République du Niger

Transcription

République du Niger
Organisation mondiale de la Santé
Bureau de la Représentation du Niger
République du Niger
Ministère de la Santé publique
Et de la Lutte contre les Endémies
PROFIL DU SYSTÈME DE SANTÉ
DU NIGER
Avril 2005
SOMMAIRE
AVANT - PROPOS........................................................................................................................................ 3
1
SITUATION GÉNÉRALE ET TENDANCES ......................................................................................... 3
1.1
1.2
1.3
1.4
2
Contexte général et démographique............................................................................................ 4
Contexte socio-économique ........................................................................................................ 6
Santé environnementale.............................................................................................................. 7
Styles de vie sains, alimentation et nutrition ................................................................................ 8
SITUATION SANITAIRE DU PAYS...................................................................................................... 9
2.1 Mortalité....................................................................................................................................... 9
2.2 Morbidité, incapacité et problèmes de santé principaux .............................................................. 9
3
RÉPONSE DU SYSTÈME NATIONAL DE SANTÉ ........................................................................... 13
3.1
3.2
3.3
3.4
3.5
3.6
3.7
Politique nationale de santé et plans ......................................................................................... 13
Organisation et structure de gestion du système national de santé........................................... 14
Ressources physiques............................................................................................................... 17
Ressources humaines pour la santé.......................................................................................... 19
Financement de la santé............................................................................................................ 20
Accès aux services de santé et utilisation.................................................................................. 23
Suivi et évaluation du système national de santé ...................................................................... 24
4
CONCLUSION.................................................................................................................................... 25
5
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................................................... 26
ANNEXES .......................................................................................................................................... 28
1. Carte des infrastructures sanitaires nationales....................................................................... 28
2. Organigramme du Ministère dela Santé ................................................................................. 29
2
AVANT-PROPOS
Au cours de ces dernières années, le gouvernement du Niger a entrepris plusieurs réformes de
son système de santé. À ce titre on peut citer la formulation d’une nouvelle Politique nationale de
santé, la définition des Orientations stratégiques pour le développement sanitaire de la première
décennie du 21ème siècle ayant servi à l’élaboration d’un Plan quinquennal de développement
sanitaire (PDS) 2005-2009. Ces réformes visent à mieux répondre aux engagements du pays par
rapport à l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment à travers
la mise en œuvre de la Stratégie de réduction de la Pauvreté (SRP) adoptée en 2002. L’OMS
accompagne le gouvernement dans ses efforts en mettant en œuvre une stratégie de coopération
avec le pays pour la période 2004-2007.
La mise en œuvre de toutes ces réformes nécessite le renforcement du système national
d’information sanitaire afin de faciliter la production des rapports d’exécution et leur mise à jour
régulière. Ceci permettra de développer à temps des stratégies pour surmonter les principaux
problèmes de santé auxquels le pays fait face.
Le présent profil pays, source importante d'informations sanitaires, rassemble les informations
utiles permettant d’appréhender la situation sanitaire du pays et ses tendances dans leur contexte
socio-politique, économique et culturel.
3
1. SITUATION GÉNÉRALE ET TENDANCES
1.1 Contexte général et démographique
Le Niger est situé à l’est de l’Afrique occidentale en zone sahélo saharienne. Pays enclavé, sa
superficie est de 1 267 000 Km². Niamey sa capitale est à 1 035 Km de Cotonou, le port le plus
proche1. Le pays présente du sud au nord trois zones climatiques : la zone soudanienne humide,
la zone sahélienne sèche et la zone saharienne désertique qui couvre les 4/5 du pays.
La population nigérienne était estimée à 11 000 000 habitants en 2003 avec un taux
d’accroissement annuel de 3,1 % et un indice synthétique de fécondité de 7,5 enfants
(Recensement général 2001). Selon le rapport sur la santé dans le monde 2000 de l’OMS,
l’espérance de vie à la naissance est de 46,2 ans. La densité globale est de 8,5 habitants/Km². Le
taux brut de natalité est de 52 pour mille. Avec le taux actuel d’accroissement, la population
nigérienne sera de 22,5 millions d’habitants en 20252.
Les femmes représentent 50,1 % de la population et les hommes 49,9 %. Les femmes en âge
de procréer constituent 42,6 % de la population. La population des moins de 5 ans représente
20,1 %, celle des moins de 15 ans 51 % et celle de plus de 65 ans 5,3 %.
L’exode saisonnier vers les pays de la sous-région touche 34 % des hommes et il existe un
nomadisme interne dont l’importance n’est pas chiffrée. La population urbaine est de 19,5 %. La
religion dominante est l’islam avec plus de 95 % de musulmans à laquelle s’ajoutent le
christianisme et l’animisme. En 2002, le taux d’analphabétisme chez les adultes est de 83,5 % et
le taux brut de scolarisation de 41,7 %, un des plus bas au monde3.
De façon globale, la situation démographique est caractérisée par une forte croissance malgré une
mortalité élevée et la jeunesse de la population ainsi que sa faible urbanisation. Les taux de
distribution par âge de la population qui sont généralement appliqués sont présentés dans le
tableau 1 et correspondent à ceux retrouvés lors de l’enquête MICS de 1998, les résultats par âge
du dernier recensement n’étant pas disponibles.
Tableau 1 : Taux par âge de la population au Niger, Femmes en âge
de procréer et naissances (%)
SNIS
<1an
1 à 4 ans
5 à 14 ans
>15 ans
4,7
16
27,7
51
DHS 98
4,8
16,3
28
Adapté d’après données du SNIS et DHS 98
Femmes en Naissances
attendues
âge de
procréer
22
5,2
50,9
1
OMS-NIGER : Profil pays, Niger, 1994
Ministère des finances et de l’économie –Fonds des Nations Unies pour la Population: Recensement général de la Population et de
l’Habitat 2001 Résultats provisoires, décembre 2002
3
Ministère de l’éducation de base 1 et de l’alphabétisation : Rapport annuel 2002
2
4
Tableau 2 : Distribution, croissance et densité de la population de 2004 à 2009
Population1
Région
Effectif
Population1
%
(Est 2004)
Agadez
Diffa
Dosso
Maradi
Tahoua
Tillabery
Zinder
C. U. N Niamey
Total Niger
344 914
2,91
366 643
3,09
1 622 178
2 431 246
2 093 293
2 032 171
3,17
0,52
0,60
4,36
2,37
2,96
2,91
48,65
55,08
3,60
59,04
70,09
2,94
18,74
20,79
2,61
21,21
23,50
2 285 799
17,14
6,33
100,0
402 559
464 933
2 356 796
17,66
18,71
(1988-01)
2 929 571
20,51
749 160
11 856 493
(Est 2009)
1 864 128
13,68
2 218 623
attendue
Taux
croissance
annuelle
2 537 082
861 670
13 702 538
Densité
(hab/km2)
2004
Densité
(hab/km2)
2009
2,81
14,45
16,29
4,15
3,1
2984,8
9,5
3379,10
10,81
1
Estimé d’après RGP 01, résultats provisoires
La région de Maradi est actuellement la région la plus peuplée du pays, abritant 20,4 % soit
(1/5ème) de la population totale du pays (RGP 2001). Viennent ensuite les régions de Zinder, de
Tahoua et de Tillabéri avec respectivement 18,8 %, 17,7 % et 17,2 % de la population totale. Les
régions d’Agadez et de Diffa qui couvrent respectivement les parties septentrionale et orientale du
pays sont très peu peuplées.
On distingue neuf (9) groupes ethniques au Niger : les Haoussas majoritaires (56 %), les ZarmaSonghai (22 %), les Peuls (8,5 %), les Touaregs (8 %), les Kanouris (4,5 %), les Boudoumas, les
Arabes, les Toubous et les Gourmantchés (totalisant ensembles 1 %).
Les élections présidentielles et législatives de 1999 ont mis fin à une période de dix ans
d’instabilité politique et institutionnelle, caractérisée par des tensions sociales fréquentes ayant eu
pour conséquence le retard de la reprise économique. Le Niger a entrepris plusieurs réformes
visant la décentralisation administrative pour une meilleure implication des populations dans la
prise en charge de leur développement. À cet effet, les premières élections locales viennent
d’avoir lieu le 24 juillet 2004 pour élire les conseillers municipaux.
Il existe une société civile dynamique intervenant dans plusieurs volets de la vie économique,
sociale et culturelle. Dans ce cadre, on peut souligner l’existence et l’apport significatif des ONG et
Associations oeuvrant dans le domaine de la santé. Les syndicats regroupés en quatre groupes
(USTN, CNT, CDTN, UGTN), constituent une véritable force sociale organisée qui assume
pleinement son rôle sur l’échiquier national.
Depuis 1990, on assiste à l’émergence de médias privés dont la liberté est garantie par la loi. Le
Niger compte 77 radios privées dont 68 communautaires, une télévision publique et une télévision
privée, ainsi que 27 journaux privés. Afin de mieux promouvoir le secteur de la communication, le
Niger dispose d’une Politique nationale de Communication pour le Développement qui vise à
renforcer la liberté et le pluralisme de la presse, à libéraliser davantage le secteur de l’audiovisuel
et à promouvoir les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Concernant la lutte contre la corruption, la législation en matière de passation des marchés publics
a été révisée et il existe une association nationale de lutte contre la corruption.
5
1.2
Contexte socio-économique
Le Niger appartient au groupe des pays les moins avancés (PMA). Selon le rapport mondial sur le
développement humain 2004 du PNUD, il est classé 175ème sur 176 pays en terme d’Indice du
Développement humain (IDH). Le PIB par habitant est de US $223 en 2003. Le taux de
croissance du PIB en termes réels a été de l’ordre de 1,9 % en moyenne par an de 1990 à 2000.
La structure du PIB en 2001 était de : secteur primaire 41 %, secteur secondaire 13 % et secteur
tertiaire 46 %. L’économie repose sur le secteur agricole qui a connu une croissance de 2,2 %
entre 1995 et 2000 mais reste tributaire des aléas climatiques sources d’instabilité des revenus. Le
taux de croissance du PIB en terme réel était estimé à 4,1 % en 2004.
En 2001, l’encours de la dette publique s’établit à US $2 123 166 667 et représente 99,7 % du
PIB. Le service de la dette extérieure représente 33,7 % des recettes budgétaires et 25,1 %
des exportations des biens et services. La dette intérieure est estimée en 2002 à environ US
$500 000 000 . Les importations représentent 23 % du PIB entre 1994 et 2000. Les exportations
du Niger sont fortement concentrées sur des produits primaires à très faible valeur ajoutée comme
l'uranium (43,5 % en 1997), les produits de l’élevage (14,8 % en 1997) et enfin les produits
agricoles (10,4 % en 1997).
Depuis 1982, l’économie du pays est sous ajustement. En 2000, le Niger a été admis à l’Initiative
des Pays pauvres très endettés (PPTE). Les ressources PPTE au titre des années 2001 et 2002
ont été estimées à 31 650 000 USD et ont servi essentiellement à financer le Programme spécial
du Président de la République axé sur la santé, l’éducation, l’eau et l’agriculture.
En 2002, le Niger a adopté la Stratégie de Réduction de la Pauvreté qui servira de cadre de
développement pour la période 2002-2015. La situation économique ces dernières années est
caractérisée par une faible croissance (en moyenne 2,7 % en termes réels entre 1990 et 2002)
avec un taux de croissance réel du PIB de 4,1 % en 2004 contre une croissance démographique
annuelle estimée à 3,1 %. Malgré la libéralisation du secteur de la communication avec le vent de
la démocratie seulement 33 % des nigériens ont accès aux médias de manière générale.
On estime que 63 % de la population nigérienne ne disposent pas d’un dollar par jour pour
assurer le minimum de subsistance. Parmi cette population, 34 % vivent en dessous du seuil
d’extrême pauvreté. Cette pauvreté touche surtout la femme (73 %) 2. Plus de la moitié des
nigériens n’ont pas accès aux services de santé et à peine 50 % ont accès à l’eau potable. Le taux
de couverture en évacuation hygiénique des excréta n’est que de 18 % et cache d’énormes
disparités entre l’urbain et le rural.
Tableau 3 : évolution de la structure du PIB de 1990 à 2000 (prix courant)
1995
secteur primaire
secteur secondaire
secteur tertiaire
Ensemble secteur
secteur primaire
secteur secondaire
secteur tertiaire
Ensemble secteur
PIB réel,
Secteur primaire
Secteur secondaire
Secteur tertiaire
377,8
1996 1997
1998
1999
montants en milliards de francs CFA
415,2
8
135,8
134,0
131,4
9
Part des différents secteurs dans le PIB (%)
40,8% 35,3%
39,6%
39,6%
17,7% 17,6% 15,9%
14,60%
14,3%
42,1% 41,6% 48,80%
45,8%
46,2%
100%
100% 100%
100%
100%
Variation annuelle (en pourcentage)
2,6
3,4
3,3
10,4
-0,6
1,09
0,17
0,77
21,0
-5,0
3,0
5,8
4,2
3,1
2,7
3,20
4,52
4,78
1,85
1,25
2000
37,6%
15,5%
46,9%
100%
0,1
2,6
3,4
-6,89
Source : Ministère des finances et de l’économie Bilan des programmes de réformes économiques et financières 1996-2002, décembre 2002
6
Tableau 4 : Composition des importations
1990 1991 1992 1993
1994
1995
1996
1997
Total importations (en
milliards de FCFA)
145,9 123,0 110,7 113,8 233,3 228,2 238,6 257,3
En pourcentage (%) du total des importations
Produits pétroliers
3,96 4,39 5,21 5,74
4,84
7,53
6,88
6,34
Céréales
4,52 7,15 5,37 5,42
3,82
4,03
4,14
6,09
Biens de consommation 17,01 19,92 22,40 22,85 27,83 24,49 33,11 29,38
Biens de consommation
intermédiaire
37,50 32,93 30,71 30,40 26,04 28,99 21,50 25,53
France
Nigéria
Importations en
pourcentage du PIB
Pour mémoire :
1998
1999 2000
292,0 264,0 271,8
5,03
7,36
28,56
4,71
7,00
0,00
-
27,77
22,5
-
23,8
21,2
20,9
Provenance des importations en pourcentage (%)
24,0
32,0
25,0
15,0
14,0
12,0
18,7 17,8
18,1
26,9
24,3
23,5
23,8
PIB aux prix du marché 675,2 656,7 620,7 628,8
867,9
1
938,8 1 016,8 1 082,9 1 225,0 243,0 1300,0
Sources : Ministère de l'industrie et de l'énergie ; BCEAO; estimations des services du FMI.
En matière de genre, l’analyse des rapports sociaux a permis d’établir une situation de
déséquilibre général en faveur des hommes. Sur le plan politique, on compte treize femmes au
parlement sur cent treize et six femmes ministres sur un total de 27. Sur le plan éducatif, il existe
d’importantes disparités avec un taux net de scolarisation de 25 % pour les filles contre 35 % pour
les garçons et 1 % seulement des effectifs du supérieur sont constitués de filles.
Concernant l’accès aux services de santé, seuls 5 % des besoins obstétricaux sont couverts et la
couverture en consultations prénatales et planification familiale restent très faibles :
respectivement 40,4 % et 4,6 % selon l’EDSN-1998. Même si en matière d’emploi la loi consacre
l’égalité entre homme et femme, il existe dans la réalité une disparité énorme : 16 % seulement
des agents du secteur privé et 17 % de ceux du secteur public sont des femmes12. Cette situation
est sans conteste l’une des causes déterminantes du faible niveau de développement humain.
1.3 Santé environnementale
Les facteurs environnementaux qui ont une influence significative sur la santé publique sont entre
autres :
4
•
Le faible accès à l’eau potable : seulement 41 % des ménages nigériens ont accès à l’eau
potable. Cette faible accessibilité, associée à la pollution de l’eau de surface ou à la
contamination de l’eau de boisson, est à l’origine de certaines maladies hydriques comme
le choléra4.
•
L’insuffisance de l’évacuation des eaux usées, des ordures ménagères et des excréta. En
effet, les équipements d’évacuation des eaux usées sont quasi-inexistants; quant aux
ordures ménagères, les communes du pays n’en évacuent que 40 % du total. En matière
d’évacuation des excréta, 82 % des ménages nigériens ne disposent d’aucune forme de
latrine21.
•
Les maladies liées à la contamination de la chaîne alimentaire : leur fréquence n’est pas
encore maîtrisée et le suivi de la qualité et de l’hygiène des aliments demeure au stade
embryonnaire.
Multiples Indicator Cluster Sample Survey MICSS 2, 2000
7
Par ailleurs, le fort taux d’analphabétisme (83,5 %), le taux d’accessibilité des ménages aux
médias (33 %) et l’absence de politique et de lignes directrices en matière de promotion de
comportements et d’environnement favorables à la santé, expliquent dans une certaine mesure, la
persistance des comportements à risque et un environnement insalubre.
1.4 Styles de vie sains, alimentation et nutrition
La situation nutritionnelle s’est détériorée de façon continue depuis 1992. En effet, le pourcentage
d’enfants souffrant de retard de croissance et d’insuffisance pondérale est passé respectivement
de 32 % et 36 % en 1992 à 40 % en 2000. Les résultats des enquêtes EDSN 1998 et MICS 2000
montrent que la malnutrition des enfants de moins de cinq ans reste un problème fondamental au
Niger.
En effet, au niveau national, environ 40 % des enfants souffrent d’insuffisance pondérale
(poids pour âge) et de retard de croissance (taille pour âge). Ce taux est de 41 % pour les
enfants vivant en milieu rural. En milieu urbain, 30 % des enfants souffrent d’insuffisance
pondérale et 27 % d’entre eux sont victimes de retard de croissance. Les régions dans
lesquelles les enfants souffrent le plus de malnutrition sont Diffa, Zinder et Maradi. Leurs
taux sont respectivement de 49 %, 48 % et 45 % pour l’insuffisance pondérale et 42 %, 47
% et 48 % pour le retard de croissance. L’insuffisance pondérale et le retard de croissance
affectent environ 41 % des enfants vivant dans un ménage pauvre et un peu plus de 32 %
de ceux issus d’un ménage riche. Selon l’enquête MICS 2000, 12 % des enfants ont un
faible poids à la naissance (inférieur à 2500 grammes).
L’EDS 1998 trouve en moyenne que 20 % des enfants de moins de 3 ans ont reçu, au
moins, une dose de vitamine A au cours des 12 mois précédant l’enquête alors que
l’enquête MICS 2000 montre un taux de cécité crépusculaire de 2,1 % chez les enfants de
24 à 59 mois ce qui dépasse largement le seuil d’intervention de 1 % fixé par l’OMS.
L’enquête nationale sur la prévalence du goitre endémique en milieu scolaire réalisée en
1994 a révélé des taux nationaux de prévalence de 35,8 % de goitre total et de 5,7 % de
goitre visible. Les départements les plus affectés sont ceux de Dosso, Maradi et Tahoua
avec des taux de prévalence de goitre total supérieurs à 40 %. S’agissant de la
couverture des populations en sel iodé la même enquête a révélé que 64 % des
ménages consomment du sel iodé.
La situation des maladies non transmissibles est assez mal connue car, à l’inverse des
maladies infectieuses, il n’existe pas de système de surveillance continue. Cependant, des
enquêtes nationales ou localisées, ont permis d’observer les tendances et l’ampleur de
certaines d’entre elles. Les résultats de l’enquête nationale de 2002, ont montré que la
prévalence de l’HTA est de 8 % chez les populations sédentaires et 5,6 % chez les
populations nomades, de 26 % dans la population des sujets âgés de plus 60 ans. Les
femmes sont les plus touchées. La prévalence du diabète dans la population générale est
2,2 % avec une létalité intra hospitalière de 17 %5. Les données hospitalières de 1993 à
1995 montrent que parmi les cancers, la fréquence du cancer du col utérin est de 17,3 %
et celle du cancer du sein 12,4 %6.
Il faut noter la persistance de la pratique du gavage alimentaire chez les femmes pour
qu’elles deviennent grosses, ce qui est cause de surpoids, de maladies cardiovasculaires
et de diabète. Les mariages consanguins sont encore monnaie courante dans la plupart
des zones. Les autres maladies non transmissibles comme celles liées à la santé mentale,
à la toxicomanie et au tabagisme restent une source de préoccupation pour les autorités
5
6
Ministère de la Santé publique et de Lute contre les Endémies : Enquête sur l’hypertension et le diabète, 2002
Ministère de la Santé publique et de Lute contre les Endémies : Données hospitalières du cancer du col utérin et du cancer du sein
8
sanitaires nationales. Avec l’évolution de la situation économique, démographique et
sociale, la fréquence des maladies non transmissibles est appelée à croître régulièrement
et les actions préventives en faveur des principaux facteurs de risques doivent être
envisagées précocement.
2. Situation sanitaire
Le faible niveau d’éducation, en particulier celui des filles, la pauvreté, la malnutrition,
l’accès limité à l’eau potable et à l’assainissement de base favorisent le développement
des maladies. En dépit de la mise en œuvre des programmes sanitaires et de l’appui
multiforme des partenaires au développement, les indicateurs de santé sont nettement en
dessous des normes minimales internationales
2.1. Mortalité
L’état de santé des enfants reste caractérisé par une forte mortalité des moins de 5 ans
(280 pour 1000). Ce taux affiche ces dix dernières années une tendance sensible à la
baisse passant de 318 pour 1000 à 280 pour 1000. La mortalité infanto-juvénile est moins
importante en milieu urbain (168 pour mille) qu'en milieu rural (293 pour mille). La mortalité
infantile (126 pour 1000), est nettement moins élevée en milieu urbain (75 pour mille)
qu'en milieu rural (131 pour mille)7. De meilleures conditions sanitaires et de vie dans les
zones urbaines expliqueraient ces différences de mortalité.
Les principales causes de mortalité à savoir les infections respiratoires aiguës (IRA), le
paludisme, les maladies diarrhéiques, les traumatismes et les brûlures représentent près
70 % de la mortalité globale des enfants de moins 5 ans8. Les causes de la mortalité
néonatale sont la souffrance fœtale, les infections et l’insuffisance pondérale à la
naissance. La malnutrition constitue le principal facteur aggravant de toutes ces maladies
avec plus de 39,8% des enfants de moins de 5 ans qui souffrent d’une insuffisance
pondérale, dont 19,5 % sous une forme sévère12. La prévalence de la diarrhée est
particulièrement importante chez les jeunes enfants. On enregistre 5-6 épisodes par an et
par enfant de moins de 5 ans.
La mortalité maternelle reste très élevée avec 700 décès pour 100 000 naissances
vivantes. Ses causes directes sont les hémorragies (20 %), les anémies (20 %), les
infections puerpérales (18 %), les éclampsies (12 %) et les ruptures utérines (10 %). En
plus des conditions socioculturelles défavorables (pratiques néfastes, mariages précoces,
multiparité), la mortalité maternelle est due à la faible couverture des besoins obstétricaux
essentiels par les services de santé de base et les hôpitaux de référence et ce, pour des
raisons liées à l’insuffisance de l’offre et à l’inaccessibilité financière. Les faiblesses de la
prise en charge sont attestées par le petit nombre de formations sanitaires (24) où les
interventions obstétricales sont pratiquées13.
7
8
Enquête démographique et de santé, DHS 1998, NIGER
Ministère de la Santé : Santé et Pauvreté au Niger, Vers les objectifs internationaux, Rapport préliminaire, juillet 2002
9
2.2 Morbidité, incapacité et problèmes de santé principaux
Le profil épidémiologique du Niger est caractérisé par la prédominance des maladies
transmissibles endémo-épidémiques et l’émergence des maladies non transmissibles
a) Maladies transmissibles prioritaires
Parmi les maladies transmissibles prioritaires posant un grave problème de santé publique
figurent :
Le paludisme :
Le paludisme est l’une des premières causes de morbidité générale au Niger avec en
moyenne 850 000 cas notifiés par an, soit une incidence moyenne de 80 cas pour 1 000
habitants. Les groupes les plus vulnérables sont les enfants de moins de 5 ans et les
femmes enceintes9. Des tests de chimiosensibilité pratiqués in vivo en 2001 ont montré
14,5 % de résistance à la Chloroquine. Cette résistance à la chloroquine a amené le Niger
à adopter une nouvelle politique de traitement préconisant l’utilisation des dérivées de
l’artémésinine.
En matière de prise en charge, l’enquête nationale de collecte des données de base pour
l’Initiative Faire reculer le paludisme (FRP) a montré que seulement 15,3 % des malades
vus en consultations externes et 33,3 % des formes graves hospitalisées sont
correctement pris en charge dans les formations sanitaires. Seulement 35% de la
population utilise la moustiquaire imprégnée d’insecticide10. Le Niger a adhéré à l’Initiative
FRP et dispose d’un plan stratégique quinquennal 2001-2005.
L’infection à VIH/SIDA :
Le taux de séroprévalence est de 0,87 % dans la population adulte (15 à 49 ans), 25,6 %
chez les professionnelles du sexe et 3,6 % chez les militaires, selon l’enquête nationale de
séroprévalence réalisée en 200211. Cependant, même si la séroprévalence de l’infection à
VIH reste faible, il existe des facteurs pouvant contribuer à une propagation rapide de
l’infection. Ces facteurs sont liés aux différents comportements à risque (rapports sexuels
non protégés), à la grande vulnérabilité des femmes, des jeunes et des populations
mobiles et à l’analphabétisme. Le pays dispose d’un plan stratégique multisectoriel à
moyen terme (PMT3) couvrant la période 2003-2006 et prenant en compte l’Initiative «3
millions d’ici 2005».
La tuberculose :
On estime de façon générale la prévalence de la tuberculose à microscopie positive
(TPM+) à 3 % et l’incidence à 1,5 pour 1000 : ce qui correspond à un risque annuel
d’infection d’environ 2 à 3 %12. Les problèmes majeurs entravant la lutte contre la
tuberculose restent : le faible taux de dépistage (58%), le faible taux de guérison (57 %),
un taux élevé d’abandon (16 %), un approvisionnement irrégulier et insuffisant en
médicaments et réactifs des centres de dépistage et de traitement (CDT) et des centres
12
Enquête démographique et de santé, DHS 1998, NIGER
Ministère de la Santé : Santé et Pauvreté au Niger Vers les Objectifs Internationaux, Rapport préliminaire, juillet 2002
Ministère de la Santé publique et de Lute contre les endémies : Plan stratégique quinquennal de lutte contre le paludisme 2000-2005
10
Ministère de la Santé Publique et de lute contre les endémies : Rapport de collecte des données sur la morbidité et la mortalité pour
le suivi et évaluation de FR/RBM, juillet 2003
11
Cabinet du Premier Ministre : Plan du cadre stratégique de lute contre les IST/VIH/SIDA
12
Ministère de la Santé publique et de Lute contre les endémies: Plan national de lutte contre la tuberculose 2002-2006
13
9
10
de traitement (CT). La stratégie du traitement par observation directe (DOTS) ne couvre
que 60 % des malades. On observe de plus en plus des cas de chimiorésistance et une
association de l’infection à VIH/SIDA chez 20 à 23 % des malades tuberculeux.
Les schistosomiases :
La prévalence de la bilharziose urinaire, forme prédominante, varie de 24 à 90 % selon les
systèmes écologiques : les régions du fleuve Niger, du Lac Tchad, du Goulbi de Maradi et
des Maggia de l’Ader. Les hommes sont plus touchés que les femmes, la tranche d’âge de
5 à 20 ans est la plus concernée. Dans les zones de forte prévalence, les complications
rénales (hydronéphroses) sont fréquentes (30 %) chez les enfants de 7 à 14 ans. Le
programme national de lutte contre la bilharziose et les géohelminthes a été lancé en
octobre 2004 avec le soutien de Schistosomiasis control Initiative (SCI) pour une durée de
quatre (4) ans. L’objectif visé est de traiter deux millions de personnes contre la
bilharziose et un million et demi d’enfants contre les vers intestinaux.
Maladies à éradiquer et à éliminer :
Parmi les maladies à éradiquer ou à éliminer figurent la poliomyélite, le tétanos maternel
et néonatal, le trachome, la filariose lymphatique ; elles constituent un problème de santé
publique et évoluent sous forme endémique. Par contre la dracunculose est en voie
d’éradication (de 31 000 cas en 1991 à 93 cas en 2003) et la lèpre en voie d’élimination
(0,82 cas pour 10 000 habitants en 2003)13. L’onchocercose ne constitue plus un
problème de santé, mais sa surveillance épidémiologique reste en vigueur.
Maladies à potentiel épidémique :
La population reste confrontée chaque année aux épidémies de méningites à
méningocoques. La méningite est endémique avec de nombreuses poussées
épidémiques de plus en plus rapprochées. Les années 1986 (20 140 cas) et 1995 (43 203
cas) ont été particulièrement plus affectées18. Ces dernières années, on observe une
diminution significative de l’incidence annuelle de la méningite (8 782 cas en 2003) grâce
au renforcement des activités de surveillance, de laboratoire et de prise en charge des
cas. Les épidémies sont essentiellement dues à la souche de Neisseria meningitidis du
sérogroupe A. Mais l’émergence de la souche Neisseria meningitidis W135, en proportion
croissante au cours de ces quatre dernières années, constitue une difficulté
supplémentaire dans la stratégie de prévention et de contrôle de la maladie, surtout que le
vaccin contre cette souche reste coûteux et très peu disponible sur le marché
international.
Les autres maladies à potentiel épidémique sont :
•
13
La rougeole dont les épidémies surviennent chaque année avec une incidence
annuelle moyenne de 43 000 cas recensés entre 2000 et 2003 dans les formations
sanitaires du pays. La dernière épidémie est survenue en 2003 avec 50138 cas
notifiés. Une enquête approfondie a montré que le taux de létalité de la maladie
avoisine 9 %. Le taux de couverture vaccinale varie en dents de scie et reste faible
(33 % de moyenne nationale et annuelle). En 2004, le Niger a organisé une
campagne de vaccination de masse ciblant les enfants de 9 mois à 15 ans ayant
permis d’atteindre un taux de couverture de 94 %, l’objectif étant de réduire la
morbidité de 90 %.
Ministère de la Santé publique et de lute contre les endémies : Système national d’information sanitaire
11
•
Le choléra apparaît presque chaque année en période hivernale, dans les régions
de la bande sud du pays, avec une population à risque estimée à 83 % de la
population générale et une létalité variant entre 5 et 20 % selon les rapports
mensuels sur les maladies à déclaration obligatoire du ministère de la santé
publique.
•
les Shigelloses sont de plus en plus connues avec l’apparition des premières
épidémies à Téra, Kollo, Say, Gaya, Diffa, de 2000 à 2002.
•
La fièvre jaune, même si aucun cas n’a été signalé par défaut de surveillance
depuis deux décennies, présente une menace pour le pays avec l’existence de
foyers actifs dans certains pays limitrophes du Sud, une couverture vaccinale
nationale faible variant de 25 à 32 % et l’existence du vecteur.
Pour toutes ces maladies à potentiel épidémique, des actions sont en cours en vue de
réduire leur morbidité et leur mortalité.
b) Maladies non transmissibles :
La situation des maladies non transmissibles est assez mal connue car, à l’inverse des
maladies infectieuses, il n’existe pas de système de surveillance continue. Cependant, des
enquêtes nationales ou localisées, ont permis d’observer les tendances et l’ampleur de
certaines d’entre elles. Les résultats de l’enquête nationale de 2002, ont montré que la
prévalence de l’HTA est de 8 % chez les populations sédentaires et 5,6 % chez les
populations nomades, de 26 % dans la population des sujets âgés de plus 60 ans. Les
femmes sont les plus touchées. La prévalence du diabète dans la population générale est
2,2 % avec une létalité intra hospitalière de 17 %14.
Les données hospitalières de 1993 à 1995 montrent que parmi les cancers, la fréquence
du cancer du col utérin est de 17,3 % et celle du cancer du sein 12,4 %15. La fréquence
de la drépanocytose varie de 22 à 30 % dans la population générale du pays. En ce qui
concerne les affections bucco-dentaires, la prévalence de la carie dentaire et des
gingivites varient selon l’âge : elle est de 68 % pour la carie dentaire et 99 % pour les
gingivites chez les sujets âgés de 18 ans. Quant au noma, il est observé une
augmentation des cas dépistés (de 83 en 1993 à 155 en 2002) contre 103 cas en 2004
au cours de ces dernières années grâce aux activités du nouveau programme national de
lutte contre le noma. Une analyse de la situation effectuée en 2004 a relevé 39 437 cas
d’affections bucco-dentaires
c)
Incapacité et autres handicaps :
Selon le RGP 1988 les personnes handicapées représentent 1,3 % de la population totale.
Les infirmités concernées sont la cécité (plus de 2 %), la surdité, la mutité, la surdimutité,
les paralysies des membres, les amputations et autres. Selon une enquête réalisée en
2000 par le ministère de la santé dans le cadre de l’évaluation des besoins en santé
mentale, sur 468 ménages 15 % comportent en leur sein au moins un malade mental
parmi lesquels 60 % ont un âge inférieur à 39 ans.
14
15
Ministère de la Santé Publique et de Lute Contre les Endémies : Enquête sur L’Hypertension et le Diabète, 2002
Ministère de la Santé Publique et de Lute Contre les Endémies : Données Hospitalières du Cancer du col utérin et du cancer du sein
12
3. Réponse du système de santé national
3.1 Politique nationale de santé et plans
Politiques et orientations stratégiques :
La constitution de la République du Niger de 1999 stipule en son article 11 que « chaque
nigérien a droit à la vie, à la santé, à la liberté, à la sécurité, à l’intégrité physique et
mentale, à l’éducation et à l’instruction dans les conditions définies par la loi ». Au
lendemain de l’Indépendance (1960), la politique sanitaire était axée essentiellement sur
la médecine curative individuelle.
À partir de 1974, l’option fondamentale était de pratiquer une médecine globale et
intégrée, coordonnant les activités préventives, curatives et promotionnelles pour toutes
les communautés et visant l’autosuffisance sanitaire.
Le Niger a souscrit à plusieurs déclarations régionales et internationales dont celle de
Alma-Ata en 1978, du scénario de développement sanitaire en 3 phases (Lusaka en 1985)
et de l’Initiative de Bamako en 1987.
Le Plan de Développement sanitaire (PDS) 1994-2000 a favorisé l’adoption et la mise en
œuvre de la Politique sectorielle de Santé et la politique pharmaceutique nationale en
1995. Son évaluation a révélé certaines insuffisances bien qu’une réduction de la mortalité
infanto juvénile de 318 pour mille à 280 pour mille ait été observée16.
En 2002 le gouvernement a adopté une nouvelle politique de santé et défini des
orientations stratégiques 2002-2011 : il s’agit d’accélérer la mise en œuvre des soins de
santé primaires et l’objectif universel de la santé pour tous au 21ème siècle d’une part et
des dispositions contenues dans la constitution du 9 août 1999 qui visent à garantir le droit
à la santé à tous les citoyens nigériens, d’autre part. Une attention particulière sera
accordée à la santé de la reproduction dans ses volets santé de la femme et de l’enfant, la
lutte contre le VIH/IST et le paludisme en vue de l’atteinte des objectifs du Millénaire pour
le développement en matière de santé. Un plan national de développement sanitaire
(PDS) 2005-2009 a été élaboré en prenant en compte toutes les composantes santé de la
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP2 ).
Pays sahélien, le Niger est confronté à certaines situations d’urgence et de catastrophes
naturelles comme la sécheresse, les famines, les inondations et les épidémies. À cet effet
le gouvernement a mis en place un système d’alerte précoce avec un secrétariat national
permanent rattaché au cabinet du Premier Ministre avec des antennes dans les huit
régions que compte le pays plus actif dans le domaine de la sécurité alimentaire. Un plan
national de préparation et de réponse aux urgences sanitaires a été élaboré mais son
application tarde faute de financement. Il faut souligner aussi l’existence du comité
national de gestion des épidémies qui dispose de démembrements aux niveaux régional
et sous régional. Une direction nationale de protection civile existe au ministère de
l’intérieur et de la décentralisation chargée de la préparation et de la réponse aux
situations de désastre, d’urgence ou de situation humanitaire.
2 Cabinet du Premier Ministre, Stratégie de Réduction de la pauvreté, janvier 2002
16
Ministère de la santé publique : Analyse de la situation sanitaire du Niger 1994-2000, novembre 2000
13
3.2 Organisation et structure de gestion du système national de santé
Sur le plan administratif le système de santé est structuré en trois niveaux : central,
intermédiaire et périphérique. Le niveau central constitué par le Cabinet du ministre et les
Directions centrales, est le lieu de définition de la politique sanitaire, de la mobilisation des
ressources, du contrôle de gestion et de l’évaluation des performances. Le niveau
intermédiaire constitué de 8 Directions régionales est chargé de la coordination et de
l’appui au niveau périphérique ou opérationnel constitué de 42 districts. Du point de vue
organisationnel, l’organigramme défini en novembre 2003 a été mis en vigueur mais
présentait une absence d’attributions, ce qui a motivé sa révision actuellement en cours.
Cette absence d’attributions claires des différentes directions centrales influe
négativement sur l’efficacité du système avec comme conséquences, la faiblesse de la
coordination, du monitorage, du suivi et de l’évaluation des interventions dans le secteur.
Au plan technique le système comprend 3 niveaux :
-
le premier niveau (opérationnel) s’articule autour du district sanitaire avec
son réseau de centres de santé intégrés et de cases de santé;
-
le deuxième niveau correspond à l’hôpital régional;
-
le troisième niveau correspond aux hôpitaux et maternités de référence
nationale.
Il existe des centres spécialisés de référence : le Centre national antituberculeux (CNAT),
le Centre national dermato-lèpre (CNDL) et le Centre national de santé de la reproduction
(CNSR). Il faut aussi souligner l’existence d’autres établissements d’appui : le Laboratoire
national de Santé publique et d’expertise (LANSPEX), le Centre de Recherche médicale et
sanitaire (CERMES), l’Office national des produits pharmaceutiques et chimiques
(ONPPC) avec 48 officines; le Centre national de Radio Protection de Niamey et 3 écoles
publiques de formation paramédicale auxquelles s’ajoutent 2 écoles privées.
Au niveau de l’État, la coordination globale de l’aide est assurée par le Ministère des
finances et de l’économie. Les mécanismes de coordination et de suivi de l’aide sont
essentiellement les évaluations et programmations annuelles des investissements de
l’État (PIE) et les revues conjointes avec certains partenaires. Dans le cadre de la mise en
œuvre de la SRP, de nouveaux mécanismes et instruments de coordination sont en train
d’être mis en place par le gouvernement. Dans le secteur de la santé, un mécanisme de
coordination des interventions a été mis en place en 1998. Toutefois, cet instrument n’est
pas fonctionnel actuellement. Il existe cependant un comité de coordination interagences
des activités vaccinales dont la présidence est assurée par le MSP. La coordination entre
les organisations, programmes, fonds et agences du système des Nations Unies est
assurée par le Coordonnateur résident. Il existe d’autres mécanismes de coordination des
interventions à travers des groupes thématiques : ONUSIDA ; Sécurité alimentaire, genre,
communication. L’absence ou les faiblesses des mécanismes actuels de coordination
dans le secteur de la santé rendent inefficaces les interventions.
Le Niger a choisi d’organiser la participation communautaire aux efforts de santé par la
mise en place de structures et de règles de recouvrement partiel des coûts, appuyées
d’une gestion transparente, efficace et efficiente dans le cadre du Programme national
d’appui aux soins de santé primaires dont la mise en œuvre a démarré en 1995. Ce
Programme a permis de mettre en place un système de co-gestion ou gestion participative
14
entendue comme étant la participation de la population à la gestion des services de santé
à travers la planification, l’organisation, la mobilisation des ressources, l’exécution, le
contrôle et l’évaluation des actions de santé. Les structures retenues sont :
-
les comités de santé aux niveaux national, régional, sous-régional et local
-
les comités de gestion émanation des comités de santé aux niveaux
régional, sous-régional et local.
Les principales faiblesses constatées dans le domaine de la participation communautaire
sont les suivantes : les comités de santé ne sont pas mis en place au niveau national,
dans les régions, dans certains districts et les aires de santé tandis que les comités de
gestion ne maîtrisent pas pleinement leurs rôles et responsabilités. Les membres des
comités existants n’ont pas tous été élus démocratiquement comme prévu par les textes
qui sont peu ou prou appliqués.
La déclaration de Politique sectorielle de Santé de juillet 1995 engageait le Gouvernement
à «rendre effective la collaboration intersectorielle pour la résolution des problèmes
environnementaux ayant une incidence négative sur la santé». Dans la mise en oeuvre
du Plan national de développement sanitaire (PDS) 1994-2000, le Ministère de la Santé
publique (MSP) a maintenu la collaboration intersectorielle à travers les relations
fonctionnelles habituellement entretenues avec de nombreux secteurs connexes
(agriculture, finance, plan, développement social, hydraulique, fonction publique). En plus
de ces rapports traditionnels, la création des comités de santé au niveau de certains
districts sanitaires a renforcé la collaboration au niveau périphérique. En terme de
réalisation, le renforcement de la coordination intra et intersectorielle était envisagé à
travers les structures existantes : directions centrales du MSP, COTEDEP, COTEAR,
COTECOM et l’utilisation des structures à créer : comité national de santé, comités
régionaux et sous-régionaux de santé.
L’analyse du dispositif actuel de la collaboration intersectorielle montre des lacunes dans
la mise en œuvre de l’approche retenue :
-
le comité national de santé et le comité technique national de santé ne sont pas mis
en place;
-
les comités de santé régionaux n’existent pas hormis les comités de mise en œuvre du
recouvrement des coûts (Maradi, Zinder);
-
les comités de santé sous-régionaux existants ne fonctionnent pas en conformité avec
la réglementation en vigueur (Évaluation du Programme d’appui au secteur de santé,
mai 2000).
La déclaration de politique sectorielle de santé adoptée en mai 2002 a défini comme
objectif la recherche d’un partenariat entre l’État, les populations, les particuliers et les
partenaires du développement afin d’accroître les ressources consacrées au secteur et
assurer la pérennité des actions qui seront entreprises. Les rôles et responsabilités sont
définis dans le document cadre du partenariat édité en 1995 par la Direction des études et
de la programmation du ministère de la santé qui est la structure centrale de coordination
du partenariat.
15
Une place de choix sera accordée au secteur privé peu développé jusqu’ici. Dans cette
perspective une stratégie de développement du privé sera définie et le dispositif législatif
et réglementaire sur l’exercice privé des professions de santé sera renforcé. Par ailleurs la
promotion de la participation des ONG et associations sera recherchée dans le cadre du
partenariat pour garantir la cohérence, la synergie et la complémentarité des interventions
nécessaires à un développement sanitaire harmonieux et durable.
La médecine traditionnelle constitue souvent le premier recours des populations pour les
soins de santé. Une étude réalisée en 1997 a rapporté qu’en milieu rural, 80 à 90 % de la
population consultent les tradipraticiens17. Au niveau du nouvel organigramme du
ministère figure une direction de la pharmacie, des laboratoires et de la pharmacopée
traditionnelle. Un répertoire des tradipraticiens et des plantes médicinales existe et fera
l’objet de mise à jour cette année. Les tradipraticiens sont organisés au sein de plusieurs
associations : association des tradipraticiens du Niger, Pharmaco santé Amin, coopérative
d’herboristerie Banituri.
Il existe un document de stratégie nationale de médecine traditionnelle dont les
orientations principales sont de mettre à la disposition des populations des médicaments
traditionnels dits « améliorés » de qualité et de créer un Institut de Médecine traditionnelle.
Entre autres objectifs, cette politique vise la promotion, la conservation et la production
des plantes médicinales et la recherche ainsi que l’incorporation de remèdes traditionnels
sûrs et ayant fait la preuve de leur efficacité dans les soins de santé primaires. Dans sa
mise en œuvre, une concertation et une collaboration étroite seraient développées avec
les associations de tradipraticiens recensés sur la base de la qualité de leur pratique, un
contrôle de la qualité des produits par le laboratoire national de santé publique d’expertise
et (LANSPEX) centre collaborateur de l’OMS, une limitation de la gamme des produits
examinés en fonction de certaines pathologies prioritaires, le développement des liens
avec la médecine conventionnelle (avec notamment la formation des agents de santé
dans ce domaine) et une information de la population sur le recours à une médecine
traditionnelle de qualité. Cette politique intégrerait la protection des espèces végétales
concernées (création d’arboretums déjà initiés avec quelques partenaires) ainsi que
l’appui à de petites unités locales de production qui respecteraient les normes établies.
La faculté des sciences de l’Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey participe aussi
à l’évaluation des médicaments traditionnels. Un comité consultatif national d’éthique pour
la recherche en santé ayant pour mission d’examiner les projets de recherche, y compris
les essais thérapeutiques existe depuis 2000.
Système de surveillance épidémiologique :
La collecte et la notification des données sur les maladies transmissibles ont été possibles
grâce à la mise en place d’un système national d’information sanitaire (SNIS). Les
données collectées vont du centre de santé intégré au niveau du district sanitaire à la
Direction régionale de la santé publique qui les transmet au niveau central. La rétro
information est faite à travers des bulletins trimestriels ou mensuels sur les Maladies à
Déclaration obligatoire (MDO). De 1992 à 2002, 10 maladies étaient sous surveillance.
Avec la mise en œuvre de la Surveillance intégrée des maladies et Riposte (SIMR), 13
autres maladies ont été rajoutées sur la liste faisant un total de 23 maladies. L’évaluation
du système national de surveillance épidémiologique en juillet 2002 a montré des forces
16
mais aussi des lacunes dans les compétences des agents de santé en épidémiologie et
dans les capacités des laboratoires à accompagner la surveillance épidémiologique.
La principale force ainsi identifiée est l’existence de centres de surveillance régionaux et
de districts opérationnels. Par ailleurs, pour appuyer la surveillance, un réseau national
des laboratoires a été créé et doté en réactifs et matériels de laboratoire. Toutefois, les
points suivants méritent une amélioration : l’insuffisance du suivi de la courbe de tendance
des maladies prioritaires; l’utilisation insuffisante des données pour la prise de décisions;
le retard dans la transmission des rapports au niveau central et la non intégration des
maladies non transmissibles dans la surveillance épidémiologique actuelle.
Des
rencontres transfrontalières sont organisées avec les pays voisins particulièrement sur la
maladie du ver de Guinée, les paralysies flasques aigues, les méningites et l’organisation
synchronisée des journées nationales de vaccination contre la poliomyélite.
3.3 Ressources physiques du système national de santé
3.3.1 Infrastructures
Les infrastructures sanitaires sont constituées de : 3 hôpitaux nationaux, 6 centres
hospitaliers régionaux, 3 maternités de référence, 6 centres nationaux de soins
spécialisés, 42 hôpitaux de district, trois autres hôpitaux dont un privé, 77 centres de santé
intégrés de type 2 (CSI avec maternité), 402 centres de santé intégrés de type 1 (CSI
sans maternité) et 650 cases de santé (centre de santé géré par un agent de santé
communautaire) fonctionnelles sur les 1000 construites.
Le secteur privé compte près de 200 établissements de soins (salles de soins, cabinets
médicaux); à cet ensemble s’ajoutent 7 centrales d’approvisionnement et 42 pharmacies
privées. En terme de ratios, la couverture est la suivante :
•
•
•
•
•
1 centre de santé pour 25 000 habitants
1 officine pharmaceutique pour 22 500 habitants
1 lit général pour 3190 habitants
1 lit de maternité pour 577 naissances attendues
1 lit de pédiatrie pour 13 540 enfants de moins de 15 ans
Les ratios population/formation sanitaire varient selon les régions de 8 950 à 30 680. Les
régions les plus peuplées comme Maradi, Tahoua, Zinder et Tillabéri sont les moins
pourvues.
17
Tableau 5 :
Densité des formations sanitaires (par hab.) selon la Région de 1994 à
2004 (TIRE DU PDS)
Région
Population1
FS
hab. FS
1994 (CM, PM, DQ,
DR, CSMI)
523 538
39
13 424
287 270
27
10 639
CUN
AGADEZ
DIFFA
204 120
20
10 206
TILLABERI
ZINDER
1 634 247
1 716 885
78
65
20 951
26 413
MARADI
TAHOUA
1 741 267
1 542 500
55
63
31 660
24 484
DOSSO
1 272 860
45
28 286
Niger
8 922 687
392
22 761
Population2
2004
749 160
344 914
FS
(CSI 1, 2,
HD)
40
43
Hab/FS
18 729
8 021
38
8 526
115
111
17 671
19 987
2 093 293
92
93
26 426
22 508
1 622 178
90
18 024
612
19 373
366 643
2 032 171
2 218 623
2 431 246
11 856 493
1
RGP 88, 2 RGP 2001
Remarques : La population a été calculée en appliquant les taux spécifiques de croissance
de région à partir du RGP 2001. Le nombre d’infrastructures résulte de
l’analyse de situation en avril 2004.
3.3.2 Équipements
Une croissance considérable en implantation d’équipements biomédicaux a été constatée,
avec des investissements effectués au niveau de 25 hôpitaux de district sur financement
bi et multilatéraux essentiellement au cours des dernières années dont seuls huit sont
opérationnels. L’inexploitation de ces équipements installés depuis plus de cinq ans dans
certains hôpitaux de district non fonctionnels, a fait apparaître des défaillances au niveau
de certains équipements pour leur mise en route. Beaucoup de produits périssables liés à
ces équipements tels que réactifs, films, etc. sont à jeter. Le personnel en poste ou à venir
n’est pas formé à leur utilisation. Aucune approche de maintenance n’a été définie pour
pérenniser ces investissements.
Les centres de santé ont principalement comme équipement de base, les motos, les
réfrigérateurs, un microscope, une radio BLU, et l’éclairage des locaux en énergie solaire.
La plupart des CSI est dotée du minimum nécessaire pour la vaccination et le diagnostic
(motos, réfrigérateurs et microscope). La majorité des CSI construits au cours de cette
décennie est équipée d’éclairage et de radio de communication fournis par les
programmes de promotion de l’énergie solaire et d’amélioration de la communication. Plus
de 75 % des motos à ce niveau ont une moyenne d’âge supérieure à 5 ans.
Les plateaux techniques des hôpitaux régionaux n’ont bénéficié d’aucun renouvellement
d’équipement depuis 1989 à part le renouvellement des appareils de radiologie et de
chirurgie dans certains hôpitaux qui s’est effectué dans le cadre de la coopération bi et
multilatérale.
La plupart des équipements installés sont en panne. L’acquisition des pièces de rechange
devient problématique avec des modèles non disponibles même dans les pays de
fabrication. Des équipements destinés à des spécialités sont fournis au niveau de certains
CHR alors que ces derniers ne disposent pas de ressources humaines compétentes pour
18
leur manipulation. Cette situation fait ressortir un parc hétéroclite d’équipements qui en
majorité sont en fin de chaîne de construction depuis plus de dix ans.
Les équipements d’exploitation sont très variés : outre les équipements liés au bâtiment,
les groupes électrogènes, les radiocommunications et les équipements frigorifiques pour
la conservation des vaccins et des produits de laboratoire ont un rôle majeur.
Le parc automobile est composé de 490 unités dont 202 affectés aux services de soins
essentiellement destinés aux évacuations sanitaires. La moyenne d’âge de ce parc est de
8 ans. Ils ont pour la plupart été acquis dans le cadre de la coopération.
Le parc de motos comprend 546 unités affectées aux services déconcentrés du ministère
de la santé (centres de santé, districts).
Les services techniques de maintenance sont composés de différents départements :
•
SERPA : service d’entretien et de réparation du parc automobile, il possède un
magasin central d’approvisionnement;
•
SERAM : service d’entretien et de réparation des appareils médicaux;
•
SERMEX : service d’entretien et de réparation du matériel d’exploitation (chaîne de
froid, bureautique et informatique).
Créés en 1978, les services techniques ont progressés par la création des deux nouvelles
structures qui sont le SERAM et le SERMEX. Avec l’intervention de l’USAID, ces services
ont été implantés dans les régions avec des locaux et outillages conséquents. Le
personnel est insuffisant en quantité et en qualité et manque de formation continue ce qui
réduit considérablement ses performances. À cela s’ajoute la réduction drastique des
budgets de maintenance alloués par l’État. Un document de l’avant-projet de politique de
maintenance dans le secteur santé a été élaboré en novembre 2002 mais son adoption
n’est pas acquise.
3.3.3 Médicaments et fournitures médicales
Depuis 1995, le Niger dispose d’une politique pharmaceutique nationale et d’un plan
directeur de mise en œuvre. L’approvisionnement en médicaments se fait à travers 2
réseaux : un réseau public constitué par l’Office national de pharmacie et Produit
chimiques avec 48 officines inégalement réparties sur l’ensemble du territoire et un réseau
privé comprenant 8 centrales d’achat. Malgré l’existence de ces canaux de distribution,
les formations sanitaires publiques connaissent fréquemment de ruptures des stocks de
médicaments. L’accessibilité aux médicaments essentiels reste très limitée, vu l’état de
pauvreté de la population. Le contrôle de la qualité des médicaments est assuré par le
LANSPEX qui utilise moins de 50 % de ses capacités faute de clientèle. L’inspection de
pharmacies est faite de façon épisodique par l’Inspection générale de la Pharmacie, des
Laboratoires et de la Pharmacopée traditionnelle (IGPL/PT).
3.3.4 Ressources humaines pour la santé
L’effectif du personnel du secteur de la santé, toutes catégories confondues, est estimé à
4 481 agents en 2003. Les femmes représentent 47,5 % contre 52,5 % pour les hommes.
19
L’analyse de la distribution du personnel révèle d’importantes disparités entre les régions,
et au niveau des régions entre le milieu urbain et le milieu rural. La communauté urbaine
de Niamey qui représente 7 % de la population totale, emploie 34 % de l’effectif du
personnel. Par ailleurs, 65 % de l’effectif du personnel travaillent dans les chefs-lieux de
département, contre 35 % en zones rurales22.
Le pays dispose de très peu de spécialistes si l’on se réfère aux besoins réels des
populations. Les disciplines où les besoins sont les plus importants sont : la chirurgie, la
gynécologie et la biologie. De façon générale, le personnel reste insuffisant au regard des
normes internationales comme l’indique le tableau ci-dessous :
Tableau 6 :
Catégorie
Situation du personnel par catégorie en comparaison avec les normes de
l’OMS (tiré de la SCP)
Effectif
actuel
257
14
12
2263
435
Besoins selon
normes OMS
1 190
535
238
2 379
523
Médecins
Pharmaciens
Dentistes
Infirmiers
SagesFemmes
Source : MSP/LCE, octobre 2003
Ecart
Normes OMS
1pour 10.000
1pour 20.000
1pour 50.000
1pour 5.000
1pour 5.000
933
521
226
116
88
Situation actuelle
1pour 46.290
1pour 849.757
1pour 991.383
1pour 5257
1pour 6017
La formation initiale est assurée pour les paramédicaux par 2 écoles nationales de santé
publique (Niamey et Zinder) et une école privée créée en 2002. Les programmes de
formation ne sont plus adaptés aux réalités nationales, et leur révision est bloquée depuis
des années compte tenu des incidences financières inhérentes à son adoption. L’institut
de santé publique créé en 1999 formant des spécialistes paramédicaux a sorti en 2002 sa
première promotion de 19 cadres de santé dont 14 en santé communautaire et 5 en
information éducation et communication. La Faculté des Sciences de la Santé de
l’Université de Niamey, créée en 1974 forme en moyenne 34 médecins par an. Une
section de spécialisation en chirurgie générale (DES) a été ouverte en 1998 et la
première promotion est sortie en décembre 2003. Une autre section de spécialisation en
gynéco obstétrique a été ouverte en 2001.
Compte tenu de l’ajustement structurel, le recrutement des agents de santé dans la
fonction publique reste très limité au cours de ces dernières années.
3.3.5 Financement de la santé
Le secteur de la santé du Niger associe des sources de financement internes et externes,
publiques et privées, pour supporter les services de santé. En 1999, la partie consacrée
au fonctionnement représentait 40 % et celle consacrée à l’investissement 60 %. En terme
de dépenses de santé par habitant, l’effort consenti reste très faible : moins de US $4
(1999) contre US $6 en 1995. En 2002, la dépense moyenne de santé par habitant est
estimée à US $1,218.
18
22
Ministère de la Santé publique : Revues des dépenses publiques : 1998,1999 et 2000 Secteur Santé. Rapport final
Ministère de la santé publique : Analyse de la situation sanitaire du Niger 1994-2000, novembre 2000
20
a) Financement public :
L’État a alloué sur la période 2001-2004 en moyenne 8,5 % de son budget à la santé, ce
qui est toujours inférieur aux 10 % recommandés par l’OMS, et aux 15 % issus des
engagements pris par les Chefs d’État et de Gouvernements africains à Abuja (Nigéria) en
2001. Les dépenses effectives de l’État dans le financement de la santé entre 1998
et 2000 se chiffraient respectivement à US $22 000 000 et US $18 000 000 contre
US $23 000 000 et US $28 000 000 budgétisés pour les mêmes années. Le financement
public représente environ 25 % du total du financement du secteur de la santé (1999)25.
En 2000, Le budget de fonctionnement comportait les principales rubriques suivantes :
personnel (43 %), matériel (28 %), subventions (20 %), frais médicaux (5 %) et transport
(4 %). La part de l’effort national au financement des dépenses d’investissement est très
faible (7 % des dépenses totales contre 93 % pour l’apport des partenaires extérieurs). Le
financement de la santé reste tributaire de la faible performance de l’économie nationale.
Entre 1994 et 1996, le ratio des dépenses publiques de santé sur le PIB a baissé de 2,5 %
à 1,6 %, pour remonter en 1999 à 2,9 %. Cependant on observe une légère tendance à la
hausse des dépenses publiques de santé liée à l’initiative des Pays pauvres très endettés
(PPTE) 25.
b) Financement extérieur :
En 1999, l’apport de l’aide extérieure représentait 71 % du financement de la santé, 93 %
du budget d’investissement et 60 % du budget de fonctionnement (PNDS 2003-2007).
L’aide extérieure au secteur de la santé est essentiellement composée de dons et de
prêts. Entre 1998 et 1999 l’aide extérieure sous forme d’emprunt était respectivement de
US $4 000 000 et US $8 000 000. Pour les mêmes années, l’aide extérieure sous forme
de dons était respectivement de US $10 000 000 et US $19 000 000 (Revue des comptes
de la santé, 1999)25.
c) Financement privé :
Il existe peu de données chiffrées sur la part du secteur privé sanitaire dans le
financement des dépenses de santé. Selon une étude menée par le Réseau d’Expertise
en Développement économique et social (REDES) en 1998, la participation des ONG et
associations au financement du secteur sanitaire s’est accrue ces dernières années,
passant de US $1 000 000 en 1990 à environ US $8 000 000 en 1996. Les principaux
domaines d’intervention des ONG sont : l’information et la communication, la formation,
les études et recherches. La couverture régionale des ONG et associations de la santé
est fortement croissante ces dernières années. En 1998, on dénombrait 61 ONG en milieu
rural et 18 en milieu urbain25. En 2003, leur nombre était de 224, toutes zones
d’intervention confondues.
d) Autres opérateurs économiques (privés nationaux, firmes pharmaceutiques etc.)
Les interventions des autres opérateurs économiques sont ponctuelles et concernent très
souvent la construction, l'équipement, la logistique et l'achat des médicaments. Le
manque de données ne permet pas d'estimer leur contribution au financement des
services publics de santé. La caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) contribue
également au financement du secteur de la santé. A titre illustratif, ses dépenses de santé
ont fluctué entre US $1 000 000 et US $1 300 000 entre 1990 et 200125.
21
e) Recouvrement des coûts et autre participation communautaire :
Afin d'accroître la surface financière des services de santé, un système de recouvrement
partiel des coûts a été institué en 1995 par l'État. L’état d'avancement du recouvrement
des coûts depuis la mise en œuvre de cette politique est le suivant : sur un total de
413 centres de santé intégrés opérationnels, 352 pratiquent le recouvrement des coûts en
2000, soit un taux de couverture de 85,2 %. Ce taux était à 100 % en 2004. Pour la même
année, les recettes générées par le recouvrement des coûts étaient estimées à
US $2 083 000, soit 11 % du budget effectivement alloué au MSP en 2000. Toutefois, le
développement de la participation communautaire est confrontée à un certain nombre
d’obstacles tels que l’insuffisance d’information et de formation, la gestion parfois non
transparente des fonds recouvrés et la problématique de la prise en charge des
indigents25.
f) Dépenses des ménages :
Une enquête réalisée sur le budget et la consommation des ménages au Niger de 1989 à
199319 a estimé la part des dépenses de santé et d'hygiène des ménages à US $3,2 par
personne et par an en milieu rural et à environ US $5,2 en milieu urbain. Compte tenu de
la taille de la population actuelle (10,7 millions) et de la répartition des ménages entre
zones urbaine et rurale, et après ajustement aux prix de 1996, ces estimations
représentent une dépense total de l’ordre de US $7 800 000, soit environ 1,6 % des
dépenses totales de santé.
g) Formes d’assurances, mutuelles :
Le Niger enregistre un faible taux de couverture du risque maladie, à peine 3,2 % de la
population. Les primes représentent environ 17 % des salaires dont 15,4 % dus aux
employeurs et 1,6 % aux employés. Les principaux actes couverts sont les soins
médicaux y compris les hospitalisations et les évacuations sanitaires. En dehors de la
CNSS qui dispose de ses propres structures sanitaires, les assurances achètent les
services auprès des structures publiques et privées25.
Malgré sa jeunesse, le mouvement mutualiste nigérien est en plein essor avec 12
mutuelles de santé enregistrées dont 9 fonctionnelles et qui concernent particulièrement le
personnel d’entreprises ou de sociétés. Treize mutuelles de santé sont en gestation et
pourront probablement voir le jour dans les deux prochaines années. En 2004, environ 92
000 adhérents sont couverts pour les services d’hospitalisation, d’évacuations sanitaires,
de soins de santé primaires et de médicaments.
Les principaux obstacles au développement de la mutualité sont : l’insuffisance
d’information du public sur les avantages des mutuelles de santé en matière de couverture
de risques maladie ; la faible capacité organisationnelle et managériale des promoteurs et
la faiblesse de la capacité monétaire des adhérents potentiels. Depuis l’année 2002 il a
été mis en place une structure d’appui et de coordination des activités de promotion des
mutuelles de santé.
25
19
Ministère de la Santé publique : Revues des Dépenses Publiques : 1998,1999 et 2000 Secteur santé. Rapport final
Banque mondiale : Profil de pauvreté au Niger, novembre 1994)
22
3.3.6 Accès aux services de santé et utilisation
Près de 60 % de la population du Niger se trouve à plus de 5 Km d’un centre de santé.
Environ 15 % se trouve au-delà de 15 km. Seul 1 nigérien sur 3 utilise une structure de
soins curatifs. Dans le domaine préventif et promotionnel, l’utilisation reste encore plus
faible : la couverture vaccinale n’a guère dépassé les 50 % ces dix dernières années et le
taux d’utilisation de la TRO est seulement de 14 % au niveau national12.
La population des zones de très basse densité (nomades et régions orientales) pose des
problèmes spécifiques d’accès aux soins). L’analyse du système sanitaire du Niger a
permis de mettre en évidence des dysfonctionnements relatifs à l’accessibilité des
populations aux structures sanitaires. Ces dysfonctionnements sont à mettre en relation
avec une pluralité de facteurs structurels et socioculturels. Du point de vue des obstacles
structurels, il faut noter les problèmes liés à l’accessibilité géographique des structures. La
plupart des populations vivent en milieu rural loin des structures de santé. Cet éloignement
constitue pour elles un réel problème d’accessibilité surtout quand on sait que la plupart
des localités du Niger sont enclavées. À cela, il faut ajouter les coûts de transport que les
populations jugent exorbitant par rapport à leur pouvoir d’achat.
En termes de contraintes structurelles, on peut également soulever :
•
le manque de personnel pour assurer une bonne couverture du rayon
d’implantation de la structure;
•
les coûts des prestations surtout quand ceux–ci s’accompagnent d’analyses
médicales ou d’hospitalisation;
•
l’absence de consultations foraines;
•
la charge de travail du praticien quand ce dernier doit à la fois s’occuper du curatif
et de l’administratif (remplissage des registres des différentes programmes
verticaux, etc.);
•
le mauvais accueil des personnels de santé vis à vis des usagers allant de la
violence verbale à l’indifférence en passant par tous les systèmes de racket et de
faveurs;
•
le manque d’orientation dans les services de santé.
23
Tableau 7 :
Populations non couvertes par les formations sanitaires (0-5 km) en
2004 et priorités pour 2009
Région
Couverture
sanitaire
0-5 km
Population
2004
Population
couverte
Population non
couverte
Population
2009
Priorité
Agadez
48, 52
349 578
169 621
179 958
425 315
3
Diffa
36, 48
372 104
135 731
236 373
452 721
3
Dosso
42, 34
1 646 343
697 095
949 248
2
Maradi
37, 26
2 467 463
919 441
1 548 022
003 028
3
3 002 046
Tahoua
36, 50
2 124 477
775 536
1 348 941
Tillabéry
35, 33
20 62 443
728 738
1 333 706
Zinder
36, 39
2 251 672
819 305
1 432 368
Cu Niamey
100, 00
761 125
761 125
0
Total Niger
41, 86
12 032 641
5 037 430
6 995 211
2
4
584 751
5
2 509 278
6
739 504
7
926 025
1
1
1
1
14 639 547
Source : PDS 2005-2009, novembre 2004
Les programmes de santé en cours d’exécution sont :
-
Stratégie de prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME)
Programme élargi de vaccination
Programme de lutte contre le SIDA et les IST
Programme de lutte contre le paludisme
Programme de lutte contre la bilharziose
Programme de lutte contre les maladies diarrhéiques
Programme de d’élimination de la lèpre
Programme de santé mentale
Programme de lutte contre les maladies respiratoires aiguës
Le programme de réhabilitation nutritionnelle
Programme national d’éradication du ver de Guinée
Programme de dévolution des activités de lutte contre de l’onchocercose à la
partie nationale
Programme national d’élimination de la tuberculose
Programme de lutte contre la cécité
Programme de lutte contre le noma
Initiative hôpitaux amis des bébés.
Un programme national de lutte contre la filariose lymphatique et un programme national
de lutte contre les maladies cardio-vasculaires et le diabète sont en cours d’élaboration.
Il s’y rajoute un projet de Plan de sécurité des injections.
24
Malgré l’absence d’une étude pour déterminer les causes réelles de cette faible utilisation
de services, celle-ci pourrait être liée aux facteurs ci-après : insuffisance de la couverture
sanitaire physique (48 %), ruptures fréquentes des stocks de médicaments dans les
formations sanitaires, mauvais accueil des patients, pesanteurs socioculturelles, pauvreté
quasi généralisée de la population.
3.3.7 Suivi et évaluation du système national de santé
Des mécanismes de suivi et d’évaluation du système de santé ont été mis en place et
permettent périodiquement ou au besoin de disposer des données mesurant les progrès
accomplis dans la mise en œuvre de la politique nationale de santé. À cet effet, un
système national d’information sanitaire (SNIS) a été créé en 1988 et a pour rôle principal
la production et l’analyse des informations sanitaires. D’autres mécanismes de suivi et
d’évaluation participent à la production et à l’analyse des données sanitaires à travers des
enquêtes ponctuelles ou périodiques. Des instruments et/ou organes de suivi ont
également été mis en place. Il s’agit des mécanismes de concertation comme la
coordination des partenaires techniques et financiers du secteur, le comité interagence de
coordination des activités d’immunisation, le commissariat au suivi d’évaluation, les
comités de gestion à tous les niveaux du système de santé etc. Tous ces mécanismes
permettent de mener un suivi régulier de l’état d’avancement des actions inscrites dans les
plans et politiques de santé et l’évaluation des résultats obtenus en fonction des objectifs
définis. Il s’agit non seulement de mesurer de façon continue l’état d’avancement des
actions à mettre en œuvre, mais aussi et surtout d’identifier en cours d’exécution les
obstacles à leur réalisation. Ces mécanismes de suivi et d’évaluation fournissent ainsi des
informations aux acteurs et décideurs de tous les niveaux du système sanitaire.
4. CONCLUSION :
Comme la plupart des systèmes de santé de la région africaine de l’OMS, le système de
santé nigérien reste confronté à de nombreux problèmes. En effet, malgré l’application
des différentes politiques et orientations stratégiques depuis l’accession du pays à
l’indépendance, le système de santé reste peu performant avec un indice de 0,327 de
performance en matière de santé selon le Rapport sur la Santé dans le monde 2000 de
l’OMS. Cela a pour conséquence la précarité de l’état sanitaire des populations qui va en
s’aggravant avec la pauvreté de plus en plus grandissante et l’émergence de nouvelles
maladies.
L’amélioration de la performance du système de santé passe par la levée des obstacles et
défis majeurs auxquels il est confronté en capitalisant au mieux les atouts dont il dispose.
En particulier, l’information sanitaire doit être le centre des préoccupations de toute action
puisque c’est sur elle que repose les choix efficaces et pertinents des politiques et actions
à mener et le suivi régulier de leur mise en oeuvre.
À cet égard, la mise à jour périodique du Profil pays reste un défi majeur à relever par le bureau de
pays et le gouvernement du Niger.
25
5.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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2.
Cabinet du Premier Ministre, Stratégie de Réduction de la pauvreté, janvier 2002
3.
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Développement (UNDAF 2004-2007), mai 2003
4.
Ministère de la Santé publique et de lute contre les endémies : Plan national de
Développement sanitaire (PNDS) 2005-2009, novembre 2004
5.
ONU : Coordination résidente du système des Nations Unies : Bilan Commun de
Pays : « Combattre la pauvreté : le défi du millénaire », 2001
6.
UNION AFRICAINE : Nouveau partenariat pour le développement en Afrique, octobre 2001
7.
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8.
OMS-NIGER : Profil pays, Niger, 1994
9.
Ministère des Finances et l’Économie–Fonds des Nations Unies pour la Population:
Recensement général de la Population et de l’Habitat 2001 Résultats Provisoires,
décembre 2002.
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Ministère de l’éducation de base 1 et de l’alphabétisation: Rapport annuel 2002, 2002
11.
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Rapport préliminaire, juillet 2002
14.
Ministère de la Santé publique et de lutte contre les endémies : Plan stratégique
quinquennal de lutte contre le paludisme 2000-2005
15.
Ministère de la Santé publique et de lutte contre les endémies : Rapport de collecte des
données sur la morbidité et la mortalité pour le suivi et évaluation de FR/RBM, juillet 2003
16.
Cabinet du Premier Ministre : Plan cadre stratégique de lute contre les IST/VIH/SIDA
17.
Ministère de la Santé publique et de lutte contre les endémies : Plan national de Lutte
contre la Tuberculose 2002-2006
18.
Ministère de la Santé publique et de lutte contre les endémies : Système
d’Information sanitaire
19.
Ministère de la Santé publique et de lutte contre les endémies : Enquête sur l’hypertension
et le diabète, 2002
20.
Ministère de la Santé Publique et de Lute Contre
Hospitalières du Cancer du col utérin et du cancer du sein
21.
Multiples Indicator Cluster Sample Survey MICSS 2, 2000
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les Endémies :
national
Données
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Ministère de la santé publique : Analyse de la situation sanitaire du Niger1994-2000,
novembre 2000.
23.
URC enquête dans les formations sanitaires, novembre 2003
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Ministère de la Santé publique : Revues des dépenses publiques : 1998,1999 et 2000
Secteur Santé.
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Banque mondiale : Profil de pauvreté au Niger, novembre 1994
27.
Ministère des finances et de l’économie Bilan des programmes de réformes économiques
et financières 1996-2002, décembre 2002
28.
Programme spécial du Président de la République : Santé et développement
juillet 2002.
agricole,
6. GLOSSAIRE
Les objectifs du Millénaire pour le développement: Les objectifs du Millénaire pour le
développement constituent un programme ambitieux qui vise à réduire la pauvreté et à améliorer les
conditions de vie auquel les dirigeants mondiaux ont souscrit lors du Sommet du Millénaire en
septembre 2000. Il a été établi pour chaque objectif une ou plusieurs cibles, qui devront être
atteintes d’ici 2015 pour la plupart, 1990 étant l’année de référence.
Les objectifs sont les suivants: Objectif 1 : Éliminer la pauvreté extrême et la faim ; Objectif 2 :
Assurer l’éducation primaire pour tous ; Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes ; Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile ; Objectif 5 : Améliorer la
santé maternelle ; Objectif 6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies ; Objectif
7 : Assurer un environnement durable ; Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement.
Les soins de santé primaires : Les soins de santé primaires (SSP) sont des soins de santé essentiels
fondés sur des méthodes et une technologie pratiques, scientifiquement viables et socialement
acceptables, rendus universellement accessibles aux individus et aux familles dans la communauté
par leur pleine participation et à un coût que la communauté et le pays puissent assumer à chaque
stade de leur développement dans un esprit d'autoresponsabilité et d'autodétermination. Les SSP
comprennent au minimum huit éléments: i) une éducation concernant les problèmes de santé qui se
posent ainsi que les méthodes de prévention et de lutte qui leur sont applicables, ii) la promotion de
bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles, iii) un approvisionnement suffisant en eau saine et
des mesures d'assainissement de base, iv) la protection maternelle et infantile y compris la
planification familiale, v) la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, (vi) la prévention
et le contrôle des endémies locales, vii) le traitement des maladies et lésions courantes et viii) la
fourniture de médicaments essentiels.
Stewardship / Administration générale: L’administration générale consiste à superviser la totalité
du système national de santé, en évitant de faire preuve de myopie, d’étroitesse de vue, voire de
cécité devant la défaillance du système.
27
ANNEXES
Annexe 1 - Carte des infrastructures sanitaires nationales
28
Annexe 2 - Organigramme du MSP
29