Etude de faisabilité
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Etude de faisabilité
F.H.R. Assistance à Maîtrise d’Ouvrage Rue de Lignières 80500 GUERBIGNY Téléphone : 03 22 37 09 86 Fax : 03 22 37 09 87 E-mail : [email protected] Département de la Meuse Communauté de Communes de Verdun VILLE DE VERDUN ZAC DE LA ROUTE D’ETAIN ETUDE DE FAISABILITE SUR LE POTENTIEL DE DEVELOPPEMENT EN ENERGIES RENOUVELABLES JANVIER 2013 F.H.R s.a.r.l au capital de 7.625 Euros. Siret 42180341200038 Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 1 SOMMAIRE Préambule Page 4 Chapitre 1 - Les besoins énergétiques de l’opération d’aménagement Page 5 1/ Présentation de l’opération d’aménagement 2/ Données géographiques et climatiques élémentaires 3/ Le parti d’aménagement et les besoins énergétiques 4/ Adéquation entre les besoins et les énergies renouvelables Chapitre 2 - Etude de faisabilité en éolien Page 10 1/ Préambule 2/ Contraintes préalables 3/ Potentiel de production 4/ Perspectives de rentabilité économique 5/ Conclusion du volet éolien Chapitre 3 - Etude de faisabilité en solaire thermique et photovoltaïque Page 14 1/ Préambule 2/ Contraintes préalables 3/ Potentiel de production 4/ Conclusion du volet solaire Chapitre 4 - Etude de faisabilité en biomasse et assimilés Page 21 1/ Préambule 2/ Analyse des contraintes préalables 3/ Analyse du potentiel de production 4/ Analyse de rentabilité économique 5/ Conclusion du volet biomasse Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 2 Chapitre 5 - Etude de faisabilité des énergies géo-/hydro-/aérothermiques Page 25 1/ Préambule 2/ Analyse des contraintes préalables 3/ Analyse du potentiel de production 4/ Analyse de rentabilité économique 5/ Conclusion Chapitre 6 - Etude de faisabilité pour les énergies de récupération et pour la mise en place d’un réseau de chaleur ou de froid Page 30 1/ Préambule 2/ Contexte réglementaire 3/ Faisabilité de création d’un réseau de chaleur ou de froid sur site 4/ Faisabilité d’un raccordement à un réseau de chaleur ou de froid existant Conclusion Page 32 1/ Hiérarchisation des énergies renouvelables à développer : 2/ Préconisation pour la ZAC de la route d’Etain : • Aménagement pour l’optimisation de l’énergie éolienne • Aménagement pour l’optimisation de l’énergie liée à la biomasse • Aménagement pour l’optimisation de l’énergie hydro-géothermique • Aménagement pour l’optimisation de l’énergie solaire Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 3 Préambule Ce rapport a pour but de réaliser « une étude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables de la ZAC de la route d’Etain, en particulier sur l’opportunité de la création ou du raccordement à un réseau de chaleur ou de froid ayant recours aux énergies renouvelables et de récupération. (article L.128-4 du code de l’urbanisme) Ce rapport donne une première hiérarchisation des énergies renouvelables et de récupération éligibles sur site. Pour mémoire, une énergie renouvelable est une énergie dont l’utilisation par les activités humaines se fait à un rythme inférieur ou égal au renouvellement des réserves disponibles. Les énergies renouvelables concernent : - l’éolien, - le solaire photovoltaïque et thermique, - la géothermie, - l’aérothermie, - l’hydrothermie, - l’énergie marine et hydraulique, - l’énergie issue de la biomasse (fraction biodégradable des produits, déchets et résidus en provenance de l’agriculture, y compris les substances végétales et animales issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes ; fraction biodégradables des déchets industriels et ménagers, gaz de décharge, gaz de station d’épuration d’eaux usées, biogaz). Une énergie de récupération correspond quand à elle à la valorisation de l’énergie résiduelle de certains procédés industriels ou d’incinération. Des préconisations sont émises en fin de rapport pour aiguiller la maîtrise d’ouvrage vers le meilleur choix possible d’aménagement d’un point de vue énergétique. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 4 Chapitre 1 – Les besoins énergétiques de l’opération d’aménagement 1/ Présentation de l’opération d’aménagement : La communauté de communes de Verdun a décidé lors de l’élaboration du PLU intercommunal de créer une Zone d’Aménagement Concerté d’une surface de 15,5 hectares aux secteurs « au pied de la côte d’Etain » et « le fond de la Vierge ». Cette ZAC est destinée à accueillir des activités économiques et plus particulièrement pour les besoins de l’activité artisanale. La communauté de communes de Verdun a décidé par délibération du 31 janvier 2011 de lancer les études pour la création d’une ZAC destinée aux activités artisanales, Route d’Etain. L’objectif de cet aménagement urbain est de répondre à la demande en espaces d’activités et de favoriser l’accueil de nouvelles activités artisanales. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 5 Suite à l’étude des différents scénarios possibles pour l’aménagement de la ZAC de la route d’Etain, le périmètre a été défini à environ 14 hectares. Règlement d’urbanisme : La ZAC de la route d’Etain se situe en zone UX et 1AUXa. Le plan local d’urbanisme spécifie que la zone actuelle en 1AUXa est peu ou pas équipée. La hauteur maximale des constructions est fixée à 12 mètres au faîtage. Il n’y a pas de prescription d’emprise maximale ou de COS. Néanmoins, l’article 5 indique que les unités foncières doivent avoir une surface supérieure ou égale à 1500 m² et une largeur sur rue supérieure ou égale à 20 mètres. Justification règlementaire de l’étude : L’article L.128-4 du Code de l’urbanisme spécifie que : « Toute action ou opération d'aménagement telle que définie à l'article L. 300-1 et faisant l'objet d'une étude d'impact doit faire l'objet d'une étude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables de la zone, en particulier sur l'opportunité de la création ou du raccordement à un réseau de chaleur ou de froid ayant recours aux énergies renouvelables et de récupération. » L’étude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables vient en complément au dossier d’étude d’impact. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 6 2/ Données géographiques et climatiques élémentaires : Les données géographiques : Le terrain se situe à l’Est de Verdun, face à la zone de Tavanes. Il s’agit actuellement d’un espace agricole et naturel. La topographie de la zone est caractérisée par deux formes doucement marquées : - une pente Sud-Nord passant de 225 mètres au centre de la limite Sud à 218 mètres au centre de la limite Nord, - une pente centrale d’orientation Est Ouest passant de 220 mètres à l’Est à 215 mètres à l’Ouest. Le dénivelé en diagonale est de 3,2%, passant de 235 mètres à l’angle Sud-Est, à 215 mètres à l’angle Nord-Ouest, soit 20 mètres sur une longueur de 625 mètres. L’axe d’écoulement des eaux pluviales est de sens Est-Ouest, en limite intérieure du premier tiers Nord de la zone et en tendant à s’étendre vers l’angle Nord-Ouest de la zone. Les données climatiques : Par défaut, nous prenons comme base de travail pour l’évaluation des potentiels énergétiques les données météorologiques de Metz mesurées, sauf mention explicite, à 10 mètres au-dessus du sol (données NASA). Le cas échéant, toute modélisation énergétique découlera de ces valeurs. Température de l’air (°C) Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Moyenne annuelle 2,4 3,1 6,7 9,7 14,4 17,6 19,5 19,5 15,0 10,8 6,0 3,1 10,7 Humidité Pression Température Chauffage Climatisation relative atmosphérique du sol (°C) (°C-j) (°C-j) (%) (kPa) 84,5 % 98,3 0,4 484 0 80,9 % 98,3 1,3 417 0 75,0 % 98,2 4,8 350 0 70,0 % 97,9 8,6 249 0 70,8 % 98,1 14,0 112 136 69,3 % 98,2 17,7 12 228 69,5 % 98,2 20,1 0 295 70,4 % 98,2 20,0 0 295 78,0 % 98,2 15,0 90 150 84,1 % 98,1 10,2 223 25 87,2 % 98,1 4,2 360 0 87,0 % 98,3 1,4 462 0 77,2 % 98,2 Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 9,9 2759 1128 7 3/ Le parti d’aménagement et les besoins énergétiques : Plusieurs hypothèses d’aménagement ont été proposées. Le choix du parti final a été décidé par les élus de la Communauté de Communes de Verdun, pour le plan d’aménagement et les surfaces qui suivent : N° de lot Surface N° de lot Surface N° de lot Surface 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 3343 3216 2850 2557 2357 2400 2471 2502 2412 3957 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 3771 3811 3770 3633 4936 4347 2336 2325 2413 2365 21 22 23 24 25 26 27 28 2444 2528 3091 3666 6638 2685 2500 6101 Surface de voirie Surface verte Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 18591 28868 8 Les besoins énergétiques pour un secteur comme la ZAC de la route d’Etain, qui ne fait que 14 hectares, dont les 28 lots constructibles représentent 9,1 hectares, et qui est destinée à de l’activité essentiellement artisanale, éventuellement commerciale et de services, peut être estimé en trois partie par ordre d’importance : - les besoins thermiques, pour le chauffage des locaux, - les besoins en électricité, avec une inconnue forte, liée aux activités artisanales potentielles qui dans certains cas peuvent être fortement consommatrices d’électricité (selon les process de fabrication), - le besoin en eau chaude qui lui aussi peut varier selon le nombre de personnes employées et les conventions collectives applicables. 4/ Adéquation entre les besoins et les énergies renouvelables : Electrique Pompe à chaleur Espaces publics Solaire thermique Electrique Photovoltaïque Espaces privés Chauffage Climatisation Eau-chaude sanitaire Procédés industriels chaleur Procédés industriels froid Eclairage intérieur Eclairage extérieur Ventilation Bureautique Chauffage Eau chaude sanitaire Procédés industriels Climatisation Signalétique Enseignes Arrosage, pompage Revente au réseau Eclairage public Signalétique Arrosage automatique Revente au réseau Biomasse « biochimique » Thermique Exemples Biomasse « thermochimique » Valorisation Eolien Les correspondances entre les types de besoins énergétiques et les principales énergies renouvelables sont les suivantes : POSSIBILITE DE VALORISATION ENERGETIQUE non non non non non oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui non non non non non non non non non non non oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui non non non non non oui oui oui oui non non non non oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui non non non non non non non non non non non non non non non non oui oui oui oui oui non non non non non non non non non non non non non non non non Les chapitres suivants présentent les différentes énergies renouvelables à étudier conformément à l’article L.128-4 du code de l’urbanisme. Ils sont regroupés dans cinq grands chapitres : - l’énergie éolienne, - l’énergie liée au rayonnement solaire direct, - l’énergie liée à la biomasse, - les énergies géothermique, aérothermique et hydrothermique, - les réseaux de chaleur et de froid. Une conclusion générale propose une hiérarchie des énergies renouvelables et suggère quelques préconisations pour l’aménagement de la ZAC de la route d’Etain. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 9 Chapitre 2 - Etude de faisabilité en éolien Les éoliennes permettent en théorie de produire de l’électricité sur zone, que ce soit pour ses besoins de fonctionnement propres ou dans le but de revendre cette énergie au réseau électrique. Après une introduction, ce chapitre dresse l’inventaire des contraintes préalables à l’implantation d’éoliennes ; il propose ensuite de déterminer si le potentiel de développement technique et de rentabilité économique sur site est intéressant. 1/ Préambule : Les éoliennes permettent de convertir l’énergie cinétique du vent en énergie électrique. La gamme des modèles s’est considérablement étoffée depuis les débuts de la filière. On les trouve en zone agricole, urbaine, marine avec des tailles comprises entre 1 et 200 mètres. On peut les classer en deux catégories : - Les éoliennes à axe horizontal comprenant les éoliennes à simple ou double hélice, - Les éoliennes à axe vertical comprenant les éoliennes à trainée différentielle, à pales tournantes. L’électricité générée est classiquement exportée vers le réseau. Néanmoins, elle peut être autoconsommée sur place. Le grand éolien désigne tout aérogénérateur avec une hauteur de mât supérieure à 50 mètres, le moyen éolien tout aérogénérateur avec une hauteur de mât comprise entre 12 et 50 mètres, et enfin le petit éolien tout aérogénérateur avec une hauteur de mât inférieure à 12 mètres. L’éolien de grande puissance désigne tout aérogénérateur d’une puissance nominale supérieure à 350 kW, l’éolien de petite puissance désigne tout aérogénérateur d’une puissance nominale inférieure à 36 kW, l’éolien de moyenne puissance désignant l’échelon intermédiaire. Performance de l’éolien par rapport au développement durable : Les performances environnementales de la filière éolienne sont très intéressantes : Critères Commentaires Infini à échelle humaine Durée de vie du gisement éolien (dépend majoritairement de l’activité solaire) Capacité du gisement éolien Plusieurs fois la consommation énergétique mondiale Temps de retour en énergie grise 3 à 12 mois Recyclage des composants Important Impact sur cycle carbone Faible Remise en l’état du site Totale Acceptabilité sociale Peut poser certaines difficultés Temporalité de production Discontinue 2/ Contraintes préalables : Afin d’éviter une implantation anarchique d’éoliennes sur le territoire français, le législateur encadre leur développement par des garde-fous. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 10 Procédures réglementaires en fonction de la taille des éoliennes : En France, les procédures à respecter pour l’implantation d’une éolienne varient en fonction de leur taille : - sous le seuil de 12 mètres en hauteur de mât, un permis de construire n’est pas nécessaire. Cette absence de formalité au titre du code de l’urbanisme n’exclut pas le porteur du projet du respect des dispositions du PLU et de se conformer à la rédaction d’une notice d’impact (R. 122-9 du Code de l’environnement). - Au dessus du seuil de 12 mètres en hauteur de mât, les impantations d’éoliennes sont soumises à permis de construire avec notice d’impact. La délivrance du permis par le préfet intervient après avis des divers organismes (DREAL, Météo France, DGAC, RAM, SDAP, ANFr…). - Au dessus du seuil de 50 mètres en hauteur du mât, l’étude d’impact et l’enquête publique deviennent obligatoires. Inventaires des contraintes à l’implantation d’éoliennes sur zone : En cas de choix d’implantation d’éoliennes, il revient au porteur du projet de lancer les démarches officielles auprès des services de l’Etat habilités pour connaître les servitudes et autres contraintes réglementaires. La ZAC de la Route d’Etain étant contiguë aux quartiers d’habitations, les grandes éoliennes se trouvent de facto exclues dans le choix des modèles possibles. L’inventaire des contraintes techniques et réglementaires à l’implantation d’éoliennes sur le site étudié n’empêche pas l’implantation de petites éoliennes sur la ZAC de la route d’Etain. 3/ Potentiel de production : La région Lorraine a réalisé un atlas de potentiel éolien qui croise les zones venteuses et les zones non grevées de contraintes et servitudes. Il en ressort que la zone d’étude est comprise dans une zone « peu favorable ». Cette partie a pour but de vérifier en première approximation le potentiel de production envisageable sur la ZAC de la route d’Etain à partir des gisements éolien sur site avec une marge d’incertitude sensible. Simulation sur le potentiel de développement : Seule une campagne de mesure à long terme par le biais d’appareils de mesure (anémomètres…) permet de caractériser de façon fiable le régime des vents locaux. Toutefois, cette collecte est inenvisageable dans le cadre de cette étude. Il reste toutefois possible d’estimer ce potentiel en ordre de grandeur par des travaux préexistants. La carte du potentiel éolien réalisée par la région Lorraine indique que l’est de Verdun se situe dans une aire où la vitesse moyenne des vents est d’environ 5,2 m/s. La rose des vents sur Metz donne par ailleurs des couloirs dominants au Sud-Ouest. Nous opterons pour une vitesse de vent moyenne de 3,63 m/s sur le site d’étude à 10 mètres du sol. Simulation de la production énergétique : La gamme de puissance des machines inférieures à 12 mètres s’étende en général de 1kW à 20 kW. L’estimation de la production d’électricité pour une petite éolienne s’avère en pratique plus difficile à prévoir que celle d’une grande éolienne, dans la mesure où les turbulences liées aux obstacles à proximité jouent un rôle majeur. Ces paramètres sont également importants à considérer pour limiter l’usure du matériel. Le présent rapport ne comprend pas de modélisation des turbulences liées aux bâtiments qui ne sont pas encore connus et dans la mesure où ce calcul demande des outils techniques plus pointus dépassant le cadre de cette étude de faisabilité. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 11 4/ Perspectives de rentabilité économique : Coût moyen d’investissement : Le coût moyen d’investissement pour des parcs de grandes éoliennes se monte actuellement à environ 1000 €/kW. Ce ratio baisse progressivement grâce au développement de ce type de technologie. Le petit éolien n’a pas encore bénéficié d’une telle industrialisation, et le coût au kW reste donc plus élevé. Il se monte en moyenne de 3000 à 5000 € /kW incluant le coût du matériel, de la pose et du raccordement. Dans le détail, les coûts d’investissement se subdivisent en plusieurs postes : - les coûts liés à l’achat du matériel. Le coût d’une éolienne est très variable en fonction du constructeur, de la puissance ou de la typologie de la machine. A l’heure actuelle, les éoliennes à axe horizontal restent globalement un peu moins chères que les éoliennes à axe vertical et connaissent également de meilleurs rendements énergétiques. Le coût de la machine est le poste le plus important et représente entre 60 et 80 % des coûts d’investissement. - les coûts liés à l’installation et à la pose. Le coût d’installation moyen tourne autour de 2000 €/kW avec une nette dégressivité en fonction de la puissance installée. Ces coûts incluent le redresseur et système de contrôle, l’équipement électrique, le coût d’installation ainsi que des coûts additionnels lors d’une installation sur le toit (grue, échafaudage, travaux de génie civil sur le toit). Certains constructeurs prennent en charge l’installation de l’éolienne sur le toit du bâtiment. Autrement, il faut faire appel à une entreprise de bâtiment ou de travaux publics. - les coûts liés au raccordement électrique. La démarche est assez longue et peut faire augmenter significativement le coût d’investissement de départ. Le coût forfaitaire s’élève à 1000 €/kW installé pour des puissances inférieures à 36 kW. - les coûts liés à la maintenance et à l’exploitation. Ces derniers restent faibles en comparaison des autres postes. Il faut prendre en compte l’hypothèse d’un changement de l’onduleur après dix ans de fonctionnement, auquel s’ajoute le coût des assurances, ce qui implique des coûts de maintenance entre 100 et 200 € par an en moyenne. Subventions, aides et bénéfices : Le site n’est pas compris dans une Zone de Développement de l’Eolien (ZDE). Celles-ci ont été mises en place conformément à la loi du 13 juillet 2005 et donne le bénéfice du régime de l’obligation d’achat d’électricité produite aux éoliennes qui y sont implantées, quelles que soient leur taille et leur puissance. Depuis mars 2008 néanmoins, des sociétés privées partenaires d’EDF en tant que « responsable d’équilibre » pour le RTE (réseau de transport de l’électricité) peuvent racheter la production des éoliennes situées hors des Zones de Développement de l’Eolien et la réinjecter dans le réseau. Le prix de rachat dans ces conditions reste très bas, mais l’implantation d’éoliennes reste possible par le biais d’une autoconsommation. Estimation des temps de retour sur investissement : La durée de vie moyenne d’une éolienne étant de 20 à 25 ans, l’investissement dans de petites éoliennes sur la ZAC de la route d’Etain n’est intéressante que si l’on bénéficie de subventions ou si les prix d’investissement sont relativement bas. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 12 5/ Conclusion du volet Eolien : Contraintes et servitudes Potentiel de production Retour sur investissement Conclusion Seul le petit éolien avec des mâts d’une dizaine de mètres est raisonnablement éligible sur la ZAC de la Route d’Etain. A la hauteur envisagée, les productions énergétiques ne sont pas très importantes. Le petit éolien ne bénéficie pas d’une industrialisation à grande échelle, ce qui induit un coût d’investissement et donc un temps de retour sur investissement assez défavorable par rapport à d’autres types d’énergies. L’énergie éolienne n’est pas une solution économique très intéressante, dans le cadre de la ZAC de la route d’Etain, même si elle est vertueuse d’un point de vue environnemental. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 13 Chapitre 3 - Etude de faisabilité en solaire thermique et photovoltaïque Les panneaux solaires photovoltaïques et thermiques permettent en théorie de produire de l’électricité et de la chaleur. Ce chapitre répertorie les contraintes préalables à l’implantation de panneaux solaires photovoltaïques et thermiques. Il se propose d’analyser ensuite le potentiel de développement thermique et de rentabilité économique. 1/ Préambule : Chaque année, 754 millions de TWh en provenance du soleil irradient la Terre, ce qui équivaut à 7700 de fois l’énergie finale consommée par l’humanité. Ce flux d’énergie est inépuisable à l’échelle humaine puisque notre étoile rayonnera encore pendant 5 milliards d’années environ. L’énergie émise par le Soleil est la clé de voûte de a majorité des énergies renouvelables, à l’exception de l’énergie géothermique (énergie interne de la Terre) et marémotrice (attraction gravitationnelle entre la Terre et la Lune). Valorisation de l’énergie solaire : Il existe deux façons d’exploiter l’énergie en provenance du soleil : - l’une passive grâce aux principes de l’architecture climatique. - l’autre active grâce à des procédés permettant de la capter, de la transformer voire de la stocker. Ce chapitre traite le second point, même si quelques éléments de l’architecture passive seront indiqués en conclusion. • L’énergie photovoltaïque : Le principe de l’énergie solaire photovoltaïque consiste à transformer en électricité la plus grande partie possible du flux de photons en provenance du soleil. L’effet photovoltaïque a été découvert en 1839 par Antoine Becquerel lorsqu’il constata qu’un semi-conducteur produit un courant continu dès lors qu’il se trouve exposé à un flux de rayonnement solaire. Le constituant de base de l’énergie photovoltaïque s’appelle une cellule, qui est elle-même composée de deux couches de semi-conducteurs et d’un réseau métallique collectant le courant électrique. Pour augmenter la tension, les cellules sont assemblées en série entre deux plaques protectrices, ce qui définit un module. Le matériau le plus employé pour fabriquer les cellules photovoltaïques reste toujours le silicium. Il présente en effet l’avantage d’être profus dans l’écorce terrestre et d’offrir de bons rendements énergétiques. Certaines technologies en couche mince comme le CIS (Cuivre Indium Sélénium) et plus encore le CdTe (Tellure de Cadmium) trouvent également des débouchés commerciaux. Leurs niveaux de performance et de coût sont intéressants, mais l’approvisionnement de ces procédés technologiques pour des petits projets reste difficile. Un système photovoltaïque peut être ou non raccordé au réseau public d’électricité. Dans l’affirmative, un onduleur convertit le courant continu produit par les modules en un courant alternatif monophasé ou triphasé destiné à être compatible avec les normes du réseau électrique. Dans la négative, l’électricité est consommée sur place. Cela nécessite donc obligatoirement un stockage grâce à l’utilisation de batteries. Ces dernières impliquent un investissement non négligeable tant en termes d’achat que d’entretien. Pour des sites isolés, ce surcoût Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 14 reste acceptable en comparaison du montant qu’il aurait fallu débourser pour une extension du réseau public. • L’énergie thermique : Le principe de l’énergie solaire thermique consiste à transformer l’énergie reçue par le soleil en chaleur. Avec l’aide fréquente d’une autre énergie d’appoint, cette technique permet de produire de la chaleur pour : - le chauffage domestique (Système Solaire Combiné – SSC). - l’Eau Chaude Solaire (ECS). - la climatisation pour certains procédés industriels. Un système solaire thermique se compose de trois parties : - une zone de captage : les capteurs solaires reçoivent le flux de rayonnement au niveau d’un absorbeur qui monte progressivement en température. L’absorbeur est traversé par des conduits qui contiennent un fluide caloporteur, généralement de l’eau avec glycol pour éviter la formation de gel qui endommagerait le système. Plusieurs types de capteurs existent en fonction des besoins, comme les capteurs plans, les capteurs à tubes sous vide ou les capteurs non vitrés. - Une zone de transfert : la récupération de l’énergie solaire est assurée par zone de transfert de l’énergie solaire. Le transfert de l’énergie est assuré généralement par une pompe de circulation dont le débit régulé permet au fluide de transmettre la chaleur via un échangeur. Dans le cas de systèmes combinés avec chauffage, des émetteurs de basse température (radiateurs ou planchers chauffants) qui contiennent le fluide caloporteur restituent la chaleur aux pièces à chauffer. - Une zone de stockage : le stockage de l’énergies s’effectue dans un ballon d’eau chaude isolé thermiquement. Un local technique peut être nécessaire pour recevoir les équipements notamment le ballon de stockage dont le volume peut être important. PERFORMANCES DU SOLAIRE PAR RAPPORT AU DEVELOPPEMENT DURABLE Critères Solaire photovoltaïque Solaire thermique Infini à échelle humaine Durée de vie du gisement Plusieurs fois la consommation énergétiques mondiale Capacité du gisement Temps de retour en 2 à 3 ans 1 à 2 ans énergie grise Recyclage des composants Impact sur cycle du carbone Remise en l’état du site Acceptabilité sociale Temporalité de production Elevé 95 % (silicium, verre), mais certains bémols pour des composants métalliques (plomb, cadmium, cellules CdTe, voire batterie si non raccordement au réseau) Plutôt élevé Correcte mais dépend des techniques et du lieu de production Totale Large acceptation Discontinue 2/ Contraintes préalables : • Contraintes à l’installation de panneaux solaires photovoltaïques : Contraintes réglementaires : L’intégration de procédés visant à récupérer l’énergie solaire n’entraîne pas de contraintes règlementaires notables. Contraintes techniques liées au raccordement : Pour une puissance installée inférieure à 250 kVA, la livraison de l’électricité produite est réalisée en basse tension. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 15 Pour un générateur de puissance supérieure à 250 kVA, la livraison est en haute tension ; elle nécessite la mise en place d’un transformateur privé élévateur de tension. Cette opération ajoute un surcoût non négligeable qui entraîne souvent l’installation de générateurs de puissance juste inférieur à 250 kVA ou bien supérieure (de l’ordre de 400 kVA au minimum), de sorte à gommer ce surcoût par l’effet d’économie d’échelle. • Contraintes à l’implantation de panneaux solaires thermiques : Contraintes réglementaires : Les capteurs peuvent être à l’origine d’une nuisance visuelle, et leur installation est donc réglementée. La pose de panneaux solaires est possible, à condition de ne pas avoir d’impact visuel trop important. 3/ Potentiel de production : Les écarts d’irradiation solaire sont relativement conséquents entre le nord et le sud de la France. Le département de la Meuse se situe logiquement plutôt en bas de classement. La topographie de la ZAC de la route d’Etain et son axe majeurs Est-Ouest sont favorables pour l’implantation de panneaux solaires en toiture des bâtiments, comme le montre le plan topographique qui suit. En revanche, il n’est guère possible à ce stade de l’aménagement d’évaluer finement le masque solaire. L’emplacement, la taille et la disposition des futurs bâtiments constituent autant de paramètres inconnus. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 16 Données d’irradiation brute : Les valeurs moyennes journalières de rayonnement pour le site de la ZAC de la route d’Etain sont regroupées dans le tableau et le graphique ci-dessous : Wh/m².jour 747 1530 2490 3730 4710 5110 5430 4510 3180 1800 1020 600 Optimum 34° Wh/m².jour 1100 2240 3080 4150 4770 4970 5420 4870 3890 2460 1580 914 Wh/m².jour 1080 2110 2430 2710 2620 2520 2820 2960 2910 2170 1590 928 Inclinaison optimale Degré 61 58 45 32 19 12 17 28 42 53 62 63 2910 3290 2240 34 1062 1201 818 Horizontale mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Moyenne journalière annuelle Energie annuelle (kWh/m².an) Verticale Rayonnement diffus/global 0,74 0,61 0,60 0,55 0,55 0,55 0,49 0,51 0,52 0,60 0,66 0,75 0,55 Irradiation (Wh/m².jour) 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 Janvier Février M ars A vril M ai Horizontale Juin Optimum Juillet A o ût Septembre Octo bre No vembre Décembre Verticale • Production d’énergie solaire photovoltaïque : La simulation de la production d’énergie solaire photovoltaïque reposera dans cette étude sur deux exemples issus des technologies à base de silicium, le polycristallin et l’amorphe, compte tenu d’un rendement intéressant pour la première et d’un coût d’investissement initial bas pour la seconde. Le tableau ci-dessous montre la productivité possible (exprimé en kWh/kWc) d’une centrale solaire photovoltaïque installée sur la zone d’étude, pour des inclinaisons optimale (34°), intermédiaire (15°) et horizontale, avec un azimut plein sud. Une hypothèse d’un rendement d’onduleur de 95 % et de pertes diverses de -10% (poussières, masque géographiques du site…) a été appliquée. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 17 Inclinaison Optimale (34°) Intermédiaire (15°) Horizontal (0°) Polycristallin Amorphe Polycristallin Amorphe Polycristallin Amorphe 46 45 37 35 27 26 Janvier 64 63 54 53 43 42 Février 90 90 83 82 74 72 Mars 110 111 108 109 102 102 Avril 127 131 131 134 129 131 Mai 122 127 129 133 129 132 Juin 128 133 133 139 132 137 Juillet 120 125 120 125 115 119 Aout 91 93 86 88 78 79 Septembre 64 64 57 57 48 48 Octobre 43 42 36 35 28 27 Novembre 36 35 29 28 21 20 Décembre Total 1040 1057 1004 1018 926 935 annuel (kWh/kWc) Totatl 130,0 75,5 125,5 72,7 115,8 66,8 annuel (kWh/m²) Mois Ces valeurs sont indicatives et doivent être modulées en fonction de l’inclinaison de la structure porteuse des panneaux, de la technologie photovoltaïque retenue, du rendement des onduleurs, de la qualité intrinsèque de l’installation, des marges d’erreur liées aux données d’irradiation sur site. • Production d’énergie solaire thermique : Les systèmes potentiellement éligibles pour la zone dépendent des besoins. Les correspondances entre les besoins et le type de capteur installé sont : Besoins Type de capteur Préchauffage de l’eau Capteurs non vitrés Eau chaude sanitaire (ECS) Capteurs plans ECS + chauffage Capteurs plans Processus industriels à température moyenne (<70°C) Capteurs plans Processus industriels à température moyenne (<70°C) Tubes sous vide Climatisation Tubes sous vide Les panneaux solaires thermiques sont intéressants lorsque les besoins en eau chaude sont relativement constants et assez signifiants, ce qui peut être le cas dans certaines activités artisanales ou pour des entreprises ayant des obligations sanitaires pour le personnel. Le logiciel SOLO2000 (développé par l’entreprise TECSOL) permet pour un cas de référence de déterminer la couverture énergétique possible pour une eau chauffée à 55°C. Le logiciel indique qu’une pose de 21 m² de capteurs solaires avec un ballon de 500 l en intérieur permet de couvrir en moyenne environ la moitié des besoins, ce qui confirme les tendances des retours d’expériences cités précédemment. La fourchette de 300 à 400 kWh par m² de panneaux et par an est réaliste quand on se projette sur plusieurs hypothèses (en fonction de l’emplacement du ballon, des marques du système, du calorifugeage, de l’orientation des panneaux…) Il faudrait en toute logique prendre en compte le creux des week-ends qui feront baisser la productivité de l’installation. Il est également intéressant de noter que plus la surface de capteurs installée est importante, plus la couverture solaire augmente (qui représente le pourcentage d’énergie fournie par l’installation par rapport à la consommation totale). En revanche, plus la surface augmente, et plus la productivité au m² diminue. On perd donc en efficacité lorsque l’on veut atteindre une trop forte couverture solaire. Au-delà de 60 %, la productivité chute très rapidement. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 18 Enfin, si l’on souhaite optimiser la production d’énergie thermique lorsque l’on en a le plus besoin, c’est-à-dire en hiver, il peut être judicieux d’appliquer une inclinaison optimale correspondant à la latitude du lieu, soit une inclinaison de 51°. Les systèmes sélectionnés permettent de produire en moyenne 500 kWh/m² pour un taux de couverture moyen allant de 40 % à 60 %, voire 75 % pour les CES individuels. Le solaire thermique peut permettre de répondre aux besoins d’eau chaude des bâtiments de la ZAC de la route d’Etain, mais également de répondre à une partie des besoins en chauffage. Bien calculée, une installation de chauffage solaire permet de couvrir en moyenne au moins un quart et jusqu’à deux tiers des besoins de chauffage classique. Ces pourcentages varient significativement en fonction du mode de chauffage de l’entreprise, de l’organisation des réseaux de chaleur dans le bâtiment, et des équipements qui sont installés. Les performances varient considérablement en fonction de nombreux paramètres, néanmoins les données sont les suivantes en Lorraine pour des locaux artisanaux : Surface des locaux artisanaux à chauffer 500 m² Volume des locaux artisanaux à chauffer 2500 m² Surface de capteurs 72 m² Coût d’investissement : • Solaire photovoltaïque : Une centrale solaire indique un investissement important de départ mais des coûts marginaux en maintenance et en entretien. Le prix d’une installation photovoltaïque est conditionné principalement à la technologie employée, à la taille du projet, et à la capacité de négociation d’un porteur de projet, selon la quantité globale qu’il est en mesure de commander à son fournisseur. Il est toutefois préférable de parler en investissement pose incluse, qui comprend également le matériel annexe (onduleurs, câblages). Les tarifs dans la moitié nord de la France pour une centrale photovoltaïque en 2012 varient en fonction de la taille et de la technologie du système et s’il est ou non intégré au bâtiment. En ordre d’idée, les coûts pour le silicium intégré au bâti reviennent à : - Environ 5 €/Wc pour des systèmes de petite puissance (< 36 kWc) en polycristallin ; - Environ 6 €/Wc pour des systèmes de petite puissance (< 36 kWc) en monocristallin ; - Environ 4 €/Wc pour des systèmes de petite puissance (< 36 kWc) en amorphe ; Il existe également des produits fabriqués en Asie globalement moins onéreux (-20c€/Wc en moyenne). Les coûts de raccordements sont quant à eux extrêmement variables en fonction de la taille du projet et surtout de la distance au point de raccordement envisagé. Enfin, les coûts d’exploitation sont quant à eux très faibles et regroupent : - les frais d’assurance : négociation à avoir avec l’assureur du bâtiment pour déterminer s’il peut couvrir la centrale et à quel coût. - La maintenance : il n’existe aujourd’hui pas de recommandations générales en maintenance préventive, si ce n’est pour le nettoyage des modules et une visite annuelle de l’installation. Les équipements sont garantis sur des longues durées et il est recommandé de souscrire les extensions proposées à 20 ans, notamment pour les onduleurs. Le suivi de l’installation peut être fait à distance et dans le cas où l’installateur ait proposé une garantie de résultat solaire, c’est lui qui devra s’assurer du bon fonctionnement de l’installation. Les systèmes photovoltaïques sont extrêmement fiables : aucune pièce mécanique n’est en mouvement, les matériaux employés (verre, aluminium) résistent aux pires conditions climatiques (notamment à Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 19 la grêle). La durée de vie d’un capteur photovoltaïque de l’ordre de 25 ans, et on estime actuellement la garantie de production à 80 % après 20 ans pour la plupart des panneaux solaires de bonne qualité. • Solaire thermique : Les coûts d’investissement les plus avantageux pour le solaire thermique concernent les capteurs non vitrés. Toutefois, cette étude a posé comme hypothèse des capteurs plans qui présente un rendement énergétique plus intéressant sur le site de la ZAC de la route d’Etain. Le prix pour les systèmes de capteurs plan dépend de nombreux paramètres. Toutefois, nous pouvons avancer les chiffres suivants : - pour l’implantation de simples CESI (Chauffes Eaux Solaires Individuels) de quelques mètres carrés, le coût varie entre 900 et 1500 €/m². - dans le cas de systèmes d’eau chaude collective de 20 à 40 m² de capteurs solaires installés, le prix varie en moyenne entre 800 et 1200 €/m². - pour des systèmes de grande dimension de plus de 50 m², le coût peut descendre en dessous de 700 €/m². Le coût moyen est donc de 900 €/m² installé pour un système utilisant des capteurs plans classiques. Estimation du retour sur investissement : Les coûts d’investissement ainsi que les performances des systèmes photovoltaïques et plus encore les tarifs de rachats de l’électricité produite évoluent très rapidement. Se projeter à moyen terme pour évaluer les perspectives de rentabilité d’un projet photovoltaïque s’avère donc être un exercice hasardeux. En revanche, le solaire thermique peut être intéressant dans la ZAC de la route d’Etain, compte tenu de la tendance haussière des prix de l’énergie dans le futur, tant au niveau de l’électricité que du chauffage. 4/ Conclusion du volet solaire : Contraintes et servitudes Potentiel de production Retour sur investissement Conclusion Tant les procédés solaires photovoltaïques que solaires thermiques sont éligibles sur la ZAC de la route d’Etain. Photovoltaïque : il existe des grandes variations suivant les technologies et les inclinaisons employées. Solaire thermique : il permet de chauffer de l’eau chaude sanitaire sur site. Photovoltaïque : le bilan est incertain, sur la ZAC de la route d’Etain, le retour sur investissement dépasse 10 ans. Solaire thermique : le bilan est favorable sur la ZAC de la route d’Etain, le retour sur investissement est inférieur à 10 ans. Investir dans les énergies solaires constitue une bonne opportunité pour la ZAC de la route d’Etain, surtout en raison de la topographie et de l’axe principal Est-Ouest de la zone donc d’un versant sud utilisable. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 20 Chapitre 4 - Etude de faisabilité en biomasse et assimilés Selon l’article 19 de la loi du 3 août 2009, cette partie doit aborder les énergies issues « de la biomasse, du gaz de décharge, du gaz de station d’épuration d’eaux usées et du biogaz ». Après une partie introductive, ce chapitre dresse l’inventaire des contraintes inhérentes à la création d’unités énergétiques à base de biomasse avant d’en analyser le potentiel de développement technique et de rentabilité économique. 1/ Préambule : Le processus de photosynthèse permet de stocker dans les végétaux l’énergie émise par le soleil, ce qui sert ensuite à l’ensemble des chaînes trophiques (matière animale et fongique). Cette énergie est restituée en temps normal par la décomposition de la matière organique, mais il est préférable de l’utiliser pour satisfaire les besoins humains. Pour cela, plusieurs modes de valorisation sont possibles : - la combustion. - la pyrolyse. - la gazéification. - la fermentation. Performances de la biomasse par rapport au développement durable : Critères Durée de vie du gisement Capacité du gisement Temps de retour en énergie grise Recyclage des composants Impact sur cycle du carbone Remise en état du site Acceptabilité sociale Continuité possible de production Biomasse/Biogaz Infini à l’échelle humaine car dépend de l’activité du soleil. Attention cependant à la gestion du gisement. 44 Gtep/an sans déséquilibrer l’équilibre écologique planétaire (consommation énergétique mondiale en 2008 de 8,43 Gtep) Très bon Inconnu pour les chaudières, poêles à bois… Neutre si gisement proche Totale si reboisement Large acceptation Oui, mais recharge en matière première nécessaire Procédés thermochimiques (biomasse sèche) : Le bois est la matière première la plus couramment employée depuis l’aube de l’humanité. Son recours est à nouveau en forte progression au cours des dernières années. Les opérateurs de combustion varient des simples poêles à bois individuels aux chaudières de grosse capacité (jusqu’à 20 MWth et plus), en passant par les chaudières de petite et moyenne puissance (jusqu’à 1 MWth). On peut précisément distinguer trois types de systèmes de chauffage par biomasse : - les systèmes basiques de type poêles à bois individuels ou les foyers qui relèvent d’une combustion conventionnelle avec simple diffusion de la chaleur à proximité de la source. - les systèmes plus sophistiqués qui contrôlent le mélange d’air et de biocombustible pour maximiser le rendement et minimiser les émissions, et distribuent la chaleur Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 21 - vers le lieu où elle est requise. Plusieurs systèmes de chauffage à la biomasse comprennent un mécanisme d’alimentation automatique en biocombustible. les systèmes de grande taille, destinées à l’industrie ou aux réseaux de chauffage urbains, la chaleur est transmise par un fluide caloporteur, souvent de l’eau. Celle-ci est envoyée vers un turbine ou un moteur à vapeur pour la production d’énergie mécanique, thermique ou électrique. Le combustible est stocké dans un silo de plusieurs mètres cube, généralement enterré pour une meilleure intégration dans le paysage. L’autonomie du silo varie d’une semaine pour les grosses chaufferies collectives à plusieurs mois pour les chaufferies individuelles. La chaudière est alimentée via un tapis roulant pour le combustible grossier type écorces, ou par une vis sans fin pour du combustibles homogène type plaquettes. Les cendres du foyer sont récupérés et versées dans un conteneur à vider une fois par semaine en général. Des filtres permettent un dépoussiérage efficace des fumées. La régulation électronique permet de réguler la puissance, l’alimentation, la combustion, le décendrage et l’extraction des fumées. 2/ Analyse des contraintes préalables : Pour les installations de petites puissances comme cela sera le cas da la ZAC de la route d’Etain, les contraintes sont relativement faibles et concernent davantage la conception des bâtiments que l’aménagement parcellaire de la zone. Dans tous les cas, il s’agit d’adapter la puissance des installations aux besoins du bâtiment. Pour les chaudières à granulés, il convient de disposer d’un local pour une chaudière, d’un silo de stockage et d’un système de chauffage central. 3/ Analyse du potentiel de production : La détermination des gisements en biomasse s’avère complexe pour trois raisons : - les types de gisements sont assez variés (produits sylvicoles, agricoles, ménagers, industriels). - le périmètre des recherches est relativement étendu puisqu’il reste possible d’acheminer la biomasse bien que cela détériore le bilan énergétique et climatique global. - les connaissances restent parfois floues faute d’études par secteur ou faute d’une bonne organisation des filières professionnelles. La vision aérienne de la zone confirme que les gisements forestiers sont relativement importants à proximité de la zone. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 22 ZAC de la route d’Etain La filière est bien structurée dans la Meuse avec notamment des plateformes où s’approvisionnement des grands fournisseurs locaux. Développement d’unités de valorisation thermochimique : Potentiel de productions par combustion (chaudière) : Du simple poêle à granulés au réseau de chaleur, toutes les puissances peuvent être générées grâce à la combustion de biomasse. La difficulté concerne plutôt l’hétérogénéité des pouvoirs calorifiques des produits énergétiques. En voici quelques uns pour information : Type Granulés (humidité 5 à 10 %) Plaquettes forestières sèches (20 à 30 % d’humidité) Plaquettes forestières vertes ou les plaquettes de bois d’élagage (40 à 50 % d’humidité) Plaquettes de scierie type palette et bois d’emballage (15 à 20 % d’humidité) Broyats de bois de rebut (20 à 40 % d’humidité) Sciures de scierie et les écorces broyées (40 à 60 % d’humidité) Pouvoirs calorifiques 4,4 à 4,7 MWh/t 3,3 à 3,9 MWh/t 2,8 à 3,3 MWh/t 2,2 à 3,3 MWh/t 2,2 à 3,3 MWh/t 1,6 à 2,8 MWh/t 4/ Analyse de rentabilité économique : Coûts d’investissement : Globalement, les coûts initiaux d’investissements des systèmes à biomasse sont plus élevés que les coûts d’investissement des systèmes conventionnels à combustibles fossiles. Toutefois, à long terme, ils peuvent être plus rentables, surtout si le prix des énergies fossiles s’accroît rapidement. Or, cela ne manquera pas d’arriver au cours des prochaines années compte tenu de leur raréfaction et de la hausse continue de la demande. Rachat, aides et subventions disponibles : Les projets des collectivités locales ou des entreprises et la mise en place de réseaux d’approvisionnement biomasse peuvent être financés en partie par l’ADEME. Les réseaux de chaleur d’origine renouvelable peuvent bénéficier d’une TVA à taux réduit. Il n’existe en revanche pas d’aides spécifiques au fonctionnement concernant le bois énergie comme moyen de chauffage. La région Lorraine apporte pour sa part des aides aux chaufferies bois Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 23 automatiques à plaquettes ou à granulés. Ces aides sont limitées aux installations collectives. Temps de retour sur investissement : La plupart des projets utilisant la combustion ou la méthanisation à partir de ressources renouvelables sont rentables et ont un temps de retour sur investissement positif par rapport à la durée de vie de l’installation. L’enjeu se pose souvent sur l’importance du surcoût à l’investissement, mais cette question entraîne des réponses au cas par cas. 5/ Conclusion du volet biomasse : Contraintes et servitudes Potentiel de production Retour sur investissement Conclusion Les procédés par combustion de bois sont éligibles sur la ZAC de la route d’Etain. Des dimensionnements et installations spécifiques dans les bâtiments sont éventuellement à prévoir si le choix de recours à la biomasse est retenu (stockage de matières première). La disponibilité en BIBE (Bois Industrie / Bois Energie) et MB (Menu Bois) est bonne tant pour la région Lorraine que le département de la Meuse et tout particulièrement l’arrondissement de Verdun. Ces derniers sont corrects, souvent inférieures à 10 ans. Les systèmes de combustion bois énergie sont intéressants à développer sur la ZAC de la route d’Etain. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 24 Chapitre 5 - Etude de faisabilité des énergies géo-/hydro-/aérothermiques Certains procédés permettent de récupérer les calories contenues dans le sol, l’air ou l’eau, puis de les restituer dans les bâtiments à chauffer ou à refroidir. 1/ Préambule : Définition de la géothermie : L’énergie géothermique désigne l’énergie stockée dans le sous-sol terrestre. Elle peut se classer en trois catégories en fonction de la température de la source : - la géothermie des basses énergies (source < 30°C). - la géothermie des moyennes énergies (30°C < source < 150°C). - la géothermie des hautes énergies (30°C < source). Nous n’aborderons dans cette étude que la première catégorie de géothermie. La géothermie des hautes et moyennes énergies est inenvisageable à l’échelle d’une ZAC de 14 hectares. Les échanges thermiques entre le sol et les pièces à chauffer /refroidir s’effectuent grâce à des pompes à chaleur géothermiques (PACg). Elles se composent : - en amont, d’un circuit de capteurs où s’opèrent les échanges thermodynamiques avec le sol (source froide). - de la pompe à chaleur en elle-même avec un couple évaporateur /condenseur et un couple compresseur/détendeur. - en aval, d’émetteurs de chaleur dans le bâtiment (source chaude). Définition de l’aérothermie : L’aérothermie repose sur le même principe de fonctionnement que la géothermie à la différence près que les calories prélevées proviennent de l’air. Controversé pour son efficacité, les directives européennes ont néanmoins réintroduit les PACa dans le champ des énergies renouvelables. Ce système est simple à mettre en œuvre, et peut être couplé à une ventilation mécanique contrôlée. En revanche, l’aérothermie n’assure pas la totalité du chauffage et ne permet pas de chauffer l’eau chaude sanitaire. Autre contrainte, il convient d’équiper le bâtiment de gaines de soufflage. Définition de hydrothermie : Le milieu d’où l’on extrait les calories est cette fois l’eau (nappes phréatiques, cours d’eau). Lorsque les échanges thermodynamiques s’opèrent avec l’aquifère, on recourt à de longs tuyaux en circuit ouvert dans lesquels circule l’eau de l’aquifère, qui transmet ensuite la chaleur à une autre boucle en circuit fermé via un échangeur intermédiaire. En sortie de l’échangeur intermédiaire, l’eau est injectée dans le même aquifère grâce à un second puits appelé puits d’injection. Performance énergétique des pompes à chaleur : Une pompe à chaleur a besoin pour fonctionner d’une consommation d’électricité auxiliaire. On parle donc de coefficient de performance (COP) et non de rendement pour rendre compte du rapport entre l’énergie calorifique restituée sur l’énergie électrique consommée. Dans des conditions standards de fonctionnement, les PAC géothermiques présentent par exemple des COP compris de 3 à 4. En instantané, le COP varie cependant constamment Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 25 selon les paramètres réels d’utilisation, selon le rapport entre température de la source froide et température de la source chaude et enfin selon le mode de captage. Les retours d’expérience prouvent qu’en moyenne les PAC permettent de réaliser des économies de consommations de chauffage de 30 à 70 % et de climatisation de 20 à 50 %. Performances de la Géo/hydro/aérothermie par rapport au développement durable : Les pompes à chaleur peuvent être intéressantes si leur coefficient de performance est élevé. Critères PAC géothermique et hydrothermique Indice Commentaires Indice Commentaires Infini ++ Infini + Elevé (dépend de la régénération des solsnappes) +/- Moyen + Correct +/- Moyen +/- Globalement correct mais fluide frigorigène néfaste pour l’environnement (taux de fuite de 3 à 10 % par an) 0 Avec la nécessité d’une énergie d’appoint électrique, les résultats peuvent être médiocres Totale Durée de vie du gisement ++ Capacité du gisement Temps de retour en énergie grise Recyclage des composants PAS aérothermique +/- Globalement correct mais fluide frigorigène néfaste pour l’environnement (taux de fuite de 3 à 10 % par an) Avec la nécessité d’une énergie d’appoint électrique, les résultats peuvent être médiocres Impact sur cycle du carbone 0 Remise en l’état du site ++ Totale ++ Acceptabilité sociale ++ Très bonne + Temporalité de production + Continue +/- Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain Bonne, possibilité néanmoins de systèmes bruyants Continue, mais production sensiblement basse l’hiver 26 2/ Analyse des contraintes préalables : • Captage horizontal : La pose de PAC horizontale nécessite de passer en revue certaines contraintes de pose empiriques : Typologie Caractéristique du sol Pose Profondeur d’enfouissement de la boucle Contraintes Profondeur entre 1 et 1,5 mètre. boucles espacées d’au moins 40 centimètres entre elles. Conclusion Sans contraintes pour le site à ce stade de l’aménagement Sans contraintes pour le site à ce stade de l’aménagement Sans contraintes pour le site à ce stade de l’aménagement Eloignement des réseaux électriques 1,5 mètre minimum Eloignement des arbres 2 mètres minimum Eloignement des autres ouvrages (puits, fondations, fosses septiques) 3 mètres Sans contraintes pour le site à ce stade de l’aménagement Humidité des sols Risque de gel Sans contraintes pour le site à ce stade de l’aménagement Perméabilité du sol Sol perméable au dessus du capteur Sans contraintes Risque de desséchement des sols et création d’espaces entre le sol et les tubes Granulométrie suffisante au profondeur d’enfouissement Surface disponible sans construction ou terrassement Non identifié à ce stade Pas de nécessité de remblais. A confirmer par un bureau d’études spécialisé. Maximiser les espaces disponibles en espaces sans construction et terrassement autour des bâtiments • Captage vertical sur sol et aquifère : Pose Typologie Contraintes Conclusion Inconnu Inconnu Socle rocheux au-delà de 5 mètres au-delà de 5 mètres Inconnu Inconnu Système karstique au-delà de 5 mètres au-delà de 5 mètres Risque de contamination des nappes Non connue Non connue Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 27 3/ Analyse du potentiel de production : • Gisement exploitable par géothermie, hydrothermie et aérothermie : Données d’entrées climatiques : Les données climatiques sont définies dans la première partie de l’étude et sont rappelés ici pour mémoire : Température Chauffage Climatisation du sol (°C) (°C-j) (°C-j) Janvier 4,9 400 0 Février 4,8 358 0 Mars 6,5 329 0 Avril 9,0 258 0 Mai 12,8 164 84 Juin 16,0 78 162 Juillet 18,7 9 239 Août 19,6 0 254 Septembre 17,0 60 180 Octobre 13,4 167 81 Novembre 9,1 288 0 Décembre 6,2 369 0 Annuel 11,5 2480 1000 Données d’entrées géologiques : La consultation de la carte géologique du secteur de la ZAC de la route d’Etain, indique que la commune de Verdun repose sur un substrat calcaire du jurassique inférieur. Potentiel de production par captage horizontal : Les pompes à chaleur géothermiques peuvent présenter des coefficients de performance intéressants sur certains types de sol. Pour le département de la Meuse, l’expérience montre que les besoins en chaleur pour une construction neuve avec une bonne isolation thermique sont compris entre 40 et 50 W/m². La puissance d’une pompe à chaleur s’avère suffisante pour chauffer (ou refroidir pour une APC réversible) un bâtiment artisanal ou un petit édifice commercial. Cependant, plusieurs pompes à chaleur sont nécessaires pour chauffer de plus grands édifices. A titre d’exemple, dans le cas de besoins de chauffage de 20 kW à profondeur de 60 centimètres, la typologie du sol sur l’aire de Verdun et plus précisément de la ZAC de la route d’Etain, permet de tabler sur une extraction de l’ordre de 20 à 30 W/m². Pour une pompe à chaleur de COP3, nous pouvons donc en déduire qu’il est nécessaire de disposer d’une surface d’environ 750 m² et disposer de 1400 mètres linéaires de capteurs, ce qui correspond aux données quantitatives des lots de la ZAC de la route d’Etain. En terme de production, le rendement énergétique sur la zone est donc intéressant. • Gisement exploitable par hydrothermie : Seule une étude plus approfondie par un bureau d’études spécialisé pourra donner des éléments permettant de se prononcer sur la faisabilité et la rentabilité de ce procédé énergétique. Le site ne se situe pas à proximité de cours d’eau. • Gisement exploitable par aérothermie : Les pompes à chaleur aérothermiques sont peu intéressantes lorsque la température de l’air varie très fortement au cours de l’année. En dessous de 3 °C, leurs performances sont nettement diminuées. C’est pourquoi ces systèmes sont généralement conseillés dans des zones à climat doux. Les conditions climatiques de la Meuse permettent en théorie une exploitation par aérothermie. Néanmoins, compte tenu des retours d’expérience sujets à caution sur les COP Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 28 réels et sur les faibles gains énergétiques permis par l’aérothermie, cette solution – qui peut être utilisée au cas par cas par les particuliers en habitation – s’avère peu intéressante dans le cadre de la ZAC de la route d’Etain. 4/ Analyse de rentabilité économique : Coûts d’investissement : En matière de pompes à chaleur géothermique, l’investissement initial est onéreux. Les capteurs au sol verticaux sont plus chers à installer que les capteurs horizontaux, mais nécessitent relativement moins de tuyaux à cause de la stabilité des températures du sol, et présentent des rendements meilleurs. Si l’installation nécessite un forage (capteurs verticaux – utilisation d’un aquifère), il faut tenir compte de son coût, qui peut être élevé. Ainsi, un forage de 100 m en terrain sédimentaire représente un coût de 9000 €. (2012) Aides, subventions : En termes d’investissement, la région Lorraine finance 30 % du coût des travaux de réalisation des capteurs verticaux (y compris la fourniture des sondes, piézomètres et équipements des forages jusqu’au raccordement en chaufferie). L’aide est plafonnée à 300 mètres linéaires de forages) En termes d’instruments de mesure, il est possible une subvention complémentaire de 80 % du surcoût lié aux instruments de mesure avec un plafond de 2000 € par projet sous réserve d’accord préalable sur la position des instruments et le suivi des performances de l’installation. Temps de retour sur investissement : Pour les capteurs verticaux, le coût initial du forage influe grandement sur le temps de retour sur investissement et il est préférable d’effectuer des calculs au cas par cas. En cas d’installation correct et proche d’un gisement intéressant, les temps de retour sur investissement sont néanmoins souvent intéressants, de l’ordre de 10 ans. Le temps de retour sur investissement est d’environ 7 à 10 ans pour les capteurs horizontaux sur le site d’étude de la ZAC de la route d’Etain. 5/ Conclusion du volet géo/hydro/aérothermie : Contraintes et servitudes Gisement / Potentiel de production Retour sur investissement Conclusion Les procédés géo/hydro/aérothermiques sont éligibles sur la ZAC de la route d’Etain. Certaines informations sont néanmoins nécessaires pour se prononcer sur l’exploitation de gisement sur nappes. La géothermie à captage horizontal peut permettre de participer à la production énergétique de la zone. La géothermie à captage vertical est plus intéressante encore mais les coûts du forage peuvent se révéler rédhibitoires. L’aérothermie n’est pas assez performante. L’hydrothermie peut être une solution intéressante. Les temps de retour sur investissement sont globalement positifs (inférieur à 10 ans), mais cela dépend grandement du coût des forages ou des travaux de terrassement. La géothermie à captage horizontal peut être installée bien qu’elle soit moins intéressante que le solaire ou la biomasse. La géothermie à captage vertical pourrait être plus intéressante mais les coûts de forage pourraient être prohibitifs, mais éventuellement amortissables pour des bâtiments d’au moins 750 m². Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 29 Chapitre 6 - Etude de faisabilité pour les énergies de récupération et pour la mise en place d’un réseau de chaleur ou de froid 1/ Préambule : L’article L.128-4 du code de l’Urbanisme demande l’étude de l’opportunité de la création ou du raccordement à un réseau de chaleur ou de froid ayant recours aux énergies renouvelables et de récupération. Définition d’un réseau de chaleur ou de froid : Un réseau de chaleur ou de froid se compose de trois ensembles : - une unité de production de chaleur à partir d’énergies fossiles (gaz, fioul…), d’énergies renouvelables (biomasse, géothermie) ou d’énergies de récupération… Pour le froid, on parle davantage d’unité d’évacuation et la technique dominante passe par un compresseur. - un réseau primaire de canalisations qui transporte la chaleur ou le froid. - des postes de livraisons ou sous-stations qui recueillent la chaleur ou le froid avant de le distribuer aux conditions adéquates de température et de pression aux usagers. Avantages et inconvénients pour l’environnement : La plupart des réseaux de chaleur anciens ont recours aux énergies fossiles, notamment le gaz. Mais les nouveaux réseaux de chaleur proposent de plus en plus systématiquement dans leur mix énergétique une part majoritaire en énergie renouvelable, notamment en biomasse voire en géothermie. Une part minoritaire en énergie fossile reste souvent néanmoins nécessaire pour l’appoint en cas de pic d’appel de puissance. Les réseaux de froid restent en revanche à l’heure actuelle souvent alimentés par de l’électricité, voire de façon plus marginale par du gaz et de l’énergie de récupération (incinérateurs). La mutualisation et la centralisation de la production d’énergie permettent de réaliser des gains d’échelles importants, de diminuer les rejets atmosphériques (en gaz à effet de serre notamment) et d’augmenter une part de risque par l’absence d’installations de combustion dans les bâtiments desservis. Sur le plan économique, les réseaux de chaleur/froid sont globalement compétitifs grâce aux gains d’échelle qu’ils génèrent. 2/ Contexte réglementaire : On se référera à l’étude CETE de l’Ouest et du CERTU de Février 2011 intitulée « Réseaux de chaleur et outils de l’urbanisme » qui permet de cadrer les interactions entre les documents réglementaires cadre et les réseaux de chaleur. Evolution liées au Grenelle 2 : L’article 85 de la loi dite du Grenelle 2 instaure une évolution en matière de réseaux de chaleur et de froid par rapport à la loi n°80-531 du 15 juillet 1980 relative aux économies d’énergie et à l’utilisation de la chaleur. Une collectivité territoriale peut classer un réseau de distribution de chaleur et de froid existant ou à créer, situé sur son territoire, sous certaines conditions : - si le réseau est alimenté à plus de 50 % par une énergie renouvelable ou de récupération. - si un comptage des quantités d’énergie livrées par point de livraison est assuré. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 30 - si l’équilibre financier de l’opération pendant la période d’amortissement des installations est assuré au vu des besoins à satisfaire, de la pérennité de la ressource en énergie renouvelable ou de récupération, et compte tenu des conditions tarifaires prévisibles. Selon le CERTU, le classement est prononcé par délibération de la collectivité ou du groupement de collectivités pour une durée déterminée qui ne peut excéder 30 ans. Le classement est abrogé par délibération lorsque l’une des 2 premières conditions précédemment énumérées n’est plus respectée. La décision de classement précise la zone de desserte du réseau et définit sur tout ou partie de la zone de desserte du réseau un ou plusieurs périmètres de développement prioritaire. Ces périmètres doivent être compatibles avec les dispositions des documents d’urbanisme en vigueur. Les réseaux existants doivent faire l’objet d’un audit énergétique examinant les possibilités d’amélioration de leur efficacité énergétique. Si le réseau énergétique n’est pas classé, l’aménageur peut préconiser le raccordement dans le cadre d’un cahier des charges de cession de terrain ou d’une charte de qualité environnementale. 3/ Faisabilité de création d’un réseau de chaleur ou de froid sur site : Le déploiement d’un réseau de chaleur ou de froid sur site est conditionné par quatre paramètres : - l’existence de besoins énergétiques importants et connus. - l’existence de gisements énergétiques suffisantes et pérennes. - la faisabilité technique. - l’existence de marges de manœuvre financières et d’une volonté politique nette étant donné l’investissement initial majeur. Existence de besoins énergétiques sur zone : La zone est d’abord artisanale, les bâtiments seront neufs et intégreront de bonnes techniques d’isolation. Aucun équipement municipal énergivore n’est prévu sur le site. Il est donc préférable de diminuer les consommations énergétiques plutôt que d’investir dans une unité de production avec réseau de chaleur. Existence de gisements d’approvisionnement énergétiques suffisants et pérennes : En matière de réseau de chaleur, les énergies renouvelables utilisées proviennent le plus souvent de la biomasse, la géothermie et les énergies de récupération. Les chapitres précédents tendent à montrer qu’il existe des gisements suffisants en biomasse pour alimenter un réseau. En revanche, l’énergie géothermique n’est pas intéressante. Une première prospection informelle des alentours du site n’a pas révélé de possibilité de raccordement à une énergie de récupération. 4/ Faisabilité d’un raccordement à un réseau de chaleur ou de froid existant : Dalkia exploite un réseau de chaleur sur Verdun. Le bâtiment raccordé le plus à l’est du réseau est l’école située place du Commandant Galland, à environ 2 kilomètres de la ZAC de la route d’Etain. Par ailleurs, ce réseau de chaleur fonctionne au gaz et il n’est pas prévu à court terme de faire évoluer cette production vers la biomasse. Compte tenu de ces faits, il n’est pas intéressant de se connecter au réseau Dalkia existant. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 31 Conclusion 1/ Hiérarchisation des énergies renouvelables à développer : Le tableau ci-dessous récapitule par ordre d’intérêt les potentiels de développement des différentes énergies renouvelables étudiées pour la ZAC de la route d’Etain. SYNTHESE Solaire thermique Très bon Combustion (bois) Très bon Géothermie verticale Bon Photovoltaïque Toiture Moyen Petit/Moyen éolien Moyen Géothermie horizontale Moyen Création d’un réseau de chaleur bois énergie Moyen Extension du réseau de chaleur Dalkia Mauvais Aérothermie Mauvais Grand éolien Interdit Hydrothermie aquifère Inconnu Méthanisation gazéification Non pertinent Photovoltaïque Sol Non pertinent 2/ Préconisation pour la ZAC de la route d’Etain : Sur la zone étudiée, la priorité passe par la sobriété et l’efficacité énergétique des bâtiments. Néanmoins, nous pouvons émettre les préconisations suivantes pour l’optimisation de la production énergétiques sur site. • Aménagement pour l’optimisation de l’énergie éolienne : Le meilleur emplacement pour les éoliennes se situe sur les hauteurs de la ZAC de la route d’Etain vers le Sud –Est, que l’on se situe dans le cas d’éoliennes intégrées ou non au bâti, il est préférable que les rotors émergent à la hauteur la plus élevée possible et restent peu impactés par les obstacles périphériques. En général, une éolienne sur toiture doit être placée au milieu du toit d’un bâtiment à une hauteur supérieure à 35 % voir 50 % de la hauteur du bâtiment pour éviter les phénomènes liés à la turbulence. • Aménagement pour l’optimisation de l’énergie liée à la biomasse : Les systèmes individuels utilisant le bois énergie n’ont pas d’impact sur le découpage parcellaire. En revanche, des espaces de stockage à l’intérieur des bâtiments peuvent être nécessaires si de tels procédés étaient retenus. • Aménagement pour l’optimisation de l’énergie hydro-géothermique : Les contraintes pour la géothermie concernent particulièrement le mode de captage horizontal, puisqu’il est nécessaire de déployer entre 1,5 et 2 fois la surface à chauffer, tout en évitant certains obstacles (éloignement des réseaux électriques, des arbres, des ouvrages de type puits, fondations fosses septiques…). La géothermie horizontale est donc liée à chaque bâtiment susceptible de s’implanter sur la zone et elle nécessite une emprise qui peut être trop importante. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 32 En revanche, la géothermie verticale peut être intéressante selon l’importance des investissements en bâti, mais alors des études géotechniques plus poussées et menées par un bureau d’études spécialisé devront être lancées. • Aménagement pour l’optimisation de l’énergie solaire : L’énergie solaire est particulièrement intéressante pour la ZAC de la route d’Etain en raison de la topographie et de l’orientation Est-Ouest principale de la zone. La position optimale pour l’implantation de panneaux solaires est une inclinaison de 34° en azimut sud ; pour la direction, il est toutefois possible de rester dans des seuils de rentabilité en conservant un azimut sud-est ou sud-ouest. Pour l’inclinaison, il est également possible de rester rentable en choisissant une position horizontale, mais il est alors préférable de choisir des technologies avec un bon comportement face au rayonnement diffus. Il est donc souhaitable de prévoir des pans de toiture qui tiennent compte de ces préconisations. Des règles d’espacement permettant de limiter les ombres portées des bâtiments entre eux seront à privilégier lors de la conception de la ZAC : il sera nécessaire de laisser les écarts d’implantation les plus importants dans l’axe ouest-est de coucher et de lever de soleil. Etude de faisabilité sur le potentiel de développement en énergies renouvelables ZAC de la route d’Etain 33