DIOCESE DE FREJUS-TOULON BEATIFICATION et

DIOCESE DE FREJUS-TOULON
BEATIFICATION et CANONISATION
DU SERVITEUR DE DIEU
JOSEPH AUGUSTE ARRIBAT
PRÊTRE PROFÈS DE LA SOCIÉTÉ DE SAINT FRANÇOIS DE SALES
(1879-1963)
DECRET SUR LES VERTUS
« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour se faire servir, mais pour
servir » (Mc 10,45).
Serviteur bon et fidèle, le prêtre salésien Auguste ARRIBAT a vécu
apparemment une vie très commune et simple d’éducateur, mais d’une
façon tellement lumineuse que, malgré son désir d’effacement, sa
réputation de sainteté s’est répandue dans tous les lieux où il exerça sa
mission. Dans la maison salésienne de La Navarre où il est mort, on
l’appelait couramment “le saint de la Vallée”. Le Serviteur de Dieu est un
modèle de religieux, de salésien authentique, de prêtre éducateur et de
pasteur des jeunes.
Joseph Louis Auguste, appelé habituellement Auguste, est né à Trédou,
dans le département de l’Aveyron, en France, le 17 décembre 1879,
deuxième de sept enfants, dans une famille d’agriculteurs laborieux et de
profondes convictions chrétiennes. Après l’école élémentaire il s’adonna
sans tarder aux travaux des champs, mais son rêve était de devenir prêtre.
Petit servant d’autel, il enviait “le bonheur des prêtres”. Ce n’est qu’à l’âge
de dix-huit ans qu’il put commencer ses études secondaires dans l’école
salésienne de Marseille, où il trouva aussitôt l’orientation définitive de sa
vie en revenant salésien de don Bosco.
En 1903 il fut envoyé en Italie pour y faire son noviciat et ses études, à
cause des lois contre les congrégations religieuses qui étaient alors en
vigueur en France. Après avoir reçu l’habit ecclésiastique des mains du
Bienheureux don Michel Rua, premier successeur de don Bosco, Auguste
fit sa première profession religieuse le 25 mars 1905, s’engageant ainsi à
suivre le Christ dans la mission auprès des jeunes et à observer les vœux de
pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Tout en poursuivant ses études, non
sans difficultés, le clerc Arribat se dépensait comme éducateur et assistant
auprès des jeunes, d’abord à Marseille, puis à La Navarre dans le diocèse
de Fréjus-Toulon. A trente-trois ans, Auguste vit la réalisation de son rêve,
quand, le 21 décembre 1912, il fut ordonné prêtre.
Il passa les premières années de son ministère pastoral dans la maison
de La Navarre, offrant dans le même temps ses services à la paroisse
voisine de Sauvebonne, dans la “Vallée” qui porte le même nom, où il était
très connu et estimé. Durant la première guerre mondiale il servit comme
infirmier et brancardier au milieu des dangers de toute sorte. “Oh! combien
de rosaires j’ai récités, confiait-il, durant mes nuits de garde!”
Revenu à La Navarre après la guerre, il reprit son travail au milieu des
jeunes avec entrain, cumulant les fonctions d’enseignant de religion, de
catéchiste, de préfet et de confesseur.
En 1927 le Serviteur de Dieu dut laisser sa chère maison de La Navarre
pour se rendre à Nice, où il fut nommé catéchiste de la première œuvre
salésienne fondée par don Bosco en France en 1875. Mais peu de temps
après, il fut rappelé à La Navarre cette fois comme directeur de la maison.
Par la suite il deviendra aussi directeur à Morges (Suisse), Millau
(Aveyron), Villemur-sur-Tarn et Thonon (Haute-Savoie). Totalement
dévoué au bien des jeunes, il vécut toujours au milieu d’eux, rendant les
services les plus humbles. Il avait le don de l’accueil, tant et si bien qu’il
réussissait à créer dans sa maison une atmosphère extraordinaire en
cultivant d’excellentes relations avec tous : confrères, élèves, parents,
anciens élèves, Filles de Marie Auxiliatrice, Coopérateurs, ouvriers, hôtes
et visiteurs de passage.
Reconnu par tous comme un homme d’une profonde “spiritualité dans
l’action”, le Serviteur de Dieu faisait « tout par amour, et rien par force »,
selon l’enseignement de Saint François de Sales. Sa foi était vive, sa piété
intense, sa spiritualité eucharistique enthousiasmante. Il vivait
constamment en la présence de Dieu et manifestait avec simplicité et sans
aucune ostentation, surtout pendant la célébration de la Messe, une ferveur
qui touchait les participants. Homme d’espérance, il comptait à tout instant
sur Dieu et sur sa providence, gardant son calme dans la difficulté et les
dangers et diffusant autour de lui force et sérénité. Il fut le serviteur de ses
frères au meilleur sens du terme, et son esprit de charité se concrétisait
jusque dans les gestes les plus ordinaires de la vie. En vrai fils de don
Bosco, il était très cordial, saluant tout le monde et entamant le dialogue
même avec les personnes les plus éloignées de l’Église.
La période la plus héroïque de sa vie fut durant la seconde guerre
mondiale à Villemur, dans le diocèse de Toulouse. Pendant que les soldats
allemands occupaient une partie de la maison, il réussit à cacher des enfants
juifs pour les sauver. Par son courage désintéressé il méritera de recevoir in
memoriam la médaille de “Juste parmi les nations”.
Don Arribat vécut les dix dernières années de sa vie dans sa chère
maison de La Navarre, toujours présent au milieu des jeunes, veillant les
confrères malades de jour et de nuit, soignant la propreté de la maison,
occupé aux travaux agricoles et viticoles de l’œuvre salésienne. Comme
2 confesseur il était recherché par les confrères, les novices, les prêtres du
diocèse et d’autres personnes. Il mourut le 19 mars 1963.
Compte tenu de sa réputation de sainteté, l’Enquête diocésaine s’est
déroulée de 1995 à 1998 par les soins de la Curie diocésaine de Toulon, et
sa validité juridique a été reconnue par la Congrégation pour les Causes des
Saints par décret du 24 juin 2004. Après la préparation de la Positio, on
examina, conformément à la procédure ordinaire, si le Serviteur de Dieu
avait exercé les vertus à un degré héroïque. Le 15 octobre 2013, la
Commission des Théologiens a émis un avis favorable. L’année suivante,
le 17 juin 2014, les Cardinaux et Evêques réunis en Assemblée Ordinaire,
présidée par moi, Card. Angelo Amato, ont reconnu que le Serviteur de
Dieu a exercé à un degré héroïque les vertus théologales, cardinales et les
autres vertus.
De tout cela le Cardinal Préfet a fait une relation détaillée, qui a été
transmise au Souverain Pontife François; et Sa Sainteté, accueillant et
ratifiant les avis exprimés par la Congrégation pour les Causes des Saints, a
fait en ce jour la déclaration suivante: “Il est certain que les vertus
théologales de Foi, d’Espérance et de Charité envers Dieu et envers le
prochain, les vertus cardinales de Prudence, de Justice, de Tempérance et
de Force, ainsi que les autres vertus qui s’y rattachent, ont été pratiquées à
un degré héroïque par le Serviteur de Dieu Auguste Arribat, Prêtre Profès
de la Société de Saint François de Sales”.
Le Saint-Père a ordonné que le présent Décret soit publié et transcrit
dans les Actes de la Congrégation pour les Causes des Saints.
Donné à Rome le 8 juillet de l’Année du Seigneur 2014
ANGELO Card. AMATO, S. D. B.
Préfet
+ MARCELLO BARTOLUCCI
Archiep. tit. Mevaniensis
Secrétaire
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