Les pionniers francophones de Kingsey
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Les pionniers francophones de Kingsey
Les pionniers francophones de Kingsey Guy Dussault Les pionniers francophones de Kingsey Sur la foi des écrits du notaire Joseph Charles Saint-Amant 1, on a longtemps prétendu que les premiers francophones établis au canton de Kingsey étaient venus des seigneuries du bord du fleuve à compter de 1827. Il écrivait : “D’après les souvenirs des anciens, les premiers colons canadiens-français de Kingsey furent vers 1827, Alexis Brault, Moïse Painchaud et Thibodeau. En 1828, Jean Prince, Michel Perreault, Jos. Leblanc, Châteauvert. En 1839 (sic), Joseph Chainey, père de Charles et d’Édouard Chainey, et Joseph Francoeur.” Puis, dès la page suivante, Saint-Amant se corrigeait en ajoutant, sans fournir plus d’explications : “Il ne faut pas oublier parmi les premiers colons le vénérable J.-Bte Bousquet, le patriarche du village des Bousquet, de fameuse renommée. Le père Bousquet fut assez probablement le premier colon canadien-français de Kingsey.” Notre recherche visant à mieux identifier ces pionniers a démontré dès le départ que la liste proposée par Saint-Amant était largement incomplète, et même erronée dans quelques cas. À sa décharge, il faut reconnaître que les sources dont il disposait pour dresser son inventaire étaient bien limitées. Il dit lui-même qu’il se fie ici aux “souvenirs des anciens”. C’est déjà un exploit que ces quelques noms aient été conservés. Par ailleurs, la distinction tracée par Saint-Amant entre les arrivants de 1827, 1828 et 1829, bien que plausible, nous apparaît relever davantage de l’hypothèse que de faits vérifiables. Si on avait sous la main des contrats de concession ou d’achat de terres, ce serait un indice valable mais la plupart des premiers arrivants ne sont pas encore propriétaires en 1831. Dans quelques cas, on peut présumer une année d’arrivée sur la foi d’un acte de baptême révélateur et on resserre alors la fourchette des probabilités. Deux sources documentaires fiables serviront de charnières à notre étude, à savoir les recensements de 1825 et de 1831 2. Celui de 1825 démontre que toutes les familles “du bord du fleuve” avaient été précédées par les Bousquet et les Gervais en provenance de la vallée du Richelieu. Nous consacrerons un premier chapitre à ces deux familles. Le corps principal de notre étude fera percevoir l’ampleur de la migration vers Kingsey jusqu’en 1831 alors qu’on y comptera déjà plus de 50 foyers francophones. Le sous-titre de l’ouvrage de Saint-Amant mentionne “l’envahissement pacifique mais irrésistible d’une race”. Le terme “envahissement” n’apparaît pas trop fort ici. La courte liste qu’il propose étant si loin de ce que nous avons découvert, il nous apparaît plus logique de ne faire qu’un bloc de tous les arrivants entre 1827 et 1831. Nous présenterons ces familles selon l’ordre alphabétique. Nous n’avons pas pu percer le mystère de quelques individus recensés en 1831. Nous regrouperons ces gens dans un dernier chapitre avec l’information partielle que nous détenons, dans l’espoir que d’autres chercheurs puissent bientôt les faire sortir de l’ombre. 1 Joseph Charles Saint-Amant, Un coin des Cantons de l’Est, La Parole, Drummondville, 1932, p. 453. 2 Le recensement de 1825 a été réalisé entre le 20 juin et le 20 septembre, celui de 1831 entre le 1 er juin et le 1er octobre (Bibliothèque et Archives Canada). Les pionniers francophones de Kingsey 1 En appendice, nous fournirons une liste des premiers baptêmes, des premiers mariages et des premières sépultures de Kingséennes et Kingséens. Nous ajouterons aussi un relevé du recensement de 1831 qui, au lieu de suivre la séquence du recenseur, regroupera les foyers par rangs. Couverture de l’ouvrage du notaire Saint-Amant Note : La présence du drapeau acadien au haut de certaines pages signifie que ce pionnier est d’origine acadienne. Les pionniers francophones de Kingsey 2 Chapitre premier — Le noyau francophone initial Le recensement de 1825 souligne la présence au canton de Kingsey de quatre membres de la famille Bousquet (Bousquaint) et de quatre membres de la famille Gervais (Jarvas). Qui a eu la primeur? Bousquet–Gervais ou Gervais–Bousquet, c’est du pareil au même à la vue de pas moins de cinq mariages entre les deux familles. Elles sont présentes toutes les deux au canton de Wickham 3 dès 1823 comme en témoigne l’acte de baptême de Charles, fils de Jean Baptiste Bousquet et Josephte Gervais, né le 15 juin 1823, baptisé le 30 mai 1824 à l’église Saint-Frédéric de Drummondville. Le 30 mai 1824, par moi prêtre soussigné, a été baptisé Charles, né le 15 juin de l’année précédente de Jean Baptiste Bousquet, cultivateur de Wickham, et de Josephte Gervais. Le parrain Édouard Jack, la marraine et le père n’ont pu signer. 4 3 Ne pas confondre le canton de Wickham et la municipalité actuelle de Wickham. Si le canton a gardé sensiblement les mêmes limites, la zone habitée à l’époque correspond plus ou moins aujourd’hui à l’arrondissement de Saint-Nicéphore. 4 On rencontrera souvent cette expression “n’ont pu signer”. Gêne? Véritable analphabétisme? Selon l’acte ci-dessus, le parrain Édouard Jack ne sait plus signer en mai 1824 alors qu’il avait signé en décembre 1823 lors de son propre mariage (voir page suivante). Les pionniers francophones de Kingsey 3 Cette présence dans la région était aussi documentée par l’acte de mariage entre Marie Bousquet et Édouard Jacques le 29 décembre 1823. Le 29 décembre 1823, je, prêtre soussigné, missionnaire de Drummondville, ai reçu le mutuel consentement de mariage d’Édouard Jacques, cultivateur du lieu, fils majeur d’Antoine Jacques et d’Élisabeth Cassy du canton d’Arrau en Al[le]magne, et de Marie Bousquet, fille mineure de Louis Bousquet, agriculteur, et de Marie Brouillet, ses père et mère domiciliés en ce lieu et qui consentent audit mariage, ayant en vertu du pouvoir à moi donné par Monseigneur Joseph Octave Plessis, évêque [de Québec, accordé aux parties la dispense de trois bans de mariage et du temps prohibé et ce, en présence de Louis Bousquet, père de l’épouse, de Michael Toomy et de plusieurs autres. Un seul (Michael Toomy) a signé avec l’époux.] Ce n’était donc qu’une question de temps avant que ces familles ne franchissent la rivière Saint-François pour rejoindre le canton de Kingsey. o – o – o – o Les pionniers francophones de Kingsey 4 La lignée Bousquet Christophe Bousquet et Marie Provost de Varennes donnent naissance à six enfants, trois garçons et trois filles. C’est Louis, le quatrième rejeton, né le 19 juin 1777, qui deviendra le pionnier francophone du canton de Kingsey. Il se marie quatre fois et engendre neuf enfants. Mariage 1 : Marie Magdeleine Chauvin, fille de Jean Chauvin et Marie Angélique Tessier Née : 14-08-1778; baptisée : 15-08-1778 Varennes; décédée : 27-07-1803; inhumée : 28-07-1803 Boucherville. Acte de mariage entre Louis Bousquet et Marie Magdeleine Chauvin 14 janvier 1799, église Saint-Enfant-Jésus, Pointe-aux-Trembles Les pionniers francophones de Kingsey 5 L’an 1799 le 14 janvier, après la publication de trois bans faite aux messes paroissiales à Varennes et ici entre Louis Bousquet, garçon majeur, journalier dans la paroisse de la Pointe-aux-Trembles de Montréal, fils de Christophe Bousquet et de défunte Marie Provost ses père et mère de la paroisse de Sainte-Anne de Varennes, et Marie Magdeleine Chauvin, fille mineure de Jean Chauvin, meunier dans la paroisse et de défunte Marie Angélique Tessier de la paroisse le SaintEnfant-Jésus de la Pointe-aux-Trembles, sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement quelconque, je, prêtre curé soussigné, de l’avis des parents, ai reçu leur mutuel consentement de mariage et leur ai donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par notre Mère la Sainte Église en présence de Chrystophe Bousquet, père de l’époux, de Pierre Bousquet son frère, de Jean Baptiste Beauchemin, ami de Jean Chauvin, père de l’épouse, d’Étienne Chauvin, son frère, qui ont déclaré ne savoir signer non plus que l’époux et l’épouse. Girouard ptre. Enfants : Louis, N : 09-09-1799; B : 11-09-1799 Boucherville [résidence à Varennes] Jean Baptiste, N : 08-11-1800 Varennes Catherine, N : 03-05-1803; D : 05-08-1803 Varennes Louis épouse Sophie Gervais le 10 juillet 1826 à Saint-Charles-sur-Richelieu alors qu’il habite déjà à Kingsey. Jean Baptiste épouse Josephte Gervais le 1er février 1820 au même endroit. Deux frères Bousquet épousent donc deux sœurs Gervais. Acte de sépulture de Marie Magdeleine Chauvin, première épouse de Louis Bousquet 28 juillet 1803, église Sainte-Famille, Boucherville Le 28 juillet 1803, par moi, prêtre soussigné, a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse, Marie Magdeleine Chauvin décédée hier matin, âgée d’environ vingt-deux ans, munie des sacrements de la Sainte Église Romaine, épouse de Louis Bousquet, journalier en cette paroisse. Furent présents Jean Chauvin, frère de la défunte, Claude Charon beau-frère et (de) plusieurs autres qui n’ont su signer. Les pionniers francophones de Kingsey 6 Mariage 2 : Marie Rosalie Brouillet, fille de Jean Baptiste Brouillet et Magdeleine Brodeur N : 26-03-1770; D : 24-05-1828 Kingsey; I : 26-05-1828 Drummondville Acte de mariage entre Louis Bousquet et Marie Rosalie Brouillet 6 février 1804, Varennes Le 6 février 1804, après la publication de trois bans de mariage aux messes solennelles de (cette) paroisse pour trois dimanches consécutifs entre Louis Bousquet, journalier domicilié de * cette paroisse, veuf de Marie Chauvin, d’une part et Marie Rosalie Brouillet, fille majeure de Jean Baptiste Brouillet et de Magdeleine Brodeur, ses père et mère, aussi de cette paroisse d’autre part, sans qu’il se soit découvert aucun empêchement, je, prêtre soussigné, du consentement des parents des deux parties, ai reçu leur mutuel consentement de mariage et leur ai donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Sainte Église Romaine en présence de Louis Brodeur et de Jean Michaud, amis des époux, [de Gabriel Brouillet, Joseph Brouillet, frères de l’épouse, qui ont déclaré ne savoir signer, de ce interpellés. Deux mots rayés nuls.]. * Ajout en marge : la paroisse de Boucherville et pareille publication faite dans la paroisse de Boucherville comme il appert [par le certificat de messire Boissonneault, vicaire de cette paroisse.] (NDA : Cette note en marge est trompeuse. Le premier segment “la paroisse de Boucherville” va vraiment à la place des mots biffés alors que le reste devrait aller après les mots “dimanches consécutifs” de la ligne précédente.) Enfants : Séraphine, N : 19-11-1804; B : 20-11-1804 Varennes Pierre, N : 21-11-1805; D : 10-08-1806; I : 11-08-1806 Varennes Marie, N : 24-01-1807; B : 25-01-1807 Varennes Sophie, N et B : 05-07-1810; D : 07-07-1810; I : 08-07-1810 L’Assomption Jean Baptiste, N et B : 14-07-1811 L’Assomption Joseph, N : 28-04-1814; D : 30-07-1814; I : 01-08-1814 Varennes Séraphine épouse Jean Baptiste Gervais le 8 février 1820 à Saint-Charles-surRichelieu. Marie épouse Édouard Jack (Jacques) le 29 décembre 1823, et en secondes noces, Louis Gervais, le 4 mai 1829 à Drummondville. Jean Baptiste épouse Marguerite Gervais le 4 novembre 1828 à Drummondville. Voilà donc trois autres mariages entre les familles Bousquet et Gervais. Les pionniers francophones de Kingsey 7 Acte de sépulture de Marie (Rosalie) Brouillet, seconde épouse de Louis Bousquet D : 24 mai 1828, Kingsey; I : 26 mai 1828, Drummondville enregistrement le 6 juin 1828 5 Le 6 juin 1828, par nous, prêtre missionnaire soussigné, ont été supplées les cérémonies de l’inhumation du corps de Marie Brouillet, femme de Louis Bousquet père, cultivateur, décédée dans le township de Kingsey le 24 mai et enterrée dans le cimetière de Drummondville, township de Grantham, le 26 du même mois, en présence de Louis Bousquet et d’Antoine Grammont [Grandmont] qui ont déclaré ne savoir signer. Témoins des cérémonies de l’inhumation Antoine Houle et Louis Bousquet qui ont déclaré ne savoir signer. Une note en marge ajoute “âgée d’environ cinquante-sept ans”. Nous savons qu’elle en avait 58, née le 26 mars 1770. Mariage 3 : Josephte Trudeau, veuve de Pierre Brousseau. Acte de mariage entre Louis Bousquet et Josephte Trudeau 21 juillet 1828, Drummondville 5 Comme la paroisse catholique de Saint-Félix-de-Kingsey ne sera érigée officiellement qu’en 1842, les baptêmes, mariages et sépultures de Kingséens sont enregistrés pour la plupart à la paroisse Saint-Frédéric de Drummondville. C’est là qu’est basé le prêtre missionnaire responsable de tous les “townships du Sud”, dont Kingsey. C’est lors de son passage dans le canton que plusieurs actes sont portés au registre de Saint-Frédéric. On y lira par exemple : “… tel jour, nous… avons procédé aux cérémonies de l’Église… sur la fosse de… décédé le … et inhumé le … au cimetière de Kingsey”. Les pionniers francophones de Kingsey 8 Le 21 juillet 1828, après la publication d’un seul ban de mariage faite au prône de la messe paroissiale de Saint-Frédéric de Drummondville, les parties ayant obtenu dispense des deux autres bans de nous, prêtre missionnaire désigné, l’ayant accordé en vertu des pouvoirs à nous accordés par Monseigneur l’Évêque de Québec, entre Louis Bousquet père, cultivateur, veuf de feue Marie Brouillet, du township de Kingsey, d’une part et Josephte Trudeau, veuve de Pierre Brousseau, du township de Wickham d’autre part, nous, prêtre missionnaire des townships du Sud soussigné, sans qu’il se soit découvert entre les parties aucun empêchement légitime, avons reçu le mutuel consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Joseph Houle et Louis Gervais qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer. Acte de sépulture de Josephte Trudeau, troisième épouse de Louis Bousquet D : 14 janvier 1832, Kingsey; I : 17 janvier 1832, Drummondville Le 17 janvier 1832, nous, prêtre soussigné, avons inhumé dans le cimetière de Saint-Frédéric de Drummondville le corps de Josephte Trudeau, décédée le 14 du courant, âgée de soixante ans, épouse de Louis Bousquet, cultivateur du township de Kingsey; présents Louis Bousquet, époux de la défunte, et Jean Baptiste Brousseau, son fils, qui n’ont su signer. Les pionniers francophones de Kingsey 9 Mariage 4 : Christine Wexleveen, du canton de Grantham, veuve de François Provost. Elle survit à son mari quand il meurt le 9 août 1862 à Saint-Félix-de-Kingsey. Acte de mariage entre Louis Bousquet et Christine Wexleveen 4 mars 1832, Drummondville Le 4 mars 1832, après la publication d’un ban de mariage faite au prône de notre messe paroissiale et dispensé des deux autres selon le pouvoir que nous avons reçu de Monseigneur l’Évêque de Québec, entre Louis Bousquet du township de Kingsey, veuf majeur de défunte Josephte Trudeau d’une part, et Christine Wexleveen, veuve majeure de défunt François Provost du township de Grantham d’autre part, et ne s’étant découvert aucun empêchement, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence d’Antoine Boisvert et de Jean Baptiste LaBranche, amis de l’époux, de Jean Baptiste Provost, beau-frère, et Peter Cullen, ami de l’épouse, (les autres et) les dits époux ayant déclaré ne savoir signer. On aura noté que le veuvage ne plaisait guère à Louis Bousquet : le premier a duré 193 jours, le second 57 et le troisième 49! Les pionniers francophones de Kingsey 10 Acte de sépulture de l’ancêtre Louis Bousquet 11 août 1862, Saint-Félix-de-Kingsey Né en 1777, il avait 85 ans et non 106. C’est ainsi qu’on construit une légende! Le 11 août 1862, nous, prêtre soussigné, avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de Louis Bousquet, époux de Christine (Vextorine), décédé l’avant-veille à l’âge d’environ cent six ans, dans cette paroisse. Étaient présents à l’inhumation Louis Bousquin et Jean Bte Bousquin, lesquels ont déclaré ne savoir signer. Selon le recensement de 1825, la maisonnée Bousquet comprend quatre personnes : un homme entre 40 et 60 ans [Louis père, 48 ans], une femme de plus de 45 ans [sa seconde épouse Marie Brouillet, âgée d’environ 54 ans], un garçon de 18 à 25 ans non marié [Louis, fils du premier lit, 25 ans, qui ne se mariera qu’à l’été 1826] et un garçon de 14 à 18 ans [ce n’est pas Jean Baptiste, fils du premier lit, 23 ans, déjà marié et vivant au canton de Wickham; celui-ci n’arrivera à Kingsey que vers 1831; c’est plutôt le Jean Baptiste du deuxième lit, 14 ans, qui est donc avec sa mère, Marie Brouillet]. Tous les autres enfants de Louis Bousquet, des premier et deuxième lits, sont décédés en bas âge ou déjà mariés. Le recensement de 1831 fait état de l’accroissement de la famille Bousquet, déjà fractionnée en quatre maisonnées du 8e rang. Les pionniers francophones de Kingsey 11 Ligne 2 : Jean Baptiste Bousquet, 20 ans, fils du deuxième lit, habite avec son épouse Marguerite Gervais, 20 ans, et leur fils aîné Antoine Félix, 2 ans. Trois autres enfants naîtront encore à Kingsey avant le déménagement de la famille à Durham après 1836. C’est là que naîtront les quatre derniers rejetons. Cette branche du patronyme Bousquet disparaît alors du canton de Kingsey. Ligne 4 : Le doyen Louis Bousquet habite avec sa troisième épouse Josephte Trudeau. Les enfants ont quitté le foyer familial. Chose curieuse, le recenseur lui attribue plus de 60 ans alors qu’il n’en a que 54. C’est ainsi que “le père Bousquet” prend de l’avance… Pour arriver à 106 ans comme on l’a vu plus haut, il faut s’y prendre à bonne heure! Ligne 6 : Louis Bousquet fils habite avec son épouse Sophie Gervais et deux enfants en bas âge, Jean Baptiste, né le 17 février 1829, et Louis, né le 28 mai 1830. Ce Louis prolongera brièvement la lignée Bousquet à Kingsey par son mariage avec Aurélie Robidas le 15 juin 1858. Ligne 7 : Jean Baptiste Bousquet [nous ne pouvons expliquer l’ajout de Félix au prénom dans le registre du recenseur], 31 ans, fils du premier lit, habite avec son épouse Josephte Gervais, 28 ans, et leurs enfants Charles, 8 ans, Sophie, 3 ans, François Xavier, 2 ans, Mathilde, 1 an, et leur bébé Domitille née le 3 avril 1831. C’est la famille qui laissera la plus nombreuse descendance Bousquet dans le canton de Kingsey. Acte de baptême de Jean Baptiste Bousquet 9 novembre 1800, Varennes Le 9 novembre 1800, par nous, prêtre et vicaire de cette paroisse, soussigné, a été baptisé Jean Baptiste, né d’hier du légitime mariage de Louis Bousquet, laboureur, et de Marie Chauvin, ses père et mère de cette paroisse. Le parrain a été Louis Collet et la marraine Josephte Charbonneau qui n’ont su signer, de ce requis suivant l’ordonnance. o – o – o – o À ce point, il convient déjà de corriger deux affirmations du notaire Saint-Amant : l’ancêtre Bousquet à Kingsey est bien Louis et non l’un ou l’autre de ses deux fils prénommés Jean Baptiste, et ce Louis s’est marié quatre fois et non cinq. Les pionniers francophones de Kingsey 12 La lignée Gervais Pierre Gervais et Magdeleine Martel se marient à Verchères le 7 février 1791. Ils ont dix enfants dont les cinq plus jeunes marient des Bousquet. Les quatre plus âgés contractent mariage avant le déménagement de la famille et restent dans la région de Verchères et de Saint-Charles-sur-Richelieu. La cinquième, Euphrosine, se marie le 4 août 1818 à SaintCharles-sur-Richelieu mais elle habite déjà la région de Drummondville dès l’année suivante quand elle met au monde son premier enfant, Euphrosine Houle, le 23 mars 1819 (baptême à Saint-Frédéric le 4 octobre 1819). Elle passera apparemment le reste de sa vie au canton de Wickham. Acte de baptême de Jean Baptiste Gervais 29 janvier 1825, Drummondville Le 29 janvier 1825, par moi, prêtre soussigné, a été baptisé Jean Baptiste, né le 16 septembre dernier du légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, journalier de Kingsey, et de Séraphine Bousquet. Le parrain Jean Baptiste Languedoc et la marraine Josephte Gervais, tante, avec le père ont déclaré ne savoir signer. Le recensement de 1825 attribue un total de quatre personnes à la maisonnée Gervais tout en fournissant le détail de cinq : un homme marié de 25 à 40 ans [le père Jean Baptiste qui triche un peu sur son âge, il a 24 ans], une femme mariée de 14 à 45 ans [Séraphine Bousquet, la mère de famille, 20 ans], deux enfants de moins de 6 ans [Adélaïde, 3 ans, et Jean Baptiste, moins d’un an selon l’acte de baptême ci-dessus]. Le recenseur mentionne aussi une fille entre 6 et 13 ans que nous n’avons pas pu identifier. La présence d’une fille de cet âge supposerait une naissance hors mariage puisque les parents se sont mariés en février 1820. De plus, la mère aurait alors eu au plus 15 ans. Ces deux facteurs étaient présents dans la réalité de l’époque mais nous croyons ici à une erreur du recenseur. Les pionniers francophones de Kingsey 13 Par ailleurs, la mère de Jean Baptiste Gervais, Magdeleine Martel, veuve et âgée dans la cinquantaine avancée, arrive peu après chez son fils puisqu’elle y habite quand elle meurt le 11 mars 1827. Acte de sépulture de Magdeleine Martel, veuve de Pierre Gervais 13 mars 1827, Drummondville Le 13 mars 1827, par moi, prêtre soussigné, a été inhumé dans le cimetière de Drummondville le corps de Magdeleine Martel, décédée avant-hier subitement, âgée de soixante ans, veuve de Pierre Gervais, demeurant lors de son décès à Kingsey dans la maison de son fils. Présents à l’enterrement [William Moore qui a déclaré ne savoir signer et Joseph Smith qui a signé]. Eder Jack (Édouard Jacques) et Marie Bousquet Avant de clore ce chapitre, il convient de revenir plus longuement sur un personnage qui croise la route des Bousquet. Échappé par les recensements de 1825 et de 1831 à Kingsey 6 et malgré son origine suisse-allemande, Eder Jack (Édouard Jacques) doit tout de même être considéré parmi les tout premiers colons francophones du canton. Son mariage avec une Bousquet, la francisation de son nom, les prénoms qu’il donne à ses filles, voilà autant de preuves de son intégration au milieu francophone. Nous avons reproduit plus haut son acte de mariage avec Marie Bousquet, daté du 29 décembre 1823. Cet acte stipule que le marié est “cultivateur du lieu” et que les parents de la mariée sont “domiciliés en ce lieu”. Le mariage est porté aux registres de Drummondville mais la suite des événements montre que les familles habitent le canton de Wickham. Le même acte de mariage rapporte encore que le marié est le “fils majeur d’Antoine Jacques et d’Élisabeth Cassy du canton d’Arrau en Almagne (sic)”. La présence d’Allemands au BasCanada à l’époque n’est pas un mystère. Maurice Vallée a démontré que “plus de 80 soldats et officiers, vétérans du Régiment de Meuron, se sont (donc) installés, à l’été 1816, dans les cantons de Grantham et de Wickham”. 7 Il identifie spécifiquement Eder Jack comme faisant partie de ce groupe. 8 Soldat # 2535 natif d’Aarau, en Suisse, cinq pieds cinq pouces, enrôlé le 27 juillet 1813 à l’âge de trente-cinq ans et licencié le 4 juin 1816 à Montréal selon le Livre du Régiment de Meuron; présent dans la 9e compagnie selon la liste de paie du 24 6 Il habitait le canton de Wickham en 1825 et il est décédé à Kingsey en 1828. 7 Vallée, Maurice, Le Régiment suisse de Meuron au Bas-Canada, Société d’histoire de Drummondville, 2005, p. 28. Voir un résumé à http://mauricevallee.ca/Meur.html, puis des ajouts et corrections à http://mauricevallee.ca/Meuron.html. 8 Idem, p. 193-194. Le Livre du Régiment de Meuron se trouve sous la cote B-5512 aux Archives Nationales du Canada. Les pionniers francophones de Kingsey 14 septembre 1813; présent dans la 8e compagnie selon la liste de paie du 24 mars 1814; présent dans la 10e compagnie selon la liste de paie du 24 juin 1816 mais licencié comme colon le 4 juin avec deux mois de salaire. Maurice Vallée a repéré une autre information importante concernant notre personnage. Dans les minutes du notaire Daniel Thomas de Melbourne, en date du 25 mars 1826, Edward Jack vend sa terre du canton de Wickham à nul autre qu’au fondateur de Drummondville, le lieutenant colonel Frederick George Heriot. Le couple Jack–Bousquet donne naissance à deux filles pendant son séjour au canton de Wickham, Apolline (Pauline) le 12 janvier 1825 et Élisabeth le 4 avril 1826, soit quelques jours après la vente de la terre. Puis la famille se déplace à Kingsey où naît une troisième fille en 1827, Séraphine 9 . Édouard rend l’âme à Kingsey le 25 septembre 1828 et est inhumé à Drummondville le lendemain. Acte de sépulture d’Édouard Jack 26 septembre 1828, Drummondville Le 26 septembre 1828, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été inhumé dans le cimetière de Drummondville, Édouard Jack, cultivateur de Kingsey, époux de Marie Bousquet, décédé subitement hier, âgé d’environ quarante-cinq ans. Témoins Louis Bousquet, beau-père du défunt, et Antoine Houle qui ont déclaré ne savoir signer. Le 4 mai 1829, Marie Bousquet convole en secondes noces avec Louis Gervais. L’acte de mariage précise qu’elle est “veuve de feu Édouard Jack, aussi domiciliée dans le township de Kingsey”. Marie sera mère encore dix fois. Deux filles, Madeleine et Marie Louise, naissent avant le recensement de 1831. Avec les trois filles Jacques nées du premier mariage de Marie Bousquet, elles sont bien cinq lorsque le recenseur rend visite au foyer de Louis Gervais. Après leur mariage à Saint-Félix, les deux aînées Jacques vont vivre du côté de Wickham et de L’Avenir alors que la cadette va plutôt vers Danville. Il n’y a donc pas lieu de douter qu’Eder Jack (Édouard Jacques) ait fait partie des pionniers de Kingsey dès 1826 même si sa présence fut bien brève. Puisqu’il n’a pas eu de garçons de son mariage avec Marie Bousquet, le patronyme Jacques ne lui survit pas dans le canton de Kingsey. Mais Marie Bousquet elle-même laissera une abondante progéniture kingséenne. 9 Acte reproduit en appendice 1. Les pionniers francophones de Kingsey 15 Chapitre deuxième — “L’envahissement” 1827–1831 Le notaire Saint-Amant énumère certains individus qui seraient arrivés à Kingsey à la fin des années 1820. Il ne le dit pas spécifiquement mais nous verrons que ces gens viennent, pour la plupart, de Saint-Grégoire / Bécancour ou des villages avoisinants, le long du fleuve, tant à l’est qu’à l’ouest. On sait par ailleurs que cette région est devenue le principal sanctuaire où se regroupent peu à peu les familles acadiennes. Quand les familles grandissent, l’espace vient à manquer et il faut penser à un nouvel exode. Le canton de Kingsey devient alors le point de chute pour de nombreux Acadiens ou il ne sera qu’un ennième point de transit pour d’autres. Ce n’est pas une dizaine mais bien 51 noms francophones que le recenseur énumère en 1831. Nous en identifions 45 dans ce chapitre, réservant pour le chapitre suivant les quelques cas douteux. Devant l’impossibilité de les classer selon une date précise d’arrivée, nous les présentons par ordre alphabétique. Babineau Charles acadien Béliveau Jean Baptiste acadien Blais François Bourbeau Carignan François acadien Brault Alexis acadien Caillé François Élie Champoux Pierre acadien Chêné Joseph Courtois Ignace (Louis) Cyr Joseph acadien Faucher dit Châteauvert Joseph (Charland dit) Francoeur Joseph Guimond Louis Jalbert Jean (Baptiste) Jutras Louis (Beaudon) Larivière François acadien Marcotte Pierre Painchaud Joseph acadien Pellerin Jacques acadien Perrault dit Fontaine Michel Thibodeau Joseph acadien Toussaint Julien Vigneault Pierre acadien Béland Toussaint Bergeron Jean Isaïe acadien Blais Jean Baptiste Bourbeau Carignan Jean Jacob acadien Brault Pierre acadien Cayer Jean Baptiste Chartré Pierre Cloutier Joseph Cyr (dit Miquelon) Joseph acadien Doucet Pierre acadien Fecteau Jean Baptiste Gagnière Antoine Hamel Pierre acadien Jalbert Jean Lafond Jean Baptiste Leblanc Joseph acadien Morel François Parent Étienne Pellerin Joseph acadien Prince Louis acadien Thibodeau Joseph (2) acadien Viens André Les pionniers francophones de Kingsey 16 Charles Babineau et Anastasie Lacourse 10 Arrivée à Kingsey avant 28-12-1829 Naissance de leur fils Illderick à Kingsey Les grands-parents de Charles Babineau, Charles Babineau dit Deslauriers et Cécile Comeau, mariés à Port-Royal après 1752, ont pu se réfugier à Bécancour où ils ont élevé leur famille. Parmi leurs enfants, un autre Charles a épousé Thérèse Godin à Bécancour le 31 mars 1788. Le Charles kingséen est donc le troisième du nom. Le 5 juin 1820 à Bécancour, il épouse Anastasie Lacourse, fille d’Amable David dit Lacourse et Marguerite Genest. Le couple Babineau–Lacourse donne naissance à quatre enfants à Nicolet : Séraphine (21 février 1821, mariée plus tard avec Pierre Descôteaux); Charles (1er mars 1823, marié plus tard avec Henriette Pellerin, puis avec Agnès Marier); Marie (30 avril 1825, mariée plus tard avec David Morin); Julie (1er septembre 1827, mariée plus tard avec Jean Baptiste Manseau). Puis, surgit la surprise révélée par un acte de baptême tiré des registres de Saint-Grégoire. Le 13 février 1830 est baptisé Hilderik né le 28 décembre 1829 “au township de Kingsey, domicile de ses père et mère.” Alors que le nom de Babineau ne figurait pas dans la liste des pionniers fournie par Saint-Amant, voici un document qui démontre clairement la présence de Charles et Anastasie à Kingsey dès 1829, probablement à l’été ou au début de l’automne. En effet, on n’imagine pas la mère entreprenant une migration de la famille dans les derniers mois de sa grossesse à l’époque des premières neiges. Le 13 février 1830, nous, prêtre soussigné, avons baptisé Hilderik, fils légitime de Charles Babineau, cultivateur, et d’Anastasie David dite Lacourse, né le 28 décembre dernier au township de Kingsey, domicile de ses père et mère. Parrain Étienne Babineau soussigné, marraine Esther David dite Lacourse qui, ainsi que le père, a déclaré ne savoir signer, de ce enquis. 10 Nous ajoutons le nom des épouses à celui du “chef de famille” selon l’expression du recensement. Nous croyons qu’elles méritent autant que leur mari d’être rappelées à notre mémoire même si, dans le cadre de ce document, nous nous attardons davantage aux lignées masculines. Les pionniers francophones de Kingsey 17 Ce qui nous a mis sur la trace de cet acte de baptême est, paradoxalement, un acte de sépulture qui posait question et que nous reproduisons ci-dessous. À la paroisse SaintFrédéric de Drummondville, le 3 juin 1831, est inhumé un enfant prénommé Charles qu’on dit “âgé d’environ seize mois”. D’abord, il ne peut pas s’agir du Charles né en 1823. Or, Hilderik a alors un peu moins de dix-huit mois, ce qui peut concorder avec la mention “environ seize mois”. Reste à expliquer le prénom Charles sur cet acte : ce ne peut être qu’une confusion avec le prénom du père. Le 3 juin 1831, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été enterré dans le cimetière de StFrédéric de Drummondville le corps de Charles, fils légitime de Charles Babineau et Anastasie Lacourse, du township de Kingsey, décédé hier, âgé d’environ seize mois. Témoins Louis Prince et Raymond Doullanbackar qui seul a su signer. _René Babineau_______ _Charles Babineau____| | |_Madeleine Savoie____ _Charles Babineau_________| | | _François Comeau_____ | |_Cécile Comeau_______| | |_Marie Madeleine Lord |--Charles Babineau | _Jean François Godin_ | _Athanase Godin______| | | |_Catherine Larue_____ |_Thérèse Godin____________| | _Pierre Piché________ |_Thérèse Piché_______| |_Scholastique Lesage_ Les pionniers francophones de Kingsey 18 Toussaint Béland et Élisabeth Turcot Arrivée à Kingsey avant été 1831 Recensement Puisque Toussaint Béland a été recensé à Kingsey avec une épouse et trois enfants, force est de croire qu’il y a habité un temps. Venant de Trois-Rivières où il a épousé Élisabeth Turcot le 31 janvier 1825, il habite cependant déjà au canton de Shipton quand il fait baptiser cinq autres enfants. On le retrouvera plus tard au Vermont. Mais les liens de voisinage avec les familles kingséennes sont évidents par le choix des parrains et marraines dans deux cas : Pierre Brault et Julie Cyr, Moïse Painchaud et Marie Zoé Cyr. Nous n’avons pas trouvé de liens de parenté réelle entre ces familles. _Jean Béland_________ _Alexis Béland_______| | |_Geneviève Giroux____ _Antoine Béland___________| | | _Joseph Talbot_______ | |_Élisabeth Talbot____| | |_Josèphe Patry_______ |--Toussaint Béland | _Philippe Boucher____ | _Philippe Boucher____| | | |_Marie Dionne________ |_Marie Louise Boucher_____| | _Nicolas Lizotte_____ |_Marie Anne Lizotte__| |_Madeleine Minville__ Les pionniers francophones de Kingsey 19 Jean (Baptiste) Béliveau et Félicité Brault Arrivée à Kingsey après 22-02-1828 avant 18-12-1829 Naissance de leur fils Élisée à Saint-Grégoire Naissance de leur fille Henriette à Kingsey La présence à Kingsey d’un couple Béliveau–Brault dès 1829 ne fait pas de doute à la lumière de l’acte de baptême de leur fille Henriette, née le 18 décembre de cette année-là et baptisée à Saint-Grégoire en mars 1830. Le 7 mars 1830, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée sous condition Henriette, née le 18 décembre précédent du légitime mariage de Jean Baptiste Béliveau, cultivateur, et de Félicité Bro du township de Kingsey. Parrain Pierre Hébert, marraine Marguerite Béliveau qui n’ont su signer ainsi que le père et la mère présents. Jean Baptiste Béliveau avait auparavant épousé Marie Anne Janvier de qui il avait eu cinq enfants dont trois décédés en bas âge. Félicité Brault accouche cinq fois mais la mort frappe là aussi. Le recenseur rapporte trois garçons et trois filles en 1831. Nous avons retracé deux garçons, un de chaque lit, et quatre filles. Autre incongruité : le recenseur mentionne bien huit personnes dans la maisonnée, soit un couple et six enfants. Or Félicité Brault est décédée le 28 mai 1831, soit trois jours avant le début officiel du recensement où elle ne devrait pas figurer. Félicité Brault est la sœur d’Alexis, sœur de Marie Anne qui mariera François Caillé en 1833, et sœur de Sophie, belle-sœur de François Morel. Les pionniers francophones de Kingsey 20 _Antoine Béliveau____ _Jean Béliveau_______| | |_Marie Thériault_____ _Charles Béliveau_________| | | _Charles Melançon____ | |_Marguerite Melançon_| | |_Marie Dugas_________ |--Jean Baptiste Béliveau | _Mathieu Doucet______ | _Joseph Doucet_______| | | |_Charlotte Lord______ |_Élisabeth Doucet_________| | _Pierre Bourg________ |_Anne Bourg__________| |_Élisabeth Broussard_ Les pionniers francophones de Kingsey 21 Jean Isaïe Bergeron et Euphrosine Prince Arrivée à Kingsey avant 06-06-1829 Naissance de leur fils Pierre à Kingsey Fils de Charles Bergeron et Josèphe Leblanc de Saint-Grégoire, Jean Isaïe Bergeron se marie le 16 novembre 1824 avec Euphrosine Prince, fille de Jean Baptiste Prince et Élisabeth Hébert. Ils donnent naissance à Marie Aurélie le 7 décembre 1825 et à Jean Isaïe le 17 juin 1827 à Saint-Grégoire. Puis, le 6 juin 1829 naît à Kingsey un autre fils qui sera baptisé Pierre le 17 juillet 1829 à Saint-Grégoire 11; cet enfant meurt cependant dès le 31 juillet 1830 à Kingsey et est inhumé à Saint-Grégoire le 3 août 1830. Le 3 août 1830, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été inhumé dans le cimetière de ce lieu le corps de Pierre Bergeron, décédé le 31 de juillet précédent, âgé de quatorze mois, fils légitime de Jean Isaïe Bergeron, cultivateur, et d’Euphrosine Prince du township de Kingsey. Présents à l’inhumation Antoine Talbot et Stanislas Hély qui n’ont pu signer. Trois autres enfants viennent compléter la famille Bergeron avant la mort de la mère Euphrosine le 28 avril 1838, à l’âge de 37 ans, des suites de la petite vérole. Le 26 avril 1871, Jean Isaïe reçoit la concession de 50 acres de terre consistant en la moitié nord-ouest de la moitié sud-est (sic) du lot # 18 du 6e rang. Il est légitime de croire qu’il s’agit de la terre qu’il occupe depuis son arrivée au canton de Kingsey, 42 ans plus tôt. 12 Jean Isaïe Bergeron meurt à Saint-Félix-de-Kingsey le 31 décembre 1876 et y est inhumé le 3 janvier suivant à l’âge de 77 ans. 11 Voir acte de baptême en appendice 1. 12 Jean-Chrysostome Langelier, op. cit., p. 411. Les pionniers francophones de Kingsey 22 _Michel Bergeron de Nantes _Pierre Bergeron_____| | |_Marie Dugas____ ____ _Charles Bergeron_________| | | _Michel Bourg________ | |_Marguerite Bourg____| | |_Marie Cormier_______ |--Jean Isaïe Bergeron | _René Leblanc________ | _Alexis Leblanc______| | | |_Jeanne Bourbeau_____ |_Josèphe Leblanc__________| | _Louis Provencher____ |_Josèphe Provencher__| |_Anne Leclerc________ Les pionniers francophones de Kingsey 23 François Blais et Marie Doucet Arrivée à Kingsey après 05-10-1829 Mariage de leur fille Louise à Trois-Rivières Quand il s’établit au 5e rang de Kingsey, François Blais se retrouve probablement voisin de Joseph Cloutier, son gendre, et Marie Louise Blais, sa fille. En effet, les noms des deux chefs de famille se suivent dans le relevé du recenseur. Le couple a alors quatre enfants avec lui : Marguerite, née le 23 août 1809, épousera Michel Forest en 1832; Georges, né le 18 octobre 1813, épousera Élisabeth Biron en 1836; Joseph, né le 20 octobre 1816, épousera Marie Lefebvre Descôteaux en 1839; Julie, née le 9 juin 1823, épousera Joseph Milette en 1841. Après son mariage, Georges va s’établir au canton de Wickham où un premier enfant naît le 17 juillet 1837. Cette lignée kingséenne des Blais ne se poursuit donc que par Joseph. Au jour du recensement, une autre fille, Josèphe, née le 16 septembre 1811, est mariée avec Joseph Pellerin depuis le 18 avril 1831 et est recensée avec lui au 8e rang. _Pierre Blais________ _Jacques Blais_______| | |_Anne Perrault_______ _Alexis Blais_____________| | | _Charles Sévigny_____ | |_Anne Sévigny________| | |_Marguerite Rognon___ |--François Blais | _Nicolas Pinel_______ | _Nicolas Pinel_______| | | |_Anne Constantineau__ |_Josephte Bellefeuille____| | _François Lefebvre___ |_Madeleine Lefebvre__| |_Madeleine Deserre___ Les pionniers francophones de Kingsey 24 Jean (Baptiste) Blais [et John Blais] Arrivée à Kingsey Probablement avec son oncle François Blais Le recenseur signale au 3e rang deux individus célibataires n’ayant en apparence aucun lien entre eux sinon la similitude de leur nom. Nous en avons identifié un seul et nous croyons, malgré quelques différences, que le second est un simple doublon du premier. Il était d’ailleurs fréquent, parmi les premières générations de Kingséens, d’angliciser son prénom. Qui n’a pas connu une tante Mary, un oncle Johnny, un grand-père Eddie? Il n’y a pas lieu ici de se lancer dans une analyse sociologique de cette coutume… Jean (Baptiste) Blais est recensé comme non marié, dans la tranche d’âge de 21 à 29 ans. Fils de Louis Blais et Louise Angélique Lemire, né à Beauport le 19 juin 1810, orphelin de père à l’âge de 12 ans, il se retrouve à Montréal quand sa mère se remarie avec Louis Meunier le 9 septembre 1822. Il arrive à Kingsey peut-être en compagnie de son oncle François Blais. Il épouse Marie Pauline Bourgoin le 26 juin 1832 à Drummondville. Après le décès de celleci le 23 février 1844, il épouse Marie Louise Prince le 22 octobre 1844. Elle est la fille de Louis Prince et Marie Prince. En troisièmes noces le 7 août 1849, il épouse Mathilde Bousquet, fille de Jean Baptiste Bousquet et Josephte Gervais. À cause de la mention d’un Jean Blais et d’un John Blais au recensement, certains ont créé la confusion entre les trois épouses. Pour établir clairement les faits comme on l’a énoncé cihaut, nous reproduisons les actes pertinents au parcours de Jean Baptiste Blais. Acte de baptême de Jean Baptiste Blais, fils de Louis Blais et Angélique Lemire 19 juin 1810, Beauport Le 19 juin 1810, par moi prêtre soussigné, a été baptisé Jean Baptiste, né du jour du légitime mariage de Louis Blais, soldat du régiment de Sa Majesté Canadian Fencibles, en quartier dans cette paroisse et d’Angélique Lemire. Le parrain a été Jean Baptiste Bithner et la marraine Marie Anne Robert, épouse de Charles Rochereau. Le parrain seul a signé avec moi, le père et la marraine ayant déclaré ne savoir signer, de ce requis. Les pionniers francophones de Kingsey 25 Acte de mariage entre Jean Baptiste Blais (son premier) et Marie Pauline Bourgoin 26 juin 1832, paroisse Saint-Frédéric, Drummondville Le 26 juin 1832, après la publication de trois bans de mariage faite aux prônes de nos messes paroissiales entre Jean Baptiste Blais, résidant dans le township de Kingsey, fils majeur de défunt Louis Blais et de Marie Angélique Lemire de la ville de Montréal d’une part, et Marie Pauline Bourgoin, fille mineure de Joseph Bourgoin et de Cécile McDonell 13 de la paroisse de Nicolet d’autre part, ne s’étant découvert aucun empêchement, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Jacques Pellerin et de François Béliveau, amis de l’époux, de Antoine Marchand, beau-frère, et de Julie Prince, amie de l’épouse, dont un seul a signé avec nous, les autres et les dits époux ne l’ont su faire. 13 Ce nom devient McDonald dans d’autres actes. Les pionniers francophones de Kingsey 26 Acte de mariage entre Jean Baptiste Blais (son second) et Marie Louise Prince 22 octobre 1844, Saint-Félix-de-Kingsey Le 22 octobre 1844, après la publication des trois bans de mariage faites au prône de notre messe paroissiale entre Jean Baptiste Blais, cultivateur, veuf de défunte Marie Appolline Bourgoin dit Bourguignon de la paroisse de St-Félix-de-Kingsey d’une part, et Marie Louise Prince, aussi de la paroisse de St-Félix-de-Kingsey, fille majeure de Louis Prince, cultivateur, et de Marie Prince, aussi de la paroisse de St-Félix-de-Kingsey d’autre part, n’ayant trouvé aucun empêchement au mariage, nous, vicaire de cette paroisse soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Louis Prince et de Antoine Marchand lesquels n’ont pas su signer, non plus que les parties contractantes (un mot entre lignes bon). Les pionniers francophones de Kingsey 27 Acte de mariage entre Jean Baptiste Blais (son troisième) et Mathilde Bousquet 7 août 1849, Saint-Félix-de-Kingsey Le 7 août 1849, après la publication de trois bans de mariage faite au prône de nos messes paroissiales, entre Jean Blais, journalier, domicilié à Kingsey, veuf majeur de Marie Louise Prince d’une part, et Mathilde Bousquet, domiciliée à Kingsey, fille mineure de Jean Baptiste Bousquet, journalier, et de Josephte Gervais, ses père et mère, aussi de Kingsey d’autre part, ne s’étant découvert aucun empêchement au dit mariage, nous, prêtre soussigné missionnaire de Kingsey, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale du consentement et en présence de Joseph Francoeur, ami de l’époux, de Jean Baptiste Bousquet, père de l’épouse, et d’autres parents et amis qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer. Les pionniers francophones de Kingsey 28 Acte de sépulture de Jean Baptiste Blais 30 janvier 1857, Saint-Félix-de-Kingsey À noter dans la marge la correction sur l’année du décès, 1857 et non 1837 Le 30 janvier mil huit cent trente-sept, nous soussigné avons inhumé dans le cimetière de cette mission le corps de Jean Bte Blais époux de Domithilde Bousquin de cette mission, décédé à l’âge d’à peu près quarante-cinq ans. Témoins J. Bte Leclair père et O. Thibodeau qui ont signé avec nous. _Jacques Blais_______ _Alexis Blais________| | |_Marie Anne Sévigny__ _Louis Blais______________| | | _Nicolas Bellefeuille | |_Josèphe Bellefeuille| | |_Madeleine Angers____ |--Jean Blais | _Louis Lemire________ | _Louis Lemire________| | | |_Charlotte Villard___ |_Angélique Lemire_________| | _Pierre Michelin_____ |_Angélique Michelin__| |_Angélique Lefebvre__ Les pionniers francophones de Kingsey 29 François Bourbeau Carignan et Marguerite Leblanc Arrivée à Kingsey après 11-08-1827 avant 17-02-1830 Naissance de jumeaux à Saint-Grégoire Naissance de leur fils Honoré à Kingsey Fils de Jean Baptiste Bourbeau Carignan et Marie Louise Hamel de Saint-Grégoire, François Carignan a épousé Marguerite Leblanc le 22 février 1819 à Bécancour. Elle est la fille de Joseph Leblanc et Louise Vigneault, autre couple pionnier. Les enfants se suivent en rapide succession avant le transfert de la famille à Kingsey : Georges, 6 mars 1820, Pauline, 11 juin 1821, Moïse, 7 septembre 1822, Marie Zoé, 2 avril 1824, Théophile, 17 août 1825, et les jumeaux Joseph et Marie Aure, 11 août 1827. Le 17 février 1830, le petit Honoré vient au monde à Kingsey et est baptisé à Drummondville le 17 avril suivant. Une autre fille viendra compléter le tableau dix ans plus tard, Rose de Lima, née le 25 juillet 1840. _Louis Bourbeau______ _François Bourbeau C.| | |_Marguerite Boisselle _Jean Baptiste Bourbeau C.| | | _Jacques Genest______ | |_Marie Genest Labarre| | |_Marie Louise Desroches |--François Bourbeau Carignan | _Louis Hamel_________ | _Antoine Hamel_______| | | |_Françoise Houde_____ |_Marie Louise Hamel_______| | _Julien Dumont_______ |_Angélique Dumont____| |_Marie Louise Larose_ Les pionniers francophones de Kingsey 30 Jean Jacob Bourbeau Carignan et Josèphe Leblanc Arrivée à Kingsey après 14-04-1828 avant 16-08-1830 Naissance de leur fille Rose à Saint-Grégoire Naissance de leur fils David à Kingsey Probablement avec son frère François Bourbeau Frère du précédent, Jean Jacob ou Jacques Bourbeau Carignan épouse Josèphe Leblanc le 5 juin 1821 à Bécancour. Elle est la fille de Pierre Leblanc et Angèle Bourbeau Beauchesne. Les familles Bourbeau sont présentes en grand nombre à Bécancour et elles se divisent en plusieurs troncs dont les Bourbeau Carignan, les Bourbeau Beauchesne et les Bourbeau Lacourse. Les registres témoignent de nombreux mariages entre les différentes branches. Nous en avons ici un exemple alors que la fille d’une Bourbeau Beauchesne marie un Bourbeau Carignan. Nous avons retracé cinq enfants du couple Bourbeau–Leblanc : Marie Édile, 9 septembre 1822, Angèle, 10 octobre 1823, Pierre, 14 juillet 1826, Marie Rose, 14 avril 1828, et David, né à Kingsey le 16 août 1830 14. Cette naissance kingséenne permet de supposer que la migration des deux frères Bourbeau Carignan s’est faite simultanément. Nous avons aussi repéré une dame Bourbeau qui donne naissance à un fils le 22 mai 1831 à Kingsey et on remarque que Pierre Marcotte agit comme parrain, ce qui suppose un certain degré de parenté. Malgré de fortes probabilités, nous ne parvenons pas à établir un lien certain entre cette Josephte Bourbeau et les deux frères Bourbeau mentionnés plus haut. Il nous est également impossible d’identifier le père de l’enfant, Jean Mazillé (?), qui ne figure pas au recensement et dont nous ne trouvons même pas le patronyme. Le 9 novembre 1831, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons baptisé Moÿse, né le 22 de mai dernier, fils de Jean (Mazillé?) et de Josephte Bourbeault du township de Kingsey. Parrain Pierre Marcotte, marraine Marie Peltier qui, avec le père, n’ont su signer. 14 Acte de baptême reproduit en Appendice 1. Les pionniers francophones de Kingsey 31 _Louis Bourbeau______ _François Bourbeau C.| | |_Marguerite Boisselle _Jean Baptiste Bourbeau C.| | | _Jacques Genest______ | |_Marie Genest Labarre| | |_Marie Louise Desroches |--Jean Jacob Bourbeau Carignan | _Louis Hamel_________ | _Antoine Hamel_______| | | |_Françoise Houde_____ |_Marie Louise Hamel_______| | _Julien Dumont_______ |_Angélique Dumont____| |_Marie Louise Larose_ Les pionniers francophones de Kingsey 32 Alexis Brault et Marie Louise Hamel Arrivée à Kingsey après 15-02-1829 avant 26-04-1831 Naissance de leur fils Jean Baptiste à St-Grégoire Naissance de leur fille Henriette à Kingsey Paul Brault et Marie Josèphe Landry, victimes du “Grand Dérangement” acadien, se sont établis pour un temps à L’Assomption où ils ont pu faire baptiser deux enfants le 9 juin 1767 : Élisabeth, âgée de 10 ans, et Pierre, âgé de 8 ans. Avec plusieurs autres Acadiens réfugiés à L’Assomption, la famille va fonder peu après le village de Saint-Jacques-del’Achigan. C’est là que leur fils Pierre épouse une autre Acadienne, Anne Daigre (Daigle), le 5 octobre 1778. Elle est la fille de Jean Daigre et Marie Thériault. Le couple Brault–Daigre donne le jour à onze enfants pendant son séjour à Saint-Jacquesde-l’Achigan entre 1780 et 1800. Toute la famille déménage ensuite à Saint-Grégoire en compagnie d’autres familles acadiennes et elle y rejoint d’autres rescapés d’Acadie qui ont suivi un parcours différent. Pierre Brault y meurt le 29 avril 1824. Acte de baptême d’Alexis Brault 5 mai 1791, Saint-Jacques-de-l’Achigan Le 5 mai de l’an 1791, a été par nous, prêtre soussigné, baptisé Alexis Braux, né hier du légitime mariage de Pierre Bro et d’Anne Daigre. Le parrain a été Charles Forest et la marraine Félicité Bourdon qui a signé avec nous, de ce enquis suivant l’ordonnance. Parmi les enfants du couple se trouve le futur Kingséen, Alexis, né le 4 mai 1791. Le 17 octobre 1814 à Saint-Grégoire, il épouse Marie Louise Hamel, née le 22 juillet 1796 à Bécancour, fille de Pierre Hamel et Magdeleine Champoux. Les pionniers francophones de Kingsey 33 Le 17 octobre 1814, après la publication de deux bans de mariage, la dispense du troisième ayant été accordée par Messire Noiseux, vicaire général, entre Alexis Bro, fils majeur de Pierre Bro et de Marie Anne Daigle, ses père et mère de cette paroisse d’une part, et Marie Louise Hamel, fille mineure de Pierre Hamel et de Magdeleine Champoux, ses père et mère de cette paroisse d’autre part, les deux publications ayant été faites sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement ni canonique ni civil, du consentement des parents, je soussigné, prêtre curé de cette paroisse, ai reçu leur mutuel consentement de mariage et leur ai donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par notre mère la Sainte Église en présence de Pierre Bro, père de l’époux, d’Honoré Hébert, beau-frère, et de Joseph Thibaudo, du consentement de Pierre Hamel, père de l’épouse, de Pierre Hamel, frère, et de Jean Prince qui ont tous déclaré ne savoir signer, de ce enquis. Les pionniers francophones de Kingsey 34 L’affirmation de Saint-Amant selon laquelle Alexis Brault serait arrivé à Kingsey en 1827 est contredite par les registres de Saint-Grégoire. En effet, le 15 février 1829, on y baptise son fils Jean Baptiste en précisant que les parents sont “de cette paroisse”. Quand le couple s’installe au 9e rang de Kingsey, il a déjà sept enfants : Pierre Joseph, Marie, Julie, Lucille, Joseph, Marie Louise et Jean Baptiste. Henriette naît à Kingsey en avril 1831, à temps pour être recensée cette année-là. L’an 1831 le 18 mai, par nous soussigné, curé de cette paroisse [Saint-Grégoire], a été baptisée sous condition Henriette, née le 26 avril précédent du légitime mariage d’Alexis Bro, cultivateur, et de Marie Louise Hamel du township de Kingsey. Parrain François Cayer, marraine, Zoé Cyr, qui n’ont su signer ainsi que le père présent. Signalons au passage que le François Cayer mentionné ici comme parrain est le beau-frère d’Alexis Brault ou peut-être son neveu, François Élie Caillé, qui sera lui-même l’ancêtre de la plupart des Caillé kingséens de par son mariage avec Marguerite Painchaud. La marraine, (Marie) Zoé Cyr est la future épouse de Moïse Painchaud. Et voilà comment, à travers un seul acte de baptême, nous pouvons retracer les liens de parenté qui existaient entre cinq familles pionnières de Kingsey, les Brault, Caillé, Cyr, Hamel et Painchaud. Acte de sépulture d’Alexis Brault 28 mai 1855, Saint-Félix-de-Kingsey Le 28 mai 1855, nous, prêtre soussigné, avons inhumé dans le cimetière de cette mission le corps d’Alexis Breault, époux de Marie Hamel de cette mission, décédé hier à l’âge de soixante-quatre ans. Témoins Olivier Thibodeau et Olivier Girardin, lesquels n’ont pu signer. Les pionniers francophones de Kingsey 35 _Pierre Brault_______ _Paul Brault_________| | |_Anne Leblanc________ _Pierre Brault____________| | | _François Landry_____ | |_Josèphe Landry______| | |_Josèphe Doucet______ |--Alexis Brault | _Jean Baptiste Daigre | _Jean Daigre_________| | | |_Marie Anne Brault___ |_Anne Daigre______________| | _Charles Thériault___ |_Josèphe Thériault___| |_Angélique Doiron____ Les pionniers francophones de Kingsey 36 Pierre Brault et Marie Landry Arrivée à Kingsey après 14-11-1830 avant été 1831 Naissance de leur fille Marie à Saint-Grégoire Recensement Fils des Acadiens Pierre Brault et Marie Anne Prince, neveu du pionnier Alexis Brault, Pierre Brault naît à Saint-Grégoire le 8 novembre 1808. Le 8 février 1830, il y épouse Marie Landry, fille de Paul Landry et Marie Richard, née le 5 février 1810 à Nicolet. Une fille prénommée Marie naît le 14 novembre 1830 à Saint-Grégoire. La migration vers le canton de Kingsey se fait peu après puisque la petite famille est recensée au 9e rang où elle a comme voisin l’oncle Alexis Brault. La famille sera éprouvée par la mort de quatre enfants en bas âge. Un garçon, Jean (Jérôme) poursuivra cette lignée en épousant Philomène Lyonnais à Saint-Félix-de-Kingsey le 22 octobre 1866. Un autre fils, Félix Pierre, émigre au Vermont où il se marie en 1873. Pierre Brault meurt le 25 octobre 1848, deux semaines avant de célébrer ses 40 ans. Marie Landry lui survit jusqu’au 13 février 1874. Elle a alors 64 ans. _Paul Brault_________ _Pierre Brault_______| | |_Josèphe Landry______ _Pierre Brault____________| | | _Jean Daigre_________ | |_Anne Daigre_________| | |_Josèphe Thériault___ |--Pierre Brault | _Joseph Prince_______ | _Timothée Prince_____| | | |_Anne Forest_________ |_Marie Anne Prince________| | _Victor Richard______ |_Marie Anne Richard__| |_Josèphe Richard_____ Les pionniers francophones de Kingsey 37 François Élie Caillé (et Marguerite Painchaud) Arrivée à Kingsey avant été 1831 Recensement Alors que les ancêtres des familles canadiennes-françaises provenaient pour la plupart du Nord ou du Nord-Ouest de la France, les Caillé de Kingsey se rattachent en majorité à André Caillé et Jeanne Fettis de Lyon, aux confluents de la Saône et du Rhône. Leur fils François vient s’établir à L’Assomption où, le 7 novembre 1763, il épouse en secondes noces Marguerite Chagnon. Le couple a trois enfants, Marguerite, Pierre et François, nés à L’Assomption. Puis, la famille déménage à Saint-Jacques-de-l’Achigan où est célébré le mariage des enfants. Puisque Pierre, malgré deux mariages, n’a pas eu de garçons, cette branche du patronyme Caillé ne doit sa survie qu’au cadet François. Celui-ci épouse Marie Anne Brault, la sœur d’Alexis Brault, à Saint-Jacques-de-l’Achigan où ils élèvent leur famille de six enfants dont François Élie, le futur Kingséen. Un garçon et une fille meurent en bas âge. Un des garçons, nommé Pierre, se marie à Saint-Jacques-del’Achigan en 1832 et y baptisera ses huit enfants qui naîtront entre 1833 et 1849. Ceux-ci demeureront dans la région de Lanaudière. Le reste de la famille déménage à Saint-Grégoire avant le décès du père et le remariage de Marie Anne Brault avec Pierre Pellerin le 23 novembre 1818. Le recensement de 1831 note qu’un François Cayé, âgé entre 21 et 29 ans, habite seul sur une terre de 50 acres dans le 9e rang du canton de Kingsey. Il s’agit bien de François Élie qui serait venu en compagnie des familles Brault et Painchaud. Il ne se mariera qu’en 1837. La conjointe, Marguerite Painchaud, est la fille d’un autre pionnier francophone de Kingsey, Joseph Painchaud, et la cousine de Moïse Painchaud. _André Caillé________ _Pierre Caillé_______| | |_Jeanne Fettis_______ _François Caillé__________| | | _Raymond Chagnon_____ | |_Marguerite Chagnon__| | |_Madeleine Pelletier_ |--François Élie Caillé | _Paul Brault_________ | _Pierre Brault_______| | | |_Josèphe Landry______ |_Marie Anne Brault________| | _Jean Daigre_________ |_Anne Daigre_________| |_Josèphe Thériault___ Les pionniers francophones de Kingsey 38 Jean Baptiste Cayer et Marie Rivard Arrivée à Kingsey avant été 1831 Recensement Le recensement de 1831 confirme que Jean Baptiste Cayer, 47 ans, habite au 4e rang avec son épouse Marie Rivard et une progéniture déjà nombreuse : Marguerite, 23 ans, Joseph, 20 ans, Paul, environ 17 ans, François, 16 ans, Marie, 13 ans, Louis, 11 ans, Hyacinthe, 9 ans, et Abraham, 4 ans. Né à Baie-du-Febvre le 14 décembre 1784, Jean Baptiste s’y marie le 11 janvier 1808. Alors que sa famille n’a aucun lien avec les Acadiens qui se déplacent de Bécancour ou SaintGrégoire vers le canton de Kingsey en quête de stabilité, il entreprend une migration similaire, laissant derrière lui à Baie-du-Febvre ses frères et sœurs. Son frère Basile (Julie Dulude) viendra cependant le rejoindre plus tard. _Jean Caillé_________ _Jean Baptiste Caillé| | |_Romaine Galarneau___ _Antoine Cayer____________| | | _Pierre du Lignon____ | |_Catherine Dulignon__| | |_Catherine Gerlaise__ |--Jean Baptiste Cayer | _Jean Baptiste Robidas | _Jean Baptiste Robidas | | |_Josèphe Pépin Laforce |_Josèphe Robidas__________| | _Jean Baptiste Lefebvre |_Thérèse Senneville__| |_Catherine Chastenay_ Les pionniers francophones de Kingsey 39 Benjamin Cayer et Georgina Chainey vers 1900 grands-parents maternels de l’auteur Benjamin Cayer, né le 22 mai 1877 à L’Avenir, fils d’Hercule Cayer et Mathilda Fredette, de Saint-Félix-de-Kingsey, petit-fils de Joseph Cayer et Julie Jardinier, arrière-petit-fils du pionnier Jean Baptiste Cayer et Marie Rivard, décédé à Sherbrooke le 15 novembre 1950. Georgina Chainey, née le 17 décembre 1879 à Saint-Félix-de-Kingsey, fille de Charles Chainey et Amélie Hélène Jalbert, petite-fille du pionnier Joseph Chêné et Marguerite Gauthier, décédée à Stanstead le 8 mai 1975. Mariage à Saint-Félix-de-Kingsey le 25 septembre 1900. Benjamin exerce pour un temps le métier de forgeron dans un bâtiment qui existe encore à l’arrière du 6069, rue Principale, juste au nord-est de l’école. En 1909, le couple quitte Saint-Félix-de-Kingsey vers Asbestos, puis Danville, puis Rock Island, et finalement Beebe. Il élève dix filles connues comme “les filles à Ben”. Les pionniers francophones de Kingsey 40 Pierre Champoux et Marie Aurélie Hamel Arrivée à Kingsey après 18-03-1828 avant 06-06-1829 Naissance de leur fille Marie Aure à Saint-Grégoire Naissance de leur fils Octave à Kingsey Pierre Champoux, fils de François Champoux et Marie Lamothe, et Marie Aurélie Hamel, fille d’Augustin Hamel et Magdeleine Prince, se marient à Saint-Grégoire le 26 février 1827. Ils résident déjà à Kingsey à la naissance de leur garçon Joseph Octave le 6 juin 1829, ce qui en fait un autre couple de pionniers oublié par Saint-Amant. Le recenseur signale une fille et un garçon sous leur toit en 1831. Il s’agit de Marie Aure, née le 18 mars 1828 à Saint-Grégoire, et de Joseph Octave dont on vient de parler et qui a été baptisé à Saint-Grégoire le 31 janvier 1830. Un autre garçon, Pierre Uldorique, naît le 21 février 1831 à Kingsey; il est baptisé le lendemain à Drummondville mais il décède le même jour. Le même prénom ou presque est attribué à un autre garçon, Illderick, né le 24 mars 1832 à Kingsey. Puis la famille retourne apparemment à Saint-Grégoire où un autre enfant, Damase, naît le 21 mars 1834. La mère, Marie Aurélie Hamel, meurt à Saint-Grégoire le 16 septembre 1834 à l’âge de 30 ans et y est inhumée le lendemain. _Jean Champoux_______ _Amable Champoux_____| | |_Marie Anne Bourbeau_ _François Amable Champoux_| | | _Pierre Cormier______ | |_Marie Cormier_______| | |_Marie Anne Cyr______ |--Pierre Champoux | _____________________ | _Jean Baptiste Lamothe | | |_____________________ |_Marie Lamothe____________| | _____________________ |_Ursule Lamarche_____| |_____________________ Les pionniers francophones de Kingsey 41 Pierre Chartré et Françoise Rodrigue dite l’Espagnole Arrivée à Kingsey après 30-03-1828 avant 28-05-1830 Naissance de leur fille Sophie à Saint-Grégoire Décès de leur fille Marie à Kingsey L’ancêtre Chartrain ou Chartré est originaire de Vendée et s’installe à Charlesbourg où il se marie le 26 novembre 1692. Un siècle et quatre générations plus tard, Pierre Chartré voit le jour à Deschambault le 14 septembre 1792. C’est là que sa route croise celle de la petite-fille de Pedro Rodriguez, un Espagnol né à Tolède vers 1714. En Nouvelle-France, le Pedro Rodriguez devient Pierre Rodrigue dit l’Espagnol. Pierre Chartré (le recenseur écrit Cartré) est le fils de Pierre Chartré et Louise Glinel. Il se mariera trois fois. Quand il arrive à Kingsey, le couple a déjà neuf enfants survivants : M 1 : Françoise Rodrigue(z) dite l’Espagnole, 1er mars 1813 à Deschambault, fille de Pierre Rodrigue dit l’Espagnol 15 et Angélique Saint-Amant Enfants : Pierre, N : 20-03-1814; B : 21-03-1814 Grondines Marie Josèphe, N : 01-02-1816; B : 02-02-1816 Deschambault Édouard, N : 08-03-1817; D : 26-06-1819; I : 28-06-1819 Deschambault Anselme, N et B : 30-06-1818 Deschambault; D : 28-09-1828; I : 30-09-1828 Saint-Grégoire Marcelline, N : 08-11-1819; B : 09-11-1819 Deschambault François Xavier, N : 14-02-1821; B : 15-02-1821 Deschambault Édouard, N : 01-05-1822; B : 02-05-1822 Deschambault Charles, N : 17-06-1823; B : 18-06-1823 Deschambault Rose Délima, N et B : 24-12-1824 Deschambault Marie, N et B : 20-08-1826 Saint-Grégoire 16 Sophie, N : 30-03-1828; B : 31-03-1828 Saint-Grégoire Édouard, N : 07-03-1834 Kingsey; B : 17-07-1834 Drummondville D : 09-06-1846; I : 10-06-1846 Saint-Félix-de-Kingsey M 2 : Thérèse Normandin, veuve d’Étienne Villemaire de Pointe-du-Lac, 27 février 1840 à Drummondville; D : 22-05-1846; I : 24-05-1846 Saint-Félix-de-Kingsey; 60 ans M 3 : Marie Cyr, veuve de Jean Baptiste Fontaine, 23-11-1846 Saint-Félix-de-Kingsey 15 Deuxième du nom. 16 Une Marie Chaltré (sic), fille de Pierre Chaltré et Françoise Champagne, est décédée à Kingsey le 28 mai 1830 et a été inhumée le lendemain à Drummondville. Ce décès à Kingsey nous porte à croire qu’il s’agit bien de la fille de Pierre Chartré et Françoise Rodrigue. Le nom de la mère ne correspond pas mais on ne voit cette Françoise Champagne nulle part ailleurs. Par contre, le recenseur a bien noté neuf enfants. Si Marie est morte en 1830, il en manque une. Les pionniers francophones de Kingsey 42 _André Chartré_______ _Eustache Chartré____| | |_Madeleine Hubert____ _Pierre Chartré___________| | | _Antoine Parent______ | |_Madeleine Parent____| | |_Angélique Delaunay__ |--Pierre Chartré | _Pierre Glinel_______ | _Étienne Glinel______| | | |_Thérèse Lefebvre____ |_Louise Glinel____________| | _Pierre Roy__________ |_Louise Roy__________| |_Madeleine Roy_______ Les pionniers francophones de Kingsey 43 Joseph Chêné et Marguerite Gauthier Arrivée à Kingsey après 23-06-1828 avant 22-08-1830 Naissance de leur fils Charles à Gentilly Naissance de leur fils Édouard à Kingsey Joseph Chêné, fils de Joseph Chêné (1772-1848) et Judith Lemay (1778-1855) de Gentilly, né le 14 septembre 1800, épouse Marguerite Gauthier (1803-1883) le 28 janvier 1823. Acte de mariage entre Joseph Chêné et Marguerite Gauthier dite Gentès 28 janvier 1823, Gentilly Le 28 janvier 1823, après la publication de trois bans de futur mariage faite (par) les trois derniers dimanches consécutifs aux prônes de nos messes paroissiales entre Joseph Chêné, fils majeur de Joseph Chêné, bedeau, et de Judith Lemay de cette paroisse d’une part, et Marguerite dite Gauthier, fille majeure de cette paroisse d’autre part, ne s’étant présenté aucun empêchement au dit mariage du consentement des père et mère de la mariée, nous, prêtre curé de cette paroisse soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale suivant les formules et usages de notre mère la Sainte Église Catholique apostolique et romaine et ce, en présence, du côté de l’époux, de Joseph Chêné, son père, de Célestin Goron dit Robineau, son cousin germain, et du côté de l’épouse, de François [Toussaint?], de Pierre Dubois dit Carignan, de Louis Audet, ses amis qui, ainsi que les nouveaux mariés, ont tous déclaré ne savoir signer, de ce enquis. À la lecture de l’acte de mariage, on aura noté que le curé était bien distrait ce jour-là. Dans la marge, il crée la confusion sur le nom de la mariée et dans le texte, il oublie de Les pionniers francophones de Kingsey 44 mentionner le nom de ses parents, Jean Baptiste Gauthier Gentès et Marie Therrien de Baie-du-Febvre. Il écrit “fille majeure de cette paroisse”! Cette dernière mention est erronée elle aussi parce que Marguerite, née le 10 février 1803, est encore à deux semaines de son vingtième anniversaire alors que l’âge de la majorité est à 21 ans. Quand il prend la route de Kingsey, Joseph est probablement accompagné de sa sœur Cécile (1803-1866), déjà mariée à Joseph Francoeur dont on reparlera. Une autre sœur de Joseph, Hildegarde (1815-1906), viendra aussi à Kingsey puisqu’elle y épousera Olivier Prince en 1839; mais rien ne permet de croire qu’elle ait fait partie de la même expédition. Les parents de Joseph, Joseph Chêné et Judith Lemay, viendront finir leurs jours chez leur fils à Kingsey. Mais ce ne sera pas avant au moins la fin de 1841. Le 22 juillet de cette année-là, ils enterrent à Gentilly leur cadet Édouard décédé à l’âge de 21 ans. Le recensement de 1831 signale la famille de Joseph Chêné et Marguerite Gauthier avec quatre enfants : Esther (1823), Joseph (1826), Charles (1828) et Édouard (1830) 17. Trois autres enfants naîtront par la suite dont seulement deux filles survivront : Julie (Urbain Rocheleau) et Clarisse (Hyacinthe Viens). Pierre tombale d’Edward (Édouard) Chainey, 1830-1898 Cimetière catholique de Saint-Félix-de-Kingsey La famille s’installe d’abord au coin des 5e et 6e rangs où Joseph érige un barrage qui lui causera bien des chicanes de clôtures. Son père meurt en juillet 1848. En novembre 1848, la famille déménage au 3e rang après un échange de terre avec William Vondenvelden fils. Une fille de Vondenvelden, Susan, épousera Édouard Chainey. La famille Chêné/Chainey n’a qu’un petit brin de sang acadien : la grand-mère de Joseph Chêné, Rosalie Girouard, est née à Port-Royal. 17 C’est de cet Édouard que Saint-Amant dit erronément qu’il aurait été le premier enfant né d’une famille francophone à Kingsey. Nous verrons en appendice 1 qu’il est, au mieux, au 25e rang! Ce même Édouard deviendra maire du village pendant quelques mois avant sa mort en avril 1898. Il est aussi identifié comme clerk bailiff lors du recensement de 1861. Les pionniers francophones de Kingsey 45 _Pierre Chesné_______ _Pierre Chesné_______| | |_Geneviève Côté______ _Joseph Chêné_____________| | | _Michel Girouard_____ | |_Rosalie Girouard____| | |_Marguerite Gallant__ |--Joseph Chêné | _Ignace Lemay________ | _François Lemay Poudrier | | |_Catherine Lemire____ |_Judith Lemay_____________| | _François Brisson____ |_Marie Anne Brisson__| |_Geneviève Pépin_____ o – o – o – o Plusieurs familles Chainey de Kingsey ont plutôt comme ancêtre Zéphirin Chainey, un neveu de Joseph, fils d’Édouard Chainey (un autre) et Marguerite Normandeau Deslauriers. Ce Zéphirin est arrivé dans le canton après le recensement de 1831. Le 28 septembre 1840 à Drummondville, il a épousé Julie Perreault, fille de Michel Perrault dit Fontaine et Marie Madeleine Caron dite Verret. Les pionniers francophones de Kingsey 46 Joseph Cloutier et Marie Louise Blais Arrivée à Kingsey après 31-08-1830 avant été 1831 Naissance de leur fils Joseph à Trois-Rivières Recensement Descendants directs respectivement de Zacharie Cloutier et de Pierre Blais, pionniers de la Nouvelle-France, Joseph Cloutier et Marie Louise Blais se marient le 5 octobre 1829 à Trois-Rivières où réside la mariée à ce moment bien qu’elle soit originaire de SaintGrégoire. Le temps de mettre au monde un garçon, Joseph, le 31 août 1830 à Trois-Rivières, la famille se retrouve au 5e rang de Kingsey où une fille voit le jour le 13 novembre 1831, trop tard pour le recensement de cette année-là qui ne la signale pas. Elle est baptisée sous le prénom de Caroline le 29 décembre 1831. Elle meurt à l’âge de quatre ans. Naîtront par la suite Hermine (7 septembre 1833), Angélique (8 février 1835), Louise Rébecca (10 septembre 1838), Hercule (26 février 1840), Thomas Alfred (7 février 1842), Eugénie (9 novembre 1843), Georges Octave (20 septembre 1847), François Xavier Aimé (31 octobre 1849), Henri et Eugène. Acte de baptême de Joseph Cloutier fils 31 août 1830, cathédrale Immaculée-Conception, Trois-Rivières Le 31 d’août 1830, nous, prêtre vicaire soussigné, avons baptisé Joseph Cloutier, né de ce jour du légitime mariage de Joseph Cloutier et de Louise Blais, ses père et mère. Le parrain a été Pierre Lacroix et la marraine Luce Cloutier qui n’ont su signer. Le père a signé avec nous. Joseph Cloutier meurt le 18 décembre 1879 à Saint-Félix-de-Kingsey et Marie Louise Blais lui survit jusqu’au 8 décembre 1892. Les pionniers francophones de Kingsey 47 _Joseph Cloutier_____ _François Cloutier___| | |_Madeleine Lefebvre__ _Philippe Cloutier________| | | _Germain Morin_______ | |_Marie Morin_________| | |_Ursule Vallière_____ |--Joseph Cloutier | _Jean François Lemire | _Pierre Lemire_______| | | |_Françoise Niquette__ |_Josephte Lemire__________| | _Charles Lacerte_____ |_Josephte Lacerte____| |_Louise Jutras_______ Les pionniers francophones de Kingsey 48 Ignace (Louis) Courtois et Rosalie Toussaint Arrivée à Kingsey avant 04-10-1829 Leur mariage Le couple formé d’Ignace (Louis) Courtois et Rosalie Toussaint se marie à Drummondville le 4 octobre 1829. Un premier fils arrive le 2 août 1830 et il est baptisé le 16 septembre suivant avec le double prénom d’Ignace Louis. Voilà comment le recenseur voit les choses quand il se présente au 4e rang. On sait relativement peu de choses au sujet d’Ignace Courtois sinon que son grand-père est venu de Seine-Maritime pour s’établir à Sainte-Geneviève-de-Batiscan. Rosalie est née à Yamachiche le 12 décembre 1808, dans une famille de onze enfants, tous, sauf elle, nés à Bécancour où les parents se sont mariés. Une explication de cette naissance “au loin” tient peut-être au fait que le père Julien était journalier, comme en témoigne l’acte de baptême de Rosalie. Toute la famille Toussaint arrive plus tard à Kingsey et nous y reviendrons. _Pierre Courtois_____ _Jacques Courtois____| | |_Madeleine Monom_____ _Ignace Courtois__________| | | _Jean Baptiste Germain | |_Josèphe Germain_____| | |_Thérèse Laperle_____ |--Ignace Courtois | _Pierre Orion________ | _Charles Orion_______| | | |_Brigitte Brun_______ |_Théotiste Orion__________| | _Jean Baptiste Dumas_ |_Françoise Dumas_____| |_Angélique Malboeuf__ Les pionniers francophones de Kingsey 49 Joseph Cyr (dit Miquelon) et Marie Melançon Arrivée à Kingsey après 16-06-1827 avant 20-10-1829 Naissance de leur fils Olivier à Saint-Grégoire Naissance de leur fille Zoé à Kingsey Le “dit Miquelon” accolé au nom de Joseph Cyr dit bien ce qu’il veut dire. Ses parents acadiens, Vincent Cyr et Angélique Vigneault, se sont effectivement mariés à Saint-Pierre et Miquelon le 11 janvier 1774. Encore enfants tous les deux au moment de la déportation, ils ont peut-être fait partie de ce groupe décrit par Bona Arsenault 18. Parmi ces Acadiens [de Saint-Pierre et Miquelon], il s’en trouvait qui avaient été retenus prisonniers en Nouvelle-Écosse au cours de la guerre de Sept-Ans; d’autres qui, ayant été déportés au Massachusetts en 1755, avaient été libérés à la suite du traité de Paris; d’autres, enfin, qui, déportés en Virginie en 1755, transportés en captivité en Angleterre en 1756, dirigés vers la France après le traité de paix de 1763, étaient venus de France aux îles Saint-Pierre et Miquelon. Le 10 octobre 1808 à Yamachiche, Joseph épouse Marie Melançon, née le 12 avril 1794, fille d’Étienne Melançon et Marie Anne Leblanc. Le couple aura une nombreuse progéniture, née en partie à Saint-Grégoire et en partie à Saint-Félix-de-Kingsey. Jean Baptiste, N : 19-08-1811 Pierre, qui épousera Marie Anne Painchaud le 13-02-1832 Julie, N : 23-12-1813, qui épousera Jean Jalbert le 08-01-1830 Marie Zoé, N : 24-03-1816, qui épousera Moïse Painchaud le 18-02-1833 Louis Pascal, N : 26-08-1818, qui épousera Adéline Rivard Laglanderie le 07-01-1840 Rémi Cuthbert, N : 23-09-1820, qui épousera Mary Jane Abridge le 26-11-1842 Joseph Geoffroy, N : 10-11-1822, qui épousera Julie Bergeron le 09-01-1844 Anselme, N : 20-04-1825 Olivier, N : 16-06-1827, qui épousera Henriette Milette le 09-11-1847 Zoé, N : 20-10-1829 à Kingsey Joseph, N : 08-10-1831, qui épousera Émilie Marcotte le 27-04-1851 Marie Aurélie sa jumelle, N : 08-10-1831, qui épousera Louis Antoine Roy le 09-11-1847 Marie Élisabeth, N : 19-10-1834, qui épousera Étienne Faucher le 06-08-1850 Henriette sa jumelle, N : 19-10-1834; D : 15-05-1836 Zoël, qui épousera Marie Zoé Lefebvre le 11-02-1850 Voilà bien la famille de “Joseph Sire dit Vincent” recensée au 8e rang en y enlevant l’aîné des garçons et les cinq plus jeunes. Mais où est passé le surnom “dit Miquelon”? En réalité, aucun acte officiel concernant le chef de famille ne lui attribue ce surnom. Au baptême de ses premiers enfants à Saint-Grégoire, il est nommé simplement Joseph Sire puis l’orthographe se change en Cyr. La même évolution du patronyme s’applique à son frère Jean Baptiste qui épouse lui aussi une Melançon, Marguerite, sœur de Marie. Quand les enfants de Joseph se marient, ils se font appeler Cyr Vincent ou Cyr dit Vincent. On comprend ce Vincent par le prénom du grand-père, méthode usuelle des anciens de distinguer les familles homonymes. 18 Op. cit., p. 302. Les pionniers francophones de Kingsey 50 Mais voilà que la génération suivante revient à ses origines et on voit réapparaître le “Cyr dit Miquelon” ou, plus carrément, le patronyme Miquelon seul. L’un d’eux ne voudra rien perdre de son patrimoine génétique et sera baptisé Édouard Miquelon Cyr Vincent (né le 11 février 1853 de Joseph Cyr et Julie Bergeron)! _Guillaume Cyr_______ _Michel Cyr__________| | |_Marguerite Bourg____ _Vincent Cyr______________| | | _Charles Bourgeois___ | |_Madeleine Bourgeois_| | |_Marie Blanchard_____ |--Joseph Cyr | _Jacques Vigneault___ | _Joseph Vigneault____| | | |_Marguerite Arsenault |_Angélique Vigneault______| | _Jean Jacques Bourgeois |_Anne Bourgeois______| |_Marie Anne Bourg____ Les pionniers francophones de Kingsey 51 Joseph Cyr, veuf Arrivée à Kingsey avant été 1831 Recensement Le recensement de 1831 présente un “Joseph Sire” à la tête d’une maisonnée de cinq personnes au 6e rang. Celle-ci est composée de Joseph Cyr, veuf avec deux enfants en bas âge, et de ses parents Laurent Cyr et Marie (Rébecca) Vigneault. Le père Laurent Cyr, né vers 1751 en Acadie, aurait pu lui aussi porter le surnom de Miquelon puisque c’est là qu’il s’est marié avec Marie Vigneault le 7 novembre 1784. Il meurt à Kingsey le 4 avril 1835, âgé d’environ 84 ans. Après le décès de son mari, Marie Rébecca Vigneault va mourir à Yamachiche l’année suivante à l’âge de 74 ans. On se demande bien pourquoi alors qu’elle habite déjà chez un de ses fils. Quant à lui, leur fils Joseph Cyr épouse Euphrosine Vertefeuille, fille de Simon Vertefeuille et Euphrosine Morin, le 11 janvier 1819 à Nicolet. Le couple s’établit à Saint-Grégoire et donne naissance à Joseph (8 novembre 1819), Marie (25 novembre 1821; décédée le 7 janvier 1824) et Marie Olive (23 décembre 1823). La mère Euphrosine Vertefeuille meurt le 9 janvier 1824, deux semaines après avoir accouché. Le 3 octobre 1831 à Bécancour, Joseph Cyr se remarie, cette fois avec Marguerite Bigot Dorval, née le 9 novembre 1804, fille d’Alexis Bigot Dorval et Marie Antoinette Pelley. L’acte de mariage spécifie que Joseph Cyr réside à Kingsey et il est tout à fait normal que ses deux enfants survivants du premier lit vivent avec lui. Puisque le recensement se fait au cours de l’été 1831, Marguerite Dorval n’est pas recensée et les données du recenseur sont confirmées. Ce mariage ne durera pas longtemps puisque Marguerite meurt le 10 février 1834 à Kingsey. Acte de sépulture de Laurent Cyr 5 août 1835, Kingsey Les pionniers francophones de Kingsey 52 Le 5 août 1835, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons inhumé dans le cimetière du township de Kingsey le corps de feu Laurent Cyr, cultivateur, époux de Marie Rébecca Vigneau de Kingsey, décédé au dit lieu le 4 du présent mois, âgé d’environ quatre-vingt-quatre ans. Témoins présents à la sépulture Jean Baptiste Trudel et Pierre Marcotte, lesquels ont déclaré ne savoir signer. _Guillaume Cyr_______ _Pierre Cyr__________| | |_Marguerite Bourg____ _Laurent Cyr______________| | | _Michel Poirier______ | |_Madeleine Poirier___| | |_Madeleine Bourgeois_ |--Joseph Cyr | _Jacques Vigneault___ | _Abraham Vigneault___| | | |_Marguerite Arsenault |_Rébecca Vigneault________| | _Michel Bourg________ |_Marie Bourg_________| |_Marie Cormier_______ Les pionniers francophones de Kingsey 53 Pierre Doucet et Marie Leblanc Arrivée à Kingsey avant 17-01-1830 Naissance de leur fille Calixte à Kingsey Le recenseur mentionne un Pierre Doucet, âgé de plus de 30 ans, qui est propriétaire au 5e rang où il habite avec une conjointe sans enfant. Nous avons bien identifié un Pierre Doucet, né à Trois-Rivières le 23 mars 1790, marié à Marie Leblanc depuis le 6 août 1822. Or, ce couple a déjà quatre enfants, dont Calixte, née à Kingsey le 17 janvier 1830. Cette omission nous incite à la prudence quant à l’identification de ce Pierre Doucet. Marie Leblanc meurt le 12 novembre 1832 à l’âge de 42 ans et est inhumée le 16 à Kingsey. _Mathieu Doucet______ _Joseph Doucet_______| | |_Anne Charlotte Lord_ _Pierre Doucet____________| | | _Pierre Bourg________ | |_Anne Bourg__________| | |_Élisabeth Broussard_ |--Pierre Doucet | _Jean Leprince_______ | _Jean Leprince_______| | | |_Jeanne Blanchard____ |_Esther Leprince__________| | _Michel Bourg________ |_Madeleine Bourg_____| |_Marie Cormier_______ Les pionniers francophones de Kingsey 54 Joseph Faucher dit Châteauvert et Adélaïde Hudon Beaulieu Arrivée à Kingsey après 29-03-1827 avant été 1831 Naissance de leur fils Félix à Baie-du-Febvre Recensement Saint-Amant mentionne un Châteauvert parmi les arrivants de 1828. Il aurait facilité son identification s’il nous avait dit qu’il se nommait Joseph Faucher dit Châteauvert, époux d’Adélaïde Beaulieu, information confirmée par l’acte de sépulture d’un enfant en 1835. Le 3 juin 1835, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons fait les prières de la Sainte Église Romaine sur la fosse de Félix Faucher dit Châteauvert, jeune enfant âgé d’environ huit ans, noyé accidentellement au township de Kingsey le 19 mai dernier comme il appert par le certificat du coronaire (sic) ad hoc en date de ce jourd’hui et déposé dans nos archives. L’inhumation eut lieu au cimetière catholique de Kingsey le 20 mai en présence de Jean Hébert et de Joseph Châteauvert, lesquels ont déclaré ne savoir signer. Le défunt était fils de Joseph Faucher dit Châteauvert, cultivateur, et de Adélaïde Beaulieu du township de Kingsey. En “remontant le courant”, on découvre que la mère est en réalité une Hudon Beaulieu. Le mariage a eu lieu à Baie-du-Febvre le 2 août 1819. La famille arrive au canton de Kingsey avec trois garçons; deux filles naîtront à Kingsey. Enfants : Joseph, N : 09-07-1820; B : 10-07-1820 Baie-du-Febvre Étienne, N : 25-11-1821; B : 25-11-1821 Baie-du-Febvre Félix, N : ca 1827 Baie-du-Febvre; D : 19-05-1835 Saint-Félix-de-Kingsey Zoé, N : 16-03-1836 Saint-Félix-de-Kingsey Philomène, N : 06-03-1839 Saint-Félix-de-Kingsey Les pionniers francophones de Kingsey 55 Le pionnier est le fils d’Étienne Faucher Châteauvert et Charlotte Turcotte. Son épouse est la fille de Germain Hudon dit Beaulieu et Angélique Gagnon. Les deux familles ont été élevées à Baie-du-Febvre. Joseph Faucher dit Châteauvert meurt à Saint-Félix-de-Kingsey le 13 juin 1874 à l’âge de 82 ans. _Nicolas Faucher_____ _Frs de Sales Faucher| | |_Madeleine Langlois__ _Étienne Faucher__________| | | _Guillaume Belleau___ | |_Charlotte Belleau___| | |_Marie Robitaille____ |--Joseph Faucher Châteauvert | _Joseph Turcot_______ | _Joseph Turcot_______| | | |_Josèphe Audet Lapointe |_Charlotte Turcotte_______| | _Augustin Dupaul_____ |_Catherine Dupaul____| |_Ursule Bouvier______ Les pionniers francophones de Kingsey 56 Jean Baptiste Fecteau, célibataire Arrivée à Kingsey avant été 1831 Recensement Jean Baptiste Fecteau, fils de Joseph Fecteau et Madeleine Gervais de Bécancour, arrive seul à Kingsey où il est recensé en 1831 comme propriétaire au 9e rang, célibataire, âgé entre 18 et 20 ans. Le 6 novembre 1833 à Drummondville, il épouse Julie Martel, fille de Jacques Martel et Ursule Perrault de Kingsey. Cinq enfants du couple naissent à Kingsey avant que les parents ne reprennent la route, avant même le mariage de leurs aînés, d’abord vers Warwick, puis Wotton, Compton et le Vermont. Trois enfants se marient à Stanstead et un à Sherbrooke. Cette lignée du patronyme Fecteau disparaît de Kingsey où elle n’aura été présente qu’une génération. Les pionniers francophones de Kingsey 57 Joseph Francoeur et Cécile Chêné Arrivée à Kingsey après 28-12-1828 Naissance de leur fils Paul à Gentilly Probablement avec Joseph Chêné On l’a vu plus tôt, les familles Chêné et (Charland dit) Francoeur étaient proches avant même leur arrivée à Kingsey. Descendant de Claude Charland dit Francoeur décédé à l’île d’Orléans en 1705, Joseph Charland dit Francoeur, né à Gentilly le 20 septembre 1800, fils de Joseph Charland dit Francoeur et Isabelle (Élisabeth) Baril 19, épouse Cécile Chêné le 10 juin 1823 à Gentilly. En plus du couple, le recensement de 1831 révèle la présence à Kingsey d’une fille, Esther, née le 6 mars 1824, et d’un garçon, Paul, né le 28 décembre 1828 à Gentilly. Celui-ci épousera Hermine Cloutier le 26 octobre 1852. Théophile, né le 29 décembre 1831 à Kingsey, épousera Célina Roux le 7 mars 1859, elle-même fille de Victoire Chêné, comme quoi les liens entre les deux familles ne se perdent pas d’une génération à l’autre. Acte de mariage entre Joseph Charland dit Francoeur et Cécile Chêné 10 juin 1823, Gentilly Le 10 juin 1823, après la publication de trois bans de futur mariage faite (par) les trois derniers dimanches consécutifs aux prônes de nos messes paroissiales entre Joseph Charland dit Francoeur, fils majeur de défunt Joseph Charland dit Francoeur, en son vivant cultivateur, et d’Élisabeth 19 Elle-même en est à son second mariage. Elle est veuve de Joseph Trottier Labissonnière, fils d’une vieille famille trifluvienne. Les pionniers francophones de Kingsey 58 Baril de cette paroisse d’une part, et Cécile Chêné, fille mineure de Joseph Chêné, cultivateur, et de Judith Lemay de cette paroisse d’autre part, ne s’étant découvert aucun empêchement au dit mariage et du consentement […?], nous, prêtre curé de cette paroisse soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale selon les formules et usages de notre mère la Sainte Église Catholique Apostolique et Romaine et en présence, du côté de l’époux, d’Amable Charland dit Francoeur, son frère, de [?] aussi son frère, et du côté de l’épouse, de Joseph Chêné, son père, d’Ignace Chêné, son oncle, d’Ignace et d’Alexis Chêné, son cousin 20 qui, ainsi que les nouveaux mariés, ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis. Lecture faite. _Joseph Francoeur____ _Joseph Francoeur____| | |_Madeleine Arbour____ _Joseph Francoeur_________| | | _Louis Mailhot_______ | |_Thérèse Louise Mailhot | |_Madeleine Houy______ |--Joseph Charland Francoeur | _Louis Baril_________ | _Antoine Baril_______| | | |_Charlotte Trottier__ |_Élisabeth Baril__________| | _François Mailhot____ |_Élisabeth Mailhot___| |_Charlotte Petitbois_ 20 Fils de Pierre Chêné et Marie Beaufort dit Brunel. Les pionniers francophones de Kingsey 59 Antoine Gagnière et Marie Anne Joyal Arrivée à Kingsey après 27-08-1827 avant 25-01-1831 Naissance de leur fille Louise à Yamaska Naissance de leur fils Antoine à Kingsey Issu d’une famille qui habite Saint-François-du-Lac depuis au moins cinq générations, Antoine Gagnière épouse Marie Anne Joyal le 8 novembre 1819. Le recenseur lui compte trois enfants en 1831 : Marie Anne (15 octobre 1825, Yamaska), Marie Louise (27 août 1827, Yamaska) et le petit Antoine (25 janvier 1831, Kingsey). Par des naissances postérieures, nous constatons que la famille se déplace ensuite au canton de Wickham vers 1834. Les familles Gagnière qui ont vécu à Saint-Félix-de-Kingsey au vingtième siècle ne descendent pas de ce couple, du moins dans les trois générations subséquentes. _René Gagnière_______ _Antoine Gagnière____| | |_Gabrielle Laurent___ _Antoine Gagnière_________| | | _François Janelle____ | |_Isabelle Janelle____| | |_Françoise Benoît____ |--Antoine Gagnière | _Gabriel Desrochers dit | _Gabriel Lafrenière__| | | |_Madeleine Descôteaux |_Catherine Lafrenière_____| | _Louis Lemerle dit___ |_Catherine Duchesne__| |_Marie Anne Chesné___ Les pionniers francophones de Kingsey 60 Louis Guimond et Marguerite Martin Arrivée à Kingsey après 07-05-1829 avant été 1831 Naissance de leur fille Euphrosine à Wickham Recensement En faisant sa tournée du 8e rang de Kingsey en 1831, le recenseur note la famille de Louis Guimond, comprenant neuf personnes. Le chef de famille a déjà 40 ans, son épouse Marguerite Martin en a 40 aussi, et les enfants Marguerite, 15, Antoine, 13, Théophile, 11, Angélique, 10, Louis, 9, Thomas, 7, et Euphrosine, 2. La famille est originaire de Baie-du-Febvre où les parents se marient le 1er février 1813 et où sont nés les huit premiers enfants. La dernière recensée, Euphrosine, est née au canton de Wickham le 7 mai 1829. Une autre fille, Sophie, naît à Kingsey après le recensement, le 29 novembre 1831, mais elle décède quatre jours plus tard. Les deux aînés, Louis et Clément, ne sont pas recensés à Kingsey, ayant peut-être déjà quitté le foyer familial. De Louis, nous n’avons pas trouvé trace. Par contre, Clément se marie avec Rosalie Gervais le 24 octobre 1852 à Saint-Félix-de-Kingsey. Après le décès de Marguerite Martin le 26 avril 1853, Louis se marie avec Marie Provencher Belleville le 3 octobre 1853. Il meurt le 7 mars 1875. _Claude Guimond______ _Joseph Guimond______| | |_Dorothée Fournier___ _Claude Guimond___________| | | _Louis Fortin________ | |_Élisabeth Fortin____| | |_Anne Bossé__________ |--Louis Guimond | _Nicolas Hotot_______ | _Louis Hotot_________| | | |_Catherine Parésy____ |_Marie Hotot______________| | _Bonaventure Caron___ |_Élisabeth Caron_____| |_Claire Langelier____ Les pionniers francophones de Kingsey 61 Pierre Hamel et Louise Champagne Arrivée à Kingsey avant 31-05-1828 Sépulture d’un enfant On en sait très peu sur le couple Hamel–Champagne mais le peu qu’on sait a son importance : le couple réside à Kingsey dès l’été 1828 comme en témoigne l’acte de sépulture d’un enfant mort à la naissance. Le 29 août 1828, ont été supplées [mots ajoutés en marge : par nous prêtre missionnaire soussigné] les cérémonies de la sépulture à un enfant ondoyé, fils de Pierre Hamel, cultivateur, et de Julie Champagne du township de Kingsey, mort le 31 de mai et enterré le 2 de juin dans le cimetière catholique du township de Shipton. Témoins François Boudriau dit Labonté, soussigné, et Pierre Hamel, père de l’enfant, qui a déclaré ne savoir signer. De façon moins dramatique, on le retrouve dans l’acte de baptême d’une fille, Marie Aurélie, née le 15 novembre 1829 au canton de Kingsey et baptisée le 20 mai 1830 à Drummondville. Cet acte est reproduit à l’appendice 1. Petit problème, la mère est prénommée Julie en 1828 et devient Louise en 1829. Il ne faut pas se préoccuper outre mesure d’une telle variante, commune à l’époque. Le couple Hamel–Champagne vient de Bécancour comme tant d’autres Kingséens. Son séjour dans le canton semble bien bref puisqu’il n’est pas mentionné au recensement de 1831, ce qui nous enlève des points de repère précieux pour une identification plus certaine. Les pionniers francophones de Kingsey 62 Jean (Baptiste) Jalbert et Josephte Désilets Arrivée à Kingsey après 08-01-1830 avant été 1831 Mariage de leur fils Jean Recensement Ce Jean Baptiste est sans doute le premier, chronologiquement, des nombreux Jalbert du Kingsey d’aujourd’hui, malgré un deuxième prénom Baptiste qui n’apparaît dans aucun acte relié à cette famille. Pour simplifier les choses, il a aussi été connu sous les prénoms de Charles et de Jean Charles. La répartition des âges des membres de la maisonnée du 6e rang au recensement est plausible à un détail près. Par ailleurs, deux autres membres de la famille, Jean et François, sont recensés séparément au 9e rang (voir ci-dessous). La famille Jalbert remonte à l’ancêtre Mathurin Gerbert dit Lafontaine, établi à l’île d’Orléans dès 1660 21, à peu de distance de l’église Sainte-Famille. Après un détour par CapSaint-Ignace, Rivière-Ouelle et Saint-Roch-des-Aulnaies d’une génération à l’autre, c’est à Trois-Rivières que Jean (Baptiste ou Charles) Jalbert épouse Josephte Désilets en secondes noces le 1er février 1802. _Jacques Gerbert_____ _Joseph Gerbert______| | |_Marie Pelletier_____ _Jean Baptiste Gerbert____| | | _Jacques Gagnon______ | |_Catherine Gagnon____| | |_Madeleine Rocheron__ |--Jean Baptiste Jalbert | _Jean Laneau Lebreton_ | _François Laneau_____| | | |_Perrine Mautré_______ |_Françoise Lanau__________| | _Marc Antoine Héron___ |_Marie Anne Héron____| |_Jeanne Verberry______ 21 Sur le site actuel de la cidrerie “Source à Marguerite”. Les pionniers francophones de Kingsey 63 Jean Jalbert et Julie Cyr Arrivée à Kingsey avant 08-01-1830 Leur mariage Le 8 janvier 1830 à Drummondville, Jean Jalbert épouse Julie Cyr. Le 24 février 1831 à Kingsey, le couple donne naissance à Marie, qui est baptisée à Saint-Grégoire le 18 mai 1831. Acte de mariage entre Jean Jalbert et Julie Cyr 8 janvier 1830, Drummondville Le 8 janvier 1830, après la publication de trois bans de mariage faite sans opposition au prône de la messe paroissiale de Drummondville entre Jean Halbert, cultivateur, domicilié dans le township de Kingsey, fils majeur de Jean Halbert et de Josephte Désilets, ses père et mère de la paroisse des Trois-Rivières d’une part, et Julie Cyr, aussi domiciliée dans le township de Kingsey, fille mineure de Joseph Cyr et de Marianne Manzeau 22, ses père et mère du township de Kingsey d’autre part, nous, prêtre soussigné, missionnaire des townships du Sud, avons reçu le mutuel consentement de 22 Déformation du nom Melançon. Les pionniers francophones de Kingsey 64 mariage des parties, du consentement des parents, et leur avons donné la bénédiction nuptiale suivant la forme prescrite par notre Mère la Ste Église, en présence de Pierre Marcotte, Jean Marie Bériault dit Boisclair et de Édouard Connolly 23 qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer. Puisque les deux époux déclarent être domiciliés dans le canton de Kingsey dès les premiers jours de 1830, il va de soi qu’ils y soient arrivés au plus tard en 1829. Par contre, on apprend par cet acte de mariage que les parents Jean Halbert (sic) et Josephte Désilets résident encore à Trois-Rivières en janvier 1830. On vient de voir qu’ils résident à Kingsey en 1831. Selon le recensement, la maisonnée héberge aussi un jeune homme célibataire de plus de 21 ans. Nous sommes convaincus qu’il s’agit de François Jalbert, un frère de Jean, qui épousera successivement Amélie Hélène St-Cyr et Angélique Roy. 23 Cet Édouard Connolly réside au canton de Wickham avec son épouse Marie Gamelin. Fait rare pour l’époque, le 2 novembre 1829, il fait baptiser des triplets nés la veille : Pierre, Joseph et Isabelle. Louis Guimond agit comme parrain de Pierre. Les pionniers francophones de Kingsey 65 Louis Jutras, célibataire Arrivée à Kingsey avant été 1831 Recensement Le 9e rang de Kingsey semble favorable aux célibataires. Comme François Élie Caillé et Jean Baptiste Fecteau dont on a parlé précédemment, Louis Jutras y est recensé comme propriétaire en 1831, âgé entre 21 et 29 ans. Né le 3 août 1810 à Nicolet de Jean Baptiste Jutras et Françoise Vanasse Précourt, il épouse Éléonore Huet Dulude le 16 juillet 1838 à Drummondville. Celle-ci est la fille de François Huet et Catherine Chêné. Notons que le patronyme Huet est parfois écrit Houatte, ou Ouette, ou Wett, puis avec ou sans le Dulude, qui devient à son tour Deluth ou Duluth. La famille quitte Kingsey assez tôt puisqu’un premier enfant naît à Shipton en novembre 1841 et on la perd de vue. _Michel Jutras_______ _Michel Jutras_______| | |_Ursule Pinard_______ _Jean Baptiste Jutras_____| | | _Jean Baptiste Dumas_ | |_Louise Dumas________| | |_Marie Anne Bergeron_ |--Louis Jutras | _F.X. Vanasse Précourt | _François Vanasse____| | | |_Thérèse Hubert_______ |_Françoise Vanasse________| | _Grégoire Bourgeois___ |_Marguerite Bourgeois| |_Catherine Comeau_____ Les pionniers francophones de Kingsey 66 Jean Baptiste Lafond et Marguerite Poirier Arrivée à Kingsey avant 15-09-1829 Naissance de leur fils Joseph à Kingsey Jean Baptiste Lafond est un véritable nomade et c’est peut-être le fruit du hasard si on le retrouve dans le groupe des premiers arrivants à Kingsey. Dans l’acte de baptême d’un de ses enfants à Montréal, il est qualifié de “voyageur”. Entre un séjour à Baie-du-Febvre et un autre à Saint-Grégoire, on le retrouve aussi à Compton… Même s’il n’est pas nommé par Saint-Amant, il est évident que ce Lafond était momentanément domicilié à Kingsey dès 1829 comme en fait foi l’acte de baptême de son fils Joseph reproduit ci-dessous, enregistré à Saint-Grégoire. On notera que l’enfant est bien né le 15 septembre 1829 même si le baptême n’a lieu qu’au début de 1831. Au recensement, on signale la présence du couple Lafond, propriétaire, accompagné de deux garçons et deux filles de moins de 14 ans. Acte de baptême de Joseph Lafond 24 janvier 1831, Saint-Grégoire L’an 1831 le 24 janvier, par nous, curé de cette paroisse soussigné, a été baptisé Joseph, né le 15 septembre de l’année 1829 du légitime mariage de Jean Baptiste Lafond, cultivateur du township de Kingsey, et de Marguerite Poirier. Le parrain a été Grégoire Bergeron et la marraine Marie Poirier Piché, lesquels ont déclaré ne savoir signer. Le père et la mère absents. Mais un autre fils naît le 20 août 1831 et il est baptisé le 12 février 1832 à Saint-Grégoire sans qu’il soit fait référence à Kingsey dans l’acte de baptême, ni comme lieu de naissance, ni comme domicile des parents. Quasi malgré lui, Jean Baptiste Lafond fait donc partie des premiers Kingséens non-acadiens mais il n’y a laissé aucune descendance, à ce qu’on sache. Pour mémoire, signalons qu’il était fils d’André Lafond et Catherine Perron, qu’il est né le 4 octobre 1794 à Baie-du-Febvre, et qu’il y a marié Marguerite Poirier le 1er mars 1813. Les pionniers francophones de Kingsey 67 _Pierre Lafond_______ _Claude Lafond_______| | |_Jeanne Lefebvre_____ _André Lafond_____________| | | _Joseph Geoffrion____ | |_Marie Anne Geoffrion| | |_Marie Anne Larocque_ |--Jean Baptiste Lafond | _Jean Suire dit Perron | _Louis Perron________| | | |_Suzanne Touchette____ |_Catherine Perron_________| | _Pierre Abraham_______ |_Agathe Abraham______| |_Josèphe Jouiel_______ Les pionniers francophones de Kingsey 68 François (Beaudon) Larivière et Sophie Champoux (Saint-Père) Arrivée à Kingsey avant 15-05-1830 Naissance de leur fille Julie Recensé au 9e rang sous le nom de François Larivière, en compagnie d’une conjointe et d’une fillette de moins de cinq ans, il s’agit sûrement de François Beaudon Larivière, marié à Sophie Champoux Saint-Père le 9 janvier 1827 à Saint-Grégoire. Le 15 mai 1830 à Kingsey, ils donnent naissance à Julie qui est baptisée l’hiver suivant à Saint-Grégoire. Acte de baptême de Julie Beaudon 12 février 1831, Saint-Grégoire L’an 1831 le 12 février, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée Julie, née le 15 mai précédent du légitime mariage de François Beaudon, cultivateur, et de Sophie Champoux du township de Kingsey. Parrain François Bourk, marraine Julie Champoux Héon qui n’ont su signer ainsi que le père présent. On connaît au moins deux autres enfants nés à Kingsey de ce couple : Ildéric, le 29 mars 1832, dont la marraine est Marie Aurélie Hamel, épouse de Pierre Champoux et donc tante de l’enfant, puis Félix, le 19 décembre 1837. _Jacques Larivière___ _Jean Beaudon________| | |_Marie Buteau________ _Joseph Beaudon___________| | | _Louis Lachance______ | |_Hélène Pépin Lachance | |_Louise Lepage_______ |--François Beaudon Larivière | _Pierre Therrien_____ | _Guillaume Therrien__| | | |_Marie Madeleine Audet |_Marie Louise Therrien____| | _Baptiste Boissonneau |_Marie Louise St-Onge| |_Josèphe Desmeules___ Les pionniers francophones de Kingsey 69 Joseph Leblanc et Charlotte Turcotte Arrivée à Kingsey avant été 1831 Recensement Probablement avec Joseph Faucher “Augustin Leblanc, de Grand-Pré, fils de Pierre et de Françoise Landry, marié à Françoise Hébert” 24 est déporté au Massachusetts et se retrouve à Worcester 25 . Rapatrié en sol canadien, il est envoyé à Yamachiche. C’est là que, le 6 septembre 1767, il fait baptiser sous condition cinq de ses enfants dont on ne connaîtra jamais la date de naissance. Il s’agit là d’une pratique courante : les Acadiens ayant vécu quelques années loin des prêtres catholiques, il fallait s’assurer que tous soient validement baptisés... L’an 1767 le 6 septembre, je, curé, ai baptisé sous condition Augustin et Charles, fils légitimes d’Augustin LeBlanc et de Françoise Hébert. Le parrain d’Augustin est Pierre Leblanc, la marraine Madeleine Trahan. Le parrain de Charles est Louis Milet, la marraine Marie Hébert qui ont dit ne savoir signer. L’an 1767 le 6 septembre, je, curé. ai baptisé sous condition Joseph, Élisabeth et Étienne, tous fils d’Augustin LeBlanc et de Françoise Hébert. Le parrain de Joseph est Charles Landry, et la marraine Marguerite Hébert. Le parrain d’Élisabeth, Joseph Hébert, la marraine Marie Hébert. Le parrain d’Étienne, Alain Tibaudot, la marraine Amable Bergeron qui ont dit ne savoir signer. Le 7 janvier 1769, Augustin obtient une concession de terre dans le fief Godefroy (SaintGrégoire / Bécancour). Il a comme voisins Michel et Charles Leprince et Amand Forest. D’autres Acadiens obtiennent aussi des terres dans le même territoire : Olivier Thibodeau, 24 Bona Arsenault, Histoire des Acadiens, 3e édition, Fides, 2004, p. 247. 25 Cf. idem, p. 214. Les pionniers francophones de Kingsey 70 Jean Leprince, Pierre Richard, Pierre Leprince, Michel Richard, Joseph Béliveau, François Béliveau et autres 26, autant de patronymes qu’on retrouvera sous peu parmi les Kingséens. Joseph Leblanc se marie une première fois avec Marie Landry le 8 janvier 1787 à Nicolet. Celle-ci meurt le 27 mars 1794. Le 12 janvier 1795, Joseph convole en secondes noces avec Louise Vigneault à Bécancour. Le 4 avril 1826, il contracte un troisième mariage avec Charlotte Turcotte, veuve d’Étienne Faucher Châteauvert et mère de Joseph Faucher dit Châteauvert. Il s’amène au canton de Kingsey, en 1828 selon Saint-Amant, accompagné de sa troisième épouse, Charlotte Turcotte. Les enfants du deuxième lit sont déjà mariés pour la plupart et ne font pas le voyage. Ceci soulève un autre questionnement. Si l’on suppose que Joseph avait environ trois ans lors de son baptême en 1767, il en aurait 64 au moment de partir à nouveau vers l’inconnu. Il a beau, malgré lui, avoir de l’expérience comme migrant, il n’est plus vraiment un jeune homme. On peut croire que c’est Charlotte Turcotte elle-même qui a un peu insisté pour suivre son fils, Joseph Faucher dit Châteauvert. Le recensement de 1831 confirme que Joseph Leblanc a plus de 60 ans et qu’il habite au 6e rang avec une dame de plus de 45 ans. Acte de sépulture de Joseph Leblanc 28 décembre 1838, Saint-Grégoire Le 28 décembre 1838, nous, curé soussigné, avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de Joseph Leblanc, cultivateur du township de Kingsey, époux en troisième noce de Charlotte Turcotte, décédé l’avant-veille, âgé d’environ quatre-vingts ans. Furent présents à l’inhumation Étienne et Joseph Leblanc [les deux fils aînés du défunt, issus du premier mariage avec Marie Landry] qui n’ont su signer. 26 Cf. idem, p. 254-255. Les pionniers francophones de Kingsey 71 _Antoine Leblanc_____ _Pierre Leblanc______| | |_Marie Bourgeois_____ _Augustin Leblanc_________| | | _Antoine Landry______ | |_Françoise Landry____| | |_Marie Thibodeau_____ |--Joseph Leblanc | _Étienne Hébert______ | _Jean Hébert_________| | | |_Jeanne Comeau_______ |_Françoise Hébert_________| | _Pierre Granger______ |_Élisabeth Granger___| |_Isabelle Guilbault__ Les pionniers francophones de Kingsey 72 Pierre Marcotte et Esther Cyr Arrivée à Kingsey avant l’été 1831 Recensement Pierre Marcotte vient au monde le 24 avril 1781 à Nicolet du mariage de Joseph Marcot et Élisabeth Daniau. Le 11 février 1802 à Nicolet, il épouse Jeanne Lemire, née le 8 décembre 1784, fille de Modeste Lemire et Ursule Désilets. Ils ont trois enfants avant que Jeanne ne meure le 11 décembre 1811. Le 9 février 1813 à Trois-Rivières, Pierre épouse en secondes noces Esther Cyr, née le 16 novembre 1791, fille de Laurent Cyr et Marie Vigneault. Le recensement de 1831 signale la présence au 8e rang de Kingsey du couple Marcotte–Cyr et de leurs cinq enfants nés à Nicolet : Pierre (16 janvier 1816), Esther (24 novembre 1817), Marguerite (24 novembre 1819), Julie (28 décembre 1821) et Victoire (3 mars 1824). Un autre garçon, Joseph, naîtra à Kingsey le 18 novembre 1832. Pierre (Marie Louise Pothier) et Joseph (Marie Rose de Lima Painchaud) maintiendront la présence du patronyme à Kingsey. _Pierre Marcot_______ _Pierre Marcot_______| | |_Louise Houde________ _Joseph Marcot____________| | | _Joseph Portelance___ | |_Anne Portelance_____| | |_Jeanne Gautron______ |--Pierre Marcotte | _Jacques Daniau______ | _Ignace Daniau_______| | | |_Thérèse Dupuis______ |_Élisabeth Daniau_________| | _Pierre Cottret______ |_Marie Louise Cottret| |_M. Louise Therrien__ Les pionniers francophones de Kingsey 73 François Morel et Marie Bergeron Arrivée à Kingsey avant 11-09-1829 Naissance de leur fille Louise (b. 14-01-1830) Pour sa migration vers le 6e rang où François devient aussitôt propriétaire d’une terre, le couple est accompagné de quatre enfants : Marie Louise (27 juin 1820), Louis (7 octobre 1822), Pierre (27 décembre 1824) et Olivier (4 mars 1827). Louise s’ajoute avant le recensement de 1831 et un autre garçon, Georges, arrivera en 1833. François et Marie sont tous deux nés à Nicolet et se sont mariés à Saint-Grégoire le 19 juillet 1819. Alors que Marie a des origines acadiennes, le grand-père de François, Louis Morel, était venu directement du Calvados et s’était marié à La Pérade en 1755. Notons que ce François Morel n’est pas l’ancêtre des Morel kingséens d’aujourd’hui. Ceux-ci descendent plutôt de Télesphore Morel, demi-frère de François. _Thomas Morel________ _Louis Morel_________| | |_Suzanne Lefebvre____ _François Morel___________| | | _Michel Vallée_______ | |_Madeleine Vallée____| | |_Madeleine Morand____ |--François Morel | _René Cottret________ | _Amable René-Cottret_| | | |_Marguerite Therrien_ |_Marguerite René__________| | _Jean François Bérard |_Madeleine Bérard____| |_Marie Thérèse Renaud Les pionniers francophones de Kingsey 74 Joseph Painchaud et Élisabeth Hébert Arrivée à Kingsey avant été 1831 Recensement Il est souvent répété que Moïse Painchaud fait partie du groupe d’arrivants de 1827. Nous constatons cependant qu’il n’a alors que 19 ans, qu’il est célibataire et qu’aucun de ses frères et sœurs ne l’accompagne à Kingsey. Son grand-père François, né en France en 1721, était venu en Acadie pour en être presque aussitôt chassé. Réfugié à Québec, il y épouse le 5 juin 1758 une Acadienne de Beauséjour, Marie Nuirat. Après le mariage, le couple déménage à Cap-Saint-Ignace, un des nombreux lieux de regroupement des Acadiens exilés. C’est là que naît le père de Moïse, Pierre Painchaud, le 5 janvier 1767. Celui-ci déménage à son tour, cette fois à Bécancour. Il y trouve épouse en la personne d’une autre Acadienne d’origine, Marie (Madeleine) Cormier, née le 19 juillet 1772, fille de Pierre Cormier et Madeleine Prince. Le mariage est célébré le 3 février 1794. Acte de baptême de (Pierre) Moïse Painchaud, fils de Pierre Painchaud et Marie Cormier 5 mars 1808, Saint-Grégoire Le 5 mars 1808, par nous, prêtre soussigné, a été baptisé Pierre Moyse, né de ce matin du légitime mariage de Pierre Pinchau, cultivateur, et de Marie Cormier, son épouse, de cette paroisse. Le parrain a été Pierre Sire et la marraine [Marie Odile?] Paillé qui, avec le père, ont déclaré ne savoir signer. Le 18 février 1833 à Drummondville, Moïse épouse Zoé Cyr dit Miquelon, fille de Joseph Cyr et Marie Melançon, de qui il aura douze enfants, tous nés au canton de Kingsey. Ceci étant, voilà que le recensement de 1831 ne mentionne pas Moïse Painchaud, même pas comme célibataire. On y trouve par contre un Joseph Painchaud à la tête d’une maisonnée de dix personnes au 6e rang 27. Ce Joseph Painchaud, né le 14 juin 1765 à Cap-Saint-Ignace, est un oncle de Moïse. Il est marié en secondes noces à Élisabeth Hébert depuis le 10 août 1807. Il a déjà une belle progéniture, toute née à Saint-Grégoire : Joseph (21 août 1808), Émilie (17 septembre 1809), Charles Louis (24 août 1811), Madeleine (6 mars 1813), Marie 27 Le 28 février 1866, Moïse Painchaud recevra en concession 50 acres de terre consistant en la moitié sud-est de la moitié sud-est (sic) du lot # 18 du 6e rang. Il est donc voisin de Jean Isaïe Bergeron. Cf. Jean-Chrysostome Langelier, Liste des terrains concédés par la Couronne dans la province de Québec de 1763 au 31 décembre 1890, p. 411. Les pionniers francophones de Kingsey 75 Anne (21 octobre 1814), Marguerite (13 juin 1816, qui mariera François Élie Caillé déjà mentionné), Pierre (29 juin 1819) et Olivier (7 avril 1821). Cette énumération correspond exactement à la distribution par tranches d’âge faite par le recenseur. Si on a cru un instant que Moïse Painchaud vivait peut-être chez son oncle Joseph, cette hypothèse perd son fondement à l’examen du recensement. Le premier document qui démontre hors de tout doute la présence de Moïse à Kingsey est son acte de mariage de février 1833. Nous en venons donc à renverser la vérité reçue selon laquelle Moïse Painchaud serait le pionnier de cette famille à Kingsey. Il n’en est pas loin mais la palme revient, selon nous, à Joseph Painchaud et à sa seconde épouse, Élisabeth Hébert. _____________________ _François Painchaud__| | |________________ ____ _François Painchaud_______| | | _____________________ | |_Gabrielle Laurent___| | |_____________________ |--Joseph Painchaud | _Alexandre Nuirat____ | _Jean Jacques Nuirat_| | | |_Marie Audier________ |_Marie Nuirat_____________| | _Charles Bourgeois___ |_Jeanne Bourgeois____| |_Marie Blanchard_____ Les pionniers francophones de Kingsey 76 Étienne Parent et Antoinette Lampron Lacharité Arrivée à Kingsey après 03-09-1830 avant l’été 1831 Naissance de leur fils Christophe à Nicolet Recensement Descendant de Pierre Parent, l’unique ancêtre Parent en Nouvelle-France établi à Beauport vers 1650, c’est là que naît Étienne Parent le 16 février 1797, fils d’André Parent et Marie Josephte Laberge 28. La famille déménage ensuite à Nicolet où Étienne épouse, le 14 octobre 1823, Antoinette Lampron Lacharité, née le 30 décembre 1806, fille d’Antoine Lampron Lacharité et Ursule Jutras. Le couple arrive à Kingsey à temps pour la visite du recenseur qui signale la présence d’un garçon et une fille dans la maisonnée d’Étienne Parent. Un fils prénommé Christophe est né à Nicolet le 3 septembre 1830 mais n’a été baptisé que le 19 janvier 1831. Une fille, Antoinette, était née le 12 juin 1828. Ici aussi, la parenté proche entre différentes familles de Kingsey se manifeste dans le choix des parrains et marraines pour les petits-enfants : Joseph Cloutier et Théotiste Richard, François Jalbert et Amélie Hélène St-Cyr, Jean Baptiste Lyonnais et Marie Toussaint. Étienne meurt à Saint-Félix-de-Kingsey le 10 mai 1865 et est inhumé le surlendemain. L’acte de sépulture lui attribue 74 ans alors qu’il n’en a que 68. _Noël Parent_________ _Noël Parent_________| | |_Geneviève Giroux____ _André Parent_____________| | | _Jean Marcoux________ | |_Marguerite Marcoux__| | |_Marie Anne Parent___ |--Étienne Parent | _____________________ | _____________________| | | |_____________________ |_Marie Laberge____________| | _____________________ |_____________________| |_____________________ 28 L’acte de mariage d’André Parent ne stipule que le prénom de la mariée et omet le nom de ses père et mère. Il mentionne par contre qu’elle demeure chez le sieur de Salaberry. Les pionniers francophones de Kingsey 77 Jacques Pellerin et Julie Painchaud Arrivée à Kingsey après 31-05-1829 avant 14-04-1831 Naissance de leur fille Henriette à Saint-Grégoire Naissance de leur fille Zoé à Kingsey L’ancêtre Pellerin venu de France s’est établi en Acadie mais, dès la génération suivante, soit bien avant la déportation, sa famille rejoignait les bords du Saint-Laurent. Les grandsparents de Jacques Pellerin se marient à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud en 1749. La génération suivante passe à Nicolet où les parents de Jacques, François et Josèphe Poirier, se marient le 18 janvier 1786. Jacques naît le 6 mai 1793 à Nicolet. Le 3 août 1824, il épouse Julie Painchaud à Saint-Grégoire. Celle-ci est la fille de Joseph Painchaud et de sa première épouse, Madeleine Héon. Le couple a quatre filles en bas âge quand il est recensé au 4e rang de Kingsey : Marie Louise, N : 03-03-1826 Saint-Grégoire Julie, N : 12-11-1827 Saint-Grégoire [M : 18-06-1850 Édouard Picard] Henriette, N : 31-05-1829 Saint-Grégoire [M : 04-02-1851 Charles Babineau fils] Zoé, N : 14-04-1831 Saint-Félix-de-Kingsey [M : 18-10-1853 Vincent Bergeron] La cadette Zoé est baptisée à Saint-Grégoire le 18 mai 1831 en même temps que deux autres fillettes kingséennes : Marie Jalbert, née le 24 février 1831, fille de Jean Jalbert et Julie Cyr; Henriette Brault, née le 26 avril 1831, fille d’Alexis Brault et Marie Louise Hamel. Acte de baptême de Zoé Pellerin 18 mai 1831, Saint-Grégoire L’an 1831 le 18 mai, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée sous condition Marie Zoé Pellerin, née le 14 avril précédent du légitime mariage de Jacques Pellerin, cultivateur, et de Marie Julie Painchaud du township de Kingsey. Parrain Joseph Painchaud, marraine Zoé Hébert qui n’ont pu signer ainsi que le père présent. Le recensement mentionne également une jeune fille non mariée de plus de 14 ans dans la maisonnée de Jacques Pellerin. Nous ne parvenons pas à l’identifier. Chose certaine, il ne s’agit pas d’une fille du couple. Pour ce, il aurait fallu que cette enfant naisse avant 1817, soit six ans avant le mariage, alors que la mère Julie Painchaud aurait eu à peine 14 ans. Le couple donne naissance à deux autres enfants, Jacques en 1832 et Desneiges en 1834. Le pionnier meurt le 26 avril 1850. Les pionniers francophones de Kingsey 78 _Pierre Pellerin_____ _Pierre Pellerin_____| | |_Marie Anne Bélanger_ _François Pellerin________| | | _Denis Morin_________ | |_Françoise Morin_____| | |_Madeleine Boulet____ |--Jacques Pellerin | _Joseph Poirier______ | _Pierre Poirier______| | | |_Madeleine Doiron____ |_Josèphe Poirier__________| | _François Forest_____ |_Madeleine Forest____| |_Josephte Girouard___ Les pionniers francophones de Kingsey 79 Joseph Pellerin et Josèphe Blais Arrivée à Kingsey avant 18-04-1831 Leur mariage Cousin germain de Jacques, Joseph Pellerin épouse Josèphe Blais le 18 avril 1831 et n’a pas encore de progéniture au moment du recensement. Le couple réside alors au 8e rang. Les parents de Joseph Pellerin, Jean Baptiste Pellerin et Marie Anne Poirier, ont d’abord vécu à Nicolet puis à Saint-Grégoire. Ils ont perdu six enfants en bas âge et un autre est décédé à l’âge de 20 ans. L’épouse, Josèphe Blais, est fille de François Blais et Marie Doucet que nous avons rencontrés plus tôt. La famille déménage à Shipton vers 1840 et cette lignée Pellerin n’a pas de suite à Kingsey. _Pierre Pellerin_____ _Pierre Pellerin_____| | |_Marie Anne Bélanger_ _Jean Baptiste Pellerin___| | | _Denis Morin_________ | |_Françoise Morin_____| | |_Madeleine Boulet____ |--Joseph Pellerin | _Joseph Poirier______ | _Pierre Poirier______| | | |_Madeleine Doiron____ |_Marie Anne Poirier_______| | _François Forest_____ |_Madeleine Forest____| |_Josephte Girouard___ Les pionniers francophones de Kingsey 80 Michel Perrault dit Fontaine et Marie Magdeleine Caron dite Verret Arrivée à Kingsey après 28-05-1830 avant été 1831 Décès de leur fils Michel à Bécancour Recensement L’histoire de Michel Perrault commence dans le scandale (pour l’époque!) d’un enfant né hors mariage. Il vaut la peine, croyons-nous, de citer l’acte de baptême pour observer le langage particulier en usage pour traiter un tel cas, au-delà de la mention “illégitime” bien en évidence dans la marge. L’an 1809 le 24e jour de mars, par nous soussigné, curé de cette paroisse de Bécancour, a été baptisé Michel, fils naturel de Michel Perrault dit Fontaine, qui a lui-même présenté ledit enfant et dont il s’est sincèrement occupé et déclaré être le père et l’a reconnu pour son fils, et de Magdeleine Caron dite Verret sa mère, tous deux dudit lieu, lequel enfant ils désirent légitimer par un mariage fait le plus tôt possible [etc.] Or, l’enfant meurt trois jours plus tard. Le 17 avril, après la publication des bans pendant trois dimanches consécutifs, les parents obtempèrent à l’obligation de se marier. Les époux ont respectivement 29 et 30 ans. Cinq autres enfants naîtront. Enfants : Madeleine, N : 09-05-1810 Bécancour; M : 02-08-1830 Bécancour Jean Noël Dubois, fils de Charles Dubois et Isabelle Massé Marguerite, N : 03-03-1815 Bécancour; M : 27-01-1834 Drummondville Jean Louis Prince, fils de Louis Prince et Marie Prince Julie, N : 13-03-1818 Bécancour; M : 28-09-1840 Bécancour Zéphirin Chêné, fils d’Édouard Chêné et Marguerite Normandeau Louise, N : 07-08-1820 Bécancour; M : 03-10-1843 Saint-Félix-de-Kingsey Michel Kimneur dit Laflamme, fils d’Eustache Kimneur Laflamme et Geneviève Viau dit Laliberté Michel, N : 19-10-1823 Bécancour; D : 26-05-1830 Bécancour Quand le couple Perrault–Caron déménage à Kingsey, l’aînée Madeleine est déjà mariée et elle arrivera à Kingsey avec son mari après le recensement. En plus des trois autres filles, le père de Michel, aussi prénommé Michel, accompagne la famille et il vivra avec elle jusqu’à son décès le 12 octobre 1856. La descendance Perrault à Kingsey passera par les trois filles aînées alors que la cadette Louise élèvera sa famille à Saint-Georges-de-Windsor. Le nom de Michel Perrault n’apparaît pas au recensement de 1831, ce qui suscite des questionnements puisque trop de preuves démontrent une relative permanence de la famille en ce lieu. Or ce recensement soulève aussi d’autres interrogations. On y retrouve un certain Francis Fountain. Ce patronyme n’est pas présent parmi les familles anglophones de Kingsey. S’agirait-il alors d’un François Fontaine dont le nom aurait été anglicisé par le recenseur? Rappelons que Michel Perrault est “dit Fontaine”. Autre coïncidence, la répartition par âge des membres de la famille Fountain correspond exactement à celle de Michel Perrault… y compris la présence d’un homme non marié de moins de 60 ans, Michel père. La différence de prénom ne suffit pas à invalider cette hypothèse. Les pionniers francophones de Kingsey 81 _Pierre Perrault_____ _Adrien Perrault_____| | |_Geneviève Duclos____ _Michel Perrault__________| | | _François Rivard_____ | |_Barbe Rivard________| | |_Madeleine Lepellé |--Michel Perrault | _Jean Baptiste Adam_ | _Joseph Adam_________| | | |_Catherine Guillet__ |_Marguerite Adam__________| | _Pierre Mailhot_____ |_Josephte Mailhot____| |_Marie Goron________ Les pionniers francophones de Kingsey 82 Louis Prince et Marie Josephte Prince Arrivée à Kingsey après 11-12-1828 avant 20-02-1830 Décès de leur fille Marie à Saint-Grégoire Naissance de leur fille Desanges à Kingsey Le notaire Saint-Amant identifie un dénommé Jean Prince parmi les arrivants de 1828. Nous n’avons trouvé aucune preuve documentaire d’une telle arrivée avant 1832. Le recensement de 1831 ne le mentionne pas. Par contre, nous y trouvons Louis Prince ou Leprince, fils de Jean Leprince et Josephte Levasseur, marié le 13 novembre 1809 avec Marie Josephte Prince, fille de Charles Prince et Marie Babineau. Ce couple arrive à Kingsey avec une progéniture nombreuse qui continuera à croître après la migration. Au recensement de 1831, il y aura dix enfants dans la maison et une autre fille viendra compléter le tableau deux ans plus tard. Jean Louis, N : 05-10-1810; B : 06-10-1810 [Marguerite Perrault] Calixte, N : 22-01-1812; B : 23-01-1812 [Joseph Thibodeau] 29 Olivier, N : 09-04-1813; B : 09-04-1813; D; 06-11-1813; I : 07-11-1813 Olivier, N : 21-08-1814; B : 22-08-1814 [Hildegarde Chêné] Julie, N : 14-04-1816; B : 15-04-1816 [Pierre Doucet] Louise, N : 17-02-1818; B : 18-02-1818 [Jean Baptiste Blais] Olive, N : 16-03-1823; B : 16-03-1823 [Joseph Dorval] Joseph, N : 27-01-1825; B : 28-01-1825 [Hermine Poirier] Euphrosine, N : 27-01-1825; B : 28-01-1825 Charles, N et B : 20-01-1827 Marie, N et B : 09-12-1828; D : 11-12-1828; I : 12-12-1828 Desanges, N : 20-02-1830 Kingsey; B : 10-03-1830 Drummondville [Jean Baptiste Rivard] Marguerite, N : 29-05-1833 Kingsey; B : 23-07-1833 Drummondville o–o–o–o Ne pas confondre ce couple avec un homonyme et cousin de Louis : Louis Prince ou Leprince, né le 24 novembre 1793 à Bécancour, fils de Pierre Leprince et Marie Bergeron, marié le 30-03-1818 à Marie Prince (baptisée Marie Angélique le 7 mars 1799), fille de Jean Baptiste Prince et Élisabeth Hébert. Ce couple n’est pas venu à Kingsey puisque Marie est décédée le 2 mars 1826 à Saint-Grégoire. 29 Le prénom de Calixte peut être masculin ou féminin. L’acte de baptême porte la mention “… a été baptisé” au masculin, et poursuit “… née d’hier” au féminin. Nous n’avons pas trouvé de garçon Calixte Prince dans la région alors que nous avons bel et bien une fille Calixte Prince qui épouse Joseph Thibodeau le 23 novembre 1830 comme nous l’avons vu plus haut, alors que les deux familles résident à Kingsey. Sachant que cette Calixte a déjà quitté le foyer familial, il manque un garçon dans cette liste puisque le recenseur signale cinq garçons et cinq filles. Les pionniers francophones de Kingsey 83 _Jean Leprince_______ _Joseph Leprince_____| | |_Jeanne Blanchard____ _Jean Leprince____________| | | _René Forest_________ | |_Anne Forest_________| | |_Françoise Dugas_____ |--Louis Prince | _Louis Levasseur_____ | _Joseph Levasseur____| | | |_Françoise Huard_____ |_Josèphe Levasseur________| | _Jean Baptiste Deshaies |_Françoise Deshaies__| |_Josèphe Arsenault___ Les pionniers francophones de Kingsey 84 Joseph Thibodeau et Marie Calixte Prince Arrivée à Kingsey avant 23-11-1830 Leur mariage Joseph Thibodeau n’est pas un nom très rare parmi les descendants d’Acadiens. Nous avons identifié deux lignées distinctes qui arrivent au canton de Kingsey vers la même période et dont des protagonistes se prénomment Joseph pour trois générations successives. La lignée patronymique d’un premier Joseph va comme suit : Pierre Thibodeau et Jeanne Thériault, M : ca 1660, Acadie Jean Thibodeau et Marguerite Hébert, M : 17 février 1703, Port-Royal, Acadie Pierre Thibodeau et Madeleine Cormier, M : ca 1731, Acadie Olivier Thibodeau et Marie Bourg, M : 20 octobre 1754, Beaubassin, Acadie Joseph Thibodeau et Josèphe Lavigne, M : 30 août 1779, Bécancour Joseph Thibodeau et Pélagie Héon, M : 21 février 1803, Saint-Grégoire Le Joseph qui arrive à Kingsey est né et a été baptisé le 16 avril 1804 à Saint-Grégoire. Le 23 novembre 1830 à Drummondville, il épouse Marie Calixte Prince, fille de Louis Prince et Marie Prince. Les conjoints vivent déjà à Kingsey comme en témoigne l’acte de mariage. Le couple aura un premier enfant, Olivier, le 17 août 1831. Le problème qui surgit avec ce beau théorème, c’est qu’il n’est fait aucune mention de ce Joseph Thibodeau au recensement de 1831. À moins que… Il faut se rappeler que le recenseur n’était pas nécessairement plus habile en orthographe que certains curés et il lui arrivait d’écrire “au son”. Or, nous lisons un “Badeaux” précédé d’une initiale qui pourrait être un “J”. Autre petit problème : le recenseur attribue une fille au couple alors que c’est un garçon qui naît à l’été 1831. Nous restons donc sur notre faim quant à l’identification certaine de ce Joseph Thibodeau. Les pionniers francophones de Kingsey 85 Acte de mariage entre Joseph Thibodeau et Marie Calixte Prince 23 novembre 1830, Drummondville Le 23 novembre 1830, après la publication d’un seul ban de mariage faite au prône de la messe paroissiale de Drummondville, les parties ayant obtenu de nous, prêtre soussigné, dispense des deux autres bans à leur (sic) accordée en vertu des pouvoirs à nous communiqués par Monseigneur l’Évêque de Québec, entre Joseph Thibodeau, cultivateur domicilié dans le township de Kingsey, fils majeur de Joseph Thibodeau et de Pélagie Héon, ses père et mère de la paroisse de St-Grégoirele-Grand, d’une part, et Marie Calixte Prince, aussi domiciliée dans le township de Kingsey, fille mineure de Louis Prince et de Marie Rose Prince, ses père et mère aussi du township de Kingsey d’autre part; nous, prêtre soussigné, missionnaire des townships du Sud, du consentement des parents et sans qu’il se soit découvert aucun empêchement légitime, avons reçu le mutuel consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction nuptiale suivant la forme prescrite par notre Mère la Ste Église et ce, en présence de Louis Prince, père de l’épouse, de Jean Charles Toomey, seul soussigné, d’André Provost, de Pierre Barnabé qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer. _Olivier Thibodeau___ _Joseph Thibodeau____| | |_Marie Bourg_________ _Joseph Thibodeau_________| | | _Joseph Rivard_______ | |_Josèphe Rivard Lavigne | |_Joseph Pré dit Richard |--Joseph Thibodeau | _Charles Héon________ | _Pierre Héon_________| | | |_Anne Clémenceau_____ |_Pélagie Héon_____________| | _Joseph Rheault______ |_Marie Rheault_______| |_Marie Josèphe Leblanc Les pionniers francophones de Kingsey 86 Joseph Thibodeau et Théotiste Richard Arrivée à Kingsey après 18-06-1828 avant été 1831 Baptême de leur fils Guillaume à Saint-Grégoire Recensement Le recensement identifie beaucoup plus clairement un Joseph Thibodeau qui habite au 9e rang, à proximité d’Alexis Brault. Huit personnes composent sa maisonnée. Son grand-père Alain avait été déporté d’Acadie vers le Massachusetts où il a épousé Nathalie (ou Anatalie) Hébert le 24 août 1761. Ce mariage a été réhabilité le 29 juillet 1767 à Yamachiche. C’est là que naissent au moins trois enfants dont le père de Joseph, aussi prénommé Joseph, qui épouse Élisabeth Leblanc le 30 avril 1783, toujours à Yamachiche. Le futur Kingséen naît le 4 juin 1788. Le 27 novembre 1815 à Saint-Grégoire, il épouse Théotiste Richard, née le 15 juillet 1789 à Nicolet. Quand il déménage à Kingsey, le couple est accompagné de six garçons. Deux filles naîtront plus tard, Henriette (Antoine Marcotte) et Marguerite (Narcisse Prince). Joseph Alexandre, N : 01-09-1816 Saint-Grégoire; D : 20-11-1888 Saint-Félix-de-Kingsey M : 14-11-1836 Drummondville, Marguerite Marcotte Jean Baptiste, N : 21-10-1817 Bécancour Olivier, N : 03-06-1819; M : 24-11-1841 Drummondville, Éléonore Martin François Xavier, N : 02-05-1825; M : 20-01-1846 Saint-Félix-de-Kingsey, Marguerite Savoie Pierre, N : 26-08-1826; M : 05-02-1850 Saint-Félix-de-Kingsey, Julie Pratte David Guillaume, N : 17-06-1828 Acte de baptême de David Guillaume Thibodeau 18 juin 1828, Saint-Grégoire Le 18 juin 1828, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisé David Guillaume, né hier du légitime mariage de Joseph Thibaudeau, meunier, et de Théotiste Richard de cette paroisse. Parrain Pierre Bergeron, marraine Marguerite Richard Bergeron qui n’a su signer ainsi que le père présent. Le parrain a signé avec nous. Les pionniers francophones de Kingsey 87 Cette naissance à Saint-Grégoire en juin 1828 démontre bien que ce Joseph Thibodeau n’est pas celui qui, selon Saint-Amant, serait arrivé à Kingsey en 1827. Il fait tout de même partie des pionniers francophones du canton. _René Thibodeau______ _Alain Thibodeau_____| | |_Anne Boudreau_______ _Joseph Thibodeau_________| | | _Alexandre Hébert____ | |_Anathalie Hébert____| | |_Marie Dupuis________ |--Joseph Thibodeau | _Pierre Leblanc______ | _Augustin Leblanc____| | | |_Françoise Landry____ |_Élisabeth Leblanc________| | _Jean Hébert_________ |_Françoise Hébert____| |_Élisabeth Granger___ Les pionniers francophones de Kingsey 88 Julien Toussaint et Marguerite Leblanc Arrivée à Kingsey avant 04-10-1829 Mariage de leur fille Rosalie Julien Toussaint a laissé une nombreuse descendance à Kingsey, tant par ses filles que par ses garçons. Lui-même né à Saint-Jean-Port-Joli le 2 juin 1782, il épouse Marguerite Leblanc à Bécancour le 6 février 1804. Quand il émigre avec elle, il est accompagné d’une kyrielle d’enfants. Enfants : Marie (Angélique), N : 07-01-1807 Bécancour; M : 24-11-1829 Bécancour, Jean Baptiste Lyonnais, fils de Joseph Lyonnais et Marie Anne Forest Rosalie, N : 12-12-1808 Yamachiche; M : 04-10-1829 Drummondville Louis Ignace Courtois, fils d’Ignace Courtois et Théotiste Champagne François Olivier, N et B : 20-04-1811 Bécancour Joseph, N : 18-01-1814; B : 19-01-1814 Bécancour; M : 20-07-1840 Plessisville Calixte Bourque, fille de Simon Bourque et Rosalie Bergeron Geneviève, N : 04-11-1815; B : 05-11-1815 Bécancour Jean Baptiste Luc, N : 08-03-1818; B : 09-03-1818 Bécancour; M 1 : 06-02-1844 Saint-Félix-de-Kingsey, Zoé Cormier, fille de Jean Baptiste Cormier et Marguerite Genest Labarre M 2 : 19-06-1858 Saint-Félix-de-Kingsey, Henriette Gélinas, fille de Joseph Gélinas et Marie Henriette Maillet Charles, N et B : 28-12-1819 Bécancour Louis, N et B : 22-05-1822 Bécancour Cyrille, N : 03-03-1825 Bécancour; M : 22-11-1855 Saint-Félix-de-Kingsey, Flavie Lefebvre Descôteaux, fille de Pierre Lefebvre Descôteaux et Esther Gagnon Priscille, N : 22-04-1827; B : 23-04-1827 Bécancour; M : 04-02-1868 Saint-Félix-de-Kingsey, Antoine Lambert, fils de Gervais Lambert et Catherine Lesieur Julien Toussaint meurt à Saint-Félix-de-Kingsey le 28 septembre 1856 et Marguerite le rejoint le 31 juillet 1867. _Barthélemy Toussaint _Jean Toussaint______| | |_Jeanne Hédouin______ _Louis Toussaint__________| | | _Jean Mimaux_________ | |_Jeanne Mimaux_______| | |_Suzanne Filteau_____ |--Julien Toussaint | _Jacques Chouinard___ | _Pierre Chouinard____| | | |_Louise Jean_________ |_Thérèse Chouinard________| | _Louis Martin________ |_Ursule Martin_______| |_Louise Ratté________ Les pionniers francophones de Kingsey 89 André Viens et Archange Lambert Arrivée à Kingsey avant été 1831 Recensement La famille d’André Viens (8 août 1790) et Archange Lambert (28 septembre 1796) est signalée au recensement de 1831 sous le nom d’Andrew Viain. Les deux époux sont originaires de Yamaska mais se sont mariés à Saint-François-du-Lac le 13 octobre 1817. Le recenseur leur attribue six enfants. André, N : 21-02-1818; B : 22-02-1818 Saint-François-du-Lac Jacques, N : 17-11-1819; B : 18-11-1819 Saint-François-du-Lac Clothilde, N : 22-11-1821; B : 23-11-1821 Saint-François-du-Lac Pierre, N : 04-12-1823; B : 05-12-1823 Yamaska Julie, N : 12-06-1826; B : 13-06-1826 Yamaska; D : 12-08-1843 Saint-Félix-de-Kingsey Louis, N : 12-07-1828; B : 12-07-1828 Yamaska Quatre autres enfants naîtront au canton de Kingsey : Zoé, 11 juillet 1835; Tharsille, 18 janvier 1839; Hyacinthe, 22 août 1841; Joseph à une date indéterminée. Le patronyme sera maintenu au canton de Kingsey par les garçons André et Hyacinthe. _Pierre Viens________ _Joseph Viens________| | |_Catherine Cantara___ _Joseph Viens_____________| | | _Pierre Théroux______ | |_Véronique Théroux___| | |_Marie Anne Coytou___ |--André Viens | _Joseph Ritchot______ | _Joachim Ritchot_____| | | |_Marie Anne Giroux___ |_Catherine Ritchot________| | _Joseph Couturier____ |_Charlotte Couturier_| |_Marie L’aîné________ Les pionniers francophones de Kingsey 90 Pierre Vigneault et Marie (Françoise) Bourgeois Arrivée à Kingsey après 11-06-1828 avant 09-09-1830 Naissance de leur fille Lucie à Saint-Grégoire Naissance de leur fille Julie à Kingsey Le 1er février 1825 à Saint-Grégoire, il y a mariage entre Pierre Vigneault, fils de Jean Baptiste Vigneault et Geneviève Lafargues, et Françoise Bourgeois, née le 22 juin 1795, fille de Jean Bourgeois et Françoise Richard. On le voit par les patronymes, les deux familles sont d’origine acadienne. Le couple donne naissance à Pierre (15 mars 1826; D : 22-02-1884) et à Lucie (11 juin 1828). Jusque là, les données du recensement de 1831 concordent puisqu’on dénombre un garçon et une fille de cinq ans et moins. Pourtant, voilà que le 9 septembre 1830, une autre fille vient au monde à Kingsey. La petite Julie se retrouve à Saint-Grégoire pour y être baptisée le 9 janvier 1831. L’acte porte en marge la mention “Kingsey”. Cette Julie meurt le 1er avril 1863 à Saint-Félix-de-Kingsey. Une autre fille, prénommée Louise, vient au monde le 23 juin 1833. Marie Françoise Bourgeois meurt le 14 avril 1850 à l’âge de 56 ans. Acte de baptême de Julie Vigneault 9 janvier 1831, Saint-Grégoire L’an 1831 le 9 janvier, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée sous condition Julie, née le 9 septembre précédent du légitime mariage de Pierre Vigneau, cultivateur, et de Marie Bourgeois du township de Kingsey. Parrain Jean Baptiste Trudel, marraine Magdeleine Bourk Bourgeois qui seule a signé, le parrain n’a su signer, le père absent. Les pionniers francophones de Kingsey 91 _Maurice Vigneault___ _Jean Bapt. Vigneault| | |_Marguerite Comeau___ _Jean Baptiste Vigneault__| | | _Michel Poirier______ | |_Agnès Poirier_______| | |_Madeleine Bourgeois_ |--Pierre Vigneault | _Raymond de Lafargues | _Jean de Lafargues___| | | |_Marie Debrun________ |_Geneviève Lafargues______| | _Jean Oselet_________ |_Marie Anne Oselet___| |_Madeleine Beaufet___ Les pionniers francophones de Kingsey 92 Chapitre troisième — Les pionniers méconnus Comme plusieurs municipalités ont érigé un monument au “soldat inconnu”, il convient, à la fin de notre parcours, de dire quelques mots au sujet des “pionniers inconnus” ou méconnus. Le recensement de 1831 a rapporté quelques noms que nous ne parvenons pas à cerner de façon fiable. Dans certains cas, l’usage des “noms dits” sème le doute sur l’identification du personnage. D’autres obstacles sont soulevés par les nombreux homonymes et, pire encore, par la manie de bien des gens de se donner des noms différents aux différentes étapes de leur vie. Nous regroupons ici les individus pour lesquels il nous reste à ce jour trop de doutes pour valider nos affirmations. Jean Baptiste Beauchesne Le recenseur lui attribue quatre filles. Il s’agit peut-être de Jean Baptiste Bourbeau dit Beauchesne, époux en premières noces de Françoise Gentilly, et en secondes noces de Marie Marchand. Nous avons retracé une fille du deuxième lit, Sophie, née le 20 août 1822, mais les enfants du premier lit ne compléteraient pas bien le portrait avec deux garçons et une fille. De plus, dans les actes de mariage des enfants, nous ne trouvons aucune référence à Kingsey comme résidence des parents. Par contre, considérant la présence d’autres Bourbeau à Kingsey, cette hypothèse demeure défendable. François Beaudon Nous avons déjà mentionné un François (Beaudon) Larivière. Nous croyons qu’il s’agit ici d’un doublon. Sauf que, selon le recenseur, l’un, cultivateur, habite au 9e rang et a une fille, alors que l’autre est maçon et habite au 4e rang avec deux fillettes. Différences sur le nombre d’enfants, sur le lieu de résidence et sur le métier. Une incongruité, ça passe; deux, ça sème le doute, trois, c’est beaucoup. Il n’en demeure pas moins que nous ne trouvons aucun autre François Beaudon plausible. Joseph François Beaudreau (sic) Doit-on lire Baudreau ou Boudreau? Les deux patronymes existent. Nous optons pour Boudreau, plus fréquent dans la région de Bécancour alors que les Baudreau habitent plutôt aux alentours de Sorel. Mais ça ne suffit pas à identifier notre personnage. François Béliveau Dans les communautés acadiennes de Bécancour et Saint-Grégoire, les Béliveau sont légion. Le recenseur de Kingsey repère un François Béliveau qui habite seul au 3e rang en 1831 et qui a moins de 21 ans. Il s’agit peut-être du fils de François Béliveau et Élisabeth Brault, elle-même sœur du pionnier Alexis Brault, né à Saint-Grégoire le 21 août 1812. N’ayant pas trouvé trace de son mariage, nous ne pouvons en dire davantage à son propos. Les pionniers francophones de Kingsey 93 Pierre Chartrain Le recenseur identifie un Pierre Chartrain à la tête d’une maisonnée de douze personnes. Nous n’avons trouvé aucune identification plausible de ce personnage. Et pourtant une si grosse famille ne devrait pas passer inaperçue. Nous en venons à croire qu’il s’agit d’un doublon de la famille de Pierre Chartré qui regroupait onze personnes sous son toit, lui compris. La distribution des âges est presque identique entre les supposées deux familles. Joseph Cyr Nous avons déjà identifié deux pionniers du nom de Joseph Cyr. Le recenseur en signale un autre, sans enfant, au 3e rang. Il pourrait s’agir du couple de Joseph Cyr et Marie Babineau, lui étant fils de Jean Baptiste Cyr et Marie Pellerin de Yamaska, elle étant fille de François Babineau et Cécile Raymond. Ce couple se marie à Saint-Grégoire le 7 janvier 1823. Une fille naît en 1824 mais meurt en bas âge. Cette identification est très hypothétique. Nous ne trouvons pas de preuves de sa présence au canton de Kingsey. Louis Faucher Aucun Louis Faucher ne se marie dans les Cantons de l’Est entre le recensement de 1831, où on le dit célibataire, et l’année 1855. Il n’est pas le frère de Joseph Faucher dit Châteauvert. Il pourrait en être un cousin. Joachim Pellerin Le recensement relève la présence d’un Joachim Pellerin et d’une conjointe, propriétaire au 5e rang. Le fonds Drouin ne connaît personne de ce nom et le BMS de Saint-Félix-deKingsey ne le mentionne jamais. Il s’agit sans doute d’un autre cas où un individu modifie son prénom à sa guise ou d’un surnom plus ou moins usuel. Ce personnage demeure donc un mystère pour le moment. o - o - o - o Alors que le recenseur, on le suppose, va de maison en maison dans un même rang avant d’en entreprendre un autre, on retrouve vers la fin de son relevé des maisonnées qui apparaissent hors séquence. Un constat s’impose : quelques noms qu’on retrouve justement en fin de liste sont ceux que nous avons signalés comme possibles doublons. Les pionniers francophones de Kingsey 94 Conclusion Environ 185 ans après les faits, il est certes un peu prétentieux de vouloir réécrire l’histoire. Dans le cas qui a retenu notre attention dans ces pages, il faut reconnaître que les sources documentaires existantes étaient plutôt fragmentaires et, dans bien des cas, carrément erronées. On n’a pas tout dit non plus. Quand on parle de pionniers, à combien devons-nous nous arrêter? Deux? Cinq? Vingt? Définir une année d’arrivée est également bien périlleux. On sait que, dans le cas des pionniers anglophones, quelques-uns sont venus seuls une année, ont construit une cabane, sont repartis puis revenus l’année suivante avec leur famille. Ce mode de migration semble peu probable pour les francophones. On a vu qu’ils avaient pour la plupart des liens entre eux, soit comme Acadiens, soit par alliance, soit par appartenance géographique. Mais ceci n’aide en rien à fixer une date d’arrivée. C’est pourquoi le recensement de 1831 nous est apparu comme un outil de première importance. Nous avons là le véritable noyau fondateur du “French Village” de Kingsey. Si l’on se fie à Saint-Amant quand il affirme, erronément, que les premiers francophones sont arrivés en 1827, ce sont plus de 50 familles qui sont sur place à peine quatre ans plus tard. Comme Saint-Amant, on peut répéter qu’il s’agissait vraiment d’un “envahissement pacifique mais irrésistible d’une race”… Personnellement, cette recherche a fait de nouveau briller à nos yeux le courage et la ténacité de tant de familles acadiennes qui ont su surmonter la terrible épreuve qui a été la leur et qui ont retrouvé dans les terres kingséennes la paix et la sérénité que la bêtise des hommes leur avait ravies. Hommage à toutes et tous les bâtisseurs du “French Village” de Kingsey, Acadiens et autres. Guy Dussault Avril 2013 Les pionniers francophones de Kingsey 95 Appendice 1 Les premiers enfants francophones de Kingsey Certaines sources, dont le notaire Saint-Amant repris par d’autres, prétendent qu’Édouard Chainey, fils de Joseph Chêné et Marguerite Gauthier, né le 22 août 1830 et baptisé le 16 septembre 1830, a été le premier enfant né d’un couple francophone dans le canton de Kingsey. Une recherche dans les registres de Saint-Grégoire et de Drummondville nous permet de renverser cette affirmation, et pas à peu près. Nous avons retracé pas moins de dix filles et quatorze garçons nés “au township de Kingsey” avant Édouard Chainey et il est possible que nous en ayons échappé d’autres. Six de ces naissances ont été enregistrées à Saint-Grégoire alors que les autres l’ont été à la paroisse Saint-Frédéric de Drummondville où était basé le prêtre missionnaire en charge de tous les “townships du Sud”. En voici la liste par ordre chronologique avec reproduction de leur acte de baptême. 1. Jean Baptiste, fils de Jean Baptiste Gervais et Séraphine Bousquet, 16 septembre 1824 Le 29 janvier 1825, par moi, prêtre soussigné a été baptisé Jean Baptiste, né le 16 septembre dernier du légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, journalier de Kingsey, et de Séraphine Bousquet. Le parrain Jean Baptiste Languedoc et la marraine Josephte Gervais, tante, avec le père ont déclaré ne savoir signer. Les pionniers francophones de Kingsey 96 2. Euphrosine, fille de Jean Baptiste Gervais et Séraphine Bousquet, 24 janvier 1826 Le 4 mars 1826, par moi, prêtre soussigné, a été baptisée Euphrosine, née le 24 janvier dernier du légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, cultivateur de Kingsey, et de Séraphine Bousquet. Le parrain [Antoine Houle, oncle, et la marraine Euphrosine Gervais avec le père ont déclaré ne savoir signer.] 3. Louis, fils de Louis Bousquet et Sophie Gervais, 14 mai 1827 Le 26 mai 1827, par moi, prêtre soussigné, a été baptisé Louis, né le 14 mai précédent du légitime mariage de Louis Bousquet, cultivateur de Kingsey, et de Sophie Gervais. Parrain Jean Baptiste Gervais, oncle, marraine Séraphine Bousquet, tante de l’enfant, qui avec le père ont déclaré ne savoir signer. Les pionniers francophones de Kingsey 97 4. Séraphine Jyk (Jack), fille d’Édouard Jacques et Marie Bousquet, 14 octobre 1827 Le 10 novembre 1827, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisée Séraphine, née le 14 octobre du légitime mariage de Édouard Jyk, cultivateur, et de Marie Bousquet, du township de Kingsey. Parrain Jean Baptiste Bousquet, marraine Séraphine Bousquet qui, ainsi que la mère, ont déclaré ne savoir signer, le père a signé avec nous. 5. Louis, fils de Jean Baptiste Gervais et Séraphine Bousquet, 16 juin 1828 Le 5 juillet 1828, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisé Louis, né le 16 de juin du légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, cultivateur, et de Séraphine Bousquet du township de Kingsey. Parrain Louis Jardinier, marraine Josephte [Babin?] qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer. 6. Jean Baptiste, fils de Louis Bousquet et Sophie Gervais, 17 février 1829 Le 7 mai 1829, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisé Jean Baptiste, né le 17 de février dernier du légitime mariage de Louis Bousquet, cultivateur, et de Sophie Gervais, du township de Kingsey. Parrain, Jean Baptiste Bousquet, oncle de l’enfant, marraine, Josephte Trudeau qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer. Les pionniers francophones de Kingsey 98 7. Pierre, fils de Jean Isaïe Bergeron et Euphrosine Prince, 6 juin 1829 (baptême à SaintGrégoire) Le 17 juillet 1829, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisé sous condition Pierre, né le 6 juin précédent du légitime mariage de Jean Isaïe Bergeron, cultivateur, et d’Euphrosine Prince, du township de Kingsey. Parrain Grégoire Bergeron, marraine Marie Josephte Pellerin Bergeron qui n’ont su signer ainsi que le père présent. 8. Joseph Octave, fils de Pierre Champoux dit Saint-Père et Marie Aurélie Hamel, 6 juin 1829 (baptême à Saint-Grégoire) Le 31 janvier 1830, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisé sous condition Joseph Octave [né] le 6e jour de juin précédent du légitime mariage de Pierre Champoux dit St Pair et de Marie Aurélie Hamel, du township de Kingsey. Parrain Joseph Champoux dit St Pair, marraine Magdeleine Prince Fontaine qui n’ont su signer ainsi que la mère présente. Le père absent. Les pionniers francophones de Kingsey 99 9. Louise, fille de François Morel et Marie Bergeron, 11 septembre 1829 Le 14 janvier 1830, par nous prêtre soussigné, a été baptisée Louise, née le 11 de septembre dernier, fille légitime de François Morelle et de Marie Bergeron du township de Kingsey. Parrain Louis Prince, marraine Marie Doucet qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer. 10. Joseph, fils de Jean Baptiste Lafond et Marguerite Poirier, 15 septembre 1829 (baptême à Saint-Grégoire le 24 janvier 1831) L’an 1831 le 24 janvier, par nous, curé de cette paroisse soussigné, a été baptisé Joseph, né le 15 septembre de l’année 1829 du légitime mariage de Jean Baptiste Lafond, cultivateur du township de Kingsey, et de Marguerite Poirier. Le parrain a été Grégoire Bergeron et la marraine Marie Poirier Piché, lesquels ont déclaré ne savoir signer. Le père et la mère absents. Les pionniers francophones de Kingsey 100 11. Zoé, fille de Joseph Cyr et Marie Melançon, 20 octobre 1829 Le 20 mai 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisée Zoé, née le 20 octobre 1829, fille légitime de Joseph Cyr, cultivateur, et de Marie Melancon, du township de Kingsey. Parrain Pierre Doucet, marraine Zoë Cyr qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer. 12. Antoine Félix, fils de Jean Baptiste Bousquet et Marguerite Gervais, 4 novembre 1829 Le 5 décembre 1829, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Antoine Félix, né le 4 novembre dernier, du légitime mariage de Jean Baptiste Bousquet, cultivateur, et de Marguerite Gervais, du township de Kingsey. Parrain Antoine Houle, marraine Euphrosine Gervais qui, ainsi que le père, ont déclaré ne savoir signer. 13. Marie Aurélie, fille de Pierre Hamel et Louise Champagne, 15 novembre 1829 Le 20 mai 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Marie Aurélie, née le 15 de novembre de l’année dernière, fille légitime de Pierre Hamel, cultivateur, et de Louise Champagne, du township de Kingsey. Parrain Pierre Doucet, marraine Aurélie Hamel qui, ainsi que la mère, ont déclaré ne savoir signer. Les pionniers francophones de Kingsey 101 14. Henriette, fille de Jean Baptiste Béliveau et Félicité Brault, 18 décembre 1829 (baptême à Saint-Grégoire) Le 7 mars 1830, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée sous condition Henriette, née le 18 décembre précédent du légitime mariage de Jean Baptiste Béliveau, cultivateur, et de Félicité Bro, du township de Kingsey. Parrain Pierre Hébert, marraine Marguerite Béliveau qui n’ont su signer ainsi que le père et la mère présents. 15. Hilderik, fils de Charles Babineau et Anastasie Lacourse, 28 décembre 1829 (baptême à Saint-Grégoire) Le 13 février 1830, nous prêtre soussigné, avons baptisé Hilderik, fils légitime de Charles Babineau, cultivateur, et de Anastasie David dite Lacourse, né le 28 décembre dernier au township de Kingsey, domicile de ses père et mère. Parrain Étienne Babineau soussigné, marraine Esther David dite Lacourse qui, ainsi que le père, a déclaré ne savoir signer, de ce enquis. Les pionniers francophones de Kingsey 102 16. Marie Calixte, fille de Pierre Doucet et Marie Leblanc, 17 janvier 1830 Le 16 septembre 1830, par nous, prêtre missionnaire soussigné, ont été suppléées les cérémonies du baptême à Marie Callixte, née le 17 de janvier dernier et ondoyée par nous, prêtre soussigné, le 19 avril, fille légitime de Pierre Doucet, cultivateur, et de Marie Leblanc du township de Kingsey. Parrain Jean Louis Leprince, marraine Marie Callixte Prince qui, ainsi que le père, ont déclaré ne savoir signer. 30 17. Madeleine, fille de Louis Édouard Gervais et Marie Bousquet, 1er février 1830 Le 1er février 1830, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisée Magdeleine, baptisée [lire “née”] le 1er de ce mois, du légitime mariage de Louis Gervais, cultivateur, et de Marie Bousquet, du township de Kingsey. Parrain Louis Bousquet, marraine Magdeleine Joyal qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer. 30 Il y a incongruité dans cet acte. L’enfant est née le 17 janvier, a été ondoyée par le prêtre lui-même le 19 avril, puis baptisée le 16 septembre. On se demande pourquoi le prêtre n’a pas baptisé l’enfant quand il l’a eue “sous la main” en avril. Les pionniers francophones de Kingsey 103 18. Honoré, fils de François (Bourbeau) Carignan et Marguerite Leblanc, 17 février 1830 Le 17 avril 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Honoré, né le 17 de février dernier du légitime mariage de François Carignan, cultivateur, et de Marguerite Leblanc du township de Kingsey. Parrain Jacques Cyr dit Vincent, marraine Julie Paillé qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer. 19. Marie Desanges, fille de Louis Prince et Marie Prince, 20 février 1830 Le 6 mars 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisée Marie Desanges, née le 20 de février dernier du légitime mariage de Louis Prince, cultivateur, et Marie Prince, du township de Kingsey. Parrain Joseph Chêné, marraine Aurélie Hamel qui, ainsi que le père, ont déclaré ne savoir signer. 20. Julie, fille de François Beaudon Larivière et Sophie Champoux Saint-Père, 15 mai 1830 (baptême à Saint-Grégoire) L’an 1831 le 12 février, par nous soussigné, curé de cette paroisse, a été baptisée Julie, née le 15 mai précédent du légitime mariage de François Beaudon, cultivateur, et de Sophie Champoux du township de Kingsey. Parrain François Bourk, marraine Julie Champoux Héon qui n’ont su signer ainsi que le père présent. Les pionniers francophones de Kingsey 104 21. Louis, fils de Louis Bousquet et Sophie Gervais, 28 mai 1830 Le 10 de juillet 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Louis, né le 28 mai dernier du légitime mariage de Louis Bousquet, cultivateur, et de Sophie Gervais, du township de Kingsey. Parrain Antoine Houle, marraine Euphrosine Gervais qui, ainsi que le père, ont déclaré ne savoir signer. 22. Ignace Louis, fils d’Ignace Courtois et Rosalie Toussaint, 2 août 1830 Le 16 septembre 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé Ignace Louis, né le 2 d’août dernier du légitime mariage de Ignace Courtois, cultivateur, et de Rosalie Toussaint du township de Kingsey. Parrain Jean Baptiste Blais, marraine Josephte Blais qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer. 23. François Xavier, fils de Jean Baptiste Gervais et Séraphine Bousquet, 16 août 1830 Le 25 septembre 1830, par nous, prêtre soussigné, a été baptisé François Xavier, né le 16 août dernier du légitime mariage de Jean Baptiste Gervais, cultivateur, et de Séraphine Bousquet, du township de Kingsey. Parrain Louis Gervais, marraine Marie Bousquet qui, ainsi que le père et la mère, ont déclaré ne savoir signer. Les pionniers francophones de Kingsey 105 24. David, fils de Jean Jacob Bourbeau Carignan et Josephte Leblanc, 16 août 1830 Le 16 septembre 1830, par nous, prêtre soussigné missionnaire, a été baptisé David, né le 16 août dernier du légitime mariage de Jacob Carignan, cultivateur, et de Josephte Leblanc du township de Kingsey. Parrain François Carignan, marraine Marguerite Leblanc qui, ainsi que le père, ont déclaré ne savoir signer. 25. Édouard Chainey, fils de Joseph Chêné et Marguerite Gauthier, 22 août 1830 Le 16 septembre 1830, par nous, prêtre missionnaire soussigné, a été baptisé Édouard, né le 22 d’août dernier du légitime mariage de Joseph Chêné, cultivateur, et de Marguerite Gautier du township de Kingsey. Parrain Louis Leprince, marraine Cécile Chêné qui, ainsi que le père, ont déclaré ne savoir signer. Les pionniers francophones de Kingsey 106 Appendice 2 Les premiers mariages de Kingséens francophones Le recensement de 1825 nous révèle la présence à Kingsey de Louis Bousquet fils. Le 10 juillet 1826, il épouse Sophie Gervais à Saint-Charles-sur-Richelieu, leur paroisse d’origine. L’acte de mariage précise que les bans ont été publiés pendant trois dimanches consécutifs tant à Saint-Charles-sur-Richelieu qu’à Drummondville, la paroisse dont relève alors le territoire de Kingsey où les nouveaux époux résident. Le 10 juillet 1826, après la publication de trois bans de mariage faite aux prônes de la messe paroissiale pendant trois dimanches consécutifs et pareille publication dans l’église de Drummondville comme il paraît par le certificat de messire Holmes, missionnaire dudit endroit et autres, entre Louis Bousquet, fils majeur de Louis Bousquet Sr [?] et de défunte Magdeleine Chauvin d’une part, et Sophie Gervais, fille mineure de défunt Pierre Gervais, journalier de cette paroisse, et de Magdeleine Martel d’autre part, sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement quelconque audit mariage, nous, prêtre soussigné, avons, vu l’agrément (de leur) de leurs parents respectifs, reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale selon les cérémonies prescrites par notre Mère la [Sainte Église et réglées par le rituel du diocèse et ce, en présence de Jean Baptiste Vigneau, de Joseph Bousquet, amis de l’époux, de Louis Gervais, de Jean Baptiste Drogue dit Lajoie et de John [?] qui, ainsi que l’époux et l’épouse, n’ont pu signer.] Les pionniers francophones de Kingsey 107 Nous avons également relevé les mariages suivants de couples kingséens enregistrés à la paroisse Saint-Frédéric de Drummondville avant 1830. • Louis Bousquet et Josephte Trudeau, 21 juillet 1828 Le 21 juillet 1828, après la publication d’un seul ban de mariage faite au prône de la messe paroissiale de Saint-Frédéric de Drummondville, les parties ayant obtenu dispense des deux autres bans de nous, prêtre missionnaire soussigné, l’ayant accordé en vertu des pouvoirs à nous accordés par Monseigneur l’Évêque de Québec, entre Louis Bousquet, père, cultivateur, veuf de feu Marie Brouillet du township de Kingsey d’une part, et Josephte Trudeau, veuve de Pierre Brousseau du township de Wickham, d’autre part; nous, prêtre missionnaire des townships du Sud soussigné, sans qu’il se soit découvert entre les parties aucun empêchement légitime, avons reçu le mutuel consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Joseph Houle et Louis Gervais qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer. • Jean Baptiste Bousquet et Marguerite Gervais, 4 novembre 1828 Le 4 novembre 1828, après la publication de trois bans de mariage faite aux prônes de la messe paroissiale de Drummondville entre Jean Baptiste Bousquet, fils mineur de Louis Bousquet et de feu Marie Brouillet, ses père et mère, du township de Kingsey d’une part, et Marguerite Gervais, domiciliée dans le township de Wickham, fille mineure de feu Pierre Gervais, en son vivant de la paroisse de Saint-Charles sur la rivière Chambly, et de défunte Magdeleine Martel, du township de Wickham en son vivant d’autre part, nous prêtre soussigné, missionnaire des townships du Sud, du consentement des parents et tuteur et sans qu’il se soit découvert aucun empêchement légitime, avons reçu le mutuel consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction nuptiale suivant la forme et rites prescrits par notre Mère la Sainte Église et ce, en présence de Louis Bousquet, père de l’époux, et Jean Baptiste et Louis Gervais, frères de l’épouse, qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer. Les pionniers francophones de Kingsey 108 • Louis Gervais et Marie Bousquet, 4 mai 1829 Le 4 mai mil 1829, après la publication de trois bans de mariage faite au prône de la messe paroissiale de Drummondville, entre Louis Gervais, domicilié dans le township de Kingsey, fils majeur de feu Pierre Gervais et Magdeleine Martel décédée, en leur vivant de la paroisse de StCharles sur la rivière Chambly d’une part, et Marie Bousquet, femme majeure, veuve de feu Édouard Jack, aussi domiciliée dans le township de Kingsey, d’autre part, nous, prêtre missionnaire des townships du Sud, soussigné, n’ayant point découvert aucun empêchement légitime, avons reçu le mutuel consentement de mariage des parties en présence de Joseph Lavoie, Jacques Cyr dit Vincent et Jérémie Grammont qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer. Bien qu’il ne soit pas célébré à Kingsey, il convient de relever le mariage de Jean Baptiste Lyonnais et Marie Toussaint à Bécancour le 24 novembre 1829. Les parents de la mariée, Julien Toussaint et Marguerite Leblanc, résident alors au canton de Kingsey. Le 24 novembre 1829, après la publication de trois bans de mariage faite au prône des messes paroissiales de Békancour entre Jean Baptiste Beaufu dit Lionnais, cultivateur de cette paroisse, fils majeur de Joseph Beaufu dit Lionnais et de Marie Anne Forêt de la paroisse de Saint-François d’une part, et Marie Toussaint aussi de cette paroisse, fille majeure de Julien Toussaint, cultivateur, et de Marguerite Leblanc demeurant au township de Kingsey d’autre part, ne s’étant découvert aucun … Les pionniers francophones de Kingsey 109 … aucun empêchement soit canonique soit civil et ayant reçu le mutuel consentement des susdits époux, nous prêtre soussigné, curé dudit Békancour, les avons conjoints en mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale suivant les cérémonies de notre Mère la Sainte Église Catholique Apostolique et Romaine en présence et du consentement de Charles Cormier, ami de l’époux, et de Joseph Beaufu dit Lionnais, son frère, de Antoine Leblanc, oncle de l’épouse, et de Antoine Verville, ami, lesquels, ainsi que ledit époux, ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis, l’épouse a signé avec nous. Lecture faite suivant l’ordonnance. Un mot rayé nul. Les pionniers francophones de Kingsey 110 Ceci étant, le 4 octobre 1829, six semaines plus tôt, lors du mariage de Rosalie Toussaint, on dit d’elle qu’elle réside à Kingsey mais que ses parents sont “de” Bécancour. Le mot porte à confusion : on pourrait comprendre aussi bien qu’ils habitent à Bécancour ou qu’ils sont originaires de Bécancour. Puisque la fille est mineure, on est porté à croire que les parents résident à Kingsey comme il est dit plus clairement dans l’acte précédent. [À la troisième ligne, le célébrant a fait erreur sur le nom du marié.] Le 4 octobre 31, après la publication de trois bans de mariage faite au prône de la messe paroissiale sans aucune opposition, entre Louis Cloutier, domicilié dans le township de Kingsey, fils majeur de Ignace Courtois et Marianne Champagne de la paroisse de St-Jean Baptiste de Nicolet d’une part, et Rosalie Toussaint, aussi domiciliée dans le township de Kingsey, fille mineure de Julien Toussaint et Marguerite Leblanc de la paroisse de Bécancour d’autre part, nous, prêtre soussigné missionnaire des townships du Sud, avons reçu, du consentement des parents, le mutuel consentement de mariage des parties et leur avons donné la bénédiction nuptiale suivant la forme prescrite par notre Mère la Sainte Église et ce, en présence de Édouard Toomy, soussigné, d’Alexandre Espérance et de Étienne Hébert qui, ainsi que les époux, ont déclaré ne savoir signer. 31 Année omise dans l’acte mais il s’agit bien de 1829. Les pionniers francophones de Kingsey 111 Appendice 3 Les premières sépultures de Kingséens francophones 32 • Le 13 mars 1827 a été inhumée à Drummondville Magdeleine Martel, veuve de Pierre Gervais, mère de la lignée des Gervais, décédée “à Kingsey dans la maison de son fils”, Jean Baptiste Gervais. Son acte de sépulture a été reproduit au chapitre premier. • Le 24 mai 1828 est décédée à Kingsey Marie Rosalie Brouillet, seconde épouse de Louis Bousquet, inhumée à Drummondville le 26 mai. Son acte de sépulture a été reproduit au chapitre premier. • Le 25 septembre 1828 est décédé à Kingsey Édouard Jack, époux de Marie Bousquet, inhumé à Drummondville le 26 septembre. Son acte de sépulture a été reproduit au chapitre premier. 32 Nous ne retenons ici que les sépultures d’adultes. Les pionniers francophones de Kingsey 112 Appendice 4 Recensement de 1831 à Kingsey Liste des chefs de famille par rangs Transcription avec modernisation de l’orthographe des noms A = Numéro séquentiel selon l’ordre du recensement B = Rang C = Propriétaire, Oui ou Non D = Nombre total de personnes dans la maisonnée A B 62 69 79 80 81 82 89 122 151 Nom “modernisé” C D Notes [Coors?], Patrick Chartré, Pierre Chêné, Joseph Prince, Louis Badeaux, J(oseph) Bourbeau, Jean Jacques Cloutier, Joseph Robinson, Joseph Gardiner, John N N N N N N 4 11 6 12 3 7 O N N 3 5 1 (écrit Cloothier) (écrit Cartré) Cf. # 148 (écrit Chenit) = Thibodeau = Bourbeau Carignan 63 64 65 66 67 1 1 1 1 1 Trenholm, John Trenholm, [Widow?] Reid, Thomas Boats, Joseph Brook, [?] O O N N N 8 8 4 9 9 décédé 12-07-1888, 81 ans 28 29 30 61 68 72 132 142 2 2 2 2 2 2 2 2 Griffin, Mark Taplin, John Galbraigh, John E. Brady, James Trenholm, William Brooks, William Henderson, William Cummins, Robert N O O N O N O N 4 7 4 4 7 4 6 7 tuteur 23 24 25 26 27 71 73 74 3 3 3 3 3 3 3 3 Aldridge, Liman Wentworth, Simon Howison, Robert Towns, William Towne, Benjamin Blais, Jean Weir, Nancy Pearson, William O O O O O O 7 3 11 13 7 1 1 5 = Lyman Aldrich charpentier mari de Nancy Wadleigh, fille du pionnier N forgeron (écrit Towns) célibataire, propriétaire enseignante Les pionniers francophones de Kingsey 113 75 144 145 146 147 150 3 3 3 3 3 3 Wentworth, Logan Townes, Daniel Lindsay, William Howison, William Béliveau, François Blais, John O N N N N N 3 7 1 1 1 1 charpentier (écrit Towns) 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 48 59 76 77 78 83 84 85 135 136 137 138 139 140 141 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 Alexander, Calvin Wadleigh, John Beard, Richard Moore, Daniel Abercrombie, Ralph Blake, Francis Wentworth, Melzar Wentworth, Royal Alister, Samuel Wentworth, Alpha Viain, Andrew Cayer, Baptiste Allen, Richard Hair, William Young, Samuel Young, William Beaudon, François Champoux, Pierre Charland, Joseph Wadleigh, Mathias Pellerin, Jacques Wadleigh, James Courtois, Ignace Carignan, François Babineau, Charles Faucher, Louis Beauchesne, Baptiste Boudreau, Joseph Frs Lafond, Baptiste O O O O O O O O O O N N N N O N N O O O N O O O O O O O O 10 10 7 12 9 18 10 1 3 9 8 10 8 12 5 6 4 4 4 10 7 10 3 10 7 1 6 3 6 médecin 31 32 33 50 51 52 53 54 58 60 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 Stuart, William Young, Simon [Bailey?], Luther Sheridan, Patrick Sheridan, Francis Lynch, Peter McDonald, John Donahue, John Quigley, Patrick Lyng, John O O N O O N N N N N 8 6 14 4 3 7 5 5 6 8 cordonnier célibataire marchand forgeron = André Viens maçon (écrit Champeaux) = Charland Francoeur = Bourbeau Carignan (écrit Beaudreau) catholique marié à Margaret Johnson catholique marié à Rose McMannis Les pionniers francophones de Kingsey 114 87 88 90 91 149 5 5 5 5 5 Lodge, Barrington Blais, François Vigneault, Pierre Doucet, Pierre Pellerin, Joachim O N O O O 9 6 4 2 2 35 36 37 55 56 57 92 93 94 95 96 97 98 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 6 Abercrombie, Robert [?], John B. Reid, John Donahue, Patrick Carlisle, Andrew Wilson, Richard Bergeron, Jean Isaïe Jalbert, Jean Baptiste LeBlanc, Joseph Morel, François Béliveau, Jean Cyr, Joseph Painchaud, Joseph O N N N N N O O N O O O O 10 8 8 3 7 4 5 6 2 7 8 5 10 101 114 7 7 Anderson, William Hovey, Isaac O N 2 6 1 2 3 4 5 6 7 8 8 8 8 8 8 8 N N N N N N N 7 3 9 2 7 4 7 8 38 99 100 70 148 8 8 8 8 8 8 Gervais, Baptiste Bousquet, Baptiste Guimond, Louison Bousquet, Louison Gervais, Louison Bousquet, Louison Bousquet, Baptiste Félix Gagnière, Antoine Fountain, Francis Marcotte, Pierre Cyr dit Vincent, Joseph Pellerin, Joseph Chartrain, Pierre N N N O N N 5 6 7 11 2 12 41 46 86 102 103 104 105 106 107 9 9 9 9 9 9 9 9 9 Johnston, John Scott, James Young, Vinceslaus Brault, Alexis Brault, Pierre Thibodeau, Joseph Jalbert, Jean Cyr, Joseph Béland, Toussaint O O N N N N N N O 9 8 5 10 3 8 4 2 5 catholique marié à Elizabeth Ford (écrit Halbert) (écrit Morelle) (écrit Sire) marié à Marie Louise Hébert, 28-07-1829 = Louis = Louis = Louis = Louis = Jean Baptiste probablement un Perrault dit Fontaine (écrit Sire) = doublon de Pierre Chartré [69] (écrit Sire) (écrit Bellan) Les pionniers francophones de Kingsey 115 108 109 110 111 115 126 127 128 129 130 131 143 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 Parent, Étienne Fecteau, Baptiste Cayer, François Jutras, Louis Martin, George Richardson, Preston Richardson, [?] Brooks, Harvey Brooks, Thomas Brooks, Cephas Hovey, Isaac LaRivière, François O O O O N N N N N N N N 4 1 1 1 7 7 4 3 4 5 7 3 34 39 40 42 43 47 49 112 113 116 117 118 119 120 121 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 N N O O O O 4 7 5 6 7 3 1 6 8 8 7 7 7 9 7 123 124 125 133 134 10 10 10 10 10 Upton, John Sprowl, Thomas Haddock, Joseph Robinson, Robert Cassidy, James Sullivan, William Barnett, Saddy Bell, [?] Armstrong, Simon Scott, James Johnson, Jonathan Doying, Daniel Richardson, [Julian?] Gibson, Joseph Armstrong, Christopher [?], William Sr Pope, Vinceslaus Perkins, David Roger, Clarinda P. Willcox, Albert N 6 5 6 1 1 44 45 11 11 Johnston, Samuel Snell, John O N 1 7 N O N N N N N N N N N (écrit Cayé = Caillé) (écrit Joatra) marié à Phinetta Doying, 07-11-1830, Shipton marié à Fanny Doying, 15-12-1827, Ascot = homonyme de # 114 mais non doublon = doublon de François Beaudon (Larivière) [76] enseignante inhumé 09-03-1867, 78 ans enseignante Les pionniers francophones de Kingsey 116 Sources Recensement de 1825 pour le canton de Kingsey https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1-11706-4206-77?cc=1834346&wc=MMYV174:n1627061963 Recensement de 1831 pour le canton de Kingsey en trois segments • https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1-11352-9519-80?cc=1834329&wc=14241665 (Quelques francophones regroupés au début du relevé du township de Kingsey, lignes 13 à 20) • https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1-11352-9523-76?cc=1834329&wc=14241668 + les premières lignes de la page suivante : • https://familysearch.org/pal:/MM9.3.1/TH-1-11352-9817-21?cc=1834329&wc=14241668 Fonds Drouin Disponible par abonnement sur le site www.genealogiequebec.com Arsenault, Bona, Histoire des Acadiens, 3e édition, Fides, 2004, 502 p. Richard, Louis, Notes sur l’arrivée des Acadiens [dans le district de Trois-Rivières], (composante du Fonds Drouin) Saint-Amant, Joseph-Charles, Un coin des Cantons de l’Est, La Parole, Drummondville, 1932, 534 p. Vallée, Maurice, Le Régiment suisse de Meuron au Bas-Canada, Société d’histoire de Drummondville, 2005, 378 p. White, Stephen A., Dictionnaire généalogique des familles acadiennes, Centre d’études acadiennes, Université de Moncton, 1999, 2 vol. Les pionniers francophones de Kingsey 117 Table des matières Introduction ................................................................................................................ 1 Chapitre premier — Le noyau francophone initial ................................................... Lignée Bousquet .............................................................................................. Lignée Gervais ................................................................................................. Eder (Édouard) Jack et Marie Bousquet ......................................................... 3 5 13 14 Chapitre deuxième — “L’envahissement” 1827–1831 .............................................. Charles Babineau et Anastasie Lacourse ....................................................... Toussaint Béland et Élisabeth Turcot ............................................................ Jean (Baptiste) Béliveau et Félicité Brault .................................................... Jean Isaïe Bergeron et Euphrosine Prince ..................................................... François Blais et Marie Doucet . ...................................................................... Jean Blais, célibataire ..................................................................................... François Bourbeau Carignan et Marguerite Leblanc ..................................... Jean Jacob Bourbeau et Josèphe Leblanc ....................................................... Alexis Brault et Marie Louise Hamel ............................................................. Pierre Brault et Marie Landry ........................................................................ François Élie Caillé, célibataire ...................................................................... Jean Baptiste Cayer et Marie Rivard ............................................................. Pierre Champoux et Marie Aurélie Hamel ..................................................... Pierre Chartré et Françoise Rodrigue ............................................................. Joseph Chêné et Marguerite Gauthier ........................................................... Joseph Cloutier et Marie Louise Blais ............................................................ Ignace Courtois et Rosalie Toussaint .............................................................. Joseph Cyr (dit Miquelon) et Marie Melançon ............................................... Joseph Cyr, veuf .............................................................................................. Pierre Doucet et Marie Leblanc ...................................................................... Joseph Faucher dit Châteauvert et Adélaïde Hudon Beaulieu ...................... Jean Baptiste Fecteau, célibataire .................................................................. Joseph Francoeur et Cécile Chêné .................................................................. Antoine Gagnière et Marie Anne Joyal ........................................................... Louis Guimond et Marguerite Martin ............................................................ Pierre Hamel et Louise Champagne ............................................................... Jean Baptiste Jalbert et Josephte Désilets ..................................................... Jean Jalbert et Julie Cyr ................................................................................. Louis Jutras, célibataire .................................................................................. Jean Baptiste Lafond et Marguerite Poirier ................................................... François (Beaudon) Larivière et Sophie Champoux Saint-Père .................... Joseph Leblanc et Charlotte Turcotte ............................................................. Pierre Marcotte et Esther Cyr ......................................................................... François Morel et Marie Bergeron .................................................................. Joseph Painchaud et Élisabeth Hébert ........................................................... 16 17 19 20 22 24 25 30 31 33 37 38 39 41 42 44 47 49 50 52 54 55 57 58 60 61 62 63 64 66 67 69 70 73 74 75 Les pionniers francophones de Kingsey 118 Étienne Parent et Antoinette Lampron Lacharité ......................................... Jacques Pellerin et Julie Painchaud ............................................................... Joseph Pellerin et Josèphe Blais ..................................................................... Michel Perrault dit Fontaine et Marie Magdeleine Caron dite Verret .......... Louis Prince et Marie Josèphe Prince ............................................................. Joseph Thibodeau et Marie Calixte Prince ..................................................... Joseph Thibodeau et Théotiste Richard .......................................................... Julien Toussaint et Marguerite Leblanc ......................................................... André Viens et Archange Lambert ................................................................. Pierre Vigneault et Marie (Françoise) Bourgeois ........................................... 77 78 80 81 83 85 87 89 90 91 Chapitre troisième — Les pionniers méconnus ......................................................... Jean Baptiste Beauchesne .............................................................................. François Beaudon ............................................................................................ Joseph François Beaudreau ............................................................................ François Béliveau ............................................................................................ Pierre Chartrain .............................................................................................. Joseph Cyr (3) ................................................................................................... Louis Faucher .................................................................................................. Joachim Pellerin .............................................................................................. 93 93 93 93 93 94 94 94 94 Conclusion ................................................................................................................... 95 Appendice 1 : Les premiers enfants francophones de Kingsey .................................. Appendice 2 : Les premiers mariages de Kingséens francophones ........................... Appendice 3 : Les premières sépultures de Kingséens francophones ....................... Appendice 4 : Recensement de 1831 par rangs ........................................................... 96 107 112 113 Sources ........................................................................................................................ 117 Table des matières ...................................................................................................... 118 Les pionniers francophones de Kingsey 119