À la ville de Thann

Thann - Clin d’œil sur le XXe siècle
À la ville de Thann
Située à l’entrée de la vallée de la Thur
Couronnée de collines plongeant depuis les
Vosges Vers la plaine d’Alsace et sa riche nature
Thann, ville d’histoire, tu vis de grandes choses,
Les siècles t’ont dotée tout au long des années
De riches monuments et d’un brillant passé.
On y voit, tout d’abord, dans ce décor si noble
La colline du Rangen et son puissant vignoble
La Chapelle Saint-Urbain et la croix des missions
Que surveille l’Engelbourg au coin de l’horizon.
Et du Staufen voisin émerge souveraine
La présence symbolique de la croix de Lorraine.
Il y a soixante quinze ans, dans la félicité
Je suis né sagement au cœur de cette cité.
Ma jeunesse s’écoula silencieuse et facile
Avec mes camarades au collège de la ville.
C’étaient les années «vingt», la guerre avait passé
Et l’on reconstruisait avec fébrilité.
Et puis c’est reparti, le travail a repris
Et dans les cinquante ans on a tellement construit
Que la ville débordant les rives de la Thur
Est sortie des limites normales de son épure.
Mais Thann en grandissant a gardé tout son charme
Et vogue bien guidée, vers un bel avenir.
Avec une légende ramenée d’Italie
Un obscur évêque t’a insufflé la vie.
Il était de Gubbio près de l’Adriatique
Et son culte a grandi dans une Aura gothique,
Du baut de cette flèche coiffant ta collégiale
Le cadre de la ville s’élargit et s’étale.
Au centre de la ville la cathédrale de grès
S’impose de sa masse à la mairie si près.
Et au bord de la Thur la Tour des sorcières
Rappelle le moyen âge et ses méthodes austères.
Dans ce cadre radieux jusqu’au haut des collines
Des sapins, de partout, rappellent ton origine.
J’ai vu se développer, s’étendre et grandir
L’industrie régionale et bien réussir
Les usines textiles et puis la mécanique
L’artisanat local et les produits chimiques.
Cela dura vingt ans et vint une autre guerre
Nous l’avons tous connue, celle qu’on dit la dernière.
En attendant pour tous, il y a dans la cité
Un cadre quotidien plein de tranquillité.
Pour moi, depuis longtemps, en tournant dans les airs
Je regarde la ville et n’en suis pas peu fier
Car, quand je la survole, je me dis à chaque fois
Comme je me sens heureux d’être encore thannois.
Edouard Stamm
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