Mise en page 1 - APHG Aix Marseille
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Sortie le 28 janvier 2009 De Bryan SINGER Avec Tom CRUISE Colonel Stauffenberg Kenneth BRANAGH Général de division Henning von Tresckow Bill NIGHY Général Friedrich Olbricht Tom WILKINSON Général Friedrich Fromm Carice VAN HOUTEN Nina von Stauffenberg Thomas KRETSCHMANN Commandant Otto Ernst Remer Terrence STAMP Ludwig Beck Durée : 110 minutes Etats-Unis / Allemagne Sortie France : 28 janvier 2009 Fiche technique Réalisation : Bryan SINGER Scénario et dialogues : Christopher McQUARRIE et Nathan ALEXANDER Producteurs : Bryan SINGER, Christopher McQUARRIE et Gimbert ADLER Producteurs exécutifs : Chris LEE, Ken KAMINS, Daniel M. SNYDER, Dwight C. SCHAR, Mark SHAPIRO, John OTTMAN Co-producteurs : Nathan ALEXANDER, Henning MOLFENTER, Carl WOEBCKEN, Christoph FISSER, Jeffrey WETZEL Image : NEWTON THOMAS SIGEL, ASC Décors : Lilly KILVERT et Patrick LUMB Montage : John OTTMAN Musique : John OTTMAN Costumes : Joanna JOHNSTON Effets visuels : Richard R. HOOVER Dernier film de Brian Singer, réalisateur du cultissime « Usual suspects », « Walkyrie » relate, avec une grande sobriété doublée d’une tension dramatique haletante, un épisode méconnu de la Résistance allemande : la tentative d'assassinat d'Hitler, en juillet 44, par les généraux de son propre état-major. Résumé Commentaire 20 juillet 1944 : un épisode aussi courageux que méconnu de la Seconde Guerre mondiale aurait pu changer le cours de l’histoire, nom de code : « Walkyrie ». Revenu blessé de la campagne d’Afrique du Nord, le colonel de l’armée allemande Claus von Stauffenberg, désillusionné quant aux rêves de conquête de l’Allemagne Nazie, rejoint les rangs de la Résistance allemande et travaille à la mise en place d’une mission de sabotage du régime. L’opération « Walkyrie » a pour but d’instaurer un gouvernement d’opposition après avoir éliminé le Führer. Le destin et les circonstances poussent Stauffenberg à prendre la tête de ce complot d’envergure. Il ne devra pas seulement installer un régime provisoire, il devra assassiner Adolf Hitler lui-même. Le film est excellent. En Allemagne, la controverse (Stauffenberg incarné par un membre éminent de la Christian Science) s'est tue quand les critiques ont pu voir le film en pré-projection (il sort dans les cinémas allemands en même temps que sur nos écrans), tant la performance de l'acteur a été unanimement jugée hors pair. La fin du héros est tout à fait conforme au récit le plus complet (avant celui de Jean-Louis THIERIOT que je n'ai pas encore pu lire et dont vous aurez peut-être lu les beaux compte rendus dans « Le Point » du 8 et le « Figaro littéraire » du 15 janvier) à savoir Peter HOFFMANN « La résistance allemande contre Hitler » (1984), (Widerstand, Staatsstreich,Attentat, 1979). Des réserves sont cependant à faire sur la jeunesse de Stauffenberg et sur l'idéologie de certains des membres de la conspiration, à comparer à celle de Hans et Sophie Scholl (se souvenir du film bouleversant « Sophie Scholl, les derniers jours »), mais surtout sur le rôle de l'armée face aux atrocités. Alfred GROSSER Fiche pédagogique Le film est destiné à des élèves de 3ème, de 1ère et de Terminale. Quelques repères Avant de visionner le film, il est indispensable d’étudier le nazisme, la prise du pouvoir par Hitler et la dictature totalitaire du régime nazi (idéologie raciste, antisémitisme, Führer, mise en place d’un système de terreur et de violence, embrigadement de la jeunesse politique et guerre d’agression, etc.). Pour comprendre l'état d'esprit des conjurés qui veulent éliminer Hitler, il est nécessaire de rappeler les aspects essentiels de la Résistance allemande au régime nazi. Dès janvier 1933, des socialistes, des communistes et des syndicalistes s’opposent à Hitler, à son régime et sont alors réprimés. Certains sont enfermés, dès mars 1933, dans les premiers camps de concentration de Dachau et d’Oranienburg. D’autres poursuivent leur combat en exil ou en Allemagne, dans la clandestinité. Si la majorité de la population soutient la dictature, une très petite minorité d’hommes et de femmes résistent à Hitler et vont mener des actions individuelles ou collectives contre lui : ouvriers, chrétiens, officiers et hommes politiques de la République de Weimar... Des civils ont donc aussi lutté contre le nazisme, tel le menuisier Georg Elser qui dépose une bombe dans la brasserie de Munich où Hitler doit parler le 8 novembre 1939, ou les étudiants de « La Rose blanche ». Par ailleurs, certains militaires, comme le lieutenant d'État-major Harro Schulze-Boysen, n'hésitent pas à prendre contact avec l'ennemi (dans ce cas précis, l'URSS), et organisent la branche allemande de « L'orchestre rouge » (vaste réseau d'informateurs au cœur de l'Europe occupée travaillant au profit de l'URSS). Des conservateurs enfin, notamment des militaires, qui ont approuvé au début la politique extérieure d’Hitler, veulent s’en débarrasser pour sauver l’Allemagne du désastre, mettre fin à la guerre et installer un nouveau gouvernement fondé sur « le rétablissement de l’absolue primauté du droit », soumis « au contrôle régulier exercé par le peuple ». C’est ainsi que démarre l’opération « Walkyrie ». Pour ces derniers, se débarrasser de Hitler est une obligation morale qui doit l’emporter sur l’obéissance militaire. On trouve parmi eux le général Beck, qui rassemble dès avant guerre, autour de lui, des opposants civils et militaires, en liaison avec Goerdeler, ancien maire de Leipzig. Le général Tresckow est également un acteur central des projets d’attentat. Les cercles civils de Goerdeler et le cercle conservateur de Kreisau, autour du comte von Moltke, partagent ce point de vue. Pour mieux comprendre les dilemmes de l’opposition militaire, il faut rappeler le serment de fidélité des officiers envers Hitler et aussi les importantes mesures de sécurité pour protéger le dictateur. La répression du complot fut sanglante : plus de 700 personnes arrêtées et plus de 110 condamnées à mort au cours de 50 procès. Il faut comprendre que les Résistants allemands avaient une tâche plus difficile que les français (et tous les Français n'ont pas été Résistants !). Ces derniers se battaient à la fois pour la défaite du nazisme et pour la victoire, les Allemands devaient souhaiter la défaite pour sauver la morale de la Nation. Aujourd'hui, la Bundeswehr se réclame expressément de la Résistance. En 1995, la première caserne allemande à Berlin a été baptisée par le ministre chrétien-démocrate du nom de Julius Leber, résistant socialiste, brutalisé dès 1933 et exécuté en janvier 1945. Cela dit, la Wehrmacht n'a pas été innocente des crimes hitlériens. Une partie de l'armée a été directement responsable de massacres et a accepté que des millions de prisonniers soviétiques meurent de faim, de façon systématique, dans les camps où ils étaient entassés. Alfred GROSSER Pistes de travail 1 Pour quelles raisons les conjurés du 20 juillet 1944 ont-ils voulu supprimer Hitler ? Les raisons sont-elles exactement les mêmes pour les civils et pour les militaires ? Mettre fin à la guerre avant la défaite, mettre fin à la dictature, prouver que tous les allemands ne sont pas des nazis. 2 Quelles étaient les difficultés des conjurés dans leur tentative de supprimer Hitler ? Régime de terreur et d’oppression, sécurité d’Hitler et, pour les militaires, importance du serment personnel de fidélité à Hitler. 3 Pour quelles raisons les conjurés ne peuvent-ils pas se contenter de tuer Hitler et doiventils déclencher l'opération Walkyrie ? Hitler tué, un état nazi pourrait survivre en s'appuyant sur les SS d'Himmler. 4 Quel régime voulaient-ils installer après la dictature d’Hitler ? Quelles valeurs préconisent-ils ? Un régime fondé sur le droit. 5 Connaissez-vous d’autres résistances, en dehors de celles des militaires, en Allemagne ? « La Rose Blanche » des étudiants de Munich. 6 Y-a-t-il eu d’autres plans et tentatives d’assassinat ? Plus de 40 dont celui du menuisier Elser le 8 novembre 1939. 7 Malgré l’échec de l’entreprise, que pensez-vous de l’action des conjurés ? La Résistance a permis à des Allemands de s'organiser pour instaurer une démocratie en Allemagne après la guerre. 8 Stauffenberg représente-t-il l’opinion de son milieu ? D'une minorité seulement de l'aristocratie de l'époque. Vocabulaire : Qu’est-ce qu’un tyran et un tyrannicide ? Pour en savoir plus sur « Walkyrie » : www.walkyrie-lefilm.com Le Figaro hors-série, numéro spécial « Opération Walkyrie », en kiosque dès le 15 janvier Distributeur du film TFM DISTRIBUTION 9, rue Maurice Mallet 92 130 Issy les Moulineaux Site : www.tfmdistribution.com Concepteurs/rédacteurs de la fiche pédagogique Agence APC 12, rue du Helder 75 009 Paris Mail : [email protected] APHG (Association des professeurs d’Histoire et de Géographie) B.P. 6541 75 065 Paris Cedex 02 Site : www.aphg.fr Avec la participation active de Monsieur Alfred GROSSER.