Les Capétiens : la famille, le royaume, la capitale

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Les Capétiens : la famille, le royaume, la capitale
François Menant
ENS, Initiation à l’histoire médiévale
Décembre 2014
Les Capétiens : la famille, le royaume, la capitale
Les rois de France : Capétiens et Valois, 888-1589 ................................................. 3
Chronologie de base : l’histoire des rois de France, de Hugues Capet (987) à la
guerre de Cent Ans (1337)....................................................................................... 4
Le royaume d’Hugues Capet.................................................................................... 5
Le royaume en 1170 ................................................................................................ 5
Le royaume en 1328 ................................................................................................ 7
La croissance de Paris, de l’enceinte de Philippe Auguste au boulevard des
Maréchaux ............................................................................................................... 8
Paris médiéval, points de repère ............................................................................. 9
L’île de la Cité......................................................................................................... 10
La Conciergerie (palais royal, XIIe-XVe s.) ............................................................. 10
Le Louvre de Philippe-Auguste ............................................................................. 10
Le Louvre de Philippe-Auguste .............................................................................. 11
Le château de Vincennes de Charles V .................................................................. 12
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Les rois de France : Capétiens et Valois, 888-1589
Avant les Capétiens : les Robertiens : Eudes, fils du comte Robert le Fort, comte de Paris, défenseur
de Paris contre les Normands (887), élu roi en 888 à la mort de Charles le Gros, empereur et roi de
Germanie, qui avait pour la dernière fois, brièvement, rassemblé les royaumes issus de la division de
l’empire. Les Robertiens alternent avec les derniers Carolingiens sur le trône de Francie occidentale
jusqu’à 987.
Hugues Capet (987-996).
Robert II le Pieux (996-1030)
(Robert Ier était le frère d’Eudes, qui a régné brièvement après sa mort, en 923-925)
Henri Ier (1031-1060).
Philippe Ier (1060-1106).
Louis VI, 1106-1137
Louis VII, 1137-1190
Philippe II Auguste, 1180-1223
Louis VIII, 1223-1226
Saint Louis IX, 1226-1270
Philippe III (1270-1285)
Philippe IV le Bel (1285-1314)
Les trois fils de Philippe le Bel se succèdent brièvement sur le trône (1314-1328) : Louis X, Philippe V,
Charles IV. Derniers Capétiens directs.
En 1328, faute de descendant direct mâle des trois frères, la couronne revient à Philippe VI de Valois
(m. 1350), petit-fils d'un frère de Philippe le Bel (Charles de Valois) : c'est le début de la dynastie de
Valois, qui règne jusqu’à la fin du Moyen Âge (et par des branches collatérales jusqu’à fin XVIe). Son
avènement est aux origines lointaines de la guerre de cent Ans : le roi d’Angleterre Edouard Ier est
petit-fils de Philippe le Bel, mais par les femmes, et revendique le trône. En 1337, Philippe VI
confisque le duché de Guyenne au roi d’Angleterre, d’où la guerre.
Philippe VI de Valois 1328-1350
Jean II le Bon 1350-1364
Louis XI
1461-1483
Charles VIII 1483- 1498 (dernier Valois direct)
Louis XII
François
Ier
1498-1515
1515-1547
[Henri II, François II, Charles IX]
Henri III
1574-1589
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Chronologie de base : l’histoire des rois de France, de Hugues Capet (987) à la guerre de Cent
Ans (1337)
Nous n’avons pas le temps d'étudier en détail les phases de la renaissance du pouvoir capétien (= partie
événementielle, à voir seuls), et nous nous concentrerons sur ses fondements. Situons simplement l’évolution :
le pouvoir royal reste très faible en France tout le XIe siècle ; la puissance du roi ne dépasse guère celle des
autres princes, il est même plus faible que certains. Son autorité se renforce au cours du XIIe : L'affirmation de
l'autorité royale est le grand phénomène à partir de la fin du XIIe s. : au temps des principautés succède le
temps de la monarchie, qui soumet ou absorbe les principautés. Cela ne veut pas dire du tout que les
autonomies locales disparaissent : monarchie féodale. Mais le roi se fait désormais obéir partout, et il réduit
même peu à peu les manifestations d'autonomie les plus gênantes (guerre privée, justice indépendante ou
frappe monétaire anarchique par ex.).
Je ne fais donc ici qu’un bref rappel des règnes (voir aussi la généalogie) ; pour le détail, voir une histoire de
France quelconque (celle que j’ai dirigée, Les Capétiens. Histoire et dictionnaire, coll. Bouquins), ou l’excellente
série Belin (cf. bibliographie). On peut voir aussi des biographies détaillées des principaux rois (cf.
bibliographie).
Des Carolingiens aux Capétiens : les Capétiens sont une famille aristocratique dont on a récemment
montré qu’elle provenait d’un comte de la vallée du Rhin au VIIIe s., qui fit son ascension dans le
sillage des Carolingiens, comme tout un groupe de la Reichsaristokratie. Appelée les Robertiens.
Etablie entre Paris et la Loire, comme comtes. Profite de la dissociation de l’empire à la mort de
Charles le Chauve en 877 : Eudes, fils du comte Robert le Fort, comte de Paris, défenseur de Paris
contre les Normands (887), élu roi en 888 à la mort de l’empereur et roi de Germanie Charles le Gros,
qui avait pour la dernière fois, brièvement, rassemblé les royaumes issus de la division de l’empire.
Les Robertiens alternent avec les derniers Carolingiens sur le trône de Francie occidentale jusqu’à
987.
er
Les premiers Capétiens (de Hugues Capet à Philippe 1 , au XIe s.) : je ne détaille pas : faiblesse
d’ensemble ; cf. les études sur leur entourage, (Lemarignier…) que les grand seigneurs ne
fréquentent plus après 1030, et sur leurs actes : les destinataires de ceux de Henri Ier ne sont
pratiquement plus jamais au sud de la Loire, et sont très concentrés en Ile-de-France (où le roi a
cependant des problèmes d’autorité, d’où le travail qu’aura Louis VI pour la rétablir). Mais on réévalue
aujourd’hui de façon positive cette vue traditionnelle (Guyotjeannin sur la chancellerie) : les premiers
Capétiens ne doivent pas être jugés à l’aune de leurs successeurs des XIIe-XIIIe s., et encore moins
à celle des institutions de l’Etat moderne.
Louis VI, 1106-1137, pacifie le domaine royal. Début des bonnes relations avec la papauté et le clergé
français : grâce à la sagesse royale sur les élections épiscopales, à son rôle de défenseur de l’Eglise
face aux usurpations des seigneurs laïcs, et de la papauté face à l’empire (et au rôle de Suger). Aussi
début des bonnes relations avec les communes urbaines et les villes en général.
Louis VII, 1137-1190, gros problèmes à cause de la constitution de l'empire Plantagenêt, sous le
gouvernement de l'agressif Henri II qui crée un grand Etat comprenant à la fois les îles britanniques et
toute la moitié Ouest de la France.
Une longue guerre civile déchira l'Angleterre, presque continuellement, de 1136 à 1153. Qu'il suffise
ici de rappeler qu'elle opposait pour la succession de Henri Ier son neveu Etienne de Blois à sa fille,
Mathilde, veuve de l'empereur Henri V et remariée au fils du comte d'Anjou, Geoffroy Plantagenêt.
Victorieux en Angleterre, Etienne avait en revanche perdu en 1144 la Normandie : la maison
Plantagenêt, qui s'était auparavant emparée du Maine après une longue lutte, dominait ainsi tout le
flanc Ouest du royaume de France.
En 1152, Henri épouse Aliénor d’Aquitaine, à peine divorcée de Louis VII ; il hérite aussitôt ensuite du
royaume d’Angleterre : c’est « l’empire Plantagenêt ». Mais Louis VII, malgré ses apparences de
faiblesse, maintient les acquis de Louis VI et développe même le prestige royal : commence à
légiférer (timidement), part en croisade en 1147-1149 (d’où popularité).
Philippe Auguste, 1180-1223 : étape essentielle : récupère les terres des Plantagenêt après la mort
de Richard Cœur de Lion (1189-1199), sous Jean sans Terre (1199-1216) : le domaine royal s'étend à
la Normandie (1204), l'Anjou, le Maine (1206), la Picardie ; l'administration se transforme (rôle de
l’écrit). Le roi devient un grand souverain. Bouvines (1214) : fort symbolisme. 3e croisade (1190).
Louis VIII, 1223-1226 : conquête du Midi : 2e croisade des Albigeois (la première, menée par les
seigneurs d’Ile-de-France : 1209- 1213).
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Louis IX, 1226-1270 : nouvelle étape importante dans l'autorité et le prestige de la royauté. 7e et 8e
croisades (1248-1250, 1270) ; sainteté. Parachève la conquête du Midi : traité de Paris avec le comte
Raymond VII de Toulouse, 1229 : le Languedoc devient français à la mort d’Alphonse de Poitiers,
frère de Louis IX, qui l’a acquis par mariage et meurt en 1271 ; son vaste apanage, qui couvre tout le
Midi, revient au roi. Législation moralisatrice, mais avec conséquences pratiques essentielles :
contrôle de l’administration, ordonnances monétaires (monnaie d’or, cours forcé de la monnaie royale,
interdiction aux seigneurs de frapper de mauvaise monnaie), justice (d’où image positive, et
achèvement du processus d’établissement de la paix, commencé avec la paix de Dieu et celle des
princes : la guerre privée et même le port d’armes sont interdits en 1258).
Philippe III (1270-1285) : poursuite de l’expansion territoriale (mort d’Alphonse de Poitiers, mariage de
Philippe le Bel, achats...)
Philippe IV le Bel (1285-1314) : encore une étape essentielle : l'administration et l'autorité royale font
un nouveau progrès. En particulier fiscalité. La Champagne et Lyon entrent définitivement dans le
domaine royal, ainsi que la Navarre. Affaire des Templiers (1307-1314). Affrontement avec la papauté,
et provisoire victoire du roi : les deux pouvoirs sont à l’apogée de leur évolution vers l’absolutisme.
Boniface VIII (1294-1303) proclame la supériorité du pouvoir pontifical (bulle Unam Sanctam, 1302)
mais meurt. Le pape se transfère ensuite à Avignon, sous influence française (1307-1377).
Les trois fils de Philippe le Bel (1314-1328) : Louis X, Philippe V, Charles IV. Derniers Capétiens
directs. En 1328, faute de descendant direct mâle des trois frères, la couronne revient à Philippe VI de
Valois (m. 1350), petit-fils d'un frère de Philippe le Bel (Charles de Valois) : c'est le début de la
dynastie de Valois, qui règne jusqu’à la fin du Moyen Âge (et par des branches collatérales jusqu’à fin
XVIe). Son avènement est aux origines lointaines de la guerre de cent Ans : le roi d’Angleterre
Edouard Ier est petit-fils de Philippe le Bel, mais par les femmes, et revendique le trône. En 1337,
Philippe VI confisque le duché de Guyenne au roi d’Angleterre, d’où la guerre.
Le royaume d’Hugues Capet
Le royaume au temps d’Hugues Capet
Le royaume en 1170
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Le royaume en 1170
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Le royaume en 1328
Le royaume en 1328
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La croissance de Paris, de l’enceinte de Philippe Auguste au boulevard des Maréchaux
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Paris médiéval, points de repère
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L’île de la Cité
La Conciergerie (palais royal, XIIe-XVe s.)
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Le Louvre de Philippe-Auguste
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Le château de Vincennes de Charles V