Mélancolie – Génie et folie en Occident
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Mélancolie – Génie et folie en Occident
Mélancolie – Génie et folie en Occident Exposition présentée au Grand Palais du au L’exposition est présentée selon un ordre chronologico-thématique. C’est-à-dire que le parcours est organisé selon un axe temporel désigné par un thème. • I – La Mélancolie Antique Au Vème siècle avant J-C, la théorie des quatre humeurs fait son apparition et commence à s’affirmer dans les écrits dits « hippocratiques ». Parmi ces humeurs, la bile noire (melagkholia, d’où le nom mélancolie) qui était reconnue comme la plus dangereuse à cause de son instabilité. • II – Le Bain du Diable - le Moyen Âge Dès la fin du IIIème siècle, certains chrétiens rompent avec la société et se rendent dans les déserts d’Egypte et de Syrie. Là, ils sont assaillis par des pensées incontrôlables, des tentations qui les plongent dans un état de prostration qu’ils nomment acedia. Ce mot traverse tout le Moyen Age. En théologie, l’accidie, qui mène à la paresse du cœur, sera considérée comme l’un des péchés capitaux. Aujourd’hui, on le nomme paresse ou apathie. A cette époque, le trouble des esprits était attribué à l’action du démon. • III – Les enfants de Saturne - la Renaissance L’astrologie médiévale établit alors un lien entre les astres et les humeurs, en particulier entre Saturne et la bile noire. Au-delà des tempéraments mélancoliques, on dénote par l’expression « enfants de Saturne » les êtres déchus et marginaux, comme les artistes. La Renaissance florentine redécouvre la mélancolie antique. Le XVIème et XVIIème siècle voient l’explosion de ces représentations allégoriques, notamment à travers les natures mortes dites « vanités » qui connaîtront un grand succès au XVIIIème. • IV – L’anatomie de la mélancolie - l’âge classique La valorisation de la mélancolie commence à décliner au début du XVIIème. En 1621, la publication en Angleterre de L’Anatomie de la mélancolie par le pasteur Robert Burton, marque le retour à une conception médicale de la mélancolie et à la dénonciation des maux qu’elle cause. Dans le domaine artistique, le thème de la mélancolie ne suggère plus qu’un état de solitude et de méditation. • V – Les Lumières et leurs ombres – le XVIIIème siècle L’âge des Lumières crée dans un premier temps un nouvel ordre en classant la mélancolie comme déraison et folie. Désormais, la mélancolie est considérée comme maladie de l’esprit et prend sa place dans une nosologie. En tant que telle, elle doit être traitée dans des institutions, comme l’asile ou l’hospice. Malgré tout, la mélancolie bourgeoise du XVIIIème siècle devient un malaise de vivre général, une sentimentalité. • VI – La Mort de Dieu – le Romantisme Quand Nietzsche proclame la mort de Dieu, la solitude de l’homme se scelle au monde. La mélancolie, tout d’abord fuite devant une réalité décevante, devient alors une négation tragique du monde. Elle conduit à un désespoir métaphysique qui inspire tous les arts, surtout dans la littérature (de Baudelaire à Huysmans). Mais on ne parle plus de combattre les tentations pour maintenir la foi, il s’agit simplement de subir le malheur de la condition humaine. La représentation la plus typique est celle de l’homme solitaire au milieu des grandes villes. Le spleen devient l’expression moderne de la mélancolie. • VII – La naturalisation de la mélancolie Dès le début du XIXème, la psychiatrie s’instaure comme champ de la médecine. Les figures de la mélancolie, et de son pendant la manie, deviennent les objets d’étude privilégiés de cette science nouvelle. Les appellations sont hésitantes : hypocondrie, neurasthénie, lypémanie, puis enfin « psychose maniaco- dépressive » et « dépression bipolaire ». • VIII – L’Age de l’Histoire – Mélancolie et temps modernes Au XXème, l’échec des utopies sociales et des idéologies politiques, les catastrophes collectives comme la Grande Guerre, le totalitarisme favorisent le repli sur soi. L’esthétique permet de se distancer du monde. Les espoirs liés au projet fondamental des Lumières semblent s’amenuiser.
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