sepp ardelt, cofondateur de nitro votre guide pour les démos sur

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sepp ardelt, cofondateur de nitro votre guide pour les démos sur
#079 DÉCEMBRE 2015/ JANVIER 2016. €5
SEPP ARDELT, COFONDATEUR DE NITRO
VOTRE GUIDE POUR LES DÉMOS SUR NEIGE
DÉTAILLANT DU MOIS : TIGNES SPIRIT
PRÉSENTATION DE MARQUES, SCIENCE DES ACHATS
& BIEN PLUS ENCORE…
TOUTES LES TENDANCES AH16/17 : BOOTS ET FIXATIONS DE SNOWBOARD, CASQUES ET PROTECTIONS DE SNOW,
CRUISERS, STREETWEAR, CHAUSSURES DE SKATE ET VÊTEMENTS DE SURF
noUS
Rédacteur en chef Harry Mitchell Thompson
[email protected]
Rédacteur Français et Surf Iker Aguirre
[email protected]
Rédacteur Snowboard Rémi Forsans
[email protected]
Rédacteur Skate Dirk Vogel
[email protected]
Rédacteur Anna Langer
[email protected]
Rédacteur SUP Robert Etienne
[email protected]
Graphisme Séréna Lutton
[email protected]
Manageur Médias Numériques Denis Houillé
[email protected]
Correcteurs
Insa Muth, Marie-Laure Ducos, Sam Grant
Collaborateurs
Jokin Arroyo, Benoît Brecq, Gordon Way,
Fabien Grisel, Franz Holler, Adam Rowlands,
Robert Etienne, Anna Langer, David Bianic,
Siana Ivanova, Gayle Hockin.
Publicité & Marketing
[email protected]
Comptabilité
[email protected]
bonjour #79
La grande majorité du continent européen a
bénéficié d’un superbe été 2015, très ensoleillé,
ainsi que de très bonnes vagues. Pour la
saison d’hiver, ce sont les mois de novembre
et de décembre qui, on le sait bien, comptent
beaucoup en termes de chutes de neige et, pour
l’instant, les choses se passent plutôt bien.
la tempête qui se joue actuellement est bel et
bien le mouvement des taux de change, avec
l’augmentation du dollar qui dévore les marges
des marques dans l’ensemble de l’Europe,
tandis que l’augmentation de la livre sterling et
du franc suisse signifie que la vente en ligne se
montre de plus en plus compétitive.
La côte ouest américaine a finalement fini par
recevoir de véritables chutes de neige après
quelques hivers difficiles et l’augmentation
des ventes de snowboards représente près du
double de celle de la même période l’année
dernière. C’est un soulagement bienvenu pour
les revendeurs de snowboards outre-mer et
l’industrie américaine des sports de glisse (SIA)
a même alerté sur une potentielle pénurie de
produits si El Nino venait vraiment à se mettre
en place, étant donné que certains magasins
spécialisés ne commandent que des lignes de
produits assez limitées après ces quelques
années difficiles.
Cependant, il y a de l’optimisme dans l’air,
puisque les marques se préparent de mieux en
mieux aux tempêtes que l’hiver leur réserve.
D’après la section “Zoom sur les Marchés” de
ce numéro, il semblerait que les revendeurs
européens (tout comme leurs homologues
américains) gèrent mieux leur trésorerie, en
diminuant leur offre de produits pour cet hiver
et en tirant les leçons des problèmes de surplus
de stocks des saisons précédentes.
En regardant en arrière vers le second semestre
2015, verra-t-on le début d’un véritable tournant
dans l’industrie des sports de glisse ?
Au moment où ces lignes sont écrites, les
Alpes et les Pyrénées ont été recouvertes
d’une importante couche de neige et d’autres
chutes sont attendues pour ce week-end. Mais
Toujours de coté
Harry Mitchell Thompson
Rédacteur
sommaire
P.12 News
P.56 Tendances AH16/17 : chaussures de skate
P.15 Avant-Première : les démos sur neige
P.58 Science des achats : Gianluca Tognoli,
P.16 Avant-Première : les salons
Frisco, Italie
P.19 Détaillant du mois : Tignes Spirit, France
P.60 Tendances AH16/17 : Vêtements De Surf
P.21 Tendances AH16/17 : boots de snowboard
Pour Hommes
P.25 Tendances AH16/17 : fixations de
P.63 Présentation de marque : Mons Royale
Abonnements
www.boardsportsource.com
[email protected]
snowboard
P.65 Présentation de marque : S-Wings
P.28 Marketing sports de glisse
P.66 Présentation de marque : Big Balls
P.31 Tendances 2016 : les cruisers
Collective
Directeur de publication
[email protected]
P.34 Interview grand ponte : Sepp Ardelt,
P.68 Présentation de marque : FLVR
cofondateur de Nitro
P.70 Présentation de marque : Cheapo
Publié par
ESB
22 Friars Street, Sudbury
Suffolk, CO10 2AA. UK
P.37 Tendances AH16/17 : streetwear pour
P.72 Greenroomvoice
hommes
P.74 Nouveaux produits
P.42 Tendances AH16/17 : streetwear pour
P.77 Zoom sur les marchés
femmes
P.86 Evénements
Boardsport SOURCE est une publication bimensuel © ESB. Tous droits résrvés.
www.boardsportsource.com
P.45 Votre guide pour les démos sur neige
P.89 L’œil du Cyclope
P.49 Tendances AH16/17 : casques et
protections de snow
P.54 Ride O’Meter
Sur la couverture : Dennis Dusseldorp,
Directeur de Low Pressure Studio
Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ou transmise sous une quelconque forme
que ce soit, ni par aucun moyen, ni stockée dans un système quelconque sans une permission écrite
préalable, excepté pour tout usage respectueux de la loi du Copyright Designs and Patents Act 1988.
Toute demande de permission pour l’utilisation de matériel sous copyright, incluant la reproduction
d’extraits dans d’autres travaux publics, devra être effectuée auprès du Directeur de Publication. Il sera
impératif de citer l’auteur, l’éditeur et la source. Les points de vue exprimés dans ce magazine ne sont
pas forcement ceux du Directeur de Publication et de l’Editeur. ISSN # 1478 -4777
11
EN BREF
Halldor Helgason lance une marque
de vêtements techniques
pour Stigma Distribution
Halldor Helgason lance une marque de vêtements techniques, appelée
Atrip. Après que Nike SB se soit retirée du snowboard l’année dernière,
Halldor était sans sponsor outerwear et a rejoint Stigma Distribution
(responsable de Horsefeathers) pour créer sa propre marque. Atrip
produira du streetwear inspiré par le snowboard et adapté aux trois
passions de Halldor : le snowboard, le skateboard et la fête.
Zimtstern ouvre un magasin à Munich
Zimtstern a ouvert un magasin de 80 m² dans la zone très sympa de
Glockenbach à Munich.
Le NASDAQ donna 180 jours
à PacSun pour rectifier le tir
Pacific Sunwear of California (PacSun) a reçu un avertissement du
NASDAQ Global Select Stock Market. Le revendeur de vêtements lifestyle
pour jeunes n’a pas été à la hauteur des 15 millions de dollars (valeur de
marché) de parts publiques lors des 30 jours précédents le 29 octobre,
violant ainsi le règlement du NASDAQ. PacSun a dorénavant 180 jours
(jusqu’au 26 avril 2016) pour garantir que ses parts publiques valent
bien 15 millions de dollars ou plus, pour un minimum de 10 jours ouvrés
consécutifs pour regagner la conformité.
RIP CURL fait état de résultats solides
Rip Curl a publié une augmentation de son bénéfice net avant impôts
de 26,3. Alimenté par de solides ventes internationales, l’entreprise est
redevenue viable en Europe sur cette période et a connu des ventes
stables ; elle fait état d’une croissance générale de 3,7 %.
Quiksilver vend sa marque
de chaussures de course Ampla
à d’anciens employés
Lors de la mise en faillite, Quiksilver a demandé au juge de pouvoir vendre
sa marque de chaussures de courses Ampla à deux anciens employés pour
200 000 dollars. Ampla a été lancée par l’entreprise en 2013. Les anciens
employés sont Rob Colby, qui était président des régions américaines, de
2011 à février de cette année, et l’ancien Chief Legal Officer, Charles Exon.
Thierry Kunz retourne
chez Nidecker au poste de CMO
L’ex snowboardeur pro, Thierry Kunz, retourne chez Nidecker après
avoir passé 9 ans à plusieurs postes dans le groupe Quiksilver parmi
lesquels : directeur du marketing international hiver (DC, Roxy, Quik),
EMEA Marketing Director pour DC Shoes et Snow Business Manager pour
DC Shoes en Europe. Kunz a lancé Donuts Snowboards avant d’exercer la
fonction de Marketing Manager chez Nidecker jusqu’en 2006. Kunz rejoint
à nouveau Nidecker au poste de Chief Marketing Officer et sera aussi
dans le conseil d’administration. Thierry sera principalement attaché aux
marques Nidecker et Laird du groupe.
Anomaly Action Sports nomme
Plein Nord Distribution
comme partenaire français
AAS a nommé Plein Nord Distribution comme unique distributeur
de Shred Optics et de Slytech Protection en France.
12
#79
Neff nomme Olivier Lemoine
aux opérations européennes
Neff a nommé le vétéran de l’industrie, Olivier Lemoine, au poste de DG
Europe de l’entreprise. Lemoine a exercé de nombreuses fonctions chez
plusieurs marques, parmi lesquelles Adidas, Rip Curl et, plus récemment,
Skullcandy où il travaillait comme Directeur des ventes EMEA pour tous
les canaux. Olivier dirigera les opérations européennes chez Neff, depuis
leur nouveau siège social européen à Innsbruck.
Surf Expo lance l’événement
New Preview en juin 2016
Surf Expo a annoncé le lancement des “Preview Days” : un nouvel
événement New Preview où les revendeurs pourront voir en avantpremière et acheter des produits pour le printemps suivant sur la côte Est
des US. Les Preview Days se dérouleront les 23 et 24 juin 2016 à Orlando
en Floride, ce qui tombe entre les deux événement initiaux de janvier et
septembre, et joueront le rôle de plateforme pour la côte Est pour passer
des commandes à la dernière minute avant le week-end du 4 juillet, ainsi
que pour voir les produits avant de les acheter.
Black Diamond vend POC à Investcorp
pour 65 millions de dollars
Black Diamond a finalisé la vente de POC à Investcorp, un fournisseur et
gestionnaire de produits d’investissement alternatifs pour 65 millions de
dollars. POC, l’entreprise de lunettes et de protections, a réalisé un CA
de 34,8 millions de dollars en 2014. Black Diamond a lancé le processus
d’évaluation stratégique il y a quelques mois, et cette vente de POC permet
à l’entreprise de se concentrer sur ses autres marques, Pieps and Black
Diamond. Black Diamond avait initialement acheté POC pour 44,9 millions
de dollars en juillet 2012.
Nikita & Bonfire Europe vont être
dirigées depuis Munich. Sessions
sera réintroduite en Europe.
Pretty Great LLC dirige officiellement ses opérations depuis sa nouvelle
base européenne à Munich. L’équipe internationale Pretty Great est
composée de nouvelles recrues pour compléter l’équipe des anciens
employés qui ont déménagé afin de les aider dans la transition de l’année
dernière de Amer Sports. Nikita ramène l’entreprise vers ses racines, en
offrant trois modèles de snowboard et en se concentrant sur des designs
bien travaillés pour ses collections streetwear et de vêtements techniques.
Pretty Great ramènera aussi Sessions en Europe, avec la réintroduction
de certains revendeurs à ISPO. Toutes les marque de Pretty Great seront
dirigées par des ventes directes sur quelques territoires choisis dans le
monde.
Triple Eight NYC choisit TKC Sales
pour la distribution au RU
TKC Sales a été choisi pour assurer la fonction de nouveau distributeur
pour les produits Triple Eight NYC au Royaume-Uni et en Irlande. Triple
Eight NYC est un concepteur et fabricant américain de matériel de
protection pour l’industrie des sports d’action. Ian Hendrie dirigera la
distribution pour Triple Eight NYC au RU et en Irlande et sera assisté du
directeur des ventes de TKC, Matt Woodruffe, et de toute l’équipe de TKC.
En bref
#79
World Snowboard Day revient
pour sa 10ème édition
Le World Snowboard Day revient pour sa 10ème édition, le 20 décembre de
cette année. Avec encore plus d’événements que jamais, des projections de
films, des démos, des rencontres et bien plus encore.
Mervin nomme Julia Mantler au poste
de PR & Marketing Manager Europe
Mervin Manufacturing continue à faire croître sa section européenne avec
la nomination de Julia Mantler au poste fraîchement créé de PR & Marketing
Manager Europe, pour lequel elle sera basée au siège social européen de
l’entreprise à Munich. Mantler a été à la tête des PR chez Millhaus GmbH,
où elle était responsable de marques comme BMW, Red Bull et Specialized.
Elle sera sous la hiérarchie du DG de Mervin Europe, Marian Kaeding.
Pally’Hi nomme Johannes Ritter au
poste de Global Brand & Sales Manager
La marque, fondée par un des pionniers du snowboard et ancien champion
du monde, Peter Bauer, a appelé Johannes Ritter pour accélérer son
développement et s’équiper pour la demande croissante dans son segment
de produits mérinos et lifestyle.
Surftech continue sa restructuration
avec des changements dans l’équipe
dirigeante
Surftech a nommé Ryan Guay au poste de vice-président des ventes et a
inclus Monique Dabbs dans l’équipe en tant que Directrice des Opérations
lors de la dernière vague de restructuration de l’entreprise. En plus des
changements de management et d’opérateurs chez Surftech, ils ont
aussi revisité leur positionnement dans le surf et le Stand Up Paddle
avec l’introduction de nouvelles marques, de nouveaux modèles et de
nouvelles technologies pour 2016. Ils ont choisi NSP pour distribuer tous
leurs produits aux US et relancé la gamme de planche de surf Takayama,
une extension de l’offre Channel Island.
Bob Hurley quitte ses fonctions de PDG
Le fondateur d’Hurley, Bob Hurley, quitte ses fonctions de PDG de la
marque. Il transite vers un nouveau poste dans une entreprise parente
d’Hurley, Nike, pour “cultiver la communauté et étendre les relations de
Nike avec les athlètes élites”.
Homeschool embauche Fred Royle
au poste de European Brand
La marque américaine de vêtements technique pour la neige, Homeschool,
a nommé l’ancien PDG de Westbeach, Fred Royle, en tant que European
Brand Manager. Royle aidera l’entreprise à se lancer en Europe, où il a
une grande expérience grâce à sa fonction chez Westbeach. Homeschool
se lance en Europe cette saison avec une mini-collection exclusive au
Royaume-Uni. Homeschool fabrique des vêtements de plein air de grande
qualité, qui comportent tous la technologie “37.5” sur chacune des couches.
Blue Tomato ouvre de nouveaux
magasins au Tyrol et à Vorarlberg
Blue Tomato s’étend en Autriche occidentale avec deux nouveaux
magasins : l’un à Bregenz et l’autre à Wörgl. L’entreprise offre
maintenant plus de 450 000 produits de plus de 650 marques, avec une
très bonne présence en ligne pour le snowboard, le freeski, le skate et
le surf, avec 23 magasins physique dans toute l’Autriche et l’Allemagne.
Blue Tomato représente 490 employés, dont 220 en logistique et 270
personnels dans les shops.
Laird Hamilton lance
une entreprise de vêtements
Le célèbre Big Wave surfeur et waterman, Laird Hamilton, lance
sa propre marque : Laird Apparel LLC. La gamme comprendra des
vêtements pour ceux aiment la vie en plein air et exigent des vêtements
fonctionnels et techniques.
SUPERbrand annonce une joint
venture avec Xtrementerprise
pour s’étendre en Europe
SUPERbrand entre dans une joint venture avec Xtrementerprise qui
verra la marque de surf étendre sa présence en Europe. Cette nouvelle
alliance, basée à Biarritz, permettra à SUPERbrand d’augmenter sa
présence en France, en Espagne et au Portugal, tandis que les pays où
SUPERbrand est déjà distribuée (RU, Allemagne, Autriche, Danemark,
Russie et Grèce) demeureront avec leurs distributeurs actuels.
Xtrementerprise est aujourd’hui distribuée dans 3800 shops en France,
en Espagne et au Portugal et compte 425 employés.
...Lost Moves To Licensing Model
…Lost change de business model : ils continueront à designer, marketer
et vendre la marque depuis son siège social à Irvine en Californie, alors
que la fabrication, le sourcing et les finances seront laissés à un groupe
d’investisseurs dirigé par l’opérateur logistique Nick Agakanian, à Chino
en Californie.
Catch Surf choisit Rollin’ Stoke SAS
pour la distribution européenne
Rollin’ Stoke SAS, distributeur européen de Sector 9, a été choisi pour
la distribution européenne de Catch Surf, l’entreprise de planches de
surf performantes en mousse, basée à San Clemente. Rollin’ Stoke SAS
est basée à Soorts Hossegor et le surfeur professionnel, Alain Riou, a
été nommé ambassadeur européen pour Catch Surf.
Titus couronné Vans Shop
Riot Champion 2015
Après un été bien rempli de qualifications européennes, les meilleurs
skate shops européens se sont rassemblés à Madrid pour les Vans Shop
Riot Finals 2015. C’est le shop allemand Titus qui a été couronné en
2015, même si le retrait d’un membre de l’équipe plus tôt dans le contest
a été un événement difficile. Mais le team manager Yannick Schall a fait
son entrée et a bien assuré. Coyote Grind Lounge, basé en Suède, a
gagné la seconde place, tandis que le skateur Farid Ulrich de chez Titus
a aussi remporté le prix du meilleur trick.
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Avant-Première : les démos sur neige
SNOW AVANT-PREMIÈRE, LA CLUSAZ, FRANCE, 10-12 JANVIER, 2016
Les revendeurs français et européens se retrouvent à La Clusaz
pour tester toute la gamme des produits de snowboard de près de 50
marques. Le Snow Avant-Première de l’année dernière a accueilli 328
magasins, la plupart français, mais aussi des revendeurs d’Angleterre,
d’Écosse, de Suisse, de Belgique et d’Allemagne. Après l’introduction
réussie du show-room de 450 m2 l’année dernière, avec son grand
mur d’exposition à l’intérieur, cette tente sera de nouveau présente,
permettant aux revendeurs d’évaluer le matériel, le textile, les boots et
des accessoires dans une atmosphère décontractée et professionnelle.
Les marques qui ont déjà confirmé leur présence sont : Amplid,
Arbor, Burton, Capita, Dakine, Drake, Gnu, Jones, K2, Lib-Tech, Never
Summer, Nidecker, Nitro, Northwave, Picture, Ride, Rome, Rossignol,
Salomon, Slash, Smith, Union, Völkl Snowboards et Yes.
Après le ride, il y a une “happy hour” organisée tous les jours à 17h00
dans la tente du show-room. C’est le meilleur moment pour débriefer,
parler avec les représentants et la presse, pour échanger des opinions
sur le matériel que vous avez testé avec les revendeurs et pour
regarder l’exposition sur le mur afin de choisir quel snowboard vous
allez tester le jour suivant. Le dimanche soir, Radio Meuh organise la
fête Snow Avant Première au “Bachal”, au centre-ville de La Clusaz.
Deux personnes par magasins sont invitées à tester la collection. Les
invitations comprennent des badges d’accès, des forfaits de ski pour
la station de La Clusaz, les petits déjeuners et déjeuners. Si vous êtes
plus de deux personnes ou si vous voulez étendre votre séjour, cela
vous en coûtera 50 € par personne et par jour supplémentaire. Pour
ceux qui viennent de très loin, les organisateurs offrent une navette
de l’aéroport de Genève à La Clusaz pour 45 € aller-retour ainsi qu’un
prix spécial pour le logement.
Comme toujours, le ASAP de Sportair se déroule en bas de la vallée
à Annecy, où les marques montreront leur gamme de vêtements dans
leur propre show-room ou dans un show-room spécifique ASAP. La
navette permettra de circuler entre les show-rooms et, le lundi soir, ne
manquez pas la Fashion Show Party au Palais Impérial d’Annecy.
www.sportair.fr
SHOPS 1ST TRY, ALPBACHTAL, AUTRICHE, 17-19 JANVIER, 2016
Après le succès de l’événement de l’année dernière sur le nouveau lieu
d’Alpbachtal, l’événement se déroulera au même endroit cette année. Le
lieu est facilement accessible d’un peu partout, à seulement 75 minutes
de Munich, 45 minutes d’Innsbruck et 1h45 de Salzbourg.
Les marques qui ont confirmé leur présence cette année sont : 686,
Adidas snowboarding, Amplid, Amplifi, Anon, Arbor, Bataleon, Bent
Metal, Bern, Burton, Capita, Dakine, Deeluxe, Drake, Flow Snowboarding,
Flux, Gnu, Goodboards, Head, Icetools, Jones, K2 , Karakoram, L1, Lib
Tech, Lobster, Marker PSE, Never Summer, Nidecker, Nitro, Northwave,
NOW, Pally’Hi, Picture, POW, Ride Snowboards, Rome, Rossignol,
Roxy, Salomon Snowboards, Sandbox, SevenNine13, Slash, Smith, SP
Bindings, Switchback, Union, Vans, Völkl Snowboards et YES.
Le dimanche soir, il y aura un dîner d’exposition au centre des congrès
d’Alpbach, dans une atmosphère décontractée.
Pour la première fois, Shops 1st Try ouvrira ses portes à certains
revendeurs choisis d’autres pays européens : les revendeurs de
l’Europe de l’Est, de la Scandinavie, du Bénélux, de la Grèce et des états
baltiques. Pour ceux qui sont intéressés, demandez à votre distributeur
local un code d’enregistrement limité. Puisque ISPO est seulement
quatre jours plus tard, il sera peut-être même plus intéressant pour les
revendeurs de prendre un vol pour rester jusqu’à ISPO.
www.shops-1st-try.com
SNOW SHOP TEST, BARDONECCHIA, ITALIE, 31 JANVIER – 2 FEVRIER, 2016 Snow Shop Test, l’événement B2B numéro un en Italie pour le ski et le
snowboard, mettra l’accent sur l’équipement des sports d’hiver avec
un nouveau nom pour 2016 : Snow Shop Test. Cela fait partie d’une
extension du concept de tests de shops sous le nom de Pro Shop
Test Tour vers de nouveaux marchés par les organisateurs, Moon. Le
Pro Shop Test Tour consiste en trois événements autour des sports
d’hiver, du vélo et de l’outdoor avec Snow Shop Test (Bardonecchia),
Bike Shop Test (Bologne et Rome) et Outdoor Shop Test (Reggio
Emilia).
Cette année, Snow Shop Test revient à Bardonecchia et se tiendra,
pour la première fois, plus tard qu’ISPO, après consultation des
visiteurs de l’an dernier. Comme auparavant, environ 100 shops seront
invités au SST avec un accès gratuit au logement, aux repas et aux
remontées mécaniques, dans le but d’essayer les produits de la saison
prochaine en plein milieu de la saison des ventes. Pour sa sixième
édition, la démo verra une amélioration de la zone d’exposition freeride
et le lancement d’une nouvelle section Ski-Alp. Snow Shop Test
annoncera le programme 2016 sous peu, mais les activités principales
sont déjà confirmées : le Snow Shop Awards, des workshops B2B
avec les chiffres du marché, une fête d’accueil et de nouvelles
activités sur neige.
www.snowshoptest.com
FUTURE TRY SUISSE, DAVOS, 10-11 JANVIER & LES CROSETS, 1er FEVRIER
Future Try est l’événement de tests B2B sur neige pour les
revendeurs de snowboard suisses. Les revendeurs participants auront
l’opportunité de tester les meilleures planches et fix’ de la saison
prochaine sur l’un des meilleurs terrains que la Suisse peut offrir.
Et bien sûr, l’événement ne serait pas complet sans avoir la chance de
se familiariser avec les produits dans une atmosphère plus intime avec
les professionnels des marques présents en personne.
Après les tests sur neige, les visiteurs peuvent de prendre un verre
avec l’industrie du snowboard suisses. Les marques qui participeront
cette année sont : Amplid, Arbor, Bataleon, Burton, Capita, Flow, Head,
Jones, K2, Never Summer, Nidecker, Nitro, Ride, Rome, Rossignol,
Salomon, Völkl Snowboards et d’autres invités. Les revendeurs ont le
choix entre Davos ou Les Crosets.
www.snowboardbox.ch
15
Avant-Première :
les salons
FASHION WEEK DE BERLIN, 19-21 JANVIER 2016
La Fashion Week de Berlin de cet hiver sera la première depuis l’arrêt
du BBB et ce sera aussi la première de Bright sous la propriété d’un
groupe qui inclut aussi le SEEK et les salons Premium. Tous les
salons travaillent maintenant de concert pour offrir une expérience
fluide pour tous les visiteurs de Berlin, avec l’intention de maintenir
l’importance de la Fashion Week de Berlin pour les revendeurs
européens. Dans le système de tickets communs mis en place,
un “tout-en-un” rendra SEEK, Premium, Fashiontech Berlin, Bright,
Show & Order, Ethical Fashion Show et Green Showroom tous
accessibles par une seule inscription, qui peut se faire dès le début
du mois de décembre. Une navette gratuite reliera Bright et SEEK à
Premium.
www.fashion-week-berlin.com
BRIGHT, BERLIN, 19-21 JANVIER 2016
Pour 2016, Bright revient dans sa résidence principale, à coté du SEEK,
pour son premier salon d’hiver. L’association de deux salons dans
un seul lieu a fait de la “Berlin Arena” l’un des centres névralgiques
de la Fashion Week de Berlin. Dorénavant, le Bright ressemble à un vrai
salon, avec tous ses exposants réunis sur un seul étage, alors que
le même aspect “désindustrialisé” des lieux précédents fonctionne très
bien avec la diversité de design des stands.
Pour cet hiver, le gros changement, c’est l’ouverture de 500 m²
d’espace supplémentaire, pour créer une zone skatable avec des
stands standardisés. Cela ramènera le skate au cœur du Bright qui se
positionnera comme le centre névralgique pour le skate et les vêtements
streetwear, pour les jeunes présents sur la Fashion Week de Berlin.
Le parcours de Street consistera en deux quarter-pipes ainsi que
d’autres modules. Ce qui permettra aux entreprises de matériel de skate
de véritablement se concentrer sur le salon et offrira l’opportunité aux
teams des marques de skate de démontrer leur technique. Les teams qui
ont confirmé leur présence sont Element, Etnies et 24/7,
et un programme de l’événement sera diffusé dans quelque temps.
De plus, la restauration sera replacée à l’intérieur et le nombre de
passerelles sera réduit afin d’améliorer la circulation des visiteurs
au milieu du hall. Les marques participant au salon sont les suivantes
: Altamont, Atticus, Black Eye, Brixton, Carhartt, Cheapo Brand,
Cleptomanicx, Converse, DC Shoes, Diamond Supply, DVS, HUF,
Element, Emerica, éS, Etnies, Globe, Irie Daily, Levis Skateboarding,
Makia, NEFF, Nixon, Obey, Reell, Shisha, Turbokolor et Vans.
Pour la cinquième année, le Bright présentera sa cérémonie
de remise des prix pour le skate en Europe, le mardi 19 janvier. Ce sera
l’événement officiel principal du Bright et il se déroulera sur un nouveau
lieu : le Lido de Kreuzberg. Le Lido est une salle de concert légendaire
de Berlin où les skateurs se sentiront bien à leur aise. Plus de 600
personnalités de l’industrie du skate, parmi lesquelles les meilleurs
skateurs pro et les plus grands industriels de toute l’Europe, ainsi
que l’industrie de la mode et des gens de l’art et de la musique, y sont
invités. La fête qui suivra se tiendra au même endroit, directement après
la cérémonie. Les participants assisteront à la remise des prix dans
les catégories suivantes : media platform of the year, brand of the year,
shop of the year, photographer of the year, video of the year, video part
of the year, rookie of the year, skate charity of the year, the Red Bull
Media House videographer of the year et European skater of the year.
C’est le premier Bright depuis que le groupe Premium a racheté le salon
et il sera très intéressant de découvrir les synergies qui aideront
le salon se développer.
www.brighttradeshow.com
SEEK, BERLIN, 19-21 JANVIER 2016
Le SEEK se déroulera au même endroit que l’événement estival, juste
à côté du Bright et, pour la version hivernale, les deux salons seront
connectés par un passage couvert, de manière à vous protéger contre
les intempéries pour passer d’un salon à l’autre. Le SEEK est le salon
de mode le plus progressif et le plus contemporain de Berlin avec
plus de 200 marques dans l’habillement moderne pour hommes, les
nouveaux classiques, le upper streetwear, les vêtements pour femmes
select, des collections de designers authentiques et des produits
lifestyle. Les marques exposant sont les suivantes CLAE, Deus Ex
Machina, Dickies, Element, Happy Socks, Heimplanet, Herschel Supply
Co, Iron & Resin, Komono, Lightning Bolt, Native Shoes, Pointer
Footwear, Poler Outdoor Stuff, RVCA, Stance et Wemoto. Installés
sur le même niveau, tous les stands sont d’une taille standard et d’un
design minimaliste, avec juste le nom de la marque et les produits à
exposer. Dans le hall, tout le reste du marketing restera minimaliste,
ce qui offrira aux marques une chance égale d’attirer les visiteurs et
permettra de vraiment mettre en avant les produits.
www.seekexhibitions.com
JACKET REQUIRED, LONDRES, 3-4 FEVRIER 2016
Jacket Required, le salon des vêtements pour hommes, expose du
casual masculin de première qualité sur deux étages à l’ancienne
Truman Brewery, dans l’East End très trendy de Londres. Les murs
blancs et la simplicité, avec seulement deux portants par stand,
permettent aux acheteurs et aux marques de revenir à la base : le
produit. Un léger chevauchement avec ISPO l’hiver dernier a fait que
les revendeurs plus techniques ont choisi Munich au lieu de Londres.
Cependant, les dates du Jacket Required ne seront pas en conflit
cette année, puisque il se tiendra deux semaines après ISPO. Les
organisateurs de l’événement ont proposé une nouvelle entrée et plus
d’espace pour l’édition de juillet et cela a très bien fonctionné.
Idéalement situé au centre de Londres, on peut s’y rendre très
16
facilement en métro, en bus ou à pied. Les Shoreditch High Street
Station, Liverpool Street Station, Aldgate East Station et Old Street
Station sont toutes à portée de marche à pied. Le salon de prêt-àporter premium pour hommes basé à Londres à l’ancienne Truman
Brewery revient pour sa neuvième édition. Le salon a parcouru
beaucoup de chemin depuis son lancement en Aout 2011 avec
seulement 30 marques. Quatre ans plus tard, il propose dorénavant
une jolie sélection de plus de 300 marques internationales dans tous
les secteurs du prêt-à-porter masculin, ce qui reflète la force et la
créativité du marché britannique.
www.jacket-required.com
détaillant du mois
tignes spirit, tignes, france
Gérant et légende locale de la station, Kieran “Kipper” Hicks a ouvert Tignes Spirit en 2007 en proposant un
nouveau concept : plutôt que d’attendre les vacanciers en magasin, il va à leur rencontre pour leur louer et livrer
tout le matériel. Huit ans plus tard, le service imaginé par Kipper fonctionne toujours mais, entre temps, Kipper
a fait évoluer son affaire pour devenir un véritable point de rencontre, offrant aux locaux comme aux vacanciers
toute une palette de services et d’équipements de qualité, comme l’entretien et la réparation grâce à des
techniciens de premier plan. Rencontre avec la directrice du magasin, Corinne Mayhew.
Pouvez-vous revenir sur l’historique du magasin ?
Kieran a inauguré Tignes Spirit en 2007 en tant que service de location
et livraison à domicile de matériel de snowboard, sur Tignes et Val
d’Isère. En anticipant cette niche sur le marché de la location de qualité
ainsi que celle de la livraison et récupération du matériel, il a mis en
place des partenariats avec des boutiques locales, avant que la petite
entreprise ne se transforme en véritable shop, mêlant vente et location.
Après des débuts avec la marque indépendante canadienne Option,
nous proposons désormais les marques Endeavor, Signal, Burton et
Ride. Le shop a doublé en taille il y a un an et l’on y trouve désormais
des vêtements techniques, du matériel de rando et de splitboard. Nous
sommes devenus le shop de référence pour la plupart des services et
demandes sur Tignes.
Quels sont les avantages à posséder une boutique
physique plutôt qu’un site en ligne ?
Tous nos employés ont été sélectionnés pour leurs excellentes
connaissances dans le domaine, leur attitude positive et sympa. Ils
sont tous d’excellents rideurs également ; certains ont remporté des
compétitions au niveau national voire international. Les clients tirent
vraiment avantage à échanger en direct avec nos techniciens et cela
permet de faire la différence dans le choix d’un matériel adapté, plutôt
que de se contenter d’acheter sur les conseils d’amis. Notre atelier s’est
aussi forgé une solide réputation, considéré comme le meilleur pour
l’entretien et les réparations. Cette saison, notre boutique principale
déménage dans un lieu plus grand dans le quartier de Tignes Le
Lavachet.
Quelles sont vos techniques de vente ?
Nous avons confiance dans les marques que nous mettons en magasin
et cela rend le travail plus facile lorsque les produits expriment cette
confiance. Nos employés ont l’opportunité de tester le matériel en avantpremière, sur des pistes et parks parmi les meilleurs en Europe. Nous
développons ainsi notre propre avis sur les produits. Ces tests sont
essentiels lorsqu’il s’agit de trouver quel produit correspond le mieux à
tel client, et cela nous donne clairement un plus en termes de service à
la clientèle.
Nous organisons aussi des journées de tests gratuites pour ceux qui
souhaiteraient essayer avant d’acheter. C’est une bonne façon pour
les clients de tester plusieurs planches avant de faire leur choix et de
s’assurer qu’ils sont heureux de leur décision.
Qu’en est-il du marché de la location ?
Les grandes chaînes spécialisées dans la location constituent une
concurrence sérieuse à Tignes et Val d’Isère, mais notre concept
et nos services font que nous offrons quelque chose de différent.
Contrairement à la plupart des shops, nous travaillons en continu toute
la journée et sommes ouverts jusqu’à minuit les week-ends, si bien
que les arrivants tardifs n’ont pas à s’inquiéter et savent qu’ils auront
leur matériel pour la leçon du lendemain matin. Nous croyons que cette
combinaison de service de qualité, de chaleur humaine, d’employés
pointus et d’un service fiable de livraison/récupération nous permet
d’avoir une longueur d’avance sur les autres shops de location de la
zone.
Quels conseils donneriez-vous à un autre détaillant indépendant qui
tente de lutter face à des mégastores de grandes enseignes ?
Jetez-un œil aux concurrents mais n’oubliez pas de rester fidèle à ce
qui fait que vous êtes vous. Les grandes enseignes n’ont pas souvent
cette capacité à cristalliser une communauté autour de soi. Utilisez la
liberté de votre petite taille à votre profit et soyez créatifs en organisant
des événements.
Votre magasin sponsorise-t-il des rideurs ?
Nous soutenons les sportifs en devenir, ceux qui essayent d’intégrer
l’équipe de Grande-Bretagne en freestyle, ainsi que d’autres présents
sur la scène depuis un certain temps. Les rideurs poussés par la GB
Park & Pipe Academy bénéficient de notre réseau pour vivre leur rêve.
En étant basés dans une station aussi géniale que Tignes, il est très
important pour nous de soutenir des compétitions authentiques et de
maintenir la flamme allumée pour ne pas oublier pourquoi nous adorons
la vie en montagne.
Retrouvez la version longue de cette interview sur
boardsportsource.com
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photos: Nitro
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 :
BOOTS SNOWBOARD
De par l’importance que revêtent les boots dans la pratique du snowboard, se procurer la bonne paire pour la saison est un choix
important. Alors, vers quels modèles et marques se tourner l’hiver prochain ? Jetons un œil vers le futur pour savoir avec quoi
nous nous chausserons. Par Tom Wilson-North
LES MUSTS ABSOLUS
Le freeride et le big-mountain riding demeurent les deux grands axes
de travail en R&D pour 2016/17, et donnent lieu à des nouveautés
en matière de semelles. Le modèle Guide de Rome arbore ainsi une
semelle Vibram de faible épaisseur et donc au poids réduit, mais aussi
plus affinée. Le modèle Jones MTB de 32 - innovation et bestseller de
la saison passée - joue aussi la carte du poids mini au niveau de la
semelle, sans pour autant abandonner les formes généreuses. C’est un
nouveau modèle, le TM-Two XLT qui hérite quant à lui de la semelle du
modèle Jones 2015/16 existant, ainsi qu’une pointe de pied recouverte
intégralement en caoutchouc, sûrement aussi utile pour progresser à
pied dans une neige ferme que pour traîner dans la soupe en station.
Après les hauts sommets, Deeluxe se penche sur la moyenne montagne
avec le nouveau pro model Yusaku Horii au look accrocheur, conçu pour
le park et le freestyle, et doté d’une plateforme souple/demi-souple. En
évoquant les boots de park, signalons celles de freestyle de Northwave,
les Prophecy S et leur nouveau chausson Corset qui vient fusionner
avec le haut de la botte pour ne pas couper le transfert de sensations.
Vimana a tout misé sur le niveau technologique des Continental, à savoir
des boots vegan sans cuir de vache, remplacé par une construction en
néoprène. En haut de gamme toujours, Burton se met à concevoir des
boots tressées, déjà une tendance forte dans la chaussure. On retrouve
cette fabrication dite Ultraweave sur les modèles Almighty (hommes) et
Ritual (femmes). Ce tissage à effet 3D permet notamment de renforcer
certaines parties des boots et de réduire grandement les déchets de
production en éliminant les panneaux individuels.
Chez Salomon, les chercheurs fous de leur labo vont de succès
en succès et, en ce qui les concerne, cette cuvée 16/17 ressemble
à une année. La grosse nouveauté s’appelle Mutation, “une façon
révolutionnaire d’envisager le design, le développement et la production
de boots de snowboard.” Cette conception se concrétise sur le modèle
haut de gamme en freestyle, les HiFi, annoncées à un tarif encore
acceptable de 429 ¤.
“Le pied et la cheville ne sont pas symétriques et, par conséquent, les
boots ne devraient pas l’être non plus “, explique David Appel, directeur
monde de la division matériel de DC Snowboarding. L’an passé, la
Si l’on est preneur de progrès en termes d’amorti et de construction, on vous laisse
les bouts pointus et autres bandeaux sur le crâne, merci !
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tendances
marque avait en effet lancé des bottes Travis Rice asymétriques, dont
le plébiscite voit leur reconduction en 2016/17. Pour cette même saison,
DC lance les Shredbot, le pro model de bottes de Torstein Horgmo,
affichées comme “les premières bottes spécifiquement conçues pour
répondre au niveau actuel en snowboard.”
Cell+ sur le modèle HiFi procure également un rebond qui rend les boots
très vivantes. Enfin, Head a opté pour un look running bien senti sur la
partie haute de leur modèle Five Boa, équipé d’une boucle pour plus de
maintien, de réactivité et d’imperméabilité à la fois.
C’est désormais le rideur et homme à tout faire de Vans, Pat Moore, qui
a la responsabilité des bottes customisables Infuse, ce qui se traduit
notamment par des coloris spécial New Hampshire, “Live Free or Die”.
La collection de bottes Flow est revue de fond en comble, à travers
par exemple les nouvelles Hylite Heellock Focus dotées d’un nouveau
système de laçage mixte et d’une inclinaison positive. Chez Rossignol,
les Crank Boa H3 et Alley Boa H2 bénéficient d’un rajeunissement qui
passe notamment par une rigidité revue à la hausse.
Alors que la clientèle semble vouloir associer la couleur de ses pieds au
reste de sa tenue, les boots suivent de près le stylisme des vêtements.
Et la tendance demeurera vraie l’an prochain. On trouve ainsi des
associations de matières et des tons foncés chez Rome, des imprimés
animaux et des tissus en mesh chez Head, ou encore des finitions
structurées aux coloris natures et automnaux pour Deeluxe.
Grand nom mondial de la chaussure, Adidas s’inspire sans surprise de
ses grands succès pour ses boots de snowboard : les Samba font un clin
d’œil aux racines de la marque dans le football et la pointe de pied des
Superstar fait écho aux classiques de la marque aux trois bandes. Enfin,
32 opte à son habitude pour des couleurs flashy très 90’s qui illuminent
un peu le reste de l’offre.
DES LAÇAGES BOA INNOVANTS
L’an prochain, plusieurs marques miseront à nouveau sur des systèmes
de fermeture inventifs signés Boa, un choix de laçage dont Vans fut
le précurseur : “L’Hybrid Plus Boa permet de personnaliser le flex
des boots, laissant ainsi une grande marge de manœuvre”, explique
Juss Apivala, category manager monde pour la marque. “En tant que
rideur, vous recherchez des boots performantes dans tout type de
conditions. C’est un peu comme les téléphones : autrefois, il nous
fallait un walkman, un appareil photo, une camera et un téléphone,
alors qu’aujourd’hui on veut un seul appareil pour tous ces usages et,
évidemment, qu’il soit le meilleur de sa catégorie. Il en va de même pour
les boots.”
Difficile de résister à cette possibilité de modifier les réglages d’une
botte du bout du doigt ! De son côté, K2 actualise son modèle Maysis,
devenu Maysis+ et doté du système Tailored Zonal Fit utilisant la
technologie Boa, à savoir trois niveaux de tension entre le bas et le haut
de la botte, sans même avoir besoin de toucher à deux molettes.
ESTHÉTIQUES
CHAUSSONS
C’est la première chose que l’on fait en choisissant des boots : les
ouvrir pour sortir le chausson. Chez Adidas, le flex a été travaillé et
les chaussons sont thermoformés (tout comme chez Nitro) pour un
meilleur ajustement d’origine. Vans a mis en place une gamme de
trois chaussons facilement identifiable et laissant libre cours à des
options de customisation. Salomon introduit un nouveau concept de
chausson baptisé Shadowflex et Burton améliore les siens, désormais
nommés Toasters. Ceux-ci ont l’air particulièrement réussis, équipés
d’une batterie rechargeable lithium-ion très fine et légère, directement
intégrée dans la mousse et qui se charge via un câble micro-USB. Le
chauffage à trois positions fournit entre quatre à huit heures de chaleur.
Sur leurs modèles de boots haut de gamme, Burton présente deux
nouveaux chaussons appelés Lifeliner et Lifeplus qui viennent remplacer
Alors que la clientèle semble vouloir associer la couleur de ses pieds au reste de sa tenue,
les boots suivent de près le stylisme des vêtements.
SYSTÈMES DE FERMETURE
Si les dispositifs Boa font toujours plus d’adeptes, d’autres alternatives
sont à signaler, à l’image du système SPIN de Northwave qui reprend
des câbles en polyester filé que l’on retrouve sur les kites, les
parachutes et mêmes les gilets pare-balles. L’objectif est d’éviter tout
nœud et d’alléger l’ensemble.
Tommy Delago, cofondateur de Nitro, est des plus fiers de présenter
leur toute nouvelle fermeture RE/LACE pour le chausson intérieur :
“Ajuster la bottine intérieure est très facile alors même que la botte est
déjà serrée ; il suffit de tirer sur la poignée du lacet. Il est ainsi possible
de (re)serrer le chausson au cours de la journée (sur les remontées
mécaniques ou pas) sans avoir besoin de défaire la fermeture des
bottes”. Pour en terminer avec le laçage, rien de nouveau : on retrouve
du trad, SpeedZone, FastLace et Boa un peu partout.
L’INFLUENCE DES CHAUSSURES DE RUNNING
Le running fait l’objet de toutes les attentions et les petits génies du
R&D n’ont pas manqué de développer des modèles crossover pour
notre sport. Si l’on est preneur de progrès en termes d’amorti et de
construction, on vous laisse les bouts pointus et autres bandeaux sur le
crâne, merci ! Northwave emploie le même système de thermo-soudure
que sur les chaussures de course à pied et ce, dans le but de réduire
le volume et le poids par la même occasion, tandis que Salomon utilise
des panneaux Sensifit directement issus de leurs chaussures de trail,
qui enveloppent le pied pour plus de maintien. Leur semelle Energy
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les anciens modèles Ride en mousse injectée, que l’on retrouvait sur les
boots Ion et Supreme. Ces nouveaux chaussons utilisent une mousse
Ultralon en polyuréthane pur, pour plus de performance et un gain de
poids notable.
CONCLUSION
L’époque des grandes avancées technologiques annuelles est bel et
bien derrière nous et les collections 2016/17 sont plus une affaire de
perfectionnement des modèles éprouvés. La bataille se jouera davantage
sur le plan du prix, alors que les marques font face à des coûts de
production à la hausse, à des cours de devises fluctuants et à l’inflation,
sans même évoquer la difficulté de nos jours à vendre un produit à
plein tarif… Heureusement, il s’avère que les boots les plus chères sont
aussi les plus demandées : “Nos meilleures ventes se font sur le moyen
et le haut de gamme”, signale Matthieu Perez, directeur marketing de
Deeluxe. “Les clients sont prêts à payer pour de la qualité et il s’agit
principalement de trouver cet équilibre précaire entre une grande qualité
et un prix avantageux.”
RÉSUMÉ DES TENDANCES
L’influence des chaussures de running
Des coloris suivant ceux des tenues
Des chaussons chauffants
photo: Switchback
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 :
FIXATIONS
Autrefois il était bien plus difficile de faire son choix s’agissant de fixations de snowboard. Il y a encore dix ans, ces mêmes
fixations se révélaient souvent peu confortables et peu fiables. En comparaison, l’offre actuelle est sacrément bonne. Et cette
amélioration globale sera encore plus nette l’an prochain, alors qu’un nouvel acteur du marché (et pas des moindres) sera de la
partie, tout comme le matériel déjà éprouvé connaîtra de sensibles raffinements. Par Tom Wilson-North
LES MODÈLES À SUIVRE
La plus grosse actu dans le secteur des fixations est, sans aucun
doute, le retour de la marque Bent Metal de Mervin Manufacturing.
Et parmi leurs modèles à ne pas manquer, on citera les fixs Transfer
et Solution. La première, avec son embase Flex Control Drive Plate,
est fabriquée à la main dans leur usine de Seattle et est réalisée à
partir de fibre bio-polymère aluminisée. Plus rigide, la Solution entend
répondre à des rideurs plus agressifs, à la recherche de performances
maximales, grâce à son spoiler ultraléger en carbone et à une embase
plus rigide utilisant, en partie, du carbone également. Sur chaque
modèle, le spoiler est évidé pour la prise en main et l’on remarque un
astucieux Cube Flad, ainsi qu’un système plutôt sympa au niveau de la
plaque, sur lequel nous reviendrons brièvement.
Chez Union aussi, le carbone est partout. Leur modèle Ultra FC se
voit doté d’une nouvelle embase à MiniDisk fabriquée dans un alliage
de nylon et carbone baptisé “X-Carb”. Leur bestseller, le modèle
Travis Rice, trône dans tous les rayons à travers le monde et il est ici
revisité avec un spoiler en carbone forgé et Duraflex, auquel s’ajoute
de nouvelles boucles ExoFrame, plus légères, mais conservant le
même maintien. De son côté, Burton remplace le modèle Diode par
le Genesis X, incorporant au passage un spoiler en nylon et fibre de
verre, sur la base du moule des fixations Genesis déjà existantes.
“C’est un peu comme si nous avions injecté des stéroïdes au modèle
Genesis”, déclare Chris Cunningham, vice-directeur de la division
matériel chez Burton. En outre, le haut de gamme incarné par les
modèles X-Base voit l’arrivée du titanium, pour les rideurs obsédés
par la chasse au poids. Voilà pour les poids lourds du secteur.
Comme Goliath l’a appris à ses dépens, il ne faut pas sous-estimer les
plus petits que soi et, en l’occurrence, les plus grosses nouveautés
sont à chercher du côté des petites enseignes. On pense notamment
à Brigade et l’excellent accueil de leurs boucles SIEVA ou encore à
leur nouveau Hanger 2.0. Chez Rome, c’est la technologie employée
sur les Katana en haut de gamme qui est déclinée sur un modèle Targa
revisité avec la toute nouvelle boucle D.O.D.
Si les fixations rapides connaissent du succès dans votre magasin,
réjouissez-vous d’apprendre que K2 dote l’intégralité de ses modèles
2016/2017 de châssis Tripod, ou encore que Völk présente de
nouvelles boucles de cheville asymétriques sur le modèle Fastec
Choice Alu. Cette nouveauté est complétée par une nouvelle semelle
inclinée en EVA, pour une meilleure absorption des chocs. Quant à
Flow, la marque introduit les NX2-Redwood, reprenant la base des
NX2 mais pensées pour accueillir les boots HyLite et la planche Rush.
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tendances
“La tendance vers des couleurs plus douces se maintient et l’émergence du blanc est à noter,
notamment sur les modèles avec artworks.” - Ray Takahash, Flux
Parmi les autres fixations à essayer lors des démos en station, on
conseille les nouvelles Salomon Alibi pour le freestyle, reprenant la
technologie Blaster et dotées de boucles en mousse à mémoire de
forme, ou encore les NX THREE de Head disposant d’un nouveau
softback pour plus de souplesse et d’une base amortie. Pour ceux qui
préfèrent une connexion plus directe, jetez un œil du côté du modèle
Carbon de Nidecker, avec sa base monobloc et un spoiler 100 %
carbone.
DU MIEUX EN ENTRÉE DE GAMME
Les spoilers en kryptonite, les sky-hooks et autres collaboration avec
Luis Vuitton, tout cela est très bien, mais il est aussi rassurant de
constater que le moyen de gamme n’a pas été oublié. Les modèles
Cartel et Cartel EST de Burton bénéficient enfin des boucles en EVA
Hammockstrap vues sur le haut de gamme, tandis que l’emblématique
NX1 de Head est relooké avec des boucles translucides et un tout
nouveau spoiler, sans oublier une finition mat et gloss des plus
badass.
BOUCLEZ-LÀ !
La tendance des boucles en EVA se poursuit ; une bonne nouvelle
étant donné leur faible coût, leur poids réduit et leur confort lorsque
bien conçues. L’économie de matière est aussi au rendez-vous par
rapport aux boucles cousues traditionnelles.
Côté pointe (du pied), SP développe une nouvelle boucle ultralégère
pour sa gamme sLAB, annoncée comme d’un grand confort et bon
maintien. Chez Switchback, la nouvelle boucle avant Miller se veut
minimaliste, fonctionnelle et belle à la fois. Même tendance au
minimalisme chez les Norvégiens de Vimana : “Nos boucles sont
conçues pour se faire oublier, sans le moindre point de pression”,
explique Trond-Eirik Husvaeg.
ESTHÉTIQUE
Nous aimerions bien vous annoncer un grand virage esthétique, mais
non, vous aurez à nouveau droit à du noir, du noir et encore du noir.
Mais, pour éviter que votre mur à fixations ne ressemble à l’intérieur
d’un pot d’échappement de Volkswagen, voici quelques options plus
colorées.
Aussi improbable qu’il soit, le blanc figure au catalogue de quelques
marques : “La tendance vers des couleurs plus douces se maintient
et l’émergence du blanc est à noter notamment sur les modèles avec
artworks”, explique Ray Takahash, directeur commercial et marketing
pour Flux. “Mais ouais, le noir est toujours aussi populaire.” Le
blanc s’invite également chez Union, aux côtés d’autres déclinaisons
monochromatiques.
Sinon, les coloris nature et autres associations avec le camo ont
toujours le vent en poupe, à l’image des couleurs olive, du rouge
et du jaune moutarde. Salomon ose des combinaisons de couleurs
carrément sympas (les Holograms bleues sur leur plateau Knuck
Knife), tandis que Bent Metal présente des artworks signés par leur
rideur maison Jamie Lynn, et que Nitro lorgne du côté de la plage avec
ses fixations Zero : “Le Shaka présente un style inspiré du surf avec
des vrais pads antidérapants de planches de surf”, salive Florian Lang
de Nitro.
Quant aux collaborations, on retiendra celle de Wildcats avec Now, en
prévision de leur nouveau film attendu cet automne, ou encore celles nombreuses - chez Flux comme le graphisme du groupe NOFX sur les
R2 ou les dessins de Jack Jonhson sur le modèle Team.
NOUVELLES TECHNOLOGIES
Quelques innovations devraient piquer votre curiosité pour la saison
2016/17. Drake mise sur des fixations ne nécessitant pas le moindre
outil sur les Reload et Supersport, alors que Now remplace leur
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alumi-ring par un cercle en nylon/carbone. Ils présentent également
un Hanger 2.0 doté d’un heelcup plus large et d’une partie médiane
avec un drop-down prononcé sur leurs modèles haut de gamme et le
pro-model Jeremy Jones.
Une des attractions de la gamme Bent Metal réside dans leur embase
Flex Control Drive Plate, fabriquée à partir des mêmes matériaux que
ceux utilisés pour contrôler le flex sur leurs planches Lib Tech et Gnu,
à savoir un dessus et un dessous stratifiés, un noyau en érable, des
“carres” UHMW ainsi que de la fibre composite. Et oui, des fixations à
noyau bois ! “Comme sur un mini-snowboard, l’embase des fixations
offre du contrôle de la pointe du pied jusqu’au talon”, affirme Pete
Saari, co-fondateur de Mervin.
Quant à Florian de Nitro, il ne tarit pas d’éloges à propos de leur
technologie Air, “la plus légère et la plus efficace s’agissant
d’absorption des chocs”. “Elle permet d’épargner vos genoux
et chevilles par basse température ainsi que par des conditions
printanières. Les propriétés de l’air ne changent pas avec la
température tandis que les pads en gel ou en mousse se transforment
en caillou lorsqu’il gèle.”
ET LES SPLITBOARDS DANS TOUT ÇA ?
Ce n’est peut-être pas votre tasse de thé mais toujours est-il que les
splitboards sont là pour durer et qu’il s’agit de vous mettre à jour à
ce sujet pour vos clients. Voici un rapide tour d’horizon de l’offre des
acteurs principaux de ce marché.
ROSSIGNOL : “Nous sommes heureux d’annoncer le développement
d’un produit en collaboration avec Rossi Snb R&D, Xavier de Le Rue
et Plum Splitboard. En voyant Xav’ dans le film Degrees North, vous
comprenez à quel point ce produit est à la hauteur des attentes !” Arnaud Repa, chef de produit.
SPARK R&D : “Nous travaillons sur des matériaux nylon chargés en
fibre de verre et produits aux États-Unis car, pour la première fois,
nous souhaitons réaliser nous-mêmes nos spoilers. Nous travaillons
également ardemment sur de nouvelles boucles, que nous espérons
présenter sur les salons. Nous avons réussi à débarrasser entièrement
les spoilers de mousse, ce qui est positif à plus d’un titre car, non
seulement l’EVA est une matière polluante, mais elle est difficile à
appliquer de façon régulière et se révèle souvent le point de casse sur
un spoiler.” - Will Ritter, fondateur.
KARAKORAM : “Notre objectif cette année est d’offrir un quiver
complet, des shapes types snowsurf aux boards de freestyle. Notre
système Prime garantit les mêmes performances, en splitboard ou en
planche monobloc.” - Tyler Kloster, fondateur.
CONCLUSION
Vous l’avez vu, l’offre de fixations pour 2016/17 est des plus solides
et suffisamment excitante pour attirer les clients à découvrir les
nouveautés. Mais, au-delà de ce constat, il faut bien reconnaître que
l’évolution en termes de fixations s’est quelque peu ralentie ces
dernières années. Peut-être est-ce simplement que la perfection
n’est plus très loin ? En attendant le prochain bond technologique ou
l’arrivée d’un nouvel acteur, les fixations nous garantissent déjà une
qualité incroyable, soit un sacré parcours effectué depuis le début des
années 2000 et ses modèles des plus douteux. Reste juste à aimer le
noir…
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Des coloris qui s’assagissent
Transferts de technologie du haut de gamme vers l’entrée de gamme
Des boucles minimalistes
Des noyaux en bois !
Un marché du splitboard à surveiller
tendances
tendances
La puissance immuable du marketing de la glisse a toujours eu ça de révolutionnaire : elle parlait au plus profond
de l’être, à une essence véritable qui intégrait la passion comme une extension du soi. Il parlait à une force
intuitive qui guidait les consommateurs, non pas pour les faire acheter, mais pour adopter,
parfois à vie, un style de vie qui les remplissait.
numérique prêcher l’étendue de leur âme visionnaire. Ils sont
applaudis et adulés mais, chez nous, leur discours est banal. Il
suffit de remplacer le terme “internaute” par “surfeur”, “skateur” ou
“snowboardeur” et, à l’ouest, rien de nouveau.
Mais l’industrie de la glisse n’a plus tellement d’avance. Elle a raté une
grande partie du virage du web et peine à combler le retard technique
et culturel cumulé dans ce domaine. En même temps, beaucoup de
grands groupes, notamment de la mode grand public, à l’instar des
Abercrombie & Fitch avec Hollister, ont su copier, avec grand succès,
chaque détail de notre formule. Les facteurs uniques de différentiation
de l’industrie de la glisse se démocratisent et nous perdons notre
avance...dans certains domaines.
Mais nous devons réapprendre aussi...
Marketing boardsports :
vingt ans d’avance… et maintenant ?
Mark Zuckerberg jouait encore aux billes et MySpace n’était même pas un draft dans la tête de Tom Anderson que l’industrie de la
glisse vivait déjà dans le marketing communautaire. Qu’en est-il de cette avance aujourd’hui ? Par IkerAguirre.com
Nous étions loin devant
L’approche anticonformiste et rebelle des sports de glisse était
marquée par des codes stricts de différentiation et d’appartenance qui
donnaient le cadre à une culture et un style de vie bien particuliers.
Histoire, jargon, look, attitude, musique, art…tout était différent. Au
milieu des années 90, la presse parlait des “tribus de la glisse” et de
leur “marketing tribal”.
Nous disions que nos marchés étaient “de niche”, même si certaines
de nos marques étaient déjà cotées en bourse depuis la fin des
années 80. Notre grand défi était de gravir “l’abîme” qui séparait le
marché endémique du grand public et son Eldorado. Notre contrainte
était ce que Geoffrey A. Moore avait appelé, en 1991 puis en édition
révisée en 1999 et 2004, alors que nous étions dedans depuis des
lustres, le défi “Crossing the Chasm” dans un livre homonyme, inspiré
de l’industrie high-tech.
La démocratisation du web date du milieu des années 90, alors la
notion “d’effet longue traîne” n’existait pas pour nous non plus.
Pourtant, nous gérions une approche combinée de différentes logiques
marketing de niche pour alimenter la croissance. Nous appelions ça
une “logique crossover”.
Le marketing glisse, au début des années 90, se résumait à avoir la
tête pleine de rêves et le cœur de passion. Nous parlions d’amour.
Nous parlions avec nos tripes, nous soulignions chaque instant
avec émotion. Nous vivions pleinement et nous le racontions
aux autres. Fernando Aguerre, fondateur de la marque de
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chaussures Reef, aujourd’hui propriété du groupe VF Corporation et, à
l’époque, marque iconique et incontournable, me donna cette leçon de
marketing glisse en 1996 : “Iker, nous ne vendons pas des chaussures,
nous ne vendons pas des sandales : nous vendons un rêve”.
En 2004, Kevin Roberts, CEO de Saatchi & Saatchi, publiait un bestseller qui ferait référence dans le monde du marketing : Lovemarks,
the future beyond brands, qui fut suivi d’un second grand classique
du marketing nouvelle génération : The Lovemark Effet, winning
the consumer revolution. Le monde entier découvrait une nouvelle
approche “avec le cœur”. Dans la glisse, Roberts avait 15 ans de
retard… The Lovemark Effect était notre quotidien.
Pour le commerce du détail, tout était question “d’expérience d’achat”. Un magasin n’était pas une succession de présentoirs mais un
“univers”. Le client devait “vivre” le surf, le skate et le snowboard en
y entrant. Chaque coin, chaque mur, chaque mètre carré devait être
vibrant de passion et de rêve. L’expérience primait sur le produit.
L’odeur de résine des planches de surf, la senteur coco des pains de
wax, les vidéos de Taylor Steele qui tournaient en boucle, la musique
des Pennywise, Green Day ou Offspring et le sable sur le parquet :
tout contribuait à…un marketing sensoriel et expérientiel. Evidemment,
ces termes n’existaient pas non plus. Alors notre mot d’ordre, plus
archaïque, était : “le client doit vivre quelque chose en magasin”. Et
nous redoublions d’originalité pour qu’il en soit ainsi.
Nous savons déjà ce que beaucoup doivent encore apprendre
Depuis bientôt 10 ans, j’entends les grands gourous du marketing
Les sports se portent mieux que jamais alors l’industrie doit
renouer avec l’optimisme et la créativité qui la caractérisent tant
! Elle n’a rien créé d’excitant en 5 ans alors qu’elle n’a fait que ça
pendant 30 ans ! Ce n’est pas parce que le textile surf à la vie dure
que les choses vont mal ! Jamais de son histoire, le surf n’a été aussi
populaire (+25 % de croissance moyenne annuelle des ventes de
matériel technique surf depuis 5 ans), le longboard skate enregistre
une croissance exponentielle (+50 % en 2014) et le SUP n’en parlons
pas, etc. La dynamique est là, mais nous avons oublié de la voir,
cachée comme elle est derrière le train des mauvaises nouvelles,
certes déplorables, qui ne concernent que certains majors. Les sports
de glisse sont plébiscités. Le public les aime, le public les découvre
mais l’industrie ne sait plus les faire rêver...car elle a peut être oublié
de rêver elle-même !
Alors les autres font le boulot à notre place, Hollister étant le plus
triste exemple. Ainsi, la formule est exploitée, pas toujours de façon
très réussie, et le contrôle de notre image nous échappe : une “wake
up call” qu’il convient d’écouter.
L’industrie est fatiguée car les dynamiques boursières lui ont extirpé
le sens. Au nom du profit, des outsiders ont bafoué les fondamentaux.
Nos valeurs et notre raison d’être souffrent à se relever et, pourtant,
c’est parce que cette industrie avait un pourquoi que, pendant 30 ans,
elle a su porter tous les comment. Il ne nous reste plus que ça à faire
pour renouer avec le consommateur. Nous rappeler qui nous sommes
et d’où nous venons. Et, si possible, ensemble.
Le marketing n’est qu’une méthode, parfois une logique. Quelque
chose de beaucoup plus grand se cache derrière quand il marche:
un cœur qui parle à un autre cœur. Les plus grands du marketing
commencent à le comprendre. Les plus retords font semblant de
l’appliquer mais l’amour ne s’imite pas. La puissance immuable du
marketing de la glisse a toujours eu ça de révolutionnaire : elle parlait
au plus profond de l’être, à une essence véritable qui intégrait la
passion comme une extension du soi. Il parlait à une force intuitive qui
guidait les consommateurs, non pas pour les faire acheter, mais pour
adopter, parfois à vie, un style de vie qui les remplissait.
La bourse nous a fait choisir la richesse numéraire. Elle a transformé
nos objectifs pour faire jaillir nos faire-semblant. Elle nous a
dépouillés de nos rêves pour révéler nos impostures. Nous avons fait
semblant d’aimer...et on nous a quittés.
Sitôt nous nous rappellerons que notre richesse est dans le cœur et
non pas dans la poche, sitôt nous viserons à nouveau les étoiles. Nous
serons riches de vie, riches de joie et riches tout court. Le succès ne
sera pas un but à atteindre, mais un effet collatéral. Alors, beaucoup
répèteront ces mots d’un CEO de la grande époque, aujourd’hui à la
retraite, qui me dit un jour : «“Honnêtement, je suis incapable de dire
pourquoi ça a marché. Je ne sais qu’une chose : nous nous sommes
contentés de faire ce que nous aimions et les gens ont suivi “.
Quoi qu’en disent les gourous du marketing, la passion ne se calcule
pas, elle ne se modélise pas, elle ne se décrit pas. La passion se vit. Le cœur, l’émotion, l’amour et la vie sont une essence humaine, tout
comme nos rêves. La bourse, l’argent pour l’argent, l’avoir plutôt
que l’être s’effritent devant les prises de conscience d’un monde qui
change. Le marketing glisse est ancré dans un nouveau paradigme
où l’humain est au centre. Tel est son grand secret. Ici, impossible de
faire de semblant. Tu “es” ou tu disparais, impossible de prétendre.
Alors, si vous voulez apprendre du marketing de la glisse, de
ses succès et de ses échecs, soyez vrai. Faites que ce “soyez
vrai” s’applique à vous, l’homme, la femme, pas qu’à une marque.
Soyez porteur de sens, le message sera votre véhicule. Si le pourquoi
“Si le pourquoi de votre raison d’être est aligné avec
celui de votre entreprise, de votre projet et, in fine,
de votre cible, vous serez un rouleau compresseur
car plus rien ne pourra vous arrêter. Alors, vous
connaîtrez le succès, le grand.”
de votre raison d’être est aligné avec celui de votre entreprise,
de votre projet et, in fine, de votre cible, vous serez un rouleau
compresseur car plus rien ne pourra vous arrêter. Alors, vous
connaîtrez le succès, le grand.
A ce stade, si vous êtes honnête avec vous-même, vous saurez que le
génie n’était pas dans pas votre tête, mais dans votre cœur. C’est cet
espace que nous découvre le marketing glisse. Un lieu inexplicable
où, quand l’homme est aligné avec sa raison d’être profonde, les
opportunités se présentent et le succès frappe à la porte. C’est
donner sa place à un espace éthéré de potentiels inexpliqués pour
que la vie s’exprime et nous donne ce que nous attendons, sans
forcement le construire de toutes pièces. Et, c’est tellement plus
facile! C’est ouvrir son œuvre au plus grand nombre pour la partager
dans une immense fête de partage et de vie. Et après, oui, il y aura de
la consommation. Oui, il y aura du business. Oui, il aura tout ça mais
dans une boucle ascendante qui pérennisera l’opportunité pour la
transformer en style de vie. Un cercle vertueux de création de sens, de
valeur et de richesse...avant tout humaines. Dit autrement, un nouveau
paradigme économique.
Nouveau paradigme, marché des boardsports et bien-être
en entreprise : suivez les articles d’Iker Aguirre sur ikeraguirre.com.
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photo: D-Street
tendances
CRUISERS 2016 :
TENDANCES
Après des années de croissance effrénée pour les cruisers, le segment a-t-il atteint sa vitesse de croisière ?
Rapport de tendances 2016 sur les Cruisers par Dirk Vogel.
Quelle que soit la manière dont on le découpe en segments de marché,
le skateboard a besoin d’être dans la tendance. Bien sûr, certaines
tendances semblent vraiment stupides au final, comme les pantalons
baggy, les chemises Vision Street Wear criardes ou les toutes
petites roues microscopiques de l’époque. Mais si tu t’adresses aux
revendeurs, la seule chose folle dont ils se rappelleront toujours est
la quantité d’argent que cela a pu leur rapporter au summum de la
tendance.
Pour les cruisers, ça ne fait aucune différence. Sur les quatre
dernières années, la tendance cruiser a attiré un nombre incalculable
de nouveaux skateurs sur une planche, principalement des outsiders
aspirant à prendre part à la culture skate, ainsi que des revenus
supplémentaires pour les revendeurs de toute l’Europe. Mais quelles
parts de marché vierges reste-t-il aujourd’hui ?
Cela dépend à qui l’on demande. Selon le pionnier de cette catégorie,
Penny Australia, “les clients typiques de Penny n’ont jamais acheté
de skate auparavant, donc nous cherchons toujours les nouvelles
générations de consommateurs potentiels. Dans le but de maintenir
notre croissance, nous avons passé beaucoup de temps à comprendre
pourquoi les gens achètent la marque et quelles sont leurs exigences”,
indique Dean Cracknell, Trade Marketing Manager, Absolute Board
Co. (Penny, Z-Flex). Chez Sector 9, Andreas Maui Maurmeir indique:
“le marché se développe et devient plus mûr. Son ascension est un
peu moins rapide en ce moment, ce qui est nécessaire et positif. La
demande est toujours en croissance, et c’est ça la bonne nouvelle”.
LA SITUATION EN EUROPE
Mais la mauvaise nouvelle, continue Maui, réside dans les niveaux
de stocks dans la vente au détail. “Les shops ont un surplus de stock
qui ne se vend pas bien. Et c’est mauvais pour tout le monde.” Ce
sentiment retentit aussi chez les marques auxquelles on a posé des
questions et certains pointent du doigt un problème régional. “En
Europe, je crois que l’on passe toujours par un surplus de stocks
plutôt qu’autre chose. La situation dans laquelle l’Europe se trouve
maintenant, c’est simplement qu’on ne peut pas écouler autant de
cruisers que de posicle decks si les nouveaux clients ne sont pas
aussi nombreux que la taille du stock”, indique Chris Brunstetter,
Sales et Marketing Director chez GoldCoast.
Sur une note plus positive, Marc Ferullo, International Sales Manager
chez Arbor, s’exprime sur l’Europe: “La région est l’un des endroits
les plus exigeants sur la qualité et les consommateurs ont la volonté
de dépenser quelques euros supplémentaires s’ils en reconnaissent
la valeur”. Karl Martinez, chez D Street/Shiner Distribution au RU,
remarque aussi une tendance vers une meilleure qualité : “le marché
est dorénavant saturé de versions pas chères dont la qualité est en
dessous des standards. Mais la vente de cruisers en bois chez D
Street augmente cette année d’un bon 34 %”.
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tendances
“Les clients typiques de Penny n’ont jamais acheté de skate auparavant, donc nous cherchons toujours les
nouvelles générations de consommateurs potentiels. Dans le but de maintenir notre croissance, nous avons
passé beaucoup de temps à comprendre pourquoi les gens achètent la marque et quelles sont leurs exigences.”
SHAPES : IL EN FAUT POUR TOUT LE MONDE
A en juger de la grande diversité de shapes et de tailles, depuis les
noses pointus jusqu’aux fish tails en passant par les mid-riffs super
larges (le modèle Stubby de Globe), le cruiser d’aujourd’hui est un
concept très vaste.” Diversité, c’est le mot d’ordre ! Du point de vue
hipster tendance, les jeunes recherchent une variété de couleurs et de
graphismes pour aller avec leur sac à dos, leurs chaussures etc. Du
point de vue plus core, ceux qui sont vraiment là pour skater, souhaitent
une diversité de shapes et de fabrications pour couvrir l’ensemble des
types de terrain”, indique le directeur créatif de Dusters California, Nano
Nobrega. Matt Wong, président de la Globe’s Product Division confirme :
“les shapes ont tendance à être de plus en plus fonctionnels”.
Il y a une tendance tout de même assez notoire aux fish tails des années
70 pour 2016, comme on peut le voir chez Globe, Flying Wheels et OB
Five ; on trouve aussi des roues plus larges pour carver, associées de
préférence à des trucks plus larges aussi (voir la section Accessoires).
Le cruiser moyen semble être un peu plus long, avec des modèles
comme le Big Blazer de chez Globe. Une tendance confirmée par Dean
de chez Penny : “on voit de plus en plus de clients qui recherchent des
planches plus larges, donc les 27 et 36 pouces sont de plus en plus
populaires”. Ali Crichton chez Mindless confirme cette tendance vers les
planches plus longues : “notre gamme Hamu passe d’une planche à trois,
pour offrir une meilleure fonctionnalité ; on s’attend à ce que cette part
du marché se développe en 2016 avec une entrée massive des filles dans
le sport.”
TOUCHES & STYLE : MINIMALISME VS. COULEURS POP
Pour 2016, le stylisme des cruisers se cristallise sur deux opposés : le
discret, avec une esthétique naturelle d’un côté et un graphisme pop sur
le dessus et plutôt voyant de l’autre. Quant aux aspects plus subtils du
style, Karl Martinez chez D Street s’exprime : “les clients recherchent
un cruiser fonctionnel, et pas seulement quelque chose avec une jolie
image. En fait, plus une planche est minimaliste, plus elle est attractive
en ce moment.” Des couleurs de bois naturel, des trucks dépolis en
noir simple ou en uréthane translucide sont ce qui se fait de mieux
sur le cruiser de 2016. “Nous observons une grosse demande pour
les couleurs bois, les couleurs unies et les tons brunis pour un look
naturel”, indique Karl chez D Street. Benoit Brecq, directeur marketing
chez Flying wheels, indique : “le classique rétro des années 70 et des
années 80, voilà ce qui semble dominer la tendance”.
MATÉRIAUX : CE PETIT QUELQUE CHOSE DE SPÉCIAL
Sur un marché où de nombreux clients possèdent déjà un cruiser, des
matériaux de meilleure qualité offrent une bonne raison d’étendre son
quiver. “Notre shape de cruiser standard est toujours ce qui marche
le mieux et nos planches avec une finition Premium et un placage en
bois exotique sont très très populaires”, indique Kris O’Brien, Brand
Director chez OB FIVE. Marc chez Arbor nous dit : “Arbor propose de
se concentrer sur la qualité de fabrication avec nos différents placages
bois. Les matériaux super techniques sont incroyables pour l’innovation,
mais ils sont très chers et placent le produit en dehors du marché et
n’intéressent qu’un tout petit segment.”
De manière générale, pratiquement l’intégralité des marques est dans
la même lignée que ce qu’affirme Benoît de chez Flying Wheels : “le
plastique semble reculer mais les cruisers rétro en bois ont toujours
le vent en poupe. En termes de matériaux, le bois 7ply semble rester
le standard même si les nouvelles fabrications en bambou semblent de
mieux en mieux acceptées.” Chris chez GoldCoast reste fidèle à une
formule gagnante : “des graphismes pour les jeunes, les motifs sympas
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et des couleurs pop semblent être ce qui fonctionne le mieux pour nous ;
même si l’on se trouve plutôt dans des graphismes un peu plus matures.
Le bambou continue d’être le matériau de choix.”
ACCESSOIRES : DU PLUS ?
Des trucks plus larges sur des plateaux plus étroits avec des wheel
wells, voici la nouvelle manière de fonctionner, comme on a pu le voir
sur des modèles de certaines marques comme Stewart, avec le Dusters
Shooter, et des modèles équipés de Surf Truck OB FIVE 6.5. Émuler la
sensation de surf sur terre, voici ce que Surf Truck propose avec ses
cruisers qui viennent d’arriver en magasin en Australie et qui ont été
très bien acceptés. “Nous avons le sentiment que la nouvelle version de
notre gamme complète parfaitement ce que nous sommes en mesure
d’offrir en tant que marque de surf et de skate et nos clients l’adorent.”
Matt Wong chez Globe remarque le bénéfice fonctionnel des trucks : “Le
Stubby est un carver avec une plateforme large et des trucks à kingpin
inversé sur une wheelbase plutôt courte. On peut y pomper comme sur
un carver surf, mais il a le bénéfice supplémentaire de la stabilité même
à grande vitesse par rapport aux nouveaux carvers ou aux trucks à
double pivot.”
Et voici quelque chose que beaucoup de clients voudront acheter, la
marque californienne Mello LED Skateboards offre des roues illuminées
par des LED dans une gamme avec une collaboration prometteuse. “Nous
avons ajouté à la gamme de plateaux et de roues unies originales, les
couleurs myrtille, citron vert et cerise, pour créer des combinaisons
comme le Burst Cerise, la Pastèque et la Menthe Verte. Nous avons une
toute nouvelle option de 27 pouces, toute en érable, en collaboration
avec la marque de skate vintage US Bahne Skateboards. Les roues Mello
LED sont aussi disponibles en Vert glacé, Bleu glacé et Gelée rouge.”
VUE D’ENSEMBLE
Karl chez D Street entrevoit carrément que le cruiser va stimuler le
milieu du skateboard : “Les revendeurs disent eux-mêmes que les set-up
avec des shapes popsicle traditionnels sont sur le montant.” Kris chez
OB FIVE s’attend à des achats répétés de cruisers : “Nous sentons
que les clients grandissent avec notre marque, étendant leur quiver
pour différents types de ride et parfois collectionnant les planches
qu’ils aiment comme des articles de mode”. Ali chez Mindless veut
voir “les revendeurs investir dans la loyauté envers une marque plutôt
que de sauter sur les produits chinois pas chers”. Et puis Nano, chez
Dusters, pense que la tendance actuelle va rassembler l’industrie : “La
compétition est plus féroce aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a quelques
années. Je crois que les revendeurs et les entreprises doivent travailler
ensemble, plus que jamais.”
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Pro-models de cruisers
Wheel wells et fish tails
Graphismes féminins pour une audience de plus en plus féminine
Des trucks larges, des boards skinny = smooth ride
Graphismes sur le grip et des roues à LED dans des couleurs sucrées
interview grand ponte
interview grand ponte
Cette aventure nous a permis de rencontrer des gens exceptionnels, de découvrir
des endroits uniques et de faire l’expérience d’une industrie passionnée et de gens
qui aiment vraiment ce qu’ils font. Nitro snowboard lignes nous l’a bien rendu, de
manières diverses et variées.
INTERVIEW
GRAND PONTE :
SEPP ARDELT,
COFONDATEUR
DE NITRO
Sepp Ardelt travaillait pour une entreprise de windsurf
et de voile quand il décida de lancer Nitro Snowboards
en 1990. Lui et son associé, Tommy Delago,
ont d’abord démarré petit, en exposant au salon ISPO,
il y a 26 ans. Plus tard, dans la même année,
ils signaient un contrat pour fabriquer 7000
snowboards. Le reste, comme ils le disent très bien,
fait partie de l’histoire ; une histoire faite d’une
relation exceptionnelle avec les marques, les athlètes,
les revendeurset les consommateurs,
dans le monde entier.
Pour l’Interview Grand Ponte de ce numéro, SOURCE
a demandé à Sepp de nous régaler avec toutes
les anecdotes et les moments forts de sa carrière
chez Nitro. Sepp a propulsé la marque sur la scène
internationale et il l’a fait avec l’aide d’une équipe
très dynamique à ses côtés. L’équipe de Sepp est
considérablement plus importante aujourd’hui qu’elle
ne l’était en 1990, mais il tient toujours un rôle-clef
dans l’entreprise et promeut la notion de plaisir dans
le snowboard dès qu’il en a l’opportunité.
Interview par Harry Mitchell Thompson.
Racontez-nous comment vous et Tommy avez créé Nitro.
C’est arrivé un peu par accident. Nous nous sommes rencontrés à
l’automne 1989 et, avec d’autres partenaires, nous avons monté une
petite gamme de produits. En mars 1990, nous sommes allés à ISPO
pour la première fois, sans en attendre grand-chose. Tommy était
très impliqué dans le snowboard, il avait une école de snowboard et
écrivait des articles pour un magazine de snowboard. Je travaillais
pour une entreprise de windsurf et de voile. Dans la première
année, nous avons eu des commandes pour 7000 planches. C’était
tout simplement le point de départ et nous avons décidé de nous
concentrer complètement sur cette nouvelle aventure appelée
Nitro Snowboards. Cette aventure nous a permis de rencontrer
des gens exceptionnels, de découvrir des endroits uniques et de
faire l’expérience d’une industrie passionnée et de gens qui aiment
vraiment ce qu’ils font. Nitro snowboard lignes nous l’a bien rendu, de
manières diverses et variées.
En quoi la manière de gérer une marque de snowboard a-t-elle
changé depuis le moment où vous avez lancé la marque
il y a 26 ans ?
Effectivement, il y a 26 ans, les choses étaient vraiment différentes.
Gérer une entreprise à l’époque était beaucoup plus compliqué,
parce qu’on n’avait pas vraiment les bases ni l’expérience. C’était
très important de rendre régulièrement visite aux fournisseurs et aux
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gros acheteurs et aux distributeurs. Nous avons lancé un nouveau
slogan pour Nitro : Built For Good Times, parce que c’est exactement
ce que nous faisons : nous fabriquons des produits pour les gens,
quels qu’ils soient, pour passer du bon temps. Fabriquer d’excellents
produits et rester connecté avec les gens, voilà ce qui nous donne de
la pertinence.
Qui est la personnalité de l’industrie du snowboard qui vous aura fait
la plus forte impression et pourquoi ?
Mike Olsen de chez Mervin. Il est très difficile de trouver quelqu’un
dans l’industrie qui n’a pas du tout changé, et qui est toujours cet
explorateur motivé qu’il était aux débuts de ce sport et de cette
industrie. Mike Olsen a beaucoup contribué au snowboard au fil des
ans et continue de le faire aujourd’hui. Sa passion pour tout ce qui
touche au snowboard est une véritable inspiration.
usines, et de développer des produits à partir de zéro. À cette époque,
nous avons beaucoup appris sur la manière dont une entreprise de
snowboard devait et pouvait être gérée, il y eut beaucoup d’erreurs,
mais c’est la meilleure manière d’apprendre, autant du point de vue
marketing, que sur la vente et le design. Aujourd’hui, nous avons une
expérience de plus de 26 ans de production, de vente, de marketing,
de design et de relations humaines. Nous sommes très bien armés
pour relever les défis et apprécier les bons moments lorsqu’ils se
présentent.
Le snowboard, c’est une affaire humaine : la raison
pour laquelle les gens font du snowboard, c’est parce
qu’ils veulent se faire plaisir, et en général, ils le font
avec d’autres gens.
Comment faites-vous pour assurer la pertinence de Nitro : quelles
sont les stratégies mises en place à cet égard ?
La stratégie est de rester fidèle aux racines de l’entreprise et à
notre mission. Nous restons pertinents parce que nous sommes
en permanence en contact avec le milieu, avec le team et avec nos
distributeurs et nos revendeurs. Le snowboard, c’est une affaire
humaine : la raison pour laquelle les gens font du snowboard, c’est
parce qu’ils veulent se faire plaisir, et en général, ils le font avec
d’autres gens. Et c’est aussi vrai côté business : nous faisons tout
cela parce que nous aimons rider et parce que nous aimons les
gens avec qui nous le faisons, par conséquent, c’est très important
de rester connecté avec tout le monde : depuis les gamins dans les
shops, jusqu’aux consommateurs, aux teams, aux magazines, aux
Quel est l’événement le plus important qui se démarque de votre
carrière dans l’industrie du snowboard ?
C’est tout simplement qu’un rideur comme Eero Ettala soit toujours à
un si haut niveau, et soit devenu la superstar qu’il est aujourd’hui, tout
en restant le même type, sympa et agréable, que nous avons rencontré
il y a 15 ans. Eero incarne la passion et l’attitude que nous avons pour
le snowboard à travers son désir de rider tous les jours, de tourner
des vidéos, de faire des flips, de rire et de pousser le sport vers
l’avant. Nous sommes très chanceux et très fiers de compter Eero
parmi nos rideurs depuis plus de 15 ans.
À quel point êtes-vous impliqués dans le choix des athlètes du team
? Que doit faire un rideur pour attirer votre attention ? Plus vraiment aujourd’hui. C’est Andi Aurhammer (International
Marketing Manager) et Knut Eliassen (Global Marketin Manager) qui
s’occupent de ça et qui font un très bon boulot.
“Même si Sepp dit qu’il n’est pas impliqué, il sait reconnaître une
bonne personne et un bon rideur. On discute toujours des nouveaux
rideurs avec Sepp pour avoir son opinion et sa vision sur la pertinence
d’inclure le rideur chez Nitro. Nous cherchons tout simplement des
snowboardeurs qui poussent leur sport, soit de manière générale, soit
à leur propre façon, et qui sont tout simplement enthousiastes au sujet
de la vie et des joies que leur procure le snowboard.” - Knut Eliassen,
Global Marketin Manager, Nitro.
Qu’avez-vous à répondre à ceux qui disent que le snowboard n’est
plus aussi cool qu’avant ?
Eh bien je ne suis pas d’accord. Le snowboard est toujours très
enthousiasmant, comme il l’a toujours été. Les frimeurs sont partis ou
sont en train de le faire, et ceux qui aiment le snowboard sont toujours
là. Le snowboard, c’est cool, et ça le sera toujours. Et la raison pour
laquelle c’est cool, ce n’est pas l’image ni l’attitude, c’est la sensation
que tu as quand tu rides. L’excitation et l’expérience du moment
présent que cela te procure avec tes amis lorsque tu navigues sur une
montagne, ou que tu te poses sur une remontée. Il n’y a rien de plus
cool que d’être dans la nature, attaché à une planche, avec une infinité
d’opportunité devant toi.
L’industrie du snowboard a essuyé une grosse tempête depuis 2008
et on dirait que l’horizon est plus clair aujourd’hui.
Quelles sont les leçons que vous et Nitro avez tirées la crise
financière internationale ?
Nous en avons tiré des leçons très importantes : rester bien ancré,
évaluer les marchés, les opportunités, tout en restant très souple. Sur
les deux ou trois dernières années, nous avons vu les tendances du
marché du snowboard aller à la hausse ainsi qu’à la baisse, et avons
appris à être intelligents et souples pendant les bons moments comme
pendant les mauvais. Le marché financier peut affecter toutes les
industries, comme on a pu le voir en 2008, mais il est plus facile de
surmonter ces moments difficiles lorsque vous avez organisé votre
entreprise, comme Nitro Snowboards, pour qu’elle soit présente sur la
durée, parce que vous vous sentez impliqués dans le sport.
Ou faites-vous fabriquer vos snowboards et voyez-vous une
évolution dans les années qui viennent ?
Taïwan abrite certaines des compagnies les plus high-tech de cette
planète, comme ACER ou HTC. Environ 90 % des cadres de vélos
en carbone sont produits à Taïwan. Nous sommes très satisfaits
de nos fournisseurs. Je ne vois pas de raison d’en changer. Nous
continuerons à évoluer ensemble avec nos fournisseurs pour les
années à venir, parce que c’est un bon partenariat, et que cela n’a pas
de prix.
Les snowboards sont dorénavant courts, larges et avec des noses et
des tails un peu funky : quelle sera la prochaine tendance ?
On voit ces nouveaux shapes pour plusieurs raisons : après s’être
véritablement concentrés sur le ride urbain, sur le core et le
sérieux, lors des 10 dernières années, il y a aujourd’hui une véritable
résurgence d’un style de ride plus fun, qui couvre toute la montagne
et ne prend pas les choses trop au sérieux. De plus, les gens veulent
se démarquer à nouveau et revenir un peu aux racines surf du
snowboard. Regardez par exemple le mouvement Alaia dans le surf.
Je crois que la tendance sera vers plus de simplicité, de facilité
d’utilisation et d’individualisme.
De quelle manière la marque L1 contribue à renforcer
la marque Nitro ?
L1 Premium Goods renforce Nitro, parce qu’on a dorénavant une
large offre pour nos distributeurs et nos revendeurs. De plus, c’est
très enthousiasmant de lancer L1 Premium Goods sur le marché, et
nous continuerons à repousser les limites des vêtements techniques
fonctionnels pour le snowboard, saison après saison.
Nous sommes très bien armés pour relever les défis
et apprécier les bons moments lorsqu’ils se présentent.
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photo: Burton
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 :
STREETWEAR HOMMES
Pour leurs collections automne-hiver 2016/17, les marques natives du monde des boardsports
ont choisi de mixer le côté street avec une technicité à l’épreuve de l’hiver.
Par Dirk Vogel
Un rapide tour d’horizon dans le monde de la mode le démontre
aisément : le terme streetwear désigne autant de styles différents
que vous rencontrerez de personnes. Lorsque Kanye West fait défiler
des mannequins anorexiques vêtus de lambeaux kaki sur kaki façon
Hunger Games et son monde post-apocalyptique, il appelle cela du
“streetwear”. Et quand des gamins se pavanent en jeans vieillis à
1200 ¤ l’unité et autres sweats à capuche de créateurs, c’est aussi du
streetwear. Le terme vaut également pour les skateurs en pantacourts
Dickies et t-shirts tout blancs rentrés dans le pantalon…
Le streetwear est une sorte d’auberge espagnole en somme. Mais la
question est : les marques de textile venues des boardsports ontelles leur place dans cette auberge ? La réponse est en réalité des
plus simples puisque pour les amateurs de surf, de skate ou de snow,
il a toujours été question de plus qu’un simple look “street”, pour
privilégier des vêtements capables d’endurer des mauvais traitements,
comme l’illustre Guillaume Dartenuc, directeur marketing surf chez
Volcom, à propos de leur philosophie pour cette collection : “L’idée est
de proposer des vêtements qui correspondent au style de vie de ceux
qui voyagent et qui résistent aux divers climats qu’ils sont amenés à
rencontrer, tout comme à résister au quotidien dans la rue, à l’image
de la vie d’un skateur.”
Même son de cloche de la part d’Andrew Burke, chef de produit chez
Burton : “On parle de vêtements lifestyle, à savoir des habits qui
vous permettent de sortir à l’extérieur, en étant au sec et au chaud.
Un lifestyle pour le sport et la montagne, mais en toutes saisons.” Et
il en va de même pour les skateurs, comme l’explique Rey Gautier,
vice-président monde pour le design chez Element, une des premières
marques de boardsports présentes dans le streetwear : “La marque a
quasiment 25 ans, et nous avons eu le temps d’imposer une identité
que nous souhaitons faire s’épanouir. Il a toujours été question de
skate, de créativité et de passer le plus de temps possible au grand air,
qu’il s’agisse de nature ou de ville.”
TARIFS : TENIR SOUS LA PRESSION
Matériel ou textile, même combat. Les chaînes d’approvisionnement
sont pressurisées par des coûts de main d’œuvre en hausse et des
devises fluctuantes. Il était inévitable que cette situation se ressente
sur les prix : “Ils sont à la hausse et on s’y attendait”, affirme Patrick
Hill, directeur de la création pour The Hundreds. Il ajoute : “Il y a deux
ans, nous avons décidé de ne pas nous lancer dans la course au prix
et de nous concentrer sur la fabrication du meilleur produit possible ;
nous maintenons des relations très étroites avec nos fournisseurs et
gardons la main sur cet aspect, mais nous sommes placés légèrement
au-dessus de nos concurrents en termes de prix. Nous sommes
convaincus que la qualité, la fabrication et le design parviendront à
justifier le tarif supérieur.”
Ce sentiment - un prix supérieur justifié par une qualité premium - est
partagé par la plupart des marques interrogées ici. “On distingue deux
grands courants actuellement en termes de tarification : un premier
qui tire les prix vers le haut et le second vers le plancher. Notre but
est de construire une marque haut de gamme”, explique Andrew
de Burton, citant les vêtements de pluie entre 100-150 ¤ comme un
bestseller, ainsi que ceux en Gore-Tex au-dessus de 200 ¤ et enfin les
vêtements techniques très haut de gamme dépassant les 300 ¤. Mais
certaines catégories de produits souffrent davantage de cette pression
évoquée sur les prix, signale Guillaume de Volcom : “La catégorie
la plus impactée est celle des vestes. Les prix sont plus hauts que
dans d’autres catégories et la fluctuation des devises se ressent
davantage.”
Faire valoir la qualité des produits n’a jamais été aussi compliqué dans
notre secteur, comme l’indique Robert Wright, gérant de la marque
urbaine Lifted Research Group (LRG) : “La prolifération de produits en
direct d’usine maintient une grosse pression sur le placement tarifaire
des enseignes de marque et sur les détaillants qui les distribuent.
LRG s’applique à produire des produits très travaillés qui garantissent
une grande valeur auprès des clients, des produits qui sont moins
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tendances
“L’idée est de proposer des vêtements qui correspondent au style de vie de ceux qui voyagent
et qui résistent aux divers climats qu’ils sont amenés à rencontrer, tout comme à résister au
quotidien dans la rue, à l’image de la vie d’un skateur.” - Guillaume Dartenuc, Volcom
susceptibles à cette pression sur les prix que d’autres produits de
consommation courante. Ceci étant dit, le consommateur moderne est
très attentif à la qualité et conscient du juste prix dans notre secteur.”
CINQ THÉMATIQUES PRINCIPALES
La bonne nouvelle est que les clients de l’univers boardsports
bénéficieront de produits d’excellente qualité la saison prochaine
mais, qu’en plus, ces collections n’oublient pas de suivre les
tendances, cristallisées autour de cinq thématiques :
1. Sportif. La tendance sports-loisirs résumée sous le label
“athleisure” a évolué vers une connotation plus sportive que loisirs,
à travers différentes sous-tendances comme celle du “terrace wear”
au Royaume-Uni, à savoir des vêtements confortables portés au stade
monde du sport. Ce sont des pièces très travaillées qui associent des
tissus techniques et des silhouettes de type anorak ou coupe-vent.”
2. Vintage élégant. Il s’agit de l’exact opposé du streetwear axé
sport : un style classique composé de pièces au look élaboré comme
les cabans et les anoraks, et surtout LA tendance parmi les vestes:
“Les vestes de type coach jacket (la veste d’entraîneur typique
américaine), revues à travers de nouvelles coupes et matières ! Du
modèle manches courtes pour le début de l’automne à celui en laine
Melton pour les journées froides d’hiver”, évoque Patrick Hill de The
Hundreds. Globe sortira de son côté un modèle de veste capable de
subir les affres de la météo sans sacrifier au style : “Notre veste
Hikari Legacy est une parka technique dans un style très tendance
avec un dos fishtail. Elle est pratique et peut servir par tous les temps,
tout en restant suffisamment stylée pour être portée au quotidien lors
des mois d’hiver.” Les manteaux ne sont pas les seuls à bénéficier
de ce traitement, à l’image de la chemise Studio Oxford de Rhythm :
“Les chemises ont toujours été des éléments-clés de nos collections
et bénéficient de matières haut de gamme ainsi que d’un grand soin
porté aux détails de finition. Ce modèle y compris. Le tissu Oxford
apporte un look et une texture exceptionnels.”
3. Durable et transparent. Pour se sentir bien coupable, il suffit de
lire les rapports dénonçant les mauvais traitements infligés aux
animaux dans la production de duvet, de laine et de cuir… Mais
un nombre toujours plus grand de marques dans les boardsports
affichent leur différence, à l’image de Burton : “Nous nous distinguons
avec des pièces certifiées Bluesign et des duvets d’origine durable
sur notre gamme Evergreen. Nous avons beaucoup fait pour que
notre production soit plus transparente et durable”, affirme Andrew
Burke. Chez Ragwear, cette dimension durable s’invite également,
comme l’évoque Julia Schmökel, assistante de production : “Puisque
notre collection bio chez les femmes a plutôt bien marché la saison
passée, nous avons décidé de créer également une gamme bio chez
les hommes. Le nombre de pièces est modeste et vient s’ajouter à la
collection normale.”
photo: Burton
4. Grunge et flanelle. Avec l’hiver, les chemises en flanelle sont de
sortie et seront présentes en masse pour l’automne-hiver 2016/17.
Chez Zimtstern, la senior designer Marianne Schoch est très
fière de leur “chemise grunge inspirée par les 90’s, en flanelle et
rembourrée, baptisée REZZ”. Pour les Californiens de Matix, la flanelle
fait partie de leur ADN, comme le rappelle Mark Shin, directeur
marketing : “Nous sommes connus pour nos modèles en flanelle
et, pour l’automne, nous lançons des chemises légères en flanelle
et à manches courtes. Elles sont aussi belles qu’agréable à porter,
parfaites pour les journées encore douces d’automne.” Du côté de The
Hundreds, les chemises en flanelle ne font pas dans la dentelle avec
“des tissus très épais, deux à trois fois plus lourds que ce qui existe
sur le marché. Elles sont d’un confort incroyable et dureront une
éternité, en s’embellissant avec le temps.”
lors d’un match de foot, incarnés notamment par la collaboration entre
Adidas et Palace Skateboards. On y trouve des vestes et pantalons de
jogging avec éléments réfléchissants et des maillots qui procurent un
look très sport à ces pièces de streetwear. Andrew Burke désigne ce
courant comme “la fusion du côté pratique dans le lifestyle, avec des
matières techniques venues notamment du running qui envahissent
les vêtements casual. Les gens disposent de moins de temps et
souhaitent avoir des vêtements hybrides qui s’adaptent aux différentes
situations.” Même idée chez LRG, comme l’indique Robert Wright :
“Nous proposons de nombreux modèles qui misent sur la technicité à
travers l’utilisation de matières synthétiques que l’on retrouve dans le
5. Versions tout-temps. À l’instar des skateshoes (retrouvez les
Tendances skateshoes 2016/17 dans ce numéro), une tendance se
dégage à travers des versions de modèles connus et déclinés en
mode tout-temps. Luciano Mor, directeur merchandising et design
pour le textile et les accessoires hommes chez Vans, nous en dit
davantage: “Les produits tout-temps font vraiment la tendance, comme
avec notre ligne All Weather pour l’automne 2016/17, à savoir une
collection de modèles streetwear parés contre les intempéries, grâce
à certaines caractéristiques pensées pour la pluie ou le froid. Ce
sont des vêtements disposant de revêtement déperlant imperméable
“Il y a deux ans, nous avons décidé de ne pas nous lancer dans la course au prix et de nous
concentrer sur la fabrication du meilleur produit possible.” - Patrick Hill, The Hundreds
38
tendances
“Le consommateur moderne est très attentif à la qualité et conscient du juste prix dans notre
secteur.” - Robert Wright, Lifted Research Group (LRG)
jusqu’à 1000 mm, et de différents degrés d’isolation ou encore de
doublure amovible.” D’autres y vont de leurs tissus et toiles huilés
ou traités en surface contre le froid et l’humidité, comme chez Matix:
“Nous utilisons des matières imperméables sur la plupart de nos
vestes et faisons en sorte qu’elles soient naturelles, respirantes et
légères. Nous poursuivons également notre partenariat avec 686
pour employer leurs technologies tout-temps (infiDRY) sur nos vestes
Matix.”
MATIÈRES : PRÊTES POUR LES AFFRES DE L’HIVER
Pour répondre à cette tendance du tout-temps, les tissus et matières
redoubleront d’innovation la saison prochaine. The Hundreds
améliore son anorak Wales grâce à “un velours côtelé avec traitement
hydrophobe-nano et du nylon imperméable”, tandis que chez Vans, la
Junipero MTE est “une veste de pluie en polyuréthane à l’extérieur,
qui a été allongée pour rester complètement au sec sous tout type
de pluie.” Chez Dickies, Kevin Penney met en avant les anoraks de
travail qui font la réputation de la marque, “disponibles cette année
dans un tissu sergé technique, aux propriétés très intéressantes et qui
accompagnent très bien nos pantalons en sergé”.
Les cabans, les anoraks, tout cela c’est bien joli, mais s’il y a bien
un modèle de veste qui doit exploser pour l’automne-hiver 2016/17,
c’est la veste bomber, affirme Marianne de Zimtstern : “Oui mais des
bombers avec une couple ample ! Notre modèle ZENAS existe en tissu
Oxford avec une surface résistante au traitement déperlant, composée
de 48 % de polyester et de 52 % de polyester recyclé.” Volcom va
dans le même sens, mettant en avant “différentes déclinaisons du
bomber : sans taille resserrée, en version longue ou matelassée.” Chez
Colour, il s’appellera BOOM, “un bomber classique de motard en coton/
polyester, qui sera aussi à l’aise en montagne que dans la rue,” évoque
Johan Ullbro. Stylé, des pistes jusqu’au trottoir, et paré à braver les
éléments, tels sont donc les messages envoyés par ces collections
automne-hiver dans le streetwear masculin.
Pour Colour Wear, l’idée est d’apporter une protection tout en
conservant un côté très street, explique Johan Ullbro, cofondateur
et responsable design & production : “Nous travaillons sur le denim
en utilisant des tissus sergés en polyester et des mélanges coton/
polyester pour le côté street, tout en élargissant ainsi les usages
possibles des vêtements.” Du côté de Burton, les pièces en polaire
bénéficient de nouvelles “fibres creuses, qui sont tendance et
permettent d’emprisonner la chaleur dans la fibre”, détaille Andrew
Burke, avant d’ajouter : “Nous avons toujours été très présents sur les
polaires mais nous voulons vraiment faire sensation cette saison.”
COLORIS ET IMPRIMÉS : DISCRETS, MILITAIRES, DÉLIRANTS
La palette de couleur navigue entre neutre, classique et feutré,
comme le résume Matt Wong de Globe : “Les looks monochromes sont
toujours très présents avec beaucoup de noir, de gris et de blanc,
mais nous avons commencé à introduire des kakis, bleus marine
et beiges sur des gros pulls, des jerseys ou des polaires.” Julia de
Ragwear ajoute qu’en termes de couleurs, ils restent fidèles aux
“classiques intemporels tels que le bleu marine ou le noir, tout en
complétant la gamme de couleurs avec certains rouges foncés, verts
et autres nuances de bleu”. Parmi les autres couleurs qui se dégagent,
on retiendra les tons automnaux et verts militaires, que l’on peut
retrouver sur des motifs géométriques ou en imprimés camouflage.
Selon la quasi totalité des marques interrogées, les imprimés seront
en retrait par rapport aux textures et matières pour l’automne-hiver
2016/17. Mais il existe toujours des exceptions, à l’image de Neff :
“Nous sommes connus pour nos créations vives, colorées et sauvages.
Cette saison, la marque fera en sorte de mixer des couleurs discrètes
avec d’autres plus vives. Nous voulons toujours attirer l’œil, mais en
faisant en sorte que cela reste portable”, évoque Ken Olson, directeur
de la création.
BOMBE(R) À RETARDEMENT
40
photo: Matix
COUPES ET SILHOUETTES : BAGGY VS STRETCH
Cette prochaine saison devrait marquer un virage en termes de coupes
de pantalons, alors que selon Rhythm, “la mode du jean skinny est en
train de passer ; le jean bleu vintage façon Levi’s est très populaire
sur notre marché et offre un super look s’il est bien coupé, avec un
côté très surf.” Robert Wright de LRG acquiesce : “On s’écarte sans
aucun doute des coupes skinny sur les pantalons. On assiste au retour
de coupes plus relax et confortables. L’ajout de stretch et de matières
techniques est également toujours important.” Si les coupes droites
et relax sont en vogue d’un côté, de l’autre “le pantalon skinny évolue
vers une coupe plus fuselée, plus lâche et confortable au niveau des
hanches et de la taille, tout en conservant des chevilles très étroites
en bas”, évoque Guillaume de Volcom. C’est Marianne, de Zimtstern,
qui résume le mieux cette évolution, parlant de “pantalons trois-quarts
aux jambes slim ou de pantalons fuseau.”
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Des prix et une qualité à la hausse
Plus sport que sport-loisirs
Des matières tout-temps
Des polaires et chemises en flanelle
Des matériaux durables et de la transparence
Matières techniques mais textures stylisées
Du stretch et du flex dans le denim / des Chinos
Des coupes plus droites, plus relax et des pantalons skinny revisités
Manteaux vintage, anoraks et coach jackets
Va exploser : le Bomber
tendances
tendances
“La chemise en flanelle est désormais un basique dans un dressing féminin, portée seule ou
comme veste, à moins qu’elle ne soit nouée autour de la taille.” - Amélie Robert, Vans
Colour Wear puise dans son “héritage sportswear des années 80”,
révèle Johan Ullbro, cofondateur ainsi que responsable du design et
de la production, tandis que Volcom opte pour “une thématique Retour
vers les seventies” tout en matières tissées, rendant hommage “aux
robes amples façon paysannes et autres blouses, ainsi qu’au surf
vintage et aux graphismes inspirés par le désert, aux cols montants
féminins et aux dentelles.”
photo: Rhythm
LONG, COURT, LARGE, SLIM
Zimtstern pense également aux clientes “plus sophistiquées”
en proposant “des pantalons taille haute et des pantalons trois
quart aux jambes slim, ainsi que des pantalons à pinces et jupesculottes” détaille Marianne, tandis que Volcom et Roxy comptent
des combinaisons/grenouillères parmi les favoris de leur collection.
Marie Lauga, responsable internationale du design pour Roxy, signale
d’ailleurs qu’il s’agit de la pièce-clé de leur gamme 2016/17 : “En
termes de silhouette, j’adore les combinaisons, courtes ou longues,
sans manches ou avec. Ce sont des pièces tellement faciles à porter,
pour prendre un expresso le dimanche matin ou pour sortir le vendredi
soir.”
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 :
STREETWEAR FEMMES
Quels que soient l’endroit ou l’époque, les femmes auront toujours besoin de se mettre quelque chose sur le dos. Et nous devrions
d’ailleurs parler de quelques choses, au pluriel, tant le sexe féminin est exigeant en termes de choix, qu’il s’agisse de quantités ou de
styles. Les collections automne-hiver de la saison prochaine reflètent bien cette caractéristique,
florissantes en nouvelles tendances et silhouettes. Par Anna Langer
Globalement, le streetwear féminin demeure très orienté sport et mixe
les décennies précédentes : 70’s chez Volcom, 80’s pour Colour Wear
et surtout 90’s à travers une influence très pop culture (Vans), grunge
et hip-hop (Zimtstern) ou tartans (Volcom, Vans, Nikita). Les textures
jouent aussi un rôle important chez Colour Wear, Bleed et Burton,
dans une volonté de mélanger “lifestyle et action”, comme le met en
mots Andrew Burke, vice-directeur de la division textile chez Burton.
L’APPEL DE LA NATURE
Parvenir au juste équilibre entre boulot et vie privée est l’objectif
d’à peu près toutes les femmes modernes à travers le monde et la
façon de se vêtir doit traduire cet équilibre : un mix d’esthétisme
et de côté pratique. En images, cela signifie autant d’inspirations
urbaines que des grands espaces. “Nous nous sommes inspirés des
sports de montagne mais aussi de la vie en ville auprès de ses amis”,
explique Marianne Schoch, designer senior chez Zimtstern. Chez
Bleed, la collection tire ses influences “des vastes forêts qui nous
entourent”, déclare le PDG et designer Michael Spitzbarth, ainsi que
“de références aux road trips et camping trips, aux petites escapades
du quotidien.”
Naturellement, les imprimés à fleurs illustrent à merveille cette
thématique et on les retrouve dans les collections de Volcom,
Vans et Rhythm. Chez Ragwear, ce sont des “imprimés inspirés
par la forêt, les grands espaces et la vie dans les bois” qui sont à
l’honneur, raconte Julia Schmökel, assistante de production. Nikita a
choisi notamment le caféier pour ses imprimés, conformément à la
42
thématique de leur collection : “Quelque chose à laquelle la plupart
des femmes dans le monde sont attachées…le café !”, explique Vicki
Vasil, directrice marketing pour les États-Unis.
NANAS DES CHAMPS, NANAS DES RUES
Ces thématiques Nature sont donc contrebalancées par des influences
urbaines misent en scène à travers des images, “des collages faits
d’imprimés issus des archives” pour Burton, ou “influencées par le
patrimoine artisanal suédois” chez Colour, ou encore par “le cœur
électrisé” de Tokyo chez Roxy. Pour Rhythm, l’ambiance est aux
“motifs marocains à carreaux”, tout comme Ragwear mise sur le motif
tribal. Enfin, Nikita reprend “des pastels éthérés en rose et marron
que l’on retrouve sur leurs vêtements techniques de snowboard”.
Les rayures ne prennent pas une ride non plus et sont présentes chez
Roxy et Rhythm, cette dernière proposant “un modèle en jersey teint à
rayures, dans des coloris rétro comme le coco et l’indigo”, ainsi qu’un
autre “tressé, disponible en couleur fibre ou en chambray”, détaille
Daniella Ciano, brand manager.
Dans l’esprit 90’s, “le color block revient à la mode, notamment chez
Roxy et Nikita, associé au tartan emblématique du mouvement grunge,
revisité et mis au goût du jour”, nous explique Vicki de Nikita. Vans
reprend de son côté “des tartans traditionnels et teintes militaires”
mixés avec “des motifs plus féminins et des touches de couleurs
vives”, explique Amélie Robert, merchandising manager Women et
Kids chez Vans.
Et ce type de vêtements se prête également bien au multicouches, une
tendance présente chez presque toutes les marques : “La tendance est
toujours bien là”, confirme Marianna de Zimtstern, tout comme Johan
de Colour, précisant qu’ils mixent “les volumes et les silhouettes
pour créer un style pluriel”. Rhythm travaille les détails sur des
“silhouettes simples, amples, facile à porter et confortables”, ainsi que
sur les pièces oversize. Idem chez Roxy qui ajoute de la broderie sur
des “vêtements aériens et légers”.
Vans réinvente de son côté des silhouettes intemporelles grâce à “de
nouvelles méthodes de fabrication et des finitions inattendues”, révèle
Amélie, qui viennent apporter “une approche fun et pleine de charme
au style garçon manqué classique”, en associant ce dernier “à des
formes féminines et délicates : le complément parfait à nos modèles
de chaussures emblématiques.”
“Des hauts longs et lâches avec un côté très garçon” font aussi partie
de la collection de Zimtstern, et la célèbre chemise en flanelle sera
également à l’honneur l’hiver prochain: “C’est désormais un basique
dans un dressing féminin, portée seule ou comme veste, à moins
qu’elle ne soit nouée autour de la taille”, explique Amélie de Vans.
Andrew de Burton ajoute que ces chemises en flanelle sont “à la fois
chaudes et pratiques”, tandis que Vans va plus loin, “en les allongeant
pour en faire des robes d’hiver idéales”. Question robes, Volcom met
le paquet, avec des modèles manches longues pour l’hiver : “des robes
fourreau avec des dos en grosse maille, ou encore des robes t-shirts
(à manches longues) en laine et à rayures” ainsi que “des kimonos en
forme de sweat”.
Si nous devions ne garder qu’une seule tendance, il s’agirait
probablement de la veste Bomber, qui trouve sa place chez toutes les
marques : “en version longue et large” pour Burton, “fourrée” chez
Volcom, “façon motard vintage” pour Colour Wear ou bien dans le
style coach jacket pour Vans, un style emprunté aux modèles hommes
mais “en plus court et cintré”. “Le résultat, ce sont des pièces super
mignonnes, compléments parfaits et très urbains aux silhouettes de
garçon manqué.”
COLORIS : BACK TO THE 90’s
Les palettes de couleurs font écho aux années 90 avec d’un côté “des
couleurs riches façon pierres précieuses” (Nikita) et de l’autre des
tons beaucoup plus discrets (Colour Wear), automnaux (Burton), ou
“des roses, rouges et verts” du caféier chez Nikita. Volcom mélange
“des noirs neutres et bruns clairs avec des rouges vifs, et des tartans
en rose pâle avec des gris feutrés, des tartans en noir et blanc”.
Ragwear combine “pastels et tons automnaux”, tandis que Colour Wear
lorgne du côté “des années 80”, avec “des pastels vifs et gais”.
Un ton en dessous, Bleed préfère associer bleu et aubergine avec
des “nuances de gris”, alors que Rhythm joue avec “le marbré de
gris, le chambray, le bleu marine, le coco, la nacre et la prune”. Chez
Zimtstern, “le noir & blanc demeure indispensable”, qualifié chez Roxy
par Marie de “stimulus visuel pour la collection”.
JEUX DE TEXTURES
Les progrès de l’industrie textile autorisent aujourd’hui des
innovations qui permettent de rajouter une composante de “toucher”
aux créations. Et comme tout le monde n’aime rien de plus au monde
que la sensation d’un vieux t-shirt, pull ou jean, le côté “usé par le
temps” (Vans) est particulièrement recherché. Pour ce faire, Colour
Wear présente un nouveau mélange de polyester/coton “qui vieillira de
façon magnifique en donnant une certaine patine”, alors que Vans ne
jure que par ses classiques, “retravaillés dans des versions chinés et
tissus éponge qui prendront encore plus d’allure avec l’âge”.
Ragwear ajoute “de nouveaux mélanges de tissus comme le spacedye, car la clientèle semble particulièrement l’apprécier”, évoque
Julia Schmökel, assistante de production. Volcom propose “des
tissus délicats en sergé de viscose” aux côtés “de motifs au crochet
assemblés avec une maille à l’horizontale”, explique Megan, alors que
Roxy incorpore “du crêpe de viscose et des cotons sergés” sur ses
modèles signature.
“En termes de silhouette, j’adore les combinaisons,
courtes ou longues, sans manches ou avec.
Ce sont des pièces tellement faciles à porter, pour
prendre un expresso le dimanche matin ou pour sortir
le vendredi soir.” - Marie Lauga, Roxy
Vans présente également “des vêtements techniques féminins et
tout-temps, qui réunissent style et côtés pratiques”, assurant “une
protection maximale contre le vent, la pluie et la neige” grâce à “des
revêtements déperlants offrant des indices d’imperméabilité de 1000
mm”. Bien ancrée dans la dimension sportive, Burton met aussi
l’accent sur cette dimension pratique associée au style afin de rester
féminines sans avoir trop l’air de porter des vêtements techniques.
Technique et biologique, tel est le message chez Bleed, qui est
parvenue “à inventer une grande variété de matières sur les pièces en
tricot et les sweats”, en revoyant totalement son approvisionnement
en faveur de “tissus bios et durables”. Parmi ces matières, on trouve
le liège, le Tencel®, un mélange de lin et coton bio, ainsi que “des
doudounes en synthétique”, fourrées de Primaloft®Eco, “une garniture
en fibres creuses de polyester recyclables”, explique Michael. Pour
la seconde fois, Ragwear propose également une collection bio
spécifique, “à base de coton bio, de polyester recyclé et viscose de
bambou”.
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Des tartans
Des vestes Bombers
Le multicouches
Tissus bios
Matières texturées
43
votre guide pour les démos sur neige
Votre guide pour
les démos sur neige
Les démos sur neige peuvent vraiment être compliquées tant il y a de choix dans les produits à tester en si peu de temps. Ce sont
ces démos sur neige qui transforment la théorie en réalité ; vous avez déjà entendu tout le jargon de la part de votre représentant et,
quand vient la mi-janvier, il est temps de chausser et de tester des snowboards.
Si vous lisez ceci, cela signifie que vous avez déjà sûrement participé à plus de tests que vous n’êtes en mesure de vous rappeler. Pour
rafraîchir un peu les choses, SOURCE s’est entretenu avec un des snowboard shops les plus techniques d’Europe, des organisateurs
d’événements de chacune des trois démos sur neige en Europe et le testeur de snowboards maison chez SOURCE,
afin d’en savoir un peu plus sur leur expérience. Par Harry Mitchell Thompson.
SE PRÉPARER
Tous les membres de ce petit groupe sont s’accordent sur le fait
que la chose la plus importante est de bien se préparer. Cela peut
vous apparaître comme du simple bon sens, mais se pointer à
une démo sur neige en touriste peut vraiment se transformer en
catastrophe.
S’il a neigé la nuit juste avant le test, tout le monde va s’exciter
dans tous les sens, mais si tu as bien vérifié la météo avant de
partir de chez toi, alors tu t’y attendras et tu seras prêt. Cependant,
comme tu le sais sûrement déjà, tu dois te rendre au centre de test
très rapidement après la chute de neige. Tu choisiras quelque chose
qui te permettra de garder le nose en l’air, mais le matos spécial
poudreuse disparaît très vite et ne revient en général pas avant que
la jolie poudre blanche n’ait complètement disparue.
BON À SAVOIR AVANT DE PARTIR
Ne faites pas trop confiance à votre représentant avant la démo, il
n’aura qu’une envie c’est de vous décrire toute la gamme de l’année
prochaine avant même d’arriver. Tom de chez Zero G à Chamonix
aime bien arriver très tôt justement : “il y a une sacrée dose de pro
rideurs qui défilent tôt dans la saison ou bien des gens importants
de l’industrie qui s’arrêtent dans le coin pour un sales meeting en
automne. On parle un peu à ces gars-là, on garde un œil sur les
blogs et sur les comptes Instagram importants ; donc, au moment
où Snow Avant Premiere démarre, on a déjà une très bonne idée de
ce qui nous motive et de ce qu’on veut essayer.”
Chris Shannon de chez TSA au RU est du même avis : “On aura déjà
regardé les gammes avant de tester, afin d’avoir une idée générale
de ce qui nous intéresse et de ce qu’on veut rider.” Donc, une fois
que vous avez déjà fait vos recherches, il est temps de passer aux
choses sérieuses : quelle part de vos achats allez-vous allouer aux
nouveaux shapes ?
NOUVEAUX SHAPES
Vous ne saurez jamais vraiment ce qu’il y aura à tester avant
d’arriver sur place, préparez-vous donc pour quelques petits joyaux
qui attireront votre regard assoiffé lors de la démo.
Chaque revendeur interrogé a un avis différent sur le pourcentage
de ses achats de snowboards qu’il allouera aux nouveaux shapes ;
Tom de chez Zero G opte pour 20 %, Ridersheaven en Allemagne
lui vise 25 % et Jean-Charles Beau chez Addicted à Lyon pense à
5-10% pour les nouveaux shapes.
Jean-Charles de chez Addicted apprécie l’importance des démos
sur neige, mais il aime aussi bien prendre en compte ce qui s’est
bien vendu l’année d’avant. Il passe en revue les ventes précédentes
pour étudier les chiffres avant d’effectuer ses nouvelles
commandes pour être sûr de prendre des produits qui se vendront
bien. Et JC n’est pas le seul à faire ça, Chris de chez TSA ajoute
que “ce n’est pas parce qu’il y a un nouveau shape ou que quelque
chose est nouveau qu’on a la garantie qu’il se vendra bien. Il doit y
avoir un assortiment logique dans la gamme proposée.” Mais Chris
admet aussi volontiers “qu’il y a eu quelques fois où on a testé des
snowboards qui nous ont tellement emballés qu’on a eu envie de les
introduire directement dans notre gamme.”
Tom chez Zero G se rappelle la fois où il a flashé pour Jones, il y
a six ans ; eh bien, on sait très bien quel a été le résultat pour lui…
Cet hiver, il a fait la même chose avec Korua, et j’ai le sentiment
que cela pourra conduire au même résultat…
UTILISEZ LES REPRÉSENTANTS ET LES PRO RIDEURS
Les représentants sont une vraie manne d’informations sur les
produits et les teams pro ont déjà ridé le produit pendant toute une
saison. Mais ne les accaparez pas, et ne les forcez pas à monter
sur le télésiège avec vous, ridez avec eux et laissez-les vous faire
le pitch de leurs produits. Personne ne connaît mieux les produits
que ces types-là, et puis ça fait un sacré argument de vente un fois
dans votre magasin la saison suivante : “ouais, j’ai ridé cette petite
perle avec JP Solberg sur une démo, elle est vraiment top.”
45
votre guide pour les démos sur neige
LA QUESTION ULTIME
COMBIEN DE PLANCHES TESTER ?
Quels produits tester ? Chaque revendeur aura sa propre
manière d’aborder les choses dans ce registre, mais nos
experts ont tout de même quelques conseils qui vous
permettront d’optimiser les trois jours de tests et d’en retirer
les bénéfices sur toute la saison suivante.
En ce qui concerne le moyen de gamme et les planches pour
débutants, Tom Wilson North essaie “d’identifier les catégories
qui n’ont pas été très bonnes pour nous et de passer un
peu plus de temps avec ce type de planches chez différents
fabricants, afin d’avoir une meilleure compréhension de ce que
l’on peut optimiser.”
La rédactrice allemande de SOURCE, Anna Langer, la seule
femme du jury, est un véritable vétéran des démos sur neige.
Elle aime bien laisser parler les représentants : “je laisse
souvent l’opportunité à la marque de choisir une planche
pour moi, soit une planche qu’ils veulent pousser sur le plan
marketing ou, s’ils me connaissent, quelque chose qu’ils
pensent que je vais apprécier.”
Jean-Charles de chez Addicted à Lyon s’assure que les
premières planches qu’il essaie comptent parmi les nouveautés
de la marque qu’il proposera dans son magasin et, après ça, il
continue avec “d’autres marques intéressantes”. Muck Müller
de chez Shops 1st Try en Autriche recommande aux revendeurs
de savoir avant l’événement ce qu’ils recherchent en termes de
nouvelles marques ou s’ils veulent rester fidèles aux marques
avec lesquelles ils travaillent déjà.
Marco Sampoli de chez Snow Shop Try en Italie indique que le
nombre moyen de planches testées par personne tourne autour
de six. Et c’est à peu près ce que les membres de notre jury
ressentent aussi, mais comme on le sait tous, les conditions
ont une influence énorme sur le nombre de snowboards
testés. Jean-Charles de chez Addicted teste entre quatre à
cinq planches par jour, tandis que le Crew Ridersheaven teste
en moyenne cinq à sept snowboards, et chacun d’entre eux
est testé sur quatre descentes… Ça c’est de l’organisation
allemande !
RECOUPER L’INFORMATION
Chacun a ses propres méthodes de test, quand il s’agit de
garder une trace ou de prendre des notes. Tomes chez Zero G
compile une sorte de résumé sur son téléphone, tandis qu’Anna
aime bien discuter des produits sur le télésiège avec d’autres
testeurs, ce qui lui permet d’imprimer les choses dans sa
mémoire.
Chez Shops 1st Try, Muck nous parle de leur système
Candy, qui permet aux utilisateurs d’entrer les informations
numériquement à chaque fois qu’ils testent un nouveau produit,
ils reçoivent ensuite un e-mail dans lequel toute l’information
est bien organisée. Mathieu Kurtz de Snow Avant Premiere
en France nous informe au sujet d’une nouvelle application
sur laquelle ils sont en train de travailler : “Nous travaillons
sur une application Android et iOS pour aider les revendeurs
à organiser les informations sur une planche, une fixation ou
tout autre produit qu’ils testent au SAP ; ils peuvent ensuite
retrouver ces informations sur un compte Web personnel.”
46
RENTRER LES FOINS TANT QUE LE SOLEIL BRILLE
Conditions, conditions, conditions. Effectivement, on ne
trouvera aucun revendeur en train de faire la queue pour tester
quelque chose avec un gros nose et un swallow tail s’il n’a pas
neigé depuis plusieurs jours.
Que faut-il donc faire si la météo n’est pas de notre côté?
“Si c’est une planche de poudreuse inconnue qui a l’air bien”,
propose Tom de chez Zero G, “on va l’essayer sur une piste
verte pour être sûr quelle est bien horrible sur la neige
tassée !” L’idée c’est qu’une planche doit être ridée dans tous
les cas. Tous nos experts s’accordent sur le fait qu’il faudra
re-planifier une autre démo de produits si jamais les conditions
ne sont pas favorables.
Avec un marché du backcountry toujours sur le montant, Marco
de Snow Shop Test reconnaît que “si on n’a pas de bonnes
chutes de neige avant la démo, ce sera difficile de tester des
planches de freeride. Si c’est le cas, on pourra se focaliser
sur des splitboards, qui sont le nouveau truc en vogue que les
clients aiment bien voir et acheter.”
PARLEZ AUX AUTRE REVENDEURS
C’est toujours une bonne idée de bien préparer la liste des
planches que vous voulez tester. Il faut tisser des liens
pendant les démos et discuter avec les autres revendeurs.
Déléguez un peu les tâches : comparez vos notes avec celles
des autres magasins pour voir ce qu’ils ont pensé des autres
planches, pour économiser un peu de temps et d’énergie. Vous
ne divulguez pas vraiment des secrets industriels là, vous
évitez simplement à vos confrères de perdre du temps avec
une planche désastreuse et vous partagez le plaisir en leur
indiquant les bons plans.
A VOS MARQUES, PRÊTS…TESTEZ !
Même si El Niño aura très certainement un effet sur l’hiver
cette année, on croise les doigts pour recevoir de bonnes
chutes de neige et d’excellentes conditions de tests. Rendezvous en janvier.
photo: Giro
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/17 :
CASQUES ET PROTECTIONS
L’hiver sur les pistes est devenu bien plus dangereux, particulièrement depuis que les skis de carving ont été inventés et ont
permis aux skieurs de descendre les pentes à une vitesse qu’ils ne sont pas capables de maîtriser. De plus en plus de pratiquants
partent en backcountry où des rochers très dangereux se cachent sous des manteaux de neige immaculée et, bien sûr, ça ne
contribue vraiment pas à la sécurité. Mais ce n’est pas une surprise pour les clients qui recherchent ces produits et pour les
marques qui les offrent. Le choix mis à la disposition du consommateur est toujours plus grand et Anna Langer passe ici pour
nous tous les détails au peigne fin.
TENDANCES CASQUES
“Cela peut sembler évident, mais la sécurité est une tendance qui
prend de plus en plus de place dans le marché du casque”, indique
Mattia Berardi, Product Manager chez Giro, qui explique que les
habitudes et les attentes des consommateurs ont changé : “Ils veulent
savoir de quelle manière ils sont protégés, pour quelles situations
particulières et pour quels types d’impact”. Graham Sours, directeur
de la catégorie casque chez Smith voit : “une augmentation de
la prise de conscience au sujet des technologies de casque chez
le consommateur” et Ståle N. Møller, directeur du design et du
développement chez Sweet Protection, ajoute que les clients veulent
aussi “une meilleure protection et une meilleure performance générale
dans leurs produits”.
TECHNOLOGIE & MATÉRIAUX
Cela comprend aussi la coupe du casque, ainsi que ses capacités
de protection qui en sont très dépendantes. Bern, Burton et Smith
ont implémenté un system Boa Fit pour cela : “l’amélioration la plus
importante dans notre gamme cette année, et qui concerne tous les
modèles”, comme l’indique Josh Walker Brand Manager chez Bern.
Améliorer la coupe et la protection est exactement ce que fait le MIPS
Multi-Directional Impact Protection System que Anon, Giro, Smith et
Sweet Protection développent en collaboration. “Ça permet à toute la
coque de s’adapter à la taille de la tête”, comme l’explique Mattia de
chez Giro, et aussi “ça aide à réduire les impacts rotationnels”, selon
Graham de chez Smith. Sweet Protection offre le MIPS “soit de série,
soit en option sur tous les casques”.
Les matériaux sont aussi cruciaux pour la sécurité de l’utilisateur
et “l’utilisation en plusieurs couches de matériaux alternatifs pour
le casque est en train de se développer de plus en plus” conseille
le Category Manager pour les Casques d’Anon, Andy, qui annonce
fièrement leur nouveau modèle Endure “qui associe la fabrication
Flex-Shell d’Anon à la technologie de protection Reactive (RPT®)
innovante de G-Form et à la mousse HDPE pour une performance
inégalée et constante de protection contre les impacts.” Sweet
travaille sur “une technologie en composite carbone perfectionné, une
coque de protection totale ou laminée avec des thermoplastiques”, sur
plusieurs de leurs modèles.
TSG associe un “ABS résistant avec une mousse EPS qui absorbe les
chocs pour une protection super solide”, ainsi qu’une “fine couche de
Polycarbonate sur l’EPS renforcée” sur leurs casques moulés, “pour
un casque de protection très léger” comme l’explique leur Head of
Communication, Nadja Herger. Nutcase travaille avec des “coques
rigides ABS très résistantes et des doublures en EPS” aussi ; Giro
propose de l’EPS, EPP et du Vinyle Nitrile dans toutes ses doublures,
ainsi que du PC et différents types de plastiques ABS pour la coque
extérieure. Smith associe de l’EPS et du Koroyd® : “Un nouveau
49
tendances
matériau révolutionnaire qui absorbe 30 % d’énergie de plus sur
un impact lorsque comparé aux standards internationaux, avec une
circulation d’air accrue”.
Sur la doublure à l’intérieur, ils utilisent “un matériau performant
Nanosilver qui évacue l’humidité et élimine les odeurs après un usage
répété”, tandis que POC ajoute “un tout nouveau concept de doublure
fondée sur des matériaux et des associations uniques que nous avons
déjà dans notre boîte à outils, mais que nous sommes en train de
peaufiner dans différentes situations d’impact”, nous indique Stine
Schjött-Quist, E-Commerce & Digital Marketing Manager.
ventilation améliorées et une protection exceptionnelle”.
L’intégration de l’audio est aussi une fonctionnalité très courue pour
de nombreuses marques et pour les consommateurs, et l’Outdoor
Tech™ est devenue le standard de l’industrie d’une certaine manière
selon Josh de chez Bern, qui designe tous leurs modèles pour
“interagir avec leurs puces sans fil et leurs puces filaires”. Giro
et Smith travaillent aussi avec eux, parce que “la musique apporte
beaucoup à l’expérience que l’on vit en montagne”, comme l’explique
Graham de chez Smith. K2 proposent “des speakers intégrés ou
des poches prêtes à accueillir des speakers Bluetooth”, affirme
Nikolaus Dietrich, Sales Manager, et Anon offre aussi “des coussinets
auriculaires compatibles audio sur tous les modèles pour adultes.
Sweet Protection travaille avec Koss pour “offrir un son de très bonne
qualité ainsi qu’une compatibilité avec les iPhone”.
La compatibilité avec les masques est déjà standard chez toutes les
marques. Naturellement, pour celles qui font les deux, comme Smith
qui se focalise sur “l’intégration ultime” et bientôt Bern, qui sort
sa première ligne de masques. Mais, même dans ce cas, le choix
reste important. “Nous souhaitons que nos masques s’adaptent
parfaitement sur nos casques”, indiquent Mattia de chez Giro, “mais
nous souhaitons aussi que nos clients soient libres de choisir tous
les casques et tous les masques parmi les autres marques s’ils le
souhaitent. Nous testons donc nos produits avec les produits de la
concurrence pour nous assurer qu’ils ajustent sur la plupart de nos
modèles.” Sweet partage le même sentiment et Ståle confirme :
“nous faisons en sorte de rester à jour sur ce que proposent les
fournisseurs leaders de masques pour assurer un ajustement optimal.
Tous nos casques ont une ouverture frontale stable et profonde afin
de permettre aux masques surdimensionnés de s’adapter parfaitement
sans ouverture et sans pression sur le nez.” Les sangles de masques
à l’arrière (ou les clips de masques latéraux comme le fait K2) aident
aussi.
photo: Picture
Parmi les autres fonctionnalités additionnelles, on trouve “l’insert
de montage pour une caméra” de chez Giro, qui peut se clipper sur
une fente sur la coque, même avec des gants, ou la boucle Nutcase
Fidlock, une “solution unique qui permet d’opérer d’une seule main
même avec des gants et qui évite de se pincer la peau”, comme
l’indique Philip Mascher, Head of Marketing.
Picture Organic Clothing a breveté sa “technologie de moulage
COMPOSITE FUSION™ PLUS avec une mousse double densité et une
technologie de zone de froissage” qui fournit “une connexion parfaite
entre la coque et la doublure” et réduit le poids de leurs casques avec
“du polystyrène recyclé de l’industrie automobile japonaise”, indique
le fondateur, Julien Durant. Bern s’attaque au problème de poids avec
une fabrication “zipmold” constituée d’une mousse polyuréthane qui
permet une fabrication super fine, comme dans leur nouveau casque
Zipmold Junior.
FONCTIONNALITÉS
Max Thurner, International Marketing Manager pour le départment
Snowboard & Protection chez Head, remarque que depuis que
“les casques sont devenus un point-clef de l’équipement de sports
d’hiver”, la plupart des rideurs en possèdent déjà un et “sont en train
de penser à acheter leur second, leur troisième, etc. Cela signifie
qu’en plus de la fonction principale de protéger votre tête, la mode et
les fonctionnalités sont devenues encore plus importantes pour les
consommateurs.” C’est aussi le cas du confort, sur lequel l’accent
est particulièrement mis dans la nouvelle In-Mold V-Series, super
légère “avec une esthétique urbaine et une ventilation Venturi pour
un contrôle confortable de la température dans le casque”. Smith est
très fière de sa fabrication AEROCORE, qui offre une “coupe et une
50
IMPRIMÉS, MOTIFS, COULEURS
K2 s’accorde sur le fait que la protection devient de plus en plus
un article de mode et emploie des “couleurs fraîches et modernes”
pour l’année prochaine. Nutcase ajoute “des graphismes expressifs”
comme des graffitis, des bandes dessinées, des animaux et des
imprimés à fleurs dans sa gamme Street, ainsi que de nouveaux
coloris pour 2016/2017, comme la plupart des autres marques. Smith
s’est associée avec Woolrich et a cherché “à la main dans les archives
de laine afin de proposer les motifs de cette année : un motif de
couverture traditionnelle qui rappelle les anciens trappeurs et un motif
géométrique qui ne se fait plus depuis très longtemps.” D’un autre
côté, Bern “s’écarte un peu des coloris trop vifs” pour des couleurs
plus discrètes, estompées et ton sur ton.
Dans la même veine, AJ Avrin de chez Shred Optics indique que leurs
casques présentent “des couleurs plus sombres et plus neutres dans
l’ensemble de la gamme, pour offrir l’accessoire de style idéal. Nous
avons travaillé très dur sur notre ligne Shred Femme, notre première
offre spéciale femmes qui s’étend sur toute la collection et toutes les
catégories.
S’occupant tout particulièrement des rideuses, Giro introduit “des
graphismes féminins, avec des coussinets d’oreille spécifiquement
designés pour les femmes avec des fonctionnalités comme du satin
sur le système d’ajustage pour éviter qu’elles ne se coincent les
cheveux et une doublure plus confortable”, mais l’un dans l’autre
“les casques qui ont un style skate dominent toujours le milieu du
snowboard, comme on peut s’y attendre”, résume Josh de chez Bern.
tendances
PROTECTION DU CORPS
“Comme le besoin de protection contre les impacts concerne les
rideurs les plus core comme les rideurs occasionnels, nous offrons
des options pour chacun d’entre eux”, indiquent Federico Merle,
CMO/CFO de Slytech, et Carlo Salmini, Co-founder & Lead Product
Engineer, qui introduisent une option moins chère avec le SLYTECH
ONE, “dérivé” de leur gamme SLYTECH 2ND SKiN™ XT.
directement de la compression des composants au moment des
impacts, puisque la force d’un impact est accélérée dans le matériau
comprimé et dans le composant dur directement contre le corps.”
En conséquence, elle “rejette l’utilisation de matériaux durs” sauf si
nécessaires “pour avoir un coefficient de frottement très bas”.
Jan de chez Evoc s’accorde sur le fait que “les concepts de matériaux
souples pour la protection sont intéressants parce qu’ils présentent
les mêmes facultés d’absorption, et parfois plus élevées que les
solutions rigides” et fonctionnent principalement avec “les protections
en EPS pour les zones vitales” et “la mousse viscoélastique de chez
SAS Tec pour la protection des articulations comme les épaules”, dont
les propriétés peuvent être modifiées lorsque la température change.
LES DÉTAILS INVISIBLES
Les protections devenant toujours plus fines, les clients s’équipent
sans plus s’inquiéter de ressembler au bonhomme Michelin. “La
protection du corps est faite pour protéger et assurer une bonne
performance, cela doit être ce sur quoi on se concentre”, affirme
Nadja de TSG, et Jen d’Amplifi d’acquiescer : “portez-la et oublier-la,
mais elle sera là quand vous en aurez besoin”. Les protections G-Form
sont déjà “tellement discrètes, qu’elles sont parfois invisibles”, affirme
Alex Sardella, Brand & Sponsorship Coordinator. Forcefield ajoute
que “la tendance maintenant va vers une coque de protection ajustée,
fine et subtile, mais par contre elle doit être performante. Cela nous
convient très bien.”
photo: Slytech
D’un autre côté, Evoc associe “la technologie de protection avec une
pièce de tissu élégante” et “donne le ton sur les tendances dans le
design et le confort, ainsi que la sécurité”. “Les produits EVOC sont
toujours un peu plus que de simples articles d’équipement. Nous
croyons que nos clients apprécient nos produits pour deux raisons :
la fonctionnalité et le look.”
TSG s’occupe aussi “de tous les rideurs de sports d’hiver, en
proposant des protections plutôt fines et souples qui offrent un grand
confort d’utilisation sans restreindre les mouvements”, explique Nadja,
avec une attention toute spéciale pour les jeunes, avec deux tailles
pour le Backbone Junior. Evoc ajoute aussi “un sac à dos compact
pour la journée avec une protection pour le dos intégrée pour les
gens qui ont un dos plus court, ainsi que plus de tailles à leur gilet
Protector pour enfant”, affirme Jan Sallawitz Head of Marketing.
Les femmes sont tout particulièrement visées dans la nouvelle gamme
de G-Form qui s’est associée avec Burton Snowboards pour offrir “un
Total Impact Crash Short pour se protéger les hanches et le coccyx,
lorsqu’on fait du snowboard”. Forcefield Body Armour propose aussi
un nouveau short Slam qui présente la technologie de fil traversant
BeCool 4, tandis qu’Amplifi a revisité ses matériaux Armourgel
dans sa série ArmourgelMKII et “intégré des stabilisateurs latéraux
uniques” pour son nouveau MKII Knee Pro.
PROTECTIONS SOUPLES
La plupart des marques semblent opter pour des matériaux souples
aujourd’hui, puisqu’ils sont plus confortables à porter pour les clients
et pour Nadja de chez TSG, l’avantage principal des coques rigides sur
les coques souples est que “elles ne peuvent se percer lorsque vous
tombez sur un objet pointu sur le sol, ce qui est un accident très rare”
dans nos sports. La mousse D30 “offre des valeurs d’absorption des
impact bien plus performantes”.
Slytech va même un peu plus loin, en pointant du doigt les risques
d’utiliser le mauvais type de protection : “nous avons appris que
l’utilisation de matériaux durs peut en réalité être la cause du fait
de se briser les os ainsi que de blessures plus sérieuses résultant
52
La mission de Slytech est de “fabriquer les protections contre les
impacts les plus sûres et les plus confortables à porter sous vos
vêtements techniques, tout en permettant à nos rideurs de s’exprimer
continuellement sur leurs goûts personnels.” Et pourtant, “on voit
de plus en plus d’athlètes porter du matériel à l’extérieur de leurs
vêtements prouvant que leur expérience en montagne est plus
importante que leur apparence physique”, selon Federico et Carlo.
VUE D’ENSEMBLE
Puisque “traditionnellement, la plupart des protections étaient très
lourdes et peu confortables”, Slytech observe que “les consommateurs
cherchent à acheter du matériel high-tech et innovant qui fasse
progresser la qualité des produits et leur expérience de la glisse,
plutôt que de les entraver”. Jan d’EVOC s’accorde sur le fait que “le
marché de la protection est un des marchés les plus en croissance.
Comme les casques sont monnaie courante aujourd’hui, les clients
sont de plus en plus conscients que cela fait sens de protéger d’autres
parties du corps.” On peut donc décemment penser que tout cela va
continuer. “Non seulement, le matériel de sport se porte mieux depuis
quelques années, mais aussi l’accès à des terrains plus exigeants
est devenu plus facile. De plus, les médias poussent de plus en plus
le sujet”, continue Jan. Nous avons le sentiment fort que l’avenir lui
donnera raison.
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Couleurs de casque mates et ton sur ton
Protection contre les impacts rotationnels
Intégration Audio
Protection Souple (Gel)
Subtile et discrète
ride o’meter
ride o’meter
social / riders
MATCHUP
Le clash entre 2 profiles différents, héros de 2 générations de snowboarders, avec plus de 10 ans d’écart
et 2 styles différents… Les deux athlètes résident au top 20 des ranking sociaux avec deux approches bien
différenciées. Pour perfomer sur les réseaux sociaux de nos jours, on peut soit atteindre le plus grand nombre
de followers, soit viser l’engagement le plus fort…Même si Mark McMorris possède 6x plus de followers
qu’Eero, on peut noter un énorme engagement des fans d’Ettala. Sur Facebook, ce dernier a cumulé le double
d’intéractions que son jeune homologue canadien. Lorsque l’on s’y penche de plus près, le ratio d’Eero sur
facebook est de 1,6 quand celui de Mark est de 0,2, signifiant 8 fois plus d’interactions par fan par mois pour
le finlandais. Eero est moins soutenu par la communauté (marques, médias, riders, etc.) mais a généré 82%
de son activité sur ses propres posts.
eero
Ettala
20 947 likes
56 958 shares
11 635 comments
mark
mc morris
JAN. - JUL. 15
Follower Fb/ Inst/ Tw
web / EVENT RANKING
top 5
RANKING
EVENT
1
X Games - Aspen 2015
109 354 ¤
243
2
Burton Us Open 2015
106 936 ¤
296
3
Air & Style Snow 2015
81 158 ¤
259
4
Red Bull Double Pipe 2015
73 277 ¤
188
5
Burton European Open 2015
62 084 ¤
289
EXPOSURE VALUE CLIPPINGS
Période Analysé: 1/08/2014 - 30/06/2015
Ce classement présente le top 5 des événements snowboard
les plus médiatisés dans la presse internet Snowboard durant
la saison 2014/15, à travers notre panel représentatif de 40
sites internet au niveau international. Les événements phares
freestyle (Slopestyle et Half-pipe) trustent les premières
places et il faut attendre la 8ème place pour trouver un
événement de freeride. 4 événements sur 5 se déroulent
aux Etats Unis et sont tous déjà de réelles institutions. On
peut noter la présence du Red Bull Double Pipe qui -après
seulement deux années d’existence- se retrouve dans le top
5 ; cela confirme que les événements au concept innovant
sont porteurs de retombées médiatiques. Le seul événement
Européen qui trouve sa place dans ce classement est le
Burton European Open ; superbe épreuve devenue légendaire
dont se sépare le géant américain du snow, pour laisser la
place au resort lui-même ; le Laax Open 2016 aura lieu au
mois de Janvier.
videos / RIDER AUDIENCE TOP 5
TOP 5
RANKING
NAME
1
Travis Rice
56
5 554 521
179 077
4 555
2
Zak Hale
75
5 312 948
165 688
3 322
3
Torstein Horgmo
123
1 005 278
1 005 278
15 662
4
Mark McMorris
151
93 535
93 535
10 141
5
Ethan Deiss
30
828 060
828 060
9 720
NB VIDEO
TOTAL VIEWS
CUMULATED AUDIENCE (hrs.)
TOTAL PART (sec.)
Période Analysé: 1/08/2014 - 30/06/2015
Ce classement montre le top 5 des riders les plus vus en vidéo en ligne dans la catégorie snowboard. Des partenariats avec des marques comme
Go Pro permettent aux riders de se mettre en avant et de montrer leur vie quotidienne avec des vidéos courtes avec près de 500 000 vues.
La vidéo la plus vue dans cette catégorie (3 744 368 vues) est un patchwork multi-domaine de Go Pro. On y retrouve Travis Rice, qui prend la
première place du classement. Torstein Horgmo, le norvégien surdoué et l’une des sensations de ces dernières saisons, frappe fort avec son film
Horgasm toujours au top après plus de 145 semaines en ligne. Pour Zak Hale et Ethan Deiss, rien de tel qu’une vidéo backcountry avec Ken Block
au volant de son Raptortrax pour faire grimper leur visibilité et confirmer que grâce à de nouveaux concepts vidéo mélangeant plusieurs action
sports, les marques et les riders s’ouvrent à un public plus large.
54
(1.6)
Mark MC MORRIS
828 019
143 290
RIDE O’METER effectue une veille media au niveau international à travers la presse ecrite, presse internet,
les vidéos en ligne et les réseaux sociaux. Voici les faits marquants du début de la saison surf 2015
illustrés par une sélection de données analytiques. Présenté par RIDE O’METER
Av. Monthly interactions
Facebook
Instagram
Tweeter
89 511
129 213
-
Ratio of own interactions*
82%
Du titre de champion du monde de
snowboard d’Ayumu Hirano à 18 ans
au quadruple cork de Billy Morgan,
voici 3 posts des plus impactants
depuis janvier.
Billy Morgan
VS
snowboard media analytics
Ride o’meter
TOP postS riders
46 698
468 618
15 101
(0.2)
56 975 likes
1 103 comments
68%
*Comparaison entre les intéractions, issues des posts du rider, et celles
des posts où il a été tagué. (Marques, Medias, Contributeurs & Riders)
Ayumu hirano
print / cover RANKING
RANKING
BRAND
1
2
top 5
TOTAL EXPOSURE
NB OF COVERS
Capita
50 165 ¤
3
Oakley
41 690 ¤
5
3
Burton
41 250 ¤
2
4
Monster Energy
27 817 ¤
2
5
Nitro
26 581 ¤
3
Période Analysé: 1/08/2014 - 30/06/2015
2 885 likes
866 shares
Ce classement nous montre les 5 marques qui ont eu la plus forte visibilité en
couverture de magazines entre Aout 2014 et Avril 2015. Capita est en tête grâce
à un team très aérien illustré par Simon Gruber en couverture de Sequence et
une grande efficacité du branding des semelles de ses snowboards. Oakley score
grâce à un team dense ; en témoigne une couverture en selfie de Sven Thorgen sur
Transition. Il est plus que jamais dans l’ère du temps de prendre en main sa propre
promotion en tant que rider… Burton, 3ème du classement, rappelle grâce à cette
couverture de Method que l’identité d’une marque à travers des riders atypiques
et des produits au visuel forts (ici la semelle guitare Martin, sur la board de Danny
Davis), sont une alternative au placement logo traditionnel… Le monstre marketing
Monster Energy ne compte pas seulement sur ses riders pour augmenter sa
visibilité mais place judicieusement son logo ; ici sur un kicker en partenariat avec
les stations ou lors d’évènements.
Envie d’en savoir plus ? Écrivez nous à [email protected]
55
tendances
tendances
TENDANCE : “HIVERNER”
Pour lutter contre les chutes de neige en milieu urbain, ce sont des
tonnes de sel et de gravier qui sont déversées afin de permettre aux
véhicules de circuler, et tous les skateurs savent à quel point ces
petits cailloux ont le don de venir se loger dans la semelle de leurs
skateshoes… La solution : porter des boots jusqu’au skatepark indoor
pour garder des shoes impeccables en vue de la session. En réponse,
les marques de chaussures offrent désormais des modèles-phares
revisités pour l’hiver ainsi que des boots bien solides.
quelques couleurs subtiles”. Julian de Element note une tendance
vers “des combos de tons et des couleurs sobres”, tout comme Tim
de Filament mise sur “des tons automnaux associés à des couleurs
vives mais atténuées”, tandis que Jamie de Fallen parie sur “le noir,
le marine foncé et des marrons intéressants”. Même écho ou presque
chez DVS, alors que le chef de produit Mike Kubota jouera sur “le
côté sombre à travers des noirs, marrons et gris”. Les semelles aussi
héritent d’un coup de peinture, toujours dans une palette de tons
automnaux, ajoute Darry de Vans.
Julian Vergnes, chef de produit footwear monde pour Element, assiste
à “une demande à la hausse pour des chaussures tout-temps”, et la
marque s’y emploie en proposant “des caractéristiques spécifiques
à l’hiver, comme des doublures chaudes, des languettes à soufflet et
autres matières résistantes à l’eau”.
Pour trouver un peu de diversité, il faudra compter sur les imprimés,
alors que l’on retrouve des crânes, du camo et des motifs tie-dye sur
de nombreuses collections. Pour sa collaboration avec le street artist
parisien HUIT, Osiris a même modifié sa production : “Nous avons
dû développer une matière-maison ainsi qu’un nouveau processus
d’impression”, évoque Brian Reid. Les panneaux réfléchissants
(type 3M) sont aussi de la partie chez de nombreuses marques de
skateshoes, dont les modèles Flash de Nike SB.
photo: Globe
Et ils ne sont pas seuls, toutes les marques interrogées ou presque
s’engouffrent sur cette voie, à l’image de Vans : “Ces modèles
revus pour l’hiver représentent une grosse catégorie pour Vans et
les technologies comme les matériaux proviennent de nos boots
de snow. Nous sommes ainsi en mesure de proposer des produits
multifonctions pour les mois les plus froids en Europe”, explique
Darryl Charles, responsable merchandising Action Sports & Energy
chez Vans. Globe également est très fière de ses nouvelles aprèsboots YES à semelle Vibram et fermeture éclair ; un modèle né de “la
collaboration avec YES Snowboards et conçu pour mettre les pieds
dans la neige”. Gros succès en prévision également pour les boots
façon Sorel avec du caoutchouc sur la partie basse, à l’image des Vans
Del Pato.
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/17 :
SKATESHOES
“Au fil des ans, la collection s’est écartée des
modèles très volumineux pour préférer des
formes plus fines, plus basses, avec des semelles
intérieures de meilleure qualité et des doublures plus
confortables.” Ky Baker, C1RCA
À l’heure des montages à deux sous sur le web, rapidement oubliés, qui a encore le cœur à investir dans des longs-métrages
en skate ? La réponse : les marques de chaussures de skate. Vans a placé la barre haut avec Propeller et le très attendu
Volume 3 des Nike SB Chronicles sera dévoilé en décembre, sans oublier la première de Away Days au mois de mai 2016,
premier film de skate signé Adidas. Non seulement ces marques maintiennent la flamme allumée dans la culture skate,
mais c’est sur elles également que repose une partie des ventes lorsque l’hiver frappe l’Europe.
Par Dirk Vogel
des matières à l’épreuve des intempéries qui sont utilisées, comme
le détaille Ky de C1RCA : “Sur la collection, on retrouve de la suédine,
des toiles huilées, des sergés et, à l’intérieur, du pur laine et autre
fourrures doublées sherpa.”
Suivre les saisons - un conseil en apparence simple - serait la clé
selon Doug Weston d’Osiris : “Qui dit automne et hiver, dit journées
qui raccourcissent et températures en baisse, si bien que nos
collections intègrent cette évolution avec des tons plus sombres et
des nuances de couleurs plus subtiles. Les cotons légers de l’été sont
remplacés par des toiles plus épaisses et des doublures en flanelle.”
Voilà bien la grosse tendance de cette future saison automnehiver 2016/17 : des bestsellers revisités pour l’hiver. Mais pour les
détaillants qui travaillent au cœur de l’hiver, comment faire les bons
choix et traverser les mois sombres avec succès ?
Chez Fallen Footwear, le cerveau de la marque Jamie Thomas met
en avant “des laines résistantes aux intempéries et des modèles en
nubuck, parfaits pour l’automne.” Servant Footwear s’appuie sur le
succès de son daim synthétique ASKIN microfibres : “Il est fait main,
ce qui nous permet d’obtenir une qualité plus régulière et garantit, de
fait, le bien-être animal, ce qui n’est pas négligeable”, évoque Rasmus
Åhrberg, responsable du design. Pour plus de performances sur un
skate, Filament utilise “des daims et toiles plus adaptés à la pratique,
avec des panneaux soudés”, ajoute Tim Gavin, cofondateur de la
marque.
TARIFICATION ET STRATÉGIE
Il suffit de se promener dans les rues commerçantes à un mois et
demi de Noël pour être interpellé par des panneaux agressifs affichant
des remises de 50, 60, voire 70 %, et ce sur tous les produits en
boutique. Aujourd’hui les clients s’attendent à des promotions sur
tout et n’importe quand, même sur les articles les plus basiques.
Mais heureusement, en skate, on sait aussi apprécier une paire de
chaussures bien faites. “Si les prix bas semblent être la tendance,
en dehors de cela les gens demeurent à la recherche de chaussures
56
HISTOIRES DE MATIÈRES
La seconde tendance lourde de la saison automne-hiver 2016/17 sera
sans aucun doute l’émergence de modèles inspirés des baskets de
salle vintage, avec pointe du pied en caoutchouc blanc comme sur les
célèbres Jack Purcell datant de 1935 (reprises par Converse par la
suite). Cela se traduit donc aujourd’hui sur les Nike SB Cory Kenedy
Zoom All Court, les Classic Lo Skate de HUF et toute une sélection
de modèles Vans. Et pour se plier aux exigences de l’hiver, ce sont
confortables, qui durent dans le temps et d’une certaine qualité de
fabrication, ce que C1RCA fait depuis 17 ans désormais”, affirme Ky
Baker, designer footwear pour la marque.
En magasin, les prix publics se concentrent autour de 55€ pour
l’entrée de gamme en skateshoes, dans les 85€ pour les modèles hiver
et ceux utilisant des matériaux nobles, et enfin jusqu’à 120€ pour des
chaussures haut de gamme disposant du dernier cri technologique.
Modèle du genre au point de vue stratégique, Vans met ainsi en
avant sur sa boutique en ligne ses modèles saisonniers aux côtés de
ses grands classiques à succès ; mais aucune trace de modèles en
soldes, pas de prix barrés ou autres offres du moment. Simplement
des chaussures affichées au prix public conseillé. Cela témoigne du
savoir-faire de la marque en termes de valorisation de ses produits
auprès du public. Et ça fonctionne : pour le troisième trimestre 2015,
Vans signale “une augmentation de près de 20 %” des ventes directes,
y compris en ligne, un marché pourtant plombé par des remises
galopantes.
COLORIS ET STYLISMES
Les saisons se succèdent mais pas les goûts en matière de couleurs
chez les skateurs, comme le confirme Nick de New Balance Numeric:
“Le noir règnera toujours en maître dans le skate. Notre objectif est
d’offrir des alternatives séduisantes aux traditionnels noir et blanc.”
Parmi ces options, il signale “des bordeaux riches et profonds, des
marrons de saison et des gris inspirés par l’athlétisme, relevés de
COUPES ET SILHOUETTES
Sur ces deux aspects, la chaussure de skate a bien évolué ces
dernières années, comme le rappelle Ky Baker de C1RCA : “Au fil
des ans, la collection s’est écartée des modèles très volumineux
pour préférer des formes plus fines, plus basses, avec des semelles
intérieures de meilleure qualité et des doublures plus confortables.”
Parmi les deux grands profils de chaussures remarqués sur les
collections automne-hiver 2016/17, on retiendra dans un premier
temps : des modèles vulcanisés aux bouts pointus avec des coupes
basses et aux semelles plus techniques. Mike de DVS met ainsi en
avant “le modèle Ignition SC, fait pour sauter des marches, des rails,
etc., grâce à une semelle interne injectée en Vaporcell, pour plus
d’amorti et de flexibilité”. Seconde tendance, des modèles cupsole
bénéficiant de nouvelles technologies comme sur les Eagle de Globe,
un modèle destiné à David Gonzales et doté d’une cupsole shogun
et d’un amorti en PU. Chez Etnies, “la mousse STI Evolution permet
d’améliorer à la fois les performances des modèles cupsole légers
mais aussi des chaussures vulcanisées. Grâce à des particules de
mousse expansées au maximum de leur densité, Etnies affirme être
parvenue à améliorer de façon spectaculaire le rebond sur les impacts
ainsi que la robustesse sans sacrifier au confort”, raconte Antonio
Melero.
Pour parvenir à des profils plus fins, Vans emploie des technologies
comme le Rapidweld, “un tissu en mesh respirant et sans coutures,
qui permet d’obtenir une chaussure plus performante et technique”,
avance Darryl à propos des modèles AV Rapidweld Lite et Pro. New
Balance mise gros sur les technologies de son modèle 868, mais sans
oublier que “l’idée est de trouver une façon d’incorporer discrètement
des technologies utiles sur des modèles au style classique”, insiste
Nick Pappas.
Le phénomène des chaussures de running se maintient également,
incarné notamment par les Roshe Run de Nike SB, et toutes les
marques y vont de leur déclinaison. Certains détaillants n’hésitent
pas à comparer ces modèles inspirés du running “aux longskates
du marché des skateshoes”, à savoir des bestsellers auprès de leur
clientèle grand public. Et pour conclure sur des clients se déplaçant
en masse, Tim Gavin de Filament a confiance en l’avenir, alors que “de
nombreux clients se tournent à nouveau vers des marques core créées
par des skateurs”. On ne saurait rêver mieux. Amen.
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Pointes de pied en caoutchouc blanc façon vintage
Les constructions cupsole pour les modèles techniques
Des bestsellers revisités pour l’hiver
Le noir, toujours le noir…
Du confort (laine, daim, toile huilée)
Des modèles typés running et des boots de travail pour le grand public
57
science des achats
Science des Achats :
Frisco, Italie
Gianluca Tognoli et son frère ont ouvert le magasin Frisco,
à Brescia (Italie), en 2001, pour répondre à la demande
skate et snow de la ville. En 2007, ils ont ouvert un
deuxième magasin Frisco. Gianluca est responsable des
achats des deux magasins et du site e-commerce. Gianluca
a une vision très intéressante et elle explique comment ils
ont évité les difficultés de ces hivers sans neige.
Pendant votre carrière d’acheteur, quelles ont été les leçons
principales que vous avez apprises ?
En 15 ans, je suis sure d’avoir beaucoup appris, mais je pense que le
plus important est de garder les yeux et les oreilles bien ouverts pour
écouter les clients. De nos jours, vous ne pouvez pas vous contenter
de faire ce qu’ils demandent : il y a beaucoup de nouveaux clients
qui sont habitués à acheter dans les centres commerciaux. Il faut les
éduquer pour comprendre que ce marché fonctionne différemment et
que l’offre de produits n’est pas illimitée comme chez Zara ou Foot
Locker. Tout le monde veut les mêmes chaussures et le même sweat
mais, si vous vendez des milliers de produits identiques, c’est la
meilleure façon de tuer une marque.
Comment définissez-vous vos stratégies d’achat pour le shop et pour
le site e-commerce ?
Bien sûr, le commerce en ligne cible un client très différent avec des
attentes très différentes. La concurrence est plus forte aussi. Il faut
garder un œil sur les prix et s’assurer d’offrir des séries limitées ou
des produits en exclusivité, difficiles à trouver. Nous sommes dans la
vente en ligne depuis cinq ans et, comme tout le monde le sait, c’est
un marché en croissance continue, en particulier en Italie, où il s’est
développé plus tard que dans le reste de l’Europe. Je pense que la
différence entre le commerce en ligne et le détail classique est qu’il y
aura de moins en moins de clients en magasin au fur et à mesure du
développement de l’offre en ligne.
Quelles marques font les choses correctement ?
Nous avons la chance d’avoir un bon sell-out pour toutes les marques
que nous vendons, mais la meilleure performance est pour Element.
Vans se porte très bien aussi, en particulier le textile, mais vous
pouvez le trouver partout et, dans notre shop, la marque perd de
l’intérêt. DC fait un bon travail aussi. Pour le streetwear, Obey est au
top des ventes. Pour le footwear, Nike SB domine le marché.
Quels sont les salons les plus importants pour vous et quelle est leur
part dans votre processus de décision d’achat ?
J’ai l’habitude d’aller à ISPO Munich pour voir les nouveautés
snowboard. Nos shops sont proches des Alpes et ISPO a toujours
été important. C’est une occasion de faire de nouveaux contacts et
d’avoir une vision globale du marché, depuis les marques leaders
jusqu’aux projets émergeants, que j’aime particulièrement. Pour les
autres produits, nous avons compris que la demande de notre ville
est différente de celle du reste de l’Italie, alors je ne vais pas sur
les salons. Une autre raison, c’est que les plus intéressants ont lieu
pendant des périodes critiques, comme pendant les soldes d’été, par
exemple. Nous voulons trouver le temps d’aller sur d’autres salons.
Les deux derniers hivers ont été difficiles : avez-vous changé votre
stratégie d’achat pour compenser ?
Comme je vous le disais, notre situation est atypique et nous n’avons
pas été très affectés par les hivers difficiles. La principale raison en
est que le snowboard n’est pas notre principale source de CA et nous
ne stockons pas de grandes quantités de matos. Nous avons vécu des
hivers difficiles dans le passé et, pour résoudre le problème, au lieu
de changer drastiquement notre stratégie d’achat, nous avons établi
un partenariat avec la meilleure école de snow du coin : The Garden.
Ce partenariat a affecté notre stratégie d’achat parce que l’école a
des sponsors textile et matos alors nous avons commandé surtout
ces marques-là. Je pense que le seul moyen de réagir à un marché en
baisse est de travailler dur pour améliorer la situation. Ne pas avoir
peur est très important.
Tout le monde veut les mêmes chaussures et le même sweat mais,
si vous vendez des milliers de produits identiques, c’est la meilleure façon de tuer une marque.
58
tendances
L’entreprise britannique Animal sort sa première collection directement inspirée par le Cold Water
Surfing. Karl Reid, de leur équipe de Design, annonce qu’il puise son inspiration dans le fait
de “surfer les récifs locaux près du siège d’Animal et d’éprouver le besoin d’un produit fonctionnel
qui ne ressemble pas à celui des marques outdoor qui feraient habituellement ce type de produit.”
clair). Chez …Lost, la palette est plus sombre que jamais et “ce n’est
pas simplement pour embêter ses designers” comme le formule très
bien son directeur artistique Jim Zapala. SUPERbrand gravite autour
de bleu foncé et de vert militaire, associés à des touches chaudes de
rouge et de jaune. Tandis que Billabong, avec des accents de turquoise
foncé, l’orange délavé, le rouille et le brique, le pin et le jade sont
au programme. Finisterre apporte des bleus marine avec des tons
charbons texturés, soutenus par des touches de cobalt, d’ocre et de
rouge argile. Les créatifs chez Rip Curl Europe, plutôt que de segmenter
leur palette de couleurs comme cela a pu être le cas auparavant, ont
décidé “de travailler cette saison, avec un schéma de couleur général
sur l’intégralité de la gamme”, explique Brice Maumet, “le but étant de
créer une gamme plus polyvalente avec différents thèmes et différentes
collections qui se retrouvent dans les shops.”
photo: Urban Beach
Finalement, les produits reçoivent un délavage estompé, autant pour
l’esthétique que pour le confort. De plus, chez SUPERbrand, chaque
produit présente même “son propre délavage et sa propre technique
d’impression selon le look que vous souhaitez”, spécifie Juliana Dantas.
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 :
VÊTEMENTS SURF HOMMES
Des paysages enneigés, de l’eau froide et du camping sauvage… Oubliez les cocotiers, l’eau chaude et les boardshorts, le “Cold Water
Surfing” gagne de plus en plus en popularité, à la grande satisfaction des Européens qui ne sont pas prêts d’arrêter de surfer ou de
partir en surf trip, même pendant les mois les plus froids de l’année. C’est une période où tout leur appartient, mais c’est aussi une
période qui requiert du matériel de bonne qualité, pour l’avant comme pour l’après surf ! Pour l’automne-hiver 2016/2017, les modèles
sont plus riches et plus complexes, pour ceux qui veulent un look brut et intemporel sur un pointbreak rocheux, pour trainer près d’un
feu ou pour tenir les murs du bar du coin. Compte rendu par Denis Houillé.
THÈMES ET INSPIRATIONS
Le désir de voyager a toujours été très ancré dans le style de vie
des surfeurs, mais depuis quelques années, cette envie de voyager
se tourne de plus en plus vers des destinations alternatives pour
lesquelles un équipement haute performance est à l’ordre du jour.
Chaque fabricant est dorénavant à même d’équiper les surfeurs des
pieds à la tête pour lutter contre le froid hivernal et de leur proposer
des petits accessoires de camping (des tasses, des couteaux et des
petites glacières). Les designers s’appuient sur la diversité des côtes
européennes pour trouver leur inspiration. Chez SUPERbrand, c’est
tout particulièrement “le contraste entre les grosses villes et les villes
côtières, en d’autres termes, entre le calme et le chaos”, comme le
décrit Juliana Dantas, Apparel M&D Director.
Même si les collections automne-hiver 2016/2017 irradient
généralement de simplicité (béton naturel plutôt passe-partout), il est
rassurant de voir que la créativité n’a pas été négligée. Mais ce sont les
T-shirts qui restent les pièces les plus créatives de la saison automnehiver comme on peut le voir chez Billabong, parmi d’autres, avec un
nombre impressionnant de collaborations et de séries faites par des
artistes ; quelque chose que notre industrie adore faire.
Bien loin des boat trips organisés et des compétitions de premier rang,
le surf hivernal en Europe est un sport de plein air et de camping, qui
devient progressivement la marque de fabrique du surf européen. Les
60
marques s’adressent dorénavant aux consommateurs/surfeurs qui sont
très connectés à leur environnement, tellement connectés qu’ils sont
prêts à affronter toutes les intempéries dès que la houle est annoncée
sur la carte des prévisions. La mer Baltique ? L’Atlantique Nord ? La
mer du Nord ? Autant de terrains de jeu pour les surfeurs européens.
“Quelles que soient les conditions” est le mantra qu’utilise Brunotti
avec ses quatre lettres NMTC (No matter the conditions).
COULEURS ET TRAITEMENTS
Neutres, biologiques et complexes, la palette de couleurs utilisées
pour l’automne-hiver 2016/2017 fait référence à la forme des côtes
européennes, verdoyantes ou calcaires, sableuses ou rocailleuses. La
nature y est représentée, comme chez Urban Beach inspirée par les
forêts denses et les plages calmes de son environnement hivernal. Des
couleurs automnales très fortes, associées à des tons sombres et des
délavages.
Chez Lightning Bolt, la palette est pleine d’énergie avec “des accents
de rouge inspiré par l’incontrôlable volcan hawaïen, Kïlauea, qui
brûlent et réduisent en cendres des tons délavés et des gris et des
noirs poussiéreux sur une transition naturelle qui transporte le Vert
Sycomore et Antique, avec le pur Moon Indigo et le Bleu Marine
profond, inspiré par les jardins de l’île de Kauai.”
Chez Reef, le design est aux tons chauds (du moutarde, du marron
et du prune) accompagnés de couleurs froides (de l’indigo et du gris
tendances
élégante. Il y a beaucoup d’attente quant à LA veste pour le surf d’hiver
et à ses propriétés : elle doit être légère et chaude, spacieuse mais
compressible, décontractée mais avec une esthétique nouvelle.
Au programme pour de nombreuses marques comme Urban Beach,
on trouve “le vêtement technique multifonctionnel conçu pour se
porter quelles que soient les conditions météorologiques”. L’exemple
des vestes Reef associe “les fonctionnalités d’une pièce technique
à l’esthétique d’une pièce lifestyle, pour donner un produit très
polyvalent”, comme le décrit Paulo Cortelazzi, EMEA Reef & SmartWool
Marketing Coordinator. Chez Billabong, les vestes restent une catégorie
très forte : “des vestes back to school entoilées en coton avec des
grosses parkas pour le froid dans la gamme “Adventure Division”, tous
les modèles ont été améliorés ainsi que leurs matériaux et leur coupe,
autant que leur finition (imperméable, respirant et doublé d’une grosse
épaisseur de PrimaLoft®)”, comme l’explique Nicolas Perceval, Head
Designer, Billabong Hommes.
MATÉRIAUX ET TEXTURES
La fonctionnalité, le confort et l’aspect pratique restent les critères
principaux en termes d’habillement. “Nous continuons à voir
l’augmentation du nombre de clients qui en attendent plus de leurs
vêtements, autant d’un point de vue de l’éthique du sourcing et de
la fonctionnalité, que du style”, indique Debbie Luffman, Finisterre,
Product Director.
LES COLLECTIONS RAMENÉES À LEUR ESSENCE
Lorsqu’on regarde chaque collection dans son intégralité, on peut
voir que la plupart des marques se recentrent sur leur essence et,
ce faisant, réduisent le nombre de produits comme c’est le cas pour
Rip Curl par exemple : “En termes d’UGS, nous avons décidé de nous
concentrer sur ce que nous faisons de mieux, pour donner une gamme
plus restreinte mais plus précise.”, indique Brice Maumet Rip Curl
Product Manager - Men Surfwear. Dans la design team chez …Lost, ils
ont décidé de simplifier les propriétés au maximum en se concentrant
sur “du résistant, stretch et confortable.”.
Des matériaux plus riches, de meilleure qualité et plus confortables
sont dorénavant de rigueur. La laine sherpa intervient pour épaissir les
doublures de nombreuses pièces. Des cotons stretch sont utilisés sur
tout type de pantalon. Des flanelles et des molletons plus épais pour
plus d’isolation. Du jean recyclé pour épaissir les sweats. Le coton se
retrouve sous toutes ses formes (popeline, sergé, monté) pour apporter
une texture intéressante, autant du point de vue visuel que du point de
vue de la sensation.
“Nous avons toujours essayé d’avoir une approche très
classique et intemporelle vis-à-vis de notre gamme de
produits. Notre objectif est que nos produits traversent
le temps et les tendances.” - Jackson Chandler,
Iron&Resin Co-Founder/Designer.
La simplicité et la résistance sont des points importants et, comme le
formule le designer et cofondateur d’Iron & Resin, Jackson Chandler:
“nous avons toujours essayé d’avoir une approche très classique et
intemporelle vis-à-vis de notre gamme de produits. Notre objectif est
que nos produits traversent le temps et les tendances.”
Pour faire face à la saison qui approche, Finisterre associe “le confort
et la polyvalence de la laine avec des traitements et des renforts
modernes pour plus de résistance”. Lightning Bolt propose des textures
juxtaposées et des teintes contrastantes.
LES DÉTAILS POUR CEUX QUI VIVENT POUR LE VOYAGE
Poursuivre les houles dans des contrées perdues signifie que vous
devrez camper ou subsister sur place pendant quelques jours ou
quelques heures, selon la qualité et la durée de la houle… C’est un état
d’esprit que Reef et ses ambassadeurs ont depuis quelques saisons
maintenant avec leur leitmotive “Just Passing Through” (Juste de
passage) qui devient un message marketing complètement séparé, un
hashtag autonome.
Les voyageurs hivernaux, les road-trippers réguliers ou les simples
weekend-warriors, apprécieront ces collections qui répondent à leurs
besoins. Des pantalons stretch (jogging ou Chino) associent confort et
fonctionnalité pour transporter les accessoires essentiels et, avec une
corde au lieu d’une ceinture, cela ne posera aucun problème au niveau
des détecteurs de métaux dans les aéroports.
Concernant les vestes maintenant, qui sont devenues un produit-phare
dans de nombreuses gammes de fabricants ; depuis la veste trucker
type Levi’s jusqu’à la petite doudoune plus courte type Patagonia,
en passant par la veste “coach” plus légère mais néanmoins très
La segmentation de chaque ligne se fait naturellement dans les chapes
et en temps voulu, parfois suivant les quatre périodes de livraison
distinctes pour l’automne-hiver 2016/2017. Cette tendance vise à cibler
les magasins de marques de chaque catégorie afin de les utiliser au
mieux possible. Le résultat est que les collections sont cohérentes, les
lookbooks sont simplifiés et les commandes se font plus facilement…
CONCLUSION
Les conditions difficiles que les sports d’actions ont rencontrées n’ont
pas miné la motivation ni la créativité de ceux qui les vivent. Le plein
air, comme le streetwear, semble se développer et plein d’espoir, avec
plus rien à prouver lorsqu’il s’agit de la légitimité des sports de glisse,
que ce soit en montagne, dans les villes où sur les reefs les plus isolés
du vieux continent.
Soutenu par l’intention ferme des gens qui constituent notre industrie,
le marché émerge avec succès de cette période de transition, grâce à
notre ténacité face aux intempéries, dans la vie comme au travail, qui
déconcerte les outsiders.
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Les vecteurs de croissance de l’Outdoor /opportunités dans les shops
Des pièces polyvalentes pour toutes les conditions
Des modèles casual et techniques plus haut de gamme
Le secteur fort des vestes (trucker, doudoune, coach)
Des collections ramenées à l’essentiel
61
presentation de marque
mons royale
La marque néo-zélandaise Mons Royale veut offrir à ses clients le meilleur de la technique et du style, sur les pistes et
ailleurs. La laine mérinos distingue la marque avec sa grande fonctionnalité et, en même temps, son design épuré.
Le fondateur, Hamish Acland, nous parle du projet.
Comment est née votre marque ?
Mons Royale a été lancée en 2009 quand
nous avons observé qu’il existait un marché
pour des vêtements techniques avec un style
street. Pourquoi ne pas créer une pièce qui
ait tous les avantages de la laine mérinos
(chaleur, respirabilité, anti-odeur, etc.) avec
de la technicité mais qui ne ressemble pas à
un sous-vêtement première couche, et avec
un style street pour être portée ailleurs qu’en
montagne ?
Où est basée votre entreprise ?
Le QG est à Wanaka, en Nouvelle Zélande.
L’avantage c’est que le projet et le lieu attirent
des gens qui nous ressemblent. Ceci nous a
permis de trouver des personnes avec des
compétences-clef. Nous pouvons aussi tester
nos produits plus vite. Wanaka est une ville
néozélandaise très proche des montagnes. Dès
que nous avons des prototypes, nous pouvons
partir là-haut les tester.
Comment fonctionnez-vous en Europe ?
La Suisse est notre premier marché et nous
avons des représentants là-bas. Cette année
nous avons fondé Mons Royale Europe Gmbh,
à Innsbruck, où nous travaillons avec notre
partenaire 3PL. Notre GM Europe est Roland
Lichtensteiger.
Parlez-nous du crossover activewear et
urbanwear.
Nous avons toujours été dans l’activewear,
en particulier avec un focus sur le style
urbain-montagnard. Un top manches longues
en laine mérinos peut s’acheter dans un shop
snowboard mais il peut être utilisé en classe
de yoga, pour le running ou pour faire du VTT.
Il suffit de regarder ce que partagent nos fans
sur Instagram pour voir comment peuvent être
utilisés les produits Mons Royale et comment
se crée cet effet crossover.
Qu’est-ce que vous aimez le plus de la laine
mérinos ?
En premier lieu, sa chaleur et sa légèreté. Ça
ne prend pas de place et c’est très isolant.
Après, ça ne retient pas les odeurs. C’est
un grand avantage par rapport aux fibres
synthétiques.
Vous avez une gamme été, comment
accommodez-vous la laine mérinos avec cette
saison ?
Tous les avantages de la laine mérinos en
hiver peuvent s’appliquer à l’été : elle sèche
rapidement, elle garde la chaleur quand elle
est humide, etc. La structure de la laine
mérinos lui donne aussi une capacité de
contrôle de la température qui aide à rester
frais quand on a chaud. C’est une fibre
parfaite pour tout type d’activités.
D’où vient la direction créative ?
Hannah Acland est notre Directrice de
Création et associée. Elle est parmi nous
depuis la création de la marque. La direction
de Mons a toujours eu cette touche “sans
peur”. Il y a beaucoup de marques qui sont
assises entre deux chaises. Nous, nous avons
décidé de creuser notre propre sillon.
Que faites-vous avec les rideurs pour
promouvoir votre marque ?
Louie Vitto est venu chez nous l’autre jour
pour être équipé, juste parce qu’il aime ce que
nous faisons. Nous souffrons tout de même
d’un manque de visibilité face aux géants de
l’outerwear. Pour faire face à ça, nous nous
concentrons sur le travail sur les réseaux
sociaux et sur notre capacité à accueillir du
monde en Nouvelle Zélande pour ensuite créer
du contenu avec eux.
Avec quels évènements travaillez-vous ?
Les Winter Games NZ, un évènement qui
attire une attention mondiale et qui est à
notre portée. Notre plateforme de promotion
en été est le Crankworx de Roturua, une
étape des Crankworx Series de VTT. Notre
principal événement de l’hémisphère nord est
le Freeride World Tour. Nous fabriquons la
première couche et le neckwear officiels du
championnat.
Pourriez-vous lister vos catégories de
produits et ce qui a changé depuis la création
de la marque ?
Nous avons commencé avec des sousvêtements en laine mérinos et des premières
couches. Nous avons rajouté des couches
intermédiaires, avec un tissu mérinos qui
ressemble à du coton. Nos troisièmes couches
incluent des produits comme notre Mtn Shirt,
que vous pouvez utiliser autant pour rider que
pour couper du bois. Les chaussettes sont une
catégorie que les détaillants adorent. Notre
plus grande croissance vient des headwear
et neckwear. Notre gamme a doublé en taille
pour l’hiver 2016. Nous avons aussi des
innovations intéressantes, comme une maille
mérinos très respirante et efficace contre le
froid.
www.monsroyale.com
63
presentation de marque
S-wings
Originaire du sud-ouest français, S-Wings est une nouvelle marque de dérives aux shapes uniques.
Les cofondateurs, Xabi Lafitte et Philippe Lopez, avec l’aide de leurs amis de l’industrie,
lancent un nouveau produit qui améliore la vitesse et le contrôle.
Parlez-nous des personnes
qui sont derrière S-Wings.
S-Wings est une nouvelle dérive
révolutionnaire développée par Xabi Lafitte
(42 ans), un surfeur avec une connaissance
exceptionnelle, originaire de Guéthary
(France), et par Philippe Lopez (51 ans),
designer et shaper de Marseille. Le duo a
été accompagné par des amis de l’industrie
comme le free surfeur Jérôme Sahyoun
et le vétéran de l’industrie, Baptiste
Caulonque. Ensemble ils ont développé
le concept pour en faire un produit
commercialisé.
Le développement du projet aura pris
18 mois et nous avons enrôlé beaucoup
de monde pour développer un produit
extraordinaire. Nous travaillons avec des
compétences très diverses : l’institut
technologique ESTIA pour fabriquer
nos modèles, la start-up SNOOTLAB
pour mesurer la performance et
COMPOSIT’ADOUR pour développer des
matériaux efficients qui offrent la flexibilité
correcte. C’est une expérience superbe !
Où êtes-vous basés et comment fonctionne
votre structure en Europe ?
S-Wings est basée à Guéthary (France).
Ce lieu est idéal pour tester tout type de
produits dans tout type de vagues, des
beachbreaks puissants d’Hossegor, au long
pointbreak de Lafitenia. Depuis le début,
nous avons intégré des surfeurs pour
tester nos designs partout dans le monde.
Des surfeurs de tous les niveaux (incluant
des champions du monde) ont participé à
l’initiative, nous offrant des retours très
positifs. Nous avons organisé beaucoup
de journées test et nous avons envoyé des
dérives partout dans le monde pour tester
les produits et faire remonter le feedback.
Quelle est l’innovation de vos produits ?
L’exclusivité de S-Wings est dans le
shape des produits. Chez S-Wings, nous
avons observé la nature et nous avons
découvert beaucoup de possibilités pour
innover le shape des dérives. Nous nous
sommes inspirés des poissons pour étudier
l’accélération, la manœuvrabilité, etc.
Les dérives de surf S-Wings s’inspirent
de l’évolution de la nature sous-marine
et elles ont été développées et testées
par des surfeurs. En parallèle, nous
travaillons sur de nouveaux matériaux
pour offrir de nouvelles propriétés et des
produits écologiques. Ce sera pour un
futur proche. Notre premier objectif, à ce
jour, est d’attirer un maximum de surfeurs
(shorboardeurs et longboardeurs) pour
participer au projet.
Qu’est-ce qui différencie une marque de
dérives d’une autre ?
Chez S-Wings, nous avons commencé
notre processus de production d’une
feuille blanche avec un objectif clair :
augmenter la vitesse et le contrôle. Nous
pensions à une contribution similaire à
celle apportée par les skis paraboliques
à l’époque. Alors, nous avons observé la
nature. Nous n’avons pas regardé ce qui se
fait depuis toujours dans les dérives. Notre
approche biomimétique nous a permis de
trouver un shape unique. Nous pensons
que nous avons un produit unique aux
caractéristiques techniques extraordinaires
qui devrait nous offrir une place sur un
marché dominé par deux géants industriels.
Quelles sont vos stratégies retail ?
Nous n’avons pas d’activité commerciale
pour l’instant. Le produit est fini à 99%
et nous organisons la distribution de
S-Wings. Nous prévoyons un lancement
en série limitée pour Noël, avec des
dispos uniquement sur notre site internet
(www.s-wings.surf). L’arrivée officielle
sur le marché sera pour le Printemps 2016.
Nous travaillons avec une sélection de
détaillants en Europe et aux US, en plus de
notre propre site. Pour commencer nous
allons offrir des dérives pour shortboard
(compatibles FUTURE et FCS1) et pour
longboard (compatibles USbox).
Quels sont les surfeurs du team ?
Nous n’avons pas de team. Nous avons la
chance de pouvoir compter sur nos amis et
sur des surfeurs très connus, assez curieux
pour vouloir jouer avec nos produits car
interpelés par notre innovation. Nous
sommes un groupe de surfeurs passionnés
qui essayent d’apporter leur contribution au
sport. Nous voulons aider le milieu d’une
quelconque façon que ce soit. Nous avons
beaucoup de chance.
Quel type de contenu créez-vous pour
promouvoir la marque ?
Aucun. Notre seul objectif est de créer un
produit fiable. Bien sûr, nous tournons des
images pendant nos sessions test et nous
faisons ce que nous aimons le plus mais,
pour l’instant, ce ne sont que des images
brutes. Nous nous concentrons sur le
produit. Le marketing viendra après.
www.s-wings.surf
65
presentation de marque
big balls collective
Big Balls Collective est une marque de bonneterie née de la passion d’Annie Richmond pour les bonnets. Quand elle travaillait
aux remontées mécaniques de Breckenridge, elle utilisait un bonnet pour marquer son style. Après un passage éclair dans le
monde de la F1, elle est revenue à ses montagnes bienaimées pour créer sa marque.
Quelle est l’histoire de Big Balls Collective?
Après avoir fini mes études universitaires,
j’ai vécu trois ans à Breckenridge, Colorado,
où je travaillais aux remontées mécaniques.
Comme nous avions tous le même uniforme,
la seule façon d’exprimer son style était de
porter des bonnets et des accessoires. Un
jour, un bon ami qui travaillait avec moi, m’a
tricoté un bonnet rose et c’était le début de
cette histoire. C’était le début de mon amour
pour la bonneterie.
Qui est dans l’équipe de direction et quel est
leur parcours ?
Nous sommes une petite équipe de trois
personnes avec des parcours très différents.
Avant de créer BBCo, j’ai travaillé dans la F1
et autres sports motorisés. Ces milieux m’ont
appris comment mettre en avant une marque
et la développer. J’ai quitté le monde du sport
car je voulais revenir à la montagne et rider.
Quelles sont vos stratégies marketing ?
De quoi êtes-vous particulièrement fière ?
En tant que marque, nous avons une forte
conscience sociale et nos produits sont
éthiques et issus de sources exploitées
durablement. Nous donnons 1 % de nos
bénéfices à l’initiative d’Yvon Chouynard,
1 % For The Planet, pour aider aux causes
environnementales. Nous avons aussi
sponsorisé notre premier film de freeski,
Misconceptions, produit par Perspective
Productions, une société britannique.
Comment vous différenciez-vous de vos
concurrents ?
Beaucoup d’autres marques du marché
utilisent la bonneterie comme support
publicitaire, comme une source
supplémentaire de branding, un sousproduit et, souvent, la qualité n’est pas au
rendez-vous. Aucun de nos bonnets n’est
un produit standard acheté sur le catalogue
de fournisseurs comme Alibaba, avec juste
notre logo dessus. Chaque pièce nait d’un
concept, d’un dessin et d’un jeu de Pantone
et de matières. Après, nous passons à
l’échantillonnage, le test et les améliorations
avant la prod finale. Le headwear est le noyau
dur de notre business.
Quel futur voyez-vous pour votre
entreprise ? Quelles sont vos ambitions ?
Nous voulons nous positionner comme LA
marque de bonneterie outdoor. Nous avons
beaucoup de gammes et nous pensons que
nous sommes à peine au niveau de la pointe
de l’iceberg en termes de capacité de création
et de production. Nous sommes contents de
voir nos produits en Europe et aux US. Quand
j’habitais à Breckenridge, chaque jour de paie,
j’allais à la Breckeridge Hat Company et je
m’achetais un nouveau bonnet. J’adorerais
voir mes produits là-bas un jour.
Quel est le principal objectif de la marque ?
Un jour, un détaillant m’a donné un très bon
conseil : “fais une seule chose et fais la bien”.
Le headwear sera toujours notre passion et
le noyau dur de notre business. Une fois que
la marque sera forte, nous allons introduire
davantage d’accessoires. Nous avons lancé
une gamme de vêtements en Mai. C’était
super de travailler avec des artistes comme
Rosalind Monks, qui a fait tous nos designs.
Nous n’allons pas arrêter le textile mais nous
voulons nous assurer d’être en meilleure
www.bigballscollective.com
66
position pour produire des gammes qui
soient concurrentielles. Gardez les yeux bien
ouverts…
Voulez-vous développer vos gammes ?
Si oui, comment pensez-vous le faire ?
Bien sûr que nous le voulons. Pour l’AH16
nous lançons une nouvelle gamme de bonnets
Darwin. Nous allons aussi alléger la gamme
PE16. Nos bonnets sont parmi les plus chauds
que vous puissiez trouver, alors c’est super
de pouvoir travailler de nouveaux produits qui
soient plus légers et moins chauds mais bien
pensés pour être à l’aise après un surf ou le
soir à la plage.
Quels arguments donneriez-vous à un
détaillant pour qu’il achète des produits Big
Balls Collective ?
Nous sommes une marque authentique. BBCo
est née dans les Rocheuses de l’idée d’une
bande de snowboardeurs. Nous ne sommes
pas une grande multinationale. Ceci peut
sembler un peu cliché mais nos produits ont
du cœur et une âme.
Comment voyez-vous le développement du
marché du textile en général ?
Je pense que les consommateurs osent
davantage quand il s’agit d’acheter des
accessoires. Porter un bonnet est moins
question de se réchauffer que d’exprimer son
style personnel, à la montagne ou en ville.
Il y a une nouvelle génération de jeunes qui
veut expérimenter l’amour de l’aventure, qui a
conduit à une offre plus large de vêtements et
accessoires très résistants.
presentation de marque
flvr series
SOURCE a découvert FLVR au salon Shitfoot Mongoland, pendant la Fashion Week berlinoise.
C’est une marque de skate qui produit des plateaux en collaboration avec des artistes, au sein d’une communauté
très large de créateurs, skateurs et autres. Chaque création a son propre événement.
Les cofondateurs, Xavier Staal et Youri Fernandez, nous expliquent leur projet.
Racontez-vous l’histoire de FLVR.
FLVR est née du désir partagé de produire
de belles boards, de raconter une histoire et
de mettre en avant le travail artistique. Notre
idée originelle était de créer des graphismes
de board qui mettent l’esthétique en première
ligne, en opposition aux designs logotés. Nous
voulions construire des ponts entre le monde
du skate et celui de l’art. Nous travaillons
chaque série avec des artistes différents pour
donner une touche de fraicheur au sport.
Comment collaborez-vous avec des artistes ?
Chaque nouvelle board (ou série) fait partie
d’un projet plus vaste et nous organisons
des évènements culturels comme des expos,
des concerts et des performances. Chaque
nouveau collaborateur du collectif FLVR
travaille avec les autres membres, skateurs,
musiciens, artistes, etc. Ensemble ils créent
FLVR, un projet en développement constant.
En quoi êtes-vous différents des autres
marques ?
Nous n’avons pas un logo fixe mais beaucoup
de variantes suivant les collaborations. Notre
identité est interdépendante avec les séries et
elle évolue avec chaque projet. Nous sommes
en adaptation perpétuelle, avec une grande
capacité d’innovation et de surprise. Même si
nos produits sont pensés pour être skatés et
que nous sponsorisons certains rideurs, notre
objectif principal est de mettre en avant les
artistes et leur contribution.
Comment utilisez-vous des ressources
locales dans vos produits ?
Nos boards sont fabriquées au Canada et
sérigraphiées à Berlin. Le sourcing d’érable
est une priorité et nous contrôlons l’usine
qui fabrique nos plateaux pour qu’elle
applique une charte environnementale.
Nous sérigraphions le tout à Berlin, dans
nos locaux. Ça nous permet de contrôler les
stocks et la production de chaque série. Le
travail est de meilleure qualité lorsque les
relations sont de qualité et que vous travaillez
avez des gens passionnés. Avec notre
dernière série “Fougère”, nous avons produit
à la main un livre de photos et d’illustrations.
Chaque petite étape doit être prise en
considération, c’est beaucoup de travail mais
les résultats sont d’une grande satisfaction.
nouveautés sortent chaque jour sur internet
et cette consommation immédiate est une
peine. D’un autre côté, le net a contribué
à la reconnaissance des Européens. Leur
légitimité a apporté une vision plus créative
du skate, comme au Japon !
Quelles sont vos ambitions futures ?
Nous présentons de nouvelles séries FLVR,
appelées “Fougère”, en tournée en France
et en Allemagne. Elles seront disponibles à
la vente en Novembre. Dans le futur, nous
aimerions offrir une gamme plus large de
produits : des livres, des vinyles et du textile.
Tout dans le plus pur esprit FLVR.
Comment voyez-vous l’évolution du skate et
de son milieu au gré des années ?
Il y a quelques années, vous pouviez voir
une scène européenne en pleine croissance.
Aujourd’hui, elle est bien établie. Elle a
représenté une certaine menace pour des
marques US qui dominaient le marché. Cliché
a été la première marque européenne mais
Polar a aussi motivé beaucoup de monde
à se développer à l’international. Palace a
aussi prouvé qu’il était possible de faire un
buzz mondial et d’aller au-delà du modèle
traditionnel pour offrir plus que juste du
skate. Je dirais que nous célébrons le vibe
newyorkais et l’esprit East Coast mais avec
une touche différente de celle des années
Zoo York ou Love Park. Aujourd’hui, c’est
l’époque des styles arty, fashion et suprêmes.
Des marques comme Fucking Awesome et
Hockey sont pour moi les nouvelles Chocolate
et Girl que nous avons tant aimées dans les
années 90. Avant, je regardais les vidéos
VHS des milliers de fois. Aujourd’hui, des
Sponsorisez-vous des rideurs ?
Même si au début nous ne voulions pas avoir
de team, nous avons commencé à filer des
boards à des gens parce qu’ils méritaient
d’être reconnus et, aujourd’hui, nous pensons
au meilleur moyen de mélanger les skateurs
avec les autres membres de notre collectif.
www.flvrseries.com
68
Quelles autres initiatives
marketing avez-vous ?
Nous communiquons directement avec
les détaillants ou sur Facebook et, plus
récemment, sur Instragram. Nous avons
encore un peu de mal avec le rythme imposé
par les réseaux sociaux, mais nous voulons
publier beaucoup de posts. Nous sommes
ancrés dans les années 80 et 90 et elles
nous ont appris à apprécier les images, les
vidéos et à nous émerveiller des nouveautés
des shops qui n’étaient jamais annoncées en
amont.
presentation de marque
cheapo
Fondée en 2005 par Johan Graffner, Cheapo est une marque d’accessoires avec des racines profondes dans la culture skate et
snowboard scandinave. En 2013, Viktor Telegin, ancien de Quiksilver et WeSC, a rejoint l’aventure. SOURCE s’est entretenu
avec Viktor pour en savoir plus sur le projet.
Quelle est l’équipe de management de
Cheapo ?
Le fondateur de Cheapo, Johan Graffner, a
commencé il y a 25 ans avec l’importation
de produits skate et textile qu’il vendait
dans le garage de son père. Cheapo est
une marque fondée en 2005, à Stockholm,
Suède. Depuis elle est 100 % accessoires et
streetwear, propriété de skateurs. En 2013,
j’ai rejoint l’entreprise en tant qu’associé
et CEO. Nous partageons tous les deux une
passion pour le skate. J’ai travaillé plusieurs
années pour WeSC et, plus tard, j’ai rejoint
Quiksilver. Depuis mon arrivée, nous avons
repositionné la marque. Tout ce que vous
voyez aujourd’hui, du design des produits
au look de la marque, a été créé ces deux
dernières années.
Que veut dire Cheapo ?
Nous pensons que ça ne devrait pas couter
une fortune d’avoir une belle paire de lunettes
ou une belle montre. C’est pour cette raison
que nous avons créé une marque qui a
toutes les valeurs d’une marque premium, la
qualité mais à des prix plus attractifs pour
que tout le monde puisse les acheter. En tant
que marque, nous avons aussi une grande
empreinte sociale, nous militons pour l’égalité
et les droits de l’homme. Si vous haïssez les
homosexuels, les gens de couleur différente
ou les femmes, rendez-vous service :
n’achetez pas nos produits.
Quelles sont vos catégories de produit ?
Nous fabriquons de montres et des lunettes.
Vous avez en même temps le look et la
qualité.
Quels marchés ciblez-vous ?
Toute l’Europe, quelques marchés-clef en
Asie comme le Japon, la Corée du Sud et
Hong Kong. Notre objectif est d’attaquer le
marché US cet été.
Parlez-nous de votre collaboration
avec Skateistan : aurez-vous davantage
d’initiatives de ce genre ?
Cet automne, nous avons lancé un projet
de collaboration avec Skateistan. Avec nos
racines dans le marché suédois du skate,
nous supportons depuis longtemps le travail
de Skateistan pour aider les jeunesses à
risque. L’association utilise le skate comme
outil pour motiver et éduquer les enfants
d’Afghanistan, Cambodge et Afrique du
Sud. Pour cette collaboration, nous avons
développé un nouveau modèle, le Nawroz,
qui veut dire “un nouveau jour” en Dari, en
perse afghan. La montre est minimaliste,
fidèle au style scandinave, avec une palette
de couleurs inspirée des montagnes afghanes
et combinée avec le vert de Skateistan. 100%
des bénéfices sont versés à Skateistan. La
collaboration a été un grand succès et notre
objectif est de continuer, voire d’augmenter
notre engagement dans le futur.
Nous avons d’autres collaborations en cours
et l’une d’elles avec Loud Headphones. Loud
a été formée par un groupe de skateurs
professionnels, de photographes et de
cadreurs qui ont passé la majeure partie
de leur vie sur la route et comprennent
l’importance d’un casque confortable. Comme
nous, Loud a été créée pour offrir des
casques de qualité qui ne vous ruinent pas.
Leur objectif principal est de faire quelque
chose qui ait du sens. Ils ont intégré un
modèle charity business qui est devenu le
socle fondateur de l’entreprise. Ils ont un
partenariat avec Let Them Hear Foundation
et, pour chaque produit Loud vendu, ils
donnent 1$ à Hear No Evil Project, pour les
sourds et les malentendants.
Où fabriquez-vous vos produits ?
Nos montres sont assemblées en Chine avec
des composant japonais, et les lunettes sont
aussi fabriquées en Chine. Nous travaillons
avec de petites usines pour nous assurer que
tous les produits soient faits dans de bonnes
conditions.
Comment utilisez-vous les rideurs pour
promouvoir vos produits ?
Ils sont ce que nous sommes. Si vous les
connaissez, en groupe ou individuellement,
vous aurez une idée de notre marque. C’est
la principale raison de notre choix : leur
personnalité. Nous voulons qu’ils aiment nos
produits, c’est crucial, mais surtout qu’ils
comprennent ce que nous défendons et qu’ils
veuillent adhérer à notre cause pour la faire
avancer. La plupart de nos ambassadeurs
sont skateurs et snowboardeurs mais nous
voulons aussi travailler avec des artistes et
des musiciens. Certains sont de renommée
mondiale, d’autres sont moins connus.
Quelles sont vos gammes de prix ?
Les montres sont vendues entre 55 et 70 ¤,
les lunettes à partir de 29 ¤.
www.cheapo.se
71
green page
Recycling 2.0
Des déchets océaniques transformés en jeans ? De vieux filets de pêche devenus chaussettes ? Quelles
sont les opportunités de sourcing issues des déchets humains ? Jusqu’à récemment, les produits recyclés
portaient les stigmates d’une qualité inférieure mais, grâce aux innovations et aux améliorations
techniques, ils sont désormais au même niveau que les nouveaux matériaux. Cet article illustre comment les
technologies du recyclage ont évolué et les possibilités de développement qu’elles offrent. Par Cira Riedel.
Quand les produits atteignent la fin de leur cycle de vie, ils ont
toujours des matériaux et des composants qui peuvent être réutilisés.
D’un point de vue industriel, quelles sont les exigences pour changer
les processus linéaires de sourcing afin d’intégrer des modèles
cycliques ? Les déchetteries d’aujourd’hui seront-elles les mines de
demain ?
Le premier prérequis pour une économique du recyclage qui
marche est la volonté de recycler. Cette tendance est poussée par
l’augmentation du coût des matières et par l’explosion de la quantité
de déchets générée. Quand des stars comme Kelly Slater introduisent
des matériaux recyclés dans le segment du luxe, avec des marques
comme Outerknown, c’est le signe que ces options deviennent
compatibles avec des business modèles lucratifs.
Dans le segment textile, il existe deux techniques majeures pour la
transformation des tissus en matériaux bruts réutilisables : l’approche
mécanique et l’approche chimique.
Le recyclage mécanique existe depuis des siècles. Aujourd’hui, le
processus a évolué jusqu’à résoudre les critiques qui le concernaient.
La densité des matières peut être améliorée et ces matières sont plus
douces au toucher. Après 300 ans de recyclage de la laine, il n’existe
plus de différence entre une fibre de laine recyclée et une autre de
premier usage, comme le prouvent aussi les produits Outerknown.
Le recyclage chimique a commencé il y a environ 10 ans et atteint un
stade de maturité. L’industrie commence à maitriser cette technologie
prometteuse. Des fabricants de tissu à grande échelle, comme Teijin,
au Japon, et Unify, aux US, produisent des fibres de polyester de
sources recyclées, ce qui prouve une augmentation de la demande
mondiale et la pertinence économique de ce genre de technologie.
Un grand nombre de marques utilise désormais des fibres issues du
recyclage chimique.
Il y a trois ans, un adolescent appelé Boyan Slat a fait la une des
journaux avec un processus de filtration destiné à libérer nos océans
des déchets plastiques. Le nouveau processus entre dans sa première
phase de test, avec l’appui de scientifiques, investisseurs et ONG.
La société Bionic travaille sur une méthode de transformation des
différents déchets plastiques océaniques érodés par le sel et les
rayons UV. Bionic est subventionnée par G-Star et Adidas et le
support de la star de la musique Pharrell Williams a attiré l’attention
des médias du monde entier.
Une innovation majeure vient d’une entreprise italienne nommée
Aquafil. Son processus de recyclage du polyamide 6 (nylon) marque
un tournant dans l’industrie. Il transforme chimiquement les polymères
en monomères qui sont rassemblés ensuite en chaines de polymères.
Le meilleur est que le procédé obtient une fibre “Econyl “recyclée dont
les caractéristiques sont identiques à celles du nylon “neuf” issu du
pétrole.
Outre le fait que ces initiatives offrent des avantages financiers et
technologiques indéniables, il y a aussi une composante émotionnelle :
les filets de pêche désuets, fabriqués en grande majorité avec du
polyamide 6, découvrent une deuxième vie. Ils commencent à se
vendre comme matière première brute au lieu de disparaître dans
les eaux océaniques pour devenir des “filets fantômes”. Un nombre
croissant de marques, incluant Outerknown, Vaude et Teko Socks,
utilisent des fibres Econyl dans leurs collections.
Le nord de l’Italie est une région riche en innovations grâce à son
lien historique avec la manufacture textile. Au départ, la principale
motivation était de trouver de nouveaux processus pour réutiliser les
chutes de la fabrication textile et maximiser l’efficience. Pour cette
raison, la plupart des usines de recyclage sont reliées à des usines de
fibre textile. De nos jours, l’idée est aussi de collecter des vêtements
usés, en direct du consommateur, mais le scénario est beaucoup plus
complexe.
Le détaillant fast-fashion H&M a commencé à récupérer des vêtements
usés, en collaboration avec I:CO de chez SOEX. En Europe, SOEX
mène le projet Resyntex dont le but est de trouver une solution de
recyclage pour les mélanges de poly-coton qui constituent une grande
partie de pièces textiles vendues sur le marché. Le seul problème
est que recycler un tel mélange de fibres pour en faire des matériaux
réutilisables n’a pas encore abouti à un processus économiquement
viable. Pour finir, tout est question de trouver des modèles
économiques qui permettent une implémentation standardisée dans
les marchés européens.
Pour résumer : les technologies pour développer une véritable
économie du recyclage sont là. Maintenant, ça ne dépend que de nous
de les comprendre et de les implémenter.
www.greenroomvoice.com
72
nouveaux produits
01-Urban Beach – Veste Blue Drava
Micro Puffer Pour Hommes
Etant donnée la transversalité d’Urban Beach
dans tous les sports d’aventure, la veste Drava
Micro Puffer est conçue pour être légère, chaude
et imperméable (5K/5K), avec un garnissage
en perles de polyester pour une fabrication
poids-plume et très compressible. Des vêtements
techniques pour le plein air, avec un style qui
inspiré du streetwear multifonctionnel.
www.urbanbeach-surf.co.uk
01
02
02-Aluminati – Cruiser
Anyway Freestyle
Suite à la sortie de trois offres de cruiser,
Aluminati Skateboards présente le cruiser
Anyway freestyle. Avec un plateau plus long plus
un nose et un tail uniformes, disponible dans deux
versions pour s’adapter à votre style, le Anyway
est l’excuse parfaite pour s’acheter une nouvelle
planche.
www.aluminatiboards.com
03-Airhole - Airhood
Une nouveauté chez Airhole : la cagoule Airhood.
Fabriquée à partir d’une polaire résistant aux
intempéries à l’extérieur et d’un masque Drytech
à l’intérieur avec de la silicone injectée, la Airhood
est l’article idéal à ajouter à votre matériel. Elle
s’adapte confortablement par-dessus un casque,
et vous gardera bien au chaud, avec protection et
élégance.
www.airholefacemasks.com
04-T-shirt à manches longues
Rocker Rusty pour filles
Un T-shirt à manches longues teint avec un
imprimé Rusty. L’insipiration nous vient tout
droit de Californie pour ce look hivernal, plus
doux, plus féminin et délavé par le soleil.
Le T-shirt à manches longues en Jersey est
une silhouette à ne pas perdre de vue, non
seulement parce que c’est une excellente
couche de protection pour les mois les plus
froids, mais aussi parce que c’est une vraie
tendance pour la saison prochaine.
05-Lousy Livin – Short Palm Boxer
Simple et direct, Lousy Livin est une marque
engagée avec un unique produit, créatif et
abordable, soutenu par les ambassadeurs de la
marque. Lousy Livin est d’ores et déjà synonyme
de superbes graphismes et de collaborations
synergiques avec une sélection de marques
d’horizons divers. L’assemblage de tous ces
éléments en un produit qui offre une vision très
claire de la marque et se traduit facilement dans
le monde.
www.lousylivin.com
06-La 686 GLCR Gore-Tex Smarty
La veste et le pantalon 686 GLCR Gore-Tex
Smarty Weapon sont certainement les produits
686 Smarty les plus innovants que l’on ait jamais
vus. Une membrane Gore-Tex à 2 couches
s’associe à une doublure Thermagraph intégrée
et amovible qui présente une polaire respirante
et une isolation Primaloft réparties de manière
stratégique sur votre buste.
www.686.com
74
03
05
06
04
ZOOM SUR Les MARCHÉS
GB
Par Gordon Way
france
allemagne
Chez nous, à Ultra Sport, nous travaillons avec le même courtier en
assurances depuis plus de 30 ans, le même notaire depuis 30 ans,
la même agence de création graphique depuis environ 20 ans et le
même imprimeur depuis 15 ans. Nous aimons collaborer avec des
personnes qui connaissent notre entreprise, notre façon de travailler
et nous ressentons une vraie loyauté à leur égard.
Voici une anecdote récente à propos d’un nouvel imprimeur
débarquant sur le marché, NewCo.co.uk. La société promettait des
tarifs imbattables, une livraison rapide et un site à la navigation
intuitive. J’ai proposé à mon fournisseur habituel de me fournir
un contre-devis, ce à quoi il répondit : “Je ne sais pas comment
ils parviennent à tirer des prix pareils.” Par conséquent, je pris la
décision de changer de sous-traitant. Je rechignais à quitter mon
imprimeur local mais les économies étaient significatives. Personne
n’est à l’abri dans cette guerre des prix et surtout pas le marché
des sports d’hiver, plombé par des promotions précoces toujours
plus radicales, censées happer des parts de marché. Jamais les
détaillants ne se sont autant plaints d’autres détaillants. Et je n’y
peux rien : les ententes tarifaires sont illicites !
Et en même temps, une Livre forte ne fait qu’encourager nos
collègues continentaux à cibler le Royaume-Uni, ce à quoi les
détaillants britanniques ripostent en s’alignant sur les mêmes prix,
rognant d’autant sur leurs marges. Je pense par exemple à ce
magasin qui proposait -20% lors du Guy Fawkes Day ! C’est alors
que j’ai reçu un email traitant d’un congrès sur les concessionnaires
moto indépendants en Californie. Une des présentations était l’œuvre
de Sam Dantzle, “un consultant de premier plan dans l’industrie de la
moto”. Son speech était intitulé “Les remises, ça craint. La fidélité,
c’est cool.” Ouf, quelqu’un semble avoir des pistes pour sortir de ce
cercle vicieux.
Le cœur lourd, je me décidais à passer un coup de fil à Jeremy de
TSA. De toutes les personnes que je connais dans ce milieu, Jeremy
n’est jamais le dernier à dire les choses franchement s’il y a besoin
de pousser un coup de gueule. “Les ventes de planches cartonnent!”
Pardon ? “Ouais, les ventes sont en forte hausse, je suis trop
content. Les boots ne partent pas aussi bien mais on ne peut pas
tout avoir. Dans l’ensemble, je suis ravi de la façon dont démarre la
saison. Si la neige tombe en avance en décembre, pas comme l’an
dernier, ça pourrait marcher fort jusqu’à la fin de l’année.” Je ne
cachais pas ma surprise mais je savais que Jeremy n’était pas du
genre à raconter des bobards. “Je connais un paquet de détaillants
qui sont à la peine, mais je mets ça sur le compte de mauvaises
commandes. Ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes.” Il poursuivit,
me confirmant que la croissance était bel et bien de retour : “On
est revenu aux mêmes chiffres que lorsque le snowboard était en
pleine croissance. Je sens vraiment bien cette saison à venir.” Mais
à quoi doit-on cette croissance? “Malheureusement, je doute que
cela soit dû à une augmentation du nombre de pratiquants. Je crois
simplement que notre part de marché a augmenté.”
J’en profitais pour le lancer sur les “envahisseurs” du continent :
“C’est des conneries. OK, la monnaie est forte mais les clients ne
sont pas stupides et savent que le prix affiché n’est pas forcément
celui qu’ils devront payer au final. Et puis, ils sont fidèles, ils
recherchent un vrai service et se décideront à acheter en fonction de
la réputation du magasin. Pour être honnête, c’est un faux problème,
encore plus aujourd’hui que les années précédentes.” Comment disait
l’autre déjà ? Ah oui, “Les remises, ça craint. La fidélité, c’est cool.”
En appelant du côté d’Édimbourg, l’humeur n’était pas aussi joyeuse
chez Boardwise, alors que Brian se disait atterré par la progression
suisse
italie
de ce qu’il appelle le “showrooming” : “J’en ai plus que marre de ces
gens qui viennent toucher à tout, essayer des vêtements en prenant
tout leur temps avant de vous dire qu’ils achèteront la même chose
en ligne. Y’a de quoi craquer !”
Ce type de visites en magasin est de plus en plus fréquent et
nécessite pas mal de sang-froid pour maintenir le lien avec le client
(potentiel). “On utilise toutes nos ficelles pour réaliser la vente, mais
c’est comme s’ils nous percevaient comme les vilains vendeurs face
à des sites en ligne moins rentre-dedans. Ils s’en fichent de savoir
que nous sommes de vrais snowboardeurs. Ils ne réalisent pas que
leurs interlocuteurs en ligne sont peut-être des types en costardcravate. C’est vraiment frustrant.” Mais où en est Brian au niveau
activité par rapport à l’an passé ? “Nous sommes en dessous. Mais
on parle beaucoup des investissements réalisés dans les stations de
ski écossaises pour cette saison et tout le monde est très impatient.
Il ne manque plus que la neige.”
Plus au sud, j’ai pris des nouvelles d’Angelo chez S2AS, tout juste
de retour du London Ski & Snowboard Show : “Le salon s’est bien
passé, pas incroyable mais correct. Il n’y a pas eu la fréquentation
espérée mais c’est déjà un très bon début sachant que le lieu est
nouveau.” (Le salon est parti s’installer à Battersea Park). Cet écho
favorable est à mettre en perspective avec l’édition précédente,
perturbée par une météo désastreuse. “J’ai confiance, le salon va
progresser et, l’an prochain, S2AS sera présent sur le salon, en
espérant que celui-ci aura lieu pendant les vacances, un plus pour
la fréquentation.” Concernant les ventes pendant le salon, “celles de
matériel ont été compliquées, quasi-impossibles, mais les vêtements
techniques ont bien marché et nous ont permis de tenir le cap. Dans
l’ensemble, le chiffre est inférieur à celui de l’an passé, mais en
échangeant avec les clients, il est clair que ceux-ci ont l’intention de
prendre plus de congés cette année, ce qui est un bon signe sur le
long terme.”
Si tous ces échos sont encourageants, attention tout de même : “Je
crains que cette année soit une des plus dures que l’on ait connue
en termes de vente de matériel. Même si nous sommes prêts à
nous aligner, c’est souvent trop tard, les gens ont déjà anticipé et
acheté en ligne. Le temps chaud actuel n’aide clairement pas non
plus, même si aujourd’hui (le 11 novembre), nous avons vendu un
kit complet de wakeboard, alors on ne peut pas s’en plaindre.” Les
sentiments sont donc partagés chez les détaillants, même s’il est
encore tôt pour tirer des conclusions. Mais revenons-en à mon
histoire de fidélité… J’ai donc changé d’imprimeur et la qualité est
au rendez-vous, tout comme les délais de livraison sont tenus. Rien à
redire jusqu’au moment où la facture nous est parvenue, affichant un
total sans TVA… Je venais en réalité de commander à une entreprise
italienne.
Nous n’avons absolument rien contre les Italiens, nos articles
Northwave proviennent de là-bas, et le siège de Smith Optics en
Europe est situé en Italie. On adore même les pizzas ! C’est juste
que mon engagement à acheter britannique venait d’en prendre un
coup, me faisant réaliser que je pensais bosser avec un Joe quand
en fait il s’appelait Gio ! Quelle différence me direz-vous ? Pour nos
fournisseurs et les détaillants britanniques, cela a son importance,
même si j’ai encore l’air de pleurnicher sur la vente en ligne, Amazon
et Cie…
Pour conclure, signalons ce petit débat qui agite le royaume, à savoir
rester ou non au sein de l’Union Européenne. On en a pas fini avec
les années d’instabilité semble-t-il.
77
ZOOM SUR LES MARCHÉS
gb
france
Par Benoit Brecq
allemagne
“La croissance, elle est là, mais elle est trop faible”, avait indiqué
François Hollande le 14 juillet dernier. Les chiffres de l’Insee révélaient
en effet que la France essuyait au printemps 2015 un deuxième
trimestre consécutif de stagnation économique, avec une croissance
nulle du Produit Intérieur Brut en volume, due notamment à un nouveau
recul de l’investissement des entreprises. Fin juillet, les chiffres du
chômage en hausse ajoutaient un nouveau facteur d’inquiétude.
On l’attendait depuis longtemps c’est chose faite, en septembre, le
chômage en France connaissait sa plus forte baisse depuis la fin 2007
avec -0,7 % de demandeurs d’emploi, soit 23 800 personnes sans
aucune activité en moins.
Le chômage des jeunes va mieux, lui aussi, puisqu’en septembre 2015,
on notait également une baisse de 2,6 % chez les moins de 25 ans, soit
14 000 personnes en moins.
Le taux de chômage en France reste cependant élevé puisque l’on
compte quand même 3,5 millions de chômeurs. Toutefois la courbe du
chômage, si chère à François Hollande, semble s’inverser et l’économie
française semble entrevoir un horizon plus clair.
Une tendance importante en cette période de rentrée scolaire qui lance
généralement la saison hivernale et donne la tendance de consommation
des fêtes de fin d’année.
Du côté des revendeurs, la relance de la consommation semble, elle
aussi, se faire ressentir :
Du côté des magasins de Street, après un été assez calme, les ventes
semblent “en hausse par rapport à l’année dernière. La période Back to
school nous engendre un nombre important de ventes en comparaison
à la période estivale qui, pour nous, reste calme”, selon Romain de chez
ABS à LYON. Tendance confirmée plus au sud par Florian Barthaud, du
magasin OKLA à Toulouse : “on remarque une légère progression en
comparaison avec la rentrée 2014, l’été a été très calme, cependant la
rentrée scolaire a entrainé un grosse augmentation des ventes”.
Cependant si dans l’EST et dans le Nord de la France, l’hiver arrive peu
à peu, dans le sud, comme nous le confirme Florian de OKLA : “l’hiver a
du mal à arriver. Les gens n’osent pas encore acheter de produits pour
l’hiver, car la météo est encore douce en ce début Novembre”.
En ce qui concerne les ventes, le Hardware et, plus particulièrement,
les plateaux de skate, semble avoir la côté, comme l’explique Julien du
magasin TRANSFERT à Bordeaux : “chez nous, c’est le Hardware qui
s’impose en cette période de rentrée, il est important de proposer le
bon choix de produits en phase avec la clientèle”. On assiste également
a un changement de mode, “le style skateur est devenu une tendance
adoptée par des non-skateurs”, nous confie Florian de chez OKLA.
“Même les marques de skate actuelles produisent des gammes et des
collections destinées à cette clientèle sensible a la mode.” On note un
certain intérêt des clients pour les marques comme OBEY, CARHART ou
encore NIKE SB…
En ce qui concerne les magasins d’Hiver, la météo sera, une fois
de plus, la clef de la réussite. Le début de saison en France est
relativement doux et, comme l’expliquent Catherine et Norbert du
magasin ATMOSPHERE à Gap :
“la Sortie de saison est relativement lente, les clients attendent de
voir les conditions de cette année. La météo est très importante et
l’hiver arrive plus tard que l’année dernière.” On assiste donc à un
recul des ventes de la saison Back to School pour les magasins plutôt
orientés montagne. Pour Emilie de ADDICTED à LYON, ce n’est pas
vraiment la météo qui est en cause. Si elle aussi s’accorde sur le fait
que “la rentrée est en légère baisse comparée à 2014”. Pour elle : “La
conjoncture économique actuelle est la cause de cette diminution de
78
suisse
italie
chiffre d’affaires”. Espérons que les bons chiffres annoncés par le
gouvernement cet automne relancent la consommation afin de rattraper
ce début de saison plutôt difficile pour les magasins d’hiver.
Du côté des ventes, le textile connaît, encore une fois, le plus de
difficultés, même si des marques plutôt outdoor comme PICTURE
ou NORTH FACE semblent sortir leur épingle du jeu. C’est plutôt la
bagagerie et l’accessoire, type montre ou bonnet, qui connaissent
le plus de succès en ce début de saison, avec des marques comme
DAKINE, NIXON… En ce qui concerne le Hardware, il est encore un peu
tôt dans la saison pour dégager une tendance, même si les skis et les
snowboards se vendent plutôt bien, mais il semblerait, comme nous
l’avions évoqué la saison passée, que “le SPLITBOARD se démocratise
peu à peu”, comme le soulignent Catherine et Norbert : “on remarque
une hausse croissante de la demande sur ce type de produits”.
De manière générale, les gens recherchent des produits à la fois
polyvalents et légers…
En ce qui concerne les magasins côtiers, on remarque une légère
baisse des ventes en début d’automne. Les conditions de vagues de
2015 en Septembre ont été moins bonnes qu’en 2014, ce qui se ressent
au niveau des ventes. Pour Serge Ballorca du magasin LE WHARF à
Seignosse : “après un été fourni en vagues, les mois de Septembre et
d’Octobre sont beaucoup plus calmes que l’année dernière. La météo et
les conditions de surf sont des facteurs qui influencent énormément nos
ventes et, cette année, le début de l’automne n’est pas aussi favorable
que l’an passé.” Même son de cloche plus au SUD pour Gérard “ZAZ”
Zabaleta de chez UNCLE ZAZ Surf shop à Anglet. : “Quand il fait beau
et que les conditions de surf sont bonnes, il y a une augmentation
logique des ventes de matériels dédiés au surf. On a donc subit une
légère baisse des ventes lors de cette rentrée par rapport à 2014, même
si l’été, grâce à de superbes conditions, a été très bon.”
Pourtant côté Stand Up Paddle, Pat Colin du magasin ALOHA à Six
Fours, note, quant à lui, une légère augmentation des ventes : “Nous
sommes toujours en progression, notamment au niveau des ventes de
produits techniques comme les combinaisons, les planches, etc. Cela
est encore dû à la démocratisation du SUP et à l’engouement constant
pour cette pratique.”
C’est donc naturellement les marques dites “techniques” qui ont la
côte auprès des clients, comme notamment les néoprènes RIP CURL,
Madness, ou encore les planches Channels Island ou NSP. Le textile est
encore une fois plus compliqué à travailler sauf sur certaines niches
comme la marque DEUS qui semble plaire à certains clients
Que se soit Serge, Pat ou Zaz, ils sont unanimes : “les clients
recherchent désormais du prix et surtout du rapport qualité-prix. Même
si la notion de qualité reste très importante pour le pratiquant régulier.”
Zaz ajoute : “les clients restent demandeurs de conseils avisés et
précis, et c’est là qu’ils nous attendent réellement.”
Une chose est sûre, cette année plus que jamais, les achats sur internet
vont prendre de plus en plus de place sur le volume d’achat des cadeaux
de fin d’année.
Comme l’indique une étude d’ADOBE, les consommateurs utilisent de
plus en plus ce moyen de consommation et, notamment, la plateforme
AMAZON où beaucoup de magasins de glisse en France proposent
désormais leurs produits en ligne.
En effet, le E-commerce se développe une fois de plus cette année,
et c’est désormais les mobiles et les tablettes qui connaissent la plus
forte croissance. Selon une étude menée par CRITEO, leader français
de la publicité en ligne, même si la France reste en retard par rapport
aux Japonais (49 %) ou aux Américains (29 %), les achats sur mobile
représenteront, pour Noël 2015, près de 25 %.
ZOOM SUR LES MARCHÉS
gb
france
allemagne
Par Anna Langer
Après le meilleur été depuis des décennies, l’Allemagne a été
gratifiée d’un automne tout aussi beau. Aux dires du vieux Bavarois,
qui ne s’est jamais planté sur les prédictions météo en dix ans (que
ce soit en été ou en hiver) ou ceux des scientifiques américains qui
observent l’évolution d’El Niño, cette saison devrait être un hiver
épique, l’hiver du siècle même !
Basti, propriétaire et fondateur d’Edge2Edge, le snow/skate/surf
shop de Garmisch-Partenkirchen, au pied de la plus haute montagne
allemande, le Zugspitze, partage son opinion : “Nous sommes
convaincus que nous et tous ceux qui traverseront le pas de notre
porte, allons passer un hiver splendide. Nous avons une attitude très
positive”. Et ils ont des raisons de l’avoir car 2015 a été une très
belle année dans l’ensemble. Même si les vagues sont rares dans
le sud du pays, les lacs sont nombreux et les ventes “de bikinis et
de boardshorts ont été très bonnes”. Le prix dans cette catégorie
est crucial : “au delà de 65 € vous ne vendez plus grand chose”. A
l’inverse de beaucoup d’autres magasins du pays, Basti a continué
à offrir du textile féminin. “Nous sommes fidèles à ces produits :
les girls recommencent à acheter des produits boardsports.” Il nous
parle aussi de l’expérience positive vécue avec des marques plus
petites, en particulier locales : “Nous sommes très contents des
marques allemandes comme SHISHA et Iriedaily. Je sens que les
gens pensent beaucoup plus à ce qu’ils achètent et d’où ça provient”,
nous dit Basti. “Brixton a beaucoup évolué chez nous”, continue-t-il.
“Volcom, Levi’s et Carhartt marchent très bien pour les pantalons.
D’autres marques s’affaiblissent, en particulier les marques de
surf…”, résume-t-il. Il l’explique par l’impatience de certains : “ces
mots peuvent être durs mais il y a des marques qui veulent trop,
parfois beaucoup trop, en très peu de temps et collent dos au mur les
gens qui les aident jusqu’à ce que leurs produits soient disponibles
dans chaque coin”. Puis, toujours les mêmes, “comme chaque
année”, soldent “leurs deux ou trois snowboards” pendant l’été.
Le skate se porte bien aussi. “Nous essayons d’aider le sport avec
de petits évènements au printemps et en automne et ça marche bien.
En plus, nous sommes convaincus que, dans le futur, ça va motiver
davantage de monde à passer du longboard au skate, qui a toujours
été plus cool !”
Martin, de Pivot Distribution a eu un développement similaire
cette année : “Heureusement, les ventes de skate ont repris cette
année. Pour le moment, la croissance se concentre dans les sets
complets”, mais les ventes de decks, roues, trucks, etc., suivent la
même tendance. En plus, certains de leurs détaillants ont observé
“qu’une partie de leur clientèle, qui avait commencé par acheter un
longboard, est passée (aussi) au skate car les clients se rendent
compte que le skate est beaucoup plus mobile pour faire des tricks”.
Pour lui, les bestsellers sont “les sets complets et les decks Jart”,
tout comme les “sets complets pour débutant de Tricks, qui sont de
bonne qualité”.
On dirait que tout le monde tire son épingle du jeu et que le boom
du longboard remplira les attentes de beaucoup : une résurrection
80
suisse
italie
du skate à travers le simple plaisir de rouler. Après le hype des
dernières années, les ventes de longboards se ralentissent. “Après
de très fortes ventes en début d’année, le longboard perd du terrain”,
explique Martin, en partie à cause de la quantité d’offres qui existent
actuellement sur le marché. “Le marché se nettoie en ce moment, les
détaillants se concentrent sur quelques marques qui marchent bien.
Les marques secondaires qui servaient à satisfaire une demande
galopante ne sont plus commandées.” Il va même plus loin : “On
dirait que le grand boom du longboard est fini”. Il est convaincu que
le longboard “deviendra un segment stable du CA d’un shop”. Dans
les shops de Pivot Distribution de la région de Cologne, “la demande
se concentre sur les longboards, d’origine européenne (en particulier
les modèles drop-through), équipés avec des trucks Caliber de Long
Island, qui affichent un meilleur prix comparé grâce à un dollar
devenu très cher”. Mais aussi, “les longboards de grande qualité et
pas chers d’Aloiki” méritent une mention spéciale. La seule question
qui reste est : quel sera le niveau de stabilisation du marché ?
Les cruisers plus cours, avec des grandes roues, sont le point de
liaison idéal entre le longboard et le skate, et leur popularité ne
cesse de grandir, nous explique Martin. “En été, la demande de
cruisers en bois et en vinyle coloré a été très forte. Les clients les
veulent pour se déplacer. Beaucoup achètent des cruisers en bois
(en plus de leur longboard ou de leur skate) pour pouvoir rouler
rapidement partout, même dans les surfaces les plus improbables,
grâce à des roues plus grandes.” Alors personne ne s’étonne quand
il dit que “les cruisers en bois de Long Island et Aloiki” et les
“cruisers en vinyle (unis, avec des prints et parfois même avec du
grip) de Long Island” sont les bestsellers de cette année, grâce, en
particulier, à “un très bon ration prix-performance”.
Certaines des grandes marques qui ont “beaucoup augmenté
leurs prix” ont perdu “un part considérable des ventes”, continue
Martin. Le constat est le même pour les marques qui vendent leurs
produits directement en ligne, en particulier via Amazon : “Sitôt
qu’une marque vend directement à Amazon (beaucoup le font,
malheureusement), les détaillants core ne vendent pratiquement plus
rien parce qu’Amazon fait des promos sur les produits vendus en
ligne, voire même des soldes radicales très tôt”. On ne peut pas dire
que ce soit une bonne stratégie à long terme, comme nous le disait
Basti. Martin souligne en plus : “Les ventes en ligne représentent
une part importante du CA mais, heureusement, les produits skate et
longboard se vendent surtout en magasin”. Il espère avoir une autre
bonne saison commerciale avant Noël. “Avant le début des ventes
de Noël, les choses se sont calmées dans le secteur, ce qui est
normal pour le skate et le longboard. Espérons que pour Noël, nous
aurons du succès et que beaucoup choisiront d’offrir des longboards/
cruisers/skates.” C’est aussi le souhait de Basti qui clôture avec
des mots que nous avons souvent entendus mais qui doivent être
répétés : “Nos boardsports devraient revenir à leurs racines, loin
des détaillants multisports et des plateformes de vente en ligne.
Supportez votre LOCAL Dealer !”
ZOOM SUR LES MARCHÉS
gb
france
allemagne
En ces temps perturbés, notre petit pays, autrefois si prospère,
doit sans cesse s’adapter. Bien que l’on garde un des plus grands
pouvoirs d’achat du continent, le changement est constant et la
concurrence revêt désormais des visages multiples.
Le marché du skate, qui avait repris du poil de la bête depuis deux
ans, est toujours un marché intéressant pour les magasins ouverts
l’été, car il ne faut pas oublier qu’en Suisse une grande partie d’entre
eux se situent en station et ferment plusieurs mois par an quand
ce n’est pas l’été entier. Cette saison, on observe une évolution
stable bien que chez Manly, à Morges, et chez Escape, à Lausanne,
il semblerait que le temps des cruisers en plastique soit totalement
révolu. Pour eux, le marché du skate reste important mais faire de la
marge reste compliqué.
Avec un magnifique été derrière nous et du soleil plein la tête, nous
voici attaquant les choses sérieuses pour l’hiver. Le premier gros
challenge se situe au niveau des livraisons. En effet, encore une fois,
il est de plus en plus compliqué pour les fournisseurs de livrer dans
les temps. Le plus problématique reste la confection, évidemment,
car elle doit d’être livrée un peu plus tôt que le reste. Du coup cette
année, beaucoup de retards pour grand nombre de marques. En
novembre, certains attendaient encore du matériel censé arriver en
septembre. Pour les Hardgoods, cela semble s’être un peu mieux
passé mais sans être tout-à-fait ponctuel.
Deuxièmement, la mise en œuvre de l’adaptation des prix, comme
gb
france
Ces bonnes nouvelles se traduisent-elles également au sein du secteur
des boardsports ? Disons qu’avec des températures anormalement
élevées, l’hiver n’a pas encore vraiment débuté en Italie et les boutiques
sont par conséquent pleines à craquer de nouveaux articles, même
si désormais peu de magasins osent encore aligner une armada
complète de marques et produits. La plupart opèrent une sélection de
quelques marques, ne pouvant plus se permettre de prendre le risque
d’accueillir des stocks importants. De façon générale, on note un certain
conservatisme de la part des détaillants et il ne faut pas se fixer des
objectifs démesurés pour la saison hivernale à venir. Les promotions
précoces sur les stocks de la saison passée demeurent un véritable
problème et il est difficile d’écouler les nouvelles collections avec des
produits étiquetés “en soldes” juste à côté… De même, les faibles marges
opérées sur le matériel mettent à mal les plus petits magasins.
82
italie
expliqué dans mes articles précédents : la Suisse a dû drastiquement
baisser ses prix suite à l’appréciation du franc suisse par rapport à
l’euro. Les fournisseurs ayant fait cet effort, les revendeurs doivent
à leur tour baisser les PVP afin de rester compétitifs par rapport
à nos amis européens. Cette adaptation exige entre 10 et 15 % de
réduction, ce qui équivaut, toutes choses égales par ailleurs, à une
baisse du chiffre d’affaires d’une même proportion. Sur ce prix
adapté, certains diminuent encore un peu leur marge pour se situer
au niveau du marché online voisin. C’est ce que fait, par exemple,
Gerald Zimmerman, de Break Point, à Visp, qui a décidé de proposer
une remise de 10 % supplémentaire. Il offre aussi la possibilité de
comparer les prix de ses concurrents online avec une tablette tactile
en magasin. Ce faisant il espère réhabituer les clients à venir vérifier
les prix que pratiquent les commerçants locaux avant d’aller acheter
à l’étranger, action qui, pour l’instant, semble fonctionner.
D’une manière générale, cette adaptation des prix semble porter
ses fruits : le mois d’octobre 2015 aura été plus ou moins stable
en comparaison avec l’an dernier. Certains parlent d’une baisse de
4 % du CA, ce qui constitue un moindre mal, et une augmentation
des quantités vendues puisque les prix sont descendus dans une
proportion plus grande. Le mois d’octobre est d’ordinaire un mois
plutôt stable car il s’agit de la période où la clientèle met son cerveau
en mode hiver, où les “freaks” viennent dès que possible acheter leur
nouveau matériel et où la météo n’influence pas encore les achats.
En effet, on attend rarement le froid et la neige en octobre, même en
cas d’été indien, on peut tout-à-fait imaginer avoir un hiver rigoureux.
allemagne
Enfin de quoi se réjouir en Italie alors que la croissance était absente
depuis longtemps même si, en l’occurrence, le décollage est modeste.
Malgré les critiques à l’encontre du Premier Ministre, Matteo Renzi,
celui-ci est parvenu à tenir sa promesse d’un retour de la croissance.
Le gouvernement met également en place un pacte de stabilisation
comprenant différentes mesures censées alimenter cette croissance.
Parmi ces mesures, on retiendra notamment la possibilité offerte aux
entreprises de déduire des montants de frais plus élevés qu’auparavant
afin de pousser le secteur privé à investir dans de nouveaux outils de
production, des véhicules ou tout autre investissement. Cette politique
devrait s’avérer bénéfique pour l’économie nationale et donner un élan
positif au PIB en 2016.
suisse
Par Fabien Grisel / David Lambert
suisse
italie
Par Franz Josef Holler
En matériel de snowboard, CAPiTA et Lib-Tech font leur petit bout de
chemin en magasin à côté des deux poids lourds du marché, Burton et
Nitro. Au niveau des fixations, ce sont Burton et Union qui dominent, et
pour les boots, les leaders se nomment Burton, Tritry-Two et Vans, qui
effectue son retour après une année d’absence. Celles-ci ont désormais
plus de place en boutique à se partager depuis les adieux de Nike au
sport.
Le marché des vêtements techniques se montre plus équilibré, alors que
les détaillants essayent de proposer un mélange de grandes marques
et de labels plus petits et exclusifs, afin de se différencier des grands
magasins. Les gérants de shop indiquent que l’industrie du snowboard
a dû revoir ses ambitions à la baisse après avoir mis trop de produits
en rayon, ce qui a eu pour effet de procéder à des remises nombreuses
et préjudiciables sur les autres produits affichés plein tarif. Depuis, les
gérants se révèlent frileux quant aux quantités commandées et au nombre
de marques présentes en magasin. Certains ont même carrément arrêté
la vente de matériel en hiver, ce qui laisse plus de place à d’autres.
Le streetwear et les skateshoes continuent à connaître du succès et
permettent aux détaillants d’équilibrer la balance. Les ventes de matériel
de skate sont également bonnes, grâce notamment au longskate, devenu
une grosse part du marché et un must-have pour toute enseigne de
boardsports.
Les ventes en ligne n’en finissent pas de s’envoler en Italie et les
magasins se félicitent de pouvoir étendre leur activité au-delà des
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décembre
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janvier
TBC
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7-8
AGENDA lONG BEACH
USATRADEWWW.AGENDASHOW.COM
10-11
FUTURE TRYDAVOSSWISSTRADEWWW.SNOWBOARDBOX.CH
10-12
SNOW AVANT PREMIERE
LAS CLUSAZ
FRANCE
TRADE
WWW.SPORTAIR.FR
11-12 ANNECY SHOWROOM, AVANT PREMIERE
ANNECY
FRANCE
TRADE
WWW.SPORTAIR.FR
11-13
[email protected]
14-16
SURF EXPO
ORLANDO,FLORIDA USA
TRADE
WWW.SURFEXPO.COM
17-19
SHOPS 1ST TRYALPBACHTAL
AUSTRIATRADEWWW.SHOPS-1ST-TRY.COM
18-24
LAAX OPENLAAXSWISSSNOWWWW.LAAX.COM
19-21
BRIGHTBERLINgermanyTRADEWWW.BRIGHTTRADESHOW.COM
19-21
SLIDETELFORDUKTRADEWWW.SLIDEUK.CO.UK
23-27
FREERIDE WORLD TOURVALLNORD-ARALaIS
ANDORASNOWWWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM
24-27
ISPO MUNICHGERMANYTRADEWWW.ISPO.COM
27
SIA INDUSTRY & INTELLIGENCE SEMINARS COLORADO
USA
TRADE
WWW.SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG
28-31
SIADENVER, COLORADO
USATRADEWWW.SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG
31-2
PRO SHOP TESTBARDONECCHIA
ITALYTRADEWWW.SNOWSHOPTEST.COM
Février
1-2
SIA ON SNOW DEMO
COPPER MOUNTAIN USA
TRADE
WWW.SIASNOWSHOW.SNOWSPORTS.ORG
3-4
JACKET REQUIREDLONDONUKTRADEWWW.JACKET-REQUIRED.COM
5-6
AIR + STYLEINNSBRUCKaustriaSNOWWWW.AIR-STYLE.COM
6
HALFPIPE & SLOPESTYLE OPEN
GRINDELWALD
SWISS
SNOW
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6-12
FREERIDE WORLD TOURCHAMONIXFRANCESNOWWWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM
15-17
AGENDA LAS VEGASUSATRADEWWW.AGENDASHOW.COM
20-21 AIR + STYLE
LOS ANGELES
USA
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WWW.AIR-STYLE.COM
MARs
5
WHITESTYLE OPEN MÜRRENSWITZERLAND
SNOWWWW.AUDISNOWBOARDSERIES.CH
7-9
SPORT ACHATLYONFRANCETRADEWWW.SPORTAIR.FR
17-25
SWATCH FREERIDE WORLDTOURALASKASNOWWWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM
17-24
BASELWORLDBASELSWITZERLAND
TRADEWWW.BASELWORLD.COM
AvRIL
2-10 SWATCH FREERIDE WORLDTOUR
VERBIER
SWITZERLAND
SNOW
WWW.FREERIDEWORLDTOUR.COM
L’Œil du Cyclope
#79
CAPiTA MOTHERSHIP FACTORY OPENING, AUSTRIA
Vans Shop Riot Finals 2015
Neil Hendrix & Greg Poissonnier
Titus’ Farid Ulrich
Weasel
CAPiTA’s Mark and the team and DC’S Bobby
Meaks
Chief Pilot and CEO of the Mothership Michael
Kollman
Darren (Subvert, Manchester), Will Lenton
(Riders Lounge), Lorriane (Subvert, Manchester)
and Rich Wilder from the Riders Lounge, UK
Capita distributor
James T Kirk AKA Blue.
Prost - Amplid’s Conrad and Peter
Transworld’s Nick Hamilton, with SIA’s Nick
Sargent and CAPiTA’s president Bob Gundram
Union’s Martino gets it on down..with his wife
Marta and Paolo from Onda wetsuits
Fanatic’s Karin, Sven, Gregor and Dani
Winners - Titus, Germany
STUBAI Opening TEST Area
Smith Opening & Demo Team Steffen Barho and
Ferdi Grekosch
CAPiTA Art Director, Ephraim Chui
Paddle Expo 2015, Nurnburg
Rome SDS with intern Lukas Stadler, Eddie
Villmow from Customer Service, Demo Chief
Chris and Marketing Manager Phil Kämmerer
Picture Clothing International Sales Manager
Gerald Matter on the left with his demo crew &
team riders
Nitro Snowboards
Team Starboard plus one
Red Paddle’s Matteo, Marcus and Sarah
Hotzone Hintertux Park Opening
Mervin MfG’s Demo Chief Tobi Leyendecker,
new PR & Marketing Manger Julia Mantler &
Sales Rep Germany Tobias Hammer
Dragon & Nike Vision Sales Manager Austria
Matti Puster
Deeluxe Marketing Manager Matthieu Perez
Burton - Anon Optics Demo Coordinator Carli
Stehmer
Rome SDS Crew with notable support from
the US
Ride Snowboards Event & Marketing team
Florian Hässler & Christof
Mervin MfG sales rep for Austria, Mr. Didi
Feichtner
Matthieu Perez & Peter Rossner holding up
camp for Deeluxe Boots, Union Bindings & CAPiTA Snowboards
Just like Didi Feichtner & Tobi Leyendecker at
the Mervin MfG booth with Lib Tech, Roxy &
Gnu Boards
Despite the late night DJing, 686’s Stephane &
Innsbruck based team rider Alex Fischer are
back up the mountain bright and early
Avantgarde’s Uli Köhler, Playboard’s ed-in-chief
Jochen Bauer & Muck Müller
686’s Marketing Manager Stephane Gerenet
spinning some tunes before Peter Sandner took
over to get the party crowd stoked on the movie
premiere of ‘A Bunch of Friends Snowboarding’
ELMAR SHOP LES SABLES D’OLONNE
CALIFORNIA CONCEPT STORE (NANTES)
Quik Pro France & Surf Summit
Zapik’s Pierre-Jean, Electric’s Alex and Stokehouse’s Adrien
Reef’s Nathan and Shea
Maurice Cole and Tom Curren at Ripcurl
SUPERbrand’s Remi
RHYTHM - The Mysterious North
Quiksilver’s Nicolas Foulet
88
Quiksilver’s Garry and friends from California
Eurosima Awards... And the winners are
Wavegarden
Eurosima Awards European surfer of the year
- Benjamin Sanchis receives his award from
Greg Long
Pete Leakey live at BLACK SHEEP - BORDEAUX
- ©JulienBinchBinet
MEL X CHRIS ANDERNOS
89