TCHEKHOV ARTHUR NAUZYCIEL LA MOUETTE 25 SEP—27 SEP
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TCHEKHOV ARTHUR NAUZYCIEL LA MOUETTE 25 SEP—27 SEP
TCHEKHOV ARTHUR NAUZYCIEL LA MOUETTE 25 SEP—27 SEP 2012 Salle Pierre-Aimé Touchard centre dramatique national orléans/loiret/centre direction arthur nauzyciel TCHEKHOV ARTHUR NAUZYCIEL LA MOUETTE MAR 25 SEP 2012 20H30 MER 26 SEP 2012 19H30 JEU 27 SEP 2012 20H30 Salle Pierre-Aimé Touchard durée estimée 3h15 La scène se passe au bord d’un lac. Une petite communauté est réunie à la campagne et va assister à la représentation de la pièce d’un jeune auteur, Konstantin Gavrilovitch Tréplev, qui rêve d’un nouveau théâtre. Il y a là sa mère, Arkadina, une actrice célèbre, accompagnée de son amant, Trigorine, un écrivain renommé. On attend l’arrivée de Nina — dont Tréplev est fou amoureux — la jeune interprète de cette pièce étrange qui parle d’un monde d’après la vie, d’une terre aride et asséchée « où tous les êtres vivants se sont dissipés en cendre ». Cette vision du jeune Tréplev au commencement de la pièce de Tchekhov, semble venir de l’au-delà, d’un monde des morts qui s’adresserait à celui des vivants : « Il faut peindre la vie non pas telle qu’elle est, ni telle qu’elle doit être, mais telle qu’elle se représente en rêve. » Elle est le paysage dans lequel se déploie la mise en scène d’Arthur Nauzyciel. LA MOUETTE se donne ainsi comme un bal mélancolique, où les souvenirs et désillusions se mêlent aux souffrances silencieuses, une ronde d’amours impossibles. C’est la vie même qui se joue, avec l’espoir que l’amour, l’art et l’idéal aideront l’homme à s’élever, « à s’envoler de la terre, le plus loin possible, vers la hauteur » et tout simplement à vivre. Pour cette création, le metteur en scène s’est entouré de l’équipe de créateurs qui l’accompagne depuis plusieurs spectacles : le chorégraphe Damien Jalet, l’éclairagiste Scott Zielinski, le décorateur Riccardo Hernandez, le créateur sonore Xavier Jacquot et le styliste José Lévy. Ils sont rejoints par le sculpteur de masques Erhard Stiefel et l’envoûtant duo Winter Family, qui compose la musique de ce spectacle. Arthur Nauzyciel a réuni des fidèles de sa famille d’acteurs : Catherine Vuillez, Xavier Gallais, Benoit Giros, ou Laurent Poitrenaux. Dominique Reymond, MarieSophie Ferdane, Adèle Haenel, Vincent Garanger, Emmanuel Salinger et Mounir Margoum complètent cette distribution, soutenue par la présence en live du chanteur anglais Matt Elliott. Après avoir présenté BLACK BATTLES WITH DOGS (Koltès) en 2006 et accompagné les créations d’ORDET (LA PAROLE) de Kaj Munk en 2008 et de JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION) de Yannick Haenel en 2011, le Festival d’Avignon invite pour la quatrième fois Arthur Nauzyciel et lui offre la plus prestigieuse de ses scènes, la Cour d’honneur du Palais des papes. Répondant à cette invitation, il a souhaité y mettre en scène LA MOUETTE d’Anton Tchekhov, la première des grandes pièces de l’écrivain russe (suivront ONCLE VANIA, LES TROIS SœURS, LA CERISAIE) pour faire entendre dans ce lieu historique d’une aventure spirituelle bimillénaire, cette pièce écrite à la fin du XIXe siècle, qui parle d’art, d’amour et du sens de nos existences. Avec Marie-Sophie Ferdane de la Comédie-Française Xavier Gallais Vincent Garanger Benoit Giros Adèle Haenel Mounir Margoum Laurent Poitrenaux Dominique Reymond Emmanuel Salinger Catherine Vuillez Mise en scène et adaptation: Arthur Nauzyciel; décor: Riccardo Hernandez; lumière: Scott Zielinski; son: Xavier Jacquot; chorégraphie et mouvements: Damien Jalet; costumes: José Lévy; masques: Erhard Stiefel; musique: Winter Family et Matt Elliott; régie générale: Jean-Marc Hennaut; assistante costumes: Sylvie Trehout Bello; conseil littéraire: Leila Adham; régie son: Florent Dalmas, Vassili Bertrand; régie lumière: Christophe Delarue; régie plateau: Antoine Giraud Roger Production: Centre Dramatique National Orléans/Loiret/Centre Coproduction: Festival d’Avignon; Région Centre; CDDB—Théâtre de Lorient, CDN; Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale; Maison des Arts de Créteil; Le Parvis, Scène nationale Tarbes-Pyrénées; Le Préau CDR de Basse-Normandie, Vire; le phénix, Scène nationale de Valenciennes; MCB° Bourges, Scène nationale; Théâtre National de Norvège; France Télévisions. Avec le soutien de l’Institut Français et de la Ville d’Orléans. Le décor a été construit par l’atelier de la MCB° Bourges, Scène nationale. Les costumes ont été fabriqués par l’atelier Caraco Canezou. Version originale de 1895, traduction par André Markowicz et Françoise Morvan (Actes Sud, 1996) Film ARRIVÉE D’UN TRAIN À LA CIOTAT. Louis Lumière, été 1897 © Association frères Lumière Création/Coproduction Spectacle répété au CDN Orléans/Loiret/Centre LES RENDEZ-VOUS AUTOUR DU SPECTACLE Toute l’année, un programme conçu pour célébrer les 20 ans d’existence du CDN Orléans/Loiret/Centre, ensemble exceptionnel de rencontres, événements, films, lectures, organisé avec de nombreux partenaires, nous permet d’évoquer l’engagement et les utopies artistiques des CDN, et d’interroger l’avenir du théâtre et du théâtre public. Avec LA MOUETTE qui ouvre notre saison, créé dans la Cour d’honneur du Palais des papes au Festival d’Avignon cet été, année des 100 ans de la naissance de Jean Vilar, c’est la question de l’art, la place de l’artiste et son engagement dans notre société qui est posée. CONFÉRENCE INAUGURALE JEU 13 SEP 2012 19H00 ATELIER DU CDN THÉÂTRE D’ART ET NAISSANCE DE LA MISE EN SCÈNE Conférence dirigée par Georges Banu LA MOUETTE a marqué l’avènement d’une nouvelle écriture dramatique et, à son tour, le spectacle de Stanislavski au Théâtre d’Art de Moscou a marqué l’avènement de la mise en scène moderne. Essayiste, critique et historien du théâtre, professeur à l’Université Sorbonne Nouvelle, Georges Banu est l’auteur de nombreux essais consacrés aux metteurs en scène du XXe siècle. CARTE BLANCHE À ARTHUR NAUZYCIEL MAR 18 SEP 2012 20H00 CINÉMA LES CARMES LA CHAMBRE VERTE De François Truffaut (France, 1978, 1h34) CONFÉRENCE MER 19 SEP 2012 18H15 AUDITORIUM DU MUSÉE DES BEAUX-ARTS entretien avec arthur nauzyciel LA PEINTURE RUSSE DU XIXe SIÈCLE, ENTRE RÉALISME ET SYMBOLISME Conférence de Marie-Laure Ruiz-Maugis À la fin du XIXe siècle, la peinture russe, en quête d’identité, rejette aussi bien les influences occidentales que l’enseignement académique. Les artistes sont à la recherche d’un style original, un style « russe ». Ils sont souvent proches des grands écrivains russes tels Tourgueniev, Tchekhov et Bounine. ATELIER CEMÉA MER 26 SEP 2012 18H15 Inscrivez-vous! 02 38 81 01 00 RENCONTRE SUR LE PLATEAU MER 26 SEP 2012 Dialogue avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation LECTURE JEU 27 SEP 2012 18H30 ATELIER DU CDN LE JOURNAL DE « LA MOUETTE », MISE EN SCÈNE D’ANTOINE VITEZ Dominique Reymond qui interprète Arkadina dans LA MOUETTE mis en scène par Arthur Nauzyciel, jouait l’un de ses premiers rôles, celui de Nina, dans la mise en scène d’Antoine Vitez en 1984. Lors d’une soirée exceptionnelle, elle lira des extraits du journal qu’elle tenait durant les répétitions de ce spectacle marquant. Entrée libre sur réservation au 02 38 81 01 00 La pièce est cependant une tragédie. Pourquoi avoir choisi de monter La Mouette, après avoir présenté Jan Karski (Mon nom est une fiction) l’année dernière au Festival d’Avignon ? Dans Jan Karski, le sujet central tenait tout entier dans la question de l’humanité et de l’inhumanité. Choisir ensuite La Mouette en réponse à la proposition de la Cour d’honneur me permet de relier les fils de mon histoire, et de parler d’amour et d’art. De comment, face à la catastrophe, et dans la conscience désespérée que l’on peut avoir du monde et de l’humanité en général, l’art, le spirituel, l’amour, l’illusion sont nécessaires dans nos vies. Pour moi, c’est la suite logique. Après la destruction, on peut se poser la question de pourquoi et comment vivre. J’ai réuni autour de moi des acteurs et partenaires artistiques fidèles et d’autres dont la présence a pour moi du sens. J’avais envie de parler du théâtre et de nos battements de cœur, d’espérance, du besoin que l’on a des autres. Oui, je crois d’ailleurs que ce projet est sous-tendu par une forme de colère intérieure, qui a toujours été un moteur chez moi, même si en général elle s’exprime dans mes spectacles de manière plutôt mélancolique. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde très dur pour les artistes. Nous vivons une époque de dévastation politico-culturelle, où précisément la poésie et le mystère font l’objet, sur des modes différents, d’une mise à mort calculée, qui se banalise et qui n’en finit pas de se propager à travers les esprits et installe progressivement les conditions d’un invivable pour tous. Or, plus le monde est mystérieux, plus il est habitable. C’est une des raisons pour lesquelles le spectacle commence par la mort de Tréplev, ce jeune homme qui espère créer un théâtre nouveau, libéré des lois du divertissement et de la simple reproduction du « réel ». La pièce était révolutionnaire car elle échappait à tous les codes et conventions du théâtre en vigueur. Elle témoigne d’ailleurs des grands courants de l’invention de l’art théâtral de son époque : Antoine, Craig, Stanislavski… Vous parlez d’un « bal mélancolique ». Qui dit bal, dit musique ? Dans quel univers esthétique avez-vous installé la pièce ? Croyez-vous cependant que l’art — et le théâtre plus précisément — puisse soulager la douleur ? J’ai toujours pensé que le théâtre, la fiction, pouvait venir réparer ce que le réel avait cassé. Le temps de la représentation, on peut être consolé de l’inconsolable. Le théâtre relie les morts et les vivants car il est un lieu d’utopie et de représentation du monde. Comme à la fin d’Ordet ou de Jan Karksi : on parle pour ressusciter les morts, la scène devient le lieu d’une réparation, de l’évocation des absents, c’est une consolation fragile mais bouleversante et nécessaire. La Mouette est une pièce puissante sur l’art et l’engagement. Tréplev croit au théâtre, à la poésie, mais il ne sait pas pourquoi, ni pour qui il écrit, et cela est sa perte. Trigorine croit à la fiction, il se dit « traversé », écrit des romans à partir de la matière même de sa vie, il se piège. Nina comprend qu’être une artiste, c’est être entièrement dans l’amour de son art, en alliant une forme de foi, l’expérience de la vie et un travail acharné ; c’est ainsi qu’elle se sauve. La pièce est une suite de réflexions et de conflits sur l’art, et cela, de la première à la dernière scène. Tchekhov, comme souvent, qualifie sa pièce de comédie… Si l’on entend par « comédie » le lieu de la représentation, du jeu, du masque, des apparences, c’est vrai. Si c’est pour dire que c’est comique, je n’en suis pas persuadé. « Seul est beau ce qui est sérieux. Ne représentez que le grave et l’éternel », dit Dorn à Tréplev. La Mouette est une série d’amours déçues, de vies gâchées ou non accomplies, de suicides ratés : elle est traversée par la mort. C’est une pièce sur l’existence. Être ou ne pas être. La pièce est impitoyable. Comme l’a dit Rimbaud : « Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes. » Il y a de la lutte, de la survie. L’enjeu est donné au tout début par l’auteur : ne pas représenter la vie telle qu’elle est, mais telle qu’on se la représente en rêve. Assistons-nous alors à quelque chose de réel ou est-on dans un rêve de Tréplev ? Ne sommes-nous pas déjà dans un au-delà de la mort ? « Nous dormons», dit Arkadina. Le monde de La Mouette, par ailleurs reflet d’Hamlet, est un monde poétique, hanté, presque surnaturel, entre veille et sommeil. La grande innovation de Tchekhov c’est que ce que l’on voit sur scène, en fait, n’est plus de l’action, mais du temps. Nous sommes dans une forme d’intemporalité, avec une légère référence au début du XXe siècle, qui se nourrit de l’univers poétique de la pièce, c’est-à-dire le lac, les oiseaux. Il ne faut pas oublier non plus, qu’au moment où Tchekhov écrit sa pièce, nous sommes dans la période de la naissance de la psychanalyse et du cinéma, et dans le passage, toujours violent, d’un siècle à un autre… Le spectacle se nourrit donc de ces influences. Tchekhov ne cesse de parler de changement, de mutation, de transformation et la psychanalyse a modifié notre rapport aux rêves, alors que le cinéma modifiait notre rapport au temps et au réel. Je suis sensible au cinéma du début du XXe siècle : Feuillade, Murnau. La Mouette se situe dans cette période charnière. Ces moments sont toujours inscrits dans l’inconscient collectif, porteurs d’inquiétudes mais aussi d’espoirs et d’attentes. Nous en sommes là aussi aujourd’hui : notre horizon à nous s’est déplacé, nous sommes résignés et sceptiques au sortir des expériences du siècle passé. Il n’y a plus cet horizon de l’autre côté du lac, lieu de désir, de possibilités nouvelles et d’avenir. Nous sommes dans le lac. Aujourd’hui, les personnages de La Mouette sont devenus cet horizon d’attente, ils hantent le lac qui s’est asséché, comme dans la pièce de Tréplev. Oui, un bal donné dans un château, comme dans Judex de Franju. Je travaille pour la sixième fois avec le chorégraphe Damien Jalet, et j’ai eu envie de retrouver des musiciens sur le plateau, comme dans Jules César ou Ordet. La fonction n’est pas celle d’un chœur qui commenterait l’action, mais cela naît plutôt du désir de faire un spectacle total, une cérémonie où le théâtre se fait aussi avec la musique et la danse. Le chanteur Matt Elliott joue de la guitare, il vient du folk et de l’électro, mais a été inspiré par les chants orthodoxes. Il construit des boucles, comme le fait Tchekhov avec une écriture marquée par la répétition, le cycle. Et afin de rendre présent, ou de « donner vie » à ce monde de l’au-delà du plateau, ce monde des morts, j’ai demandé au groupe Winter Family de nous accompagner également. Comme chez Matt Elliott, leur musique est très habitée, et la voix de Ruth vient d’un ailleurs sensible, profond et irréel. Ils travaillent avec des instruments comme l’harmonium indien et l’orgue qui relèvent du rituel de ce spectacle. Dans ce qui fut un lac, dans ce qui fut peut-être un théâtre, une humanité perdue tente de ne pas oublier. Il leur reste les mots. Une fois prononcés, ils ne peuvent faire disparaître l’espace qu’ils ont ouvert. Propos recueillis par Jean-François Perrier À PROPOS DE LA TRADUCTION Anton Tchekhov écrit LA MOUETTE en 1895. Après sa création à Saint-Pétersbourg en 1896, il supprime et réécrit certains passages de la pièce. En 1996, la version originale non censurée de 1895 est redécouverte et retraduite par Françoise Morvan et André Markowicz, puis publiée chez Actes Sud. Le jeu des ombres Quand le rideau s’ouvre, on attend que le rideau s’ouvre : mais ce qu’on voit, ce n’est pas une pièce, c’est juste un monologue écrit par Tréplev pour Nina qui ne l’aime pas. Décevante, pas si décevante que ça ou révoltante au point qu’il faut l’arrêter, la représentation reste dans tous les esprits : on n’en finira pas de commenter la pièce de Tréplev, jusqu’à ce qu’il se mette en scène lui-même et se retire sur un coup d’éclat sinistre, cette fois-là vraiment réussi. Dans la version originale de LA MOUETTE, telle que Tchekhov l’avait écrite avant qu’on ne l’en blâme, Nina récite une deuxième fois le monologue, avec ennui : ça a tellement peu d’intérêt… mais, tout à la fin, elle le reprend après s’être jeté sur la tête un drap pris au lit du vieux Sorine qui dort, et Sorine se lève comme un fantôme face à un fantôme donnant une représentation fantôme… puis Nina s’en va, Sorine reste face à sa mort et Tréplev déchire ses manuscrits pendant deux interminables minutes. On a fait observer à Tchekhov que tout ça traînait et il a retranché ce qui paraissait inutile. Mais en épurant il a rendu plus limpide une pièce qui devait beaucoup de sa force et de son mystère à la présence des ombres — pas seulement ces ombres blanches de la fin, mais ces paroles fantômes revenant après avoir été oubliées, ces mots passant de l’un à l’autre sans être perçus, ces retours de soi à soi, ces présences invisibles, et aussi cette manière de moduler l’espace en fonction des sources de lumière, lampes et bougies, reflets, formes bougeant selon le jeu des ombres. Voyant émerger cette version première en traduisant les variantes, nous avons eu l’impression bouleversante de découvrir une pièce nouvelle. Françoise Morvan, pour le CDN Orléans/Loiret/Centre, avril 2012 anton tchekhov arthur nauzyciel Anton Tchekhov naît en 1860. À partir de 1880, il écrit des nouvelles dans des revues sous divers pseudonymes. Il publie son premier recueil en 1884, LES CONTES DE MELPOMÈNE. Souffrant de la tuberculose, il effectuera de nombreux voyages au cours de sa vie pour tenter de trouver un climat plus clément que celui de Moscou. Son second recueil, LES RÉCITS BARIOLÉS, est publié en 1886. Il écrit PLATONOV à l’âge de dix-huit ans, pièce inachevée ni publiée ni jouée de son vivant. Il s’en inspire pour écrire IVANOV, sa première pièce publiée en 1887, jouée à Moscou puis à SaintPétersbourg. « Je l’écris non sans plaisir, même si je vais à l’encontre de toutes les lois de la scène » : c’est ainsi qu’Anton Tchekhov décrit La Mouette en 1895 à son ami Souvorine, qui sera la première des grandes pièces du dramaturge russe et scellera le début de sa collaboration avec Stanislavski et Némirovitch-Dantchenko. Après un échec lors de sa création à Saint-Pétersbourg, elle connaîtra un immense succès lorsqu’ils la mettront en scène au Théâtre d’art de Moscou en 1899. Suivront Oncle Vania, Les Trois Sœurs et La Cerisaie qui parachèveront l’aura de ce médecin de formation qui a sondé, comme personne, le tragique de nos existences et compte aujourd’hui parmi les auteurs les plus joués au monde. Anton Tchekhov meurt en 1904 des suites de la tuberculose, lors d’une ultime cure à Badenweiler en Allemagne. Après des études d’arts plastiques et de cinéma, il entre en 1987 à l’école du Théâtre national de Chaillot dirigée par Antoine Vitez. D’abord acteur, il crée sa première mise en scène en 1999, LE MALADE IMAGINAIRE OU LE SILENCE DE MOLIÈRE d’après Molière et Giovanni Macchia. Suivront, en France : OH LES BEAUX JOURS (2003), PLACE DES HÉROS qui marque l’entrée de Thomas Bernhard à la Comédie-Française (2004) ; ORDET (LA PAROLE) de Kaj Munk au Festival d’Avignon (2008) ; JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION) d’après Yannick Haenel (Prix Georges-Lerminier du Syndicat de la critique) au Festival d’Avignon (2011); FAIM d’après Knut Hamsun, avec Xavier Gallais (2011) ; LA MOUETTE d’Anton Tchekhov au Festival d’Avignon (2012). Il travaille régulièrement aux États-Unis, et crée à Atlanta deux pièces de B-M Koltès, BLACK BATTLES WITH DOGS (2001) puis ROBERTO ZUCCO (2004), et à Boston ABIGAIL’S PARTY de Mike Leigh (2007) et JULIUS CAESAR de Shakespeare (2008). À l’étranger, il crée L’IMAGE (2006) de Beckett à Dublin, au Théâtre National d’Islande, LE MUSÉE DE LA MER de Marie Darrieussecq (2009), pour l’École des Maîtres, en Italie, A DOLL’S HOUSE (UNE MAISON DE POUPÉE) d’Ibsen (2009). À Oslo, il crée ABIGAIL’S PARTY au Théâtre National de Norvège (2012). Il travaille également pour la danse (PLAY, avec Sidi Larbi Cherkaoui) et l’opéra (RED WATERS, avec Keren Ann Zeidel et Bardi Johannsson). Depuis le 1er juin 2007, il dirige le CDN Orléans/Loiret/Centre. les cRÉATEURS Damien Jalet Danseur et chorégraphe, il collabore notamment avec Sidi Larbi Cherkaoui, Erna Ómarsdottir, Christian Fennesz, Marina Abramovic,... Il travaille avec Arthur Nauzyciel depuis 2006. Il a réalisé les chorégraphies de L’IMAGE, JULIUS CAESAR, ORDET (LA PAROLE), le MUSÉE DE LA MER et RED WATERS. En 2011, il était chorégraphe et conseiller artistique de JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION). Riccardo Hernandez Scénographe, il travaille pour le théâtre et l’opéra. Il a collaboré avec les metteurs en scène Robert Woodruff, Hal Prince, Ethan Coen, John Turturro, Mary Zimmerman, Peter du Bois. Pour Arthur Nauzyciel, il a créé les décors de JULIUS CAESAR, JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION), RED WATERS et ABIGAIL’S PARTY. Scott Zielinski Créateur lumière, il travaille sur des scènes prestigieuses à travers le monde, au théâtre ou à l’opéra, avec notamment Sir Peter Hall, Hal Hartley, Richard Jones, Krystian Lupa, Diane Paulus, Anna Deveare Smith, Twyla Tharp, Robert Wilson. Pour Arthur Nauzyciel, il a créé les lumières de JULIUS CAESAR, LE MUSÉE DE LA MER, JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION), RED WATERS et ABIGAIL’S PARTY. Xavier Jacquot Créateur son, il collabore régulièrement avec Stéphane Braunschweig et a travaillé avec les metteurs en scène Éric Vigner, Balazs Gera, Thierry Collet, Marc Paquien, Lukas Hemleb. Pour Arthur Nauzyciel, il a créé les bandes son du MALADE IMAGINAIRE OU LE SILENCE DE MOLIÈRE, BLACK BATTLES WITH DOGS, OH LES BEAUX JOURS, ORDET (LA PAROLE), JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION) et FAIM. José Lévy Créateur costumes, à la fois designer, styliste, créateur, architecte d’intérieur, plasticien, José Lévy conçoit notamment des céramiques pour la Manufacture de Sèvres, des porcelaines pour Astier de Vilatte, du cristal pour Saint-Louis, du mobilier pour Roche-Bobois ou la Gallery S. Bensimon,… Pour Arthur Nauzyciel, il a créé les costumes de ORDET (LA PAROLE) et JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION). Erhard Stiefel Sculpteur de masques, il imagine, dessine et fabrique seul des pièces uniques. Depuis 1965, il a créé des masques pour les plus grands metteurs en scène de théâtre et de cinéma : Ariane Mnouchkine, Maurice Béjart, Jean-Pierre Vincent, Antoine Vitez, Yannis Kokkos, Alfredo Arias, Tim Robbins. Winter Family Duo originaire de Jérusalem et Paris, leur dernier album, RED SUGAR, est sorti en juin 2011. Ils enregistrent actuellement leur troisième album et jouent leur performance de théâtre documentaire JÉRUSALEM PLOMB DURCI. Matt Elliott Chanteur et musicien folk anglais originaire de Bristol, son dernier album, THE BROKEN MAN, est sorti en janvier 2012 chez Ici d’ailleurs. les COMÉDIENS Dominique Reymond — Arkadina Elle interprétait Nina dans LA MOUETTE, mise en scène Antoine Vitez, en 1984. Elle a travaillé avec Klaus Michael Grüber, Bernard Sobel, Luc Bondy, Georges Lavaudant. Au cinéma, elle a joué dans Y AURA-T-IL DE LA NEIGE À NOËL ? de Sandrine Veysset. Marie-Sophie Ferdane — Nina Elle travaille sous la direction de Christian Schiaretti, Laurent Pelly, Jean-Louis Martinelli. Pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2007, elle joue sous la direction de Lukas Hemleb, Catherine Hiegel, Fausto Paravidino, Dan Jemmett… Pour Canal+, elle a joué dans ENGRENAGES de Pascal Chaumeil. Catherine Vuillez — Paulina Elle a travaillé avec Jean-Pierre Vincent, Jean-Michel Rivinoff, Éric Vigner, Klaus Michael Grüber. Sous la direction d’Arthur Nauzyciel, elle a joué dans LE MALADE IMAGINAIRE OU LE SILENCE DE MOLIÈRE et ORDET (LA PAROLE). Adèle Haenel — Macha C’est son premier rôle au théâtre. Au cinéma, elle a travaillé avec Céline Sciamma (NAISSANCE DES PIEUVRES), Bertrand Bonello (L’APOLLONIDE), Valérie Mréjen. Elle a été nommée deux fois au César du Meilleur Espoir Féminin. Laurent Poitrenaux — Trigorine Il mène une étroite collaboration avec Ludovic Lagarde et Olivier Cadiot. Il joue sous la direction de Christian Schiaretti, Thierry Bedard, Daniel Jeanneteau. Il jouait dans LE MALADE IMAGINAIRE OU LE SILENCE DE MOLIÈRE, première mise en scène d’Arthur Nauzyciel. Ils se sont retrouvés pour JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION). Xavier Gallais — Tréplev Il travaille avec Michel Fau, Benoit Lavigne, Jean-Luc Revol, Daniel Mesguich, Jacques Weber, Philippe Calvario, Gilbert Désveaux, Claude Bacqué, Olivier Py. Sous la direction d’Arthur Nauzyciel, il a joué dans ORDET (LA PAROLE) et FAIM. Vincent Garanger — Dorn Il a joué avec Arthur Nauzyciel dans PIÈCES DE GUERRE de Edward Bond. Il travaille sous la direction de Jacques Lassalle, Alain Françon, Christophe Perton, Richard Brunel, Roger Planchon, Philippe Delaigue. Depuis 2009, il codirige Le Préau, CDR de Vire, avec Pauline Sales. Emmanuel Salinger — Sorine Il tourne dans et coécrit plusieurs films d’Arnaud Desplechin, dont LA SENTINELLE. Récemment, on l’a vu dans LA GUERRE EST DÉCLARÉE de Valérie Donzelli. Au théâtre, il travaille notamment sous la direction de Pascal Rambert, Olivier Py, Guy Faucon, Laurent Laffargue. Benoit Giros — Chamraïev Il joue sous la direction de Jean-Louis Jacopin, Éric Vigner, Jacques Nichet, Bernard Sobel et Arthur Nauzyciel dans ORDET (LA PAROLE). Au cinéma, il travaille avec Éric Guirado, Rachid Bouchareb, Delphine Noels. Mounir Margoum — Medvédenko Au théâtre, il travaille sous la direction de Jean-Louis Martinelli, Lukas Hemleb, Laurent Pelly, Laurent Fréchuret. On le retrouve aussi à l’écran dans House of Saddam (Alex Holmes BBC/HBO) ou Rendition (Gavin Hood). Réservations/Billetterie Du mardi au jeudi de 14h à 19h et le vendredi de 14h à 18h Téléphone 02 38 81 01 00 abonnement tarif plein 45€ (3 spectacles); 60€ (5 spectacles); 70€ (7 spectacles); 90€ (10 spectacles) abonnement tarif réduit Demandeurs d’emploi, moins de 30 ans, étudiants, plus de 65 ans: 30€ (3 spectacles); 35€ (5 spectacles); 42€ (7 spectacles); 60€ (10 spectacles) SANS L’ABONNEMENT 20€ plein tarif; 15€ tarif réduit; 10€ moins de 30 ans et groupes de 10 personnes et plus; 7€ groupes scolaires INFORMATIONS PRATIQUES CDN Orléans/Loiret/Centre Théâtre d’Orléans Boulevard Pierre Ségelle 45000 Orléans Administration Téléphone 02 38 62 15 55 Fax 02 38 62 20 98 Le Centre Dramatique National Orléans/Loiret/Centre est subventionné par : En partenariat avec : prochain spectacle JEAN RENOIR BENOIT GIROS AU JOUR LE JOUR, RENOIR 1939 14 NOV—16 NOV 2012 Salle Jean-Louis Barrault Un homme, le cinéaste Jean Renoir, apparaît sur le plateau. Il se remémore le passé et revisite l’année 1939. Il revit au jour le jour le tournage de LA RÈGLE DU JEU, chef-d’œuvre qu’il réalise sur le fil de l’inquiétude, entre les accords de Munich et la déclaration de la guerre. Benoit Giros a créé sa première mise en scène au CDN en 2009, L’IDÉE DU NORD de Glenn Gould, et a ensuite basé sa compagnie à Orléans. Avec Muriel Combeau Jean-Louis Coulloc’h Nicolas Ducron Zachariya Gouram Vincent Leterme Jean-François Perrier Guillaume Ravoire Laure-Lucile Simon Christine Vézinet Création/Coproduction Spectacle répété au CDN Orléans/Loiret/Centre Contenu et programme détaillé sur www.cdn-orleans.com Tous les textes de la saison sont disponibles au théâtre à la librairie Les Temps Modernes.
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