PINOCCHIO Pinocchio, encore Pinocchio, toujours Pinocchio.
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PINOCCHIO Pinocchio, encore Pinocchio, toujours Pinocchio.
Dossier pédagogique réalisé par Alain MEGISSIER - Service éducatif – Office départemental de la culture de l’Orne www.odc-orne.com PINOCCHIO Vous pouvez vous consulter le texte Les aventures de Pinocchio de C Collodi, traduction de Claude Sartirano grâce au lien suivant : http://www.ebooksgratuits.com/pdf/collodi_pinocchi o.pdf Pinocchio, encore Pinocchio, toujours Pinocchio. C’era una volta… « Un re ! » diranno subito i miei piccoli lettori. « No ragazzi, avete sbaliato ». C’era una volta un pezzo di legno. Ainsi commence le texte de Carlo Collodi, comme un texte à entendre plutôt qu’un texte à lire. Et comme il s’agit de l’histoire d’une marionnette, il est donc tout naturel qu’il inspire à bon nombre d’artistes une envie boulimique d’être mis en scène. Oui, une envie boulimique… Il est impossible de quantifier le nombre impressionnant de « Pinocchio » à travers le monde. Comme si Pinocchio était luimême l’auteur d’une oeuvre en perpétuelle évolution : Pour commencer, le monde de l’enfance fut envahi par une multitude de publications papier, d’illustrations et de variations sur cette histoire. Par la suite, avec l’avènement du cinéma et de la télévision, les feuilletons, les films et les dessins animés n’ont eu de cesse de remanier, réadapter, revisiter le mythe de Pinocchio. Aujourd’hui, le personnage appartient à la culture collective et reçoit de nombreuses lectures : fresque historique, roman picaresque, fable moralisatrice, parfois libertaire, analyse psychologique ou même sociologique. Chacun peut interpréter Pinocchio selon ses doutes, ses questions, son langage, sa vision du monde. Mais à travers ce mythe universel enrichi de réflexions et d’analyses, connaît-on encore le Pinocchio des origines ? Le directeur d’un journal destiné aux enfants, « Il Giornale per i Bambini », commanda un feuilleton à Collodi (de son vrai nom Lorenzzini). Journaliste en révolte, coutumier d’articles et autres essais politicohumoristico-satyrique, Collodi accepta la proposition puisqu’il avait besoin, dit-on, de renflouer ses dettes de jeux. Ainsi naquit, à l’été 1881, à Florence « Le Aventure di un Burattino ». Notons que Collodi s’était déjà attaqué auparavant à la traduction des contes de Perrault et avait tenté de dépoussiérer le conte à but éducatif. Au XVème chapitre de la version originale de Pinocchio, l’auteur tue son héros de bois sans cérémonie : Pinocchio meurt pendu à un arbre par des bandits. Mais les petits lecteurs protestèrent fortement et Collodi ressuscita sa marionnette par le truchement d’une fée : Le feuilleton dura jusqu’en 1883 sous le titre « Les Aventures de Pinocchio ». Parce que Pinocchio est un feuilleton destiné à la jeunesse, son écriture est délibérément simple, nette et très précise. Ce style sans formule alambiquée ni fioriture littéraire, a permis au texte de Collodi de ne pas vieillir. Pourtant, bon nombre de lecteurs se sont penchés sur sa complexité plutôt que sur cette simplicité. Outre le caractère moralisateur faisant l’éloge de l’instruction, bien d’autres thèmes ont reçu un plaidoyer : La parabole sur la parentalité, la parabole sur la monstruosité, sur la différence… Mais aussi celle sur les maltraitances infligés aux enfants. Nous pouvons encore citer l’éloge du courage, de la liberté, de l’honnêteté… le tout en égratignant discrètement au passage le monde de la justice, de la politique et de la médecine. Mais Pinocchio a aussi ses détracteurs : Gênés par le caractère profondément moralisateur de l’oeuvre, ils s’opposent au discours de l’adulte culpabilisateur et craignent que cette morale rédemptrice constitue un frein à la liberté, au rêve et à la fantaisie. Finalement, tant d’adultes y ont vu tant de choses alors que, selon nous, Pinocchio fait appel au « bon sens commun » plutôt qu’à l’analyse. ème Nous le rappelons, Collodi a écrit un feuilleton pour des enfants du 19 siècle. Un feuilleton à valeur divertissante dont les aspects merveilleux allègent la réalité de ème ce 19 siècle italien aussi embourgeoisé que miséreux et trop moralisateur. Les enfants d’aujourd’hui ont aussi accès à des feuilletons, diffusés à la télévision plutôt que dans les journaux. Les programmes jeunesse sont truffés de téléfilms et de dessins animés à épisodes. Ces programmes ancrés dans la réalité des spectateurs, comme pouvait l’être Pinocchio, ont comme premier but avoué une valeur divertissante, même si certains véhiculent d’autres valeurs plus «éducatives». Si Collodi avait vécu de nos jours, il aurait pu écrire pour la télévision. Sans doute aurait-il aussi égratigné les parents à travers les enfants, à la manière de l’Illustre Famille Buratini avec « T’as de Beaux Yeux Carabosse ». Dans cette énième version des aventures de la marionnette, il nous importe donc d’accorder notre spectacle à cette simplicité des origines, celle de l’écriture de Collodi, à la générosité des rebondissements et à ce mélange naturel de merveilleux et de réalité. Livrer en somme un feuilleton destiné à la jeunesse du 19 ème siècle aux ème enfants du 21 et, alors qu’on parle de retour aux anciennes valeurs éducatives, permettre grâce à Pinocchio d’ouvrir le débat avec les intéressés. Les Aventures d’une Marionnette Divine Quincaillerie propose ici un spectacle dont le mode de représentation semble bien éloigné de son terrain de jeu habituel. Pourtant la démarche n’est pas différente : « Les Aventures d’une Marionnette » ne s’adressent pas exclusivement au jeune public. C’est un spectacle à partager en famille « au coin du feu », dans les salles de théâtre, mais aussi dans les jardins publics ou les cours intérieures… . L’adaptation Le spectacle raconte les célèbres péripéties de la marionnette en restant le plus fidèle possible au texte de Collodi : l’adaptation a été faite à partir du texte en langue originale (avec l’aide de la très fidèle traduction de Claude Sartirano). Cet attachement aux origines apparaît notamment à travers notre narrateur qui, de temps en temps, laisse échapper quelques phrases dans la langue de l’auteur. Le temps limité de la représentation nous a néanmoins réduits à trahir Collodi et à éliminer certains épisodes : Adieu donc Maître Cerise, les pieds brûlés, le premier gendarme, Pinocchio chien de garde, l’auberge de l’écrevisse rouge, le ver luisant, les lapins croque-mort, le perroquet, le serpent, Alidor le chien, la chute du cahier d’arithmétique, Pinocchio en poisson frit, le goûter d’anniversaire, la limace de l’étage, la mort de Lucignolo, l’adorable fée en chèvre turquoise, etc. Qu’importe. Il reste à notre héros suffisamment d’aventures éloquentes, terribles, inéluctables : Pinocchio devra souffrir de la faim, pleurer, tomber de fatigue et même mourir… mais étant fait de bois, il flotte, ne saigne pas, ne grandit pas, ne vieillit pas : « …marionnettes elles naissent, marionnettes elles vivent, marionnettes elles meurent… » Tel est le paradoxe et le drame de Pinocchio : Sa condition de marionnette ne lui correspond pas puisque il est un être vivant, libre et sans attache. Notre adaptation est construite autour d’un personnage physique qui est à la fois le narrateur, la fée bleue et qui entretient une relation particulière avec Pinocchio : Il conte l’enfant qu’il était et la mère qu’il sera. Narrateur, Pinocchio et Fée bleue forment une trinité. Ce personnage a la capacité de s’adresser au public autant que de converser avec les marionnettes. Avec le manipulateur, ils représentent la réalité, le contrepoint du merveilleux. Le personnage de Pinocchio n’est pas un « mauvais garçon ». C’est un être intelligent et aimant mais trop curieux pour résister à la tentation. Sa naïveté et son inconscience le poussent parfois à faire les mauvais choix, à être blessant ou à adopter un comportement insolent. Pinocchio n’est pas méchant, il manque simplement d’instruction. Les autres personnages n’ont pas d’autre prétention que d’être ce qu’il sont : Gepetto est un père aimant et impuissant, les bandits sont des bandits, les marionnettes sont des marionnettes… L’adaptation a également nécessité de faire un choix parmi les nombreux personnages secondaires : Tous les personnages moralisateurs (et parfois bienveillants) ont été réunis en un seul : « il Grillo parlante », sorte de passeur qui possède les clefs des différents mondes traversés. Pour les autres, il s’agira de les faire exister par la bouche du narrateur. Distribution : 1 conteur 1 manipulateur 10 marionnettes : Pinocchio Pantin, Gepetto, le Grillo parlante, Arlequin, Pulcinella, Mangiafuoco, le Chat-Renard, Lucignolo, Pinocchio l’Ane, le Pigeon. . Les Marionnettes Le récit des aventures de Pinocchio ne comporte en réalité que très peu de personnages marionnettes (si ce n’est celles du théâtre, et Pinocchio lui-même). Bizarrement, c’est la nature du personnage principal qui détermine le recours à la marionnette comme mode de représentation. Il nous faut alors s’imposer quelques règles simples pour éviter toute confusion : La marionnette de Pinocchio doit rester un simple pantin de bois, sans vêtement ni attribut particulier. Pour les autres personnages, quels que soient les matériaux utilisés pour la fabrication des marionnettes, celles-ci seront peintes ou habillées puisque se sont des personnages accomplis. . Décor et toiles de fond Les premières illustrations de Pinocchio par Mazzanti puis Chiostri ont été réalisées ème à l’encre et à la plume. Au début du 20 siècle, le travail d’Attilio Mussilo, premier illustrateur couleur de Pinocchio, est encore aujourd’hui une référence. En Italie, le village de Vernante où a vécu Mussilo, est un véritable hymne à Pinocchio : Ses aventures sont peintes sur les façades des maisons et les représentations du petit pantin de bois sont omniprésentes dans les vitrines. Soucieux de respecter cette tradition, nous avons voulu retrouver l’ambiance naïve des illustrations traditionnelles de Pinocchio sans pour autant reproduire l’imagerie existante : Les différents univers traversés notre héros sont reproduits sur des toiles peintes, qui se déroulent tout au long du spectacle. A chaque aventure Pinocchio change de décor comme on tourne les pages d’un livre. Les marionnettes, quant à elles, évoluent sur un comptoir fait de malles et de valises… parce que la marionnette Pinocchio voyage encore et toujours. Chambre de Gepetto (détail) Casina bianca (détail) Il teatro dei burattini Le pays des jouets Le champs des miracles (détail) Il Circo . Les voix, les ambiances sonores et l’univers musical Nous avons voulu accorder une importance toute particulière à l’univers sonore du spectacle pour que le périple de Pinocchio soit un voyage à entendre autant qu’à regarder. Les voix des personnages-marionnettes sont enregistrées. Le narrateur-conteur quant à lui intervient en voix directe puisqu’il est l’élément « réalité » du spectacle. Chaque tableau est accompagné d’une ambiance sonore (pluie, nuit, printemps, mer etc.) et de musiques empruntées au folklore italien mais aussi roumain, égyptien, irlandais… Le mythe de Pinocchio a voyagé bien au-delà des frontières de sa Toscane natale. Le support de la bande son implique une rigueur de jeu pour le comédien et le manipulateur. Il est le fil du spectacle, immuable, identique d’une représentation à l’autre comme le texte de l’auteur couché sur le papier. . Distribution Adaptation, mixage, interprétation ……………….……………Vanessa Clément Création des marionnettes, manipulation ………………………..….Thierry Hett Avec les voix de : Jérôme Kocaoglu, Philippe Lecomte, Eve Lafarge, Ludovic Volet, Emilie Jobin, Frédéric Fialon, Well Houssin, Raphaël Merci à Tom Garcia BIOGRAPHIE : CARLO COLLODI Carlo Collodi, de son vrai nom Lorenzini, naît à Florence en 1826. D'abord journaliste, il fonde deux revues humoristiques qui ne durent guère. En 1859, il s'engage dans la lutte pour l'indépendance italienne et signe pour la première fois quelques opuscules politiques de son pseudonyme. Dans ses moments de loisir, Collodi compose au cours des années suivantes quelques comédies, un drame aujourd'hui oublié et plusieurs romans d'intérêt secondaire avant de se consacrer à partir de 1876 à l'adaptation pour un public enfantin de contes traditionnels ainsi qu'à la composition d'une demi-douzaine d'ouvrages éducatifs dont le héros, Petit Jean (qu'il promène à travers l'Italie, et auquel il inflige des leçons de grammaire et d'arithmétique), ne fait pas toujours preuve d'un sens moral très strict. Lorsque Pinocchio surgit dans sa vie, Collodi a 54 ans. Le directeur du Giornale per i bambini lui avait commandé un feuilleton pour ses jeunes lecteurs. Collodi, qui avait accumulé les dettes de jeu, lui envoya le premier chapitre des Aventures de Pinocchio en juillet 1881 avec le billet suivant : "Si ce début vous plaît, faitesle-moi savoir et adressez-moi un chèque pour m'aider à poursuivre". Quinze chapitres plus tard, à ce qu'on raconte, Collodi avait gagné assez d'argent pour pouvoir mettre un terme aux tribulations de sa marionnette, et pendit Pinocchio sans autre forme de procès à la branche d'un chêne. Mais devant les protestations de ses lecteurs, il lui fallut bien vite se remettre à l'ouvrage, dont les livraisons se poursuivirent jusqu'en janvier 1883. Quatre ans plus tard, avec son recueil d'Histoires gaies, Collodi tenta en vain de retrouver un tel succès. Il mourut dans sa ville natale en 1890. Pinocchio, traduit dans toutes les langues, est aujourd'hui un des livres les plus lus au monde. Bibliographie de Carlo Collodi Pinocchio le garçon ou incognito à Collodi Auteur : Carlo Collodi et Lane Smith, adaptation - Illustrateur : Lane Smith Album à partir de 4 ans Seuil jeunesse, - 2005 Pipi ou le Petit Singe couleur de rose Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Lionel Koechlin Seuil jeunesse, - 2003 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Jean-François Dumont Conte à partir de 8 ans Père Castor Flammarion, - 2002 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Monique Gorde Fleurus Editions, - 2002 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Jean-Marc Rochette Casterman, - 2000 La petite boîte de Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Sara Fanelli Seuil jeunesse, - 1996 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Kestutis Kasparavicius F. Coppenrath Verlag, - 1993 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Monique Gorde Fleurus Editions, - 1993 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Lorenzo Mattoti Albin Michel jeunesse, - 1993 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Ginette Hoffmann Nathan, - 1989 Les Aventures de Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Roberto Innocenti Gallimard jeunesse, - 1988 Les aventures de Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Giovanni Giannini Gautier-Languereau, - 1985 Pinocchio. Histoire d'un pantin Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Carlo Chiostri Gallimard jeunesse, Coll. Folio junior 1985 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Mette Ivers Hachette jeunesse, Coll. Livre de poche jeunesse - 1982 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : François Jeannequin Lito, - 1982 Les aventures de Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Giovanni Giannini Gautier-Languereau, - 1981 Les Aventures de Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Jean Reschofsky G.P., Coll. Bibliothèque Rouge et Or 1977 Les aventures de Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Françoise Pichard Hachette, - 1975 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Roland Topor 1972 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Attilio Mussino 1911 Pinocchio Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Enrico Mazzanti 1883 Pinocchio illustré par Jean Marc Rochette paru chez Casterman en 2000 Pinocchio illustré par Lorenzo Mattoti paru chez Albin Michel Jeunesse en 1993 Comment fut accueilli Pinocchio : Pendant une période assez longue, de 1883 à la première guerre mondiale, Les aventures de Pinocchio, furent considérées à peine mieux qu’un livre agréable. Il connut un assez grand succès auprès du jeune public, mais il fut largement dépassé par Cuore de Edmondo de Amicis. Les deux romans sont sortis en même temps, mais l’accueil fut très différent: Cuore fut perçu comme le guide éducatif des nouvelles générations, faisant appel ouvertement appel à l’hyperbole émotionnelle. Pinocchio, au contraire, cheminait dans l’Italie de fin de siècle, comme un vagabond, comme un anti-héros revêche, à la fois fabuleux et vériste, avec un esprit tout à fait étranger aux fastes patriotiques et à la rhéthorique des bons sentiments. La première reconnaissance qui fera autorité viendra, en 1914, non de l’Italie, mais bien de la France, avec Paul Hazard: dans un article intitulé “ la littérature enfantine en Italie” publié dans la “Revue des deux mondes”, il sème pour la première fois, une graine critique qui se révèlera féconde et qui nourrira quelques unes des analyses récentes: il mettra en évidence le “cousinage” de Pinocchio avec les masques traditionnels italiens ainsi que le lien de cette oeuvre narrative avec les expressions et les accents du théâtre populaire. Références au socle commun de connaissances et de compétences (Encart – B. O. n° 29 du 20 juillet 2006) 5 – La culture humaniste …« La culture humaniste contribue à la formation du jugement, du goût et de la sensibilité. Elle enrichit la perception du réel, ouvre l’esprit à la diversité des situations humaines, invite à la réflexion sur ses propres opinions et sentiments et suscite des émotions esthétiques… Elle se nourrit des apports de l’éducation artistique et culturelle. » Domaines/ Champs disciplinaires Maîtrise du langage et de la langue française/ Littérature Références aux programmes (objectifs et compétences) En amont : des clés pour permettre Situations pédagogiques pouvant l’entrée dans le spectacle s’inscrire dans un projet de classe « Le théâtre peut offrir Après le spectacle, l’occasion d’un projet plus élaboré. Il peut en être de même Relire « Pinocchio » de Carlo avec des assemblages de textes Collodi et comparer avec les en prose ou en vers… » différentes adaptations du conte. Apports culturels C Y C L E S 2 E T 3 Lire ou visionner : - le conte original d’après l’œuvre de Carlo Collodi, - différentes adaptations du conte, - des albums dont la structure narrative est de type «récit dans le récit ». Education artistique « Les démarches d’enseignement artistique valorisent les liens interdisciplinaires et, en retour, elles donnent accès aux formes symboliques élaborées qui sont la clé de nombreux savoirs étudiés à l’école. En lien avec les autres champs disciplinaires, elle apporte des références artistiques qui contribuent à construire la « culture humaniste. » Document réalisé par Josiane PETARD CPCH Alençon Dire : - Mettre en voix quelques extraits du conte original et des autres versions. - Mettre sa voix et son corps en jeu dans une activité collective portant sur des extraits du conte original et des autres versions. A partir du conte original, écrire : - en imaginant une autre suite du récit après le chapitre 15, (en référence à Collodi qui a poursuivi l’histoire après demande de ses enfants lecteurs), - en inventant une autre fin, différente de celle du spectacle et du conte original. Outils pédagogiques et références culturelles Différentes adaptations de « Pinocchio » Filmographie : - de Walt Disney, - de Robert Begnini, Alors qu’en Italie, Pinocchio de Begnini est un triomphe commercial, l’acteur - réalisateur italien essuie en France et aux USA de violentes critiques (non loin parfois de l’attaque personnelle) unanimement contre sa vision dite « traître » (selon certains) du mondialement célèbre livre de Carlo Collodi. Ratage ? Pinocchio n’est plus un petit garçon, mais un clown quinquagénaire du nom de Roberto Begnini, il suffisait d’y penser. C’est Fellini qui d’ailleurs y pensa le premier souhaitant réaliser Pinocchio avec Begnini dans le rôle titre (Fellini surnommait affectueusement Begnini « Pinocchieto ») mais mourut avant de pouvoir réaliser son vieux rêve. Begnini rend ici clairement hommage à son maître - pour qui il avait tourné La voix de la Lune en 1989. Curieusement, cela rappellera à certain(e)s l’hommage de Spielberg rendu à Kubrick qui réalisa récemment, lui aussi, le rêve de son maître disparu Stanley Kubrick à travers le décrié (là aussi) A.I. (2001). Passation de pouvoir, l’élève remplace le mentor. Un rapport filial au cour même de Pinocchio et de A.I. (par ailleurs adaptation futuriste de Pinocchio). Mais que ce soit Spielberg ou Begnini, l’hommage au maître n’en est pas moins l’affirmation d’un style singulier et de l’indépendance du fils. En réalisant Pinocchio, Begnini n’a pas eu la prétention et la faiblesse de donner dans l’étrangeté morbide ni dans la folie mélancolique et ambiguë (comme on aurait pu s’y attendre avec Fellini). A contrario, Begnini revendique haut et (très) fort sa nature bouffonne et survoltée, ne cache pas sa joie de vivre électrique et ne trahit pas son enthousiasme légendaire. Pinocchio de Roberto Begnini, c’est du Begnini. Certes, nous pourrons toujours préférer Les Aventures de Pinocchio (1971-1972) de Luigi Comencini pour sa noirceur et son intimisme poétique, mais on ne peut reprocher à Begnini sa sincérité et son énergie. Là où Comencini filme au-delà de l’enfance et de la candeur joyeuse (car il filme la boue, la pauvreté, la saleté, la détresse et l’abandon), Begnini, lui, chante surtout la vie, la Toscane (très beaux plans de paysage) et remue ciel et terre en galopant comme un fou sorti de sa boîte (avec un corps aussi libéré qu’au temps du muet). Begnini n’a donc heureusement pas cherché à copier, à refaire, à redire, mais a sorti tout ce qu’il pouvait donner de lui dans le déchaînement, précisément. Après le succès de La vie est belle (1997), Begnini savait qu’il aurait les moyens de financer Pinocchio et qu’il s’agirait peut-être même de sa seule chance de réaliser sans contrainte sa vision du conte. Un conte italien dont Begnini se sent très proche : « Pinocchio est une histoire cruelle, comme toutes les histoires sur l’humanité, elle fait pleurer, elle n’est pas triste mais cruelle, elle n’est pas mélancolique mais bouleversante, sans le vouloir véritablement. C’est une histoire qui réveille nos craintes d’enfant ! » On retrouve un peu tout ça dans le film quand la baleine dans la nuit avale Pinocchio d’un coup. Une séquence assez noire nuançant les scènes franchement guimauves du film. Quand on sait que Roberto Begnini est né en Toscane à quelques kilomètres à peine où est né Pinocchio ; quand on voit ses clins d’oeil impertinents au Mentor, au grand menteur ; et tout cet amour à la vérité de la Toscane, à la démence et aux possibles de l’enfance, difficile de rester indifférent à Pinocchio de Begnini. Du burlesque italien, théâtral et populaire, aux tragédies quotidiennes, Begnini signe un film à gros budget, mais personnel et paradoxalement mature, indépendant. Adresses et maladresses d’un des derniers clowns (revendiqués comme tels !) de notre temps. Un clown sorti de la terre nous invitant plus que jamais à faire l’école buissonnière, à suivre notre ombre espiègle, et à nous écouter être enthousiaste, à nous écouter être plus humain, à nous écouter. Être, tout simplement. Alexandre TYLSKI Laboratoire de Recherches en Audiovisuel Ecole Supérieure d’Audio Visuel, Toulouse - de Luigi Comencini : étude du film 1972 http://www.cndp.fr/tice/teledoc/mire/teledoc_pinocchio.pdf Cédéthèque : - version proposée par Annie Duperey et Daniel Prévost, - version proposée par Anouk Grimberg, Zabou Breitman, Jean-Pierre Cassel, Jean Topart… Albums dont la structure narrative est de type « récit dans le récit » : - « Le gentil facteur ou Lettres à des gens célèbres » Janet et Allan Ahlberg - cf site http://perso.orange.fr/livresenreseaux Sites sur Pinocchio : - http://perso.wanadoo.fr/joseph.cabioch/index.htm - http://perso.wanadoo.fr/ecole.mat.hilard/pino.htm D’autres sites intéressants : - Site présentant un très riche dossier sur le thème de la métamorphose http://www.crdp.ac-creteil.fr/telematique/comite/métamorphose.htm - Institut International de la Marionnette à Charleville Mézières http://www.marionnette.com - Le Clip de Pinocchio « T’es pas cap Pinocchio » En 2006, une nouvelle adaptation, musicale a été réalisée par Bruno Berrebi, auteur et compositeur italien. Version française : « T’es pas cap Pinocchio » possibilité de téléchargement http://linternaute.com/musique/clip/pinocchio/pinocchio.shtml - Site proposant une émission de TV ARTE –Pinocchio- Thema du 24.12.2002 http://archives.arte-tv.com/fr/archive 123680.html -Site présentant différentes affiches http://perso.orange.fr/joseph.cabioch - Site présentant un travail pédagogique http://perso.orange.fr/ecole.mat.hilard/pino.htm http://www.ac-clermont.fr/cddp15/lr/docs-tel/pinocchio.doc http://perso.wanadoo.fr/ecole.mat.hilard/pino.htm Interprétations par l'illustration Les contes étant issus de la tradition orale, on peut constater que, à partir d'un même texte, ce sont les illustrations qui donnent une tonalité et une interprétation différente au récit. Après une comparaison des versions existantes, chacun aura le droit de s'inventer sa propre interprétation d'un personnage ou d'une situation. - Trier les ouvrages en deux grandes catégories : sans texte, avec texte. - Montrer en quoi les illustrations, que l'ouvrage comporte du texte ou non, orientent la compréhension selon la perception de l'auteur. Plus les détails de l'illustration sont précis et plus la réception est orientée. C'est en comparant des versions différentes et variées que l'enfant pourra se créer son propre réseau de références et ses projections personnelles. À partir des différentes versions de Pinocchio : - comparer les traits physiques du personnage qui sont mis en relief, en particulier les différentes représentations du nez de Pinocchio. Analyser les impressions produites ;- imaginer pour chaque version, d'après les illustrations, dans quel pays se situe le récit. Comparer avec les indications données par le texte ; - repérer et lister les différents lieux représentés, ceux où le personnage séjourne longtemps ; - recenser les diverses métamorphoses de Pinocchio. Relever pour chaque version, celles qui sont représentées par l'illustrateur ; - écrire et illustrer un autre épisode des aventures de Pinocchio, dans lequel il rencontrerait deux ou trois héros d'autres contes
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