CONCOURS de BD Fan 2 Fantasy

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CONCOURS de BD Fan 2 Fantasy
Numéro 4 - 15 Mai 2009
Sommaire
L’édito
Interview de Olivier Ledroit
Interview de Pierre Dubois
Interview de Xavier Fourquemin
L’assassin royal
Robert E. Howard
Le loup-garou
Festival Trolls Et légendes 2009
Interview de Céline Guillaume
Dossier Jeu video
CONCOURS de BD Fan 2 Fantasy Les Conseils de lecture du mage blanc
La nouvelle du mois
Adhésion à l’association 3
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L’édito
Nous voilà de retour du festival trolls et légendes et prêts pour les imaginales.
De superbes rencontres qui font que nous avons plus d’interviews à vous
présentez ce mois ci
Nous accueillons aussi un nouveau chroniqueur pour une rubrique dédiée aux
jeux vidéo.
Dans ce numéro le nain boiteux s’est surpassé et vous propose de créer une
page de bande dessinée avec un artiste connu. Ne ratez pas le prochain numéro
avec un spécial jeu de rôles et une histoire de mestr Tom et Doménico.
Rédaction
Rédacteur en Chef : Mestr Tom
Correctrice : Catween l’elfe
Publicité : Amélie [email protected]
Journaliste
Mestr Tom
Tsaag Valren
Le Nain boiteux
Le mage blanc
AquiLeo
Couverture : dessin Séverine Bourdon
couleur Maël Duplissy
Mise en page : Maël Duplissy
Nous contacter : [email protected]
03
Chroniques de la lune
noire
Tomes : 14
Scénario :Froideval
Dessin :Ledroit, Olivier
Couleurs : Ledroit,
Olivier
Editeur :Dargaud
(première parution aux
editions Zenda
Requiem
Tomes : 8
Scénario :Mills, Pat
Dessin :Ledroit,
Olivier
Couleurs :Ledroit,
Olivier
Editeur :Nickel
L’univers féerique
d’Olivier Ledroit
Tomes : 2
Scénario : Souillé,
Olivier
Dessin : Ledroit,
Olivier
Couleurs : Ledroit,
Olivier
Editeur : Daniel
Maghen
Univers des dragons
Tomes: 2
Scénario: Collectif
Dessin: Collectif
Couleurs: Collectif
Editeur :Daniel
Maghen
XOCO
Tomes 1 et 2
Scénario :Mosdi,
Thomas
Dessin :Ledroit, Olivier
Editeur :Vents d’Ouest
04
Voir notre critique en page 35
Interview de Olivier Ledroit
Scénariste et dessinateur, chef de file de la bande dessinée gothique francophone.
Réalisée à Trolls et Légendes 2009
Une petite présentation pour ceux qui ne
vous connaitraient pas encore ?
Sha
J’ai fait une école d’arts appliqués puis j’ai dessiné
pour des magazines de jeux de cartes.J’ai rencontré
lors d’un salon François Froideval avec qui j’ai
collaboré pour les chroniques de la lune noire,
puis j’ai travaillé avec Pat mills et Thomas Mosdi.
J’ai participé au tome III des contes de l’Ankou.
Récemment j’ai travaillé pour Ubisoft pour le jeu
Heroes of might and magic V.
Vos auteurs préférés ?
Dans l’ordre chronologique John Buscema ,Moebius
,Bernie Wrightson,Alan Lee et Brian Froud.
Les contes de l’Ankou
Tomes : 3
Scénario :Istin, JeanLucFabuel, Henri
Dessin et couleurs:
Paturaud, Laurent
Lamontagne, Jacques
Ledroit,Olivier
Lemercier, Gwendal
Editeur :Soleil
Productions
Combien de temps pour vous faire publier ?
J’ai mis une quinzaine de jours.
Que vouliez vous faire au départ ?
Je voulais être illustrateur pour enfants.
Si vous pouviez être un personnage de
fantasy ?
Sans hésiter Elric le nécromancien.
Tomes :1
Seriez-vous prêt à scénariser une planche
pour un jeune dessinateur pour le faire
connaitre ?
Scénario : Collectif
Dessin :Ledroit, Olivier
Couleurs :Ledroit,
Olivier Editeur :Nickel
Non car je ne sais faire ni de planche unique ni de
strip.
05
Interview de Pierre Dubois
La collaboration scénariste dessinateur
comment se passe-t-elle pour vous ?
Qu’est ce qu’un elficologue ?
C’était un gag, j’en avais marre de répondre:
« écrivain ». Quand j’ai commencé en 1967 en France
c’était très mal vu .J’étais pris pour quelqu’un qui
soulevait les fougères à la recherche de lutins .Parmi
les autres précurseurs il y a Calvo et Edouard Brasey.
Ce n’est pas la même chose en pays anglo saxon avec
des auteurs comme Brian Froud.
J’aime travailler avec de jeunes dessinateurs ils ont
un regard neuf sur le monde, il y a plus de sincérité
moins d’effets spéciaux. J’ai rencontré Xavier alors
qu’il dédicaçait dans le nord il était tout étonné de me
trouver là.
Nous avons décidé de travailler ensemble sur ce projet
.Ce que j’ai aimé avec lui c’est que même ayant déjà
un beau parcours il n’avait jamais dessiné de fées et
donc il avait un nouveau regard sur ce sujet.
Qu’aurait pensé Walt Disney des contes du
crimes ?
Si vous pouviez être un personnage de
fantasy ?
(Rigole )Walt Disney a traumatisé des générations
d’enfants avec la sorcière de blanche neige .Je me
rappelle qu’à l’âge de sept/huit ans j’adorais pour me
faire peur aller voir un album d’images à collectionner
appartenant à ma sœur il était rangé à la cave et quand
je m’y rendais, j’avais l’impression de descendre
dans une crypte et quand je remontais en courant
après avoir vu la splendide reine se transformer en
sorcière je sentais son souffle sur mon coup. Dans
tous les premiers Walt Disney il y a une part un peu
noire (le feu à la fin de Bambi la scène du cachot dans
robin des bois …) qu’on ne retrouve plus dans Merlin
l’enchanteur son dernier.
Le capitaine crochet qui court après son enfance
perdue.
Rêveriez-vous
d’un
vrai
diplôme
universitaire de littérature féérique ?
Non parce que j’ai trop vu la commercialisation de
prix littéraires renommés .Un président de festival
a dit un jour « Nous avons ouvert les portes de la
fantasy à la grande littérature on espère que la grande
littérature ouvrira ses portes aux auteurs de fantasy
».
Un fan des elfes barbus les nains vont être
jaloux ?
Si on faisait une émission « vol de nuit »
avec de grands auteurs de la féérie qui
seraient les autres invités ?
(Rigole)J’en porte une comme Stevenson qui lui
mettait sur sa table du whisky pour se faire accepter
des brownies. Il faut ressembler aux lutins pour
se faire accepter dans leurs mondes une sorte de
condition de passage.
En faite il faudrait une table tournante car j’inviterais
les morts : Bram Stocker , T H Wight, Sir Arthur
Conan Doyle Andrew Lang Les Révérends Kirk et
Gould et bien sur Robert Louis stevenson
Parlez-moi de Changeling ?
Au début des temps les fées avaient pactisés avec le
diable et devaient donner un de leurs enfants au Malin
pour ne pas perdre celui-ci, elles le remplaçaient par
un petit salé (un enfant baptisé) afin de garder leur
lignage.
Scrubb (garnement en français) est l’un des enfants
des fées échangés avec un enfant humain pour rester
en vie.
Seriez-vous prêt à scénariser une planche
pour un jeune dessinateur pour le faire
connaitre ?
Oui aucun problème c’est une très bonne idée.
06
Interview de Xavier Fourquemin
Qui êtes-vous ?
de moins en moins de risques de lancer de nouvelle
sséries: le rentable passe avant le reste au détriment
de la créativité des auteurs. )Ce projet m’a plus car
c’était une nouveauté je suis content d’avoir travaillé
sur des projets dans des univers différents .
J’ai 39 ans et plus de dix ans dans le métier de la bande
dessinée. Après avoir été recalé à l ‘école de bandes
dessinées d’Angoulême J’ai appris qu’il existait en
Belgique au sein même du pays de la bd des écoles
qui n’avaient pas de concours d’entrée donc je suis
parti là bas avec mes crayons et mes pinceaux .Un
peu bizarre de passéerdu climat de Toulouse à celui
de La Belgique .En 97 J’ai commencé ma carrière
par Alban aux éditions le Téméraire repris plus tard
chez Soleil qui arrêtera la série .C’est une histoire
entre le monde de Tolkien et le nom de la rose .
Puis je suis passé chez Glénât avec un western nommé
Outlaw. Chez Soleil, J’ai participé
aux contes de Brocéliande et aux
contes du korrigan avec Jean Luc Istin.
Au Lombard J’ai travaillé sur Miss
Endicott .Mon dernier projet en cours
est donc La légende du Changeling.
Parlez-moi de La Légende du Changeling ?
J’avais déjà travaillé dans le Londres victorien donc
j’avais toute la documentation. Travailler avec Pierre
est comme travailler avec une encyclopédie vivante
il vous captive et vous fait partager son plaisir .Pierre
a un mode de narration différent de la Bd habituelle
.L’histoire oscille entre ce monde des
fées imaginaires où tout est magique
avec la réalité historique du Londres
victorien, cela permet aux gens de
s’évader de croire que dans ce monde
il peut y avoir un monde magique.
La collaboration scénariste
dessinateur comment se passet-elle pour vous ?
Si vous pouviez être
personnage de fantasy ?
un
Je serais sans doute un elfe magicien
plus cérébral que gros biceps.
J’avais rencontré Pierre Dubois alors
que je dédicaçais dans le nord et
l’on a sympathisé .J’ai parlé à mon
éditeur de mon souhait de travailler avec Pierre et
il a donné son accord J’ai ensuite contacté Pierre
et notre collaboration a commencé. Pour d’autres
projets ça a été moins facile auparavant il y avait les
revues qui laissaient trois quatre planches aux jeunes
dessinateurs , par ma participation à la revue Gotham
j’avais recontacté le responsable qui avait fait parti
du jury de fin d’année de mon école (maintenant la
quasi-totalité des éditeurs ne lisent plus de scénario ou
de synopsis et veulent une vision de l’album voir de
série complète il faut envoyer un découpage avec des
croquis de personnages et quelques planches finies
.Certains pensent au chiffre de ventes et prennent
Vos auteurs préférés ?
Tout d’abord Franquin et Peyo puis Pratt et Giraud et
enfin Loisel dont je me suis inspiré pour Scrubb.
Seriez-vous prêt à dessiner une planche
pour un jeune scénariste pour le faire
connaitre ?
Oui ça peut se faire..
07
L’assassin royal
La Fantasy est un genre particulièrement périlleux. Combien de
romans sans saveur se révèlent n’être que des photocopies des
grands classiques ? Trop!
Rares sont les romans qui apportent une pierre nouvelle, même
infime, à l’édifice de ce genre. Mais l’Assassin Royal en fait
indubitablement partie.
Margaret Astrid Lindholm Ogden est née en 1952 en Californie
mais a grandi en Alaska. Elle étudie à l’université de Denver
avant de se marier et de retourner en Alaska. C’est à l’âge de
19 ans qu’elle commence à écrire pour des revues sous le
pseudonyme de Megan Lindholm, d’abord dans des magazines
pour enfants, avant de publier « Bones for dulath » dans le
magazine « Amazons! ». Ses premières publications « Le Peuple
des rennes » suivi du « Frère du loup » ne connaissent pas un
grand succès mais elle conitnue. Elle rédige « le cycle de Ki et
Vandien » sous le même pseudonyme, mais c’est sous l’identité
de Robin Hobb qu’elle écrit en 1995 l’« Apprenti Assassin ». La
saga de l’Assassin Royal est sans conteste son plus gros succès.
Elle est en ce moment en train de réaliser une nouvelle saga qui
porte le nom de « le soldat Chamane » mais aucun lien n’existe
avec ses deux précédentes sagas.
Le cycle de l’Assassin Royal est découpé en trois trilogies. La
première, « The Farseer trilogy », en anglais, que l’on pourrait
traduire par « La trilogie des Loinvoyant », est séparée de sa suite
presque directe « The Tawny Man » (« l’Homme fauve »), par la
trilogie des Aventuriers de la Mer (« The Liveship Traders »), qui
concerne majoritairement d’autres personnages, mais dans lequel
on retrouve quelques figures connues.
Il convient donc de lire ces trois trilogies (publiées en davantage
de volumes dans l’édition française, suite au succès commercial de
l’ouvrage) dans l’ordre voulu par l’auteur, ce qui nous donne :
The Farseer trilogy
The liveship traders
The Tawny Man
1- L’Apprenti assassin
2- L’Assassin du roi
3- La Nef du crépuscule
4- Le Poison de la vengeance
5- La Voie magique
6- La Reine solitaire
7- Le Vaisseau magique
8- Le Navire aux esclaves
9- La Conquête de la liberté
10- Brumes et Tempêtes
11- Prisons d’eau et de bois
12- L’Éveil des eaux dormantes
13- Le Seigneur des trois règnes
14- Ombres et Flammes
15- Les Marches du trône
16- Le Prophète blanc
17- La Secte maudite
18- Serments et Deuils
19- Le Dragon des glaces
20- L’Homme noir
21- Adieux et Retrouvailles
Il existe également un autre volume, préquelle de l’Apprenti Assassin, intitulée « Retour au Pays ».
Nous prendrons les titres anglais des trois cycles pour passer en revue les éléments principaux de l’histoire,
sans toutefois révéler trop de clefs de l’intrigue.
08
The Farseer trilogy
The Liveship Traders
Ce premier cycle raconte la jeunesse de FitzChevalerie Loinvoyant, fils illégitime de Chevalerie
Loinvoyant, héritier du trône des Six-Duchés. Grandir
dans un pays rude, servir son roi dans un contexte
politique tendu, accepter de n’agir que dans l’ombre,
et de n’être qu’un outil dans les mains des puissants...
le quotidien de celui qui a accepté d’être l’assassin du
Roi n’est guère facile.
Il devra apprendre à maîtriser ses deux Magies :
l’Art, manipulation des esprits, traditionnellement
pratiqué par les Loinvoyant, qui nécessite diton un apprentissage difficile, fait de privations et
de souffrances, et le Vif, dans le secret, qui donne
l’empathie avec le monde animal, une magie crainte,
dont les pratiquants sont pourchassés.
Et quand survient le drame de Forge, et que les attaques
des Pirates Rouges se multiplient brusquement, tout
finit par basculer. Manipulations, trahisons, soif de
pouvoir, déferlement d’ennemis, tout semble se
conjuguer pour le pire. De Castelcerf au Royaume
des Montagnes, et malgré le soutien du Fou ou du
loup Oeil de Nuit, on comprend que Fitz se laisse
parfois abattre...
Les Marchands de Terrilville sont d’hardis commerçants, grâce à leurs extraordinaires « vivenefs ».
Ces navires construits en bois-sorcier ont la faculté
d’absorber la mémoire de leurs premiers capitaines à leur mort, puis de s’animer et prendre vie,
devenant des membres de la famille à part entière.
Les « Aventuriers de la Mer » retrace l’histoire des
membres de la famille Vestrit, à partir de la mort du
père de famille et capitaine du Navire « Vivacia »,
provoquant l’éveil de ce dernier. Mais pourquoi la
mère de la famille Vestrit fait-elle le choix de confier
le bateau à Kyle, son beau-fils, rongé par l’ambition
et membre par alliance, au lieu de le confier à sa fille
Althéa comme prévu? Et comment un tout jeune
navire, capable de ressentir la moindre émotion de
son équipage, va-t-il réagir en devenant un transport
d’esclaves, un convoyeur de souffrance?
Et surtout... Quelle est la vraie origine du bois-sorcier?
The Tawny Man
On retrouve Fitz
quinze ans après la fin de la trilogie des Loinvoyants.
A-t-il enfin trouvé la paix? Peut-être, mais les SixDuchés ont encore besoin de lui : beaucoup de
problèmes sont toujours irrésolus, comme celui des
« Vifiers ». Les pratiquants du Vif, toujours craints,
voire méprisés et pourchassés, commencent à s’allier
en factions, dont certaines cherchent à renverser
le pouvoir, attirant toujours plus de détracteurs à
l’ensemble du groupe. La chasse aux sorcières n’est
pas loin. Et bientôt se nouent des intrigues bien plus
préoccupantes encore.
Cette dernière trilogie apporte la conclusion à l’histoire
de Fitz, mais également à celle des Aventuriers de la
Mer, dont on retrouve certains protagonistes.
émerveillement se renouvellant au fur et à mesure
que les barrières tombent et que l’horizon s’étend.
Mais personne n’est là pour faire du tourisme. Les
intrigues se succèdent, les destins des peuples se
nouent, les vies se jouent, et la mort guette à chaque
tournant. Poison, lame, Magie, attaque de front ou
sournoise machination, elle endosse les aspects les
plus inattendus. Amis et ennemis se confondent dans
une danse intense et subtile, échevelée, où le moindre
pas est calculé, et où le moindre faux-pas peut coûter
la vie à une personne... ou tout un peuple. Et, peu à
peu, l’univers se dévoile, ses rouages s’expliquent et
les masques tombent.
Les adaptations : illustrations, BD
Adapter l’Assassin Royal est une gageure, et Gaudin
(« Marlysa », « Galfalek »...) a courageusement relevé
le défi. Servis par le dessin précis de Sieurac, les
albums apportent un nouvel éclairage à une histoire
extrêmement riche. L’exercice est ardu, périlleux, le
talent des deux auteurs suffira-t-il à faire apprécier
les albums aux fans? Il est toujours délicat d’apposer
les images des autres sur une histoire dans laquelle
on a développé son propre imaginaire, dessiné ses
propres paysages. Mais que l’album plaise ou non aux
inconditionnels de la série, il trouvera probablement
son public, car l’histoire qu’il décrit a déjà passé avec
brio l’épreuve du feu.
Suivre Fitz sur les sentiers des Six Duchés, embarquer
avec Althéa au port de Terrilville, c’est prendre un
aller simple pour l’Aventure. Robin Hobb aime créer
des mondes, et son plaisir est manifestement de nous
les faire visiter, partager, et vivre. D’un Castelcerf
rude et austère, martial, battu par les vents, à Jamailla,
pays de débauche, de culture, de luxe, en passant
par un Royaume des Montagnes coloré et fraternel
malgré son climat éprouvant, sans parler des sociétés
matriarcales Outrîliennes ni des extraordinaires cités
du Peuple du Désert des Pluies, aux habitants déformés
par une magie mystérieuse et détenteurs de secrets
et richesses incommensurables, tout est voyage,
évasion et exotisme. Les préjugés des protagonistes
s’effacent avec ceux du lecteur, et laissent place à un
Aquilegia
09
Robert E. Howard
Énormément d’écrivains auront réussi à devenir des références dans leurs genres de
prédilections, Robert E. Howard en fait partie. Un auteur qui aura créé des figures
cultes comme Conan le Cimmérien, Kull roi atalante de Valasie, Sonya la rouge... Et qui
connaîtra, comme beaucoup de génies, une fin tragique.
C’est le 22 janvier 1906 que l’américain Robert Erwin
Howard vit le jour dans une ville texane du nom de
Peaster. Entre plusieurs déménagements successifs
dûs au travail de son père qui était docteur, le jeune
Howard va se passionner pour la lecture, et pas
n’importe laquelle. C’est sa mère qui lui achète son
premier « Pulp ». Ce roman bon marché proposait
une fiction, allant de la romance à l’horreur, souvent
écrite par de futurs maîtres dans leurs domaines.
Contrairement à ce que l’on peut penser, travailler
dans « Pulp » n’était pas un simple magazine bas
de gamme.. Dès l’âge de 13 ans, le jeune Howard
fantasma et rêva d’aventures, frissonna de peur et
peut-être s’émerveilla devant des romances. Robert
E. Howard débuta sa carrière d’écrivain à 19 ans en
publiant « Spear and Fang » dans un pulp célébrissime
« Weird Tales ». Tout le monde le sait, Frodo n’a pas
mis un jour pour détruire l’anneau unique, il fallut
donc attendre qu’Howard atteigne les 22 printemps
pour qu’il connaisse le succès. En 1928, Solomon
Kane est né sous sa plume. J’entends déjà certains
dire : « Sûrement un barbare avec une grosse épée
et des femmes étendues lascivement à ses pieds ».
Perdu!
Le premier grand héros de Robert E. Howard est un
homme chétif, fuyant les femmes mais possédant
tout de même deux pistolets et une épée. Solomon
Kane est le bras vengeur de Dieu voué à sa mission
avec fanatisme, un peu comme l’archange Gabriel
dans le jeu de rôle Magna Veritas. Pourtant malgré
cette dévotion sans borne, il reste patient et surtout
compatissant avec les mortels. Pour lui, un homme
dans le pêché est excusable tant qu’il n’a pas fait de
mal à autrui. Un tel héros dans l’Amérique puritaine
faisait plaisir à voir. N’oubliez pas qu’en 1928, les
super-héros ne volent pas encore dans toutes les
villes. Je vous conseille donc, entre deux parties de
In Nomine Satanis ou Magna Veritas de vous jeter
sur l’excellente édition de l’éditeur Bragelonne, qui
nous permet de redécouvrir l’anti-thèse de Conan
dans une version intégrale. Pour en revenir à Howard,
un contemporain aussi illustre que lui a joué un rôle
dans sa vie. Une personne avec qui il a entretenu, de
1930 jusqu’à sa mort, une correspondance assidue.
Une personne qui publia aussi dans Weird Tales.
Cette personne n’est autre que Phillip H.P. Lovecraft.
Ce célèbre écrivain à qui nous devons entre-autre
le mythe de Cthulhu, fut un des meilleurs ami de
l’écrivain.. Il est à préciser qu’une nouvelle horrifique
de Robert E.Howard fut adaptée à la télévision dans
la série anthologique « Thriller » présentée par Boris
Karloff. La nouvelle s’intitulait « Pigeons from Hell
». Conan, quant à lui, vit le jour en 1932 après une
série de publications d’Héroïc-Fantasy
Conan le cimmérien arriva dans les pages de « Weird
Tales » en Février 1932. Howard va très vite poser les
bases de l’âge Hyborien, durant lequel se déroulent
les aventures de Conan. Ne cherchez pas dans les
livres d’histoire, c’est un passé inventé par l’auteur.
Howard décrivait Conan comme un aventurier.
Il voulait écrire ses histoires de son point de vue,
donner un côté « histoire au coin du feu ». C’est ce
qu’il fit avec brio après un intense travail d’écriture.
L’aventure « Conan » est assez étrange . Howard écrira
10
au petit (la série Conan live et animé) ou au grand
écran.
une vingtaine d’aventures du Cimmérien avant de «
l’abandonner » en 1935. Sans connaître de nouvelles
aventures, un héros disparaît progressivement de la
mémoire culturelle, jusqu’à ce que Lyon Sprague de
Camp s’accapare le barbare. Il ira jusqu’à dire qu’il
en était le co-créateur de ses aventures. Il réécrit des
nouvelles, en pastiche énormément, à tel point que
ses pastiches furent supérieures en nombre aux écrits
originaux. Malheureusement pour Conan, plus les
écrits augmentent et plus son Q.I. diminue, de même
que la surface de peau couvertes par les vêtementsde
ses compatriotes féminines. Le nouvelle image de
Conan devient celle d’un barbare davantage que
d’un aventurier. Heureusement, à la fin du vingtième
siècle, d’abord en Angleterre puis ensuite un peu
partout dans le monde, les écrits originaux exempts
des modifications de Lyon Sprague de Camp sont
republiés. Une nouvelles fois, les éditions Bragelonne
sont à l’honneur avec la sortie – en version intégrale et
originale – des aventures du Cimmérien. A découvrir
d’urgence pour effacer l’image du barbare stupide,
ancrée dans la culture de tout un chacun. Conan a été
adapté par deux fois au cinéma avec plus ou moins
de succès. La première réalisation, par John Millius,
date de 1981. Un film proche de l’univers mais qui
étrangement a emprunté son méchant « Thulsa Doom
» a une autre série de Howard, « Kull ». La « suite
» intitulé « Conan, le destructeur » est ce qu’on peut
appeler décemment un « nanar ». Des monstres en
caoutchouc sortis du plus mauvais des sentaï (Bioman
and co) jusqu’à une chorégraphie des plus pitoyable
digne d’un épisode « de Thierry la Fronde », rien ne
nous est épargné. Pourtant l’histoire, scénarisée par
le grand Roy Thomas (un des scénariste principal
de l’adaptation en Bd du cimmérien), proposait
un départ intéressant. Un film à ranger à côté de «
Kalidor, la légende du Talisman » qui fut une tentative
d’adaptation filmique, un an plus tard, du personnage
de Sonya la rouge. Vous l’aurez compris on ne peut
pas dire que les productions littéraires de Robert
E.Howard furent mises en valeur par leur adaptation
Revenons au début des années 1930, Robert E.
Howard, dont la carrière d’écrivain connait un grand
boom, s’inquiète de la santé de sa mère, atteinte de
tuberculose. Il va payer les soins puisque son père ne
veut pas s’en occuper. Robert E. Howard a toujours
été très proche de sa mère. Le film « The Whole Wide
World » retrace la vie de l’auteur incarné à l’écran
par Vincent D’Onofrio (« Baleine » dans Full metal
Jacket ou le paysan-alien dans Men In Black) à partir
de 1930, en particulier son idylle avec Novalyne Price,
interprétée par l’actrice René Zellweger (le journal
de Bridget Jones, Appaloosa, Chicago). Un bon film
romantique que je vous conseille de voir en particulier
si vous aimez l’écrivain et les belles histoires. Leur
histoire dura jusqu’au printemps 1936, le moment
où la santé de la mère de l’auteur s’aggrave. Quand
les médecins lui confirment qu’elle ne sortira pas de
son coma, Robert E. Howard alors âgéde 30 ans se
suicide d’une balle dans la tempe le 11 Juin 1936. Sa
mère meurt le lendemain. Il semblerait que le suicide
de l’écrivain ne soit pas lié uniquement à la santé de
sa mère puisque dès le début de l’année 1930, Robert
E. Howard traversait une dépression.
L’adaptation ratée de « Kull » avec Kevin-HerculeSorbo ne permettra pas encore au grand public de
se faire une véritable idée du génie littéraire de cet
homme qui a posé les fondement du genre « Héroïc
Fantasy ». À noter qu’un film d’animation reprenant
une des meilleurs histoires de Conan « Les clous
rouges », avec la voix de Ron Pearlman (Hellboy)
, qui avait déjà prêté sa voix au célèbre cimmérien
dans le jeu sorti l’année dernière sur PS3 et Xbox360,
pour Conan, est annoncé pour Décembre 2009. En
2010 est toujours également prévu un nouveau film
de Conan, mais au vu du nom du réalisateur, Brett
Ratner (la trilogie « Rush Hour »), on peut s’attendre
au pire... Une raison de plus pour redécouvrir les
œuvres originales, romans et nouvelles, plutôt que
d’attendre de nouvelles adaptations.
11
Le loup-garou
Le loup-garou fait partie, avec le vampire, des monstres les plus terrifiants rencontrés dans les
films d’horreur et les jeux de rôle.
Mais au fait, un loup-garou, c’est quoi ?
On l’appelle aussi le lycanthrope. C’est un homme
partiellement ou complètement transformé en loup.
Cela peut se produire à chaque pleine lune suite à
la morsure d’un loup ou d’un autre loup-garou, ou
après une malédiction.
puisqu’ils peuvent faire des centaines de victimes en
une seule nuit.
L’origine du nom « Loup-garou »
Le nom « lycanthrope » vient du grec lycos (« loup
») et d’anthropos (« être humain »). « Loup-garou »
provient du vieux français leus warous (« hommeloup »).
Le nom anglais « werewolf » est l’équivalent du
français loup-garou.
Des histoires de loup-garou se sont transmises dans
toutes les mythologies, les légendes et les folklores
autour du monde. Ces hommes-loups possèdent les
capacités du loup et de l’humain, une
force colossale et une grande férocité
Qu’est-ce qu’un loup-garou ?
un loup immense, un humain ne
possédant que la tête d’un loup, ou
encore avoir le corps recouvert de
poils, une queue, des griffes et des
pattes de loup, mais rester sur deux
pattes comme l’être humain.
Le loup-garou peut aussi être une âme qui sort de sa
tombe sous forme de loup, c’est à dire un loup-garou
fantôme. Ces âmes damnées qui ne trouvent pas le
repos dans la tombe cherchent alors un hôte, humain
de préférence, pour se confronter quotidiennement
à lui et prendre possession de son corps. Si l’âme
damnée l’emporte, une transformation en loupgarou peut avoir lieu.
Pendant les nuits de pleine lune, le
loup-garou se transforme en loup
énorme avec des sens sur-développés
et acquiert les caractéristiques
attribuées à cet animal : une grande puissance
musculaire, l’agilité, la ruse et la férocité. Il doit
parfois retirer ses vêtements avant de pouvoir se
transformer.
Il chasse et attaque alors ses victimes pour les
dévorer car il ne contrôle plus ses faits et gestes.
Il peut faire de très nombreuses victimes en une
seule nuit.
Quelques
loupgarous se déshabillent
et
cachent
leurs
vêtements sous une
pierre creuse. S’ils ne
les retrouvaient pas, ils
seraient condamnés à
rester des loups errants
à jamais.
Certains loup-garous sont aussi capables de se
dédoubler. Dans de nombreux récits, les blessures
infligées au loup pendant la nuit se retrouvent sur
le corps d’un homme qui dormait tranquillement au
foyer .
Sous leur forme humaine, les loup-garous peuvent
garder des caractéristiques du loup, comme une voix
plus rauque, des yeux proches du jaune, des sourcils
qui se rejoignent au-dessus du nez, des ongles
légèrement rouges, des oreilles placées plus bas et
en arrière sur la tête et des poils plus abondants que
la normale sur les mains, les pieds et dans le dos.
L’apparence du loupgarou est très variable
selon les lieux et les
époques. Il peut être
12
Comment devient-on un loup-garou ?
Comment lutter contre un loup-garou ?
Les loup-garous sont soit les enfants d’autres loupgarous, soit des hommes maudits, soit des hommes
mordus par des loups ou d’autres loup-garous.
Les loup-garous détestent les choses sacrées, tout
comme les vampires. Les chasseurs de loup-garous
avaient donc intêret à se protéger avec de l’eau
bénite et à utiliser des balles et des pieux en argent,
ainsi que, par extension, toutes sortes d’objets en
argent ou d’objets bénis. Les méthodes de chasse au
loup-garou ont aussi évolué avec le temps.
Dans le cas où le loup-garou est victime d’une
malédiction ou d’une possession, l’exorcisme est
une façon de sauver la vie de l’humain maudit en
chassant l’esprit démoniaque qui a pris possession
de son corps.
Les balles en argent ont souvent été décrites comme
la seule arme capable de tuer un loup-garou, mais
en réalité, tout objet en argent et de préférence béni
devient une arme fatale à ces créatures.
Une autre façon de lutter contre un loup-garou est
d’employer la ruse pour le démasquer sous sa forme
humaine. Il est alors possible de l’enfermer dans une
cage résistante avant qu’il ne se transforme, ou tout
simplement de le tuer pendant qu’il est vulnérable.
Certains prêtres et
sorciers
peuvent
prononcer
une
malédiction
qui
transforme
un
homme en loupgarou. Les loupgarous
lituaniens
ont la particularité
de trinquer parfois
avec des hommes
en
prononçant
une formule de
transmission qui leur
donne la malédiction
du
loup-garou.
Quant à la morsure du loup-garou, c’est un moyen
de transmission récent qui rappelle la morsure du
vampire et n’est pas attesté avant le cinéma des
années 1920.
Les loups-garous dans les mythologies et les folklores
Mythologie grecque
Au mont Lykaion (le «mont du loup) en Arcadie, on donnait des banquets en l’honneur de Zeus Lykaios
tous les 4 ans. La personne qui mangeait l’unique part de viande humaine se trouvait transformée en loup
pour un an. Demaenetus de Parrhasie fut ainsi changé en loup pour 10 ans après avoir mangé un morceau de
viande humaine au festival de Zeus Lycaeus. Après ces 10 ans, il participa aux Jeux Olympiques. D’autres
nombreuses histoires d’hommes transformés en loup se retrouvent dans cette région d’Arcadie. On peut dire
qu’elle est le berceau du loup-garou.
L’histoire la plus connue est celle
de Lycaon, roi d’Arcadie, et de ses
cinquante fils réputés pour leur impiété.
Ils servirent de nombreux plats à Zeus
qui était venu leur rendre visite sous
l’apparence d’un mendiant. L’un de ces
plats était à base de la chair du plus jeune
des fils. Ils croyaient démasquer le Dieu
des Dieux mais Zeus, indigné, repoussa
la table du festin et foudroya tous les fils
du roi sauf Nyctimos qui monta sur le
trône. Lycaon fut transformé en loup :
« Ses vêtements se changent en poils,
ses bras en jambes. Devenu un loup,
il conserve encore des vestiges de son
ancienne forme. Il a toujours le même
poil gris, le même air farouche, les
mêmes yeux ardents ; il est toujours
l’image de la férocité.»
— Ovide, les Métamorphoses (I,209)
Certains hommes qui se sentent
transformés en loup se jettent sur
les troupeaux et les hommes pour
les dévorer, la nuit de préférence. Ils
hantent les cimetières et les monuments
et hurlent à la mort, les yeux enfoncés
et hagards.
13
Moyen age occidental
Europe centrale et orientale
Les loups-garous scandinaves sont plus ou moins
acceptés dans la société. Ils se nomment vargúlfr.
Dans la Völsunga saga, Sigmundr et Sinfjötli
découvrent deux hommes endormis. Des peaux
de loups étaient suspendues au-dessus d’eux dans
la maison. Tous les dix jours, il leur était possible
de sortir de ces peaux. Sigmundr et Sinfjötli leur
passèrent les peaux de loups et alors, ils ne purent
aucunement en sortir, quoiqu’en vérité, ils eussent
conservé la même nature qu’auparavant : ils
hurlaient comme des loups, chacun d’eux sachant
la signification de ce hurlement.
Les femmes peuvent aussi se transformer en louves :
dans l’Edda poétique, vargynjur est la femme-louve
que Thórr a molesté. Le loup figure aussi sur les
chemises des combattants berserker, il était associé
à leur fureur guerrière.
En France, de nombreuses personnes étaient accusées
de se promener par les nuits de pleine lune pour
dévorer les gens. On recense près de 30 000 procès
de loups-garous en France et du XVe au XVIIIe
siècle, près de 100 000 personnes furent reconnues
comme loups-garous et condamnées à être brûlées
vives en Europe. Des dizaines de milliers d’autres
auraient péri sans autre forme de procès. Lorsqu’un
villageois était soupçonné d’être un loup-garou, il
était attrapé et écorché vif car la légende voulait que
les poils se cachent sous sa peau.
Folklore roumain
Folklore français
Le vârcolac possède différentes formes. Dans
certaines versions, il s’agit d’un démon loup, qui avale
parfois la lune et le soleil en causant des éclipses.
C’est aussi parfois un mage qui se transforme en
loup pour se cacher. Il craint les hommes.
Le Pricolici désigne exclusivement un loup-garou.
Ce sont les esprits d’hommes violents morts qui
reviennent à la vie sous forme de loups ou des chiens
pour continuer leurs méfaits.
La garache est un loup-garou femelle qui se
métamorphosait la nuit en punition d’une faute
commise sous forme humaine. Les garaches blessées
meurent ou retrouvent leur apparence originelle.
Ismaël mérindol décrit, dans son traité de Faërie,
deux types de garaches : les « garaches-à-sauter »,
qui sautent au-dessus des haies,
et les « garaches-à-percer », qui
traversent les buissons épineux.
Les voirloups ou varloups sont des loup-garous légendaires du Pays d’Othe, vers les
départements de l’Aube et de l’Yonne. Ils sont à l’origine des hommes ou des femmes
ayant commis les sept péchés capitaux et s’étant laissés posséder par le diable. Pendant leur
période de transformation, ils peuvent prendre la forme de loups mais aussi de renards, de
sangliers, de boucs ou de chats. Ils se promènent dans la forêt de minuit à l’aube sans faire
de bruit. Leurs yeux phosphorescents peuvent allumer la paille ou le fourrage à distance,
dans les champs, les granges ou les silots. Les voirloups accomplissent le plus de mal
possible au nom de Satan. Ils sont souvent invulnérables mais ne tuent pas ceux qu’ils attaquent, ils leur
sucent parfois le sang à la manière des vampires. Lorsqu’on les blesse, ils en conservent toujours des cicatrices
malgré leur invulnérabilité.
Les voirloups se métamorphosent à minuit. Ils sont recouverts de pelage et conservent l’entendement humain.
Ils reprennent leur forme naturelle avec le chant du coq.
Sous leur forme humaine, ils passent leurs journées à épier les mortels afin qu’ils ne découvrent pas leur secret.
Ils possèdent une marque en forme de tache rougeâtre au bas de la colonne vertébrale ou une fourche à deux
dents sur l’épaule gauche.
14
La birette est un voirloup féminin des bords de la Loire. Elle établit aussi un pacte ou se laisse posséder par
le diable. Ses enfants aînés sont condamnés à se changer eux aussi en birettes et à transmettre la tare à toute
leur descendance.
Le Rougarou se retrouve dans toute la Louisiane française. Il hante les marais autour d’Acadiana et de la
Nouvelle-Orléans. Le rougarou se transforme en humain la journée et fait attention de ne pas révéler sa
malédiction de peur d’être tué. Celle-ci se termine lorsqu’il verse le sang d’une victime humaine. Seule une
sorcière peut être à l’origine du rougarou, soit en se transformant elle-même en loup, soit en maudissant
quelqu’un.
Caraïbes
Folklore écossais
Le loogaroo prend l’apparence d’un loup suite à un pacte avec le
diable. Il peut quitter sa peau (la laissant généralement sous l’ «
Arbre du Diable », l’ arbre à cotton) avant de chasser ses proies et
d’en offrir le sang au démon. Un moyen de s’en défendre est de
laisser un tas de grains de riz sur le pas de sa porte. Le Loogaroo
ne peut pas s’empêcher de les compter et le soleil se lève parfois
avant qu’il ait finit. A ce moment là, le loogaroo doit retourner
dans sa peau. On peut aussi retirer la peau du loogaroo de l’arbre
afin qu’il ne puisse pas la retrouver à son retour.
Le wulver est un loup-garou des iles
Shetland, en Écosse. C’est un homme
couvert d’une fine toison brune, avec
une tête de loup. Le wulver n’est pas
agressif si on ne l’embête pas. Il passe
son temps assis sur un rocher à pêcher et
laisse parfois du poisson sur l’appui de
fenêtre des familles pauvres.
L’Origines des loups-garous
Les loups-garous pourraient être issus des rapports de loups mangeurs d’hommes en Europe de l’ouest.
Cependant, contrairement au loup-garou, qui est décrit comme un tueur solitaire, le loup est un animal de
meute qui s’attaque aux proies les plus faibles et les plus faciles. Les loups mangeurs d’hommes ont une réalité
historique car en France, 1 600 actes de décès imputés à des loups concernent la période de 1580 à 1840. Les
loups enragés s’attaqueraient plus volontiers à l’homme en portant leurs attaques à la tête de leurs victimes.
Cette information est à nuancer car il est facile de confondre une attaque de loup et de chien sauvage. De
plus, la peur du loup était grande à l’époque. On ne connaissait pas, en France, de loups comme force positive
comme ceux qui accompagnent Odin dans la mythologie nordique, ceux de Lug dans la mythologie celte, ou la
louve qui allaita Romulus et Rémus.
Le loup était un animal maudit qui
passait pour un envoyé du Diable et
les autorités religieuses de l’époque
prônaient son extermination.
Certaines maladies bien réelles
peuvent aussi donner l’impression
qu’une personne se transforme en
loup :
L’hypertrichose
se
manifeste
par l’apparition d’une pilosité
excessive sur tout le corps, et
la porphyrie s’accompagne de
symptômes comme la coloration des
dents et des ongles en rouge, une
nécrose des gencives faisant ressortir les dents, une croissance rapide des cheveux, etc.
La lycanthropie est devenue le nom d’une maladie dans laquelle le patient croit qu’il se transforme en loup ou
en autre animal.
Très récemment, le Courrier international du 6/13 novembre 2003 rapporte le témoignage d’un homme
poursuivi pour avoir massacré son épouse à coups de couteau : « J’ai vu ses canines pousser, elles dégageaient
une odeur étrange comme celle d’un loup-garou ». L’expert psychiatrique certifia que l’accusé conservait « un
contact avec la réalité »
15
Films à propos des loups-garous
Les films de loups-garous sont très nombreux
et il est impossible de tous les citer. Parmi les
plus remarquables figurent Le Loup-garou
(The Wolf Man) en 1941, La Nuit du loupgarou en 1961, Le Loup-Garou de Londres en
1981, la saga Hurlements et, plus récemment,
la saga Underworld.
Loup-garou dans les livres de fiction
*Le Chasseur de Voirloup, une BD réalisée
par Ronnie G. Martin et Alain Richard.
*Le troisième tome de la série Harry Potter,
où un professeur de l’école Poudlard, Remus
Lupin, est un loup garou.
*Twilight de Stephenie Meyer, où des indiens
descendants d’une tribu ancestrale peuvent se
transformer en loups tout en étant pleinement
conscients.
Loup-garou dans les encyclopédies
* Claude Lecouteux, Fées; sorcières et loups-garous. Histoire du double au Moyen Âge, Imago, 3° éd. 2001.
*L’Encyclopédie du Merveilleux, Tome 3 : Des Peuples de l’Ombre’’ d’Edouard Brasey comporte un chapitre
sur les loups-garous.
Loup-garou dans les jeux
Loup-garou : l’Apocalypse est un jeu de rôle dans lequel des loups-garous tentent de sauver le monde de
l’apocalypse et Les Loups-garous de Thiercelieux est un jeu d’ambiance dans lequel les joueurs sont les
habitants d’un village attaqué chaque nuit par des loup-garous.
16
Festival Trolls Et légendes 2009
Un petit Mot de Mestr Tom
Chef de stand Fan 2 Fantasy
Tout d’abord mes remerciements à tous ceux qui ont contribué à
cette aventure. Un grand merci aux amis qui sont venus nous dire
bonjour ce week-end là entre autres Denis le gardien des licornes,
Dame Hélène et le sieur pirate Marc dont nous reparlerons dans ce
numéro .Un remerciement tout particulier à Valérie qui nous a si bien
accueillis sur le festival .
Sur le stand il y avait
-6 éditeurs représentés
-5 auteurs venus dédicacer leurs ouvrages.
-1 sortie international e (vu que nous étions en Belgique)
-1 illustratrice de grands talents
-Quelques goodies dont de magnifiques tableaux
Mestr Tom a eu le temps de se faire interviewer une fois :
http://lokomodo.blip.tv/#2014736
Comme une photo vaut mille mots voici la galerie de photo
Notre stand
17
Les auteurs en dédicaces :
Mestr Tom
Denis Nerincx Et Marc Laperlier (de passage sur notre stand)
Edouard Brasey
Alain le Bussy
Guillaume Suzanne et son illustrateur Zariel
18
Emmanuel Guillot
René Hausman
Quelques beaux costumes :
19
Interview de Céline Guillaume
Céline Guilllaume – ou Damoiselle Sorceline – est une jeune auteur française née dans les Yvelines
un 2 avril au XXe siècle. Primée plusieurs fois pour ses écrits fantastiques se déroulant dans un univers
moyenâgeux teinté d’une forte spiritualité. Elle est lauréate de plusieurs prix littéraires comme le prix du
Roman Fantastique de Biscarrosse 2008, et le prix du Roman au Concours International arts et lettres de
France à Bordeaux en 2008.
Elle était notre invitée sur le stand de Fan2Fantasy, le temps d’une interview au festival Trolls et Légendes de
Mons 2009, où elle a gentiment répondu à nos questions – avec cette curieuse petite voix généreuse et fluette
qui la caractérise – Si si, il y a quelque chose d’elfique dans cette voix là, je vous le dis !
Bonjour Damoiselle Céline, comment estu venue à l’écriture, dis-nous ?
Quel est ton auteur favori ?
-
Je n’ai pas vraiment d’auteur favori, mais
s’il vous faut vraiment un nom, ce serait Claude
Seignolle ou Mireille Calmel.
-
Tout naturellement, j’ai commencé ma
carrière dans la danse classique, malheureusement,
je l’ai interrompue à 17 ans pour cause de problèmes
de santé. Aujourd’hui, j’ai trouvé un nouveau
mode d’expression en dansant avec les mots, j’ai
commencé par des poèmes avant
de me tourner vers le fantastique.
L’écriture permet d’extérioriser mes
sentiments, par exemple, le roman
Les sentiers de ma vie contient
beaucoup de moi… j’aime la notion
de voyage, me retrouver face à
moi-même, faire corps avec mes
personnages et surtout, partager cela
avec les lecteurs.
Si tu étais un personnage de fantasy, qui
serais-tu ?
- Damoiselle Sorceline ! (Rire) J’hésite
aussi entre Arwen et Galadriel…
Aurais-tu des conseils à de jeunes
auteurs cherchant à se faire
éditer ?
- Simplement croire en soi et en son
étoile… car la lumière brille même au
plus profond de la nuit. Rester fidèle à
soi-même et ne jamais désespérer.
Tu écris à la première
personne, c’est un mode
d’expression particulier !
Le Site personnel de damoiselle Sorceline :
http://pagesperso-orange.fr/sorceline/
-
Oui, car lorsque je créé un personnage, j’aime
imaginer chaque détail de sa vie et retranscrire toutes
ses émotions.
20
Dossier Jeu video
« Krono Triggeur, sa tu. »
Vous l’avez surement déjà entendu pas mal de fois, ou ça vous rappelle quelque chose ? Non, ce n’est pas le cri
d’un Orc énamouré, ni le slogan d’un groupe de d’Industrial-Heavy-Hardcore-Goth Metal Austro-Hongrois,
mais plutôt l’arme de base du Kevin, cette créature de l’Internet, qui vous lance son argument au visage, tel
un projectile instoppable.
Et c’est surement pour ça que vous n’y avez jamais touché, à Chrono Trigger, faudrait pas donner raison au
Kevin hein. C’est pas grave, j’y ai touché pour vous, et je me suis lavé les mains avant. Faut préserver la bête,
elle a vieilli ma version. Un peu comme nous tous en fait.
Car faut dire ce qu’il en est : il a pris un coup de vieux ce bon vieux Chrono Trigger. Sorti sur Super Nintendo,
puis converti sur PS1, il a enfin été reconverti sur la Nintendo DS plus récemment, console ma foi forte adaptée
pour reconvertir les vieux jeux, même si on aimerait parfois y voir des nouveautés intéressantes.
Bref, comme disait Pépin, fonçons dans le tas, cessons cette digression et attaquons nous à Chrono Trigger en
lui-même.
La première chose qui choque quand on démarre le
jeu, et admire la cinématique d’intro, c’est ce chara
design. Il vous frappe d’un seul coup, un peu comme
un coup de batte entre les deux yeux, et là il ne vous
vient que deux réflexions :
-
Wah c’est dessiné par Akira Toriyama !
-
Wah c’est super ringard ça pue les années 90 !
Ding, c’est fait, j’ai entamé le sérieux du truc en un
instant. En effet, tout comme les Dragon Quest, série
à la qualité en dents
de scie, et comme le
récent (et mauvais)
Blue Dragon, les
personnages
de
Chrono
Trigger
ont été inventés
(recyclés ?) par le
légendaire créateur
de Dragon Ball.
Et c’est là que le bat blesse : le chara design déchirait
il y a 14 ans, maintenant il a pris un sérieux coup de
vieux, (du moins à mon gout), et le héros aux cheveux
en pointe c’est plus trop ça, ça fait trop… manga.
Et encore, même dans les mangas de maintenant, le
héros n’a plus trop une coupe en pointe, c’est has
been. Même les méchants semblent has been, et
recyclés. Sauf que le truc est que ce n’est pas Chrono
Trigger qui a recyclé des méchants d’autres créations
de Toriyama, mais l’inverse. C’est pour cela que les
premiers monstres que l’on combat sont des sortes de
Namek bleus décérébrés…
Passons, on s’en remettra, ou pas.
On va parler vite fait des petites améliorations évidentes
de la version DS. On a donc droit bien évidemment à
une traduction française intégrale du jeu, et pas sous
traducteur Google semble-t-il. Je dois avouer ne pas
avoir poussé à fond ma version DS, l’ayant déjà fini 6
fois sur ses conversions
précédentes, et n’ai
donc pas pu voir
d’horribles coquilles
qui m’auraient permis
de fustiger ce jeu plus
que je ne vais déjà le
faire. Cela fait toutefois
plaisir de pouvoir y
jouer en français, le
jeu n’étant jusque là jamais sorti traduit dans la langue
de Molière.
Hormis cette traduction, on notera bien entendu
l’utilisation du stylet et du double écran. Le stylet
s’avère très utile, mais pas obligatoire, les joueurs
old school préférant souvent leur bonne vielle croix
directionnelle et leur touche A.
Le double écran sert surtout à nettoyer l’interface du
jeu, révélant ainsi ses superbes graphismes dignes
de la SNES en plein écran de 2.5’’, cachant ainsi les
21
inévitables myriades de pixels qui sortent si facilement
sur un grand écran sur SNES (quand j’ai rebranché la
mienne le jeu était une bouillie sans nom sur mon LCD
32’’).
Il est à noter que l’on a l’intro animée de la version
PS1 sur la SNES, fort agréable, même si elle fait
beaucoup penser à celle de sa conversion concurrente
de l’époque, Tales of Phantasia.
Bien, maintenant, on va peut être enfin lui rentrer dans
le lard pour de bon, et parler de Chrono Trigger, égérie
des Kevin, qui pour la plupart ne l’ont pas fini, le jeu
étant en anglais d’origine.
Chrono trigger, c’est, comme vous l’avez suspecté,
une histoire, non pas de championnats du monde de
Sprint, mais de temps. De voyage dans le temps, pour
être exact.
Le héros, dont le joueur choisit le nom, ainsi que celui
de ses coéquipiers (Que c’était bien le temps des noms
non imposés pour cause de doublage des textes, ce qui
nous permettait de bonnes tranches de rire quand Pâté
rencontrait Rillettes, ou quand le méchant hurlait : « je
vais te réduire en bouillie, Yassin66! ») est un matin
réveillé par sa mère.
Oui, comme dans tout bon jeu du genre, le héros est
en âge d’occire moult dragons, robots, monstres sans
noms et autres horreurs dimensionnelles, mais vit chez
sa mère, et celle ci est obligée de le lever le matin.
Votre mère donc, vous susurre délicatement de vous
lever car il y a une fête foraine. La première fois que
j’ai joué a ce jeu, j’avais 15 ans, et j’ai cru mon anglais
défaillant car j’hallucinais. Une fête foraine ? Je me
voyais déjà découper des hordes d’ennemis venus
piller mon village ou le brûler ou autre.
Et bah non, ce n’est pas un RPG de base, les méchants
ne vous en veulent pas car vous avez le slip magique
du Dieu Mghtrtzn, y a même pas de vrai méchant au
début. Hell. Et donc vous allez à la fête, comme tout
bon ado qui se respecte, avec votre épée en bois et
votre coiffure pleine de pics. Et en partant votre mère
vous donne bien évidemment de l’argent de poche, qui
vous servira à acheter des potions ou autres drogues
diverses, ou des armes : jeunesse décadente.
On notera au passage le super moteur de l’époque qui
fait que rien qu’au début du jeu le chat de la maison
suit vos mouvements. JAYNIAL !
Vous sortez de votre maison et tombez sur la carte du
monde. Gné ? En général en sortant de chez vous, vous
tombez sur un village, vous baladez dans les maisons
sans que l’on vous en donne l’autorisation, et volez
sans vergogne les possessions des braves gens qui ne
bronchent même pas.
Et bien là, non. Flemmes des développeurs ? Allez
savoir. Toujours est-il que vous vous retrouvez donc
sur la map, et voyez la fête foraine, et des maisons
à piller. Vous voilà rassuré, le racket est toujours là,
l’honneur est sauf.
Allons donc à la fête, pour y trouver quelques activités
amusantes, telles que le concours de boisson, le
vendeur de potions et le marchand d’armes…
Vous y trouvez aussi une nana, collante comme pas
deux, que vous ne connaissez ni d’Adam ni d’Eve,
mais qui a décidé que vous étiez son « Best Friend »
et qui ne va pas vous lâcher de la fête, jusqu’à ce que
vous vous rendiez au cœur des emmerdes.
Bawi, faut pas rêver, fini de plaisanter, le jeu commence
vraiment. Vous vous rendez au clou du spectacle,
accompagné de cette pimbêche, qui vous a gonflé tout
du chemin avec son collier super important. Et là vous
rencontrez une vraie amie que vous connaissez, et qui
va donc se faire nommer à son tour. Bonjour Rillettes,
je suis Paté.
Et cette amie est une géniale inventeuse, qui comme
le héros vit encore chez ses parents et se fait réveiller
le matin par son père (pas de sexisme, les hommes
aussi peuvent faire autre chose que sauver le monde
et servir dans des tavernes), et qui a inventé un…
TELEPORTEUR !
Bam, quid de l’Heroic Fantasy ? Peu importe, elle
téléporte son père, de façon trop classe, puis la cruche
qui vous accompagnait, celle qui est votre meilleure
amie mais que vous la connaissez pas, décide de
tester aussi, et comme de par hasard, son collier
super important fait tout foirer, crée un vortex inter
dimensionnel, et pouf, disparue, et comme c’est votre
amie depuis cinq minutes, pouf, vous prenez le collier
et plongez à sa suite dans le Vortex.
Abruti de héros, le voilà coincé dans une autre
époque.
Voilà pour l’histoire. Vous allez vous balader à
différentes époques, et rassembler les membres de
votre équipe, allant de la préhistogirl (super attirante
22
peut donc que deux barres arrivent au moment ou
vous devrez faire votre choix exactement au même
moment, vous demandant des réflexes pour éviter que
vous restiez les bras ballants.
Les choix restent très classiques (Attaque, défense,
technique spéciale, objet, fuite), mais le coté action
ajoute de l’énergie aux combats souvent longs et
rébarbatifs (à mon gout). On a aussi un système de
combats avec deux membres du groupe, et deux trois
autres particularités, mais ça reste fort classique. A
savoir que pour les gens qui aiment prendre leur temps,
il est possible de régler pour qu’il y ait pause lorsque
c’est votre tour d’effectuer une action.
pour une Cro-Magnon), au robot, en passant par
l’homme grenouille. En gros, que du joyeux.
Au programme : paradoxes spatio-temporels,
modifications du futur, qui influera sur le passé via
votre biais, et ainsi de suite. Mal de tête garanti sur
certains dialogues.
C’est génial, et on aime… ou pas. En pratique, on va
sauver le monde, avoir des super rebondissements, et
je ne veux pas spoiler une seconde, d’autant plus qu’un
RPG, et c’est sacrilège de penser le contraire, ça ne se
raconte pas, ça se vit ! *Fanatisme Inside*
Bon, et les gens me demanderont au sujet du système
de combat.
On n’a pas un vrai tour par tour, mais pas loin. En
combat on a le droit à une action dans un temps donné,
et ce temps se déroule via une barre d’action, un peu
comme dans FF7, pour les connaisseurs, chaque
personnage a la sienne, et les ennemis aussi, et il se
Reste enfin la bande son. Digne de la Super Nintendo,
il ira très bien avec vos supers écouteurs à cinquante
euros, et sera encore mieux en version mute, vous
permettant de brancher ces mêmes écouteurs sur votre
iPhone. Vous m’aurez compris, ce n’est pas un plaisir.
23
Et donc, en résumé ?
Chrono Trigger se démarque surement du lot de par son scénario intéressant, et de par son système de combat
original et un peu plus dynamique qu’un de ses concurrent sur la même console, FF3 (ou même FF4), mais
vaut-il vraiment son prix, considéré comme scandaleux pour la Dual Screen de Big N ? Tout dépend du point de
vue, mais les passionnés et les anglophobes pourront redécouvrir un jeu, qui malgré le poids des ans a su rester
confortable, bien qu’ayant mal vieilli graphiquement et surtout de façon sonore.
A prendre, si vous n’avez rien d’autre à jouer.
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s
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facilemen
24
Un jeu en passe de devenir rare
Comme ce jeu est une antiquité il plait et
devient rare et comme tout ce qui est rare
c’est cher.
Attention n’achetez votre jeu que neuf
sous blister des petits malins vendent des
copies illégales qui en plus ne fonctionne
pas sur des sites de ventes d’occasion.
A l’heure où nous bouclons le journal ni
Koch Media ni les dits sites n’ont souhaité
s’exprimer sur ce fait.
CONCOURS de BD Fan 2 Fantasy
Invité: Patrick Sobral
Le nain boiteux a réussi à nous sortir cette fois ci un concours démentiel un jeune scénariste
va pouvoir avoir son scénario publié et dessiné par notre invité.
1. CONDITIONS GENERALES DE PARTICIPATION
Le concours BD « Fan 2 fanatsy » de BD-FIL 2009 est ouvert à toute personne âgée de
18 ans et plus, dont le travail n’a jamais été publié sous forme d’album ou de manière
régulière dans un média à grand tirage. Chaque participant ne peut adresser qu’un seul
projet. Les travaux collectifs ne sont pas acceptés. Le concours vise, en effet, à saluer et à encourager
des auteurs complets.
2. PROJET A SOUMETTRE
Chaque projet doit présenter une histoire originale complète, sur une planche, complètement scénarisé
(synopsis non admis).
Le/la participant/e privilégiera, au mieux, l’utilisation de la langue française pour ses éventuels textes
et dialogues.
Les : nom, prénom, date de naissance (jour, mois, année), adresse complète, numéro de téléphone
(fixe
et/ou mobile) et adresse e-mail (obligatoire) du participant doivent figurer au verso du projet.
3. DELAI DE PARTICIPATION
Les participants au concours doivent faire parvenir leur projet à l’adresse de :
Fan 2 Fantasy
15 rue de l’hautil (Guibé)
78510 Triel
Le 30 juin 2009 (date du sceau postal faisant foi) au plus tard. Leur envoi induit l’acceptation du
présent règlement.
4. JURY
Le jury du concours, placé sous la présidence de Patrick Sobral (auteur et invité d’honneur de BDFIL 2009, La décision du jury est souveraine.
5. RESULTATS ET PRIX
Le gagnant verra son scénario mis en planche par Patrick Sobral et sera publié dans le numéro 6 du
journal Fan 2 Fantasy. Il sera invité au festival Fan Fantasy 3 en tant que scénariste. Le gagnant sera
averti par mail et par téléphone.
Aucune correspondance ne peut être échangée au sujet du concours et de son jury. Toute voie
juridique
est exclue.
8. PROPRIETE DES PROJETS
Le projet primé demeurera propriété du journal. Aucun droit ne pourra être perçu par les auteurs
des
projets pour les publications pouvant être réalisées dans la presse ou dans des réalisations ayant pour
but d’assurer la promotion du journal ou de l’association de celui-ci.
Tout autre exploitation que celles citées ci-dessus ne pourra être réalisée sans l’accord des auteurs.
9. RESPONSABILITE
Pour toute information : La bibliothèque de Mestr Tom , Concours BD – Fan 2 Fantasy 15 rue de
l’hautil (Guibé) 78510 Triel Tel 06 80 83 47 19 mail [email protected]
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Les Conseils de lecture du mage blanc
Louis le galoup Jean Luc marcastel édition
nouvel angle
Notre avis: Une histoire envoutante malgré des références
géographiques hasardeuses une histoire qui se lit d’une
traite et où l’on est attristé de voir le mot fin mais rassuré de
n’être qu’au début d’une grande épopée.
Une documentation et des recettes de cuisines complètent l’ouvrage. De
magnifiques illustrations.
Un livre à lire à l’assemblée, blotti sous les couvertures au coin du feu.
http://www.louislegaloup.com/
(attention intro du site parfois longue à charger)
La villa des roses , Dannièla Mirabel édition Persée
Étrange est sans doute le mot qui convient le mieux à cet ouvrage : étrange
et inclassable.
Dès la première plongée dans ce curieux récit, qui finalement n’est ni un
roman de science-fiction, ni un roman de fantasy, ni un ouvrage ésotérique,
ni une autobiographie, mais un mélange des quatre, on en prend plein les
yeux ! Pas dans le sens panache et autres actes de bravoure, mais bien grâce
au mélange de couleurs et de formes que l’auteure se plait à animer dans ces
décors curieux – et étrangers - dont on ne cessera de se demander s’ils lui
appartiennent - auquel cas son imagination est vraiment très riche - ou s’ils
sont la vision d’un à-venir, une porte ouverte sur une autre réalité.
La villa des roses est donc – comme l’indique plus ou moins le titre –
un roman très visuel, à tel point que j’ai parfois eu l’impression d’être
spectatrice devant un écran de cinéma muet au cours de la lecture. Au final,
cette sensation se révèle dérangeante car on aimerait en savoir beaucoup plus sur toutes ces étranges entités
que l’héroïne – une grand-mère racontant sa propre histoire à ses descendants - rencontre au cours de ses longs
périples qui l’amènent de la terre à deux ou trois exoplanètes, pas moins ! Parfois, j’ai eu envie de prendre la
voix des petits enfants du récit et de demander : Nanny, dis-moi, les gens que tu as rencontré, ils mangeaient
quoi ? Et ils se déplaçaient comment ? Et ils avaient une odeur ? Et la nourriture avait quel gout chez eux
? Certes, une part belle est faite à l’imagination mais avec le peu d’informations livrées par l’auteure, les
interprétations sont infinies et il faut sans cesse recomposer. Une autre impression à la lecture est celle d’avoir
un champ de vision très restreint, et pour donner un exemple parmi d’autres : des chiens sont fréquemment
mentionnés, mais on ne connaît ni leurs noms, ni leurs couleurs, ni leurs races, ce sont simplement… des
chiens. Dommage !
La villa des roses a le charme de ces récits de voyage où nous perdons nos repères face à un ailleurs qui nous
dépasse complètement, mais il souffre hélas de quelques défauts très gênants à la lecture. Le rythme est parfois
mal géré, les phrases manquent de fluidité et souffrent de quelques coupures intempestives, des virgules mal
placées par exemple. Ceci dit, l’effort de l’auteure est réellement à saluer sur ce thème difficile qui mêle des
visions à des voyages dans le temps, et on ne peut que l’encourager à travailler et perfectionner ses récits afin
de combler la faim des lecteurs avides que nous sommes !
Au final, « La villa des roses » est un livre que l’on referme avec l’impression d’en savoir déjà trop, ou pas
encore assez.
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Retour au pays – Robin Hobb
Editeur : Pygmalion
Sujet :
Retour au pays est le journal d’une noble dame que la disgrâce de son mari force à
partir en exil. Elle y raconte l’installation de sa famille et des colons sur les rivages
maudits, des marais insalubres et peu accueillants.
La fragile colonie est bientôt troublée par la découverte d’une ville souterraine.
Lorsque les expatriés la visite, ils sont assaillis de souvenirs et de musique ne leur
appartenant pas. Malgré les risques inhérents à la fouille d’une cité ensevelie,
l’attrait des trésors enfouis dans les salles profondes les attire irrésistiblement.
Notre avis :
Cette nouvelle est une sorte de prélude à l’univers de Hobb que l’on peu découvrir
dans l’assassin royal et les aventuriers de la mer. Parue à l’origine dans le second tome des légendes de la
fantasy de Silverberg, ce texte donne les clefs pour comprendre le peuple du désert des pluies et ses étranges
coutumes.
Ecrit à la première personne sous la forme d’un journal, on boit les mots de la protagoniste, vivant avec
elle l’installation des premières plateformes dans les arbres. Puis on se laisse complètement envouter par la
découverte de la cité enfouie et toutes les révélations et péripéties que cela entraîne.
Une nouvelle passionnante et très bien écrite donc, loin des clichés traditionnels de la fantasy. Il est possible
de la lire sans avoir lu les précédentes œuvres de Hobb mais cela est déconseillé. La magie de cette nouvelle
naît surtout de l’éclairage qu’elle apporte à propos d’un peuple sur lequel on se posait bien des questions,
suite à la lecture des aventuriers de la mer.
Le trône de fer, Tome 1 – George R. R. Martin
Editeur : J’ai lu
Sujet :
Le seigneur Eddard Stark règne sur Winterfell. Homme droit et intègre, il rend la justice
de façon impitoyable mais juste, tentant de montrer l’exemple à ses fils. Cependant le
quotidien de cette noble famille est bouleversé par l’annonce de l’arrivée de Robert
Barathéon, roi des sept couronnes et suzerain des Stark.
Une fois arrivé, il apporte à Eddard Stark la nouvelle de l’assassinat de Jon Arryn. Ce
dernier tenait la fonction de ‘main du roi’, sorte de bras droit du monarque. Il pense
faire un grand honneur au seigneur de Winterfell en lui proposant de remplacer Arryn
à ce poste ; cependant Eddard redoute de quitter le calme de sa province pour les
intrigues de la cour. Il finit par accepter devant une nouvelle offre de Robert : marier entre eux leurs enfants
respectifs. Finalement, une partie de la famille Stark quitte Winterfell, afin de rallier Port-Real, la capitale
du royaume.
Notre avis :
La première question qui se pose lorsque l’on veut parler du trône de fer, est de savoir si l’on va parler
seulement du premier tome ou de la série toute entière. Finalement, comme il est préférable de commencer
par le début, le résumé ci-dessus ne vous dévoilera que l’intrigue du premier opus, tandis que les lignes
ci-dessous extrapolerons l’avis à la série dans son ensemble (dans la mesure où l’auteur ne l’a pas encore
achevée).
De par son histoire, le trône de fer ne brille pas vraiment par son originalité. Il s’agit d’une sorte de moyenâge alternatif dans lequel se déroulent de nombreuses intrigues politiques. Le premier tome peut même
sembler un peu reboutant, du fait du nombre important de personnages et de la multiplicité
des points de vue.
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Pourtant, c’est cette multiplicité qui donne tout sa force à cette série. En effet, à chaque chapitre, G.R.R.
Martin nous offre le point de vue d’un personnage différent. On change ainsi de vision en permanence,
revenant sur des personnages que l’on connaît et en découvrant de nouveaux.
Le tour de force de l’auteur est de nous faire changer d’avis avec ses héros. On se surprend à compatir à la
douleur d’un homme que l’on avait haït quelques tomes plus tôt. On redécouvre les sept couronnes à chaque
chapitre, les visitant successivement à la suite de guerriers, de sages ou d’enfants.
Finalement, passé le cap du premier tome, on est pris dans la tourmente qui agite le monde de Westeros. Au
fur et à mesure de la lecture, on prend conscience que la série du trône de fer ne nous raconte pas l’exode de
la famille Stark, mais bien celle du pays tout entier. Chaque détail prend alors son importance, on apprend à
connaître les aspirations et les caractères de chaque famille, on suit les déboires des enfants qui se retrouvent
victimes des cruels jeux de pouvoirs de leurs parents.
Le livre se bonifie au fil des tomes, se complexifiant de complots réellement bien pensés et de personnages aux
caractères bien trempés. Si l’on a le courage de braver les petites difficultés des premières pages, nécessaires
pour poser les bases d’une vaste histoire, la suite de la série promet des moments de lecture inoubliables.
Skully Fourbery
Derek Landy
Gallimard Jeunesse
À la mort de son oncle, Stephanie Edgley, douze
ans, hérite d’une vaste propriété. Un curieux
individu, emmitouflé dans un long manteau, le
visage dissimulé par une écharpe, des lunettes
noires et un chapeau, fait irruption chez le
notaire lors de la lecture du testament. Son
nom est Skully Fourbery, détective privé de son
état, cynique comme il se doit, mais aussi… le
squelette vivant d’un magicien mort quatre cents
ans plus tôt ! Il lui apprend que son oncle a été assassiné et qu’elle pourrait bien
être la prochaine sur la liste... Détective sarcastique, magicien puissant, expert en coups fourrés et roi de la
cambriole, Skully est aussi très élégant et ne roule qu’en Bentley... Faites la connaissance de ce personnage
irrésistible, dans une histoire aussi sombre que palpitante, au ton caustique et aux dialogues excellents !
«Skully Fourbery» a été sélectionné par la rédaction du «Publishers Weekly» comme l’un des vingt meilleurs
titres parus en 2007 aux USA.
Le Baron Vengeous s’est évadé! Huit ans après l’avoir arrêté, Skully Fourbery se lance de nouveau à la
poursuite de son vieil ennemi, aidé de Valkyrie, sa brillante apprentie. Ils doivent à tout prix retrouver le
baron avant qu’il ne s’empare de l’armure mortelle de Lord Vile, qui recèle de terrifiants pouvoirs...
Derek Landy est Irlandais et vit près de Dublin. Avant d’écrire pour la jeunesse, il a signé les scénarios de
deux films d’horreur riches en homicides et en zombies. « Je pense que la conseillère d’orientation de mon
école doit se retourner dans sa tombe, dit-il. Enfin, c’est ce qu’elle ferait si elle était morte. » Derek est aussi
ceinture noire de karaté, ce qui lui permet d’enseigner l’art martial à des enfants et confère à ses scènes de
combat un réalisme tout particulier. Skully Fourbery, son premier roman, est traduit dans le monde entier.
Notre Avis : deux sympathiques romans pour enfant dans la ligné de R L Stine.
Des monstres gentils une petite fille intrépide et des mystérieux pouvoirs qui lui tombe dessus (merci tonton)
des personnages attachants un détective squelette digne de Dr House On attend la suite avec impatience.
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MAJIPOOR - Le château de Lord Valentin
vol.1 Soleil Production
Scénariste : JOUVRAY Olivier
Dessinateur : RATTE David
Coloriste : LAVIALLE Myriam
Sur Majipoor, le jeune Valentin se réveille au milieu de nulle part, sans but et
sans souvenir... Recueilli par une troupe de jongleurs, il démarre une nouvelle
vie de bohème, heureuse et insouciante. Mais rapidement, des rêves éprouvants
viennent le hanter. Des souvenirs qu’il croyait perdus refont surface. Son ancienne vie aurait un lien étroit avec les grandes puissances de Majipoor et plus
encore avec le symbole du pouvoir suprême, son homonyme le Coronal Lord
Valentin lui-même. Valentin ne veut pas quitter sa nouvelle vie ni perdre ses nouveaux compagnons, mais
il ne pourra longtemps refuser son destin. On s’est introduit dans son esprit et volé sa vie, il n’aura d’autre
choix que de reconquérir ce qui lui appartient.
Notre Avis : Une magnifique adaptation du Roman de Robert Silveberg
Un scénario des plus fidèles au roman qui nous entraine dans une histoire captivante.
Un roman d’initiation pour une renaissance, un ouvrage des plus soignés avec les talentueux dessins de Dabid Ratte.
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La nouvelle du mois
Le Sabre du Pirate de Marc Laperlier
Un petit mot de l’auteur:
Mon écriture relève de l’art des nains. C’est surchargé à certains endroits, brut à
d’autres, lourd parfois, mais je m’y retrouve. Quand je me le lis, ça peut m’emporter,
comme peuvent m’emporter les envolées wagnériennes ou les descriptifs de bataille
du Seigneur des Anneaux (ah la charge des Rohirim à la bataille des champs de
Pelenor!). Reste à espérer que d’autres que moi aimeront ce que j’écris.
Je n’écris pas du Mozart. Il y a des gens qui aiment Mozart, la légèreté, le brio.
C pas mon truc, il me faut bien l’admettre. Mozart m’ennuie et Wagner me dresse
les poils sur les bras (quand il ne me tire pas des larmes) Je suis un nain, faut
faire avec. J’aime bien les elfes, cela dit ... farci avec des pommes :) Mais chut
... certains elfes n’ont pas d’humour. Enfin, pas celui là en tout cas (je reconnais
c’est de l’humour de nain)
Et notre nouvelle :
Une légère douleur, un picotement, enfin, ça fait si longtemps qu’il dort, Henri Coquinot, dit Triple Patte.
Ça fait des siècles, en fait. Momifié par l’atmosphère sèche et pauvre en oxygène, couché sur une cape de
velours écarlate, mort, pour tout dire, il est bien étonné de sentir quoi que ce soit. Encore ? Ça le chatouille,
mais c’est désagréable. Un chatouillement piquant, il dirait. Ça le met d’office d’humeur massacrante. De
son vivant, déjà, il n’était pas commode. La mort n’a pas arrangé son caractère. Il le constate d’ailleurs
lui-même. Un éclair de lucidité, au réveil ? Ah ben voilà qu’il se lève maintenant. Il a demandé à se lever ?
Nenni. Qui donc lui impose de se dresser céans alors qu’il s’estime bien heureux de se tenir couché, voire
même mort, s’il vous plaît ? Y’a rien à faire. Voilà qu’il marche désormais. Il s’avance à travers la grotte, va
jusqu’au rocher que dix hommes ont placé là pour se débarrasser de lui quatre siècles plus tôt. Quoi ? Il faut
qu’il bouge ce caillou ? Ah ah ! Quelle plaisanterie. Mais … ? Pourquoi donc essaie-t-il ? Ça n’a pas de sens.
Pourtant, il essaye. Il réussit même. Le caillou bouge. Il n’avait pas bougé quatre cents ans plus tôt. La mort,
ça donne des forces, faut croire. En tout cas, le caillou bouge, libérant le passage de l’ancien souterrain.
-
Ah ben tout de même.
C’est un gamin, un môme, un chiard, un lardon, un morveux. C’est quoi ces manières ? Il sait qu’il parle à
un capitaine pirate redouté sur toutes les côtes des deux Amériques ?
-
Pardon ?
C’est tout ce qu’il trouve à dire, le capitaine redouté. Pardon ? oh, garçon, réveille toi ! C’est un poucet là.
Retourne le, balance lui tes brodequins dans le fondement et bonjour chez vous. Mais le capitaine ne fait
rien. Il regarde le gosse stupidement, se contentant de dire :
-
Pardon ?
-
J’ai dit : Ah ben tout de même ! Jamais vu un pirate aussi croulant. Allez, j’ai pas toute la journée.
On trace papi.
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Où est mon sabre ? – pense Triple Patte en tendant automatiquement sa main droite vers le lieu où l’arme
devrait se trouver. Evidemment, il ne trouve rien. Ses pistolets alors ? Pas plus de pistolet que de rhum en
tonneau. Cogner le môme alors ? Il ne sait pas pourquoi, mais ça ne part pas. La baffe, le coup de poing sur
le nez, la taloche sur la tête, le coup de pied aux fesses, y’a rien qui part. Et le gamin qui le regarde avec
impatience, avec impertinence …
-
Tain, le boulet … Allez trace, passe devant !
Eh ! Mais c’est que le gosse lui en a mis un, de coup de pied aux fesses, à lui, Henri Coquinot, dit Triple
Patte, terreur du golfe du Mexique et de quelques terres découvertes à marées basses.
-
Ça suffit gamin ! Explose-t-il. Recommence ça et je t’expédie aux requins, direct.
-
Ouah ça y est il se réveille. Vas-y continue j’ai drôlement peur.
Le capitaine prend alors sa voix basse, cette voix qui a fait sa réputation, cette voix qui annonçait chaque
fois une disparition violente, que tous les pirates, boucaniers, flibustiers et corsaires redoutaient, de la Tortue
aux côtes de Floride.
-
Tu fais bien d’avoir peur. Je vais prendre mon temps avec toi, petite vermine. Je vais …
-
Ouais on verra ça plus tard. En avant vieux tas puant, dépêche.
-
Quoi ? Rugit Triple patte.
-
Allez grouille.
Triple Patte s’arrêterait bien pour vérifier s’il grouille ou pas, de vers évidemment, mais à sa grande surprise,
le voilà qui se met à courir dans le souterrain. Et sa dignité ? On en fait quoi de sa dignité ? Mais y’a rien à
faire. Il aimerait s’arrêter, botter l’arrière train du petit monstre qui lui colle le train, mais ses jambes l’entraînent, malgré lui, jusqu’au grand jour.
-
Stop !
Il s’arrête. Alors comme ça, c’est le chiard qui commande ? Bon, d’accord. Y’a pas moyen d’y couper. On
va faire avec, en attendant. Y’aura bien un moment où la situation s’inversera. Il est où son sabre ? Faut qu’il
retrouve son sabre …
-
Je dois lancer un sort, sinon la lumière du jour te tuera.
-
Je suis déjà mort.
-
Ouais ben là t’es un mort vivant. La lumière ça ferait de toi un mort mort. J’ai rien à faire d’un mort
mort. Alors t’attends une seconde.
-
C’est quoi une seconde ?
-
Ça veut dire que t’attends. Et tu la boucles.
-
Hem …
Il voudrait lui dire ses quatre vérités, au petit insolent, mais y’a rien qui part. Ça le démange, ça le chatouille,
ça le pique, mais y’a rien qui part. Puis, tout à coup, il réalise. Il va lancer un sort ? Un SORT ? Tout s’explique ! C’est un mage ! Que la grand cric me croque, un mage !
-
Tchikiboumshiboum ! Crie le marmot.
Triple Patte se sent différent, engourdi. Il regarde l’enfant mage, un peu plus effrayé.
-
Tu vas avoir un peu de mal à courir parce que je t’ai mis la protection des abysses. C’est obligé sinon
le soleil te tuera. En avant.
-
En avant vers où ?
-
Sa race, quel abruti cuila ! Vers ton trésor, andouille !
-
Abruti ? Andouille ? hem …
Encore sa voix qui ne fonctionne plus. Pas moyen de s’exprimer. C’est de la magie, certainement. De toute
façon, ses jambes se remettent à courir toutes seules. C’est vrai qu’il est un petit peu engourdi, mais ses jambes courent toutes seules tout de même. On peut pas lutter ? D’accord. Mais pas de panique. Y’aura bien un
moment où la situation changera…
-
Rentre là dedans.
-
C’est quoi cet endroit ?
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-
C’est là qu’est ton trésor.
Triple Patte ne reconnaît pas l’endroit.
-
M’étonnerait. Ça n’était pas du tout comme ça.
-
Quelle tâche ! Bien sûr que c’était pas comme ça. T’es mort y’a quat’ cents ans. Ça a changé.
-
Ah d’accord. J’aurais pas reconnu.
-
On s’en fiche. Avance.
-
A vos ordres messire mage.
-
Ta tronche. Avance en silence, y’a des monstres.
-
Des quoi ?
-
Des monstres !
-
Mais… J’ai très peur des monstres, moi ! Quelle sorte de monstres ? Des serpents de mer, le Kraken,
le Léviathan ?
-
Nan, nan, des limaces géantes je crois. On va se les faire tranquille.
-
Des … limaces géantes ? Mais … C’est dégoûtant !
-
Ouais ! C’est pour ça que j’ai besoin de toi. Sinon je vais pourrir ma nouvelle tunique d’invisibilité
aux forces chtoniennes.
-
Du Diable si je comprends un mot à tout ce charabia !
-
On s’en fiche j’t’ai dit. Bouge ! Et dérouille-les.
-
Mais je fais comment ? je n’ai même pas d’arme pour les affronter !
-
T’as pas d’arme ?
-
Vous le voyez bien !
-
Ah zut ! Quel naze. J’ai oublié le sabre du pirate. Bon ben faut qu’on aille le chercher avant. Allez
ramène toi, demi tour.
Triple Patte ne dit plus rien, depuis un moment. Il obéit sans discuter. Il n’est même plus nécessaire de lui
lancer des sorts pour le faire marcher ou courir. Il y va tout seul. Un étrange petit sourire hante son visage
ravagé par la mort et dans ses orbites à nouveau habitées par leurs globes oculaires danse une lueur malsaine. Précédant le gosse dont les instructions fusent toujours sur le même ton autoritaire et méprisant, le
capitaine entre enfin dans une vieille baraque en ruine. Ils descendent à la cave. Il fait noir là-dedans ! On
n’a pas de torche – pense Triple Patte. Mais le gosse est un mage, non ? D’ailleurs, il sort d’une des poches
de son étrange veste un objet cylindrique, noir, avec un cercle de verre à une extrémité. Une lunette de vue
? Ah !!! De la lumière ! Ce truc fait de la lumière ! Triple Patte n’avait jamais rencontré de mage avant ça,
mais ça lui fiche la trouille, pour tout vous avouer. Enfin, ça lui fiche la trouille pas longtemps tout de même
parce que, petit un, c’est un pirate et qu’il en a vu d’autres, et petit deux, il aime bien la lumière quand il fait
noir autour.
-
C’est là. Creuse.
-
Creuse ? Avec quoi, jeune maître ?
-
Avec tes mains, idiot !
Idiot hein ? Attend mon bonhomme, attend. Tu dis que mon sabre est dans le coin ? Tu ne vas pas aimer la
suite, je te le garantis. Il a la tête farcie de pensées assassines, Henri Coquinot le pirate. Il creuse, il ressasse,
il mâchonne, il prépare sa vengeance. Ce soir, gigot de mouflet, joue de mioche et travers de petit idiot
boucanés. Ça sera ça son menu. Il creuse, il creuse. Ah ça y est ! Il sent un truc dur dans le sable. Il se méfie.
C’est qu’une lame de sabre, après tout ce temps, c’est peut être rouillé. La rouille, c’est pas bon sur les
blessures. Il en a vu quitter cette vallée de larmes pour un monde meilleur – ou pire c’est selon la destination
– à cause de blessures infectées à la rouille. Alors il fait attention, pour sûr. On a beau être mort, on ne sait
jamais. Il trouve la poignée, il la sent. Triomphant, il extirpe son sabre du sol en poussant un grand :
-
Ah !!!
-
Ah cool – fait le gosse.
32
-
Ouais, cool – répète le pirate qui n’a pas vraiment compris ce que ça voulait dire.
Il regarde le mouflet par en dessous. Il l’évalue. N’oublions pas que c’est un mage – pense-t-il – il faudrait
que je le surprenne.
-
Hugo !
Une voix, qui tombe du ciel, ou qui vient des profondeurs. Une voix d’ailleurs. Une voix de femme. Hugo ?
Il s’appelle Hugo ? Le gosse se retourne. C’est le moment rêvé. Triple Patte s’approche. Il lève son sabre …
-
Oui m’man ?
-
Descend. On mange !
-
Mais M’man !
Ça y est. Plus qu’un petit pas et le gamin est à portée. Il va le fendre en deux. Les muscles de son bras se
contractent. Il aimerait bien le découper en deux d’un seul coup …
-
Descend j’ai dit. Tout de suite ! Tu connais le tarif. Une semaine sans jeu sinon.
-
Pause. – Fait Hugo.
Le sabre s’arrête en l’air, à quelques centimètres de son crâne. Le pirate se fige. Hugo sors du simulateur. Un
peu boudeur, il éteint la lumière de sa chambre et descend rejoindre le repas familial. S’pas grave – pense-til – je reprendrais où j’en étais après la bouffe.
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Adhésion à l’association
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-des offres pour recevoir des cartes postales inédites ou des exemplaires dédicacés.
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Date et Signature
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