Quelles fréquences pour la 5G
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Quelles fréquences pour la 5G
Quelles fréquences pour la 5G ? Nouha CHHIH, Hortense DE BRAY (2ème année) Version 2 - 21/06/2015 Résumé : Les opérateurs de téléphonie mobile viennent à peine de commercialiser le LTE avec une technologie 4G encore en cours de développement. Alors pourquoi l’industrie, l’écosystème des communications mobiles de manière plus générale, commence-t-il déjà à s’afférer autour de la 5G? Parce que le challenge est de taille et les objectifs sont ambitieux. Cette 5G apparaît aujourd’hui comme la “concaténation” de nombreuses avancées technologiques, et recherches sur l’optimisation des équipements et des protocoles des systèmes de communication … autant de technologies qui s’inscrivent dans une Spectrum Efficiency accrue, l’un des volets de développement essentiels pour porter les réseaux à la 5G à l’horizon 2020. Une certitude ressort de cette multitudes de projets: les très hautes fréquences ( >6GHz ) seront acteurs de la 5G, elles sont synonymes de larges bandes passantes disponibles et surtout de très hauts débits de données. Mais faire le choix de ces nouvelles bandes, se tourner vers une solution de Spectrum Extension, c’est se heurter à des challenges en terme de comportement, de propagation dans différents milieu, de perte et d’atténuations liées à la diffraction, la pénétration d’obstacles. Nous verrons donc que la 5G, indissociable d’impératifs de très hauts débits, pose des problèmes de disponibilité de spectre (~1GHz de spectre agrégé). Il faut alors faire un choix entre Spectrum Efficiency sur les bandes actuellement utilisées et Spectrum Extension sur les très hautes fréquences. Nous verrons que, l’une comme l’autre, chaque alternative apporte son lot de problématiques de faisabilités techniques, financières, temps de calcul, etc. Il semble ainsi que des compromis entre optimisation des technologies basses fréquences (< 4 GHz) et exploitation des trés hautes fréquences (de 6GHz à 100GHz) s’imposent en fonction des cas d’usage, essentiellement de l’environnement. On préférera donc les basses fréquences en outdoor et les très hautes fréquences en indoor. 1./ Besoin en bande de fréquence ………………………………………………………….…..… p2 a. Objectifs …………………………………………………………………………….……. p2 b. Deux solutions émergent …………………………………………………………………. p4 c. Problèmes inhérents aux deux alternatives …………………………….……...…………. p6 2./ Spectrum Efficiency : État de l’art concernant l’allocation des basses fréquences ………. p7 a. Exploitation des basses fréquences pour commencer …………………………..........…… p7 b. Mise en commun du spectre et cognitive radio ……………….………………………….. p8 c. Coordination et Multisites MIMO ……………………………...……………………....… p9 d. Very Large MIMO …………………………………………………………………….….. p10 e. L’UF-OFDM ………………………………………………………………………..…….. p11 3./ Spectrum Extension : État de l’art concernant l’allocation des hautes et très hautes fréquences …………………………………………………………………………….……..... p12 a. Compromis indoor-outdoor pour les ondes millimétriques ………………………..…...… p12 b. Multi-connectivité ………………………………………………………………...…...….. p13 c. Maîtriser les ondes à très hautes : les points sensibles …………………………….…....… p13 d. Effet Doppler dû au Massive MIMO …………………………………………………..…. p15 Bilan …………………………………………………..…………………………………….…..… p15 Selon les modèles mathématiques de l’ITU, le trafic internet sera multiplié par un facteur allant de 44 à 80 entre 2010 et 2020 [3]. Le nombre d’utilisateurs de téléphones portables passera à 3 milliards en 2017. En prenant en compte toutes les mesures augmentant la capacité du réseau (nouvelles architectures sous forme de petites cellules, LTE-Advanced …), l’ITU prédit qu’une largeur de bande supplémentaire de 1340 à 1960 MHz sera nécessaire pour les communications mobiles à l’horizon 2020. Les prédictions de l’ITU s’accordent d’ailleurs avec les recherches de la GSMA1 qui tablent sur une bande large de 1600 à 1800 MHz nécessaire. Environ 1 GHz a déjà été identifié comme disponible et exploitable en l’état actuel, il ne reste donc plus que 600 à 800 MHz à trouver d’ici 2020 d’aprés la GSMA. Equipementiers, laboratoires de recherche, opérateurs : les grands acteurs de sont aujourd’hui tous investis dans la définition de standards 5G. Source image: https://gsmaintelligence.com/research/?file=141208-5g.pdf&download La plus grande part de recherche se concentre sur la nouvelle interface radio, dont les exigences ont été définies. Initialement, la vision pour 2020 était que le réseau soit capable de supporter 1 000 fois plus de trafic qu’aujourd’hui. Avec la 5G, cette ambition fut portée à 10 000 fois, soit une capacité de 10 Gbit/s par terminal. Au-delà des débits, la 5G s’accompagnera de réduction de la latence avec des délais proches de 0 (objectif d’1ms selon [2]), afin d’offrir une interaction directe pour l’expérience utilisateur à travers le concept d’Internet tactile, de réalité augmentée, d’anticipation de l’augmentation de vidéos HD en ligne, du développement du Cloud et de l’Internet des objets, cela pour offrir de meilleurs temps de réaction des services. Pour le Dr Ulrich Dropmann [5], Responsable de la normalisation chez Nokia Solutions, il est évident que pour satisfaire ces objectifs, il faudra avoir recours à des spectres plus élevés qu’actuellement, ce qui constitue une rupture avec les générations précédentes de réseaux mobiles autour de 1 à 3 GHz. La 5G aura besoin de porteuses très larges avec des spectres au-delà des 5 GHz. Avec une propagation adaptée et une disponibilité globale. 1 L’acronyme GSMA désigne la GSM Association, rassemblement de plus de 850 opérateurs à travers le monde 1 Mais aux vues du besoin urgent en cette solution 5G, on parle de “5G in London by 2020” pour des raisons de campagne électorale, en 2020 en Corée également lors des Jeux Olympiques de Tokyo, etc… Il faut alors espérer que les recherches sur les ondes millimétriques et centimétriques (respectivement de fréquence > 6GHz et >30GHz) aient abouties à des conclusions exploitables et déployables d’ici 2020. Le plus sage, aux vues des délais, serait en fait de se concentrer sur l’amélioration de technologies maîtrisées ou facilement maîtrisables à l’heure actuelle. Aussi se poser la question “Quelles fréquences pour la 5G?”, c’est choisir entre la “Spectrum Efficiency” ou la “Spectrum Extension”. 1. Besoins en bande de fréquence : a. Objectifs L’étude réalisée par Nokia2 a tenté d’estimer quelle largeur de spectre et de bande passante minimum étaient vraiment nécessaires pour satisfaire les exigences autour de la 5G jusqu’en 2030 et permettre de répondre au besoin principal : un débit de pointe de 10Gb/s, débit non atteignable avec la Release 12 du LTE. Pour l’ITU et la GSMA les objectifs ont été clairement énoncés : une latence réduite par 10, un débit de données allant de 10Gb/s à 100Mbit/s dans le “pire des cas”,une capacité du réseau multipliée par 10 000 ... Source: https://www.itu.int/dms_pub/itu-r/oth/0a/06/R0A0600005F0001PDFE.pdf La 5G devra donc impérativement s’accompagner d’une plus grande plage de fréquence disponible, ainsi que d’une meilleure efficacité spectrale, et d’une grande densification de petites cellules [1] pour plus d’optimisation. L’architecture devra également 2 Étude publiée par Nokia, relatée dans les documents [1] et [2] 2 être assez flexible car le système sera sûrement déployé sur des bandes allant de 2 à 100 GHz, et que celui-ci pourra aussi servir à d’autres utilisations (futures et non encore définies) dans les vingt prochaines années. La nouvelle génération d’interface radio, devra être facilement intégrable aux infrastructures LTE: il s’agit aussi de permettre à ces réseaux d’évoluer, et de simplifier la gestion de tous les types de réseaux qui seront existants en pensant une introduction progressive de la 5G. De plus, les bandes de fréquences devront être naturellement harmonisées au moins au niveau régional et être disponibles en larges bandes de spectre continu (entre 500 MHz et 1 GHz) dans l’éventualité d’une extension future. Le constructeur Nokia a ainsi identifié un certain nombre de règles ou exigences à respecter pour le futur de la 5G, explicitées dans [2]. Entre autres, 1 GHz de spectre agrégé serait nécessaire pour fournir une capacité et un débit en contour de cellule suffisamment élevé d’ici 2030. A ces exigences s’ajoutent celles d’un Internet peu coûteux, d’une fiabilité et sécurité requise pour les nombreuses futures applications de la 5G chacune portant ses propres spécificités. Les communications Machine-To-Machine nécessitent par exemple un accès fiable qui pourra être supporté par des ondes centimétriques et millimétriques. En revanche, la grande majorité des communications dues à l’Internet des Objets devront rester très peu coûteuses, tout en bénéficiant d’un réseau étendu, et n’ont pas besoin de beaucoup de puissance. Des fréquences beaucoup plus basses seront donc plus appropriées pour ce type de communication. Source: http://www.frandroid.com/0-android/le-monde-de-la-mobilite/272945_5g-ce-quenous-prepare-le-futur-reseau-mobile-tres-haut-debit 3 La 5G devra aussi être consciencieuse en matière d’efficacité énergétique et de coût d’infrastructure. L’infographie réalisée par la 5G-PPP parle alors d’elle même, la 5G Infrastructure Public Private Partnership, constituée de représentants de la Commission Européenne, d’équipementiers, d’opérateurs télécom, de fournisseurs d’accès et de chercheurs. Le 5G PPP a pour objectif de fournir des solutions architecturales et technologiques, ainsi que de définir des standards pour la nouvelle génération ambitieuse d’infrastructure radio pour les prochaines décennies. Cet organisme a également identifié de son côté ce qui lui semblait important : Source: http://5g-ppp.eu/# Toutes ces exigences impliquent de nombreuses contraintes et imaginer une solution les respectant toutes paraît assez irréalisable aujourd’hui. Les différents rassemblements autour de la 5G dans les prochaines années auront donc aussi comme but de redéfinir les priorités concernant la 5G, permettant de réaliser des compromis. b. Deux solutions émergent L’efficacité spectrale mesure l’efficacité avec laquelle le spectre disponible peut être utilisé pour la transmission de données. Un système est conçu avec différentes efficacités spectrales, prévues pour différents cas, comme les limites de cellule, l’utilisation moyenne ou les pics. Sur cela, de nombreuses technologies peuvent également jouer, comme la modulation, le multi-antenne, le type d’onde, etc. En ce qui concerne la 5G, le massive MIMO, la détermination de la bande de fréquence la plus adaptée au milieu, le choix de la technique de multiplexage, seront des éléments clé susceptible de varier d’un endroit à l’autre. Les différentes exigences pour 2020 citées plus haut concordent sur le fait qu’il faut repenser l’architecture spectrale de la 5G : utiliser du mieux que possible les fréquences en dessous de 6 GHz, mais aussi débloquer de nouvelles fréquences. Ce sont donc les deux pistes à privilégier en ce qui concerne les fréquences autour de la 5G. Les fréquences en dessous de 6 GHz ont été utilisées jusqu’à présent pour leur capacité à couvrir des zones très étendues. Malheureusement, beaucoup de ces fréquences sont aujourd’hui déjà allouées. L’enjeu est donc de trouver certaines techniques permettant une plus grande utilisation de certaines fréquences déjà allouées (Spectrum Efficiency) tout 4 en tentant d’en exploiter de nouvelles (Spectrum Extension), essentiellement dans le spectre des ondes à très hautes fréquences. Spectrum Extension: Débloquer de nouvelles fréquences, et utiliser la grande largeur de spectre toujours disponible, situées entre 6 et 100 GHz permettra notamment de pouvoir répondre aux grandes exigences en terme de capacité et de débit des quinze prochaines années. Cette gamme de fréquence doit être divisée en deux : les ondes centimétriques, allant de 6 à 30 GHz, et les ondes millimétriques, de 30 à 100 GHz. Ces deux catégories n’ont en effet ni les mêmes caractéristiques de propagation, ni les mêmes bandes de porteuse possible dans ces plages de fréquence. Les ondes centimétriques seront sûrement celles utilisées en premier car plus proches des plages déjà utilisées aujourd’hui. Des travaux de recherche additionnels devront cependant être menés pour pouvoir mieux caractériser la propagation des ondes radio dans ces bandes de fréquence. La largeur de bande contiguë potentiellement nécessaire et disponible pour ces longueurs d’onde serait de l’ordre de 100 à 500 MHz, donc plus large que celle du LTE-Advanced (100 MHz) Face au besoin des 1 GHz de spectre agrégé, il faut donc aller plus loin et considérer les ondes millimétriques, situées entre 30 et 100 MHz, quasi inutilisées. La principale raison de faire le choix des très hautes fréquences est en effet principalement la disponibilité de très larges bandes, selon [7]. Ce choix offre en effet jusqu’à 50GHz d’ondes millimétriques et centimètriques. Malheureusement, les ondes millimétriques entre 30-300GHz, les plus à même de convenir pour ce critère, ne permettent pas de couvrir une zone suffisante la plupart du temps et sont plutôt indiquées pour une utilisation dans un espace fermé. De plus, la plus grande capacité que l’on associe aux architectures à ondes millimétriques est principalement due à la bande de porteuse plus large disponible. Cependant, Nokia estime que quatre antennes sectorisées doivent être associées à chaque point d’accès millimétrique. Ceci implique que les cellules centimétriques (à une seule antenne nécessaire par secteur) peuvent servir quatre fois plus d’utilisateurs que les cellules millimétriques, chaque point d’accès étant capable de couvrir quatre secteurs différents pour une même aire de cellule à ces hautes fréquences. Actuellement les grands équipementiers, naturellement moteurs en terme de recherche sur le sujet des fréquences à allouer à la 5G, ont choisi de prendre le risque de se concentrer sur une alternative/bande cible dans les (très) hautes fréquences. Citons essentiellement NEC (5 GHz), Ericsson (15 GHz), Samsung (28 GHz) et Nokia (70 GHz). Le congrès organisé en Avril par le NSN (Nokia Siemens Networks) au centre de recherche NYU WIRELESS à la New York University s’est d’ailleurs uniquement concentré sur une solution adoptant des fréquences au dessus de 6GHz voir dépassant les 60GHz. Spectrum Efficiency: Selon Nokia, on pourrait continuer à se concentrer sur l’existant et mieux utiliser jusqu’à 2 GHz de spectre en dessous de la barre des 6 GHz. Ces fréquences pourraient être 5 attribuées à plusieurs opérateurs simultanément (avec dans l’idée un partage d’une même bande de fréquence). Afin de mieux maîtriser et exploiter le spectre en dessous de 6 GHZ, des techniques comme LSA/ASA (Licensed Shared Acess and Authorized Shared Acces) (voir 2.b) , le Massive MIMO, ou l’UF-OFDM sont prometteuses. La GSM Association, a même ordonnancé les fréquences à utiliser en premier d’ici 2020. Elles se situent toutes en dessous des 6GHz et sont : - < 700 MHz : Très grande couverture, notamment pour les zones rurales et à l’intérieur des immeubles, les services de broadcast pourraient être maintenus et cela dans peu de spectre. - La bande L (1300 à 1518 MHz) : Utilisée aujourd’hui notamment par l’aérospatial, mais largement inutilisée; donnerait une capacité additionnelle et une couverture plutôt large. Cette bande a notamment l'avantage de pénétrer encore à travers les cloisons d’immeubles. - De 2.7 à 2.9 GHz : Plus grosse source d’apport de capacité. Leur déploiement serait économiquement pertinent car les cellules existantes pourront être utilisées. Aujourd’hui surtout dédiées à l’aéronautique, cette bande est largement sous-utilisée. Le gain financier lié à l’utilisation d’une partie de cette bande pour les services mobiles serait 10 fois supérieur au coût de ré-allocation des usagers existants. - La bande C (3.4 à 4.2 GHz) : Grâce à la largeur de la bande, elle représente une opportunité unique pour délivrer un service haut-débit sur des petits hotspots où les réseaux cellulaires sont sous pression à cause des débit croissant de données. Ces fréquences sont surtout utilisées pour les services satellites et dans les tropiques (à cause des fortes pluies). Grâce aux innovations technologiques, un spectre alternatif pourrait être utilisé pour les satellites et cette bande serait alors allouée aux services de communication cellulaire c. Problèmes inhérents aux deux alternatives Les ondes centimétriques se comportent comme celles des bandes cellulaires traditionnelles pour certains aspects: les réflexions ou les facteurs d’atténuation en propagation par exemple. En revanche, certains effets, différents, apparaissent : on citera notamment l’affaiblissement total et la diffraction, surtout à la limite haute de cette plage de fréquence. Les ondes millimétriques ont quant à elles un comportement assez différent des ondes de fréquences inférieures à 6 GHz, notamment en ce qui concerne la propagation radio : plus de diffraction ou encore plus d’affaiblissement en cas de pénétration d’une structure régulière ou d’un feuillage. En revanche, les réflexions et les facteurs d’affaiblissement en propagation libre restent similaires dans une certaine mesure à ceux observés en dessous de 6 GHz. Ainsi, l’un des problèmes soulevés par l’utilisation de ces ondes très hautes fréquences est la modélisation de leur comportement, similaire aux ondes de fréquences plus faibles par endroits, et très différent par d’autres aspects. De plus, bien que la séparation entre les ondes centimétriques et millimétriques se fasse de manière précise à 30 GHz (correspondant à une longueur d’onde de 1 cm), la transition dans leur comportement en matière de propagation ne se fait pas de manière franche, ce qui complique encore plus la tâche. La problématique est la même à la limite des 6 GHz. Les 6 ondes de fréquences plus faibles sont gênées dans leur propagation par la traversée d’interfaces intérieurs-extérieurs régulières, alors que les ondes plus hautes fréquences sont plus sensibles aux obstacles irréguliers type “feuillage” ou le propre corps de l’utilisateur par exemple ! Ainsi allouer des bandes de fréquences dans un spectre très large, allant de 700 MHz à éventuellement 100 GHz, équivaudra à l’allocation de ressources aux comportements significativement différents [6], nécessitant une modélisation, un codage, des calculs, une électronique différente. Il faudra donc accorder une grande importance aux problématiques de compatibilités. L’article [6] défini d’ailleurs la 5G comme une multitude d’interfaces radio correctement intégrées les unes aux autres. Source: http://www.ericsson.com/res/thecompany/docs/publications/ericsson_review/2014/er-5gradio-access.pdf Si le débit de données sera plus élevé en très hautes fréquences, l’utilisateur n’aurait actuellement que peu de chances d’obtenir de “sa station de base” le meilleur service s’il ne se trouve pas dans une configuration très précise. Car à des hauts débits de données transmises par une station de base, le réseau ne peut pas se permettre de s’attarder sur les bits transmis en conservant une puissance rayonnée constante. D’autant plus qu’à ces très hautes fréquences l’atténuation du signal est très importante à travers murs, fenêtres et obstacles quelconques. Ces ondes sont donc plus adaptées au déploiement dans le cadre de réseaux denses, dans des zones très fréquentées telles que des centre commerciaux, les aéroports, les gares, etc... 2. Spectrum Efficiency: État de l’art concernant l’allocation des basses fréquences a. Exploitation de basses fréquences pour commencer On l’a dit, l’exploitation des bandes de fréquences connues et maîtrisées actuellement doit être le point de départ pour la sélection d’un nouveau spectre pour la 5G. Les équipementiers s’accordent avec la GSMA sur ce point et développent des techniques afin de libérer des bandes “ré-allouables”et d’optimiser l’utilisation des autres. Les premières cibles citées en 1.b sont les bandes situées en dessous des 700MHz. 7 En Mars 2015 a d’ailleurs été décidé que la bande 700MHz (précisément la tranche 694-790 MHz), jusqu’alors utilisée pour la diffusion de la télévision numérique terrestre serait réaffectée à la téléphonie mobile dans toute l’Europe d’ici 2020. L’Arcep, a publié le 31 Mars une note de synthèse [8] définissant les modalités d’attribution de ce spectre de fréquences qui permettra d’augmenter le débit des réseaux mobiles, l’attribution définitive aux opérateurs attendra décembre 2015. Les fréquences basses, comme la tranche de 700MHz, présentent un double avantage: elles permettent, d’une part, au réseau mobile de mieux pénétrer dans les immeubles, car les ondes traversent le béton. Elles sont donc précieuses, pour les opérateurs, en milieu urbain où la densité de bâtiments est importante. Elles restent, d’autre part, très utiles dans les zones peu denses, car elles permettent une bonne couverture grâce à un nombre limité d’antennes. Ces fréquences sont pour l’instant encore occupées par le secteur audiovisuel, qui s’en sert pour les émissions des chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT) et ne devraient être libérées, après enchères et attribution aux opérateurs, que progressivement entre décembre 2015 et juillet 2019. L’Arcep [9] a également indiqué que cette nouvelle attribution est un pas vers la croissance des usages sur les réseaux mobiles à très haut débit. Il s’agira de permettre de préparer l’arrivée de la 5G à l’horizon 2020. « L’attribution de la bande 700 MHz revêt une importance stratégique pour le déploiement de réseaux mobiles à très haut débit étendus et performants à court et moyen terme, ainsi que pour accompagner, à plus long terme, les futures innovations ». Mais, selon le Dr Ulrich Dropmann [5] “la bande des 700 MHz est un spectre qui répondra aux attentes du LTE 4G. Au niveau mondial, le 700 MHz est déjà alloué en Amérique du Sud et s’étend en Asie-Pacifique. La 5G sera complémentaire à la 4G, et n’a pas vocation à remplacer le LTE. La 5G, qui se situe au dessus des 5 GHz, nécessitera donc de nouvelles plages de fréquences.” Soulevant alors une problématique de compatibilité et de “complémentarité des technologies 4G et 5G ainsi que le soucis de trouver plus de bande passante pour la 5G que celle offerte par ces 700MHz. b. Mise en commun de spectre et cognitive radio Le plus gros problème lié aux bandes de fréquences inférieures à 4 GHz est leur allocation. Cependant, une bande radio n’étant jamais utilisée à 100%, on peut donc imaginer des techniques permettant d’optimiser l’utilisation de ces fréquences. Deux pistes se dégagent: la première, la cognitive radio, technique applicable également pour la mise en commun de spectre entre opérateurs. La cognitive radio repose sur des systèmes implémentant la méthode d’accès Dynamic Spectrum Access, qui permet aux cognitive devices d’observer des bandes de fréquences de radio, mesurer leur utilisation et de l’utiliser à leur propre compte si elles son disponibles. L’adaptation de leurs paramétrage d’émission-réception, est donc basé sur la connaissance interne et externe pour explorer et exploiter les fréquences non utilisées à cet instant là. Cette solution est originale dans la mesure où elle va à l’encontre des systèmes existants très statiques. Une gestion dynamique de la base de données sera donc primordiale et crucialement complexe pour l’allocation des ressources. 8 Cette technique peut également initier la voie vers une allocation du spectre moins fragmentée, en faisant en sorte que les plus gros morceaux de spectre soient disponibles pour les communications, non pas de manière permanente mais temporairement sur un deuxième plan. Le partage du spectre radio est une solution connue déjà développée pour les bandes de fréquence actuelles sous-utilisées, et le problème futur du manque de fréquences. Cette solution devrait englober différentes techniques, tant du côté device que du côté réseau, en termes administratifs, techniques ou de politique, qui permet d’améliorer l’utilisation du spectre dans des bandes sous licence ou non. L’accès “exclusif” à certaines plages de fréquences sera sans doute nécessaire en 5G pour garantir une qualité de service dans des réseaux radio-mobiles étendus. Cependant, sur les porteuses de fréquence supérieure à 6 GHz, dans des petites cellules, l’accès exclusif résultera sûrement en une sous-utilsation de la bande. Des accès sans licences ne seraient pas satisfaisant non plus car la qualité de service serait alors fortement imprévisible. Une régulation plus flexible -- via la possibilité pour les opérateurs d’exploiter différentes bandes de fréquence, avec différents modes d'autorisation -- permettrait ainsi une grande capacité et une utilisation flexible des systèmes 5G. Co-Primary Shared Access est une technique de partage de spectre où plusieurs opérateurs utilisent ensemble une partie de leur bande agréée sous licence. Le partage est fondé sur une monnaie virtuelle intra-Radio Access Network. Le protocole est applicable dans un scénario de location mutuelle (les opérateurs ont des licences individuelles pour avoir accès aux bandes de fréquences et sont autorisés de louer mutuellement des parties de leurs ressources sous licences à des homologues, sur demande) ou quand les opérateurs mettent en commun leur spectre (une licence de groupe est alors agréée à un opérateur pour utiliser un regroupement commun de fréquences, regroupement partagé entre un nombre limité d’opérateurs qui y ont des droits d’accès équivalents). L‘utilisation conjointe de fréquences sous licence entre opérateurs peut être réalisée orthogonalement en temps, en fréquences, spatialement ou non-orthogonalement (avec création d’interférences inter-opérateurs dans ce dernier cas). c. Coordianation et Multisites MIMO: les “Elastic Cells” d’Ericsson et SK Telecom L’équipementier suédois Ericsson et l’opérateur coréen SK Telecom ont fait il y a moins d’un an la première démonstration mondiale de la technologie Elastic Cell [10]. Egalement connue comme Flexible Cell, cette technologie permet à plusieurs points de connexion radio mobile de coopérer entre eux autour du terminal de l’utilisateur pour optimiser dynamiquement la qualité du réseau. Ce modèle de fonctionnement centré sur l’utilisateur (user centric) rompt avec l’existant où un terminal est connecté à une seule cellule radio et non plusieurs à la fois. 9 Source image: http://www.sktelecom.com/en/press/detail.do?idx=1079 Proche du fonctionnement CoMP qui se développe en LTE, en échangeant les différentes informations de l’environnement radio proche de l’utilisateur, ce modèle flexible vise notamment à améliorer les services du réseau en éliminant le signal des cellules parasites lorsque l’utilisateur se trouve en limite de la zone de couverture d’une antenne radio. En prévenant la dégradation de la qualité du réseau quand le terminal passe d’une cellule à l’autre lorsqu’il est en mouvement (en voiture, dans les transports…), l’Elastic Cell limite les coupures et améliorer les échanges de données sans coupure. Selon Ericsson et SK Telecom, la solution permet d’améliorer jusqu’à 50 fois la vitesse de transfert des données en limite de cellule par rapport aux capacité des réseaux LTE (4G) actuelles. Les deux acteurs présentent Elastic Cell comme une technologie clé de la future 5G. Ce qui n’empêche pas SK Telecom d’ambitionner d’installer cette technologie radio sur son infrastructure dès 2016 pour des essais 4G alors que l’ouverture des premiers réseaux 5G ne sont pas attendus avant 2020. Avec Elastic Cell, SK entend s’approcher de l’ambitieux projet d’opérer un réseau mobile à 1 Gbit/s « depuis n’importe où ». Une ambition présente à l’échelle européenne à travers le projet METIS (Mobile and wireless communications Enablers for the Twentytwenty Information Society), le programme européen de R&D sur la 5G, qui regroupe les acteurs européens mais aussi chinois (Huawei), japonais (Docomo) et coréens (SK). Dans cet esprit coopératif, SK Telecom et Ericsson ont d’ailleurs signé, début juillet, un Memorandum of Understanding (MoU), un protocole d’entente de développements autour des technologies 5G. d. Plus de MIMO: Very Large MIMO Avec l’utilisation d’un très grand nombre d’antennes de l’ordre de 100 voir 1 000 opérants simultanément et de manière adaptative. De cette manière, en transmission comme en réception, l’échange de puissance est alors mieux concentré par beamforming. Répondant alors aux besoins de fort débit, d’efficacité énergétique, mais surtout de spectrum efficiency avec un signal orienté, des “cellules” plus étroites et une bande 10 passante mieux exploitée pouvant servir jusqu’à 10 à 100 fois plus de terminaux qu’à l’heure actuelle selon [11]. e. L’UF-OFDM (Universal Filtred OFDM) par FBMC ( FilterBank MultiCarrier) L’UF-OFDM, plutôt que l’OFDM, est un candidat préférentiel pour la 5G d’aprés [12] et [13]. Les bandes de garde nécessaires pour l’OFDM y sont considérablement réduites. Grâce à un système de codage, avec un rendu plus proche du Dirac, on réduit l'étalement du signal, on a plus de précision, mais aussi moins d’erreurs. L’UF-OFDM, permet donc de récupérer du spectre de la bande utilisé pour les intervalles de gardes et la correction d’erreurs pour plus de débit utile. Cet outils de codage, permet le transport de bursts très rapides (Short Burst), focalisé sur quelques ressources radio pour les échanges objets connectés par exemple. On gagne alors en efficacité spectrale par rapport à l’OFDM (de 2025% selon Olivier Marcé d’Alcatel Lucent). Source images: http://ieeexplore.ieee.org/stamp/stamp.jsp?tp=&arnumber=6291765 11 3. Spectrum Extension : État de l’art concernant l’allocation des hautes et très hautes fréquences Suite aux annonces technologiques et aux manifestations d’intentions des équipementiers autour de la 5G ces derniers mois, l’élaboration des normes commence. L’ETSI (European Telecommunications Standards Institute), qui dresse les normes en matière de télécommunications sans fil notamment, a tenu son premier atelier, les 14 et 15 janvier derniers, sur la question des très hautes fréquences (plus de 30 GHz) qu’utilisera potentiellement la 5G à l’horizon 2020 [14]. Le spectre des ondes millimétriques, qui s’étend de 30 à 300 GHz, dispose d’une plus large capacité de fréquences accessibles qu’avec les bandes plus basses aujourd’hui tout en autorisant des performances équivalentes à celles des débits en fibre optiques. L’ETSI ne voit que des avantages à exploiter les ultras hautes fréquences. Pour l’organisme, le spectre est facile à déployer, il peut être réutilisé aisément, et ses prix de licence plus bas (que les basses fréquences) diminuent le coût d’exploitation. a. Compromis indoor-outdoor pour les ondes millimétriques Selon le constructeur Nokia, la 5G des ondes au-delà de 6 GHz devra être déployée grâce à de petites cellules. Les ondes centimétriques devront permettre une bande de porteuse de largeur 500 MHz, pouvant fournir de l’ordre de la centaine de Gb/s/km 2 pour 2025 et au-delà. La 5G sur ondes millimétriques devront elles permette de l’ordre du Tb/s/km2 pour 2030, grâce à une bande de porteuse de largeur 2 GHz. Pour compenser le très grand affaiblissement en propagation de ces deux types d’ondes entre 6 et 100GHz, des antennes captant de très grandes gammes de fréquences devront être utilisées avec des sites qui ne devront pas être distants de plus de 75 à 100 m pour permettre une bonne couverture et satisfaire la demande en capacité du réseau. De plus, les systèmes haut-débit fonctionnant sur des ondes centimétriques et millimétriques sont par nature plus limitées par le bruit, que par les interférences dues aux autres cellules, cela vient corroborer l’hypothèse d’une utilisation d’abord en indoor avec un ensemble de cellules très haute fréquence à faible portée mais haut débit. En somme, les ondes millimétriques et centimétriques seront une bonne solution pour les zones très denses, en intérieur, et pour une diffusion du signal très rapide : beaucoup de débit sera alors disponible, ce qui pourra alors satisfaire la demande (l'utilisation principale du débit se fait actuellement indoor d’ailleurs). Aux vues de la très faible couverture et aux problèmes de propagation des ondes très hautes fréquences, un réseau 5G avec couverture étendue sera donc également nécessaire en outdoor. Celui-ci exploitant vraisemblablement de la manière la plus optimisée les basses fréquences pour offrir aux utilisateurs la même QoS que les ondes centimétriques et mulimétriques en indoor. Il faudra également “délimiter” ces deux types de réseaux pour permettre de satisfaire d’ici 2020 la future demande de capacité intérieure avec des équipements adaptés et compatibles avec les technologies existantes, notamment le LTE qui devrait s’être considérablement démocratisé. Afin d’optimiser l’utilisation de ces ressources, la multi-connectivité des terminaux semblent donc nécessaires. 12 b. Multi-connectivité Une piste développée par Nokia [1], en ce qui concerne l’utilisation des différentes fréquences disponibles, est un système multi-couches. Un réseau de couverture étendue serait déployé sous les 6 GHz, avec plusieurs dizaines de MHz de bande passante. A ce réseau, serait ajouté une couche de capacité micro-cellulaire, sur ondes centimétriques, et de bande passante de 100 à 200 MHz. Une dernière couche, pour les réseaux de petite échelle ou domestiques, fonctionnerait sur des ondes millimétriques avec une bande passante de 1 à 2 GHz. Dans le cas le plus simple, le terminal ne serait connecté qu’à une couche la fois, dépendant de la couverture et du niveau de service requis. Cependant, dans d’autres cas, de grande fiabilité ou de faible latence par exemple, le terminal pourrait être connecté à deux couches adjacentes en même temps. Source : Nokia Networks white paper - 5G Radio Access System Design Aspects [1] La multi-connectivité des systèmes à différents types d’ondes est intéressant pour concilier les systèmes centimétriques et millimétriques notamment, permettant du partage de charge par exemple (les cellules centimétriques peuvent servir quatre fois plus de clients que les cellules millimétriques, à tailles égales (d’après Nokia, cf 1/B). La multi-connectivité entre LTE Advanced, ondes centimétriques et ondes millimétriques permettraient aussi d’améliorer significativement les performances en bords de cellule ainsi que diminuer la densité nécessaire pour le déploiement des petites cellules. c. Maîtriser les ondes à très haute fréquence: les points sensibles Les systèmes haut-débit pour ondes millimétriques ne sont en effet ni limités par les interférences, ni par la bande passante, mais par l’affaiblissement de propagation. Le but sera plutôt d’obtenir un gain en puissance, grâce au beamforming. Le multiplexage spatial, si essentiel pour les performances de la 4G, ne sont plus centraux en millimétriques : l’affaiblissement de propagation est bien plus limitant. Les ondes centimétriques évolueront, 13 quant à elles, à cheval sur ces deux modes de fonctionnement, car aussi limitées par la bande-passante et les interférences. Elles devront donc allier MIMO et beamforming. Ainsi, selon Nokia, massive MIMO augmentera l’efficacité spectrale des ondes centimétriques. Pour les ondes millimétriques, en plus du MIMO, il faudra déployer un plus grand nombre d’antennes pour pouvoir générer des faisceaux très concentrés (beamforming) pour compenser l’affaiblissement en propagation. La portée Les recherches présentées au congrès de Brooklyn sur la 5G, notamment celle publiée par des chercheurs de la NYU dans [15] ont montrées que la portée de communications très haut débit peut être étendue par l’exploitation d’antennes (ou réseaux d’antennes) à gain extrêmement élevés. L’étude a permis en effet d’atteindre une portée de 200m dans un espace très obstrué avec 49dBi de gain d’antennes combinées grâce au beamforming. A comparer aux 14 à 19dBi de gain pour l’antenne de 2m que l’on trouve le plus généralement aujourd’hui. Évidemment obtenir un tel gain d’antenne pose lui même des questions de faisabilité technique et de pertinence financièrement. Le beamforming Le beamforming porte son lot de problème également. Concernant le fait de donner une direction précise à l’antenne dans un environnement hors ligne de vision (NLOS) c’est à dire avec obstacles, cela est comparé par [7] à l’utilisation d’un faisceau laser à travers les broussailles. Mais sonder l’environnement avec un faisceau centré et déterminer le meilleur moyen de donner une direction à l’antenne demande à la fois du temps et une grande puissance de calcul. A cela il faut ajouter de la signalisation overhead afin de pouvoir suivre et conserver le beamforming en cas de mobilité. Remarque: Pour une meilleure utilisation du spectre, le TDD dynamique est une piste sérieuse à envisager pour les réseaux 5G ultra-denses, fonctionnant au-dessus de 6 GHz.. Il permet en effet d’allouer le spectre complet à la direction qui en a le plus besoin, donc d’optimiser l’allocation entre les voies montantes et descendantes. Beampattern De plus, pour façonner le diagramme d’antenne, il faut de la puissance de calcul et de traitement. Chaque groupe d’antenne doit ajuster sa propre phase et amplitude afin de constituer un “beam pattern” c’est à dire une configuration de faisceaux satisfaisante. Cela est synonyme d’un trafic continu d’aller-retours pour chaque groupe d’antenne mettant en jeu des amplificateurs faible bruit (LNA pour Low Noise Amplifier), des Amplificateurs de puissance, des mélangeurs de fréquence, etc… Le nombre de calcul requis pour ce traitement numérique augmentant de manière plus forte que linéairement par rapport au nombre d’antennes utilisées. En outre, ces composant consomment bien entendu de l'énergie et engendrent des coûts additionnels. 14 d. Effet Doppler dû au Massive MIMO D'après [7], dans un environnement hors ligne de vision (NLOS), le récepteur doit pouvoir combiner des signaux arrivant avec un large angle de réception (Angle Of Arrival AOA). Les signaux y ont suivi des trajectoires différentes, donc subissent un effet Doppler différent pour chacun, engendrant en plus un important “étalement Doppler” global. Ainsi, pour un accès mobile, le récepteur doit pouvoir combiner, probablement avec une méthode de combinaison à rapport maximal (Maximum Ratio Combining), l’ensemble des signaux reçus, issu chacun d’un trajet différent, donc chacun ayant subit un effet Doppler particulier nécessitant donc une estimation du canal. Reconnaître l’étalement temporel dû à l’effet Doppler, est un challenge aux très hautes fréquences où cet étalement temporel peut dépasser l’intervalle inter-symboles en OFDMA ce qui peut créer du recouvrement. Conclusion : Bilan et recommandations Les travaux sur les technologies 5G avancent. Lors de la deuxième édition du Brooklyn 5G Summit qui se tenait à New York du 8 au 10 avril 2015, Nokia Networks a fait une démonstration de transfert de données sans fil à 10 Gbit/s à une fréquence de 73 GHz. Soit les ondes millimétriques, envisagées dans le cadre du déploiement de la 5G. L’usage des ondes centimétriques et millimétriques (les fréquences au-delà des 6 GHz et jusqu’à 100 GHz) pour améliorer la bande passante des réseaux mobiles constituaient l’une des thématiques de cette conférence co-organisée avec le NYU Wireless Research Center. « L’utilisation de nouvelles bandes de fréquences est l’un des ingrédients clés dans les futurs réseaux 5G, offrant une connexion « pratiquement nulle » pour soutenir la latence des applications telles que l’Internet tactile, les voitures connectées et la réalité augmentée », rappelle le NSN. Au-delà des débits décuplés, la nouvelle génération de réseau mobile attendue à l’horizon 2020 aura également pour objet de répondre aux besoins des interfaces de contrôle temps réel et proposer une infrastructure capable de supporter des milliards d’objets connectés. Pour parvenir aux 10 Gbit/s de bande passante par utilisateur et une latence proche de zéro (objectif d’une latence de 1 ms [1]), Nokia s’est notamment appuyé sur des technologies MIMO 2×2 et de beamforming, lesquelles permettent d’optimiser les liens entre le point de connexion et le terminal tout en multipliant les capacités de transmission, depuis une modulation de porteuse unique. Comme ses concurrents, particulièrement Huawei qui a investit 600 millions d’euros dans la recherche pour la 5G, Nokia entend s’inscrire comme un acteur majeur de la future infrastructure mobile. Si aujourd’hui des solutions technologiques sont proposées par les différents constructeurs et laboratoires, il reste encore à en définir les normes et les fréquences exploitables. Lesquelles devraient être présentées autour de 2017, notamment par la 3GPP, l’association chargée de définir les standards mobiles. 15 Source à image: http://ieeexplore.ieee.org/stamp/stamp.jsp?tp=&arnumber=6477646 La question était de savoir quelles fréquences pour la 5G ? Cela reviendrait à choisir entre la “Spectrum Efficiency” ou la “Spectrum Extension”. Et si la solution la plus simple et performante était d’appliquer les deux ? Bien sûr, ces innovations techniques et architecturales devront aussi aller de paire avec une densification du réseau et une augmentation de son efficacité (efficacité réseau et non plus radio) pour pouvoir satisfaire toutes les exigences énoncées plus haut. 16 Références [1] Nokia Networks white paper, “5G Radio Access System Design Access”, 19 Dec 2014 [2] Nokia Networks white paper, “Ten key rules of 5G development”, 16 Avr 2015 [3] GSMA Public Policy Position, “Mobile spectrum requirements and target bands for WRC15”, 16 Mai 2014 [4] B. Singh, S. Hailu, K. Koufos, A. A. Dowhuszko, O. Tirkkonen and R. Jäntti (Aalto University, Finland), R. Berry (Northwestern University, USA), Coordination protocol for interoperator spectrum sharing in co-primary 5G small cell networks, 7 Mai 2015 (LSA …) [5] Christophe Lagane pour Silicon (4 février 2014). Ulrich Dropmann, NSN : « L’Europe profitera de la 5G pour combler son retard ». [Online] Available: http://www.silicon.fr/ulrich-dropmann-nsn-europe-profitera-5g-combler-retard-92494.html [6] Ericsson Review, “The communications technology journal since 1924, 5G Radio Access”, 18 Juin 2014. [Online] Available:http://www.ericsson.com/res/thecompany/docs/publications/ ericsson_review/2014/er-5g-radio-access.pdf [7] Steve Wilkus. “A frequency is not a network”. 16 Mai 2014. [Online] Available: http://5gnews.org/frequency-network/ [8] Philippe Guerrier, “Bande de 700MHz, la prochaine bataille des opérateurs pour préparer la 5G”, 8 Octobre 2014. [Online] Available: http://www.itespresso.fr/bande-700-mhzprochaine-bataille-operateurs-preparer-5g-79961.htm [9] ARCEP “Revue stratégique du spectre pour les très hauts débits mobile - Consulatation publique du 16 décembre 2014 au 16 février 2015”. Décembre 2014. [Online] Available: http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/consult-THD-mobile-700mhz-161214.pdf [10] Press Release, SK Telecom “SK Telecom and Ericsson Achieve World’s First Demonstration of Elastic Cell, a Key Enabler for 5G”. 21 Juillet 2014. [Online] Available: http://www.sktelecom.com/en/press/detail.do?idx=1079 [11] Massive MIMO InfoPoint “Massive (Very Large) MIMO Systems”. 2015. [Online] Available: http://www.massivemimo.eu/ [12] Sriram N. Premnath, Daryl Wasden, Sneha K. Kasera, Member, IEEE, Neal Patwari, Member, IEEE, and Behrouz Farhang-Boroujeny, Senior Member, IEEE. “Beyond OFDM: Best-Effort Dynamic Spectrum Access Using Filterbank Multicarrier”. Juin 2013. [Online] Available: http://ieeexplore.ieee.org/stamp/stamp.jsp?tp=&arnumber=6291765&tag=1 [13] Frank Schaich, Thorsten Wild, Yejian Chen Alcatel-Lucent AG Bell Labs Stuttgart, Germany . “Waveform contenders for 5G – suitability for short packet and low latency transmissions”. Spetembre 2014. [Online] Available: https://www.metis2020.com/wpcontent/uploads/publications/VTCSpring_2014_Schaich_etal_WaveformContendersFor5G.p df [14] ETSI Workshops Presentations. “ Indo-European dialogue on ICT standards and emerging technologies” . 13-14 Mars 2014 . [Online] Available: http://docbox.etsi.org/Workshop/IndoEuropean%20dialogue%20on%20ICT%20standards%20and%20emerging%20technologies/ [15] Theodore S.Rapport, Shu Sun , Rimma Mayzus , Hang Zhao , Yaniv Azar , Kevin Wang, George N. Wong,Jocelyn K.Schulz, Mathew Samimi, Felix Gutierrez, NYU WIRELESS, Polytechnic Institute of New York University, New York, NY 11201, USA. “Millimeter Wave Mobile Communications for 5G Cellular: It Will Work!”. Mai 2014. [Online] Available:http://faculty.poly.edu/~tsr/Publications/IEEE_ACCESS_May_30_2013_mmWave_ Wireless_ it_will_work.pdf 17