Dossier Copi - pdf
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Détournoyment, en co-production avec la compagnie Mobile Home , présente Adaptation scénique des bandes dessinées de Copi Comédiens Steeve Dumais Elinor Fueter Nicolas Grard Lucas Jolly avec la participation de Corinne Masiero Direction technique Michel Fordin Réalisation des masques Lucas Jolly Création sonore Steeve Dumais Partenaires FRANCE Collège Van der Meersch de Roubaix Ville de Bruay-la-Bussière Région Nord-Pas-de-Calais Institut Français Partenaires QUÉBEC Conseil des arts et Lettres du Québec La Chapelle Scènes Contemporaines Conseil des arts de Montréal CDC Rosemont Scène Ouverte Adaptation scénique des bandes dessinées de l’auteur argentin Copi Une création partagée entre MOBILE HOME de Montréal (Québec) et DÉTOURNOYMENT (France), bandes dessinées de COPI publiées dans CHARLIE HEBDO, HARA-KIRI et le Nouvel Observateur dans les années 70/80. « Tout le monde est assis ; Il y a toujours quelqu’un d’assis et quelqu’un debout. En tout cas, quelqu’un d’assis qui est plus haut. La femme assise a une position de supériorité. » Copi Spectacle disponible pour Janvier, Février et Mars 2016 en Europe francophone Playlist disponible sur Youtube « C’est l’histoire d’une confrontation, d’un rapport de force entre d’une part, un personnage dominant, lourd, charismatique, imposant ses idées et ses certitudes sur la vie, la société et les rapports humains et d’autre part, un dominé de petite taille, mobile, léger, toujours prêt à s’envoler ou à se faire écraser. « Pourtant cette visite incongrue du dominé, cette petite chose naïve et inoffensive, perturbe la tranquillité bien assise de cette femme, trouble ses convictions les plus profondes et finit par «lui rendre la journée hystérique. « C’est toujours un détail qui en crise la totalité du monde : un fait de langage, une question contrariante, ou la seule apparition d’un corps étrange, marginal, autre ; des membres inséparables au bord du divorce, étranger les uns des autres, toujours prêt à faire sauter le vernis des conventions et à se dévorer au moindre faux pas. Maris et femmes, parents et enfants, putes et clients, hétéros et homos, humains et animaux : autant de duos en déséquilibre qui s’efforcent d’établir un rapport social que Copi donne à voir comme un curieux dialogue de sourds entre deux solitudes. » Thibaud Croisy - VIVE LES PÉDÉS et autres fantaisies volume 2 - nov 2014. édition Olivus. Nous dédions ce spectacle à l’équipe de Charlie Hebdo. > Rendez-vous sur notre site : http://www.detournoyment.com/ spectacles-et-compagnie/93/copi >2 >3 Principaux collaborateurs Comédiens : Steeve Dumais, Nicolas Grard, Lucas Jolly, Elinor Fueter avec la participation de Corinne Masiero Mise en scène : Steeve Dumais, Nicolas Grard, Lucas Jolly Direction technique : Michel Fordin Réalisation des masques : Lucas Jolly Création sonore : Steeve Dumais Depuis plus de 15 ans, défriche de nouveaux territoires avec la participation des habitants des villes et des champs ; de cette friction surgissent des mythes originaux nourris des mémoires collectives, d’utopies, de réalité quotidienne : des moments de théâtre en porteà-porte, au bord d’une voie d’eau ou le long des artères urbaines. Détournoyment expérimente l’insolite, engage le public pour un détournement à choix multiples. Détournoyment crée la plupart de ses spectacles mêlant surprise et proximité, in-situ avec la volonté d’agir localement, mais irrigue aussi d’autres territoires : depuis 2011, la région Doukkala-Abda au Maroc avec l’aide de la Région Nord-Pas-de-Calais et le Québec, en coopération avec la compagnie Mobile Home (2010). www.detournoyment.com Fondée par Steeve Dumais et Lucas Jolly en 1999, la Compagnie Mobile Home élabore des spectacles multidisciplinaires tant dans l’espace urbain qu’en salle, selon la teneur des projets. La Compagnie Mobile Home développe des structures de spectacles hybrides et non conventionnels se rapprochant de l’installation, de la performance, autant que du théâtre de rue ou du cabaret surréaliste. Elle tente d’y révéler l’ambiguïté des apparences, l’animalité inassumée, le travestissement du réel, la nécessité du jeu et de la folie. www.compagniemobilehome.com >4 >5 en direct, de la marionnette, du masque et de l’environnement sonore en nous concentrant sur l’opposition des notions : applat / 3 dimensions. Né à Buenos Aires en 1939, Copi est un romancier, dramaturge et dessinateur. Copi débute dès l’âge de 16 ans sa carrière avec ses talents de dessinateur lors d’une collaboration avec le journal Tia Vicent. En 1963, il part vivre à Paris dans l’espoir de vivre de sa passion, le théâtre. La barrière de la langue le freine, il se rabat donc sur le dessin. Son expérience dans différents journaux lui a permis de travailler pour le Nouvel Observateur. Le trait caractérise le style de Copi. Les personnages grossièrement dessinés n’en sont pas moins empreints d’une force d’évocation où leur caractère très typé est mis en l’avant. Chez Copi, peu de décors ne viennent troubler la solitude des personnages face à leurs interrogations, comme si l’univers qui nous était présenté sortait d’eux-mêmes et démontrait une absurdité existentielle. Dans un environnement totalement blanc, les principaux personnages de chaque histoire sont interprétés par des comédiens masqués. Ils deviennent en quelque sorte des poupées avançant dans un univers vide. En parallèle, il collabore avec d’autres revues telles que Charlie hebdo et Hara-Kiri. Son graphisme épuré et son humour surréaliste lui font atteindre une grande renommée, surtout avec son personnage de la dame assise. Il ne perd pas de vue sa passion du théâtre, il écrit et joue dans de nombreuses pièces de théâtre dans la deuxième moitié des années 70 et 80 : La journée d’une rêveuse, Éva Perron, L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer, Les Quatre jumelles, Le Frigo. Il meurt du sida en 1987 alors qu’il était en pleine répétition d’Une visite inopportune, dont le personnage principal est un malade du sida qui se meurt dans un hôpital. Copi est un artiste incontournable de la bohème subversive des années 60-70. Les propos qu’il utilise pour ses pièces, romans ou encore dessins sont toujours d’actualité, personne ne l’égale dans la manière grinçante et mordante qu’il avait de les utiliser. L’actualité, la richesse de réflexion de ses thèmes et la façon dont il réussit à travestir la langue française pour la pervertir, l’enrichir et la réveiller se retrouve dans ses dessins. Pour la création de ce spectacle Mobile Home et Détournoyment ont été interpellés par ses bandes dessinées dont les thèmes s’inscrivent naturellement dans leur univers créatif. Les thèmes de Copi Mobile Home s’est toujours intéressé à l’hybridité des personnages où les limites entre animalité et humanité sont floues tout autant que la notion d’orientation sexuelle. Ces concepts traversent les bandes dessinées de Copi et l’ambiguïté provoquée par plusieurs facteurs - graphisme épuré, absence de décors, nature des personnages - lui permet de mettre en place un discours qui allie l’humour surréaliste à la critique sociale dans une douceur incisive. Les albums de Copi sont constitués de plusieurs histoires courtes où les mêmes personnages reviennent pour concevoir un univers cohérent. Les thèmes de liberté, de mépris, de totalitarisme et de la répression sont amenés par les personnages principaux qui jouent pour la plupart le rôle d’une caricature de la pensée obtuse. Le Carnaval, le travestissement, la satire comme seules voix réelles pour hurler sur la mort. Mobile Home et Détournoyment interrogent les spécificités d’une série de bandes dessinées de Copi pour en faire une adaptation sur scène. Nous abordons les médiums de la vidéo et du dessin >6 >7 Copi, Charlie et les autres Drôle de hasard, compte tenu des événements récents, que La Chapelle présente jusqu’au 24 janvier prochain Et moi, pourquoi j’ai pas une banane?, un spectacle éclectique inspiré des œuvres du bédéiste argentin Copi. Debout avec la femme assise Dans le drame, il peut parfois y avoir des coïncidences et des hasards heureux. La présentation, en première mondiale à Montréal cette semaine, de Et moi pourquoi j’ai pas une banane ?, pièce de théâtre tirée de l’oeuvre dessinée par le caricaturiste Copi, en fait certainement partie. Avant de mourir en 1987, le drôle d’oiseau a répandu ses dessins subtilement subversifs dans les pages d’HaraKiri et de Charlie Hebdo. Entre autres. Ce rappel d’un esprit libre au bon souvenir d’un présent frappé par des dogmes poussés dans l’absurde se prend donc comme un baume, malgré les quelques petites faiblesses de cet objet exposé actuellement sur les planches de La Chapelle. Du papier à la scène, la transposition de l’univers décalé tracé dans les années 60, 70 et 80 par Raul Damonte Botana, alias Copi, ne pouvait que donner un ensemble un brin incongru, à l’image d’un Martien homosexuel débarquant dans un salon. La faute à tous ses silences dans l’oeuvre dessinée qui se transforment ici en langueur, parfois en attente un peu lourde, et que la mise en scène n’arrive pas toujours à contourner. Sur la première page du programme, on peut lire cette déclaration-choc : « Copi, engagé par Kolinski dans Charlie Hebdo, y publie ses dessins dans les années 70. Nous dédions ce spectacle à Charlie Hebdo. Nous dédions ce spectacle à l’humour caustique, à la satire et à tous ceux qui défendent la liberté d’expression ». Crédit photo : Lulu Vanréchem Extraire un esprit loufoque Parution 16 janvier 2015 | Par Fabien Deglise www.ledevoir.com Cela dit, dans ce cadre, la troupe à l’origine de cette coproduction franco-québécoise arrive parfaitement à extraire l’esprit complètement loufoque de Copi, qui a passé sa courte carrière, avec son personnage de femme assise, à varloper les interdits, les croyances, les conformismes… Dans les interactions de cette bonne femme bourrue avec un mari soumis, avec une fille qui confond espièglerie et horreur, avec un escargot mal commode ou encore un extraterrestre à la sexualité ambiguë, l’artiste a raconté, sans jamais en avoir l’air, la révolution sexuelle, la libération de la femme, l’ouverture des esprits, l’éloignement de la société française — qui avait adopté cet Argentin — avec la religion et le religieux. Et forcément, tout cela fait encore du bien à contempler. Derrière leurs masques en papier mâché, reproduisant les visages sommaires des créatures de Copi, avec ce ridicule en parfaite harmonie avec le fond, le quatuor de comédiens impliqué dans cet exercice oscillant entre hommage et revendication surprend avec des personnages, à la base statiques, qui s’animent ici de manière convaincante. L’utilisation de l’ombre chinoise et des projections sur des espaces délimités par des feuilles blanches, sorte de cases géantes, soutient efficacement la démarche. Tout comme d’ailleurs ces costumes faits de papier qui exposent la femme assise et ses acolytes dans leur dimension originelle. On est un peu dans Les veilles putes (1977), dans Du côté des violés (1978) ou dans Et moi pourquoi j’ai pas de banane ? (1975). On est un peu sur une scène. Mais au final, sans doute à cause de l’actualité et de l’hommage à Charlie Hebdo qui a été sobrement placé dans la scénographie, on est surtout dans le présent. >8 Parution 19 janvier 2015 | par Gabrielle Brassard www.montheatre.qc.ca Dessinateur argentin francophone, très impliqué dans la communauté gaie, Copi collabore, tout au long de sa carrière, à plusieurs journaux, comme Hara-Kiri, Charlie Hebdo et Libération, où il se démarque par ses personnages absurdes dans un univers épuré. « La dame assise sur une chaise » est l’un des personnages emblématiques de son œuvre. Cette dernière, caractérisée par son gros nez, ses cheveux raides et son immobilité autant dans son allure que dans ses propos, est également au cœur de la pièce de la troupe Mobile Home. Malgré les extraits choisis qui ne sont pas toujours reliés entre eux, le personnage de la dame assise sur sa chaise est présent dans presque chaque saynète. C’est à travers ces dernières que l’on découvre les thèmes de prédilection du bédéiste, mort en 1987 du SIDA. Parmi ceux-ci, un certain cynisme par rapport à la vie, traduit par la dame assise, des questionnements sur le genre (d’où le titre de la pièce), et les rapports hommes-femmes. Cachés sous des masques qui représentent des visages aux yeux vides, sans bouche et avec un immense nez, les comédiens se promènent d’un phylactère (bulle de BD) à l’autre, incarnés par de grandes feuilles blanches suspendues. Un peu simpliste ; on aurait aimé un peu plus de créativité dans la mise en scène, mais ce choix traduit néanmoins bien la transposition des planches de BD à celles du théâtre. On prend un certain temps à comprendre que les saynètes n’ont pas nécessairement de liens entre elles, malgré le retour récurrent de certains personnages. Tous les dialogues sont interprétés en voix hors champ, enregistrés par Corinne Masiero. Selon les tons, certaines paroles sont plus difficiles à comprendre que d’autres. Problème technique ou d’interprétation, difficile à dire, mais il est certainement dommage d’avoir parfois l’impression d’en manquer littéralement des bouts. Les comédiens derrière les mascottes, également à l’origine de l’idée du spectacle, de la mise en scène, de la scénographie, de la création sonore et des costumes, sont admirables, notamment par le fait de passer une heure dans les costumes inspirés des personnages de Copi, fabriqués entre autres de papier mâché. Steeve Dumais, Lucas Jolly, Nicolas Girard et Elinor Fueter incarnent une myriade de personnages qui sont nés sous les coups de crayon de Copi au fil des années. La petite troupe réussit, malgré les faiblesses de la mise en scène, à nous faire plonger dans l’univers du créateur, alors qu’il n’est souvent pas facile de traduire un genre à l’autre. Le spectacle de Mobile Home plaira à ceux et celles qui connaissent l’œuvre de Copi, y reconnaissant des personnages et même des histoires complètes, et pour les autres, la troupe leur donnera assurément le goût de connaitre les œuvres du dessinateur et de découvrir son univers absurde, drôle et engagé. En ce temps où la liberté d’expression est au cœur des débats médiatiques sur toute la surface du globe, ce spectacle ne saurait être plus d’actualité. >9 Caricature humaine. Resisting spectators in the monochrome revolution : cartoonist/performance artist copi’s seated woman and “others” Review of “Et Moi Pourquoi J’ai Pas Une Banane” Et moi pourquoi j’ai pas une banane? at Théatre La Chapelle presented by Mobile Home & Détournoyment Après avoir présenté Le duras show en 2011 à La Chapelle, les compagnies Mobile Home et Détournoyment y reviennent pour une autre collaboration. Elles explorent ici, sans détour, le rapport dominantdominé et les stéréotypes sur la sexualité et les genres, présents dans les dessins de Copi, caricaturiste chez Charlie Hebdo. La revue tapisse ainsi les murs de La Chapelle pour l’occasion. Avec cette proposition, l’équipe tente de transposer directement l’univers caricatural de Copi au théâtre. Best known as a cartoonist for outlets like the earlier incarnation of Charlie Hebdo, Copi (a.k.a Raul Damonte Botana, 1939-1987) “courted” controversy taunting totalitarian structures from an early age. Of Argentine extraction (like his fellow Argentine French controversial homologue Gaspard Noé), in his teens, Copi would contribute “political” cartoons/ caricatures to his father’s anti government newspaper. The family was soon (obviously) forced into exile. Copi settled in Paris and never looked back, developing a minimalist “new form of non representational realism”, that sought to challenge those everyday structures of “discipline and punishment” we tend to internalize and that late capitalist society has taught many of us to sing like a lullaby : “be generic, be conformist, and fit into the preset mould. ” Copi was not having any of that, so to speak. [...] As with all in their Contemporary Scenes Series at Théatre La Chapelle, theatre is posited as occupying social, political, and visceral space. This particular installment, Et Moi Pourquoi J’ai Pas Une Banane, presented by Mobile Home & Détournoyment, was a theatrical adaptation of Copi’s comic strip of The Seated Woman. Crédit photo : Lulu Vanréchem Parution 28 janvier 2015 | Par James Oscar http://culture.ckut.ca/ Crédit photo : Lulu Vanréchem [...] The play opened with the pensive Seated Woman, sitting concentrated like St Jerome in his study or like the famous Greek statue Discobolus of Myron. The Seated Woman says to herself, “She has everything she needs to be happy !”. She speaks about a kind of reduced and insular / tranquil world she inhabits. Then, enter her daughter with perhaps the only forward statement said to another character during the play. The Seated woman’s daughter asks the proverbial question that emerges out of their discussion about “the birds and the bees” (sex) : “And, me why don’t I have a banana ?” The Seated Woman does not really care to get to deep into answering that question. The dice are thrown and everything goes from the songs of innocence to the songs of experience : enter her daughter now learning the game of manipulation and lying, enter the philandering husband, enter the shadow of incest, enter the cosmopolitan junkie rat, enter an intrusive cosmopolitan snail, enter it all. And still, we have the Seated Woman, trying to make sense of it all but yet part of it all. The Seated Woman is not removed. She is complicit and at once seemingly “above it all”. The Seated Woman’s position may be very much like how we might often feel of our own relationship to contemporary life : Sucked in by it ? Above it ? Not sure of where we are in it ? [...] She is a woman. She is the seated woman. She seems like an idiot or obtuse. Copi’s characters are all like this in their own way. And they make us see very well that we are as dumb as them. This is perhaps a beginning to a solution : to see oneself with humour- the degrees of our stupidity, to somehow depart form that stupidity, bit by bit. “ (my transl.) [...] “It is the history of a confrontation, of a rapport of force on the one hand, of someone dominant heavy, charismatic, imposing her ideas and certitudes about life, society, and human relations, and on the other hand of a dominated small person, who is mobile, light, always ready to fly or to be crushed. Nevertheless the incongruous visit of the dominated, this small, naive and inoffensive thing ([person), perturbs (disorders) the tranquility of the seated woman, puts her most profound convictions in question and finishes by rendering her day hysterical. It is always a detail that puts the whole world in crisis : something in language, a contrarian question, or the appearance of a strange body…always ready to make the veneers of conventions jump…” (my trans.) Theatre companies, Mobile Home& Détournoyment, achieved great success (with great craft) in presenting the minimalist, geometrical, and reduced/ reductionist universe of Copi at Théatre La Chapelle. Bravo ! > 10 La structure de Et moi pourquoi j’ai pas une banane? consiste en un enchainement de courtes scènes. On y retrouve d’ailleurs Qu’est-ce que le sexe?, une des planches de l’album La Femme assise. L’action se développe généralement autour de cette femme. «Ah, mais c’est pas un fruit, le sexe!» répond-t-elle à sa fille lors d’une discussion autour de ce qu’est le sexe. Bien que l’issue de cette scène soit comique, il reste que même si la blague porte à réfléchir, dire que la petite n’a pas de pénis pour la simple raison qu’elle est une fille ne déconstruit pas les stéréotypes. L’espace est constitué de cinq toiles blanches, semblables à celles qu’utilisent les photographes comme fond, qui sont éclairées par une lumière assez neutre. Non seulement elles servent à représenter les cases blanches qu’on retrouve dans une bande dessinée, mais elles sont aussi utilisées afin de créer des jeux d’ombres, de la projection et du dessin par ordinateur en direct. Publié le 23 janvier 2015 | par Anne-Marie Spénard artichautmag.com Les quatre interprètes, Steeve Dumais, Lucas Jolly, Nicolas Grard et Elinor Fueter, sont tous vêtus d’un costume blanc et de masques, blancs aussi, qui accentuent les traits du visage, notamment le nez, comme dans les dessins de Copi. Tous ces éléments convergent afin de transposer concrètement l’esthétique minimaliste des caricatures de Copi. En ce qui concerne les éléments scénographiques, c’est assez réussi, mais le texte manque un peu de profondeur. La voix d’une seule actrice, celle de Corinne Masiero, est utilisée pour tout le spectacle: préenregistrée et modifiée, elle devient peu humaine et proche du dessin animé. Les personnages en scène semblent donc surgir d’une caricature, puisque même leur voix les éloigne de leur nature humaine. Le travail de composition des acteurs est très rigoureux et il repose essentiellement sur un travail de mime et même de pantomime. Quant à la musique, elle a un caractère distordu, bien que par moment le choix se soit plutôt arrêté sur des pièces de musique classique. Somme toute, la production se démarque par son esthétique épurée et par le caractère déjanté des personnages. Le texte, lui, reste un peu en surface, manque de cohérence entre les scènes et, surtout, peut provoquer certains malaises si on ne connait pas l’humour de Copi. Tout de même, le spectacle mérite d’être vu pour la recherche formelle effectuée sur les rapports entre la forme très concise qu’est la caricature et le format théâtral. Or, ce n’est pas parce que la forme caricaturale fonctionne sur papier que c’est aussi le cas lorsqu’on la transpose directement au théâtre. Le texte manque alors d’éléments visant à dépasser la binarité des genres et les stéréotypes sur le sexe pour que le projet théâtral soit affranchi et abouti, question de renouveler les discours et secouer les idées. __ Et moi pourquoi j’ai pas une banane? est présenté du 13 au 24 janvier 2015 à La Chapelle. La pièce est une production de Mobile Home et Détournoyment et la mise en scène est de Steeve Dumais, Lucas Jolly et Nicolas Grard. > 11 Contacts Nicolas Grard Hôpital de la Fraternité- 20 avenue Julien Lagache F-59100 ROUBAIX Tél : +33(0)9 50 63 90 02 - [email protected] www.detournoyment.com Lucas Jolly et Steeve Dumais 5350 rue Lafond - Montréal, Québec, H1X 2X2 Tél : +1 514.529.6689 - [email protected] www.compagniemobilehome.com Chargée de diffusion Nathalie DESRUMAUX Tél. 03 66 07 86 00 / 06 20 52 34 78 [email protected] Lieux de diffusion Première mondiale du spectacle présentée à La Chapelle Scènes Contemporaines Montréal (Québec) en Janvier 2015 www.lachapelle.org Spectacle disponible pour Janvier, Février et Mars 2016 en Europe francophone Partenaires FRANCE Collège Van der Meersch de Roubaix Ville de Bruay-la-Bussière: accueil en résidence Région Nord-Pas-de-Calais Institut Français Partenaires QUÉBEC Conseil des arts et Lettres du Québec La Chapelle Scènes Contemporaines Conseil des arts de Montréal CDC Rosemont Scène Ouverte
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