Accident du Potomac
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Accident du Potomac
Accident du Potomac : ÿ B737-200 ÿ Washington DC ÿ 13 janvier 1982 Un Boeing 737 s’écrase au décollage à cause du givrage. La fermeture de la piste et le trafic au décollage très dense ont induit des pressions psychologiques très fortes sur un équipage jeune et relativement peu expérimenté. • Conditions météorologiques: Une tempête de neige s’est abattue sur Washington ce jour là. La visibilité était très basse (de 700 à 1500 mètres dans les averses de neige). Il faisait très froid (-15°C). le vent était du Nord Est pour 10 nœuds. • Infrastructure: L’aéroport de Washington National (aujourd’hui Reagan) est situé en centre ville. C’est un terrain très chargé avec 3 pistes. Une piste a été fermée temporairement à cause de la neige ce qui a occasionné une attente au sol et un roulage très long. Situé à 3 kilomètres de la Maison Blanche, les trajectoires antibruit de décollage comportent une altération de cap à gauche de 40 degrés après le décollage. • Expérience des pilotes: Les pilotes ont accumulé toute leur expérience en ligne chez Air Florida accompagnant la croissance rapide de cette compagnie. Le commandant de bord avait 34 ans et avait été promu en avril 1980 après deux ans effectués comme copilote sut 737 et DC9. Sa dernière vérification de compétences était récente datant d’avril 1981. Le copilote a été lâché sur 737 en novembre 1981 après une expérience sur F15 dans l’US air force. • Historique: Le vol Air Florida 90 est à destination de Fort Lauderdale. Il devait partir à 14h15 locales mais à 13h40, tous les départs sont retardés à cause de fortes chutes de neige qui ont forcé le contrôle à fermer l’aéroport. Le terrain doit être rouvert à 14h30, les chasse neige dégagent la piste 36. Dans le même temps, les taxiways et les parkings deviennent de plus en plus encombrés avec des avions qui roulent et attendent le départ.A 14h30, l’embarquement est terminé. Le CDB a demandé le dégivrage pour rouler le plus tôt possible et être bien placé dans la queue qui se forme pour décoller. A ce moment, l’avion est recouvert d’environ un centimètre de neige. le camion de dégivrage arrive à 14h20 et débute le dégivrage de l’avion aussitôt. Le CDB apprend à ce moment que 11 avions sont prioritaires au décollage et que 5 à 6 devront quitter leur parking avant qu’il puisse obtenir l’autorisation de repousser. Il demande alors au dégivrage d’interrompre son travail pour le moment. Une demi-heure plus tard, alors que l’aéroport rouvre, le CDB demande la reprise du dégivrage. Il neige très fortement à ce moment. L’équipe de dégivrage reprend son travail à zéro. Ils n’ont pas utilisé de cache sondes. Le dégivrage est terminé à 15h10. 5 minutes plus tard, la porte avant est fermée et l’agent Air Florida rétracte la passerelle. Le CDB lui demande combien il y a de neige sur les ailes. L’agent lui répond qu’il ne voit qu’une fine pellicule. L’avion est autorisé à repousser à 15h23. A cause de la neige, le push patine. Le CDB propose alors au conducteur d’utiliser les reverses pour reculer. Joignant le geste à la parole, l’équipage démarre les moteurs et sort les reverses. Le conducteur leur demande de n’utiliser que le régime de ralenti. Les reverses sont utilisées 1 minute 30 et l’avion ne bouge pas. Moteurs arrêtés, l’avion finit par être repoussé normalement. A 15h38, l’avion commence à rouler et rejoint la file d’attente derrière un DC9. Quinze minutes après le décollage de celui ci, soit à 15h59, le 737 est autorisé à s’aligner et à décoller. La visibilité est de 500 m. Le point de virage de la procédure anti bruit est situé à la verticale d’un pont. A 16h01, l’avion percute le pont et s’écrase dans la rivière, il y aura 1 survivant. Un avion au roulage a pu remarquer, en croisant le 737, qu’il était recouvert de neige. • enregistrement des conversations dans le cockpit: 14 minutes avant le décollage: CDB: OPL: CDB: OPL: CDB: OPL: tout ce que je peux dire c’est que ton pare brise sera dégivré, je ne sais pas pour l’aile. de toute façon nous n’avons besoin que de l’emplanture de l’aile, les ailerons chasseront la neige de saumons. ça y est! Il a ton aile maintenant (se référant a souffle des réacteurs du DC9). est ce que ça a marché sur la tienne aussi? Tu vois ton saumon d’ici? j’en ai un petit peu sur mon aile aussi regarde un peu! (se référant à un avion qui vient de se poser), il a au moins 5 centimètres de neige sur les ailes. L’équipage a eu l’idée de se placer dans le souffle de l’avion le précédant pour dégivrer ses plan, évaporant au passage le glycol déposé par les équipes de dégivrage. Ils se privent de leur protection contre la neige. Ils vont attendre 15 minutes comme çà. 11 minutes avant le décollage: OPL: CDB: OPL: ATC: OPL: ATC: OPL: (se référant au panneau moteur) tu vois la différence entre les deux moteur ? ouais… je ne sais pas pourquoi c’est différent… Cet air chaud qui va dans le moteur droit. Ça doit venir de son souffle (celui du DC9). Ça le faisait aussi au parking, mais… Palm 90, traversez la piste 03 s’il y a de la place, écoutez la tour 119,1 Palm 90… Je suis content de savoir qu’il n’y a pas d’avion qui roule dans le coin, on ne voit même pas la limite de la piste et du taxiway. (Se référant à nouveau aux instruments moteur) Le problème se calme un peu. Ça doit être l’air chaud entrant dans le compresseur. Pour Palm 90, vous pouvez y aller après le DC9 rouge Palm 90 Le copilote insiste sur un problème d’instrument moteur. En fait des prises de pression à l’entrée du compresseur ont été obstruées au dégivrage. Ceci fausse les indications de l’EPR, paramètre de conduite moteur sur 737-200. 7 minutes avant le décollage: OPL: CDB: c’est une cause perdue que de vouloir rester dégivré ici! Ça donne une fausse impression de sécurité… ça…euh…satisfait les feds (la FAA) L’avion arrive au point d’attente, le CDB demande la check list avant décollage. 2 minutes avant le décollage: OPL: CDB: OPL: CDB: OPL: ATC: CDB: OPL: CDB: OPL: CDB: OPL: CDB: OPL: ATC: je pense que ce sera bon pour partir dans une minute… les EPR à 2,04, bugs à 138, 140 et 144 nœuds. affichés briefing décollage: standard Air Florida. Piste contaminée par de la neige fondue, tu veux faire quelque chose de spécial ou on y va comme ça? fais ce que tu veux de spécial… si je déjauge la roue avant un peu comme sur terrain mou… Je déjauge la roue avant et on le laisse voler… Palm 90, alignez vous et attendez, soyez prêt pour un décollage immédiat PNC assis bleeds? elles sont OFF strobes et feux de nav? ON transpondeur? ON check list avant décollage terminée Palm 90, autorisé décollage rapidement trafic à 2 miles derrière vous Décollage: CDB: OPL: CDB: CDB: OPL: CDB: OPL: CDB: OPL: CDB: OPL: CDB: ATC: CDB: OPL: CDB: à toi les manettes OK dis moi si tu as besoin des essuie-glace. il fait sacrement froid ici (regardant les instruments) on les a… très froid… très froid… bon sang regarde ça ! Ça n’a pas l’air normal n’est ce pas ? Non ce n’est pas bon ! mais si…Voilà 80 nœuds non, je ne pense pas que ce soit bon. A moins que… 120 je ne sais pas… V1 (l’avion décolle) – doucement ! V2 (stick shaker) – doucement ! Palm 90, contactez le départ en avant ! en avant ! Doucement ! on ne veut que 500 (pieds par minute). Allez monte ! monte ! juste un petit vario ! We’re going down Larry… I know ! • L’enquête: L’inspection des moteurs a montré que ceux ci n’était pas au régime de décollage. Les instruments primaire pour contrôler la poussée sont les EPR. La poussée de décollage ce jour là devait correspondre à un EPR de 2,04, elles étaient à 1,70 (presque un régime d’atterrissage). De la glace s’est formée sur la sonde ce qui a créé cette fausse indication. L’inspection a montré que les anti givrages moteur étaient à l’arrêt, ce qui fut confirmé par l’analyse du CVR à l’écoute de la check-list avant décollage. Le copilote avait noté que les indicateurs EPR n’étaient pas cohérents à l’arrêt au parking. Lors de la check-list avant décollage, la réponse OFF à l’item anti givrage moteurs a été donnée sans hésitation par l’équipage… Le dernier contrôle en ligne du CDB s’était révélé insatisfaisant, il connaissait mal les systèmes et les limitations de l’avion. Un deuxième contrôle, 3 jour plus tard s’était révélé satisfaisant. Le copilote était connu pour son individualisme et ses qualités de pilote. Dans les situations stressantes, il connaissait bien ses limites et n’était pas du genre à se taire quand quelque chose n’était pas correct. L’accélération de l’avion n’a pas été normale, il aurait du accélérer à 145 nœuds en 30 secondes alors qu’il a atteint cette vitesse en 45 secondes. L’avertisseur de décrochage s’est déclenché à 200 pieds, 10 nœuds avant le décrochage. Il s’est pourtant déclenché à une vitesse de 12 nœuds supérieure à sa vitesse d’activation normale. L’avion était givré… Les échanges entre le copilote et le CDB ont montré que le premier était inquiet quant aux indications des instruments. Les performances d’un 737 au poids auquel est survenu l’accident indiquent qu’avec un EPR de 1,70, à 145 nœuds, le vario s’établit à 1000 pieds par minute. C’est le givrage qui a altéré cette performance. • Dégivrage au sol Les problèmes liés à l'exploitation des avions par temps froid sont surtout ceux liés au givrage, à la présence de glace et de neige sur l'avion sur les parkings, taxiways et pistes. Les services compétents prennent chaque hiver des mesures préventives et curatives adaptées pour en limiter les effets. Plusieurs paramètres interviennent dans la détermination des conditions givrantes au sol : • température (OAT inférieure à + 10°C), • présence d'un contaminant (eau, slush, neige, glace, verglas), • traces visibles d'humidité (brume avec visibilité inférieure à 1 600 m, nuages pluie, grésil ou brouillard). • quand la température OAT est inférieure à + 10°C et que l'un des autres paramètres est rencontré, alors il y a risque de rencontrer des conditions givrantes. La sécurité du vol repose sur le concept d’avion propre. L’accumulation de glace doit être enlevée avant le décollage lorsque l’avion a été exposé au givre au sol. Le liquide de dégivrage est un contaminant lui même. Il doit donc être éliminé avant le décollage. Ceci est possible grâce à la viscosité du fluide qui se réduit quand elle est soumise à la force de cisaillement de vent quand l’avion accélère. Au décollage, le liquide coule facilement le long de l’extrados de la voilure. C’est par l’utilisation de liquides qui abaissent le point de congélation que l’on lutte contre le givrage. Ces liquides, bien que très hydrosolubles, n’absorbent la glace que très lentement. À mesure que la glace fond, le liquide se mélange à l’eau ce qui a pour effet de le diluer, il commence alors à s’écouler de l’avion. Une fois toute la glace fondue, le liquide résiduel consiste en un mélange de concentration en liquide de dégivrage inconnue. Ce mélange peut alors geler. La procédure de dégivrage peut être grandement accélérée si on utilise l’énergie thermique des liquides chauds et l’énergie physique des équipements de pulvérisation à haute pression. • Consignes générales OPS 1 OPS 1.345 – sous partie D Un Commandant de Bord ne doit pas entreprendre un décollage, à moins que les surfaces externes ne soient dégagées de tout dépôt susceptible d’avoir une incidence négative sur les performances ou la maniabilité de l’avion, sauf dans les limites spécifiées dans la partie Utilisation du Manuel d’Exploitation. Un Commandant de Bord ne doit pas entreprendre un vol dans des conditions de givrage connues ou prévues, à moins que l’avion ne soit certifié et équipé pour faire face à de telles conditions. Il est interdit de faire décoller un avion quand du givre, de la neige où de la glace adhère sur le fuselage, les ailes, l'empennage, les surfaces mobiles, les entrées d'air moteur, les hélices. Avant toute opération de dégivrage (cas le plus courant), le PNT doit s'assurer que les glaces et parebrise sont propres. Ne pas hésiter en cas de doute (roulage prolongé, attente prévisible avant décollage, présence de neige ou glace sur l'extrados...) à faire effectuer une nouvelle opération de dégivrage. Dans tous les cas il convient d'être très vigilant sur l'état général de l’avion (en particulier toute sonde et prise anémométrique). • Consignes particulières Il est nécessaire de s'assurer du bon débattement des gouvernes après le dégivrage et de réitérer cette vérification avant de pénétrer sur la piste. Il est interdit de procéder, soit à la mise en fonctionnement soit à l'arrêt de l'APU, ou des moteurs, durant la phase de pulvérisation de liquide de dégivrage ou d'antigivrage. • Concernant l'APU : S'assurer que la vanne de soutirage (BLEED AIR VALVE) est bien fermée, afin d'éviter l'introduction accidentelle de produit anti-givre ou de dégivrage dans la cabine. Avant mise en route, s'assurer que l'entrée d'air APU a été dégivrée. • Concernant les GTP : S'assurer de la libre rotation des hélices avant le démarrage (blocage possible par la glace) et vérifier les entrées d'air. • Antigivrage (traitement préventif) Opération préventive qui permet d'éviter la formation de givre, de glace, de neige sur l'avion à l'aide d'un produit d'antigivrage de type I (liquide de dégivrage non épaissi qui assure une protection en l'absence de précipitation, pluie ou neige), ou à l'aide d'un produit antigivrage de type II (liquide d'antigivrage épais qui assure une protection même avec des précipitations pluie ou neige). • Le traitement avec un liquide anti-givre de type II, pur ou dilué, à température ambiante, doit être effectué sur un avion « propre » (exempt de glace, neige ou givre). Le traitement sera ainsi efficace en cas de précipitation. • Pas d'application deux fois de suite de liquide de type II sans que l'avion ai volé entre les deux. Si cela était cependant nécessaire, il faut, avant la seconde application laver l'avion avec de l'eau ou du liquide de dégivrage. • Dégivrage (traitement curatif) ÿ Généralités Opération curative qui consiste à enlever la neige, la glace ou le givre à l'aide d'un liquide de dégivrage. ÿ Dégivrage au poste de stationnement (durée de 20 à 30 min) Cette opération s'effectue par engins mobiles sur l'aire d'embarquement, ou après push, (ou sur aire spécialisée après déplacement) réacteurs arrêtés si cette opération n'a pas été effectuée avant l'arrivée de l'équipage, sous la responsabilité du personnel sol en charge de l'avion, l'équipage appliquera les consignes définies dans le Manuel d’Exploitation partie Généralités (PARTIE A). • D'une façon générale le dégivrage peut s'effectuer avec l'APU en route (sans d'air), avec les volets à 0° (si possible) avec le trim profondeur à piquer (si possible) avec toutes les portes est issues fermées. Une information particulière est alors donnée aux passagers. • Le personnel qualifié chargé de la conduite des engins mobiles applique ses consignes d'opérations définies, (zones de sécurité, manœuvres non brusques de ces engins, positionnement du bras de la nacelle de l'engin). ÿ Dégivrage en aire centralisée (durée de 3 à 5 min) Cette opération s'effectue après l'embarquement et la mise en route, sur une aire définie à l'aide d'engins fixes (portiques) réacteur au ralenti. L'équipage appliquera en particulier les consignes de guidage et d'arrêt, ainsi que le contact VHF approprié. • Nettoyage des pare-brise Compte tenu de l'incompatibilité entre les produits anti-pluie (sur avion équipé) et les produits antigivre, il est nécessaire de faire nettoyer parfaitement toutes les glaces du poste avec du produit antistatique. Sur les avions dégivrés, la mouillabilité des glaces avec des liquides de type I ou II est bonne mais uniquement sur des glaces propres. Si l'avion doit subir un dégivrage, il faut s'assurer, avant le départ du bloc, que les glaces et le pare-brise sont propres. • Si les glaces du poste ne peuvent pas être nettoyées après l'opération de dégivrage, ne pas utiliser en vol le liquide anti-pluie (sur avion équipé). Faire nettoyer les glaces à l'escale suivante. • Liquides de dégivrage et d'anti-givrage Les liquides utilisés sont classés par l' « Association of European Airlines » (AEA) en deux groupes. ÿ Liquides de type I (non épaissis) Ce groupe est connu sous les désignations militaires MIL-A-3243 ou MIL-D-8243. Les liquides de ce groupe doivent contenir au moins 80% d'éthylène ou de propylène glycol, ou de 80% d'un mélange des deux. S'il est dilué avec de l'eau, le liquide doit avoir un point de congélation au minimum inférieur de 10°C à la température ambiante. Les liquides de ce groupe ont principalement une efficacité contre une nouvelle formation de dépôt, si aucune précipitation n’est prévue. Les produits commercialisés les plus courants sont : Shell Texaco Bron Union Carbide Corporation Thompson-Hayward Chemical Co. Kilfrost S 7632 WD-20, WD-30 11 ADF TH (MIL spec D-8243d) ÿ Liquides de type II (épaissis) Ces liquides ont un additif épaississant ajouté à un produit de base contenant au moins 50% de glycol sous forme de polymère macromoléculaires. Le liquide est visqueux. La protection est alors efficace contre une nouvelle formation de dépôts même par précipitations. L'AEA demande pour ces liquides un point de congélation d'au minimum -32°C sous forme pure et de -10°C dilué dans 50% d'eau. Une protection minimale de 4 heures contre la formation de glace par 5°C en conditions de forte humidité (température de surface à -5°C et température de l'air à 0°C) doit être respectée. Une protection pendant 30 minutes à -5°C (surface et air) dans des conditions de pluie givrante doit également pouvoir être respectée. Exemples de liquides de type II : Kilfrost Hoechst SPCA ABC-3 170 LTV AD 104, AD 99-6 ÿ Précautions Les liquides à base d'alcool sont interdits car ils peuvent endommager les surfaces « vitrées ». La viscosité des liquides de type II a l'avantage d'un long temps d'efficacité, mais peut poser des problèmes par faibles Vlof. Une faible vitesse de décollage peut ne pas permettre l'évacuation totale du liquide avant le décollage. Les conséquences sur les performances pouvant alors être très importantes, et il est impératif de vérifier les instructions éventuelles relatives à ce problème dans le Manex B §2.09 de chaque avion ou le « bulletin des opérations en hiver à destination des équipages ». • Temps d'efficacité des liquides de type I et II C'est le temps estimé pendant lequel le liquide empêchera la formation ou accumulation de glace, neige ou givre sur la surface traitée. Ce temps est fonction des conditions météorologiques, du liquide et ne peut pas être prédéterminé efficacement pour chaque application. TEMPS D’EFFICACITE DES DEGIVRANTS TYPE I température ambiante >0C -7C 0C -25C -8C givre, gelée blanche 45 min 45 min 30 min température ambiante >0C -7C 0C -25C -8C givre, gelée blanche 12 h 8h 8h brouillard givrant 30 min 15 min 15 min neige 15 min 15 min 15 min pluie verglaçante 5 min 3 min 3 min pluie sur ailes froides 15 min 15 min TEMPS D’EFFICACITE DES DEGIVRANTS TYPE II EPAISSI brouillard givrant 3h 1 h 30 1 h 30 neige 1h 45 min 45 min pluie verglaçante 20 min 20 min 20 min pluie sur ailes froides 1h 1 h 30 ÿ Précautions Les tableaux ci-dessus peuvent varier légèrement d'une marque à l'autre, et d'un type d'avion à l'autre. Pour cette raison, la partie Utilisation du Manuel d’Exploitation de chaque avion doit impérativement être consultée. En cas de doute, le Service de « Maintenance » doit être contacté. Le temps d'efficacité peut être considérablement réduit par temps difficile, et le film protecteur peut être considérablement dégradé par forts vents ou le souffle des moteurs. Des dégradations peuvent également intervenir si la température du carburant dans les réservoirs d'aile est inférieure à la température ambiante (d'au moins 10°C). • Contrôles pour déterminer de la nécessité ou non du dégivrage Il est difficile de définir les circonstances précises nécessitent une opération de dégivrage. Même la plus petite quantité de givre peut représenter un risque extrêmement important de dégradation des performances, particulièrement lors du décollage. Dans tous les cas, si la température est inférieure au point de congélation, l'avion doit être minutieusement inspecté pour déterminer de la nécessité ou non d'un dégivrage. Si possible, anticiper sur les événements en antigivrant l'avion si du givre ou de la neige sont prévus! Les ailes, stabilisateurs et fuselage doivent être inspectés à la recherche de tout dépôt de glace, neige ou givre. Si du givre ou de la glace se sont formés sur l'intrados à l'emplacement des réservoirs, si l'avion a été soumis à des précipitations lors de son stationnement, ou s'il y a le moindre doute concernant la présence de glace vive sur l'extrados, celui-ci doit être minutieusement inspecté. De forts givrages ont pu être observés lors de pluie ou crachin par des températures allant de +10 à +15°C ! Il faut de plus toujours garder à l'esprit le fait que de la neige ou du slush peuvent cacher de la glace vive difficile à détecter ! • Information de l'équipage Après une opération de dégivrage, un contrôle visuel doit être effectué (en insistant sur les extrados de l'aile et du stabilisateur) par un agent qualifié (ou un membre de l'équipage de conduite). Cet agent, après le contrôle, autorise le départ de l'avion en transmettant le code AEA à l'équipage. Il est responsable du dégivrage correct de l'avion. Le Commandant de Bord est responsable de la décision d'accepter ou non ce dégivrage comme correct, et de la surveillance de l'état de l'avion pendant le roulage vers le décollage. Le code AEA définit le type de traitement appliqué sur l'avion. Il comprend la classification AEA du liquide utilisé, sa concentration, l'heure et la date de début du traitement. Exemple : AEA TYPE 25/75 06H30/30.01.94 Tous les fluides non approuvés de type II sont assimilés à des types I avec les temps d'efficacité et codes correspondants. La concentration d'un mélange est mesurée en rapport de volumes. Le liquide dégivrant est compté en premier, c'est à dire qu'un mélange 25/75 est constitué de 25% de liquide dégivrant et 75% d'eau. Si le rapport de mélange n'est pas répertorié, utiliser le code inférieur le plus proche (un mélange 30/70 doit être considéré comme du 25/75). Exemple : AEA TYPE 2 100/0 06H00/30.01.9