Portrait social d`arrondissement

Transcription

Portrait social d`arrondissement
Direction de l’action sociale, de l’enfance et de la santé
Observatoire social
Portrait social d’arrondissement
19
le
e
JANVIER 2012
Études et Observatoire social, DASES
Réalisation : Mélanie Ridel
Analyse, cartographie et rédaction : Fabien Cante et Julien Kerami, étudiants EHESS
Observatoire social - Tél . : 01 43 47 70 81
Le 19e est un arrondissement peuplé : avec près de 184 800 habitants en 2009 (INSEE), il compte pour 8,5 % de la population
parisienne.
Le 19e est également un arrondissement populaire, dont les indicateurs socio-économiques affichent souvent les valeurs
extrêmes de la ville. Une forte concentration de logement social a conservé ce caractère populaire depuis les années 1950
et 1960 ; elle donne une identité à certains de ses quartiers, comme celui de la Place des Fêtes, tout en assurant une relative
homogénéité sur l’ensemble du territoire.
De ce fait, il est difficile de fonder une analyse statistique du 19e entièrement sur des critères géographiques. Les environs
du parc des Buttes Chaumont, où l’on peut trouver une population à la fois plus aisée et plus âgée, se démarquent parfois
du reste de l’arrondissement mais seul le quartier de la Mouzaïa se distingue nettement sur l’ensemble des problématiques
abordées.
Immédiatement à proximité, le quartier de Danube-Solidarité présente quant à lui des indicateurs de précarité parmi les
plus élevés de la ville ainsi qu’un parc social omniprésent (90 % des logements). Avec le quartier de Flandre, dont la moitié
Nord abrite d’impressionnants ensembles de logement social, et dont la pointe Sud (Stalingrad) est plutôt concernée par
des problématiques d’inconfort et d’insalubrité, Danube-Solidarité fait partie des quartiers-cible du Contrat urbain de
cohésion sociale (CUCS) de la Ville de Paris. Pour autant, ces deux quartiers prioritaires ne sont ni entièrement homogènes
ni toujours distincts des espaces environnants en ce qui concerne leurs problématiques sociales.
Le 19e est un site important pour la politique urbaine parisienne. Parmi les nombreux chantiers de construction,
de rénovation ou de renouvellement urbains, les plus importants sont actuellement ceux des Entrepôts Macdonald et
de l’ancien hôpital Claude-Bernard : face à face à la pointe Nord de l’arrondissement, ils promettent la construction de
centaines de nouveaux logements - dont une partie à caractère social - ainsi que la profonde reconfiguration architecturale
et commerciale de cet ancien quartier industriel et enclavé.
Avec l’extension du réseau de transports (arrivée du Tramway, future gare de RER éole-évangile à la frontière avec le 18e),
ces chantiers pourraient mettre en jeu de nouvelles dynamiques résidentielles et démographiques, altérant ainsi le profil
social de l’arrondissement.
SOMMAIRE
Introduction
Aujourd’hui, le Parisien du 19 ...
e
....est plus jeune
37 ans en moyenne contre un peu plus de 39 ans à Paris
...est plutôt une femme
Même si la surreprésentation est moins marquée, 51,3 % des habitants
sont des femmes contre 53 % à Paris
...vit moins seul
Moins d’une personne sur cinq vit seule,
contre plus d’une sur quatre à Paris
...est plus cosmopolite
26 % de la population est immigrée,
près de 6 points de plus que la moyenne parisienne
...vit plus en famille
31 % des ménages sont des familles avec enfants contre 23 % à Paris
...est moins diplômé
32 % des habitants ont un niveau Bac +2, contre 45 % à Paris
...a beaucoup moins de ressources
Il perçoit 1 650 € par mois en moyenne, soit moins de la moitié de ses
voisins (un peu plus de 4 000€)
3
Portrait du 19e
5
Un arrondissement très jeune et dynamique
5
Un arrondissement cosmopolite 5
Un arrondissement populaire : surreprésentation des ouvriers et employés 6
Revenus et précarité
7
Logement et politiques d’hébergement
Un logement récent, peuplé, et à fort caractère social
Une importante précarité liée au logement
Lutte contre l’exclusion par le logement
10
10
11
12
Enfance et Famille
14
Un arrondissement familial14
Des familles avec des difficultés financières
17
Des familles avec des difficultés éducatives
18
Insertion des jeunes
D’inquiétants écarts d’éducation et de formation chez les jeunes
... Qui donnent lieu à des difficultés d’insertion professionnelle
... Et à une politique ciblée auprès de ces populations
Politiques d’insertion et de lutte contre l’exclusion
Emploi précaire
Un chômage préoccupant
De nombreux bénéficiaires du RSA
Accompagnement social
Personnes âgées et personnes en situation de handicap
19
19
20
20
21
21
21
22
24
25
Précarité et dépendance des personnes âgées
25
Personnes en situation de handicap27
Portrait du 19e
Un arrondissement très jeune et dynamique
(INSEE 2008)
Le 19e se démarque du reste de la ville par le poids important de sa population jeune - due en partie à une natalité
dynamique – et la part relativement moindre d’adultes et de personnes âgées.
Une personne sur quatre a moins de 20 ans dans le 19e, alors que la proportion est de moins de 1 sur 5 à Paris.
3,1%
12,8%
14,5%
26,9%
25,9%
Part de la
population par
tranche d'âge
4,5%
Avec 46 000 jeunes, le 19e compte ainsi à lui seul près de 11 % de l’ensemble des jeunes Parisiens1.
A contrario, les jeunes adultes de 20-39 ans, tout en restant le groupe le plus important dans le 19e avec 59 000 personnes,
représentent moins d’un tiers de la population de l’arrondissement, contre presque 36 % à Paris. La part des 40-59 ans est
à peu près similaire à celle de Paris (27 % contre 26 % à Paris)
80-100 ans
60-79 ans
40-59 ans
32,1%
35,6%
Enfin, les seniors ne représentent que 16 % de la population de l’arrondissement, contre 19 % à Paris. En valeur absolue,
près de 30 000 personnes âgées vivent dans le 19e.
20-39 ans
Moins de 20 ans
25,1%
L’indice de vieillissement est de loin le plus faible de la ville, avec 53 personnes âgées (de 65 ans et plus) pour 100 jeunes
de moins de vingt ans, soit pratiquement un rapport de 1 à deux et 20 points de moins qu’à Paris (73 personnes âgées pour
100 jeunes).
19,5%
19ème
Paris
INSEE 2008
L’espérance de vie d’un habitant du 19e est de 80,8 ans, ce qui est bien en-dessous de l’espérance de vie parisienne (82,5
ans). Cet indicateur place l’arrondissement dans le peloton de queue de la capitale, juste devant ses voisins du 18e (80,1 ans)
et du 20e (80,2 ans).
Le 19e est l’arrondissement le plus dynamique de Paris. Il a connu la plus forte croissance entre 1999 et 2008 , avec une
augmentation de 12 300 habitants (+7 % sur la période).
185
Cette croissance démographique est avant tout le fait d’un accroissement naturel (différence entre les naissances et les
décès).
Le 19e affiche le second taux de natalité le plus élevé (après le 18e) de la ville avec 17 naissances pour mille habitants. En
comparaison, Paris a un taux de natalité de 14 pour mille.
Un arrondissement cosmopolite
47 800 habitants du 19e sont des personnes immigrées2, ce qui représente 26 % de la population totale de l’arrondissement
et près de 11 % de la population immigrée de la ville. A Paris, la part de la population immigrée est d’environ 20 %.
1
2
Le 19e représente 8.5 % de la population parisienne.
Personnes immigrées : personnes nées étrangères à l’étranger, ayant migré sur le territoire français
5
173
163
149
Population
1968
180
170
165
160
150
144
Population
1975
190
Milliers
Evolution de la population (1968-2008)
140
Population
1982
Population
1990
Population
1999
Population du 19e (en milliers)
Population
2008
INSEE 2008
Les populations immigrées habitent de façon assez homogène sur l’ensemble de l’arrondissement.
Elles représentent un minimum de 25 % et parfois plus de 35 % de la population sur l’ensemble des CUCS de l’arrondissement
et à la périphérie au Sud du Parc de la Villette, ainsi que sur la pointe Sud du Bas-Belleville et la rive inférieure du canal de
la Villette, autour du métro Ourcq.
Le pourtour des Buttes Chaumont se démarque : en particulier, le quartier de la Mouzaïa a une part de population immigrée
très nettement inférieure à ses voisins, ainsi qu’à la moyenne parisienne.
Les foyers de migrations les plus représentés dans l’arrondissement sont, par ordre décroissant :
• Le Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie), qui représente plus du tiers de la population immigrée de l’arrondissement (soit
16 200 personnes). L’immigration maghrébine représente 9 % des habitants du 19e.
• Le deuxième foyer le plus important, qui représente près du tiers des populations immigrées de l’arrondissement, est
peu détaillé ; il comprend toutes les populations nées dans un pays hors Europe et Afrique. Ces habitants représentent
8 % de la population de l’arrondissement ; ils correspondent pour partie à une minorité turque (690 personnes), et
sans doute à une population d’origine asiatique bien implantée, notamment, dans le Bas-Belleville et autour du métro
Stalingrad (bas du quartier de Flandre).
• Les populations africaines hors-Maghreb représentent un peu plus de 20 % de la population immigrée (10 000
personnes environ), et 5,5 % de la population du 19e.
• L’immigration européenne est nettement moins importante dans le 19e que dans d’autres arrondissements parisiens,
et représente seulement 13 % de sa population immigrée (8100 individus).
Un arrondissement populaire : surreprésentation des
ouvriers et employés (INSEE 2008)
Le 19e arrondissement se démarque très largement de la situation parisienne et demeure un arrondissement populaire : en
effet, 42 % des actifs de l’arrondissement sont ouvriers et employés (40 000 personnes environ), contre moins de 30 % à
Paris. 13 % des ouvriers Parisiens sont des habitants du 19e. A l’inverse, les cadres ne représentent que 28,5 % des actifs,
(27 000 personnes), contre 42 % dans Paris.
Alors que le centre et l’Ouest de Paris ont deux voire trois fois plus de cadres que d’ouvriers et d’employés, le Nord-Est
conserve un rapport plus équilibré, voire inverse. De fait, la vaste majorité des territoires du 19e abrite plus d’employés et
d’ouvriers que de cadres.
6
Tout le côté Ouest (CUCS de Flandre) ainsi que la périphérie de l’arrondissement, les environs de Danube-Solidarité, et ceux
de la Place des Fêtes, comptent moins de 8 cadres pour 10 ouvriers/employés.
Dans quelques quartiers autour des Buttes Chaumont, on retrouve la tendance parisienne, avec un ratio qui varie entre 1,5
et deux fois plus de cadres que d’employés et ouvriers (le rapport global pour Paris est de 1,5). Ils correspondent à des zones
plus riches et/ou plus diplômées. Le quartier de la Mouzaïa se démarque ici encore plus nettement que précédemment :
c’est le seul, dans l’arrondissement, où l’on trouve une population de cadres plus de deux fois et demie supérieure à celle
des employés/ouvriers.
La population de cadres du 19e a augmenté de 36 % entre 1999 et 2008, un accroissement supérieur à celui de Paris (30 %).
L’arrondissement semble cependant moins touché par le phénomène de gentrification que ses voisins du Nord-Est. L’arrivée
de cadres n’entraîne pour l’instant pas le départ massif des catégories populaires : le 19e n’a perdu que 2,5 % de sa population
ouvrière et employée en 9 ans, contre une diminution de près de 10 % à Paris. Mais les nouveaux chantiers de renouvellement
urbain, comme celui des réhabilitations et requalifications de la Rue de l’Ourcq à l’Est du canal, pourraient accélérer le processus.
Revenus et précarité
Des revenus modestes (INSEE 2007)
Le revenu moyen d’un habitant du 19e est de 1 650 € par mois, ou 19 825 € par an (INSEE 2007). Cette moyenne est plus de
deux fois inférieure à celle de Paris : un Parisien gagne en moyenne 4 080 € par mois.
L’immense majorité des quartiers du 19e affichent moins de 25 000 euros de revenu annuel moyen, le plus souvent même
moins de 19 000 euros : la part de faibles revenus dans ces zones est donc importante. L’arrondissement compte beaucoup
moins de hauts revenus que le reste de la ville, et une proportion plus importante de revenus modestes.
Le revenu médian, qui partage la population en deux parts égales, confirme que les habitants du 19e vivent en très grande
partie avec des ressources limitées comparées à celles du reste de Paris. La moitié des foyers de l’arrondissement vit ainsi
avec un revenu mensuel inférieur ou égal à 1 315 € mensuels, soit 15 780 € par an par unité de consommation. A Paris, le
revenu médian mensuel est de 2 025 € (24 300 € par an).
Le 19e n’est pourtant pas entièrement homogène : certaines disparités existent au sein de sa population et entre ses
territoires.
Si la grande majorité des quartiers - bords du canal, Bas-Belleville et toute la partie périphérique - affiche un revenu médian
inférieur à 19 000 € annuels par UC, les bords du parc des Buttes Chaumont se rapprochent de la médiane parisienne, voire
la dépassent. La plupart des quartiers immédiatement à l’Est et au Sud en bordure du parc ont une plus grande part de
hauts revenus, puisque leur population est partagée autour de revenus médians compris entre 25 000 et 30 000 €.
7
Ces écarts de revenus se retrouvent dans un rapport inter-décile de 9,8 pour l’ensemble du 19e : les 10 % des plus hauts
revenus de l’arrondissement sont près de 10 fois supérieurs aux 10 % des revenus les plus faibles. Ce rapport est inférieur
à celui de Paris, qui est de 10,9, mais révèle néanmoins de fortes inégalités de revenus au sein de la population du 19e.
Les quartiers où le contraste est le moins fort se retrouvent aux deux extrêmes : le quartier relativement aisé de la Mouzaïa
a un écart moindre entre ses plus hauts et plus bas revenus, ce qui indiquerait une population homogène avec des revenus
relativement hauts.
A l’inverse, une grande partie du quartier de Flandre (CUCS) a des rapports inter-déciles parmi les plus faibles mais correspond
à des poches très pauvres (tous les revenus sont plutôt bas). Cette homogénéité peut notamment s’expliquer par le taux
extrêmement élevé de logement social.
Les quelques espaces en rouge - périphérique Nord-Est, abords du métro Pré-Saint Gervais, long du boulevard de la Villette
sous le métro Colonel Fabien, et petit trapèze entre les Buttes Chaumont et le métro Laumière - mettent en lumière des écarts
de revenus supérieurs à la moyenne de Paris et de l’arrondissement (les hauts revenus sont très supérieurs aux bas revenus).
Ces quartiers ont des revenus moyens et médians faibles. Par conséquent, les rapports inter-déciles importants dans ces
zones seraient plutôt dus à leur pauvreté : les hauts revenus peuvent ainsi être modestes comparés au reste de la ville, ils
sont quand même très supérieurs (plus de 12 fois supérieurs selon la carte) aux revenus très faibles de la population de
certains quartiers.
CAF 2011
Familles
monoparentales
24%
Etant donnée une situation socio-économique et d’emploi difficile, le 19e est très touché par la précarité.
En 2009, 16 000 allocataires de la CAF vivent sous le « seuil de bas revenu », soit moins de 942 € par mois par unité de
consommation. Ces foyers représentent environ 37 500 personnes, soit plus de 20 % de la population de l’arrondissement
(la part la plus importante de Paris).
Personnes
isolées
44%
Couples avec
enfant(s)
24%
Composition des foyers allocataires à bas revenus dans le 19e
Une importante population précaire (CAF)
Couples sans
enfant
8%
44 % des allocataires à bas revenus sont des personnes vivant seules, une part importante mais largement inférieure à la
moyenne parisienne (57 %).
A l’inverse, la moitié (48 %) des foyers précaires sont des familles avec enfant(s), contre 36 % à Paris ; 7 700 familles sont
concernées dans le 19e, soit près d’un tiers (30 %) des familles de l’arrondissement.
Par ailleurs, un grand nombre d’allocataires de la CAF se trouvent dans une situation de précarité très avancée : au 31
décembre 2010, les prestations sociales de la CAF constituent plus de 50 % des ressources mensuelles pour 11 000
personnes, soit plus de 13 % des ménages de l’arrondissement (contre 8 % à Paris).
Plus inquiétant encore, les prestations CAF représentent la totalité des ressources de 6 800 allocataires, soit 8 % des
ménages de l’arrondissement.
La précarité concerne la quasi-totalité du territoire de l’arrondissement.
8
Le CUCS de Flandre concentre une population très précaire : plus de 12 % des ménages dépendent de la CAF pour plus de la
moitié de leurs ressources. Cette situation affecte plus de 16 % des ménages du quartier de Danube-Solidarité et de celui de
la Place des Fêtes. A contrario, plusieurs zones limitrophes des Buttes Chaumont sont moins concernées.
Enfin, d’après le CAS-VP près de 2 800 foyers perçoivent au moins une Allocation exceptionnelle en 2010 pour faire
face à des dépenses imprévues ou à des difficultés financières temporaires - souvent liées au logement. Ces bénéficiaires
représentent 3,5 % des ménages du 19e, contre moins de 2 % en moyenne parisienne.
La carte des AE accordées en 2009 montre que seuls quelques quartiers du Sud de l’arrondissement, autour des Buttes
Chaumont, se placent dans la moyenne parisienne. Le taux de ménages bénéficiaires d’au moins une AE dépasse 3 %, et
même souvent 4 %, dans la quasi-totalité du CUCS de Flandre, le long de l’avenue Jean Jaurès, dans le Bas-Belleville et
autour de la Place des Fêtes. Ce taux est particulièrement élevé dans le CUCS de Danube-Solidarité (atteignant presque 7 %,
avec 370 AE délivrées à 180 ménages), dans le quartier de la Butte du Chapeau Rouge, autour de la rue de Joinville, dans la
périphérie Nord (7,5 % de ménages bénéficiaires), et à proximité du métro Colonel Fabien.
Accès aux droits des plus démunis
En 2010, 12 840 foyers sont bénéficiaires de la Couverture médicale universelle complémentaire
(CMU-C), couvrant près de 24 800 personnes (données CAF). Environ 13,5 % de la population du
19e bénéficie de cette couverture, une part deux fois plus importante qu’à Paris (un peu plus de
7 %). 8 800 enfants de moins de 18 ans sont ainsi couverts, ce qui correspond à plus d’un mineur
sur cinq dans l’arrondissement.
Les environs des Buttes Chaumont, et en
particulier le quartier de la Mouzaïa, sont
moins concernés, abritant une population
généralement moins précaire : la part de la
population couverte par la CMU-C dans ces
quartiers est en-dessous de 6,5 % (et même
4 % pour la Mouzaïa).
A l’inverse, dans les CUCS de Flandre et de
Danube-Solidarité, ainsi qu’en périphérie,
autour du canal, de la Place des Fêtes
et du Boulevard de la Villette, au moins
une personne sur 10 est bénéficiaire. Par
endroit, cette part dépasse même les 20 %
de la population : c’est le cas dans certaines
zones des CUCS, dans la périphérie Nord, et
à la frontière avec le 20e.
9
logement et politique
d’hébergement
Un logement récent, peuplé, et à fort caractère social
Le logement du 19e arrondissement reflète à plusieurs égards le profil social de sa population.
Avec plus de 30 300 logements sociaux SRU en 2010, soit 36 % des résidences principales contre 16,5 % à Paris, le 19e est
l’arrondissement le mieux équipé de la ville (DLH/APUR).
En termes de population, dans certains quartiers, plus de 40 % des habitants résident en logement social : c’est le cas
du CUCS de Danube-Solidarité, de l’ensemble de la périphérie, des environs de la Place des Fêtes, et de plusieurs zones
du CUCS de Flandre. Dans beaucoup de ces espaces, la présence de logement social conserve une certaine homogénéité
« populaire » et freine le développement de phénomènes de gentrification.
La demande de logement social demeure forte dans l’arrondissement, avec plus de 11 000 ménages demandeurs, soit 13 %
des ménages du 19e (DLH/APUR), le plus fort taux parisien (même si certains de ces demandeurs résident déjà en logement
social, et désirent un changement de résidence). La demande est structurellement supérieure à l’offre, comme ailleurs dans
Paris ; un peu plus de 360 logements sociaux étaient construits au cours de l’année 2009 dans le 19e, soit une augmentation
de 1 % du contingent existant.
Le 19e compte près de 70 % de ménages locataires (57 400 ménages en 2008, donnée INSEE), contre 61 % à Paris. C’est
l’un des taux les plus élevés de la capitale (après le 20e) et explique en partie l’importance de la problématique de précarité
locative dans l’arrondissement.
La majorité des résidences du 19e, pratiquement 60 % en 2008 (55,5 % à Paris), sont de taille moyenne, composées de deux
(32 %) ou trois pièces (27 %). L’arrondissement est cependant le plus densément habité de la capitale : on y trouve l’un des
plus faibles taux de logements vacants (6,5 % des logements, contre plus de 8 % à Paris), mais aussi le plus d’habitants par
pièce dans ses résidences principales, plus de 0,85 résidents par pièce (contre 0,75 pour Paris) (INSEE).
Le bâti du 19e est plutôt récent comparé à la situation parisienne. 35 % de ses résidences principales datent d’avant
1949, contre plus de 60 % dans la ville. A l’inverse, 13 % des résidences principales ont été construites après 1990 (cela
représente près de 11 000 résidences en 2008), plus de deux fois la moyenne parisienne. Le 19e est un important terrain
de construction pour la ville.
La part des logements sans douche ni baignoire (INSEE 2008) est un indicateur qui permet d’approcher la question de
l’inconfort, même s’il ne permet pas de cerner d’autres facteurs importants comme le surpeuplement des habitations.
8 % des résidences principales de l’arrondissement (plus de 6670 logements) sont concernées, un point de moins qu’à Paris.
Les quartiers du 19e ont dans l’ensemble peu de logements structurellement inconfortables, dû au caractère relativement
récent de leur bâti, même si certains espaces, comme les rives du Canal et le Nord des Buttes Chaumont, ainsi que la Butte
du Chapeau Rouge et le haut du métro Jourdain à la limite avec le 20e, présentent des taux préoccupants.
10
Le CUCS de Danube-Solidarité a relativement peu de logements inconfortables. Le CUCS de Flandre, dont une partie de
l’habitat est ancien et dégradé, est beaucoup plus concerné : on trouve une forte part (entre 11 % et 22 %) de logements
inconfortables à l’Ouest autour des rues de Curial, de Cambrai et de Crimée, et surtout au Sud, autour de Stalingrad, où plus
de 22 % des logements ne disposent pas de salle de bain ou de douche.
La problématique de l’habitat dégradé voire insalubre est plus difficile à évaluer. Sur les 510 immeubles classés « à risque »
dans Paris dans le cadre de la Prévention de l’habitat dégradé, 40 se trouvent dans le 19e, soit un peu plus de 7,5 % des
immeubles concernés. Pour mémoire, l’arrondissement totalise un peu moins de 7 % des logements parisiens. Les chantiers
de reconstruction autour de Jaurès et Stalingrad, ou encore la requalification de la Cité Michelet dans le Nord du CUCS de
Flandre, attestent de l’importance de cette problématique.
Une importante précarité liée au logement
Le logement est un secteur d’intervention clé à Paris, étant à la fois une lourde charge financière pour les ménages et une
condition importante de leur insertion sociale.
L’arrondissement est surreprésenté au niveau des aides régulières au logement.
Près de 24 580 allocataires de la CAF ont bénéficié d’une aide au logement fin 2010, soit près de 30 % des ménages
du 19e. C’est le plus fort taux de Paris, où 20,5 % des ménages en moyenne bénéficient d’une telle aide.
Les aides aux logement dans le 19ème arrondissement en 2010
Bénéficiaires
19ème
Part des ménages
bénéficiaires 19e
Part des ménages
bénéficiaires Paris
Aux prestations de la CAF s’ajoutent les aides accordées par la Ville de Paris auprès de 6 100 bénéficiaires en 2010,
touchant plus de 7 % des ménages de l’arrondissement (un taux deux fois plus élevé que la moyenne parisienne).
Aides au logement CAF
24 579
29,5%
20,7%
Aides au logement Ville
de Paris
6 026
7,2%
3,5%
Parmi ces aides, l’Allocation Logement Complémentaire (ALC-VP), attribuée aux bénéficiaires du RSA « socle »
(donc à des personnes sans emploi), concerne 590 personnes fin 2010 – soit 8,5 % des allocataires RSA « socle » de
l’arrondissement.
ALCVP
593
0,7%
Les aides au logement peuvent aussi être ponctuelles et répondre à des situations d’urgence. Le Fonds de solidarité
logement (FSL) favorise l’accès au logement locatif pour les plus précaires mais intervient surtout pour favoriser le maintien
dans les lieux de ménages précaires présentant des impayés de loyer ou de charges.
Aides FSL accordées dans le 19ème (2009)
En 2009, 145 aides de type FSL-Accès ont été accordées dans le 19e, soit 15,5 % des aides parisiennes de ce type.
FSL Maintien (413)
De même, 415 aides de type FSL-Maintien dans les lieux ont été accordées, soit plus de 16,5 % des 2480 aides parisiennes.
FSL Accès (144)
La procédure FSL-Urgence est traitée de manière décentralisée par les services sociaux. Elle gère les dossiers d’accès et de
maintien dont l’issue peut être rapide et dont le montant reste limité : elle concerne 570 ménages dans le 19e, soit 11,5 %
des 5000 procédures parisiennes.
0,5%
Dases / CAF / CASVP 2011
37%
51%
FSL Urgence (Maintien &
Accès) (571)
13%
DASES 2010
11
Les risques de précarité liée au logement s’illustrent enfin par le nombre de litiges impliquant des dettes locatives.
En 2010, 783 assignations en justice ont été déposées pour impayés de loyer dans le 19e, plus que dans tout autre
arrondissement, soit 13 % des 5 950 assignations parisiennes.
Au-delà de cette première étape procédurale, la Préfecture de police a émis la même année 230 nouveaux signalements
dans le cadre des expulsions locatives3.
Lutte contre l’exclusion par le logement
Prise en charge hôtelière
La prise en charge hôtelière (PCH) des familles avec enfant(s) sans logement (dans le cadre de l’ASE) concerne 121 familles
en 2010, soit 383 adultes et enfants du 19e. Cela représente 4 familles avec enfants pour 1000 dans l’arrondissement
(données CAS-VP / DASES). En avril 2011, 1500 chambres en hôtel meublé sont recensées, 8 % du total des chambres à
Paris. Le 19e est ainsi moins bien équipé que ses voisins du Nord-Est (18e, 11e, 17e et 20e).
Population sans-abri et hébergement d’urgence
Il est par définition difficile de rattacher la population exclue à un territoire d’arrondissement : les signalements de personnes
sans-abri par différentes institutions correspondent à des données momentanées4.
Elles permettent néanmoins de se faire une idée des principaux espaces de regroupement de populations exclues dans
le 19e : ces espaces se situent surtout en bas (métros Stalingrad et Jaurès) et le long du Canal de la Villette, dans la zone
périphérique Nord, et le long de grandes voies passantes et commerciales (avenue de Flandre et avenue Jean Jaurès). La
partie Sud de l’arrondissement est moins concernée, à l’exception des environs de la Place des Fêtes et du boulevard Sérurier.
Fin 20095, le 19e compte une dizaine de foyers d’hébergement pour les personnes en grande difficulté, dont la plupart
se trouvent dans la moitié Nord de l’arrondissement, aux abords du Canal, et dont plusieurs se situent à proximité des
centres médicaux (Clinique du Canal de l’Ourcq, Clinique Rémy de Gourmont, Hôpital Robert Debré). Parmi l’ensemble de
ces structures, on peut noter par exemple le CHU de la rue de Crimée, géré par le CAS-VP, et dédié à l’accueil des femmes
isolées avec enfant(s).
D’après l’Enquête flash hiver 2009 réalisée pour l’Etude sur les dispositifs d’Aide alimentaire6, on estime que 1 755 individus
3
Chiffres DASES. De tels signalements n’impliquent pas nécessairement une expulsion, puisque l’étape dure parfois longtemps, et que tout recours
n’est pas écarté. De même, l’assignation pour impayés enclenche la mobilisation de travailleurs sociaux et d’acteurs publics, de sorte que toute
assignation ne devient pas signalement de la Préfecture (le 19e est moins concerné par les signalements que le 18e ou même, en part des ménages
locataires, que le 16e). Mais ces chiffres servent d’indicateurs pour souligner le caractère parfois urgent de la problématique logement.
12
habitant le 19e ont eu recours à l’ensemble de ces dispositifs pendant la période d’hiver.
L’arrondissement représente 14,5 % des aides alimentaires parisiennes estimées, et
compterait ainsi le plus de bénéficiaires de la distribution de rue - une estimation d’environ
640 personnes.
4
5
6
Données et cartes issues du rapport Sans-abri à Paris (APUR/OPILE 2011).
Etant donnés les récents remaniements de la structure parisienne d’hébergement, les chiffres et la carte sont à réactualiser.
Etude sur les dispositifs d’aide alimentaire à Paris (commande de la Ville et du Département de Paris, réalisée par Acadie-reflex, février 2010)
13
enfance et famille
Un arrondissement familial
INSEE 2008
Nombre d'enfants
par famille
17%
24%
Paris
19e
44%
35%
48%
Des familles plus nombreuses, plus souvent
monoparentales (INSEE 2008)
43,5 % des ménages du 19e sont des personnes vivant seules,
ce qui est nettement en-dessous de la moyenne parisienne
(51,5 %).
Ce sont majoritairement des femmes : 20 000 femmes contre
16 400 hommes.
32%
Composition des ménages
Paris
Part des
ménages
19e
Part des
ménages
Hommes seuls
245 974
21,5%
16 370
19,5%
Femmes seules
Couples sans
enfants
Familles avec
enfant(s)
Autres ménages
344 148
30%
20 046
24%
216 406
19%
14 699
17,5%
259 595
23%
25 616
31%
82 597
7%
6 721
8%
INSEE 2008
Les couples sans enfants sont également moins présents qu’en moyenne parisienne et représentent, 17,5 % des ménages
de l’arrondissement contre près de 19 % à Paris.
Un enfant
Deux enfants
Trois enfants ou plus
Dans le 19e, près d’un foyer sur 3 (31 %) est une famille avec au moins un enfant de moins de 25 ans, alors que la proportion
est de 23 % à Paris. Au total le 19e compte 25 600 familles avec enfant(s).
L’arrondissement se démarque encore plus nettement par la taille de ses familles et par la forte présence des familles
nombreuses. Ainsi 6 200 familles ont 3 enfants ou plus dans le 19e, soit près d’un quart des familles avec enfant de
l’arrondissement (contre 17 % à Paris).
2300 familles sont « très nombreuses », avec 4 enfants ou plus ; elles représentent plus de 11,5 % des familles de
l’arrondissement, une part plus de deux fois supérieures à la moyenne parisienne (moins de 5 %).
La forte présence des familles nombreuses se retrouve pratiquement partout.
L’Ouest du CUCS de Danube-Solidarité fait partie des espaces où plus d’une famille avec enfant(s) sur cinq est une famille
nombreuse. Cela vaut également pour le quartier prioritaire de Flandre, où la quasi-totalité des territoires compte plus de
25 % de familles nombreuses.
Deux espaces dans les CUCS - autour du métro Crimée et dans l’Est de Danube-Solidarité - sont moins concernés, mais les
principales exceptions se trouvent surtout en-dessous des Buttes Chaumont et du boulevard Sérurier.
Accueil de la petite enfance
Selon la DFPE, le 19e compte 3660 places agréées en structures d’accueil de la petite enfance (haltes-garderies, crèches,
jardins). Avec un peu moins de 1 place pour 2 enfants de moins de 3 ans, l’arrondissement se place légèrement endessous de la moyenne de la ville.
14
L’arrondissement se distingue également par le poids des familles monoparentales : 7850 familles avec enfants, soit 30,5 %, sont
des familles monoparentales, contre 28 % à Paris. Comme à Paris, ce sont, dans 85 % des cas, une mère qui élève seule ses enfants.
Les plus fortes proportions de foyers monoparentaux (plus de 45 % des familles avec enfants) se trouvent le long du
périphérique jusqu’à la Place de Fêtes, dans les quartiers prioritaires de Danube-Solidarité et au Sud de Flandre (territoire
plus mitigé), le long du Canal autour de la rue de Joinville allant jusqu’au métro Corentin Cariou ; et au-dessus du métro
Jaurès, allant jusqu’à Laumière.
Les foyers monoparentaux sont aussi souvent des familles nombreuses. Le 19e compte près de 1 100 foyers monoparentaux
avec 3 enfants ou plus, soit 11,5 % des foyers monoparentaux de l’arrondissement (contre 7,5 % à Paris) (APUR/INSEE). Les
deux cartes Familles nombreuses / Familles monoparentales se recoupent partiellement, notamment au niveau du CUCS de
Danube-Solidarité et du bas du quartier de Flandre (Stalingrad).
A contrario, le quartier de la Mouzaïa compte beaucoup de familles nombreuses mais n’est que peu concerné par la
problématique de la monoparentalité.
Cette population doit être considérée avec une attention particulière, car elle est de fait plus exposée à des risques de
précarité et à des problèmes liés au logement.
D’après la CAF, la moitié (3 840 familles) des foyers monoparentaux du 19e vivent sous le seuil de bas revenus (942 € par
mois), plus que partout ailleurs dans Paris.
Par ailleurs, 1 130 foyers sont bénéficiaires de l’allocation Paris Logement Famille Monoparentale (PLFM)
fin 2010, soit 14,5 % des familles monoparentales de l’arrondissement, contre 12 % en moyenne à Paris (CASVP). La part des familles monoparentales bénéficiant de l’allocation PLFM dépasse 30 % dans les logements
sociaux sous la rue Gaston Tessier à l’Ouest (CUCS de Flandre), sous le quai de la Gironde, dans les HBM au
Nord du CUCS de Danube-Solidarité, et dans le quartier voisin de la Butte du Chapeau Rouge.
Une forte présence de jeunes (INSEE 2008)
Comme indiqué précédemment, le 19e a une forte
population de jeunes de moins de 20 ans (un quart
de la population), et cela vaut pour la plupart de ses
quartiers.
15
Quelques espaces se distinguent néanmoins dans la
moitié Sud de l’arrondissement : autour des Buttes
Chaumont mais aussi autour de la Butte du Chapeau
Rouge, en bordure de l’Hôpital Robert Debré, et à côté
de la Place des Fêtes. Ces zones correspondent souvent
à des quartiers avec une forte représentation des
populations âgées.
La jeunesse du 19e est plutôt une population d’enfants jeunes :
Les enfants âgés de moins de 15 ans représentent près de 20 % de la population d’arrondissement, contre 14,5 % environ
dans Paris.
Poids de la population jeune par tranche d'âge
10,3%
20-25 ans
15-19 ans
10-14 ans
5-9 ans
0-4 ans
A l’inverse, le 19e a relativement moins de jeunes âgés de 20 à 25 ans que Paris. Les 16 000 jeunes représentent moins de
9 % de la population, une part inférieure d’1,5 point à celle de la ville (10,5 % des Parisiens).
8,7%
5,1%
6,0%
4,3%
5,8%
Des mères plus jeunes et des indicateurs préoccupants concernant la santé des enfants
Paris
19e
D’après les données de la Protection maternelle et infantile, les femmes de l’arrondissement ont des enfants plus tôt
qu’ailleurs dans Paris : elles sont les seules à avoir moins de trente ans en moyenne (29,5 ans) lors de la naissance de
leur premier enfant (31 ans à Paris), et l’âge moyen des mères recensé au moment de l’accouchement est de 31 ans,
contre 32 à Paris.
4,7%
6,3%
5,3%
6,8%
INSEE 2008
Plus de 7 % des femmes du 19e ayant accouché en 2010 (3075 femmes reçues) ont consulté pour la première fois après
le premier trimestre de leur grossesse, renonçant de ce fait à l’accompagnement dans les premières étapes de leur
grossesse et rendant ainsi plus difficile le dépistage de certaines anomalies. Ce taux - le troisième plus élevé de la ville
- est à comparer aux moins de 6 % de Paris.
D’après la PMI, 129 enfants sont nés prématurément dans le 18e en 2010, soit 6 % des naissances enregistrées, un taux
légèrement inférieur à celui de Paris (6,3 %).
L’arrondissement a cependant l’un des taux de mortalité infantile les plus élevés (après le 18e) d’après l’ORS, avec près
de 4,9 morts pour 1000 naissances, contre 3,7 pour mille à Paris.
Toujours selon l’ORS, les enfants du 19e sont parmi les plus touchés par le saturnisme, comptant (en 2007) 10 cas déclarés
chez des enfants de moins de six ans, soit un sixième (16,5 %) des cas parisiens. Pour faire face à ce risque, près de 470
plombémies sont effectuées auprès d’enfants de moins de 6 ans du 19e, représentant 15,5 % des dépistages parisiens.
Ces chiffres sont cohérents avec l’importance relative des problématiques d’habitat ancien et insalubre dans le 19e.
L’Etude sur l’état de santé des enfants parisiens (2006-DASES) laisse par ailleurs apparaître que le 19e est très concerné
par des problèmes liés à l’alimentation des enfants :
• L’obésité atteint 12,3 % des 1200 enfants de 5-6 ans étudiés, contre 9,5 % à Paris.
• Plus de 36 % des 1820 enfants examinés présentent au moins une carie, contre 26 % à Paris.
Enfin, selon l’ORS le 19e enregistre en 2008 l’un des plus forts taux d’incidence de tuberculose de la capitale (là encore,
après le 18e) avec 72 cas recensés (adultes et enfants), soit 12,4 % des cas parisiens. Comme le rappelle la Cellule de
lutte antituberculeuse (CLAT) dans son rapport de 2008, « cette maladie reste étroitement liée à la pauvreté, touchant
essentiellement les personnes en précarité et/ou migrants originaires de pays où la maladie existe déjà à l’état endémique. »
16
Des familles avec des difficultés financières
Aides financières liées à la scolarité
16 100 enfants bénéficient de l’Allocation de Rentrée Scolaire attribuée par la CAF, soit 60 % des enfants et
jeunes âgés de 6 à 18 ans. En comparaison, 38.5 % des Parisiens en bénéficient en moyenne.
La Ville de Paris accorde des réductions tarifaires de cantine dans les écoles publiques, sur la base d’un
barème de 8 tarifs pour le paiement. Ces tarifs sont indexés aux quotients familiaux pratiqués par la
CAF. A la rentrée 2010, les trois premiers tarifs correspondaient à des plafonds de ressources des familles
inférieurs ou égaux à 548 € par mois (après calcul du quotient familial).
D’après les données de la DASCO, sur les 633 000 repas servis dans les cantines des écoles primaires
publiques du 19e sur l’année 2010-2011, 38 % d’entre eux sont payés sur la base des 3 premiers tarifs de
la cantine. Sur Paris (hors 6e, 8e 16e et 17e, qui n’ont pas pratiqué ces tarifs de façon complète sur l’année),
la proportion est plutôt de l’ordre de 30 %.
Aides financières de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE)
En 2010, près de 2 080 familles ont bénéficié d’une aide financière ASE. Sur l’ensemble de l’arrondissement,
plus de 8 % des familles avec enfants sont concernées par ces aides, contre 5,5 % en moyenne à Paris.
La carte des aides délivrées en 2009 montre que certains quartiers sont encore davantage concernés.
Autour de la Butte du Chapeau Rouge et du CUCS de Danube-Solidarité (160 familles bénéficiaires dans le
CUCS), dans plusieurs zones le long de l’avenue Jean Jaurès, autour du métro Crimée (CUCS de Flandre) et
au Nord du boulevard de la Villette, plus de 10 % des familles avec enfant(s) ont bénéficié d’au moins une
aide ASE au cours de l’année 2009.
Ce taux dépasse 16 % dans la zone périphérique Nord, et atteint 25 % au-dessus du métro Télégraphe
(où 60 familles ont perçu, au total, plus de 400 aides financières ASE) ainsi qu’à l’Est de la station Colonel
Fabien (70 familles).
Aides financières liées au logement (CAS-VP)
Les difficultés liées au logement affectent fortement les familles du 19e. Au 31 décembre 2010, 5 150
familles avec enfant(s) bénéficient d’une aide au logement de la Ville de Paris (Paris Logement Famille et
Paris Logement Famille Monoparentale). 20 % des familles de l’arrondissement en sont ainsi bénéficiaires,
près du double de la moyenne parisienne (12 %).
Seuls le quartier de la Mouzaïa et quelques espaces au Sud des Buttes Chaumont présentent des taux
inférieurs à la moyenne de Paris.
17
Dans la majorité des espaces du CUCS de Flandre, autour du quai de la Gironde et du métro Laumière, le long de la périphérie
Est et autour de Colonel Fabien, plus d’1 famille sur 4 bénéficie d’une aide au logement de la Ville, une part qui atteint 40 %
dans la partie Nord des CUCS de Flandre (logements sociaux autour de la Cité Michelet) et de Danube-Solidarité.
Des familles avec des difficultés éducatives (DASES)
Le 19e arrondissement est très concerné par les problématiques d’enfance en danger.
En 2010-2011, le service social scolaire de la DASES assure l’accompagnement de 2 200 élèves et de leurs familles des
écoles du 19e arrondissement (maternelles et écoles élémentaires publiques). Ces élèves représentent 14,5 % de la totalité
des élèves de premier degré scolarisés en école publique, un taux légèrement supérieur à la moyenne parisienne (13,5 %
des effectifs scolaires).
Par ailleurs, au 31 décembre 2009, 563 enfants et jeunes majeurs (jusqu’à 21 ans) sont suivis dans le cadre d’une mesure
d’Action éducative à domicile (181 AED) ou d’Action éducative en milieu ouvert (382 AEMO). 1,5 % des jeunes de
l’arrondissement sont ainsi concernés par l’une des deux mesures, contre 0,8 % en moyenne à Paris. Le 19e totalise 13,5 %
des mesures parisiennes.
De même, 776 enfants et jeunes du 19e sont accueillis dans un établissement de l’ASE, soit 1,4 % des enfants de moins de
21 ans contre 1 % à Paris. L’arrondissement compte pour plus de 16 % des Parisiens accueillis dans un établissement de l’ASE.
Au total, près de 3 enfants et jeunes de moins de 21 ans sur 100 sont concernés par une mesure de l’ASE (AED ou accueil
physique) ou une mesure judiciaire (AEMO), contre 2 % à Paris.
Enfin, les équipes associatives de la Prévention spécialisée interviennent auprès de 1400 jeunes de l’arrondissement, soit
13 % environ des jeunes connus de la Prévention spécialisée à Paris.
18
Insertion des jeunes
D’inquiétants écarts d’éducation et de formation chez les
jeunes…
Concernant la scolarisation des enfants résidant dans l’arrondissement, à la rentrée 2009-2010 le 19e compte :
• 7300 enfants scolarisés en maternelle, dont 1 190 dans le privé
• 11 500 élèves en primaire, dont 20% dans le privé
• et près de 14 000 élèves scolarisés en collège et lycée.
22,5 % des élèves du second degré sont scolarisés dans le privé, alors que le taux est plutôt de l’ordre de 28 % à Paris. Cet
écart est moindre en école élémentaire, et nul en maternelle (16% d’enfants dans le privé dans le 19e comme à Paris).
A la rentrée 2010, près de 60 % des effectifs d’élèves en premier degré public dans l’arrondissement - soit environ 8 620
élèves - sont scolarisés dans un établissement relevant de l’éducation prioritaire (ZEP-REP, aujourd’hui RAR et RRS) (DASCOAcadémie de Paris).
En troisième, en 2010, 5,7 % des élèves de cette génération (107 élèves) ont deux ans ou plus de retard, contre 4,7 % en
moyenne à Paris. Même si cet écart n’est pas significatif, il laisse présager de possibles disparités d’éducation et de formation
des jeunes entre l’arrondissement et la ville, qui se confirment lorsque l’on s’intéresse au profil des jeunes de plus de 18 ans.
Ils sont en effet moins scolarisés dans le 19e que sur l’ensemble de Paris : seuls 62 % des 18-24 ans du 19e (11 000 jeunes)
sont encore scolarisés en 2008, contre 70 % des jeunes Parisiens. C’est le troisième taux le plus bas de Paris, après le 18e et
le 20e.
Quelques contrastes apparaissent au sein de l’arrondissement, voire une certaine opposition Nord-Sud.
Les environs des Buttes Chaumont sont de nouveau plus proches de la moyenne parisienne, avec des taux de scolarisation
supérieurs à 66 % pour cette classe d’âge, laissant entrevoir une population étudiante, y compris le long du périphérique
Nord (même si ce territoire peut donner des statistiques non représentatives).
A l’inverse, les quartiers de Flandre et de Danube-Solidarité (CUCS) ont des taux de scolarisation des jeunes inférieurs à
60 %, tout comme les bords du canal, certaines zones du Bas-Belleville, et le haut du métro Télégraphe.
Avec près de 1200 jeunes de 20 à 24 ans sans aucun diplôme, c’est presque 9 % de la jeunesse de l’arrondissement qui est
non-diplômée, une proportion qui atteint plus du double de celle de Paris (4,3 % de jeunes sans diplôme).
Cet écart s’amoindrit lorsque l’on considère la population de plus de 15 ans non scolarisée, avec 13,5 % de non-diplômés à
Paris, étant donné le fait que les générations antérieures étaient globalement moins diplômées ; il reste que 21,5 % des plus
de 15 ans non scolarisés du 19e (27 450 individus), soit plus une personne sur cinq, n’a pas de diplôme.
19
Scolarisation des enfants résidant dans le 19e
Public
Privé
Total
Maternelle
6 089
1 187
7 276
Elémentaire
9 272
2 205
11 477
Collège/lycée
10 839
3 154
13 993
Part des élèves en privé
19e
16%
19%
23%
Paris
16%
23%
28%
DASCO-Rectorat de Paris, année 2009-2010
Près de trois habitants sur cinq dans le 19e (plus de 15 ans non scolarisés) ont quitté leur scolarité avec un diplôme
inférieur à Bac +2 : 21,5 % des plus de 15 ans ont atteint ou dépassé ce niveau d’étude, contre 53 % des Parisiens.
Hormis le quartier de la Mouzaïa et quelques zones limitrophes des Buttes Chaumont (dont un surprenant couloir le long
de la rue de la Villette entre Botzaris et Jourdain), qui ont une part de diplômés importante (plus de 52 %), le 19e reste très
en-dessous de la moyenne Parisienne.
… Qui donnent lieu à des difficultés d’insertion
professionnelle (Pôle Emploi)
Avec 1 670 jeunes (15-24 ans) demandeurs d’emplois
toutes catégories fin décembre 2010, le 19e a le plus fort
indice de chômage pour cette tranche d’âge à Paris : il
atteint plus de 17 %, contre un peu moins de 11 % à Paris.
À quelques exceptions près, le chômage des moins de 25 ans
est élevé partout dans l’arrondissement. Encore une fois, on
trouve ces exceptions autour des Buttes Chaumont, mais
aussi tout au Sud dans le Bas-Belleville (où les 18-24 ans
sont pourtant relativement peu scolarisés), dans quelques
zones de la périphérie, et dans des poches du quartier de
Flandre, pourtant l’un des territoires CUCS les plus touchés
par le chômage des jeunes fin 2008 (selon le rapport 2010
de l’Observatoire des quartiers prioritaires).
… Et à une politique ciblée auprès de ces populations
Les difficultés d’insertion de la jeunesse du 19e mobilisent la Mission locale Paris Est (qui couvre le 19e et le 20e). La mission
a en effet suivi 4 360 jeunes au cours de l’année 2010. Cela représente près de 20 % des jeunes âgés de 16 à 25 ans de
l’arrondissement, et pas moins de 18 % des jeunes suivis sur l’ensemble des Missions locales à Paris.
Enfin, 207 jeunes majeurs du 19e ont bénéficié d’une aide du Fonds d’aide aux jeunes parisiens (FAJP) pour maintenir ou
soutenir leur projet d’insertion en 2010 (données DASES), soit un peu moins de 11 % des bénéficiaires Parisiens. Les aides
accordées répondent aux trois quarts des 277 demandes effectuées auprès du FAJP dans l’arrondissement cette année-là,
et concernent un peu plus d’un jeune (18-24 ans) sur 100.
20
Politiques d’insertion et de lutte
contre l’exclusion
Emploi précaire (INSEE 2008)
L’emploi précaire est difficile à appréhender, mais sur les seules données relatives aux contrats à durée déterminée (CDD)
et au travail intérimaire, 10 300 actifs étaient concernés dans l’arrondissement, soit 12.6 % des actifs occupés.
Les zones les plus affectées par l’emploi précaire (souvent plus de 16,5 % d’actifs occupés concernés) se trouvent au bord
du Canal, à la périphérie extérieure, à la frontière avec le 20e, et assez massivement à la frontière avec le 10e, aux abords de
Stalingrad et de Jaurès.
Certains espaces très touchés, autour des Buttes Chaumont en particulier, correspondent sur d’autres cartes à des quartiers
affichant des revenus plutôt supérieurs.
Le quartier prioritaire de Danube-Solidarité affiche un taux d’emplois précaires entre 13,5 % et 16,5 %, bien supérieur à
la moyenne parisienne, mais pas le plus élevé de l’arrondissement. Le CUCS de Flandre, lui, recense plusieurs espaces où
l’emploi précaire est moins présent qu’à Paris et dans le reste de l’arrondissement (voir en particulier le rectangle Ouest
entre les rues Curial et d’Aubervilliers, qui abrite le Centquatre). Il est cependant difficile d’expliquer ces écarts ou d’en tirer
des conclusions définitives.
CDD
Interim
Emplois
précaires
Paris
10,3%
0,9%
19ème
11,2%
1,4%
11,2%
12,6%
INSEE 2008
21
Un chômage préoccupant (Pôle Emploi)
Près d’un actif sur cinq dans le 19e (19,5 %) est demandeur
d’emploi, contre 14 % à Paris. Cet écart est encore amplifié,
comme on l’a vu, dans la population jeune, et se retrouve
chez les actifs plus âgés. Fin décembre 2010, plus de 18 750
actifs étaient demandeurs d’emploi (catégories A, B, C).
Parmi eux, 3 650 sont des actifs de 50 ans et plus.
Les indices calculés (demandeurs d’emploi rapportés aux
nombres d’actifs de chaque catégorie) indiquent tous que le
chômage affecte démesurément l’arrondissement.
Indices de Chômage (au 31/12/2010)
Paris
19ème
Chômage général
14,1%
19,5%
Chômage des jeunes
10,8%
17,2%
Chômage des plus de 50 ans
11,0%
16,1%
Chômage longue durée
6,2%
8,6%
Pôle Emploi 2011
Certains quartiers sont encore davantage touchés que les autres : le taux de chômage dépasse ainsi 22 % fin 2010 dans
plusieurs espaces du CUCS de Flandre, dans la périphérie Nord et sous le quai de la Gironde, dans le CUCS de DanubeSolidarité, autour de Colonel Fabien et autour des métros Télégraphe et Jourdain au Sud.
45 % des demandeurs d’emploi du 19e, soit 8 250 personnes, sont des chômeurs de longue durée, en recherche depuis
un an ou plus.
Le chômage de longue durée est une problématique importante dans le Nord-Est parisien et le 19e ne fait pas exception.
L’immense majorité de ses territoires se situent au-dessus de l’indice parisien (de plus de 6 points). Cela inclut des espaces
comme le quartier prioritaire de Danube-Solidarité mais aussi des quartiers plus aisés autour des Buttes Chaumont. A
l’inverse, le quartier de Flandre et ses environs présentent par endroit des indices plus proches de la moyenne.
Ces données sont à interpréter avec une certaine précaution : le fait que certaines personnes quittent les listes de
demandeurs d’emploi de Pôle Emploi ne veut pas forcément dire qu’elles ont retrouvé un emploi, mais parfois qu’elles
n’ont pas justifié leur recherche d’emploi lors d’une échéance au cours des 12 mois précédents.
22
De nombreux bénéficiaires du RSA
Profil général
Du fort indice de chômage de l’arrondissement découle une importante problématique d’insertion, repérable à travers les
données issues du Revenu de solidarité active (RSA).
Au 31 décembre 2010 (données CAF), le 19e compte 8 870 bénéficiaires du RSA dans ses deux déclinaisons (RSA « socle »
et « activité »). Cette prestation couvre, par extension, plus de 17 100 personnes, indiquant que beaucoup des allocataires
vivent avec au moins une personne à charge, conjoint(e) et/ou enfant(s). Une personne sur 10 dans l’arrondissement (9,5 %)
bénéficie du RSA, contre 5,5 % à Paris.
Le RSA « socle », perçu par des foyers sans emploi, concerne 7 080 bénéficiaires fin 2010, et s’étend à plus de 12 700
personnes en incluant conjoint(e)s et enfant(s). Près de 7 % de la population de l’arrondissement bénéficie ainsi du RSA
« socle », contre un peu plus de 4 % sur l’ensemble de Paris.
Tous les quartiers de l’arrondissement ne sont pas au-dessus de cette moyenne parisienne.
Dans certaines zones de l’arrondissement, plus de 6 % de la population est bénéficiaire du RSA socle (allocataires directs
et personnes à charge) : la moitié Ouest du quartier de Danube-Solidarité (CUCS), le quartier de la Clinique du Canal de
l’Ourcq ; les environs du métro Bolivar à l’Ouest des Buttes Chaumont (données peut-être non significatives du fait du terrain
occupé par le Lycée H. Bergson) ; le quartier de la rue de Joinville entre le canal et le métro Crimée ; et un carré à l’Est en
bordure de la voie ferrée. Cette concentration de bénéficiaires coïncide avec un chômage important et la présence marquée
de familles nombreuses dans ces quartiers.
Les bénéficiaires du RSA « socle » dans le 19e sont plutôt des femmes (51 %), une situation légèrement différente de celle
de Paris, où 52 % des bénéficiaires sont des hommes.
D’après les calculs de la DASES, 3,5 % des allocataires ont moins de 25 ans dans l’arrondissement, contre un peu plus de 2 %
sur Paris.
La majorité des allocataires (51 %) a entre 30 et 50 ans, et près d’un tiers (30 %) a plus de 50 ans, comme à Paris.
Si le quart (24 %) de ces allocataires est dans le dispositif RSA depuis moins d’un an, plus d’un tiers le sont depuis plus de 4
ans (34 % des allocataires « socle »), confirmant l’importance du chômage de longue durée dans l’arrondissement.
1 790 foyers allocataires perçoivent le RSA « activité » dans le 19e. Ces allocataires ont un emploi mais leurs ressources
ne sont pas stabilisées ou demeurent insuffisantes, en particulier lorsque le foyer compte des enfants à charge : le RSA
« activité » couvre ainsi plus de 4 380 personnes, ce qui correspond à près de 2,5 personnes par foyer allocataire (contre
2,1 pour Paris).
23
Moins de 25
ans
25-29 ans
16%
3%
Plus de 50
ans
30%
30-49 ans
51%
Allocataires RSA "socle" par tranche d'âge dans le 19e
DASES 2010
Profil des signataires d’un Contrat d’insertion
DASES 2010
Bac +3 et plus
11%
15%
Bac + 2 et plus
8%
20%
8%
25%
30%
BEP, CAP, Seconde,
Première
11%
Paris
18%
17%
19e
21%
Bac ou équivalent
16%
BEPC ou sans
diplôme
Sans réponse
Répartition des CI selon leur
niveau de formation
Les données qui suivent apportent des éléments complémentaires sur le profil des bénéficiaires du RSA mais ne sont pas
représentatives de l’ensemble des bénéficiaires. Elles portent uniquement sur les personnes ayant un Contrat d’insertion
valide signé avec un professionnel d’un Espace insertion, d’une Cellule d’appui pour l’insertion (CAPI), d’un SSDP, ou d’une
association financée par le département. 2130 personnes sur les 8870 bénéficiaires du RSA bénéficient d’un Contrat
d’insertion (CI) valide dans le 19e, soit un peu plus de 2 actifs sur 100 (1,6 % à Paris).
Ces bénéficiaires sont dans l’ensemble bien moins qualifiés qu’ailleurs dans la capitale. Seuls 23 % ont un niveau d’étude
supérieur ou égal à Bac +2, contre 31 % dans Paris.
A l’inverse, plus de la moitié des bénéficiaires de l’arrondissement a un niveau d’éducation inférieur au Baccalauréat
professionnel, contre moins de 43 % de moyenne parisienne.
Ces écarts illustrent d’importantes disparités d’éducation entre la ville et l’arrondissement.
Un peu moins de la moitié (49 %) des bénéficiaires d’un CI sont locataires, et 4,5 % sont propriétaires, des proportions
proches de la situation parisienne.
Les bénéficiaires CI du 19e ont cependant plus tendance à être hébergé chez un tiers ou un membre de leur famille : c’est le
cas pour plus de 37 % d’entre eux (780 personnes), contre moins de 33 % à Paris.
Accompagnement social
Le service social départemental polyvalent (SSDP) accompagne les personnes en fonction de leurs besoins dans les difficultés
de la vie quotidienne, sur des démarches d’accès aux droits, d’insertion professionnelle (accompagnement des allocataires
du RSA), de problématiques liées au logement (accès ou maintien dans le logement, prévention des expulsions). Il intervient
également sur la protection de personnes vulnérables (accompagnement vers des mesures éducatives ASE, interventions
dans le cadre d’informations préoccupantes, signalements pour mise en place de mesures de tutelle ou curatelle des
personnes âgées)7. En 2010, le SSDP du 19e reçoit près de 60 000 personnes8 à l’accueil pour un premier contact ou une demande d’information.
Les travailleurs sociaux (assistants sociaux et conseillers en économie sociale et familiale) réalisent environ 24 500
accompagnements de durée variable au cours de l’année. En moyenne, les deux SSDP du 19e ont une file active mensuelle
cumulée de 5 140 foyers.
7
8
Les publics suivis par les SSDP sont comptabilisés dans les données générales sur le RSA, le FSL, l’AED/AEMO
Une personne qui se présenterait plusieurs fois est comptabilisée pour chacun de ses passages.
24
Personnes âgées et personnes en
situation de handicap
Précarité et dépendance des personnes âgées
95+
90-94
0,2%
0,1%
0,5%
0,3%
85-89
0,9%
80-84
Part des personnes âgées dans la
population
1,4%
1,9%
75-79
70-74
2,4%
Paris
2,9%
2,4%
3,1%
2,7%
60-64
0,0%
INSEE 2008
4,6%
1,0%
2,0%
3,0%
4,0%
Le 19e compte 30 000 personnes âgées de 60 ans et plus.
Elles représentent 16 % des habitants de l’arrondissement,
contre 19 % à Paris.
7 % des personnes âgées de la capitale habitent dans
l’arrondissement.
3,6%
3,2%
65-69
19ème
Les personnes âgées (INSEE 2008)
5,0%
5,2%
6,0%
10 350 personnes ont 75 ans ou plus dans l’arrondissement.
Elles représentent 5,5 % de la population totale, contre 7,5 %
à Paris.
La part des 60 ans et plus, tout comme celle des 75 ans et
plus, a tendance à être plus élevée à l’Est et au Sud de l’arrondissement qu’au Nord et à l’Ouest.
La part des 60 ans et plus est très importante (entre 17,5 % et 25 % des habitants) dans la corne Sud-Est, en particulier
autour de la Place des Fêtes et du quartier de la Butte du Chapeau Rouge. La part de personnes âgées dépasse 20 % dans les
quartiers en bordure Est et Ouest des Buttes Chaumont, ainsi qu’au bord du Quai de la Gironde.
Certains quartiers cumulent une importante population âgée avec une part très importante de personnes « très âgées » :
le quartier sous le Quai de la Gironde (métro Corentin Cariou), en face du Parc de la Villette ; l’Est immédiat des Buttes
Chaumont ; les environs de la Place des Fêtes ; et le périphérique inférieur de l’arrondissement, ont tous des taux d’habitants
âgés de 75 ans et plus supérieurs à la moyenne parisienne. Dans la zone allant de la Butte du Chapeau Rouge à l’hôpital
Robert Debré, la proportion importante d’habitants de plus de 75 ans peut être due à la présence de 4 établissements
d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD - voir carte p. 27).
Dans les quartiers sous les Buttes Chaumont et du quartier de la Mouzaïa, la part de personnes âgées de 75 ans et plus est
proche de la moyenne parisienne (entre 6,5 % et 8 %).
25
Des personnes âgées isolées…
Un peu moins de la moitié des personnes de 75 ans et plus vivent seules dans le 19e : 48 %, soit 4950 personnes, une
part légèrement inférieure à la moyenne de la ville (51 %). L’isolement des personnes très âgées est une problématique
parisienne forte, qui s’accroît avec l’âge : plus de 54 % des personnes âgées de 80 ans et plus vivent seules à Paris comme
dans le 19e.
Certains quartiers présentent des taux d’isolement élevés (plus de 68 % de personnes très âgées isolées), comme par
exemple autour de la Clinique du Canal de l’Ourcq, autour de la Place des Fêtes, sous la Porte des Lilas, dans le Bas-Belleville,
et dans certaines zones des CUCS : deux poches au Nord de Flandre, ainsi que le tiers inférieur de Danube-Solidarité.
La poche à l’Est des Buttes Chaumont cumule une forte composante personnes âgées avec une importante problématique
isolement (plus de 60 % de personnes très âgées vivant seules), tout comme les environs de la Butte du Chapeau Rouge.
… Plus précaires…
Comme le reste de sa population, les personnes âgées du 19e ont globalement moins de ressources qu’à Paris en général.
Le revenu médian par unité de consommation des 75 ans et plus est de 1530 euros mensuels dans l’arrondissement, alors
qu’il dépasse 2 140 euros dans la capitale. C’est la médiane la plus faible de Paris.
Environ 2 150 personnes sont bénéficiaires du minimum vieillesse dans le 19e fin 2009, toutes
prestations confondues.
790 de ces bénéficiaires ont 75 ans et plus, soit près de 9 % des personnes pour cette tranche d’âge. Le
19e représente ainsi 12,5 % des allocataires de la ville, alors que les 75 ans et plus de l’arrondissement
ne comptent que pour 7 % de la tranche d’âge parisienne.
1 280 personnes âgées sont par ailleurs bénéficiaires de l’Allocation Ville de Paris (AVP, aujourd’hui
Paris Solidarité) fin décembre 2010. 6 % des personnes âgées de 65 ans et plus perçoivent donc cette
allocation dans le 19e, contre un peu plus de 4 % en moyenne parisienne.
La carte AVP en cours fin 2009 montre que, si beaucoup de quartiers du Sud et de la périphérie de
l’arrondissement (hors secteur Nord-Ouest, dont les chiffres ne sont pas représentatifs) présentent
une part de bénéficiaires inférieure à 4 % (voire, autour des Buttes Chaumont, inférieure à 2 %),
d’autres quartiers affichent des taux deux ou trois fois plus élevés que la moyenne de la ville. La part
des personnes âgées bénéficiant de l’AVP est ainsi très élevée (entre 10 % et 15 %) dans le CUCS
de Flandre, surtout dans la partie Nord. Elle est également élevée dans le Bas-Belleville, autour de
Colonel Fabien, dans le CUCS de Danube-Solidarité, autour de la Butte du Chapeau Rouge et autour
de la Place des Fêtes.
26
… Et relativement plus nombreuses à bénéficier de
l’APA
D’après les données de la DASES, 1 880 personnes âgées de plus de 60 ans
bénéficiaient de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile
en 2010, dont 1 520 personnes âgées de 75 ans et plus. Comme pour Paris,
plus des trois quarts (77 %) des bénéficiaires sont des femmes.
Près de 15 % des personnes âgées de 75 ans bénéficient de l’APA à domicile,
contre 9 % à Paris. C’est le taux le plus élevé de la ville. Cela ne signifie pas
nécessairement que les personnes âgées soient plus dépendantes dans le
19e que dans le reste de Paris : ce fort taux peut également s’expliquer par
un intérêt financier plus fort, parmi la population âgée de l’arrondissement,
à demander le bénéfice de l’APA.
D’ailleurs, la part des personnes GIR 1 et GIR 2 – les niveaux de dépendance
les plus élevés - est de 29,7 % sur l’arrondissement, contre 33 % pour Paris.
Personnes âgées accueillies en établissement
Le 19e compte cinq établissements d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes (EHPAD) en 2010, situées dans la moitié Est de
l’arrondissement, et offrant un total de 490 places. 4 d’entre eux sont situés
le long du boulevard Sérurier, à proximité de l’Hôpital Robert Debré, et le
cinquième borde le canal plus au Nord.
Les personnes en situation de handicap
Une présence plus importante de personnes en situation de handicap
En 2010, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) dénombrait 1 000 enfants de moins de 18 ans et
6700 adultes de moins de 60 ans en situation de handicap sur l’arrondissement.
Près de 2,5 % des enfants de moins de 18 ans dans l’arrondissement sont en situation de handicap, contre 2 % à Paris. Près
de 13 % des enfants en situation de handicap habitent dans le 19e arrondissement.
La part des adultes en situation de handicap dans l’arrondissement est supérieure de près d’un tiers à la moyenne
parisienne, avec 5,9 % contre 4 % pour Paris. Près de 12 % des adultes parisiens en situation de handicap habitent dans le
19e arrondissement.
27
Une population précaire (CAF)
En 2010, plus de 3 060 personnes sont bénéficiaires du minima social de l’Allocation pour
adulte handicapé (AAH), soit 2,6 % des habitants du 19e, contre 1,7 % en moyenne parisienne.
Près de 46 % des personnes en situation de handicap sont en situation précaire et perçoivent
l’AAH dans l’arrondissement, une part à peu près équivalente à celle de la ville (45 %).
La moitié des allocataires AAH de la capitale vivent sous le seuil de bas revenu (942 €
mensuels), une situation qui n’est que légèrement meilleure dans le 19e (48 % d’allocataires à
bas revenus).
•
Les allocataires AAH de l’arrondissement sont en majorité (54 %) des hommes, comme
à Paris.
•
Ils ont tendance à être plus âgés : 43 % ont plus de 50 ans, contre 40 % dans la ville.
•
2070 allocataires, soit 68 % des allocataires de l’arrondissement, souffrent d’un taux
d’incapacité supérieur à 80 %. Ils représentent une part légèrement supérieure à celle de
Paris (66 %). D’après le CAS-VP, 575 personnes bénéficient par ailleurs de l’Allocation Ville de Paris (AVP)
à destination des personnes en situation de handicap fin 2010. Elles représentent 8,5 % de la
population adulte en situation de handicap du 19e, une part moins importante qu’à Paris (plus
de 10,5 %).
Enfants bénéficiaires de l'AEEH dans le 19e (2010)
19%
Mesures de compensation du handicap
15%
Enfants de moins de 6 ans: 110
35%
36%
Enfants âgés de 6 à 10 ans: 261
Enfants âgés de 11 à 15 ans: 272
Enfants âgés de 16 à 20 ans: 142
CAF 2011
La carte, réalisée fin 2009, montre qu’une partie conséquente de ces bénéficiaires habite les
logements sociaux du CUCS de Danube-Solidarité (partie Nord), la Butte du Chapeau Rouge, le haut du boulevard de la
Villette (en particulier autour de Colonel Fabien), et les immeubles en-dessous de la rue Riquet, à l’Ouest (CUCS de Flandre).
La précarité des adultes en situation de handicap provient surtout d’une difficulté d’insertion sur le marché de l’emploi. En
2009, d’après Pôle Emploi, près de 4 % des demandeurs d’emploi du 19e sont en situation de handicap, le taux le plus élevé
de Paris à égalité avec le 13e.
Sur le volet enfants, 785 enfants en situation de handicap étaient bénéficiaires de l’Allocation d’éducation de l’enfant
handicapé (AEEH), soit 78 % des enfants en situation de handicap.
Plus des deux tiers des enfants (68 %) bénéficiaires de l’AEEH ont entre 6 et 15 ans dans l’arrondissement.
190 enfants, soit un quart (24 %) des bénéficiaires de l’AEEH dans l’arrondissement, souffrent d’un handicap lourd justifiant
un complément AEEH (catégorie 3 à 6). La part des enfants lourdement handicapés est à peu près équivalente à celle de
Paris (qui se rapproche davantage de 25 %).
28
Près d’un tiers (32,5 %) des familles dont un enfant bénéficie de l’AEEH dans le 19e sont des familles
monoparentales, soit 245 familles. 2,6 % des familles monoparentales de l’arrondissement sont ainsi
concernées par l’enfance handicapée (contre moins de 2 % à Paris).
235 familles touchant l’AEEH vivent sous le seuil de bas revenus dans le 19e. Elles représentent 31,5 %
des familles bénéficiaires, contre 26 % à Paris, indiquant que les enfants en situation de handicap dans
l’arrondissement vivent davantage dans un environnement familial très précaire.
En complément de l’AEEH, 775 enfants sont couverts par une Allocation de soutien aux parents
d’enfant(s) handicapé(s) (ASPEH) à la fin 2009, selon le CAS-VP.
Beaucoup des familles bénéficiaires vivent dans les logements sociaux des CUCS de Flandre (le long
de l’avenue de Flandre, jusqu’à Corentin Cariou) et de Danube-Solidarité (surtout au Nord), mais c’est
l’arrondissement dans son ensemble qui est concerné.
Sur le volet adultes, près de 800 personnes sont bénéficiaires d’une prestation de compensation
du handicap (PCH) ou d’une Allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) fin 2010, ce qui
représente près de 12 % des adultes (20-59 ans) en situation de handicap de l’arrondissement, une
part légèrement supérieure aux 11 % de Paris.
29
département de paris
Direction de l’action sociale,
de l’enfance et de la santé
Observatoire social
dases/mission communication/adp - janvier 2012 - 6.12.g.as.tt.da