Documentation – Informations Catholiques – Internationales

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Documentation – Informations Catholiques – Internationales
D. I.C. I.
Documentation – Informations
Catholiques – Internationales
Nº 47 – 22 mars 2002
Directeur de la publication
Abbé Arnaud Sélégny
Rédacteur
Abbé Bernard Lorber
SOMMAIRE
[email protected]
LE JOURNAL
Rome
Abonnement par voie électronique:
www.le-combat-catholique.com
* N.O.M.........................................................................................................2
Paraît le vendredi soir
Le numéro: 1,5 €
* Pie XII diffamé. L’Eglise attaquée.........................................................2
Abonnement annuel à DICI: 60,- €
* Orthodoxes russes. Le dialogue œcuménique :
bientôt un monologue. ............................................................................3
Abonnement annuel à Nouvelles de
Chrétienté: 25,- € (Abonnement
de soutien: 45,- €)
L’Eglise à travers le monde
Paiement par chèque
à l’ordre de: CIVIROMA.
* Autriche. Madame l’abbé. .......................................................................4
* Irlande. L’après-référendum...................................................................5
* Colombie. Assassinat de l’archevêque de Cali.....................................5
* Thaïlande. Un nouvel évêque traditionnel ?.........................................5
* France. Bourreaux : on embauche........................................................6
LES DOCUMENTS
1. La transsubstantiation ou l’hérésie ...................................................7
2. Le dossier « Pie XII et les Juifs » .......................................................8
3. “Perles” du dialogue judéo-chrétien................................................ 11
Adresse postale
Service de Presse DICI
Etoile du Matin
F – 57230 EGUELSHARDT
☎ 03.87.06.54.43
Fax : 03.87.06.59.09
DICI veut proposer une revue
de presse ainsi qu’une recension de livres intéressants.
Nous vous serions
reconnaissants de nous faire
parvenir vos livres et revues.
Fraternité Sacerdotale St-Pie X
Parution hebdomadaire
DICI 43220202
Imprimé par nos soins
DICI Nº 47
2
•
22 mars 2002
JOURNAL
Rome
N.O.M.
La 1ère édition typique du Novus Ordo Missæ est
parue en 1968 ; elle sera rapidement corrigée. Une
deuxième verra le jour dans les années 80. Ce lundi
18 mars, des représentants de la Congrégation pour
le culte divin et la discipline des sacrements ont présenté la troisième au pape Jean-Paul II. Le texte en
avait déjà été approuvé par le pape le 20 avril 2000,
mais des difficultés de composition du chant grégorien auraient retardé la publication du missel.
Le monde évolue, par conséquent, on adapte.
« Il est évident qu’en 27 ans, le Missel a dû être
retouché, en particulier le sanctoral », a déclaré
l’archevêque Francesco Pio Tamburrino, secrétaire
de la Congrégation, au micro de Radio Vatican. Les
autres changements sont « des petites retouches
nécessaires après la promulgation de l’Instruction
«Varietates legitimae»1 qui prévoit la possibilité de
faire quelques adaptations, dans des zones de mission en particulier », a-t-il poursuivi. « Par ailleurs,
dans l’ordinaire du Missel on a intégré ce qui avait
déjà été permis dans certains Missels nationaux, à
savoir les prières eucharistiques pour la réconciliation, et les prières eucharistiques pour les différentes nécessités ». L’Institutio generalis a également été
entièrement revue. Ainsi les conférences épiscopales
se voient attribuer des pouvoirs étendus pour réaliser
des adaptations liturgiques dans le sens de l’inculturation. Il est prévu de plus d’étendre les cas de communion sous les deux espèces.
Le dossier « Pie XII et les Juifs » : du réchauffé.
Voilà plusieurs semaines que la propagande anti
cléricale bat son plein. L’occasion en est le fi lm de
Costa-Gravas sur Pie XII, une caricature fondée sur
le mensonge historique. La thèse est simple : Pie XII
savait et s’est tu, et il s’est tu parce que c’était un politique obnubilé par la menace communiste, obnubilé
par la survie de sa propre Eglise et de ses intérêts
mesquins et peut-être aussi, parce qu’il était raciste
et antisémite. Depuis la pièce de Rolf Hochhuth, Le
Vicaire, qui date de 1963, cette calomnie est entretenue par des livres (Le Pape et Hitler de John Cornwell,
1999) ou articles qui n’ont d’autre but que de souiller
l’Eglise. En réalité, il ne s’agit plus d’une question historique, car les faits sont là et prouvés de longue date.
Le Père Blet, jésuite français, a coordonné les travaux
de recherche sur les archives vaticanes, travaux qui
ont abouti à l’édition en douze volumes des Actes et
documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde
Guerre mondiale (cette œuvre monumentale contient 5.100 documents). Dans un ouvrage remarquable
publié chez Perrin, le Père Blet a résumé cette portion
Comme l’on sait, le terme de prière eucharistique
est l’expression du jargon ecclésiastique actuel pour
désigner le canon de la Messe. Ce qui signifie – si l’on
s’en tient à la déclaration de Mgr Tamburrino, que
de nouveaux «canons» ont été autorisés en sus des
quatre contenus dans la première édition typique.
Cette inflation est proprement affolante. Si, durant
les siècles précédents, de nouvelles préfaces ont été
ajoutées avec l’approbation de Rome dans des Missels
nationaux, comme par exemple des préfaces d’origine
gallicane 2 telles que la préface de Saint Jean-Baptiste
ou la préface de l’Avent, ces pièces courtes, théologiquement irréprochables, n’ont toutefois pas été
intégrées au Missel romain par souci de romanité
et d’universalité. Cette nouvelle édition typique du
Missel de Paul VI veut au contraire marquer plus profondément encore s’il était possible, la rupture avec le
passé, en multipliant les transformations de la partie
la plus sacrée de la Messe. Il y aura bientôt un canon
pour tous les jours de l’année.
Attendons d’avoir le texte de ce nouveau missel
entre les mains pour mieux en juger. Pour l’heure, les
courageux pourront s’atteler à la lecture de la nouvelle mouture de l’Institutio generalis : 25 400 mots en
70 pages... Un curé un peu “trop” conservateur appelait cela « l’Eglise photocopiante ». A défaut d’être
enseignante.
1
Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, 25 janvier 1994.
2
Au sens de : originaires de France, et non au sens de l’erreur
gallicane.
d’histoire en un seul volume sous le titre Pie XII et
la Seconde Guerre mondiale d’après les archives du
Vatican. Tout ouvrage un tant soit peu sérieux sur
ce sujet, ne peut que faire référence aux travaux de
recherche de l’équipe à laquelle appartenait le Père
Blet. Nous renvoyons donc à ce livre le lecteur désireux d’en savoir davantage.
En fi n de compte, à travers Pie XII, c’est l’Eglise qui
est attaquée. Le fi lm Amen l’illustre.
Ce ramdam autour de Pie XII est purement idéologique. On pourrait le comparer à la question de l’évolutionnisme. Depuis belle lurette, les scientifiques
sérieux démontrent l’imposture de la thèse darwinienne. Cette thèse est cependant utilisée comme
missile idéologique pour pénétrer dans les cerveaux,
y détruisant l’idée de création par Dieu et d’ordre
naturel. Le même processus est utilisé contre l’Eglise
avec le dossier « Pie XII et les Juifs ».
L’affiche fut autant un scandale que le fi lm. On
regrette la trop molle réaction de Mgr Ricard, président de la conférence épiscopale de France, qui n’a
pas osé demander l’enlèvement des affiches en référé.
Il est triste de constater comment l’on peut déshono-
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•
rer notre Sainte mère l’Eglise sans que les évêques ne
cherchent à la faire respecter. Et si le président du
tribunal de grande instance de Paris, Jean-Claude
Magendie, a débouté l’AGRIF de sa demande de voir
les affiches retirées, nous le devons encore aux valeureux évêques de France (du moins une trentaine d’entre eux) qui, le 30 septembre 1997 à Drancy, ont battu
leur coulpe sur la poitrine de leurs prédécesseurs 3 :
« Aujourd’hui nous confessons que le silence fut une
faute, nous reconnaissons que l’Eglise de France a
alors failli à sa mission d’éducatrice des consciences. » Une perche trop belle tendue au juge qui fondera
son refus sur le fait que l’affiche est en adéquation
« avec la pensée actuelle de l’épiscopat français
dans sa déclaration de repentance ». Et pourtant,
pour une fois, les ennemis de l’Eglise étaient ses
alliés : Henri Hajdenberg, ancien vice-président du
Conseil représentatif des institutions juives de France
(CRIF), Samuel-René Sirat, ancien grand rabbin de
Les Orthodoxes russes. Quand le dialogue œcuménique devient un monologue.
Dans un article de la Civiltà cattolica du 14 mars, le
cardinal Kasper président du Conseil pontifical pour
l’unité des chrétiens donne quelques explications sur
l’attitude actuelle de l’Eglise orthodoxe russe vis-à-vis
de l’Eglise catholique. Quelques jours après l’érection
des administrations apostoliques russes de Saratow,
Nowosibirsk et Irkutsk en diocèses et du diocèse
de Moscou en archidiocèse, le 11 février dernier, le
patriarcat de Moscou avait annoncé la suspension
des relations officielles qu’il entretenait avec le SaintSiège. De même, la visite du cardinal Kasper, prévue à
la fi n du même mois, fut annulée.
Pour les responsables orthodoxes, cette décision
vaticane était une “provocation” et une volonté de prosélytisme de la part des catholiques. Dans son article,
le cardinal Kasper accuse l’Orthodoxie de réagir idéologiquement.
Selon lui, l’Eglise orthodoxe russe « défend non
seulement une réalité qui désormais n’existe plus,
mais aussi une relation entre l’Eglise et le peuple
qui est problématique sur le plan théologique ». Il
critique en outre une «hérésie ecclésiologique» consistant à « ne pas reconnaître à l’Eglise catholique
sa dimension missionnaire au nom d’un concept de
prosélytisme indûment amplifi é dans sa signifi cation ». Après une longue période d’oppression communiste, ajoute le cardinal dans l’article, « l’Eglise
orthodoxe russe se retrouve face au monde moderne
pluraliste. On comprend qu’elle soit encore à la
recherche de sa place, mais cela exige de la patience
de notre part ». Reconnaissant ainsi une certaine
«cohérence» dans la position orthodoxe, il précise
toutefois qu’elle ne permettra pas « d’affronter le
futur ». « Ils feraient mieux de reprendre le dialogue avec l’Eglise catholique et de sortir de l’impasse
3
22 mars 2002
France furent les premiers signataires d’une pétition
contre l’affiche, pétition où figurent aussi les noms de
Gérard Israël, Emmanuel Weintraub, président de la
section française du Congrès juif mondial... Qui sème
la repentance, récolte l’injustice.
Dans le dossier que vous pourrez lire dans la
seconde partie du bulletin, vous trouverez :
• Quelques exemples de contre-vérités contenues
dans le fi lm de Costa-Gravas.
• Des citations d’auteurs juifs expliquant ce que
Pie XII a fait pour les Juifs.
3
Le 13 mai 1942, le président du Consistoire central des
rabbins s’adressant aux prélats et aux prêtres français, avait
dit : « Jamais le judaïsme ne pourra être assez reconnaissant
de ce que font pour nous, sans aucune arrière-pensée, prélats,
prêtres, pasteurs et fidèles catholiques et protestants. Ma
gratitude s’adresse spécialement au cardinal Gerlier, compatissant et charitable à toutes les infortunes. » (Cité par Adrien
Némoz, dans La Croix du 1er octobre 1997)
dans laquelle ils se trouvent. L’Eglise catholique est
prête à ce dialogue et est disposée à collaborer ».
Analyse
L’érection des administrations apostoliques en
diocèses était devenue une nécessité ; en effet, la
Douma concocte un projet de loi tendant à circonvenir l’activité de l’Eglise catholique. Afi n cependant de
ménager la sensibilité des «frères» de «l’Eglise sœur»,
le Vatican ne donna pas comme noms aux nouveaux
diocèses les noms de villes, mais des noms de saints
russes. M. Navarro-Valls exprima le souhait du SaintSiège que « grâce à cette nouvelle organisation le
dialogue et le travail en commun avec l’Eglise orthodoxe russe pourraient s’améliorer. » Sachant que
les Grecs catholiques (« Uniates ») demandent cette
transformation depuis longtemps, on peut légitimement craindre que leur demande ne soit immolée sur
l’autel du dialogue œcuménique.
De son côté, l’Eglise orthodoxe russe n’a pas
hésité à ériger des diocèses pour ses rares fidèles disséminés en Europe de l’Ouest (Berlin, Bonn, Vienne,
Bruxelles, Ravenne). Le Patriarcat orthodoxe fait
construire à Rome, sur le Janicule, une grande église
surdimensionnée par rapport au nombre de fidèles ;
tout cela sans même en informer le pape.
Si l’Eglise orthodoxe russe a, dans le passé,
répondu aux avances de Rome, cela avait surtout
un but intéressé. Par exemple, l’œuvre L’Eglise en
détresse du Père Werenfried van Straaten a donné à
elle seule la somme coquette de 17 millions de dollars aux fidèles ou aux œuvres russes. La vision de
l’œcuménisme chez les Orthodoxes russes semble
comporter d’autres considérants que ceux du Vatican.
Le cardinal Kasper s’en étonne ; leurs dispositions
anti-romaines n’ont pourtant pas nouvelles, puisqu’elles font office de justification de leur existence. Que
cette «Eglise», schismatique depuis des siècles, ait été
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récupérée par le parti communiste n’est qu’une page
de son histoire. Si elle se sent obligée vis-à-vis des
dirigeants du Parti, la chose n’est pas réciproque, surtout depuis 1993, année qui vit l’introduction d’une loi
tendant à garantir la liberté de religion (du moins pour
les Orthodoxes). A tel point que Poutine ne cache pas
son mécontentement au sujet des dispositions antiromaines du patriarche Alexis. L’affaire de l’érection
des Administrations apostoliques fut d’ailleurs l’occasion de nouvelles frictions. L’ambassadeur de Russie
près le Saint-Siège, Wjatscheslaw Kostikow, dans une
interview donnée au journal russe Argumenty i Fakty
révèle quelques détails intéressants. Le patriarche
Alexis aurait demandé à Poutine d’avertir le Vatican
de ne pas procéder à la démarche prévue. On en
déduit que cette érection ne fut pas une surprise pour
les Orthodoxes, contrairement à ce qu’ils ont affi rmé.
Poutine fit suivre la demande au Ministère des Affaires étrangères, lequel conseilla au Vatican d’attendre
encore quelques temps. La réponse fut courtoise,
mais le message fut clair : « Nous attendons depuis dix
ans. » Le journal allemand Die Tagespost (9/03/2002)
évoque aussi le fait que le nonce apostolique sur place,
Mgr Georg Zur, aurait essayé en vain de contacter le
patriarcat durant deux semaines et qu’il se serait
heurté systématiquement à une fi n de non-recevoir.
Le métropolite Kirill, responsable des relations
extérieures pour le patriarcat de Moscou n’hésite pas
à affi rmer au micro de la chaîne télévisée RTR que les
activités de l’Eglise catholique en Russie représentent
« un danger pour le pays » et que sa présence peut
engendrer « une perte de l’identité spirituelle de la
Russie ».
Si la hiérarchie orthodoxe russe se montre agressive envers l’Eglise catholique, il semble qu’il n’en soit
pas de même avec les fidèles. Le 14 février dernier, la
radio moscovite Echo Moskwy proposa aux auditeurs
22 mars 2002
un débat sur la question suivante : « Considérez-vous
l’activité de l’Eglise catholique en Russie comme
un danger ? » Sur les 5000 réponses, il y eut 62% de
«non».
Pour fi nir, quelques réflexions énoncées de façon
synthétique :
• Nous saluons le fait de l’érection des diocèses en
Russie. Cela contribuera certainement à donner plus
de stabilité à l’Eglise catholique en ce pays.
• Il est dommage qu’après la période du communisme pur et dur, l’Eglise catholique se heurte à un
autre ennemi en Russie en la «personne» de l’Eglise
orthodoxe-russe, laquelle accuse l’Eglise catholique
de faire du prosélytisme.
• Le dialogue œcuménique ne changera rien aux
dispositions du patriarcat russe orthodoxe. Son
retour à l’Eglise catholique sera l’œuvre de la grâce et
non celle des paroles humaines. Si la boulimie verbale
du dialogue œcuménique était convertie en prières,
nul doute que la conversion aurait déjà eu lieu.
• L’analyse du cardinal Kasper n’omet pas de
mentionner l’une des différences essentielles entre
l’Eglise catholique d’aujourd’hui et l’orthodoxie russe,
à savoir que cette dernière n’admet pas le faux principe de la liberté religieuse et ne craint pas de rester
sur ses positions. « Elle ne pourra pas entamer un
dialogue constructif avec la société moderne ni avec
l’Eglise catholique. Sa position est certainement
cohérente en soi, mais elle n’est pas en mesure d’affronter l’avenir. »
Ce n’est pas en prêchant la subjectivité de la vérité
que le cardinal parviendra à faire rentrer l’Orthodoxie
russe dans le giron de l’Eglise catholique. La base est
faussée, contrairement à celles des Orthodoxes qui
reconnaissent l’objectivité de la vérité. Le jour où la
grâce les fera revenir à la véritable Eglise, ils seront
peut-être plus catholiques que nos prélats romains...
L’Eglise à travers le monde
Autriche. Madame l’abbé
L’évêque californien Peter Hickman, de la secte des
Vieux-Catholiques, ne serait pas opposé à “ordonner”
neuf femmes du mouvement ultra-progressiste Wir
sind Kirche (Nous sommes l’Eglise). C’est ce qu’il fit
savoir au journal allemand Passauer Neuen Presse, ce
mercredi 20 mars.
Analyse. L’extrémisme de certains mouvements
progressistes est devenu chose banale. Leur plan
d’action l’est moins. La grande question pour eux,
ces derniers temps, est de savoir comment ils vont
pouvoir faire passer l’ordination des femmes. L’opposition à ce sujet est encore trop forte, même dans
la hiérarchie. Les uns plaident pour une campagne
de matraquage ; d’autres – comme le mouvement en
question – envisagent de passer à l’acte et de mettre
la hiérarchie devant le fait accompli, même si cela
devait entraîner une excommunication. Le mouvement est implanté essentiellement en Autriche, en
Suisse et dans le sud de l’Allemagne. Il affi rme qu’un
autre évêque, catholique celui-ci (du moins officiellement...) serait également disposé à l’ordination des
neuf dames. Lieu et date n’ont pas été publiés. On peut
s’attendre à tout de la part de ces gens. En attendant,
c’est une manière de se rendre intéressant et de faire
avancer la révolution.
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Irlande. L’après-référendum
Après le référendum concernant l’amendement de
la constitution et la courte victoire des groupes prolife, le statu quo législatif est un fait, mais les prises de
position des uns et des autres restent aussi confuses
que le projet de loi lui-même. Les évêques ont fait une
déclaration dans laquelle ils déplorent l’absentéisme
de certains et renouvellent une défense de leur position face aux critiques des groupes pro-life, lesquels
accusaient les pasteurs de compromettre l’enseignement de l’Eglise concernant la vie pour satisfaire à
des impératifs politiques. Rappelons que le projet de
loi accordait la protection à la vie naissante, le début
de celle-ci étant cependant assimilé au moment de
l’implantation du fœtus dans l’utérus, laissant ainsi la
porte ouverte à certains moyens abortifs.
Les groupes de gauche (minoritaires) tentent de
s’approprier la victoire et demandent – paradoxalement – au gouvernement l’introduction d’une législation en faveur de l’avortement. Dans une interview
accordée à Catholic World News, Patricia Casey,
membre de l’équivalent irlandais du Conseil de l’ordre
des médecins de 1994 à 1999, affi rme : « Je pense que
la décision de la semaine dernière [le référendum]
a maintenant ouvert la porte à la légalisation de
l’avortement en Irlande. Il y aura un processus de
conditionnement et quelqu’un suggérera que nous
nous débarrassions de l’article 40.3.3 de la constitution. (...) Je pense que d’ici quelques mois, le Conseil de l’ordre des médecins modifi era ses directives
pour permettre l’avortement dans les cas de risque
de suicide. Je prédis que dans quelques années,
nous serons sur le même chemin que l’Angleterre
où l’avortement est possible jusqu’à 24 semaines ou
même jusqu’à la naissance en cas de malformation
du fœtus. » Cette même personne a cependant rappelé dans la même interview que durant la campagne
pour le référendum, tous les psychiatres ont admis
qu’il n’y avait pas d’indication absolue en faveur de
l’avortement, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de cas dans
lequel l’avortement serait le seul traitement qui puisse
être proposé. Deux psychiatres renommés (connus
aussi pour leurs idées de gauche) ont même admis
qu’une grossesse non désirée ne peut pas être considérée comme un facteur déterminant dans les cas de
suicide de jeunes mères.
De façon générale, la grande presse européenne a
interprété le résultat du référendum dans le sens des
gauchistes irlandais, à savoir comme une demande
claire en faveur de la légalisation de l’avortement.
Cette dernière devrait de toute façon passer par une
modification de la constitution et donc un nouveau
référendum, lequel grouperait alors tous les mouvements pro-life dans un front commun. Ce n’est donc
pas pour tout de suite, contrairement aux prétentions
de Madame Patricia Casey. L’Irlande est le dernier
bastion catholique en Europe qui résiste au lobby proavortement, et les gauchistes ne sont, heureusement,
pas au bout de leur peine. (Source : correspondant
DICI)
Colombie. Assassinat de l’archevêque de Cali
Deux jeunes tueurs ont abattu Mgr Isaias Duarte
âgé de 63 ans, samedi 16 mars, au sortir de l’église,
alors qu’il venait de célébrer le mariage de près d’une
centaine de couples.
Selon les affi rmations du gouvernement colombien
et du procureur général, Luis Camilo Osorio, la majorité des indices désigne les narcotrafiquants. A la fi n
février, à la veille des élections législatives, l’archevêque de Cali avait dénoncé le fait que certaines campagnes électorales de la Vallée du Cauca, dont Cali est la
capitale, étaient fi nancées par l’argent des barons de
la drogue.
Mais le prélat comptait également des ennemis
dans les rangs de la guérilla. Il avait marché en tête
des manifestations de protestation contre les enlèvements de masse des fidèles des paroisses de La Maria
et du Kilomètre 18 à Cali, séquestrés par la guérilla de
l’ELN en 1999. Après avoir été médiateur pour obtenir
la libération des otages, il avait ensuite excommunié
publiquement les guérilleros de l’ELN.
Avec l’échec des négociations de paix entre le gouvernement et la guérilla des FARC et la récente invasion de la zone qui leur avait été concédée par Bogota,
la violence a redoublé. La volonté des Etats-Unis de
s’immiscer toujours davantage – au nom de la croisade du président Bush contre le terrorisme – dans
la politique intérieure colombienne, contribue également à la montée de la violence. (Source : apic/be)
Thaïlande. Un évêque traditionnel ?
naire Saint Thomas d’Aquin, de la Fraternité St-Pie X,
à Winona.
Nous citons l’hebdomadaire : « Mgr Manat déclare
avoir passé l’essentiel de sa carrière d’évêque en suivant le courant issu de Vatican II, n’y voyant pas trop
de problèmes. En mai 1993, il visita un lieu d’appa-
L’hebdomadaire américain, The national catholic
report évoque dans son numéro du 8 février le passage
d’un évêque résidentiel thaïlandais, Mgr John Bosco
Chuabsamai Manat, évêque de Ratchaburi, au sémi-
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rition mariale à Manille, où la Vierge était apparue,
pleurant des larmes de sang. Là, il fit connaissance
d’un évêque de la Tradition qui l’encouragea à rencontrer les prêtres de la Fraternité Saint-Pie X présents à
Manille. C’est ainsi qu’il commença à lire des ouvrages de la Tradition. »
Mgr Manat précise qu’il ne prétend pas amener son
diocèse au mouvement lefebvriste d’un coup.
« L’évêque du diocèse doit être le centre d’unité
parmi les prêtres, religieux et fi dèles. Je dois prendre soin de ne pas causer la désunion. » Dans sa
conférence aux séminaristes, il évoque ses activités
passées et les bienfaits du contact qu’il eut l’occasion
d’entretenir avec Mgr Lazo. Ce contact lui permit de
connaître les prêtres de la Fraternité St-Pie X et de
redécouvrir la messe tridentine qu’il avait célébrée de
1961 à 1971.
France. Bourreaux : on embauche.
phrase anodine veut tout simplement dire que les
médecins avorteurs ont des états d’âme et se trouvent
très mal à l’aise dans leur rôle de bourreau. Solution :
il faut les payer plus cher et « revaloriser l’acte médical », si tant est qu’il est possible d’utiliser le terme
“médical” à ce propos.
En effet, nous ne sommes plus à l’époque claire et
joyeuse de la période qui a suivi la loi Veil et où l’avortement faisait recette. N’importe qui dans sa région
peut demander qui fait les avortements à l’hôpital le
plus proche. Il aura bien du mal à le savoir. En effet,
les chefs de service confient les basses œuvres à
n’importe quel interne, médecin étranger ne pouvant
valider leur diplôme, voire même à des étudiants. De
plus en plus les médecins avorteurs trouvent ce travail répugnant. La plupart du temps, ils sont en marge
sinon rejetés par la société médicale de leur région.
Considérés comme infréquentables, ils peuvent être
rongés par les scrupules et par les difficultés techniques de l’acte. La loi Veil avait défi ni des limites correspondant à la résistance du squelette fœtal à une
pompe aspirante. Cette fois-ci, il faut dilater, écraser,
extraire. Acte terriblement difficile. Tel avorteur me
faisait une terrifiante confidence qui en dit long sur
ce sujet : « depuis la nouvelle loi, je n’arrive plus à
manger de cuisses de grenouilles ». On est pris alors
de nausée.
Voilà la raison pour laquelle on embauche. Il n’y a
plus assez de bourreaux. On ne trouve même plus de
vacataires. Et il faut bien faire respecter la loi. « La
loi c’est la loi, mais au niveau des tripes, c’est diffi cile » a déclaré un médecin de l’Hôtel-Dieu au quotidien Libération.
Au niveau des tripes de l’enfant, c’est encore plus
difficile.
Dr. J.-P. Dickès
La nouvelle loi dite Aubry portant l’avortement de
10 à 12 semaines apparaît pour un certain nombre
d’associations gravitant autour du Mouvement français pour le planning familial (MFPF) comme « une
avancée considérable ». Qui dit avancée suppose bien
sûr un mouvement d’ensemble dont celle-ci n’est qu’un
des épisodes. Il y a longtemps que ce type de mouvement n’a plus pour but de rendre service à l’humanité ;
l’objectif est purement idéologique. Il s’agit bel et bien
de tuer pour tuer, comme l’ont fait tous les idéologues
de Robespierre à Pol Pot, de Staline à Goebbels. Une
sorte de spirale de l’entraînement au meurtre assez
bien caractérisée par le fameux arrêt Perruche qui
faisait aux médecins un devoir de tuer in utero l’enfant considéré à tort ou à raison comme mal venu. Et
ce, même si les techniques de détection des malformations ne sont fiables que dans 61 % des cas (chiffres
donné par le “pape” de l’échographie le Dr Bessis).
Or, votée en juillet dernier, l’»avancée considérable» se concrétise bien mal. Exception faite du
département du Nord où tous les avortoirs appliquent
la loi, la situation est inverse dans la plupart des
départements. À titre d’exemple : l’ensemble géographique Loire, Haute-Loire, Cantal, Aveyron, Vaucluse
où aucune prise en charge de ces avortements tardifs
n’est effectuée (les chiffres des deux départements
intermédiaires à savoir Lozère et Ardèche ne sont pas
connus). Disons que la loi n’est pas ou très peu appliquée dans le quart sud-est de la France. L’explication
donnée par les associations visant à augmenter le
nombre des avortements est la suivante : ce sont les
résistances morales ou psychologiques « qui substituent la tolérance du médecin à la décision de la
femme qui veut interrompre sa grossesse ». Cette
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DOCUMENTS
La transsubstantiation ou l’hérésie
« Rien dans la messe réformée ne peut gêner
vraiment le chrétien évangélique. » 4
Dès la parution de la nouvelle messe s’engagea le
débat autour de la notion de présence dans l’eucharistie. Il serait intéressant de noter les variations diverses
de cette notion suivant les époques et les personnes.
Si nous voyons le pape Jean-Paul II évoquer la notion
de “présence réelle” (Homélie de la Fête-Dieu, 22 juin
2000), par contre dans l’enseignement de l’épiscopat,
la notion catholique brille plutôt par son absence.
Afi n d’éviter l’ambiguïté, l’Eglise a précisé ou
complété la notion de présence réelle par celle de
«transsubstantiation». Ce dernier terme et la notion
qu’il renferme semblent totalement bannis du langage
conciliaire. Et c’est là que le bât blesse, car la transsubstantiation est le cœur du dogme de l’eucharistie.
La mettre sous le boisseau, c’est suivre une démarche
protestante...
La Réforme protestante, si elle a agi avec violence
pour s’imposer au niveau du dogme et de son rejet, a
mis par contre un certain temps à trouver une application liturgique conséquente. « En 1522, Luther s’est
opposé aux innovations de Carlstadt et de Zwilling.
Mais les deux grands défauts de ces innovations,
c’était qu’elles s’étaient faites trop tumultueusement
et qu’elles n’étaient pas venues de lui. Carlstadt écarté,
Zwilling assagi, il va reprendre leur programme pour
son propre compte, abolir l’ancien culte et en établir
un nouveau. (...)
Logiquement, la nouvelle religion aurait peut-être
dû n’avoir qu’un culte, le culte intérieur de la foi ; pour
exciter ce culte intérieur, il aurait pu s’y adjoindre
un sacrement, la Parole. Mais le passé catholique de
Luther, son bon sens l’empêchèrent d’aller à la logique
de ses idées. Le nouveau culte sera une réduction et
une transformation du culte catholique, réduction et
transformation prudentes, timides, gardant beaucoup
du passé. 5 »
On ne pourra en dire autant de la nouvelle messe de
Paul VI : « transformation prudente, timide, gardant
beaucoup du passé... » On pourra même se demander
si la messe de Luther ne fut pas, à ses débuts, plus
catholique que la nouvelle messe de Paul VI. Car, à
ses débuts, Luther garda la croyance en la présence
réelle... 6
Mais cela ne suffit pas pour garder le dogme
catholique de la messe. Déjà, le concile de Pistoie fut
condamné pour n’avoir pas parlé de “transsubstantiation”, tout en admettant la présence réelle 7. Et si
nous regardons de près l’“Institutio generalis” 8, nous
remarquerons qu’il pèche également par omission, en
n’employant que le terme de “présence” sans même
parler de «présence réelle», lorsqu’il indique de quelle
façon Jésus-Christ se trouve dans l’eucharistie.
« Si l’omission du mot «transsubstantiation» était,
à la fi n du XVIIIe siècle, une erreur favorisant l’hérésie,
cette même erreur mériterait aujourd’hui un blâme
encore plus sérieux. (...) “Transsubstantiation” est un
terme que le concile de Trente, usant de son infaillibilité, a déclaré très adapté pour indiquer la conversion
des substances du pain et du vin dans les substances
du Corps et du Sang de Notre Seigneur. 9 »
Dans l’“Institutio generalis”, l’omission du mot
«transsubstantiation» est complète ; de même, le
terme de “présence réelle” est absent. C’est comme
si le Magistère de l’Eglise n’avait jamais existé. On
pourrait penser que Luther a été plus respectueux
– au moins dans les faits – de la liturgie catholique
que Bunigni, lequel noie le dogme catholique dans le
flou d’un langage nouveau. Ce nouveau langage n’est
plus celui de la théologie catholique, n’est plus celui
du Magistère de l’Eglise. Les termes de : “repas du
Seigneur”, “assemblée”, “peuple de Dieu”, “mémorial
du Seigneur”, “présider l’assemblée” sont totalement
nouveaux. On parle de “présence”, mais de quelle présence s’agit-il ? Citons quelques exemples :
N 28 : « A la fin du chant d’entrée, le prêtre et toute
l’assemblée font le signe de la croix. Tout de suite
après, le prêtre, par une salutation, manifeste à l’assemblée réunie la présence du Seigneur. »
N 35 : « La plus grande vénération doit être
accordée à la lecture de l’Evangile. C’est ce que la
liturgie, elle-même enseigne, puisqu’elle l’entoure
d’un honneur spécial, plus que celui qu’elle accorde
aux autres lectures : de la part du ministre (...) ; de
la part des fi dèles, reconnaissant et professant au
moyen d’acclamations le Christ présent qui leur parle ».
N 48 : « La dernière Cène, où le Christ a institué le mémorial de sa mort et de sa résurrection,
devient sans cesse présente dans l’Eglise quand le
prêtre, représentant du Seigneur Jésus, fait ce que
le Christ a lui-même fait et recommandé de faire à
ses disciples. »
Dans le nº 48, l’on dit également que « les offrandes deviennent le corps et le sang du Christ » ; mais
nulle part, on ne nous dit que les substances du pain et
du vin cessent d’exister, laissant ainsi la porte ouverte
à des théories comme celle de Luther, l’impanation
(les substances du pain et du vin demeurent en même
temps que celles du corps et du sang du Christ) ou des
théories nouvelles : “transfiguration”, “transsignification”, “transfi nalisation”, émises par des théologiens
modernistes (Schillebeeckx, par exemple), dont la
connaissance leur semble réservée, à défaut d’être
révélée.
Les faits ont donc suivi le texte, à savoir que l’omission de la “transsubstantiation” et de la “présence
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•
réelle” ont conduit à la perte de la foi en ces dogmes.
L’irrespect et la négligence avec lesquels les prêtres
manipulent la sainte eucharistie montrent de façon
évidente qu’ils ne croient plus en la présence réelle
– à quelques exceptions près. Nous ne nous étendrons
pas sur les nombreux scandales. On pourrait nous
objecter qu’il s’agit d’exceptions. Nous répondrons en
affi rmant que la relation est à l’inverse. Et notons à ce
sujet, que ceux qui objectent sur ce point, ont perdu
eux-mêmes le sens du sacré et de la vénération due au
Saint-Sacrement, car, « à force de tout voir, on finit
par tout supporter, à force de tout supporter, on finit
par tout accepter et tout justifier. » (Saint Augustin) 10
Sans parler de la distribution de la communion par
des laïques, ce qui, en plus d’un affront à la présence
réelle, manifeste la perte de la foi au sacerdoce du
Christ. Là encore, la nouvelle messe se rapproche « de
façon impressionnante, dans l’ensemble comme
dans détail » de la cène protestante
4
Siegwalt, luthérien, professeur de dogmatique à la faculté
protestante de Strasbourg, in Le Monde du 22.11.1969.
5
Dictionnaire de théologie catholique, article Luther.
6
Pour Luther, le sacrement de l’eucharistie ne produisait
pas plus la grâce que les autres sacrements ; simplement, il
excitait en nous la confiance que nos péchés nous étaient
remis. En outre, après la consécration, le pain et le vin demeuraient à côté du corps du Christ. Il n’y avait pas de changement
de substance, pas transsubstantiation, mais impanation.
D’ailleurs, comme homme aussi bien que comme Dieu, JésusChrist était partout présent: dès lors, quelle difficulté y avait-il
à ce qu’il le fût dans l’eucharistie ? Et puis, quand Jésus-Christ
est-il présent dans le pain et le vin ? D’ordinaire Luther nous
dit que c’est uniquement au moment de la consécration et de la
communion. Mais sur ce point comme sur d’autres, il abonde
en contradictions ; et l’on comprend assez qu’après lui cette
8
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croyance en la présence réelle ait quelque peu périclité parmi
les siens.
7
En 1786 fut réuni à Pistoia un synode janséniste qui
approuva diverses propositions relatives à l’Eucharistie. L’on
y parla cependant de la “présence réelle” et l’on admit même
la cessation complète des substances du pain et du vin dans
les espèces consacrées. Mais ce synode n’employa pas le mot
“transsubstantiation”. Cette omission a été condamnée en
1794 par Pie VI comme « pernicieuse, préjudiciable à l’exposition de la vérité catholique sur le dogme de la transsubstantiation, et favorisant les hérétiques ». Pie VI a déclaré de plus
qu’on ne peut considérer le mot “transsubstantiation” comme
une simple expression technique de l’Ecole thomiste, mais
qu’il doit être absolument utilisé dans l’exposition du mystère
de la présence réelle.
8
Le document introductif à la nouvelle messe de Paul VI
qui donne les explications théologiques, liturgiques et pastorales sur la nouvelle messe.
9
Xavier Arnaldo da Silveira, La Nouvelle Messe de Paul VI:
qu’en penser ? éd. DPF, p 20.
10
« S’il m’est permis de faire, comme protestant, cette
constatation, je dirais que depuis le concile [Vatican II],
certains milieux catholiques, loin de se laisser inspirer
par la nécessité d’observer les limites de l’adaptation qui ne
sauraient être franchies, ne se contentent pas de changer
les formes extérieures, mais empruntent les normes mêmes
de la pensée et de l’action chrétiennes, non pas à l’évangile,
mais au monde moderne. Plus ou moins inconsciemment,
ils suivent ainsi les protestants, non pas en ce qu’ils ont
de meilleur... mais dans le mauvais exemple que leur offre
un certain protestantisme dit moderne. Le grand coupable,
ce n’est pas le monde sécularisé lui-même, mais le faux
comportement des chrétiens, à l’égard de ce monde, l’élimination du «scandale» de la foi. On a honte de l’Evangile. »
Oscar Cullman, observateur luthérien au Concile. Cité dans
Gethsémani du cardinal Siri, p 53.
Le dossier « Pie XII et les Juifs »
Qui est Costa-Gravas ?
Cinéaste politique, champion des droits de
l’homme, il a trouvé dans le brûlot anti-papal de Rolf
Hochhuth une matière à provocation et à scandale.
Déjà dans Music Box (1990), il diffusait une thèse
équivalente : la peur obsessionnelle du communisme
a conduit à la complaisance envers les nazis.
Costa-Gravas n’a pas voulu faire preuve d’honnêteté historique. Il le dit lui-même :
« Dans votre fi lm, il n’y a pas de conseiller historique. C’est voulu ?
– Oui. J’ai eu des conseillers historiques dans
certains fi lms, Z (1969), l’Aveu (1971). Le problème
avec les spécialistes, c’est que chacun a sa propre
interprétation. On n’en sort pas. Si j’en avais pris
un – ou deux – c’était le meilleur moyen d’avoir
des problèmes. Avec mes lectures, j’ai construit
ma propre interprétation. Et puis, le cinéma
c’est, d’abord, quand même, un spectacle. Les gens
viennent voir un spectacle. » (Propos recueilli par
J-Y Riou, Histoire du Christianisme Magazine, n° 9 :
La Shoah et Pie XII: les trois tentations de CostaGavras)
Amen : une fiction
Dans Amen, il y a un personnage historique, Kurt
Gerstein, ensuite un pape recréé pour en faire un
pantin ridicule, manipulé par son entourage ; enfi n, le
jésuite Fontana qui, le premier, parvient à informer le
pape de la « solution fi nale »... Or, ce personnage est
tout simplement inventé.
Kurt Gerstein, officier SS, rencontre le nonce à
Berlin Mgr Orsenigo et le met au courant du traitement réservé aux juifs en Pologne. Cette rencontre est
déterminante, car la suite du fi lm en dépend. Or, Gerstein le dit lui-même dans son rapport cité au procès de
Nuremberg : il n’a jamais rencontré le nonce.
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•
Si le public croit ce qui est relaté comme historique,
il croira ce qui est fictif. Et Costa-Gravas mêle si bien
la réalité et la fiction qu’on ne voit plus la différence.
« Tout le fi lm est centré sur les deux personnages :
Gerstein et Fontana. L’un, SS, résiste au nazisme ;
l’autre, prêtre, résiste à l’Eglise. Pour le réalisateur,
qui les fait se rejoindre, c’est le même combat et la
même démonstration : la résistance était possible.
En reléguant le personnage du pape au second plan
(toujours fi lmé de loin, dans un Vatican de carnaval),
Costa-Gravas laisse voir clairement que son intention
n’est pas de s’approcher au plus près de la vérité sur
Pie XII, mais, en tronquant, déformant, manipulant
l’histoire, d’illustrer une imposture : «Le fiasco moral
de l’Eglise» (expression employée par le journal La
Vie). » (Analyse de Dominique Gardes, Le Spectacle
du Monde nº 477)
Qu’est-ce que les nazis pensaient de Pie XII ?
Berlin fut la seule capitale à ne pas envoyer de
représentant spécial au couronnement de Pie XII, en
1939. Après le radio-message de Noël 1942, une note
du Service de sécurité du Reich – qui avait la haute
main sur toute l’Europe occupée – affi rma : « Il (le
pape) se fait le porte-parole des Juifs criminels de
guerre. »
Sur quoi s’appuie la propagande contre
Pie XII ?
De l’extérieur l’on pourrait penser à un semblant
de connivence de l’Eglise avec le régime. C’est qu’en
face de problèmes, les hommes n’ont pas toujours les
mêmes solutions, mêmes s’ils sont tous animés du
même esprit. Il y eut des divergences au sein de l’épiscopat allemand. D’un côté, le Cardinal Bertram, président de la conférence épiscopale de Fulda, qui pour
sauver des vies humaines, pouvait être porté à une
certaine complaisance – purement extérieure – avec
le régime. C’est ainsi qu’il envoya une lettre de vœux
au Führer pour son anniversaire en avril 1940. De
l’autre, l’évêque de Berlin, cardinal von Preysing, partisan d’une distanciation complète avec le régime. Pie
XII était très lié au cardinal von Preysing, à tel point
qu’il eut avec lui un échange épistolaire abondant,
dans lequel il lui demandait souvent avis et informations sur la situation.
Cependant
Pie XII ne modifia pas son attitude quand l’Allemagne entra en guerre contre la Russie, et ne parla
jamais, fût-ce par allusion, de « croisade » contre le
bolchévisme ou de « guerre sainte ». Ses efforts pour
la paix, après juin 1941, ne se différenciaient en rien
de ceux qu’il avait déployés auparavant.
« Nous faisons de Notre côté, écrivait-il le 15 octobre 1942, ce qui est en notre pouvoir pour épargner au
peuple allemand des représailles pour des choses dont
il n’est pas, dans son ensemble, responsable, et dont la
plupart peut-être ne savent même rien du tout. »
9
22 mars 2002
Au milieu des peuples en guerre, la position du
Saint-Siège devenait chaque jour plus délicate. Pie XII
y revient toujours plus longuement dans ses lettres. Il
constate, le 20 février 1941, « que les temps sont durs,
particulièrement pour le vicaire du Christ, et que la
papauté et l’Eglise se trouvent peu à peu placées dans
une situation complexe et périlleuse, telle qu’elles en
virent peu au cours de leur longue et douloureuse
histoire. » Le Vicaire du Christ se trouve confronté
à des choix très pénibles, écrit-il le 20 février 1941, et
placé entre les exigences contradictoires de sa charge
pastorale : « Là où le pape voudrait crier haut et fort,
c’est malheureusement l’expectative et le silence qui
lui sont souvent imposés ; là où il voudrait agir et
aider, c’est la patience et l’attente qui s’imposent. »
La presse officielle, qui s’était jadis acharnée contre
le cardinal Pacelli, s’attachait aujourd’hui à représenter le pape Pie XII comme un ennemi de l’Allemagne.
Non seulement chacune de ses paroles pouvait déchaîner une vague de représailles, mais, présentée artifi cieusement par la propagande du parti, elle risquait
encore de lui aliéner le cœur et l’âme des catholiques.
(Cf. Père Blet, Pie XII et la Seconde Guerre mondiale
d’après les archives du Vatican, Chapitre III.)
L’action de Pie XII en faveur des Juifs
90 % des juifs d’Italie ont été cachés et protégés
par l’Église, c’est-à-dire par des prêtres, des religieux,
des religieuses et des laïcs. Pie XII avait ordonné de
cacher tous les juifs possibles dans les couvents et
monastères. A cet effet, il fait lever la clôture canonique des maisons religieuses de Rome. A Rome même
40 000 réfugiés juifs sont cachés dans les églises, les
couvents, et 7000 dans la cité du Vatican. Les plus
menacés, qui étaient cachés dans les séminaires,
étaient revêtus de soutanes (!) en cas de perquisition.
En 1944, Pie XII fait publier une protestation publique dans L’Osservatore Romano, contre la déportation des juifs. En représailles, le commandant SS de
Rome convoque le grand rabbin Zolli et exige une
rançon de 50 kg d’or dans les 36 heures sinon 200 juifs
seront immédiatement déportés. Les juifs ne purent
réunir que 35 kg. Israël Zolli alla trouver Pie XII qui fit
fondre les vases sacrés et donna les 15 kilos restants.
Caché au Vatican dans les derniers mois de la
guerre, le grand rabbin se fit baptiser le 13 février 1945
en même temps que sa femme. En signe de respect et
de sincère reconnaissance envers Pie XII, il demanda
à prendre comme prénom de baptême «Eugène»
(c’était le prénom du Pape).
A partir de 1941, le Catholic Refugee Committee
est organisé à Rome sur l’ordre de Pie XII : il sera
le maître d’œuvre de toutes les fi lières d’évasion des
juifs d’Europe vers les Etats-Unis ; 250 000 juifs transitèrent par l’Espagne et le Portugal.
En 1945, M. Pinhas Lapid, alors consul d’Israël à
Milan, fut reçu par le Pape et « lui transmit la gratitude de l’Agence juive, qui était l’organisme du mou-
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•
10
vement sioniste mondial, pour ce qu’il avait fait en
faveur des Juifs ».
Après la guerre, ce même Pinhas Lapid estimait à
850.000 le nombre de juifs sauvés par les catholiques
dans toute l’Europe. Il déclarait en 1963 : « Je comprends très mal que l’on s’en prenne aujourd’hui à Pie
XII tandis que pendant de nombreuses années, on s’est
plu ici (en Israël) à lui rendre hommage. Je peux affirmer que le pape personnellement, le Saint Siège et les
nonces ont sauvé de 150 000 à 400 000 juifs ». (Repris
dans Three Popes and the Jews, 1967 – Traduction
française : Rome et les Juifs, Seuil.)
Pinhas Lapid déclarera par ailleurs au journal Le
Monde du 13 décembre 1963 qu’il ne comprend pas
pourquoi l’on s’acharne contre Pie XII qui « ne disposait ni de divisions blindées, ni de flotte aérienne
alors que Staline, Roosevelt et Churchill, qui en
commandaient, n’ont jamais voulu s’en servir pour
désorganiser le réseau ferroviaire qui menait aux
chambres à gaz. (...) Lorsque j’ai été reçu à Venise par
Mgr Roncalli qui devait devenir Jean XXIII et que je
lui exprimai la reconnaissance de mon pays pour
son action en faveur des Juifs alors qu’il était nonce
à Istanbul, il m’interrompit à plusieurs reprises pour
me rappeler qu’il avait à chaque fois agi sur l’ordre
précis de Pie XII ».
Le rabbin de Jérusalem, Isaac Herzog, dit en 1944 :
« Ce que votre Sainteté et ses éminents délégués, inspirés par ces principes religieux éternels qui constituent le fondement même de la civilisation véritable,
font pour nos frères et sœurs malheureux, en cette
heure tragique de notre histoire, et qui est une preuve
tangible de l’action de la Providence en ce monde, le
peuple d’Israël ne l’oubliera jamais».
En 1946, 12 rabbins venus d’Israël, d’Europe et
des Etats-Unis, vinrent à Rome, rendre un hommage
officiel de gratitude au Pape Pie XII pour l’action de
l’Eglise en faveur des juifs pendant toute la guerre.
Le 26 mai 1955, 94 musiciens juifs, originaires
de 14 pays, sous la direction de Paul Kletzki, jouèrent la neuvième symphonie de Beethoven devant
Pie XII « en reconnaissance de l’œuvre humanitaire
grandiose accomplie par Sa Sainteté pour sauver un
grand nombre de Juifs pendant la Seconde guerre
mondiale ».
Mme Golda Meir, ministre des Affaires étrangères
d’Israël, déclara lors de la mort de Pie XII en 1958 :
« Nous partageons la douleur de l’humanité pour la
mort de Sa Sainteté Pie XII.(...) Pendant la décennie
de la terreur nazie, quand notre peuple a subi un martyre terrible, la voix du Pape s’est élevée pour condamner les persécuteurs et pour invoquer la pitié envers
leurs victimes. Nous pleurons un grand serviteur de
la paix ». (Condoléances de Mme Golda Meir, ministre
des Affaires Etrangères d’Israël, à la mort de Pie XII
en 1958. Cité in Itinéraires n° 306.)
En 1955, à l’occasion des célébrations du 10ème
anniversaire de la Libération, l’Union des Commu-
22 mars 2002
nautés Israélites proclamait le 17 avril « Jour de gratitude » pour l’assistance fournie par le pape durant
la guerre.
Le 16 février 2001, dans un long article paru dans la
revue The Weekly Standard, le rabbin David Dalin de
New York, a demandé que Pie XII soit officiellement
reconnu comme un « Juste entre les nations ».
« Dans le Talmud, il est écrit : «Qui sauve une vie,
sauve le monde entier», eh bien, plus que tout autre au
XXe siècle, Pie XII a respecté ce principe. Aucun autre
pape n’a été aussi magnanime avec les juifs. Toute la
génération des survivants de l’Holocauste témoigne
que Pie XII a été authentiquement et profondément un
juste. (...) Contrairement à ce qu’a écrit John Cornwell,
selon lequel Pie XII aurait été le «pape de Hitler», je
crois que le pape Pacelli a été le plus grand soutien des
juifs ».
A noter que David Dalin n’est pas n’importe qui.
L’un de ses livres, Religion and State in the American
Jewish Experience, a été déclaré l’un des meilleurs
travaux académiques en 1998.
« Pie XII, écrit-il, fut l’une des personnalités les
plus critiques envers le nazisme. Sur 44 discours que
Pacelli a prononcés en Allemagne entre 1917 et 1929,
40 dénoncent les dangers imminents de l’idéologie
nazie. En mars 1935, dans une lettre ouverte à l’évêque
de Cologne, il appelle les nazis «faux prophètes à l’orgueil de Lucifer ». La même année, dans un discours à
Lourdes, il dénonçait « les idéologies possédées par la
superstition de la race et du sang ». Sa première encyclique en tant que pape, Summi pontificatus de 1939,
était si clairement anti-raciste que les avions alliés en
lâchèrent des milliers de copies sur l’Allemagne pour y
nourrir un sentiment anti-raciste ».
À ceux qui reprochent à Pie XII de n’avoir pas
parlé assez fort contre le nazisme, Dalin rapporte les
propos de Marcus Melchior, grand rabbin du Danemark, qui a survécu à la Shoah : « Si le pape avait
parlé, Hitler aurait massacré beaucoup plus que six
millions de juifs et peut-être 10 millions de catholiques ». Il rapporte aussi ceux du procureur Kempner,
représentant les États-Unis au procès de Nuremberg :
« Toute action de propagande inspirée par l’Église
catholique contre Hitler aurait été un suicide ou
aurait porté à l’exécution de beaucoup plus de juifs et
de catholiques ».
LE DIALOGUE JUDÉO-CHRÉTIEN
Rencontres européennes entre juifs et catholiques (Paris, 28-29 janvier 2002)
Nous citons ici quelques extraits signifi catifs de
cette rencontre de grandes personnalités des deux
parties. Un commentaire semble superflu.
DICI Nº 47
•
11
Déclaration finale
« (...) Par une série d’initiatives de haute valeur
symbolique, de sa visite à la grande synagogue de
Rome, le 13 avril 1986, à son pèlerinage en Israël et
sa prière au Mur du Temple à Jérusalem, Jean-Paul
II a donné à ces relations une nouvelle ampleur et
une nouvelle tonalité, comme en témoignent également les actes de repentance des Églises catholiques
française, allemande et polonaise, la déclaration du
Vatican sur la Shoah et l’établissement des liens diplomatiques entre le Saint-Siège et l’État d’Israël.
Le siècle qui vient de s’achever a vu la Shoah, le
plus grand crime de l’histoire, où disparurent près
de la moitié des juifs du monde, se dérouler dans
cette Europe à la civilisation de laquelle le judaïsme
avait tant apporté. Négation de l’unité de l’homme, la
Shoah impose d’angoissantes questions à l’humanité
tout entière, ainsi qu’une réflexion sur les conditions
historiques qui ont permis l’énormité du crime. (...) Il
est du devoir des chefs spirituels des différentes religions, comme vient de le proclamer la récente réunion
d’Assise, de dénoncer le racisme, l’antisémitisme et le
terrorisme et d’appeler à la paix entre les peuples.
(...) Constatant avec inquiétude, la résurgence
d’un violent discours anti-juif, transparent sous ses
nouveaux masques, nous saluons la lutte que mène
l’Église catholique à nos côtés contre le dévoiement
haineux du message divin ».
Déclaration des représentants catholiques
« Nous, représentants catholiques participant
aux Rencontres européennes, déclarons que : Conscients de nos responsabilités dans l’histoire juive,
nous tenons à réaffi rmer fermement notre rejet de
tout antisémitisme, qu’il soit séculier ou religieux.
Nous tenons à ce que l’enseignement de l’histoire de
la Shoah soit transmis aux jeunes générations chrétiennes, afi n que l’idolâtrie de soi, dispensée par le
nazisme jusqu’au rejet de l’autre et à son élimination,
soit à tout jamais bannie de notre civilisation. Nous
nous engageons également à ce qu’une connaissance
22 mars 2002
juste et respectueuse des juifs et du judaïsme soit
enseignée aux générations futures, afi n que les orientations engagées par le Concile Vatican II perdurent
non seulement dans les cœurs, mais aussi dans les
actes. Nous prions pour que la paix vienne à Jérusalem ! »
Allocution du cardinal Walter Kasper
« Nous ne voulons ni ne devons oublier la catastrophe humaine du XXe siècle que nous décrivons par le
nom hébreu de Shoah. C’est pour nous une question
de sincérité et de courage d’avouer notre défaillance
humaine et chrétienne, notre silence et notre indifférence vis-à-vis de ce génocide. »
Hommage de Mgr Gaston Poulain au Grand
Rabbin René-Samuel Sirat
« Vous avez été aussi passionnément présent et
attentif à la démarche des évêques de France qui s’est
traduite par la Déclaration de Repentance de Drancy
en 1997. Vous avez parfaitement saisi la portée de
cette Déclaration et vous oeuvrez ardemment pour
que ce geste continue de porter des fruits pour resserrer, pour affermir la fraternité judéo-chrétienne. »
Intervention du Grand Rabbin René-Samuel
Sirat, vice-président de la Conférence des Rabbins européens
« Rassurez-vous, je n’ai aucunement l’intention de
suivre l’exemple du Grand Rabbin de Rome qui s’est
converti au christianisme en 1945 sous l’influence de
Pie XII. J’ai toujours insisté, sans trêve ni relâche, sur
la nécessité absolue de bannir dans les nouvelles relations judéo-chrétiennes toute forme de prosélytisme
ou de syncrétisme, sur le retrait de la proposition de
célébrer le 9 août, date anniversaire de la mort en
déportation de Sœur Bénédicte de la Croix qui, avant
sa conversion à l’Église s’appelait Édith Stein, car
cette célébration pouvait apparaître comme une sorte
de christianisation de la Shoah. »
5ème congrès théologique SI SI NO NO Courrier de Rome
en partenariat avec l’Institut Universitaire St-Pie X
La Messe en question
Palais de la Mutualité
24, rue Saint Victor - 75005 Paris
12 avril : Autour du problème de la réforme liturgique
13 avril : Liturgie traditionnelle et liturgie réformée
14 avril : Le combat pour la liberté de la messe
Sous la présidence de S.E. Mgr Bernard Fellay
Informations et inscriptions
15, rue Pierre Corneille - 78000
Versailles
Tél. : 01 39 51 08 73
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