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3 novembre au 21 décembre 2006
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Du 15 au 19 novembre
Les 5 jours
du Cinéma Français
à Québec
n° 134
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VOLVER
un film de
valeur
Babel
almodóvar
20 nouveautés à l’affiche dont :
La Tourneuse de pages • Guide de la petite vengeance • Les Particules élémentaires
Le mot de la rédaction
Nous n’avons ni le don d’ubiquité ni la chance d’être une
mouche capable de toutes les indiscrétions, mais nous
vous entendons penser: les derniers changements à la
programmation ont été un irritant majeur pour plusieurs.
C’est pourquoi il nous faut revenir sur certains faits afin
de clarifier la situation. Précisons, dans un premier temps,
que ce n’est jamais avec un malin plaisir que nous décidons de repousser d’une semaine la sortie d’un film ou
de la devancer.
Concrètement, voici quelques chiffres pour illustrer que
s’il y a des changements à l’horaire, ceux-ci restent l’exception plutôt que la règle. Pendant la dernière année,
nous avons présenté 12 229 projections. Parmi ces représentations, 482 d’entre elles ont été sujettes à une modification. En matière de pourcentage, cela représente 4 % des
pro­jections totales. Attention, il ne s’agit pas de 4 % de la
clientèle qui a été affectée par ces changements, mais bien
plutôt de 1% de la clientèle.
D’abord, rappelons que Le Clap est le seul cinéma au Québec à prévoir son horaire de films primeurs jusqu’à sept
semaines à l’avance pour publier un magazine qui présente la programmation. Dans les autres salles, l’horaire
est décidé chaque lundi. La contrainte d’une publication
implique que certains distributeurs – ceux-là mêmes qui
détiennent les droits de diffusion des films – doivent nous
confirmer les dates de sortie à l’avance. Même s’ils ont les
droits, c’est parfois les États-Unis qui dictent les dates de
sortie. Les distributeurs doivent s’y plier… et nous aussi!
C’est le prix à payer pour vous offrir, et ce, toujours gratuitement, le Magazine Le Clap.
Sans chercher à banaliser ces changements ou minimiser la frustration des cinéphiles, la précision s’imposait. Sans discréditer la pertinence du calendrier
inclus dans le magazine, nous vous rappelons qu’en cas
de doute ou simplement pour valider l’information,
vous pouvez toujours consulter notre site Internet au
www.clap.ca (mis à jour quotidiennement) ou téléphoner
au 653-2470 pour obtenir l’horaire des films.
Par ailleurs, si vous aviez six salles, comme nous à exploiter, et qu’un film n’attire qu’une ou deux personnes par
représentation, honnêtement, que feriez-vous? Sans minimiser l’importance de ces cinéphiles, nous devons prendre des décisions d’affaires logiques et admettre qu’on
peut s’être trompé à propos d’un film. Vous êtes parfois
des «boîtes à surprises». Quand vous aimez, c’est intense,
mais lorsque vous êtes indifférents, ça se voit aussi… Ce
n’est donc pas par manque de conviction qu’on retire un
film à l’affiche. S’il n’y a pas de réponse de votre part, on
ne s’entête pas aveuglément dans la mauvaise direction.
www.clap.ca
Entre nous, déjà que les guichetiers sont dans leurs petits
souliers parce qu’ils doivent vous annoncer le retrait ou le
report du film que vous venez voir, est-ce une raison pour
leur passer un savon ou pour leur dire de ne plus publier
le damné magazine? Ah oui, plus de magazine? Vraiment?
Vous êtes certains? Et dire que ceux-là sont les premiers à
réclamer LEUR magazine avant qu’il ne soit imprimé…
La morale de l’histoire: oui, il y a parfois des changements
– il y en aura d’autres! –, mais ils restent l’exception et,
surtout, soyez assurés que nous faisons l’impossible pour
que vous n’assumiez pas (ou le moins possible) les conséquences fâcheuses.
Bon cinéma!
S.B.-H.
Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
Magazine Le Clap nº 134
Du 3 novembre au 21 décembre 2006
La valeur sûre
ENTREVUEs
24
VIE DE CINÉPHILE
Entrevue avec Robert Guédiguian,
réalisateur du film LE VOYAGE EN ARMÉNIE par Serge Pallascio
51 Entrevue avec Claude Chabrol,
réalisateur du film L’IVRESSE
DU POUVOIR par Serge Pallascio
10 BAbel
En l’espace de deux films (Amours chiennes et 21 grammes) Alejandro González Iñárritu s’est rapidement imposé parmi les réalisateurs les plus doués de sa génération, sa prédilection pour les récits
éclatés et les personnages multiples se vérifiant une fois encore avec sa dernière œuvre, BABEL.
PROGRAMMATION
Chroniques
12 Vins par Philippe Lapeyrie
16 Ciné-psy par Marcel Gaumond
20 Arts visuels par David Cantin
28 Arts de la scène par David Cantin
36 Livres par Paul Jacques
42 Bandes sonores par Pierre Blais
56 Clap sur le monde par Pierre Blais
5 Nos films
58 Calendrier
62 Index
services et
privilèges du clap
32 Info-ciné
40 Privilèges de l’Abonne-Clap
Les 5 jours du
Cinéma Français à Québec
par Pierre Gagnon
-
J’ai vu un sacré film hier…
Ah bon, c’était quoi?
… c’était français!
Raconte… en trois mots!
En trois mots! D’accord!
New York… Hummer… Nike.
- Y a pas à dire, sont forts
ces Français.
MC
Pour sa deuxième édition, l’événement Les 5 jours du Cinéma Français à Québec promet d’être encore plus
français! En plus de sa programmation de films, primeurs, exclusifs et coups de cœur, profitez des activités
parallèles: 5 à 7, exposition d’affiches, table ronde sur le rôle de la critique, etc. Et n’oubliez pas de voter
pour Lvotre
e s film
5 jpréféré!
o u r s Àdlire
u dans le Magazine Le Clap, des entrevues exclusives avec Jean-Jacques Beineix,
Cinéma Français à Québec
Claude
Chabrol et Robert Guédiguian qui commentent l’état du cinéma français aujourd’hui.
MC
24 Entrevue avec Robert Guédiguian par Serge Pallascio
45 Les activités parallèles
47 Le Prix du public Voyages Lambert
48 La programmation
50 Le critique d’un jour
51 Entrevue avec Claude Chabrol par Serge Pallascio
53 Le cinéma vu par... Jean-Jacques Beineix par Serge Pallascio
Une publication des Éditions Le Clap
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du
Québec, 3e trimestre 1987
ISSN : 1209-7012
Le Magazine Le Clap est publié 7 fois par
année par les Éditions Le Clap.
Impression
Quebecor
Distribution
Affiche tout
Contrôle de la distribution
Marie Dubé
Éditeurs
Directeur général
Directeur de production
Adjoint à la production
Rédactrice en chef Infographiste Programmation
Supervision artistique
Marketing
Réviseure
Chroniqueurs
Michel Aubé, Michelle Dubé
Michel Aubé
Robin Plamondon
Simon Leclerc
Stéphanie Bois-Houde
Marie-Lyne Mercier
Michel Aubé
Michelle Dubé
Gabriel Bérubé-Pelletier
Marie Chabot
Pierre Blais, David Cantin,
Marcel Gaumond, Pâris Harnais,
Paul Jacques, Philippe Lapeyrie,
Serge Pallascio
Pour nous joindre
Téléphone
Courriel Site Internet 653-2470
[email protected]
www.clap.ca
Publicité 418 653-2470 ou 1 800 361-2470
Marie Dubé, poste 210
Gabriel Bérubé-Pelletier, poste 226
Tirage 100 000 exemplaires
500 points de distribution
Le cinéma Le Clap • 2360, chemin Sainte-Foy, bureau 370, Québec (Québec) G1V 4H2
(dans la pyramide, face à l’Université Laval)
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Cannes 2006 – Prix du scénario - Prix d’interprétation féminine (aux interprètes du film)
Un film de Pedro
VOLVER
Almodóvar · Du même réalisateur: Parle avec elle
Espagne
Générique: Espagne. 2006. 121 min. (V.O. espagnole avec s.-t. français)
Comédie dramatique écrite et réalisée par Pedro Almodóvar. Mus. orig.:
Alberto Iglesias. Int.: Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, Blanca
Portillo, Yohana Cobo, Chus Lampreave.
Synopsis: Jeune mère séduisante et battante, Raimunda vit de petits bou-
lots à Madrid en compagnie d’un mari au chômage et de sa fille adolescente.
Célibataire, Sole, sa sœur aînée, travaille dans un salon de coiffure. Chaque
année, les deux femmes se rendent dans le village natal où sont enterrés les
parents. À la mort de leur tante Paula, Sole retourne au village pour l’enterrement. Elle y entend des rumeurs qui racontent que le fantôme de leur
mère aurait aidé Paula jusqu’à sa mort. Un «fantôme» qui va bientôt réapparaître et bouleverser la vie de ses filles tout en levant le voile sur des secrets
bien enfouis.
Notes: Depuis le succès international de son magnifique Tout sur ma mère,
le célèbre réalisateur madrilène confirme à chaque film que son cinéma a
atteint sa pleine maturité, tout en conservant ce style si caractéristique marqué par cette exubérance baroque qu’il a su progressivement faire évoluer
vers des sujets plus profonds et personnels. Avec VOLVER, il atteint une
sorte d’apogée esthétique et narratif, grâce notamment à un mélange audacieux et savamment orchestré des genres. Almodóvar réussit, avec une maîtrise souveraine, à maintenir un équilibre constant entre la comédie, le drame
et le fantastique, le film empruntant même par instants les voies du thriller
hitchcockien. Son goût pour les actrices n’a jamais été aussi manifeste, VOLVER étant une véritable déclaration d’amour à trois générations de femmes
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(fille, mère et grand-mère), toutes incarnées par des actrices hors pair magnifiées par la caméra de l’auteur. En tête, bien sûr, la splendide Penélope Cruz
en jeune mère, fragile et courageuse, et dont la beauté irradie tout au long
du film. C’est l’occasion également pour le cinéaste de retrouver, dix-sept ans
après Matador, la grande Carmen Maura, drôle et émouvante en revenante
maternelle. Le reste de la distribution est à l’avenant et l’on sent constamment
chez le réalisateur le souci de faire exister, avec une certaine équité, tous les
personnages à l’écran, notamment à travers les indéfectibles liens familiaux
qui les unissent. Malgré la teneur hautement dramatique du scénario (il y est
tout de même question de mort et d’inceste), Almodóvar n’est pas du genre
à donner dans le pathos, bien au contraire, sa mise en scène hyperréaliste et
foisonnante ne cesse de célébrer la solidarité et l’optimisme de ses protagonistes. L’humour omniprésent dans les dialogues et les situations, ajouté à une
indéniable sensibilité poétique, vient tempérer la gravité d’un sujet en partie
scabreux. Dans un feu d’artifice d’émotions, Almodóvar nous fait passer du
rire aux larmes et nous livre un film somme, hymne vibrant à toutes ces femmes qui n’ont cessé d’être ses muses, et à travers lesquelles on devine l’hommage rendu à sa propre mère. (P.H.)
«Almodóvar revient ainsi au style qui a fait sa gloire à l’époque de
Femmes au bord de la crise de nerfs. La maturité aidant, l’inimitable
cinéaste maîtrise désormais son art de façon impressionnante...»
(M.-A. Lussier, La Presse)
Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
Prix Goya 2006 — Meilleure réalisateur - Meilleur film - Meilleur scénario
A YEAR IN THE DEATH OF JACK RICHARDS LA VIE SECRÈTE DES MOTS
Un film de Benjamin
P. Paquette
«[…] cet exercice formel, d’une maîtrise étonnante, évoque Guy Maddin.
Paquette conjugue le sentiment amoureux avec les
codes du suspense d’épouvante. Surprenant!»
(G. Carignan, Le Soleil)
Un film de Isabel
Coixet · De la même réalisatrice: Ma vie sans moi
«Isabel Coixet nous offre
une histoire d’amour aux
accents militants, tout en
lenteur et en envolées poétiques.» (N. Wysocka, Voir)
Québec
Espagne
Générique: Québec. 2004. 85 min. (V.O. anglaise avec s.-t. français) Drame
écrit et réalisé par Benjamin P. Paquette. Mus. orig.: Andrew David. Int.: Vlasta
Vrana, Micheline Lanctôt, Sara Bradeen, Griffith Brewer, Jennifer Chanu, Kliment Denchev, Allon C. Koffkin(sky), Harry Hill, Daryl Hunter.
Synopsis: Ex-théologien obsédé par le prétendu enlèvement de sa fille par
Générique: Espagne. 2005.115 min. (V.O.A.S.-T.F.) Drame écrit et réalisé
par Isabel Coixet. Int.: Sarah Polley, Tim Robbins, Javier Cámara, Eddie Marsan, Steven Mackintosh.
Synopsis: Accablée par le poids d’une souffrance intérieure, Hanna, une jeune
une secte, Jack Richards trouve un job de concierge dans un immeuble de Montréal.
femme sourde, débarque sur une plateforme pétrolière pour y soigner Josef, un
travailleur qui a temporairement perdu la vue dans un accident. Entre eux se
développe une étrange proximité qui changera leurs vies.
Notes: Dès la première séquence de cette étrange odyssée hallucinée, un car-
Notes: Produit par la société de Pedro Almodóvar, LA VIE SECRÈTE DES
ton indique que Jack Richards a été interné à 31 ans. Benjamin P. Paquette livre
ainsi la clé d’un récit stylisé où se confondent le réel, les hallucinations et les
pensées intimes d’un homme pourchassé par ses démons. Une expérience filmique! (S.B.-H.)
MOTS d’Isabel Coixet met en vedette Sarah Polley, l’actrice canadienne révélée dans De beaux lendemains d’Atom Egoyan. Dans l’œuvre intimiste de Coixet,
elle donne la réplique à Tim Robbins (Mystic River) dans un face-à-face inspiré
sur le pouvoir des non-dits. (S.B.-H.)
Nicole Gagnon
Psychologue
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JE VOUS TROUVE TRÈS BEAU
Un film de Isabelle
Mergault
gne pour aller à une foire agricole, Aymé s’envole vers son prochain et rencontre
Elena, une jeune femme qui rêvait d’ouvrir une école de danse classique… L’affaire est conclue et celle qu’il fait passer pour la nièce d’une amie de sa femme
débarque à la ferme à la veille du concours du plus gros lapin du village….
Notes: Scénariste de Meilleur espoir féminin de Gérard Jugnot, actrice,
France
Générique: France. 2005. 97 min. (V.O.F.) Comédie dramatique écrite et
réalisée par Isabelle Mergault. Mus. orig.: Bob Lenox et Alain Wisniak. Int.:
Michel Blanc, Medeea Marinescu, Wladimir Yornadoff, Benoît Turjman.
Synopsis: La femme d’Aymé Pingrenet vient de mourir dans un accident.
Démuni plus que chagrin, le fermier décide de passer par une agence matrimoniale pour rencontrer une «Mme Pingrenet numéro deux». Celle-ci devra
être vaillante, car le futur époux ne recherche pas l’amour, mais «des bras»
pour l’aider à la ferme. Vu ses demandes des plus pragmatiques, la directrice de
l’agence lui recommande d’aller en Roumanie. «Les femmes, là-bas, sont prêtes
à tout pour fuir la misère», le rassure-t-elle. Prétextant un voyage en Allema-
entre autres, dans la télésérie Navarro, Isabelle Mergault signe un premier
long métrage empreint d’une douce nostalgie. JE VOUS TROUVE TRÈS
BEAU n’est pas une grande comédie où les blagues s’enchaînent au rythme
d’un métronome, mais la chronique de la vie d’un homme ordinaire qui se
laisse, bien malgré lui, happer par le bonheur. Les sourires proviennent bien
davantage de la défensive d’Aymé et de ses micmacs pour cacher la véritable
identité d’Elena. Qu’est-ce qu’une «bombe» comme elle fait avec un vieux
con comme Aymé? Les jeunes se le demandent, mais pour la jeune femme,
son protecteur devient rapidement un veuf à sauver de l’ennui. Progressivement, la réalisatrice montre la transformation d’Aymé dont le visage s’illumine par la joie de vivre contagieuse de sa protégée qui fleurit la maison et
lui apporte des paniers de pique-nique dans les champs qu’il laboure. Mais
il résiste et elle le sent. La France n’est plus alors le paradis espéré par Elena.
Selon Michel Blanc (Les Bronzés, Monsieur Hire, Grosse fatigue), ce personnage de fermier bourru, Bourvil aurait pu l’interpréter. Mais l’acteur l’incarne avec intensité et il traduit la confusion qui l’habite. Quant au personnage de «survenant» féminin, Medeea Marinescu le joue tout en candeur.
Sociétaire du Théâtre National de Bucarest, la jeune femme a passé les auditions en apprenant son texte phonétiquement. Son français imparfait la rend
ainsi encore plus crédible et touchante. Un très joli petit film tout ce qu’il y a
d’authentique et sincère. (S.B.-H.)
«Une petite comédie sensible qui étonne par sa tendresse pastel [...]»
(G. Olivier-Odicino, Télérama)
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ROMÉO ET JULIETTE
Un film de Yves
Desgagnés · Du même réalisateur: Idole instantanée
Québec
Générique: Québec. 2006. 105 min. (V.O.F.) Drame réalisé par Yves Desgagnés. Scén.: Nor-
mand Chaurette. Mus. orig.: Dazmo. Int.: Thomas Lalonde, Charlotte Aubin, Pierre Curzi,
Gilles Renaud, Maude Guérin, Jeanne Moreau, Patrice Bélanger.
Synopsis: Fille unique du juge Paul Véronneau, Juliette, quinze ans, ne suit pas la voie tracée
par son éducation bourgeoise en fréquentant Roméo, un jeune de dix-sept ans considéré comme
peu recommandable. C’est que Roméo est le fils de Réal Lamontagne, un criminel notoire, un
motard, dont le procès hautement médiatisé est présidé par le père de l’adolescente. Pour le
juge et père de famille, il n’est pas question que sa fille voie un voyou, mais l’attirance de Juliette
pour Roméo est plus forte que les diktats paternels. Malgré la pression du procès qui se transforme en duel d’ego entre Véronneau et Lamontagne, les jeunes essayent de garder leur amour
hors des préjugés…
Notes: Depuis sa création sur scène, en 1595, les amours contrariés de Juliette Capulet
et Roméo Montaigu enflamment les romantiques. Adaptation libre et transposée dans un
contexte moderne et urbain de la pièce de William Shakespeare – l’intrigue se déroule à Mont­
réal aujourd’hui –, ROMÉO ET JULIETTE d’Yves Desgagnés ne trahit ni la jeunesse de ses
héros ni la dimension tragique de leur histoire d’amour. Le réalisateur à qui l’on doit la comédie
Idole instantanée – l’humoriste Claudine Mercier y multipliait les personnages comme Michel
Côté l’avait fait dans Cruising bar – replonge dans l’univers tourmenté de Shakespeare. C’est que
le Junior du téléroman de Victor-Lévy Beaulieu, L’Héritage, a monté, à titre de metteur en scène,
Le Songe d’une nuit d’été et Les Joyeuses Commères de Windsor traduites par Normand Chaurette.
Ce dernier signe d’ailleurs le scénario de ROMÉO ET JULIETTE. Au-delà du texte, Desgagnés devait trouver ce qu’il appelle «les diamants bruts » pour incarner les deux jeunes que tout
sépare. Après avoir auditionné 10 000 adolescents, son choix se porte sur Thomas Lalonde et
Charlotte Aubin, deux minois vierges de surexposition, capables de rendre à l’écran l’innocence
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de leurs personnages d’enfants de familles rivales. En plus des Pierre Curzi (le juge) et Gilles
Renaud (le criminel), Jeanne Moreau, grande
actrice de la Nouvelle Vague s’il en est une,
interprète la grand-mère de Juliette. En entrevue au Devoir, celle-ci se disait interpellée
par l’intemporalité de l’intrigue. «Les histoires d’amour impossibles sont un thème récurrent dans l’histoire. Parfois, elles se déroulent
en Palestine ou en Europe de l’Est avec des
ados issus d’ethnies différentes tués pour s’être
aimés.» À Desgagnés maintenant de faire traverser la barrière du temps aux amoureux de
Vérone… (S.B.-H.)
«Au-delà du texte, Desgagnés devait
trouver ce qu’il appelle «les diamants
bruts» pour incarner les deux jeunes que
tout sépare. Après avoir auditionné 10 000
adolescents, son choix se porte sur
Thomas Lalonde et Charlotte Aubin, deux
minois vierges de surexposition[…]»
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Cannes 2006 – Prix de la mise en scène - Prix du jury œcuménique - Grand prix technique
Un film de Alejandro
BABEL
González Iñàrritu · Du même réalisateur: 21 grammes
États-Unis
Générique: États-Unis. 2006. 142 min. (V.O. multilingue avec sous-titres français) Drame
réalisé par Alejandro González Iñárritu. Scén.: Guillermo Arriaga. Mus. orig.: Gustavo Santaolalla. Int.: Cate Blanchett, Brad Pitt, Gael García Bernal, Koji Yakusho, Adriana Barraza.
Synopsis: Un couple de touristes américains, en randonnée dans le désert marocain, est vic-
time d’un coup de feu tiré accidentellement par deux enfants autochtones. C’est le point de
départ d’une série d’événements qui vont impliquer une adolescente japonaise rebelle, dont le
père est recherché par la police à Tokyo, et une nourrice mexicaine qui voyage illégalement avec
deux enfants américains. Tous seront confrontés en quelques jours à l’expérience la plus douloureuse de leur vie, et, dans le même temps, seront amenés à découvrir la valeur de l’amour ainsi
que la solidarité qui les unit…
Notes: En l’espace de deux films (Amours chiennes et 21 grammes) Alejandro González Iñár-
ritu s’est rapidement imposé parmi les réalisateurs les plus doués de sa génération, sa prédilection pour les récits éclatés et les personnages multiples se vérifiant une fois encore avec sa dernière œuvre. Toujours plus ambitieux, le Mexicain nous propose, avec BABEL, une lecture
contemporaine du mythe biblique à travers les destins parallèles d’hommes et de femmes dont
les drames personnels se font écho. C’est l’occasion pour le metteur en scène de dresser le portrait, à la fois intimiste et universel, d’une humanité au bord du chaos, confrontée aux barrières culturelles et à une crise de communication. Du désert marocain à une mégapole comme
Tokyo, en passant par la frontière américano-mexicaine, Iñárritu abolit les barrières géographiques et construit sa narration sur trois continents, nous signifiant ainsi le lien étroit qui
lie tous ses protagonistes et les répercussions insoupçonnées qu’une action peut avoir à l’autre
bout du monde. Malgré le risque de perdre le spectateur entre deux histoires, le cinéaste parvient sans mal à nous captiver, notamment par le montage qui crée un suspens quant aux correspondances des événements entre eux. Avec un souci d’honnêteté toujours palpable, le réa-
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lisateur adapte son point de vue en fonction
des différents personnages, respectant scrupuleusement leur origine culturelle, ce qui ajoute
une dimension d’authenticité. La distribution
étonnante repose sur un mélange réussi d’acteurs prestigieux et non professionnels. Brad
Pitt et Cate Blanchett incarnent un couple au
bord de la rupture particulièrement crédible
et poignant qui, perdu en terre étrangère, et à
la faveur d’un événement dramatique, va ressouder ses liens. Gael García Bernal en jeune
mexicain animé par la rage et la frustration est
impressionnant, tandis qu’à ses côtés Adriana
Barraza, une révélation, compose avec sensibilité une nourrice attachante. Plus qu’un exercice de style virtuose, BABEL est un film fort
et, à sa manière, engagé, qui, dans un bel œcuménisme, balaye les préjugés et montre la complexité d’un monde qui doit surmonter le principe d’altérité. (P.H.)
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«Ce film choral magnifique, lyrique et
envoûtant démontre comment l’étroitesse
d’esprit de l’homme peut être fatale.»
(M. Dumais, Voir)
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Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
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Vous êtes un amoureux du jus de raisin fermenté? Vous voulez être au courant des différents événements qui auront lieu dans la Vieille Capitale au
cours des prochains mois? C’est exactement ce que je vous proposerai dans ma chronique. Déjà, je peux vous assurer que la table est mise à l’aube
d’un millésime 2007 qui sera exceptionnel.
Plusieurs dégustations seront ouvertes au public, des salons des vins, des conférences sur différentes thématiques. Pouvez-vous croire que le plus
important concours vinique en Amérique du Nord se tiendra à Québec? Et ce n’est que la pointe de l’asperge…
Saint-Chinian 2003, Vieilles Vignes
Château Cazal-Viel
Languedoc-Roussillon, France
Code: 202499
Prix: 11,90 $
Conseil du sommelier
Pour lui donner toute la vigueur méritée, il sera important de le mettre en carafe une trentaine de minutes en prenant soin de le servir
entre 15 et 16° .
En moins d’un an, ce sudiste vin rouge est passé de 14,10 $ à moins de 12 $! La couleur peu soutenue laisse présager des
tanins passablement fondus, donc un vin prêt à boire. Son nez méditerranéen joue entre la tomate séchée et l’olive noire.
En bouche, il est coulant, juteux et d’une belle longueur. Ce velouté languedocien prendra facilement son envol sur un
magret de canard arrosé d’une sauce aux griottes.
Le populaire et surexploité cépage chardonnay nous révèle parfois de bien belles
surprises. Ce produit issu du Golden State américain vous en met plein les papilles!
La phase olfactive est à forte expression aromatique alliant le miel, la cire d’abeille
ainsi que la citronnelle. La bouche gourmande, grasse et pénétrante nous livre une
finale séduisante et allongée.
Chardonnay Toasted Head 2004
R.H. Phillips
Californie, États-Unis
Code: 594341
Prix: 17,95 $
Conseil du sommelier
Je vous recommande de le servir entre 11 et 12° sur un fromage québécois comme le délectable Riopelle de l’île aux Grues.
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Crémant de Glace
Verger du Minot
Conseil du sommelier
Hemmingford, Québec
Code: 10530380
Prix: 21,45 $ (375 ml)
Servir entre 7 et 8°.
Quand la sensuelle effervescence croise le fer avec la vivifiante acidité de la pomme, nous avons droit à un produit made in Quebec
de grande prestance. Le nez très invitant nous livre des effluves de pommes « compotées », d’abricots séchés et de fruits confits. En
bouche, une bonne fraîcheur est présente. De plus, une texture onctueuse permet une symbiose avec une tarte tatin sur un coulis
à la vanille de Madagascar.
Passer le vin en carafe ou le décanter?
S’il y a une question qui revient dans la bouche du consommateur, c’est bien celle-ci: faut-il carafer
ou décanter un vin? Il s’agit de deux opérations bien différentes ayant aussi des buts bien différents.
D’abord, le terme carafer n’existe plus, il faut dire passage en carafe. Cette opération consiste à oxygéner le vin, rendre ses alcools volatiles et briser les molécules afin de souligner son expressivité aromatique. Personnellement, je passe en carafe la majorité des vins, sauf quelques exceptions comme les
vieux bordeaux ou les bourgognes de plus de sept ou huit ans. Les blancs méritent aussi de l’aération
en carafe.
La décantation est une tout autre procédure. Il s’agit d’une action ayant pour but de séparer le liquide
du solide. Vous savez, après quelques années en cave, il se formera un dépôt au fond de la bouteille de
certains vins. Rien d’alarmant, car ce sont en grande partie des cellules de levure morte aussi appelées
de la lie. Il est important de manipuler la bouteille avec le plus grand soin avant d’effectuer cette opération délicate. Installez une chandelle allumée sous le goulot de la bouteille pour surveiller l’apparition
du dépôt pendant que vous transvidez le vin dans la carafe, puis arrêtez le transfert lorsque le dépôt se
présente. Vous aurez alors une carafe pleine de vin rouge clair, limpide et exempt de dépôt.
Votre référence
en matière de
«fudge»
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Les Mignardises Doucinet
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La TOURNEUSE DE PAGES
Un film de Denis Dercourt · Du même réalisateur: Mes enfants ne sont pas comme les autres
France
Générique: France. 2006. 85 min. (V.O.F.) Drame écrit et réalisé par Denis Dercourt. Mus.
orig.: Jérôme Lemonnier. Int.: Catherine Frot, Déborah François, Pascal Greggory, Antoine
Martynciow, Julie Richalet, Jacques Bonnaffé.
Synopsis: Encouragée par ses parents, Mélanie, une jeune pianiste de dix ans, se présente au
concours d’entrée du conservatoire. Distraite par la juge, une concertiste renommée, elle échoue.
Plusieurs années après l’incident malheureux, la jeune fille, qui a abandonné l’étude du piano,
effectue un stage au cabinet de M. Fouchécourt qui n’est nul autre que l’époux de la juge qui a
gâché ses chances de réussite. Apprenant que ce dernier recherche une gouvernante pour son fils
Tristan, Mélanie lui offre ses services. Introduite au sein de la famille, la jeune femme ne tarde
pas à s’attirer la confiance de la musicienne qui a le trac depuis un accident de voiture. Bien sûr,
Ariane Fouchécourt ne reconnaît pas l’enfant nerveuse qu’était Mélanie, sauf qu’elle comprend
vite que son employée lit la musique. Il n’en faut pas plus pour qu’Ariane fasse de la jeune fille
au pair sa tourneuse de pages...
Notes: Même s’il a quitté, en 1998, l’Orchestre Symphonique Français où il jouait de l’alto, la
musique reste au cœur de l’œuvre de Denis Dercourt. Après Les Cachetonneurs – il y racontait
les déboires de musiciens courant les contrats alimentaires – et Mes enfants ne sont pas comme
les autres – un récit qui montre comment la pression parentale exercée sur de jeunes musiciens
pourrit les rapports filiaux –, Dercourt aborde les conséquences de l’échec. D’une facture très
«chabrolienne», son film remonte le fil du temps jusqu’à l’époque où Mélanie Prouvost, jeune
musicienne, rate un concours. Elle nourrit une amertume qui l’amène, des années plus tard, à
s’approcher de celle qu’elle considère comme la responsable de son destin détourné de sa voie.
Bien que Dercourt maintienne l’ambiguïté à savoir si la jeune femme entre au service des Fouché­
court par calcul ou par un hasard qui sert bien sa vengeance, les rapports entre les deux femmes s’auréolent d’un mystère nullement dissipé par une fin ouverte. La progression de la mise en
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L’écran de la relève en arts médiatiques
Du 23 au 25 novembre 2006
19h30 Salle multi de la Coopérative Méduse
23.11.06 Fiction
24.11.06 Documentaire
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scène fait en sorte qu’on comprend vite qu’elles
ont chacune des secrets. Ce parti pris énigmatique, le réalisateur le cultive jusque dans la relation des époux qu’on devine complices, mais
peu liés charnellement. Dans le rôle de l’avocat Fouchécourt, Pascal Greggory (Gabrielle)
joue avec générosité le mari surprotecteur et
paternaliste. Mais LA TOURNEUSE DE
PAGES étant une «affaire de femmes», ce sont
les actrices Catherine Frot (Les Sœurs fâchées)
et Déborah François (L’Enfant) qui s’emparent naturellement de l’écran et l’occupent sans
concession. Derrière l’image de femme forte, la
première joue la fragilité d’une artiste en quête
de «soutien» alors que l’autre use de son angélisme pour masquer ses véritables intentions.
Un drame féminin, à la fois séduisant et perfide… (S.B.-H.)
«Déborah François, assez hitchcockienne,
et Catherine Frot, qui a rarement été
filmée aussi bien, sauf par Pascal Thomas,
sont très belles. Et pour filer la métaphore
musicale, elles s’accordent à merveille.»
(J. Morice, Télérama)
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quand le destin tourne du blanc au noir
Commentaire sur le film La Tourneuse de pages
«À propos de chaque désir, il faut se poser cette question: que m’arrivera-t-il si je le satisfais, et que m’arrivera-t-il si je ne le satisfais pas?» Épicure (Le Bonheur épicurien, éd. Carpe
Diem)
«Personne n’avait remarqué l’énormité qu’on venait d’annoncer, la catastrophe qui venait
de déchirer le hall de l’École des beaux-arts, la déflagration qui trouait l’univers: Adolf Hitler
recalé. [...] Voilà ce qui se passait ce 8 octobre 1908. Un jury de peintres, graveurs, dessinateurs et architectes avait tranché sans hésiter le cas du jeune homme. Trait malhabile. Composition confuse. Ignorance des techniques. Imagination conventionnelle. Cela ne leur avait
pris qu’une minute et ils s’étaient prononcés sans scrupule: cet Adolf Hitler n’avait aucun avenir. Que se serait-il passé si l’École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement? Que
serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler […]?»
Eric-Emmanuel Schmitt (La Part de l’autre, éd. Albin Michel)
«Il (le façonnement du cerveau) est en permanence remanié, “pétri” par les interactions affectives, les rencontres, les événements de notre vie, et même notre environnement culturel.
Cette notion de plasticité cérébrale est la grande découverte des quinze dernières années.»
Boris Cyrulnik (Le Nouvel Observateur, n0 2187, entretien à propos de son nouveau livre
De chair et d’âme, éd. Odile Jacob)
Déborah François et Catherine Frot dans La Tourneuse de pages
Vous a-t-on déjà dit, lorsque vous étiez petit, que vous étiez un bon à rien, qu’à la place de votre cerveau il devait y avoir un pois chiche ou qu’avec votre allure et
votre personnalité, il n’y aurait sûrement personne qui voudrait de vous comme ami(e) ou partenaire?
Dans le milieu psychanalytique, nous connaissons tous l’incident de ce type qui s’est produit dans la vie de Sigmund Freud, alors qu’il était âgé de sept ou huit ans. On
ne sait au juste pour quelle raison, le petit Sigmund était allé ce soir-là uriner dans la chambre de ses parents. Comme par bravade ou par dépit. Rageusement? Parce qu’il
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n’obtenait pas l’attention qu’il réclamait? Irrité par ce geste, son père qui d’ordinaire
était fier de lui n’a pu s’empêcher de dire: «On ne fera jamais rien de ce garçon.»
Freud fut terriblement marqué par ces quelques mots que pourtant son père avait
dû regretter, aussitôt après les avoir prononcés. À ce point que bien des années plus
tard, devenu adulte et déjà reconnu pour ses contributions, il trouva dans ses rêves
des allusions fréquentes à cet incident. Passant en révision tous ses succès et tout ce
qu’il avait pu accomplir jusque-là, il se surprenait à dire à son père, intérieurement:
«Tu vois, je suis tout de même devenu quelqu’un!»
Hitler avait dix-neuf ans, lorsqu’il fut recalé à son examen d’entrée à l’École des
beaux-arts de Vienne. Treize ans plus tard, il est élu chef du parti ouvrier national-socialiste allemand. On connaît l’illustre et sinistre suite …
Dans la fameuse entrevue face to face qu’il accorda à John Freeman de la BBC
(télévision britannique), en 1959, Carl Gustav Jung, alors âgé de 84 ans, rapporte un incident analogue qu’il avait vécu à la petite école avec l’un de ses
professeurs. Celui-ci avait une bien piètre opinion du petit Carl Gustav et ne
pouvait imaginer celui-ci capable de rédiger une bonne dissertation. Carl d’habitude s’ennuyait à l’école et son manque de motivation devait se traduire, je
suppose, par quelques travaux bâclés. Mais voilà qu’on lui propose un thème de
dissertation qui l’intéresse. Touché, il investit dans ce travail le meilleur de luimême. Tant et si bien qu’à la lecture du travail, le professeur, incrédule, accuse
son élève de plagiat: «Vous êtes un menteur, Jung, et si nous parvenons à prouver que vous avez volé ce texte quelque part, vous serez chassé de l’école.» J’ai
encore en mémoire l’intensité du propos du vieux sage de Küsnacht, lorsqu’il
nous livre sur l’écran, avec toute son ardeur juvénile, l’impact émotionnel que
n’a cessé d’avoir sur lui le désaveu primal du professeur témoin de ses premiers
pas dans l’espace culturel: «J’ai haï cet individu, vous savez, à ce point qu’il fut le
seul homme, au cours de ma vie, que j’aurais pu tuer si je l’avais croisé dans un
coin obscur. Je lui aurais alors montré ce que j’étais capable de faire.»
Des propos blessants comme des coups de couteau dans le cœur fragile de
l’identité naissante. Des évaluations lapidaires, au moment où on aurait besoin
d’un bras qui nous aide à soulever le poids des épreuves, plutôt qu’une main
qui nous cale au risque de nous noyer ou d’un index qui nous dirige sèchement
vers la porte de sortie. Victimes de cela, ces «bons à rien» de Freud et de Jung
n’en auront pas moins, toute leur vie durant, travaillé à une œuvre qui aura doté
nos contemporains d’un prodigieux et dorénavant indispensable outil de perception de l’infiniment complexe de la vie psychique. Quant à Hitler, il semble
que la blessure d’humiliation l’ait incité à choisir le chemin de la destruction,
en lieu et place de la création. C’est dire, sans parvenir trop bien à se l’expliquer,
qu’avec la même énergie nucléaire, il est possible tantôt de faire vivre le monde,
tantôt de le détruire.
À vingt ans, Mélanie Prouvost devient LA TOURNEUSE DE PAGES d’Ariane
Fouchécourt, pianiste de concert qui avait, dix ans auparavant, inconsciemment
contribué à son échec au concours d’entrée au Conservatoire de musique. Pour
connaître la suite, je vous propose d’aller voir le film. Hum!
Si j’ai cité les cas de Freud, de Jung et de Hitler, trois figures parmi les plus marquantes du XXe siècle, c’est qu’ils sont exemplaires: scruter leur histoire en profondeur risque de porter fruit, de nous fournir l’éclairage qu’il faut pour comprendre
l’impact qu’a eu, dans la vie de Mélanie, son choix de «tourner la page».
vous êtes cordialement invités à
Une rencontre du Ciné-psy sur le film la tourneuse de pages
avec Marie-Ange Pongis-Khandjian, psychologue et psychanalyste (en fin de formation)
Le mardi 5 décembre, à 17 h 30 (souper) et à 19 h (exposé et échange), au café-restaurant Mille Feuille, 1394, chemin Sainte-Foy. Nous prions ceux et celles qui veulent casser la
croûte avant l’échange sur LA TOURNEUSE DE PAGES de réserver le plus tôt possible (681-4520) et de se présenter dès 17 h 30 afin de ne pas retarder le début de la rencontre.
La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste. Prix d’entrée : 5 $ (3 $ pour les détenteurs de l’Abonne-Clap). www.cine-psy.com
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Festival de Venise 2006
Coupe Volpi de la meilleure interprétaion féminine - Helen Mirren
SA MAJESTÉ LA REINE
Un film de Stephen
Frears · Du même réalisateur: Dirty Pretty Things
«SA MAJESTÉ LA REINE
doit évidemment beaucoup
à Helen Mirren, absolument
sublime de rigidité et de
retenue, convaincante d’un
générique à l’autre.
Elle sera pour toujours
et à jamais indissociable
de ce personnage.»
(N. Provencher, Le Soleil)
Royaume-Uni · France · Italie
Générique: Royaume-Uni · France · Italie. 2006. 97 min. (V.F. The Queen) Drame
biographique réalisé par Stephen Frears. Scén.: Peter Morgan. Mus. orig.: Alexandre Desplat. Int.: Helen Mirren, James Cromwell, Sylvia Syms, Michael Sheen.
Synopsis: Le 30 août 1997, le premier ministre Tony Blair est confronté à une
Festival international du film de Tokyo 2005
Meilleure actrice - Helena Bonham Carter - Prix spécial du jury
CONVERSATION(S) AVEC UNE FEMME
Un film de Hans
Canosa · Du même réalisateur: Alma Mater
«Helena Bonham Carter et
Aaron Eckhart (Erin Brockovich) sont magnifiques et
extraordinaires de simplicité.» (I. Massé, La Presse)
Royaume-Uni · États-Unis
Générique: Royaume-Uni · États-Unis. 2005. 84 min. (V.O.S.-T.F. de
Conversations with Other Women) Comédie dramatique réalisée par Hans
Canosa. Scén.: Gabrielle Zevin. Mus. orig.: Jeff Eden Fair et Starr Parodi. Int.:
Helena Bonham Carter, Aaron Eckhart, Erik Eiden, Nora Zehetner.
crise importante, la mort de la princesse Diana. Pendant les sept jours suivant
le crash fatal jusqu’à l’inhumation à Westminster, Tony Blair, le prince Charles
et la reine se livrent à un ballet diplomatique où les entorses à l’étiquette sauveront la face de la monarchie.
Synopsis: Elle a un besoin urgent de fumer une cigarette. Lui l’observe, amusé.
Notes: Drame autant biographique que politique, SA MAJESTÉ LA
histoire d’adultère. Hans Canosa, le réalisateur, signe plutôt un coup de foudre sous la forme d’un dialogue en mode séduction tourné en split screen (écran
divisé). De «l’anti-romance conventionnelle». Dès l’ouverture du film — un
gros plan sur un paquet de cigarettes, le déclencheur de ce flirt —, un ton sexy,
actuel, s’impose et se maintient grâce à la chimie entre Helena Bonham Carter
et Aaron Eckhart. Un coup de cœur! (S.B.-H.)
REINE revient sur la chronologie des événements à la suite de la mort médiatisée de la princesse Diana. Entrecoupant les scènes d’intimité d’images d’archives, Frears relativise la réserve royale et dépeint deux solitudes: les Britanniques
en deuil de la princesse du peuple et la reine (Helen Mirren exceptionnelle)
d’une monarchie contestée. (S.B.-H.)
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Il la suit, la flirte. Ils assistent tous les deux à un mariage. S’ils se sont déjà
connus dans une autre vie, ils doivent refaire connaissance...
Notes: CONVERSATION(S) AVEC UNE FEMME n’est pas une énième
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Précédé du court métrage Toi, la mordore de Guy Edoin avec Chloé Sainte-Marie
LE GÉNIE DU CRIME
Un film de Louis
Bélanger · Du même réalisateur: Gaz Bar Blues
Québec
Générique: Québec. 2006. 84 min. (V.O.F.) Comédie dramatique écrite et
réalisée par Louis Bélanger d’après l’œuvre de George F. Walker. Mus. orig.:
Michel Cusson. Int.: Gilles Renaud, Patrick Drolet, François Papineau, AnneMarie Cadieux, Julie Le Breton.
Synopsis: Terrés dans une chambre de motel, Rolly et son fils Stevie atten-
dent l’arrivée de Shirley qui les a engagés pour incendier un restaurant. De
toute évidence, leur coup ne s’est pas déroulé sans anicroche. Comme si ce
n’était pas déjà assez dur pour les nerfs, Phillie, le gérant du motel, veut ses
60 $ sans quoi les deux truands minables devront vider la chambre sans autre
préavis. Les chaussures du père serviront de caution pour calmer le jeu. Avec
l’air ridicule de celui qui s’est fait piquer ses pompes, Rolly accueille une Shirley
armée et en furie de s’être fait piéger: le restaurant n’a pas été brûlé. C’est que,
peu porté sur la pyromanie, Rolly a plutôt enlevé la cuisinière…
Notes: Depuis un premier long métrage, Post Mortem (1999) – une révéla-
tion critique –, suivi, entre autres, d’un documentaire sur Jean-Claude Lauzon
(Lauzon, Lauzone, coréalisé avec Isabelle Hébert), Louis Bélanger place une
à une les pierres d’une filmographie nourrie par l’intime. C’est avec Gaz Bar
Blues, en 2003, qu’il rejoint cependant un plus large public avec sa chronique
familiale inspirée de ses souvenirs d’enfance. C’était là, un film universel et touchant sur un univers d’hommes gravitant autour d’un paternel (Serge Thériault) gérant le trafic d’émotions entre ses fils. Avec LE GÉNIE DU CRIME,
tourné en HD, Bélanger adapte une œuvre de George F. Walker, un dramaturge torontois introduit sur la scène québécoise par le cycle Motel de passage
au Théâtre de Quat’Sous en 1998-1999. Ancien chauffeur de taxi issu d’un
milieu ouvrier, Walker dépeint un univers de toughs, criminalisés jusqu’à la
moelle, mais sur son macadam graveleux poussent aussi des fleurs: ses personnages. Pas toujours brillants, drôles et déjantés, mais d’une humanité crasse.
Directeur d’acteurs confirmé, Bélanger prend ses «orchidées noires» et les
cultive jusqu’à leur éclosion dans un règlement de compte survolté. Dans le
rôle de Rolly, Gilles Renaud (La Vie secrète des gens heureux), au sujet duquel
l’auteur Jean Faucher a consacré un livre d’entretiens (Gilles Renaud: entretiens) où le comédien parle du métier d’acteur, fait équipe avec Stevie interprété par Patrick Drolet, révélé au cinéma par la ferveur de son personnage de
François dans La Neuvaine de Bernard Émond. L’explosive Shirley se matérialise dans la fougue et la polyvalence d’Anne-Marie Cadieux (Le Bonheur c’est
une chanson triste) tandis que le gérant du motel et Amanda sont joués respectivement par François Papineau (Post Mortem) et Julie Le Breton (Maurice Richard). (S.B.-H.)
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maître tapissier
Photo: Caroline Chabot
Leurs esprits s’enfonçaient désordonnés… (détail), 1988-1989.
Miroirs – Turbulences , 1997-2000
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Conçu de manière chronologique, le trajet montre
les nuances ainsi que la virtuosité technique à l’œuvre
dans des pièces incroyables telles Phoques en phase
d’altération (1982-1984) ou
Miroirs-Turbulences (19972000). Toujours selon
Mona Hakim: «Dans le travail de cet artiste, l’image a
donc ceci de particulier
qu’elle semble toujours en
flottement, circulant dans
la trame de l’histoire, lais-
– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
sant les marques d’une mémoire le plus souvent défaillante». D’ailleurs, il faut
prendre le temps nécessaire devant ces murales de tissus qui évoquent autant la
vue aérienne d’un feu de forêt que certaines références au bestiaire. Peu à peu,
des images surgissent de ce monde qui fait appel au temps, à la mémoire, ainsi
qu’à la perte. Sans contredit, l’une des valeurs sûres de l’automne en arts visuels
à Québec.
MARCEL MAROIS. LES FILS DU TEMPS
Centre MATERIA, 395, boul. Charest Est, jusqu’au 19 novembre.
Le chapeau est loin d’être un accessoire banal. Pour s’en
convaincre, il suffit de faire un arrêt à la Maison Hamel-Bruneau où se déroule présentement l’exposition Le Silence des
chapeaux de l’artiste chapelière Mireille Racine. Telle une installation où l’imaginaire poétique guide le visiteur, les chapeaux deviennent ici «des cocons fantasmatiques renfermant au creux de leur
enveloppe la promesse d’une dormance en mutation». On entre donc dans le monde de la chapellerie de façon inusitée et intrigante. Racine s’inspire
de moules à chapeaux de toutes sortes, afin de donner un
autre sens à sa démarche. Elle mentionne notamment, «j’aimerais que le visiteur, quel qu’il soit,
fasse un pas allongé dans l’imaginaire poétique en contournant ces objets étranges.
Que le mystère des chapeaux intrigue
et qu’il porte vers des interprétations
libres, créatives et variées. Que chaque
visiteur redevienne un enfant dans
une forêt de velours. Que les questions se chuchotent derrière les massifs textiles». L’artiste présentera une
conférence intitulée La Parole aux cha-
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Photo: Guy Couture
Élaboré par la commissaire Mona Hakim et sous la présidence d’honneur de
John R. Porter, directeur général du Musée national des beaux-arts du Québec,
ce bilan retrace l’importance du parcours de Marois dans le domaine du textile
contemporain. Loin d’être simplement décoratif, son art interroge notre rapport
paradoxal face à la nature, ainsi qu’au réel. Ses grandes tapisseries impressionnent grâce à un souci minutieux du détail et un jaillissement inattendu des formes géométriques. Comme l’explique la principale responsable de l’exposition,
«la particularité de l’art de
Marois réside très certainement dans sa manière
de redéfinir de l’intérieur
son propre champ disciplinaire, renouant avec la
tradition de la tapisserie
et conciliant habilement
passé, actualité et futur».
Photo: Guy Couture
Photo: Caroline Chabot
Jusqu’au 19 novembre, le centre de diffusion en métiers d’art MATERIA ouvre ses portes au travail absolument remarquable de l’artiste
licier Marcel Marois. Ainsi, l’exposition Les fils du temps permet de faire un survol des 30 ans de carrière de ce créateur de Québec, de
réputation internationale.
peaux, le 8 novembre prochain, dès 20 h, où elle discutera de son métier de chapelière qu’elle pratique depuis 25 ans.
MIREILLE RACINE. LE SILENCE DES CHAPEAUX
Maison Hamel-Bruneau, 2608, chemin Saint-Louis, jusqu’au 17 décembre.
Chez Engramme, l’artiste
Roumain Ciprian Ciuclea est en vedette du 11
novembre au 10 décembre
afin de mettre en lumière
une nouvelle phase dans
sa pratique de la gravure.
Memory Sediment II s’intéresse particulièrement
aux différentes techniques
inhabituelles. Il sollicite
d’ailleurs l’aide du public
qui participera à ce work in
progress. Dans son approCiprian Ciuclea, Memory Sediment II
che, Ciuclea questionne
certains rapports face au temps, au travail, ainsi qu’à la mémoire. Cette exposition fait suite à une première expérience de la sorte à la galerie NIT à Bucarest.
CIPRIAN CIUCLEA. MEMORY SEDIMENT II
Engramme, 510, côte d’Abraham, du 11 novembre au 10 décembre.
le clap propose
Dès le 16 novembre, on souligne que le Musée national des beaux-arts du Québec consacre deux salles à ses acquisitions récentes. Depuis l’an 2000, l’institution du Parc des Champs-de-Bataille s’est enrichie de près de 5 000 œuvres.
Couvrant tous les secteurs artistiques, du XVIIe siècle à aujourd’hui, Acquérir pour grandir s’occupe de «baliser les horizons d’une collection nationale».
De plus, l’artiste Montréalais Michel de Broin présente son univers ludique et
étrange dans la salle 1 du Musée.
ACQUÉRIR POUR GRANDIR ET MICHEL DE BROIN
Musée national des beaux-arts du Québec, à partir du 16 novembre.
Du 2 au 24 décembre, la galerie-boutique saisonnière l’Atelier des tourelles est
ouverte pour la période de magasinage des fêtes. Après avoir participé à l’exposition One of a Kind Christmas Show à Toronto, Myriam Bouchard propose sa
toute nouvelle collection, ainsi
que le travail d’une vingtaine
d’artistes et artisans de la galerie. Pour avoir un aperçu de
l’endroit, on consulte le site
Internet:
www.atelierdestourelles.com
ATELIER DES TOURELLES
3861, chemin de Tilly, SaintAntoine-de-Tilly, du 2 au 24
décembre.
Atelier des tourelles
Un monde bien particulier s’élabore dans les toiles du Montréalais Alain Bonder. Pour sa troisième exposition en solo, la Galerie Lacerte fait place autant aux
grands formats qu’aux petits tableaux en série. L’artiste utilise le graphite, l’huile et l’acrylique afin de créer plusieurs contrastes dans le traitement de l’image. En
ponctuant certaines peintures de symboles rouge et noir, du trèfle et du carreau, Bonder brouille littéralement les cartes dans un jeu où le spectateur élabore luimême le récit d’une œuvre à l’autre. En avril dernier, il a présenté son travail à la 511 Gallery à New York. Un jeune peintre talentueux à découvrir chez Lacerte.
ALAIN BONDER
Galerie Lacerte art contemporain, 1, côte Dinan, du 25 novembre au 20 décembre.
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LE VOYAGE EN ARMÉNIE
Un film de Robert Guédiguian
Du même réalisateur: Le Promeneur du Champ
de Mars
France
Générique: France.
2006. 125 min. (V.O. française et arménienne avec
s.- t. français) Drame réalisé par Robert Guédiguian. Scén. : Ariane Ascaride,
Marie Desplechin et Robert Guédiguian. Mus. orig.: Arto Tunçboyacyyan.
Int.: Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Roman Avinian, Marcel Bluwal, ­Chorik
Grigorian, Simon Abkarian.
Synopsis: Parce qu’il sait que ses jours sont comptés, Barsam veut revoir
l’Arménie, la terre qui l’a vu naître, et quitte Marseille contre les avis d’Anna,
sa fille, qui sait tout de son état de santé. Dès lors, celle-ci n’a d’autre choix
que de partir à la recherche de ce père qu’elle a mal connu et qui lui réserve
bien des surprises. Et d’abord l’Arménie elle-même, mais surtout ses habitants. Manouk le chauffeur de taxi qui rêve de retourner sur le mont Ararat,
Schaké la coiffeuse qui rêve de liberté et de fortune, Yervanth qui rêve d’une
Arménie reconstruite sans oublier son profit personnel et ce père, si près si
loin d’elle, qui rêve de faire comprendre quelque chose à sa fille avant de mourir. Au bout de la route d’Anna, il y a la complexité de la vie, mais aussi la «renaissance» à soi.
Notes: En dix films, de Rouge midi (1983) à Mon père est ingénieur (2004),
Robert Guédiguian s’était imposé comme «le cinéaste de Marseille». On
croyait tout savoir de lui. Et puis voilà qu’il nous fait le coup de l’imprévisibilité. Dans Le Promeneur du Champ de Mars, il accompagne François Mitterrand dans sa marche vers la mort. Dans LE VOYAGE EN ARMÉNIE,
le déplacement physique devient voyage initiatique et débouche sur le sentiment d’appartenance à une communauté et la reconnaissance de ses racines.
La tentation eût été grande de faire un film «carte postale». Mais non! Guédiguian persiste et signe un film lucide sur les grandeurs et misères d’un pays en
reconstruction. Misère des magouilles politico-économiques qui détournent
l’aide humanitaire. Grandeur des rêves et des espoirs des Arméniens. Auxquelles répondent, tel un écho provenant du mont Ararat, les grandeurs et
misères de la relation d’Anna avec son père. Depuis cette scène troublante du
Promeneur où François Mitterrand (admirable Michel Bouquet) se couchait
sur le sol terreux d’une chapelle médiévale, on se doutait de la fascination du
cinéaste pour la spiritualité et la mort. Après ce VOYAGE EN ARMÉNIE,
cela devient une évidence. Nul ne meurt si ce n’est pour permettre à quelqu’un
d’autre, tel le phénix, de renaître de ses cendres. Que Robert Guédiguian vive
longtemps! Le cinéma a encore terriblement besoin de lui. (S.P.)
«Une belle ode à la communauté, quelle qu’elle soit, pourvu qu’elle
n’adopte pas le repli identitaire, mais respecte le moi profond de chaque
individu, et résiste à la mondialisation.» (J.-L. Douin, Le Monde)
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par
Serge Pallascio
Les 5 jours
du Cinéma Français
à Québec
MC
« le sacré est dans l’homme! »
Entrevue avec Robert Guédiguian · Réalisateur — Le Voyage en Arménie
Les 5 jours du Cinéma Français à Québec
Lors de notre dernière conversation avec Robert Guédiguian, au printemps dernier, celui-ci cachait mal sa satisfaction et son émotion alors
qu’il supervisait le montage d’un film qu’il venait de tourner en Arménie. Sur le petit écran témoin revenaient une jeune fille, un vieux monsieur. «Des gens formidables», précisait-il. Et de rappeler ces mots du cinéaste italien Pier Paolo Pasolini: «Certains visages, lorsqu’ils sourient, nous font comprendre qu’aucune théorie ne contient le monde». À l’occasion de la sortie de son film Le voyage en Arménie, Robert
Guédiguian nous fait le cadeau de ces visages et de ses réflexions sur la condition humaine à partir de cinq citations extraites de son film.
«J’aurais voulu t’apprendre quelque chose avant de
partir.»
plusieurs pays, plusieurs identités, plusieurs langues. Ça
ne s’oppose pas. Ça se juxtapose.
Robert Guédiguian: Le père a eu une relation plutôt éloignée avec sa fille pour des raisons
qui tiennent de la pudeur, mais aussi de la vie personnelle de ce père. Il n’a pas pu lui parler de lui.
Et quand il lui dit «apprendre quelque chose», cela
ne fait pas seulement référence à un apprentissage
scolaire. Cela veut aussi dire «découvrir», apprendre quelque chose qu’on ne savait pas. On transmet
la manière dont on a vécu sa vie. Et c’est cela que
cet homme voulait transmettre à sa fille, particulièrement sa double identité. On peut avoir dans sa vie
plusieurs familles, plusieurs amis, plusieurs amours,
«On ne tourne pas le dos à Dieu.»
Robert Guédiguian: Il faut avoir le respect du
sacré. Pour moi, le sacré est dans l’Homme. Il n’est pas
ailleurs. On ne peut lui tourner le dos, au sens propre
comme au sens figuré. On ne peut pas méconnaître le
réel de notre condition. Nous avons tous envie d’avoir
un rapport à l’Histoire, à l’Éternité, à l’Humanité entière.
Voilà le sacré. C’est un sacré athée. Je crois en l’Humanité
qui a fabriqué Dieu à son image et pas l’inverse. Comme
je crois en la culture et l’art parce qu’ils expriment cette
Humanité. Cela n’a rien à voir avec la foi.
Robert Guédiguian
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«Les blessures des gens se cicatrisent moins vite que celles de la terre.»
Robert Guédiguian: En quelques années, les Arméniens ont vécu la fin
du régime soviétique qui a complètement changé leur système économique et
politique, un tremblement de terre dévastateur et une guerre avec l’Azerbaïd-
Le Voyage en Arménie
jan. C’est beaucoup. La terre s’est réparée plus rapidement. L’herbe a repoussé. Il
ne reste presque plus de trace de ce qui s’est passé. Par contre, les tremblements
intérieurs, ceux du cœur et de la raison, sont des blessures qui ne se cicatrisent
jamais complètement. On a parfois l’impression que la blessure se cicatrise, mais
elle ressurgit quelques années plus tard. Ça ne s’efface pas. Il faut se dire «Tiens,
j’ai une cicatrice» et il faut apprendre à vivre avec elle.
«Vivre, c’est vouloir ceux qui sont là et ne pas s’accrocher à ceux qui manquent.»
Robert Guédiguian: Cela ne veut pas dire que ceux qui manquent n’existent pas. C’est comme les cicatrices, on sait qu’elles sont là, mais on continue de
vivre. La volonté de vivre, c’est de toujours vouloir le lendemain. C’est d’ailleurs
comme cela qu’on se construit une identité. Une identité, ce n’est pas que derrière.
Ça part de là, ça part des racines, mais l’identité, c’est aussi vers où l’on va.
«Qu’est-ce que l’être humain sans le rêve? Est-il même un être humain?»
Robert Guédiguian: «Le rêve d’une chose», disait Marx. L’humanité
a toujours eu le rêve d’une chose. Cette chose peut prendre mille formes, mais
le seul rêve qui nous est proposé actuellement, c’est celui de la réussite individuelle. Je crois, au contraire, qu’il ne peut y avoir de bonheur individuel s’il n’est
pas relié à quelque chose de collectif. On ne peut pas être heureux si on n’œuvre
pas pour que les autres le soient.
Robert Guédiguian avoue vivre en ce moment des moments de désespoir
lorsqu’il regarde l’état du monde. Le Liban, la Corée, Bush, Poutine… «Je
ne rêve pas beaucoup, mais je me force», ajoute-t-il ironique. Heureusement, il y a la poésie. Et le cinéaste de rappeler ces mots du poète palestinien Mahmoud Darwich: «Mais nous souffrons d’un mal incurable qui
s’appelle l’espoir. Espoir de libération et d’indépendance. Espoir d’une vie
normale où nous ne serons ni héros, ni victimes. Espoir que nos poètes verront la beauté de la couleur rouge dans les roses plutôt que dans le sang.
Espoir que cette terre retrouvera son nom original: terre d’amour et de
paix. Merci pour porter avec nous le fardeau de cet espoir.». Robert Guédiguian et Mahmoud Darwich ne sont pas seuls.
Le cinéma français vu par Robert Guédiguian
«Il est très peu standardisé, c’est-à-dire que s’y affirment beaucoup de
manières et de styles différents. Il demeure un cinéma de très grande
qualité. Par contre, je suis un peu inquiet pour sa diffusion en France.
Le cinéma français actuel est un cinéma beaucoup plus riche dans ce
qu’il produit que dans la manière dont il est diffusé. Le vrai problème
du cinéma français est l’envahissement des salles de cinéma par le
cinéma américain. Si le cinéma français est aussi riche sur le plan de
la production, c’est parce qu’il a été protégé par les lois françaises. Ce
n’est malheureusement pas le cas pour la distribution. Le cinéma
d’auteur français n’a pas assez de public et, comme il n’a pas assez de
public, j’ai l’impression qu’il se replie un petit peu sur lui-même. Cela
donne un cinéma qui est moins intéressant. Ce n’est pas un narcissisme choisi, mais plutôt un narcissisme contraint.».
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GUIDE DE LA PETITE VENGEANCE
Un film de Jean-François
Pouliot · Du même réalisateur: La Grande Séduction
Québec
Générique: Québec. 2006. 105 min. (V.O.F.) Comédie réalisée par Jean-François Pou-
liot. Scén.: Ken Scott. Mus. orig.: Benoît Charest. Int.: Marc Béland, Michel Muller, Gabriel
Gascon, Pascale Bussières.
Synopsis: Comptable dans une bijouterie de luxe, Bernard réalise qu’il est victime de l’abus
de pouvoir de Vendôme, son patron. Avec la complicité de Robert, une ancienne «proie» de
l’homme d’affaires sans scrupules, il orchestre une vengeance aux dépens de son patron profiteur. S’il se délecte de son plan, Bernard goûtera aussi les conséquences désagréables de sa
riposte…
Notes: En clôture de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, en 2003, Jean-François Pouliot
semait l’hilarité avec La Grande Séduction, un petit bijou de comédie dramatique présentée à la
grand-messe du cinéma international avec Les Invasions barbares de Denys Arcand. Contrairement à l’œuvre d’Arcand envers laquelle les attentes sont grandes, le film de Pouliot atterrit sur
la Croisette en ovni. Il en repartira suivi d’une presse très favorable et profitera d’un engouement
populaire redevable à la fraîcheur inattendue du ton. C’est également le regard sans condescendance et la sincère sympathie que Pouliot porte à ces personnages colorés, mais authentiques,
qui ajoutent à ce film archi-sympathique sur une communauté qui décide de se retrousser les
manches. Pour ce second long métrage, le réalisateur fait à nouveau appel à son complice Ken
Scott qui signe avec GUIDE DE LA PETITE VENGEANCE son quatrième scénario après
La Vie après l’amour, La Grande Séduction et Maurice Richard. En vedette dans ce second opus
du tandem Pouliot-Scott, Marc Béland (Bernard) et Gabriel Gascon (Vendôme). Comédien au
théâtre et actif au sein de la troupe La La La Human Steps à titre de danseur, de 1984 à 1989,
Marc Béland est également connu à la télévision (L’Héritière de Grande Ourse) et au grand écran
(L’Odyssée d’Alice Tremblay). Il joue ici un comptable qui rêve d’une douce vengeance. L’objet de
sa vendetta, Vendôme, est interprété par Gabriel Gascon, l’un des piliers de la scène théâtrale
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québécoise. Ayant participé à plusieurs longs
métrages au cinéma, soulignons ses rôles dans
Possible Worlds de Robert Lepage et dans le
drame fantastique de Kim Nguyen, Le Marais.
Clef de voûte de la vengeance de Bernard,
Robert est interprété par l’humoriste français Michel Muller qui a tourné pour Gérard
Krawczyk, entre autres, dans Fanfan la Tulipe
et Taxi 2. Pascale Bussières (Alys Robi dans
Ma vie en cinémascope), dans le rôle de Sandrine, est la femme dans ce drôle de trio. Reste
à découvrir si la vengeance, selon Pouliot, est
un plat qui se mange froid… (S.B.-H.)
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un théâtre d’images
Après une superbe adaptation de La Peste de Camus et l’intrigant solo Lost, Marie Dumais plonge désormais dans l’imaginaire mystérieux de Bestiario à la Caserne Dalhousie. Du 2 au 19 novembre, elle incarne un personnage chimérique, mi-humain et mi-papillon,
avec l’aide de quelques fidèles collaborateurs de Québec. Un spectacle théâtral multimédia qui promet, d’après l’œuvre fort originale de
l’Espagnol Javier Tomeo.
Après une première répétition générale, en mai dernier, la réaction favorable du public a encouragé
Dumais à poursuivre l’aventure jusqu’au bout. «Il
fallait voir si une pareille combinaison d’images et
de costumes vivants pouvaient fonctionner dans un
tel contexte. C’est beaucoup un travail de rencontres avec les concepteurs. Le but est de créer un univers singulier, par le biais de courtes séquences. Il
s’agit, essentiellement, de rendre sur scène les images que j’ai en tête au départ. On a affaire à un théâtre extrêmement cinématographique». Par ailleurs,
Dumais s’attaque à un auteur espagnol peu connu
des lecteurs québécois. Au sujet de Tomeo, le critique
Mathieu Lindon de Libération parle d’un «humour
[qui] donne à chacun de ses livres une atmosphère
étrange, comme une paresse tonique, un désenchantement joyeux. Comme si le lecteur était toujours suffisamment proche et distant des personnages pour rire d’eux juste ce qu’il faut, avec toujours
le droit de ne pas s’y reconnaître s’il préfère se réserver».
Permis du Québec
Bestiario
Même si elle travaille souvent à l’écart des principaux lieux de diffusion, la démarche artistique de
Marie Dumais ne manque guère d’intérêt. Encouragée par la compagnie multidisciplinaire Ex Machina,
elle trouve refuge à la Caserne Dalhousie afin de présenter son plus récent projet. Il y a d’ailleurs déjà
quelque temps qu’elle imagine ces «aventures fascinantes dans l’univers immenses des insectes».
Seule sur scène, Dumais se métamorphose afin de
nous faire voir le monde infinitésimal des invertébrés et nous raconte leur prodigieuse lutte de survie.
Comme l’interprète l’explique elle-même, «ce spectacle est, de mon point de vue, un questionnement
sur la beauté au sens large. On travaille beaucoup à
partir de projections vidéo, d’images graphiques et
de sons. Le parcours s’élabore à partir d’une vingtaine d’histoires d’insectes qui vont de la mante-fleur
aux termites, en passant par l’araignée ou encore les
pucerons». Loin de la pièce de théâtre habituelle, la
metteure en scène de Québec cherche à créer un tout
homogène à l’aide de différents médiums qui sollicitent constamment l’attention du spectateur.
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Le monde des insectes
D’une durée approximative d’une heure, le texte n’est pas une pièce de théâtre
bien qu’il révèle un style d’une grande théâtralité. Pour Dumais, Tomeo arrive à
saisir «une forme de beauté dans la laideur, ainsi chaque insecte possède sa personnalité propre. Chaque tableau dévoile une certaine émotion». À propos de
l’interprétation, elle vise une grande sobriété dans les gestes, ainsi que le jeu. «Il
est nécessaire de laisser parler les images, de même que l’apport de chacun des
concepteurs. On intègre aussi des chansons dans le spectacle. On a droit à quelque chose de très différent de la linéarité habituelle du théâtre». Dans un entretien
donné à la revue Raices, Tomeo parle ainsi de sa conception du travail littéraire.
«Quand on évoque le paysage humain qu’on
a devant les yeux, on peut le faire de multiples
façons. On peut en respecter les couleurs, les
perspectives, et le transmettre avec beaucoup
de fidélité au lecteur. Un peu à la façon d’un
notaire qui enregistre des actes. Cela donne
une littérature de type réaliste, ou même objectiviste, qui se passe même d’adjectifs pour être
impartiale. Ou bien on peut donner sa propre
vision du paysage et arriver à une vision personnelle, surréaliste, plus en rupture, comme
la mienne. Je déforme un peu la réalité, je l’hypertrophie, mais sans la fausser».
Bestiario
Il ne reste qu’à voir comment Marie Dumais va s’immiscer dans ce cruel et monstrueux théâtre de l’absurde où solitude et incommunicabilité règnent en maîtres.
Avec Beckett, Ionesco ou même Jarry, Tomeo communie dans le non-sens, la critique de l’aliénation sociale, ainsi que la trop grande nudité de l’âme humaine.
BESTIARIO
Texte: Javier Tomeo. Mise en scène et interprétation: Marie Dumais.
À la Caserne Dalhousie, 103, rue Dalhousie, du 2 au 19 novembre.
NOS CHOIX
L’HOMME INVISIBLE/THE INVISIBLE MAN
Création Théâtre de la Vieille 17. Texte: Patrice Desbiens. Idée originale:
Roch Castonguay. Au Théâtre Périscope, du 28 novembre au 9 décembre.
Prix 2005 de la Meilleure production
théâtrale de la région attribué par le Cercle des critiques de la capitale, L’Homme
invisible/The Invisible Man du FrancoOntarien Patrice Desbiens s’installe au
Périscope dès la fin novembre. Dans ce
texte poétique, un homme natif de Timmins (Ontario) part en quête de son
identité dans les deux langues officielles
de son pays. Entre Toronto et Québec, il
L’Homme invisible/The Invisible Man
tombe amoureux, acquiert une adresse
permanente et tente de survivre. Par l’intermédiaire d’un humour ironique, ce road movie cherche à comprendre un monde déchiré entre deux
langues maternelles. Une œuvre bouleversante.
LES COMBUSTIBLES
Texte: Amélie Nothomb. Mise en scène: Patric Saucier.
Au Théâtre du Trident, du 7 novembre au 2 décembre.
On connaît le succès littéraire phénoménal d’Amélie Nothomb. Pour la première fois au Trident, c’est le metteur en scène Patric Saucier qui s’attaque
à la pièce Les Combustibles. Dans cette allégorie de la critique littéraire, trois
personnages (un ancien, un jeune professeur, ainsi qu’une étudiante qui sort
avec ce dernier) font face à la mort et des milliers de pages. Comment les
livres nous réchauffent-ils? En quoi nous aident-ils à lutter contre la violence
qui est faite à l’homme? Voilà des questions qui surgissent dans un huis clos
où des individus demeurent prisonniers d’une guerre et d’une saison hivernale interminable. Encore une fois, Nothomb risque de plaire à un grand
nombre d’admirateurs à Québec.
Photo : Louis Arthur
Le 28 octobre 2005, Les Routes du Monde et le Cinéma Le Clap
lançaient, par l’intermédiaire du Magazine Le Clap, un avis de
recherche pour cinéaste amateur.
C’est le documentaire de Claudia Bérubé ayant pour sujet Cuba
et l’après-Fidel Castro qui a conquis le jury.
Résidante de Montréal, Claudia Bérubé est partie pour l’Inde
le 5 octobre 2006. Cette magnifique aventure lui permettra de
tourner un documentaire de 90 minutes qui sera présenté au
Cinéma Le Clap de Québec au printemps 2007.
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SHORTBUS
Un film de John Cameron Mitchell
Du même réalisateur: Hedwig and the Angry
LA NATIVITÉ
Inch
Un film de Catherine Hardwicke
De la même réalisatrice: Les Seigneurs de Dogtown
États-Unis
Générique: 2006. États-Unis. 102
États-Unis
Générique: États-Unis. 2006. 96 min. (V.F. de The Nativity Story). Drame
Synopsis: New York après le 11 septembre. Sofia, une sexologue qui
Synopsis: Marie est une jeune fille du village de Nazareth pour laquelle ses
min. (V.O.A.S.-T.F.) Drame écrit et
réalisé par John Cameron Mitchell. Mus. orig.: Yo La Tengo. Int.: Sook-Yin
Lee, Paul Dawson, Lindsay Beamish, PJ Deboy, Raphael Barker, Jay Brannan,
Peter Stickles.
n’a jamais connu l’orgasme avec son mari Rob, commence à fréquenter le
Shortbus, point de chute de plusieurs New-Yorkais désireux d’assouvir leurs
fantasmes. Ici, le sexe se libère de contraintes, de préjugés et d’a priori. Introduite dans ce melting-pot sexuel (échangisme, causeries sensuelles, discussions
«saphistes», etc.) par l’entremise de James et Jamie, un couple qui veut expérimenter une relation à trois, elle rencontre Severin, une dominatrice sadomasochiste empathique face à son incapacité à jouir...
Notes: Sans la violence crue de Baise-moi de Virginie Despentes ni l’éro-
tisme intellectualisé de Catherine Breillat (Romance), SHORTBUS, malgré le
caractère explicite de plusieurs scènes, reflète plutôt l’intense besoin des NewYorkais de se repositionner après le 11 septembre. Du repli, SHORTBUS les
met en situation de coming out collectif où les gens se rouvrent à leurs désirs et
entreprennent une quête de mieux-être qui passe par l’expression corporelle.
Évitant l’écueil de la facilité de présenter des personnages désincarnés et accros
au sexe maladivement ou par compensation, John Cameron Mitchell brosse
plutôt les portraits de trentenaires à la recherche d’un sens à leur vie. Il le fait
avec l’humour de celui qui croit qu’il est sain de «parler de cul dans un film
américain dans un esprit à la fois souriant et réfléchi». Sa décontraction face
à la sexualité et sa volonté d’en finir avec l’hypocrisie imprègnent ce chassécroisé souvent drôle et touchant grâce à l’abandon des acteurs qui se livrent
sans fausse pudeur à ce coït ininterrompu! (S.B.-H.)
«SHORTBUS n’a rien d’un film provocateur. Ici, le sexe n’est pas glauque ou
tendance porno-chic. Il est drôle, jouissif et émouvant.» (T. Cheze, Studio)
réalisé par Catherine Hardwicke. Scén.: Mike Rich. Mus. orig.: Mychael
Danna. Int.: Keisha Castle-Hugues, Shohreh Aghdashloo, Oscar Isaac, Hiam
Abbass, Ciarán Hinds, Eriq Ebouaney, Alexander Siddig.
parents prient pour qu’un mariage avantageux la sauve de la pauvreté. Si la vie
promet d’être plus douce pour l’adolescente que pour les siens – une union est
arrangée avec Joseph –, l’archange Gabriel se présente à elle et lui annonce une
étrange nouvelle: Marie a été choisie entre toutes les femmes pour porter l’enfant du Seigneur…
Notes: «Spécialisée» dans les chroniques sur l’adolescence (Thirteen, Les Sei-
gneurs de Dogtown), Catherine Hardwicke change à demi de registre en racontant l’histoire de la nativité. C’est que Marie, mère de Jésus, était une très jeune
fille lorsqu’elle enfanta dans une étable à Bethléem. Jusqu’à présent, outre
Franco Zeffirelli, en 1977, peu de réalisateurs s’étaient arrêtés sur la vie quotidienne de Marie avant la conception du Christ par l’Esprit saint. D’ailleurs,
Marie a toujours le visage de l’actrice Olivia Hussey qui l’incarnait dans Jésus
de Nazareth du réalisateur italien. La vie avant la naissance de Jésus dans le
(télé)film de Zeffirelli n’était qu’un chapitre, contrairement à l’œuvre de Hardwicke qui se veut une reconstitution historique centrée sur cette période avant
l’arrivée du Messie. La réalisatrice ainsi que le scénariste Mike Rich (il a écrit,
entre autres, le scénario de Finding Forrester de Gus Van Sant) ont voulu ainsi
montrer les répercussions d’une telle mission divine sur l’entourage de Marie,
à commencer par Joseph. Tourné au Maroc et en Italie, LA NATIVITÉ met
en vedette la jeune Keisha Castle-Hugues révélée dans La Légende des baleines de Niki Caro. Pour ce premier long métrage où elle interprétait une petite
Maorie fascinée par les rites ancestraux appris aux garçons, la jeune actrice de
douze ans (à l’époque du tournage) a obtenu une nomination pour l’Oscar de
la meilleure actrice. Un rôle plus tard dans Star Wars: épisode III - La Revanche des Sith, et la voici, plus mature, dans le rôle de «l’élue». Parmi la distribution, soulignons que la mère du prophète Jean, Élizabeth, est jouée par l’actrice
Shohreh Aghdashloo qui figurait dans les rangs des candidates pour l’Oscar
de la meilleure actrice de soutien pour son interprétation émouvante d’une
femme de colonel en exil aux États-Unis dans Maison de sable et de brume de
Vadim Perelman. (S.B.-H.)
«Tourné au Maroc et en Italie, LA NATIVITÉ met en vedette la jeune Keisha
Castle-Hugues révélée dans La Légende des baleines de Niki Caro. Pour
ce premier long métrage où elle interprétait une petite Maorie fascinée par les rites ancestraux appris aux garçons, la jeune actrice de douze
ans (à l’époque du tournage) a obtenu une nomination pour l’Oscar de la
meilleure actrice.»
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Festival de Berlin 2006 – Ours d’argent du meilleur acteur à Moritz Bleibtreu
LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES
Un film de Oskar
Roehler
le sexe pour oublier son existence stérile de professeur de littérature se branlant sur les essais de ses étudiantes «érotisantes»… Chacun d’eux se défend
d’aimer. Michael par son intellect et Bruno par sa queue. Mais ils seront tous
deux happés par une femme qui pourrait changer leur vie…
Notes: L’intrigue des PARTICULES ÉLÉMENTAIRES pourrait se résu-
Allemagne
Générique: Allemagne. 2006. 113 min. (V.O. allemande avec s.-t. fran-
çais) Drame écrit et réalisé d’après le roman de Michel Houellebecq. Mus.
orig.: Manfred Banach. Int.: Moritz Bleibtreu, Christian Ulmen, Franka
Potente, Martina Gedeck.
Synopsis: Deux demi-frères, Michael et Bruno, n’ont qu’un point com-
mun: une mère hippie qui les a abandonnés, enfants. Élevés par leur grandmère respective, ces hommes approchant la quarantaine entretiennent des
rapports tordus avec les femmes. Pire, Michael, un biologiste replié sur luimême, a pris soin d’éviter toute relation amoureuse même avec Annabelle, sa
meilleure amie éprise de lui depuis l’enfance. À l’opposé, Bruno se vautre dans
mer à l’un qui pensait trop et à l’autre qui ne vit que par sa queue. Deux frères.
Deux parcours qui convergent vers le désenchantement. Bien que le roman du
fantasque Michel Houellebecq trace le cuisant constat d’échec de la race humaine
pervertie par l’Homme lui-même, le film tiré de l’œuvre, librement adaptée par
Oskar Roehler, distille un certain parfum d’espoir. Un «optimisme» redevable à
la qualité de l’interprétation des acteurs (particulièrement Moritz Bleibtreu dans
le rôle à la fois repoussant et pitoyable de l’érotomane Bruno) qui réussissent
l’impensable pari d’obliger le spectateur à aller au-delà de l’image déshumanisée
que projettent ces apôtres, par inadvertance (ou à cause de l’absence de la figure
maternelle), d’une forme de nihilisme émotif. L’autre élément qui oxygène l’intrigue et la rend «recevable» est le parti pris qu’adopte Roehler lorsqu’il dédramatise certaines séquences tragiques par un traitement humoristique décalé (ou la
bande-son), volontairement poussif ou nostalgique. D’où des scènes d’un grand
onirisme quasi naïf qui succèdent à d’autres d’une crudité minimisée par l’ironie qui flotte sur une adaptation moins cynique et plus accessible que la mouture originale. Chose certaine, LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES accroche d’entrée de jeu et s’il fallait ne mentionner qu’une plus-value pour vous en
convaincre, nous dirions que les retrouvailles de Franka Potente et Moritz Bleibtreu, huit ans après avoir été découverts en Amérique dans Cours, Lola, cours
(1998), valent ce singulier procès contre l’humanité… (S.B.-H.)
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Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
33
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11 mars 2007 (16 jours) Vol Air France
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Combiné circuit et séjour détente
CROISIÈRE ALASKA- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (21 repas inclus)
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Sur le « Serenade of the Seas »
SICILE- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (26 repas inclus)
22 mars 2007 (15 jours) Vol Air France
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6 avril 2007 (16 jours) Vol KLM
À Malte, comme à Chypre, explorez 7 000 ans d’histoire
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AGROPOLI ET LA CÔTE AMALFITAINE- - - - - - - - - - - - - - (41 repas inclus)
10 avril 2007 (16 jours) Vol Lufthansa
Situé directement au bord de la mer
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POLOGNE- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (20 repas inclus)
28 avril 2007 (13 jours) Vol Czech Airlines
Grand circuit exclusif couvrant tout le pays
3 049 $
PRAGUE, BUDAPEST, BRATISLAVA ET VIENNE- - - - - - (20 repas inclus)
10 mai 2007 (12 jours) Vol Czech Airlines
Découvrez le deuxième cœur de l’Europe!
D
éjà très prisée par le tourisme international pour son climat et ses
stations balnéaires, la Tunisie est un petit pays qui, tel un écrin,
renferme un précieux trésor. L’ancienne Africa, qui donna son
nom au continent, porte l’empreinte de ses 3 000 ans d’histoire. Témoin de
l’émergence des grandes civilisations méditerranéennes, la Tunisie ne cesse
de susciter l’intérêt des archéologues et des historiens, désireux d’y trouver
les traces des peuples qui occupèrent ce territoire et qui contribuèrent à
l’histoire de l’humanité. La Tunisie est un pays de lumières et de couleurs,
dont la riche histoire se retrouve dans ses vestiges et monuments laissés par
les civilisations successives.
En parcourant ce pays, vous vous demanderez, où suis-je? Dans une ville
méditerranéenne avec ses hommes bavards réunis aux terrasses des cafés?
Dans un quartier européen avec ses enseignes modernes et ses femmes foulant
le pavé de leurs talons hauts? Dans une campagne berbère, immuable, avec
ses Bédouines penchées à leur cueillette, ses charrues d’un autre âge tirées
par des mules? Ou aux portes du monde saharien, le sable et les hommes se
disputant l’espace vital, leurs regards cuits par le soleil? Vous serez dans tous
ces lieux, et ce, en un seul voyage, car la Tunisie est à la fois une et multiple,
faite de mondes intimement entremêlés.
3 299 $
CHINE- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (35 repas inclus)
10 mai 2007 (18 jours) Vol Cathay Pacific
Terre de contrastes et berceau de la civilisation
4 599 $
PARIS AUBAINE, départ de Québec- - - - - - - - - - - - - - (14 repas inclus)
13 mai 2007 (9 jours) Vol Transat
Séjour à l’Hôtel Les Provinces, exclusivité à Groupe Voyages Québec
1 699 $
BRUXELLES, capitale de l’Europe - - - - - - - - - - - - - - - - (14 repas inclus)
15 mai 2007 (9 jours) Vol Transat
Découvrez le charme fou de la capitale européenne!
1 549 $
CORSE ET CÔTE D’AZUR - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (19 repas inclus)
24 mai 2007 (12 jours) Vol Transat
Découvrez l’île de Beauté et le pays de la mer bleue, du soleil et des fleurs!
2 499 $
RUSSIE DES TSARS - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (32 repas inclus)
26 mai 2007 (13 jours) Vol Air France
Circuit terrestre exclusif à Groupe Voyages Québec
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SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE - - - - - - - - - - - - - - - - (28 repas inclus)
12 mai 2007 (16 jours) Vol Transat
Marchez ensemble à travers les plus beaux paysages d’un site sacré
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GRÈCE ET MYKONOS- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - (24 repas inclus)
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SIMPLEMENT BETTY
Un film de Pierre
Gang · Du même réalisateur: Sous-sol
«Le film [...] est bien
rythmé et parvient à recréer
une ambiance étouffante,
grise, morne. Portée par une
belle trame sonore (signée,
entre autres, Fredric Gary
Comeau) [...]»
(A. Nicloud, La Presse)
L’ILLUSION TRANQUILLE
Un film de Johanne
Marcotte
«L’ILLUSION TRANQUILLE est
une remise en question de la
«rectitude» du modèle québécois social-démocrate.»
Canada
Québec
Générique: Canada. 2006. 91 min. (V.O.A.S.-T.F. de Black Eyed Dog)
Générique: Québec. 2006. 72 min. (V.O.F.) Documentaire réalisé par
Synopsis: À Riverton, au Nouveau-Brunswick, un tueur en série sème la
Notes: Issu d’une «réflexion citoyenne», L’ILLUSION TRANQUILLE est
Drame réalisé par Pierre Gang. Scén.: Jeremy John Bouchard. Int.: Sonya Salomaa, David Boutin, James Hyndman, Anne-Marie Cadieux, Lita Llewellyn.
panique tandis que Betty, une fan de la chanteuse Joni Mitchell, rêve de changer de vie. Serveuse dans un snack, la jeune femme ne l’a pas facile avec un expetit ami soûlon, une sœur égocentrique et une mère internée sombrant peu à
peu dans la folie... Seul François, un étranger appâté par le fait divers, la sort
de sa grisaille...
Notes: Présenté l’été dernier au Festival de Locarno, SIMPLEMENT
L
T A
DIVISION DE CIOT
une remise en question de la «rectitude» du modèle québécois social-démocrate. Malgré le parti pris monolithique (par le choix des intervenants issus de
la droite) de cette discussion sur la fausse équation accessibilité et gratuité de
notre système, il faut convenir que le film de Johanne Marcotte alimente une
discussion nécessaire sur le sens de la démocratie à l’heure des comptes. Selon
l’hypothèse d’une gestion responsable des finances publiques, y sont critiqués,
avec des arguments lucides, mais dérangeants contre l’ordre actuel, le programme des garderies à 5 $ et 7 $, le gel des frais de scolarité et le Régime de
rentes. Attention: débats en perspective! (S.B.-H.)
Que vous préfériez les formes minimalistes d’Axor Starck
ou l’intégrité architecturale d’Axor Steel, les collections Axor
répondent à tous les goûts en matière de design.
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BETTY est une œuvre sombre et mélancolique sur la difficulté de s’affranchir.
Sonya Salomaa, l’interprète de Betty, est très juste et bien entourée de David
Boutin, parfait en excessif, et James Hyndman, mystérieux. (S.B.-H.)
Johanne Marcotte. Scén.: Denis Julien et Johanne Marcotte. Mus. orig.: François Jolin. Avec Marcel Boyer, Réjean Breton, Frédérick Têtu, Alain Dubuc.
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Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
35
MICHAEL MOORE: UNE BIOGRAPHIE, par Emily Schultz, Bayard
Bientôt sur nos écrans: un documentaire de Moore sur le système de santé états-unien. On salive déjà. En attendant, on
lira avec profit une biographie sérieuse et non complaisante
du cinéaste. Moore est tout un caractère et mieux vaut ne pas
compter parmi ses cibles. Mais par-delà ses partis pris et ses
excès, c’est un être généreux et sensible aux injustices dans un
pays qui cherche à les ignorer, politiciens en tête.
TITUS, par Max Gallo, Fayard
L’auteur a entrepris une série romanesque sur l’histoire de
Rome. Après un volume consacré à Spartacus et un autre à
Néron, le troisième donne la parole à un certain Sérénus, un
chevalier qui nous parle du destin tragique d’un empereur qui
a conquis la Judée et qui est tombé amoureux de Bérénice, la
reine des Juifs. Oui, Gallo tient la forme et on attend le quatrième tome…
PARTI POUR LA GLOIRE, par Yves Beauchemin, Fides
Après Un temps de chien et Un saut dans le vide, voici le troisième volet de la trilogie consacrée aux tribulations de Charles Thibodeau, dit Charles le Téméraire. À travers les déchirements vécus par Charles entre ses ambitions professionnelles
et sa vie amoureuse, ce volume fait revivre les années 90. Beauchemin a parfaitement réussi à marier destin personnel et fresque sociale.
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– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
LES FABULEUSES AVENTURES D’UN INDIEN MALCHANCEUX
QUI DEVINT MILLIARDAIRE, par Vikas Swarup, Belfond
Il se nomme Ram Mohammad Thomas. Sans le sou, parfaitement inculte, il n’est qu’un jeune serveur de dix-huit ans. Pourtant, un concours… de circonstances va le faire milliardaire.
Voici sa vie, celle d’un gamin des rues dont les tribulations et
les rencontres dressent au total un portrait vivant de l’Inde
contemporaine. Drôle et grinçant.
UNE VIE DIVINE, par Philippe Sollers, Gallimard
En principe, c’est un roman. Et de fait, il y a des éléments romanesques, des portraits de contemporains qui se cherchent. Mais
on y trouve aussi, en référence à Nietzsche, des passages biographiques, librement commentés, donc aussi plein d’observations
sur le monde actuel. En fait, c’est un livre de Sollers, inventif,
spirituel, caustique, brillant et inclassable.
MORT DE TROUILLE, par Donald Westlake, Rivages
Ces derniers mois, les fans de Westlake ont été gâtés. D’abord,
avec Les Sentiers du désastre, ils ont eu droit à une autre aventure
de Dortmunder qui tente cette fois-ci de voler une collection de
voitures anciennes. Ensuite, avec Mort de trouille, l’auteur leur
sert un autre type d’arnaque, montée par un Américain et une
Sud-Américaine qui veulent frauder leur compagnie d’assurances. Tordant et caustique.
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AU NORD DE NOS VIES, par Jean Désy, XYZ éditeur
IPHIGÉNIE EN HAUTE-VILLE, par François Blais, L’Instant même
La plupart des nouvelles regroupées ici ont d’abord paru dans
Le Médecin du Québec. Elles illustrent à merveille la quête à la
fois simple et profonde de l’auteur qui est médecin. Depuis
longtemps, le Grand Nord est pour lui le lieu privilégié d’une
pratique humaniste de son art et plus largement d’une recherche obstinée de sens au cœur du désespoir. Humanisant.
Elle s’appelle Iphigénie, lui, Érostrate. Nous allons lire une tragédie? En fait, rien n’est simple dans ce roman. À commencer
par les relations que nos protagonistes entretiennent (ou tentent d’entretenir…) entre eux, bien sûr, mais aussi avec leurs
proches et avec leur époque. Une histoire d’amour pétillante et
bien actuelle.
LA VOIX DES OUBLIÉS, par Jonathan King, L’Archipel
LA PLANÈTE BLANCHE, par Jean-Louis Étienne, Michel Lafon
Nous sommes en 1923, dans la région marécageuse de la Floride, les Everglades. Un homme et ses deux fils disparaissent
dans le plus grand silence. Ce sont des lettres, 80 ans plus tard,
qui vont mettre l’un de leurs descendants sur leur piste. Une
enquête classique et bien faite qui dresse un portrait féroce de
la Floride…
Ceux qui ont raté le film sur grand écran pourront se reprendre doublement, car on sort simultanément le DVD et le livre.
Ce dernier vaut vraiment la peine, car il permet une appréciation plus libre et plus contemplative du travail des auteurs. Un
ouvrage magnifique à propos d’un sujet, l’Arctique et sa faune,
dont l’avenir n’est malheureusement pas assuré.
LE SECRET DE 125, par Michel Pirro, Les petits loups
LA MER DE LA TRANQUILLITÉ, par Sylvain Trudel, Les Allusifs
Le jeune François s’apprête à prendre son bain quand soudain son chien Woupsie lui vole son savon. L’ayant récupéré, François y décode des signes: «Malheur à qui effacera
ces mots…» Ainsi démarre cette histoire mouvementée où
l’aventure côtoie à tous moments le fantastique et qui est servie avec efficacité par de belles illustrations. Pour les jeunes
de 9 ans et plus.
L’an dernier, le dernier roman de Trudel, Du mercure sous la langue, avait été célébré. Cet automne, c’est au tour de son dernier
recueil de nouvelles. L’auteur en sait un bout sur les douleurs de
l’enfance et les échecs de l’âge adulte. Par bonheur, il excelle tout
autant dans la nouvelle que dans le roman. Magistral.
LE CHAT BOTTÉ, par Patrick Rambaud, Grasset
Ce roman aurait fort bien pu s’intituler: «Comment Napoléon
est devenu Bonaparte». Il démarre en juillet 1794 et raconte
l’ascension d’un petit homme parti de rien et qui ambitionne
les plus hauts sommets. Rambaud connaît bien son sujet et le
rend avec vivacité, mais sans complaisance. Napoléon: fascinant
et inquiétant.
le cinéma à la page
HISTOIRE DU CINÉMA D’ANIMATION AU QUÉBEC,
par Mira Falardeau, Typo
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le cinéma d’animation a chez nous une histoire longue et riche. Pensons à
des hommes comme Daniel Langlois, Norman McLaren ou
Raoul Barré. Ils symbolisent la persistance de notre inventivité à la fois sur le plan technique et artistique. Un ouvrage
documenté et richement illustré.
Il y a une fissure, une fissure dans tout.
Comme ça, la lumière peut entrer.
Leonard Cohen
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Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
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César 2004 – Meilleur acteur dans un second rôle à Darry Cowl
PAS SUR LA BOUCHE
Un film de Alain
Resnais · Du même réalisateur: On connaît la chanson
France
Générique: France · Suisse. 2003. 115 min. (V.O.F.) Comédie musicale écrite
et réalisée par Alain Resnais d’après l’opérette de André Barde et Maurice Yvain.
Orchestrations et musique aditionnelle: Bruno Fontaine. Int.: Sabine Azéma,
Isabelle Nanty, Audrey Tautou, Pierre Arditi, Darry Cowl, Lambert Wilson,
Jalil Lespert, Daniel Prévost.
Synopsis: Gilberte Valandray cache un secret «inoffensif» à son époux
Georges. Dans une «autre vie», alors qu’elle n’était qu’une jeune fille séjournant aux États-Unis, elle a convolé avec l’Américain Eric Thompson. Leur
union, un échec, elle rentre en France où ce mariage est caduc. Or, son second
mari croit candidement que leur harmonie conjugale repose sur le fait qu’il est
le seul homme à l’avoir aimée. Gilberte joue le jeu, mais son mensonge la rattrape lorsque son tendre époux lui annonce qu’un Américain avec qui il brasse
des affaires sera des leurs pour le dîner...
Notes: Ce Devine qui vient dîner? délicieux reflète l’esprit de «jouvenceau»
d’Alain Resnais, jeune homme de 84 ans. Dès 1959, année où il tourne son
premier long métrage, Hiroshima mon amour, le cinéaste contribue à baliser un
nouveau cinéma sur l’élan de la Nouvelle Vague. Aujourd’hui, avec les Claude
Chabrol, Jacques Rivette et Eric Rohmer, Alain Resnais incarne une des dernières mémoires vivantes de l’évolution du cinéma français. Un cinéma que
l’auteur de L’Année dernière à Marienbab se plaît encore à remodeler hors des
genres et avec lequel il s’amuse avec des fantaisies comme PAS SUR LA BOUCHE. Adaptation d’une opérette créée en 1925, son divertissement chanté
aux orchestrations supplémentaires composées par Bruno Fontaine s’inscrit
dans la veine de la collaboration scénaristique que Resnais avait développée
avec Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui pour Smoking/No Smoking et On connaît
la chanson. Du premier, PAS SUR LA BOUCHE reprend la théâtralité et, du
second, les numéros chantés. Contrairement à On connaît la chanson, ce sont
les interprètes du film qui chantent leurs couplets avec une exubérance charmante. Fidèles compagnons du réalisateur, Sabine Azéma, Pierre Arditi et
Lambert Wilson interprètent respectivement les rôles de la bigame, du mari
bonard et de l’ex-mari, moins «ex» dans les faits... Si Isabelle Nanty joue avec
truculence la sœur et alliée de Gilberte et qu’Audrey Tautou, exquise en jeune
fille de bonne famille prête à céder aux baisers d’un Jalil Lespert (le journaliste dans Le Promeneur du Champ de Mars) entreprenant, c’est Darry Cowl, en
concierge commère, qui sème l’hilarité en grand saltimbanque qu’il était. Chapeau M. Resnais! (S.B.-H.)
«Bonheur rare, subtil, élégant, qui sait aussi se faire critique, visionnaire
ou grivois. PAS SUR LA BOUCHE est un enivrant baiser parfumé au
champagne.» (M. Rebichon, Studio)
38
– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
Festival de Venise 2006 – Prix Biografilm
Un film de Emilio
BOBBY
Estevez · Du même réalisateur: Men at Work
États-Unis
Générique: États-Unis. 2006. 120 min. (V.F.) Drame biographique écrit et
réalisé par Emilio Estevez. Mus. orig.: Mark Isham. Int.: Anthony Hopkins,
Helen Hunt, Sharon Stone, Demi Moore, Elijah Wood, Laurence Fishburne,
Lindsay Lohan, William H. Macy, Shia LeBeouf, Ashton Kutcher, Harry
Belafonte, Martin Sheen.
Synopsis: Le 5 juin 1968, Robert Kennedy, héritier de la dynastie Kennedy
et frère du président assassiné, est tiré à bout portant par Sirhan Sirhan dans
un couloir de l’Hôtel Ambassador à Los Angeles, quartier général démocrate.
Le politicien qui venait de gagner les primaires à l’investiture de son parti en
Californie meurt et entre dans la légende. Durant le jour fatidique, 22 personnes le croisent de près ou de loin, ignorant le drame à venir…
Notes: Après l’assassinat de JFK, mort sous les balles de Lee Harvey Oswald,
en 1963, Bobby se retire de l’arène politique, amputé d’une part de lui-même.
Premier supporter de son frère aîné dès que ce dernier s’est présenté comme
sénateur, Bobby remet sa démission à Lyndon Johnson. L’ancien ministre de
la Justice que John Edgar Hoover, directeur du FBI, considérait comme un
roquet jappeur, milite alors contre la pauvreté. La politique étant inscrite dans
les gènes du clan Kennedy, Bobby reprend le flambeau, en 1964, alors qu’il
convoite le poste de sénateur de New York qu’il obtient. Quatre ans plus tard,
il franchit l’étape ultime avant l’élection à la présidence: il remporte les primaires en Californie. Le soir de sa mort, il touchait presque le but. Enfant à
la mort de Robert Kennedy, Emilio Estevez, fils de l’acteur Martin Sheen qui
incarne le président des États-Unis dans la télésérie West Wing, démontre bien
à quel point les assassinats des deux frères ont marqué l’imaginaire populaire
et continue de fasciner l’Amérique. Après la thèse d’Oliver Stone sur l’assassinat de Dallas (JFK), voilà que l’acteur-réalisateur prend plutôt le parti, non
pas de disséquer le mobile du ou des meurtriers, mais de décrire la chronologie d’une journée ordinaire qui bascule vers le drame collectif après un bain
de foule insuffisamment sécurisé. Estevez a fait appel à un aréopage de pointures hollywoodiennes dont Anthony Hopkins qui a déjà interprété le président Nixon, William H. Macy (Magnolia), Sharon Stone (Basic Instinct), Laurence Fishburne (The Matrix), tous témoins, à différents degrés, des dernières
heures de celui qui incarnait les valeurs de tolérance et de pacifisme chères aux
Américains encore sous le choc du Vietnam. De Venise où le film a été présenté à la Mostra, des critiques invoquaient Robert Altman et Paul Thomas
Anderson… Que peut-on ajouter après toutes ces fleurs? (S.B.-H.)
«BOBBY est un film d’auteur grand public d’autant plus brillant qu’il était
difficile à réussir.» (J. Roy, L’Humanité)
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QUINCEAÑERA
Un film de Richard
Glatzer et Wash Westmoreland
«Avec peu de moyens, ils
glanent sur leur route des
personnages profonds, attachants, sans jamais sombrer
dans la démagogie.»
(A. Nicoud, La Presse)
États-Unis
RECHERCHER VICTOR PELLERIN
Un film de Sophie
Deraspe
«Comme l’écrivain
Sergio Kokis dans L’Art
du maquillage, Sophie
Deraspe manie avec
brio l’art du faux et
de l’ambiguïté...»
Québec
Générique: États-Unis. 2006. 90 min. (V.O. espagnole et anglaise avec s.-t.
Générique: Québec. 2006. 102 min. (V.O.F.) Documentaire écrit et réa-
Synopsis: Magdalena, une jeune latino-américaine d’Echo Park à Los Angeles,
Synopsis: En 1990, Victor Pellerin, un peintre reconnu du milieu de l’art
français) Drame écrit et réalisé par Richard Glatzer et Wash Westmoreland. Mus.
orig.: Victor Bock, Michael B. Jeter, J. Peter Robinson, Micko Westmoreland. Int.:
Emily Rios, Araceli Guzman-Rico, Jesus Castanos, Alicia Sixtos, Jesse Garcia.
organise sa quinceañera, une fête traditionnelle pour les filles célébrant leur quinzième anniversaire. Quelque temps avant ce rite de passage de l’enfance vers l’âge
adulte, Magdalena annonce à son père qu’elle est enceinte. Rejetée par les siens,
elle rejoint parmi «les parias» de la famille son cousin Carlos, un homosexuel...
Notes: Leur cinéma plus orienté vers la culture gai, Richard Glatzer et Wash
Westmoreland (The Fluffer) prennent un virage ethnographique avec ce touchant portrait d’une communauté et ses jeunes à cheval entre l’Amérique
moderne et leurs racines aztèques. (S.B.-H.)
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lisé par Sophie Deraspe d’après une idée originale de Denis Langlois et Sophie
Deraspe. Mus. orig.: Frédéric Cloutier. Int.: Eudore Belzile, Élisabeth Legrand,
Anne Lebeau, Éric Devlin, Olga Korper, Julien Poulin, Alain Lacoursière.
contemporain, décide d’incinérer toute son œuvre dans un ultime geste de
rébellion avant de disparaître. Quinze ans plus tard, des artistes qui l’ont côtoyé
témoignent de son irrésistible charisme et de sa folie...
Notes: Qu’il soit une création de l’esprit de la réalisatrice Sophie Deraspe ou
un personnage qui a réellement existé, Victor Pellerin est un artiste fascinant
par lequel la documentariste nous donne accès aux coulisses de l’art contemporain et ses acteurs. Comme l’écrivain Sergio Kokis dans L’Art du maquillage,
Sophie Deraspe manie avec brio l’art du faux et de l’ambiguïté... Un coup de
cœur! (S.B.-H.)
Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
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25 % Les réductions chez les marchands participants
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987, route de l’Église, Ste-Foy
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minimum de 5 $.
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939, av. de Salaberry, Québec
2360, ch. Ste-Foy, Ste-Foy
la barberie 17
310, rue St-Roch, Québec
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269, boul. René-Lévesque Est, Québec
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Le club musical de québec
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Le péché véniel
233, rue St-Paul, Québec
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Sur le plat du soir.
1345, ch. Ste-Foy, Québec
Centre de liquidation: 1265, rue des Artisans
Boutique: 441, rue St-Jean, Québec
Focaccia
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En soirée, menu à la carte.
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la popessa
Librairie La Feuille Enchantée
140, route du Pont, bureau 4, Saint-Nicolas
ketto design 58
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Manoir de tilly 14
3440, ch. des Quatre-Bourgeois, Ste-Foy
(Carrefour de la Pérade)
Sur le prix courant à la billetterie du Grand Théâtre
de Québec.
Sur le prix courant.
Art populaire des 5 continents
Place de l’Église, St-Jean-Port-Joli
rock’n’livre
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565-B, rue St-Jean, Québec
Les horloges grand-père 33
du québec
Forfait passion mortelle: incluant la table d’hôte 5
services et une bouteille de vin sélectionné à 80 $
pour 2 personnes.
951, av. Cartier (coin Crémazie), Québec
Les enfants du soleil
2383, ch. Ste-Foy, Ste-Foy
2360, ch. Ste-Foy (la pyramide), Ste-Foy
alé alé café 43
2360, ch. Ste-Foy (Centre Innovation), Ste-Foy
(au centre de la pyramide)
Sur l’addition, achat minimum de 5 $.
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770, rue St-Jean, Québec
28, Carignan, Victoriaville
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Chez Victor
145, rue St-Jean, Québec
2778, ch. Ste-Foy, Ste-Foy
Achat minimum de 10 $. Sur le menu à la carte.
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Le rameau d’olivier 59
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Sur une table d’hôte en soirée.
Faks Café 18
1308, av. Maguire, Sillery
Sur l’addition. Achat minimum de 5 $.
mille-feuille
1394, ch. Ste-Foy, Québec
Sur la nourriture seulement. Achat minimum de 10 $.
café au bonnet d’âne 60
298, rue St-Jean, Québec
Achat minimum de 12 $.
Boutique le veau
de charlevoix
1445, ch. Ste-Foy, Québec
Achat minimum de 20 $.
restaurant labarca
104, rue St-Vallier Ouest, Québec
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Café bistrot flagrant délice 24 chaussures
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17, rue Sault-au-Matelot, Vieux-Port, Québec Sur les services seulement.
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2360, ch. Ste-Foy (la pyramide), Ste-Foy
Librairie la liberté
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1664, ch. St-Louis, Québec
Sur les fleurs seulement.
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la seigneuriale
2416, boul. Louis-XIV, Beauport
Sur les gâteaux et pâtisseries. Achat minimum de 10 $.
2360, ch. Ste-Foy, Ste-Foy
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CONGORAMA
Un film de Philippe Falardeau · Du même réalisateur: La Moitié gauche du frigo
«Solides (O. Gourmet et
P. Ahmarani), ils le sont.
Autant que le scénario
méli-mélo que le magicien
Falardeau tisse avec un
doigté rare.»
(G. Carignan, Le Soleil)
Canada · Belgique · France
Générique: Canada · Belgique · France. 2006. 105 min. (V.O.F.) Comédie
dramatique écrite et réalisée par Philippe Falardeau. Mus. orig.: Jarby McCoy.
Int.: Olivier Gourmet, Paul Ahmarani, Jean-Pierre Cassel, Arnaud Mouithys.
Synopsis: Un inventeur Belge, Michel, apprend qu’il a été adopté en 1958.
MARIE ANTOINETTE
Un film de Sofia
Coppola · De la même réalisatrice: Traduction infidèle
«Entre la figure historique, son interprète et la
cinéaste, s’opère, sous nos
yeux, une rare alchimie [...]
(M. Rebichon, Studio)
États-Unis
Générique: États-Unis. 2006. 123 min. (V.F.) Drame biographique écrit et
réalisé par Sofia Coppola d’après la biographie Marie-Antoinette de Antonia
Fraser. Mus. orig.: Jean-Benoît Dunckel, Nicolas Godin et Steven Severin. Int.:
Kirsten Dunst, Jason Schwartzman, Rip Torn, Judy Davis, Marianne Faithfull.
Né dans une grange au Québec, une religieuse l’aurait remis à ses parents adoptifs pendant l’Exposition universelle de Bruxelles. En voyage d’affaires au Québec, Michel s’arrête à Sainte-Cécile à la recherche de sa famille biologique. Làbas, il rencontre Louis, lui-même à la recherche de son père disparu sans laisser
d’adresse...
Synopsis: Marie-Antoinette a à peine quatorze ans lorsqu’elle quitte Vienne
Notes: Œuvre positivement singulière, CONGORAMA confirme le statut
cence. Outre sa luminosité éthérée, ses images au flou artistique à la Gainsborough et les décors naturels du château de Versailles, MARIE ANTOINETTE
surprend par sa modernité, son refus du statisme, sa révolte sous-jacente et l’incroyable métamorphose de Kirsten Dunst d’enfant ingénue à reine quittant
Versailles à l’aube… de la Révolution. (S.B.-H.)
d’auteur de Philippe Falardeau (La Moitié gauche du frigo). Outre la superbe
photo d’André Turpin et la bande-son entraînante de Jarby McCoy, le plaisir de
visionner CONGORAMA n’a d’égal que le processus de mûrissement que l’on
devine derrière ce road movie «transatlantique» achevé. (S.B.-H.)
www.clap.ca
pour épouser le dauphin de France, Louis-Auguste, petit-fils de Louis XV. Or,
la cadette des Habsbourg ne tarde pas à s’étourdir dans les fêtes pour oublier
ce mari pataud...
Notes: C’est en apothéose que Sofia Coppola clôt son triptyque sur l’adoles-
Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
41
BARDO HOTEL SOUNDTRACK
Formé en 1977, à San Francisco, Tuxedomoon a marqué la génération avide de new wave durant les années
80 et a été redécouvert grâce à Nouvelle Vague, qui
reprenait In a Manner of Speaking de si belle façon
sur son premier CD éponyme. Ce nouvel album de
Tuxedomoon comporte la musique d’un film expérimental en mutation d’un certain George Kakanakis:
vingt pièces, en majorité instrumentales, presque toutes très courtes, sont ainsi
regroupées. BARDO HOTEL, c’est de la musique d’ambiance, des sons troubles,
un univers caverneux, parfois teinté de jazz vaporeux. Des fragments de dialogues viennent hanter le projet qui profite de titres savoureux comme Soup du jour
ou Effervescing in the Nether Sphere. Ces musiques intemporelles n’ont plus rien
de new wave; c’est avant tout un entourage sonore avant-gardiste, bien ciselé qui
invite à une écoute plus intellectuelle qu’à un 5 à 7 bien arrosé.
BARDO HOTEL SOUNDTRACK, Tuxedomoon, Made to Measure, 2006.
LA MUSIQUE DE PARIS DERNIÈRE
LA MUSIQUE DE PARIS DERNIÈRE, artistes divers choisis par Béatrice Ardisson,
Naïve, 2005.
ROGUE’S GALLERY
Gore Verbinski, réalisateur du Pirate des Caraïbes 1
et 2, et son acteur-vedette, Johnny Depp, sont à l’origine de ce projet ludique et ambitieux mené par Hal
Willner, un collectionneur de vieux enregistrements
de chansons de marins. Le trio a demandé à une pléthore d’artistes d’endisquer des chants traditionnels
associés à la mer, voire aux buveurs de rhum et flibustiers ancestraux. Les surprises sont nombreuses et inattendues; on y retrouve
les voix caverneuses de Nick Cave, Joseph Arthur et Bryan Ferry (en duo avec
Antony, sans ses Johnsons), celle du comédien John C. Reilly et celle, grave et
touchante, de Robin Holcomb. Sting, Lou Reed et même Bono sont du voyage,
mais donnent plus le mal de mer qu’autre chose. ROGUE’S GALLERY est un
album double rempli de trésors pour qui aime la tradition musicale anglosaxonne!
ROGUE’S GALLERY, artistes divers, Anti, 2006.
Photo : Guy Couture
Compilation de rêve regroupant des reprises éclectiques de mégasuccès populaires de toutes les époques:
voici le concept de la série d’albums intitulée LA
MUSIQUE DE PARIS DERNIÈRE. Les cinq albums
disponibles, dont cette compilation représentant une
sorte de best of, sont en fait la trame sonore musicale
de l’émission 93, Faubourg Saint-Honoré de Thierry
Ardisson, présentée sur la chaîne française Paris Première. C’est d’ailleurs la
conjointe de ce dernier, Béatrice, qui sélectionne les titres uniquement d’artis-
tes classiques (Rolling Stones, Bee Gees, Vanessa Paradis, Tom Jones). Les groupes ou chanteurs qui se retrouvent à puiser dans ce répertoire afin d’y faire leur
propre mise à jour, souvent très étonnante, sont plutôt méconnus hormis, Shirley Bassey, Stéréo Total ou José Féliciano. Cette série consensuelle et diablement
efficace est idéale pour faire des jeux-questionnaires musicaux avec vos convives, qui seront épatés par le bon goût de Mme Ardisson.
Francine Leclerc
Designer joaillière
1317, avenue Maguire, Sillery
42
683-6667
– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
www.clap.ca
FACTOTUM
5:55
Encore inédit en salle au Québec, FACTOTUM,
adapté de l’œuvre et de la vie de Charles Bukowski,
met en vedette Matt Dillon dans le rôle de l’alter ego
de l’auteur. La musique, elle, est entièrement composée et, par moments, chantée par la Norvégienne
Kristin Asbjornsen, qui, cet automne d’ailleurs, lançait un premier album solo. Associée à des ensembles
de jazz contemporain de la Norvège, la musicienne et chanteuse nous livre ici
des ambiances feutrées de fonds de taverne portées par des idées noires enrobées
d’une voix rauque et «érotisante». Le réalisateur Bent Hamer, l’homme derrière
Kitchen Stories, a bien choisi sa compatriote, qui navigue autant dans des eaux
«lynchéennes» que dans des mers auxquelles Mike Figgis s’est déjà frotté. Un bel
album rempli de volutes froides et apaisantes.
FACTOTUM, Kristin Asbjornsen, Milan Records, 2006.
L’actrice Charlotte Gainsbourg fait un retour sur
disque, cette fois-ci en tant que femme et non fille
de… Entourée du duo Air pour les musiques et aidée
par de grandes pointures de la brit-pop pour les textes (tous en anglais sauf un), l’effrontée démontre
un talent certain pour créer, à l’aide de son filet de
voix, des clairs-obscurs intimistes. Plutôt que d’être
reliées au swingin’ London, les influences de cet album sont anglo-saxonnes, certes, mais contemporaines, rappelant le travail de Benjamin Biolay. Sceptique au
départ, après trois écoutes, je me dois d’avouer que les mélodies finissent par
séduire, de par l’intérieur, comme une maisonnée qui fait le plein de chaleur
à l’arrivée de l’automne. Il n’y manque qu’un duo avec Yvan Attal intitulé Ma
femme est une chanteuse!
5:55, Charlotte Gainsbourg, Warner Music, 2006.
Le classique
À BOUT DE SOUFFLE
Alors que la musique du cinéma français des années 60 est surtout associée au travail de Michel Legrand, Antoine
Duhamel et Georges Delerue, on oublie que Martial Solal fut l’un des compositeurs marquants de l’époque, surtout
pour son travail sur À bout de souffle de Jean-Luc Godard. La musique de ce film, qui, avec Les 400 coups, marqua l’arrivée définitive de la Nouvelle Vague, était aussi importante que les gueules de Belmondo et Seberg. Le jazz enivrant
et englobant de Solal, qui n’est pas sans rappeler celui de Miles Davis pour Ascenseur pour l’échafaud, donnait le ton à
cette œuvre, éloge de la fuite du cinéma de papy. Des titres de Solal puisés dans des films de Verneuil, Becker, Molinaro
et Welles sont ajoutés; certains sonnent plus classiques, d’autres plus sixties. Mais on retiendra des partitions de À bout
de souffle un désir de bousculer qui n’aura d’égale ici que la musique du Chat dans le sac de Gilles Groulx, concoctée
en une nuit par John Coltrane.
À BOUT DE SOUFFLE, Martial Solal, Universal Music, 1959, réédition 2002.
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43
Films pour enfants
LES REBELLES DE LA FORÊT
Un film de Roger Allers, Jill Culton et Anthony Stacchi
Générique: États-Unis. 2006. 99 min. (V.F. de Open Season) Film d’animation réalisé par Roger
Allers, Jill Culton et Anthony Stacchi. Scén.: Steve Bencich et Ron J. Friedman. Mus. orig.: Ramin
Djawadi.
Synopsis: Bogg, un ours apprivoisé et pas malheureux pour deux sous, est attiré par le projet d’Elliott, un cerf sauvage: devenir un «ours libre» dans la nature... Mais Bogg ignorait que la forêt est
l’endroit de prédilection des chasseurs...
LA MAISON MONSTRE
Un film de Gil Kenan
Générique: États-Unis. 2006. 91 min. (V.F. de Monster House) Film d’animation réalisé par Gil Kenan. Scén.: Dan Harmon, Rob Schrab, Pamela Pettler.
Synopsis: À la veille de l’Halloween, D.J. Walters, un jeune de douze ans,
perd son ballon dans la maison du vieux Nebbercracker... Des jouets, des animaux ont déjà disparu à cet endroit... Même Jenny, sa nouvelle amie, passe à
un cheveu d’être aspirée par la maison dotée de pouvoirs maléfiques...
BORÉAL-EXPRESS
Un film de Robert Zemeckis
Générique: États-Unis. 2004. 100 min. (V.F. de The Polar Express) Conte d’animation réalisé par
Robert Zemeckis. Scén.: Robert Zemeckis et William Broyles d’après le livre de Chris Van Allsburg.
Mus. orig.: Glen Ballard et Alan Silvestri. Int.: Tom Hanks, Leslie Harter Zemeckis, Eddie Deezen,
Nona M. Gaye, Peter Scolari.
Synopsis: Ne croyant plus au père Noël, un jeune garçon est invité par un étrange chef de gare à
monter à bord d’un train de nuit qui file à pleine vapeur vers le pôle Nord... (S.B.-H.)
ASTÉRIX ET LES VIKINGS
Un film de Stefan Fjeldmark et Jesper Moller
Générique: France · Danemark. 2006. 78 min. (V.F.) Dessin animé réalisé par Stefan Fjeldmark et Jesper Moller. Scén.: Jean-Luc Goossens et Stefan Fjeldmark d’après
la BD de René Goscinny et Albert Uderzo. Mus. orig.: Replicant.
Synopsis: Goudurix, neveu du chef des irréductibles Gaulois et incroyable froussard, est enlevé par les Vikings. Astérix et Obélix doivent le retrouver illico... (S.B.-H.)
LES BAGNOLES
Un film de John Lasseter et Joe Ranft
Générique: États-Unis. 2006. 116 min. (V.F. de Cars) Film d’animation réalisé par John Lasseter et
Joe Ranft. Scén.: John Lasseter d’après une idée de Joe Ranft. Mus. orig.: Randy Newman.
Synopsis: En route vers la Coupe Piston, Flash McQueen, une auto de course, dévie par malchance
à Radiator Springs sur la route 66. Il y rencontre Sally, une Porsche 2002 et Doc Hudson, un modèle
1951 au passé mystérieux... Grâce à eux, la rutilante voiture sport comprend qu’il n’y a pas que
franchir le fil d’arrivée qui importe dans la vie... (S.B.-H.)
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– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
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Du 15 au 19 novembre
Les 5 jours du Cinéma Français à Québec MC
Pour sa deuxième édition, l’événement Les 5 jours du Cinéma Français à Québec promet d’être encore plus français!
En plus de sa programmation de films exclusifs et de coups de cœur, profitez des activités parallèles.
5 à 7 à la française les 16 et 17 novembre au café du Cinéma Le Clap
Venez déguster* des vins
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En collaboration avec Cinéma Passion, revivez
quelques beaux souvenirs de cinéma grâce à
l’exposition d’affiches au café et dans les aires
communes du cinéma.
MC
propose une dégustation de ses terrines avec trois vins à découvrir.
• Le vendredi 17 novembre, Philippe Lapeyrie, sommelier et chroniqueur de vins pour
le Magazine Le Clap vous présentera trois vins en dégustation.
En collaboration avec Les Vins du Trianon, Le Grill Ste-Anne et Artisan Éric Borderon
Bouquinez au ciné!
En collaboration avec la Librairie La Liberté, des livres des Éditions Les Cahiers du cinéma, des
œuvres littéraires adaptées au grand écran ainsi que des DVD de films français seront en vente à
un stand pour cinéphiles-lecteurs.
Parlez cinéma avec vos critiques!
Le vendredi 17 novembre, à 18 h, un échange animé par Serge Pallascio réunira les journalistes et chroniqueurs Normand Provencher (Le Soleil), Denise Martel (Journal de Québec) et
Pierre Blais (SRC).
Réservez vos places à la billetterie (gratuit).
Critique d’un jour
Étudiants, à vos plumes! Participez au concours
Devenez critique d’un jour, parrainé par le
Consulat général de France à Québec (tous les
détails à la page 50).
Prix du public
Voyages Lambert
Votez pour votre film préféré et courez la chance
de gagner un voyage à Paris offert par Voyages
Lambert (tous les détails à la page 47).
* Un verre de vin sera offert gracieusement aux 75 premières personnes qui se présenteront avec un billet de cinéma pour l’un ou l’autre des films programmés pendant Les 5 jours du Cinéma Français à Québec. Pour ceux qui souhaitent prolonger la fête, les vins en dégustation seront vendus au prix découverte de 4 $ le verre.
Les 5 jours du Cinéma Français à Québec
remercie
MC
Librairie La Liberté
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Le cinéma international à Québec
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Du 15 au 19 novembre 2006, participez au vote du Prix du public des
5 jours du Cinéma Français à Québec au Cinéma Le Clap et courez la chance
de gagner un voyage d’une semaine pour deux personnes à Paris.*
Écoutez l’émission Retour sur le monde au 106,3 FM, le lundi 20 novembre 2006,
entre 15 h et 17 h, pour connaître le gagnant.
*Un séjour de 7 jours / 6 nuits à Paris pour 2 personnes d’une valeur de 3 950 $, une gracieuseté de Voyages Lambert.
Règlements disponibles au Cinéma Le Clap et au www.clap.ca.
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Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
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Film d’ouverture
Le Grand Meaulnes (97 min) · 15 novembre - 19h
Un film de Jean-Daniel Verhaeghe
· Drame réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe. Scén.: Jean-Daniel
Verhaeghe et Jean Cosmos d’après l’œuvre d’Alain-Fournier. Int.:
Nicolas Duvauchelle, Jean-Baptiste Maunier, Clémence Poésy, JeanPierre Marielle, Philippe Torreton, Emilie Dequenne.
· En 1910, Augustin Meaulnes est admis au collège géré par le couple Seurel. Bientôt surnommé «le Grand Meaulnes», l’adolescent se lie
d’amitié avec François, le fils Seurel sur lequel il exerce son influence…
César 2004 — Meilleur acteur dans un second rôle - Darry Cowl
Pas sur la bouche (115 min) · 19 novembre - 12h50
Un film de Alain Resnais
· Comédie musicale écrite et réalisée par Alain Resnais d’après l’opérette de André Barde et Maurice
Yvain. Int.: Sabine Azéma, Isabelle Nanty, Audrey
Tautou, Pierre Arditi, Darry Cowl, Lambert Wilson, Jalil Lespert, Daniel Prévost.
· Gilberte Valandray cache un secret «inoffensif » à son époux Georges.
Jadis, elle a été mariée à un Américain. Quand l’Américain débarque
à Paris pour affaires et se lie à Georges, Gilberte anticipe le pire…
Pas sur la bouche
Cannes 2006 – Grand Prix de la Semaine internationale de la Critique
Les Amitiés maléfiques (100 min) · 18 novembre - 21h50
Un film de Emmanuel Bourdieu
· Drame réalisé par Emmanuel Bourdieu. Scén.: Emmanuel Bourdieu et Marcia Romano. Int.: Malik Zidi, Thibault Vinçon, Dominique Blanc, Alexandre Steiger, Natacha Régnier.
· À la rentrée universitaire, Eloi et Alexandre rencontrent André, un
étudiant charismatique qui les fascine…
Cannes 2006 – Grand Prix du Jury
Flandres (91 min) · 16 novembre - 19h30
Les Amitiés maléfiques
Un film de Bruno Dumont
· Drame écrit et réalisé par Bruno Dumont. Int.: Adélaïde Leroux,
Samuel Boidin, Henri Cretel, Jean-Marie Bruveart.
· Depuis les Flandres, Demester et d’autres hommes partent à la
guerre vers un pays lointain. Son amour pour la jeune Barbe qui
l’attend chez lui le sauvera-t-il de l’enfer à son retour …
Le Grand Meaulnes
Le Voyage en Arménie (115 min) · 18 novembre - 19h20
· Un film de Robert Guédiguian
Drame réalisé par Robert Guédiguian. Scén.: Ariane Ascaride,
Marie Desplechin et Robert Guédiguian. Int.: Ariane Ascaride,
Gérard Meylan, Roman Avinian, Marcel Bluwal.
· Parce qu’il sait que ses jours sont comptés, Barsam veut revoir l’Arménie, la terre qui l’a vu naître, et quitte Marseille contre les avis
d’Anna, sa fille, qui n’a d’autre choix que de partir à sa recherche…
Jean-Philippe (92 min) · 18 novembre - 13h10
Un film de Laurent Tuel
· Comédie fantaisiste de Laurent Tuel. Scén.: Christophe Turpin.
Int.: Fabrice Luchini, Johnny Hallyday.
· Fabrice est le fan numéro un du rocker français Johnny Hallyday.
Un soir qu’il rentre chez lui après avoir picolé un peu, il est frappé
à la tête par un voisin. À son réveil, il réalise qu’il a été projeté dans
une réalité parallèle où Johnny n’y est plus une star…
L’Ivresse du pouvoir (110 min) · 18 novembre - 16h50
Un film de Claude Chabrol
· Drame politique réalisé par Claude Chabrol. Scén.: Claude Chabrol et Odile Barski.
Int.: Isabelle Huppert, François Berléand, Patrick Bruel, Robin
Renucci, Thomas Chabrol.
· La juge d’instruction Jeanne Charmant Killman est chargée de
tirer au clair une affaire de détournement de fonds… Parallèlement à son enquête, sa vie privée se détériore…
Flandres
Le Voyage en Arménie
Jean-Philippe
Film culte
La master class de Jean-Jacques
Beineix (52 min) · 18 novembre - 12h
37°2, le matin – version longue (188 min)
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– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
Sauf le respect que je vous dois
Exclusif
Pour souligner le 20e anniversaire du film 37°2, le matin
de Jean-Jacques Beineix, le Clap présente:
Un film de Jean-Jacques Beineix · 17 novembre - 21h10
· Drame psychologique écrit et réalisé par Jean-Jacques
Beineix d’après le roman de Philippe Djian. Int.: Béatrice Dalle, Jean-Hugues Anglade, Gérard Darmon.
· Amoureuse à la folie de Zorg, Betty lui découvre un
talent génial d’écrivain…
L’Ivresse du pouvoir
· En mai 2006, Jean-Jacques Beineix, Jean-Hugues
Anglade et Béatrice Dalle ont donné une master class au
Grand Rex qui a été filmée et montée par la suite. Lors
de ses retrouvailles uniques, le cinéaste et les acteurs
racontent la genèse de l’œuvre maîtresse de Beineix.
37°2, Le Matin
www.clap.ca
Du 15 au 19 novembre
Belle toujours
Clémence
Belle toujours (70 min) · 19 novembre - 18h
Un film de Manoel de Oliveira
· Drame écrit et réalisé par Manoel de Oliveira d’après
l’œuvre de Joseph Kessel. Int.: Michel Piccoli, Bulle
Ogier, Leonor Baldaque, Ricardo Trepa, Julia Buisel.
· Deux personnages du film de Luis Buñuel, Belle de
jour, se recroisent 38 ans plus tard…
Sauf le respect que je vous dois (90 min)
19 novembre - 19h40
Un film de Fabienne Godet
· Drame réalisé par Fabienne Godet. Scén.: Fabienne
Godet, Franck Vassal et Juliette Sales. Int.: Olivier
Gourmet, Julie Depardieu, Dominique Blanc, Marion
Cotillard.
· François a tout pour être heureux, mais le suicide
d’un collègue de travail licencié l’amène à reconsidérer sa vie…
Avril
Enfermés Dehors
Clémence (117 min) · 15 novembre - 21h20
Un film Franck Buchter
· Drame écrit et réalisé par Franck Buchter. Int.:
Magali Sémétys, Franck Buchter, Benjamin Bellecour,
Caroline Bourg.
· Clémence quitte son futur époux et sa petite fille
pour retrouver dans Paris un homme qu’elle n’a
croisé que brièvement…
Avril (96 min) · 19 novembre - 21h30
Il ne faut jurer de rien!
Enfermés dehors (90 min) · 16 novembre - 22h
Un film de Albert Dupontel
· Comédie écrite et réalisée par Albert Dupontel.
Int.: Albert Dupontel, Claude Perron, Nicolas Marie,
Hélène Vincent, Yolande Moreau.
· Un sans-abri déniche un uniforme de flic et le met
pour manger dans les cantines de police...
IL NE FAUT JURER DE RIEN! (103 min)
17 novembre - 21h40
Un film de Gérald Hustache-Mathieu
· Drame écrit et réalisé par Gérald Hustache-Mathieu.
Int.: Sophie Quinton, Miou-Miou, Nicolas Duvauchelle, Clément Sibony, Richaud Valls.
· Sœur Bernadette apprend à Avril, une jeune novice
de 21 ans qui s’apprête à faire une retraite avant
de prononcer ses vœux, qu’elle a un frère jumeau.
La couventine part le retrouver dans un refuge en
Camargue, lui et deux de ses amis…
Un film de Eric Civanyan
· Comédie écrite et réalisée par Eric Civanyan d’après
l’œuvre d’Alfred de Musset. Int.: Gérard Jugnot, Jean
Dujardin, Mélanie Doutey.
· Paris. 1830. Perdu dans les liaisons sans lendemain et
l’alcool, Valentin est un grand cynique face à l’amour.
Opportuniste dans l’âme, son oncle Van Buck, un
homme radin, s’entiche de l’idée de lui faire épouser
Cécile de Mantes, une baronne sans fortune.
Les films coups de cœur
César 1996 – Meilleur second rôle masculin - Eddy Mitchell
Le Bonheur est dans le pré (106 min)
17 novembre - 17h30
Un film de Etienne Chatiliez
· Comédie réalisée par Etienne Chatiliez. Scén.: Florence Quentin. Int.: Michel Serrault, Eddy Mitchell,
Sabine Azéma, Carmen Maura.
· Francis, un fabriquant de lunettes de toilettes, largue
usine, femme et fille pour refaire sa vie auprès d’une
éleveuse «bienheureuse» de canards… et de foie gras!
Festival de Venise 1967 — Lion d’or du meilleur film
BELLE DE JOUR (101 min) · 19 novembre - 14h50
Un film de Luis Buñuel
· Drame écrit par Luis Buñuel. Scén.: Luis Buñuel
et Jean-Claude Carrière d’après l’œuvre de Joseph
Kessel. Int.: Catherine Deneuve, Michel Piccoli,
Geneviève Page, Pierre Clémenti.
· Jeune épouse d’un interne, Séverine fréquente secrètement, l’après-midi entre deux et cinq heures, une maison clandestine. Là-bas, elle devient Belle de jour...
Le bonheur est dans le pré
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Belle de jour
César 1998 – Meilleure actrice - Ariane Ascaride
Marius et Jeannette (105 min) · 17 novembre - 13h25
Un film de Robert Guédiguian
· Comédie dramatique réalisée par Robert Guédiguian. Scén.: Robert Guédiguian et Jean-Louis
Milesi. Int.: Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Jean-Pierre Darroussin.
· Marius vit dans une cimenterie et Jeannette trime
dur pour élever seule ses enfants. Sans le savoir, il ne
manque que l’un à l’autre et vice versa pour toucher
au bonheur…
César 2002 – Meilleur film — Meilleur réalisateur
Les Choristes (95 min) · 16 novembre - 15h50
Un film de Christophe Barratier
· Comédie dramatique réalisée par Christophe Barratier. Scén.: Christophe Barratier et Philippe LopezCurval. Int.: Gérard Jugnot, François Berléand, JeanBaptiste Maunier, Jacques Perrin, Maxence Perrin.
· France. 1949. Nouvellement embauché à l’internat de rééducation du Fond de l’étang, Clément
Mathieu organise une chorale pour discipliner ses
jeunes ouailles. Cinquante ans plus tard, Morhange
et Pépinot se souviennent de Clément Mathieu, leur
sauveur...
Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (116 min)
17 novembre - 14h40
Un film de Jean-Pierre Jeunet
· Comédie dramatique réalisée par Jean-Pierre Jeunet.
Scén.: Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant. Int.:
Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz, Jamel Debbouze.
· Serveuse dans un café de Montmartre, Amélie
Poulain décide de faire le bien et sème le bonheur
à tout vent…
Marius et jeannette Le Fabuleux destins d’Amélie Poulain
Les choristes
Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
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Concours de critiques
parrainé par le
Devenez critique d’un jour...
et vivez l’expérience d’une vie!
Vous avez entre 18 et 25 ans et vous
êtes passionné(e) de cinéma?
Pour participer, rédigez une critique de 500 mots
maximum sur l’un des films à l’affiche pendant Les 5 jours
du Cinéma Français à Québec et courez la chance de vous
envoler pour Cannes dans le cadre des Rencontres
Internationales de Jeunes du 60e Festival de Cannes.
Faites parvenir votre critique au plus tard le 24 novembre, à 17 h,
au Cinéma Le Clap, Concours de critiques, 2360, chemin Sainte-Foy,
bureau 370, Québec (Québec) G1V 4H2
Le gagnant sera sélectionné par un jury composé de Normand Provencher
(journaliste, Le Soleil), Sylvie Tossah (Consulat général de France à Québec) et
Stéphanie Bois-Houde (rédactrice en chef, Magazine Le Clap).
La critique gagnante sera publiée dans le numéro 135 du Magazine Le Clap.
Le Cinéma Le Clap se réserve le droit de publier les textes reçus dans le cadre de
ce concours.
50
– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
www.clap.ca
par
Serge Pallascio
Les 5 jours
du Cinéma Français
à Québec
MC
« les femmes demeurent mystérieuses…»
Entrevue avec Claude Chabrol · Les 5 jours du Cinéma Français à Québec
Claude Chabrol a 76 ans. Et rien ne semble pouvoir l’arrêter de tourner. À peine son cinquante-sixième film sort-il sur nos écrans et voilà
déjà qu’il en amorce un cinquante-septième. Il était 14 heures à Lyon. Claude Chabrol révisait son plan de tournage qui allait durer ce
jour-là de 16 heures jusqu’à une heure du matin. Il était en grande forme, amène et surtout plein d’humour. Pour Claude Chabrol, le
cinéma est un art populaire. Claude Chabrol, mode d’emploi.
Le Clap: Qu’est-ce qui vous incite encore à faire du
cinéma?
ça continue comme ça. Chaque fois qu’on tourne ensemble, c’est un vrai plaisir.
Claude Chabrol: Le tournage. Il y a une fête du
tournage. Ce qui me fascine dans ce moment, c’est que
j’ai 50 personnes autour de moi qui s’échinent à faire ce
que j’ai en tête. Ce sont mes esclaves en quelque sorte
(rires).
Le Clap: Comment travaillez-vous avec les interprètes de votre film?
Le Clap: L’IVRESSE DU POUVOIR est le septième
film que vous tournez avec Isabelle Huppert. Qu’est-ce
qui explique cette fidélité?
Claude Chabrol
www.clap.ca
Claude Chabrol: Notre premier film était Violette
Nozière, en 1978, et on s’est tout de suite très bien entendus. Sa manière de jouer et ma manière de tourner se
fondaient bien ensemble. Elle comprenait ce que je voulais avant même que je l’aie exprimé tandis que je me
doutais de ce qu’elle allait faire avant qu’elle ne le fasse. Et
Claude Chabrol: J’aime que les comédiens trouvent par eux-mêmes ce que je veux qu’ils fassent mais
sans leur dire. Je leur parle d’autre chose. Des fois, ça
fonctionne très bien, ils font exactement ce que je veux.
D’autres fois, ça rate complètement et, là, je suis obligé
de leur dire quoi faire. Mais, en général, je ne me trompe
pas dans le choix de mes comédiens parce que je ne les
engage qu’après avoir déjeuné avec eux. Les rapports
pendant un repas sont beaucoup plus francs que derrière
un bureau. On bouffe la même chose ou presque. On fait
les mêmes gestes en même temps. On se met un petit peu
de vin dans le pif (rires). Un bon repas permet de briser la glace.
a
Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
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Le Clap: Il y a quelque chose qui vous relie à
Alfred Hitchcock dans votre façon d’aborder les
personnages féminins. Elles sont à la fois ombre
et lumière.
moins Corneille (rires). Ou Faulkner divisé par Corneille (le rire s’amplifie).Ou
encore Faulkner au carré multiplié par Corneille sur deux (hyper-rires).
Le Clap: Qu’est-ce qui vous relie à l’un et l’autre?
Claude Chabrol: Je ne sais
Claude Chabrol:
pas comment vous êtes mais moi,
J’adore les écrivains qui
avec les femmes, je ne sais jamais si
ont une vision du monde
«[…] en général, je ne me trompe
je les manipule ou si elles me maniabsolument différente de
pas dans le choix de mes comépulent (éclats de rire). J’ai l’impresla mienne et qui réussisse
diens parce que je ne les engage
sion qu’au moment où je crois les
à me convaincre par leur
qu’après avoir déjeuné avec eux.
manipuler, c’est le moment où elles
talent que leur opinion
Les rapports pendant un repas
me manipulent le plus. C’est une des
n’est pas à rejeter, mais à
vérités dans le cinéma de Hitchcock
considérer. Faulkner est
sont beaucoup plus francs que
que de conserver le mystère féminin.
un vieux réac, mais il a
derrière un bureau.»
Sa théorie était simple. Comme il était
une force, un style, une
un obsédé sexuel, il prenait des filles
invention très étonnante
très blondes, très froides et il suggéet, surtout, une infinie
rait qu’elles étaient des brûlots au lit. Je n’emprunte
pitié pour la nature humaine. Corneille, c’est le contraire. Il y a chez lui une
pas ce chemin-là, mais c’est vrai que cela revient au
volonté perpétuelle de transcendance. L’un montre un homme bas qui cherche à
même, c’est-à-dire qu’elles ne sont jamais exacte- s’élever. L’autre, un homme élevé qui cherche à s’abaisser. Ils sont assez complément ce qu’elles paraissent. Pour nous, les hommes, mentaires dans ma tête et en ce moment. Dans six mois, je dirai peut-être quelles femmes demeurent assez mystérieuses.
les sont ces imbécillités que je suis allé raconter (rires).
Le Clap: Pourrait-on dire que vous êtes un
moraliste?
Isabelle Huppert dans
L’Ivresse du pouvoir
Claude Chabrol: Je suis intéressé par les
notions de bien et de mal dans les sociétés. Ce qui me
plaît, c’est la nature humaine, étant donné que j’en
fais hélas ou heureusement partie. Il m’intéresse de
savoir si les êtres humains ont les mêmes réactions
que moi, s’ils ont les mêmes notions de ce qui est
bien et de ce qui est mal.
Le Clap: Si vous aviez à nommer un écrivain qui serait votre alter ego, quel
serait-il?
Claude Chabrol: C’est très compliqué. Si je cite quelqu’un de remarquable et de très célèbre, on va dire «celui-là il ne se mouche pas du pied». Si je cite
quelqu’un d’inconnu, on va me dire «c’est qui celui-là» Toute proportion gardée,
cela serait un mélange qui va vous semblez bizarre de Faulkner et de Corneille. Pas
mal, hein! Je ne dis pas que c’est Faulkner plus Corneille. Ça peut être Faulkner
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– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
Humour. Ironie. Autodérision. Claude Chabrol fera des films jusqu’à ce
que «un jour on va me chasser avec un coup de pied au cul en disant:
“Arrêtez-le”». Pour l’instant, il carbure au rythme de sa devise «Oncques
ne m’emmerde! Autrement dit, je ne m’emmerde jamais.»
Le cinéma français vu par Claude Chabrol
«C’est une période transitoire. Je trouve qu’on fait un peu trop dans la
pantalonnade. Mais en même temps, il y a des premiers films qui sont
très ambitieux et qui ne sont pas faits uniquement pour oublier ses
soucis pendant deux heures comme on dit. Alors, c’est un mélange de
tout. Il y a des films qui sont absolument épouvantables, mais qui ont
l’avantage d’être suffisamment ridicules pour rapporter de l’argent,
ce qui permet de faire d’autres films qui sont plus complexes et qui,
même s’ils sont parfois ratés, n’en demeurent pas moins plus intéressants. Finalement, il y a un équilibre qui n’est pas désagréable. Mais
cela serait mieux si l’on créait une banque européenne du cinéma.
On est en train de faire l’Europe politique. Pourquoi ne pas faire l’Europe cinématographique? On piquerait de l’argent aux Anglais, ça
serait formidable (rires).»
•
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jean-jacques beineix
« Le cinéma est une identité! » · Les 5 jours du Cinéma Français à Québec
Les 5 jours
du Cinéma Français
à Québec
Il a marqué notre génération. Nous aurions tous voulu être Jules pour vivre quelques minutes avec Cynthia Hawkins dans Diva. Nous avons vibré aux amours,
même si destructrices, de Zorg et Betty dans 37o2, le matin. Nous avons partagé
jusqu’à l’émotion la fragile «humanitude» de Yves Montand dans IP5. Et pardessus tout, nous avons aimé Jean-Jacques Beineix d’un amour qui nous a fait
tout lui pardonner, ses excès et ses échecs. Aujourd’hui, le cinéaste vit à distance
du 7e art. Il a trop donné et trop peu reçu. Mais il conserve une passion pour
ce cinéma qu’il a aimé comme une maîtresse. Jean-Jacques Beineix nous fait
l’amitié de partager deux ou trois choses qu’il sait du cinéma français.
MC
© Valentina Sauca - 2003
Le Clap: Quel est l’événement fondateur de votre relation d’amour au cinéma?
Jean-Jacques Beineix
Jean-Jacques Beineix: Le cinéma de mon enfance, c’est le cinéma
de la salle. On est dans une salle avec des gens. On se déplace. On va voir le film.
On a le programme. On a coché un film. On a regardé les horaires. On a choisi sa
salle. On la connaît. On s’installe à une place donnée. Une ouvreuse vous guide dans le noir
avec une lampe torche. Vous vous asseyez. Vous avez la publicité. Les bonbons qui font du bruit
et que vous mâchez tout en regardant le générique Pathé ou
le générique Gaumont. Les actualités. Le cinéma était un
spectacle total parce que les salles étaient des temples
dédiés au 7e art. Il faut des cathédrales pour faire
des curés. Enfant de chœur, j’ai voulu, moi aussi,
devenir grand prêtre.
Jean-Jacques Beineix: Je pourrais vous citer Le Livre de la jungle, Blanche-Neige, Ben-Hur, Les Enfants
du paradis. Chaque film a été une partie de mon éducation sentimentale et de mon goût pour l’aventure. Et puis il y
a eu des rencontres avec des films dont les émotions étaient certainement plus complexes que ce que ma jeunesse était
capable de décrypter. a
www.clap.ca
la
jun
gle
Le Clap: De tous ces films de l’enfance, quels sont ceux qui ressortent avec plus d’acuité?
de
ivre
Le L
Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
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Le Clap: Est-ce qu’on apprend à aimer par le cinéma?
Jean-Jacques Beineix: Certainement. Le cinéma parle d’amour. Le
cinéma parle de passion. Le cinéma, c’est la vie en prise directe avec nos émotions qui, elles, sont projetées sur l’écran. C’est une manière de vivre par procuration, dangereuse par ailleurs. Je me souviens être très souvent sorti d’un film
et m’être dit que la vie était moins grande que le cinéma.
Le Clap: De tous ces cinéastes qui ont fait le cinéma français, quels seraient
votre père et vos oncles spirituels?
Jean-Jacques Beineix: Jean Renoir, François Truffaut. Henri-Georges Clouzot, Maurice Carnet, Jacques Prévert, Jacques Tati. C’est extraordinaire,
Jacques Tati! Il a su capturer l’essence d’une époque sans
réalisme, mais tout en étant extrêmement près de la réalité
et avec une poésie magnifique. Je pense particulièrement à
Jour de fête. C’est mon enfance.
Le Clap: Si l’histoire du cinéma devait retenir deux ou trois films français
pour l’éternité, quels seraient ces incontournables?
Jean-Jacques Beineix: Je choisirais Les Vacances de M. Hulot. C’est
un film absolument extraordinaire de poésie, de nostalgie. Et puis, il y a la
beauté des côtes bretonnes dans leur virginité des années 50, le jazz et ce personnage magnifique de
célibataire qui vient
en vacances une fois
par an… J’ajouterais
Les Enfants du paradis parce que c’est un
chef-d’œuvre avec des
Les Enfants du paradis
phrases comme «Vous avez le cœur trop chaud et la
tête trop froide, avec vous j’aurais peur d’attraper des
courants d’air», ou encore «Paris, c’est si petit pour
des gens qui, comme nous, s’aiment d’un aussi grand
amour». Ce film est un livre ouvert sur une intelligence du dialogue, des comédiens extraordinaires, des
décors comme on n’en ferait plus aujourd’hui. C’était
l’époque de la fierté du cinéma français.
Jour de fête
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– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
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Le Clap: Qu’est-ce que le cinéma français a apporté au cinéma mondial que le cinéma américain n’a pas
apporté?
Jean-Jacques Beineix: Il a certainement apporté cette étude très poussée et très fine des caractères dès lors qu’il y a du romanesque. Le cinéma américain est très pragmatique. Le cinéma français est
riche, pas seulement de ce qu’on voit à l’écran, mais aussi de ce qu’il nous laisse deviner d’une société. Mais
je ne vais pas opposer le cinéma français au cinéma américain. J’aime trop le cinéma. Il y a des films américains extraordinaires souvent faits par des Européens d’ailleurs. Ernst Lubitsch est allemand, Billy Wilder
est viennois, Michael Curtiz est hongrois. Le cinéma est une identité, une manière de proposer une image
de soi. Tant qu’on existe, on peut dire qu’on a un cinéma. Quand on n’a plus d’identité, je ne sais pas si on
a encore un cinéma.
Le Clap: Si vous deviez utiliser une métaphore pour définir le métier de cinéaste, laquelle choisiriezvous: une vocation religieuse, une relation amoureuse ou une lutte darwinienne pour la survie?
Jean-Jacques Beineix: Je dirais que ce sont les trois, mais le cinéma est surtout une relation
amoureuse. Cette relation est malheureusement passionnelle. Elle dévore. Elle embrase tout. Elle n’a de cesse
que de s’étendre. Rien ne peut l’arrêter. On est possédé par son film. On sait que ça s’arrêtera certainement
un jour, mais rien ne peut vous arrêter.
Le Clap: Quelle perception avez-vous de l’état du cinéma français actuel?
« […] le cinéma est surtout une relation amoureuse. Cette relation est
malheureusement passionnelle. Elle
dévore. Elle embrase tout. »
Jean-Jacques Beineix: Il y a toute une jeunesse qui a envie de faire des films. Elle a un avantage.
Nous avons rêvé de la caméra stylo, qui a été très bien décrite par Alexandre Astruc. Eh bien, sonnez la fête!
Cette caméra stylo existe maintenant. Si vous avez un téléphone portable, vous pouvez faire un film. Tout
le monde peut faire des prises de vue, les ajouter les unes aux autres et ça donne un film. La technologie
d’aujourd’hui rend la fabrication d’un film plus facile. Je refuse l’idée qu’il y ait une crise des talents. Ce qui
est plus difficile et plus compliqué aujourd’hui, c’est que le cinéma n’est plus la 7e merveille du monde. Le
cinéma doit lutter contre de nouvelles formes de création, le jeu vidéo, par exemple. La publicité gagne de
plus en plus de visibilité sur l’espace cinématographique. Les moyens de distribution par Internet modifient
même la nature du cinéma. Qu’aurais-je dit si j’avais été capitaine d’un bateau à voiles au début du siècle et
si, tout à coup, j’avais vu arriver les vapeurs? Certains ont mis le sac à terre, d’autres sont morts de chagrin,
d’autres ont pris la barre de ces bateaux qui faisaient de la fumée. N’étaient-ils pas pour autant des marins?
N’aimaient-ils pas pour autant la mer? L’homme s’est toujours adapté et s’adaptera. L’aventure humaine, en
grand écran et en digital, continue mais ça ne s’appellera peut-être plus du cinématographe. Voilà.
Le Clap: Quel est le plus grand défi que le cinéma français ait à relever?
Jean-Jacques Beineix: J’ai toujours cru qu’il était un cinéma plus libre que les autres, car la
France a longtemps été le pays de l’exception culturelle. Je ne suis pas certain que nous soyons encore dignes
de cet étendard. Le cinéma européen a été largement laminé par les Berlusconi locaux qui existent dans chaque pays d’Europe. Nos hommes politiques n’ont toujours pas compris que la défense du cinéma, c’est la
défense des libertés. La France est-elle encore le pays des libertés. Pour ne rien vous cacher, j’ai des doutes.
Homme de «paroles», Jean-Jacques Beineix a payé le prix de sa liberté de penser.
Mais il persiste et signe. «Si c’était à refaire, je le referais avec plus de force, plus
de détermination et encore plus de dureté». Le cinéaste aime d’ailleurs rappeler
cette phrase de l’écrivain russe Anton Tchekhov dans La Mouette : «L’essentiel est
d’apprendre à endurer». Pour Beineix, la liberté est un combat qu’il vaut la peine
de mener. Ce n’est pas sans raison si son livre de chevet est L’Art de la guerre de
Sun Tse. «Connais-toi toi-même comme tu connais ton ennemi», écrivait celui-ci
quelque cinq siècles avant notre ère. N’empêche, Beineix demeure serein. «Gardons la joie, mes amis», lance-t-il, telle une ultime confidence.
•
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Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
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tour de manivelle
Après avoir signé Ruth et Le Bonheur
c’est une chanson triste, le cinéaste
François Delisle tourne cet automne
son troisième long métrage, intitulé TOI. Le film à la facture urbaine
met de nouveau en vedette AnneMarie Cadieux, cette fois-ci entourée
du Français Laurent Lucas (vu dans
Harry, un ami qui vous veut du bien)
et de Marc Béland. L’histoire est celle
de Michèle, qui décide de plaquer
mari, fils et profession pour vivre
sa passion amoureuse avec Thomas,
son amant musicien; une nouvelle
liberté qui s’avérera plus tourmentée
que prévue. TOI est écrit, réalisé et
produit par Delisle, qui profite d’un
budget d’un million. Tous ses films
François Delisle
nous offrent, à travers la solitude, le
portrait d’une femme quoique TOI, selon lui, se révélera plus rough que ses
deux œuvres précédentes. Le tournage, d’une durée de vingt jours, à Montréal, devrait se terminer début novembre, et la sortie en salle est prévue pour
l’automne 2007. Ensuite, le cinéaste se lancera dans une autre histoire centrée
sur un personnage féminin, mais cette fois située en Abitibi.
Anne-Marie Cadieux
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Laurent Lucas
– Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006
Ça se passe ici
La 16e édition du concours dédié aux jeunes vidéastes de la relève, Vidéastes
recherché(e)s, aura lieu du 23 au 25 novembre prochains à 19 h 30 à la salle
Multi de la coopérative Méduse. Info: www.meduse.org/labandevideo.
Cinéastes d’ici, vous avez jusqu’au 1er décembre prochain pour soumettre vos
films (courts ou longs) en vue de la 8e édition du Festival de cinéma des 3 Amériques qui se tiendra du 28 mars au 1er avril 2007. Info: www.fc3a.com.
Le Festival de films de Portneuf sur l’environnement lance aussi son appel de
films pour sa 4e édition qui aura lieu du 20 au 29 avril 2007. Le principe est le
même et la date limite est fixée au 31 décembre 2006. Info: www.ffpe.ca.
Finalement, les Rencontres internationales du documentaire (RIDN) édition
Québec auront lieu au Musée de la civilisation, du 14 au 17 novembre.
Info: www.ridm.qc.ca.
Adaptations
Le réalisateur britannique John Boorman (Excalibur, Le
Général) s’apprête à tourner l’adaptation cinématographique des Mémoires d’Hadrien de l’auteure belge Marguerite
Yourcenar. Datant de 1951, le livre explorait la vie de l’empereur romain Hadrien, ses souvenirs et réflexions ainsi que ses
liens avec son fils adoptif Marc-Aurèle. Le tournage, prévu
pour 2007, se déroulera en Serbie et au Maroc et devrait
mettre en vedette Antonio Banderas et Paz Vega (Lucia et le
sexe). Pour les amateurs du groupe
mythique The Velvet Underground, David Mackenzie (Young
Adam) serait sur le point de transposer au
grand écran la vie de sa chanteuse, Nico, qui
fut l’égérie d’Andy Warhol. La blonde Allemande a joué dans La Dolce Vita de Fellini, dans La Cicatrice intérieure de Philippe
Garrel, et flirté avec Jim Morrison, Alain
Delon et Leonard Cohen. Tilda Swinton
aurait été approchée pour incarner la chanteuse la plus gothique des années 60.
Nico
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portrait
Le DVD
Avec la sortie des Particules élémentaires, adaptation du
roman de Michel Houellebecq, attardons-nous sur ce dernier afin de voir ce qui le relie au cinéma. Né Michel Thomas à l’île de la Réunion, à la fin des années 50, Houellebecq
publie, en 1991, une courte mais excellente biographie de
H.P. Lovecraft et quelques recueils de poésie. Puis, trois ans
plus tard, c’est la sortie du roman Extension du domaine de
la lutte qui le fait connaître dans le milieu littéraire parisien.
Philippe Harel, cinéaste et comédien, adapte ce livre pour le
grand écran, en 1999, mais ne peut ensuite adapter Les Particules élémentaires, second roman de l’auteur, faute de financement. La solitude existentielle et les scènes de sexe outrancières dans l’œuvre de M.H. font peur à bien des producteurs.
L’écrivain s’amuse à tourner quelques courts métrages (trois
au total, entre 1978 et 2001) et en profite aussi pour lancer,
en 2000, un CD où sa voix
est superposée aux musiques explosives de Bertrand Burgalat. On le
verra d’ailleurs en spectacle lors du Festival d’été
de Québec. Il coscénarise
Michel Houellebecq
le court métrage Monde
extérieur, puis veut adapter son troisième roman, Plateforme, mais encore
là, impossible de financer l’opération. Il faudra attendre qu’un producteur
allemand se pointe pour revoir l’univers de M.H. au grand écran, avant
d’espérer la concrétisation de son projet actuel: mettre lui-même en images
La Possibilité d’une île, son plus récent ouvrage, le plus ambitieux et le plus
complexe de ses romans. À suivre!
Halte virtuelle
Pour connaître le nombre de films et de téléséries québécois ou étrangers qui se tournent au Québec, en 2006, vous
pouvez visiter le site www.montrealfilm.com. Vous allez dans la section Filmographie et vous aurez une idée des
tournages actuels et à venir au cours des prochains mois, de I’M NOT THERE de Todd Haynes sur la vie de Bob
Dylan en passant par THE YELLOW WOMAN d’Émile Gaudreault. Puis, afin de diversifier vos fonds d’écran, le
site http://wallpaper.psychovision.net vous permet de télécharger des affiches de films d’horreur passés à la postérité ou tombés dans l’oubli. On y trouve même les affiches de célèbres films italiens des années 70 centrés autour
de la toubib sexy et du comédien potache aux joues rondes.
CARNE TRÉMULA
Pedro Almdóvar, 1997.
Depuis la sortie, en 1988, de Femmes au bord
de la crise de nerfs, Almodóvar s’est acquis
une belle réputation à l’échelle internationale.
Depuis, tous ces films ont fait parler d’eux et
l’arrivée de VOLVER sur nos écrans ne fait pas
exception. Pourtant, le moins connu de ses
plus récents films et probablement l’un de ses
meilleurs est Carne Trémula (En chair et en os
en V.F.). Dans ce film, Javier Bardem incarne
David, un ex-policier confiné à un fauteuil
roulant depuis qu’un jeune homme lui a tiré
dessus accidentellement. Le garçon en question, épris de la femme que fréquente David,
viendra bousculer leur vie ainsi que celle d’un
autre couple. Rempli de chassés-croisés centrés sur le désir, l’amour, le renoncement et la
vengeance, Carne Trémula nous montre une
performance étonnante de Bardem, non loin
de celle offerte dans La Mer intérieure, mais
surtout dans ce film, Almodóvar effleure avec
un doigté incroyable des sentiments troublés
par de l’amour passionnel.
PUIS 1984 •
• DE
ÉPICERIE FINE
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Magazine Le Clap n° 134 · du 3 novembre au 21 décembre 2006 –
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Du 3 novembre au 21 décembre 2006
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choix en consultant l’horaire actualisé quotidiennement au 653-2470 (poste 1) ou au www.clap.ca
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37°2, le matin
Un film de Jean-Jacques Beineix
(Les 5 jours p. 48)
A Year in the Death of Jack Richards
Un film de Benjamin P. Paquette
du 24 au 30 novembre p. 6
Amitiés maléfiques, Les
Un film de Emmanuel Bourdieu
(Les 5 jours p. 48)
Astérix et les Vikings
Un film de Stefan Fjeldmark et Jesper Moller
du 8 au 14 décembre p. 44
Avril
Un film de Gérald Hustache-Mathieu
(Les 5 jours p. 48)
Babel
Un film de Alejandro González Iñárritu
du 3 novembre au 21 décembre p. 10
Bagnoles, Les
Un film de John Lasseter et Joe Ranft
du 10 au 14 novembre p. 44
Belle de jour
Un film de Luis Buñuel
(Les 5 jours p. 48)
Belle toujours
Un film de Manoel de Oliveira
(Les 5 jours p. 48)
Bobby
Un film de Emilio Estevez
du 23 novembre au 21 décembre p. 38
Bonheur est dans le pré, Le
Un film de Etienne Chatiliez
(Les 5 jours p. 48)
Boréal-Express
Un film de Robert Zemeckis
du 15 au 21 décembre p. 44
Choristes, Les
Un film de Christophe Barratier
(Les 5 jours p. 48)
Clémence
Un film de Franck Buchter
(Les 5 jours p. 48)
Congorama
Un film de Philippe Falardeau
du 3 au 23 novembre p. 41
Conversation(s) avec une femme
Un film de Hans Canosa
du 3 au 9 novembre p. 18
Enfermés dehors
Un film de Albert Dupontel
(Les 5 jours p. 48)
Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, Le
Un film de Jean-Pierre Jeunet
(Les 5 jours p. 48)
Flandres
Un film de Bruno Dumont
(Les 5 jours p. 48)
Génie du crime, Le
Un film de Louis Bélanger
du 3 au 30 novembre p. 19
Grand Meaulnes, Le
Un film de Jean-Daniel Verhaeghe
(Les 5 jours p. 48)
Guide de la petite vengeance
Un film de Jean-François Pouliot
du 17 novembre au 21 décembre p. 26
Il ne faut jurer de rien!
Un film de Eric Civanyan
(Les 5 jours p. 48)
Illusion tranquille, L’
Un film de Johanne Marcotte
du 10 au 16 novembre p. 35
Ivresse du pouvoir, L’
Un film de Claude Chabrol
(Les 5 jours p. 48)
Je vous trouve très beau
Un film de Isabelle Mergault
du 10 au 30 novembre p. 7
Jean-Philippe
Un film de Laurent Tuel
(Les 5 jours p. 48)
Maison monstre, La
er
Un film de Gil Kenan
du 1 au 7 décembre p. 44
Marie Antoinette
Un film de Sofia Coppola
du 3 au 23 novembre p. 41
Marius et Jeannette
Un film de Robert Guédiguian
(Les 5 jours p. 48)
Master class de Jean-Jacques Beineix
(Les 5 jours p. 48)
Nativité, La
er
Un film de Catherine Hardwicke
du 1 au 21 décembre p. 30
Particules élémentaires, Les
Un film de Oskar Roehler
du 8 au 21 décembre p. 31
Pas sur la bouche
Un film de Alain Resnais
du 8 au 21 décembre et voir (Les 5 jours p. 48) p. 38
Quinceañera
Un film de Richard Glatzer et Wash Westmoreland du 24 novembre au 7 décembre p. 39
Rebelles de la forêt, Les
Un film de Roger Allers, Jill Culton et Anthony Stacchi
du 23 novembre au 20 décembre p. 44
Rechercher Victor Pellerin
Un film de Sophie Deraspe
du 24 au 30 novembre p. 39
Roméo et Juliette
Un film de Yves Desgagnés
du 15 au 21 décembre p. 8
Sa majesté la reine
Un film de Stephen Frears
du 3 novembre au 14 décembre p. 18
Sauf le respect que je vous dois
Un film de Fabienne Godet
(Les 5 jours p. 48)
Shortbus
Un film de John Cameron Mitchell
du 17 novembre au 14 décembre p. 30
Simplement Betty
Un film de Pierre Gang
du 24 novembre au 7 décembre p. 35
Tourneuse de pages, La
Un film de Denis Dercourt
du 3 au 30 novembre p. 14
Vie secrète des mots, La
Un film de Isabel Coixet
du 1er au 21 décembre p. 6
Volver
Un film de Pedro Almodóvar
du 8 au 21 décembre p. 5
Voyage en Arménie, Le
Un film de Robert Guédiguian du 15 au 21 décembre et voir (Les 5 jours p. 48) p. 23
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