le GSBdD, selon les recommandations du mémento RH des formations embasées (voir DUG 2011). Les spécialistes de la réserve étant au sein des GSBdD, l’administration des réservistes nécessite sans doute : z une implication plus forte des OAR et des CDU dans la RH de commandement (orientation, mise en formation, notation, avancement) ; z la désignation d’un personnel « référent réserve » dans la FE pour Le conseil d'administration de l'UNOR en sa séance plénière du 23 mars 2012 à l'École militaire a procédé à l'élection des membres élus du bureau de l'UNOR pour l'année 20122013. Ont été élus : z au poste de secrétaire général : le colonel (R) Philippe Martin, président de la région Ile-deFrance et président de l'AOR du Val-de-Marne, qui succède au colonel René (R) Mourot. z aux postes de secrétaires adjoints : le chirurgien dentiste en chef (R) Paul-Jean Chouteau, réélu, le lieutenant-colonel (R) Patrick Gascon, président de l'AOR Train de la région de Paris, qui succède au lieutenant-colonel (R) Pascal Hugede, le lieutenant-colonel (R) Stéphane Depauw, trésorier de l'AOR de Seine-Saint-Denis, qui succède au colonel (R) Philippe Martin. z au poste de trésorier général : le chef de bataillon (R) Georges Cautier, réélu. z aux postes de trésoriers adjoints : le colonel (H) Yves Harel, réélu, et le chef de bataillon (R) Fernand-Paul Berthenet, réélu. 6 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 l’administration courante (contrats, n ordres de mission...) Pour lire les 46 questions/réponses : http://www.anrat.fr En bref… Le 1er REC d’Orange crée son UIR (unité d’intervention de réserve) : 150 officiers, sous-officiers et militaires du rang. Si vous souhaitez rejoindre les rangs du REC, contactez le CNE Ringeval (CDU) au 06 83 24 57 98 ; [email protected]. D’ici à 2015, 320 M€ seront injectés dans les territoires touchés par les restructurations afin de compenser à terme l’impact économique de la réforme. [Gérard Longuet, in Armées d’aujourd’hui, oct. 2011] Nouveau président à l’UNC : Jean Kervizic qui était vice-Pdt depuis 2010, a été élu en novembre 2011. Né en 1934, il avait terminé sa carrière de militaire en 1990 avec le grade de général de brigade. Henry Lafont, ancien pilote de chasse (FAFL), Compagnon de la Libération, directeur des Salons internationaux de l’aéronautique et de l’espace de 1969 à 1985, est décédé le 2 décembre 2011. Hervé Coutau-Bégarie, capitaine de frégate de réserve, figure bien connue dans l'enseignement militaire supérieur, notamment de l'Ecole de guerre, directeur de l'Institut de stratégie et des conflits, est décédé le 24 février à 56 ans. Il avait signé de nombreux ouvrages chez Economica. Actualités [ Dossiers militaires ] Les archives des officiers Le nouveau Centre des archives du personnel militaire a vocation à accueillir les dossiers individuels des officiers des trois armées. D Le 200 000e militaire de l’armée de terre déployé dans le cadre de la mission Vigipirate patrouillait en décembre 2011 à Paris (gare Montparnasse) : le brigadier Benjamin Noël appartient au 1er RA. Une borne mémorielle sur la voie suivie par la 2e DB en 1944 a été inaugurée le 15 février par le 13e RG. Elle se situe au 939e km de la « voie de la 2e DB », entre les communes de Châtel et Nomexy, dans les Vosges. Le nouveau délégué à l'information et à la communication de la Défense (Dicod) a été nommé le 4 janvier. Gérard Gachet, 61 ans, est ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur et ancien directeur de la rédaction de l'hebdomadaire Valeurs actuelles. Une agrafe « Libye » est créée sur la médaille commémorative française. Peuvent y prétendre les civils ou militaires qui auront participé pendant 15 jours minimum à l’opération Harmattan à partir du 18 mars 2011, et à l’opération Unified protector à compter du 1er avril 2011. [Arrêté du 13 oct. 2011] 90% des actes de piraterie sont perpétrés dans le golfe d’Aden et le sud de l’océan Indien. [DCSD – Partenaires sécurité défense n°267] © SGA epuis le 1er janvier 2012, le Bureau central d'archives administratives militaires (BCAAM) de Pau a quitté le giron Le Bureau central d'archives administratives militaires est installé dans la caserne Bernadotte à Pau. de la direction du service national (DSN) pour s'intégrer dans la nouvelle organisation du Service historique de la Défense (SHD) sous le nom de Centre des archives du personnel militaire (CAPM). Implanté en 1961 à Pau, le Bureau central d'archives administratives militaires a permis de rassembler sur un lieu unique l’ensemble des archives administratives de l’armée de terre, du service national et des services communs. 26 millions de dossiers Les documents conservés au CAPM sont répartis entre les archives du recensement militaire. Celles-ci comprennent près de 26 millions de dossiers individuels, les archives des ressortissants des anciens protectorats et colonies françaises. Elles comprennent aussi les dossiers du personnel militaire avec en particulier les officiers rayés des cadres depuis le 1er janvier 1971, les sousofficiers et hommes du rang engagés, le personnel féminin (ancien statut). Enfin, on trouve encore les étrangers ayant servi dans l’armée française (hors légion étrangère). 200 000 demandes chaque année Le site conserve en outre les archives collectives des unités de l’armée de terre et des services communs (journaux de marche, archives administratives…) ainsi que le fichier central des citations individuelles et collectives depuis 1914. Chaque année, plus de 200 000 demandes d’attestations et de copies diverses formulées par des administrations, ou des particuliers, sont adressées au Centre qui rédige en outre les mémoires de propositions pour les décorations et procède à la validation, après vérifications, des demandes de cartes du combattant établies par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC). Centre des archives du personnel militaire (adresse postale) : Caserne Bernadotte Place de Verdun 64023 Pau Cedex ; (adresse géographique : place de Verdun 64000 Pau). Tél. 05 59 40 46 92 - fax. 05 59 40 45 53 www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr Réception du public, les jours ouvrables : 8h30-11h30, 13h30-16h00, fermeture le vendredi à 15h00. n Source : SGA/DMPA janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x7 Actualités [ Régime d’habillement ] Un décret pour harmoniser Tous le personnel militaire est désormais habillé à la même enseigne. Officiers et sous-officiers bénéficient d’un compte de points individuels, symbole de gratuité. © www.toutlequipement.com Les réservistes aussi Ce décret fixe quatre principes : la gratuité de la dotation initiale et des dotations complémentaires, la propriété de l’Etat sur les effets perçus qui demeurent incessibles, la restitution des effets lors de la radiation des cadres ou des contrôles ou à l’issue de l’engagement à servir dans la réserve (ndlr : opérationnelle) ainsi que la prise en charge, dans la limite d’un droit de tirage, du renouvellement des effets de paquetage et de la résiliation des travaux de finition. Le présent décret est applicable à l’ensemble du personnel militaire. La composition du paquetage 8 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 est fixée en fonction de l’armée ou du service, du grade, du sexe, de l’emploi exercé et du lieu d’affectation. consultables via les sites intradef de chacune des armées et services. Ce type de compte était déjà en vigueur n dans l’armée de terre. En bref… Louvois (Logiciel Unique à Vocation Interarmées de la Solde) qui fait beaucoup parler de lui pour les dysfonctionnement provoquant des retards de paiement, devrait être mis en service au sein de la marine et de l'armée de l'air en mars 2012. © Marine nationale L e décret n° 2011-1600 du 21 novembre 2011 (entrée en vigueur au 1 er janvier 2012) relatif au régime d’habillement du personnel militaire des armées, des services et directions du ministère de la Défense et de certaines formations spécialisées de la gendarmerie nationale (placées pour emploi auprès du ministère de la défense), vise à harmoniser et simplifier la réglementation relative à l’habillement des personnels militaires tel que le connaissent déjà les "terriens". Officiers et Officiers mariniers masculins Un compte habillement Ce décret implique, par exemple pour les gendarmes, la suppression de l’indemnité de première mise d’équipement, de changement ou de perte d’effets, ou bien encore, pour les marins, celle du précompte sur solde et du dispositif dit de parfait paiement (« papa »). Dans les faits, un compte habillement est ouvert au nom du militaire. Un compte de points lui est associé. Le compte habillement est crédité chaque semestre d’un nombre de points représentant un « droit au tirage », selon le principe d’un point égale un euro. Les comptes ne peuvent jamais se trouver en situation négative (insuffisance de points) et les points sont cumulables dans la limite d’un plafond de trois allocations annuelles. Les comptes sont Les transmissions ont 70 ans : durant toute l’année 2012, des célébrations feront connaître et partager l’identité des transmetteurs, professionnels des systèmes d’information et de communications (SIC) et de la guerre électronique. La CCSDN, Commission consultative du secret de la défense nationale, est présidée depuis janvier par Evelyne Ratte, ancienne préfète et conseillère maître à la Cour des comptes. L’IHEDN, en liaison avec le Collège européen de sécurité et de défense de Bruxelles organise, depuis 2010, des stages de formation à la gestion civilomilitaire des crises extérieures orientés vers les entreprises. www.ihedn.fr 2 200 croix de la valeur militaire sur un total de 3 881 récompenses ont été décernées en 2011 aux soldats de l’armée de terre au titre d’une opération, majoritairement pour le théâtre afghan. Cela concerne 1 874 militaires du rang, 1 229 sous-officiers et 778 officiers. Actualités [ Armée de terre ] Notation et avancement Un message émanant du bureau réserve de la DRHAT, daté du 15 décembre 2011, informe sur les travaux de notation et d’avancement des officiers de réserve en 2012. Primo/ Que se soit pour l’active (ndlr : tableau d’avancement). Pour NR acquis en 2012 et l’ancienneté ou la réserve, les dispositions de l’instruction de première référence[1] sont applicables pour le TA 2013 Le pasteur Franck Bourgeois, 51 ans, aumônier en chef du culte protestant au sein des armées, est décédé brutalement le 4 février des suites d'une maladie. Il avait pris son poste le 29 septembre dernier et rentrait d'une mission à Sarajevo. MSMV : un délai de deux ans doit désormais séparer l'attribution d'un échelon de la médaille des services militaires volontaires d'une nomination dans un ordre national ou la concession de la médaille militaire ainsi que la médaille de la défense nationale. Dorénavant la médaille des services militaires volontaires ne peut plus être décernée la même année qu’une autre décoration. [Source : DRHAT/Guide technique relatif aux décorations et récompenses du personnel militaire n’appartenant pas à l’armée active, 2011] Le CV Anne Cullerre, 54 ans, devrait devenir cet été la seconde femme contre-amiral, après Chantal Desbordes en 2001. Embarquée une dizaine d'années et ayant servi dans des fonctions opérationnelles, elle devrait prendre le commandement naval du Pacifique (Alpaci). [Marianne2.fr] Le musée de la BA 102 de Dijon a rouvert ses portes le 23 février. Créé en 1993, il était fermé depuis l’été 2010 pour rénovation. les officiers de réserve, l’élaboration du TA 2013 s’effectuera au cours de l’année 2013 et prendra en compte la notation 2011-2012. C’est pourquoi cette notation 2012 utilisera encore le niveau relatif (NR) et se fera toujours sur le BNO-4 feuillets conformément à l’instruction de deuxième référence[1] sur la notation et notamment à l’annexe V. Secundo/ La circulaire citée en référence précise les modalités de calcul de l’indice relatif cumule initial (IRCI). Ce dernier sera mis en place pour les officiers de réserve en prenant en compte le dernier de service cumulée au 31 décembre 2012, calculé selon des modalités qui seront transmises ultérieurement. L’IRCI des officiers de réserve leur sera communiqué dans le cadre de la deuxième communication de notation avant la fin de l’année 2012. Tertio/ L’IRIS, qui est une donnée d’avancement, ne sera appliquée aux officiers de réserve qu’au printemps 2013 lors de l’élaboration des travaux d’avancement pour le TA 2013. Quarto/ Le calendrier des travaux d’avancement 2012 sera transmis avec la circulaire annuelle 2012. n [1] Références : instruction 7215/DEF/EMA/RH/PRH du 2 sep. 2011 ; instruction 2450/DEF/EMA/ RH/PRH du 12 nov. 2009 ; circulaire 231548/DEF/RH-AT/CHANC du 20 sep. 2011. IN MEMORIAM z L’adjudant-chef Mohammed El Gharrafi, 39 ans, et le sergent Damien Zingarelli, 27 ans, du 2e REG, ont été tués au combat le 29 décembre 2011 alors que la Task Force La Fayette (TFLF) et la 3e brigade afghane sont engagées en vallée de Tagab. Ils étaient déployés en Afghanistan depuis septembre, comme OMLT (Operational Mentoring and Liaison Team) avec le kandak 33, tout en étant sous la responsabilité du groupe commando montagne (GCM) du BG Tiger. z Le 20 janvier, un groupe de soldats français effectuait une séance d’entraînement physique à l'intérieur de la base opérationnelle avancée (FOB) de Gwam, au sud de Tagab (Kapisa, Afghanistan). Ils ont été attaqués par un Taliban infiltré dans l’armée afghane qui a ouvert le feu à l’arme automatique. Une vingtaine de militaires français ont été touchés dont quatre ont été tués dans l’accomplissement de leur mission au service de la France : l'adjudant-chef Fabien Willm, 43 ans, l'adjudant-chef Denis Estin, 45 ans, et le brigadier-chef Geoffrey Baumela, 27 ans, servaient au 93e RAM ; le sergent-chef Svilen Simeonov, 34 ans, servait au 2e REG. z Le capitaine Christophe Schnetterle, 45 ans, servait au du 93e RAM. Il est décédé le 27 mars à l'hôpital du Val-de-Grâce, des suites de ses blessures. Il faisait partie des soldats grièvement blessés lors de l’attaque du 20 janvier. L’UNOR exprime aux familles et aux proches ses plus sincères condoléances. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x9 Actualités internationales [ Officiers médicaux ] Par le colonel MC (R) Olaf C. Penn - Président élu de la CIOMR CIOR et CIOMR : le rapprochement La CIOMR a accepté avec joie l’invitation de la CIOR à contribuer au Bulletin de la CIOR, contribution qui n’est que la conséquence logique des liens qui unissent soldats et médecins [1]. S © CIORM elon le manuel de l’OTAN, les associations d’officiers de réserve de l’OTAN sont importantes parce qu’elles sont en mesure d’aider l’ensemble de la population à mieux comprendre les questions de sécurité et de défense, et d’offrir des compétences et une expérience à l’appui des tâches des forces de réserve de l’OTAN et des défis qu’elles rencontrent. Le colonel MC (R) Olaf C. Penn (Pays Bas), président élu de la CIOMR. Une coopération étroite L’OTAN attend donc une coopération et une solidarité étroite de la CIOR et de la CIOMR au sein de l’Alliance atlantique. En fait, l’OTAN considère la CIOR et la CIOMR comme une même organisation. En effet, il est indiqué dans le MC 248/1 de 1998[2] que le sigle CIOR englobe également la CIOMR dans l’ensemble du document. Il existe bien entendu des différences entre la CIOR et la CIOMR ; la plus importante étant le nombre de leurs membres. Cette différence est en partie artificielle, mais également en partie inhérente au caractère même de ces réserves militaires. Artificielle parce que les associations d’officiers de réserve de plusieurs pays ont l’habitude d’envoyer davantage [1] Déclaration de délégués à la CIOR qu’à la CIOMR. Caractéristique de ces réserves parce qu’il y a simplement plus de militaires réservistes engagés dans des « tâches militaires » que dans des « domaines de compétence particuliers » comme le sont les réservistes médicaux. Des domaines différents Étant donné que nous travaillons dans des domaines différents, la CIOR et la CIOMR organisent des réunions où nous devons examiner les questions qui nous intéressent d’une manière telle que nous devons travailler séparément. Nos programmes étant très chargés, nous n’avons pas le temps de suivre les réunions importantes de l’autre organisation. Afin de se rapprocher, nos deux organisations devraient pouvoir envisager certaines ouvertures. Des efforts devraient être faits pour synchroniser les programmes afin de permettre aux délégués de participer davantage aux réunions importantes des deux organisations. Puisque nos réunions d’hiver et notre congrès d’été absorbent beaucoup de temps, ce serait une bonne idée de prévoir pendant la réunion intermédiaire un moment permettant aux représentants des deux organisations de se rencontrer et de partager leurs plans pour le prochain congrès. Il faudrait examiner aussi la possibilité de nous intéresser ensemble à nos réunions respectives. Par exemple, pourquoi ne pas prévoir des conférenciers venant de l’autre organisation dans nos symposiums pour illustrer un point de vue particulier ? faite fin janvier par le président élu de la Confédération Interalliée des officiers médicaux de réserve (CIOMR), le colonel MC (R) Olaf C. Penn (Hollandais). [2] Document définissant la relation entre la CIOR et l’OTAN. 10 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 Une organisation plus petite Étant une organisation plus petite, la CIOMR compte moins de comités que la CIOR. Le Comité scientifique En bref… Une section du 9e RIMa des forces armées en Guyane (FAG) a contribué à une importante saisie d’or dans la région de Maripasoula, située dans le sud de la Guyane : 800 grammes d’or pour une valeur marchande d’environ 24 000 €. 126 avions Rafale devraient être achetés par l’Inde. Dassault remporte un appel d'offres estimé à 9,11 milliards d'euros. 18 avions seront directement achetés d'ici à 2012, les 108 autres seront assemblés en Inde. Un avion Antonov 124 (AN 124) a quitté Kaboul le 26 janvier avec, à son bord, une dizaine de véhicules blindés. Depuis cette date, des avions gros porteur assurent le transport de matériels lourds qui doivent rentrer en France, dans le cadre du retrait annoncé des soldats français d’Afghanistan. Une opération de dépollution du site d’Abengourou (frontière du Ghana) a été mené en janvier conjointement par la force Licorne et les forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Plusieurs centaines de tonnes de munitions de tous types ont été déplacées vers un lieu de stockage sécurisé. Le GDA Patrick de Rousiers a été élu en janvier à la tête du comité militaire de l’Union européenne. La Libye ne doit pas nous faire oublier les autres théâtres où de nouvelles tensions sont apparues cet été. Dans les Balkans, l’Union européenne poursuit inlassablement sa mission de stabilisation, notamment au Kosovo en étroite collaboration avec l’Otan. [VAE Xavier Païtard, chef des représentations militaires françaises à l’UE et à l’OTAN] N ous allons renforcer l e s capacités des forces armées à accomplir toute une série de tâches militaires, dont la plus importante est de gagner des guerres locales en faisant appel aux technologies de l'information. [Wen Jiabao, Premier ministre chinois, mars 2012] Base de Naqoura (Liban) : le général espagnol Asarta Cuevas a rendu son commandement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) qui a été confié au général italien Serra. Le kandak (bataillon afghan) 32 de l’armée nationale afghane (ANA) a conduit une opération civilo militaire en vallée de Tizin en janvier. Plus de 230 militaires français du Battle group Picardie étaient en appui. L’ANA s’est rendue au village de Tizin Khas où elle a organisé une shura (assemblée traditionnelle). La distribution de matériel médical, de kits de chauffage et de nutrition. © CIORM (SC) et le Comité de médecine opérationnelle (OMC) sont les deux comités les plus importants, tandis que le Comité de la formation continue est le plus petit. La CIOMR participe également aux travaux du groupe de travail du COMEDS (Comité des chefs des services de santé militaires au sein de l’OTAN) et certains de ses officiers de liaison la représentent au sein du La délégation française lors du congrès d'été 2011 à Varsovie en Pologne. groupe de travail sur le Symposium et des Comités sur le PPP (partenariat pour la paix) et l’ouverture (PPP & O) et DEFSEC (Comité sur les attitudes de défense et les questions de sécurité) de la CIOR. En tant qu’organisateur de la compétition de soins aux blessés au combat, la CIOMR entretient déjà des liens étroits avec le Comité MILCOMP (compétitions militaires) de la CIOR, mais le Comité scientifique devrait envisager d’examiner avec la CIOR la possibilité d’accueillir des orateurs lors des symposiums de l’une et l’autre organisation. Les thèmes qui retiennent l’attention de la CIOR sont traités par de nombreux groupes de travail. Du fait que la CIOMR est une organisation beaucoup plus petite, il sera difficile d’envoyer des participants à tous ces groupes de travail, à part les quelques officiers de liaison qui y sont déjà délégués. Cela ne signifie pas pour autant que ces questions n’intéressent pas la CIOMR, et des mesures devraient être prises en vue d’une participation commune. De nombreux aspects de la CIMIC (actions civilo-militaires), du PPP et de l’ouverture, des JOR, du leadership, de la négociation et de la gestion de processus, des stratégies indirectes et des questions de sécurité (DEFSEC) – notamment la cyberguerre – et du suivi des n réserves, intéressent la CIOMR. Qu’est-ce que la CIOMR ? La Confédération interalliée des officiers médicaux de réserve (CIOMR) a été créée à Bruxelles en 1947 par la Belgique, la France et les Pays-Bas. Elle réunit aujourd’hui les associations d’officiers de réserve de la plupart des pays de l’OTAN. Des organisations de pays non OTAN en sont également membres (associés) : Autriche, République d’Afrique-du-Sud, Singapour et la Suisse. Les délégués sont des médecins, des dentistes, des pharmaciens, des vétérinaires, des infirmiers, des techniciens et des officiers des services de santé militaires. A signaler que le secrétaire général de la CIOMR est un français, le MC (R) François Martelet qui est également vice-président de l’Association des cadres de réserve français aux États-Unis (ACREFEU). Pour plus d’informations sur la CIOMR : www.ciomr.org janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 11 Entretien [ Rencontre avec le CEMAT ] Par le capitaine (R) Lionel Pétillon La réserve : une place primordiale Armée & Défense • Votre prédécesseur, le général d’armée Irastorza, déclarait l’an dernier : « Avec le déploiement de la France sur tous les théâtres extérieurs où elle est engagée, et avec les restructurations en cours, il me reste vingt régiments d’infanterie qui sont consommés en permanence, et il me faut évidemment une ressource de substitution : c’est la place des réservistes ». Etes-vous d’accord avec ces propos ? Et si oui, quelles missions peuvent/ doivent être confiées à cette ressource de substitution ? GA Bertrand Ract-Madoux • Tout d’abord, sur le fond, je souscris aux propos de mon prédécesseur. Cependant, dans le contexte actuel de moindres sollicitations pour les opérations extérieures, je qualifierai plutôt la réserve opérationnelle de complément indispensable que de ressource de substitution. Réserve d’emploi, elle est, en effet, formée et entraînée, à missions comparables, comme l’active avec laquelle elle partage nombre d’entre elles. Elle permet ainsi à nos régiments de faire face à la simultanéité des opérations et aux pics d’activités. Dans nos états-majors et nos écoles, elle apporte les expertises qui n’existent qu’en nombre restreint. La vocation des UIR est donc bien de contribuer aux missions communes à l’armée de Terre (MICAT). Celle des unités spécialisées de réserve reste de s’entrainer et d’intervenir dans le cadre de leur spécificité (génie, renseignement, transport, circulation, NBC et maintien en condition des matériels). Dans le cadre de la révision du Livre 12 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 © Sirpa Terre Nommé chef d’état-major de l’armée de Terre en septembre 2011, le général d’armée Bertrand Ract Madoux s’adresse pour la première fois à nos lecteurs. Il dresse un bilan et évoque l’avenir de la réserve. Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale, les lignes pourraient être amenées à bouger. Probablement, irons-nous vers une réserve davantage tournée vers le territoire national, en soutien à l’État ou aux populations, ce qui est à mon avis une excellente chose, compte tenu de son ancrage territorial. A. & D. • Quels enseignements retirez-vous des premières expériences menées sur la mise en application du plan Guépard pour la réserve ? B. R-M • Le dispositif d’alerte de la réserve opérationnelle, dit « Guépard réserve TN » fonctionne depuis le 1er juillet 2011. Ce dispositif vise à mettre sur pied onze unités élémentaires Proterre de réserve, capables d’être engagées sur le territoire national avec un préavis de 48 heures. d’avancement et de décorations jusqu’à concurrence de 45 jours par an, ce qui constitue, à mes yeux, une juste reconnaissance de cet engagement. A. & D. • De quel budget dispose l’armée de Terre en 2012 pour entretenir sa réserve ? Au regard des missions et des objectifs confiés, cela est-il suffisant ? B. R-M • Notre pays traverse une période de tension budgétaire qui n’épargne pas les armées. Il a ainsi été demandé à l’ensemble des ministères de contribuer à l’effort national de désendettement. C’est tout à fait normal. La réserve s’en trouve affectée au même titre que l’ensemble de l’armée de Terre. Comme celui de l’active, le budget d’entraînement des réserves a ainsi été réduit cette année. J’observe néanmoins qu’il nous permet de répondre aux besoins les plus “ Mon combat sera cette année, d’épargner aux réserves les aléas de gestion car ils ont un impact déplorable sur le moral et la fidélisation. ” Il poursuit actuellement sa montée en puissance au sein des brigades en faisant effort sur les points suivants : la réalisation des effectifs, l’entraînement des unités placées en alerte et la communication sur ce dispositif ambitieux et novateur. Ainsi, chaque brigade doit mener un exercice d’alerte au cours de l’année 2012, afin de tester la réactivité de son unité et de certifier sa capacité d’alerte. Un premier exercice de trois jours a ainsi été mené à l’automne 2011 par la 9e BLBMa. Cet exercice a confirmé les impératifs d’instruction et d’équipement des unités de réserve. Il a également mis en lumière l’importance de la coordination interarmées et de la communication. Même si des progrès restent à faire, il a mis en évidence le bon fonctionnement du dispositif ainsi que la réactivité et la disponibilité de nos réservistes. Conscient des contraintes professionnelles et personnelles qu’induiront les prises d’astreinte opérationnelles, j’ai souhaité que cette disponibilité soit prise en compte. Concrètement, les journées d’alerte seront dorénavant comptabilisées pour les travaux de notation, urgents en termes d’activités. Je pense malgré tout que nous avons atteint un seuil en deçà duquel la réserve perdra fondamentalement de son attractivité et de son efficacité. territoires rend dorénavant délicat le réemploi de ces réservistes dont le recrutement est essentiellement local, notamment pour les militaires du rang. Pour autant, j’observe que plus de 70% des réservistes touchés par ces mesures ont accepté une mutation dans une formation parfois très éloignée de leur dernière affectation. J’en veux pour preuve la dissolution du 5e Régiment du Génie de Versailles qui a été une réussite dans ce domaine. Malgré le déménagement à Mourmelon de la compagnie de réserve « voie ferrée », près de 80% du personnel de cette unité a suivi ce mouvement. Je ne peux que rendre hommage à nos camarades qui poursuivent leur engagement en acceptant les contraintes de leurs pairs d’active. Ceci étant, la réalisation des effectifs de la réserve et leur fidélisation sont des enjeux majeurs pour l’armée de Terre. Les restructurations ne lui facilitent pas la tâche mais, comme j’ai pu le dire précédemment, les aléas budgétaires portent aussi leur part de responsabilités. Je suis, par ailleurs, favorable à un meilleur « maillage territorial » pour notre dispositif de réserve et suis prêt à en étudier la faisabilité. “ J’observe que le commandant des forces terrestres juge la capacité opérationnelle de nos réservistes très satisfaisante. ” Mon combat sera, en revanche, cette année, d’épargner aux réserves les aléas de gestion car ils ont un impact déplorable sur le moral et la fidélisation. Il vaut mieux, à mon sens, partir avec moins et s’y tenir que de supprimer des activités en cours d’année. A. & D. • Dissolutions de régiments, déménagements, regroupements, etc., la carte des garnisons militaires a été considérablement modifiée ces derniers mois. L’armée de Terre rencontre-t-elle depuis des difficultés particulières à recruter et fidéliser ses réservistes ? B. R-M • Les mesures de restructuration de l’armée de Terre (dissolutions, délocalisations et réorganisations) ont affecté plus de 5 000 réservistes depuis 2009. L’absence d’unité dans certains A. & D. • Seulement 15% des réservistes (toutes armées et services confondus) étaient en formation en 2010 (source CSRM 2011). Qu’en est-il en ce qui concerne l’armée de Terre en particulier ? B. R-M • Comme je vous le disais, la réserve est une réserve d’emploi, que ce soit sur le territoire national ou, de façon plus limitée, à l’extérieur de nos frontières. A ce titre, à mission comparable les réservistes bénéficient des mêmes exigences de formation que leurs camarades d’active. Chaque année, 2 000 réservistes en moyenne suivent ainsi une action de formation, soit environ 14% des effectifs. Ces chiffres masquent bien évidemment de grandes disparités ; certaines formations durant 2 jours et d’autres 3 ou 4 semaines. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 13 Des améliorations peuvent certainement être apportées dans ce domaine mais il faut prendre en compte le fait qu’il existera toujours un décalage entre l’offre de formation et la capacité des réservistes à les honorer, en raison de leurs contraintes professionnelles. Pour autant, j’observe que le commandant des forces terrestres juge la capacité opérationnelle de nos réservistes très satisfaisante, que ce soit en opération extérieure, en opérations intérieures (MISSINT) ou lors des exercices. S’il est perfectible, le système semble donc déjà répondre, pour une bonne part, aux exigences de notre métier. A. & D. • Concernant la formation, la priorité est logiquement donnée aux militaires affectés en UIR. Mais en parallèle, il est très difficile pour certains personnels, tels ceux affectés auprès des DMD, en BdD ou GSBdD d’en bénéficier. Il est même parfois impossible de réviser les fondamentaux (tirs et secourisme). Quel est votre sentiment sur ce sujet ? B. R-M • Dans un contexte budgétaire contraint, il est naturel que la priorité soit donnée aux unités subordonnées au commandant des forces terrestres. Ceci étant, les réservistes servant hors de cette chaîne - je pense notamment à ceux qui servent dans les EMIAZD, les DMD ou les GSBdD - ne sont pas oubliés, mais l’entretien de leurs compétences opérationnelles est réalisé selon un principe de juste suffisance. En revanche, dès lors que l’un d’entre eux est désigné pour une mission opérationnelle, il est indispensable qu’il reçoive la formation nécessaire à l’accomplissement de sa mission, à l’identique de ses camarades affectés en UIR. A. & D. • Le recrutement des sous-officiers et officiers d’active met en lumière une carence dans certains domaines spécialisés (techniques d’opérations d’infrastructure, pilotage budget finances, maintenance, soutien de l’homme, SIC…). Pour répondre à ces besoins, ne pourrait-on pas augmenter le recrutement de réservistes spécialistes (article L. 42213 du code de la défense, autrefois baptisé « article 9 ») ? Ce statut particulier dans la réserve opérationnelle est mal connu. B. R-M • Il est vrai que certains de nos réservistes possèdent des compétences rares et qui ne sont pas forcément disponibles au sein de la population des 14 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 © Géraldine Chappey/UNOR Entretien [ Rencontre avec le CEMAT ] Le CEMAT était présent lors des vœux de l’UNOR en janvier dernier, ici aux côtés du GCA Dary, gouverneur militaire de Paris. militaires d’active. Dans leur domaine, ils sont pour nous un atout très précieux. L’article 4221-3 permet de les recruter à ce titre. Toutefois, ce mode de recrutement est très contingenté et la décision d’agrément relève du ministre de la Défense. A. & D. • Quel regard portez-vous sur la réserve citoyenne et qu’attendez-vous d’elle ? B. R-M • Deuxième composante de la réserve militaire, la réserve citoyenne offre un réseau de volontaires qui œuvrent bénévolement au rayonnement de la défense. Elle constitue un relais important des armées auprès de la société civile et participe à l’entretien de l’esprit de défense chez nos concitoyens. De plus, compte tenu de l’expertise de haut niveau de ses membres, elle peut contribuer aux travaux de réflexion ou d’étude menés par les autorités zonales ou nationales. La réserve citoyenne participe enfin, directement ou indirectement à renforcer la résilience de la Nation. Elle est donc appelée, à mes yeux à tenir, en temps de « paix » comme en situation de crise, un rôle tout à fait déterminant mais en aucun cas ne se substitue à la réserve opérationnelle. A. & D. • La réserve militaire souffre d’un déficit de notoriété. Pensez-vous opportun de systématiser la présence d’un détachement de réservistes à chaque défilé du 14 Juillet ? Cela ne permettrait-il pas de focaliser l’attention des médias (et donc des Français) sur la réserve, son engagement, ses missions ? B. R-M • Mettre à l’honneur occasionnellement les réservistes sur les Champs-Elysées est une idée qui mérite certainement d’être approfondie. Je souligne cependant que la participation à cette activité requière une préparation lourde et contraignante pour un retour sur investissement qui est loin d’être garanti. Je préfère donc que l’effort soit porté localement et que les réservistes participent, en tant qu’acteurs de la vie locale, aux activités et aux cérémonies avec leur régiment au sein des garnisons. C’est là qu’ils contribueront le plus au rayonnement de la réserve. Je ne peux aussi que les engager à valoriser la JNR, journée qui leur est pleinement dédiée et qui reste à mon sens trop discrète. A. & D. • Il y a parfois chez les réservistes le sentiment que la gestion RH s’est dégradée. Le CEMAT a-t-il autorité pour faire adopter une gestion plus ciblée à destination de la réserve ? B. R-M • L’embasement des formations a engendré une réorganisation très profonde de nos modes de fonctionnement et bouleversé nos repères, notamment au sein du modèle régimentaire séculaire. La mise en place récente de cette nouvelle organisation connaît malheureusement quelques difficultés. Le domaine des ressources humaines n’est pas épargné et ces difficultés affectent tant le personnel d’active que de réserve. Elles sont essentiellement liées à une compréhension partielle des responsabilités de chacun des acteurs, régiment pour ce qui concerne la RH de commandement (aspect décisionnel) et GSBdD pour la partie administration (enregistre- ment et mise en œuvre des décisions de commandement). Ceci étant, la nouvelle organisation du soutien commence à se stabiliser et les nouveaux systèmes d’information se mettent en place. Je suis donc confiant pour l’avenir. Par ailleurs, compte tenu des caractéristiques très particulières de la population des réservistes, mon état-major étudie la possibilité de mettre en place au sein de chacune des formations d’emploi (régiment, état-major, école etc.), un « référent réserves » qui serait chargé de suivre spécifiquement cette population et d’être le lien unique avec le GSBdD. A. & D. • Les militaires d’active et de réserve ont subi les conséquences de la mise en place du logiciel Louvois avec des retards de paiement. Une note de la DRHAT de novembre 2011 indiquait que les activités sous ESR réalisées à compter du 1er octobre seraient régularisées sur la solde du mois de janvier 2012. A ce jour, bon nombre de réservistes attendent toujours. Les réservistes seraient-ils uniquement des variables d’ajustement budgétaires ? Ces dérives ne risquent-elle pas de perturber les missions dédiées à la réserve ? B. R-M • La mise en place du logiciel ministériel de soldes Louvois n’a pas été aussi simple qu’escomptée. Depuis sa mise en place en octobre, nous avons connu des soucis techniques qui ont malheureusement affecté l’ensemble de l’armée de Terre, sans distinction de grade, d’affectation ou de statut. J’ai, en effet, croisé sur des théâtres d’opérations des officiers de réserve ayant rencontré des problèmes de solde. Afin d’accélérer la résorption des difficultés, la DRHAT a pris le problème à « bras le corps ». Une task force de sept réservistes, sur une période minimale de 40 jours d’activités a ainsi été mise à la disposition du CERHS de Nancy pour aider à apurer au plus vite les dossiers en attente. Concernant les réservistes, je souligne que les cas les plus délicats (réservistes en OPEX, réservistes au chômage, réservistes ayant pris des congés sans salaire pour réaliser leurs activités) ont fait l’objet d’une attention particulière et ont été réglés à ce jour. Concernant l’impact sur les activités de nos réservistes, je n’observe pour l’instant pas de désaffection particulière, en dépit de ces difficultés. C’est tout à leur honneur et je les en félicite. Cela illustre combien SERVIR, terme que j’affectionne tout particulièrement, n’est pas un vain mot ni l’apanage de leurs camarades d’active. qu’il arrive, la réserve conservera une place primordiale au sein de l’armée de Terre, et notamment dans les interventions sur le territoire national. Enfin, plus que jamais, il importe que nos réservistes soient des vecteurs du rayon- “ Quoi qu’il arrive, la réserve conservera une place primordiale au sein de l’armée de Terre, et notamment dans les interventions sur le territoire national. ” A. & D. • Un certain nombre de réservistes de l’armée de Terre contribue aux MISSINT (Vigipirate, Héphaïstos, Harpie…) ainsi qu’à des missions de moyenne durée sur le territoire national. Aucune récompense spécifique n’est attribuée aux réservistes (ni à leurs camarades d’active d’ailleurs) régulièrement engagés dans le cadre de missions intérieures. Pourraiton imaginer la création d’une agrafe « MISSINT » destinée à la médaille de la Défense nationale et/ou l’attribution de la Médaille commémorative avec cette agrafe, au même titre que l’agrafe « Missions d’assistance extérieure » pour les OPEX ? Cette récompense serait par ailleurs partagée par l’active et la réserve, renforçant ainsi l’esprit de cohésion. B. R-M • Je suis heureux de vous annoncer qu’une agrafe « missions d’opérations intérieures » vient d’être créée. Visant initialement à récompenser les services rendus dans le cadre de l’opération « Harpie » en Guyane, elle pourra être décernée au personnel participant aux différents plans de sécurité intérieure. Comme toute agrafe liée à la médaille de la Défense nationale, elle sera accessible aux réservistes selon les mêmes critères réglementaires d’attribution que ceux de leurs camarades d’active. A. & D. • En tant que CEMAT, vous êtes le commandant en chef de tous les personnels de l’armée de Terre. Avez-vous dans ce contexte un message plus particulier à l’attention de « vos » réservistes ? B. R-M • Comme j’ai déjà pu le dire à de nombreuses reprises, notamment devant nos élus, la valorisation de la réserve est une de mes priorités. Je veux donc, tout d’abord, leur renouveler ma confiance car je connais la profondeur et la réalité de leur engagement et je constate chaque jour la qualité des services qu’ils rendent à l’armée de Terre. Je souhaite également leur dire de rester confiants en l’avenir, en dépit des évolutions qui pourraient intervenir. Quoi nement de l’armée de Terre, surtout dans les territoires où notre présence s’est fortement réduite. A. & D. • Sur quels aspects en particulier le monde associatif de la réserve peut-il vous apporter son soutien ? B. R-M • Le monde associatif est essentiel, tant pour les réservistes que pour le commandement de l’armée de Terre. En effet, les associations fédèrent, organisent et structurent la réflexion et l’action issues du monde de la réserve. Elles peuvent être forces de proposition au sein de la société civile comme du monde militaire. Pour le commandement, elles peuvent appuyer son action dans bien des domaines comme par exemple le recrutement des jeunes réservistes, la concertation ainsi que le rayonnement au sein de la société civile. A cet égard, leur rôle dans l’organisation de la JNR est chaque année déterminant. La connaissance qu’elles ont du monde de la réserve et de ses contraintes leur confère une certaine légitimité à participer aux débats relatifs à la réserve. Bien évidemment, cette crédibilité n’a de sens que si un lien étroit est entretenu avec la réserve et que leurs membres soient des réservistes « actifs » au sein des forces. Je compte notamment sur l’ANRAT pour jouer le rôle que je viens de décrire succinctement. Dans cet esprit, j’ai l’intention de fixer des objectifs à cette association qui, comme d’autres, reçoit des subventions de la Défense. Il me semble, en effet, normal que ces subventions aient une contrepartie qui soit profitable à l’institution militaire. Vous le voyez, à mes yeux, il s’agit d’instaurer et de perfectionner un véritable partenariat entre le commandement de l’armée de Terre et les associations de réservistes.n janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 15 Sous la loupe [ Anniversaire ] Par le capitaine (R) Lionel Pétillon Les 30 ans de la " Déf-nat " L a médaille de la Défense nationale a été créée à l’initiative du ministre de la Défense Charles Hernu (décret n° 82-358 du 21 avril 1982). Celui-ci reprenait une idée du Grand Chancelier de la Légion d’honneur de l’époque, le général de Boissieu, qui souhaitait voir récompenser les appelés et les militaires d’active dans une période où peu d’opérations extérieures (hormis le Liban) offraient la possibilité de se voir attribuer une décoration. Citation sans croix La mise en application du décret n° 2004-624 du 25 juin 2004, stipulait que « la médaille d’or de la Défense nationale peut être attribuée directement, sans condition d’ancienneté et de points, aux personnels militaires d’active et de la réserve qui se sont distingués à l’occasion d’une action comportant un risque aggravé et se sont vus récompensés par une citation individuelle sans croix, délivrée par le ministre de la Défense ou, par délégation, par le chef d’étatmajor des armées, les chefs d’états-majors ou les directeurs centraux. » La citation sans croix est matérialisée par étoile de bronze, d’argent, de vermeil ou une palme de bronze sur le ruban de la Déf-nat d’or. Celle-ci précède immédiatement dans l’ordre la médaille de la défense nationale quel que soit son échelon. En 2010, il a été décerné 887 citations sans croix avec attribution de la médaille d’or. 16 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 © Lionel Pétillon La médaille de la Défense nationale fête au mois d’avril ses 30 ans. L’occasion de rappeler l’histoire de cette médaille qui n’est attribuée aux réservistes que depuis 2004. Médaille de bronze attribuée à un personnel du corps technique et administratif. En outre, l’attribution de cette médaille permettait, notamment, de réduire les délais d’obtention des ordres nationaux et de la Médaille militaire. La « Hernu Cross » Surnommée aujourd’hui « Déf-nat », la médaille de la Défense nationale ne fut pourtant pas appréciée des militaires pendant longtemps, au point d’être qualifiée de « Hernu Cross » ou plus péjorativement de « médaille Cochonou » ou de « médaille en chocolat ». La raison en était simple : l’active n’appréciait guère que des appelés puissent être récompensés de l’échelon bronze après seulement six mois (durée minimum et 90 points) passés sous les drapeaux, au même titre qu’eux qui servaient déjà depuis plusieurs années et auxquels on demandait 110 points. Si bien, qu’un grand nombre de militaires d’active déniant l’amalgame avec les appelés, refusaient de voir leur nom inscrit sur les promotions. Depuis, les mentalités ont bien évolué, le service militaire a été suspendu, et la Déf-nat reconnue et appréciées par tous. Rappelons pour mémoire que la médaille de la Défense nationale comporte trois échelons : bronze, argent, or. Son attribution ne donne droit qu’à une agrafe de spécialité, éventuellement complétée par une agrafe géographique. Le nombre maximum d’agrafes est fixé à trois. Pour la petite histoire, le premier appelé du contingent décoré de la Déf-nat fut un aviateur. Les réservistes récompensés z L’article 1 du décret de 1982 dresse le cadre : « Il est créé une médaille de la Défense nationale destinée à récompenser les services particulièrement honorables rendus par les militaires à l’occasion de leur participation aux activités opérationnelles ou de préparation opérationnelle des armées, notamment les manœuvres, exercices, services en campagne, ainsi que les interventions au profit des populations. » Au fil des ans, les conditions d’attributions ont évolué. z Le décret n°88-308 du 30 mars 1988 stipule désormais dans son article 6 modifié que la médaille peut être attribuée, « par décision personnelle du ministre de la Défense, aux civils ayant rendus des services particulièrement honorables à la défense de la France ou à ses armées. » z Le décret n° 2004-4 du 2 janvier 2004 a réformé les conditions de concession avec l’attribution de points comptabilisés selon des barèmes particuliers (lire encadré) ; ces points étant attribués pour des © DR Une seule fois à titre exceptionnel Dès la signature d’un contrat ESR, un relevé d’activités est systématiquement ouvert. Ce document est tenu à jour au fur et à mesure des activités et selon les dispositions mentionnées dans la circulaire de référence[1]. Les activités donnent lieu à l’attribution de points comptabilisés selon les barèmes figurant dans l’annexe 1 de l’instruction de référence[1]. Ces points, attribués pour les activités effectuées à partir du 1er juillet 2002[2] pour un militaire de la réserve opérationnelle, permettront à leur bénéficiaire d’être proposé à titre normal pour la médaille de la Défense nationale. La Déf-nat peut-être également décernée à titre exceptionnel une seule fois, à l’un quelconque des trois échelons aux membres des réserves opérationnelle et citoyenne. Médaille d’or attribuée à un légionnaire parachutiste. Calcul des points Par année de services effectifs/personnel d’active : 15 points. Par année de services sous ESR/personnel de la réserve (5 jours minimum par an) : 15 points. Activité dans la réserve opérationnelle : 1 jour = 1 point. A noter qu’un certain nombre d’activités particulières ne peuvent être cumulées avec les points acquis au titre de la rubrique « activité dans la réserve opérationnelle ». Il s’agit notamment de : z journée de conférence JAPD ; z journée d’instruction pour la préparation militaire ; z préparation opérationnelle, de manœuvres, d’exercices… ; z garde ou permanence ; z saut en parachute ; z journée en mer (bâtiment de surface) ; z vol sur un aéronef, minimum de 3 heures (avec fonction à bord et troupes aéroportées) 1 seul point est comptabilisé par journée d’activité pour ces quatre cas particuliers. z journée à la mer (sous-marin) 2 points sont comptabilisés par journée d’activité z mission opérationnelle (OPEX, MISSINT, plan Vigipirate, MCD). 3 points sont comptabilisés par journée d’activité dans le cadre de ces missions. Signalons enfin que l’obtention de certains certificats (ex. langues étrangères) ou de lettres de félicitations permettent aussi l’attribution de points selon un barème établis. Conditions de proposition L'instruction de référence fixe les conditions exigées pour une proposition aux différents échelons de la médaille de la Défense nationale. Pour une proposition à titre normal : z médaille de bronze : 1 an d’ancienneté de services et 90 points. z médaille d’argent : 600 points, 5 ans d’ancienneté de services et 2 ans d’ancienneté dans l’échelon bronze. zmédaille d’or : 800 points, 10 ans d’ancienneté de services et 2 ans © Lionel Pétillon activités effectuées à partir du 1er janvier 2004 pour les militaires d’active, et à partir du 1er juillet 1998 pour les réservistes opérationnels. Car ce nouveau décret prend enfin en considération les activités effectuées par les réservistes. L’attribution de la Déf-nat aux militaires de réserve sous ESR avait cependant déjà eu lieu en 1996 via un contingent exceptionnel : 150 médailles de bronze, 50 d’argent et 15 d’or. Médaille d’argent (modèle Arthus-Bertrand) attribuée à un fantassin. d’ancienneté dans l’échelon argent. La Déf-nat bronze est décernée à titre normal ou exceptionnel par l’autorité militaire de 1er niveau (chef de corps, de service ou assimilé). Le contingent de l’année 2011 pour chacun des échelons or et argent était respectivement fixé à 11 082 pour l’active (172 pour la réserve) et 14 691 pour l’active (344 pour la réserve). Enfin, rappelons que quel que soit le mode de proposition, une personne nommée dans un ordre national ou médaillé militaire ne peut être proposé pour l'attribution de la Déf-nat. En outre, un délai de deux ans doit séparer l'attribution d'un échelon de cette médaille d'une nomination dans un ordre national ou la concession de la Médaille militaire. n Sources : DRHAT/Guide technique relatif aux décorations et récompenses du personnel militaire n’appartenant pas à l’armée active (2011), sources de l’auteur. [1] Références : Décret n° 82-358 du 21 avril 1982 modifié portant création de la médaille de la défense nationale. Instruction n°16000/DEF/CAB/SDBC/ DECO/A/5 du 21 octobre 2004. Circulaire n°110966/DEF/PMAT/BAR1/DECO du 22 octobre 2004. [2] Certains réservistes bénéficient de mesures transitoires pour les activités effectuées jusqu’au 30 juin 2002. Ces mesures sont mentionnées dans la circulaire n°3510/DEF/CAB/SDBC/DECO/B/5 du 1er mars2004. (BOC/PP n°14 du 29 mars 2004, p.1893). janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 17 Sous la loupe [ Réforme ] Le corps des spécialistes Les travaux concernant la réforme des corps d’officiers à vocation administrative, conduite par l’EMA depuis fin 2010, ont abouti. La population concernée est celle des officiers du CTA de l’armée de terre. Losange de bras et fourreaux d’un commandant du corps technique et administratif. [1] Six Losange de bras du commissariat de l’armée de terre. (la majorité d’entre eux) ou administratifs[1]. Tous n’auront pas vocation à intégrer le nouveau corps des commissaires, c’est la raison pour laquelle le principe de la création d’un corps d’officiers spécialistes de l’armée de terre (COSAT) a été retenu. Ce nouveau corps est clairement identifié par la qualité de ses spécialistes. Il continuera à répondre au besoin en officiers disposant de compétences spécifiques, sans pour autant être soumis à des contraintes de temps de troupe, ou de temps de commandement, pour l’avancement. Il sera constitué de la majeure partie des officiers de l’actuel CTA et des officiers du cadre spécial. Au 1er janvier 2014 Certains officiers du CTA intégreront néanmoins le nouveau corps de commissaire des armées. Cela concerne les officiers dans les domaines de spécialité (DS) suivants : pilotage-budget-finances (PBF), réglementation et activités juridiques (RAJ), administration et soutien de l’homme (ADM et SDH). Les corps d’officiers du corps technique et administratif sont régis par le même statut. 18 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 ressources humaines ne sont quant à elles pas concernées. Les modalités des transferts ne sont pour l’heure pas encore arrêtées, si ce n’est le volontariat des intéressés. Le COSAT sera créé le 1er janvier 2014 et la mise en extinction du CTA s’achèvera le 1er janvier 2016. Durant cette période, les transferts seront rendus possibles pour les volontaires remplissant les conditions vers le nouveau corps des commissaires. Actuellement en cours de rédaction, le statut du COSAT sera présenté cette année. n Source : TIM n°229/2011 et BPRH © Lionel Pétillon © Lionel Pétillon Création du COSAT Les officiers du CTA ont des compétences qui relèvent des domaines de spécialités techniques © Lionel Pétillon D ans le prolongement de la réforme du soutien et de la réduction des corps statutaires, cette réforme a pour objectif de créer un corps d’officiers à vocation administrative à partir de la fusion des trois corps de commissaires actuels et de l’intégration de certains officiers provenant de l’extinction annoncée des corps techniques et administratifs (CTA). Foulard aux armoiries du commissariat de l’armée de terre. [ Conflits et médias ] Sur le terrain Par Louis Randers L’instruction des officiers de presse Dans le cadre d’un stage organisé par la DICoD, deux réservistes contribuent à l’instruction délivrée au CNEC au profit des officiers de presse et d’images destinés à servir en OPEX. Rappel des fondamentaux Le pré-requis pour les stagiaires : avoir suivi le stage CEO1, être détenteur des certificats d’aptitude au tir pour FAMAS et PA et en avoir suivi l'IST-C (instruction sur le tir de combat). En ce début d’année 2012, ils sont seize officiers et sous-officiers des trois armées, du grade d'adjudant © Lionel Pétillon L a DICoD (la Délégation à l’information et à la communication de la Défense) organise chaque année des stages de formation au profit des communicants débutants ou confirmés de la Défense. (lire encadré p. 20). L’un d’eux consiste en l’aguerrissement à l’accompagnement de journalistes (AAJ) en OPEX. Après sept éditions, le rôle de journaliste est tenu pour la première fois depuis cette année par de vrais reporters qui ont la particularité de coiffer régulièrement aussi le képi de réservistes : le capitaine (R) Lionel Pétillon et le lieutenant (R) Jérôme Chauvelot. Ce stage dure cinq jours, répartis en une dizaine d’heures de théorie et une trentaine d’heures de mises en pratique. S’il n’est en aucun cas une formation du combattant, l’instruction des savoir-faire purement militaires se fait dans le cadre de la préparation opérationnelle, il n’en est pas moins physique ; et les nuits sont froides et courtes ! Rappel des fondamentaux du secours au combat. à capitaine. Certains, comme les aspirants et les jeunes sous-lieutenants n’ont jamais été projetés. D’autres évoqueront au cours du stage leurs expériences en Afghanistan, au Liban, en Côte d’Ivoire, etc. Leur formation militaire est confiée à des instructeurs, sous-officiers confirmés, multi-brevetés, spécialistes et vrais pédagogues. Elle consiste essentiellement en rappels de certains fondamentaux de l’environnement militaire en opération ou bien encore en notions de déplacement d’une section d’infanterie. Simulation et immersion Gare de Collioure : "Bienvenue en Afghanistan" ! L’immersion est imposée par le scénario qui rythme ce stage. Et si le littoral des PyrénéesOrientales est assez éloigné des vallées afghanes, la simulation sonne néanmoins juste. Les deux journalistes partis tôt le matin de Paris, arrivent six heures plus tard à destination, accueillis par un petit groupe d’hommes et femmes en treillis Félin. Pour que la simulation sonne juste, les deux journalistes ont troqué le janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 19 Sur le terrain [ Conflits et médias ] Passage à découvert : l’officier presse stagiaire (au centre) accompagne le déplacement du photographe et de l’officier presse treillis et le FAMAS pour le jeans, les chaussures de marche, le gilet de reportage, une barbe de trois jours et des appareils photo. Sans tarder, tout le monde embarque dans les véhicules militaires en direction du camp. Ici, pas de FOB (base opérationnelle avancée), mais le fort du Miradou. Une fois franchis les murs épais du XVIIe siècle et atteint les fossés, l’impression d’être ailleurs est totale. Que l’on soit officier d’active ou de réserve, l'enceinte mythique du CNEC ne laisse en effet personne indifférent lorsqu’on y pénètre Une formation poussée Plusieurs types de stages sont organisés chaque année par la DICoD au profit des communicants débutants ou confirmés de la Défense. Quatre d’entre eux sont notamment suivis les officiers chargés de la presse : z le CEU (communicant en unité) s’adressant à tous les chargés de communication, civils et militaires, nouvellement affectés dans un emploi de communicant ; z le CEO1 (communicant en opération 1er niveau) destiné aux officiers remplissant les conditions pour servir sur un théâtre d’opération extérieure en qualité d’officier de presse ou d'officier image ; z le CEO2 (communicant en opération 2e niveau) conçu pour les officiers remplissant les conditions pour servir sur un théâtre d’opération extérieure en qualité d’adjoint CONSCOM, officier médias plan ou chef de centre de presse. z L’AAJ (aguerrissement à l’accompagnement de journalistes en OPEX) destiné aux officiers remplissant les conditions pour servir sur un théâtre d’opération extérieure en qualité d’officier de presse ou d’officier image, et les sous-officiers et militaires du rang remplissant les conditions pour servir sur un théâtre d’opération extérieure en qualité de techniciens de l’image (opérateur de prise de vues-monteur et photographe). A signaler aussi que la DICoD organise au profit des journalistes civils des stages d’information sur les risques en zone de conflit. 20 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 Découvrir les contraintes des médias Comme tous les stages de la DICoD, les objectifs pédagogiques liés à l’accompagnement de journalistes reprennent les fondamentaux de la communication enseignés lors des précédents stages ; sa force réside dans la mise en situation réelle des stagiaires. Car le journaliste, bien que sensibilisé aux dangers d’une mission sur théâtre d’opération, n’a pas les mêmes réflexes qu’un soldat aguerri. Le reporter n’obéit pas aux mêmes logiques que celles du militaire. La recherche du meilleur angle de vue, le besoin d’éviter le contrejour ou plus simplement le manque d’habitude à se déplacer en courant au sein d’un groupe armé sont autant de contraintes auxquelles les stagiaires doivent faire face. Si la protection des journalistes lors d’un reportage au sein des forces est bien entendu leur mission première, les stagiaires doivent aussi pouvoir répondre en toute sécurité aux exigences de la presse. Ils doivent apprendre à tenir compte des contraintes des médias. C’est là que le © Jérôme Chauvelot © Lionel Pétillon pour la première fois. C'est en effet ici - ainsi qu'à Mont-Louis - que sont formés chaque année environ 4 000 militaires venus suivre l'un des stages proposés, dont l'acquisition ou le développement des techniques commando. Le capitaine (R) Lionel Pétillon… un peu trop à découvert ! © Jérôme Chauvelot Une équipe d’officiers image en mouvement. Le crépitement des FAMAS Alors, pour sonner juste, l'aguerrissement se fait sous le crépitement des FAMAS, au son des grenades, dans une odeur latente de fumigène et à proximité de vraies flammes. Ici, les explosions font bourdonner les oreilles malgré les protections. Là, les chargeurs se vident jusqu'à ce que l'ennemi en embuscade se taise. Vêtus du casque lourd et du gilet pareballes, les journalistes progressent dans les rues d'une ville fantôme, sous un tunnel, dans des maisons abandonnées, dans une conduite d’ascenseur ou bien à découvert, en courant le plus vite jusqu'à la prochaine zone abritée. Le binôme journaliste et officier de presse doit fonctionner en symbiose. Les communicants lourdement protégés et armés, font mouvement lorsque le chef de groupe, le fantassin de tête, en donne l'ordre. Alors, seulement l'officier de presse et son journaliste bougent, l'un suivant l'autre comme son ombre. La survie du duo tient à ce fil invisible, à cette main qui agrippe le gilet camouflé parfois dans le noir profond. Déjouer le scénario Mais il s’agit là du scénario parfait et si les ordres des soldats sont directs, les chemins que veulent emprunter les journalistes ne le sont pas toujours. Les journalistes réservistes sont là pour déjouer l'attention de leurs anges gardiens, pour les préparer à toute éventualité, tout grain de sable. Alors les officiers de presse doivent jouer de diplomatie et de fermeté, parfois dans l’échange d’un regard, parfois dans une envolée de jurons, parfois dans une osmose naturelle imposée par la fatigue et les douilles qui volent à hauteur du visage… Après Retex des différents intervenants, il apparaît que l’introduction de vrais journalistes au sein de l’instruction a permis de donner plus de réalisme aux simulations. Ce choix devrait donc être renouvelé lors de la n prochaine session. © Lionel Pétillon rôle des journalistes-réservistes prend toute son importance. Sans rencontre avec de vrais journalistes, il est en effet difficile pour les officiers de presse d'imaginer les contraintes de cette profession. Pourquoi un photographe prendrait-il le risque de s'exposer aux tirs ennemis dans le simple but de faire « la » photo de Une ? Sans entrainement, pas évident de deviner les réactions d'un journaliste qui refuse l'autorité, ou bien qui panique, voire même qui vient de subir un tir ennemi ! Le lieutenant (R) Jérôme Chauvelot vérifie son cadrage. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 21 La vie de l’UNOR [ Les vœux pour 2012 ] Par le colonel (R) Jacques Vitrolles - Président de l’UNOR Des satisfactions et des objectifs « Vous accueillir ce soir au nom de l’UNOR, et de toutes ses associations affiliées, nationales et territoriales, à l’occasion des vœux du nouvel an, est un immense plaisir et une grande émotion. Le cadre prestigieux de l’École militaire nous permet de maintenir cette tradition qui nous tient à cœur » . Si vous me le permettez, je ferai un bref retour en arrière avant d’évoquer notre futur proche dont nous mesurons parfaitement les impératifs. La politique de rénovation, d’élargissement et de rassemblement engagée au cours de l’année 2010 s’est concrétisée en 2011 par l’adhésion d’une association nationale interarmées supplémentaire, l’ANOH (Association nationale des officiers honoraires) dont je salue le président. Cela démontre notre volonté ainsi que notre ambition de rassemblement, en réaffirmant le caractère interarmées de l’UNOR. Notre représentativité s’en trouve ainsi confortée. 2011 a aussi été l’année de notre 22 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 © Géraldine Chappey/UNOR L e président de la République Raymond Poincaré, fondateur de l’UNOR, ne disait-il pas y a plus de quatre vingt dix ans : « les officiers de réserve ont une place et une responsabilité majeure en raison de leur double appartenance, de leurs compétences civiles et militaires, et de leur connaissance de la société civile et des armées ». Cette réflexion prend encore plus de relief aujourd’hui dans cette période de profonds bouleversements que nous traversons. Le CEMAT, le général d’armée Bertrand Ract-Madoux et le COL (R) Jacques Vitrolles, président de l’UNOR. participation a certaines actions dont quelques unes ont trouvé leur aboutissement : z Une première présentation de la réserve et de l’UNOR aux élèves de la FMIR a eu lieu à Coëtquidan. Cette initiative sera renouvelée puis, pourquoi pas, étendue aux autres écoles. z En liaison avec la Fédération nationale du combattant volontaire, nous avons eu la grande satisfaction de voir que les réservistes sous ESR servant en OPEX pouvaient enfin devenir éligible à l’obtention de cette décoration. Notre prochaine action visera, toujours avec la FNCV, à faire obtenir cette décoration aux engagés volontaires initiaux venant directement de la société civile. z L’évolution souhaitée de la journée du 11 Novembre est aussi une satisfaction dans la mesure où l’UNOR a soutenu le comité d’entente dans son action. z Enfin, en liaison avec SolidaritéDéfense, l’opération des dessins de Noël, si importante pour nos soldats, a permis cette année encore de récupérer à travers notre Union plus de 6 000 dessins. Que ceux qui se sont fortement impliqués soient remerciés. Au-delà de ces actions ponctuelles, nécessaires à notre notoriété, nos activités se sont également développées au sein de différentes instances de concertation dont l’importance n’est plus à démontrer : z Les réflexions engagées en fin d’année au sein du CSRM ont permis de marquer notre implication à travers la participation de nos membres au conseil restreint et à l’assemblée plénière. Nous continuerons en 2012 d’apporter notre pierre à l’édifice. z Notre investissement dans la commission Armée-Jeunesse est à mettre en exergue, et je voudrais tout particulièrement remercier nos jeunes camarades, dont certains sont ici ce soir, pour la qualité de leurs travaux qui doit être soulignée. Je terminerai cet état des lieux en soulignant que notre Union, et tous ses © Géraldine Chappey/UNOR Le capitaine (H) Philippe Lamarque, lauréat du Prix Armée et défense. membres, constitue un vecteur efficace pour assurer la diffusion de nos valeurs morales et de l’esprit de Défense. Présente partout, y compris dans les déserts militaire, elle est un bel outil d’information de nos jeunes générations qui ne connaissent pas leur armée. Son implication dans la JNR a encore été très forte cette année avec des actions importantes telles celle de l’ANORGEND au Mont-Valérien, ou celle de notre association de l’Essonne. Peut-être faudra-t-il réfléchir à l’utiliser aussi dans le cadre d’une JDC dont nous restons partiellement exclus ? Les objectifs de cette nouvelle année qui s’annonce sont élevés et comportent deux volets distincts : z Au plan national, nous devrons : - participer encore plus aux décisions qui interviendront inévitablement. Notre implication dans toutes les instances de concertation devra être encore plus active ; qu’il s’agisse de réfléchir à l’emploi des réserves, à leur gestion et plus généralement à la pérennisation d’un système que beaucoup nous envient ; - développer le recrutement de nos jeunes qui veulent servir en liaison avec la gendarmerie, les DMD et les bases de Défense. Les demandes fréquentes que nous recevons démontrent ce désir - approfondir la coopération avec les associations nationales qui constituent, pour l’UNOR, une interface essentielle avec leurs états-majors respectifs. z au plan international : - la présidence française de la CIOR constituera l’objectif majeur des deux années à venir. Pour autant, l’action de la délégation française sera soutenue et financée pour ne pas voir décroitre son influence. Je connais l’engagement de l’état-major des armées dans ce domaine et l’en remercie. - les relations bilatérales avec nos voisins immédiats devront être développées pour partager nos expériences en matière de réserve. Au seuil de cette nouvelle année, je voudrais formuler quelques vœux simples : z pour vous tous et vos familles, espérons que cette année 2012 vous apportera toutes les satisfactions familiales et professionnelles que vous pouvez souhaiter ; z pour nos armées, souhaitons le succès partout où elles sont et seront engagées. Permettez-moi ce soir d’avoir une pensée toute particulière pour nos camarades qui, cette année encore ont défendu les intérêts de la France au prix de leur sang ; z pour l’UNOR formons le vœu : - d’un total investissement dans les reformes et études en cours. Notre collaboration avec l’institution ne pourra trouver son efficacité qu’au prix d’une compréhension mutuelle ; - d’une coopération interne renouvelée fruit d’une communion d’idées entre toutes les composantes de l’Union. - espérons enfin que tous ceux qui travaillent pour notre Union restent motivés et efficaces. Permettez-moi de remercier ceux qui, quotidiennement, font vivre l'UNOR ; Je ne voudrais pas terminer ces vœux sans remercier nos proches de leur adhésion à notre idéal qui nous permet de servir notre pays et notre Union, le plus souvent au détriment de nos vies familiales et professionnelles. Saint-Exupéry estimait que « pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible ». Cela symbolise parfaitement ce que n doit être notre action. Les Prix d’Histoire militaire Rappelons que l’objet de ces prix, décernés lors de la cérémonie des vœux de l’UNOR, est d’attirer l’attention sur des œuvres qui insistent sur la nécessité d’avoir une Défense militaire nationale et exaltent la fierté d’être un militaire français. Ces dernières années, l’accent a été mis sur les aspects géopolitiques et la capacité de résoudre des problèmes complexes. z Le Prix Raymond Poincaré a été attribué cette année au général d’armée aérienne (2s) Jean Fleury, ancien CEMAA, pour Le bourbier afghan. Cet ouvrage (présenté dans notre numéro d’avril 2011) résume les problèmes posés par l’Afghanistan actuel et, entre autres, l’intervention française. z Le Prix Armée et défense a été décerné au capitaine (H) Philippe Lamarque pour Jour après jour. Le débarquement en Provence août 1944, ouvrage présenté dans notre numéro de juillet 2011). Ce livre décrit le contexte géopolitique des Alliés et de la France au début de 1944, et donc les raisons invoquées pour que l’Armée d’Afrique et plusieurs divisions américaines débarquent dans le sud de la France. Puis il détaille les opérations militaires proprement dites d’une armée composée principalement de pieds noirs et de musulmans d’Afrique-du-Nord. z Enfin, un nouveau prix a été décerné cette année, le Prix d’Histoire militaire. Il a été remis dans le cadre du Salon du livre d'Histoire qui se tenait à Bourges en février. L’ouvrage La bataille de l’Atlantique par le LCL (H) Guy Malbosc a été récompensé. Cette étude imposante (présentée dans notre numéro de juillet 2011) qui sous-tend la 2nde Guerre mondiale toute entière, met l’accent sur l’importance du renseignement et les problèmes logistiques chez les deux adversaires. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 23 La vie de l’UNOR [ Assemblée générale - novembre 2011 ] Construire notre avenir Le samedi 26 novembre dernier, l’UNOR tenait sa deuxième Assemblée générale. Rapport du président Le président Vitrolles a rencontré cette année les différentes autorités militaires. A toutes, il a réaffirmé qu’au moment où apparaissaient des réserves multiples, l’UNOR était attaché à la réserve militaire. Il a rencontré le CA de Roquefeuil, secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve militaire qui souhaite redynamiser le CSRM. Plusieurs comités travaillent en son sein afin d’améliorer la notoriété des réserves, la gestion, l’emploi et enfin le contrat ESR. A terme il pourrait y avoir deux commissions : - une commission militaire où siègeraient l’UNOR et la FNASOR, - une commission des partenaires où siègeraient le MEDEF et les syndicats. Compte tenu du calendrier politique, cette réforme ne pourra probablement pas voir le jour avant 2013. Il existe au sein de l’armée de terre une « commission consultative des réserves » qui pourrait se retrouver également par armées et services ainsi que la gendarmerie et ses membres siéger au CSRM dans 24 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 De gauche à droite : le COL (er) Olivier de France, délégué général, le CBA (R) George Cautier, trésorier général, le COL (R) Jacques Vitrolles, président, le MC (R) Jean-Yves Gourvil, 1er vice-président, le COL (R) René Mourot, sécrétaire général. la commission militaire. Le CSRM pourrait alors jouer le rôle de Conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM), institution qui existe mais ne s’occupe pas des réserves. Le Président a également rencontré le général Duval, secrétaire général de la commission Armée-Jeunesse (CAJ) qui souhaiterait que les travaux de ladite commission soient largement diffusés par l’UNOR. Le Président souhaite voir à la CAJ une participation de toutes les armées, grands services et gendarmerie lors de l’inscription des nouveaux représentants à l’été 2012. Le président a aussi rencontré quelques-uns des nouveaux délégués aux réserves ainsi que le GDA Jarry, délégué interarmées aux réserves (DIAR) qui dépend de l’EMA. z Évolutions souhaitées par le commandement : D’une façon générale, le commandement souhaite que les jeunes réservistes s’impliquent plus au sein de l’UNOR, ce qui signifie pour lui, l’accueil dans notre Union de réservistes sous ESR. N’étant pas envisageable d’obtenir des listings de réservistes (loi informatique et libertés oblige), c’est à l’UNOR et ses associations de rencontrer les officiers adjoints réserve (OAR) des bases de défense, des régiments, des ports et des bases aériennes ainsi que de la gendarmerie Le commandement souhaite l’ouverture de l’UNOR à la réserve citoyenne (RC). Rappelons que cette entrée n’est jamais de droit et c’est donc à chaque AOR d’apprécier en fonction des qualités individuelles du candidat l’opportunité de son adhésion, comme pour n’importe quelle autre catégorie de réservistes. En marge de ces objectifs, le Président tient à signaler le rôle important que jouent tous les honoraires au sein des AOR. Ce sont eux qui vont passer le flambeau à la nouvelle génération de réservistes. © Lionel Pétillon L' assemblée générale ordinaire de l’UNOR, s’est tenue le samedi 26 novembre 2011 à l’École militaire sous la présidence du colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’UNOR. En ouverture de cette assemblée, une minute de silence à la mémoire des soldats et gendarmes tombés en service commandé a été observée. z Objectifs en 2012 : Le premier objectif de l’UNOR est la réalisation d’un site internet qui soit moins cher et plus moderne que l’actuel. Le rédacteur en chef de notre revue est très impliqué dans ce projet. Le deuxième objectif de l’UNOR est le congrès de Mulhouse qui se tiendra du 23 au 25 novembre. (Le colonel Pierre (H) Huther en fit une présentation au cours de cette assemblée générale. Lire le programme détaillé en pages 32-33). Situation financière Suite à la relance faite par le comptable, le CNE (er) Yves Dalmasie, les cotisations rentrent ainsi que les abonnements à titre individuel. Au niveau des associations nationales, les contributions ne sont toujours pas à jour pour certaines d’entre elles. Nous perdons moins d’abonnés dans l’année, ce qui est probablement dû à la bonne qualité de notre revue. Au niveau des adhésions, la courbe s’infléchit toujours à la baisse, mais moins qu’on ne pouvait le craindre. On peut établir pour 2012 une prévision de recettes autour de 50 000 € pour la revue et de 41 500 € pour les cotisations. A ces sommes, il faut ajouter la subvention de 72 000€ accordée par le ministre de la Défense en fin d’année 2011. Le CBA (R) George Cautier, trésorier général, a présenté le tableau de prévision de budget adopté en conseil d’administration qui s’est tenu la veille. Comme il l’avait évoqué lors du dernier CA et de la dernière AG, le Président est revenu sur le taux de © Lionel Pétillon z Subvention du ministère de la Défense : Le Président a signé le 8 novembre la convention avec la DRH-MD (direction des ressources humaines du ministère de la Défense, qui dépend du SGA). La subvention de 72 000 € sera ventilée en quatre postes : - l’aide au recrutement des réservistes ; - la participation aux instances reconnues par le ministère de la Défense ; - le soutien aux actions internationales ; - les actions de communication. A gauche, le CBA (R) George Cautier, trésorier général ; à droite, le COL (R) Jacques Vitrolles, président de l’UNOR. l’adhésion individuelle à l’UNOR qui n’a pas évolué depuis dix ans. Un débat a suivi cette proposition d’augmenter de 8 € à 9 € en 2013. Dans les faits, cette augmentation correspond à la correction de l’inflation depuis le passage à l’euro. Admise par le conseil d’administration la veille, cette augmentation est soumise au vote de l’assemblée qui l’adopte à la majorité moins trois voix contre et huit abstentions. © Lionel Pétillon La Journée nationale du réserviste Dans le public, on reconnaissait des présidents d’AOR aux côtés des présidents d’associations nationales. Le colonel (R) Philippe Martin, président de la région Ile-de-France, est en charge de la Journée nationale du réserviste (JNR) au niveau de l’UNOR, et participe à toutes les réunions au CSRM dans ce cadre. z Le bilan 2011 souligne une organisation générale jugée bonne, de nombreuses manifestations de qualité, une large participation des jeunes (collégiens), une plus importante implication des DMD et des inspections académiques. z Les propositions pour les prochaines éditions : prévoir une journée JNR sous ESR ; l’officier général de zone de défense et de sécurité (OGZDS) doit être au comité de pilotage ; une meilleure couverture médiatique ; la délocalisation d’un grand évènement ; pas de focus précis sur une cible. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 25 La vie de l’UNOR [ Assemblée générale - novembre 2011 ] Les activités sportives z Les “activités tirs” [CDC (R) Paul-Jean Chouteau] ont encore eu du succès cette année. Les deux rendez-vous majeurs que sont le championnat de France de tir aux armes réglementaires (TAR) et le trophée du ministre de la Défense, ont connu une très bonne participation. Il faut cependant noter qu’il devient de plus en plus difficile pour les associations de pouvoir pratiquer le tir, compte-tenu de la fermeture d’un certain nombre de champs de tirs militaires dues aux restructurations. © Lionel Pétillon Enfin, le Président a rappelé que les reçus fiscaux sont parfaitement légaux, du moins tant qu’il n’y a pas de contrepartie à la cotisation versée. Une partie des participants à l'AG du 26 novembre. La réserve citoyenne adaptée aux jeunes L’EV1 (R) Nicolas Padberg, président d'un comité d'études à la CAJ, présente un bilan des travaux. Lors du cycle 2010-2011, la commission Armées-Jeunesse, dont l’UNOR est membre, s’est notamment penchée sur la participation des jeunes à la réserve militaire. Partant du constat que, d’une part, les armées ont besoin de conserver un lien avec la jeunesse et que, d’autre part, la réserve (opérationnelle et citoyenne) ne permet pas de toucher un grand nombre de jeunes citoyens désireux de contribuer à l’esprit de défense, il convient de proposer un dispositif adapté. Ainsi, le groupe de travail a proposé la mise en place d’une réserve spécifique destinée aux jeunes citoyens volontaires. Ce dispositif se compose de deux niveaux en fonction de l’investissement du jeune. Il permet de constituer un vivier pour l’armée d’active et la réserve opérationnelle ainsi que citoyenne. z Le premier niveau correspond à la réception d’informations sur les problématiques de la défense et du monde militaire, au niveau national et local, par lettre électronique régulière, et à la constitution d’un réseau social renforcé et élargi permettant l’échange entre jeunes avec l’institution militaire sur ces sujets. L’entrée à ce niveau se fait par abonnement en fournissant une adresse électronique. z Le second niveau est plus participatif. Il pourrait s’apparenter à une déclinaison spécifique et souple de la réserve citoyenne. Le jeune s’implique d’avantage dans le lien entre la société civile et le monde militaire. Il peut participer à des activités locales en lien avec la Défense. Il est reconnu localement par le DMD qui octroierait un agrément, et le correspondant défense de sa municipalité qui pourrait le convier à toutes les cérémonies locales. Ici, le jeune citoyen qui pourra porter un insigne spécifique, doit être encadré et suivi afin d’apprendre et, plus tard, rayonner ou s’engager. Les réservistes et leurs associations sont les éléments essentiels de ce lien car ils constituent le lien privilégié entre la société civile et le monde militaire et sont reconnus dans leur intervention notamment lors des Journées Défense et Citoyenneté (JDC), des préparations militaires et pour le devoir de mémoire. 26 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 z Les “activités montagne” [LCL (R) Alain Bernier] s’adressent aux réservistes français et des Armées étrangères, aux cadres d'active des unités voisines, aux élèves des écoles militaires, aux jeunes ayant effectué les JAPD et JDC. Les épreuves consistent en des biathlons qui comprennent un parcours de ski de fond de 10 km et deux tirs à la carabine, l'un couché et l'autre debout. Les raids hivernaux comportent toujours un parcours de ski de randonnée d'environ 1 200 m de dénivelé et, selon les sites, des épreuves techniques d'orientation et de sécurité en montagne, une course de ski de fond et des tirs, un slalom géant, un exercice de recherche de victimes d'avalanches. Toutes ces compétitions demandent une bonne forme physique, des qualités d'endurance ainsi qu'une technique de ski alpin suffisante. Pour toutes les épreuves de ski de randonnée, il est demandé aux participants d'avoir une bonne pratique du ski de randonnée et d'avoir le niveau du BSM. z Les “activités marche” [CDT (RC) Jean-Pierre Mezure] se présentent z Les “activités raids” [CEN (R) Henri Berberich] ont enregistré une légère baisse de participation due au coût des déplacements. Par ailleurs, certaines associations, faute de personnel disponible pour l’organisation, ont dû supprimer les épreuves qu’elles avaient prévues. Il faut également noter que les armées ne peuvent plus apporter le soutien nécessaire à la bonne organisation des raids comme auparavant, comptetenu des contraintes financières et de leurs activités Néanmoins, les grands rendez-vous majeurs ont obtenu un vif succès comme le raid ANORGEND, le raid Côte d’Or, l’Air raid et le CITORM. Pour connaître l’ensemble des activités sportives de l’UNOR en 2012 ainsi que les noms et coordonnées des responsables, reportez-vous au calendrier publié en p. 47. Le CNPC Rapport lu par le CDT (H) Bruno Allart : z Le Conseil national de la protection civile (CNPC), sous la présidence de M. le préfet Georges Lefèvre, dispose depuis le 23 novembre de deux nouveaux vice-présidents : le général Gilles Glin, commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), et le colonel Eric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurspompiers de France (FNSPF). Le président de la commission « Défense civile » est le général de division (2s) Antoine Lefort. z La direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises vient d’être créée au ministère de l’Intérieur, dirigée par M. le préfet Jean-Paul Kihl qui a pour adjoint militaire le général Jacques Defretin (ancien DRAT). z La loi 2011-892 du 28 juillet 2011 tendant à faciliter l’utilisation des réserves militaires et civiles en cas de crise majeure confirme la participation des réservistes militaires pour les actions de sécurité civile. En application de ces textes, la 9e BLBMa a mené au Mans, du 7 au 11 novembre 2011, un exercice grandeur nature de son unité de Guépard-réserve. Depuis le 1er juillet 2011, l’armée de terre dispose en effet de 800 réservistes d’alerte en cas de crise sur le territoire national : Guépard-réserve, capable de s’engager dans un délai de 48 heures. Ces militaires sont en mesure de remplir des missions de sécurité nationale ou de sécurité civile. L’UNOR et les jeunes Bilan des activités jeunes a été dressé par le LTN (R) Jean-Christophe Tisserand : z Gros succès pour le dispositif accueil et protocole du 14 juillet 2011 avec plus de 50 réservistes de tous grades qui ont répondu présents. Six d’entre eux se sont d’ailleurs vu décerner une lettre de félicitations du GDI Philippe Pontiés, délégué adjoint à l’information et à la communication de la défense (DICoD). Lire notre article en p. 29. z Forte présence et fort dynamisme de l'UNOR jeunes au sein de la CAJ avec la participation active de six membres. Pour la seconde année consécutive, l’UNOR a obtenu la présidence du groupe "actualités". z Effort important fait au sein du « groupe jeunes » pour diffuser les activités organisées par les associations nationales ANORAA, ACORAM, ANORGEND et ANRAT. z Diffusion sur la liste Yahoo des différents séminaires, débats, conférences organisés par des organismes proches de la Défense (CAJ, ANAJ...). © Lionel Pétillon essentiellement au travers de deux grandes marches militaires : - Chantonnay-en-Vendée, seule marche nationale française possédant le label de reconnaissance internationale, a été vulgarisée comme marche d’entrainement en vue de celle de Nimègue. - Nimègue (Pays-Bas) : cette épreuve pilotée par l’UNOR a permis de passer d’une représentation française épisodique et marginale à une représentation qui a atteint sa limite en effectif en 2011. Depuis 2006, cette activité est lancée dans le cadre de nos agréments en réserve citoyenne de l’armée de terre à la DMD 31. Rapidement mais progressivement, de 17 personnes réunies en une équipe, les efforts en recrutement ont permis d’atteindre 188 équipiers répartis en onze équipes. Pour la première fois en 2011, l’École spéciale militaire de St-Cyr était présente et l’École du service de santé des armées pour la 5 e fois. L’accent a été mis sur la participation de trois blessés de guerre au sein du détachement, faisant de la France, la seule des 18 nations militaires présentes à Nimègue à intégrer ces personnels dans ses équipes. En 2011, notre effectif a dépassé celui de la Bundeswehr et de la Suisse mais a atteint le maximum qu’une délégation associative peut présenter. Il convient que l’UNOR reste tutrice du montage de cette action à la fois pour le devoir de mémoire et pour la présence de la France au sein de ce qui demeure la plus grande marche du monde (45 000 participants dont 6 000 militaires). Il est nécessaire et indispensable que l’UNOR obtienne la reconnaissance de cette activité au niveau de l’EMA. Le lieutenant (R) Jean-Christophe Tisserand. z Garde au drapeau difficile à gérer car il n’est pas très aisé de trouver des jeunes officiers qui possèdent un sabre ou un poignard (armée de l’air). janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 27 La vie de l’UNOR [ Assemblée générale - novembre 2011 ] Le commissaire en chef de 2e classe de la marine (R) Richard Roll, président de la CIOR à partir du 1er juillet 2012. Présidence française de la CIOR A partir du 1er juillet 2012, la France va assurer la présidence de la CIOR pendant deux ans. Son président, le commissaire en chef de 2e classe de la marine (R) Richard Roll, a fait un point de situation aux membres de l’assemblée : z Un programme de présidence validé - Le réserviste au cœur de la gestion civile et militaire des crises de toutes natures ; - Le réserviste acteur clé de la résilience de nos sociétés ; - Des retours d’expérience et bases d’échange internationales dont aucune réflexion, même nationale, ne peut se passer ; - Un périmètre de mobilisation de 1,2 million de réservistes à l’échelle de 35 pays pour tous types de crises. z Un programme cadencé mais intense sidence + délégation + compétition). - En corollaire : la participation française à la compétition militaire est sauvegardée, avec une équipe entre 2012 et 2014. La délégation française de notre Union à la CIOR est ajustée, pour les années 2012, 2013 et 2014, à 135 jours d’ESR contre près de 333 en 2011. z Mode de fonctionnement au sein de l’UNOR - principes - ESR, OMI et frais de fonctionnement gérés indépendamment de l’UNOR ; - Concertation avec l’UNOR sur la conduite de la communication (site Internet, revue Armée & Défense), des finances (points périodiques entre trésoriers), des projets communs à définir (Symposiums, événements) ; z Le respect du cadre fixé par l’EMA pour les “années PFC” - Budget ESR/OMI de 270k € pour l’ensemble des activités CIOR (pré- - Points d’avancement : délégation CIOR (réunions tous les trois mois), bureau (points semestriels), CA/AG (point annuel). n © Lionel Pétillon Relations internationales z Le congrès de Varsovie : le chef d’escadron (R) Michel Roucaud, secrétaire général de la délégation française à la CIOR, fait un point de situation sur les faits dominants des travaux lors du dernier congrès de la CIOR à Varsovie. z La transition en Afghanistan : les réservistes apportent un éventail de compétences civiles et militaires ; z La lutte contre la piraterie : les réservistes apportent les compétences dans les domaines maritime et juridique ; z La cyber défense : les réservistes apportent leurs compétences techniques de spécialistes. y compris au niveau des AOR. Le jumelage signé avec les Espagnols est effectif mais doit être développé maintenant avec des échanges. L’UNOR a signé au cours du deuxième semestre un jumelage avec les réservistes italiens de l’UNUCI. Il faut maintenant entretenir des échanges. Des conventions de jumelage avec la Grande-Bretagne et la Suisse sont en cours de réalisation, de même qu’avec la Bulgarie. © Lionel Pétillon L’opération « dessins de noël » [COL (er) Olivier de France], a cette année encore, obtenu un vif succès : 24 000 dessins d’enfants ont été recueillis par les quatre associations pilotes (ANFEM, ARIA, FNASOR, UNOR). Au niveau de l’UNOR, la participation a encore été forte et 6 000 dessins ont été collectés grâce au dynamisme d’un certain nombre d’associations. Un grand bravo pour l’engagement de l’UNOR dans cette opération qui sera reconduite en 2012. Le chef d’escadron (R) Michel Roucaud. z Les jumelages : Le LCL (R) Loïc Conquer, en charge des jumelages, précise que les relations franco-allemandes fonctionnent d’une manière normale avec des échanges fructueux 28 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 [ Félicitations ] La vie de l’UNOR Par le capitaine (R) Lionel Pétillon La " Mission 14 Juillet " Depuis 2004, l’UNOR est engagée dans l’opération de communication et de relations publiques qui se déroule, en partenariat avec la DICoD, dans le cadre du 14 Juillet. Six réservistes ont été félicités. Une opération de rayonnement L’année 2011 a vu six de ces réservistes récompensés pour leur sérieux et leur assiduité par des lettres de félicitations signées du général de Photo de famille sur les Champs-Elysées, le 14 juillet 2011. division Philippe Pontiés, délégué adjoint à l’information et à la communication de la défense (DICoD). Il s’agit des lieutenants (R) JeanChristophe Tisserand (délégué jeune de l’UNOR), Sébastien Bine et Alexandre Daurelle, du commissaire aspirant (R) Jean-Marc Seignez (vice-président de l’ANORAA), de l’adjudant (R) Daniel Sobredo et de Denys Chappey (photographe d’Armée et Défense), impliqué dans cette opération depuis son origine. Ces lettres de félicitations ont été remises par le colonel (R) Philippe Martin, président de la région Ilede-France UNOR. Voici quelques extraits qui souligne l’engagement de nos camarades : z « a largement contribué à valoriser les cérémonies militaires, en s’appuyant sur des qualités personnelles et professionnelles remarquables » ; z « son ardeur au travail et son souci constant du détail » z « ses conseils avisés, son sens de l’initiative et son goût du travail bien fait, ont participé au succès d’une opération de rayonnement, essentielle pour l’image n des armées. » Si vous souhaitez être volontaire pour participer à cette mission, n’hésitez pas à contacter dès maintenant Denys Chappey ([email protected]) ou Jean-Christophe Tisserand ([email protected]) © Lionel Pétillon Faire connaître la réserve A partir de 8h30, alors que le public arrive petit à petit, les réservistes de la « mission 14 Juillet » commencent alors leur distribution de programmes en direction de la foule parisienne. Toujours bien accueillis, ils en profitent pour discuter avec le public et évoquer avec lui les missions de la réserve militaire. Certaines personnes découvrent ainsi cette « seconde vie » qui anime les réservistes ; d’autres partagent leurs souvenirs d’anciens militaires. Le lien armées-Nation prend ici toute sa dimension. © Stéphane Allaman C ette activité au profit de l’institution est également un tremplin idéal pour la promotion de la réserve militaire, les associations de réservistes et de l’UNOR en particulier. Cinquante à soixante réservistes de tous grades, des trois armées, de la gendarmerie, des grands services et de la réserve citoyenne, arpentent ainsi dès 6h00 du matin les Champs-Elysées. Ils sont tous volontaires et ne sont pas sous ESR pour cette journée un peu particulière. Leur mission consiste notamment à mettre à disposition dans les tribunes les programmes et plaquettes-prestige du défilé. De gauche à droite : le LTN (R) Sébastien Bine, Denys Chappey, le COL (R) Philippe Martin, le LTN (R) Jean-Christophe Tisserand et le CRE-ASP (R) Jean-Marc Seignez. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 29 Loire Associati o NORD es Officiers d nd UNOR Associati o CALAIS UNOR Associati o Associati o Associati o ANOLIR AOSOR es Officiers d nd ALSACE Le 21 février, exactement 10 ans après sa création, a été mis en ligne le n° 337 de la lettre d’information hebdomadaire des linguistes de réserve. L' aventure d’ANOLIR Hebdo est partie, début 2002, d’un triple constat : z le commandement était de moins en moins en mesure d’assurer la diffusion des informations règlementaires et administratives spécifiques aux linguistes ; z la suppression de la période d’automne au CFIAR réduisait de facto la formation de spécialité des linguistes de réserve ; z Internet se développait rapidement, mais les informations utiles étaient encore difficiles à localiser. Pour combler ces lacunes, l’idée d’une lettre à parution régulière, regroupant les informations règlementaires et administratives, des informations en français sélectionnées et des textes en anglais, a germé au sein de bureau de l’Association nationale des officiers de liaison et des interprètes de réserve (ANOLIR). Un travail d’équipe Depuis la création de l’Hebdo, plus de 30 membres de l’ANOLIR ont lorsque l’actualité l’impose, ou que la proximité de dates butoirs l’exige, sélectionnant et triant parmi le volume immense d’information que propose le net. En 10 ans, l’Hebdo a évolué pour offrir toujours plus, passant de 10 à 30 pages et de 85 Ko à 1,3 Mo en moyenne. Il s’est enrichi d’une dizaine de langues étrangères, d’illustrations, de liens Internet, d’une revue de presse, etc. © ANOLIR Associati o Associati o Associati o Associati o PARIS es Officiers d nd éserve eR AORP es Officiers d nd éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR ANOLIR 10 ans de publication 84 es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR Associati o Par le lieutenant-colonel (OLRAT) Charles Bertin – Vice-président de l’ANOLIR éserve eR GORSSA UNOR Associations nationales MADRID 06 [ ANOLIR Hebdo ] éserve eR éserve eR es Officiers d nd UNOR es Officiers d nd éserve eR éserve eR BRUXELLES es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd AOFB Associati o Centre La première page d’ANOLIR Hebdo n° 337. contribué au contenu, de manière régulière ou ponctuelle. Il s’agit là d’un magnifique travail d’équipe, d’une régularité sans faille. Aucune autre association de réservistes ne dispose d’un outil de ce type, hebdomadaire, évolutif, réagissant de manière quasi instantanée Un musée virtuel Récemment, une autre innovation a permis aux linguistes militaires de retrouver leurs racines historiques. L’ANOLIR achète en effet régulièrement des articles de militaria ayant trait aux linguistes (à l’origine les « interprètes militaires »). Ces articles, une fois photographiés, sont mis en ligne dans le cadre d’un musée virtuel en 3D ; une autre première dans le monde des réserves. Une première salle est consacrée aux origines (1798 : campagne d’Egypte, et 1803 : Armée d’Angleterre). D’autres suivront, consacrées à l’Armée d’Afrique (1830) et aux deux guerres mondiales. Il sera ainsi possible de suivre le parcours des linguistes militaires au fil de leurs plus de deux siècles d’existence. 30 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 De l’anglais au chinois Les points forts de l’Hebdo ? La multiplicité des langues disponibles, et une présentation ordonnée des infos disponibles sur le net. L’Hebdo va au-delà des langues traditionnelles et majoritaires (Anglais, Espagnol, Allemand). Il s’ouvre largement à des langues plus rarement parlées par les militaires : Russe, Arabe, Chinois, Hébreu, Vietnamien, langues nordiques… Toutes ces langues trouvent leur place, à tour de rôle parfois, dans cette publication. Quant à la multitude d’infos de tous ordres disponibles sur le net, les plus pertinentes sont chaque semaine classées sous des grands titres rendant ainsi l’accès à un thème précis plus aisé. L’Hebdo complète l’information délivrée sur notre site, où l’on trouve par ailleurs des suppléments trop lourds pour voyager en pièces jointes : ces deux relais d’information sont n ainsi devenus indissociables. ANOLIR - 18 rue de Vézelay 75008 Paris. http://www.anolir.org Associations territoriales [ Editorial ] Par le médecin en chef (R) Jean-Yves Gourvil - Premier vice-président, président national des organisations territoriales interarmées © Lionel Pétillon Mes chers camarades, A u cours de mes nombreux déplacements en régions pour vous rencontrer dans le cadre de la mission que m’a confiée notre président national, c’est toujours avec grand plaisir que je dialogue avec vous en toute convivialité. Lors de ces entretiens, je note cependant une certaine inquiétude ici ou là face à l’avenir de la réserve. Permettez-moi de prendre trois mots qui seront le fil rouge de mon propos : « N’ayez pas peur ». z N’ayez pas peur de votre engagement au service de notre pays en plus de votre situation professionnelle pour être prêt à Servir s’il le fallait. z N’ayez pas peur de votre engagement d’homme libre et responsable pour défendre l’honneur de nos camarades de réserve et d’active lorsqu’ils sont injustement mis en cause pour porter haut les couleurs de la France. Nous devons faire preuve d’une grande solidarité envers eux car ils sont souvent dans l’épreuve. z N’ayez pas peur de montrer votre appartenance à la défense de notre pays en restant disponible pour elle dans chacune de nos villes et chacun de nos villages car vous êtes, nous sommes, parfois dans des « déserts militaires ». Il est important que vous puissiez montrer à nos concitoyens votre appartenance à la Défense dans les cérémonies officielles. z N’ayez pas peur d’aller aux contacts des élus, des correspondants Défense et du commandement (DMD) pour vous faire connaître et montrer votre appartenance à la réserve et à la Défense. Partout où nous sommes, nous pourrons apporter cet esprit de défense qui disparaît dans certains endroits. Nous avons un rôle à jouer en proposant nos services et pourquoi pas en apportant notre concours pour présenter les missions de nos armées. z N’ayez pas peur à l’occasion des cérémonies patriotiques de porter votre uniforme. Votre présence montrera que vous vous souvenez de ceux qui sont morts pour la patrie. C’est le plus bel hommage que vous puissiez faire dans le cadre du devoir de mémoire à ces enfants de France qui ont versé leur sang. z N’ayez pas peur d’aller à la rencontre de nos jeunes camarades de réserve qui sont affectés dans les unités, les bases, les hôpitaux, les ports ou les navires. Ils ignorent bien souvent qu’il existe une structure associative qui peut les accueillir afin que vive la réserve. N’oubliez pas qu’ils sont la relève de notre Union pour demain et que si nous n'allons vers eux, ils ne viendront pas vers nous car l’associatif n’est pas leur souci premier. z N’ayez pas peur dans votre cercle associatif, au contact de vos amis, de vos relations professionnelles d’aller à la recherche de camarades qui ignorent l’existence de l’UNOR mais sont prêts à s’engager dans nos associations et à promouvoir l’esprit de Défense. Pensez à nos camarades honoraires, aux réservistes citoyens, car certains sont prêts à venir à nos côtés. Il n’y a pas, comme on le dit parfois des « jeunes » et des « anciens » ; il y a une grande famille qui est la réserve avec ses qualités et ses défauts, ses joies et ses peines, ses soucis mais qui est prête à servir la France. z N’ayez pas peur de vous engager au sein de votre association, de vous mettre en avant pour un projet car nous ne serons forts que si nous sommes unis et nous ne pouvons l’être qu’autour d’un projet peut-être simple mais ambitieux. J’ai pu découvrir lors de nos réunions que certains avaient de très bonnes idées mais hésitaient à s’engager. Je sais que beaucoup de nos AOR ont réalisé des jumelages avec nos homologues étrangers et c’est une très bonne initiative car par l’amitié à travers les frontières, la réserve internationale sera forte. z N’ayez pas peur chers présidents de région et administrateurs de l’UNOR de motiver, galvaniser et faire aller de l’avant vos associations territoriales. z N’ayez pas peur de vous engager auprès et autour de votre président national qui, contre vents et marées, se bat avec nos associations nationales auprès du commandement pour faire reconnaître le travail de la réserve en général et de notre Union en particulier. N’ayez pas peur de porter haut et fort les valeurs de la France en faisant savoir votre fierté d’être à son service en tant que réserviste. n janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 31 75e e L’ Congrès national de l’UNOR Alsace accueillera en novembre prochain la 75e édition du Congrès national de l’Union des officiers de réserve et des organisations de réservistes. L’organisation de ce grand rendez-vous a été confiée à l’UORRM, l’Union des officiers de réserve de la région de Mulhouse. Programme du Congrès national Une région touristique Située à quelques kilomètres de la Suisse et de l’Allemagne, capitale du Haut-Rhin, Mulhouse offre ses rues typiques aux flâneurs, mais aussi ses musées (automobile, train…) et l’occasion de découvrir un véritable marché de Noël. Libérée le 21 novembre 1944 par des chars de la 1re Division blindée, Mulhouse se souvient chaque année de son passé meurtri au travers d’une importante cérémonie commémorative. • accueil des congressistes à l'Orientoscope. • journée militaire sur le thème du binational francoallemand. - visite de la brigade francoallemande, suivie du déjeuner à Müllheim. - visite de l'Institut francoallemand de recherches de Saint-Louis. - réception par la ville de Saint-Louis. © C. Recoura Une ville au cœur de l’histoire Vendredi 23 novembre • arrivée des congressistes. • à partir de 14h00 - accueil à l'Orientoscope (Mulhouse centre). - séquence découverte des métiers des armées au profit des élèves et étudiants avec la présence des délégations de quelques unités. • en soirée - apéro-visite au musée de l'automobile. © DR Desservie par le TGV et l’aéroport international Grâce au TGV, Mulhouse est à 2h40 de Paris, 2h50 de Lyon et 4h40 de Marseille. L’aéroport de Bâle-Mulhouse offre quant à lui de multiples destinations françaises et internationales. Jeudi 22 novembre Programme du post-congrès Une tradition militaire Dimanche 25 novembre • à partir de 15h, début du post-congrès avec déplacement à Bâle. © DR La réserve et l’active travaillent de concert. L’occasion d’aller à la rencontre de la Brigade francoallemande d’une part et, d’autre part, d’assister aux interventions des personnalités lors de l’assemblée. Informations et inscriptions : Mulhouse - 23 au 25 novembre 2012 Dès aujourd’hui, inscrivez-vous et participez au plus important événement associatif de la réserve militaire en 2012. Bulletin de pré-inscription (à découper ou à photocopier) ou inscrivez-vous directement en ligne : http://congres.uorrm.fr Samedi 24 novembre Grade : Dimanche 25 novembre • le matin - assemblée général de l'UNOR au Parc Expo de Mulhouse. - interventions de personnalités. - déjeuner sur place. • l’après-midi - découverte de Mulhouse, ses musées et marchés de Noël. • Le soir - soirée de gala à la Cité du Train (musée national du Chemin de fer). Nom : Prénom : © DR Adresse : • le matin - cérémonie religieuse. - évocation des combats de la libération de Mulhouse (en salle). - cérémonie commémorative devant le mémorial de la 1re DB. - apéritif offert par la Ville de Mulhouse. - déjeuner dans la proximité. Tél. : e-mail : J'ai l'intention de participer au congrès de l’UNOR et serai à Mulhouse au titre des nuitées prévisionnelles suivantes : Nuit du vendredi 23 au samedi 24 novembre : q oui q non Nombre de personnes : Nuit du samedi 24 au dimanche 25 novembre : q oui q non Nombre de personnes : © UORRM © C. Recoura http://congres.uorrm.fr Ville : Nuit du jeudi 22 au vendredi 23 novembre : q oui q non Nombre de personnes : Nuit du dimanche 25 au lundi 26 novembre : q oui q non Nombre de personnes : Moyen de locomotion : q Auto q Train Lundi 26 novembre q Avion Merci de me faire parvenir en retour les éléments de consultation nécessaires au choix de l'hôtel. Renvoyez ce coupon réponse, ou bien informations clairement renseignées, par : ! • journée entière comprenant : - visite du marché de Noël de Riquewihr. - déjeuner typique alsacien au vieux centre de Colmar. - visite du musée de la Poche de Colmar. - retour Mulhouse centre vers 16h30. Code postal : les e-mail : [email protected] courrier : CNE (H) Marc Rapenne Le Charles X - 2, rue Ste-Catherine 68100 Mulhouse. Tél. 03 89 66 32 97 Associati o UNOR es Officiers d nd UNOR éserve eR es Officiers d nd éserve eR ser Associati o Centre Associations territoriales 06 es Officiers d nd es Officiers d nd es Officiers d nd ANOLIR Hommage au 2e REG NORD Associati o CALAIS Associati o Associati o Associati o Associati o PARIS éserve eR Par le chef d’escadron (H) Jean-Claude Combe-Bérard - Président 84 AORP AOSOR UNOR de l’AOR UNOR éserve eR Associati o es Officiers d nd éserve eR 84 es Officiers d nd éserve eR AOR [ Légion étrangère ] éserve eR ANOLIR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR ALSACE L’AOR 84 a marqué sa solidarité avec le 2e REG durement frappé par la mort des leurs en Afghanistan. Des réservistes étaient présents lors de la cérémonie. L e 3 janvier à St-Christol d’Albion, sur la place d’Armes du 2e REG (Régiment étranger de génie), quartier Maréchal Koenig, quelques camarades de l’AOR 84 étaient présents autour de notre drapeau. A nos côtés, une cinquantaine d’autres drapeaux et les représentants des diverses associations patriotiques du département. Nous étions tous venus rendre un dernier hommage à nos frères d’Armes, le major El Gharrafi et le sergent-chef Zingarelli. La veille, au cours de la cérémonie dans la cour des Invalides, ils avaient été promus au grade supérieur, décorés de la Médaille militaire et de la croix de la Valeur militaire. Ces deux sous-officiers avait été tués le 29 décembre par le tir délibéré d’un taliban infiltré au sein de l’armée afghane. Un lourd tribut Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, accompagné du CEMAT, le GA Bertrand RactMadoux, et des élus vauclusiens ont été accueillis par le colonel Bonini chef de corps. © 2e REG Associati o MADRID Le drapeau de l’AOR 84 était aux côtés de ceux des associations patriotiques du département. Après avoir passé en revue le régiment sur la place d’Armes, où l’on pouvait lire sur le visage des légionnaires leur tristesse, le ministre de la Défense présida la cérémonie des honneurs militaires. Il rendit un vibrant hommage aux deux sous-officiers qui venaient de donner leur vie au nom de la liberté et des droits des hommes et les décora de la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Le major El Gharrafi, 39 ans, avait rejoint la Légion en 1992. Il était Composante de la 27e BIM Le 2e REG, dernier né des régiments de Légion, a été créé en 1999 à Saint-Christol d’Albion, dans le Vaucluse, sur l’emprise de l’ex 1e GMS. Héritier des traditions des bataillons de génie-Légion d’Indochine, il appartient en sa qualité de régiment de génie d’assaut à la 27e Brigade d’infanterie de montagne. Fort de plus de 900 hommes répartis en six compagnies (trois de combat, une d’appui, une d’administration et de soutien et une de commandement et de logistique) il a pour missions le renseignement, le combat direct, l’appui à la mobilité et la contremobilité et l’aide au déploiement au profit des unités de montagne. A ce titre, le personnel est breveté montagne. 34 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 marié et père de quatre enfants. Le sergent-chef Zingarelli, à la Légion depuis sept ans, était célibataire. Dans un ultime hommage rendu au régiment et à ses hommes, le ministre de la Défense décora ensuite le drapeau du régiment de la croix de la Valeur militaire avec palme. Une série d'accidents En ce début janvier, c’était la troisième fois que des légionnaires du 2e REG perdaient l’un de leurs camarades sur le sol Afghan. Le 17 décembre 2010, le CBA Benoit Dupin tombait sous le tir de roquettes ; le 15 novembre 2011, le 1re classe Goran Franjkovic sous tir d’armes légères. Depuis cette cérémonie, le 2e REG a été de nouveau durement frappé. Le 20 janvier, la liste s’est alourdie après le décès de l’adjudant Simeonov en Afghanistan et la mort accidentelle du caporal-chef Kamil Szymkowski, le 1er février à Valloire (Savoie) dans une avalanche. n es Officiers d nd UNOR Associati o UNOR Associati o Associati o Associati o AOSOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR PARIS es Officiers d nd éserve eR AORP [ Hélicoptère Tigre ] éserve eR es Officiers d nd Associations territoriales Associati o Associati o 06 éserve eR Par le lieutenant-colonel (H) Paul Prieur – Vice-président de l’AORP ANOLIR CALAIS NORD ALSACE Les Parisiens au Cannet En novembre dernier, des membres de l’AORP étaient sur le site de l’Ecole francoallemande (EFA) chargée de l’instruction tactique sur le système d’armes Tigre. Appui-protection et appui-destruction L’EFA a pour mission de former les équipages allemands et français, pilote, chef de bord-tireur et chef de patrouille, sur le système d’armes commun Tigre. Elle met en œuvre des concepts de formation communs faisant appel à la simulation. L’école a un effectif de 343 personnes réparties (OFF, SOFF, MDR, civils) ; © EFA C ette visite au Cannet-des-Maures (83) fut présentée et conduite par le lieutenant-colonel Philippe Hinterlang, officier supérieur adjoint de l’EFA. Rappel historique : le 1 er juillet 2003, l’EFA est créée suite à l’accord franco-allemand de 1984 concernant le développement et la production de l’hélicoptère Tigre, hélicoptère de combat de nouvelle génération construit par le constructeur Eurocopter. L’EFA est subordonnée à un comité commun co-présidé par un représentant de l’armée de terre de chacune des deux nations. Les fonctions de chef de corps et d’adjoint alternent entre les Français et les Allemands. L’école s’articule autour d’un étatmajor, d’une division « formation » et d’une division « soutien ». Les fonctions de chef et d’adjoint de ces deux divisions alternent également entre les deux nationalités. © EFA 4 éserve eR OR UNOR éserve eR ciers d es Officiers d nd Hélicoptère Tigre dans sa version HAP (appui-protection). 175 sont français et 164 allemands. A noter aussi la présence de quatre espagnols. Les moniteurs sont au nombre de 23, de nationalités française, allemande et espagnole (depuis 2010). Ils disposent de neuf hélicoptères Tigre HAP (version appui-protection), cinq hélicoptères Tigre KHS (Kampfhubschrauber). A terme, cinq Tigre HAD (version appui-destruction) et 12 Tigre KHS viendront compléter la flotte. La formation Depuis janvier 2006, l’EFA forme les équipages du 5e RHC (régiment d’hélicoptères de combat) et du 4e RHFS (régiment d’hélicoptères des forces spéciales). Les stages de formation s’adressent à des pilotes ayant une solide expérience aéronautique et ayant satisfait aux vols aux instruments (IFR), vols sous jumelles vision nocturne. Si les versions HAP et KHS du Tigre en tant que vecteur sont similaires, les armements et les systèmes les mettant en œuvre sont totalement différents. Aussi, la formation est dispensée au niveau national ; ainsi, un instructeur français enseigne à un stagiaire français et un instructeur allemand à un stagiaire allemand. Les cours communs aux deux nations sont en revanche dispensés en anglais, langue du domaine aéronautique. Les moyens de formation du centre simulation sont à la hauteur des ambitions : z Salles CAT (Computer Aided Training) : douze stations élèves, biécrans connectées en réseau et gérées en temps réel par un instructeur à partir d’une station directrice ; z Les entraîneurs de procédure CPT (Cockpit Procedure Trainer) permettent l’application de toutes les procédures des équipements. Ils reproduisent les fonctionnalités d’un cockpit réel du Tigre ; z Les FMS (Full Mission Simulator) permettent l’enseignement de toutes les procédures de vol et dans toutes les situations. Ils simulent les fonctionnalités de tous les armements du Tigre, avec tous les types de munitions ainsi que l’effet des impacts sur les cibles, dans des conditions diurnes, nocturnes et de visibilité réduite. Pour en savoir plus sur l’Ecole franco-allemande de pilotage Tigre : http://www.efa.terre.defense.gouv.fr n janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 35 Associati o es Officiers d nd IDF 06 © Albert Durr/UORRM © Albert Durr/UORRM Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o éserve eR Le LCL (H) Serge Bader, président de l’UORRM rappela que devant ce monument aux morts, notre Union voulait, d'abord rendre hommage à es Officiers d es Officiers d tous nos soldas morts pour la France rs mémoire es OfficieSéquence d nd nd nd A l'issue appelés à l'ordre AOSORdes pointsUNOR UNOR et, ensuite, se souvenir des camarades du jour, le président donna la parole de notre Union qui nous ont quittés. CALAIS NORD ALSACE A l ’ i s s u e d e l a c é r é m o n i e l e s à Mme Arlette Grosskost, député du Haut-Rhin, qui avait entretemps participants se retrouvèrent pour rejoint l'assistance. Celle-ci fit part échanger autour du verre de l'amitié de son plaisir de participer à ce offert par la commune de Brunstat. rassemblement des officiers de Madame Bernadette Groff, maire, réserve qui constituent des garants profita de cette séquence pour de l'histoire et de la mémoire. souhaiter la bienvenue à nos membres La séquence mémoire eut lieu au et nous présenter sa commune. n monument aux morts de la commune de Brunstatt, en présence du portedrapeau de l’UORRM, le CNE (H) Marc Rapenne, et de quelques portedrapeaux de l’Office municipal de coordination des sociétés patriotiques et d'anciens combattants (OMSPAC) de Mulhouse. Dépôt de gerbe par le président de l’UORRM Des sociétés patriotiques de Brunstatt ainsi que les pompiers du corps local (au centre), accompagné par d’Arlette Grosskost, député du Haut-Rhin, de Bernadette Groff, invités à cette séquence ont participé maire de Brunstatt, de Francis Flury, avec les membres de l'UORRM au vice-président du Conseil général du Haut-Rhin cortège qui s'est rendu jusqu'au lieu et du colonel Gilbert Henry, DMD du Haut-Rhin. de la cérémonie. éserve eR 36 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 soit dans la perspective de leur faire découvrir les armées ou de les faire participer au devoir de mémoire. éserve eR éserve eR éserve eR éserve eR Les jeunes générations es Officiers d nd Après les salutations du président es Officiers d es Officiers d nd nd aux autoritésAORP civiles et militaires AOR présentes, cette AG a débuté par une PARIS minute de silence. L'année 2011 a été ANOLIR particulièrement lourde pour notre Union qui a perdu 12 camarades. L’assemblée s’est poursuivie par le renouvellement de quatre membres de notre comité, et l’élection de deux membres précédemment cooptés. Ils ont tous été brillamment réélus et élus sous les applaudissements de l’assistance. Puis vint le moment de présenter les bilans d’activité et financier. L’assemblée entendit ensuite les rapports du trésorier, des réviseurs aux comptes ainsi que le rapport des activités 2011 de l’Union, présenté par le 1er vice-président, le CES (R) Patrick Albientz. Pour conclure, le président, dans son rapport moral, insista sur la nécessité absolue de privilégier le contact avec les jeunes générations, que ce Associati o Associati o Associati o Associati o 06 Toutes les générations de réservistes sont représentées à l’UORRM. éserve eR Associati o Associati o es Officiers d nd éserve eR éserve eR Associati o UORRM éserve eR C 84 ACORAM es Officiers d nd L’AG de l’Union des officiers de réserve de la région de Mulhouse (UORRM) s’est tenue le 18 février à Brunstatt. En voici les principales séquences. UNOR UNOR UNOR éserve eR éserve eR ANOLIR GORSSA Bilans et devoir de mémoire ette AG a eu lieu dans les salons MADRID de la Résidence des Tilleuls, à Brunstatt, commune proche de Mulhouse où nous comptons fficier quelques es Omembres. sd nd es Officiers d d La préparation n UNOR et la coordination de UNOR cette AG a été assurée par notre viceRégion président, le LCL (H) Albert Durr. Centre La partie audio-visuelle de l’assemblée a été, comme, toujours, assurée avec brio par nos deux camarades le LCL es Officiers et (R) Daniel Hollender l’ADC (R) f f i c O d i e nd rs es d nd Harald Lorazo. Pour la séquence au UNOR UNOR monument aux morts du Quartier, MADRID le LTN (R) Pascal Schaal était à la manœuvre. es Officiers d nd Associati o Associati o UNOR Associati o Associati o BREST éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd AOR Par le lieutenant-colonel (H) Serge Bader - Président de l’UORRM éserve eR Associati o GUADELOUPE Associati o Associati o Associati o Associati o éserve eR MADRID ACRDG es Officiers d nd éserve eR UNOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR Mulhouse es Officiers d nd éserve eR PARIS éserve eR UORRM [ Assemblée générale ] éserve eR AOR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd LENS Associati o Associati o Associations territoriales AOR éserve eR Associati o 56 es Officiers d nd éserve eR AOR éserve eR éserve eR es Officiers d nd Associations territoriales es Officiers d nd UNOR Associati o UNOR Associati o Associati o CALAIS es Officiers d nd éserve eR AOSOR [ 26e Raid Commando ] éserve eR Par le lieutenant-colonel (H) Henry Christian Serednicki - Président de l’AOSOR NORD ALSACE Infiltration en forêt de Guînes L’Amicale des officiers et sous-officiers de réserve de Calais-Guînes (AOSOR) avait, pour la 26e édition de son Raid, préparé des épreuves très variées. L e dernier week-end de novembre 2011, 14 équipes de réservistes venant de la France entière ont investi le Comté de Guînes à l’invitation de l’Amicale des officiers et sous-of ficiers de réser ve de Calais-Guînes pour participer au Raid Commando annuel. Intitulé simplement « Guînes 2011», ce 26e Raid fut organisé cette année dans des conditions pré-hivernales. Cet exercice, concocté par le lieutenant-colonel (H) Serednicki, le commandant (R) Triplet et l’adjudant-chef (R) Dangléant, assistés des membres actifs de l’Amicale, est reconnu par l’armée. Il permet à des cadres de réserve de toutes armes de participer à une manœuvre attractive, conviviale mais aussi exigeante sur le plan physique et moral. Infiltration Le Raid a débuté le samedi à 0h00 par une première mission de reconnaissance dans la forêt de Guînes : « infiltration dans un dispositif ennemi qui a pris possession des espaces boisés et menace les voies principales de communication telles que le TGV et les autoroutes, et susceptible base de départ pour neutraliser le point sensible que sont les installations du Tunnel sous la Manche... ». Après une nuit mouvementée où les commandos déjouèrent les pièges tendus par un ennemi effectivement présent sur le terrain, suivie d’un bivouac réparateur et rustique en territoire ami, la mission se poursuivit en liaison avec le mythique Commandant Bolko, élément ami parachuté en © AOSOR éserve eR LIR es Officiers d nd éserve eR ers d La remise des prix en présence des autorités civiles et du président-fondateur de l’AOSOR. territoire ennemi pour préparer la reconquête du territoire occupé. Marches commandos Ce parcours global d'une bonne trentaine de kilomètres fut jalonné par un certain nombre de missions élémentaires où rapidité et technicité furent nécessaires pour leur réussite : déplacements tactiques en zone hostile, épreuves de combat et de tir, marches commandos et topo, déplacement tactique en VTT, navigation, etc. A l’issue de ces épreuves couronnées de succès, les équipes rejoignirent leur PC de Guînes après l'avoir sécurisé pour y réaliser leur compterendu de fin de mission. Le dimanche matin, rassemblement sur la place de Guînes pour la proclamation des résultats et la remise des récompenses. Cette manifestation fut présidée par le président-fondateur de notre association, le colonel (H) Paul Warnault et le maire de Guînes, en présence des autorités civiles et militaires et des présidents et portedrapeaux des sociétés patriotiques du Calaisis. La victoire revient à la BA107 « Aquila » qui devance, dans l'ordre, la BA 107 « Les Aiglons » et le 121°RT. La prochaine édition est programmée les 23, 24 et 25 novembre 2012. La partie se déroulant dans la journée se déplacera sur la Côte d'Opale. n janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 37 Associations territoriales Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o éserve eR Associati o UNOR IDF es Officiers d nd UNOR 06 éserve eR es Officiers d nd éserve eR Associati o Associati o UORRM es Officiers d nd éserve eR éserve eR éserve eR Associati o es Officiers d nd éserve eR 38 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 © AOR 74 Associati o © AOR 74 Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o 2h24’04’’ éserve eR Civils Femmes (équipes) 1er/ Les 3 Isas (C) = civil (A) = active Militaires et civils En catégorie « militaires d’active », les chasseurs alpins se confrontaient aux pompiers et aux douaniers. C’est une équipe de douaniers du pays de Gex qui est arrivé en tête, juste devant le 27e BCA. Ils sont également premiers toutes catégories. Dans la catégorie « militaires de éserve eR Civils Homme (équipes) 1er/ Mairie d’Annecy 2 1h35’55’’ 2e/ Randonneurs du Chéran 2 1h42’24’’ 3e/ Randonneurs du Chéran 1 1h44’58’’ réserve », c’est l’équipe Ile-deFrance qui est récompensée. Quant rs s Officiers es Officie», es Officiers d l’équipe à lan decatégorie « civils d nd n d du d maire d’Annecy UNOR avec ses deuxUNOR fils, AOSOR arrive en tête devant deux équipes CALAIS ALSACE d’un club local NORD fidèle à l’épreuve n chaque année. éserve eR 2h31’44’’ éserve eR Réserve (équipes) 1er/ Ile-de-France 1h54 :12 1h57’20’’ éserve eR 27e BCA Douanes Pays de Gex 1 06 deux boucles de cinq kilomètres avec un tir de cinq cartouches (22LR) à Officiers des d nchaque tour. n des Officiers d es Officiers d nd AOR Une dizaineAORP d’équipes civiles complétaient les équipes militaires PARIS Une deuxième ANOLIR d’active et de réserve. course de cinq kilomètres avec un tir de cinq cartouches a vu la participation de 25 enfants. En tout, c’est une centaine de concurrents qui s’affrontaient. Active (équipes) GORSSA 92 84 1 / Douanes Pays de Gex 2ANOLIR 1h34’30’’ er 2e/ 3e/ UNOR Le temps gris n’a pas rebuté les concurrents. éserve eR 36’03’’ 38’47’’ es Officiers d 39’29’ nd éserve eR éserve eR éserve eR rv Rése e AOR Associati o Associati o er 2seO/ LUTZ Anne(C) fficier sd de e es Officiers d n3 / RIGAUT Elisabeth (C) nd MADRID es Officiers d nd éserve eR éserve eR éserve eR BRUXELLES Scratch Femmes 41 1 / Brunier Cloé (C) 28’30’’ es Officiers d nd 29’09’’ UNOR 29’30’’ éserve eR 1er/ Rigaut Jean-Xavier (C) es Officiers d nd fficier eseO/ sd d 2 Courtois Pascal (A) n AOFB 3e/ Gauthier Luc (C) UDOR Associati o es Officiers d nd Résultats RAMBOUILLET Scratch Hommes Associati o es Officiers d nd éserve eR 59 éserve eR éserve eR Associati o es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR éserve eR éserve eR io es Officiers d nd AOR AOR ADOR UORRM Le 38e Biathlon s’est tenu le 22 janvier au Semnoz, près d’Annecy. L’épreuve s’est GARD PARIS Mulhouse UNOR notamment déroulée grâce au soutienBREST des réservistes de la 5eGORSSA Cie du 27e ACORAM BCA. Associati o Associati o Associati o Associati o es Officiers d nd éserve eR Associati o es Officiers d nd éserve eR io es Officiers d nd es Officiers d nd L’ LENS Une belle épreuve malgré le temps ACRDG é p r e u v e f u t u n UNOR succès ACRA magnifique malgréMADRID le temps GUADELOUPE ANORI ANORImaussade qui attendait les concurrents. L’enthousiasme des concurrents, notamment les jeunes,n des Officiers d es Officiers d Officiers des nd d et une neige nabondante étaient auxUNOR rendez-vous. AOSOR GOR MADRID de l’AOR 74 étaient LILLE Les membres CALAIS aidés par de nombreux bénévoles des associations amies (sous-officiers es Officiers d de réserve, amicale du 27 BCA…). nd es Officiers d es Officiers d d d n Le Biathlon n national consiste en UNOR une course par équipes de trois sur UNOR UNOR f f i c O i e s rs e Pays de d Région nd Centre Loire AOR AOR AOR éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR MELUN 56 éserve eR éserve eR NÎMES 37 éserve eR AOR éserve eR AOR es Officiers d nd es Officiers d nd Par le LCL (H) Alain Courtois - Président de l'AOR 74 AOR AOR éserve eR es Officiers d nd 74 es Officiers d nd éserve eR éserve eR 53 AOR éserve eR AOR [ Le 38e Biathlon national UNOR ] es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd L’équipe 1re toutes catégories : le maire d’Annecy et ses deux fils. Associati o Associati o As UNOR UNOR IDF es Officiers d nd UNOR 06 éserve eR es Officiers d nd es Officiers d nd éserve eR éserve eR R GUADELOUPE éserve eR Associati o As MADRID erve Associations territoriales MADRID S Région e e éserve eR éserve eR éserve eR UNOR Associati o es Officiers d nd [ UNOR Hommage ] es Officiers d nd Associati o 9 erve rv Rése e A Par le colonel (H) Jean Mercadal - Ancien Pdt de la Région Centre et de l'AORT Au revoir Alain Martini Associati o UNOR N es Officiers d es Officiers nd d nd es Officiers d nd UNOR Le colonel06 (H) Alain Martini est décédé lundi 6 février 2012. Notre camarade fut une figure marquante de la réserve en région Centre. MADRID S es Officiers d nd éserve eR es Officiers d nd éserve eR éserve eR Associati o Centre es Officiers d es Officiers d nd nd es Officiers Officiers des es Officiers ffic Officiers des Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o Associati o es Officiers d nd Associati o Pierre Emmanuel Bockel a UNOR reçu ses galons d'aspirant à ALSACE Coëtquidan le 8 décembre dernier. Il a choisi comme parrain, également pour l'adouber avec son sabre, son père Jean-Marie es Officiers d nd © DR Associati o Associati o Associati o o o éserve eR éserve eR éserve eR éserve eR éserve eR Jean-Paul Franville, colonel (H) du service de santé et UNOR membre NORD ALSACE de l’UNOR depuis 1966, a reçu la médaille d’or de la Jeunesse et des sports en janvier. Cette décoration lui est attribué à titre civil pour l’encadrement des jeunes de 8 à 16 ans au tir de loisir et de compétition à air comprimé. Notre camarade est en effet animateur bénévole depuis 1985 de l’école municipale de tir de Douai. n es Officiers d nd UNOR éserve eR éserve eR UNOR NORD éserve eR es Officiers d Et aussi… éserve eR éserve eR ALAIS es Officiers d nd éserve eR d éserve eR éserve eR s Officiers 84 éserve eR es Officiers d nd OSOR éserve eR éserve eR éserve eR d d d d es O iers d n nd nd nd Dégagé des obligations militaires, il é en juillet Martini cavalerie de Saumur, il nsera nommé AOR1924, Alain AORP AOSOR UNOR UNOR avait souhaité, dans les années 1990, dirigea en 1943 les équipes officier de réserve et, dès lors, mènera GORSSA ACORAM UORRM ANOLIR d’urgence de la Croix passer le relais à plus jeune que lui de front son activité professionnelle, PARIS rouge CALAIS NORD ALSACE ANOLIR française à Tours ; il n’a alors que 19 ses activités de réserviste dans ses mais c’était pour créer, en 1994, ans. Ces équipes avaient notamment diverses affectations (2 e RH, 15 e avec le colonel Henri de Mollans, pour mission le ramassage des RD, 8 e chasseurs et 13 e DMT) et la délégation tourangelle de l’ASAF victimes des bombardements. En ses activités associatives au sein de qu’il présidera jusqu’en 2003. Notaire honoraire, connu et Touraine, elles étaient très liées à la l’UNOR. Trésorier puis vice-président et, r e s p e c t é , c o l o n e l d e r é s e r v e Résistance. Après la guerre et en collaboration enfin, président de l’AOR Touraine, honoraire, auditeur de l’IHEDN, avec son père, notaire dans la région i l e n é t a i t e n c o r e p r é s i d e n t officier de l’ordre national du Mérite à titre militaire, le colonel tourangelle, il s’oriente vers le d’honneur. notariat. Il reprendra par la suite Bien que président du conseil (H) Martini était aussi époux et l’étude familiale qu’il développera divisionnaire de la 13e Division patriarche d’une famille de sept considérablement puis passera le m i l i t a i r e t e r r i t o r i a l e ( r é g i o n enfants, 28 petits-enfants et 31 Centre), il avait trouvé le temps, en ar rière-petits-enfants. Enfin, le ses enfants. ACORAM relais àUORRM Dès les années 1950, à la suite de 1973, de suivre à Versailles la session patriarche, le juriste, l’officier se doublaient d’un chrétien fervent. n stages de formation à l’école de régionale de l’IHEDN. Bockel, ancien secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants, membre de l’Union des officiers de réserve de la région de Mulhouse. Âgé de 20 ans, il a suivi une scolarité aux Pupilles de l'air à Grenoble après son Bac puis a validé une 2e année de fac de sciences à Mulhouse tout en étant sélectionné aux tests ALAT. Pierre Emmanuel a débuté sa formation de futur pilote d'hélicoptère à l'école de l'ALAT de Dax le 3 janvier dernier. Toutes nos félicitations. n Colonel (H) Pierre Huther janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 39 Hommage [ Pierre Schœndœrffer ] Par le capitaine (R) Lionel Pétillon Adieu " soldat-caméra " L’auteur de La 317e section, du Crabe-tambour et de L’honneur d’un capitaine est décédé le 14 mars dernier. Pierre Schœndœrffer, 83 ans, laisse derrière lui une œuvre inégalée. D © ECPAD Pierre Schoendoerffer au Tonkin en 1953. 40 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 évoquer la guerre d’Algérie. Après une pause de 10 ans, il revient avec un autre chef d’œuvre: Diên Biên Phu. Parmi les personnages, celui d’un jeune caméraman du SCA est joué par son propre fils Ludovic. © Denys Chappey ans un entretien accordé au magazine Armées d’aujourd’hui en 1979, Pierre Schœndœrffer disait : « Je voulais être un écho de ce monde que je sentais profondément en moi et qui me troublait […] Et soudain, j’ai eu envie de faire du cinéma ». Né à Chamalières (Puy-de-Dôme) le 5 mai 1928, Pierre Schœndœrffer croise son destin en 1952 lorsqu’il lit un article de Serge Bromberger dans Le Figaro. L’auteur y évoque la mort du reporter militaire Georges Kowal au Tonkin en février de cette année là. Un article suivant parle de la vie des reporters et caméramans militaires. Schœndœrffer a 22 ans et s’engage alors comme reporter cameraman au Service Cinématographique des Armées (SCA) et part pour l’Indochine. Au cœur de la bataille, il tourna une trentaine de reportage en 35 mm. Le caporal-chef Schœndœrffer fut parachuté dans le camp retranché de Diên Biên Phu le 18 mars 1954. Il y est fait prisonnier par le Viêt-minh et libéré le 28 août 1954. Il était titulaire de la croix de guerre des TOE avec six citations dont une palme de bronze. Adaptation de ses romans De retour en France, Pierre Schœndœrffer couvre pour les actualités cinématographiques les conflits au Maroc et en Algérie. Parallèlement, il réalise en 195859 ses premiers longs métrages : La Passe du diable (scénario de Joseph Kessel), Ramuntcho et Pêcheur d'Islande (adaptations des romans éponymes de Pierre Loti). Il est aussi photographe pour les magazines Life et Match. Schœndœrffer rencontre la célébrité après la parution en 1963 de son roman La 317 e section. Deux ans plus tard, il porte cette histoire d’Indochine à l’écran et décroche le prix du scénario au Festival de Cannes. En 1977, Schoendoerffer adapta au cinéma un autre de ses romans, Le Crabe tambour, inspiré d’un personnage réel puis, en 1982, il signa L’honneur d’un capitaine pour De nombreuses récompenses L’œuvre littéraire et cinématographique de Pierre Schoendoerffer fut à maintes occasions récompensée par des prix prestigieux : le Prix du scénario au Festival de Cannes 1965 pour La 317e section, l’Oscar du meilleur film documentaire pour La Section Anderson en 1967, le Prix Interallié 1969 pour L'Adieu au roi, le Grand prix du roman de l'Académie française 1976 pour Le Crabe-tambour… Élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1988, il en fut aussi son président de 2001 à 2007. Il en était toujours son vice-président au moment de son décès. Au travers de ses reportages et de ses œuvres de fiction, Pierre Schoendoerffer s’est toujours placé au plus près des soldats. Caméra au point ou sur l’épaule, il a toujours porté un regard humain sur les principaux conflits d’après guerre. n Pour en savoir plus sur Pierre Schoendoerffer, on pourra se reporter au livre de Bénédicite Chéron publié en février dernier (CNRS éditions), et aussi consulter l’hommage en images que lui rend l’ECPAD : http://www.ecpad.fr/tag/ thema-schoendoerffer [ Rencontre avec un auteur ]Lu pour vous Propos recueillis par le colonel (H) Alain J. Roux © Droits réservés Entretien Entraîner le lecteur dans une aventure Pierre Pellissier est l’auteur de Fachoda et la mission Marchand 1895-1899 dont vous avez pu lire le compte rendu dans le numéro de l’été 2011. Il fut en lice aux Prix d’Histoire militaire 2012 de l’UNOR. Armée & Défense • Vous êtes écrivain et journaliste ; quelle est votre activité principale ? Pierre Pellissier • Je n’ai exercé au cours de ma vie que trois métiers ; le journalisme de 1956 à 1996, l’écriture depuis 1977, et un troisième épisode plus bref : aspirant puis sous-lieutenant en Algérie au 6e BTA (bataillon de tirailleurs algériens) de 1957 à 1959, période achevée avec quatre citations et la Légion d’honneur. A. & D. • Vous avez rédigé des ouvrages historiques variés. Maintenant, pensez-vous explorer davantage une période ou un sujet particulier ? P.P. • L'âge venant, j’espère pouvoir tenir mon rythme. Je terminerai dans les mois à venir une biographie que je crois importante, celle d’un militaire ; une façon d’achever une trilogie commencée avec de Lattre et Massu. Ensuite nous verrons, mais j’irai certainement vers des sujets plus “brefs”. A. & D. • Votre livre comprend deux parties d’ailleurs imbriquées : la France politique de la fin du XIXe siècle, la traversée de l’Afrique d’Ouest en Est à la même époque, sans aucun des moyens dont nous disposons aujourd’hui. Une de ces parties vous a-t-elle donné davantage de travail de recherche ? P.P. • La partie aventure était la plus facile à traiter compte tenu des sources qui étaient à portée de main. Le rappel historique était plus délicat, tout en prenant au total moins de temps. Il est toujours intéressant de jongler avec les deux volets d’une telle affaire. L’aspect humain, la volonté de ces hommes, tout ce qu’ils ont affronté et surmonté m’a paru plus intéressant que les bisbilles diplomatiques plus prévisibles. A. & D. • Votre ouvrage est particulièrement agréable et facile à lire, comme un véritable roman d’aventures vécues. Votre expérience de journaliste vous a-t-elle servi pour le rédiger ? P.P. • L’expérience du journaliste est évidente pour la rédaction d’un tel ouvrage. N’étant pas historien de formation, je tiens pourtant à l’exactitude des faits, mais j’essaie avant tout d’entraîner le lecteur dans une aventure. De toute façon, le récit (ou le message) est mieux assimilé s’il est vivant et lisible. A. & D. • Les lecteurs les plus jeunes ne connaissaient guère l’existence de la mission Marchand, ni même l’épisode de Fachoda. P.P. • Oui, il y a une totale méconnaissance de cette aventure chez les plus jeunes. Si leur inculture se limitait à Fachoda ce ne serait qu'un moindre mal ! A. & D. • La lecture simultanée de votre ouvrage et des livres consacrés aux OPEX au Tchad et aux problèmes du Darfour et du Soudan d’aujourd’hui, montre que rien n’a changé en un siècle, si ce n’est l‘emploi des automobiles tout-terrain et de la radio, mais surtout pas les mentalités des différentes populations. Est-ce que cette impression est justifiée ? P.P. • Nous retrouvons une étonnante ressemblance entre 1899 et 2012 pour le Soudan, le Darfour et pour une partie du Congo ex-Belge. Les conditions de vie, les rivalités entre ethnies n’ont pas changé. Je serais plus nuancé pour d’autres territoires, notamment ceux qui ont été sous influence française. La colonisation, j’en suis persuadé, n’a pas été la catastrophe trop souvent évoquée. Si j’avais une seule idée à transmettre, elle serait simple : nous n’avons pas à rougir de l’œuvre de la France en Indochine, en Afrique noire ou en Afrique du Nord. A. & D. • Pour vous, l’Histoire permet-elle de mieux comprendre le présent ? P.P. • Je tiens pour évident le fait que l’Histoire permet de comprendre le présent. Regardons ce que nous devrions tous connaître : en France le désastre de 1870 conduira à la Guerre 14/18, et le traité de Versailles à celle de 39/45. Au Moyen Orient, tout s’explique par les accords Sykès-Picot de 1916 et par la déclaration Balfour de 1917. Et ce ne sont là que des exemples du monde moderne. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 41 Lu pour vous [ Notre sélection ] Par le colonel (H) Alain J. Roux L’Armistice de juin 1940 Faute ou nécessité ? Auteurs : sous la direction de Philippe Ricalens et Jacques Poyer Economica - 29 € Cet ouvrage de 234 pages traite du sujet qui symbolise le tournant de l’histoire de France. Son sous-titre résume la question posée depuis 72 ans, mais il est en réalité la juxtaposition de deux études : d’abord les actes d’un colloque tenu en 2010 à l‘École militaire exposant les faits, pénibles, tragiques mais indiscutables ; ensuite, des textes soit à tendance d’achronies soit composés de souvenirs et des plaidoyers pro domo qui ont court depuis 70 ans, et auxquels de nombreux Français ont cru. Ces actes et cette compilation comprennent en tout 25 textes forts différents les uns des autres. La première partie de l’ouvrage (L’état des forces), et le début de la deuxième (La demande d’armistice) sont consacrés aux faits et proviennent du colloque. La troisième (La poursuite de la guerre), si l’on excepte la contribution du colonel Christian-Louis Michelet (l’Allemagne avaitelle encore un plan de guerre ?) qui fait découvrir un aspect ignoré, s’oriente plutôt vers l’imagination. Les annexes et compléments, y compris des extraits de textes très récents, complètent bien cet ouvrage. La réponse à la question initiale (L’armistice faute ou nécessité ?) varie suivant les idées politiques de chacun. Les historiens s’en tiennent aux faits, et cherchent à comprendre les acteurs de l’époque qui ne connaissaient pas l’avenir, ce que le lecteur ou l’écrivain d’aujourd’hui oublie trop souvent. Ils concluent à la nécessité de l’armistice, d’autant plus qu’il faut rappeler et marteler que les décideurs de l’époque avaient tous vécu l’armistice de 1918 et ses conséquences immédiates. Les auteurs qui savent ce qui s’est passé ensuite penchent plutôt sur une vision optimiste : la guerre française pouvait continuer en Afrique, alors française, avec les moyens existant ou arrivés sur place, et avec succès, en faisant abstraction de la France métropolitaine et de sa population toute entière. De toute façon, il n’est pas mauvais que ces auteurs puissent s’exprimer et que l’on lise leurs textes en les comparant à ceux des historiens. Devant un sujet qui commence à être connu, ce n’est pas 200 pages qui suffisent car de nombreux points n’ont été qu’évoqués tels l’alliance Staline-Hitler, les réfugiés, l’horreur que présentait le mot capitulation aux yeux des Français de l’époque, et la confusion volontaire faite ensuite avec le mot armistice. Ce livre est en grande partie un résumé de la situation en France en juin 1940, mais tel quel, il doit être lu par tous les Français de 15 à 75 ans. 42 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 Chronologie commentée de la Première Guerre mondiale Auteur : Rémy Porte Perrin - 26 € Ce travail est la suite logique du Dictionnaire de la Grande Guerre dont nous avons rendu compte en 2009. Ici l’auteur, un des rares spécialistes sérieux de la 1re Guerre mondiale, présente un outil de travail de 645 pages. Pour chaque jour, les faits principaux sont évoqués et résumés, qu’ils soient civils ou militaires, et ceci partout dans le monde, et évidement pour chacun des adversaires. Le lecteur qui s’intéresse à une période la guerre, ou à un théâtre d’opération, ou aux réactions gouvernementales d’un pays, trouve tout ce qui doit être connu pour replacer le détail – même si c’est une grande bataille comme celle de Verdun – dans le contexte général du conflit. Cette manière moderne de présenter l’Histoire dans sa complexité doit être saluée. Le spécialiste élargit ses connaissances et peut établir des liens de causalité ; l’amateur éclairé et réfléchi a enfin une vue d’ensemble. Bref, chacun peut trouver son bonheur et son intérêt. Ce livre doit être à portée de la main de chacun. Richelieu - Testament politique Auteur : préface de Arnaud Teyssier Perrin - 22 € Peu de Français les ont lu les textes rassemblés sous le nom de Richelieu depuis la fin du XVIIe siècle. On est pratiquement sûr que ces textes sont de lui et qu’ils comprennent bien un « testament politique » destiné au roi Louis XIII. Cette réédition est une surprise instructive. L’ouvrage comprend un état de la France à la fin de la vie du célèbre cardinal : rien que cette partie fera les délices des lecteurs qui s’intéressent au XVIIe siècle. Ensuite une liste fort longue des points importants, mais à réformer pour la survie du Royaume et la recherche d’une justice générale, est commentée. On y découvre une description du Pays extrêmement détaillée du point de vue administration générale : religion, justice, finance, organisation, états sociaux. Le lecteur moderne a l’impression que si des détails ont changé, l’esprit reste le même à travers les siècles. En particulier le problème de l’organisation militaire est, hélas, d’une modernité surprenante. Ce classique méconnu est une clé pour les règnes de Louis XIII et de Louis XIV. [ Notre sélection ]Lu pour vous Stratégie spatiale Penser la guerre des étoiles : une vision française Auteur : Colonel Jean-Luc Lefebvre L’esprit du Livre - 25 € Voilà un livre excellent pour aider les responsables et les hommes cultivés qui veulent aborder sérieusement un domaine apparemment nouveau. De plus il est lisible et clair, ce qui devient rare dans l’édition moderne. L’auteur, spécialisé, commence par rappeler des données scientifiques et techniques pour tenter de définir ce que l’on appelle maintenant L’Espace, d’après les Américains, soit au-delà de 80 km d’altitude. Ces éléments sont présentés de façon simple : un ingénieur ou un scientifique moyen s’y retrouve facilement. Quant au simple curieux, il découvre les bases nécessaires à la compréhension des domaines spatiaux. Disons d’abord que le domaine est plus complexe que l’on ne se l’imagine habituellement. Les trois premiers chapitres, illustrés par des schémas réussis, et les annexes (200 pages au total), correspondent à un ouvrage de base de très bon niveau, et non de vulgarisation. Le reste, 200 autres pages, explore et détaille l’enjeu de l’utilisation de l’espace : exploration, utilisation et même risques de combat. Le colonel Lefebvre insiste sur la situation actuelle : l’espace est déjà abondamment utilisé par les satellites de communication et d’observation ; les risques sont déjà nombreux. Sans l’utilisation actuelle de l‘espace, la civilisation moderne s’effondre ; ce que beaucoup ignorent encore. L’avenir à moyen terme est également envisagé. Bien et intelligemment réalisé, ce livre fait également honneur à l’éditeur. Le seul reproche est que son titre est réducteur, alors qu’iI comble un vide dans la connaissance de notre monde. Cet ouvrage doit figurer dans la bibliothèque de chaque « honnête homme ». Objectif Carentan 6 juin-15 juin 1944 Auteur : George Bernage Heimdal - 19 € Cet ouvrage d’histoire militaire est une réussite. Il relate les combats des deux divisions de parachutistes américains, larguées à la base du Cotentin, et qui eurent à combattre des troupes allemandes de qualité avant d’atteindre leurs objectifs. Les américains voulaient exercer une pression sur le flanc ouest de la zone de débarquement alliée, et préparer la conquête de Cherbourg, premier grand port indispensable pour la suite des opérations. Les combats autour de Carentan ont été célébres dès 1944 mais, pour beaucoup, la connaissance en est assez schématique. L’auteur en fait une étude exhaustive, qui a d’abord la qualité que l’on attend aujourd’hui : les adversaires sont également étudiés, depuis les plans généraux et les niveaux supérieurs jusqu’aux combats des unités élémentaires, la géographie est bien précisée. De nombreuses photos d’époque, avec des légendes et explications détaillées et sérieuses, permettent de compléter cette étude et de satisfaire toutes les catégories de lecteurs. En particulier des photos de certains combattants des deux bords sont accompagnées d’une biographie succincte ce qui contribue à rendre cette étude vivante, si l’on ose dire. Les Américains étaient nombreux au départ, pleins de courage, mais novices au combat pour la plupart. Au contraire, les Allemands arrivant en ordre dispersé, moins nombreux, et sans aviation, étaient presque tous des vétérans malgré leur jeunesse. Les erreurs de certains chefs américains ne sont pas dissimulées, ni quelques massacres de prisonniers. Certaines photos montrent les équipements utilisés. Ce livre, relatant un épisode célèbre de la 2nde Guerre, est à la fois sérieux, instructif et agréable à lire. Il sera précieux pour les visiteurs de la région. Notre camarade a composé un livre destiné principalement aux jeunes officiers de réserve. Même si ses réflexions sont un rappel d’expériences séculaires, Réflexions d’un officier de réserve elles n’en sont pas moins d’actualité. Un vieil OR les Auteur : Nicolas de Lemos juge même opportunes, car lorsqu’il était aspirant, il L’esprit du Livre - 18 € n’a jamais rencontré aucun militaire lui donnant ces conseils, pourtant élémentaires mais rarement innés. A l’époque, seuls les jeunes officiers ayant fait du scoutisme avaient reçu un embryon de formation sur ce sujet. Les réserves d’aujourd’hui, Commander, L’encadrement, L’entraînement et l’instruction d’une UIR, forment les chapitres de base de ce petit ouvrage. On doit ajouter 40 pages sur La réserve chez nos voisins qui rassemblent des informations bien utiles sur la plupart de ceux-ci. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 43 De l’art du commandement Ce livre est destiné aux jeunes cadres de la réserve, et peut-être même à d’autres. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 43 Lu pour vous [ Notre sélection ] Bombarder pour vaincre Libération des otages en Colombie Puissance aérienne et coercition dans la guerre Opération « Jaque » Auteur : Robert Pape La documentation française - 24 € L’objet de l’étude est de trouver comment forcer un ennemi à cesser le combat ; mais cette recherche, millénaire, a évolué avec l’apparition de la puissance aérienne. Des expériences de la Première Guerre mondiale aux thèses de Douhet, il s’est écoulé moins de 10 ans. Certains aviateurs, et d’autres avec eux, crurent alors que des bombardements massifs pouvaient contraindre une population à se révolter contre son propre gouvernement pour obtenir l’arrêt des combats. La Seconde Guerre mondiale montra que c’est inexact. Les conflits suivants démontrèrent la validité de la constatation ancienne : la coercition d’un adversaire ne s’exerce que si ce dernier perd tous ses moyens matériels nécessaires pour continuer sa lutte. Pourtant, ce livre est novateur et présente une chose rare : l’étude des fins de guerre et des facteurs qui interviennent dans le renoncement, que le traducteur (Jean-Patrice Le Saint) appelle le « déni ». La fin de la guerre contre le Japon et l’écrasement de l’Allemagne en 1945 sont analysés en détail ; on y découvre une histoire méconnue. La fin de la guerre de Corée, celle du Vietnam, la première guerre du Golfe sont étudiées en profondeur. Une annexe évoque les autres conflits principaux du XXe siècle, et on y trouve même quelques pages sur la crise de Munich de 1939 que de nombreux Français d’aujourd’hui auraient intérêt à connaître. La conclusion écrite par le traducteur est également à lire sérieusement. En résumé, ce livre de 427 pages apporte beaucoup : la puissance aérienne est nécessaire mais non suffisante, car il faut analyser tous les éléments de faiblesse réelle de l’ennemi, ce qui n’est pas si facile. Malgré sa difficulté de lecture, ce livre est à conseiller à tous les décideurs, quel que soit leur niveau. La véritable histoire racontée par les protagonistes Auteur : Juan Carlos Torres Lavauzelle - 21 € La libération de quinze otages détenus par les terroristes du FARC en Colombie, le 2 juillet 2008, a été un événement mondial par suite de la notoriété d’une des prisonnières, Ingrid Bétencourt. Ce livre décrit la très longue préparation de cette opération qui dura quelques minutes et faillit échouer devant un obstacle totalement imprévu. La mission était de libérer tous ces prisonniers dispersés dans la forêt colombienne sans que leurs geôliers ne les assassinent, ce qu’ils avaient fait dans un autre cas. Il fallait garder le secret évidemment, puis s’infiltrer dans les réseaux de ces assassins qui voulaient « le bonheur du peuple ». La manipulation à distance réussit, et l’entraînement poussé de la petite équipe de libération permit de surmonter les obstacles. Cet ouvrage est cent fois plus passionnant qu’un roman d’aventures. Les techniques de préparation sont exposées minutieusement. Si certains en France ont essayé de minimiser cette opération, celle-ci fait quand même honneur à l’armée colombienne, et montre qu’avec de la volonté politique on obtient des résultats positifs. Ce livre est aussi plaisant qu’instructif. Voyage aux pays des réseaux humains Si les sociétés humaines sont fondées sur les relations entre individus, celles-ci s’organisent sous forme de réseaux, souvent créés à partir de points communs à ces individus : formations, professions, origines, intérêt pour une catégorie Guide pratique pour développer des réseaux relationnels Auteur : Jérôme Bondu d’action. Jérôme Bondu essaie donc de classer ces catégories de relations organisées qui deviennent alors des réseaux. A Lavauzelle - 29 € partir de 109 personnes interrogées, en suivant un même schéma, il reconstitue des imagesAuteur de réseaux avec leurs similitudes ou leurs différences. : Yvon Goutz Ce livre de 391 pages ne peut être résumé, mais le lecteur, Lavauzelle - 27 € grâce à des classements et des annexes, pourra s’y retrouver et chercher des points communs avec quelques-uns des personnages interrogés. Autour des réseaux indiqués et souvent très connus, on remarque l’importance attribuée par l’auteur aux réseaux issus des développements de ce que l’on appelle Internet. Le lecteur OR finit par trouver pages 196 et 197 une réponse donnant une image sympathique et acceptable de la Réserve. A noter, p 245 à 247, le témoignage sur l’Islam. Ce livre, plutôt qu’un guide pratique, peut être considéré comme une ressource instructive pour les sociologues d’aujourd’hui. 44 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 [ Notre sélection ]Lu pour vous La Nueve - 24 août 1944 Ces républicains espagnols qui ont libéré Paris Auteur : Evelyn Mesquida Cherche Midi - 18 € La journaliste espagnole, qui a fait des recherches puis écrit ce livre, l’a visiblement fait avec son cœur. Elle a le mérite de parler d’un sujet méconnu : les aventures des républicains espagnols qui composaient la 9e compagnie du fameux RMT, sous les ordres du capitaine Dronne. Elle décrit le parcours de cette troupe assez particulière qui se battit au sein de la 2e DB, et pénétra la première dans Paris, le 24 août 1944 ; puis elle relate les souvenirs des survivants. Ce n’est pas un livre d’historien, mais pour les historiens de la Seconde Guerre mondiale, il présente l’intérêt d’évoquer des combattants d’une guerre civile qui continuèrent leur combat, oublié, contre les nationauxsocialistes allemands. A l’assaut des pirates du Ponant Auteur : Amiral Laurent Merer Editions du Rocher - 19 € Ce récit écrit dans un style de journaliste présente deux intérêts. C’est l’histoire d’une aventure hélas trop réelle, datant d’avril 2008. C’est la description Et aussi La transformation de la guerre Auteur : Martin Van Creveld Editions du Rocher – 25 € Cette réédition d’un ouvrage célèbre d’un auteur mondialement connu, gagne à être relue. En 1991 l’auteur faisait le point sur les caractéristiques des guerres depuis l’Antiquité : la guerre contemporaine (avant 1991), les acteurs, la véritable nature de la guerre, le déroulement, les buts, les raisons. La guerre future peut être envisagée. Vingt ans plus tard, aujourd’hui, l’auteur n’a pas fait d’erreur : seul le brouillard de la guerre continue. L’index est aussi fourni que pratique. Ce live reste un outil fort utile pour les historiens et les militaires. poussée d’une opération anti-pirate réelle illustrant la complexité de ce genre d’opération à l’époque actuelle. On peut ajouter que tout est rendu difficile avec du matériel usé. Pour cette description technique, ce livre facile à lire est à signaler, même pour les plus jeunes. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 45 [ Marine de l’Ancien Régime ] Patrimoine Par le colonel (er) Henri Ortholan* Villaret-Joyeuse, officier de marine de Louis XVI À la fois dernière campagne navale et dernière guerre de l’Ancien Régime, la guerre des Amériques se termine par le succès des armes françaises. * Henri © Droits réservés C e succès doit beaucoup à la marine royale, chant du cygne d’une institution parvenue à une apogée sous Louis XVI, mais qui connaîtra bientôt un effondrement total lors des événements de la Révolution. Ceux-ci permettront alors à un marin de se distinguer, l’amiral Villaret-Joyeuse. Cet officier de la mer, ni aristocrate malgré un patronyme qui pourrait le suggérer, ni issu des gardes de la marine, est un exemple de ces marins de l’Ancien Régime montés davantage par le mérite que par le rang social. Né en 1747 à Auch, en Gascogne à l’époque, fils d’un ancien officier de dragons, arrière petit-fils d’ébéniste, Villaret-Joyeuse était destiné à une carrière d’officier dans un régiment si une affaire obscure de duel ne l’avait contraint à quitter la maison du roi où il semble avoir été admis. Il s’engage alors comme « volontaire de la marine », à l’âge de 18 ans. Ce statut, créé en 1764 pour rajeunir l’encadrement des vaisseaux, permettait d’accéder à l’épaulette, par l’exercice de fonctions confiées habituellement aux officiers dits « bleus », originaires notamment de la marine marchande. Ainsi les appelait- on par rapport au prestigieux corps des officiers des vaisseaux, dits « rouges » et issus des compagnies des gardes de la marine. Capitaine de brûlot Villaret-Joyeuse effectue plusieurs campagnes à bord d’une flûte vers les Antilles et devient premier lieutenant en 1768. Il embarque en 1773 pour les Mascareignes où il navigue durant plusieurs années dans l’Océan indien. C’est là que la guerre des Amériques le rattrape, comme capitaine de brûlot au sein de l’escadre du futur bailli de Suffren. Or, à la suite de plusieurs combats, l’indiscipline de plusieurs capitaines conduit Suffren à les relever et à confier un commandement plus important à « monsieur de Joyeuse ». Puis, à la faveur d’une mission de liaison, l’officier reçoit le commandement d’une corvette, la Naïade ; là, il rencontre un vaisseau de la Royal Navy contre lequel il doit livrer combat. À la grande surprise des Anglais, Villaret-Joyeuse fait face durant cinq heures avant d’amener son pavillon et de se rendre. La fin de la guerre approche et il est relâché. Or, la nouvelle du fait d’armes se répand et il lui vaut de recevoir la croix de Saint-Louis, honneur tout à fait exceptionnel pour un officier de son recrutement et de son âge, 36 ans. Les plus hauts commandements Cette distinction favorise son avancement car, en 1790, il commandait une frégate. Ensuite, en raison des vacances produites par l’émigration massive des officiers de vaisseau du fait de la Révolution, mais grâce aussi à ses mérites, il connaît une ascension inespérée. Celui qui devient plus prudemment le citoyen Villaret accède sans tarder en effet aux plus hauts commandements à la mer et c’est lui qui commande, non sans mérite, l’armée navale devant Ouessant lors des combats de Prairial (28 mai-1er juin 1794). Le vice-amiral décède à Venise en 1812. n Ortholan a publié, en 2006, L’amiral Villaret-Joyeuse, des Antilles à Venise, 1747-1812, chez Bernard Giovanangeli Éditeur, Paris. COLLOQUE Soldat du Gâtinais Samedi 9 juin 2012 « Le soldat et le marin français dans la guerre d'indépendance américaine » à l’Ecole Militaire, centre de conférences des Vallières, 1 place Joffre, 75007 Paris Marin (époque Louis XVI) organisé par les « Les Fils de la Révolution Américaine » (SAR) sous la présidence du duc de Noailles Tél : 01 40 62 97 19 en matinée le mardi et le mercredi. Courriel : [email protected] Site : www.sarfrance.net « Les Fils de la Révolution Américaine » (SAR) est une société patriotique qui a pour vocation de réunir les descendants directs de ceux, de tous grades, qui participèrent à la guerre de l’indépendance américaine. 46 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 Calendrier 2012 Les activités sportives de l’UNOR Les rendez-vous UNOR Activités tirs Conseil d’administration Responsable de l’activité : chirurgien dentiste en chef (R) Paul-Jean Chouteau [email protected] - Tél. 06 12 72 20 00 23 mars 23 novembre (au congrès national de Mulhouse) 4-5 mai Championnat TAR Ile-de-France à Versailles (78) 1er au 3 juin Tir international à Innsbruck (Autriche) 1er au 3 juin Championnat de France de tir aux armes réglementaires à Volmerange-les-Mines (57) 2 juin Tir du Roy à Belfort (90) 6-7 juillet Tir international des réserves allemandes à Esbach (Bavière, Allemagne) 9 septembre Tir des sous-officiers de réserve à Wittenheim (68) 15 septembre 24e CITOORM de l’UORMM à Mulhouse (68) Octobre Grand prix de France à Versailles (78) 7 octobre Tir des sous-officiers de Colmar (68) 16 octobre Tir international à Liestal (Suisse) Assemblées générales (le samedi) 24 mars (+ ravivage de la flamme) 24 novembre (au congrès national de Mulhouse) Réunions du bureau (le vendredi de 18h00 à 20h15) Activités raids 3 février, 2 mars, 11 mai, 14 septembre, 9 novembre, 14 décembre (uniquement pour Responsable de l’activité : chef d’escadron (R) Henri Berberich - [email protected] – Tél. 06 03 42 80 18 le jury des prix littéraires) 9 mai Rallye des lycéens par l’AOR de la Vienne (86) 11 au 13 mai Raid Transavesnoise à Avesnes-sur-Helpe (59) 25 au 27 mai Raid commando Lombardie 2012 en Italie (www.italianraidcommando.it) début juin Raid médical d’évaluation des réserves (GORSSA) 22 au 24 juin Air Raid à Cognac et Saintes (16) 15 septembre 24 e CITOORM (marche d’orientation) de l’UORMM à Mulhouse (68) 21 au 23 septembre Raid international de Lozère 5 au 7 octobre Raid de l’ANORGEND dans le Val d’Oise (95) 27-28 octobre Raid Côte d’Or (21) 23 au 25 novembre Raid Commando Calais-Guînes 2012 à Guînes (62) CIOR - Confédération interalliée des officiers de réserve Juin Réunion préparatoire congrès été au Danemark Juillet Stage de perfectionnement de l’équipe de France de compétition sportive et sélection aux écoles de Draguignan (83) Juillet Stage de l’académie des langues Août Congrès de la CIOR à Copenhagues... (Danemark) Activités montagne et début de la présidence par la France pour deux ans Responsable de l’activité : lieutenant-colonel (R) Alain Bernier [email protected] – Tél. 06 12 20 91 58 ou 01 39 54 55 09 24 et 25 mars 9 au 11mars 7 ou 14 octobre Raid hivernal des patrouilles alpines à Bourg-St-Maurice (73) Randonnée de l’Obersimmental à Lenk (Suisse) Marche sportive du Diable bleu à Saint-Amarin (68) Et aussi... 23 au 25 novembre Congrès national de l’UNOR à Mulhouse, organisé par l’UORRM Activités marches Responsable de l’activité : chef d’escadron (RC) Jean-Pierre Mezure [email protected] – Tél. 05 61 54 52 67 28-29 avril 17 au 20 mai 21-22 mai 2 et 3 juin 26 au 29 juin 17 au 20 juillet Rappel Marche de la Royal Air Force à Cosford (GB) Marche internationale des quatre jours de Chantonnay (85) Marche militaire internationale de Berne (Suisse) Marche de DieKirch (Luxembourg) Marche militaire de Bastogne (Belgique) Marche de Nimègue (Pays-Bas) 22 avril et 6 mai Élections présidentielles 10 et 17 juin Élections législatives Jumelage Franco-italien (UNUCI) en cours de réalisation Autres activités 20 au 22 avril 23 avril 11 au 13 mai 12 mai 13 mai Journées maquisards SAS organisées par l’AOR de Chalon-sur-Saône (71) Coupe de la cavalerie (ANORABC) à Fontainebleau (77) Pèlerinage militaire international à Lourdes (65) 11e édition du rallye des lycéens de l’UORMM à Mulhouse (68) Cross de l’ANORGEND en forêt de Vincennes, épreuve organisée dans le cadre de la lutte contre la mucoviscidose. 11 au 15 juin Eurosatory (15 juin ouverture au public) à Villepinte (93) (le vendredi) Contact : commandant (R) Michel Roucaud [email protected] - Tél. 06 66 55 78 16 Franco-allemand (GORL Lille) 18 au 20 mai à Lille Franco-italo-britannique (ADOR Gard) novembre Franco-allemand (VrBw) date à confirmer Franco-espagnol (FORE) date à confirmer janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 47 17 Publications officielles La croix du combattant volontaire Question écrite n° 126123 17 janvier 2012 - Mme MarieChristine Dalloz interroge M. le ministre de la Défense et des Anciens combattants sur la croix du combattant volontaire. Elle lui demande de bien vouloir lui faire connaître les possibilités d'extension de cette distinction notamment aux engagés volontaires contractuels ou aux membres de la réserve opérationnelle. © Droits réservés Réponse publiée le 21 février 2012 La croix du combattant volontaire (CCV) a été créée lors du premier conflit mondial pour récompenser les combattants volontaires pour servir au front dans une unité combattante alors que, en raison de leur âge, ils n’étaient astreints à aucune obligation de service. Le droit à cette décoration a été étendu par la suite par la création des barrettes spécifiques à la guerre 1939-1945 et aux conflits d’Indochine, de Corée et d’Afrique du Nord. Quatre conditions cumulatives sont exigées pour l’attribution de la CCV : avoir souscrit un engagement sans l’astreinte à une obligation de service, avoir été affecté en unité combattante et être titulaire de la carte du combattant et de la médaille commémorative afférente au conflit donné. Le décret n° 2007-741 du 9 mai 2007 fixant les conditions d’attribution de la CCV avec barrette « missions extérieures » a ouvert le bénéfice de cette distinction aux appelés qui se sont portés volontaires pour participer à une ou plusieurs opérations extérieures répertoriées dans l’arrêté du 12 janvier 1994 modifié, fixant la liste des opérations ouvrant droit au bénéfice de la carte du combattant 48 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 au titre de l’article L.253 ter du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre. Ils doivent, en outre, être titulaires de la carte du combattant au titre des opérations extérieures, de la médaille commémorative française avec agrafe ou de la médaille d’outre-mer avec agrafe, au titre de l’opération concernée, et avoir servi dans une unité combattante. Cette extension a été réalisée pour reconnaître le volontariat intentionnel caractérisé des appelés A la demande de l’UNOR En novembre 2009, l’UNOR et la FNASOR adressaient au ministre de la Défense et au secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants, un courrier leur demandant « de prendre les dispositions ad hoc pour faire attribuer la croix du combattant volontaire aux réservistes servant ou ayant volontairement servi dans les OPEX donnant droit à la croix du combattant ». Le décret de décembre dernier, reproduit ci-dessous, a répondu aux attentes de notre Union. DECRET Décret n° 2011-1933 du 22 décembre 2011 modifiant le décret n° 2007-741 du 9 mai 2007 fixant les conditions d'attribution de la croix du combattant volontaire avec barrette « missions extérieures ». NOR : DEFM1133408D Version consolidée au 25 décembre 2011 Le Premier ministre, Sur le rapport du ministre de la défense et des anciens combattants, Vu le code de la défense, notamment son article L. 4211-1 ; Vu le décret n° 2007-741 du 9 mai 2007 fixant les conditions d'attribution de la croix du combattant volontaire avec barrette « missions extérieures », Décrète : Article 1 Peuvent prétendre, sur leur demande, à la croix du combattant volontaire avec barrette « missions extérieures » les appelés et les réservistes opérationnels qui se sont portés volontaires pour participer à une ou plusieurs opérations extérieures répertoriées dans l'arrêté du 12 janvier 1994 modifié fixant la liste des opérations ouvrant droit au bénéfice de la carte du combattant au titre de l'article L. 253 ter du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre. Ils devront, en outre, être titulaires de la carte du combattant au titre des opérations extérieures, de la médaille commémorative française avec agrafe ou de la médaille d'outre-mer avec agrafe, au titre de l'opération concernée, et avoir servi dans une unité combattante. Article 2 Le ministre de la défense et des anciens combattants est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Fait le 22 décembre 2011. François Fillon Par le Premier ministre : Le ministre de la défense et des anciens combattants, Gérard Longuet Publications officielles de la 4e génération du feu, lesquels n’étaient pas tenus de servir sur les théâtres d’opérations extérieurs, les gouvernements successifs n’ayant pas souhaité qu’ils soient engagés dans des missions périlleuses. De même, le départ en opérations extérieures constituant pour les réservistes un acte de volontariat particulier, le décret n° 2011-1933 du 22 décembre 2011 a étendu, dans les mêmes conditions que pour les appelés, le bénéfice de la CCV avec barrette « missions extérieures » aux réservistes opérationnels. La situation des engagés volontaires (contractuels de l’armée de terre, de la marine nationale et de l’armée de l’air) est toute autre. En effet, conformément à l’article L. 4132-6 du code de la défense, ils signent un contrat au titre d’une formation, pour servir en tout temps, en tout lieu et en toutes circonstances. Ils ne peuvent donc se prévaloir d’un volontariat pour participer à une opération dans le cadre d’une mission extérieure, car il s’agit pour eux d’accomplir leur devoir en vertu de leur contrat. n Solidarité avec les blessés en OPEX Question écrite n° 94379 30 novembre 2010 – M. Éric Raoult attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la défense et des anciens combattants, sur le développement des actions civiles de solidarité envers les militaires blessés en opérations extérieures et plus particulièrement récemment en Afghanistan. En effet, si la Nation peut être amenée à prouver sa reconnaissance par les gestes, les décorations et les pensions de leur hiérarchie, les militaires français blessés lors de ces opérations n'ont pas toujours les mêmes marques de solidarité concrètes ou symboliques de nos compatriotes, qui n'en sont d'ailleurs pas informés. Il pourrait dès lors, en y associant toutes les bonnes volontés patriotiques et amicales, concevoir une structure associative proche des pouvoirs publics et plus particulièrement des armées, qui aurait pour rôle de fédérer les initiatives de colis, de messages et d'entraide aux familles de ces militaires et de marques de solidarité concrètes, comme de reconnaissance des collectivités locales pour leurs soldats qui se battent au loin contre le terrorisme. Il apparaît, en effet, selon divers témoignages que les familles à l'arrière connaissent souvent un certain désarroi du fait d'un réel isolement dans leur environnement qui, bien que proche de la fonction militaire ne comprend pas toujours le sens de cet engagement sur un terrain aussi lointain et aussi incertain. Ces marques locales et civiles permettraient ainsi, non de concurrencer ou de s'ingérer dans le rôle primordial de la hiérarchie militaire, mais de la compléter très utilement, en prouvant par la même que la Nation est toute entière derrière ses militaires. Il lui demande donc de lui indiquer sa position sur ce sujet. Réponse publiée le 8 mars 2011 Le devoir national de prise en charge, de soutien et de suivi des soldats blessés et de leurs familles est actuellement assuré par un maillage de structures institutionnelles, dont l'action est renforcée par la participation de nombreux acteurs issus du monde associatif et du secteur privé. Le dispositif institutionnel est constitué par les cellules d'aide aux blessés de chaque armée, le service de santé des armées, l'action sociale des armées – qui forment le socle de la prise en charge et de la coordination des actions –, la direction des ressources humaines du ministère de la Défense et les fonds de prévoyance militaire et aéronautique chargés des réparations financières des préjudices subis par nos soldats et leurs familles. Enfin, l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) assure simultanément un soutien solidaire et un devoir de mémoire. Les structures privées regroupent les organismes mutualistes ou de prévoyance, qui offrent une couverture des risques spécifiques sur la base de contrats individuels. Enfin, les structures associatives sont, pour leur part, représentées par de multiples fondations et associations d'entraide qui complètent les mesures institutionnelles par un soutien moral ou financier. La mobilisation conjuguée de ces trois familles d'acteurs permet aux soldats et à leurs proches de bénéficier de prestations médicales, financières et sociales de qualité et concourt au soutien moral que la Nation leur doit au regard de leurs missions. Afin de consolider l'ensemble de ce dispositif, le ministère de la Défense et des Anciens combattants a entrepris une réflexion visant à rationaliser l'organisation de ces actions. Cette révision des schémas d'intervention a pour vocation : d'harmoniser les pratiques entre les différentes armées et services ; d'accentuer plus particulièrement un suivi sur le long terme des militaires blessés et de leurs familles ; de formaliser la coordination entre les nombreux organismes impliqués dans le suivi des blessés en créant un réseau cohérent, élargi aux acteurs extérieurs au ministère de la défense et des anciens combattants, permettant de fédérer les initiatives privées et les volontés patriotiques et amicales, sous la conduite de l'étatn major des armées. janvier-février-mars 2012 Armée & Défense x 49 Courriers des lecteurs Ils ont écrit [ Le casse-tête Louvois ] omme pour la plupart des réservistes de Cd’active), l’armée de terre (et aussi des camarades l’arrivée du logiciel Louvois n’a pas été particulièrement bien perçue. Nos soldes non payées, ou payées avec beaucoup trop de retard, n’est pas acceptable. Quant à la promesse de régularisation, certains d’entre nous attendent toujours une hypothétique date ! Capitaine (R) Sébastien P. Vos couriers sont nombreux pour évoquer les difficulties de mise en place du logiciel Louvois (LOgiciel Unique à VOcation Interarmées de la Solde) permettant de calculer une solde sur la base des éléments fournis par un Système d’information des ressources humaines (SIRH). Rappelons que ce logiciel interarmées garantit l'unicité des pratiques et des calculs réglementaires de la solde. Après le service de santé des armées qui a été raccordé à Louvois en avril 2011 et l'armée de terre en octobre 2011, c’est au tour de la marine nationale d’être raccordée au printemps 2012. L'armée de l'air suivra à l’automne 2012 et la gendarmerie nationale courant 2013. Selon le ministère de la Défense, « tout militaire qui rencontrerait des difficultés dans le paiement de sa solde doit se rapprocher de son unité qui dispose d’un lien direct avec la cellule dédiée au traitement des situations anormales signalées. En cas de difficultés liées à un déséquilibre du budget causé par l'administration, le réseau de l'action sociale du ministère de la Défense peut accorder une aide sous forme de prêts ou de sommes forfaitaires pour compenser les coûts induits. » Ils ont écrit [ Le serment d’allégeance : une question de vocabulaire ? ] a publication de l’article dans Armée& Défense Ljuillet sur le serment au drapeau en Espagne (cf n° de 2011) m’a rappelé la proposition faite par le parti de la majorité lors de sa convention sur la Défense, le 20 septembre dernier. Tout Français devrait faire « allégeance aux armes de la France », à l'occasion d'un serment qui interviendrait au moment de sa majorité, lors de la Journée défense et citoyenneté (JDC) par exemple ou, s'il n'est pas né Français, lors de la naturalisation. Cette idée avait alors fait débat y compris dans les rangs de la majorité à commencer du côté du ministre de la Défense, Gérard Longuet. Il avait à l’époque déclaré : « l’idée est bonne mais il faut travailler la sémantique ». Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale avait quand à lui jugé que la formule « n’est pas forcément la plus adaptée ». Question de vocabulaire donc… De son côté, François Hollande qui n’était alors que candidat à la primaire du PS avait dit : « Ce qu’on doit demander aux jeunes Français, c’est sans doute un engagement civique de fidélité à des principes de solidarité et de justice. […] Ceci peut se manifester par de multiples moyens, mais je trouve que ce n’est pas la formule la plus heureuse qui a été choisie que de demander aux jeunes aujourd’hui de faire une allégeance aux armes ». Et Manuel Valls, aujourd’hui directeur de la communication pour la campagne présidentielle du candidat de soulignait alors que 50 x Armée & Défense janvier-février-mars 2012 « ce sont ceux qui ont supprimé le service militaire qui font aujourd’hui cette proposition »… confondant sans doute « armes » à feu avec « armes » au sens héraldique ! Question de vocabulaire ici aussi… Capitaine (R) Simon T. Pour mémoire, rappelons qu’un sondage IFOP réalisé pour le quotidien France-Soir en septembre 2011, avait alors révélé que 62% de l’ensemble des Français étaient favorables à cette proposition. Dans le détail, l’idée recueillait les faveurs de 82% des sympathisants UMP, 74% de ceux du FN, 64% des proches du MoDem, 53% de ceux du PS et 52% de ceux de LO/NPA. Les plus hostiles à l’idée étaient les partisans d’EELV et du Front de gauche qui recueillaient respectivement 40% et 32% d’avis favorables. Par professions, les plus conquis à l’idée de ce « serment » étaient les retraités (73%) et les ouvriers (66%) puis les professions intermédiaires (64%), les professions libérales et cadres supérieurs (60%), les artisans et commerçants (59%) et enfin les employés (54%). Quant aux catégories par âge, les 18-24 ans se déclaraient opposés à 60% ; alors que 61% des 35-49 ans, 66% des 50-64 ans et 78% des 65 ans et plus, approuvaient le concept. Depuis, « l’allégeance aux armes de la France » n’a pas fait son retour dans la campagne. Communiqué aux associations Votre adhésion permet à l’UNOR d’agir pour la cause des réserves et de vous en informer. Association loi 1901, fondée le 1er janvier 1991 Soutien individuel des officiers de réserve en associations affiliées « Vous êtes officier de réserve, membre d’une association affiliée à l’UNOR, actuellement en recherche d’emploi… » 2012 (3) Activités : 8 €€ Communication : 16 €€ … contactez : Guy Béranger vice-président - 06 63 84 25 55 [email protected] Ouverte aux responsables des ressources humaines, elle a pour but de resserrer les liens, par tous les moyens, entre les entreprises, les collectivités et les institutions afin de favoriser le recrutement, la reconversion et le reclassement de personnes de tous niveaux. Jeunes officiers de réserve en association Elle organise des manifestations avec l’appui de collectivités territoriales et de l’Etat, favorisant la rencontre entre les demandeurs d’emploi avec les responsables Carrefours pour l’emploi des ressources humaines Ecole militaire - 1 place Joffre d’entreprises et d’institutions. 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