LES REQUINS DU SAINT
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LES REQUINS DU SAINT
LES REQUINS DU SAINT-LAURENT Daphné Laurier Montpetit, biologiste à Espace pour la vie (EPLV) et communicatrice scientifique sur le Sedna IV Aiguillat commun Squalus acanthias L’aiguillat commun est un des requins les plus répandus dans le monde. Il mesure un peu plus d’un mètre à l’âge adulte, mais peut atteindre jusqu’à 2 m. Il est présent dans le fleuve Saint-Laurent jusque dans l’estuaire marin (à partir de Tadoussac) et c’est une espèce migratrice. La femelle garde ses œufs dans son ventre jusqu’à leur éclosion (ovovivipare) et la reproduction est très lente. La gestation peut durer jusqu’à deux ans pour donner une portée de 1 à 32 petits. L’aiguillat commun est pêché au Canada. On a longtemps utilisé son huile pour les lampes. Aujourd’hui, il est mangé dans certains pays (la viande). La population du nord-ouest de l’Atlantique est classée « menacée » selon la Liste Rouge de l’UICN. Crédit photo : Tambja Aiguillat noir Centroscyllium fabricii L’aiguillat noir dépasse rarement 1 mètre de longueur. Il est répandu dans les eaux tempérées de l’Atlantique. Il se nourrit principalement de poissons, de crustacés et de céphalopodes (calmars, pieuvres). La femelle porte les œufs dans son ventre jusqu’à l’éclosion (ovovivipare) et n’a que 7 ou 8 petits par portée. L’aiguillat commun n’est pas pêché, mais il est parfois attrapé par accident dans les lignes à pêche. On en sait peu sur cette espèce qui n’est pas considérée comme menacée. Il est présent dans le Saint-Laurent, mais nage à de très grandes profondeurs (généralement 200 m!), il est donc difficile à observer. Crédit photo : Tambja Requin maraîche / taupe Lamna nasus Le requin maraîche est un gros requin, pouvant atteindre 3 m, de la famille du grand requin blanc (lamnidés). C’est un requin migrateur, retrouvé dans les eaux de 1 à 18◦C. La femelle pond de 1 à 4 œufs (ovipare). Le requin maraîche se nourrit de poissons, de céphalopodes (pieuvres, calmars) et de petits requins. Bien qu’il soit impressionnant, ce n’est pas un requin particulièrement dangereux pour les humains. Le requin maraîche de l’Atlantique du Nord-ouest est considéré comme menacé, selon la Liste Rouge de l’UICN. Son commerce est aussi contrôlé par CITES (comité mondial qui réglemente le commerce des espèces menacées dans le monde). Il est victime de pêche accidentelle, et est aussi pêché pour ses ailerons. Plusieurs requins sont menacés à cause d’une soupe aux ailerons de requins, très populaire en Asie. Crédit photo : H.L. Todd Requin bleu Prionace glauca Le requin bleu est un des plus beaux requins. Il mesure généralement 2 m, mais peut atteindre jusqu’à 4 m de longueur. Il se nourrit de petites proies, comme des poissons pélagiques (loin des côtes), des calmars, des petits requins, des invertébrés et parfois des oiseaux en surface. On le retrouve dans tous les océans du monde, dans des eaux allant de 7 à 25◦C. La femelle garde les petits dans son ventre jusqu’à ce que le développement soit terminé. Il n’y a pas d’œufs (vivipares). La gestation peut durer jusqu’à 12 mois pour donner de 15 à 30 petits. Le requin bleu est apprécié pour ses longues nageoires, mangées dans une soupe aux ailerons, très populaires en Asie. Plusieurs requins sont pêchés par accident. Il est classé « quasi menacé » sur la Liste Rouge de l’UICN. Crédit photo : Tambja Requin du Groenland Somniosus microcephalus Le requin du Groenland, ou Laimarque, est un requin très mystérieux. Il peut atteindre jusqu’à 7 mètres de longueur, et est le seul requin pouvant tolérer les eaux froides arctiques tout au long de l’année. On le retrouve dans le fleuve Saint-Laurent, et des spécimens ont même été pêchés dans le Saguenay. Il peut se retrouver à plus de 2000 m de profondeur. Les femelles gardent les œufs dans leur ventre jusqu’à l’éclosion (ovovivipare) et ont une dizaine de petits par portée. Parce qu’il vit dans des eaux très profondes et froides, ce requin est resté très mystérieux pour les scientifiques. En 2003, on a filmé pour la première fois un requin du Groenland dans son milieu naturel, dans le Saint-Laurent! On ne sait pas pourquoi les requins viennent aussi haut dans le Saint-Laurent, mais c’est une superbe occasion de les étudier. Le Groupe d’Étude sur les Élasmobranches et Requins du Groenland (GEERG) est composé de scientifiques canadiens qui sont des pionniers dans l’étude de cette espèce. Il est considéré « quasi menacé » par la Liste Rouge de l’UICN. Requin pèlerin Cetorhinus maximus Le requin pèlerin est le deuxième plus gros requin du monde. Il peut atteindre jusqu’à 12 m de longueur. Il se nourrit en surface en filtrant le plancton (algues et animaux microscopiques qui flottent avec le courant), un peu à la manière des baleines. C’est par ses branchies modifiées qu’il peut filtrer le plancton. Ce n’est pas un requin dangereux pour les humains. Il est très répandu dans le monde, et se retrouve dans le golfe du Saint-Laurent, surtout en Gaspésie. On pense qu’il peut vivre jusqu’à 100 ans. La femelle garde les œufs dans son ventre jusqu’à leur éclosion (ovovivipare). La gestation peut durer jusqu’à 3 ans et donne généralement 6 petits. Le requin pèlerin n’est pas pêché en Amérique du Nord, mais il l’a beaucoup été dans certaines régions du monde. En Asie, il est apprécié pour son huile. Son cartilage et ses ailerons. La pêche a été arrêtée dans plusieurs pays du monde, parce qu’à cause de sa lente reproduction, il est en déclin. Il est classé « vulnérable » sur la Liste Rouge de l’UICN. Crédit photo : Chris Gotschalk Grand requin blanc Carcharodon carcharias Eh oui! Il y a de grands requins blancs dans le Saint-Laurent! Ce sont de grands migrateurs qui peuvent tolérer les eaux froides, il arrive donc qu’un individu se retrouve dans le Fleuve, quoiqu’il s’agisse d’un événement assez rare. On a déjà observé un grand requin blanc à Forestville, à seulement 40 km d’un site de plongée très populaire au Québec! C’est le plus grand poisson carnivore du monde. Il peut atteindre 7 m de longueur. Il se nourrit de tout, allant de petits poissons jusqu’à de grands mammifères marins. Il peut sauter hors de l’eau pour attraper une proie. Il possède une adaptation spéciale : il réutilise la chaleur produite par ses muscles pour réchauffer son sang, une caractéristique unique chez les animaux à « sang froid », comme les requins. Le grand requin blanc peut donc se retrouver dans des eaux froides, ce qui lui procure une très grande aire de distribution; on le retrouve un peu partout dans le monde. La femelle pond de 2 à 12 œufs par portée (ovipare), et la gestation peut durer jusqu’à 1 an. Le grand requin blanc est classé « vulnérable » sur la Liste Rouge de l’UICN. Crédit photo : Pterantula (Terry Goss Références http://www.geerg.ca/sharks1.html http://www.marinebiodiversity.ca/shark/french/index.htm http://www.romm.ca/page.php?menu=5_21_0&fiche=1 http://www.dfo-mpo.gc.ca/international/facts-faits/sharks-requin-fra.htm
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