hydromel - Les Ramoneurs de Menhirs
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hydromel - Les Ramoneurs de Menhirs
tu Gra it En partenariat avec l’Agence Culturelle Bretonne H Y DROMEL N°29 - Septembre à décembre 2011 Musique et culture bretonnes dans le 44 1 Mardi au samedi (16h - 22h) 55, rue du Mal Joffre - Nantes www.comptoirsdarmorique.blogspot.com [email protected] 2 N°29- sept/déc 2011 SOMMAIRE Keleier ACB Actu EDITO 4-8 9 Diwan Dossier Festival Paimpol 10-14 Cornouaille 15-19 Couv Yaouank 20 Tendance 21 Miss Breizh War ar Web 22 Lexilogos Découverte 23 Flogging Molly Scène Nantaise 24-25 Sikamor Quartet Evènement 26 BZH44 Chroniques 27-28 Agenda ACB 29 En juillet dernier, pour les 20 ans des Charrues, un monument de la musique bretonne s’est reformé, l’espace d’un instant dit-on. Dit-on car il y a plusieurs raisons de penser qu’Ar Re Yaouank n’est pas fini. D’abord, les « jeunes », qui le sont certes un peu moins qu’au milieu des années 90, ont su garder une patate d’enfer. C’est vrai qu’on est loin de le penser quand le concert démarre, la tête ravagée de Gaël Nicol laisse penser que la prestation sera courte. Mais non. Tout est reparti comme avant, comme quand ils étaient nos idoles, ceux qui nous ont réveillé, donné envie, qui nous ont inspiré de leurs mélodies, de leurs arrangements, de cette folie incarnée dans la bombarde de Pasquet. Leur plaisir patent sur scène ajoute à l’idée qu’ils ne peuvent en rester là. Même Nicol, à la fin, semble avoir retrouver toutes ses forces devant tant de public enthousiaste, tant de gens au rendez-vous, les attendant depuis 1998, leur pardonnant le moindre couac du seul concert qu’ils ont accordé après avoir été tant sollicités. Enfin, dernier indice, la surprise d’un titre inédit, « tribu ». Comment donc ne pas appeler de ses vœux la reformation pérenne d’une telle machine à plaisir. Allez les gars ! La vidéo du concert complet sur : http://liveweb.arte.tv/fr/ video/Ar_Re_Yaouank_Vieilles_Charrues/3695/ La ruche d’Hydromel Hydromel, est une parution gratuite trimestrielle de l’association Celtzine Hydromel et de l’ACB 44, Agence Culturelle Bretonne de Loire-Atlantique / Ajañs Sevenadurel Breizhek Liger-Atlantel Morvan Lebesque / Conseil et renseignements pour tous publics. ACB 44; 24, quai de la Fosse 44000 Naoned – Nantes. 5ème niveau de l’Espace Jacques-Demy (tramway ligne 1—arrêt Médiathèque) ISSN 1957-0651 Illustration couv’: Gaëlle Maisonneuve. Rédaction: Jan Maï Etienne, Hoel Louarn, Emmanuel Maisonneuve et Nicole Roudaut. 3 Mise en page: Nicole Roudaut. Impression: Copy Media Tirage: 1200 exemplaires Contact rédac’: celtzinehydromel@ yahoo.fr ou 06 65 44 47 59 (Manu) Adresse postale: chez Benoît Lardière 17, rue Jean Jaurès 44220 Couéron Contact sponsors: [email protected] Contact presse / disque: [email protected] A C B EDITO / PENNADIG STUR 3 manières de rencontrer la culture bre- relle Bretonne. Le programme : Vendredi 4 à 19h et samedi 5 novembre à 15h : « tonne avec l’ACB 44 : La nuit comme le jour » par Brou Hamon Quimbert, chant de Haute-Bretagne. L’AGENCE EST SUR FACEBOOK Vendredi 9 à 19h et samedi 10 décembre à Devenez notre ami aussi sur Facebook pour 15h : « L’histoire du cochon de Mac Dathó » partager vos infos avec nos 750 amis, pour conte irlandais par Gilles Servat. Vendredi 27 nous trouver : Acb Morvan Lebesque. à 19h et samedi 28 janvier à 15h : concert de Myrdhin, harpe celtique. Vendredi 2 à 19h et samedi 3 mars à 15h : « Le Chant des sardinières » par Marie-Aline Lagadic et Klervi LES VOIX BRETONNES Rivière. AU CHÂTEAU 2011-2012 La saison 3 des « Voix Bretonnes au Château » se tiendra du 4 novembre 2011 au LES RENCONTRES 2011 3 mars 2012 au Château des Ducs de Bretagne à Nantes. Comme l’année dernière, DES ACTEURS DE LA CULTURE BRETONNE l’événement aura lieu dans le bâtiment du En novembre et décembre, l’Agence CultuHarnachement et deux représentations de relle Bretonne proposera cinq « Rencontres chaque spectacle seront proposées cette fois des Acteurs de la Culture Bretonne » à Blain, ci : le vendredi à Clisson, Orvault, Pornic et Pornichet. Ces 19h00 et le sa- réunions sont ouvertes aux associations et à medi à 15h00. toutes les personnes qui désirent échanger La programma- pour faire un état des lieux des pratiques et tion éclectique envisager des actions communes. Les dates est proposée à précises et les lieux seront sur le site www. l’initiative de la acb44.com Ville de Nantes et du Château A bientôt, kenavo, et imaginée avec L’équipe de l’ACB 44 l’Agence CultuRéception du public du mardi au vendredi de 13h à 18h. 24, quai de la Fosse— 44000 Naoned – Nantes, 5ème niveau de l’Espace Jacques-Demy (tramway ligne 1—arrêt Médiathèque) Tel. 02 51 84 16 07 / Courriel : [email protected] / www.acb44.com Présidente : Sylvie Boisnard / Coordinateur : Yves Averty / Chargée de communication : Anne-Claire Quiviger -Tarif d’adhésion annuelle : 25€ (individuel) / 40€ (association) L’agence est soutenue financièrement par la ville de Nantes, le département de LoireAtlantique et la Région Administrative des Pays de la Loire. Elle est membre du Conseil Culturel de Bretagne, de l’Institut Culturel de Bretagne, de Kevre Breizh (coordination culturelle de Bretagne) et a signé la charte en faveur de la langue bretonne « Ya d’ar brezhoneg » COURS D'ACCORDEON DIATONIQUE A ORVAULT Le CCBO, Centre Culturel Breton d'Orvault, propose des cours collectifs de 3 personnes d'accordéon diatonique et d’une heure, les mardi ou mercredi... Ils ont lieu dans les locaux du théâtre d'Orvault, au parc de la Gobinière. Le professeur, Claudine Jouaud, aborde toutes sortes de musique traditionnelle du monde, celtique et bretonne. Tous les niveaux sont acceptés et il n'est pas nécessaire de connaitre le solfège. L'association organise des "mini fest-noz" et autres évènements permettant aux élèves accordéonistes de jouer en public, s'ils le souhaitent. Contacts : 02 40 76 30 97 et [email protected] 4 K N O U V E A U G R O U P E E L E I E CALENDRIERS DIWAN 2012 LE TRIO KO RDU Le Trio Kordu se consacre au fest-noz en valorisant le violon comme instrument de la danse, avec un répertoire de Haute et Basse-Bretagne sur des arrangements dynamiques et très rythmiques à vous faire trépider les doigts de pied ! Les musiciens : Julie Vincent (violon), Frederik Bouley (violon, alto) et Thierry «Aldo» Moreau (violoncelle). Au fait, pourquoi « Kordu » ? On dit bien jouflu, barbu, etc… comme ils ont pas mal de cordes (16) c’est Kordu ! Contacts : 02 40 40 24 98 - 06 22 05 13 96 [email protected] Le calendrier Diwan 2012 présente 12 tableaux de Régis Bradol, peintre des chevaux bretons. Entièrement en langue bretonne, le calendrier est illustré par des peintures intitulées « Cheval des champs et cheval des villes », « Cheval au travail », « Le poulain est né », ou « Cheval d’attelage ». En vente à l’Agence Culturelle Bretonne 10 Euros (seulement). Calendrier visible sur www.diwanbreizh.org JEUX ET SPORTS TRADITIONNELS DE BRETAGNE A l’HONNEUR A NANTES A l’occasion des journées du patrimoine les 17 et 18 septembre, la FALSAB (la confédération des jeux et sports traditionnels de Bretagne) en lien avec la Fédération des Amicales de Boule Nantaise et l’Université de Nantes organisent deux manifestations gratuites et ouvertes au grand public autour de la thématique des jeux et sports traditionnels. Ce sont donc un colloque international et deux journées de découverte des jeux et sports traditionnels qui sont programmés. Un des objectifs de ces actions étant la préparation du dossier de liste de sauvegarde urgente des jeux et sports traditionnels de Bretagne qui sera déposé en 2013 auprès de l’UNESCO. Le rassemblement des jeux et sports traditionnels qui se tiendra le dimanche 18 septembre, sera l’occasion de découvrir le patrimoine départemental et régional sous un angle convivial, en famille ou entre amis, à travers des initiations et des démonstrations. Le public pourra assister à des démonstrations de « Gouren » (lutte bretonne) ou de jeux de force bretons et s’initier à l’ensemble des 28 disciplines de Bretagne de jeux de boules, palets, jeux de quilles, jeux de force et lutte présents sur le site du terrain des sports de l’université. Samedi 17 : Portes ouvertes dans les amicales de Boule Nantaise, 14h00 à 19h00 : http://laboulenantaise.org Dimanche 18 : Grand rassemblement de jeux et sports traditionnels, terrain des sports des Facultés, Le Petit-Port, bd Guy Mollet, 11h00 à 18h00 : http://www.falsab.com 5 R K E L E I E R C E LTO M A N I A : 2 2 è m e E D I T I O N Surtitrée “Livioù unaned breizh / United colours of Brittany”, cette 22ème édition du Festival Les Celtomania ne sera pas seulement “gwenn” et “du” mais joyeusement bigarrée à l’image des différents spectacles et manifestations proposés dans les 17 communes partenaires de Loire-Atlantique. En ouverture, Fanny Cheval et le collectif Spered Kelt exposeront leurs peintures. La touche conviviale sera donnée au travers d’une randonnée culturelle tro ha distro, d’un incontournable fest-noz animé par Esquisse et Skolvan, d’une chasse au trésor nantaise en breton, des chansons chaloupées des ReCeNeurs, et forcément du retour de l’ineffable musicien bavard Patrick Ewen. Soïg Sibéril et Jamie Mc Menemie, Clarisse Lavanant et Dan ar Braz, Wig a Wag, Didier Squiban, Bleunwenn Mével, Gweltaz Adeux, Gilles Servat, Sikamor quartet, Anna Vreizh, les Churchfitters, et la Kevrenn Alré au grand complet afficheront les teintes worldchanson-jazz-rock-trad, sans oublier le cinéma avec un remarquable film irlandais “Once”. Enfin, pour la 3ème année consécutive les organisateurs offriront un disque compilant les artistes du festival (dans la limite des stocks disponibles), histoire de faire durer le plaisir tout en assurant la promotion d’une culture bien vivante, jeune et colorée ! Toutes les dates de Celtomania sont dans l’Agenda d’Hydromel et sur www.celtomania.fr 8 OCTOBRE A SAINT-NAZAIRE RENCONTRES BRETAGNE-PAYS DE GALLES LA BOGUE D’OR DE REDON 36ème EDITION Dans l'esprit des accords de coopération signés entre la Région Bretagne et l'Assemblée Nationale galloise, l'Institut Culturel de Bretagne organise le samedi 8 octobre à SaintNazaire un colloque qui accueillera des spécialistes bretons et gallois qui vont revisiter le passé maritime commun et échanger sur de nouvelles perspectives d'échanges économiques. Cette rencontre à Saint-Nazaire est hautement symbolique. C'est dans l'estuaire de la Loire qu'a débuté dans les années 1850 un vaste mouvement d'échanges entre la Bretagne et le Pays de Galles sur fond de Révolution industrielle. Saint-Nazaire allait être jusqu'aux années 1930 le premier port breton pour les échanges avec le Pays de Galles, suivi par Nantes et Lorient. De Pornic à SaintMalo, l'ensemble des ports bretons a participé activement à ce mouvement. Samedi 8 octobre, à Saint-Nazaire : Rencontres Bretagne Pays de Galles au cœur de l'Arc Atlantique, histoire et prospective, Cinéville, 9h30 à 18h00. Renseignements et inscriptions à l'Institut Culturel de Bretagne : 02 97 68 31 10 - http://www.culture-bretagne.org. 36ème édition du 17 au 23 octobre 2011 pour la Bogue. « La Bogue, c’est avant tout une fête qui rend hommage au génie populaire » martèle-t-on ici avec une pointe de fierté. Chant, conte, menterie, dierie, musique, danse, poésie… Un savoureux mélange de culture vivante portée à la fois par les jeunes et les plus anciens. En toute simplicité, la magie opère ! A la Bogue, tout le monde est acteur de la fête : les bénévoles investis dans l’organisation, les habitués de la scène, celles et ceux qui y montent pour la première fois, le public qui entre dans la danse ou donne la réponse aux chants. La Bogue, c’est aussi l’heure des rencontres musicales qui se font entre des instruments dont on n’imaginait pas l’alliance, entre les plus confirmés et les néophytes… L’un(e) chante…l’assemblée répond tout naturellement. Toutes les dates de la Bogue sont dans l’Agenda d’Hydromel et sur www.gcbpv.org 6 K E L E I E UN COLLOQUE INTERNATIONAL A NANTES “Jeux collectifs et revitalisation des traditions en Europe : pour une approche comparative des modes d’engagements corporels”. C’est le nom du colloque international proposé par le réseau FER-Eurethno du Conseil de l’Europe et le Centre nantais de sociologie de l’Université de Nantes. Sociologie, ethnologie, histoire. Conférences et tables-rondes. Le colloque souhaite interroger la patrimonialisation des jeux collectifs organisés à l’occasion des rituels festifs traditionnels en Europe. Les intervenants, originaires de différents pays d’Europe, éclaireront les manières dont les jeux traditionnels voyagent d’une région à l’autre et participent à la construction des identités territoriales. Samedi 17 et Dimanche 18 septembre : à l’Amphithéâtre de l’UFR STAPS, 25 Bd Guy Mollet (tram ligne 2 arrêt Recteur Schmitt). Gratuit. Samedi 9h00-19h00, Dimanche 9h00-12h00. http:// www.falsab.com DISTRO SKOL KENTELIOU BREZHONEG NANTES ET PORNIC 2 PROJETS DE NOUVELLES ECOLES DIWAN EN LOIRE-ATLANTIQUE Kinnig a ra Skol Veur Naoned a-hed ar vuhez ur bloavezh skol tematek : "Envorennoù bugaleaj" evit peurzeskiñ ar brezhoneg pe/ha mont pelloc'h gant ar yezh. Ret eo d'ar studierien gouzout diazezoù kentañ ar brezhoneg evit ober o mad eus ar c'hentelioù. Evit gouzout hiroc'h : 02 40 04 45 51. Deiziataer : fin septembre, distribution du catalogue de l'Université Permanente. Courant octobre, inscriptions. Après vacances de la Toussaint, début des cours le lundi à 14h30 aux Ateliers Chantiers de Nantes, Bd Léon Bureau près du pont de la Duchesse Anne, Tram ligne 1 arrêt Chantiers Navals. Titouroù : Université Permanente de Nantes, 1 rue Bias 44009 Nantes cedex. Tél : 02 40 99 83 77. Les écoles Diwan, enseignement bilingue breton-français par immersion, sont présentes en Loire-Atlantique depuis plus de 30 ans. D'abord à Nantes (1978) puis à Saint-Nazaire (1991), Guérande (1999) et Savenay (2009). Le collège Diwan de Loire-Atlantique a ouvert ses portes à Saint-Herblain en septembre 2008. Devant la demande des familles, deux projets voient actuellement le jour avec ouverture possible en septembre 2012 : à Nantes, pour un deuxième site à NantesSud et à Pornic pour un premier établissement. Pour vous informer sur ces écoles laïques, gratuites et ouvertes à tous qui accueillent les enfants dès 2 ans, vous êtes invité(e)s à une réunion publique d'information le samedi 8 octobre, à Nantes, salle Joliot-Curie, 65 boulevard Joliot-Curie, à 10h00. Lors de cette rencontre conviviale, vous pourrez découvrir le réseau Diwan, le fonctionnement des écoles et la pédagogie qui y est mise en œuvre. Vous aurez également l’occasion d’échanger avec un enseignant et des parents d’élèves. Contacts : Diwan Nantes, 02 51 80 50 32 et diwan.naoned@yahoo. fr – Diwan Pornic, 06 29 47 23 59 et [email protected] NOUVEAU GROUPE LES SO N NOU S DE L ’ E RDRE Les Sonnous de l’Erdre est composé de 5 musiciens : accordéon, vielle, violon et percussions. Le répertoire est principalement celui du pays nantais. contact : 02 40 77 20 24 - [email protected] 7 R K E L E I E R RENTREE DES CLASSES POUR KENTELIOÙ AN NOZ En 2011-2012, l’association Kentelioù an Noz recevra ses élèves sur une vingtaine de lieux de cours et avec une offre toujours plus étoffée : des cours de breton tous niveaux et des activités sur Nantes et son agglomération. Cette année verra l'ouverture de nouveaux lieux de cours, notamment Rezé et Chateaubriant, ainsi que des cours supplémentaires niveau débutant à Orvault, Saint-Herblain, La Chapelle / Erdre et même au Croisic. De nouvelles activités aussi cette année : en plus du théâtre, de la danse, des cours de cuisine et du chant en breton, Kentelioù an Noz proposera une préparation au bac pour ceux qui ont choisi de le passer en breton, un atelier grammaire, un cours de mise en pratique et des ateliers bijoux, pour apprendre à créer vos bijoux vous-même. Le tout en breton bien sûr ! Les promenades et le tournois de foot seront également au menu de cette année scolaire pleine d'énergie. Et les enfants ne sont pas laissés de côté : le club B (B pour bugale – enfants en breton) propose une initiation au breton pour les 7-12 ans, et des cours de théâtre pour ceux qui ont déjà les bases de la langue. Pour attaquer cette rentrée l'association a fait peau neuve. Un nouveau bureau est en place avec Ronan Hervé à sa tête, et une nouvelle coordinatrice, Claire Cariou, a pris ses fonctions début juillet. Les rendez-vous de rentrée sont dans l’agenda d’Hydromel et sur le site internet avec tous les détails (lieux de cours, horaires, liste des activités...) : www.breton-nantes.org 19 NOVEMBRE A CARQUEFOU ORATORIO “TIR NA NOG” Un oratorio celtique sera présenté le samedi 19 novembre sur la scène de la Fleuriaye à Carquefou par l'orchestre Scènefonia et la chorale Les Maîtr'onomes". « Tir na nog », de René Queffélec (livret) et JeanJo Roux (musique) sera interprêté par 60 choristes, 70 musiciens, des solistes et un récitant qui présenteront une légende mystérieuse et touchante, au son envoûtant de la harpe celtique et de la bombarde. Cet oratorio raconte l'histoire mythique d'une île mystérieuse où accostent les âmes des marins disparus. Youenn, jeune marin breton partira à la recherche de l'île et de ses sortilèges. Plus qu'une histoire, cette oeuvre permet aux choeurs et à l'orchestre de peindre une grande fresque sonore et colorée où se mêlent les accents de la bombarde CORNEMUSE BATTERIE ET Le Gaëlic Pipe Band de Sautron et Askol ha Brug Pipe Band de Saint-Herblain unissent leurs efforts de formation à la cornemuse et batterie écossaise : les cours niveau débutant cornemuse et caisse claire écossaise reprennent début septembre : le lundi soir 18h30 à Sautron et le mercredi soir 20h00 à Saint-Herblain. Contacts : 02 40 63 88 23 - [email protected] - http://askolhabrug.free.fr REDADEG 2012 La troisième Redadeg, course de relais pour la langue bretonne, aura lieu du 12 au 19 mai 2012, sur 1.576 km, de Brest à Douarnenez ! Mais en passant par Rennes, Vannes, Quimper, Morlaix, SaintBrieuc ou Saint-Malo et aussi Nantes et Saint-Nazaire, le mercredi 16 mai. L’argent récolté par la Redadeg permet de financer des activités de langue bretonne, chaque kilomètre étant “vendu” 100 Euros. Contact : http://ar-redadeg.org et les timbres des cordes et des cuivres. Le récitant sera Hervé Girault et sur scène les solistes seront : Catherine Chailleu (soprane), Cédric Lotterie (ténor), Cédric Baillergeau (baryton), François Pernel (harpe celtique) et Gurvan L’Helgoualc’h (bombarde). L’orchestre Scènefonia est dirigé par Jean-Jo Roux et la chorale Les Maîtr’onomes par Hervé Girault. Plus de détails dans l’agenda d’Hydromel et sur http://scenefonia.space-blogs.com et http://maitronomes.chez.com 8 A C T Diwan une nouvelle école à Nantes ? Voilà un bon sujet de Rentrée ! La fédération Diwan qui regroupe les établissements scolaires gratuit en breton présents sur le territoire, pourraient bien inaugurer une deuxième école à Nantes, plus axée centre-ville, à l’horizon 2012. http://skoldiwan.naoned.free.fr Lors de la kermesse Diwan à Nantes (juin 2011) C’est la rentrée scolaire pour les petits bretonnants de Nantes et ailleurs. Mais les gestionnaires de Diwan pensent déjà à la suivante. Une deuxième école primaire serait envisagée pour septembre 2012. ment entraînerait, et notamment au niveau financier. Car l’association n’est en effet subventionnée par les organismes publics qu’à hauteur de 50%. « Le reste, c’est de l’autofinancement », rappelle le directeur. Pour simplifier, disons que toutes les subventions des organismes publics sont allouées au paiement des enseignants. Les nombreux autres frais (gestion, matériel, location des locaux, salaires des employés…), qui permettent le bon fonctionnement de chaque structure, sont financés par l’activité bénévole des parents d’élèves, l’organisation d’événements et les dons alternes. Plus « centrale », cette école qui débuterait comme à chaque création par une seule classe, compléterait la capacité de celle du quartier des Châtaigniers*. Un établissement qui compte parmi les plus importants existant à l’heure actuelle pour la Fédération Diwan. « Il y a une capacité de 170 élèves sur l’école primaire de Nantes. Nous ne pouvons pas pousser les murs et de la maternelle au CM2, nous sommes aujourd’hui en saturation. Il y a un besoin et une nouvelle école permettrait d’accueillir davantage d’enfants, ainsi qu’une meilleure sectorisation géographique de chacun » a expliqué Olier, le jeune directeur Diwan de Nantes. Diwan Bro Naoned va donc prendre toutes ces précautions pour permettre la réalisation et la pérennisation de cette possible 43ème école en Bretagne pour la rentrée prochaine. Le choix du lieu et le coût des locaux sera lui aussi déterminant. Le bureau administratif Diwan Bro Naoned (section associative de Diwan en Loire Atlantique) réfléchit alors à toutes les conséquences qu’un nouveau pôle d’enseigne- *Ecole Diwan Naoned : 160 rue du Corps de Garde à Nantes (proche du rond point des Châtaignier, périphérique porte d’Armor) 9 U D O S S I E R Les fanas de voiles, de coques, de gréements, de corsaires, de « hoplà ho, une bouteille de rhum… » et de toutes les cultures se retrouvent en août, tous les 2 ans à Paimpol, au Nord de St Brieuc. Cette année, c’était la dixième édition, les 12-13 et 14 août dernier, notamment avec Sinead O’ Connor, Sushella Ramane ou Carlos Nunez et Dan Ar Braz. Et ça a très bien marché au chant de marin. Grâce à TF1 ? mmmh… plutôt à l’authenticité et l’éclectisme. Grâce aussi à l’ambiance chaleureuse et inter-générationnelle qu’on su construire les organisateurs en 20 ans d’expérience. Si vous n’y étiez pas, il reste 2013 pour vous rattraper ! Fe s t i va l d u c hant de Mar ins 2 011 Cap sur Paimpol ! 10 D O S S I E L’ambiance est familiale, bon enfant, on se plaît à déambuler sur les quais, et l’accès aux pontons est autorisé. T i t om un vent d e jeun e sse Le groupe Titom était samedi 13 août sur la scène Pempoull du festival pour un fest-noz transpirant d’énergie et de plaisir. Un concert fest-noz qui réunit des cracks de la nouvelle scène bretonne. On a vu, on a aimé ! - Thomas Lotout (ledit ‘Titom’ à la bombarde) « Le groupe a débuté en 2009. Il découle de mon envie de porter un projet musical autour de mes compos. Quelque chose axé concert métissé rock-swing, enlevé, mélodique et énergique. Le premier album (‘un cri dans l’ébène’ sorti en mars 2010 ndlr) s’est vidé dans les bacs vitesse grand V au-delà de ce qu’on attendait. Les gens nous ont plébiscité sur les plate-formes en nous plaçant en tête des ventes en France pendant 18 semaines ! Du coup, et là c’est une exclu, on enchaîne avec ‘Second souffle’ dont la sortie est prévue fin 2011 début 2012, pour en donner plus aux gens. Un nouvel album studio encore plus rock et dans une énergie plus ‘live’. Même formule, sauf au bouzouki avec Etienne Grandjean qui a joué notamment avec Alan Stivell. - Mickaël Bourdoit (batteur dans ‘Titom’) « Ce qui est bien dans ce groupe c’est qu’on ne se met pas de barrière sur le plan des styles et orientations musicales. Certains ont joué aussi bien du rock comme avec Da Silva, que des musiques orientales avec Tayfa et de la musique bretonne bien sûr mais très énergique et innovante. Stef (De Vito, basse) chez Ar Re Yaouank et maintenant avec Hiks aussi ou Yannig (Alory, flûte) avec Carré Manchot. N’oublions pas Xavier Aubert notre ingé’ son qui permet de transcrire au poil prêt ce qu’on veut donner aux danseurs et au public. » 11 R D O S S I E R Mic hel Ton ne r r e , la m é m oir e du fe s t i va l Michel Tonnerre, ex-chanteur mythique de Djiboudjep (chant de marins à succès) et solo depuis quelques années nous livre quelques souvenirs qui l’ont marqué dans ce festival des Côtes d’Armor. Séquence émotion seulement pour vous, en direct de l’Hôtel du Goélo en plein cœur du port de Paimpol. H - Et en tant qu’artiste… MT - Les gens qui organisent le festival sont très fidèles et ils restent sur leurs idées de départ. C’est-à-dire un festival de bateaux, de marins, où on préfère la découverte, l’éclectisme et la curiosité au vedettariat. Et c’est ça c’est assez rare. Il a su garder son côté familial. Hydromel - Depuis combien de temps dure cette histoire d’amour entre Michel Tonnerre et le festival ? Michel Tonnerre – J’y participe depuis 20 ans, c’est-à-dire depuis la première édition finalement… H - Vous pouvez nous raconter votre plus belle émotion de ces 10 ans éditions ? MT - Eh bien je dirais l’occasion de rencontrer Stan Hugill, le dernier Shantyman vivant de la flotte militaire britannique. Il est mort maintenant mais ça c’est unique pour un chanteur comme moi. H – Début le début ! Le festival a donc grandi avec vous. C’est un événement quasi incontournable alors… MT – J’aime venir ici, j’y ai beaucoup d’attaches. En tant qu’artiste mais aussi en tant qu’homme. J’ai un ami qui tenait un restaurant à Paimpol. J’allais souvent le voir à l’époque. J’ai écrit une chanson que je chante à chaque fois et qui s’appelle « Au bout du Sillon de Talbert ». C’est un bras de terre qui est proche d’ici et où je me rends souvent. H – Stan Hugill, un Shantyman ? MT – Les shantyman étaient engagés sur les navires militaires en Grande Bretagne. Ils avaient un rôle très fort et étaient grassement payés pour entraîner l’équipage à hisser, à virer au cabestan etc. Ils avaient une voix énorme et rauque pour être motivant. Ca, c’est la base du chant de marins. Sur un rond point, au détour d’une rue, on croise quelques curiosités… 12 D O S S I E Près de 300 bateaux amarrés au port de plaisance plante un décor coloré et invitant au rêve et au voyage… A fr o br ei zh, l e Po nt Br e t ag n eAfr iq u e « C’est un vrai spectacle à taille variable selon les commandes, où l’aspect ‘ambiance’ et ‘visuel’ a beaucoup d’importance : jeux de lumières, projections vidéos… Ici, on était formation réduite, c’est à dire dix musiciens en tout mais déjà, ça montait progressivement dans le public. On a fait déjà des belles scènes et il y a de supers bons retours comme en Italie à San Marina. C’était un amphithéâtre où tout le monde s’est levé d’un seul homme. C’est ça, au fur et à mesure, la chaleur et l’énergie monte et au final, tout le monde est debout. » Nul besoin de chercher plus loin dans le projet de la compagnie Dounia. De l’Afro et de la Breizh… Vous avez compris ou on vous fait un dessin ? Ce spectacle démarré il y a deux ans était surmesure pour le festival : Créé à Cesson, à quelques encablures du centre névralgique de Paimpol, il montre un métissage pile poil dans le ton ! L’actu ? « Un CD Live déjà en vente sur notre site (www.dounia-cie.com) et un CD-DVD montrant le concert et le spectacle avec de belles photos qui va apparaître d’ici un ou deux ans. Sinon prochaine date pas loin de chez vous, à Rennes le 8 octobre pour les 30. ans d’Amesty Internationale. A bientôt ! » Amid Gribi (batteur dans Afrobreizh) Quelques mots de présentation ? « Le projet est né à Cesson lors d’une résidence de la compagnie Dounia au Centre culturel. Il réunit en tout jusqu’à 40 artistes, c’est-à-dire danseurs, chanteurs et musiciens du Nord Bretagne et des quatre coins de la France. Il y en a de St Malo, Cesson bien sûr… après Strasbourg, Marseille, Paris... C’est hyper fédérateur, chaleureux et original, et le public le remarque. On se base sur les ponts qui existent entre ces deux musiques tribales que sont les musiques bretonne et Africaines niveau rythmique et mélodique avec les instruments trad’ qui vont avec. » Sur scène ? 13 R D O S S I E R Chant de marins bretons et étrangers, musique irlandaise, fest-noz improvisés, métissages musicaux. Paimpol est au carrefour de toutes les cultures… Photos et articles d’Emmanuel. Plus de photos sur le blog http://hydrobreizh.over-blog.fr et sur le Facebook d’Hydromel. 14 D O S S I E R Un exemple à suivre pour la création bretonne! Le «Cornouaille Quimper » Du haut de ses 88 ans, le festival quimpérois, d'abord Fêtes des Cornouailles, puis festival de Cornouaille, a suivi de nombreuses évolutions : comme ses frères de Bretagne le désormais Cornouaille Quimper a peu à peu incorporé à ses affiches des artistes parfois éloignés de la musique bretonne, comme James Blunt et Suzanne Vega en 2011. Cette année il a réduis sa toile de 9 à 6 jours tout en conservant le même budget artistique. Et surtout en continuant les soirées à l'Espace Evéché avec 3 groupes pour 10 euros, dont la crème de la création bretonne actuelle avec, entre autres : la Kreiz Breizh Akademi 3 et ses instruments electriques, percussions et cuivres; Krissmen et son rap en breton accompagné du looper; Cécile Corbel et sa harpe et Francis Jackson Project et leur discofunk made in BZH. Emblème des nombreux festivals bretons de musique traditionnelle, nous avons rencontrés ses acteurs afin de déterminer si celui-ci remplit son rôle de promotion de la musique bretonne, traditionnelle d'une part et côté création contemporaine d'autre part. Mais également de savoir si les artistes internationaux qui s'y produisent y ont toujours leur place. Un équilibre fragile traditionnelle car ce mélange des genres, spécifique à la Bretagne, est à préserver.» Pour Ronan Le Bars, considéré comme l'un des meilleurs joueurs de uilleann pipe de Bretagne, « Le Cornouaille joue un rôle primordial au niveau de la musique bretonne tout en étant ouvert sur les musiques internationales. Maintenant le risque c'est de trop évoluer. Ce n'est pas le cas à Quimper mais certains festivals se tournent un peu trop vers d'autres musiques, ce qui donne une programmation un peu déficelée, sans véritable fil conducteur. Les estivants en Bretagne n'ont pas fait des milliers de kilomètres écouter des artistes qu'ils peuvent entendre toute l'année ailleurs. Mais bien pour la culture bretonne. Et certains festivals oublient pourquoi vient le public et ainsi « se tirent une balle dans le pieds». Aux côtés d'un Renaud ou d'un Claude Nougaro, nous devons avoir une majorité de musique Pour Erwan Roparz, monument des bagadoù à Quimper et au-delà, « Il existe dans le fait de programmer des musiques d'ailleurs un aspect exotique que tous veulent mettre en avant pour faire la différence médiatiquement. Alors que ce n'est pas forcément intéressant sur le plan culturel et «Le festival joue pleinement son rôle de promotion de la musique bretonne» musical. Mais le Cornouaille est celui qui est le moins atteint par cette démarche : il fait plus attention à la qualité artistique et moins à la résonance médiatique des personnages. » Il qualifie la programmation de 15 D O S S I E R d'ailleurs pour s'ouvrir l'esprit sur autre chose. Mais attention d'une part à ne pas être hors sujet et d'autre part à être à priori hostile à un concert qui peut s'avérer être une bonne surprise finalement. » Pour Kevin, seul programmateur d'un Off, au célèbre pub, Le Ceili : « Il faut des groupes commerciaux également car ceux-ci définissent les tendances que des formations amateurs ou plus réduites vont faire évoluer. Ils gèrent la tendance. » « pédagogique » car « elle suscite l'envie d'écouter autre chose que ce pour lequel les spectateurs se sont déplacé. Lorsqu'un festival ne suscite pas l'envie de découvrir le public n'est pas forcément là. Les Brodeuses à Pont-L'Abbé ont choisi de ne présenter que du traditionnel et les touristes sont ravis! » La part belle au traditionnel : une nécessité. Erik Marchand, bien connu pour sa qualité d'artiste traditionnel et habitué à s'exprimer également avec des musiques d'ailleurs, pense que « Le Cornouaille se situe dans le top 10 en ce qui concerne la mise en valeur des musiques populaires locales, avec une réelle réflexion sur chaque aspect de la programmation et une vraie place pour des artistes non médiatisés comme Krismenn. Et dans bon nombre de grands festivals Pour le guitariste Nicolas Quemener, entre autres compère de Ronan Le Bars « le Cornouaille remplit très bien son rôle : faire découvrir la musique traditionnelle, telle qu'elle est, a été, ou modifiée au goût du jour, à un large public. L'aspect commercial de certains concerts n'empêche pas d'ouvrir l'esprit du public car il peut découvrir un cercle celtique ou la cornemuse grâce un à déclic qui l'amène à fouiller. Grâce à ce genre de festivals nous ne sommes plus des personnages sur des boites de gâteau! » Pour Pierre Droual, le vilonceliste de Hiks, « Le Cornouaille « remplit son rôle lorsqu'il finance des artistes bretons grâce aux recettes de certaines têtes d'affiche mais qu'il s'égare un petit peu : je n'approuve pas tout. Ils osent beaucoup de choses sur la nouveauté, c'est un effort significatif mais manque de fil conducteur, d'équilibre. Il faut attirer le public même si c'est dommage. Mais d'un autre côté cela démontre un aspect réaliste car nous écoutons tous 15 000 musiques différentes, donc respect! » locaux c'est de plus en plus le cas. Mais les festivals ne sont qu'une cerise sur le gâteau : les choses se passent ailleurs. Le creuset de la créativité sont les fêtes et festoù-noz qui ont lieu toute l'année. Si la culture est aussi dynamique c'est grâce à tout ce qui se passe en amont. Ensuite les festivals qui ont des programmateurs vigilants constituent une prolongation des lieux L'une des têtes d'affiches bretonne était Gilles Servat : « Rien ne m'a choqué dans la programmation très bretonne et celtique. Et heureusement qu'il y a des artistes 16 D d'hiver. » Pierre-Yves Pétillon, jeune chanteur et musicien traditionnel cornouaillais, pense « qu'au vu du nombre de ses scènes , le festival joue pleinement son rôle de promotion de la musique bretonne. Contrairement à Lorient qui ne le fait peut être pas suffisamment et qui pourrait donner leur chance à des artistes moins connus. Mais c'est dommage, je n'y fais plus de découvertes : la programmation me semble un peu trop classique à mon goût. J'aurais aimé y voir un DJ Zebra avec un Bagad. Peut-être un jour! » O S S I E cela donne l'idée d'un festival important et donc intéressant. Et hélas, nous n'avons plus beaucoup de locomotives de cette envergure en Bretagne! » Pierre-Yves Pétillon poursuit : « en comparaison avec le cyclisme, le Cornouaille est reconnu pour être une grande classique. Il est possible de programmer des artistes internationaux et contemporains mais avec un lien plus fort avec ce qui se fait ici. Il faut des têtes d'affiche mais celles-ci pourraient être plus directement liées à la musique bretonne. Cette année, avec James Blunt, je ne vois pas bien le lien. » Pour Loran, des Ramoneurs de Menhir, la manière de différencier les artistes commerciaux des autres est simple : « Sur l'affiche de Gilles Servat ou Celtas Cortos il n'y a aucune pub alors que sur celles de James Blunt et Nolwenn Le Roy on peut apercevoir différents logos » (NDLR : de NRJ à M6 en passant par W9 et RTL). Il considère «que pour programmer un artiste, il faut au moins un lien, : si c'est juste pour faire venir du monde, c'est un peu nul! C'est comme servir de la Kro dans les festoù-noz car c'est moins cher. » Pour lui la différence est une bonne chose, tout est affaire d'état d'esprit : « Si le Cornouaille programme James Blunt parce qu'il apporte une certaine richesse, c'est très bien. Si c'est à cause du Box Office américain, ce n'est pas le cas. » Jean-Philippe Mauras, directeur artistique du Cornouaille rappelle que « 92% de la programmation est bretonne, avec beaucoup de formes dites traditionnelles. Mon souhait en tant que directeur artistique est de proposer toutes les formes possibles de notre culture. Les défilés de sonneurs et cercles sont des vecteurs de promotion de nos danses et musiques : si un enfant a par exemple, envie de jouer cette musique, alors nous avons aussi rempli notre rôle. » Une vraie place pour une création bretonne de qualité Sylvain Barou, flûtiste breton de renommée internationale, apprécie les récentes évolutions du Cornouaille : « Aujourd'hui le festival présente un programme de musique bretonne de qualité et très bien mis en valeur. Ce qui n'empêche pas des choix plus populaires ou commerciaux pour « la grande scène ». Ainsi l'effet boule de neige fonctionne et d'autres festivals s'y mettent comme le FIL qui propose également des musiques pour un public averti. Il y a encore 10 ans ce soutien à la création n'existait pas de la part de ces festivals. » Artistes « commerciaux » : nécessaires mais peut mieux faire « Et que si on parle des autres 8% » poursuit-il, « c'est lié au contexte des têtes d'affiche. Une nécessité car sinon le Cornouaille resterait une fête peu médiatisée au bout du monde : étant donné la culture des médias nationaux, il faut les appâter. James Blunt ou Suzanne Vega drainent aussitôt ces journalistes. Lorsque James Blunt apparaît dans notre communiqué de presse Grâce à son enfance bercée par le kan-hadiskan et 8 ans de scènes de festoù-noz derrièree Rozenn Talec fait partie de la Kreiz Breizh Akademi 3, également une pépinière de jeunes talents que Le Cornouaille a toujours programmé. Pour elle, « Le Cor17 R D O S S I E R nouaille est une grande vitrine de ce qui se fait aujourd'hui en Bretagne. Mais heureusement qu'il y a d'autres petites scènes toute l'année. » Rafaelle Rinaudo, marseillaise venant de la musique médiévale et expérimentale a, quand à elle, plongé dans le traditionnel breton suite à sa rencontre avec Erik Marchand et les autres jeunes artistes de son « centre de formation » Pour elle « James Blunt peut avoir un rôle de médiation car il permet d'attirer un public qui ne connaît pas la musique traditionnelle ou populaire en lui donnant l'occasion de la découvrir. L'affiche du Cornouaille est une formule intéressante qui représente bien le discours du ministère qui prône « la culture au plus grand nombre ». Car ailleurs les les publics : les locaux comme les autres. Et de ce côté on peut parler cette année de plébiscite avec par exemple plus de 1000 entrées pour le concert de Cécile Corbel et Mandala qui affichait complet! Et 350 personnes se déplaçant pour une pièce de théâtre en breton, avec Strollad ar Vro Bagan, sur une scène nationale! » Producteur et « suiveur » de nouveaux talents Cette année, en première partie de Gilles Servat, le public a pu être positivement surpris par six jeunes chanteurs en langue bretonne réunis pour un concert intitulé « nouvelles voix bretonnes ». Parmi eux nous avons rencontré Yann Raoul, Gwennyn et Ifig Flatrès, qui ont démarré grâce au tremplin du Cornouaille. Une démarche qui méritait d'être reprise, comme le précise Youenn Chapalain : « Pour moi le travail de programmation est excellent mais également assumé tout au long de l'année. Notamment grâce à « Talents en scène » qui met en avant des jeunes artistes qui démarrent., et ce en plein hiver. D'autres festivals devraient leur emboîter le pas. » L’affiche du Cornouaille est une formule intéressante qui représente bien le discours du ministère qui prône « la culture au plus grand nombre » festivals se concentrent sur un seul thème : par exemple que de la musique ou du spectacle de rue. Alors à la longue c'est toujours un peu la même chose et son cerveau s'en imprègne moins. » Yann Raoul considère comme « formidable que le Cornouaille mise sur des jeunes talents : grâce à l'action de son directeur j'ai pu me produire pour la 1ère fois en solo. Et ainsi sans ce festival je n'aurais jamais trouvé de producteur (NDLR : L'Oz). Cest ce qui m'a totalement lancé après 11 ans avec Arvest et Anjel I.K. en festoù-noz. Dans un créneau complètement différent, JeanPhilippe Mauras m'a permis de remettre le pieds à l'étrier. J'avais des chansons dans les tiroirs et celui-ci m'a poussé en m'invitant à chanter avant même d'avoir un album. Hormis ce festival il n'existe aucune autre scène pour lancer une nouvelle carrière en tant que auteur-compositeur-interprète. » Youenn Chapalain, animateur de « Son da zont », l'émission musicale sur France3 Bretagne comprend « le travail de programmateur de Jean-Philippe Mauras : il doit composer avec un principe de réalité que sont des données financières. Et pourtant, au Cornouaille on voit de vraies références par rapport à ce qui se passe en Bretagne, alors que c'est parfois risqué. Et la crème des festoù-noz sur la place Saint-Corentin, que l'on ne retrouve pas forcément dans d'autres festivals. » « Le Cornouaille a proposé beaucoup de 1eres ces dix dernières années, » affirme son directeur artistique. « Et sert parfois d'exemple : je sais que certains festivals observent ce qui se fait ici car je crois que nous proposons une affiche appréciée par les initiés, et programment ensuite ces mêmes artistes. Tant mieux si cela leur permet de se produire ailleurs, comme Krismenn aux Vieilles Charrues par exemple. » « Nous n'avons pas honte de la programmation : pour moi elle est très pointue sur certains domaines et plus populaire sur d'autres. Il faut un juste milieux pour tous 18 D O S S I E Militant pour la langue bretonne, voire le gallo! Pour Yann Raoul, « nous sommes ici dans un festival militant pour la langue bretonne. Depuis que j'y joue, je constate cette volonté de promouvoir cette langue à travers les artistes qui l'ont choisie comme vecteur de création. J'avais travaillé trois ans sur mon 2ème album, Contes et Légendes de Noël en Bretagne, qui sortira en Octobre, mais personne n'était prêt à me donner un coup de main comme le Cornouaille. Sans lui j'aurais jeté l'éponge depuis longtemps. Ainsi j'ai même pu enregistrer un morceau avec un musicien de renom tel que Didier Squiban! Et par la suite obtenir une date à Lorient! » Jean-Philippe Mauras confirme : « Pour moi ce n'est pas insignifiant lorsque l'on programme du Rap ou du Funk Hip-Hop en breton avec Krismenn ou Francis Jackson Project. Lorsque nous avions invité Kohann il y a quelques années, on avait pu entendre des réactions telles que « Quoi? Du Hip-Hop en breton! ». Pour moi c'est une forme de militantisme par rapport à la langue. Celleci est le vecteur d'une musicalité et l'on peut les dissocier. Un festival de musique bretonne entraîne automatiquement la langue. Pour Gwennyn « Le Cornouaille est le festival qui va le plus au bout de l'idée de création. « Talents en scène » constitue une véritable mise en valeur de projets artistiques en Bretagne. Ce festival tient la dragée haute et se distingue des autres qui ne proposent pas une scène comme celle de l'Evêché. » Pour le guitariste Patrice Marzhin, qui l'accompagne, « Ils ont organisé une vraie démarche de suivi avec Gwennyn en la programmant tous les deux ans. Ce n'est pas seulement permettre de mettre le pied à l'étrier au départ car une carrière se construit sur dix ans. » A Quimper, les bretonnants ne sortent pas de leur tanière pour le festival! C'est la ville qui concentre le plus d'écoles bilingues, cercles et bagadoù. C'est une culture vécue toute l'année. Ce n'est pas anodin si le Cornouaille se situe dans cette ville. Et si les plus jeunes aiment un concert de chanteurs en langue bretonne, alors peut-être pouvons-nous nous considérer comme un vecteur supplémentaire au niveau du breton. Par ailleurs, nous avons toujours développé des formes de présentations bilingues des concerts. Et pourquoi pas en gallo? Étant à Quimper nous ne sommes pas dans une réalité concernée par la langue gallèse, par contre on peut imaginer pour des évènements tels que le championnat de Bretagne des bagadoù une présentation Breton-Gallo-français! » De son côté, Ifig Flatres imagine « bien les difficultés du point de vue économique pour un festival à vocation artistique comme celui-ci, ancré depuis plus de 80 ans dans la culture bretonne. Il est dans son rôle lorsqu'il fait la promotion des groupes actuels déjà établis : c'est l'occasion de faire entendre ce qui marche en terme de musique et danse, notamment la dynamique des bagadoù. Et par ailleurs, notre groupe Oktopus Kafé a bénéficié de « Talents en scène ». Mais pas seulement car nous avons ensuite été programmés pour différentes animations, sur la scène de la place Saint Corentin, puis à l'Espace l'Évêché et enfin, sur la scène Gradlon cet année. Un vrai circuit qui traduit un réel suivi des nouveaux groupes. » Hoel Louarn 19 R I N F O S H y d r o m e l paraît trois à quatre fois par an et est disponible gratuitement à Nantes HYDROMEL recrute!! ! Lieux de dépôt Pubs/Bars/Cafés: De Dannan, John Mc Byrne, Buck Mulligan’s, Le Graslin, Le Torr e benn, La Perle, le Ty Coz, Le Lieu Unique, Le Violon Dingue, Le Brocéliande, La Gargouille... Crêperies: Ste Croix, Les Cordelières, La Gavotte Commerces: Envie de rédiger, d’interviewer, de découvrir, de partager, de créer des contacts, d’informer?... ou plus encore? La ruche d’Hydromel est prête à t’accueillir. Pour faire entendre ta voix, n’hésite pas à contacter Nicole Roudaut 06 86 89 67 85 Comptoirs d’Armorique, Comptoir du Château, Comptoir Irlandais, La Trinitaine, Michenaud Musique, Desevedavy Musique, Violin Musique, A l’Aise Breizh, Sam Music, Imprimerie Alphacopie Centres culturels: Agence Culturelle bretonne (Espace Jacques Demy - Quai de la Fosse), Médiathèque Centre et Nord, Espace Culturel Capellia (La Chapellesur-Erdre), Espace Culturel Leclerc Paridis, Universités... Pour annoncer à l’avance votre manifestation en Loire Atlantique gratuitement sur Heol ! et sur le site Internet de l’Agence Culturelle Bretonne 44, envoyez votre annonce à : [email protected] Indiquez dans l’ordre : 1 – Jour (numéro, mois, année) 2 – Commune 3 – Type de manifestation (fest-noz, conférence, portes ouvertes,…) 4 – Lieu, adresse, heure 5 – Tarif 6 – Nom de l’organisateur et contact 20 T E N D A N C Enf in, l a Br e t ag n e a sa MISS Et à t a l o n s h a u t s , m a r pli j. . . Après avoir trainé vos guêtres estivales dans les festivals bretons vous aurez pu - à l’occasion d’un parapluie qui se replie ou d’un rayon de soleil - apercevoir à son étal Maïwenn Tournelec, jeune femme entreprenante à l’origine de Miss Breizh, un nouveau label dans le panorama dynamique de la mode et de la représentation bretonnes. Féminine / Indépendante L’entreprise ne s’est pas créée du jour au lendemain. De fil en aiguille, Maïwenne, originaire de la région parisienne et d’origine bretonne, a tissé une toile à l’épreuve du mauvais goût. L’idée de départ a été un panier garni offert aux clients de la boîte – Com & déco – qu’elle venait de créer en 2011. Pour cela, il fallait un logo et au logo il fallait adjoindre une image. La base féminine est venue d’elle-même et pour le nom la toute nouvelle élection de Miss Bretagne comme Miss France l’a aidée un peu. A sa surprise, les droits d’utilisation du nom étaient libres ce qui offrait une perspective communicationnelle intéressante. Le produit de lancement a été le tee shirt qu’elle décline dorénavant sous toutes les couleurs et tous les modèles : un tissu de qualité fabriqué dans le respect écologique et humain qui plus est !! Mais depuis, la Miss Breizh a posé ses courbes et son élancement bigouden sur des tasses, des stickers, des stylos, des écharpes, etc… Le site de vente par Internet – le mieux pour l’instant si l’on veut acquérir ces produits - est très bien configuré, on peut y naviguer facilement et y trouver son petit bonheur. Installée en Loire Atlantique et se revendiquant bretonne, cette chef d’entreprise milite également pour la valorisation de la femme. Son logo, suggérant sensuellement plus qu’aguichant, confirme cette prise de position féminine pour ne pas dire féministe. Cet engagement n’est pas qu’idéaliste il est aussi factuel : elle est prête à sponsoriser des actions, des sports réservés plutôt aux hommes mais où les femmes cherchent à se faire une place : sports aquatiques, voile, rallye. Lors du Cap Femina du 29 septembre on pourrait voir un duo de femmes sponsorisé par la Miss. Selon les paroles de la créatrice, Miss Breizh est « une femme libre et ouverte sur le monde extérieur. Une femme qui a confiance en elle et qui est bien avec les autres. C'est une femme dynamique qui est loyale et va au bout de ses rêves et ses projets. Une femme qui n'a pas peur de s'aventurer dans des actions ou combats menés par les hommes. » Au-delà d’une femme, c’est une bretonne qui représente une Bretagne à cinq départements, forte et engagée. www.missbreizh.com 21 E A R A R W E B L 'Al exand r i e de l a l ang u e b r e t o n n e s ur l e We b Une base de dizaines de milliers de l'aise dans la langue de Shakespeare? Alors passez par le dictionnaire Anglais-Breton! termes Vous vous intéressez particulièrement à la grammaire? L'onglet « analyse morphologique d'une phrase en breton » deviendra votre ami. Et pour ceux d'entre vous qui n'auraient pas les connaissances suffisantes pour manier ces différents outils, l'option « traduction en ligne d'un petit texte » vous aidera à comprendre un petit texte rédigé en breton! Si vous êtes curieux de découvrir la première trace écrite du français : plongez vous dans le célèbre Catholicon, dictionnaire breton-latin-français! Différentes études vous en apprendront plus sur les langues et ses variantes comme celles du Léon ou de Ouessant, par exemple. Et vous pourrez vous régaler avec plusieurs sélections de proverbes particulièrement imagés du breton! Dans la première partie proposant une dizaine de dictionnaires vous trouverez l'ensemble des termes nécessaires à la traduction d'un texte général mais également spécialisé grâce à des dictionnaires thématiques spécifiques. Une base de 35 000 mots dans le Favereau, dont des noms de lieux et quelques prénoms vous accompagnera au quotidien. Freelang lui servira de parfait complément car vous utiliserez le premier pour les notions de grammaire nécessaires (genre,...) alors que le second vous apportera une quantité d'expressions usuelles impliquant le terme que vous aurez cherché. Dans Termofis, la base de l'Office de la langue bretonne 20 000 termes techniques répartis par domaines tels que : l'écologie, la démographie, la communication, le cinéma, la cybernétique, la cartographie ou la brasserie! Vous ne comprenez pas tous les termes utilisés par vos petitsenfants? alors consultez le dictionnaire des sciences et techniques et disciplines scolaires de Diwan. Dictionnaire érotique de 1884! Et nous de décrivons ici que la première partie! Alors n'hésitez pas à aller découvrir les autres, des plus classiques ou usuels (prénoms bretons, noms d'animaux, toponymie, grammaires, cours de breton, ...) aux plus originales ou spécialisées comme les termes de l'industrie textile ou le dictionnaire érotique du breton publié en 1884. Ainsi que tous les liens pour accéder aux vidéos et radios en breton et une « librairie en ligne » proposant également de la musique! Des entrées pour chaque utilisateur Vous êtes passionnés d'étymologie? Lexilogos est fait pour vous également puisqu'il vous propose trois entrées différentes pour faire des recherches dans ce domaine. D'informatique ou d'économie? Un dictionnaire y est consacré également. Vous êtes plus à Hoel Louarn 22 D E C O U V E R T Découvrir ou redécouvrir le punk celtique ! On en parle peu mais le punk celtique existe. Et vous le savez ! Eh oui, rappelez-vous les Pogues ! Formés en 1982, ceux qui se sont d’abord appelés « Póg mon thóin », c’est-à-dire « embrasse mon cul » en gaélique, mariaient génialement (éternels « Red Roses For Me » et « Rum, Sodomy & The Lash ») les influences punk et celtiques : La gouaille unique de Shane MacGowan qui emmène l’accordéon, la flûte et le banjo sur un lit de guitare, basse, batterie. Inoubliable ! Malheureusement, The Pogues ne sont plus, perdus entre les abus de MacGowan, les échecs et le départ des autres. Le punk celtique n’en demeure pas moins. Sans doute un peu plus léché, mais toujours débordant d’énergie. Premier exemple avec Flogging Molly formé dans les 1990’s dans un pub de Los Angeles, le Molly Malones. Si ce ne sont plus des Irlandais mais des « Etatsuniens », le chanteur Dave King a grandi, physiquement et culturellement, à Dublin, bercé dans la musique et encouragé dans le traditionnel. A l’instar de MacGowan, la voix de King est une pièce maîtresse (sinon la pierre angulaire) de Flogging Molly. Du reste, les ingrédients sont identiques à ceux de The Pogues (accordéon, man- doline, violon, flûte, Uielleann pipes sur batterie, basse, guitare électrique). Alors, certains parlent davantage de folk-punk pour les décrire car, le punk mis à part, les influences varient entre la folk américaine, les musiques traditionnelles, les chansons marines et pas seulement les sonorités celtiques. Retenons que ça bouge et ça ira. Nos 7 Californiens en sont à leur 7e production, le dernier album studio Speed Of Darkness, est paru en 2011 et l’énergie n’a pas cédé, tout comme les textes toujours politiques (ils ont participé à une compilation intitulée « Rock Against Bush ») quand ils ne racontent pas l’Irlande. Avant tout groupe de scène, ils enchaînent les tournées, et cet été ils étaient chez nous au festival « Du bruit dans Landerneau ». Pour choisir un album parmi les 5, c’est évidemment difficile, mais « Drunken Lullabies », paru en 2002, a marqué les esprits et peut constituer un bon départ. C’est d’ailleurs sur ce disque qu’on retrouve la perle « If I Ever Leave This World Alive », reprise au cinéma dans le film « P.S. I Love You » de R. Lagravenese. Jañ-Maï 23 E S C E N E N A N T A I S E SIKAMOR QUARTET Pas Quatuor mais Quartet. Rencontre avec le violoncelliste Thierry Moreau qui veut faire connaître cette formation autour du violon celtique assez unique dans le paysage breton. Hydromel : Qu’est-ce que c’est Sikamor Quartet ? sicales sont assez longues car nous avons choisi d’enchaîner les morceaux. Cela dit, ils sont tout de même présentés, tour à tour par chacun des musiciens. Les inspirations sont variées, les arrangements seront tantôt issus du jazz, du classique, venus d’Europe de l’Est ou d’Amérique. Cela crée une palette de couleurs aussi diverses qu’agréables. Thierry Moreau : C’est une formation à cordes, à l’image du quatuor en musique classique mais qui a pris pour terrain de jeu la musique celtique, bretonne bien sûr mais aussi écossaise et irlandaise. Les pièces sont traditionnelles mais aussi composées par les membres du groupe ou des musiciens contemporains bretons, écossais ou irlandais. Avec des arrangements originaux. Du coup, le jeu n’est pas académique, il recherche la dynamique des musiques traditionnelles, destinées à la danse. Et de la même manière, si nous proposons surtout sur scène une formule de concert, on a choisi à la différence du quatuor de jouer debout, y compris moi au violoncelle. Les plages mu- H : Qui compose Sikamor Quartet? Th. M.: La formation a débuté en 2009 à l’occasion des Rencontres du fleuve organisées à Nantes et dans l’Estuaire, sur une commande autour du violon celtique. L’idée initiale était de rassembler beaucoup de violons, 8 ou 9 dans notre idée. Mais des raisons financières ont poussé à réduire la formule au quartet. J’assure la partie violoncelle, Hervé Lorre, Frédéric Bouchet et Gabriel 24 S Faure assuraient aux violons. Mais Gabriel Faure s’est éloigné pour d’autres projets et c’est Louis-Marie Séveno qui l’a remplacé. Nous s o m m e s de vieilles connaissances, des musiciens souvent rassemblés en fest noz, lors de sessions irlandaises ou par l’enseignement pour Frédéric et Hervé. Chacun a suivi un parcours différent, moi j’ai participé à Archetype il y a déjà quelques années, une formation autour du violon celtique à l’existence brève mais au succès indéniable en Bretagne, en France et à l’étranger (ajoutons encore Cabestan, Sloï). Hervé Lorre a joué dans de nombreuses formations comme Roquio ou Vertigo. Frédéric Bouchet a joué au sein du groupe fest noz Talar ou du groupe Mister Midnight et Louis-Marie Séveno est bien connu pour avoir intégré longtemps l’équipe de Tri Yann. Avec Louis-Marie, nous nous connaissions depuis très longtemps par le biais de son frère, Jean-Yves Séveno, avec qui il jouait en fest noz autour de Nantes. Jean-Yves faisait comme moi partie de l’association Sonneurs de Veuze. Les aventures avec Tri Yann nous avaient un peu éloignés mais l’idée lui a plu et il nous a rejoint. C E N E N A N T A I S H : Quelle est l’actualité de Sikamor Quartet? Th. M. : Nous avons participé l’an passé à la programmation du Nouveau Pavillon de Bouguenais. C o m m e c’était une période de t ra va u x pour eux, nous avons investi la chapelle Saint-François à Saint-Philbert de Grand-Lieu et ce fut un carton plein. Cette année, le Festival Celtomania nous a programmé en l’église du Temple de Bretagne le 21 octobre prochain. Nous réfléchissons évidemment à enregistrer un disque mais la question du financement est une entrave certaine à l’heure actuelle. Pourtant, ce serait bien pour vendre en fin de concert et proposer une carte de visite sérieuse. Nous avons bien réalisé une démo de 4 titres mais qui est destinée aux organisateurs de spectacle. Certains des morceaux de cette démo se retrouvent sur la page Myspace de Sikamor Quartet à côté d’autres titres en live tirés de ce concert à Saint-Philbert l’an passé. C’est une formation encore nouvelle et que nous voulons faire découvrir, mais ce n’est pas simple. Il nous manque une structure pour nous promouvoir mais ce n’est pas facile à trouver, il y a beaucoup de groupes, et les recherches restent vaines pour l’heure, mais nous continuons. H : Quelle est le but de Sikamor Quartet et d’où vient ce nom? Th. M.: Sikamor en breton littéraire renvoie à l’érable, l’une des deux essences utilisées en lutherie dans la fabrication des violons. Depuis Archetype ou Arz Nevez, on ne voyait plus beaucoup de formations autour du violon celtique, nous avions envie de réparer cela. Nous nous destinons plutôt aux petits lieux, 200 places. Nous avons voulu une formule plutôt intimiste, souvent acoustique d’ailleurs, chapelles, théâtres... C’est une formule qui s’écoute pour l’essentiel. H : Alors bonne route Sikamor Quartet! Th. Moreau : à bientôt ! Propos recueillis par Jañ-Maï le 22 août 2011 Adresse myspace : www.myspace.com/sikamorquartet 25 E E V E N E M E N T Retour sur un événement à venir Avant l’été, le 18 juin, par un jour de vent violent, l’éléphant a cessé de barrir sous les voix et les cris d’une manifestadeg 44=BZH. Cette manifestation trouve un écho musical et festif au mois d’octobre... Retour vers le futur!! Bonne humeur et jovialité, pancartes, banderoles, slogans, tous bretons finistériens, morbihannais, costarmoricains, ille et vilainais, loire-atlanticais et de cœur se sont mis en marche ce jour là pour prôner autour de l'île l'appartenance du département à la région Bretagne. A l'Hôtel de Région, sourd à l'appel, le cordon de sécurité faisait front et transformait la bonne humeur en tension. Des barbouillages avaient coloré la ville sur tout le parcours et l’instance régionale subissait le même sort. Quelques bousculades ont eu lieu avec les forces de l’ordre mais de manière générale, les deux ‘clans’ ont tenu leur rôle sans conséquence fâcheuse. Histoire de…, un manifestant a été arrêté quelques heures. Après 12 km de marche, la foule a empli l’esplanade près de l’éléphant. D’après Jonathan Guillaume, le public a apprécié la journée de manière générale et plus particulièrement le concert dont les artistes ont été présentés dans notre dernier numéro. Pour l’association, ce regroupement s’est révélé encourageant et moins décevant qu’en 2008 car l’écho dans les médias – même minime – est plus satisfaisant. Désormais, il faut trouver d’autres champs d’action plus être davantage entendu, « il faut faire plus fort ». Le prochain rendez vous donné par l’asso sera le 29 octobre pour un fest noz à l’affiche radicalement jeune et moderne : Al Loar Zu, Digresk, IMG (sortie du nouvel album) et Startijenn qui mèneront à la danse le public sur parquet. Le fest noz se fait en soutien aux inculpés dans des procès pour barbouillage (amende, frais de justice). Il est à l’initiative des groupes qui « n’ont pas oublié l’aspect politique » de la culture bretonne « pour pas trop cher ». En effet, Jonathan Guillaume nous rappelle que les bretons sont « un peuple qui sait se réunir sur des choses transversales » Toutes les infos sur le fest-noz sont disponibles dans l’agenda (p.34) Nicole Toujours plus de news!!! Retrouvez les aventures de nos abeilles sur: www.hydrobreizh.over-blog.com L’actualité musicale et culturelle bretonne qui touche de près ou de loin la région nantaise : participez et laissez vos commentaires ou vos questions! Voulez-vous être ami (e) de l’abeille Hydromel? Rendez vous sur Facebook pour échanger, converser, se tenir au courant de tout... 26 C JM - « Un vent d’Europe de l’Est souffle sur la Bretagne ». Tout est dit, l’un des plus fameux bagad breton célèbre aujourd’hui les noces entre l’est et l’ouest. Enregistré en public entre Lorient et la Savoie, le troisième et nouveau spectacle du Bagad Kemper fait bien toujours dans la musique traditionnelle bretonne mais tournée vers le monde. Ainsi, la prestigieuse troupe poursuit sa volonté d’ouverture et d’enrichissement après “Sud ar su” en 2003 qui avait mêlé ses cornemuses aux sonorités cubaines et brésiliennes. Avec pour titre “Breizh Balkanik”, qui d’autre que le chanteur breton Erik Marchand, coutumier des aventures balkaniques, pouvait s’imposer dans cette création. Aux traditionnelles bombardes, cornemuses et batteries s’ajoutent donc le violon (ici joué par un ex-nantais, Gabriel Faure), le violoncelle, la trompette, la clarinette, le saxo, le buggle et bien sûr la voix. D’autres musiciens prestigieux comme le bassiste Erwan Volant sont du voyage et font découvrir entre les mélodies vannetaises ou cornouillaises, des airs serbes, bulgares, bosniaques ou encore macédonien. L’idée est originale et aboutie, le produit est assez sympa et chapeau au photographe pour qui prendre un bagad au complet ne doit être une sinécure. 19,50€ 15 titres, Durée totale: 1h14 Keltia Musique, 2011 BAGAD KEMPER Breizh Balkanik PAIMPOL Compil’ M - Cette compilation célèbre la 10ème édition du festival de Paimpol, LE festival incontournable du Chant de Marin, ouvert sur les musiques des mers du Monde. Et très généreusement ! En tout ce sont pas moins de 35 airs qu’ont réunis les organisateurs, parmi les plus significatifs de la thématique navale, signés par autant d’artistes bretons et outre-manche qui ont marqués l’histoire autour du port Paimpolais. L’hymne Tri Martolod d’Alan (Stivell) et les très estivaux « Marins d’Iroise » assurent la tête de gondole de cette compil-anniversaire. On y retrouve la volonté de bien faire et l’authenticité du festival, qui marient harmonieusement célébrités et amateurs dans une ambiance festive et conviviale. Il démontre aussi la vitalité et la qualité de ce genre : XV Marins, Les Souillés de Fond de Cale, Michel Tonnerre y côtoient les plus intimes ‘Les Vareuses Portelaises’, ‘Marée de Paradis’, ‘Z’embruns d’comptoir’… tout aussi légitimes. Sans oublier les anglo-saxons. Côté chansons, c’est un répertoire oscillant entre standards qu’on aime à fredonner, en anglais et français (‘Amsterdam’, ‘Dirty Old Town’, ‘Rio-Grande’, ‘Sur l’eau, sur la rivière’,…), et des découvertes agréables (‘Chantons la Loire et sa marine’, ‘Vire au cabestan’…). Un bon achat donc pour les amoureux de la mer, de la Bretagne, de la convivialité… et du festival ! Accompagné d’un livret de textes, racontant l’histoire et l’idée du festival, subtilement illustré de photos colorées de bateaux, l’autre attrait du festival. 27 H R O N I Q U E JM - Débarquant « de l’est de Haute-Bretagne », Digresk se veut « festif », « épicé et coloré », entre trad’, rock et électro. C’est vrai, Alkemi est un album de fest noz aux sonorités trad’ (binioù, bombarde, accordéon diatonique) rock (guitare, basse, batterie) et électro. Un disque constitué de danses traditionnelles, assez ordinaires par ailleurs, où l’on ne manque pas de constater la volonté dynamique du groupe. Cependant, les guitares sous-mixées laissent un peu sur sa faim, la saturation est là mais pas toujours très assumée. Et la flûte traversière entrave naturellement ce style rock. Donc, pour les épices, on repassera … En revanche, la flûte, par l’alternance avec la cornemuse écossaise, tout comme celle entre binioù kozh et bombarde, participe bien de cet effet coloré de Digresk. Pour l’électro, c’est maîtrisé mais un peu convenu, là encore on cherche les épices… Il reste enfin le groupe, d’une sympathie sûre et certaine, d’une pêche incontestable sur scène, et un peu militant sur les bords puisque « digresk » en breton renvoie à la décroissance. Néanmoins, ce militantisme n’est pas très explicite dans les titres. Donc, c’est vrai Digresk est « festif », plus coloré qu’épicé, entre trad’, rock, électro et c’est bien comme ça ! 15€ / 13 titres, durée totale : 1h08 Contact : [email protected] www.myspace.com/digresk www.digresk.com Production et distribution : Kerig/Coop Breizh, juillet 2011 DIGRESK Alkemi S C H R O N I Q U E WIPIDOUP L’opium du danseur JM - Confirmant les éloges du magazine Musique Bretonne n°214, ce second album est, comme son titre le laisse deviner, un bon disque de fest noz, entre trad’ et compos, qui se danse ou s’écoute simplement. Régis Huiban à l’accordéon chromatique et accordina, Gildas Le Buhé au chant et saxo, Pierre Tardivel à la basse, contrebasse et « bigouden’goni » (sic) forment ce trio expert : Régis Huiban connu depuis Tan Ba ’n Ty, Pierre Tardivel depuis Dibenn ou Darhaou. Le répertoire est vannetais mais pas seulement (vrai coup de cœur pour « Pantin cherche Pantine », mazurka sensible et poétique signée Huiban). C’est un album soigné, jusque dans le graphisme. Cependant, à la différence d’Hugo Aribart qui signe ces éloges en voyant dans ce disque « la petite tocade qui extirpe de la torpeur musicale que l’habitude incite à tolérer », ce n’est peut-être pas non plus l’album qui réveille le fest noz. Il y a en musique bretonne de façon incontestable une diversité, une créativité et des talents qui empêchent souvent de dormir. 15€ 9 titres, durée totale : 50’ env. Production, diffusion : bemolproductionsvpc, 2011 S R N - Les mélodies à la harpe quelque soit l’interprète ou le compositeur invite à la féérie, au voyage imaginaire vers des mondes fabuleux et inconnus tant dans l’espace que dans le temps. Le voyage à travers le temps et l’espace nous est proposé par les airs et les paroles de cet album. Des airs connus comme Brian Boru (emprunté à un autre harpiste célèbre ; Alan Stivell) ou d’autres qui nous viennent des confins de différents siècles et de différentes latitudes (Ecosse, Proche Orient,…) que l’artiste a retravaillés pour nous transmettre son monde propre. Des paroles poétiques qui enlèvent l’aspect ancré de la réalité des histoires contées pour les faire s’envoler dans un monde sans frontières et fantasmagorique. En cela, l’aspect musical du CD se trouve un peu en contradiction avec le livret qu’il contient : en effet, beaucoup d’explications sont données sur l’inspiration, les références de l’artiste. Pour des fans assidus, cela fait plaisir ! La dichotomie entre réel / imaginaire se trouve aussi sublimée par les illustrations : dessins et photos s’intercalent. Un album de qualité où sur certaines chansons Simon Caby vient donner le contrepoint grave à la douceur de la voix de C. Corbel et sa guitare de la force à la harpe. Enfin, cet opus fait penser à Loreena Mc Kennit qui a les mêmes inspirations et le même instrument ; celui de C. Corbel se veut plus attaché à la tradition par un dépouillement instrumental discret. Un album qui ne peut pas décevoir. 10 titres - 2011 Production: Bran Music Cécile CORBEL Renaissance E T R O DIAOULED AR MENEZ N - Les Diables de la Montagne. Rappelez-vous leur premier disque ; cette envolée disco de Nono immanquable en tons chauds jaune rouge… Des strass pour cet album qui faisait la révolution de la tradition. Peu apprécié à leur début, ce groupe s’est fait une place à force de qualité et de sérieux et reste une valeur de la musique bretonne aujourd’hui sur laquelle on peut compter. Ce rythme enlevé à la manière d’un cheval au galop digne des meilleurs groupes de rock anglais des sixties est reconnaissable parmi mille et jamais imité. Leur dernier album (An dro, 2007) contient ces mêmes sonorités et loin de faire la révolution il a le mérite de l’authenticité malgré les changements dans le groupe. Seuls subsistent Mélaine Favennec et Yann Goasdoue depuis 1973. Groupe de Fest-Noz, ils ont acquis la notoriété par un attachement à la tradition (chants en breton par des voix profondément venus de nos terres) tout en créant leur propre son. En effet, peu de compositions originales mais des airs traditionnels renouvelés par de l’audace et du plaisir de jouer. Loin de toute nostalgie gluante, la sincérité du jeu – individuel et collectif – transperce par son intimité et sa beauté ; des éléments parfois difficiles à trouver chez les musiciens d’aujourd’hui. Et ça a libéré une jeunesse comme le disait Per Denez « Gant Diaouled Ar Menez, ha war un ton dañs, e vo kaset ar yaouankiz war-raok hentoù meur ar Frankriz » 3 / 5 titres - 1973 ARFOLK 28
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Corrections : Bernard Pivot
Mise en Page : Emmanuel Maisonneuve
Photo couv’: Yaouank 2009, [email protected]