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INVESTMENT NEWSLETTER BULLETIN D’INFORMATION MENSUEL FEVRIER 2015 ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE Cette anomalie a fait l'objet de nombreuses analyses. Les chercheurs ont ainsi pu constater qu'entre 1950 et 1984, les années durant lesquelles les rendements du mois de janvier ont été positifs annonçaient une performance positive de l'ensemble du marché avec une probabilité d'environ 90 %. A l'inverse, les années caractérisées par un mois de janvier négatif préfiguraient un rendement négatif pour l'ensemble de l'exercice dans environ 70 % des cas. Il existe une théorie boursière connue sous l'appellation «effet janvier». Selon cette théorie, une anomalie saisonnière fait que les cours des actions augmentent davantage en janvier que durant les autres mois. Dans le même registre, un autre adage boursier décrit cette singularité, à savoir «As January goes, so goes the year» («Ainsi va janvier, ainsi va l'année»). Ce phénomène, que l'on appelle également le «baromètre de janvier», suggère que si le mois de janvier est positif alors l'année sera elle aussi positive, et vice versa naturellement. Si cette théorie se vérifie, l'analyse des places boursières en janvier 2015 (voir graphique ci-dessous) laisse penser que l'Europe et peut-être les marchés émergents pourraient connaître une année favorable, tandis que les Etats-Unis devraient rester à la traîne. Cependant, si l'on examine de plus près la nette progression des places boursières européennes en janvier, il semble très peu probable que cette tendance puisse se poursuivre sans qu'une correction n’intervienne tôt ou tard. Graphique 1 Source : Bloomberg. Indices actions MSCI, janvier 2015. Le premier mois de l'année 2015 a également été ponctué d'événements politiques et économiques qui ont conduit à un accroissement de la volatilité. L'attention s'est principalement concentrée sur la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) le 22 janvier. Si le marché s'attendait largement à ce que la BCE annonce un programme d'assouplissement quantitatif sous une forme ou une autre, la taille et les modalités de ce programme suscitaient toutefois de nombreuses 1 interrogations. Ensuite nous avons eu le 25 janvier les élections législatives en Grèce soulevant la perspective de voir le pays sortir de la zone euro. Enfin, pour couronner le tout, la réunion du Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (la Fed) était prévue les 27 et 28 janvier. Cependant, quelques jours avant la réunion de la BCE, la Banque nationale suisse (BNS) a causé la surprise le 15 janvier en annonçant sa déci- ING Luxembourg S.A. - 52, route d’Esch L-2965 Luxembourg - T.+352 44 99 1 - www.ing.lu INVESTMENT NEWSLETTER BULLETIN D’INFORMATION MENSUEL FEVRIER 2015 sion d'abandonner le taux plancher de 1,20 franc suisse (CHF) pour un euro (EUR). Le programme d'assouplissement quantitatif que la BCE était quasiment certaine de lancer la semaine suivante allait probablement conduire à une dépréciation de l'euro, et donc mécaniquement à une appréciation du CHF. De fait, il serait aussi difficile qu'onéreux pour la BNS de tenter d'empêcher la hausse du franc suisse. Anticipant les annonces de la BCE, la BNS a ainsi décidé d'abandonner le cours plancher du CHF. En parallèle, la BNS a également abaissé son taux de rémunération des dépôts de -0,25 % à -0,75 % afin de réduire l'attrait du franc suisse. Cette décision a eu un impact immédiat et brutal sur les taux de change, le cours EUR/CHF plongeant de 1,20 à environ 0,96. La Bourse suisse a clôturé en baisse de -8,67 % le 15 janvier et a cédé encore -5,96 % le 16. A la fin du mois, le taux EUR/CHF se redressait quelque peu aux alentours de 1,05 et le marché des actions affichait un rebond d'environ 6 % par rapport à son plancher du 16 janvier. Comme prévu, le 22 janvier, la BCE s'est finalement engagée sur la voie de l'assouplissement quantitatif. Au lieu de garder des atouts en main, la Banque a décidé d'abattre toutes ses cartes d'un coup en annonçant un programme plus ambitieux qu'attendu. Les arguments motivant cette décision étaient déjà connus depuis quelque temps : faibles anticipations d'inflation, taux d'inflation négatif, perspectives de croissance moroses et résultats décevants des précédentes injections de liquidités. En lançant ce programme, la BCE confirmait la nécessité de procéder à de nouveaux achats d'actifs face à la dynamique insuffisante de l'inflation et au risque accru de voir s'installer une période prolongée de faible inflation. Dans le détail, la banque centrale a annoncé l'extension de son programme actuel d'achat d'actifs aux emprunts d'Etat et aux obligations supranationales. Ces achats se feront dans les limites de 33 % par émetteur et de 25 % par émission. Le programme débutera au mois de mars et les achats mensuels de titres s’élèveront à 60 milliards d'euros. La BCE prévoit de maintenir ce programme au moins jusqu'en septembre 2016 ou jusqu'à ce que l'évolution de l'inflation dans la zone euro soit conforme à l'objectif de la Banque, soit un niveau proche de 2 %. 2 L'impact de l'assouplissement quantitatif dans la zone euro suscite une vive controverse. Il n'est pas garanti que ce programme porte ses fruits. Mario Draghi cherche à convaincre les investisseurs que sa stratégie est d'ampleur suffisante pour raviver une économie déprimée. Cependant, il n'est nullement certain que les achats d'emprunts d'Etat par la BCE donneront aux banques le surcroît de liquidités qui leur permettra de prêter davantage. La BCE peut créer les conditions d'une relance des investissements mais elle ne peut ni forcer les ménages à consommer ni contraindre les entreprises à investir. Pour ce faire, des réformes structurelles et un soutien budgétaire sont également nécessaires. Lancer un programme d'assouplissement quantitatif à un moment où les prix des actifs financiers sont élevés, les taux d'intérêt à long terme déjà très bas et les liquidités des banques abondantes soulève la question de l'utilité d'une création monétaire supplémentaire dans le contexte actuel. A l'inverse cependant, renoncer à l'assouplissement quantitatif aurait entraîné une détérioration drastique des marchés financiers que la BCE ne pouvait se permettre de provoquer. Le programme annoncé par la BCE est certes historique mais il constitue également son dernier atout. La banque centrale peut apporter un répit aux dirigeants européens mais la situation ne peut perdurer indéfiniment. Les responsables politiques en Europe comptent trop sur la politique monétaire au lieu d’entreprendre les mesures difficiles qui s’imposent pour restructurer le marché de l'emploi et renforcer la compétitivité de la zone. Les élections grecques constituaient l'enjeu suivant à l'agenda du mois de janvier. Comme les sondages le laissaient présager, le parti anti-austérité Syriza a remporté une large victoire sans toutefois s'adjuger la majorité absolue. Moins de 24 heures après ce succès électoral, le dirigeant de Syriza, Alexis Tsipras, prêtait serment en tant que nouveau Premier ministre grec, après avoir formé une coalition avec le parti de centre droit des Grecs indépendants. Syriza accède au pouvoir après avoir fait campagne sur le rejet de l'austérité, la marche arrière sur les réformes et une réduction radicale de l'immense dette de la Grèce. Si ces promesses ont fait gagner ING Luxembourg S.A. - 52, route d’Esch L-2965 Luxembourg - T.+352 44 99 1 - www.ing.lu INVESTMENT NEWSLETTER BULLETIN D’INFORMATION MENSUEL FEVRIER 2015 des voix au parti, elles ont également effrayé les investisseurs. La bourse s'est effondrée et les actions des banques grecques ont enregistré une chute sans précédent en la seule séance du 28 janvier. Les intentions de Syriza sont également inacceptables pour les autres pays européens et principalement pour le pays le plus influant : l'Allemagne. Cet affrontement pourrait-il conduire à l'issue que tout le monde redoutait en 2012, à savoir la sortie de la Grèce de la zone euro? Alexis Tsipras insiste sur le fait que son pays restera dans l'euro, cette position est également soutenue par les trois quarts de la population grecque. A certains égards, la Grèce est en meilleure posture qu'à l'été 2012. Avec une croissance de 0,7 % au troisième trimestre 2014, le pays figurait de fait parmi les meilleurs élèves de la zone euro. Ses finances publiques sont par ailleurs plus saines qu'en 2012, grâce à ces mêmes mesures d'austérité auxquelles Alexis Tsipras est si opposé. Pour autant, malgré ces améliorations, l'économie grecque demeure fragile. Syriza et ses alliés ont beau dénoncer les modalités des plans de sauvetage, la Grèce reste néanmoins dépendante des aides de l’Europe. Le plan de sauvetage européen qui devait expirer à la fin de l'an dernier a été prolongé jusqu'au 28 février. La probabilité que Syriza obtienne l'effacement officiel d'une partie de la dette extérieure de la Grèce (qui atteint le niveau colossal de 175 % du PIB) est très faible, en particulier sachant que le gouvernement allemand est fermement opposé à un tel arrangement. L'hypothèse la plus probable est celle d'un compromis, dans lequel les créanciers acceptent d’allonger la période de remboursement de la dette grecque et offrent d’abaisser les taux 3 d'intérêt (voire un moratoire sur les intérêts). Le problème est que la Grèce a déjà bénéficié de telles concessions par le passé. Un nouveau geste de cet ordre ne permettrait pas d'améliorer radicalement les perspectives de l'économie grecque. Au moment où nous écrivons ces lignes, des signes semblent témoigner d'un assouplissement de la position d'Alexis Tsipras, qui se dit confiant dans le fait de parvenir bientôt à un accord mutuellement bénéfique, tant pour la Grèce que pour l'Europe dans son ensemble. Il déclarait également ne pas chercher l'affrontement. Le fait que la Banque Lazard ait été retenue pour conseiller la Grèce sur sa dette est révélateur de la vitesse à laquelle la situation évolue. Les événements politiques constitueront un risque majeur pour la zone euro dans les années à venir et la manière dont la question grecque sera traitée pourrait avoir des retombées considérables dans d'autres pays. Déjà, des milliers de personnes en Espagne ont récemment participé à la manifestation organisée par le parti de gauche Podemos. «Méfiez-vous des Grecs quand ils apportent des cadeaux», dit le proverbe tiré d'un vers de Virgile. Dans le contexte actuel, la paraphrase «Méfiezvous des Grecs quand ils votent pour des cadeaux» pourrait être plus appropriée. ING Luxembourg S.A. - 52, route d’Esch L-2965 Luxembourg - T.+352 44 99 1 - www.ing.lu INVESTMENT NEWSLETTER BULLETIN D’INFORMATION MENSUEL FEVRIER 2015 AVERTISSEMENT : Si vous souhaitez un conseil personnalisé au sujet des obligations que vous détenez actuellement en portefeuille, n’hésitez pas à contacter votre conseiller. 4 Les opinions exprimées dans ce rapport sont le reflet des opinions personnelles des analystes à propos des titres et des émetteurs cités dans ce document. Aucune tranche de la rémunération des analystes n’a été, n’est ou ne sera directement ou indirectement liée à l’inclusion de recommandations ou opinions spécifiques dans ce rapport. Cette publication a été préparée au nom de ING Luxembourg S.A. , avec siege social au 52, route d’Esch, L-2965 Luxembourg (ci-après “ING”) pour ses clients, uniquement à titre informatif. ING fait partie du Groupe ING (dans le cas présent ING Groep NV et ses sociétés filiales et apparentées). Cette publication ne constitue pas une recommandation de placement ni une offre ou une incitation à acheter ou vendre des instruments financiers. Même si toutes les précautions ont été prises pour assurer que les informations contenues dans ce document ne soient ni erronées, ni trompeuses au moment de la publication, ING ne peut en garantir ni l’exactitude ni l’exhaustivité. Les informations contenues dans ce document peuvent être revues sans avis préalable. ING, comme ING Groep N.V., leurs sociétés filiales et apparentées, leurs cadres dirigeants, employés et mandats liés et discrétionnaires peuvent, dans les limites autorisées par la loi, avoir des positions longues ou courtes ou peuvent par ailleurs avoir des intérêts dans des transactions ou des investissements (en ce compris des produits dérivés) auxquels fait reference cette publication. En outre, ING comme ING Groep N.V et leurs sociétés filiales et apparentées peuvent fournir leurs services bancaires, d’assurances ou de gestion de patrimoine aux, ou solliciter de telles services auprès des, sociétés citées dans cette publication. Ni ING, ING Groep N.V., leurs sociétés filiales ou apparentées, ni aucun de leurs cadres dirigeants ou employés ne peuvent être tenus pour responsables d’éventuelles pertes directes ou indirectes suite à l’utilisation de cette publication ou de son contenu. Cette publication est soumise à la protection du copyright et des droits des bases de données et ne peut être reproduite, distribuée ou publiée par quiconque, quel que soit l’objectif, sans l’accord préalable de ING. Tous droits réservés. 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Notamment, ING n’a pas tenu compte, en préparant cette publication, des objectifs spécifiques d’investissement, de la situation financière ou des besoins particuliers d’une quelconque personne. Les instruments financiers et valeurs mobilières qui seraient mentionnées dans cette publication ne peuvent convenir à tous les investisseurs et toute personne susceptible de lire les informations des présentes doit considérer la pertinence desdits investissements, en tenant compte de ses objectifs spécifiques d’investissement, de sa situation financière ou de ses besoins particuliers, avant de s’engager dans un investissement. Les investisseurs intéressés doivent donc prendre leur décision en toute indépendance et, si nécessaire, demander l’avis de leur conseiller habituel quant à la compatibilité de chaque investissmentavec leur profil d’investisseur et/ou l’avis d’un professionnel externe quant à l’opportunité de cet investissement par rapport à l’environnement légal, réglementaire et fiscal qui leur est applicable, après lecture préalable des documents d’émission en rapport avec ces instruments financiers ou valeurs mobilières, tels que notamment les prospectus, private placement memorandum ou Key Investor Information Document (KIID) mis à disposition par les émetteurs de ces instruments financiers ou valeurs mobilières. Ces documents peuvent contenir des restrictions légales dans certaines juridictions. Les personnes qui entrent en possession d’une partie quelconque de tels documents doivent s’informer de ces restrictions et s’y conformer. 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