VOLVER aLmOdóVaR
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s ire 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca a pl 0 00 1 00 em ex Du 15 au 19 novembre Les 5 jours du Cinéma Français à Québec n° 134 valeurhjgZ valeurSURE valeur VOLVER un film de valeur Babel almodóvar 20 nouveautés à l’affiche dont : La Tourneuse de pages • Guide de la petite vengeance • Les Particules élémentaires Le mot de la rédaction Nous n’avons ni le don d’ubiquité ni la chance d’être une mouche capable de toutes les indiscrétions, mais nous vous entendons penser: les derniers changements à la programmation ont été un irritant majeur pour plusieurs. C’est pourquoi il nous faut revenir sur certains faits afin de clarifier la situation. Précisons, dans un premier temps, que ce n’est jamais avec un malin plaisir que nous décidons de repousser d’une semaine la sortie d’un film ou de la devancer. Concrètement, voici quelques chiffres pour illustrer que s’il y a des changements à l’horaire, ceux-ci restent l’exception plutôt que la règle. Pendant la dernière année, nous avons présenté 12 229 projections. Parmi ces représentations, 482 d’entre elles ont été sujettes à une modification. En matière de pourcentage, cela représente 4 % des projections totales. Attention, il ne s’agit pas de 4 % de la clientèle qui a été affectée par ces changements, mais bien plutôt de 1% de la clientèle. D’abord, rappelons que Le Clap est le seul cinéma au Québec à prévoir son horaire de films primeurs jusqu’à sept semaines à l’avance pour publier un magazine qui présente la programmation. Dans les autres salles, l’horaire est décidé chaque lundi. La contrainte d’une publication implique que certains distributeurs – ceux-là mêmes qui détiennent les droits de diffusion des films – doivent nous confirmer les dates de sortie à l’avance. Même s’ils ont les droits, c’est parfois les États-Unis qui dictent les dates de sortie. Les distributeurs doivent s’y plier… et nous aussi! C’est le prix à payer pour vous offrir, et ce, toujours gratuitement, le Magazine Le Clap. Sans chercher à banaliser ces changements ou minimiser la frustration des cinéphiles, la précision s’imposait. Sans discréditer la pertinence du calendrier inclus dans le magazine, nous vous rappelons qu’en cas de doute ou simplement pour valider l’information, vous pouvez toujours consulter notre site Internet au www.clap.ca (mis à jour quotidiennement) ou téléphoner au 653-2470 pour obtenir l’horaire des films. Par ailleurs, si vous aviez six salles, comme nous à exploiter, et qu’un film n’attire qu’une ou deux personnes par représentation, honnêtement, que feriez-vous? Sans minimiser l’importance de ces cinéphiles, nous devons prendre des décisions d’affaires logiques et admettre qu’on peut s’être trompé à propos d’un film. Vous êtes parfois des «boîtes à surprises». Quand vous aimez, c’est intense, mais lorsque vous êtes indifférents, ça se voit aussi… Ce n’est donc pas par manque de conviction qu’on retire un film à l’affiche. S’il n’y a pas de réponse de votre part, on ne s’entête pas aveuglément dans la mauvaise direction. www.clap.ca Entre nous, déjà que les guichetiers sont dans leurs petits souliers parce qu’ils doivent vous annoncer le retrait ou le report du film que vous venez voir, est-ce une raison pour leur passer un savon ou pour leur dire de ne plus publier le damné magazine? Ah oui, plus de magazine? Vraiment? Vous êtes certains? Et dire que ceux-là sont les premiers à réclamer LEUR magazine avant qu’il ne soit imprimé… La morale de l’histoire: oui, il y a parfois des changements – il y en aura d’autres! –, mais ils restent l’exception et, surtout, soyez assurés que nous faisons l’impossible pour que vous n’assumiez pas (ou le moins possible) les conséquences fâcheuses. Bon cinéma! S.B.-H. Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – Magazine Le Clap nº 134 Du 3 novembre au 21 décembre 2006 La valeur sûre ENTREVUEs 24 VIE DE CINÉPHILE Entrevue avec Robert Guédiguian, réalisateur du film LE VOYAGE EN ARMÉNIE par Serge Pallascio 51 Entrevue avec Claude Chabrol, réalisateur du film L’IVRESSE DU POUVOIR par Serge Pallascio 10 BAbel En l’espace de deux films (Amours chiennes et 21 grammes) Alejandro González Iñárritu s’est rapidement imposé parmi les réalisateurs les plus doués de sa génération, sa prédilection pour les récits éclatés et les personnages multiples se vérifiant une fois encore avec sa dernière œuvre, BABEL. PROGRAMMATION Chroniques 12 Vins par Philippe Lapeyrie 16 Ciné-psy par Marcel Gaumond 20 Arts visuels par David Cantin 28 Arts de la scène par David Cantin 36 Livres par Paul Jacques 42 Bandes sonores par Pierre Blais 56 Clap sur le monde par Pierre Blais 5 Nos films 58 Calendrier 62 Index services et privilèges du clap 32 Info-ciné 40 Privilèges de l’Abonne-Clap Les 5 jours du Cinéma Français à Québec par Pierre Gagnon - J’ai vu un sacré film hier… Ah bon, c’était quoi? … c’était français! Raconte… en trois mots! En trois mots! D’accord! New York… Hummer… Nike. - Y a pas à dire, sont forts ces Français. MC Pour sa deuxième édition, l’événement Les 5 jours du Cinéma Français à Québec promet d’être encore plus français! En plus de sa programmation de films, primeurs, exclusifs et coups de cœur, profitez des activités parallèles: 5 à 7, exposition d’affiches, table ronde sur le rôle de la critique, etc. Et n’oubliez pas de voter pour Lvotre e s film 5 jpréféré! o u r s Àdlire u dans le Magazine Le Clap, des entrevues exclusives avec Jean-Jacques Beineix, Cinéma Français à Québec Claude Chabrol et Robert Guédiguian qui commentent l’état du cinéma français aujourd’hui. MC 24 Entrevue avec Robert Guédiguian par Serge Pallascio 45 Les activités parallèles 47 Le Prix du public Voyages Lambert 48 La programmation 50 Le critique d’un jour 51 Entrevue avec Claude Chabrol par Serge Pallascio 53 Le cinéma vu par... Jean-Jacques Beineix par Serge Pallascio Une publication des Éditions Le Clap Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3e trimestre 1987 ISSN : 1209-7012 Le Magazine Le Clap est publié 7 fois par année par les Éditions Le Clap. Impression Quebecor Distribution Affiche tout Contrôle de la distribution Marie Dubé Éditeurs Directeur général Directeur de production Adjoint à la production Rédactrice en chef Infographiste Programmation Supervision artistique Marketing Réviseure Chroniqueurs Michel Aubé, Michelle Dubé Michel Aubé Robin Plamondon Simon Leclerc Stéphanie Bois-Houde Marie-Lyne Mercier Michel Aubé Michelle Dubé Gabriel Bérubé-Pelletier Marie Chabot Pierre Blais, David Cantin, Marcel Gaumond, Pâris Harnais, Paul Jacques, Philippe Lapeyrie, Serge Pallascio Pour nous joindre Téléphone Courriel Site Internet 653-2470 [email protected] www.clap.ca Publicité 418 653-2470 ou 1 800 361-2470 Marie Dubé, poste 210 Gabriel Bérubé-Pelletier, poste 226 Tirage 100 000 exemplaires 500 points de distribution Le cinéma Le Clap • 2360, chemin Sainte-Foy, bureau 370, Québec (Québec) G1V 4H2 (dans la pyramide, face à l’Université Laval) – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca Cannes 2006 – Prix du scénario - Prix d’interprétation féminine (aux interprètes du film) Un film de Pedro VOLVER Almodóvar · Du même réalisateur: Parle avec elle Espagne Générique: Espagne. 2006. 121 min. (V.O. espagnole avec s.-t. français) Comédie dramatique écrite et réalisée par Pedro Almodóvar. Mus. orig.: Alberto Iglesias. Int.: Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, Blanca Portillo, Yohana Cobo, Chus Lampreave. Synopsis: Jeune mère séduisante et battante, Raimunda vit de petits bou- lots à Madrid en compagnie d’un mari au chômage et de sa fille adolescente. Célibataire, Sole, sa sœur aînée, travaille dans un salon de coiffure. Chaque année, les deux femmes se rendent dans le village natal où sont enterrés les parents. À la mort de leur tante Paula, Sole retourne au village pour l’enterrement. Elle y entend des rumeurs qui racontent que le fantôme de leur mère aurait aidé Paula jusqu’à sa mort. Un «fantôme» qui va bientôt réapparaître et bouleverser la vie de ses filles tout en levant le voile sur des secrets bien enfouis. Notes: Depuis le succès international de son magnifique Tout sur ma mère, le célèbre réalisateur madrilène confirme à chaque film que son cinéma a atteint sa pleine maturité, tout en conservant ce style si caractéristique marqué par cette exubérance baroque qu’il a su progressivement faire évoluer vers des sujets plus profonds et personnels. Avec VOLVER, il atteint une sorte d’apogée esthétique et narratif, grâce notamment à un mélange audacieux et savamment orchestré des genres. Almodóvar réussit, avec une maîtrise souveraine, à maintenir un équilibre constant entre la comédie, le drame et le fantastique, le film empruntant même par instants les voies du thriller hitchcockien. Son goût pour les actrices n’a jamais été aussi manifeste, VOLVER étant une véritable déclaration d’amour à trois générations de femmes www.clap.ca (fille, mère et grand-mère), toutes incarnées par des actrices hors pair magnifiées par la caméra de l’auteur. En tête, bien sûr, la splendide Penélope Cruz en jeune mère, fragile et courageuse, et dont la beauté irradie tout au long du film. C’est l’occasion également pour le cinéaste de retrouver, dix-sept ans après Matador, la grande Carmen Maura, drôle et émouvante en revenante maternelle. Le reste de la distribution est à l’avenant et l’on sent constamment chez le réalisateur le souci de faire exister, avec une certaine équité, tous les personnages à l’écran, notamment à travers les indéfectibles liens familiaux qui les unissent. Malgré la teneur hautement dramatique du scénario (il y est tout de même question de mort et d’inceste), Almodóvar n’est pas du genre à donner dans le pathos, bien au contraire, sa mise en scène hyperréaliste et foisonnante ne cesse de célébrer la solidarité et l’optimisme de ses protagonistes. L’humour omniprésent dans les dialogues et les situations, ajouté à une indéniable sensibilité poétique, vient tempérer la gravité d’un sujet en partie scabreux. Dans un feu d’artifice d’émotions, Almodóvar nous fait passer du rire aux larmes et nous livre un film somme, hymne vibrant à toutes ces femmes qui n’ont cessé d’être ses muses, et à travers lesquelles on devine l’hommage rendu à sa propre mère. (P.H.) «Almodóvar revient ainsi au style qui a fait sa gloire à l’époque de Femmes au bord de la crise de nerfs. La maturité aidant, l’inimitable cinéaste maîtrise désormais son art de façon impressionnante...» (M.-A. Lussier, La Presse) Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – Prix Goya 2006 — Meilleure réalisateur - Meilleur film - Meilleur scénario A YEAR IN THE DEATH OF JACK RICHARDS LA VIE SECRÈTE DES MOTS Un film de Benjamin P. Paquette «[…] cet exercice formel, d’une maîtrise étonnante, évoque Guy Maddin. Paquette conjugue le sentiment amoureux avec les codes du suspense d’épouvante. Surprenant!» (G. Carignan, Le Soleil) Un film de Isabel Coixet · De la même réalisatrice: Ma vie sans moi «Isabel Coixet nous offre une histoire d’amour aux accents militants, tout en lenteur et en envolées poétiques.» (N. Wysocka, Voir) Québec Espagne Générique: Québec. 2004. 85 min. (V.O. anglaise avec s.-t. français) Drame écrit et réalisé par Benjamin P. Paquette. Mus. orig.: Andrew David. Int.: Vlasta Vrana, Micheline Lanctôt, Sara Bradeen, Griffith Brewer, Jennifer Chanu, Kliment Denchev, Allon C. Koffkin(sky), Harry Hill, Daryl Hunter. Synopsis: Ex-théologien obsédé par le prétendu enlèvement de sa fille par Générique: Espagne. 2005.115 min. (V.O.A.S.-T.F.) Drame écrit et réalisé par Isabel Coixet. Int.: Sarah Polley, Tim Robbins, Javier Cámara, Eddie Marsan, Steven Mackintosh. Synopsis: Accablée par le poids d’une souffrance intérieure, Hanna, une jeune une secte, Jack Richards trouve un job de concierge dans un immeuble de Montréal. femme sourde, débarque sur une plateforme pétrolière pour y soigner Josef, un travailleur qui a temporairement perdu la vue dans un accident. Entre eux se développe une étrange proximité qui changera leurs vies. Notes: Dès la première séquence de cette étrange odyssée hallucinée, un car- Notes: Produit par la société de Pedro Almodóvar, LA VIE SECRÈTE DES ton indique que Jack Richards a été interné à 31 ans. Benjamin P. Paquette livre ainsi la clé d’un récit stylisé où se confondent le réel, les hallucinations et les pensées intimes d’un homme pourchassé par ses démons. Une expérience filmique! (S.B.-H.) MOTS d’Isabel Coixet met en vedette Sarah Polley, l’actrice canadienne révélée dans De beaux lendemains d’Atom Egoyan. Dans l’œuvre intimiste de Coixet, elle donne la réplique à Tim Robbins (Mystic River) dans un face-à-face inspiré sur le pouvoir des non-dits. (S.B.-H.) Nicole Gagnon Psychologue Conseillère d’orientation Médiatrice familiale Boulimie Anorexie Abus Sexuels Orientation Scolaire et Professionnelle Thérapie EMDR Sur rendez-vous 2130, parc Gomin, Sillery (418) 829-0000 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca JE VOUS TROUVE TRÈS BEAU Un film de Isabelle Mergault gne pour aller à une foire agricole, Aymé s’envole vers son prochain et rencontre Elena, une jeune femme qui rêvait d’ouvrir une école de danse classique… L’affaire est conclue et celle qu’il fait passer pour la nièce d’une amie de sa femme débarque à la ferme à la veille du concours du plus gros lapin du village…. Notes: Scénariste de Meilleur espoir féminin de Gérard Jugnot, actrice, France Générique: France. 2005. 97 min. (V.O.F.) Comédie dramatique écrite et réalisée par Isabelle Mergault. Mus. orig.: Bob Lenox et Alain Wisniak. Int.: Michel Blanc, Medeea Marinescu, Wladimir Yornadoff, Benoît Turjman. Synopsis: La femme d’Aymé Pingrenet vient de mourir dans un accident. Démuni plus que chagrin, le fermier décide de passer par une agence matrimoniale pour rencontrer une «Mme Pingrenet numéro deux». Celle-ci devra être vaillante, car le futur époux ne recherche pas l’amour, mais «des bras» pour l’aider à la ferme. Vu ses demandes des plus pragmatiques, la directrice de l’agence lui recommande d’aller en Roumanie. «Les femmes, là-bas, sont prêtes à tout pour fuir la misère», le rassure-t-elle. Prétextant un voyage en Allema- entre autres, dans la télésérie Navarro, Isabelle Mergault signe un premier long métrage empreint d’une douce nostalgie. JE VOUS TROUVE TRÈS BEAU n’est pas une grande comédie où les blagues s’enchaînent au rythme d’un métronome, mais la chronique de la vie d’un homme ordinaire qui se laisse, bien malgré lui, happer par le bonheur. Les sourires proviennent bien davantage de la défensive d’Aymé et de ses micmacs pour cacher la véritable identité d’Elena. Qu’est-ce qu’une «bombe» comme elle fait avec un vieux con comme Aymé? Les jeunes se le demandent, mais pour la jeune femme, son protecteur devient rapidement un veuf à sauver de l’ennui. Progressivement, la réalisatrice montre la transformation d’Aymé dont le visage s’illumine par la joie de vivre contagieuse de sa protégée qui fleurit la maison et lui apporte des paniers de pique-nique dans les champs qu’il laboure. Mais il résiste et elle le sent. La France n’est plus alors le paradis espéré par Elena. Selon Michel Blanc (Les Bronzés, Monsieur Hire, Grosse fatigue), ce personnage de fermier bourru, Bourvil aurait pu l’interpréter. Mais l’acteur l’incarne avec intensité et il traduit la confusion qui l’habite. Quant au personnage de «survenant» féminin, Medeea Marinescu le joue tout en candeur. Sociétaire du Théâtre National de Bucarest, la jeune femme a passé les auditions en apprenant son texte phonétiquement. Son français imparfait la rend ainsi encore plus crédible et touchante. Un très joli petit film tout ce qu’il y a d’authentique et sincère. (S.B.-H.) «Une petite comédie sensible qui étonne par sa tendresse pastel [...]» (G. Olivier-Odicino, Télérama) Johanne Audy-LeBlond Maître formatrice internationale en aquathérapie Le centre aquatique pour exercices thérapeutiques en eau chaude. ·Pour le traitement de l’arthrose, arthrite, fibromyalgie, ACV, maladie de Parkinson... ·Pour les personnes à mobilité réduite. ·Service personnalisé, privé ou en groupe. ·Aquamassage « Watsu » ·École de formation aquatique (418) 872-4772 · [email protected] · www.aquaerobiejal.com www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – ROMÉO ET JULIETTE Un film de Yves Desgagnés · Du même réalisateur: Idole instantanée Québec Générique: Québec. 2006. 105 min. (V.O.F.) Drame réalisé par Yves Desgagnés. Scén.: Nor- mand Chaurette. Mus. orig.: Dazmo. Int.: Thomas Lalonde, Charlotte Aubin, Pierre Curzi, Gilles Renaud, Maude Guérin, Jeanne Moreau, Patrice Bélanger. Synopsis: Fille unique du juge Paul Véronneau, Juliette, quinze ans, ne suit pas la voie tracée par son éducation bourgeoise en fréquentant Roméo, un jeune de dix-sept ans considéré comme peu recommandable. C’est que Roméo est le fils de Réal Lamontagne, un criminel notoire, un motard, dont le procès hautement médiatisé est présidé par le père de l’adolescente. Pour le juge et père de famille, il n’est pas question que sa fille voie un voyou, mais l’attirance de Juliette pour Roméo est plus forte que les diktats paternels. Malgré la pression du procès qui se transforme en duel d’ego entre Véronneau et Lamontagne, les jeunes essayent de garder leur amour hors des préjugés… Notes: Depuis sa création sur scène, en 1595, les amours contrariés de Juliette Capulet et Roméo Montaigu enflamment les romantiques. Adaptation libre et transposée dans un contexte moderne et urbain de la pièce de William Shakespeare – l’intrigue se déroule à Mont réal aujourd’hui –, ROMÉO ET JULIETTE d’Yves Desgagnés ne trahit ni la jeunesse de ses héros ni la dimension tragique de leur histoire d’amour. Le réalisateur à qui l’on doit la comédie Idole instantanée – l’humoriste Claudine Mercier y multipliait les personnages comme Michel Côté l’avait fait dans Cruising bar – replonge dans l’univers tourmenté de Shakespeare. C’est que le Junior du téléroman de Victor-Lévy Beaulieu, L’Héritage, a monté, à titre de metteur en scène, Le Songe d’une nuit d’été et Les Joyeuses Commères de Windsor traduites par Normand Chaurette. Ce dernier signe d’ailleurs le scénario de ROMÉO ET JULIETTE. Au-delà du texte, Desgagnés devait trouver ce qu’il appelle «les diamants bruts » pour incarner les deux jeunes que tout sépare. Après avoir auditionné 10 000 adolescents, son choix se porte sur Thomas Lalonde et Charlotte Aubin, deux minois vierges de surexposition, capables de rendre à l’écran l’innocence Ouvert 7 jours/5 soirs Platine espace beauté : nouvelle équipe, nouvelle ambiance! · coiffure · esthétique · spécialistes en coloration · laser · microdermabrasion · Vous êtes coiffeur-styliste, massothérapeute, technicienne en pose d’ongles ou esthéticienne-électrolyste? Venez vous joindre à notre nouvelle équipe! Contactez Dany par téléphone au 418 580-0130 ou par télécopieur au 418 871-9219 Platine espace beauté · 2360, chemin Sainte-Foy, Sainte-Foy · 653-4340 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 Platine spa urbain · 211, route 138, Saint-Augustin · 878-4343 www.clap.ca de leurs personnages d’enfants de familles rivales. En plus des Pierre Curzi (le juge) et Gilles Renaud (le criminel), Jeanne Moreau, grande actrice de la Nouvelle Vague s’il en est une, interprète la grand-mère de Juliette. En entrevue au Devoir, celle-ci se disait interpellée par l’intemporalité de l’intrigue. «Les histoires d’amour impossibles sont un thème récurrent dans l’histoire. Parfois, elles se déroulent en Palestine ou en Europe de l’Est avec des ados issus d’ethnies différentes tués pour s’être aimés.» À Desgagnés maintenant de faire traverser la barrière du temps aux amoureux de Vérone… (S.B.-H.) «Au-delà du texte, Desgagnés devait trouver ce qu’il appelle «les diamants bruts» pour incarner les deux jeunes que tout sépare. Après avoir auditionné 10 000 adolescents, son choix se porte sur Thomas Lalonde et Charlotte Aubin, deux minois vierges de surexposition[…]» www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – Cannes 2006 – Prix de la mise en scène - Prix du jury œcuménique - Grand prix technique Un film de Alejandro BABEL González Iñàrritu · Du même réalisateur: 21 grammes États-Unis Générique: États-Unis. 2006. 142 min. (V.O. multilingue avec sous-titres français) Drame réalisé par Alejandro González Iñárritu. Scén.: Guillermo Arriaga. Mus. orig.: Gustavo Santaolalla. Int.: Cate Blanchett, Brad Pitt, Gael García Bernal, Koji Yakusho, Adriana Barraza. Synopsis: Un couple de touristes américains, en randonnée dans le désert marocain, est vic- time d’un coup de feu tiré accidentellement par deux enfants autochtones. C’est le point de départ d’une série d’événements qui vont impliquer une adolescente japonaise rebelle, dont le père est recherché par la police à Tokyo, et une nourrice mexicaine qui voyage illégalement avec deux enfants américains. Tous seront confrontés en quelques jours à l’expérience la plus douloureuse de leur vie, et, dans le même temps, seront amenés à découvrir la valeur de l’amour ainsi que la solidarité qui les unit… Notes: En l’espace de deux films (Amours chiennes et 21 grammes) Alejandro González Iñár- ritu s’est rapidement imposé parmi les réalisateurs les plus doués de sa génération, sa prédilection pour les récits éclatés et les personnages multiples se vérifiant une fois encore avec sa dernière œuvre. Toujours plus ambitieux, le Mexicain nous propose, avec BABEL, une lecture contemporaine du mythe biblique à travers les destins parallèles d’hommes et de femmes dont les drames personnels se font écho. C’est l’occasion pour le metteur en scène de dresser le portrait, à la fois intimiste et universel, d’une humanité au bord du chaos, confrontée aux barrières culturelles et à une crise de communication. Du désert marocain à une mégapole comme Tokyo, en passant par la frontière américano-mexicaine, Iñárritu abolit les barrières géographiques et construit sa narration sur trois continents, nous signifiant ainsi le lien étroit qui lie tous ses protagonistes et les répercussions insoupçonnées qu’une action peut avoir à l’autre bout du monde. Malgré le risque de perdre le spectateur entre deux histoires, le cinéaste parvient sans mal à nous captiver, notamment par le montage qui crée un suspens quant aux correspondances des événements entre eux. Avec un souci d’honnêteté toujours palpable, le réa- 10 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca lisateur adapte son point de vue en fonction des différents personnages, respectant scrupuleusement leur origine culturelle, ce qui ajoute une dimension d’authenticité. La distribution étonnante repose sur un mélange réussi d’acteurs prestigieux et non professionnels. Brad Pitt et Cate Blanchett incarnent un couple au bord de la rupture particulièrement crédible et poignant qui, perdu en terre étrangère, et à la faveur d’un événement dramatique, va ressouder ses liens. Gael García Bernal en jeune mexicain animé par la rage et la frustration est impressionnant, tandis qu’à ses côtés Adriana Barraza, une révélation, compose avec sensibilité une nourrice attachante. Plus qu’un exercice de style virtuose, BABEL est un film fort et, à sa manière, engagé, qui, dans un bel œcuménisme, balaye les préjugés et montre la complexité d’un monde qui doit surmonter le principe d’altérité. (P.H.) valeurhjgZ «Ce film choral magnifique, lyrique et envoûtant démontre comment l’étroitesse d’esprit de l’homme peut être fatale.» (M. Dumais, Voir) valeurSURE valeur www.clap.ca valeur Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 11 Vous êtes un amoureux du jus de raisin fermenté? Vous voulez être au courant des différents événements qui auront lieu dans la Vieille Capitale au cours des prochains mois? C’est exactement ce que je vous proposerai dans ma chronique. Déjà, je peux vous assurer que la table est mise à l’aube d’un millésime 2007 qui sera exceptionnel. Plusieurs dégustations seront ouvertes au public, des salons des vins, des conférences sur différentes thématiques. Pouvez-vous croire que le plus important concours vinique en Amérique du Nord se tiendra à Québec? Et ce n’est que la pointe de l’asperge… Saint-Chinian 2003, Vieilles Vignes Château Cazal-Viel Languedoc-Roussillon, France Code: 202499 Prix: 11,90 $ Conseil du sommelier Pour lui donner toute la vigueur méritée, il sera important de le mettre en carafe une trentaine de minutes en prenant soin de le servir entre 15 et 16° . En moins d’un an, ce sudiste vin rouge est passé de 14,10 $ à moins de 12 $! La couleur peu soutenue laisse présager des tanins passablement fondus, donc un vin prêt à boire. Son nez méditerranéen joue entre la tomate séchée et l’olive noire. En bouche, il est coulant, juteux et d’une belle longueur. Ce velouté languedocien prendra facilement son envol sur un magret de canard arrosé d’une sauce aux griottes. Le populaire et surexploité cépage chardonnay nous révèle parfois de bien belles surprises. Ce produit issu du Golden State américain vous en met plein les papilles! La phase olfactive est à forte expression aromatique alliant le miel, la cire d’abeille ainsi que la citronnelle. La bouche gourmande, grasse et pénétrante nous livre une finale séduisante et allongée. Chardonnay Toasted Head 2004 R.H. Phillips Californie, États-Unis Code: 594341 Prix: 17,95 $ Conseil du sommelier Je vous recommande de le servir entre 11 et 12° sur un fromage québécois comme le délectable Riopelle de l’île aux Grues. 12 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca Crémant de Glace Verger du Minot Conseil du sommelier Hemmingford, Québec Code: 10530380 Prix: 21,45 $ (375 ml) Servir entre 7 et 8°. Quand la sensuelle effervescence croise le fer avec la vivifiante acidité de la pomme, nous avons droit à un produit made in Quebec de grande prestance. Le nez très invitant nous livre des effluves de pommes « compotées », d’abricots séchés et de fruits confits. En bouche, une bonne fraîcheur est présente. De plus, une texture onctueuse permet une symbiose avec une tarte tatin sur un coulis à la vanille de Madagascar. Passer le vin en carafe ou le décanter? S’il y a une question qui revient dans la bouche du consommateur, c’est bien celle-ci: faut-il carafer ou décanter un vin? Il s’agit de deux opérations bien différentes ayant aussi des buts bien différents. D’abord, le terme carafer n’existe plus, il faut dire passage en carafe. Cette opération consiste à oxygéner le vin, rendre ses alcools volatiles et briser les molécules afin de souligner son expressivité aromatique. Personnellement, je passe en carafe la majorité des vins, sauf quelques exceptions comme les vieux bordeaux ou les bourgognes de plus de sept ou huit ans. Les blancs méritent aussi de l’aération en carafe. La décantation est une tout autre procédure. Il s’agit d’une action ayant pour but de séparer le liquide du solide. Vous savez, après quelques années en cave, il se formera un dépôt au fond de la bouteille de certains vins. Rien d’alarmant, car ce sont en grande partie des cellules de levure morte aussi appelées de la lie. Il est important de manipuler la bouteille avec le plus grand soin avant d’effectuer cette opération délicate. Installez une chandelle allumée sous le goulot de la bouteille pour surveiller l’apparition du dépôt pendant que vous transvidez le vin dans la carafe, puis arrêtez le transfert lorsque le dépôt se présente. Vous aurez alors une carafe pleine de vin rouge clair, limpide et exempt de dépôt. Votre référence en matière de «fudge» La Fudgerie Les Mignardises Doucinet Une véritable fabrique de douceurs, avec plus de 80 variétés de fudge, où de délicats effluves vous transportent à travers l’art de la fabrication de ce petit péché mignon. Mardi et mercredi de 9 h 30 à 17 h 30 Jeudi et vendredi de 9 h 30 à 21 h Samedi et dimanche de 9 h 30 à 17 h 30 Pour les fêtes, offrez notre * Sélection porto * et vos convives apprécieront ces harmonies de saveurs. 717, boul. Louis XIV, quartier historique du Trait-Carré, Québec 622-9595 www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 13 La TOURNEUSE DE PAGES Un film de Denis Dercourt · Du même réalisateur: Mes enfants ne sont pas comme les autres France Générique: France. 2006. 85 min. (V.O.F.) Drame écrit et réalisé par Denis Dercourt. Mus. orig.: Jérôme Lemonnier. Int.: Catherine Frot, Déborah François, Pascal Greggory, Antoine Martynciow, Julie Richalet, Jacques Bonnaffé. Synopsis: Encouragée par ses parents, Mélanie, une jeune pianiste de dix ans, se présente au concours d’entrée du conservatoire. Distraite par la juge, une concertiste renommée, elle échoue. Plusieurs années après l’incident malheureux, la jeune fille, qui a abandonné l’étude du piano, effectue un stage au cabinet de M. Fouchécourt qui n’est nul autre que l’époux de la juge qui a gâché ses chances de réussite. Apprenant que ce dernier recherche une gouvernante pour son fils Tristan, Mélanie lui offre ses services. Introduite au sein de la famille, la jeune femme ne tarde pas à s’attirer la confiance de la musicienne qui a le trac depuis un accident de voiture. Bien sûr, Ariane Fouchécourt ne reconnaît pas l’enfant nerveuse qu’était Mélanie, sauf qu’elle comprend vite que son employée lit la musique. Il n’en faut pas plus pour qu’Ariane fasse de la jeune fille au pair sa tourneuse de pages... Notes: Même s’il a quitté, en 1998, l’Orchestre Symphonique Français où il jouait de l’alto, la musique reste au cœur de l’œuvre de Denis Dercourt. Après Les Cachetonneurs – il y racontait les déboires de musiciens courant les contrats alimentaires – et Mes enfants ne sont pas comme les autres – un récit qui montre comment la pression parentale exercée sur de jeunes musiciens pourrit les rapports filiaux –, Dercourt aborde les conséquences de l’échec. D’une facture très «chabrolienne», son film remonte le fil du temps jusqu’à l’époque où Mélanie Prouvost, jeune musicienne, rate un concours. Elle nourrit une amertume qui l’amène, des années plus tard, à s’approcher de celle qu’elle considère comme la responsable de son destin détourné de sa voie. Bien que Dercourt maintienne l’ambiguïté à savoir si la jeune femme entre au service des Fouché court par calcul ou par un hasard qui sert bien sa vengeance, les rapports entre les deux femmes s’auréolent d’un mystère nullement dissipé par une fin ouverte. La progression de la mise en Kajo Masso Massages californien et sportif Massages à 4 mains Massages en duo Karin Pelletier Charlesbourg · 626-3886 Johanne Lauzon Beauport · 522-9505 certificats-cadeaux Reçus pour assurances La Bande Vidéo présente L’écran de la relève en arts médiatiques Du 23 au 25 novembre 2006 19h30 Salle multi de la Coopérative Méduse 23.11.06 Fiction 24.11.06 Documentaire 25.11.06 Nouvelles images et animation suivi de la Remise des prix Prix d’entrée : 5$ www.telequebec.tv/videaste Info : 418.522.5561 poste 2 14 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca scène fait en sorte qu’on comprend vite qu’elles ont chacune des secrets. Ce parti pris énigmatique, le réalisateur le cultive jusque dans la relation des époux qu’on devine complices, mais peu liés charnellement. Dans le rôle de l’avocat Fouchécourt, Pascal Greggory (Gabrielle) joue avec générosité le mari surprotecteur et paternaliste. Mais LA TOURNEUSE DE PAGES étant une «affaire de femmes», ce sont les actrices Catherine Frot (Les Sœurs fâchées) et Déborah François (L’Enfant) qui s’emparent naturellement de l’écran et l’occupent sans concession. Derrière l’image de femme forte, la première joue la fragilité d’une artiste en quête de «soutien» alors que l’autre use de son angélisme pour masquer ses véritables intentions. Un drame féminin, à la fois séduisant et perfide… (S.B.-H.) «Déborah François, assez hitchcockienne, et Catherine Frot, qui a rarement été filmée aussi bien, sauf par Pascal Thomas, sont très belles. Et pour filer la métaphore musicale, elles s’accordent à merveille.» (J. Morice, Télérama) tique La chiropra Une science phie Une philoso Un art Dre Chantal Rouleau www.chiropratique.com/drecrouleau www.clap.ca Chiropraticienne 20 ans d’expérience 418 682-0276 Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 15 quand le destin tourne du blanc au noir Commentaire sur le film La Tourneuse de pages «À propos de chaque désir, il faut se poser cette question: que m’arrivera-t-il si je le satisfais, et que m’arrivera-t-il si je ne le satisfais pas?» Épicure (Le Bonheur épicurien, éd. Carpe Diem) «Personne n’avait remarqué l’énormité qu’on venait d’annoncer, la catastrophe qui venait de déchirer le hall de l’École des beaux-arts, la déflagration qui trouait l’univers: Adolf Hitler recalé. [...] Voilà ce qui se passait ce 8 octobre 1908. Un jury de peintres, graveurs, dessinateurs et architectes avait tranché sans hésiter le cas du jeune homme. Trait malhabile. Composition confuse. Ignorance des techniques. Imagination conventionnelle. Cela ne leur avait pris qu’une minute et ils s’étaient prononcés sans scrupule: cet Adolf Hitler n’avait aucun avenir. Que se serait-il passé si l’École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler […]?» Eric-Emmanuel Schmitt (La Part de l’autre, éd. Albin Michel) «Il (le façonnement du cerveau) est en permanence remanié, “pétri” par les interactions affectives, les rencontres, les événements de notre vie, et même notre environnement culturel. Cette notion de plasticité cérébrale est la grande découverte des quinze dernières années.» Boris Cyrulnik (Le Nouvel Observateur, n0 2187, entretien à propos de son nouveau livre De chair et d’âme, éd. Odile Jacob) Déborah François et Catherine Frot dans La Tourneuse de pages Vous a-t-on déjà dit, lorsque vous étiez petit, que vous étiez un bon à rien, qu’à la place de votre cerveau il devait y avoir un pois chiche ou qu’avec votre allure et votre personnalité, il n’y aurait sûrement personne qui voudrait de vous comme ami(e) ou partenaire? Dans le milieu psychanalytique, nous connaissons tous l’incident de ce type qui s’est produit dans la vie de Sigmund Freud, alors qu’il était âgé de sept ou huit ans. On ne sait au juste pour quelle raison, le petit Sigmund était allé ce soir-là uriner dans la chambre de ses parents. Comme par bravade ou par dépit. Rageusement? Parce qu’il 16 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca n’obtenait pas l’attention qu’il réclamait? Irrité par ce geste, son père qui d’ordinaire était fier de lui n’a pu s’empêcher de dire: «On ne fera jamais rien de ce garçon.» Freud fut terriblement marqué par ces quelques mots que pourtant son père avait dû regretter, aussitôt après les avoir prononcés. À ce point que bien des années plus tard, devenu adulte et déjà reconnu pour ses contributions, il trouva dans ses rêves des allusions fréquentes à cet incident. Passant en révision tous ses succès et tout ce qu’il avait pu accomplir jusque-là, il se surprenait à dire à son père, intérieurement: «Tu vois, je suis tout de même devenu quelqu’un!» Hitler avait dix-neuf ans, lorsqu’il fut recalé à son examen d’entrée à l’École des beaux-arts de Vienne. Treize ans plus tard, il est élu chef du parti ouvrier national-socialiste allemand. On connaît l’illustre et sinistre suite … Dans la fameuse entrevue face to face qu’il accorda à John Freeman de la BBC (télévision britannique), en 1959, Carl Gustav Jung, alors âgé de 84 ans, rapporte un incident analogue qu’il avait vécu à la petite école avec l’un de ses professeurs. Celui-ci avait une bien piètre opinion du petit Carl Gustav et ne pouvait imaginer celui-ci capable de rédiger une bonne dissertation. Carl d’habitude s’ennuyait à l’école et son manque de motivation devait se traduire, je suppose, par quelques travaux bâclés. Mais voilà qu’on lui propose un thème de dissertation qui l’intéresse. Touché, il investit dans ce travail le meilleur de luimême. Tant et si bien qu’à la lecture du travail, le professeur, incrédule, accuse son élève de plagiat: «Vous êtes un menteur, Jung, et si nous parvenons à prouver que vous avez volé ce texte quelque part, vous serez chassé de l’école.» J’ai encore en mémoire l’intensité du propos du vieux sage de Küsnacht, lorsqu’il nous livre sur l’écran, avec toute son ardeur juvénile, l’impact émotionnel que n’a cessé d’avoir sur lui le désaveu primal du professeur témoin de ses premiers pas dans l’espace culturel: «J’ai haï cet individu, vous savez, à ce point qu’il fut le seul homme, au cours de ma vie, que j’aurais pu tuer si je l’avais croisé dans un coin obscur. Je lui aurais alors montré ce que j’étais capable de faire.» Des propos blessants comme des coups de couteau dans le cœur fragile de l’identité naissante. Des évaluations lapidaires, au moment où on aurait besoin d’un bras qui nous aide à soulever le poids des épreuves, plutôt qu’une main qui nous cale au risque de nous noyer ou d’un index qui nous dirige sèchement vers la porte de sortie. Victimes de cela, ces «bons à rien» de Freud et de Jung n’en auront pas moins, toute leur vie durant, travaillé à une œuvre qui aura doté nos contemporains d’un prodigieux et dorénavant indispensable outil de perception de l’infiniment complexe de la vie psychique. Quant à Hitler, il semble que la blessure d’humiliation l’ait incité à choisir le chemin de la destruction, en lieu et place de la création. C’est dire, sans parvenir trop bien à se l’expliquer, qu’avec la même énergie nucléaire, il est possible tantôt de faire vivre le monde, tantôt de le détruire. À vingt ans, Mélanie Prouvost devient LA TOURNEUSE DE PAGES d’Ariane Fouchécourt, pianiste de concert qui avait, dix ans auparavant, inconsciemment contribué à son échec au concours d’entrée au Conservatoire de musique. Pour connaître la suite, je vous propose d’aller voir le film. Hum! Si j’ai cité les cas de Freud, de Jung et de Hitler, trois figures parmi les plus marquantes du XXe siècle, c’est qu’ils sont exemplaires: scruter leur histoire en profondeur risque de porter fruit, de nous fournir l’éclairage qu’il faut pour comprendre l’impact qu’a eu, dans la vie de Mélanie, son choix de «tourner la page». vous êtes cordialement invités à Une rencontre du Ciné-psy sur le film la tourneuse de pages avec Marie-Ange Pongis-Khandjian, psychologue et psychanalyste (en fin de formation) Le mardi 5 décembre, à 17 h 30 (souper) et à 19 h (exposé et échange), au café-restaurant Mille Feuille, 1394, chemin Sainte-Foy. Nous prions ceux et celles qui veulent casser la croûte avant l’échange sur LA TOURNEUSE DE PAGES de réserver le plus tôt possible (681-4520) et de se présenter dès 17 h 30 afin de ne pas retarder le début de la rencontre. La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste. Prix d’entrée : 5 $ (3 $ pour les détenteurs de l’Abonne-Clap). www.cine-psy.com www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 17 Festival de Venise 2006 Coupe Volpi de la meilleure interprétaion féminine - Helen Mirren SA MAJESTÉ LA REINE Un film de Stephen Frears · Du même réalisateur: Dirty Pretty Things «SA MAJESTÉ LA REINE doit évidemment beaucoup à Helen Mirren, absolument sublime de rigidité et de retenue, convaincante d’un générique à l’autre. Elle sera pour toujours et à jamais indissociable de ce personnage.» (N. Provencher, Le Soleil) Royaume-Uni · France · Italie Générique: Royaume-Uni · France · Italie. 2006. 97 min. (V.F. The Queen) Drame biographique réalisé par Stephen Frears. Scén.: Peter Morgan. Mus. orig.: Alexandre Desplat. Int.: Helen Mirren, James Cromwell, Sylvia Syms, Michael Sheen. Synopsis: Le 30 août 1997, le premier ministre Tony Blair est confronté à une Festival international du film de Tokyo 2005 Meilleure actrice - Helena Bonham Carter - Prix spécial du jury CONVERSATION(S) AVEC UNE FEMME Un film de Hans Canosa · Du même réalisateur: Alma Mater «Helena Bonham Carter et Aaron Eckhart (Erin Brockovich) sont magnifiques et extraordinaires de simplicité.» (I. Massé, La Presse) Royaume-Uni · États-Unis Générique: Royaume-Uni · États-Unis. 2005. 84 min. (V.O.S.-T.F. de Conversations with Other Women) Comédie dramatique réalisée par Hans Canosa. Scén.: Gabrielle Zevin. Mus. orig.: Jeff Eden Fair et Starr Parodi. Int.: Helena Bonham Carter, Aaron Eckhart, Erik Eiden, Nora Zehetner. crise importante, la mort de la princesse Diana. Pendant les sept jours suivant le crash fatal jusqu’à l’inhumation à Westminster, Tony Blair, le prince Charles et la reine se livrent à un ballet diplomatique où les entorses à l’étiquette sauveront la face de la monarchie. Synopsis: Elle a un besoin urgent de fumer une cigarette. Lui l’observe, amusé. Notes: Drame autant biographique que politique, SA MAJESTÉ LA histoire d’adultère. Hans Canosa, le réalisateur, signe plutôt un coup de foudre sous la forme d’un dialogue en mode séduction tourné en split screen (écran divisé). De «l’anti-romance conventionnelle». Dès l’ouverture du film — un gros plan sur un paquet de cigarettes, le déclencheur de ce flirt —, un ton sexy, actuel, s’impose et se maintient grâce à la chimie entre Helena Bonham Carter et Aaron Eckhart. Un coup de cœur! (S.B.-H.) REINE revient sur la chronologie des événements à la suite de la mort médiatisée de la princesse Diana. Entrecoupant les scènes d’intimité d’images d’archives, Frears relativise la réserve royale et dépeint deux solitudes: les Britanniques en deuil de la princesse du peuple et la reine (Helen Mirren exceptionnelle) d’une monarchie contestée. (S.B.-H.) 18 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 Il la suit, la flirte. Ils assistent tous les deux à un mariage. S’ils se sont déjà connus dans une autre vie, ils doivent refaire connaissance... Notes: CONVERSATION(S) AVEC UNE FEMME n’est pas une énième www.clap.ca Précédé du court métrage Toi, la mordore de Guy Edoin avec Chloé Sainte-Marie LE GÉNIE DU CRIME Un film de Louis Bélanger · Du même réalisateur: Gaz Bar Blues Québec Générique: Québec. 2006. 84 min. (V.O.F.) Comédie dramatique écrite et réalisée par Louis Bélanger d’après l’œuvre de George F. Walker. Mus. orig.: Michel Cusson. Int.: Gilles Renaud, Patrick Drolet, François Papineau, AnneMarie Cadieux, Julie Le Breton. Synopsis: Terrés dans une chambre de motel, Rolly et son fils Stevie atten- dent l’arrivée de Shirley qui les a engagés pour incendier un restaurant. De toute évidence, leur coup ne s’est pas déroulé sans anicroche. Comme si ce n’était pas déjà assez dur pour les nerfs, Phillie, le gérant du motel, veut ses 60 $ sans quoi les deux truands minables devront vider la chambre sans autre préavis. Les chaussures du père serviront de caution pour calmer le jeu. Avec l’air ridicule de celui qui s’est fait piquer ses pompes, Rolly accueille une Shirley armée et en furie de s’être fait piéger: le restaurant n’a pas été brûlé. C’est que, peu porté sur la pyromanie, Rolly a plutôt enlevé la cuisinière… Notes: Depuis un premier long métrage, Post Mortem (1999) – une révéla- tion critique –, suivi, entre autres, d’un documentaire sur Jean-Claude Lauzon (Lauzon, Lauzone, coréalisé avec Isabelle Hébert), Louis Bélanger place une à une les pierres d’une filmographie nourrie par l’intime. C’est avec Gaz Bar Blues, en 2003, qu’il rejoint cependant un plus large public avec sa chronique familiale inspirée de ses souvenirs d’enfance. C’était là, un film universel et touchant sur un univers d’hommes gravitant autour d’un paternel (Serge Thériault) gérant le trafic d’émotions entre ses fils. Avec LE GÉNIE DU CRIME, tourné en HD, Bélanger adapte une œuvre de George F. Walker, un dramaturge torontois introduit sur la scène québécoise par le cycle Motel de passage au Théâtre de Quat’Sous en 1998-1999. Ancien chauffeur de taxi issu d’un milieu ouvrier, Walker dépeint un univers de toughs, criminalisés jusqu’à la moelle, mais sur son macadam graveleux poussent aussi des fleurs: ses personnages. Pas toujours brillants, drôles et déjantés, mais d’une humanité crasse. Directeur d’acteurs confirmé, Bélanger prend ses «orchidées noires» et les cultive jusqu’à leur éclosion dans un règlement de compte survolté. Dans le rôle de Rolly, Gilles Renaud (La Vie secrète des gens heureux), au sujet duquel l’auteur Jean Faucher a consacré un livre d’entretiens (Gilles Renaud: entretiens) où le comédien parle du métier d’acteur, fait équipe avec Stevie interprété par Patrick Drolet, révélé au cinéma par la ferveur de son personnage de François dans La Neuvaine de Bernard Émond. L’explosive Shirley se matérialise dans la fougue et la polyvalence d’Anne-Marie Cadieux (Le Bonheur c’est une chanson triste) tandis que le gérant du motel et Amanda sont joués respectivement par François Papineau (Post Mortem) et Julie Le Breton (Maurice Richard). (S.B.-H.) www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 19 maître tapissier Photo: Caroline Chabot Leurs esprits s’enfonçaient désordonnés… (détail), 1988-1989. Miroirs – Turbulences , 1997-2000 20 Conçu de manière chronologique, le trajet montre les nuances ainsi que la virtuosité technique à l’œuvre dans des pièces incroyables telles Phoques en phase d’altération (1982-1984) ou Miroirs-Turbulences (19972000). Toujours selon Mona Hakim: «Dans le travail de cet artiste, l’image a donc ceci de particulier qu’elle semble toujours en flottement, circulant dans la trame de l’histoire, lais- – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 sant les marques d’une mémoire le plus souvent défaillante». D’ailleurs, il faut prendre le temps nécessaire devant ces murales de tissus qui évoquent autant la vue aérienne d’un feu de forêt que certaines références au bestiaire. Peu à peu, des images surgissent de ce monde qui fait appel au temps, à la mémoire, ainsi qu’à la perte. Sans contredit, l’une des valeurs sûres de l’automne en arts visuels à Québec. MARCEL MAROIS. LES FILS DU TEMPS Centre MATERIA, 395, boul. Charest Est, jusqu’au 19 novembre. Le chapeau est loin d’être un accessoire banal. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un arrêt à la Maison Hamel-Bruneau où se déroule présentement l’exposition Le Silence des chapeaux de l’artiste chapelière Mireille Racine. Telle une installation où l’imaginaire poétique guide le visiteur, les chapeaux deviennent ici «des cocons fantasmatiques renfermant au creux de leur enveloppe la promesse d’une dormance en mutation». On entre donc dans le monde de la chapellerie de façon inusitée et intrigante. Racine s’inspire de moules à chapeaux de toutes sortes, afin de donner un autre sens à sa démarche. Elle mentionne notamment, «j’aimerais que le visiteur, quel qu’il soit, fasse un pas allongé dans l’imaginaire poétique en contournant ces objets étranges. Que le mystère des chapeaux intrigue et qu’il porte vers des interprétations libres, créatives et variées. Que chaque visiteur redevienne un enfant dans une forêt de velours. Que les questions se chuchotent derrière les massifs textiles». L’artiste présentera une conférence intitulée La Parole aux cha- www.clap.ca Photo: Guy Couture Élaboré par la commissaire Mona Hakim et sous la présidence d’honneur de John R. Porter, directeur général du Musée national des beaux-arts du Québec, ce bilan retrace l’importance du parcours de Marois dans le domaine du textile contemporain. Loin d’être simplement décoratif, son art interroge notre rapport paradoxal face à la nature, ainsi qu’au réel. Ses grandes tapisseries impressionnent grâce à un souci minutieux du détail et un jaillissement inattendu des formes géométriques. Comme l’explique la principale responsable de l’exposition, «la particularité de l’art de Marois réside très certainement dans sa manière de redéfinir de l’intérieur son propre champ disciplinaire, renouant avec la tradition de la tapisserie et conciliant habilement passé, actualité et futur». Photo: Guy Couture Photo: Caroline Chabot Jusqu’au 19 novembre, le centre de diffusion en métiers d’art MATERIA ouvre ses portes au travail absolument remarquable de l’artiste licier Marcel Marois. Ainsi, l’exposition Les fils du temps permet de faire un survol des 30 ans de carrière de ce créateur de Québec, de réputation internationale. peaux, le 8 novembre prochain, dès 20 h, où elle discutera de son métier de chapelière qu’elle pratique depuis 25 ans. MIREILLE RACINE. LE SILENCE DES CHAPEAUX Maison Hamel-Bruneau, 2608, chemin Saint-Louis, jusqu’au 17 décembre. Chez Engramme, l’artiste Roumain Ciprian Ciuclea est en vedette du 11 novembre au 10 décembre afin de mettre en lumière une nouvelle phase dans sa pratique de la gravure. Memory Sediment II s’intéresse particulièrement aux différentes techniques inhabituelles. Il sollicite d’ailleurs l’aide du public qui participera à ce work in progress. Dans son approCiprian Ciuclea, Memory Sediment II che, Ciuclea questionne certains rapports face au temps, au travail, ainsi qu’à la mémoire. Cette exposition fait suite à une première expérience de la sorte à la galerie NIT à Bucarest. CIPRIAN CIUCLEA. MEMORY SEDIMENT II Engramme, 510, côte d’Abraham, du 11 novembre au 10 décembre. le clap propose Dès le 16 novembre, on souligne que le Musée national des beaux-arts du Québec consacre deux salles à ses acquisitions récentes. Depuis l’an 2000, l’institution du Parc des Champs-de-Bataille s’est enrichie de près de 5 000 œuvres. Couvrant tous les secteurs artistiques, du XVIIe siècle à aujourd’hui, Acquérir pour grandir s’occupe de «baliser les horizons d’une collection nationale». De plus, l’artiste Montréalais Michel de Broin présente son univers ludique et étrange dans la salle 1 du Musée. ACQUÉRIR POUR GRANDIR ET MICHEL DE BROIN Musée national des beaux-arts du Québec, à partir du 16 novembre. Du 2 au 24 décembre, la galerie-boutique saisonnière l’Atelier des tourelles est ouverte pour la période de magasinage des fêtes. Après avoir participé à l’exposition One of a Kind Christmas Show à Toronto, Myriam Bouchard propose sa toute nouvelle collection, ainsi que le travail d’une vingtaine d’artistes et artisans de la galerie. Pour avoir un aperçu de l’endroit, on consulte le site Internet: www.atelierdestourelles.com ATELIER DES TOURELLES 3861, chemin de Tilly, SaintAntoine-de-Tilly, du 2 au 24 décembre. Atelier des tourelles Un monde bien particulier s’élabore dans les toiles du Montréalais Alain Bonder. Pour sa troisième exposition en solo, la Galerie Lacerte fait place autant aux grands formats qu’aux petits tableaux en série. L’artiste utilise le graphite, l’huile et l’acrylique afin de créer plusieurs contrastes dans le traitement de l’image. En ponctuant certaines peintures de symboles rouge et noir, du trèfle et du carreau, Bonder brouille littéralement les cartes dans un jeu où le spectateur élabore luimême le récit d’une œuvre à l’autre. En avril dernier, il a présenté son travail à la 511 Gallery à New York. Un jeune peintre talentueux à découvrir chez Lacerte. ALAIN BONDER Galerie Lacerte art contemporain, 1, côte Dinan, du 25 novembre au 20 décembre. www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 21 LE VOYAGE EN ARMÉNIE Un film de Robert Guédiguian Du même réalisateur: Le Promeneur du Champ de Mars France Générique: France. 2006. 125 min. (V.O. française et arménienne avec s.- t. français) Drame réalisé par Robert Guédiguian. Scén. : Ariane Ascaride, Marie Desplechin et Robert Guédiguian. Mus. orig.: Arto Tunçboyacyyan. Int.: Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Roman Avinian, Marcel Bluwal, Chorik Grigorian, Simon Abkarian. Synopsis: Parce qu’il sait que ses jours sont comptés, Barsam veut revoir l’Arménie, la terre qui l’a vu naître, et quitte Marseille contre les avis d’Anna, sa fille, qui sait tout de son état de santé. Dès lors, celle-ci n’a d’autre choix que de partir à la recherche de ce père qu’elle a mal connu et qui lui réserve bien des surprises. Et d’abord l’Arménie elle-même, mais surtout ses habitants. Manouk le chauffeur de taxi qui rêve de retourner sur le mont Ararat, Schaké la coiffeuse qui rêve de liberté et de fortune, Yervanth qui rêve d’une Arménie reconstruite sans oublier son profit personnel et ce père, si près si loin d’elle, qui rêve de faire comprendre quelque chose à sa fille avant de mourir. Au bout de la route d’Anna, il y a la complexité de la vie, mais aussi la «renaissance» à soi. Notes: En dix films, de Rouge midi (1983) à Mon père est ingénieur (2004), Robert Guédiguian s’était imposé comme «le cinéaste de Marseille». On croyait tout savoir de lui. Et puis voilà qu’il nous fait le coup de l’imprévisibilité. Dans Le Promeneur du Champ de Mars, il accompagne François Mitterrand dans sa marche vers la mort. Dans LE VOYAGE EN ARMÉNIE, le déplacement physique devient voyage initiatique et débouche sur le sentiment d’appartenance à une communauté et la reconnaissance de ses racines. La tentation eût été grande de faire un film «carte postale». Mais non! Guédiguian persiste et signe un film lucide sur les grandeurs et misères d’un pays en reconstruction. Misère des magouilles politico-économiques qui détournent l’aide humanitaire. Grandeur des rêves et des espoirs des Arméniens. Auxquelles répondent, tel un écho provenant du mont Ararat, les grandeurs et misères de la relation d’Anna avec son père. Depuis cette scène troublante du Promeneur où François Mitterrand (admirable Michel Bouquet) se couchait sur le sol terreux d’une chapelle médiévale, on se doutait de la fascination du cinéaste pour la spiritualité et la mort. Après ce VOYAGE EN ARMÉNIE, cela devient une évidence. Nul ne meurt si ce n’est pour permettre à quelqu’un d’autre, tel le phénix, de renaître de ses cendres. Que Robert Guédiguian vive longtemps! Le cinéma a encore terriblement besoin de lui. (S.P.) «Une belle ode à la communauté, quelle qu’elle soit, pourvu qu’elle n’adopte pas le repli identitaire, mais respecte le moi profond de chaque individu, et résiste à la mondialisation.» (J.-L. Douin, Le Monde) www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 23 par Serge Pallascio Les 5 jours du Cinéma Français à Québec MC « le sacré est dans l’homme! » Entrevue avec Robert Guédiguian · Réalisateur — Le Voyage en Arménie Les 5 jours du Cinéma Français à Québec Lors de notre dernière conversation avec Robert Guédiguian, au printemps dernier, celui-ci cachait mal sa satisfaction et son émotion alors qu’il supervisait le montage d’un film qu’il venait de tourner en Arménie. Sur le petit écran témoin revenaient une jeune fille, un vieux monsieur. «Des gens formidables», précisait-il. Et de rappeler ces mots du cinéaste italien Pier Paolo Pasolini: «Certains visages, lorsqu’ils sourient, nous font comprendre qu’aucune théorie ne contient le monde». À l’occasion de la sortie de son film Le voyage en Arménie, Robert Guédiguian nous fait le cadeau de ces visages et de ses réflexions sur la condition humaine à partir de cinq citations extraites de son film. «J’aurais voulu t’apprendre quelque chose avant de partir.» plusieurs pays, plusieurs identités, plusieurs langues. Ça ne s’oppose pas. Ça se juxtapose. Robert Guédiguian: Le père a eu une relation plutôt éloignée avec sa fille pour des raisons qui tiennent de la pudeur, mais aussi de la vie personnelle de ce père. Il n’a pas pu lui parler de lui. Et quand il lui dit «apprendre quelque chose», cela ne fait pas seulement référence à un apprentissage scolaire. Cela veut aussi dire «découvrir», apprendre quelque chose qu’on ne savait pas. On transmet la manière dont on a vécu sa vie. Et c’est cela que cet homme voulait transmettre à sa fille, particulièrement sa double identité. On peut avoir dans sa vie plusieurs familles, plusieurs amis, plusieurs amours, «On ne tourne pas le dos à Dieu.» Robert Guédiguian: Il faut avoir le respect du sacré. Pour moi, le sacré est dans l’Homme. Il n’est pas ailleurs. On ne peut lui tourner le dos, au sens propre comme au sens figuré. On ne peut pas méconnaître le réel de notre condition. Nous avons tous envie d’avoir un rapport à l’Histoire, à l’Éternité, à l’Humanité entière. Voilà le sacré. C’est un sacré athée. Je crois en l’Humanité qui a fabriqué Dieu à son image et pas l’inverse. Comme je crois en la culture et l’art parce qu’ils expriment cette Humanité. Cela n’a rien à voir avec la foi. Robert Guédiguian Une on! e sais rnièr de 3 et e Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Bruno Moynot pièce de Mise en scène par Stéphan Allard • Scénographie de Élise Dubé • Avec Marie-Frédérique Auger, Emmanuel Bédard, Serge Bonin, Jean-Jacqui Boutet, Nicolas Létourneau et Ansie St-Martin DÈS LE 1ER DÉCEMBRE 2006 ! Les vendredis et samedis à 20 h 1er, 2, 8, 9, 15 et 16 décembre Les dimanches à 15 h 3, 10 et 17 décembre au Théâtre Petit Champlain Réservations : (418) 692-2631 24 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 ou www.clap.ca «Les blessures des gens se cicatrisent moins vite que celles de la terre.» Robert Guédiguian: En quelques années, les Arméniens ont vécu la fin du régime soviétique qui a complètement changé leur système économique et politique, un tremblement de terre dévastateur et une guerre avec l’Azerbaïd- Le Voyage en Arménie jan. C’est beaucoup. La terre s’est réparée plus rapidement. L’herbe a repoussé. Il ne reste presque plus de trace de ce qui s’est passé. Par contre, les tremblements intérieurs, ceux du cœur et de la raison, sont des blessures qui ne se cicatrisent jamais complètement. On a parfois l’impression que la blessure se cicatrise, mais elle ressurgit quelques années plus tard. Ça ne s’efface pas. Il faut se dire «Tiens, j’ai une cicatrice» et il faut apprendre à vivre avec elle. «Vivre, c’est vouloir ceux qui sont là et ne pas s’accrocher à ceux qui manquent.» Robert Guédiguian: Cela ne veut pas dire que ceux qui manquent n’existent pas. C’est comme les cicatrices, on sait qu’elles sont là, mais on continue de vivre. La volonté de vivre, c’est de toujours vouloir le lendemain. C’est d’ailleurs comme cela qu’on se construit une identité. Une identité, ce n’est pas que derrière. Ça part de là, ça part des racines, mais l’identité, c’est aussi vers où l’on va. «Qu’est-ce que l’être humain sans le rêve? Est-il même un être humain?» Robert Guédiguian: «Le rêve d’une chose», disait Marx. L’humanité a toujours eu le rêve d’une chose. Cette chose peut prendre mille formes, mais le seul rêve qui nous est proposé actuellement, c’est celui de la réussite individuelle. Je crois, au contraire, qu’il ne peut y avoir de bonheur individuel s’il n’est pas relié à quelque chose de collectif. On ne peut pas être heureux si on n’œuvre pas pour que les autres le soient. Robert Guédiguian avoue vivre en ce moment des moments de désespoir lorsqu’il regarde l’état du monde. Le Liban, la Corée, Bush, Poutine… «Je ne rêve pas beaucoup, mais je me force», ajoute-t-il ironique. Heureusement, il y a la poésie. Et le cinéaste de rappeler ces mots du poète palestinien Mahmoud Darwich: «Mais nous souffrons d’un mal incurable qui s’appelle l’espoir. Espoir de libération et d’indépendance. Espoir d’une vie normale où nous ne serons ni héros, ni victimes. Espoir que nos poètes verront la beauté de la couleur rouge dans les roses plutôt que dans le sang. Espoir que cette terre retrouvera son nom original: terre d’amour et de paix. Merci pour porter avec nous le fardeau de cet espoir.». Robert Guédiguian et Mahmoud Darwich ne sont pas seuls. Le cinéma français vu par Robert Guédiguian «Il est très peu standardisé, c’est-à-dire que s’y affirment beaucoup de manières et de styles différents. Il demeure un cinéma de très grande qualité. Par contre, je suis un peu inquiet pour sa diffusion en France. Le cinéma français actuel est un cinéma beaucoup plus riche dans ce qu’il produit que dans la manière dont il est diffusé. Le vrai problème du cinéma français est l’envahissement des salles de cinéma par le cinéma américain. Si le cinéma français est aussi riche sur le plan de la production, c’est parce qu’il a été protégé par les lois françaises. Ce n’est malheureusement pas le cas pour la distribution. Le cinéma d’auteur français n’a pas assez de public et, comme il n’a pas assez de public, j’ai l’impression qu’il se replie un petit peu sur lui-même. Cela donne un cinéma qui est moins intéressant. Ce n’est pas un narcissisme choisi, mais plutôt un narcissisme contraint.». • www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 25 GUIDE DE LA PETITE VENGEANCE Un film de Jean-François Pouliot · Du même réalisateur: La Grande Séduction Québec Générique: Québec. 2006. 105 min. (V.O.F.) Comédie réalisée par Jean-François Pou- liot. Scén.: Ken Scott. Mus. orig.: Benoît Charest. Int.: Marc Béland, Michel Muller, Gabriel Gascon, Pascale Bussières. Synopsis: Comptable dans une bijouterie de luxe, Bernard réalise qu’il est victime de l’abus de pouvoir de Vendôme, son patron. Avec la complicité de Robert, une ancienne «proie» de l’homme d’affaires sans scrupules, il orchestre une vengeance aux dépens de son patron profiteur. S’il se délecte de son plan, Bernard goûtera aussi les conséquences désagréables de sa riposte… Notes: En clôture de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, en 2003, Jean-François Pouliot semait l’hilarité avec La Grande Séduction, un petit bijou de comédie dramatique présentée à la grand-messe du cinéma international avec Les Invasions barbares de Denys Arcand. Contrairement à l’œuvre d’Arcand envers laquelle les attentes sont grandes, le film de Pouliot atterrit sur la Croisette en ovni. Il en repartira suivi d’une presse très favorable et profitera d’un engouement populaire redevable à la fraîcheur inattendue du ton. C’est également le regard sans condescendance et la sincère sympathie que Pouliot porte à ces personnages colorés, mais authentiques, qui ajoutent à ce film archi-sympathique sur une communauté qui décide de se retrousser les manches. Pour ce second long métrage, le réalisateur fait à nouveau appel à son complice Ken Scott qui signe avec GUIDE DE LA PETITE VENGEANCE son quatrième scénario après La Vie après l’amour, La Grande Séduction et Maurice Richard. En vedette dans ce second opus du tandem Pouliot-Scott, Marc Béland (Bernard) et Gabriel Gascon (Vendôme). Comédien au théâtre et actif au sein de la troupe La La La Human Steps à titre de danseur, de 1984 à 1989, Marc Béland est également connu à la télévision (L’Héritière de Grande Ourse) et au grand écran (L’Odyssée d’Alice Tremblay). Il joue ici un comptable qui rêve d’une douce vengeance. L’objet de sa vendetta, Vendôme, est interprété par Gabriel Gascon, l’un des piliers de la scène théâtrale 26 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca québécoise. Ayant participé à plusieurs longs métrages au cinéma, soulignons ses rôles dans Possible Worlds de Robert Lepage et dans le drame fantastique de Kim Nguyen, Le Marais. Clef de voûte de la vengeance de Bernard, Robert est interprété par l’humoriste français Michel Muller qui a tourné pour Gérard Krawczyk, entre autres, dans Fanfan la Tulipe et Taxi 2. Pascale Bussières (Alys Robi dans Ma vie en cinémascope), dans le rôle de Sandrine, est la femme dans ce drôle de trio. Reste à découvrir si la vengeance, selon Pouliot, est un plat qui se mange froid… (S.B.-H.) www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 27 un théâtre d’images Après une superbe adaptation de La Peste de Camus et l’intrigant solo Lost, Marie Dumais plonge désormais dans l’imaginaire mystérieux de Bestiario à la Caserne Dalhousie. Du 2 au 19 novembre, elle incarne un personnage chimérique, mi-humain et mi-papillon, avec l’aide de quelques fidèles collaborateurs de Québec. Un spectacle théâtral multimédia qui promet, d’après l’œuvre fort originale de l’Espagnol Javier Tomeo. Après une première répétition générale, en mai dernier, la réaction favorable du public a encouragé Dumais à poursuivre l’aventure jusqu’au bout. «Il fallait voir si une pareille combinaison d’images et de costumes vivants pouvaient fonctionner dans un tel contexte. C’est beaucoup un travail de rencontres avec les concepteurs. Le but est de créer un univers singulier, par le biais de courtes séquences. Il s’agit, essentiellement, de rendre sur scène les images que j’ai en tête au départ. On a affaire à un théâtre extrêmement cinématographique». Par ailleurs, Dumais s’attaque à un auteur espagnol peu connu des lecteurs québécois. Au sujet de Tomeo, le critique Mathieu Lindon de Libération parle d’un «humour [qui] donne à chacun de ses livres une atmosphère étrange, comme une paresse tonique, un désenchantement joyeux. Comme si le lecteur était toujours suffisamment proche et distant des personnages pour rire d’eux juste ce qu’il faut, avec toujours le droit de ne pas s’y reconnaître s’il préfère se réserver». Permis du Québec Bestiario Même si elle travaille souvent à l’écart des principaux lieux de diffusion, la démarche artistique de Marie Dumais ne manque guère d’intérêt. Encouragée par la compagnie multidisciplinaire Ex Machina, elle trouve refuge à la Caserne Dalhousie afin de présenter son plus récent projet. Il y a d’ailleurs déjà quelque temps qu’elle imagine ces «aventures fascinantes dans l’univers immenses des insectes». Seule sur scène, Dumais se métamorphose afin de nous faire voir le monde infinitésimal des invertébrés et nous raconte leur prodigieuse lutte de survie. Comme l’interprète l’explique elle-même, «ce spectacle est, de mon point de vue, un questionnement sur la beauté au sens large. On travaille beaucoup à partir de projections vidéo, d’images graphiques et de sons. Le parcours s’élabore à partir d’une vingtaine d’histoires d’insectes qui vont de la mante-fleur aux termites, en passant par l’araignée ou encore les pucerons». Loin de la pièce de théâtre habituelle, la metteure en scène de Québec cherche à créer un tout homogène à l’aide de différents médiums qui sollicitent constamment l’attention du spectateur. Vous avez envie d’un balcon calme quelque part ? Vous avez envie de découvrir, de changer d’air ? Vous avez envie de prendre du repos? Créez un espace de réflexion dans votre vie... Inde Sacré * * * * Vivez Rishikesh pour le yoga et la méditation pendant six nuits... Vivez le monastère tibétain de Menri pour des discussions en compagnie du Maître... Vivez Dharamsala, l’Himalaya et la résidence du Dalaï-Lama... Découvrez-vous surtout au coeur du sacré... Un circuit unique chez Les Routes du Monde! *16 décembre 2006 au 6 janvier 2007 *24 février 2007 au 17 mars 2007 *17 mars 2007 au 7 avril 2007 Pour toutes informations, demandez Robert Bérubé 1059, avenue Laurier Ouest, Montréal * 866 842-1888 / 514 842-1888 * 28 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 (spécial Noël) 4 950 $ tout inclus (sauf les assurances) www.routesdumonde.com www.clap.ca Le monde des insectes D’une durée approximative d’une heure, le texte n’est pas une pièce de théâtre bien qu’il révèle un style d’une grande théâtralité. Pour Dumais, Tomeo arrive à saisir «une forme de beauté dans la laideur, ainsi chaque insecte possède sa personnalité propre. Chaque tableau dévoile une certaine émotion». À propos de l’interprétation, elle vise une grande sobriété dans les gestes, ainsi que le jeu. «Il est nécessaire de laisser parler les images, de même que l’apport de chacun des concepteurs. On intègre aussi des chansons dans le spectacle. On a droit à quelque chose de très différent de la linéarité habituelle du théâtre». Dans un entretien donné à la revue Raices, Tomeo parle ainsi de sa conception du travail littéraire. «Quand on évoque le paysage humain qu’on a devant les yeux, on peut le faire de multiples façons. On peut en respecter les couleurs, les perspectives, et le transmettre avec beaucoup de fidélité au lecteur. Un peu à la façon d’un notaire qui enregistre des actes. Cela donne une littérature de type réaliste, ou même objectiviste, qui se passe même d’adjectifs pour être impartiale. Ou bien on peut donner sa propre vision du paysage et arriver à une vision personnelle, surréaliste, plus en rupture, comme la mienne. Je déforme un peu la réalité, je l’hypertrophie, mais sans la fausser». Bestiario Il ne reste qu’à voir comment Marie Dumais va s’immiscer dans ce cruel et monstrueux théâtre de l’absurde où solitude et incommunicabilité règnent en maîtres. Avec Beckett, Ionesco ou même Jarry, Tomeo communie dans le non-sens, la critique de l’aliénation sociale, ainsi que la trop grande nudité de l’âme humaine. BESTIARIO Texte: Javier Tomeo. Mise en scène et interprétation: Marie Dumais. À la Caserne Dalhousie, 103, rue Dalhousie, du 2 au 19 novembre. NOS CHOIX L’HOMME INVISIBLE/THE INVISIBLE MAN Création Théâtre de la Vieille 17. Texte: Patrice Desbiens. Idée originale: Roch Castonguay. Au Théâtre Périscope, du 28 novembre au 9 décembre. Prix 2005 de la Meilleure production théâtrale de la région attribué par le Cercle des critiques de la capitale, L’Homme invisible/The Invisible Man du FrancoOntarien Patrice Desbiens s’installe au Périscope dès la fin novembre. Dans ce texte poétique, un homme natif de Timmins (Ontario) part en quête de son identité dans les deux langues officielles de son pays. Entre Toronto et Québec, il L’Homme invisible/The Invisible Man tombe amoureux, acquiert une adresse permanente et tente de survivre. Par l’intermédiaire d’un humour ironique, ce road movie cherche à comprendre un monde déchiré entre deux langues maternelles. Une œuvre bouleversante. LES COMBUSTIBLES Texte: Amélie Nothomb. Mise en scène: Patric Saucier. Au Théâtre du Trident, du 7 novembre au 2 décembre. On connaît le succès littéraire phénoménal d’Amélie Nothomb. Pour la première fois au Trident, c’est le metteur en scène Patric Saucier qui s’attaque à la pièce Les Combustibles. Dans cette allégorie de la critique littéraire, trois personnages (un ancien, un jeune professeur, ainsi qu’une étudiante qui sort avec ce dernier) font face à la mort et des milliers de pages. Comment les livres nous réchauffent-ils? En quoi nous aident-ils à lutter contre la violence qui est faite à l’homme? Voilà des questions qui surgissent dans un huis clos où des individus demeurent prisonniers d’une guerre et d’une saison hivernale interminable. Encore une fois, Nothomb risque de plaire à un grand nombre d’admirateurs à Québec. Photo : Louis Arthur Le 28 octobre 2005, Les Routes du Monde et le Cinéma Le Clap lançaient, par l’intermédiaire du Magazine Le Clap, un avis de recherche pour cinéaste amateur. C’est le documentaire de Claudia Bérubé ayant pour sujet Cuba et l’après-Fidel Castro qui a conquis le jury. Résidante de Montréal, Claudia Bérubé est partie pour l’Inde le 5 octobre 2006. Cette magnifique aventure lui permettra de tourner un documentaire de 90 minutes qui sera présenté au Cinéma Le Clap de Québec au printemps 2007. www.clap.ca Suivez ses aventures, lisez ses cartes postales et communiquez avec elle au www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 29 SHORTBUS Un film de John Cameron Mitchell Du même réalisateur: Hedwig and the Angry LA NATIVITÉ Inch Un film de Catherine Hardwicke De la même réalisatrice: Les Seigneurs de Dogtown États-Unis Générique: 2006. États-Unis. 102 États-Unis Générique: États-Unis. 2006. 96 min. (V.F. de The Nativity Story). Drame Synopsis: New York après le 11 septembre. Sofia, une sexologue qui Synopsis: Marie est une jeune fille du village de Nazareth pour laquelle ses min. (V.O.A.S.-T.F.) Drame écrit et réalisé par John Cameron Mitchell. Mus. orig.: Yo La Tengo. Int.: Sook-Yin Lee, Paul Dawson, Lindsay Beamish, PJ Deboy, Raphael Barker, Jay Brannan, Peter Stickles. n’a jamais connu l’orgasme avec son mari Rob, commence à fréquenter le Shortbus, point de chute de plusieurs New-Yorkais désireux d’assouvir leurs fantasmes. Ici, le sexe se libère de contraintes, de préjugés et d’a priori. Introduite dans ce melting-pot sexuel (échangisme, causeries sensuelles, discussions «saphistes», etc.) par l’entremise de James et Jamie, un couple qui veut expérimenter une relation à trois, elle rencontre Severin, une dominatrice sadomasochiste empathique face à son incapacité à jouir... Notes: Sans la violence crue de Baise-moi de Virginie Despentes ni l’éro- tisme intellectualisé de Catherine Breillat (Romance), SHORTBUS, malgré le caractère explicite de plusieurs scènes, reflète plutôt l’intense besoin des NewYorkais de se repositionner après le 11 septembre. Du repli, SHORTBUS les met en situation de coming out collectif où les gens se rouvrent à leurs désirs et entreprennent une quête de mieux-être qui passe par l’expression corporelle. Évitant l’écueil de la facilité de présenter des personnages désincarnés et accros au sexe maladivement ou par compensation, John Cameron Mitchell brosse plutôt les portraits de trentenaires à la recherche d’un sens à leur vie. Il le fait avec l’humour de celui qui croit qu’il est sain de «parler de cul dans un film américain dans un esprit à la fois souriant et réfléchi». Sa décontraction face à la sexualité et sa volonté d’en finir avec l’hypocrisie imprègnent ce chassécroisé souvent drôle et touchant grâce à l’abandon des acteurs qui se livrent sans fausse pudeur à ce coït ininterrompu! (S.B.-H.) «SHORTBUS n’a rien d’un film provocateur. Ici, le sexe n’est pas glauque ou tendance porno-chic. Il est drôle, jouissif et émouvant.» (T. Cheze, Studio) réalisé par Catherine Hardwicke. Scén.: Mike Rich. Mus. orig.: Mychael Danna. Int.: Keisha Castle-Hugues, Shohreh Aghdashloo, Oscar Isaac, Hiam Abbass, Ciarán Hinds, Eriq Ebouaney, Alexander Siddig. parents prient pour qu’un mariage avantageux la sauve de la pauvreté. Si la vie promet d’être plus douce pour l’adolescente que pour les siens – une union est arrangée avec Joseph –, l’archange Gabriel se présente à elle et lui annonce une étrange nouvelle: Marie a été choisie entre toutes les femmes pour porter l’enfant du Seigneur… Notes: «Spécialisée» dans les chroniques sur l’adolescence (Thirteen, Les Sei- gneurs de Dogtown), Catherine Hardwicke change à demi de registre en racontant l’histoire de la nativité. C’est que Marie, mère de Jésus, était une très jeune fille lorsqu’elle enfanta dans une étable à Bethléem. Jusqu’à présent, outre Franco Zeffirelli, en 1977, peu de réalisateurs s’étaient arrêtés sur la vie quotidienne de Marie avant la conception du Christ par l’Esprit saint. D’ailleurs, Marie a toujours le visage de l’actrice Olivia Hussey qui l’incarnait dans Jésus de Nazareth du réalisateur italien. La vie avant la naissance de Jésus dans le (télé)film de Zeffirelli n’était qu’un chapitre, contrairement à l’œuvre de Hardwicke qui se veut une reconstitution historique centrée sur cette période avant l’arrivée du Messie. La réalisatrice ainsi que le scénariste Mike Rich (il a écrit, entre autres, le scénario de Finding Forrester de Gus Van Sant) ont voulu ainsi montrer les répercussions d’une telle mission divine sur l’entourage de Marie, à commencer par Joseph. Tourné au Maroc et en Italie, LA NATIVITÉ met en vedette la jeune Keisha Castle-Hugues révélée dans La Légende des baleines de Niki Caro. Pour ce premier long métrage où elle interprétait une petite Maorie fascinée par les rites ancestraux appris aux garçons, la jeune actrice de douze ans (à l’époque du tournage) a obtenu une nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice. Un rôle plus tard dans Star Wars: épisode III - La Revanche des Sith, et la voici, plus mature, dans le rôle de «l’élue». Parmi la distribution, soulignons que la mère du prophète Jean, Élizabeth, est jouée par l’actrice Shohreh Aghdashloo qui figurait dans les rangs des candidates pour l’Oscar de la meilleure actrice de soutien pour son interprétation émouvante d’une femme de colonel en exil aux États-Unis dans Maison de sable et de brume de Vadim Perelman. (S.B.-H.) «Tourné au Maroc et en Italie, LA NATIVITÉ met en vedette la jeune Keisha Castle-Hugues révélée dans La Légende des baleines de Niki Caro. Pour ce premier long métrage où elle interprétait une petite Maorie fascinée par les rites ancestraux appris aux garçons, la jeune actrice de douze ans (à l’époque du tournage) a obtenu une nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice.» 30 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca Festival de Berlin 2006 – Ours d’argent du meilleur acteur à Moritz Bleibtreu LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES Un film de Oskar Roehler le sexe pour oublier son existence stérile de professeur de littérature se branlant sur les essais de ses étudiantes «érotisantes»… Chacun d’eux se défend d’aimer. Michael par son intellect et Bruno par sa queue. Mais ils seront tous deux happés par une femme qui pourrait changer leur vie… Notes: L’intrigue des PARTICULES ÉLÉMENTAIRES pourrait se résu- Allemagne Générique: Allemagne. 2006. 113 min. (V.O. allemande avec s.-t. fran- çais) Drame écrit et réalisé d’après le roman de Michel Houellebecq. Mus. orig.: Manfred Banach. Int.: Moritz Bleibtreu, Christian Ulmen, Franka Potente, Martina Gedeck. Synopsis: Deux demi-frères, Michael et Bruno, n’ont qu’un point com- mun: une mère hippie qui les a abandonnés, enfants. Élevés par leur grandmère respective, ces hommes approchant la quarantaine entretiennent des rapports tordus avec les femmes. Pire, Michael, un biologiste replié sur luimême, a pris soin d’éviter toute relation amoureuse même avec Annabelle, sa meilleure amie éprise de lui depuis l’enfance. À l’opposé, Bruno se vautre dans mer à l’un qui pensait trop et à l’autre qui ne vit que par sa queue. Deux frères. Deux parcours qui convergent vers le désenchantement. Bien que le roman du fantasque Michel Houellebecq trace le cuisant constat d’échec de la race humaine pervertie par l’Homme lui-même, le film tiré de l’œuvre, librement adaptée par Oskar Roehler, distille un certain parfum d’espoir. Un «optimisme» redevable à la qualité de l’interprétation des acteurs (particulièrement Moritz Bleibtreu dans le rôle à la fois repoussant et pitoyable de l’érotomane Bruno) qui réussissent l’impensable pari d’obliger le spectateur à aller au-delà de l’image déshumanisée que projettent ces apôtres, par inadvertance (ou à cause de l’absence de la figure maternelle), d’une forme de nihilisme émotif. L’autre élément qui oxygène l’intrigue et la rend «recevable» est le parti pris qu’adopte Roehler lorsqu’il dédramatise certaines séquences tragiques par un traitement humoristique décalé (ou la bande-son), volontairement poussif ou nostalgique. D’où des scènes d’un grand onirisme quasi naïf qui succèdent à d’autres d’une crudité minimisée par l’ironie qui flotte sur une adaptation moins cynique et plus accessible que la mouture originale. Chose certaine, LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES accroche d’entrée de jeu et s’il fallait ne mentionner qu’une plus-value pour vous en convaincre, nous dirions que les retrouvailles de Franka Potente et Moritz Bleibtreu, huit ans après avoir été découverts en Amérique dans Cours, Lola, cours (1998), valent ce singulier procès contre l’humanité… (S.B.-H.) TAI CHI TAOÏSTE Un art de santé agréable à pratiquer dans une atmosphère détendue, aux bienfaits multiples, à la portée de tous et procurant un exercice complet. Venez voir sur place sans obligation. Cours offerts à Québec - Lévis - Charny - Stoneham - Sainte-Foy - Saint-Augustin - Charlesbourg Aussi, classes pour besoins spéciaux à Québec. À Québec, au 766, rue Kirouac, 2e étage, porte d’entrée rouge. À Charny, au 9335, boulevard du Centre-Hospitalier. 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De jolis emballages sont également offerts. 32 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 légendes V.F. Version française V.O.A. Version originale anglaise V.O.S.-T.F. Version originale avec sous-titres français V.O.S.-T.A. Version originale avec sous-titres anglais classement des films En attente de classement. Peut être vu par des personnes de tous âges. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus. espace publicitaire www.clap.ca Les lecteurs du Réservez votre tableau des tarifs Carte Abonne-Clap /10 films (55 $) · ················· 5,50 $ / film 5 films (35 $) · ······················ 7 $ / film Adulte ·············································································· 7,75 $ vendredi et samedi après 18 h ············································ 9 $ mardi et mercredi · ·························································· 6,50 $ Âge d’or (65 ans et plus) ············································ 6,25 $ Étudiant après 21 h (sur présentation de la carte d’étudiant) ········ 5 $ en tout temps ·································································· 6,75 $ réduction étudiants 5 le $ étudiant Sur présentation de la carte de leur établissement d’enseignement, toutes les représentations après 21 h sont au tarif de 5$ pour les étudiants. cinéma pour groupe Réservez au plus tôt une salle du Cinéma Le Clap et profitez de nos tarifs avantageux. 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D éjà très prisée par le tourisme international pour son climat et ses stations balnéaires, la Tunisie est un petit pays qui, tel un écrin, renferme un précieux trésor. L’ancienne Africa, qui donna son nom au continent, porte l’empreinte de ses 3 000 ans d’histoire. Témoin de l’émergence des grandes civilisations méditerranéennes, la Tunisie ne cesse de susciter l’intérêt des archéologues et des historiens, désireux d’y trouver les traces des peuples qui occupèrent ce territoire et qui contribuèrent à l’histoire de l’humanité. La Tunisie est un pays de lumières et de couleurs, dont la riche histoire se retrouve dans ses vestiges et monuments laissés par les civilisations successives. En parcourant ce pays, vous vous demanderez, où suis-je? Dans une ville méditerranéenne avec ses hommes bavards réunis aux terrasses des cafés? Dans un quartier européen avec ses enseignes modernes et ses femmes foulant le pavé de leurs talons hauts? Dans une campagne berbère, immuable, avec ses Bédouines penchées à leur cueillette, ses charrues d’un autre âge tirées par des mules? Ou aux portes du monde saharien, le sable et les hommes se disputant l’espace vital, leurs regards cuits par le soleil? Vous serez dans tous ces lieux, et ce, en un seul voyage, car la Tunisie est à la fois une et multiple, faite de mondes intimement entremêlés. 3 299 $ CHINE- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (35 repas inclus) 10 mai 2007 (18 jours) Vol Cathay Pacific Terre de contrastes et berceau de la civilisation 4 599 $ PARIS AUBAINE, départ de Québec- - - - - - - - - - - - - - (14 repas inclus) 13 mai 2007 (9 jours) Vol Transat Séjour à l’Hôtel Les Provinces, exclusivité à Groupe Voyages Québec 1 699 $ BRUXELLES, capitale de l’Europe - - - - - - - - - - - - - - - - (14 repas inclus) 15 mai 2007 (9 jours) Vol Transat Découvrez le charme fou de la capitale européenne! 1 549 $ CORSE ET CÔTE D’AZUR - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (19 repas inclus) 24 mai 2007 (12 jours) Vol Transat Découvrez l’île de Beauté et le pays de la mer bleue, du soleil et des fleurs! 2 499 $ RUSSIE DES TSARS - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (32 repas inclus) 26 mai 2007 (13 jours) Vol Air France Circuit terrestre exclusif à Groupe Voyages Québec 3 999 $ SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE - - - - - - - - - - - - - - - - (28 repas inclus) 12 mai 2007 (16 jours) Vol Transat Marchez ensemble à travers les plus beaux paysages d’un site sacré 3 399 $ GRÈCE ET MYKONOS- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (24 repas inclus) 27 mai 2007 (16 jours) Vol Transat À partir de 2 799 $ Mini-circuit jusqu’aux Météores + mini-croisière + séjour Mykonos Ce pays de mer et de désert où l’on parle français a tout pour vous captiver. Il faut le parcourir et aussi, il faut s’y arrêter. Groupe Voyages Québec offre un programme circuit et séjour en station balnéaire. Ce voyage équilibré est conçu de façon à vraiment vous imprégner de tout, à un rythme de vacances. Demandez le programme détaillé et embarquez pour une extraordinaire découverte. Vous serez charmé! Prix par personne en occ. double, incluant transport, hébergement, taxes, fonds d’indemnisation des clients des agents de voyages. Prix en vigueur au moment de l’impression et valides jusqu’au 7 novembre 2006. Tous les prix et dates sont sujets à changements sans préavis. Informations / Réservations : 174, Grande Allée Ouest, Québec (Québec) G1R 2G9 · Tél. : (Québec et environs) 418 525-4585 Sans frais : (Canada / États-Unis) 1 800 463-1598 · Courriel : [email protected] — Internet : www.gvq.qc.ca Détenteur des permis du Québec SIMPLEMENT BETTY Un film de Pierre Gang · Du même réalisateur: Sous-sol «Le film [...] est bien rythmé et parvient à recréer une ambiance étouffante, grise, morne. Portée par une belle trame sonore (signée, entre autres, Fredric Gary Comeau) [...]» (A. Nicloud, La Presse) L’ILLUSION TRANQUILLE Un film de Johanne Marcotte «L’ILLUSION TRANQUILLE est une remise en question de la «rectitude» du modèle québécois social-démocrate.» Canada Québec Générique: Canada. 2006. 91 min. (V.O.A.S.-T.F. de Black Eyed Dog) Générique: Québec. 2006. 72 min. (V.O.F.) Documentaire réalisé par Synopsis: À Riverton, au Nouveau-Brunswick, un tueur en série sème la Notes: Issu d’une «réflexion citoyenne», L’ILLUSION TRANQUILLE est Drame réalisé par Pierre Gang. Scén.: Jeremy John Bouchard. Int.: Sonya Salomaa, David Boutin, James Hyndman, Anne-Marie Cadieux, Lita Llewellyn. panique tandis que Betty, une fan de la chanteuse Joni Mitchell, rêve de changer de vie. Serveuse dans un snack, la jeune femme ne l’a pas facile avec un expetit ami soûlon, une sœur égocentrique et une mère internée sombrant peu à peu dans la folie... Seul François, un étranger appâté par le fait divers, la sort de sa grisaille... Notes: Présenté l’été dernier au Festival de Locarno, SIMPLEMENT L T A DIVISION DE CIOT une remise en question de la «rectitude» du modèle québécois social-démocrate. Malgré le parti pris monolithique (par le choix des intervenants issus de la droite) de cette discussion sur la fausse équation accessibilité et gratuité de notre système, il faut convenir que le film de Johanne Marcotte alimente une discussion nécessaire sur le sens de la démocratie à l’heure des comptes. Selon l’hypothèse d’une gestion responsable des finances publiques, y sont critiqués, avec des arguments lucides, mais dérangeants contre l’ordre actuel, le programme des garderies à 5 $ et 7 $, le gel des frais de scolarité et le Régime de rentes. Attention: débats en perspective! (S.B.-H.) Que vous préfériez les formes minimalistes d’Axor Starck ou l’intégrité architecturale d’Axor Steel, les collections Axor répondent à tous les goûts en matière de design. S A BETTY est une œuvre sombre et mélancolique sur la difficulté de s’affranchir. Sonya Salomaa, l’interprète de Betty, est très juste et bien entourée de David Boutin, parfait en excessif, et James Hyndman, mystérieux. (S.B.-H.) Johanne Marcotte. Scén.: Denis Julien et Johanne Marcotte. Mus. orig.: François Jolin. Avec Marcel Boyer, Réjean Breton, Frédérick Têtu, Alain Dubuc. BAINS et CÉRAMIQUES ardoise granit céramique marbre 1385, rue de la Pointe-aux-Lièvres, Québec www.clap.ca Tél. : (418) 648-1755 www.marble-atlas.com Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 35 MICHAEL MOORE: UNE BIOGRAPHIE, par Emily Schultz, Bayard Bientôt sur nos écrans: un documentaire de Moore sur le système de santé états-unien. On salive déjà. En attendant, on lira avec profit une biographie sérieuse et non complaisante du cinéaste. Moore est tout un caractère et mieux vaut ne pas compter parmi ses cibles. Mais par-delà ses partis pris et ses excès, c’est un être généreux et sensible aux injustices dans un pays qui cherche à les ignorer, politiciens en tête. TITUS, par Max Gallo, Fayard L’auteur a entrepris une série romanesque sur l’histoire de Rome. Après un volume consacré à Spartacus et un autre à Néron, le troisième donne la parole à un certain Sérénus, un chevalier qui nous parle du destin tragique d’un empereur qui a conquis la Judée et qui est tombé amoureux de Bérénice, la reine des Juifs. Oui, Gallo tient la forme et on attend le quatrième tome… PARTI POUR LA GLOIRE, par Yves Beauchemin, Fides Après Un temps de chien et Un saut dans le vide, voici le troisième volet de la trilogie consacrée aux tribulations de Charles Thibodeau, dit Charles le Téméraire. À travers les déchirements vécus par Charles entre ses ambitions professionnelles et sa vie amoureuse, ce volume fait revivre les années 90. Beauchemin a parfaitement réussi à marier destin personnel et fresque sociale. 36 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 LES FABULEUSES AVENTURES D’UN INDIEN MALCHANCEUX QUI DEVINT MILLIARDAIRE, par Vikas Swarup, Belfond Il se nomme Ram Mohammad Thomas. Sans le sou, parfaitement inculte, il n’est qu’un jeune serveur de dix-huit ans. Pourtant, un concours… de circonstances va le faire milliardaire. Voici sa vie, celle d’un gamin des rues dont les tribulations et les rencontres dressent au total un portrait vivant de l’Inde contemporaine. Drôle et grinçant. UNE VIE DIVINE, par Philippe Sollers, Gallimard En principe, c’est un roman. Et de fait, il y a des éléments romanesques, des portraits de contemporains qui se cherchent. Mais on y trouve aussi, en référence à Nietzsche, des passages biographiques, librement commentés, donc aussi plein d’observations sur le monde actuel. En fait, c’est un livre de Sollers, inventif, spirituel, caustique, brillant et inclassable. MORT DE TROUILLE, par Donald Westlake, Rivages Ces derniers mois, les fans de Westlake ont été gâtés. D’abord, avec Les Sentiers du désastre, ils ont eu droit à une autre aventure de Dortmunder qui tente cette fois-ci de voler une collection de voitures anciennes. Ensuite, avec Mort de trouille, l’auteur leur sert un autre type d’arnaque, montée par un Américain et une Sud-Américaine qui veulent frauder leur compagnie d’assurances. Tordant et caustique. www.clap.ca AU NORD DE NOS VIES, par Jean Désy, XYZ éditeur IPHIGÉNIE EN HAUTE-VILLE, par François Blais, L’Instant même La plupart des nouvelles regroupées ici ont d’abord paru dans Le Médecin du Québec. Elles illustrent à merveille la quête à la fois simple et profonde de l’auteur qui est médecin. Depuis longtemps, le Grand Nord est pour lui le lieu privilégié d’une pratique humaniste de son art et plus largement d’une recherche obstinée de sens au cœur du désespoir. Humanisant. Elle s’appelle Iphigénie, lui, Érostrate. Nous allons lire une tragédie? En fait, rien n’est simple dans ce roman. À commencer par les relations que nos protagonistes entretiennent (ou tentent d’entretenir…) entre eux, bien sûr, mais aussi avec leurs proches et avec leur époque. Une histoire d’amour pétillante et bien actuelle. LA VOIX DES OUBLIÉS, par Jonathan King, L’Archipel LA PLANÈTE BLANCHE, par Jean-Louis Étienne, Michel Lafon Nous sommes en 1923, dans la région marécageuse de la Floride, les Everglades. Un homme et ses deux fils disparaissent dans le plus grand silence. Ce sont des lettres, 80 ans plus tard, qui vont mettre l’un de leurs descendants sur leur piste. Une enquête classique et bien faite qui dresse un portrait féroce de la Floride… Ceux qui ont raté le film sur grand écran pourront se reprendre doublement, car on sort simultanément le DVD et le livre. Ce dernier vaut vraiment la peine, car il permet une appréciation plus libre et plus contemplative du travail des auteurs. Un ouvrage magnifique à propos d’un sujet, l’Arctique et sa faune, dont l’avenir n’est malheureusement pas assuré. LE SECRET DE 125, par Michel Pirro, Les petits loups LA MER DE LA TRANQUILLITÉ, par Sylvain Trudel, Les Allusifs Le jeune François s’apprête à prendre son bain quand soudain son chien Woupsie lui vole son savon. L’ayant récupéré, François y décode des signes: «Malheur à qui effacera ces mots…» Ainsi démarre cette histoire mouvementée où l’aventure côtoie à tous moments le fantastique et qui est servie avec efficacité par de belles illustrations. Pour les jeunes de 9 ans et plus. L’an dernier, le dernier roman de Trudel, Du mercure sous la langue, avait été célébré. Cet automne, c’est au tour de son dernier recueil de nouvelles. L’auteur en sait un bout sur les douleurs de l’enfance et les échecs de l’âge adulte. Par bonheur, il excelle tout autant dans la nouvelle que dans le roman. Magistral. LE CHAT BOTTÉ, par Patrick Rambaud, Grasset Ce roman aurait fort bien pu s’intituler: «Comment Napoléon est devenu Bonaparte». Il démarre en juillet 1794 et raconte l’ascension d’un petit homme parti de rien et qui ambitionne les plus hauts sommets. Rambaud connaît bien son sujet et le rend avec vivacité, mais sans complaisance. Napoléon: fascinant et inquiétant. le cinéma à la page HISTOIRE DU CINÉMA D’ANIMATION AU QUÉBEC, par Mira Falardeau, Typo Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le cinéma d’animation a chez nous une histoire longue et riche. Pensons à des hommes comme Daniel Langlois, Norman McLaren ou Raoul Barré. Ils symbolisent la persistance de notre inventivité à la fois sur le plan technique et artistique. Un ouvrage documenté et richement illustré. Il y a une fissure, une fissure dans tout. Comme ça, la lumière peut entrer. Leonard Cohen FRANÇOIS BERTRAND M.Ps. p s y c h o l o g u e • Difficultés relationnelles • Questionnement amoureux • Deuil • Sens à la vie • Épuisement professionnel • Dépression • Problèmes reliés à l’orientation sexuelle 2360, Chemin Sainte-Foy, bureau 440, Sainte-Foy (QC) G1V 4H2 Tél. : (418) 650-9357 Téléc. : (418) 650-9377 www.psycho-ressources.com/francois-bertrand.html www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 37 César 2004 – Meilleur acteur dans un second rôle à Darry Cowl PAS SUR LA BOUCHE Un film de Alain Resnais · Du même réalisateur: On connaît la chanson France Générique: France · Suisse. 2003. 115 min. (V.O.F.) Comédie musicale écrite et réalisée par Alain Resnais d’après l’opérette de André Barde et Maurice Yvain. Orchestrations et musique aditionnelle: Bruno Fontaine. Int.: Sabine Azéma, Isabelle Nanty, Audrey Tautou, Pierre Arditi, Darry Cowl, Lambert Wilson, Jalil Lespert, Daniel Prévost. Synopsis: Gilberte Valandray cache un secret «inoffensif» à son époux Georges. Dans une «autre vie», alors qu’elle n’était qu’une jeune fille séjournant aux États-Unis, elle a convolé avec l’Américain Eric Thompson. Leur union, un échec, elle rentre en France où ce mariage est caduc. Or, son second mari croit candidement que leur harmonie conjugale repose sur le fait qu’il est le seul homme à l’avoir aimée. Gilberte joue le jeu, mais son mensonge la rattrape lorsque son tendre époux lui annonce qu’un Américain avec qui il brasse des affaires sera des leurs pour le dîner... Notes: Ce Devine qui vient dîner? délicieux reflète l’esprit de «jouvenceau» d’Alain Resnais, jeune homme de 84 ans. Dès 1959, année où il tourne son premier long métrage, Hiroshima mon amour, le cinéaste contribue à baliser un nouveau cinéma sur l’élan de la Nouvelle Vague. Aujourd’hui, avec les Claude Chabrol, Jacques Rivette et Eric Rohmer, Alain Resnais incarne une des dernières mémoires vivantes de l’évolution du cinéma français. Un cinéma que l’auteur de L’Année dernière à Marienbab se plaît encore à remodeler hors des genres et avec lequel il s’amuse avec des fantaisies comme PAS SUR LA BOUCHE. Adaptation d’une opérette créée en 1925, son divertissement chanté aux orchestrations supplémentaires composées par Bruno Fontaine s’inscrit dans la veine de la collaboration scénaristique que Resnais avait développée avec Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui pour Smoking/No Smoking et On connaît la chanson. Du premier, PAS SUR LA BOUCHE reprend la théâtralité et, du second, les numéros chantés. Contrairement à On connaît la chanson, ce sont les interprètes du film qui chantent leurs couplets avec une exubérance charmante. Fidèles compagnons du réalisateur, Sabine Azéma, Pierre Arditi et Lambert Wilson interprètent respectivement les rôles de la bigame, du mari bonard et de l’ex-mari, moins «ex» dans les faits... Si Isabelle Nanty joue avec truculence la sœur et alliée de Gilberte et qu’Audrey Tautou, exquise en jeune fille de bonne famille prête à céder aux baisers d’un Jalil Lespert (le journaliste dans Le Promeneur du Champ de Mars) entreprenant, c’est Darry Cowl, en concierge commère, qui sème l’hilarité en grand saltimbanque qu’il était. Chapeau M. Resnais! (S.B.-H.) «Bonheur rare, subtil, élégant, qui sait aussi se faire critique, visionnaire ou grivois. PAS SUR LA BOUCHE est un enivrant baiser parfumé au champagne.» (M. Rebichon, Studio) 38 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 Festival de Venise 2006 – Prix Biografilm Un film de Emilio BOBBY Estevez · Du même réalisateur: Men at Work États-Unis Générique: États-Unis. 2006. 120 min. (V.F.) Drame biographique écrit et réalisé par Emilio Estevez. Mus. orig.: Mark Isham. Int.: Anthony Hopkins, Helen Hunt, Sharon Stone, Demi Moore, Elijah Wood, Laurence Fishburne, Lindsay Lohan, William H. Macy, Shia LeBeouf, Ashton Kutcher, Harry Belafonte, Martin Sheen. Synopsis: Le 5 juin 1968, Robert Kennedy, héritier de la dynastie Kennedy et frère du président assassiné, est tiré à bout portant par Sirhan Sirhan dans un couloir de l’Hôtel Ambassador à Los Angeles, quartier général démocrate. Le politicien qui venait de gagner les primaires à l’investiture de son parti en Californie meurt et entre dans la légende. Durant le jour fatidique, 22 personnes le croisent de près ou de loin, ignorant le drame à venir… Notes: Après l’assassinat de JFK, mort sous les balles de Lee Harvey Oswald, en 1963, Bobby se retire de l’arène politique, amputé d’une part de lui-même. Premier supporter de son frère aîné dès que ce dernier s’est présenté comme sénateur, Bobby remet sa démission à Lyndon Johnson. L’ancien ministre de la Justice que John Edgar Hoover, directeur du FBI, considérait comme un roquet jappeur, milite alors contre la pauvreté. La politique étant inscrite dans les gènes du clan Kennedy, Bobby reprend le flambeau, en 1964, alors qu’il convoite le poste de sénateur de New York qu’il obtient. Quatre ans plus tard, il franchit l’étape ultime avant l’élection à la présidence: il remporte les primaires en Californie. Le soir de sa mort, il touchait presque le but. Enfant à la mort de Robert Kennedy, Emilio Estevez, fils de l’acteur Martin Sheen qui incarne le président des États-Unis dans la télésérie West Wing, démontre bien à quel point les assassinats des deux frères ont marqué l’imaginaire populaire et continue de fasciner l’Amérique. Après la thèse d’Oliver Stone sur l’assassinat de Dallas (JFK), voilà que l’acteur-réalisateur prend plutôt le parti, non pas de disséquer le mobile du ou des meurtriers, mais de décrire la chronologie d’une journée ordinaire qui bascule vers le drame collectif après un bain de foule insuffisamment sécurisé. Estevez a fait appel à un aréopage de pointures hollywoodiennes dont Anthony Hopkins qui a déjà interprété le président Nixon, William H. Macy (Magnolia), Sharon Stone (Basic Instinct), Laurence Fishburne (The Matrix), tous témoins, à différents degrés, des dernières heures de celui qui incarnait les valeurs de tolérance et de pacifisme chères aux Américains encore sous le choc du Vietnam. De Venise où le film a été présenté à la Mostra, des critiques invoquaient Robert Altman et Paul Thomas Anderson… Que peut-on ajouter après toutes ces fleurs? (S.B.-H.) «BOBBY est un film d’auteur grand public d’autant plus brillant qu’il était difficile à réussir.» (J. Roy, L’Humanité) www.clap.ca QUINCEAÑERA Un film de Richard Glatzer et Wash Westmoreland «Avec peu de moyens, ils glanent sur leur route des personnages profonds, attachants, sans jamais sombrer dans la démagogie.» (A. Nicoud, La Presse) États-Unis RECHERCHER VICTOR PELLERIN Un film de Sophie Deraspe «Comme l’écrivain Sergio Kokis dans L’Art du maquillage, Sophie Deraspe manie avec brio l’art du faux et de l’ambiguïté...» Québec Générique: États-Unis. 2006. 90 min. (V.O. espagnole et anglaise avec s.-t. Générique: Québec. 2006. 102 min. (V.O.F.) Documentaire écrit et réa- Synopsis: Magdalena, une jeune latino-américaine d’Echo Park à Los Angeles, Synopsis: En 1990, Victor Pellerin, un peintre reconnu du milieu de l’art français) Drame écrit et réalisé par Richard Glatzer et Wash Westmoreland. Mus. orig.: Victor Bock, Michael B. Jeter, J. Peter Robinson, Micko Westmoreland. Int.: Emily Rios, Araceli Guzman-Rico, Jesus Castanos, Alicia Sixtos, Jesse Garcia. organise sa quinceañera, une fête traditionnelle pour les filles célébrant leur quinzième anniversaire. Quelque temps avant ce rite de passage de l’enfance vers l’âge adulte, Magdalena annonce à son père qu’elle est enceinte. Rejetée par les siens, elle rejoint parmi «les parias» de la famille son cousin Carlos, un homosexuel... Notes: Leur cinéma plus orienté vers la culture gai, Richard Glatzer et Wash Westmoreland (The Fluffer) prennent un virage ethnographique avec ce touchant portrait d’une communauté et ses jeunes à cheval entre l’Amérique moderne et leurs racines aztèques. (S.B.-H.) www.clap.ca lisé par Sophie Deraspe d’après une idée originale de Denis Langlois et Sophie Deraspe. Mus. orig.: Frédéric Cloutier. Int.: Eudore Belzile, Élisabeth Legrand, Anne Lebeau, Éric Devlin, Olga Korper, Julien Poulin, Alain Lacoursière. contemporain, décide d’incinérer toute son œuvre dans un ultime geste de rébellion avant de disparaître. Quinze ans plus tard, des artistes qui l’ont côtoyé témoignent de son irrésistible charisme et de sa folie... Notes: Qu’il soit une création de l’esprit de la réalisatrice Sophie Deraspe ou un personnage qui a réellement existé, Victor Pellerin est un artiste fascinant par lequel la documentariste nous donne accès aux coulisses de l’art contemporain et ses acteurs. Comme l’écrivain Sergio Kokis dans L’Art du maquillage, Sophie Deraspe manie avec brio l’art du faux et de l’ambiguïté... Un coup de cœur! (S.B.-H.) Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 39 Ces présents pourraient faire des jaloux lors de vos échanges de cadeaux! Chèques-cadeaux de 5 $ et de 10 $ valides au guichet, au resto et au café. Abonne-Clap 55 $ pour 10 films 35 $ pour 5 films Les taxes sont incluses dans les prix. De jolis emballages sont également offerts. VEUILLEZ PRÉSENTER VOTRE CARTE AVANT TOUT ACCÈS AUX PRIVILÈGES. Tous les privilèges sont annulés après la date d’échéance de l’Abonne-Clap. 10 % — Pour connaître tous les avantages de la carte Abonne-Clap et consulter la liste des gagnants sur notre site Internet : www.clap.ca — Comptoir de rafraîchissements et Café Le Clap. Applicable sur le prix courant seulement. Ne peut être utilisé avec une autre promotion. Non applicable sur les boissons alcooliques. 25 % Les réductions chez les marchands participants Céramic café 6 Crackpot café 15 La prophétie de champlain Obtenez une deuxième heure gratuite. Sur le temps studio. Sur un billet d’entrée. 1370, ch. Ste-Foy 987, route de l’Église, Ste-Foy 525, rue du Bon pasteur, Québec 20 % tuscanos restaurant café THÉÂTRE PÉRISCOPE 41 la table du roi Sur le menu à la carte du dimanche au jeudi. 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Les violons du roY 10 % Orchestre Symphonique de Québec À l’achat de billets au guichet pour les concerts de l’OSQ. Cette réduction est offerte seulement à la billetterie au bureau de l’OSQ. Sur les livres, CD et DVD. Sur la table d’hôte uniquement. Non applicable sur les chèques-cadeaux. Ne peut être utilisé avec une autre promotion. Achat minimum de 10 $. 3054, 1 Avenue, Québec salon de coiffure beauté antillaise bistro la cohue Sur les services. Achat minimum de 10 $. Sur articles sélectionnés. bijouterie khéops Sophiori Sur bijoux sélectionnés. 387, rue St-Jean, Québec Sur les produits Sophiori. Le péché véniel 233, rue St-Paul, Québec le kaboul futon etcetera Sur le plat du soir. 1345, ch. Ste-Foy, Québec Centre de liquidation: 1265, rue des Artisans Boutique: 441, rue St-Jean, Québec Focaccia cafÉ cuisine vacances 29 oxygène coiffure 17 En soirée, menu à la carte. 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Sur présentation de votre carte, obtenez de 10 à 25 % de réduction chez les marchands participants. Toutes ces réductions sont applicables aux prix courants seulement, pour la durée de ce magazine. Ne peut être utilisé avec une autre promotion. CONGORAMA Un film de Philippe Falardeau · Du même réalisateur: La Moitié gauche du frigo «Solides (O. Gourmet et P. Ahmarani), ils le sont. Autant que le scénario méli-mélo que le magicien Falardeau tisse avec un doigté rare.» (G. Carignan, Le Soleil) Canada · Belgique · France Générique: Canada · Belgique · France. 2006. 105 min. (V.O.F.) Comédie dramatique écrite et réalisée par Philippe Falardeau. Mus. orig.: Jarby McCoy. Int.: Olivier Gourmet, Paul Ahmarani, Jean-Pierre Cassel, Arnaud Mouithys. Synopsis: Un inventeur Belge, Michel, apprend qu’il a été adopté en 1958. MARIE ANTOINETTE Un film de Sofia Coppola · De la même réalisatrice: Traduction infidèle «Entre la figure historique, son interprète et la cinéaste, s’opère, sous nos yeux, une rare alchimie [...] (M. Rebichon, Studio) États-Unis Générique: États-Unis. 2006. 123 min. (V.F.) Drame biographique écrit et réalisé par Sofia Coppola d’après la biographie Marie-Antoinette de Antonia Fraser. Mus. orig.: Jean-Benoît Dunckel, Nicolas Godin et Steven Severin. Int.: Kirsten Dunst, Jason Schwartzman, Rip Torn, Judy Davis, Marianne Faithfull. Né dans une grange au Québec, une religieuse l’aurait remis à ses parents adoptifs pendant l’Exposition universelle de Bruxelles. En voyage d’affaires au Québec, Michel s’arrête à Sainte-Cécile à la recherche de sa famille biologique. Làbas, il rencontre Louis, lui-même à la recherche de son père disparu sans laisser d’adresse... Synopsis: Marie-Antoinette a à peine quatorze ans lorsqu’elle quitte Vienne Notes: Œuvre positivement singulière, CONGORAMA confirme le statut cence. Outre sa luminosité éthérée, ses images au flou artistique à la Gainsborough et les décors naturels du château de Versailles, MARIE ANTOINETTE surprend par sa modernité, son refus du statisme, sa révolte sous-jacente et l’incroyable métamorphose de Kirsten Dunst d’enfant ingénue à reine quittant Versailles à l’aube… de la Révolution. (S.B.-H.) d’auteur de Philippe Falardeau (La Moitié gauche du frigo). Outre la superbe photo d’André Turpin et la bande-son entraînante de Jarby McCoy, le plaisir de visionner CONGORAMA n’a d’égal que le processus de mûrissement que l’on devine derrière ce road movie «transatlantique» achevé. (S.B.-H.) www.clap.ca pour épouser le dauphin de France, Louis-Auguste, petit-fils de Louis XV. Or, la cadette des Habsbourg ne tarde pas à s’étourdir dans les fêtes pour oublier ce mari pataud... Notes: C’est en apothéose que Sofia Coppola clôt son triptyque sur l’adoles- Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 41 BARDO HOTEL SOUNDTRACK Formé en 1977, à San Francisco, Tuxedomoon a marqué la génération avide de new wave durant les années 80 et a été redécouvert grâce à Nouvelle Vague, qui reprenait In a Manner of Speaking de si belle façon sur son premier CD éponyme. Ce nouvel album de Tuxedomoon comporte la musique d’un film expérimental en mutation d’un certain George Kakanakis: vingt pièces, en majorité instrumentales, presque toutes très courtes, sont ainsi regroupées. BARDO HOTEL, c’est de la musique d’ambiance, des sons troubles, un univers caverneux, parfois teinté de jazz vaporeux. Des fragments de dialogues viennent hanter le projet qui profite de titres savoureux comme Soup du jour ou Effervescing in the Nether Sphere. Ces musiques intemporelles n’ont plus rien de new wave; c’est avant tout un entourage sonore avant-gardiste, bien ciselé qui invite à une écoute plus intellectuelle qu’à un 5 à 7 bien arrosé. BARDO HOTEL SOUNDTRACK, Tuxedomoon, Made to Measure, 2006. LA MUSIQUE DE PARIS DERNIÈRE LA MUSIQUE DE PARIS DERNIÈRE, artistes divers choisis par Béatrice Ardisson, Naïve, 2005. ROGUE’S GALLERY Gore Verbinski, réalisateur du Pirate des Caraïbes 1 et 2, et son acteur-vedette, Johnny Depp, sont à l’origine de ce projet ludique et ambitieux mené par Hal Willner, un collectionneur de vieux enregistrements de chansons de marins. Le trio a demandé à une pléthore d’artistes d’endisquer des chants traditionnels associés à la mer, voire aux buveurs de rhum et flibustiers ancestraux. Les surprises sont nombreuses et inattendues; on y retrouve les voix caverneuses de Nick Cave, Joseph Arthur et Bryan Ferry (en duo avec Antony, sans ses Johnsons), celle du comédien John C. Reilly et celle, grave et touchante, de Robin Holcomb. Sting, Lou Reed et même Bono sont du voyage, mais donnent plus le mal de mer qu’autre chose. ROGUE’S GALLERY est un album double rempli de trésors pour qui aime la tradition musicale anglosaxonne! ROGUE’S GALLERY, artistes divers, Anti, 2006. Photo : Guy Couture Compilation de rêve regroupant des reprises éclectiques de mégasuccès populaires de toutes les époques: voici le concept de la série d’albums intitulée LA MUSIQUE DE PARIS DERNIÈRE. Les cinq albums disponibles, dont cette compilation représentant une sorte de best of, sont en fait la trame sonore musicale de l’émission 93, Faubourg Saint-Honoré de Thierry Ardisson, présentée sur la chaîne française Paris Première. C’est d’ailleurs la conjointe de ce dernier, Béatrice, qui sélectionne les titres uniquement d’artis- tes classiques (Rolling Stones, Bee Gees, Vanessa Paradis, Tom Jones). Les groupes ou chanteurs qui se retrouvent à puiser dans ce répertoire afin d’y faire leur propre mise à jour, souvent très étonnante, sont plutôt méconnus hormis, Shirley Bassey, Stéréo Total ou José Féliciano. Cette série consensuelle et diablement efficace est idéale pour faire des jeux-questionnaires musicaux avec vos convives, qui seront épatés par le bon goût de Mme Ardisson. Francine Leclerc Designer joaillière 1317, avenue Maguire, Sillery 42 683-6667 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca FACTOTUM 5:55 Encore inédit en salle au Québec, FACTOTUM, adapté de l’œuvre et de la vie de Charles Bukowski, met en vedette Matt Dillon dans le rôle de l’alter ego de l’auteur. La musique, elle, est entièrement composée et, par moments, chantée par la Norvégienne Kristin Asbjornsen, qui, cet automne d’ailleurs, lançait un premier album solo. Associée à des ensembles de jazz contemporain de la Norvège, la musicienne et chanteuse nous livre ici des ambiances feutrées de fonds de taverne portées par des idées noires enrobées d’une voix rauque et «érotisante». Le réalisateur Bent Hamer, l’homme derrière Kitchen Stories, a bien choisi sa compatriote, qui navigue autant dans des eaux «lynchéennes» que dans des mers auxquelles Mike Figgis s’est déjà frotté. Un bel album rempli de volutes froides et apaisantes. FACTOTUM, Kristin Asbjornsen, Milan Records, 2006. L’actrice Charlotte Gainsbourg fait un retour sur disque, cette fois-ci en tant que femme et non fille de… Entourée du duo Air pour les musiques et aidée par de grandes pointures de la brit-pop pour les textes (tous en anglais sauf un), l’effrontée démontre un talent certain pour créer, à l’aide de son filet de voix, des clairs-obscurs intimistes. Plutôt que d’être reliées au swingin’ London, les influences de cet album sont anglo-saxonnes, certes, mais contemporaines, rappelant le travail de Benjamin Biolay. Sceptique au départ, après trois écoutes, je me dois d’avouer que les mélodies finissent par séduire, de par l’intérieur, comme une maisonnée qui fait le plein de chaleur à l’arrivée de l’automne. Il n’y manque qu’un duo avec Yvan Attal intitulé Ma femme est une chanteuse! 5:55, Charlotte Gainsbourg, Warner Music, 2006. Le classique À BOUT DE SOUFFLE Alors que la musique du cinéma français des années 60 est surtout associée au travail de Michel Legrand, Antoine Duhamel et Georges Delerue, on oublie que Martial Solal fut l’un des compositeurs marquants de l’époque, surtout pour son travail sur À bout de souffle de Jean-Luc Godard. La musique de ce film, qui, avec Les 400 coups, marqua l’arrivée définitive de la Nouvelle Vague, était aussi importante que les gueules de Belmondo et Seberg. Le jazz enivrant et englobant de Solal, qui n’est pas sans rappeler celui de Miles Davis pour Ascenseur pour l’échafaud, donnait le ton à cette œuvre, éloge de la fuite du cinéma de papy. Des titres de Solal puisés dans des films de Verneuil, Becker, Molinaro et Welles sont ajoutés; certains sonnent plus classiques, d’autres plus sixties. Mais on retiendra des partitions de À bout de souffle un désir de bousculer qui n’aura d’égale ici que la musique du Chat dans le sac de Gilles Groulx, concoctée en une nuit par John Coltrane. À BOUT DE SOUFFLE, Martial Solal, Universal Music, 1959, réédition 2002. www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 43 Films pour enfants LES REBELLES DE LA FORÊT Un film de Roger Allers, Jill Culton et Anthony Stacchi Générique: États-Unis. 2006. 99 min. (V.F. de Open Season) Film d’animation réalisé par Roger Allers, Jill Culton et Anthony Stacchi. Scén.: Steve Bencich et Ron J. Friedman. Mus. orig.: Ramin Djawadi. Synopsis: Bogg, un ours apprivoisé et pas malheureux pour deux sous, est attiré par le projet d’Elliott, un cerf sauvage: devenir un «ours libre» dans la nature... Mais Bogg ignorait que la forêt est l’endroit de prédilection des chasseurs... LA MAISON MONSTRE Un film de Gil Kenan Générique: États-Unis. 2006. 91 min. (V.F. de Monster House) Film d’animation réalisé par Gil Kenan. Scén.: Dan Harmon, Rob Schrab, Pamela Pettler. Synopsis: À la veille de l’Halloween, D.J. Walters, un jeune de douze ans, perd son ballon dans la maison du vieux Nebbercracker... Des jouets, des animaux ont déjà disparu à cet endroit... Même Jenny, sa nouvelle amie, passe à un cheveu d’être aspirée par la maison dotée de pouvoirs maléfiques... BORÉAL-EXPRESS Un film de Robert Zemeckis Générique: États-Unis. 2004. 100 min. (V.F. de The Polar Express) Conte d’animation réalisé par Robert Zemeckis. Scén.: Robert Zemeckis et William Broyles d’après le livre de Chris Van Allsburg. Mus. orig.: Glen Ballard et Alan Silvestri. Int.: Tom Hanks, Leslie Harter Zemeckis, Eddie Deezen, Nona M. Gaye, Peter Scolari. Synopsis: Ne croyant plus au père Noël, un jeune garçon est invité par un étrange chef de gare à monter à bord d’un train de nuit qui file à pleine vapeur vers le pôle Nord... (S.B.-H.) ASTÉRIX ET LES VIKINGS Un film de Stefan Fjeldmark et Jesper Moller Générique: France · Danemark. 2006. 78 min. (V.F.) Dessin animé réalisé par Stefan Fjeldmark et Jesper Moller. Scén.: Jean-Luc Goossens et Stefan Fjeldmark d’après la BD de René Goscinny et Albert Uderzo. Mus. orig.: Replicant. Synopsis: Goudurix, neveu du chef des irréductibles Gaulois et incroyable froussard, est enlevé par les Vikings. Astérix et Obélix doivent le retrouver illico... (S.B.-H.) LES BAGNOLES Un film de John Lasseter et Joe Ranft Générique: États-Unis. 2006. 116 min. (V.F. de Cars) Film d’animation réalisé par John Lasseter et Joe Ranft. Scén.: John Lasseter d’après une idée de Joe Ranft. Mus. orig.: Randy Newman. Synopsis: En route vers la Coupe Piston, Flash McQueen, une auto de course, dévie par malchance à Radiator Springs sur la route 66. Il y rencontre Sally, une Porsche 2002 et Doc Hudson, un modèle 1951 au passé mystérieux... Grâce à eux, la rutilante voiture sport comprend qu’il n’y a pas que franchir le fil d’arrivée qui importe dans la vie... (S.B.-H.) 44 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca Du 15 au 19 novembre Les 5 jours du Cinéma Français à Québec MC Pour sa deuxième édition, l’événement Les 5 jours du Cinéma Français à Québec promet d’être encore plus français! En plus de sa programmation de films exclusifs et de coups de cœur, profitez des activités parallèles. 5 à 7 à la française les 16 et 17 novembre au café du Cinéma Le Clap Venez déguster* des vins L eet fromages s 5 jdeoFrance u r sau café d udu Cinéma Le Clap! C i n é m a F r a n ç restaurant a i s àLe Grill Q uSte-Anne, é b e vous c • Le jeudi 16 novembre, Jacques Le Pluart, chef de À l’affiche En collaboration avec Cinéma Passion, revivez quelques beaux souvenirs de cinéma grâce à l’exposition d’affiches au café et dans les aires communes du cinéma. MC propose une dégustation de ses terrines avec trois vins à découvrir. • Le vendredi 17 novembre, Philippe Lapeyrie, sommelier et chroniqueur de vins pour le Magazine Le Clap vous présentera trois vins en dégustation. En collaboration avec Les Vins du Trianon, Le Grill Ste-Anne et Artisan Éric Borderon Bouquinez au ciné! En collaboration avec la Librairie La Liberté, des livres des Éditions Les Cahiers du cinéma, des œuvres littéraires adaptées au grand écran ainsi que des DVD de films français seront en vente à un stand pour cinéphiles-lecteurs. Parlez cinéma avec vos critiques! Le vendredi 17 novembre, à 18 h, un échange animé par Serge Pallascio réunira les journalistes et chroniqueurs Normand Provencher (Le Soleil), Denise Martel (Journal de Québec) et Pierre Blais (SRC). Réservez vos places à la billetterie (gratuit). Critique d’un jour Étudiants, à vos plumes! Participez au concours Devenez critique d’un jour, parrainé par le Consulat général de France à Québec (tous les détails à la page 50). Prix du public Voyages Lambert Votez pour votre film préféré et courez la chance de gagner un voyage à Paris offert par Voyages Lambert (tous les détails à la page 47). * Un verre de vin sera offert gracieusement aux 75 premières personnes qui se présenteront avec un billet de cinéma pour l’un ou l’autre des films programmés pendant Les 5 jours du Cinéma Français à Québec. Pour ceux qui souhaitent prolonger la fête, les vins en dégustation seront vendus au prix découverte de 4 $ le verre. Les 5 jours du Cinéma Français à Québec remercie MC Librairie La Liberté www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 45 Le cinéma international à Québec Café Le Clap Aire de détente Sièges haut de gamme Programmation internationale unique Ambiance décontractée au Café Le Clap 6 salles grand confort 2360, chemin Sainte-Foy, Québec • Tél. : 418 653-2470 • www.clap.ca (dans la pyramide, face à l’Université Laval) 46 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca CONCOURS Prix du public Voyages Lambert Découvrez la France sur grand écran... et envolez-vous pour Paris! Du 15 au 19 novembre 2006, participez au vote du Prix du public des 5 jours du Cinéma Français à Québec au Cinéma Le Clap et courez la chance de gagner un voyage d’une semaine pour deux personnes à Paris.* Écoutez l’émission Retour sur le monde au 106,3 FM, le lundi 20 novembre 2006, entre 15 h et 17 h, pour connaître le gagnant. *Un séjour de 7 jours / 6 nuits à Paris pour 2 personnes d’une valeur de 3 950 $, une gracieuseté de Voyages Lambert. Règlements disponibles au Cinéma Le Clap et au www.clap.ca. www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 47 Film d’ouverture Le Grand Meaulnes (97 min) · 15 novembre - 19h Un film de Jean-Daniel Verhaeghe · Drame réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe. Scén.: Jean-Daniel Verhaeghe et Jean Cosmos d’après l’œuvre d’Alain-Fournier. Int.: Nicolas Duvauchelle, Jean-Baptiste Maunier, Clémence Poésy, JeanPierre Marielle, Philippe Torreton, Emilie Dequenne. · En 1910, Augustin Meaulnes est admis au collège géré par le couple Seurel. Bientôt surnommé «le Grand Meaulnes», l’adolescent se lie d’amitié avec François, le fils Seurel sur lequel il exerce son influence… César 2004 — Meilleur acteur dans un second rôle - Darry Cowl Pas sur la bouche (115 min) · 19 novembre - 12h50 Un film de Alain Resnais · Comédie musicale écrite et réalisée par Alain Resnais d’après l’opérette de André Barde et Maurice Yvain. Int.: Sabine Azéma, Isabelle Nanty, Audrey Tautou, Pierre Arditi, Darry Cowl, Lambert Wilson, Jalil Lespert, Daniel Prévost. · Gilberte Valandray cache un secret «inoffensif » à son époux Georges. Jadis, elle a été mariée à un Américain. Quand l’Américain débarque à Paris pour affaires et se lie à Georges, Gilberte anticipe le pire… Pas sur la bouche Cannes 2006 – Grand Prix de la Semaine internationale de la Critique Les Amitiés maléfiques (100 min) · 18 novembre - 21h50 Un film de Emmanuel Bourdieu · Drame réalisé par Emmanuel Bourdieu. Scén.: Emmanuel Bourdieu et Marcia Romano. Int.: Malik Zidi, Thibault Vinçon, Dominique Blanc, Alexandre Steiger, Natacha Régnier. · À la rentrée universitaire, Eloi et Alexandre rencontrent André, un étudiant charismatique qui les fascine… Cannes 2006 – Grand Prix du Jury Flandres (91 min) · 16 novembre - 19h30 Les Amitiés maléfiques Un film de Bruno Dumont · Drame écrit et réalisé par Bruno Dumont. Int.: Adélaïde Leroux, Samuel Boidin, Henri Cretel, Jean-Marie Bruveart. · Depuis les Flandres, Demester et d’autres hommes partent à la guerre vers un pays lointain. Son amour pour la jeune Barbe qui l’attend chez lui le sauvera-t-il de l’enfer à son retour … Le Grand Meaulnes Le Voyage en Arménie (115 min) · 18 novembre - 19h20 · Un film de Robert Guédiguian Drame réalisé par Robert Guédiguian. Scén.: Ariane Ascaride, Marie Desplechin et Robert Guédiguian. Int.: Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Roman Avinian, Marcel Bluwal. · Parce qu’il sait que ses jours sont comptés, Barsam veut revoir l’Arménie, la terre qui l’a vu naître, et quitte Marseille contre les avis d’Anna, sa fille, qui n’a d’autre choix que de partir à sa recherche… Jean-Philippe (92 min) · 18 novembre - 13h10 Un film de Laurent Tuel · Comédie fantaisiste de Laurent Tuel. Scén.: Christophe Turpin. Int.: Fabrice Luchini, Johnny Hallyday. · Fabrice est le fan numéro un du rocker français Johnny Hallyday. Un soir qu’il rentre chez lui après avoir picolé un peu, il est frappé à la tête par un voisin. À son réveil, il réalise qu’il a été projeté dans une réalité parallèle où Johnny n’y est plus une star… L’Ivresse du pouvoir (110 min) · 18 novembre - 16h50 Un film de Claude Chabrol · Drame politique réalisé par Claude Chabrol. Scén.: Claude Chabrol et Odile Barski. Int.: Isabelle Huppert, François Berléand, Patrick Bruel, Robin Renucci, Thomas Chabrol. · La juge d’instruction Jeanne Charmant Killman est chargée de tirer au clair une affaire de détournement de fonds… Parallèlement à son enquête, sa vie privée se détériore… Flandres Le Voyage en Arménie Jean-Philippe Film culte La master class de Jean-Jacques Beineix (52 min) · 18 novembre - 12h 37°2, le matin – version longue (188 min) 48 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 Sauf le respect que je vous dois Exclusif Pour souligner le 20e anniversaire du film 37°2, le matin de Jean-Jacques Beineix, le Clap présente: Un film de Jean-Jacques Beineix · 17 novembre - 21h10 · Drame psychologique écrit et réalisé par Jean-Jacques Beineix d’après le roman de Philippe Djian. Int.: Béatrice Dalle, Jean-Hugues Anglade, Gérard Darmon. · Amoureuse à la folie de Zorg, Betty lui découvre un talent génial d’écrivain… L’Ivresse du pouvoir · En mai 2006, Jean-Jacques Beineix, Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle ont donné une master class au Grand Rex qui a été filmée et montée par la suite. Lors de ses retrouvailles uniques, le cinéaste et les acteurs racontent la genèse de l’œuvre maîtresse de Beineix. 37°2, Le Matin www.clap.ca Du 15 au 19 novembre Belle toujours Clémence Belle toujours (70 min) · 19 novembre - 18h Un film de Manoel de Oliveira · Drame écrit et réalisé par Manoel de Oliveira d’après l’œuvre de Joseph Kessel. Int.: Michel Piccoli, Bulle Ogier, Leonor Baldaque, Ricardo Trepa, Julia Buisel. · Deux personnages du film de Luis Buñuel, Belle de jour, se recroisent 38 ans plus tard… Sauf le respect que je vous dois (90 min) 19 novembre - 19h40 Un film de Fabienne Godet · Drame réalisé par Fabienne Godet. Scén.: Fabienne Godet, Franck Vassal et Juliette Sales. Int.: Olivier Gourmet, Julie Depardieu, Dominique Blanc, Marion Cotillard. · François a tout pour être heureux, mais le suicide d’un collègue de travail licencié l’amène à reconsidérer sa vie… Avril Enfermés Dehors Clémence (117 min) · 15 novembre - 21h20 Un film Franck Buchter · Drame écrit et réalisé par Franck Buchter. Int.: Magali Sémétys, Franck Buchter, Benjamin Bellecour, Caroline Bourg. · Clémence quitte son futur époux et sa petite fille pour retrouver dans Paris un homme qu’elle n’a croisé que brièvement… Avril (96 min) · 19 novembre - 21h30 Il ne faut jurer de rien! Enfermés dehors (90 min) · 16 novembre - 22h Un film de Albert Dupontel · Comédie écrite et réalisée par Albert Dupontel. Int.: Albert Dupontel, Claude Perron, Nicolas Marie, Hélène Vincent, Yolande Moreau. · Un sans-abri déniche un uniforme de flic et le met pour manger dans les cantines de police... IL NE FAUT JURER DE RIEN! (103 min) 17 novembre - 21h40 Un film de Gérald Hustache-Mathieu · Drame écrit et réalisé par Gérald Hustache-Mathieu. Int.: Sophie Quinton, Miou-Miou, Nicolas Duvauchelle, Clément Sibony, Richaud Valls. · Sœur Bernadette apprend à Avril, une jeune novice de 21 ans qui s’apprête à faire une retraite avant de prononcer ses vœux, qu’elle a un frère jumeau. La couventine part le retrouver dans un refuge en Camargue, lui et deux de ses amis… Un film de Eric Civanyan · Comédie écrite et réalisée par Eric Civanyan d’après l’œuvre d’Alfred de Musset. Int.: Gérard Jugnot, Jean Dujardin, Mélanie Doutey. · Paris. 1830. Perdu dans les liaisons sans lendemain et l’alcool, Valentin est un grand cynique face à l’amour. Opportuniste dans l’âme, son oncle Van Buck, un homme radin, s’entiche de l’idée de lui faire épouser Cécile de Mantes, une baronne sans fortune. Les films coups de cœur César 1996 – Meilleur second rôle masculin - Eddy Mitchell Le Bonheur est dans le pré (106 min) 17 novembre - 17h30 Un film de Etienne Chatiliez · Comédie réalisée par Etienne Chatiliez. Scén.: Florence Quentin. Int.: Michel Serrault, Eddy Mitchell, Sabine Azéma, Carmen Maura. · Francis, un fabriquant de lunettes de toilettes, largue usine, femme et fille pour refaire sa vie auprès d’une éleveuse «bienheureuse» de canards… et de foie gras! Festival de Venise 1967 — Lion d’or du meilleur film BELLE DE JOUR (101 min) · 19 novembre - 14h50 Un film de Luis Buñuel · Drame écrit par Luis Buñuel. Scén.: Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière d’après l’œuvre de Joseph Kessel. Int.: Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Geneviève Page, Pierre Clémenti. · Jeune épouse d’un interne, Séverine fréquente secrètement, l’après-midi entre deux et cinq heures, une maison clandestine. Là-bas, elle devient Belle de jour... Le bonheur est dans le pré www.clap.ca Belle de jour César 1998 – Meilleure actrice - Ariane Ascaride Marius et Jeannette (105 min) · 17 novembre - 13h25 Un film de Robert Guédiguian · Comédie dramatique réalisée par Robert Guédiguian. Scén.: Robert Guédiguian et Jean-Louis Milesi. Int.: Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Jean-Pierre Darroussin. · Marius vit dans une cimenterie et Jeannette trime dur pour élever seule ses enfants. Sans le savoir, il ne manque que l’un à l’autre et vice versa pour toucher au bonheur… César 2002 – Meilleur film — Meilleur réalisateur Les Choristes (95 min) · 16 novembre - 15h50 Un film de Christophe Barratier · Comédie dramatique réalisée par Christophe Barratier. Scén.: Christophe Barratier et Philippe LopezCurval. Int.: Gérard Jugnot, François Berléand, JeanBaptiste Maunier, Jacques Perrin, Maxence Perrin. · France. 1949. Nouvellement embauché à l’internat de rééducation du Fond de l’étang, Clément Mathieu organise une chorale pour discipliner ses jeunes ouailles. Cinquante ans plus tard, Morhange et Pépinot se souviennent de Clément Mathieu, leur sauveur... Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (116 min) 17 novembre - 14h40 Un film de Jean-Pierre Jeunet · Comédie dramatique réalisée par Jean-Pierre Jeunet. Scén.: Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant. Int.: Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz, Jamel Debbouze. · Serveuse dans un café de Montmartre, Amélie Poulain décide de faire le bien et sème le bonheur à tout vent… Marius et jeannette Le Fabuleux destins d’Amélie Poulain Les choristes Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 49 Concours de critiques parrainé par le Devenez critique d’un jour... et vivez l’expérience d’une vie! Vous avez entre 18 et 25 ans et vous êtes passionné(e) de cinéma? Pour participer, rédigez une critique de 500 mots maximum sur l’un des films à l’affiche pendant Les 5 jours du Cinéma Français à Québec et courez la chance de vous envoler pour Cannes dans le cadre des Rencontres Internationales de Jeunes du 60e Festival de Cannes. Faites parvenir votre critique au plus tard le 24 novembre, à 17 h, au Cinéma Le Clap, Concours de critiques, 2360, chemin Sainte-Foy, bureau 370, Québec (Québec) G1V 4H2 Le gagnant sera sélectionné par un jury composé de Normand Provencher (journaliste, Le Soleil), Sylvie Tossah (Consulat général de France à Québec) et Stéphanie Bois-Houde (rédactrice en chef, Magazine Le Clap). La critique gagnante sera publiée dans le numéro 135 du Magazine Le Clap. Le Cinéma Le Clap se réserve le droit de publier les textes reçus dans le cadre de ce concours. 50 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca par Serge Pallascio Les 5 jours du Cinéma Français à Québec MC « les femmes demeurent mystérieuses…» Entrevue avec Claude Chabrol · Les 5 jours du Cinéma Français à Québec Claude Chabrol a 76 ans. Et rien ne semble pouvoir l’arrêter de tourner. À peine son cinquante-sixième film sort-il sur nos écrans et voilà déjà qu’il en amorce un cinquante-septième. Il était 14 heures à Lyon. Claude Chabrol révisait son plan de tournage qui allait durer ce jour-là de 16 heures jusqu’à une heure du matin. Il était en grande forme, amène et surtout plein d’humour. Pour Claude Chabrol, le cinéma est un art populaire. Claude Chabrol, mode d’emploi. Le Clap: Qu’est-ce qui vous incite encore à faire du cinéma? ça continue comme ça. Chaque fois qu’on tourne ensemble, c’est un vrai plaisir. Claude Chabrol: Le tournage. Il y a une fête du tournage. Ce qui me fascine dans ce moment, c’est que j’ai 50 personnes autour de moi qui s’échinent à faire ce que j’ai en tête. Ce sont mes esclaves en quelque sorte (rires). Le Clap: Comment travaillez-vous avec les interprètes de votre film? Le Clap: L’IVRESSE DU POUVOIR est le septième film que vous tournez avec Isabelle Huppert. Qu’est-ce qui explique cette fidélité? Claude Chabrol www.clap.ca Claude Chabrol: Notre premier film était Violette Nozière, en 1978, et on s’est tout de suite très bien entendus. Sa manière de jouer et ma manière de tourner se fondaient bien ensemble. Elle comprenait ce que je voulais avant même que je l’aie exprimé tandis que je me doutais de ce qu’elle allait faire avant qu’elle ne le fasse. Et Claude Chabrol: J’aime que les comédiens trouvent par eux-mêmes ce que je veux qu’ils fassent mais sans leur dire. Je leur parle d’autre chose. Des fois, ça fonctionne très bien, ils font exactement ce que je veux. D’autres fois, ça rate complètement et, là, je suis obligé de leur dire quoi faire. Mais, en général, je ne me trompe pas dans le choix de mes comédiens parce que je ne les engage qu’après avoir déjeuné avec eux. Les rapports pendant un repas sont beaucoup plus francs que derrière un bureau. On bouffe la même chose ou presque. On fait les mêmes gestes en même temps. On se met un petit peu de vin dans le pif (rires). Un bon repas permet de briser la glace. a Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 51 Le Clap: Il y a quelque chose qui vous relie à Alfred Hitchcock dans votre façon d’aborder les personnages féminins. Elles sont à la fois ombre et lumière. moins Corneille (rires). Ou Faulkner divisé par Corneille (le rire s’amplifie).Ou encore Faulkner au carré multiplié par Corneille sur deux (hyper-rires). Le Clap: Qu’est-ce qui vous relie à l’un et l’autre? Claude Chabrol: Je ne sais Claude Chabrol: pas comment vous êtes mais moi, J’adore les écrivains qui avec les femmes, je ne sais jamais si ont une vision du monde «[…] en général, je ne me trompe je les manipule ou si elles me maniabsolument différente de pas dans le choix de mes comépulent (éclats de rire). J’ai l’impresla mienne et qui réussisse diens parce que je ne les engage sion qu’au moment où je crois les à me convaincre par leur qu’après avoir déjeuné avec eux. manipuler, c’est le moment où elles talent que leur opinion Les rapports pendant un repas me manipulent le plus. C’est une des n’est pas à rejeter, mais à vérités dans le cinéma de Hitchcock considérer. Faulkner est sont beaucoup plus francs que que de conserver le mystère féminin. un vieux réac, mais il a derrière un bureau.» Sa théorie était simple. Comme il était une force, un style, une un obsédé sexuel, il prenait des filles invention très étonnante très blondes, très froides et il suggéet, surtout, une infinie rait qu’elles étaient des brûlots au lit. Je n’emprunte pitié pour la nature humaine. Corneille, c’est le contraire. Il y a chez lui une pas ce chemin-là, mais c’est vrai que cela revient au volonté perpétuelle de transcendance. L’un montre un homme bas qui cherche à même, c’est-à-dire qu’elles ne sont jamais exacte- s’élever. L’autre, un homme élevé qui cherche à s’abaisser. Ils sont assez complément ce qu’elles paraissent. Pour nous, les hommes, mentaires dans ma tête et en ce moment. Dans six mois, je dirai peut-être quelles femmes demeurent assez mystérieuses. les sont ces imbécillités que je suis allé raconter (rires). Le Clap: Pourrait-on dire que vous êtes un moraliste? Isabelle Huppert dans L’Ivresse du pouvoir Claude Chabrol: Je suis intéressé par les notions de bien et de mal dans les sociétés. Ce qui me plaît, c’est la nature humaine, étant donné que j’en fais hélas ou heureusement partie. Il m’intéresse de savoir si les êtres humains ont les mêmes réactions que moi, s’ils ont les mêmes notions de ce qui est bien et de ce qui est mal. Le Clap: Si vous aviez à nommer un écrivain qui serait votre alter ego, quel serait-il? Claude Chabrol: C’est très compliqué. Si je cite quelqu’un de remarquable et de très célèbre, on va dire «celui-là il ne se mouche pas du pied». Si je cite quelqu’un d’inconnu, on va me dire «c’est qui celui-là» Toute proportion gardée, cela serait un mélange qui va vous semblez bizarre de Faulkner et de Corneille. Pas mal, hein! Je ne dis pas que c’est Faulkner plus Corneille. Ça peut être Faulkner 52 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 Humour. Ironie. Autodérision. Claude Chabrol fera des films jusqu’à ce que «un jour on va me chasser avec un coup de pied au cul en disant: “Arrêtez-le”». Pour l’instant, il carbure au rythme de sa devise «Oncques ne m’emmerde! Autrement dit, je ne m’emmerde jamais.» Le cinéma français vu par Claude Chabrol «C’est une période transitoire. Je trouve qu’on fait un peu trop dans la pantalonnade. Mais en même temps, il y a des premiers films qui sont très ambitieux et qui ne sont pas faits uniquement pour oublier ses soucis pendant deux heures comme on dit. Alors, c’est un mélange de tout. Il y a des films qui sont absolument épouvantables, mais qui ont l’avantage d’être suffisamment ridicules pour rapporter de l’argent, ce qui permet de faire d’autres films qui sont plus complexes et qui, même s’ils sont parfois ratés, n’en demeurent pas moins plus intéressants. Finalement, il y a un équilibre qui n’est pas désagréable. Mais cela serait mieux si l’on créait une banque européenne du cinéma. On est en train de faire l’Europe politique. Pourquoi ne pas faire l’Europe cinématographique? On piquerait de l’argent aux Anglais, ça serait formidable (rires).» • www.clap.ca jean-jacques beineix « Le cinéma est une identité! » · Les 5 jours du Cinéma Français à Québec Les 5 jours du Cinéma Français à Québec Il a marqué notre génération. Nous aurions tous voulu être Jules pour vivre quelques minutes avec Cynthia Hawkins dans Diva. Nous avons vibré aux amours, même si destructrices, de Zorg et Betty dans 37o2, le matin. Nous avons partagé jusqu’à l’émotion la fragile «humanitude» de Yves Montand dans IP5. Et pardessus tout, nous avons aimé Jean-Jacques Beineix d’un amour qui nous a fait tout lui pardonner, ses excès et ses échecs. Aujourd’hui, le cinéaste vit à distance du 7e art. Il a trop donné et trop peu reçu. Mais il conserve une passion pour ce cinéma qu’il a aimé comme une maîtresse. Jean-Jacques Beineix nous fait l’amitié de partager deux ou trois choses qu’il sait du cinéma français. MC © Valentina Sauca - 2003 Le Clap: Quel est l’événement fondateur de votre relation d’amour au cinéma? Jean-Jacques Beineix Jean-Jacques Beineix: Le cinéma de mon enfance, c’est le cinéma de la salle. On est dans une salle avec des gens. On se déplace. On va voir le film. On a le programme. On a coché un film. On a regardé les horaires. On a choisi sa salle. On la connaît. On s’installe à une place donnée. Une ouvreuse vous guide dans le noir avec une lampe torche. Vous vous asseyez. Vous avez la publicité. Les bonbons qui font du bruit et que vous mâchez tout en regardant le générique Pathé ou le générique Gaumont. Les actualités. Le cinéma était un spectacle total parce que les salles étaient des temples dédiés au 7e art. Il faut des cathédrales pour faire des curés. Enfant de chœur, j’ai voulu, moi aussi, devenir grand prêtre. Jean-Jacques Beineix: Je pourrais vous citer Le Livre de la jungle, Blanche-Neige, Ben-Hur, Les Enfants du paradis. Chaque film a été une partie de mon éducation sentimentale et de mon goût pour l’aventure. Et puis il y a eu des rencontres avec des films dont les émotions étaient certainement plus complexes que ce que ma jeunesse était capable de décrypter. a www.clap.ca la jun gle Le Clap: De tous ces films de l’enfance, quels sont ceux qui ressortent avec plus d’acuité? de ivre Le L Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 53 Le Clap: Est-ce qu’on apprend à aimer par le cinéma? Jean-Jacques Beineix: Certainement. Le cinéma parle d’amour. Le cinéma parle de passion. Le cinéma, c’est la vie en prise directe avec nos émotions qui, elles, sont projetées sur l’écran. C’est une manière de vivre par procuration, dangereuse par ailleurs. Je me souviens être très souvent sorti d’un film et m’être dit que la vie était moins grande que le cinéma. Le Clap: De tous ces cinéastes qui ont fait le cinéma français, quels seraient votre père et vos oncles spirituels? Jean-Jacques Beineix: Jean Renoir, François Truffaut. Henri-Georges Clouzot, Maurice Carnet, Jacques Prévert, Jacques Tati. C’est extraordinaire, Jacques Tati! Il a su capturer l’essence d’une époque sans réalisme, mais tout en étant extrêmement près de la réalité et avec une poésie magnifique. Je pense particulièrement à Jour de fête. C’est mon enfance. Le Clap: Si l’histoire du cinéma devait retenir deux ou trois films français pour l’éternité, quels seraient ces incontournables? Jean-Jacques Beineix: Je choisirais Les Vacances de M. Hulot. C’est un film absolument extraordinaire de poésie, de nostalgie. Et puis, il y a la beauté des côtes bretonnes dans leur virginité des années 50, le jazz et ce personnage magnifique de célibataire qui vient en vacances une fois par an… J’ajouterais Les Enfants du paradis parce que c’est un chef-d’œuvre avec des Les Enfants du paradis phrases comme «Vous avez le cœur trop chaud et la tête trop froide, avec vous j’aurais peur d’attraper des courants d’air», ou encore «Paris, c’est si petit pour des gens qui, comme nous, s’aiment d’un aussi grand amour». Ce film est un livre ouvert sur une intelligence du dialogue, des comédiens extraordinaires, des décors comme on n’en ferait plus aujourd’hui. C’était l’époque de la fierté du cinéma français. Jour de fête 54 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca Le Clap: Qu’est-ce que le cinéma français a apporté au cinéma mondial que le cinéma américain n’a pas apporté? Jean-Jacques Beineix: Il a certainement apporté cette étude très poussée et très fine des caractères dès lors qu’il y a du romanesque. Le cinéma américain est très pragmatique. Le cinéma français est riche, pas seulement de ce qu’on voit à l’écran, mais aussi de ce qu’il nous laisse deviner d’une société. Mais je ne vais pas opposer le cinéma français au cinéma américain. J’aime trop le cinéma. Il y a des films américains extraordinaires souvent faits par des Européens d’ailleurs. Ernst Lubitsch est allemand, Billy Wilder est viennois, Michael Curtiz est hongrois. Le cinéma est une identité, une manière de proposer une image de soi. Tant qu’on existe, on peut dire qu’on a un cinéma. Quand on n’a plus d’identité, je ne sais pas si on a encore un cinéma. Le Clap: Si vous deviez utiliser une métaphore pour définir le métier de cinéaste, laquelle choisiriezvous: une vocation religieuse, une relation amoureuse ou une lutte darwinienne pour la survie? Jean-Jacques Beineix: Je dirais que ce sont les trois, mais le cinéma est surtout une relation amoureuse. Cette relation est malheureusement passionnelle. Elle dévore. Elle embrase tout. Elle n’a de cesse que de s’étendre. Rien ne peut l’arrêter. On est possédé par son film. On sait que ça s’arrêtera certainement un jour, mais rien ne peut vous arrêter. Le Clap: Quelle perception avez-vous de l’état du cinéma français actuel? « […] le cinéma est surtout une relation amoureuse. Cette relation est malheureusement passionnelle. Elle dévore. Elle embrase tout. » Jean-Jacques Beineix: Il y a toute une jeunesse qui a envie de faire des films. Elle a un avantage. Nous avons rêvé de la caméra stylo, qui a été très bien décrite par Alexandre Astruc. Eh bien, sonnez la fête! Cette caméra stylo existe maintenant. Si vous avez un téléphone portable, vous pouvez faire un film. Tout le monde peut faire des prises de vue, les ajouter les unes aux autres et ça donne un film. La technologie d’aujourd’hui rend la fabrication d’un film plus facile. Je refuse l’idée qu’il y ait une crise des talents. Ce qui est plus difficile et plus compliqué aujourd’hui, c’est que le cinéma n’est plus la 7e merveille du monde. Le cinéma doit lutter contre de nouvelles formes de création, le jeu vidéo, par exemple. La publicité gagne de plus en plus de visibilité sur l’espace cinématographique. Les moyens de distribution par Internet modifient même la nature du cinéma. Qu’aurais-je dit si j’avais été capitaine d’un bateau à voiles au début du siècle et si, tout à coup, j’avais vu arriver les vapeurs? Certains ont mis le sac à terre, d’autres sont morts de chagrin, d’autres ont pris la barre de ces bateaux qui faisaient de la fumée. N’étaient-ils pas pour autant des marins? N’aimaient-ils pas pour autant la mer? L’homme s’est toujours adapté et s’adaptera. L’aventure humaine, en grand écran et en digital, continue mais ça ne s’appellera peut-être plus du cinématographe. Voilà. Le Clap: Quel est le plus grand défi que le cinéma français ait à relever? Jean-Jacques Beineix: J’ai toujours cru qu’il était un cinéma plus libre que les autres, car la France a longtemps été le pays de l’exception culturelle. Je ne suis pas certain que nous soyons encore dignes de cet étendard. Le cinéma européen a été largement laminé par les Berlusconi locaux qui existent dans chaque pays d’Europe. Nos hommes politiques n’ont toujours pas compris que la défense du cinéma, c’est la défense des libertés. La France est-elle encore le pays des libertés. Pour ne rien vous cacher, j’ai des doutes. Homme de «paroles», Jean-Jacques Beineix a payé le prix de sa liberté de penser. Mais il persiste et signe. «Si c’était à refaire, je le referais avec plus de force, plus de détermination et encore plus de dureté». Le cinéaste aime d’ailleurs rappeler cette phrase de l’écrivain russe Anton Tchekhov dans La Mouette : «L’essentiel est d’apprendre à endurer». Pour Beineix, la liberté est un combat qu’il vaut la peine de mener. Ce n’est pas sans raison si son livre de chevet est L’Art de la guerre de Sun Tse. «Connais-toi toi-même comme tu connais ton ennemi», écrivait celui-ci quelque cinq siècles avant notre ère. N’empêche, Beineix demeure serein. «Gardons la joie, mes amis», lance-t-il, telle une ultime confidence. • www.clap.ca Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 55 tour de manivelle Après avoir signé Ruth et Le Bonheur c’est une chanson triste, le cinéaste François Delisle tourne cet automne son troisième long métrage, intitulé TOI. Le film à la facture urbaine met de nouveau en vedette AnneMarie Cadieux, cette fois-ci entourée du Français Laurent Lucas (vu dans Harry, un ami qui vous veut du bien) et de Marc Béland. L’histoire est celle de Michèle, qui décide de plaquer mari, fils et profession pour vivre sa passion amoureuse avec Thomas, son amant musicien; une nouvelle liberté qui s’avérera plus tourmentée que prévue. TOI est écrit, réalisé et produit par Delisle, qui profite d’un budget d’un million. Tous ses films François Delisle nous offrent, à travers la solitude, le portrait d’une femme quoique TOI, selon lui, se révélera plus rough que ses deux œuvres précédentes. Le tournage, d’une durée de vingt jours, à Montréal, devrait se terminer début novembre, et la sortie en salle est prévue pour l’automne 2007. Ensuite, le cinéaste se lancera dans une autre histoire centrée sur un personnage féminin, mais cette fois située en Abitibi. Anne-Marie Cadieux 56 Laurent Lucas – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 Ça se passe ici La 16e édition du concours dédié aux jeunes vidéastes de la relève, Vidéastes recherché(e)s, aura lieu du 23 au 25 novembre prochains à 19 h 30 à la salle Multi de la coopérative Méduse. Info: www.meduse.org/labandevideo. Cinéastes d’ici, vous avez jusqu’au 1er décembre prochain pour soumettre vos films (courts ou longs) en vue de la 8e édition du Festival de cinéma des 3 Amériques qui se tiendra du 28 mars au 1er avril 2007. Info: www.fc3a.com. Le Festival de films de Portneuf sur l’environnement lance aussi son appel de films pour sa 4e édition qui aura lieu du 20 au 29 avril 2007. Le principe est le même et la date limite est fixée au 31 décembre 2006. Info: www.ffpe.ca. Finalement, les Rencontres internationales du documentaire (RIDN) édition Québec auront lieu au Musée de la civilisation, du 14 au 17 novembre. Info: www.ridm.qc.ca. Adaptations Le réalisateur britannique John Boorman (Excalibur, Le Général) s’apprête à tourner l’adaptation cinématographique des Mémoires d’Hadrien de l’auteure belge Marguerite Yourcenar. Datant de 1951, le livre explorait la vie de l’empereur romain Hadrien, ses souvenirs et réflexions ainsi que ses liens avec son fils adoptif Marc-Aurèle. Le tournage, prévu pour 2007, se déroulera en Serbie et au Maroc et devrait mettre en vedette Antonio Banderas et Paz Vega (Lucia et le sexe). Pour les amateurs du groupe mythique The Velvet Underground, David Mackenzie (Young Adam) serait sur le point de transposer au grand écran la vie de sa chanteuse, Nico, qui fut l’égérie d’Andy Warhol. La blonde Allemande a joué dans La Dolce Vita de Fellini, dans La Cicatrice intérieure de Philippe Garrel, et flirté avec Jim Morrison, Alain Delon et Leonard Cohen. Tilda Swinton aurait été approchée pour incarner la chanteuse la plus gothique des années 60. Nico www.clap.ca portrait Le DVD Avec la sortie des Particules élémentaires, adaptation du roman de Michel Houellebecq, attardons-nous sur ce dernier afin de voir ce qui le relie au cinéma. Né Michel Thomas à l’île de la Réunion, à la fin des années 50, Houellebecq publie, en 1991, une courte mais excellente biographie de H.P. Lovecraft et quelques recueils de poésie. Puis, trois ans plus tard, c’est la sortie du roman Extension du domaine de la lutte qui le fait connaître dans le milieu littéraire parisien. Philippe Harel, cinéaste et comédien, adapte ce livre pour le grand écran, en 1999, mais ne peut ensuite adapter Les Particules élémentaires, second roman de l’auteur, faute de financement. La solitude existentielle et les scènes de sexe outrancières dans l’œuvre de M.H. font peur à bien des producteurs. L’écrivain s’amuse à tourner quelques courts métrages (trois au total, entre 1978 et 2001) et en profite aussi pour lancer, en 2000, un CD où sa voix est superposée aux musiques explosives de Bertrand Burgalat. On le verra d’ailleurs en spectacle lors du Festival d’été de Québec. Il coscénarise Michel Houellebecq le court métrage Monde extérieur, puis veut adapter son troisième roman, Plateforme, mais encore là, impossible de financer l’opération. Il faudra attendre qu’un producteur allemand se pointe pour revoir l’univers de M.H. au grand écran, avant d’espérer la concrétisation de son projet actuel: mettre lui-même en images La Possibilité d’une île, son plus récent ouvrage, le plus ambitieux et le plus complexe de ses romans. À suivre! Halte virtuelle Pour connaître le nombre de films et de téléséries québécois ou étrangers qui se tournent au Québec, en 2006, vous pouvez visiter le site www.montrealfilm.com. Vous allez dans la section Filmographie et vous aurez une idée des tournages actuels et à venir au cours des prochains mois, de I’M NOT THERE de Todd Haynes sur la vie de Bob Dylan en passant par THE YELLOW WOMAN d’Émile Gaudreault. Puis, afin de diversifier vos fonds d’écran, le site http://wallpaper.psychovision.net vous permet de télécharger des affiches de films d’horreur passés à la postérité ou tombés dans l’oubli. On y trouve même les affiches de célèbres films italiens des années 70 centrés autour de la toubib sexy et du comédien potache aux joues rondes. CARNE TRÉMULA Pedro Almdóvar, 1997. Depuis la sortie, en 1988, de Femmes au bord de la crise de nerfs, Almodóvar s’est acquis une belle réputation à l’échelle internationale. Depuis, tous ces films ont fait parler d’eux et l’arrivée de VOLVER sur nos écrans ne fait pas exception. Pourtant, le moins connu de ses plus récents films et probablement l’un de ses meilleurs est Carne Trémula (En chair et en os en V.F.). Dans ce film, Javier Bardem incarne David, un ex-policier confiné à un fauteuil roulant depuis qu’un jeune homme lui a tiré dessus accidentellement. Le garçon en question, épris de la femme que fréquente David, viendra bousculer leur vie ainsi que celle d’un autre couple. Rempli de chassés-croisés centrés sur le désir, l’amour, le renoncement et la vengeance, Carne Trémula nous montre une performance étonnante de Bardem, non loin de celle offerte dans La Mer intérieure, mais surtout dans ce film, Almodóvar effleure avec un doigté incroyable des sentiments troublés par de l’amour passionnel. PUIS 1984 • • DE ÉPICERIE FINE • Vaste sélection de thés • 550 produits en vrac • Produits d’importation recherchés • 125 épices du monde • Produits du Québec • Halles Fleur de Lys • 245, rue Soumande • 527-3658 www.clap.ca « Mille et une idées-cadeaux gourmandes ! » Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 57 no 134 Du 3 novembre au 21 décembre 2006 ATTENTION! Cet horaire peut avoir été modifié depuis son impression. Il est donc très important de valider vos choix en consultant l’horaire actualisé quotidiennement au 653-2470 (poste 1) ou au www.clap.ca CONSULTEZ NOTRE SITE INTERNET POUR L’HORAIRE DES FILMS WWW.CLAP.CA 58 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca no 134 Du 3 novembre au 21 décembre 2006 ATTENTION! Cet horaire peut avoir été modifié depuis son impression. Il est donc très important de valider vos choix en consultant l’horaire actualisé quotidiennement au 653-2470 (poste 1) ou au www.clap.ca CONSULTEZ NOTRE SITE INTERNET POUR L’HORAIRE DES FILMS WWW.CLAP.CA Prêt-à-por ter Nouveau à Sillery! 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Il est donc très important de valider vos choix en consultant l’horaire actualisé quotidiennement au 653-2470 (poste 1) ou au www.clap.ca CONSULTEZ NOTRE SITE INTERNET POUR L’HORAIRE DES FILMS WWW.CLAP.CA Ambiance de quartier Nouveau! 859, rue Myrand Sainte-Foy Réservations : 681-2666 298, rue Saint-Jean Québec Réservations : 647-3031 60 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 www.clap.ca no 134 Du 3 novembre au 21 décembre 2006 ATTENTION! Cet horaire peut avoir été modifié depuis son impression. Il est donc très important de valider vos choix en consultant l’horaire actualisé quotidiennement au 653-2470 (poste 1) ou au www.clap.ca CONSULTEZ NOTRE SITE INTERNET POUR L’HORAIRE DES FILMS WWW.CLAP.CA Opinion de la valeur marchande de votre propriété sans frais. Lise Boutique MARIE HÉLÈNE Marc feu vert à la mode HARDY 948-1000 l i s eetmarchardy.com [email protected] [email protected] agent immobilier agréé agent immobilier affilié 1538, av. Jules-Verne, Sainte-Foy, Québec G2G 2R5 877-3903 Consultation naturopathique Irrigation du côlon Bio-psycho-généalogie PNL Ateliers et conférences Lohry Louise Dubé n.d. Pascale Parent n.d. Dubé, Parent Naturopathes www.clap.ca 682-8622 Reçus pour assurances 1009, route de l’Église, bureau 210, Sainte-Foy les galeries de la canardière 2485, boul. Sainte-Anne, Québec • Tél. : 667-4722 Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 – 61 no 134 Du 3 novembre au 21 décembre 2006 #4 A4 4 4 4 B4 4 4 4 4 4 4 C4 4 4 4 E4 F4 4 G4 4 4 I4 4 4 J4 4 M4 4 4 4 N4 P4 4 Q4 R4 4 4 S4 4 4 4 T4 V4 4 4 37°2, le matin Un film de Jean-Jacques Beineix (Les 5 jours p. 48) A Year in the Death of Jack Richards Un film de Benjamin P. Paquette du 24 au 30 novembre p. 6 Amitiés maléfiques, Les Un film de Emmanuel Bourdieu (Les 5 jours p. 48) Astérix et les Vikings Un film de Stefan Fjeldmark et Jesper Moller du 8 au 14 décembre p. 44 Avril Un film de Gérald Hustache-Mathieu (Les 5 jours p. 48) Babel Un film de Alejandro González Iñárritu du 3 novembre au 21 décembre p. 10 Bagnoles, Les Un film de John Lasseter et Joe Ranft du 10 au 14 novembre p. 44 Belle de jour Un film de Luis Buñuel (Les 5 jours p. 48) Belle toujours Un film de Manoel de Oliveira (Les 5 jours p. 48) Bobby Un film de Emilio Estevez du 23 novembre au 21 décembre p. 38 Bonheur est dans le pré, Le Un film de Etienne Chatiliez (Les 5 jours p. 48) Boréal-Express Un film de Robert Zemeckis du 15 au 21 décembre p. 44 Choristes, Les Un film de Christophe Barratier (Les 5 jours p. 48) Clémence Un film de Franck Buchter (Les 5 jours p. 48) Congorama Un film de Philippe Falardeau du 3 au 23 novembre p. 41 Conversation(s) avec une femme Un film de Hans Canosa du 3 au 9 novembre p. 18 Enfermés dehors Un film de Albert Dupontel (Les 5 jours p. 48) Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, Le Un film de Jean-Pierre Jeunet (Les 5 jours p. 48) Flandres Un film de Bruno Dumont (Les 5 jours p. 48) Génie du crime, Le Un film de Louis Bélanger du 3 au 30 novembre p. 19 Grand Meaulnes, Le Un film de Jean-Daniel Verhaeghe (Les 5 jours p. 48) Guide de la petite vengeance Un film de Jean-François Pouliot du 17 novembre au 21 décembre p. 26 Il ne faut jurer de rien! Un film de Eric Civanyan (Les 5 jours p. 48) Illusion tranquille, L’ Un film de Johanne Marcotte du 10 au 16 novembre p. 35 Ivresse du pouvoir, L’ Un film de Claude Chabrol (Les 5 jours p. 48) Je vous trouve très beau Un film de Isabelle Mergault du 10 au 30 novembre p. 7 Jean-Philippe Un film de Laurent Tuel (Les 5 jours p. 48) Maison monstre, La er Un film de Gil Kenan du 1 au 7 décembre p. 44 Marie Antoinette Un film de Sofia Coppola du 3 au 23 novembre p. 41 Marius et Jeannette Un film de Robert Guédiguian (Les 5 jours p. 48) Master class de Jean-Jacques Beineix (Les 5 jours p. 48) Nativité, La er Un film de Catherine Hardwicke du 1 au 21 décembre p. 30 Particules élémentaires, Les Un film de Oskar Roehler du 8 au 21 décembre p. 31 Pas sur la bouche Un film de Alain Resnais du 8 au 21 décembre et voir (Les 5 jours p. 48) p. 38 Quinceañera Un film de Richard Glatzer et Wash Westmoreland du 24 novembre au 7 décembre p. 39 Rebelles de la forêt, Les Un film de Roger Allers, Jill Culton et Anthony Stacchi du 23 novembre au 20 décembre p. 44 Rechercher Victor Pellerin Un film de Sophie Deraspe du 24 au 30 novembre p. 39 Roméo et Juliette Un film de Yves Desgagnés du 15 au 21 décembre p. 8 Sa majesté la reine Un film de Stephen Frears du 3 novembre au 14 décembre p. 18 Sauf le respect que je vous dois Un film de Fabienne Godet (Les 5 jours p. 48) Shortbus Un film de John Cameron Mitchell du 17 novembre au 14 décembre p. 30 Simplement Betty Un film de Pierre Gang du 24 novembre au 7 décembre p. 35 Tourneuse de pages, La Un film de Denis Dercourt du 3 au 30 novembre p. 14 Vie secrète des mots, La Un film de Isabel Coixet du 1er au 21 décembre p. 6 Volver Un film de Pedro Almodóvar du 8 au 21 décembre p. 5 Voyage en Arménie, Le Un film de Robert Guédiguian du 15 au 21 décembre et voir (Les 5 jours p. 48) p. 23 62 – Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 Pour une utopie réalisable ! 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