Maradona, c`est fini

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Maradona, c’est fini
La Fédération argentine a annoncé qu’elle ne renouvelait pas le contrat du champion du monde 1986 au poste de sélectionneur.
AVEC DIEGO MARADONA comme
sélectionneur, l’Argentine sera passée
par presque toutes les émotions.
L’euphorie lors de sa nomination à
l’automne 2008, les critiques suite à la
claque bolivienne au printemps 2009
(1-6). L’incompréhension face à son
effusion d’insultes (*), après la qualification pour la Coupe du monde décrochée sur le fil, en octobre dernier.
L’espoir quand, l’espace d’un premier
tour rassurant en Afrique su Sud et
d’un huitième de finale prometteur
contre le Mexique (3-1), le champion
du monde 1986, finaliste en 1990,
avait presque réussi à retourner l’opinion publique et les médias argentins.
L’amertume, après une Coupe du
monde achevée douloureusement
contre l’Allemagne (0-4), en quarts de
finale, voilà trois semaines.
Finalement, Maradona (49 ans) n’aura
pas résisté à cette humiliante élimination. Hier soir, à l’issue d’un comité
exécutif exceptionnel, la Fédération
argentine (AFA) annonçait qu’elle
avait décidé de ne pas renouveler son
contrat à la tête de la sélection. Le
porte-parole de l’AFA, Ernesto Cherquis Bialo, précisait, lors d’une conférence de presse, que « le comité exécutif, réuni au complet » s’était prononcé
« à l’unanimité ».
Une manoeuvre
de Grondona ?
34 buts avec l’Argentine) avait compris
qu’il ne pourrait plus agir librement
dans ses fonctions et avait préféré,
semble-t-il, tourner les talons, abrégeant cet entretien particulièrement
houleux avec son responsable. Le dirigeant, qui souhaitait a priori prolonger
le contrat d’« El Diez » jusqu’en 2014,
lui aurait, en contre partie, demandé
des remaniements au sein de son staff,
ce que Maradona aurait refusé
d’emblée, comme il l’avait annoncé les
jours précédents. « S’il touchent à mon
intendant, à mon masseur, je m’en
vais », avait-il déclaré à America TV
dans la nuit de dimanche à lundi.
Or Grondona lui aurait expressément
demandé de se séparer de ses deux
principaux adjoints, Alejandro Mancuso et Hector Enrique, ainsi que du
médecin et du masseur de l’équipe,
jugeant ces derniers trop proches des
joueurs. Plusieurs sources proches de
Maradona jurent que Grondona a utilisé cet argument afin de se séparer de la
star de manière déguisée. Mécontent
des conditions fixées par son président
ou écarté par la Fédération, toujours
est-il que l’Argentin n’officiera plus
comme sélectionneur de son pays. Son
bilan (voir ci-contre) s’arrêtera sur une
défaite humiliante face à l’Allemagne.
Après plus de trois semaines de tergi-
versations, les dirigeants de l’AFA vont
désormais devoir s’activer afin de trouver un successeur. Joint hier, Carlos
Bianchi, 61 ans, déjà présenté comme
favori pour ce poste à plusieurs
reprises, n’a pas souhaité s’exprimer
sur le sujet. L’ancien goleador du Stade
de Reims (1973-77, 84-85) et du PSG
(1977-79), couronné de succès sur le
banc de Boca Juniors (1998-2001,
2003-04) et grand-père pour la cin-
quième fois ce week-end, a « d’autres
préoccupations et préfère profiter des
plaisirs de la vie. »
Les autres favoris, Alejandro Sabella,
qui entraîne actuellement Estudiantes
de La Plata, et Miguel Angel Russo, sur
le banc du Racing, sont également restés discrets. Gerardo Martino, sélectionneur argentin du surprenant Paraguay (quart-finaliste en Afrique du
Sud), constitue une autre option
75 % de victoires
et une lourde
élimination
sérieuse, tout comme l’ancien capitaine albiceleste Diego Simeone,
aujourd’hui sans club. En attendant,
Sergio Batista, entraîneur des cham-
pions olympiques 2008 et actuel sélectionneur des moins de 20 ans, dirigera
l’équipe nationale, le 11 août contre
l’Eire, à Dublin.
FLORENT TORCHUT
(*)« J’ai de la mémoire et je vais me souvenir plus que jamais de tous ceux qui
n’ont pas cru en nous et qui m’ont traité comme un déchet, s’était lâché Maradona après le succès sur l’Uruguay (1-0, le 14 octobre 2009). On est au Mondial
sans l’aide de personne. À ceux qui n’ont pas cru en nous, pardon pour les
dames, qu’ils me sucent et qu’ils continuent à me sucer. »
BUENOS AIRES, MINISTÈRE
DE L’ÉDUCATION, 26 AVRIL
2010. – Voilà quelques
mois, l’entente était
encore cordiale entre
Diego Maradona et Julio
Grondona, président de la
Fédération nationale
argentine. Hier, leur
rencontre a été
particulièrement tendue.
(Photo Natacha Pisarenko/AP)
(Bil dde M
(Bilan
Maradona
d
à lla tê
tête
t
de l’équipe d’Argentine)
D’octobre 2008 à juillet 2010
24 matches
18 victoires
6 déf.
75 % dde victoires
it i
1,9 but inscrit par match*
1,1 but encaissé par match*
Lors de la phase finale
de la Coupe du monde
5 matches
(éliminé en quarts de finale
contre l’Allemagne,
g 0-4)
4 victoires
1 déf.
Depuis quelques jours, les indices
accréditant cette issue se multi80 % dde victoires
i i
pliaient. Ainsi, lundi, à l’issue d’une
2 buts inscrits par match*
réunion, très attendue, avec Julio
1,2 but encaissé par match*
Grondona, le président de la Fédération le « Pibe de Oro » (91 sélections et *En moyenne
Diego MARADONA
Argentine
JOHANNESBURG, SOCCER
CITY, 27 JUIN 2010. – Après
leur victoire 3-1 en
huitièmes de finale contre
le Mexique, tout se
déroule encore bien pour
Maradona et ses hommes,
ici Higuain, Maxi Rodriguez
et Otamendi.
(Photo Didier Fèvre/L’Équipe)
49 ans, né le 30 octobre 1960 à Buenos Aires.
Carrière de joueur (milieu offensif) : Argentinos Juniors (1976-1980), Boca Juniors
(1981-1982), FC Barcelone (ESP, 1982-1984), Naples (ITA, 1984-1991), FC Séville
(ESP, 1992-1993), Newell’s Old Boys (1993), Boca Juniors (1995-1997).
Palmarès : Coupe du monde 1986, Coupe de l’UEFA 1989, Coupe d’Italie 1987, Coupe
d’Espagne 1983, Supercoupe d’Italie 1987, Supercoupe d’Espagne 1983, Coupe du
monde juniors 1979 ; finaliste de la Coupe du monde 1990 (Allemagne-Argentine, 1-0) ;
champion d’Italie 1987 et 1990 et d’Argentine 1981.
Premier match en D 1 : Argentinos Juniors - Talleres Cordoba (0-1), le 20 octobre
1976.
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MERCREDI 28 JUILLET 2010
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LE CAP, GREEN POINT STADIUM, 3 JUILLET 2010. – Après l’humiliante défaite de l’Argentine contre l’Allemagne (0-4) en quarts de finale de la Coupe du monde, Diego
Maradona a reconnu traverser « le plus dur moment de ma vie ».
(Photo Stéphane Mantey/L’Équipe)
Jaune
Carrière d’entraîneur : Mandiyu de Corrientes (D 1, octobre-décembre 1994), Racing
Club Avellaneda (mai-septembre 1995), Argentine (octobre 2008-juillet 2010).
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Bleu
Noir
91 sélections, 34 buts ; 1re sélection : Argentine - Hongrie (5-1), le 27 février 1977 ;
dernière sélection : Argentine - Nigeria (2-1), le 25 juin 1994 (CM).