Les pionniers francophones de Kingsey

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Les pionniers francophones de Kingsey
Les pionniers francophones
de Kingsey
Guy Dussault
Les pionniers francophones de Kingsey
Sur la foi des écrits du notaire Joseph Charles Saint-Amant 1, on a longtemps prétendu que
les premiers francophones établis au canton de Kingsey étaient venus des seigneuries du
bord du fleuve à compter de 1827. Il écrivait : “D’après les souvenirs des anciens, les
premiers colons canadiens-français de Kingsey furent vers 1827, Alexis Brault, Moïse
Painchaud et Thibodeau. En 1828, Jean Prince, Michel Perreault, Jos. Leblanc,
Châteauvert. En 1839 (sic), Joseph Chainey, père de Charles et d’Édouard Chainey, et
Joseph Francoeur.” Puis, dès la page suivante, Saint-Amant se corrigeait en ajoutant, sans
fournir plus d’explications : “Il ne faut pas oublier parmi les premiers colons le vénérable
J.-Bte Bousquet, le patriarche du village des Bousquet, de fameuse renommée. Le père
Bousquet fut assez probablement le premier colon canadien-français de Kingsey.”
Notre recherche visant à mieux identifier ces pionniers a démontré dès le départ que la liste
proposée par Saint-Amant était largement incomplète, et même erronée dans quelques cas.
À sa décharge, il faut reconnaître que les sources dont il disposait pour dresser son
inventaire étaient bien limitées. Il dit lui-même qu’il se fie ici aux “souvenirs des anciens”.
C’est déjà un exploit que ces quelques noms aient été conservés.
Par ailleurs, la distinction tracée par Saint-Amant entre les arrivants de 1827, 1828 et
1829, bien que plausible, nous apparaît relever davantage de l’hypothèse que de faits
vérifiables. Si on avait sous la main des contrats de concession ou d’achat de terres, ce serait
un indice valable mais la plupart des premiers arrivants ne sont pas encore propriétaires en
1831. Dans quelques cas, on peut présumer une année d’arrivée sur la foi d’un acte de
baptême révélateur et on resserre alors la fourchette des probabilités.
Deux sources documentaires fiables serviront de charnières à notre étude, à savoir les
recensements de 1825 et de 1831 2. Celui de 1825 démontre que toutes les familles “du bord
du fleuve” avaient été précédées par les Bousquet et les Gervais en provenance de la vallée
du Richelieu. Nous consacrerons un premier chapitre à ces deux familles.
Le corps principal de notre étude fera percevoir l’ampleur de la migration vers Kingsey
jusqu’en 1831 alors qu’on y comptera déjà plus de 50 foyers francophones. Le sous-titre de
l’ouvrage de Saint-Amant mentionne “l’envahissement pacifique mais irrésistible d’une
race”. Le terme “envahissement” n’apparaît pas trop fort ici. La courte liste qu’il propose
étant si loin de ce que nous avons découvert, il nous apparaît plus logique de ne faire qu’un
bloc de tous les arrivants entre 1827 et 1831. Nous présenterons ces familles selon l’ordre
alphabétique.
Nous n’avons pas pu percer le mystère de quelques individus recensés en 1831. Nous
regrouperons ces gens dans un dernier chapitre avec l’information partielle que nous
détenons, dans l’espoir que d’autres chercheurs puissent bientôt les faire sortir de l’ombre.
1
Joseph Charles Saint-Amant, Un coin des Cantons de l’Est, La Parole, Drummondville, 1932, p. 453.
2
Le recensement de 1825 a été réalisé entre le 20 juin et le 20 septembre, celui de 1831 entre le 1 er
juin et le 1er octobre (Bibliothèque et Archives Canada).
Les pionniers francophones de Kingsey
1
En appendice, nous fournirons une liste des premiers baptêmes, des premiers mariages et
des premières sépultures de Kingséennes et Kingséens. Nous ajouterons aussi un relevé du
recensement de 1831 qui, au lieu de suivre la séquence du recenseur, regroupera les foyers
par rangs.
Couverture de l’ouvrage du notaire Saint-Amant
Note : La présence du drapeau acadien au haut de certaines pages signifie que ce pionnier est d’origine acadienne.
Les pionniers francophones de Kingsey
2
Chapitre premier — Le noyau francophone initial
Le recensement de 1825 souligne la présence au canton de Kingsey de quatre membres de la
famille Bousquet (Bousquaint) et de quatre membres de la famille Gervais (Jarvas). Qui a
eu la primeur? Bousquet–Gervais ou Gervais–Bousquet, c’est du pareil au même à la vue de
pas moins de cinq mariages entre les deux familles.
Elles sont présentes toutes les deux au canton de Wickham 3 dès 1823 comme en témoigne
l’acte de baptême de Charles, fils de Jean Baptiste Bousquet et Josephte Gervais, né le 15
juin 1823, baptisé le 30 mai 1824 à l’église Saint-Frédéric de Drummondville.
Le 30 mai 1824, par moi prêtre soussigné, a été baptisé Charles, né le 15 juin de l’année précédente
de Jean Baptiste Bousquet, cultivateur de Wickham, et de Josephte Gervais. Le parrain Édouard
Jack, la marraine et le père n’ont pu signer. 4
3
Ne pas confondre le canton de Wickham et la municipalité actuelle de Wickham. Si le canton a
gardé sensiblement les mêmes limites, la zone habitée à l’époque correspond plus ou moins
aujourd’hui à l’arrondissement de Saint-Nicéphore.
4
On rencontrera souvent cette expression “n’ont pu signer”. Gêne? Véritable analphabétisme? Selon
l’acte ci-dessus, le parrain Édouard Jack ne sait plus signer en mai 1824 alors qu’il avait signé en
décembre 1823 lors de son propre mariage (voir page suivante).
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3
Cette présence dans la région était aussi documentée par l’acte de mariage entre Marie
Bousquet et Édouard Jacques le 29 décembre 1823.
Le 29 décembre 1823, je, prêtre soussigné, missionnaire de Drummondville, ai reçu le mutuel
consentement de mariage d’Édouard Jacques, cultivateur du lieu, fils majeur d’Antoine Jacques et
d’Élisabeth Cassy du canton d’Arrau en Al[le]magne, et de Marie Bousquet, fille mineure de Louis
Bousquet, agriculteur, et de Marie Brouillet, ses père et mère domiciliés en ce lieu et qui
consentent audit mariage, ayant en vertu du pouvoir à moi donné par Monseigneur Joseph Octave
Plessis, évêque [de Québec, accordé aux parties la dispense de trois bans de mariage et du temps
prohibé et ce, en présence de Louis Bousquet, père de l’épouse, de Michael Toomy et de plusieurs
autres. Un seul (Michael Toomy) a signé avec l’époux.]
Ce n’était donc qu’une question de temps avant que ces familles ne franchissent la rivière
Saint-François pour rejoindre le canton de Kingsey.
o – o – o – o
Les pionniers francophones de Kingsey
4
La lignée Bousquet
Christophe Bousquet et Marie Provost de Varennes donnent naissance à six enfants, trois
garçons et trois filles. C’est Louis, le quatrième rejeton, né le 19 juin 1777, qui deviendra le
pionnier francophone du canton de Kingsey.
Il se marie quatre fois et engendre neuf enfants.
Mariage 1 : Marie Magdeleine Chauvin, fille de Jean Chauvin et Marie Angélique Tessier
Née : 14-08-1778; baptisée : 15-08-1778 Varennes;
décédée : 27-07-1803; inhumée : 28-07-1803 Boucherville.
Acte de mariage entre Louis Bousquet et Marie Magdeleine Chauvin
14 janvier 1799, église Saint-Enfant-Jésus, Pointe-aux-Trembles
Les pionniers francophones de Kingsey
5
L’an 1799 le 14 janvier, après la publication de trois bans faite aux messes paroissiales à Varennes
et ici entre Louis Bousquet, garçon majeur, journalier dans la paroisse de la Pointe-aux-Trembles
de Montréal, fils de Christophe Bousquet et de défunte Marie Provost ses père et mère de la
paroisse de Sainte-Anne de Varennes, et Marie Magdeleine Chauvin, fille mineure de Jean
Chauvin, meunier dans la paroisse et de défunte Marie Angélique Tessier de la paroisse le SaintEnfant-Jésus de la Pointe-aux-Trembles, sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement quelconque,
je, prêtre curé soussigné, de l’avis des parents, ai reçu leur mutuel consentement de mariage et
leur ai donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par notre Mère la Sainte Église
en présence de Chrystophe Bousquet, père de l’époux, de Pierre Bousquet son frère, de Jean
Baptiste Beauchemin, ami de Jean Chauvin, père de l’épouse, d’Étienne Chauvin, son frère, qui ont
déclaré ne savoir signer non plus que l’époux et l’épouse. Girouard ptre.
Enfants :
Louis, N : 09-09-1799; B : 11-09-1799 Boucherville [résidence à Varennes]
Jean Baptiste, N : 08-11-1800 Varennes
 Catherine, N : 03-05-1803; D : 05-08-1803 Varennes
Louis épouse Sophie Gervais le 10 juillet 1826 à Saint-Charles-sur-Richelieu
alors qu’il habite déjà à Kingsey.
Jean Baptiste épouse Josephte Gervais le 1er février 1820 au même endroit.
Deux frères Bousquet épousent donc deux sœurs Gervais.
Acte de sépulture de Marie Magdeleine Chauvin, première épouse de Louis Bousquet
28 juillet 1803, église Sainte-Famille, Boucherville
Le 28 juillet 1803, par moi, prêtre soussigné, a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse,
Marie Magdeleine Chauvin décédée hier matin, âgée d’environ vingt-deux ans, munie des
sacrements de la Sainte Église Romaine, épouse de Louis Bousquet, journalier en cette paroisse.
Furent présents Jean Chauvin, frère de la défunte, Claude Charon beau-frère et (de) plusieurs
autres qui n’ont su signer.
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6
Mariage 2 : Marie Rosalie Brouillet, fille de Jean Baptiste Brouillet et Magdeleine Brodeur
N : 26-03-1770; D : 24-05-1828 Kingsey; I : 26-05-1828 Drummondville
Acte de mariage entre Louis Bousquet et Marie Rosalie Brouillet
6 février 1804, Varennes
Le 6 février 1804, après la publication de trois bans de mariage aux messes solennelles de (cette)
paroisse pour trois dimanches consécutifs entre Louis Bousquet, journalier domicilié de * cette
paroisse, veuf de Marie Chauvin, d’une part et Marie Rosalie Brouillet, fille majeure de Jean
Baptiste Brouillet et de Magdeleine Brodeur, ses père et mère, aussi de cette paroisse d’autre part,
sans qu’il se soit découvert aucun empêchement, je, prêtre soussigné, du consentement des parents
des deux parties, ai reçu leur mutuel consentement de mariage et leur ai donné la bénédiction
nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Sainte Église Romaine en présence de Louis Brodeur
et de Jean Michaud, amis des époux, [de Gabriel Brouillet, Joseph Brouillet, frères de l’épouse, qui
ont déclaré ne savoir signer, de ce interpellés. Deux mots rayés nuls.].
* Ajout en marge : la paroisse de Boucherville et pareille publication faite dans la paroisse de
Boucherville comme il appert [par le certificat de messire Boissonneault, vicaire de cette
paroisse.]
(NDA : Cette note en marge est trompeuse. Le premier segment “la paroisse de Boucherville” va
vraiment à la place des mots biffés alors que le reste devrait aller après les mots “dimanches
consécutifs” de la ligne précédente.)
Enfants :
Séraphine, N : 19-11-1804; B : 20-11-1804 Varennes
 Pierre, N : 21-11-1805; D : 10-08-1806; I : 11-08-1806 Varennes
Marie, N : 24-01-1807; B : 25-01-1807 Varennes
 Sophie, N et B : 05-07-1810; D : 07-07-1810; I : 08-07-1810 L’Assomption
Jean Baptiste, N et B : 14-07-1811 L’Assomption
 Joseph, N : 28-04-1814; D : 30-07-1814; I : 01-08-1814 Varennes
Séraphine épouse Jean Baptiste Gervais le 8 février 1820 à Saint-Charles-surRichelieu.
Marie épouse Édouard Jack (Jacques) le 29 décembre 1823,
et en secondes noces, Louis Gervais, le 4 mai 1829 à Drummondville.
Jean Baptiste épouse Marguerite Gervais le 4 novembre 1828 à Drummondville.
Voilà donc trois autres mariages entre les familles Bousquet et Gervais.
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7
Acte de sépulture de Marie (Rosalie) Brouillet, seconde épouse de Louis Bousquet
D : 24 mai 1828, Kingsey; I : 26 mai 1828, Drummondville
enregistrement le 6 juin 1828 5
Le 6 juin 1828, par nous, prêtre missionnaire soussigné, ont été supplées les cérémonies de
l’inhumation du corps de Marie Brouillet, femme de Louis Bousquet père, cultivateur, décédée dans
le township de Kingsey le 24 mai et enterrée dans le cimetière de Drummondville, township de
Grantham, le 26 du même mois, en présence de Louis Bousquet et d’Antoine Grammont
[Grandmont] qui ont déclaré ne savoir signer. Témoins des cérémonies de l’inhumation Antoine
Houle et Louis Bousquet qui ont déclaré ne savoir signer.
Une note en marge ajoute “âgée d’environ cinquante-sept ans”. Nous savons qu’elle en avait 58, née
le 26 mars 1770.
Mariage 3 : Josephte Trudeau, veuve de Pierre Brousseau.
Acte de mariage entre Louis Bousquet et Josephte Trudeau
21 juillet 1828, Drummondville
5
Comme la paroisse catholique de Saint-Félix-de-Kingsey ne sera érigée officiellement qu’en 1842,
les baptêmes, mariages et sépultures de Kingséens sont enregistrés pour la plupart à la paroisse
Saint-Frédéric de Drummondville. C’est là qu’est basé le prêtre missionnaire responsable de tous les
“townships du Sud”, dont Kingsey. C’est lors de son passage dans le canton que plusieurs actes sont
portés au registre de Saint-Frédéric. On y lira par exemple : “… tel jour, nous… avons procédé aux
cérémonies de l’Église… sur la fosse de… décédé le … et inhumé le … au cimetière de Kingsey”.
Les pionniers francophones de Kingsey
8
Le 21 juillet 1828, après la publication d’un seul ban de mariage faite au prône de la messe
paroissiale de Saint-Frédéric de Drummondville, les parties ayant obtenu dispense des deux autres
bans de nous, prêtre missionnaire désigné, l’ayant accordé en vertu des pouvoirs à nous accordés
par Monseigneur l’Évêque de Québec, entre Louis Bousquet père, cultivateur, veuf de feue Marie
Brouillet, du township de Kingsey, d’une part et Josephte Trudeau, veuve de Pierre Brousseau, du
township de Wickham d’autre part, nous, prêtre missionnaire des townships du Sud soussigné,
sans qu’il se soit découvert entre les parties aucun empêchement légitime, avons reçu le mutuel
consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de
Joseph Houle et Louis Gervais qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer.
Acte de sépulture de Josephte Trudeau, troisième épouse de Louis Bousquet
D : 14 janvier 1832, Kingsey; I : 17 janvier 1832, Drummondville
Le 17 janvier 1832, nous, prêtre soussigné, avons inhumé dans le cimetière de Saint-Frédéric de
Drummondville le corps de Josephte Trudeau, décédée le 14 du courant, âgée de soixante ans,
épouse de Louis Bousquet, cultivateur du township de Kingsey; présents Louis Bousquet, époux de
la défunte, et Jean Baptiste Brousseau, son fils, qui n’ont su signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
9
Mariage 4 : Christine Wexleveen, du canton de Grantham, veuve de François Provost.
Elle survit à son mari quand il meurt le 9 août 1862 à Saint-Félix-de-Kingsey.
Acte de mariage entre Louis Bousquet et Christine Wexleveen
4 mars 1832, Drummondville
Le 4 mars 1832, après la publication d’un ban de mariage faite au prône de notre messe paroissiale
et dispensé des deux autres selon le pouvoir que nous avons reçu de Monseigneur l’Évêque de
Québec, entre Louis Bousquet du township de Kingsey, veuf majeur de défunte Josephte Trudeau
d’une part, et Christine Wexleveen, veuve majeure de défunt François Provost du township de
Grantham d’autre part, et ne s’étant découvert aucun empêchement, nous, prêtre missionnaire
soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction
nuptiale en présence d’Antoine Boisvert et de Jean Baptiste LaBranche, amis de l’époux, de Jean
Baptiste Provost, beau-frère, et Peter Cullen, ami de l’épouse, (les autres et) les dits époux ayant
déclaré ne savoir signer.
On aura noté que le veuvage ne plaisait guère à Louis Bousquet : le premier a duré 193
jours, le second 57 et le troisième 49!
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Acte de sépulture de l’ancêtre Louis Bousquet
11 août 1862, Saint-Félix-de-Kingsey
Né en 1777, il avait 85 ans et non 106. C’est ainsi qu’on construit une légende!
Le 11 août 1862, nous, prêtre soussigné, avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps
de Louis Bousquet, époux de Christine (Vextorine), décédé l’avant-veille à l’âge d’environ cent six
ans, dans cette paroisse. Étaient présents à l’inhumation Louis Bousquin et Jean Bte Bousquin,
lesquels ont déclaré ne savoir signer.
Selon le recensement de 1825, la maisonnée Bousquet comprend quatre personnes : un
homme entre 40 et 60 ans [Louis père, 48 ans], une femme de plus de 45 ans [sa seconde
épouse Marie Brouillet, âgée d’environ 54 ans], un garçon de 18 à 25 ans non marié [Louis,
fils du premier lit, 25 ans, qui ne se mariera qu’à l’été 1826] et un garçon de 14 à 18 ans [ce
n’est pas Jean Baptiste, fils du premier lit, 23 ans, déjà marié et vivant au canton de
Wickham; celui-ci n’arrivera à Kingsey que vers 1831; c’est plutôt le Jean Baptiste du
deuxième lit, 14 ans, qui est donc avec sa mère, Marie Brouillet]. Tous les autres enfants de
Louis Bousquet, des premier et deuxième lits, sont décédés en bas âge ou déjà mariés.
Le recensement de 1831 fait état de l’accroissement de la famille Bousquet, déjà fractionnée
en quatre maisonnées du 8e rang.
Les pionniers francophones de Kingsey
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Ligne 2 : Jean Baptiste Bousquet, 20 ans, fils du deuxième lit, habite avec son épouse
Marguerite Gervais, 20 ans, et leur fils aîné Antoine Félix, 2 ans. Trois autres enfants
naîtront encore à Kingsey avant le déménagement de la famille à Durham après 1836. C’est
là que naîtront les quatre derniers rejetons. Cette branche du patronyme Bousquet
disparaît alors du canton de Kingsey.
Ligne 4 : Le doyen Louis Bousquet habite avec sa troisième épouse Josephte Trudeau. Les
enfants ont quitté le foyer familial. Chose curieuse, le recenseur lui attribue plus de 60 ans
alors qu’il n’en a que 54. C’est ainsi que “le père Bousquet” prend de l’avance… Pour arriver
à 106 ans comme on l’a vu plus haut, il faut s’y prendre à bonne heure!
Ligne 6 : Louis Bousquet fils habite avec son épouse Sophie Gervais et deux enfants en bas
âge, Jean Baptiste, né le 17 février 1829, et Louis, né le 28 mai 1830. Ce Louis prolongera
brièvement la lignée Bousquet à Kingsey par son mariage avec Aurélie Robidas le 15 juin
1858.
Ligne 7 : Jean Baptiste Bousquet [nous ne pouvons expliquer l’ajout de Félix au prénom
dans le registre du recenseur], 31 ans, fils du premier lit, habite avec son épouse Josephte
Gervais, 28 ans, et leurs enfants Charles, 8 ans, Sophie, 3 ans, François Xavier, 2 ans,
Mathilde, 1 an, et leur bébé Domitille née le 3 avril 1831. C’est la famille qui laissera la plus
nombreuse descendance Bousquet dans le canton de Kingsey.
Acte de baptême de Jean Baptiste Bousquet
9 novembre 1800, Varennes
Le 9 novembre 1800, par nous, prêtre et vicaire de cette paroisse, soussigné, a été baptisé Jean
Baptiste, né d’hier du légitime mariage de Louis Bousquet, laboureur, et de Marie Chauvin, ses
père et mère de cette paroisse. Le parrain a été Louis Collet et la marraine Josephte Charbonneau
qui n’ont su signer, de ce requis suivant l’ordonnance.
o – o – o – o
À ce point, il convient déjà de corriger deux affirmations du notaire Saint-Amant : l’ancêtre
Bousquet à Kingsey est bien Louis et non l’un ou l’autre de ses deux fils prénommés Jean
Baptiste, et ce Louis s’est marié quatre fois et non cinq.
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La lignée Gervais
Pierre Gervais et Magdeleine Martel se marient à Verchères le 7 février 1791. Ils ont dix
enfants dont les cinq plus jeunes marient des Bousquet. Les quatre plus âgés contractent
mariage avant le déménagement de la famille et restent dans la région de Verchères et de
Saint-Charles-sur-Richelieu. La cinquième, Euphrosine, se marie le 4 août 1818 à SaintCharles-sur-Richelieu mais elle habite déjà la région de Drummondville dès l’année
suivante quand elle met au monde son premier enfant, Euphrosine Houle, le 23 mars 1819
(baptême à Saint-Frédéric le 4 octobre 1819). Elle passera apparemment le reste de sa vie
au canton de Wickham.
Acte de baptême de Jean Baptiste Gervais
29 janvier 1825, Drummondville
Le 29 janvier 1825, par moi, prêtre soussigné, a été baptisé Jean Baptiste, né le 16 septembre
dernier du légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, journalier de Kingsey, et de Séraphine
Bousquet. Le parrain Jean Baptiste Languedoc et la marraine Josephte Gervais, tante, avec le
père ont déclaré ne savoir signer.
Le recensement de 1825 attribue un total de quatre personnes à la maisonnée Gervais tout
en fournissant le détail de cinq : un homme marié de 25 à 40 ans [le père Jean Baptiste qui
triche un peu sur son âge, il a 24 ans], une femme mariée de 14 à 45 ans [Séraphine
Bousquet, la mère de famille, 20 ans], deux enfants de moins de 6 ans [Adélaïde, 3 ans, et
Jean Baptiste, moins d’un an selon l’acte de baptême ci-dessus]. Le recenseur mentionne
aussi une fille entre 6 et 13 ans que nous n’avons pas pu identifier. La présence d’une fille
de cet âge supposerait une naissance hors mariage puisque les parents se sont mariés en
février 1820. De plus, la mère aurait alors eu au plus 15 ans. Ces deux facteurs étaient
présents dans la réalité de l’époque mais nous croyons ici à une erreur du recenseur.
Les pionniers francophones de Kingsey
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Par ailleurs, la mère de Jean Baptiste Gervais, Magdeleine Martel, veuve et âgée dans la
cinquantaine avancée, arrive peu après chez son fils puisqu’elle y habite quand elle meurt le
11 mars 1827.
Acte de sépulture de Magdeleine Martel, veuve de Pierre Gervais
13 mars 1827, Drummondville
Le 13 mars 1827, par moi, prêtre soussigné, a été inhumé dans le cimetière de Drummondville le
corps de Magdeleine Martel, décédée avant-hier subitement, âgée de soixante ans, veuve de Pierre
Gervais, demeurant lors de son décès à Kingsey dans la maison de son fils. Présents à l’enterrement
[William Moore qui a déclaré ne savoir signer et Joseph Smith qui a signé].
Eder Jack (Édouard Jacques) et Marie Bousquet
Avant de clore ce chapitre, il convient de revenir plus longuement sur un personnage qui
croise la route des Bousquet. Échappé par les recensements de 1825 et de 1831 à Kingsey 6
et malgré son origine suisse-allemande, Eder Jack (Édouard Jacques) doit tout de même
être considéré parmi les tout premiers colons francophones du canton. Son mariage avec une
Bousquet, la francisation de son nom, les prénoms qu’il donne à ses filles, voilà autant de
preuves de son intégration au milieu francophone.
Nous avons reproduit plus haut son acte de mariage avec Marie Bousquet, daté du 29
décembre 1823. Cet acte stipule que le marié est “cultivateur du lieu” et que les parents de
la mariée sont “domiciliés en ce lieu”. Le mariage est porté aux registres de Drummondville
mais la suite des événements montre que les familles habitent le canton de Wickham.
Le même acte de mariage rapporte encore que le marié est le “fils majeur d’Antoine Jacques
et d’Élisabeth Cassy du canton d’Arrau en Almagne (sic)”. La présence d’Allemands au BasCanada à l’époque n’est pas un mystère. Maurice Vallée a démontré que “plus de 80 soldats
et officiers, vétérans du Régiment de Meuron, se sont (donc) installés, à l’été 1816, dans les
cantons de Grantham et de Wickham”. 7 Il identifie spécifiquement Eder Jack comme
faisant partie de ce groupe. 8
Soldat # 2535 natif d’Aarau, en Suisse, cinq pieds cinq pouces, enrôlé le 27 juillet
1813 à l’âge de trente-cinq ans et licencié le 4 juin 1816 à Montréal selon le Livre
du Régiment de Meuron; présent dans la 9e compagnie selon la liste de paie du 24
6
Il habitait le canton de Wickham en 1825 et il est décédé à Kingsey en 1828.
7
Vallée, Maurice, Le Régiment suisse de Meuron au Bas-Canada, Société d’histoire de Drummondville, 2005, p. 28. Voir un résumé à http://mauricevallee.ca/Meur.html, puis des ajouts et corrections
à http://mauricevallee.ca/Meuron.html.
8
Idem, p. 193-194. Le Livre du Régiment de Meuron se trouve sous la cote B-5512 aux Archives
Nationales du Canada.
Les pionniers francophones de Kingsey
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septembre 1813; présent dans la 8e compagnie selon la liste de paie du 24 mars
1814; présent dans la 10e compagnie selon la liste de paie du 24 juin 1816 mais
licencié comme colon le 4 juin avec deux mois de salaire.
Maurice Vallée a repéré une autre information importante concernant notre personnage.
Dans les minutes du notaire Daniel Thomas de Melbourne, en date du 25 mars 1826,
Edward Jack vend sa terre du canton de Wickham à nul autre qu’au fondateur de
Drummondville, le lieutenant colonel Frederick George Heriot.
Le couple Jack–Bousquet donne naissance à deux filles pendant son séjour au canton de
Wickham, Apolline (Pauline) le 12 janvier 1825 et Élisabeth le 4 avril 1826, soit quelques
jours après la vente de la terre. Puis la famille se déplace à Kingsey où naît une troisième
fille en 1827, Séraphine 9 . Édouard rend l’âme à Kingsey le 25 septembre 1828 et est
inhumé à Drummondville le lendemain.
Acte de sépulture d’Édouard Jack
26 septembre 1828, Drummondville
Le 26 septembre 1828, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été inhumé dans le cimetière de
Drummondville, Édouard Jack, cultivateur de Kingsey, époux de Marie Bousquet, décédé
subitement hier, âgé d’environ quarante-cinq ans. Témoins Louis Bousquet, beau-père du défunt,
et Antoine Houle qui ont déclaré ne savoir signer.
Le 4 mai 1829, Marie Bousquet convole en secondes noces avec Louis Gervais. L’acte de
mariage précise qu’elle est “veuve de feu Édouard Jack, aussi domiciliée dans le township de
Kingsey”. Marie sera mère encore dix fois.
Deux filles, Madeleine et Marie Louise, naissent avant le recensement de 1831. Avec les
trois filles Jacques nées du premier mariage de Marie Bousquet, elles sont bien cinq lorsque
le recenseur rend visite au foyer de Louis Gervais.
Après leur mariage à Saint-Félix, les deux aînées Jacques vont vivre du côté de Wickham et
de L’Avenir alors que la cadette va plutôt vers Danville.
Il n’y a donc pas lieu de douter qu’Eder Jack (Édouard Jacques) ait fait partie des pionniers
de Kingsey dès 1826 même si sa présence fut bien brève. Puisqu’il n’a pas eu de garçons de
son mariage avec Marie Bousquet, le patronyme Jacques ne lui survit pas dans le canton de
Kingsey. Mais Marie Bousquet elle-même laissera une abondante progéniture kingséenne.
9
Acte reproduit en appendice 1.
Les pionniers francophones de Kingsey
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Chapitre deuxième — “L’envahissement” 1827–1831
Le notaire Saint-Amant énumère certains individus qui seraient arrivés à Kingsey à la fin
des années 1820. Il ne le dit pas spécifiquement mais nous verrons que ces gens viennent,
pour la plupart, de Saint-Grégoire / Bécancour ou des villages avoisinants, le long du fleuve,
tant à l’est qu’à l’ouest. On sait par ailleurs que cette région est devenue le principal
sanctuaire où se regroupent peu à peu les familles acadiennes. Quand les familles
grandissent, l’espace vient à manquer et il faut penser à un nouvel exode. Le canton de
Kingsey devient alors le point de chute pour de nombreux Acadiens ou il ne sera qu’un
ennième point de transit pour d’autres.
Ce n’est pas une dizaine mais bien 51 noms francophones que le recenseur énumère en
1831. Nous en identifions 45 dans ce chapitre, réservant pour le chapitre suivant les
quelques cas douteux. Devant l’impossibilité de les classer selon une date précise d’arrivée,
nous les présentons par ordre alphabétique.
Babineau Charles acadien
Béliveau Jean Baptiste acadien
Blais François
Bourbeau Carignan François acadien
Brault Alexis acadien
Caillé François Élie
Champoux Pierre acadien
Chêné Joseph
Courtois Ignace (Louis)
Cyr Joseph acadien
Faucher dit Châteauvert Joseph
(Charland dit) Francoeur Joseph
Guimond Louis
Jalbert Jean (Baptiste)
Jutras Louis
(Beaudon) Larivière François acadien
Marcotte Pierre
Painchaud Joseph acadien
Pellerin Jacques acadien
Perrault dit Fontaine Michel
Thibodeau Joseph acadien
Toussaint Julien
Vigneault Pierre acadien
Béland Toussaint
Bergeron Jean Isaïe acadien
Blais Jean Baptiste
Bourbeau Carignan Jean Jacob acadien
Brault Pierre acadien
Cayer Jean Baptiste
Chartré Pierre
Cloutier Joseph
Cyr (dit Miquelon) Joseph acadien
Doucet Pierre acadien
Fecteau Jean Baptiste
Gagnière Antoine
Hamel Pierre acadien
Jalbert Jean
Lafond Jean Baptiste
Leblanc Joseph acadien
Morel François
Parent Étienne
Pellerin Joseph acadien
Prince Louis acadien
Thibodeau Joseph (2) acadien
Viens André
Les pionniers francophones de Kingsey
16
Charles Babineau et Anastasie Lacourse 10
Arrivée à Kingsey
avant 28-12-1829
Naissance de leur fils Illderick à Kingsey
Les grands-parents de Charles Babineau, Charles Babineau dit Deslauriers et Cécile
Comeau, mariés à Port-Royal après 1752, ont pu se réfugier à Bécancour où ils ont élevé
leur famille. Parmi leurs enfants, un autre Charles a épousé Thérèse Godin à Bécancour le
31 mars 1788. Le Charles kingséen est donc le troisième du nom. Le 5 juin 1820 à
Bécancour, il épouse Anastasie Lacourse, fille d’Amable David dit Lacourse et Marguerite
Genest.
Le couple Babineau–Lacourse donne naissance à quatre enfants à Nicolet : Séraphine (21
février 1821, mariée plus tard avec Pierre Descôteaux); Charles (1er mars 1823, marié plus
tard avec Henriette Pellerin, puis avec Agnès Marier); Marie (30 avril 1825, mariée plus
tard avec David Morin); Julie (1er septembre 1827, mariée plus tard avec Jean Baptiste
Manseau).
Puis, surgit la surprise révélée par un acte de baptême tiré des registres de Saint-Grégoire.
Le 13 février 1830 est baptisé Hilderik né le 28 décembre 1829 “au township de Kingsey,
domicile de ses père et mère.” Alors que le nom de Babineau ne figurait pas dans la liste des
pionniers fournie par Saint-Amant, voici un document qui démontre clairement la présence
de Charles et Anastasie à Kingsey dès 1829, probablement à l’été ou au début de l’automne.
En effet, on n’imagine pas la mère entreprenant une migration de la famille dans les
derniers mois de sa grossesse à l’époque des premières neiges.
Le 13 février 1830, nous, prêtre soussigné, avons baptisé Hilderik, fils légitime de Charles
Babineau, cultivateur, et d’Anastasie David dite Lacourse, né le 28 décembre dernier au township
de Kingsey, domicile de ses père et mère. Parrain Étienne Babineau soussigné, marraine Esther
David dite Lacourse qui, ainsi que le père, a déclaré ne savoir signer, de ce enquis.
10
Nous ajoutons le nom des épouses à celui du “chef de famille” selon l’expression du recensement.
Nous croyons qu’elles méritent autant que leur mari d’être rappelées à notre mémoire même si,
dans le cadre de ce document, nous nous attardons davantage aux lignées masculines.
Les pionniers francophones de Kingsey
17
Ce qui nous a mis sur la trace de cet acte de baptême est, paradoxalement, un acte de
sépulture qui posait question et que nous reproduisons ci-dessous. À la paroisse SaintFrédéric de Drummondville, le 3 juin 1831, est inhumé un enfant prénommé Charles qu’on
dit “âgé d’environ seize mois”. D’abord, il ne peut pas s’agir du Charles né en 1823. Or,
Hilderik a alors un peu moins de dix-huit mois, ce qui peut concorder avec la mention
“environ seize mois”. Reste à expliquer le prénom Charles sur cet acte : ce ne peut être
qu’une confusion avec le prénom du père.
Le 3 juin 1831, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été enterré dans le cimetière de StFrédéric de Drummondville le corps de Charles, fils légitime de Charles Babineau et Anastasie
Lacourse, du township de Kingsey, décédé hier, âgé d’environ seize mois. Témoins Louis Prince et
Raymond Doullanbackar qui seul a su signer.
_René Babineau_______
_Charles Babineau____|
|
|_Madeleine Savoie____
_Charles Babineau_________|
|
|
_François Comeau_____
|
|_Cécile Comeau_______|
|
|_Marie Madeleine Lord
|--Charles Babineau
|
_Jean François Godin_
|
_Athanase Godin______|
|
|
|_Catherine Larue_____
|_Thérèse Godin____________|
|
_Pierre Piché________
|_Thérèse Piché_______|
|_Scholastique Lesage_
Les pionniers francophones de Kingsey
18
Toussaint Béland et Élisabeth Turcot
Arrivée à Kingsey
avant été 1831
Recensement
Puisque Toussaint Béland a été recensé à Kingsey avec une épouse et trois enfants, force est
de croire qu’il y a habité un temps. Venant de Trois-Rivières où il a épousé Élisabeth Turcot
le 31 janvier 1825, il habite cependant déjà au canton de Shipton quand il fait baptiser cinq
autres enfants. On le retrouvera plus tard au Vermont. Mais les liens de voisinage avec les
familles kingséennes sont évidents par le choix des parrains et marraines dans deux cas :
Pierre Brault et Julie Cyr, Moïse Painchaud et Marie Zoé Cyr. Nous n’avons pas trouvé de
liens de parenté réelle entre ces familles.
_Jean Béland_________
_Alexis Béland_______|
|
|_Geneviève Giroux____
_Antoine Béland___________|
|
|
_Joseph Talbot_______
|
|_Élisabeth Talbot____|
|
|_Josèphe Patry_______
|--Toussaint Béland
|
_Philippe Boucher____
|
_Philippe Boucher____|
|
|
|_Marie Dionne________
|_Marie Louise Boucher_____|
|
_Nicolas Lizotte_____
|_Marie Anne Lizotte__|
|_Madeleine Minville__
Les pionniers francophones de Kingsey
19
Jean (Baptiste) Béliveau et Félicité Brault
Arrivée à Kingsey
après 22-02-1828
avant 18-12-1829
Naissance de leur fils Élisée à Saint-Grégoire
Naissance de leur fille Henriette à Kingsey
La présence à Kingsey d’un couple Béliveau–Brault dès 1829 ne fait pas de doute à la
lumière de l’acte de baptême de leur fille Henriette, née le 18 décembre de cette année-là et
baptisée à Saint-Grégoire en mars 1830.
Le 7 mars 1830, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée sous condition Henriette,
née le 18 décembre précédent du légitime mariage de Jean Baptiste Béliveau, cultivateur, et de
Félicité Bro du township de Kingsey. Parrain Pierre Hébert, marraine Marguerite Béliveau qui
n’ont su signer ainsi que le père et la mère présents.
Jean Baptiste Béliveau avait auparavant épousé Marie Anne Janvier de qui il avait eu cinq
enfants dont trois décédés en bas âge. Félicité Brault accouche cinq fois mais la mort frappe
là aussi. Le recenseur rapporte trois garçons et trois filles en 1831. Nous avons retracé deux
garçons, un de chaque lit, et quatre filles. Autre incongruité : le recenseur mentionne bien
huit personnes dans la maisonnée, soit un couple et six enfants. Or Félicité Brault est
décédée le 28 mai 1831, soit trois jours avant le début officiel du recensement où elle ne
devrait pas figurer.
Félicité Brault est la sœur d’Alexis, sœur de Marie Anne qui mariera François Caillé en
1833, et sœur de Sophie, belle-sœur de François Morel.
Les pionniers francophones de Kingsey
20
_Antoine Béliveau____
_Jean Béliveau_______|
|
|_Marie Thériault_____
_Charles Béliveau_________|
|
|
_Charles Melançon____
|
|_Marguerite Melançon_|
|
|_Marie Dugas_________
|--Jean Baptiste Béliveau
|
_Mathieu Doucet______
|
_Joseph Doucet_______|
|
|
|_Charlotte Lord______
|_Élisabeth Doucet_________|
|
_Pierre Bourg________
|_Anne Bourg__________|
|_Élisabeth Broussard_
Les pionniers francophones de Kingsey
21
Jean Isaïe Bergeron et Euphrosine Prince
Arrivée à Kingsey
avant 06-06-1829
Naissance de leur fils Pierre à Kingsey
Fils de Charles Bergeron et Josèphe Leblanc de Saint-Grégoire, Jean Isaïe Bergeron se
marie le 16 novembre 1824 avec Euphrosine Prince, fille de Jean Baptiste Prince et
Élisabeth Hébert. Ils donnent naissance à Marie Aurélie le 7 décembre 1825 et à Jean Isaïe
le 17 juin 1827 à Saint-Grégoire.
Puis, le 6 juin 1829 naît à Kingsey un autre fils qui sera baptisé Pierre le 17 juillet 1829 à
Saint-Grégoire 11; cet enfant meurt cependant dès le 31 juillet 1830 à Kingsey et est inhumé
à Saint-Grégoire le 3 août 1830.
Le 3 août 1830, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été inhumé dans le cimetière de ce
lieu le corps de Pierre Bergeron, décédé le 31 de juillet précédent, âgé de quatorze mois, fils
légitime de Jean Isaïe Bergeron, cultivateur, et d’Euphrosine Prince du township de Kingsey.
Présents à l’inhumation Antoine Talbot et Stanislas Hély qui n’ont pu signer.
Trois autres enfants viennent compléter la famille Bergeron avant la mort de la mère
Euphrosine le 28 avril 1838, à l’âge de 37 ans, des suites de la petite vérole.
Le 26 avril 1871, Jean Isaïe reçoit la concession de 50 acres de terre consistant en la moitié
nord-ouest de la moitié sud-est (sic) du lot # 18 du 6e rang. Il est légitime de croire qu’il
s’agit de la terre qu’il occupe depuis son arrivée au canton de Kingsey, 42 ans plus tôt. 12
Jean Isaïe Bergeron meurt à Saint-Félix-de-Kingsey le 31 décembre 1876 et y est inhumé le
3 janvier suivant à l’âge de 77 ans.
11
Voir acte de baptême en appendice 1.
12
Jean-Chrysostome Langelier, op. cit., p. 411.
Les pionniers francophones de Kingsey
22
_Michel Bergeron de Nantes
_Pierre Bergeron_____|
|
|_Marie Dugas____ ____
_Charles Bergeron_________|
|
|
_Michel Bourg________
|
|_Marguerite Bourg____|
|
|_Marie Cormier_______
|--Jean Isaïe Bergeron
|
_René Leblanc________
|
_Alexis Leblanc______|
|
|
|_Jeanne Bourbeau_____
|_Josèphe Leblanc__________|
|
_Louis Provencher____
|_Josèphe Provencher__|
|_Anne Leclerc________
Les pionniers francophones de Kingsey
23
François Blais et Marie Doucet
Arrivée à Kingsey
après 05-10-1829
Mariage de leur fille Louise à Trois-Rivières
Quand il s’établit au 5e rang de Kingsey, François Blais se retrouve probablement voisin de
Joseph Cloutier, son gendre, et Marie Louise Blais, sa fille. En effet, les noms des deux chefs
de famille se suivent dans le relevé du recenseur.
Le couple a alors quatre enfants avec lui : Marguerite, née le 23 août 1809, épousera Michel
Forest en 1832; Georges, né le 18 octobre 1813, épousera Élisabeth Biron en 1836; Joseph,
né le 20 octobre 1816, épousera Marie Lefebvre Descôteaux en 1839; Julie, née le 9 juin
1823, épousera Joseph Milette en 1841.
Après son mariage, Georges va s’établir au canton de Wickham où un premier enfant naît le
17 juillet 1837. Cette lignée kingséenne des Blais ne se poursuit donc que par Joseph.
Au jour du recensement, une autre fille, Josèphe, née le 16 septembre 1811, est mariée avec
Joseph Pellerin depuis le 18 avril 1831 et est recensée avec lui au 8e rang.
_Pierre Blais________
_Jacques Blais_______|
|
|_Anne Perrault_______
_Alexis Blais_____________|
|
|
_Charles Sévigny_____
|
|_Anne Sévigny________|
|
|_Marguerite Rognon___
|--François Blais
|
_Nicolas Pinel_______
|
_Nicolas Pinel_______|
|
|
|_Anne Constantineau__
|_Josephte Bellefeuille____|
|
_François Lefebvre___
|_Madeleine Lefebvre__|
|_Madeleine Deserre___
Les pionniers francophones de Kingsey
24
Jean (Baptiste) Blais [et John Blais]
Arrivée à Kingsey
Probablement avec son oncle François Blais
Le recenseur signale au 3e rang deux individus célibataires n’ayant en apparence aucun lien
entre eux sinon la similitude de leur nom. Nous en avons identifié un seul et nous croyons,
malgré quelques différences, que le second est un simple doublon du premier. Il était
d’ailleurs fréquent, parmi les premières générations de Kingséens, d’angliciser son prénom.
Qui n’a pas connu une tante Mary, un oncle Johnny, un grand-père Eddie? Il n’y a pas lieu
ici de se lancer dans une analyse sociologique de cette coutume…
Jean (Baptiste) Blais est recensé comme non marié, dans la tranche d’âge de 21 à 29 ans.
Fils de Louis Blais et Louise Angélique Lemire, né à Beauport le 19 juin 1810, orphelin de
père à l’âge de 12 ans, il se retrouve à Montréal quand sa mère se remarie avec Louis
Meunier le 9 septembre 1822. Il arrive à Kingsey peut-être en compagnie de son oncle
François Blais.
Il épouse Marie Pauline Bourgoin le 26 juin 1832 à Drummondville. Après le décès de celleci le 23 février 1844, il épouse Marie Louise Prince le 22 octobre 1844. Elle est la fille de
Louis Prince et Marie Prince. En troisièmes noces le 7 août 1849, il épouse Mathilde
Bousquet, fille de Jean Baptiste Bousquet et Josephte Gervais.
À cause de la mention d’un Jean Blais et d’un John Blais au recensement, certains ont créé
la confusion entre les trois épouses. Pour établir clairement les faits comme on l’a énoncé cihaut, nous reproduisons les actes pertinents au parcours de Jean Baptiste Blais.
Acte de baptême de Jean Baptiste Blais, fils de Louis Blais et Angélique Lemire
19 juin 1810, Beauport
Le 19 juin 1810, par moi prêtre soussigné, a été baptisé Jean Baptiste, né du jour du légitime
mariage de Louis Blais, soldat du régiment de Sa Majesté Canadian Fencibles, en quartier dans
cette paroisse et d’Angélique Lemire. Le parrain a été Jean Baptiste Bithner et la marraine Marie
Anne Robert, épouse de Charles Rochereau. Le parrain seul a signé avec moi, le père et la
marraine ayant déclaré ne savoir signer, de ce requis.
Les pionniers francophones de Kingsey
25
Acte de mariage entre Jean Baptiste Blais (son premier) et Marie Pauline Bourgoin
26 juin 1832, paroisse Saint-Frédéric, Drummondville
Le 26 juin 1832, après la publication de trois bans de mariage faite aux prônes de nos messes
paroissiales entre Jean Baptiste Blais, résidant dans le township de Kingsey, fils majeur de défunt
Louis Blais et de Marie Angélique Lemire de la ville de Montréal d’une part, et Marie Pauline
Bourgoin, fille mineure de Joseph Bourgoin et de Cécile McDonell 13 de la paroisse de Nicolet
d’autre part, ne s’étant découvert aucun empêchement, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons
reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence
de Jacques Pellerin et de François Béliveau, amis de l’époux, de Antoine Marchand, beau-frère, et
de Julie Prince, amie de l’épouse, dont un seul a signé avec nous, les autres et les dits époux ne
l’ont su faire.
13
Ce nom devient McDonald dans d’autres actes.
Les pionniers francophones de Kingsey
26
Acte de mariage entre Jean Baptiste Blais (son second) et Marie Louise Prince
22 octobre 1844, Saint-Félix-de-Kingsey
Le 22 octobre 1844, après la publication des trois bans de mariage faites au prône de notre messe
paroissiale entre Jean Baptiste Blais, cultivateur, veuf de défunte Marie Appolline Bourgoin dit
Bourguignon de la paroisse de St-Félix-de-Kingsey d’une part, et Marie Louise Prince, aussi de la
paroisse de St-Félix-de-Kingsey, fille majeure de Louis Prince, cultivateur, et de Marie Prince,
aussi de la paroisse de St-Félix-de-Kingsey d’autre part, n’ayant trouvé aucun empêchement au
mariage, nous, vicaire de cette paroisse soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de
mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Louis Prince et de Antoine
Marchand lesquels n’ont pas su signer, non plus que les parties contractantes (un mot entre lignes
bon).
Les pionniers francophones de Kingsey
27
Acte de mariage entre Jean Baptiste Blais (son troisième) et Mathilde Bousquet
7 août 1849, Saint-Félix-de-Kingsey
Le 7 août 1849, après la publication de trois bans de mariage faite au prône de nos messes
paroissiales, entre Jean Blais, journalier, domicilié à Kingsey, veuf majeur de Marie Louise Prince
d’une part, et Mathilde Bousquet, domiciliée à Kingsey, fille mineure de Jean Baptiste Bousquet,
journalier, et de Josephte Gervais, ses père et mère, aussi de Kingsey d’autre part, ne s’étant
découvert aucun empêchement au dit mariage, nous, prêtre soussigné missionnaire de Kingsey,
avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale du
consentement et en présence de Joseph Francoeur, ami de l’époux, de Jean Baptiste Bousquet, père
de l’épouse, et d’autres parents et amis qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
28
Acte de sépulture de Jean Baptiste Blais
30 janvier 1857, Saint-Félix-de-Kingsey
À noter dans la marge la correction sur l’année du décès, 1857 et non 1837
Le 30 janvier mil huit cent trente-sept, nous soussigné avons inhumé dans le cimetière de cette
mission le corps de Jean Bte Blais époux de Domithilde Bousquin de cette mission, décédé à l’âge
d’à peu près quarante-cinq ans. Témoins J. Bte Leclair père et O. Thibodeau qui ont signé avec
nous.
_Jacques Blais_______
_Alexis Blais________|
|
|_Marie Anne Sévigny__
_Louis Blais______________|
|
|
_Nicolas Bellefeuille
|
|_Josèphe Bellefeuille|
|
|_Madeleine Angers____
|--Jean Blais
|
_Louis Lemire________
|
_Louis Lemire________|
|
|
|_Charlotte Villard___
|_Angélique Lemire_________|
|
_Pierre Michelin_____
|_Angélique Michelin__|
|_Angélique Lefebvre__
Les pionniers francophones de Kingsey
29
François Bourbeau Carignan et Marguerite Leblanc
Arrivée à Kingsey
après 11-08-1827
avant 17-02-1830
Naissance de jumeaux à Saint-Grégoire
Naissance de leur fils Honoré à Kingsey
Fils de Jean Baptiste Bourbeau Carignan et Marie Louise Hamel de Saint-Grégoire,
François Carignan a épousé Marguerite Leblanc le 22 février 1819 à Bécancour. Elle est la
fille de Joseph Leblanc et Louise Vigneault, autre couple pionnier. Les enfants se suivent en
rapide succession avant le transfert de la famille à Kingsey : Georges, 6 mars 1820, Pauline,
11 juin 1821, Moïse, 7 septembre 1822, Marie Zoé, 2 avril 1824, Théophile, 17 août 1825, et
les jumeaux Joseph et Marie Aure, 11 août 1827. Le 17 février 1830, le petit Honoré vient
au monde à Kingsey et est baptisé à Drummondville le 17 avril suivant. Une autre fille
viendra compléter le tableau dix ans plus tard, Rose de Lima, née le 25 juillet 1840.
_Louis Bourbeau______
_François Bourbeau C.|
|
|_Marguerite Boisselle
_Jean Baptiste Bourbeau C.|
|
|
_Jacques Genest______
|
|_Marie Genest Labarre|
|
|_Marie Louise Desroches
|--François Bourbeau Carignan
|
_Louis Hamel_________
|
_Antoine Hamel_______|
|
|
|_Françoise Houde_____
|_Marie Louise Hamel_______|
|
_Julien Dumont_______
|_Angélique Dumont____|
|_Marie Louise Larose_
Les pionniers francophones de Kingsey
30
Jean Jacob Bourbeau Carignan et Josèphe Leblanc
Arrivée à Kingsey
après 14-04-1828
avant 16-08-1830
Naissance de leur fille Rose à Saint-Grégoire
Naissance de leur fils David à Kingsey
Probablement avec son frère François Bourbeau
Frère du précédent, Jean Jacob ou Jacques Bourbeau Carignan épouse Josèphe Leblanc le 5
juin 1821 à Bécancour. Elle est la fille de Pierre Leblanc et Angèle Bourbeau Beauchesne.
Les familles Bourbeau sont présentes en grand nombre à Bécancour et elles se divisent en
plusieurs troncs dont les Bourbeau Carignan, les Bourbeau Beauchesne et les Bourbeau
Lacourse. Les registres témoignent de nombreux mariages entre les différentes branches.
Nous en avons ici un exemple alors que la fille d’une Bourbeau Beauchesne marie un
Bourbeau Carignan.
Nous avons retracé cinq enfants du couple Bourbeau–Leblanc : Marie Édile, 9 septembre
1822, Angèle, 10 octobre 1823, Pierre, 14 juillet 1826, Marie Rose, 14 avril 1828, et David, né à
Kingsey le 16 août 1830 14. Cette naissance kingséenne permet de supposer que la migration
des deux frères Bourbeau Carignan s’est faite simultanément.
Nous avons aussi repéré une dame Bourbeau qui donne naissance à un fils le 22 mai 1831 à
Kingsey et on remarque que Pierre Marcotte agit comme parrain, ce qui suppose un certain
degré de parenté. Malgré de fortes probabilités, nous ne parvenons pas à établir un lien
certain entre cette Josephte Bourbeau et les deux frères Bourbeau mentionnés plus haut. Il
nous est également impossible d’identifier le père de l’enfant, Jean Mazillé (?), qui ne figure
pas au recensement et dont nous ne trouvons même pas le patronyme.
Le 9 novembre 1831, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons baptisé Moÿse, né le 22 de mai
dernier, fils de Jean (Mazillé?) et de Josephte Bourbeault du township de Kingsey. Parrain Pierre
Marcotte, marraine Marie Peltier qui, avec le père, n’ont su signer.
14
Acte de baptême reproduit en Appendice 1.
Les pionniers francophones de Kingsey
31
_Louis Bourbeau______
_François Bourbeau C.|
|
|_Marguerite Boisselle
_Jean Baptiste Bourbeau C.|
|
|
_Jacques Genest______
|
|_Marie Genest Labarre|
|
|_Marie Louise Desroches
|--Jean Jacob Bourbeau Carignan
|
_Louis Hamel_________
|
_Antoine Hamel_______|
|
|
|_Françoise Houde_____
|_Marie Louise Hamel_______|
|
_Julien Dumont_______
|_Angélique Dumont____|
|_Marie Louise Larose_
Les pionniers francophones de Kingsey
32
Alexis Brault et Marie Louise Hamel
Arrivée à Kingsey
après 15-02-1829
avant 26-04-1831
Naissance de leur fils Jean Baptiste à St-Grégoire
Naissance de leur fille Henriette à Kingsey
Paul Brault et Marie Josèphe Landry, victimes du “Grand Dérangement” acadien, se sont
établis pour un temps à L’Assomption où ils ont pu faire baptiser deux enfants le 9 juin
1767 : Élisabeth, âgée de 10 ans, et Pierre, âgé de 8 ans. Avec plusieurs autres Acadiens
réfugiés à L’Assomption, la famille va fonder peu après le village de Saint-Jacques-del’Achigan. C’est là que leur fils Pierre épouse une autre Acadienne, Anne Daigre (Daigle), le
5 octobre 1778. Elle est la fille de Jean Daigre et Marie Thériault.
Le couple Brault–Daigre donne le jour à onze enfants pendant son séjour à Saint-Jacquesde-l’Achigan entre 1780 et 1800. Toute la famille déménage ensuite à Saint-Grégoire en
compagnie d’autres familles acadiennes et elle y rejoint d’autres rescapés d’Acadie qui ont
suivi un parcours différent. Pierre Brault y meurt le 29 avril 1824.
Acte de baptême d’Alexis Brault
5 mai 1791, Saint-Jacques-de-l’Achigan
Le 5 mai de l’an 1791, a été par nous, prêtre soussigné, baptisé Alexis Braux, né hier du légitime
mariage de Pierre Bro et d’Anne Daigre. Le parrain a été Charles Forest et la marraine Félicité
Bourdon qui a signé avec nous, de ce enquis suivant l’ordonnance.
Parmi les enfants du couple se trouve le futur Kingséen, Alexis, né le 4 mai 1791. Le 17
octobre 1814 à Saint-Grégoire, il épouse Marie Louise Hamel, née le 22 juillet 1796 à
Bécancour, fille de Pierre Hamel et Magdeleine Champoux.
Les pionniers francophones de Kingsey
33
Le 17 octobre 1814, après la publication de deux bans de mariage, la dispense du troisième ayant
été accordée par Messire Noiseux, vicaire général, entre Alexis Bro, fils majeur de Pierre Bro et de
Marie Anne Daigle, ses père et mère de cette paroisse d’une part, et Marie Louise Hamel, fille
mineure de Pierre Hamel et de Magdeleine Champoux, ses père et mère de cette paroisse d’autre
part, les deux publications ayant été faites sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement ni
canonique ni civil, du consentement des parents, je soussigné, prêtre curé de cette paroisse, ai reçu
leur mutuel consentement de mariage et leur ai donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies
prescrites par notre mère la Sainte Église en présence de Pierre Bro, père de l’époux, d’Honoré
Hébert, beau-frère, et de Joseph Thibaudo, du consentement de Pierre Hamel, père de l’épouse, de
Pierre Hamel, frère, et de Jean Prince qui ont tous déclaré ne savoir signer, de ce enquis.
Les pionniers francophones de Kingsey
34
L’affirmation de Saint-Amant selon laquelle Alexis Brault serait arrivé à Kingsey en 1827
est contredite par les registres de Saint-Grégoire. En effet, le 15 février 1829, on y baptise
son fils Jean Baptiste en précisant que les parents sont “de cette paroisse”.
Quand le couple s’installe au 9e rang de Kingsey, il a déjà sept enfants : Pierre Joseph,
Marie, Julie, Lucille, Joseph, Marie Louise et Jean Baptiste. Henriette naît à Kingsey en
avril 1831, à temps pour être recensée cette année-là.
L’an 1831 le 18 mai, par nous soussigné, curé de cette paroisse [Saint-Grégoire], a été baptisée sous
condition Henriette, née le 26 avril précédent du légitime mariage d’Alexis Bro, cultivateur, et de
Marie Louise Hamel du township de Kingsey. Parrain François Cayer, marraine, Zoé Cyr, qui n’ont
su signer ainsi que le père présent.
Signalons au passage que le François Cayer mentionné ici comme parrain est le beau-frère
d’Alexis Brault ou peut-être son neveu, François Élie Caillé, qui sera lui-même l’ancêtre de
la plupart des Caillé kingséens de par son mariage avec Marguerite Painchaud. La
marraine, (Marie) Zoé Cyr est la future épouse de Moïse Painchaud. Et voilà comment, à
travers un seul acte de baptême, nous pouvons retracer les liens de parenté qui existaient
entre cinq familles pionnières de Kingsey, les Brault, Caillé, Cyr, Hamel et Painchaud.
Acte de sépulture d’Alexis Brault
28 mai 1855, Saint-Félix-de-Kingsey
Le 28 mai 1855, nous, prêtre soussigné, avons inhumé dans le cimetière de cette mission le corps
d’Alexis Breault, époux de Marie Hamel de cette mission, décédé hier à l’âge de soixante-quatre
ans. Témoins Olivier Thibodeau et Olivier Girardin, lesquels n’ont pu signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
35
_Pierre Brault_______
_Paul Brault_________|
|
|_Anne Leblanc________
_Pierre Brault____________|
|
|
_François Landry_____
|
|_Josèphe Landry______|
|
|_Josèphe Doucet______
|--Alexis Brault
|
_Jean Baptiste Daigre
|
_Jean Daigre_________|
|
|
|_Marie Anne Brault___
|_Anne Daigre______________|
|
_Charles Thériault___
|_Josèphe Thériault___|
|_Angélique Doiron____
Les pionniers francophones de Kingsey
36
Pierre Brault et Marie Landry
Arrivée à Kingsey
après 14-11-1830
avant été 1831
Naissance de leur fille Marie à Saint-Grégoire
Recensement
Fils des Acadiens Pierre Brault et Marie Anne Prince, neveu du pionnier Alexis Brault,
Pierre Brault naît à Saint-Grégoire le 8 novembre 1808. Le 8 février 1830, il y épouse Marie
Landry, fille de Paul Landry et Marie Richard, née le 5 février 1810 à Nicolet. Une fille
prénommée Marie naît le 14 novembre 1830 à Saint-Grégoire. La migration vers le canton
de Kingsey se fait peu après puisque la petite famille est recensée au 9e rang où elle a
comme voisin l’oncle Alexis Brault.
La famille sera éprouvée par la mort de quatre enfants en bas âge. Un garçon, Jean
(Jérôme) poursuivra cette lignée en épousant Philomène Lyonnais à Saint-Félix-de-Kingsey
le 22 octobre 1866. Un autre fils, Félix Pierre, émigre au Vermont où il se marie en 1873.
Pierre Brault meurt le 25 octobre 1848, deux semaines avant de célébrer ses 40 ans. Marie
Landry lui survit jusqu’au 13 février 1874. Elle a alors 64 ans.
_Paul Brault_________
_Pierre Brault_______|
|
|_Josèphe Landry______
_Pierre Brault____________|
|
|
_Jean Daigre_________
|
|_Anne Daigre_________|
|
|_Josèphe Thériault___
|--Pierre Brault
|
_Joseph Prince_______
|
_Timothée Prince_____|
|
|
|_Anne Forest_________
|_Marie Anne Prince________|
|
_Victor Richard______
|_Marie Anne Richard__|
|_Josèphe Richard_____
Les pionniers francophones de Kingsey
37
François Élie Caillé (et Marguerite Painchaud)
Arrivée à Kingsey
avant été 1831
Recensement
Alors que les ancêtres des familles canadiennes-françaises provenaient pour la plupart du
Nord ou du Nord-Ouest de la France, les Caillé de Kingsey se rattachent en majorité à
André Caillé et Jeanne Fettis de Lyon, aux confluents de la Saône et du Rhône. Leur fils
François vient s’établir à L’Assomption où, le 7 novembre 1763, il épouse en secondes noces
Marguerite Chagnon.
Le couple a trois enfants, Marguerite, Pierre et François, nés à L’Assomption. Puis, la
famille déménage à Saint-Jacques-de-l’Achigan où est célébré le mariage des enfants.
Puisque Pierre, malgré deux mariages, n’a pas eu de garçons, cette branche du patronyme
Caillé ne doit sa survie qu’au cadet François.
Celui-ci épouse Marie Anne Brault, la sœur d’Alexis Brault, à Saint-Jacques-de-l’Achigan où
ils élèvent leur famille de six enfants dont François Élie, le futur Kingséen. Un garçon et
une fille meurent en bas âge. Un des garçons, nommé Pierre, se marie à Saint-Jacques-del’Achigan en 1832 et y baptisera ses huit enfants qui naîtront entre 1833 et 1849. Ceux-ci
demeureront dans la région de Lanaudière.
Le reste de la famille déménage à Saint-Grégoire avant le décès du père et le remariage de
Marie Anne Brault avec Pierre Pellerin le 23 novembre 1818.
Le recensement de 1831 note qu’un François Cayé, âgé entre 21 et 29 ans, habite seul sur
une terre de 50 acres dans le 9e rang du canton de Kingsey. Il s’agit bien de François Élie
qui serait venu en compagnie des familles Brault et Painchaud.
Il ne se mariera qu’en 1837. La conjointe, Marguerite Painchaud, est la fille d’un autre
pionnier francophone de Kingsey, Joseph Painchaud, et la cousine de Moïse Painchaud.
_André Caillé________
_Pierre Caillé_______|
|
|_Jeanne Fettis_______
_François Caillé__________|
|
|
_Raymond Chagnon_____
|
|_Marguerite Chagnon__|
|
|_Madeleine Pelletier_
|--François Élie Caillé
|
_Paul Brault_________
|
_Pierre Brault_______|
|
|
|_Josèphe Landry______
|_Marie Anne Brault________|
|
_Jean Daigre_________
|_Anne Daigre_________|
|_Josèphe Thériault___
Les pionniers francophones de Kingsey
38
Jean Baptiste Cayer et Marie Rivard
Arrivée à Kingsey
avant été 1831
Recensement
Le recensement de 1831 confirme que Jean Baptiste Cayer, 47 ans, habite au 4e rang avec
son épouse Marie Rivard et une progéniture déjà nombreuse : Marguerite, 23 ans, Joseph,
20 ans, Paul, environ 17 ans, François, 16 ans, Marie, 13 ans, Louis, 11 ans, Hyacinthe, 9
ans, et Abraham, 4 ans.
Né à Baie-du-Febvre le 14 décembre 1784, Jean Baptiste s’y marie le 11 janvier 1808. Alors
que sa famille n’a aucun lien avec les Acadiens qui se déplacent de Bécancour ou SaintGrégoire vers le canton de Kingsey en quête de stabilité, il entreprend une migration
similaire, laissant derrière lui à Baie-du-Febvre ses frères et sœurs. Son frère Basile (Julie
Dulude) viendra cependant le rejoindre plus tard.
_Jean Caillé_________
_Jean Baptiste Caillé|
|
|_Romaine Galarneau___
_Antoine Cayer____________|
|
|
_Pierre du Lignon____
|
|_Catherine Dulignon__|
|
|_Catherine Gerlaise__
|--Jean Baptiste Cayer
|
_Jean Baptiste Robidas
|
_Jean Baptiste Robidas
|
|
|_Josèphe Pépin Laforce
|_Josèphe Robidas__________|
|
_Jean Baptiste Lefebvre
|_Thérèse Senneville__|
|_Catherine Chastenay_
Les pionniers francophones de Kingsey
39
Benjamin Cayer et Georgina Chainey vers 1900
grands-parents maternels de l’auteur
Benjamin Cayer, né le 22 mai 1877 à L’Avenir, fils d’Hercule Cayer et Mathilda
Fredette, de Saint-Félix-de-Kingsey, petit-fils de Joseph Cayer et Julie Jardinier,
arrière-petit-fils du pionnier Jean Baptiste Cayer et Marie Rivard, décédé à Sherbrooke
le 15 novembre 1950.
Georgina Chainey, née le 17 décembre 1879 à Saint-Félix-de-Kingsey, fille de Charles
Chainey et Amélie Hélène Jalbert, petite-fille du pionnier Joseph Chêné et Marguerite
Gauthier, décédée à Stanstead le 8 mai 1975.
Mariage à Saint-Félix-de-Kingsey le 25 septembre 1900. Benjamin exerce pour un temps
le métier de forgeron dans un bâtiment qui existe encore à l’arrière du 6069, rue
Principale, juste au nord-est de l’école.
En 1909, le couple quitte Saint-Félix-de-Kingsey vers Asbestos, puis Danville, puis Rock
Island, et finalement Beebe. Il élève dix filles connues comme “les filles à Ben”.
Les pionniers francophones de Kingsey
40
Pierre Champoux et Marie Aurélie Hamel
Arrivée à Kingsey
après 18-03-1828
avant 06-06-1829
Naissance de leur fille Marie Aure à Saint-Grégoire
Naissance de leur fils Octave à Kingsey
Pierre Champoux, fils de François Champoux et Marie Lamothe, et Marie Aurélie Hamel,
fille d’Augustin Hamel et Magdeleine Prince, se marient à Saint-Grégoire le 26 février 1827.
Ils résident déjà à Kingsey à la naissance de leur garçon Joseph Octave le 6 juin 1829, ce qui
en fait un autre couple de pionniers oublié par Saint-Amant.
Le recenseur signale une fille et un garçon sous leur toit en 1831. Il s’agit de Marie Aure,
née le 18 mars 1828 à Saint-Grégoire, et de Joseph Octave dont on vient de parler et qui a
été baptisé à Saint-Grégoire le 31 janvier 1830.
Un autre garçon, Pierre Uldorique, naît le 21 février 1831 à Kingsey; il est baptisé le
lendemain à Drummondville mais il décède le même jour.
Le même prénom ou presque est attribué à un autre garçon, Illderick, né le 24 mars 1832 à
Kingsey. Puis la famille retourne apparemment à Saint-Grégoire où un autre enfant,
Damase, naît le 21 mars 1834. La mère, Marie Aurélie Hamel, meurt à Saint-Grégoire le 16
septembre 1834 à l’âge de 30 ans et y est inhumée le lendemain.
_Jean Champoux_______
_Amable Champoux_____|
|
|_Marie Anne Bourbeau_
_François Amable Champoux_|
|
|
_Pierre Cormier______
|
|_Marie Cormier_______|
|
|_Marie Anne Cyr______
|--Pierre Champoux
|
_____________________
|
_Jean Baptiste Lamothe
|
|
|_____________________
|_Marie Lamothe____________|
|
_____________________
|_Ursule Lamarche_____|
|_____________________
Les pionniers francophones de Kingsey
41
Pierre Chartré et Françoise Rodrigue dite l’Espagnole
Arrivée à Kingsey
après 30-03-1828
avant 28-05-1830
Naissance de leur fille Sophie à Saint-Grégoire
Décès de leur fille Marie à Kingsey
L’ancêtre Chartrain ou Chartré est originaire de Vendée et s’installe à Charlesbourg où il se
marie le 26 novembre 1692. Un siècle et quatre générations plus tard, Pierre Chartré voit le
jour à Deschambault le 14 septembre 1792. C’est là que sa route croise celle de la petite-fille
de Pedro Rodriguez, un Espagnol né à Tolède vers 1714. En Nouvelle-France, le Pedro
Rodriguez devient Pierre Rodrigue dit l’Espagnol.
Pierre Chartré (le recenseur écrit Cartré) est le fils de Pierre Chartré et Louise Glinel. Il se
mariera trois fois. Quand il arrive à Kingsey, le couple a déjà neuf enfants survivants :
M 1 : Françoise Rodrigue(z) dite l’Espagnole, 1er mars 1813 à Deschambault, fille de Pierre
Rodrigue dit l’Espagnol 15 et Angélique Saint-Amant
Enfants :
Pierre, N : 20-03-1814; B : 21-03-1814 Grondines
Marie Josèphe, N : 01-02-1816; B : 02-02-1816 Deschambault
 Édouard, N : 08-03-1817; D : 26-06-1819; I : 28-06-1819 Deschambault
 Anselme, N et B : 30-06-1818 Deschambault;
D : 28-09-1828; I : 30-09-1828 Saint-Grégoire
Marcelline, N : 08-11-1819; B : 09-11-1819 Deschambault
François Xavier, N : 14-02-1821; B : 15-02-1821 Deschambault
Édouard, N : 01-05-1822; B : 02-05-1822 Deschambault
Charles, N : 17-06-1823; B : 18-06-1823 Deschambault
Rose Délima, N et B : 24-12-1824 Deschambault
Marie, N et B : 20-08-1826 Saint-Grégoire 16
Sophie, N : 30-03-1828; B : 31-03-1828 Saint-Grégoire
Édouard, N : 07-03-1834 Kingsey; B : 17-07-1834 Drummondville
D : 09-06-1846; I : 10-06-1846 Saint-Félix-de-Kingsey
M 2 : Thérèse Normandin, veuve d’Étienne Villemaire de Pointe-du-Lac, 27 février 1840 à
Drummondville; D : 22-05-1846; I : 24-05-1846 Saint-Félix-de-Kingsey; 60 ans
M 3 : Marie Cyr, veuve de Jean Baptiste Fontaine, 23-11-1846 Saint-Félix-de-Kingsey
15
Deuxième du nom.
16
Une Marie Chaltré (sic), fille de Pierre Chaltré et Françoise Champagne, est décédée à Kingsey le
28 mai 1830 et a été inhumée le lendemain à Drummondville. Ce décès à Kingsey nous porte à
croire qu’il s’agit bien de la fille de Pierre Chartré et Françoise Rodrigue. Le nom de la mère ne
correspond pas mais on ne voit cette Françoise Champagne nulle part ailleurs. Par contre, le
recenseur a bien noté neuf enfants. Si Marie est morte en 1830, il en manque une.
Les pionniers francophones de Kingsey
42
_André Chartré_______
_Eustache Chartré____|
|
|_Madeleine Hubert____
_Pierre Chartré___________|
|
|
_Antoine Parent______
|
|_Madeleine Parent____|
|
|_Angélique Delaunay__
|--Pierre Chartré
|
_Pierre Glinel_______
|
_Étienne Glinel______|
|
|
|_Thérèse Lefebvre____
|_Louise Glinel____________|
|
_Pierre Roy__________
|_Louise Roy__________|
|_Madeleine Roy_______
Les pionniers francophones de Kingsey
43
Joseph Chêné et Marguerite Gauthier
Arrivée à Kingsey
après 23-06-1828
avant 22-08-1830
Naissance de leur fils Charles à Gentilly
Naissance de leur fils Édouard à Kingsey
Joseph Chêné, fils de Joseph Chêné (1772-1848) et Judith Lemay (1778-1855) de Gentilly,
né le 14 septembre 1800, épouse Marguerite Gauthier (1803-1883) le 28 janvier 1823.
Acte de mariage entre Joseph Chêné et Marguerite Gauthier dite Gentès
28 janvier 1823, Gentilly
Le 28 janvier 1823, après la publication de trois bans de futur mariage faite (par) les trois derniers
dimanches consécutifs aux prônes de nos messes paroissiales entre Joseph Chêné, fils majeur de
Joseph Chêné, bedeau, et de Judith Lemay de cette paroisse d’une part, et Marguerite dite
Gauthier, fille majeure de cette paroisse d’autre part, ne s’étant présenté aucun empêchement au
dit mariage du consentement des père et mère de la mariée, nous, prêtre curé de cette paroisse
soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction
nuptiale suivant les formules et usages de notre mère la Sainte Église Catholique apostolique et
romaine et ce, en présence, du côté de l’époux, de Joseph Chêné, son père, de Célestin Goron dit
Robineau, son cousin germain, et du côté de l’épouse, de François [Toussaint?], de Pierre Dubois dit
Carignan, de Louis Audet, ses amis qui, ainsi que les nouveaux mariés, ont tous déclaré ne savoir
signer, de ce enquis.
À la lecture de l’acte de mariage, on aura noté que le curé était bien distrait ce jour-là. Dans
la marge, il crée la confusion sur le nom de la mariée et dans le texte, il oublie de
Les pionniers francophones de Kingsey
44
mentionner le nom de ses parents, Jean Baptiste Gauthier Gentès et Marie Therrien de
Baie-du-Febvre. Il écrit “fille majeure de cette paroisse”! Cette dernière mention est erronée
elle aussi parce que Marguerite, née le 10 février 1803, est encore à deux semaines de son
vingtième anniversaire alors que l’âge de la majorité est à 21 ans.
Quand il prend la route de Kingsey, Joseph est probablement accompagné de sa sœur Cécile
(1803-1866), déjà mariée à Joseph Francoeur dont on reparlera. Une autre sœur de Joseph,
Hildegarde (1815-1906), viendra aussi à Kingsey puisqu’elle y épousera Olivier Prince en
1839; mais rien ne permet de croire qu’elle ait fait partie de la même expédition. Les
parents de Joseph, Joseph Chêné et Judith Lemay, viendront finir leurs jours chez leur fils
à Kingsey. Mais ce ne sera pas avant au moins la fin de 1841. Le 22 juillet de cette année-là,
ils enterrent à Gentilly leur cadet Édouard décédé à l’âge de 21 ans.
Le recensement de 1831 signale la famille de Joseph Chêné et Marguerite Gauthier avec
quatre enfants : Esther (1823), Joseph (1826), Charles (1828) et Édouard (1830) 17. Trois
autres enfants naîtront par la suite dont seulement deux filles survivront : Julie (Urbain
Rocheleau) et Clarisse (Hyacinthe Viens).
Pierre tombale d’Edward (Édouard) Chainey, 1830-1898
Cimetière catholique de Saint-Félix-de-Kingsey
La famille s’installe d’abord au coin des 5e et 6e rangs où Joseph érige un barrage qui lui
causera bien des chicanes de clôtures. Son père meurt en juillet 1848. En novembre 1848, la
famille déménage au 3e rang après un échange de terre avec William Vondenvelden fils. Une
fille de Vondenvelden, Susan, épousera Édouard Chainey.
La famille Chêné/Chainey n’a qu’un petit brin de sang acadien : la grand-mère de Joseph
Chêné, Rosalie Girouard, est née à Port-Royal.
17
C’est de cet Édouard que Saint-Amant dit erronément qu’il aurait été le premier enfant né d’une
famille francophone à Kingsey. Nous verrons en appendice 1 qu’il est, au mieux, au 25e rang! Ce
même Édouard deviendra maire du village pendant quelques mois avant sa mort en avril 1898. Il
est aussi identifié comme clerk bailiff lors du recensement de 1861.
Les pionniers francophones de Kingsey
45
_Pierre Chesné_______
_Pierre Chesné_______|
|
|_Geneviève Côté______
_Joseph Chêné_____________|
|
|
_Michel Girouard_____
|
|_Rosalie Girouard____|
|
|_Marguerite Gallant__
|--Joseph Chêné
|
_Ignace Lemay________
|
_François Lemay Poudrier
|
|
|_Catherine Lemire____
|_Judith Lemay_____________|
|
_François Brisson____
|_Marie Anne Brisson__|
|_Geneviève Pépin_____
o – o – o – o
Plusieurs familles Chainey de Kingsey ont plutôt comme ancêtre Zéphirin Chainey, un
neveu de Joseph, fils d’Édouard Chainey (un autre) et Marguerite Normandeau Deslauriers.
Ce Zéphirin est arrivé dans le canton après le recensement de 1831. Le 28 septembre 1840 à
Drummondville, il a épousé Julie Perreault, fille de Michel Perrault dit Fontaine et Marie
Madeleine Caron dite Verret.
Les pionniers francophones de Kingsey
46
Joseph Cloutier et Marie Louise Blais
Arrivée à Kingsey
après 31-08-1830
avant été 1831
Naissance de leur fils Joseph à Trois-Rivières
Recensement
Descendants directs respectivement de Zacharie Cloutier et de Pierre Blais, pionniers de la
Nouvelle-France, Joseph Cloutier et Marie Louise Blais se marient le 5 octobre 1829 à
Trois-Rivières où réside la mariée à ce moment bien qu’elle soit originaire de SaintGrégoire. Le temps de mettre au monde un garçon, Joseph, le 31 août 1830 à Trois-Rivières,
la famille se retrouve au 5e rang de Kingsey où une fille voit le jour le 13 novembre 1831,
trop tard pour le recensement de cette année-là qui ne la signale pas. Elle est baptisée sous
le prénom de Caroline le 29 décembre 1831. Elle meurt à l’âge de quatre ans. Naîtront par
la suite Hermine (7 septembre 1833), Angélique (8 février 1835), Louise Rébecca (10
septembre 1838), Hercule (26 février 1840), Thomas Alfred (7 février 1842), Eugénie (9
novembre 1843), Georges Octave (20 septembre 1847), François Xavier Aimé (31 octobre
1849), Henri et Eugène.
Acte de baptême de Joseph Cloutier fils
31 août 1830, cathédrale Immaculée-Conception, Trois-Rivières
Le 31 d’août 1830, nous, prêtre vicaire soussigné, avons baptisé Joseph Cloutier, né de ce jour du
légitime mariage de Joseph Cloutier et de Louise Blais, ses père et mère. Le parrain a été Pierre
Lacroix et la marraine Luce Cloutier qui n’ont su signer. Le père a signé avec nous.
Joseph Cloutier meurt le 18 décembre 1879 à Saint-Félix-de-Kingsey et Marie Louise Blais
lui survit jusqu’au 8 décembre 1892.
Les pionniers francophones de Kingsey
47
_Joseph Cloutier_____
_François Cloutier___|
|
|_Madeleine Lefebvre__
_Philippe Cloutier________|
|
|
_Germain Morin_______
|
|_Marie Morin_________|
|
|_Ursule Vallière_____
|--Joseph Cloutier
|
_Jean François Lemire
|
_Pierre Lemire_______|
|
|
|_Françoise Niquette__
|_Josephte Lemire__________|
|
_Charles Lacerte_____
|_Josephte Lacerte____|
|_Louise Jutras_______
Les pionniers francophones de Kingsey
48
Ignace (Louis) Courtois et Rosalie Toussaint
Arrivée à Kingsey
avant 04-10-1829
Leur mariage
Le couple formé d’Ignace (Louis) Courtois et Rosalie Toussaint se marie à Drummondville le
4 octobre 1829. Un premier fils arrive le 2 août 1830 et il est baptisé le 16 septembre
suivant avec le double prénom d’Ignace Louis. Voilà comment le recenseur voit les choses
quand il se présente au 4e rang.
On sait relativement peu de choses au sujet d’Ignace Courtois sinon que son grand-père est
venu de Seine-Maritime pour s’établir à Sainte-Geneviève-de-Batiscan.
Rosalie est née à Yamachiche le 12 décembre 1808, dans une famille de onze enfants, tous,
sauf elle, nés à Bécancour où les parents se sont mariés. Une explication de cette naissance
“au loin” tient peut-être au fait que le père Julien était journalier, comme en témoigne l’acte
de baptême de Rosalie. Toute la famille Toussaint arrive plus tard à Kingsey et nous y
reviendrons.
_Pierre Courtois_____
_Jacques Courtois____|
|
|_Madeleine Monom_____
_Ignace Courtois__________|
|
|
_Jean Baptiste Germain
|
|_Josèphe Germain_____|
|
|_Thérèse Laperle_____
|--Ignace Courtois
|
_Pierre Orion________
|
_Charles Orion_______|
|
|
|_Brigitte Brun_______
|_Théotiste Orion__________|
|
_Jean Baptiste Dumas_
|_Françoise Dumas_____|
|_Angélique Malboeuf__
Les pionniers francophones de Kingsey
49
Joseph Cyr (dit Miquelon) et Marie Melançon
Arrivée à Kingsey
après 16-06-1827
avant 20-10-1829
Naissance de leur fils Olivier à Saint-Grégoire
Naissance de leur fille Zoé à Kingsey
Le “dit Miquelon” accolé au nom de Joseph Cyr dit bien ce qu’il veut dire. Ses parents
acadiens, Vincent Cyr et Angélique Vigneault, se sont effectivement mariés à Saint-Pierre
et Miquelon le 11 janvier 1774. Encore enfants tous les deux au moment de la déportation,
ils ont peut-être fait partie de ce groupe décrit par Bona Arsenault 18.
Parmi ces Acadiens [de Saint-Pierre et Miquelon], il s’en trouvait qui avaient été retenus
prisonniers en Nouvelle-Écosse au cours de la guerre de Sept-Ans; d’autres qui, ayant été
déportés au Massachusetts en 1755, avaient été libérés à la suite du traité de Paris;
d’autres, enfin, qui, déportés en Virginie en 1755, transportés en captivité en Angleterre
en 1756, dirigés vers la France après le traité de paix de 1763, étaient venus de France
aux îles Saint-Pierre et Miquelon.
Le 10 octobre 1808 à Yamachiche, Joseph épouse Marie Melançon, née le 12 avril 1794, fille
d’Étienne Melançon et Marie Anne Leblanc. Le couple aura une nombreuse progéniture, née
en partie à Saint-Grégoire et en partie à Saint-Félix-de-Kingsey.
Jean Baptiste, N : 19-08-1811
Pierre, qui épousera Marie Anne Painchaud le 13-02-1832
Julie, N : 23-12-1813, qui épousera Jean Jalbert le 08-01-1830
Marie Zoé, N : 24-03-1816, qui épousera Moïse Painchaud le 18-02-1833
Louis Pascal, N : 26-08-1818, qui épousera Adéline Rivard Laglanderie le 07-01-1840
Rémi Cuthbert, N : 23-09-1820, qui épousera Mary Jane Abridge le 26-11-1842
Joseph Geoffroy, N : 10-11-1822, qui épousera Julie Bergeron le 09-01-1844
Anselme, N : 20-04-1825
Olivier, N : 16-06-1827, qui épousera Henriette Milette le 09-11-1847
Zoé, N : 20-10-1829 à Kingsey
Joseph, N : 08-10-1831, qui épousera Émilie Marcotte le 27-04-1851
Marie Aurélie sa jumelle, N : 08-10-1831, qui épousera Louis Antoine Roy le 09-11-1847
Marie Élisabeth, N : 19-10-1834, qui épousera Étienne Faucher le 06-08-1850
Henriette sa jumelle, N : 19-10-1834; D : 15-05-1836
Zoël, qui épousera Marie Zoé Lefebvre le 11-02-1850
Voilà bien la famille de “Joseph Sire dit Vincent” recensée au 8e rang en y enlevant l’aîné
des garçons et les cinq plus jeunes. Mais où est passé le surnom “dit Miquelon”? En réalité,
aucun acte officiel concernant le chef de famille ne lui attribue ce surnom. Au baptême de
ses premiers enfants à Saint-Grégoire, il est nommé simplement Joseph Sire puis
l’orthographe se change en Cyr. La même évolution du patronyme s’applique à son frère
Jean Baptiste qui épouse lui aussi une Melançon, Marguerite, sœur de Marie.
Quand les enfants de Joseph se marient, ils se font appeler Cyr Vincent ou Cyr dit Vincent.
On comprend ce Vincent par le prénom du grand-père, méthode usuelle des anciens de
distinguer les familles homonymes.
18
Op. cit., p. 302.
Les pionniers francophones de Kingsey
50
Mais voilà que la génération suivante revient à ses origines et on voit réapparaître le “Cyr
dit Miquelon” ou, plus carrément, le patronyme Miquelon seul. L’un d’eux ne voudra rien
perdre de son patrimoine génétique et sera baptisé Édouard Miquelon Cyr Vincent (né le 11
février 1853 de Joseph Cyr et Julie Bergeron)!
_Guillaume Cyr_______
_Michel Cyr__________|
|
|_Marguerite Bourg____
_Vincent Cyr______________|
|
|
_Charles Bourgeois___
|
|_Madeleine Bourgeois_|
|
|_Marie Blanchard_____
|--Joseph Cyr
|
_Jacques Vigneault___
|
_Joseph Vigneault____|
|
|
|_Marguerite Arsenault
|_Angélique Vigneault______|
|
_Jean Jacques Bourgeois
|_Anne Bourgeois______|
|_Marie Anne Bourg____
Les pionniers francophones de Kingsey
51
Joseph Cyr, veuf
Arrivée à Kingsey
avant été 1831
Recensement
Le recensement de 1831 présente un “Joseph Sire” à la tête d’une maisonnée de cinq
personnes au 6e rang. Celle-ci est composée de Joseph Cyr, veuf avec deux enfants en bas
âge, et de ses parents Laurent Cyr et Marie (Rébecca) Vigneault.
Le père Laurent Cyr, né vers 1751 en Acadie, aurait pu lui aussi porter le surnom de
Miquelon puisque c’est là qu’il s’est marié avec Marie Vigneault le 7 novembre 1784. Il
meurt à Kingsey le 4 avril 1835, âgé d’environ 84 ans. Après le décès de son mari, Marie
Rébecca Vigneault va mourir à Yamachiche l’année suivante à l’âge de 74 ans. On se
demande bien pourquoi alors qu’elle habite déjà chez un de ses fils.
Quant à lui, leur fils Joseph Cyr épouse Euphrosine Vertefeuille, fille de Simon Vertefeuille
et Euphrosine Morin, le 11 janvier 1819 à Nicolet. Le couple s’établit à Saint-Grégoire et
donne naissance à Joseph (8 novembre 1819), Marie (25 novembre 1821; décédée le 7 janvier
1824) et Marie Olive (23 décembre 1823). La mère Euphrosine Vertefeuille meurt le 9
janvier 1824, deux semaines après avoir accouché.
Le 3 octobre 1831 à Bécancour, Joseph Cyr se remarie, cette fois avec Marguerite Bigot
Dorval, née le 9 novembre 1804, fille d’Alexis Bigot Dorval et Marie Antoinette Pelley.
L’acte de mariage spécifie que Joseph Cyr réside à Kingsey et il est tout à fait normal que
ses deux enfants survivants du premier lit vivent avec lui. Puisque le recensement se fait au
cours de l’été 1831, Marguerite Dorval n’est pas recensée et les données du recenseur sont
confirmées. Ce mariage ne durera pas longtemps puisque Marguerite meurt le 10 février
1834 à Kingsey.
Acte de sépulture de Laurent Cyr
5 août 1835, Kingsey
Les pionniers francophones de Kingsey
52
Le 5 août 1835, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons inhumé dans le cimetière du township
de Kingsey le corps de feu Laurent Cyr, cultivateur, époux de Marie Rébecca Vigneau de Kingsey,
décédé au dit lieu le 4 du présent mois, âgé d’environ quatre-vingt-quatre ans. Témoins présents à
la sépulture Jean Baptiste Trudel et Pierre Marcotte, lesquels ont déclaré ne savoir signer.
_Guillaume Cyr_______
_Pierre Cyr__________|
|
|_Marguerite Bourg____
_Laurent Cyr______________|
|
|
_Michel Poirier______
|
|_Madeleine Poirier___|
|
|_Madeleine Bourgeois_
|--Joseph Cyr
|
_Jacques Vigneault___
|
_Abraham Vigneault___|
|
|
|_Marguerite Arsenault
|_Rébecca Vigneault________|
|
_Michel Bourg________
|_Marie Bourg_________|
|_Marie Cormier_______
Les pionniers francophones de Kingsey
53
Pierre Doucet et Marie Leblanc
Arrivée à Kingsey
avant 17-01-1830
Naissance de leur fille Calixte à Kingsey
Le recenseur mentionne un Pierre Doucet, âgé de plus de 30 ans, qui est propriétaire au 5e
rang où il habite avec une conjointe sans enfant. Nous avons bien identifié un Pierre
Doucet, né à Trois-Rivières le 23 mars 1790, marié à Marie Leblanc depuis le 6 août 1822.
Or, ce couple a déjà quatre enfants, dont Calixte, née à Kingsey le 17 janvier 1830. Cette
omission nous incite à la prudence quant à l’identification de ce Pierre Doucet. Marie
Leblanc meurt le 12 novembre 1832 à l’âge de 42 ans et est inhumée le 16 à Kingsey.
_Mathieu Doucet______
_Joseph Doucet_______|
|
|_Anne Charlotte Lord_
_Pierre Doucet____________|
|
|
_Pierre Bourg________
|
|_Anne Bourg__________|
|
|_Élisabeth Broussard_
|--Pierre Doucet
|
_Jean Leprince_______
|
_Jean Leprince_______|
|
|
|_Jeanne Blanchard____
|_Esther Leprince__________|
|
_Michel Bourg________
|_Madeleine Bourg_____|
|_Marie Cormier_______
Les pionniers francophones de Kingsey
54
Joseph Faucher dit Châteauvert et Adélaïde Hudon Beaulieu
Arrivée à Kingsey
après 29-03-1827
avant été 1831
Naissance de leur fils Félix à Baie-du-Febvre
Recensement
Saint-Amant mentionne un Châteauvert parmi les arrivants de 1828. Il aurait facilité son
identification s’il nous avait dit qu’il se nommait Joseph Faucher dit Châteauvert, époux
d’Adélaïde Beaulieu, information confirmée par l’acte de sépulture d’un enfant en 1835.
Le 3 juin 1835, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons fait les prières de la Sainte Église
Romaine sur la fosse de Félix Faucher dit Châteauvert, jeune enfant âgé d’environ huit ans, noyé
accidentellement au township de Kingsey le 19 mai dernier comme il appert par le certificat du
coronaire (sic) ad hoc en date de ce jourd’hui et déposé dans nos archives. L’inhumation eut lieu au
cimetière catholique de Kingsey le 20 mai en présence de Jean Hébert et de Joseph Châteauvert,
lesquels ont déclaré ne savoir signer. Le défunt était fils de Joseph Faucher dit Châteauvert,
cultivateur, et de Adélaïde Beaulieu du township de Kingsey.
En “remontant le courant”, on découvre que la mère est en réalité une Hudon Beaulieu. Le
mariage a eu lieu à Baie-du-Febvre le 2 août 1819. La famille arrive au canton de Kingsey
avec trois garçons; deux filles naîtront à Kingsey.
Enfants :
Joseph, N : 09-07-1820; B : 10-07-1820 Baie-du-Febvre
Étienne, N : 25-11-1821; B : 25-11-1821 Baie-du-Febvre
Félix, N : ca 1827 Baie-du-Febvre; D : 19-05-1835 Saint-Félix-de-Kingsey
Zoé, N : 16-03-1836 Saint-Félix-de-Kingsey
Philomène, N : 06-03-1839 Saint-Félix-de-Kingsey
Les pionniers francophones de Kingsey
55
Le pionnier est le fils d’Étienne Faucher Châteauvert et Charlotte Turcotte. Son épouse est
la fille de Germain Hudon dit Beaulieu et Angélique Gagnon. Les deux familles ont été
élevées à Baie-du-Febvre.
Joseph Faucher dit Châteauvert meurt à Saint-Félix-de-Kingsey le 13 juin 1874 à l’âge de
82 ans.
_Nicolas Faucher_____
_Frs de Sales Faucher|
|
|_Madeleine Langlois__
_Étienne Faucher__________|
|
|
_Guillaume Belleau___
|
|_Charlotte Belleau___|
|
|_Marie Robitaille____
|--Joseph Faucher Châteauvert
|
_Joseph Turcot_______
|
_Joseph Turcot_______|
|
|
|_Josèphe Audet Lapointe
|_Charlotte Turcotte_______|
|
_Augustin Dupaul_____
|_Catherine Dupaul____|
|_Ursule Bouvier______
Les pionniers francophones de Kingsey
56
Jean Baptiste Fecteau, célibataire
Arrivée à Kingsey
avant été 1831
Recensement
Jean Baptiste Fecteau, fils de Joseph Fecteau et Madeleine Gervais de Bécancour, arrive
seul à Kingsey où il est recensé en 1831 comme propriétaire au 9e rang, célibataire, âgé
entre 18 et 20 ans. Le 6 novembre 1833 à Drummondville, il épouse Julie Martel, fille de
Jacques Martel et Ursule Perrault de Kingsey.
Cinq enfants du couple naissent à Kingsey avant que les parents ne reprennent la route,
avant même le mariage de leurs aînés, d’abord vers Warwick, puis Wotton, Compton et le
Vermont. Trois enfants se marient à Stanstead et un à Sherbrooke. Cette lignée du
patronyme Fecteau disparaît de Kingsey où elle n’aura été présente qu’une génération.
Les pionniers francophones de Kingsey
57
Joseph Francoeur et Cécile Chêné
Arrivée à Kingsey
après 28-12-1828
Naissance de leur fils Paul à Gentilly
Probablement avec Joseph Chêné
On l’a vu plus tôt, les familles Chêné et (Charland dit) Francoeur étaient proches avant
même leur arrivée à Kingsey.
Descendant de Claude Charland dit Francoeur décédé à l’île d’Orléans en 1705, Joseph
Charland dit Francoeur, né à Gentilly le 20 septembre 1800, fils de Joseph Charland dit
Francoeur et Isabelle (Élisabeth) Baril 19, épouse Cécile Chêné le 10 juin 1823 à Gentilly. En
plus du couple, le recensement de 1831 révèle la présence à Kingsey d’une fille, Esther, née
le 6 mars 1824, et d’un garçon, Paul, né le 28 décembre 1828 à Gentilly. Celui-ci épousera
Hermine Cloutier le 26 octobre 1852. Théophile, né le 29 décembre 1831 à Kingsey,
épousera Célina Roux le 7 mars 1859, elle-même fille de Victoire Chêné, comme quoi les
liens entre les deux familles ne se perdent pas d’une génération à l’autre.
Acte de mariage entre Joseph Charland dit Francoeur et Cécile Chêné
10 juin 1823, Gentilly
Le 10 juin 1823, après la publication de trois bans de futur mariage faite (par) les trois derniers
dimanches consécutifs aux prônes de nos messes paroissiales entre Joseph Charland dit Francoeur,
fils majeur de défunt Joseph Charland dit Francoeur, en son vivant cultivateur, et d’Élisabeth
19
Elle-même en est à son second mariage. Elle est veuve de Joseph Trottier Labissonnière, fils d’une
vieille famille trifluvienne.
Les pionniers francophones de Kingsey
58
Baril de cette paroisse d’une part, et Cécile Chêné, fille mineure de Joseph Chêné, cultivateur, et
de Judith Lemay de cette paroisse d’autre part, ne s’étant découvert aucun empêchement au dit
mariage et du consentement […?], nous, prêtre curé de cette paroisse soussigné, avons reçu leur
mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale selon les formules et
usages de notre mère la Sainte Église Catholique Apostolique et Romaine et en présence, du côté
de l’époux, d’Amable Charland dit Francoeur, son frère, de [?] aussi son frère, et du côté de
l’épouse, de Joseph Chêné, son père, d’Ignace Chêné, son oncle, d’Ignace et d’Alexis Chêné, son
cousin 20 qui, ainsi que les nouveaux mariés, ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis. Lecture
faite.
_Joseph Francoeur____
_Joseph Francoeur____|
|
|_Madeleine Arbour____
_Joseph Francoeur_________|
|
|
_Louis Mailhot_______
|
|_Thérèse Louise Mailhot
|
|_Madeleine Houy______
|--Joseph Charland Francoeur
|
_Louis Baril_________
|
_Antoine Baril_______|
|
|
|_Charlotte Trottier__
|_Élisabeth Baril__________|
|
_François Mailhot____
|_Élisabeth Mailhot___|
|_Charlotte Petitbois_
20
Fils de Pierre Chêné et Marie Beaufort dit Brunel.
Les pionniers francophones de Kingsey
59
Antoine Gagnière et Marie Anne Joyal
Arrivée à Kingsey
après 27-08-1827
avant 25-01-1831
Naissance de leur fille Louise à Yamaska
Naissance de leur fils Antoine à Kingsey
Issu d’une famille qui habite Saint-François-du-Lac depuis au moins cinq générations,
Antoine Gagnière épouse Marie Anne Joyal le 8 novembre 1819. Le recenseur lui compte
trois enfants en 1831 : Marie Anne (15 octobre 1825, Yamaska), Marie Louise (27 août 1827,
Yamaska) et le petit Antoine (25 janvier 1831, Kingsey). Par des naissances postérieures,
nous constatons que la famille se déplace ensuite au canton de Wickham vers 1834. Les
familles Gagnière qui ont vécu à Saint-Félix-de-Kingsey au vingtième siècle ne descendent
pas de ce couple, du moins dans les trois générations subséquentes.
_René Gagnière_______
_Antoine Gagnière____|
|
|_Gabrielle Laurent___
_Antoine Gagnière_________|
|
|
_François Janelle____
|
|_Isabelle Janelle____|
|
|_Françoise Benoît____
|--Antoine Gagnière
|
_Gabriel Desrochers dit
|
_Gabriel Lafrenière__|
|
|
|_Madeleine Descôteaux
|_Catherine Lafrenière_____|
|
_Louis Lemerle dit___
|_Catherine Duchesne__|
|_Marie Anne Chesné___
Les pionniers francophones de Kingsey
60
Louis Guimond et Marguerite Martin
Arrivée à Kingsey
après 07-05-1829
avant été 1831
Naissance de leur fille Euphrosine à Wickham
Recensement
En faisant sa tournée du 8e rang de Kingsey en 1831, le recenseur note la famille de Louis
Guimond, comprenant neuf personnes. Le chef de famille a déjà 40 ans, son épouse
Marguerite Martin en a 40 aussi, et les enfants Marguerite, 15, Antoine, 13, Théophile, 11,
Angélique, 10, Louis, 9, Thomas, 7, et Euphrosine, 2.
La famille est originaire de Baie-du-Febvre où les parents se marient le 1er février 1813 et
où sont nés les huit premiers enfants. La dernière recensée, Euphrosine, est née au canton
de Wickham le 7 mai 1829. Une autre fille, Sophie, naît à Kingsey après le recensement, le
29 novembre 1831, mais elle décède quatre jours plus tard. Les deux aînés, Louis et
Clément, ne sont pas recensés à Kingsey, ayant peut-être déjà quitté le foyer familial. De
Louis, nous n’avons pas trouvé trace. Par contre, Clément se marie avec Rosalie Gervais le
24 octobre 1852 à Saint-Félix-de-Kingsey.
Après le décès de Marguerite Martin le 26 avril 1853, Louis se marie avec Marie Provencher
Belleville le 3 octobre 1853. Il meurt le 7 mars 1875.
_Claude Guimond______
_Joseph Guimond______|
|
|_Dorothée Fournier___
_Claude Guimond___________|
|
|
_Louis Fortin________
|
|_Élisabeth Fortin____|
|
|_Anne Bossé__________
|--Louis Guimond
|
_Nicolas Hotot_______
|
_Louis Hotot_________|
|
|
|_Catherine Parésy____
|_Marie Hotot______________|
|
_Bonaventure Caron___
|_Élisabeth Caron_____|
|_Claire Langelier____
Les pionniers francophones de Kingsey
61
Pierre Hamel et Louise Champagne
Arrivée à Kingsey
avant 31-05-1828
Sépulture d’un enfant
On en sait très peu sur le couple Hamel–Champagne mais le peu qu’on sait a son
importance : le couple réside à Kingsey dès l’été 1828 comme en témoigne l’acte de sépulture
d’un enfant mort à la naissance.
Le 29 août 1828, ont été supplées [mots ajoutés en marge : par nous prêtre missionnaire soussigné]
les cérémonies de la sépulture à un enfant ondoyé, fils de Pierre Hamel, cultivateur, et de Julie
Champagne du township de Kingsey, mort le 31 de mai et enterré le 2 de juin dans le cimetière
catholique du township de Shipton. Témoins François Boudriau dit Labonté, soussigné, et Pierre
Hamel, père de l’enfant, qui a déclaré ne savoir signer.
De façon moins dramatique, on le retrouve dans l’acte de baptême d’une fille, Marie Aurélie,
née le 15 novembre 1829 au canton de Kingsey et baptisée le 20 mai 1830 à Drummondville.
Cet acte est reproduit à l’appendice 1. Petit problème, la mère est prénommée Julie en 1828
et devient Louise en 1829. Il ne faut pas se préoccuper outre mesure d’une telle variante,
commune à l’époque.
Le couple Hamel–Champagne vient de Bécancour comme tant d’autres Kingséens. Son
séjour dans le canton semble bien bref puisqu’il n’est pas mentionné au recensement de
1831, ce qui nous enlève des points de repère précieux pour une identification plus certaine.
Les pionniers francophones de Kingsey
62
Jean (Baptiste) Jalbert et Josephte Désilets
Arrivée à Kingsey
après 08-01-1830
avant été 1831
Mariage de leur fils Jean
Recensement
Ce Jean Baptiste est sans doute le premier, chronologiquement, des nombreux Jalbert du
Kingsey d’aujourd’hui, malgré un deuxième prénom Baptiste qui n’apparaît dans aucun acte
relié à cette famille. Pour simplifier les choses, il a aussi été connu sous les prénoms de
Charles et de Jean Charles.
La répartition des âges des membres de la maisonnée du 6e rang au recensement est
plausible à un détail près. Par ailleurs, deux autres membres de la famille, Jean et
François, sont recensés séparément au 9e rang (voir ci-dessous).
La famille Jalbert remonte à l’ancêtre Mathurin Gerbert dit Lafontaine, établi à l’île
d’Orléans dès 1660 21, à peu de distance de l’église Sainte-Famille. Après un détour par CapSaint-Ignace, Rivière-Ouelle et Saint-Roch-des-Aulnaies d’une génération à l’autre, c’est à
Trois-Rivières que Jean (Baptiste ou Charles) Jalbert épouse Josephte Désilets en secondes
noces le 1er février 1802.
_Jacques Gerbert_____
_Joseph Gerbert______|
|
|_Marie Pelletier_____
_Jean Baptiste Gerbert____|
|
|
_Jacques Gagnon______
|
|_Catherine Gagnon____|
|
|_Madeleine Rocheron__
|--Jean Baptiste Jalbert
|
_Jean Laneau Lebreton_
|
_François Laneau_____|
|
|
|_Perrine Mautré_______
|_Françoise Lanau__________|
|
_Marc Antoine Héron___
|_Marie Anne Héron____|
|_Jeanne Verberry______
21
Sur le site actuel de la cidrerie “Source à Marguerite”.
Les pionniers francophones de Kingsey
63
Jean Jalbert et Julie Cyr
Arrivée à Kingsey
avant 08-01-1830
Leur mariage
Le 8 janvier 1830 à Drummondville, Jean Jalbert épouse Julie Cyr. Le 24 février 1831 à
Kingsey, le couple donne naissance à Marie, qui est baptisée à Saint-Grégoire le 18 mai 1831.
Acte de mariage entre Jean Jalbert et Julie Cyr
8 janvier 1830, Drummondville
Le 8 janvier 1830, après la publication de trois bans de mariage faite sans opposition au prône de
la messe paroissiale de Drummondville entre Jean Halbert, cultivateur, domicilié dans le township
de Kingsey, fils majeur de Jean Halbert et de Josephte Désilets, ses père et mère de la paroisse des
Trois-Rivières d’une part, et Julie Cyr, aussi domiciliée dans le township de Kingsey, fille mineure
de Joseph Cyr et de Marianne Manzeau 22, ses père et mère du township de Kingsey d’autre part,
nous, prêtre soussigné, missionnaire des townships du Sud, avons reçu le mutuel consentement de
22
Déformation du nom Melançon.
Les pionniers francophones de Kingsey
64
mariage des parties, du consentement des parents, et leur avons donné la bénédiction nuptiale
suivant la forme prescrite par notre Mère la Ste Église, en présence de Pierre Marcotte, Jean Marie
Bériault dit Boisclair et de Édouard Connolly 23 qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir
signer.
Puisque les deux époux déclarent être domiciliés dans le canton de Kingsey dès les premiers
jours de 1830, il va de soi qu’ils y soient arrivés au plus tard en 1829. Par contre, on
apprend par cet acte de mariage que les parents Jean Halbert (sic) et Josephte Désilets
résident encore à Trois-Rivières en janvier 1830. On vient de voir qu’ils résident à Kingsey
en 1831.
Selon le recensement, la maisonnée héberge aussi un jeune homme célibataire de plus de 21
ans. Nous sommes convaincus qu’il s’agit de François Jalbert, un frère de Jean, qui
épousera successivement Amélie Hélène St-Cyr et Angélique Roy.
23
Cet Édouard Connolly réside au canton de Wickham avec son épouse Marie Gamelin. Fait rare
pour l’époque, le 2 novembre 1829, il fait baptiser des triplets nés la veille : Pierre, Joseph et
Isabelle. Louis Guimond agit comme parrain de Pierre.
Les pionniers francophones de Kingsey
65
Louis Jutras, célibataire
Arrivée à Kingsey
avant été 1831
Recensement
Le 9e rang de Kingsey semble favorable aux célibataires. Comme François Élie Caillé et
Jean Baptiste Fecteau dont on a parlé précédemment, Louis Jutras y est recensé comme
propriétaire en 1831, âgé entre 21 et 29 ans.
Né le 3 août 1810 à Nicolet de Jean Baptiste Jutras et Françoise Vanasse Précourt, il
épouse Éléonore Huet Dulude le 16 juillet 1838 à Drummondville. Celle-ci est la fille de
François Huet et Catherine Chêné. Notons que le patronyme Huet est parfois écrit Houatte,
ou Ouette, ou Wett, puis avec ou sans le Dulude, qui devient à son tour Deluth ou Duluth.
La famille quitte Kingsey assez tôt puisqu’un premier enfant naît à Shipton en novembre
1841 et on la perd de vue.
_Michel Jutras_______
_Michel Jutras_______|
|
|_Ursule Pinard_______
_Jean Baptiste Jutras_____|
|
|
_Jean Baptiste Dumas_
|
|_Louise Dumas________|
|
|_Marie Anne Bergeron_
|--Louis Jutras
|
_F.X. Vanasse Précourt
|
_François Vanasse____|
|
|
|_Thérèse Hubert_______
|_Françoise Vanasse________|
|
_Grégoire Bourgeois___
|_Marguerite Bourgeois|
|_Catherine Comeau_____
Les pionniers francophones de Kingsey
66
Jean Baptiste Lafond et Marguerite Poirier
Arrivée à Kingsey
avant 15-09-1829
Naissance de leur fils Joseph à Kingsey
Jean Baptiste Lafond est un véritable nomade et c’est peut-être le fruit du hasard si on le
retrouve dans le groupe des premiers arrivants à Kingsey. Dans l’acte de baptême d’un de
ses enfants à Montréal, il est qualifié de “voyageur”. Entre un séjour à Baie-du-Febvre et un
autre à Saint-Grégoire, on le retrouve aussi à Compton… Même s’il n’est pas nommé par
Saint-Amant, il est évident que ce Lafond était momentanément domicilié à Kingsey dès
1829 comme en fait foi l’acte de baptême de son fils Joseph reproduit ci-dessous, enregistré à
Saint-Grégoire. On notera que l’enfant est bien né le 15 septembre 1829 même si le baptême
n’a lieu qu’au début de 1831. Au recensement, on signale la présence du couple Lafond,
propriétaire, accompagné de deux garçons et deux filles de moins de 14 ans.
Acte de baptême de Joseph Lafond
24 janvier 1831, Saint-Grégoire
L’an 1831 le 24 janvier, par nous, curé de cette paroisse soussigné, a été baptisé Joseph, né le 15
septembre de l’année 1829 du légitime mariage de Jean Baptiste Lafond, cultivateur du township
de Kingsey, et de Marguerite Poirier. Le parrain a été Grégoire Bergeron et la marraine Marie
Poirier Piché, lesquels ont déclaré ne savoir signer. Le père et la mère absents.
Mais un autre fils naît le 20 août 1831 et il est baptisé le 12 février 1832 à Saint-Grégoire
sans qu’il soit fait référence à Kingsey dans l’acte de baptême, ni comme lieu de naissance,
ni comme domicile des parents. Quasi malgré lui, Jean Baptiste Lafond fait donc partie des
premiers Kingséens non-acadiens mais il n’y a laissé aucune descendance, à ce qu’on sache.
Pour mémoire, signalons qu’il était fils d’André Lafond et Catherine Perron, qu’il est né le 4
octobre 1794 à Baie-du-Febvre, et qu’il y a marié Marguerite Poirier le 1er mars 1813.
Les pionniers francophones de Kingsey
67
_Pierre Lafond_______
_Claude Lafond_______|
|
|_Jeanne Lefebvre_____
_André Lafond_____________|
|
|
_Joseph Geoffrion____
|
|_Marie Anne Geoffrion|
|
|_Marie Anne Larocque_
|--Jean Baptiste Lafond
|
_Jean Suire dit Perron
|
_Louis Perron________|
|
|
|_Suzanne Touchette____
|_Catherine Perron_________|
|
_Pierre Abraham_______
|_Agathe Abraham______|
|_Josèphe Jouiel_______
Les pionniers francophones de Kingsey
68
François (Beaudon) Larivière et Sophie Champoux (Saint-Père)
Arrivée à Kingsey
avant 15-05-1830
Naissance de leur fille Julie
Recensé au 9e rang sous le nom de François Larivière, en compagnie d’une conjointe et d’une
fillette de moins de cinq ans, il s’agit sûrement de François Beaudon Larivière, marié à
Sophie Champoux Saint-Père le 9 janvier 1827 à Saint-Grégoire. Le 15 mai 1830 à Kingsey,
ils donnent naissance à Julie qui est baptisée l’hiver suivant à Saint-Grégoire.
Acte de baptême de Julie Beaudon
12 février 1831, Saint-Grégoire
L’an 1831 le 12 février, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée Julie, née le 15
mai précédent du légitime mariage de François Beaudon, cultivateur, et de Sophie Champoux du
township de Kingsey. Parrain François Bourk, marraine Julie Champoux Héon qui n’ont su signer
ainsi que le père présent.
On connaît au moins deux autres enfants nés à Kingsey de ce couple : Ildéric, le 29 mars
1832, dont la marraine est Marie Aurélie Hamel, épouse de Pierre Champoux et donc tante
de l’enfant, puis Félix, le 19 décembre 1837.
_Jacques Larivière___
_Jean Beaudon________|
|
|_Marie Buteau________
_Joseph Beaudon___________|
|
|
_Louis Lachance______
|
|_Hélène Pépin Lachance
|
|_Louise Lepage_______
|--François Beaudon Larivière
|
_Pierre Therrien_____
|
_Guillaume Therrien__|
|
|
|_Marie Madeleine Audet
|_Marie Louise Therrien____|
|
_Baptiste Boissonneau
|_Marie Louise St-Onge|
|_Josèphe Desmeules___
Les pionniers francophones de Kingsey
69
Joseph Leblanc et Charlotte Turcotte
Arrivée à Kingsey
avant été 1831
Recensement
Probablement avec Joseph Faucher
“Augustin Leblanc, de Grand-Pré, fils de Pierre et de Françoise Landry, marié à Françoise
Hébert” 24 est déporté au Massachusetts et se retrouve à Worcester 25 . Rapatrié en sol
canadien, il est envoyé à Yamachiche. C’est là que, le 6 septembre 1767, il fait baptiser sous
condition cinq de ses enfants dont on ne connaîtra jamais la date de naissance. Il s’agit là
d’une pratique courante : les Acadiens ayant vécu quelques années loin des prêtres
catholiques, il fallait s’assurer que tous soient validement baptisés...
L’an 1767 le 6 septembre, je, curé, ai baptisé sous condition Augustin et Charles, fils légitimes
d’Augustin LeBlanc et de Françoise Hébert. Le parrain d’Augustin est Pierre Leblanc, la marraine
Madeleine Trahan. Le parrain de Charles est Louis Milet, la marraine Marie Hébert qui ont dit ne
savoir signer.
L’an 1767 le 6 septembre, je, curé. ai baptisé sous condition Joseph, Élisabeth et Étienne, tous fils
d’Augustin LeBlanc et de Françoise Hébert. Le parrain de Joseph est Charles Landry, et la
marraine Marguerite Hébert. Le parrain d’Élisabeth, Joseph Hébert, la marraine Marie Hébert. Le
parrain d’Étienne, Alain Tibaudot, la marraine Amable Bergeron qui ont dit ne savoir signer.
Le 7 janvier 1769, Augustin obtient une concession de terre dans le fief Godefroy (SaintGrégoire / Bécancour). Il a comme voisins Michel et Charles Leprince et Amand Forest.
D’autres Acadiens obtiennent aussi des terres dans le même territoire : Olivier Thibodeau,
24
Bona Arsenault, Histoire des Acadiens, 3e édition, Fides, 2004, p. 247.
25
Cf. idem, p. 214.
Les pionniers francophones de Kingsey
70
Jean Leprince, Pierre Richard, Pierre Leprince, Michel Richard, Joseph Béliveau, François
Béliveau et autres 26, autant de patronymes qu’on retrouvera sous peu parmi les Kingséens.
Joseph Leblanc se marie une première fois avec Marie Landry le 8 janvier 1787 à Nicolet.
Celle-ci meurt le 27 mars 1794. Le 12 janvier 1795, Joseph convole en secondes noces avec
Louise Vigneault à Bécancour. Le 4 avril 1826, il contracte un troisième mariage avec
Charlotte Turcotte, veuve d’Étienne Faucher Châteauvert et mère de Joseph Faucher dit
Châteauvert.
Il s’amène au canton de Kingsey, en 1828 selon Saint-Amant, accompagné de sa troisième
épouse, Charlotte Turcotte. Les enfants du deuxième lit sont déjà mariés pour la plupart et
ne font pas le voyage. Ceci soulève un autre questionnement. Si l’on suppose que Joseph
avait environ trois ans lors de son baptême en 1767, il en aurait 64 au moment de partir à
nouveau vers l’inconnu. Il a beau, malgré lui, avoir de l’expérience comme migrant, il n’est
plus vraiment un jeune homme. On peut croire que c’est Charlotte Turcotte elle-même qui a
un peu insisté pour suivre son fils, Joseph Faucher dit Châteauvert.
Le recensement de 1831 confirme que Joseph Leblanc a plus de 60 ans et qu’il habite au 6e
rang avec une dame de plus de 45 ans.
Acte de sépulture de Joseph Leblanc
28 décembre 1838, Saint-Grégoire
Le 28 décembre 1838, nous, curé soussigné, avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le
corps de Joseph Leblanc, cultivateur du township de Kingsey, époux en troisième noce de Charlotte
Turcotte, décédé l’avant-veille, âgé d’environ quatre-vingts ans. Furent présents à l’inhumation
Étienne et Joseph Leblanc [les deux fils aînés du défunt, issus du premier mariage avec Marie
Landry] qui n’ont su signer.
26
Cf. idem, p. 254-255.
Les pionniers francophones de Kingsey
71
_Antoine Leblanc_____
_Pierre Leblanc______|
|
|_Marie Bourgeois_____
_Augustin Leblanc_________|
|
|
_Antoine Landry______
|
|_Françoise Landry____|
|
|_Marie Thibodeau_____
|--Joseph Leblanc
|
_Étienne Hébert______
|
_Jean Hébert_________|
|
|
|_Jeanne Comeau_______
|_Françoise Hébert_________|
|
_Pierre Granger______
|_Élisabeth Granger___|
|_Isabelle Guilbault__
Les pionniers francophones de Kingsey
72
Pierre Marcotte et Esther Cyr
Arrivée à Kingsey
avant l’été 1831
Recensement
Pierre Marcotte vient au monde le 24 avril 1781 à Nicolet du mariage de Joseph Marcot et
Élisabeth Daniau. Le 11 février 1802 à Nicolet, il épouse Jeanne Lemire, née le 8 décembre
1784, fille de Modeste Lemire et Ursule Désilets. Ils ont trois enfants avant que Jeanne ne
meure le 11 décembre 1811. Le 9 février 1813 à Trois-Rivières, Pierre épouse en secondes
noces Esther Cyr, née le 16 novembre 1791, fille de Laurent Cyr et Marie Vigneault.
Le recensement de 1831 signale la présence au 8e rang de Kingsey du couple Marcotte–Cyr
et de leurs cinq enfants nés à Nicolet : Pierre (16 janvier 1816), Esther (24 novembre 1817),
Marguerite (24 novembre 1819), Julie (28 décembre 1821) et Victoire (3 mars 1824). Un
autre garçon, Joseph, naîtra à Kingsey le 18 novembre 1832.
Pierre (Marie Louise Pothier) et Joseph (Marie Rose de Lima Painchaud) maintiendront la
présence du patronyme à Kingsey.
_Pierre Marcot_______
_Pierre Marcot_______|
|
|_Louise Houde________
_Joseph Marcot____________|
|
|
_Joseph Portelance___
|
|_Anne Portelance_____|
|
|_Jeanne Gautron______
|--Pierre Marcotte
|
_Jacques Daniau______
|
_Ignace Daniau_______|
|
|
|_Thérèse Dupuis______
|_Élisabeth Daniau_________|
|
_Pierre Cottret______
|_Marie Louise Cottret|
|_M. Louise Therrien__
Les pionniers francophones de Kingsey
73
François Morel et Marie Bergeron
Arrivée à Kingsey
avant 11-09-1829
Naissance de leur fille Louise (b. 14-01-1830)
Pour sa migration vers le 6e rang où François devient aussitôt propriétaire d’une terre, le
couple est accompagné de quatre enfants : Marie Louise (27 juin 1820), Louis (7 octobre
1822), Pierre (27 décembre 1824) et Olivier (4 mars 1827). Louise s’ajoute avant le
recensement de 1831 et un autre garçon, Georges, arrivera en 1833.
François et Marie sont tous deux nés à Nicolet et se sont mariés à Saint-Grégoire le 19
juillet 1819. Alors que Marie a des origines acadiennes, le grand-père de François, Louis
Morel, était venu directement du Calvados et s’était marié à La Pérade en 1755.
Notons que ce François Morel n’est pas l’ancêtre des Morel kingséens d’aujourd’hui. Ceux-ci
descendent plutôt de Télesphore Morel, demi-frère de François.
_Thomas Morel________
_Louis Morel_________|
|
|_Suzanne Lefebvre____
_François Morel___________|
|
|
_Michel Vallée_______
|
|_Madeleine Vallée____|
|
|_Madeleine Morand____
|--François Morel
|
_René Cottret________
|
_Amable René-Cottret_|
|
|
|_Marguerite Therrien_
|_Marguerite René__________|
|
_Jean François Bérard
|_Madeleine Bérard____|
|_Marie Thérèse Renaud
Les pionniers francophones de Kingsey
74
Joseph Painchaud et Élisabeth Hébert
Arrivée à Kingsey
avant été 1831
Recensement
Il est souvent répété que Moïse Painchaud fait partie du groupe d’arrivants de 1827. Nous
constatons cependant qu’il n’a alors que 19 ans, qu’il est célibataire et qu’aucun de ses frères
et sœurs ne l’accompagne à Kingsey.
Son grand-père François, né en France en 1721, était venu en Acadie pour en être presque
aussitôt chassé. Réfugié à Québec, il y épouse le 5 juin 1758 une Acadienne de Beauséjour,
Marie Nuirat. Après le mariage, le couple déménage à Cap-Saint-Ignace, un des nombreux
lieux de regroupement des Acadiens exilés.
C’est là que naît le père de Moïse, Pierre Painchaud, le 5 janvier 1767. Celui-ci déménage à
son tour, cette fois à Bécancour. Il y trouve épouse en la personne d’une autre Acadienne
d’origine, Marie (Madeleine) Cormier, née le 19 juillet 1772, fille de Pierre Cormier et
Madeleine Prince. Le mariage est célébré le 3 février 1794.
Acte de baptême de (Pierre) Moïse Painchaud, fils de Pierre Painchaud et Marie Cormier
5 mars 1808, Saint-Grégoire
Le 5 mars 1808, par nous, prêtre soussigné, a été baptisé Pierre Moyse, né de ce matin du légitime
mariage de Pierre Pinchau, cultivateur, et de Marie Cormier, son épouse, de cette paroisse. Le
parrain a été Pierre Sire et la marraine [Marie Odile?] Paillé qui, avec le père, ont déclaré ne
savoir signer.
Le 18 février 1833 à Drummondville, Moïse épouse Zoé Cyr dit Miquelon, fille de Joseph Cyr
et Marie Melançon, de qui il aura douze enfants, tous nés au canton de Kingsey.
Ceci étant, voilà que le recensement de 1831 ne mentionne pas Moïse Painchaud, même pas
comme célibataire. On y trouve par contre un Joseph Painchaud à la tête d’une maisonnée
de dix personnes au 6e rang 27. Ce Joseph Painchaud, né le 14 juin 1765 à Cap-Saint-Ignace,
est un oncle de Moïse. Il est marié en secondes noces à Élisabeth Hébert depuis le 10 août
1807. Il a déjà une belle progéniture, toute née à Saint-Grégoire : Joseph (21 août 1808),
Émilie (17 septembre 1809), Charles Louis (24 août 1811), Madeleine (6 mars 1813), Marie
27
Le 28 février 1866, Moïse Painchaud recevra en concession 50 acres de terre consistant en la moitié
sud-est de la moitié sud-est (sic) du lot # 18 du 6e rang. Il est donc voisin de Jean Isaïe Bergeron.
Cf. Jean-Chrysostome Langelier, Liste des terrains concédés par la Couronne dans la province de
Québec de 1763 au 31 décembre 1890, p. 411.
Les pionniers francophones de Kingsey
75
Anne (21 octobre 1814), Marguerite (13 juin 1816, qui mariera François Élie Caillé déjà
mentionné), Pierre (29 juin 1819) et Olivier (7 avril 1821). Cette énumération correspond
exactement à la distribution par tranches d’âge faite par le recenseur.
Si on a cru un instant que Moïse Painchaud vivait peut-être chez son oncle Joseph, cette
hypothèse perd son fondement à l’examen du recensement. Le premier document qui
démontre hors de tout doute la présence de Moïse à Kingsey est son acte de mariage de
février 1833. Nous en venons donc à renverser la vérité reçue selon laquelle Moïse
Painchaud serait le pionnier de cette famille à Kingsey. Il n’en est pas loin mais la palme
revient, selon nous, à Joseph Painchaud et à sa seconde épouse, Élisabeth Hébert.
_____________________
_François Painchaud__|
|
|________________ ____
_François Painchaud_______|
|
|
_____________________
|
|_Gabrielle Laurent___|
|
|_____________________
|--Joseph Painchaud
|
_Alexandre Nuirat____
|
_Jean Jacques Nuirat_|
|
|
|_Marie Audier________
|_Marie Nuirat_____________|
|
_Charles Bourgeois___
|_Jeanne Bourgeois____|
|_Marie Blanchard_____
Les pionniers francophones de Kingsey
76
Étienne Parent et Antoinette Lampron Lacharité
Arrivée à Kingsey
après 03-09-1830
avant l’été 1831
Naissance de leur fils Christophe à Nicolet
Recensement
Descendant de Pierre Parent, l’unique ancêtre Parent en Nouvelle-France établi à Beauport
vers 1650, c’est là que naît Étienne Parent le 16 février 1797, fils d’André Parent et Marie
Josephte Laberge 28. La famille déménage ensuite à Nicolet où Étienne épouse, le 14 octobre
1823, Antoinette Lampron Lacharité, née le 30 décembre 1806, fille d’Antoine Lampron
Lacharité et Ursule Jutras.
Le couple arrive à Kingsey à temps pour la visite du recenseur qui signale la présence d’un
garçon et une fille dans la maisonnée d’Étienne Parent. Un fils prénommé Christophe est né
à Nicolet le 3 septembre 1830 mais n’a été baptisé que le 19 janvier 1831. Une fille,
Antoinette, était née le 12 juin 1828.
Ici aussi, la parenté proche entre différentes familles de Kingsey se manifeste dans le choix
des parrains et marraines pour les petits-enfants : Joseph Cloutier et Théotiste Richard,
François Jalbert et Amélie Hélène St-Cyr, Jean Baptiste Lyonnais et Marie Toussaint.
Étienne meurt à Saint-Félix-de-Kingsey le 10 mai 1865 et est inhumé le surlendemain.
L’acte de sépulture lui attribue 74 ans alors qu’il n’en a que 68.
_Noël Parent_________
_Noël Parent_________|
|
|_Geneviève Giroux____
_André Parent_____________|
|
|
_Jean Marcoux________
|
|_Marguerite Marcoux__|
|
|_Marie Anne Parent___
|--Étienne Parent
|
_____________________
|
_____________________|
|
|
|_____________________
|_Marie Laberge____________|
|
_____________________
|_____________________|
|_____________________
28
L’acte de mariage d’André Parent ne stipule que le prénom de la mariée et omet le nom de ses père
et mère. Il mentionne par contre qu’elle demeure chez le sieur de Salaberry.
Les pionniers francophones de Kingsey
77
Jacques Pellerin et Julie Painchaud
Arrivée à Kingsey
après 31-05-1829
avant 14-04-1831
Naissance de leur fille Henriette à Saint-Grégoire
Naissance de leur fille Zoé à Kingsey
L’ancêtre Pellerin venu de France s’est établi en Acadie mais, dès la génération suivante,
soit bien avant la déportation, sa famille rejoignait les bords du Saint-Laurent. Les grandsparents de Jacques Pellerin se marient à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud en 1749. La
génération suivante passe à Nicolet où les parents de Jacques, François et Josèphe Poirier,
se marient le 18 janvier 1786. Jacques naît le 6 mai 1793 à Nicolet. Le 3 août 1824, il épouse
Julie Painchaud à Saint-Grégoire. Celle-ci est la fille de Joseph Painchaud et de sa première
épouse, Madeleine Héon.
Le couple a quatre filles en bas âge quand il est recensé au 4e rang de Kingsey :
Marie Louise, N : 03-03-1826 Saint-Grégoire
Julie, N : 12-11-1827 Saint-Grégoire [M : 18-06-1850 Édouard Picard]
Henriette, N : 31-05-1829 Saint-Grégoire [M : 04-02-1851 Charles Babineau fils]
Zoé, N : 14-04-1831 Saint-Félix-de-Kingsey [M : 18-10-1853 Vincent Bergeron]
La cadette Zoé est baptisée à Saint-Grégoire le 18 mai 1831 en même temps que deux autres
fillettes kingséennes : Marie Jalbert, née le 24 février 1831, fille de Jean Jalbert et Julie
Cyr; Henriette Brault, née le 26 avril 1831, fille d’Alexis Brault et Marie Louise Hamel.
Acte de baptême de Zoé Pellerin
18 mai 1831, Saint-Grégoire
L’an 1831 le 18 mai, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée sous condition Marie
Zoé Pellerin, née le 14 avril précédent du légitime mariage de Jacques Pellerin, cultivateur, et de
Marie Julie Painchaud du township de Kingsey. Parrain Joseph Painchaud, marraine Zoé Hébert
qui n’ont pu signer ainsi que le père présent.
Le recensement mentionne également une jeune fille non mariée de plus de 14 ans dans la
maisonnée de Jacques Pellerin. Nous ne parvenons pas à l’identifier. Chose certaine, il ne
s’agit pas d’une fille du couple. Pour ce, il aurait fallu que cette enfant naisse avant 1817,
soit six ans avant le mariage, alors que la mère Julie Painchaud aurait eu à peine 14 ans.
Le couple donne naissance à deux autres enfants, Jacques en 1832 et Desneiges en 1834. Le
pionnier meurt le 26 avril 1850.
Les pionniers francophones de Kingsey
78
_Pierre Pellerin_____
_Pierre Pellerin_____|
|
|_Marie Anne Bélanger_
_François Pellerin________|
|
|
_Denis Morin_________
|
|_Françoise Morin_____|
|
|_Madeleine Boulet____
|--Jacques Pellerin
|
_Joseph Poirier______
|
_Pierre Poirier______|
|
|
|_Madeleine Doiron____
|_Josèphe Poirier__________|
|
_François Forest_____
|_Madeleine Forest____|
|_Josephte Girouard___
Les pionniers francophones de Kingsey
79
Joseph Pellerin et Josèphe Blais
Arrivée à Kingsey
avant 18-04-1831
Leur mariage
Cousin germain de Jacques, Joseph Pellerin épouse Josèphe Blais le 18 avril 1831 et n’a pas
encore de progéniture au moment du recensement. Le couple réside alors au 8e rang.
Les parents de Joseph Pellerin, Jean Baptiste Pellerin et Marie Anne Poirier, ont d’abord
vécu à Nicolet puis à Saint-Grégoire. Ils ont perdu six enfants en bas âge et un autre est
décédé à l’âge de 20 ans.
L’épouse, Josèphe Blais, est fille de François Blais et Marie Doucet que nous avons
rencontrés plus tôt.
La famille déménage à Shipton vers 1840 et cette lignée Pellerin n’a pas de suite à Kingsey.
_Pierre Pellerin_____
_Pierre Pellerin_____|
|
|_Marie Anne Bélanger_
_Jean Baptiste Pellerin___|
|
|
_Denis Morin_________
|
|_Françoise Morin_____|
|
|_Madeleine Boulet____
|--Joseph Pellerin
|
_Joseph Poirier______
|
_Pierre Poirier______|
|
|
|_Madeleine Doiron____
|_Marie Anne Poirier_______|
|
_François Forest_____
|_Madeleine Forest____|
|_Josephte Girouard___
Les pionniers francophones de Kingsey
80
Michel Perrault dit Fontaine et Marie Magdeleine Caron dite Verret
Arrivée à Kingsey
après 28-05-1830
avant été 1831
Décès de leur fils Michel à Bécancour
Recensement
L’histoire de Michel Perrault commence dans le scandale (pour l’époque!) d’un enfant né
hors mariage. Il vaut la peine, croyons-nous, de citer l’acte de baptême pour observer le
langage particulier en usage pour traiter un tel cas, au-delà de la mention “illégitime” bien
en évidence dans la marge.
L’an 1809 le 24e jour de mars, par nous soussigné, curé de cette paroisse de Bécancour, a
été baptisé Michel, fils naturel de Michel Perrault dit Fontaine, qui a lui-même présenté
ledit enfant et dont il s’est sincèrement occupé et déclaré être le père et l’a reconnu pour
son fils, et de Magdeleine Caron dite Verret sa mère, tous deux dudit lieu, lequel enfant
ils désirent légitimer par un mariage fait le plus tôt possible [etc.]
Or, l’enfant meurt trois jours plus tard. Le 17 avril, après la publication des bans pendant
trois dimanches consécutifs, les parents obtempèrent à l’obligation de se marier. Les époux
ont respectivement 29 et 30 ans. Cinq autres enfants naîtront.
Enfants :
Madeleine, N : 09-05-1810 Bécancour; M : 02-08-1830 Bécancour
Jean Noël Dubois, fils de Charles Dubois et Isabelle Massé
Marguerite, N : 03-03-1815 Bécancour; M : 27-01-1834 Drummondville
Jean Louis Prince, fils de Louis Prince et Marie Prince
Julie, N : 13-03-1818 Bécancour; M : 28-09-1840 Bécancour
Zéphirin Chêné, fils d’Édouard Chêné et Marguerite Normandeau
Louise, N : 07-08-1820 Bécancour; M : 03-10-1843 Saint-Félix-de-Kingsey
Michel Kimneur dit Laflamme,
fils d’Eustache Kimneur Laflamme et Geneviève Viau dit Laliberté
Michel, N : 19-10-1823 Bécancour; D : 26-05-1830 Bécancour
Quand le couple Perrault–Caron déménage à Kingsey, l’aînée Madeleine est déjà mariée et
elle arrivera à Kingsey avec son mari après le recensement. En plus des trois autres filles, le
père de Michel, aussi prénommé Michel, accompagne la famille et il vivra avec elle jusqu’à
son décès le 12 octobre 1856. La descendance Perrault à Kingsey passera par les trois filles
aînées alors que la cadette Louise élèvera sa famille à Saint-Georges-de-Windsor.
Le nom de Michel Perrault n’apparaît pas au recensement de 1831, ce qui suscite des
questionnements puisque trop de preuves démontrent une relative permanence de la famille
en ce lieu. Or ce recensement soulève aussi d’autres interrogations. On y retrouve un certain
Francis Fountain. Ce patronyme n’est pas présent parmi les familles anglophones de
Kingsey. S’agirait-il alors d’un François Fontaine dont le nom aurait été anglicisé par le
recenseur? Rappelons que Michel Perrault est “dit Fontaine”. Autre coïncidence, la
répartition par âge des membres de la famille Fountain correspond exactement à celle de
Michel Perrault… y compris la présence d’un homme non marié de moins de 60 ans, Michel
père. La différence de prénom ne suffit pas à invalider cette hypothèse.
Les pionniers francophones de Kingsey
81
_Pierre Perrault_____
_Adrien Perrault_____|
|
|_Geneviève Duclos____
_Michel Perrault__________|
|
|
_François Rivard_____
|
|_Barbe Rivard________|
|
|_Madeleine Lepellé
|--Michel Perrault
|
_Jean Baptiste Adam_
|
_Joseph Adam_________|
|
|
|_Catherine Guillet__
|_Marguerite Adam__________|
|
_Pierre Mailhot_____
|_Josephte Mailhot____|
|_Marie Goron________
Les pionniers francophones de Kingsey
82
Louis Prince et Marie Josephte Prince
Arrivée à Kingsey
après 11-12-1828
avant 20-02-1830
Décès de leur fille Marie à Saint-Grégoire
Naissance de leur fille Desanges à Kingsey
Le notaire Saint-Amant identifie un dénommé Jean Prince parmi les arrivants de 1828.
Nous n’avons trouvé aucune preuve documentaire d’une telle arrivée avant 1832. Le
recensement de 1831 ne le mentionne pas.
Par contre, nous y trouvons Louis Prince ou Leprince, fils de Jean Leprince et Josephte
Levasseur, marié le 13 novembre 1809 avec Marie Josephte Prince, fille de Charles Prince
et Marie Babineau. Ce couple arrive à Kingsey avec une progéniture nombreuse qui
continuera à croître après la migration. Au recensement de 1831, il y aura dix enfants dans
la maison et une autre fille viendra compléter le tableau deux ans plus tard.
Jean Louis, N : 05-10-1810; B : 06-10-1810 [Marguerite Perrault]
Calixte, N : 22-01-1812; B : 23-01-1812 [Joseph Thibodeau] 29
 Olivier, N : 09-04-1813; B : 09-04-1813; D; 06-11-1813; I : 07-11-1813
Olivier, N : 21-08-1814; B : 22-08-1814 [Hildegarde Chêné]
Julie, N : 14-04-1816; B : 15-04-1816 [Pierre Doucet]
Louise, N : 17-02-1818; B : 18-02-1818 [Jean Baptiste Blais]
Olive, N : 16-03-1823; B : 16-03-1823 [Joseph Dorval]
Joseph, N : 27-01-1825; B : 28-01-1825 [Hermine Poirier]
Euphrosine, N : 27-01-1825; B : 28-01-1825
Charles, N et B : 20-01-1827
 Marie, N et B : 09-12-1828; D : 11-12-1828; I : 12-12-1828
Desanges, N : 20-02-1830 Kingsey; B : 10-03-1830 Drummondville [Jean Baptiste Rivard]
Marguerite, N : 29-05-1833 Kingsey; B : 23-07-1833 Drummondville
o–o–o–o
Ne pas confondre ce couple avec un homonyme et cousin de Louis : Louis Prince ou
Leprince, né le 24 novembre 1793 à Bécancour, fils de Pierre Leprince et Marie Bergeron,
marié le 30-03-1818 à Marie Prince (baptisée Marie Angélique le 7 mars 1799), fille de Jean
Baptiste Prince et Élisabeth Hébert. Ce couple n’est pas venu à Kingsey puisque Marie est
décédée le 2 mars 1826 à Saint-Grégoire.
29
Le prénom de Calixte peut être masculin ou féminin. L’acte de baptême porte la mention “… a été
baptisé” au masculin, et poursuit “… née d’hier” au féminin. Nous n’avons pas trouvé de garçon
Calixte Prince dans la région alors que nous avons bel et bien une fille Calixte Prince qui épouse
Joseph Thibodeau le 23 novembre 1830 comme nous l’avons vu plus haut, alors que les deux
familles résident à Kingsey. Sachant que cette Calixte a déjà quitté le foyer familial, il manque un
garçon dans cette liste puisque le recenseur signale cinq garçons et cinq filles.
Les pionniers francophones de Kingsey
83
_Jean Leprince_______
_Joseph Leprince_____|
|
|_Jeanne Blanchard____
_Jean Leprince____________|
|
|
_René Forest_________
|
|_Anne Forest_________|
|
|_Françoise Dugas_____
|--Louis Prince
|
_Louis Levasseur_____
|
_Joseph Levasseur____|
|
|
|_Françoise Huard_____
|_Josèphe Levasseur________|
|
_Jean Baptiste Deshaies
|_Françoise Deshaies__|
|_Josèphe Arsenault___
Les pionniers francophones de Kingsey
84
Joseph Thibodeau et Marie Calixte Prince
Arrivée à Kingsey
avant 23-11-1830
Leur mariage
Joseph Thibodeau n’est pas un nom très rare parmi les descendants d’Acadiens. Nous avons
identifié deux lignées distinctes qui arrivent au canton de Kingsey vers la même période et
dont des protagonistes se prénomment Joseph pour trois générations successives.
La lignée patronymique d’un premier Joseph va comme suit :
Pierre Thibodeau et Jeanne Thériault, M : ca 1660, Acadie
Jean Thibodeau et Marguerite Hébert, M : 17 février 1703, Port-Royal, Acadie
Pierre Thibodeau et Madeleine Cormier, M : ca 1731, Acadie
Olivier Thibodeau et Marie Bourg, M : 20 octobre 1754, Beaubassin, Acadie
Joseph Thibodeau et Josèphe Lavigne, M : 30 août 1779, Bécancour
Joseph Thibodeau et Pélagie Héon, M : 21 février 1803, Saint-Grégoire
Le Joseph qui arrive à Kingsey est né et a été baptisé le 16 avril 1804 à Saint-Grégoire. Le
23 novembre 1830 à Drummondville, il épouse Marie Calixte Prince, fille de Louis Prince et
Marie Prince. Les conjoints vivent déjà à Kingsey comme en témoigne l’acte de mariage. Le
couple aura un premier enfant, Olivier, le 17 août 1831.
Le problème qui surgit avec ce beau théorème, c’est qu’il n’est fait aucune mention de ce
Joseph Thibodeau au recensement de 1831. À moins que… Il faut se rappeler que le
recenseur n’était pas nécessairement plus habile en orthographe que certains curés et il lui
arrivait d’écrire “au son”. Or, nous lisons un “Badeaux” précédé d’une initiale qui pourrait
être un “J”. Autre petit problème : le recenseur attribue une fille au couple alors que c’est un
garçon qui naît à l’été 1831. Nous restons donc sur notre faim quant à l’identification
certaine de ce Joseph Thibodeau.
Les pionniers francophones de Kingsey
85
Acte de mariage entre Joseph Thibodeau et Marie Calixte Prince
23 novembre 1830, Drummondville
Le 23 novembre 1830, après la publication d’un seul ban de mariage faite au prône de la messe
paroissiale de Drummondville, les parties ayant obtenu de nous, prêtre soussigné, dispense des
deux autres bans à leur (sic) accordée en vertu des pouvoirs à nous communiqués par Monseigneur
l’Évêque de Québec, entre Joseph Thibodeau, cultivateur domicilié dans le township de Kingsey,
fils majeur de Joseph Thibodeau et de Pélagie Héon, ses père et mère de la paroisse de St-Grégoirele-Grand, d’une part, et Marie Calixte Prince, aussi domiciliée dans le township de Kingsey, fille
mineure de Louis Prince et de Marie Rose Prince, ses père et mère aussi du township de Kingsey
d’autre part; nous, prêtre soussigné, missionnaire des townships du Sud, du consentement des
parents et sans qu’il se soit découvert aucun empêchement légitime, avons reçu le mutuel
consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction nuptiale suivant la forme
prescrite par notre Mère la Ste Église et ce, en présence de Louis Prince, père de l’épouse, de Jean
Charles Toomey, seul soussigné, d’André Provost, de Pierre Barnabé qui, ainsi que les époux, ont
déclaré ne savoir signer.
_Olivier Thibodeau___
_Joseph Thibodeau____|
|
|_Marie Bourg_________
_Joseph Thibodeau_________|
|
|
_Joseph Rivard_______
|
|_Josèphe Rivard Lavigne
|
|_Joseph Pré dit Richard
|--Joseph Thibodeau
|
_Charles Héon________
|
_Pierre Héon_________|
|
|
|_Anne Clémenceau_____
|_Pélagie Héon_____________|
|
_Joseph Rheault______
|_Marie Rheault_______|
|_Marie Josèphe Leblanc
Les pionniers francophones de Kingsey
86
Joseph Thibodeau et Théotiste Richard
Arrivée à Kingsey
après 18-06-1828
avant été 1831
Baptême de leur fils Guillaume à Saint-Grégoire
Recensement
Le recensement identifie beaucoup plus clairement un Joseph Thibodeau qui habite au 9e
rang, à proximité d’Alexis Brault. Huit personnes composent sa maisonnée.
Son grand-père Alain avait été déporté d’Acadie vers le Massachusetts où il a épousé
Nathalie (ou Anatalie) Hébert le 24 août 1761. Ce mariage a été réhabilité le 29 juillet 1767
à Yamachiche. C’est là que naissent au moins trois enfants dont le père de Joseph, aussi
prénommé Joseph, qui épouse Élisabeth Leblanc le 30 avril 1783, toujours à Yamachiche.
Le futur Kingséen naît le 4 juin 1788. Le 27 novembre 1815 à Saint-Grégoire, il épouse
Théotiste Richard, née le 15 juillet 1789 à Nicolet. Quand il déménage à Kingsey, le couple
est accompagné de six garçons. Deux filles naîtront plus tard, Henriette (Antoine Marcotte)
et Marguerite (Narcisse Prince).
Joseph Alexandre, N : 01-09-1816 Saint-Grégoire; D : 20-11-1888 Saint-Félix-de-Kingsey
M : 14-11-1836 Drummondville, Marguerite Marcotte
Jean Baptiste, N : 21-10-1817 Bécancour
Olivier, N : 03-06-1819; M : 24-11-1841 Drummondville, Éléonore Martin
François Xavier, N : 02-05-1825;
M : 20-01-1846 Saint-Félix-de-Kingsey, Marguerite Savoie
Pierre, N : 26-08-1826; M : 05-02-1850 Saint-Félix-de-Kingsey, Julie Pratte
David Guillaume, N : 17-06-1828
Acte de baptême de David Guillaume Thibodeau
18 juin 1828, Saint-Grégoire
Le 18 juin 1828, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisé David Guillaume, né hier
du légitime mariage de Joseph Thibaudeau, meunier, et de Théotiste Richard de cette paroisse.
Parrain Pierre Bergeron, marraine Marguerite Richard Bergeron qui n’a su signer ainsi que le père
présent. Le parrain a signé avec nous.
Les pionniers francophones de Kingsey
87
Cette naissance à Saint-Grégoire en juin 1828 démontre bien que ce Joseph Thibodeau n’est
pas celui qui, selon Saint-Amant, serait arrivé à Kingsey en 1827. Il fait tout de même
partie des pionniers francophones du canton.
_René Thibodeau______
_Alain Thibodeau_____|
|
|_Anne Boudreau_______
_Joseph Thibodeau_________|
|
|
_Alexandre Hébert____
|
|_Anathalie Hébert____|
|
|_Marie Dupuis________
|--Joseph Thibodeau
|
_Pierre Leblanc______
|
_Augustin Leblanc____|
|
|
|_Françoise Landry____
|_Élisabeth Leblanc________|
|
_Jean Hébert_________
|_Françoise Hébert____|
|_Élisabeth Granger___
Les pionniers francophones de Kingsey
88
Julien Toussaint et Marguerite Leblanc
Arrivée à Kingsey
avant 04-10-1829
Mariage de leur fille Rosalie
Julien Toussaint a laissé une nombreuse descendance à Kingsey, tant par ses filles que par
ses garçons. Lui-même né à Saint-Jean-Port-Joli le 2 juin 1782, il épouse Marguerite
Leblanc à Bécancour le 6 février 1804. Quand il émigre avec elle, il est accompagné d’une
kyrielle d’enfants.
Enfants :
Marie (Angélique), N : 07-01-1807 Bécancour; M : 24-11-1829 Bécancour,
Jean Baptiste Lyonnais, fils de Joseph Lyonnais et Marie Anne Forest
Rosalie, N : 12-12-1808 Yamachiche; M : 04-10-1829 Drummondville
Louis Ignace Courtois, fils d’Ignace Courtois et Théotiste Champagne
François Olivier, N et B : 20-04-1811 Bécancour
Joseph, N : 18-01-1814; B : 19-01-1814 Bécancour; M : 20-07-1840 Plessisville
Calixte Bourque, fille de Simon Bourque et Rosalie Bergeron
Geneviève, N : 04-11-1815; B : 05-11-1815 Bécancour
Jean Baptiste Luc, N : 08-03-1818; B : 09-03-1818 Bécancour; M 1 : 06-02-1844
Saint-Félix-de-Kingsey, Zoé Cormier, fille de Jean Baptiste Cormier et
Marguerite Genest Labarre
M 2 : 19-06-1858 Saint-Félix-de-Kingsey, Henriette Gélinas, fille de
Joseph Gélinas et Marie Henriette Maillet
Charles, N et B : 28-12-1819 Bécancour
Louis, N et B : 22-05-1822 Bécancour
Cyrille, N : 03-03-1825 Bécancour; M : 22-11-1855 Saint-Félix-de-Kingsey,
Flavie Lefebvre Descôteaux, fille de Pierre Lefebvre Descôteaux et
Esther Gagnon
Priscille, N : 22-04-1827; B : 23-04-1827 Bécancour;
M : 04-02-1868 Saint-Félix-de-Kingsey, Antoine Lambert,
fils de Gervais Lambert et Catherine Lesieur
Julien Toussaint meurt à Saint-Félix-de-Kingsey le 28 septembre 1856 et Marguerite le
rejoint le 31 juillet 1867.
_Barthélemy Toussaint
_Jean Toussaint______|
|
|_Jeanne Hédouin______
_Louis Toussaint__________|
|
|
_Jean Mimaux_________
|
|_Jeanne Mimaux_______|
|
|_Suzanne Filteau_____
|--Julien Toussaint
|
_Jacques Chouinard___
|
_Pierre Chouinard____|
|
|
|_Louise Jean_________
|_Thérèse Chouinard________|
|
_Louis Martin________
|_Ursule Martin_______|
|_Louise Ratté________
Les pionniers francophones de Kingsey
89
André Viens et Archange Lambert
Arrivée à Kingsey
avant été 1831
Recensement
La famille d’André Viens (8 août 1790) et Archange Lambert (28 septembre 1796) est
signalée au recensement de 1831 sous le nom d’Andrew Viain. Les deux époux sont
originaires de Yamaska mais se sont mariés à Saint-François-du-Lac le 13 octobre 1817. Le
recenseur leur attribue six enfants.
André, N : 21-02-1818; B : 22-02-1818 Saint-François-du-Lac
Jacques, N : 17-11-1819; B : 18-11-1819 Saint-François-du-Lac
Clothilde, N : 22-11-1821; B : 23-11-1821 Saint-François-du-Lac
Pierre, N : 04-12-1823; B : 05-12-1823 Yamaska
Julie, N : 12-06-1826; B : 13-06-1826 Yamaska; D : 12-08-1843 Saint-Félix-de-Kingsey
Louis, N : 12-07-1828; B : 12-07-1828 Yamaska
Quatre autres enfants naîtront au canton de Kingsey : Zoé, 11 juillet 1835; Tharsille, 18
janvier 1839; Hyacinthe, 22 août 1841; Joseph à une date indéterminée. Le patronyme sera
maintenu au canton de Kingsey par les garçons André et Hyacinthe.
_Pierre Viens________
_Joseph Viens________|
|
|_Catherine Cantara___
_Joseph Viens_____________|
|
|
_Pierre Théroux______
|
|_Véronique Théroux___|
|
|_Marie Anne Coytou___
|--André Viens
|
_Joseph Ritchot______
|
_Joachim Ritchot_____|
|
|
|_Marie Anne Giroux___
|_Catherine Ritchot________|
|
_Joseph Couturier____
|_Charlotte Couturier_|
|_Marie L’aîné________
Les pionniers francophones de Kingsey
90
Pierre Vigneault et Marie (Françoise) Bourgeois
Arrivée à Kingsey
après 11-06-1828
avant 09-09-1830
Naissance de leur fille Lucie à Saint-Grégoire
Naissance de leur fille Julie à Kingsey
Le 1er février 1825 à Saint-Grégoire, il y a mariage entre Pierre Vigneault, fils de Jean
Baptiste Vigneault et Geneviève Lafargues, et Françoise Bourgeois, née le 22 juin 1795, fille
de Jean Bourgeois et Françoise Richard. On le voit par les patronymes, les deux familles
sont d’origine acadienne.
Le couple donne naissance à Pierre (15 mars 1826; D : 22-02-1884) et à Lucie (11 juin 1828).
Jusque là, les données du recensement de 1831 concordent puisqu’on dénombre un garçon et
une fille de cinq ans et moins. Pourtant, voilà que le 9 septembre 1830, une autre fille vient
au monde à Kingsey. La petite Julie se retrouve à Saint-Grégoire pour y être baptisée le 9
janvier 1831. L’acte porte en marge la mention “Kingsey”. Cette Julie meurt le 1er avril 1863
à Saint-Félix-de-Kingsey.
Une autre fille, prénommée Louise, vient au monde le 23 juin 1833.
Marie Françoise Bourgeois meurt le 14 avril 1850 à l’âge de 56 ans.
Acte de baptême de Julie Vigneault
9 janvier 1831, Saint-Grégoire
L’an 1831 le 9 janvier, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée sous condition
Julie, née le 9 septembre précédent du légitime mariage de Pierre Vigneau, cultivateur, et de
Marie Bourgeois du township de Kingsey. Parrain Jean Baptiste Trudel, marraine Magdeleine
Bourk Bourgeois qui seule a signé, le parrain n’a su signer, le père absent.
Les pionniers francophones de Kingsey
91
_Maurice Vigneault___
_Jean Bapt. Vigneault|
|
|_Marguerite Comeau___
_Jean Baptiste Vigneault__|
|
|
_Michel Poirier______
|
|_Agnès Poirier_______|
|
|_Madeleine Bourgeois_
|--Pierre Vigneault
|
_Raymond de Lafargues
|
_Jean de Lafargues___|
|
|
|_Marie Debrun________
|_Geneviève Lafargues______|
|
_Jean Oselet_________
|_Marie Anne Oselet___|
|_Madeleine Beaufet___
Les pionniers francophones de Kingsey
92
Chapitre troisième — Les pionniers méconnus
Comme plusieurs municipalités ont érigé un monument au “soldat inconnu”, il convient, à la
fin de notre parcours, de dire quelques mots au sujet des “pionniers inconnus” ou méconnus.
Le recensement de 1831 a rapporté quelques noms que nous ne parvenons pas à cerner de
façon fiable. Dans certains cas, l’usage des “noms dits” sème le doute sur l’identification du
personnage. D’autres obstacles sont soulevés par les nombreux homonymes et, pire encore,
par la manie de bien des gens de se donner des noms différents aux différentes étapes de
leur vie.
Nous regroupons ici les individus pour lesquels il nous reste à ce jour trop de doutes pour
valider nos affirmations.
Jean Baptiste Beauchesne
Le recenseur lui attribue quatre filles. Il s’agit peut-être de Jean Baptiste Bourbeau dit
Beauchesne, époux en premières noces de Françoise Gentilly, et en secondes noces de Marie
Marchand. Nous avons retracé une fille du deuxième lit, Sophie, née le 20 août 1822, mais
les enfants du premier lit ne compléteraient pas bien le portrait avec deux garçons et une
fille. De plus, dans les actes de mariage des enfants, nous ne trouvons aucune référence à
Kingsey comme résidence des parents. Par contre, considérant la présence d’autres
Bourbeau à Kingsey, cette hypothèse demeure défendable.
François Beaudon
Nous avons déjà mentionné un François (Beaudon) Larivière. Nous croyons qu’il s’agit ici
d’un doublon. Sauf que, selon le recenseur, l’un, cultivateur, habite au 9e rang et a une fille,
alors que l’autre est maçon et habite au 4e rang avec deux fillettes. Différences sur le
nombre d’enfants, sur le lieu de résidence et sur le métier. Une incongruité, ça passe; deux,
ça sème le doute, trois, c’est beaucoup. Il n’en demeure pas moins que nous ne trouvons
aucun autre François Beaudon plausible.
Joseph François Beaudreau (sic)
Doit-on lire Baudreau ou Boudreau? Les deux patronymes existent. Nous optons pour
Boudreau, plus fréquent dans la région de Bécancour alors que les Baudreau habitent plutôt
aux alentours de Sorel. Mais ça ne suffit pas à identifier notre personnage.
François Béliveau
Dans les communautés acadiennes de Bécancour et Saint-Grégoire, les Béliveau sont légion.
Le recenseur de Kingsey repère un François Béliveau qui habite seul au 3e rang en 1831 et
qui a moins de 21 ans. Il s’agit peut-être du fils de François Béliveau et Élisabeth Brault,
elle-même sœur du pionnier Alexis Brault, né à Saint-Grégoire le 21 août 1812. N’ayant pas
trouvé trace de son mariage, nous ne pouvons en dire davantage à son propos.
Les pionniers francophones de Kingsey
93
Pierre Chartrain
Le recenseur identifie un Pierre Chartrain à la tête d’une maisonnée de douze personnes.
Nous n’avons trouvé aucune identification plausible de ce personnage. Et pourtant une si
grosse famille ne devrait pas passer inaperçue. Nous en venons à croire qu’il s’agit d’un
doublon de la famille de Pierre Chartré qui regroupait onze personnes sous son toit, lui
compris. La distribution des âges est presque identique entre les supposées deux familles.
Joseph Cyr
Nous avons déjà identifié deux pionniers du nom de Joseph Cyr. Le recenseur en signale un
autre, sans enfant, au 3e rang. Il pourrait s’agir du couple de Joseph Cyr et Marie Babineau,
lui étant fils de Jean Baptiste Cyr et Marie Pellerin de Yamaska, elle étant fille de François
Babineau et Cécile Raymond. Ce couple se marie à Saint-Grégoire le 7 janvier 1823. Une
fille naît en 1824 mais meurt en bas âge. Cette identification est très hypothétique. Nous ne
trouvons pas de preuves de sa présence au canton de Kingsey.
Louis Faucher
Aucun Louis Faucher ne se marie dans les Cantons de l’Est entre le recensement de 1831,
où on le dit célibataire, et l’année 1855. Il n’est pas le frère de Joseph Faucher dit
Châteauvert. Il pourrait en être un cousin.
Joachim Pellerin
Le recensement relève la présence d’un Joachim Pellerin et d’une conjointe, propriétaire au
5e rang. Le fonds Drouin ne connaît personne de ce nom et le BMS de Saint-Félix-deKingsey ne le mentionne jamais. Il s’agit sans doute d’un autre cas où un individu modifie
son prénom à sa guise ou d’un surnom plus ou moins usuel. Ce personnage demeure donc un
mystère pour le moment.
o - o - o - o
Alors que le recenseur, on le suppose, va de maison en maison dans un même rang avant
d’en entreprendre un autre, on retrouve vers la fin de son relevé des maisonnées qui
apparaissent hors séquence. Un constat s’impose : quelques noms qu’on retrouve justement
en fin de liste sont ceux que nous avons signalés comme possibles doublons.
Les pionniers francophones de Kingsey
94
Conclusion
Environ 185 ans après les faits, il est certes un peu prétentieux de vouloir réécrire l’histoire.
Dans le cas qui a retenu notre attention dans ces pages, il faut reconnaître que les sources
documentaires existantes étaient plutôt fragmentaires et, dans bien des cas, carrément
erronées.
On n’a pas tout dit non plus. Quand on parle de pionniers, à combien devons-nous nous
arrêter? Deux? Cinq? Vingt? Définir une année d’arrivée est également bien périlleux. On
sait que, dans le cas des pionniers anglophones, quelques-uns sont venus seuls une année,
ont construit une cabane, sont repartis puis revenus l’année suivante avec leur famille. Ce
mode de migration semble peu probable pour les francophones. On a vu qu’ils avaient pour
la plupart des liens entre eux, soit comme Acadiens, soit par alliance, soit par appartenance
géographique. Mais ceci n’aide en rien à fixer une date d’arrivée.
C’est pourquoi le recensement de 1831 nous est apparu comme un outil de première
importance. Nous avons là le véritable noyau fondateur du “French Village” de Kingsey. Si
l’on se fie à Saint-Amant quand il affirme, erronément, que les premiers francophones sont
arrivés en 1827, ce sont plus de 50 familles qui sont sur place à peine quatre ans plus tard.
Comme Saint-Amant, on peut répéter qu’il s’agissait vraiment d’un “envahissement
pacifique mais irrésistible d’une race”…
Personnellement, cette recherche a fait de nouveau briller à nos yeux le courage et la
ténacité de tant de familles acadiennes qui ont su surmonter la terrible épreuve qui a été la
leur et qui ont retrouvé dans les terres kingséennes la paix et la sérénité que la bêtise des
hommes leur avait ravies.
Hommage à toutes et tous les bâtisseurs du “French Village” de Kingsey, Acadiens et
autres.
Guy Dussault
Avril 2013
Les pionniers francophones de Kingsey
95
Appendice 1
Les premiers enfants francophones de Kingsey
Certaines sources, dont le notaire Saint-Amant repris par d’autres, prétendent qu’Édouard
Chainey, fils de Joseph Chêné et Marguerite Gauthier, né le 22 août 1830 et baptisé le 16
septembre 1830, a été le premier enfant né d’un couple francophone dans le canton de
Kingsey. Une recherche dans les registres de Saint-Grégoire et de Drummondville nous
permet de renverser cette affirmation, et pas à peu près. Nous avons retracé pas moins de
dix filles et quatorze garçons nés “au township de Kingsey” avant Édouard Chainey et il est
possible que nous en ayons échappé d’autres. Six de ces naissances ont été enregistrées à
Saint-Grégoire alors que les autres l’ont été à la paroisse Saint-Frédéric de Drummondville
où était basé le prêtre missionnaire en charge de tous les “townships du Sud”.
En voici la liste par ordre chronologique avec reproduction de leur acte de baptême.
1. Jean Baptiste, fils de Jean Baptiste Gervais et Séraphine Bousquet, 16 septembre 1824
Le 29 janvier 1825, par moi, prêtre soussigné a été baptisé Jean Baptiste, né le 16 septembre
dernier du légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, journalier de Kingsey, et de Séraphine
Bousquet. Le parrain Jean Baptiste Languedoc et la marraine Josephte Gervais, tante, avec le
père ont déclaré ne savoir signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
96
2. Euphrosine, fille de Jean Baptiste Gervais et Séraphine Bousquet, 24 janvier 1826
Le 4 mars 1826, par moi, prêtre soussigné, a été baptisée Euphrosine, née le 24 janvier dernier du
légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, cultivateur de Kingsey, et de Séraphine Bousquet. Le
parrain [Antoine Houle, oncle, et la marraine Euphrosine Gervais avec le père ont déclaré ne
savoir signer.]
3. Louis, fils de Louis Bousquet et Sophie Gervais, 14 mai 1827
Le 26 mai 1827, par moi, prêtre soussigné, a été baptisé Louis, né le 14 mai précédent du légitime
mariage de Louis Bousquet, cultivateur de Kingsey, et de Sophie Gervais. Parrain Jean Baptiste
Gervais, oncle, marraine Séraphine Bousquet, tante de l’enfant, qui avec le père ont déclaré ne
savoir signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
97
4. Séraphine Jyk (Jack), fille d’Édouard Jacques et Marie Bousquet, 14 octobre 1827
Le 10 novembre 1827, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisée Séraphine, née le 14
octobre du légitime mariage de Édouard Jyk, cultivateur, et de Marie Bousquet, du township de
Kingsey. Parrain Jean Baptiste Bousquet, marraine Séraphine Bousquet qui, ainsi que la mère,
ont déclaré ne savoir signer, le père a signé avec nous.
5. Louis, fils de Jean Baptiste Gervais et Séraphine Bousquet, 16 juin 1828
Le 5 juillet 1828, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisé Louis, né le 16 de juin du
légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, cultivateur, et de Séraphine Bousquet du township de
Kingsey. Parrain Louis Jardinier, marraine Josephte [Babin?] qui, ainsi que le père et la mère, ont
déclaré ne savoir signer.
6. Jean Baptiste, fils de Louis Bousquet et Sophie Gervais, 17 février 1829
Le 7 mai 1829, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisé Jean Baptiste, né le 17 de
février dernier du légitime mariage de Louis Bousquet, cultivateur, et de Sophie Gervais, du
township de Kingsey. Parrain, Jean Baptiste Bousquet, oncle de l’enfant, marraine, Josephte
Trudeau qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
98
7. Pierre, fils de Jean Isaïe Bergeron et Euphrosine Prince, 6 juin 1829 (baptême à SaintGrégoire)
Le 17 juillet 1829, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisé sous condition Pierre,
né le 6 juin précédent du légitime mariage de Jean Isaïe Bergeron, cultivateur, et d’Euphrosine
Prince, du township de Kingsey. Parrain Grégoire Bergeron, marraine Marie Josephte Pellerin
Bergeron qui n’ont su signer ainsi que le père présent.
8. Joseph Octave, fils de Pierre Champoux dit Saint-Père et Marie Aurélie Hamel, 6 juin
1829 (baptême à Saint-Grégoire)
Le 31 janvier 1830, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisé sous condition Joseph
Octave [né] le 6e jour de juin précédent du légitime mariage de Pierre Champoux dit St Pair et de
Marie Aurélie Hamel, du township de Kingsey. Parrain Joseph Champoux dit St Pair, marraine
Magdeleine Prince Fontaine qui n’ont su signer ainsi que la mère présente. Le père absent.
Les pionniers francophones de Kingsey
99
9. Louise, fille de François Morel et Marie Bergeron, 11 septembre 1829
Le 14 janvier 1830, par nous prêtre soussigné, a été baptisée Louise, née le 11 de septembre
dernier, fille légitime de François Morelle et de Marie Bergeron du township de Kingsey. Parrain
Louis Prince, marraine Marie Doucet qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer.
10. Joseph, fils de Jean Baptiste Lafond et Marguerite Poirier, 15 septembre 1829 (baptême
à Saint-Grégoire le 24 janvier 1831)
L’an 1831 le 24 janvier, par nous, curé de cette paroisse soussigné, a été baptisé Joseph, né le 15
septembre de l’année 1829 du légitime mariage de Jean Baptiste Lafond, cultivateur du township
de Kingsey, et de Marguerite Poirier. Le parrain a été Grégoire Bergeron et la marraine Marie
Poirier Piché, lesquels ont déclaré ne savoir signer. Le père et la mère absents.
Les pionniers francophones de Kingsey
100
11. Zoé, fille de Joseph Cyr et Marie Melançon, 20 octobre 1829
Le 20 mai 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisée Zoé, née le 20 octobre 1829,
fille légitime de Joseph Cyr, cultivateur, et de Marie Melancon, du township de Kingsey. Parrain
Pierre Doucet, marraine Zoë Cyr qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer.
12. Antoine Félix, fils de Jean Baptiste Bousquet et Marguerite Gervais, 4 novembre 1829
Le 5 décembre 1829, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Antoine Félix, né le 4
novembre dernier, du légitime mariage de Jean Baptiste Bousquet, cultivateur, et de Marguerite
Gervais, du township de Kingsey. Parrain Antoine Houle, marraine Euphrosine Gervais qui, ainsi
que le père, ont déclaré ne savoir signer.
13. Marie Aurélie, fille de Pierre Hamel et Louise Champagne, 15 novembre 1829
Le 20 mai 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Marie Aurélie, née le 15 de
novembre de l’année dernière, fille légitime de Pierre Hamel, cultivateur, et de Louise Champagne,
du township de Kingsey. Parrain Pierre Doucet, marraine Aurélie Hamel qui, ainsi que la mère,
ont déclaré ne savoir signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
101
14. Henriette, fille de Jean Baptiste Béliveau et Félicité Brault, 18 décembre 1829 (baptême
à Saint-Grégoire)
Le 7 mars 1830, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée sous condition Henriette,
née le 18 décembre précédent du légitime mariage de Jean Baptiste Béliveau, cultivateur, et de
Félicité Bro, du township de Kingsey. Parrain Pierre Hébert, marraine Marguerite Béliveau qui
n’ont su signer ainsi que le père et la mère présents.
15. Hilderik, fils de Charles Babineau et Anastasie Lacourse, 28 décembre 1829 (baptême à
Saint-Grégoire)
Le 13 février 1830, nous prêtre soussigné, avons baptisé Hilderik, fils légitime de Charles
Babineau, cultivateur, et de Anastasie David dite Lacourse, né le 28 décembre dernier au township
de Kingsey, domicile de ses père et mère. Parrain Étienne Babineau soussigné, marraine Esther
David dite Lacourse qui, ainsi que le père, a déclaré ne savoir signer, de ce enquis.
Les pionniers francophones de Kingsey
102
16. Marie Calixte, fille de Pierre Doucet et Marie Leblanc, 17 janvier 1830
Le 16 septembre 1830, par nous, prêtre missionnaire soussigné, ont été suppléées les cérémonies
du baptême à Marie Callixte, née le 17 de janvier dernier et ondoyée par nous, prêtre soussigné, le
19 avril, fille légitime de Pierre Doucet, cultivateur, et de Marie Leblanc du township de Kingsey.
Parrain Jean Louis Leprince, marraine Marie Callixte Prince qui, ainsi que le père, ont déclaré ne
savoir signer. 30
17. Madeleine, fille de Louis Édouard Gervais et Marie Bousquet, 1er février 1830
Le 1er février 1830, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisée Magdeleine, baptisée
[lire “née”] le 1er de ce mois, du légitime mariage de Louis Gervais, cultivateur, et de Marie
Bousquet, du township de Kingsey. Parrain Louis Bousquet, marraine Magdeleine Joyal qui, ainsi
que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer.
30
Il y a incongruité dans cet acte. L’enfant est née le 17 janvier, a été ondoyée par le prêtre lui-même
le 19 avril, puis baptisée le 16 septembre. On se demande pourquoi le prêtre n’a pas baptisé
l’enfant quand il l’a eue “sous la main” en avril.
Les pionniers francophones de Kingsey
103
18. Honoré, fils de François (Bourbeau) Carignan et Marguerite Leblanc, 17 février 1830
Le 17 avril 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Honoré, né le 17 de février
dernier du légitime mariage de François Carignan, cultivateur, et de Marguerite Leblanc du
township de Kingsey. Parrain Jacques Cyr dit Vincent, marraine Julie Paillé qui, ainsi que le père
et la mère, ont déclaré ne savoir signer.
19. Marie Desanges, fille de Louis Prince et Marie Prince, 20 février 1830
Le 6 mars 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisée Marie Desanges, née le 20
de février dernier du légitime mariage de Louis Prince, cultivateur, et Marie Prince, du township
de Kingsey. Parrain Joseph Chêné, marraine Aurélie Hamel qui, ainsi que le père, ont déclaré ne
savoir signer.
20. Julie, fille de François Beaudon Larivière et Sophie Champoux Saint-Père, 15 mai 1830
(baptême à Saint-Grégoire)
L’an 1831 le 12 février, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée Julie, née le 15
mai précédent du légitime mariage de François Beaudon, cultivateur, et de Sophie Champoux du
township de Kingsey. Parrain François Bourk, marraine Julie Champoux Héon qui n’ont su signer
ainsi que le père présent.
Les pionniers francophones de Kingsey
104
21. Louis, fils de Louis Bousquet et Sophie Gervais, 28 mai 1830
Le 10 de juillet 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Louis, né le 28 mai
dernier du légitime mariage de Louis Bousquet, cultivateur, et de Sophie Gervais, du township de
Kingsey. Parrain Antoine Houle, marraine Euphrosine Gervais qui, ainsi que le père, ont déclaré
ne savoir signer.
22. Ignace Louis, fils d’Ignace Courtois et Rosalie Toussaint, 2 août 1830
Le 16 septembre 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Ignace Louis, né le 2
d’août dernier du légitime mariage de Ignace Courtois, cultivateur, et de Rosalie Toussaint du
township de Kingsey. Parrain Jean Baptiste Blais, marraine Josephte Blais qui, ainsi que le père
et la mère, ont déclaré ne savoir signer.
23. François Xavier, fils de Jean Baptiste Gervais et Séraphine Bousquet, 16 août 1830
Le 25 septembre 1830, par nous, prêtre soussigné, a été baptisé François Xavier, né le 16 août
dernier du légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, cultivateur, et de Séraphine Bousquet, du
township de Kingsey. Parrain Louis Gervais, marraine Marie Bousquet qui, ainsi que le père et la
mère, ont déclaré ne savoir signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
105
24. David, fils de Jean Jacob Bourbeau Carignan et Josephte Leblanc, 16 août 1830
Le 16 septembre 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé David, né le 16 août
dernier du légitime mariage de Jacob Carignan, cultivateur, et de Josephte Leblanc du township de
Kingsey. Parrain François Carignan, marraine Marguerite Leblanc qui, ainsi que le père, ont
déclaré ne savoir signer.
25. Édouard Chainey, fils de Joseph Chêné et Marguerite Gauthier, 22 août 1830
Le 16 septembre 1830, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisé Édouard, né le 22
d’août dernier du légitime mariage de Joseph Chêné, cultivateur, et de Marguerite Gautier du
township de Kingsey. Parrain Louis Leprince, marraine Cécile Chêné qui, ainsi que le père, ont
déclaré ne savoir signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
106
Appendice 2
Les premiers mariages de Kingséens francophones
Le recensement de 1825 nous révèle la présence à Kingsey de Louis Bousquet fils. Le 10
juillet 1826, il épouse Sophie Gervais à Saint-Charles-sur-Richelieu, leur paroisse d’origine.
L’acte de mariage précise que les bans ont été publiés pendant trois dimanches consécutifs
tant à Saint-Charles-sur-Richelieu qu’à Drummondville, la paroisse dont relève alors le
territoire de Kingsey où les nouveaux époux résident.
Le 10 juillet 1826, après la publication de trois bans de mariage faite aux prônes de la messe
paroissiale pendant trois dimanches consécutifs et pareille publication dans l’église de
Drummondville comme il paraît par le certificat de messire Holmes, missionnaire dudit endroit et
autres, entre Louis Bousquet, fils majeur de Louis Bousquet Sr [?] et de défunte Magdeleine
Chauvin d’une part, et Sophie Gervais, fille mineure de défunt Pierre Gervais, journalier de cette
paroisse, et de Magdeleine Martel d’autre part, sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement
quelconque audit mariage, nous, prêtre soussigné, avons, vu l’agrément (de leur) de leurs parents
respectifs, reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale
selon les cérémonies prescrites par notre Mère la [Sainte Église et réglées par le rituel du diocèse
et ce, en présence de Jean Baptiste Vigneau, de Joseph Bousquet, amis de l’époux, de Louis
Gervais, de Jean Baptiste Drogue dit Lajoie et de John [?] qui, ainsi que l’époux et l’épouse, n’ont
pu signer.]
Les pionniers francophones de Kingsey
107
Nous avons également relevé les mariages suivants de couples kingséens enregistrés à la
paroisse Saint-Frédéric de Drummondville avant 1830.
• Louis Bousquet et Josephte Trudeau, 21 juillet 1828
Le 21 juillet 1828, après la publication d’un seul ban de mariage faite au prône de la messe
paroissiale de Saint-Frédéric de Drummondville, les parties ayant obtenu dispense des deux autres
bans de nous, prêtre missionnaire soussigné, l’ayant accordé en vertu des pouvoirs à nous accordés
par Monseigneur l’Évêque de Québec, entre Louis Bousquet, père, cultivateur, veuf de feu Marie
Brouillet du township de Kingsey d’une part, et Josephte Trudeau, veuve de Pierre Brousseau du
township de Wickham, d’autre part; nous, prêtre missionnaire des townships du Sud soussigné,
sans qu’il se soit découvert entre les parties aucun empêchement légitime, avons reçu le mutuel
consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de
Joseph Houle et Louis Gervais qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer.
• Jean Baptiste Bousquet et Marguerite Gervais, 4 novembre 1828
Le 4 novembre 1828, après la publication de trois bans de mariage faite aux prônes de la messe
paroissiale de Drummondville entre Jean Baptiste Bousquet, fils mineur de Louis Bousquet et de
feu Marie Brouillet, ses père et mère, du township de Kingsey d’une part, et Marguerite Gervais,
domiciliée dans le township de Wickham, fille mineure de feu Pierre Gervais, en son vivant de la
paroisse de Saint-Charles sur la rivière Chambly, et de défunte Magdeleine Martel, du township de
Wickham en son vivant d’autre part, nous prêtre soussigné, missionnaire des townships du Sud, du
consentement des parents et tuteur et sans qu’il se soit découvert aucun empêchement légitime,
avons reçu le mutuel consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction
nuptiale suivant la forme et rites prescrits par notre Mère la Sainte Église et ce, en présence de
Louis Bousquet, père de l’époux, et Jean Baptiste et Louis Gervais, frères de l’épouse, qui, ainsi
que les époux, ont déclaré ne savoir signer.
Les pionniers francophones de Kingsey
108
• Louis Gervais et Marie Bousquet, 4 mai 1829
Le 4 mai mil 1829, après la publication de trois bans de mariage faite au prône de la messe
paroissiale de Drummondville, entre Louis Gervais, domicilié dans le township de Kingsey, fils
majeur de feu Pierre Gervais et Magdeleine Martel décédée, en leur vivant de la paroisse de StCharles sur la rivière Chambly d’une part, et Marie Bousquet, femme majeure, veuve de feu
Édouard Jack, aussi domiciliée dans le township de Kingsey, d’autre part, nous, prêtre
missionnaire des townships du Sud, soussigné, n’ayant point découvert aucun empêchement
légitime, avons reçu le mutuel consentement de mariage des parties en présence de Joseph Lavoie,
Jacques Cyr dit Vincent et Jérémie Grammont qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir
signer.
Bien qu’il ne soit pas célébré à Kingsey, il convient de relever le mariage de Jean Baptiste
Lyonnais et Marie Toussaint à Bécancour le 24 novembre 1829. Les parents de la mariée,
Julien Toussaint et Marguerite Leblanc, résident alors au canton de Kingsey.
Le 24 novembre 1829, après la publication de trois bans de mariage faite au prône des messes
paroissiales de Békancour entre Jean Baptiste Beaufu dit Lionnais, cultivateur de cette paroisse,
fils majeur de Joseph Beaufu dit Lionnais et de Marie Anne Forêt de la paroisse de Saint-François
d’une part, et Marie Toussaint aussi de cette paroisse, fille majeure de Julien Toussaint,
cultivateur, et de Marguerite Leblanc demeurant au township de Kingsey d’autre part, ne s’étant
découvert aucun …
Les pionniers francophones de Kingsey
109
… aucun empêchement soit canonique soit civil et ayant reçu le mutuel consentement des susdits
époux, nous prêtre soussigné, curé dudit Békancour, les avons conjoints en mariage et leur avons
donné la bénédiction nuptiale suivant les cérémonies de notre Mère la Sainte Église Catholique
Apostolique et Romaine en présence et du consentement de Charles Cormier, ami de l’époux, et de
Joseph Beaufu dit Lionnais, son frère, de Antoine Leblanc, oncle de l’épouse, et de Antoine
Verville, ami, lesquels, ainsi que ledit époux, ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis, l’épouse a
signé avec nous. Lecture faite suivant l’ordonnance. Un mot rayé nul.
Les pionniers francophones de Kingsey
110
Ceci étant, le 4 octobre 1829, six semaines plus tôt, lors du mariage de Rosalie Toussaint, on
dit d’elle qu’elle réside à Kingsey mais que ses parents sont “de” Bécancour. Le mot porte à
confusion : on pourrait comprendre aussi bien qu’ils habitent à Bécancour ou qu’ils sont
originaires de Bécancour. Puisque la fille est mineure, on est porté à croire que les parents
résident à Kingsey comme il est dit plus clairement dans l’acte précédent. [À la troisième
ligne, le célébrant a fait erreur sur le nom du marié.]
Le 4 octobre 31, après la publication de trois bans de mariage faite au prône de la messe paroissiale
sans aucune opposition, entre Louis Cloutier, domicilié dans le township de Kingsey, fils majeur de
Ignace Courtois et Marianne Champagne de la paroisse de St-Jean Baptiste de Nicolet d’une part,
et Rosalie Toussaint, aussi domiciliée dans le township de Kingsey, fille mineure de Julien
Toussaint et Marguerite Leblanc de la paroisse de Bécancour d’autre part, nous, prêtre soussigné
missionnaire des townships du Sud, avons reçu, du consentement des parents, le mutuel
consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction nuptiale suivant la forme
prescrite par notre Mère la Sainte Église et ce, en présence de Édouard Toomy, soussigné,
d’Alexandre Espérance et de Étienne Hébert qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer.
31
Année omise dans l’acte mais il s’agit bien de 1829.
Les pionniers francophones de Kingsey
111
Appendice 3
Les premières sépultures de Kingséens francophones
32
• Le 13 mars 1827 a été inhumée à Drummondville Magdeleine Martel, veuve de Pierre
Gervais, mère de la lignée des Gervais, décédée “à Kingsey dans la maison de son fils”,
Jean Baptiste Gervais. Son acte de sépulture a été reproduit au chapitre premier.
• Le 24 mai 1828 est décédée à Kingsey Marie Rosalie Brouillet, seconde épouse de Louis
Bousquet, inhumée à Drummondville le 26 mai. Son acte de sépulture a été reproduit au
chapitre premier.
• Le 25 septembre 1828 est décédé à Kingsey Édouard Jack, époux de Marie Bousquet,
inhumé à Drummondville le 26 septembre. Son acte de sépulture a été reproduit au
chapitre premier.
32
Nous ne retenons ici que les sépultures d’adultes.
Les pionniers francophones de Kingsey
112
Appendice 4
Recensement de 1831 à Kingsey
Liste des chefs de famille par rangs
Transcription avec modernisation de l’orthographe des noms
A = Numéro séquentiel selon l’ordre du recensement
B = Rang
C = Propriétaire, Oui ou Non
D = Nombre total de personnes dans la maisonnée
A
B
62
69
79
80
81
82
89
122
151
Nom “modernisé”
C
D
Notes
[Coors?], Patrick
Chartré, Pierre
Chêné, Joseph
Prince, Louis
Badeaux, J(oseph)
Bourbeau, Jean
Jacques
Cloutier, Joseph
Robinson, Joseph
Gardiner, John
N
N
N
N
N
N
4
11
6
12
3
7
O
N
N
3
5
1
(écrit Cloothier)
(écrit Cartré) Cf. # 148
(écrit Chenit)
= Thibodeau
= Bourbeau Carignan
63
64
65
66
67
1
1
1
1
1
Trenholm, John
Trenholm, [Widow?]
Reid, Thomas
Boats, Joseph
Brook, [?]
O
O
N
N
N
8
8
4
9
9
décédé 12-07-1888, 81 ans
28
29
30
61
68
72
132
142
2
2
2
2
2
2
2
2
Griffin, Mark
Taplin, John
Galbraigh, John E.
Brady, James
Trenholm, William
Brooks, William
Henderson, William
Cummins, Robert
N
O
O
N
O
N
O
N
4
7
4
4
7
4
6
7
tuteur
23
24
25
26
27
71
73
74
3
3
3
3
3
3
3
3
Aldridge, Liman
Wentworth, Simon
Howison, Robert
Towns, William
Towne, Benjamin
Blais, Jean
Weir, Nancy
Pearson, William
O
O
O
O
O
O
7
3
11
13
7
1
1
5
= Lyman Aldrich
charpentier
mari de Nancy Wadleigh, fille du pionnier
N
forgeron
(écrit Towns)
célibataire, propriétaire
enseignante
Les pionniers francophones de Kingsey
113
75
144
145
146
147
150
3
3
3
3
3
3
Wentworth, Logan
Townes, Daniel
Lindsay, William
Howison, William
Béliveau, François
Blais, John
O
N
N
N
N
N
3
7
1
1
1
1
charpentier
(écrit Towns)
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
48
59
76
77
78
83
84
85
135
136
137
138
139
140
141
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
Alexander, Calvin
Wadleigh, John
Beard, Richard
Moore, Daniel
Abercrombie, Ralph
Blake, Francis
Wentworth, Melzar
Wentworth, Royal
Alister, Samuel
Wentworth, Alpha
Viain, Andrew
Cayer, Baptiste
Allen, Richard
Hair, William
Young, Samuel
Young, William
Beaudon, François
Champoux, Pierre
Charland, Joseph
Wadleigh, Mathias
Pellerin, Jacques
Wadleigh, James
Courtois, Ignace
Carignan, François
Babineau, Charles
Faucher, Louis
Beauchesne, Baptiste
Boudreau, Joseph Frs
Lafond, Baptiste
O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
N
N
N
N
O
N
N
O
O
O
N
O
O
O
O
O
O
O
O
10
10
7
12
9
18
10
1
3
9
8
10
8
12
5
6
4
4
4
10
7
10
3
10
7
1
6
3
6
médecin
31
32
33
50
51
52
53
54
58
60
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
Stuart, William
Young, Simon
[Bailey?], Luther
Sheridan, Patrick
Sheridan, Francis
Lynch, Peter
McDonald, John
Donahue, John
Quigley, Patrick
Lyng, John
O
O
N
O
O
N
N
N
N
N
8
6
14
4
3
7
5
5
6
8
cordonnier
célibataire
marchand
forgeron
= André Viens
maçon
(écrit Champeaux)
= Charland Francoeur
= Bourbeau Carignan
(écrit Beaudreau)
catholique marié à Margaret Johnson
catholique marié à Rose McMannis
Les pionniers francophones de Kingsey
114
87
88
90
91
149
5
5
5
5
5
Lodge, Barrington
Blais, François
Vigneault, Pierre
Doucet, Pierre
Pellerin, Joachim
O
N
O
O
O
9
6
4
2
2
35
36
37
55
56
57
92
93
94
95
96
97
98
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
6
Abercrombie, Robert
[?], John B.
Reid, John
Donahue, Patrick
Carlisle, Andrew
Wilson, Richard
Bergeron, Jean Isaïe
Jalbert, Jean Baptiste
LeBlanc, Joseph
Morel, François
Béliveau, Jean
Cyr, Joseph
Painchaud, Joseph
O
N
N
N
N
N
O
O
N
O
O
O
O
10
8
8
3
7
4
5
6
2
7
8
5
10
101
114
7
7
Anderson, William
Hovey, Isaac
O
N
2
6
1
2
3
4
5
6
7
8
8
8
8
8
8
8
N
N
N
N
N
N
N
7
3
9
2
7
4
7
8
38
99
100
70
148
8
8
8
8
8
8
Gervais, Baptiste
Bousquet, Baptiste
Guimond, Louison
Bousquet, Louison
Gervais, Louison
Bousquet, Louison
Bousquet, Baptiste
Félix
Gagnière, Antoine
Fountain, Francis
Marcotte, Pierre
Cyr dit Vincent, Joseph
Pellerin, Joseph
Chartrain, Pierre
N
N
N
O
N
N
5
6
7
11
2
12
41
46
86
102
103
104
105
106
107
9
9
9
9
9
9
9
9
9
Johnston, John
Scott, James
Young, Vinceslaus
Brault, Alexis
Brault, Pierre
Thibodeau, Joseph
Jalbert, Jean
Cyr, Joseph
Béland, Toussaint
O
O
N
N
N
N
N
N
O
9
8
5
10
3
8
4
2
5
catholique marié à Elizabeth Ford
(écrit Halbert)
(écrit Morelle)
(écrit Sire)
marié à Marie Louise Hébert, 28-07-1829
= Louis
= Louis
= Louis
= Louis
= Jean Baptiste
probablement un Perrault dit Fontaine
(écrit Sire)
= doublon de Pierre Chartré [69]
(écrit Sire)
(écrit Bellan)
Les pionniers francophones de Kingsey
115
108
109
110
111
115
126
127
128
129
130
131
143
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
9
Parent, Étienne
Fecteau, Baptiste
Cayer, François
Jutras, Louis
Martin, George
Richardson, Preston
Richardson, [?]
Brooks, Harvey
Brooks, Thomas
Brooks, Cephas
Hovey, Isaac
LaRivière, François
O
O
O
O
N
N
N
N
N
N
N
N
4
1
1
1
7
7
4
3
4
5
7
3
34
39
40
42
43
47
49
112
113
116
117
118
119
120
121
10
10
10
10
10
10
10
10
10
10
10
10
10
10
10
N
N
O
O
O
O
4
7
5
6
7
3
1
6
8
8
7
7
7
9
7
123
124
125
133
134
10
10
10
10
10
Upton, John
Sprowl, Thomas
Haddock, Joseph
Robinson, Robert
Cassidy, James
Sullivan, William
Barnett, Saddy
Bell, [?]
Armstrong, Simon
Scott, James
Johnson, Jonathan
Doying, Daniel
Richardson, [Julian?]
Gibson, Joseph
Armstrong,
Christopher
[?], William Sr
Pope, Vinceslaus
Perkins, David
Roger, Clarinda P.
Willcox, Albert
N
6
5
6
1
1
44
45
11
11
Johnston, Samuel
Snell, John
O
N
1
7
N
O
N
N
N
N
N
N
N
N
N
(écrit Cayé = Caillé)
(écrit Joatra)
marié à Phinetta Doying, 07-11-1830, Shipton
marié à Fanny Doying, 15-12-1827, Ascot
= homonyme de # 114 mais non doublon
= doublon de François Beaudon (Larivière) [76]
enseignante
inhumé 09-03-1867, 78 ans
enseignante
Les pionniers francophones de Kingsey
116
Sources
Recensement de 1825 pour le canton de Kingsey
https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1-11706-4206-77?cc=1834346&wc=MMYV174:n1627061963
Recensement de 1831 pour le canton de Kingsey en trois segments
• https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1-11352-9519-80?cc=1834329&wc=14241665
(Quelques francophones regroupés au début du relevé du township de Kingsey, lignes 13 à 20)
• https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1-11352-9523-76?cc=1834329&wc=14241668
+ les premières lignes de la page suivante :
• https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1-11352-9817-21?cc=1834329&wc=14241668
Fonds Drouin
Disponible par abonnement sur le site www.genealogiequebec.com
Arsenault, Bona, Histoire des Acadiens, 3e édition, Fides, 2004, 502 p.
Richard, Louis, Notes sur l’arrivée des Acadiens [dans le district de Trois-Rivières],
(composante du Fonds Drouin)
Saint-Amant, Joseph-Charles, Un coin des Cantons de l’Est, La Parole, Drummondville,
1932, 534 p.
Vallée, Maurice, Le Régiment suisse de Meuron au Bas-Canada, Société d’histoire de
Drummondville, 2005, 378 p.
White, Stephen A., Dictionnaire généalogique des familles acadiennes, Centre d’études
acadiennes, Université de Moncton, 1999, 2 vol.
Les pionniers francophones de Kingsey
117
Table des matières
Introduction
................................................................................................................
1
Chapitre premier — Le noyau francophone initial ...................................................
Lignée Bousquet ..............................................................................................
Lignée Gervais .................................................................................................
Eder (Édouard) Jack et Marie Bousquet .........................................................
3
5
13
14
Chapitre deuxième — “L’envahissement” 1827–1831 ..............................................
Charles Babineau et Anastasie Lacourse .......................................................
Toussaint Béland et Élisabeth Turcot ............................................................
Jean (Baptiste) Béliveau et Félicité Brault ....................................................
Jean Isaïe Bergeron et Euphrosine Prince .....................................................
François Blais et Marie Doucet . ......................................................................
Jean Blais, célibataire .....................................................................................
François Bourbeau Carignan et Marguerite Leblanc .....................................
Jean Jacob Bourbeau et Josèphe Leblanc .......................................................
Alexis Brault et Marie Louise Hamel .............................................................
Pierre Brault et Marie Landry ........................................................................
François Élie Caillé, célibataire ......................................................................
Jean Baptiste Cayer et Marie Rivard .............................................................
Pierre Champoux et Marie Aurélie Hamel .....................................................
Pierre Chartré et Françoise Rodrigue .............................................................
Joseph Chêné et Marguerite Gauthier ...........................................................
Joseph Cloutier et Marie Louise Blais ............................................................
Ignace Courtois et Rosalie Toussaint ..............................................................
Joseph Cyr (dit Miquelon) et Marie Melançon ...............................................
Joseph Cyr, veuf ..............................................................................................
Pierre Doucet et Marie Leblanc ......................................................................
Joseph Faucher dit Châteauvert et Adélaïde Hudon Beaulieu ......................
Jean Baptiste Fecteau, célibataire ..................................................................
Joseph Francoeur et Cécile Chêné ..................................................................
Antoine Gagnière et Marie Anne Joyal ...........................................................
Louis Guimond et Marguerite Martin ............................................................
Pierre Hamel et Louise Champagne ...............................................................
Jean Baptiste Jalbert et Josephte Désilets .....................................................
Jean Jalbert et Julie Cyr .................................................................................
Louis Jutras, célibataire ..................................................................................
Jean Baptiste Lafond et Marguerite Poirier ...................................................
François (Beaudon) Larivière et Sophie Champoux Saint-Père ....................
Joseph Leblanc et Charlotte Turcotte .............................................................
Pierre Marcotte et Esther Cyr .........................................................................
François Morel et Marie Bergeron ..................................................................
Joseph Painchaud et Élisabeth Hébert ...........................................................
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Les pionniers francophones de Kingsey
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Étienne Parent et Antoinette Lampron Lacharité .........................................
Jacques Pellerin et Julie Painchaud ...............................................................
Joseph Pellerin et Josèphe Blais .....................................................................
Michel Perrault dit Fontaine et Marie Magdeleine Caron dite Verret ..........
Louis Prince et Marie Josèphe Prince .............................................................
Joseph Thibodeau et Marie Calixte Prince .....................................................
Joseph Thibodeau et Théotiste Richard ..........................................................
Julien Toussaint et Marguerite Leblanc .........................................................
André Viens et Archange Lambert .................................................................
Pierre Vigneault et Marie (Françoise) Bourgeois ...........................................
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Chapitre troisième — Les pionniers méconnus .........................................................
Jean Baptiste Beauchesne ..............................................................................
François Beaudon ............................................................................................
Joseph François Beaudreau ............................................................................
François Béliveau ............................................................................................
Pierre Chartrain ..............................................................................................
Joseph Cyr (3) ...................................................................................................
Louis Faucher ..................................................................................................
Joachim Pellerin ..............................................................................................
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Conclusion ...................................................................................................................
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Appendice 1 : Les premiers enfants francophones de Kingsey ..................................
Appendice 2 : Les premiers mariages de Kingséens francophones ...........................
Appendice 3 : Les premières sépultures de Kingséens francophones .......................
Appendice 4 : Recensement de 1831 par rangs ...........................................................
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Sources
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Table des matières ......................................................................................................
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Les pionniers francophones de Kingsey
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