Table des matières - Institut Charles Peguy
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Table des matières - Institut Charles Peguy
Table des matières 1. 2. 4. 5. Qu’est-ce que le Food and Beverage Management ? 1 a. b. c. d. e. f. g. h. 1 1 1 1 2 3 4 4 Introduction : But des opérations F&B : Cycle d’un service délivré par le F&B : Les secteurs principaux du F&B Le coût et l’orientation du marché : Les responsabilités du F&B management : Les contraintes du F&B management : Les 2 approches du F&B management : L’expérience du repas 6 a. b. c. d. e. f. g. h. 6 6 7 7 8 9 9 9 Introduction Le Food & Drink La variété des choix Le niveau de service L’atmosphère Attentes et adhésion du client Location et accessibilité Les employés en F&B Un peu de marketing... 10 a. b. c. d. e. f. g. h. i. 10 10 10 10 11 11 13 13 14 Définition : Les enjeux du marketing pour une entreprise : Les enjeux du marketing pour le consommateur : Les études de marché : La stratégie marketing : Le SWOT analysis dans le but d’atteindre l’objectif Les objectifs SMART Le plan d’action : Le client La publicité en F&B 16 a. b. c. d. 16 16 16 17 Introduction Le budget d’une campagne de publicité Choix de la cible Les différentes formes de délivrance d’un message Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 1 6. Les menus et les listes de boissons Les critères de base dans la création d’une carte Les types de menu : Les listes des boissons : Le menu engineering ou la fixation des prix de vente : 18 20 20 21 Une vue globale de la fonction de contrôle en F&B management 28 a. b. c. d. e. 28 28 29 29 31 1. 2. 3. 4. 7. 8. 18 Introduction. Les objectifs de ce type de contrôle : Les problèmes spécifiques du contrôle en F&B Les fondamentaux du contrôle La réalité du contrôle : Les aspects financiers a. b. c. d. Objectif les types de budget Analyse des documents Formules et calculs utilisés en F&B Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 32 32 32 annexes annexes 2 1. Qu’est-ce que le Food and Beverage Management ? a. Introduction : La consommation de nourriture et de boissons en dehors de la maison forme la partie substantielle des activités de l’hôtelerie-restauration et de l’industrie du catering en général. Au sein de cette industrie, les opérations F&B sont caractérisées par leurs diversités. b. But des opérations F&B : Les opérations F&B concernent la délivrance de nourriture et d’une variété de boissons dans un lieu donné afin de générer du profit. c. Cycle d’un service délivré par le F&B : - le consommateur et le marché - la formulation du contrat (méthode) - l’interprétation de la demande - la convergence des facilités - l’approvisionnement - la production et le service - le contrôle des coûts et des revenus - l’analyse de la satisfaction du client d. Les secteurs principaux du F&B Les opérations F&B peuvent êtres réalisées dans 2 secteurs principaux que sont : le secteur commercial et le secteur subsidié. Ces deux secteurs peuvent eux-mêmes être subdivisés comme suit : - Le secteur commercial est divisé en : * Le Marché général qui comprend, par exemple : - les hôtels : le but du F&B dans ce genre de lieu est multiple. Cela dépendra du marché choisi. Dans un Resort (hôtel de vacances) la restauration est essentielle. Dans un hôtel-business, elle doit être présente (bar, restaurant, banquet, room service) et dans un city hôtel, elle peut-être minimaliste (service de petit-déjeuner, distributeurs, etc.). - les restaurants et snack-bars : ce sont des lieux commerciaux qui ont pour but de nourrir les gens de manières diverses et variés - les cafés : considérés comme débit de boissons, ces lieux sont avant tout prévus pour la délivrance de boissons diverses et variées. La partie restauration est minimaliste. - Les fast-foods : ce secteur est construit généralement autour d’un produit, par exemple le hamburger ou la pizza. Ce produit est souvent très bien « marketé ». Tout est important et il n’y a pas de place pour l’approximation. - les take-away : en développement constant, ces lieux ont pour but de délivrer de la nourriture qui peut être mangée sur place ou emportée et mangée ailleurs comme à la maison. Institut Charles Péguy – LLN 3 Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS * Le Marché restreint comprend par exemple : la délivrance de nourriture pendant des voyages, dans des clubs ou cercle privés et/ou délivrée par des traiteurs. Les opérations F&B dans ce secteur sont tournées ver la profitabilité de ce qui est entrepris. L’activité F&B peut-être soit une activité principale comme la gestion d’un restaurant, soit secondaire ou additionnel comme dans certains hôtels où le F&B est annexe, mais doit être présent. - Le secteur subsidié est divisé en : Le catering institutionnel comprend par exemple : les écoles, les restaurants universitaires, les hôpitaux, les prisons. Le Catering « employés » comprend par exemple les restaurants d’entreprise. Ce secteur, comme son nom, l’indique sera soumis à des contraintes budgétaires et économiques, mais il ne générera pas de profit car il est organisé par nécessité et non pour des raisons commerciales. e. Le coût et l’orientation du marché : Il est important avant d’aller plus loin dans notre analyse de faire une distinction entre le coût et le marché. En effet, une entreprise de catering est - soit « orientée coûts » comme le secteur subsidié (hôpitaux, prisons, écoles, restaurants d’entreprise), - soit « orientée marché » (restaurants commerciaux, fast-food, brasseries, hôtels) i. Caractéristiques d’un outlet (lieu de vente) orienté « marché » : - les coûts fixes seront très élevés comme les salaires, les équipements, les amortissements, etc. - Lien étroit entre l’accroissement du revenu et la baisse des coûts afin de contribuer à l’accroissement du profit mais cette baisse des coûts aura des limites, il faudra donc avant tout se focaliser sur l’augmentation des ventes. Une vigilance accrue du marché sera nécessaire. - le marché de la demande etant très instable : cela demandera donc beaucoup de vigilance et de pro- et ré-activités dans la vente afin de maintenir le profit. - Politique des prix plus flexibles. ii. Caractéristiques d’un outlet orienté « coûts » : - faible pourcentage de coûts fixes mais pourcentage élevés de coûts variables dépendant du type de restauration fournie - lien élevé entre la diminution des coûts pour augmenter le profit car il sera difficile d’augmenter les ventes. - Marché assez stable. - Prix stables pour fidéliser une clientèle en tenant compte de coûts fixes assez faible car peu de services seront fournis. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 4 f. Les responsabilités du F&B management : Elles sont, bien entendu, nombreuses et variées, mais en voici 4 essentielles : Responsable de la planification : objectifs, décisions, maintient des standards de services, horaires, etc. Faire en sorte d’atteindre les objectifs financiers prédéfinis (budget) Prise en charge de la motivation de l’équipe Contrôle des performances du département et de l’équipe En résumé, il faut planifier, organiser, motiver et contrôler !!! Tout un programme. En F&B, cela donnera en théorie, pour : la planification et l’organisation : mise en place d’une politique financière, d’une politique marketing, détermination des objectifs opérationnels comme la méthode de travail, les procédures, les standards de service. Ces politiques sont souvent, en tous cas dans les Groupes hôteliers, imposées par le Senior management. Il ne restera plus (!?) qu’à les mettre en place et à les accomplir. la motivation : fonction très importante pour un manager. Elle nécessite la maîtrise des méthodes de leadership, d’une écoute attentive de l’équipe, d’une capacité réelle d’empathie et le développement d’un esprit d’équipe fort. En F&B cela donnera, en pratique : Le choix des produits et le type de service doivent être clairement définis pour le marché choisi afin d’atteindre ou de dépasser les attentes du client, L’achat, la livraison, le rangement, la réquisition et la préparation des articles (items) F&B doivent être clairement établis afin que le produit fini soit à la hauteur des attentes du client, La mise en place d’un système de contrôle conformément à la devise : « La confiance n’exclut pas le contrôle ». Il faudra donc vérifier régulièrement les prix afin de maintenir et d’assurer pleinement les standards de qualité préétablis, analyse des coûts, analyse du taux de « captage », etc. Réconciliation des résultats des contrôles et en tirer les conclusions. Organiser et donner des formations (le principe de formation permanente est essentiel). Coopération et communication avec les autres départements afin d’augmenter l’efficacité et la profitabilité de l’entreprise. Mise en place de système d’analyse de la satisfaction du client. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 5 g. Les contraintes du F&B management : i. Les facteurs externes : il existe 6 facteurs externes qui vont influencer la politique du F&B management. Ils sont résumés par les lettres P E S T E L : - P comme Politique : le taux de change, la TVA, la fiscalité - E comme Economique : les crises, les cas de force majeurs (Act of God), le coût de la vie, les salaires, etc. - S comme Social : les changements sociaux, les types de clientèle, les âges, les ethnies, la mode, etc. - T comme Technique : les équipements, les processus informatiques, les fiches techniques, etc. - E comme Ecologique : le tri des déchets, les produits Bio, etc. - L comme Législations : les lois, les décrets, l’AFSCA, etc. ii. Les facteurs internes : - F&B département : stock, gaspillage dans la production, déchets, etc. - Staff : rotation de personnel, absentéisme, motivation, recrutement,... - Contrôle comme le cash & credit control, le maintien des coûts dans la ligne du budget, la stabilisation des stocks, la vérification des prix d’achats fluctuants, l’apport des statistiques. h. Les 2 approches du F&B management : i. L’approche traditionnelle : cette approche est caractérisée par les points suivants : la certitude de la linéarité du marché, la dépendance de l’expérience de personnes clefs dans la gestion au jour le jour, la difficulté d’accès à l’information, le mangement intuitif, la réactivité par nature, le service est dynamique, l’outlet est vulnérable à la rotation de personnel, la comptabilité est limitée. Par exemple : le restaurant La Tour d’Argent à Paris qui existe depuis 1582 ii. L’approche systémique : cette approche est caractérisée par les points suivants : très sensible aux changements dans l’évolution du business, la dépendance de l’expérience du staff et de bons outils d’analyse, l’information est accessible si besoin est, le management est quantitatif, il est proactif par nature, le service et la gestion est dynamique, moins vulnérable à la rotation de personnel, la comptabilité est analytique. Par exemple : les McDonalds Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 6 i. Les 3 systèmes intervenant dans une opération F&B : Le système de production qui part des achats vers le stockage, vient ensuite la préparation, la cuisson, le « tenir prêt », la régénération (si on utilise ce système), la présentation, le nettoyage des lieux et le mangement après le service. Le système de la délivrance ou de la séquence de service qui part de la préparation de la salle, l’accueil et le « seating » du client, la prise de commande, le service, le débarrassage, la note, le nettoyage et le management après le service (commande, etc.) Le processus du consommateur qui commence par son arrivée, la sélection de ses choix, la réception de l’assiette, la consommation, le paiement et fini par le départ. Il existe bien sûr des interactions entre les 3 systèmes comme la réception de l’assiette après le service de l’assiette, le débarrassage qui suit la consommation, la cuisson qui découle de la commande, etc. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 7 2. L’expérience du repas a. Introduction 1. Définition : l’expérience du repas peut être définie pour une série d’événements vécus par un client qui est allé manger en dehors de chez lui. Il est bien sûr difficile de dire quand commence et quand fini l’expérience du repas d’un consommateur mais d’un commun accord, nous pouvons dire que le moment T. du début de l’expérience est le moment où le client pénètre dans un outlet F&B et ce moment T. fini lorsqu’il en ressort (cela fini parfois par une bonne gastro...). Ces séries d’expériences vécues peuvent être divisées en deux catégories, une représentée par un élément tangible c’est-à-dire le produit, la cuisson, la présentation de l’assiette et l’autre par un élément intangible comme le service, l’atmosphère, l’ambiance, etc. 2. Les facteurs généraux du choix du consommateur : ces facteurs de choix dans le type de restauration sont subdivisés comme suit : La raison sociale : occasion spéciale comme un anniversaire Le business : obligation professionnelle La facilité d’accès et le temps imparti pour l’expérience : après le boulot... L’atmosphère et le service : gentillesse su staff, beau décor, etc. Le prix : point très important dans le choix Le menu : étendue des suggestions, etc. Tous ces facteurs interviennent à un stade différent du processus de décision et ont une influence sur le choix final. Bien entendu, tous les points ne sont pas partie prenante dans les décisions de chaque client, souvent un ou deux points mis en avant est suffisant pour faire un choix. b. Le Food & Drink Le type de nourriture ou de boissons que choisit un client dépend aussi de facteurs particuliers comme : L’offre disponible : menu limité ou extensible, offre autour d’un produit phare, etc. La qualité des produits proposés : frais, facile, sains,... La quantité de produits proposés dans une assiette La consistance de l’offre et de la qualité Le panel d’expériences gustatives, aromatiques, chromatiques dans les assiettes Les cuissons à bonne température, les boissons servies à bonne température, ... La présentation de l’assiette doit être en conformité avec l’intitulé du plat, la présentation générale de la carte, le décor du restaurant, etc. Le bon rapport qualité/prix L’expérience totale doit atteindre ou dépasser les attentes du client Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 8 c. La variété des choix Il est assez évident que les choix doivent être faits en fonction de certains critères que sont la saisonnalité des produits, le renouvellement régulier de la carte, l’offre équilibrée, les choix pertinents en fonction du type de clientèle recherché. Sans cela, le patchwork créé sera trop compliqué pour le client et celui-ci renoncera rapidement à revenir. d. Le niveau de service Il est important d’offrir le service en accord avec le type de restauration choisi. On voit mal un serveur en queue de pie au comptoir du dernier restauration rapide à la mode vice-versa, un personnel en Jean’s en service dans un 3 étoiles Michelin ! Si ces exemples sont excessifs, il y a pourtant bien des endroits où par effet de mode ou pour faire fashion, le service est un cocktail délirant et qui entre en conflit avec le concept proposé car certains aspects n’ont pas été étudiés avec autant d’acuité que le plan marketing. Il existe 4 types communs de service : Le service dit « à l’anglaise » : le personnel dresse les mets sur assiette et ce devant le client en utilisant les couverts ad hoc. Service essentiellement utilisé en banquet ou dans des hôtels qui acceptent des groupes de touristes... Il est aussi appelé service « à la pince », pince que forment la fourchette et la cuillère utilisées pour servir les mets. Avantages : rapide, ce service permet, en un seul voyage depuis la cuisine, de servir de nombreux convives. C'est le mieux adapté aux banquets ou pour servir les sauces. Inconvénients : le dressage de l'assiette est moins travaillé. Certains plats très fragiles ne peuvent être servis de cette manière. Le service dit « à la française » : le personnel propose les plats au client et ce dernier se sert. Service essentiellement utilisé chez soi, très peu en restaurant car le premier et dernier servi mange froid à cause de la lenteur des autres hôtes. Avantages : c'est aussi un service rapide. Le convive se sert, plus ou moins, selon son goût. Inconvénients : la présentation ne permet pas un « dressage » dans l'assiette, le convive, souvent plus maladroit que le serveur, est plus lent, et peut « démonter » un plat. Le service dit « à l’américaine » : service actuellement le plus utilisé puisque les assiettes sont dressées en cuisine et apportées en salle. L’avantage est une superbe présentation de l’assiette mais les serveurs ne sont plus que simples « porteassiettes ». Avantages: permet plus de fantaisie sur assiette Inconvénients: moins spectaculaire, personnel de salle moins qualifié Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 9 Le service dit « à la russe » : service sur guéridon. Le serveur est mis en valeur car il dresse l’assiette en salle. Avantages : le service est spectaculaire. Inconvénients: requiert un personnel plus nombreux et plus compétent. Ce service est long et complexe. Il est piquant de noter que le vocabulaire cité plus haut et qui est communément accepté aujourd’hui, n’avait pas la même signification... Voyez ci-dessous : a. Le service à la française était un service en vogue jusqu’au XIX ème siècle et consistait à présenter la totalité des plats en une fois sur de somptueux buffets... b. Le service est à la russe, importé en France en 1802 par le Prince Kourakine, grand et gros mangeur devant l’Eternel, consistait à présenter les plats l’un après l’autre et à les présenter en service à l’anglaise actuel c’est-à-dire « à la pince ». c. Peut-être que l’appellation « service à l’américaine » a été inventée suite aux exclamations nombreuses et bruyantes de dames d’Outre-Atlantique, qui s’extasiaient devant les découvertes de la cuisine française après la première guerre mondiale. d. L’atmosphère L’atmosphère et l’ambiance d’un restaurant sont des aspects difficiles à définir dans un cadre opérationnel car ils sont du domaine de la sensation du feeling et sont donc différents pour chaque convive. Tous les restaurants n’ont pas ou ne veulent pas une atmosphère particulière ou recherchée comme telle, d’autres sont à thème, etc. L’atmosphère d’un restaurant est affectée par de nombreux aspects d’une opération. Cela inclut le décor, l’ameublement, le nappage, les uniformes, la porcelaine, l’argenterie, la lumière, le tempo du service, l’âge, l’habillement et le sexe du client et des autres clients, la musique, la réverbération des sons ambiants, la température de la salle, la propreté, les toilettes, etc. En un mot, l’harmonie entre le produit, le service et l’environnement est très importante. Si l’un des aspects n’est pas à l’unisson avec les autres, cela va conduire le client à avoir une image négative du restaurant, image que gardera en mémoire le client ! e. Attentes et adhésion du client Un client ou un groupe de client qui arrive dans un restaurant vont apporter avec eux une série d’attentes comme le type de service, le rapport qualité/prix, etc. Bien sûr, ces attentes sont différentes en fonction du type de clients mais ils sont une partie de l’atmosphère d’un restaurant. Le client Business en tenue de ville sera très mal à l’aise dans un prêt-à-manger, sa tenue risquant de susciter des commentaires. Un des besoins majeurs d’un client est de pouvoir s’identifier et s’associer à un type de restaurant afin qu’il soit en harmonie avec le tout. Il est évident que ce besoin n’est pas un besoin uniforme et que chaque client a le potentiel pour s’adapter à plusieurs types de restaurants car les besoins et les attentes de chacun seront différents selon l’occasion. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 10 D’un autre côté, la difficulté pour un restaurant de viser plusieurs marchés tout en gardant une identité propre et constante, est évidente mais il va devoir trouver le juste milieu dans l’offre et la décoration, par exemple tout en adaptant son niveau de service et de prestations en fonction du type de marché et du tempo. Il lui faudra donc être très attentif afin de ne pas perdre sa clientèle. g. Location et accessibilité Les services qui sont fournis dans un lieu inapproprié n’atteindront jamais les attentes et ne seront pas performants. Le choix de la bonne situation d’un endroit de catering doit être fait attentivement à partir de l’identification du marché recherché. h. Les employés en F&B Le staff dans un restaurant est le complément essentiel de l’expérience du client et ce complément peut être décliné comme suit : Le rang social est déterminant L’âge et le sexe : un bon mixte est nécessaire Les uniformes et le grooming Le type de service choisi Le nombre de personne en salle et/ou en cuisine est dépendant du prix de vente et donc le niveau de service en dépend aussi. Dans chaque établissement, il existe des ratios de service qui sont fonction du type de restauration proposée. Bien entendu, il n’y a pas que le nombre qui compte mais aussi et surtout l’attitude !!! Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 11 4. Un peu de marketing... a. Définition : Le marketing est une discipline du management qui cherche à déterminer les offres de biens, de services ou d’idées en fonction des attitudes et de la motivation des consommateurs. Il favorise la commercialisation de produits ou de services. Il comporte un ensemble de méthodes et de moyens permettant de s’adapter aux publics auxquels elle s’intéresse, leur offrir des satisfactions si possible répétitives et durables. Il suscite donc par son aspect créatif des innovations sources de croissance d’activités. Ainsi, l’ensemble des actions menées par l’organisation peut prévoir, influencer et satisfaire les besoins du consommateur et adapter ses produits ainsi que sa politique commerciale aux besoins cernés. b. Les enjeux du marketing pour une entreprise : Le marketing se conçoit comme le premier maillon créatif devant aboutir à des ventes et à la fidélisation d’une clientèle solvable ciblée par la stratégie marketing afin d’assurer des économies d’échelle indispensables à la survie d’une entreprise dans un environnement concurrentiel. Le marketing s’inscrit dans une organisation et un management qui attend de lui une vente efficace d’offres auprès des clients potentiels. N’oublions pas que le marketing est à la fois un esprit ou une connaissance du marché, un outil ou un ensemble de méthodes d’étude de marché et un moteur ou support des actions de l’entreprise sur le marché cerné. c. Les enjeux du marketing pour le consommateur : D’un marketing cherchant à convaincre le consommateur, les entreprises cherchent maintenant à s’adapter à lui. Elles cherchent à construire une offre à deux, c’est-à-dire avec le client. d. Les études de marché : Les études de marché permettent de recueillir des informations permettant de mieux connaître la cible convoitée et l’environnement de cette cible. Ceci permettra d’adapter les méthodes de marketing opérationnel et stratégiques selon les besoins découverts. La réalisation d’une étude de marché repose sur : une analyse de la problématique, une analyse de la cible, l’élaboration d’un cahier des charges, la mise en place de l’action, le recueil des informations, le traitement des informations, l’analyse des informations, la préconisation. Ces techniques se fondent sur l’étude du comportement du consommateur. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 12 e. La stratégie marketing : Cette stratégie vise à mettre l’entreprise concernée en adéquation avec les exigences implicites ou explicites du marché sur lequel elle agit. Les bases de cette stratégie sont de découvrir les besoins des consommateurs potentiels et de définir les produits et services. Le marketing opérationnel est la concrétisation sur le terrain des décisions d’orientation prises au niveau de la stratégie marketing et aboutit à l’élaboration d’un plan marketing. f. Le SWOT analysis dans le but d’atteindre l’objectif i. Définition : Ce document permet d’analyser l’environnement externe et interne au projet. Dans l’environnement externe, on distingue les opportunités et les menaces pour le projet. Dans l’environnement interne, on distingue les forces et les faiblesses que l’entreprise transmet au projet Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 13 ii. Méthode : Un tableau de format A4 Comportant une grille composée de 4 grandes cases Verticalement : 2 colonnes. Celle de gauche recueille la liste des éléments ayant une incidence positive ou favorable sur l'objet étudié Celle de droite recueille la liste des éléments ayant une incidence négative ou défavorable sur l'objet étudié. Horizontalement : 2 lignes. Celle du haut recueille la liste des éléments dits "internes", c'est-à-dire faisant partie de l'objet étudié, donc réputé pouvant être pilotés ou régulés. Celle du bas recueille la liste des éléments dits "externes", c'est-à-dire se situant hors de l'objet étudié (dans son environnement), donc réputés représenter une véritable contrainte d'ordre externe, c’est-à-dire, a priori, non maîtrisable. Case S : Les Forces (facteurs positifs et d'origine interne) = capitaliser ! Case W: Les Faiblesses (facteurs négatifs et d'origine internes) = améliorer ! Case O : Les Opportunités (facteurs positifs et d'origine externe) = investir ! Case T : Les Menaces (facteurs négatifs et d'origine externe) = agir ! iii. Forces, faiblesse et limites de la méthode C’est la confrontation entre les résultats du diagnostic externe et ceux du diagnostic interne qui va permettre de formuler des options stratégiques. Ces formulations constituent l’intérêt de l’analyse SWOT. La matrice SWOT n’apporte cependant une aide pertinente que dans la mesure où les questions initiales sont convenablement posées et que l’on puisse y répondre. iv. Quelques conseils - Evaluer tous les moyens - Utiliser des critères locaux - Bâtir sur les points forts - Améliorer les points les plus faibles - Etre objectif = partir des faits établis - Prendre l’avis de personnes externes - A éviter : Exagérer les forces Vouloir tout changer en un jour SWOT = photo instantanée, donc évolutif. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 14 g. Les objectifs SMART Après le SWOT donc l’analyse, il faut se mettre des objectifs afin de réaliser ce qui a été analysé. Pour cela, on utilisera une méthode simple qui s’appelle SMART : S = spécifique c’est-à-dire sur un point précis M = mesurable c’est-à-dire qu’il sera possible d’en mesurer la progression A = acceptable c’est-à-dire accepté par tous au sein de l’équipe R = réaliste c’est-à-dire réalisable T = temps c’est-à-dire qu’un temps limite sera établi En plus, votre objectif doit être : - formulé positivement - sous votre contrôle - être prêt à en payer le prix au propre comme au figuré - vouloir le réaliser - être capable de le réaliser h. Le plan d’action : « What you cannot measure, you cannot manage » (P. Drucker) Etablir un plan d’action découle logiquement de l’analyse et de la mise sur pied d’objectifs Smart. i. Pour ce faire, voici les conseils à suivre… Structure claire et logique Style concis SMART Exhaustif Ne pas exagérer les détails Quantitatif et qualitatif Normes de prestations Etc. ii. Questions à se poser dans un plan d’action Quoi ? Où ? Par qui ? Budget ? Quand ? Pourquoi ? Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 15 j. Le client i. Les besoins : les besoins des clients ont été définis par un certain Maslow qui en a fait une jolie pyramide : Déterminer ses besoins est la base même de l’étude d’un client. Ces besoins sont déterminés par cette pyramide qui est le résumé de tout. Bien entendu, ces besoins sont satisfaits dans un ordre qui part du pied de la pyramide vers son sommet. Inutile de croire que si je n’ai pas les besoins physiologiques, je ne peux avoir les autres. ii. iii. Les souhaits d’un client : les souhaits sont déterminés par les besoins... tout simplement. Les attentes d’un client : c’est le film que ce fait le client avant son arrivée dans l’outlet. Ce film est réalisé par l’entreprise via des photos, de la publicité, le site web... il vaut donc mieux que la réalité soit en accord avec les attentes du client. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 16 iv. Les attentes actuelles du client : Que le restaurant soit orienté vers le client et non vers le Chef Il faut une politique et un message clairs Recettes standards simples, faciles à comprendre Une nourriture naturelle et fraîche Une nutrition équilibrée De l’alternance, de la variété et de l’originalité Normes d’hygiène élevées Un accueil chaleureux et cordial Des produits locaux Un bon rapport qualité/prix v. Les émotions d’un client : c’est ce qu’il emporte en partant, ce qu’il emporte dans ses bagages comme souvenir !!! C’est ce qu’il gardera dans sa mémoire et partagera autour de lui car 80% de notre vie est sentiment, seul 20% est de l’intellect ! vi. La connaissance des clients : Qui sont mes clients ? Que pensent mes clients ? Quels clients vais-je attirer ? Il faut donc rechercher mon public cible !!! Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 17 5. La publicité en F&B a. Introduction Le but de la publicité dans notre secteur est d’informer le marché de nos produits opérationnels Le but est d’influencer la connaissance, l’attitude et l’intérêt d’une personne de telle manière que cela rencontre les objectifs du publicitaire. Les objectifs d’une opération de publicité doivent être inclus dans le Business plan. Pas de campagne publicitaire équivaut à ne pas informer le marché de son existence, mais une campagne publicitaire désorganisée ne profitera pas à l’établissement. b. Le budget d’une campagne de publicité Il dépendra de nombreux facteurs comme : i. La nature de l’opération dans le secteur proposé (secteur commercial ou non) ii. La taille de l’opération : au plus grande est la campagne ; au plus onéreuse elle sera ! iii. La responsabilité de la société de service : dans une petite structure, c’est le propriétaire qui mettra les fonds tandis que dans une grosse structure, c’est prévu dans un budget mondial. c. Choix de la cible Afin que la campagne soit le plus profitable possible, il faut une idée bien claire de ce que l’on veut proposer. La cible est très importante afin de ne pas se disperser. Dans notre branche d’activité, cela nécessite d’inclure les points suivants : La création de prise de conscience du produit. Faire en sorte que le maximum de consommateur comprenne le message Créer le désir du produit : il faut que le client soit attiré par le produit via son message. Le message doit donc susciter l’envie. Tenir compte de l’influence des consommateurs sur le produit à moyen et à long terme Créer une loyauté à la marque à travers la promesse du message Persuader le consommateur d’acheter le produit Persuader le consommateur de nous choisir plutôt que le concurrent Rappeler régulièrement au consommateur d’acheter le produit Informer le marché d’un nouveau produit Assurer (rassurer) le consommateur qu’il a bien acheté (rapport qualité/prix) Être politiquement correct Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 18 d. Les différentes formes de délivrance d’un message : i. La publicité Via la Poste : 1. Les avantages : excellent si le bon ciblage des consommateurs spécifiques a été bien réalisé, l’introduction est plus aisée par un envoi postal nominatif, feedback plus facile à obtenir, bonne gestion des coûts 2. Les désavantages : si le ciblage a été mal fait, le coût sera élevé et inutile, l’envoi doit être bien géré, le coût de rédaction et de production sont très élevés Les annonces dans la Presse : 1. via les journaux : forme la plus populaire mais attention a sa planification (date de parution, page de parution, jour de parution) 2. Magazines : plus facile mais aussi plus onéreux mais on peut mettre sur pied des échanges commerciaux. 3. Guides : support statique et très cher 4. Brochure de voyage : le message doit être valable sur le long terme. Télévision et radio : 1. Support très cher, nécessité d’être percutant car le prix est fonction de la seconde de diffusion... Flyers et posters : 1. très cher mais durable 2. doit être disposé près du lieu de vente 3. message court et percutant ii. Relations publiques : Réaction face aux remarques négatives et création de liens de confiances avec le monde des Médias, analyse régulière de la presse, relationnel avec les Médias iii. Merchandising : essentiellement utilisé lors de Salons mais aussi au sein des établissements : Floor stands, posters, wall displays, tentes logotisées, produits logotisés, menu enfant, panneau extérieur reprenant certains plats fétiches, pub sur des sets de tables, etc. iv. Promotions Sales : Les buts sont multiples : 1. Augmenter la dépense du client et donc le revenu et donc le profit 2. Promouvoir un nouveau produit 3. Promouvoir une gamme de produits 4. Rappeler le message d’une campagne de publicité 5. Aider à remplir le lieu de service quand l’activité est en baisse 6. Créer des événements spéciaux 7. Mettre sur pied des forfaits 8. Aider à vider les stocks via des ventes pour le personnel par exemple. Institut Charles Péguy – LLN 19 Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 6. Les menus et les listes de boissons 1. Les critères de base dans la création d’une carte Une carte est faite pour vendre. Elle doit être faite et présentée en tenant compte du marché choisi ! i. Les critères de base à respecter dans la préparation d’une carte : La présentation générale est le point le plus important car il permet d’identifier l’image et la personnalité du restaurant. Le menu doit être attractif car les premières impressions comptent beaucoup Elle doit être toujours propre et pas seulement au sens figuré Elle se doit d’être facile à lire Elle est le complément du décor Elle doit épouser le marché choisi mais aussi la tendance Il lui faut un beau design mais elle doit rester lisible pour le plus grand nombre ii. Le contenu : La langue de la carte doit être irréprochable... pas de traduction approximative, de nouvelle orthographe ou de grammaire fantaisiste Le contenu de chaque plat doit être détaillé de manières précises, avec les bonnes appellations mais sans mensonges !!! Les prix sont présents de manière claire et reflète la totalité des coûts ainsi que le TVA Mixte des ventes : le rapport entre la partie food et la partie bev se doit d’être équilibré, en harmonie avec l’ensemble iii. La taille de la carte : en un mot cela doit être aisé à manipuler iv. Le layout : trouver le juste équilibre dans l’usage des couleurs, des polices. Ne pas en faire trop. Le client ne vient pas pour la carte mais pour l’ambiance et l’assiette... Attention à la liste de suggestions interminables car au plus il y a de choix, au plus long sera le temps de réflexion du client et au plus grand sera le stock... Attention au rapport qualité prix entre le menu et la carte des boissons Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 20 v. Types de layout Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 21 vi. L’apport nutritionnel : cette notion est importante aujourd’hui car même les plus grands chefs veillent à la santé à long terme des clients en proposant des produits bios, des mets allégés... Il y a aussi de plus en plus de clients végétariens, allergiques, etc. Il faudra donc faire une place importante à ce genre de plats. 2. Les types de menu : Ils seront fonction de la restauration proposée, mais le plus courant reste le menu « à la carte » qui est facile à comprendre, qui possède un ordre établi selon la culture du pays, il est logiquement listé, les choix sont clairs et le prix est indiqué clairement. 3. Les listes des boissons : Si ces listes sont diverses comme la carte des vins, la carte du bar, la carte du Room service ou la brochure Banquet, nous n’étudierons ici que la carte des vins au travers des règles d’établissement ou de réalisation de la carte La progression dans une carte de vin doit aller du plus « léger » au plus « lourd », Du plus sec au plus doux Du blanc au rouge en commençant par les vins de Champagne Le rosé est un vin d’été ! Les vins de pays doivent rester entre eaux ! Pour la France, il faut classer les vins par régions en commençant communément par l’Alsace. Les prix et les millésimes peuvent être indiqués au crayon de papier... Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 22 4. Le menu engineering ou la fixation des prix de vente : i. Historique de la vente : pour ce faire, il vous faudra réunir les éléments suivants : 1. La carte (nom des plats et prix de vente) 2. Les quantités vendues 3. Les prix unitaires par article (hors taxe) 4. Les formules (menus) 5. Les suggestions Ces éléments vont permettre de voir où nous en sommes et ce qu’il faut changer ou pas dans notre nouvelle carte. ii. Mesurer la productivité : 1. Les Comptes d’exploitations 2. Le chiffre d’affaires de la restauration 3. Marchandises consommées 4. Coût du personnel 5. Nombre d’heures prestées (fixes et extra) Cette analyse va nous permettre de voir si notre carte nous est profitable ou non. C’est très utile de le savoir afin d’éviter de faire les mêmes erreurs. iii. Les Principes « d’Omnes » Toujours faire des prix à 2 chiffres après la virgule !!! Ces principes d’Omnes sont le fruit de résultats d’analyse de perception du client face à une carte de restaurant. 1. L’ouverture d’une gamme (élasticité des prix) : dans une gamme (par exemple : toutes les entrées froides, une gamme doit compter au moins 6 produits), le facteur multiplicateur entre le prix le plus haut et le prix le plus bas ne peut pas dépasser le facteur 2.5 – 3. Pourquoi 2.5 – 3 : c’est un principe universellement observé, c’est une pattern, une perception. Si le facteur est + élevé que 3, cela veut dire que les écarts de prix sont trop élevés. Cela peut sous-entendre que le produit le moins cher n’est pas de qualité… Le client va aussi éliminer le plus cher car il ne comprendra pas ce saut. Plus le facteur est haut, plus le client va faire son choix en fonction du prix et non de ses envies. Plus le facteur est bas, plus le client va choisir ce qu’il a réellement envie de manger. Exemple : Entrées en € : A B C D E F G H Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 6.25 7.15 2.25 10.50 8.75 7.25 3.50 8.75 23 Le prix le plus haut est D = 10.00 € Le prix le plus bas est C = 2.25 € Je divise le plus haut c’est-à-dire 10 par le plus bas 2 = cela me donne un facteur de 5. Facteur qui est bien au-dessus du facteur référent de 2.5 – 3. i. Afin d’uniformiser cela et d’atteindre le premier objectif d’Omnes, je peux soit éliminer le moins cher et voir ce que cela donne : Le plus cher est 10.00 € Le moins cher devient 3.50 € Soit 10/3.5 = 2.86 en accord avec le premier principe ii. Je peux aussi augmenter légèrement le prix du moins cher afin d’approcher au maximum le facteur référent = 3.30 € pour l’entrée C. Mais attention à fournir dans l’assiette le justificatif de cette augmentation ! 2. Le morcellement des prix : Le but est de faire plaisir à tous les types de clientèle. Pour cela, il faudra diviser une des gammes de prix en 3 zones égales (basse, moyenne et haute). Le nombre de références dans la zone de prix du milieu DOIT au moins être égal au total des références se situant dans les zones d’extrémité. A B C D E F G 22.00 26.00 30.00 24.00 30.00 20.00 16.00 - prenons le plus cher et le moins cher , c’est-à-dire C et G 30.00-16.00 = 14 = x - 14*3 = 4.67 = y 16.00 +4.67 = 20.67 Basse 2 produits 20.67+4.67 = 25.34 Moyenne 3 produits 25.34+4.67 = 30 Haute 3 produits Nous remarquons donc que la carte n’est pas très équilibrée et que l’objectif de faire plaisir à tous les types de clientèle n’est pas rencontré. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 24 3. Promotions et suggestions : i. Vendre l’image de votre établissement ii. Ne pas créer une nouvelle identité iii. Promouvoir des plats de la zone moyenne iv. Création de menu ou formules qui doivent être 15% plus cher que les mêmes items additionnés de votre carte MAIS en changeant une garniture, une appellation ou supprimer momentanément ces items de votre carte. 4. Rapport demande/offre = étudier ce que le client a dans sa poche. Ce rapport permet de mesurer si le prix moyen offert par le restaurateur correspond au prix moyen demandé par le client et ce pour chaque gamme de produit. Pour une gamme de produits, il suffit de comparer la moyenne des prix offerts avec la moyenne des prix des plats vendus. - le prix moyen demandé = ce que le client a en moyenne dépensé chez vous dans cette gamme et sur cette période - le prix moyen offert = prix moyen que je propose à mon client pour un produit au sein de cette gamme. Donc - Le prix moyen demandé = CA de la gamme / nombre d’unités vendues Pour augmenter ce PMD = avoir des meilleurs « vendeurs » dans la brigade de salle ! - Prix moyen offert = somme des PV d’une gamme/nombre de produit de cette gamme. Exemple : Entrées A B C D E F Montant Prix de vente 5.36 5.95 6.09 5.80 6.69 5.35 35.24 Nb de vendus 335 96 135 122 98 462 1247 CA 1795.60 571.20 822.15 701.80 655.62 2471.70 7018.07 Prix moyen demandé : CA 7018.07 / nb vendus 1247 = 5.63 € Prix moyen offert : Somme prix de vente 35.24 / nb de produit de la gamme 6 = 5.87 € Donc le 4ème principe nous dit que le rapport doit se situer entre < 1 ou = 0.90 - s’il est supérieur à 1 = prix offert est trop faible pour la clientèle - s’il est inférieur à 1 = le prix est trop élevé Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 25 - s’il est sensiblement supérieur à 0.90 = un déséquilibre dans la gamme offerte, ce qui signifie qu’un certain nombre d’articles à prix réduit ne sont pas approuvés par les clients et que les clients ont tendance à vous tirer vers le haut. - s’il est sensiblement inférieur à 0.90 = la gamme de prix est au contraire trop élevée et le client ne suivra pas. Dans le cas qui nous occupe le rapport entre 5.63 /5.87 = 0.95. iv. Fixation stratégique du prix : 1. Ce concept est basé dur une étude combinée : - de la rentabilité d’un produit = sa contribution absolue à la marge - sa popularité = au succès de vente de ce produit dans sa gamme auprès du client. Notre objectif étant toujours de maximiser notre marge et de stimuler les produits offrants la plus haute Marge (profit !!!). Exemple : Gamme HTVA Canard a Poulet b Cabillaud c Sole d PV en € FC en € Marge en € Volume vente 16.00 12.00 17.00 23.00 10.00 2.00 9.00 19.00 6.00 10.00 8.00 4.00 8 10 2 1 Moyenne marge = 7.00 € Moyenne vente = 5.25 € Voir l’exemple d’un graphique Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 26 On va déterminer 4 groupes de produits par gamme : 1. Ceux à faible rentabilités mais forte popularité = plow horses/runners (rapporte peu mais cartonne en vente) 2. Ceux à forte rentabilité et forte popularité = stars/winners (rapporte beaucoup et cartonne en vente) 3. Ceux à forte rentabilité mais faible popularité = puzzles/sleepers (rapporte beaucoup mais se vend peu) 4. Ceux à faible rentabilité et faible popularité = dogs/loosers (rapporte peu et se vend peu) Que faire après avoir classé les articles de la gamme ? Mettre les Stars en évidence o Les promouvoir, les mettre en avant. C’est le cor business ! o Méritent toute votre attention o Ne rien changer au plat, ne pas tenter d’expériences o Standardiser au maximum les recettes o Améliorer si besoin est la visibilité sur la carte o Augmenter son prix régulièrement mais subtilement. S’occuper des blow horses o Ne pas trop les mettre en évidence sur le menu o Modifier sa place dans la carte o Si possible, augmenter le prix Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 27 o Chercher comment diminuer le coût o Proposer en combinaison avec un autre plat ou un accompagnement dont les marge est très très bonne Promouvoir les puzzles o Comprendre pourquoi la vente est trop faible o Adapter le descriptif du plat o Stimuler leur vente o Augmenter la visibilité sur la carte : mettre en évidence o Mettre en suggestion o Pub o Doivent devenir des stars !!! Remplacer les dogs o Examiner le rapport qualité/prix o Comparer votre prix de vente à celui de la concurrence o Pub = promouvoir le produit, stimuler la vente o Et au pire… éliminer et remplacer les dogs ! 5. Fixation du prix de vente a. Calcul de la marge brute : Prix de vente (taxe et service non compris) + food cost (coût de la matière première) = La marge brute (gross profit) Par exemple : un steack vendu à 10.05 € - FC à 4.15 € = 5.90 € soit un ratio de 41% b. Méthode du factor-pricing : - une des méthodes les plus populaires utilisées dans l’industrie des services alimentaires, - seul le « raw food cost » est l’unique facteur déterminant pour le prix du menu, - méthode simple et toujours applicable, Comment cela fonctionne-t-il ? On connaît le coût des matières premières qui représente entre 25 et 30% du prix. Admettons que cela représente 27% (objectif de % de food cost par rapport au prix de vente) Cela donne 100/27 = 3.7 (facteur multiplicateur) Soit 3.89 € de Food cost * 3.7 = 14.40 € prix de vente HTVA MAIS : on ne tient pas compte du prix de la productivité !!! Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 28 c. Méthode du prime cost : Cette méthode tient compte de 2 facteurs importants : raw food cost + labor cost. Cela donne : 27% de FC, 35% de Labor cost = 62% 100/62 = 1.61 (facteur multiplicateur) Soit (3.89 € + (7’ temps de travail pour le plat x 0.53 € coût du travail par minute) * 1.61 = 12.24 € PV HTVA Comment calculer le coût du personnel : Règle A : en Belgique = ((salaire mensuel brut * 13.92) / 12)*1.8 Si la personne gagne 2500.00 € brut/mois cela va donner : ((2500*13.92)/12)*1.8 = 5220.00 € Mois = 5220.00 € Semaine = (5220/13)*3 = 1205.00 Heure (38 hres semaine) = 1205/38 = 31.7 Minute = 31.7/60 = 0.53 €/minute Régle B : calcul du coût de production = meilleur possibilité de faire un prix de vente juste i. Chronomètre : calculer le temps réel de la conception d’un plat et en faire une moyenne ii. Classification des produits law, middle et high iii. si vous avez budgeté votre année, tenir compte du profit budgeté ! Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 29 7. Une vue globale de la fonction de contrôle en F&B management a. Introduction : Le contrôle F&B peut être défini comme un guide et un régulateur des coûts et du revenu en opérations. Cette fonction doit être prise très au sérieux car dans certains établissements, le F&B peut représenter 50% du revenu total de l’hôtel et 100 % pour un restaurant. Les limites de ce système de contrôle sont triples : Le système de contrôle n’est pas là pour remédier ou prévenir des problèmes. Le système étant lui-même soumis de la mise en œuvre correcte des procédures et de la politique donnée. Le système va nécessiter une supervision régulière du management afin qu’il fonctionne parfaitement. Le système va mettre en œuvre des actions permettant d’évaluer les informations reçues afin de mettre en place un plan d’action. b. Les objectifs de ce type de contrôle : Analyser les entrées et les dépenses engendrées en F&B. L’analyse du revenu par outlet et globalement doit approcher les aspects suivants : le volume des ventes, le mixte des ventes, le ticket moyen (dépense moyenne par client) et le nombre de clients par service. L’analyse des coûts doit se pencher sur l’analyse des coûts en incluant les coûts fixes et variables. Etablissement et maintient de standards de service. La base d’une opération F&B est de mettre en place, avant tous services, un standard de service (c’est-à-dire la mise en œuvre effective d’une manière de servir le client) ces standards permettront une uniformisation de la qualité de service et éviteront l’amateurisme. Il faudra cependant maintenir ces standards via de la formation, du contrôle par le management ainsi que par l’arrivée surprise de mistery guest. La fixation des prix Un des objectifs de ce contrôle est de vérifier et de maintenir une marge bénéficiaire dans toutes les opérations F&B réalisées. La prévention du gaspillage Afin d’arriver à atteindre les objectifs financiers du département, il est bon de mettre en place des procédures strictes afin d’éviter le gaspillage qui est une source de perte, source d’autant plus inutile que souvent le gaspillage peut être évité. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 30 La prévention des fraudes La mise en place d’un contrôle effectif à l’arrivée des marchandises et avant validation du bon de livraison, permettra de mettre à jour des « oublis » volontaires ou involontaires dans les commandes. Après une ou deux remarques au fournisseur, vous verrez un changement d’attitude et surtout le volume des marchandises reçues sera conforme au bon de commande et au bon de livraison... La prévention contre le vol par les membres du staff, doit aussi retenir notre attention et la mise en place de procédures à suivre et suivies, permettra de limiter un temps soit peu ce phénomène récurrent dans notre milieu professionnel. L’information au Management Il est bien beau de faire des contrôles mais encore faut-il faire partager l’échelon supérieur de manière pointue et régulière. c. Les problèmes spécifiques du contrôle en F&B La vie du produit La nourriture froide ou cuite est une denrée périssable ce qui limite son temps de vie. Il faut donc acquérir ces produits de manière raisonnée, ni trop, ni trop peu, afin de pouvoir faire face à la demande mais aussi éviter le gaspillage. L’instabilité du volume des ventes A part pour une fonction Banquet, le volume des clients peut varier d’un jour à l’autre, et même d’heure en heure pour certains établissements. Il sera donc difficile de trouver le juste milieu. La nécessité d’avoir du choix et du stock Afin de satisfaire son marché et de rester compétitif, il faudra avoir suffisamment de choix sur sa carte et, bien entendu, pouvoir assurer ces choix en ayant de la mise en place et du stock. Le cycle court d’une opération F&B Comme ce cycle est court, il est difficile de le contrôler. Il faudra donc avoir un calcul de food cost hebdomadaire afin de pouvoir remédier rapidement aux problèmes éventuels. La multiplicité des services au sein du même département Dans une grande majorité d’établissements hôteliers, il y a plusieurs lieux de vente et de production, ce qui multiplie les risques et donc les contrôles. d. Les fondamentaux du contrôle i. La phase de planification Cette phase est fondamentale car elle est première dans l’action. Il faut d’abord planifier avant d’accueillir et de servir un client. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 31 La politique financière Cette politique financière est souvent dictée par le senior management de l’entreprise et doit être mis en pratique par le management du département. Elle détermine le degré de profit à obtenir et la limite des dépenses. La politique marketing Comme nous l’avons vu, pas de bons résultats si absence d’étude de marché afin de déterminer le client cible. Les objectifs suivants devront apparaître dans le marketing plan : - Le lieu culturel : chaque concept ne s’adapte pas simplement à chaque pays... - Le profile du client potentiel - Le marché cible - Le chiffre d’affaires c’est-à-dire déterminer le volume des ventes espérées de maintenir ou d’augmenter le revenu - Le profit : c’est-à-dire déterminer l’augmentation régulière de ce dernier - Le ticket moyen par client - Le produit : maintenir les standards de qualité - La satisfaction du client : afficher les résultats de la satisfaction de chaque client La politique de la restauration C’est la définition des objectifs opérationnels : préparation des produits, délivrance des produits via le service, etc. Ces objectifs doivent inclure les points suivants : - Le choix du type de clients voulus - Le type de restauration souhaité - Les stocks de boissons nécessaires pour faire tourner une opération - La qualité et le choix des produits - Les méthodes d’achats des produits - Le type de service à proposer - Les heures de service ii. La phase opérationnelle Une fois les politiques déterminées, il faut les mettre en musique c’est-à-dire mettre en pratique la théorie afin que les opérations tournent jour après jour et puissent être contrôlées. Il y a 5 étapes du cycle de contrôle : Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS Les achats : Il faut tester les produits Il faut vérifier si la préparation des produits est réalisable opérationnellement en présence des clients Il faut avoir une fiche complète pour chaque produit acheté mentionnant les caractéristiques nécessaires Choisir la méthode d’achat : ponctuel, par contrat, par devis Mise en place de procédures d’écritures : encodage, etc. La réception des marchandises : Nécessité d’inspecter et de peser les arrivées Nécessité de vérifier la qualité des produits Encodages 32 Le stockage et la délivrance en interne : Enregistrement des arrivées dans le stock Choix d’une méthode de valorisation des stocks Procédure de stockage Encodages La préparation : Forecast du nombre de couverts Attribution des coûts d’un plat Encodages La vente : Contrôle du nombre de couverts et du prix moyen Contrôle de l’argent liquide et des paiements par carte Procédures d’encodage iii. La phase de contrôle après le service ou l’événement : Nécessité du rapport régulier des dépenses Analyse du revenu et des coûts en fonction du budget Correction nécessaire afin de se réaligner sur le budget e. La réalité du contrôle : Dans la réalité, le contrôle est plus complexe qu’il n’y paraît à la fois à cause de la nature humaine et de la répétition des contrôles mais aussi par le manque de temps. Le contrôle ne sera jamais à 100% car : - Le produit est rarement à 100% de manière constante - Le staff est rarement à 100% ce qui provoque des erreurs - L’équipement est rarement à 100% en raison de l’usage intensif subi - Les chois des clients est rarement identiques et nécessite donc de s’adapter ce qui peut générer des coûts supplémentaires. Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 33 8. Les aspects financiers De nos jours, le management d’un département oblige le manager à analyser constamment les coûts en food, en bev, en salaire, ... et cela afin de coller ou de dépasser le budget qui est imposé. Le budget est un plan financier qui va mettre en relief et en chiffres, la politique financière d’une entreprise et déterminer les opérations d’affaires pour une période donnée, qui est généralement d’une année civile. Cette période est divisée en quarter qui sont 2 x 8 semaines et 1 fois 5 semaines, soit un trimestre. Le budget contient une estimation du revenu à faire qui est imposé par l’échelon supérieur et qui doit être finalisé au 31/12 de l’année précédente. Ce budget comporte différentes rubriques comme indiqué sur le document joint. Les objectifs d’un contrôle budgétaire sont triples : - prévoir un plan d’action pour une période donnée afin de maintenir et de réguler le business et maximiser les profits - installer des standards de performances mesurables - mise en place des responsabilités dans la gestion des coûts et encourager le cost saving (épargne). Il existe 2 types de budget : Le budget du capital c’est-à-dire le bilan reprenant les actifs et les passifs d’un entreprise. Le budget opérationnel reprenant pour le F&B les Sales et les Costs. La préparation d’un budget nécessite 6 étapes : Déterminer le profit net nécessaire en business et ce, en relation avec le capital investit et le risque Budgets des ventes : déterminer le chiffre d’affaires nécessaires pour arriver au profit désiré, les coûts seront forcément influencés par cela. Préparation du budget administratif : collationner tous les documents nécessaires pour faire le budget global Préparation des coûts structurels comme un changement de mobilier ou autre Préparation du cash budget Finalisation du budget Institut Charles Péguy – LLN Cours F&b Management 2011-2012 Olivier SERMEUS 34