Terminale STG - Mercatique Baccalauréat 2013 PROPOSITION DE
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Terminale STG - Mercatique Baccalauréat 2013 PROPOSITION DE
Term in al e STG - M erc atiq u e Bacc al aur éat 2 013 PR OP O SI TI O N DE CO R RIG E NO N OF FI CIE L D E L ’EP RE UV E EC RI TE DE ME RC A TI Q UE Corrigé proposé par M. Christian ROMAIN, professeur de Mercatique en Tle STG au Cours du Prieuré, à Saint-Germain-en-Laye (78). Ce corrigé n’est pas officiel et ne saurait en aucun cas être utilisé pour introduire quelque recours que ce soit. Il est donné à titre purement indicatif. __________ PR EMI E RE PA R TI E : L E RIZ D E C AN AV ER E 1.1 – L’emballage de « Delicatessen » remplit différentes fonctions : Protection du produit - des fonctions techniques : Conservation du produit Transport et mise en rayon Utilisation du produit (mesure, versement…) Garantie d’inviolabilité - des fonctions commerciales, destinées à en faciliter le repérage et la vente : Identification du produit (nature, marque…) Information (provenance, DLUO, sigles divers..) Différenciation vs concurrents (visuels) Alerte (couleurs ou formes originales…) Evocation du lieu de production, du bénéfice… 1.2 – Les signes de qualité utilisés par Canavère sont le logo IGP « Camargue », la mention « Riz de Camargue », le label AB (Agriculture Biologique) et, dans une moindre mesure, le logo « Emballage recyclable » (la petite flèche courbée qui apparaît sur la photo). Pour le consommateur, ces logos présentent une garantie « officielle » (puisque définie par les pouvoirs publics) de provenance du produit et de qualité de production, ainsi que d’une production respectueuse des normes « bio » et du terroir, et de l’emploi de matériaux recyclables pour les emballages. Ce sont donc des logos apportant une garantie au consommateur Ch. Romain 18/06/2013 soucieux de manger sain (label AB), de respecter l’environnement et d’acheter des produits du terroir. Pour l’entreprise, ces signes de qualité permettent de se différencier face à la concurrence et de valoriser son image de marque. Ils peuvent aussi lui permettre de justifier un prix de vente plus élevé que celui des produits concurrents qui n’offriraient pas ces signes de qualité. 1.3 – Calculons d’abord le prix de revient d’un sachet. Un sachet contient 500 g. de riz, soit un demi-kilo, d’où un coût de matière première de 0,70 euro. Au final, le sachet revient à : 0,70 + 0,08 + 0,32 + 0,20 = 1,30 euro. La formulation de l’annexe 5 (« conserve une marge de 20% ») est ambiguë, mais le mot « conserve » suggère qu’il s’agit de 20% du prix de vente HT. 20% serait donc le taux de marque appliqué par le producteur. On utilise donc la formule : PVHT = Prix de revient / (1 – taux de marque) Soit, ici, un PVHT de 1,3 / (1 – 0,2) = 1,625 euro le sachet. Le distributeur achètera donc un sachet à ce prix. Comme il applique un taux de marque de 40%, on utilise la même formule pour calculer son prix de vente HT, ce qui donne : 1, 625 / (1 – 0,4) = 2,71 euros. Enfin, on ajoute la TVA à 5,5%, ce qui donne finalement un prix de vente public TTC de : 2,71 x 1,055 = 2,86 euros TTC. NB : Si on considère que les 20% de marge du producteur s’appliquent au prix de revient, le prix de vente du producteur est alors de : 1,30 x 1,2 = 1,56 euro. Le prix de vente HT du distributeur est alors de 1,56 / 0,6 = 2,60 euro et son prix de vente public TTC de 2,60 x 1,055 = 2,74 euro TTC. 1.4 – Comparons les gammes Canavère et Taureau Ailé : Riz « classiques » (non parf.) Riz parfumés Riz « Bio » Riz de spécialité (hors parf. et « risotto ») Riz pour risotto TO TA L CANAVERE 5 x 2 réf. 2 x 2 réf. 5 réf. 5 x 2 réf. 2 réf. 31 r éf ér enc es TAUREAU AILE 2 réf. 9 réf. 2 réf. 2 réf. 1 réf. 16 r éf ér enc es La gamme de CANAVERE est aussi large que celle de TAUREAU AILE, mais bien plus profonde sur la plupart des segments et, en particulier, sur celui des riz « Bio ». Il n’y a que sur le segment des riz parfumés (dont TA semble se faire un point fort) que CANAVERE est moins profond que son concurrent. Ch. Romain 18/06/2013 1.5 – En moyenne, les produits TA sont vendus 1,77 euros, c’est-à-dire presque 40% moins cher que ceux de la SARL BENOIT (2,86 euros le sachet de 500 g « Delicatessen »). Par ailleurs, on voit que BENOIT cherche à proposer une offre plus étoffée, tant en type d’emballage (sachet ou étui carton) qu’en produits « Bio » susceptibles de s’adresser à des consommateurs exigeants. On peut en conclure que BENOIT cherche à positionner sa marque dans le haut-de-gamme et applique, en termes de prix, une stratégie d’écrémage. D’ailleurs, le choix de commercialiser « Delicatessen » en épiceries fines semble confirmer ce point. 1.6 – Les motivations des « locavores » peuvent être classées en trois grandes catégories : - Hédonistes : ils font attention à eux, sont soucieux de leur santé, veulent retrouver une alimentation fondée sur les cycles naturels et la tradition culinaire, avec des produits à la fraîcheur garantie par la proximité du lieu de culture ; - Oblatives : ils sont soucieux des autres, en particulier ceux qui habitent à proximité, et ils souhaitent contribuer au développement de l’économie locale, en donnant la priorité aux paysans voisins et à la création d’emplois locaux ; - Auto-expression : soucieux d’environnement, de préservation de la planète, de réduction de la pollution et de lutte contre la crise énergétique, ils consomment en accord avec leurs valeurs et affirment par leurs achats une forme d’action militante. 1.7 – Pour séduire les « locavores », on peut envisager diverses formes d’actions commerciales fondées aussi bien sur la proximité que sur le respect de l’environnement. Par exemple, on pourrait imaginer des systèmes de livraison à domicile, de vente directe sur le lieu de production (du type « Opération Portes ouvertes »), de création d’un « club » avec achat régulier sur souscription (du type « AMAP »)… Il faudrait aussi communiquer de façon économique (tract sur papier recyclé, par exemple) sur les valeurs éthiques et environnementales de la SARL BENOIT. 1.8 – Etudions l’évolution du CA depuis quatre ans : 2010 2011 2012 2009 CA 769 407 948 013 901 892 910 589 +23,2 % - 4,9 % + 1,0 % % évol. 2009/2012 + 18,3 % Après une progression spectaculaire entre 2009 et 2010, le CA s’est fortement tassé depuis et a même reculé en 2011 (suite à une période de sécheresse). On peut donc considérer que les produits de l’entreprise ont atteint un certain palier et que, d’une façon ou d’une autre, la SARL BENOIT doit trouver un moyen de relancer sa croissance. Ch. Romain 18/06/2013 1.9 – La gamme « Delicatessen », dans la mesure où elle correspond effectivement à une tendance de consommation (riz haut-de-gamme valorisé par une IGP et un label « Bio »), peut constituer le relais de croissance souhaité. Toutefois, comme on ne dispose pas réellement d’informations sur l’attrait d’un tel positionnement pour le consommateur, il est difficile de conclure sur ses chances de succès. D EU XI EM E P AR TIE : D AF Y M O TO. 2.1 – Le groupe DAFY possède quatre types d’unités commerciales : - 30 unités commerciales physiques « en propre » (succursales) à l’enseigne DAFY MOTO ; - des unités commerciales physiques en franchise, aux enseignes DAFY MOTO (85) et DAFY SCOOT ; - des unités commerciales physiques en concession (c’est-à-dire, où la marque n’est pas la seule vendue mais possède sans doute un « corner »), sous l’enseigne DAFY-SPEED ; - une unité commerciale virtuelle : son site marchand DAFY-E-STORE. 2.2 – Le site DAFY-E-STORE remplit plusieurs fonctions : - il informe les internautes sur la nature et l’étendue du réseau DAFY (onglet « réseau Dafy Moto ») ; - il propose des informations sur le système de franchise, ce qui doit lui permettre de recruter d’éventuels candidats intéressés à l’idée de devenir franchisés (onglet « Franchise ») ; - et surtout, il permet d’acheter en ligne, comme le montrent la mention publicitaire « Commandez, c’est monté ! », l’onglet « Boutique » et surtout le pictogramme représentant un caddie en haut à droite de l’écran. Au contraire, les sites des franchisés ne sont que des « sites vitrines » informatifs qui, à l’exemple de celui d’Aubière, donnent des informations sur les horaires, l’accès ou les événements du point de vente (onglets « Accès » ou « Actu »). Rien sur l’écran de ce second site n’indique la moindre possibilité d’acheter en ligne. 2.3 – Le groupe DAFY a choisi de différencier ses enseignes destinées aux motards (DAFY MOTO) et aux « scooteristes » (DAFY SCOOT). Cela lui permet de s’adresser de façon spécifique à deux segments de clientèle dont les attentes, les modes de vie et les cultures peuvent être très différents et qui n’apprécieraient pas forcément d’être mis « dans le même panier ». Quant à l’enseigne DAFY SPEED pour signaler les concessions, elle permet de différencier le réseau des concessionnaires de celui « 100% » DAFY, de sorte Ch. Romain 18/06/2013 qu’au cas où l’un ou l’autre des magasins concédés ne se montrait pas à la hauteur en termes de qualité, par exemple, l’enseigne en souffrirait moins. 2.4 – Le groupe DAFY trouve de nombreux avantages à développer ses marques propres : - il peut ainsi proposer de façon plus rapide et plus réactive des offres correspondant aux besoins de ses clients, tels qu’il a pu les observer ; - il réduit le nombre des intermédiaires en faisant fabriquer lui-même, ce qui lui permet d’accroître ses marges et/ou de vendre moins cher que les produits des industriels ; - il a un meilleur contrôle de la qualité, des quantités produites et des délais d’approvisionnement des produits ; - il élargit son offre ; - il diminue sa dépendance vis à vis des industriels, ce qui lui permet de négocier plus efficacement. 2.5 – Avantages et inconvénients de la franchise pour le franchiseur DAFY : - - - - - AVANTAGES Un moyen de se constituer rapidement un réseau de distributeurs exclusifs ; un volume de vente accru qui lui permet de négocier en bonne position face à ses fournisseurs ; une visibilité nationale pour son enseigne ; des rentrées d’argent additionnelles grâce aux redevances et surtout aux royalties annuels ; la puissance d’un groupe en évitant les frais fixes liés à l’achat et à l’entretien des locaux et du personnel ; des remontées d’expériences et d’informations nombreuses et variées. - - - - INCONVENIENTS la nécessité de « révéler » ses techniques à des personnes hors de son entreprise ; une certaine dépendance vis à vis de ses franchisés, dont certains peuvent parfois se liguer contre lui ou contester sa politique commerciale et publicitaire ; un contrôle parfois difficile de la réalité des chiffres annoncés par les franchisés ou de leur respect des règles édictées ; une possible indiscipline de certains franchisés dans l’application des règles (assortiment, respect de la charte graphique, tarifs…) qui peut nuire à l’image de l’enseigne. 2.6 – Le coefficient de corrélation entre dépenses publicitaires et CA est de 0,91, donc positif et très proche de 1. Cela indique entre les deux phénomènes une très forte corrélation positive. Toutefois, corrélation ne veut pas dire « causalité ». En particulier, il faut se rappeler que le CA de DAFY s’accroît Ch. Romain 18/06/2013 mécaniquement avec l’ouverture de nouveaux points de vente, ouverture qui elles-mêmes sont cause de dépenses publicitaires. Donc, attention à l’illusion d’optique qui ferait associer trop vite dépenses publicitaires et accroissement du CA. Mais en voyant ces chiffres, on est tout de même tenté de conseiller à DAFY de ne pas se montrer trop regardant sur son budget publicitaire. 2.7 – Les objectifs de DAFY en participant au Bol d’Or sont de deux ordres : - un objectif cognitif : DAFY veut accroître sa notoriété sur sa clientèle-cible, celle des motards et des amoureux de la moto ; - un objectif affectif : il veut associer à sa marque les valeurs du Bol d’Or (professionnalisme, endurance, esprit d’équipe, passion…) On peut aussi imaginer que cette épreuve d’endurance est l’occasion pour la marque de tester la qualité et l’endurance de certains de ses propres produits. 2.8 – D’après l’annexe 19, le budget de DAFY pour le Bol d’Or se monte à : 27 000 + (5 x 1 600) + 15 000 = 50 000 euros ce qui représente à peine 2,51% de son budget publicitaire total en 2011. Or il nous est dit (annexe 17) que « le paysage (sportif) est saturé de logo » et que les entreprises « consacrent en moyenne 10% de leurs dépenses publicitaires à soutenir ou créer des événements ». En comparaison, même si nous n’avons pas d’autres chiffres, nous voyons (annexe 18) que « les plus grands constructeurs » participent à cette compétition, avec une débauche de moyens publi-promotionnels : « nombreuses animations », « show Stunt », « village »…). On peut donc se demander si DAFY ne risque pas de passer complètement inaperçu dans ce tourbillon de grandes marques… 2.9 – On applique la méthode indiquée, sans oublier de convertir le CA total par client en CA moyen, en le divisant par la fréquence d’achat ! Bedos Couleau David Grimer Lemaître Lemoine Mangin Nicolas Récence Date Score 25/11 3 30/09 2 19/10 3 25/04 1 06/12 3 05/07 1 0 03/12 3 Fréquence Fréq. Score 11 3 3 1 4 2 6 2 7 3 3 1 6 2 5 2 Total 1578,30 699,75 489,50 423,50 780,30 167,60 957,80 58,90 Montant Moyen 143,48 233,25 122,38 70,58 111,47 55,87 159,63 11,78 TOTAL Score 1 1 1 0 1 0 1 0 7 4 6 3 7 2 3 5 Les trois clients à inviter sont Bedos (7 pts), Lemaître (7 pts) et David (6 pts). Ch. Romain 18/06/2013 2.1 0 – Cette méthode, appelée « méthode RFM » (Récence, Fréquence, Montant ») met sur le même plan le critère de dépense (montant) et celui de la fidélité (fréquence et récence), puisqu’une réelle fidélité et un achat récent sont valorisés avec autant de points qu’un montant d’achat élevé. C’est donc une méthode qui permet de récompenser des clients fidèles, ou en tout cas de les identifier et de les faire émerger. 2.1 1 – DAFY MOTO pourra évaluer l’attractivité de son opération très simplement, en calculant le taux de retour de ses invitations, c’est à dire le rapport du nombre de personnes qui viendront au nombre d’invitations lancées. Plus ce ratio sera élevé (le maximum étant de 100%) et plus l’opération aura été attractive. Quant à l’évaluation de son efficacité commerciale, DAFY pourra par exemple adresser un questionnaire de satisfaction à ses invités quelques jours après l’événement. Mais l’indicateur le plus fiable restera précisément le trio « RFM » : si la fréquence et le montant des dépenses de ces clients reste stable ou s’accroît, s’ils font tous un achat dans les semaines qui suivent l’opération, alors celle-ci aura été un succès. _________ Ch. Romain 18/06/2013